Titre : Le Rappel / directeur gérant Albert Barbieux
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1910-02-12
Contributeur : Barbieux, Albert. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb328479063
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 12 février 1910 12 février 1910
Description : 1910/02/12 (N14582). 1910/02/12 (N14582).
Description : Collection numérique : Commun Patrimoine:... Collection numérique : Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine Commune
Description : Collection numérique : Commune de Paris de 1871 Collection numérique : Commune de Paris de 1871
Droits : Consultable en ligne
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Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-43
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 17/12/2012
SAMEDI 12 FEVRIER 1910
QUESTIONS EXTÉRIEURES
Le Maroc et la situation.
- du chancelier allemand
00
Le Livre Blanc allemand sur le Maroc,
flont personne ne parle plus en France,
qjira probablement' à occuper prochaine-
ment le Reichstag. Quelques chauvins,
'doublés de brasseurs d'affaires, ont l'intenr
tion d'interpeller le gouvernement au sujet
de cette collection- de pièces diplomatiques.
Ce n'est pas à la manière dont. les notes
ont été rédigées qu'ils trouvent à redire,
mais bien au sujet de l'attitude que le ca-
binet de Berlin a observée dans l'affaire
ides concessions des frères Mannesmann.
« Ah ! s'écrient certains grands entrepre-
neurs, avec M. de Bismarck, les choses ne
se seraient pas passées ainsi ! » Le « grand
chancelier » était d'avis que dans les affai-
res internationales, il ne faut jamais « s'in-
quiéter des subtilités de la jurisprudence. w
Ainsi donc, à les entendre, l'Allemagne
aurait dû même s'engager dans une guerre
pour défendre les intérêts de certains capi-
talistes allemands au Maroc. Et qui est-ce
qui réclame pne politique belliqueuse ?
C'est presque la; même cotérie qui se plai-
sait au rôle d'une Fronde le lendemain de
'la disgrâce de. M. de Bismarck. Les fron-
deurs se recrutaient' presque exclusive-
ment dans le monde des gros industriels
de la province rhénane et de la Westpha-
lie. Ils formaient alors une minorité très
remuante, mais c'était toujours une mino-
rité. Leur nombre n'a pas augmenté de-
puis, mais les « hobereaux d'usine » (Schlot-
j-umker, comme on les appelle) se sont
alliés queque temps aux hobereaux agrai-
res. à
M. von Bethmann-Holweig aura pour lui
une immense majorité au Reichstag, ce
qui ne veut pas dire que sa situation sera
consolidée. Un vote du Reichstag ne peut
pas renverser un ministre, mais elle ne
peut pas non plus renforcer sa position. Il
y a d'autres influences, d'autres éléments
qui décident ordinairement du sort des
ihommes dEtat en Allemagne. Des person-
nages sans responsabilité, inconnus du
grand public, font et défont' les ministères
dans des conciliabules qui rappellent cer-
taines scènes de la Grande-Duchesse de
Gerolstein. Depuis quelque temps, à côté
de la coterie courtisane, celle de la plou-
tocratie a pris une influence énorme sur la
marche des affaires. La royauté ne joue
nullement ce rôle d'arbitre entre les clas-
ses sociales, que lui attribuent certains
néo-réalistes.
Le roi, « appuyé sur la garde de répée, »
C'est-à-dire sur les masses populaires con-
tre la bourgeoisie, conception favorite de
Lassalle, qui, comme on sait, faisait des
coquetteries aux Hohenzollern, n'est pas
encore venu. Au lieu de lui, on voit Guil-
laume Il s'intéresser aux entreprises de
M. Ballin et à d'autres. Financiers, sei-
gneurs d'usines et seigneurs féodaux font
ta loi. On ne sait jamais ce qui se trouve
derrière les coulisses, et voilà pourquoi
l'Allemagne ¡est devenue un élément de
trouble dans la politique internationale.
On ne peut jamais savoir ce que le len-
demain apportera dans la Wilhelmsstrasse.
Aujourd'hui, M. von Bethmann-Holweg
paraît encore solide, mais d'un moment à
l'autre il peut être déraciné, surtout s'il
n'est pas docile à la volonté de certains
grands brasseurs d'affaires. L'Allemagne
aussi a son Iecker ; aura-t-elle aussi son
expédition de Mexique ?
.——————— ————————
NECROLOGIE
- -on --
Le comte de Tatteoi'bach, ambassadeur
'd'Allemagne en Espagne, vient de mourir.
Le comte de Tattenbach était né à Land-
ehut, en Bavière, en 1846. Il quitta le ser-
ivice bavarois en 1872 pour entrer dans
Pattaniniistration a" Ai.saœ-UJrrame. Il pas-
sa ensuite dans la diplomatie impériale et
fuit nommé ministre à Tanger ; il occupa ce
poste jusqu'en 1896. Il fiut nommé à Lis-
bonne en 1898 et choisi comme second dé-
légué à Algésii'rais. On sait le rôle de M. de
Tattenbach à la conférence d'Algésiras et
l'âpreté qu'il mit au .service de la thèse al-
lemande.
1
Une Ville qui hérite
Saint-Germain-en-Laye reçoit un don de
quatre millions.
M. Duval, ancien directeur du Mont-de-
Piété de Paris, maire de Saint-Germain-en-
Laye, a annoncé au conseil municipal qu'il
venait de signer l"acte d'acceptation, à titre
conservatoire, d'une très importante dona-
tion faite à cette ville.
Elle est faite par Mme veuve Barr,atin,
née Louise Godillon-, membre de la Société
des gens de lettres, demeurant à Paris, rue
du Général-Foy.
En voici les conditions :
C'est pour perpétuer par des œuvres cha-
ritables, le souvenir de sa fille, décédée à
Saint-Germain, le 9 avril 1900, que Mme
Barratin a, aux termes de divers testa,
ments, dont le dernier porte la date du
12 décembre 1907, institué cette ville sa lé-
gataire. Mais désireuse de procéder à l'ac-
complissement des formalités in dispensan-
bles pour que les œuvres charitables puis-
sent fonctionner dès son décès, elle déci-
dait récemment de faire à La ville, dès a
present, une donation entre vifs et irrévoca-
ble cies sommes suivantes, pour y joindre
l'usufruit au décès de la donatrice, qui en
fait réserve jusqu'à son décès :
1" Une somme de 600.000 francs en espèces,
payable à l'extinction de l'usufruit ;
2° Une autre somme nécessaire pour l'ac-
quisition, dès l'acceptation définitive de la pré-
sente donation, d'un titre de 100.000 de rente
3 sur l'Etat français.
la donation est faite à un certain nom-
bre de conditions dont voici les deux prin-
cipales. La ville de Saint-Germain continue-
ra, en la développant, l'oeuvre de. la Goutte
de Lait, fondée dans cette ville par Mme
Barratin. Elle créera et entretiendra à per-
pétuité 'un asile destiné à recevoir gratuite-
ment des enfants malades ou infirmes et
des vieillards.
* L'asile, auquel sera annexé le dispen-
saire, portera le nom de « Maison Anne Bar-
ratin ». Il sera administré par une com-
mission de sept membres, nommés par le
préfet de Seine-et-Oise, sur la présentation
du maire: Il sera tenu par des religieuses,
mais « l'observation de cette clause, qui
indique un vœu cher à la donatrice, ne
constitue pas une condition absolue de la
donation ».
Le conseil municipal, en acceptant cette
donation, a décidé que le nom de la dona-
trice serait inscrit sur une plaque de mar-
bre dans le vestibule de la mairie. Il a voté
également des remerciements à MM. Duval,
maire ; Maurice Berteaux, député ; Fontin,
attaché au ministère de la marine, et Gré-
ban, notaire, qui ont apporté- leur concours
pour la réalisation de cette importante do-
nation.
EN MER
■
Un bateau de pêche perdu
La Rochelle, 10 février.
Le bateau de pêche Lac-de-Genèvie, de
La Rochelle, parti le 21 janvier, est consi-
déré comme perdu. Il était jjaonté par six
marins de Vannes et d'Auray, Joachim Le
Rouhellec, Toussaint Le Divellec, Jean
Morvan, Yves Pichoux, Joseph Briantin et
Paul Baudet. Seul le cadavre de Briantin a
été recueilli à La Tremblade.
Une drague coule à Brest
Brest, 10 février.
Une grande drague servant au curage du
port de commerce a coufé la nuit dernière
dans le troisième bassin. La mer était très
calme, il n'y avait personne à bord. Une
enquête est ouverte.
CHRONIQUE JUDICIAIRE
LE PRINCE DE TURN et TAXIS & C°
Le couple Zoltinski-Comtesse de Clare
poursuivi. pour escroquerie.
est-ce Blanche - - Leigh - ?
De nombreux témoins étaient venus af-
firmer à la barre de la huitième chambre,
lors de la première audience que la com-
tesse de Clare et Blanche Leigh, l'an-
cienne parfumeuse de la rue de la Paix,
n'étaient, en réalité, qu'une seule et mê-
me personne.
Non moins nombreux. sont les témoins
qui sont venus, hier, déclarer dans la
même enceine, avoir connu à la fois Blan-
che Leigh et. la comtesse de Clare, et
avoir remarqué la ressemblance frappan-
te, extraordinaire, qui existait entre ces
deux femmes.
C'est ce qu'ont, tour à tour, affirmé
M. Ogereau, tràducteur-juré ; Mme Ba-
con ; M. Lambert, juge de Y\aÍx à Luzar-
ches ; Mme Brossia ; M. Jacob, homme de
lettres, plus cOIlJm, sous le nom de Mage
Elie Star.
Un des témoins, Mme Brossia, soulève
un Incident semblable à celui qui s'est
produit la veille, au cours de la déposi-
tion de M. Geiger, en venant dire au tri-
bunal qu'elle a été en but aux sollicita-
tions des adversaires de la comtesse et
qu'on l'a menacée d'une campagne de
presse si elle ne faisait pas une déposition
défavorable à celle-ci.
En somme, les deux parties en présence
marquent les coups et ne sont pas plus
avancées qu'au premier jour. Voilà, sem-
ble-t-il. qui n'est pas fait pour éclaircir
le mystère qui plane sur toute cette affai-
re et tout particulièrement autour de la
comtesse de Clare.
