Titre : Le Rappel / directeur gérant Albert Barbieux
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1914-06-08
Contributeur : Barbieux, Albert. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb328479063
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 08 juin 1914 08 juin 1914
Description : 1914/06/08 (N16186). 1914/06/08 (N16186).
Description : Collection numérique : Commun Patrimoine:... Collection numérique : Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine Commune
Description : Collection numérique : Commune de Paris de 1871 Collection numérique : Commune de Paris de 1871
Droits : Consultable en ligne
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Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-43
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 21/02/2013
N- MJM. — M PBAIBIAU. RM Ifl.
cinq CEtrrwffiS se numéro
tUNDI 8 30IN 1919. —H* 18.189.
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AUGUSTEVACQUERIE
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Danois Trois nois Sh mots bu -'
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AUGUSTE VACQUERIË
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1
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TRIBUNE LIBRE
,.
A la recherche d'une Doctrine
»
Les doctrines sont à la
mode et c'est M. Charles
Maurras qui les a lancées.
Depuis le succès de l'Action
Française, chaque parti
veut avoir la sienne. En
vain leur objecte-t-on qu'ils vivent tort
bien sans cela : c'est une gageure.
Reconnaissons-le pourtant, les partis
républicains se sont les derniers pliés à
cette vogue : on ne recherche pas ses
titres, quand on peut invoquer la pos-
session d'Etat et, toujours, les doctri-
nes furent parures d'opposition.
#*•*
Seulement, un fait nouveau et consi-
dérable s'est produit dans ces dernières
années. Tandis que les républicains
s'installaient à demeure au pouvoir, la
République passait doucement à l'oppo-
sition.
Pendant dix ans, vingt ans,, trente
ans, les seuls adversaires du « régi-
me » ont été des bonapartistes, des
monarchistes, des antirépublicains en-
fin, et il suffisait pour les confondre de
les traiter ignominieusement de « cléri-
caux ».
Mais un jour est venu où les républi-
cains eux-mêmes, après avoir bravement
défendu le « régime »2. se sont donné la
peine de l'examiner. ',: '.,
A la base, ils ont retrouvé les institu-
tions constitutionnelles dé 1875,, élabo-
rées par les orléanistes de l'Assemblée
Nationale, et les institutions adminis-
tratives héritées de l'an VIII. Au Pa-
lais-Bourbon, 600 députés, élus par les
marchands de vin et qui s'arrogent tous -
les pouvoirs. Au Luxembourg, 300 sé-
nateurs, nommés par les préfets et qui
s'opposent à toutes les réformes. Au
Gouvernement, un Cabinet, émané du
Parlement, qui ne dépend que de lui,
qui ne tombe que par lui, et qui y ren-
tre dès qu'il tombe. A la tête des dé-
partements, étroitements tenus en tutel-
le et systématiquement réduits à une
moindre vie languissante et humiliée,
des préfets plus puissants cent fois que
ceux de l'Empire et qui, dans l'anar-
chie générale, représentent l'autorité -
autorité d'autant plus tyrannique qu'el-
le est irresponsable et que, née de la po-
litique, elle ne vise qu'à la servir.
**.. -
Que les profiteurs d'un tel régime
l'appellent République, soit, à leur ai-
se. Mais c'est tout dommage pour la
République. Et celle-ci, face à l'image
qu'ils lui présentent d'elle-même, refu-
se de s'y reconnaître. C'est en s'en dé-
tournant, qu'elle reprend conscience de
ce qu'elle est.
Et d'abord, elle est la liberté. Non
pas seulement la liberté politique, qui
n'a jamais fait obstacle à aucun atten-
tat contre la personne humaine ; mais
aussi et surtout, la liberté civile qui im-
plique la responsabilité des fonction-
naires et l'indépendance de la magis-
trature.
En second lieu, la République, c'est
la chose de tous, et, par conséquent,
c'est la subordination des intérêts poli-
tiques qui sont, au plus, des intérêts de
partis, aux intérêts économiques qui
sont tous des intérêts nationaux.
Enfin, la République, c'est l'associa-
tion de tous à la gestion de ces intérêts
nationaux et, par conséquent, c'est la
décentralisation et c'est le syndicalis-
me.
Libertés individuelles garanties et
protégées. — Subordination des inté-
rêts politiques aux intérêts économiques.
— Décentralisation. — Syndicalisme —
Voilà, me semble-t-il, les principaux ar-
ticles d'un programme républicain.
***
- Il y est fort peu question de politi-
que au sens usuel du mot.
- Oui. C'est que ce sens usuel est un
contresens. La politique, c'est l'admi-
nistration -de la cité. Or, vous en faites
la lutte des partis, ce qui est propre-
ment la ruine et la mort de la cité.
- Votre programme est réactionnaire,,
puisqu'il ne permet plus aux préfets de
brimer les adversaires du gouverne-
ment, et il est socialiste, puisqu'il tient
pour légitimes les syndicats.
-.' Oui, et l'aveu ne m'en coûte pas.
Je dois même vous prévenir qu'il y a,
autour de moia beaucoup de jeunes
hommes téméraires qui sont prêts à le
proférer pour leur compte.
N'en accusez que vous-même ; mais,
vous et nous, nous ne pensons pas de
même. Vous nous avez élevés dans le
principe du Libre-Examen et dans la
conviction que l'intelligence a tous les
droits. Souffrez qu'elle s'exerce dans
tous les domaines.
Athées -avec délices, vous vous êtes
composé, pour votre usage, une reli-
gion laîque de la Démocratie, où Louis
Blanc, Hugo, Quinet et Michelet ont fi-
gure d'apôtres. Nous les saluons très
bas, mais nous n'avons point part à
leur communion. Nous, ndus avons lu
Auguste Comte, Sainte-Beuve et Taine.
Ne craignons pas d'ajouter MM. Char-
les Maurras, le marquis de la Tour du
Pin. et Marcel Sembat.
Très humblement, dans un grand
effort de sincérité, nous avons été à la
recherche d'une doctrine. La voilà es-
quissée.
Il est bien vrai qu'elle confine au
socialisme, mais nous n'avons pas peur
des mots.
Il est certain qu'elle doit vous pa-
raître réactionnaire, car elle postule la
liberté, celle des Droits de l'Homme et
de la Révolution ; mais nous ne son-
geons même pas à nous en flatter.
J'allais oublier de vous dire eue
nous n'invoquons jamais l'argument
d'autorité, que nous avons peu de goût
pourra métaphysique sociale, et que,
lorsqu'une opinion reçue nous paraît en
contradiction avec les faits, nous es-
sayons de corriger non pas les faits,
mais l'opinion.
JEt maintenant, à l'œuvre, ensemble,
si vous voulez bien, pour mettre le plus
de république possible dans le régime
présent.
Charles BRIAND.
: ; ; ,
LA POLITIQUE
, ..1 -:+-..
i : ," LE GACHIS
La crise se prolonge et s'ag-
grave. Les nouveau-nés étaient
mort-nés.
Il a suffi du souffle empesté
de deux comparses hallucinés
pour jeter bas, comme capu-
cins de carte, toute la nouvelle équipe
ministérielle. -
Que dire de ces malheureux qui, le
nez dans la boue, suivent obstinément
une politique à « œillères », et, « dl'un
cœur léger », font abstraction de l'Eu-
rope. La situation de la France dans la
Triple Entente, de la Triple Entente
dans le Monde : billevesées. L'Allema-
gne, la Russie : prétextes réactionnai-
res. La frontière va de Pau. à la rue de
Valois. C'est celle-là, seulement, qu'il
importe de garder.
