Titre : L'Action française : organe du nationalisme intégral / directeur politique : Henri Vaugeois ; rédacteur en chef : Léon Daudet
Auteur : Action française. Auteur du texte
Éditeur : Action française (Paris)
Date d'édition : 1917-01-22
Contributeur : Vaugeois, Henri (1864-1916). Directeur de publication
Contributeur : Daudet, Léon (1867-1942). Directeur de publication
Contributeur : Maurras, Charles (1868-1952). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb326819451
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 22 janvier 1917 22 janvier 1917
Description : 1917/01/22 (Numéro 22). 1917/01/22 (Numéro 22).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : BIPFPIG87 Collection numérique : BIPFPIG87
Description : Collection numérique : BIPFPIG69 Collection numérique : BIPFPIG69
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k7593247
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, GR FOL-LC2-6354
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 18/01/2011
DIXIEMES ANNEE. — N° £2.
Ls N uméro quotidien : C wï centimes*
LUNDI 22 JANVIER
^SllïiiÉâ
ORGANE DU NATIONALISME INTÉGRAL
-AÏMk.
Tout ce gui est national est nôtre.
L e Duc d' O rléans^
RÉDACTION
17, Hue Caumartin, 17 II 10, Rue dut Croissant, 19
jusqu'à dix heures du soir '■& / |J à partir de dix heures du soir
TftuSrBOHE Leuvrt 20-48 li T&traoHS CnM 6M>7
ÂDUKBBK TAiJhnuraïauB ■ ACTIOFRAK-PAR1S
Adresser taules les communications concernant la Rédaction 17, Rué Caumarlin, Paris.
(f
Henri VAUGEOIS, Directeur politique
Léon DAUDET, Directeur Rédacteur en Chef
ADMINISTRATION
ABONNEMENTS
Si ■
Paris,-Seine, Scine-ct-Oise...
Provinces et Alsace-Lorraine
Etranger
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PUBLICITÉ * 7t»\
an Journal : 37, H. Caumartin - Tél. r Lonvre 26i9 '
et SoC. de Publicité 16, Pl. de la Bourse. Gui. 25-12
H
laPuhlicité ins irce dans le Journal n'engage pat PAdionfrançaiM «
Adresser Lettre • ci Mandats d l'Administrateur dt l'Action Française, 17, Rue Caumartin, Paris.
A
Une Man- « Œuvre » contre la Presse
TERY ET HESSE
C'est simple comme bonjour :
Gaillaux, désireux de se venger du
four scandaleux de ses manigances ro
maines, — qu'il attribue à l'action de la
presse patriotique, — a chargé du soin
d)e sa vengeance l'honorable avocat
Israélite André Hesse. Gedui-ci, pour
lancer son giaz asphyxiant, — ên l'es
pèce une « modification » à la loi sur la
presse, — avait besoin d'un homme et
d'un journal à tout faire. Il a trouvé
Téry, le parairant du faussaire et vo
leur Snell, d'Aronsohn dit « Fordyoe »
et de Cbairke Legnasud, administrateur
fripoudlilard de la M aggi K ub , Téry, le
briseur de carences, en un mat le Téry
connu. Il a trouvé VŒuvre à Téry,
qui va devenir de la sorte un organe
discret' de Joseph Gaillaux, avec la com
mandite Henxuessy, une manière die
Torchon à l'eau-die-vie. Reste à savoir
si l'opinion sera aussi commode que ces
messieurs l'imaginent. Oasr il s'agit de
■mu&eler la presse indépendante et de
laissefl 1 les mains libres a/u clan des Ya,
iout simplement.
Le truc est maladroitement débiné par
'André Hess©, l'honorable avocat israé-
lit© en personne, dans l'Œuvre juda-
sique dit samedi 20 janvier. L'article
porté cse titre hypocrite, qui pue le téry
Si j'ose dire :
La liberté de la Presse
FAUT-IL MODIFIER LA LOI
qui la règle
pour la rendre plus grande?
Admirez oe « pour la rendre plus
grande ». Ainsi les Boches, envoyant les
habitante du Nord eh esclavage,. allé
guaient qu'ils voulaient leur refaire du
sang et des muscles. Hemnessy et Gail
laux ont dû trouver ce truc Téry-Snell-
Fordyce extrêmement malin. Romina-
grobis n'en usait pas autrement avec, le
lapin et la belette. Téry n'a plus d'hon
neur, mais, ancien.normalien, il lui
reste des lettres et même des titres. Il
en use.
« Nonts avons demandé à M. André Hesse
de vouloir bien préciser sa -pensée, de nous
exposer les modifications à la loi qui lui
semblaient indispensables, et voici ce qu'il
nous a déclaré :
— Ce n'est pas, comme on l'a dit, à la
suite d'une discussion se rapportant à
M. CaiUaux que j'ai émis l'idée d'une mo
dification de la loi sur la presse, c'est au
cours d'un échange d'observations que
plusieurs de mes collègues et moi avons
pensé qu'il serait bon de mettre prochaine
ment à l'ordre du jour de notre groupe ce
très important problème. Beaucoup de per
sonnes s'en préoccupent. M. Finot vient de
créer une Ligue contre la calomnie, très
courageuse et pleine d'une bonne volonté
qui, malheureusement, je le crains, pourra
n'être pas suffisante ; au Palais, le co
mité judiciaire de législation fondé par
M. Jacobson s'est occupé et s'occupe de la
question ; au Sénat même, un rapport a été
déposé il y a quelque temps ; bref, à, quel
que parti qu'on appartienne, tout le monde
comprend qu'il faut faire quelque chose.
Quoi ?»
Tout est comestible là dedans. II y a
même des friandises. A moi ma carte
de sucre !...
i° L'avocat Israélite Hesse écarte né
gligemment, mais mollement, l'inspira
tion Gaillaux. Simple coïncidence entre
la gTande ire du chef reconnu du clan
des Ya et « l'échange d'observations »
de l'ismélite Hesse et de ses copains.
2° Entrée en scène du métèque
Finckelhaus dit « Jean Finot », autre
israélite varsovien, lequel affiche, de
puis la guerre, un zèle bizairre et in
quiétant. Aux yeux de Finckelhaus dit
« Jean Finot », le fait de constater qu'il
n'est pas Français d'origine constitue
évidemment une calomnie. D'où cette
ligue coimichonneeque, venant après la
« ligue pour le bonheur » et quelques
autres... A quand la ligue contre les
métèques?
3° Perplexité de l'enfant du Sinaï, qui
se demande, ea trompette à la main,
entre Téry, Aronsohn dit « Fordyce ».
et Snell, ce qu'il y a vraiment à faire.
Méfiez-vous, enfant du Sinaï ! Snell est
bien capable de fourrer, encore urne
fois, des pièces fausses dans vos dos
siers. .
Go qui va suivre est de la belle et
bonne tartufferie. J'entends d'ici le gros
rire" au suif de Téry, en relisant les
épreuves de l'interview de Hesse, lequel
décidément ne manque pas d'Hesse-
tomac : .. ' ■ '
Et d'abord, qu'il soit bien entendu qu'il
ne s'agit pas de diminuer la liberté de la
presse. Elle doit être entière, excessive
même si l'on veut ; mais que du moins,
pius cette liberté est grande, pluB la presse
. ait le sentiment de ses responsabilités.
« Plus la liberté de dire ce que l'on pense
de quelqu'un est grande,.plus la preuve de
ce qu'on dit sur.ee quelqu'un doit être ad
ministrée. En Angleterre, il en coûte très
cher de diffamer. En France, il n'en coûte
que quelques francs, sans doute parce
qu'une somme modeste parait déjà consi
dérable à nos magistrats qui sont peu
payés. Quoi qu'il en soit; selon moi, la loi
sur la presse doit être modifiée sur trois
joints. »
En d'autres termes, Caillaux, Hesse,
Téry et Homes&y se proposent d'étran-
gtar la presse avec un cordon poissé de
confiture. Il y a diverses façons, n'est-il
pas vrai, de tuer les journalistes qui
gênent. L'honorable avocat israélite va
nous en proposer une qui fasse. moins
de bruit que les autres, qui ne fasse pas
pan, pan, pan, pan, pan. Attention à la
détente !
Article premier :
« Je voudrais qu'en dehors du cas de
flagrant délit, on n'annonçât les instruc
tions qu'au moment où il y a ordonnance
de non-lieu ou renvoi devant le tribunal. »
Remerciez et saluez, Lombard, La-
berde, Garfunkel, Rabbat, Vigo, ex
quises krapules' du temps de guerre,
prises la main dans le sac au vol, à la
fraude et à la trahison I Qu'un nouvel
heese-poir gonfle vos poitrines et vos
poches. Désormais une fâcheuse publi
cité n© signalerait plus en "temps utile
vos crimes et délite. Car c'est bien le
diiable si un escroc, qui jouit de protec
tions suffisantes, n'aboutit pas à obtenir
un non-lieu. Ainsi le public français ap
prendrait à la fois la culpabilité, l'in
culpation et « l'innocence ».
