Presse et revues
8 pages
Titre : L'Écho d'Alger : journal républicain du matin
Éditeur : [s.n.] (Alger)
Date d'édition : 1937-01-13
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb327596899
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 67558 Nombre total de vues : 67558
Description : 13 janvier 1937 13 janvier 1937
Description : 1937/01/13 (A26,N9658). 1937/01/13 (A26,N9658).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Zone géographique :... Collection numérique : Zone géographique : Afrique du Nord et Moyen-Orient
Description : Collection numérique : Thème : Les droits de... Collection numérique : Thème : Les droits de l'homme
Description : Collection numérique : Littérature Collection numérique : Littérature
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k75845513
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-10396
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 25/11/2013
26* ANNE -- N° 9658
MERCREDI 13 JANVIER 1937
L'ECHO D'ALGER
Télégrammes : ÉCHO ALGER
30 CENTIMES
Chècpea Postaux : 19-25
BUREAUX D'ALGER
20, rue de la Liberté, 20
Tél: 73-80. 73-81 et 73-82
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1, boulevard Haussmaon
Tél. Prov <445 et 03-10
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ALGÉRIE 26 » 50 t 100 *
FRANCE. COL. 28.80 57.60 115 20
ÉTRANGER 53 » 104 » 208 »
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67, rue d'Isly, ALGER
Téléph.: 4-89 et 12-82
La publtoM M revoie. à P«» *
T AGENCE HAVAS, M. w 4m
R. dam - - -
atrtaim da la Pl av
LA RENTRÉE 1
M. Edouard Herriot est réélu
président de la Chambre
L'assemblée a élu son bureau
Jeudi fixation de l'ordre du jour
Le Conseil des ministres se réunira
jeudi matin à l'hôtel Matignon
Une rentrée
courue
Paris, 12 janvier. — Ceux qui vont
proclamant que le Parlement est mort
— il existe encore de ces gens-là —
ont reçu aujourd'hui un nouveau et rude
démenti, à constater l'affluence et l'in-
térêt suscités, tant au Luxembourg qu'au
Palais-Bourbon, par l'ouverture de la
session ordinaire de 1937.
Cela dit, tout, y compris les grince-
ments de dents de la droite, s'est passé
selon l'usage, la tradition, c'est-à-dire
normalement
M. Edouard Herriot a été réélu
président, comme on pouvait s'y atten-
M. Salles
doyen d'âge de la Chambre
dre, avec un nombre de voix accru, eu
égard au scrutin du début de la légis-
lature. Les cinq vice-présidents sortants
ont été réélus. Les gauches ont, au nom
de M. Baréty qui siège sur les bancs
de l'opposition, voulu ajouter celui de
M. Edouard Soulier, qui siège sur les
mêmes bancs, un peu plus à droite ce-
pendant et procéder d'identique façon
en ce qui concerne les postes de secré-
taires, en attribuant quatre à la mino-
rité.
Car ce qui fit la querelle, dont on lira
par ailleurs le détail, c'est que la droite
s'est butée aveuglément sur la réclama-
tion touchant les questeurs. On eut
beau lui représenter que le règlement
prévoyait l'application de la proportion-
nelle aux vice-présidents, aux secrétaires
et non aux questeurs, rien n'y fit.
Ce qui valut, entre les débats du ma-
tin au sein des groupes, une intervention
en séance publique de M. Louis Marin,
proprement inintelligible et dont on ne
pouvait que sourire. Les membres de
l'opposition élus au bureau devaient, si
l'on se rapporte aux décisions du matin,
démissionner sur-le-champ. Personne ne
paraît, jusqu'à présent, vouloir bron-
cher. Mieux, M. Edouard Soulier dé-
clarait dans les couloirs, après le scru-
tin, qu'on ne lui referait pas le coup de
l'année précédente et qu'il ne démis-
sionnerait qu'à la condition d'y être in-
vité par tous ses coreligionnaires politi-
ques. Cela nous promet quelques bouf-
neries pour demain.
Que retenir encore de cette séance,
sinon la courtoise distinction, l'amabilité
souriante du président d'âge, M. Antoi-
ne Salles. Il a ainsi démontré que l'on
peut être homme de droite sans être
pour cela hargneux et colère. Il est vrai
que M. Sallès est un homme de droite
en quelque sorte de tradition, car ceui
qui, élus d'abord à gauche passent en-
suite à droite se jugent obligés, sans
La fantasia se déroule au grand galop, devant des milliers d'asttatanfa, pendant que la poudre parie
doute pour tenter d'accréditer la légen-
de de leur bonne foi, de montrer un
visage renfrogné.
