Titre : La Lanterne : journal politique quotidien
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1907-11-28
Contributeur : Flachon, Victor. Directeur de publication
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Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 28 novembre 1907 28 novembre 1907
Description : 1907/11/28 (N11176,A30). 1907/11/28 (N11176,A30).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
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Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-54
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 10/07/2012
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La Lanterne
dées, l'excédent d'actif produit par ces liqui-.
Mations n'est que de 190,000 francs.:
Les honoraires .:. 4
« L'enquête sur les dépenses relatives aux
honoraires des avocats a donné les résul-
tats suivants :
Les avocats des liquidateurs ont perçu,
à titre d'honoraires, de 1901 à 1905 inclusi-
vement, une somme totale de 609,519 fr. 85.
Ils ont touché au même titre" en 1906,
,une somme de 391,519 fr. 10.
Soit au total 1,000,671 fr. 95.
Sur ce total, l'Etat a avancé 361,781 fr. '40.
Le surplus, soit 638,890 fr. 55, a été pré-
levé par les liquidateurs sur l'actif réalisé.
Les honoraires, dit le rapport, perçus par
tes avocats des liquidateurs, soit qu'ils aient
été acquittés sur les fonds provenant des
avances de l'Etat, soit qu'ils aient été préle-
,vés sur l'actif disponible des diverses liqui-
dations, sont afférents à 4,419 plaidoiries,
ce qui donne une moyenne de 226 fr. 44 par
plaidoirie.
Un autre chapitre a trait aux honoraires
du liquidateur et à l'homologation de ses
comptes.
Secours aux anciens congréganistes
Les premiers secours à d'anciens congré-
ganistes ne furent accordés qu'à partir de
1903, sur l'ordre du ministre des cultes, les
liquidateurs ayant « cru ne pouvoir accor-
der aucun secours ».
Le's secours accordés par les liquidateurs
se montaient, h la fin de 1906, à environ
60,000 francs. De son côté, le ministre des
cultes a, postérieurement à l'homologation
des comptes de liquidation en 1905 et 1906,
accordé pour 170,445 francs de secours à
402 anciens, congréganistes.
'- Conclusion
La conclusion du rapport est à citer en
entier. Elle' montre que le « milliard » des
congrégations dont parla Waldeck-Rous-
seau n'est point un mythe.
Le moment n'est pas encore venu d'apprécier
quels seront les résultats au point de vue finan-
cier de la liquidation dès biens des congréga-
tions dissocies. Les liquidateurs poursuivent
leurs opérations vis-à-vis de 562 congrégations,
jparmi lesquelles on voit figurer les plus impor-
tantes. Les petites affaires, au nombre de 115,
seules sont terminées. Il reste à composer la
masse des autres liquidations et à. poursuivre la
réalisation de l'actif.
Il est d'ailleurs nécessaire de dissiper une er-
reur.
En 1900, le département des finances, d'accord
avec la commission du budget de la Chambre
des depuis, a fait procéder à une enquête :
fio sur la contenance cadastrale, la valeur loca-
itive et vénale des immeubles possédés ou occu-
pés par les congrégations et sur le chiffre des
impôts directs qu'elles payaient ; 2" sur le mode
de possession ou d'occupation dont ces immeu-
bles sont l'objet et sur le montant des hypothè-
ques qui tes grèvent.
, Il en résulte que lesdits immeubles avaient
• une contenance cadastrale de 48,757 hectares
38 ares 57 centiares, une valeur locative de
47.253,056 francs et une valeur vénale de 1 mil-
liard 71,775,260 francs.
M. Wakteck-Rousseau, alors président du Con-
seil, n'a pas avancé autre chose quand il disait
dans le discours de Toulouse du 28 octobre
1900 :
« Ce n'est pas le lieu ni le moment de faire
de la statistique ; mais pour montrer qu'en si-
gnalant à la tribune le péril d'une mainmorte
igrandissante et qui menace le principe de la
circulation des biens, nous n'avons pas obéi à
de vaines alarmes, il suffira, je pense, de dire
que la valeur des immeubles occupés ou possé-
dés par les congrégations était, en 1880, de 700
millions déjà, et qu'aujourd'hui elle dépasse un
milliard. »
Mais on ne peut, sans détourner les paroles
.Il# .e M. Waldeck-Rousseau de leur sens, soutenir
que le gouvernement a cru qu'on pouvait réali-
£H un milliard à J'occasion de la dissolution des
congrégations.
L'enquête de 1900 portait sur l'ensemble des
fcrngrégations, aussi bien sur celles qui étaient
autorisées que sur celles qui ne l'étaient pas, sur
V!l !es qui se livraient exclusivement à l'enseigner
.ment comme sur celles qui avaient un caractère
mixte ou un tout autre objet.
Les lois de 1901 et de 1904 n'ont supprimé que
l'es congrégations non autorisées et celles qui
Se livraient exclusivement à l'enseignement.
L'actif des congrégations dissoutes ne peut don-
Bar un milliard, puisque ce chiffre comprend
'l'évaluation de l'actif de ces congrégations d'une
part, et celle de l'actif de toutes les cdngréga-.
.tions qui ont continué d'exister.
I! faut nécessairement déduire du chiffre de
1,071,775,260 francs la valeur des biens des con-
grégations autorisées, savoir ;
Congrégations d'hommes Fr. 158.528.600
, Congrégations de femmes. 624.229.260
7 Ensemble .Fr. 782.757.866
Et s'en tenir, pour les biens des congrégations
pen autorisées, aux chiffres précisés dans le
même document, savoir :
Congrégations d'hommes Fr. 154.466.900
Congrégations de femmes.112.846.764
* Ensemble. Fr. 267.313 .664
n faut, en outre, faire état de la situation by-
pothécaire.
L'actif de ces congrégations devait d'ailleurs,
aux termes de !a loi, être diminué de la valeur
des immeubles restitués à des tiers à la suite
d'actions en revendication.
L'enquête de 1900 a eu pour but de signaler le
danger qu'il y avait à laisser toute liberté à des
religieux d'acquérir des biens et d'accaparer un
nombre considérable d'immeubles. Il ne s'agis-
sait pas de prévoir quels seraient les résultats
financiers de la suppression partielle des con6ré.
igations.
Ces congrégations ont transporté à l'étranger
presque toute leur fortune, grevé leurs immeu-
Ibles d'un passif important, diminué l'actif par
tous les moyens, y compris un abus de procé-
dure sans précédent ; elles en sont réduites au-
jourd'hui à attaquer indirectement les lois de
11901 et 1904 en essayant de frapper de suspicion
/toutes tes opérations qui en ont été. la consé-
.quence.
Le apport sur les biens des congréga-
tions contient en outre des annexes où tou-
tes les opérations sont passées en revue,
département par département.
NOUVELLES POLITIOUES
Contre la fraude
M. Rivau, ministre de l'agriculture, a provoqué
hier une conférence à laquelle assistaient M.
Monnier, procureur de la République, M. Kloes,
substitut au Parquet, chargé des affaires de
fraude, et M. Roux, chef du service de la ré-
pression des fraudes, pour examiner les diverses
questions soulevées par l'application de la loi
du 1er août 1905 à Paris.
- Il en résulte que l'accord qui a toujours existé
fentre les services de la justice et de l'agriculture
n est en rien modifié par les interprétations qui
ont été produites dans de récents débats.
A la gauche radicale
La gauche radicale s'est réunie hier sous la
[présidence de M. Cruppi. +
Celui-ci, en prenant possession du fauteuil pré-
sidentiel, a remercié ses collègues et prononcé
de discoure d'usage.
Dans cette allocution, nous relevons la partie
suivante relative à l'indemnité parlementaire •
« Nous avons d'autres adversaires qui recher-
chent et qui guettent l'heureuse embuscade où
notre parti pourra choir.
« Auj.ourd'hui, ils essaient, les bons apôtres,
oe démontrer au peuple que nous l'avons mal
servi en adoptant une mesure qui assure l'in-
dépendance de ses représentants. Mais il suffit
pour déjouer cette manœuvre de répondre aux
calomniateurs par un REDOUBLEMENT de travail. »
M. Sarrien n'a pas voulu jusqu'à présent ren-
dre publique sa démission de membre du grou-
pe, mais le député de Charolies cesse, avec plu-
sieurs die ses amis, de faire partie du groupe.
Le budget des troupes coloniales
La commission du budget a entendu Les mi-
nistres des finances, erdes colonies sur la ques.
tion des troupes coloniales.
Le gouverneroent a fait connaître qu'il ac-
ceptait tes modifications proposées par la com-
mission dans sa séance de fa veille, à savoir •
etmaintien en Indo-Chine d'un bataillon d'in-
anterie 'cOdD8ial», ta S'IVrA%"00 d'une batterie
d'artillerie H ForWte-France et de celle de Nou-
néa, ainsi que la réalisation d'économies nou-
velles sur les c^kwiions-mflilaàres et-grosses
réparations. '::' !,.
Au point de vue budgétaires ces masures
créaient un déficit de 413,000 francs auxquelles
le ministre des colonies a 'proposé de faire face :
d'une part, en renonçant pour cette année aux
études relatives à la création de poudreries en
Indo-Chine, soit 50,000 francs, et, d'autre part,
en opérant sur les chapitres de son budget qui
concernent l'habillement, le couchage, les vivres,
les fourrages, des rectiifcations de dépenses s'é-
levant à 303,000 francs. Ces chapitres ont donné
lieu dans l'exercice précédent à des annulations
qui permettent de ne pas avoir de craintes de
demandes de crédits supplémentaires au cours.
du prochain exercice.
La commission a pris acte de l'adhésion don-
née par le gouvernement et a ratifié la proposi-
tion du ministre des colonies. :
Le budget de la marine
MM. Chastenet, Messimy, Armez, Siegfried et
plusieurs autres députés ont déposé sur le bud-
get de la marine la proposition, de résolution
suivante : * La Chambre, convaincue qu'il est
nécessaire et urgent de procéder à une réforme
d'ensemble de l'institution maritime, invite le
gouvernement à présenter dans le plus bref
délai avec le concours d'une commission extra-
parlementaire, un projet de loi d'organisation
de la marine militaire. »
Conseil des ministres
Le Conseil des ministres s'est réuni hier ma-
tin à l'Elysée sous la présidence de M. Fallières.
Mouvement diplomatique
Le ministre des affaires étrangères a fait si-
gner des décrets par lesquels :
M. Pasteur, ministre plénipotentiaire, est nom-
mé président de la commission des Pyrénées en
remplacement de M. Chariot, nommé, comme
nous l'avons annoncé précédemment, sous-direc-
teur des Archives.
M. Raymond Lecomte, ministre plénipoten-
tiaire, conseiller d'ambassade a Berlin, est nom-
mé représentant de la France à la commission
die contrôle des finances helléniques.
Les affaires de Madagascar
w la prochaine réunion, qui est fixée a sa-
medi, le Gonsail entendra M. Augagneur au su-
jet des affaires ffft Madagascar et du projet de
création d'un gouvernement général de l'Afrique
orientale.
Entre députés
A la suite d'une discussion provoquée par des
polémiques de politique locale entre MM. Buyat
et Plissonnier. députés de l'Isère ,il y a eu
échange de voies de fait entre ces deux députés
dans les couloirs intérieurs de la Chambre.
