Titre : Le Radical
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1882-10-09
Contributeur : Maret, Henry (1837-1917). Rédacteur
Contributeur : Simond, Victor. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32847124t
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 09 octobre 1882 09 octobre 1882
Description : 1882/10/09 (N282,A2). 1882/10/09 (N282,A2).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : BIPFPIG33 Collection numérique : BIPFPIG33
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k7604485k
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-210
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 25/04/2014
e
Z:
LE ïàKviXj&tc
t Tout à coup, un craquement se fait en-
tendre. Le capitaine Manani crie : ;
— Sauve qui peut I Í
A ce moment, unA énorme poutre se
détacha du bâtiment en flammes, tomba
d'une hauteur de qninze mètres sur le
sommet de la tête du lieutenant-colonel
qui roula à terre. -
< Dégagé immédiatement, il fut trans-
porte, par les soins de M. Caubet, dans
une maison voisine, où trois médecins
lui prodiguèrent les secours les plus em-,
Dressés.
ï A - Tout fut inutile. Le lieutenant-colonel
Froidevaux avait été tué sur le coup.
j Il avait le crâne fractur é et la colonne
; vertébrale brisée..
; Son corps, qui est resté dans la maison
jusqu'à cinq heures du matin, a été ra-
mené à l'hôtel de l'état-major.
L'arrivée du cadavre à la caserne de
i l'état major a été véritablement lugubre.
; Le poste ne savait -rieii, les hommes
Sortirent portant des torches, et alors
eut lieu la reconnaissance du cadavre.
Les sapeurs, rangés autour du bran-
card, portaient les armes. t
Tous se rappelaient les paroles du gé-
1 àêral Paris, quittant le régiment :
> i « Je suis désolé de me séparer de mon
vieux et brave colonel Froidevaux, j'ai
foeur qu'il ne soit victime de quelque ac-
cident. »
Le corps fut reçu par MM. Vel-Duran d,
.secrétaire de la préfecture de police ;
iPuibaraud, chef de cabinet, et Caubet,
chef de la police municipale, revenus
depuis un instant du théâtre de l'incen-
die.
j Un grand silence planait sur cette
! scène. Les officiers du régiment en tête
du brancard, le capitaine adjadant-ma-
Jor Muller, le capitaine Garcin, le major
du régiment, tous pleuraient silencieu-
sement. -. -'
M. Yel Durand prononça quelques pa-
roles émues, disant aux Officiers présents
; quelle part la préfecture de police pre-
nait au cruel deuil qui les affligeait.,. r
f Pnis, deux 'hommes se détachèrent,
iènlevèrent leur officier dans leurs bras:
jpour le monter dans sa petite chamare,
icar il ne fallait pas songer à faire passer
ile brancard par l'échelle de meunier qui
Conduit à la retraite da brave et savant
; officier.
* Derrière les deux sapeurs marchait un
officier, soutenant la tête du mort, qui
est presque détachée des épaules.
i Le corps du malheureux officier est
étendu sur son petit lit de camp, la tête
entourée d'un linge blanc serrant forte-
ment deux parties du crâne presque sé-
parées l'une de l'autre. Sur le linge se
voit la trace sanglante de la terrible
blessure. ,-
Le lieutenant-colonel est encore vêtu
de son uniforme, noirci, boueux et déchi-
iré en plusieurs endroits.
La chambre est silencieuse. Un sapeur
veille au chevet de l'officier. La douleur
du brave soldat fait peine à voir.
M. Froidevaux était âgé de cinquante- ;
■ cinq ans. Il était aimé, de tous'ses sol-
dats. <'
Ses obsèques, auxquelles un grand
! nombre de citoyens se faront un devoir,
: d'assister, auront lieu lundi, à'Notre-;
Dame.
Les dégâts matériels causés" par l'in-
cendie sont énormes, ont croit qu'ils dé-
passent un million pour M. Boas seul.
Ajoutons, cependant, que M. Boas est
assuré à quatre compagnies pour une
somme considérable.
Les autres sinistrés sont MM. Gail-
lard, propriétaire, marchand boucher;
son locataire M. Rôyj marchand de vin,
logeur ; Mme veuve Cardon, tous deux
demeurant dans le' passage du Bureau,
! ainsi qu'un grand nombre de locataires
qui tous eut pu partir à temps. -
Parmi les gardiens de la paix q v'i se
sont signalés dans cet .incendie, nous
citerons:
Les agents Meyer,. Chalassus, Fouii-
Ion, Lecoq et Cornu qui ont déménagé
le coffre-fort et des papiers importants ;
Arthaud, qui a sauvé plusieurs chevaux ;
Breliot et Rondelon qui ont préservé les
livres de comptabilité qu'ils sont allés
chercher jusqu'au fond de la fabrique.
, La cause du sinistre n'a pas pu être
établie par M. le commissaire de police
iîejain, chargé de l'enquête. - •
Le feu s'est déclaré dans l'endroit de
l'usine où il y avait le moins de combus-
tible et où se trouvent les objets de fer-
blanterie. l
Le local des essences qui se trouve à
l'extrémité opposée, a été préservé.
On ne croit pas à la malveillance,
mais on ne peut pas expliquer les causes
du sinistre. -"
Quatre pompes à vapeur ont manoeu-
vré toute la journée.
Les gardiens de la paix ont empêché la
foule, très grande depuis le matin, d'ap-
procher du lieu du sinistre. -.
t ,. .S 'J.
Les obsèques du lieutenant-colonel des
pompiers Froidevaux auront lieu de-
main lundi.
Prime Gratuite du RADICAL
i ■■
!c 1r
OtHON CENTRALEdcsARTS DÉCORATIFS
.J.. _.----
LOTERIE
Autorisée par arrêté ministériel du 31 Mai
, 14 Millions de billets
A UN FRANC
Gros lot. 500,000 fr,
4 lots de. lOO^OOO fr.
4 lots d.e. »0,000 fr.
8 lots de 2G.OOO fr.
10 lots de lO,OOOfr.
100 lots de * 1,000 fr.
400 lots de. 500 fr.
Les fonds seront déposés à la Banque de
France.,
u
Tout abonné du journal Le Radical,
aura droit, à partir de ce jour, à
S billets par abonnement de 3 mois, 8 fr.
4. - 6mois, 15fr.
&.i — — d'un an, 28 fr.
Envoyer lettres et mandats au Direc-j
tenr. 99, rue Montmartre, Paris.
AFFAIRES D'ÉGYPTE
On commence à s'émouvoir, à Londres,
de l'impression plus que fâcheuse qu'a
produite dans toute l'Europe la pression
scandaleuse exercée par différents per-
sonnages près des juges d'Arabi, et ap -
prouvée par plusieurs journaux britanni-
ques.
Une correspondance-affirme que, mal-
gré les insinuations d'une partie de la
presse, l'opinion publique en Angleterre
réclame que le procès d'Arabi soit fait
« loyaleriient f.
Et le pau Malt Gazette déclare qu'on
ne saurait dire que le sort d'Arabi-Pacha
soit réglé parce qu'il a été livré aux au-
torités égyptiennes. -
Il se trouve plus que jamais sous la
garde des Allais et. malgré le désir ex-
primé par le khédive et par Chérif-Pa-
cha, il est plus que douteux que le gou-
vernement anglais le laisse fusiller, à
moins qu'il ne soit prouvé d'une manière
incontestable qu'il est personnellement
responsable des massacres du mois de
juin et des incendies du mois de juillet,
On télégraphie du Caire :
L'instruction du procès de Mahmoud-Saœi
et Touiba-Pacha a commencé devant la com-
mission de première instance.
Dilahmoud-Sulli a. déclaré qu'il n'avait agi
q.ie ]>n- crainte* Toulba Pacha nié énergi
arment avoir participé, à la révolté ou
avoir exercé un commandement quelconque
d,1 ai l'armé ? rabàJh.
ij6 khédive va signer un décret &i^feâstiant
tous les oiîiciers de i'afnaée égyptienne, Bauf
ceux qui ont pris part aux démonstrations
du 0 février et du 9 septembre, ou qui ont
porte les armes contre les Anglais après le
11 juin.
