Titre : La Lanterne : journal politique quotidien
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1903-01-23
Contributeur : Flachon, Victor. Directeur de publication
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Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 23 janvier 1903 23 janvier 1903
Description : 1903/01/23 (N9406,A26). 1903/01/23 (N9406,A26).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
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Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-54
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 10/07/2012
La Laoterm
8
qui a éclaté à bord de la Touraine est mainte-
nant éteint; niais de grandes précautions sont
prises encore, par cramto d'une reprise poss-
ible du feu.
La Touraine avait été complètement trans-
formée, il y a quelques mois, et les, réparations
qui y avaient été faites, avaicnb toûté à la Com-
pagnie transatlantique plus de deux millions etc
demi.
Elle avait donc repris son service assez ré-
cemment. Elle était arrivée le 25 décembre de
New-York. Depuis cetle époque,, elle était dé-
sarmée au Havre, dans un repos qui devait
cesser seulement au mois de février.
On n'a pas pu déterminer encore dans quelle
partie du navire le feu a commencé ni quelles
en furent les causes.
Quant aux dégâts, ils sont fort importants.
Tout l'avant a été détruit; le salon des pre-
mières est entièrement à refaire, ainsi qu'un
.grand nombre de cabines de luxe.
Les pertes sont d'ailleurs couvertes par plu-
sieurs assurances.
La Touraine, toute désarmée qu'elle était,
comprenait pourtant Ull équipage d'une. cen-
taille de persanes. Msis* à midi, heure ou,
l'incendie s'zst déclaré, il ne restait sur le pa-
quebot qu'une dizaine de personnes.
C'est le personnel qui a organisé-les premiers
recours.
La compagnie transatlantique nous commu-
nique la note suivante :
« L'incendie qui avait éclaté à bord de la
Touraine, a été maîtrisé à 4 h. 15.
» Les dégâts, qui sont couverts par des assu-
rances, consistent en la perte du salon des
premières classes et une partie des cabines de
luxe. » -
L'ENFER DU SOLDAT
La vie dans les hôpitaux militaires
Voici un livre qui fera, date dans la polémi-
que, comme son. devancier le Sous-Offs, de
Lucien Descaves.
L'Enfer du Soldat, de M. Jean de Ta Hire,
c'est la critique de l'armée « infaillible et intan-
gible » transportée de la caserne à 1 hôpital mi-
litaire. --
L'auteur, adoptant la manière et en quelque
sorte la sujet de Lucien Descaves, a donc
trouvé le moyen de présenter tout de même
une étude inédite.
Cette étude ne peut manquer de. passionner
ii'opimon par l'inattendu de ses révélations.
Non pas que l'on ait ignoré jusqu'ici les sévi-
ces des religieuses hospitalières, qui se livrent
à un prosélytisme intolérable. On savait déjà,
-en effet, qu'elles se vengent sournoisement des
Soldats qui se refusent a marmotter des pate-
nôtres avec elles; que, dans les distributions
ie vivres et de médicaments, elles savent se
souvenir de l'impie, de l'athée.
Mais, ce que l'on savait moins, c'est que les
soldats-infirmiers ne sont généralement pas
a-ecrutés parmi ceux qui ont des aptitudes spé-
ciales pour soigner les malades ; que les pro-
tections seules désignent à ce poste moins dur
les « fils à papa », ignorants et sans goût pour
leur travail.
Ce que l'on ignorait, enfin, c'est que les ma-
jors ne sont presque pas médecins, et à peu
.près exclusivement militaires. Hostiles au sol-
dat, ils l'éprouvent par une médication exces-
sive, ou bien refusent de déclarer malades des
jeunes gens qui mourront quelques jours
après.
Présentée sous la forme attrayante d'un ro-
man. l'œuvre de M. Jean de la 'Hire est à la
lois émouvante et instructive.
Nous ne serions pas étonné qu'elle ait son
écho à la tribune du Parlement.
LA MISÈRE EN. BRETAGNE
Le bureau du conseil municipal, réuni hier
après-midi sous la présidence de M. Escudier,
a voté 5,000 francs pour secours immédiats aux
marins bretons.
Brest, 21 janvier. — Le comité de secours im-
médiats du commerce Brestois a envoyé un
wagon contenant 4,000 rations, de pain et 200
kilogrammes de viande aux pêcheurs de la côte
Sud.- -
Tous les conseils municipaux du Finistère vo-
tent des subventions en faveur des pêcheurs.
Les conseils de Ploudalmézeau, de Plouguer-
ncau et de Lannilis signalent une profonde mi-
sère. Les pêcheurs de Portsall-Plouguerneau,
Labervrach demandent que des secours immé-
diats leur soient accordés.
LE DOIGT DE DIEU
Mort en disant la messe
Dole, 21 janvier. — Un accident s'est produit
à l'église de la commune de Peseux.
L'abbé A. Perron, desservant de cette pa-
roisse, célébrait la messe, lorsque, tout à coup,
oa le vit chanceler et tomber.
Le prêtre était mort, frappé d'une attaque
d'apoplexie foudroyante.
LE CENTENAIRE DE QUINET
Nous avons annoncé que le Cercle Populaire
d Enseignement laïque ot les Sociétés postsco-
laires prenaient l'initiative d'une grande mani-
festation républicaine et populaire, à l'occasion
du centenaire d'Edgar Quinet.
M. Henri Brisson a accepté la présidence
d'honneur du comité de patronage. Nombreux
sont les députés, sénateurs, hommes de lettres
et arlistes, conseillers municipaux qui ont déjà
adhéré. Citons : MM. Buisson, Bagnol, Dou-
rner, Poincaré, Jaurès, Maurice Faure, Cllau-
tard, Beilan, Liard, vice-recteur de l'Académie,
Ledrain, Lumet, Benoît-Lévy, Gustave Kahn,
etc., etc. La Fédération des Universités popu-
laires, la Société des Conférences républicaines,
la Société populaire des Beaux-Arts, le Théâ-
tre-Lyrique, la Polytechnique; des groupes ré-
publicains socialistes et de libre-pensée, de Pa-
ris comme de province, ont aussi envoyé leur
chaleureuse adhésion.