On parle des contrats
Après une déposition du comte de
Béarn, favorable à M. de Zoltinski, mais
qui nous montre le prince de Turn et
Taxis réduit à enlever une danseuse, alors
qu'il comptait bien emporter les millions
de Mlle Vanderbilt, on passe à l'audition
de M. Pierron, ingénieur, ancien agent
consulaire français en Russie. Il nous
apprend que ia mine d'I wanowska existe
et que, à son avis, elle a une valeur d'en-
viron deux millions.
M. Verecque, expert, qui fut chargé
d'examiner les comptes et jles contrats
lui succède à la barre.
Me Mathiot déplore que l'expert n ait pas
eu entre les mains tous les documents de
la cause pour faire son rapport, car il
n'aurait pas commis d'erreur sur la date
de transcription qui a eu une répercussion
sur toute l'instruction.
M. Vérecque. — Ceci prouve au moins quelle
importance les juges d'instruction ajoutent aux
rapports d'experts, puisqu'ils reprennent même
leurs erreurs.
MO Mathiot. — Le juge d'instruction ne s'est
pas rendu compte que le défaut de transcrip-
tion empêche M. Zoltinsky d'être propriétaire.
M. le substitut. — Le réquisitoire définitif ne
dit pas que Zoltinski est propriétaire.
M. Vérecque pense, d'après les contrats,
que le oomte de Zoltinsky pouvait se croire
légitime concessionnaire. de la mine de
manganèse dTwanowska. Quant à la com-
tesse, son intervention dans l'affaire de
prêt' parait être exempte de toute irrégu-
larité.
M. Geiger s'explique
Après une courte suspension, le tribunal
reprend son audience et Me Mathiot lui
donne connaissance d'un extrait de nais-
sance régulier de la comtesse de Clare
portant qu'elle est née non pas en 1873,
comme elle l'a indiqué, mais le 1er mars
1863.
M. Geiger est eniendu à nouveau. Il pré-
cise son rôle dans l'affaire des prêts. C'est
par son entremise qu'en 1905, M. Zoltins-
ky. le prince de Turn et Taxis et, après
eux, Mlle Kemper, ont été mis en relation
avec la comtesse de Clare. Et le jeune se-
crétaire raconte en un langage qui ne man-
que pas de piquant :
— Le prince a dit qu'il désirait épouser une
Américaine dans de bonnes conditions, etc.
C'est lui qui a fait' rédiger les contrats
sous la dictée de Mme de Clare. Celle-ci
les mit sous enveloppe sans les montrer à
Mlle Kerïjner en lui recommandant de ne
pas les ouvrir avant six mois !
Le président. - Pourquoi cette précaution ?
Le témoin. - Parce que, disait Mme de
Clare, l'affaire de la mise en société de la mine
ne devait pas être ébruitée.
M' Mathiot. — La comtesse de Clare a décla-
ré à l'instruction que l'enveloppe avait été ca-
chetée pour qu'on ne sache pas que le prince
de Turn et Taxis avait de gros ennuis d'ar-
gent.
Mais il est au moins curieux de consta-
ter combien la chambre de la comtesse
joue un rôle prépondérant dans toute cette
affaire. On y prépare tous les projets. C'est
là que se règlent toutes les affaires d'ar-
gent. Mlle Kemper y a effectué les pre-
miers versements qui s'élèvent à 360, 370
francs ; elle entend fin poursuivre le rem-
boursement contre la comtesse et Zoltins-
ky qui les ont palpés.
Me Landowsky croit devoir s'étonner à
'son tour, et à bon droit', de la confiance
que Mlle Kemper a accordé à Geiger.
M' Landowski. — Pourquoi une assurance, a-
t-elle été faite au nom de Geiger ?
Mlle Kemper. — Je ne répondrai pas.
Le président. — Mais si. Pourquoi, yoyons,
quelle garantie offrait-il ?
Mlle Kemper. — La comtesse m'a dit que je
pouvais avoir confiance. Je ne me rappelle
plus au juste.
M' Landowski. — M. Geiger a-t-il dit à Mlle
Kemper ou bien au prince de Turn et Taxis
que Mme de Clare avait été parfumcuse. rue
de la Paix ?
Geiger. — Non, je ne l'ai pas dit : cela ne
me semblait pas utile.
Me Mathiot. — C'est évident, cela aurait pu
faire rater l'affaire 1
Cela se comprend assez ; Geiger avoue
avoir touché 19,200 francs de commission.
n est vrai qu'il dit en avoir remis 15,000
à la comtesse de Clare.
La déposition de M. Geiger a le don de
mettre en joie toute la salle.
Le président. — Cela se comprend ; vous
voyiez la petite commission au bout ?
Geiger. — Oui, peut-être.
M* Landowski. — Pourquoi Mlle Kemper n'a-
t-elle pas porté plainte contre ,M. Geiger, qui
lui, avait caché que la comtesse de Clare était
l'ancienne parfumeuse de la rue de, la Paix ?
Mlle Kemper. - Je ne savais pas.
M' Landowski. - Est-elle restée en bons ter-
mes avec lui après qu'elle a eu connu ce dé-
tail ?
Mlle Kemper. — Je suis restée en bons ter-
mes avec lui comme je reste avec tout le
monde.
M. Rapp, qui sera le dernier témoin de
cette journée, est un avocat russe, établi
à Karkoff. Il connaît d'autant mieux la
mine d'Iwanowska que, pendant long-
temps, il a été le conseil de M. Zoltinsky.
Le pTésident. — Qu'est-ce que vous pensez
de la régularité des titres de Zoltinsky. Pou-
vait-il se croire propriétaire ?
Le témoin. — Oui, même à l'égard des tiers,
Il payait les fermages. Il a pu se croire pro-
priétaire absolument au point de vue de la loi
russe.
M" André Hesse. — Même ayant omis la for-
malité de transcription ?
Le témoin. - Parfaitement.
M' Mathiot. - Je tiens à faire constater au
tribunal que l'avocat russe qui vient de dépo-
ser a soutenu, devant les tribunaux russes, les
intérêts de M. de Zoltinsky 1
L'audience se termine sur ces mots. La
suite des débats est renvoyée à mercredi
prochain.
Ma François d'Assises.
TIRAGES FINANCIERS'
■ »«
Ville de Paris 1876
Le numéro 220.056 gagne 100.000 francs.
Le numéro 229.261 gagne 10.000 francs.
Le numéro 183.488 gagne 5.000 francs.
Les 10 numéros suivants gagnent cha-
cun 1.000 francs :
.183.587 171.073 92.619 195.146 231.610 133.460.
'26.482 198.740 77.863 33.431
1.078 numéros sont remboursés au pair.
INFORMATIONS
(TélégMrmmes du 10 février 1910).
FRANCE
Mouvement des paquebots î
Le Chili, venant du Brésil, quitte Per-
nambuco le 6, à minuit-. i
• 'VEl-Kantare, venant d'Extrême-Orient,
quitte ColombQ le 7, à quatre heures du
soir.
Le Natal, venant de Madagascar, quitte
Port-Said lé 9, à six heures du matîn.
UAnnam, allant au Brésil, quitte Dakar
le 8, à minuit.
Le Yunnan, venant d'Extrême-Orient,
quitte Shanghai le 8, à quatre heures du
soir.
Sur l'avis du conseil central de discipli-
ne des postes, réuni pour statuer sur l'af-
faire du vol de la recette principale de Li-
moges, M. de Beaume de la Frangue, re-
ceveur principal, actuellement en prison, a
été révoqué ; M. Robichon, directeur dé-
partemental, a été changé de résidence ;.
l'inspecteur chargé de la vérification de la
caisse a été rétrogradé au grade de rédac-
teur.
M. Jagersehmidt, conseiller d'Etat, nom-
mé membre de la commission de surveil-
lance des banques coloniales par le Conseil
d'Etat en assemblée générale, a été élu
président de ladite commission, en rem-
placement' de M. Bouffet, décédé..
ETRANGER
La note collective des consuls à la Canée
des quatre puissances protectrices de la
Crète, l'Angleterre, la France, l'Italie et la
Russie, signifiant la volonté des puissan-
ces de s'opposer à l'envoi de députés Cre-
tois au Parlement d'Athènes; n'a pas en-
core été remise au gouvernement crétois.
On signale à Bonn et à Cologne une nou-
velle crue du Rhin.
La crue de la Meuse a causé des inonda-
tions à Flemalle et à Jemeppe, où environ
deux cents maisons sont sous l'eau. Les
tramways ne fonctionnent plus. Toute la
campagne aux environs de Liège est inon-
dée.
A TRAVERS PARIS
-——
Mort de froid
Un individu inconnu a été trouvé hier ma-
tin, à une heure vingt, étendu sant connais-
sance, en face du numéro 10 de la rue de la
Glacière (13e arrondissement).
Il est mort au poste Croulebarbe, où on
l'avait transporté.
Le décès est attribué à une congestiom
provoquée par le froid.
Le feu
Un commencement d'incendie s'est déclar
ré hier matin, à cinq heures, rue du Fau-
bourg-Saint-Denis, numéro 209, dans un dé-
bit de vins attenant au Théâtre Molière. Les
pompiers se sont rapidement rendus maî-
tres du feu.
Il n'y a pas eu d'accident de personnes.
La disparition de Mme Boursault
On se montre très inquiet dans le quartier
Saint-Merri de l'inexplicable disparition
d'une ménagère, Mme Boursault, qui depuis
vendredi dernier, a quitté son domicile, 38,
rue de la Verrerie, et n'a pas donné de ses.
nouvelles à sa famille'.
Mme Boursault qui était sur le point de
devenir mère était partie pour se rendre à
l'Hôtel-Dieu ;' elle avait emmené avec elle
une fillette de six mois qu'elle avait adoptée.
Les recherches entreprises pour retrouver
la femme et l'enfant, n*ont pas, jusqu'ici,
donné de résultat et l'hypothèse d'un acci-
dent ou d'un suicide prend corps de plus
en plus.