.D'après des. avis de Londres, il est
probable que rien ne sera connu ofiieiet-
-lement sur le projet ministériel concer-
nant les affaires d'Egypte avant le 21 oc-
tobre; jour fiX0 pour le prochain conseil
des ministres.
La Gazette égyptienne assure qu'à la
suite de représentations faites par une
des grandes puissances, il aurait été
résolu, pour régler la question des in-
demnités dues aux victimes de la guerre,
d'établir deux commissions au lieu d'une.
La première, qui serait composée des,
commissaires de la dette publique, des
délégués du gouvernement égyptien et
des puissances intéressées, parmi les-
quels on comprendrait la Grèce, aurait
pour mission de statuer sur les récla
mations. :, '•
La formation et l'activité de cette pre-
I ! mière commission ne sauraient soulever
de difficultés sérieuses. Quant à la se-
conde, sa composition et ses attributions
seraient fixées plus tard ; elle aurait î à
rechercher les ressources financières Né-
cessaires pour indemniser les victUnbs
de l'insurrection. La Gazette ajoute que
le gouvernement égyptien insiste pour
que les revenus affectés au service de la
dette demeurent intacts.
Une dépêche d'Alexandrie dit :
Tewfik Pacha a l'intention de décorer
toute l'armée anglaise. La médaille qu'il
fera frapper à cet effet sera en cuivre pour
les soldats et en argent pour les officiers.
Allons l Rien ne manquera plus à la
gloire de l'armée anglaise 1
*
L'OCTROI DE PARIS
Voici, Par chapitres de perception, les
recettes réalisées par l'octroi de Paris,
pendant le mois de septembre 1382 :
Boissons 4.933.986 13
Alcools dénaturés *^ 8.423 41
r Liquides autres que les * bois-
sons 1.200.15» 75
éomestibles
Combustibles 914.153 52
Matériaux. 1.345.25(1 72
a er1::lUx. ".1;). ()'1
Bois à ouvrer, bateaux, , , 1
r: f. r':r.
bois de déchirage • 545.50S 38
Fourrages 378.859 15
Objets divers. 188.518 17
Forts centimes provenant
du petit comptant.. , , , 803 84
Entrepôts à domicile et
usines (timbre des bulletins
de sortie, droits d'abonnement
sur les combustibles,, etc.). 13.769 60
Total. 11.774.300 53
Depuis le commencement de l'année,
l'octroi a encaissé 107,572,378 fr. C'est
une augmentation, sur la période cor-
respondante de l'année dernière de
1,623.957 fr.
Les recettes de l'octroi dépasseront
donc vraisemblablement, à la fin de cette
année, T50 millions. Ce chiffre n'a jamais
été atteint.
1
- Informations
La publication de la liste des victimes pen-
sionnées du.2 Décembre, qui avait été com-
mencée au Bulletin des lois est momentané-
ment suspendue. - ;
On s'est aperçu que les liatès déjà pubhées
contenaient d'assez nombreuses erreurs,-qui
ont déjà suscité des léciamatious de la part
des intéressés, b
Le garde des sceaux vient, en conséquence,
d'ordonner un travail de révision des listes
de tous le& départements, et ee n'est que
lorsque ce (ravial sera entièrement terminé
que le Bulletin des lois pourra reprendre
sa publication.
Nous pouvons annoncer que le choix de
M. Dauphin; procureur général près la cour
de Paris, pour le poste de premier président
de la cour d'Amiens est définitif. Cette nomi-
nation paraîtra en même temps qu'un grand
mouvement sur les cours et tribunaux de
Paris et da province, qui est en prépara-
tion.
Le préfet de la Seine a reçu, hier matin, la
visite d'une délégation de Brignolles (Var)
qui venait lui offrir la candidature de député
de cet arrondissement en remplacement de
M. Dréo, décédé.
M. Charles Floquet a ajourné sa réponse
(léairant, a-t-il dit, attendre le résultat du
désirant, d'électeurs qui se réunit aujourd'hui
Congrès
iimanche, à Perpignan, pour arrêter le choix
d'un candidat, en l'emplacement de M. Es-
carguel. ,
Les ministres des affaires étrangères et du
commerce se proposent de nommer une com-
mission pour étudier le projet de création
d'un bureau spécial, destiné à mettre à la
disposition du public intéressé les renseigne-
ments commerciaux les plus précis et les
complets, d'après les rapports de nos consuls
à l'étranger.
M. Duclerc a reçu à ce sujet un rapport de
M. Amédée Marteau, qui avait été chargé
d'éiudier, en Belgique et en Allemagne, le
régime consulaire et le fonctionnement, au
point d«? vue des affaires commerciales, des
consuls belges et allemands.
La commission va donc être nommée d'ici
à quelques jours, avec mission d'élaborer,
dans le plus bref délai possible, un projet
dont les ministres des affaires étrangères et
du commerce saisiront les Chambres.
f - -B [ r
■ - —————————.
Par arrêté du préfet de la spine, le Conseil
municipal est convoqué pour le lundi 23 OJ-
tobre.
DÉPÊCHES
Portugal
Lisbonne, 7 octobre.
Le Biaro officiel publie le règlement por-
tugais concernant l'échange international des
colis postaux entre le Portugal et la France.
Cet échange ne se fera pour le moment que
par voie maritime.
Espagne
Maddd, 6 octobre.
Les amis politiques du maréchal Serrano
ont décidé de publier un manifeste annon-
çant qu'ils adoptent la Constitution démo-
cratique de 1869 et qu'ils adhèrent à la dy-
nastie actuelle.
LES FÊTES DE LILLE
Hier et aujourd'hui, une grande fête pa-
triotique a lieu à Lille, en mémoire de la
levée du siège de cette ville (8 octobre 1792).
On a gardé la date du jour, on a avancé de
dix ans celle du centenaire. Peu importe/le
8 octobre sera toujours un anniversaire
glorieux pour les Lillois.
- On se rappelle, en effet, que le 24 septem-
bre 1792, le duc de Saxe-Teschen vint, avec
25,000 soldats, assiéger Lille, que défendait
le général Ruault avec 10,000 hommes. Les
assiégeants, désespérant de prendre" la ville
d'assaut, la bombardèrent épouvantablement.
La sommation du duc de Saxe portait ces
mots (textuels) : « Si vous faites la moindre
résistance, nos batteries étant prêtes à fou-
droyer la ville, vous serez responsables en-
vers tous les habitants de toutes les horreurs
de la guerre. 41
Le maire de la ville, André, d'accord avec!
les conseillers municipaux, envoya cette j
tlère réponse au général ennemi :
- •'
« Nous venons de renouveler le serment i
d'être fidèles à la nation, de maintenir la li-
berté et l'égalité, ou de mourir à notre poste.
Nous ne sommes pas parjures. »
Ce fut le signal du bombardement. Il dura
six jours ; il se chiffra par 6,000 bombes et
£ 6,090 boulets.
Par bonheur, des renforts arrivèrent aux
assiégés, et tas Autrichiens ralentirent leur
feu. Le 6 octobre, il cessa tout à fait. Le 8,
le siège était* levé.. „
Lille a gardé religieusement la mémoire
des deux courageuxftéros de ce siège, celle
du général Ruault et celle du maire André.
La fête qui rappelle le glorieux anniver-
saire a commencé hier soir, samedi, par une
retraite aux flambeaux, et continuera jus-
qu'à ce soir dimanche.
En voici le programme dans ses détails :
Dimanche, de dix à onze heures et demie
du matin, réception, à l'Hôtel-de Ville, des
autorités, des corps armés et des musiques
de la région.
A onze heures et demie, mise en marche
du cortège historique.
L'un des groupes du cùrtèce représentera
la fanfare des hussards de 1752 avec les cos-
tumes du temps; un autre sera formé par
l'escadron du 60 régiment de cavalerie, qui.
battit l'ennemi dans deux sorties, etc.
A une heure de l'après-midi, revue des1
COqH armé3 et remise des drapeaux par le
m:'ire de Lille.
A deux heures, inauguration du square
Ruault, ou plutôt du jardin Ruault.
A cinq heures, couronnement dans le pa-
lais Rameau, du buste du citoyen maire
André et lecture d'une pièce de vers, de
M. Valéry Vernier, choisie après concours.
A six heures, grand banquet offert aux
personnages officiels et aux représentants
de la presse.