M. Viviani, dont il convient de louer
hautement les intentions clairvoyantes
et l'attitude courageuse, a été victime
d'un errement ancien et lunesle.
Il a voulu contenter tout le monde et
son petit Père, en proportionnant le do-
sage des portefeuilles à l'impo-rtance
des groupes et des sous-groupes parle-
mentaires.
Il a réuni des hommes autour du ma-
roquin, au lieu de les grouper autour
d'une idée cômmune.
Il a prêté le flanc, ainsi, aux traits
obliques des compères sournois qui n'a-
vaient adhéré à sa combinaison que
pour la faire échouer.
Il devient visible que ce n'est ni M.
Viviani, ni même la loi de trois ans
qu'il s'agit d'atteindre. Une formule
acceptée par MM. Viviani, Malvy, Ray-
naud et Renoult pouvait satisfaire les
plus purs Ponsot et autres Godiches.
Mais il s'agit de créer le gâchis pour le
gâchis, afin que la crise qui rdde autour
du Palais-Bourbon finisse par prendre
La route de Versailles.
L'intransigeance, les exigences, leR
menaces sous conditions de certains
politiciens sont telles qu'elles finiront
par dresser le parti contre la Patrie.
On verra bientôt où conduira cette
politique insensée de surenchère déma-
gogique.
Pour l'instant, elle suffit à décourager
Içs quelques hommes qui pouvaient en-
core faire figure de gouvernants.
L'un après l'autre, MM. Viviani, Léon
Bourgeois, Jean Dupuy, Peytral, Des-
chanel, Delcassé ont paru prendre au
sérieux des calembredaines de « réunion
publique ». Le reproche qu'on est en
droit d'adresser à ces chefs du parti ré-
publicain, c'est que leur énergie n'est
pas égale à leur talent.
Ils ont tôt fait, en vérité, d'abandon-
ner partie de céder au découragement
1
LE FAIT DU JOUR
LA CRISE MINISTERIELLE A L'OFFICE
- Il paraît que M. Poincaré ne peut pas trouver un président du Conseil.
— Pourquoi qu'il ne fait pas une petite annonce dans les journaux .?
ou à. l'appel 'de leurs « commodités »
personnelles.
Comment le souci du Bien public et le
solut de la Nation n'inspirent-ils pas à
ces chefs pusillanimes des décisions
plus courageuses et des actes plus har-
dis ?
Dans ce conflit redoutable, on èdt
aimé voir luire une flamme d'idéal ou
de sacrifice.
Mais la loi de trois ans elle-même
n'est qu'un paravent d'occasion, derriè-
re quoi se livre, sournoise et féroce, une
guerre de représailles dans le grouille-
ment misérable d'égoïsmes implacables
et de rancunes inassouvies.
EDMOND DU MESNIL.
— :— »
LES ON-DIT,
NOTRE AGENDA
NOTRE AGENDA. -
Aujourd'hui lundi. '; ",' ,-
Lever du soleil à 3 h. 51 matin.
Coucher du soleil à 7 h. 49 Sûiifc ,V , V,'t r
Lever de la lune à 9 h. 3 soir. , cI
Coucher de la lune à 3 h. 11 matin. :".
AUTREFOIS , ;,
Le Raffel du 8 juin 1878 :
Le maréchal Baraguey dHilliers est mort
hier à l'âge de 83 ans. ,.'
— C'est demain qu'on va inaugurer, dans
la rade de New-York, le diorama de 'lâ -s'hO'.
tue de la Liberté. „
A la Sorbonne :
Quand Casaubon vint à la Sorbonne, où
lui dit
— Voilà une salle où il y a quatre cent?
ans qu'on dispute.
Il demanda :
- Qu'a-t-on décidé 1
AUJOURD'HUI
Dans 20,600 siècles
M. Véronnet vient de faire à l'Académie
des Sciences une communication 4 ou il
résulte que nous n'avons plus, très exacte-
ment, que deux millions d'années à vi-
VI -
Dans 20,000 siècles, la quantité de cha-
leur que rayonne actuellement le soleil
sera réduite d'un dixième et la terre mor-
te de froid.
Plaignons les derniers humains qui, re-,
tirés au fond des mines, seront moins
soucieux alors de disserter sur l'essence
du beau que de brûler leur restant de
houille. ,.'
L'Œuvre Grancher
L'œuvre du docteur Grancher a pour but
de préserver l'enfance de la tubei'culose ;
elle arrache, des foyers de contagion,
pour les transporter à la campagne, dans
des milieux sains, ceux qui pourraient le
plus facilement contracter la terrible ma-
ladie, c'est-à-dire les enfants encore sains
âgés de trois à dix ans. Elle les place dans
des familles de paysans où ils passeront
leur vie scolaire jusqu'à treize ans et où
ils seront sui veillés par d'excellents mé-
decins.
L'œuvre Grancher a son siège social à
Paris, rue de Lille, n° 4 ; c'est là que sont
admis les enfants, après un examen mi-
nutieux de leur état de santé. De là, ils
sont dirigés sur un des vingt foyers qui
dépendent de l'œuvre et qui sont situés
dans le Loiret, le Loir-et-Cher, l'Indre-et-
Loire. La dépense annuelle par pupille
est estimée à 400 francs. Les recettes sont
composées des revenus des donations pro-
venant des fondateurs de l'œuvre, M. le
docteur et Mme Grancher, de souscriptions
privées des lycées, des collèges, des syn-
dicats et aussi des subventions du Conseil
municipal de Paris, du Conseil général
de la Seine, de l'Assisfance publique, etc.
Fondée depuis dix ans, l'œuvre prospère
de plus en plus ; il serait à désirer qu'elle
se répandît dans tous_les départements.
Déjà, lors de sa dernière session, le Con-
seil général de la Marne, sous l'inspira-
tion de son éminent préfet, M. Chapron, a
approuvé deux très intéressants rapports
de M. le docteur Kmeri relatifs à la créa-
tion, dans la Marne, d'une œuvre similaire
de l'Œuvre Grancher.
Le succès des œuvres philanthropiques
fait le plus grand honneur à notre pays
qui sera bien, un jour, aussi, la terre de
la tempérance et de l'antialcoolisme.- Ju-
les Hayaux,
M. Henry Bergson, qui avait déjà l'oreil-
le des belles dames, l'affection des étu-
diante, l'estime de l'Académie, l'admiration
de tous les penseurs et les savants, vient
d'avoir la consécration suprême, la plus
forte que puissent souhaiter les hommes de
génie : ses oeuvres sont mises à l'Index
par Rome.
- Pourquoi ? demanderez-voua.
— Parce que M. Bergson est philosophe
spiritualiste.
— Mais alors je ne comprends plus !
— Au contraire, vous comprenez tout de
suite. M. Bergson étant spiritualiste gêne
ces messieurs de la Congrégation des Rites
qui voudraient que les écrivains et les
philosophes -de l'Eglise catholique soient les
seuls à retre Ceux sur qui ils ne peuvent
coller l'étiquette Il affreux matérialiste », et
qui pensent leur sont odieux. C'est pour-
quoi YEvolution créatrice, YEssai sur les
données immédiates de la conscience (théo-
rie du temps et de l'espace), Matière et Mé.
