Titre : L'Action française : organe du nationalisme intégral / directeur politique : Henri Vaugeois ; rédacteur en chef : Léon Daudet
Auteur : Action française. Auteur du texte
Éditeur : Action française (Paris)
Date d'édition : 1923-02-25
Contributeur : Vaugeois, Henri (1864-1916). Directeur de publication
Contributeur : Daudet, Léon (1867-1942). Directeur de publication
Contributeur : Maurras, Charles (1868-1952). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb326819451
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 25 février 1923 25 février 1923
Description : 1923/02/25 (Numéro 56). 1923/02/25 (Numéro 56).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : BIPFPIG87 Collection numérique : BIPFPIG87
Description : Collection numérique : BIPFPIG69 Collection numérique : BIPFPIG69
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k761508q
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, GR FOL-LC2-6354
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 18/01/2011
risni
^ônôxsr FRSnçaîsè — Wtewwr is m
( 4 . ^ • - .
' transférer Judet dans une autre cellule,
s (prescrivant, ©n outre, des mesures 'de sur-
iiveillance sérieuses. On conçoit le souci de
''M. Bloquet qui peut, avec raison, redouter
iwmr Judet une fin «t almeyrcdienne ». En
'îlêpit de ce que l'on pourrait légitimement
troire, rie a n'était plus facile, en effet,
liier encore, de s'introduira au quarfler po
litique sans avoir à donner son nom et sans
"être surveillé, d'y supprimer un « g6near»,
"avec les plus grandes chances de fuite et
M'impunite. Surtout qu'il régnait là depuis
'ïleux ans un invraisemblable laissez-aller,
jdont M. Bloquet n 'est pas responsable, hâ
tons-nous de le dire. C'était môme une des
ïabies du Palais. . .
i Au cours de l'instruction de I affaire Paul-
fMeunier, l'Action française avait signalé
'les fraudes, grftce auxquelles Meunier avait
:ipu rester en relations avec ses complices de
Suisse. C'est ainsi qu'il avait pu recevoir;
u jean de Varinay, le fils de la Beraain, de-
■Serteur réfugié en Belgique, lequel était un
des courriers les plus actifs, faisant la liai
son entre Meunier, Bossard, • Fischer et
• judet. Bonnevay faisait la sourde oreille. Il
fia fallu l'incident d'hier et l'énergique pro
testation de M. Bloquet, qui ne veut pas
'd'une seconde affaire almereyda, pour que
i le régime des visites fût enfin modifié. Car
il l'est depuis hier.-
t Jusqu'ici, le détenu politique donnait au
greffe au moment de l'incarcération, une
•' liste des personnes n susceptibles » de venir
lie voir. Il suffisait au visiteur de igter aux
' guichets de la prison un des noms portés
! sur la liste pour que la porte s'ouvrit, sans
; que fût môme tentée une vérification d'iden-
i itité. Un complice, ignoré ou non, pouvait
i .venir causer avec le détenu, sans laisser
iucune trace de sa visite, et toutes sortes
d'intrigues pouvaient ee nouer trop libre
ment, pourberner la justice. Hier, le garde
des Sceaux a donné des instructions au
: Parquet général pour que les visiteurs des
'détenus politiques ne puissent pénétrer 6.
la Santé que sur la production d'un permis
qui sera délivré par le juge: d'instruction.
Judet aura-t-iJ quelques-uns de ses chan
tages coupés au point d'allumage ? En tout
• cas M. Bloquet paraît énergiquernent ré
solu à veiller sur ses jours. . .
L'INSTRUCTION
M. Cluzel a été mis en possession clu dos :
; feier Judet-Bossard-Meanier-Bernain, qui
lui revient pour la troisième fois. Il procé
dera à un premier interrogatoire dans le
courant de la semaine prochaine.
4 "La loi de 1897 sur l'instruction qui rend
' bbligatoire l'assistance du conseil de l'in-
tulpe aux divers actes de l'information
: n'est pas applicable au conturflax. Toute-
lois, d'accord avec >e Parquet général, M.
" Cluzel a décidé d'admettre aux interrogatoi-
' res la présence du conseil de Judet.
"" -M. Doyen avait été chargé, au cours de
l'instruction, du rapport sur la situation de
, fortune de Judet et sur les ressources qui
l'avaient alimenté l'Eclair. Le juge l'a eom-
; mis h nouveau pour soumettre à. Judet les
i Conclusions de son rapport et recueillir au-
ï-iprès du contumax les indications que celui-
détendrait fournir, s'il entendait discu-
ci
iei
prétendrait fournir, s
[■ .je travail de l'expert
N. Sant'Andrea.
L 'affaire Frétçaud
_j-M. Bacquart a interrogé hier Gaucher..
iPoint par point, sans omettre un seul dé-
litail de crainte de .se couper dans la série
de ses mensonges, l'afficheur de Téry a re-
> pris les dires de son acolyte Armand Hu-
ijbert. Sur un ton parfaitement sérieux , et
'avec un magistral aplomb, il a renouvelé
( à'extraordinaire récit fait au commissaire
-Vïe police : « J'ai tiré un coup de revolver
■ 'en l'air pour appeler au secours ». « Au
secours », alors que, de son propre "aveiu,
: ilubert, à dix pas de lui, arrivait en cou
rant sur Fréteaud, et qu'un troisième agres-
tSeur était à quelques mètres 1 Trois hom
mes armés , dont une « Terreur », contre
jïe seul Fréteaud, qui cherchait ù se sous-
trairo à leurs attaques sauvages ; et la
« Terreur » aurait eu besoin de secours.
• iEtraiVce manière, en •vérité, que 'd'appeler
(« au |cu » à coups de reyolver.
j Le toupet de Téry
La plainte ridicule de Téry contre Char-
: ,lés Maurras et Daudet, qui vise également
' Delest, a été transmise à M. Warrain. Sui-
i ,vant son humeur, ce magistrat pourra s'in-
: ligner du toupet du gros T... au s'amuser
de se3 pantalonnades. Car de provocateur
à l'assassinat, et h l'assassinat consommé,
; iTéry n'ose rien moins que de se présenter
au Palais en victime-bêlante. Mais il sait
d'avanje que sa tentative de diversion. res
tera vaine.
Dès aujourd'hui, notons un premier ré
sultat : M. Warrain, conformément d'ail-
i leurs aux réquisitions du Parquet, a rendu
,yne ordonnance de « non informer » en ce
' qui concerne Daudet. Libre à Téry, main-
, tenant, de demander la levée de l'immunité
i parlementaire contre Daudet. C'est le sou-
!'liait qu'on forme ici, avec la certitude qu'un
i débat à la Chambre précipitera' l'arresta-
. tion d'un « journaliste «> qui est le déshon
neur des hommes de plume.
■**r
s
L'Heure d'Eté
' Notre ami, M. le marquis de la FerrOn-
ihays, députa de la Loire-Inférieure, vient
de déposer une proposition de résolution
invitant « le gouvernement, de la mi-avril
« au 1 er octobre de chaque année, à avan-
« cer d'une heure l'ouverture et la fermetu-
« re do tous les services d'intérêt public,
« sans modifier l'heure légale de l'Ubser-
« vatoire de Paris ».
s Voici l'exposé des motifs :
Deux camps disputent avec farouche ardeur
îles avantages et inconvénients de l'heure d'été.
Les citadins, partisans de cette réforme an
nuelle, aussi nombreux que les ruraux leurs ad
versaires, trouvent mille excellents motifs pour
défendre leur thèse.
Les ruraux n'invoquant pas de moins bons ar
guments pour soutenir la leur. Les uns et les
autres ont raison.
Et, cependant, les ruraux, dont le nom seuJ —
ce qui est à leur honneur — est svnonyme d'éco
nomie raisonnée, s'opposent à une réforme qui,
;de l'avis de tous, se traduit par une recette de
plusieurs centaines de millions t C'est que le
« coup de pouce » à la pendule paraît illogique,
ridicule, à ceux qui règlent sur l'astre de'Piiébus
l'emploi (jaiOUdien du temps,
t N'y a-t-il donc pas moyen de mettre l'accord
fentre ces modernes mois placides Bourguignons
set Armagnacs ? •
Si chemins de fer, transports en commun, ad
ministrations et manufactures de l'Etat, etc., tous
iOrganisnies sur lesquels l'Etal a' droit de con-
'.trûle. avançaient, à partir d'une date à fixer vers
•la mi-avril, les heures d'ouverture et de ferme
ture dé leurs services, la vie'de tous les-citoyens
s'adapterait vite à ce nouvel horaire
fous auraient satisfaction : ruraux, citadins
et surtout le vieux bon sens français 1
■Le gouvernement doit prendre procliaine-
Jnent une décision à ce sujet.
INFORMATIONS
*.e tcmps. — au Nom-Ouest et s l'Est, ciel
«ouvert avec pluies, devenant très nuageux avec
eclairctes, averses on grains, sar le «este de la
France, temps très nuageux avec éclatrcies, assez
beau par place, encore quelques averses eu oniiées
locales. Température sans grand cUangemem. a
farts, maximum -t-9\
«s chances . '— Le franc vaut en moyenne :
à Londres. O.ss • à New-York, XI.31 : à Genève,
0.33 ; à Madrid, 0.38 ; A Borne. 1.25 ; à Ber
lin, 1 .66e.
LA ville . — Au Grand Palais : Indépendants.
— Au Pavillon de Marsan : Art décoratif contem
porain. — A Magic City : Mobilier d'hôtel. —
A 1S h. 10 : concert de la Tour Eiffel (un acte
de « RIgoletto >•). — A 14 U. et & 31 il. : concerts
Kadiola. — A 14 heures, edurses à Auteuil.
SOVNIR
Pendant la guerre, quand les Anglais
emportaient des fragments de statues
brisées, ils disaient « Sôv'nir »,
Il nous revient qu'en Egypte
Ces Pharaons qu'on extrait,
Sans vergogne de leur crypté^ t
■Feraient un tout autre effet
Que sur mousj et ton assure
■Que, sans hurler à grands bruits
Au viol de> sépulture
Des Egyptiens instruits
'Disent « Vraiment on abuse!.
L'archéologie, oui, oui,
Mais avec nous en use
Avec un sans-gêne inouï.
La trouveraient-ils pas forte,
•Tous ces bouifeurs de ckester<
Si npus traitions de la sorte
Les tombeaux de Westminster? a*
Maxime briense ^
LE CONFLIT P0L0N0- LITUANIEN
Ht
tâlaSJJ.
INSTITUT D'ACTION FRANÇAISE
Demain lundi, ù, huit heures 30 du soir,, pre
mière conférence de M. Georges Coquelle sur « les
problèmes sociaux de l'heure prisent3 : l'agri
culture ».
■Mardi, à neuf heures Su soir, conférence de
M. Marcel Azals sur « Théodore Aubanel : le
poète de l'amour ».