A la même heure, au Grand-Théâtre, pre-
mière représentation du Siège de Lille, de
M. Armand d'Artois, et magnifique feu d'ar-
tifice.
Des trains de plaisir en grand nombre ont
été organisés entre Paris et Lille et entre les
villes du département du Nord ainsi que des
départements voisins et le chef-lieu du Nord.
Voici la liste des villes qui se feront re-
présenter, aujourd'hui dimanche, à la fête
anniversaire de la défense héroïque de la
ville de Lille : 1
Armentières. Dunkerque, l'humeries, Lens,
Béthune, Wambrechies, Quesnoy-sisr-Deule,
Tourcwug, Arras, Lomme, Pérenchies, Hau-
bourdin, Mons-en-Barœuil, Lillers, Roncq,
Sainghien-en Weppes, Aire, Gondecourt, Va-
lenciennes, Paris, Saint-Quentin, Ennetières-
en- Weppes, Amiens, La Madeleine, Boue-
becque, Nieppe, Marchiennes et Melun.
Le Conseil municipal de Paris est égale-
ment représenté par MM. Songeon, prési-
dont ; Guichard, secrétaire, et Mesureur,
syndic. 1 j
; i
Nous prévenons ceux de nos
abonnés dont l'abonnement expire
le 15 octobre, de nous envoyer
aussi vite que possible leur renou-
vellement s'ils ne veulent éprouver
aucun retard dans l'envoi de leur
journal.
PLATS DU JOUR
-
,
Les princes Moo-Kurran et Ood-De-
voland, fils du rajah Salar-Yung, l'ancien
roi de Candy, sont arrivés hi r à Paris
et sont descendus au Grand-Hôtel, où
les appartements du premier étage sur,
la place de l'Opéra avaient été retenus.
Les princes étrangers portent de ma-
gnifiques costumes hindous : le pantalon
et le cafetan sont en mousseline blançhe
brodée d'or; le turban en cachemire de
la laine la plus pure.
Le séjour des princes Moo-Kurran et
Ood-Devoland dans la capitale sera d'en-
viron_un mois. ,
Un des héros les plus populaires de la
guerre de 1870, le sergent Hoff, vient
d'être dangereusement malade. Atteint
presque simultanément d'une pleurésie
et d'une fluxion de poitrine, le brave sol-
dat, dont les exploits sont devenus légen-
daires, a failli plus d'une fois, comme il
le dit lui-même, « passer l'arme à gau-
che. ».
Sa convalescence, à peine achevée, a
été très longue, mais la vigoureuse na-
ture de l'énergique sergent a pris le
dessus.
Dans quelques jours, le sergent Hoff
occupera de nouveau son poste de gar-
dien de l'Arc- de-Triomphe de l'Etoile.
Ainsi que nous l'avons annoncé, Mme
Hermance Lesguillon a légué sa fortune
à la Société des gens de lettres.
Ce -legs,' relativement considérable;
consiste en un stock de rentes en 3 010et
en une maison sise place Maubert et qui
rapporte, paraii-il, 4,500 fr. par an.
Le tout serait évalué à 13,000 fr. par
an.
Sur cette somma, la Société aura à
servir à la sœur de Mme Lesguillon,
femme fort âgée, une rente viagère de
1,500 fr.; mais, après le décès de cette
dame, cette rente reviendra à la Société.
Il en sera, dit-on, de ce legs comme du
million de la Loterie ; il sera converti en
pensions de 600 fr. poul'Iles écrivains qui
ont -dépassé la soixantaine.
La succession de M. Jules Cayron, dit
Noriao, va donner lieu à un procès bien
curieux, affirme l'Evénement :
M. Guilbon, juge de paix du neuvième
arrondissement, se présentait, le lende-
main même de l'enterrement de Jules
Noriac, au domicile du défunt, pour po-
ser les scellés. en vertu d'une demande
faite par une dame X., ouvrière tis-
seuse, au Cateau, se disait fille légitime
de M. Cayron, dit Noriac.
En effet, cette dame, qui est veuve,
produ isait un extrait de naissance cons
tatant qu'elle a été enregistrée sur les
livres de l'état civil de l'ancien onzième
arrondissement comme fille légitime de
M. Cayron, dit Noriac.
Mme Noriac refusa l'entrée de son ap-<
parlement au juge de paix, jusqu'au mo-
ment où elle pourrait fournir, à son tourg
l'acte de mariage avec M. Cayron.
Cet acte, l'a-t-elle produit ? Nous ne
saurions l'affirmer ; en tout cas, le juge
de paix a dressé procès-verbal, qui a été
transmis au parquet.
La question que le parquet aura à tran
cher est, comme on le voit, fort compli-
quée.
D'un côté, une jeune femme qui pos-é
sède un acte authentique attestant qu'elle
est bien la fille légitime de M. Cayron,
dit Noriac; mais elle ne peut produire
l'acte de mariage de sa mère.
A cela elle répond que sa mère est
morte lorsqu'elle était toute jeune en-
core, et qu'elle ignore absolument où et
à quelle mairie le mariage à été célébré.
De l'autre côté, une femme qui pro-
teste contre cette prétention et qui pro-
duit un testament olographe par lequel
M. Jules Noriac l'institue sa légataire
universelle.
L'affaire en est là. On procède pour le
moment à une enquête.
La Compagnie des chemins de fer de
Paris à Lyon et à la Méditerranée nous
fait savoir que, le 6 octobre, la ligne de
Marseille à Vintimille a été coupée par
les inondations entre Fréjus et le Pu-
get, sur une étendue de trois kilomè-
tres.
La voie de terre est également coupée.
Les agents supérieurs de la Compa-
gnie se sont rendus sur les lieux et
s'occupent activement de pourvoir au ré-
tablissement de la circulation.
A la suite d'un article où il était pris
à partie par Y Union Nontronatse, M. Lu-
cien Laforest, avocat, adjoint au maire
de Nontron, rencontrant samedi M. Ré-
jjou, directeur de ce journal, leva sa
canne sur lui et, sans la laisser retom-
ber, lui cracha au visage. Une rencontre,
au pistolet a été la conséquence de cet
! incident.
Après un échange de balles à vingt
pas, et sans résultat. Les témoins ont,
d'un commun accord, arrêté le combat
et déclaré l'honneur satisfait.
Y'
La comète est visible dans toute la
France chaque matin, quand le ciel est
pur. Elle a une très longue chevelure et
monte rapidement sur l'horizon dans la
même direction que le soleil. Sa proxi-
mité relative du soleil fait qu'elle n'est
visible que peu d'instants. Elle com-
mence à monter à l'horizon à quatre
heures du matin : à quatre heures un
quart on peut l'admirer dans toute sa ma-
gnificence. A cinq heures l'éclat du jour
1 a déjà éclipsée.
- ¡ U:¡fi,
Entre-COulissiers :
— Vous savez, X., le vieux banquier
allemand, votre cauchemar ? Il va se
faire naturaliser.
- Chez un empailleur ?
-"l- ;"4;' ,
LA MAISON GÛQCHAU tait au nrCiae piix qu et) gros,.
MtAtSON~UU~nMU taMaum6metMmquet)gro~
ÉPHÉMÉRIDES HISTORIQUES
1
9 octobre. — 18 vendémiaire.
1791.— Bailly, après le départ de Lafayette,
donne sa démission de maire de Paris.
Quelle maladresse ! Il avouait ainsi sa com-
plicité avec l'homme qui avait eu limpu*
dence de faire voter, à la Constituante mal
informée, des remerciements à Bouillé, 111
.massacreur de Nancy.
1793. — A Lyon, dévouement du royaliste
Laurent Ponthus ; il offre aux chefs de la
révolte de se rendre à discrétion pour sau-
ver la population lyonnaise. Cette proposi-
tion est repoussée avec indignation et les
chefs royalistes se préparent pour un der-
nier combat qui puisse masquer leur fuite;
mais une circonstance fortuite et le mauvais
vouloir des habitants à continuer la lutte"
livrent la ville aux troupes de la Conven-
, FEUILLETON DU RADICAL -
1 -
- 23
• LES- MÉMOIRES ;■
DB
¡
M. CLAUDE
'Ancien elie!
de la Folice de sûreté
«
CHAPITRE XI
LES ESPIONS DE M. TIIIERS
(Suite)
Il se dit envoyé de Versailles, par
M. Thiers, pour me demander le rapport
que je lui avais'promis ravant-veille, en
quittant le général Valentin au sujet des
événements récents de la Commune.