* moire (essai sur la relation du corps à l'es-
prit) doivent être conspués par tous ceux
qui « pensent bien ».
; L'heureuse expression « conduire la bar-
que de Saint-Pierre à la gaffe» est ptu.,
vraie, que jamais. Prenez le catalogue des
livres mis à l'Index : ce sont les ouvrages
les meilleurs, les plus profonds et dont
chacun est un pas de plus fait dans la voie
du progrès. On mettra donc dans sa biblio-
thèque ceux de M. Bergson à eôté des au-
tres qui ne se plaindront pas du voisinage.
Maladroits qu'ils sont 1
Il est certain que, s'ils en avaient re-
.commandé la lecture, personne n'y aurait
touché.
; ♦ ——
- L'Effort Démocratique :
—— •
L -Eclair d'hier signalait de développe-
ment magnifique de Y Association frater-
nelle des ouvriers et employés des chemins
de ler. français, qui vient de tenir son con-
grès annuel à Paris.
Les chiffres ont, en effet, une rare élo-
quence :
L'Association fraternelle des employés
de chemins de fer groupe 183 sections,
89.000 sociétaires actifs et 15.000 retraités,
feoit plus de 100.000 membres. En 1913, elle
n'a pas recueilli moins de 8.515 adhésions
nouvelles. Pendant le même exercice, elle
u pu allouer 142 bourses d'études, dotées
de 11.675 francs ; distribuer 988 allocations
de maternité, représentant 29.642 francs ;
payer pour 2.009.715 francs de retraites. A
l'heure actuelle, l'Union fraternelle des em-
: ployés de chemin de fer a déjà pu faire
construire 1.080 maisons à bon marché,
! pour ses adhérents, dont elle fait de petits
propriétaires.
Et cette Association est résolue à ne pas 1
s'arrêter dans cette voie ; elle veut conti-
nuer, elle continue. Elle a, en ce moment-
ci, trois cités-jardins en voie d'édification à
Mirama-s, Bretigny et Saint-Pierre-des-
Corps. Son congrès vient de décider de re-
courir aux dispositions de la loi de 1912
pour bénéficier d'avances de l'Etat, à un
taux t-rès faible, pour développer plus en-
core ses constructions.
Notre confrère offre ces merveilleux ré-
sultats aux méditations des cheminots ré-
volutionnaires.
A merveille, et nous sommes pleinement
d'accord avec lui.
1 D'ailleurs, il semble bien qu'à la C. G. T.
les plus farouches se soient assagis. Plus
de grèves violentes, de provocation au sa-
botage, de « chasses au renard ». La chaus-
sette à clou est démodée même parmi les.
« -- camarades » du - Bâttiment.
Avec Y Eclair, tous les véritables amis du
prolétariat se réjouissent de ces constata-
tions,, mais nous craignons que la joie de
M. Judet et de ses collaborateurs soit de
courte durée, car, si les démocrates répu-
dient toutes les violences stériles, ils sont
prêts à toutes les réformes possibles. Et
ils sauront les exiger et les obtenir. Ce
jour-là, vraisemblablement. si assagis que
se montrent les syndicats, ils verront se
dresser contre eux tous les bons apôtres de
la conservation sociale. Qui sait même si
ces derniers n'en viendront pas à regret-
ter Mam'zelle Cisaille et le citoyen Brow-
ning qui faisaient bien un peu peur, mais
qui, aussi, autorisaient les impitoyables ré-
pressions.
L'ACTUALITÉ
-:-.
La Crise continne et s'aggrave
LA JOURNËE DES REFUS -
M. Delcassé, M. Jean Dupuy et M. Peytral déclinent
la mission de former le Cabinet. - M. Ribot
donnera sa réponse aujourd'hui
Le temps a été particulièrement mauvais i
dans le quartier de l'Elyséé. Du matin au
soir est tombée une pluie de relus qui a
amené une avalanche de communiqués.
Relus de M. Delcass-é pour raison de
santé, refus de M. Jean Dupuy pour in-
suffisance. de concourst- relus de M. l'ey-
iral pour insuifisance de compétence.
A la suite de ce triple event, le président
de la République a envoyé chercher M.
Gaston Doumergue, à titre consultatif. Le
président du Conseil démissionnaire aurait
désigné MM. Bourgeois, Ribot ou Viinani
comme susceptibles de prendre le pouvoir
à l'heure actuelle.
Après le. départ de M. Doumergue, le
chef de VEtat a fait mander la pbs Agée
des tro,is personnalités. indiquées, c'est-à-
dire M. Ribot.
Arrivé à cinq heures. le sénateur du i'dS.
de-Calais n'a quitté l'Elysée que vers sept
heures. M. Poincaré lui a offert la mission
de former le cabinet. M. Ribot a demandé
à réfléchir. Il ne sait si sa santé lui per-
mettra d'assumer celle lourde tdche. JI
veut, lui aussi. consulter ses mis. te 'tlU-
tin, il fera connaître sa réponse. A n'en
pas douter, elle sera négative.
, Entre les visites de MM. Doumergue et
Ribot on vit arriver M. Paul Doumer, en
redingote et gants. Introduit chez le secré-
taire général, un peu étonné de ie veir, il
prit place dans un fauteuil.
- Vous déSirez voir le président de a
République aiqourdhui même ! dit AJ. Pt-
chon.
— Mais certainement, puisqu'il me fait
l'honneur de. me convoquer ! ! !
Un secrétaire zélé avait. téliphoné à M.
Doumer que le président de la Tic publique
le priait de venir, alors qu'il s'agissait de
M. Doumergue, qu'un officier était allé pré-
uenir au Quai d'Orsay. -..
C'esi là Vunique note comique de la j car-
née. Tout Le reste est plutôt triste.
H. S.
LES COMMUNIQUÉS
Voici maintenant la série des communi-
qiis • -
« M Delcassé, atteint d'un refroidi? *?-
meut compliqué d'un anthrax, a passé une
mauvaise nuit et n'a pu se rendre chez M.
irayiii,) if] Poincaré. Il !ui a ?ait saveir que,
malgré toute sa bonne volont, ii se trua-
yait hors d'état, en ce moment, de ee
Charger dé la formation d'un cabinet ».
M. JEAN DUPUY APPELE
M. Poincaré a fait appeler ensuite M.
Jean Dupuy, sénateur des Hautes-Pyré-
nées, qui s'est rendu à l'Ely6ée. Il 's'y est
rencontré avec M. Clémentel, député du
Puy-de-Dôme, prié par M. Delcassé, dont
il est l'ami, d'exposer au président de la
République les raisons matérielles le met.
tant dans l'inapoesibilité de répondre 8.C..-
tuellement à l'appel du chef de rEtal
A la suite de l'entretien de M. Jean Dua:
puy avec le président de la République, la
note suivante a été communiquée :
le M. Poincaré a fait appeler M. Jean DU4
puy et l'a pressenti sur le point de savoir
s'il accepterait de constituer le cabinet. M.