Jeudi, à cinq heures, conférence de M. Eugène
Marsan sur « les Lettres, contemporaines ».
Vendredi, ù neuf heures du soir, -conférence de
M. de Rouœ sur « les Mats généraux dans l'an
cienne France; les fonctions des Etais géné
raux ».
Samedi, à neuf heures du soir, conférence de
M. Lucien Dubech sur « Paris capitale capétienne,
histoire, formation et monuments de Paris : le
Paris de Louis XIV ».
Les cours ont lieu SJ, rt^e Saînl-Andrê-des-Arts.
On trouve des cartes à Ventrée des salles.
FETES MILITAIRES A VERSAILLES
Les fêtes militaires, organisées par l'Union na
tional des officiers de complément, ont com
mencé hier A Versailles. Dans lg. matinée, un
grand nombre d.'officiers de complément fran
çais et étrangers, après avoir assisté à des con
férences sur l'emploi des chars d'assaut, se sont
rendus en grand nombre ani centre d'aviation de
Viliacouiilay où ils ont assisté à des expériences
d'avions montés par des aviateurs militaires par
mi lesquels Sadi-Lecointe et Frônval. Après s'être
fait donner des explications sur te fonctionne-,
ment des nyions de bombardement et des avions
de chasse, les officiers.déjeunèrent à Versailles
sous la présidence de l'amiral Guépratte.
Dons l'après-midi, ils se sont rendus à l 'Ecole
spéciale militaire de Saint-Cyr où un peloton
d'escadron et les élèves de l'Ecole oni été passés
en revue par le général Tanant, commandant
l 'Ecole. ■ ''
LES CATACOMBES D'HADRÛMETE -
Scxus la présidence de M, Henri Froide vaux,
dans la salle de la Société de géographie, Mgr
Leynaud, archevêque d'Alger, fera, le jeudi
mars, £t 2 h. 30. une conférence avec projections
sur les * catacombes d'Hadrumète ». t/aritàque et
importante cité à'Hadrumèle, fondée par les Phé
niciens sur les bords africains de la Méditerra
née, est depuis de longs siècles complètement
ruinée. Sur son emplacement s'élève aujourd'hui
la ville de Sousse (Tunisie). Un pur hasard fit
découvrir en 1888, aux portes" de cette ville, des
galeries souterraines peuplées de tombeaux, que
M. l'abbé Leynaud, chanoine "honoraire de Car
tilage et curé de Sousse, dont l'ardeur scientifi
que n'a d'égale que son infatigable énergie, en
treprit de fouiller méthodiquement en 1903. L'Ins
titut de France et le gouvernement tunisien, frap
pés par l'intérêt que présentaient les premières
découvertes de M. l'abbé Leynaud, ne tardèrent
pas & encourager et U soutenir son. œuvre. Ge
fut, en effet, une véritable révélation pour te
monde savajit, que le résultat de l'exploration
de ces immenses catacombes africaines : il y a
là. 23G galeries et plus de 15.000 sépultures avec
inscriptions «t dessins se rapportant aux Ile et
III® siècles.
Or, après quatorze années de travaux, M. le
curé de Sousse est devenu, en 1917, archevêque
d'Alger ; et. jeudi prochain, Mgr Leynaud expo
sera et montrera sur l'écran lumineux les résul
tats de ses merveilleuses découvertes. L'arche
vêque d'Alger est aussi d'ailleurs le plus éloquent
et le plus charmant des orateurs : nous pensons
que beaucoup de Parisiens tiendront ù venir en
tendre et applaudir cet ■éminent prélat et ce grand
Français. LL. AA. RR. le Duc et la Duchesse de
Vendôme honoreront la séance de leur présence.
On trouve des caries d'entrée (5 francs la place)
soit à la Soiciélc de Géographie, soit à l'Œuvre
des Campagnes, 2, rue de la Planche, Paris (7 8 ).
M. Galvanauskas, président du. Conseil,
ministre des Affaires étrangères de Lituanie
a adressé au président du Conseil de la So
ciété des Nations un nouveau télégramme
faisant suite à celui du 18 février et disant
que des troupes régulières polonaises, ayant
dépassé la ligne de démarcation, occupèrent
le 20 février, dans le secteur de Seiny, sur
le territoire administré par le gouvernement
lituanien, les localités de Rachelany. Holny-
Mejera, Kalwieski, Jonoslaw, Holny-Wol-
mera et Duszinica. Dans la région d'.Orany,
elles avaient égalemént dépassé la zone
neutre et occupé Jakionce, Zilinki, Smoluki,
AU PAYS DES SOVIETS
le
Cornent est organisé
Petites nouvelles
prendre des mesures pour faire respecter
son territoire. Dans cette dernière région,
les Polonais continuent, encore à occuper les
localités de Dmitrôvka, Padkianien et Ka-
lance, situées sur le territoire administré
par le gouvernement lituanien.
D'autre part, M. Askenazy, délégué polo
nais auprès, de la S.D.N., a envoyé au se
crétariat de la société une longue note de
protestation touchant les affirmations, con
tenues dans le télégramme lituanien du 1B
février.
M Askenazy donne connaissance aux dé
légués de la S.D.N. de l'ordre donné par le
chef du groupe de police polonaise qui de
vait procéder à l'établissement de l'adminis
tration polonaise dans la partie de la zone
qui lui avait été assignée.
Cet ordre prescrit qu'en cas de rencontre
avec des groupes de francs-tireurs lituaniens
il faut entrer en pourparlers avec eux et leur
appliquer la résolution du conseil de la So
ciété des Nations. L'ordre du chef de police
défend formellement l'usage des armes, le
quel n'est permis qu'en cas de menace de
mort.
L'a note cite ensuite les villages qui ont été
occupés par la police administrative et doua
nière polonaise. Elle fait état de la résis
tance des francs-tireurs lituaniens dans di
verses localités et de l'opposition active des
Lituaniens, dont les francs-tireurs ont été.
massés le long de la zone neutre surtout
auprès de la ligne de chemin de fer et aux
environs du village de Druckuny où furent
concentrés des détachements réguliers li
tuaniens retirés du territoire de Memel.
Deux bataillons d'artillerie furent placés
dans le bourg Orany. Dans la nuit du 14 au
15 février les troupes lituaniennes firent
sauter trois ponts de chemin de fer Wotowo
Klepoze, Rudziszki et incendièrent la çare
d'Olkieniki. Les soldats réguliers lituaniens
pris par la police polonaise, appartenant A
9 régiments différents, ont reconnu avoir ac
compli ces actes de dévastation par ordre
supérieur.'
Près de Lejpuny, en dehors des francs-
tireurs et des soldats des 9 régiments in
diqués, commandés par le lieutenant, de
réserve de l'armée allemande Drobitch, il
fut constaté la participation d'un détache
ment de volontaires allemands.
La note polonaise demandé d'appliquer
à l'Etat lituanien toutes les sanctions res
pectives du pacte Jusqu'à son exclusion de
la Société des Nations.
Tchitcherine' proteste
Contre l'attribution de Memel
Tchitcherine vient d'adresser à Paris,
Londres et Rome un radiotélégramme pro
testant contre l'attribution de Memel à la
Lituanie par la conférence des Ambassa
deurs en dehors -de la Russie. Il répète sa
protestation du 22 décembre dernier et les
arguments dont elle était entourée. ,
La note .'ajoute ce qui suit :
En réservant son attitude vis-à-vis du principe
môme de l'introduction d'un régime internatio
nal à Memel, le gouvernement russs considère
comme intolérable que, si un tel régime y était
introduit, la Russie et ses alliés en soient exclus.
En réservant pareillement son -attitude sur le
meilleur Système à adopter pour régler la posi
tion internationale du Niémen, le gouvernement
russe constate en particulier ; ;
1' Que l'introduction de tout organisme inter
national sur le Niémen, sans sa participation:,
est inadmissible ;
S" Que, si un organisme semblable était inlro^
duit, les Etats riverains du Niémen et de ses af
fluents devraient être admis ;
V Que seule une solution garantissant & la
Russie et à ses alliés la liberté de transport et
entre autres du flottage sur le Niémen peut être
reconnus par elle. .
Le gouvernement russe espère que les Al
liés entreront en négociations avec la Russie
sur ce sujet qui présente de graves dangers
pour la consolidation de là paix de l'Europe
orientale.
■ ■ Il 1 11
Mi Conseil de cabinet qui s'est tenu, Iiîer matin,
au_Quai d'Orsay, sous la présidence de M. Poln-
caré, le président Ou Conseil a fait à ses collè
gues un exposé de la situation extérieure, notam
ment en ce qui concerna l'Allemagne occupée.* Le
reste-do la séance a été consacré à l'expédition
des affaires courantes.
Le prochain Congrès des maires aura lieu à
Strasbourg : une commission, nommée par le Co
mité de direction de l'association générale des
maires de France et d'Algérie, va se rendre sur
les ileux pour organiser pe congrès, en fixer la
date et s'entendre à cet effet avec les représen
tants des communes de J'Alsace et de la Lorraine.
Société des Artistes français. — Au Grand Palais
des Champs-Elysées a eu lieu le scrutin pour
l'élection des membres du Jury d'architecture pour
les salon» do 1923, 19-24 et 1925. Ont été élus : MM.
Deglane, Olrault, nefrasse, Laloux, Recoura, Tour-
naire, Héraud, Hulot, Cliaussemiclie, Blavette, An
dré. Go4efroy, Bigot, Jean Formigé, Lûuvet, Bou-
nier, Marcel, PatouiUard, Clilfflot. Malstrasse,
Mayeux, Pontremoli, Hannotin, GiSlbert, Lambert,
Roussi, Nénot, Boeswiilwald, Thoumy, Cordonnier,
(L'Espouy. Hébrard, Devienne, Lafon, Prost. Her-
niant.
Nécrologie. — Nous apprenons avec regret la mort
de Mme Veuve Auguste Drolet, née Emilie Meu-
rin. décédée dasn sa soixante-huitième année : était la belle-mère de nôtre excellent ami et col
laborateur Paul Bartoli et la grand'mère da nos
amis M. et Mine Paul Basset ; les obsèques au
ront lieu demain lundi, à 9 li&ures, en l'église
Saint-François-Xavier. Nous adressons à Paul Bar
toli et à sa famille l'expression de nos condoléances
émues.
j Les manuscrits non insérés ne soTlt
IÇas rendus.