Dans sa séance du 10 janvier dernier, le co-
mité d'organisation a décidé que la manifesta-
tion populaire aurait lieu le 15 février prochain.
Elle comprendra : 1° une visite, en cortège, a
la tombe de Quinet; 23 une matinée littéraire
et artistique où, après une contérence, seront
dites dü3 pages de Quinet,
Le comité tiendra sa prochaine réunion le
25 janvier, à huit heures et demie du soir, au
siège du Cercle Populaire, 16, rue Grange-Ba-
telière.
r"" PARIS -
La température
Observations météorologiques de La Lan-
terne dans la journée du 21 janvier; 1903 :
Température la plus bassa
de la nuit. l* au-dessus de 0.
A 7 heures matin 2* —
A 2 — soir 3' —
A 7 — — 2* —
La plus élevée du jour. SHi —
Hauteur barométrique à 6 heures du soir ;
769 mm. 8. Stationnaire.
Direction du vent : Sud-Est.
Le temps à Paris : Froid, brumeux.
Etat général du temps. -;- Le vent est faible
de l'est sur la Manche et l'Océan. La mer est
grosse dans le golfe du Lion. -
Des pluies sont tombées dans le sud de
l'Europe ; en France il a plu à Perpignan- et à
Biarritz.
La température s'est encore abaissée sur nos
régions.
En France, un temps froid avec ciel nuageux
ou brumeux et quelques pluies vers le littoral
de la Méditerranée est probable.
A Paris, hier, nuageux. »
Temps probable pour aujourd'hui : Froid.
lacendie place Daumesnil
La nuit dernière, vers minuit, les spectateurs
sortant d'un petit concert installé plaee Dau-
mesnil apercevaient, sur le toit d'une usine de
eéroléum située au fond d'un passage voisin,
un homme demi-nu qui appelait au secours.
L'usine était en feu.
Le gardien de nuit, Baptiste Locatelli, qui
couchait dans une petite enarnbre au premier
étage avait été réveillé à onze heures et demie
par un bruit effroyable de carreaux brisés ; il
s'était levé en hâte et avait tenté de s'enfuir
par l'escalier, - mais trop tard,.: les flammes
avaiéht.déjà envahi l'escalier. Baptiste Lôca-
telli, passant par une lucarne, se réfugia sur le
toit et appela au secours, mais les locaux voi-
sins étant inhabités, personne ne répondait à
ses appels.
Lorsqu'à la sortie du conçoit ses cris furent
entendus, on tenta de lui porter secours, mais
il fut impossible d'appuyer l'échelle confre la
bâtisse presque entièrement construite en ver-
rière.
Enfin les pompiers arrivèrent et on put pro-
céder au sauvetage du malheureux qui risquait
à tout moment d'être englouti sous les maté-
riaux écroulés.
L'usine de ciroléum, appartenant à M. Ozenne,
a été détruite. Le feu s'est communiqué à une
fabrique de papier de fantaisie appartenant à
M. Mosselet. Les pompiers ont réussi à arrêter
les progrès de l'incendie.
Les pertes matérielles sont considérables.
Un fameux lapin
Une jeune demi-mondaine, Mme Lucienne
M., avait un ami qui se montrait en paroles
d'une très grande générosité. Il fallut tout de
même un beau jour s'exécuter.
— Voici, dit-il à son amie, une action de
Suez, qui vaut 3,805 francs; je vous la donne;
mais, comme je n'ai pas assez d'argent sur moi
et que j'ai un payement. à effectuer, rendez-
moi 1,000 francs.
Lucienne M., peu familiarisée avec la cote
de la Bourse, ignorait quelle était la valeur
d'une action de Suez. Aussi, avant d'accepter
ce don, envoya-t-elle sa femme de chambre se
renseigner dans une maison de crédit. La do-
mestique se borna à demander le prix d'une
action de Suez : on lui répondit 3,805 francs, et
elle revint aussitôt chez sa maîtresse. Celle-ci
remercia son aimable ami et lui remit la som-
me de 1,000 francs qu'il réclamait.
Hélas ! quand Lucienne M. voulut vendre
son action de Suez, elle ne le put ; cette action
était frappée d'opposition. Son ami n'était qu'un
escroc qui, ne pouvant tirer profit d'une valeur
volée, avait trouvé le moyen de se la faire
acheter 1,000 francs par la naïve jeune femme.
Elle a porté plainte chez le commissaire de
police, qui recherche l'escroc.
Audacieux voleurs
Un camionneur de la Compagnie du Nord ar-
rêtait hier soir son camion rue Richer, lorsque
des roulottiers s'emparèrent de plusieurs caisses
contenant 30,COCJ chapeaux de paille. Des ins-
pecteurs de la Sûreté, qui passaient à ce mo-
ment, s'aperçurent de la maaœuvre et purent
arrêter trois des voleurs. Ça c'est de la chance !
Les voleurs sont les nommés Philippe Auguste,
Henri Renoult et Ludovic Felivi. -
Coups de revolver
Le commissaire de police du quartier de la
Porte Saint-Martin a arrêté hier matin M. Henri
Duffet, courtier en photographie, demeurant
45, boulevard Saint Martin. Celui-ci avait tiré
trois coups de revolver sur M. Gaston Pagès,
voyageur de commerce, au cours d'une que-
relle qui avait éclaté devant le théâtre de la
Renaissance. M. Pagès a reçu une blessure in-
signifiantp..
Officier blessé
Le capitaine Comiot, du 23' d'infanterie, ca-
serne au - bastion de la porte d'Asnières, sor-
tait, hier matin, de Paris, par la porte de Vil-
liers, à la tête de sa compagnie, quand son
cheval s'emporta, et d'une traite le conduisit
jusqu'à la grille de l'octroi de Boulogne. En
cet endroit, l'officier, perdant l'équilibre, fut
projeté sur la chaussée, tandis que le choval
continuait sa course.
Un douanier trouva le capitaine Comiot
étendu à terre. L'officier a eu la jambe brisée
un peu au-dessous du genou. Après avoir reçu
des soins, il a été transporté dans une tapis-
sière à son domicile, rue Galvani, 21 bis.
