Titre : Gil Blas / dir. A. Dumont
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1890-03-24
Contributeur : Dumont, Auguste (1816-1885). Directeur de publication
Contributeur : Gugenheim, Eugène (1857-1921). Directeur de publication
Contributeur : Mortier, Pierre (1882-1946). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb344298410
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 24 mars 1890 24 mars 1890
Description : 1890/03/24 (A12,N3779). 1890/03/24 (A12,N3779).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k7528179c
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-209
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 30/07/2012
GIL BLAS-.Lundi 24 Mars - tSOO
I. Symphonie en ré (Beethoven).
2. Psyché, fragments (A; Thpmas). In-
troduction. — Chœur des Nymphes. — Récit
et Romance du Sommeil. — Invocation à la
Nuit. — Scène de l'extase. —Bacchanale. —
Psyché, Mme Krauss; Eros, Mlle Landy;
gerdure, M. Delmas.
3. Hymne (Haydn).
4. Ouverture de Coriolan (Beethoven).
5. La Vestale, final du 2e acte (Spontini).
6. Ouverture du Freischïïtz (Weber).
Théâtre du Châtelet (2 h. 1/4), 21e Concert-
Colonne.
Roméo et Juliette, drame lyrique d'après la
tragédie de Shakespeare, paroles de Emile
Deschamps, musique de Hector Berlioz. -
Soli : Mlle de Montalant, M. Mâuguièré; M.
,
Auguez (de l'Opéra).
PROLOGUE
i. Introduction : Combat, tumulte, inter-
vention du prince (orchestre).
: 2. Récitatif choral.
3. Strophes.
(Mlle de Montalant.)
4. Scherzetto de la Reine Mab.
(M. Mauguière.)
PREMIÈRE PARTIE
5. Roméo seul — Tristesse — Bruit loin-
toin de bal et de concert — Grande fête chez
Capulet (orchestre).
6. Nuit sereine - Le jardin de Capulet,
silencieux et désert — Les jeunes Capulets
sortant de la fête, passent en chantant des
réminiscences de la musique du bal.
7. Scène d'amour (orchestre).
8. La Reine Mab ou la Fée des songes (or-
chestre).
DEUXIÈME PARTIE
Q. Convoi funèbre de Juliette — Chœur des
Capulets.
10. Scène finale — La foule accourt au
cimetière — Rixe des Capulets et des Mon-
taigus.
11. Récit et Air du Père Laurence.
(M. Auguez.)
12. Serment de réconciliation.
Cirque d'Hiver (2 h. 1/2), Nouveau-Cirque
(2 h. 1/2), Cirque Fernando (3 h.), Eldorado
(2 h,), Scala (2 h.) même spectacle que le
soir.
FoliesrBergère (2 h. 1/2).— Matinée réser-
vée aux familles.
Montagnes-Russes (2 h. 1/2) — Matinée
musicale réservée aux familles.
Moulin-Rouge. — Kermesse, matinée dan-
sante.
A l'Opéra :
Ce soir dimanche. - Robert le Diable
iprix réduits).
Lundi, mercredi, vendredi. — Ascanio.
Samedi. — Faust.
A l'Opéra-Comique :
Ce soir. - Fra Diavolo et l'Amour mé.
deçin.
Lundi 24. - Représentation populaire à
prix réduits : la Dame blanche et la Cigale
madrilène.
Mardi 25. — Mireille.
Mercredi 26. — Zampa et l'Amour mé-
decin.
Jeudi 27. — Mireille.
Vendredi 28. — Le Domino noir et les
Amoureux de Catherine.
^Samedi 29. — (Dix-septième samedi de
Tabonnenient). - Philémon et Baucis, les
iRêndeffyàus bourgeois et le Café du Roi.
Nous apprenons une bien triste et bien
douloureuse nouvelle.
M. Raimond Deslandes qui depuis quinze
ans était à la tête du Vaudeville, est mort
hier matin à Monte-Carlo, où il était allé
achever une convalescence que tout le monde
croyait définitive.
M. Deslandes avait très cruellement souf-
fert de cette maladie, qu'on a plaisantée un
instant, et qui cependant a fait beaucoup de
Victimes, de l'influenza.
Je me rappelle l'avoir vu à l'une de ses
premières sorties, et j'avais été frappé de
son air de souffrance. Il avait énormément
amaigri, sa figure jaune, aux traits tirés, fai-
sait peine à voir; et il marchait avec un air
ide lassitude et d'accablement, comme un
homme à bout de forces.
Il partit pour le midi, croyant achever sa
guérison. Un brusque retour du mal l'a
ifrappé et terrassé en moins de quarante-huit
heures.
Tout le monde des théâtres sera unanime
pour regretter sa perte. Il était aimé. Son
'accueil, son affabilité, sa droiture lui conci-
liaient à première vue les sympathies; et les
.-sentimen ts qu'ont toujours montrés pour lui
;ses amis disent amplement combien il méri-
tait qu'on l'estimât et qu'on l'aimât.
Depuis quinze ans Raimond Deslandes était
directeur du Vaudeville. On connaît la pros-
périté de ce théâtre, où on savait accueillir
Ues jeunes et oser.
Venu très jeune à Paris, il essaya d'abord
du journalisme, puis, bientôt il aborda le
théâtre, et il donna seul ou en collaboration
un grand nombre de pièces dont plusieurs
eurent de grands succès. Citons entre autres
la Terre promise, avec Durantin ; Eva, avec
Montioie ; On dira des bêtises, avec Labiche
et Delacour ; Un Mari qui lance sa femme,
avec Labiche; Une Fille d'Eve, le Marquis
Harpagon, Un Gendre, les Comédiennes, les
Sabots d'Aurore, Antoinette Rigaud, un succès
de la Comédie-Française, et un autre succès
tout récent, au Gymnase, Belle-Maman, en
collaboration avec M. Victorien Sardou, etc.
En 1866, Raimond Deslandes avait été
Comme chevalier de la Légion d'honneur.
Il est mort dans sa cinquante-cinquième
année. Il était né à Yvetot le 12 juillet 1825.
On nous informe que son corps va être
ramené à Paris. Nous ferons connaitre aussi-
tôt le jour des obsèques.
Voici la distribution complète de la Voca-
,tion de Marius, pièce en trois actes, de MM.
Fabrice Carré et Debilly, musique de M.
Raoul Pugno, dont la première représenta-
tion est annoncée pour la semaine pro- 1
chaîne:
Latarède
Marius
Grisaille
Un Monsieur
Le Régisseur
Adolphe
Un Garçon de café
Le Garçon de théâtre
EsteHe
Madame Charles
Babette
Chochotte
Coralie
Louloutte
MM. Brasseur
Albert Brasseur
Maugé
E. Petit
Lauret
Dubois
Jacotot
Prosper
Mmes Théo
Macé-Montrouge
Roger
Mithoir
Leris
Barrot
Pour prendre date.
MM. Richard Lêsclide et Jean de Cham-
peaux nous prient d'annoncer qu'ils viennent
de terminer une opérette dont la musique est
confiée à M. Louis Varney.
Titre ; Madame Jean.
Madame Chéné, l'excellente professeur du
Conservatoire, a eu l'idée de réunir dans
l'atelier du sculpteur Aimé Millet une élite
d'artistes et d'amateurs pour une audition
des œuvres du compositeur Alfred Rabu-
teau.
Le succès de cette soirée a été complet,
surtout pour l'excellent compositeur, dont
l'originalité, la variété et la science profonde
ont été vigoureusement applaudies.
Signalons en passant des airs du Vendéen,
un opéra inédit, chantés par M. Devriès (de
l'Opéra), et mademoiselle de Nayrolff; une
très intéressante sonate et une gracieuse au-
bade pour piano et violon, jouées par l'auteur
et Guidé, l'excellent violoniste, divers mor-
ceaux exécutés sur le piano, etc.
Mardi 25 mars, salle Pleyel, troisième
séance de la Société de musique française,
fondée par M. Ed. Nadaud, avec le concours
de mesdames Conneau, de Monvel, MM.
Cros-Saint-Ange, Mas, Gibier et de Bailly.
Courrier du littoral :
Une œuvre nouvelle va bientôt, on le sait,
être jouée à Monte-Carlo. Quelques mots
sur l'auteur de cet opéra en trois actes : le
Pilote, dont les paroles sont d'Armand Sil-
vestre. M. J. Urich, un élève de Lenepveu,
s'est déjà fait un nom dans le monde musical.
Il est l'auteur, entre autres choses de l'opëra-
comique: la Dot de Sulette, de l'Orage,
drame lyrique en deux actes, joué la Mon-
naie, et surtout de l'opéra Flora Mac Donald,
représenté pour la première fois à Bologne
et dont le succès fut considérable en Italie.
La première du Pilote ne peut donc man-
quer de présenter beaucoup d'intérêt.
