Titre : La Tribune de Marseille et La Provence hôtelière, touristique et sportive : ["puis" organe de défense des intérêts des commerçants et des anciens combattants et victimes de la guerre]
Éditeur : [s.n.] (Marseille)
Date d'édition : 1926-03-01
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32881024x
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 176 Nombre total de vues : 176
Description : 01 mars 1926 01 mars 1926
Description : 1926/03/01 (A6)-1926/03/31. 1926/03/01 (A6)-1926/03/31.
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : BIPFPIG13 Collection numérique : BIPFPIG13
Description : Collection numérique : Fonds régional :... Collection numérique : Fonds régional : Provence-Alpes-Côte d'Azur
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k75896651
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JO-35890
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 20/01/2014
DE MARSEILLE
et lia Provence Hôtelière, Touristique et Sportive
LIBERTÉ. ÉGALITÉ. FiSCALITÉ"
r Directeur-Administrateur :
A. D U MAS
6" ANNÉE
Paraissant tous les mois
Direction-Rédaction
3, Place de la Bourse
MARSEILLE
Téléphone : 25-41
0 fr. 50 le numéro
Directeur-Administrateur
A. DUMAS
Mars 1926
6e ANNElï
Rédacteur en chef :
Jean AlaAlDl
-
Téléphone : SO-41
Prix de l'abonnemeit : 6 fr. 50 par ai
0 fr. 50 le numéro
Pour sauver le Dancing de la Mort
L'agonie des dancings autres que
ceux de Paris et des stations balnéai-
res est douloureuse; les municipalités,
nos élus, les syndicats ouvriers et pa-
tronaux, dans leur intérêt, doivent em-
pêcher de toutes leurs forces la dispa-
rition complète de ces attractions, qui
sont nécessaires à l'aimable hospita-
lité que nous devons à nos hôtes étran-
gers ; je ne parle pas de nos conci-
toyens; il y a longtemps que les prix
prohibitifs des dancings les en ont
chassés. Et, pourtant, il faut tenir
compte que si la France ne connaît pas
le chômage et ses misères, c'est en
grande partie à nos hôtels, nos restau-
rants, nos dancings, nos cafés, nos at-
tractions de toutes sortes que nous le
devons.
Or, le mal dont nous mourons, c'est
que le Parlement n'a jugé et taxé les
dancings qu'à la faveur d'une tournée
de grands-ducs à Paris, à Deauville, à
Vichy, sur la Côte d'Argent ou sur la
Côte d'Azur.
Mais que les fonctionnaires attitrés
viennent faire cette même tournée à
Lyon ou à Marseille et ils seront fixés.
C'est navrant ! Qu'est-ce que ça doit
être dans les villes moins privilégiées
encore ? Au lieu d'être encouragés,
nous sommes écrasés de plus en plus.
Or, à côté du mal, le remède existe
pur et simple : il suffira sûrement de
l'avoir signalé pour qu'il nous soit don-
né satisfaction immédiate; nous le ré-
pétons : les taxes anciennes et les nou-
velles, c'est la mort pour nous, c'est la
mort du dancing !
Le Remède
L'article de la loi du 25 juin 1920
est complété (loi du 13 juillet 1925) par
l'adjonction suivante :
« En ce qui concerne les départe-
ments et uniquement pour les théâtres,
music-halls et cinémas, l'Etat ne per-
cevra que 50 des taxes qu'il perçoit
sur les théâtres, music-halls EXPLOI-
TES A PARIS. »
Nous demandons qu'il soit ajouté à
ce texte : « ET DANCINGS ».
La situation est grave; elle est telle
qu'il faut s'attendre à une crise très
prochaine, dont les conséquences et les
répercussions seraient si sérieuses que
nos législateurs se doivent d'y porter
remède immédiatement; que nos séna-
teurs, MM. Flaissières, Bergeon, Schra-
meck et Pasquet, et nos députés, MM.
Tasso, Bouisson, Canavelli, Cadenat,
Roux, Régis, Vidal et Gouin se fassent
les défenseurs de nos justes revendica-
tions, car il est temps de réagir con-
tre cette illusion trop ancrés d'enrichis-
sement rapide dans nos commerces.
En résumé, nous demandons que le
mot DANCING soit ajouté à l'article 92
de la loi du 25 juin 1920. Ce qui est
équitable pour les cinémas, théâtres et
music-halls, ne l'est pas moins pour les
dancings de province. — A. DUMAS.
Nous avons donné cet article dans
notre précédent numéro, mais nous
avons tenu à le reproduire cette fois-ci
encore, pour bien montrer l'importance
que nos lecteurs et nous-mêmes atta-
chons à cette cause parfaitement juste.
Cet article nous a déjà valu, en effet,
de nombreuses lettres; parmi elles nous
détachons cette appréciation de M.