Article second :
« Ensuite, vient le problème du droit de
révonse. En vertu de l'article 13 de la loi
sur la presse, vous avez le droit de répon
dre à un article où vous êtes attaqué, et
cette réponse doit paraître dans les trois
jours. Cela, c'est la théorie. En fait, si un
journal refuse d'insérer votre réponse, vous
devez lui faire un procès. Eh bien ! je suis,
avocat, je crois connaître mon métier, je
me charge de faire durer un procès de ce
igenre pendant deux ans. Je me demande
ce aue les lecteurs doivent comprendre, au
boni de deux ans, à cette réplique. Rien.
Là_aussi le mal a été fait, le coup porté.
Je crois donc qu'il serait bon que le délai
entre le jour où vous refusez de publier une
réponse et celui où vous y serez contraint
fût le plus court possible, que le tribunal
vût rendre son jugement en moins d'un
mois. »
Ici Lucien Baumann, David Reiss,
Soutter et leurs pareils se frottent les
mains. Je dis d'eux qu'ils sont des
espions et que j'offre di'en faire la
preuve. Ils m'écrivent (Je longues lettres
diffuses, entortillées, des auitoapologies
mensongères, sans aucun,' rapport avec
la question, destinées uniquement à en
combrer le journal, à lasser ma patience
et celle des lecteurs, à faire en un mot
de la poussière. L'équité et le bon sens
commandent que ces réponses ne soient
insérées que quand la question de fait,
qui prime les autres, c'est-à-dire celle
de l'espionnage, aura été tranchée par
le tribunal. A utrement, l'espion avéré
se targuera du jugement immédiat, or
donnant l'insertion immédiate de ses
lettres, • comme d'un lessivage qui le
hlanchit de l'accusation principale.
Autrement, on assistera à ce scandale
d'un espion, reconnu comme tel par
les tribunaux,^ et ayant préalablement
obtenu la publication intégrale de sa
prose par son accusateur. Voilà cepen
dant ce que nous propose l'honorable
avocat israélite, devenu la colonne
de l'Œuvre à Téry ! Et je n'examine ici
qu'un côté de la question. Il y en a
d'autres, celui des Boches avérés, par
exemple. J'y reviendrai.
De même je reviendrai sur le troi
sième article du projet Hesse — in caudâ
venenum — concernant les attaques
contre les hommes publics et les fonc
tionnaires. Ici l'enfant du Sinaï s'est
enveloppé de nuages, ainsi qu'il sied,
et son bloc enfariné en demeure encore
plus indistinct que le reste.
Ge qui est parfaitement clair, par
exemple, c'est l'intention où l'on est de
nous mettre un bâillon. Ce bâillon,
nous ne voulons le recevoir dè personne,
ni des mains sales de Gustave Téry, ni
des mains ciroonjuridiques de maître
Hesse, nli des mains encore humides
d'un Macbeth de chez Gastinne.
LEON DAUDET.
LA POLITIQUE
I. En souvenir de J.-B. Sémanaz
Nous n'aborderons pas l'examen du dis
cours important j>rononcé au Pré Saint-
Gervais par le ministre, de l'armement
sans avoir adressé un hommage d'admi
ration et de gratitude au militant socia
liste Sémanaz, ancien maire die la com
mune, tombé pour la France.
Qu'il s' agisse de Collignon, de Cfaalopin
ou de Sémanaz, l'Action française, fière
de ses morts, comprend et partage le sen
timent de tous les autres Français, elle
porte avec eux le deuil de tous les héros
qui sont morts au Cttiàmp d'honneur.
II. Socialisme national
Sémanaz, a dit M. Albert Thomas, dans
une phrase qui a valeur de définition,
était épris de l'avenir de sa classe, mais il
vivait sa vie au milieu de la vie nationale.
Il voulait aussi « donner à la classe ou»
« vrière la pajrt de, liberté et de bien-
« être à laquelle elle a droit. » Ces aspects
du socialisme n'ont rien que d'assez con
cordants a/vec le nationalisme corporatif
qui bien avant la guerre exprimait l'es
sentiel de notre pensée. Quand plus loin,
le citoyen Thomas prend à son compte la
déclaration d'un militant que « le Ûbéra-
iUsme, te service volontaire o©t tait leur
temps », que « l'heure est venue de l'obli
gation et'de l'autorité sociales » ce qui s'é
loigne là du centre de nos «ïées n'est peut-
être qu'affaire de mots. Au nom de l'inté
rêt commun d'une collectivité qui s'appel
le la France, le ministre incorpore le so
cialisme au nationalisme. Ceux qui vou
dront juger de l'importance ou de la pro
fondeur de nos points die contact n'auront
qu'à voir, dans notre recueil d'articles
de 1914, celui qui fut consacré ici à Jaurès
(ia France se sauve elle-même, page 8 et
suivantes).
Quant à la dilférejice de nos idées et des
idées de M. Albert Thomas elle est exprimée
dans ce tableau des transformations sur
venus à la guerre : « toute la vie de La na
tion. la vie même du foyer tournée vers cet
te ligne de tranchées et tous les biens, tou
tes les ressources, toutes les richesses que
nous espérions, nous autres, répartir le
plus équitaiblement entre tous les citoyens
libérés... »
Les doctrines démocratiques organisent
poiur la répartition et la' consommation.
Gomme si la vie du monde allait s'arrêter,
elles font le testament des sociétés.
L'éternel fléau de la guerre en éclatant
leur a donné uù gros démenti.
III. L'union de 1914
Il y a Jbien des choses utiles dans ce
discours de M. Thomas : contre un paix
prématurée avec l'Allemagne, qui serait
si dangereuse, si perfide, et a/assi contre la
guerre, ,nons moins dangereuse, non moins
perfide, qu'on a essayé d'allumer entre nos
ouvriers et nos paysans* entre nos soldats
et nos métaJluristes... 11 y a des lignes
saisissantes sur les « devoirs qu'impose
"la défense nationale » :
Lorsqu'à la fin du mois m!arrivent les
feuilles de rendement, lorsque je sais que
là-bas, sur le front, dès engins sont impa
tiemment attendus, lorsque je sais que tel
type de canon doit arriver à une date
fixée et que le moral du soldat peut être
atteint si cette nécessité n'est pas satis
faite. vous pouvez penser, camarades, quel
doit être mon sentiment...
Mais il faut surtout retenr ce tableau
de la période dite d'union sacrée, au com
mencement de la guerre. Tous les docu
ments dignes de l'histoire ayant leur f is ce
dan6 la mémoire de nos lecteurs, je tiens
à copier la page :
...... ... Heure étrange et belle où
les idées opposées d'hier semblaient se
joindre et s'harmoniser. Au lendemain de
la bataille de la Marne, j'ai parcowu
beaucoup de régions françaises ; j'ai suivi
le travail de reconstitution des -usiness
l'organisation des fabrications de guerre
et je ne me rappelle pas sans émotion
l'harmonie des uns et des autres, les ou
vriers suivant passionnément l'effort de
création qu'allait faire le patron et le pa
tron découvrant ce qu'il pouvait y avoir
de générosité, de droiture, de cœur, et d'in
telligence chez ceux qu'il traitait hier de
mauvaise tête. Je me souviens d'un grand
métallurgiste que je ne citerai pas et qui
me disait : « C'est admirable. Ce sont les
mêmes qui, il y a deux ans, parlaient de
brûler mon usine et qui sont aujourd'hui
les plus patriotes, les plus audacieux, les
plus généreux, les plus prêts à l'effort com
mun de défense nationale. »
« Et, citoyens, à mon tour, je veux le
dire, dans notre assemblée, si j'ai pu
accomplir pour ma part un travail efficace
de défense nationale, ce n'est pas seule
ment par le labeur incomparable des ou
vriers et des ouvrières, c'est aussi grâce à
la confiance que spontanément, dès les
-premières heures de notre action, le monde
industriel et patronal avait fait au socia
liste que je suis.
« Oui, nous avons eu devant Us yeux ce
spectacle inouï, incomparable, et qui fera
date dans l'histoire du monde, toute une
grande nation industrielle, tout ttri peuple
au travail, des usines emplies d'ouvriers
nouveaux, des équipes composites, des ate
liers formés d'ouvriers venant du front,
d'ouvriers se rendant pour la première fois
aux ateliers, tous ensemble collaborant à
un travail intense, résignés à ce qu'il com
portait de fatigue et de peine sans que ja
mais, jamais, pendant deux années un
conflit quelconque ait surgi,
h Depuis lors, quelques difficultés se sont
produites. Qui donc pourrait s'en éton
ner ? Qui donc aurait pu penser, malgré
les souhaits les plus ardents, que les hom
mes inchangés n eretrouveraient pas bien
tôt leurs préjugés, leur habitude de pen
sée, leurs amitiés ou leurs rancunes ?
« Est-ce à dire que l'union sacrée ait
cessé d'être féconde ? Est-ce à dire que les
Français aient cessé d'être- animés par un
égal amour du pays, par une conscience
égale des nécessités de la défense natio
nale ?
