Titre : La Lanterne : journal politique quotidien
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1928-01-14
Contributeur : Flachon, Victor. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb328051026
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 14 janvier 1928 14 janvier 1928
Description : 1928/01/14 (N18421,A60). 1928/01/14 (N18421,A60).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : BIPFPIG33 Collection numérique : BIPFPIG33
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k7524261s
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-54
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 23/07/2012
Le Numéro : 25 centimes
ABONNEMENT l an 0 m. 8 m.
-- -- -
Seine et S.-et-O. 63 » 33 » 17 >
France et colon. 65 » 34 » 18 »
Etranger. 100 a 52 » 27 »
d* 131 » 67 » 35 »
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Les manuscrits non insérés
ne tout pas rendue
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Fondateur: HENRI ROCHEFORT (30 mai 1868)
60 ANNEE. — N 18.421
SAMEDI
14
JANVIER 1928
-- ----- --. _m .,- -----------
Direction et Administration
38, BIJ de Strasbourg, Paris-X'
Téléphone : Nord 24-00
Après 22 h. : Louvre : 04-36
TRIBUNE LIBRE
Plus de politique de généraux
n ————. ——
L'intérêt puissant qu'at-
tache le gouvernement so-
viétique à la bolchevisation
de la Chine n'est plus à dé-
montrer. La guerre entre la
démocratie et le communis-
me ensanglante depuis assez longtemps
le sol asiatique pour que nul ne puisse se
méprendre désormais sur l'importance ca-
pitale de la victoie que remportera l'un
sur l'autre des partis en présence. D'autre
part, le mécontentement qu'exprime en y
insistant «l'Humanité», organe officiel
des Soviets en France, lorsque le « Rap-
pel » précise les moyens de préserver la
Chine d'une terrible débâcle, est une con-
firmation lumineuse de l'incommensurable
portée qu'aurait dans le monde entier l'é-
chec du bolchevisme en Asie. Cet échec
s'impose donc. Les puissances doivent
faire litière de leurs intérêts privés pour
sauvegarder, d'abord, les intérêts mon-
diaux.
Déjà, pourtant, les Soviets donnent la
partie comme gagnée par eux. Avez-vous
yu le nouveau timbre-poste émis en
Ukraine ? La figurine représente en par-
tie la planisphère. Trois continents y fi-
gurent : l'Europe, l'Asie et l'Afrique.
Une large tache d'un rouge violent, au
chiffre de l'U.R.S.S., couvre presque tou-
te la surface du vieux continent. Elle en-
globe la Russie, la Sibérie, la Chine en
entier. Ainsi, propagande trompeuse
mais saisissante, l'hégémonie rouge sem-
ble couvrir les cinq sixièmes pu À peu (
près des territoires formant l'E urope et
FÂsie» 1
Le problème de la Chine n'en reste pas
moins entier. L'ancien empire des Mand-
chous deviendra-t-il une splendide ré-
publique asiatique, constitutionnelle
et démocratique, ou s'enlisera-t-il pour
des années et des années dans un renou-
veau sanglant de barbarie en délire ? La
réponse appartient à l'Europe, aux Etats-
Unis et au Japon qui ont à prendre en-
fin leurs responsabilités. Il n'est pas té-
méraire d'affirmer que les progrès consi-
dérables réalisés par la propagande de
Moscou, s'ils sont dus pour une large
part à l'habileté et à la ténacité de cette
propagande, peuvent être imputés en
grande partie aussi à la maladresse, aux
rivalités d'intérêts des puissances dont le
rôle essentiel en Chine était avant tout
de fermer la route au bolchevisme.
Grâce à son puissant réseau d'infor-
mations et de transmission de ces infor-
mations, dont elle est maîtresse absolue,
l' Angleterre a induit en erreur tous ceux
qui, d'après elle, ont considéré le Canton
de Sun Yat Sen comme le foyer du so-
viétisme en Chine et le Kuomintang chi-
nois comme un second bras du Komin-
tern russe. C'est là la faute initiale. Les
puissances ont qualifié communiste et
traité en communiste un mouvement qui
était d'indépendance chinoise et de pur
nationalisme, donc un mouvement natu-
rel et légitime, avec lequel il eût été aisé
de composer.
La cause de l'erreur volontaire com-
mise par l'Angleterre n'est pas difficile
à déterminer. Le Foreign Office, figé
dans ses traditions, ne voulait d'autres
changements en Chine que ceux pouvant
etre accomplis avec l' assentiment ou sur
le désir de Londres. En premier lieu, les
anciens traités sino-britanniques devaient
rester intangibles; les concessions terri-
toriales ne pouvaient être réduites d'un
pouce ni modifiées d'un iota dans leur
statut.
C'était folie. Quand l'Angleterre l'eut
compris, ce fut pour commettre une folie
de plus. Elle crut possible une nouvelle
et victorieuse guerre des Boxers et elle
convia les puissances à s'armer, à en-
voyer en Extrême-Orient des navires et
des troupes de débarquement. On lui a
fait cette concession, mais, en dépit de
quelques incidents propres à faire tonner
le canon, les puissances ont eu la sagesse
de demeurer l'arme au pied, s'employant
isimplement à protéger la vie et les biens
de leurs nationaux.
Durant ce temps, les bolchevistes rus-
ses, mis à l'aise par la mort de Sun Yat
Sen, poursuivaient à Pékin, à Hankéou,
à Shanghaï, à Canton, une propagande
intensive dont les résultats sont indénia-
bles.
Le système britannique n'a pas varié.
Par les sourdes intrigues, par des charges
de leur fameuse « cavalerie de Saint-
George » les Anglais se sont acharnés à
se maintenir dans le programme élaboré
depuis quatre ou cinq ans, sans vouloir
tenir compte de tous les échecs subis,
lesquels en démontraient l'inanité.
Alors s'est engagée, plus active que
jamais, ce qu'on pourrait nommer « la
combinaison des généraux ».