,'\ Je reconnaissais,, par la présence de
PSîDKtIIÏÏÉ HMMStYS DE LÃ JkUKQîTT. RQUFF*
ce messager, la vigilante activité de
M. Thiers; mais les événements qui se
passaient autour de moi, la situation cri-
tique dans laquelle je me trouvais, me
donnaient tous les. droits à la méfiance.
Je sommai cet individu, avant de lui
répondre et de lui remettre mon rapport,
de me prouver ce qu'il avançait. -
M. T*** D., m'exhiba avec empresse-
ment et une obligeance parfaite deux
laissez-passer, l'un émanant de M. Va-
lentin, l'autre des citoyens Duval et
Rigault.
Puis il me 'dit en recevant mon rap-
port : 4
--Monsieur Claude, je suis en ce mo-
ment bien mieux partagé que vous, car
je vous préviens que si, dès aujourd'hui,
vous ne quittez Paris, vous êtes menacé
d'être conduit en prison par ceux qui
m'ont délivré mon laissez passer.
--=- Eh bien, lui réponJîs- je en sou-
riant, pourquoi, à l'aide de la passe que
vous tenez de mes ennemis, ne m'aide-
riez-vous pas à regagner Versailles?
— Impossible, monsieur Claude, me
répondit-il ; impossible! car je ne puis
quitter Paris qu'avec la même voiture,
le même cheval, le même domestique qui
m'ont conduit dans la capitale. Moi, qui
surveille Paris, je suis également sur-
veillé.
- Alors, monsieur, fis-je en-congé-
diant cet espion versai liais, à la grâce
de Dieu !
— Oui, termina-t-il en me quittant,
une fois mon rapport dans jsapoche. Mais
ne "tentez pas plus Dieu que Je diable;
je sais que si Dieu vous protège à la pré-
fecture pour vous délivrer, le diable vous
guette pour vous perdre. Plus les heures
s'écoulent et plus vous tentez le diable
contre Dieu qui veut vous sauver. A bon
entendeur, salut l
Et M. T"*'< D4** s'esquiva en me lais-
sant tout songeur.
Cette fois j'étais bien décidé à partir,
dussé-je ne plus attendre le commissaire
B"H qui, probablement la veille, n'avait
pas osé affronter les fédérés et que j'at-
tendais encore chez moi depuis l'arrivée
de cet espiou.
Je n'aurais même pas attendu M. BH*
si M. T*** D*** eût pu déjà m'emmener
avec lui.
Mais comment ce dernier avait-il pu
trouver le moyen de pouvoir circuler si
facilement à l'aide de ces deux laissez-
passer de Paris à Versailles?
Voici par quel moyen : M. TH* D*~ s'é-
tait ménagé à Paris une porte toujours
ouverte : possédant, depuis le 4 septem-
bre jusqu'au 18 mars, un modeste em-
ploi au ministère de l'intérieur, il avait
imaginé, dès l'installation de la Com-
mune, d'accord avec M. Thiers, de se
constituer le messager de tous les re-
présentants étrangers en résidence à
Versailles.
En sa qualité de courrier du cabinet,
il voyageait, au compte de tous les am-
bassadeurs, sur un terrain neutre.
Chaque matin, sous prétexte de se
mettre en rapport avec tous les bureaux
des auxiliaires des cours étrangères et
de leur porter des dépêches, il passait
dans un léger phaéton, de Versailles à
Paris.
Conduisant sa voiture, n'ayant qu'un
domestique, T*H D"H pouvait exhiber im-
punément, grâce à cet écriteau placé os-
tensiblement sur son pliaëton : Service
des ambassades, les deux saufs-condaits
qu'il tenait des pouvoirs ennemis.
- Le délégué des ambassadeurs n'était
qu'un espion de M. Thiers, il avait sa
consigne, elle était formelle; celle de ne
repasser les portes de Paris qu'avec la
même voiture, le même cheval, le même
domestique. Il n'avait garde de l'enfrein-
dre pour ne pas éveiller les soupçons de
la Commune.
A part cette soumission aux délégués
du comité central, tous ses soins étaient
de faire les commissions du chef de l'E-
tat.
Sa démarche auprès de moi le prou-
vait.
Il rendit bien d autres services à M.
Thiers. Dès le 18 mars, lorsque le citoyen
Groslier, au nom de la Commune , prit
possession, au ministère de l'intérieur,
du fauteuil de M. Picard, ce citoyen,
grâce à M. T*** Dot.,. ancien employé de
ce ministère, qui en connaissait tous les
êtres, ce citoyen ne lui prit que son fau-
teuil.
Aucune dépêche, aucune lettre as par-
vint de rHôtel-de- Ville au citoyen minis-
tre. Il dut cet inconvénient à M. TM* D*.*
l'ancien employé de la place Beauveau,
le serviteur de tous les ambassadeurs au
compte de M. Thiers,
Cet espion savait que le jainistèfce
• •€>
avait deux issues: l'une donnant sur la
place Beauveau, l'autre dans la rue Cam
bacérès; et le citoyen Groslier ne con-
naissait que l'entrée officielle de son mi-
nistère, il ignorait la seconde entrée af-
fectée particulièrement, aux employés.
Tous les matins M. T' D-.. faisait
guetter les facteurs à mesure qu'ils appor-
taient des lettres chez le concierge de la
rue Cambacérès. L'habile espion, caché
chez le concierge, s'emparait des plis qui
intéressaient le nouveau citoyen ministre
et T*** UH<: les rapportait bien vite à Ver-
sailles. protégé lui-même par le sauf-
conduit de la Commune.
— C'est incroyable ! s'écriait le con-
fiant Groslier, je ne reçois rien de l'Hô-
tel de Ville, à quoi donc pense la Com-
mune ?
Les chefs de la Commune, de leur côté,
s'écriaient :
— C'est extraordinaire, on a beau en-
voyer lettres sur lettres à Groslier, il n'a-
git pas. Les Versaillais ont l'air de con-
naître toutes les mesures que nous pre-
nons contre eux dans les départements l
'C'est incroyable l
Cependant ce n?était ni la Commune,
ni son délégué-ministre qui étaient en
faute. Ils ne devaient cet inconyénient
qu'à la mystification de TH.. DU';.
Cette mystification dura quinze jours ;
elle fut très efficace au chef de l'Etat. Il
sut comment il devait agir vis-à-vis des'
préfets pour arrêter en province la pro-
pagande de la Commune.
Lorsque les combats à outrance com-
mencèrent à Neuilly., lorsque les fédérés
ne surent plus comment enterrer leurz,
morts devant les maisons qui croulaient
sous le feu des obus et les crépitements
de la fusillade, lorsque les habitants de
Neuilly n'eurent plus de refuge, même
au fond de leurs caves, M. T+u D4M de-
vint leur providence!
Le combat, même au nom de l'huma-
nité, ne pouvait "être suspendu.
C'était, aux yeux de M. Thiers, faire
profiter ses ennemis des droits de la
guerrè.
D'un autre côté, c'était vouer à l'exé-
cration le gouvernement de Versailles,
dès que ses soldats continuaient à mi-
trailler des gens inoffensifs, à moitié
morts, presque enterrés sous les ruines
de leurs habitations.
L'espion T*" D*** sauva cette situation
aUssi horrible qu'impolitique. pour
Versailles.
En sa qualité de messager d'ambas-
sade, il se fit délivrer personnellement
plusieurs saufs-conduits.
