Titre : L'Écho d'Alger : journal républicain du matin
Éditeur : [s.n.] (Alger)
Date d'édition : 1944-02-18
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb327596899
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 18 février 1944 18 février 1944
Description : 1944/02/18 (A33,N12212). 1944/02/18 (A33,N12212).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Zone géographique :... Collection numérique : Zone géographique : Afrique du Nord et Moyen-Orient
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Description : Collection numérique : Littérature Collection numérique : Littérature
Droits : Consultable en ligne
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Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-10396
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 19/01/2015
L'ECHO D'ALGER
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Echo Alger. Ch. px Alger 19-25 ♦> PARIS s 15, r. Feydeau, 2*
UN FRANC
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Tél. 352-82, 83 (Concessionnaire Agence Africaine)
VENDREDI
18
FEVRIER
1944
33» AJWBp-
yiZ.2^
-
DANS LE SECTEUR
DE LA TÊTE DE PONT ALLIÉE
AU SUD DE ROME
Les Allemands ont déclenché
0
une puissante attaque
contenue avec succès par les Alliés
Pas de changement à l'intérieur de CASSINO
0
'UN commentateur militaire du
G.Q.G. allié:
Dans la matinée de mercre-
di, les Allemands ont déclen-
ché, sur tout le périmètre de la tête
de pont alliée, au sud de Rome, une
puissante attaque, tandis qu'un regain
de l'activité de la Luftwaffe se mani-
festait au-dessus de cette région. L'at-
taque a débuté par un violent feu de
barrage de l'artillerie, puis les tanks
sont entrés en action. On n'a. pas en-
core révélé la direction exacte de la
poussée ennemie, mais son but est
clair; après une pause de deux semai-
nes, aù cours de laquelle le maréchal
Kesselring a regroupé ses forces, il
essaie de parer à la menace que les
Alliés font peser sur les lignes de com-
munication du gros de la 10. armée
allemande; et il renouvelle sa tentati-
ve du 3 février qui s'était terminée par
an échec coûteux pour ses troupes. En
coordination avec les forces terrestres,
les forces aériennes ennemies ont ef-
fectué 130 sorties, bombardant et mi-
traillant les troupes alliées.
Aux dernières informations, on ap-
prend que de durs combats se pour-
suivent dans le secteur de la tête de
pont. Et on croit savoir, bien qu'au-
cune déclaration officielle n'ait été fai-
te à ce sujet, que les Alliés contien-
nent avec succès la poussée ennemie.
Sur le front principal de la S. armée,
on ne signale aucun changement nota-
ble. Dans le secteur de Masserai-Alba-
neta, hameau situé à l'ouest de Cassi-
no, les troupes alliées ont été engagées
dans une action locale avec l'ennemi.
Plus au sud, à proximité de la ville
de Suio, à l'ouest du Garigliano, une
patrouille britannique a délogé les Al-
lemands qui occupaient une ferme
transformée en blockhaus. Au cours de
cet engagement, l'ennemi a perdu un
certain nombre d'hommes.
A l'intérieur de la ville de Cassino,
la situation est également sans chan-
gement. On signale cependant que les
combats au corps à corps ont dimi-
nué d'intensité, tandis que les mor-
tiers, les mitrailleuses et les canons de
l'artillerie alliée dirigeaient leur feu
contre les positions nazies.
Sur le front de la 81 armée, les pa-
trouilles alliées,. comprenant notamment
des unités polonaises, ont continué à
faire preuve d'activité. L'artillerie ca-
nadienne a canonné des objectifs à
Francavilla, sur l'Adriatique, provo-
quant des explosions et de grands in-
cendies. Des unités hindoues ont at.
taqué une formation ennemie pris d'Or-
sogna et l'ont obligée à se disperser.
COMMUNIQUE DU G.Q.G. ALLIE
TERRE. — Les forces de la 5' armée
ont livré d'importants combats dans la
partie nord de la tête de pont d'Anzio.
Nos patrouilles ont déployé leur acti-
vité sur les deux fronts principaux de
la 5e et de la 8* armées. La bataille se
continue dans les rues de Cassino.
AIR. — Durant la journée d'hier, de'
nombreuses formations de bombardiers
lourds ont pilonné les communications
ennemies d'Italie du Nord. Des coups di-
rects ont été observés sur des ponts
de chemin de fer et des gares à An-
cone, Ceeana et en de nombreux points
de la région de Florence. Nos bombar-
diers moyens ont attaqué des objectifs
similaires à Orte, Orvieto, Albiana et
Perugia, et nos chasseurs bombardiers
des transports motorisés, des troupes,
des chars et des bâtiments fortifiés en-
nemis. Dans les différentes zones de
bataille, nos chasseurs ont poursuivi
leurs patrouilles au-dessus de la tête de
pont. Le 16 février, des bombardiers
de nuit ont pilonné le port de San
Stefano. 9 avions » ennemis ont été
abattus. 4 de nos appareils ne sont pas
rentrés à leur base. La a N.W.A.A.F.
Méditerranean Allied Air Force » a ef-
fectué environ 1.200 sorties. L'ennemi
en compte à peu près 130 à son actif
au-dessus de la tête de pont.
(Lire la suite en deuxième page)
j^eibts du jowt
L'union dans la trahison
1
L y a cinq ans, le futur « Eu-
ropéen * Darnand n'eût pas
manqué, s'il en avait eu la
possibilité, de réserver le sort
le plus fâcheux à un Marcel Deat
qui nageait dans les eaux troubles
d'un socialisme qu'il voulait déjà
modifier à sa convenance.
Le même Darnand n'eût sans
doute pas rencontré avec plaisir
un Julien Luchaire, ancien cham-
pion du néo-radicalisme, collabo-
rateur de la » Volonté » de Dubar-
ry et directeur d'un périodique
alimenté assez ostensiblement par
des capitaux étrangers.
Les trois hommes n'en sont pas
moins unis aujourd'hui pour pré-
senter à leurs amis, les envahis-
seurs et occupants de leur patrie,
un plan de redressement français
subordonné, bien entendu, à une
victoire allemande.
Solidarité dans le crime d'un
choix monstrueux, solidarité dans
la peur, solidarité dans la trahi-
son : trois hommes séparés par
leurs idées et leurs carrières se
rejoignent dans un commun amour
de l'Allemagne hitlérienne, dont
ils défendent les principes, les mé-
thodes et l'hégémonie transitoire
sur la plus grande part du conti-
nent européen. Je dis bien : tran-
sitoire. Car c'est là où le bât les
blesse. L'un, saisi par l'ambition,
prétend forcer le destin et l'exé-
cration de ses compatriotes. L'au-
tre est l'image même d'un fana-
tisme préconisé par les chefs na-
zis. Le troisième est dénué d'illu-
sions mais, pris à son jeu, il est
contraint de le jouer jusqu'au
bout.
Tous, y compris le « moitri-
naire » qui pérore sans répit, à
Vichy, pour exalter sa petite per-
sonnalité et faire du lyrisme hy-
pocrite à la Ferdonnet, tous, Us
ont contre eux, selon les termes
de leur pétition. aux Allemands,
les neuf dixièmes de la popula-
tion.
Mieux encore. Le document dont
la radio de Londres nous révèle le
contenu, souligne la crainte de ces
messieurs de voir la population —
toujours dans la même proportion
— prêter son appui aux armées de
débarquement, « sous l'effet d'un
mot d'ordre ». Et c'est pourquoi
le cri d'alarme est lancé aux seuls
maîtres que reconnaissent ces in-
dividus. Ils méprisent cordialement
Vichy. Ils n'admettent que la
Wehrmacht et les S.S. Aussi fait-
on une propagande ridicule pour
essayer d'obtenir des engagements
dans le corps de protection du
Fiihrer qui exige un serment à sa
personne. Et ce sont des appels
rédigés dans des termes qui sen-
tent le nazi ou l'Allemand à plein
nez et c'est, en dépit de la pénu-
rie de papier, la publication d'un
périodique pour les S.S. avec édi-
torial. de Darnand. Nous en con-
naitrons bientôt la teneur complè-
te, mais nous savons déjà que le
« secrétaire général au maintien
de l'ordre » exalte « l'esprit S.S. ».
Voilà où en sont les champions
de ce que l'on appelle encore —
bien à tort — la collaboration.
Il ne s'agit plus, en fait, que de
quelques créatures qui s'imaginent
réduire par la force tout un pays
naturellement réfractaire a une
hitlérisation que l'on peut consi-
dérer comme la plus abominable
de toutes les formes d'une germa-
nisation pure et simple.
L'Allemand ne - collabore pas, il
commande ou il obéit.
- Jean VINCENT-BRECHIGNAC.
Le championnat de boxe interallié
Marcel Cerdan et Kouïdri
vainqueurs aux points, deviennent leaders
d'une belle équipe de finalistes
Elle comprend : Cerdan (welters séniors), Kouïdri (welters)
Naâmar (léger), Pons (plume) et Salério (coq)
Au stade de Saint-Eugène, où se dé-
roulent actuellement les championnats
interalliés, l'affluence augmente chaque
jour. Depuis le début de la compétition,
jamais elle n'avait été aussi dense et
c'est devant plusieurs milliers de spec-
tateurs que Marcel Cerdan et Omar
Kouldri ont triomphé de leurs adversai-
res. Mais il semble que l'on ait pas en-
core atteint le plafond et il faut s'at-
tendre pour ce soir ou demain samedi, à
l'occasion des finales, à une assistance
record, surtout si le temps se met au
beau.
Dans l'après-midi, Omar Kouldri, dans
un style de grande classe, se débarras-
sa aisément de Ralph Deluca qu'il ex-
pédia par deux fois au tapis. Ce n'est
pas trop dans les habitudes de l'ancien
champion de France, mais il a une si
grande volonté de décrocher la ceinture
qu'on peut attendre de lui un autre ex-
ploit. Le voilà, en effet, désigné pour of-
fronter, en finale des poids mi-moyens.
Cisneros, classé troisième welter profes-
sionnel en Amérique. Nous avons sou-
ligné hier l'impression que ce dernier
produisit en face de Thomas. Nous main-
tenons que sa confrontation avec le pou-
lain d'Areski sera peut-être la plus pal-
pitante du tournoi.
En même temps que Kouïdri, l'autre
Algérois Maâmar se qualifiait pour la
finale des poids légers en battant P.
Guilliano qu'il secoua également très
fort. Comme nous l'avions également
pressenti, Maâmar sera donc l'adversai-
re en finale de Desmaries, également
vainqueur hier.
Nous attendions aussi beaucoup de
René Garcia. Si l'Oranais n'a pas ob-
tenu la décision, c'est sans doute parce
que les officiels ont jugé Burr plus
« amateur » dans le sens le plus strict
Le rôle de la Résistance
lors de l'invasion
de la France
a fait l'objet
des conversations
de M. d'Astier
à Londres
Londres - Commentant le séjour que
vient de faire à Londres le commissaire
à l'Intérieur du C.F.L.N., le « Times »
écrit :
« Le voyage do M. d'Astier à Londres
a eu pour but essentiel d'assurer une
liaison plus étroite entre les gouver-
nements des Nations unies et les mou-
vements de la résistance en France. Au
cours de son séjour à Londres, le com-
missaire à l'Intérieur du C.F.L.N. a
examiné, en compagnie des chefs mili-
'taires alliés, les diverses méthodes à
employer pour venir en aide aux Fran-
çais de la Résistance et a discuté du
rôle qui sera confié à ceux-ci au mo-
ment de l'invasion. »
En concluant, le « Times » écrit :
c Dans les milieux bien informés de
la capitale britannique, on croit savoir
que M. d'Astier est reparti pour Alger
très satisfait drs résultats de ses con-
versations avec les dirigeants alliés. »
Le Comité
de la libération
se réunit aujourd'hui
Le Comité français de la Libération'
nationale se réunira aujourd'hui ve2-
dredi 18 février, à 17 heures.
du mot. L'Anglais boxe en effet, bien en
ligne et dans un style plus académique.