Aux postes et télégraphes
*
Un concours pour l'admission, aux emplois de
dame dans l'administration des postes, des té-
légraphes et des téléphones aura lieu, les jeudi
12 et vendredi 13 mars 1903, au chef-lieu de
chaque département.
Peuvent y prendre part, les - postulantes
ùgées de dix-huit ans au moins et vingt-cinq
ans au plus au 1" janvier 1903, et ayant 1 m. 50
de taille.
Par exception, la limite d'âge de vingt-cinq
ans est reculée pour les aides, d'une durée
égale à celle de leurs services en cette qualité,
sans pouvoir dépasser trente-cinq ans.
Les candidates devront se présenter' en per-
sonne au directeur des postes et des télégra-
phes de leur département, chargé de l'instruc-
tion des candidatures. Ce fonctionnaire leur
fournira. tous les renseignements utiles et leur
remettra le programme du concours-
La liste d'inscription sera close le 14 février
m03.
FAITS DIVERS
Infortune à soulager. — Nous avons
reçu de Mme S. La Barriere la somme de deux
francs peur la* malheureuse famille de Juvisy-
sur-Orge dont nous avons parlé il y a quelques
jours. Nous faisons parvenir ce secours à M. le
maire de Juvisy.
Chute mortelle; — Hier, dans l'après-
midi, Mme Marie Van Hove, demeurant,>98,
rue Leibnitz, en descendant les escaliers de la
maison, a glissé et est tombée la tête la pre-
mière. Relevée avec une fracture du crâne,
Mme Van Hove dont l'état est des plus graves
a été transportée à l'hôpital Lariboisière.
Les désespérés. On a trouvé hier ma-
tin, asphyxiée dans sa chambre, 158, boulevard
de Courcelles, une jeune bonne, Blanche Lau-
ret, domestique chez de riches étrangers. Aban-
donnée par son amant, la malheureuse s'était
asphyxiée, dans le courant de la nuit, à l'aide
d'un réchaud de charbons de bois;
Le feu. — Un incendie s'est déclaré hier'
matin, à sept heures, dans le logement de M.
Lévêque. 20, rue Saint-Georges. Il a été rapi-
dement éteint par les pompiers de la caserne
de la rue Blanche.
— Un feu de cheminée s'est déclaré à midiJ
25, place Vendôme, chez un. couturier.
Se méflei?
SAVON DU (MGO des contrefaçons.
ENVIRONS DE PARIS
ARRONDISSEMENT DE SAINT-DENIS
Gennevilliers. — M. F., propriétaire,
accompagné d'un de ses. voisins, surprenait, ta
nuit dernière, avenue de Saint-Ouen, dans son
jardin, un nommé Etienne Ceray, demeurant
à l'Ile-Saint-Denis, qui était en train de tout
saccager.
Surpris, le voleur proférà des menaces
contre M. F. et son compagnon; mai lui en
prit, car ceux-ci lui tombèrent dessus à bras
raccourcis, l'assommèrent à moitié et le mirent
dans un état tel qu'il dut être conduit à l'hôpi-
tal Beaujon, où il est resté à la disposition du
commissaire de police d'Asnières.
$jss §oulism
A l'Opéra.
Pour le bal de samedi prochain, au bénéfice
des pêcheurs bretons, les portes ouvriront à
10 heures 1/4 et l'intermède, dont nous donne-
rons demain le programme, commencera à
11 heures 1/4. Le grand divertissement de La
Korrigane sera dansé à minuit 1/4 par Mlles
Zambelli, Liddi, J. Régnier, Viollat, G. Couat,
Meunier, Billon, Mouret, Larent, Nestais, Li
Couat, MM. Ladam, Staats, Girodier, Regnier,
Javan, Domengie, les demoiselles et messieurs
du corps de ballet.
Rappelons à MM. les membres des Associa-
tions de la presse républicaine, parisienne, par-
lementaire et nouvellistes parisiens, ainsi que
MM. les porteurs de carnets qu'ils pourront
entrer samedi à l'Opéra, sur présentation de
leur carte de sociétaire ou des carnets avec ti-
ckets.
La direction a décidé la suppression des fau-
teuils d'amphithéâtres, ce qui permettra le jeu
de la pêche comique dans toutes les loges.
— Beaucoup de personnes nous demandent à
quelle heure a lieu la tableau sensationnel des
Dernières Cartouches dans la nouvelle pièce
de l'Ambigu. Ce tableau vient exactement à la
scène à neuf heures et demie.
— Aujourd'hui, à 1 h. 1/2, au théâtre Antoine,
matinée extraordinaire au bénéfice des pêcheurs
bretons. A l'issue de la représentation, on pro-
cédera, sous la direction de M. Coquelin cadet,
au tirage des lots offerts par les artistes les
plus célèbres, et qui consistent en tablerux,
dessins, partitions, volumes, autographes.
Dans la journée d'hier, MM. Rostand, Sully-
Prud'homme, Bing, Daucher, Brispot, Cappiel-
lo, Mênard, Gervex, Debat-Ponsan, Dagnan-
Bouveret, Tattegrain, Carrière, Guillemet, Prl-
net, etc., etc., ont envoyé des merveilles.
Depuis quarante-huit heures, le théâtre An-
toine est un véritable musée.
— Au théâtre Sarah-Bernhardt, aujourd'hui,
matinée à deux heures de Thôroigne de Mcri-
court.
—Mossieu le Maire, la célèbre pièce du théâtre
alsacien, qui se joue depuis cinq ans à Stras-
bourg, passera à la fin de la semaine au théâ-
tre Déjazet. Ferdinand le Noceur n'aura donc
plus que six représentations.
Aujourd'hui, 39= matinée de famille.
Au programme : Première représentation de
Parente éloignée, comédie en un acte de M. de
Feraudy, Monsieur boude, le Copiste et le Mou-
lin Joli.
—i Au Cirque Medrano, aujourd'hui jeudi,
matinée à l deux heures et demie. Même spec-
tacle que le soir.
.- La Comédie-Française prendra une part
très active à la matinée de gala donnée le
28 janvier à la Gaîté par l'Œuvre de la Tuber-
culose Humaine.