On avait déjà, secrètement, soutenu
Chang Tso Lin contre Ou Pe Fou et Ou
Pe Fou contre Chang Tso Lin; on avait
même manœuvré contre ceux-ci le fa-
meux général chrétien Feng Yu Shiang,
le converti de la Y.M.C.A., l'homme des
Etats-Unis, ce qui fait qu'il dure encore,
quoique aussi affaibli qu'indécis. Plutôt
que de pousser et d'aider vigoureuse-
ment Chiang Kaï Sek lorsque ce dernier
ayant pris Shanghaï et accompli plus de
la moitié de sa tâche, allait s'élancer vers
Pékin, on a amusé, abusé, déconcerté,
rendu suspect celui qui, entrant à Pékin
sous l'égide des puissances, y aurait ins-
tauré un gouvernement rectifiable peut-
être, mais dominant déjà le chaos et, par-
tant, susceptible de tenir à l'endroit de
Moscou, un langage haut et ferme.
Si l'on avait fait cela, les tragiques et
récents événements de Canton, qui ont en
réalité affaibli le nationalisme chinois et
donné du ressort au bolchevisme, mal-
gré son apparente défaite, eussent été
évités.
Cette leçon sera-t-elle vaine, elle
aussi ? On pourrait le croire puisque des
intrigues encore se déroulent. On semble
vouloir replacer Chiang Kaï Sek sur le
pavois, mais en s'abandonne à d'humi-
liantes hésitations au profit du général Li
Ti Chin, le héros de Canton; on excite
en même temps le général Pei Sun Chi,
gouverneur de Shanghaï, contre le gou-
vernement de Nankin.
La France n' a-t-elle donc pas son mot
à dire ? Ne lui conviendra-t-il pas de
mettre un terme à une comédie qui peut
finir d'une manière si tragique qu'on ose
à peine en évoquer la menaçante éven-
tualité ?
Le salut, c'est l'emploi des méthodes
bolchevistes elles-mêmes. La construc--
tion d'une Chine démocratique par un
noyautage adroit et ferme, province par
province. La Chine est un pays de mar-
chands, un pays de négoce. Elle ne de-
mande que la paix pour redevenir pros-
père et nous accueillir. Rendons-lui la
paix ou, si nous sommes incapables d'a-
gir, replions nos tentes, levons le camp,
allons nous-en ! N'attendans pas l'inévita-
ble masscare.
Camille DEVILAR.
• ê ni
LES GRANDS RAIDS
104. -
Costes et Le Brix
décorés à Guayaquil
New-York, 13 janvier. — Le président de
la République de l'Equateur a remis aux
aviateurs Costes et Le Brix l'ordre de Abdon
Calderon, en récompense de leur exploit
aérien.
Chamberlin et Williams s'attaquent
au record de durée
New-York, 13 janvier. — Hier soir, à
10 h. 50, les aviateurs Chamberlin et Wil-
liams, qui ont recommencé leur tentative de
battre le record mondial de durée, avaient
déjà volé pendant 10 heures 20 minutes.
Leur appareil semblait marcher dans d'ex-
cellentes conditions.
Rappelons que le record du monde de du-
rée est détenu depuis le 5 a.oût 1927 par les
aviateurs allemands Risticz et Edzard, avec
52 h. 22 m. 31 secondes.
Le capitaine Wirth tente Beme-Casabtanca
Berne, 13 janvier. — Le capitaine Wirth,
pilotant une avionnette de 20 chevaux, est
parti de Thoune, ce matin, à 9 h. 55, pour
tenter d'atteindre sans escale Casablanca.
Bien que l'appareil ait été surchargé, le dé-
part s'est effectué dans d'excellentes condi-
tions.
A 10 h. 30, Wirth a survolé la ville de
Berne et est parti dans la direction de Pon-
tarlier.
La distance de Berne à Casablanca est d'en-
yiron 1.850 kilomètres. -
Quand je veux parler, j'écris, -
quand je veux écouter, je lis.
Lazare CARNOT.
Désarmement
Ce n'est toujours qu'un mythe, ainsi que
les défaitistes de la paix se plaisent trop à le
croire.
Les Allemands ont donné l'exemple et les
Anglais viennent de le suivre.
Les uhlans ont été dépouillés de leurs lan-
ces et les lanciers anglais aussi, de telle sorte
que ceux-ci ne le sont plus.
On supprime les armes devenues inoffen-
sives, c'est déjà un commencement, ne nous
décourageons pas.
C'est ainsi qu'on a déjà supprimé les lance-
pierres, les catapultes, les fortifications de
Paris et les fusils à tabatière. Patience, l'âge
de paix est proche.
Il ne restera plus bientôt que les doyens de
nos théâtres nationaux qui ne voudront pas
désarmer.
——-———————— ——-———————
Une léproserie
à l'hôpital Saint-Louis
Le conseil de surveillance de l'Assistance
publique et le Conseil municipal viennent de
donner leur approbation au projet de cons-
truction d'une léproserie à l'hôpital Saint-
Louis.
Les lépreux actuellement en traitement
dans cet hospice étaient jusqu'ici traités dans
les salles d'hospitalisation et étaient logés
dans des boxes séparés de la salle par de sim-
ples cloisons de deux mètres de haut et sans
porte. Isolement certainement insuffisant au-
quel M. Mourier a voulu remédier.
Cette HKMîlflte&tïoîi setfa$fc8» £ ëe avec l'aide
financière de l'Ordre de Malte Qui a bien
voulu donner son concours à l'A. P. de Paris.
-————— < —————-——————
EN LITHUANIE
M. Voldemaras recherche
l'appui de l'Allemagne
Londres, 13 janvier. — D'après le corres-
pondant du Times à Riga, M. Voldemaras au-
rait l'intention de se rendre auprès de M.
Stresemann avant l'ouverture des négocia-
tions polono-lithuaniennes prévues pour la
fin du mois. Il croit pouvoir, en revisant l'ac-
cord commercial lithuano-allemand actuelle-
ment en vigueur, renforcer sa position vis-à-
vis de la Pologne.
On sait que Varsovie vient de proposer la
réunion à Riga d'une première conférence,
et un courrier spécial a été envoyé à Kovno
où il attend la réponse du gouvernement de
M. Voldemaras.
Ovations
Bien que M. Chavagnes ait voté avec le
plus sincère enthousiasme pour la proposition
Uhry, MM. Cachin et Vaillant-Couturier
ont été arrêtés.
Des malins s'étaient portés aux issues pos-
térieures du Palais-Bourbon pensant que
c'était là que devaient sortir et être arrêtés les
députés communistes.
Ceux-ci sortirent dignement par la grande
porte.
