Titre : L'Action française : organe du nationalisme intégral / directeur politique : Henri Vaugeois ; rédacteur en chef : Léon Daudet
Auteur : Action française. Auteur du texte
Éditeur : Action française (Paris)
Date d'édition : 1909-06-06
Contributeur : Vaugeois, Henri (1864-1916). Directeur de publication
Contributeur : Daudet, Léon (1867-1942). Directeur de publication
Contributeur : Maurras, Charles (1868-1952). Directeur de publication
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Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 06 juin 1909 06 juin 1909
Description : 1909/06/06 (Numéro 157). 1909/06/06 (Numéro 157).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
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Description : Collection numérique : BIPFPIG69 Collection numérique : BIPFPIG69
Droits : Consultable en ligne
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Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, GR FOL-LC2-6354
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 18/01/2011
DEUXIEME ANNÉE.N # - 157.
13 HxmiRO ^TJOTïDitiri Ûînq Cfnïîviti
' ,'Î ^ t ! \l.\O * ' ' \
•'"V".
bïMÂNCHE 8 JUIN ID08S.
Ff:-
ORGANE DU NATIONALISME INTÉGRAL
Tout ce qui est national est nôtre.
■ Le Duc d'Orléans.
RÉDACTION " !
S, Chaussée d'Antln, 3 : Il 10. Rue du Croissant, 19
jusqu'à Minuit ■ Il aparUrdeMinuit
TfiUftPBOHB 320*40 ;
^ldbbssb T&LfiGïU PMQPB '
' Adrtster foates le$ communications concernant la Râfqctfan 3,Cfcflassêe
TfiLÂPsoMis 854"07
ACfïÔFÏUî^PARIS
Henri VAUGEOIS, Directeur politique /
■* " * i| ' * • "
Léon DAUDET, Directeur RédacteurenChef
ADMINISTRATION
ABONNEMENTS
Paris, Seine, Seine-et-Oise....:..,
Provinces et Alsace-Lorraine... <
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PUBLICITE & PETITES ANNONCES '
3, Chaussée d'Antin. — Tél. 326-49
ANNONCES, RÉCLAMES, FAITS-PARIS
a la Société do Publicité. StFL delà Bourse. —Tél. I2S-U
< Adresser Lettres et Hdnials à l'Administrateur de l'Action Française, 3, Chaussée d'An tin, Paris.
Les Poisons
del'adolescence
. : Personne n'a pu lire sans "un frisson
fcet effroyable fait-divers. un jeune ly-
«éên de quinze. ; ans qui," "pour; tenir.la
parole J donnée : 4 deux • ; càiriarades; : se
lève soudain âu milieu Jde la classe et
se brûle froidement là cervelle.. Le' mot
de folie est,vite prononcé. "Il n'explique
îrien, car il recouvre "une "multitude dé
formes très": (diverses de troubles des far
cullés intellectuelles et, sensibles ; et il
permet même de confondre l'aliénation
mentale..avec, l'aliénation morale, -la : se-
ïonde étant, à notre époque, aussi frë-
jguentè au moins que. la première. >
I Pourtant, un détail'a frappé. Cet ado
lescent désespéré avait déclaré préala
blement, f qu,e le dégoût général, méta
physique . de l'existence serait le seul
motif de son .acte. Il : lisait habituelle
ment et avidement Schopenhauer. Il
Avait pris aii pied de la lettre les noi
res . boutades du « Monde., comme vo
lonté et représentation. » V
Tous ceux de ma génération — je
Veux dire ceux qui atteignent la qua
rantaine. .-r- opt connu comme moi l'im
portance, de la classe de philosophie.
Pour nos pères,. avant l'année terrible,
fardasse de /rhétorique' était ,1e, point .cul-
jmmant. d^ études, / C'était? là, au mi-
TEeu des. huriicinités,' soùs. la" direction v de
^maîtres/érudits, aii goût très, sur, ; que se
iléterminaient les Voûtions littéraires :etj
"d'ehseigiiemerit. Le souffle T'enivré de.là
Renaissance" aboutissait, là; avec tous les '
parfums..de là -Grèce .et, dé l'Italie clas- ;
-piques;. : 11. inspirait la ,jeunesse français
/se, si. facilement-enthousiaste, si açciessi-
jble à là béàuté.' ; -j -, :- ■/--
Ensuite, et très peii de' temps après la
guerre, cette admiration pour le vain
queur, qui. s'impose aisément au: vairi-
,eu, livra l'eaSeignement supérieur à là ;
.métaphysique germanique, à peine, tem
pérée par î'évolutionnisme anglais. Car
déjà à .cette époque, dans l'Université
comme au Parlement, le clan des Yes
et le clan de,s Va se disputaient la préé
minence.
Mais je dois dire que le élan des. Ya
(Était de beaucoup le plus favorisé. Les
systématiques anglais, les Spencer, les
Bain, les Stuart Mill, nous apparais^-
saient ainsi que des aide-naturalistes —
ce qu'ils sont en réalité — capables
d'empailler un syllogisme ..et de cons
truire toute une doctrine sur l'estomac
.de l'écrovisse pu les mœurs des premiers
"Pàtagons. Léùr philosophie de l'évolu-
tion> aux yeux des plus cultivés et.des!
plus intelligents d'entre nous, avait la.
valeur d'un paquetage commode, d'un
groupement d'attente pour le,botaniste,
je zoologue, le "minéralogiste : quelque'
''chose- comme l'antichambre du labora-;
îoire. ■ .
; Au lieu que lés .nuages, noirs de Kant,.
■ à la bonne heure, parlez-moi de ça. Un
de mes voisins de classe chez Burdeau,'
le fameux Burdeau, gardait,la tête en-:
tre ses poings, sans jamais écrire un,
. mot, l'air hagard,- comme s'il eût été ;
.suspendu dans le vide. Interrogé par le;
■ maître ■ sur la nature de ses réflexions, :
il répondit — je crois l'entendre encore
« qu'il s'efforçait de reconstruire
l'univers sur le .plan du subjectivisme ».
En ce temps-là - t - je parle de 1884 —
Nietzsche n'existait pas encore en tant
que fétiche de pensée. Pour la bonne
raison qu'il promenait alors son début
de paralysie générale et le plan de la
quatrième partie de son satané Zara
thoustra autour des lacs de l'Engadine.
Mais nous avions pour le remplacer
Hartmann et la Philosophie de Tlncons-
cient. Onjouait à se désespérer avec ce
fameux inconscient, mer sombre, froi
de et sans rivages où l'on peut pêcher
toute espèce de poissons, à la manière
de Monaco-Roulette, et piquer une tête
quand on en a décidément assez du
monde des apparences et du poids du
Fatum. J'ai gardé mes cahiers d'alors.
Quand j'en ouvre un, .par hasard, je re
trouve cette odeur de désenchantement,
de cave humide, qui émane de ces dia-,
bles d'hyper-criticistes. Les misérables
ont-ils assez tirebouchonrié les çejr-
veaux de ceux que-mon père appelait
' les petits de la Défaite i
■ Il est très vrai qu'à la suite de ces ;
. lectures ou plus exactement, commerdi-i
' sait Renan, de ces « encéphalites », l'é-
. lite de la classe aspirait au non-être, à
i'auto-négation de la volonté, en un
mot au suicide. Verbalement, "c'est en-,
tendu, avèc cette affectation, ce caboti
nage intérieur qui accompagne les sim^
pies velléités. C'était tout de même un
drôle de spectacle que celui de cette
.vingtaine de jeunes gens studieux, qui,
. pendant toutes les récréations,-au lieu
de chanter et de rire, s'entretenaient du
vide illusoire de l'univers et de la vo
lupté du néant.
Depuis, en y réfléchissant, j'ai com-;
pris que nous étions tous empoisonnés,
comme dans le festin romantique. Em
poisonnés par la métaphysique saxon
ne, peu faite pour nos caboches de jeu
nes Français, aussi sûrement que par
âme décoction d'opium et de cocaïne.,
- Au cours dé ces dernières années, un
' grand nombre de savants à lunettes, et
: quelques-uns sans yeu^ç, se sont penchés
sur la psychologie de" l'enfance. Mais 1
personne ou.presquô personne ne s'est
occupé de l'adoleacenûe, saison plus
erave encore au point de rue de la ma
turité, tar elle est celle de l'intoxication
par, les . aspirations dangereuses et les
rêves louches. Elle. a. tous les désirs, elle
les éprouvé tous avec la violence de la
nouveauté. Elle n'a aucun: moyen de les
satisfaire. > Ils demeurent dans l'espritj
ils stagnent dans la sensibilité à l'état
de hantises, de scrupules, d'images ar
dentes. L'a timidité naturelle à l'adoles
cent, le porte à "ne rien manifester de
ce . qui l'agité.. Les, plus hard.is prennent
le moyen détourné de l'allusion litté
raire, - çlé la confession poétique.. Cçtr
iiqus . en" sommés aux poèmes féminins
et nous nous étonnons de leur abondan
ce et. aussi, de. leur . monotonie dans
l'exaltation. Mais v quand on publiera et
couronnera les vers " des 'collégiens, ce
sera'encore bien pire. .
r Tous les médecins versés dans l'alié
nation morale — -à laquelle je faisais
allusion au;début — en rapportent"l'o
rigine 'à l'adolescence, à cette période de
pêche en eau trouble où l'imagination
surexcitée peut si facilement ramener
des monstres.
