Titre : Le Rappel / directeur gérant Albert Barbieux
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1880-10-05
Contributeur : Barbieux, Albert. Directeur de publication
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Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 05 octobre 1880 05 octobre 1880
Description : 1880/10/05 (N3861). 1880/10/05 (N3861).
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Description : Collection numérique : Commune de Paris de 1871 Collection numérique : Commune de Paris de 1871
Droits : Consultable en ligne
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Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-43
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 27/08/2012
jXE BAPPEt, PU 5 OCTOBRE , --- '3
ZIGZAGS DANS PARIS
il paraît que M. le ministre des finances
va faire une enquête sur la position de
fortune des personnes qui sont titulaires
des bureaux de tabac.
Cette enquête serait devenue néces-
saire. On aurait, ce qui est bien étonnant,
donné, sous l'empire, et même depuis la
République, des bureaux de tabac à des
personnes qui avaient infiuiment plus de
lettres de recommandation sur elles que
de titres à la recommandation du mi-
nistre.
C
,. £'v 5*
M. Magnin a bien raison d'essayer de
remettre les choses dans une balance plus
juste ; mais, pendant qu'il y est, — je
sens que je vais dire quelque abomination,
— M. Magnin ferait peut-être bien, non-
seulement de rendre certains titulaires à
la vie privée, mais encore de tâcher d'ob-
tenir des Chambres la suppression des
bureaux de tabac et de la régie elle-
même.
Il y a longtemps que j'ai fait cette ré-
flexion, absolument audacieuse, je le re-
connais, que l'Etat ne devrait pas être
plus marchand de tabac qu'il n'est mar-
chand d'autre chose.
Et que la République aurait dû tenir à
honneur de supprimer ce dernier vestige
d'une barbarie fiscale.
S?
00
Je n'ignore pas que ta vente des tabacs
est un gros produit pour l'Etat; mais la
question d'urgent, pour moi, n'a rien à
fvoir là-dedans.
Si la France, qui, depuis la guerre, a
pourtant prouvé qu'elle n'est pas tout à
fait aussi pauvre que la Prusse, est à ce
point malheureuse qu'il lui faille se livrer à
un petit commerce, pourquoi n'en arbore-
t-elle pas énergiquement un grand.
En vendant à ses habitants le blé, le
sucre, la viande, le vin, les vêtements,
elle arriverait à réaliser des bénéfices bien
autrement considérables que ceux en
question.
a
:fi «r
C'est surtout sous la République que
tous les commerces désirent être libres;
je monopole devrait y être une chose in-
connue.
Je crois bien que la France est encore
du monde entier le seul pays qui ait mo-
nopolisé à son profit la vente du tabac.
Sans compter que ce sera toujours une
des choses les plus étonnantes de ce siè-
cle que de voir un Etat vendant lui-même
à ses administrés un poison. relatif.
&Z
00
Et quand je dis : relatif, c'est pour être
agiéable à la ciasse intéressante des fu-
meurs, dont je fais noblement partie; mais
nul ne saura jamais tous les ravages que
le Uibac fait à la santé publique.
C'est là une question pathologique sur
laquelle les médecins sont d'accord.
Et j'en appelle aux économistes les plus
sévères; lorsqu'un citoyen français meurt
de l'excès du tabac, ces économistes sont-
ils fiers de regarder les recettes du budget
en se disant :
;— Et quand on pense que c'est l'Etat
qui a tué ce citoyen pour se faire un re-
yenu de plus l
- Force a été à quelques savantes person-
nes de fonder une société contre l'abus du
tabac; c'est une société charitable, fra-
ternelle, humaine. Lorsque par hasard le
pays la rencontre sur sa route, il est obligé
de la regarder et de dire :
- Voilà une de mes plus cruelles enne-
mies 1
EKNEST BLUX.
O
GRANDE ET PATRIOTIQUE NOUVELLE
Pour nous tous ici, qui avons l'intelli-
gence, le goût, la passion du progrès, une
plainte bizarre est celle que j'entendis un
jour proférer à un homme distingué peut-
être, à de certains égards, au moins par
ses prétentions, qui regrettait de ne pas
être venu au monde quelques siècles plus
tôt.
Son idéal rétrospectif eût été de naître
en plein quinzième siècle ; d'être un des
contemporains de Chistophe Colomb ; de
se trouver là quand courut, en Europe,
la stupéfiante annonce de la découverte
du Nouveau-Monde, événement en regard
duquel notre siècle n'aurait absolument
rien à mettre, d'après ce panégyriste du
passé, ou ce contempteur du présent,
comme on voudra.
Mon dieu 1 découvrir des mondes au
ciel, sup la terre, sous la terre, dans
l'onde, en physique, en chimie, en phy-
siologie, dans les arts, en médecine, en
industrie., mais nous ne faisons pas au-
tre chose!
Seulement, les contemporains en ont
pris une telle habitude qu'ils n'y soat plus
guère sensibles.
Si, aujourd'hui, on ne compte pas les
merveilles du monde, dont les Grecs
comptèrent jusqu'à sept, c'est parce
qu'elles sont devenues innombrables. Il
en est des merveilles comme des héré-
sies, dont on parlait tant autrefois, et
dont aujourd'hui on ne parle plus, parce
que, aujourd'hui, tout est hérésie, et
qu'il n'y a plus qu'hérésies.
Mais enfin, si pour soutenir la compa-
raison avec n'importe quel grand siècle, il
faut absolument que celui-ci ait découvert
un continent, eh bien, il a découvert l'A-
frique. Il a découvert l'intérieur de l'A-
frique. Il a découvert que l'immense
Afrique, qui passe de tout temps pour une
terre aride, stérile, inhospitalière, inhabi-
table, est un des plus beaux domaines du
genre humain. N'est-ce pas là découvrir
uIlIDonde? Entre l'Afrique et l'Amérique,
en effet, immensité, fécondité et ressour-
ces en tout genre sont exactement com-
parables. Aussi ce qui s'est passé pour le
dernier va-t-il se reproduire pour le pre-
mier : des fortunes gigantesques vont s'y
improviser. Parmi ces fortunes, le proié
tariat français pourrait trouver Ifl. sienne;
t nos lecteurs savent que c'est la thèse que
nous soutenons, thèse en présence de la-
quelle nous ramène la grande nouvelle
communiquée lundi dernier à l'Académie
des sciences par celui de ses membres qui
s'est fait une spécialité des choses de l'A-
frique.
On se souviendra qu'avant de partir
pour l'Amérique centrale, cet académi-
cien, M. de Lesseps, exprima le regret de
ne pouvoir faire connaître à la compa-
gnie, comme ses fonctions de rapporteur
l'eussent voulu, la conclusion définitive
des nouvelles et dernières recherches que,
commissionné par le ministère de l'ins-
truction publique, M. le commandant
Roudaire était allé faire sur l'emplace-
ment de la mer par lui projetée en Afri-
que et particulièrement dans l'isthme de
Gabès. Mais, livré à ses seules forces pour
conduire à bonne fin ces laborieux calculs,
M. Roudaire n'avait pu encore terminer
son travail. Ce sera pour mon retour, avait
dit M. de Lesseps.
Cependant il était revenu et les mois
s'étaient ajoutés aux mois sans qu'il fût
plus question de cette grande affaire.
Ceux qui, depuis le commencement, n'ont
cessé à rééditer contre elle les mêmes
objections vainement réfutées, se plurent
à voir dans ce long silence, la preuve que
la mer d'Algérie était définitivement en-
terrée. A les en croire, l'auteur avait con-
staté à Gabès l'existence d'obstacles abso-
lument insurmontables. Comme les son-
dages connus ne nous avaient préparé à
rien de semblable nous n'en crûmes rien.
Mais sachant l'inutilité de rétorquer les
assertions d'une critique de parti pris à
laquelle les réponses les plus péremptoires
n'ont jamais rien fait abandonner de ses
négations imperturbablement reproduites,
nous ne troublâmes en rien le concert de
ses cris de victoire; trouvant plus sim-
ple d'attendre.