Assurément non. Mais le citoyen Albert
Thomas me permettra de le dire pour lui :
les causes du dissentiment entre hommes
différents sujets à vivre ensemble peuvent
être fort diverses, sentiments, croyances,
intérêts : mais l'organisation die ces anta
gonismes, leur mis© en ordre de ba
taille aju siein de la nation n'a rien de di
vers, elle est une, elle provient du gou
vernement des partis et de son expression
moderne parlementaire.
IV. Le diviseur
En 1914, surtout depuis la fin d'août, le
Parlement avait perdu. toute existence,
toute action, toute capacité d'ester en po
litique : virtuellement aboli, il laissait le
champ libre, dans l'opinion comme dans
le gouvernement, à ce que nous avons ap
pelé ,ume monarchie de la guerre, disons
l'autorité de la patrie en danger.Sans doute
les tronçons parlementaires qui existaient
et essayaient de se rejoindre dans Bor
deaux déterminaient parfois un retour of
fensif du mal diviseur : combien de fois
lisant ici les journaux qui arrivaient de
Bordieaux, tantôt la Lanterne, tantôt le
Temps, il nous arrivait de dire, Pujo et
moi :
— Ça ne pourrait pas s'écrire à Paris.
Mais au mois de décembre les pouvoirs
publics sont revenus, ramenant avec eux
leur milieu» d'origineu 1e Parlement, et le
printemps de 1915 n avait pas donné ses
premières fleurs que les conversations, la
presse, la tribune avaient changé de ton,
cguaa» nous ea &vitiré l'aygure facita
Peu 4 perai l'aigreur est venue ; couche par
couche,elle s'est étendue,le travail qui s'est
fait en deux ans par l'exemple politique
venu de haut n'a été retardé que par l'ex-
cedlenoe du cœur et de l'esprit français. -
On n'installe pas l'autorité sur la division
sans créer, même sous la pression enne
mie, un facteur permanent de désunion
et de conflit tempéré sans doute par le
patriotisme, atténué par de hautes néces
sités, vif pourtant jusqu'à la violence et
oojpable d'effets douloureux! sinon funestes.
Il est, je l'avoue, consolant pour un
homme die sang français de pouvoir se
dire que les querelles, pourtant fameuses,
de sa race auraient été un vain souvenir
devant l'ennemi, n'eût été le stimulant ar
tificiel d'institutions q-ui ne sont pas à la
mesure dai génie et du cœur de la France.
Mais il est irritant pour le politique réfléchi
qui songe à l'avenir d'avoir aussi à consta
ter sous l'invasion que,selon la baie formule
de Jules Lemaître, ces institutions au lieu
de venir au secours de al faiblesse hu
maine lui tendent des pièges terribles, des
pièges qui concordent avec les intérêts,- les
"vœux et les manœuvres de l'ennemi.
V, De l'unité française
.".Toujours pénétré de la décevante ob
session de l'histoire révolutionnaire qui
donne le change aux esiprits les plus dis
tingués, M. Thomas, plutôt que de dégager
la cause que nous venons de faire voir, se
réfère aux exe-m.plees de la Fédération de
1790. Il eût pu invoquer aussi bien le bai
ser Lamourette. -
Ces anciens mouvements de sensibilité
'honorables, et surtout pittoresques, ont subi
au surplus les effets de la loi que nous in
diquons. Ce n'était pas Mirabeau mourant
qui emportait « le' deuil de » notre umâité,
c'était l'avènement du régime eiectif et du
gouvernement des assemblées ; les « - lam
beaux » que les factieux de l'époque eurent
à se partager n'appartenaient pas seule
ment au velours du trône, c'étaient déjà les
pièces de 'la grandeur politique française
pour tout le coure dit siècle doirut les ré
sultats positifs devaient être jalonnés par
les noms de TrafaJgar, dé "Waterloo et de
Sedan.
Si 1'hdetoire a usa sens, si l'analyse des
institutions et de leurs ' rapports avec les
événements apporte quelque chose de clair
et de net à l'esprit humain, il faut bien
avouer que la leçon de 1790 et celle de
1914 concordent Mais nous avons sur nos
aïeux de la Révolution une supériorité d'un
haut prix : nos arrière-grands-pères
croyaient au Parlement, leurs petits-fils
n'y croient plus. Les hommes de 1790 pen
saient et agissaient avec une foî ardente
aux principes et au régime qu'ils inaugu
raient ; celui que nous souffrons inspire
un profond scepticisme et laisse toutes les
bonnes volontés, tous les sentiments vrais,
toutes les nobles passions se dévouer, se
dépensier au service de la seule patrie.
C'est cette différence de temps, de
mœurs, de direction qui,promet la victoire,
qui annonce le renouveau, qui permet
d'entonner un Cihant séculaire aussi op
posé que possible à celui du siècle pafcsé.
CHARLES MAVRRAS.
L'ACTION FRANÇAISE
AU CHft BIP D'HO NNEUR
Demain sut nos tombeaux,
Les Blés seront plus beaux...
(la France bouge, chant, d'assaut
des Camelots du Roi.)
Dans la longue et glorieuse liste d'hier,
nous avons réuni les noms de cent quinze
combattants, amis de l'Action française,
tués., blessés ou cités à l'ordre du jour.
Pourquoi faut-il que nous soyons forcés
d'ajouter que cette liste aurait été plus que
triplée s'il nous avait été possible de men
tionner tous les deuils, toutes les citations
qu'on nous a fait connaître ?
Pour remplir comme il le faudrait la
tdche^.qui nous est confiée, nous aurions
besoin, chaque mois, d'un supplément de
douze colonnes. Tel est le cortège des vic
times d'Action française que le parricide
du 21 janvier 1793 traîne après soi !
Nous demandons à nos amis, à tous ceux
nui nous ont fait part des coups doulou
reux que la guerre a frappés autour d'eux,
de vouloir bien comprendre pour quelle
raison, plus forte que notre volonté, tous
nos héros n'ont pas encore été nommés.
Hélas ! il nous faudra des semaines et des
mois pour en épuiser l'intarissable liste.
J. CHALIsAMEIM
: -«——— :
L'Action française et la crise do papier
De l'un de nos confrères, jadis son très
sceptique camarade, aujourd'hui officier
au front, notTe collaiboraiteur et ami Leroy
Fournier reçoit -une belle lettre dont nous
ne pouvons maBieoireiusemeiit pas tout
donner. Il faudrait discuter avec l'auteur
certains points et j'espère que cela se tera
un jour de vive voix. Sur certains autres
pointe, il faudrait entrer en conflit avec
dame Censure, ce à quoi nous nous som
mes toujours refusé, tout le bien qu'il- lui
arrive d'empêcher n'étant pas comparable
au mal qu'elle prévient. Une édition com
plète de ce joli morceau sera donc pour
après la paix. Donnons, en attendant,
ceci i
h
Mon, vieux camarade, bravo 'et encore
bravo l!i pour ton action dans l'affaire
Reiss et pour toutes les campagnes de l'Ac
tion française. Tu me connais et tu sais
ce que je vaux. J'en mets un coup depuis
toujours sans reldche, et tous ceux qui
comme moi préfèrent le petit jardin sur le
ventre plutôt que Vhonorariat boche pen
sent comme moi.
Tu m'-as fait depuis huit mois un sensi
ble plaisir, puisque tu m'as envoyé régu
lièrement l'Action française. Je tiens d te
dire que depuis toujours f admire le pa
triotisme de l 'Action française. Mon ami
Pujo (qu'est-il devenu ?), MM. Léon Dau
det, Mourras, de Vesîns, de Boisfleuru
ont bien mérité du pays, ils ont mené le
vrai, le. Ion combat, celui qui nous lortira
de la fange et qui remettra à la tête 'du
monde la France de Louis XIV
Le vieux poilu encore couvert de la boue
de la Somme qu'il vient de quitter, le vieux
çrapouillot qui se fera tuer demain avec
joie pour la grande France, te dit merci
à toi l'un des artisans de cet œuvre admi
rable : l'Action française. Ma meilleure
accolade.
Inclus 30 francs pour votre propagande
et je ferai de mon mieux pour renouveler
mon envoi.
Telle est l'amitié manifestée à l'Action
française paa- un combattant qui « préfè
re », comme il le dit, avec un pittoresque
plein d'élégance, « le petit jardin sur le
« ventre plutôt que l'iionorariat boche ».
■C'est, .auix mots iprès, ce que nous n'avons
cessé d'enseigner aux héritiers de la plus
haute civilisation de l'histoire. TJn peuple
de héros nous a entendus. C 'est la raison
de notre fierté et de notre espérance. C 'est
le titre de notre droit. — C h . M.