Coquelin cadet dira des monologues, Mme
Segond-Weber dira une poésie ; M. Leitner et
Mlle Moreno interpréteront Une Nuit d'octobre,
de Musset; MM. Sylvain, Berr, Ravet, Joliet,
Mmes Bertiny et Lianes joueront Gringoire,
— Programme des plus attrayants dimanche
prochain au Concert Colonne. Mme Hose Ca-
ron, l'inoubliable Brunehilde, chantera l'air et
le duo de Sigurd, avec M. Cazeneuve, ainsi
que l'air de l'Archange, de Rédemption de
Franck. M. Colonne redonnera également l'ad-
mirablo Morceau symphonique dont on se rap-
pelle le succès triomphal a l'un des derniers
concerts.
Une première audition d'un concertstuck
pour harpe et orchestre, de G. Piernéj joué par
Mlle Henriette Renié ; la symphonie joué par
de Râ-
baud, sous la direction de l'auteur, et les deux
marches de Rokoczy, orchestrées par Liszt et
ison sera des plus inté-
Berlioz dont la comparaison sera des plus inté-
ressantes pour les admirateurs des deux grands
maîtres, compléteront ce beau programme.
— Petites nouvelles :
Frégoli quo tout Paris a applaudi à l'Olympia,
de retour d'une grande tournée en AmériqUe.
repart demain pour l'Italie.
MM. Isola, profitant de son passage à Paris,
lui ont signé un brillant engagement pour la
saison prochaine. Jamais le mot brillant n'aura
été aussi bien justifié car Frégoli touchera la
Jolie somme de 3,333 fr. 33 par soirée, soit
100,000 francs par mois et un demi-million pen-
dant ses représentations.
L'O ympia donne aujourd'hui Jeudi une
matinée réservée aux familles avec tout la
programme du soir.
.¡," La première grande Redoute parée et
masguée de l'Elysée-Montmartre aura lieu sa-
ewscfc prochain, 24 janvier ; des surprises sont
réservées aux danseurs ; les portes ouvriront à
huit heures et demie.
** Il gèle, il gèle; nous avons entendu ce
cri pendant quelques jours et déjà les amateurs
de patinage en plein air se préparaient à partir
vers le lac Daumesnil, déjà pris disait-on; mais
il a fallu immédiatement déchanter.
Heureusement qu'il reste aux vrais amateurs
le Palais de Glace, où, bien à l'abri et entouré
dti tout Paris élégant, on peut sans crainte du
tâchpux dégel se livrer en toute sécurité à ce
sport chic par excellence.
Pasquln..
LES TRIBUNAUX
Un truc de placier
C'est une coutume chez certains placiers en
mal de placements d'abuser de la crédulité des
commerçants de province en pratiquant la
vente dite au monopole.
Le moyen consiste en ceci : On dit au com-
merçant : « Si vous voulez vendre mon produit
de préférence a un autre, je vous en assurerai
le monopole et vous donnerai une forte re-
mise. »
Généralëment le commerçant accepta et si-
gne tout ce qu'on veut, car il croit n'avoir
affaire qu'à un simple dépôt. Au bout de quel-
ques jours, il reçoit la caisse contenant le pro-
duit, et par la même occasion. la facture.
De là, de nombreux procès devant les tribu-
naux de commerce qui, la plupart du temps, ont
fini su détriment des commerçants engagés
malgré eux par le fameux contrat.
Hier, la lr -- chambre de la cour, contraire-
ment à ce qui a été jugé jusqu'ici, a déclaré
qu'en réalité il n'y avait pas vente mais sim-
plement dépôt.
Un cambrioleur
Devant la cour d'assises de la Seine, a com-
paru hier un individu nommé Vandaéle, in-
culpé de vol qualifié.
Vandaèle avait, il y a quelques jours, été
condamné par le tribunal correctionnel à deux
ans de prison.
Lu cour, après avoir entendu le réquisitoire
et la plaidoirie, a condamné derechef Vandaèle
à dix ans de travaux forcés, mais elle a con-
fondu les deux peines.
Le procès du « Bon Pasteur »
Nancy, 21 janvier. — On sait que, dans le
procès intenté au Bon Pasteur de Nancy par
Mlle Lecoanet, victime pendant trente ans de
l'exploitation cléricale, la cour d'appel avait
ordonné une expertise médicale et une enquête
supplémentaire. A cette heure tout est terminé
les rapport concernant l'expertise et l'en-
quête ont été remis aux magistrats chargés de
l'affaire, et de nombreux témoins ont été en-
tendus. Les débats sont définitivement fixés
aux 4, 5 et 6 février.
M' Mangin, ancien bâtonnier, plaidera pour
le Bon Pasteur, et Me Prévost, du barreau de
Paris, pour Mlle Lecoanet.
Une vendetta
Avignon, 21 janvier. — Les assises de Vau-
cluse ont jugé hier le nommé Pierre Carbonel,
âgé de cinquante-cinq ans, limonadier à Avi-
gnon, pour tentative de meurtre.
Les débats ont été très émouvants et se sont
prolongés jusqu'à une heure avancée de la nuit.
La victime de Carbonel a, par miracle, échappé
à la mort, bien qu'ayant reçu un coup de fusil
en pleine poitrine.
Le mobile qui avait fait agir Carbonel était la
vengeance.
Carbonel a été condamné à dix-huit mois de
prison, 100 francs d'amende et 1,2CO francs de
dommages-intérêts.
Un père meurtrier
Charleroi, 21 janvier. — M. Broehart, qui a
tiré la semaine dernière des coups de revolver
sur son fils, déserteur de l'armée française, a
été condamné aujourd'hui par le tribunal cor-
rectionnel il deux peines conditionnelles de
50 francs d'amende, l'une pour coups, et l'autre
pour port d'arme prohibée.
Le ministère public s'était rallié aux conclu-
sions de la défense. *
Le prévenu a été remis immédiatement en
liberté.
La condamnation conditionnelle en Belgique
est équivalente aux condamnations prononcées
en France avec le bénéfice de la loi Béren-
ger.