Frantz Feuillère, des Salons Magarli,
qu'on lira certainement avec intérêt :
Marseille, le 6 mars 1926.
Monsieur le Rédacteur en chef
de la « Tribune » de Marseille,
Monsieur,
Je vous accuse réception de votre
lettre du 1er mars et du numéro de la
« Tribune » ; l'article concernant les
taxes est très juste et il serait à souhai-
ter que les dancings ne soient pas trai-
tés en parents riches, alors qu'ils sont
effectivement les plus pauvres « en
province » ; mais ils sont les moins
nombreux, pas organisés et un peu mis
à l'index.
En particulier, à Marseille, ils n'exis-
tent que par tolérance, puisque la mai-
rie interdit « a priori » les musiques
avec danses, sauf pour les nombreux
bals de quartier ou les plus nombreux
bals de sociétés plus ou moins com-
merciales. De ce fait,, les taxes perçues
au titre « indirectes et pauvres » sont
bien accueillies d'une part et veulent
être ignorées d'autre part.
De ce fait la défense des intérêts des
établissements de ce genre est rendue
très ingrate et il < me paraît difficile
d'intéresser à leur sort des élus qui
veulent les ignorer sinon les interdire.
Il m'apparaît toutefois excellent de
préparer une union des exploitants et
éventuellement vous pouvez compter
sur ma modeste collaboration.
Agréez, Monsieur, mes salutations
empressées.
FEUILLERE.
Le Voyage ci. s Hôteliers
Américains en Europe
D'après le programme établi d'un com-
mun accord entre les organisateurs amé-
ricains, ,les différents comités nationaux
et l'Alliance Internationale de l'Hôtelle-
rie, les dates de séjour des hôteliers amé-
ricains à Paris ont été fixées à la période
allant du 17 avril (arrivée à Paris à
16 heures) au 26 avril (départ de Paris
à 8 heures du matin pour Bruxelles).
Les journées de Congrès de l'Alliance
Internationale de l'Hôtellerie, seront les
journées du lundi 19, du mardi 20 et du
mercredi 21.
D'autre part, les hôteliers américains
accompagnés de deux délégués pour cha-
cune des nations appartenant à l'Alliance
Internationale de l'Hôtellerie,-, riveront
à Nice le 18 mai à minuit, venint de
• i -
.- V
-
Genève. Ils resteront à Nice dans la
journée du mercredi 19 et en repartiront
à 10 h. 50 du matin dans la journée du
jeudi 20.
Pour Paris, des comités de réception
et des commissions d'organisation ont été
constitués par les soins du « Syndicat
Général de l'Industrie Hôtelière de Pa-
rilSI ».
Sur la Côte d'Azur, la « Chambre syn-
dicale des Hôteliers de Nice » a orga-
nisé un Comité de réception et règle les
détails de l'emploi du temps et des pro-
menades de nos hôtes.
Mais dans ce programme nous cons-
tatons avec stupéfaction que Marseille,
une fois de plus, fait défaut. Qu'en pense
le Syndicat des patrons d'hôtels, cafés
et restaurants ? Pourtant, Marseille est
sur la route de Nice à Paris et l'effort
n'était pas bien grand pour prévoir un
arrêt à Marseille, si court fut-il !
Mais nous ne sommes, hélas ! ni à
Nice ni à Lyon, où les syndicats similai-
res sont autrement actifs et organisés.
frjî
Un quart d'heure
avec. M. CI Michaut
Président du Syndicat Général
d'Industrie Hôtelière
Sous ce titre, notre excellent confrère
parisien, J.-H. R., a donné une interview
du sympathique Président de l'Hôtellerie
Parisienne, que nous ne pouvons résister
au plaisir de reproduire cidessous :
C'est dans son appartement de la rive
gauche, dans un bureau intime et élégant,
parmi des meubles anciens et des bibe-
lots précieux, que M. Michaut nous reçut
avec son affabilité coutumière, abandon-
nant ses travaux pour se livrer, de bonne
grâce, au supplice de l'interview.
— Permettez-moi de vous interroger
sur un sujet qui devient d'une actualité
brûlante.es.t la prochaine visite des
hôteliers américains en Europe, ce sont.
les détails de leurs réceptions en France.
Tous les pays européens ont publié, dé-
jà, leurs programmes de réceptions. Nous
sommes au regret de n'avoir encore rien
pu dire de Paris.
M. Michaut ouvrit un volumineux dos-
sier.
- Voici, dit-il, ne croyez pas, si nous
ne disons rien que nous n'avons pas tra-
vaillé. Notre programme est pour ainsi
dire complètement élaboré, à part quel-
ques petites questions de détail. Nous
avons un comité d'honneur qui aura pour
président. mais je vous le dirai en son
temps. Il y a encore un comité de patro-
nage, puis un comité de l'Alliance Inter-
nationale que présidera M. Barrier; en-
fin, un comité de réception du Syndicat
de Paris que je présiderai.