Gautier-Garsullie
PETIT COURRIER
Au théâtre Robert-Houdin, grand succès à
enregistrer pour la scène nouvelle intitulée :
Hypnotisme, catalepsie, spiritisme. et gendar-
merie. MM. Harmington, David et Pandore
exécutent les trucs qui la composent d'une façon
positivement remarquable et sont d'un comique
impossible à décrire. Il y a là une excellente
soirée à passer.
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COURSES DE SAINT-OUEN
Samedi 22 mars 1890
RÉSULTATS
Prix des Batignolles, course de haies, 2,000 fr.,
2,500 mètres. — 1. Baron, 4/7, à Mitchell
(Mann). 2. Bouès. 3. Balle d'Or.
Non placés : Selim, La Colombe, Macouba
tombé, La Favorite, Germanicus et Caillette.
Gagné de six longueurs ; le troisième à six
longueurs.
Prix de Berchères, steeple-chase, à réclamer.
2,500 fr., 3,200 mètres. - 1. La Belle Fatma,
5/1, à M. E. Adam (F. Morris). 2. Jeannot. 3.
vola-puck »
Non placés : Rhodante et Vaucouleurs.
Gagné de quatre longueurs; le troisième à
huit longueurs.
Prix de Brou, course de haies, handicap,
2,500 fr., 2,500 mètres. — 1. Palatine, 5/1, à M.
H. d'Aldin (Brockwell). 2. Désir. 3. Luron.
Non placés : Lunette et Mi-Moza.
Gagné d'une courte encolure; le troisième à
une tête.
Prix de Bagnolet, course de haies, 2,500 fr.,
2,700 mètres. — 1. Jojotte, 7/2, à M. R. Papin
(Newby). 2. Dalila. 3. Sultane.
Non placés : Mascotte, Navurrenx, Mante, et
Hautbois tombé.
Gagné d'une courte encolure; le troisième à
six longueurs.
La gagnante réclamée 6,200 francs par son
propriétaire. -
Prix de Bobigny, steeple-chase, handicap,
3,000 francs, 2,400 mètres. — 1. Chester, 4/1,
à M. Guinebert (Newman). 2. Kilomètre. 3. De
La Tour.
Non placés : Giselle et Saragosse.
Gagné de deux longueurs ; le troisième à une
longueur et demie.
RÉSULTATS DU PARI MUTUEL
PESAGE PELOUSE
Unité 10 fr. Unité 5 fr.
--. -----
Gagn. Placé Gagn.1 Placé
., - - -. ------
1" Baron 20 75 12 80 8 75 6 45
course Souès. 14 40 950
Balle d'Or.. 43 40 13 20
2* Belle-Fatma 91 60 26 25 37 70 13 55
course Jeannot. 1630 8 45
»
3* Palatine,. 56 90 33 40 36 15 17 15
course Désir 22 40 11 10
»
4* Jojotte..,.;. 44 75 22 2020 1050
course Dalila. 41 30 20 10
» ,
5* Ghester. 47 20 2460 19 75 9 55
course Kilomètre.. 2120 12 10
»
68 »
course » **** ., *'"
»
COURSES A AUTEU1L
(Réunion de printemps. -— Douzième jour)
Dimanche 23 mars 1890
Les courses commenceront à deux heures.
APPRÉCIATIONS
Prix du Pont, steeple-chase de 4* série d'Au-
teuil, 3,000 francs, 3,700 mètres (parcours n* 9
bis) : Hamlet et Viaduc.
Prix ae Clairerontaine, steeple-chase, 2° sé-
rie, 6,000 fr., 4,100 mètres (parcours n* 13) :
Lorgnette et Blanche.
Prix de la Butte, steeple-chase, 15,000 francs,
4,200 mètres (parcours n* 14) : Bouledog et
Sainfoin.
Prix du Lac, course de haies, handicap, 4,000
francs, 2,700 mètres : Carafon et Eudeline.
Prix Revenge, prix spécial, steeple-chase,
4,000 fr., 3,900 mètres (parcours n* 11 bis) : Au-
gure et Padmana.
Prix de Mars, course de haies, à vendre aux
enchères publiques, 3,000 francs, 2,600 mètres
(parcours n° 2) : Naufrage et Cassiopée.
COURSES A VINCENNE3
(Courses plates)
(Réunion de printemps. — Troisième jour)
Lundi 24 mars 1890
Les courses commenceront à deux heures.
Train spécial : Bastille, 1 h. 30.
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PETITE CORRESPONDANCE
Non correspondants qui se font adresser leurs
lettres de la Petite correspondance au bureau du
Gil Blas, sont priés de venir les retirer le soir
de 5 heures à 6 heures, ou bien de laisser leurs
adresses avec frais de poste pour l'expédition,
s'ils le préfèrent.
Très sétieux. Jne femme du monde, ayant dettes,
disposerait q.q. heures par jour pour qui la tire-
rait d'embarras. Bne musicienne, dessin, angl.,
équit. Ecrire M. H. ù8, Gil Blas.
Chiens de t" races. Gds danois, lévriers, loulous,
griffons, caniches, terriers. Bocquet, 17, r. Gros.
M. 30 a. ard. dtconn. l've désint. a KI. b. 8.
Pp à Croy don ad p repon expl de J B L.
T K Z 52 att J D B lundi 3 h. café conv par let. à
NE T T Y. -
fr. sér.200 f. sauv. lavieàj. f. Reco nn - p ro f. J. 8, b. 51
lIJarchaltd. Envoyez autre texte.
M. tr. b. des. conn. j.veuve, jol. dis. K.Z.8,b.r.Bourse
J. Vve t. bien, dés. tr. ami âge mûr. D.B.O. bur. 52.
Impossible réponse par Gil. Pas riéhe. Reçu mon-
ceau lettres. — J/erçi tous. — RépÓhdra, —
E. C. 15. — Désintéressée.
Très sér. J. f du m. dtsp. q.q, h. par j. pour qui
l'aiderait. Eer. A. Z.. Gil 1
J.hom du monde jol. gare, dlég.dist. dés. entret.
COfT. littér. et par suit. relat. avec dame du monde
smr. et riche ay. équip. et hôt. parc Mono, ou Ch -
Elys. Ect. R. de C., p. rest., bur. 30.1
Jne dlle, disting. b. édue. pianiste, gaie, dés. pos.
dlle de c* près dame. Ec. A. G. X. pos. f. our. 18.
J. h. 30 a. dist. inst. offrirait distract, var. à j. f.
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ASTROLOGIE
Eulalie. — Le voyage aura lieu. Ne pas se
marier avant le 15 août.
P. Cambrai. — Année favorable aux intérêts,
mais rupture certaine dans les affections exis-
tantes.
Œillet Rouge. — Venez me voir lundi, 8, tue
Saint-Philippe-du-Roule, j'ai une importante
communication à vous faire.
D' Ely Star.
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La Bourse et les Affaires
Le marché continue à être calme; l'anima-
tion y fait complètement défaut, et les trans-
actions sont plus restreintes que jamais.
Les places étrangères envoient des cotes
mieux tenues, mais restent également sans
affaires sérieuses.
Les Consolidés sont à 97 318.
Le 3 0/0 perd deux centimes à 87 85;
1 Amortissable vaut 92 25, et le 4 1/2 0/0,
105 82 1/2.
Les fonds étrangers sont sans grands
changements notables.
L'Italien est offert à 91 95; l'Extérieure
4 0/0 est calme à 73 20; l'Unifiée d'Egypte
vaut 477 50; le Hongrois, 86, et le Portugais
3 010, 63 10.
Le Turc, au comptant, est coté à 18 05.
Les valeurs de crédit n'ont eu que des
transactions de peu d'importance.
La Banque de France clôture à 4,200;
le Crédit Foncier à 1,307 50; la Banque
d'Escompte à 516 25; la Banque de Paris à
786; le Crédit Lyonnais à 717 50; la Société
Générale à 477 50, et le Mobilier Espagnol à
198 75.
Les actions de nos grandes Compagnies
de chemins de fer ont eu un meilleur cou-
rant d'affaires.
Le Lyon s'inscrit à 1,402 50; le Midi à
1,215; le Nord à 1,782 50, et l'Orléans à
1,428 75.
Les Chemins étrangers sont ainsi côtés :
Les Autrichiens à 467 50; les Lombards à
287 75; le Nord-Espagne à 371 25, et le Sa-
ragosse à 311 25.
Le Suez reste à 2,306 25; le Panama à
32 50.
Le Gaz est en baisse de 15 fr. et est offert
1 1,400; les Messageries Maritimes sont de-
mandées à 675; les Voitures valent' 730; les
Allumettes, 542 50; la Compagnie Transatlan-
tique est offerte à 605; et le Decauville fait
301 25.
