Presse et revues
4 pages
Titre : L'Écho d'Alger : journal républicain du matin
Éditeur : [s.n.] (Alger)
Date d'édition : 1941-01-06
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb327596899
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 06 janvier 1941 06 janvier 1941
Description : 1941/01/06 (A30,N11111). 1941/01/06 (A30,N11111).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Zone géographique :... Collection numérique : Zone géographique : Afrique du Nord et Moyen-Orient
Description : Collection numérique : Thème : Les droits de... Collection numérique : Thème : Les droits de l'homme
Description : Collection numérique : Littérature Collection numérique : Littérature
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k7587280q
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-10396
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 18/11/2013
L'ECHO D'ALGER
20, rue de la Liberté, Alger. Tél. 373-80, 81, 82. Adr. télégr.:
Echo Alger. Ch. px Alger 19.23 9 PARIS : 15, r. Feydeau 2*
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Tél. : 352-82, 83. (Concessionnaire Agence Africaine.)
LUNDI
6
JANVIER
1941
30* ANNEB
N. 11.111
LES COURSES A ALGER
« Decavé », vainqueur dans le prix Antivari (YW 7863)
«Je pense avec épouvante
à la possibilité d'une ruine
de la civilisation moderne »
diffuse de Tokio M. M AT SU OK A
en exprimant la crainte que cette année
ne soit une des plus tragiques de l'humanité
Tokio. — Dans un discours radio
diffusé destiné principalement au..
Japonais résidant à l'étranger, M
Matsuoka. ministre des Affaires
étrangères, a émis la crainte que
cette année ne soit « une des plus
tragiques et des plus malheureuses
pour l'humanité tout entière ».
Il Je ne peux pas m'empêcher de
penser avec épouvante, a-t-il ajouté,
à la possibilité d'une ruine de t"
civilisation moderne si l'humanité
continue à faire la guerre avec des
moyens aussi puissants. Je souhaite
du fond de mon cœur que tous leô
hommes perspicaces du monde coopè
rent à l'aplanissement des difficultés
actuelles et que cette année puisse
être la première d'un monde rénova
par le ouvel ordre, par l'établisse-
ment d'une paix Juste, permanent
et sincère, au lieu de devenir la
première année de la chute de la
civilisation.
» Le but du Japon est la construc-
tion d'un nouvel ordre qui rectifiera
1 ancien, qui liquidera les Idées égoïs-
tes et qui permettra à toutes les na-
tions et à tous les peuples de tenir
la. place qui leur revient, de se dé-
velopper et de déterminer leur propre
destin, de donner libre Jeu à leuxt
caractères propres, de gérer leurs be-
soins et de participer à une vie tn.
ternatlonale commune pour leur pro-
fit et la prospérité de tous.
» Ceci devrait être l'Idéal de toute
1 humanité et l'alliance tripartite est
basée sur ce grand idéal »
AU CONCRÈS AMÉRICAIN
Un grand débat
s'ouvre aujourd'hui
sur la loi sur les dettes de guerre
Plusieurs projets d'aide à l'Angleterre seront
soumis à l'Assemblée pour étude immédiate
WMhngton. — M. Roosevelt a con-
tinué aujourd'hui la rédaction de
son message au Congrès, qu'il lira
demain devant les deux assemblées
& 14 heures.
Indépendamment de la présenta-
tion du message, le président fera
sans aucun doute, déclarent les mi-
lieux informés, une mise au point
pratique et une explication aux pro-
jets de la Maison Blanche.
Quant à la production américaine
et l'aide à la Grande-Bretagne, plu-
sieurs projets de loi seront soumis dès
demain au Congrès pour étude Im-
médiate. C'est, notamment, le projet
tendant à annuler la loi Johnson sur
les dettes de guerre.
Un grand débat politique s'ouvrira
à ce sujet, car l'auteur de cette loi,
le sénateur Johnson, a déclaré à plu-
sieurs reprises qu'il s'opposera de
toutes ses forces à toute modifica-
tion de la loi interdisant l'ouverture
de crédits aux nations n'ayant pas
pavé leurs dettes de guerre.
Par ailleurs, le comité parlemen-
taire enquête sur les activités non
américaines et a fait savoir par la
vo'x de son président le représentant
Martin Dies, qu'il demanderait au
Congrès un crédit de 1 million de
dollars pour continuer ses travaux.
Le message du président Roosevelt
fixera les limites de l'aide
à l'Angleterre
Genève. — Le Journal « La Suisse »
précise l'intérêt, qu'à son avis 11 est
juste de porter au message que le
président Roosevelt fera au Congrès.
« Ce message, dit-il, ne manquera
pas d'ailleurs d'apporter des éclair-
cissements sur les projets de M. Roo-
sevelt. Une discrimination sera vite
à faire entre les intentions réelles
et celles qu'on lui prête.
» C'est au texte même du message
que se reporteront l'Alle$gne et
l'Italie pour exprimer leur opinion
sur l'aide américaine à l'Angleterre.
» La causerie au coin du feu a été
une harange. Le message mettra en
branle toute la machine administra-
tive et législative des Etats-Unis, fe-
ra apparaître officiellement les li-
mites exactes de l'intervention.
Washington. — Le président Roose-
velt a signé hier un décret ordonnant
l'incorporation pour un an, en date
du 27 janvier de 5.700 gardes-natio-
naux.
Le froid continue
à causer de graves
perturbations
A Marseille
le trafic ferroviaire
a repris partiellement
Deux nouveaux cas
de congestion portent à cinq
le nombre des morts
Marseille. — Le froid continue tou-
jours à sévir et cause encore de gra-
ves perturbations. Toutefois, en ce
qui concerne le trafic ferroviaire la
«are a pu faire partir, ce matin, un
rapide pour Paris en empruntant le
trajet Marseille-Miramas - Cavaillon.
Un train venant de Lyon a pu arriver
à Marseille. Les travaux de déblaie-
ment des voies sont activés et on
pense ce soir que le trafic ferroviaire
pourra s'effectuer à peu prés norma-
lement.
Deux miséreux frappés de conges-
tion ont été trouvés morts de froid
l'un près de la Joliette, l'autre au
bassin du carénage. Le froid a donc
cause cinq morts à Marseille.
Le ravitaillement de la ville devient
de plus en plus difficile, de nombreux
transport* étant bloqués sur ies rou-
tai.
Deux bâtiments de ligne
seront cet été mis en service
15 autres
sont en construction
Berlin. — On mande de Washington
au D.N.B. que M. Vinson, président
de la Commission de la Marine à la
Chambre des représentants, a décla-
ré que la flotte des Etats-Unis sera
renforcée cette année par une série
de nouveaux bateaux, dont deux na-
vires de ligne, deux bâtiments de li-
gne, le « North-Carolina » et le
« Washington » seront mis en ser-
vice cet été Ils Jaugent tous deux
35.000 tonnes. Le nombre des bâti-
ments de ligne américains montera
ainsi à dix-sept, et quinze autres
sont en construction ou commandés.
