Titre : La Lanterne : journal politique quotidien
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1883-01-11
Contributeur : Flachon, Victor. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb328051026
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 86207 Nombre total de vues : 86207
Description : 11 janvier 1883 11 janvier 1883
Description : 1883/01/11 (N2091,A7). 1883/01/11 (N2091,A7).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : BIPFPIG33 Collection numérique : BIPFPIG33
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k7529543f
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-54
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 18/09/2012
ADMINISTRATION, REDACTION ET ANNONCES
,
A PARIS
a — Hue Coq-Héron — 6
Cet artictef non insérés ne seront pas rendus
* Abonnements : Paria
TROIS MOIS. 5 FR.
SIX MOIS. 9 FR.
CN 18 FR.
JOURNAL POLITIQUE
QUOTIDIEN.
UN NUMÉRO: 5 CENTIMES •
Abonnements : Départements
TROIS MOIS. 6 PB.
SIX MOIS. 12 FR.
UN AN24 FR.
SEPTIÈME ANNÉE. — NtTMJÊHO iagi
Jendi il janvier 1883
(23 nivôse an 91)
TRES PROCHAINEMENTj)
La Lanterné
COMMENCERA
UN GRAND ROMAN INÉDIT
PAR ADOLPHE BELOT
Lê romancier célèbre, auteur du Drame
48 la rue de la Paix de l'Article 47, de la
Femme de Feu, des Etrangleurs de Paris, de
la Bouche de Mme X. et de tant d'oeuvres
remarquables.
La primeur de cette oeuvre nouvelle
sera une véritable bonne fortune pour les
lecteurs de la Lanterne.
'LA RENTREE
Le peuple français éprouve-t-il une
grande satisfaction à la nouvelle que. sé-
nateurs et députés viennent de faire'
leur rentrée au - palais du Luxembourg
et au palais Bourbon ? Il serait hasar-
deux de l'affirmer; mais, en revanche,
ce qu'on peut diré avec certitude, c'est
tfué les députés 6t les sénateurs ne sont
pâteux, le moins (Ü mondé satisfaits de
leur retour; si peu satisfaits, que beau-
coup de ces messieurs ne sont pas reve-
uus du tout. ,--
Nos législateurs trouvent qu'ils ont
eu de trop petites vacances. Dix jours
seulement; ce n'est vraiment pas là péi-*
~fa d'user du ^oit'de vovager gratuite-
ment ou a peu prël Sut iifgtes les li-
gnes de chem ns de fer, pour Aller 8S
chauffer au doux soleil de Nice et de
Monaco. Aussi, de quel air recbigné
sont-ils allés s'asseoir à leur p!ace !
Ils ont, d'ailleurs; une autre raison
lue la brièveté des vacances pour jus-
tifier leur mauvaise humeur : le moment
psychologique est arrivé pour eux. Il va
falloir s'exécuter. Il tfy a plus de pré-
texte pcssiblê pour retarder l'exécution
ies engagements pris devant' les élec-
teurs il y a déjà quinze mois.
Pendant tout le cours de l'année der-
cière, les députés ont toujours trouvé
Quelque bonne raison pour n'opérer au-
cune réformé — nous ne parlons pas
des sénateurs qui, eux, n'ont même pas
besoin d'avoir l'ombre d'un prétexte
oour ne rien faire. ,
D abord, c'est le cabinet du 14 novem-
bre qu'il a fallu renverser; puis c'est le
cabinet Freycinet qu'il ne fallait pas
ébranler ; puis quand, malgré les plus
minuteuses précautions, ce cabinet est
tombé, l'arrivée du ministère Duclerc,
surnommé le ministère du pis-aller, a
coïncidé avec la venue des grandes va-
cances d'août, et les réformes ont été
naturellement ajournées à la reprise de
la session.
Mais voici qu'à la reprise de la ses-
sion, reprise volontairement M~M~é~r
on a eu tout juste le temps de voter le
budget, et ainsi a fini l'année, sans qu'il
ait été soufflé mot ni de la revision, ni
de la réforme judiciaire, ni de l'organi-
sation municipale, ni de la loi militaire,
ni de la liberté d'association, ni d'auc, ne
des questions qui figuraient en première
ligne dans les programmes électoraux
de 1881. ;
Va-t-on, cette année, jouer le même
jeu ? Nous avertissons franchement sé-
nateurs et députés, ces derniers surtout,
que ce n'est pas possible. On a tendu
jusqu'au bout la corde de l'ajournement
et le pays se fâcherait tout de bon, si
on essayait""fié le mystifier plus long-
temps par des nouées ôns de non-
recevoir.
