Titre : L'Écho d'Alger : journal républicain du matin
Éditeur : [s.n.] (Alger)
Date d'édition : 1941-01-09
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb327596899
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 09 janvier 1941 09 janvier 1941
Description : 1941/01/09 (A30,N11114). 1941/01/09 (A30,N11114).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Zone géographique :... Collection numérique : Zone géographique : Afrique du Nord et Moyen-Orient
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Description : Collection numérique : Littérature Collection numérique : Littérature
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k7587283z
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-10396
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 18/11/2013
L'ECHO D'ALGER
20, rue de la Liberté, Alger. Tél. 373-80, 81, 82. Adr. télégr.:
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40 CENTIMES
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¿II)
JEUDI
9
JANVIER
1941
30* ANNED
N- lf.114
A l'occasion de l'Aïd-el-Kebir, à Rabat
Le général Weygand
parle aux musulmans
de l'Afrique française
A la spiritualité de la France rénovée
aujourd'hui sous la direction de notre
chef incomparable, le maréchal Pétain,
a répondu d'une seule voix
la spiritualité de l'Islam
Je me réjouis de l'heureuse oc-
casion qui m'est offerte de pou-
voir vous adresser au seuil de la
nouvelle année 1941, mes vœux de
bonne' fête à l'occasion de la
grande solennité musulmane de
lAîd-el-Kebir.
Nos vœux et les vôtres se con-
fondent ainsi et marquent, dans
un symbole puissant, la commu-
nauté de nos intérêts et de nos
aspirations.
I. la spiritualité de la France
rénovée aujourd'hui 'sous la di-
rection de notre chef incompara-
ble. le Maréchal Pétain, a répon-
du d'une seule voix la spiritua-
lité de l'Islam.
Je veux vous féliciter tous d'a-
voir compris, en dépit de l'im-
mense désarroi dont vous con-
naissez les causes, que vos inté-
rêts musulmans restaient solidai-
res de notre idéal français de
justice et de charité et se forti-
fiaient, de surcroît, par votre
rassemblement fraternel autour de
la France.
Au cours de mes longs dépla-
cements, j'ai pu apprécier de
quelle façon toucnante vous avez
su faire comprendre au délégué
du Maréchal que c'était dans
l'adversité que l'on retrouvait ses
véritables amis.
Votre attitude a montré à la
France que vous aviez su com-
prendre son génie humain. Vous
l'en avez récompensé par une fi-
délité accrue et une large et vo-
lontaire participation à ses sa-
crifices.
Elle ne vous oubliera pas, je
puis vous en donner l'assurance
Bien des choses, dans mes pé-
riples, me sont apparues dont je
retiendrai la leçon. Trop souvent,
l'importance attachée à certains
détails de pure forme adminis-
trative vous a voilé la pensée mê-
me de l'action gouvernementale.
Cette action sera, je puis vous
l'assurer, épurée, clarifiée aujour-
d'hui par la Révolution natio-
nale.
Au Maroc, en Algérie, en Tu-
nisie, en Afriaue noire, au Levant,
vous avez parfois été heurtés par
l'exposé de théories qui, répon-
dant à des idéologies particuliè-
res ou à des idées politiques par-
tisanes, dénaturaient vos venca-
oies sentiments et vos aspirations
réelles.
Je peux vous assurer que JS
temps sont révolus. La Révolu-
tion nationale a fait disparaître
ces tendances et a supprimé les
méthodes qui en étaient l'ex-
pression.
Désormais, ceux qui sont char-
gés de la sauvegarde de vos inté-
rêts, n'auront PLUS d'autres soucis
que d'assurer leur protection par
la grandeur de leur tâche, soute-
nus par la connaissance éclairée
de vos aspirations véritables qui
visent à une sincère et loyale col-
laboration.
Des actes ne tarderont pas à
répondre à leur attente et c'est
en toute confiance qu'ils peuvent
saluer aujourd'hui l'aube de l'an-
née nouvelle qui verra se conti-
nuer le redressement de la mé-
tropole et de l'Empire.
Il y a beaucoup à faire dans
dans tous les domaines : ce ne
peut être l'œuvre dun jour. La
difficulté sera cependant surmon-
tée avec d'autant plus d'aisance
qu'il y aura plus d'union, de dis-
cipline, de concorde, de sens de
l'effort.
C'est donc dans la plus profon-
de confiance en votre soutien, en
votre amitié, que je vous adresse
à tous, mes vœux les plus sincè-
res de bonne fête, de bonne et
heureuse année.
Vous me permettrez de réserver
une place toute spéciale dans ces
vœux aux Augustes Souverains
nord-africains dont l'amitié, le
sens aigü de la communauté de
nos intérêts, de la grandeur de
nos destins communs, l'assistance
effective, ne firent jamais défaut.
Fortifions tous en nous, au
seuil de l'an nouveau, la résolu-
tion de nous tourner exclusive-
ment vers l'avenir, dont une
union sans défaillance fera la
grandeur, sous l'égide de la règle
que je fais mienne et qui sera
celle des administrations que j'ai
la haute mission de coordonner :
créer, réaliser, aboutir.
Relâchement
du blocus anglais
en faveur
de la France
New-York. — L'Associated Press ap
prend de bonne source de Washln.
ton* .que la Gmndo Bretagne relâuke-y
rait le blocus pour permettre à )a
Croix-rouge américaine d'envoyer du
lait condensé en France.
Londres. - Le gouvernement bri-
tannique a accédé à la demande per-
sonnelle du président Roosevelt de
laisser passer à travers le blocus an-
glais des navires portant des vête-
ments et des produits alimentaires
destinés aux enfants français.
Le Bairam à Beyrouth
LE GÉNÉRAL DENTZ
s'est rendu
à la Grande mosquée
acclamé par la foule
Beyrouth. — A l'occasion du Bairam,
le général Dentz, haut commissaire de
France, s'est rendu à la Grande mos-
qrée Omar où il s'est entretenu lon-
gvement et cordialement avec le grand
mufti, lequel, dans une allocution en
arabe, a dit la foi des musulmans li-
banais dans le relèvement rapide de
la France sous l'égide du maréchal Pé-
ta!n. Une foule énorme se pressait aux
alentours de la mosquée et a fait une
ovation au général Dentz, aux cris de
c Vive la France ! Vive le Maréchal ! - »
MARSEILLE
compte sur l'Algérie
pour son ravitaillement
Marseille. — On sait que le ravitail-
lement de Marseille par suite du mau-
vais temps est devenu difficile, aucun
légume ne parvenant sur les marchés.