Mais dans l'attaque et peut-être en
puissance, Garcia lui fut hier bien su*
périeur.
Puis, en fin de soirée, Marcel Cerdan
monta sur le ring juste au moment où
sur le stade s'abattit une furieuse aver-
se. Mais bien peu de spectateurs se ré-
fugièrent dans les tribunes, tous dési-
rant voir de près les poings meurtriers
du champion d'Europe. On en vit même
beaucoup sortir de leur poche un chro-
nomètre. Car à nouveau la question ne
se posait pas de savoir qui allait gagner,
mais bien combien de temps le match
allait durer. Or. sous :une avalanche de
coups, Adragna tint courageusement les
trois reprises. Alors, on rentra les mon-
tres et quelques-uns empochèrent quel-
ques billets de mille, car beaucoup
avaient parié sur le k.o.
Conclusion. — Malgré le nombre as-
sez réduit des Français engagés dans la
compétition, l'équipe comprend aujour-
d'hui cinq finalistes : Salério (coq),
Pons (plumes j, Maâmar (léger), Kouïdri
(welter) et Marcel Cerdan (welter se-
nior).
C'est la un résultat dont on peut se
montrer très fiers surtout si l'on con-
sidère que nos boxeurs n'ont guère été
favorisés, mais plutôt désavantagés' par
les décisions. Des cinq boxeurs déjà
nommés, plusieurs ne remporteront peut-
être pas la ceinture, mais on peut en
citer un qui les vengera tous : Marcel
Cerdan. E. B.
Le programme d'aujourd'hui
Cet après-midi, le tournoi sera inter-
rompu pour reprendre en soirée à partir
de 20 heures.
Voici les combats inscrits au pro-
gramme et qui pour les professionnels
comportent 2. finales dans lesquelles fi-
gurent Pons et Maâmar et 4 demi-fi-
nales.
PROFESSIONNELS
(Finales)
Plumes. — René Pons (France), Cla-
rence Igadley (USA).
Légers. — Chérif- 'Maâmar (France).
Floriant Desmarias (USA).
(Demi-finales)
Seniors welters. — Joe DsMartino (U.
SA),, Gnr. Ktendrick (Anglais).
Moyens. — William Mackey (USA),
H. Clark (Anglais).
Mi-lourds. — Robert Berry (USA),
G. C. Weorkle (USN).
Lourds. — \V. Thompson (USNI, Hora-
ce Buford (USA) '--
Et 7 autres combats amateurs.
DERNIÈRE MINUTE
55.000 Allemands
ont été tués
dans la poche de KAN EV
11.000 ont été faits
prisonniers
Moscou. — Ordre du jour du maréchal
Staline au général Koniev :
Le 17 février, après 14 jours d'âpres
combats, les troupes du second front
d'Ukraine, ont complètement anéanti dix
divisions et une brigade allemandes en-
cerclées entre Korsun et Kanev. Les Al-
lemands ont perdu 55.000 tués, 11.000
prisonniers sont tombés entre nos mains,
ainsi qu'un très important butin qui n'a
pas encore été dénombré.
L'OFFENSIVE AERIENNE DES ALLIES
AU COURS DU DERNIER RAID
Les quartiers ouest de Berlin
et de nombreuses usines
ont été pratiquement anéantis
Stockolm. — yn diplomate suédois a dé-
claré, hier soir, que, « après les derniers
raids, qui ont été d'une violence sans
précédent, les quartiers ouest de Berlin
étaient pratiquement rasés. Avenue Un-
ter den Linden l'hôtel Bristol a reçu un
coup direct. Tard dans la matinée de
mercredi, des équipes de secours étaient
encore occupées à déblayer les décombres.
En ce seul endroit, deux cents person-
nes au moins ont été tuées.
Les usines endommagées
Londres. — Le Ministère de la guerre,
britannique a donné de nouveaux dé-
tails sur les dégâts causés à Berlin,
par les derniers raids alliés. Il a pré-
cisé notamment que les importantes usi-
nes d'électricité c Furkohl », les fabri-
ques de freins c Knorr Bremse » et
« Rumelsbourg », et les dépôts de ré-
parations d'avions et de moteurs
« Flugzeugrep Araturwerke Boduow » ont
été gravement endommagés.
MADRID. — La Commission de la défen-
se espagnole des 4 Cortès » se réunira pro-
chainement sous la présidence du comman-
dant en chet des troupes espagnoles.
LE CAIRE. — Le gouvernement égyp-
tien a décidé de renouveler son traité de
lommefe -vec la Grande-Bretagne. Les
nouveaux accords seront signés prochaine-
ment.
LES ALLEMANDS
s 'apprêteraient
a évacuer la Norvège
Stockholm. — Le journal suédois
« Ny Tid » commente en ces termes les
rumeurs suivant lesquelles les Allemands
s'apprêteraient à évacuer la Norvège :
« Une fois de plus, le bruit court que
les Nazis vont évacuer, partiellement au
moins, la Norvège. La Gestapo seule y
demeurerait, afin de soutenir le régime
Quisling.
» Cette rumeur a sans doute son ori-
gine dans le silence que garde Quisling,
depuis sa dernière visite au Fiihrer. On
interprète en effet ce mutisme comme
l'indice du mécontentement du dictateur
norvégien, inquiet de se voir retirer son
soutien le plus sûr : l'armée nazie. Or,
le commandement allemand a toujours
paru tenir essentiellement à conserver
des troupes dans la péninsule scandina-
ve.
» Une hypothèse semble donc fondée :
si l'Allemagne songe aujourd'hui à reti-
rer de Norvège ses forces d'occupation,
c'est qu'elle a besoin, pour le front. de
toutes ses réserves en hommes. Hitler
va-t-il ainsi sacrifier l'une après l'autre
les unités allemandes sur les diverr
théâtres de gue-rre ? »
D'importantes conversations
entre des représentants
du gouvernement grec
et des gouvernements alliés
Le Caire. — D'importantes conversa-
tions se dérouleront incessamment entre
les représentants du gouvernement grec
et des gouvernements alliés concernant
la situation politique de la Grèce après
la guerre.
23 villes allemandes
devront être réédifiées
complètement
Istamboul. — Le journal turc « Djun-
heurvet » relève qu'à la suite des bom-
bardements exécutés à ce jour, 23 gran-
des villes allemandes sont, sinon com-
plètement rasées, du moins détruites
dans de telles proportions, qu'il faudra
les réédifier, complètement. Le. dtolaie-
ment de Hamhourg exigera au moins
une année. On évalue à 6 millions le
nombre des logements qui devront être
reconstruits dans le Reich.
Les conditions d'attribution des décorations
, décernées à l'occasion de la guerre
Alger. — Le « Journal officiel de la
République française - du 17 février pu-
blie notamment une ordonnance rela-
tive aux décorations décernées à l'oc-
casion de la guerre.
Légion d'honneur
Les nominations et promotions dans
l'ordre de la Légion d'honneur ne peu-
vent, jusqu'à nouvel ordre, être pro-
noncées en faveur des personnes de na,
tionalité française, des ressortissants
français, ainsi que des étrangers ser-
vant dans l'armée françasie, que pour
faits de guerre et à titre exceptionnel.
Elles sont prononcées par décret.
L'attribution de la Légion d'honneur
à des étrangers ne servant pas dans
l'armée française est prononcée sur pro-
positions des commissaires intéressés par
décret, sur le rapport du commissaire
aux Affaires étrangères. La croix de
la Légion .d'honneur pourra également
être attribuée aux sujets et protégés
français. L'attribution sera prononcée
par décret du Comité français de la li-
bération nationale, sur proposition du
commissaire dont relève l'autorité admi-
nistrative qui a présenté la candidature.
L'ensemble des décrets prononçant des
promotions ou nominations dans l'or-
dre de la Légion d'honneur fera l'ob-
jet, à la fin des hostilités, d'une rati-
fication par loi spéciale. Un ou plu-
sieurs grades dans la Légion d'honneur
pourront être accordés avec effet ré-
troactif aux militaires des forces fran-
çaises libres ayant obtenu la croix de
la Libération ou une ou plusieurs cita-
tions à l'ordre des forces françaises li-
bres, ainsi qu'aux civils et militaires
ayant accompli des actions d'éclat à
main armée contre l'ennemi sur le sol
de France depuis le 25 juin 1940.
Médaille militaire
Toutes les dispositions précédentes
sont valables pour l'attribution de la
médaille militaire. Toutefois :
A) Cette décoration sera conférée non
seulement pour faits de guerre mais
également au titre de l'ancienneté de
services ;
B) Conformément aux dispositions du
décret organique, la médaillé militaire
ne peut, être conférée à des étrangers
ni à des civils (à l'exception d'employés
ou agents militaires).
(Lire la suite en deuxième page)
Les Etats-Unis
vont émettre de la monnaie
«" à l'usage des pays
à libérer
Washington. — Interrogé au cours
d'une conférence de presse sur les pro-
chaines émissions aux Etats-Unis de
billets étrangers à l'intention des pays
à libérer de l'occupation allemande, M.
Roosevelt a répondu qu'il n'y aurait rien
de surprenant à ce que les billets alle-
mands fussent prêts à être imprimés.
La liste des pays que les Alliés
ont l'intention d'occuper est très lon-
gue, a ajouté le président.
APRÈS 15 JOURS D'UNE BATAILLE ACHARNÉE V
p \:> ,'.
L'ARMEE ROUGE
a complètement nettoyé
la poche de KANEV
Sur le front de la Baltique, une colonne russe
est à 40 kilomètres de Pskov
L'
'ES opérations sur le front russe
subissent un cerfam ralentisse-
ment en raison des mauvaises
conditions atmosphériques, a an-
noncé hier Radio-Vichy.
Cependant, sur le front balte, l'armée
rouge continue son avance vers Pskov.
Une colonne suit la voie ferrée de Lou-
Le roi George VI
a donné audience
au général Eisenhower
Londres. — On annonce que le roi
George VI a donné audience au général
Eisenhower, qui lui a présenté son chef
d'état-major. le lieutenant-général Smith.
Celui-ci a été promu à cette occasion,
commandeur de l'Ordre du Bain.
Le roi George de Grèce
est arrivé à Londres
Londres. — Le roi George de Grèce
vient d'arriver à Londres. On déclare
dans les milieux autorisés que son voya-
ge n'a aucun caractère officiel.
ga. Une autre longe les rives maréca-
geuses du lac Peipous et n'est plus qu'à
40 kilomètres de la forteresse alleman-
de. Plusieurs formations de skieurs
russes prennent part aux combats qui
se livrent dans ce secteur. Un détache-
ment a poursuivi une longue colonne
de ravitaillement ennemie, l'a encerclée
et lui a coupé toutes ses voies de re-
traite. Quatre cents voitures transpor-
tant du matérieltde guerre ont été pri-
ses intactes. Les troupes soviétiques qui
progressent au sud de Louga, se sont
emparées d'importants stocks de ravi-
taillement et ont fait de nombreux pri-
sonniers.
Dans la boucle du Dniepr, les divi-
sions ennemies encerclées ont essayé,
hier encore, de briser l'étreinte russe
qui les broyait. Après des corps à corps
acharnés, elles ont subi de très lourdes
pertes.
La radio vichyssoise, dans son émis-
sion d'hier, a déclaré que le maréchal
von Manstein avait lancé, depuis Jakov,
une offensive à l'est et au nord de Zve-
nigorodka, mais ne réalisait qu'une len-
te progression. Cette bataille, a-t-elle
ajouté, proche de son point culminant,
ne saurait durer longtemps.
Ces prévisions ont, en effet, été con-
firmées par une dépêche officielle de
Moscou annonçant brièvement, tard dans
la nuit, que la poche de Kanev était
complètement nettoyée.
COMMUNIQUE RUSSE
Moscou. — Au sud-ouest et au sud de
Louga, nos troupes ont poursuivi leurs
opérations offensives et ont libéré tta-
sieurs localités.
