Titre : La Lanterne : journal politique quotidien
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1911-01-07
Contributeur : Flachon, Victor. Directeur de publication
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Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 07 janvier 1911 07 janvier 1911
Description : 1911/01/07 (N12312,A34). 1911/01/07 (N12312,A34).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
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Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-54
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 10/07/2012
La Lanterne
Imm
mille hàbitants. a été complètement as-
truite.
D'après les journaux, le tremblement de
terre du Turktestan dépasse en violence ceux
(les. siècles passés.
Les appareite sisaruygraphicfues
Saint-Pétersbourg, 5 janvier. — Tous les
,appareils sismographi ques de l'Observa-
toire de Poulk-of, près de Saint-Péters-
bourg, ont été faussés par la violence du
trembèeiruent de terne du Turkestan, lequel
dépasse les tremblements de terre irécents
de -Messine et du Japon.
Le centre serait le territoire' des Sept-
Ititaères, à 3,700 kilomètres.
LES CONTREBAND-IERS
Colfision entre fraudeurs et agents du fisc.
Un blessé. — Trois arrestations.
IBéziers, 5 janvier. — A la suite de la
capture. d'un chargement d'alcool passé
en fraude, une collision a eu lieu entre
contrebandiers et agents du fisc. Ces der-
niers furent assaillis par une force triple
et l'attelage leur fut enlevé.
Des coups 'de revolver furent tirés. Le
chef de poste -de la régie, M. Boyé, a été
gravement blessé.
La police a opéré trois arrestations.
LA MORT DE M. REGNARD
> En vue des oIIsèquæ. - Les résultats
de l'autopsie.
La Lanterne a annoncé, hier, que l'acreur,
iRegraard avait succombé aux suites de la
(blessure reçue par -lui. au cours du drame
de lundi.
Le corps du malheureux airtiste a été
transporté hier matin dans- la salle d'école
des infirmières, - transformée en chapelle ar-
dente.
Durant toute la journée, les très nom-
breux omis de Regnard ont défilé devant
de lit où il repose et s'ont venus rendre un
dentier hommage à leur vieux camarade.
Le comité de l'Association des Artistes a
décidé de prendre à sa charge les frais des
obsèques, dont la date n'est pas encore dé-
finitivement arrêtée. .-
Jetant donné les circonstances dfu drame,
on espérait que l'autopsie n'aurait pas liem;
mais M. Pamard, juge d'instruction, en a
décidé autrement ; en effet, à quatre heu-
res de l'après-midi, un fourgon des pom-
pes funèbres est venu à l'hôpital Lariboi-
îsière pour emporter à la Morgue la dé-
pouille du malheureux artiste.
L'autopsie a été pratiquée, une heure plus
dard, par les-médecins légistes qui ont cons-
tata que ;J-o..-balle,. après avoir perforé six
fois le gros intestie, était venue se loger
dana le foie.
La date des obsèques isera fixée aujour-
d'hui. ,o.
d'hui. -
ENFANT BROYrPAR UN TRAIN
,Terrible accident à Chauny. — Le cou-
rage d'une garde-barrière.
Laon, 5 janvier.— Hier soir, Mlle Val-
seur, gardie-barrière à Chauny, venait de
fermer les barrières pour le passage d'un
train dé marchandises, lorsque deux éco-
liers se présentèrent sur la voie. La garde-
barrière voulut les arrêter,mais l'un d'eux,
Maurice Poyard, âgé de 8 ans, s'engagea
sur la voie et fut happé par le rapide 112,
.venant de Tergnier, (malgré les efforts de
lla garde-barrière, qui fut renversée.
A 70 mètres du passage, on retrouva les
restes sanglants du petit écolier affreu-
sement déchiquetés.
LES FtNANCES COMMUNALES
.>' Une statistique
D'après la statistique que vient de dres-
iser Je ministère de l'intérieur, le budget
prdinaire de toutes les communes de
France, y compris Paris, se montait, en
1909, à 943 millions,, en augmentation de
près de 11 pillions$ur le 'chiffre de l'an-
née, précédente, il faut çy ajouter le pro..
duif des centimes tant ordinaires qu'ex-
traordinaires, qui s'est élevé à 251 mil-
liona. < • •
Le classeiïiertt des communie^, d'après là
quotité de leurs, centimes ,. additiotnneiSt est
le suivant :
3,022 communes imposées de moins de
j15 centimes ;
5.621 communes imposées de 15 à 30 cen-
times ; -'.
8,305 communes imposées de 31 à 50 cen-
times ;
2,835 communes imposées de 51 à 100 cen-
times ;
6,432 communes imposées au-dessus de
100 centimes. ,""
Les communes de Gevrezin. La Chapelle
d'Huin, Guyans-VenneiS, OrchampsTVe.n-
nes, Etala-ns,Belfays et Houtaud (Doubs) ;
île de Sein et île Molène (Finistère) ; Sem-
bas (Lot-et-Garonne) ; Nancy-sur-Cluses
(Haute-Savoie) ; Montagudet (Tarn-et-Ga-
ronne) n'ont supporté aucune imposition
en 1909. ,"
Paris, en raison de sa situation spéciale,
xle figure pas dans le classement ci-des-
BUS.
Par suite du léger accroissemenï des
imipoisito'ns communales, et de l'augmen.,
itaion du nombre des communes, la moyen-
ne générale n'a guère varié : elle est, en
chiffreB ronds, de 66 centimes addition-
nels.
Une des principales ressources des com-
munes fTanç aises, c'est l'octroi. Le rende-
ment des taxes d'octroi, tant ordinaires
qu'extraordinaires, a atteint, en 1909, la
somme de 283,110,252 francs, en diminu-
tion de 7 millions ojjr l'aimée précédente.
Enfin, notons que le montant de la dette
communale, au 31 décembre dernier, s'éle-
vait à 4487,838,069 francs; en augmenta-
tion sur l'année précédante de 21 millions
et demi. ■
LE DRAME DE SYDNEY STREET
Dans les décombres de la maison incendiée
Lonctres, 5 janvier. L'état de tousses
blessés de Sydney street est satisfaisant,
sauf celui du policeman Peardon, qui reste
critique.
Il est absolument faux qu'on ait trouvé
dans les décombres le cadavre d'un troi-
sième anarchiste. Les seuls débris retrou-
vés sont ceux de deux hommes. Tout ce
qui reste d'eux tiendrait dans- un mouchoir
de poche.
Dans les ruines, on a recueilli une dou-
zai-nede pistolets Mauser et de nombreu-
ses bottes de cartouches.
Les ruines sont entourées d'une palis-
sade de planches. Le bruit courait-que des
souliers d'enfant avaient été trouvés dans
les débris.
Les cambrioleurs de Boston
New-York, 5 janvier. — Les détectives
estiment que les signalements des coupa-
bles de Houndsditch correspondent à ceux
des trois cambrioleurs qui, à Boston, en
mairs dernier, dévalisèrent un magasin de
lioailT-ierie et ,s.',enifThÍfie!n.tL" en dôpfit de Ta
caution de 250,000 francs exigée de cha-
cun d'Bux.
L'un d'eux, Derschmidt ou Rotbstein, se-
rait l'inventeur d'un 'attirail de cambrio-
lage spécial des coffres-forts.
LA DISPARITION DE CECil GRACE
On aurait retrouvé une partie de l'équipe-
ment et peut-être le corps de l'aviateur
anglais Cecil. Grace
On n'a pas oublié ta malheureuse aven-
ture du jeune aviateur anglais Cecil Grâ-
ce, qui, parti des environs die Londres,
il y a deux semaines pour La traversée de
la Manche en aéroplane, me reparut plus
de l'un ou de l'autre côté du détroit.
Des recherches furent organisées sur
terre et sur mer qui n'eurent aucun ré-
sultat..
: Il y a quelques jours, un bateau de pê-
che, anglais prétendit avoir rencontré dans
la mer du Nord « quelque chose qui res-
semblait à la carcasse d'un aéroplane ».
Hier après-midi, l'Aéro-Club de Bruxel-
les a reçu le télégramme suivant :
Casque, lunettes aviateur repêchés à Marie-
kerke, appartenant à Cecil Grâce.
Ce télégraamne est signé par le président
de l'Aéro-Club d'Ostende.
D'après une seconde information éga-
lement de source belge, on aurait retrouvé
sur la plage de Mariekerke, non seulement
unte partie de l'équipement du malheureux
aviateur anglais, mais aussi son corps. Il
convient, croyons-nous, d'attendre confir-
mation de cette nouvelle.
La plage de Mariekerke,peu importante,
est située non loin d'Ostende.
LES GREVES
Les typographes de Nantes
Nantes, 5 janvier. — La grève des in-
dustries du livre atteint aujourd'hui dix
maisons d'imprimerie et de lithographie.
Le délégué de la Fédération tfu livre vient
d'arriver : à Nantes. Il a demandé à la com-
mission patronale de recevoir les délégués
de l'Union nantaise du livre, organisation
qui englobe tous les-travailleurs des ate-
liers d'imprimerie.
Les patrons ont mis ài l'entrevue une
condition sine qua non, c'est que la déléga-
tion ouvrière ne comprendra aucun mem-
bre de l'imprimerie ouvrière. Ils estiment
que cette organisation, formant, en somme,
une collectivité de petits patrons, pourrait
trouver intérêt à prolonger la grève qui
leur assure, à eux, du travail supplémen-
taire.
Dix maisons sont en grève, générale ou
partielle. Le nombre des grévistes est, ac-
tuellement, de trois cent
hommes, femmes, apprentis. Le Phare de
la Loire, le Petit Phare et le Populaire
n'ont pas 'paru mercredi soir ni jeudi ma-
tin. L'Espérance dît peuple a paru avec une
édition incomplète. Seul, l'Express de
l'Ouest a été tiré normalement.
CRISE VITICOLE.
-
, Les vignerons de l'Yonne
Auxerre" 5. janvier. — La commission
départementale de répartition des secours
aux vignerons victimes des intempéries de
1910.. s'est réunte à Auxerre, ~sous la pré-
sidence de M. Marty, préfet de l'Yonne. Elle
a décidé de remettre -à la. Caisse régionale
de crédit agricole mutuel une somme de
5.000 francs sur les 125.000 francs attri-
bués au département dans ta répartition
récente des 5 millions votés par le Parle-
ment: - -
Les 120.000 franics restant ajoutés aux
120.000 francs votés par le conseil général
de l'Yonne, en session spéciale, seront ré-
partis aux communes viticoles au prorata
de la superficie de vignes cultivées.
A leur tour, les communes devront em-
ployer au moins les trois quarts des- allo-
cations qu'elles recevront en travaux sur
les chemins ruraux.
Le complément sera affecté à rachat de
produits pour combattre les maladies. cryp-
togamiques et en secours aux vignerons
malades, âgés ou infirmes.
PARIS
La température
Observations météorologiques de La Lantem&
dans la journée du 5 janvier.
Température la plus basse de la nuit, 1° au-
dessus die 0.
A 7 heures du matin, 107 au-dessus de. 0.
A 2 heutres du sow, 4° au-dessus de 0.
A 7 heures du soir, 20 au-dessus de 0,
Le temps à Paris. — Couvert.
Etat général du temps. — Une dépression qui
se trouvait dans les parages de l'Islande s'étend
assez rapidement vers les îles Britanniques ; le
baromètre marque 762 mm. en 'Ecosse par vent
fort du sud. Une jâMtre dépression persiste sur la
Méditerranée tandis qu'une aire anticyclonique
couvre le nord et l'est du continent.
La pression atteint 787 mm. en Finlande.
Le vent est faible ou modéré d"^|i^e nord et est
sur Œa Manche et l'Océan, du nord-ouest en Pro-
vence..
Des neiges et des pluies sont tombées sur le
centre et l'ouest de l'Europe.
Bn France, on a recueilli 2. mm. d'eau à aer-
mont, 1 à Cherbourg et à Brest.
La température a baissé sur le nord du oontd-
nent. elle a peu varié sur nos régions.