— Les Américains, définitivement ins-
crits, sont-ils aussi nombreux qu'au dé-
but ?
— On compte pour le moment sur plus
de 250 adhérents; il faudra y ajouter bien
entendu une centaine d'invités européens.
Pour les recevoir, toutes les commissions
de détail de la réception sont constituées
et prêtes à fonctionner. D'ailleurs, dans
.quelques jours, nous aurons un bureau
qui fonctionnera en permanence à l'Hôtel
Continental, rue Rouget-de-l'Isle.
- Pouvez-vous nous communiquer le
programme des « réjouissances » ?
— Mieux vaut n'en pas parler avant
quelques jours encore. Certains points et
non des moindres ne sont pas absolu-
ment réglés.
— Pourtant' les journaux corporatifs.
étrangers ont déjà donné ces détails.
— Au risque de se tromper.
— Une dernière question. M. Barrier
a annoncé publiquement son désir
d'abandonner la présidence de la Cham-
bre Nationale pour se consacrer entiè-
rerrient à l'A. I. H. On en parle beau-
coup. On donne les noms des candidats.
— Je ne sais pas et ne puis rien vous
dire à ce sujet.
Ce fut la fin d'une agréable interview
et nous laissâmes à ses travaux l'aimable
président du Syndicat Général.
Pas de Ponts en 1926
L'année 1926 sera une année fâcheuse
pour ceux qui aiment les « ponts » des
jours de fête et pour ceux qui en profi-
tent : il n'y aura, en effet, pas le plus
petit supplément de vacances à s'oc-
troyer en raison du dispositif du calen-
drier.
Le 14 juillet tombera un mercredi :
donc, pas de « pont ». Le 15 août, ô
douleur ! tombera un dimanche, ce qui,
non seulement ne donne pas de « pont »,
mais supprime même un jour de congé.
La Toussaint tombe un lundi, la Fête de
la Victoire un jeudi, la Noël un samedi :
donc pas de « pont ». C'est la mauvaise
série, la série noire.
Ajoutons que Pâques arrivera fort tôt
- le 4 avril - quand les portes du prin-
temps se seront à peine entr'ouvertes.
Une seule consolation : 1926 n'est pas
parmi les années bissextiles. On n'a donc
travaillé que vingt-huit jours en février.
C'est un petit dédommagement. Nous
sommes à une époque où il faut se con-
tenter de petits dédommagements.
De la nouvelle Loi des Loyers
à la Propriété Commerciale
La Chambre a terminé la semaine der-
nière la discussion de la loi des loyers.
Mercredi, elle a abordé la question si
intéressante de la propriété commerciale.
On sait l'importance que les commer-
çants attachent à la reconnaissance de ce
droit sur lequel le code civil est jusqu'ici
resté muet. On connaît aussi le peu d'em-
pressement de certains propriétaires
quand il s'agit de renouveler les baux
expirés, en présence de l'incertitude qui
découle de notre situation économique.
Chacun attend les événements, dans une
atmosphère d'insécurité encore alourdie
par la menace de nouvelles mesures fis-
cales.
Dans ce trouble général si préjudicia-
ble à la bonne marche des affaires et à
l'augmentation des échanges, condition
indispensable du développement de la
production, la protection des locataires
commerçants méritait au premier chef de
retenir notre attention.
Il fallait accorder à cette catégorie si
intéressante de producteurs des garanties
suffisantes pour qu'ils soient à l'abri des
abus et des exigences de leurs bailleurs
tant que la consécration légale du droit
de propriété commerciale n'aura pas été
affirmée.
Cette situation particulière avait tout
de même retenu l'attention du gouverne-
ment et de la Commission de législation
civile de la Chambre. Celle-ci avait inséré
dans l'article 10 du projet de la nouvelle
loi des loyers les dispositions suivantes :
Le locataire commerçant avait, sous
certaines conditions, le droit à la proro-
gation.
Moyennant un préavis au propriétaire
dans les trois mois de la promulgation
de la loi, il devait être maintenu dans les
lieux loués.
Deux restrictions intervenaient rendant
la situation du commerçant plus difficile
et moins avantageuse que celle des occu-
pants des locaux d'habitation :
A) La prorogation n'était pas de plein
droit. Elle n'était accordée qu'après un
jugement ;
B) Le prix du loyer était remis en dis-
cussion pour chaque prorogation.
Ces dispositions, qui ne le voit, étaient
loin de donner satisfaction aux commer-
çants. Elles ouvraient le champ à toutes
sortes de marchandages, voire de pro-
cès, se renouvelant périodiquement tous
les 12 mois, car nulle limite n'était assi-
gnée aux exigences des bailleurs.