. Or, c'est précisément à cette heure cri
tique que le délire de la- métaphysique
allemande, du dualisme allemand, du
pessimisme allemand, est proposé aux
jeunes cervelles inquiètes comme exer
cice, d'assouplissement, comme gymnas
tique raisonnée. Je dis qu'il y a là un
véritable crime pédagogique. Il faudra
ensuite des années, combien de désillu
sions Zet de mécomptes, pour redresser
ce qui a été tordu, pour ramener et ren
dre ,à 1^ lumière les régions morales.en-
jvahiès par;Tombre,-, > ;
" Notre; émiheht et noble, ami - Pierre
Làsserre l'a bien , vu, quand après .s'être
attaqué, aurrpmântjgme^. père des.sui*
«ides par amour. ^ ils^est attaqué -au
kantisme, -père dç.s. suicides - par. dégoût
cosmique. ;î)n saura, un jour que dans
icette. petite: salle de. l'Institut d'Action
Française, au 'cours de' rhiver -1908, ;f u" r
rent, prononcées,, pour la .première/fois
depuis trente-huit ans, % des paroles ;de.
libération et de salut intellectuel. Les
jeunes gens qui suivirent ce cours ont
de la chance. Les voilà: immunisés conr
tre le pire des fléaux : la confusion,
l'enténèbrement des idées. Ils auront
gagné de la sorte dix ans au moins sur
leurs aînés*.
Un primaire m'objecte qu'il faut tout
connaître.-G'est possible, mais le devoir
- de -'éé! ue& pteir -ïes-^ é tardes*
aux temps de la vie. A dix-huit ans, la
métaphysique allemande est pernicieu
se. Elle ne lé serait plus à vingt-cinq.
On île met pas un revolver chargé aux
mains: d'un enfant de sept ans. On ne
confie pas une j doctrine de mort à l'exal
tation d'un tout jeune homme,
LÉON DAUDET.
la politi que
L'EMPIRE JUIF
Rien «'est plus significatif que le désar
roi double et la triple perplexité de ceux;
qui voient le progrès de l'anarchie, la di
minution. de - la: France, : et, n'y compren
nent rien. 'Ne rions pas des ignorants, : que
les innocents soient sacrés.'Ge qui n'est pas
sacré, c'est le petit jeu d'intérêts parfaite-;
ment visible, parfaitement risible, qui se:
développe et prospère à leurs dépens. '
L'intérêt juif, vient en première lign^. Il;
s'agit dè sauver le beau capital de dépréda-i
tions et de rapines accumulé en cette der- ■
nière quarantaine d'années. La République
branle. Le sang français, l'esprit fran-:
çais, le sol français semblent d'humeur à
reconquérir tous leurs biens. Le problème
est donc de donner un semblant de satis
faction à ces vieux instincts renaissant-,
en évitant toute perte matérielle et morale..
La solution juive est extrêmement sim
ple : il faut faire l'empire. L'empire, dit
un des maîtres disparus de l'Action Fran
çaise, Tauxier, - réagit contre l'anarchie,
nullement contre les causes de l'anarchie.
C'est tout à fait l'affaire juive. Nous son
geons à fonder pour la France éternelle.
La juiverie renouvelle son campement à
chaque génération. Pourvu que l'empe
reur, ou le consul, ou le président à vie
fusille quelques centaines de milliers de
travailleurs français, installe une façade
d'ordre en simili bien truqué, maintienne
contre la nation, contre la région et con
tre la corporation les principes de 1789 :
vaille que vaille, dure que dure, on conti
nuera de s'enrichir. Pour les catastrophe 1 !
fatales,. Waterloo, Sedan ou Commune, d'a
bord elles sont pour demain ou pour après-
demain ; ensuite, il y aura moyen d'en tirer
des profits particuliers.
Tel étant l'intérêt juif, on comprend que
son organe officieux se mette au service du
prince Victor, célèbre la situation « bien
personnelle » qu'il se serait faite,' ses tra-i
vaux qui n'ont jamais existé, ses . idéesi
qui sont celles . de. qùelque. bourgeois:
sexagénaire qui aurait cessé de vivre au
milieu..du siècle dernier. De vagues
politiciens - que la République a usés,
pànamistes à la Rouvier, panamistes à la
Jules Roche, .tous plus ou moins tenus par 1
le® petits papiers, de Joseph Reinach, se ré-,
pândent en rumeurs confidentielles sur les
capacités du même enjuivé. Naturelle
ment, les -rapports gardent un petit air
de certificat pour domestique; mais ce sont
des nuances qu'Israël ne voit pas. Israël
paye donc. Il paie ses journaux. Il en
paie même d'autres, ou suggère aux finan
ciers bonapartistes de les payer pour di
riger des attaques d'ailleurs aussi ridicules
que misérables, contre la renaissance du
patriotisme qui va droit au Roi.
Eîfort touchant, mais vain. Il y a dix ans
qu'André Buffet, alors exilé à Bruxelles,
le disait à l'auteur de l'Enquête sur la Mo
narchie : « Le programme bonapartiste
n'est qu'une intrigue. A l'aigle a succédé
la taupe. » Et cela ne peut pas creuser très:
profond ni très loin. Les Juifs ont pris leur
homme dans la race qui a défait la Fran
ce. La race qui l'a faite en. représentera
d'autant mieux la patrie. Dès lors, les
Français patriotes n'auraient qu'une façon 1
de recevoir l'empire juif ; À çoup3 dç fusil.
<- c&. y • - - ~ ,
D MINIÈRE HEURE
RKl'KIO .Y D'ACCOUD SOCIAL
Excellente réunion hier soir au XVIII e ;
la conférence faite par M. Dambreville a
suscité divers contradicteurs parmi les
quels MM- S terre et Langlois,celui-ci ayant
demandé des explications sur le corpora-
_tisme y rune, longue discussion, des plus in
téressantes; s'est engagée sur, cette que^
tiom . ' - : : : •.
A LAFROXTIÈRE ALGÉRO-JiARCCAI\E !
. , Une tribu demande l'aman
Berg'uent, 5 juin. — Les Ôuled Amor,
auteurs dè la récente'agression contre/les
prospecteurs, des mines françaises: vien
nent de faire parvenir par Tmtermédiàire
du maralKJut de Guefait aux. autorités fran
çaises, en gage de soumission,- la somme
de 1,400 francs-qu'ils avaient enlevée à,
leuTs victimes.
La situation est calçie dans la région.
Une caravane pillée par un djicl)
Colomb-Bechar, 5 juin. — Un djich a at
taqué et pillé une caravane de la tribu des
Aitizzeg de Toulal qui rapportait des mar
chandises' achetées à Bou-Denib. Les Aitiz
zeg ont eu un tué les marchandises ont
été complètement pillées. *-
AD PORT HALDIT
. Vols à l'arsenal de Toulon
, Toulon, 5 ,juin v ^ On vient* de découvrit
plusiçure "vols commis, dans l'arsenal et à
l'école de pyrotèchnie >tlps ^eletirs: dérobé^
renl dè l'étaitl fet des stocks dë pavillons ;
plusieurs arrestations : spnt " inimineutes
le eommissaire spécial Diit^ry à fait te Soir
une perquisition. permettant d'établir- qjie
les objets dérobés avaient uné réelieA'ialeiir
et avaient été cédés à des brocanteurs. -
Li COmiMYATIO.VDE M. iOPOliliWS v ;
. . Saint-PétersbouTg, 5 jiiin. La Cour de
Cassation a commué en exil en Sibérie la
sentence de cinq-ans de prison prononcée
contire 'M. Lopoukine pour faits dé trahi
son. ,
: LES ÉVÉXEJIÈXTS PE tllRQUIB " .
Une pétition des députés ^da Tripoli
Constantinople^ 5 juin. — Les. députés
de Tripoli, sur la côte d 'Afrique, opt, pré
senté aujourd'hui à la Cba,mbre un .mémo-
ranîium sur l'absence de dêljriiitatibn des
frontières de, la jfoyincè le.mémbra'riduai
lexpqsë[,qùe,"-'par suite de ce-manque de dé
limitation, les, autorités françaises "d 'Algé
rie empiéteraient sur le-.'territoire turc ;
la- Ghamlire s, décidé /de soumettre -l'affai
re ài là Porte.' ! "
LE IfOXl'MEXT Û'AtEXSÎVDRB lII
Saint-Pétersbourg, 5 juin. — Le monu
ment -de l'empereur Alexandre III a été
inauguré solennellement en -présence - de
l'Empereur, de l'Impératrice * douairière,
"des. "princes ' de la- famille impériale,- des
membres du corps diplomatique,; dés mi
nistres, des'délégués du Conseil de l'Empi
re et de la Douma, et des dignitairee de
la Cour ; les délégations qui assistaient à
la cérémonie ont déposé au pied du mo
nument plus de cinq cents couronnes, dont
un certain nombre en argent. .
CM TÉiVEBREliSE AFFAIRE
, Cracovie, $ jtiin. —r L'âyocat Wladimir
Lewicki,. défenseur ,.de Janina. Borowska
dans un, procès intenté pour ie&gionnâge au
journal Nàprzod, -.a - été prouvé/ce matin. _à
soin domicllèi là têmpé trouée "d'une bal'14;
Al: % été*, transporté' & .rhôpital^./où,-y. ; est
-mbrt7 Jâpinâ- Borowska, qui éé J-rouyait au
-moment, 4u drame dans; l'^partémenit 4è _
'r I;é\Pieki,. : prétend: qu'il; -sjëè't;,3sp,ioiilé,
/ëHé a- tè - rrètée /f,une ".enq-u^te ; çst- '(SM-
•verVe."-'- /: '/ v - "
3:.
Î-D £ CO L'
IR CHOLÊRA ÏSi RUSSIE
; asr.'.'f :■ sr. '
Saint-Pétersbourg, *5 -juin.— Le choléra
recommence :j on signale douze cas et trois
.décès dans les dernières vingt-quatre heu
res". . r .
AVWVBD'UUl :
Calendrier de l'affaire Dreyfus . — 6 juin
1899 — Le suibstitut Bloiwiei déposé à'la diam-
bre des mises en'accuisatioa son réquisitoire,
temdi&nt à um non-lteu en faveur de. Picquart
devant la justice militaire, .m.als au'renvoi de
Picquart et de Leblois:en correctionnelle pour
divulgation de documents secrets.,,
'A-deux'Heures,' oouirses à OhaatiUy.