LE PROGRAMME
D E NICO LAS II
Le réécrit de l'empereur Nicolas II au
prince Galitzine trace le programme et
les devoirs du nouveau cabinet avec
autant de fermeté que de clarté. Ge do
cument impérial servira en même temps
à mettre au point l'opinion européenne
et à couper court aux. rumeurs fantas
tiques qui, par des voies intéressées,
s'étaient répandues au sujet de ]a situa
tion politique intérieure de la Russie. . .
La 'Gazette de Voss publiait ces jours-
ci cet avertissement imprévu :
Une certaine presse allemande, alimen
tée par des correspondants sans scrupules,
puiblÎB périodiquement, sur la situation
intérieure de la Russie, des informations
seaœatiomnelles qui sont de nature à indui
re le commun des lecteurs allemands à
des conclusions et à des espérances illu
soires et sans fondement réel. Le point de
déipart de ces nouvelles tendancieuses et
de oes prétendues révélations «st à Stoc
kholm. C'est une entreprise damnable et
dangereuse, que de faire miroiter, devant
des esprits simples et non prévenus, des
fantasmagories qui tantôt les exaltent sans
raison et tantôt les dépriment.
C'est de Stockholm en effet, et peu* le
soin des officines de presse qui y tra
vaillent au service de l'Allemagne, que
se sont envolées les nouvelles qui repré
sentaient la Russie comme étant entrée
dans une période de crise grave. Pour
mieux se tenir au couinant de ce qui se
passe dans l'Empiré russe et pour être
m mesure d'altérer les informations à
leur source, il y a des correspondants
allemands jusqu'en Laponie, d'ans la pe
tite bourgade de Haparianda, à la fron
tière suédo^finlandaise. Par ces divers
canaux on a tenté de troubler les esprits
à l'aide de ces « nouvelles tendanoim-
$es », dé ces « prétendues révélations »
dont parle si bwn la Gazette de Foss et
qui avaient fini par faire à travers le
monde, ces temps-ci, leur petit bonhom
me de chemin.
Le rescrit impérial permet de rétablir
les choses dans leur vérité et d'en don
ner urne interprétation juste. Il n'est pas
douteux qu'après une longue période
de trêve et d'union sacrée la poliîique
a repris son cours en Russie. C'est un
phénomène que nous avons vu se pro
duire chez tous les belligérants tour à
tour et, de tous, c'est peut-être l'Allema
gne qui a donné le spectacle des querel
les el des violences les plus caractéri
sées : il suffit de se rappeler la campa
gne de diffamations etde libellés contre
1(? chancelier.' Il n'est nullement éton
nant que ce phénomène se présente au
jourd'hui chez les Russes que la guerre
avait d'ailleurs surpris, comme on sait,
au milieu d'une évolution politique.
Il est inutile de rappeler les incidents
récente qui ont eu lieu à la Douma, aiu
Conseil de l'Empire et même au Con
grès de la noblesse. Nous avons déjà
signalé l'attitude d'un homme comme
Pourichkevitch, *qui, bien qu'apparte
nant à l'extrême-diroite, s'est joint à
tous ceux qui demandent une rénovation
des rouages die l'Empire et la coordina
tion des efforts. La haute parole de l'Em
pereur, qui s'élève aujourd'hui, vient
fixer les directions et les règles de l 'œu
vre à accomplir, celle qui esib appelée
par les nécessités de la guerre.
Pour comprendre les mouvements po
litiques dont l'empire rosse est agité «De
puis quelque temps, il importe de se
représenter avant tout que le naiionalisr
me en est le grand ressort. Lee libéraux
et les radicaux de la Douma sont natio
nalistes et slavophiles. Sur les buts de
guerre de la Russie, un cadet comme M.
' Milioukof n'est m moins net ni moins
ardent qu'un conservateur comme M.
Trepof.
Les aspirations parfois contradictoi
res des partis russes se concilient dans
la nationalité. C'est pourquoi, en don
nant le grand mot d'ordre national :
organisation du pays pour la victoire,
union des classes, des corps et de toutes
les forces pour une coopération fertile,
l'empereur Nicolas II vient d'accomplir
un grand acte de sa fonction souverai
ne. L'apaisement à l'intérieur, une ten
sion accrue des efforts, contre l'ennemi :
tel est le résultat bienfaisant gu'on doit
attendre de cette intervention impériale,
une des mieux inspirées, utne des plus
opportunes peut-être de ce règne géné
reux. — j. b.
LIRE EN QUATRIEME PAGE :
# LA COMPAGNIE DE JÉSUS EN FRANCE
par Louis Dimieb
Commu niqués fr ançais
DEUX HEURES SOIR
Dans la région de Lassigny, une tenta
tive allemande sur une de nos tranchées
vers Canny-sur-Matz, a été aisément re«(
poussée. i
L'ennemi a laissé de9 prisonniers entra'
nos mains.
Sur la rive droite de la Meuse, activité
intermittente des deux artilleries.
Combats de patrouilles dans le bois des
Caurières.
Nuit caime sur le reste du front.
ONZE HEURES SOIP. ]
Au nord de là -Somme, nos batteries ont
pris sous leur feu et dispersé des troupes
ennemies en marche dans la région du.
mont Saint-Quentin.
Sur la rive droite de la Meuse, grands
activité des deux artilleries dans les sec
teurs de Vacherauvitle, des Chambrettes et
du bois de Caurières.
Au nord du Ban-de-Sapt, après un vif,
bombardement, nous avons exécuté et
réussi un coup de main dans les lignes alle
mandes vers Senones.
Rien à signaler partout ailleurs. \
ÉCHOS
Le Journal Officiel du 3 janvier a pu
blié la citation suivante, parmi les,
inscriptions au tableau de la Légiorç
d'hommeur :. .
Frédéric Delebecgue : chef d'escadron
territorial au 118° régriment d'artillerie-
lourde, 4° groupe, officier de complé-S
ment de tout-premier ordre. Au front
depuis le mois de janvier 1915, d'aboré
comme adjoint au commandant, de l'ar
tillerie lourde d'un secteur, puis comme
commandant d'un groupe d'artilleries,
lourde. S'est dépensé sans compter et a
fait preuve de remarquables qualités de
jugement, de sang-froid et de dévoue*
ment.
C'est une grande joie et um© grand a
fierté pour l'Action Française d'esiregis-i
trer l'hommage rendu aux « remarqua
bles qualités » du chef d'escadron IMe-
becque, membre de ses Conseils direc
teurs avant la guerre. Nous adressong
à notre ami nos plus chaleureuses féli
citations, avec le3 hommages de l'affec
tion die tous nos amis qui eonit fiers dei
lui.
I nstitut d' A ction F rançaise. — A par
tir de jeudi prochain, 25 janvier, a trois
heures un quart tous le6 huit jours, dans
la salle 'de la Société de Géographie (184,,
boulevard Saint-Germain), suite de dixr
conférences, par M. Louis Dimier, agré-f
gé de l'Université, docteur ès-lettres, sup
ce sujet : D escartes.
[Voir en deuxième page à la Ligue d'Action
française,, l'ordre des conférences et les con*
dilions d'admission).
L'Officiel d p hier annonçait la promût.
tion du docteur Maurras, médecin dea,
troupes coloniales, frère de notre colla-;
borateur, au grade de médecin principal!
de deuxième classe (cinq galons). :
Malgré sa volonté de participer à la'i
guerre, en dépit de toutes les démaaM
ches et bien qu'il eût plus de cinq ans;
de séjour an' Extrême-Orient; le docteur*
Mauirras ne put se faire admettre à ren-'
trer en France avant le printemps der
nier. Un poste délicat lui avait été!
confié, la direction de l'Ecole de méde- - .
cine et de l'hôpital français de Canton',!
dans laquelle il avait réussi au delà des;
espérances, ainsi que le constate une
proposition brillante au grade supé
rieur, émanée die notre légation à Pékin?
et transmise par .les Affaires étrangères.: 1
Les diplomates de qui dépendent noa
fondations en Chine lui savaient grés
d.u service reindu à notre influence
scientifique et morale par le développe--
ment qu'il sut dlonner à notre hôpital et}
à notre école, véritable bond ett
avant : la situation n'en fut jamais plus
florissante que sous la direction du)
docteur Mauirras, par 6a science profes
sionnelle, son habileté de chirurgien '«£
son inteligence des besoins des popu
lations. , j
Le docteur Maurras est depuis quel-';
quies mois médecin-chef d'un grand hô J
pital de la région de l'Est.
Rescrit du Tsar au prince Galitzine' >
PetrogTade, 21 janvier. — L'Empereur et
adressé au .prince Galitzine, président du
conseil des ministres, le rcscrit suivant :
Vous ayant confié le poste de président
responsable du conseil des ministres, jeu
juge opportun de vous indiquer les pro<
blêmes immédiats dont la solution doi((
faire l'objet des soucis principaux du gouc
vernement.
Au moment actuel d'évolution de k£
grande guerre, toutes les pensées de toug
les Russes sans distinction de nationalité
et de classe sont dirigées vers les vaillants"
ot glorieux défenseurs de la patrie qui,
dans une rude tension, attendent la ren,f
contre décisive avec l'ennemi.