Beauté d'Amérique
(.W. 7793)
LA RECONSTRUCTION NATIONALE
A le
Vt - Ce que la jeunesse algérienne
Entretiens avec
M. Raymond, Coche
Directeur régional
de la Jeunesse
UN COMPAGNON AU TRAVAIL CHEZ UN ARTISAN RURAL (YW. 7853)
(Lire 1Jarre 2 l'article de R. Janon) (YW 7833)
fera demain :
iiiiiiimiiiiiiiiimiiiiiiiimiiiiiiiiiiiiiiiiimiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii!
Une provincepour cent > pouvant - se suffire
à elle-même par une forte
autonomie économique
Une génération nouvelle se lève.
Travail, ardeur joyeuse
passion de servir.
Tel est le programme que dicte
le Maréchal à tous les mouvements
de Jeunesse dans un de ses messages
aux « Compagnons de France »
Cet émouvant autographe du
Maréchal, accordé aux « Compa-
gnons de France » comme un té-
moignage de gratitude et comme
un encouragement à leur volonté
de collaborer avec ferveur à l'œu-
vre de rénovation nationale, appa-
raît aussi comme un message à
toute la jeunesse française. Qui ne
sent l'acte de foi qu'expriment ces
mots : « Une génération nouvelle
se lève. ? » Qui ne sent que le
Maréchal vous convie tous, jeunes
gens de France et de l'Empire, à
participer aux mouvements de jeu-
nesse de leur choix, pourvu qu'ils
pensent et agissent « français » ?
Qui ne comprend que c'est tout un
programme d'action que nous pro-
pose en ces quelques mots le fon-
dateur de l'Etat nouveau î Travaih
ardeur joyeuse, passion de servir.
Est-ce une nouvelle
offensive diplomatique
du Reich ?
M. von Ribbentrop
a quitté Berlin
Il rencontrerait à Vienne
le premier ministre
bulgare
Genève. — Le correspondant parti-
culier de « La Suisse » à Berlin en-
visage que des événements Importants
vont se produire à la suite de la visite
à Vienne du premier ministre bulgare
et du fait que M. von Ribbentrop
vient de quitter la capitale du Reich.
c Les informations données à la
Wilhelmstrasse sur ce sujet, écrit-il.
sont bien maigres et ne permettent
pas de préciser ni les buts, ni la por-
tée de la rencontre probable qui pour-
rait bien être le commencement d'une
nouvelle offensive diplomatique du
troisième Reich. En tous cas, dit-on
11 faut prendre au sérieux les propos
et les slogans des grands chefs d'Al-
lemagne annonçant l'année 194] com-
me celle des grandes décisions,
» Les rumeurs selon lesquelles de
nombreuses troupes allemandes se-
raient concentrées depuis quelques
jours dans les Balkans et même sur
le Brenner ne sont ni démenties, ni
confirmées par les autorités militai-
res allemandes. On doit se borner à
constater aujourd'hui qu'on ne peut
apporter aucune précision. »
Le maréchal incarne
toute la France
Clermont-Ferrand. — Quand en JuJn
dernier, alors que l'invasion roulait sur
notre sol, la France apprit que son
destin venait d'être remis entre les
mains du plus noble de ses fils, elle
comprit qu'elle ne devait pas déses-
pérer.
Il n'y eut dans le pays qu'un cœur,
qu'une voix pour proclamer que le
maréchal Pétain était le seul homme
susceptible, par son p^ssé, sa pure
gloire, son entier désintéressement, par
sa lucide intelligence, son prestige qu'il
tient d'un sentiment humain élevé, de
parler au vainqueur et de sauver no-
tre pays d'une humiliatien et d'une
ruine totales. C'est un souvenir chez
nous vivace comme s'il n'était vieux
que d'hier. Toute la France, hommes
et femmes, militaires et civils, com-
battants et non combattants, auraient
é.tt appelés à désigner eux-mêmes le
chef suprême de l'Etat, qu'ils n'en au-
raient pas choisi d'autre.
Plus de six mois ont passé depuis,
six mois d'épreuves indicibles, six mois
de cette souffrance ruisante faite d'es-
poir et de désespoir alternés. Or, le
maréchal, qui a dû convaincre le
pays, brutalement précipité des hau-
teurs de la confiance dans l'abime de
la défaite, qu'il trouverait le salut au
seul prix de l'abnégation, du sacrifi-
ce, le maréchal appelé, non seulement
à gouverner, mais encore à réformer,
et cela au milieu des pires aléas, n'a
cessé de voir grandir, de s'étendre la
vénération reconnaissante, l'admiration
que les Français lui avaient vouées
dès le premier jour.
Si on en voulait des preuves, s'U
en était besoin, on les trouverait dans
l'accueil enthousiaste des populations
auxquelles il alla récemment porter le
réconfort de sa présence. On en trou-
verait encore dans les manifestations
d» sympathie qui se produisent jour-
nellement sur les terres lointaines où
flotte notre drapeau, dans les camps
de prisonniers où le nom du vainqueur
de Verdun est acclamé.
Enfin, on a dû constater la place
assignée par les journaux de la zone
occupée, au message adressé par le
chef de l'Etat français à la jeunesse.
Fsut-il rappeler que dnq millions cinq
cent mille portraits du maréchal ont
été vendus à Paris au profit des pri-
sonniers ?
La France, qu'il s'agisse de la geran-
ep libre ou de la France occupée, s'in-
carne dans la personne du maréchal.
Francisque LAURENT.
-
Le général Dentz
est acclamé à Damas
Damas. — Au cours du séjour qu'il
a fait à Damas, le général Dentz a
reçu le président du Conseil de Syrie,
le corps consulaire, les chefs reli-
gieux et les corps constitués. Ce fut
l'occasion de manifestations chaleu-
reuses à l'adresse de la France et de
son représentant.
LA GUERRE EN EUROPE ET EN AFRIQUE
En Afrique
Prise de Bardia
Communiqué italien
-.ome. — Le grand quartier géné-
ral italien communique : La bataille
sur le front de Bardia continue avec
une violence accrue pendant toute la
journée d'hier. Elle est encore en
cours. Les formations d'aviation de
chasse et de combat y ont participé.
mitraillant et bombardant en plu-
sieurs localités les troupes ennemies,
immobilisant et détruisant les véhi-
cules cuirassés.
Malgré la conduite héroïque de nos
unités de terre et de l'air, un point
de résistance est tombé aux mains de
l'ennemi.
Notre aviation a bombardé à maintes
reprises les forces navales ennemies
au large de Bardia et les colonnes
motorisées. Des incursions aériennes
de l'ennemi contre nos terrains ont
causé des dommages légers au per-
sonnel et au matériel.
Au cours d'un combat aérien aotre
chasse a abattu en flammes jusqu'à
présent huit avions ennemis. Trois de
nos avions ne sont pas rentrés.
En Afrique orientale, les avions en-
nemis ont lancé des bombes et des
tracts dans quelques localités de So-
malie.
A la frontière soudanaise, activité
habituelle de l'artillerie.