Le préfet a déjà pris diverses mesures
et ce soir à la préfecture une réunion
s'est tenue en présence de M. Gour-
ret, directeur du port, de M. Joly, di-
recteur de l'Office d'action économi-
que et touristique d'Algérie et des re-
présentants des transitaires et des
commissionnaires en fruits et légu-
mes. L'approvisionnement de Marseil-
le en denrées provenant de l'Afrique
du Nord a fait l'çbjet principal de
cette réunion.
Le nouveau timbre de l'Etat
français. (YW 7.901)
M. DE LA BAUME
rend visite au Comité
international
de la Croix-Rouge à Genève
Genève. — M. de La Baume, am-
bassadeur de France, a rendu visite au
Comité international de la Croix Rou-
ge à Genève.
L'ambassadeur a rendu hommage au
nom du gouvernement français à
l'œuvre de la Croix Rouge Internatio-
nale et notamment à celle de l'Agence
centrale des prisonniers de guerre.
Il a visité ensuite les offices fran-
çais travaillant pour les prisonniers
de guerre et les blessés français, puis
il a assisté à la séance de la chambre
de commerce française.
Le Gouverneur général
visite à l'improviste
la commune mixte de Cherchell
(Lire l'information en deuxième page.)
Axe contre Grande-Bretagne
Un corps expéditionnaire
et des unités d'aviation
ont été envoyés du Reich en Italie
« On sait, à Berlin comme à Rome,
que pour remporter la victoire il faut
détruire les Iles britanniques et l'Egypte »
Carte de l'Albanie (YW 7.é.99)
Genève. — La « Suisse » de Genève
cite le commentaire qu'un hebdoma-
daire allemand dans le Reich consa-
cre aux possibilités militaires alleman-
des.
« L'Allemagne, écrit cette revue, dis-
pose de réserves de forces qu'elle pour-
ra mettre en mouvement quand 11 lui
plaira. Elle peut influencer la situa-
tion sur tous les théâtres de la guerre,
où qu'ils se trouvent, de telle façon
que l'Angleterre soit bloquée en Mé-
diterranée. C'est ainsi que le front
grec n'est pas appelé à subsister, mal-
gré l'importance que ce front repré-
sente pour l'Angleterre. Cette dernière
ne peurra ni modifier, ni retarder le
sort réservé à la Grèce, pas plus qu'elle
ne pourra vaincre l'Italie. »
D'autre part, la presse berlinoise
souligne les nouvelles .concevant l'en-
vol en Italie de certaines unités d'avia-
tion du Reich, unités qui prendront
part à la lutte contre l'Angleterre en
Méditerranée. L'importance des effec-
tifs envoyés en Italie n'a pas été révé-
lée. Le correspondant du « Berliner
Boersen Zeitung » écrit de Rome :
« La preuve est ainsi fournie que,
malgré les efforts des dirigeants an-
glais pour soustraire leurs troupes aux
coups des puissances de l'Axe en les
amenant par un long détour en Mé-
diterranée orientale, l'Allemagne et
l'Italie peuvent, coordonnant leurs ef-
forts, combattre partout. Il serait ri-
dicule de croire que les dirigeants des
deux puissances regardent manœuvrer
les Anglais en se croisant les bras.
Sur quelque front que l'ennemi con-
centra ses troupes, l'Allemagne et l'Ita-
lie lépondront par d'autres concentra-
tions. A Berlin comme à Rome, on
sait très bien que la puissance anglaise
a deux bases principales : les Iles
britanniques et l'Egypte. Pour rempor-
ter la victoire, il faut donc que ces
deux points d'appui soient détruits. »
Chasser l'Angleterre
de la Méditerranée"
Rome. — Au sujet de l'envoi d'un
corps expéditionnaire allemand en
Italie, l'agence Stéfani cite un article
du « Voelkischer Beobachter » qui
observe que cet envoi ne représente
pas seulement un geste d'amitié et de
camaraderie vis-à-vis de l'Italie alliée
dans la grande lutte commune, mais
s'explique par le fait que l'Allemagne
a intérêt à battre l'ennemi commun
également en Méditerranée, d'où l'An-
gleterre devenue puissante à travers
les siècles devra fatalement être chas-
sée.
(Lire les opérations en 2e page)
LE FROID
Dans l'Hérault
quinze voyageurs
en danger de mort
sont sauvés
Toulouse. — A Caylar (Hérault),
neuf sauveteurs dont quatre gendar-
mes, ont délivré quinze voyageurs
bloqués par la neige sur la route et
en danger de mort. Parmi eux se
trouvaient une fillette de 6 ans, sept
femmes et deux impotents.
Cinq personnes
meurent de froid
en Auvergne
Clermont-Ferrand. — A la suite du
froid intense qui sévit en Auvergne,
cinq personnes sont mortes de froid
notamment une jeune institutrice
et sa sœur.
Deux nouvelles victimes
à Marseille
Marseille. — Le froid qui a une
tendance à s'atténuer a causé, néan-
moins, la mort de deux personnes,
c'est d'abord celle d'un miséreux âgé
de 75 ans environ trouvé mort de
congestion dans la cour d'un immeu-
ble, rue des Grands-Carmes, c'est en-
suite Mme Mollnari, 65 ans, qui fai-
sait la queue devant un marchand
d'huile. Elle était accompagnée de sa
fille qui est aveugle. Frappée de con-
gestion, Mme Molinari s'affaissa et
rendit le dernier soupir.
Neige et froid très vif
au Maroc
Fès (de notre cor. part.). — Dans
la région de Meknès, la neige est de
nouveau tombée abondamment en
montagne et depuis un froid très vif
sévit. Ces jours derniers le thermo-
mètre est descendu à moins de 10 en
montagne, moins 9 & El-Hajeb et
moins 6 à Bou-Fekrane; à Ifrane la
température nocturne oscille aux en-
virons de moins 15 degrés.
Dans la région de Fès, la neige gar-
nit les pentes du Kandar et dans le
nord les pentes du Taghzent. On a
signalé avant-hier quatre degrés au-
dessous de zéro. Dans la vallée du
haut Ouergha sur le littoral, la tem-
pérature est plus clémente mais le
froid persiste.
M. Roosevelt a prdmM,r
son prolet de bu.gl
28 milliards de dollars
pour la défense nationale
Un effort inouï en vue de constituer des forces
prêtes à toute éventualité
et d'assurer le ravitaillement des nations
oui ont besoin d'aide
Clermont-Ferrand. — C'est par un
exposé de vues réalistes que le prési-
dent Roosevelt a présenté aujour-
d'hui au Congrès le budget de la
nation américaine.
Les Etats-Unis envisagent de dé-
penser vingt-huit milliards de dol-
lars en deux ans, ce qui a pour con-
séquence d'augmenter d'un quart les
chiffres du budget de l'exercice pré-
cédent et c'est là le minimum du
point de départ. Si les circonstances
l'exigent on ira au delà.