Là-dessus, on peut dire qu'il y 4: una-
1 nimité d'opinion et que, même lesEoîS •
mes les moins suspects d'ardeurs réfor-
matrices excessives, reconnaissent qu'il
n'est plus possible d'atermoyer. Voici
comment s exprime, à cet égard, l'or-
gane le plus autorisé de l'opportunisme,
la République française :
« L'année 1882 - une des plus néfas-
tés que notre pays ait traversées depuis
la fin de l'empire- s'est écoulée sans
que le pays ait reçu satisfaction.De l'ère
des difficultés, il semblait que nous fus-
sions sortis, pour entrer dans l'ère des
déceptions et la France républicaine
avait fini par concevoir de sérieuses
:alarmes. Pour l'honneur de la Cham-
bre, pour le maintien de son influence,
de Son prestige, de sa popularité, il est
de toute nécessité qu'elle aboutisse enfin
à quelque réforme dont la démocratie
profité.* -. -.
Le même langage 'se retrouve dans
vingt journaux, appartenant non point
seulement à l'extrême gauche, mais aux
nuances les plus modérées du parti ré-
publicain. Tous réclament l'accomplis-
sement à bref délai des promesses
faites.
D'ailleùrs, on plkut s-e rendre mieux
compte encore de ia nécessité des réfor-
mes dans le sens démocratique enjpar-
courant les journaux monarchistes. Ces
journaux ne cessent de de
nous à propos de potre éternel ~ploie-
ment sur place : Où sont donc, disent-ils
ces grandes réformes que la République
devait accomplir ? Nous voyons bien que
les budgets suivent une progression
croissante ; mais hormis cela, rien ne
change, et si l'empire revenait, il pour-
rait s installer, sans grandes modifica.
tions, dans le lit de la République. Et
ainsi, messieurs les royalistes et bona.
partistes se rient des républicains à
bouche que veux-tu; en quoi ils n'ont
pas tout à fait tort. ;
Il est temps de couper court à ces ai-
mables plaisanteries. La République ne
saurait continuer à être l'objet des ri-
sées monarchiques. On n'a plus aujour-
~d'un aucune raison à alléguer pour ne
pas se mettre résolument à la Jjesogne;,
routes les questions vitales ont été "étu-
diées sous toutes leurs faces depuis
quatre ans, et il n'y a plus nécessité
d une étude nouvelle; si l'on ne faisait
rLen maintenant, c'est qu'il y aurait un
parti pris de ne rien faire, et le pays ne
s'y tromperait pas..Mais la responsabi-
lité de ce far niente systématique pèse-
rait lourdement sur ceux qui 1 auraient
encourue,et si la session qui s'est ouverte
hier devait ressembler à la session
précédente, il deviendrait douteux que
la Chambre, complètement dépopula-,
risée pût aller jusqu'à la fin de son
mandat et, en tout cas, ils seraient nom-
breux les députés qui, aux prochaines
élections, recevraient de leurs électeurs
indignés un congé définitif.
1
LE PROCES DES ANARCHISTES
A JUVOIV
(Service télégraphique spécial de la Lanterne.)
Notre collaborateur Ober nous adresse
les dépêches suivantes :
Lyon, 9 janvier.
Protestation des accusés
*
Aujourd'hui, mêmes précautions' militaires
et .aussi ridicules qu'hier. Deux cents per-
sonnes ont fait queue pour assister à l'au-
dience.
Tout d'abord, le procureur Regnault déclarÇ
qu'il a reçu une protestation des accusés con-
tre les brutalités do la police, leur interdisant
de se lever pendant les suspensions d'au-
dience et do bouger pour se dégourdir et, en
outre, maltraitant les femmes, ainsi que je
outre, l'ai télégraphié hier. Il prétend que ces
vous
mesures ont été prises par la préfecture.
Me Laguerre demande au président de pren-
dre des mesures moins vexatoires. M* Maillard
ajoute que la préfecture interdit aux prévenus
la visite de leurs femmes, malgré la permis-
sion du-parquet.
L'interrogatoire des prévenus continue:
bola est soupçonné d'avoir fabriqué de la
dynamite. Il n'y a pas de preuves. 11 déclare
que les ouvriers doivent se débarrasser des
patrons. ,
Sont ensuite interrogés : Régis Faure, chef
du parti anarchiste de Saint-Etienne ; Ricard,
organisateur de la manifestation de la Rica-
marie, délégué au Congrès de Genève. Celui-
ci prétend qu'il est adversaire de la propagan-
de par le fait; que Reclus, théoricien, n'a pas
^ert des misères du peuple.
rrogatoire d'Etienne Faure, condamné
à la dépofx.^tioû pendant la Commune, est peu
intéressant. ,
Blonde, demande 1 union des révolution-
naires pour s'empara - e la propriété sans en.
demander la suppression
D xiaus, signataire de plusieurs manifestes,
déclare qu'il les a signés sans les liré.