Le 26e anniversaire
de l'armée rouge
Les félicitations
du général Eisenhower
Washington. — A l'occasion du 26"
anniversaire de l'armée rouge, le géné-
ral Eisenhower a adressé un message
de félicitations au Comité d'entente
américano-russe.
Le dixième anniversaire
de la mort
du roi Albert 1er
symbole de la résistance
Washington. — A l'occasion du 10' an-
niversaire de la mort du roi Albert I"
de. Belgique, le général Pershing, qui
commanda te corp" expéditionnaire améri-
cain au cours de la dernière guerre, a
déclaré que le souverain défunt demeu-
rait le symbole vivant de la résistance.
nu suu-oucsi oe £ /Vcmguroau, lûmes
les contre-attaques des chars et de l'in-
fanterie allemands ont été repoussées
avec succès.
La journée du 16 février a coûté aux
envahisseurs 79 tanks et 25 avions.
La poche de Kanev
est nettoyée
Moscou. — On annonce officiellement
que la poche de Kanev est complète-
ment .nettoyée.
DEVANT LE TRIBUNAL D'ARMÉE
Le procès des tortionnaires
des travailleurs étrangers d'Adjerat-M'Ghil
s'est ouvert hier matin
La première journée des débats a été occupée
par la lecture de l'acte d'accusation
et le début de l'interrogatoire des accusés
Hier matin au palais de justice d'Al-
ger, dans la salle de la cour d'assises
désaffectée pour la circonstance, ont
commencé les débats du procès dit « des
tortionnaires du camp d'Adjérat ï."G..ii ».
Le tribunal d'armée, créé par le Co-
mité français de la Libération natio-
nale, ouvre ainsi la série de procès re-
tentissants, au cours desquels seront
jugés, selon les lois de la République,
ceux qui profitèrent des édits du ré-
gime de Vichy, pour donner libre cours
à leur mauvais instinct, à leur haine,
à leur cruauté.
Au cours d'une session dont il est,
pour l'instant, difficile de fixer la du-
rée, le tribunal va, tout d'abord, sta-
tuer sur les exactions commises par cer-
tains chefs d'un camp à l'égard des
prisonniers confiés à leur garde.
Aussi l'affluence était-elle grande dès
9 heures du matin dans la salle des
pas-perdus. Mais il fallait pour péné-
trer dans l'enceinte montrer patte blan-
che ou robe noiré.
Un détachement de tirailleurs séné-
galais rendait les honneurs tandis qu'un
filtrage rendu nécessaire par l'exiguité
des locaux était rigoureusement effectué
par les services de police, de l'armée
et de la gendarmerie.
La salle cependant est pleine quand
les honneurs sont rendus et qu'un
« présentez armes » impeccable salue
l'entrée de la cour.
La cour est composée de cinq magis-
trats. Elle est présidée par M. Ohl-
mann, président de chambre à la cour
d'appel, assisté de M. le conseiller
Fisher, tous deux en robe rouge et de
trois Juges militaires : le colonel Fli-
po et les lieutenants-colonels Robert et
de Robert. M. le colonel Faure occupe
le siège de commissaire du Gouverne-
ment.
Le président ouvre les débats et, après
avoir fait prêter serment à ses assA-
seurs, fait procéder à l'appel des té-
moins et désigner un interprète de lan-
gue russe pour assister l'un des accu-
sés, originaire d'U.R.S.S.
Puis on procède à la vérification d'i-
dentité des accusés : le lieutenant San-
tucci, directeur du camp ; Finidori, ad-
judant chargé de la direction pendant
l'absence de son chef ; l'adjudant Dau-
phin, comptable du camp ; les surveil-
lants civils Cellier, Dourmenoff, Trees
et Riepp, Dotti et l'adjudant Mosca,
chef des goumiers, préposés à la sur-
veillance du gsoupe.
A ces accusés viennent s'ajouter le
lieutenant-colonel Viciot, résidant à Co-
lomb-Béchar, et le colonel Lupy.
Lecture est donnée de l'ordonnance de
renvoi et de l'acte d'accusation, docu-
ment fort copieux qui conclut à. l'in-
culpation des accusés pour divers délits
qui vont de la violence à l'assassinat
en passant par la complicité, l'abus de
confiance, l'homicide involontaire, etc
M8 Raymond Laquière
demande le renvoi des débats
Me Raymond Laquière, défenseur de
l'adjudant Dauphin, dépose des conclu-
sions. Elles tendent à soulever l'excep-
tion d'incompétence. Elles invoquent, en
outre, un certain nombre de cas de nul-
lité : négligence dans l'information et
dans l'ordonnance des débats, soulignant
l'importance de la tâche délicate du dé-
fenseur qui doit être en entière con-
formité avec sa conscience profession-
nelle : remise tardive des dossiers, im-
poseibilité de citer les témoins à dé-
charge. Après avoir signalé quelques au-
tres lacunes de l'instruction, il deman-
de un complément d'information et un
renvoi des débats.
Le président Ohlman, entrant dans
les vues de l'éloquent avocat qui, d'ail-
leurs, est appuyé par plusieurs des au-
Une mission scientifique
française
est partie hier, d'Alger
à destination
du Fezzan italien
Alger. — Une mission scientifique
trançaise, composée en grande partie de
savants de la Faculté d'Alger, s'est
envolée hier matin 17 février, à destina-
tion de Sebha, chef-lieu administrait
du Fezzan italien conquis l'an dernier
par les troupes françaises.
On sait que cette mission, dont quel-
ques membres, en particulier les pro-
fesseurs Leschi, Capot, Rey, Menchi-
koff, partiront dans quelques semaines,
comprend également le grand arabisant
William Marçais et le professeur Le-
blanc, doyen de la Faculté de médeci-
ne, MM. Dalloni, Reygasse, Bernard,
Bellair, le botaniste Killian.
Contrairement à ce qui avait été an-
noncé, le géologue Conrad Killian ne
fait pas partie de la mission, qu'il a
cependant fait profiter de sa connais-
sance des régions sahariennes. La por-
tée de l'entreprise, due à l'initiative du
général Catroux, gouverneur général de
l'Algérie, promet d'être considérable.
très défenseurs, donne alors l'assurance
que les témoins dont M* Laquière dé-
plore l'absence seront entendus si les
moyens précaires de communication le per-
mettent. Certains d'entre eux sont en
Oranie et même en Corse.
La Commission du gouvernement ayant
demandé le rejet des conclusions de la
défense, la séance est suspendue jusqulà
15 heures.
(Lire la suite en deuxième page)
Le général
Pierre Weiss
commissaire du Gouvernement
dans les grands procès
à venir
C'est le général de division aérienne
Pierre Weiss, qui & été désigné pour
remplir les fonctions de commissaire du
gouvernement aux audiences du tribu-
nal d'armée de compétence particulière
qui vont s'ouvrir. Le procès intenté à
.Pucheu, ex-ministre de l'Intérieur de
Vichy, sera le premier appelé, après ce-
lui des tortionnaires.
Le général Pierre Weiss, lorrain de
vieille souche, a accompli une carrière
brillante dans l'aviation. Ses raids l'ont
conduit à travers le monde. Il compte
six mille heures de vol et est titu-
laire de plusieurs records aériens inter-
nationaux.
Docteur en droit de l'Université de
Nancy, avocat à la cour d'appel d'Alger
depuis sa mise à la retraite, le général
We:ss a' publié de nombreux ouvrages
-et a poursuivi une carrière de confé-
rencier retentissante. Il appartient à
l'Université des Annales à la société
des grandes conférences, à la Société
des gens de lettres, à la Société des
écrivains combattants. II est titulaire de
sept citations pour faits d guerre et
commandeur de la Légion d'honneur
Le général de Gaulle lui a décerné
la médaille de la résistance pour son
attitude politique indéfectible depuis
l'armistice.
C'est lui qui en qualité de ministère
public soutiendra l'accusation devant le
tribunal d'empire..
La victoire dépend surtout
des bonnes relations
entre les états-ma jors
anglais et américains
déclare le général Marshall
Washington. — Prenant la parole au
rours de la cérémonie qui s'est dérou-
lée à l'Université de Yale en l'honneur
du maréchal de l'Air, sir John Dill,
membre de la délégation militaire bri-
tannique aux Etats-Unis. » le général
Marshall, chef d'état-major général des
forces américaines, a. notamment dé-
claré :
« Le succès de la lutte que nous
avons engagée contre l'Allemagne dé-
oend davantage, de la qualité des re-
lations entre les états-majors anglais
et américains que de la valeur de nos
armées respectives de terre, de mer et
de l'air. La victoire final. 'sera belle
pt grande si elle consomme, en même
temps que la défaite des armées du
Reich. l'échec de sa propagande dont
le but essentiel est de semer la discorde
parmi les Nations Unies a.
i SALLE PIERRE-BORDES
Jacques d'Alsace
chef des Services d'Alsace-Lorraine
rend hommage à l'Université
de Strasbourg
Hier après-midi, les étudiants de la
Fédération universitaire d'Alger étaient
nombreux salle Bordes, où ils avaient
organisé hâtivement et sans grande pu-
blicité une manifestation en hommage
aux étudiants Alsaciens et Lorrains, vic-
times de l'oppression nazie.
A 15 heures, arrivait M. René Capi-
tant, qui allait présider la réunion, tan-
dis qu'on pouvait reconnaître dans la
salle M. le professeur Lévi-Provençal,
représentant le gouverneur général de
l'Algérie : le général Keeltz. le repré-
sentant du secrétaire général du Gou-
vernement, M. Henri Laugier, recteur
de l'Université d'Alger, les délégués des
clergés d'Alsace et de Lorraine et un
grand nombre de professeurs de nos Fa-
cultés.
Le premier, M. Clautz, étudiant alsa-
cien, évadé de France évoque les mar-
tyrs de Prague, de Varsovie, de Lou-
vain, d'Oslo, en qui les barbares ont
voulu frapper la libre civilisation euro-
péenne. S'adressant à ses camarades qui
ont la chance de. vivre libres sur une
terre française, il les convie à un élan
de solidarité et les appelle à être, au
coude à coude avec les gars d'Oxford, les
artisans du monde qui naltra demain.
Voici maintenant le capitaine Jacques
d'Alsace que les auditeurs de la B.B.C.
coifnaissent bien. S'étant loué de pren-
dre la parole sous la présidence de M.
René Capitant, ancien professeur de
droit à la Faculté de Strasbourg, Jac-
ques d'Alsace commence à retracer le
drame de l'Université de Strasbourg.
C'est en septembre '1939 que la grande
université alsacienne dut être évacuée
et reprit à Clermond-Ferrand ses tra-
vaux, en même temps qu'elle allait abri-
ter la naissance de la résistance uni- :
versitaire française.
Apres la catastrophe de juin 1940 et
une brève période ne doute, de désarroi,
maitres et elèves strasbourgeois tirent
tace avec un fier patriotisme aux bri-
mades, puis aux persécutions.
De l'Alsace et de la Lorraine anne-
De
xées où étaient décrétés le service obli-
gatoire pour le travail et l'enrôlement
iorcé dans la Wehrmacnt, plus de 12.000
jeunes arrivaient bientôt, ayant risqué
leur vie pour franchir l'oaieuse fron-
tière tracee par l'occupant. Parmi eux,
des ouvriers, des paysans, employés,
etudiants et étudiantes.
En septembre 1942, l'université re-
pliee avait inscrit 2.UOO eièves, malgré
tes démarches des émissaires nazis qui
se heurtèrent à la fermeté du recteur.
La première action policière qui valut
en juillet 1943, à quarante étudiants,
t'arrestation et la torture, n'amena au-
cune protestation de Vichy.
C'est le 25 novembre ae l'année der-
nière que les hommes de la Gestapo
ayant cerné les bâtiments de l'avenue
Carnot, armés de grenades et de mi-
trailleuses, pénétrèrent dans les locaux
universitaires, arrêtèrent professeurs et
élèves, les parquèrent pendant deux
heures dans une cour. Il y eut des vic-
times.