Aussitôt, une trentaine d'admirateurs
s'élancèrent sur eux aux cris de « Vive Cachin,
vive Vaillant-Couturier ! », les portèrent
presque en triomphe jusqu'à la portière d'une
automobile, qui les reçut aussitôt, et embraya
incontinent.
Une dizaine d'enthousiastes criaient tou-
jours, cependant que les vingt autres, mains
en poche, s'éloignaient en bon ordre avec la
satisfaction du devoir accompli.
On ne pourra, cette fois, accuser la police
de n avoir pas opéré avec la suprême déli-
catesse.
- - ———————— .--. -------
EN SICILE
Le procès de la « Maffia »
vient de se terminer
Rome, 13 janvier. — Le procès monstre
contre la « Maffia » sicilienne a fini hier
soir devant les assises de Termini Imerese
(Palerme).
Les inculpés étaient 154, dont 75 présents;
ila. 4oafc. été tous -condamnés à des peines, qui
vont des travaux forcés à perpétuité 'à •
tre ans de prison.
Sept ont été condamnés à perpétuité; huit
à 30 ans, cinq à 25 ans, quarante-trois à 15
ans; les autres à des peines de 4 à 10 ans.
Les débats du procès ont pris trois mois
et demi.
AU PARLEMENT YOUGOSLAVE
Attentat contre un député
Belgrade, 13 janvier. — Dans la matinée
du 12 janvier, le Monténégrin Djurovic a
tenté de tirer un coup de revoilver dans les
couloirs du Parlement, sur M. Radovic, dé-
Duté, ancien ministre. On a pu néanmoins
le désarmer avant qu'il ait Pu faire usage de
son arme. Les motifs de son acte n'ont pas
encore été éclaircis jusqu'ici. Mais on est
d'avis qu'il s'agit d'une vengeance peron-
nelle.
En effet, M. Radovic a refusé, il y a quel-
que temps, de procurer une place à Djurovic.
AU PALAIS-BOURBON
La réduction du temps
de service militaire
———————— ——-
M. Painlevé repousse la date d'application proposée
par la commission de l'armée
.—————— a » * —
La Chambre abordera, mardi pro-
chain, la discussion du projet de loi
sur le recrutement de l'armée, dont
une des dispositions essentielles pré-
voit les conditions de mise en applica-
tion du service d'un an.
En prévision de ce débat, M. Pain-
levé a été entendu hier après-midi par
la Commission de l'Armée de la Cham-
bre sur les divergences qui existent en-
tre elle et le gouvernement.
Après avoir souligné les efforts que
lui et ses collaborateurs accomplissent
pour hâter la réalisation des conditions
préalables à la réduction du service, M.
Painlevé a déclaré qu'il avait toute con-
fiance pour que ces conditions se trou-
vent réalisées en 1930. mais il s'est refu-,
sé à admettre que l'on fixe cette date
dans la loi et qu'on lie ainsi ses succes-
seurs. ,"
Le ministre a ajouté qu'il suffirait
au Parlement d'être mis au courant
tous les six mois des mesures déjà pri-
ses pour voter, quand le moment se-
rait venu, la mise en application effec-
tive du service d'un an.
La Commission a accueilli défavora-
blement cette suggestion.
Le rapporteur du projet, M. Paul Ber-
nier, a souligné l'importance des conces-
sions déjà faites par la Commission au
gouvernement.
— Il est indispensable, a-t-il affirmé,
que la loi fixe la date d'application de
la réduction du service, afin qu'il soit
apporté autre chose au pays qu'une va-
gue promesse.
M. Senac a fait très opportunément
observer que la Commission, s'étant
prononcée sur ce point et ne se trouvant
devant aucun texte 'nouveau, il conve-
nait simplement de prendre acte des
déclarations du gouvernement et de Jais-
scr à la Chambre le soin de régler ce
différend.
Après le départ de M. Painlevé, la
Commission a procédé à un échange de
vues sur la méthode à adopter. Elle
(Plioto Henri Manuel)
M. Paul PAINLEVE
Ministre de la guerre
n'est pas revenue sur son texte, la
Chambre en. étant déjà saisie.
On prévoit sur cette question un débat
important mardi prochain.
Dans sa prochaine réunion, le Conseil
des ministres arrêtera sur ce point son
attitude et décidera s'il y a lieu de poser
la question de confiance, ce grand sti-
mulant d'une Chambre fatiguée.
Emile DIZARD.
L'ACTUALITE
Optimisme polonais
_———— » X ————.—
Le « Messager Polonais )) — que ré-
dige en français avec beaucoup de com-
pétence un groupe d'écrivains polonais à
la tête desquels se trouve M. Jean Soltan
— m' apporte le texte complet du dis-
cours prononcé le 9 janvier par M. Za-
leski, ministre des affaires étrangères.
J'ai rencontré M. Zaleski à plusieurs
reprises, notamment dans les salons de
cette ambassade de l'avenue de Tokio à
Paris, où tous les événements de la vie
polonaise ont, naturellement, leur écho,
et où les réceptions ont coutume d'être
cordiales et non sans faste.
Taillé en Hercule, mouvant lentement
des yeux gris dont la netteté se nuance
de je ne sais quel fonds de puéril étonne-
ment, M. Zaleski donne l'impression de
l'optimiste-né. Alors que la question s'a-
gitait à Genève — et on sait que les dé-
bats en furent passionnés — de savoir si
la Pologne obtiendrait au conseil de la
S. D. N. ce siège permanent à quoi lui
donnaient droit et l'importance de son
territoire et la rôle de premier plan que
sa position même lui permet de jouer en
Europe, M. Zaleski, une tasse de thé à la
main, écoutait les questions pressées des
journalistes, y répondait en quelques
mots, à voix basse, avec une précision
bdève qui satisfaisait les esprits.
Je songeais, en l'écoutant, au vers du
poète latin :
« Impavidum ferient ruinas. »
Indice de santé physique et morale.
Seulement, M. Zaleski savait, dans sa'
.-" (.;.. 'J'-': -i,-." f:";,
robuste confiance, que, contrairement à
l'hypothèse du poète, le monde - et
spécialement le monde polonais - n'était
pas sur le point de crouler.
D'où son calme et son assurance :
toutes qualités d'homme d'Etat et dont
témoigne son récent discours.