Voi-ci le signalement de la disparue : Tail-
le 1 m. 50, tête brune, assez forte corpalen-*
ce, accent méridional prononcé. Mme Boum
sault était vêtue d'un cache-poussière griSj
d'un corsage à carreaux rouges et noini.
Broyé par un train 1
A la gare Saint-Ouen-Ies-Docks, un hon¥<
me d équipe, Gaston Fontaine, a eu les deurt
jambes broyéeis par un train en manœuvre**
Le blessé, qui est âgé de vingt-sept an ai
oéhbataire, et demeure Î29, avenue Victo
Hugo à Saint-Ouen a été transporté à l'h
pital Lariboisière. !
i
DÉPARTEMENTS
- ■
Assassiné par son neveu
Un sieur Gonon, célibataire, âgé de 61
ans, vivant seul au village de Bataillet, prèsf
Valprivas CHaute-Loire), ayant été trouva
assassiné dal'lS- sa maison, son neveu Be-<
noit Payet, âgé de 24 ans, cultivateur à La-
vaitallet, a été mis en état d'arrestation eU
a fait des aveux complets.
Gonon avait fait don à la femme de Paye!!,
par contrat de mariage, de tous ses bienet
après sa mort.
II y a quelque temps l'indigne neveu avait
intenté pour une peccadille une instance eii
justice contre son oncle, dans l'espoir d'
mener ce dernier à vendre ses biens.
Grave accident d'automobile.
Bordeaux, 10 février-
Un grave accident od'automobi!-e s'est
produit hier soir à Mazères, canton da
Langon.
M. de Mumm, de nationalité allemand
conduisait une voiture de 120 chevaux sang
carrosserie ayant deux simples baquets,
A côté de lui avait pris place un de ses
amis, M. Johansen, riche industriel de-
Copenhague et directeur de la Compagûwi
des auto-taxis de cette ville.
Un mécanicien se trouvait égaleçienfi
dans la voiture.
Les voyageurs se rendaient à Pau où iW,"
devaient prendre livraison cTbn aéroplane,.
lorsque le conducteur pour éviter une:
charrette prit si brusquement à gauchoi
que la voiture alla heurter un arbre ; le.
volant échappa des mains de M. de Mummi
et l'automobile capota.
M. de Mumm et son mécanicien s'en tirè
rent sans dommage, mais M. Johansen fut
brûlé vif sous la voiture, sans qu'il 1111
possible de lui porter secours.
Le corps fut complètement carbonisé*
La tête et les membres disparurent tota*
lement. Il reste seulement des vestiges dRll
tronc.
Les restes de M. Johansen seront ramçtè
nés ce soir à Bordeaux.
1 1111 1 ">
ECHOS
.8. ;
BULLETIN METEOROLOGIQUE
Les fortes pressions qui se trouvaient sUd.
l'ouest de l'Europe se sont étendues vers ltf
centre.
Une dépression persiste sur la Méditer
ranée, une autre s'avance rapidement s~
l'Islande. ;
Le vent revient du sud-ouest sur nos côte9
de la Manche; il est encore très fort d;
nord-ouest, et la mer est grosse dans le golf¡
du Lion.
En France, les pluies vont reprendre dan
le Nord-Ouest avec hausse de températures.,
A Paris, la température moyenne a ét4
sensiblement normale.
Thermomètre du Rappel, à midi j 5*5 SI
minuit :.2.
Baromètre du Rappel, à midi 3 773 j SI
minuit : 774.
La 108 fête annuelle des Percherons de
Paris aura lieu le samedi 12 février, à sept
heures et demie du soir, au restaurant Bon*
valet, 29, boulevard du Temple, sous la'pré*
sidence de M. Egbert Abadie, conseiller gé
néral de l'Orne, maire de Theil-sur-Huisne1
Les adhésicns; 7 francs, pour le banquet
et le bal, sont reçues chez M. Ravier, tr6t
sorier 43, rue de Rivoli JI*I.
i~I~rTEJE~JE ME~LJ.~:E
À la Chambre de Prusse
Violents incidents parlementaires
Berlin, 10 février.,
Rarement la Chambre des députés de
Prusse aura vu un président du conseil sa-
ilué par un tapage semblable à celui par le-
quel l'extrême-gauche a accueilli au jour-
¡(M)uî M. de Bethmann-Hollweg.
A peine le chancelier s'était-il levé pour
prendre la parole que, des bancs socialis-
tes, des cris de ; « Fi S Fi donc 1 » reten-
tissent et se renouvellent avec plus de vio-
lence, tandis que la droite, tout d'abord
stupéfaite devant ce spectacle inaccoutu-
mé, retrouve ses esprits pour crier : « De-
hors ! Dehors 1 »
Quelques minutes se passent avant que
M. de Bethmann-Hollweg qui, debout et
assez pâle, fait .face à l'orage, puisse pren-
dre la parole.
M. de Bethmann expose d'abord les ef-
fets pratiques du système des trois classes
et s'attache 11 démontrer que la législation
qui a existé jusqu'à présent en Prusse n'a
ni un caractère bureaucratique, ni une ten-
dance essentiellement ploutocratique. Il
Ifit allusion aux impôts sur le revenu et
sur la fortune qui ne sont pas encore éta-
blis dans maints pays démocratiques, au
rachat des chemins de fer, à la façon dont
sont traités les ouvriers dans les exploita-
tions de l'Etat et à l'extension du régime
autonomique. Il dit que la Prusse accom-
plit ainsi une œ.uvre civilisatrice dont elle
m'a pas à rougir devant les autres pays.
« Le gouvernement, ajoute M. de Beth-
'mann-Hollweg, ne soutient pas d'une façon
partiale les revendications des conserva-
teurs. Les fonctionnaires servent l'Etat et
non pas un parti, quel qu'il soit. »
M. 'de Bethmann-Hollweg, continuant
Bon discours, dit qu'il blâme formellement
les erreurs qui ont été commises de temps
en temps par quelques fonctionnaires, mais
iqu'on ne doit pas généraliser ces fautes
accidentelles. Il déclare qu'aucun groupe
politique tenant à appuyer le gouverne-
ment ne peut' désirer qu'une administra-
tion de l'Etat rende des services à un parti,
ill fait remarquer que l'organisation conser-
vatrice de la Prusse ne saurait être main-
tenue que si elle est animée d'un esprit in-
pendant et exempt de prévention.
M. de Bethmann-Hollweg expose ensuite
que les Parlements ne aont pas, comme
iautreMs, ides {centres 'd'éducation politi-
que.
Il termine en examinant différents points
iju projet de réforme électorale.
Après le président du conseil des minis-
tres, M. de Richthofen, conservateur, fait
ta déclaration suivante .:
« Nous avons de sérieux et de graves
scrupules à l'égard du projet ; nous en pro-
Iposons le renvoi à une commission de 28
membres ; nous ne pourrons approuver ce
tprojet que lorsque nous .aurons acquis la
jiconviction qu'il sera -avantageux pour lo
JPrusse. » (Bravos à droite.)
! M. Taeger, parti iibéral démocratique,
àéclare à son tour :
« Le projet est inacceptable pour nous,
cependant nQUS prendrons part à la délibé-
ration de la commission. Il n'est pas de
gouvernement qui soit assez fort pour pou-
voir gouverner contre la volonté expresse
de la majorité du peuple, nous espérons ar-
river à une loi électorale raisonnable. »
(Bravos à gauche.)
M. Schiffer. nationaliste, dit 3
« Le projet nous a causé une grande dé-
sillusion ; la question du droit électoral
reste ime question brûlant'e ; même si le
projet est repoussé, nous ferons tout pour
donner une prompte solution à la question
électorale. »
Suite des débats pour demain.
Il >"M -6-
Au Maroc
La situation
Lalla-Marnia, 10 février.
Les Espagnols renforcent actuellement
leurs colonnes occupant Selouane et Sou-
kelliad au Nador. Les troupes sont occu-
pées à des travaux de fortifications et élè-
vent des retranchements. Le géïféral com-
mandant la place de Melilla. fait cons-
truire des magasins de vivres et des dé-
pôts d'armes et de munitions à Selouane.
Le 2 février, une nefra a éclaté entre les
indigènes soumis aux Espagnols et les
indigènes intransigeants sur le marché de
Souk-el-Zeboudja à cause de la question de
la reprise des hostilités contre les Espa-
gnols ; les Riffains intransigeants préten-
dent travailler contre Moulay-Hafid pour
son frère. Abd-el-Aziz appuierait le mouve-
ment insurrectionnel avec une forte me-
hallah possédant de l'artillerie.
Sur le marché de Marnia, les indigènes
racontent que Moulay-el-Kebir recevrait
des armes de contrebande débarquées de
navires européens.
Le caïd des Beni-Bougafour Rhiatâ au.
rait déclaré ne pas reconnaître le pseudo
Rogui dont on a déjà signalé l'aparition
et qui se serait retiré actuellement dans la
tribu de Hallaf. Le faux prétendant aurait
été reconnu comme étant originaire de la
tribu des Benibou-Hamdoun. Il aurait
quitté son pays après la mort de sa fem-
me. il serait venu résider alors sur le ter-
ritoire algérien, à Sebah, où il aurait exer-
cé la profession de maquignon. -
La cause dAbd-el-Aziz a toujours de
nombreux partisans surtout chez 1 eq
Branes.
« ■ w >
FRAUDES DANS UN ARSENAL
On contrôle les sorties de matériel
Toulon, 10 février.
Le tribunal maritime a reçu l'ordre d'ou-
vrir une information contre l'ouvrier Zu-
no Baptistin, surpris au moment où, avec
une chaloupe à vapeur, il sortait des outils
et des matières de l'arsenal, par une des
coupures du port.
'Le commissaire Dutrey a été appelé a
Paris pour îournir des renseignements sur
les sorties frauduleuses dé l'arsenal.
Sur invitation de M. Chéron, le port a.
pris des dispositions pour crue les carnets
à souches de billets de sorties de matériel
ne soient plus délivrés sans contrôla
Les oin) dattons
La répartition des secours.— La Seine montera encore.
On rétablit les communications téléphoniques.