LES CONGBtS
Les débits de boissons
Hier matin s'est ouvert, à l'Hôtel Conti-
nental, le congrès annuel de la Fédération
du commerce en détail des boissons (restau-
rateurs et hôteliers). M. Girardin, président
de la Fédération, a souhaité la bienvenue
aux délégués, en particulier aux représen-
tants de l'Algérie, puis il a proposé l'envoi
d'adresses de respectueuse sympathie au
président de la République et au président
du Conseil, proposition qui a été adoptée
à l'unanimité.
M. Audier, secrétaire général, a donne
lecture d'un rapport sur les travaux de la
Fédération pendant l'exercice écoulé, et M.
Carel, trésorier, a fait approuver le rap-
port financier.
Dans l'après-midi, le congrès a abordé
l'importants question du repos hebdoma-
daire d
Un grand nombre de délégués ont exposé
des cas particuliers qui se produisent dans
leur région, et qui tendent à démontrer que
l'application du repos n'est pas toujours ai-
sés.
Le président, M. Girardin, a répliqué que
ces cas spéciaux seraient soumis au minis-
tre du travail, au fur et à mesure qu'ils
parviendraient à la connaissance du bu-
reau fédéral.
Un délégué du Centre a proposé un or-
dre du jour aux termes duquel la Fédéra-
tion ne tiendrait aucun compte de la loï
sur le repos. Cette proposition n'a obtenu
que quatre voix.
La presque unanimité du congrès s'est
ralliée à un ordre du jour déclarant que la
Fédération acceptait le principe de la loi
et les 52 jours de repos, à condition, toute-
fois, que ce repos soit donné après entente
entre le patron et l'ouvrier. Afin que les
inspecteurs du travail, ou tous autres re-
présentants de l'autorité puissent contrô-
ler l'application de la loi, les débitants dé-
cident que chaque patron devra tenir un
registre spécial sur lequel il inscrira les
journées de repos ou fractions de journées
qu'il aura accordées à son personnel.
Selon les congressistes, ils auront ainsi
satisfait aux obligations de la- loi.
Voici quel -est l'ordre du jour dénnitif des
travaux dot congrès :
« Loi de finances de 1900, qui a modifié
le régime des boissons ; loi de finances de
1907, qui a frappé d'une surtaxe, avec ef-
fet rétroactif les apéritifs à base de vin,
les absinthes et similaires ; ordonnance du
préfet de police de Paris relative à l'accès
dans les débits et hôtels des filles soumi-
ses et repris de justice, etc., etc.
« Enfin, des vœux sur des questions d'un
ardre plus général seront soumis au vote
de l'assemblée ; ils ont trait à l'impôt sur
le revenu, à l'augmentation de l'indemnité
parlementaire, aux retraites ouvrières, aux
coopératives et économats et au recrute-
ment général »
Les poudreries et raffineries
Continuant la discussion de son ordre du
jour, 13 congrès décide de présenter au mi-
nistre de la marine les revendications sui-
vantes :
1° Qu'une- augmentation de salaire- de
0 fr. 30 soit accordée au personnel de tou-
tes les catégories des poudres et salpêtres ;
2° Le congrès demande la titularisation
du personnel des poudreries et raffineries à
l'aneienneté des services effectifs dans les -
établissements de la guerre, jusqu'à ex-
tinction du personnel existant au moment
de l'apparition du décret ;
3° Application de la journée de huit heu- 1
res, sans réduction de salaire ;-
4a Que les conditions d'avancement et les :
salaires du personnel de toutes les spécia-
lités soient les mêmes pour tous les établis-
sements des poudres, et que des limites'
.maxima et minima soïent faites pour le
passage d'une classe à une autre. j
Le congrès a commencé la discussion de 1
la question des retraites. Elle ne sera so-
lutionnée qu'aujourd'hui.
Les travailleurs de fa marine
Le congrès des travailleurs de la ma-
rine a décidé, hier matin, au sujet de la
campagne de presse menée par les jour-
naux capitalistes contre les ouvriers des ar-
senaux et en particulier ceux du port de
Toulon :
Des délégués ont été nommés qui feront
une démarche auprès desdits journaux, afin
que, dans l'avenir, ils fassent reposer leur
polémiques eur des faits précis et. des do-
cuments authentiques.
Le congrès a émis un vœu tendant à ce
que le salaire de la journée du 14 juillet
soit payé aux ouvriers présents la veille
sur les chantiers.
Un télégramme de solidarité a" été adressé
par le congrès à l'ouvrier Le Gall, détenu à
Quunper.
DANS LE MIDI
Perpignan, 26 novembre. — La" fédération
socialiste des Pyrénées-Orientales a fait
placarder des affiches engageant les viti-
culteurs du Roussillon à protester contre
les députés qui doivent venir assister au
banquet qui aura lieu à l'occasion de l'élec-
tion au conseil général dans le canton est
pour remplacer M. Ferroul, dont l'élection
fut annulés par le conseil d'Etat.
TO MAROC ,'-"
LES, BENI-SNASSEN DISPERSÉS
Le calme parait rétabli, dane la région
d'Oudjda.; Les ravages de l'artillerie
, dans les rangs marocains. — Le
calme dans les ports. — Lea
,-' troupes du sultan à Ma-
zagan.
Un télégramme reçu dans la soirée d'hier
par le gouvernement, annonce que les deux
, colonnes qui avaient été envoyées en re-
connaissance dans la région d'Oudida et
dans celle de Kiss regagnent leurs cantonne-
ments après avoir dispersé les Beni-Snas-
sen, qui se sont réfugiés dans le massif
montagneux. Nos troupes n'ont subi aucu-
ne. nouvelle perle.
Combat dans la région du Kiss
Le commandant de la colonne d'Oudjda
a télégraphié d'Oudjda, le mardi 26 novem-
vre, à 9 h. 50 du matin, au gouverneur gé-
néral de l'Algérie.
D'après ce télégramme, le 25 novembre
vers dix heures du matin, le capitainei Pé-
trement, commandant la reconnaissance du
Kiss, a eu affaire à 1,500 combattants en-
viron. II a été forcé de se replier sur la
rive droite du Kiss.
De onze heures et demie à deux neures,
une vive fusillade a eu lieu ; les bandes
ennemies se sont repliées sur Aghbal. A
quatre heures la plaine était dégagée.
Nous avons huit blessés, dont un tirail-
leur grièvement atteint, et sept goumiers,
dont trois grièvement blessés.
Le capitaine Pétrement a bivouaqué au
pied du Menacel-Kiss dans la nuit du 25
au 26.
Il est rentré à Port-Say, laissant, pen-
dant la journée du 26, les goumiers et le
peloton de spahis en observation.'
Les combats dans le Sud-Oranais
Les télégrammes officiels parvenus hier
à Paris annoncent que le commandant de
notre colonne à Oudjda devait faire une
nouvelle reconnaissance hier, pour s'assu-
rer que les tribus des Beni-Snassen ne sont
pas revenues dans la plaine, auquel cas il
devait les poursuivre.
Il résulte,en outre,de certains télégrammes
officiels, que la. situation s'améliore dans la
officiels, d'Oudjdja. Le coloinel Félineau a,
région
en effet, manifesté l'intention de rentrèr dès
demain à Oudjda si rien de nouveau, ne
se produit.
Le chiffre officiel de nos pertes est de
cinq tués et quartarze blessés. ;
Enfin, on considère comme taès exagéré
19 chiffre de douze cents morts marocains
donné par les premiers télégrammes.
Les tués sont : le lieutenant Roze, les
brigadiers Lavain et Latapie, du 2° spa-
his ; deux spahis indigènes, un légionnaire,
un goumier, et quatorze blessés, dont le
major Pinchon, six spahis, un chasseur d'A-
frique et six goumiers.
fLes morts et les blessés sont arrivés
lundi matin à Martnia.
Les troupes françaises rentrent à Oudjda
Lalla-Marnia, 26 novembre. — Au cours
du combat du 25 courant et pendant l'ac-
tion engagée, dans la vallée de l'Oued-
Zarah, l'artillerie a joué le principal rôle.
Peu de coups de fusil ont été tirés.
Nos troupes composant la colonne for-
mée à Oudjda, sont rentrées ce matin dans
cette ville, exténuées par trois jours de
combat, après avoir bombardé plusieurs
villages sur leur passage.
Les lieutenants Voinot et Lemerre, du
bureau arabe de Marnia, qui eomman.
d aient les goumiers du cercle ayant pris
part à l'action doivent rentrer aujourd'hui.
On n'a pas de nouvelles sûres au sujet
de la colonne d'Adjeroud-Kiss qui opérait
vers le nord contre les Beni-Snassen, mais
il paraît qu'elle regagnerait également au-
jourd'hui son campement à Adjeroud.
Contrairement à ce qui a été dit hier, le
brigadier français des spahis et le spahi
indigène El-Oucini qui avaient disparu
pendant le combat du 24, n'ont pas été re-
trouvés.
Sont-ils morts dans quelques replis du ter-
rain, ou sont-ils prisonniers ? On l'ignore.
Les obsèques des victimes
Lalla-Marnia, 26 novembre. — Dans la
matinée ont eu lieu les obsèques des vic-
times indigènes du combat du 24.
Ce sont deux spahis, dont un est mort
la nuit dernière, et un goumier.
De nombreux Européens et indigènes as-
sistaient à la cérémonie.
Les honneurs militaires ont été rendus
par des pelotons des différentes armes de
la garnison de Lalla-Marnia.
Le colonel Reibell a prononcé un dis..
cours sur la tombe de ces « victimes du
devoir, sacrifiées à l'honneur de la grande
patrie française ».
L'officier interprète Bertrand traduisait
en même temps le discours pour la foule
indigène qui écoutait, recueillie et émue.
Les obsèques des victimes françaises
auront lieu dans la soirée.
Ce soir, les obsèques du lieutenant Roze,
du clairon Bourbon, de la légion, et du bri-
gadier Davin. des spahis, ont eu lieu et ont
revêtu un caractère de manifestation impo-
sante.Tous les rangs de la population étaient
mêlés sans distinction de classes, de natio-
nalité et de religion. L'angoisse poignait les
cœurs.
Le colonel Reibel a prononcé un discours
dans lequel il a rendu hommage à la brar
voure des soldats morts au champ d'hon-
neur, et a salué in eux « l'immortalité de
l'héroïsme français qui cait braver 1$
mort. »
Les Beni-Snassen
Les Beni-Snassen qui ont attaqué les re-
connaissances occupent l'îlot montagneux
limité au nord par la Méditerranée, à l'est
par la frontière algérienne, à l'ouest par la
Motulouya, et au sud par la large plaine
des Angad, partie occidentale de la trouée
Taza-Fez, qui sépare l'Atlas proprement dit
des montagnes du Riff.
La population est entièrement berbère ;
elle est riche et travailleuse, se livrant sur-
tout à l'agriculture.
Les Beni-Snassen se sont', depuis long-
temps, affranchis de l'autorité d'Abd el Aziz.
Ils ont exigé, tant du roghi que du gou-
vernement central, des cadeaux pour per-
mettre aux troupes de franchir leur terri-
toire.
Depuis qu'ils ne payent plus lé moindre
impôt et qu'ils reçoivent, au contraire, des
cadeaux en argent, les quatre fractions qui
composent les Bni-Snassn ont pu acheter
des fusils à tir rapide et d'importantes ré-
serves de cartouches.