Dur 500 personnes arrêtées, 200, pres-
que toutes d'Alsace ou de Lorraine, fu-
rent emmenées et l'on ne sait plus exac-
tement si elles sont encore internées
au camp de Compiegne, ou déportées en
Allemagne.
ix capitaine d'Alsace fait entendre
une sévère accusation de ceux qui sont
responsables du sang français versé sur
l'ordre de l'ennemi. Il affirme que l'uni-
versité de Strasbourg, en dépit de la ty-
rannie allemande, restera « le phare' in-
tellectuel de la France sur le Rhin »,
selon la définition de Raymond Poin-
caré au lendemain de la victoire de
MM:
Avant de lever la séance, M. René
Capitant associe le C.F.L.N. à la mani-
festation de patriotisme des étudIants
d'Alger. Il exalte en l'Alsace et la Lor-
raine le symbole vivant et douloureux
de l'unité française.
Puis, M. Claùtz lit une adresse de so-
lidarité dans laquelle « les étudiants
d'Alger envoient à leurs frères de la
France opprimée le salut des jeunes de
la France libre, combattante et demain
victorieuse. »
La musique des tirailleurs sénégalais
a fait alterner avec les discours la
« Marseillaise », la « Marche lorraine »
et * Vous n'aurez pas l'Alsace et la
Lorraine ».
Digne, vibrante et empreinte d'une
profonde émotion' patriotique, la mani-
lestation se termine devant le monu-
ment aux morts, où le ministre, les étu-
diants et une nombreuse assistance vont
s'incliner en hommage aux universitai-
res qui ont payé de leur vio et de leurs
souftrances la fidélité à. la France.
L. J.-D.
JOURNAL OFFICIEL
de la République française
SANCTIONS
dans la magistrature
nord -africaine
Le « Journal officiel de la République
française » du 17 février publie :
— Un décret portant révocation sans
pension de M. Neron Louis, conseiller à
la cour d'appel de Rabat.
— Des arrêtés aux termes desquels
M. Martin Henri, conseiller à la cour
d'appel de Tunis est déplacé d'office
comme conseiller à la suite de la cour
d'appel de Bastia ; M. Saint-Jean, pro-
cureur de la République près le tribunal
civil de Sousse, est déplacé d'office et
nommé procureur de la République à la
suite au tribunal de première instance
de Bougie ; M. Darrodes Henri. juge au
tribunal de première instance de Tunis,
est rétrogradé au rang de juge de 2e
classe et nommé Juge à la suite au tri-
bunal de première instance de Bône.
— M. Coen, premier président de la
cour d'appel d'Alger, est mis à la re-
'traite d'office sous les attendus sui-
vants : considérant que M. Coen a to-
léré, sans jamais faire entendre qu'il
désavouait, l'activité de son fils qui, vi-
vant sans ressources propres sous son
toit, était chef des S.O.L. du groupe
universitaire d'Alger, et à la radio flé-
trissait l'action des Français résistants
et exaltait la collaboration ; qu'il a au-
torisé un magistrat de son ressort à pro-
noncer une conférence représentant
comme une trahison la continuation de
la lutte contre l'enneini ; que, de ces
faits, il n'a pas l'autorité nécessaire
pour exercer ses fonctions dans le pays
libéré.
Convocation du conseil général
d'Alger
— Un décret autorisant le préfet
d'Alger à convoquer le Conseil général
de ce département en session extraor-
dinaire dans le courant du mois de fé-
vrier 1944.
Promotions et nominations
- Der promotions et nominations
dans l'ordre de la Légion d'honneur et
des citations à l'ordre de l'armée. ,
Réforme de la Constitution
- Un arrêté intercommissarial por-
tant création d'une commission d'études
relatives à la réforme de la Constitu-
tion. Sont nommés membres de cette
commission : MM. Bordaz, Coste-Flo-
rent, Cot Gazier. Giacobbi. Hauriou
Lavergne, Mnch. Viard.
EN ARGENTINE
Un nouveau gouvernement
Ramirez et Rawson
Londres. — La radio de Caracas a
annoncé que le général Rawson, premier
.chef du coup d'Etat en Argentine, et
le général Ramirez, qui le remplace à
la tête du gouvernement, se rencontre-
raient aujourd'hui.
Au cours de leur entretien, le edeux
généraux examineraient les possibilités
de réduire la crise gouvernementale qui
sévit actuellement et la formation d'un
nouveau gouvernement qui procéderait
sous peu à des élections générales.
LE « NEW-YORK TIMES » ECRIT :
LA FINLANDE
se serait enfin décidée
i engager avec MOSCOU
des négociations de paix
Ce geste constituerait un exemple propre à retenir
l'attention des autres satellites de l'Axe
Londres. — Discutant l'éventualité de
négociations de paix entre la Finlande
et la Russie, le rédacteur militaire de
« Evening Standard » suppose que les
Russes ne démasqueront leurs batte-
ries qu'après avoir acquis la certitude
d'une réussite. La politique soviétique
tendra, comme d'habitude, à surpren-
dre les Allemands sur le plan militaire
aussi bien que sur le plan diplomati-
que. Aussi, les journaux finlandais se
font-ils des illusions lorsqu'ils prennent
certaines manœuvres d'approche pour
des signes de faiblesse. Le maréchal
von Kueschler, commandant les forces
nazies sur le front de Leningrad, pour-
rait les éclairer sur ce point. En réa-
lité, ni M. Paasikivi, ni M. Moiotov ne
perdront leur temps à « bluffer ». Le
jeu est dès à présent Joué, quelque part
en Scandinavie.
Le premier ministre
est rentré à Helsinki .,
Helsinki. — La radio d'Helsinki an-
nonce que M. Linkomiès, premier mi-
nistre finnois, qui avait dû quitter la
capitale finlandaise en raison de son
état de santé, est rentré hier à Helsinki.
Le docteur Linkomiès a reçu dans
l'après-midi les membres de soq cabinet.
La portée de la crise
finlandaise
New-York. — Le c New-York Times »'
dégage en ces termes la signification
et la porotée de la crise finlandaise :
* Devant l'inévitable, la Finlande se
serait enfin décidée à engager avec
Moscou des négociations directes de
paix, dans l'espoir que dans les con-
ditions auxquelles elle sortira de la
guerre lui permettront de continuer
d'exister en tant que nation indépen-
dante.
» Après la reddition de l'Italie vaincue
et démoralisée, la décision du gouver-
nement d'Helsinki est un nouveau si-
gne annonciateur de la faillite fie l'Al-
lemagne hitlérienne et ne manquera pas
d'avoir des répercussions profondes
dans toute l'Europe, et même dans le
monde entier. Ce geste de la Finlande
— indice certain qu'à Helsinki on es-
time perdue la cause du Reich — cons-
tituerait un exemple propre à retenir
l'attention des satellites de l'Axe. >
Les milieux finlandais
envisagent l'éventualité
de la nomination
d'un ministre finlandais
à Moscou
Stockholm. — Le séjour de M. Paasi-
kivi dans la capitale suédoise donne lieu
à de multiples conjectures. Il semble-
rait que les membres de la légation
russe ne soient plus aussi indifférents
qu'on a bien voulu le croire à la pré-
sence à Stockholm de l'ancien minis-
tre finlandais. On sait que M. Paasikivi
fut autrefois ambassadeur de Finlande
à Stockholm où il rencontra certaine-
ment Mme Kollantay, et ces anciennes
relations pourraient bien être le pré-
texte d'entretiens, officiels ou non. Quoi
qu'il en soit, on estime, dans les mi-
lieux diplomatiques de Stockholm, que,
bien que sa neutralité l'empêche de
prendre une part effective à toute né-
gociation, le gouvernement suédois est
tenu au courant des démarches de la
Finlande. Dans les milieux officiels fin-
landais, on envisage déjà l'éventualité
de la nomination d'un ministre de Fin-
lande à Moscou. Outre M. Paasikivi,
le personnage le plus fréquemment cité
est M. Georges Gripenberg, qui était
avant la guerre ambassadeur à Londres
du gouvernement d'Helsinki et que l'UR
SS serait disposée à accepter.
400 avions russes
ont pris part à l'attaque
sur Helsinki
Londres. — Selon le D.N.B., plus de
400 avions russes ont pris part, la nuit
dernière, à l'attaque effectuée sur Hel-
sinki et sa banlieue.
La guerre en Extrême-Orient
Les iles Salomon
sont maintenant
.sous le contrôle,.
de l'armée américaine
Washington. —. Au cours d'une con-
férence de presse .qu'il a ténue au-
jourd'hui, M. Henry Stimson, secrétai-
re à la Guerre, a déclaré que les for-
ces de l'armée et de la marine amé-
ricaine avaient maintenant, le contrôle
des iles Salomon et le libre usage des
bases terrestres et maritimes qui en-
tourent Rabaul..
Il annonce. d'autre part que les dé-
barquements d'Arawe, du cap Glouces-
ter et de Saidor avaient coûté aux
Américains 465 tués, 1.156 blessés et 12
disparus.
EN NOUVELLE-IRLANDE
Kaviang violemment bombardée
est en flammes
Melbourne. — Communiqué du Pacifi-
que sud-ouest : Nos forces terrestres,
récemment débarquées aux iles Vertes,
au nord de Bougainville, ont consolidé
leurs positions.
Nos bombardiers moyens et lourds
ont poursuivi leurs attaques contre les
bases aériennes et maritimes de la mer
de Bismark. Kaviang a été violemment
bombardée et la ville laissée en flam-
mes.
Les aérddromes d'Alexishaffen, de We-
wak et de Madang ont été également
attaqués et 27 avions ennemis détruits
au sol.
SOUTENUE PAR L'AVIATION
La 14e armée attaque
sur toute l'étendue
de la frontière birmane
•New7Delhi. — Prenant la parole au
conseil d'Etat hindou, le général sir Au-
chinlek, commandant en chef aux In-
des, a déclaré que la 148 armée atta-
quait les Japonais sur toute l'étendue
de la frontière birmane, notamment
dans la région d'Arakan, et que les
troupes alliées étaient puissamment
soutenues dans ces opérations par les
forces aériennes placées sous le com-
mandement de lord Louis Mountbattèn.
« Sur tout le front du Pacifique, a
ajouté le général Auchinlek, les pertes
subiles par la marine japonaise augmen-
tent régulièrement, tandis que sur ter-
re la pression des Alliés ne cesse de
s'accroître. »
EN URUGUAY
Le parti de la majorité
demande la rupture
des relations avec l'Espagne
Alger. - Du journal « Stars and
Stripes » :
Passant outre à l'opinion de son pré-
sident qui conseillait d'attendre que se
précise d'abord l'attitude de la Grande-
Bretagne et des Etats-Unis, le parti
de la majorité uruguayenne a déposé
un vœu demandant au gouvernement de
rompre les relations diplomatiques avec
l'Espagne.
A ORAN
Un indigène est mortellement
frappé par une Mauresque
Son compagnon
est grièvement blessé
Oran. — Hier soir, vers 21 heures, les
frères Boucif et Abdelkader, âgés de ,20
et 22 ans, sortaient d'un restaurant si-
tué derrière le théâtre municipal et re-
gagnaient leur domicile. Traversant la
plaçe Foch, ils furent assaillis par un
groupe de leurs coreligionnaires; frap-
pés de coups de couteau, Boucif et Ab-
delkader tombaient ensanglantés sur la
chaussée. Boucif avait été tué sur le
coup; Abdelkader était transporté à l'hô-
pital dans un état grave. D'après la
première enquête, ce serait une mau-
resque, mêlée aux assaillants, qui au-
rait porté le coup mortel. Elle est ac-
tivement recherchée.