Le président du Conseil vient d'arrêter
les conditions dans lesquelles s'effectuera
la répartition du reliquat des sommes mi-
ses à la disposifion du gouvernement, en
vue de venir e18 aide aux victimes des
inondations.
Cette répartition se fera selon les règles
de la comptalbilité publique et les pièces
comptables devront être soumises au con-
trôle de la Cour des Comptes.
Par analogie avec la procédure usitée
dans les cas de dégrèvement d'impôt ou de
répartition d'indemnités pour sinistres, il
est institué dans chacune des communes
intéressées une commission chargée d'éva-
luer le montant des dommages subis et de
fixer la somme à allouer aux ayants-droit.
Cette commission est composée du maire,
du contrôleur des contributions directes, et
de deux notables habitants. Les membres
du bureau de bienfaisance sont adjoints à
cette commission, mais seulement à titre
consultatif.
A Paris, la commission instituée dans
chaque arrondissement comprend le maire,
un contrôleur des contributions directes,
un répartiteur de la ville et un notable
commerçant désigné par le président du
tribunal de commerce. Il leur est adjoint,
à titre consultatif, l'architecte voyer d'ar-
rondissement et les membres du bureau
de bienfaisanco.,
LA CAISSE DE CREDIT
Aucune décision définitive n'a encore été
pre par le gouvernement en ce qui con-
cerne les conditions d'organisation et de
fonctionnement de la caisse de crédit qu'il
se propose d'instituer en vue de permettre
aux victimes des inondations la reprise de
leurs entreprises ou établissements.
L'étude des diverses combinaisons en
présence se poursuit activement. C'est seu-
lement lundi prochain que le conseil des
ministres sera. appelé à se prononcer sur
la combinaison qui aura été réalisée par le
ministre des finances, d'accord avec la
Banque de France et les grands établisse-
ments de crédit.
LES SOUSCRIPTIONS
M. Briand, président du conseil, a -reçu
pour les victimes des inondations :
De l'ambassadeur d'Italie à Paris. une
somme de cent' avilie francs versée par le
conseil d'administration des caisses d'é-
pargne des provinces de rLqifthardie.
q M. Ruau, ministre^de l'agriculture,
une somme de vingt mille francs versée
par 1'.« Internationale Harvester Company
of America », de Chicago.
De M. Pichon, ministre des affaires
étrangères, une somme de 258, 647 fr. 25
votée par le Parlement du Canada, et une
somme de 251,750 francs remise par le
lord-maire de Londres à M. Cambon, am-
bassadeur de France en Angleterre.
De l'ambassadeur de France en Espagne
une somme de 25,000 francs représentant
lea premières souscriptions recueillies à
Madrid.
Le total de la 14e liste de la souscription
du Syndicat de la presse s'élève à 108,637
francs 85.
Total des listes précédentes ; 9 millions
221,465 fr. 05.
Total général : 8,330,102 fr. 90.
L'ETAT DE LA CRUE
La cote de la Seing au pont d'Austerlitz
était, hier soir, à cinq heures, de 5 m: 07.
D'ici à samedi matin, en prévoit' une
hausse de 65 à 70 centimètres, et ensuite
une baisse lente jusqu'à mardi ou mer-
credi. A ce moment, il pourrait se produi-
re une nouvelle hausse provenant de la
Marne.
146 abonnés du téléphone nouveaux ont
été rétablis hier, ce qui porte à 596 le nom-
bre total des abonnés rétablis jusqu'içi.
SITUATION PENIBLE
Ivry, 10 février.
Les craintes qu'on éprouvait en raison
d'une nouvelle crue ne paraissent pas de-
voir se réaliser et la situation reste sensi-
blement la même dans le quartier d'Ivry-
'¡Port. Cette partie d'Ivry placée au même
niveau que la Seine n'a pu être dégagée,
malgré les tranchées ouvertes pour facili-
ter l'écoulement des eaux.
Les rues Ernest-Renan, de la Révolution,
Samson Marceau, Frq^klin sont noyées
en pâme. Rue Denis-Papin, sous le Dont
du chemin de fer, la hauteur de l'eau dé-
passe encore trois mètres.
En prévision d'un -retour possible de
l'eau et à la demande de la municipalité,
des bateaux et le personnel du service des
ponts du génie ont été ramenés dans le
! courant de la journée. Le lieutenant-colo-
nei Hennocque, du 23e dragons, qui a re-
pris le commandement de son secteur, a
I fqit répartir les embarcations entre Vitry,
Choisy-le-Roi et Ivry.
La situation de la population est toujours
des plus lamentables.
.On compte 5,000 chômeurs et plus de
2,000 sinistrés. La municipalité a donc à sa
charge 7,000 personnes environ auxquelles
elle accorde chaque jour des secours en
nature.
Sur ce nombre, un millier de personnes
sont encore hospitalisées dans les écoles ;
la plu]*art habitaient dans de petites cons-
tructions détruites par l'eau. Toutes sont
maintenant dépourvues des objets mobi-
liers les plus élémentaires. La réou-
verture des écoles devant avoir lieu le 15,
la municipalité se préoccupe d'aménager
différents établissements pour les abriter,
;nc)&amment l'ancien - presbytère, - l'ancien
couvent de la Providence et la Salle des
Conférences qu'on divisera en petites cham-
brées pour loger les sinistrés par famille.
Deux cents lits seront distribués dimanche
avec le matériel de couchage nécessaire.
Afin d'établir très exactement, en vue
de la répartition des secours, les pertes
causées à chaque habitant par les tnonda-
tions, M. Coûtant, député et maire d'Ivry,
a fait distribuer pour les différentes caté-
gories de la population, petits propriétaires
et petits commerçants, ouvriers et em-
ployés victimes de l'inondation ; ouvriers
atteints par le chômage, des fiches de ren-
seignements que chaque intéressé rem-
plira. - -
Une commission d enquête contrôlera les
déclarations. Cette commission, nommée
par la municipalité, comprend trait sous-
commissions, une par quartier ; chaque
sous-commission se compose d'un indus-
triel, d'un petit commerçant, d'un petit
propriétaire, d'un ouvrier et d'un conseil-
ler municipal.
EN PROVINCE
Vitry-sur-Seine, 1Q février.
Par suite d'infiltrations provoquées par
la nouvelle crue de la Seine deux rues
aboutissant aux quais ont été à nouveau
envahies par les eaux.
Chambéry, 10 février.
Un vent violent et froid souffle du Nord,
arrêtant le dég-el, mais soulevant des va-
gues très fortes sur le lac du Bourget et
coupant de nouveau la voie du chemin de
fer près de Chindrieux, ce quf nécessite le
transbordement des voyageurs.
A L'ETRANGER
Bruxelles, 10 février.
A Charleroi et dans les environs l'eau
qui couvlait les routes se retire. La Sam-
bre a baissé de trente centimètres et cette
baisse va en s'accentuante Une Haïsse de
trente centimètres s'est également produit
sur ,1a Meuse.
t m>+im 1 ■
A PARIS
DANS LES THEATRES
Opéra. - - La lumière étant complète-
ment rendue à notre académie nationale
de musique, les directeurs pourront, com-
me ils en avaient l'intention, donner di-
manche, au profit des sinistrés, la répéti-
tion générale payante de la Forêt et de la
Fêle chez Thérèse.
LES ONFhIWS DU WVAIIÏ5'
Chômage de raffineries
Marseille, 10 février.
Par suite de la grève des ouvriers" raffi*
neurs de sucre qui a été votée, hier, trois!
raffineries ont chômé aujourd'hui, Dans;
une raffinerie, on a constaté qu'une dyna-
mo avait été détériorée. Une instructiou
est ouverte à ce sujet. Plusieurs réunions
ont été tenues à la Bourse du travail.
Incidents à Graulhet
Graulhet, 10 février.
Les transports de marchandises effec-i
tuées aujourd'hui ont provoqué les protes..
tations des grévistes sur la. place Jour..
dain.
La gendarmerie est intervenue pour ré:..
tablir l'ordre. Quelques procès-verba'ùx onu;
été dressés contre des grévistes qui avaenti
frappé les gendarmes.
m ■ t > CI
REVUE DES JOURNAUX
de ce matin 12
LE NOUVEAU CABINET E&AGNOL
De l'Aurore (Maxime Vuillaume) :
Il semble bien qu,e le nouveau ministère espa*,
gnol aura, pour ses débuts, maille à partir avec,
le Vatican. Voilà qui, certes, sera nouveau euft
Espagne. Non pas que la question cléricale n'y}'
ait déjà fait le sujet de nombreuses discussions,
parlementaires, entre autres lors du dépôt d'une;
proposition de séparation de l'Eglise et de l'Etat
Mais la question n'avait pas encore atteint l'a..(
cuilé qui la met aujourd'hui au premier plane
des préoccupations ministérielles. L une des p",
mières préoccupations du nouveau président d
conseil, M. Canalejas, n'a-t-elle pas été de saç
renseigner exactement sur les pourparlers quet
ses prédécesseurs avaient entamés avec Roïn«
au sujet d'une réforme possible du Concordat 11
C'est donc l'éternclle question cléricale qui
va se dresser, dès la réouverture des Corlès, de-
vant le nouveau cabinet espagnol.
DANGEREUSE LENTEUR
De la Lanterne (Editorial) :
Alourdi par les questions, les interpellations
et tout le fatras des interventions' inutiles m
saugrenues, le budget k traîne. Plusieurs de
nos umis justement alarmés le poussent avec
ardeur, mais on ne sait encore 4 quelle daHa;
précise il sera voté.
De douzième provisoire 4Jl douziôre provisoi-
re, la Chambe va cahân-caha, et cette len-Ucun
lïnit par émouvoir ceux qui ont quelque souci,
du bon renom de la représentation nationale,
Il faut incriminer d'abord une méthode fà-:
cheuse adoptée depuis quelques aimées. On s'est.
accoutumé en effet ù joindre au budget unei
foule de questions qui n'ont avec lui que des
rapports trop lointains. Sans doute, on espé-v
rait ainsi liquider un stock d'interpellation^
dont la discussion n'eut jamais troublé le Pa<
lais-Bourbon, mais de retanrir un moment ra4
tention d'une Assiemblée législative ? 1
On est tombé d'un mal dans un pire. MIeu.xf
valait en somme ajourner aux. calandes des disk
cours oiseux, que s'en débarrasser d'un coupi
en ralentissant lamentablement l'examien dv|
budget — c'est-à-dire la tâche la plus impOTUffl|
> Le du Parlement. ..c.::;'
QUESTIONS EXTÉRIEURES
Le Maroc et la situation.