Communiqué du Caire
Le Caire. — Le haut commande-
ment du Moyen Orient conftnunique:
Hier samedi, avant la tombée de
la nuit, les troupes Italiennes qui
occupaient le secteur nord des dé-
fenses de Bardia ont été obligées de
se rendre. Nos patrouilles ont péné-
tré dans Bardia même, dans le sec-
teur sud-est des dernières défenses
de la ville.
Le nombre des prisonniers s'éléve
maintenant à plus de 15.000. Les
opérations de nettoyage des derniers
centres de résistance continuent de
manière satisfaisante.
Aucun changement au Soudan et
au Kenya.
Communiqué
de l'Amirauté britannique
Londres. — L'amirauté communique
qu'au cours de l'attaque de vendre-
di contre Bardia, des unités navales
britanniques ont coopéré aux opéra-
tions sans subir aucune Derte ou de
dégâts, sauf quelques victimes sur la
canonnière « Aphis » et dont les fa-
milles ont été prévenues.
Nos unités navales ont été attaquées
à plusieurs reprises par des avions
ennemis mais sans aucun succès
L'attaque contre Bardia du 3 Jan-
vier a été appuyée par nos unités
navales qui ont effectué un bombar-
dement Intense pendant toute la
journée contre les troupes ennemies,
leurs chars et leurs transports moto-
risés en même temps que les canons
de plus petit calibre des cuirassés et
des destroyers répondaient aux bat-
teries côtières ennemies.
Un navire est coulé
dans le port de Tripoli
Londres. — Le Ministère de l'alx
britannique communique qu'au coûta
de raids contre El-Bassan d'impor
tants incendies se sont déclarés
Un vol de reconnaissance effectué
au-dessus de Tripoli a révélé que
pendant le raid de la nuit précédente
un navire de 10.000 tonnes ano.Á
dans le port a été coulé.
(JMre la suite en deuxième vaae)
LE DUEL
anglo - allemand
se poursuit
avec violence
sur mer
et dans les airs
Communiqué allemand
Berlin. — Le haut-commandement
allemand communique :
Notre aviation a effectué samed.
uniquement des reconnaissances ar
mées au cours desquelles des photos
ont été prises confirmant le succès
de l'attaque effectuée contre Cardiff
au cours de la nuit, du 3 janvier.
Au cours de la nuit du 4 au ô,
d'importantes formations ont attaqué
a\ec succès Avonmouth qui repré
sente une grande importance comme
port de Bristol, ainsi que plusieurs
objectifs d'importance militaire sur
le canal de Bristol.
Quelques appareils ennemis ont
survolé le territoire du Reich dans
la nuit du 4 au 5. ns ont lancé en
quelques endroits un petit nombre
de bombes qui ont causé des dégâts
matériels insignifiants. Il n'y a paj
de dégâts d'ordre militaire.
Communiqué britannique
Londres. — Le Ministère de l'air
communique :
Peu après la chute du Jour, samedi
soir, l'aviation ennemie a commencé
une série de raids sur l'Angleterre
La plupart de ces raids ont duré Jus-
qu'aux premières heures de la ma
tinée. Les attaques ont été princi-
palement dirigées contre une ville
de l'Angleterre occidentale où des In-
cendies ont été allumés ; des dégâts
ont été causés ; plusieurs personnes
ont été tuées, d'autres blessées.
Des bombes ont également été lan
cées au sud du Pays de Galles où
elles n'ont causé que de faibles dé-
gâts et des victimes peu nombreuse.
On annonce officiellement que troir
avions ennemis ot été détruits. L'uîï
d'eux a été abattu par la D.C.A., deux
autres en mer, près de la côte. Un
chasseur britannique manque.
Londres. — Le Ministère de l'air
communique que le port de concen-
tration de troupes d'invasion Brest a
été attaqué à deux reprises au cours
de la nuit de samedi. Trois coups di-
rects ont été enregistrés sur un con-
tre-torpilleur ennemi. Un avion de
chasse allemand atteint s'est brisé
dans les airs. Un appareil britannique
n'est pas rentré. - -
Des objectifs militaires ont été at-
taqués à Hambourg où des incendies
ont été observés. Aucun avion britan-
nique n'est manquant.
Des coups directs ont été enregis-
trés au cours d'une autre opération
contre deux navires de commerce en-
nemis au large de la côte sud-ouest
d*: Norvège.
La R.A.F. sur la Hollande
Berlin. — La radio allemande an-
nonce que l'aviation britannique a
bombardé le territoire néerlandais
dans la nuit de samedi. Les dégâts
ont été faibles.
(Lire la suite en deuxième vaae)
En Albanie
ACTIONS LOCALES
Communiqué italien *
Rome. — Le G.Q.G. communique :
Sur le front grec, pendant une ac-
tion de caractère local, nous avons
capturé des armes et des prisonniers.
Nos formations aériennes ont mi-
traillé et bombardé les troupes enne-
mies en mouvement.
Communiqué grec
Athènes. — Au cours de la journée
du 4 janvier, les troupes grecques ont
effectué sur plusieurs secteurs, avec
succès, des opérations locales. Deux
cents officiers et soldats italiens ont
été faits prisonniers. Un certain nom-
bre d'armes automatiques ainsi qu'un
matériel Important sont tombés entre
nos mains.
Attaques de la R.A.F.
sur El-Bassan
Athènes. — Le commandement de
la R.A.F. en Grèce communique :
Au cours de la Journée de samedi,
les escadrilles de la R.A.F. ont exé-
cuté de nouvelles attaques sur El-
Bassan ; un carrefour routier im.
portant a été bombardé ainsi que les
objectifs militaires dans la ville elle-
même, De nombreux coups directs
ont été enregistrés sur les bâtiments
d'Importance militaire.
Tous nos appareils sont rentrés à
leurs bases.
Comment fut coulé
en Adriatique
un pétrolier italien
Athènes. — Le Ministère de la ma-
rine grecque publie des détails sur
les conditions dans lesquelles le sous-
marin « Katsonis », qui opérait dans
l'Adriatique, a torpillé un pétrolier
auxiliaire Italien.
Ce navire, qui battait pavillon de
guerre Italien et était armé de deux
canons, se dirigeait vers San-Giovannl-
dl-Media.
Le sous-marin se mit Immédiate-
ment en position d'attaque et peu
après lança deux torpilles, le pétro-
lier les esquivant, vira vers l'ouest,
mais le commandant du sous-marln
résolut de poursuivre l'attaque par
tous les moyens possibles et monta ra-
pidement à la surface; 11 canonna le
pétrolier à une distance de 500 mè-
tres. Après plusieurs coups, le pétro-
lier prit feu et de fortes explosions
causées par la charge du carburant
liquide et des munitions se produisi-
rent.
Le pétrolier en perdition fut poussé
par le vent vers la côte yougoslave où
11 s'échoua.
Le commandant du sous-marln a
été promu pour cet exploit au grade
supérieur.
Le service actif
est porté à quatre ans
en U.R.S.S.
Berlin. — De Moscou au D.N.B.