Hier matin, le thermomètre marquait : - 20° à
Kuopio et à Moscou, - 5 à Marseille, — 3 à Ber-
ne,— 1 à Cleirmont, + 8 à Monaco et à Aiger, 10
à. Brindisi.
On notait : - 8° au puy de Dome, — 11 au
Ventoux, — 16 au pic du Midi.
Temps probable: — En France, quelques aver-
ses de pluie ou de neige sont probables dans le
Nord avec température voisine de la normale.
La Seine baisse
Le niveau de la Seine continue à 'baisser len-
tement et les quais sont à peu près dégages
sur tous les points.
La cote relevée avant-hier matin à , huit ,heu-
res, au pont de la Toumelle, était de 3 m. 31 ;
hier ma liai à la même heure on constatait 11
centimètres de baisse.
De nombreuses équipes d'ouvriers sont em-
ployées à charger dans des tombereaux le sa-,
Ne et la vase que l'inondation a déposés le
long des berges.
Le service de la navigation a repris normale-
ment et de nouveau le fleuve est sillonné de
trains de péniches tirés péniblement par les re-
morqueurs dont la manœuvre est rendue très
pénible par suite de la vitesse du courant.
A l'instruction
La mort de M. Rançon. — Mlle jeànne Senail-
let, contre qui le juge d'instruction Barat pour-
suit toujours son enquête sur la mort de l'ex-
notaire Rançon, a été, à sa demande, entendue
hier par le magistrat. Elle était assistée de M'
Pierre Dessaigne, remplaçant M' Henri Robert.
Elle a pu établir que M. Rançon avait éprouvé
des pertes importantes aux mois de juillet,
août et septembre derniers. Enfin elle a pris
connaissance du rapport de M. Nillus, expert
chargé d'examiner le radiateur qui avait été
installé dans la chambre de M. Rançon. Ce
rapport conclut que le radiateur fonctionnait
bien, que le tuyau en caoutchouc qui le ratta-
chait à la conduite de gaz était en bon état et
s'adaptait bien au téton, mais qu'il n'est pas
impossible que, sous l'influence de la trépida-
tion venant de la rue ou de tout autre cause
extérieure, le tuj^u cLe caoutchouc se soit déta-
ché de lui-même.
La cachette du bambin
Une ménagère, Mme Desmarets, demeurant
18, rue Gurial, venait hier 60ir au commissariat
de police signaler la disparition de son enfant,
le petit AHred, âgé de quatre ans, disparu de-
puis midi.
Un inspecteur reçut l'ordre' de faire des re-
cherches dans le quartier et d'accompagner la
mère dans les maisons du voisinage. Au mo-
ment où tous deux allaient quitter le commis-
sariat, Mme Desmarets, sous l'empire du cha-
grin, fut prise d'une terrible crise de nerfs. On
dut la transporter à l'hôpital Saint-Louis. En-
tre temps, le mari de la ménagère, un brave
ouvrier qui était entré, chez lui, fut mis au cou-
rant de ce qui s'était passé.ll se rappela que,
le matin mtme, il avait dû corriger son bam-
bin - pour désobéissance et il pensa avec juste
raison que l'enfant peut-être avait pu se cacher
dans un coin.
Effectivement, après bien des recherches, M.
Desmarets découvrit Alfred étendu sous le lit
paternel et dormant à poings fermés.
Suicide en wagon
'Hier soir, vers six heures, au moment où un
train à destination de Joinville, allait quitter
-la. gare de la Bastille, les voyageurs qui at-
tendaient le départ du convoi entendirent sou-
dain de vives détonations paraissant provenir
d'un wagon voisin. Un employé de la Compa-
gnie-ayant ouvert la porte du compartiment,
relevait aussitôt un-homme pauvrement vêtu
..qui baignait dans une mare de sang. Le mal-
heureux, dont la. main étreigriait -encore un re-
volver fumant, avait par six fois retourné son
arme contre lui. Une seule balle l'avait atteint
à l'aisselle gauche. Le désespéré ne put r ail-
leurs indiquer s6n identité. Mais sur lui on
trouva une lettre de femme adressée à M. Jean
Calmeau, ébéniste, 13, rue du Canal, à Join-
ville-le-Pont. -
.1 On se trouverait en présence d un pauvre hère
qui dut demander, il y a peu de temps, son
hospitalisation à la maison centrale de Nan-
terre.
Le commissaire de police a envoyé d'urgence
le malheureux à l'hôpital Saint-Antoine.
Gardien de la paix meurtrier.
Depuis quelque temps un gardien de la paix
nommé Grisard, du 17e arrondissement, affecté
au poste de la rue de l'Etoile, vivait en mésin-
telligence avec son beau-frère, M. Guenin, éga-
çlrnent gardien de la paix du même poste.
Avant-hier soir, au cours d'une discussion,
(jMsar~f so'ïHt son'~vuîwt' ~'OMk'fnMMM~~t-tira
une balle sur Guenin. Celui-ci ne fut pas at-
teint.
L'agent Grisard à été conduit à l'infirmerie
spéciale de la Préfecture de police. On dit à la
Préfecture de police qu'il a agi dans un mo-
ment de folie et qu'il va être mis en traitement.
Il a servi aux colonies et est, paraît-il, sujet à
des accès de fièvre chaude. ,,
La banque des Halles
Le tribunal de commerce de la Seine a re-
jeté la demande de liquidation judiciaire formée
par le président du conseil d'administration
de la Société de la Banque des Halles' et a
prononcé la faillite de cet établissement,
Marius-Bidon, le véritable directeur de la ban-
que, qui partit de Paris le soir même de l'ar-
restation de Gaillard, et qui avait promis de
revenir trois jours plus tard, n'a pas encore
c.'onné de ses nouvelles" -
Gn sait que le juge d'instruction. a rejeté la
demande de mise en liberté provisoire formée
par Gaillard.. Ce dernier vient de. se pourvoir
devant la cîîaïribre des mises en accusation con-
tre la décision du juge. Le syndic de la faillite
réclame lui-même la mise en liberté de Gail-
lard, dont il a besoin pour grouiller les comp-
tes de la banque.
FAITS-DIVERS
En raison du terme, visiter aux Ur&nds
Magasins Dufayel l'exposition de mobi-
liers complets par milliers, sièges, tapis,
tentures, chauffage, eelairage, ménage,
outillag¡e., voitures d'enfants, cyclea, ma-
chines à coudre, literie, toile et blanc, etc.
Nombreuses attractions.
Le feu. — Un incendie s'est déclaré hier ma-
tin, à cinq heures, dans un appartement, 46,
rue de Longchamp. Les pompiers se sont rapi-
dement rendus maîtres du feu.
ENVIRONS DE PARIS
ARRONDISSEMENT DE SCEAUX
Maisons-Alfort. — Un jeune homme de 16
ans, Louis Medernach, ébéniste, domicilié rue
Nouvelle, 4 Charentonneau, a été écrase, hier,
par un train en gare de Maisons-Alfort. bon
cadavre a été transporté à la Morgue.
ARRONDISSEMENT DE SAINT-DENIS
Saint-Ouen. — Mme Marie Pierre, qui vit sé-
parée de son mari depuis plusieurs années,
vaquait, hier matin, aux soins de son ménage]
dans son appartement, 10, rue Louis-Blanc.
La pauvre femme fit une chute et entraîna,
avec elle son poêle allumé ; le feu se mit à ses
vêtements ; attirés par les cris poussés par la
malheureuse, des voisins accoururent et étouf-
fèrent les flammes qui l'enveloppaient. Trans-
portée à l'hôpital Bichat, Mme Pierre, qui était
grièvement blessée au ventre et aux jambes, est
morte après d'atroces souffrances.
Aubervilliers. - Une violente querelle met-
tait aux prises, vers dix heures du soir, dans
un débit du chemin du Canal plusieurs con-
sommateurs au sujet d'une femme.
Deux camps se formèrent et la tenancière,
Mme Lacroix, fit sortir tout le monde.
Dehors, la rixe reprit plus vive et des coups
de revolver éclatèrent sur la berge du canal
tandis que les couteaux sortaient, des poches.
Bientôt deux des combattants s'affaissaient
blessés pendant que les autres prenaient la
fuite.
Un des fuyards, Jean Aubert, ouvrier as-
phalteur, tomba dans le canal. Il allait se
noyer lorsqu'un batelier, M. Daniel Dcbaene,
s'élança à son secours et à l'aide du fils de la
débitante, Albert Laeroix, âgé de 16 ans, réus-
sit à le retirer sain et sauf.
On se porta ensuite du côté" des deux blessés;
Ulysse Estrade, paveur, et un Italien, Agoste
Gatoni, qui furent transportés à l'hôpital Saint-
Louis.
Le premier avait reçu. deux balles de revol-
ver dans la jambe droite, et. le second sept
coups de couteau sur diverses parties du corps
et un à la tête.
GRANDE-BANLIEUE
Le Vésinet. — Barlant. la victime du drame
que La Lanterne a raconté - hier, est mort dans
la journée à l'hôpital de Saint-Germain, des
suites de ses terribles blessures. Depuis le mo-
ment où il avait reçu les premiers soins du
docteur Renous, il n'était pas sorti du coma.
M. Côme, juge d'instruction, a délivré un
mandat d'arrêt contre le meurtrier, le jeune
Lucien Guillemette. Celui-ci avait déjà été in-
terrogé par le brigadier de la police municipale
et garde à vue. Il a été dirigé sur Versailles et
mis à la disposition du procureur de la Répu-
blique.
L'enquête, qui n'a pu élucider jusqu'ici cer-
tains points restés obscurs, a établi que depuis
plusieurs années la mère du meurtrier vivait
conjugalement avec la victime.
Barlant avait la réputation d'un brutal' on
savait qu'il malmenait et battait Mme. Guille-
mette. C'est la colère que faisait naître dans le
cœur du jeune homme le spectacle de scènes
presque continuelles qui l'aurait poussé au
meurtre,
LES TRIBUNAUX
Les calotins au-dessus des lois
Nul n'est sensé ignoré la loi et, partant de ce
principe1, tous les jours on condamne des gens
,
7qui ji'ont péché que par ignorance. Cette règle
sévère cesse pourtant de s'appliquer quand il
s'agit die caictins.
Ainsi un certain nombre de catholiques de la
ville d'Autun étaient poursuivis devant le juge
de paix pour avoir, lors des fêtes de Jeanne
d'Arc,, arboré des emblèmes « séditieux ». Le
juge de paix a acquitté tous les délinquante en
tmson de ce q^e « le décret sur le port et exhibi-
tion des emblèmes iséditieux n'a jamais été pu-
blié et affiché dans la ville d'Autun -
Une femme apache
ftafuiine Gaudisson, âgée de 24 ans, est une
femme apache qui, le 18 septembre, rue du Fau-
oo.urg-d.u-Ternple, au cours, d'une querelle sur-
venue dans un cabaret, tua d'un coup de revol-
ver un certain Eugène Richard.
Hier, la cour d'assises de la Seine a condamné
Pauline Gaudisson à huit ans de réclusion.
1# cloches d'église aux cérémonies
laïques
Le tribunal civil de Bar-sur-Seine a débouté
M. Hugot, curé de Ville-sur-Aroe, qui poursui-
vait le maire de cette commune, M. Bieilanné, en
payement de 2.000 francs-de dommages-intérêts
pour avoir fait sonner les cloches à un enterre-
ment civil. "-
Un arrêté illégal
Le rrratre <îe~tyoft, M. Herrot, ayant pris un
arrêté interdisant le « pista ge » et le « a-ïicolage »
sur la voie publique, principalement aux abords
des gares, plusieurs commerçants furent con-
damnés par le tribunal de simple police pour in-
fraction à cet arrêté.
Ces commerçants se polirvu-rent en cassation.
La cour suprême a cassé hier, ces jugements, en
déclarant qu'ils n'ont pas de base légale.
Un arrêt sans appel
Pendant la campagne du Maroc, le soldat Moh
abandonna son poste en présence de. l'ennemi.