Hugonnatxd et Saulaville sont de simples
I membres de fédération.
Aforel, chez qui Huser prétend être aU
chercher de la dynamite, nie.
Interrogatoire da prince Kropotkine
Le prince Pierre Kropotkine, né à Moscou.
a une tète intelligente, presque chauve, une
longue barbe et des cheveux châtains. Il
porte des lunettes et un chapeau mou noir. il
parle un excellent trt.nça.,. aveu ac-
tent et fait suivre ses réponses ae ^Ujéstioia
au président.
Celui-ci, très ecmbarrassé, ne sait que dir*
devant la vérité écrasante et l'effondrement
de l'accusation.
Le président. — Vous étes principal rédacteur
du Révolté de Genève ?
Kropotkine. — Avez-vous droit, vous, tribu-
nal français, de vous occuper des journaux.
suisses ?
Le président. — Ces journaux entrent en.
France.
Kropotkine. — Le gouvernement inspecteait
jadis le Révolté avant d'en autoriser l'entrée en
France. S'il em permet actuellement la circu-
lation, c'est qu'il ne le trouve pas coupable.
Le président. — Vous engagé z les ouvriers
à renverser l'ordre établi, par la violence et
l'assassinat.
Kropotkine. — J'ai toujours propagé les
doctrines anarchistes. Je n'ai jamais conseillé
l'assassinat. Voyez la collection du Révolté.
Le président. — Vous avez pris part au Con*
grès de Londres.
Kropotkine. — Un journaliste suisse allant à
Londres dans n'importe quel but n'est pas
justiciable des tribunaux français.
Le président. — vous co& £ ôili £ z les études
chimiques aux ouvriers 2 -
Kropoïkirta. — Je suis partisan de l'instruction
populaire intégrale, et par conséquent de l'in-
struction de la chimie covame de celle des
autres sciences. Quand un parti est dans la
situation de disparaître ou do rester sous le'
jou-r, il croit nécessaire de recourir aux moyens
violents, comme en Russie. La France a ap-
plaudi unanimement Vera Zassoiulitch, qui a,
assassiné un magistrat. -, - - !
r Le président. — Vous vous trompez. Sauf les
[ anarchistes, personne n'approuve l'assassinat.
Kropotkine. - Vous, magistrat, vous devriez
respecter les décisions de la justice. Le jury.
rubie a acquitté Vera Zassouiitch.
Le président. - Vous avez parlé dans des-
réunions lyonnaises?
Kropotkine. — Je suis allé à Londres suivi
d'une bande de mouchards.
Le président. — Je vous défends d'employer
un mot pareil pour viser des agents français.
Kropotkine. — J'ai été suivi par une bande
d'employes de police, si cette expression vous
convient mieux, lorsque je causais avec mes
amis. C'est la première fois qu'on considère
comme un délit le fait de s'entretenir avec se&
.amis. Pourquoi ne me demandez-vous pas où
je suis aile ensuite? u
Le président. -. Où êtes-vous allé?
Kropotkine. — Pourquoi ne me demandez-
vous pas ce que j'ai fait ?
Le président. - Je sais ce que J'ai à deman*
der.
La princesse Kropotkine, qui assiste debout
à l'audience, se trouve mal.
KYopotkine répond néanmoins aveQ calme ;
— Continuons! On remplit la salle de gendar-
mes pour empêcher nos femmes de voir. Aussi
elles étouffent. Quelles petites chicanes pour
un procès politique !
Le président. — Vous faites partie de l'asso-
ciation internationale ?
Kropotkine. — Pour en faire partie, il faut
être d'une section. De laquelle fais-je partie?
Le président. — Allez vous asseoir..
Le président continue les interrogatoirea
par celui de Tresta. Il lui demande des expli-
cations sur sa théorie de la suppression des
bras inutiles, magistrats, agentas de police et
FEUILLETON DU ii JANVIER 1883
22
MARTYRE D'AMOUR
-
VII
Plan de bataille
(Suite.)
André était plus calme. Une première
lueur d'espérance luisait à ses yeux.
Cette rencontre fortuite d'un homme dé-
roué, courageux jusqu'à l'héroïsme, lui
embiait de bon augure.
Oui, il enlèverait Raymonde. Il l'emmè-
terait loin de France, en Angleterre, en
Amérique peut-être, et là, tous deux, ils
recommenceraient la vie, appuyés sur leur
unour mutuel.
Les premières dispositions étaient prises.
restait à avertir Raymonde.
Certes! le plus simple eût été de re-
journer au château de Kersor, de s'intro-
duire, la nuit, dans la chambre de la jeune
femme, de lui exposer ses plans, de rame-
ner à consentir à tout.