L'organe militaire « Krasnayazrlesda »
annonce que la durée du service
actif pour les sous-offlclers et sol-
dats de l'armée rouge et de la flotte
est portée par décret 1 quatre ans.
Une loi en vigueur depuis 1939
fixait la durée du service actif à deux
ans pour les. soldats et à trois et
quatre ans pour les membres des
unités soéclales et les soin-officiers
LES CAPTIFS:
Fra Filippo Lippi
IMAGES D'ALGER
-
par A-L. Breugnot
Fra Filippo faisant le oortrait du pacha dans un cachot d'EI-DJezaïr
(YW 7853) (Illustration inédite de Charles Brouty)
Un rais de soleil mettait un nimbe
céleste sur les cheveux blonds de la
belle prostrée en une attitude d'angé-
lique extase.
— Fra Filippo, Je sens que je vais
bouger parce que je suis lasse, lasse à
ne plus sentir mes genoux qui sont
comme pierre gelée.
Elle avait parlé sans presque entr'ou-
vrir ses lèvres gonflées autant que
framboise riche en suc.
Fra Filippo Lippi ne répondit pas.
Il peignait dans un enthousiasme
dévorant. Un esprit d'une surprenante
lucidité, une science divine guidaient
son pinceau. Il sentait brûler en lui
la flamme du génie. -
La belle reprit :
— Fra, Fra, je vais succomber de
fatigue. je succombe !
Et elle s'abattit dans l'écroulement
blanc de ses voiles de madone.
vra Filippo poussa un cri. Il n'eut
pas crié plus douloureusement si on
lui avait planté un stylet en pleine
poitrine. Il jeta sa palette, brisa ses
pinceaux, frappa le sol de ses pieds
nerveux à la manière des enfants ra-
geurs. Et il vomit un torrent d'inju-
res. De demi-dieu il était devenu bête.
Mais cela ne dura que quelques se-
condes. Il redevint bientôt homme
sensé, éclata de rire et dit :
— Pardieu, Francesca, je suis une
vraie brute. Mais je ne me sentais pas
travailler. Le dieu de la peinture était
en moi. Il est temps de se reposer. La
journée est finie. Je ne ferai plus
rien de bon !
Rejoignant Francesca d'un bond de
danseur, il la releva et l'entraîna dans
un mouvement de juvénile passion
vers le jardin. Là, des jets d'eau dres-
saient leur fluide lance de cristal par-
mi les noires fusées des cyprès.
Le crépuscule mettait des violettes
dans le ciel au-dessus de l'Arno.
(Lire la vuite en deuxième page)
LE PHILOSOPHE DE L'INTUITION
Henri Bergson
est mort
à Paris
Paris. — M. Henri Bergson, membre
dt l'Académie française et de l'Aca-
démie des sciences morales et politi-
ques, ancien professeur de philosophie
au Collège de France, est décédé à
Paris d'une congestion pulmonaire.
M. Henri Bergson était âgé de 82
ans.
Son œuvre
Vichy. — Henri Bergson était né à
Paris en 1859, ancien élève de
l'Ecole normale supérieure, agrégé de
philosophie, c'est un des maltres
de la philosophie contemporaine
qui vient de disparaître. Sa phi-
losophie, répudiant tout esprit de sys-
tème, avait pour méthode essentielle
4'latuifeiça -dJwcte des 4oDnéea Immé-
diates de la consclëncè. Citons Parmi
se s ouvrages les plus célèbres : « l'Es-
sai sur les rapports du corps à l'es-
prit e, « Le rire », « L'évolution créa-
trice », « L'énergie spirituelle » « La
durée et la simultanéité », etc. Son
dernier livre, c Pensée et mouvement »
est de 1934.
Tous ses ouvrages ont eu une In-
fluence directe et considérable sur la
pensée française contemporaine au
point qu'on a pu dire que « l'état-
(YW 7Sti < y ■
major français de 1914 était bergso*
nier ».
Bergson était également l'auteur
d'une préface pour la traduction fran-
çaise du « Pragmatisme » de Wil-
liam James, philosophe américain qu'il
tenait en haute estime.
Rappelons que le prix Nobel de lit-
térature avait été décerné à Bergson
en 1927.
Les marins français
retenus à Alexandrie
font parvenir
239.000 francs
pour le Secours national
Vichy. — On signale de nombreux et
Importants dons faits pour le Secours
national par les états-majors et les
équipages des navires de guerre et de
commerce.
C'est ainsi que l'escadre française
retenue à Alexandrie par les Britan-
niques vient de faire parvenir 239.000
francs.
Voilà un beau témoignage de fidé-
lité. Au milieu des vicissitudes subies
en terre étrangère, les Français pra-
tiquent la solidarité nationale recom-
mandée par le maréchal Pétain.
!:• dernier portrait de Shirley
- - Temple
(Y.W. 3796).
Georges Portmann
le nouveau
secrétaire général *
de VInformation
Clermont-Ferrand. — Voici un por-
trait que brosse « Le Journal » du
professeur Portmann, « grand prati-
cien et homme politique » :
« La double personnalité du pro-
fesseur Portmann a toujours retenu
l'attention de ceux qui l'approche.
Une silhouette mince, élégante et jeu-
ne, un visage tout de finesse et d'in-
telligence dont le regard vif pétille
derrière - un lorgnon sans monture,
telle est l'apparence que revêt ce
grand médecin, ce politique d'enver-
gure. Le professeur Portmann ensei-
gna à la faculté de médecine de Bor-
deaux l'oto-rhino-laryngologie. Son
enseignement a créé une école dont la
technique a, dans le monde médical
tout entier, ses adeptes. »
Et voici l'aspect politique de la per-
sonnalité du professeur Portmann :
« Aux heures de la débâcle, 11 fut
du nombre des hommes politiques qui,
comme fit le maréchal, ne pensèrent
pas qu'on pouvait sauver son pays en
le quittant. Peu après l'armistice, le
gouvernement lui confia la mission de
présider la délégation économique à LI
commission de Wiesbaden. Tous ici se
félicitent qu'un esprit pondéré, d'une
culture étendue, d'une sûre Informa-
tion se voie confier le poste délicat oil
il manifestera toute la mesure de son
Intelligence et de son talent. »
Le ticket de chaussures
est institué
dans la métropole
Vichy. — La loi de la chaussure es*
passée à l'« Officiel ». Désormais nul
ne pourra acheter des chaussures qui
contre remise de tickets spéciaux.
Deux idées essentielles ont présidé
à cette disposition. En même temps
qu'il a voulu réserver les chaussures
confectionnées en 1941 à ceux qui
en sont le plus démunis, le gouverne-
ment a cherché à affecter la plus
grande partie du cuir disponible à
confectionner des articles d'un prix
accessible à tous.
En conséquence, le gouvernement
fait appel au bon sens des consomma-
teurs pour qu'ils s'abstiennent d'en-
combrer les services par des demandes
Injustifiées, ce qui aurait pour consé-
quence de retarder les attributions lé-
gitimées par de réels besoins.