Nos préférences : , ... ..
Prix du Château. Frigard, Ma Chérie. ' .
. P.rix du Gros^Chèru©. —Bells Face, Taupin.
. Prix des Ecuries, - t Raoul ûe Hangis, Dia-
bolic.
. Prix de Diane. — La Duporttrie, Union, '.
Prix Hedouville. — Biniou, Hep. ttothschild.
Prix de Royaumont.—"Ec. Vcil-Picard, Circâ.
Expositions: ,'.
Salon de la Sociét& des Artistes Français. —
Grand , Palais, avenue- Nicolas, - jusqu'au !
1 M juillet." ',. • "
Salon de la Société Nationale des: Beaux-
Arts. — Grand Palais, avenue d'Antin, jus
qu'au 30 juin.
Exposition dé cent portraits de femmes. —
Jardin des" Tiiïlériés." > " ; ; : " ' -
Exposition dè'Costumes anciens.'— Pavillon
de Marsan",' au Louvre. '. ' " ' ,
Salon des' Humoristes. ~ Champs-Elysées,
palais de glace.
ooo
La Justice d'Aristide. Nous ap
prenons de source, sûre que nos cinq
vaillants- amis d'Angers,'; — frappés
comme Ton sait par le misérable Jus-
seaume,.ëmiile du misérable Ilugot, —
n'ont pas été mis au régime politique.
Contre tout droit, et au mépris de tous
les précédents, ils sont au régime du
droit commun, c'est-à-dire traités com
me des malfaiteurs.
Nous espérdhs que tous no3 confrères
protesteront avec nous contre cet igno
ble procédé, bien digne du Souteneur
qui garde les Sceaux et de la fille pu
blique costumée en général et préposée
par le Traître Dreyfus à la Défense na
tionale.
e>oo
Nos amis d'Angers. — Dans son comp
te rendu de l'audience du tribunal d'An
gers, notre correspondant a parlé par
erreur des six amis de l'Action française
qui comparaissaient devant le misérable
Jousseaume. L'Action française comp
tait sur le banc "des accusés cinq amis
seulement : MMv.de Bruc, Brard, Bril-
laud, Dumoulin et da La Morinièfe.
L a mort de C hauch X rd. — J'admets
que la mort de Chauchard soit un deuil
pour ses amis, mais notre excellent con
frère Gaston Calmette me permettra de
lui dire qu'il exagère un peu quand il
déclare:
Ainsi avait fini cette vie qui marquera
dans les annales du bien et dans l'admi
ration des hommes.
Car il est difficile de comprendre en
quoi ce fondateur d'un grand magasin
et ce donateur de tableaux et de déjeu
ners s'impose à l'admiration des hom
mes. Il a subi la mort. C'est un mal
heur assez répandu,
fit le commis qui veille à la garde du
{Louvre
H'en défend pas. Chauchard.
Mais il a connu le plaisir de. la va
nité. Il a nourri les présidents de la Ré-
^ubliguei semé soa £arc d'animaux de
bronze, reçu le grand cordon de la Lé
gion d'honneur, et il va avoir des funé
railles exlravagantes-et -vaines; réglées
pstr. lui avec minutie. Enfin la nouvelle
de son décès a été affichée, comme il le
demandait par son : testament; dans tous
les bureaux de poste et il a eu la chancé
suprême que sa disparition : ne côïnci-
dât pas avec la grève des services télé
graphiques. . *
'i
Il ne manquait plus à l'Association
Emile Zola que l'adhésion du « polis
son en bourgeois ». C'est fait. L'horri
ble petit drôle écrit : - '
' Et les fondateurs de l'Association Emile
Zola, qui n'ont qu'un but essentiellement
littéraire,-philosophique et social — et non
politique, ' prouvent pëteruptoirèmant et à
l'heilre opportune, : qUë les Français d'au
jourd'hui' ont encore une généreuse ardeur
pour célébrer leurs grandes gloires natio
nales..: Qu'ils en soient loués ! Et'que cha
cun les aide ! : . : r - •
Du pot de Périvier à la tombe de. Zola,
le .trajet.par tube, est tout indiqué. Er
nest-Charles -l'accomplit" allègrement. "
. . . o^o ' - -
La vie exemplaire du juif Marix. —
Le circoncoquin déclare : ;
— Je dépensais fort-peu. Je payais un
loyer annuel de 1,000 francs ;„ma nourri
ture ne me coûtait que fort peu, car j'étais
constamment invité par des amis, et à.une
Amie, que je fréquentais, depuis que je vi
vais séparé de ma femme, je ne faisais que
de rares cadeaux.
Ce mélange de parasitisme calculé et
de ladrerie sentimentale a un délicieux
fumet juif. Mais ce n'est pas tout : on
demande à Marix :
— On a constaté des mouvements de
fonds que vous-avez fait faire pendant les
années 1907 .et 1908 dans divers établisse
ments financiers où vous aviez des dépôts.
€es mouvements affectaient Un capital d'en
viron 100.000 francs. ■
Et Marix répond, à peu près comme
jadis Alfred Dreyfus, l'incontestable
Traître :
— Je devais, en effet; à cette époque, pa
rer, à certaines éventualités* qui pouvaient
se. produire et sur lesquelles je n'ai pas à
m'expliquer, car elles sont tout'à fait
étrangères au procès actuel.
II .doit exister quelque part un « ma
nuel du. juif pris la main dans lë'sac »
avec les réponses stéréotypées.
- / '■ - eoo'
l\ clé et la BOUTEiiiiE. — Après s'être
fiché de ses lecteurs sur la clé de Tar-
di^el, le papa Bunau-Vârilla ou Varil-
lài découvre l'oracle de la Bouteille flot-
taiite'qui parle et qui dit :
•On à tort d'accuser Tardivel, il est inno
cent, le vairaitable coupable, c'est moi.
Mme Steinheil m'a versé 10000. La Rouqui
ne ne craint plus rien, elle vient de mour-
rir à l'hôpital, l'autre copain est à l'étran
ger bien tranquille. Quant à. moi je ne
crains rien si j'étais arrêté je dirais tout.
Je connais l'autre secrait. Meg m'a tout
dit je suis sur de ne pas être inquiété le
gouvernement y a tout intérêt. J'habite
en plein Paris.
Cette orthographe, ce style, ce verse
ment semblent indiquer que ladite Bou ;
teille fut jetée dans la.Seine, par. un per
sonnage important dô lg République. Il
faut examiner les caves du miriiSÎèï? dé I
la Justice et vérifier s'il y manque une
bouteille. .
lUVAROL.
• ooo
L'kitensité du mouvement, sur les
boulevards^ les avenues et dans certai
nés ; rués de Paris, devient , affolante,
sans que le soir en atténue la-fièvre, au
contraire I ■
Certes, on comprendre désir, le be-
sôin même^ide chérchèr âu dehors lés
heures de, délassement, dé quiétude qui
fafesént publier, dans tiçi beau sité,:: ; ce
tourbillon.- ; ' - ' .. .
Alors, on-pense tout natùçellèmept au
charme/du màgnifiqué pànôrama qu.'of
fre' Saint-Cloud, et.:.',le Pavillon;Bleu,
sentinelle élégante placée au seuil de-ses
grands bois. \ - ./ -, - •
LE BUSTE
M 8 ' LE DUC D'ORLÉANS
' Nous rappelons à nos amis qu'ils sont
priés-de nous faire, parvenir, dès à pré
sent, leurs souscriptions à l'aide . dii
Bulletin qui figure à notre quatrième
page, en y spécifiant le numéro , du ; mo
dèle choisi...
Nos expéditions - commenceront sous
peu. Mais comme- nous sommes à l'épo
que des déplacements d'été, nous avise-
rbhs en •. ten\ps; ; iitile". lés. souscripteurs
'afiti : qu'ils.":p4 u s - confirment,-.' avant-, l'èn:
yoij. l'aidresW. -à - laqiiieïre/. Ie_ biisté/doit
lèuç êtrè/âârelçl^r ' '• (
« Çorr^pojadâDce dû journ.al ». ;
Au Jour le Jour
NOS PRISONS
DEUXIÈME PARTIE
VII. — AU REGIME POLITIQUE (suite).
- Le parloir prend fin à. cinq heures. Aus
sitôt après le départ des visiteurs, les auxi
liaires mettent le couvert pour le dîner.
Nous avons à peine le temps de* faire un
tour de jardin et d'assister à l'arrivée des
bleus que.l'on fait descendre à ce moment
de leurs cellules..
Les bleus, ce sont les nouveaux prison
niers, les condamnés de simple police qui
viennent purger avec nous des peines qui
varient de un- à cinq jouïs. Le premier
mois, nous en- vîmes descendre presque
tous les soirs une quinzaine, tous manifes
tants des mercredis de Thalamas. La plu
part des figures ïious sont connues. Cer
taines-arrivées d^amis . -particuUereïmént
chefs : Joeeph-Gripoh, Jean-Dorarigeî' Théo
dore de Fàllois, Jean de Trincaud La Tour
et tant d'autres : que-j'èuliliei certains--re
tours, comme le.retour !{après .vin'gt-qùatrè
heures d'absence^ de notre jeime, gai" et in
trépide Georges. Morizôt, sont salués dè
cris d'enthousiasme. 1
- Nous avons : for't à fa-ire pour .remplir
•vis-à-vis de-tout ce monde nos devoirs de
maîtres : de maison . : \ ■ •'• - ' .