Le tribunal correctionnel
a" jugé les responsables
de l'accident de chemin de fer
du Sig
Oran. — Le tribunal correctionnel
d'Oran a eu aujourd'hui à juger l'af-
faire de l'accident de chemin de fer
du Sig qui, le 23 juin dernier, fit plu-
sieurs victimes. Le tribunal a relaxé
Alzieu Clément, chef de train, et con-
damné à un mois d'emprisonnement
avec sursis Furio Joseph, facteur mixte
intérimaire et Juan' François, employé
aux C.F.A. La partie civile obtient
10.000 francs de dommages et intérêts.
20, rue de la Liberté, Alger. Tél. 373-80, 81, 82. Adr. télégr. :
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VENDREDI
18
FEVRIER
1944
33» AJWBp-
yiZ.2^
-
DANS LE SECTEUR
DE LA TÊTE DE PONT ALLIÉE
AU SUD DE ROME
Les Allemands ont déclenché
0
une puissante attaque
contenue avec succès par les Alliés
Pas de changement à l'intérieur de CASSINO
0
'UN commentateur militaire du
G.Q.G. allié:
Dans la matinée de mercre-
di, les Allemands ont déclen-
ché, sur tout le périmètre de la tête
de pont alliée, au sud de Rome, une
puissante attaque, tandis qu'un regain
de l'activité de la Luftwaffe se mani-
festait au-dessus de cette région. L'at-
taque a débuté par un violent feu de
barrage de l'artillerie, puis les tanks
sont entrés en action. On n'a. pas en-
core révélé la direction exacte de la
poussée ennemie, mais son but est
clair; après une pause de deux semai-
nes, aù cours de laquelle le maréchal
Kesselring a regroupé ses forces, il
essaie de parer à la menace que les
Alliés font peser sur les lignes de com-
munication du gros de la 10. armée
allemande; et il renouvelle sa tentati-
ve du 3 février qui s'était terminée par
an échec coûteux pour ses troupes. En
coordination avec les forces terrestres,
les forces aériennes ennemies ont ef-
fectué 130 sorties, bombardant et mi-
traillant les troupes alliées.
Aux dernières informations, on ap-
prend que de durs combats se pour-
suivent dans le secteur de la tête de
pont. Et on croit savoir, bien qu'au-
cune déclaration officielle n'ait été fai-
te à ce sujet, que les Alliés contien-
nent avec succès la poussée ennemie.
Sur le front principal de la S. armée,
on ne signale aucun changement nota-
ble. Dans le secteur de Masserai-Alba-
neta, hameau situé à l'ouest de Cassi-
no, les troupes alliées ont été engagées
dans une action locale avec l'ennemi.
Plus au sud, à proximité de la ville
de Suio, à l'ouest du Garigliano, une
patrouille britannique a délogé les Al-
lemands qui occupaient une ferme
transformée en blockhaus. Au cours de
cet engagement, l'ennemi a perdu un
certain nombre d'hommes.
A l'intérieur de la ville de Cassino,
la situation est également sans chan-
gement. On signale cependant que les
combats au corps à corps ont dimi-
nué d'intensité, tandis que les mor-
tiers, les mitrailleuses et les canons de
l'artillerie alliée dirigeaient leur feu
contre les positions nazies.
Sur le front de la 81 armée, les pa-
trouilles alliées,. comprenant notamment
des unités polonaises, ont continué à
faire preuve d'activité. L'artillerie ca-
nadienne a canonné des objectifs à
Francavilla, sur l'Adriatique, provo-
quant des explosions et de grands in-
cendies. Des unités hindoues ont at.
taqué une formation ennemie pris d'Or-
sogna et l'ont obligée à se disperser.
COMMUNIQUE DU G.Q.G. ALLIE
TERRE. — Les forces de la 5' armée
ont livré d'importants combats dans la
partie nord de la tête de pont d'Anzio.
Nos patrouilles ont déployé leur acti-
vité sur les deux fronts principaux de
la 5e et de la 8* armées. La bataille se
continue dans les rues de Cassino.
AIR. — Durant la journée d'hier, de'
nombreuses formations de bombardiers
lourds ont pilonné les communications
ennemies d'Italie du Nord. Des coups di-
rects ont été observés sur des ponts
de chemin de fer et des gares à An-
cone, Ceeana et en de nombreux points
de la région de Florence. Nos bombar-
diers moyens ont attaqué des objectifs
similaires à Orte, Orvieto, Albiana et
Perugia, et nos chasseurs bombardiers
des transports motorisés, des troupes,
des chars et des bâtiments fortifiés en-
nemis. Dans les différentes zones de
bataille, nos chasseurs ont poursuivi
leurs patrouilles au-dessus de la tête de
pont. Le 16 février, des bombardiers
de nuit ont pilonné le port de San
Stefano. 9 avions » ennemis ont été
abattus. 4 de nos appareils ne sont pas
rentrés à leur base. La a N.W.A.A.F.
Méditerranean Allied Air Force » a ef-
fectué environ 1.200 sorties. L'ennemi
en compte à peu près 130 à son actif
au-dessus de la tête de pont.
(Lire la suite en deuxième page)
j^eibts du jowt
L'union dans la trahison
1
L y a cinq ans, le futur « Eu-
ropéen * Darnand n'eût pas
manqué, s'il en avait eu la
possibilité, de réserver le sort
le plus fâcheux à un Marcel Deat
qui nageait dans les eaux troubles
d'un socialisme qu'il voulait déjà
modifier à sa convenance.
Le même Darnand n'eût sans
doute pas rencontré avec plaisir
un Julien Luchaire, ancien cham-
pion du néo-radicalisme, collabo-
rateur de la » Volonté » de Dubar-
ry et directeur d'un périodique
alimenté assez ostensiblement par
des capitaux étrangers.
Les trois hommes n'en sont pas
moins unis aujourd'hui pour pré-
senter à leurs amis, les envahis-
seurs et occupants de leur patrie,
un plan de redressement français
subordonné, bien entendu, à une
victoire allemande.
Solidarité dans le crime d'un
choix monstrueux, solidarité dans
la peur, solidarité dans la trahi-
son : trois hommes séparés par
leurs idées et leurs carrières se
rejoignent dans un commun amour
de l'Allemagne hitlérienne, dont
ils défendent les principes, les mé-
thodes et l'hégémonie transitoire
sur la plus grande part du conti-
nent européen. Je dis bien : tran-
sitoire. Car c'est là où le bât les
blesse. L'un, saisi par l'ambition,
prétend forcer le destin et l'exé-
cration de ses compatriotes. L'au-
tre est l'image même d'un fana-
tisme préconisé par les chefs na-
zis. Le troisième est dénué d'illu-
sions mais, pris à son jeu, il est
contraint de le jouer jusqu'au
bout.
Tous, y compris le « moitri-
naire » qui pérore sans répit, à
Vichy, pour exalter sa petite per-
sonnalité et faire du lyrisme hy-
pocrite à la Ferdonnet, tous, Us
ont contre eux, selon les termes
de leur pétition. aux Allemands,
les neuf dixièmes de la popula-
tion.
Mieux encore. Le document dont
la radio de Londres nous révèle le
contenu, souligne la crainte de ces
messieurs de voir la population —
toujours dans la même proportion
— prêter son appui aux armées de
débarquement, « sous l'effet d'un
mot d'ordre ». Et c'est pourquoi
le cri d'alarme est lancé aux seuls
maîtres que reconnaissent ces in-
dividus. Ils méprisent cordialement
Vichy. Ils n'admettent que la
Wehrmacht et les S.S. Aussi fait-
on une propagande ridicule pour
essayer d'obtenir des engagements
dans le corps de protection du
Fiihrer qui exige un serment à sa
personne. Et ce sont des appels
rédigés dans des termes qui sen-
tent le nazi ou l'Allemand à plein
nez et c'est, en dépit de la pénu-
rie de papier, la publication d'un
périodique pour les S.S. avec édi-
torial. de Darnand. Nous en con-
naitrons bientôt la teneur complè-
te, mais nous savons déjà que le
« secrétaire général au maintien
de l'ordre » exalte « l'esprit S.S. ».
Voilà où en sont les champions
de ce que l'on appelle encore —
bien à tort — la collaboration.
Il ne s'agit plus, en fait, que de
quelques créatures qui s'imaginent
réduire par la force tout un pays
naturellement réfractaire a une
hitlérisation que l'on peut consi-
dérer comme la plus abominable
de toutes les formes d'une germa-
nisation pure et simple.
L'Allemand ne - collabore pas, il
commande ou il obéit.
- Jean VINCENT-BRECHIGNAC.
Le championnat de boxe interallié
Marcel Cerdan et Kouïdri
vainqueurs aux points, deviennent leaders
d'une belle équipe de finalistes
Elle comprend : Cerdan (welters séniors), Kouïdri (welters)
Naâmar (léger), Pons (plume) et Salério (coq)
Au stade de Saint-Eugène, où se dé-
roulent actuellement les championnats
interalliés, l'affluence augmente chaque
jour. Depuis le début de la compétition,
jamais elle n'avait été aussi dense et
c'est devant plusieurs milliers de spec-
tateurs que Marcel Cerdan et Omar
Kouldri ont triomphé de leurs adversai-
res. Mais il semble que l'on ait pas en-
core atteint le plafond et il faut s'at-
tendre pour ce soir ou demain samedi, à
l'occasion des finales, à une assistance
record, surtout si le temps se met au
beau.
Dans l'après-midi, Omar Kouldri, dans
un style de grande classe, se débarras-
sa aisément de Ralph Deluca qu'il ex-
pédia par deux fois au tapis. Ce n'est
pas trop dans les habitudes de l'ancien
champion de France, mais il a une si
grande volonté de décrocher la ceinture
qu'on peut attendre de lui un autre ex-
ploit. Le voilà, en effet, désigné pour of-
fronter, en finale des poids mi-moyens.
Cisneros, classé troisième welter profes-
sionnel en Amérique. Nous avons sou-
ligné hier l'impression que ce dernier
produisit en face de Thomas. Nous main-
tenons que sa confrontation avec le pou-
lain d'Areski sera peut-être la plus pal-
pitante du tournoi.
En même temps que Kouïdri, l'autre
Algérois Maâmar se qualifiait pour la
finale des poids légers en battant P.
Guilliano qu'il secoua également très
fort. Comme nous l'avions également
pressenti, Maâmar sera donc l'adversai-
re en finale de Desmaries, également
vainqueur hier.
Nous attendions aussi beaucoup de
René Garcia. Si l'Oranais n'a pas ob-
tenu la décision, c'est sans doute parce
que les officiels ont jugé Burr plus
« amateur » dans le sens le plus strict
Le rôle de la Résistance
lors de l'invasion
de la France
a fait l'objet
des conversations
de M. d'Astier
à Londres
Londres - Commentant le séjour que
vient de faire à Londres le commissaire
à l'Intérieur du C.F.L.N., le « Times »
écrit :
« Le voyage do M. d'Astier à Londres
a eu pour but essentiel d'assurer une
liaison plus étroite entre les gouver-
nements des Nations unies et les mou-
vements de la résistance en France. Au
cours de son séjour à Londres, le com-
missaire à l'Intérieur du C.F.L.N. a
examiné, en compagnie des chefs mili-
'taires alliés, les diverses méthodes à
employer pour venir en aide aux Fran-
çais de la Résistance et a discuté du
rôle qui sera confié à ceux-ci au mo-
ment de l'invasion. »
En concluant, le « Times » écrit :
c Dans les milieux bien informés de
la capitale britannique, on croit savoir
que M. d'Astier est reparti pour Alger
très satisfait drs résultats de ses con-
versations avec les dirigeants alliés. »
Le Comité
de la libération
se réunit aujourd'hui
Le Comité français de la Libération'
nationale se réunira aujourd'hui ve2-
dredi 18 février, à 17 heures.
du mot. L'Anglais boxe en effet, bien en
ligne et dans un style plus académique.
Mais dans l'attaque et peut-être en
puissance, Garcia lui fut hier bien su*
périeur.