Pour ne pas engager les belligérants,
pas plus du côté de la Commune que du
côté de Versailles, de son autorité pri-
vée il fit cesser le feu. Il poussa du côté
des fédérés les députés de Versailles
munis de ses saufs-conduits, et du côté
des Versaillais les membres de la Com-
mune également protégés par les saufs-,
csnduits des médiateurs étrangers. ;
Alors voilà ce qui se passe : Les paci-
ficateurs s'avancent, armés d'un drapean
qu'ils agltent, munis à la fois de saufs-:
conduits du messager des ambassal
deurtfr -. (4 suivre,\ ;
» .Ââ
Z:
LE ïàKviXj&tc
t Tout à coup, un craquement se fait en-
tendre. Le capitaine Manani crie : ;
— Sauve qui peut I Í
A ce moment, unA énorme poutre se
détacha du bâtiment en flammes, tomba
d'une hauteur de qninze mètres sur le
sommet de la tête du lieutenant-colonel
qui roula à terre. -
< Dégagé immédiatement, il fut trans-
porte, par les soins de M. Caubet, dans
une maison voisine, où trois médecins
lui prodiguèrent les secours les plus em-,
Dressés.
ï A - Tout fut inutile. Le lieutenant-colonel
Froidevaux avait été tué sur le coup.
j Il avait le crâne fractur é et la colonne
; vertébrale brisée..
; Son corps, qui est resté dans la maison
jusqu'à cinq heures du matin, a été ra-
mené à l'hôtel de l'état-major.
L'arrivée du cadavre à la caserne de
i l'état major a été véritablement lugubre.
; Le poste ne savait -rieii, les hommes
Sortirent portant des torches, et alors
eut lieu la reconnaissance du cadavre.
Les sapeurs, rangés autour du bran-
card, portaient les armes. t
Tous se rappelaient les paroles du gé-
1 àêral Paris, quittant le régiment :
> i « Je suis désolé de me séparer de mon
vieux et brave colonel Froidevaux, j'ai
foeur qu'il ne soit victime de quelque ac-
cident. »
Le corps fut reçu par MM. Vel-Duran d,
.secrétaire de la préfecture de police ;
iPuibaraud, chef de cabinet, et Caubet,
chef de la police municipale, revenus
depuis un instant du théâtre de l'incen-
die.
j Un grand silence planait sur cette
! scène. Les officiers du régiment en tête
du brancard, le capitaine adjadant-ma-
Jor Muller, le capitaine Garcin, le major
du régiment, tous pleuraient silencieu-
sement. -. -'
M. Yel Durand prononça quelques pa-
roles émues, disant aux Officiers présents
; quelle part la préfecture de police pre-
nait au cruel deuil qui les affligeait.,. r
f Pnis, deux 'hommes se détachèrent,
iènlevèrent leur officier dans leurs bras:
jpour le monter dans sa petite chamare,
icar il ne fallait pas songer à faire passer
ile brancard par l'échelle de meunier qui
Conduit à la retraite da brave et savant
; officier.
* Derrière les deux sapeurs marchait un
officier, soutenant la tête du mort, qui
est presque détachée des épaules.
i Le corps du malheureux officier est
étendu sur son petit lit de camp, la tête
entourée d'un linge blanc serrant forte-
ment deux parties du crâne presque sé-
parées l'une de l'autre. Sur le linge se
voit la trace sanglante de la terrible
blessure. ,-
Le lieutenant-colonel est encore vêtu
de son uniforme, noirci, boueux et déchi-
iré en plusieurs endroits.
La chambre est silencieuse. Un sapeur
veille au chevet de l'officier. La douleur
du brave soldat fait peine à voir.
M. Froidevaux était âgé de cinquante- ;
■ cinq ans. Il était aimé, de tous'ses sol-
dats. <'
Ses obsèques, auxquelles un grand
! nombre de citoyens se faront un devoir,
: d'assister, auront lieu lundi, à'Notre-;
Dame.
Les dégâts matériels causés" par l'in-
cendie sont énormes, ont croit qu'ils dé-
passent un million pour M. Boas seul.
Ajoutons, cependant, que M. Boas est
assuré à quatre compagnies pour une
somme considérable.
Les autres sinistrés sont MM. Gail-
lard, propriétaire, marchand boucher;
son locataire M. Rôyj marchand de vin,
logeur ; Mme veuve Cardon, tous deux
demeurant dans le' passage du Bureau,
! ainsi qu'un grand nombre de locataires
qui tous eut pu partir à temps. -
Parmi les gardiens de la paix q v'i se
sont signalés dans cet .incendie, nous
citerons:
Les agents Meyer,. Chalassus, Fouii-
Ion, Lecoq et Cornu qui ont déménagé
le coffre-fort et des papiers importants ;
Arthaud, qui a sauvé plusieurs chevaux ;
Breliot et Rondelon qui ont préservé les
livres de comptabilité qu'ils sont allés
chercher jusqu'au fond de la fabrique.
, La cause du sinistre n'a pas pu être
établie par M. le commissaire de police
iîejain, chargé de l'enquête. - •
Le feu s'est déclaré dans l'endroit de
l'usine où il y avait le moins de combus-
tible et où se trouvent les objets de fer-
blanterie. l
Le local des essences qui se trouve à
l'extrémité opposée, a été préservé.
On ne croit pas à la malveillance,
mais on ne peut pas expliquer les causes
du sinistre. -"
Quatre pompes à vapeur ont manoeu-
vré toute la journée.
Les gardiens de la paix ont empêché la
foule, très grande depuis le matin, d'ap-
procher du lieu du sinistre. -.
t ,. .S 'J.
Les obsèques du lieutenant-colonel des
pompiers Froidevaux auront lieu de-
main lundi.
Prime Gratuite du RADICAL
i ■■
!c 1r
OtHON CENTRALEdcsARTS DÉCORATIFS
.J.. _.----
LOTERIE
Autorisée par arrêté ministériel du 31 Mai
, 14 Millions de billets
A UN FRANC
Gros lot. 500,000 fr,
4 lots de. lOO^OOO fr.
4 lots d.e. »0,000 fr.
8 lots de 2G.OOO fr.
10 lots de lO,OOOfr.
100 lots de * 1,000 fr.
400 lots de. 500 fr.
Les fonds seront déposés à la Banque de
France.,
u
Tout abonné du journal Le Radical,
aura droit, à partir de ce jour, à
S billets par abonnement de 3 mois, 8 fr.
4. - 6mois, 15fr.
&.i — — d'un an, 28 fr.
Envoyer lettres et mandats au Direc-j
tenr. 99, rue Montmartre, Paris.
AFFAIRES D'ÉGYPTE
On commence à s'émouvoir, à Londres,
de l'impression plus que fâcheuse qu'a
produite dans toute l'Europe la pression
scandaleuse exercée par différents per-
sonnages près des juges d'Arabi, et ap -
prouvée par plusieurs journaux britanni-
ques.
Une correspondance-affirme que, mal-
gré les insinuations d'une partie de la
presse, l'opinion publique en Angleterre
réclame que le procès d'Arabi soit fait
« loyaleriient f.
Et le pau Malt Gazette déclare qu'on
ne saurait dire que le sort d'Arabi-Pacha
soit réglé parce qu'il a été livré aux au-
torités égyptiennes. -
Il se trouve plus que jamais sous la
garde des Allais et. malgré le désir ex-
primé par le khédive et par Chérif-Pa-
cha, il est plus que douteux que le gou-
vernement anglais le laisse fusiller, à
moins qu'il ne soit prouvé d'une manière
incontestable qu'il est personnellement
responsable des massacres du mois de
juin et des incendies du mois de juillet,
On télégraphie du Caire :
L'instruction du procès de Mahmoud-Saœi
et Touiba-Pacha a commencé devant la com-
mission de première instance.
Dilahmoud-Sulli a. déclaré qu'il n'avait agi
q.ie ]>n- crainte* Toulba Pacha nié énergi
arment avoir participé, à la révolté ou
avoir exercé un commandement quelconque
d,1 ai l'armé ? rabàJh.
ij6 khédive va signer un décret &i^feâstiant
tous les oiîiciers de i'afnaée égyptienne, Bauf
ceux qui ont pris part aux démonstrations
du 0 février et du 9 septembre, ou qui ont
porte les armes contre les Anglais après le
11 juin.
.D'après des. avis de Londres, il est
probable que rien ne sera connu ofiieiet-
-lement sur le projet ministériel concer-
nant les affaires d'Egypte avant le 21 oc-
tobre; jour fiX0 pour le prochain conseil
des ministres.