' Parmi les'arrivants il y a une certaine
proportion de patriotes- qui ne sont pas en
core royalistes; En effet le jugement d'ap
pel de la onzième chambre, en déclarant
que les cris de : A bas la République ! et
Vive le Roi ! étaient.des cris séditieux,a
annulé les condamnationa de ceux qui
avaient poussé cer cris et qui étaient pré
cisément nos amis les plus « intégraux ».
Au contraire ce jugement a confirmé les
peines de tous ceux qui n'avaient pas été
plus loin que le cri d'A bas Thalamas I
(tapàge . injurieux). Ce sont ces derniers,
dont beaucoup sont républicains, qui vien
nent nous rejoindre. Excellent terrain pour
la propagande ! La fraternité de géôle
achève ce que la fraternité d'armes avait
commencé. Ils étaient républicains en en
trant à la Santé; mais ils sont royalistes
en sortant. Chaque soir nous inscrivons
six ou sept- engagements spontanés aux
Camelots du Roi.
Un soir on vient nous avertir en grand
émoi : « Un Thalàmiste est arrivé ! » —
Pas possible ! Nous courons voir'cette cu
riosité. Le fait est exact : le Thalamiste
est: là. D'ailleurs il se fiche pas mal de
Thalamas. C'est un socialiste unifié qui a
été condamné à un jour pour avoir, crié :
h A bas l'Action française ! » Tout ar
rive. ;• ■' ■ : : ■ "• ' '- '
: .— A ;la -bonne heure ! lui'dis-je en lui
serrant la main, voilà* un adversaire hon
nête. Cela vaut mieux que de crier honteu
sement : Vive Croîset ! -
Màis : voilà-t-iï- pas que Méric, socialiste
unifié lui aussi, se fâche ét dit au nouveau
•Venu'-':' - - -
— Faut-il être serin-pour crier « A, bas
l'Action française ! » quand on peut crier
« A bas Clemenceau ! » Nous autres révo
lutionnaires nous devrions être ravis au
contraire, pendant que nous mordons le
pouvoir à gauche, de le voir mordre aussi
à droite !
Nous passons d'ailleurs une excellente
journée' avec notre ennemi et nous débou
chons une bonne bouteille en son honneur.
Après le dîner notis faisons une nouvel
le partie de barres- si nous sommes nom
breux, sinon, une partie de chat perché
qui nous fait prendre l'exercice nécessai
re. Ce dernier jeu fut substitué à l'autre
pendant quelque temps parce qu'il était
moins dommageable pour ces pktes-ban-
des que nous venions de bêcher à la sueur
de notre front et où nous regardions avec
sollicitude -pointer le . gazon que nous
avions semé, flélas î depuis; quinze -jours;
malgré l'héroïque défense de Pujo, le gazon
à éfé sacrifié à de nouveJles parties de
barres, la faction sportive, avec Gaucher,
i'â.y^nt eipporté.. Et s'était .le moment flù
l'administration se. décida enfin A penneff,
tre l'accès du jardin à nosi visiteurs l
O ♦ O '; :
A sept heures moins îe quart il faut ren-.
trer : la grill? du jardin est fermée. Quel*
ques-uns montent se coucher. La plupart
restent pour la veillée qui se prolonge jus»
qu'à dix heures. Il fau't chercher à s'oc
cuper. . A :
Tout d'abord l'on soumet les bleus aux
épreuves de rigueur. Il y en a" trois prin
cipales-.,: l'Esprit frappeur, ie Balai et Di
vination 1 de la pènsée. 'Je me garderai bien
d'en dévoiler les"" mystères qui ressortent
du-- plus ' haut .occultisme Ceux- qui,. vou«
draient les percer n'ont ,.quîà' se ifaire met-
tre ; à. la Santé. Je 'les:préviens ".d'ailleurs
que ce sont: les esprits sceptiques, ceux
qui "se piquent'd'esprit scientifique, que
l'on fait « marcher » "le plus longtemps.
Àlméreyda et Mé.ric sont des inagiciens in-
comparàblea.- " _ . , - , -,
Ces « épreuves » iie dégénèrent pas en
brimades. L'esprit satirique ne perd ja-
mais s^s droits dans une communauté de
Français : dans' la nôtre il ne s'exerce
qu'au: dépens des travprs, lorsqu'ils se mon*
trent. Ce " que l'o4 taquine, sans distinc?
lion dé, partis, c'est là, prétention, le man
que, de simplicité. .Mais d'abord ces défauts
sont bien rares parmi nos hôtes. Puis la
taquinerie, tçmjq.ura franche, reste' spiri
tuelle çt courtoise et ceux qui en: sont l'ob
jet ne sont pas. les derniers:" à rire. :
Parfois la soirée se continue en com»
mun. On organise une réunioai publique,
électorale ou antre. On nomme un prési
dent. et des assesseurs ; après quoi la pa
role est donnée aux orateurs sur l'un ou
l'autre des graves litiges que soulève notre
vie à la Santé : par , exemple l'efficacité
des pruneaux'en prison» etc., etc.'Cela vaut
bien flespquestions.-débattues à, la. Charnu
bre.. Méric, fait Ides, discours abondants , et
habiles-, et Gaucher sait:. plaç,er une., inter
ruption. 'Mais;-personne'.n'atteint, au talent
de notre ami' J oseph Gripo ni Rédressant,
sa: petit entaille, .il:a'rpente à. grands, pas: la
tabîé;sûc;^iquelle il est monté et:.submer>
ge;aon adversaire :sàus lès flots d'une élo>
quence ïmagéi et intarisfeablé. Le* yaillarii
Gripon est :dé ceux qui ont laissé les plus
jiiyeux souvenirs à la Santés Quand il'par
tit il fut regretté de tout le nionde excëpté
du. gardien^che-f, huguenot qui regrette
qu'on nè;nous ait"pas laissés au régime
des apaches, et que scandalisent sans dou»
te tant de gaîté et si peu de: remords chez
des criminels qui ont conspiré contre la
République. ci.
Une autre fois on' installe un tribunal.
Merle est un' président impartial. comme
nous n'en avons jamais rencontré ; Guil-
lerot est un accusé ahuri à souhait ; Gour-
beyre - est un- faux-témoin qui dépasse M.
Croisâët. Quant ià Alméreyda, il a manqué
sa vocation : il montre ime. sophistique ad
mirable dans les fonctions d'avocat-géné-
rai. ; , - " " " î: '..." '
Mais le plus souvent l'on se disperse
dans des occupations différentes. Dans les
premiers temps les royalistes se rassem
blaient dans la cellule de Martin, la seule
qui fût à nous au quartier politique. Quel
ques-uns prennent un livre. Avec les anti
militaristes,'. Maxime;': Trincaud la Tour,
Gourbeyre font d'acharnées parties de po
ker ; Gaucher et Hubert se livrent aux com
binaisons des échecs ; Pujo travaille, ins
tallé dans la cellule de Merle, la sienne
étant a l'étage supérieur. Quand, il n'a plus
de papier- pour écrire ,sa prose ' royaliste,
M'emprunte celui de'là Guerre sociale.
Ia : prison,, 'la- prison politique surtout,
est moins favorable qu'on, ne" se l'imagine
au travail; personnel. D'àbord, dans le pe
tit espace où nous vivons en commun, oii
s'isole difficilement. Puis il manque le côuj
de fouet de la ,vie extérieure, cette perpé
i-uelle. ciTOulat-ion d'idées ét. d'images. dont
•l'esprit -à ; . besoin; L'atonie intellectuelle et
le manque;d'appétit physique sont, les dan/,
gers de la captivité. C'est pour y parer
que l'on se donne beaucoup de mouvement
et que l'on cherche des .distractions.
r On âiTive à réagir. Deiannoy peint ou
dessine toute la journée. Il croque nos tê
tes qu'il fera passer, caricaturées; à la pos
térité. Méric fournit aussi beaucoup de
travail. Gaucher songe à Son Excellence
M. Briand. Jean Orléans et André Péqui-
gnot font des choses charmantes en cuivré
repoussé. Maxime a fait venir ses outils
de sculpteur et la belle esquisse de Jeanne
d'Arc qu'on a admirée à la fête des Jeu
nes filles royalistes montre comment il a
su s'en servir. Il fait en ce moment un
bas-relief qui représente la Pensée dans
les fers. "Nous avions d'abord formé avec
lui un projet grandiose : celui dé peupler
notre préau de monuments reproduisant
d'une certaine manière les monuments de
Zola, Trarieux et Scheurer-Kestner en
dommagés par les Camelots du Roi. ®éplai
cées en ville dans les squares et jardins
publics, ces effigies auraient été tout à
fait à leur place en prison..
J'ai dit que les incidents du manège St*
Paul et du mur des Fédérés avaient ame
né à/la Santé une importànte, fournée de
manifestants révolutionnaires. C'est le mo
ment où : ce/petit quartier, politique, instal
lé, pour six déténus, fait le maximum : no
tre, nombre dépasse cinquante.; ■ , :
i Ces nouveaux arrivants sont dés ou*
vrierg; la plupart appartenant au puissant
syndicat des terrassiers.- Quelques-uns sont
illétrés. " Maxime Réal del del Sarte et Al
méreyda se chargent d'écrire leurs corres-
pondances. Ils font plus : ils entreprennent
dé leur apprendre à lire et chaque matihj
dans le jardin, traçant sur le sol les 'let
tres de l'alphabet-(que Maxime illustre de
dessins appropriés pour les mieux fixer dans
l'esprit) ils donnent d'excellentes leçons à
des élèves appliqués.