Puis, en fin de soirée, Marcel Cerdan
monta sur le ring juste au moment où
sur le stade s'abattit une furieuse aver-
se. Mais bien peu de spectateurs se ré-
fugièrent dans les tribunes, tous dési-
rant voir de près les poings meurtriers
du champion d'Europe. On en vit même
beaucoup sortir de leur poche un chro-
nomètre. Car à nouveau la question ne
se posait pas de savoir qui allait gagner,
mais bien combien de temps le match
allait durer. Or. sous :une avalanche de
coups, Adragna tint courageusement les
trois reprises. Alors, on rentra les mon-
tres et quelques-uns empochèrent quel-
ques billets de mille, car beaucoup
avaient parié sur le k.o.
Conclusion. — Malgré le nombre as-
sez réduit des Français engagés dans la
compétition, l'équipe comprend aujour-
d'hui cinq finalistes : Salério (coq),
Pons (plumes j, Maâmar (léger), Kouïdri
(welter) et Marcel Cerdan (welter se-
nior).
C'est la un résultat dont on peut se
montrer très fiers surtout si l'on con-
sidère que nos boxeurs n'ont guère été
favorisés, mais plutôt désavantagés' par
les décisions. Des cinq boxeurs déjà
nommés, plusieurs ne remporteront peut-
être pas la ceinture, mais on peut en
citer un qui les vengera tous : Marcel
Cerdan. E. B.
Le programme d'aujourd'hui
Cet après-midi, le tournoi sera inter-
rompu pour reprendre en soirée à partir
de 20 heures.
Voici les combats inscrits au pro-
gramme et qui pour les professionnels
comportent 2. finales dans lesquelles fi-
gurent Pons et Maâmar et 4 demi-fi-
nales.
PROFESSIONNELS
(Finales)
Plumes. — René Pons (France), Cla-
rence Igadley (USA).
Légers. — Chérif- 'Maâmar (France).
Floriant Desmarias (USA).
(Demi-finales)
Seniors welters. — Joe DsMartino (U.
SA),, Gnr. Ktendrick (Anglais).
Moyens. — William Mackey (USA),
H. Clark (Anglais).
Mi-lourds. — Robert Berry (USA),
G. C. Weorkle (USN).
Lourds. — \V. Thompson (USNI, Hora-
ce Buford (USA) '--
Et 7 autres combats amateurs.
DERNIÈRE MINUTE
55.000 Allemands
ont été tués
dans la poche de KAN EV
11.000 ont été faits
prisonniers
Moscou. — Ordre du jour du maréchal
Staline au général Koniev :
Le 17 février, après 14 jours d'âpres
combats, les troupes du second front
d'Ukraine, ont complètement anéanti dix
divisions et une brigade allemandes en-
cerclées entre Korsun et Kanev. Les Al-
lemands ont perdu 55.000 tués, 11.000
prisonniers sont tombés entre nos mains,
ainsi qu'un très important butin qui n'a
pas encore été dénombré.
L'OFFENSIVE AERIENNE DES ALLIES
AU COURS DU DERNIER RAID
Les quartiers ouest de Berlin
et de nombreuses usines
ont été pratiquement anéantis
Stockolm. — yn diplomate suédois a dé-
claré, hier soir, que, « après les derniers
raids, qui ont été d'une violence sans
précédent, les quartiers ouest de Berlin
étaient pratiquement rasés. Avenue Un-
ter den Linden l'hôtel Bristol a reçu un
coup direct. Tard dans la matinée de
mercredi, des équipes de secours étaient
encore occupées à déblayer les décombres.
En ce seul endroit, deux cents person-
nes au moins ont été tuées.
Les usines endommagées
Londres. — Le Ministère de la guerre,
britannique a donné de nouveaux dé-
tails sur les dégâts causés à Berlin,
par les derniers raids alliés. Il a pré-
cisé notamment que les importantes usi-
nes d'électricité c Furkohl », les fabri-
ques de freins c Knorr Bremse » et
« Rumelsbourg », et les dépôts de ré-
parations d'avions et de moteurs
« Flugzeugrep Araturwerke Boduow » ont
été gravement endommagés.
MADRID. — La Commission de la défen-
se espagnole des 4 Cortès » se réunira pro-
chainement sous la présidence du comman-
dant en chet des troupes espagnoles.
LE CAIRE. — Le gouvernement égyp-
tien a décidé de renouveler son traité de
lommefe -vec la Grande-Bretagne. Les
nouveaux accords seront signés prochaine-
ment.
LES ALLEMANDS
s 'apprêteraient
a évacuer la Norvège
Stockholm. — Le journal suédois
« Ny Tid » commente en ces termes les
rumeurs suivant lesquelles les Allemands
s'apprêteraient à évacuer la Norvège :
« Une fois de plus, le bruit court que
les Nazis vont évacuer, partiellement au
moins, la Norvège. La Gestapo seule y
demeurerait, afin de soutenir le régime
Quisling.
» Cette rumeur a sans doute son ori-
gine dans le silence que garde Quisling,
depuis sa dernière visite au Fiihrer. On
interprète en effet ce mutisme comme
l'indice du mécontentement du dictateur
norvégien, inquiet de se voir retirer son
soutien le plus sûr : l'armée nazie. Or,
le commandement allemand a toujours
paru tenir essentiellement à conserver
des troupes dans la péninsule scandina-
ve.
» Une hypothèse semble donc fondée :
si l'Allemagne songe aujourd'hui à reti-
rer de Norvège ses forces d'occupation,
c'est qu'elle a besoin, pour le front. de
toutes ses réserves en hommes. Hitler
va-t-il ainsi sacrifier l'une après l'autre
les unités allemandes sur les diverr
théâtres de gue-rre ? »
D'importantes conversations
entre des représentants
du gouvernement grec
et des gouvernements alliés
Le Caire. — D'importantes conversa-
tions se dérouleront incessamment entre
les représentants du gouvernement grec
et des gouvernements alliés concernant
la situation politique de la Grèce après
la guerre.
23 villes allemandes
devront être réédifiées
complètement
Istamboul. — Le journal turc « Djun-
heurvet » relève qu'à la suite des bom-
bardements exécutés à ce jour, 23 gran-
des villes allemandes sont, sinon com-
plètement rasées, du moins détruites
dans de telles proportions, qu'il faudra
les réédifier, complètement. Le. dtolaie-
ment de Hamhourg exigera au moins
une année. On évalue à 6 millions le
nombre des logements qui devront être
reconstruits dans le Reich.
Les conditions d'attribution des décorations
, décernées à l'occasion de la guerre
Alger. — Le « Journal officiel de la
République française - du 17 février pu-
blie notamment une ordonnance rela-
tive aux décorations décernées à l'oc-
casion de la guerre.
Légion d'honneur
Les nominations et promotions dans
l'ordre de la Légion d'honneur ne peu-
vent, jusqu'à nouvel ordre, être pro-
noncées en faveur des personnes de na,
tionalité française, des ressortissants
français, ainsi que des étrangers ser-
vant dans l'armée françasie, que pour
faits de guerre et à titre exceptionnel.
Elles sont prononcées par décret.
L'attribution de la Légion d'honneur
à des étrangers ne servant pas dans
l'armée française est prononcée sur pro-
positions des commissaires intéressés par
décret, sur le rapport du commissaire
aux Affaires étrangères. La croix de
la Légion .d'honneur pourra également
être attribuée aux sujets et protégés
français. L'attribution sera prononcée
par décret du Comité français de la li-
bération nationale, sur proposition du
commissaire dont relève l'autorité admi-
nistrative qui a présenté la candidature.
L'ensemble des décrets prononçant des
promotions ou nominations dans l'or-
dre de la Légion d'honneur fera l'ob-
jet, à la fin des hostilités, d'une rati-
fication par loi spéciale. Un ou plu-
sieurs grades dans la Légion d'honneur
pourront être accordés avec effet ré-
troactif aux militaires des forces fran-
çaises libres ayant obtenu la croix de
la Libération ou une ou plusieurs cita-
tions à l'ordre des forces françaises li-
bres, ainsi qu'aux civils et militaires
ayant accompli des actions d'éclat à
main armée contre l'ennemi sur le sol
de France depuis le 25 juin 1940.
Médaille militaire
Toutes les dispositions précédentes
sont valables pour l'attribution de la
médaille militaire. Toutefois :
A) Cette décoration sera conférée non
seulement pour faits de guerre mais
également au titre de l'ancienneté de
services ;
B) Conformément aux dispositions du
décret organique, la médaillé militaire
ne peut, être conférée à des étrangers
ni à des civils (à l'exception d'employés
ou agents militaires).
(Lire la suite en deuxième page)
Les Etats-Unis
vont émettre de la monnaie
«" à l'usage des pays
à libérer
Washington. — Interrogé au cours
d'une conférence de presse sur les pro-
chaines émissions aux Etats-Unis de
billets étrangers à l'intention des pays
à libérer de l'occupation allemande, M.
Roosevelt a répondu qu'il n'y aurait rien
de surprenant à ce que les billets alle-
mands fussent prêts à être imprimés.
La liste des pays que les Alliés
ont l'intention d'occuper est très lon-
gue, a ajouté le président.
APRÈS 15 JOURS D'UNE BATAILLE ACHARNÉE V
p \:> ,'.
L'ARMEE ROUGE
a complètement nettoyé
la poche de KANEV
Sur le front de la Baltique, une colonne russe
est à 40 kilomètres de Pskov
L'
'ES opérations sur le front russe
subissent un cerfam ralentisse-
ment en raison des mauvaises
conditions atmosphériques, a an-
noncé hier Radio-Vichy.
Cependant, sur le front balte, l'armée
rouge continue son avance vers Pskov.
Une colonne suit la voie ferrée de Lou-
Le roi George VI
a donné audience
au général Eisenhower
Londres. — On annonce que le roi
George VI a donné audience au général
Eisenhower, qui lui a présenté son chef
d'état-major. le lieutenant-général Smith.
Celui-ci a été promu à cette occasion,
commandeur de l'Ordre du Bain.
Le roi George de Grèce
est arrivé à Londres
Londres. — Le roi George de Grèce
vient d'arriver à Londres. On déclare
dans les milieux autorisés que son voya-
ge n'a aucun caractère officiel.
ga. Une autre longe les rives maréca-
geuses du lac Peipous et n'est plus qu'à
40 kilomètres de la forteresse alleman-
de. Plusieurs formations de skieurs
russes prennent part aux combats qui
se livrent dans ce secteur. Un détache-
ment a poursuivi une longue colonne
de ravitaillement ennemie, l'a encerclée
et lui a coupé toutes ses voies de re-
traite. Quatre cents voitures transpor-
tant du matérieltde guerre ont été pri-
ses intactes. Les troupes soviétiques qui
progressent au sud de Louga, se sont
emparées d'importants stocks de ravi-
taillement et ont fait de nombreux pri-
sonniers.
Dans la boucle du Dniepr, les divi-
sions ennemies encerclées ont essayé,
hier encore, de briser l'étreinte russe
qui les broyait. Après des corps à corps
acharnés, elles ont subi de très lourdes
pertes.
La radio vichyssoise, dans son émis-
sion d'hier, a déclaré que le maréchal
von Manstein avait lancé, depuis Jakov,
une offensive à l'est et au nord de Zve-
nigorodka, mais ne réalisait qu'une len-
te progression. Cette bataille, a-t-elle
ajouté, proche de son point culminant,
ne saurait durer longtemps.
Ces prévisions ont, en effet, été con-
firmées par une dépêche officielle de
Moscou annonçant brièvement, tard dans
la nuit, que la poche de Kanev était
complètement nettoyée.
COMMUNIQUE RUSSE
Moscou. — Au sud-ouest et au sud de
Louga, nos troupes ont poursuivi leurs
opérations offensives et ont libéré tta-
sieurs localités.
Le 26e anniversaire
de l'armée rouge
Les félicitations
du général Eisenhower
Washington. — A l'occasion du 26"
anniversaire de l'armée rouge, le géné-
ral Eisenhower a adressé un message
de félicitations au Comité d'entente
américano-russe.