La Gazette égyptienne assure qu'à la
suite de représentations faites par une
des grandes puissances, il aurait été
résolu, pour régler la question des in-
demnités dues aux victimes de la guerre,
d'établir deux commissions au lieu d'une.
La première, qui serait composée des,
commissaires de la dette publique, des
délégués du gouvernement égyptien et
des puissances intéressées, parmi les-
quels on comprendrait la Grèce, aurait
pour mission de statuer sur les récla
mations. :, '•
La formation et l'activité de cette pre-
I ! mière commission ne sauraient soulever
de difficultés sérieuses. Quant à la se-
conde, sa composition et ses attributions
seraient fixées plus tard ; elle aurait î à
rechercher les ressources financières Né-
cessaires pour indemniser les victUnbs
de l'insurrection. La Gazette ajoute que
le gouvernement égyptien insiste pour
que les revenus affectés au service de la
dette demeurent intacts.
Une dépêche d'Alexandrie dit :
Tewfik Pacha a l'intention de décorer
toute l'armée anglaise. La médaille qu'il
fera frapper à cet effet sera en cuivre pour
les soldats et en argent pour les officiers.
Allons l Rien ne manquera plus à la
gloire de l'armée anglaise 1
*
L'OCTROI DE PARIS
Voici, Par chapitres de perception, les
recettes réalisées par l'octroi de Paris,
pendant le mois de septembre 1382 :
Boissons 4.933.986 13
Alcools dénaturés *^ 8.423 41
r Liquides autres que les * bois-
sons 1.200.15» 75
éomestibles
Combustibles 914.153 52
Matériaux. 1.345.25(1 72
a er1::lUx. ".1;). ()'1
Bois à ouvrer, bateaux, , , 1
r: f. r':r.
bois de déchirage • 545.50S 38
Fourrages 378.859 15
Objets divers. 188.518 17
Forts centimes provenant
du petit comptant.. , , , 803 84
Entrepôts à domicile et
usines (timbre des bulletins
de sortie, droits d'abonnement
sur les combustibles,, etc.). 13.769 60
Total. 11.774.300 53
Depuis le commencement de l'année,
l'octroi a encaissé 107,572,378 fr. C'est
une augmentation, sur la période cor-
respondante de l'année dernière de
1,623.957 fr.
Les recettes de l'octroi dépasseront
donc vraisemblablement, à la fin de cette
année, T50 millions. Ce chiffre n'a jamais
été atteint.
1
- Informations
La publication de la liste des victimes pen-
sionnées du.2 Décembre, qui avait été com-
mencée au Bulletin des lois est momentané-
ment suspendue. - ;
On s'est aperçu que les liatès déjà pubhées
contenaient d'assez nombreuses erreurs,-qui
ont déjà suscité des léciamatious de la part
des intéressés, b
Le garde des sceaux vient, en conséquence,
d'ordonner un travail de révision des listes
de tous le& départements, et ee n'est que
lorsque ce (ravial sera entièrement terminé
que le Bulletin des lois pourra reprendre
sa publication.
Nous pouvons annoncer que le choix de
M. Dauphin; procureur général près la cour
de Paris, pour le poste de premier président
de la cour d'Amiens est définitif. Cette nomi-
nation paraîtra en même temps qu'un grand
mouvement sur les cours et tribunaux de
Paris et da province, qui est en prépara-
tion.
Le préfet de la Seine a reçu, hier matin, la
visite d'une délégation de Brignolles (Var)
qui venait lui offrir la candidature de député
de cet arrondissement en remplacement de
M. Dréo, décédé.
M. Charles Floquet a ajourné sa réponse
(léairant, a-t-il dit, attendre le résultat du
désirant, d'électeurs qui se réunit aujourd'hui
Congrès
iimanche, à Perpignan, pour arrêter le choix
d'un candidat, en l'emplacement de M. Es-
carguel. ,
Les ministres des affaires étrangères et du
commerce se proposent de nommer une com-
mission pour étudier le projet de création
d'un bureau spécial, destiné à mettre à la
disposition du public intéressé les renseigne-
ments commerciaux les plus précis et les
complets, d'après les rapports de nos consuls
à l'étranger.
M. Duclerc a reçu à ce sujet un rapport de
M. Amédée Marteau, qui avait été chargé
d'éiudier, en Belgique et en Allemagne, le
régime consulaire et le fonctionnement, au
point d«? vue des affaires commerciales, des
consuls belges et allemands.
La commission va donc être nommée d'ici
à quelques jours, avec mission d'élaborer,
dans le plus bref délai possible, un projet
dont les ministres des affaires étrangères et
du commerce saisiront les Chambres.
f - -B [ r
■ - —————————.
Par arrêté du préfet de la spine, le Conseil
municipal est convoqué pour le lundi 23 OJ-
tobre.
DÉPÊCHES
Portugal
Lisbonne, 7 octobre.
Le Biaro officiel publie le règlement por-
tugais concernant l'échange international des
colis postaux entre le Portugal et la France.
Cet échange ne se fera pour le moment que
par voie maritime.
Espagne
Maddd, 6 octobre.
Les amis politiques du maréchal Serrano
ont décidé de publier un manifeste annon-
çant qu'ils adoptent la Constitution démo-
cratique de 1869 et qu'ils adhèrent à la dy-
nastie actuelle.
LES FÊTES DE LILLE
Hier et aujourd'hui, une grande fête pa-
triotique a lieu à Lille, en mémoire de la
levée du siège de cette ville (8 octobre 1792).
On a gardé la date du jour, on a avancé de
dix ans celle du centenaire. Peu importe/le
8 octobre sera toujours un anniversaire
glorieux pour les Lillois.
- On se rappelle, en effet, que le 24 septem-
bre 1792, le duc de Saxe-Teschen vint, avec
25,000 soldats, assiéger Lille, que défendait
le général Ruault avec 10,000 hommes. Les
assiégeants, désespérant de prendre" la ville
d'assaut, la bombardèrent épouvantablement.
La sommation du duc de Saxe portait ces
mots (textuels) : « Si vous faites la moindre
résistance, nos batteries étant prêtes à fou-
droyer la ville, vous serez responsables en-
vers tous les habitants de toutes les horreurs
de la guerre. 41
Le maire de la ville, André, d'accord avec!
les conseillers municipaux, envoya cette j
tlère réponse au général ennemi :
- •'
« Nous venons de renouveler le serment i
d'être fidèles à la nation, de maintenir la li-
berté et l'égalité, ou de mourir à notre poste.
Nous ne sommes pas parjures. »
Ce fut le signal du bombardement. Il dura
six jours ; il se chiffra par 6,000 bombes et
£ 6,090 boulets.
Par bonheur, des renforts arrivèrent aux
assiégés, et tas Autrichiens ralentirent leur
feu. Le 6 octobre, il cessa tout à fait. Le 8,
le siège était* levé.. „
Lille a gardé religieusement la mémoire
des deux courageuxftéros de ce siège, celle
du général Ruault et celle du maire André.
La fête qui rappelle le glorieux anniver-
saire a commencé hier soir, samedi, par une
retraite aux flambeaux, et continuera jus-
qu'à ce soir dimanche.
En voici le programme dans ses détails :
Dimanche, de dix à onze heures et demie
du matin, réception, à l'Hôtel-de Ville, des
autorités, des corps armés et des musiques
de la région.
A onze heures et demie, mise en marche
du cortège historique.
L'un des groupes du cùrtèce représentera
la fanfare des hussards de 1752 avec les cos-
tumes du temps; un autre sera formé par
l'escadron du 60 régiment de cavalerie, qui.
battit l'ennemi dans deux sorties, etc.
A une heure de l'après-midi, revue des1
COqH armé3 et remise des drapeaux par le
m:'ire de Lille.
A deux heures, inauguration du square
Ruault, ou plutôt du jardin Ruault.
A cinq heures, couronnement dans le pa-
lais Rameau, du buste du citoyen maire
André et lecture d'une pièce de vers, de
M. Valéry Vernier, choisie après concours.
A six heures, grand banquet offert aux
personnages officiels et aux représentants
de la presse.
A la même heure, au Grand-Théâtre, pre-
mière représentation du Siège de Lille, de
M. Armand d'Artois, et magnifique feu d'ar-
tifice.