C'est un effort inouï auquel se
plie de la sorte la grande démocratie
d'outre-Atlantique en vue de consti-
tuer, comme l'a souligné le président
Roosevelt, des forces terrestres, nava-
les et aériennes « capables de faire
face à toute éventualité et la domi-
ner » et aussi en vue d'assurer le
-ravitaillement en matériel et en mu-
nitions les nations qui ont besoin
de son aide.
Le mot sacrifice est bien celui qui
convient puisque l'augmentation des
dépenses devra être en partie com-
pensée par une augmentation des
impôts.
A -- DAMAS ------
Six des assassins
du docteur
Chahbandar
sont condamnés
à mort
Damas. — La Cour de justice a ren-
du aujourd'hui son verdict dans l'af-
faire du meurtre du docteur Chahban-
dar. Elle a condamné à la peine de
mort Ahmed Assass, auteur principal
de l'assassinat et cinq de ses compli-
ces. Trois autres ont été condamnés
à 15 ans de travaux forcés. Les trois
dirigeants du bloc nationaliste, réfu-
giés en Irak, ont été acquittés.
La condamnation des assassins du
docteur Chahbandar, qui après avoir
été un des plus grands leaders de l'in-
dependance syrienne, s'était, dès le dé-
but de la guerre, loyalement rallié à
l'autorité mandataire de la France.
sanctionne justement ce crime parti-
culièrement odieux.
Dans les premiers jours de juillet.
ât-ux -Individus se présentaient, en ef-
fet, au domicile du célèbre tribun ara-
be, sous le fallacieux prétexte d'une
consultation médicale, et pendant que
le médecin se penchait sur son pré-
tendu malade pour l'ausculter, le deu-
xième visiteur lui fracassa le crâne.
L'enquête ne devait pas tarder à ré-
véler l'existence d'un complot. Les
deux assassins furent arrêtés. Ils
avouèrent leur crime et découvrirent
derrière eux une organisation politi-
que. n découlait des témoignages re-
cueillis que le leader syrien avait été
condamné à mort par un comité ter-
roriste. Mais à cela se sont bornés les
résultats positifs de l'enquête.
Le leader syrien réfugié pendant de
longues années à Alexandrie, était re-
venu à Damas après avoir bénéficié
d'une mesure d'amnistie.
Les chefs du parti du bloc nationa-
liste, Djemil Ardam Lutfi Hafar et
Saadallah Djasri. tous trois anciens
présidents du conseil de Syrie, qui
longtemps s'étaient opposés à l'action
du parti extrémiste que menait le doc-
teur Chahbandar, parurent donner
Drise à certains soupçons en se réfu-
giant en Irak. Mais la Cour suprême
dr Justice vient de les décharger en
prononçant leur acquittement.
Le jugement de la Cour suprême il-
lustre, une fois de plus, le souci d'é-
quité que manifeste le gouvernement
à l'égard des populations dont il a
charge dans le cadre de l'empire.
L'empoisonneuse
Ducournau
a été guillotinée hier
à Bordeaux
Bordeaux. — Une femme a été guil-
lotinée ce matin à Bordeaux en exé-
cution de l'arrêt rendu par la cour
d'assises de la Gironde le 26 avril 1940
qui avait condamné Elisabeth Lamou-
ly, veuve Ducournau, tenancière d'un
bar, née le 1er septembre 1904 à Bor-
deaux, à la peine de mort pour em-
poisonnement de sa mère et de son
mari.
L'exécution a eu lieu à 9 heures
dans la cour de la prison. Il y a 52
ans qu'une femme n'avait été exécu-
tée en France.
Le new-deal et la défense nationale
Les Etats-Unis dépenseront pour
leur défense 28 milliards de dollars
répartis sur une période de deux ans
à moins que, ainsi que le souligne
le président Roosevelt », les « circons-
tances demandent plus encore ».
« La situation mondiale menaçante,
précise M. Roosevelt, nous oblige à
constituer des forces terrestres, nava-
les et aériennes capables de faire face
à toute éventualité et de la dominer.
Nous avons à assurer aussi le ravi-
taillement en matériel et munitions
des nations qui ont besoin de notre
aide. »
« Le programme de défense élaboré
envisage la construction d'une armée
motorisée plus moderne dont les ef-
fectifs s'élèveront à près d'un mil-
lion et demi d'hommes au cours de
l'année à venir. »
Le doublement des effectifs de la
marine, la continuation des construc-
tions pour la flotte qui sera la pre-
mière du monde, une grande aug-
mentation du nombre des avions fa-
briqués et des effectifs de l'aviation,
une expansion de la capacité de pro-
duction jusqu'à la limite extrême.
Enfin le plan d'entraînement civil
comportant la coopération de plus
d'un million d'hommes et de fem-
mes.
Le président souligne que pour le
financement de ce programme d'ar-
mement gigantesque, il n'a pas l'in-
tention d'abandonner les principes so-
ciaux du new deal. Il laisse prévoir la
demande de nouveaux pouvoirs gou-
vernementaux sur l'industrie privée en
vue d'éviter que les matières premiè-
res et la main-d'œuvre soient utili-
sées à d'autres fins que la défense
nationale. Il suggère également une li-
mitation des bénéfices réalisés dans la
fabrication des armements.
(Lire la suite en deuxième page)
Nous connaîtrons bientôt
les chaussures
à semelle de bois
a rf0
Lyon. — La producion des cuirs à
semelle est déficitaire, les cuirs qu!
nous venaient principalement de Ma-
dagascar, Buenos-Ayres et Mon ^vi-
déo actuellement nous échappent et
nous ne touchons plus que les Wiats
de la zone libre, soit trente pour c,.nt
de la production française moyen..lf'.
Ainsi, la fabrication des chaussures
étant pratiquement arrêtée depuis un
mois, les magasins ne vendaient plus
que leurs propres stocks quand la
carte est née. Il -faudra donc avteec
dans les mois qui vont venir.
Aussi bien annonce-t-on qu'un
grande fabrique de la région lyonnai-
se sortira bientôt de la chaussure
pour hommes munie d'une semelle de
bois articulée et encore le probiéTie
ne sera-t-il pas résolu car seul le
noyer et le hêtre se prêtant à est
usage, on risque d'en manquer. Il est
vrai que le contingent de cuir affecte
aux réparations ne faiblit pas poui
l'instant. Nous aurons donc la res-
source de ressemeler nos vieilles
chaussures, étant bien entendu qu'el-
les soient en état de supporter l'op.
ration.
Le père
du
scoutisme
est
mort
Nairobi. — Lord Baden-Powell. le
grand chef du scoutisme, est mort
dans sa ferme du Kenya. Il était âgé
de 83 ans.