On évalue leurs forces militaires à 12,000
guerriers, pour la plupart fantassins, se
décomposant ainsi qu'il suit : 1,500 Beni-
Ourimech, 1,500 Beni Atig, 5,000 Beni-Men-
gough, 3,000 Beni-Khaled ; tous les cava.
liers appartiennent à cette dernière tribu.
Les Beni-Snassen ont toujours été en lutte
avec les tribus voisines, ce qui permet d'es-
pérer que celles-ci ne se soulèveront pas
contre nous.
La reprise de Mazagan
Tanger, 26 novembre. -- Les nouvelles
reçues à Tanger confirment l'occupation de
Mazagan par les troupes chérifiennes.
Toutes les autorités étaient présentes
lors du débarquement des troupes d'Abd el
Aziz et l'entrée de ces troupes s'est pro-
duite sans coup férir au milieu- Ses accla-
mations à l'adresse d'Abd el Aziz..
- Les troupes chréfiennes étaient parties
de Rabat le 23 au soir.
L'occupation a eu. lieu le 24 au matin.
-, La situation dans les porte
yn: télégramme de l'amiral Philibert si-
gnale que la situation continue à être ex-
cellente dans les ports.
Le calme règne à Mazagan et les tribus
environnantes sont tranquilles,
Autour de Casablanca
Tanger, 26 novembre. — On confirme que
les mahallas de Bouchta Bagdad et 4s-
Mouley-Rachid sont aux prises depuis hier
sur le ferritoire des Mediouna.
La lutte est très chaude de- chaque côté.
Les forces de Mouley-Rachid ne cèdent pas,
malgré les canons des troupes chêrifiennes
dirigés par le lieutenant Sedira, lequel tienff
le général Drudo au courant des opérationis
par courriers spéciaux. '- -
Des reconnaissances surveillent Casa-
blanca.
D'autre part, d'après des nouvelles de
Rabat, Bouchta el Bagdadi n'avancerait
pas et intriguerait pour obtenir la succes-
sion d'El Guebbàs.
Au Conseil des ministres
Au eofirs du Conseil qui s'est tenu hier
matin, à l'Elysée, M. PichQn a donné con-
naissance des derniers télégrammes en-
voyés de Rabat, par M. Regnault:
Ces télégrammes constatent que la situar
tion générale dans les ports est satisfai-
sant-e.
L'autorité du sultan se rétablit et s'affeï-
mit partout. ,- -
Les pourparlers avec les puissances, au
sujet des diverses questions quï doivent être
réglées par des accords internationaux, se
poursuivent également dans des conditions
satisfaisantes.
L'ANTICLERICALISME EN ITALIE
L'éfeetion du maire de Rome
Rome, 26 novembre. — La nouveau con-
seil municipal de Rome, élu par la coalition
anticléricale des libéraux, radicaux, socia-
listes et républicains, s'est réuni hier soir
pour la première fois.
Soixante-douze membres étaient présents.
Par soixante voix M. Ernest Nathan, an-
cien grand maître de la franc-maçonnerie
italienne, a été élu syndic de Rome. Douze
conseillers se sont abstenus.
Au dehors une foule assez nombreuse d'&
lecteurs a salué la proclamation du scrutin
d'applaudissements et de cris anticléricaux,
A L'HOTEL DE VILLE
Le lyrique municipal
La question du théâtre lyrique municipal
est maintenant tranchée par la 4e commis-
sion du conseil municipal.
MM. Isola se sont rendus, hier, à l'Hôtel
de Ville et ont fait connaître à MM. Rebeil-
lard, président ; Emile .Massard et H. De-
ville, rapporteurs de là commission spé-
ciale, qu'ils acceptaient définitivement la
date du 4 janvier 1908 pour l'inauguration
de l'Opéra populaire. -
Cependant, d'importantes réserves ont
été faites en ce qui concerne l'acceptation
de certains articles du cahier des charges.
D'autre part, il est probable qu'un con-
seiller de la majorité portera cette ques-
tion à la tribune du conseil, afin de préci-
ser à partir de quelle date courra l'occupa-
tion gratuite de l'immeuble de la Gaîté, la,
gratuité devant concorder avec la diminu-
tion des places.
- - -
EN RUSSIE
La famine
Saint-Pétersbourg, 26 novembre. — Selon
des renseignements provenant du conseil
général des zemstvos, de nombreuses pro-
vinces du sud-est de la Russie, sont mena-
cées d'une famine plus terrible que celle
de l'an dernier en raison de la hausse ex-
traordinaire du prix du blé.
Le Rouss estime que la famine nécessi-
tera, au lieu des 7 millions de secours pré-
vus par M. Kokovtseff, 75 millions.
L'échouement du « Standart »
Saint-Pétersbourg, 25 novembre. — L'en-
quête du conseil de guerre maritime sur les
circonstances dans lesquelles s'est produit
l'échouement du Standart, le 11 septembre,
a commencé aujourd'hui.
Les personnes qui vont comparaître de-
vant le conseil sont : le contre-amiral Ni-
low, le capitaine Techgin, le général Schu-
mann, directeur du service de pilotage des
côtes finlandaises, et les officiers pilotes
Konnuchkow et Laltanow.
Le président du conseil de guerre a dé-
clarée à l'ouverture de la séance, que la
commission d'enquête avait acquis la con-
viction que l'officier commandant le yacht
ne possédait pas de carte exacte des eaux
en question et s'était reposé entièrement
sur les pilotes.
En outre, le rocher sur lequel le yacht
est venu donner était connu depuis le mois
d'avril de cette année, mais le fait n'avait
pas été publié par le directeur du départe-
ment de l'hydrographie et le rocher n'était
pas indiqué sur les cartes marines.
La catastrophe de Karatag
Samarkand, 26 novembre. — Un journa-
liste qui revient d'un voyage à Karatag,
où se produisit un tremblement de terre,
rapporte que toutes les maisons de cette
ville ont été détruites. Sur 4,000 habitants,
200 seulement ont échappé à la catastrophe
et on est à peu près certain que les autres
ont péri.
Des secours sont partis aussitôt, mais le
déblaiement est rendu difficile par le froid
et la neige. , ,:
Il n'y a pas eu d'éboulement de terre, -
comme on l'a dit tout d'abord ; la ville a
été ensevelie sous une masse de pierres.
Vingt-sept villes de la région ont égale-
ment ressenti les effets du tremblement de ■
terre. , j
Séance de la Douma
Saint-Pétersbourg, 28 novembre. - La
séance est ouverte à deux heures. Les tri-
bunes du public sont bondées.
Le président, M. Khomiakoff donne con-
naissance de la citation en justice du dépu-
té Kolioubakine.
L'ordre du jour porte la discussion de
l'adresse au tsar.'
M. Geutchkoff, chef des octobristes, pré-
sente le texte rédigé par les députés de son
parti.
Les députés de la droite insistent pour
que le tsar soit qualifié dans t'adresse, de
u monarque autocrate H.
L'opposition résiste avec acharnement,
envoyant à la tribune ses meilleurs ora-
teurs : MM. Maklakoff, Milukoff et Rodifs-
cheff qui, dans de brillants discours tâchent
de démontrer que dans le régime actuel
constitutionnel, le tsar partage le pouvoir
avec le Parlement.
La séance sera reprise à huit heures et
demie.
Une agitation fiévreuse règne dans les
couloirs. Les débats ont révélé aussi les
tendances bourgeoises de la majorité qui
protesta bruyamment contre la gauche, de-
mandant de mentionner dans l'adresse la
situation malheureuse des classes rurales
et ouvrières.
A la reprise de là séance, la discussion
continue sur le qualificatif qu'il convient
d'attribuer au tsar, entre lescadets, les oc-
tobristes et les membres de la droite»
A LA CHAMBRE
EA DISCUSSION DU BUDGET.
On termine les travaux publics. - Le bud-
get des chemins de fer de l'Etat. — M.
Barthou et le rachat. — Les mon
naies et médailles.
La Chambre a consacré hier encore, daux
séances à la discussion du budget.
I^*inatiT!V-iif: R:abier préside; €>n- adopte
un projet de résolution de M. Siegfried in-
vitant le gouvernement à envoyer quelques-
uns de nos ingénieurs à l'étranger à leur
sortie de l'Ecole des, ponts et chaussées.
M. Sébille demande la création de com-
mis des ponts et chaussées au traitement
de' 3,600 francs.
-M. Gérard-Varet demande ramélioration
du sort des éclusiers, et M. Siegfried parle
en faveur des pontiers. -.
M. Engerand prie le gouvernement de
veiller à l'application des lois sur la régle-
mentation du travail dans le personnel des
Compagnies de chemins dé fer d'intérêts lo-
caux. M. Barthou répond qu'il a adressé à
ce sujet des circulaires aux préfets. Un
projet de résolution est adopté.
M. Guilloteau sollicite un relèvement de
crédits en faveur des cantonniers, et M.
Bourely demande que l'on répare les dé-
gâts causés par les inondations du Midi.
M. Jean Durand expose la situation dé-
plorable du canal du Midi et critique les
procédés des ingénieurs à l'égard des rive-
rains. M. Barthou répond que les ingé-
nieurs ne font que leur devoir.
La séance est renvoyée à l'après-midi.
Séance de l'après-midi
A deux heures et demie, M. Brisson pré-
side. La Chambre adopte un projet de loi
autorisant le gouvernement à approuver
par décret la prorogation des surtaxes sur
l'alcool.
On reprend l'examen du budget des tra-
vaux publics. M. Empereur demande l'a-
chèvement de la route des Alpes, réclamé
par les touristes et les alpinistes. M. Bar-
thou répond que la question sera résolue
quand les départements des Hautes et des
Basses-Alpes auront fait les mêmes sacri-
fices que celui de la Savoie.
M. Ballande parle en faveur de la navi-
gation de la Gironde ; M. Sénac appuie ces
observations ; le ministre promet de s'ocr
cuper- de cette question.
M. Bouveri demande lai réfection du ca-
nal du Centre, impraticable sur plusieurs
points ; M. Siegfried réclame des travaux
pour le port du Havre ; M. Carnaud en
demande pour celui de Marseille ; le minis-
tre promet de déposer prochainement des
projets de loi.
M. Caillaux ajoute que le gouvernement
étudie un certain nombre de projets concer-
nant de petites constructions dans un cer-
tain nombre de ports.
Les chemins de fer de l'Etat
Les derniers chapitres du budget des tra-
vaux publia sont adoptés ; on aborde ce-
lui des chemins de fer de l'Etat.
M. Guillemet demande des crédits plus
élevés pour le réseau de l'Etat ; il signale
un accident survenu à Fontenay-le-Comte,
qui n'aurait pas eu lieu si les traverses
avaient été plus solides et si la voie n'a-
vait pas été disloquée ; l'orateur critique
le mauvais état des lignes, qui causent des
retards considérables.
M. Barthou dit que l'on fait actuelle-
ment une campagne contre les chemins de
fer de l'Etat. Tous les griefs relevés par
M. Guillemet pourraient l'être sur tous les
réseaux. Le ministre établira que la cam-
pagne faite contre les chemins, de fer de
l'Etat est payée ! Il proteste avec indigna-
tion contre ce procédé.