ENVOYEZ VOS LETTRES ET COUS
ALLEZ AU MAROC ET EN ALGERIE
PAR AVION
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pour 20 grammes \ FRANCE - ORAN O fr. 75
Golis : 11 francs Is kilogramme
lignes aeriennes latécoére - paris
— > fr . i. i i
Féîe ees pays du cidra
Au cours de ia Semaine nationale du Cidre,
qui se tiendra ù Paris vers la fin du mois de
niai prochain, aura lieu une fête régionaliste des
différents pays à cidre, lin vue de constituer un
comité des lètos, une commission d'initiative a
,(ié désignée, dont le premier sein est de faire
appel au concours des associations pouvant s'y
intéresser, qu'elles soient du nord, du centre ou
de l'est aussi bien que de la Normandie et de
la Bretagne. Celles-ci peuvent se faire connaître
spontanément au secrétariat, £3, avenue de
Messine, où il leur sera fourni eu mémo temp3
tous renseignements -utiles sur l 'état des tra
vaux de la «.Semaine -- -
Marty sontre Hartg
Socialistes et communistes sont aux prises
à AuHervilHers
Auberviliiers était jusqu'à ces temps der
niers la commune de la banlieue parisienne
la plus « avancée v. Auberviliiers était l'en
fant çbérie du parti communiste.
Après la scission qui se produisit au; con
grès de Tours, le conseil municipal, en jeffet,
avait, comme un seul homme, arh&réj aux
théories léninistes. Naturellement, au Abolit
de quelque temps, on se chamailla. Puis ce
fut la scission. Une partie du conseil lâcha
le marxisme intégral. Mais les fidèles con
servaient une voix de majorité,, et, profitant
— jusqu'à, la gauche —de cet avantage ac
cordé par les règlements bourgeois, refu
saient de voter le budget de la commune.
Le conseil dut être dissous.
Et les nouvelles élections ont lieu aujour
d'hui.
Deux listes Sont en présence : la liste
communiste, et la liste dissidente, en tète de
laquelle se trouve le citoyen Pierre Laval,
.ancien député de la circonscription.
Mais sur les dçux listes figure l'inévitable
camarade André ^larty.
Ainsi, il n'y a pas d'erreur : le « héros de
la mer Noire » .triomphera à coup sûr...
L'Étudiant français
33, rue Saint -André-des-Arts, 33
SOMMAIRE OU NUMERO DE FEVRIER
Un héros ; Marins Plateau : Allain Mellet. —
Les étudiants aux funérailles de Marius Pla
teau. — La réforme de l'enseignement. — Ça
cl là ; Le Beiluaire. -r- M. Beniamin et M. Via-
ney ; E.B. — Réflexions sur le temps présent.
— Les étudiants lyonnais et la Police : I.O.I.A.
— Le trairi blindé. —' lievue de la Presse.
Chronique universitaire. — Examens et con
cours, — Chronique de nos Croupes.
qUEf CONTES FRANÇAIS
lD>o,> r 03TLiio
Il est de nouveau question de renouer des
relations avec la Russie soviétique. Voilà
donc une excellente occasion d'examiner
quels sont les rouages du gouvernement
bolcheviste, très peu de personnes en étant
exactement informées, et les voyageurs
qui ont été reçus officiellement là-bas ayant
rapporté sur le sujet les renseignements
Jes moins précis.
Il convient, d'abord de rectifier une er
reur courante :
On répète que le bolchevisme est î'ap-
plication des doctrines de Karl Marx. Cette
affirmation a besoin d'être complété#, Le
bolchevisme, en effet, se réclame de Karl
Marx, mais de Karl Marx va et interprété
par Lénine. Lénine a médité sur les textes,
et a trouvé dans le Capital le dogme
définitif. Se considérant comme détenteur
de la vérité absolue, il ne saurait admettre
que d'autres expliquent la pensée du maî
tre autrement que lui. Les persécution»
subies par les « mencheviki » sont la preuve
que c'est le commentaire du livre du tliéo-
risien allemand et non le texte primitif qui
fait foi.
Mais le bolclievisine a réalisé à sa façon
la formule : « dictature du prolétariat ».
Il a embrigadé les repris de justice libérés
par la révolution de mars 1917. Pour eux,
il a résumé en phrases simplistes la morale
marxiste. Pour eux, Lénine a lancé la for
mule : « Gmb nagrablannœ », soit :
(( Pille ce qui est le produit du vol », c'est-
à-dire, bien entendu,, la propriété bourgeoi
se. Les voleurs, ont tout de suite compris.
LA GONSTETUTION
La formule : « Gouvernement des Ou
vriers et Paysans » n'est qu'une étiquette à
l'usage du prolétariat-étranger.
Il y a, pour là façade, des élections où
seuls les « travailleurs » ont le droit de
paraître. Mais ce n'est qu'une ridicule co
médie que les-Russes eux-mêmes ne pren
nent plus au sérieux. La majorité des élec
teurs ne se dérange même plus. Ceux qui
viennent, se contentent de ratifier les me
sures qu on leur propose et de nommer, à
mains levées, le candidat officiel.
Toutes les places, tous les emplois ap
partiennent au parti communiste : 200.000
personnes, peut-être.
Les rouages gouvernementaux sont nom
breux et compliqués mais cette complication
est volontaire, comme nous allons le voir,
et Boulcharine, quand il a élaboré la cons
titution actuelle, savait ce qu'il faisait.
Tout le pouvoir est détenu théoriquement '
par chaque soviet. Les représentants de
tôus les Soviets de Russie constituent le
« Congrès Panrusse des Soviets » où V.C.S. ;
Vseroniiski Ciczd Sovielov qui, toujours
en théorie,'est souverain pour tout le pays.
Ce congrès,- d'après la Constitution,
devrait se reunir deux fois par an. Mais, en
fait, il ne se réunit plus qu'une fois, chaque
années, en décembre. Ses sessions durent,
au plus, une quinzaine de jours. Son rôle,
se borne à entériner la politique générale
du Sovnarkom ou soviet des Commis
saires du Peuple, ainsi que de toutes les
dispositions législatives qui lui sont sou- ,
mises.
Dans l'intervalle de ses sessions, le Con
grès Panrusse délègue ses pouvoirs à une
commission .de 300 membres qui constitue
le VTSIK, Comité Central exécutif pan
russe. C'est ce dernier qui prend les déci
sions et rend les décrets. Il a un bureau,
à la téte duquel se trouve un président (ac
tuellement ICalinine) qui est le chef de
l'Etat russe et auprès duquel sont accrédi
tés les représentants étrangers.
Deux autres organes viennent renforcer
le gouvernement : le premier est le G.P.U.
Glamce Poljlifchcskœ Oupravlenic ou
« Direction générale politique », organe qui
a remplacé la fameuse Tchéka. Il assume
les fonctions de police et d'espionnage et
a tous pouvoirs exécutifs. Il a des repré
sentants dans tous les commissariats, sauf
dans celui de la guerre. On pourrait le
comparer à notre comité de Sûreté générale.
Le second est le S.T.O. Soviet Trou'da i
Oborony, ou Conseil du Travail et de la
Défense, dont les pouvoirs correspondent
—■ d'une façon très lointaine, d'ailleurs —
h ceux de notre ancien Comité de Salut Pu
blic.
Ces deux organes isont inspires directe
ment par le Comité central du 'Parti com
muniste, et les décrets du Pouvoir exécutif
ne sont pas touiours obligatoires pour eux.
Enfin, à côté du Gouvernement russe, il
y a la III 8 Internationale, organisme mon
dial, à la tête duquel se trouve Zinoviev, de
! qui permet à la Russie de mener simulta
nément deux politiques : une politique com
muniste de révolution pour les communistes
des pays étrangers ; et une politique d'en
tente avec les capitalistes étrangers pour
la reconstitution de la Russie.
Mais ce qu'il importe de noter "c'est qu'on
retrouve toujours les mêmes védettes dans
la composition des différents organes bol-
chevistes. ■
Avant sa maladie, Lénine était à la fois
président du Soviet des Commissaires et du
Conseil^ du Travail et de Ta Défense. Quant
à Dzerjinski, il est en même temps prési
dent de la Direction générale politique 1 ,
commissaire des voies et communications,
et commissaire de l'intérieur. La. Russie
est en réalité soumise à la domination
d'une petite bande d'hommes qui ee Cache
— à peine — derrière une apparence de lé
galité, suffisante cependant pour fairô ÏHïi-
sion aux naïfs et aux politiciens du bloc
des gauches et de la Ligue des Droits de
l'Homme.
'A la mémoire 'de M at Corneille Dorso.
Lorsque je la vis pour la première fois, la
procession s'avançait versée môle, et c'était
un ruban bariolé sur la jetée étroite, entre
l'indigo profond du port et le bleu plus tendre
du goulet où la mer étale se frisait doucement,
dans çette hésitation qui précède le renverse
ment du flot.
La doyenne suivait sainte Anne qui, toute
chamarrée sur sa bannière, s'en allait rendre
visitera Madame Sa Fille en la chapelle de
Roc'hamadour. Le vent pesait sur l'étoffe
brodée, la (porteuse luttait, gênée par le bâton
qui heurtait ses'genoux, et celles qui tenaient
les rubans tiraient en vain pour redresser
l'image.
La doyenne, trop âgée pour se battre avec
le souffle de l'océan, se tenait à quelques pas
en arrière, au milieu des femmes du pays,
mais, quoique pareille à plusieurs de celles- J
ci par les vetements et par l'attitude, elle sem
blait leur reine sans, orgueil, et ce fut elle
seule que je regardai. ,
Très âgée, certes, avec cet apaisement et !
cette finesse dont s'orne la sagesse lucide de
certains vieillards ; un teint délicat, des lèvres 4
minces rentrant un peu sur les gencives dé-
munies comme pour accentuer le caractère
méditatif d'une race qui se complaît au si-.
lence.
Tel un portrait de donatrice dans la fresque
d'un Primitif, ia doyenne s'imposait « repré
sentative » de ce pay.s de la mer dont se dé- :
roulait la toile incomparable derrière le lin •
bleuâtre de sa coiffe et la soie frangée de son
"châle noir.
J'interrogeai; un marïn pêcheur me répon
dit ;
— Le nom de cette dame? Ne la connais
sez-vous pas ? C'est la doyenne de Camaret,
elle est célèbre dans le pays, elle pourrait sur
sa poitrine accrocher plus d'une médaille...
Oui, madame, accentua mon interlocuteur, et
des médailles qu'elle a'a point, comme tant
d'autres, obtenues en les demandant ; tout au
contraire, la doyenne rechigna pour les ac
cepter !
— Comment cela?
• •%
\ ;
— C'est une belle histoire 1
L'homme, d'un geste habile et rapide, sor
tit sa chique de la joue gauche et la glissa
au fond de son béret, puis, un peu déclama
toire :
— Il faut d'abord que je vous apprenne une
chose : les Bretons et les Anglais sont les pre
miers marins du monde, mais ils n'ont jamais
pu s'accorder ; on .s'estime, c'est certain ; pour
tant, si, dans quelque port, on se trouve à
terre à la même heure, c'est pour se cogner
jdans les cabarets. Bretonne et, qui (plus est,
Camarétoise {la bataille de j6q4 eut lieu ici
même, à Trez-Rouz, et les boulets anglais ont
brisé la flèche de cette chapelle); donc, Bre
tonne et Camarétoisej la doyenne n'aimait pas
les Anglais.