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sage brodé et croisé sur une chemisette plissée 34fr
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les Dames sont assurées de retrouver toujours
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Quel que soit le quartier, lectrice
Dans chaque square, en quantité
On me voit sans difficulté
Et sans le moindre sacrifice,
Je suis au milieu du bouquet
Le plus- proche dé son entrée ;
Ma personne étant désirée
Je participe k tout banquet.
-O-
Je figure dans un quadriile
De la coquette un ornement
Du quatuor un instrument
Car en musique, aussi je brille.
—C—
En Allemagno, nullité
Mais utile dans l'Amérique
Nécessaire à la République
Indispensable à l'équité.
N* CG19. - Mot en losaoga
SOLUTION
SOLUTIONS JUSTES
Mmes Esther. - Lady Zeth — Emilie Pfncho, -
Rebeoca. — Saïda. — JeanaeSSirven. — Neige des
Pôles. — Marie Vérité. - Miss Hourl. — Lady
Scorde. — Lady Anne. - Miss Tigry. — P. K. —
Chatte Blanche, a Vienne.
MM. Champagne. — Etiréka — Bachotain. -'Dick.
— A. Vasselon. — Lonseuq. — Ch. Perplex. — Ra-
moloff. — A. C. de Mars. — Géranium. — Lagassc.
— J.-V. Trotard. — Deux Gogos. — A. Musette. —
L. Fillon. — L. Normand. — Cuchelet. — Janiroco.
— A. Mauduit. — Eugène Faivre. — André. — K.
Bourgeat. - Clerville. — Café de l'Opéra à Nancy.
— Tricéphale. — Deux S. M. (5 s.). — Tito. — Deux
Sucriers. — Café du Progrès à Eyguières.
Les solutions doivent être sitresaâas a M, FRA-
aiE R. Y J au bureau du jouroal.
B* Framory.
» — — -
SPECTACLES DU 23 MARS
Opéra, 8 h. a/M. — Robert le Diable.
Comédie-Française, 8 h. o/e. — Le Cas de
Conscience. — Camille. — L'Aventurière.
Opéra-Comique, 7 h. 3/4. — L'Amour mé-
decin. — Fra Diavolo.
Odéon, 8 h. 1/4. — Beaucoup de bruit pour
rien.
Gymnase, 7 h. 112. - Le Collectionneur. —
Paris fin de siècle.
Vaudeville, 8 h. 1/2. - Mme Durosel. — Fea
Toupinel.
Variétés, 8 h. 3/4. — C'est la faute au minis.
tère. - Mal aux cheveux. — Monsieur
Bétzy.
Palais-Royal, 7 h. 3/4. — Le Roi Can-
daule.- Les Miettes de l'Année.
Porte-St-Martin, 8 h. »/».— Jeanne d'Arc.
Gaité, 8 h. 1/4. — Le Voyage de Suzette.
Eden-Thétttre, 8 h. ,,¡». - Orphée aux En-
fers.
Ambigu, 8 h. # /». — Le Drapeau.
Renaissance, 8 h. 1/2. — C'est une femme
du monde. — Le Mariage de Barillon.
Eouffes-Parisiens, 8 h. 3/4. — Cendrillon-
nette.
Folles-Dramatiques, 8 h. 1/2. — L'mu
Rouge.
Nouveautés, 8 h. Pl. — La Gymnastique en
chambre. — Le Misanthrope et l'Auvergnat.
— Nos Jolies Fraudeuses.
Menus-Plaibirs, S h. 1/2. — Le Fétiche.
Déjazet, 8 h. 1/2. — L'Impôt sur les Femmes
- La Course anx jupons.
Cluny, 8 h. 1/4. — Les Cinq Filles de Castil-
Ion. — Superbe occasion.
Château-d'Eau, 8 h. »/». — Marceau.
Bouffes-du-Nord, 8 h. 9/p. — La Pêcheusa
de crevettes.
Beaumarchais, 8 h. 1/4. — Les Trois Bat-
tants. — Via le Printemps.
Délassements-Com. 8 h. - La Timbale d'ar-
gent.
Cirque d'Hiver, 8 h. 1/2. — Tous les Boira
Paris en l'air. — L'équilibriste Yokohawa. —
Dimanches et fêtes, Matinée à 2 h. 1/2.
Nouveau-Cirque, 251, rne St-Honoré,8U.t/j
- Exercices, équestres. - Les 28 jours de
Chocolat. — Les Lions.. - Jeudis, diman-
ches et fêtes, matinées à 2 h. 1/2.
Cirque Fernando, 8 h. 1/2. - Exercices éques.
très et acrobatiques. Dimanches et fêtes, ma-
tiuées à 3 h.
Folies-Bergère, 8 h. »/». — Tous les soirs
et en matinée, les Eléphants de Lockhart.
— Minting. — Les Engène, gymnasiarques.
— Le Professeur Farras et ses chiens mi-
niature. — Marine, ballet militaire. — Les
Trévally, acrobates. — Dimanches et fêtes,
à 2 h. 1/2, matinée réservée aux familles.
Scala, 7 h. 3/4. — MM. Libert, Battaille, Re-
val, Richard, Clovis, Maurel, Mmes Anna
Thibaud. Bloch, Valti, Blockette, Dowe, etc.
Le Diable au couvent, opérette.— Matinées di-
manches et fêtes, à 2 heures.
Eldorado, 8 h. — Spectacle-Concert : Norah-
Dorrès, HOUÍIOI, Méaly, Angele Henard, Gar-
del, Sulbac, Plébius. Velly. Legrand. AI-
bin, e'r. - lie Canvval Rob. — TOUÏ
les rendr di s, soirée des snccespopulairos.
- Dimaucbes et tetea. matinée à 2 heures.
Robert-Houdin. — Tous les soirs à 8 fi. 1/2
Prestidigitation, magie. - Le valet de trèfla
vivant.
Musée Grévin. — La Tour Eiffel (2* étage). -
Panorama de Paris. — Galerie de la Révolu-
tion. — Auditions téléphoniques. — Cabinet
Fantastique. — Orchestre hongrois : denx
conierts par jour, de 3 à 6 et de 8 à 11 h. soir.
Moulin Rouge (Place Blanche). — Tous las
soirs Bal; les mercredis et samedis, fêtes da
nuit; les dimanches et fêtes, à deux heures,
kermesse et bal.
Montagnes russes, 28, boulevard tas Gapuoi
ces. — Tous les soirs, de 8 h. 1/2 à minait
Concert-Promenade. Jeux variés. — Dimaat
ches et fêtes, Matinées.
Le gérant: E. DEROULR
PALLBT, gérant de l'imprimerie Dabuissonat a
5, rue Coq-Héron.
Feuilleton de CIL BLAS
DU 24 MARS 1890
30 ————
LES
LARRONS
PAR
HUGUES LE ROUX
TROISIÈME PARTIE
-oHM'
XII
C'était le mois où, tous les ans, la
police des mœurs donne dans la rue
parisienne le coup de filet de l'hiver.
On double la brigade, on attaque les
filles dans tous les quartiers à la fois.
Et la chasse continue plusieurs jours
d'aflilée, en vertu de cet axiome que la
faim fait sortir le loup du bois : que si
les filles s'abstiennent deux jours de
guite de paraître dans la rue, elles y
descendront fatalement le troisième.
Il n'y a guère d'institution sur qui
l'on ait brodé plus de légendes que sur
la police des mœurs.
L'agent pour femmes apparaît revêtu
d'un pouvoir terrifiant. On voit en lui
jn des derniers survivants du gouver-
Ipment de bon plaisir. N'est-il pas le
, et tr~t~ m~~tea; -
ministre exécutif d'une loi d'exception?
ne dispose-t-il point toujours de la let-
tre de cachet et de la Bastille?
On est tenté de croire à la perversité
d'un homme qui exerce occultement un
pouvoir si tyrannique. Rien n'ôtera de
l'esprit populaire la certitude que l'a-
gent des mœurs fait servir son autorité
iscrétionnaire à la satisfaction de son
libertinage ou de ses rancunes.
La vérité c'est que ce fonctionnaire
de la rue est presque toujours un dé-
classé sans pain, qui a accepté cette
basse besogne pour subsister. Il est
l'homme qui use de la force, de la force
physique, de la force du poignet contre
les femmes. Il exerce son métier avec
une gêne visible, à cause de la répu-
gnance dont il se sent l'objet.
Même dans son milieu policier.
Le gardien de la paix qui se consi-
dère avec raison comme un soldat, re-
garde de travers ce civil louche et sa
malveillance pour. le chasseur de ju-
pons se traduit de mille manières. Les
agents des mœurs disent volontiers
que s'ils rentrent souvent bredouilles
de leurs expéditions, c'est que les gar-
diens de la paix, avertis des battues,
donnent eux-mêmes l'éveil aux filles
soumises.
Ce soir-là, le rendez-vous était pris
dans un poste de police du quartier
Saint-Vincent afin de déblayer les
abords des gares toujours assaillis de
prostituées.