FRANCISQUE LAURENT.
La rentrée
au Palais-Bourbon
Paris 12 janvier. — Grande affluen-
ce au Palais-Bourbon pour l'ouverture
de la session ordinaire de 1937, affluen-
ce de public, affluence de députés. Cor-
dialité encore, bonne humeur qui fit
accueillir par des sourires les rodomon-
tades de M. Louis Marin. Sympathie
unanime du doyen d'âge M. Antoine
Sallès.
Le discours du doyen d'âge
Qui pourrait penser que M. Antoine
Sallès a sinon soixante-dix-sept ans,
du moins soixante-seize ans révolus ?
Pour s'en convaincre, il faut se référer
à l'état-civil, tant cet homme porte
l'habit avec élégance et pour tout dire
avec jeunesse, tant sa parole est net-
te, son allure décidée. Des vœux ? En
voici. Ils s'adressent aux personnes,
bien entendu, mais aussi et surtout au
pays, à la France que ces personnes
représentent.
(Lire la suite en troisième page)
M. Blum rentre à Paris
Paris, 12 janvier. — M. Léon Blum,
président du Conseil qui a pris quel-
ques jours de repos à Valescure, rentre-
ra Jeudi matin à Paris.
- DOUCHE FROIDE
La presse du Reich entonne
un hymne au rapprochement
de la France et de l'Allemagne
A la suite des assurances données
par Hitler à M. François-Poncet
Notre ambassadeur est à Paris
Le docteur Schacht y viendrait sous peu
-,
1 Notre ambassadeur à Berlin, M. André François-Poncet, s'entretenant
1 avec le chancelier Hitler pendant une réception
Berlin, 12 janvier. — Alors qu'un
communiqué de l'ambassade de Fran-
ce, hier soir, confirmait les assurances
échangées, hier, par M. Hitler et M.
François Poncet, c'est ce matin seule-
ment que le D.N.B. a reproduit l'in-
formation. Ainsi, dans l'ignorance des
faits, les journaux allemands ont pour-
suivi leur campagne contre la France.
Le public n'a eu connaissance de l'évé-
nement que par une édition spéciale du
« 12 Uhr Blatt » qui déclare notam-
ment :
< Hier le Führer s'est de nouveau
révélé le plus fort garant de la paix.
L'information Havas constitue un pas
réjouissant vers une détente heureuse
entre l'Allemagne et la France, grâce à
l'initiative du chancelier. Puissent les
deux déclarations faites, hier, consti-
tuer la base d'une collaboration désirée
depuis longtemps de tout cœur par les
deux pays. »
M. François Poncet
est arrivé à Paris
Paris, 12 janvier. — M. François Pon-
cet, amba^sdem* de Tf&nce en Allema-
gne, venant de Berlin, est arrivé par
la gare du Nord. Il restera jusqu'à la
fin de la semaine.
M. François Poncet
au Quai d'Orsay
Paris, 12 janvier. — M. François Pon-
cet a eu ce matin un long entretien
avec M. Yvon Delbos, ministre des Af-
faires étrangères, puis avec M. Viénot,
sous-secrétaire d'Etat.
On déclare dans les milieux autori-
sés que l'ambassadeur de France n'ap-
porte ni plan, ni projet relatif aux re-
lations franco-allemandes ou à l'aide
économique au Reich.
On précise que la visite à Paris du
docteur Schacht n'est ni décidée ni cer-
taine.
(Lire la suite en troisième page)
LES CONFLITS SOCIAUX
AUX ÉTATS-UNIS
Les policiers délogent
par la force
les grévistes occupant
les usines de Flint
Treize blessés
LES GAZ LACRYMOGÈNES
ONT ÉTÉ EMPLOYÉS
Flint (Michigan), 12 janvier. — Trei-
ze personnes ont été blessées, la plupart
à coups de revolver, au cours d'une col-
lision qui s'est produite entre la police
et les grévistes de la General Motors.
Un grand nombre de ceux-ci souf-
frent des effets produits par les gaz
lacrymogènes utilisés par les agents.