Des trains de plaisir en grand nombre ont
été organisés entre Paris et Lille et entre les
villes du département du Nord ainsi que des
départements voisins et le chef-lieu du Nord.
Voici la liste des villes qui se feront re-
présenter, aujourd'hui dimanche, à la fête
anniversaire de la défense héroïque de la
ville de Lille : 1
Armentières. Dunkerque, l'humeries, Lens,
Béthune, Wambrechies, Quesnoy-sisr-Deule,
Tourcwug, Arras, Lomme, Pérenchies, Hau-
bourdin, Mons-en-Barœuil, Lillers, Roncq,
Sainghien-en Weppes, Aire, Gondecourt, Va-
lenciennes, Paris, Saint-Quentin, Ennetières-
en- Weppes, Amiens, La Madeleine, Boue-
becque, Nieppe, Marchiennes et Melun.
Le Conseil municipal de Paris est égale-
ment représenté par MM. Songeon, prési-
dont ; Guichard, secrétaire, et Mesureur,
syndic. 1 j
; i
Nous prévenons ceux de nos
abonnés dont l'abonnement expire
le 15 octobre, de nous envoyer
aussi vite que possible leur renou-
vellement s'ils ne veulent éprouver
aucun retard dans l'envoi de leur
journal.
PLATS DU JOUR
-
,
Les princes Moo-Kurran et Ood-De-
voland, fils du rajah Salar-Yung, l'ancien
roi de Candy, sont arrivés hi r à Paris
et sont descendus au Grand-Hôtel, où
les appartements du premier étage sur,
la place de l'Opéra avaient été retenus.
Les princes étrangers portent de ma-
gnifiques costumes hindous : le pantalon
et le cafetan sont en mousseline blançhe
brodée d'or; le turban en cachemire de
la laine la plus pure.
Le séjour des princes Moo-Kurran et
Ood-Devoland dans la capitale sera d'en-
viron_un mois. ,
Un des héros les plus populaires de la
guerre de 1870, le sergent Hoff, vient
d'être dangereusement malade. Atteint
presque simultanément d'une pleurésie
et d'une fluxion de poitrine, le brave sol-
dat, dont les exploits sont devenus légen-
daires, a failli plus d'une fois, comme il
le dit lui-même, « passer l'arme à gau-
che. ».
Sa convalescence, à peine achevée, a
été très longue, mais la vigoureuse na-
ture de l'énergique sergent a pris le
dessus.
Dans quelques jours, le sergent Hoff
occupera de nouveau son poste de gar-
dien de l'Arc- de-Triomphe de l'Etoile.
Ainsi que nous l'avons annoncé, Mme
Hermance Lesguillon a légué sa fortune
à la Société des gens de lettres.
Ce -legs,' relativement considérable;
consiste en un stock de rentes en 3 010et
en une maison sise place Maubert et qui
rapporte, paraii-il, 4,500 fr. par an.
Le tout serait évalué à 13,000 fr. par
an.
Sur cette somma, la Société aura à
servir à la sœur de Mme Lesguillon,
femme fort âgée, une rente viagère de
1,500 fr.; mais, après le décès de cette
dame, cette rente reviendra à la Société.
Il en sera, dit-on, de ce legs comme du
million de la Loterie ; il sera converti en
pensions de 600 fr. poul'Iles écrivains qui
ont -dépassé la soixantaine.
La succession de M. Jules Cayron, dit
Noriao, va donner lieu à un procès bien
curieux, affirme l'Evénement :
M. Guilbon, juge de paix du neuvième
arrondissement, se présentait, le lende-
main même de l'enterrement de Jules
Noriac, au domicile du défunt, pour po-
ser les scellés. en vertu d'une demande
faite par une dame X., ouvrière tis-
seuse, au Cateau, se disait fille légitime
de M. Cayron, dit Noriac.
En effet, cette dame, qui est veuve,
produ isait un extrait de naissance cons
tatant qu'elle a été enregistrée sur les
livres de l'état civil de l'ancien onzième
arrondissement comme fille légitime de
M. Cayron, dit Noriac.
Mme Noriac refusa l'entrée de son ap-<
parlement au juge de paix, jusqu'au mo-
ment où elle pourrait fournir, à son tourg
l'acte de mariage avec M. Cayron.
Cet acte, l'a-t-elle produit ? Nous ne
saurions l'affirmer ; en tout cas, le juge
de paix a dressé procès-verbal, qui a été
transmis au parquet.
La question que le parquet aura à tran
cher est, comme on le voit, fort compli-
quée.
D'un côté, une jeune femme qui pos-é
sède un acte authentique attestant qu'elle
est bien la fille légitime de M. Cayron,
dit Noriac; mais elle ne peut produire
l'acte de mariage de sa mère.
A cela elle répond que sa mère est
morte lorsqu'elle était toute jeune en-
core, et qu'elle ignore absolument où et
à quelle mairie le mariage à été célébré.
De l'autre côté, une femme qui pro-
teste contre cette prétention et qui pro-
duit un testament olographe par lequel
M. Jules Noriac l'institue sa légataire
universelle.
L'affaire en est là. On procède pour le
moment à une enquête.
La Compagnie des chemins de fer de
Paris à Lyon et à la Méditerranée nous
fait savoir que, le 6 octobre, la ligne de
Marseille à Vintimille a été coupée par
les inondations entre Fréjus et le Pu-
get, sur une étendue de trois kilomè-
tres.
La voie de terre est également coupée.
Les agents supérieurs de la Compa-
gnie se sont rendus sur les lieux et
s'occupent activement de pourvoir au ré-
tablissement de la circulation.
A la suite d'un article où il était pris
à partie par Y Union Nontronatse, M. Lu-
cien Laforest, avocat, adjoint au maire
de Nontron, rencontrant samedi M. Ré-
jjou, directeur de ce journal, leva sa
canne sur lui et, sans la laisser retom-
ber, lui cracha au visage. Une rencontre,
au pistolet a été la conséquence de cet
! incident.
Après un échange de balles à vingt
pas, et sans résultat. Les témoins ont,
d'un commun accord, arrêté le combat
et déclaré l'honneur satisfait.
Y'
La comète est visible dans toute la
France chaque matin, quand le ciel est
pur. Elle a une très longue chevelure et
monte rapidement sur l'horizon dans la
même direction que le soleil. Sa proxi-
mité relative du soleil fait qu'elle n'est
visible que peu d'instants. Elle com-
mence à monter à l'horizon à quatre
heures du matin : à quatre heures un
quart on peut l'admirer dans toute sa ma-
gnificence. A cinq heures l'éclat du jour
1 a déjà éclipsée.
- ¡ U:¡fi,
Entre-COulissiers :
— Vous savez, X., le vieux banquier
allemand, votre cauchemar ? Il va se
faire naturaliser.
- Chez un empailleur ?
-"l- ;"4;' ,
LA MAISON GÛQCHAU tait au nrCiae piix qu et) gros,.
MtAtSON~UU~nMU taMaum6metMmquet)gro~
ÉPHÉMÉRIDES HISTORIQUES
1
9 octobre. — 18 vendémiaire.
1791.— Bailly, après le départ de Lafayette,
donne sa démission de maire de Paris.
Quelle maladresse ! Il avouait ainsi sa com-
plicité avec l'homme qui avait eu limpu*
dence de faire voter, à la Constituante mal
informée, des remerciements à Bouillé, 111
.massacreur de Nancy.
1793. — A Lyon, dévouement du royaliste
Laurent Ponthus ; il offre aux chefs de la
révolte de se rendre à discrétion pour sau-
ver la population lyonnaise. Cette proposi-
tion est repoussée avec indignation et les
chefs royalistes se préparent pour un der-
nier combat qui puisse masquer leur fuite;
mais une circonstance fortuite et le mauvais
vouloir des habitants à continuer la lutte"
livrent la ville aux troupes de la Conven-
, FEUILLETON DU RADICAL -
1 -
- 23
• LES- MÉMOIRES ;■
DB
¡
M. CLAUDE
'Ancien elie!
de la Folice de sûreté
«
CHAPITRE XI
LES ESPIONS DE M. TIIIERS
(Suite)
Il se dit envoyé de Versailles, par
M. Thiers, pour me demander le rapport
que je lui avais'promis ravant-veille, en
quittant le général Valentin au sujet des
événements récents de la Commune.
