Presse et revues
4 pages
Titre : L'Écho d'Alger : journal républicain du matin
Éditeur : [s.n.] (Alger)
Date d'édition : 1940-01-09
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb327596899
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 67558 Nombre total de vues : 67558
Description : 09 janvier 1940 09 janvier 1940
Description : 1940/01/09 (A29,N10748). 1940/01/09 (A29,N10748).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Zone géographique :... Collection numérique : Zone géographique : Afrique du Nord et Moyen-Orient
Description : Collection numérique : Thème : Les droits de... Collection numérique : Thème : Les droits de l'homme
Description : Collection numérique : Littérature Collection numérique : Littérature
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k7585560c
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-10396
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 18/11/2013
298 ANNÉE — N° 10.748
MARDI 9 JANVIER 1940
L £ CH0 D'ALGER
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LES HOSTILITÉS
UNE ATTAQUE ENNEMIE
SUR UN PETIT POSTE
EST REPOUSSÉE
AUCUN EVÉNEMENT IMPORTANT A SIGNALER
De la Suisse à la Hollande, le dispositif
d'attaque allemand est toujours sur pied
11 LES SAINT-BERNARD AU SERVICE DE L'ARMEE. — Deux magnifiques Saint-Bernard
à l'entraînement (35.847.)
253* COMMUNIQUÉ
OFFICIEL
(8 janvier matin)
Nuit calme dans l'en-
semble.
Activité de patrouil-
les dans la région à
l'ouest des Vosges.
254e COMMUNIQUÉ
OFFICIEL
(8 janvier soir)
Rien d'important à
signaler.
LA SITUA TION
Paris, 8 janvier — Deux patrouil-
les allemandes se sont glissées jus-
qu'aux abords d'un des petits pos-
tes avancés français de la région
boisée à l'ouest des Petites-Vosges.
Elles l'ont attaqué à la grenade, les
agresseurs ont été facilement re-
poussés.
Au point de vue de la situation
stratégique, on n'a enregistré au-
cune modification dans le dispositif
allemand largement étalé du lac
de Constance à la mer du Nord.
Dans les milieux militaires fran-
çais bien informés, on souligne à
nouveau que les troupes allemandes
ainsi échelonnées le long des fron-
tières occidentales du Reich peu-
vent techniquement se mettre en
mouvement dans un délai de 24 à
48 heures.
La situation actuelle est caracté-
risée par la stagnation des opéra-
tions, elle peut du jour au lende-
main se modifier. Il convient ce-
pendant d'enregistrer également le
fait que malgré la nouvelle campa-
gne d'intimidation déclenchée par
la presse allemande contre les neu-
tres, on n'a été jusqu'à présent
alerté par aucune recrudescence
d'activité ni par des transports in-
solites dans les zones de concen-
tration des troupes allemandes.
M. DALADIER
est victime
d'un léger accident
Le président du Conseil
a repris ses occupations
Paris, 8 janvier. — La présidence
du Conseil a fait la communica-
tion suivante :
c M. Edouard Daladier, prési-
dent du Conseil, a été victime, cet
après-midi, d'un léger accident. Le
professeur Henri Mondor, après
examen radiographique, a fait le
diagnostic suivant :
« Fracture du cou-de-pied ré-
duite de façon très satisfaisante. »
» M. Daladier a regagné le Mi-
nistère de la guerre où il a repris
Immédiatement ses occupations. »
M. CHURCHILL
au grand quartier
britannique
en France
Le général Gamelin
remet aux généraux
GORT et IRONSIDE
les insignes
de grand-croix
de la Légion d'honneur
Paris, 8 janvier. — M. Churchill,
premier lord de l'Amirauté, est ar-
rivé, ce matin, au grand quartier
britannique accompagné par le gé-
néral sir Ironside, chef d'état-ma-
jor impérial.
De leur côté, le général Game-
lin et le général Georges sont ar-
rivés au grand quartier où un dé-
jeuner offert par lord Gort, com-
mandant le corps expéditionnaire
britannique, a réuni ces hautes
personnalités anglaises et françai-
ses.
Le général Gamelin a remis au
général Gort et au général Ironside
les insignes de grand'croix de la
Légion d'honneur.