La bagarre a été déclenchée lorsque
les policiers, agissant sur les instruc-
tions du tribunal, ont tenté de déloger
les ouvriers de l'usine qu'ils occupent
depuis douze jours et ont été reçus à
coups de feu, de pierres et de briques.
Les grévistes se réfugient
sur les toits de l'usine
Les grévistes se sont réfugiés sur les
toits de l'usine. Ils tenaient toujours à
minuit 30 par une température de zéro
degré.
Le gouverneur de l'Etat
harangue les grévistes
Le gouverneur Murphy est arrivé de
Lansin à Flint. Les grévistes sont des-
cendus des toits pour entendre sa ha-
rangue puis ont évacué l'usine à 1 h. 45
du matin. La police avait occupé les
locaux du chauffage central et éteint
les fourneaux.
Parmi les 13 blessés, deux sont at-
teints gravement dont une femme de
trente-deux ans, qui a reçu deux balles
dans l'abdomen. Deux policiers ont été
hospitalisés.
Le gouverneur a ordonné la mobili-
sation d'une compagnie de la garde na-
tionale. Cette décision a coïncidé avec
l'arrivée d'une dépêche de Tolédo
Ohio) annonçant que 5.000 membres
de l'Union des travailleurs de l'auto-
mobile se rendraient à Flint aujour-
d'hui afin de prêter main forte aux
grévistes.
Trois chefs ouvriers sont partis ce
matin prier le président Roosevelt d'in-
tervenir directement.
Cinq nouvelles usines
sont lock-outées
Détroit, 12 janvier. — La « General
Motors » annonce la fermeture de cinq
autres usines, ce qui porte le nombre de
chômeurs à 112.800.
Le général Gœring
arrive aujourd'hui
à Rome
Voyage semi-officiel
Rome. 12 janvier. — Le général Gœ-
ring et Mme Gœring arriveront demain
à Rome.
Il semble que le voyage aura un ca-
ractère semi-officiel.
Un diner politique serait offert au
premier ministre de Prusse qui sera
reçu au palais de Venise par le Duce.
Ce voyage, dit-on, aurait dû avoir lieu
en octobre. Le général resterait à Rome,
mais se rendait à Naples et Capri.
Les assises de l'agriculture algérienne
LE GOUVERNEUR GÉNÉRAL LE BEAU
A PRÉSIDÉ L'OUVERTURE DE LA SESSION
DES CHAMBRES D'AGRICULTURE D'ALGÉRIE
L'Administration française, dans ce pays, doit
être une création continue, afin, —- sans distinction
d'origines; de races ou d'opinions — suivant un
idéal républicain et français, de permettre à tous
de participer d'une façon de plus en plus équitable
à une prospérité sans cesse accrue par le travail
de chacun.
(Discours du gouverneur général LE BEAU.)
De gauche à droite : M. Munch, président de Cônstantine, M. Vagnon,
président d'Alger, le gouverneur général Le Beau et M. Catroux, président
d'Oran
La session interdépartementale des
chambres d'agriculture d'Algérie s'est
ouverte hier matin, à 9 h. 30, sous
la présidence du gouverneur général
Le Beau dans la salle des séances du
palais des Assemblées algériennes.
MM. Fabregoule, directeur des servi-
ces économiques Catroux, président
de la session et président de la cham-
bre d'agriculture d'Oran : Vagnon, pré-
sident de la chambre d'agriculture d'Al-
ger ; Munck, président de la chambre
d'agriculture de Constantine. entou-
raient le gouverneur général à la tri-
bune. MM. Rivière, chef adjoint du
cabinet civil, et le capitaine Audric as-
sistaient à la séance ainsi que M. Cha-
pouton et le directeur de l'Ofalac
M. Garcin.
Le président de la chambre d'agri-
culture d'Oran prononce son discours
d'ouverture. Après les congratulations
et condoléances d'usage, il passe en re-
vue les événements de l'année: la plu-
viométrie torrentielle du début d'hiver,
les troubles sociaux dans la métropole
et en Algérie et leurs conséquences sur
la colonisation, la création de l'office
du blé et ses incidences sur la céréali-
culture algérienne. Puis il fait l'histo-
rique des entrètiens des chambres d'a
griculture algériennes avec l'Assemblée
permanente des présidents de chambfes
d'agriculture de la métropole, où le rôle
des Algériens ne doit être, pense-t-il,
qu'un rôle d'observateurs. M. Catroux
se félicite ensuite des buts atteints par
la consolidation agricole, si lente soit-
elle. René JANON.