Dans la salle nue, militaire, des gar-
diens de la paix assis attendaient leur
tour de ronde; d'autres, à une table,
rédigeaient des procès-verbaux sur des
papiers à en-têtes, avec cette attentiez
lourde, cette pesanteur de main des
hommes robustes, habitués aux beso-
gnes de biceps. ,:
On n'entendait que des cliquetis de
sabres avec le sifflement monotone du
gaz. On se taisait par respect pour les
rédacteurs, par habitude de la disci-
pline.
Et seule dans le silence de la veillée,
s'élevait une lamentation d'ivrogne
cuvant son vin en 1 attente de la voi-
ture de minuit.
Debout dans son box, raide, accroché
à la grille, l'alcoolique contait sa vie sur
un ton mineur :
- .Pour sûr, j'm'ennuie. J'veux
bien m'en aller. Ohé ! la-bas, la porte !
C est l'heure de ma tournée. la tour-
née du théâtre. l'heure des beaux mé-
gots. Ouvrez! C'est papa La Trouille*
qui frappe! Qu'est-ce que c'est? On veut
le faire coucher dehors?. Parce qu'il
a son petit compte ?
A ce moment le gardien en sentinelle
à la porte rentra rapidement dans le
poste et dit :
— Chef!
Aussitôt les hommes se levèrent et
le commissaire entra.
— Tout notre monde est là? fit-il en
s'adressant au brigadier.
Le soldat inclina la tête.
— Oui, monsieur le commissaire,
dans votre cabinet.
C'était une douzaine de grands gar-
çons à l'air gauche, habillés de draps
disparates, des pantalons jaunes avec
des paletots gris, des coiffures de tou-
tes les formes, un air déguisé dans
cette défroque bourgeoise et, au bout
des bras, les poignet noueux, les mains
en croc des souteneurs à qui ces hom-
mes ressemblaient d'ailleurs par la
carrure d'épaules, toutes les allures —
mais dans une forme servile et domes-
tiquée, comme les chiens aux loups.
Un personnage, tout vêtu de noir en
cette longue redingote des policiers
qui ne montre point de linge et sem-
ble un deuil éternel, s'avança au-de-
vant du Commissaire.
— Nous vous attendions pour com-
mencer, dit-il. Toutes nos précautions
sont prises; la mèche n'a pas été éven-
tée ;'nous ferons bonne chasse.
Le magistrat avait jeté sa serviette de
cuir sur la tabla.
Il demanda :
-Et à quoi cela servira-t-il, je
vous en prie? A-t-on fait de la place à
Saint-Lazare pour recevoir nos prison-
nières? Non! On les remettra dans la
rue? demain? en liberté immédiate?
Elles iront conter aux autres l'embar-
ras de l'administration.
L'homme en noir écarta les bras
pour témoigner qu'il regrettait cette
inconséquence, qu'il n'y voyait point
de remède.
— Ce n'est pas nous, dit-il, qui rédi-
geons la loi, nous l'appliquons. C'est
déjà quelque chose de publier à la fin
de l'année des statistiques ascension-
nelles d'arrestations.
— Vous avez raison, dit ironique-
ment le commissaire, mais n'importe,
c'est souvent à contre-cœur que j'en-
voie ces malheureuses au Dépôt. Pour-
quoi leur donner un permis si on leur
défend de s'en servir ! Notre rigueur
envers les filles inscrites est une prime
donnée à l'insoumission.
Et l'on sortit pour procéder à la
rafle.
La manœuvre est toujours la même.
Deux agents en bourgeois montent
une rue, chacun sur un trottoir défé-
rent : ils rabattent. Ils n'ont d'autre
arme qu'une canne assez solide, afin de
se défendre à l'occasion contre des at- j
taques d'hommes. Leurs camarades se
dissimulent à la porte de certains ca-
barets, de maisons à deux issues dont
la Préfecture a les adresses.
Lorsque la présence des agents est
signalée aux filles par leur contre-po-
lice de fileurs, elles courent vers ces
refuges. Elles savent que le règlement
interdit aux agents d'opérer des arres-
tations hors de la voie publique ; elles
sont certaines d'échapper si elles peu-
vent gagner à temps 1 asile d'un esta-
minet.
On juge donc de leur surprise et de
leur désespoir lorsque, au moment de
toucher à ce port sauveur, elles sont
saisies à bras-le-corps, arrêtées.
Toutes poussent de hauts cris qui
attirent leurs camarades, ameutent les
passants, toutes soutiennent qu'elles
n'ont point violé les ordonnances spé-
ciales qui les régissent.
Et aussi bien, puisque, en réglemen-
tant la prostitution, on a reconnu aux
filles le droit de se vendre, les agents
n'auraient pas le pouvoir de mettre la
main sur 1 épaule d'une femme qui se
conformerait au contrat, c'est-à-dire
qui ne sortirait point de chez elle avant
1 allumage des réverbères, qui n'irait
pas tendre ses filets autour des gares,
des églises, des monuments publics,
qui ne provoquerait personne de la pa-
role ou du geste, qui ne formerait point
d'attroupemenis avec des camarades,
qui regagnerait son logis au dernier
coup ae onze neures.
Mais, dans l'espèce, cette fille-là
n'existe pas.
L'exécution littérale du règlement
équivaudrait pour elle à l'abandon du
métier. Elle est condamnée à la contra-
vention perpétuelle. Il n'est pas ma-
laisé de deviner qu'elle fera surtout
bonne chasse dans tes endroits fre"
quentés, qu'il lui est nécessaire d'ac-
crocher par sa tenue et ses allures l'at-
tention des passants ; enfin, que la vé-
ritable heure de l'aflût, c'est précisé-
ment la dernière de la journée, entre
onze heures et minuit, à la sortie des
cafés, des soupers et des théâtres.
.Au fur et à mesure des arrestations,
les agents ramenaient leurs prisonniè-
res au poste. Et il y eut là bientôt une
vingtaine de filles que 1 on empila dans
les cellules ; puis, quand le violon fut
plein, sur les Dancs mêmes des agents.
Selon qu'elles étaient novices ou en-
durcies, les arrêtées se résignaient ou
versaient des larmes.
Des habituées de Saint-Lazare pre-
naient la chose gaiement. Elles plai-
santaient presque de bon cœur.
De leurs cellules, on les entendait
causer avec le père La Trouille, qui
continuait de monologuer :
— Tu t'ennuies l'voisin !
— Viens avec nous, mon joli garçon!
Entêté dans son désir de sortie, le
« ramasseux d'mégots » répondait der-
rière sa grille :
— Avez-vous la clef?. Passez-moi
la clef!
(A suivre. )
♦
Le GIL BLAS accepte des abon-
nements au numéro, partant de
n'importe quelle date, moyennant
0,20 <\ par numéro à expédier ea
France ou a l'étranger.
7 «»
I. Symphonie en ré (Beethoven).
2. Psyché, fragments (A; Thpmas). In-
troduction. — Chœur des Nymphes. — Récit
et Romance du Sommeil. — Invocation à la
Nuit. — Scène de l'extase. —Bacchanale. —
Psyché, Mme Krauss; Eros, Mlle Landy;
gerdure, M. Delmas.
3. Hymne (Haydn).
4. Ouverture de Coriolan (Beethoven).
5. La Vestale, final du 2e acte (Spontini).
6. Ouverture du Freischïïtz (Weber).
Théâtre du Châtelet (2 h. 1/4), 21e Concert-
Colonne.
Roméo et Juliette, drame lyrique d'après la
tragédie de Shakespeare, paroles de Emile
Deschamps, musique de Hector Berlioz. -
Soli : Mlle de Montalant, M. Mâuguièré; M.
,
Auguez (de l'Opéra).
PROLOGUE
i. Introduction : Combat, tumulte, inter-
vention du prince (orchestre).
: 2. Récitatif choral.
3. Strophes.
(Mlle de Montalant.)
4. Scherzetto de la Reine Mab.
(M. Mauguière.)
PREMIÈRE PARTIE
5. Roméo seul — Tristesse — Bruit loin-
toin de bal et de concert — Grande fête chez
Capulet (orchestre).
6. Nuit sereine - Le jardin de Capulet,
silencieux et désert — Les jeunes Capulets
sortant de la fête, passent en chantant des
réminiscences de la musique du bal.
7. Scène d'amour (orchestre).
8. La Reine Mab ou la Fée des songes (or-
chestre).
DEUXIÈME PARTIE
Q. Convoi funèbre de Juliette — Chœur des
Capulets.
10. Scène finale — La foule accourt au
cimetière — Rixe des Capulets et des Mon-
taigus.
11. Récit et Air du Père Laurence.
(M. Auguez.)
12. Serment de réconciliation.
Cirque d'Hiver (2 h. 1/2), Nouveau-Cirque
(2 h. 1/2), Cirque Fernando (3 h.), Eldorado
(2 h,), Scala (2 h.) même spectacle que le
soir.