Poursuivi devant le conseil de .guerre, 'il fut con-
damné à mort, malgré la plaidoirie du lieute-
nant Rouvier, des chasseu/§ d'Afrique, son dé.
fenseur d'office. ,
Mais il parait que le conseil avait été .mal cons-
titué, car ua président avait été substitué à un
autre, sans cas de force majeure ; aussi, le sol-
dat se pourvut en cassation, alléguant ce vice de
forme.
Hier, la chambre criminelle de la cour de cas-
sation a déclaré le pourvoi non recevabLe, car
les sentences de conseils de guerre d'armées çff
Dréseaace de lfett&cœi M aoot pas auseeptihles de
pourvois.
Le lait torp mouillé
Les directeurs et trois employés de ta laiterie
Fontaine et Cie, établie rue Saint-Biaise, & Pa,.
Fontaine et Càeé, d~ des dépôts à Voulx
iris, et qui possède des dépôts à Voulx (Seine-et-
Marne) et Vernoy (Yonne), étaient poursuivis
hier, devant la huitième chambre correctionnelle
pour mouillage de lait.
De l'aveu de M. Bachot, le chef du dépôt de
Voulx, il mettait 40 litres d'eau pour 2.000 litres
de lait, pour compenser les pertes produites par
H manipulation et la pasteurisation. En réalité,
d'après l'analyse, le mouillage s'élevait à 7 ou
8 %, c'est-à-dire 140 ou 160 litres d'eau pour 2.000
litres de lait.
Quant à. M. Guyon, chef du dépôt de Verooy,
Il déclara mettre un litre d'eau par pot de 20 li-
tres- de lait.
« J'agissais ainsi, a-t-il ajouté, sur Tordre for-
mel de mes patrons qui trouvaient même le
mouillage insuffisant I
Mais à Vernoy on fit une découverte plus inté-
ressante, celle de trois litres de formol. Et, en
effet, irexpert trouva que le lait était additionné
de formol, « antiseptique dont l'ingestion répé-
tée à "doses mêmes minimes a un fâcheux re-
tentissement sur la digestion, surtout chez les
nourrissons ». -
M. Fontaine et ses co-directeurs, MM. Mel-
quiot et Poncet, interrogés, ont déclaré qu'ils
ignoraient les manœuvres auxquelles se li-
vraient MM. Guyon et Bachot et un de leurs em-
ployés, M. Boyer, mais le tribunal en a jugé au-
trement, les trois patrons ne pouvaient ignorer
le mouillage à l'eau et au formol qui leaur pro-
curait un excédent mensuel de 30 à 48.000 litres !
Aussi a-t-il prononcé les condamnations sui-
vantes : M. Fontaine, six mois de prison et 2.000
francs d'amende ; M. Melquiot, un an de prison
et 5.000 francs d' amende ; M: Poncet, huit mois
de prison et 2.000 francs d'amende ; M. Bachot,
un mois de prison avec sursis et 2.000 francs
d'amende ; M. Guyon, un mois de prison avec
sursis et 100 francs d'amende, et M. Boyer, quin-
ze jours de prison avec sursis et 500 francs d'a-
mende..
Le jugement sera en outre inséré dans six
journaux et affiché pendant sept jours aux Hal-
les, à Voulx et à Vernoy.
Le train en avance
En août dernier, M. Seguin, avoué Si Marve-
jols, qui s'était rendu à Chanac pour y chasser,
se troiu^st dans la petite gare de V illard-Salel-
les, attendant le train de 6 h. 41 du soir qui de-
vait le ramener chez lui. Il était en possession
depuis cinq minutes de son billet lorsque le train
arriva avant l'heure réglementaire et sans avoir
sifflé ni au disque ni à son entrée en gare. Il en
repartait 48 secondcstsprès, c'est-à-dire deux mi-
nuts avant l'heure réglementaire et sans atten-
dre le signal du chef de gare.
M. Seguin manqua le train et dut rentrer chea
lui à 1)ioo. D'où assignation de la Compagnie, ft
laquelle il réclamait 100 francs de dommages-
intérêts. ,. 1
Le tribunal a reconnu le bien-fondé de la
plainte et comdamné la Compagnie du Midi la
francs de dommages-intérêts.
: LA FINANCE
-
BULLETIN DE LA BOURSE
Du 5 janvier 1911
Notre marché diffère quelque peu en ce sens
que les hauts cours atteints incitent les ache-
teurs à mettre leur bénéfice à l'abri. II y a
lieu de noter toutefois que les réalisations ne
pèsent que très modérément sur les cours et
que le fond du marché, tout étant irrégulier, ne
manque pas de fermeté.
Les nombreux coupons qui ont été détaches
aujourd'hui permettent d'espérer que l'activité
retrouvera plus d'ampleur par les remplois qui
viendront- sur le marché.
Le 3 est ferme à 97 40.
Les fonds internationaux restent. avec de bon-
nes dispositions. Nous retrouvons l'Extérieure
ex-coupon à 94 10 ; le 4 Brésilien à 90 50 ;
le Consolidé russe fait 97 70 ex-coupon ; le
5 105 67 ; le 4 1/2 104 45 ; le Turc 93 27 ;
le Portugais 61 75 ex-coupon ; le Serbe finit à
S6 57 ex-coupon.
Nos banques ne sont pas moins bien orien-
tées que précédemment. La. Banque de Paris
s'inscrit à 1.847 ex-coupon ; le Crédit Lyon-
nais à 1,490 ; le Comptoir d'Escompte à 972 ;
la Société Générale à 754 ; la Banque ottomane
à '690.
Bonne tenue des Chemins français traités!
seulement au comptant, le Midi et le Nord ex-
coupon chacun font respectivement 1,109 et
1.565. Les Chemins espagnols ont été traités
différemment. Les Andalous sont lourds à 279;
le Saragosse profite un peu à 426 ; le Nord
de l'Espagne ne varie pas à 405.
Les valeurs industrielles sont diversement né-
gociées. Le Nord-Sud est ferme ù 317 ; le Mé-
tropolitain à 611 ; la Thomson à 814 ; les Om-
nibus fléchissent à 643 ; le Suez se tient, cou-
pan détaché, à 5.415.
Les valeurs métallurgiques sont en reprise :
Malfidano 362 ; Penarroya 1,239 ; Aguilas 115 ;
Sels Gemmes 272 ; Sosnowice 1,382 ; Briansk
374 ,; Bakou 714. Le Rio sur la reprise du mar-
ché cuprifère remonte à 1,766.
En banque, les valeurs russes ont fait preuve
de défaillance. Quant aux valeurs de caoutchouc
elles restent lourdement négociées. Mines d'or
et de (damant relativement bien tenues.
BonconselL
INFORMATIONS FINANCIÈRES
Chemins de fer du sud du Brésil. — Jusqu'au
8 janvier, s'opère au Crédit foncier d'Algérie
et de Tunisie le versement complémentaire sur
les obligations deuxième série de la Compagnie
de chemins de fer du sud du Brésil, émises en
décembre. Ces obligations de première hypo-
thèque et remboursables à 500 francs ont été
émises à 455 francs, rapportant 25 francs nets
de tous impôts français et étrangers, elles rap-
portent donc 5 1/2 nets.
TIRAGE D'OBLIGATIONS
<. Ville de Paris 1894-1896
Hier a eu lieu un tirage d'obligations de la
Ville de Paris (Emprunt 1894-1896).
Le numéro 443148 gagne 100.000 francs.
Le numéro 2241 gagne 20.000 francs.
Le numéro 92827 gagne 10.000 francs.
Le numéro 202330 gagne 10.000 francs.
Les trois numéros suivants gagnent. chacun
2.500 francs :
373275 145815 225169
Les quatorze ffilméros. suivants gagnent cha-
cun 1.000 francs :
409119 386522 193788 19203 199854 62262
152379 139073 106163 363986 320347 366079
134355 53173 t..
672 autres numéros sont remboursés au pair.
Les Coulisses ,
Théâtres
mz e X rOpépa-qjmique, lundi, à a bouroe, re*
n populaire à prix réduite 6avec re*
tUwi), Le Jongleur tk Notre-Dame et Le Chdlef
Pour la :seoonde sérre de l'abonnement (sériai
rose), aux Concerte historiques de la Musique,
lOpéra-Comique donnera demain à 5 heuresHd
concert consacré à Sébastien Bach, à Hændel et
à Rameau. La matinée- débutoea par une confié*
rence de M. Henry Expert
L'aqxktion des œuvr-es de SébasUenBadi
Hændel et Rameau suivra cette conférence. Les
interprèets seront Mlles Mathieu-Lutz, Brohly f
Lafarguo, Nicot-Vauchelet, ^Alice Raveeu, Char-
W Gilles et Jean Lattre. Belhomme, Vems,
Gilim et Jean LatU». 'f
- Par suite du départ de Mlle Bréval pour la
Hussie, 1 Opéra-Comique donne ce soir la der*
mère représentation de Macbeth.
- Mlle Lucienne Bréval, avant de partir pouc
la Russie, vient de signer avec MM. Isola un bril-
lant engagement par lequel elle redevient leur
D au théâtre lyrique die la Gaîté, pen-
d,ant les mois de niars, avril et mai prochains. La;
célèbre tragédienne lyrique fera sa rentrée dans
la Salome, de M. A. Mariette, où elle a produit
une impression si profonde et dont on paxîpare
ptJ..tr elle une briltant© reprise. *
Rappelons que le service de seconde pour Doif
Quichotte sera regu lundi soir, 9 janvier.
— Devant le succès considérable de la matinée
de Roméo et Juliette hier à l'Odéon, et pour don-
ner satisfaction aux nombreuses personnes qui
n'ont pu y trouver de places et qui ne peuvent
venir, au théâtre le soir, la direction de l'Odéon,
profitant de ce que les matinées-conférences du
jeudi ne recommencent que le jeudi 19 janvier
avec ROdogune, a décidé d'afficher, pour jeudi?
prochain, 12 courant, une nouvelle matinée ex.
ceptionnelle de Roméo et Juliette, avec le con-
cours de l'orchestre et des chœurs d'Edouard Co..
lonne.
La location est ouverte pour cette matinoo.
- Hier, dans la réunion du comité Sardou, M.
Porel a fait savoir à eee collègues que la repré,
sentation exceptionnelle de La Famille Denoitom
aurait lieu au Vaudeville, à 8 heures et demie, la
jeudi 12 janvier, à bureaux ouverts.
M. Porel a également communiqué au comité !&'
lettre suivante qu'il a adressée aux abonnés de
ses répétitions générales ;
CI M.,
« Pendant plus de quarante annéeS, Poeuvm
de Victorien Sardou a amusé, ému, passionné
Paris.
« Ses pièces ont fait la fortune de dix théâtres
et celles qu'il a données au Vaudeville furent les
plus célèbres et les plus applaudies.
CI Son directeur ne pouvait l'oublier ; pas pluî
qu'il ne peut oublier que c'est à lui qu'il doit Mat-
dame Sans-Gône, qui fit la fortune des siens, et if
a tenu à apporter sa collaboration "ôtfmplète au
comité qui va faire élever, place de la Madeleine,
au coin du boulevard Malesherbes, Ha statue de
Victorien Sardou.
« Le sculpteur est choisi ; le gouvernement S
donné le marbre ; plusieurs représentations ont
fourni la plus grosse partie du capital nécessaire;
(1 ne manque plus que 10.000 francs pour que ,t.œu.
vre s'achève : le directeur du Vaudeville s'est en,
gagé à les trouver.
« Pour cela, il remet à la scène, avec les costu-
mes de 1865, La Famille Benoilan, ce chef-d'œu.
vre de mouvement et d esprit.
« La répétition générale en sera donnée le jeudi.
12. janvier 1911, à bureaux ouverts, et il vient de-
mander à ses amis, à ses abonnés, aux habitués:
de ses répétitions générales, c'est-à-dire au Tout-
Paris qui aime le théâtre, de lui apporter son con-
cours, en payant cette fois, et pour cette occasion
unique, les places qu'ordinairement, il est heureux
de leur offrir gratuitement.