Au surplus, 1 imprécision du texte pro-
posé pouvait faire naître chez une caté-
gorie des propriétaires l'espoir que la re-
connaissance de la propriété commerciale
serait ajournée jusqu'au terme de l'appli-
cation de la loi des loyers, c'est-à-dire
jusqu'en 1931. De là à faire pression sur
le Parlement, il n'y avait qu'un pas. il
eût été vite franchi.
Ce danger n'a pas échappé aux dépu-
tés qui s'honorent, sans distinction de
parti, de défendre sans défaillance les
petits commerçants et industriels. Ils eu-
rent vite reconnu que le texte de la com-
mission n'était pas acceptable. Il fallait
lui donner uti sens précis, bien déterminé.
C'est alors que, après entente avec les
collègues du Groupe extra-parlementaire
du commerce, dont les conceptions
étaient sensiblement les miennes, nous
déposâmes l'amendement suivant :
« En ce qui concerne les locataires ou
occupants de locaux commerciaux ou in-
dustriels, la prorogation sera de droit,
sans qu'il soit besoin de la demander et
sans majoration du prix de loyer jusqu'au
1er juillet 1926. »
La discussion de cet amendement fut
longue et ardue, car les propriétaires
ont à la Chambre d'excellents avocats ;
mais la Chambre finit par prendre en
considération le principe de notre amen-
dement. Alors, M. Ernest Lafont proposa
de substituer la date du 1er janvier 1927
à celle du 1er juillet 1926 que nous
avions primitivement demandée. L'amen-
dement ainsi modifié fut adopté.
Nous avions donc gain de cause et no-
tre but : Protéger le commerce jusqu'au
vote de la loi sur la propriété commer-
ciale était atteint.
Voilà donc une première étape fran-
chie, car nous espérons que le Sénat
maintiendra le texte de la Chambre.
Reste la seconde : le vote de la loi sur
la propriété commerciale. Contrairement
à ce que pensent certains esprits cha-
grins, je crois que nous pouvons fort bien
aboutir à un accord définitif avec la
Haute-Assemblée dans un délai très
court. C'est ce que j'ai dit dans la dis-
cussion générale. Mais à une condition,
celle de donner notre adhésion au texte
que M. Puech a rapporté au nom de la
Commission. Ce texte n'a pas apporté au
texte voté par le Sénat - sauf sur cinq
points fondamentaux sur lesquels nous
ne pouvons céder malgré notre vif désir
de conciliation — des modifications telles
qu'elles ne puissent être entérinées par le
Sénat avant la fin de l'année. Pour l'ins-
tant, il serait prudent de marquer d'abord
ce premier avantage en faveur des com-
merçants, quitte à l'améliorer plus tard.
Une fort mauvaise méthode consisterait
à adopter au cours de la prochaine dis-
cussion des amendements outranciers.
Nous perdions ainsi probablement le bé-
néfice de la coltabation de sept années
entre les deux assemblées en risquant de
jeter à terre tout l'édifice si péniblement
élevé dans le moment que le nombre
augmente de ceux qui prétendent laisser
jouer les lois économiques et combattent
sans merci les lois d'exception.
Certes, la loi de la propriété commer-
ciale ne sera pas parfaite. Nous le sa-
vons. Mais il nous suffit momentanément
d'avoir l'assurance, si nous votons le
texte de la commission, que la loi pourra
entrer en vigueur avant l'expiration du
délai de grâce fixé par la nouvelle loi des
loyers. S'il en était autrement, les com-
merçants auraient une raison de plus
pour manifester leur mécontentement
comme ils l'ont fait tout récemmènt avec
une discipline dont il convient de les féli-
citer. Faisons donc confiance à la sa-
gesse et à l'esprit de conciliation des
deux assemblées pour que soit enfin re-
connue l'existence légale de ce que j'ap-
pelais un jour le « Capital-Travail » du
petit commerce et de l'artisanat. Le prin-
cipe reconnu, nous nous appuierons sur
lui pour obtenir d'autres avantages et
rendre plus belle l'œuvre d'égalité so-
ciale qui forme la base solide de notre
programme.
P. Henri TASSO,
Député des Bouches-du-Rhône.
Le Restaurant de Mme Filloux
Ainsi donc, la mère Filloux est morte.
Quel est le voyageur, quel est le touriste
qui ne connaissait pas la mère Filloux,
à Lyon ?
Le restaurant de Mme Filloux, isitué
dans la rue Duquesne, non loin du parc
de la Tête d'Or, était une de ces curio-
sités locales d'un, pays où l'on sait, com-
me en France, estimer les bienfaits de la
nature. L'établissement avait un aspect
démocratique, quoique sa propriétaire
eût rempli, dans sa jeunesse, les fonc-
tions de cuisinière dans une famille aris-
tocratique. Ce fut là qu'elle servit sa
première création : la poularde à la de-
mi-deuil, et ne changea en rien l'établis-
sement malgré la marche de plus en plus
florissante de ses affaires. Il ressemblait
au premier bistro venu, avec son buffet
garni de rangées de fioles aux étiquettes
multicolores, — apéritifs et alcools de
touis les pays du monde, — le parquet, les
tables, les assiettes, le linge ne mon-
traient aucun raffinement. Mais ce que
l'on y servait était tel qu'aucun étranger
n'aurait manqué d'entreprendre le pèleri-
nage vers ce quartier lointain. Surtout à
l'époque des « foires » il était impossible
d'y trouver place.