L'affaire Hutt-de Cooman
Bruxelles, 21 janvier. — La cour d'appel,
après une délibération qui n'a pas duré moins
de trois quarts d'heure, a rendu les jugements
que voici : dans l'affaire Hutt-de Cooman, le
mandat délivré contre les frères Hutt peur
banqueroute frauduleuse a été infirmé ; celui
concernant les irrégularités d'écritures seul
subsiste encore.
Les deux mandats concernant de Cooman
ont été confirmés.
Tentative de meurtre
Hier ont comparu, devant la cour d'assises
de Seine-et-Oise, deux ouvriers de ferme, les
nommés Lambert, Edouard, déjà condamné
huit fois, et Lambert, Anicet, qui subit déjà
quatre condamnations.
Le 12 septembre dernier, ces deux individus
avaient attaqué, sur la route do Saint-Michel-
sur-Orge, près de Juvisy, M. Souillard, âgé de
cinquante-deux ans, qu'ils dévalisèrent et lais-
sèrent à demi-mort. Ils furent arrêtés le lende-
main du crime.
Edouard Lambert a été condamné à dix ans
de travaux forcés, dix ans d'interdiction de sé-
jour, et Lambert, Anicet, à cinq ans de maison
de correction et dix ans d'interdiction de séjour.
FAITES LIRE «LA LANTERNE »
PAR VOS AMIS
MÈmfrrmEffTS
CHARENTE
Angonlême, 21 janvier. — tfn soldat dn
107' de ligne commit l'imprudence de mettre
quatre gros sous dans sa bouche ; par suilo
d'un faux mouvement, il en avala trois. Con-
duit à l'hôpital, le médecin principal le fit aus-
sitôt radioscoper, ce qui lui permit de détermi-
ner la position des pièces de monnaies dans
l'oesophage d'où il réussit à les extraire.
HAUTE-VIENNE
Limoges, 21 janvier. 1— Le dompteur Pia
net, qui, à l'occasion de la foire des Innocents,
s'installait, il y a un mois, à Limoges, avait fait
transporter toute sa ménagerie, par chemin de
fer.
Or, le wagon spécial où se trouvait la jeune
éléphante Jenny avait, par suite des manœch
vres du débarquement, subi un choc, et le tête
du pachyderme ayant porté plus violemment
qu'il n'aurait fallu contre les parois, la pauvre
bête s'était fait une assez forte ecchymose à la
tempe.
D'où demande à la Compagnie d'Orléans de
dommages et intérêts pour couvrir les frais
nécessités par les soins à donner à l'animal. Le
chiffre était d'ailleurs ossez modeste. On se
contentait de 160 francs que la Compagnie re-
fusa. ,
M. Pianet assigna alors le chef de gare de.
vant le tribunal de commerce, et la Compagnie
ayant fait défaut, le tribunal alloua au domp-
teur la somme qu'il réclamait.
A la veille de quitter Limoges pour Poitrers,
M. Pianet, désirant rentrer dans ses fonds,
chargea un huissier de ses intérêts.
C'est pourquoi, hier matin, Me Faure se ren-
dait à la gare et saisissait tout d'abord le train
de Paris à ce moment sur le point de partir.
Une fois lancé, l'huissier ne s'arrêta plus et
saisit le train d'Angouléme, le train de Cler-
mont, le train de Toulouse, celui de Saint-
Yrieix et le train d'Agen. Il saisit 20 fourgons,
2:5 wagons de voyageurs, 403 bouillottes, 20
charriots à bouillottes, des bâches, des lan-
ternes, etc.
Il allait tout saisir, lorsque le chef de gare,
au nom de la Compagnie. lit opposition au ju-
gement prononcé par défaut, ce qui suspendit
les opérations de l'huissier.
HÉRAULT
Montpellier, 21 janvier. — Avant-hier,
vers quatre heures de l'après-midi, un jeune
homme de dix-neui ans, domestique à la cam-
pagne de Saporta, commune de Lattes, a été
victime d'un terrible accident da chasse, qui
lui a coûté la vie.
11 y avait dans la campagne, abandonné dans
un coin, un vieux fusil à piston qui avait déjà
causé un accident, mais moins grave que
celui-ci.
Le jeune homme voulut se servir du fusil,
malgré la défense de son père, qui prévoyait un
accident possible. Mal lui en prit, car l'arme
éclata et le malheureux jeune homme reçut
toute la charge dans le flanc gauche.
Des domestiques l'ayant vu tomber, arrivè-
rent mais ne relevèrent qu'un cadavre.
MARNE
Reims, 21 janvier. — Plusieurs bateaux
chargés de matériel pour l'exposition de Reims
ont été immobilisés par les glaces près do
Loivre.
Un brise-glace à vapeur a été envoyé afin de
dégager le canal.
MORBIHAN
Lorient, 21 janvier. — Le ministre a donné
l'ordre au port de Lorient d'armer le 12 mars
prochain le transport Manche pour la campagne
de Terre Neuve et d'Islande.
Le croiseur Lacoisier armera à Toulon le 20
mars pour porter le guidon du capitaine do
vaisseau de Montferrand, désigné pour com-
mander la division de Terre-Neuve.
OISE
Senlis, 21 janvier. — Un charretier, Pierre
Descouleurs, employé chez M. Darichy, culti-
vateur à Saint-Félix, charriait du fumier avec
une voiture à quatre chevaux, lorsqu'au tour-
nant d'une rue il vint à glisser et passa sous la
voiture qui l'écrasa. La mort a été instan-
tanée.
PYRÉNÉES ORIENTALES
Perpignan, 21 janvier. — Une pluie dilu-
vienne tombe depuis trois jours surune grande
partie du département. Cette nuit, une tem-
pête de vent, do pluie et de neige a fait rage.
Une partie de la banlieue de Perpignan est
inondée.
Les villages de Palau-del-Vidre, Argelês-sur-
Mer, Ortaffa, sont inondés.
Sur la ligne de Perpignan à Villefranche-de-
Conflent, la circulation des trains est entravée
par la neige.
RHONE
Lyon, 21 janvier. — Une galerie des mines
de galène, à Chaunay s'est en partie effondrée,
hier, dans la soirée, ensevelissant six mi-
neurs.