« Il vous prie donc de les retirer, au bureau de
location du théâtre, avant le lundi 9 janvier l? £ î.
a Prix : 20 francs la place ; 10 en sus pour
le droit des pauvres.
« Avec mes remerciements, veuillez agréa*, etc.
« P-OIREL. »
Le comité a vivement remercié l'excellent direc-
teur du Vaudeville d'avoir bien voulu préparer
cette intéressante reprise.
— Les Bouffes-Parisiens annoncent les quatnai
dernières représentations de Xantho chez les-
Courtisanes qui, en conséquence, ne sera plug
joué que jusqu'à dimanche soir inclus.
Dimanche, à 2 heures un qufirt, dernière mati-
née.
Lundi, relâche pour répétition générale de Ma.,
dame l'Amirale. comédie de MM. Antony Mars et
Henri Lyon.
- Au Théâtre Populaire, 8, rue de Belleville, ce
soir et pendant une semaine, Au Bonheur des.
Dames, pièce en 5 actes et 8 tableaux, de MM. Hu-
got et de Saint-Arroman, d'après le roman d'Et
mile Zola. -.--
Dimanche 8 janvier, matinée à 2 heures.
Concerta et spectacles divers
- Errare americanum est.
Un richissime Américain qui, depuis quelques
annéeS; s'est attaché à réunir en une galerie pres-
tigieuse, les-toiles les plus célèbres que le vieux
continent ait produites, fut alléché par la popu-
larité formidable que vient répandre autour du
tableau de David sa mise à la scène dans La Re-
vue des Folies-Bergère.
Et simplement, il câbla à son correspondant pa-
risien : « Achetez la Distribution des Aigles ! »
Voulait-il parler de l'œuvre de David qui est au
Musée de Versailles ou du tableau émouvant od
elle est évoquée dans La Revue des Folies-Ber-
gère ? On l'iginore encore mais, il est un fait cer-
tain que la toile de David restera la propriété de
l'Etat et le tableau de MM. P.-L. Fiers et Eugène
Héros celle de M. Clément Bannel.
Il y a des cas où le dollar n'est plus roi.
- Au théâtre du Moulin-Rouge, c'est l'excellent
artiste Laoerpète qui a doublé dans Claudine le
rôle que le malheureux Regnard a abandonné
dans les circonstances tragiques que l'on sait.
- - Les Vendredis des Poètes : Aujourdhui, de
4 heures et demie à 6 heures et demie, au théâtre
des Capucines, causerie de Mme Jeanne Myrsand ;
l'Amour et les Poètes. Au progoomme, Mlle Lu-
cette Korsoff, Mme Mary Mayrand et des artistes
de l'Opéra-Gomique, de l'Odéon, etc. Gelte pre-
mière séance sera présidée par M. Jules Bois.
Vendredi prochain, 13 janvier, Mme Jeanne
Myrsand parlera sur La Femme et les Poètes.
Envoyer les poèmes à M. Gaston Moussé, 3, rue
du Marché-des-Patriarches (5').
- La Révue burlesque, dont Footilt est l'au-
teur, a remporté le plus vif succès auprès des
habitués du Cirque de Paris, avenue de la Motte-
Picquet. Chocolat, en belle Otéro, est sans rival
dans ses danses et soulève d'indescriptiblés ap-
plaudissements.
Après nous avoir évoqué un tragique lia mie t,
Footilt se surpasse dans la Dame aux Camélias.
Il est incomparable dans son imitation de la;
grande artiste, et fait la joie de l'assistance.
Pasquin.
FEUILLETON DU 7 JANVIER 1911 1
66
Le m u bi
PAR
EUGENE SUE
TROISIEME PARTIE
CHAPITRE XXX
REGRETS
Il me sera impassible d'é-chapper*-àson
Souvenir, Je sens que je suis pincé au
cœur. C'est absurde, c'est stupide, c'est
inimaginable, mais cela est. la preuve
de cela. c'est que cette petite femme m'a.
bouleversé complètement. Avant de la con-
naître, j'étais insoucieux, babillard et gai
comme l'oiseau sur la branche. 'très-
ipeu scrupuleux à l'endroit de la délica-
tesse ; et maintenant me voilà triste, mo-
rose,.. taciturne. et d'une délicatesse si
outrée que j'avais une pour hoirible que la
)Barbe-Bleue m'offrit en partant quelque
rémunération autre que le médaillon. dont
elle a ieu la générosité d'ôter les pierreries.
Hélas ! désormais, ce souvenir fera toute ma
joie. triste joie. Quel changement ! ! ! moi
qui, fifritretfois. tenais d'autant plus à la
braverite" dèS ajustements que j'étais mal
troussé ; moi qu-iaurais fait mes beaux
jours de cet habit de velours noir garni de
riches boutonnières d'or, > j'aspire au mo-
ment où je pourrai revêtir mon vieux jus-
taucorps vert et mes bas roses ; fier de me
dire : Je suis sorti de ce potose. du Mor-
ne au-Diable, de cette mine de diamants,
tout aussi gueux que lorsque j'y suis entré.
N'e.gt-il donc pas, tnordioux f bien clair
qu'avant de connaître la Barbe-Bleue je
n'aurais jamais eu die ma vie ces pensées-
là ?. Maintenant, que me reste-t-il à es-
pérer ? se dit Crouistillac en adoptant, se-
lon son usage, la forme interrogative pour
faire ce qu'il appelait son examen de con-
science.
— Voyons, sois franc, Polyphème ! tiens-
tu beaucoup à la vie ?
— Eh !. €h!.
— Que t'en dirait d'être t>end.u i
:— Hem ! hem 1
- Voyons, franchement ! -
— Franchement ? Eh bieriT la potence
pourrait, à la rigueur, m'agréer, si la Bar-
ba Bleue était à même de me voir rendre.
Et encorel-pon. c'est une mort ignoble,
1 une mort ridicule : on tire la langue ! on
gigotte !
- Polyphème, vous avez peur. d'être
pendu ?
—Non, mordioux ! mais pendu tout seul,
pendu à l'écart. pendu comme un chien
enragé, pendu sans que deux beaux yeux
vous regardent, sans qu'une jolie bouche ,
vous sourie. • -
Polyphème, vous- êtes un. fat et un
stupide ; croyez-vous pas-que Sa-Grâce ma-
dame la duchesse de Monmouth serait ve-
nue applaudir à votre dernière danse ? En-
core une fois, Polyphème, vous rusez, vous
cherchez toutes sortes d'échappatoires.
Vous avez peur d'être pendu, vous dis-je.
— Soit, allons. oui, j'ai bien peur de la
potence, j'en conviens, n'en parlons plus.
Ecartons cest tPrqba¡bi'litlés':Ià. n'aidmet-
tons pas dans notre avenir cette crainte
exagérée, mordioux ! on ne vous pend, pas
pour si peu. tandis que la prison est
possible,, :pour ne pas dire probable. Par-
lons donc de la prison.
- Eh bien, que vous semble de la prison;
Polyphème ? ,
— Eh !. eh !. ta prison est monotone
,en diable ; je sais bien que j'aurai la res-
source de penser à la Barbe-Bleue, mais j'y
penserais autant, j'y penserais même mieux
dans la paisible solitude des bois, dans le
calme de la vallée paternelle. La vallée
paternelle ! oui, décidément, c'est là que je
veux finir mes jours, rêvant ü la Barbe-
Bleue. Seulement, la retrouverai-je cette
vallée paternelle ? Hélas ! les brouillards
de notre Garonne sont si épais, que j'erre-
mi longtemps, sans doute, sans retrouver
cette chère vallée.
— Polyphème, vous divaguez à dessein,
vous voulez échapper à la prison, aussi bien
qu'à la coirde, malgré votre phébus philo-
sophique.
— Eh bien, oui, mordioux 1 j'y veux!
échapper ; à qui avouerai-je cela, si ce
n'est à moJ-même ? qui me comprendra,
si ce n'est moi-même ?
— Ceci admis, Poiyphème, comment évi-
terez-vpus le sort qui vous. menace ?
— Jusqu'à présent-cette route n'est guère
propre à une évasion, je le sais. à droite
des rochers, à gauche la mer ; devant moi,
dernière moi l'escorte. mon cheval n'est
pas mauvais ; s'il était meilleur que celui
du bonhoimme Chemeraut, je pourrais es-
sayer de lutter de vitegge avec lui.
— Et puis, Polyphème ?
— Et puis, je laisserais en route le bon-
homme Chemeraut
— Et puis ?
— Et puis, abandonnant ma monture, je
me cacherais dans quelque caverne, je gra-
virais les rochers ; j'ai de longues jambes
et des jarrets d'acier.
- Mais, Polyphème, on retrouve- bien les
nègres marrons ; vous qui n'avez pas leur
habitude de cette vie •aornade, on vous re-
trouvera facilement,, à moins que vous ne
soyez dévoré par les chats-tigres ou Tué
par les Serpents. Telles sont vos deux MU-
les chances- d'échapper à la battue) qu'on'
fera pour vous rattraper. ',.
— Oui. mais au moins j'ai quelque chan-
ce d'échapper, tandis que suivant îe bon-
homme Chemeraut,, comme le mouton suit
le boucher qui le mène à la tuerie, je tom-
be en plein au milieu de mes partisans ;
le Mortimer me saute au cou, non pour
m'embrasser, mais pour m'étrangler en
voyant qui je suis, ou plutôt qui je ne suis
pas. tandis que, en tentant de m'échap-
per, je puis réussir. et. qui sait ? aller
joindne peut-être la Barbe-Bleue ? Le
pièire Griffon lui est dévoué, par lui je
saurai toujours où elle est, s'il le sait.
— Mais, (Polyphème, vous êtes fou, vous
aimez cette .femme sans aucun espoir ; elle
est passionnément amoureuse de son mari,
et quoiqu'on vous ait pr,is complaisamment
pour lui, il est aussi beau, aussi grand sei-
gneur, aussi intéressant que vous êtes laid,
ridicule et homme de peu, quoique de race
antique. Polyphème.
— Eh mordioux ! que m'importe. En
revoyant la Barbe-Bleue, je ne serai pas
heureux, >* c'est vrai. maie je serai con-
tent. Est-ce qu'on ne jouit pas d'un beau
site, d'un admirable tableau, d'un magnifi-
que poème, d'une musique enchanteresse,
quoique ce site," ce tableau, ce poème, cette
musique ne soient pas vôtres ? Eh bien,
telle sera l'espèce de mon consentement au-
près de la. divine Barbe-Bleue.
- Une dernière observation, Polyphème?
Votre fugue, heureuse ou non, n'éiveillera-
t-elle pas les soupçons de M. de Cheme-
raut ? Ne cOifipromettrez-vous pas ainsi
ceux que vous avez, je l'avoue.. ffle-z liabi-
leraent sauvés,.?
— Il n'y a rien à craindre de ce côté : te
Caméléon marche comme un albatros ; il
est déjà le diable sait où ; l'on mettrait à.
.ses trousses tous les gardés-côtes de d'île
qu'on ne saurait où le chercher. Ainsi donc, ,
je, w vois aucun inconvénient à essayer .si:
mon cheval va plus vite que celui du bon-
homme Cheme-raut. le bonhomme me
semble ju-stement très cogitatif ir cette heu-
re. La grève est belle et droite. Si je par-
tais ?.
— Voyons. essayez. Partez, Polyphè*
me !
-.- A peine le chevalier se fût-il donné men-
talement-cette permission, qu'appuyant plu-
sieurs coups de talon à son cheval, il partit
brusquement avec une grande rapidité.
M. de Chemeraut, un moment surpris, re-
garda fuir le cheval er ; puis, ne compre-
nant rien à cette bizarrerie du prince, 11 sQ
mit à sa poursuite. •
M. de Chemeiraut avait longtemps fait la.
guerre et était excellent écuyer. Son che-
val. sans être supérieur à celui de Qmisitilr
lac, étant beaucoup, mieux conSuit et menél;;
regagna bientôt l'avance que. le cheva3ie$
avait pri&g_
M. de Cnemeraut courut sur les traceap
de l'aventurier en criant :
— Monseigneur. moniseigiieur. ou ajk
lear-wus donc 1.
lA tttivre)
Imm
mille hàbitants. a été complètement as-
truite.