La procession franchissait le porche 4e
Notre-Dame de Roc'hamadour, je fus tentée
de la suivre, mon compagnon m'arrêta et,
désignant une partie de la foule demeurée au
dehors :
— On reçoit la bénédiction jusqu'ici, fit-il,
c'est la même chose.:. .
Baissant la voix, à présent qu'il était sûr de
tenir ma curiosité, le marin, malicieusement,
allongeait son exorde. '
— Vous avez pu constater que notre pays
ressemble à une main étalée, la mer pénètre
entre tous les doigts ; sur ces grèves pleines
de courants aboutissent des routes secrètes; ce
que la mer roule entre le Four et le Raz peut
s'y échouer selon la couleur du vent. La
doyenne a plus de quatre-vingt-dix ans, elle a
secouru beaucoup de naufrages. Les plus heu
reux , arrivent sur des chaloupes démâtées, ou
repêchés par le canot de sauvetage, à peine
vêtus, et serrant dans leurs, mains un petit
sac, un paquet, ce qu'ils ont pu sauver de leur
fortune ; d'autres accrochés à des avirons^
des planches ou des bailles, glacés, évanouis,
ne ressuscitant qu'à grand'peine. Sans deman
der d'où viens-tu ? qui es-tu î la doyenne s'est
passés s'étendait apaisant et large, pareil à ttf
beauté du soir.
Des deux côtés de la jetée, le jusaut accom-
pagnait ies cantiques par le long bruit fraig,
rocailleux, intraduisible de l'eau qui redescend
à travers les galets (i).
Jeanne P erdriel -V aissiere.,
(i) Sachant que le Préfet maritime accom
pagnait le ministre et qu'une courtoisie proto
colaire s 'imposait ■% elle, la doyenne accepta
la récompense.
Son cœur sensible et digne lui dicta les pa
roles mêmes qu'il convenait de prononcer lors
que, à bord ce l 'Epervier, M. Le Marchant*
Gosselin eut l'honneur de la décorer»
Le virus malfaisant de la hausse cherche
4 nouveau à s'inâinuer dans les veine»
de notre corps social. Les entreprises com
merciales qui y échappent présentent un In
térêt de premier ordre en elles-mêmes, tout
en exerçant- une influence salutaine sur le
marché. Le devoir de tous est de Tes citer.
Tel est lé cas, dans l'ameublement, de»
Salles de Ventes Haussmann, occasions,
120, boulevard Haussmann, Paris. Grâce à
son genre d'affaires et à son organisation;
puissante, cette firme universellement ré
putée, malgré ia hausse maintient la baisse.:
Prix de . l'abonnement : 5 francs par an, Ea
vente & la librairie de VA.F. et au quartier Latin,
P rix du numéro ; ti fr. 5D. . _
TRIBUNAUX
A MONTPARNASSE
Le 17 décembre, vers 4 heures du matin, une
bande de noctambules qui sortaient du restau
rant de nuit l'Escargot, rue de la Gaïté, se pre
naient de querelle avec un nommé Blanchard.
Les agents intervinrent et l'un d'eux, le gardien
de la paix Liagre, asséna un coup de bâton sur
la tête de Blanchard, qui subit une ir-apacité de
travail de huit jours.
Hier, après plaidoirie de M» Jacques Marx, la
11® Chambre correctionnelle a condamné l'agent
Liagre h un mois de prison avec sursis, cent
francs d'amende et deux cents francs de dom-
•mages-intérêts.
• :
A L'INSTRUCTION
AFFAIRE DE TRAFIC D'OR
ta police mobile de Montpellier a récemment
découvert en Lozère une affaire de trafic d'or
qui prend une grande extension. Six inculpa
tions ont été déjà retenues par le juge d'instruc
tion de Fiorac. L'or que drainait un sieur Louis
Plagaes, de Quézac (Lozère), était remis à la te
nancière d'un café mal famé d'Alais, nommée
Berthe Gruat, qui se chargeait de l'écouler. Le
montant de cè trafic, çui durait depuis plusieurs
années et se poursuivait dans le Gard et dans
la Lozère, est très élevé, D 'autres Inoutoaiions
ne tarderont pas.
pour beaucoup de personnes, le dévouement
s'arrête • avant d'aller jusque là. Vivants ou
noyés, c'était tout comme : aux uns le feu et
l'alcool qui réchauffe, aux autres une sépul
ture honorable. Lorsque, en 1894, le Drum-
mond-Castle s'éventra sur une roche, plusieurs
cadavres furent ramenés à la côte ; je me rap
pelle un gros homme de quarante-cinq ans,
un eccléciastique sans doute, la bouche pleine
de sable et les yeux ouverts, puis un bel en
fant de dix à douze ans, richement vêtu... La
doyenne pieusement accueillit les trépassés,
leur toilette fut faite, les tréteaux dressés, les
cierges allumés, l'eau bénite répandue. Et voi
là que, après tant d'autres, ce naufrage ayant
fait grand bruit en Angleterre, la reine Victo
ria connut le nom de la doyenne de Camaret:
n — J'ai haute estime pour cette dame, dit-elle
à ses chambellans, ses mains ferventes ont
mis au linceul le corps de mes sujets, jè lui
en adresserai récompense. » La reine délégua
un ministre pour porter une médaille à la Ca
marétoise. Le vice-amiral préfet maritime fut
averti, et voilà qu'un matin le commissaire
de l'Inscription, avec son sourire des grandes
fêtes, s'ernprtsse vers notre doyennt: « — Ma
dame, lui-il, je suis chargé pour vous d'une
bien-agréable mission : Monsieur Le Mar-
chant-Gosselin, ministre plénipotentiaire,
viendra dans quelques jours vous remettre
une solennelle récompense ; Sa Majesté la
reine d'Angleterre vous décerne, une médaille
d'honneur. »
Le visage étonné de la doyenne se rembru
nit brusquement ; dans son sang de Camaré
toise, la vieille querelle était toujours si pré-
pente que le propos la trouva hérissée, pas
contente du tout : « — Une médaille, ét pour
quoi ? fit-elle, je n'ai rien demandé à la
reine des Anglais 1 » « — Madame, répliqua
l'officier, un peu décontenancé, vous avez fait
montre d'une grande charité, vous avez rendu
les derniers devoirs aux naufragés du Drwn
mond-Casile , la reine a été très' sensible à vo
tre fraternelle piété. » La doyenne se taisait
immobile, regardant sans le voir, là-bas de
vant elle, un coin perdu sur l'horizon de la
mer. Le commissaire attendait, .respectueuse
ment, mais comme le Silence se prolongeait
ft — Eh 1 bien, madame, n'est-ce point exact
N'avez-vous pas enseveli des Anglais ? »
La doyenne, lentement, secoua la tête et
d'une voix lointaine, d'une voix qui s'arrêtait
un peii dans sa gorge : « — La reine ne me
doit rien, fit-elle. Des Anglais?.., Ce n'étaient
pas dès- Anglais, ' monsieur^. c'étaient - ,des
morts "!..i » ' ' •
L'a toute petite cloche sonnait, les "têtes s'in
clinèrent, puis, sortant de la chapelle, ta pro
cession revint vers le bourg.
Volontaire ét doux, la fin visage de îa
doyenne recevait la lueur du soleil qui déjà
flissait derrière l'écran roux de la dune. Une
ignité grave enveloppait la très vieille fem
me ; je regardais les lèvres discrètes qui
avaient formulé des paroles définitives et ré
sumé en quatre paroles le sentiment de toute
une race î C'étaient des iftorts!,.,
'L'immense respect des Bretons £our les tr£-
A L'ETRANGER
ARGENTINE
La propagande allemande
Une association de propagande germani
que s'est fondée à Rio-de-Janeiro, sous Ite
fifre de « Société brésilienne des amis de
là culture germanique ». Le président du
cette association est un Brésilien d'origine
allemande, le docteur Everardo Backhau-
ser. Le comité d'action se compose de MM.
Moreira Guimaraes, du docteur. Abreu
Fiallio et de v M. Francisco de Rainville. Ge
dernier a combattu avec le grade de colo
nel dans l'armée allemande, pendant le
grande guerre.
Cette association a décidé de créer à Rio
un centre de réunions, de propagande et de
publicité.
D'autre part, il Circule dans l'Amérique
du Sud, un journal en français, le Positi
viste, fondé à Madrid en 1920, publié paît
un Levantin et soi-disant imprimé - à Bue
nos-Aires, mais qui présente tous les ca
ractères de ces publications eh espagnol
et en français qui sont imprimées en Alle
magne ou en Suisse allemande pour êtrç
répandues à profusion en Espagne et dans
l'Amérique latine. Ce prétendu organe du .
positivisme intégral, qui s'adresse aux
nombreux positivistes sud-amëricaiQS, n'est
qu'un tissu d'attaques et d'injures contre
la France. L'origine et l'inspiration n'en
sont pas douteuses»,
BOLIVIE
ta Bolivie, n'assistera pas
au congrès panamericain
Le gouvernement bolivien vient de déc'nv
rer que la Bolivie ne prendra "pas part au
congrès paaaméricain qui se réunira 1b 25
mars à Santiago-du-Chili et il a même reti
ré son représentant diplomatique au Chili,
M. James Freire.
Le motif de cette abstention est que la
Chili refuse de reviser le traité de 1904 qui
a réglé les questions de la guerre du Pa
cifique, Cette révision est demandée par la
Bolivie afin d'obtenir un port sur l'Océan,-
l'annexion de son littoral par le Chili après
1a guerre entravant son libre développe
ment économique.
Deux autres républiques hispano-améri
caines, le Mexique et le Pérou, ont égale
ment décliné l'invitation du Chili.
Dans ces coaditions, la conférence percl
son caractère panaméricain et par la natu
re des choses les deux questions Içs plus
importantes au programme, -comme oellb
du désarmement et le projet de la Ligue des
nations" américaines du président de l'Uru
guay se trouveraient en fait éliminées.
POLOGNE
Le général Carton de Wiart
arrive à Varsovie
On sait que le Foreign office a protesté
éneingiquement auprès du gouvernement de,
Kowno, contre l'arrestation récente du gé
néral anglais Carton de Wiart et du- major
Grant -dans la zone neutre. On avait, d'ail
leurs, annoncé jeudi soir, la mise en liberté
de ces deux officiers. - ,
Le Times recevait, en effet, hier, de Var
sovie 1a nouvelle que le général Carton de;
Wiart et le major étaient arrivés à Varso
vie après avoir été traités d'unè façon indi
gne par les Lituaniens. Il leur aurait été
interdit de quitter la Lituanie par Wilria.
En conséquence, ces deux officiers ont dû
passer par 1a Prusse Orientale.
Le gouvernement lituanien, de son côté,
a fait publier la note officieuse suivante :
« Le général Carton de Wiart et le major
Grant avaient été faits prisonniers au mo
ment où ils se trouvaient dans la zone neu
tre, avec des officiers polonais. Aucun de
ces officiers n'avait de documents pouvant
prouver leur identité. On les suspecta d T être
des espions polonais déguisés.