Or, lundi dernier, par l'entremise de
l'académicien précité, M. Roudaire, qui ar-
rive une fois encore d'Afrique, annonce
que sa conclusion définitive, appuyée
maintenant sur de très nombreux sonda-
ges, est que la- création de la mer d'Afri-
que ne présentera aucune difficulté sé-
rieuse. D'autre part, les 2 mètres 50 de
marée, constatées dans le golfe de Gabès
rendront le remplissage des chotts très
facile. Cette grande nouvelle, si satisfai-
sante pour notre patriotisme, n'est d'ail-
leurs que l'heureuse annonce du courrier
d'un mémoire maintenant rédigé, que
l'auteur va adresser —si ce n'est déjà fait
— au ministère de l'instruction publique,
et dont l'Académie recevra un extrait.
Nous y reviendrons alors. En attendant,
ceux qui songent à aller faire fortune en
Afrique, sont avertis que la région des
chotts sera entre toutes une région privi-
légiée.
o
& Sr
Nous sommes de ceux qui croient que
,ous nos maux ont une cause unique :
'ignorance.
Oui, tous, même la mort. Si la mort est
an mal, ce qui est incontestablement le
ïas, lorsqu'au lieu d'attendre que l'homme
chargé d'ans, sa journée faite, s'ache-
mine vers elle; elle court le saisir dans la
leur de la jeunesse ou dans la maturité
le l'âge.
Nous croyons par conséquent qu'à tous
nos maux il y a un remède commun : la
:umière.
Pour quiconque possède un peu de
cette panacée universelle, c'est donc un
devoir d'humanité de s'en faire le dispen-
sateur.
Ce devoir incombe surtout ex républi-
cains. Pourquoi? Parce que l'avènement
ie notre grande république démocratique
1 marqué en politique l'heure du plein
midi, tandis que les régimes antérieurs,
monarchies absolues et monarchfes tem-
pérées, n'ont été les uns que la nuit, et
les autres que l'aurore. Parce que le gé-
néral Bonaparte, lorsqu'il s'écriait : « la
République française est comme le soleil,
aveugle qui ne la voit pas ! » était dans le
vrai bien plus qu'il ne le croyait lui-mô
me, car sa race a passé, tandis que la Ré-
publique brille dans un ciel de plus en
plus débarrassé de points noirs. -,
Produits de la lumière, c'est en la pro-
pageant que les républicains multiplie-
ront. Et, nous en sommes convaincus, si
lès le commencement de la Restauration,
[es républicains avaient pu se faire en ma-
tière de sciences humaines, les maîtres
i'école du pays, rien de plus, rien de
moins, les misères et les hontes du second
empire nous auraient été épargnées. Si
nous y insistons, c'est pour cette cause que
ce qui pu être notre unique devoir dans le
passé, est encore notre principal devoir
dans le présent.
L'Eglise catholique, dans les premiers
siècles de son histoire, a professé sur la
possession des biens matériels, des riches-
ses proprement dites, l'opinion que voici :
Les richesses, disait-elle par la bouche
de ses docteurs, de ses saints et de ses
pères les plus illustres :, les Basile, les
Ambroise, les Chrysostôme, les Grégoire
le Grand, Grégoire de Nysse, Grégoire de
Naziancc, les Astere, les Salvien, etc., les
richesses n'appartiennent pas à ceux qui
les possèdent ; ils n'en sont que les dépo-
sitaires ; elles ne leur sont que prêtées par
le ciel. En donnant, le riche restitue. Et
s'il refuse de donner, il se rend semblable
au ravisseur du bien d'autrui, et digne
de la même punition.
C'étaient de terribles saints 1
L'Eglise a bien changé d'opinion sur
tout cela. Ceux qui, aujourd'hui, profes-
seraient ses opinions d'alors ne le feraient
nulle part impunément ; mais tandis que,
contre eux, la justice laïque crierait : tue!
l'Eglise, très certainement, crierait : as-
somme 1
Celui qui tient ici la plume en sait bien
quelque chose.
Ayant autrefois réunis en brochure les
textes des pères qu'on vient de citer, et de
quelques autres sur la propriété».ose, lui
est-il arrivé? Qu'est-ce que 1"Eglise- a fait
à celui qui, en définitive, n'était que son
humble écho? L'Eglise a fait la plaisante-
rie de l'excommunier.
Si les anciennes opinions de l'Eglise
touchant la possession des biens maté-
riels étaient fort contestables — et notez
que la plupart des idées anti-sociales sont
venues d'elle, et que la famille, la pro-
priété, la patrie, la nature, n'ont jamais
eu de pire ennemi que l'Eglise — les mê-
mes opinions, appliquées à la possession
des biens spirituels, de l'instruction, du
savoir, sont au contraire d'une évidente
exactitude.
C'est de ces richesses-là, des richesses
de l'esprit, .qu'on peut dire que ceux qui
les ont acquises n'en sont que les déposi-
taires, car elles sont si bien faites pour être
communiquées, qu'elles fondent en quel-
que sorte dans une possession égoïste,
tandis qu'elles multiplient dès qu'on les
partage; de telle sorte qu'ici le moyen de
devenir tout à fait millionnaire est de ne
garder rien pour soi.
fZ
«r *
Telle étant sur ce point notre manière
de voir, si nous avons accueilli avec em-
pressement la proposition d'élever dans
la belle et charmante salle de conférences
de l'Union des Chambres syndicales (rue
de Lancry), pour le service des sciences
et de leurs applications, une tribune, où
dans une sorte de feuilleton parlé nous
rendrons compte chaque semaine des pro-
grès de l'invention et de la découverte,
je vous le donne à penser. D'autant que
la révolution n'a pas encore pénétré dans
le monde savant, qui en est à l'ancien ré-
gime. Et si le peuple n'a plus besoin de
tribuns puisqu'il est souverain, il en serait
tout autrement des inventeurs.
Toutefois n'ayant pas l'outrecuidance
d'entrer en concurrence axez le soleil,
nous avons dû nous borner au milieu de
l'été dernier, à inaugurer ces conférences
dans une séance que M. Laisant nous fit
l'honneur de présider, renvoyant la suite
au retoifr de la saison laborieuse, c'est-à-
dire au moment même où tnous voici
arrivés.
C'est à partir de vendredi prochain (à
8 h. 1[2 du soir) que nos actualités (par-
lées) scientifiques et industrielles prendront
leur cours régulier. Nos bienveillants lec-
teurs nous pardonneront sans doute de
nous traiter ici en cette circonstance com-
me nous y traitons les autres, et de nous
aimer nous-même comme nôtre prochain.
Autour d'une question principale, nous
distribuerons habituellement, pour satis-
faire au besoin de variété, les sujets de
moindre importance que la production
scientifique présentera hebdomadairement
au soleil de la publicité.
La question qui nous occupera d'abord
sera celle des Indes noires ou Indes fran-
çaises d'Afrique.
Nous ferons voyager nos auditeurs au
pays « dont le sol e-t d'or », au pays « où
l'on guérit de la' misère »; nous décrirons
le Sahara et le Soudan, à l'usage des né-
gociants en quête de débouchés, des jeu-
nes gens en quête d'utiles aventures, des
villes trop pleines en quête de déversoirs,
des Latins en quête de continents où faire.
contrepoids aux envahissements des An-
glo-Germains, des chefs de famille en
quête d'avenir pour leurs enfants, dont
cette Amérique nouvelle va leur permettre,
de mesurer moins étroitement le nombre,,
et généralement de tous les Français qui
veulent faire fortune.
Nos lecteurs savent d'ailleurs que l'in-
térêt culminant du sujet réside, selon
nous, dans les ressources que le proléta-
riat français, constitué en compagnie des
Indes nouvelles, pourra tirer de ce dernier
Nouveau monde, pour constituer en
France l'ordre coopératif de production.