J'admire qu'il ait pu, avec cette séré-
nité, y rappeler les initiatives pacifiques
de la Pologne : le projet polonais de
mise hors la loi de la guerre, repris -
mais avec des réserves suspectes et in-
téressées, dangereuses mêmes, par le Dé-
partement d'Etat américain — et la mise
en train de négociations conciliantes pour
régler le problème polono-lithuanien.
M. Zaleski, qui dans la circonstance
est un peu orfèvre, se réjouit de voir les
Etats-Unis reprendre à leur compte son
projet de « paix perpétuelle » : preuve
souligne-t-il que ce projet « répondait à
une tendance profondément ressentie de
cinquante nations représentées à Ge-
nève ».
Il distinguait judicieusement entre
« guerre d'agression » et « guerre de
défense et d'assistance ». Distinction de
bon sens et qui semble déplaire à Was-
hington, féru de conceptions métaphysi-
ques et absolues, s'imaginant que J,
guerre, mauvaise en soi. doit être unifor-
mément bannie, repoussée, qu'elle soit
d'agression, de défense ou de simple « as-
sistance ».
C'est parfaitement exact. Mais je ne
crois pas trop m'avancer en disant eue le
projet polonais présupposait la sécurité
garantie — faible barrière, mais barrière
— par le pacte de la S. D. N. et impli-
quait l'assistance des membres de la
S. D. N. au pays éventuellement attaqué.
Après quoi, les plus faibles n'auraient
qu'à faire « hara-kiri ».
Et voilà pourquoi le projet polonais
était bon et impliquait même, indirecte-
ment, l'adoption, sous la forme qu'il vous
plaira, du protocole de 1924 dont ne vou-
lurent pas les Anglais. Tandis que la con-
ception américaine. soucieuse avant
tout de ne point entraîner Washington
dans les « étranglements » européens et
de situer les choses. dans la lune -
ce qui ne gênerait point l'application de
la doctrine de Monroe en Amériqùe Cen-
trale —: apparaît très différente d'esprit
et d'application.
⁂
Sur les rapports polonos-lithuaniens,
M. Zaleski est également bien tranquille.
Nous ne serons pas plus pessimistes que
lui-même —« experto érede Roberto » -
à cela près que l'attitude « ondoyante et
diverse », les atermoiements de M. Wal-
demaras, à supposer que celui-ci soit sur-
tout préoccupé de satisfaire aux exigen-
ces de l'opinion publique lithuanienne.
n'en demeurent pas moins un sujet d'in-
certitude, sinon d'immédiate inquiétude.
La vérité — et on ne peut l'ignorer a
Varsovie — c'est qu'il y a dans l'opinion
lithuanienne libre et éclairée, de fortes
tendances pro-polonaises que les affini-
tés ethniques et les souvenirs historiques
suffisent à expliquer. M. Waldemaras lui-
même y faisait allusion en de récentes
déclarations. Et cela serait rassurant tout
à fait pour la Pologne et pour la paix eu-
ropéenne, si l'on ne savait d'autre part
que ni Berlin ni Moscou ne chercheront
à atténuer l'hostilité et les rancunes du
gouvernement lithuanien vis-à-vis de la
Pologne ou son opposition à la sentence
de la conférence des Ambassadeurs qui.
en 1923, faisait de Wilno un territoire
polonais.
Il est vrai — et M. Zaleski a eu raison
de le constater — que les rapports de la
Pologne avec la Russie et l'Allemagne se
sont améliorés.
On a compris, à Berlin, que l'interrup-
tion des rapports économicues normaux,
si elle favorisait, dans une large mesure,
intérêts des hobereaux agrariens alle-
mands, nuisait en revanche à ceux de la
population du Reich; et à Moscou que la
Pologne était le trait d'union nolitique et
économique nécessaire avec l'Europe.
Mais ceci n'empêche pas 1 PAIIOMgRne
de tenir certains cas pour « réserves ».
Un d~ftieS Excellents con
ces îours-ci, aue le « couloir » de Dant-
zig était un de ces cas-là et que l'Alle-
magne n'accepterait iamais sur ce point
les clauses de Versailles.
Vous aviez raison, confrère, mais il
était bon que cela fût dit et dit même
par vous. La Pologne. pacifique et con-
ciliante, le sait; les alliés ne l'ignorent
pas.
Ils seraient donc impardonnables, de
s'endormir dans une fausse sécurité.
La paix a encore besoin d'être défen.-
due.
G, PEYTAVI de FAUGERES.
M. AARON LEVY S'EST DECIDE
Mrs Snyder a été exécutée
New-York, 13 janvier. — Mrs Ruth Snyder
a été exécutée hier soir, à 11 heures 7, et M.
Judd Gray, à 11 h. 14, dans la prison de Slnç
Sing.
Mrs Ruth Snyder était parfaitement-calme
dans la éhaise fatale vers laquelle elle mar-
cha résolument, précédée du P. Mc Caffrey,
portant un crucifix.
L'un après l'autre, les deux corps furent
transportés dans la chambre de l'autopsie, où
la .mort fut reconnue légalement.
LA FREQUENTATION SCOLAIRE
Il n'y a pas d'illettrés
en Alsace-Lorraine
par Charles FRAVAL
L'Allemagne a su régler de façon très
énergique la grave question de la fré-
quentation scolaire. .- '■
Nos provinces recouvrées ne comp-
tent pas d'Illettrés, c'est um fait con-
trôlé. L'ordonnance du gouverneur gé-
néral d'Alsace-Lorraine, en date du 18
avril 1871, a d'ailleurs très sérieuse-
ment réglementé la fréquentation sco-
laire et nos gouvernants auraient avan-
tage à s'en inspirer. D'ailleurs cette or-
donnance est toujours applicable en AI-
sace-Lorraine et les habitants sont loin'
d'en demander l'abrogation.
Tout représentant légal d'un enfant
est tenu, lorsque l'enfant a atteint l'âge
de six ans, de veiller à ce qu'il fréquen-
te régulièrement une école publique, où
une école libre, dont le personnel ensei-
gnant soit pourvu des diplômes offi-
ciels et dont le programme corresponde
à celui des écoles publiques, à moins
qu'un enseignement régulier équivalent
ne soit assuré dans la famille.