A bord du torpilleur « Siroco », le président Daladier, accom-
pagné de M. Campinchi, ministre de la Marine, et de l'amiral
Darlan, commandant la flotte française, passe l'équipage en revue
,(36-539-1
Première session ordinaire de 1940
LE PARLEMENT
rentre aujourd'hui
La Chambre élira son bureau aussitôt
Le Sénat renouvellera le sien jeudi
MM. Jeanneney et Herriot seront
réélus à la présidence sans concurrents
SUR MER
Le Cedrington Court
est coulé
Londres, 8 janvier. — Trente-
quatre hommmes représentant la
totalité de l'équipage du vapeur
« Cedrington Court » ont été re-
cueillis, le navire ayant coulé di-
manche au large de la côte sud-est
de l'Angleterre.
[DE NOTRE RÉDACTEUR PARLEMENTAIRE]
Paris, 8 janvier. — C'est demain,
second mardi de janvier, que s'ou-
vre la session ordinaire du Parle-
ment laquelle, aux termes de la
Constitution, doit durer cinq mois.
A la Chambre, la première séan-
ce sera présidée par le vice-doyen
d'âge, M. Lévy-Alphandery, député-
maire de Chaumont, le doyen. M
Salles, député de Lyon, étant souf-
frant.
Aussitôt après le discours du vi-
ce-doyen d'âge au Palais-Bourbon
les élections commenceraient tout
de suite par le renouvellement du
bureau. M. Herriot conservera la
présidence et MM. Albert Paulin,
Ferdinand Morin et Gratien Can-
dace leurs sièges de vice-présidents.
MM. Barthe, Perfetti, Hubert Rou -
ger leurs postes de questeurs.
Comme nous l'avons dit, M. La-
moureux remplacera M. Hippolyts
Ducos actuellement secrétaire d'E-
tat à la Guerre et M. Xavier Vallat,
M. Duclos, ex-communiste en fuite.
Enfin M. Cayat, suivant les usages
en vigueur à l'Alliance démocrati-
que, cédera son fauteuil à M. Di-
gnac.
Quant au poste de secrétaire te-
nu jusqu'ici par M. Ramette, ex-
communiste incarcéré, il sera attri-
bué à un député alsacien.
M. Herriot reprenant la posses-
sion, jeudi, du fauteuil présidentiel,
prononcera à ce moment le dis-
cours d'inauguration de la session.
LA RENTRÉE
DU SÉNAT
Paris, 8 janvier. — C'est demain
que rentre le Sénat pour la pre-
mière session ordinaire de 1940.
Cette rentrée se fera comme l'an-
née précédente et, malgré l'état de
guerre, dans le plus grand calme.
Donc, la séance inaugurale sera
ouverte demain après-midi, à 15
heures, sous la présidence du doyen
d'âge, M. Damecour, sénateur de
la Manche, qui marche allègrement
vers ses 93 ans.
(Lire la suite en deuxième page)
Les deux présidents
Paris, 8 janvier. — Ce serait
une grave erreur que d'attr.buer
aux élections de bureau des deux
assemblées parlementaires, par quoi
va s'ouvrir la première session de
1940, un médiocre intérêt.
Quoi ? dira-t-on, M. Jeanneney
et M. Herriot ne sont-ils pas ré -
élus d'avance, ne le seront-ils pas
demain ou après-demain « dans
un fauteuil », c'est l'occasion de
le dire. Certes, mais pourquoi
s'obstiner à ne voir dans les évé-
nements que le côté de compéti-
tion qu'ils peuvent offrir, le côté
« sportif » que, par une corruption
de mots, on veut leur attr'buer,
car le sport ne réside pas dans le
sort, dans le résultat d'une course,
mais bien dans la qualité, dans
l'intensité de l'effort que chacun
des concurrents a dû fournir pour
tenter d'arriver le premier ?
Or, en regardant au delà des
chiffres, au delà des scrutins, il
n'est pas besoin de beaucoup in-
sister pour s'apercevoir que la ré-
élection des deux présidents parle-
mentaires, étant donné le raracr
tère massif que l'on voudra certai-
nement conférer à ces manifesta-
tions, revêt au moment où nous
sommes, une importance, une si-
gnification de tout premier plan.
Avec des visages et des tem-
péraments différents, MM. Jean-
neney et Herriot personnifient éga-
lement le Parlement. Autant l'aus-
térité du premier, ce souci jansé-
niste de la « forme » législative
qu'il apporte à présider les débats
de la Haute-Assemblée convien-
nent au Luxembourg, autant le
bon garçonnisme chaleureux, lequel
n'exclut pas l'autorité du second,
trouvent leur place au Palais-
Bourbon.