FoliesrBergère (2 h. 1/2).— Matinée réser-
vée aux familles.
Montagnes-Russes (2 h. 1/2) — Matinée
musicale réservée aux familles.
Moulin-Rouge. — Kermesse, matinée dan-
sante.
A l'Opéra :
Ce soir dimanche. - Robert le Diable
iprix réduits).
Lundi, mercredi, vendredi. — Ascanio.
Samedi. — Faust.
A l'Opéra-Comique :
Ce soir. - Fra Diavolo et l'Amour mé.
deçin.
Lundi 24. - Représentation populaire à
prix réduits : la Dame blanche et la Cigale
madrilène.
Mardi 25. — Mireille.
Mercredi 26. — Zampa et l'Amour mé-
decin.
Jeudi 27. — Mireille.
Vendredi 28. — Le Domino noir et les
Amoureux de Catherine.
^Samedi 29. — (Dix-septième samedi de
Tabonnenient). - Philémon et Baucis, les
iRêndeffyàus bourgeois et le Café du Roi.
Nous apprenons une bien triste et bien
douloureuse nouvelle.
M. Raimond Deslandes qui depuis quinze
ans était à la tête du Vaudeville, est mort
hier matin à Monte-Carlo, où il était allé
achever une convalescence que tout le monde
croyait définitive.
M. Deslandes avait très cruellement souf-
fert de cette maladie, qu'on a plaisantée un
instant, et qui cependant a fait beaucoup de
Victimes, de l'influenza.
Je me rappelle l'avoir vu à l'une de ses
premières sorties, et j'avais été frappé de
son air de souffrance. Il avait énormément
amaigri, sa figure jaune, aux traits tirés, fai-
sait peine à voir; et il marchait avec un air
ide lassitude et d'accablement, comme un
homme à bout de forces.
Il partit pour le midi, croyant achever sa
guérison. Un brusque retour du mal l'a
ifrappé et terrassé en moins de quarante-huit
heures.
Tout le monde des théâtres sera unanime
pour regretter sa perte. Il était aimé. Son
'accueil, son affabilité, sa droiture lui conci-
liaient à première vue les sympathies; et les
.-sentimen ts qu'ont toujours montrés pour lui
;ses amis disent amplement combien il méri-
tait qu'on l'estimât et qu'on l'aimât.
Depuis quinze ans Raimond Deslandes était
directeur du Vaudeville. On connaît la pros-
périté de ce théâtre, où on savait accueillir
Ues jeunes et oser.
Venu très jeune à Paris, il essaya d'abord
du journalisme, puis, bientôt il aborda le
théâtre, et il donna seul ou en collaboration
un grand nombre de pièces dont plusieurs
eurent de grands succès. Citons entre autres
la Terre promise, avec Durantin ; Eva, avec
Montioie ; On dira des bêtises, avec Labiche
et Delacour ; Un Mari qui lance sa femme,
avec Labiche; Une Fille d'Eve, le Marquis
Harpagon, Un Gendre, les Comédiennes, les
Sabots d'Aurore, Antoinette Rigaud, un succès
de la Comédie-Française, et un autre succès
tout récent, au Gymnase, Belle-Maman, en
collaboration avec M. Victorien Sardou, etc.
En 1866, Raimond Deslandes avait été
Comme chevalier de la Légion d'honneur.
Il est mort dans sa cinquante-cinquième
année. Il était né à Yvetot le 12 juillet 1825.
On nous informe que son corps va être
ramené à Paris. Nous ferons connaitre aussi-
tôt le jour des obsèques.
Voici la distribution complète de la Voca-
,tion de Marius, pièce en trois actes, de MM.
Fabrice Carré et Debilly, musique de M.
Raoul Pugno, dont la première représenta-
tion est annoncée pour la semaine pro- 1
chaîne:
Latarède
Marius
Grisaille
Un Monsieur
Le Régisseur
Adolphe
Un Garçon de café
Le Garçon de théâtre
EsteHe
Madame Charles
Babette
Chochotte
Coralie
Louloutte
MM. Brasseur
Albert Brasseur
Maugé
E. Petit
Lauret
Dubois
Jacotot
Prosper
Mmes Théo
Macé-Montrouge
Roger
Mithoir
Leris
Barrot
Pour prendre date.
MM. Richard Lêsclide et Jean de Cham-
peaux nous prient d'annoncer qu'ils viennent
de terminer une opérette dont la musique est
confiée à M. Louis Varney.
Titre ; Madame Jean.
Madame Chéné, l'excellente professeur du
Conservatoire, a eu l'idée de réunir dans
l'atelier du sculpteur Aimé Millet une élite
d'artistes et d'amateurs pour une audition
des œuvres du compositeur Alfred Rabu-
teau.
Le succès de cette soirée a été complet,
surtout pour l'excellent compositeur, dont
l'originalité, la variété et la science profonde
ont été vigoureusement applaudies.
Signalons en passant des airs du Vendéen,
un opéra inédit, chantés par M. Devriès (de
l'Opéra), et mademoiselle de Nayrolff; une
très intéressante sonate et une gracieuse au-
bade pour piano et violon, jouées par l'auteur
et Guidé, l'excellent violoniste, divers mor-
ceaux exécutés sur le piano, etc.
Mardi 25 mars, salle Pleyel, troisième
séance de la Société de musique française,
fondée par M. Ed. Nadaud, avec le concours
de mesdames Conneau, de Monvel, MM.
Cros-Saint-Ange, Mas, Gibier et de Bailly.
Courrier du littoral :
Une œuvre nouvelle va bientôt, on le sait,
être jouée à Monte-Carlo. Quelques mots
sur l'auteur de cet opéra en trois actes : le
Pilote, dont les paroles sont d'Armand Sil-
vestre. M. J. Urich, un élève de Lenepveu,
s'est déjà fait un nom dans le monde musical.
Il est l'auteur, entre autres choses de l'opëra-
comique: la Dot de Sulette, de l'Orage,
drame lyrique en deux actes, joué la Mon-
naie, et surtout de l'opéra Flora Mac Donald,
représenté pour la première fois à Bologne
et dont le succès fut considérable en Italie.
La première du Pilote ne peut donc man-
quer de présenter beaucoup d'intérêt.
Gautier-Garsullie
PETIT COURRIER
Au théâtre Robert-Houdin, grand succès à
enregistrer pour la scène nouvelle intitulée :
Hypnotisme, catalepsie, spiritisme. et gendar-
merie. MM. Harmington, David et Pandore
exécutent les trucs qui la composent d'une façon
positivement remarquable et sont d'un comique
impossible à décrire. Il y a là une excellente
soirée à passer.
—————————
Les Gastrites, Ôastraigiès, Dyspepsies,
Dûuleups et Crampes d'Estomao 1I
BONT BADICALBME3T GUITTLBS PAS LU
Sirop Larozej
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Vante on firos : laon J.-P. LAROZE. 2, r. des Lions-St^afii» PARIS g1
& Péfa/7 ; 23, rue des Pef/fe-CAamaJ.
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Demain Lundi
I& u
fine H MM
EXPOSITION
DES
NOUVEAUTÉS D'ÉTÉ
MISE EN VENTE DE
NOMBREUSES OCCASIONS
0
BULLETIN SPORTIOUE
COURSES DE SAINT-OUEN
Samedi 22 mars 1890
RÉSULTATS
Prix des Batignolles, course de haies, 2,000 fr.,
2,500 mètres. — 1. Baron, 4/7, à Mitchell
(Mann). 2. Bouès. 3. Balle d'Or.
Non placés : Selim, La Colombe, Macouba
tombé, La Favorite, Germanicus et Caillette.
Gagné de six longueurs ; le troisième à six
longueurs.
Prix de Berchères, steeple-chase, à réclamer.
2,500 fr., 3,200 mètres. - 1. La Belle Fatma,
5/1, à M. E. Adam (F. Morris). 2. Jeannot. 3.
vola-puck »
Non placés : Rhodante et Vaucouleurs.
Gagné de quatre longueurs; le troisième à
huit longueurs.
Prix de Brou, course de haies, handicap,
2,500 fr., 2,500 mètres. — 1. Palatine, 5/1, à M.
H. d'Aldin (Brockwell). 2. Désir. 3. Luron.
Non placés : Lunette et Mi-Moza.
Gagné d'une courte encolure; le troisième à
une tête.
Prix de Bagnolet, course de haies, 2,500 fr.,
2,700 mètres. — 1. Jojotte, 7/2, à M. R. Papin
(Newby). 2. Dalila. 3. Sultane.
Non placés : Mascotte, Navurrenx, Mante, et
Hautbois tombé.
Gagné d'une courte encolure; le troisième à
six longueurs.
La gagnante réclamée 6,200 francs par son
propriétaire. -
Prix de Bobigny, steeple-chase, handicap,
3,000 francs, 2,400 mètres. — 1. Chester, 4/1,
à M. Guinebert (Newman). 2. Kilomètre. 3. De
La Tour.