Un dictionnaire chinois
en quarante volumes
Clermont-Ferrand. — Le premier to-
me du dictionnaire de langue chinois
va paraître prochainement. n y a en*
core trente-neuf tomes à paraître et
dis ans. n n'existait jusqu'ici que det
dictionnaires en un seul volume et M
plus récent datait de deux cents ans
Les quarante volumes comporteront
P.!. teut 34.000 pages, on y trouvers
10 000 radicaux entrant dans la com-
oositlon de 600.000 idéogrammes: let
mots sont groupés par familles d'Idéo-
grammes et non par ordre alphabéti-
que, la langue chinoise ne comportant
pu de lettres.
20, rue de la Liberté, Alger. Tél. 373-80, 81, 82. Adr. télégr.:
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LUNDI
6
JANVIER
1941
30* ANNEB
N. 11.111
LES COURSES A ALGER
« Decavé », vainqueur dans le prix Antivari (YW 7863)
«Je pense avec épouvante
à la possibilité d'une ruine
de la civilisation moderne »
diffuse de Tokio M. M AT SU OK A
en exprimant la crainte que cette année
ne soit une des plus tragiques de l'humanité
Tokio. — Dans un discours radio
diffusé destiné principalement au..
Japonais résidant à l'étranger, M
Matsuoka. ministre des Affaires
étrangères, a émis la crainte que
cette année ne soit « une des plus
tragiques et des plus malheureuses
pour l'humanité tout entière ».
Il Je ne peux pas m'empêcher de
penser avec épouvante, a-t-il ajouté,
à la possibilité d'une ruine de t"
civilisation moderne si l'humanité
continue à faire la guerre avec des
moyens aussi puissants. Je souhaite
du fond de mon cœur que tous leô
hommes perspicaces du monde coopè
rent à l'aplanissement des difficultés
actuelles et que cette année puisse
être la première d'un monde rénova
par le ouvel ordre, par l'établisse-
ment d'une paix Juste, permanent
et sincère, au lieu de devenir la
première année de la chute de la
civilisation.
» Le but du Japon est la construc-
tion d'un nouvel ordre qui rectifiera
1 ancien, qui liquidera les Idées égoïs-
tes et qui permettra à toutes les na-
tions et à tous les peuples de tenir
la. place qui leur revient, de se dé-
velopper et de déterminer leur propre
destin, de donner libre Jeu à leuxt
caractères propres, de gérer leurs be-
soins et de participer à une vie tn.
ternatlonale commune pour leur pro-
fit et la prospérité de tous.
» Ceci devrait être l'Idéal de toute
1 humanité et l'alliance tripartite est
basée sur ce grand idéal »
AU CONCRÈS AMÉRICAIN
Un grand débat
s'ouvre aujourd'hui
sur la loi sur les dettes de guerre
Plusieurs projets d'aide à l'Angleterre seront
soumis à l'Assemblée pour étude immédiate
WMhngton. — M. Roosevelt a con-
tinué aujourd'hui la rédaction de
son message au Congrès, qu'il lira
demain devant les deux assemblées
& 14 heures.
Indépendamment de la présenta-
tion du message, le président fera
sans aucun doute, déclarent les mi-
lieux informés, une mise au point
pratique et une explication aux pro-
jets de la Maison Blanche.
Quant à la production américaine
et l'aide à la Grande-Bretagne, plu-
sieurs projets de loi seront soumis dès
demain au Congrès pour étude Im-
médiate. C'est, notamment, le projet
tendant à annuler la loi Johnson sur
les dettes de guerre.
Un grand débat politique s'ouvrira
à ce sujet, car l'auteur de cette loi,
le sénateur Johnson, a déclaré à plu-
sieurs reprises qu'il s'opposera de
toutes ses forces à toute modifica-
tion de la loi interdisant l'ouverture
de crédits aux nations n'ayant pas
pavé leurs dettes de guerre.
Par ailleurs, le comité parlemen-
taire enquête sur les activités non
américaines et a fait savoir par la
vo'x de son président le représentant
Martin Dies, qu'il demanderait au
Congrès un crédit de 1 million de
dollars pour continuer ses travaux.
Le message du président Roosevelt
fixera les limites de l'aide
à l'Angleterre
Genève. — Le Journal « La Suisse »
précise l'intérêt, qu'à son avis 11 est
juste de porter au message que le
président Roosevelt fera au Congrès.
« Ce message, dit-il, ne manquera
pas d'ailleurs d'apporter des éclair-
cissements sur les projets de M. Roo-
sevelt. Une discrimination sera vite
à faire entre les intentions réelles
et celles qu'on lui prête.
» C'est au texte même du message
que se reporteront l'Alle$gne et
l'Italie pour exprimer leur opinion
sur l'aide américaine à l'Angleterre.
» La causerie au coin du feu a été
une harange. Le message mettra en
branle toute la machine administra-
tive et législative des Etats-Unis, fe-
ra apparaître officiellement les li-
mites exactes de l'intervention.
Washington. — Le président Roose-
velt a signé hier un décret ordonnant
l'incorporation pour un an, en date
du 27 janvier de 5.700 gardes-natio-
naux.
Le froid continue
à causer de graves
perturbations
A Marseille
le trafic ferroviaire
a repris partiellement
Deux nouveaux cas
de congestion portent à cinq
le nombre des morts
Marseille. — Le froid continue tou-
jours à sévir et cause encore de gra-
ves perturbations. Toutefois, en ce
qui concerne le trafic ferroviaire la
«are a pu faire partir, ce matin, un
rapide pour Paris en empruntant le
trajet Marseille-Miramas - Cavaillon.
Un train venant de Lyon a pu arriver
à Marseille. Les travaux de déblaie-
ment des voies sont activés et on
pense ce soir que le trafic ferroviaire
pourra s'effectuer à peu prés norma-
lement.
Deux miséreux frappés de conges-
tion ont été trouvés morts de froid
l'un près de la Joliette, l'autre au
bassin du carénage. Le froid a donc
cause cinq morts à Marseille.
Le ravitaillement de la ville devient
de plus en plus difficile, de nombreux
transport* étant bloqués sur ies rou-
tai.
Deux bâtiments de ligne
seront cet été mis en service
15 autres
sont en construction
Berlin. — On mande de Washington
au D.N.B. que M. Vinson, président
de la Commission de la Marine à la
Chambre des représentants, a décla-
ré que la flotte des Etats-Unis sera
renforcée cette année par une série
de nouveaux bateaux, dont deux na-
vires de ligne, deux bâtiments de li-
gne, le « North-Carolina » et le
« Washington » seront mis en ser-
vice cet été Ils Jaugent tous deux
35.000 tonnes. Le nombre des bâti-
ments de ligne américains montera
ainsi à dix-sept, et quinze autres
sont en construction ou commandés.