Dans une complète solidarité avec noS
fidèles alliés, n'admettant pas la pensée;
de la conclusion de la paix avant la vie*
toire définitive, je crois fermement qu<)
le peuple rusée, supportant avec abnéga
tion le poids de la guerre, accomplira soif
devoir jusqu'à la fin sans s'arrêter devant
aucun sacrifice. ^
Les ressources naturelles de notre pas
trie sont* inépuisables. Elles éliminent If
Ls N uméro quotidien : C wï centimes*
LUNDI 22 JANVIER
^SllïiiÉâ
ORGANE DU NATIONALISME INTÉGRAL
-AÏMk.
Tout ce gui est national est nôtre.
L e Duc d' O rléans^
RÉDACTION
17, Hue Caumartin, 17 II 10, Rue dut Croissant, 19
jusqu'à dix heures du soir '■& / |J à partir de dix heures du soir
TftuSrBOHE Leuvrt 20-48 li T&traoHS CnM 6M>7
ÂDUKBBK TAiJhnuraïauB ■ ACTIOFRAK-PAR1S
Adresser taules les communications concernant la Rédaction 17, Rué Caumarlin, Paris.
(f
Henri VAUGEOIS, Directeur politique
Léon DAUDET, Directeur Rédacteur en Chef
ADMINISTRATION
ABONNEMENTS
Si ■
Paris,-Seine, Scine-ct-Oise...
Provinces et Alsace-Lorraine
Etranger
j t »afc I tMk
ite.... *1 S GO 10 »
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110 » 118 »
20'
24
PUBLICITÉ * 7t»\
an Journal : 37, H. Caumartin - Tél. r Lonvre 26i9 '
et SoC. de Publicité 16, Pl. de la Bourse. Gui. 25-12
H
laPuhlicité ins irce dans le Journal n'engage pat PAdionfrançaiM «
Adresser Lettre • ci Mandats d l'Administrateur dt l'Action Française, 17, Rue Caumartin, Paris.
A
Une Man- « Œuvre » contre la Presse
TERY ET HESSE
C'est simple comme bonjour :
Gaillaux, désireux de se venger du
four scandaleux de ses manigances ro
maines, — qu'il attribue à l'action de la
presse patriotique, — a chargé du soin
d)e sa vengeance l'honorable avocat
Israélite André Hesse. Gedui-ci, pour
lancer son giaz asphyxiant, — ên l'es
pèce une « modification » à la loi sur la
presse, — avait besoin d'un homme et
d'un journal à tout faire. Il a trouvé
Téry, le parairant du faussaire et vo
leur Snell, d'Aronsohn dit « Fordyoe »
et de Cbairke Legnasud, administrateur
fripoudlilard de la M aggi K ub , Téry, le
briseur de carences, en un mat le Téry
connu. Il a trouvé VŒuvre à Téry,
qui va devenir de la sorte un organe
discret' de Joseph Gaillaux, avec la com
mandite Henxuessy, une manière die
Torchon à l'eau-die-vie. Reste à savoir
si l'opinion sera aussi commode que ces
messieurs l'imaginent. Oasr il s'agit de
■mu&eler la presse indépendante et de
laissefl 1 les mains libres a/u clan des Ya,
iout simplement.
Le truc est maladroitement débiné par
'André Hess©, l'honorable avocat israé-
lit© en personne, dans l'Œuvre juda-
sique dit samedi 20 janvier. L'article
porté cse titre hypocrite, qui pue le téry
Si j'ose dire :
La liberté de la Presse
FAUT-IL MODIFIER LA LOI
qui la règle
pour la rendre plus grande?
Admirez oe « pour la rendre plus
grande ». Ainsi les Boches, envoyant les
habitante du Nord eh esclavage,. allé
guaient qu'ils voulaient leur refaire du
sang et des muscles. Hemnessy et Gail
laux ont dû trouver ce truc Téry-Snell-
Fordyce extrêmement malin. Romina-
grobis n'en usait pas autrement avec, le
lapin et la belette. Téry n'a plus d'hon
neur, mais, ancien.normalien, il lui
reste des lettres et même des titres. Il
en use.
« Nonts avons demandé à M. André Hesse
de vouloir bien préciser sa -pensée, de nous
exposer les modifications à la loi qui lui
semblaient indispensables, et voici ce qu'il
nous a déclaré :
— Ce n'est pas, comme on l'a dit, à la
suite d'une discussion se rapportant à
M. CaiUaux que j'ai émis l'idée d'une mo
dification de la loi sur la presse, c'est au
cours d'un échange d'observations que
plusieurs de mes collègues et moi avons
pensé qu'il serait bon de mettre prochaine
ment à l'ordre du jour de notre groupe ce
très important problème. Beaucoup de per
sonnes s'en préoccupent. M. Finot vient de
créer une Ligue contre la calomnie, très
courageuse et pleine d'une bonne volonté
qui, malheureusement, je le crains, pourra
n'être pas suffisante ; au Palais, le co
mité judiciaire de législation fondé par
M. Jacobson s'est occupé et s'occupe de la
question ; au Sénat même, un rapport a été
déposé il y a quelque temps ; bref, à, quel
que parti qu'on appartienne, tout le monde
comprend qu'il faut faire quelque chose.
Quoi ?»
Tout est comestible là dedans. II y a
même des friandises. A moi ma carte
de sucre !...
i° L'avocat Israélite Hesse écarte né
gligemment, mais mollement, l'inspira
tion Gaillaux. Simple coïncidence entre
la gTande ire du chef reconnu du clan
des Ya et « l'échange d'observations »
de l'ismélite Hesse et de ses copains.
2° Entrée en scène du métèque
Finckelhaus dit « Jean Finot », autre
israélite varsovien, lequel affiche, de
puis la guerre, un zèle bizairre et in
quiétant. Aux yeux de Finckelhaus dit
« Jean Finot », le fait de constater qu'il
n'est pas Français d'origine constitue
évidemment une calomnie. D'où cette
ligue coimichonneeque, venant après la
« ligue pour le bonheur » et quelques
autres... A quand la ligue contre les
métèques?
3° Perplexité de l'enfant du Sinaï, qui
se demande, ea trompette à la main,
entre Téry, Aronsohn dit « Fordyce ».
et Snell, ce qu'il y a vraiment à faire.
Méfiez-vous, enfant du Sinaï ! Snell est
bien capable de fourrer, encore urne
fois, des pièces fausses dans vos dos
siers. .
Go qui va suivre est de la belle et
bonne tartufferie. J'entends d'ici le gros
rire" au suif de Téry, en relisant les
épreuves de l'interview de Hesse, lequel
décidément ne manque pas d'Hesse-
tomac : .. ' ■ '
Et d'abord, qu'il soit bien entendu qu'il
ne s'agit pas de diminuer la liberté de la
presse. Elle doit être entière, excessive
même si l'on veut ; mais que du moins,
pius cette liberté est grande, pluB la presse
. ait le sentiment de ses responsabilités.
« Plus la liberté de dire ce que l'on pense
de quelqu'un est grande,.plus la preuve de
ce qu'on dit sur.ee quelqu'un doit être ad
ministrée. En Angleterre, il en coûte très
cher de diffamer. En France, il n'en coûte
que quelques francs, sans doute parce
qu'une somme modeste parait déjà consi
dérable à nos magistrats qui sont peu
payés. Quoi qu'il en soit; selon moi, la loi
sur la presse doit être modifiée sur trois
joints. »
En d'autres termes, Caillaux, Hesse,
Téry et Homes&y se proposent d'étran-
gtar la presse avec un cordon poissé de
confiture. Il y a diverses façons, n'est-il
pas vrai, de tuer les journalistes qui
gênent. L'honorable avocat israélite va
nous en proposer une qui fasse. moins
de bruit que les autres, qui ne fasse pas
pan, pan, pan, pan, pan. Attention à la
détente !
Article premier :
« Je voudrais qu'en dehors du cas de
flagrant délit, on n'annonçât les instruc
tions qu'au moment où il y a ordonnance
de non-lieu ou renvoi devant le tribunal. »
Remerciez et saluez, Lombard, La-
berde, Garfunkel, Rabbat, Vigo, ex
quises krapules' du temps de guerre,
prises la main dans le sac au vol, à la
fraude et à la trahison I Qu'un nouvel
heese-poir gonfle vos poitrines et vos
poches. Désormais une fâcheuse publi
cité n© signalerait plus en "temps utile
vos crimes et délite. Car c'est bien le
diiable si un escroc, qui jouit de protec
tions suffisantes, n'aboutit pas à obtenir
un non-lieu. Ainsi le public français ap
prendrait à la fois la culpabilité, l'in
culpation et « l'innocence ».
Article second :
« Ensuite, vient le problème du droit de
révonse. En vertu de l'article 13 de la loi
sur la presse, vous avez le droit de répon
dre à un article où vous êtes attaqué, et
cette réponse doit paraître dans les trois
jours. Cela, c'est la théorie. En fait, si un
journal refuse d'insérer votre réponse, vous
devez lui faire un procès. Eh bien ! je suis,
avocat, je crois connaître mon métier, je
me charge de faire durer un procès de ce
igenre pendant deux ans. Je me demande
ce aue les lecteurs doivent comprendre, au
boni de deux ans, à cette réplique. Rien.