Placés où ils le sont, tels qu'ils
sont, à l'heure grave que nous vi-
vons, MM. Jeanneney et Herriot
figurent comme deux colonnes du
régime. Cela n'est point indiffé-
rent à l'heure où le sens de la
lutte engagée sur terre, sur mer et
dans les airs, se dégage clairement.
C'est donc avec un identique
sentiment que les sénateurs et les
députés appelleront de nouveau
leurs présidents à diriger leurs dé-
bats, celui qui s'attache à nos ins-
titutions de liberté, de tolérance
mutuelle, tout ce qui fait la civi-
lisation.
Au demeurant, MM. Jeanne-
ney et Herriot incarnent deux élé-
ments essentiels de notre démocra-
tie, la fermeté patriotique de l'an-
cien collaborateur de Clemenceau
et ce constant désir de perfection-
nement humain qui a fait la force
et la grandeur de la Troisième
République.
On ne peut s'empêcher de pen-
ser à tout cela après quatre mois
de guerre et à l'aube d'une année
qui peut être décisive en ce sens
qu'elle marquera le triomphe de
l'humain sur la matière, de la ci-
vilisation sur la barbarie.
Francisque LAURENT.
LES ENTRETIENS
CIANO-CSAK Y,
UNE
RUPTURE
ENTRE
L'ITALIE
ET L U R S S
EST
PROBABLE
L'entrevue de Venise
est fort mal
interprétée à Moscou
„ C'est la première
manifestation officielle
de résistance
des Etats danubiens
Paris, 8 janvier. - Bien qu'au-
cune indication officielle ne soit
donnée sur les décisions arrêtées à
Venise entre le comte Ciano et le
comte Csaky, il n'est pas malaisé
de se faire une opinion d'après les
articles de la presse italienne.
1 0 Ce qui préoccupe le plus
l'Italie à l'heure actuelle, c'est de
mettre la région danubienne et bal-
kanique à l'abri des entreprises al 1
lemande et russe ; de maintenir
la paix et la sécurité dans ce sec-
teur et, par suite, d'y sauvegarder
LE COMTE CIANO
(A. 30.556)
l'indépendance des Etats consti-
tués. Le cabinet de Rome les
prend tous, plus ou moins, sous
sa tutelle et l'entrevue de Venise,
en soi, signifie un avertissement à
cet égard.
2° La pénétration d'influence
russe dans les Détroits et la Mé-
diterranée orientale est exclue.
C'est à cette fin, d'ailleurs, que
Rome s'est déjà rapprochée de la
Crèce et de la Turquie dont on
connaît les engagements avec les
puissances occidentales.
3° Pour que la région danu-
bienne et balkanique soit soustraite
aux agressions venues, ou de l'ouest
(le Reich) ou du nord (l'U.R.
S.S.), encore faut-il que les que-
relles existant entre les Etais de
cette zone soient abolies. Jusqu'ici
l'Italie avait encouragé l'irréden-
tisme hongrois contre la Roumanie.
Maintenant elle tempère ce que cet
irrédentisme pouvait avoir de dan-
gereux en travaillant à un rappro-
chement entre Pesth et Bucarest,
et aussi en exhortant Pesth et Bel-
grade à resserrer leurs liens.
Une action à Sofia n'aurait
rien, non plus, de surprenant.
DIPLOMA TICUS.
Une rupture complète
avec l'Italie
est envisagée à Moscou
Berne, 8 janvier. — Selon des
informations de Moscou recueillies
par le « Corriere del Ticino », la
presse bolcheviste commente sur un
ton de mauvaise humeur l'entrevue
de Venise et l'interprétation que lui
donne la presse italienne.
On estime à Moscou que la ten-
sion entre l'Union soviétique et
l'Italie se trouve aggravée par le
fait de cette conférence et qu'une
rupture complète est probable.
(Lire la suite en deuxième page)
LA GUERRE DE FINLANDE
JVoif ve/ie défaite russe
à l'est de Suomusalmi
La 44e division soviétique est anéantie
LES FINLANDAIS
ont fait
1.000 prisonniers
et pris un important
matériel de guerre
Victoire éclatante
des Finlandais
autour du lac de Raate
Helsinki, 8 janvier. — Les com-
bats mentionnés par le communi-
qué finlandais d'hier autour du
village et du lac de Raate, à 36
kilomètres à l'est de Suomusalmi,
viennent de se terminer, ce matin,
par la victoire éclatante des Fin-
landais qui ont détruit une divi-
sion soviétique sur la route de
Suomusalmi à la frontière sovié-
tique.