M. Guillemet dit qu'il rend pleinement
justice aux chemins de fer de l'Etat, mais
il demande les crédits nécessaires au bon
fonctionnement des services ; c'est le meil-
leur moyen de préparer le rachat de
l'Ouest
M. Savary appuie ces observations.
M. Ferdinand Bougère rappelle la catas-
trophe des Ponts-de-Cé et le mauvais état
des ponts.
M. Roch constate que l'administration
de l'Etat a fait beaucoup pour son person-
nel ; il demande le relèvement des salaires
de début de certains ouvriers de la voie,
qui ne touchent que 87 francs par mois.
L'orateur demande aussi la revision des
primes d'économie et des primes de ges-
tion ; il regrette la pénurie de matériel.
En terminant, M. Roch exprime l'espoir
que l'autonomie qui va être accordée au
réseau de l'Etat va lui permettre de tirer
un meilleur parti de ses ressources.
M. Barthou répond successivement à tou-
tes les questions des différents orateurs
qui l'ont précédé. Il dit que l'accident des
Ponts-de-Cé ne peut être invoqué contre
l'administration de l'Etat ; il fait remar-
quer que les trois Compagnies intéressées
au rachat ont eu leur accident.
La question de l'augmentation du maté-
riel est à l'étude ; le ministre ajoute que
la crise du matériel a sévi sur tous les ré-
seaux. M. Barthou, dans toute cette disr
cussion, semble préoccupé par l'idée de
- soutenir la thèse du rachat ; il répond à
une note tendancieuse publiée par des
agences et dirigée contre le réseau de l'E-
tat.
On passe au budget des monnaies ; M.
Veber présente quelques observations, au
cours desquelles il expose l'idée d'un im-
pôt sur les pierres précieuses, projet dont
La Lanterne a parlé. Il semble peu pra-
tique au ministre des finances, qui cepen-
dant ne refuse pas de l'étudier.
Le budget des monnaies est adopté ; lai
séance est levée.
La Chambre discutera aujourd'hui, le ma-
tin et l'après-midi, le projet de loi sur là dé-
volution des -- biens.
AU SENAT
L'explosion de T « léna H. - Poudre dan-
gereuse. — Stabilité des poudres. — Le
stabilisateur allemand.
M. Monis, poursuivant le développement
de son rapport sur les causes qui ont pro-
voqué l'explosion de l'Iéna, a dressé, hier,
un véritable réquisitoire contre la façon
dont est conservée à bord de nos navires
de guerre la poudre B.
Après avoir rappelé que la catastrophe
de l'Iéna a débuté par l'émission d'une flam-
me, qui a précédé toute détonation et que
cette flamme présentait des caractères ca-
ractéristiques, M. Monis dit que la seule
explication possible de l'accident consiste à
faire remonter celui-ci à une déflagration
spontanée de la poudre sans fumée.
L'orateur rappelle que la poudre B, dite
poudre sans fumée, est un composé que l'on
obtient en réduisant du coton-poudre en
une sorte de pâte après l'avoir dissous dans
de l'alcool et de l'éther.
Il fait ensuite l'historique de l'invention
et de l'adoption du nouveau produit par le
ministère de la guerre, chargé, comme on
sait, de la fabrication des -poudres.
Peu de mois après la mise' en service des
premiers stocks de la poudre B, l'attention
du service de l'artillerie fut appelée, çà et
là, sur des faits qui révélaient que cette
substance était sujette à s'altérer spontané-
ment.
M. Monis raconte qu'à tout instant, en
trouvait des stocks de poudres avariés et
qu'à bord de certains navires, il se produi-
sait des accidents. Il rappelle celui du Du-
perré et d'autres sinistres qui se multiplié-1
rent tant en France qu'en Algérie et qu'aux
colonies.
L'orateur termine cette partie de sa dis-
cussion en disant qu'il est avéré que, seule,
la poudre B, qui remplissait la soute 100,.
placée à tribord arrière de l'Iéna, a, pai
son inflammation spontanée, causé la ca-
tastrophe.
Déplorables munitions
M. Monis parle ensuite de lamenfable
déclarations recueillies auprès des comman.
dants de la Couronne et du Pothuau, di-
sant avoir reçu de sr mauvaises munitions
qu'ils ont préféré renoncer à faire des tirs
de guerre. Les-hommes, paraît-il, étaient
inquiets, sachant bien qu'en temps de
guerre on ne serait pas en état de mettre
entre les mains des équipages des muni-
tions plus efficaces.
Au risque de froisser quelques susceptibilités
particulières, dit IVW Monis, je dois la -vérité à
mon pays : il y va de son salut.
Toute l'escadre est d'avis qu'il faut éhidief
d urgence le problème de la stabilité des pou-
dres. M. Vieille lui-même a déclaré qu'on ne
pouvait jamais répondre d'une douille. Le géné..
ral Langlois a dit très justement cru'il n'y a pas
que nous qui subissions ces dangers, et il a
rappelé les accident survenus dans les autres
htats.
Son exposé a été très exact, mais il y a un
pays qui n'a eu nr accident, ni incident ; c'est
l'Allemagne. La raison, c'est que l'Allemagne a
un stabilisateur, qui est un avertisseur.
Il y a neuf ans que l'artillerie métropolitaine
a proposé ce stabilisateur ; notre service des
poudres ne voulait rien voir, rien entendre.
Dans la commission mixte, une seule voix
s était d'abord prononcée en faveur de ce sta-
bilisateur : c'est celle du représentant de l'ar.
tilllerie.
Au mois cTo - fuin dernier, la commission s'est
enfin déridée à l'adodler : il est vrai qu'après'
l'Iéna il était difficile de résister encore. Il ne
faut donc pas faire croire au pays au'il n'y a
rien à faire pour avoir des poudres meilleures
M. Monis terminera son discours ven<
dredi prochain.
-
LE PILLAGE DU TRAIN
0. commence à se demander si la lumièr;
se fera, quelque jour, sur cette affaire.
— Les arrestations de Versailles.
Après avoir retrouvé les cinq boîtes-re-
cettes abandonnées par les voleurs, les
gendarmes examinèrent méticuleusement
les fourrés des alentours, mais ils ne trou-
vèrent pas le moindre objet pouvant les
mettre sur la trace des bandits.
La légende de l'automobile dont certains
de nos çonfrères avaient parlé au début de
l' enquête, tombe donc d'elle-même. Pour se
rendre à l'endroit où les caisses ont été re-
trouvées, les voleurs ont passé à travers
champs où une voiture n'aurait pas pu rou-
ler et ils ont traversé la Juine, au pont de
Villemartin. Dans le chemin de traverse où'
les gendarmes firent leur découverte, une
voiture passerait avec de grandes difficul-
tés et la route carossable est très éloignée.
Leur coup fait, les auteurs de cet audacieux
coup de main, qui devaient être d'une force
peu commune - car les cinq boîtes qu'ils
ont emportées pèsent chacune plus de cin-
quantes kilos — ont dû marcher droit de-
vant eux, à travers la campagne, à la re-
cherche d'un endroit écarté où ils cornp-
taient ne pas être dérangés pour partager,
leur butin.
Comme nous le disions hier, la Sûreté re-
çoit tous les jours de véritables petits ro-
mans dans lesquels des policiers-amateurs
s evertuent à pister les bandits d'Etampes,
Le malheur est que toutes ces pistes sont
fantaisistes et que les déductions faites jus-
qu ici ont été détruites par les récents évé-
nements.
C'est ainsi que l'un de ces « fureteurs Il
affirmait et prétendait prouver : que les
boîtes-recettes emportées par les voleurs
avaient été jetées, après effraction, dans la
Juine ; que les bandits s'étaient rendus le
samedi matin, à la gare de la Ferté-Alais
où ils avaient pris le train.
Or, avant-hier on retrouvait les boîtes--
recettes vides, dans le bois de la Garenne.
Et l'enquête faite par la Sûreté générale g
démontré que les trois, voyageurs qui pri.
rent, samedi matin, le train à la Ferté
Alais, n'étaient autres. que des agents dt
M. Hamard partis à la recherche des mal
faiteurs.
A Versailles
Dans la journée d'hier, les deux individu!
dont nous signalions l'arrestation, dans no'
tre précédent numéro, ont été interro"gél
par le juge d'instruction de Versailles.
Disons que fouillés immédiatement, Map
cot et Lefebvre n'avaient presque pas d'ar-
gent sur eux, mais par contre, plusieurs
billets pris aux différentes gares de la ligni
d'Orléans, entre Paris et Etampes.
C'est là le seul indice qu'on possède a»
tuellement * sur la complicité, sinon la paw
ticipation possible de ces derux individut
dans le pillage du train 10.
Quant au troisième, qui a réussi à preff
dre la fuite et qui paraissait posséder h
plus d'argent, il est toujours introuvable
A L'ETRANGER
JULLEMAGHB
Berlin, 26 novembre. Le discours du Trôn
a l'ouverture do la session de la Diète de Prusse
constate que la situation financière du royaume
est moins satisfaisante que l'année dernière
L'excédent de l'exercice de 1906 n'a pas suffi
pour fournir les fonds mis à la disposition de
l'administration des chemins de fer pour les
constructions et les achats fixés légarement à
30 millions de marks, çt l'on a été obligé pour
cette raison de prendre une somme importante
sur les autres fonds disponibles. Il faut s'atten-
dre à un déficit dans l'exercice courant, surtout
à cause de l'augmentation considérable desv dé-
penses de l'administration des chemins de fer.
Le discours du Trône annonce en outre la
présentation de différents projets de loi concer-
nant en particulier l'améliopation du traitement
des fonctionnaires et les chemins de fer polo
nais.
AUTRKCHS
Vienne, 26 novembre. — Près de Trubau, us
train dû marchandises a déraillé par suite d'une
erreur d'aiguillage : un employé du trajn a éU
tué ; trois autres employés ont été blessés le
gère ment. Plusieurs wagons ont été détruits.
TURQUIE D'EURGPB
Constantinople, 26 novembre. — Les commu
nications télégraphiques avec Diarbékir sont in-
terrompues.
On est sans nouvelles, depuis cinq jours, dt:
vice-consul français qui est le seul représentai
consulaire à Diarbékir.
ETATS-UNIS D'AMERIQUE
Londres, 26 novembre. — Plusieurs journaux
publient une dépêche de New-York annonçant
qu'hier, à Cincinnati, un incendie a détruit
d'importants magasins de nouveautés.
Ce sinistre aurait fajt trente victimes.
BELGIQUE
Bruxelles, 26 novembre. — La voiture-restau.
rant du train Bruxelles-Paris, partie de la gart
du Midi à une heure, et dans laquelle se trou
vait le roi des Belges, a déraillé à hauteur de
Hal. Tout se borne à quelques dégâts matériels
On ne signale aucun accident de personne. L(
train a continué sa route avec quelque retard
ITALIE
Bruzzano (Calabre), 26 novembre. — Ver:
midi, une forte seeousse de tremblement de terr(
a été ressentie; la population est alarmée.
fi n'y a eu aucun dégât.
ANGLETERRE
Londres. 26 novembre. — Un vicient incendi,
a détruit ce matin en partie des grands maga
sins situés dans Holborn. Les étages supérieurs
où se trouvaient notamment le stock des jouett
de NOêI, ont principalement souffert.