Là_aussi le mal a été fait, le coup porté.
Je crois donc qu'il serait bon que le délai
entre le jour où vous refusez de publier une
réponse et celui où vous y serez contraint
fût le plus court possible, que le tribunal
vût rendre son jugement en moins d'un
mois. »
Ici Lucien Baumann, David Reiss,
Soutter et leurs pareils se frottent les
mains. Je dis d'eux qu'ils sont des
espions et que j'offre di'en faire la
preuve. Ils m'écrivent (Je longues lettres
diffuses, entortillées, des auitoapologies
mensongères, sans aucun,' rapport avec
la question, destinées uniquement à en
combrer le journal, à lasser ma patience
et celle des lecteurs, à faire en un mot
de la poussière. L'équité et le bon sens
commandent que ces réponses ne soient
insérées que quand la question de fait,
qui prime les autres, c'est-à-dire celle
de l'espionnage, aura été tranchée par
le tribunal. A utrement, l'espion avéré
se targuera du jugement immédiat, or
donnant l'insertion immédiate de ses
lettres, • comme d'un lessivage qui le
hlanchit de l'accusation principale.
Autrement, on assistera à ce scandale
d'un espion, reconnu comme tel par
les tribunaux,^ et ayant préalablement
obtenu la publication intégrale de sa
prose par son accusateur. Voilà cepen
dant ce que nous propose l'honorable
avocat israélite, devenu la colonne
de l'Œuvre à Téry ! Et je n'examine ici
qu'un côté de la question. Il y en a
d'autres, celui des Boches avérés, par
exemple. J'y reviendrai.
De même je reviendrai sur le troi
sième article du projet Hesse — in caudâ
venenum — concernant les attaques
contre les hommes publics et les fonc
tionnaires. Ici l'enfant du Sinaï s'est
enveloppé de nuages, ainsi qu'il sied,
et son bloc enfariné en demeure encore
plus indistinct que le reste.
Ge qui est parfaitement clair, par
exemple, c'est l'intention où l'on est de
nous mettre un bâillon. Ce bâillon,
nous ne voulons le recevoir dè personne,
ni des mains sales de Gustave Téry, ni
des mains ciroonjuridiques de maître
Hesse, nli des mains encore humides
d'un Macbeth de chez Gastinne.
LEON DAUDET.
LA POLITIQUE
I. En souvenir de J.-B. Sémanaz
Nous n'aborderons pas l'examen du dis
cours important j>rononcé au Pré Saint-
Gervais par le ministre, de l'armement
sans avoir adressé un hommage d'admi
ration et de gratitude au militant socia
liste Sémanaz, ancien maire die la com
mune, tombé pour la France.
Qu'il s' agisse de Collignon, de Cfaalopin
ou de Sémanaz, l'Action française, fière
de ses morts, comprend et partage le sen
timent de tous les autres Français, elle
porte avec eux le deuil de tous les héros
qui sont morts au Cttiàmp d'honneur.
II. Socialisme national
Sémanaz, a dit M. Albert Thomas, dans
une phrase qui a valeur de définition,
était épris de l'avenir de sa classe, mais il
vivait sa vie au milieu de la vie nationale.
Il voulait aussi « donner à la classe ou»
« vrière la pajrt de, liberté et de bien-
« être à laquelle elle a droit. » Ces aspects
du socialisme n'ont rien que d'assez con
cordants a/vec le nationalisme corporatif
qui bien avant la guerre exprimait l'es
sentiel de notre pensée. Quand plus loin,
le citoyen Thomas prend à son compte la
déclaration d'un militant que « le Ûbéra-
iUsme, te service volontaire o©t tait leur
temps », que « l'heure est venue de l'obli
gation et'de l'autorité sociales » ce qui s'é
loigne là du centre de nos «ïées n'est peut-
être qu'affaire de mots. Au nom de l'inté
rêt commun d'une collectivité qui s'appel
le la France, le ministre incorpore le so
cialisme au nationalisme. Ceux qui vou
dront juger de l'importance ou de la pro
fondeur de nos points die contact n'auront
qu'à voir, dans notre recueil d'articles
de 1914, celui qui fut consacré ici à Jaurès
(ia France se sauve elle-même, page 8 et
suivantes).
Quant à la dilférejice de nos idées et des
idées de M. Albert Thomas elle est exprimée
dans ce tableau des transformations sur
venus à la guerre : « toute la vie de La na
tion. la vie même du foyer tournée vers cet
te ligne de tranchées et tous les biens, tou
tes les ressources, toutes les richesses que
nous espérions, nous autres, répartir le
plus équitaiblement entre tous les citoyens
libérés... »
Les doctrines démocratiques organisent
poiur la répartition et la' consommation.
Gomme si la vie du monde allait s'arrêter,
elles font le testament des sociétés.
L'éternel fléau de la guerre en éclatant
leur a donné uù gros démenti.
III. L'union de 1914
Il y a Jbien des choses utiles dans ce
discours de M. Thomas : contre un paix
prématurée avec l'Allemagne, qui serait
si dangereuse, si perfide, et a/assi contre la
guerre, ,nons moins dangereuse, non moins
perfide, qu'on a essayé d'allumer entre nos
ouvriers et nos paysans* entre nos soldats
et nos métaJluristes... 11 y a des lignes
saisissantes sur les « devoirs qu'impose
"la défense nationale » :
Lorsqu'à la fin du mois m!arrivent les
feuilles de rendement, lorsque je sais que
là-bas, sur le front, dès engins sont impa
tiemment attendus, lorsque je sais que tel
type de canon doit arriver à une date
fixée et que le moral du soldat peut être
atteint si cette nécessité n'est pas satis
faite. vous pouvez penser, camarades, quel
doit être mon sentiment...
Mais il faut surtout retenr ce tableau
de la période dite d'union sacrée, au com
mencement de la guerre. Tous les docu
ments dignes de l'histoire ayant leur f is ce
dan6 la mémoire de nos lecteurs, je tiens
à copier la page :
...... ... Heure étrange et belle où
les idées opposées d'hier semblaient se
joindre et s'harmoniser. Au lendemain de
la bataille de la Marne, j'ai parcowu
beaucoup de régions françaises ; j'ai suivi
le travail de reconstitution des -usiness
l'organisation des fabrications de guerre
et je ne me rappelle pas sans émotion
l'harmonie des uns et des autres, les ou
vriers suivant passionnément l'effort de
création qu'allait faire le patron et le pa
tron découvrant ce qu'il pouvait y avoir
de générosité, de droiture, de cœur, et d'in
telligence chez ceux qu'il traitait hier de
mauvaise tête. Je me souviens d'un grand
métallurgiste que je ne citerai pas et qui
me disait : « C'est admirable. Ce sont les
mêmes qui, il y a deux ans, parlaient de
brûler mon usine et qui sont aujourd'hui
les plus patriotes, les plus audacieux, les
plus généreux, les plus prêts à l'effort com
mun de défense nationale. »
« Et, citoyens, à mon tour, je veux le
dire, dans notre assemblée, si j'ai pu
accomplir pour ma part un travail efficace
de défense nationale, ce n'est pas seule
ment par le labeur incomparable des ou
vriers et des ouvrières, c'est aussi grâce à
la confiance que spontanément, dès les
-premières heures de notre action, le monde
industriel et patronal avait fait au socia
liste que je suis.
« Oui, nous avons eu devant Us yeux ce
spectacle inouï, incomparable, et qui fera
date dans l'histoire du monde, toute une
grande nation industrielle, tout ttri peuple
au travail, des usines emplies d'ouvriers
nouveaux, des équipes composites, des ate
liers formés d'ouvriers venant du front,
d'ouvriers se rendant pour la première fois
aux ateliers, tous ensemble collaborant à
un travail intense, résignés à ce qu'il com
portait de fatigue et de peine sans que ja
mais, jamais, pendant deux années un
conflit quelconque ait surgi,
h Depuis lors, quelques difficultés se sont
produites. Qui donc pourrait s'en éton
ner ? Qui donc aurait pu penser, malgré
les souhaits les plus ardents, que les hom
mes inchangés n eretrouveraient pas bien
tôt leurs préjugés, leur habitude de pen
sée, leurs amitiés ou leurs rancunes ?
« Est-ce à dire que l'union sacrée ait
cessé d'être féconde ? Est-ce à dire que les
Français aient cessé d'être- animés par un
égal amour du pays, par une conscience
égale des nécessités de la défense natio
nale ?
Assurément non. Mais le citoyen Albert
Thomas me permettra de le dire pour lui :
les causes du dissentiment entre hommes
différents sujets à vivre ensemble peuvent
être fort diverses, sentiments, croyances,
intérêts : mais l'organisation die ces anta
gonismes, leur mis© en ordre de ba
taille aju siein de la nation n'a rien de di
vers, elle est une, elle provient du gou
vernement des partis et de son expression
moderne parlementaire.