L'originalité de la maison consistait
- ou plutôt consiste, car les filles Fil-
et lia Provence Hôtelière, Touristique et Sportive
LIBERTÉ. ÉGALITÉ. FiSCALITÉ"
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A. D U MAS
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Directeur-Administrateur
A. DUMAS
Mars 1926
6e ANNElï
Rédacteur en chef :
Jean AlaAlDl
-
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Prix de l'abonnemeit : 6 fr. 50 par ai
0 fr. 50 le numéro
Pour sauver le Dancing de la Mort
L'agonie des dancings autres que
ceux de Paris et des stations balnéai-
res est douloureuse; les municipalités,
nos élus, les syndicats ouvriers et pa-
tronaux, dans leur intérêt, doivent em-
pêcher de toutes leurs forces la dispa-
rition complète de ces attractions, qui
sont nécessaires à l'aimable hospita-
lité que nous devons à nos hôtes étran-
gers ; je ne parle pas de nos conci-
toyens; il y a longtemps que les prix
prohibitifs des dancings les en ont
chassés. Et, pourtant, il faut tenir
compte que si la France ne connaît pas
le chômage et ses misères, c'est en
grande partie à nos hôtels, nos restau-
rants, nos dancings, nos cafés, nos at-
tractions de toutes sortes que nous le
devons.
Or, le mal dont nous mourons, c'est
que le Parlement n'a jugé et taxé les
dancings qu'à la faveur d'une tournée
de grands-ducs à Paris, à Deauville, à
Vichy, sur la Côte d'Argent ou sur la
Côte d'Azur.
Mais que les fonctionnaires attitrés
viennent faire cette même tournée à
Lyon ou à Marseille et ils seront fixés.
C'est navrant ! Qu'est-ce que ça doit
être dans les villes moins privilégiées
encore ? Au lieu d'être encouragés,
nous sommes écrasés de plus en plus.
Or, à côté du mal, le remède existe
pur et simple : il suffira sûrement de
l'avoir signalé pour qu'il nous soit don-
né satisfaction immédiate; nous le ré-
pétons : les taxes anciennes et les nou-
velles, c'est la mort pour nous, c'est la
mort du dancing !
Le Remède
L'article de la loi du 25 juin 1920
est complété (loi du 13 juillet 1925) par
l'adjonction suivante :
« En ce qui concerne les départe-
ments et uniquement pour les théâtres,
music-halls et cinémas, l'Etat ne per-
cevra que 50 des taxes qu'il perçoit
sur les théâtres, music-halls EXPLOI-
TES A PARIS. »
Nous demandons qu'il soit ajouté à
ce texte : « ET DANCINGS ».
La situation est grave; elle est telle
qu'il faut s'attendre à une crise très
prochaine, dont les conséquences et les
répercussions seraient si sérieuses que
nos législateurs se doivent d'y porter
remède immédiatement; que nos séna-
teurs, MM. Flaissières, Bergeon, Schra-
meck et Pasquet, et nos députés, MM.
Tasso, Bouisson, Canavelli, Cadenat,
Roux, Régis, Vidal et Gouin se fassent
les défenseurs de nos justes revendica-
tions, car il est temps de réagir con-
tre cette illusion trop ancrés d'enrichis-
sement rapide dans nos commerces.
En résumé, nous demandons que le
mot DANCING soit ajouté à l'article 92
de la loi du 25 juin 1920. Ce qui est
équitable pour les cinémas, théâtres et
music-halls, ne l'est pas moins pour les
dancings de province. — A. DUMAS.
Nous avons donné cet article dans
notre précédent numéro, mais nous
avons tenu à le reproduire cette fois-ci
encore, pour bien montrer l'importance
que nos lecteurs et nous-mêmes atta-
chons à cette cause parfaitement juste.
Cet article nous a déjà valu, en effet,
de nombreuses lettres; parmi elles nous
détachons cette appréciation de M.
Frantz Feuillère, des Salons Magarli,
qu'on lira certainement avec intérêt :
Marseille, le 6 mars 1926.
Monsieur le Rédacteur en chef
de la « Tribune » de Marseille,
Monsieur,
Je vous accuse réception de votre
lettre du 1er mars et du numéro de la
« Tribune » ; l'article concernant les
taxes est très juste et il serait à souhai-
ter que les dancings ne soient pas trai-
tés en parents riches, alors qu'ils sont
effectivement les plus pauvres « en
province » ; mais ils sont les moins
nombreux, pas organisés et un peu mis
à l'index.