Le soir tous ces ouvriers restent dans la
salle commune et chantent pour passer le
temps"; Ce sont .parfois de vieilles et belles
chansons de terroir demeurées dans leur
mémoire. Mais ce .sont aussi des refrains
de café-concert, le répertoire ignoble du
juif Montéhus répandu à dessein dans le
peuplé français pour activer sa démorali
sation. Ce n'est pas la faute des chanteurs :
on ne leur en a pas appris d'autres. Aiors
un quart d'heure avant le moment du tou
cher l'un de nous va dans les ce'"-i'-.s cher
cher les joueurs de poker et l'échv^s, et
cei iï.oui iravailent, pour les ramener.dans
la saîîé"iîP mmu, ® e; Tout le monde se grou
pe et l'on "a^ otice une - chanSop révolu
tionnaire et une Cu- ason royaliste
Alméreyda commence. De sa belle vol*
13 HxmiRO ^TJOTïDitiri Ûînq Cfnïîviti
' ,'Î ^ t ! \l.\O * ' ' \
•'"V".
bïMÂNCHE 8 JUIN ID08S.
Ff:-
ORGANE DU NATIONALISME INTÉGRAL
Tout ce qui est national est nôtre.
■ Le Duc d'Orléans.
RÉDACTION " !
S, Chaussée d'Antln, 3 : Il 10. Rue du Croissant, 19
jusqu'à Minuit ■ Il aparUrdeMinuit
TfiUftPBOHB 320*40 ;
^ldbbssb T&LfiGïU PMQPB '
' Adrtster foates le$ communications concernant la Râfqctfan 3,Cfcflassêe
TfiLÂPsoMis 854"07
ACfïÔFÏUî^PARIS
Henri VAUGEOIS, Directeur politique /
■* " * i| ' * • "
Léon DAUDET, Directeur RédacteurenChef
ADMINISTRATION
ABONNEMENTS
Paris, Seine, Seine-et-Oise....:..,
Provinces et Alsace-Lorraine... <
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3, Chaussée d'Antin. — Tél. 326-49
ANNONCES, RÉCLAMES, FAITS-PARIS
a la Société do Publicité. StFL delà Bourse. —Tél. I2S-U
< Adresser Lettres et Hdnials à l'Administrateur de l'Action Française, 3, Chaussée d'An tin, Paris.
Les Poisons
del'adolescence
. : Personne n'a pu lire sans "un frisson
fcet effroyable fait-divers. un jeune ly-
«éên de quinze. ; ans qui," "pour; tenir.la
parole J donnée : 4 deux • ; càiriarades; : se
lève soudain âu milieu Jde la classe et
se brûle froidement là cervelle.. Le' mot
de folie est,vite prononcé. "Il n'explique
îrien, car il recouvre "une "multitude dé
formes très": (diverses de troubles des far
cullés intellectuelles et, sensibles ; et il
permet même de confondre l'aliénation
mentale..avec, l'aliénation morale, -la : se-
ïonde étant, à notre époque, aussi frë-
jguentè au moins que. la première. >
I Pourtant, un détail'a frappé. Cet ado
lescent désespéré avait déclaré préala
blement, f qu,e le dégoût général, méta
physique . de l'existence serait le seul
motif de son .acte. Il : lisait habituelle
ment et avidement Schopenhauer. Il
Avait pris aii pied de la lettre les noi
res . boutades du « Monde., comme vo
lonté et représentation. » V
Tous ceux de ma génération — je
Veux dire ceux qui atteignent la qua
rantaine. .-r- opt connu comme moi l'im
portance, de la classe de philosophie.
Pour nos pères,. avant l'année terrible,
fardasse de /rhétorique' était ,1e, point .cul-
jmmant. d^ études, / C'était? là, au mi-
TEeu des. huriicinités,' soùs. la" direction v de
^maîtres/érudits, aii goût très, sur, ; que se
iléterminaient les Voûtions littéraires :etj
"d'ehseigiiemerit. Le souffle T'enivré de.là
Renaissance" aboutissait, là; avec tous les '
parfums..de là -Grèce .et, dé l'Italie clas- ;
-piques;. : 11. inspirait la ,jeunesse français
/se, si. facilement-enthousiaste, si açciessi-
jble à là béàuté.' ; -j -, :- ■/--
Ensuite, et très peii de' temps après la
guerre, cette admiration pour le vain
queur, qui. s'impose aisément au: vairi-
,eu, livra l'eaSeignement supérieur à là ;
.métaphysique germanique, à peine, tem
pérée par î'évolutionnisme anglais. Car
déjà à .cette époque, dans l'Université
comme au Parlement, le clan des Yes
et le clan de,s Va se disputaient la préé
minence.
Mais je dois dire que le élan des. Ya
(Était de beaucoup le plus favorisé. Les
systématiques anglais, les Spencer, les
Bain, les Stuart Mill, nous apparais^-
saient ainsi que des aide-naturalistes —
ce qu'ils sont en réalité — capables
d'empailler un syllogisme ..et de cons
truire toute une doctrine sur l'estomac
.de l'écrovisse pu les mœurs des premiers
"Pàtagons. Léùr philosophie de l'évolu-
tion> aux yeux des plus cultivés et.des!
plus intelligents d'entre nous, avait la.
valeur d'un paquetage commode, d'un
groupement d'attente pour le,botaniste,
je zoologue, le "minéralogiste : quelque'
''chose- comme l'antichambre du labora-;
îoire. ■ .
; Au lieu que lés .nuages, noirs de Kant,.
■
de mes voisins de classe chez Burdeau,'
le fameux Burdeau, gardait,la tête en-:
tre ses poings, sans jamais écrire un,
. mot, l'air hagard,- comme s'il eût été ;
.suspendu dans le vide. Interrogé par le;
■ maître ■ sur la nature de ses réflexions, :
il répondit — je crois l'entendre encore
« qu'il s'efforçait de reconstruire
l'univers sur le .plan du subjectivisme ».
En ce temps-là - t - je parle de 1884 —
Nietzsche n'existait pas encore en tant
que fétiche de pensée. Pour la bonne
raison qu'il promenait alors son début
de paralysie générale et le plan de la
quatrième partie de son satané Zara
thoustra autour des lacs de l'Engadine.
Mais nous avions pour le remplacer
Hartmann et la Philosophie de Tlncons-
cient. Onjouait à se désespérer avec ce
fameux inconscient, mer sombre, froi
de et sans rivages où l'on peut pêcher
toute espèce de poissons, à la manière
de Monaco-Roulette, et piquer une tête
quand on en a décidément assez du
monde des apparences et du poids du
Fatum. J'ai gardé mes cahiers d'alors.
Quand j'en ouvre un, .par hasard, je re
trouve cette odeur de désenchantement,
de cave humide, qui émane de ces dia-,
bles d'hyper-criticistes. Les misérables
ont-ils assez tirebouchonrié les çejr-
veaux de ceux que-mon père appelait
' les petits de la Défaite i
■ Il est très vrai qu'à la suite de ces ;
. lectures ou plus exactement, commerdi-i
' sait Renan, de ces « encéphalites », l'é-
. lite de la classe aspirait au non-être, à
i'auto-négation de la volonté, en un
mot au suicide. Verbalement, "c'est en-,
tendu, avèc cette affectation, ce caboti
nage intérieur qui accompagne les sim^
pies velléités. C'était tout de même un
drôle de spectacle que celui de cette
.vingtaine de jeunes gens studieux, qui,
. pendant toutes les récréations,-au lieu
de chanter et de rire, s'entretenaient du
vide illusoire de l'univers et de la vo
lupté du néant.
Depuis, en y réfléchissant, j'ai com-;
pris que nous étions tous empoisonnés,
comme dans le festin romantique. Em
poisonnés par la métaphysique saxon
ne, peu faite pour nos caboches de jeu
nes Français, aussi sûrement que par
âme décoction d'opium et de cocaïne.,
- Au cours dé ces dernières années, un
' grand nombre de savants à lunettes, et
: quelques-uns sans yeu^ç, se sont penchés
sur la psychologie de" l'enfance. Mais 1
personne ou.presquô personne ne s'est
occupé de l'adoleacenûe, saison plus
erave encore au point de rue de la ma
turité, tar elle est celle de l'intoxication
par, les . aspirations dangereuses et les
rêves louches. Elle. a. tous les désirs, elle
les éprouvé tous avec la violence de la
nouveauté. Elle n'a aucun: moyen de les
satisfaire. > Ils demeurent dans l'espritj
ils stagnent dans la sensibilité à l'état
de hantises, de scrupules, d'images ar
dentes. L'a timidité naturelle à l'adoles
cent, le porte à "ne rien manifester de
ce . qui l'agité.. Les, plus hard.is prennent
le moyen détourné de l'allusion litté
raire, - çlé la confession poétique.. Cçtr
iiqus . en" sommés aux poèmes féminins
et nous nous étonnons de leur abondan
ce et. aussi, de. leur . monotonie dans
l'exaltation. Mais v quand on publiera et
couronnera les vers " des 'collégiens, ce
sera'encore bien pire. .
r Tous les médecins versés dans l'alié
nation morale — -à laquelle je faisais
allusion au;début — en rapportent"l'o
rigine 'à l'adolescence, à cette période de
pêche en eau trouble où l'imagination
surexcitée peut si facilement ramener
des monstres.
. Or, c'est précisément à cette heure cri
tique que le délire de la- métaphysique
allemande, du dualisme allemand, du
pessimisme allemand, est proposé aux
jeunes cervelles inquiètes comme exer
cice, d'assouplissement, comme gymnas
tique raisonnée. Je dis qu'il y a là un
véritable crime pédagogique. Il faudra
ensuite des années, combien de désillu
sions Zet de mécomptes, pour redresser
ce qui a été tordu, pour ramener et ren
dre ,à 1^ lumière les régions morales.en-
jvahiès par;Tombre,-, > ;
" Notre; émiheht et noble, ami - Pierre
Làsserre l'a bien , vu, quand après .s'être
attaqué, aurrpmântjgme^. père des.sui*
«ides par amour. ^ ils^est attaqué -au
kantisme, -père dç.s. suicides - par. dégoût
cosmique. ;î)n saura, un jour que dans
icette. petite: salle de. l'Institut d'Action
Française, au 'cours de' rhiver -1908, ;f u" r
rent, prononcées,, pour la .première/fois
depuis trente-huit ans, % des paroles ;de.
libération et de salut intellectuel. Les
jeunes gens qui suivirent ce cours ont
de la chance. Les voilà: immunisés conr
tre le pire des fléaux : la confusion,
l'enténèbrement des idées. Ils auront
gagné de la sorte dix ans au moins sur
leurs aînés*.