Non placés : Giselle et Saragosse.
Gagné de deux longueurs ; le troisième à une
longueur et demie.
RÉSULTATS DU PARI MUTUEL
PESAGE PELOUSE
Unité 10 fr. Unité 5 fr.
--. -----
Gagn. Placé Gagn.1 Placé
., - - -. ------
1" Baron 20 75 12 80 8 75 6 45
course Souès. 14 40 950
Balle d'Or.. 43 40 13 20
2* Belle-Fatma 91 60 26 25 37 70 13 55
course Jeannot. 1630 8 45
»
3* Palatine,. 56 90 33 40 36 15 17 15
course Désir 22 40 11 10
»
4* Jojotte..,.;. 44 75 22 2020 1050
course Dalila. 41 30 20 10
» ,
5* Ghester. 47 20 2460 19 75 9 55
course Kilomètre.. 2120 12 10
»
68 »
course » **** ., *'"
»
COURSES A AUTEU1L
(Réunion de printemps. -— Douzième jour)
Dimanche 23 mars 1890
Les courses commenceront à deux heures.
APPRÉCIATIONS
Prix du Pont, steeple-chase de 4* série d'Au-
teuil, 3,000 francs, 3,700 mètres (parcours n* 9
bis) : Hamlet et Viaduc.
Prix ae Clairerontaine, steeple-chase, 2° sé-
rie, 6,000 fr., 4,100 mètres (parcours n* 13) :
Lorgnette et Blanche.
Prix de la Butte, steeple-chase, 15,000 francs,
4,200 mètres (parcours n* 14) : Bouledog et
Sainfoin.
Prix du Lac, course de haies, handicap, 4,000
francs, 2,700 mètres : Carafon et Eudeline.
Prix Revenge, prix spécial, steeple-chase,
4,000 fr., 3,900 mètres (parcours n* 11 bis) : Au-
gure et Padmana.
Prix de Mars, course de haies, à vendre aux
enchères publiques, 3,000 francs, 2,600 mètres
(parcours n° 2) : Naufrage et Cassiopée.
COURSES A VINCENNE3
(Courses plates)
(Réunion de printemps. — Troisième jour)
Lundi 24 mars 1890
Les courses commenceront à deux heures.
Train spécial : Bastille, 1 h. 30.
The Farmer.
—— ♦
Excellente jument de service pour coupé à ven-
dre 1,200 f. Cochr l'héodore,25,r.Galilée, le matin.
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PETITE CORRESPONDANCE
Non correspondants qui se font adresser leurs
lettres de la Petite correspondance au bureau du
Gil Blas, sont priés de venir les retirer le soir
de 5 heures à 6 heures, ou bien de laisser leurs
adresses avec frais de poste pour l'expédition,
s'ils le préfèrent.
Très sétieux. Jne femme du monde, ayant dettes,
disposerait q.q. heures par jour pour qui la tire-
rait d'embarras. Bne musicienne, dessin, angl.,
équit. Ecrire M. H. ù8, Gil Blas.
Chiens de t" races. Gds danois, lévriers, loulous,
griffons, caniches, terriers. Bocquet, 17, r. Gros.
M. 30 a. ard. dtconn. l've désint. a KI. b. 8.
Pp à Croy don ad p repon expl de J B L.
T K Z 52 att J D B lundi 3 h. café conv par let. à
NE T T Y. -
fr. sér.200 f. sauv. lavieàj. f. Reco nn - p ro f. J. 8, b. 51
lIJarchaltd. Envoyez autre texte.
M. tr. b. des. conn. j.veuve, jol. dis. K.Z.8,b.r.Bourse
J. Vve t. bien, dés. tr. ami âge mûr. D.B.O. bur. 52.
Impossible réponse par Gil. Pas riéhe. Reçu mon-
ceau lettres. — J/erçi tous. — RépÓhdra, —
E. C. 15. — Désintéressée.
Très sér. J. f du m. dtsp. q.q, h. par j. pour qui
l'aiderait. Eer. A. Z.. Gil 1
J.hom du monde jol. gare, dlég.dist. dés. entret.
COfT. littér. et par suit. relat. avec dame du monde
smr. et riche ay. équip. et hôt. parc Mono, ou Ch -
Elys. Ect. R. de C., p. rest., bur. 30.1
Jne dlle, disting. b. édue. pianiste, gaie, dés. pos.
dlle de c* près dame. Ec. A. G. X. pos. f. our. 18.
J. h. 30 a. dist. inst. offrirait distract, var. à j. f.
délaissée ou incomprise. Ec. F. D. p, r. bur. 20-
J. h. tr. dist. désir, conn. jeune fille désintéressée,
blonde de préf. p. pas. soirées. Ec. au Gil Blas, 0.11
On demandé courtiers expérimentés et de bonne
tenue, Paris, province et étranger pour publicité
artistique commission payée de suite. De 3 heures
à 5 heures, Albùm Monde Elégant, 11, boule-
vard Montmartre.
Pour toute correspondance, il suffira de
nous en envoyer le texte accompagné de
bons de poste établis sur le pied de trois
francs par trente-huit lettres (une ligne).
Tous les bureaux de poste délivrent des
carnets de bons-poste.
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ASTROLOGIE
Eulalie. — Le voyage aura lieu. Ne pas se
marier avant le 15 août.
P. Cambrai. — Année favorable aux intérêts,
mais rupture certaine dans les affections exis-
tantes.
Œillet Rouge. — Venez me voir lundi, 8, tue
Saint-Philippe-du-Roule, j'ai une importante
communication à vous faire.
D' Ely Star.
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La Bourse et les Affaires
Le marché continue à être calme; l'anima-
tion y fait complètement défaut, et les trans-
actions sont plus restreintes que jamais.
Les places étrangères envoient des cotes
mieux tenues, mais restent également sans
affaires sérieuses.
Les Consolidés sont à 97 318.
Le 3 0/0 perd deux centimes à 87 85;
1 Amortissable vaut 92 25, et le 4 1/2 0/0,
105 82 1/2.
Les fonds étrangers sont sans grands
changements notables.
L'Italien est offert à 91 95; l'Extérieure
4 0/0 est calme à 73 20; l'Unifiée d'Egypte
vaut 477 50; le Hongrois, 86, et le Portugais
3 010, 63 10.
Le Turc, au comptant, est coté à 18 05.
Les valeurs de crédit n'ont eu que des
transactions de peu d'importance.
La Banque de France clôture à 4,200;
le Crédit Foncier à 1,307 50; la Banque
d'Escompte à 516 25; la Banque de Paris à
786; le Crédit Lyonnais à 717 50; la Société
Générale à 477 50, et le Mobilier Espagnol à
198 75.
Les actions de nos grandes Compagnies
de chemins de fer ont eu un meilleur cou-
rant d'affaires.
Le Lyon s'inscrit à 1,402 50; le Midi à
1,215; le Nord à 1,782 50, et l'Orléans à
1,428 75.
Les Chemins étrangers sont ainsi côtés :
Les Autrichiens à 467 50; les Lombards à
287 75; le Nord-Espagne à 371 25, et le Sa-
ragosse à 311 25.
Le Suez reste à 2,306 25; le Panama à
32 50.
Le Gaz est en baisse de 15 fr. et est offert
1 1,400; les Messageries Maritimes sont de-
mandées à 675; les Voitures valent' 730; les
Allumettes, 542 50; la Compagnie Transatlan-
tique est offerte à 605; et le Decauville fait
301 25.
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La température irrégulière que
nous subissons, nous fait croire
que nous serons très agréables
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prix qui leur causeront une véri-
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(j U u UIfl C jupe légèrement drapée et
brodée soie couleur, laissant voir sur les côtés le bas da
jupon en moire, gros plis éventail derrière ; cor-
sage brodé et croisé sur une chemisette plissée 34fr
en moire et jolie ceinture ruban sur le bas du QA fr-1,
cor~~ge.Sana précèdent. vTT
MMPI PT !'r hommes, draperie nouveauté,4| ftfr-
LUlnrLCI borde ou pique, bien doublé. g
Le Veston, 3 25;Gilet,2 55; pantalon, 2 951315
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Le Veston, 15 fr. ; Gilet, 5 fr. ; Pantalon 9 fr.
J A f) H FTT F faC<>n taillenr, en drap marin, pure 1 0 rr.
crAIJUCI t laine,pouvant fe porter ouverte ou glI'Vg*
fermée, col, revers et parements brodés soie noire 10 75
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"1 devant et derrière, nœuds de ruban Afr.
sur les épaules, volant de dentelle et frangetles pluie. «sS 90
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Demain Lundi
OUVERTURE DE L'EXPOSITION GÉNÉRALE DES
Nouveautes dtté
Au début de cette Saison, nous croyons devoir
rappeler à notre Clientèle que, contrairement aux
tendances générales, la Maison du Petit Saint-
Thomas ne cesse d'apporter le soin le plus scru-
puleux à n'avoir, même aux prix les plus réduits,
que des Marchandises de premier choix.