Les
Les degâts matériets, couverts par des assu
rances, s'élèvent à près d'un million de francs
La Lanterne
dées, l'excédent d'actif produit par ces liqui-.
Mations n'est que de 190,000 francs.:
Les honoraires .:. 4
« L'enquête sur les dépenses relatives aux
honoraires des avocats a donné les résul-
tats suivants :
Les avocats des liquidateurs ont perçu,
à titre d'honoraires, de 1901 à 1905 inclusi-
vement, une somme totale de 609,519 fr. 85.
Ils ont touché au même titre" en 1906,
,une somme de 391,519 fr. 10.
Soit au total 1,000,671 fr. 95.
Sur ce total, l'Etat a avancé 361,781 fr. '40.
Le surplus, soit 638,890 fr. 55, a été pré-
levé par les liquidateurs sur l'actif réalisé.
Les honoraires, dit le rapport, perçus par
tes avocats des liquidateurs, soit qu'ils aient
été acquittés sur les fonds provenant des
avances de l'Etat, soit qu'ils aient été préle-
,vés sur l'actif disponible des diverses liqui-
dations, sont afférents à 4,419 plaidoiries,
ce qui donne une moyenne de 226 fr. 44 par
plaidoirie.
Un autre chapitre a trait aux honoraires
du liquidateur et à l'homologation de ses
comptes.
Secours aux anciens congréganistes
Les premiers secours à d'anciens congré-
ganistes ne furent accordés qu'à partir de
1903, sur l'ordre du ministre des cultes, les
liquidateurs ayant « cru ne pouvoir accor-
der aucun secours ».
Le's secours accordés par les liquidateurs
se montaient, h la fin de 1906, à environ
60,000 francs. De son côté, le ministre des
cultes a, postérieurement à l'homologation
des comptes de liquidation en 1905 et 1906,
accordé pour 170,445 francs de secours à
402 anciens, congréganistes.
'- Conclusion
La conclusion du rapport est à citer en
entier. Elle' montre que le « milliard » des
congrégations dont parla Waldeck-Rous-
seau n'est point un mythe.
Le moment n'est pas encore venu d'apprécier
quels seront les résultats au point de vue finan-
cier de la liquidation dès biens des congréga-
tions dissocies. Les liquidateurs poursuivent
leurs opérations vis-à-vis de 562 congrégations,
jparmi lesquelles on voit figurer les plus impor-
tantes. Les petites affaires, au nombre de 115,
seules sont terminées. Il reste à composer la
masse des autres liquidations et à. poursuivre la
réalisation de l'actif.
Il est d'ailleurs nécessaire de dissiper une er-
reur.
En 1900, le département des finances, d'accord
avec la commission du budget de la Chambre
des depuis, a fait procéder à une enquête :
fio sur la contenance cadastrale, la valeur loca-
itive et vénale des immeubles possédés ou occu-
pés par les congrégations et sur le chiffre des
impôts directs qu'elles payaient ; 2" sur le mode
de possession ou d'occupation dont ces immeu-
bles sont l'objet et sur le montant des hypothè-
ques qui tes grèvent.
, Il en résulte que lesdits immeubles avaient
• une contenance cadastrale de 48,757 hectares
38 ares 57 centiares, une valeur locative de
47.253,056 francs et une valeur vénale de 1 mil-
liard 71,775,260 francs.
M. Wakteck-Rousseau, alors président du Con-
seil, n'a pas avancé autre chose quand il disait
dans le discours de Toulouse du 28 octobre
1900 :
« Ce n'est pas le lieu ni le moment de faire
de la statistique ; mais pour montrer qu'en si-
gnalant à la tribune le péril d'une mainmorte
igrandissante et qui menace le principe de la
circulation des biens, nous n'avons pas obéi à
de vaines alarmes, il suffira, je pense, de dire
que la valeur des immeubles occupés ou possé-
dés par les congrégations était, en 1880, de 700
millions déjà, et qu'aujourd'hui elle dépasse un
milliard. »
Mais on ne peut, sans détourner les paroles
.Il# .e M. Waldeck-Rousseau de leur sens, soutenir
que le gouvernement a cru qu'on pouvait réali-
£H un milliard à J'occasion de la dissolution des
congrégations.
L'enquête de 1900 portait sur l'ensemble des
fcrngrégations, aussi bien sur celles qui étaient
autorisées que sur celles qui ne l'étaient pas, sur
V!l !es qui se livraient exclusivement à l'enseigner
.ment comme sur celles qui avaient un caractère
mixte ou un tout autre objet.
Les lois de 1901 et de 1904 n'ont supprimé que
l'es congrégations non autorisées et celles qui
Se livraient exclusivement à l'enseignement.
L'actif des congrégations dissoutes ne peut don-
Bar un milliard, puisque ce chiffre comprend
'l'évaluation de l'actif de ces congrégations d'une
part, et celle de l'actif de toutes les cdngréga-.
.tions qui ont continué d'exister.
I! faut nécessairement déduire du chiffre de
1,071,775,260 francs la valeur des biens des con-
grégations autorisées, savoir ;
Congrégations d'hommes Fr. 158.528.600
, Congrégations de femmes. 624.229.260
7 Ensemble .Fr. 782.757.866
Et s'en tenir, pour les biens des congrégations
pen autorisées, aux chiffres précisés dans le
même document, savoir :
Congrégations d'hommes Fr. 154.466.900
Congrégations de femmes.112.846.764
* Ensemble. Fr. 267.313 .664
n faut, en outre, faire état de la situation by-
pothécaire.
L'actif de ces congrégations devait d'ailleurs,
aux termes de !a loi, être diminué de la valeur
des immeubles restitués à des tiers à la suite
d'actions en revendication.
L'enquête de 1900 a eu pour but de signaler le
danger qu'il y avait à laisser toute liberté à des
religieux d'acquérir des biens et d'accaparer un
nombre considérable d'immeubles. Il ne s'agis-
sait pas de prévoir quels seraient les résultats
financiers de la suppression partielle des con6ré.
igations.
Ces congrégations ont transporté à l'étranger
presque toute leur fortune, grevé leurs immeu-
Ibles d'un passif important, diminué l'actif par
tous les moyens, y compris un abus de procé-
dure sans précédent ; elles en sont réduites au-
jourd'hui à attaquer indirectement les lois de
11901 et 1904 en essayant de frapper de suspicion
/toutes tes opérations qui en ont été. la consé-
.quence.
Le apport sur les biens des congréga-
tions contient en outre des annexes où tou-
tes les opérations sont passées en revue,
département par département.
NOUVELLES POLITIOUES
Contre la fraude
M. Rivau, ministre de l'agriculture, a provoqué
hier une conférence à laquelle assistaient M.
Monnier, procureur de la République, M. Kloes,
substitut au Parquet, chargé des affaires de
fraude, et M. Roux, chef du service de la ré-
pression des fraudes, pour examiner les diverses
questions soulevées par l'application de la loi
du 1er août 1905 à Paris.
- Il en résulte que l'accord qui a toujours existé
fentre les services de la justice et de l'agriculture
n est en rien modifié par les interprétations qui
ont été produites dans de récents débats.
A la gauche radicale
La gauche radicale s'est réunie hier sous la
[présidence de M. Cruppi. +
Celui-ci, en prenant possession du fauteuil pré-
sidentiel, a remercié ses collègues et prononcé
de discoure d'usage.
Dans cette allocution, nous relevons la partie
suivante relative à l'indemnité parlementaire •
« Nous avons d'autres adversaires qui recher-
chent et qui guettent l'heureuse embuscade où
notre parti pourra choir.
« Auj.ourd'hui, ils essaient, les bons apôtres,
oe démontrer au peuple que nous l'avons mal
servi en adoptant une mesure qui assure l'in-
dépendance de ses représentants. Mais il suffit
pour déjouer cette manœuvre de répondre aux
calomniateurs par un REDOUBLEMENT de travail. »
M. Sarrien n'a pas voulu jusqu'à présent ren-
dre publique sa démission de membre du grou-
pe, mais le député de Charolies cesse, avec plu-
sieurs die ses amis, de faire partie du groupe.
Le budget des troupes coloniales
La commission du budget a entendu Les mi-
nistres des finances, erdes colonies sur la ques.
tion des troupes coloniales.
Le gouverneroent a fait connaître qu'il ac-
ceptait tes modifications proposées par la com-
mission dans sa séance de fa veille, à savoir •
etmaintien en Indo-Chine d'un bataillon d'in-
anterie 'cOdD8ial», ta S'IVrA%"00 d'une batterie
d'artillerie H ForWte-France et de celle de Nou-
néa, ainsi que la réalisation d'économies nou-
velles sur les c^kwiions-mflilaàres et-grosses
réparations. '::' !,.
Au point de vue budgétaires ces masures
créaient un déficit de 413,000 francs auxquelles
le ministre des colonies a 'proposé de faire face :
d'une part, en renonçant pour cette année aux
études relatives à la création de poudreries en
Indo-Chine, soit 50,000 francs, et, d'autre part,
en opérant sur les chapitres de son budget qui
concernent l'habillement, le couchage, les vivres,
les fourrages, des rectiifcations de dépenses s'é-
levant à 303,000 francs. Ces chapitres ont donné
lieu dans l'exercice précédent à des annulations
qui permettent de ne pas avoir de craintes de
demandes de crédits supplémentaires au cours.
du prochain exercice.
La commission a pris acte de l'adhésion don-
née par le gouvernement et a ratifié la proposi-
tion du ministre des colonies. :
Le budget de la marine
MM. Chastenet, Messimy, Armez, Siegfried et
plusieurs autres députés ont déposé sur le bud-
get de la marine la proposition, de résolution
suivante : * La Chambre, convaincue qu'il est
nécessaire et urgent de procéder à une réforme
d'ensemble de l'institution maritime, invite le
gouvernement à présenter dans le plus bref
délai avec le concours d'une commission extra-
parlementaire, un projet de loi d'organisation
de la marine militaire. »
Conseil des ministres
Le Conseil des ministres s'est réuni hier ma-
tin à l'Elysée sous la présidence de M. Fallières.
Mouvement diplomatique
Le ministre des affaires étrangères a fait si-
gner des décrets par lesquels :
M. Pasteur, ministre plénipotentiaire, est nom-
mé président de la commission des Pyrénées en
remplacement de M. Chariot, nommé, comme
nous l'avons annoncé précédemment, sous-direc-
teur des Archives.
M. Raymond Lecomte, ministre plénipoten-
tiaire, conseiller d'ambassade a Berlin, est nom-
mé représentant de la France à la commission
die contrôle des finances helléniques.
Les affaires de Madagascar
w la prochaine réunion, qui est fixée a sa-
medi, le Gonsail entendra M. Augagneur au su-
jet des affaires ffft Madagascar et du projet de
création d'un gouvernement général de l'Afrique
orientale.
Entre députés
A la suite d'une discussion provoquée par des
polémiques de politique locale entre MM. Buyat
et Plissonnier. députés de l'Isère ,il y a eu
échange de voies de fait entre ces deux députés
dans les couloirs intérieurs de la Chambre.