En particulier, à Marseille, ils n'exis-
tent que par tolérance, puisque la mai-
rie interdit « a priori » les musiques
avec danses, sauf pour les nombreux
bals de quartier ou les plus nombreux
bals de sociétés plus ou moins com-
merciales. De ce fait,, les taxes perçues
au titre « indirectes et pauvres » sont
bien accueillies d'une part et veulent
être ignorées d'autre part.
De ce fait la défense des intérêts des
établissements de ce genre est rendue
très ingrate et il < me paraît difficile
d'intéresser à leur sort des élus qui
veulent les ignorer sinon les interdire.
Il m'apparaît toutefois excellent de
préparer une union des exploitants et
éventuellement vous pouvez compter
sur ma modeste collaboration.
Agréez, Monsieur, mes salutations
empressées.
FEUILLERE.
Le Voyage ci. s Hôteliers
Américains en Europe
D'après le programme établi d'un com-
mun accord entre les organisateurs amé-
ricains, ,les différents comités nationaux
et l'Alliance Internationale de l'Hôtelle-
rie, les dates de séjour des hôteliers amé-
ricains à Paris ont été fixées à la période
allant du 17 avril (arrivée à Paris à
16 heures) au 26 avril (départ de Paris
à 8 heures du matin pour Bruxelles).
Les journées de Congrès de l'Alliance
Internationale de l'Hôtellerie, seront les
journées du lundi 19, du mardi 20 et du
mercredi 21.
D'autre part, les hôteliers américains
accompagnés de deux délégués pour cha-
cune des nations appartenant à l'Alliance
Internationale de l'Hôtellerie,-, riveront
à Nice le 18 mai à minuit, venint de
• i -
.- V
-
Genève. Ils resteront à Nice dans la
journée du mercredi 19 et en repartiront
à 10 h. 50 du matin dans la journée du
jeudi 20.
Pour Paris, des comités de réception
et des commissions d'organisation ont été
constitués par les soins du « Syndicat
Général de l'Industrie Hôtelière de Pa-
rilSI ».
Sur la Côte d'Azur, la « Chambre syn-
dicale des Hôteliers de Nice » a orga-
nisé un Comité de réception et règle les
détails de l'emploi du temps et des pro-
menades de nos hôtes.
Mais dans ce programme nous cons-
tatons avec stupéfaction que Marseille,
une fois de plus, fait défaut. Qu'en pense
le Syndicat des patrons d'hôtels, cafés
et restaurants ? Pourtant, Marseille est
sur la route de Nice à Paris et l'effort
n'était pas bien grand pour prévoir un
arrêt à Marseille, si court fut-il !
Mais nous ne sommes, hélas ! ni à
Nice ni à Lyon, où les syndicats similai-
res sont autrement actifs et organisés.
frjî
Un quart d'heure
avec. M. CI Michaut
Président du Syndicat Général
d'Industrie Hôtelière
Sous ce titre, notre excellent confrère
parisien, J.-H. R., a donné une interview
du sympathique Président de l'Hôtellerie
Parisienne, que nous ne pouvons résister
au plaisir de reproduire cidessous :
C'est dans son appartement de la rive
gauche, dans un bureau intime et élégant,
parmi des meubles anciens et des bibe-
lots précieux, que M. Michaut nous reçut
avec son affabilité coutumière, abandon-
nant ses travaux pour se livrer, de bonne
grâce, au supplice de l'interview.
— Permettez-moi de vous interroger
sur un sujet qui devient d'une actualité
brûlante.es.t la prochaine visite des
hôteliers américains en Europe, ce sont.
les détails de leurs réceptions en France.
Tous les pays européens ont publié, dé-
jà, leurs programmes de réceptions. Nous
sommes au regret de n'avoir encore rien
pu dire de Paris.
M. Michaut ouvrit un volumineux dos-
sier.
- Voici, dit-il, ne croyez pas, si nous
ne disons rien que nous n'avons pas tra-
vaillé. Notre programme est pour ainsi
dire complètement élaboré, à part quel-
ques petites questions de détail. Nous
avons un comité d'honneur qui aura pour
président. mais je vous le dirai en son
temps. Il y a encore un comité de patro-
nage, puis un comité de l'Alliance Inter-
nationale que présidera M. Barrier; en-
fin, un comité de réception du Syndicat
de Paris que je présiderai.
— Les Américains, définitivement ins-
crits, sont-ils aussi nombreux qu'au dé-
but ?
— On compte pour le moment sur plus
de 250 adhérents; il faudra y ajouter bien
entendu une centaine d'invités européens.
Pour les recevoir, toutes les commissions
de détail de la réception sont constituées
et prêtes à fonctionner. D'ailleurs, dans
.quelques jours, nous aurons un bureau
qui fonctionnera en permanence à l'Hôtel
Continental, rue Rouget-de-l'Isle.