Après une heure d'efforts, on a pu retirer,
au moyen d'une corde, les six mineurs ense-
velis qui, par un heureux hasard, n'avaient au-
cune blessure.
SEINE-INFÉRIEURE
Rouen, 21 janvier. - Le steamer Jeanne-
Conseil, de Bordeaux, a été abordé hier soir,
en Seine, près de Rouen, par le remorqueur
Rhône, et a eu cinq tôles d'étraves crevées.
Le Rhône dont l avant a été défoncé, s'est
échoué sur un banc de sable.
Les dégâts sont évalués à 20,000 francs.
VAR
Draguignan, 21 janvier. — Hier soir, à
neuf heures, au théâtre, une conférence anti-
cléricale, organisée par le groupe de la Libre-
Pensée, a été donnée devant une salle comble
par le citoyen Gebelin de Bargemon dont le
sujet était : Science et religion.
., Le conférencier a sa intéresser l'assistance
qui ne loi a pas ménagé ses applaudissements
LES SPORTS
CCWRSES A NICB
Mesxredi 2.1 janvier
RÉSULTATS
Prix d-e Menton
(Steeple-chase, 4 réclamer, 3,000 fr., 3,900 m.)
1. Fusain II (Bara). — 2. Hexamètre. — 3.t..
Clos Hamel. -
Non placés : Wagon, Isei, Estragon, Hoder,
Mirac.
Prix do la Société des Steepie-Chases
de France
(Stceple-chase, 5e série, 4,600 fr., 3,400 m.)
1. Touche à Tout (F. Hall). — 2. Gilette.
Non placés : Dampierre, Barbazan, Bauvil-
lers.
o - Prix de Monte-Carlo
(Haies, handicap, 25,000 francs, 3,000 mètresr
i. Moulin Neuf (L. Bariller). — 2. Robo.—
3. Halo.
Non placés : Bilbaude, Arkinglass, Cabecilla.
Saint WaHin, Deer Fidele, Doum Doum, Cas-
tellamare, -Copernic.
Prix Saint-Albin -
(Haies, à récl., 3,000 francs, 2,800 mètres)
1. Zerline (Gildon). 2. Cédille.
Non placés : Neuwied, Phanelopsis, Biscarra,
Manne, Caracalla.
RAPPORTS DU PARI MUTUEL
zig
S NOMS SES CHEVAUX 5SS S- =
o° -. s S P ° æ d.
CI CI
Fuoain II Gagn 47 24 50
l«c. — Placé 19.. 9 50
8 p. Hexamètre Place 22 13 50
Le Clos Hamel. Placé 18 50 8 50
Touthe -à Tout. Ga * 49 50 2 £-
| Tôuishe a plin 49 50 21
2* c. — .Placé 16 50 il
5 p. Gilette.^ Placé 15 50 9
: <.. : Placé ,.
1. Moulin Neuf Gagn 92 50 83
S, c.. - ,Placé 25.. 14
tip. Robo.«. Placé 19 50 II..
Holo. placé 16.. 8
Zerline Gagn 127 50 66
4«c. — ~r. Placé 45 19
7 p. Placé 18 50 9 50
Placé
BULLETIN MAÇONNIQUE
Tenues d'aujourd'hui jeudi
L'Homme libre (G∴0∴), 16, rue Cadet. Ins-
tallation des ou. élus pour 1903.
Libre-Pensée (G.-.O.-.), 63, rue Froidevaux.
A 9 h., conférence sur la Franc-Maçonnerie et
les partis politiques,
Bionfaisance et Progrès (G. O. *.), 13, rua
Chaudron.
Les Imit∴ de l'arc-en-ciel (G∴Q∴), 15, rua
Cadet.
L. Chap.-. Les vrais amis (G∴0∴), 16, rua
Cadet. La réglementation de la prostitution.
S.-. Ch. Lesfidcles écossais (G.L.), 42,
rue Rochechouart. — Los principes de l'Ecos-
sisme (Exposé juridique.)
Les Admirateurs de Saint-Just (G.O.I, 103,
quai Valmy. — L'admissibilité de la femme
dans la Franc-Maçonnerie.
MOUVEMENT SOCIAL
Les organisations et groupes sont priés de ni
nous adresser que des communications revêtues
de la marque syndicale, de leur timbrée parti-
culier ou autre marque d'authenticité.
RÉUNIONS DU 22 JANVIER
Bourse du Travail
A huit heures et demie du soir
Grande Salle. — Syndicat des coiffeurs.
Salle Bondy. — Union du bronze.
Salle des Conférences. — Syndicat des ins.
truments de précision.
Salle des Commissions (premier étage).
Syndicat de l'orfèvrerie.
Annexe de la Bourse du Travail
A huit heures et demie du soir
Salle 12. — Syndicat de la boucherie.
Commission administrative. — Réunion plé-
nière.
Syndicats
Union syndicale des employés de coopératices
de consommation et de production. — A
9 h. 1/2 du soir, Bourse du travail, 35, rua
Jean-Jacques-Rousseau.
Union syndicale des ouvrières et ouvriers do-
reurs stlr bois (Ateliers). — La Commission
administrative de la Bourse du Travail ayant
décidé que les deux Syndicats de dorure se-
raient mis en présence l'un de l'autre, à la
Salle Bondv, afin d'être éclairée sur les agisse-
ments et actes qui se sont produits récemment.
Camarades,
Nous qui depuis un an travaillons à faire re-,
connaître notre droit, depuis tant d'années
méconnu, il faut prouver que même étant syn-
dicat des petits poids, nous faisons de la bonne
besogne.
Prière d'assister à la réunion qui-aura lieu le'
26 janvier, à 8 h. 1/2 du soir, salle Bondy,
Bourse du travail.
Groupes et Comités politiques
Ligue anticléricale révolutionnaire du 5e ar-
rondissement. — A 8 h. 1/2, salle Barbezange.
rue Valette, 11.
Groupe socialiste révolutionnaire du 91 ar-
rondissemsnt, — A 9 heures du soir, 62. rua
Pigalle.