LES CONGBtS
Les débits de boissons
Hier matin s'est ouvert, à l'Hôtel Conti-
nental, le congrès annuel de la Fédération
du commerce en détail des boissons (restau-
rateurs et hôteliers). M. Girardin, président
de la Fédération, a souhaité la bienvenue
aux délégués, en particulier aux représen-
tants de l'Algérie, puis il a proposé l'envoi
d'adresses de respectueuse sympathie au
président de la République et au président
du Conseil, proposition qui a été adoptée
à l'unanimité.
M. Audier, secrétaire général, a donne
lecture d'un rapport sur les travaux de la
Fédération pendant l'exercice écoulé, et M.
Carel, trésorier, a fait approuver le rap-
port financier.
Dans l'après-midi, le congrès a abordé
l'importants question du repos hebdoma-
daire d
Un grand nombre de délégués ont exposé
des cas particuliers qui se produisent dans
leur région, et qui tendent à démontrer que
l'application du repos n'est pas toujours ai-
sés.
Le président, M. Girardin, a répliqué que
ces cas spéciaux seraient soumis au minis-
tre du travail, au fur et à mesure qu'ils
parviendraient à la connaissance du bu-
reau fédéral.
Un délégué du Centre a proposé un or-
dre du jour aux termes duquel la Fédéra-
tion ne tiendrait aucun compte de la loï
sur le repos. Cette proposition n'a obtenu
que quatre voix.
La presque unanimité du congrès s'est
ralliée à un ordre du jour déclarant que la
Fédération acceptait le principe de la loi
et les 52 jours de repos, à condition, toute-
fois, que ce repos soit donné après entente
entre le patron et l'ouvrier. Afin que les
inspecteurs du travail, ou tous autres re-
présentants de l'autorité puissent contrô-
ler l'application de la loi, les débitants dé-
cident que chaque patron devra tenir un
registre spécial sur lequel il inscrira les
journées de repos ou fractions de journées
qu'il aura accordées à son personnel.
Selon les congressistes, ils auront ainsi
satisfait aux obligations de la- loi.
Voici quel -est l'ordre du jour dénnitif des
travaux dot congrès :
« Loi de finances de 1900, qui a modifié
le régime des boissons ; loi de finances de
1907, qui a frappé d'une surtaxe, avec ef-
fet rétroactif les apéritifs à base de vin,
les absinthes et similaires ; ordonnance du
préfet de police de Paris relative à l'accès
dans les débits et hôtels des filles soumi-
ses et repris de justice, etc., etc.
« Enfin, des vœux sur des questions d'un
ardre plus général seront soumis au vote
de l'assemblée ; ils ont trait à l'impôt sur
le revenu, à l'augmentation de l'indemnité
parlementaire, aux retraites ouvrières, aux
coopératives et économats et au recrute-
ment général »
Les poudreries et raffineries
Continuant la discussion de son ordre du
jour, 13 congrès décide de présenter au mi-
nistre de la marine les revendications sui-
vantes :
1° Qu'une- augmentation de salaire- de
0 fr. 30 soit accordée au personnel de tou-
tes les catégories des poudres et salpêtres ;
2° Le congrès demande la titularisation
du personnel des poudreries et raffineries à
l'aneienneté des services effectifs dans les -
établissements de la guerre, jusqu'à ex-
tinction du personnel existant au moment
de l'apparition du décret ;
3° Application de la journée de huit heu- 1
res, sans réduction de salaire ;-
4a Que les conditions d'avancement et les :
salaires du personnel de toutes les spécia-
lités soient les mêmes pour tous les établis-
sements des poudres, et que des limites'
.maxima et minima soïent faites pour le
passage d'une classe à une autre. j
Le congrès a commencé la discussion de 1
la question des retraites. Elle ne sera so-
lutionnée qu'aujourd'hui.
Les travailleurs de fa marine
Le congrès des travailleurs de la ma-
rine a décidé, hier matin, au sujet de la
campagne de presse menée par les jour-
naux capitalistes contre les ouvriers des ar-
senaux et en particulier ceux du port de
Toulon :
Des délégués ont été nommés qui feront
une démarche auprès desdits journaux, afin
que, dans l'avenir, ils fassent reposer leur
polémiques eur des faits précis et. des do-
cuments authentiques.
Le congrès a émis un vœu tendant à ce
que le salaire de la journée du 14 juillet
soit payé aux ouvriers présents la veille
sur les chantiers.
Un télégramme de solidarité a" été adressé
par le congrès à l'ouvrier Le Gall, détenu à
Quunper.
DANS LE MIDI
Perpignan, 26 novembre. — La" fédération
socialiste des Pyrénées-Orientales a fait
placarder des affiches engageant les viti-
culteurs du Roussillon à protester contre
les députés qui doivent venir assister au
banquet qui aura lieu à l'occasion de l'élec-
tion au conseil général dans le canton est
pour remplacer M. Ferroul, dont l'élection
fut annulés par le conseil d'Etat.
TO MAROC ,'-"
LES, BENI-SNASSEN DISPERSÉS
Le calme parait rétabli, dane la région
d'Oudjda.; Les ravages de l'artillerie
, dans les rangs marocains. — Le
calme dans les ports. — Lea
,-' troupes du sultan à Ma-
zagan.
Un télégramme reçu dans la soirée d'hier
par le gouvernement, annonce que les deux
, colonnes qui avaient été envoyées en re-
connaissance dans la région d'Oudida et
dans celle de Kiss regagnent leurs cantonne-
ments après avoir dispersé les Beni-Snas-
sen, qui se sont réfugiés dans le massif
montagneux. Nos troupes n'ont subi aucu-
ne. nouvelle perle.
Combat dans la région du Kiss
Le commandant de la colonne d'Oudjda
a télégraphié d'Oudjda, le mardi 26 novem-
vre, à 9 h. 50 du matin, au gouverneur gé-
néral de l'Algérie.
D'après ce télégramme, le 25 novembre
vers dix heures du matin, le capitainei Pé-
trement, commandant la reconnaissance du
Kiss, a eu affaire à 1,500 combattants en-
viron. II a été forcé de se replier sur la
rive droite du Kiss.
De onze heures et demie à deux neures,
une vive fusillade a eu lieu ; les bandes
ennemies se sont repliées sur Aghbal. A
quatre heures la plaine était dégagée.
Nous avons huit blessés, dont un tirail-
leur grièvement atteint, et sept goumiers,
dont trois grièvement blessés.
Le capitaine Pétrement a bivouaqué au
pied du Menacel-Kiss dans la nuit du 25
au 26.
Il est rentré à Port-Say, laissant, pen-
dant la journée du 26, les goumiers et le
peloton de spahis en observation.'
Les combats dans le Sud-Oranais
Les télégrammes officiels parvenus hier
à Paris annoncent que le commandant de
notre colonne à Oudjda devait faire une
nouvelle reconnaissance hier, pour s'assu-
rer que les tribus des Beni-Snassen ne sont
pas revenues dans la plaine, auquel cas il
devait les poursuivre.
Il résulte,en outre,de certains télégrammes
officiels, que la. situation s'améliore dans la
officiels, d'Oudjdja. Le coloinel Félineau a,
région
en effet, manifesté l'intention de rentrèr dès
demain à Oudjda si rien de nouveau, ne
se produit.
Le chiffre officiel de nos pertes est de
cinq tués et quartarze blessés. ;
Enfin, on considère comme taès exagéré
19 chiffre de douze cents morts marocains
donné par les premiers télégrammes.
Les tués sont : le lieutenant Roze, les
brigadiers Lavain et Latapie, du 2° spa-
his ; deux spahis indigènes, un légionnaire,
un goumier, et quatorze blessés, dont le
major Pinchon, six spahis, un chasseur d'A-
frique et six goumiers.
fLes morts et les blessés sont arrivés
lundi matin à Martnia.
Les troupes françaises rentrent à Oudjda
Lalla-Marnia, 26 novembre. — Au cours
du combat du 25 courant et pendant l'ac-
tion engagée, dans la vallée de l'Oued-
Zarah, l'artillerie a joué le principal rôle.
Peu de coups de fusil ont été tirés.
Nos troupes composant la colonne for-
mée à Oudjda, sont rentrées ce matin dans
cette ville, exténuées par trois jours de
combat, après avoir bombardé plusieurs
villages sur leur passage.
Les lieutenants Voinot et Lemerre, du
bureau arabe de Marnia, qui eomman.
d aient les goumiers du cercle ayant pris
part à l'action doivent rentrer aujourd'hui.
On n'a pas de nouvelles sûres au sujet
de la colonne d'Adjeroud-Kiss qui opérait
vers le nord contre les Beni-Snassen, mais
il paraît qu'elle regagnerait également au-
jourd'hui son campement à Adjeroud.
Contrairement à ce qui a été dit hier, le
brigadier français des spahis et le spahi
indigène El-Oucini qui avaient disparu
pendant le combat du 24, n'ont pas été re-
trouvés.
Sont-ils morts dans quelques replis du ter-
rain, ou sont-ils prisonniers ? On l'ignore.
Les obsèques des victimes
Lalla-Marnia, 26 novembre. — Dans la
matinée ont eu lieu les obsèques des vic-
times indigènes du combat du 24.
Ce sont deux spahis, dont un est mort
la nuit dernière, et un goumier.
De nombreux Européens et indigènes as-
sistaient à la cérémonie.
Les honneurs militaires ont été rendus
par des pelotons des différentes armes de
la garnison de Lalla-Marnia.
Le colonel Reibell a prononcé un dis..
cours sur la tombe de ces « victimes du
devoir, sacrifiées à l'honneur de la grande
patrie française ».
L'officier interprète Bertrand traduisait
en même temps le discours pour la foule
indigène qui écoutait, recueillie et émue.
Les obsèques des victimes françaises
auront lieu dans la soirée.
Ce soir, les obsèques du lieutenant Roze,
du clairon Bourbon, de la légion, et du bri-
gadier Davin. des spahis, ont eu lieu et ont
revêtu un caractère de manifestation impo-
sante.Tous les rangs de la population étaient
mêlés sans distinction de classes, de natio-
nalité et de religion. L'angoisse poignait les
cœurs.
Le colonel Reibel a prononcé un discours
dans lequel il a rendu hommage à la brar
voure des soldats morts au champ d'hon-
neur, et a salué in eux « l'immortalité de
l'héroïsme français qui cait braver 1$
mort. »
Les Beni-Snassen
Les Beni-Snassen qui ont attaqué les re-
connaissances occupent l'îlot montagneux
limité au nord par la Méditerranée, à l'est
par la frontière algérienne, à l'ouest par la
Motulouya, et au sud par la large plaine
des Angad, partie occidentale de la trouée
Taza-Fez, qui sépare l'Atlas proprement dit
des montagnes du Riff.
La population est entièrement berbère ;
elle est riche et travailleuse, se livrant sur-
tout à l'agriculture.
Les Beni-Snassen se sont', depuis long-
temps, affranchis de l'autorité d'Abd el Aziz.
Ils ont exigé, tant du roghi que du gou-
vernement central, des cadeaux pour per-
mettre aux troupes de franchir leur terri-
toire.
Depuis qu'ils ne payent plus lé moindre
impôt et qu'ils reçoivent, au contraire, des
cadeaux en argent, les quatre fractions qui
composent les Bni-Snassn ont pu acheter
des fusils à tir rapide et d'importantes ré-
serves de cartouches.