Il s'agit de la 44" division sovié-
tique.
Le butin pris par les Finlandais
jusqu'à présent dénombré com-
prend plus de mille prisonniers et
un nombreux matériel. On comp-
te 102 canons de divers types, 42
chars d'assaut, 10 autos blindées,
20 tracteurs, 278 autos de divers
modèles parmi lesquelles 16 autos
de D.C.A. avec mitrailleuses qua-
druplées, 46 fusils automatiques et
d'autres armes. 1170 chevaux ont
été pris et 47 cuisines roulantes.
Les Finlandais continuent le
nettoyage du terrain et le dénom-
brement du butin.
Les troupes russes
ont été mises en pièces
par les Finlandais
Helsinki, 8 janvier. — Les détails
qui parviennent sur la victoire de
Raate confirmant l'étendue des
succès finlandais. Depuis la vic-
toire de Suomusalmi les combats
s'étaient poursuivis le long de la
route étroite qui, passant par Raa-
te, conduit vers la frontière. Cette
route traverse un pays sauvage,
coupé de forêts à peu près impé-
nétrables.
Après la défaite de la 44" di-
vision soviétique les forces princi-
pales de l'ennemi dans ce secteur
sont considérées comme anéanties.
La récolte du butin augmente
d'heure en heure à mesure que les
Finlandais nettoient le terrain
conquis.
DEUX TRAINS
SE TAMPONNENT
PRÈS D'ORLY
Sept morts
dix-huit blessés
Paris, 8 janvier. — Dans la soi-
rée du 6 janvier, par un gros temps
de brouillard, un train de permis-
sionnaires à l'arrêt dans le voisina-
ge d'Orly a été tamponné à faible
vitesse par un train de permission-
naires qui le suivait. Un train sur-
venant au même moment sur la
voie voisine a heurté un fourgon et
déraillé. Les voies ont été libérées
quelques heures après l'accident.
Il y a malheureument à déplorer
7 morts et 18 blessés.
Dès hier, toutes les familles
étaient prévenues.
Durant la grande bataille de Saila, les Finnois ont capturé
un grand convoi de ravitaillement russe escorté de tanks et de
cavalerie. Voici la longue file des camions russes capturés
par les Finlandais ,(36.030.)
Par ailleurs, le front est relati-
vement calme à part l'activité ha-
bituelle de l'artillerie et des pa-
trouilles..
Sur mer, rien de spécial aujour-
d'hui. Dans les airs, sur le front,
comme à l'intérieur, la situation
est calme. On a seulement observé
quelques avions ennemis et on
ignore encore s'ils ont jeté des
bombes.
On se souvient que la victoire
de Suomusalmi a consisté dans la
destruction de la division soviéti-
que qui s'était avancée vers Suo-
musalmi par deux routes venant
du nord-ouest et nord-est du lac
et au sud duquel se trouve le vil-
lage de Suomusalmi.
Les troupes soviétiques coupées
de leurs arrières et demeurées trois
jours sans approvisionnements
ont été mises en pièces par les dé-
tachement finlandais qui les
avaient tournées.
(Lire la suite en deuxième page)
L'ALLEMAGNE
A ARRÊTÉ
le matériel de guerre
envoyé en Finlande
par l'Italie
Bruxelles, 8 janvier. — On man-
de de Berlin à l'Agence Belga.
On apprend qu'une grande quan-
tité de matériel de guerre desti-
né à la Finlande a été arrêtée
en transit par l'Allemagne. Il s'a-I
girait en tout premier lieu de
matériel de guerre provenant de
l'Italie.
Actuellement, les milieux alle-
mands ne donnent sur cet événe-
ment aucune justification d'ordre
juridique ou politique.
La réunion
du Conseil balkanique
Prudence
n'est pas synonyme
de faiblesse
dit-on en Turquie
à l'adresse
de la Yougoslavie
Stamboul, 8 juillet. — La réu-
nion du conseil balkanique qui a
lieu aujourd'hui à Belgrade revêt
pour l'opinion publique une parti-
culière importance du fait que le
pacte balkanique semble avoir per-
du presque tout son relief.
Des bruits tendancieux ont été
répandus selon lesquels la You-
goslavie aurait hésité à convoquer
la Turquie mais serait revenue sur
sa décision sur les conseils de Ro-
me.