Jean Dupuy a répondu que, dans les dr.
constances présentes, il ne se croyait pas
suffisamment désigné et que parmi ses
collègues -du Sénat, il pensait que M. Pey*
Irai, par exemple, était plus qualifié. Le
président de la République a fait; appelen
M. Peytral pour conférer de nouveau ayea
lui. n .-
LE REFUS DE M. PEYTRAL
M. Peytral, sénateur des Bouches-do*
Rhône, est arrivé à l'Elysée à 1 heure 4581
Son entretien avec le président de la R&*
publique a duré plus d'une heure.
if Le président de la République, Ait
l'Agence Havas, a demandé à M. Peytral
s'il consentirait à se charger de la forma-
tion du cabinet. Le sénateur des Bouches-i
du-Rhône a répondu que, tout en étant
très touché -de la confiance que le prési-
dent lui témoignait, il ne se croyait pas eU
mesure d'assumer, dans lés circonstances
présentes, la charge de la présidence du
Conseil, mais qu'il resterait "volontiers à
la disposition du ministère de gauche qui
placerait en première ligne les questiona
financières et militaires. »
CONSULTATION DE M. DOUMERGUB
M. Gaston. Doumergue se rendit vears
quatre heures quinze à l'Elysée, et y resta
jusqu'à cinq heures quinze environ.
Questionné à sa sortie, M. Doumergue
a déclaré qu'il s'était entretenu avec le
président de la République de la situation,
mais à titre purement consultatif, et qu'il
avait indiqué à M. Poincaré qu'il ne voyait
quant à lui, que trois combinaisons pos-
sibles : une combinaison Viviani, une
combinaison Bourgeois ou une combinai
son RiboL
M. RIBOT REFLECHIT
Peu après le départ de M. Ribot, l'Ely>
sée communiquait la note suivante : !
; u Le président de la République a eu une
longue conversation avec M. Ribot, à qui
il a offert la mission de constituer le ca £ >i«
net.
« M. Ribot a réservé sa réponse jusqu'à
demain. »
Enfin, M. Doumer, sénateur de la Corse,
a déclaré, en sortant de l'Elysée, que sa
visite n'avait rien à voir avec la crise.,
Le Suffrage des Femmes
———— > ■>«<— ♦ —-——-
Les divers groupes féministes se jalouseraient-ils ?
Des lettres et des protestations nous arrivent
)
Des lettres qui sont arrivées au Rappel
après qu'il eût publié l'avis de Me Maria
Vérone sur le congrès féministe de Lyon,
il resort ceci : les femmes sont mûres
pour la politique, puisqu elles commencent
à polémiquer — à se disputer même, pour-
rait-on dire, si le sujet n'était si sérieux.
Oyez les véhémentes protestations.
*
* *
M. Raoul et Mme Pauline Rebour, mem-
bres du Comité central de l'Union pour le
sufirage-des femmes, écrivent :
Puisque le Congrès suffragiste de Lyon a in-
téressé le Rappel au point qu'un important ar-
tide y est consacré dans le numéro du 3 JUMI,
veuillez permettre à deux témoins de vous e.p-
norber quelques échos précis et désintéresses.
Si les cadres mômes du Congrès furent cons-
titués par les délégations des 80 gro-upes de
l'Union Française pour le Suffrage des r em-
mes, mandataires d environ quatorze mille adhé-
rentes et adhérents, il importe de ne pas ou-
blier les dix sociétés allilwes, de signaler la.
Participation des militantes de la Fédération fé-
ministe universitaire et de noter que la grande
Fédération du Conseil national des Femmes
françaises, état-major d'une armée de 100.000
futures électrices, était officiellement représenté
par sa branche lyonnaise.
Même en tenant compte de 1 abstention de
deux ou trois Associations suffragistes pari-
siennes, est-il exagéré de répéter que c'est bien
aux « assises du - sulfragisme français JI que
nous avons pris part
Déjà l'Union, par ses doma-rches directes, a
obtenu eize vœux de conseils généraux en fa-
veur de l'électoral et de l'éligibilité des fem-
mes au conseils municipaux, d'arrondissement
et généraux (le vœu de la Somme est dû à une
initiative individuelle), ainsi que de nombreuses
motions suffragistes de conseils municipaux,
dont ceux de Paris, Lyon, le Havre, Toulon,
etc etc.
L'autorité du Congrès fut telle qu'il en prit
lui caractère officiel 1 Non seulement la muni-
cipalité participa au banquet, nous fit ù l'Hô-
tel de Ville une réception quasi-somptueuse et
convia tous, les congressistes à un déjeuner
dans son château du Vernay {école de plein
air), mais encore M. Herriot tint à se faire l'in-
termédiaire du Congrès powilranmettre à ses
collègues du Sénat Les textes des motions vo-
Jées concernant le travail de nuit des enfants
et le minimum de salaire ; et il demanda la
collaboration du groupe lyonnais de l'U.F.S.F.,
nécessaire, sekm lui, à l'œuvre municipale pro-
jetée des ateliers pour ouvrières à domicile.
Les questions économiques, en effet., SOQJ_ £ U
premier plan de nct préoccupations : Je suf
tr-agisme est né du spectacle des souffrances de
la travailleuse et de son enfant ; les 9/10 des,
adhérentes de l'Union Française ont un métier.
D'autre part, il arrive -(affaire Couriau) que des
ouvrières sont traitées en concurrentes indési*
rab'es par les ouvriers, même syndiqués. C'est
pourquoi le Congrès était dans son rôle en se
demandant jusqu'à quel point les suffragistes
peuvent kitervearûr dans les conflits économi-
ques. Qu'en se rassure, d'ailleurs ! LT.F.S.¡',
si démocratique qu'elle soit, a décidé de n'in-
tervenir dans ces conflits que lorsqu'ils seront
provoqués par le préjugé de sexe.
Les féministes françaises de 1014 sont ks
moissonneuses, aflirme-tom. Soit ! Mais qui dit
moisson dit tache pénible, malgré la gloire du
soleil. Et les suffragistes de l'Union, qui savent
se répartir les besognes et se relayer avec dis-
cipline, ont la plus grande gratitude pour les
devancières — et les devanciers. Notre véné-
rée présidente, Mme de Witt-Schlumberger, a
tenu à rendre un hommage public à la mé-
moire d'une semeuse comme Hubertine Au-
clert, dont nous n'adoptons pas les méthodes,
certes, mais que nous saluons du nom d'héroï-
ne. Et notre reconnaissance sait remonter —
Séverine, qui fut à Lyon une de nos palus acti*
ves déléguées du groupe de Paris, vous, le di-i
rait - jusqu'à Condorcet.
Veuillez agréer, etc. - -
RMut et Pauline Rebour, 1
Membres du Comité central de l'Union
Française pour le Suffrage des Femmes-
., *
Voici maintenant la lettre-article de Mme
Marguerite Victor, qui a suivi tous les- tra-<
vaux. du Congrès de Lyon et en a conservé.
— comme on le verra — le meilleur sou-
venir :
Le suffrage des femmes
Le Congrès annuel de l'Union française
poux le suffrage des femmes vient d'avoir
lieu à Lyon, et j'ai lu ce matin; dans le
Rappel, les appréciations qu'en a donnée4
me Maria Vérone à l'un de vos rédacteurs
cinq CEtrrwffiS se numéro
tUNDI 8 30IN 1919. —H* 18.189.