C'est en 1907 que Baden-Powell créa
l'organisation qui devait rencontrer
tant de faveur parmi les jeunes de
l'Empire britannique d'abord, du mon-
de entier ensuite. Il se consacra jus-
qu'à ces derniers temps, avec une fer-
veur jamais démentie, à la tâche qu'il
Etimait par dessus tout.
Lord Baden-Powell était comman-
deur de la Légion d'honneur.
daden Powel
(YW 7.916)
L'amiral Leahy
a remis au maréchal Pétain
ses lettres de créance
L'ambassadeur était porteur d'une lettre
personnelle du président Roosevelt
à l'adresse de l'illustre soldat
L'ambassadeur et Mme Leahy (YW 7.904)
Vichy. — La remise des lettres de
créance de l'amiral Leahy au maré-
chal Pétain a eu la même solennité
que les cérémonies analogues quand
elles avaient, lieu à Paris. Le cadre
seul en a été plus modeste, encore
que fort digne puisqu'elle s'est dé-
roulée dans le cabinet de travail du
chef de l'Etat, au charmant pavillon
bevigné.
Selon un précédent créé lors de la
réception du ministre de Roumanie,
aucun discours n'a été prononcé, en
raison des circonstances créées par
l'armistice ; c'est la seule modifica-
tion apportée au protocole. Deux au-
tomobiles avaient été mises à la dis-
position de l'ambassadeur. Par une
délicate attention du maréchal, les
honneurs militaires ont été rendus
par un bataillon de fusiliers-marins
dans le jardin à la française qui pré-
cède la résidence officielle.
Reçu à sa descente de voiture par
deux officiers de la maison militaire,
puis dans le vestibule par le général
Laure, secrétaire général du chef de
l'Etat, l'ambassadeur des Etats-Unis a
été introduit dans le salon d'honneur
puis dans le cabinet de travail atte-
nant où se tenait le maréchal, en te-
nue kaki, ne portant d'autres décora-
tions que la médaille militaire et ayant
auprès de lui M. P.-E. Flandin, mi-
nistre des Affaires étrangères, à qui il
avait présenté le lendemain de son
arrivée la copie figurée de ses lettres
de créance.
C'est le texte authentique que l'a-
miral Leahy a remis hier, à midi, au
chef de l'Etat, y compris la lettre de
rappel de son prédécesseur, ainsi
qu'une lettre personnelle du président
Roosevelt qui avait tenu à donner le
témoignage direct de sa haute estime
à l'illustre soldat qui préside aux des-
tinées de la France.
Le maréchal, après avoir présenté
les membres de ses cab,nets civils et
militaires à l'ambassadeur américain,
s'est entretenu avec lui, ainsi que M.
P.-E. Flandin.
Lorsque la conversation fut termi-
née, • l'amiral Leahy, après avoir pris
congé de son hôte, a été reconduit à
sa voiture avec le même cérémonial
qu'à l'arrivée.
Communiqué officiel
Voici, d'autre part. le communiqué
officiel qui a été remis à la presse à
l'issue de la cérémonie.
« Le maréchal de France, chef de
l'Etat, ayant à ses côtés le ministre se-
crétaire d'Etat aux Affaires étrangères,
a reçu, à midi. en audience officielle,
au pavillon Sévigné, S. E. M. l'amiral
Leahy qui lui a remis ses lettres l'ac-
créditant en qualité d'ambassadeur
extraordinaire et plénipotentiaire en
France.
» L'ambassadeur a été reçu avec le
cérémonial d'usage. Les honneurs mi-
litaires lui ont été rendus à son arri-
vée et à son départ. »
L'ambassadeur
parle de sa mission
Vichy. — D'après « Paris-Soir »,
l'amiral Leahy avait, hier matin, en
recevant les représentants de la presse
américaine, évoqué le cadre général
de sa mission en France.
« Il n'entreprendra pas, écrit « Pa-
ris-Soir », comme le bruit en avait
couru, un voyage à Rome ou à Ber-
lin ».
Faisant ensuite une brève incursion
dans le domaine de la politique gé-
nérale, il a déclaré que l'Amérique.
est intéressée dans toutes les ques-
tions mondiales et plus particulière-
ment dans tout ce qui touche l'Ex-
trême-Orient, y compris la situation
de l'Indochine.
Il a tenu à préciser d'autre part que
les Etats-Unis n'ont jamais demandé.
à la France de leur céder une base
navale à la Martinique pour assurer
d'une façon plus efficace la protec-
tion du canal de Panama.
L'amiral Leahy avait, par ailleurs,
souligné la joie qu'il aurait de revoir
le chef de l'Etat français qu'il avait
eu déjà l'honneur et le plaisir de ren-
contrer en 1931 à Yorktown, à l'occa.
sion du 150e anniversaire de la vic-
toire remportée au cours de la guerre
de l'Indépendance par les armées amé-
ricaines sur celles du général anlgais
Cornwallis.
Ajaccio commémorera le
souvenir de Jean Chiappe
le 16 janvier
Ajaccio. - Le 16 janvier aura lieu
à Ajaccio la commémoration du sou-
venir de Jean Chiappe. Le conseil
municipal présidé par M. Dominique
Paoli a décidé de faire chanter un
reauiem à la cathédrale d'Ajaccio. A
l'issue de la messe l'absoute sera donr
née par l'évêque Mer Llosa. L'après-
midi auront lieu l'inauguration du
square Jean-Chiappe et la pose d'une
plaque commémorative à la maison
natale du grand Corse et du grand
Français.
A CONSTANTINE
Une famille
est asphyxiée
par le poêle
de l'appartement
voisin
Constantine. — Au n° 14 de la rue
Damrémont habite la famille Leca-
corvi composée du père, 40 ans, de la
mère, 36 ans, de deux filles, Odette.
14 ans et Micheline, 11 ans.
Ce matin, comme il ne vit personne
de la famille, le beau-frère, M. Fer-
mon, frappa à la porte de l'apparte-
ment sans obtenir de réponse. Il prit
la décision de faire sauter la serrure,,
pénétra dans la chambre où il cons-
tata que les deux fillettes et leur
père ne donnaient plus signe de vie.
Seule, Mme Lecacorvi respirait fai-
blement. Les pompiers et un docteur
furent appelés.
Le gaz était fermé. n n'y avait pas
de feu dans la chambre. Il ne pouvait
non plus s'agir d'un suicide car la fa-
mille était unie.
On constata presque par hasard que
de la chaleur se dégageait du plafond.
On fit une ouverture : une poutre
brûlait. Dans un bureau voisin, un
poêle était resté allumé; le feu avait
consumé une poutre et l'oxyde de
carbone s'infiltrant par une cheminée
mitoyenne avait provoqué la mort des
trois personnes.
Mme Lecacorvi peut être considérée
comme hors de danger.