Le dixième anniversaire
de la mort
du roi Albert 1er
symbole de la résistance
Washington. — A l'occasion du 10' an-
niversaire de la mort du roi Albert I"
de. Belgique, le général Pershing, qui
commanda te corp" expéditionnaire améri-
cain au cours de la dernière guerre, a
déclaré que le souverain défunt demeu-
rait le symbole vivant de la résistance.
nu suu-oucsi oe £ /Vcmguroau, lûmes
les contre-attaques des chars et de l'in-
fanterie allemands ont été repoussées
avec succès.
La journée du 16 février a coûté aux
envahisseurs 79 tanks et 25 avions.
La poche de Kanev
est nettoyée
Moscou. — On annonce officiellement
que la poche de Kanev est complète-
ment .nettoyée.
DEVANT LE TRIBUNAL D'ARMÉE
Le procès des tortionnaires
des travailleurs étrangers d'Adjerat-M'Ghil
s'est ouvert hier matin
La première journée des débats a été occupée
par la lecture de l'acte d'accusation
et le début de l'interrogatoire des accusés
Hier matin au palais de justice d'Al-
ger, dans la salle de la cour d'assises
désaffectée pour la circonstance, ont
commencé les débats du procès dit « des
tortionnaires du camp d'Adjérat ï."G..ii ».
Le tribunal d'armée, créé par le Co-
mité français de la Libération natio-
nale, ouvre ainsi la série de procès re-
tentissants, au cours desquels seront
jugés, selon les lois de la République,
ceux qui profitèrent des édits du ré-
gime de Vichy, pour donner libre cours
à leur mauvais instinct, à leur haine,
à leur cruauté.
Au cours d'une session dont il est,
pour l'instant, difficile de fixer la du-
rée, le tribunal va, tout d'abord, sta-
tuer sur les exactions commises par cer-
tains chefs d'un camp à l'égard des
prisonniers confiés à leur garde.
Aussi l'affluence était-elle grande dès
9 heures du matin dans la salle des
pas-perdus. Mais il fallait pour péné-
trer dans l'enceinte montrer patte blan-
che ou robe noiré.
Un détachement de tirailleurs séné-
galais rendait les honneurs tandis qu'un
filtrage rendu nécessaire par l'exiguité
des locaux était rigoureusement effectué
par les services de police, de l'armée
et de la gendarmerie.
La salle cependant est pleine quand
les honneurs sont rendus et qu'un
« présentez armes » impeccable salue
l'entrée de la cour.
La cour est composée de cinq magis-
trats. Elle est présidée par M. Ohl-
mann, président de chambre à la cour
d'appel, assisté de M. le conseiller
Fisher, tous deux en robe rouge et de
trois Juges militaires : le colonel Fli-
po et les lieutenants-colonels Robert et
de Robert. M. le colonel Faure occupe
le siège de commissaire du Gouverne-
ment.
Le président ouvre les débats et, après
avoir fait prêter serment à ses assA-
seurs, fait procéder à l'appel des té-
moins et désigner un interprète de lan-
gue russe pour assister l'un des accu-
sés, originaire d'U.R.S.S.
Puis on procède à la vérification d'i-
dentité des accusés : le lieutenant San-
tucci, directeur du camp ; Finidori, ad-
judant chargé de la direction pendant
l'absence de son chef ; l'adjudant Dau-
phin, comptable du camp ; les surveil-
lants civils Cellier, Dourmenoff, Trees
et Riepp, Dotti et l'adjudant Mosca,
chef des goumiers, préposés à la sur-
veillance du gsoupe.
A ces accusés viennent s'ajouter le
lieutenant-colonel Viciot, résidant à Co-
lomb-Béchar, et le colonel Lupy.
Lecture est donnée de l'ordonnance de
renvoi et de l'acte d'accusation, docu-
ment fort copieux qui conclut à. l'in-
culpation des accusés pour divers délits
qui vont de la violence à l'assassinat
en passant par la complicité, l'abus de
confiance, l'homicide involontaire, etc
M8 Raymond Laquière
demande le renvoi des débats
Me Raymond Laquière, défenseur de
l'adjudant Dauphin, dépose des conclu-
sions. Elles tendent à soulever l'excep-
tion d'incompétence. Elles invoquent, en
outre, un certain nombre de cas de nul-
lité : négligence dans l'information et
dans l'ordonnance des débats, soulignant
l'importance de la tâche délicate du dé-
fenseur qui doit être en entière con-
formité avec sa conscience profession-
nelle : remise tardive des dossiers, im-
poseibilité de citer les témoins à dé-
charge. Après avoir signalé quelques au-
tres lacunes de l'instruction, il deman-
de un complément d'information et un
renvoi des débats.
Le président Ohlman, entrant dans
les vues de l'éloquent avocat qui, d'ail-
leurs, est appuyé par plusieurs des au-
Une mission scientifique
française
est partie hier, d'Alger
à destination
du Fezzan italien
Alger. — Une mission scientifique
trançaise, composée en grande partie de
savants de la Faculté d'Alger, s'est
envolée hier matin 17 février, à destina-
tion de Sebha, chef-lieu administrait
du Fezzan italien conquis l'an dernier
par les troupes françaises.
On sait que cette mission, dont quel-
ques membres, en particulier les pro-
fesseurs Leschi, Capot, Rey, Menchi-
koff, partiront dans quelques semaines,
comprend également le grand arabisant
William Marçais et le professeur Le-
blanc, doyen de la Faculté de médeci-
ne, MM. Dalloni, Reygasse, Bernard,
Bellair, le botaniste Killian.
Contrairement à ce qui avait été an-
noncé, le géologue Conrad Killian ne
fait pas partie de la mission, qu'il a
cependant fait profiter de sa connais-
sance des régions sahariennes. La por-
tée de l'entreprise, due à l'initiative du
général Catroux, gouverneur général de
l'Algérie, promet d'être considérable.
très défenseurs, donne alors l'assurance
que les témoins dont M* Laquière dé-
plore l'absence seront entendus si les
moyens précaires de communication le per-
mettent. Certains d'entre eux sont en
Oranie et même en Corse.
La Commission du gouvernement ayant
demandé le rejet des conclusions de la
défense, la séance est suspendue jusqulà
15 heures.
(Lire la suite en deuxième page)
Le général
Pierre Weiss
commissaire du Gouvernement
dans les grands procès
à venir
C'est le général de division aérienne
Pierre Weiss, qui & été désigné pour
remplir les fonctions de commissaire du
gouvernement aux audiences du tribu-
nal d'armée de compétence particulière
qui vont s'ouvrir. Le procès intenté à
.Pucheu, ex-ministre de l'Intérieur de
Vichy, sera le premier appelé, après ce-
lui des tortionnaires.
Le général Pierre Weiss, lorrain de
vieille souche, a accompli une carrière
brillante dans l'aviation. Ses raids l'ont
conduit à travers le monde. Il compte
six mille heures de vol et est titu-
laire de plusieurs records aériens inter-
nationaux.
Docteur en droit de l'Université de
Nancy, avocat à la cour d'appel d'Alger
depuis sa mise à la retraite, le général
We:ss a' publié de nombreux ouvrages
-et a poursuivi une carrière de confé-
rencier retentissante. Il appartient à
l'Université des Annales à la société
des grandes conférences, à la Société
des gens de lettres, à la Société des
écrivains combattants. II est titulaire de
sept citations pour faits d guerre et
commandeur de la Légion d'honneur
Le général de Gaulle lui a décerné
la médaille de la résistance pour son
attitude politique indéfectible depuis
l'armistice.
C'est lui qui en qualité de ministère
public soutiendra l'accusation devant le
tribunal d'empire..
La victoire dépend surtout
des bonnes relations
entre les états-ma jors
anglais et américains
déclare le général Marshall
Washington. — Prenant la parole au
rours de la cérémonie qui s'est dérou-
lée à l'Université de Yale en l'honneur
du maréchal de l'Air, sir John Dill,
membre de la délégation militaire bri-
tannique aux Etats-Unis. » le général
Marshall, chef d'état-major général des
forces américaines, a. notamment dé-
claré :
« Le succès de la lutte que nous
avons engagée contre l'Allemagne dé-
oend davantage, de la qualité des re-
lations entre les états-majors anglais
et américains que de la valeur de nos
armées respectives de terre, de mer et
de l'air. La victoire final. 'sera belle
pt grande si elle consomme, en même
temps que la défaite des armées du
Reich. l'échec de sa propagande dont
le but essentiel est de semer la discorde
parmi les Nations Unies a.
i SALLE PIERRE-BORDES
Jacques d'Alsace
chef des Services d'Alsace-Lorraine
rend hommage à l'Université
de Strasbourg
Hier après-midi, les étudiants de la
Fédération universitaire d'Alger étaient
nombreux salle Bordes, où ils avaient
organisé hâtivement et sans grande pu-
blicité une manifestation en hommage
aux étudiants Alsaciens et Lorrains, vic-
times de l'oppression nazie.
A 15 heures, arrivait M. René Capi-
tant, qui allait présider la réunion, tan-
dis qu'on pouvait reconnaître dans la
salle M. le professeur Lévi-Provençal,
représentant le gouverneur général de
l'Algérie : le général Keeltz. le repré-
sentant du secrétaire général du Gou-
vernement, M. Henri Laugier, recteur
de l'Université d'Alger, les délégués des
clergés d'Alsace et de Lorraine et un
grand nombre de professeurs de nos Fa-
cultés.
Le premier, M. Clautz, étudiant alsa-
cien, évadé de France évoque les mar-
tyrs de Prague, de Varsovie, de Lou-
vain, d'Oslo, en qui les barbares ont
voulu frapper la libre civilisation euro-
péenne. S'adressant à ses camarades qui
ont la chance de. vivre libres sur une
terre française, il les convie à un élan
de solidarité et les appelle à être, au
coude à coude avec les gars d'Oxford, les
artisans du monde qui naltra demain.
Voici maintenant le capitaine Jacques
d'Alsace que les auditeurs de la B.B.C.
coifnaissent bien. S'étant loué de pren-
dre la parole sous la présidence de M.
René Capitant, ancien professeur de
droit à la Faculté de Strasbourg, Jac-
ques d'Alsace commence à retracer le
drame de l'Université de Strasbourg.
C'est en septembre '1939 que la grande
université alsacienne dut être évacuée
et reprit à Clermond-Ferrand ses tra-
vaux, en même temps qu'elle allait abri-
ter la naissance de la résistance uni- :
versitaire française.
Apres la catastrophe de juin 1940 et
une brève période ne doute, de désarroi,
maitres et elèves strasbourgeois tirent
tace avec un fier patriotisme aux bri-
mades, puis aux persécutions.
De l'Alsace et de la Lorraine anne-
De
xées où étaient décrétés le service obli-
gatoire pour le travail et l'enrôlement
iorcé dans la Wehrmacnt, plus de 12.000
jeunes arrivaient bientôt, ayant risqué
leur vie pour franchir l'oaieuse fron-
tière tracee par l'occupant. Parmi eux,
des ouvriers, des paysans, employés,
etudiants et étudiantes.
En septembre 1942, l'université re-
pliee avait inscrit 2.UOO eièves, malgré
tes démarches des émissaires nazis qui
se heurtèrent à la fermeté du recteur.
La première action policière qui valut
en juillet 1943, à quarante étudiants,
t'arrestation et la torture, n'amena au-
cune protestation de Vichy.
C'est le 25 novembre ae l'année der-
nière que les hommes de la Gestapo
ayant cerné les bâtiments de l'avenue
Carnot, armés de grenades et de mi-
trailleuses, pénétrèrent dans les locaux
universitaires, arrêtèrent professeurs et
élèves, les parquèrent pendant deux
heures dans une cour. Il y eut des vic-
times.