VICTOR MEUNIER.
—————————— ———————.——
BULLETIN DE LA SANTÉ PUBLIQUE
Beaucoup de personnes snnt en ce moment
affectées d'ophtalmie. Ce mot ophtalmie n'est
qu'un mot générique destiné, à désigner les
diverses inflammations des yeux, comme le
mot angine sert à dénommer les différentes
inflammations de la gorge. Les nombreuses
variétés d'ophtalmie prouvent en effet que ce
titre ne peut suffire à tout.
Il y a des ophtalmies causées par un refroi-
dissement, par une poussière ou un autre
corps étranger qui vient se loger dans l'œil.
Un simple rhume de cerveau est quelquefois
le point de départ d'une inflammation de
l'œi', qui sera très rebelle. Puis nous avons les
ophtalmies contagieuses qui sévissent dans
les écoles, au point de rendre obligatoire la
séparation des enfants, et quelquefois la fer-
meture de la classe. Bien des ophtalmies écla-
tent soudainement, sans cause appréciable
chez les enfants à tempérament scrofuleux.
C'est chez ces derniers que l'on voit ces
ophtalmies caractérisées par une sorte d'ul-
cération de la cornée, ressemblant assez à un
coup d'ongle, et dont la cicatrisation, toujours
très longue, laisse toujours comme souvenir
une taie souvent indélébile, qui constitue une
difformité fâcheuse, et qui peut nuire consi-
dérablement à la vision.
Dans certains pays d'Orient et surtout en
Egypte, la réverbération de la lumière solaire,
les poussières, le sable soulevé par les vents,
le rayonnement nocturne font de l'ophtalmie
une habitude morbide implacable. C'est.pour-
quoi, par une singu^re ironie du sort, les
aveugles sont en majorité dans les pays de la
lumiè-e.
Nous devons signaler, pour en inspirer la
crainte salutaire, l'ophtalmie purulente spé-
cia'e aux nouveaux-nés. Il n'est pas rare de
voir, quatre ou douze jours après la naissance,
un œil du petit enfant se gonfler subitement
et laisser sourdro entre les deux paupières tu-
méfiées une sorte de liquide séreux qui bien-
tôt devient franchement purulent. Le second
œil ne tarde pas à se prendre. Si l'on inter-
vient pas avec la plus grande énergie, voisi-
ne même pour bien des mères de la barbarie,
l'enfant risque fort de perdre un œil et peut-
être les deux. Aussi faut-il, pendant plusieurs
jours et pendant plusieurs nuits, faire dans les
yeux des irrigations incessantes d'eau tiède et
y introduira des collyres énergiques tels que
ceux au n trate d'argent. Que les mères se
pénètrent de cette vérité, il y va de la vue de
leur enfant.
Lorsque l'ophtalmie simple, celle qui court
Mç.e moment Isa rues. débute^ on éprouve
un léger picotement dans les yeux qui rou-
gissent et dêviennaat le siège d'un larmoie-
ment continu. La rougeur augmente, passant
rapidement d'un œil à l'autre, si les deux
yeux n'ont pas été pris simultanément; les
paupières sont collées le matin par un suin-
tement d'humeur qui agglomère les cils; dans
la journée, l'impression,de la lumière solaire
est pélÎible, et le soir cêlle de la lumière arti-
ficielle est encore plus insupportable. A ces
symptômes s'ajoutï la névralgie sus-sourci-
lière qui peut aller jusqu'au paroxysme. Dans
les cas légers, ces mêmes symptômes se ma-
nifestent avec une intensité moindre, mais
avec une ténacité en rapport avec leur peu de
gravité?
Que faut-il faire lorsque l'on est atteint de
cette ophtalmie simple ? D'abord bien regarder
de cette vieille pratique populaire qui con-
siste à se baigner les yeux dans l'eau fraîche
de puits ou autre. Il faut, au contraire, laver
les yeux dix fois par jour, soit avec de l'eau
très chaude, soit avec un.; infusion également
très chaude de thé ou de mélilot. Puis l'en
fait usage, d'un léger collyre au sulfate de
zinc que l'on peut mettre impunément dans
l'œil pendent tout le temps que durera l'ophtal-
mie sans avoir à redouter de nuire à la
vision.
Si la rougeur des paupières et du globe de
l'œil PL-r-zi-, e, ce signe indique qnil s'est
formé sous les paupières des granulations que
l'oculiste réduira par des cautérisations fré-
quentes et plus' énergiques, au mo.en du
crayon de nitrate d'argent, de la pierre de
sulfate de zinc ou de cuivre. Il faudra se pur-
ger pour détourner l'inflammation sur l'intes-
tin: préserver les yeux de l'iatensité de la
lumière trop vive par des lunettes-teintées ou
par des bandeaux flottant au devant de l'œil,
baisser les abat jour; enfin s'astreindre en ce
cas plus qu'en tout aufre, à une hygiène d au-
tant plus sévère que la fonction visuelle est
de toutes h plus précieuse et la plus suscep-
tible. Ces préceptes ont été résumes par l'Ecole
de Salerne en des vers ainsi tradui s par
M. Réaux Saint-Marc :
Redoute la poussière et les vents, les bons vins,
Les soucis et les pleurs, et l'amour et les bains,
Poivre, ail, poireau, moutarde, oignon, fève, lentilles,
Soleil ardent, fumée et feu vif qui pétille,
Coup mauvais à la tète et travail trop ardu,
A deux heures de nuit, persistant, assidu :
De ces dangers pour l'œil crains la lente menace ;
Crains la veille avant tout qui te brûle et te lasse.
Dr VALE.
— <*»
LE TRAVAIL
La commission de liquidation de Tex-
chambre syndicale d'ouvriers mécaniciens
tiendra une réunion privée le lundi4 octobre,
à neuf heures précises du soir, salle Orange,
i i, place de la République.
Ordre du jour : rapport de la commission
de liquidation, compte-rendu linancier de la
commission, propositions et communications
diverses.
Nota. — Quelque soit le nombre des adhé-
rents présents, les décisions prises seront
valables.
L'entrée de la salle sera rigoureusement
interdite à tout citoyen qui ne sera pas por-
teur de son livret d'adhérent et en règle pour
l'exercice de l'année 1879.
La Solidarité, association des restaurateurs,
limonadiers, etc., tiendra son assemblée gé-
nérale le lundi 4 octobre, à deux heures de
l'après-midi, à la brasserie des Panoramas, 8,
rue Saint-Marc.
Ordre du jour : Lecture du procès-verbal
de la dernière assemblée; nomination d'un
nouveau gérant.
..——————— ————————<
LES THEATRES
Gy. — Réouverture. - Première
représentation de Nina la tueuse, comédie
en un acte de MM. Meilhac et Rodelsperg.
- Reprise de la Papillonne de M. Sardou.
Le théâtre du Gymnase a fait peau
neuve : la vieille salle, dans les greniers
de laquelle les colonels de Scribe, montés
en graine (d'épin^rds), se mangeaient aux
vers, a vu la main audacieuse d'un direc-
teur téméraire s'abattre sur cette « de-
meure dernière) du soldat qui savait
souffrir et se taire sans murmurer, et elle
renaît aujourd'hui, joyeuse et pimpante,
de ses décombres. Il n'y a pas mainte-
nant de théâtre plus agréable et plus
confortable que le Gymnase. Mentionnons
ce détail : par une double attention tout
à fait délicate, le nouveau directeur avait
placé au foyer le buste ressemblant de son
prédécesseur, et, sur l'affiche, l'œuvre
unique, et innocente comme son titre, du
fils de M. Montigny. Cette pensée tou-
chante a été comprise et appréciée par
tous. : ,
La part de l'inédit dansée spectacle
d'ouverture était une petite précette en
un acte, un peu pt-estemént baptisée du
nom do comédie,.Nina la Tueuse, œuvre
légère d'un débutant dont M. Meilhac a
accepté d'être le parrain, avec l'obligation
de distribuer çà et là quelques bonbons-
mots et quelques vers-fondants. La bou-
tique où se débite cette Nina la Tueuse,
roman de l'école du Mauvais sens, c'est
la Librairie nouvelle elle-même, c'est ce
petit coin de boulevard parisien où s'ar-
rache le dernier beau livre paru, où se
raccroche le dernier volume ordura-
liste.