Mais plus André Sentait le succès pos-
lible, et plus, malgré lui, il devenait pru-
îent, hésitant même. Il lui semblait qu'il
gavait pas le droit de compromettre son
entreprise par des témérités ae soiaat
sans peur.
Tout à coup, il se souvint.
Raymonde lui avait indiqué un moyen
de correspondre sûrement avec elle.
Elle lui avait parlé des Morlak, au bourg
de Kervedek.
De là, on lui ferait parvenir suremeht
un billet.
En même temps, la nuit même, a minuit,
il serait devant les fenêtres de Raymonde.
Si elle élevait sa lampe devant sa croisée,
par, trois fois, alors il obéirait au signe
convenu et il confirmerait par ses paroles
les avis que déjà sa lettre aurait apportes.
Ainsi tout était certain. Il ne livrait rien
au hasard.
André se hâta donc de se diriger vers le
bourg de Kervedek, suspendu aux flancs
de la falaise, à deux kilomètres tout au
plus du château de Kersor.
Craignant d être remarqué, l'officier de
marine avait changé de costume, abandon-
nant ses insignes militaires.
Enfin, par surcroît de prudence, il .avait
attendu jusqu'aux approches de la nuit
pour se rendre à Kervedek.
Les Moldak étaient de braves cœurs.
Le père, marin et surtout pêcheur, avait
— à rencontre des autres Bretons — ac-
cepté dès 89 les principes de la Révolution.
C'était une âme forte qui aimait l'égalité.
Lorsque la guerre de Vendée avait éclaté,
il avait fièrement refusé de prêter son ap.
pui à ces prétendus Français qui appe-
laient l'étranger dans leur patrie.
Loin d'aider les chouans dans leur lutte
de parricides, il s'était violemment jeté du
côte des bleus, leur servant de guide, ai-
dant lioche de tout son pouvoir dans son
œuvre de pacification.- Certes, Moldak n'a-
vait point fait cela sans courir de grands
dangers. Plus d'une fois, au détour de la
route, il avait entendu des balles siffler à
ses oreilles. Mais il ne baissait pas la tête.
Il allait hardiment, sachant qu il remplis-
sait ses devoirs de patriote.
Sa femme, une robuste fille de Landivi-
siau, n'avait pas été moins héroïque que
lui.
Une nuit, les chouans s'étaient rués
sur sa chaumière, poussant des cris de
colère et de vengeance.
On sait ce qu'etaient les vengeances de
ces gens-là, véritables bandits, voilant,
sous des prétextes politiques, leurs appé-
tits de meutre et de cruauté.
Assassins et bourreaux, ils torturaient
leurs victimes, les mutilaient, se livraient
sur elles à toutes les cruautés de la fu-
reur.
Or, la Moldak était seule dans sa pauvre
maison, ayant à son sein Pierre, son der-
nier né, qu'elle allaitait-
Elle entendit lès cris des chouans et
frissonna. Elle savait ce que signifiaient
ces imprécations de mort. Où était le père ?
Quelque part, la-bas, par les routes, faisant
i
bravement son devoir. Elle se dit qu'elle
aussi ferait le sien. Le père lui avait confié
son petit Pierre. Elle n'ignorait pas que les
ciiôuans brûlaient les enfants en étouffant
leurs ciis sous leurs chants de forcenés, et
cela au nom de Jésus et de la sainte
Vierge.
Moldak avait à la maison des armes et
des munitions.
Tandis que les chouans montaient la
côte, elle chargea les armes, puis, ayant •
soigneusement barricadé la porte, e, llae yant. -
tendit.
Certes, ils croyaient à une victoire facile.
Une femme! un enfant! C'était une bou-
chée pour ces gueules féroces. Ils avaient
même eu cette pudeur de ne se mettre que
vingt pour l'attaque. Mais la Moldak avait
le coup d'œil sur, sa main ne tremblait
pas. La lune brillait ; elle tira dix fois, et
dix fois un homme tomba.
Les autres s'enfuirent. Ils n'avaient paa
approché à plus de dix mètres de la chau-
mière.
De ce. jour-là, on eut peur d'elle. On la
laissa tranquille.
Les annees passèrent. Pierre grandit.
Moldak était redevenu pêcheur. Il emme-
nait le petit à 1& mer. Et sa femme était
moins forte contre l'absence qu'elle ne l'a-
vait été contre les férocités des chouans..
JULES LERMINA
(La suite à demain) «
,
A PARIS
a — Hue Coq-Héron — 6
Cet artictef non insérés ne seront pas rendus
* Abonnements : Paria
TROIS MOIS. 5 FR.
SIX MOIS. 9 FR.
CN 18 FR.
JOURNAL POLITIQUE
QUOTIDIEN.