L'autorité scolaire est autorisée, dans
des cas particuliers et pour des motifs
sérieux, à permettre que l'époque de
rentrée à l'école soit différée bu que la
fréquentation soit interrompue.
L'enfant devra continuer à fréquenter
l'école jusqu'au jour où l'autorité sco-
laire l'aura jugé apte à poavoir en sor-
tir. Cette aptitude sera reconnue à la
suite d'un examen qui aura lieu à la fin
de chaque semestre scolaire.
Les garçons ne sont admis à cet exa-
men qu'après l'âge de 14 ans révolus et
les filles à l'âge de 13 ans révolus. Lorg
ABONNEMENT l an 0 m. 8 m.
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Plus de politique de généraux
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L'intérêt puissant qu'at-
tache le gouvernement so-
viétique à la bolchevisation
de la Chine n'est plus à dé-
montrer. La guerre entre la
démocratie et le communis-
me ensanglante depuis assez longtemps
le sol asiatique pour que nul ne puisse se
méprendre désormais sur l'importance ca-
pitale de la victoie que remportera l'un
sur l'autre des partis en présence. D'autre
part, le mécontentement qu'exprime en y
insistant «l'Humanité», organe officiel
des Soviets en France, lorsque le « Rap-
pel » précise les moyens de préserver la
Chine d'une terrible débâcle, est une con-
firmation lumineuse de l'incommensurable
portée qu'aurait dans le monde entier l'é-
chec du bolchevisme en Asie. Cet échec
s'impose donc. Les puissances doivent
faire litière de leurs intérêts privés pour
sauvegarder, d'abord, les intérêts mon-
diaux.
Déjà, pourtant, les Soviets donnent la
partie comme gagnée par eux. Avez-vous
yu le nouveau timbre-poste émis en
Ukraine ? La figurine représente en par-
tie la planisphère. Trois continents y fi-
gurent : l'Europe, l'Asie et l'Afrique.
Une large tache d'un rouge violent, au
chiffre de l'U.R.S.S., couvre presque tou-
te la surface du vieux continent. Elle en-
globe la Russie, la Sibérie, la Chine en
entier. Ainsi, propagande trompeuse
mais saisissante, l'hégémonie rouge sem-
ble couvrir les cinq sixièmes pu À peu (
près des territoires formant l'E urope et
FÂsie» 1
Le problème de la Chine n'en reste pas
moins entier. L'ancien empire des Mand-
chous deviendra-t-il une splendide ré-
publique asiatique, constitutionnelle
et démocratique, ou s'enlisera-t-il pour
des années et des années dans un renou-
veau sanglant de barbarie en délire ? La
réponse appartient à l'Europe, aux Etats-
Unis et au Japon qui ont à prendre en-
fin leurs responsabilités. Il n'est pas té-
méraire d'affirmer que les progrès consi-
dérables réalisés par la propagande de
Moscou, s'ils sont dus pour une large
part à l'habileté et à la ténacité de cette
propagande, peuvent être imputés en
grande partie aussi à la maladresse, aux
rivalités d'intérêts des puissances dont le
rôle essentiel en Chine était avant tout
de fermer la route au bolchevisme.
Grâce à son puissant réseau d'infor-
mations et de transmission de ces infor-
mations, dont elle est maîtresse absolue,
l' Angleterre a induit en erreur tous ceux
qui, d'après elle, ont considéré le Canton
de Sun Yat Sen comme le foyer du so-
viétisme en Chine et le Kuomintang chi-
nois comme un second bras du Komin-
tern russe. C'est là la faute initiale. Les
puissances ont qualifié communiste et
traité en communiste un mouvement qui
était d'indépendance chinoise et de pur
nationalisme, donc un mouvement natu-
rel et légitime, avec lequel il eût été aisé
de composer.
La cause de l'erreur volontaire com-
mise par l'Angleterre n'est pas difficile
à déterminer. Le Foreign Office, figé
dans ses traditions, ne voulait d'autres
changements en Chine que ceux pouvant
etre accomplis avec l' assentiment ou sur
le désir de Londres. En premier lieu, les
anciens traités sino-britanniques devaient
rester intangibles; les concessions terri-
toriales ne pouvaient être réduites d'un
pouce ni modifiées d'un iota dans leur
statut.
C'était folie. Quand l'Angleterre l'eut
compris, ce fut pour commettre une folie
de plus. Elle crut possible une nouvelle
et victorieuse guerre des Boxers et elle
convia les puissances à s'armer, à en-
voyer en Extrême-Orient des navires et
des troupes de débarquement. On lui a
fait cette concession, mais, en dépit de
quelques incidents propres à faire tonner
le canon, les puissances ont eu la sagesse
de demeurer l'arme au pied, s'employant
isimplement à protéger la vie et les biens
de leurs nationaux.
Durant ce temps, les bolchevistes rus-
ses, mis à l'aise par la mort de Sun Yat
Sen, poursuivaient à Pékin, à Hankéou,
à Shanghaï, à Canton, une propagande
intensive dont les résultats sont indénia-
bles.
Le système britannique n'a pas varié.
Par les sourdes intrigues, par des charges
de leur fameuse « cavalerie de Saint-
George » les Anglais se sont acharnés à
se maintenir dans le programme élaboré
depuis quatre ou cinq ans, sans vouloir
tenir compte de tous les échecs subis,
lesquels en démontraient l'inanité.
Alors s'est engagée, plus active que
jamais, ce qu'on pourrait nommer « la
combinaison des généraux ».
On avait déjà, secrètement, soutenu
Chang Tso Lin contre Ou Pe Fou et Ou
Pe Fou contre Chang Tso Lin; on avait
même manœuvré contre ceux-ci le fa-
meux général chrétien Feng Yu Shiang,
le converti de la Y.M.C.A., l'homme des
Etats-Unis, ce qui fait qu'il dure encore,
quoique aussi affaibli qu'indécis. Plutôt
que de pousser et d'aider vigoureuse-
ment Chiang Kaï Sek lorsque ce dernier
ayant pris Shanghaï et accompli plus de
la moitié de sa tâche, allait s'élancer vers
Pékin, on a amusé, abusé, déconcerté,
rendu suspect celui qui, entrant à Pékin
sous l'égide des puissances, y aurait ins-
tauré un gouvernement rectifiable peut-
être, mais dominant déjà le chaos et, par-
tant, susceptible de tenir à l'endroit de
Moscou, un langage haut et ferme.