Dur 500 personnes arrêtées, 200, pres-
que toutes d'Alsace ou de Lorraine, fu-
rent emmenées et l'on ne sait plus exac-
tement si elles sont encore internées
au camp de Compiegne, ou déportées en
Allemagne.
ix capitaine d'Alsace fait entendre
une sévère accusation de ceux qui sont
responsables du sang français versé sur
l'ordre de l'ennemi. Il affirme que l'uni-
versité de Strasbourg, en dépit de la ty-
rannie allemande, restera « le phare' in-
tellectuel de la France sur le Rhin »,
selon la définition de Raymond Poin-
caré au lendemain de la victoire de
MM:
Avant de lever la séance, M. René
Capitant associe le C.F.L.N. à la mani-
festation de patriotisme des étudIants
d'Alger. Il exalte en l'Alsace et la Lor-
raine le symbole vivant et douloureux
de l'unité française.
Puis, M. Claùtz lit une adresse de so-
lidarité dans laquelle « les étudiants
d'Alger envoient à leurs frères de la
France opprimée le salut des jeunes de
la France libre, combattante et demain
victorieuse. »
La musique des tirailleurs sénégalais
a fait alterner avec les discours la
« Marseillaise », la « Marche lorraine »
et * Vous n'aurez pas l'Alsace et la
Lorraine ».
Digne, vibrante et empreinte d'une
profonde émotion' patriotique, la mani-
lestation se termine devant le monu-
ment aux morts, où le ministre, les étu-
diants et une nombreuse assistance vont
s'incliner en hommage aux universitai-
res qui ont payé de leur vio et de leurs
souftrances la fidélité à. la France.
L. J.-D.
JOURNAL OFFICIEL
de la République française
SANCTIONS
dans la magistrature
nord -africaine
Le « Journal officiel de la République
française » du 17 février publie :
— Un décret portant révocation sans
pension de M. Neron Louis, conseiller à
la cour d'appel de Rabat.
— Des arrêtés aux termes desquels
M. Martin Henri, conseiller à la cour
d'appel de Tunis est déplacé d'office
comme conseiller à la suite de la cour
d'appel de Bastia ; M. Saint-Jean, pro-
cureur de la République près le tribunal
civil de Sousse, est déplacé d'office et
nommé procureur de la République à la
suite au tribunal de première instance
de Bougie ; M. Darrodes Henri. juge au
tribunal de première instance de Tunis,
est rétrogradé au rang de juge de 2e
classe et nommé Juge à la suite au tri-
bunal de première instance de Bône.
— M. Coen, premier président de la
cour d'appel d'Alger, est mis à la re-
'traite d'office sous les attendus sui-
vants : considérant que M. Coen a to-
léré, sans jamais faire entendre qu'il
désavouait, l'activité de son fils qui, vi-
vant sans ressources propres sous son
toit, était chef des S.O.L. du groupe
universitaire d'Alger, et à la radio flé-
trissait l'action des Français résistants
et exaltait la collaboration ; qu'il a au-
torisé un magistrat de son ressort à pro-
noncer une conférence représentant
comme une trahison la continuation de
la lutte contre l'enneini ; que, de ces
faits, il n'a pas l'autorité nécessaire
pour exercer ses fonctions dans le pays
libéré.
Convocation du conseil général
d'Alger
— Un décret autorisant le préfet
d'Alger à convoquer le Conseil général
de ce département en session extraor-
dinaire dans le courant du mois de fé-
vrier 1944.
Promotions et nominations
- Der promotions et nominations
dans l'ordre de la Légion d'honneur et
des citations à l'ordre de l'armée. ,
Réforme de la Constitution
- Un arrêté intercommissarial por-
tant création d'une commission d'études
relatives à la réforme de la Constitu-
tion. Sont nommés membres de cette
commission : MM. Bordaz, Coste-Flo-
rent, Cot Gazier. Giacobbi. Hauriou
Lavergne, Mnch. Viard.
EN ARGENTINE
Un nouveau gouvernement
Ramirez et Rawson
Londres. — La radio de Caracas a
annoncé que le général Rawson, premier
.chef du coup d'Etat en Argentine, et
le général Ramirez, qui le remplace à
la tête du gouvernement, se rencontre-
raient aujourd'hui.
Au cours de leur entretien, le edeux
généraux examineraient les possibilités
de réduire la crise gouvernementale qui
sévit actuellement et la formation d'un
nouveau gouvernement qui procéderait
sous peu à des élections générales.
LE « NEW-YORK TIMES » ECRIT :
LA FINLANDE
se serait enfin décidée
i engager avec MOSCOU
des négociations de paix
Ce geste constituerait un exemple propre à retenir
l'attention des autres satellites de l'Axe
Londres. — Discutant l'éventualité de
négociations de paix entre la Finlande
et la Russie, le rédacteur militaire de
« Evening Standard » suppose que les
Russes ne démasqueront leurs batte-
ries qu'après avoir acquis la certitude
d'une réussite. La politique soviétique
tendra, comme d'habitude, à surpren-
dre les Allemands sur le plan militaire
aussi bien que sur le plan diplomati-
que. Aussi, les journaux finlandais se
font-ils des illusions lorsqu'ils prennent
certaines manœuvres d'approche pour
des signes de faiblesse. Le maréchal
von Kueschler, commandant les forces
nazies sur le front de Leningrad, pour-
rait les éclairer sur ce point. En réa-
lité, ni M. Paasikivi, ni M. Moiotov ne
perdront leur temps à « bluffer ». Le
jeu est dès à présent Joué, quelque part
en Scandinavie.
Le premier ministre
est rentré à Helsinki .,
Helsinki. — La radio d'Helsinki an-
nonce que M. Linkomiès, premier mi-
nistre finnois, qui avait dû quitter la
capitale finlandaise en raison de son
état de santé, est rentré hier à Helsinki.
Le docteur Linkomiès a reçu dans
l'après-midi les membres de soq cabinet.
La portée de la crise
finlandaise
New-York. — Le c New-York Times »'
dégage en ces termes la signification
et la porotée de la crise finlandaise :
* Devant l'inévitable, la Finlande se
serait enfin décidée à engager avec
Moscou des négociations directes de
paix, dans l'espoir que dans les con-
ditions auxquelles elle sortira de la
guerre lui permettront de continuer
d'exister en tant que nation indépen-
dante.
» Après la reddition de l'Italie vaincue
et démoralisée, la décision du gouver-
nement d'Helsinki est un nouveau si-
gne annonciateur de la faillite fie l'Al-
lemagne hitlérienne et ne manquera pas
d'avoir des répercussions profondes
dans toute l'Europe, et même dans le
monde entier. Ce geste de la Finlande
— indice certain qu'à Helsinki on es-
time perdue la cause du Reich — cons-
tituerait un exemple propre à retenir
l'attention des satellites de l'Axe. >
Les milieux finlandais
envisagent l'éventualité
de la nomination
d'un ministre finlandais
à Moscou
Stockholm. — Le séjour de M. Paasi-
kivi dans la capitale suédoise donne lieu
à de multiples conjectures. Il semble-
rait que les membres de la légation
russe ne soient plus aussi indifférents
qu'on a bien voulu le croire à la pré-
sence à Stockholm de l'ancien minis-
tre finlandais. On sait que M. Paasikivi
fut autrefois ambassadeur de Finlande
à Stockholm où il rencontra certaine-
ment Mme Kollantay, et ces anciennes
relations pourraient bien être le pré-
texte d'entretiens, officiels ou non. Quoi
qu'il en soit, on estime, dans les mi-
lieux diplomatiques de Stockholm, que,
bien que sa neutralité l'empêche de
prendre une part effective à toute né-
gociation, le gouvernement suédois est
tenu au courant des démarches de la
Finlande. Dans les milieux officiels fin-
landais, on envisage déjà l'éventualité
de la nomination d'un ministre de Fin-
lande à Moscou. Outre M. Paasikivi,
le personnage le plus fréquemment cité
est M. Georges Gripenberg, qui était
avant la guerre ambassadeur à Londres
du gouvernement d'Helsinki et que l'UR
SS serait disposée à accepter.
400 avions russes
ont pris part à l'attaque
sur Helsinki
Londres. — Selon le D.N.B., plus de
400 avions russes ont pris part, la nuit
dernière, à l'attaque effectuée sur Hel-
sinki et sa banlieue.
La guerre en Extrême-Orient
Les iles Salomon
sont maintenant
.sous le contrôle,.
de l'armée américaine
Washington. —. Au cours d'une con-
férence de presse .qu'il a ténue au-
jourd'hui, M. Henry Stimson, secrétai-
re à la Guerre, a déclaré que les for-
ces de l'armée et de la marine amé-
ricaine avaient maintenant, le contrôle
des iles Salomon et le libre usage des
bases terrestres et maritimes qui en-
tourent Rabaul..
Il annonce. d'autre part que les dé-
barquements d'Arawe, du cap Glouces-
ter et de Saidor avaient coûté aux
Américains 465 tués, 1.156 blessés et 12
disparus.
EN NOUVELLE-IRLANDE
Kaviang violemment bombardée
est en flammes
Melbourne. — Communiqué du Pacifi-
que sud-ouest : Nos forces terrestres,
récemment débarquées aux iles Vertes,
au nord de Bougainville, ont consolidé
leurs positions.
Nos bombardiers moyens et lourds
ont poursuivi leurs attaques contre les
bases aériennes et maritimes de la mer
de Bismark. Kaviang a été violemment
bombardée et la ville laissée en flam-
mes.
Les aérddromes d'Alexishaffen, de We-
wak et de Madang ont été également
attaqués et 27 avions ennemis détruits
au sol.
SOUTENUE PAR L'AVIATION
La 14e armée attaque
sur toute l'étendue
de la frontière birmane
•New7Delhi. — Prenant la parole au
conseil d'Etat hindou, le général sir Au-
chinlek, commandant en chef aux In-
des, a déclaré que la 148 armée atta-
quait les Japonais sur toute l'étendue
de la frontière birmane, notamment
dans la région d'Arakan, et que les
troupes alliées étaient puissamment
soutenues dans ces opérations par les
forces aériennes placées sous le com-
mandement de lord Louis Mountbattèn.
« Sur tout le front du Pacifique, a
ajouté le général Auchinlek, les pertes
subiles par la marine japonaise augmen-
tent régulièrement, tandis que sur ter-
re la pression des Alliés ne cesse de
s'accroître. »
EN URUGUAY
Le parti de la majorité
demande la rupture
des relations avec l'Espagne
Alger. - Du journal « Stars and
Stripes » :
Passant outre à l'opinion de son pré-
sident qui conseillait d'attendre que se
précise d'abord l'attitude de la Grande-
Bretagne et des Etats-Unis, le parti
de la majorité uruguayenne a déposé
un vœu demandant au gouvernement de
rompre les relations diplomatiques avec
l'Espagne.
A ORAN
Un indigène est mortellement
frappé par une Mauresque
Son compagnon
est grièvement blessé
Oran. — Hier soir, vers 21 heures, les
frères Boucif et Abdelkader, âgés de ,20
et 22 ans, sortaient d'un restaurant si-
tué derrière le théâtre municipal et re-
gagnaient leur domicile. Traversant la
plaçe Foch, ils furent assaillis par un
groupe de leurs coreligionnaires; frap-
pés de coups de couteau, Boucif et Ab-
delkader tombaient ensanglantés sur la
chaussée. Boucif avait été tué sur le
coup; Abdelkader était transporté à l'hô-
pital dans un état grave. D'après la
première enquête, ce serait une mau-
resque, mêlée aux assaillants, qui au-
rait porté le coup mortel. Elle est ac-
tivement recherchée.
Le tribunal correctionnel
a" jugé les responsables
de l'accident de chemin de fer
du Sig
Oran. — Le tribunal correctionnel
d'Oran a eu aujourd'hui à juger l'af-
faire de l'accident de chemin de fer
du Sig qui, le 23 juin dernier, fit plu-
sieurs victimes. Le tribunal a relaxé
Alzieu Clément, chef de train, et con-
damné à un mois d'emprisonnement
avec sursis Furio Joseph, facteur mixte
intérimaire et Juan' François, employé
aux C.F.A. La partie civile obtient
10.000 francs de dommages et intérêts.
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