L'action n'est qu'un ingénieux prétexte
pour faire déliter un charmant échantillon
de la troupe féminine du Gymnase, dont
les deux colonelles, Mlles Léonide Le-
blanc et Gabrielle Gauthier, font « feu de
leurs quatre-z-yeux »; Mlle Gauthier, toute
élégance et toute beauté, dit les vers
comme si c'était sa langue naturelle, et
les citations hasardeuses de Nina pren-
nent sur les lèvres de Mlle Leblanc une
grâce engageante qui les réhabiliterait, si
on n'y prenait garde.
Le sujet de la Papiltonne, qui fse brûla
les ailes à la rampe de la Comédie-Fran-
çaise, il y a quelque dix-huit ans, n'est
pas beaucoup plus corsé pour avoir été
mis. en trois actes. C'est l'histoire d'un
mari qui, croyant donner un coup de ca-
nif dans son contrat, donne simplement
un coup de canif dans l'eau, en suivant à
tâtons, yeux bandés, la fausse piste d'une
fausse italienne rencontrée en voyage. La
pièce se passe à Melun et pourrait, sans
déroger, s'appeler, à l'exemple d'un autre
imbroglio comique, « les méli-mélo de
Melun ». Elle ne paraît pas avoir d'autres
prétentions que de faire rire, et jelle y
parvient, en effet. Comment l'auteur a-t-il
pu croire au: refois qu'on prendrait la
chose aussi gaiement au Théâtre-Français
qu'on vient de la prendre au Gymnase?
C'est là une confusion qne sa connais-
sance du théâtre n'explique guère. -
La Papillonne est aujourd'hui mise à
son point, et personne n'a songé ày cher-
cher ce qui n'y est pas : une intrigue eor-
sée, une langue châtiée, des types obser-
vés, un hardi dénouement. On s'est borné
à suivre avec curiosité la course en sac de
cet amoureux papillonnant qui finit par
se piquer lui-même à l'épingle conjugale;
- à rire de mots fort drôles, de quiproquos
amusants; à apprécier, en Mlle Volsy,
une gracieuse mélancolie sentant encore
quelque peu sa confidente de tragédie; à
s'égayer de la pétulance de la jolie Mlle
Magnier; à rire de bon cœur du spirituel
Saint-Germain dans un rôle dont Ravel
se fût pourléché cette bouche fameuse
au rire craquelé; tout cela, allant, ve-
nant, remuant, se croisant à travers des
fenêtres qu'on escalade et des portes qui
bâillent à se décrocher les charnières; et
l'on s'explique pourquoi les locataires de
la maison de Molière (qui est aussi la
maison de Corneille et de Victor Hugo)
n'ont pas voulu payer cet impôt des por-
tes et fenêtres qui fait la fortune des
grands et des petits Hennequins.
Résumons-nous : Salle réjouissante à
l'œil, troupe excellente ornée de jolies
femmes, toutes tellement élégantes que,
s'il fallait donner la pomme à l'une d'elles,
on verrait longuement hésiter le « tout
Pâris des premières ». Pièces sans façon,
lestement enlevées; public désarmé par
le rire et faisant aimablement crédit à un
directeur solvable dont on se plaît à beau-
coup attendre.
—————— e ——————.
Maison du POKT-NEUF. Complet Eibeuf 29
DERRIERE LA TOILE
Spectacles de la semaine à l'Opéra-Comique :
Lundi, mercredi, vendredi, le Domino noir.
Mardi, jeudi, samedi, Jean de Nivelle.
•
t*
Le grand-duc Constantin a assisté hier à la
représentation de Jean de Nivelle. Il est allé
au foyer féliciter sa compatriote, Mme En-
gally.
M. Carvalho, que l'on croyait guéri de sa
bronchite, a eu une rechute, peu grave, heu-
reusement.
*•
Au V iu de ville, après les Grands enfants,
viendra une reprise du Père Prodigue.
Ensuite, une comédie de MM. Eugène Nus et
Charles de Gourcy. -
Enfin, pour terminer la saison, une comédie
de MM. François Oswald et Pierre Giffard, qui
serait une peinture en trois actes des mœurs
et des types de la presse parisienne.
Je prévois que nous allons être bien ar-
ranges.
Espérons pourtant que si l'on parle un peu
de nus défauts (hélas ! , nous en avons quelques-
uns), on sera assez équitable pour mettre en
lumière nos qualités, qui sont nombreuses.
w
fc *
Le couvent du passage Choiseul ne suffisant
pas à leur activité, les mousquetaires des
Bouffes ont été visiter les couvents de l'étran-
ger et de la province ; ce n'était pas assez, il
leur fallait encore la banlieue, ils la pren-
nent.
En effet, M. Hartmann, directeur des théâ-
tres de Grenelle, de Montparnasse et des Go-
belins, vient de traiter avec les auteurs et l'é-
diteur des Mousquetaires au couvent pour la
représentation de cet opéra-comique sur ces
trois scènes.
- m
+ *
Des artistes qui doivent bénir le succès de
Casque en fer, ce sont les sociétaires du
théâtre du Château-d'Eau, qui, ordinairement
répètent une nouvelle pièce dès le lendemain
d'une première r. présentation, et qui n'ont
encore rien à l'étude; les recettes faites par le
drame de M. Edouard Philippe leur laissant le
loisir d'en prendre à leur aise pour monter un
ouvrage nouveau.
m
~
Le Châtiment, le drame de notre colla-
borateur Gustave Rivet, qui a eu un si grand
succès l'hiver dernier au théâtre de Ciuny,
vient d'être traduit et adapté à la scène hol-
landaise par M. Elbert Tolsmo.. La traduction
est dédiée à M. le docteur J. Ten Brink, un
dfs littérateurs les plas distingués de la Hol-
lande.
Il est probable que le Châtiment sera repré-
senté cet hiver à Amsterdam et à La Haye.
»
On écrit de Bordeaux :
« Charles Calendini, chef d'orchestre d'o-
péra-comique au Grand-Théâtre, vient de
mourir subitement, frappé d'une attaque d'a-
poplexie. Il devait conduire le soir même les
Mousquetaires de la Heine pour Pinauguration
de la saison lyrique. Calendini était un excel-
lent musicien et un compositeur distingué.
Il laisse dans ses cartons plusieurs œuvres
inachevées.»
••
En dépit des objurgations paternelles, un
jeune homme veut s'adonner à la littérature.
Le père, notaire endurci, l'abandonne à son
malheureux sort en lui donnant, aux lieu et
place de pension, une malédiction bien
sentie.
Le jeune homme, entraîné par la vocation,
vit comme il peut, mange du cheval enragé,
— et travaille avec persévérance.
Enfin, au bout de dix ans, pendant lesquels
il n'a revu que de loin en loin son père fa-
rouche, il obtient un succès au théâtre.
Le père assiste au triomphe de son fils. Les
applaudissements le font pleurer da joie. La
réconciliation par le succès est complète.
Et, en sortant de la première, il dit au jeune
auteur :
— C'est par là que tu aurais dû commen-
cerI
ÉBILE MARSï.
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courses au Vésinet. - Départs (gare Saint-La-
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2,500 mètres. - Cast!Uo'n,. lez ; Le Lion. 2e;
Sheridan, 39.