Un primaire m'objecte qu'il faut tout
connaître.-G'est possible, mais le devoir
- de -'éé! ue& pteir -ïes-^ é tardes*
aux temps de la vie. A dix-huit ans, la
métaphysique allemande est pernicieu
se. Elle ne lé serait plus à vingt-cinq.
On île met pas un revolver chargé aux
mains: d'un enfant de sept ans. On ne
confie pas une j doctrine de mort à l'exal
tation d'un tout jeune homme,
LÉON DAUDET.
la politi que
L'EMPIRE JUIF
Rien «'est plus significatif que le désar
roi double et la triple perplexité de ceux;
qui voient le progrès de l'anarchie, la di
minution. de - la: France, : et, n'y compren
nent rien. 'Ne rions pas des ignorants, : que
les innocents soient sacrés.'Ge qui n'est pas
sacré, c'est le petit jeu d'intérêts parfaite-;
ment visible, parfaitement risible, qui se:
développe et prospère à leurs dépens. '
L'intérêt juif, vient en première lign^. Il;
s'agit dè sauver le beau capital de dépréda-i
tions et de rapines accumulé en cette der- ■
nière quarantaine d'années. La République
branle. Le sang français, l'esprit fran-:
çais, le sol français semblent d'humeur à
reconquérir tous leurs biens. Le problème
est donc de donner un semblant de satis
faction à ces vieux instincts renaissant-,
en évitant toute perte matérielle et morale..
La solution juive est extrêmement sim
ple : il faut faire l'empire. L'empire, dit
un des maîtres disparus de l'Action Fran
çaise, Tauxier, - réagit contre l'anarchie,
nullement contre les causes de l'anarchie.
C'est tout à fait l'affaire juive. Nous son
geons à fonder pour la France éternelle.
La juiverie renouvelle son campement à
chaque génération. Pourvu que l'empe
reur, ou le consul, ou le président à vie
fusille quelques centaines de milliers de
travailleurs français, installe une façade
d'ordre en simili bien truqué, maintienne
contre la nation, contre la région et con
tre la corporation les principes de 1789 :
vaille que vaille, dure que dure, on conti
nuera de s'enrichir. Pour les catastrophe 1 !
fatales,. Waterloo, Sedan ou Commune, d'a
bord elles sont pour demain ou pour après-
demain ; ensuite, il y aura moyen d'en tirer
des profits particuliers.
Tel étant l'intérêt juif, on comprend que
son organe officieux se mette au service du
prince Victor, célèbre la situation « bien
personnelle » qu'il se serait faite,' ses tra-i
vaux qui n'ont jamais existé, ses . idéesi
qui sont celles . de. qùelque. bourgeois:
sexagénaire qui aurait cessé de vivre au
milieu..du siècle dernier. De vagues
politiciens - que la République a usés,
pànamistes à la Rouvier, panamistes à la
Jules Roche, .tous plus ou moins tenus par 1
le® petits papiers, de Joseph Reinach, se ré-,
pândent en rumeurs confidentielles sur les
capacités du même enjuivé. Naturelle
ment, les -rapports gardent un petit air
de certificat pour domestique; mais ce sont
des nuances qu'Israël ne voit pas. Israël
paye donc. Il paie ses journaux. Il en
paie même d'autres, ou suggère aux finan
ciers bonapartistes de les payer pour di
riger des attaques d'ailleurs aussi ridicules
que misérables, contre la renaissance du
patriotisme qui va droit au Roi.
Eîfort touchant, mais vain. Il y a dix ans
qu'André Buffet, alors exilé à Bruxelles,
le disait à l'auteur de l'Enquête sur la Mo
narchie : « Le programme bonapartiste
n'est qu'une intrigue. A l'aigle a succédé
la taupe. » Et cela ne peut pas creuser très:
profond ni très loin. Les Juifs ont pris leur
homme dans la race qui a défait la Fran
ce. La race qui l'a faite en. représentera
d'autant mieux la patrie. Dès lors, les
Français patriotes n'auraient qu'une façon 1
de recevoir l'empire juif ; À çoup3 dç fusil.
<- c&. y • - - ~ ,
D MINIÈRE HEURE
RKl'KIO .Y D'ACCOUD SOCIAL
Excellente réunion hier soir au XVIII e ;
la conférence faite par M. Dambreville a
suscité divers contradicteurs parmi les
quels MM- S terre et Langlois,celui-ci ayant
demandé des explications sur le corpora-
_tisme y rune, longue discussion, des plus in
téressantes; s'est engagée sur, cette que^
tiom . ' - : : : •.
A LAFROXTIÈRE ALGÉRO-JiARCCAI\E !
. , Une tribu demande l'aman
Berg'uent, 5 juin. — Les Ôuled Amor,
auteurs dè la récente'agression contre/les
prospecteurs, des mines françaises: vien
nent de faire parvenir par Tmtermédiàire
du maralKJut de Guefait aux. autorités fran
çaises, en gage de soumission,- la somme
de 1,400 francs-qu'ils avaient enlevée à,
leuTs victimes.
La situation est calçie dans la région.
Une caravane pillée par un djicl)
Colomb-Bechar, 5 juin. — Un djich a at
taqué et pillé une caravane de la tribu des
Aitizzeg de Toulal qui rapportait des mar
chandises' achetées à Bou-Denib. Les Aitiz
zeg ont eu un tué les marchandises ont
été complètement pillées. *-
AD PORT HALDIT
. Vols à l'arsenal de Toulon
, Toulon, 5 ,juin v ^ On vient* de découvrit
plusiçure "vols commis, dans l'arsenal et à
l'école de pyrotèchnie >tlps ^eletirs: dérobé^
renl dè l'étaitl fet des stocks dë pavillons ;
plusieurs arrestations : spnt " inimineutes
le eommissaire spécial Diit^ry à fait te Soir
une perquisition. permettant d'établir- qjie
les objets dérobés avaient uné réelieA'ialeiir
et avaient été cédés à des brocanteurs. -
Li COmiMYATIO.VDE M. iOPOliliWS v ;
. . Saint-PétersbouTg, 5 jiiin. La Cour de
Cassation a commué en exil en Sibérie la
sentence de cinq-ans de prison prononcée
contire 'M. Lopoukine pour faits dé trahi
son. ,
: LES ÉVÉXEJIÈXTS PE tllRQUIB " .
Une pétition des députés ^da Tripoli
Constantinople^ 5 juin. — Les. députés
de Tripoli, sur la côte d 'Afrique, opt, pré
senté aujourd'hui à la Cba,mbre un .mémo-
ranîium sur l'absence de dêljriiitatibn des
frontières de, la jfoyincè le.mémbra'riduai
lexpqsë[,qùe,"-'par suite de ce-manque de dé
limitation, les, autorités françaises "d 'Algé
rie empiéteraient sur le-.'territoire turc ;
la- Ghamlire s, décidé /de soumettre -l'affai
re ài là Porte.' ! "
LE IfOXl'MEXT Û'AtEXSÎVDRB lII
Saint-Pétersbourg, 5 juin. — Le monu
ment -de l'empereur Alexandre III a été
inauguré solennellement en -présence - de
l'Empereur, de l'Impératrice * douairière,
"des. "princes ' de la- famille impériale,- des
membres du corps diplomatique,; dés mi
nistres, des'délégués du Conseil de l'Empi
re et de la Douma, et des dignitairee de
la Cour ; les délégations qui assistaient à
la cérémonie ont déposé au pied du mo
nument plus de cinq cents couronnes, dont
un certain nombre en argent. .
CM TÉiVEBREliSE AFFAIRE
, Cracovie, $ jtiin. —r L'âyocat Wladimir
Lewicki,. défenseur ,.de Janina. Borowska
dans un, procès intenté pour ie&gionnâge au
journal Nàprzod, -.a - été prouvé/ce matin. _à
soin domicllèi là têmpé trouée "d'une bal'14;
Al: % été*, transporté' & .rhôpital^./où,-y. ; est
-mbrt7 Jâpinâ- Borowska, qui éé J-rouyait au
-moment, 4u drame dans; l'^partémenit 4è _
'r I;é\Pieki,. : prétend: qu'il; -sjëè't;,3sp,ioiilé,
/ëHé a- tè - rrètée /f,une ".enq-u^te ; çst- '(SM-
•verVe."-'- /: '/ v - "
3:.
Î-D £ CO L'
IR CHOLÊRA ÏSi RUSSIE
; asr.'.'f :■ sr. '
Saint-Pétersbourg, *5 -juin.— Le choléra
recommence :j on signale douze cas et trois
.décès dans les dernières vingt-quatre heu
res". . r .
AVWVBD'UUl :
Calendrier de l'affaire Dreyfus . — 6 juin
1899 — Le suibstitut Bloiwiei déposé à'la diam-
bre des mises en'accuisatioa son réquisitoire,
temdi&nt à um non-lteu en faveur de. Picquart
devant la justice militaire, .m.als au'renvoi de
Picquart et de Leblois:en correctionnelle pour
divulgation de documents secrets.,,
'A-deux'Heures,' oouirses à OhaatiUy.
Nos préférences : , ... ..
Prix du Château. Frigard, Ma Chérie. ' .
. P.rix du Gros^Chèru©. —Bells Face, Taupin.
. Prix des Ecuries, - t Raoul ûe Hangis, Dia-
bolic.