D'après les journaux, le tremblement de
terre du Turktestan dépasse en violence ceux
(les. siècles passés.
Les appareite sisaruygraphicfues
Saint-Pétersbourg, 5 janvier. — Tous les
,appareils sismographi ques de l'Observa-
toire de Poulk-of, près de Saint-Péters-
bourg, ont été faussés par la violence du
trembèeiruent de terne du Turkestan, lequel
dépasse les tremblements de terre irécents
de -Messine et du Japon.
Le centre serait le territoire' des Sept-
Ititaères, à 3,700 kilomètres.
LES CONTREBAND-IERS
Colfision entre fraudeurs et agents du fisc.
Un blessé. — Trois arrestations.
IBéziers, 5 janvier. — A la suite de la
capture. d'un chargement d'alcool passé
en fraude, une collision a eu lieu entre
contrebandiers et agents du fisc. Ces der-
niers furent assaillis par une force triple
et l'attelage leur fut enlevé.
Des coups 'de revolver furent tirés. Le
chef de poste -de la régie, M. Boyé, a été
gravement blessé.
La police a opéré trois arrestations.
LA MORT DE M. REGNARD
> En vue des oIIsèquæ. - Les résultats
de l'autopsie.
La Lanterne a annoncé, hier, que l'acreur,
iRegraard avait succombé aux suites de la
(blessure reçue par -lui. au cours du drame
de lundi.
Le corps du malheureux airtiste a été
transporté hier matin dans- la salle d'école
des infirmières, - transformée en chapelle ar-
dente.
Durant toute la journée, les très nom-
breux omis de Regnard ont défilé devant
de lit où il repose et s'ont venus rendre un
dentier hommage à leur vieux camarade.
Le comité de l'Association des Artistes a
décidé de prendre à sa charge les frais des
obsèques, dont la date n'est pas encore dé-
finitivement arrêtée. .-
Jetant donné les circonstances dfu drame,
on espérait que l'autopsie n'aurait pas liem;
mais M. Pamard, juge d'instruction, en a
décidé autrement ; en effet, à quatre heu-
res de l'après-midi, un fourgon des pom-
pes funèbres est venu à l'hôpital Lariboi-
îsière pour emporter à la Morgue la dé-
pouille du malheureux artiste.
L'autopsie a été pratiquée, une heure plus
dard, par les-médecins légistes qui ont cons-
tata que ;J-o..-balle,. après avoir perforé six
fois le gros intestie, était venue se loger
dana le foie.
La date des obsèques isera fixée aujour-
d'hui. ,o.
d'hui. -
ENFANT BROYrPAR UN TRAIN
,Terrible accident à Chauny. — Le cou-
rage d'une garde-barrière.
Laon, 5 janvier.— Hier soir, Mlle Val-
seur, gardie-barrière à Chauny, venait de
fermer les barrières pour le passage d'un
train dé marchandises, lorsque deux éco-
liers se présentèrent sur la voie. La garde-
barrière voulut les arrêter,mais l'un d'eux,
Maurice Poyard, âgé de 8 ans, s'engagea
sur la voie et fut happé par le rapide 112,
.venant de Tergnier, (malgré les efforts de
lla garde-barrière, qui fut renversée.
A 70 mètres du passage, on retrouva les
restes sanglants du petit écolier affreu-
sement déchiquetés.
LES FtNANCES COMMUNALES
.>' Une statistique
D'après la statistique que vient de dres-
iser Je ministère de l'intérieur, le budget
prdinaire de toutes les communes de
France, y compris Paris, se montait, en
1909, à 943 millions,, en augmentation de
près de 11 pillions$ur le 'chiffre de l'an-
née, précédente, il faut çy ajouter le pro..
duif des centimes tant ordinaires qu'ex-
traordinaires, qui s'est élevé à 251 mil-
liona. < • •
Le classeiïiertt des communie^, d'après là
quotité de leurs, centimes ,. additiotnneiSt est
le suivant :
3,022 communes imposées de moins de
j15 centimes ;
5.621 communes imposées de 15 à 30 cen-
times ; -'.
8,305 communes imposées de 31 à 50 cen-
times ;
2,835 communes imposées de 51 à 100 cen-
times ;
6,432 communes imposées au-dessus de
100 centimes. ,""
Les communes de Gevrezin. La Chapelle
d'Huin, Guyans-VenneiS, OrchampsTVe.n-
nes, Etala-ns,Belfays et Houtaud (Doubs) ;
île de Sein et île Molène (Finistère) ; Sem-
bas (Lot-et-Garonne) ; Nancy-sur-Cluses
(Haute-Savoie) ; Montagudet (Tarn-et-Ga-
ronne) n'ont supporté aucune imposition
en 1909. ,"
Paris, en raison de sa situation spéciale,
xle figure pas dans le classement ci-des-
BUS.
Par suite du léger accroissemenï des
imipoisito'ns communales, et de l'augmen.,
itaion du nombre des communes, la moyen-
ne générale n'a guère varié : elle est, en
chiffreB ronds, de 66 centimes addition-
nels.
Une des principales ressources des com-
munes fTanç aises, c'est l'octroi. Le rende-
ment des taxes d'octroi, tant ordinaires
qu'extraordinaires, a atteint, en 1909, la
somme de 283,110,252 francs, en diminu-
tion de 7 millions ojjr l'aimée précédente.
Enfin, notons que le montant de la dette
communale, au 31 décembre dernier, s'éle-
vait à 4487,838,069 francs; en augmenta-
tion sur l'année précédante de 21 millions
et demi. ■
LE DRAME DE SYDNEY STREET
Dans les décombres de la maison incendiée
Lonctres, 5 janvier. L'état de tousses
blessés de Sydney street est satisfaisant,
sauf celui du policeman Peardon, qui reste
critique.
Il est absolument faux qu'on ait trouvé
dans les décombres le cadavre d'un troi-
sième anarchiste. Les seuls débris retrou-
vés sont ceux de deux hommes. Tout ce
qui reste d'eux tiendrait dans- un mouchoir
de poche.
Dans les ruines, on a recueilli une dou-
zai-nede pistolets Mauser et de nombreu-
ses bottes de cartouches.
Les ruines sont entourées d'une palis-
sade de planches. Le bruit courait-que des
souliers d'enfant avaient été trouvés dans
les débris.
Les cambrioleurs de Boston
New-York, 5 janvier. — Les détectives
estiment que les signalements des coupa-
bles de Houndsditch correspondent à ceux
des trois cambrioleurs qui, à Boston, en
mairs dernier, dévalisèrent un magasin de
lioailT-ierie et ,s.',enifThÍfie!n.tL" en dôpfit de Ta
caution de 250,000 francs exigée de cha-
cun d'Bux.
L'un d'eux, Derschmidt ou Rotbstein, se-
rait l'inventeur d'un 'attirail de cambrio-
lage spécial des coffres-forts.
LA DISPARITION DE CECil GRACE
On aurait retrouvé une partie de l'équipe-
ment et peut-être le corps de l'aviateur
anglais Cecil. Grace
On n'a pas oublié ta malheureuse aven-
ture du jeune aviateur anglais Cecil Grâ-
ce, qui, parti des environs die Londres,
il y a deux semaines pour La traversée de
la Manche en aéroplane, me reparut plus
de l'un ou de l'autre côté du détroit.
Des recherches furent organisées sur
terre et sur mer qui n'eurent aucun ré-
sultat..
: Il y a quelques jours, un bateau de pê-
che, anglais prétendit avoir rencontré dans
la mer du Nord « quelque chose qui res-
semblait à la carcasse d'un aéroplane ».
Hier après-midi, l'Aéro-Club de Bruxel-
les a reçu le télégramme suivant :
Casque, lunettes aviateur repêchés à Marie-
kerke, appartenant à Cecil Grâce.
Ce télégraamne est signé par le président
de l'Aéro-Club d'Ostende.
D'après une seconde information éga-
lement de source belge, on aurait retrouvé
sur la plage de Mariekerke, non seulement
unte partie de l'équipement du malheureux
aviateur anglais, mais aussi son corps. Il
convient, croyons-nous, d'attendre confir-
mation de cette nouvelle.
La plage de Mariekerke,peu importante,
est située non loin d'Ostende.
LES GREVES
Les typographes de Nantes
Nantes, 5 janvier. — La grève des in-
dustries du livre atteint aujourd'hui dix
maisons d'imprimerie et de lithographie.
Le délégué de la Fédération tfu livre vient
d'arriver : à Nantes. Il a demandé à la com-
mission patronale de recevoir les délégués
de l'Union nantaise du livre, organisation
qui englobe tous les-travailleurs des ate-
liers d'imprimerie.
Les patrons ont mis ài l'entrevue une
condition sine qua non, c'est que la déléga-
tion ouvrière ne comprendra aucun mem-
bre de l'imprimerie ouvrière. Ils estiment
que cette organisation, formant, en somme,
une collectivité de petits patrons, pourrait
trouver intérêt à prolonger la grève qui
leur assure, à eux, du travail supplémen-
taire.
Dix maisons sont en grève, générale ou
partielle. Le nombre des grévistes est, ac-
tuellement, de trois cent
hommes, femmes, apprentis. Le Phare de
la Loire, le Petit Phare et le Populaire
n'ont pas 'paru mercredi soir ni jeudi ma-
tin. L'Espérance dît peuple a paru avec une
édition incomplète. Seul, l'Express de
l'Ouest a été tiré normalement.
CRISE VITICOLE.
-
, Les vignerons de l'Yonne
Auxerre" 5. janvier. — La commission
départementale de répartition des secours
aux vignerons victimes des intempéries de
1910.. s'est réunte à Auxerre, ~sous la pré-
sidence de M. Marty, préfet de l'Yonne. Elle
a décidé de remettre -à la. Caisse régionale
de crédit agricole mutuel une somme de
5.000 francs sur les 125.000 francs attri-
bués au département dans ta répartition
récente des 5 millions votés par le Parle-
ment: - -
Les 120.000 franics restant ajoutés aux
120.000 francs votés par le conseil général
de l'Yonne, en session spéciale, seront ré-
partis aux communes viticoles au prorata
de la superficie de vignes cultivées.
A leur tour, les communes devront em-
ployer au moins les trois quarts des- allo-
cations qu'elles recevront en travaux sur
les chemins ruraux.
Le complément sera affecté à rachat de
produits pour combattre les maladies. cryp-
togamiques et en secours aux vignerons
malades, âgés ou infirmes.
PARIS
La température
Observations météorologiques de La Lantem&
dans la journée du 5 janvier.
Température la plus basse de la nuit, 1° au-
dessus die 0.
A 7 heures du matin, 107 au-dessus de. 0.
A 2 heutres du sow, 4° au-dessus de 0.
A 7 heures du soir, 20 au-dessus de 0,
Le temps à Paris. — Couvert.
Etat général du temps. — Une dépression qui
se trouvait dans les parages de l'Islande s'étend
assez rapidement vers les îles Britanniques ; le
baromètre marque 762 mm. en 'Ecosse par vent
fort du sud. Une jâMtre dépression persiste sur la
Méditerranée tandis qu'une aire anticyclonique
couvre le nord et l'est du continent.
La pression atteint 787 mm. en Finlande.
Le vent est faible ou modéré d"^|i^e nord et est
sur Œa Manche et l'Océan, du nord-ouest en Pro-
vence..
Des neiges et des pluies sont tombées sur le
centre et l'ouest de l'Europe.
Bn France, on a recueilli 2. mm. d'eau à aer-
mont, 1 à Cherbourg et à Brest.
La température a baissé sur le nord du oontd-
nent. elle a peu varié sur nos régions.
Hier matin, le thermomètre marquait : - 20° à
Kuopio et à Moscou, - 5 à Marseille, — 3 à Ber-
ne,— 1 à Cleirmont, + 8 à Monaco et à Aiger, 10
à. Brindisi.