IV. Le diviseur
En 1914, surtout depuis la fin d'août, le
Parlement avait perdu. toute existence,
toute action, toute capacité d'ester en po
litique : virtuellement aboli, il laissait le
champ libre, dans l'opinion comme dans
le gouvernement, à ce que nous avons ap
pelé ,ume monarchie de la guerre, disons
l'autorité de la patrie en danger.Sans doute
les tronçons parlementaires qui existaient
et essayaient de se rejoindre dans Bor
deaux déterminaient parfois un retour of
fensif du mal diviseur : combien de fois
lisant ici les journaux qui arrivaient de
Bordieaux, tantôt la Lanterne, tantôt le
Temps, il nous arrivait de dire, Pujo et
moi :
— Ça ne pourrait pas s'écrire à Paris.
Mais au mois de décembre les pouvoirs
publics sont revenus, ramenant avec eux
leur milieu» d'origineu 1e Parlement, et le
printemps de 1915 n avait pas donné ses
premières fleurs que les conversations, la
presse, la tribune avaient changé de ton,
cguaa» nous ea &vitiré l'aygure facita
Peu 4 perai l'aigreur est venue ; couche par
couche,elle s'est étendue,le travail qui s'est
fait en deux ans par l'exemple politique
venu de haut n'a été retardé que par l'ex-
cedlenoe du cœur et de l'esprit français. -
On n'installe pas l'autorité sur la division
sans créer, même sous la pression enne
mie, un facteur permanent de désunion
et de conflit tempéré sans doute par le
patriotisme, atténué par de hautes néces
sités, vif pourtant jusqu'à la violence et
oojpable d'effets douloureux! sinon funestes.
Il est, je l'avoue, consolant pour un
homme die sang français de pouvoir se
dire que les querelles, pourtant fameuses,
de sa race auraient été un vain souvenir
devant l'ennemi, n'eût été le stimulant ar
tificiel d'institutions q-ui ne sont pas à la
mesure dai génie et du cœur de la France.
Mais il est irritant pour le politique réfléchi
qui songe à l'avenir d'avoir aussi à consta
ter sous l'invasion que,selon la baie formule
de Jules Lemaître, ces institutions au lieu
de venir au secours de al faiblesse hu
maine lui tendent des pièges terribles, des
pièges qui concordent avec les intérêts,- les
"vœux et les manœuvres de l'ennemi.
V, De l'unité française
.".Toujours pénétré de la décevante ob
session de l'histoire révolutionnaire qui
donne le change aux esiprits les plus dis
tingués, M. Thomas, plutôt que de dégager
la cause que nous venons de faire voir, se
réfère aux exe-m.plees de la Fédération de
1790. Il eût pu invoquer aussi bien le bai
ser Lamourette. -
Ces anciens mouvements de sensibilité
'honorables, et surtout pittoresques, ont subi
au surplus les effets de la loi que nous in
diquons. Ce n'était pas Mirabeau mourant
qui emportait « le' deuil de » notre umâité,
c'était l'avènement du régime eiectif et du
gouvernement des assemblées ; les « - lam
beaux » que les factieux de l'époque eurent
à se partager n'appartenaient pas seule
ment au velours du trône, c'étaient déjà les
pièces de 'la grandeur politique française
pour tout le coure dit siècle doirut les ré
sultats positifs devaient être jalonnés par
les noms de TrafaJgar, dé "Waterloo et de
Sedan.
Si 1'hdetoire a usa sens, si l'analyse des
institutions et de leurs ' rapports avec les
événements apporte quelque chose de clair
et de net à l'esprit humain, il faut bien
avouer que la leçon de 1790 et celle de
1914 concordent Mais nous avons sur nos
aïeux de la Révolution une supériorité d'un
haut prix : nos arrière-grands-pères
croyaient au Parlement, leurs petits-fils
n'y croient plus. Les hommes de 1790 pen
saient et agissaient avec une foî ardente
aux principes et au régime qu'ils inaugu
raient ; celui que nous souffrons inspire
un profond scepticisme et laisse toutes les
bonnes volontés, tous les sentiments vrais,
toutes les nobles passions se dévouer, se
dépensier au service de la seule patrie.
C'est cette différence de temps, de
mœurs, de direction qui,promet la victoire,
qui annonce le renouveau, qui permet
d'entonner un Cihant séculaire aussi op
posé que possible à celui du siècle pafcsé.
CHARLES MAVRRAS.
L'ACTION FRANÇAISE
AU CHft BIP D'HO NNEUR
Demain sut nos tombeaux,
Les Blés seront plus beaux...
(la France bouge, chant, d'assaut
des Camelots du Roi.)
Dans la longue et glorieuse liste d'hier,
nous avons réuni les noms de cent quinze
combattants, amis de l'Action française,
tués., blessés ou cités à l'ordre du jour.
Pourquoi faut-il que nous soyons forcés
d'ajouter que cette liste aurait été plus que
triplée s'il nous avait été possible de men
tionner tous les deuils, toutes les citations
qu'on nous a fait connaître ?
Pour remplir comme il le faudrait la
tdche^.qui nous est confiée, nous aurions
besoin, chaque mois, d'un supplément de
douze colonnes. Tel est le cortège des vic
times d'Action française que le parricide
du 21 janvier 1793 traîne après soi !
Nous demandons à nos amis, à tous ceux
nui nous ont fait part des coups doulou
reux que la guerre a frappés autour d'eux,
de vouloir bien comprendre pour quelle
raison, plus forte que notre volonté, tous
nos héros n'ont pas encore été nommés.
Hélas ! il nous faudra des semaines et des
mois pour en épuiser l'intarissable liste.
J. CHALIsAMEIM
: -«——— :
L'Action française et la crise do papier
De l'un de nos confrères, jadis son très
sceptique camarade, aujourd'hui officier
au front, notTe collaiboraiteur et ami Leroy
Fournier reçoit -une belle lettre dont nous
ne pouvons maBieoireiusemeiit pas tout
donner. Il faudrait discuter avec l'auteur
certains points et j'espère que cela se tera
un jour de vive voix. Sur certains autres
pointe, il faudrait entrer en conflit avec
dame Censure, ce à quoi nous nous som
mes toujours refusé, tout le bien qu'il- lui
arrive d'empêcher n'étant pas comparable
au mal qu'elle prévient. Une édition com
plète de ce joli morceau sera donc pour
après la paix. Donnons, en attendant,
ceci i
h
Mon, vieux camarade, bravo 'et encore
bravo l!i pour ton action dans l'affaire
Reiss et pour toutes les campagnes de l'Ac
tion française. Tu me connais et tu sais
ce que je vaux. J'en mets un coup depuis
toujours sans reldche, et tous ceux qui
comme moi préfèrent le petit jardin sur le
ventre plutôt que Vhonorariat boche pen
sent comme moi.
Tu m'-as fait depuis huit mois un sensi
ble plaisir, puisque tu m'as envoyé régu
lièrement l'Action française. Je tiens d te
dire que depuis toujours f admire le pa
triotisme de l 'Action française. Mon ami
Pujo (qu'est-il devenu ?), MM. Léon Dau
det, Mourras, de Vesîns, de Boisfleuru
ont bien mérité du pays, ils ont mené le
vrai, le. Ion combat, celui qui nous lortira
de la fange et qui remettra à la tête 'du
monde la France de Louis XIV
Le vieux poilu encore couvert de la boue
de la Somme qu'il vient de quitter, le vieux
çrapouillot qui se fera tuer demain avec
joie pour la grande France, te dit merci
à toi l'un des artisans de cet œuvre admi
rable : l'Action française. Ma meilleure
accolade.
Inclus 30 francs pour votre propagande
et je ferai de mon mieux pour renouveler
mon envoi.
Telle est l'amitié manifestée à l'Action
française paa- un combattant qui « préfè
re », comme il le dit, avec un pittoresque
plein d'élégance, « le petit jardin sur le
« ventre plutôt que l'iionorariat boche ».
■C'est, .auix mots iprès, ce que nous n'avons
cessé d'enseigner aux héritiers de la plus
haute civilisation de l'histoire. TJn peuple
de héros nous a entendus. C 'est la raison
de notre fierté et de notre espérance. C 'est
le titre de notre droit. — C h . M.
LE PROGRAMME
D E NICO LAS II
Le réécrit de l'empereur Nicolas II au
prince Galitzine trace le programme et
les devoirs du nouveau cabinet avec
autant de fermeté que de clarté. Ge do
cument impérial servira en même temps
à mettre au point l'opinion européenne
et à couper court aux. rumeurs fantas
tiques qui, par des voies intéressées,
s'étaient répandues au sujet de ]a situa
tion politique intérieure de la Russie. . .