. Prix de Diane. — La Duporttrie, Union, '.
Prix Hedouville. — Biniou, Hep. ttothschild.
Prix de Royaumont.—"Ec. Vcil-Picard, Circâ.
Expositions: ,'.
Salon de la Sociét& des Artistes Français. —
Grand , Palais, avenue- Nicolas, - jusqu'au !
1 M juillet." ',. • "
Salon de la Société Nationale des: Beaux-
Arts. — Grand Palais, avenue d'Antin, jus
qu'au 30 juin.
Exposition dé cent portraits de femmes. —
Jardin des" Tiiïlériés." > " ; ; : " ' -
Exposition dè'Costumes anciens.'— Pavillon
de Marsan",' au Louvre. '. ' " ' ,
Salon des' Humoristes. ~ Champs-Elysées,
palais de glace.
ooo
La Justice d'Aristide. Nous ap
prenons de source, sûre que nos cinq
vaillants- amis d'Angers,'; — frappés
comme Ton sait par le misérable Jus-
seaume,.ëmiile du misérable Ilugot, —
n'ont pas été mis au régime politique.
Contre tout droit, et au mépris de tous
les précédents, ils sont au régime du
droit commun, c'est-à-dire traités com
me des malfaiteurs.
Nous espérdhs que tous no3 confrères
protesteront avec nous contre cet igno
ble procédé, bien digne du Souteneur
qui garde les Sceaux et de la fille pu
blique costumée en général et préposée
par le Traître Dreyfus à la Défense na
tionale.
e>oo
Nos amis d'Angers. — Dans son comp
te rendu de l'audience du tribunal d'An
gers, notre correspondant a parlé par
erreur des six amis de l'Action française
qui comparaissaient devant le misérable
Jousseaume. L'Action française comp
tait sur le banc "des accusés cinq amis
seulement : MMv.de Bruc, Brard, Bril-
laud, Dumoulin et da La Morinièfe.
L a mort de C hauch X rd. — J'admets
que la mort de Chauchard soit un deuil
pour ses amis, mais notre excellent con
frère Gaston Calmette me permettra de
lui dire qu'il exagère un peu quand il
déclare:
Ainsi avait fini cette vie qui marquera
dans les annales du bien et dans l'admi
ration des hommes.
Car il est difficile de comprendre en
quoi ce fondateur d'un grand magasin
et ce donateur de tableaux et de déjeu
ners s'impose à l'admiration des hom
mes. Il a subi la mort. C'est un mal
heur assez répandu,
fit le commis qui veille à la garde du
{Louvre
H'en défend pas. Chauchard.
Mais il a connu le plaisir de. la va
nité. Il a nourri les présidents de la Ré-
^ubliguei semé soa £arc d'animaux de
bronze, reçu le grand cordon de la Lé
gion d'honneur, et il va avoir des funé
railles exlravagantes-et -vaines; réglées
pstr. lui avec minutie. Enfin la nouvelle
de son décès a été affichée, comme il le
demandait par son : testament; dans tous
les bureaux de poste et il a eu la chancé
suprême que sa disparition : ne côïnci-
dât pas avec la grève des services télé
graphiques. . *
'i
Il ne manquait plus à l'Association
Emile Zola que l'adhésion du « polis
son en bourgeois ». C'est fait. L'horri
ble petit drôle écrit : - '
' Et les fondateurs de l'Association Emile
Zola, qui n'ont qu'un but essentiellement
littéraire,-philosophique et social — et non
politique, ' prouvent pëteruptoirèmant et à
l'heilre opportune, : qUë les Français d'au
jourd'hui' ont encore une généreuse ardeur
pour célébrer leurs grandes gloires natio
nales..: Qu'ils en soient loués ! Et'que cha
cun les aide ! : . : r - •
Du pot de Périvier à la tombe de. Zola,
le .trajet.par tube, est tout indiqué. Er
nest-Charles -l'accomplit" allègrement. "
. . . o^o ' - -
La vie exemplaire du juif Marix. —
Le circoncoquin déclare : ;
— Je dépensais fort-peu. Je payais un
loyer annuel de 1,000 francs ;„ma nourri
ture ne me coûtait que fort peu, car j'étais
constamment invité par des amis, et à.une
Amie, que je fréquentais, depuis que je vi
vais séparé de ma femme, je ne faisais que
de rares cadeaux.
Ce mélange de parasitisme calculé et
de ladrerie sentimentale a un délicieux
fumet juif. Mais ce n'est pas tout : on
demande à Marix :
— On a constaté des mouvements de
fonds que vous-avez fait faire pendant les
années 1907 .et 1908 dans divers établisse
ments financiers où vous aviez des dépôts.
€es mouvements affectaient Un capital d'en
viron 100.000 francs. ■
Et Marix répond, à peu près comme
jadis Alfred Dreyfus, l'incontestable
Traître :
— Je devais, en effet; à cette époque, pa
rer, à certaines éventualités* qui pouvaient
se. produire et sur lesquelles je n'ai pas à
m'expliquer, car elles sont tout'à fait
étrangères au procès actuel.
II .doit exister quelque part un « ma
nuel du. juif pris la main dans lë'sac »
avec les réponses stéréotypées.
- / '■ - eoo'
l\ clé et la BOUTEiiiiE. — Après s'être
fiché de ses lecteurs sur la clé de Tar-
di^el, le papa Bunau-Vârilla ou Varil-
lài découvre l'oracle de la Bouteille flot-
taiite'qui parle et qui dit :
•On à tort d'accuser Tardivel, il est inno
cent, le vairaitable coupable, c'est moi.
Mme Steinheil m'a versé 10000. La Rouqui
ne ne craint plus rien, elle vient de mour-
rir à l'hôpital, l'autre copain est à l'étran
ger bien tranquille. Quant à. moi je ne
crains rien si j'étais arrêté je dirais tout.
Je connais l'autre secrait. Meg m'a tout
dit je suis sur de ne pas être inquiété le
gouvernement y a tout intérêt. J'habite
en plein Paris.
Cette orthographe, ce style, ce verse
ment semblent indiquer que ladite Bou ;
teille fut jetée dans la.Seine, par. un per
sonnage important dô lg République. Il
faut examiner les caves du miriiSÎèï? dé I
la Justice et vérifier s'il y manque une
bouteille. .
lUVAROL.
• ooo
L'kitensité du mouvement, sur les
boulevards^ les avenues et dans certai
nés ; rués de Paris, devient , affolante,
sans que le soir en atténue la-fièvre, au
contraire I ■
Certes, on comprendre désir, le be-
sôin même^ide chérchèr âu dehors lés
heures de, délassement, dé quiétude qui
fafesént publier, dans tiçi beau sité,:: ; ce
tourbillon.- ; ' - ' .. .
Alors, on-pense tout natùçellèmept au
charme/du màgnifiqué pànôrama qu.'of
fre' Saint-Cloud, et.:.',le Pavillon;Bleu,
sentinelle élégante placée au seuil de-ses
grands bois. \ - ./ -, - •
LE BUSTE
M 8 ' LE DUC D'ORLÉANS
' Nous rappelons à nos amis qu'ils sont
priés-de nous faire, parvenir, dès à pré
sent, leurs souscriptions à l'aide . dii
Bulletin qui figure à notre quatrième
page, en y spécifiant le numéro , du ; mo
dèle choisi...
Nos expéditions - commenceront sous
peu. Mais comme- nous sommes à l'épo
que des déplacements d'été, nous avise-
rbhs en •. ten\ps; ; iitile". lés. souscripteurs
'afiti : qu'ils.":p4 u s - confirment,-.' avant-, l'èn:
yoij. l'aidresW. -à - laqiiieïre/. Ie_ biisté/doit
lèuç êtrè/âârelçl^r ' '• (
« Çorr^pojadâDce dû journ.al ». ;
Au Jour le Jour
NOS PRISONS
DEUXIÈME PARTIE
VII. — AU REGIME POLITIQUE (suite).
- Le parloir prend fin à. cinq heures. Aus
sitôt après le départ des visiteurs, les auxi
liaires mettent le couvert pour le dîner.
Nous avons à peine le temps de* faire un
tour de jardin et d'assister à l'arrivée des
bleus que.l'on fait descendre à ce moment
de leurs cellules..
Les bleus, ce sont les nouveaux prison
niers, les condamnés de simple police qui
viennent purger avec nous des peines qui
varient de un- à cinq jouïs. Le premier
mois, nous en- vîmes descendre presque
tous les soirs une quinzaine, tous manifes
tants des mercredis de Thalamas. La plu
part des figures ïious sont connues. Cer
taines-arrivées d^amis . -particuUereïmént
chefs : Joeeph-Gripoh, Jean-Dorarigeî' Théo
dore de Fàllois, Jean de Trincaud La Tour
et tant d'autres : que-j'èuliliei certains--re
tours, comme le.retour !{après .vin'gt-qùatrè
heures d'absence^ de notre jeime, gai" et in
trépide Georges. Morizôt, sont salués dè
cris d'enthousiasme. 1
- Nous avons : for't à fa-ire pour .remplir
•vis-à-vis de-tout ce monde nos devoirs de
maîtres : de maison . : \ ■ •'• - ' .
' Parmi les'arrivants il y a une certaine
proportion de patriotes- qui ne sont pas en
core royalistes; En effet le jugement d'ap
pel de la onzième chambre, en déclarant
que les cris de : A bas la République ! et
Vive le Roi ! étaient.des cris séditieux,a
annulé les condamnationa de ceux qui
avaient poussé cer cris et qui étaient pré
cisément nos amis les plus « intégraux ».