(Lire la suite en quatrième page)
DEPUIS BOU-SAADA
M. Gasnier-Duparc a regagné
Alger par la voie des airs
Le ministre de la Marine partira
cet après-midi à bord du "Colbert
pour Oran et Mers-el-Kebir
Un fauconnier fait une démonstration devant le ministre de la Marine
Accompagné des personnalités qui lui
font cortège depuis Alger, auxquels s'é-
taient joints l'administrateur et l'ad-
ministrateur adjoint de la commune
mixte et le commandant d'armes, M.
Gasnier-Duparc s'est rendu hier matin
à la zaouïa d'El-Hamel où il a été
reçu par le vénéré marabout Ben Bel-
gacem.
Le ministre a visité la mosquée, les
tombeaux de la très ancienne famille
maraboutique et s'est beaucoup inté-
ressé au fonctionnement de la zaouïa
qui compte actuellement plus de deux
cents étudiants instruits et entretenus
aux frais du chef de la communauté
religieuse.
D'El-Hamel, le cortège revint à Bou-
Saâda où sur le Champ-de-Manœuvre,
le ministre assista à une chasse aux
faucons où les rapaces du fameux fau-
connier Mohamed ben Zekour émer-
veillèrent les assistants par leur dres -
sage remarquable.
(Lire la suite en quatrième page)
Malaga ravagée
par air et par mer
300 morts, plusieurs milliers de blessés
Au pont de Poz.uelo, à la Casa del Campo, au-dessus du Manzanarès
les miliciens installent le téléphone
Gibraltar, 12 janvier. — Des avions
et deux croiseurs insurgés ont bombar-
dé Malaga hier.
Il y aurait 300 morts et plus d'un 1
millier de blessés.
Victoire loyaliste
à l'ouest de Madrid
Madrid, 12 janvier. — Le conseil dé-
légué pour la défense de Madrid publie
à midi le communiqué suivant :
c Après avoir repoussé les dernières
ataques rebelles à l'ouest de Madrid, les
républicains ont lancé une vigoureuse
contre-attaque contre les positions oc-
cupées par les forces allemandes qui
combattent dans ce secteur. A la suite
de vifs combats et malgré l'épais brouil -
lard qui a gêné considérablement les
opérations, l'ennemi a été refoulé vers
Majadahonda, Villanueva del Pardillo
et Pozuelo et la route de la Corogne
a été dégagée.
» Les opérations de nettoyage et d'a-
ménagement des nouvelles positions oc-
cupées se sont poursuivies dans la ma-
tinée d'aujourd'hui. »
La contre-attaque
aurait été repoussée
Rabat, 12 janvier. — A 8 h. 30, Radio-
Séville a diffusé le communiqué du
Q. G. de Salamanque, disant notam-
ment :
« Malgré son échec, l'ennemi a con-
tre-attaqué, hier, sur Villanueva del
Pardillo. Il a été repoussé et a aban-
donné 37 cadavres, 3 mitrailleuses, un
mortier, 50 fusils.
» Le nombre des miliciens qui pas-
sent dans nos rangs augmente chaque
jour et au moment de la fermeture du
télégramme il s'élevait à 61 pour la
journée d'hier. »
(Lire la suite en troisième page)
EN RÉUNION PRIVÉE
Les élus musulmans d'Algérie
acclament à l'unanimité .:
le projet de loi Viollette :
Ils font confiance au Parlement
pour en assurer - le vote rapide
Ils proclament leur attachement
quelque graves que soient les événements
à la France et à la République
A l'entrée du Majestio les papiers des élus sont - vérifiés -
La Fédération des Elus musulmans
du département d'Alger nous prie d'in-
sérer la note suivante :
Les élus musulmans d'Algérie, au
nombre de 2.000 environ, fédérés et non
fédérés, répondant à l'appel qui leur
avait été lancé, se sont réunis hier dans
la grande salle du Majestic à l'effet de
se prononcer sur le projet de réformes
électorales indigènes du gouvernement.
Aussitôt le bureau constitué. la parole
est donnée au docteur Tamzali. adjoint
au maire, qui. au nom de la ville d'Al-
ger. souhaite la bienvenue aux congres-
sistes.