La philosophie positive. — Sociétés Savantes,
28, rue Serpente et 8, rue Danton. De 2 à
6 heures, Conférence gratuite sur la Philoso-
phie Positive, par L. Valette, offerte aux OU4
vriers sans travail. -
Groupe d'études sociales « En Avant », ds
FEUILLETON DU 23 JANVIER
101
1 Thlartyr d'amonr
GRAND ROMAN INÉDIT
PAR
Jules de GASTYNE
TROISIEME PARTIE
L'OTAGE
XXI
*- SUITE —
Andrée lut dans ses yeux toute son
angoisse.
Mais elle répondit, à son mari d'une
voix qu'elle s'efforça de raffermir.
— Je vous recevrai chez moi, mon-
sieur, s'il vous plaît d'y venir.
— Tout de suite, n'est-ce pas ?.
— Je vous précède.
Et relevant la queue de son lourd
manteau royal, elle se dirigea vers ses
appartements.
Andrée lui avait glissé tout bas à
l'oreille ces mots :
— Je t'attends ! >
M. de Cliarmande, sans se préoccu-
per de sa belle soeur, marcha sur le
pas de sa femme.
Quand celle-ci fut dans le petit bou-
doir précédant sa chambre à coucher,
qu'une lampe éclairait, et où se te-
nait, l'attendant, sa femme de cham-
bre, elle renvoya cette fille, non sans
s'être informée de Paulette.
— Elle dort, dit la servante.
Alors Blanche la congédia.
Et se tournant vers son mari, resté,
sur le seuil.
— Vous pouvez entrer, dit-elle.
M. de Cliarmande fit quelques pas
en avant.
Il ne pouvait détacher ses yeux de
Blanche, si belle sous son costume
de velours et de soie, sous la lumière
éclatante du diadème qui brillait dans
l'or de ses cheveux. ses épaules
nues mordues par le ruissellement
des pierreries, qu'on se fût mis à ge-
noux devant -elle.
., Et il la désirait éperdument.
Blanche avait suivi le trajet de ses
regards ardents. Elle en avait com-
pris la signification. et elle frémis-
sait d'une crainte et d'une horreur
qu'elle s'efforçait vainement de dissi-
muler.
Elle indiqua de la main un siège à
son mari.
— Asseyez-vous, monsieur !
Mais Just de Charmande resta de-
bout. -.
Il se trouvait mieux debout pour di-
re ce qu'il avait à dire. et du haut de
sa haute taille il la voyait mieux. son
regard plongeant dans l'éblouisse-
ment neigeux de sa poitrine et de ses
épaules.
Elle avait rejeté son lourd manteau,
chargé de broderies d'or et qui pesait
sur elle comme une chape.
Et elle apparaissait svelte, le haut du
corps dégagé.
De son côté M. de Charmande dé-
posa son manteau de pourpre.
Et il se montra éblouissant dans sa
longue robe chargée de broderies d'or
et de pierreries.
Il eût été presque majestueux, si
ses yeux n'eussent flamboyé de flam-
mes impures.
Il commença :
— Je ne viens pas, madame, com-
me vous pourriez le craindre peut-
être, vous faire la cour en vous répé-
tant tous les Compliments que j'ai
entendu faire ce soir de votre beauté
et en vous disant tout ce que j'en
pense moi-même. Vous avez été sa-
crée ce soir la reine de Paris. Et il
n'est personne qui ne soit sorti en-
thousiasmé et comme ébloui de l'é-
clat que votre grâce a répandu sur
cette fête.
— Monsieur! fit Blanche, qui se
sentait rougir. et que ces éloges
brûlaient comme un fer rouge qu'on
aurait promené sur sa chair nue.
Just poursuivit :
— Je sais que les compliments ve-
nant de moi ne sauraient vous toucher
et m'ouvrir le chemin de votre cœur.
Je vais donc parler un langage plus
précis. Vous n'avez pas oublié, ma-
dame, que nous avons fait tous les
deux un pacte. -
Blanche se récria :
— Un pacte ?
— Quel autre nom donner à la con-
vention intervenue entre nous deux à
la suite d'événements qu'il est inutile
de vous rappeler?.
- Que je n'oublierai jamais! déclara
Blanche.
— Je ne les oublie pas non plus, dit
froidement Just de Charmande.
Mais vous semblez, vous, avoir ou-
blié les conditions du pacte qui les a
suivies.
— Je n'ai rien oublié, monsieur.
— Pourquoi donc y avez-vous man-
qué?
— Je n'y ai pas manqué, monsieur.
— Vous y avez manqué en introdui-
sant ici, chez moi, votre amant.
— Mon amant?
— M. de Rilly. C'est lui qui était là,
je le sais.
— C'est lui, en effet. On ne vous a
pas trompé.
— Vous voyez bien.
— Mais on vous a trompé, mon-
sieur, si l'on vous a dit que M. de
Rilly était ici avec mon assentiment.
— Ce n'est pas vous qui l'avez in-
vité ?
-Non, monsieur. J'ignorais même
qu'il fût en France.
— Comment à-t-il pénétré chez
nous ?. qui lui a envoyé une carte?
— Il l'a achetée.
— Achetée!
- Oui, monsieur. ainsi que son
àmi, M. de Précourt.
— On vendait des cartes pour mon
bal?
- Il paraît, monsieur.
— Soit!. J'admets cela. Je veux
vous croire, bien qu'il semble diîfl-
cile d'admettre que M. de Rilly soit
venu ici sans que vous en fussiez
avertie.
- Je vous le jure.
-r Je n'insiste pas. Mais votre de-
voir, madame, après ce qui avait été
convenu entre nous, était de fuir cet
homme quand il se fut fait connaître
à vous. Vous avez juré, sur la tête de
votre enfant, de ne pas me rendre ri-
dicule. Or, je l'ai été ce soir par votre
faute.
— Tout le monde ignorait la pré-
sence de M. de Rilly.
— Sauf la personne qui m'a pré-
venu.
— Oh ! cette personne, fit Blanche,
je la connais, c'est cette misérable.
— Quelle misérable?
— Votre cousine, Jeanne de SauveS.