UN NUMÉRO: 5 CENTIMES •
Abonnements : Départements
TROIS MOIS. 6 PB.
SIX MOIS. 12 FR.
UN AN24 FR.
SEPTIÈME ANNÉE. — NtTMJÊHO iagi
Jendi il janvier 1883
(23 nivôse an 91)
TRES PROCHAINEMENTj)
La Lanterné
COMMENCERA
UN GRAND ROMAN INÉDIT
PAR ADOLPHE BELOT
Lê romancier célèbre, auteur du Drame
48 la rue de la Paix de l'Article 47, de la
Femme de Feu, des Etrangleurs de Paris, de
la Bouche de Mme X. et de tant d'oeuvres
remarquables.
La primeur de cette oeuvre nouvelle
sera une véritable bonne fortune pour les
lecteurs de la Lanterne.
'LA RENTREE
Le peuple français éprouve-t-il une
grande satisfaction à la nouvelle que. sé-
nateurs et députés viennent de faire'
leur rentrée au - palais du Luxembourg
et au palais Bourbon ? Il serait hasar-
deux de l'affirmer; mais, en revanche,
ce qu'on peut diré avec certitude, c'est
tfué les députés 6t les sénateurs ne sont
pâteux, le moins (Ü mondé satisfaits de
leur retour; si peu satisfaits, que beau-
coup de ces messieurs ne sont pas reve-
uus du tout. ,--
Nos législateurs trouvent qu'ils ont
eu de trop petites vacances. Dix jours
seulement; ce n'est vraiment pas là péi-*
~fa d'user du ^oit'de vovager gratuite-
ment ou a peu prël Sut iifgtes les li-
gnes de chem ns de fer, pour Aller 8S
chauffer au doux soleil de Nice et de
Monaco. Aussi, de quel air recbigné
sont-ils allés s'asseoir à leur p!ace !
Ils ont, d'ailleurs; une autre raison
lue la brièveté des vacances pour jus-
tifier leur mauvaise humeur : le moment
psychologique est arrivé pour eux. Il va
falloir s'exécuter. Il tfy a plus de pré-
texte pcssiblê pour retarder l'exécution
ies engagements pris devant' les élec-
teurs il y a déjà quinze mois.
Pendant tout le cours de l'année der-
cière, les députés ont toujours trouvé
Quelque bonne raison pour n'opérer au-
cune réformé — nous ne parlons pas
des sénateurs qui, eux, n'ont même pas
besoin d'avoir l'ombre d'un prétexte
oour ne rien faire. ,
D abord, c'est le cabinet du 14 novem-
bre qu'il a fallu renverser; puis c'est le
cabinet Freycinet qu'il ne fallait pas
ébranler ; puis quand, malgré les plus
minuteuses précautions, ce cabinet est
tombé, l'arrivée du ministère Duclerc,
surnommé le ministère du pis-aller, a
coïncidé avec la venue des grandes va-
cances d'août, et les réformes ont été
naturellement ajournées à la reprise de
la session.
Mais voici qu'à la reprise de la ses-
sion, reprise volontairement M~M~é~r
on a eu tout juste le temps de voter le
budget, et ainsi a fini l'année, sans qu'il
ait été soufflé mot ni de la revision, ni
de la réforme judiciaire, ni de l'organi-
sation municipale, ni de la loi militaire,
ni de la liberté d'association, ni d'auc, ne
des questions qui figuraient en première
ligne dans les programmes électoraux
de 1881. ;
Va-t-on, cette année, jouer le même
jeu ? Nous avertissons franchement sé-
nateurs et députés, ces derniers surtout,
que ce n'est pas possible. On a tendu
jusqu'au bout la corde de l'ajournement
et le pays se fâcherait tout de bon, si
on essayait""fié le mystifier plus long-
temps par des nouées ôns de non-
recevoir.
Là-dessus, on peut dire qu'il y 4: una-
1 nimité d'opinion et que, même lesEoîS •
mes les moins suspects d'ardeurs réfor-
matrices excessives, reconnaissent qu'il
n'est plus possible d'atermoyer. Voici
comment s exprime, à cet égard, l'or-
gane le plus autorisé de l'opportunisme,
la République française :
« L'année 1882 - une des plus néfas-
tés que notre pays ait traversées depuis
la fin de l'empire- s'est écoulée sans
que le pays ait reçu satisfaction.De l'ère
des difficultés, il semblait que nous fus-
sions sortis, pour entrer dans l'ère des
déceptions et la France républicaine
avait fini par concevoir de sérieuses
:alarmes. Pour l'honneur de la Cham-
bre, pour le maintien de son influence,
de Son prestige, de sa popularité, il est
de toute nécessité qu'elle aboutisse enfin
à quelque réforme dont la démocratie
profité.* -. -.