On évalue leurs forces militaires à 12,000
guerriers, pour la plupart fantassins, se
décomposant ainsi qu'il suit : 1,500 Beni-
Ourimech, 1,500 Beni Atig, 5,000 Beni-Men-
gough, 3,000 Beni-Khaled ; tous les cava.
liers appartiennent à cette dernière tribu.
Les Beni-Snassen ont toujours été en lutte
avec les tribus voisines, ce qui permet d'es-
pérer que celles-ci ne se soulèveront pas
contre nous.
La reprise de Mazagan
Tanger, 26 novembre. -- Les nouvelles
reçues à Tanger confirment l'occupation de
Mazagan par les troupes chérifiennes.
Toutes les autorités étaient présentes
lors du débarquement des troupes d'Abd el
Aziz et l'entrée de ces troupes s'est pro-
duite sans coup férir au milieu- Ses accla-
mations à l'adresse d'Abd el Aziz..
- Les troupes chréfiennes étaient parties
de Rabat le 23 au soir.
L'occupation a eu. lieu le 24 au matin.
-, La situation dans les porte
yn: télégramme de l'amiral Philibert si-
gnale que la situation continue à être ex-
cellente dans les ports.
Le calme règne à Mazagan et les tribus
environnantes sont tranquilles,
Autour de Casablanca
Tanger, 26 novembre. — On confirme que
les mahallas de Bouchta Bagdad et 4s-
Mouley-Rachid sont aux prises depuis hier
sur le ferritoire des Mediouna.
La lutte est très chaude de- chaque côté.
Les forces de Mouley-Rachid ne cèdent pas,
malgré les canons des troupes chêrifiennes
dirigés par le lieutenant Sedira, lequel tienff
le général Drudo au courant des opérationis
par courriers spéciaux. '- -
Des reconnaissances surveillent Casa-
blanca.
D'autre part, d'après des nouvelles de
Rabat, Bouchta el Bagdadi n'avancerait
pas et intriguerait pour obtenir la succes-
sion d'El Guebbàs.
Au Conseil des ministres
Au eofirs du Conseil qui s'est tenu hier
matin, à l'Elysée, M. PichQn a donné con-
naissance des derniers télégrammes en-
voyés de Rabat, par M. Regnault:
Ces télégrammes constatent que la situar
tion générale dans les ports est satisfai-
sant-e.
L'autorité du sultan se rétablit et s'affeï-
mit partout. ,- -
Les pourparlers avec les puissances, au
sujet des diverses questions quï doivent être
réglées par des accords internationaux, se
poursuivent également dans des conditions
satisfaisantes.
L'ANTICLERICALISME EN ITALIE
L'éfeetion du maire de Rome
Rome, 26 novembre. — La nouveau con-
seil municipal de Rome, élu par la coalition
anticléricale des libéraux, radicaux, socia-
listes et républicains, s'est réuni hier soir
pour la première fois.
Soixante-douze membres étaient présents.
Par soixante voix M. Ernest Nathan, an-
cien grand maître de la franc-maçonnerie
italienne, a été élu syndic de Rome. Douze
conseillers se sont abstenus.
Au dehors une foule assez nombreuse d'&
lecteurs a salué la proclamation du scrutin
d'applaudissements et de cris anticléricaux,
A L'HOTEL DE VILLE
Le lyrique municipal
La question du théâtre lyrique municipal
est maintenant tranchée par la 4e commis-
sion du conseil municipal.
MM. Isola se sont rendus, hier, à l'Hôtel
de Ville et ont fait connaître à MM. Rebeil-
lard, président ; Emile .Massard et H. De-
ville, rapporteurs de là commission spé-
ciale, qu'ils acceptaient définitivement la
date du 4 janvier 1908 pour l'inauguration
de l'Opéra populaire. -
Cependant, d'importantes réserves ont
été faites en ce qui concerne l'acceptation
de certains articles du cahier des charges.
D'autre part, il est probable qu'un con-
seiller de la majorité portera cette ques-
tion à la tribune du conseil, afin de préci-
ser à partir de quelle date courra l'occupa-
tion gratuite de l'immeuble de la Gaîté, la,
gratuité devant concorder avec la diminu-
tion des places.
- - -
EN RUSSIE
La famine
Saint-Pétersbourg, 26 novembre. — Selon
des renseignements provenant du conseil
général des zemstvos, de nombreuses pro-
vinces du sud-est de la Russie, sont mena-
cées d'une famine plus terrible que celle
de l'an dernier en raison de la hausse ex-
traordinaire du prix du blé.
Le Rouss estime que la famine nécessi-
tera, au lieu des 7 millions de secours pré-
vus par M. Kokovtseff, 75 millions.
L'échouement du « Standart »
Saint-Pétersbourg, 25 novembre. — L'en-
quête du conseil de guerre maritime sur les
circonstances dans lesquelles s'est produit
l'échouement du Standart, le 11 septembre,
a commencé aujourd'hui.
Les personnes qui vont comparaître de-
vant le conseil sont : le contre-amiral Ni-
low, le capitaine Techgin, le général Schu-
mann, directeur du service de pilotage des
côtes finlandaises, et les officiers pilotes
Konnuchkow et Laltanow.
Le président du conseil de guerre a dé-
clarée à l'ouverture de la séance, que la
commission d'enquête avait acquis la con-
viction que l'officier commandant le yacht
ne possédait pas de carte exacte des eaux
en question et s'était reposé entièrement
sur les pilotes.
En outre, le rocher sur lequel le yacht
est venu donner était connu depuis le mois
d'avril de cette année, mais le fait n'avait
pas été publié par le directeur du départe-
ment de l'hydrographie et le rocher n'était
pas indiqué sur les cartes marines.
La catastrophe de Karatag
Samarkand, 26 novembre. — Un journa-
liste qui revient d'un voyage à Karatag,
où se produisit un tremblement de terre,
rapporte que toutes les maisons de cette
ville ont été détruites. Sur 4,000 habitants,
200 seulement ont échappé à la catastrophe
et on est à peu près certain que les autres
ont péri.
Des secours sont partis aussitôt, mais le
déblaiement est rendu difficile par le froid
et la neige. , ,:
Il n'y a pas eu d'éboulement de terre, -
comme on l'a dit tout d'abord ; la ville a
été ensevelie sous une masse de pierres.
Vingt-sept villes de la région ont égale-
ment ressenti les effets du tremblement de ■
terre. , j
Séance de la Douma
Saint-Pétersbourg, 28 novembre. - La
séance est ouverte à deux heures. Les tri-
bunes du public sont bondées.
Le président, M. Khomiakoff donne con-
naissance de la citation en justice du dépu-
té Kolioubakine.
L'ordre du jour porte la discussion de
l'adresse au tsar.'
M. Geutchkoff, chef des octobristes, pré-
sente le texte rédigé par les députés de son
parti.
Les députés de la droite insistent pour
que le tsar soit qualifié dans t'adresse, de
u monarque autocrate H.
L'opposition résiste avec acharnement,
envoyant à la tribune ses meilleurs ora-
teurs : MM. Maklakoff, Milukoff et Rodifs-
cheff qui, dans de brillants discours tâchent
de démontrer que dans le régime actuel
constitutionnel, le tsar partage le pouvoir
avec le Parlement.
La séance sera reprise à huit heures et
demie.
Une agitation fiévreuse règne dans les
couloirs. Les débats ont révélé aussi les
tendances bourgeoises de la majorité qui
protesta bruyamment contre la gauche, de-
mandant de mentionner dans l'adresse la
situation malheureuse des classes rurales
et ouvrières.
A la reprise de là séance, la discussion
continue sur le qualificatif qu'il convient
d'attribuer au tsar, entre lescadets, les oc-
tobristes et les membres de la droite»
A LA CHAMBRE
EA DISCUSSION DU BUDGET.
On termine les travaux publics. - Le bud-
get des chemins de fer de l'Etat. — M.
Barthou et le rachat. — Les mon
naies et médailles.
La Chambre a consacré hier encore, daux
séances à la discussion du budget.
I^*inatiT!V-iif: R:abier préside; €>n- adopte
un projet de résolution de M. Siegfried in-
vitant le gouvernement à envoyer quelques-
uns de nos ingénieurs à l'étranger à leur
sortie de l'Ecole des, ponts et chaussées.
M. Sébille demande la création de com-
mis des ponts et chaussées au traitement
de' 3,600 francs.
-M. Gérard-Varet demande ramélioration
du sort des éclusiers, et M. Siegfried parle
en faveur des pontiers. -.
M. Engerand prie le gouvernement de
veiller à l'application des lois sur la régle-
mentation du travail dans le personnel des
Compagnies de chemins dé fer d'intérêts lo-
caux. M. Barthou répond qu'il a adressé à
ce sujet des circulaires aux préfets. Un
projet de résolution est adopté.
M. Guilloteau sollicite un relèvement de
crédits en faveur des cantonniers, et M.
Bourely demande que l'on répare les dé-
gâts causés par les inondations du Midi.
M. Jean Durand expose la situation dé-
plorable du canal du Midi et critique les
procédés des ingénieurs à l'égard des rive-
rains. M. Barthou répond que les ingé-
nieurs ne font que leur devoir.
La séance est renvoyée à l'après-midi.
Séance de l'après-midi
A deux heures et demie, M. Brisson pré-
side. La Chambre adopte un projet de loi
autorisant le gouvernement à approuver
par décret la prorogation des surtaxes sur
l'alcool.
On reprend l'examen du budget des tra-
vaux publics. M. Empereur demande l'a-
chèvement de la route des Alpes, réclamé
par les touristes et les alpinistes. M. Bar-
thou répond que la question sera résolue
quand les départements des Hautes et des
Basses-Alpes auront fait les mêmes sacri-
fices que celui de la Savoie.
M. Ballande parle en faveur de la navi-
gation de la Gironde ; M. Sénac appuie ces
observations ; le ministre promet de s'ocr
cuper- de cette question.
M. Bouveri demande lai réfection du ca-
nal du Centre, impraticable sur plusieurs
points ; M. Siegfried réclame des travaux
pour le port du Havre ; M. Carnaud en
demande pour celui de Marseille ; le minis-
tre promet de déposer prochainement des
projets de loi.
M. Caillaux ajoute que le gouvernement
étudie un certain nombre de projets concer-
nant de petites constructions dans un cer-
tain nombre de ports.
Les chemins de fer de l'Etat
Les derniers chapitres du budget des tra-
vaux publia sont adoptés ; on aborde ce-
lui des chemins de fer de l'Etat.
M. Guillemet demande des crédits plus
élevés pour le réseau de l'Etat ; il signale
un accident survenu à Fontenay-le-Comte,
qui n'aurait pas eu lieu si les traverses
avaient été plus solides et si la voie n'a-
vait pas été disloquée ; l'orateur critique
le mauvais état des lignes, qui causent des
retards considérables.
M. Barthou dit que l'on fait actuelle-
ment une campagne contre les chemins de
fer de l'Etat. Tous les griefs relevés par
M. Guillemet pourraient l'être sur tous les
réseaux. Le ministre établira que la cam-
pagne faite contre les chemins, de fer de
l'Etat est payée ! Il proteste avec indigna-
tion contre ce procédé.