Si l'on avait fait cela, les tragiques et
récents événements de Canton, qui ont en
réalité affaibli le nationalisme chinois et
donné du ressort au bolchevisme, mal-
gré son apparente défaite, eussent été
évités.
Cette leçon sera-t-elle vaine, elle
aussi ? On pourrait le croire puisque des
intrigues encore se déroulent. On semble
vouloir replacer Chiang Kaï Sek sur le
pavois, mais en s'abandonne à d'humi-
liantes hésitations au profit du général Li
Ti Chin, le héros de Canton; on excite
en même temps le général Pei Sun Chi,
gouverneur de Shanghaï, contre le gou-
vernement de Nankin.
La France n' a-t-elle donc pas son mot
à dire ? Ne lui conviendra-t-il pas de
mettre un terme à une comédie qui peut
finir d'une manière si tragique qu'on ose
à peine en évoquer la menaçante éven-
tualité ?
Le salut, c'est l'emploi des méthodes
bolchevistes elles-mêmes. La construc--
tion d'une Chine démocratique par un
noyautage adroit et ferme, province par
province. La Chine est un pays de mar-
chands, un pays de négoce. Elle ne de-
mande que la paix pour redevenir pros-
père et nous accueillir. Rendons-lui la
paix ou, si nous sommes incapables d'a-
gir, replions nos tentes, levons le camp,
allons nous-en ! N'attendans pas l'inévita-
ble masscare.
Camille DEVILAR.
• ê ni
LES GRANDS RAIDS
104. -
Costes et Le Brix
décorés à Guayaquil
New-York, 13 janvier. — Le président de
la République de l'Equateur a remis aux
aviateurs Costes et Le Brix l'ordre de Abdon
Calderon, en récompense de leur exploit
aérien.
Chamberlin et Williams s'attaquent
au record de durée
New-York, 13 janvier. — Hier soir, à
10 h. 50, les aviateurs Chamberlin et Wil-
liams, qui ont recommencé leur tentative de
battre le record mondial de durée, avaient
déjà volé pendant 10 heures 20 minutes.
Leur appareil semblait marcher dans d'ex-
cellentes conditions.
Rappelons que le record du monde de du-
rée est détenu depuis le 5 a.oût 1927 par les
aviateurs allemands Risticz et Edzard, avec
52 h. 22 m. 31 secondes.
Le capitaine Wirth tente Beme-Casabtanca
Berne, 13 janvier. — Le capitaine Wirth,
pilotant une avionnette de 20 chevaux, est
parti de Thoune, ce matin, à 9 h. 55, pour
tenter d'atteindre sans escale Casablanca.
Bien que l'appareil ait été surchargé, le dé-
part s'est effectué dans d'excellentes condi-
tions.
A 10 h. 30, Wirth a survolé la ville de
Berne et est parti dans la direction de Pon-
tarlier.
La distance de Berne à Casablanca est d'en-
yiron 1.850 kilomètres. -
Quand je veux parler, j'écris, -
quand je veux écouter, je lis.
Lazare CARNOT.
Désarmement
Ce n'est toujours qu'un mythe, ainsi que
les défaitistes de la paix se plaisent trop à le
croire.
Les Allemands ont donné l'exemple et les
Anglais viennent de le suivre.
Les uhlans ont été dépouillés de leurs lan-
ces et les lanciers anglais aussi, de telle sorte
que ceux-ci ne le sont plus.
On supprime les armes devenues inoffen-
sives, c'est déjà un commencement, ne nous
décourageons pas.
C'est ainsi qu'on a déjà supprimé les lance-
pierres, les catapultes, les fortifications de
Paris et les fusils à tabatière. Patience, l'âge
de paix est proche.
Il ne restera plus bientôt que les doyens de
nos théâtres nationaux qui ne voudront pas
désarmer.
——-———————— ——-———————
Une léproserie
à l'hôpital Saint-Louis
Le conseil de surveillance de l'Assistance
publique et le Conseil municipal viennent de
donner leur approbation au projet de cons-
truction d'une léproserie à l'hôpital Saint-
Louis.
Les lépreux actuellement en traitement
dans cet hospice étaient jusqu'ici traités dans
les salles d'hospitalisation et étaient logés
dans des boxes séparés de la salle par de sim-
ples cloisons de deux mètres de haut et sans
porte. Isolement certainement insuffisant au-
quel M. Mourier a voulu remédier.
Cette HKMîlflte&tïoîi setfa$fc8» £ ëe avec l'aide
financière de l'Ordre de Malte Qui a bien
voulu donner son concours à l'A. P. de Paris.
-————— < —————-——————
EN LITHUANIE
M. Voldemaras recherche
l'appui de l'Allemagne
Londres, 13 janvier. — D'après le corres-
pondant du Times à Riga, M. Voldemaras au-
rait l'intention de se rendre auprès de M.
Stresemann avant l'ouverture des négocia-
tions polono-lithuaniennes prévues pour la
fin du mois. Il croit pouvoir, en revisant l'ac-
cord commercial lithuano-allemand actuelle-
ment en vigueur, renforcer sa position vis-à-
vis de la Pologne.
On sait que Varsovie vient de proposer la
réunion à Riga d'une première conférence,
et un courrier spécial a été envoyé à Kovno
où il attend la réponse du gouvernement de
M. Voldemaras.
Ovations
Bien que M. Chavagnes ait voté avec le
plus sincère enthousiasme pour la proposition
Uhry, MM. Cachin et Vaillant-Couturier
ont été arrêtés.
Des malins s'étaient portés aux issues pos-
térieures du Palais-Bourbon pensant que
c'était là que devaient sortir et être arrêtés les
députés communistes.
Ceux-ci sortirent dignement par la grande
porte.
Aussitôt, une trentaine d'admirateurs
s'élancèrent sur eux aux cris de « Vive Cachin,
vive Vaillant-Couturier ! », les portèrent
presque en triomphe jusqu'à la portière d'une
automobile, qui les reçut aussitôt, et embraya
incontinent.
Une dizaine d'enthousiastes criaient tou-
jours, cependant que les vingt autres, mains
en poche, s'éloignaient en bon ordre avec la
satisfaction du devoir accompli.
On ne pourra, cette fois, accuser la police
de n avoir pas opéré avec la suprême déli-
catesse.