Les fêtes --- de l'Aïd-el-Kebir ont commencé hier à Alger
INFORMATION EN 28 PAGE
Sur la route moutonnièr( (YW 7.915'
Le photographe fixera le souvenir de cette journée (YW 7.913)
Mbe de Chartres (XW 7.914)
20, rue de la Liberté, Alger. Tél. 373-80, 81, 82. Adr. télégr.:
Echo Alger. Ch. px Alger 19.25 9 PARIS : 15. r. Feydeau 2.
40 CENTIMES
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¿II)
JEUDI
9
JANVIER
1941
30* ANNED
N- lf.114
A l'occasion de l'Aïd-el-Kebir, à Rabat
Le général Weygand
parle aux musulmans
de l'Afrique française
A la spiritualité de la France rénovée
aujourd'hui sous la direction de notre
chef incomparable, le maréchal Pétain,
a répondu d'une seule voix
la spiritualité de l'Islam
Je me réjouis de l'heureuse oc-
casion qui m'est offerte de pou-
voir vous adresser au seuil de la
nouvelle année 1941, mes vœux de
bonne' fête à l'occasion de la
grande solennité musulmane de
lAîd-el-Kebir.
Nos vœux et les vôtres se con-
fondent ainsi et marquent, dans
un symbole puissant, la commu-
nauté de nos intérêts et de nos
aspirations.
I. la spiritualité de la France
rénovée aujourd'hui 'sous la di-
rection de notre chef incompara-
ble. le Maréchal Pétain, a répon-
du d'une seule voix la spiritua-
lité de l'Islam.
Je veux vous féliciter tous d'a-
voir compris, en dépit de l'im-
mense désarroi dont vous con-
naissez les causes, que vos inté-
rêts musulmans restaient solidai-
res de notre idéal français de
justice et de charité et se forti-
fiaient, de surcroît, par votre
rassemblement fraternel autour de
la France.
Au cours de mes longs dépla-
cements, j'ai pu apprécier de
quelle façon toucnante vous avez
su faire comprendre au délégué
du Maréchal que c'était dans
l'adversité que l'on retrouvait ses
véritables amis.
Votre attitude a montré à la
France que vous aviez su com-
prendre son génie humain. Vous
l'en avez récompensé par une fi-
délité accrue et une large et vo-
lontaire participation à ses sa-
crifices.
Elle ne vous oubliera pas, je
puis vous en donner l'assurance
Bien des choses, dans mes pé-
riples, me sont apparues dont je
retiendrai la leçon. Trop souvent,
l'importance attachée à certains
détails de pure forme adminis-
trative vous a voilé la pensée mê-
me de l'action gouvernementale.
Cette action sera, je puis vous
l'assurer, épurée, clarifiée aujour-
d'hui par la Révolution natio-
nale.
Au Maroc, en Algérie, en Tu-
nisie, en Afriaue noire, au Levant,
vous avez parfois été heurtés par
l'exposé de théories qui, répon-
dant à des idéologies particuliè-
res ou à des idées politiques par-
tisanes, dénaturaient vos venca-
oies sentiments et vos aspirations
réelles.
Je peux vous assurer que JS
temps sont révolus. La Révolu-
tion nationale a fait disparaître
ces tendances et a supprimé les
méthodes qui en étaient l'ex-
pression.
Désormais, ceux qui sont char-
gés de la sauvegarde de vos inté-
rêts, n'auront PLUS d'autres soucis
que d'assurer leur protection par
la grandeur de leur tâche, soute-
nus par la connaissance éclairée
de vos aspirations véritables qui
visent à une sincère et loyale col-
laboration.
Des actes ne tarderont pas à
répondre à leur attente et c'est
en toute confiance qu'ils peuvent
saluer aujourd'hui l'aube de l'an-
née nouvelle qui verra se conti-
nuer le redressement de la mé-
tropole et de l'Empire.
Il y a beaucoup à faire dans
dans tous les domaines : ce ne
peut être l'œuvre dun jour. La
difficulté sera cependant surmon-
tée avec d'autant plus d'aisance
qu'il y aura plus d'union, de dis-
cipline, de concorde, de sens de
l'effort.
C'est donc dans la plus profon-
de confiance en votre soutien, en
votre amitié, que je vous adresse
à tous, mes vœux les plus sincè-
res de bonne fête, de bonne et
heureuse année.
Vous me permettrez de réserver
une place toute spéciale dans ces
vœux aux Augustes Souverains
nord-africains dont l'amitié, le
sens aigü de la communauté de
nos intérêts, de la grandeur de
nos destins communs, l'assistance
effective, ne firent jamais défaut.
Fortifions tous en nous, au
seuil de l'an nouveau, la résolu-
tion de nous tourner exclusive-
ment vers l'avenir, dont une
union sans défaillance fera la
grandeur, sous l'égide de la règle
que je fais mienne et qui sera
celle des administrations que j'ai
la haute mission de coordonner :
créer, réaliser, aboutir.
Relâchement
du blocus anglais
en faveur
de la France
New-York. — L'Associated Press ap
prend de bonne source de Washln.
ton* .que la Gmndo Bretagne relâuke-y
rait le blocus pour permettre à )a
Croix-rouge américaine d'envoyer du
lait condensé en France.
Londres. - Le gouvernement bri-
tannique a accédé à la demande per-
sonnelle du président Roosevelt de
laisser passer à travers le blocus an-
glais des navires portant des vête-
ments et des produits alimentaires
destinés aux enfants français.
Le Bairam à Beyrouth
LE GÉNÉRAL DENTZ
s'est rendu
à la Grande mosquée
acclamé par la foule
Beyrouth. — A l'occasion du Bairam,
le général Dentz, haut commissaire de
France, s'est rendu à la Grande mos-
qrée Omar où il s'est entretenu lon-
gvement et cordialement avec le grand
mufti, lequel, dans une allocution en
arabe, a dit la foi des musulmans li-
banais dans le relèvement rapide de
la France sous l'égide du maréchal Pé-
ta!n. Une foule énorme se pressait aux
alentours de la mosquée et a fait une
ovation au général Dentz, aux cris de
c Vive la France ! Vive le Maréchal ! - »
MARSEILLE
compte sur l'Algérie
pour son ravitaillement
Marseille. — On sait que le ravitail-
lement de Marseille par suite du mau-
vais temps est devenu difficile, aucun
légume ne parvenant sur les marchés.
Le préfet a déjà pris diverses mesures
et ce soir à la préfecture une réunion
s'est tenue en présence de M. Gour-
ret, directeur du port, de M. Joly, di-
recteur de l'Office d'action économi-
que et touristique d'Algérie et des re-
présentants des transitaires et des
commissionnaires en fruits et légu-
mes. L'approvisionnement de Marseil-
le en denrées provenant de l'Afrique
du Nord a fait l'çbjet principal de
cette réunion.