Beauté d'Amérique
(.W. 7793)
LA RECONSTRUCTION NATIONALE
A le
Vt - Ce que la jeunesse algérienne
Entretiens avec
M. Raymond, Coche
Directeur régional
de la Jeunesse
UN COMPAGNON AU TRAVAIL CHEZ UN ARTISAN RURAL (YW. 7853)
(Lire 1Jarre 2 l'article de R. Janon) (YW 7833)
fera demain :
iiiiiiimiiiiiiiiimiiiiiiiimiiiiiiiiiiiiiiiiimiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii!
Une province
à elle-même par une forte
autonomie économique
Une génération nouvelle se lève.
Travail, ardeur joyeuse
passion de servir.
Tel est le programme que dicte
le Maréchal à tous les mouvements
de Jeunesse dans un de ses messages
aux « Compagnons de France »
Cet émouvant autographe du
Maréchal, accordé aux « Compa-
gnons de France » comme un té-
moignage de gratitude et comme
un encouragement à leur volonté
de collaborer avec ferveur à l'œu-
vre de rénovation nationale, appa-
raît aussi comme un message à
toute la jeunesse française. Qui ne
sent l'acte de foi qu'expriment ces
mots : « Une génération nouvelle
se lève. ? » Qui ne sent que le
Maréchal vous convie tous, jeunes
gens de France et de l'Empire, à
participer aux mouvements de jeu-
nesse de leur choix, pourvu qu'ils
pensent et agissent « français » ?
Qui ne comprend que c'est tout un
programme d'action que nous pro-
pose en ces quelques mots le fon-
dateur de l'Etat nouveau î Travaih
ardeur joyeuse, passion de servir.
Est-ce une nouvelle
offensive diplomatique
du Reich ?
M. von Ribbentrop
a quitté Berlin
Il rencontrerait à Vienne
le premier ministre
bulgare
Genève. — Le correspondant parti-
culier de « La Suisse » à Berlin en-
visage que des événements Importants
vont se produire à la suite de la visite
à Vienne du premier ministre bulgare
et du fait que M. von Ribbentrop
vient de quitter la capitale du Reich.
c Les informations données à la
Wilhelmstrasse sur ce sujet, écrit-il.
sont bien maigres et ne permettent
pas de préciser ni les buts, ni la por-
tée de la rencontre probable qui pour-
rait bien être le commencement d'une
nouvelle offensive diplomatique du
troisième Reich. En tous cas, dit-on
11 faut prendre au sérieux les propos
et les slogans des grands chefs d'Al-
lemagne annonçant l'année 194] com-
me celle des grandes décisions,
» Les rumeurs selon lesquelles de
nombreuses troupes allemandes se-
raient concentrées depuis quelques
jours dans les Balkans et même sur
le Brenner ne sont ni démenties, ni
confirmées par les autorités militai-
res allemandes. On doit se borner à
constater aujourd'hui qu'on ne peut
apporter aucune précision. »
Le maréchal incarne
toute la France
Clermont-Ferrand. — Quand en JuJn
dernier, alors que l'invasion roulait sur
notre sol, la France apprit que son
destin venait d'être remis entre les
mains du plus noble de ses fils, elle
comprit qu'elle ne devait pas déses-
pérer.
Il n'y eut dans le pays qu'un cœur,
qu'une voix pour proclamer que le
maréchal Pétain était le seul homme
susceptible, par son p^ssé, sa pure
gloire, son entier désintéressement, par
sa lucide intelligence, son prestige qu'il
tient d'un sentiment humain élevé, de
parler au vainqueur et de sauver no-
tre pays d'une humiliatien et d'une
ruine totales. C'est un souvenir chez
nous vivace comme s'il n'était vieux
que d'hier. Toute la France, hommes
et femmes, militaires et civils, com-
battants et non combattants, auraient
é.tt appelés à désigner eux-mêmes le
chef suprême de l'Etat, qu'ils n'en au-
raient pas choisi d'autre.
Plus de six mois ont passé depuis,
six mois d'épreuves indicibles, six mois
de cette souffrance ruisante faite d'es-
poir et de désespoir alternés. Or, le
maréchal, qui a dû convaincre le
pays, brutalement précipité des hau-
teurs de la confiance dans l'abime de
la défaite, qu'il trouverait le salut au
seul prix de l'abnégation, du sacrifi-
ce, le maréchal appelé, non seulement
à gouverner, mais encore à réformer,
et cela au milieu des pires aléas, n'a
cessé de voir grandir, de s'étendre la
vénération reconnaissante, l'admiration
que les Français lui avaient vouées
dès le premier jour.
Si on en voulait des preuves, s'U
en était besoin, on les trouverait dans
l'accueil enthousiaste des populations
auxquelles il alla récemment porter le
réconfort de sa présence. On en trou-
verait encore dans les manifestations
d» sympathie qui se produisent jour-
nellement sur les terres lointaines où
flotte notre drapeau, dans les camps
de prisonniers où le nom du vainqueur
de Verdun est acclamé.
Enfin, on a dû constater la place
assignée par les journaux de la zone
occupée, au message adressé par le
chef de l'Etat français à la jeunesse.
Fsut-il rappeler que dnq millions cinq
cent mille portraits du maréchal ont
été vendus à Paris au profit des pri-
sonniers ?
La France, qu'il s'agisse de la geran-
ep libre ou de la France occupée, s'in-
carne dans la personne du maréchal.
Francisque LAURENT.
-
Le général Dentz
est acclamé à Damas
Damas. — Au cours du séjour qu'il
a fait à Damas, le général Dentz a
reçu le président du Conseil de Syrie,
le corps consulaire, les chefs reli-
gieux et les corps constitués. Ce fut
l'occasion de manifestations chaleu-
reuses à l'adresse de la France et de
son représentant.
LA GUERRE EN EUROPE ET EN AFRIQUE
En Afrique
Prise de Bardia
Communiqué italien
-.ome. — Le grand quartier géné-
ral italien communique : La bataille
sur le front de Bardia continue avec
une violence accrue pendant toute la
journée d'hier. Elle est encore en
cours. Les formations d'aviation de
chasse et de combat y ont participé.
mitraillant et bombardant en plu-
sieurs localités les troupes ennemies,
immobilisant et détruisant les véhi-
cules cuirassés.
Malgré la conduite héroïque de nos
unités de terre et de l'air, un point
de résistance est tombé aux mains de
l'ennemi.
Notre aviation a bombardé à maintes
reprises les forces navales ennemies
au large de Bardia et les colonnes
motorisées. Des incursions aériennes
de l'ennemi contre nos terrains ont
causé des dommages légers au per-
sonnel et au matériel.
Au cours d'un combat aérien aotre
chasse a abattu en flammes jusqu'à
présent huit avions ennemis. Trois de
nos avions ne sont pas rentrés.
En Afrique orientale, les avions en-
nemis ont lancé des bombes et des
tracts dans quelques localités de So-
malie.
A la frontière soudanaise, activité
habituelle de l'artillerie.
Communiqué du Caire
Le Caire. — Le haut commande-
ment du Moyen Orient conftnunique:
Hier samedi, avant la tombée de
la nuit, les troupes Italiennes qui
occupaient le secteur nord des dé-
fenses de Bardia ont été obligées de
se rendre. Nos patrouilles ont péné-
tré dans Bardia même, dans le sec-
teur sud-est des dernières défenses
de la ville.