« Ils furent transférés à Kowno, et dès
que leur identité fut établie, ils furent re
lâchés, puis traités avec les égards dus ft
leur rang (1). L'incident est maintenant
clos. » '
Les Anglais ne semblent pas être de cet
avis.!
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PETITES ANNONCES
en dernière page.
^ônôxsr FRSnçaîsè — Wtewwr is m
( 4 . ^ • - .
' transférer Judet dans une autre cellule,
s (prescrivant, ©n outre, des mesures 'de sur-
iiveillance sérieuses. On conçoit le souci de
''M. Bloquet qui peut, avec raison, redouter
iwmr Judet une fin «t almeyrcdienne ». En
'îlêpit de ce que l'on pourrait légitimement
troire, rie a n'était plus facile, en effet,
liier encore, de s'introduira au quarfler po
litique sans avoir à donner son nom et sans
"être surveillé, d'y supprimer un « g6near»,
"avec les plus grandes chances de fuite et
M'impunite. Surtout qu'il régnait là depuis
'ïleux ans un invraisemblable laissez-aller,
jdont M. Bloquet n 'est pas responsable, hâ
tons-nous de le dire. C'était môme une des
ïabies du Palais. . .
i Au cours de l'instruction de I affaire Paul-
fMeunier, l'Action française avait signalé
'les fraudes, grftce auxquelles Meunier avait
:ipu rester en relations avec ses complices de
Suisse. C'est ainsi qu'il avait pu recevoir;
u jean de Varinay, le fils de la Beraain, de-
■Serteur réfugié en Belgique, lequel était un
des courriers les plus actifs, faisant la liai
son entre Meunier, Bossard, • Fischer et
• judet. Bonnevay faisait la sourde oreille. Il
fia fallu l'incident d'hier et l'énergique pro
testation de M. Bloquet, qui ne veut pas
'd'une seconde affaire almereyda, pour que
i le régime des visites fût enfin modifié. Car
il l'est depuis hier.-
t Jusqu'ici, le détenu politique donnait au
greffe au moment de l'incarcération, une
•' liste des personnes n susceptibles » de venir
lie voir. Il suffisait au visiteur de igter aux
' guichets de la prison un des noms portés
! sur la liste pour que la porte s'ouvrit, sans
; que fût môme tentée une vérification d'iden-
i itité. Un complice, ignoré ou non, pouvait
i .venir causer avec le détenu, sans laisser
iucune trace de sa visite, et toutes sortes
d'intrigues pouvaient ee nouer trop libre
ment, pourberner la justice. Hier, le garde
des Sceaux a donné des instructions au
: Parquet général pour que les visiteurs des
'détenus politiques ne puissent pénétrer 6.
la Santé que sur la production d'un permis
qui sera délivré par le juge: d'instruction.
Judet aura-t-iJ quelques-uns de ses chan
tages coupés au point d'allumage ? En tout
• cas M. Bloquet paraît énergiquernent ré
solu à veiller sur ses jours. . .
L'INSTRUCTION
M. Cluzel a été mis en possession clu dos :
; feier Judet-Bossard-Meanier-Bernain, qui
lui revient pour la troisième fois. Il procé
dera à un premier interrogatoire dans le
courant de la semaine prochaine.
4 "La loi de 1897 sur l'instruction qui rend
' bbligatoire l'assistance du conseil de l'in-
tulpe aux divers actes de l'information
: n'est pas applicable au conturflax. Toute-
lois, d'accord avec >e Parquet général, M.
" Cluzel a décidé d'admettre aux interrogatoi-
' res la présence du conseil de Judet.
"" -M. Doyen avait été chargé, au cours de
l'instruction, du rapport sur la situation de
, fortune de Judet et sur les ressources qui
l'avaient alimenté l'Eclair. Le juge l'a eom-
; mis h nouveau pour soumettre à. Judet les
i Conclusions de son rapport et recueillir au-
ï-iprès du contumax les indications que celui-
détendrait fournir, s'il entendait discu-
ci
iei
prétendrait fournir, s
[■ .je travail de l'expert
N. Sant'Andrea.
L 'affaire Frétçaud
_j-M. Bacquart a interrogé hier Gaucher..
iPoint par point, sans omettre un seul dé-
litail de crainte de .se couper dans la série
de ses mensonges, l'afficheur de Téry a re-
> pris les dires de son acolyte Armand Hu-
ijbert. Sur un ton parfaitement sérieux , et
'avec un magistral aplomb, il a renouvelé
( à'extraordinaire récit fait au commissaire
-Vïe police : « J'ai tiré un coup de revolver
■ 'en l'air pour appeler au secours ». « Au
secours », alors que, de son propre "aveiu,
: ilubert, à dix pas de lui, arrivait en cou
rant sur Fréteaud, et qu'un troisième agres-
tSeur était à quelques mètres 1 Trois hom
mes armés , dont une « Terreur », contre
jïe seul Fréteaud, qui cherchait ù se sous-
trairo à leurs attaques sauvages ; et la
« Terreur » aurait eu besoin de secours.
• iEtraiVce manière, en •vérité, que 'd'appeler
(« au |cu » à coups de reyolver.
j Le toupet de Téry
La plainte ridicule de Téry contre Char-
: ,lés Maurras et Daudet, qui vise également
' Delest, a été transmise à M. Warrain. Sui-
i ,vant son humeur, ce magistrat pourra s'in-
: ligner du toupet du gros T... au s'amuser
de se3 pantalonnades. Car de provocateur
à l'assassinat, et h l'assassinat consommé,
; iTéry n'ose rien moins que de se présenter
au Palais en victime-bêlante. Mais il sait
d'avanje que sa tentative de diversion. res
tera vaine.
Dès aujourd'hui, notons un premier ré
sultat : M. Warrain, conformément d'ail-
i leurs aux réquisitions du Parquet, a rendu
,yne ordonnance de « non informer » en ce
' qui concerne Daudet. Libre à Téry, main-
, tenant, de demander la levée de l'immunité
i parlementaire contre Daudet. C'est le sou-
!'liait qu'on forme ici, avec la certitude qu'un
i débat à la Chambre précipitera' l'arresta-
. tion d'un « journaliste «> qui est le déshon
neur des hommes de plume.
■**r
s
L'Heure d'Eté
' Notre ami, M. le marquis de la FerrOn-
ihays, députa de la Loire-Inférieure, vient
de déposer une proposition de résolution
invitant « le gouvernement, de la mi-avril
« au 1 er octobre de chaque année, à avan-
« cer d'une heure l'ouverture et la fermetu-
« re do tous les services d'intérêt public,
« sans modifier l'heure légale de l'Ubser-
« vatoire de Paris ».
s Voici l'exposé des motifs :
Deux camps disputent avec farouche ardeur
îles avantages et inconvénients de l'heure d'été.
Les citadins, partisans de cette réforme an
nuelle, aussi nombreux que les ruraux leurs ad
versaires, trouvent mille excellents motifs pour
défendre leur thèse.
Les ruraux n'invoquant pas de moins bons ar
guments pour soutenir la leur. Les uns et les
autres ont raison.
Et, cependant, les ruraux, dont le nom seuJ —
ce qui est à leur honneur — est svnonyme d'éco
nomie raisonnée, s'opposent à une réforme qui,
;de l'avis de tous, se traduit par une recette de
plusieurs centaines de millions t C'est que le
« coup de pouce » à la pendule paraît illogique,
ridicule, à ceux qui règlent sur l'astre de'Piiébus
l'emploi (jaiOUdien du temps,
t N'y a-t-il donc pas moyen de mettre l'accord
fentre ces modernes mois placides Bourguignons
set Armagnacs ? •
Si chemins de fer, transports en commun, ad
ministrations et manufactures de l'Etat, etc., tous
iOrganisnies sur lesquels l'Etal a' droit de con-
'.trûle. avançaient, à partir d'une date à fixer vers
•la mi-avril, les heures d'ouverture et de ferme
ture dé leurs services, la vie'de tous les-citoyens
s'adapterait vite à ce nouvel horaire
fous auraient satisfaction : ruraux, citadins
et surtout le vieux bon sens français 1
■Le gouvernement doit prendre procliaine-
Jnent une décision à ce sujet.
INFORMATIONS
*.e tcmps. — au Nom-Ouest et s l'Est, ciel
«ouvert avec pluies, devenant très nuageux avec
eclairctes, averses on grains, sar le «este de la
France, temps très nuageux avec éclatrcies, assez
beau par place, encore quelques averses eu oniiées
locales. Température sans grand cUangemem. a
farts, maximum -t-9\
«s chances . '— Le franc vaut en moyenne :
à Londres. O.ss • à New-York, XI.31 : à Genève,
0.33 ; à Madrid, 0.38 ; A Borne. 1.25 ; à Ber
lin, 1 .66e.
LA ville . — Au Grand Palais : Indépendants.
— Au Pavillon de Marsan : Art décoratif contem
porain. — A Magic City : Mobilier d'hôtel. —
A 1S h. 10 : concert de la Tour Eiffel (un acte
de « RIgoletto >•). — A 14 U. et & 31 il. : concerts
Kadiola. — A 14 heures, edurses à Auteuil.
SOVNIR
Pendant la guerre, quand les Anglais
emportaient des fragments de statues
brisées, ils disaient « Sôv'nir »,
Il nous revient qu'en Egypte
Ces Pharaons qu'on extrait,
Sans vergogne de leur crypté^ t
■Feraient un tout autre effet
Que sur mousj et ton assure
■Que, sans hurler à grands bruits
Au viol de> sépulture
Des Egyptiens instruits
'Disent « Vraiment on abuse!.
L'archéologie, oui, oui,
Mais avec nous en use
Avec un sans-gêne inouï.
La trouveraient-ils pas forte,
•Tous ces bouifeurs de ckester<
Si npus traitions de la sorte
Les tombeaux de Westminster? a*
Maxime briense ^
LE CONFLIT P0L0N0- LITUANIEN
Ht
tâlaSJJ.
INSTITUT D'ACTION FRANÇAISE
Demain lundi, ù, huit heures 30 du soir,, pre
mière conférence de M. Georges Coquelle sur « les
problèmes sociaux de l'heure prisent3 : l'agri
culture ».
■Mardi, à neuf heures Su soir, conférence de
M. Marcel Azals sur « Théodore Aubanel : le
poète de l'amour ».
Jeudi, à cinq heures, conférence de M. Eugène
Marsan sur « les Lettres, contemporaines ».
Vendredi, ù neuf heures du soir, -conférence de
M. de Rouœ sur « les Mats généraux dans l'an
cienne France; les fonctions des Etais géné
raux ».
Samedi, à neuf heures du soir, conférence de
M. Lucien Dubech sur « Paris capitale capétienne,
histoire, formation et monuments de Paris : le
Paris de Louis XIV ».