Quant aux Objçts confectionnés, notre collection
de Modèles nouveaux, composée des dern ières Créa-
tions de la Saison en CONFECTIONS, COS-
TUMES, MODES, JUPES DRAPÉES, JUPONS,
FICHUS et tout ce qui concerne la toilette des
Dames, des Hommes et des Enfants, est des plus
complètes.
ltféme dans nos Créations les plus modestes,
les Dames sont assurées de retrouver toujours
cette sobriété de goût, ce fini et cette perfection
de coupe qui distinguent les Modèles du Petit
Saint-Thomas et qui lui ont valu, du reste, à l'Ex<\
position Universelle de I 889, la Médaille d'Or.
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A l'occasion de cette Grande Ouverture de
Saison, nous allons également mettre en vente,
à tous nos Comptoirs, de
Nombreuses affaires
qui viennent d'être traitées par nos acheteurs
à der prix extraordinaires de bon marché.
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Le Bon Journal. Sommaire du numéro 413 en
vente:
Paul Perret: Un Monsieur de Compagnie. —
Georges Ohnet : Dernier Amour (suite). -Louis
Davyl: Immense Douleur (suite). — Berthe
Flammarion : Histoire de trois enfants coura-
geux (suite). — Hector Malot : Les Besoigneux
(suite). — Alexis Bouvier : Le Fils d'Antony
(suite).
L'Académie du Maine, président B. Haureau,
membre de l'Institut, ouvre un concours natio-
nal ayant pour sujet l'éloge de Robert Garnier.
Le programme, huit pages in 8% est envoyé f*
aux littérateurs qui le demandent au secrétaire
de l'Académie, avenue Thiers, 11, Le Mans.
Saint-Germain-en-Laye, quartier du Boulin-
grin. A louer, ensemble ou séparément, deux
jolies villas meublées avec jardin, à cinq minu-
tes de la Terrasse et du chemin de fer. S'a-
dresser à M. Mackenzie, 8, rue Pierre-le-
Grand, Paris.
PASSE-TEMPS QUOTIDIEN
Ri* 36SO. — Enigme
Par 51. E. Plessler
Quel que soit le quartier, lectrice
Dans chaque square, en quantité
On me voit sans difficulté
Et sans le moindre sacrifice,
Je suis au milieu du bouquet
Le plus- proche dé son entrée ;
Ma personne étant désirée
Je participe k tout banquet.
-O-
Je figure dans un quadriile
De la coquette un ornement
Du quatuor un instrument
Car en musique, aussi je brille.
—C—
En Allemagno, nullité
Mais utile dans l'Amérique
Nécessaire à la République
Indispensable à l'équité.
N* CG19. - Mot en losaoga
SOLUTION
SOLUTIONS JUSTES
Mmes Esther. - Lady Zeth — Emilie Pfncho, -
Rebeoca. — Saïda. — JeanaeSSirven. — Neige des
Pôles. — Marie Vérité. - Miss Hourl. — Lady
Scorde. — Lady Anne. - Miss Tigry. — P. K. —
Chatte Blanche, a Vienne.
MM. Champagne. — Etiréka — Bachotain. -'Dick.
— A. Vasselon. — Lonseuq. — Ch. Perplex. — Ra-
moloff. — A. C. de Mars. — Géranium. — Lagassc.
— J.-V. Trotard. — Deux Gogos. — A. Musette. —
L. Fillon. — L. Normand. — Cuchelet. — Janiroco.
— A. Mauduit. — Eugène Faivre. — André. — K.
Bourgeat. - Clerville. — Café de l'Opéra à Nancy.
— Tricéphale. — Deux S. M. (5 s.). — Tito. — Deux
Sucriers. — Café du Progrès à Eyguières.
Les solutions doivent être sitresaâas a M, FRA-
aiE R. Y J au bureau du jouroal.
B* Framory.
» — — -
SPECTACLES DU 23 MARS
Opéra, 8 h. a/M. — Robert le Diable.
Comédie-Française, 8 h. o/e. — Le Cas de
Conscience. — Camille. — L'Aventurière.
Opéra-Comique, 7 h. 3/4. — L'Amour mé-
decin. — Fra Diavolo.
Odéon, 8 h. 1/4. — Beaucoup de bruit pour
rien.
Gymnase, 7 h. 112. - Le Collectionneur. —
Paris fin de siècle.
Vaudeville, 8 h. 1/2. - Mme Durosel. — Fea
Toupinel.
Variétés, 8 h. 3/4. — C'est la faute au minis.
tère. - Mal aux cheveux. — Monsieur
Bétzy.
Palais-Royal, 7 h. 3/4. — Le Roi Can-
daule.- Les Miettes de l'Année.
Porte-St-Martin, 8 h. »/».— Jeanne d'Arc.
Gaité, 8 h. 1/4. — Le Voyage de Suzette.
Eden-Thétttre, 8 h. ,,¡». - Orphée aux En-
fers.
Ambigu, 8 h. # /». — Le Drapeau.
Renaissance, 8 h. 1/2. — C'est une femme
du monde. — Le Mariage de Barillon.
Eouffes-Parisiens, 8 h. 3/4. — Cendrillon-
nette.
Folles-Dramatiques, 8 h. 1/2. — L'mu
Rouge.
Nouveautés, 8 h. Pl. — La Gymnastique en
chambre. — Le Misanthrope et l'Auvergnat.
— Nos Jolies Fraudeuses.
Menus-Plaibirs, S h. 1/2. — Le Fétiche.
Déjazet, 8 h. 1/2. — L'Impôt sur les Femmes
- La Course anx jupons.
Cluny, 8 h. 1/4. — Les Cinq Filles de Castil-
Ion. — Superbe occasion.
Château-d'Eau, 8 h. »/». — Marceau.
Bouffes-du-Nord, 8 h. 9/p. — La Pêcheusa
de crevettes.
Beaumarchais, 8 h. 1/4. — Les Trois Bat-
tants. — Via le Printemps.
Délassements-Com. 8 h. - La Timbale d'ar-
gent.
Cirque d'Hiver, 8 h. 1/2. — Tous les Boira
Paris en l'air. — L'équilibriste Yokohawa. —
Dimanches et fêtes, Matinée à 2 h. 1/2.
Nouveau-Cirque, 251, rne St-Honoré,8U.t/j
- Exercices, équestres. - Les 28 jours de
Chocolat. — Les Lions.. - Jeudis, diman-
ches et fêtes, matinées à 2 h. 1/2.
Cirque Fernando, 8 h. 1/2. - Exercices éques.
très et acrobatiques. Dimanches et fêtes, ma-
tiuées à 3 h.
Folies-Bergère, 8 h. »/». — Tous les soirs
et en matinée, les Eléphants de Lockhart.
— Minting. — Les Engène, gymnasiarques.
— Le Professeur Farras et ses chiens mi-
niature. — Marine, ballet militaire. — Les
Trévally, acrobates. — Dimanches et fêtes,
à 2 h. 1/2, matinée réservée aux familles.
Scala, 7 h. 3/4. — MM. Libert, Battaille, Re-
val, Richard, Clovis, Maurel, Mmes Anna
Thibaud. Bloch, Valti, Blockette, Dowe, etc.
Le Diable au couvent, opérette.— Matinées di-
manches et fêtes, à 2 heures.
Eldorado, 8 h. — Spectacle-Concert : Norah-
Dorrès, HOUÍIOI, Méaly, Angele Henard, Gar-
del, Sulbac, Plébius. Velly. Legrand. AI-
bin, e'r. - lie Canvval Rob. — TOUÏ
les rendr di s, soirée des snccespopulairos.
- Dimaucbes et tetea. matinée à 2 heures.
Robert-Houdin. — Tous les soirs à 8 fi. 1/2
Prestidigitation, magie. - Le valet de trèfla
vivant.
Musée Grévin. — La Tour Eiffel (2* étage). -
Panorama de Paris. — Galerie de la Révolu-
tion. — Auditions téléphoniques. — Cabinet
Fantastique. — Orchestre hongrois : denx
conierts par jour, de 3 à 6 et de 8 à 11 h. soir.
Moulin Rouge (Place Blanche). — Tous las
soirs Bal; les mercredis et samedis, fêtes da
nuit; les dimanches et fêtes, à deux heures,
kermesse et bal.
Montagnes russes, 28, boulevard tas Gapuoi
ces. — Tous les soirs, de 8 h. 1/2 à minait
Concert-Promenade. Jeux variés. — Dimaat
ches et fêtes, Matinées.
Le gérant: E. DEROULR
PALLBT, gérant de l'imprimerie Dabuissonat a
5, rue Coq-Héron.