- du chancelier allemand
00
Le Livre Blanc allemand sur le Maroc,
flont personne ne parle plus en France,
qjira probablement' à occuper prochaine-
ment le Reichstag. Quelques chauvins,
'doublés de brasseurs d'affaires, ont l'intenr
tion d'interpeller le gouvernement au sujet
de cette collection- de pièces diplomatiques.
Ce n'est pas à la manière dont. les notes
ont été rédigées qu'ils trouvent à redire,
mais bien au sujet de l'attitude que le ca-
binet de Berlin a observée dans l'affaire
ides concessions des frères Mannesmann.
« Ah ! s'écrient certains grands entrepre-
neurs, avec M. de Bismarck, les choses ne
se seraient pas passées ainsi ! » Le « grand
chancelier » était d'avis que dans les affai-
res internationales, il ne faut jamais « s'in-
quiéter des subtilités de la jurisprudence. w
Ainsi donc, à les entendre, l'Allemagne
aurait dû même s'engager dans une guerre
pour défendre les intérêts de certains capi-
talistes allemands au Maroc. Et qui est-ce
qui réclame pne politique belliqueuse ?
C'est presque la; même cotérie qui se plai-
sait au rôle d'une Fronde le lendemain de
'la disgrâce de. M. de Bismarck. Les fron-
deurs se recrutaient' presque exclusive-
ment dans le monde des gros industriels
de la province rhénane et de la Westpha-
lie. Ils formaient alors une minorité très
remuante, mais c'était toujours une mino-
rité. Leur nombre n'a pas augmenté de-
puis, mais les « hobereaux d'usine » (Schlot-
j-umker, comme on les appelle) se sont
alliés queque temps aux hobereaux agrai-
res. à
M. von Bethmann-Holweig aura pour lui
une immense majorité au Reichstag, ce
qui ne veut pas dire que sa situation sera
consolidée. Un vote du Reichstag ne peut
pas renverser un ministre, mais elle ne
peut pas non plus renforcer sa position. Il
y a d'autres influences, d'autres éléments
qui décident ordinairement du sort des
ihommes dEtat en Allemagne. Des person-
nages sans responsabilité, inconnus du
grand public, font et défont' les ministères
dans des conciliabules qui rappellent cer-
taines scènes de la Grande-Duchesse de
Gerolstein. Depuis quelque temps, à côté
de la coterie courtisane, celle de la plou-
tocratie a pris une influence énorme sur la
marche des affaires. La royauté ne joue
nullement ce rôle d'arbitre entre les clas-
ses sociales, que lui attribuent certains
néo-réalistes.
Le roi, « appuyé sur la garde de répée, »
C'est-à-dire sur les masses populaires con-
tre la bourgeoisie, conception favorite de
Lassalle, qui, comme on sait, faisait des
coquetteries aux Hohenzollern, n'est pas
encore venu. Au lieu de lui, on voit Guil-
laume Il s'intéresser aux entreprises de
M. Ballin et à d'autres. Financiers, sei-
gneurs d'usines et seigneurs féodaux font
ta loi. On ne sait jamais ce qui se trouve
derrière les coulisses, et voilà pourquoi
l'Allemagne ¡est devenue un élément de
trouble dans la politique internationale.
On ne peut jamais savoir ce que le len-
demain apportera dans la Wilhelmsstrasse.
Aujourd'hui, M. von Bethmann-Holweg
paraît encore solide, mais d'un moment à
l'autre il peut être déraciné, surtout s'il
n'est pas docile à la volonté de certains
grands brasseurs d'affaires. L'Allemagne
aussi a son Iecker ; aura-t-elle aussi son
expédition de Mexique ?
.——————— ————————
NECROLOGIE
- -on --
Le comte de Tatteoi'bach, ambassadeur
'd'Allemagne en Espagne, vient de mourir.
Le comte de Tattenbach était né à Land-
ehut, en Bavière, en 1846. Il quitta le ser-
ivice bavarois en 1872 pour entrer dans
Pattaniniistration a" Ai.saœ-UJrrame. Il pas-
sa ensuite dans la diplomatie impériale et
fuit nommé ministre à Tanger ; il occupa ce
poste jusqu'en 1896. Il fiut nommé à Lis-
bonne en 1898 et choisi comme second dé-
légué à Algésii'rais. On sait le rôle de M. de
Tattenbach à la conférence d'Algésiras et
l'âpreté qu'il mit au .service de la thèse al-
lemande.
1
Une Ville qui hérite
Saint-Germain-en-Laye reçoit un don de
quatre millions.
M. Duval, ancien directeur du Mont-de-
Piété de Paris, maire de Saint-Germain-en-
Laye, a annoncé au conseil municipal qu'il
venait de signer l"acte d'acceptation, à titre
conservatoire, d'une très importante dona-
tion faite à cette ville.
Elle est faite par Mme veuve Barr,atin,
née Louise Godillon-, membre de la Société
des gens de lettres, demeurant à Paris, rue
du Général-Foy.
En voici les conditions :
C'est pour perpétuer par des œuvres cha-
ritables, le souvenir de sa fille, décédée à
Saint-Germain, le 9 avril 1900, que Mme
Barratin a, aux termes de divers testa,
ments, dont le dernier porte la date du
12 décembre 1907, institué cette ville sa lé-
gataire. Mais désireuse de procéder à l'ac-
complissement des formalités in dispensan-
bles pour que les œuvres charitables puis-
sent fonctionner dès son décès, elle déci-
dait récemment de faire à La ville, dès a
present, une donation entre vifs et irrévoca-
ble cies sommes suivantes, pour y joindre
l'usufruit au décès de la donatrice, qui en
fait réserve jusqu'à son décès :
1" Une somme de 600.000 francs en espèces,
payable à l'extinction de l'usufruit ;
2° Une autre somme nécessaire pour l'ac-
quisition, dès l'acceptation définitive de la pré-
sente donation, d'un titre de 100.000 de rente
3 sur l'Etat français.
la donation est faite à un certain nom-
bre de conditions dont voici les deux prin-
cipales. La ville de Saint-Germain continue-
ra, en la développant, l'oeuvre de. la Goutte
de Lait, fondée dans cette ville par Mme
Barratin. Elle créera et entretiendra à per-
pétuité 'un asile destiné à recevoir gratuite-
ment des enfants malades ou infirmes et
des vieillards.
* L'asile, auquel sera annexé le dispen-
saire, portera le nom de « Maison Anne Bar-
ratin ». Il sera administré par une com-
mission de sept membres, nommés par le
préfet de Seine-et-Oise, sur la présentation
du maire: Il sera tenu par des religieuses,
mais « l'observation de cette clause, qui
indique un vœu cher à la donatrice, ne
constitue pas une condition absolue de la
donation ».
Le conseil municipal, en acceptant cette
donation, a décidé que le nom de la dona-
trice serait inscrit sur une plaque de mar-
bre dans le vestibule de la mairie. Il a voté
également des remerciements à MM. Duval,
maire ; Maurice Berteaux, député ; Fontin,
attaché au ministère de la marine, et Gré-
ban, notaire, qui ont apporté- leur concours
pour la réalisation de cette importante do-
nation.
EN MER
■
Un bateau de pêche perdu
La Rochelle, 10 février.
Le bateau de pêche Lac-de-Genèvie, de
La Rochelle, parti le 21 janvier, est consi-
déré comme perdu. Il était jjaonté par six
marins de Vannes et d'Auray, Joachim Le
Rouhellec, Toussaint Le Divellec, Jean
Morvan, Yves Pichoux, Joseph Briantin et
Paul Baudet. Seul le cadavre de Briantin a
été recueilli à La Tremblade.
Une drague coule à Brest
Brest, 10 février.
Une grande drague servant au curage du
port de commerce a coufé la nuit dernière
dans le troisième bassin. La mer était très
calme, il n'y avait personne à bord. Une
enquête est ouverte.
CHRONIQUE JUDICIAIRE
LE PRINCE DE TURN et TAXIS & C°
Le couple Zoltinski-Comtesse de Clare
poursuivi. pour escroquerie.
est-ce Blanche - - Leigh - ?
De nombreux témoins étaient venus af-
firmer à la barre de la huitième chambre,
lors de la première audience que la com-
tesse de Clare et Blanche Leigh, l'an-
cienne parfumeuse de la rue de la Paix,
n'étaient, en réalité, qu'une seule et mê-
me personne.
Non moins nombreux. sont les témoins
qui sont venus, hier, déclarer dans la
même enceine, avoir connu à la fois Blan-
che Leigh et. la comtesse de Clare, et
avoir remarqué la ressemblance frappan-
te, extraordinaire, qui existait entre ces
deux femmes.
C'est ce qu'ont, tour à tour, affirmé
M. Ogereau, tràducteur-juré ; Mme Ba-
con ; M. Lambert, juge de Y\aÍx à Luzar-
ches ; Mme Brossia ; M. Jacob, homme de
lettres, plus cOIlJm, sous le nom de Mage
Elie Star.
Un des témoins, Mme Brossia, soulève
un Incident semblable à celui qui s'est
produit la veille, au cours de la déposi-
tion de M. Geiger, en venant dire au tri-
bunal qu'elle a été en but aux sollicita-
tions des adversaires de la comtesse et
qu'on l'a menacée d'une campagne de
presse si elle ne faisait pas une déposition
défavorable à celle-ci.
En somme, les deux parties en présence
marquent les coups et ne sont pas plus
avancées qu'au premier jour. Voilà, sem-
ble-t-il. qui n'est pas fait pour éclaircir
le mystère qui plane sur toute cette affai-
re et tout particulièrement autour de la
comtesse de Clare.