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i ,600 mètres. — Paray, 1*» ; Vigneron, 2e ;
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tance 2,400 mètres. - Nature, 1er; Destrier,
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FAITS DI VERS
- Hier matin, un charretier suivait la berge
du quai d'Orsay, conduisant une voiture de
bois. Le cheval ayant fait un écart, tomba
dans le fleuve, entraînant voiture et conduc-
teur.
Fort heureusement un marinier se trouvait
là, qui se porta au secours du charretier et
put le retirer de l'eau sain et sauf.
Le cadavre du cheval et la charrette n'&Rt
été retirés que plusieurs heures après l'acci-
dent.
— On mande d'Avignon que pendant l'a-
_vllutooderD!,}re nuit un immense incendie s'est
ZIGZAGS DANS PARIS
il paraît que M. le ministre des finances
va faire une enquête sur la position de
fortune des personnes qui sont titulaires
des bureaux de tabac.
Cette enquête serait devenue néces-
saire. On aurait, ce qui est bien étonnant,
donné, sous l'empire, et même depuis la
République, des bureaux de tabac à des
personnes qui avaient infiuiment plus de
lettres de recommandation sur elles que
de titres à la recommandation du mi-
nistre.
C
,. £'v 5*
M. Magnin a bien raison d'essayer de
remettre les choses dans une balance plus
juste ; mais, pendant qu'il y est, — je
sens que je vais dire quelque abomination,
— M. Magnin ferait peut-être bien, non-
seulement de rendre certains titulaires à
la vie privée, mais encore de tâcher d'ob-
tenir des Chambres la suppression des
bureaux de tabac et de la régie elle-
même.
Il y a longtemps que j'ai fait cette ré-
flexion, absolument audacieuse, je le re-
connais, que l'Etat ne devrait pas être
plus marchand de tabac qu'il n'est mar-
chand d'autre chose.
Et que la République aurait dû tenir à
honneur de supprimer ce dernier vestige
d'une barbarie fiscale.
S?
00
Je n'ignore pas que ta vente des tabacs
est un gros produit pour l'Etat; mais la
question d'urgent, pour moi, n'a rien à
fvoir là-dedans.
Si la France, qui, depuis la guerre, a
pourtant prouvé qu'elle n'est pas tout à
fait aussi pauvre que la Prusse, est à ce
point malheureuse qu'il lui faille se livrer à
un petit commerce, pourquoi n'en arbore-
t-elle pas énergiquement un grand.
En vendant à ses habitants le blé, le
sucre, la viande, le vin, les vêtements,
elle arriverait à réaliser des bénéfices bien
autrement considérables que ceux en
question.
a
:fi «r
C'est surtout sous la République que
tous les commerces désirent être libres;
je monopole devrait y être une chose in-
connue.
Je crois bien que la France est encore
du monde entier le seul pays qui ait mo-
nopolisé à son profit la vente du tabac.
Sans compter que ce sera toujours une
des choses les plus étonnantes de ce siè-
cle que de voir un Etat vendant lui-même
à ses administrés un poison. relatif.
&Z
00
Et quand je dis : relatif, c'est pour être
agiéable à la ciasse intéressante des fu-
meurs, dont je fais noblement partie; mais
nul ne saura jamais tous les ravages que
le Uibac fait à la santé publique.
C'est là une question pathologique sur
laquelle les médecins sont d'accord.
Et j'en appelle aux économistes les plus
sévères; lorsqu'un citoyen français meurt
de l'excès du tabac, ces économistes sont-
ils fiers de regarder les recettes du budget
en se disant :
;— Et quand on pense que c'est l'Etat
qui a tué ce citoyen pour se faire un re-
yenu de plus l
- Force a été à quelques savantes person-
nes de fonder une société contre l'abus du
tabac; c'est une société charitable, fra-
ternelle, humaine. Lorsque par hasard le
pays la rencontre sur sa route, il est obligé
de la regarder et de dire :
- Voilà une de mes plus cruelles enne-
mies 1
EKNEST BLUX.
O
GRANDE ET PATRIOTIQUE NOUVELLE
Pour nous tous ici, qui avons l'intelli-
gence, le goût, la passion du progrès, une
plainte bizarre est celle que j'entendis un
jour proférer à un homme distingué peut-
être, à de certains égards, au moins par
ses prétentions, qui regrettait de ne pas
être venu au monde quelques siècles plus
tôt.
Son idéal rétrospectif eût été de naître
en plein quinzième siècle ; d'être un des
contemporains de Chistophe Colomb ; de
se trouver là quand courut, en Europe,
la stupéfiante annonce de la découverte
du Nouveau-Monde, événement en regard
duquel notre siècle n'aurait absolument
rien à mettre, d'après ce panégyriste du
passé, ou ce contempteur du présent,
comme on voudra.
Mon dieu 1 découvrir des mondes au
ciel, sup la terre, sous la terre, dans
l'onde, en physique, en chimie, en phy-
siologie, dans les arts, en médecine, en
industrie., mais nous ne faisons pas au-
tre chose!
Seulement, les contemporains en ont
pris une telle habitude qu'ils n'y soat plus
guère sensibles.
Si, aujourd'hui, on ne compte pas les
merveilles du monde, dont les Grecs
comptèrent jusqu'à sept, c'est parce
qu'elles sont devenues innombrables. Il
en est des merveilles comme des héré-
sies, dont on parlait tant autrefois, et
dont aujourd'hui on ne parle plus, parce
que, aujourd'hui, tout est hérésie, et
qu'il n'y a plus qu'hérésies.
Mais enfin, si pour soutenir la compa-
raison avec n'importe quel grand siècle, il
faut absolument que celui-ci ait découvert
un continent, eh bien, il a découvert l'A-
frique. Il a découvert l'intérieur de l'A-
frique. Il a découvert que l'immense
Afrique, qui passe de tout temps pour une
terre aride, stérile, inhospitalière, inhabi-
table, est un des plus beaux domaines du
genre humain. N'est-ce pas là découvrir
uIlIDonde? Entre l'Afrique et l'Amérique,
en effet, immensité, fécondité et ressour-
ces en tout genre sont exactement com-
parables. Aussi ce qui s'est passé pour le
dernier va-t-il se reproduire pour le pre-
mier : des fortunes gigantesques vont s'y
improviser. Parmi ces fortunes, le proié
tariat français pourrait trouver Ifl. sienne;
t nos lecteurs savent que c'est la thèse que
nous soutenons, thèse en présence de la-
quelle nous ramène la grande nouvelle
communiquée lundi dernier à l'Académie
des sciences par celui de ses membres qui
s'est fait une spécialité des choses de l'A-
frique.
On se souviendra qu'avant de partir
pour l'Amérique centrale, cet académi-
cien, M. de Lesseps, exprima le regret de
ne pouvoir faire connaître à la compa-
gnie, comme ses fonctions de rapporteur
l'eussent voulu, la conclusion définitive
des nouvelles et dernières recherches que,
commissionné par le ministère de l'ins-
truction publique, M. le commandant
Roudaire était allé faire sur l'emplace-
ment de la mer par lui projetée en Afri-
que et particulièrement dans l'isthme de
Gabès. Mais, livré à ses seules forces pour
conduire à bonne fin ces laborieux calculs,
M. Roudaire n'avait pu encore terminer
son travail. Ce sera pour mon retour, avait
dit M. de Lesseps.
Cependant il était revenu et les mois
s'étaient ajoutés aux mois sans qu'il fût
plus question de cette grande affaire.
Ceux qui, depuis le commencement, n'ont
cessé à rééditer contre elle les mêmes
objections vainement réfutées, se plurent
à voir dans ce long silence, la preuve que
la mer d'Algérie était définitivement en-
terrée. A les en croire, l'auteur avait con-
staté à Gabès l'existence d'obstacles abso-
lument insurmontables. Comme les son-
dages connus ne nous avaient préparé à
rien de semblable nous n'en crûmes rien.