- - ———————— .--. -------
EN SICILE
Le procès de la « Maffia »
vient de se terminer
Rome, 13 janvier. — Le procès monstre
contre la « Maffia » sicilienne a fini hier
soir devant les assises de Termini Imerese
(Palerme).
Les inculpés étaient 154, dont 75 présents;
ila. 4oafc. été tous -condamnés à des peines, qui
vont des travaux forcés à perpétuité 'à •
tre ans de prison.
Sept ont été condamnés à perpétuité; huit
à 30 ans, cinq à 25 ans, quarante-trois à 15
ans; les autres à des peines de 4 à 10 ans.
Les débats du procès ont pris trois mois
et demi.
AU PARLEMENT YOUGOSLAVE
Attentat contre un député
Belgrade, 13 janvier. — Dans la matinée
du 12 janvier, le Monténégrin Djurovic a
tenté de tirer un coup de revoilver dans les
couloirs du Parlement, sur M. Radovic, dé-
Duté, ancien ministre. On a pu néanmoins
le désarmer avant qu'il ait Pu faire usage de
son arme. Les motifs de son acte n'ont pas
encore été éclaircis jusqu'ici. Mais on est
d'avis qu'il s'agit d'une vengeance peron-
nelle.
En effet, M. Radovic a refusé, il y a quel-
que temps, de procurer une place à Djurovic.
AU PALAIS-BOURBON
La réduction du temps
de service militaire
———————— ——-
M. Painlevé repousse la date d'application proposée
par la commission de l'armée
.—————— a » * —
La Chambre abordera, mardi pro-
chain, la discussion du projet de loi
sur le recrutement de l'armée, dont
une des dispositions essentielles pré-
voit les conditions de mise en applica-
tion du service d'un an.
En prévision de ce débat, M. Pain-
levé a été entendu hier après-midi par
la Commission de l'Armée de la Cham-
bre sur les divergences qui existent en-
tre elle et le gouvernement.
Après avoir souligné les efforts que
lui et ses collaborateurs accomplissent
pour hâter la réalisation des conditions
préalables à la réduction du service, M.
Painlevé a déclaré qu'il avait toute con-
fiance pour que ces conditions se trou-
vent réalisées en 1930. mais il s'est refu-,
sé à admettre que l'on fixe cette date
dans la loi et qu'on lie ainsi ses succes-
seurs. ,"
Le ministre a ajouté qu'il suffirait
au Parlement d'être mis au courant
tous les six mois des mesures déjà pri-
ses pour voter, quand le moment se-
rait venu, la mise en application effec-
tive du service d'un an.
La Commission a accueilli défavora-
blement cette suggestion.
Le rapporteur du projet, M. Paul Ber-
nier, a souligné l'importance des conces-
sions déjà faites par la Commission au
gouvernement.
— Il est indispensable, a-t-il affirmé,
que la loi fixe la date d'application de
la réduction du service, afin qu'il soit
apporté autre chose au pays qu'une va-
gue promesse.
M. Senac a fait très opportunément
observer que la Commission, s'étant
prononcée sur ce point et ne se trouvant
devant aucun texte 'nouveau, il conve-
nait simplement de prendre acte des
déclarations du gouvernement et de Jais-
scr à la Chambre le soin de régler ce
différend.
Après le départ de M. Painlevé, la
Commission a procédé à un échange de
vues sur la méthode à adopter. Elle
(Plioto Henri Manuel)
M. Paul PAINLEVE
Ministre de la guerre
n'est pas revenue sur son texte, la
Chambre en. étant déjà saisie.
On prévoit sur cette question un débat
important mardi prochain.
Dans sa prochaine réunion, le Conseil
des ministres arrêtera sur ce point son
attitude et décidera s'il y a lieu de poser
la question de confiance, ce grand sti-
mulant d'une Chambre fatiguée.
Emile DIZARD.
L'ACTUALITE
Optimisme polonais
_———— » X ————.—
Le « Messager Polonais )) — que ré-
dige en français avec beaucoup de com-
pétence un groupe d'écrivains polonais à
la tête desquels se trouve M. Jean Soltan
— m' apporte le texte complet du dis-
cours prononcé le 9 janvier par M. Za-
leski, ministre des affaires étrangères.
J'ai rencontré M. Zaleski à plusieurs
reprises, notamment dans les salons de
cette ambassade de l'avenue de Tokio à
Paris, où tous les événements de la vie
polonaise ont, naturellement, leur écho,
et où les réceptions ont coutume d'être
cordiales et non sans faste.
Taillé en Hercule, mouvant lentement
des yeux gris dont la netteté se nuance
de je ne sais quel fonds de puéril étonne-
ment, M. Zaleski donne l'impression de
l'optimiste-né. Alors que la question s'a-
gitait à Genève — et on sait que les dé-
bats en furent passionnés — de savoir si
la Pologne obtiendrait au conseil de la
S. D. N. ce siège permanent à quoi lui
donnaient droit et l'importance de son
territoire et la rôle de premier plan que
sa position même lui permet de jouer en
Europe, M. Zaleski, une tasse de thé à la
main, écoutait les questions pressées des
journalistes, y répondait en quelques
mots, à voix basse, avec une précision
bdève qui satisfaisait les esprits.
Je songeais, en l'écoutant, au vers du
poète latin :
« Impavidum ferient ruinas. »
Indice de santé physique et morale.
Seulement, M. Zaleski savait, dans sa'
.-" (.;.. 'J'-': -i,-." f:";,
robuste confiance, que, contrairement à
l'hypothèse du poète, le monde - et
spécialement le monde polonais - n'était
pas sur le point de crouler.
D'où son calme et son assurance :
toutes qualités d'homme d'Etat et dont
témoigne son récent discours.
J'admire qu'il ait pu, avec cette séré-
nité, y rappeler les initiatives pacifiques
de la Pologne : le projet polonais de
mise hors la loi de la guerre, repris -
mais avec des réserves suspectes et in-
téressées, dangereuses mêmes, par le Dé-
partement d'Etat américain — et la mise
en train de négociations conciliantes pour
régler le problème polono-lithuanien.
M. Zaleski, qui dans la circonstance
est un peu orfèvre, se réjouit de voir les
Etats-Unis reprendre à leur compte son
projet de « paix perpétuelle » : preuve
souligne-t-il que ce projet « répondait à
une tendance profondément ressentie de
cinquante nations représentées à Ge-
nève ».