On parle des contrats
Après une déposition du comte de
Béarn, favorable à M. de Zoltinski, mais
qui nous montre le prince de Turn et
Taxis réduit à enlever une danseuse, alors
qu'il comptait bien emporter les millions
de Mlle Vanderbilt, on passe à l'audition
de M. Pierron, ingénieur, ancien agent
consulaire français en Russie. Il nous
apprend que ia mine d'I wanowska existe
et que, à son avis, elle a une valeur d'en-
viron deux millions.
M. Verecque, expert, qui fut chargé
d'examiner les comptes et jles contrats
lui succède à la barre.
Me Mathiot déplore que l'expert n ait pas
eu entre les mains tous les documents de
la cause pour faire son rapport, car il
n'aurait pas commis d'erreur sur la date
de transcription qui a eu une répercussion
sur toute l'instruction.
M. Vérecque. — Ceci prouve au moins quelle
importance les juges d'instruction ajoutent aux
rapports d'experts, puisqu'ils reprennent même
leurs erreurs.
MO Mathiot. — Le juge d'instruction ne s'est
pas rendu compte que le défaut de transcrip-
tion empêche M. Zoltinsky d'être propriétaire.
M. le substitut. — Le réquisitoire définitif ne
dit pas que Zoltinski est propriétaire.
M. Vérecque pense, d'après les contrats,
que le oomte de Zoltinsky pouvait se croire
légitime concessionnaire. de la mine de
manganèse dTwanowska. Quant à la com-
tesse, son intervention dans l'affaire de
prêt' parait être exempte de toute irrégu-
larité.
M. Geiger s'explique
Après une courte suspension, le tribunal
reprend son audience et Me Mathiot lui
donne connaissance d'un extrait de nais-
sance régulier de la comtesse de Clare
portant qu'elle est née non pas en 1873,
comme elle l'a indiqué, mais le 1er mars
1863.
M. Geiger est eniendu à nouveau. Il pré-
cise son rôle dans l'affaire des prêts. C'est
par son entremise qu'en 1905, M. Zoltins-
ky. le prince de Turn et Taxis et, après
eux, Mlle Kemper, ont été mis en relation
avec la comtesse de Clare. Et le jeune se-
crétaire raconte en un langage qui ne man-
que pas de piquant :
— Le prince a dit qu'il désirait épouser une
Américaine dans de bonnes conditions, etc.
C'est lui qui a fait' rédiger les contrats
sous la dictée de Mme de Clare. Celle-ci
les mit sous enveloppe sans les montrer à
Mlle Kerïjner en lui recommandant de ne
pas les ouvrir avant six mois !
Le président. - Pourquoi cette précaution ?
Le témoin. - Parce que, disait Mme de
Clare, l'affaire de la mise en société de la mine
ne devait pas être ébruitée.
M' Mathiot. — La comtesse de Clare a décla-
ré à l'instruction que l'enveloppe avait été ca-
chetée pour qu'on ne sache pas que le prince
de Turn et Taxis avait de gros ennuis d'ar-
gent.
Mais il est au moins curieux de consta-
ter combien la chambre de la comtesse
joue un rôle prépondérant dans toute cette
affaire. On y prépare tous les projets. C'est
là que se règlent toutes les affaires d'ar-
gent. Mlle Kemper y a effectué les pre-
miers versements qui s'élèvent à 360, 370
francs ; elle entend fin poursuivre le rem-
boursement contre la comtesse et Zoltins-
ky qui les ont palpés.
Me Landowsky croit devoir s'étonner à
'son tour, et à bon droit', de la confiance
que Mlle Kemper a accordé à Geiger.
M' Landowski. — Pourquoi une assurance, a-
t-elle été faite au nom de Geiger ?
Mlle Kemper. — Je ne répondrai pas.
Le président. — Mais si. Pourquoi, yoyons,
quelle garantie offrait-il ?
Mlle Kemper. — La comtesse m'a dit que je
pouvais avoir confiance. Je ne me rappelle
plus au juste.
M' Landowski. — M. Geiger a-t-il dit à Mlle
Kemper ou bien au prince de Turn et Taxis
que Mme de Clare avait été parfumcuse. rue
de la Paix ?
Geiger. — Non, je ne l'ai pas dit : cela ne
me semblait pas utile.
Me Mathiot. — C'est évident, cela aurait pu
faire rater l'affaire 1
Cela se comprend assez ; Geiger avoue
avoir touché 19,200 francs de commission.
n est vrai qu'il dit en avoir remis 15,000
à la comtesse de Clare.
La déposition de M. Geiger a le don de
mettre en joie toute la salle.
Le président. — Cela se comprend ; vous
voyiez la petite commission au bout ?
Geiger. — Oui, peut-être.
M* Landowski. — Pourquoi Mlle Kemper n'a-
t-elle pas porté plainte contre ,M. Geiger, qui
lui, avait caché que la comtesse de Clare était
l'ancienne parfumeuse de la rue de, la Paix ?
Mlle Kemper. - Je ne savais pas.
M' Landowski. - Est-elle restée en bons ter-
mes avec lui après qu'elle a eu connu ce dé-
tail ?
Mlle Kemper. — Je suis restée en bons ter-
mes avec lui comme je reste avec tout le
monde.
M. Rapp, qui sera le dernier témoin de
cette journée, est un avocat russe, établi
à Karkoff. Il connaît d'autant mieux la
mine d'Iwanowska que, pendant long-
temps, il a été le conseil de M. Zoltinsky.
Le pTésident. — Qu'est-ce que vous pensez
de la régularité des titres de Zoltinsky. Pou-
vait-il se croire propriétaire ?
Le témoin. — Oui, même à l'égard des tiers,
Il payait les fermages. Il a pu se croire pro-
priétaire absolument au point de vue de la loi
russe.
M" André Hesse. — Même ayant omis la for-
malité de transcription ?
Le témoin. - Parfaitement.
M' Mathiot. - Je tiens à faire constater au
tribunal que l'avocat russe qui vient de dépo-
ser a soutenu, devant les tribunaux russes, les
intérêts de M. de Zoltinsky 1
L'audience se termine sur ces mots. La
suite des débats est renvoyée à mercredi
prochain.
Ma François d'Assises.
TIRAGES FINANCIERS'
■ »«
Ville de Paris 1876
Le numéro 220.056 gagne 100.000 francs.
Le numéro 229.261 gagne 10.000 francs.
Le numéro 183.488 gagne 5.000 francs.
Les 10 numéros suivants gagnent cha-
cun 1.000 francs :
.183.587 171.073 92.619 195.146 231.610 133.460.
'26.482 198.740 77.863 33.431
1.078 numéros sont remboursés au pair.
INFORMATIONS
(TélégMrmmes du 10 février 1910).
FRANCE
Mouvement des paquebots î
Le Chili, venant du Brésil, quitte Per-
nambuco le 6, à minuit-. i
• 'VEl-Kantare, venant d'Extrême-Orient,
quitte ColombQ le 7, à quatre heures du
soir.
Le Natal, venant de Madagascar, quitte
Port-Said lé 9, à six heures du matîn.
UAnnam, allant au Brésil, quitte Dakar
le 8, à minuit.
Le Yunnan, venant d'Extrême-Orient,
quitte Shanghai le 8, à quatre heures du
soir.
Sur l'avis du conseil central de discipli-
ne des postes, réuni pour statuer sur l'af-
faire du vol de la recette principale de Li-
moges, M. de Beaume de la Frangue, re-
ceveur principal, actuellement en prison, a
été révoqué ; M. Robichon, directeur dé-
partemental, a été changé de résidence ;.
l'inspecteur chargé de la vérification de la
caisse a été rétrogradé au grade de rédac-
teur.
M. Jagersehmidt, conseiller d'Etat, nom-
mé membre de la commission de surveil-
lance des banques coloniales par le Conseil
d'Etat en assemblée générale, a été élu
président de ladite commission, en rem-
placement' de M. Bouffet, décédé..
ETRANGER
La note collective des consuls à la Canée
des quatre puissances protectrices de la
Crète, l'Angleterre, la France, l'Italie et la
Russie, signifiant la volonté des puissan-
ces de s'opposer à l'envoi de députés Cre-
tois au Parlement d'Athènes; n'a pas en-
core été remise au gouvernement crétois.
On signale à Bonn et à Cologne une nou-
velle crue du Rhin.
La crue de la Meuse a causé des inonda-
tions à Flemalle et à Jemeppe, où environ
deux cents maisons sont sous l'eau. Les
tramways ne fonctionnent plus. Toute la
campagne aux environs de Liège est inon-
dée.
A TRAVERS PARIS
-——
Mort de froid
Un individu inconnu a été trouvé hier ma-
tin, à une heure vingt, étendu sant connais-
sance, en face du numéro 10 de la rue de la
Glacière (13e arrondissement).
Il est mort au poste Croulebarbe, où on
l'avait transporté.
Le décès est attribué à une congestiom
provoquée par le froid.
Le feu
Un commencement d'incendie s'est déclar
ré hier matin, à cinq heures, rue du Fau-
bourg-Saint-Denis, numéro 209, dans un dé-
bit de vins attenant au Théâtre Molière. Les
pompiers se sont rapidement rendus maî-
tres du feu.
Il n'y a pas eu d'accident de personnes.
La disparition de Mme Boursault
On se montre très inquiet dans le quartier
Saint-Merri de l'inexplicable disparition
d'une ménagère, Mme Boursault, qui depuis
vendredi dernier, a quitté son domicile, 38,
rue de la Verrerie, et n'a pas donné de ses.
nouvelles à sa famille'.
Mme Boursault qui était sur le point de
devenir mère était partie pour se rendre à
l'Hôtel-Dieu ;' elle avait emmené avec elle
une fillette de six mois qu'elle avait adoptée.
Les recherches entreprises pour retrouver
la femme et l'enfant, n*ont pas, jusqu'ici,
donné de résultat et l'hypothèse d'un acci-
dent ou d'un suicide prend corps de plus
en plus.
Voi-ci le signalement de la disparue : Tail-
le 1 m. 50, tête brune, assez forte corpalen-*
ce, accent méridional prononcé. Mme Boum
sault était vêtue d'un cache-poussière griSj
d'un corsage à carreaux rouges et noini.