Puis le docteur Bachir, président de
la Fédération des élus musulmans du
département d'Alger, leur souhaite la
bienvenue au nom de son groupement.
Il insiste tout particulièrement sur
l'union que doivent faire les élus au-
tour de la réforme et adresse un vi-
brant appel au Parlement français pour
la réalisation d'une politique de justice,
de paix et de fraternité.
Le docteur Bendjelloul, désigné par
l'assemblée pour présider cette impor-
tante réunion, remercie tous les élus et,
en particulier, les membres des djemaâs
qui. des communes les plus lointaines,
sont venus nous apporter leur adbésion
à notre politique.
(Lire la suite en quatrième page).
MERCREDI 13 JANVIER 1937
L'ECHO D'ALGER
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ÉTRANGER 53 » 104 » 208 »
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R. dam - - -
atrtaim da la Pl av
LA RENTRÉE 1
M. Edouard Herriot est réélu
président de la Chambre
L'assemblée a élu son bureau
Jeudi fixation de l'ordre du jour
Le Conseil des ministres se réunira
jeudi matin à l'hôtel Matignon
Une rentrée
courue
Paris, 12 janvier. — Ceux qui vont
proclamant que le Parlement est mort
— il existe encore de ces gens-là —
ont reçu aujourd'hui un nouveau et rude
démenti, à constater l'affluence et l'in-
térêt suscités, tant au Luxembourg qu'au
Palais-Bourbon, par l'ouverture de la
session ordinaire de 1937.
Cela dit, tout, y compris les grince-
ments de dents de la droite, s'est passé
selon l'usage, la tradition, c'est-à-dire
normalement
M. Edouard Herriot a été réélu
président, comme on pouvait s'y atten-
M. Salles
doyen d'âge de la Chambre
dre, avec un nombre de voix accru, eu
égard au scrutin du début de la légis-
lature. Les cinq vice-présidents sortants
ont été réélus. Les gauches ont, au nom
de M. Baréty qui siège sur les bancs
de l'opposition, voulu ajouter celui de
M. Edouard Soulier, qui siège sur les
mêmes bancs, un peu plus à droite ce-
pendant et procéder d'identique façon
en ce qui concerne les postes de secré-
taires, en attribuant quatre à la mino-
rité.
Car ce qui fit la querelle, dont on lira
par ailleurs le détail, c'est que la droite
s'est butée aveuglément sur la réclama-
tion touchant les questeurs. On eut
beau lui représenter que le règlement
prévoyait l'application de la proportion-
nelle aux vice-présidents, aux secrétaires
et non aux questeurs, rien n'y fit.
Ce qui valut, entre les débats du ma-
tin au sein des groupes, une intervention
en séance publique de M. Louis Marin,
proprement inintelligible et dont on ne
pouvait que sourire. Les membres de
l'opposition élus au bureau devaient, si
l'on se rapporte aux décisions du matin,
démissionner sur-le-champ. Personne ne
paraît, jusqu'à présent, vouloir bron-
cher. Mieux, M. Edouard Soulier dé-
clarait dans les couloirs, après le scru-
tin, qu'on ne lui referait pas le coup de
l'année précédente et qu'il ne démis-
sionnerait qu'à la condition d'y être in-
vité par tous ses coreligionnaires politi-
ques. Cela nous promet quelques bouf-
neries pour demain.
Que retenir encore de cette séance,
sinon la courtoise distinction, l'amabilité
souriante du président d'âge, M. Antoi-
ne Salles. Il a ainsi démontré que l'on
peut être homme de droite sans être
pour cela hargneux et colère. Il est vrai
que M. Sallès est un homme de droite
en quelque sorte de tradition, car ceui
qui, élus d'abord à gauche passent en-
suite à droite se jugent obligés, sans
La fantasia se déroule au grand galop, devant des milliers d'asttatanfa, pendant que la poudre parie
doute pour tenter d'accréditer la légen-
de de leur bonne foi, de montrer un
visage renfrogné.
FRANCISQUE LAURENT.
La rentrée
au Palais-Bourbon
Paris 12 janvier. — Grande affluen-
ce au Palais-Bourbon pour l'ouverture
de la session ordinaire de 1937, affluen-
ce de public, affluence de députés. Cor-
dialité encore, bonne humeur qui fit
accueillir par des sourires les rodomon-
tades de M. Louis Marin. Sympathie
unanime du doyen d'âge M. Antoine
Sallès.