Fondateur:
AUGUSTEVACQUERIE
ABONNEMENTS
Danois Trois nois Sh mots bu -'
Paris. 2 fr. 5 fr. 9 fr. 18 fr.
Départements. 2 — 6 — 11 — 20-
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1
Fondateur : ,
AUGUSTE VACQUERIË
ANNONCES
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8, Place de la Bourse
E7 AUX BUREAUX DU JOURNAL
Adresser toutes les communications au Directeur,
Adresser Lettres èt Mandats à PAdministrateur
ADMINISTRATION & RÉDACTION :
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De 9 heures du soir à 3 heures du matin, 123, rue Montmartre.
Directeur: EDMOND Dt) MESNIL
1
TÉLÉPHONE:
Rédaction et Administration : 424-90 — Direction : 424-91
De 9 heures du soir à 3 heures du matin : 143-93
TRIBUNE LIBRE
,.
A la recherche d'une Doctrine
»
Les doctrines sont à la
mode et c'est M. Charles
Maurras qui les a lancées.
Depuis le succès de l'Action
Française, chaque parti
veut avoir la sienne. En
vain leur objecte-t-on qu'ils vivent tort
bien sans cela : c'est une gageure.
Reconnaissons-le pourtant, les partis
républicains se sont les derniers pliés à
cette vogue : on ne recherche pas ses
titres, quand on peut invoquer la pos-
session d'Etat et, toujours, les doctri-
nes furent parures d'opposition.
#*•*
Seulement, un fait nouveau et consi-
dérable s'est produit dans ces dernières
années. Tandis que les républicains
s'installaient à demeure au pouvoir, la
République passait doucement à l'oppo-
sition.
Pendant dix ans, vingt ans,, trente
ans, les seuls adversaires du « régi-
me » ont été des bonapartistes, des
monarchistes, des antirépublicains en-
fin, et il suffisait pour les confondre de
les traiter ignominieusement de « cléri-
caux ».
Mais un jour est venu où les républi-
cains eux-mêmes, après avoir bravement
défendu le « régime »2. se sont donné la
peine de l'examiner. ',: '.,
A la base, ils ont retrouvé les institu-
tions constitutionnelles dé 1875,, élabo-
rées par les orléanistes de l'Assemblée
Nationale, et les institutions adminis-
tratives héritées de l'an VIII. Au Pa-
lais-Bourbon, 600 députés, élus par les
marchands de vin et qui s'arrogent tous -
les pouvoirs. Au Luxembourg, 300 sé-
nateurs, nommés par les préfets et qui
s'opposent à toutes les réformes. Au
Gouvernement, un Cabinet, émané du
Parlement, qui ne dépend que de lui,
qui ne tombe que par lui, et qui y ren-
tre dès qu'il tombe. A la tête des dé-
partements, étroitements tenus en tutel-
le et systématiquement réduits à une
moindre vie languissante et humiliée,
des préfets plus puissants cent fois que
ceux de l'Empire et qui, dans l'anar-
chie générale, représentent l'autorité -
autorité d'autant plus tyrannique qu'el-
le est irresponsable et que, née de la po-
litique, elle ne vise qu'à la servir.
**.. -
Que les profiteurs d'un tel régime
l'appellent République, soit, à leur ai-
se. Mais c'est tout dommage pour la
République. Et celle-ci, face à l'image
qu'ils lui présentent d'elle-même, refu-
se de s'y reconnaître. C'est en s'en dé-
tournant, qu'elle reprend conscience de
ce qu'elle est.
Et d'abord, elle est la liberté. Non
pas seulement la liberté politique, qui
n'a jamais fait obstacle à aucun atten-
tat contre la personne humaine ; mais
aussi et surtout, la liberté civile qui im-
plique la responsabilité des fonction-
naires et l'indépendance de la magis-
trature.
En second lieu, la République, c'est
la chose de tous, et, par conséquent,
c'est la subordination des intérêts poli-
tiques qui sont, au plus, des intérêts de
partis, aux intérêts économiques qui
sont tous des intérêts nationaux.
Enfin, la République, c'est l'associa-
tion de tous à la gestion de ces intérêts
nationaux et, par conséquent, c'est la
décentralisation et c'est le syndicalis-
me.
Libertés individuelles garanties et
protégées. — Subordination des inté-
rêts politiques aux intérêts économiques.
— Décentralisation. — Syndicalisme —
Voilà, me semble-t-il, les principaux ar-
ticles d'un programme républicain.
***
- Il y est fort peu question de politi-
que au sens usuel du mot.
- Oui. C'est que ce sens usuel est un
contresens. La politique, c'est l'admi-
nistration -de la cité. Or, vous en faites
la lutte des partis, ce qui est propre-
ment la ruine et la mort de la cité.
- Votre programme est réactionnaire,,
puisqu'il ne permet plus aux préfets de
brimer les adversaires du gouverne-
ment, et il est socialiste, puisqu'il tient
pour légitimes les syndicats.
-.' Oui, et l'aveu ne m'en coûte pas.
Je dois même vous prévenir qu'il y a,
autour de moia beaucoup de jeunes
hommes téméraires qui sont prêts à le
proférer pour leur compte.
N'en accusez que vous-même ; mais,
vous et nous, nous ne pensons pas de
même. Vous nous avez élevés dans le
principe du Libre-Examen et dans la
conviction que l'intelligence a tous les
droits. Souffrez qu'elle s'exerce dans
tous les domaines.
Athées -avec délices, vous vous êtes
composé, pour votre usage, une reli-
gion laîque de la Démocratie, où Louis
Blanc, Hugo, Quinet et Michelet ont fi-
gure d'apôtres. Nous les saluons très
bas, mais nous n'avons point part à
leur communion. Nous, ndus avons lu
Auguste Comte, Sainte-Beuve et Taine.
Ne craignons pas d'ajouter MM. Char-
les Maurras, le marquis de la Tour du
Pin. et Marcel Sembat.
Très humblement, dans un grand
effort de sincérité, nous avons été à la
recherche d'une doctrine. La voilà es-
quissée.
Il est bien vrai qu'elle confine au
socialisme, mais nous n'avons pas peur
des mots.
Il est certain qu'elle doit vous pa-
raître réactionnaire, car elle postule la
liberté, celle des Droits de l'Homme et
de la Révolution ; mais nous ne son-
geons même pas à nous en flatter.
J'allais oublier de vous dire eue
nous n'invoquons jamais l'argument
d'autorité, que nous avons peu de goût
pourra métaphysique sociale, et que,
lorsqu'une opinion reçue nous paraît en
contradiction avec les faits, nous es-
sayons de corriger non pas les faits,
mais l'opinion.
JEt maintenant, à l'œuvre, ensemble,
si vous voulez bien, pour mettre le plus
de république possible dans le régime
présent.
Charles BRIAND.
: ; ; ,
LA POLITIQUE
, ..1 -:+-..
i : ," LE GACHIS
La crise se prolonge et s'ag-
grave. Les nouveau-nés étaient
mort-nés.