Mais sachant l'inutilité de rétorquer les
assertions d'une critique de parti pris à
laquelle les réponses les plus péremptoires
n'ont jamais rien fait abandonner de ses
négations imperturbablement reproduites,
nous ne troublâmes en rien le concert de
ses cris de victoire; trouvant plus sim-
ple d'attendre.
Or, lundi dernier, par l'entremise de
l'académicien précité, M. Roudaire, qui ar-
rive une fois encore d'Afrique, annonce
que sa conclusion définitive, appuyée
maintenant sur de très nombreux sonda-
ges, est que la- création de la mer d'Afri-
que ne présentera aucune difficulté sé-
rieuse. D'autre part, les 2 mètres 50 de
marée, constatées dans le golfe de Gabès
rendront le remplissage des chotts très
facile. Cette grande nouvelle, si satisfai-
sante pour notre patriotisme, n'est d'ail-
leurs que l'heureuse annonce du courrier
d'un mémoire maintenant rédigé, que
l'auteur va adresser —si ce n'est déjà fait
— au ministère de l'instruction publique,
et dont l'Académie recevra un extrait.
Nous y reviendrons alors. En attendant,
ceux qui songent à aller faire fortune en
Afrique, sont avertis que la région des
chotts sera entre toutes une région privi-
légiée.
o
& Sr
Nous sommes de ceux qui croient que
,ous nos maux ont une cause unique :
'ignorance.
Oui, tous, même la mort. Si la mort est
an mal, ce qui est incontestablement le
ïas, lorsqu'au lieu d'attendre que l'homme
chargé d'ans, sa journée faite, s'ache-
mine vers elle; elle court le saisir dans la
leur de la jeunesse ou dans la maturité
le l'âge.
Nous croyons par conséquent qu'à tous
nos maux il y a un remède commun : la
:umière.
Pour quiconque possède un peu de
cette panacée universelle, c'est donc un
devoir d'humanité de s'en faire le dispen-
sateur.
Ce devoir incombe surtout ex républi-
cains. Pourquoi? Parce que l'avènement
ie notre grande république démocratique
1 marqué en politique l'heure du plein
midi, tandis que les régimes antérieurs,
monarchies absolues et monarchfes tem-
pérées, n'ont été les uns que la nuit, et
les autres que l'aurore. Parce que le gé-
néral Bonaparte, lorsqu'il s'écriait : « la
République française est comme le soleil,
aveugle qui ne la voit pas ! » était dans le
vrai bien plus qu'il ne le croyait lui-mô
me, car sa race a passé, tandis que la Ré-
publique brille dans un ciel de plus en
plus débarrassé de points noirs. -,
Produits de la lumière, c'est en la pro-
pageant que les républicains multiplie-
ront. Et, nous en sommes convaincus, si
lès le commencement de la Restauration,
[es républicains avaient pu se faire en ma-
tière de sciences humaines, les maîtres
i'école du pays, rien de plus, rien de
moins, les misères et les hontes du second
empire nous auraient été épargnées. Si
nous y insistons, c'est pour cette cause que
ce qui pu être notre unique devoir dans le
passé, est encore notre principal devoir
dans le présent.
L'Eglise catholique, dans les premiers
siècles de son histoire, a professé sur la
possession des biens matériels, des riches-
ses proprement dites, l'opinion que voici :
Les richesses, disait-elle par la bouche
de ses docteurs, de ses saints et de ses
pères les plus illustres :, les Basile, les
Ambroise, les Chrysostôme, les Grégoire
le Grand, Grégoire de Nysse, Grégoire de
Naziancc, les Astere, les Salvien, etc., les
richesses n'appartiennent pas à ceux qui
les possèdent ; ils n'en sont que les dépo-
sitaires ; elles ne leur sont que prêtées par
le ciel. En donnant, le riche restitue. Et
s'il refuse de donner, il se rend semblable
au ravisseur du bien d'autrui, et digne
de la même punition.
C'étaient de terribles saints 1
L'Eglise a bien changé d'opinion sur
tout cela. Ceux qui, aujourd'hui, profes-
seraient ses opinions d'alors ne le feraient
nulle part impunément ; mais tandis que,
contre eux, la justice laïque crierait : tue!
l'Eglise, très certainement, crierait : as-
somme 1
Celui qui tient ici la plume en sait bien
quelque chose.
Ayant autrefois réunis en brochure les
textes des pères qu'on vient de citer, et de
quelques autres sur la propriété».ose, lui
est-il arrivé? Qu'est-ce que 1"Eglise- a fait
à celui qui, en définitive, n'était que son
humble écho? L'Eglise a fait la plaisante-
rie de l'excommunier.
Si les anciennes opinions de l'Eglise
touchant la possession des biens maté-
riels étaient fort contestables — et notez
que la plupart des idées anti-sociales sont
venues d'elle, et que la famille, la pro-
priété, la patrie, la nature, n'ont jamais
eu de pire ennemi que l'Eglise — les mê-
mes opinions, appliquées à la possession
des biens spirituels, de l'instruction, du
savoir, sont au contraire d'une évidente
exactitude.
C'est de ces richesses-là, des richesses
de l'esprit, .qu'on peut dire que ceux qui
les ont acquises n'en sont que les déposi-
taires, car elles sont si bien faites pour être
communiquées, qu'elles fondent en quel-
que sorte dans une possession égoïste,
tandis qu'elles multiplient dès qu'on les
partage; de telle sorte qu'ici le moyen de
devenir tout à fait millionnaire est de ne
garder rien pour soi.
fZ
«r *
Telle étant sur ce point notre manière
de voir, si nous avons accueilli avec em-
pressement la proposition d'élever dans
la belle et charmante salle de conférences
de l'Union des Chambres syndicales (rue
de Lancry), pour le service des sciences
et de leurs applications, une tribune, où
dans une sorte de feuilleton parlé nous
rendrons compte chaque semaine des pro-
grès de l'invention et de la découverte,
je vous le donne à penser. D'autant que
la révolution n'a pas encore pénétré dans
le monde savant, qui en est à l'ancien ré-
gime. Et si le peuple n'a plus besoin de
tribuns puisqu'il est souverain, il en serait
tout autrement des inventeurs.
Toutefois n'ayant pas l'outrecuidance
d'entrer en concurrence axez le soleil,
nous avons dû nous borner au milieu de
l'été dernier, à inaugurer ces conférences
dans une séance que M. Laisant nous fit
l'honneur de présider, renvoyant la suite
au retoifr de la saison laborieuse, c'est-à-
dire au moment même où tnous voici
arrivés.
C'est à partir de vendredi prochain (à
8 h. 1[2 du soir) que nos actualités (par-
lées) scientifiques et industrielles prendront
leur cours régulier. Nos bienveillants lec-
teurs nous pardonneront sans doute de
nous traiter ici en cette circonstance com-
me nous y traitons les autres, et de nous
aimer nous-même comme nôtre prochain.
Autour d'une question principale, nous
distribuerons habituellement, pour satis-
faire au besoin de variété, les sujets de
moindre importance que la production
scientifique présentera hebdomadairement
au soleil de la publicité.
La question qui nous occupera d'abord
sera celle des Indes noires ou Indes fran-
çaises d'Afrique.
Nous ferons voyager nos auditeurs au
pays « dont le sol e-t d'or », au pays « où
l'on guérit de la' misère »; nous décrirons
le Sahara et le Soudan, à l'usage des né-
gociants en quête de débouchés, des jeu-
nes gens en quête d'utiles aventures, des
villes trop pleines en quête de déversoirs,
des Latins en quête de continents où faire.
contrepoids aux envahissements des An-
glo-Germains, des chefs de famille en
quête d'avenir pour leurs enfants, dont
cette Amérique nouvelle va leur permettre,
de mesurer moins étroitement le nombre,,
et généralement de tous les Français qui
veulent faire fortune.