Le discours du doyen d'âge
Qui pourrait penser que M. Antoine
Sallès a sinon soixante-dix-sept ans,
du moins soixante-seize ans révolus ?
Pour s'en convaincre, il faut se référer
à l'état-civil, tant cet homme porte
l'habit avec élégance et pour tout dire
avec jeunesse, tant sa parole est net-
te, son allure décidée. Des vœux ? En
voici. Ils s'adressent aux personnes,
bien entendu, mais aussi et surtout au
pays, à la France que ces personnes
représentent.
(Lire la suite en troisième page)
M. Blum rentre à Paris
Paris, 12 janvier. — M. Léon Blum,
président du Conseil qui a pris quel-
ques jours de repos à Valescure, rentre-
ra Jeudi matin à Paris.
- DOUCHE FROIDE
La presse du Reich entonne
un hymne au rapprochement
de la France et de l'Allemagne
A la suite des assurances données
par Hitler à M. François-Poncet
Notre ambassadeur est à Paris
Le docteur Schacht y viendrait sous peu
-,
1 Notre ambassadeur à Berlin, M. André François-Poncet, s'entretenant
1 avec le chancelier Hitler pendant une réception
Berlin, 12 janvier. — Alors qu'un
communiqué de l'ambassade de Fran-
ce, hier soir, confirmait les assurances
échangées, hier, par M. Hitler et M.
François Poncet, c'est ce matin seule-
ment que le D.N.B. a reproduit l'in-
formation. Ainsi, dans l'ignorance des
faits, les journaux allemands ont pour-
suivi leur campagne contre la France.
Le public n'a eu connaissance de l'évé-
nement que par une édition spéciale du
« 12 Uhr Blatt » qui déclare notam-
ment :
< Hier le Führer s'est de nouveau
révélé le plus fort garant de la paix.
L'information Havas constitue un pas
réjouissant vers une détente heureuse
entre l'Allemagne et la France, grâce à
l'initiative du chancelier. Puissent les
deux déclarations faites, hier, consti-
tuer la base d'une collaboration désirée
depuis longtemps de tout cœur par les
deux pays. »
M. François Poncet
est arrivé à Paris
Paris, 12 janvier. — M. François Pon-
cet, amba^sdem* de Tf&nce en Allema-
gne, venant de Berlin, est arrivé par
la gare du Nord. Il restera jusqu'à la
fin de la semaine.
M. François Poncet
au Quai d'Orsay
Paris, 12 janvier. — M. François Pon-
cet a eu ce matin un long entretien
avec M. Yvon Delbos, ministre des Af-
faires étrangères, puis avec M. Viénot,
sous-secrétaire d'Etat.
On déclare dans les milieux autori-
sés que l'ambassadeur de France n'ap-
porte ni plan, ni projet relatif aux re-
lations franco-allemandes ou à l'aide
économique au Reich.
On précise que la visite à Paris du
docteur Schacht n'est ni décidée ni cer-
taine.
(Lire la suite en troisième page)
LES CONFLITS SOCIAUX
AUX ÉTATS-UNIS
Les policiers délogent
par la force
les grévistes occupant
les usines de Flint
Treize blessés
LES GAZ LACRYMOGÈNES
ONT ÉTÉ EMPLOYÉS
Flint (Michigan), 12 janvier. — Trei-
ze personnes ont été blessées, la plupart
à coups de revolver, au cours d'une col-
lision qui s'est produite entre la police
et les grévistes de la General Motors.
Un grand nombre de ceux-ci souf-
frent des effets produits par les gaz
lacrymogènes utilisés par les agents.
La bagarre a été déclenchée lorsque
les policiers, agissant sur les instruc-
tions du tribunal, ont tenté de déloger
les ouvriers de l'usine qu'ils occupent
depuis douze jours et ont été reçus à
coups de feu, de pierres et de briques.
Les grévistes se réfugient
sur les toits de l'usine
Les grévistes se sont réfugiés sur les
toits de l'usine. Ils tenaient toujours à
minuit 30 par une température de zéro
degré.
Le gouverneur de l'Etat
harangue les grévistes
Le gouverneur Murphy est arrivé de
Lansin à Flint. Les grévistes sont des-
cendus des toits pour entendre sa ha-
rangue puis ont évacué l'usine à 1 h. 45
du matin. La police avait occupé les
locaux du chauffage central et éteint
les fourneaux.