Il a suffi du souffle empesté
de deux comparses hallucinés
pour jeter bas, comme capu-
cins de carte, toute la nouvelle équipe
ministérielle. -
Que dire de ces malheureux qui, le
nez dans la boue, suivent obstinément
une politique à « œillères », et, « dl'un
cœur léger », font abstraction de l'Eu-
rope. La situation de la France dans la
Triple Entente, de la Triple Entente
dans le Monde : billevesées. L'Allema-
gne, la Russie : prétextes réactionnai-
res. La frontière va de Pau. à la rue de
Valois. C'est celle-là, seulement, qu'il
importe de garder.
M. Viviani, dont il convient de louer
hautement les intentions clairvoyantes
et l'attitude courageuse, a été victime
d'un errement ancien et lunesle.
Il a voulu contenter tout le monde et
son petit Père, en proportionnant le do-
sage des portefeuilles à l'impo-rtance
des groupes et des sous-groupes parle-
mentaires.
Il a réuni des hommes autour du ma-
roquin, au lieu de les grouper autour
d'une idée cômmune.
Il a prêté le flanc, ainsi, aux traits
obliques des compères sournois qui n'a-
vaient adhéré à sa combinaison que
pour la faire échouer.
Il devient visible que ce n'est ni M.
Viviani, ni même la loi de trois ans
qu'il s'agit d'atteindre. Une formule
acceptée par MM. Viviani, Malvy, Ray-
naud et Renoult pouvait satisfaire les
plus purs Ponsot et autres Godiches.
Mais il s'agit de créer le gâchis pour le
gâchis, afin que la crise qui rdde autour
du Palais-Bourbon finisse par prendre
La route de Versailles.
L'intransigeance, les exigences, leR
menaces sous conditions de certains
politiciens sont telles qu'elles finiront
par dresser le parti contre la Patrie.
On verra bientôt où conduira cette
politique insensée de surenchère déma-
gogique.
Pour l'instant, elle suffit à décourager
Içs quelques hommes qui pouvaient en-
core faire figure de gouvernants.
L'un après l'autre, MM. Viviani, Léon
Bourgeois, Jean Dupuy, Peytral, Des-
chanel, Delcassé ont paru prendre au
sérieux des calembredaines de « réunion
publique ». Le reproche qu'on est en
droit d'adresser à ces chefs du parti ré-
publicain, c'est que leur énergie n'est
pas égale à leur talent.
Ils ont tôt fait, en vérité, d'abandon-
ner partie de céder au découragement
1
LE FAIT DU JOUR
LA CRISE MINISTERIELLE A L'OFFICE
- Il paraît que M. Poincaré ne peut pas trouver un président du Conseil.
— Pourquoi qu'il ne fait pas une petite annonce dans les journaux .?
ou à. l'appel 'de leurs « commodités »
personnelles.
Comment le souci du Bien public et le
solut de la Nation n'inspirent-ils pas à
ces chefs pusillanimes des décisions
plus courageuses et des actes plus har-
dis ?
Dans ce conflit redoutable, on èdt
aimé voir luire une flamme d'idéal ou
de sacrifice.
Mais la loi de trois ans elle-même
n'est qu'un paravent d'occasion, derriè-
re quoi se livre, sournoise et féroce, une
guerre de représailles dans le grouille-
ment misérable d'égoïsmes implacables
et de rancunes inassouvies.
EDMOND DU MESNIL.
— :— »
LES ON-DIT,
NOTRE AGENDA
NOTRE AGENDA. -
Aujourd'hui lundi. '; ",' ,-
Lever du soleil à 3 h. 51 matin.
Coucher du soleil à 7 h. 49 Sûiifc ,V , V,'t r
Lever de la lune à 9 h. 3 soir. , cI
Coucher de la lune à 3 h. 11 matin. :".
AUTREFOIS , ;,
Le Raffel du 8 juin 1878 :
Le maréchal Baraguey dHilliers est mort
hier à l'âge de 83 ans. ,.'
— C'est demain qu'on va inaugurer, dans
la rade de New-York, le diorama de 'lâ -s'hO'.
tue de la Liberté. „
A la Sorbonne :
Quand Casaubon vint à la Sorbonne, où
lui dit
— Voilà une salle où il y a quatre cent?
ans qu'on dispute.
Il demanda :
- Qu'a-t-on décidé 1
AUJOURD'HUI
Dans 20,600 siècles
M. Véronnet vient de faire à l'Académie
des Sciences une communication 4 ou il
résulte que nous n'avons plus, très exacte-
ment, que deux millions d'années à vi-
VI -
Dans 20,000 siècles, la quantité de cha-
leur que rayonne actuellement le soleil
sera réduite d'un dixième et la terre mor-
te de froid.
Plaignons les derniers humains qui, re-,
tirés au fond des mines, seront moins
soucieux alors de disserter sur l'essence
du beau que de brûler leur restant de
houille. ,.'
L'Œuvre Grancher
L'œuvre du docteur Grancher a pour but
de préserver l'enfance de la tubei'culose ;
elle arrache, des foyers de contagion,
pour les transporter à la campagne, dans
des milieux sains, ceux qui pourraient le
plus facilement contracter la terrible ma-
ladie, c'est-à-dire les enfants encore sains
âgés de trois à dix ans. Elle les place dans
des familles de paysans où ils passeront
leur vie scolaire jusqu'à treize ans et où
ils seront sui veillés par d'excellents mé-
decins.
L'œuvre Grancher a son siège social à
Paris, rue de Lille, n° 4 ; c'est là que sont
admis les enfants, après un examen mi-
nutieux de leur état de santé. De là, ils
sont dirigés sur un des vingt foyers qui
dépendent de l'œuvre et qui sont situés
dans le Loiret, le Loir-et-Cher, l'Indre-et-
Loire. La dépense annuelle par pupille
est estimée à 400 francs. Les recettes sont
composées des revenus des donations pro-
venant des fondateurs de l'œuvre, M. le
docteur et Mme Grancher, de souscriptions
privées des lycées, des collèges, des syn-
dicats et aussi des subventions du Conseil
municipal de Paris, du Conseil général
de la Seine, de l'Assisfance publique, etc.
Fondée depuis dix ans, l'œuvre prospère
de plus en plus ; il serait à désirer qu'elle
se répandît dans tous_les départements.
Déjà, lors de sa dernière session, le Con-
seil général de la Marne, sous l'inspira-
tion de son éminent préfet, M. Chapron, a
approuvé deux très intéressants rapports
de M. le docteur Kmeri relatifs à la créa-
tion, dans la Marne, d'une œuvre similaire
de l'Œuvre Grancher.
Le succès des œuvres philanthropiques
fait le plus grand honneur à notre pays
qui sera bien, un jour, aussi, la terre de
la tempérance et de l'antialcoolisme.- Ju-
les Hayaux,
M. Henry Bergson, qui avait déjà l'oreil-
le des belles dames, l'affection des étu-
diante, l'estime de l'Académie, l'admiration
de tous les penseurs et les savants, vient
d'avoir la consécration suprême, la plus
forte que puissent souhaiter les hommes de
génie : ses oeuvres sont mises à l'Index
par Rome.
- Pourquoi ? demanderez-voua.
— Parce que M. Bergson est philosophe
spiritualiste.
— Mais alors je ne comprends plus !