Le même langage 'se retrouve dans
vingt journaux, appartenant non point
seulement à l'extrême gauche, mais aux
nuances les plus modérées du parti ré-
publicain. Tous réclament l'accomplis-
sement à bref délai des promesses
faites.
D'ailleùrs, on plkut s-e rendre mieux
compte encore de ia nécessité des réfor-
mes dans le sens démocratique enjpar-
courant les journaux monarchistes. Ces
journaux ne cessent de de
nous à propos de potre éternel ~ploie-
ment sur place : Où sont donc, disent-ils
ces grandes réformes que la République
devait accomplir ? Nous voyons bien que
les budgets suivent une progression
croissante ; mais hormis cela, rien ne
change, et si l'empire revenait, il pour-
rait s installer, sans grandes modifica.
tions, dans le lit de la République. Et
ainsi, messieurs les royalistes et bona.
partistes se rient des républicains à
bouche que veux-tu; en quoi ils n'ont
pas tout à fait tort. ;
Il est temps de couper court à ces ai-
mables plaisanteries. La République ne
saurait continuer à être l'objet des ri-
sées monarchiques. On n'a plus aujour-
~d'un aucune raison à alléguer pour ne
pas se mettre résolument à la Jjesogne;,
routes les questions vitales ont été "étu-
diées sous toutes leurs faces depuis
quatre ans, et il n'y a plus nécessité
d une étude nouvelle; si l'on ne faisait
rLen maintenant, c'est qu'il y aurait un
parti pris de ne rien faire, et le pays ne
s'y tromperait pas..Mais la responsabi-
lité de ce far niente systématique pèse-
rait lourdement sur ceux qui 1 auraient
encourue,et si la session qui s'est ouverte
hier devait ressembler à la session
précédente, il deviendrait douteux que
la Chambre, complètement dépopula-,
risée pût aller jusqu'à la fin de son
mandat et, en tout cas, ils seraient nom-
breux les députés qui, aux prochaines
élections, recevraient de leurs électeurs
indignés un congé définitif.
1
LE PROCES DES ANARCHISTES
A JUVOIV
(Service télégraphique spécial de la Lanterne.)
Notre collaborateur Ober nous adresse
les dépêches suivantes :
Lyon, 9 janvier.
Protestation des accusés
*
Aujourd'hui, mêmes précautions' militaires
et .aussi ridicules qu'hier. Deux cents per-
sonnes ont fait queue pour assister à l'au-
dience.
Tout d'abord, le procureur Regnault déclarÇ
qu'il a reçu une protestation des accusés con-
tre les brutalités do la police, leur interdisant
de se lever pendant les suspensions d'au-
dience et do bouger pour se dégourdir et, en
outre, maltraitant les femmes, ainsi que je
outre, l'ai télégraphié hier. Il prétend que ces
vous
mesures ont été prises par la préfecture.
Me Laguerre demande au président de pren-
dre des mesures moins vexatoires. M* Maillard
ajoute que la préfecture interdit aux prévenus
la visite de leurs femmes, malgré la permis-
sion du-parquet.
L'interrogatoire des prévenus continue:
bola est soupçonné d'avoir fabriqué de la
dynamite. Il n'y a pas de preuves. 11 déclare
que les ouvriers doivent se débarrasser des
patrons. ,
Sont ensuite interrogés : Régis Faure, chef
du parti anarchiste de Saint-Etienne ; Ricard,
organisateur de la manifestation de la Rica-
marie, délégué au Congrès de Genève. Celui-
ci prétend qu'il est adversaire de la propagan-
de par le fait; que Reclus, théoricien, n'a pas
^ert des misères du peuple.
rrogatoire d'Etienne Faure, condamné
à la dépofx.^tioû pendant la Commune, est peu
intéressant. ,
Blonde, demande 1 union des révolution-
naires pour s'empara - e la propriété sans en.
demander la suppression
D xiaus, signataire de plusieurs manifestes,
déclare qu'il les a signés sans les liré.
Hugonnatxd et Saulaville sont de simples
I membres de fédération.
Aforel, chez qui Huser prétend être aU
chercher de la dynamite, nie.
Interrogatoire da prince Kropotkine
Le prince Pierre Kropotkine, né à Moscou.
a une tète intelligente, presque chauve, une
longue barbe et des cheveux châtains. Il
porte des lunettes et un chapeau mou noir. il
parle un excellent trt.nça.,. aveu ac-
tent et fait suivre ses réponses ae ^Ujéstioia
au président.
Celui-ci, très ecmbarrassé, ne sait que dir*
devant la vérité écrasante et l'effondrement
de l'accusation.