On notait : - 8° au puy de Dome, — 11 au
Ventoux, — 16 au pic du Midi.
Temps probable: — En France, quelques aver-
ses de pluie ou de neige sont probables dans le
Nord avec température voisine de la normale.
La Seine baisse
Le niveau de la Seine continue à 'baisser len-
tement et les quais sont à peu près dégages
sur tous les points.
La cote relevée avant-hier matin à , huit ,heu-
res, au pont de la Toumelle, était de 3 m. 31 ;
hier ma liai à la même heure on constatait 11
centimètres de baisse.
De nombreuses équipes d'ouvriers sont em-
ployées à charger dans des tombereaux le sa-,
Ne et la vase que l'inondation a déposés le
long des berges.
Le service de la navigation a repris normale-
ment et de nouveau le fleuve est sillonné de
trains de péniches tirés péniblement par les re-
morqueurs dont la manœuvre est rendue très
pénible par suite de la vitesse du courant.
A l'instruction
La mort de M. Rançon. — Mlle jeànne Senail-
let, contre qui le juge d'instruction Barat pour-
suit toujours son enquête sur la mort de l'ex-
notaire Rançon, a été, à sa demande, entendue
hier par le magistrat. Elle était assistée de M'
Pierre Dessaigne, remplaçant M' Henri Robert.
Elle a pu établir que M. Rançon avait éprouvé
des pertes importantes aux mois de juillet,
août et septembre derniers. Enfin elle a pris
connaissance du rapport de M. Nillus, expert
chargé d'examiner le radiateur qui avait été
installé dans la chambre de M. Rançon. Ce
rapport conclut que le radiateur fonctionnait
bien, que le tuyau en caoutchouc qui le ratta-
chait à la conduite de gaz était en bon état et
s'adaptait bien au téton, mais qu'il n'est pas
impossible que, sous l'influence de la trépida-
tion venant de la rue ou de tout autre cause
extérieure, le tuj^u cLe caoutchouc se soit déta-
ché de lui-même.
La cachette du bambin
Une ménagère, Mme Desmarets, demeurant
18, rue Gurial, venait hier 60ir au commissariat
de police signaler la disparition de son enfant,
le petit AHred, âgé de quatre ans, disparu de-
puis midi.
Un inspecteur reçut l'ordre' de faire des re-
cherches dans le quartier et d'accompagner la
mère dans les maisons du voisinage. Au mo-
ment où tous deux allaient quitter le commis-
sariat, Mme Desmarets, sous l'empire du cha-
grin, fut prise d'une terrible crise de nerfs. On
dut la transporter à l'hôpital Saint-Louis. En-
tre temps, le mari de la ménagère, un brave
ouvrier qui était entré, chez lui, fut mis au cou-
rant de ce qui s'était passé.ll se rappela que,
le matin mtme, il avait dû corriger son bam-
bin - pour désobéissance et il pensa avec juste
raison que l'enfant peut-être avait pu se cacher
dans un coin.
Effectivement, après bien des recherches, M.
Desmarets découvrit Alfred étendu sous le lit
paternel et dormant à poings fermés.
Suicide en wagon
'Hier soir, vers six heures, au moment où un
train à destination de Joinville, allait quitter
-la. gare de la Bastille, les voyageurs qui at-
tendaient le départ du convoi entendirent sou-
dain de vives détonations paraissant provenir
d'un wagon voisin. Un employé de la Compa-
gnie-ayant ouvert la porte du compartiment,
relevait aussitôt un-homme pauvrement vêtu
..qui baignait dans une mare de sang. Le mal-
heureux, dont la. main étreigriait -encore un re-
volver fumant, avait par six fois retourné son
arme contre lui. Une seule balle l'avait atteint
à l'aisselle gauche. Le désespéré ne put r ail-
leurs indiquer s6n identité. Mais sur lui on
trouva une lettre de femme adressée à M. Jean
Calmeau, ébéniste, 13, rue du Canal, à Join-
ville-le-Pont. -
.1 On se trouverait en présence d un pauvre hère
qui dut demander, il y a peu de temps, son
hospitalisation à la maison centrale de Nan-
terre.
Le commissaire de police a envoyé d'urgence
le malheureux à l'hôpital Saint-Antoine.
Gardien de la paix meurtrier.
Depuis quelque temps un gardien de la paix
nommé Grisard, du 17e arrondissement, affecté
au poste de la rue de l'Etoile, vivait en mésin-
telligence avec son beau-frère, M. Guenin, éga-
çlrnent gardien de la paix du même poste.
Avant-hier soir, au cours d'une discussion,
(jMsar~f so'ïHt son'~vuîwt' ~'OMk'fnMMM~~t-tira
une balle sur Guenin. Celui-ci ne fut pas at-
teint.
L'agent Grisard à été conduit à l'infirmerie
spéciale de la Préfecture de police. On dit à la
Préfecture de police qu'il a agi dans un mo-
ment de folie et qu'il va être mis en traitement.
Il a servi aux colonies et est, paraît-il, sujet à
des accès de fièvre chaude. ,,
La banque des Halles
Le tribunal de commerce de la Seine a re-
jeté la demande de liquidation judiciaire formée
par le président du conseil d'administration
de la Société de la Banque des Halles' et a
prononcé la faillite de cet établissement,
Marius-Bidon, le véritable directeur de la ban-
que, qui partit de Paris le soir même de l'ar-
restation de Gaillard, et qui avait promis de
revenir trois jours plus tard, n'a pas encore
c.'onné de ses nouvelles" -
Gn sait que le juge d'instruction. a rejeté la
demande de mise en liberté provisoire formée
par Gaillard.. Ce dernier vient de. se pourvoir
devant la cîîaïribre des mises en accusation con-
tre la décision du juge. Le syndic de la faillite
réclame lui-même la mise en liberté de Gail-
lard, dont il a besoin pour grouiller les comp-
tes de la banque.
FAITS-DIVERS
En raison du terme, visiter aux Ur&nds
Magasins Dufayel l'exposition de mobi-
liers complets par milliers, sièges, tapis,
tentures, chauffage, eelairage, ménage,
outillag¡e., voitures d'enfants, cyclea, ma-
chines à coudre, literie, toile et blanc, etc.
Nombreuses attractions.
Le feu. — Un incendie s'est déclaré hier ma-
tin, à cinq heures, dans un appartement, 46,
rue de Longchamp. Les pompiers se sont rapi-
dement rendus maîtres du feu.
ENVIRONS DE PARIS
ARRONDISSEMENT DE SCEAUX
Maisons-Alfort. — Un jeune homme de 16
ans, Louis Medernach, ébéniste, domicilié rue
Nouvelle, 4 Charentonneau, a été écrase, hier,
par un train en gare de Maisons-Alfort. bon
cadavre a été transporté à la Morgue.
ARRONDISSEMENT DE SAINT-DENIS
Saint-Ouen. — Mme Marie Pierre, qui vit sé-
parée de son mari depuis plusieurs années,
vaquait, hier matin, aux soins de son ménage]
dans son appartement, 10, rue Louis-Blanc.
La pauvre femme fit une chute et entraîna,
avec elle son poêle allumé ; le feu se mit à ses
vêtements ; attirés par les cris poussés par la
malheureuse, des voisins accoururent et étouf-
fèrent les flammes qui l'enveloppaient. Trans-
portée à l'hôpital Bichat, Mme Pierre, qui était
grièvement blessée au ventre et aux jambes, est
morte après d'atroces souffrances.
Aubervilliers. - Une violente querelle met-
tait aux prises, vers dix heures du soir, dans
un débit du chemin du Canal plusieurs con-
sommateurs au sujet d'une femme.
Deux camps se formèrent et la tenancière,
Mme Lacroix, fit sortir tout le monde.
Dehors, la rixe reprit plus vive et des coups
de revolver éclatèrent sur la berge du canal
tandis que les couteaux sortaient, des poches.
Bientôt deux des combattants s'affaissaient
blessés pendant que les autres prenaient la
fuite.
Un des fuyards, Jean Aubert, ouvrier as-
phalteur, tomba dans le canal. Il allait se
noyer lorsqu'un batelier, M. Daniel Dcbaene,
s'élança à son secours et à l'aide du fils de la
débitante, Albert Laeroix, âgé de 16 ans, réus-
sit à le retirer sain et sauf.
On se porta ensuite du côté" des deux blessés;
Ulysse Estrade, paveur, et un Italien, Agoste
Gatoni, qui furent transportés à l'hôpital Saint-
Louis.
Le premier avait reçu. deux balles de revol-
ver dans la jambe droite, et. le second sept
coups de couteau sur diverses parties du corps
et un à la tête.
GRANDE-BANLIEUE
Le Vésinet. — Barlant. la victime du drame
que La Lanterne a raconté - hier, est mort dans
la journée à l'hôpital de Saint-Germain, des
suites de ses terribles blessures. Depuis le mo-
ment où il avait reçu les premiers soins du
docteur Renous, il n'était pas sorti du coma.
M. Côme, juge d'instruction, a délivré un
mandat d'arrêt contre le meurtrier, le jeune
Lucien Guillemette. Celui-ci avait déjà été in-
terrogé par le brigadier de la police municipale
et garde à vue. Il a été dirigé sur Versailles et
mis à la disposition du procureur de la Répu-
blique.
L'enquête, qui n'a pu élucider jusqu'ici cer-
tains points restés obscurs, a établi que depuis
plusieurs années la mère du meurtrier vivait
conjugalement avec la victime.
Barlant avait la réputation d'un brutal' on
savait qu'il malmenait et battait Mme. Guille-
mette. C'est la colère que faisait naître dans le
cœur du jeune homme le spectacle de scènes
presque continuelles qui l'aurait poussé au
meurtre,
LES TRIBUNAUX
Les calotins au-dessus des lois
Nul n'est sensé ignoré la loi et, partant de ce
principe1, tous les jours on condamne des gens
,
7qui ji'ont péché que par ignorance. Cette règle
sévère cesse pourtant de s'appliquer quand il
s'agit die caictins.
Ainsi un certain nombre de catholiques de la
ville d'Autun étaient poursuivis devant le juge
de paix pour avoir, lors des fêtes de Jeanne
d'Arc,, arboré des emblèmes « séditieux ». Le
juge de paix a acquitté tous les délinquante en
tmson de ce q^e « le décret sur le port et exhibi-
tion des emblèmes iséditieux n'a jamais été pu-
blié et affiché dans la ville d'Autun -
Une femme apache
ftafuiine Gaudisson, âgée de 24 ans, est une
femme apache qui, le 18 septembre, rue du Fau-
oo.urg-d.u-Ternple, au cours, d'une querelle sur-
venue dans un cabaret, tua d'un coup de revol-
ver un certain Eugène Richard.
Hier, la cour d'assises de la Seine a condamné
Pauline Gaudisson à huit ans de réclusion.
1# cloches d'église aux cérémonies
laïques
Le tribunal civil de Bar-sur-Seine a débouté
M. Hugot, curé de Ville-sur-Aroe, qui poursui-
vait le maire de cette commune, M. Bieilanné, en
payement de 2.000 francs-de dommages-intérêts
pour avoir fait sonner les cloches à un enterre-
ment civil. "-
Un arrêté illégal
Le rrratre <îe~tyoft, M. Herrot, ayant pris un
arrêté interdisant le « pista ge » et le « a-ïicolage »
sur la voie publique, principalement aux abords
des gares, plusieurs commerçants furent con-
damnés par le tribunal de simple police pour in-
fraction à cet arrêté.
Ces commerçants se polirvu-rent en cassation.
La cour suprême a cassé hier, ces jugements, en
déclarant qu'ils n'ont pas de base légale.
Un arrêt sans appel
Pendant la campagne du Maroc, le soldat Moh
abandonna son poste en présence de. l'ennemi.