La 'Gazette de Voss publiait ces jours-
ci cet avertissement imprévu :
Une certaine presse allemande, alimen
tée par des correspondants sans scrupules,
puiblÎB périodiquement, sur la situation
intérieure de la Russie, des informations
seaœatiomnelles qui sont de nature à indui
re le commun des lecteurs allemands à
des conclusions et à des espérances illu
soires et sans fondement réel. Le point de
déipart de ces nouvelles tendancieuses et
de oes prétendues révélations «st à Stoc
kholm. C'est une entreprise damnable et
dangereuse, que de faire miroiter, devant
des esprits simples et non prévenus, des
fantasmagories qui tantôt les exaltent sans
raison et tantôt les dépriment.
C'est de Stockholm en effet, et peu* le
soin des officines de presse qui y tra
vaillent au service de l'Allemagne, que
se sont envolées les nouvelles qui repré
sentaient la Russie comme étant entrée
dans une période de crise grave. Pour
mieux se tenir au couinant de ce qui se
passe dans l'Empiré russe et pour être
m mesure d'altérer les informations à
leur source, il y a des correspondants
allemands jusqu'en Laponie, d'ans la pe
tite bourgade de Haparianda, à la fron
tière suédo^finlandaise. Par ces divers
canaux on a tenté de troubler les esprits
à l'aide de ces « nouvelles tendanoim-
$es », dé ces « prétendues révélations »
dont parle si bwn la Gazette de Foss et
qui avaient fini par faire à travers le
monde, ces temps-ci, leur petit bonhom
me de chemin.
Le rescrit impérial permet de rétablir
les choses dans leur vérité et d'en don
ner urne interprétation juste. Il n'est pas
douteux qu'après une longue période
de trêve et d'union sacrée la poliîique
a repris son cours en Russie. C'est un
phénomène que nous avons vu se pro
duire chez tous les belligérants tour à
tour et, de tous, c'est peut-être l'Allema
gne qui a donné le spectacle des querel
les el des violences les plus caractéri
sées : il suffit de se rappeler la campa
gne de diffamations etde libellés contre
1(? chancelier.' Il n'est nullement éton
nant que ce phénomène se présente au
jourd'hui chez les Russes que la guerre
avait d'ailleurs surpris, comme on sait,
au milieu d'une évolution politique.
Il est inutile de rappeler les incidents
récente qui ont eu lieu à la Douma, aiu
Conseil de l'Empire et même au Con
grès de la noblesse. Nous avons déjà
signalé l'attitude d'un homme comme
Pourichkevitch, *qui, bien qu'apparte
nant à l'extrême-diroite, s'est joint à
tous ceux qui demandent une rénovation
des rouages die l'Empire et la coordina
tion des efforts. La haute parole de l'Em
pereur, qui s'élève aujourd'hui, vient
fixer les directions et les règles de l 'œu
vre à accomplir, celle qui esib appelée
par les nécessités de la guerre.
Pour comprendre les mouvements po
litiques dont l'empire rosse est agité «De
puis quelque temps, il importe de se
représenter avant tout que le naiionalisr
me en est le grand ressort. Lee libéraux
et les radicaux de la Douma sont natio
nalistes et slavophiles. Sur les buts de
guerre de la Russie, un cadet comme M.
' Milioukof n'est m moins net ni moins
ardent qu'un conservateur comme M.
Trepof.
Les aspirations parfois contradictoi
res des partis russes se concilient dans
la nationalité. C'est pourquoi, en don
nant le grand mot d'ordre national :
organisation du pays pour la victoire,
union des classes, des corps et de toutes
les forces pour une coopération fertile,
l'empereur Nicolas II vient d'accomplir
un grand acte de sa fonction souverai
ne. L'apaisement à l'intérieur, une ten
sion accrue des efforts, contre l'ennemi :
tel est le résultat bienfaisant gu'on doit
attendre de cette intervention impériale,
une des mieux inspirées, utne des plus
opportunes peut-être de ce règne géné
reux. — j. b.
LIRE EN QUATRIEME PAGE :
# LA COMPAGNIE DE JÉSUS EN FRANCE
par Louis Dimieb
Commu niqués fr ançais
DEUX HEURES SOIR
Dans la région de Lassigny, une tenta
tive allemande sur une de nos tranchées
vers Canny-sur-Matz, a été aisément re«(
poussée. i
L'ennemi a laissé de9 prisonniers entra'
nos mains.
Sur la rive droite de la Meuse, activité
intermittente des deux artilleries.
Combats de patrouilles dans le bois des
Caurières.
Nuit caime sur le reste du front.
ONZE HEURES SOIP. ]
Au nord de là -Somme, nos batteries ont
pris sous leur feu et dispersé des troupes
ennemies en marche dans la région du.
mont Saint-Quentin.
Sur la rive droite de la Meuse, grands
activité des deux artilleries dans les sec
teurs de Vacherauvitle, des Chambrettes et
du bois de Caurières.
Au nord du Ban-de-Sapt, après un vif,
bombardement, nous avons exécuté et
réussi un coup de main dans les lignes alle
mandes vers Senones.
Rien à signaler partout ailleurs. \
ÉCHOS
Le Journal Officiel du 3 janvier a pu
blié la citation suivante, parmi les,
inscriptions au tableau de la Légiorç
d'hommeur :. .
Frédéric Delebecgue : chef d'escadron
territorial au 118° régriment d'artillerie-
lourde, 4° groupe, officier de complé-S
ment de tout-premier ordre. Au front
depuis le mois de janvier 1915, d'aboré
comme adjoint au commandant, de l'ar
tillerie lourde d'un secteur, puis comme
commandant d'un groupe d'artilleries,
lourde. S'est dépensé sans compter et a
fait preuve de remarquables qualités de
jugement, de sang-froid et de dévoue*
ment.
C'est une grande joie et um© grand a
fierté pour l'Action Française d'esiregis-i
trer l'hommage rendu aux « remarqua
bles qualités » du chef d'escadron IMe-
becque, membre de ses Conseils direc
teurs avant la guerre. Nous adressong
à notre ami nos plus chaleureuses féli
citations, avec le3 hommages de l'affec
tion die tous nos amis qui eonit fiers dei
lui.
I nstitut d' A ction F rançaise. — A par
tir de jeudi prochain, 25 janvier, a trois
heures un quart tous le6 huit jours, dans
la salle 'de la Société de Géographie (184,,
boulevard Saint-Germain), suite de dixr
conférences, par M. Louis Dimier, agré-f
gé de l'Université, docteur ès-lettres, sup
ce sujet : D escartes.
[Voir en deuxième page à la Ligue d'Action
française,, l'ordre des conférences et les con*
dilions d'admission).
tion du docteur Maurras, médecin dea,
troupes coloniales, frère de notre colla-;
borateur, au grade de médecin principal!
de deuxième classe (cinq galons). :
Malgré sa volonté de participer à la'i
guerre, en dépit de toutes les démaaM
ches et bien qu'il eût plus de cinq ans;
de séjour an' Extrême-Orient; le docteur*
Mauirras ne put se faire admettre à ren-'
trer en France avant le printemps der
nier. Un poste délicat lui avait été!
confié, la direction de l'Ecole de méde- - .
cine et de l'hôpital français de Canton',!
dans laquelle il avait réussi au delà des;
espérances, ainsi que le constate une
proposition brillante au grade supé
rieur, émanée die notre légation à Pékin?
et transmise par .les Affaires étrangères.: 1
Les diplomates de qui dépendent noa
fondations en Chine lui savaient grés
d.u service reindu à notre influence
scientifique et morale par le développe--
ment qu'il sut dlonner à notre hôpital et}
à notre école, véritable bond ett
avant : la situation n'en fut jamais plus
florissante que sous la direction du)
docteur Mauirras, par 6a science profes
sionnelle, son habileté de chirurgien '«£
son inteligence des besoins des popu
lations. , j
Le docteur Maurras est depuis quel-';
quies mois médecin-chef d'un grand hô J
pital de la région de l'Est.
Rescrit du Tsar au prince Galitzine' >
PetrogTade, 21 janvier. — L'Empereur et
adressé au .prince Galitzine, président du
conseil des ministres, le rcscrit suivant :
Vous ayant confié le poste de président
responsable du conseil des ministres, jeu
juge opportun de vous indiquer les pro<
blêmes immédiats dont la solution doi((
faire l'objet des soucis principaux du gouc
vernement.
Au moment actuel d'évolution de k£
grande guerre, toutes les pensées de toug
les Russes sans distinction de nationalité
et de classe sont dirigées vers les vaillants"
ot glorieux défenseurs de la patrie qui,
dans une rude tension, attendent la ren,f
contre décisive avec l'ennemi.
Dans une complète solidarité avec noS
fidèles alliés, n'admettant pas la pensée;
de la conclusion de la paix avant la vie*
toire définitive, je crois fermement qu<)
le peuple rusée, supportant avec abnéga
tion le poids de la guerre, accomplira soif
devoir jusqu'à la fin sans s'arrêter devant
aucun sacrifice. ^
Les ressources naturelles de notre pas
trie sont* inépuisables. Elles éliminent If
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