La presse turque estime que ces
rumeurs, d'origine totalitaire, ten-
tent de disloquer l'entente balka-
nique. Le « Yeni Sabah » avoué
pourtant que le pacte balkanique
donne effectivement l'impression
d'un certain relâchement qui cons-
titue une faute grave à l'heure où
dans l'attente du printemps les
pays balkaniques devraient rester
étroitement unis en face du dan-
ger menaçant. Le « Yeni Sabah »
estime que la Yougoslavie a mon-
tré de la pusillanimité.
« La prudence, dit le journal
turc, n'est pas synonyme de fai-
blesse. La faiblesse serait aujour-
d'hui un encouragement à une
agression possible. »
LE CONTROLE DES ROUTES EN FINLANDE. — Voici une auto, peinte en blanc pour ne pas
se détacher sur la neige, arrêtée par une patrouille finlandaise ,(A - 2.494.),
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Nuit calme dans l'en-
semble.
Activité de patrouil-
les dans la région à
l'ouest des Vosges.
254e COMMUNIQUÉ
OFFICIEL
(8 janvier soir)
Rien d'important à
signaler.
LA SITUA TION
Paris, 8 janvier — Deux patrouil-
les allemandes se sont glissées jus-
qu'aux abords d'un des petits pos-
tes avancés français de la région
boisée à l'ouest des Petites-Vosges.
Elles l'ont attaqué à la grenade, les
agresseurs ont été facilement re-
poussés.
Au point de vue de la situation
stratégique, on n'a enregistré au-
cune modification dans le dispositif
allemand largement étalé du lac
de Constance à la mer du Nord.
Dans les milieux militaires fran-
çais bien informés, on souligne à
nouveau que les troupes allemandes
ainsi échelonnées le long des fron-
tières occidentales du Reich peu-
vent techniquement se mettre en
mouvement dans un délai de 24 à
48 heures.
La situation actuelle est caracté-
risée par la stagnation des opéra-
tions, elle peut du jour au lende-
main se modifier. Il convient ce-
pendant d'enregistrer également le
fait que malgré la nouvelle campa-
gne d'intimidation déclenchée par
la presse allemande contre les neu-
tres, on n'a été jusqu'à présent
alerté par aucune recrudescence
d'activité ni par des transports in-
solites dans les zones de concen-
tration des troupes allemandes.
M. DALADIER
est victime
d'un léger accident
Le président du Conseil
a repris ses occupations
Paris, 8 janvier. — La présidence
du Conseil a fait la communica-
tion suivante :
c M. Edouard Daladier, prési-
dent du Conseil, a été victime, cet
après-midi, d'un léger accident. Le
professeur Henri Mondor, après
examen radiographique, a fait le
diagnostic suivant :
« Fracture du cou-de-pied ré-
duite de façon très satisfaisante. »
» M. Daladier a regagné le Mi-
nistère de la guerre où il a repris
Immédiatement ses occupations. »
M. CHURCHILL
au grand quartier
britannique
en France
Le général Gamelin
remet aux généraux
GORT et IRONSIDE
les insignes
de grand-croix
de la Légion d'honneur
Paris, 8 janvier. — M. Churchill,
premier lord de l'Amirauté, est ar-
rivé, ce matin, au grand quartier
britannique accompagné par le gé-
néral sir Ironside, chef d'état-ma-
jor impérial.
De leur côté, le général Game-
lin et le général Georges sont ar-
rivés au grand quartier où un dé-
jeuner offert par lord Gort, com-
mandant le corps expéditionnaire
britannique, a réuni ces hautes
personnalités anglaises et françai-
ses.
Le général Gamelin a remis au
général Gort et au général Ironside
les insignes de grand'croix de la
Légion d'honneur.
A bord du torpilleur « Siroco », le président Daladier, accom-
pagné de M. Campinchi, ministre de la Marine, et de l'amiral
Darlan, commandant la flotte française, passe l'équipage en revue
,(36-539-1
Première session ordinaire de 1940
LE PARLEMENT
rentre aujourd'hui
La Chambre élira son bureau aussitôt
Le Sénat renouvellera le sien jeudi
MM. Jeanneney et Herriot seront
réélus à la présidence sans concurrents
SUR MER
Le Cedrington Court
est coulé
Londres, 8 janvier. — Trente-
quatre hommmes représentant la
totalité de l'équipage du vapeur
« Cedrington Court » ont été re-
cueillis, le navire ayant coulé di-
manche au large de la côte sud-est
de l'Angleterre.
[DE NOTRE RÉDACTEUR PARLEMENTAIRE]
Paris, 8 janvier. — C'est demain,
second mardi de janvier, que s'ou-
vre la session ordinaire du Parle-
ment laquelle, aux termes de la
Constitution, doit durer cinq mois.