Parmi les 13 blessés, deux sont at-
teints gravement dont une femme de
trente-deux ans, qui a reçu deux balles
dans l'abdomen. Deux policiers ont été
hospitalisés.
Le gouverneur a ordonné la mobili-
sation d'une compagnie de la garde na-
tionale. Cette décision a coïncidé avec
l'arrivée d'une dépêche de Tolédo
Ohio) annonçant que 5.000 membres
de l'Union des travailleurs de l'auto-
mobile se rendraient à Flint aujour-
d'hui afin de prêter main forte aux
grévistes.
Trois chefs ouvriers sont partis ce
matin prier le président Roosevelt d'in-
tervenir directement.
Cinq nouvelles usines
sont lock-outées
Détroit, 12 janvier. — La « General
Motors » annonce la fermeture de cinq
autres usines, ce qui porte le nombre de
chômeurs à 112.800.
Le général Gœring
arrive aujourd'hui
à Rome
Voyage semi-officiel
Rome. 12 janvier. — Le général Gœ-
ring et Mme Gœring arriveront demain
à Rome.
Il semble que le voyage aura un ca-
ractère semi-officiel.
Un diner politique serait offert au
premier ministre de Prusse qui sera
reçu au palais de Venise par le Duce.
Ce voyage, dit-on, aurait dû avoir lieu
en octobre. Le général resterait à Rome,
mais se rendait à Naples et Capri.
Les assises de l'agriculture algérienne
LE GOUVERNEUR GÉNÉRAL LE BEAU
A PRÉSIDÉ L'OUVERTURE DE LA SESSION
DES CHAMBRES D'AGRICULTURE D'ALGÉRIE
L'Administration française, dans ce pays, doit
être une création continue, afin, —- sans distinction
d'origines; de races ou d'opinions — suivant un
idéal républicain et français, de permettre à tous
de participer d'une façon de plus en plus équitable
à une prospérité sans cesse accrue par le travail
de chacun.
(Discours du gouverneur général LE BEAU.)
De gauche à droite : M. Munch, président de Cônstantine, M. Vagnon,
président d'Alger, le gouverneur général Le Beau et M. Catroux, président
d'Oran
La session interdépartementale des
chambres d'agriculture d'Algérie s'est
ouverte hier matin, à 9 h. 30, sous
la présidence du gouverneur général
Le Beau dans la salle des séances du
palais des Assemblées algériennes.
MM. Fabregoule, directeur des servi-
ces économiques Catroux, président
de la session et président de la cham-
bre d'agriculture d'Oran : Vagnon, pré-
sident de la chambre d'agriculture d'Al-
ger ; Munck, président de la chambre
d'agriculture de Constantine. entou-
raient le gouverneur général à la tri-
bune. MM. Rivière, chef adjoint du
cabinet civil, et le capitaine Audric as-
sistaient à la séance ainsi que M. Cha-
pouton et le directeur de l'Ofalac
M. Garcin.
Le président de la chambre d'agri-
culture d'Oran prononce son discours
d'ouverture. Après les congratulations
et condoléances d'usage, il passe en re-
vue les événements de l'année: la plu-
viométrie torrentielle du début d'hiver,
les troubles sociaux dans la métropole
et en Algérie et leurs conséquences sur
la colonisation, la création de l'office
du blé et ses incidences sur la céréali-
culture algérienne. Puis il fait l'histo-
rique des entrètiens des chambres d'a
griculture algériennes avec l'Assemblée
permanente des présidents de chambfes
d'agriculture de la métropole, où le rôle
des Algériens ne doit être, pense-t-il,
qu'un rôle d'observateurs. M. Catroux
se félicite ensuite des buts atteints par
la consolidation agricole, si lente soit-
elle. René JANON.
(Lire la suite en quatrième page)
DEPUIS BOU-SAADA
M. Gasnier-Duparc a regagné
Alger par la voie des airs
Le ministre de la Marine partira
cet après-midi à bord du "Colbert
pour Oran et Mers-el-Kebir
Un fauconnier fait une démonstration devant le ministre de la Marine
Accompagné des personnalités qui lui
font cortège depuis Alger, auxquels s'é-
taient joints l'administrateur et l'ad-
ministrateur adjoint de la commune
mixte et le commandant d'armes, M.