- Pouvez-vous nous communiquer le
programme des « réjouissances » ?
— Mieux vaut n'en pas parler avant
quelques jours encore. Certains points et
non des moindres ne sont pas absolu-
ment réglés.
— Pourtant' les journaux corporatifs.
étrangers ont déjà donné ces détails.
— Au risque de se tromper.
— Une dernière question. M. Barrier
a annoncé publiquement son désir
d'abandonner la présidence de la Cham-
bre Nationale pour se consacrer entiè-
rerrient à l'A. I. H. On en parle beau-
coup. On donne les noms des candidats.
— Je ne sais pas et ne puis rien vous
dire à ce sujet.
Ce fut la fin d'une agréable interview
et nous laissâmes à ses travaux l'aimable
président du Syndicat Général.
Pas de Ponts en 1926
L'année 1926 sera une année fâcheuse
pour ceux qui aiment les « ponts » des
jours de fête et pour ceux qui en profi-
tent : il n'y aura, en effet, pas le plus
petit supplément de vacances à s'oc-
troyer en raison du dispositif du calen-
drier.
Le 14 juillet tombera un mercredi :
donc, pas de « pont ». Le 15 août, ô
douleur ! tombera un dimanche, ce qui,
non seulement ne donne pas de « pont »,
mais supprime même un jour de congé.
La Toussaint tombe un lundi, la Fête de
la Victoire un jeudi, la Noël un samedi :
donc pas de « pont ». C'est la mauvaise
série, la série noire.
Ajoutons que Pâques arrivera fort tôt
- le 4 avril - quand les portes du prin-
temps se seront à peine entr'ouvertes.
Une seule consolation : 1926 n'est pas
parmi les années bissextiles. On n'a donc
travaillé que vingt-huit jours en février.
C'est un petit dédommagement. Nous
sommes à une époque où il faut se con-
tenter de petits dédommagements.
De la nouvelle Loi des Loyers
à la Propriété Commerciale
La Chambre a terminé la semaine der-
nière la discussion de la loi des loyers.
Mercredi, elle a abordé la question si
intéressante de la propriété commerciale.
On sait l'importance que les commer-
çants attachent à la reconnaissance de ce
droit sur lequel le code civil est jusqu'ici
resté muet. On connaît aussi le peu d'em-
pressement de certains propriétaires
quand il s'agit de renouveler les baux
expirés, en présence de l'incertitude qui
découle de notre situation économique.
Chacun attend les événements, dans une
atmosphère d'insécurité encore alourdie
par la menace de nouvelles mesures fis-
cales.
Dans ce trouble général si préjudicia-
ble à la bonne marche des affaires et à
l'augmentation des échanges, condition
indispensable du développement de la
production, la protection des locataires
commerçants méritait au premier chef de
retenir notre attention.
Il fallait accorder à cette catégorie si
intéressante de producteurs des garanties
suffisantes pour qu'ils soient à l'abri des
abus et des exigences de leurs bailleurs
tant que la consécration légale du droit
de propriété commerciale n'aura pas été
affirmée.
Cette situation particulière avait tout
de même retenu l'attention du gouverne-
ment et de la Commission de législation
civile de la Chambre. Celle-ci avait inséré
dans l'article 10 du projet de la nouvelle
loi des loyers les dispositions suivantes :
Le locataire commerçant avait, sous
certaines conditions, le droit à la proro-
gation.
Moyennant un préavis au propriétaire
dans les trois mois de la promulgation
de la loi, il devait être maintenu dans les
lieux loués.
Deux restrictions intervenaient rendant
la situation du commerçant plus difficile
et moins avantageuse que celle des occu-
pants des locaux d'habitation :
A) La prorogation n'était pas de plein
droit. Elle n'était accordée qu'après un
jugement ;
B) Le prix du loyer était remis en dis-
cussion pour chaque prorogation.
Ces dispositions, qui ne le voit, étaient
loin de donner satisfaction aux commer-
çants. Elles ouvraient le champ à toutes
sortes de marchandages, voire de pro-
cès, se renouvelant périodiquement tous
les 12 mois, car nulle limite n'était assi-
gnée aux exigences des bailleurs.
Au surplus, 1 imprécision du texte pro-
posé pouvait faire naître chez une caté-
gorie des propriétaires l'espoir que la re-
connaissance de la propriété commerciale
serait ajournée jusqu'au terme de l'appli-
cation de la loi des loyers, c'est-à-dire
jusqu'en 1931. De là à faire pression sur
le Parlement, il n'y avait qu'un pas. il
eût été vite franchi.
Ce danger n'a pas échappé aux dépu-
tés qui s'honorent, sans distinction de
parti, de défendre sans défaillance les
petits commerçants et industriels. Ils eu-
rent vite reconnu que le texte de la com-
mission n'était pas acceptable. Il fallait
lui donner uti sens précis, bien déterminé.