Broyé par un train 1
A la gare Saint-Ouen-Ies-Docks, un hon¥<
me d équipe, Gaston Fontaine, a eu les deurt
jambes broyéeis par un train en manœuvre**
Le blessé, qui est âgé de vingt-sept an ai
oéhbataire, et demeure Î29, avenue Victo
Hugo à Saint-Ouen a été transporté à l'h
pital Lariboisière. !
i
DÉPARTEMENTS
- ■
Assassiné par son neveu
Un sieur Gonon, célibataire, âgé de 61
ans, vivant seul au village de Bataillet, prèsf
Valprivas CHaute-Loire), ayant été trouva
assassiné dal'lS- sa maison, son neveu Be-<
noit Payet, âgé de 24 ans, cultivateur à La-
vaitallet, a été mis en état d'arrestation eU
a fait des aveux complets.
Gonon avait fait don à la femme de Paye!!,
par contrat de mariage, de tous ses bienet
après sa mort.
II y a quelque temps l'indigne neveu avait
intenté pour une peccadille une instance eii
justice contre son oncle, dans l'espoir d'
mener ce dernier à vendre ses biens.
Grave accident d'automobile.
Bordeaux, 10 février-
Un grave accident od'automobi!-e s'est
produit hier soir à Mazères, canton da
Langon.
M. de Mumm, de nationalité allemand
conduisait une voiture de 120 chevaux sang
carrosserie ayant deux simples baquets,
A côté de lui avait pris place un de ses
amis, M. Johansen, riche industriel de-
Copenhague et directeur de la Compagûwi
des auto-taxis de cette ville.
Un mécanicien se trouvait égaleçienfi
dans la voiture.
Les voyageurs se rendaient à Pau où iW,"
devaient prendre livraison cTbn aéroplane,.
lorsque le conducteur pour éviter une:
charrette prit si brusquement à gauchoi
que la voiture alla heurter un arbre ; le.
volant échappa des mains de M. de Mummi
et l'automobile capota.
M. de Mumm et son mécanicien s'en tirè
rent sans dommage, mais M. Johansen fut
brûlé vif sous la voiture, sans qu'il 1111
possible de lui porter secours.
Le corps fut complètement carbonisé*
La tête et les membres disparurent tota*
lement. Il reste seulement des vestiges dRll
tronc.
Les restes de M. Johansen seront ramçtè
nés ce soir à Bordeaux.
1 1111 1 ">
ECHOS
.8. ;
BULLETIN METEOROLOGIQUE
Les fortes pressions qui se trouvaient sUd.
l'ouest de l'Europe se sont étendues vers ltf
centre.
Une dépression persiste sur la Méditer
ranée, une autre s'avance rapidement s~
l'Islande. ;
Le vent revient du sud-ouest sur nos côte9
de la Manche; il est encore très fort d;
nord-ouest, et la mer est grosse dans le golf¡
du Lion.
En France, les pluies vont reprendre dan
le Nord-Ouest avec hausse de températures.,
A Paris, la température moyenne a ét4
sensiblement normale.
Thermomètre du Rappel, à midi j 5*5 SI
minuit :.2.
Baromètre du Rappel, à midi 3 773 j SI
minuit : 774.
La 108 fête annuelle des Percherons de
Paris aura lieu le samedi 12 février, à sept
heures et demie du soir, au restaurant Bon*
valet, 29, boulevard du Temple, sous la'pré*
sidence de M. Egbert Abadie, conseiller gé
néral de l'Orne, maire de Theil-sur-Huisne1
Les adhésicns; 7 francs, pour le banquet
et le bal, sont reçues chez M. Ravier, tr6t
sorier 43, rue de Rivoli JI*I.
i~I~rTEJE~JE ME~LJ.~:E
À la Chambre de Prusse
Violents incidents parlementaires
Berlin, 10 février.,
Rarement la Chambre des députés de
Prusse aura vu un président du conseil sa-
ilué par un tapage semblable à celui par le-
quel l'extrême-gauche a accueilli au jour-
¡(M)uî M. de Bethmann-Hollweg.
A peine le chancelier s'était-il levé pour
prendre la parole que, des bancs socialis-
tes, des cris de ; « Fi S Fi donc 1 » reten-
tissent et se renouvellent avec plus de vio-
lence, tandis que la droite, tout d'abord
stupéfaite devant ce spectacle inaccoutu-
mé, retrouve ses esprits pour crier : « De-
hors ! Dehors 1 »
Quelques minutes se passent avant que
M. de Bethmann-Hollweg qui, debout et
assez pâle, fait .face à l'orage, puisse pren-
dre la parole.
M. de Bethmann expose d'abord les ef-
fets pratiques du système des trois classes
et s'attache 11 démontrer que la législation
qui a existé jusqu'à présent en Prusse n'a
ni un caractère bureaucratique, ni une ten-
dance essentiellement ploutocratique. Il
Ifit allusion aux impôts sur le revenu et
sur la fortune qui ne sont pas encore éta-
blis dans maints pays démocratiques, au
rachat des chemins de fer, à la façon dont
sont traités les ouvriers dans les exploita-
tions de l'Etat et à l'extension du régime
autonomique. Il dit que la Prusse accom-
plit ainsi une œ.uvre civilisatrice dont elle
m'a pas à rougir devant les autres pays.
« Le gouvernement, ajoute M. de Beth-
'mann-Hollweg, ne soutient pas d'une façon
partiale les revendications des conserva-
teurs. Les fonctionnaires servent l'Etat et
non pas un parti, quel qu'il soit. »
M. 'de Bethmann-Hollweg, continuant
Bon discours, dit qu'il blâme formellement
les erreurs qui ont été commises de temps
en temps par quelques fonctionnaires, mais
iqu'on ne doit pas généraliser ces fautes
accidentelles. Il déclare qu'aucun groupe
politique tenant à appuyer le gouverne-
ment ne peut' désirer qu'une administra-
tion de l'Etat rende des services à un parti,
ill fait remarquer que l'organisation conser-
vatrice de la Prusse ne saurait être main-
tenue que si elle est animée d'un esprit in-
pendant et exempt de prévention.
M. de Bethmann-Hollweg expose ensuite
que les Parlements ne aont pas, comme
iautreMs, ides {centres 'd'éducation politi-
que.
Il termine en examinant différents points
iju projet de réforme électorale.
Après le président du conseil des minis-
tres, M. de Richthofen, conservateur, fait
ta déclaration suivante .:
« Nous avons de sérieux et de graves
scrupules à l'égard du projet ; nous en pro-
Iposons le renvoi à une commission de 28
membres ; nous ne pourrons approuver ce
tprojet que lorsque nous .aurons acquis la
jiconviction qu'il sera -avantageux pour lo
JPrusse. » (Bravos à droite.)
! M. Taeger, parti iibéral démocratique,
àéclare à son tour :
« Le projet est inacceptable pour nous,
cependant nQUS prendrons part à la délibé-
ration de la commission. Il n'est pas de
gouvernement qui soit assez fort pour pou-
voir gouverner contre la volonté expresse
de la majorité du peuple, nous espérons ar-
river à une loi électorale raisonnable. »
(Bravos à gauche.)
M. Schiffer. nationaliste, dit 3
« Le projet nous a causé une grande dé-
sillusion ; la question du droit électoral
reste ime question brûlant'e ; même si le
projet est repoussé, nous ferons tout pour
donner une prompte solution à la question
électorale. »
Suite des débats pour demain.
Il >"M -6-
Au Maroc
La situation
Lalla-Marnia, 10 février.
Les Espagnols renforcent actuellement
leurs colonnes occupant Selouane et Sou-
kelliad au Nador. Les troupes sont occu-
pées à des travaux de fortifications et élè-
vent des retranchements. Le géïféral com-
mandant la place de Melilla. fait cons-
truire des magasins de vivres et des dé-
pôts d'armes et de munitions à Selouane.
Le 2 février, une nefra a éclaté entre les
indigènes soumis aux Espagnols et les
indigènes intransigeants sur le marché de
Souk-el-Zeboudja à cause de la question de
la reprise des hostilités contre les Espa-
gnols ; les Riffains intransigeants préten-
dent travailler contre Moulay-Hafid pour
son frère. Abd-el-Aziz appuierait le mouve-
ment insurrectionnel avec une forte me-
hallah possédant de l'artillerie.
Sur le marché de Marnia, les indigènes
racontent que Moulay-el-Kebir recevrait
des armes de contrebande débarquées de
navires européens.
Le caïd des Beni-Bougafour Rhiatâ au.
rait déclaré ne pas reconnaître le pseudo
Rogui dont on a déjà signalé l'aparition
et qui se serait retiré actuellement dans la
tribu de Hallaf. Le faux prétendant aurait
été reconnu comme étant originaire de la
tribu des Benibou-Hamdoun. Il aurait
quitté son pays après la mort de sa fem-
me. il serait venu résider alors sur le ter-
ritoire algérien, à Sebah, où il aurait exer-
cé la profession de maquignon. -
La cause dAbd-el-Aziz a toujours de
nombreux partisans surtout chez 1 eq
Branes.
« ■ w >
FRAUDES DANS UN ARSENAL
On contrôle les sorties de matériel
Toulon, 10 février.
Le tribunal maritime a reçu l'ordre d'ou-
vrir une information contre l'ouvrier Zu-
no Baptistin, surpris au moment où, avec
une chaloupe à vapeur, il sortait des outils
et des matières de l'arsenal, par une des
coupures du port.
'Le commissaire Dutrey a été appelé a
Paris pour îournir des renseignements sur
les sorties frauduleuses dé l'arsenal.
Sur invitation de M. Chéron, le port a.
pris des dispositions pour crue les carnets
à souches de billets de sorties de matériel
ne soient plus délivrés sans contrôla
Les oin) dattons
La répartition des secours.— La Seine montera encore.
On rétablit les communications téléphoniques.
Le président du Conseil vient d'arrêter
les conditions dans lesquelles s'effectuera
la répartition du reliquat des sommes mi-
ses à la disposifion du gouvernement, en
vue de venir e18 aide aux victimes des
inondations.
Cette répartition se fera selon les règles
de la comptalbilité publique et les pièces
comptables devront être soumises au con-
trôle de la Cour des Comptes.