— Au contraire, vous comprenez tout de
suite. M. Bergson étant spiritualiste gêne
ces messieurs de la Congrégation des Rites
qui voudraient que les écrivains et les
philosophes -de l'Eglise catholique soient les
seuls à retre Ceux sur qui ils ne peuvent
coller l'étiquette Il affreux matérialiste », et
qui pensent leur sont odieux. C'est pour-
quoi YEvolution créatrice, YEssai sur les
données immédiates de la conscience (théo-
rie du temps et de l'espace), Matière et Mé.
* moire (essai sur la relation du corps à l'es-
prit) doivent être conspués par tous ceux
qui « pensent bien ».
; L'heureuse expression « conduire la bar-
que de Saint-Pierre à la gaffe» est ptu.,
vraie, que jamais. Prenez le catalogue des
livres mis à l'Index : ce sont les ouvrages
les meilleurs, les plus profonds et dont
chacun est un pas de plus fait dans la voie
du progrès. On mettra donc dans sa biblio-
thèque ceux de M. Bergson à eôté des au-
tres qui ne se plaindront pas du voisinage.
Maladroits qu'ils sont 1
Il est certain que, s'ils en avaient re-
.commandé la lecture, personne n'y aurait
touché.
; ♦ ——
- L'Effort Démocratique :
—— •
L -Eclair d'hier signalait de développe-
ment magnifique de Y Association frater-
nelle des ouvriers et employés des chemins
de ler. français, qui vient de tenir son con-
grès annuel à Paris.
Les chiffres ont, en effet, une rare élo-
quence :
L'Association fraternelle des employés
de chemins de fer groupe 183 sections,
89.000 sociétaires actifs et 15.000 retraités,
feoit plus de 100.000 membres. En 1913, elle
n'a pas recueilli moins de 8.515 adhésions
nouvelles. Pendant le même exercice, elle
u pu allouer 142 bourses d'études, dotées
de 11.675 francs ; distribuer 988 allocations
de maternité, représentant 29.642 francs ;
payer pour 2.009.715 francs de retraites. A
l'heure actuelle, l'Union fraternelle des em-
: ployés de chemin de fer a déjà pu faire
construire 1.080 maisons à bon marché,
! pour ses adhérents, dont elle fait de petits
propriétaires.
Et cette Association est résolue à ne pas 1
s'arrêter dans cette voie ; elle veut conti-
nuer, elle continue. Elle a, en ce moment-
ci, trois cités-jardins en voie d'édification à
Mirama-s, Bretigny et Saint-Pierre-des-
Corps. Son congrès vient de décider de re-
courir aux dispositions de la loi de 1912
pour bénéficier d'avances de l'Etat, à un
taux t-rès faible, pour développer plus en-
core ses constructions.
Notre confrère offre ces merveilleux ré-
sultats aux méditations des cheminots ré-
volutionnaires.
A merveille, et nous sommes pleinement
d'accord avec lui.
1 D'ailleurs, il semble bien qu'à la C. G. T.
les plus farouches se soient assagis. Plus
de grèves violentes, de provocation au sa-
botage, de « chasses au renard ». La chaus-
sette à clou est démodée même parmi les.
« -- camarades » du - Bâttiment.
Avec Y Eclair, tous les véritables amis du
prolétariat se réjouissent de ces constata-
tions,, mais nous craignons que la joie de
M. Judet et de ses collaborateurs soit de
courte durée, car, si les démocrates répu-
dient toutes les violences stériles, ils sont
prêts à toutes les réformes possibles. Et
ils sauront les exiger et les obtenir. Ce
jour-là, vraisemblablement. si assagis que
se montrent les syndicats, ils verront se
dresser contre eux tous les bons apôtres de
la conservation sociale. Qui sait même si
ces derniers n'en viendront pas à regret-
ter Mam'zelle Cisaille et le citoyen Brow-
ning qui faisaient bien un peu peur, mais
qui, aussi, autorisaient les impitoyables ré-
pressions.
L'ACTUALITÉ
-:-.
La Crise continne et s'aggrave
LA JOURNËE DES REFUS -
M. Delcassé, M. Jean Dupuy et M. Peytral déclinent
la mission de former le Cabinet. - M. Ribot
donnera sa réponse aujourd'hui
Le temps a été particulièrement mauvais i
dans le quartier de l'Elyséé. Du matin au
soir est tombée une pluie de relus qui a
amené une avalanche de communiqués.
Relus de M. Delcass-é pour raison de
santé, refus de M. Jean Dupuy pour in-
suffisance. de concourst- relus de M. l'ey-
iral pour insuifisance de compétence.
A la suite de ce triple event, le président
de la République a envoyé chercher M.
Gaston Doumergue, à titre consultatif. Le
président du Conseil démissionnaire aurait
désigné MM. Bourgeois, Ribot ou Viinani
comme susceptibles de prendre le pouvoir
à l'heure actuelle.
Après le. départ de M. Doumergue, le
chef de VEtat a fait mander la pbs Agée
des tro,is personnalités. indiquées, c'est-à-
dire M. Ribot.
Arrivé à cinq heures. le sénateur du i'dS.
de-Calais n'a quitté l'Elysée que vers sept
heures. M. Poincaré lui a offert la mission
de former le cabinet. M. Ribot a demandé
à réfléchir. Il ne sait si sa santé lui per-
mettra d'assumer celle lourde tdche. JI
veut, lui aussi. consulter ses mis. te 'tlU-
tin, il fera connaître sa réponse. A n'en
pas douter, elle sera négative.
, Entre les visites de MM. Doumergue et
Ribot on vit arriver M. Paul Doumer, en
redingote et gants. Introduit chez le secré-
taire général, un peu étonné de ie veir, il
prit place dans un fauteuil.
- Vous déSirez voir le président de a
République aiqourdhui même ! dit AJ. Pt-
chon.
— Mais certainement, puisqu'il me fait
l'honneur de. me convoquer ! ! !
Un secrétaire zélé avait. téliphoné à M.
Doumer que le président de la Tic publique
le priait de venir, alors qu'il s'agissait de
M. Doumergue, qu'un officier était allé pré-
uenir au Quai d'Orsay. -..
C'esi là Vunique note comique de la j car-
née. Tout Le reste est plutôt triste.
H. S.
LES COMMUNIQUÉS
Voici maintenant la série des communi-
qiis • -
« M Delcassé, atteint d'un refroidi? *?-
meut compliqué d'un anthrax, a passé une
mauvaise nuit et n'a pu se rendre chez M.
irayiii,) if] Poincaré. Il !ui a ?ait saveir que,
malgré toute sa bonne volont, ii se trua-
yait hors d'état, en ce moment, de ee
Charger dé la formation d'un cabinet ».
M. JEAN DUPUY APPELE
M. Poincaré a fait appeler ensuite M.
Jean Dupuy, sénateur des Hautes-Pyré-
nées, qui s'est rendu à l'Ely6ée. Il 's'y est
rencontré avec M. Clémentel, député du
Puy-de-Dôme, prié par M. Delcassé, dont
il est l'ami, d'exposer au président de la
République les raisons matérielles le met.
tant dans l'inapoesibilité de répondre 8.C..-
tuellement à l'appel du chef de rEtal
A la suite de l'entretien de M. Jean Dua:
puy avec le président de la République, la
note suivante a été communiquée :
le M. Poincaré a fait appeler M. Jean DU4
puy et l'a pressenti sur le point de savoir
s'il accepterait de constituer le cabinet. M.