Les cours ont lieu SJ, rt^e Saînl-Andrê-des-Arts.
On trouve des cartes à Ventrée des salles.
FETES MILITAIRES A VERSAILLES
Les fêtes militaires, organisées par l'Union na
tional des officiers de complément, ont com
mencé hier A Versailles. Dans lg. matinée, un
grand nombre d.'officiers de complément fran
çais et étrangers, après avoir assisté à des con
férences sur l'emploi des chars d'assaut, se sont
rendus en grand nombre ani centre d'aviation de
Viliacouiilay où ils ont assisté à des expériences
d'avions montés par des aviateurs militaires par
mi lesquels Sadi-Lecointe et Frônval. Après s'être
fait donner des explications sur te fonctionne-,
ment des nyions de bombardement et des avions
de chasse, les officiers.déjeunèrent à Versailles
sous la présidence de l'amiral Guépratte.
Dons l'après-midi, ils se sont rendus à l 'Ecole
spéciale militaire de Saint-Cyr où un peloton
d'escadron et les élèves de l'Ecole oni été passés
en revue par le général Tanant, commandant
l 'Ecole. ■ ''
LES CATACOMBES D'HADRÛMETE -
Scxus la présidence de M, Henri Froide vaux,
dans la salle de la Société de géographie, Mgr
Leynaud, archevêque d'Alger, fera, le jeudi
mars, £t 2 h. 30. une conférence avec projections
sur les * catacombes d'Hadrumète ». t/aritàque et
importante cité à'Hadrumèle, fondée par les Phé
niciens sur les bords africains de la Méditerra
née, est depuis de longs siècles complètement
ruinée. Sur son emplacement s'élève aujourd'hui
la ville de Sousse (Tunisie). Un pur hasard fit
découvrir en 1888, aux portes" de cette ville, des
galeries souterraines peuplées de tombeaux, que
M. l'abbé Leynaud, chanoine "honoraire de Car
tilage et curé de Sousse, dont l'ardeur scientifi
que n'a d'égale que son infatigable énergie, en
treprit de fouiller méthodiquement en 1903. L'Ins
titut de France et le gouvernement tunisien, frap
pés par l'intérêt que présentaient les premières
découvertes de M. l'abbé Leynaud, ne tardèrent
pas & encourager et U soutenir son. œuvre. Ge
fut, en effet, une véritable révélation pour te
monde savajit, que le résultat de l'exploration
de ces immenses catacombes africaines : il y a
là. 23G galeries et plus de 15.000 sépultures avec
inscriptions «t dessins se rapportant aux Ile et
III® siècles.
Or, après quatorze années de travaux, M. le
curé de Sousse est devenu, en 1917, archevêque
d'Alger ; et. jeudi prochain, Mgr Leynaud expo
sera et montrera sur l'écran lumineux les résul
tats de ses merveilleuses découvertes. L'arche
vêque d'Alger est aussi d'ailleurs le plus éloquent
et le plus charmant des orateurs : nous pensons
que beaucoup de Parisiens tiendront ù venir en
tendre et applaudir cet ■éminent prélat et ce grand
Français. LL. AA. RR. le Duc et la Duchesse de
Vendôme honoreront la séance de leur présence.
On trouve des caries d'entrée (5 francs la place)
soit à la Soiciélc de Géographie, soit à l'Œuvre
des Campagnes, 2, rue de la Planche, Paris (7 8 ).
M. Galvanauskas, président du. Conseil,
ministre des Affaires étrangères de Lituanie
a adressé au président du Conseil de la So
ciété des Nations un nouveau télégramme
faisant suite à celui du 18 février et disant
que des troupes régulières polonaises, ayant
dépassé la ligne de démarcation, occupèrent
le 20 février, dans le secteur de Seiny, sur
le territoire administré par le gouvernement
lituanien, les localités de Rachelany. Holny-
Mejera, Kalwieski, Jonoslaw, Holny-Wol-
mera et Duszinica. Dans la région d'.Orany,
elles avaient égalemént dépassé la zone
neutre et occupé Jakionce, Zilinki, Smoluki,
AU PAYS DES SOVIETS
le
Cornent est organisé
Petites nouvelles
prendre des mesures pour faire respecter
son territoire. Dans cette dernière région,
les Polonais continuent, encore à occuper les
localités de Dmitrôvka, Padkianien et Ka-
lance, situées sur le territoire administré
par le gouvernement lituanien.
D'autre part, M. Askenazy, délégué polo
nais auprès, de la S.D.N., a envoyé au se
crétariat de la société une longue note de
protestation touchant les affirmations, con
tenues dans le télégramme lituanien du 1B
février.
M Askenazy donne connaissance aux dé
légués de la S.D.N. de l'ordre donné par le
chef du groupe de police polonaise qui de
vait procéder à l'établissement de l'adminis
tration polonaise dans la partie de la zone
qui lui avait été assignée.
Cet ordre prescrit qu'en cas de rencontre
avec des groupes de francs-tireurs lituaniens
il faut entrer en pourparlers avec eux et leur
appliquer la résolution du conseil de la So
ciété des Nations. L'ordre du chef de police
défend formellement l'usage des armes, le
quel n'est permis qu'en cas de menace de
mort.
L'a note cite ensuite les villages qui ont été
occupés par la police administrative et doua
nière polonaise. Elle fait état de la résis
tance des francs-tireurs lituaniens dans di
verses localités et de l'opposition active des
Lituaniens, dont les francs-tireurs ont été.
massés le long de la zone neutre surtout
auprès de la ligne de chemin de fer et aux
environs du village de Druckuny où furent
concentrés des détachements réguliers li
tuaniens retirés du territoire de Memel.
Deux bataillons d'artillerie furent placés
dans le bourg Orany. Dans la nuit du 14 au
15 février les troupes lituaniennes firent
sauter trois ponts de chemin de fer Wotowo
Klepoze, Rudziszki et incendièrent la çare
d'Olkieniki. Les soldats réguliers lituaniens
pris par la police polonaise, appartenant A
9 régiments différents, ont reconnu avoir ac
compli ces actes de dévastation par ordre
supérieur.'
Près de Lejpuny, en dehors des francs-
tireurs et des soldats des 9 régiments in
diqués, commandés par le lieutenant, de
réserve de l'armée allemande Drobitch, il
fut constaté la participation d'un détache
ment de volontaires allemands.
La note polonaise demandé d'appliquer
à l'Etat lituanien toutes les sanctions res
pectives du pacte Jusqu'à son exclusion de
la Société des Nations.
Tchitcherine' proteste
Contre l'attribution de Memel
Tchitcherine vient d'adresser à Paris,
Londres et Rome un radiotélégramme pro
testant contre l'attribution de Memel à la
Lituanie par la conférence des Ambassa
deurs en dehors -de la Russie. Il répète sa
protestation du 22 décembre dernier et les
arguments dont elle était entourée. ,
La note .'ajoute ce qui suit :
En réservant son attitude vis-à-vis du principe
môme de l'introduction d'un régime internatio
nal à Memel, le gouvernement russs considère
comme intolérable que, si un tel régime y était
introduit, la Russie et ses alliés en soient exclus.
En réservant pareillement son -attitude sur le
meilleur Système à adopter pour régler la posi
tion internationale du Niémen, le gouvernement
russe constate en particulier ; ;
1' Que l'introduction de tout organisme inter
national sur le Niémen, sans sa participation:,
est inadmissible ;
S" Que, si un organisme semblable était inlro^
duit, les Etats riverains du Niémen et de ses af
fluents devraient être admis ;
V Que seule une solution garantissant & la
Russie et à ses alliés la liberté de transport et
entre autres du flottage sur le Niémen peut être
reconnus par elle. .
Le gouvernement russe espère que les Al
liés entreront en négociations avec la Russie
sur ce sujet qui présente de graves dangers
pour la consolidation de là paix de l'Europe
orientale.
■ ■ Il 1 11
Mi Conseil de cabinet qui s'est tenu, Iiîer matin,
au_Quai d'Orsay, sous la présidence de M. Poln-
caré, le président Ou Conseil a fait à ses collè
gues un exposé de la situation extérieure, notam
ment en ce qui concerna l'Allemagne occupée.* Le
reste-do la séance a été consacré à l'expédition
des affaires courantes.
Le prochain Congrès des maires aura lieu à
Strasbourg : une commission, nommée par le Co
mité de direction de l'association générale des
maires de France et d'Algérie, va se rendre sur
les ileux pour organiser pe congrès, en fixer la
date et s'entendre à cet effet avec les représen
tants des communes de J'Alsace et de la Lorraine.
Société des Artistes français. — Au Grand Palais
des Champs-Elysées a eu lieu le scrutin pour
l'élection des membres du Jury d'architecture pour
les salon» do 1923, 19-24 et 1925. Ont été élus : MM.
Deglane, Olrault, nefrasse, Laloux, Recoura, Tour-
naire, Héraud, Hulot, Cliaussemiclie, Blavette, An
dré. Go4efroy, Bigot, Jean Formigé, Lûuvet, Bou-
nier, Marcel, PatouiUard, Clilfflot. Malstrasse,
Mayeux, Pontremoli, Hannotin, GiSlbert, Lambert,
Roussi, Nénot, Boeswiilwald, Thoumy, Cordonnier,
(L'Espouy. Hébrard, Devienne, Lafon, Prost. Her-
niant.
Nécrologie. — Nous apprenons avec regret la mort
de Mme Veuve Auguste Drolet, née Emilie Meu-
rin. décédée dasn sa soixante-huitième année :
laborateur Paul Bartoli et la grand'mère da nos
amis M. et Mine Paul Basset ; les obsèques au
ront lieu demain lundi, à 9 li&ures, en l'église
Saint-François-Xavier. Nous adressons à Paul Bar
toli et à sa famille l'expression de nos condoléances
émues.
j Les manuscrits non insérés ne soTlt
IÇas rendus.
ENVOYEZ VOS LETTRES ET COUS
ALLEZ AU MAROC ET EN ALGERIE
PAR AVION
Surtaxes postales < FRANCE-MAROC O fr. 50
pour 20 grammes \ FRANCE - ORAN O fr. 75
Golis : 11 francs Is kilogramme
lignes aeriennes latécoére - paris
— > fr . i. i i
Féîe ees pays du cidra
Au cours de ia Semaine nationale du Cidre,
qui se tiendra ù Paris vers la fin du mois de
niai prochain, aura lieu une fête régionaliste des
différents pays à cidre, lin vue de constituer un
comité des lètos, une commission d'initiative a
,(ié désignée, dont le premier sein est de faire
appel au concours des associations pouvant s'y
intéresser, qu'elles soient du nord, du centre ou
de l'est aussi bien que de la Normandie et de
la Bretagne. Celles-ci peuvent se faire connaître
spontanément au secrétariat, £3, avenue de
Messine, où il leur sera fourni eu mémo temp3
tous renseignements -utiles sur l 'état des tra
vaux de la «.Semaine -- -
Marty sontre Hartg
Socialistes et communistes sont aux prises
à AuHervilHers
Auberviliiers était jusqu'à ces temps der
niers la commune de la banlieue parisienne
la plus « avancée v. Auberviliiers était l'en
fant çbérie du parti communiste.