Feuilleton de CIL BLAS
DU 24 MARS 1890
30 ————
LES
LARRONS
PAR
HUGUES LE ROUX
TROISIÈME PARTIE
-oHM'
XII
C'était le mois où, tous les ans, la
police des mœurs donne dans la rue
parisienne le coup de filet de l'hiver.
On double la brigade, on attaque les
filles dans tous les quartiers à la fois.
Et la chasse continue plusieurs jours
d'aflilée, en vertu de cet axiome que la
faim fait sortir le loup du bois : que si
les filles s'abstiennent deux jours de
guite de paraître dans la rue, elles y
descendront fatalement le troisième.
Il n'y a guère d'institution sur qui
l'on ait brodé plus de légendes que sur
la police des mœurs.
L'agent pour femmes apparaît revêtu
d'un pouvoir terrifiant. On voit en lui
jn des derniers survivants du gouver-
Ipment de bon plaisir. N'est-il pas le
, et tr~t~ m~~tea; -
ministre exécutif d'une loi d'exception?
ne dispose-t-il point toujours de la let-
tre de cachet et de la Bastille?
On est tenté de croire à la perversité
d'un homme qui exerce occultement un
pouvoir si tyrannique. Rien n'ôtera de
l'esprit populaire la certitude que l'a-
gent des mœurs fait servir son autorité
iscrétionnaire à la satisfaction de son
libertinage ou de ses rancunes.
La vérité c'est que ce fonctionnaire
de la rue est presque toujours un dé-
classé sans pain, qui a accepté cette
basse besogne pour subsister. Il est
l'homme qui use de la force, de la force
physique, de la force du poignet contre
les femmes. Il exerce son métier avec
une gêne visible, à cause de la répu-
gnance dont il se sent l'objet.
Même dans son milieu policier.
Le gardien de la paix qui se consi-
dère avec raison comme un soldat, re-
garde de travers ce civil louche et sa
malveillance pour. le chasseur de ju-
pons se traduit de mille manières. Les
agents des mœurs disent volontiers
que s'ils rentrent souvent bredouilles
de leurs expéditions, c'est que les gar-
diens de la paix, avertis des battues,
donnent eux-mêmes l'éveil aux filles
soumises.
Ce soir-là, le rendez-vous était pris
dans un poste de police du quartier
Saint-Vincent afin de déblayer les
abords des gares toujours assaillis de
prostituées.
Dans la salle nue, militaire, des gar-
diens de la paix assis attendaient leur
tour de ronde; d'autres, à une table,
rédigeaient des procès-verbaux sur des
papiers à en-têtes, avec cette attentiez
lourde, cette pesanteur de main des
hommes robustes, habitués aux beso-
gnes de biceps. ,:
On n'entendait que des cliquetis de
sabres avec le sifflement monotone du
gaz. On se taisait par respect pour les
rédacteurs, par habitude de la disci-
pline.
Et seule dans le silence de la veillée,
s'élevait une lamentation d'ivrogne
cuvant son vin en 1 attente de la voi-
ture de minuit.
Debout dans son box, raide, accroché
à la grille, l'alcoolique contait sa vie sur
un ton mineur :
- .Pour sûr, j'm'ennuie. J'veux
bien m'en aller. Ohé ! la-bas, la porte !
C est l'heure de ma tournée. la tour-
née du théâtre. l'heure des beaux mé-
gots. Ouvrez! C'est papa La Trouille*
qui frappe! Qu'est-ce que c'est? On veut
le faire coucher dehors?. Parce qu'il
a son petit compte ?
A ce moment le gardien en sentinelle
à la porte rentra rapidement dans le
poste et dit :
— Chef!
Aussitôt les hommes se levèrent et
le commissaire entra.
— Tout notre monde est là? fit-il en
s'adressant au brigadier.
Le soldat inclina la tête.
— Oui, monsieur le commissaire,
dans votre cabinet.
C'était une douzaine de grands gar-
çons à l'air gauche, habillés de draps
disparates, des pantalons jaunes avec
des paletots gris, des coiffures de tou-
tes les formes, un air déguisé dans
cette défroque bourgeoise et, au bout
des bras, les poignet noueux, les mains
en croc des souteneurs à qui ces hom-
mes ressemblaient d'ailleurs par la
carrure d'épaules, toutes les allures —
mais dans une forme servile et domes-
tiquée, comme les chiens aux loups.
Un personnage, tout vêtu de noir en
cette longue redingote des policiers
qui ne montre point de linge et sem-
ble un deuil éternel, s'avança au-de-
vant du Commissaire.
— Nous vous attendions pour com-
mencer, dit-il. Toutes nos précautions
sont prises; la mèche n'a pas été éven-
tée ;'nous ferons bonne chasse.
Le magistrat avait jeté sa serviette de
cuir sur la tabla.
Il demanda :
-Et à quoi cela servira-t-il, je
vous en prie? A-t-on fait de la place à
Saint-Lazare pour recevoir nos prison-
nières? Non! On les remettra dans la
rue? demain? en liberté immédiate?
Elles iront conter aux autres l'embar-
ras de l'administration.
L'homme en noir écarta les bras
pour témoigner qu'il regrettait cette
inconséquence, qu'il n'y voyait point
de remède.
— Ce n'est pas nous, dit-il, qui rédi-
geons la loi, nous l'appliquons. C'est
déjà quelque chose de publier à la fin
de l'année des statistiques ascension-
nelles d'arrestations.
— Vous avez raison, dit ironique-
ment le commissaire, mais n'importe,
c'est souvent à contre-cœur que j'en-
voie ces malheureuses au Dépôt. Pour-
quoi leur donner un permis si on leur
défend de s'en servir ! Notre rigueur
envers les filles inscrites est une prime
donnée à l'insoumission.
Et l'on sortit pour procéder à la
rafle.
La manœuvre est toujours la même.
Deux agents en bourgeois montent
une rue, chacun sur un trottoir défé-
rent : ils rabattent. Ils n'ont d'autre
arme qu'une canne assez solide, afin de
se défendre à l'occasion contre des at- j
taques d'hommes. Leurs camarades se
dissimulent à la porte de certains ca-
barets, de maisons à deux issues dont
la Préfecture a les adresses.
Lorsque la présence des agents est
signalée aux filles par leur contre-po-
lice de fileurs, elles courent vers ces
refuges. Elles savent que le règlement
interdit aux agents d'opérer des arres-
tations hors de la voie publique ; elles
sont certaines d'échapper si elles peu-
vent gagner à temps 1 asile d'un esta-
minet.
On juge donc de leur surprise et de
leur désespoir lorsque, au moment de
toucher à ce port sauveur, elles sont
saisies à bras-le-corps, arrêtées.
Toutes poussent de hauts cris qui
attirent leurs camarades, ameutent les
passants, toutes soutiennent qu'elles
n'ont point violé les ordonnances spé-
ciales qui les régissent.
Et aussi bien, puisque, en réglemen-
tant la prostitution, on a reconnu aux
filles le droit de se vendre, les agents
n'auraient pas le pouvoir de mettre la
main sur 1 épaule d'une femme qui se
conformerait au contrat, c'est-à-dire
qui ne sortirait point de chez elle avant
1 allumage des réverbères, qui n'irait
pas tendre ses filets autour des gares,
des églises, des monuments publics,
qui ne provoquerait personne de la pa-
role ou du geste, qui ne formerait point
d'attroupemenis avec des camarades,
qui regagnerait son logis au dernier
coup ae onze neures.
Mais, dans l'espèce, cette fille-là
n'existe pas.
L'exécution littérale du règlement
équivaudrait pour elle à l'abandon du
métier. Elle est condamnée à la contra-
vention perpétuelle. Il n'est pas ma-
laisé de deviner qu'elle fera surtout
bonne chasse dans tes endroits fre"
quentés, qu'il lui est nécessaire d'ac-
crocher par sa tenue et ses allures l'at-
tention des passants ; enfin, que la vé-
ritable heure de l'aflût, c'est précisé-
ment la dernière de la journée, entre
onze heures et minuit, à la sortie des
cafés, des soupers et des théâtres.
.Au fur et à mesure des arrestations,
les agents ramenaient leurs prisonniè-
res au poste. Et il y eut là bientôt une
vingtaine de filles que 1 on empila dans
les cellules ; puis, quand le violon fut
plein, sur les Dancs mêmes des agents.
Selon qu'elles étaient novices ou en-
durcies, les arrêtées se résignaient ou
versaient des larmes.
Des habituées de Saint-Lazare pre-
naient la chose gaiement. Elles plai-
santaient presque de bon cœur.
De leurs cellules, on les entendait
causer avec le père La Trouille, qui
continuait de monologuer :
— Tu t'ennuies l'voisin !
— Viens avec nous, mon joli garçon!
Entêté dans son désir de sortie, le
« ramasseux d'mégots » répondait der-
rière sa grille :
— Avez-vous la clef?. Passez-moi
la clef!
(A suivre. )
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