Le président. — Vous étes principal rédacteur
du Révolté de Genève ?
Kropotkine. — Avez-vous droit, vous, tribu-
nal français, de vous occuper des journaux.
suisses ?
Le président. — Ces journaux entrent en.
France.
Kropotkine. — Le gouvernement inspecteait
jadis le Révolté avant d'en autoriser l'entrée en
France. S'il em permet actuellement la circu-
lation, c'est qu'il ne le trouve pas coupable.
Le président. — Vous engagé z les ouvriers
à renverser l'ordre établi, par la violence et
l'assassinat.
Kropotkine. — J'ai toujours propagé les
doctrines anarchistes. Je n'ai jamais conseillé
l'assassinat. Voyez la collection du Révolté.
Le président. — Vous avez pris part au Con*
grès de Londres.
Kropotkine. — Un journaliste suisse allant à
Londres dans n'importe quel but n'est pas
justiciable des tribunaux français.
Le président. — vous co& £ ôili £ z les études
chimiques aux ouvriers 2 -
Kropoïkirta. — Je suis partisan de l'instruction
populaire intégrale, et par conséquent de l'in-
struction de la chimie covame de celle des
autres sciences. Quand un parti est dans la
situation de disparaître ou do rester sous le'
jou-r, il croit nécessaire de recourir aux moyens
violents, comme en Russie. La France a ap-
plaudi unanimement Vera Zassoiulitch, qui a,
assassiné un magistrat. -, - - !
r Le président. — Vous vous trompez. Sauf les
[ anarchistes, personne n'approuve l'assassinat.
Kropotkine. - Vous, magistrat, vous devriez
respecter les décisions de la justice. Le jury.
rubie a acquitté Vera Zassouiitch.
Le président. - Vous avez parlé dans des-
réunions lyonnaises?
Kropotkine. — Je suis allé à Londres suivi
d'une bande de mouchards.
Le président. — Je vous défends d'employer
un mot pareil pour viser des agents français.
Kropotkine. — J'ai été suivi par une bande
d'employes de police, si cette expression vous
convient mieux, lorsque je causais avec mes
amis. C'est la première fois qu'on considère
comme un délit le fait de s'entretenir avec se&
.amis. Pourquoi ne me demandez-vous pas où
je suis aile ensuite? u
Le président. -. Où êtes-vous allé?
Kropotkine. — Pourquoi ne me demandez-
vous pas ce que j'ai fait ?
Le président. - Je sais ce que J'ai à deman*
der.
La princesse Kropotkine, qui assiste debout
à l'audience, se trouve mal.
KYopotkine répond néanmoins aveQ calme ;
— Continuons! On remplit la salle de gendar-
mes pour empêcher nos femmes de voir. Aussi
elles étouffent. Quelles petites chicanes pour
un procès politique !
Le président. — Vous faites partie de l'asso-
ciation internationale ?
Kropotkine. — Pour en faire partie, il faut
être d'une section. De laquelle fais-je partie?
Le président. — Allez vous asseoir..
Le président continue les interrogatoirea
par celui de Tresta. Il lui demande des expli-
cations sur sa théorie de la suppression des
bras inutiles, magistrats, agentas de police et
FEUILLETON DU ii JANVIER 1883
22
MARTYRE D'AMOUR
-
VII
Plan de bataille
(Suite.)
André était plus calme. Une première
lueur d'espérance luisait à ses yeux.
Cette rencontre fortuite d'un homme dé-
roué, courageux jusqu'à l'héroïsme, lui
embiait de bon augure.
Oui, il enlèverait Raymonde. Il l'emmè-
terait loin de France, en Angleterre, en
Amérique peut-être, et là, tous deux, ils
recommenceraient la vie, appuyés sur leur
unour mutuel.
Les premières dispositions étaient prises.
restait à avertir Raymonde.
Certes! le plus simple eût été de re-
journer au château de Kersor, de s'intro-
duire, la nuit, dans la chambre de la jeune
femme, de lui exposer ses plans, de rame-
ner à consentir à tout.
Mais plus André Sentait le succès pos-
lible, et plus, malgré lui, il devenait pru-
îent, hésitant même. Il lui semblait qu'il
gavait pas le droit de compromettre son
entreprise par des témérités ae soiaat
sans peur.
Tout à coup, il se souvint.
Raymonde lui avait indiqué un moyen
de correspondre sûrement avec elle.
Elle lui avait parlé des Morlak, au bourg
de Kervedek.
De là, on lui ferait parvenir suremeht
un billet.
En même temps, la nuit même, a minuit,
il serait devant les fenêtres de Raymonde.
Si elle élevait sa lampe devant sa croisée,
par, trois fois, alors il obéirait au signe
convenu et il confirmerait par ses paroles
les avis que déjà sa lettre aurait apportes.