M. Guillemet dit qu'il rend pleinement
justice aux chemins de fer de l'Etat, mais
il demande les crédits nécessaires au bon
fonctionnement des services ; c'est le meil-
leur moyen de préparer le rachat de
l'Ouest
M. Savary appuie ces observations.
M. Ferdinand Bougère rappelle la catas-
trophe des Ponts-de-Cé et le mauvais état
des ponts.
M. Roch constate que l'administration
de l'Etat a fait beaucoup pour son person-
nel ; il demande le relèvement des salaires
de début de certains ouvriers de la voie,
qui ne touchent que 87 francs par mois.
L'orateur demande aussi la revision des
primes d'économie et des primes de ges-
tion ; il regrette la pénurie de matériel.
En terminant, M. Roch exprime l'espoir
que l'autonomie qui va être accordée au
réseau de l'Etat va lui permettre de tirer
un meilleur parti de ses ressources.
M. Barthou répond successivement à tou-
tes les questions des différents orateurs
qui l'ont précédé. Il dit que l'accident des
Ponts-de-Cé ne peut être invoqué contre
l'administration de l'Etat ; il fait remar-
quer que les trois Compagnies intéressées
au rachat ont eu leur accident.
La question de l'augmentation du maté-
riel est à l'étude ; le ministre ajoute que
la crise du matériel a sévi sur tous les ré-
seaux. M. Barthou, dans toute cette disr
cussion, semble préoccupé par l'idée de
- soutenir la thèse du rachat ; il répond à
une note tendancieuse publiée par des
agences et dirigée contre le réseau de l'E-
tat.
On passe au budget des monnaies ; M.
Veber présente quelques observations, au
cours desquelles il expose l'idée d'un im-
pôt sur les pierres précieuses, projet dont
La Lanterne a parlé. Il semble peu pra-
tique au ministre des finances, qui cepen-
dant ne refuse pas de l'étudier.
Le budget des monnaies est adopté ; lai
séance est levée.
La Chambre discutera aujourd'hui, le ma-
tin et l'après-midi, le projet de loi sur là dé-
volution des -- biens.
AU SENAT
L'explosion de T « léna H. - Poudre dan-
gereuse. — Stabilité des poudres. — Le
stabilisateur allemand.
M. Monis, poursuivant le développement
de son rapport sur les causes qui ont pro-
voqué l'explosion de l'Iéna, a dressé, hier,
un véritable réquisitoire contre la façon
dont est conservée à bord de nos navires
de guerre la poudre B.
Après avoir rappelé que la catastrophe
de l'Iéna a débuté par l'émission d'une flam-
me, qui a précédé toute détonation et que
cette flamme présentait des caractères ca-
ractéristiques, M. Monis dit que la seule
explication possible de l'accident consiste à
faire remonter celui-ci à une déflagration
spontanée de la poudre sans fumée.
L'orateur rappelle que la poudre B, dite
poudre sans fumée, est un composé que l'on
obtient en réduisant du coton-poudre en
une sorte de pâte après l'avoir dissous dans
de l'alcool et de l'éther.
Il fait ensuite l'historique de l'invention
et de l'adoption du nouveau produit par le
ministère de la guerre, chargé, comme on
sait, de la fabrication des -poudres.
Peu de mois après la mise' en service des
premiers stocks de la poudre B, l'attention
du service de l'artillerie fut appelée, çà et
là, sur des faits qui révélaient que cette
substance était sujette à s'altérer spontané-
ment.
M. Monis raconte qu'à tout instant, en
trouvait des stocks de poudres avariés et
qu'à bord de certains navires, il se produi-
sait des accidents. Il rappelle celui du Du-
perré et d'autres sinistres qui se multiplié-1
rent tant en France qu'en Algérie et qu'aux
colonies.
L'orateur termine cette partie de sa dis-
cussion en disant qu'il est avéré que, seule,
la poudre B, qui remplissait la soute 100,.
placée à tribord arrière de l'Iéna, a, pai
son inflammation spontanée, causé la ca-
tastrophe.
Déplorables munitions
M. Monis parle ensuite de lamenfable
déclarations recueillies auprès des comman.
dants de la Couronne et du Pothuau, di-
sant avoir reçu de sr mauvaises munitions
qu'ils ont préféré renoncer à faire des tirs
de guerre. Les-hommes, paraît-il, étaient
inquiets, sachant bien qu'en temps de
guerre on ne serait pas en état de mettre
entre les mains des équipages des muni-
tions plus efficaces.
Au risque de froisser quelques susceptibilités
particulières, dit IVW Monis, je dois la -vérité à
mon pays : il y va de son salut.
Toute l'escadre est d'avis qu'il faut éhidief
d urgence le problème de la stabilité des pou-
dres. M. Vieille lui-même a déclaré qu'on ne
pouvait jamais répondre d'une douille. Le géné..
ral Langlois a dit très justement cru'il n'y a pas
que nous qui subissions ces dangers, et il a
rappelé les accident survenus dans les autres
htats.
Son exposé a été très exact, mais il y a un
pays qui n'a eu nr accident, ni incident ; c'est
l'Allemagne. La raison, c'est que l'Allemagne a
un stabilisateur, qui est un avertisseur.
Il y a neuf ans que l'artillerie métropolitaine
a proposé ce stabilisateur ; notre service des
poudres ne voulait rien voir, rien entendre.
Dans la commission mixte, une seule voix
s était d'abord prononcée en faveur de ce sta-
bilisateur : c'est celle du représentant de l'ar.
tilllerie.
Au mois cTo - fuin dernier, la commission s'est
enfin déridée à l'adodler : il est vrai qu'après'
l'Iéna il était difficile de résister encore. Il ne
faut donc pas faire croire au pays au'il n'y a
rien à faire pour avoir des poudres meilleures
M. Monis terminera son discours ven<
dredi prochain.
-
LE PILLAGE DU TRAIN
0. commence à se demander si la lumièr;
se fera, quelque jour, sur cette affaire.
— Les arrestations de Versailles.
Après avoir retrouvé les cinq boîtes-re-
cettes abandonnées par les voleurs, les
gendarmes examinèrent méticuleusement
les fourrés des alentours, mais ils ne trou-
vèrent pas le moindre objet pouvant les
mettre sur la trace des bandits.
La légende de l'automobile dont certains
de nos çonfrères avaient parlé au début de
l' enquête, tombe donc d'elle-même. Pour se
rendre à l'endroit où les caisses ont été re-
trouvées, les voleurs ont passé à travers
champs où une voiture n'aurait pas pu rou-
ler et ils ont traversé la Juine, au pont de
Villemartin. Dans le chemin de traverse où'
les gendarmes firent leur découverte, une
voiture passerait avec de grandes difficul-
tés et la route carossable est très éloignée.
Leur coup fait, les auteurs de cet audacieux
coup de main, qui devaient être d'une force
peu commune - car les cinq boîtes qu'ils
ont emportées pèsent chacune plus de cin-
quantes kilos — ont dû marcher droit de-
vant eux, à travers la campagne, à la re-
cherche d'un endroit écarté où ils cornp-
taient ne pas être dérangés pour partager,
leur butin.
Comme nous le disions hier, la Sûreté re-
çoit tous les jours de véritables petits ro-
mans dans lesquels des policiers-amateurs
s evertuent à pister les bandits d'Etampes,
Le malheur est que toutes ces pistes sont
fantaisistes et que les déductions faites jus-
qu ici ont été détruites par les récents évé-
nements.
C'est ainsi que l'un de ces « fureteurs Il
affirmait et prétendait prouver : que les
boîtes-recettes emportées par les voleurs
avaient été jetées, après effraction, dans la
Juine ; que les bandits s'étaient rendus le
samedi matin, à la gare de la Ferté-Alais
où ils avaient pris le train.
Or, avant-hier on retrouvait les boîtes--
recettes vides, dans le bois de la Garenne.
Et l'enquête faite par la Sûreté générale g
démontré que les trois, voyageurs qui pri.
rent, samedi matin, le train à la Ferté
Alais, n'étaient autres. que des agents dt
M. Hamard partis à la recherche des mal
faiteurs.
A Versailles
Dans la journée d'hier, les deux individu!
dont nous signalions l'arrestation, dans no'
tre précédent numéro, ont été interro"gél
par le juge d'instruction de Versailles.
Disons que fouillés immédiatement, Map
cot et Lefebvre n'avaient presque pas d'ar-
gent sur eux, mais par contre, plusieurs
billets pris aux différentes gares de la ligni
d'Orléans, entre Paris et Etampes.
C'est là le seul indice qu'on possède a»
tuellement * sur la complicité, sinon la paw
ticipation possible de ces derux individut
dans le pillage du train 10.
Quant au troisième, qui a réussi à preff
dre la fuite et qui paraissait posséder h
plus d'argent, il est toujours introuvable
A L'ETRANGER
JULLEMAGHB
Berlin, 26 novembre. Le discours du Trôn
a l'ouverture do la session de la Diète de Prusse
constate que la situation financière du royaume
est moins satisfaisante que l'année dernière
L'excédent de l'exercice de 1906 n'a pas suffi
pour fournir les fonds mis à la disposition de
l'administration des chemins de fer pour les
constructions et les achats fixés légarement à
30 millions de marks, çt l'on a été obligé pour
cette raison de prendre une somme importante
sur les autres fonds disponibles. Il faut s'atten-
dre à un déficit dans l'exercice courant, surtout
à cause de l'augmentation considérable desv dé-
penses de l'administration des chemins de fer.
Le discours du Trône annonce en outre la
présentation de différents projets de loi concer-
nant en particulier l'améliopation du traitement
des fonctionnaires et les chemins de fer polo
nais.
AUTRKCHS
Vienne, 26 novembre. — Près de Trubau, us
train dû marchandises a déraillé par suite d'une
erreur d'aiguillage : un employé du trajn a éU
tué ; trois autres employés ont été blessés le
gère ment. Plusieurs wagons ont été détruits.
TURQUIE D'EURGPB
Constantinople, 26 novembre. — Les commu
nications télégraphiques avec Diarbékir sont in-
terrompues.
On est sans nouvelles, depuis cinq jours, dt:
vice-consul français qui est le seul représentai
consulaire à Diarbékir.
ETATS-UNIS D'AMERIQUE
Londres, 26 novembre. — Plusieurs journaux
publient une dépêche de New-York annonçant
qu'hier, à Cincinnati, un incendie a détruit
d'importants magasins de nouveautés.
Ce sinistre aurait fajt trente victimes.
BELGIQUE
Bruxelles, 26 novembre. — La voiture-restau.
rant du train Bruxelles-Paris, partie de la gart
du Midi à une heure, et dans laquelle se trou
vait le roi des Belges, a déraillé à hauteur de
Hal. Tout se borne à quelques dégâts matériels
On ne signale aucun accident de personne. L(
train a continué sa route avec quelque retard
ITALIE
Bruzzano (Calabre), 26 novembre. — Ver:
midi, une forte seeousse de tremblement de terr(
a été ressentie; la population est alarmée.
fi n'y a eu aucun dégât.
ANGLETERRE
Londres. 26 novembre. — Un vicient incendi,
a détruit ce matin en partie des grands maga
sins situés dans Holborn. Les étages supérieurs
où se trouvaient notamment le stock des jouett
de NOêI, ont principalement souffert.
Les
Les degâts matériets, couverts par des assu
rances, s'élèvent à près d'un million de francs
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