A la Chambre, la première séan-
ce sera présidée par le vice-doyen
d'âge, M. Lévy-Alphandery, député-
maire de Chaumont, le doyen. M
Salles, député de Lyon, étant souf-
frant.
Aussitôt après le discours du vi-
ce-doyen d'âge au Palais-Bourbon
les élections commenceraient tout
de suite par le renouvellement du
bureau. M. Herriot conservera la
présidence et MM. Albert Paulin,
Ferdinand Morin et Gratien Can-
dace leurs sièges de vice-présidents.
MM. Barthe, Perfetti, Hubert Rou -
ger leurs postes de questeurs.
Comme nous l'avons dit, M. La-
moureux remplacera M. Hippolyts
Ducos actuellement secrétaire d'E-
tat à la Guerre et M. Xavier Vallat,
M. Duclos, ex-communiste en fuite.
Enfin M. Cayat, suivant les usages
en vigueur à l'Alliance démocrati-
que, cédera son fauteuil à M. Di-
gnac.
Quant au poste de secrétaire te-
nu jusqu'ici par M. Ramette, ex-
communiste incarcéré, il sera attri-
bué à un député alsacien.
M. Herriot reprenant la posses-
sion, jeudi, du fauteuil présidentiel,
prononcera à ce moment le dis-
cours d'inauguration de la session.
LA RENTRÉE
DU SÉNAT
Paris, 8 janvier. — C'est demain
que rentre le Sénat pour la pre-
mière session ordinaire de 1940.
Cette rentrée se fera comme l'an-
née précédente et, malgré l'état de
guerre, dans le plus grand calme.
Donc, la séance inaugurale sera
ouverte demain après-midi, à 15
heures, sous la présidence du doyen
d'âge, M. Damecour, sénateur de
la Manche, qui marche allègrement
vers ses 93 ans.
(Lire la suite en deuxième page)
Les deux présidents
Paris, 8 janvier. — Ce serait
une grave erreur que d'attr.buer
aux élections de bureau des deux
assemblées parlementaires, par quoi
va s'ouvrir la première session de
1940, un médiocre intérêt.
Quoi ? dira-t-on, M. Jeanneney
et M. Herriot ne sont-ils pas ré -
élus d'avance, ne le seront-ils pas
demain ou après-demain « dans
un fauteuil », c'est l'occasion de
le dire. Certes, mais pourquoi
s'obstiner à ne voir dans les évé-
nements que le côté de compéti-
tion qu'ils peuvent offrir, le côté
« sportif » que, par une corruption
de mots, on veut leur attr'buer,
car le sport ne réside pas dans le
sort, dans le résultat d'une course,
mais bien dans la qualité, dans
l'intensité de l'effort que chacun
des concurrents a dû fournir pour
tenter d'arriver le premier ?
Or, en regardant au delà des
chiffres, au delà des scrutins, il
n'est pas besoin de beaucoup in-
sister pour s'apercevoir que la ré-
élection des deux présidents parle-
mentaires, étant donné le raracr
tère massif que l'on voudra certai-
nement conférer à ces manifesta-
tions, revêt au moment où nous
sommes, une importance, une si-
gnification de tout premier plan.
Avec des visages et des tem-
péraments différents, MM. Jean-
neney et Herriot personnifient éga-
lement le Parlement. Autant l'aus-
térité du premier, ce souci jansé-
niste de la « forme » législative
qu'il apporte à présider les débats
de la Haute-Assemblée convien-
nent au Luxembourg, autant le
bon garçonnisme chaleureux, lequel
n'exclut pas l'autorité du second,
trouvent leur place au Palais-
Bourbon.
Placés où ils le sont, tels qu'ils
sont, à l'heure grave que nous vi-
vons, MM. Jeanneney et Herriot
figurent comme deux colonnes du
régime. Cela n'est point indiffé-
rent à l'heure où le sens de la
lutte engagée sur terre, sur mer et
dans les airs, se dégage clairement.
C'est donc avec un identique
sentiment que les sénateurs et les
députés appelleront de nouveau
leurs présidents à diriger leurs dé-
bats, celui qui s'attache à nos ins-
titutions de liberté, de tolérance
mutuelle, tout ce qui fait la civi-
lisation.
Au demeurant, MM. Jeanne-
ney et Herriot incarnent deux élé-
ments essentiels de notre démocra-
tie, la fermeté patriotique de l'an-
cien collaborateur de Clemenceau
et ce constant désir de perfection-
nement humain qui a fait la force
et la grandeur de la Troisième
République.