Au contraire ce jugement a confirmé les
peines de tous ceux qui n'avaient pas été
plus loin que le cri d'A bas Thalamas I
(tapàge . injurieux). Ce sont ces derniers,
dont beaucoup sont républicains, qui vien
nent nous rejoindre. Excellent terrain pour
la propagande ! La fraternité de géôle
achève ce que la fraternité d'armes avait
commencé. Ils étaient républicains en en
trant à la Santé; mais ils sont royalistes
en sortant. Chaque soir nous inscrivons
six ou sept- engagements spontanés aux
Camelots du Roi.
Un soir on vient nous avertir en grand
émoi : « Un Thalàmiste est arrivé ! » —
Pas possible ! Nous courons voir'cette cu
riosité. Le fait est exact : le Thalamiste
est: là. D'ailleurs il se fiche pas mal de
Thalamas. C'est un socialiste unifié qui a
été condamné à un jour pour avoir, crié :
h A bas l'Action française ! » Tout ar
rive. ;• ■' ■ : : ■ "• ' '- '
: .— A ;la -bonne heure ! lui'dis-je en lui
serrant la main, voilà* un adversaire hon
nête. Cela vaut mieux que de crier honteu
sement : Vive Croîset ! -
Màis : voilà-t-iï- pas que Méric, socialiste
unifié lui aussi, se fâche ét dit au nouveau
•Venu'-':' - - -
— Faut-il être serin-pour crier « A, bas
l'Action française ! » quand on peut crier
« A bas Clemenceau ! » Nous autres révo
lutionnaires nous devrions être ravis au
contraire, pendant que nous mordons le
pouvoir à gauche, de le voir mordre aussi
à droite !
Nous passons d'ailleurs une excellente
journée' avec notre ennemi et nous débou
chons une bonne bouteille en son honneur.
Après le dîner notis faisons une nouvel
le partie de barres- si nous sommes nom
breux, sinon, une partie de chat perché
qui nous fait prendre l'exercice nécessai
re. Ce dernier jeu fut substitué à l'autre
pendant quelque temps parce qu'il était
moins dommageable pour ces pktes-ban-
des que nous venions de bêcher à la sueur
de notre front et où nous regardions avec
sollicitude -pointer le . gazon que nous
avions semé, flélas î depuis; quinze -jours;
malgré l'héroïque défense de Pujo, le gazon
à éfé sacrifié à de nouveJles parties de
barres, la faction sportive, avec Gaucher,
i'â.y^nt eipporté.. Et s'était .le moment flù
l'administration se. décida enfin A penneff,
tre l'accès du jardin à nosi visiteurs l
O ♦ O '; :
A sept heures moins îe quart il faut ren-.
trer : la grill? du jardin est fermée. Quel*
ques-uns montent se coucher. La plupart
restent pour la veillée qui se prolonge jus»
qu'à dix heures. Il fau't chercher à s'oc
cuper. . A :
Tout d'abord l'on soumet les bleus aux
épreuves de rigueur. Il y en a" trois prin
cipales-.,: l'Esprit frappeur, ie Balai et Di
vination 1 de la pènsée. 'Je me garderai bien
d'en dévoiler les"" mystères qui ressortent
du-- plus ' haut .occultisme Ceux- qui,. vou«
draient les percer n'ont ,.quîà' se ifaire met-
tre ; à. la Santé. Je 'les:préviens ".d'ailleurs
que ce sont: les esprits sceptiques, ceux
qui "se piquent'd'esprit scientifique, que
l'on fait « marcher » "le plus longtemps.
Àlméreyda et Mé.ric sont des inagiciens in-
comparàblea.- " _ . , - , -,
Ces « épreuves » iie dégénèrent pas en
brimades. L'esprit satirique ne perd ja-
mais s^s droits dans une communauté de
Français : dans' la nôtre il ne s'exerce
qu'au: dépens des travprs, lorsqu'ils se mon*
trent. Ce " que l'o4 taquine, sans distinc?
lion dé, partis, c'est là, prétention, le man
que, de simplicité. .Mais d'abord ces défauts
sont bien rares parmi nos hôtes. Puis la
taquinerie, tçmjq.ura franche, reste' spiri
tuelle çt courtoise et ceux qui en: sont l'ob
jet ne sont pas. les derniers:" à rire. :
Parfois la soirée se continue en com»
mun. On organise une réunioai publique,
électorale ou antre. On nomme un prési
dent. et des assesseurs ; après quoi la pa
role est donnée aux orateurs sur l'un ou
l'autre des graves litiges que soulève notre
vie à la Santé : par , exemple l'efficacité
des pruneaux'en prison» etc., etc.'Cela vaut
bien flespquestions.-débattues à, la. Charnu
bre.. Méric, fait Ides, discours abondants , et
habiles-, et Gaucher sait:. plaç,er une., inter
ruption. 'Mais;-personne'.n'atteint, au talent
de notre ami' J oseph Gripo ni Rédressant,
sa: petit entaille, .il:a'rpente à. grands, pas: la
tabîé;sûc;^iquelle il est monté et:.submer>
ge;aon adversaire :sàus lès flots d'une élo>
quence ïmagéi et intarisfeablé. Le* yaillarii
Gripon est :dé ceux qui ont laissé les plus
jiiyeux souvenirs à la Santés Quand il'par
tit il fut regretté de tout le nionde excëpté
du. gardien^che-f, huguenot qui regrette
qu'on nè;nous ait"pas laissés au régime
des apaches, et que scandalisent sans dou»
te tant de gaîté et si peu de: remords chez
des criminels qui ont conspiré contre la
République. ci.
Une autre fois on' installe un tribunal.
Merle est un' président impartial. comme
nous n'en avons jamais rencontré ; Guil-
lerot est un accusé ahuri à souhait ; Gour-
beyre - est un- faux-témoin qui dépasse M.
Croisâët. Quant ià Alméreyda, il a manqué
sa vocation : il montre ime. sophistique ad
mirable dans les fonctions d'avocat-géné-
rai. ; , - " " " î: '..." '
Mais le plus souvent l'on se disperse
dans des occupations différentes. Dans les
premiers temps les royalistes se rassem
blaient dans la cellule de Martin, la seule
qui fût à nous au quartier politique. Quel
ques-uns prennent un livre. Avec les anti
militaristes,'. Maxime;': Trincaud la Tour,
Gourbeyre font d'acharnées parties de po
ker ; Gaucher et Hubert se livrent aux com
binaisons des échecs ; Pujo travaille, ins
tallé dans la cellule de Merle, la sienne
étant a l'étage supérieur. Quand, il n'a plus
de papier- pour écrire ,sa prose ' royaliste,
M'emprunte celui de'là Guerre sociale.
Ia : prison,, 'la- prison politique surtout,
est moins favorable qu'on, ne" se l'imagine
au travail; personnel. D'àbord, dans le pe
tit espace où nous vivons en commun, oii
s'isole difficilement. Puis il manque le côuj
de fouet de la ,vie extérieure, cette perpé
i-uelle. ciTOulat-ion d'idées ét. d'images. dont
•l'esprit -à ; . besoin; L'atonie intellectuelle et
le manque;d'appétit physique sont, les dan/,
gers de la captivité. C'est pour y parer
que l'on se donne beaucoup de mouvement
et que l'on cherche des .distractions.
r On âiTive à réagir. Deiannoy peint ou
dessine toute la journée. Il croque nos tê
tes qu'il fera passer, caricaturées; à la pos
térité. Méric fournit aussi beaucoup de
travail. Gaucher songe à Son Excellence
M. Briand. Jean Orléans et André Péqui-
gnot font des choses charmantes en cuivré
repoussé. Maxime a fait venir ses outils
de sculpteur et la belle esquisse de Jeanne
d'Arc qu'on a admirée à la fête des Jeu
nes filles royalistes montre comment il a
su s'en servir. Il fait en ce moment un
bas-relief qui représente la Pensée dans
les fers. "Nous avions d'abord formé avec
lui un projet grandiose : celui dé peupler
notre préau de monuments reproduisant
d'une certaine manière les monuments de
Zola, Trarieux et Scheurer-Kestner en
dommagés par les Camelots du Roi. ®éplai
cées en ville dans les squares et jardins
publics, ces effigies auraient été tout à
fait à leur place en prison..
J'ai dit que les incidents du manège St*
Paul et du mur des Fédérés avaient ame
né à/la Santé une importànte, fournée de
manifestants révolutionnaires. C'est le mo
ment où : ce/petit quartier, politique, instal
lé, pour six déténus, fait le maximum : no
tre, nombre dépasse cinquante.; ■ , :
i Ces nouveaux arrivants sont dés ou*
vrierg; la plupart appartenant au puissant
syndicat des terrassiers.- Quelques-uns sont
illétrés. " Maxime Réal del del Sarte et Al
méreyda se chargent d'écrire leurs corres-
pondances. Ils font plus : ils entreprennent
dé leur apprendre à lire et chaque matihj
dans le jardin, traçant sur le sol les 'let
tres de l'alphabet-(que Maxime illustre de
dessins appropriés pour les mieux fixer dans
l'esprit) ils donnent d'excellentes leçons à
des élèves appliqués.
Le soir tous ces ouvriers restent dans la
salle commune et chantent pour passer le
temps"; Ce sont .parfois de vieilles et belles
chansons de terroir demeurées dans leur
mémoire. Mais ce .sont aussi des refrains
de café-concert, le répertoire ignoble du
juif Montéhus répandu à dessein dans le
peuplé français pour activer sa démorali
sation. Ce n'est pas la faute des chanteurs :
on ne leur en a pas appris d'autres. Aiors
un quart d'heure avant le moment du tou
cher l'un de nous va dans les ce'"-i'-.s cher
cher les joueurs de poker et l'échv^s, et
cei iï.oui iravailent, pour les ramener.dans
la saîîé"iîP mmu, ® e; Tout le monde se grou
pe et l'on "a^ otice une - chanSop révolu
tionnaire et une Cu- ason royaliste
Alméreyda commence. De sa belle vol*
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