Le nouveau timbre de l'Etat
français. (YW 7.901)
M. DE LA BAUME
rend visite au Comité
international
de la Croix-Rouge à Genève
Genève. — M. de La Baume, am-
bassadeur de France, a rendu visite au
Comité international de la Croix Rou-
ge à Genève.
L'ambassadeur a rendu hommage au
nom du gouvernement français à
l'œuvre de la Croix Rouge Internatio-
nale et notamment à celle de l'Agence
centrale des prisonniers de guerre.
Il a visité ensuite les offices fran-
çais travaillant pour les prisonniers
de guerre et les blessés français, puis
il a assisté à la séance de la chambre
de commerce française.
Le Gouverneur général
visite à l'improviste
la commune mixte de Cherchell
(Lire l'information en deuxième page.)
Axe contre Grande-Bretagne
Un corps expéditionnaire
et des unités d'aviation
ont été envoyés du Reich en Italie
« On sait, à Berlin comme à Rome,
que pour remporter la victoire il faut
détruire les Iles britanniques et l'Egypte »
Carte de l'Albanie (YW 7.é.99)
Genève. — La « Suisse » de Genève
cite le commentaire qu'un hebdoma-
daire allemand dans le Reich consa-
cre aux possibilités militaires alleman-
des.
« L'Allemagne, écrit cette revue, dis-
pose de réserves de forces qu'elle pour-
ra mettre en mouvement quand 11 lui
plaira. Elle peut influencer la situa-
tion sur tous les théâtres de la guerre,
où qu'ils se trouvent, de telle façon
que l'Angleterre soit bloquée en Mé-
diterranée. C'est ainsi que le front
grec n'est pas appelé à subsister, mal-
gré l'importance que ce front repré-
sente pour l'Angleterre. Cette dernière
ne peurra ni modifier, ni retarder le
sort réservé à la Grèce, pas plus qu'elle
ne pourra vaincre l'Italie. »
D'autre part, la presse berlinoise
souligne les nouvelles .concevant l'en-
vol en Italie de certaines unités d'avia-
tion du Reich, unités qui prendront
part à la lutte contre l'Angleterre en
Méditerranée. L'importance des effec-
tifs envoyés en Italie n'a pas été révé-
lée. Le correspondant du « Berliner
Boersen Zeitung » écrit de Rome :
« La preuve est ainsi fournie que,
malgré les efforts des dirigeants an-
glais pour soustraire leurs troupes aux
coups des puissances de l'Axe en les
amenant par un long détour en Mé-
diterranée orientale, l'Allemagne et
l'Italie peuvent, coordonnant leurs ef-
forts, combattre partout. Il serait ri-
dicule de croire que les dirigeants des
deux puissances regardent manœuvrer
les Anglais en se croisant les bras.
Sur quelque front que l'ennemi con-
centra ses troupes, l'Allemagne et l'Ita-
lie lépondront par d'autres concentra-
tions. A Berlin comme à Rome, on
sait très bien que la puissance anglaise
a deux bases principales : les Iles
britanniques et l'Egypte. Pour rempor-
ter la victoire, il faut donc que ces
deux points d'appui soient détruits. »
Chasser l'Angleterre
de la Méditerranée"
Rome. — Au sujet de l'envoi d'un
corps expéditionnaire allemand en
Italie, l'agence Stéfani cite un article
du « Voelkischer Beobachter » qui
observe que cet envoi ne représente
pas seulement un geste d'amitié et de
camaraderie vis-à-vis de l'Italie alliée
dans la grande lutte commune, mais
s'explique par le fait que l'Allemagne
a intérêt à battre l'ennemi commun
également en Méditerranée, d'où l'An-
gleterre devenue puissante à travers
les siècles devra fatalement être chas-
sée.
(Lire les opérations en 2e page)
LE FROID
Dans l'Hérault
quinze voyageurs
en danger de mort
sont sauvés
Toulouse. — A Caylar (Hérault),
neuf sauveteurs dont quatre gendar-
mes, ont délivré quinze voyageurs
bloqués par la neige sur la route et
en danger de mort. Parmi eux se
trouvaient une fillette de 6 ans, sept
femmes et deux impotents.
Cinq personnes
meurent de froid
en Auvergne
Clermont-Ferrand. — A la suite du
froid intense qui sévit en Auvergne,
cinq personnes sont mortes de froid
notamment une jeune institutrice
et sa sœur.
Deux nouvelles victimes
à Marseille
Marseille. — Le froid qui a une
tendance à s'atténuer a causé, néan-
moins, la mort de deux personnes,
c'est d'abord celle d'un miséreux âgé
de 75 ans environ trouvé mort de
congestion dans la cour d'un immeu-
ble, rue des Grands-Carmes, c'est en-
suite Mme Mollnari, 65 ans, qui fai-
sait la queue devant un marchand
d'huile. Elle était accompagnée de sa
fille qui est aveugle. Frappée de con-
gestion, Mme Molinari s'affaissa et
rendit le dernier soupir.
Neige et froid très vif
au Maroc
Fès (de notre cor. part.). — Dans
la région de Meknès, la neige est de
nouveau tombée abondamment en
montagne et depuis un froid très vif
sévit. Ces jours derniers le thermo-
mètre est descendu à moins de 10 en
montagne, moins 9 & El-Hajeb et
moins 6 à Bou-Fekrane; à Ifrane la
température nocturne oscille aux en-
virons de moins 15 degrés.
Dans la région de Fès, la neige gar-
nit les pentes du Kandar et dans le
nord les pentes du Taghzent. On a
signalé avant-hier quatre degrés au-
dessous de zéro. Dans la vallée du
haut Ouergha sur le littoral, la tem-
pérature est plus clémente mais le
froid persiste.
M. Roosevelt a prdmM,r
son prolet de bu.gl
28 milliards de dollars
pour la défense nationale
Un effort inouï en vue de constituer des forces
prêtes à toute éventualité
et d'assurer le ravitaillement des nations
oui ont besoin d'aide
Clermont-Ferrand. — C'est par un
exposé de vues réalistes que le prési-
dent Roosevelt a présenté aujour-
d'hui au Congrès le budget de la
nation américaine.
Les Etats-Unis envisagent de dé-
penser vingt-huit milliards de dol-
lars en deux ans, ce qui a pour con-
séquence d'augmenter d'un quart les
chiffres du budget de l'exercice pré-
cédent et c'est là le minimum du
point de départ. Si les circonstances
l'exigent on ira au delà.