Après la scission qui se produisit au; con
grès de Tours, le conseil municipal, en jeffet,
avait, comme un seul homme, arh&réj aux
théories léninistes. Naturellement, au Abolit
de quelque temps, on se chamailla. Puis ce
fut la scission. Une partie du conseil lâcha
le marxisme intégral. Mais les fidèles con
servaient une voix de majorité,, et, profitant
— jusqu'à, la gauche —de cet avantage ac
cordé par les règlements bourgeois, refu
saient de voter le budget de la commune.
Le conseil dut être dissous.
Et les nouvelles élections ont lieu aujour
d'hui.
Deux listes Sont en présence : la liste
communiste, et la liste dissidente, en tète de
laquelle se trouve le citoyen Pierre Laval,
.ancien député de la circonscription.
Mais sur les dçux listes figure l'inévitable
camarade André ^larty.
Ainsi, il n'y a pas d'erreur : le « héros de
la mer Noire » .triomphera à coup sûr...
L'Étudiant français
33, rue Saint -André-des-Arts, 33
SOMMAIRE OU NUMERO DE FEVRIER
Un héros ; Marins Plateau : Allain Mellet. —
Les étudiants aux funérailles de Marius Pla
teau. — La réforme de l'enseignement. — Ça
cl là ; Le Beiluaire. -r- M. Beniamin et M. Via-
ney ; E.B. — Réflexions sur le temps présent.
— Les étudiants lyonnais et la Police : I.O.I.A.
— Le trairi blindé. —' lievue de la Presse.
Chronique universitaire. — Examens et con
cours, — Chronique de nos Croupes.
qUEf CONTES FRANÇAIS
lD>o,> r 03TLiio
Il est de nouveau question de renouer des
relations avec la Russie soviétique. Voilà
donc une excellente occasion d'examiner
quels sont les rouages du gouvernement
bolcheviste, très peu de personnes en étant
exactement informées, et les voyageurs
qui ont été reçus officiellement là-bas ayant
rapporté sur le sujet les renseignements
Jes moins précis.
Il convient, d'abord de rectifier une er
reur courante :
On répète que le bolchevisme est î'ap-
plication des doctrines de Karl Marx. Cette
affirmation a besoin d'être complété#, Le
bolchevisme, en effet, se réclame de Karl
Marx, mais de Karl Marx va et interprété
par Lénine. Lénine a médité sur les textes,
et a trouvé dans le Capital le dogme
définitif. Se considérant comme détenteur
de la vérité absolue, il ne saurait admettre
que d'autres expliquent la pensée du maî
tre autrement que lui. Les persécution»
subies par les « mencheviki » sont la preuve
que c'est le commentaire du livre du tliéo-
risien allemand et non le texte primitif qui
fait foi.
Mais le bolclievisine a réalisé à sa façon
la formule : « dictature du prolétariat ».
Il a embrigadé les repris de justice libérés
par la révolution de mars 1917. Pour eux,
il a résumé en phrases simplistes la morale
marxiste. Pour eux, Lénine a lancé la for
mule : « Gmb nagrablannœ », soit :
(( Pille ce qui est le produit du vol », c'est-
à-dire, bien entendu,, la propriété bourgeoi
se. Les voleurs, ont tout de suite compris.
LA GONSTETUTION
La formule : « Gouvernement des Ou
vriers et Paysans » n'est qu'une étiquette à
l'usage du prolétariat-étranger.
Il y a, pour là façade, des élections où
seuls les « travailleurs » ont le droit de
paraître. Mais ce n'est qu'une ridicule co
médie que les-Russes eux-mêmes ne pren
nent plus au sérieux. La majorité des élec
teurs ne se dérange même plus. Ceux qui
viennent, se contentent de ratifier les me
sures qu on leur propose et de nommer, à
mains levées, le candidat officiel.
Toutes les places, tous les emplois ap
partiennent au parti communiste : 200.000
personnes, peut-être.
Les rouages gouvernementaux sont nom
breux et compliqués mais cette complication
est volontaire, comme nous allons le voir,
et Boulcharine, quand il a élaboré la cons
titution actuelle, savait ce qu'il faisait.
Tout le pouvoir est détenu théoriquement '
par chaque soviet. Les représentants de
tôus les Soviets de Russie constituent le
« Congrès Panrusse des Soviets » où V.C.S. ;
Vseroniiski Ciczd Sovielov qui, toujours
en théorie,'est souverain pour tout le pays.
Ce congrès,- d'après la Constitution,
devrait se reunir deux fois par an. Mais, en
fait, il ne se réunit plus qu'une fois, chaque
années, en décembre. Ses sessions durent,
au plus, une quinzaine de jours. Son rôle,
se borne à entériner la politique générale
du Sovnarkom ou soviet des Commis
saires du Peuple, ainsi que de toutes les
dispositions législatives qui lui sont sou- ,
mises.
Dans l'intervalle de ses sessions, le Con
grès Panrusse délègue ses pouvoirs à une
commission .de 300 membres qui constitue
le VTSIK, Comité Central exécutif pan
russe. C'est ce dernier qui prend les déci
sions et rend les décrets. Il a un bureau,
à la téte duquel se trouve un président (ac
tuellement ICalinine) qui est le chef de
l'Etat russe et auprès duquel sont accrédi
tés les représentants étrangers.
Deux autres organes viennent renforcer
le gouvernement : le premier est le G.P.U.
Glamce Poljlifchcskœ Oupravlenic ou
« Direction générale politique », organe qui
a remplacé la fameuse Tchéka. Il assume
les fonctions de police et d'espionnage et
a tous pouvoirs exécutifs. Il a des repré
sentants dans tous les commissariats, sauf
dans celui de la guerre. On pourrait le
comparer à notre comité de Sûreté générale.
Le second est le S.T.O. Soviet Trou'da i
Oborony, ou Conseil du Travail et de la
Défense, dont les pouvoirs correspondent
—■ d'une façon très lointaine, d'ailleurs —
h ceux de notre ancien Comité de Salut Pu
blic.
Ces deux organes isont inspires directe
ment par le Comité central du 'Parti com
muniste, et les décrets du Pouvoir exécutif
ne sont pas touiours obligatoires pour eux.
Enfin, à côté du Gouvernement russe, il
y a la III 8 Internationale, organisme mon
dial, à la tête duquel se trouve Zinoviev, de
! qui permet à la Russie de mener simulta
nément deux politiques : une politique com
muniste de révolution pour les communistes
des pays étrangers ; et une politique d'en
tente avec les capitalistes étrangers pour
la reconstitution de la Russie.
Mais ce qu'il importe de noter "c'est qu'on
retrouve toujours les mêmes védettes dans
la composition des différents organes bol-
chevistes. ■
Avant sa maladie, Lénine était à la fois
président du Soviet des Commissaires et du
Conseil^ du Travail et de Ta Défense. Quant
à Dzerjinski, il est en même temps prési
dent de la Direction générale politique 1 ,
commissaire des voies et communications,
et commissaire de l'intérieur. La. Russie
est en réalité soumise à la domination
d'une petite bande d'hommes qui ee Cache
— à peine — derrière une apparence de lé
galité, suffisante cependant pour fairô ÏHïi-
sion aux naïfs et aux politiciens du bloc
des gauches et de la Ligue des Droits de
l'Homme.
'A la mémoire 'de M at Corneille Dorso.
Lorsque je la vis pour la première fois, la
procession s'avançait versée môle, et c'était
un ruban bariolé sur la jetée étroite, entre
l'indigo profond du port et le bleu plus tendre
du goulet où la mer étale se frisait doucement,
dans çette hésitation qui précède le renverse
ment du flot.
La doyenne suivait sainte Anne qui, toute
chamarrée sur sa bannière, s'en allait rendre
visitera Madame Sa Fille en la chapelle de
Roc'hamadour. Le vent pesait sur l'étoffe
brodée, la (porteuse luttait, gênée par le bâton
qui heurtait ses'genoux, et celles qui tenaient
les rubans tiraient en vain pour redresser
l'image.
La doyenne, trop âgée pour se battre avec
le souffle de l'océan, se tenait à quelques pas
en arrière, au milieu des femmes du pays,
mais, quoique pareille à plusieurs de celles- J
ci par les vetements et par l'attitude, elle sem
blait leur reine sans, orgueil, et ce fut elle
seule que je regardai. ,
Très âgée, certes, avec cet apaisement et !
cette finesse dont s'orne la sagesse lucide de
certains vieillards ; un teint délicat, des lèvres 4
minces rentrant un peu sur les gencives dé-
munies comme pour accentuer le caractère
méditatif d'une race qui se complaît au si-.
lence.
Tel un portrait de donatrice dans la fresque
d'un Primitif, ia doyenne s'imposait « repré
sentative » de ce pay.s de la mer dont se dé- :
roulait la toile incomparable derrière le lin •
bleuâtre de sa coiffe et la soie frangée de son
"châle noir.
J'interrogeai; un marïn pêcheur me répon
dit ;
— Le nom de cette dame? Ne la connais
sez-vous pas ? C'est la doyenne de Camaret,
elle est célèbre dans le pays, elle pourrait sur
sa poitrine accrocher plus d'une médaille...
Oui, madame, accentua mon interlocuteur, et
des médailles qu'elle a'a point, comme tant
d'autres, obtenues en les demandant ; tout au
contraire, la doyenne rechigna pour les ac
cepter !
— Comment cela?
• •%
\ ;
— C'est une belle histoire 1
L'homme, d'un geste habile et rapide, sor
tit sa chique de la joue gauche et la glissa
au fond de son béret, puis, un peu déclama
toire :
— Il faut d'abord que je vous apprenne une
chose : les Bretons et les Anglais sont les pre
miers marins du monde, mais ils n'ont jamais
pu s'accorder ; on .s'estime, c'est certain ; pour
tant, si, dans quelque port, on se trouve à
terre à la même heure, c'est pour se cogner
jdans les cabarets. Bretonne et, qui (plus est,
Camarétoise {la bataille de j6q4 eut lieu ici
même, à Trez-Rouz, et les boulets anglais ont
brisé la flèche de cette chapelle); donc, Bre
tonne et Camarétoisej la doyenne n'aimait pas
les Anglais.
La procession franchissait le porche 4e
Notre-Dame de Roc'hamadour, je fus tentée
de la suivre, mon compagnon m'arrêta et,
désignant une partie de la foule demeurée au
dehors :
— On reçoit la bénédiction jusqu'ici, fit-il,
c'est la même chose.:. .