Gasnier-Duparc s'est rendu hier matin
à la zaouïa d'El-Hamel où il a été
reçu par le vénéré marabout Ben Bel-
gacem.
Le ministre a visité la mosquée, les
tombeaux de la très ancienne famille
maraboutique et s'est beaucoup inté-
ressé au fonctionnement de la zaouïa
qui compte actuellement plus de deux
cents étudiants instruits et entretenus
aux frais du chef de la communauté
religieuse.
D'El-Hamel, le cortège revint à Bou-
Saâda où sur le Champ-de-Manœuvre,
le ministre assista à une chasse aux
faucons où les rapaces du fameux fau-
connier Mohamed ben Zekour émer-
veillèrent les assistants par leur dres -
sage remarquable.
(Lire la suite en quatrième page)
Malaga ravagée
par air et par mer
300 morts, plusieurs milliers de blessés
Au pont de Poz.uelo, à la Casa del Campo, au-dessus du Manzanarès
les miliciens installent le téléphone
Gibraltar, 12 janvier. — Des avions
et deux croiseurs insurgés ont bombar-
dé Malaga hier.
Il y aurait 300 morts et plus d'un 1
millier de blessés.
Victoire loyaliste
à l'ouest de Madrid
Madrid, 12 janvier. — Le conseil dé-
légué pour la défense de Madrid publie
à midi le communiqué suivant :
c Après avoir repoussé les dernières
ataques rebelles à l'ouest de Madrid, les
républicains ont lancé une vigoureuse
contre-attaque contre les positions oc-
cupées par les forces allemandes qui
combattent dans ce secteur. A la suite
de vifs combats et malgré l'épais brouil -
lard qui a gêné considérablement les
opérations, l'ennemi a été refoulé vers
Majadahonda, Villanueva del Pardillo
et Pozuelo et la route de la Corogne
a été dégagée.
» Les opérations de nettoyage et d'a-
ménagement des nouvelles positions oc-
cupées se sont poursuivies dans la ma-
tinée d'aujourd'hui. »
La contre-attaque
aurait été repoussée
Rabat, 12 janvier. — A 8 h. 30, Radio-
Séville a diffusé le communiqué du
Q. G. de Salamanque, disant notam-
ment :
« Malgré son échec, l'ennemi a con-
tre-attaqué, hier, sur Villanueva del
Pardillo. Il a été repoussé et a aban-
donné 37 cadavres, 3 mitrailleuses, un
mortier, 50 fusils.
» Le nombre des miliciens qui pas-
sent dans nos rangs augmente chaque
jour et au moment de la fermeture du
télégramme il s'élevait à 61 pour la
journée d'hier. »
(Lire la suite en troisième page)
EN RÉUNION PRIVÉE
Les élus musulmans d'Algérie
acclament à l'unanimité .:
le projet de loi Viollette :
Ils font confiance au Parlement
pour en assurer - le vote rapide
Ils proclament leur attachement
quelque graves que soient les événements
à la France et à la République
A l'entrée du Majestio les papiers des élus sont - vérifiés -
La Fédération des Elus musulmans
du département d'Alger nous prie d'in-
sérer la note suivante :
Les élus musulmans d'Algérie, au
nombre de 2.000 environ, fédérés et non
fédérés, répondant à l'appel qui leur
avait été lancé, se sont réunis hier dans
la grande salle du Majestic à l'effet de
se prononcer sur le projet de réformes
électorales indigènes du gouvernement.
Aussitôt le bureau constitué. la parole
est donnée au docteur Tamzali. adjoint
au maire, qui. au nom de la ville d'Al-
ger. souhaite la bienvenue aux congres-
sistes.
Puis le docteur Bachir, président de
la Fédération des élus musulmans du
département d'Alger, leur souhaite la
bienvenue au nom de son groupement.
Il insiste tout particulièrement sur
l'union que doivent faire les élus au-
tour de la réforme et adresse un vi-
brant appel au Parlement français pour
la réalisation d'une politique de justice,
de paix et de fraternité.
Le docteur Bendjelloul, désigné par
l'assemblée pour présider cette impor-
tante réunion, remercie tous les élus et,
en particulier, les membres des djemaâs
qui. des communes les plus lointaines,
sont venus nous apporter leur adbésion
à notre politique.
(Lire la suite en quatrième page).
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