,'\ Je reconnaissais,, par la présence de
PSîDKtIIÏÏÉ HMMStYS DE LÃ JkUKQîTT. RQUFF*
ce messager, la vigilante activité de
M. Thiers; mais les événements qui se
passaient autour de moi, la situation cri-
tique dans laquelle je me trouvais, me
donnaient tous les. droits à la méfiance.
Je sommai cet individu, avant de lui
répondre et de lui remettre mon rapport,
de me prouver ce qu'il avançait. -
M. T*** D., m'exhiba avec empresse-
ment et une obligeance parfaite deux
laissez-passer, l'un émanant de M. Va-
lentin, l'autre des citoyens Duval et
Rigault.
Puis il me 'dit en recevant mon rap-
port : 4
--Monsieur Claude, je suis en ce mo-
ment bien mieux partagé que vous, car
je vous préviens que si, dès aujourd'hui,
vous ne quittez Paris, vous êtes menacé
d'être conduit en prison par ceux qui
m'ont délivré mon laissez passer.
--=- Eh bien, lui réponJîs- je en sou-
riant, pourquoi, à l'aide de la passe que
vous tenez de mes ennemis, ne m'aide-
riez-vous pas à regagner Versailles?
— Impossible, monsieur Claude, me
répondit-il ; impossible! car je ne puis
quitter Paris qu'avec la même voiture,
le même cheval, le même domestique qui
m'ont conduit dans la capitale. Moi, qui
surveille Paris, je suis également sur-
veillé.
- Alors, monsieur, fis-je en-congé-
diant cet espion versai liais, à la grâce
de Dieu !
— Oui, termina-t-il en me quittant,
une fois mon rapport dans jsapoche. Mais
ne "tentez pas plus Dieu que Je diable;
je sais que si Dieu vous protège à la pré-
fecture pour vous délivrer, le diable vous
guette pour vous perdre. Plus les heures
s'écoulent et plus vous tentez le diable
contre Dieu qui veut vous sauver. A bon
entendeur, salut l
Et M. T"*'< D4** s'esquiva en me lais-
sant tout songeur.
Cette fois j'étais bien décidé à partir,
dussé-je ne plus attendre le commissaire
B"H qui, probablement la veille, n'avait
pas osé affronter les fédérés et que j'at-
tendais encore chez moi depuis l'arrivée
de cet espiou.
Je n'aurais même pas attendu M. BH*
si M. T*** D*** eût pu déjà m'emmener
avec lui.
Mais comment ce dernier avait-il pu
trouver le moyen de pouvoir circuler si
facilement à l'aide de ces deux laissez-
passer de Paris à Versailles?
Voici par quel moyen : M. TH* D*~ s'é-
tait ménagé à Paris une porte toujours
ouverte : possédant, depuis le 4 septem-
bre jusqu'au 18 mars, un modeste em-
ploi au ministère de l'intérieur, il avait
imaginé, dès l'installation de la Com-
mune, d'accord avec M. Thiers, de se
constituer le messager de tous les re-
présentants étrangers en résidence à
Versailles.
En sa qualité de courrier du cabinet,
il voyageait, au compte de tous les am-
bassadeurs, sur un terrain neutre.
Chaque matin, sous prétexte de se
mettre en rapport avec tous les bureaux
des auxiliaires des cours étrangères et
de leur porter des dépêches, il passait
dans un léger phaéton, de Versailles à
Paris.
Conduisant sa voiture, n'ayant qu'un
domestique, T*H D"H pouvait exhiber im-
punément, grâce à cet écriteau placé os-
tensiblement sur son pliaëton : Service
des ambassades, les deux saufs-condaits
qu'il tenait des pouvoirs ennemis.
- Le délégué des ambassadeurs n'était
qu'un espion de M. Thiers, il avait sa
consigne, elle était formelle; celle de ne
repasser les portes de Paris qu'avec la
même voiture, le même cheval, le même
domestique. Il n'avait garde de l'enfrein-
dre pour ne pas éveiller les soupçons de
la Commune.
A part cette soumission aux délégués
du comité central, tous ses soins étaient
de faire les commissions du chef de l'E-
tat.
Sa démarche auprès de moi le prou-
vait.
Il rendit bien d autres services à M.
Thiers. Dès le 18 mars, lorsque le citoyen
Groslier, au nom de la Commune , prit
possession, au ministère de l'intérieur,
du fauteuil de M. Picard, ce citoyen,
grâce à M. T*** Dot.,. ancien employé de
ce ministère, qui en connaissait tous les
êtres, ce citoyen ne lui prit que son fau-
teuil.
Aucune dépêche, aucune lettre as par-
vint de rHôtel-de- Ville au citoyen minis-
tre. Il dut cet inconvénient à M. TM* D*.*
l'ancien employé de la place Beauveau,
le serviteur de tous les ambassadeurs au
compte de M. Thiers,
Cet espion savait que le jainistèfce
• •€>
avait deux issues: l'une donnant sur la
place Beauveau, l'autre dans la rue Cam
bacérès; et le citoyen Groslier ne con-
naissait que l'entrée officielle de son mi-
nistère, il ignorait la seconde entrée af-
fectée particulièrement, aux employés.
Tous les matins M. T' D-.. faisait
guetter les facteurs à mesure qu'ils appor-
taient des lettres chez le concierge de la
rue Cambacérès. L'habile espion, caché
chez le concierge, s'emparait des plis qui
intéressaient le nouveau citoyen ministre
et T*** UH<: les rapportait bien vite à Ver-
sailles. protégé lui-même par le sauf-
conduit de la Commune.
— C'est incroyable ! s'écriait le con-
fiant Groslier, je ne reçois rien de l'Hô-
tel de Ville, à quoi donc pense la Com-
mune ?
Les chefs de la Commune, de leur côté,
s'écriaient :
— C'est extraordinaire, on a beau en-
voyer lettres sur lettres à Groslier, il n'a-
git pas. Les Versaillais ont l'air de con-
naître toutes les mesures que nous pre-
nons contre eux dans les départements l
'C'est incroyable l
Cependant ce n?était ni la Commune,
ni son délégué-ministre qui étaient en
faute. Ils ne devaient cet inconyénient
qu'à la mystification de TH.. DU';.
Cette mystification dura quinze jours ;
elle fut très efficace au chef de l'Etat. Il
sut comment il devait agir vis-à-vis des'
préfets pour arrêter en province la pro-
pagande de la Commune.
Lorsque les combats à outrance com-
mencèrent à Neuilly., lorsque les fédérés
ne surent plus comment enterrer leurz,
morts devant les maisons qui croulaient
sous le feu des obus et les crépitements
de la fusillade, lorsque les habitants de
Neuilly n'eurent plus de refuge, même
au fond de leurs caves, M. T+u D4M de-
vint leur providence!
Le combat, même au nom de l'huma-
nité, ne pouvait "être suspendu.
C'était, aux yeux de M. Thiers, faire
profiter ses ennemis des droits de la
guerrè.
D'un autre côté, c'était vouer à l'exé-
cration le gouvernement de Versailles,
dès que ses soldats continuaient à mi-
trailler des gens inoffensifs, à moitié
morts, presque enterrés sous les ruines
de leurs habitations.
L'espion T*" D*** sauva cette situation
aUssi horrible qu'impolitique. pour
Versailles.
En sa qualité de messager d'ambas-
sade, il se fit délivrer personnellement
plusieurs saufs-conduits.
Pour ne pas engager les belligérants,
pas plus du côté de la Commune que du
côté de Versailles, de son autorité pri-
vée il fit cesser le feu. Il poussa du côté
des fédérés les députés de Versailles
munis de ses saufs-conduits, et du côté
des Versaillais les membres de la Com-
mune également protégés par les saufs-,
csnduits des médiateurs étrangers. ;
Alors voilà ce qui se passe : Les paci-
ficateurs s'avancent, armés d'un drapean
qu'ils agltent, munis à la fois de saufs-:
conduits du messager des ambassal
deurtfr -. (4 suivre,\ ;
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