Ainsi tout était certain. Il ne livrait rien
au hasard.
André se hâta donc de se diriger vers le
bourg de Kervedek, suspendu aux flancs
de la falaise, à deux kilomètres tout au
plus du château de Kersor.
Craignant d être remarqué, l'officier de
marine avait changé de costume, abandon-
nant ses insignes militaires.
Enfin, par surcroît de prudence, il .avait
attendu jusqu'aux approches de la nuit
pour se rendre à Kervedek.
Les Moldak étaient de braves cœurs.
Le père, marin et surtout pêcheur, avait
— à rencontre des autres Bretons — ac-
cepté dès 89 les principes de la Révolution.
C'était une âme forte qui aimait l'égalité.
Lorsque la guerre de Vendée avait éclaté,
il avait fièrement refusé de prêter son ap.
pui à ces prétendus Français qui appe-
laient l'étranger dans leur patrie.
Loin d'aider les chouans dans leur lutte
de parricides, il s'était violemment jeté du
côte des bleus, leur servant de guide, ai-
dant lioche de tout son pouvoir dans son
œuvre de pacification.- Certes, Moldak n'a-
vait point fait cela sans courir de grands
dangers. Plus d'une fois, au détour de la
route, il avait entendu des balles siffler à
ses oreilles. Mais il ne baissait pas la tête.
Il allait hardiment, sachant qu il remplis-
sait ses devoirs de patriote.
Sa femme, une robuste fille de Landivi-
siau, n'avait pas été moins héroïque que
lui.
Une nuit, les chouans s'étaient rués
sur sa chaumière, poussant des cris de
colère et de vengeance.
On sait ce qu'etaient les vengeances de
ces gens-là, véritables bandits, voilant,
sous des prétextes politiques, leurs appé-
tits de meutre et de cruauté.
Assassins et bourreaux, ils torturaient
leurs victimes, les mutilaient, se livraient
sur elles à toutes les cruautés de la fu-
reur.
Or, la Moldak était seule dans sa pauvre
maison, ayant à son sein Pierre, son der-
nier né, qu'elle allaitait-
Elle entendit lès cris des chouans et
frissonna. Elle savait ce que signifiaient
ces imprécations de mort. Où était le père ?
Quelque part, la-bas, par les routes, faisant
i
bravement son devoir. Elle se dit qu'elle
aussi ferait le sien. Le père lui avait confié
son petit Pierre. Elle n'ignorait pas que les
ciiôuans brûlaient les enfants en étouffant
leurs ciis sous leurs chants de forcenés, et
cela au nom de Jésus et de la sainte
Vierge.
Moldak avait à la maison des armes et
des munitions.
Tandis que les chouans montaient la
côte, elle chargea les armes, puis, ayant •
soigneusement barricadé la porte, e, llae yant. -
tendit.
Certes, ils croyaient à une victoire facile.
Une femme! un enfant! C'était une bou-
chée pour ces gueules féroces. Ils avaient
même eu cette pudeur de ne se mettre que
vingt pour l'attaque. Mais la Moldak avait
le coup d'œil sur, sa main ne tremblait
pas. La lune brillait ; elle tira dix fois, et
dix fois un homme tomba.
Les autres s'enfuirent. Ils n'avaient paa
approché à plus de dix mètres de la chau-
mière.
De ce. jour-là, on eut peur d'elle. On la
laissa tranquille.
Les annees passèrent. Pierre grandit.
Moldak était redevenu pêcheur. Il emme-
nait le petit à 1& mer. Et sa femme était
moins forte contre l'absence qu'elle ne l'a-
vait été contre les férocités des chouans..
JULES LERMINA
(La suite à demain) «
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 98.51%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 98.51%.
- Collections numériques similaires Bibliographie de la presse française politique et d'information générale Bibliographie de la presse française politique et d'information générale /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=colnum adj "BIPFPIG00"
- Auteurs similaires
-
-
Page
chiffre de pagination vue 1/4
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bpt6k7529543f/f1.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bpt6k7529543f/f1.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bpt6k7529543f/f1.image
- Mise en scène Mise en scène ×
Mise en scène
Créer facilement :
- Marque-page Marque-page https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/bookmark/ark:/12148/bpt6k7529543f/f1.image ×
Gérer son espace personnel
Ajouter ce document
Ajouter/Voir ses marque-pages
Mes sélections ()Titre - Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bpt6k7529543f
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bpt6k7529543f
- Signalement d'anomalie Signalement d'anomalie https://sindbadbnf.libanswers.com/widget_standalone.php?la_widget_id=7142
- Aide Aide https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/aide/ark:/12148/bpt6k7529543f/f1.image × Aide
Facebook
Twitter
Pinterest