Le nombre des prisonniers s'éléve
maintenant à plus de 15.000. Les
opérations de nettoyage des derniers
centres de résistance continuent de
manière satisfaisante.
Aucun changement au Soudan et
au Kenya.
Communiqué
de l'Amirauté britannique
Londres. — L'amirauté communique
qu'au cours de l'attaque de vendre-
di contre Bardia, des unités navales
britanniques ont coopéré aux opéra-
tions sans subir aucune Derte ou de
dégâts, sauf quelques victimes sur la
canonnière « Aphis » et dont les fa-
milles ont été prévenues.
Nos unités navales ont été attaquées
à plusieurs reprises par des avions
ennemis mais sans aucun succès
L'attaque contre Bardia du 3 Jan-
vier a été appuyée par nos unités
navales qui ont effectué un bombar-
dement Intense pendant toute la
journée contre les troupes ennemies,
leurs chars et leurs transports moto-
risés en même temps que les canons
de plus petit calibre des cuirassés et
des destroyers répondaient aux bat-
teries côtières ennemies.
Un navire est coulé
dans le port de Tripoli
Londres. — Le Ministère de l'alx
britannique communique qu'au coûta
de raids contre El-Bassan d'impor
tants incendies se sont déclarés
Un vol de reconnaissance effectué
au-dessus de Tripoli a révélé que
pendant le raid de la nuit précédente
un navire de 10.000 tonnes ano.Á
dans le port a été coulé.
(JMre la suite en deuxième vaae)
LE DUEL
anglo - allemand
se poursuit
avec violence
sur mer
et dans les airs
Communiqué allemand
Berlin. — Le haut-commandement
allemand communique :
Notre aviation a effectué samed.
uniquement des reconnaissances ar
mées au cours desquelles des photos
ont été prises confirmant le succès
de l'attaque effectuée contre Cardiff
au cours de la nuit, du 3 janvier.
Au cours de la nuit du 4 au ô,
d'importantes formations ont attaqué
a\ec succès Avonmouth qui repré
sente une grande importance comme
port de Bristol, ainsi que plusieurs
objectifs d'importance militaire sur
le canal de Bristol.
Quelques appareils ennemis ont
survolé le territoire du Reich dans
la nuit du 4 au 5. ns ont lancé en
quelques endroits un petit nombre
de bombes qui ont causé des dégâts
matériels insignifiants. Il n'y a paj
de dégâts d'ordre militaire.
Communiqué britannique
Londres. — Le Ministère de l'air
communique :
Peu après la chute du Jour, samedi
soir, l'aviation ennemie a commencé
une série de raids sur l'Angleterre
La plupart de ces raids ont duré Jus-
qu'aux premières heures de la ma
tinée. Les attaques ont été princi-
palement dirigées contre une ville
de l'Angleterre occidentale où des In-
cendies ont été allumés ; des dégâts
ont été causés ; plusieurs personnes
ont été tuées, d'autres blessées.
Des bombes ont également été lan
cées au sud du Pays de Galles où
elles n'ont causé que de faibles dé-
gâts et des victimes peu nombreuse.
On annonce officiellement que troir
avions ennemis ot été détruits. L'uîï
d'eux a été abattu par la D.C.A., deux
autres en mer, près de la côte. Un
chasseur britannique manque.
Londres. — Le Ministère de l'air
communique que le port de concen-
tration de troupes d'invasion Brest a
été attaqué à deux reprises au cours
de la nuit de samedi. Trois coups di-
rects ont été enregistrés sur un con-
tre-torpilleur ennemi. Un avion de
chasse allemand atteint s'est brisé
dans les airs. Un appareil britannique
n'est pas rentré. - -
Des objectifs militaires ont été at-
taqués à Hambourg où des incendies
ont été observés. Aucun avion britan-
nique n'est manquant.
Des coups directs ont été enregis-
trés au cours d'une autre opération
contre deux navires de commerce en-
nemis au large de la côte sud-ouest
d*: Norvège.
La R.A.F. sur la Hollande
Berlin. — La radio allemande an-
nonce que l'aviation britannique a
bombardé le territoire néerlandais
dans la nuit de samedi. Les dégâts
ont été faibles.
(Lire la suite en deuxième vaae)
En Albanie
ACTIONS LOCALES
Communiqué italien *
Rome. — Le G.Q.G. communique :
Sur le front grec, pendant une ac-
tion de caractère local, nous avons
capturé des armes et des prisonniers.
Nos formations aériennes ont mi-
traillé et bombardé les troupes enne-
mies en mouvement.
Communiqué grec
Athènes. — Au cours de la journée
du 4 janvier, les troupes grecques ont
effectué sur plusieurs secteurs, avec
succès, des opérations locales. Deux
cents officiers et soldats italiens ont
été faits prisonniers. Un certain nom-
bre d'armes automatiques ainsi qu'un
matériel Important sont tombés entre
nos mains.
Attaques de la R.A.F.
sur El-Bassan
Athènes. — Le commandement de
la R.A.F. en Grèce communique :
Au cours de la Journée de samedi,
les escadrilles de la R.A.F. ont exé-
cuté de nouvelles attaques sur El-
Bassan ; un carrefour routier im.
portant a été bombardé ainsi que les
objectifs militaires dans la ville elle-
même, De nombreux coups directs
ont été enregistrés sur les bâtiments
d'Importance militaire.
Tous nos appareils sont rentrés à
leurs bases.
Comment fut coulé
en Adriatique
un pétrolier italien
Athènes. — Le Ministère de la ma-
rine grecque publie des détails sur
les conditions dans lesquelles le sous-
marin « Katsonis », qui opérait dans
l'Adriatique, a torpillé un pétrolier
auxiliaire Italien.
Ce navire, qui battait pavillon de
guerre Italien et était armé de deux
canons, se dirigeait vers San-Giovannl-
dl-Media.
Le sous-marin se mit Immédiate-
ment en position d'attaque et peu
après lança deux torpilles, le pétro-
lier les esquivant, vira vers l'ouest,
mais le commandant du sous-marln
résolut de poursuivre l'attaque par
tous les moyens possibles et monta ra-
pidement à la surface; 11 canonna le
pétrolier à une distance de 500 mè-
tres. Après plusieurs coups, le pétro-
lier prit feu et de fortes explosions
causées par la charge du carburant
liquide et des munitions se produisi-
rent.
Le pétrolier en perdition fut poussé
par le vent vers la côte yougoslave où
11 s'échoua.
Le commandant du sous-marln a
été promu pour cet exploit au grade
supérieur.
Le service actif
est porté à quatre ans
en U.R.S.S.
Berlin. — De Moscou au D.N.B.
L'organe militaire « Krasnayazrlesda »
annonce que la durée du service
actif pour les sous-offlclers et sol-
dats de l'armée rouge et de la flotte
est portée par décret 1 quatre ans.