On ne peut s'empêcher de pen-
ser à tout cela après quatre mois
de guerre et à l'aube d'une année
qui peut être décisive en ce sens
qu'elle marquera le triomphe de
l'humain sur la matière, de la ci-
vilisation sur la barbarie.
Francisque LAURENT.
LES ENTRETIENS
CIANO-CSAK Y,
UNE
RUPTURE
ENTRE
L'ITALIE
ET L U R S S
EST
PROBABLE
L'entrevue de Venise
est fort mal
interprétée à Moscou
„ C'est la première
manifestation officielle
de résistance
des Etats danubiens
Paris, 8 janvier. - Bien qu'au-
cune indication officielle ne soit
donnée sur les décisions arrêtées à
Venise entre le comte Ciano et le
comte Csaky, il n'est pas malaisé
de se faire une opinion d'après les
articles de la presse italienne.
1 0 Ce qui préoccupe le plus
l'Italie à l'heure actuelle, c'est de
mettre la région danubienne et bal-
kanique à l'abri des entreprises al 1
lemande et russe ; de maintenir
la paix et la sécurité dans ce sec-
teur et, par suite, d'y sauvegarder
LE COMTE CIANO
(A. 30.556)
l'indépendance des Etats consti-
tués. Le cabinet de Rome les
prend tous, plus ou moins, sous
sa tutelle et l'entrevue de Venise,
en soi, signifie un avertissement à
cet égard.
2° La pénétration d'influence
russe dans les Détroits et la Mé-
diterranée orientale est exclue.
C'est à cette fin, d'ailleurs, que
Rome s'est déjà rapprochée de la
Crèce et de la Turquie dont on
connaît les engagements avec les
puissances occidentales.
3° Pour que la région danu-
bienne et balkanique soit soustraite
aux agressions venues, ou de l'ouest
(le Reich) ou du nord (l'U.R.
S.S.), encore faut-il que les que-
relles existant entre les Etais de
cette zone soient abolies. Jusqu'ici
l'Italie avait encouragé l'irréden-
tisme hongrois contre la Roumanie.
Maintenant elle tempère ce que cet
irrédentisme pouvait avoir de dan-
gereux en travaillant à un rappro-
chement entre Pesth et Bucarest,
et aussi en exhortant Pesth et Bel-
grade à resserrer leurs liens.
Une action à Sofia n'aurait
rien, non plus, de surprenant.
DIPLOMA TICUS.
Une rupture complète
avec l'Italie
est envisagée à Moscou
Berne, 8 janvier. — Selon des
informations de Moscou recueillies
par le « Corriere del Ticino », la
presse bolcheviste commente sur un
ton de mauvaise humeur l'entrevue
de Venise et l'interprétation que lui
donne la presse italienne.
On estime à Moscou que la ten-
sion entre l'Union soviétique et
l'Italie se trouve aggravée par le
fait de cette conférence et qu'une
rupture complète est probable.
(Lire la suite en deuxième page)
LA GUERRE DE FINLANDE
JVoif ve/ie défaite russe
à l'est de Suomusalmi
La 44e division soviétique est anéantie
LES FINLANDAIS
ont fait
1.000 prisonniers
et pris un important
matériel de guerre
Victoire éclatante
des Finlandais
autour du lac de Raate
Helsinki, 8 janvier. — Les com-
bats mentionnés par le communi-
qué finlandais d'hier autour du
village et du lac de Raate, à 36
kilomètres à l'est de Suomusalmi,
viennent de se terminer, ce matin,
par la victoire éclatante des Fin-
landais qui ont détruit une divi-
sion soviétique sur la route de
Suomusalmi à la frontière sovié-
tique.
Il s'agit de la 44" division sovié-
tique.
Le butin pris par les Finlandais
jusqu'à présent dénombré com-
prend plus de mille prisonniers et
un nombreux matériel. On comp-
te 102 canons de divers types, 42
chars d'assaut, 10 autos blindées,
20 tracteurs, 278 autos de divers
modèles parmi lesquelles 16 autos
de D.C.A. avec mitrailleuses qua-
druplées, 46 fusils automatiques et
d'autres armes. 1170 chevaux ont
été pris et 47 cuisines roulantes.
Les Finlandais continuent le
nettoyage du terrain et le dénom-
brement du butin.