Par analogie avec la procédure usitée
dans les cas de dégrèvement d'impôt ou de
répartition d'indemnités pour sinistres, il
est institué dans chacune des communes
intéressées une commission chargée d'éva-
luer le montant des dommages subis et de
fixer la somme à allouer aux ayants-droit.
Cette commission est composée du maire,
du contrôleur des contributions directes, et
de deux notables habitants. Les membres
du bureau de bienfaisance sont adjoints à
cette commission, mais seulement à titre
consultatif.
A Paris, la commission instituée dans
chaque arrondissement comprend le maire,
un contrôleur des contributions directes,
un répartiteur de la ville et un notable
commerçant désigné par le président du
tribunal de commerce. Il leur est adjoint,
à titre consultatif, l'architecte voyer d'ar-
rondissement et les membres du bureau
de bienfaisanco.,
LA CAISSE DE CREDIT
Aucune décision définitive n'a encore été
pre par le gouvernement en ce qui con-
cerne les conditions d'organisation et de
fonctionnement de la caisse de crédit qu'il
se propose d'instituer en vue de permettre
aux victimes des inondations la reprise de
leurs entreprises ou établissements.
L'étude des diverses combinaisons en
présence se poursuit activement. C'est seu-
lement lundi prochain que le conseil des
ministres sera. appelé à se prononcer sur
la combinaison qui aura été réalisée par le
ministre des finances, d'accord avec la
Banque de France et les grands établisse-
ments de crédit.
LES SOUSCRIPTIONS
M. Briand, président du conseil, a -reçu
pour les victimes des inondations :
De l'ambassadeur d'Italie à Paris. une
somme de cent' avilie francs versée par le
conseil d'administration des caisses d'é-
pargne des provinces de rLqifthardie.
q M. Ruau, ministre^de l'agriculture,
une somme de vingt mille francs versée
par 1'.« Internationale Harvester Company
of America », de Chicago.
De M. Pichon, ministre des affaires
étrangères, une somme de 258, 647 fr. 25
votée par le Parlement du Canada, et une
somme de 251,750 francs remise par le
lord-maire de Londres à M. Cambon, am-
bassadeur de France en Angleterre.
De l'ambassadeur de France en Espagne
une somme de 25,000 francs représentant
lea premières souscriptions recueillies à
Madrid.
Le total de la 14e liste de la souscription
du Syndicat de la presse s'élève à 108,637
francs 85.
Total des listes précédentes ; 9 millions
221,465 fr. 05.
Total général : 8,330,102 fr. 90.
L'ETAT DE LA CRUE
La cote de la Seing au pont d'Austerlitz
était, hier soir, à cinq heures, de 5 m: 07.
D'ici à samedi matin, en prévoit' une
hausse de 65 à 70 centimètres, et ensuite
une baisse lente jusqu'à mardi ou mer-
credi. A ce moment, il pourrait se produi-
re une nouvelle hausse provenant de la
Marne.
146 abonnés du téléphone nouveaux ont
été rétablis hier, ce qui porte à 596 le nom-
bre total des abonnés rétablis jusqu'içi.
SITUATION PENIBLE
Ivry, 10 février.
Les craintes qu'on éprouvait en raison
d'une nouvelle crue ne paraissent pas de-
voir se réaliser et la situation reste sensi-
blement la même dans le quartier d'Ivry-
'¡Port. Cette partie d'Ivry placée au même
niveau que la Seine n'a pu être dégagée,
malgré les tranchées ouvertes pour facili-
ter l'écoulement des eaux.
Les rues Ernest-Renan, de la Révolution,
Samson Marceau, Frq^klin sont noyées
en pâme. Rue Denis-Papin, sous le Dont
du chemin de fer, la hauteur de l'eau dé-
passe encore trois mètres.
En prévision d'un -retour possible de
l'eau et à la demande de la municipalité,
des bateaux et le personnel du service des
ponts du génie ont été ramenés dans le
! courant de la journée. Le lieutenant-colo-
nei Hennocque, du 23e dragons, qui a re-
pris le commandement de son secteur, a
I fqit répartir les embarcations entre Vitry,
Choisy-le-Roi et Ivry.
La situation de la population est toujours
des plus lamentables.
.On compte 5,000 chômeurs et plus de
2,000 sinistrés. La municipalité a donc à sa
charge 7,000 personnes environ auxquelles
elle accorde chaque jour des secours en
nature.
Sur ce nombre, un millier de personnes
sont encore hospitalisées dans les écoles ;
la plu]*art habitaient dans de petites cons-
tructions détruites par l'eau. Toutes sont
maintenant dépourvues des objets mobi-
liers les plus élémentaires. La réou-
verture des écoles devant avoir lieu le 15,
la municipalité se préoccupe d'aménager
différents établissements pour les abriter,
;nc)&amment l'ancien - presbytère, - l'ancien
couvent de la Providence et la Salle des
Conférences qu'on divisera en petites cham-
brées pour loger les sinistrés par famille.
Deux cents lits seront distribués dimanche
avec le matériel de couchage nécessaire.
Afin d'établir très exactement, en vue
de la répartition des secours, les pertes
causées à chaque habitant par les tnonda-
tions, M. Coûtant, député et maire d'Ivry,
a fait distribuer pour les différentes caté-
gories de la population, petits propriétaires
et petits commerçants, ouvriers et em-
ployés victimes de l'inondation ; ouvriers
atteints par le chômage, des fiches de ren-
seignements que chaque intéressé rem-
plira. - -
Une commission d enquête contrôlera les
déclarations. Cette commission, nommée
par la municipalité, comprend trait sous-
commissions, une par quartier ; chaque
sous-commission se compose d'un indus-
triel, d'un petit commerçant, d'un petit
propriétaire, d'un ouvrier et d'un conseil-
ler municipal.
EN PROVINCE
Vitry-sur-Seine, 1Q février.
Par suite d'infiltrations provoquées par
la nouvelle crue de la Seine deux rues
aboutissant aux quais ont été à nouveau
envahies par les eaux.
Chambéry, 10 février.
Un vent violent et froid souffle du Nord,
arrêtant le dég-el, mais soulevant des va-
gues très fortes sur le lac du Bourget et
coupant de nouveau la voie du chemin de
fer près de Chindrieux, ce quf nécessite le
transbordement des voyageurs.
A L'ETRANGER
Bruxelles, 10 février.
A Charleroi et dans les environs l'eau
qui couvlait les routes se retire. La Sam-
bre a baissé de trente centimètres et cette
baisse va en s'accentuante Une Haïsse de
trente centimètres s'est également produit
sur ,1a Meuse.
t m>+im 1 ■
A PARIS
DANS LES THEATRES
Opéra. - - La lumière étant complète-
ment rendue à notre académie nationale
de musique, les directeurs pourront, com-
me ils en avaient l'intention, donner di-
manche, au profit des sinistrés, la répéti-
tion générale payante de la Forêt et de la
Fêle chez Thérèse.
LES ONFhIWS DU WVAIIÏ5'
Chômage de raffineries
Marseille, 10 février.
Par suite de la grève des ouvriers" raffi*
neurs de sucre qui a été votée, hier, trois!
raffineries ont chômé aujourd'hui, Dans;
une raffinerie, on a constaté qu'une dyna-
mo avait été détériorée. Une instructiou
est ouverte à ce sujet. Plusieurs réunions
ont été tenues à la Bourse du travail.
Incidents à Graulhet
Graulhet, 10 février.
Les transports de marchandises effec-i
tuées aujourd'hui ont provoqué les protes..
tations des grévistes sur la. place Jour..
dain.
La gendarmerie est intervenue pour ré:..
tablir l'ordre. Quelques procès-verba'ùx onu;
été dressés contre des grévistes qui avaenti
frappé les gendarmes.
m ■ t > CI
REVUE DES JOURNAUX
de ce matin 12
LE NOUVEAU CABINET E&AGNOL
De l'Aurore (Maxime Vuillaume) :
Il semble bien qu,e le nouveau ministère espa*,
gnol aura, pour ses débuts, maille à partir avec,
le Vatican. Voilà qui, certes, sera nouveau euft
Espagne. Non pas que la question cléricale n'y}'
ait déjà fait le sujet de nombreuses discussions,
parlementaires, entre autres lors du dépôt d'une;
proposition de séparation de l'Eglise et de l'Etat
Mais la question n'avait pas encore atteint l'a..(
cuilé qui la met aujourd'hui au premier plane
des préoccupations ministérielles. L une des p",
mières préoccupations du nouveau président d
conseil, M. Canalejas, n'a-t-elle pas été de saç
renseigner exactement sur les pourparlers quet
ses prédécesseurs avaient entamés avec Roïn«
au sujet d'une réforme possible du Concordat 11
C'est donc l'éternclle question cléricale qui
va se dresser, dès la réouverture des Corlès, de-
vant le nouveau cabinet espagnol.
DANGEREUSE LENTEUR
De la Lanterne (Editorial) :
Alourdi par les questions, les interpellations
et tout le fatras des interventions' inutiles m
saugrenues, le budget k traîne. Plusieurs de
nos umis justement alarmés le poussent avec
ardeur, mais on ne sait encore 4 quelle daHa;
précise il sera voté.
De douzième provisoire 4Jl douziôre provisoi-
re, la Chambe va cahân-caha, et cette len-Ucun
lïnit par émouvoir ceux qui ont quelque souci,
du bon renom de la représentation nationale,
Il faut incriminer d'abord une méthode fà-:
cheuse adoptée depuis quelques aimées. On s'est.
accoutumé en effet ù joindre au budget unei
foule de questions qui n'ont avec lui que des
rapports trop lointains. Sans doute, on espé-v
rait ainsi liquider un stock d'interpellation^
dont la discussion n'eut jamais troublé le Pa<
lais-Bourbon, mais de retanrir un moment ra4
tention d'une Assiemblée législative ? 1
On est tombé d'un mal dans un pire. MIeu.xf
valait en somme ajourner aux. calandes des disk
cours oiseux, que s'en débarrasser d'un coupi
en ralentissant lamentablement l'examien dv|
budget — c'est-à-dire la tâche la plus impOTUffl|
> Le du Parlement. ..c.::;'
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