Nos lecteurs savent d'ailleurs que l'in-
térêt culminant du sujet réside, selon
nous, dans les ressources que le proléta-
riat français, constitué en compagnie des
Indes nouvelles, pourra tirer de ce dernier
Nouveau monde, pour constituer en
France l'ordre coopératif de production.
VICTOR MEUNIER.
—————————— ———————.——
BULLETIN DE LA SANTÉ PUBLIQUE
Beaucoup de personnes snnt en ce moment
affectées d'ophtalmie. Ce mot ophtalmie n'est
qu'un mot générique destiné, à désigner les
diverses inflammations des yeux, comme le
mot angine sert à dénommer les différentes
inflammations de la gorge. Les nombreuses
variétés d'ophtalmie prouvent en effet que ce
titre ne peut suffire à tout.
Il y a des ophtalmies causées par un refroi-
dissement, par une poussière ou un autre
corps étranger qui vient se loger dans l'œil.
Un simple rhume de cerveau est quelquefois
le point de départ d'une inflammation de
l'œi', qui sera très rebelle. Puis nous avons les
ophtalmies contagieuses qui sévissent dans
les écoles, au point de rendre obligatoire la
séparation des enfants, et quelquefois la fer-
meture de la classe. Bien des ophtalmies écla-
tent soudainement, sans cause appréciable
chez les enfants à tempérament scrofuleux.
C'est chez ces derniers que l'on voit ces
ophtalmies caractérisées par une sorte d'ul-
cération de la cornée, ressemblant assez à un
coup d'ongle, et dont la cicatrisation, toujours
très longue, laisse toujours comme souvenir
une taie souvent indélébile, qui constitue une
difformité fâcheuse, et qui peut nuire consi-
dérablement à la vision.
Dans certains pays d'Orient et surtout en
Egypte, la réverbération de la lumière solaire,
les poussières, le sable soulevé par les vents,
le rayonnement nocturne font de l'ophtalmie
une habitude morbide implacable. C'est.pour-
quoi, par une singu^re ironie du sort, les
aveugles sont en majorité dans les pays de la
lumiè-e.
Nous devons signaler, pour en inspirer la
crainte salutaire, l'ophtalmie purulente spé-
cia'e aux nouveaux-nés. Il n'est pas rare de
voir, quatre ou douze jours après la naissance,
un œil du petit enfant se gonfler subitement
et laisser sourdro entre les deux paupières tu-
méfiées une sorte de liquide séreux qui bien-
tôt devient franchement purulent. Le second
œil ne tarde pas à se prendre. Si l'on inter-
vient pas avec la plus grande énergie, voisi-
ne même pour bien des mères de la barbarie,
l'enfant risque fort de perdre un œil et peut-
être les deux. Aussi faut-il, pendant plusieurs
jours et pendant plusieurs nuits, faire dans les
yeux des irrigations incessantes d'eau tiède et
y introduira des collyres énergiques tels que
ceux au n trate d'argent. Que les mères se
pénètrent de cette vérité, il y va de la vue de
leur enfant.
Lorsque l'ophtalmie simple, celle qui court
Mç.e moment Isa rues. débute^ on éprouve
un léger picotement dans les yeux qui rou-
gissent et dêviennaat le siège d'un larmoie-
ment continu. La rougeur augmente, passant
rapidement d'un œil à l'autre, si les deux
yeux n'ont pas été pris simultanément; les
paupières sont collées le matin par un suin-
tement d'humeur qui agglomère les cils; dans
la journée, l'impression,de la lumière solaire
est pélÎible, et le soir cêlle de la lumière arti-
ficielle est encore plus insupportable. A ces
symptômes s'ajoutï la névralgie sus-sourci-
lière qui peut aller jusqu'au paroxysme. Dans
les cas légers, ces mêmes symptômes se ma-
nifestent avec une intensité moindre, mais
avec une ténacité en rapport avec leur peu de
gravité?
Que faut-il faire lorsque l'on est atteint de
cette ophtalmie simple ? D'abord bien regarder
de cette vieille pratique populaire qui con-
siste à se baigner les yeux dans l'eau fraîche
de puits ou autre. Il faut, au contraire, laver
les yeux dix fois par jour, soit avec de l'eau
très chaude, soit avec un.; infusion également
très chaude de thé ou de mélilot. Puis l'en
fait usage, d'un léger collyre au sulfate de
zinc que l'on peut mettre impunément dans
l'œil pendent tout le temps que durera l'ophtal-
mie sans avoir à redouter de nuire à la
vision.
Si la rougeur des paupières et du globe de
l'œil PL-r-zi-, e, ce signe indique qnil s'est
formé sous les paupières des granulations que
l'oculiste réduira par des cautérisations fré-
quentes et plus' énergiques, au mo.en du
crayon de nitrate d'argent, de la pierre de
sulfate de zinc ou de cuivre. Il faudra se pur-
ger pour détourner l'inflammation sur l'intes-
tin: préserver les yeux de l'iatensité de la
lumière trop vive par des lunettes-teintées ou
par des bandeaux flottant au devant de l'œil,
baisser les abat jour; enfin s'astreindre en ce
cas plus qu'en tout aufre, à une hygiène d au-
tant plus sévère que la fonction visuelle est
de toutes h plus précieuse et la plus suscep-
tible. Ces préceptes ont été résumes par l'Ecole
de Salerne en des vers ainsi tradui s par
M. Réaux Saint-Marc :
Redoute la poussière et les vents, les bons vins,
Les soucis et les pleurs, et l'amour et les bains,
Poivre, ail, poireau, moutarde, oignon, fève, lentilles,
Soleil ardent, fumée et feu vif qui pétille,
Coup mauvais à la tète et travail trop ardu,
A deux heures de nuit, persistant, assidu :
De ces dangers pour l'œil crains la lente menace ;
Crains la veille avant tout qui te brûle et te lasse.
Dr VALE.
— <*»
LE TRAVAIL
La commission de liquidation de Tex-
chambre syndicale d'ouvriers mécaniciens
tiendra une réunion privée le lundi4 octobre,
à neuf heures précises du soir, salle Orange,
i i, place de la République.
Ordre du jour : rapport de la commission
de liquidation, compte-rendu linancier de la
commission, propositions et communications
diverses.
Nota. — Quelque soit le nombre des adhé-
rents présents, les décisions prises seront
valables.
L'entrée de la salle sera rigoureusement
interdite à tout citoyen qui ne sera pas por-
teur de son livret d'adhérent et en règle pour
l'exercice de l'année 1879.
La Solidarité, association des restaurateurs,
limonadiers, etc., tiendra son assemblée gé-
nérale le lundi 4 octobre, à deux heures de
l'après-midi, à la brasserie des Panoramas, 8,
rue Saint-Marc.
Ordre du jour : Lecture du procès-verbal
de la dernière assemblée; nomination d'un
nouveau gérant.
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LES THEATRES
Gy. — Réouverture. - Première
représentation de Nina la tueuse, comédie
en un acte de MM. Meilhac et Rodelsperg.
- Reprise de la Papillonne de M. Sardou.
Le théâtre du Gymnase a fait peau
neuve : la vieille salle, dans les greniers
de laquelle les colonels de Scribe, montés
en graine (d'épin^rds), se mangeaient aux
vers, a vu la main audacieuse d'un direc-
teur téméraire s'abattre sur cette « de-
meure dernière) du soldat qui savait
souffrir et se taire sans murmurer, et elle
renaît aujourd'hui, joyeuse et pimpante,
de ses décombres. Il n'y a pas mainte-
nant de théâtre plus agréable et plus
confortable que le Gymnase. Mentionnons
ce détail : par une double attention tout
à fait délicate, le nouveau directeur avait
placé au foyer le buste ressemblant de son
prédécesseur, et, sur l'affiche, l'œuvre
unique, et innocente comme son titre, du
fils de M. Montigny. Cette pensée tou-
chante a été comprise et appréciée par
tous. : ,
La part de l'inédit dansée spectacle
d'ouverture était une petite précette en
un acte, un peu pt-estemént baptisée du
nom do comédie,.Nina la Tueuse, œuvre
légère d'un débutant dont M. Meilhac a
accepté d'être le parrain, avec l'obligation
de distribuer çà et là quelques bonbons-
mots et quelques vers-fondants. La bou-
tique où se débite cette Nina la Tueuse,
roman de l'école du Mauvais sens, c'est
la Librairie nouvelle elle-même, c'est ce
petit coin de boulevard parisien où s'ar-
rache le dernier beau livre paru, où se
raccroche le dernier volume ordura-
liste.