Une loi en vigueur depuis 1939
fixait la durée du service actif à deux
ans pour les. soldats et à trois et
quatre ans pour les membres des
unités soéclales et les soin-officiers
LES CAPTIFS:
Fra Filippo Lippi
IMAGES D'ALGER
-
par A-L. Breugnot
Fra Filippo faisant le oortrait du pacha dans un cachot d'EI-DJezaïr
(YW 7853) (Illustration inédite de Charles Brouty)
Un rais de soleil mettait un nimbe
céleste sur les cheveux blonds de la
belle prostrée en une attitude d'angé-
lique extase.
— Fra Filippo, Je sens que je vais
bouger parce que je suis lasse, lasse à
ne plus sentir mes genoux qui sont
comme pierre gelée.
Elle avait parlé sans presque entr'ou-
vrir ses lèvres gonflées autant que
framboise riche en suc.
Fra Filippo Lippi ne répondit pas.
Il peignait dans un enthousiasme
dévorant. Un esprit d'une surprenante
lucidité, une science divine guidaient
son pinceau. Il sentait brûler en lui
la flamme du génie. -
La belle reprit :
— Fra, Fra, je vais succomber de
fatigue. je succombe !
Et elle s'abattit dans l'écroulement
blanc de ses voiles de madone.
vra Filippo poussa un cri. Il n'eut
pas crié plus douloureusement si on
lui avait planté un stylet en pleine
poitrine. Il jeta sa palette, brisa ses
pinceaux, frappa le sol de ses pieds
nerveux à la manière des enfants ra-
geurs. Et il vomit un torrent d'inju-
res. De demi-dieu il était devenu bête.
Mais cela ne dura que quelques se-
condes. Il redevint bientôt homme
sensé, éclata de rire et dit :
— Pardieu, Francesca, je suis une
vraie brute. Mais je ne me sentais pas
travailler. Le dieu de la peinture était
en moi. Il est temps de se reposer. La
journée est finie. Je ne ferai plus
rien de bon !
Rejoignant Francesca d'un bond de
danseur, il la releva et l'entraîna dans
un mouvement de juvénile passion
vers le jardin. Là, des jets d'eau dres-
saient leur fluide lance de cristal par-
mi les noires fusées des cyprès.
Le crépuscule mettait des violettes
dans le ciel au-dessus de l'Arno.
(Lire la vuite en deuxième page)
LE PHILOSOPHE DE L'INTUITION
Henri Bergson
est mort
à Paris
Paris. — M. Henri Bergson, membre
dt l'Académie française et de l'Aca-
démie des sciences morales et politi-
ques, ancien professeur de philosophie
au Collège de France, est décédé à
Paris d'une congestion pulmonaire.
M. Henri Bergson était âgé de 82
ans.
Son œuvre
Vichy. — Henri Bergson était né à
Paris en 1859, ancien élève de
l'Ecole normale supérieure, agrégé de
philosophie, c'est un des maltres
de la philosophie contemporaine
qui vient de disparaître. Sa phi-
losophie, répudiant tout esprit de sys-
tème, avait pour méthode essentielle
4'latuifeiça -dJwcte des 4oDnéea Immé-
diates de la consclëncè. Citons Parmi
se s ouvrages les plus célèbres : « l'Es-
sai sur les rapports du corps à l'es-
prit e, « Le rire », « L'évolution créa-
trice », « L'énergie spirituelle » « La
durée et la simultanéité », etc. Son
dernier livre, c Pensée et mouvement »
est de 1934.
Tous ses ouvrages ont eu une In-
fluence directe et considérable sur la
pensée française contemporaine au
point qu'on a pu dire que « l'état-
(YW 7Sti < y ■
major français de 1914 était bergso*
nier ».
Bergson était également l'auteur
d'une préface pour la traduction fran-
çaise du « Pragmatisme » de Wil-
liam James, philosophe américain qu'il
tenait en haute estime.
Rappelons que le prix Nobel de lit-
térature avait été décerné à Bergson
en 1927.
Les marins français
retenus à Alexandrie
font parvenir
239.000 francs
pour le Secours national
Vichy. — On signale de nombreux et
Importants dons faits pour le Secours
national par les états-majors et les
équipages des navires de guerre et de
commerce.
C'est ainsi que l'escadre française
retenue à Alexandrie par les Britan-
niques vient de faire parvenir 239.000
francs.
Voilà un beau témoignage de fidé-
lité. Au milieu des vicissitudes subies
en terre étrangère, les Français pra-
tiquent la solidarité nationale recom-
mandée par le maréchal Pétain.
!:• dernier portrait de Shirley
- - Temple
(Y.W. 3796).
Georges Portmann
le nouveau
secrétaire général *
de VInformation
Clermont-Ferrand. — Voici un por-
trait que brosse « Le Journal » du
professeur Portmann, « grand prati-
cien et homme politique » :
« La double personnalité du pro-
fesseur Portmann a toujours retenu
l'attention de ceux qui l'approche.
Une silhouette mince, élégante et jeu-
ne, un visage tout de finesse et d'in-
telligence dont le regard vif pétille
derrière - un lorgnon sans monture,
telle est l'apparence que revêt ce
grand médecin, ce politique d'enver-
gure. Le professeur Portmann ensei-
gna à la faculté de médecine de Bor-
deaux l'oto-rhino-laryngologie. Son
enseignement a créé une école dont la
technique a, dans le monde médical
tout entier, ses adeptes. »
Et voici l'aspect politique de la per-
sonnalité du professeur Portmann :
« Aux heures de la débâcle, 11 fut
du nombre des hommes politiques qui,
comme fit le maréchal, ne pensèrent
pas qu'on pouvait sauver son pays en
le quittant. Peu après l'armistice, le
gouvernement lui confia la mission de
présider la délégation économique à LI
commission de Wiesbaden. Tous ici se
félicitent qu'un esprit pondéré, d'une
culture étendue, d'une sûre Informa-
tion se voie confier le poste délicat oil
il manifestera toute la mesure de son
Intelligence et de son talent. »
Le ticket de chaussures
est institué
dans la métropole
Vichy. — La loi de la chaussure es*
passée à l'« Officiel ». Désormais nul
ne pourra acheter des chaussures qui
contre remise de tickets spéciaux.
Deux idées essentielles ont présidé
à cette disposition. En même temps
qu'il a voulu réserver les chaussures
confectionnées en 1941 à ceux qui
en sont le plus démunis, le gouverne-
ment a cherché à affecter la plus
grande partie du cuir disponible à
confectionner des articles d'un prix
accessible à tous.
En conséquence, le gouvernement
fait appel au bon sens des consomma-
teurs pour qu'ils s'abstiennent d'en-
combrer les services par des demandes
Injustifiées, ce qui aurait pour consé-
quence de retarder les attributions lé-
gitimées par de réels besoins.
Un dictionnaire chinois
en quarante volumes
Clermont-Ferrand. — Le premier to-
me du dictionnaire de langue chinois
va paraître prochainement. n y a en*
core trente-neuf tomes à paraître et
dis ans. n n'existait jusqu'ici que det
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