C'est un effort inouï auquel se
plie de la sorte la grande démocratie
d'outre-Atlantique en vue de consti-
tuer, comme l'a souligné le président
Roosevelt, des forces terrestres, nava-
les et aériennes « capables de faire
face à toute éventualité et la domi-
ner » et aussi en vue d'assurer le
-ravitaillement en matériel et en mu-
nitions les nations qui ont besoin
de son aide.
Le mot sacrifice est bien celui qui
convient puisque l'augmentation des
dépenses devra être en partie com-
pensée par une augmentation des
impôts.
A -- DAMAS ------
Six des assassins
du docteur
Chahbandar
sont condamnés
à mort
Damas. — La Cour de justice a ren-
du aujourd'hui son verdict dans l'af-
faire du meurtre du docteur Chahban-
dar. Elle a condamné à la peine de
mort Ahmed Assass, auteur principal
de l'assassinat et cinq de ses compli-
ces. Trois autres ont été condamnés
à 15 ans de travaux forcés. Les trois
dirigeants du bloc nationaliste, réfu-
giés en Irak, ont été acquittés.
La condamnation des assassins du
docteur Chahbandar, qui après avoir
été un des plus grands leaders de l'in-
dependance syrienne, s'était, dès le dé-
but de la guerre, loyalement rallié à
l'autorité mandataire de la France.
sanctionne justement ce crime parti-
culièrement odieux.
Dans les premiers jours de juillet.
ât-ux -Individus se présentaient, en ef-
fet, au domicile du célèbre tribun ara-
be, sous le fallacieux prétexte d'une
consultation médicale, et pendant que
le médecin se penchait sur son pré-
tendu malade pour l'ausculter, le deu-
xième visiteur lui fracassa le crâne.
L'enquête ne devait pas tarder à ré-
véler l'existence d'un complot. Les
deux assassins furent arrêtés. Ils
avouèrent leur crime et découvrirent
derrière eux une organisation politi-
que. n découlait des témoignages re-
cueillis que le leader syrien avait été
condamné à mort par un comité ter-
roriste. Mais à cela se sont bornés les
résultats positifs de l'enquête.
Le leader syrien réfugié pendant de
longues années à Alexandrie, était re-
venu à Damas après avoir bénéficié
d'une mesure d'amnistie.
Les chefs du parti du bloc nationa-
liste, Djemil Ardam Lutfi Hafar et
Saadallah Djasri. tous trois anciens
présidents du conseil de Syrie, qui
longtemps s'étaient opposés à l'action
du parti extrémiste que menait le doc-
teur Chahbandar, parurent donner
Drise à certains soupçons en se réfu-
giant en Irak. Mais la Cour suprême
dr Justice vient de les décharger en
prononçant leur acquittement.
Le jugement de la Cour suprême il-
lustre, une fois de plus, le souci d'é-
quité que manifeste le gouvernement
à l'égard des populations dont il a
charge dans le cadre de l'empire.
L'empoisonneuse
Ducournau
a été guillotinée hier
à Bordeaux
Bordeaux. — Une femme a été guil-
lotinée ce matin à Bordeaux en exé-
cution de l'arrêt rendu par la cour
d'assises de la Gironde le 26 avril 1940
qui avait condamné Elisabeth Lamou-
ly, veuve Ducournau, tenancière d'un
bar, née le 1er septembre 1904 à Bor-
deaux, à la peine de mort pour em-
poisonnement de sa mère et de son
mari.
L'exécution a eu lieu à 9 heures
dans la cour de la prison. Il y a 52
ans qu'une femme n'avait été exécu-
tée en France.
Le new-deal et la défense nationale
Les Etats-Unis dépenseront pour
leur défense 28 milliards de dollars
répartis sur une période de deux ans
à moins que, ainsi que le souligne
le président Roosevelt », les « circons-
tances demandent plus encore ».
« La situation mondiale menaçante,
précise M. Roosevelt, nous oblige à
constituer des forces terrestres, nava-
les et aériennes capables de faire face
à toute éventualité et de la dominer.
Nous avons à assurer aussi le ravi-
taillement en matériel et munitions
des nations qui ont besoin de notre
aide. »
« Le programme de défense élaboré
envisage la construction d'une armée
motorisée plus moderne dont les ef-
fectifs s'élèveront à près d'un mil-
lion et demi d'hommes au cours de
l'année à venir. »
Le doublement des effectifs de la
marine, la continuation des construc-
tions pour la flotte qui sera la pre-
mière du monde, une grande aug-
mentation du nombre des avions fa-
briqués et des effectifs de l'aviation,
une expansion de la capacité de pro-
duction jusqu'à la limite extrême.
Enfin le plan d'entraînement civil
comportant la coopération de plus
d'un million d'hommes et de fem-
mes.
Le président souligne que pour le
financement de ce programme d'ar-
mement gigantesque, il n'a pas l'in-
tention d'abandonner les principes so-
ciaux du new deal. Il laisse prévoir la
demande de nouveaux pouvoirs gou-
vernementaux sur l'industrie privée en
vue d'éviter que les matières premiè-
res et la main-d'œuvre soient utili-
sées à d'autres fins que la défense
nationale. Il suggère également une li-
mitation des bénéfices réalisés dans la
fabrication des armements.
(Lire la suite en deuxième page)
Nous connaîtrons bientôt
les chaussures
à semelle de bois
a rf0
Lyon. — La producion des cuirs à
semelle est déficitaire, les cuirs qu!
nous venaient principalement de Ma-
dagascar, Buenos-Ayres et Mon ^vi-
déo actuellement nous échappent et
nous ne touchons plus que les Wiats
de la zone libre, soit trente pour c,.nt
de la production française moyen..lf'.
Ainsi, la fabrication des chaussures
étant pratiquement arrêtée depuis un
mois, les magasins ne vendaient plus
que leurs propres stocks quand la
carte est née. Il -faudra donc avteec
dans les mois qui vont venir.
Aussi bien annonce-t-on qu'un
grande fabrique de la région lyonnai-
se sortira bientôt de la chaussure
pour hommes munie d'une semelle de
bois articulée et encore le probiéTie
ne sera-t-il pas résolu car seul le
noyer et le hêtre se prêtant à est
usage, on risque d'en manquer. Il est
vrai que le contingent de cuir affecte
aux réparations ne faiblit pas poui
l'instant. Nous aurons donc la res-
source de ressemeler nos vieilles
chaussures, étant bien entendu qu'el-
les soient en état de supporter l'op.
ration.
Le père
du
scoutisme
est
mort
Nairobi. — Lord Baden-Powell. le
grand chef du scoutisme, est mort
dans sa ferme du Kenya. Il était âgé
de 83 ans.
C'est en 1907 que Baden-Powell créa
l'organisation qui devait rencontrer
tant de faveur parmi les jeunes de
l'Empire britannique d'abord, du mon-
de entier ensuite. Il se consacra jus-
qu'à ces derniers temps, avec une fer-
veur jamais démentie, à la tâche qu'il
Etimait par dessus tout.