Poursuivi devant le conseil de .guerre, 'il fut con-
damné à mort, malgré la plaidoirie du lieute-
nant Rouvier, des chasseu/§ d'Afrique, son dé.
fenseur d'office. ,
Mais il parait que le conseil avait été .mal cons-
titué, car ua président avait été substitué à un
autre, sans cas de force majeure ; aussi, le sol-
dat se pourvut en cassation, alléguant ce vice de
forme.
Hier, la chambre criminelle de la cour de cas-
sation a déclaré le pourvoi non recevabLe, car
les sentences de conseils de guerre d'armées çff
Dréseaace de lfett&cœi M aoot pas auseeptihles de
pourvois.
Le lait torp mouillé
Les directeurs et trois employés de ta laiterie
Fontaine et Cie, établie rue Saint-Biaise, & Pa,.
Fontaine et Càeé, d~ des dépôts à Voulx
iris, et qui possède des dépôts à Voulx (Seine-et-
Marne) et Vernoy (Yonne), étaient poursuivis
hier, devant la huitième chambre correctionnelle
pour mouillage de lait.
De l'aveu de M. Bachot, le chef du dépôt de
Voulx, il mettait 40 litres d'eau pour 2.000 litres
de lait, pour compenser les pertes produites par
H manipulation et la pasteurisation. En réalité,
d'après l'analyse, le mouillage s'élevait à 7 ou
8 %, c'est-à-dire 140 ou 160 litres d'eau pour 2.000
litres de lait.
Quant à. M. Guyon, chef du dépôt de Verooy,
Il déclara mettre un litre d'eau par pot de 20 li-
tres- de lait.
« J'agissais ainsi, a-t-il ajouté, sur Tordre for-
mel de mes patrons qui trouvaient même le
mouillage insuffisant I
Mais à Vernoy on fit une découverte plus inté-
ressante, celle de trois litres de formol. Et, en
effet, irexpert trouva que le lait était additionné
de formol, « antiseptique dont l'ingestion répé-
tée à "doses mêmes minimes a un fâcheux re-
tentissement sur la digestion, surtout chez les
nourrissons ». -
M. Fontaine et ses co-directeurs, MM. Mel-
quiot et Poncet, interrogés, ont déclaré qu'ils
ignoraient les manœuvres auxquelles se li-
vraient MM. Guyon et Bachot et un de leurs em-
ployés, M. Boyer, mais le tribunal en a jugé au-
trement, les trois patrons ne pouvaient ignorer
le mouillage à l'eau et au formol qui leaur pro-
curait un excédent mensuel de 30 à 48.000 litres !
Aussi a-t-il prononcé les condamnations sui-
vantes : M. Fontaine, six mois de prison et 2.000
francs d'amende ; M. Melquiot, un an de prison
et 5.000 francs d' amende ; M: Poncet, huit mois
de prison et 2.000 francs d'amende ; M. Bachot,
un mois de prison avec sursis et 2.000 francs
d'amende ; M. Guyon, un mois de prison avec
sursis et 100 francs d'amende, et M. Boyer, quin-
ze jours de prison avec sursis et 500 francs d'a-
mende..
Le jugement sera en outre inséré dans six
journaux et affiché pendant sept jours aux Hal-
les, à Voulx et à Vernoy.
Le train en avance
En août dernier, M. Seguin, avoué Si Marve-
jols, qui s'était rendu à Chanac pour y chasser,
se troiu^st dans la petite gare de V illard-Salel-
les, attendant le train de 6 h. 41 du soir qui de-
vait le ramener chez lui. Il était en possession
depuis cinq minutes de son billet lorsque le train
arriva avant l'heure réglementaire et sans avoir
sifflé ni au disque ni à son entrée en gare. Il en
repartait 48 secondcstsprès, c'est-à-dire deux mi-
nuts avant l'heure réglementaire et sans atten-
dre le signal du chef de gare.
M. Seguin manqua le train et dut rentrer chea
lui à 1)ioo. D'où assignation de la Compagnie, ft
laquelle il réclamait 100 francs de dommages-
intérêts. ,. 1
Le tribunal a reconnu le bien-fondé de la
plainte et comdamné la Compagnie du Midi la
francs de dommages-intérêts.
: LA FINANCE
-
BULLETIN DE LA BOURSE
Du 5 janvier 1911
Notre marché diffère quelque peu en ce sens
que les hauts cours atteints incitent les ache-
teurs à mettre leur bénéfice à l'abri. II y a
lieu de noter toutefois que les réalisations ne
pèsent que très modérément sur les cours et
que le fond du marché, tout étant irrégulier, ne
manque pas de fermeté.
Les nombreux coupons qui ont été détaches
aujourd'hui permettent d'espérer que l'activité
retrouvera plus d'ampleur par les remplois qui
viendront- sur le marché.
Le 3 est ferme à 97 40.
Les fonds internationaux restent. avec de bon-
nes dispositions. Nous retrouvons l'Extérieure
ex-coupon à 94 10 ; le 4 Brésilien à 90 50 ;
le Consolidé russe fait 97 70 ex-coupon ; le
5 105 67 ; le 4 1/2 104 45 ; le Turc 93 27 ;
le Portugais 61 75 ex-coupon ; le Serbe finit à
S6 57 ex-coupon.
Nos banques ne sont pas moins bien orien-
tées que précédemment. La. Banque de Paris
s'inscrit à 1.847 ex-coupon ; le Crédit Lyon-
nais à 1,490 ; le Comptoir d'Escompte à 972 ;
la Société Générale à 754 ; la Banque ottomane
à '690.
Bonne tenue des Chemins français traités!
seulement au comptant, le Midi et le Nord ex-
coupon chacun font respectivement 1,109 et
1.565. Les Chemins espagnols ont été traités
différemment. Les Andalous sont lourds à 279;
le Saragosse profite un peu à 426 ; le Nord
de l'Espagne ne varie pas à 405.
Les valeurs industrielles sont diversement né-
gociées. Le Nord-Sud est ferme ù 317 ; le Mé-
tropolitain à 611 ; la Thomson à 814 ; les Om-
nibus fléchissent à 643 ; le Suez se tient, cou-
pan détaché, à 5.415.
Les valeurs métallurgiques sont en reprise :
Malfidano 362 ; Penarroya 1,239 ; Aguilas 115 ;
Sels Gemmes 272 ; Sosnowice 1,382 ; Briansk
374 ,; Bakou 714. Le Rio sur la reprise du mar-
ché cuprifère remonte à 1,766.
En banque, les valeurs russes ont fait preuve
de défaillance. Quant aux valeurs de caoutchouc
elles restent lourdement négociées. Mines d'or
et de (damant relativement bien tenues.
BonconselL
INFORMATIONS FINANCIÈRES
Chemins de fer du sud du Brésil. — Jusqu'au
8 janvier, s'opère au Crédit foncier d'Algérie
et de Tunisie le versement complémentaire sur
les obligations deuxième série de la Compagnie
de chemins de fer du sud du Brésil, émises en
décembre. Ces obligations de première hypo-
thèque et remboursables à 500 francs ont été
émises à 455 francs, rapportant 25 francs nets
de tous impôts français et étrangers, elles rap-
portent donc 5 1/2 nets.
TIRAGE D'OBLIGATIONS
<. Ville de Paris 1894-1896
Hier a eu lieu un tirage d'obligations de la
Ville de Paris (Emprunt 1894-1896).
Le numéro 443148 gagne 100.000 francs.
Le numéro 2241 gagne 20.000 francs.
Le numéro 92827 gagne 10.000 francs.
Le numéro 202330 gagne 10.000 francs.
Les trois numéros suivants gagnent. chacun
2.500 francs :
373275 145815 225169
Les quatorze ffilméros. suivants gagnent cha-
cun 1.000 francs :
409119 386522 193788 19203 199854 62262
152379 139073 106163 363986 320347 366079
134355 53173 t..
672 autres numéros sont remboursés au pair.
Les Coulisses ,
Théâtres
mz e X rOpépa-qjmique, lundi, à a bouroe, re*
n populaire à prix réduite 6avec re*
tUwi), Le Jongleur tk Notre-Dame et Le Chdlef
Pour la :seoonde sérre de l'abonnement (sériai
rose), aux Concerte historiques de la Musique,
lOpéra-Comique donnera demain à 5 heuresHd
concert consacré à Sébastien Bach, à Hændel et
à Rameau. La matinée- débutoea par une confié*
rence de M. Henry Expert
L'aqxktion des œuvr-es de SébasUenBadi
Hændel et Rameau suivra cette conférence. Les
interprèets seront Mlles Mathieu-Lutz, Brohly f
Lafarguo, Nicot-Vauchelet, ^Alice Raveeu, Char-
W Gilles et Jean Lattre. Belhomme, Vems,
Gilim et Jean LatU». 'f
- Par suite du départ de Mlle Bréval pour la
Hussie, 1 Opéra-Comique donne ce soir la der*
mère représentation de Macbeth.
- Mlle Lucienne Bréval, avant de partir pouc
la Russie, vient de signer avec MM. Isola un bril-
lant engagement par lequel elle redevient leur
D au théâtre lyrique die la Gaîté, pen-
d,ant les mois de niars, avril et mai prochains. La;
célèbre tragédienne lyrique fera sa rentrée dans
la Salome, de M. A. Mariette, où elle a produit
une impression si profonde et dont on paxîpare
ptJ..tr elle une briltant© reprise. *
Rappelons que le service de seconde pour Doif
Quichotte sera regu lundi soir, 9 janvier.
— Devant le succès considérable de la matinée
de Roméo et Juliette hier à l'Odéon, et pour don-
ner satisfaction aux nombreuses personnes qui
n'ont pu y trouver de places et qui ne peuvent
venir, au théâtre le soir, la direction de l'Odéon,
profitant de ce que les matinées-conférences du
jeudi ne recommencent que le jeudi 19 janvier
avec ROdogune, a décidé d'afficher, pour jeudi?
prochain, 12 courant, une nouvelle matinée ex.
ceptionnelle de Roméo et Juliette, avec le con-
cours de l'orchestre et des chœurs d'Edouard Co..
lonne.
La location est ouverte pour cette matinoo.
- Hier, dans la réunion du comité Sardou, M.
Porel a fait savoir à eee collègues que la repré,
sentation exceptionnelle de La Famille Denoitom
aurait lieu au Vaudeville, à 8 heures et demie, la
jeudi 12 janvier, à bureaux ouverts.
M. Porel a également communiqué au comité !&'
lettre suivante qu'il a adressée aux abonnés de
ses répétitions générales ;
CI M.,
« Pendant plus de quarante annéeS, Poeuvm
de Victorien Sardou a amusé, ému, passionné
Paris.
« Ses pièces ont fait la fortune de dix théâtres
et celles qu'il a données au Vaudeville furent les
plus célèbres et les plus applaudies.
CI Son directeur ne pouvait l'oublier ; pas pluî
qu'il ne peut oublier que c'est à lui qu'il doit Mat-
dame Sans-Gône, qui fit la fortune des siens, et if
a tenu à apporter sa collaboration "ôtfmplète au
comité qui va faire élever, place de la Madeleine,
au coin du boulevard Malesherbes, Ha statue de
Victorien Sardou.
« Le sculpteur est choisi ; le gouvernement S
donné le marbre ; plusieurs représentations ont
fourni la plus grosse partie du capital nécessaire;
(1 ne manque plus que 10.000 francs pour que ,t.œu.
vre s'achève : le directeur du Vaudeville s'est en,
gagé à les trouver.
« Pour cela, il remet à la scène, avec les costu-
mes de 1865, La Famille Benoilan, ce chef-d'œu.
vre de mouvement et d esprit.
« La répétition générale en sera donnée le jeudi.
12. janvier 1911, à bureaux ouverts, et il vient de-
mander à ses amis, à ses abonnés, aux habitués:
de ses répétitions générales, c'est-à-dire au Tout-
Paris qui aime le théâtre, de lui apporter son con-
cours, en payant cette fois, et pour cette occasion
unique, les places qu'ordinairement, il est heureux
de leur offrir gratuitement.
« Il vous prie donc de les retirer, au bureau de
location du théâtre, avant le lundi 9 janvier l? £ î.
a Prix : 20 francs la place ; 10 en sus pour
le droit des pauvres.