Jean Dupuy a répondu que, dans les dr.
constances présentes, il ne se croyait pas
suffisamment désigné et que parmi ses
collègues -du Sénat, il pensait que M. Pey*
Irai, par exemple, était plus qualifié. Le
président de la République a fait; appelen
M. Peytral pour conférer de nouveau ayea
lui. n .-
LE REFUS DE M. PEYTRAL
M. Peytral, sénateur des Bouches-do*
Rhône, est arrivé à l'Elysée à 1 heure 4581
Son entretien avec le président de la R&*
publique a duré plus d'une heure.
if Le président de la République, Ait
l'Agence Havas, a demandé à M. Peytral
s'il consentirait à se charger de la forma-
tion du cabinet. Le sénateur des Bouches-i
du-Rhône a répondu que, tout en étant
très touché -de la confiance que le prési-
dent lui témoignait, il ne se croyait pas eU
mesure d'assumer, dans lés circonstances
présentes, la charge de la présidence du
Conseil, mais qu'il resterait "volontiers à
la disposition du ministère de gauche qui
placerait en première ligne les questiona
financières et militaires. »
CONSULTATION DE M. DOUMERGUB
M. Gaston. Doumergue se rendit vears
quatre heures quinze à l'Elysée, et y resta
jusqu'à cinq heures quinze environ.
Questionné à sa sortie, M. Doumergue
a déclaré qu'il s'était entretenu avec le
président de la République de la situation,
mais à titre purement consultatif, et qu'il
avait indiqué à M. Poincaré qu'il ne voyait
quant à lui, que trois combinaisons pos-
sibles : une combinaison Viviani, une
combinaison Bourgeois ou une combinai
son RiboL
M. RIBOT REFLECHIT
Peu après le départ de M. Ribot, l'Ely>
sée communiquait la note suivante : !
; u Le président de la République a eu une
longue conversation avec M. Ribot, à qui
il a offert la mission de constituer le ca £ >i«
net.
« M. Ribot a réservé sa réponse jusqu'à
demain. »
Enfin, M. Doumer, sénateur de la Corse,
a déclaré, en sortant de l'Elysée, que sa
visite n'avait rien à voir avec la crise.,
Le Suffrage des Femmes
———— > ■>«<— ♦ —-——-
Les divers groupes féministes se jalouseraient-ils ?
Des lettres et des protestations nous arrivent
)
Des lettres qui sont arrivées au Rappel
après qu'il eût publié l'avis de Me Maria
Vérone sur le congrès féministe de Lyon,
il resort ceci : les femmes sont mûres
pour la politique, puisqu elles commencent
à polémiquer — à se disputer même, pour-
rait-on dire, si le sujet n'était si sérieux.
Oyez les véhémentes protestations.
*
* *
M. Raoul et Mme Pauline Rebour, mem-
bres du Comité central de l'Union pour le
sufirage-des femmes, écrivent :
Puisque le Congrès suffragiste de Lyon a in-
téressé le Rappel au point qu'un important ar-
tide y est consacré dans le numéro du 3 JUMI,
veuillez permettre à deux témoins de vous e.p-
norber quelques échos précis et désintéresses.
Si les cadres mômes du Congrès furent cons-
titués par les délégations des 80 gro-upes de
l'Union Française pour le Suffrage des r em-
mes, mandataires d environ quatorze mille adhé-
rentes et adhérents, il importe de ne pas ou-
blier les dix sociétés allilwes, de signaler la.
Participation des militantes de la Fédération fé-
ministe universitaire et de noter que la grande
Fédération du Conseil national des Femmes
françaises, état-major d'une armée de 100.000
futures électrices, était officiellement représenté
par sa branche lyonnaise.
Même en tenant compte de 1 abstention de
deux ou trois Associations suffragistes pari-
siennes, est-il exagéré de répéter que c'est bien
aux « assises du - sulfragisme français JI que
nous avons pris part
Déjà l'Union, par ses doma-rches directes, a
obtenu eize vœux de conseils généraux en fa-
veur de l'électoral et de l'éligibilité des fem-
mes au conseils municipaux, d'arrondissement
et généraux (le vœu de la Somme est dû à une
initiative individuelle), ainsi que de nombreuses
motions suffragistes de conseils municipaux,
dont ceux de Paris, Lyon, le Havre, Toulon,
etc etc.
L'autorité du Congrès fut telle qu'il en prit
lui caractère officiel 1 Non seulement la muni-
cipalité participa au banquet, nous fit ù l'Hô-
tel de Ville une réception quasi-somptueuse et
convia tous, les congressistes à un déjeuner
dans son château du Vernay {école de plein
air), mais encore M. Herriot tint à se faire l'in-
termédiaire du Congrès powilranmettre à ses
collègues du Sénat Les textes des motions vo-
Jées concernant le travail de nuit des enfants
et le minimum de salaire ; et il demanda la
collaboration du groupe lyonnais de l'U.F.S.F.,
nécessaire, sekm lui, à l'œuvre municipale pro-
jetée des ateliers pour ouvrières à domicile.
Les questions économiques, en effet., SOQJ_ £ U
premier plan de nct préoccupations : Je suf
tr-agisme est né du spectacle des souffrances de
la travailleuse et de son enfant ; les 9/10 des,
adhérentes de l'Union Française ont un métier.
D'autre part, il arrive -(affaire Couriau) que des
ouvrières sont traitées en concurrentes indési*
rab'es par les ouvriers, même syndiqués. C'est
pourquoi le Congrès était dans son rôle en se
demandant jusqu'à quel point les suffragistes
peuvent kitervearûr dans les conflits économi-
ques. Qu'en se rassure, d'ailleurs ! LT.F.S.¡',
si démocratique qu'elle soit, a décidé de n'in-
tervenir dans ces conflits que lorsqu'ils seront
provoqués par le préjugé de sexe.
Les féministes françaises de 1014 sont ks
moissonneuses, aflirme-tom. Soit ! Mais qui dit
moisson dit tache pénible, malgré la gloire du
soleil. Et les suffragistes de l'Union, qui savent
se répartir les besognes et se relayer avec dis-
cipline, ont la plus grande gratitude pour les
devancières — et les devanciers. Notre véné-
rée présidente, Mme de Witt-Schlumberger, a
tenu à rendre un hommage public à la mé-
moire d'une semeuse comme Hubertine Au-
clert, dont nous n'adoptons pas les méthodes,
certes, mais que nous saluons du nom d'héroï-
ne. Et notre reconnaissance sait remonter —
Séverine, qui fut à Lyon une de nos palus acti*
ves déléguées du groupe de Paris, vous, le di-i
rait - jusqu'à Condorcet.
Veuillez agréer, etc. - -
RMut et Pauline Rebour, 1
Membres du Comité central de l'Union
Française pour le Suffrage des Femmes-
., *
Voici maintenant la lettre-article de Mme
Marguerite Victor, qui a suivi tous les- tra-<
vaux. du Congrès de Lyon et en a conservé.
— comme on le verra — le meilleur sou-
venir :
Le suffrage des femmes
Le Congrès annuel de l'Union française
poux le suffrage des femmes vient d'avoir
lieu à Lyon, et j'ai lu ce matin; dans le
Rappel, les appréciations qu'en a donnée4
me Maria Vérone à l'un de vos rédacteurs
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