C'est alors que, après entente avec les
collègues du Groupe extra-parlementaire
du commerce, dont les conceptions
étaient sensiblement les miennes, nous
déposâmes l'amendement suivant :
« En ce qui concerne les locataires ou
occupants de locaux commerciaux ou in-
dustriels, la prorogation sera de droit,
sans qu'il soit besoin de la demander et
sans majoration du prix de loyer jusqu'au
1er juillet 1926. »
La discussion de cet amendement fut
longue et ardue, car les propriétaires
ont à la Chambre d'excellents avocats ;
mais la Chambre finit par prendre en
considération le principe de notre amen-
dement. Alors, M. Ernest Lafont proposa
de substituer la date du 1er janvier 1927
à celle du 1er juillet 1926 que nous
avions primitivement demandée. L'amen-
dement ainsi modifié fut adopté.
Nous avions donc gain de cause et no-
tre but : Protéger le commerce jusqu'au
vote de la loi sur la propriété commer-
ciale était atteint.
Voilà donc une première étape fran-
chie, car nous espérons que le Sénat
maintiendra le texte de la Chambre.
Reste la seconde : le vote de la loi sur
la propriété commerciale. Contrairement
à ce que pensent certains esprits cha-
grins, je crois que nous pouvons fort bien
aboutir à un accord définitif avec la
Haute-Assemblée dans un délai très
court. C'est ce que j'ai dit dans la dis-
cussion générale. Mais à une condition,
celle de donner notre adhésion au texte
que M. Puech a rapporté au nom de la
Commission. Ce texte n'a pas apporté au
texte voté par le Sénat - sauf sur cinq
points fondamentaux sur lesquels nous
ne pouvons céder malgré notre vif désir
de conciliation — des modifications telles
qu'elles ne puissent être entérinées par le
Sénat avant la fin de l'année. Pour l'ins-
tant, il serait prudent de marquer d'abord
ce premier avantage en faveur des com-
merçants, quitte à l'améliorer plus tard.
Une fort mauvaise méthode consisterait
à adopter au cours de la prochaine dis-
cussion des amendements outranciers.
Nous perdions ainsi probablement le bé-
néfice de la coltabation de sept années
entre les deux assemblées en risquant de
jeter à terre tout l'édifice si péniblement
élevé dans le moment que le nombre
augmente de ceux qui prétendent laisser
jouer les lois économiques et combattent
sans merci les lois d'exception.
Certes, la loi de la propriété commer-
ciale ne sera pas parfaite. Nous le sa-
vons. Mais il nous suffit momentanément
d'avoir l'assurance, si nous votons le
texte de la commission, que la loi pourra
entrer en vigueur avant l'expiration du
délai de grâce fixé par la nouvelle loi des
loyers. S'il en était autrement, les com-
merçants auraient une raison de plus
pour manifester leur mécontentement
comme ils l'ont fait tout récemmènt avec
une discipline dont il convient de les féli-
citer. Faisons donc confiance à la sa-
gesse et à l'esprit de conciliation des
deux assemblées pour que soit enfin re-
connue l'existence légale de ce que j'ap-
pelais un jour le « Capital-Travail » du
petit commerce et de l'artisanat. Le prin-
cipe reconnu, nous nous appuierons sur
lui pour obtenir d'autres avantages et
rendre plus belle l'œuvre d'égalité so-
ciale qui forme la base solide de notre
programme.
P. Henri TASSO,
Député des Bouches-du-Rhône.
Le Restaurant de Mme Filloux
Ainsi donc, la mère Filloux est morte.
Quel est le voyageur, quel est le touriste
qui ne connaissait pas la mère Filloux,
à Lyon ?
Le restaurant de Mme Filloux, isitué
dans la rue Duquesne, non loin du parc
de la Tête d'Or, était une de ces curio-
sités locales d'un, pays où l'on sait, com-
me en France, estimer les bienfaits de la
nature. L'établissement avait un aspect
démocratique, quoique sa propriétaire
eût rempli, dans sa jeunesse, les fonc-
tions de cuisinière dans une famille aris-
tocratique. Ce fut là qu'elle servit sa
première création : la poularde à la de-
mi-deuil, et ne changea en rien l'établis-
sement malgré la marche de plus en plus
florissante de ses affaires. Il ressemblait
au premier bistro venu, avec son buffet
garni de rangées de fioles aux étiquettes
multicolores, — apéritifs et alcools de
touis les pays du monde, — le parquet, les
tables, les assiettes, le linge ne mon-
traient aucun raffinement. Mais ce que
l'on y servait était tel qu'aucun étranger
n'aurait manqué d'entreprendre le pèleri-
nage vers ce quartier lointain. Surtout à
l'époque des « foires » il était impossible
d'y trouver place.
L'originalité de la maison consistait
- ou plutôt consiste, car les filles Fil-
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