Il distinguait judicieusement entre
« guerre d'agression » et « guerre de
défense et d'assistance ». Distinction de
bon sens et qui semble déplaire à Was-
hington, féru de conceptions métaphysi-
ques et absolues, s'imaginant que J,
guerre, mauvaise en soi. doit être unifor-
mément bannie, repoussée, qu'elle soit
d'agression, de défense ou de simple « as-
sistance ».
C'est parfaitement exact. Mais je ne
crois pas trop m'avancer en disant eue le
projet polonais présupposait la sécurité
garantie — faible barrière, mais barrière
— par le pacte de la S. D. N. et impli-
quait l'assistance des membres de la
S. D. N. au pays éventuellement attaqué.
Après quoi, les plus faibles n'auraient
qu'à faire « hara-kiri ».
Et voilà pourquoi le projet polonais
était bon et impliquait même, indirecte-
ment, l'adoption, sous la forme qu'il vous
plaira, du protocole de 1924 dont ne vou-
lurent pas les Anglais. Tandis que la con-
ception américaine. soucieuse avant
tout de ne point entraîner Washington
dans les « étranglements » européens et
de situer les choses. dans la lune -
ce qui ne gênerait point l'application de
la doctrine de Monroe en Amériqùe Cen-
trale —: apparaît très différente d'esprit
et d'application.
⁂
Sur les rapports polonos-lithuaniens,
M. Zaleski est également bien tranquille.
Nous ne serons pas plus pessimistes que
lui-même —« experto érede Roberto » -
à cela près que l'attitude « ondoyante et
diverse », les atermoiements de M. Wal-
demaras, à supposer que celui-ci soit sur-
tout préoccupé de satisfaire aux exigen-
ces de l'opinion publique lithuanienne.
n'en demeurent pas moins un sujet d'in-
certitude, sinon d'immédiate inquiétude.
La vérité — et on ne peut l'ignorer a
Varsovie — c'est qu'il y a dans l'opinion
lithuanienne libre et éclairée, de fortes
tendances pro-polonaises que les affini-
tés ethniques et les souvenirs historiques
suffisent à expliquer. M. Waldemaras lui-
même y faisait allusion en de récentes
déclarations. Et cela serait rassurant tout
à fait pour la Pologne et pour la paix eu-
ropéenne, si l'on ne savait d'autre part
que ni Berlin ni Moscou ne chercheront
à atténuer l'hostilité et les rancunes du
gouvernement lithuanien vis-à-vis de la
Pologne ou son opposition à la sentence
de la conférence des Ambassadeurs qui.
en 1923, faisait de Wilno un territoire
polonais.
Il est vrai — et M. Zaleski a eu raison
de le constater — que les rapports de la
Pologne avec la Russie et l'Allemagne se
sont améliorés.
On a compris, à Berlin, que l'interrup-
tion des rapports économicues normaux,
si elle favorisait, dans une large mesure,
intérêts des hobereaux agrariens alle-
mands, nuisait en revanche à ceux de la
population du Reich; et à Moscou que la
Pologne était le trait d'union nolitique et
économique nécessaire avec l'Europe.
Mais ceci n'empêche pas 1 PAIIOMgRne
de tenir certains cas pour « réserves ».
Un d~ftieS Excellents con
ces îours-ci, aue le « couloir » de Dant-
zig était un de ces cas-là et que l'Alle-
magne n'accepterait iamais sur ce point
les clauses de Versailles.
Vous aviez raison, confrère, mais il
était bon que cela fût dit et dit même
par vous. La Pologne. pacifique et con-
ciliante, le sait; les alliés ne l'ignorent
pas.
Ils seraient donc impardonnables, de
s'endormir dans une fausse sécurité.
La paix a encore besoin d'être défen.-
due.
G, PEYTAVI de FAUGERES.
M. AARON LEVY S'EST DECIDE
Mrs Snyder a été exécutée
New-York, 13 janvier. — Mrs Ruth Snyder
a été exécutée hier soir, à 11 heures 7, et M.
Judd Gray, à 11 h. 14, dans la prison de Slnç
Sing.
Mrs Ruth Snyder était parfaitement-calme
dans la éhaise fatale vers laquelle elle mar-
cha résolument, précédée du P. Mc Caffrey,
portant un crucifix.
L'un après l'autre, les deux corps furent
transportés dans la chambre de l'autopsie, où
la .mort fut reconnue légalement.
LA FREQUENTATION SCOLAIRE
Il n'y a pas d'illettrés
en Alsace-Lorraine
par Charles FRAVAL
L'Allemagne a su régler de façon très
énergique la grave question de la fré-
quentation scolaire. .- '■
Nos provinces recouvrées ne comp-
tent pas d'Illettrés, c'est um fait con-
trôlé. L'ordonnance du gouverneur gé-
néral d'Alsace-Lorraine, en date du 18
avril 1871, a d'ailleurs très sérieuse-
ment réglementé la fréquentation sco-
laire et nos gouvernants auraient avan-
tage à s'en inspirer. D'ailleurs cette or-
donnance est toujours applicable en AI-
sace-Lorraine et les habitants sont loin'
d'en demander l'abrogation.
Tout représentant légal d'un enfant
est tenu, lorsque l'enfant a atteint l'âge
de six ans, de veiller à ce qu'il fréquen-
te régulièrement une école publique, où
une école libre, dont le personnel ensei-
gnant soit pourvu des diplômes offi-
ciels et dont le programme corresponde
à celui des écoles publiques, à moins
qu'un enseignement régulier équivalent
ne soit assuré dans la famille.
L'autorité scolaire est autorisée, dans
des cas particuliers et pour des motifs
sérieux, à permettre que l'époque de
rentrée à l'école soit différée bu que la
fréquentation soit interrompue.
L'enfant devra continuer à fréquenter
l'école jusqu'au jour où l'autorité sco-
laire l'aura jugé apte à poavoir en sor-
tir. Cette aptitude sera reconnue à la
suite d'un examen qui aura lieu à la fin
de chaque semestre scolaire.
Les garçons ne sont admis à cet exa-
men qu'après l'âge de 14 ans révolus et
les filles à l'âge de 13 ans révolus. Lorg
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