Baissant la voix, à présent qu'il était sûr de
tenir ma curiosité, le marin, malicieusement,
allongeait son exorde. '
— Vous avez pu constater que notre pays
ressemble à une main étalée, la mer pénètre
entre tous les doigts ; sur ces grèves pleines
de courants aboutissent des routes secrètes; ce
que la mer roule entre le Four et le Raz peut
s'y échouer selon la couleur du vent. La
doyenne a plus de quatre-vingt-dix ans, elle a
secouru beaucoup de naufrages. Les plus heu
reux , arrivent sur des chaloupes démâtées, ou
repêchés par le canot de sauvetage, à peine
vêtus, et serrant dans leurs, mains un petit
sac, un paquet, ce qu'ils ont pu sauver de leur
fortune ; d'autres accrochés à des avirons^
des planches ou des bailles, glacés, évanouis,
ne ressuscitant qu'à grand'peine. Sans deman
der d'où viens-tu ? qui es-tu î la doyenne s'est
passés s'étendait apaisant et large, pareil à ttf
beauté du soir.
Des deux côtés de la jetée, le jusaut accom-
pagnait ies cantiques par le long bruit fraig,
rocailleux, intraduisible de l'eau qui redescend
à travers les galets (i).
Jeanne P erdriel -V aissiere.,
(i) Sachant que le Préfet maritime accom
pagnait le ministre et qu'une courtoisie proto
colaire s 'imposait ■% elle, la doyenne accepta
la récompense.
Son cœur sensible et digne lui dicta les pa
roles mêmes qu'il convenait de prononcer lors
que, à bord ce l 'Epervier, M. Le Marchant*
Gosselin eut l'honneur de la décorer»
Le virus malfaisant de la hausse cherche
4 nouveau à s'inâinuer dans les veine»
de notre corps social. Les entreprises com
merciales qui y échappent présentent un In
térêt de premier ordre en elles-mêmes, tout
en exerçant- une influence salutaine sur le
marché. Le devoir de tous est de Tes citer.
Tel est lé cas, dans l'ameublement, de»
Salles de Ventes Haussmann, occasions,
120, boulevard Haussmann, Paris. Grâce à
son genre d'affaires et à son organisation;
puissante, cette firme universellement ré
putée, malgré ia hausse maintient la baisse.:
Prix de . l'abonnement : 5 francs par an, Ea
vente & la librairie de VA.F. et au quartier Latin,
P rix du numéro ; ti fr. 5D. . _
TRIBUNAUX
A MONTPARNASSE
Le 17 décembre, vers 4 heures du matin, une
bande de noctambules qui sortaient du restau
rant de nuit l'Escargot, rue de la Gaïté, se pre
naient de querelle avec un nommé Blanchard.
Les agents intervinrent et l'un d'eux, le gardien
de la paix Liagre, asséna un coup de bâton sur
la tête de Blanchard, qui subit une ir-apacité de
travail de huit jours.
Hier, après plaidoirie de M» Jacques Marx, la
11® Chambre correctionnelle a condamné l'agent
Liagre h un mois de prison avec sursis, cent
francs d'amende et deux cents francs de dom-
•mages-intérêts.
• :
A L'INSTRUCTION
AFFAIRE DE TRAFIC D'OR
ta police mobile de Montpellier a récemment
découvert en Lozère une affaire de trafic d'or
qui prend une grande extension. Six inculpa
tions ont été déjà retenues par le juge d'instruc
tion de Fiorac. L'or que drainait un sieur Louis
Plagaes, de Quézac (Lozère), était remis à la te
nancière d'un café mal famé d'Alais, nommée
Berthe Gruat, qui se chargeait de l'écouler. Le
montant de cè trafic, çui durait depuis plusieurs
années et se poursuivait dans le Gard et dans
la Lozère, est très élevé, D 'autres Inoutoaiions
ne tarderont pas.
pour beaucoup de personnes, le dévouement
s'arrête • avant d'aller jusque là. Vivants ou
noyés, c'était tout comme : aux uns le feu et
l'alcool qui réchauffe, aux autres une sépul
ture honorable. Lorsque, en 1894, le Drum-
mond-Castle s'éventra sur une roche, plusieurs
cadavres furent ramenés à la côte ; je me rap
pelle un gros homme de quarante-cinq ans,
un eccléciastique sans doute, la bouche pleine
de sable et les yeux ouverts, puis un bel en
fant de dix à douze ans, richement vêtu... La
doyenne pieusement accueillit les trépassés,
leur toilette fut faite, les tréteaux dressés, les
cierges allumés, l'eau bénite répandue. Et voi
là que, après tant d'autres, ce naufrage ayant
fait grand bruit en Angleterre, la reine Victo
ria connut le nom de la doyenne de Camaret:
n — J'ai haute estime pour cette dame, dit-elle
à ses chambellans, ses mains ferventes ont
mis au linceul le corps de mes sujets, jè lui
en adresserai récompense. » La reine délégua
un ministre pour porter une médaille à la Ca
marétoise. Le vice-amiral préfet maritime fut
averti, et voilà qu'un matin le commissaire
de l'Inscription, avec son sourire des grandes
fêtes, s'ernprtsse vers notre doyennt: « — Ma
dame, lui-il, je suis chargé pour vous d'une
bien-agréable mission : Monsieur Le Mar-
chant-Gosselin, ministre plénipotentiaire,
viendra dans quelques jours vous remettre
une solennelle récompense ; Sa Majesté la
reine d'Angleterre vous décerne, une médaille
d'honneur. »
Le visage étonné de la doyenne se rembru
nit brusquement ; dans son sang de Camaré
toise, la vieille querelle était toujours si pré-
pente que le propos la trouva hérissée, pas
contente du tout : « — Une médaille, ét pour
quoi ? fit-elle, je n'ai rien demandé à la
reine des Anglais 1 » « — Madame, répliqua
l'officier, un peu décontenancé, vous avez fait
montre d'une grande charité, vous avez rendu
les derniers devoirs aux naufragés du Drwn
mond-Casile , la reine a été très' sensible à vo
tre fraternelle piété. » La doyenne se taisait
immobile, regardant sans le voir, là-bas de
vant elle, un coin perdu sur l'horizon de la
mer. Le commissaire attendait, .respectueuse
ment, mais comme le Silence se prolongeait
ft — Eh 1 bien, madame, n'est-ce point exact
N'avez-vous pas enseveli des Anglais ? »
La doyenne, lentement, secoua la tête et
d'une voix lointaine, d'une voix qui s'arrêtait
un peii dans sa gorge : « — La reine ne me
doit rien, fit-elle. Des Anglais?.., Ce n'étaient
pas dès- Anglais, ' monsieur^. c'étaient - ,des
morts "!..i » ' ' •
L'a toute petite cloche sonnait, les "têtes s'in
clinèrent, puis, sortant de la chapelle, ta pro
cession revint vers le bourg.
Volontaire ét doux, la fin visage de îa
doyenne recevait la lueur du soleil qui déjà
flissait derrière l'écran roux de la dune. Une
ignité grave enveloppait la très vieille fem
me ; je regardais les lèvres discrètes qui
avaient formulé des paroles définitives et ré
sumé en quatre paroles le sentiment de toute
une race î C'étaient des iftorts!,.,
'L'immense respect des Bretons £our les tr£-
A L'ETRANGER
ARGENTINE
La propagande allemande
Une association de propagande germani
que s'est fondée à Rio-de-Janeiro, sous Ite
fifre de « Société brésilienne des amis de
là culture germanique ». Le président du
cette association est un Brésilien d'origine
allemande, le docteur Everardo Backhau-
ser. Le comité d'action se compose de MM.
Moreira Guimaraes, du docteur. Abreu
Fiallio et de v M. Francisco de Rainville. Ge
dernier a combattu avec le grade de colo
nel dans l'armée allemande, pendant le
grande guerre.
Cette association a décidé de créer à Rio
un centre de réunions, de propagande et de
publicité.
D'autre part, il Circule dans l'Amérique
du Sud, un journal en français, le Positi
viste, fondé à Madrid en 1920, publié paît
un Levantin et soi-disant imprimé - à Bue
nos-Aires, mais qui présente tous les ca
ractères de ces publications eh espagnol
et en français qui sont imprimées en Alle
magne ou en Suisse allemande pour êtrç
répandues à profusion en Espagne et dans
l'Amérique latine. Ce prétendu organe du .
positivisme intégral, qui s'adresse aux
nombreux positivistes sud-amëricaiQS, n'est
qu'un tissu d'attaques et d'injures contre
la France. L'origine et l'inspiration n'en
sont pas douteuses»,
BOLIVIE
ta Bolivie, n'assistera pas
au congrès panamericain
Le gouvernement bolivien vient de déc'nv
rer que la Bolivie ne prendra "pas part au
congrès paaaméricain qui se réunira 1b 25
mars à Santiago-du-Chili et il a même reti
ré son représentant diplomatique au Chili,
M. James Freire.
Le motif de cette abstention est que la
Chili refuse de reviser le traité de 1904 qui
a réglé les questions de la guerre du Pa
cifique, Cette révision est demandée par la
Bolivie afin d'obtenir un port sur l'Océan,-
l'annexion de son littoral par le Chili après
1a guerre entravant son libre développe
ment économique.
Deux autres républiques hispano-améri
caines, le Mexique et le Pérou, ont égale
ment décliné l'invitation du Chili.
Dans ces coaditions, la conférence percl
son caractère panaméricain et par la natu
re des choses les deux questions Içs plus
importantes au programme, -comme oellb
du désarmement et le projet de la Ligue des
nations" américaines du président de l'Uru
guay se trouveraient en fait éliminées.
POLOGNE
Le général Carton de Wiart
arrive à Varsovie
On sait que le Foreign office a protesté
éneingiquement auprès du gouvernement de,
Kowno, contre l'arrestation récente du gé
néral anglais Carton de Wiart et du- major
Grant -dans la zone neutre. On avait, d'ail
leurs, annoncé jeudi soir, la mise en liberté
de ces deux officiers. - ,
Le Times recevait, en effet, hier, de Var
sovie 1a nouvelle que le général Carton de;
Wiart et le major étaient arrivés à Varso
vie après avoir été traités d'unè façon indi
gne par les Lituaniens. Il leur aurait été
interdit de quitter la Lituanie par Wilria.
En conséquence, ces deux officiers ont dû
passer par 1a Prusse Orientale.
Le gouvernement lituanien, de son côté,
a fait publier la note officieuse suivante :
« Le général Carton de Wiart et le major
Grant avaient été faits prisonniers au mo
ment où ils se trouvaient dans la zone neu
tre, avec des officiers polonais. Aucun de
ces officiers n'avait de documents pouvant
prouver leur identité. On les suspecta d T être
des espions polonais déguisés.
« Ils furent transférés à Kowno, et dès
que leur identité fut établie, ils furent re
lâchés, puis traités avec les égards dus ft
leur rang (1). L'incident est maintenant
clos. » '
Les Anglais ne semblent pas être de cet
avis.!
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