« Avec mes remerciements, veuillez agréa*, etc.
« P-OIREL. »
Le comité a vivement remercié l'excellent direc-
teur du Vaudeville d'avoir bien voulu préparer
cette intéressante reprise.
— Les Bouffes-Parisiens annoncent les quatnai
dernières représentations de Xantho chez les-
Courtisanes qui, en conséquence, ne sera plug
joué que jusqu'à dimanche soir inclus.
Dimanche, à 2 heures un qufirt, dernière mati-
née.
Lundi, relâche pour répétition générale de Ma.,
dame l'Amirale. comédie de MM. Antony Mars et
Henri Lyon.
- Au Théâtre Populaire, 8, rue de Belleville, ce
soir et pendant une semaine, Au Bonheur des.
Dames, pièce en 5 actes et 8 tableaux, de MM. Hu-
got et de Saint-Arroman, d'après le roman d'Et
mile Zola. -.--
Dimanche 8 janvier, matinée à 2 heures.
Concerta et spectacles divers
- Errare americanum est.
Un richissime Américain qui, depuis quelques
annéeS; s'est attaché à réunir en une galerie pres-
tigieuse, les-toiles les plus célèbres que le vieux
continent ait produites, fut alléché par la popu-
larité formidable que vient répandre autour du
tableau de David sa mise à la scène dans La Re-
vue des Folies-Bergère.
Et simplement, il câbla à son correspondant pa-
risien : « Achetez la Distribution des Aigles ! »
Voulait-il parler de l'œuvre de David qui est au
Musée de Versailles ou du tableau émouvant od
elle est évoquée dans La Revue des Folies-Ber-
gère ? On l'iginore encore mais, il est un fait cer-
tain que la toile de David restera la propriété de
l'Etat et le tableau de MM. P.-L. Fiers et Eugène
Héros celle de M. Clément Bannel.
Il y a des cas où le dollar n'est plus roi.
- Au théâtre du Moulin-Rouge, c'est l'excellent
artiste Laoerpète qui a doublé dans Claudine le
rôle que le malheureux Regnard a abandonné
dans les circonstances tragiques que l'on sait.
- - Les Vendredis des Poètes : Aujourdhui, de
4 heures et demie à 6 heures et demie, au théâtre
des Capucines, causerie de Mme Jeanne Myrsand ;
l'Amour et les Poètes. Au progoomme, Mlle Lu-
cette Korsoff, Mme Mary Mayrand et des artistes
de l'Opéra-Gomique, de l'Odéon, etc. Gelte pre-
mière séance sera présidée par M. Jules Bois.
Vendredi prochain, 13 janvier, Mme Jeanne
Myrsand parlera sur La Femme et les Poètes.
Envoyer les poèmes à M. Gaston Moussé, 3, rue
du Marché-des-Patriarches (5').
- La Révue burlesque, dont Footilt est l'au-
teur, a remporté le plus vif succès auprès des
habitués du Cirque de Paris, avenue de la Motte-
Picquet. Chocolat, en belle Otéro, est sans rival
dans ses danses et soulève d'indescriptiblés ap-
plaudissements.
Après nous avoir évoqué un tragique lia mie t,
Footilt se surpasse dans la Dame aux Camélias.
Il est incomparable dans son imitation de la;
grande artiste, et fait la joie de l'assistance.
Pasquin.
FEUILLETON DU 7 JANVIER 1911 1
66
Le m u bi
PAR
EUGENE SUE
TROISIEME PARTIE
CHAPITRE XXX
REGRETS
Il me sera impassible d'é-chapper*-àson
Souvenir, Je sens que je suis pincé au
cœur. C'est absurde, c'est stupide, c'est
inimaginable, mais cela est. la preuve
de cela. c'est que cette petite femme m'a.
bouleversé complètement. Avant de la con-
naître, j'étais insoucieux, babillard et gai
comme l'oiseau sur la branche. 'très-
ipeu scrupuleux à l'endroit de la délica-
tesse ; et maintenant me voilà triste, mo-
rose,.. taciturne. et d'une délicatesse si
outrée que j'avais une pour hoirible que la
)Barbe-Bleue m'offrit en partant quelque
rémunération autre que le médaillon. dont
elle a ieu la générosité d'ôter les pierreries.
Hélas ! désormais, ce souvenir fera toute ma
joie. triste joie. Quel changement ! ! ! moi
qui, fifritretfois. tenais d'autant plus à la
braverite" dèS ajustements que j'étais mal
troussé ; moi qu-iaurais fait mes beaux
jours de cet habit de velours noir garni de
riches boutonnières d'or, > j'aspire au mo-
ment où je pourrai revêtir mon vieux jus-
taucorps vert et mes bas roses ; fier de me
dire : Je suis sorti de ce potose. du Mor-
ne au-Diable, de cette mine de diamants,
tout aussi gueux que lorsque j'y suis entré.
N'e.gt-il donc pas, tnordioux f bien clair
qu'avant de connaître la Barbe-Bleue je
n'aurais jamais eu die ma vie ces pensées-
là ?. Maintenant, que me reste-t-il à es-
pérer ? se dit Crouistillac en adoptant, se-
lon son usage, la forme interrogative pour
faire ce qu'il appelait son examen de con-
science.
— Voyons, sois franc, Polyphème ! tiens-
tu beaucoup à la vie ?
— Eh !. €h!.
— Que t'en dirait d'être t>end.u i
:— Hem ! hem 1
- Voyons, franchement ! -
— Franchement ? Eh bieriT la potence
pourrait, à la rigueur, m'agréer, si la Bar-
ba Bleue était à même de me voir rendre.
Et encorel-pon. c'est une mort ignoble,
1 une mort ridicule : on tire la langue ! on
gigotte !
- Polyphème, vous avez peur. d'être
pendu ?
—Non, mordioux ! mais pendu tout seul,
pendu à l'écart. pendu comme un chien
enragé, pendu sans que deux beaux yeux
vous regardent, sans qu'une jolie bouche ,
vous sourie. • -
Polyphème, vous- êtes un. fat et un
stupide ; croyez-vous pas-que Sa-Grâce ma-
dame la duchesse de Monmouth serait ve-
nue applaudir à votre dernière danse ? En-
core une fois, Polyphème, vous rusez, vous
cherchez toutes sortes d'échappatoires.
Vous avez peur d'être pendu, vous dis-je.
— Soit, allons. oui, j'ai bien peur de la
potence, j'en conviens, n'en parlons plus.
Ecartons cest tPrqba¡bi'litlés':Ià. n'aidmet-
tons pas dans notre avenir cette crainte
exagérée, mordioux ! on ne vous pend, pas
pour si peu. tandis que la prison est
possible,, :pour ne pas dire probable. Par-
lons donc de la prison.
- Eh bien, que vous semble de la prison;
Polyphème ? ,
— Eh !. eh !. ta prison est monotone
,en diable ; je sais bien que j'aurai la res-
source de penser à la Barbe-Bleue, mais j'y
penserais autant, j'y penserais même mieux
dans la paisible solitude des bois, dans le
calme de la vallée paternelle. La vallée
paternelle ! oui, décidément, c'est là que je
veux finir mes jours, rêvant ü la Barbe-
Bleue. Seulement, la retrouverai-je cette
vallée paternelle ? Hélas ! les brouillards
de notre Garonne sont si épais, que j'erre-
mi longtemps, sans doute, sans retrouver
cette chère vallée.
— Polyphème, vous divaguez à dessein,
vous voulez échapper à la prison, aussi bien
qu'à la coirde, malgré votre phébus philo-
sophique.
— Eh bien, oui, mordioux 1 j'y veux!
échapper ; à qui avouerai-je cela, si ce
n'est à moJ-même ? qui me comprendra,
si ce n'est moi-même ?
— Ceci admis, Poiyphème, comment évi-
terez-vpus le sort qui vous. menace ?
— Jusqu'à présent-cette route n'est guère
propre à une évasion, je le sais. à droite
des rochers, à gauche la mer ; devant moi,
dernière moi l'escorte. mon cheval n'est
pas mauvais ; s'il était meilleur que celui
du bonhoimme Chemeraut, je pourrais es-
sayer de lutter de vitegge avec lui.
— Et puis, Polyphème ?
— Et puis, je laisserais en route le bon-
homme Chemeraut
— Et puis ?
— Et puis, abandonnant ma monture, je
me cacherais dans quelque caverne, je gra-
virais les rochers ; j'ai de longues jambes
et des jarrets d'acier.
- Mais, Polyphème, on retrouve- bien les
nègres marrons ; vous qui n'avez pas leur
habitude de cette vie •aornade, on vous re-
trouvera facilement,, à moins que vous ne
soyez dévoré par les chats-tigres ou Tué
par les Serpents. Telles sont vos deux MU-
les chances- d'échapper à la battue) qu'on'
fera pour vous rattraper. ',.
— Oui. mais au moins j'ai quelque chan-
ce d'échapper, tandis que suivant îe bon-
homme Chemeraut,, comme le mouton suit
le boucher qui le mène à la tuerie, je tom-
be en plein au milieu de mes partisans ;
le Mortimer me saute au cou, non pour
m'embrasser, mais pour m'étrangler en
voyant qui je suis, ou plutôt qui je ne suis
pas. tandis que, en tentant de m'échap-
per, je puis réussir. et. qui sait ? aller
joindne peut-être la Barbe-Bleue ? Le
pièire Griffon lui est dévoué, par lui je
saurai toujours où elle est, s'il le sait.
— Mais, (Polyphème, vous êtes fou, vous
aimez cette .femme sans aucun espoir ; elle
est passionnément amoureuse de son mari,
et quoiqu'on vous ait pr,is complaisamment
pour lui, il est aussi beau, aussi grand sei-
gneur, aussi intéressant que vous êtes laid,
ridicule et homme de peu, quoique de race
antique. Polyphème.
— Eh mordioux ! que m'importe. En
revoyant la Barbe-Bleue, je ne serai pas
heureux, >* c'est vrai. maie je serai con-
tent. Est-ce qu'on ne jouit pas d'un beau
site, d'un admirable tableau, d'un magnifi-
que poème, d'une musique enchanteresse,
quoique ce site," ce tableau, ce poème, cette
musique ne soient pas vôtres ? Eh bien,
telle sera l'espèce de mon consentement au-
près de la. divine Barbe-Bleue.
- Une dernière observation, Polyphème?
Votre fugue, heureuse ou non, n'éiveillera-
t-elle pas les soupçons de M. de Cheme-
raut ? Ne cOifipromettrez-vous pas ainsi
ceux que vous avez, je l'avoue.. ffle-z liabi-
leraent sauvés,.?
— Il n'y a rien à craindre de ce côté : te
Caméléon marche comme un albatros ; il
est déjà le diable sait où ; l'on mettrait à.
.ses trousses tous les gardés-côtes de d'île
qu'on ne saurait où le chercher. Ainsi donc, ,
je, w vois aucun inconvénient à essayer .si:
mon cheval va plus vite que celui du bon-
homme Cheme-raut. le bonhomme me
semble ju-stement très cogitatif ir cette heu-
re. La grève est belle et droite. Si je par-
tais ?.
— Voyons. essayez. Partez, Polyphè*
me !
-.- A peine le chevalier se fût-il donné men-
talement-cette permission, qu'appuyant plu-
sieurs coups de talon à son cheval, il partit
brusquement avec une grande rapidité.
M. de Chemeraut, un moment surpris, re-
garda fuir le cheval er ; puis, ne compre-
nant rien à cette bizarrerie du prince, 11 sQ
mit à sa poursuite. •
M. de Chemeiraut avait longtemps fait la.
guerre et était excellent écuyer. Son che-
val. sans être supérieur à celui de Qmisitilr
lac, étant beaucoup, mieux conSuit et menél;;
regagna bientôt l'avance que. le cheva3ie$
avait pri&g_
M. de Cnemeraut courut sur les traceap
de l'aventurier en criant :
— Monseigneur. moniseigiieur. ou ajk
lear-wus donc 1.
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