Lord Baden-Powell était comman-
deur de la Légion d'honneur.
daden Powel
(YW 7.916)
L'amiral Leahy
a remis au maréchal Pétain
ses lettres de créance
L'ambassadeur était porteur d'une lettre
personnelle du président Roosevelt
à l'adresse de l'illustre soldat
L'ambassadeur et Mme Leahy (YW 7.904)
Vichy. — La remise des lettres de
créance de l'amiral Leahy au maré-
chal Pétain a eu la même solennité
que les cérémonies analogues quand
elles avaient, lieu à Paris. Le cadre
seul en a été plus modeste, encore
que fort digne puisqu'elle s'est dé-
roulée dans le cabinet de travail du
chef de l'Etat, au charmant pavillon
bevigné.
Selon un précédent créé lors de la
réception du ministre de Roumanie,
aucun discours n'a été prononcé, en
raison des circonstances créées par
l'armistice ; c'est la seule modifica-
tion apportée au protocole. Deux au-
tomobiles avaient été mises à la dis-
position de l'ambassadeur. Par une
délicate attention du maréchal, les
honneurs militaires ont été rendus
par un bataillon de fusiliers-marins
dans le jardin à la française qui pré-
cède la résidence officielle.
Reçu à sa descente de voiture par
deux officiers de la maison militaire,
puis dans le vestibule par le général
Laure, secrétaire général du chef de
l'Etat, l'ambassadeur des Etats-Unis a
été introduit dans le salon d'honneur
puis dans le cabinet de travail atte-
nant où se tenait le maréchal, en te-
nue kaki, ne portant d'autres décora-
tions que la médaille militaire et ayant
auprès de lui M. P.-E. Flandin, mi-
nistre des Affaires étrangères, à qui il
avait présenté le lendemain de son
arrivée la copie figurée de ses lettres
de créance.
C'est le texte authentique que l'a-
miral Leahy a remis hier, à midi, au
chef de l'Etat, y compris la lettre de
rappel de son prédécesseur, ainsi
qu'une lettre personnelle du président
Roosevelt qui avait tenu à donner le
témoignage direct de sa haute estime
à l'illustre soldat qui préside aux des-
tinées de la France.
Le maréchal, après avoir présenté
les membres de ses cab,nets civils et
militaires à l'ambassadeur américain,
s'est entretenu avec lui, ainsi que M.
P.-E. Flandin.
Lorsque la conversation fut termi-
née, • l'amiral Leahy, après avoir pris
congé de son hôte, a été reconduit à
sa voiture avec le même cérémonial
qu'à l'arrivée.
Communiqué officiel
Voici, d'autre part. le communiqué
officiel qui a été remis à la presse à
l'issue de la cérémonie.
« Le maréchal de France, chef de
l'Etat, ayant à ses côtés le ministre se-
crétaire d'Etat aux Affaires étrangères,
a reçu, à midi. en audience officielle,
au pavillon Sévigné, S. E. M. l'amiral
Leahy qui lui a remis ses lettres l'ac-
créditant en qualité d'ambassadeur
extraordinaire et plénipotentiaire en
France.
» L'ambassadeur a été reçu avec le
cérémonial d'usage. Les honneurs mi-
litaires lui ont été rendus à son arri-
vée et à son départ. »
L'ambassadeur
parle de sa mission
Vichy. — D'après « Paris-Soir »,
l'amiral Leahy avait, hier matin, en
recevant les représentants de la presse
américaine, évoqué le cadre général
de sa mission en France.
« Il n'entreprendra pas, écrit « Pa-
ris-Soir », comme le bruit en avait
couru, un voyage à Rome ou à Ber-
lin ».
Faisant ensuite une brève incursion
dans le domaine de la politique gé-
nérale, il a déclaré que l'Amérique.
est intéressée dans toutes les ques-
tions mondiales et plus particulière-
ment dans tout ce qui touche l'Ex-
trême-Orient, y compris la situation
de l'Indochine.
Il a tenu à préciser d'autre part que
les Etats-Unis n'ont jamais demandé.
à la France de leur céder une base
navale à la Martinique pour assurer
d'une façon plus efficace la protec-
tion du canal de Panama.
L'amiral Leahy avait, par ailleurs,
souligné la joie qu'il aurait de revoir
le chef de l'Etat français qu'il avait
eu déjà l'honneur et le plaisir de ren-
contrer en 1931 à Yorktown, à l'occa.
sion du 150e anniversaire de la vic-
toire remportée au cours de la guerre
de l'Indépendance par les armées amé-
ricaines sur celles du général anlgais
Cornwallis.
Ajaccio commémorera le
souvenir de Jean Chiappe
le 16 janvier
Ajaccio. - Le 16 janvier aura lieu
à Ajaccio la commémoration du sou-
venir de Jean Chiappe. Le conseil
municipal présidé par M. Dominique
Paoli a décidé de faire chanter un
reauiem à la cathédrale d'Ajaccio. A
l'issue de la messe l'absoute sera donr
née par l'évêque Mer Llosa. L'après-
midi auront lieu l'inauguration du
square Jean-Chiappe et la pose d'une
plaque commémorative à la maison
natale du grand Corse et du grand
Français.
A CONSTANTINE
Une famille
est asphyxiée
par le poêle
de l'appartement
voisin
Constantine. — Au n° 14 de la rue
Damrémont habite la famille Leca-
corvi composée du père, 40 ans, de la
mère, 36 ans, de deux filles, Odette.
14 ans et Micheline, 11 ans.
Ce matin, comme il ne vit personne
de la famille, le beau-frère, M. Fer-
mon, frappa à la porte de l'apparte-
ment sans obtenir de réponse. Il prit
la décision de faire sauter la serrure,,
pénétra dans la chambre où il cons-
tata que les deux fillettes et leur
père ne donnaient plus signe de vie.
Seule, Mme Lecacorvi respirait fai-
blement. Les pompiers et un docteur
furent appelés.
Le gaz était fermé. n n'y avait pas
de feu dans la chambre. Il ne pouvait
non plus s'agir d'un suicide car la fa-
mille était unie.
On constata presque par hasard que
de la chaleur se dégageait du plafond.
On fit une ouverture : une poutre
brûlait. Dans un bureau voisin, un
poêle était resté allumé; le feu avait
consumé une poutre et l'oxyde de
carbone s'infiltrant par une cheminée
mitoyenne avait provoqué la mort des
trois personnes.
Mme Lecacorvi peut être considérée
comme hors de danger.
Les fêtes --- de l'Aïd-el-Kebir ont commencé hier à Alger
INFORMATION EN 28 PAGE
Sur la route moutonnièr( (YW 7.915'
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