L'action n'est qu'un ingénieux prétexte
pour faire déliter un charmant échantillon
de la troupe féminine du Gymnase, dont
les deux colonelles, Mlles Léonide Le-
blanc et Gabrielle Gauthier, font « feu de
leurs quatre-z-yeux »; Mlle Gauthier, toute
élégance et toute beauté, dit les vers
comme si c'était sa langue naturelle, et
les citations hasardeuses de Nina pren-
nent sur les lèvres de Mlle Leblanc une
grâce engageante qui les réhabiliterait, si
on n'y prenait garde.
Le sujet de la Papiltonne, qui fse brûla
les ailes à la rampe de la Comédie-Fran-
çaise, il y a quelque dix-huit ans, n'est
pas beaucoup plus corsé pour avoir été
mis. en trois actes. C'est l'histoire d'un
mari qui, croyant donner un coup de ca-
nif dans son contrat, donne simplement
un coup de canif dans l'eau, en suivant à
tâtons, yeux bandés, la fausse piste d'une
fausse italienne rencontrée en voyage. La
pièce se passe à Melun et pourrait, sans
déroger, s'appeler, à l'exemple d'un autre
imbroglio comique, « les méli-mélo de
Melun ». Elle ne paraît pas avoir d'autres
prétentions que de faire rire, et jelle y
parvient, en effet. Comment l'auteur a-t-il
pu croire au: refois qu'on prendrait la
chose aussi gaiement au Théâtre-Français
qu'on vient de la prendre au Gymnase?
C'est là une confusion qne sa connais-
sance du théâtre n'explique guère. -
La Papillonne est aujourd'hui mise à
son point, et personne n'a songé ày cher-
cher ce qui n'y est pas : une intrigue eor-
sée, une langue châtiée, des types obser-
vés, un hardi dénouement. On s'est borné
à suivre avec curiosité la course en sac de
cet amoureux papillonnant qui finit par
se piquer lui-même à l'épingle conjugale;
- à rire de mots fort drôles, de quiproquos
amusants; à apprécier, en Mlle Volsy,
une gracieuse mélancolie sentant encore
quelque peu sa confidente de tragédie; à
s'égayer de la pétulance de la jolie Mlle
Magnier; à rire de bon cœur du spirituel
Saint-Germain dans un rôle dont Ravel
se fût pourléché cette bouche fameuse
au rire craquelé; tout cela, allant, ve-
nant, remuant, se croisant à travers des
fenêtres qu'on escalade et des portes qui
bâillent à se décrocher les charnières; et
l'on s'explique pourquoi les locataires de
la maison de Molière (qui est aussi la
maison de Corneille et de Victor Hugo)
n'ont pas voulu payer cet impôt des por-
tes et fenêtres qui fait la fortune des
grands et des petits Hennequins.
Résumons-nous : Salle réjouissante à
l'œil, troupe excellente ornée de jolies
femmes, toutes tellement élégantes que,
s'il fallait donner la pomme à l'une d'elles,
on verrait longuement hésiter le « tout
Pâris des premières ». Pièces sans façon,
lestement enlevées; public désarmé par
le rire et faisant aimablement crédit à un
directeur solvable dont on se plaît à beau-
coup attendre.
—————— e ——————.
Maison du POKT-NEUF. Complet Eibeuf 29
DERRIERE LA TOILE
Spectacles de la semaine à l'Opéra-Comique :
Lundi, mercredi, vendredi, le Domino noir.
Mardi, jeudi, samedi, Jean de Nivelle.
•
t*
Le grand-duc Constantin a assisté hier à la
représentation de Jean de Nivelle. Il est allé
au foyer féliciter sa compatriote, Mme En-
gally.
M. Carvalho, que l'on croyait guéri de sa
bronchite, a eu une rechute, peu grave, heu-
reusement.
*•
Au V iu de ville, après les Grands enfants,
viendra une reprise du Père Prodigue.
Ensuite, une comédie de MM. Eugène Nus et
Charles de Gourcy. -
Enfin, pour terminer la saison, une comédie
de MM. François Oswald et Pierre Giffard, qui
serait une peinture en trois actes des mœurs
et des types de la presse parisienne.
Je prévois que nous allons être bien ar-
ranges.
Espérons pourtant que si l'on parle un peu
de nus défauts (hélas ! , nous en avons quelques-
uns), on sera assez équitable pour mettre en
lumière nos qualités, qui sont nombreuses.
w
fc *
Le couvent du passage Choiseul ne suffisant
pas à leur activité, les mousquetaires des
Bouffes ont été visiter les couvents de l'étran-
ger et de la province ; ce n'était pas assez, il
leur fallait encore la banlieue, ils la pren-
nent.
En effet, M. Hartmann, directeur des théâ-
tres de Grenelle, de Montparnasse et des Go-
belins, vient de traiter avec les auteurs et l'é-
diteur des Mousquetaires au couvent pour la
représentation de cet opéra-comique sur ces
trois scènes.
- m
+ *
Des artistes qui doivent bénir le succès de
Casque en fer, ce sont les sociétaires du
théâtre du Château-d'Eau, qui, ordinairement
répètent une nouvelle pièce dès le lendemain
d'une première r. présentation, et qui n'ont
encore rien à l'étude; les recettes faites par le
drame de M. Edouard Philippe leur laissant le
loisir d'en prendre à leur aise pour monter un
ouvrage nouveau.
m
~
Le Châtiment, le drame de notre colla-
borateur Gustave Rivet, qui a eu un si grand
succès l'hiver dernier au théâtre de Ciuny,
vient d'être traduit et adapté à la scène hol-
landaise par M. Elbert Tolsmo.. La traduction
est dédiée à M. le docteur J. Ten Brink, un
dfs littérateurs les plas distingués de la Hol-
lande.
Il est probable que le Châtiment sera repré-
senté cet hiver à Amsterdam et à La Haye.
»
On écrit de Bordeaux :
« Charles Calendini, chef d'orchestre d'o-
péra-comique au Grand-Théâtre, vient de
mourir subitement, frappé d'une attaque d'a-
poplexie. Il devait conduire le soir même les
Mousquetaires de la Heine pour Pinauguration
de la saison lyrique. Calendini était un excel-
lent musicien et un compositeur distingué.
Il laisse dans ses cartons plusieurs œuvres
inachevées.»
••
En dépit des objurgations paternelles, un
jeune homme veut s'adonner à la littérature.
Le père, notaire endurci, l'abandonne à son
malheureux sort en lui donnant, aux lieu et
place de pension, une malédiction bien
sentie.
Le jeune homme, entraîné par la vocation,
vit comme il peut, mange du cheval enragé,
— et travaille avec persévérance.
Enfin, au bout de dix ans, pendant lesquels
il n'a revu que de loin en loin son père fa-
rouche, il obtient un succès au théâtre.
Le père assiste au triomphe de son fils. Les
applaudissements le font pleurer da joie. La
réconciliation par le succès est complète.
Et, en sortant de la première, il dit au jeune
auteur :
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teur.
Fort heureusement un marinier se trouvait
là, qui se porta au secours du charretier et
put le retirer de l'eau sain et sauf.
Le cadavre du cheval et la charrette n'&Rt
été retirés que plusieurs heures après l'acci-
dent.
— On mande d'Avignon que pendant l'a-
_vllutooderD!,}re nuit un immense incendie s'est
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