Les troupes russes
ont été mises en pièces
par les Finlandais
Helsinki, 8 janvier. — Les détails
qui parviennent sur la victoire de
Raate confirmant l'étendue des
succès finlandais. Depuis la vic-
toire de Suomusalmi les combats
s'étaient poursuivis le long de la
route étroite qui, passant par Raa-
te, conduit vers la frontière. Cette
route traverse un pays sauvage,
coupé de forêts à peu près impé-
nétrables.
Après la défaite de la 44" di-
vision soviétique les forces princi-
pales de l'ennemi dans ce secteur
sont considérées comme anéanties.
La récolte du butin augmente
d'heure en heure à mesure que les
Finlandais nettoient le terrain
conquis.
DEUX TRAINS
SE TAMPONNENT
PRÈS D'ORLY
Sept morts
dix-huit blessés
Paris, 8 janvier. — Dans la soi-
rée du 6 janvier, par un gros temps
de brouillard, un train de permis-
sionnaires à l'arrêt dans le voisina-
ge d'Orly a été tamponné à faible
vitesse par un train de permission-
naires qui le suivait. Un train sur-
venant au même moment sur la
voie voisine a heurté un fourgon et
déraillé. Les voies ont été libérées
quelques heures après l'accident.
Il y a malheureument à déplorer
7 morts et 18 blessés.
Dès hier, toutes les familles
étaient prévenues.
Durant la grande bataille de Saila, les Finnois ont capturé
un grand convoi de ravitaillement russe escorté de tanks et de
cavalerie. Voici la longue file des camions russes capturés
par les Finlandais ,(36.030.)
Par ailleurs, le front est relati-
vement calme à part l'activité ha-
bituelle de l'artillerie et des pa-
trouilles..
Sur mer, rien de spécial aujour-
d'hui. Dans les airs, sur le front,
comme à l'intérieur, la situation
est calme. On a seulement observé
quelques avions ennemis et on
ignore encore s'ils ont jeté des
bombes.
On se souvient que la victoire
de Suomusalmi a consisté dans la
destruction de la division soviéti-
que qui s'était avancée vers Suo-
musalmi par deux routes venant
du nord-ouest et nord-est du lac
et au sud duquel se trouve le vil-
lage de Suomusalmi.
Les troupes soviétiques coupées
de leurs arrières et demeurées trois
jours sans approvisionnements
ont été mises en pièces par les dé-
tachement finlandais qui les
avaient tournées.
(Lire la suite en deuxième page)
L'ALLEMAGNE
A ARRÊTÉ
le matériel de guerre
envoyé en Finlande
par l'Italie
Bruxelles, 8 janvier. — On man-
de de Berlin à l'Agence Belga.
On apprend qu'une grande quan-
tité de matériel de guerre desti-
né à la Finlande a été arrêtée
en transit par l'Allemagne. Il s'a-I
girait en tout premier lieu de
matériel de guerre provenant de
l'Italie.
Actuellement, les milieux alle-
mands ne donnent sur cet événe-
ment aucune justification d'ordre
juridique ou politique.
La réunion
du Conseil balkanique
Prudence
n'est pas synonyme
de faiblesse
dit-on en Turquie
à l'adresse
de la Yougoslavie
Stamboul, 8 juillet. — La réu-
nion du conseil balkanique qui a
lieu aujourd'hui à Belgrade revêt
pour l'opinion publique une parti-
culière importance du fait que le
pacte balkanique semble avoir per-
du presque tout son relief.
Des bruits tendancieux ont été
répandus selon lesquels la You-
goslavie aurait hésité à convoquer
la Turquie mais serait revenue sur
sa décision sur les conseils de Ro-
me.
La presse turque estime que ces
rumeurs, d'origine totalitaire, ten-
tent de disloquer l'entente balka-
nique. Le « Yeni Sabah » avoué
pourtant que le pacte balkanique
donne effectivement l'impression
d'un certain relâchement qui cons-
titue une faute grave à l'heure où
dans l'attente du printemps les
pays balkaniques devraient rester
étroitement unis en face du dan-
ger menaçant. Le « Yeni Sabah »
estime que la Yougoslavie a mon-
tré de la pusillanimité.
« La prudence, dit le journal
turc, n'est pas synonyme de fai-
blesse. La faiblesse serait aujour-
d'hui un encouragement à une
agression possible. »
LE CONTROLE DES ROUTES EN FINLANDE. — Voici une auto, peinte en blanc pour ne pas
se détacher sur la neige, arrêtée par une patrouille finlandaise ,(A - 2.494.),
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