- Et après?. Elle avait donc ap-
pris, elle, que M. de Rilly, votre
amant, le père de l'enfant que nous
élevons ici et qui passe pour ma fille,
pour l'enfant de M. et de Mme de
Cliarmande. elle avait appris que
M. de Rilly était chez moi déguisé.
vous cherchant. essayant sans doute
de renouer les anciens liens, se jouant
de ma surveillance. D'autres ont pu
le savoir comme elle. On a pu vous
surprendre avec lui. Et que voulez-
vous que l'on pense?. J'aurais dû, si
je n'avais pas craint le scandale, et
pour ramener sur moi le respect,
prendre par les épaules cet impu-
dent. le chasser. le provoquer. en
faire une bonne fois justice. Je ne
l'ai pas fait. J'ai craint pour vous.
pour votre réputation. J'ai fermé lea
yeux. Mais plus d'un rira de mon
indulgence et me méprisera. Voilà
à quoi vous m'avez exposé ce soir,
madame.
— Je vous répète, monsieur, dit
Blanche, que M. de Rilly est venu ici
ce soir à mon insu. que je n'ai été
avertie que fort tard de sa présence,
et que si cela n'avait dépendu que de
moi il serait reparti aussitôt sans
avoir cherché à m'approcher et à me
parler.
- — Je vous ai surprise lui parlant.
— C'est vrai.
— Donc vous mentez en ce moment.
— Je ne mens pas. Tel était le senti-
ment véritable de mon cœur. Mais
l'ayant vu, je ne pouvais pas le fuir.
L'ayant entendu, je ne pouvais pas ne
,je ne poti~-,ç,.iis pas 11Q
pas l'écouter.
— Vous l'aimez toujours ?
— Je m'efforce de l'oublier.
— Et vous n'y parvenez pas. Ah !
madame, prenez garde ! Je ne vous ai
pas trompée, moi. Vous désiriez avoir
près de vous votre fille. Je vous l'ai
donnée. Vous me rendrez cette jus-
tice que je vous ai laissée libre de
l'élever selon votre bon plaisir. que
je ne vous ai pas mesuré le temps que
vous passiez avec elle, que je ne vous
ai pas empêchée de l'aimer à votre
gré, quoique j'eusse pu me montrer
jaloux de cette affection, qui, passant
par-dessus la tête de l'enfant, allait à
mon rival, à son père. J'ai rempli
scrupuleusement,strictement,en hon-
nête homme, toutes nos conventions
j~a luit, é1 rdemén$
8
qui a éclaté à bord de la Touraine est mainte-
nant éteint; niais de grandes précautions sont
prises encore, par cramto d'une reprise poss-
ible du feu.
La Touraine avait été complètement trans-
formée, il y a quelques mois, et les, réparations
qui y avaient été faites, avaicnb toûté à la Com-
pagnie transatlantique plus de deux millions etc
demi.
Elle avait donc repris son service assez ré-
cemment. Elle était arrivée le 25 décembre de
New-York. Depuis cetle époque,, elle était dé-
sarmée au Havre, dans un repos qui devait
cesser seulement au mois de février.
On n'a pas pu déterminer encore dans quelle
partie du navire le feu a commencé ni quelles
en furent les causes.
Quant aux dégâts, ils sont fort importants.
Tout l'avant a été détruit; le salon des pre-
mières est entièrement à refaire, ainsi qu'un
.grand nombre de cabines de luxe.
Les pertes sont d'ailleurs couvertes par plu-
sieurs assurances.
La Touraine, toute désarmée qu'elle était,
comprenait pourtant Ull équipage d'une. cen-
taille de persanes. Msis* à midi, heure ou,
l'incendie s'zst déclaré, il ne restait sur le pa-
quebot qu'une dizaine de personnes.
C'est le personnel qui a organisé-les premiers
recours.
La compagnie transatlantique nous commu-
nique la note suivante :
« L'incendie qui avait éclaté à bord de la
Touraine, a été maîtrisé à 4 h. 15.
» Les dégâts, qui sont couverts par des assu-
rances, consistent en la perte du salon des
premières classes et une partie des cabines de
luxe. » -
L'ENFER DU SOLDAT
La vie dans les hôpitaux militaires
Voici un livre qui fera, date dans la polémi-
que, comme son. devancier le Sous-Offs, de
Lucien Descaves.
L'Enfer du Soldat, de M. Jean de Ta Hire,
c'est la critique de l'armée « infaillible et intan-
gible » transportée de la caserne à 1 hôpital mi-
litaire. --
L'auteur, adoptant la manière et en quelque
sorte la sujet de Lucien Descaves, a donc
trouvé le moyen de présenter tout de même
une étude inédite.
Cette étude ne peut manquer de. passionner
ii'opimon par l'inattendu de ses révélations.
Non pas que l'on ait ignoré jusqu'ici les sévi-
ces des religieuses hospitalières, qui se livrent
à un prosélytisme intolérable. On savait déjà,
-en effet, qu'elles se vengent sournoisement des
Soldats qui se refusent a marmotter des pate-
nôtres avec elles; que, dans les distributions
ie vivres et de médicaments, elles savent se
souvenir de l'impie, de l'athée.
Mais, ce que l'on savait moins, c'est que les
soldats-infirmiers ne sont généralement pas
a-ecrutés parmi ceux qui ont des aptitudes spé-
ciales pour soigner les malades ; que les pro-
tections seules désignent à ce poste moins dur
les « fils à papa », ignorants et sans goût pour
leur travail.
Ce que l'on ignorait, enfin, c'est que les ma-
jors ne sont presque pas médecins, et à peu
.près exclusivement militaires. Hostiles au sol-
dat, ils l'éprouvent par une médication exces-
sive, ou bien refusent de déclarer malades des
jeunes gens qui mourront quelques jours
après.
Présentée sous la forme attrayante d'un ro-
man. l'œuvre de M. Jean de la 'Hire est à la
lois émouvante et instructive.
Nous ne serions pas étonné qu'elle ait son
écho à la tribune du Parlement.
LA MISÈRE EN. BRETAGNE
Le bureau du conseil municipal, réuni hier
après-midi sous la présidence de M. Escudier,
a voté 5,000 francs pour secours immédiats aux
marins bretons.
Brest, 21 janvier. — Le comité de secours im-
médiats du commerce Brestois a envoyé un
wagon contenant 4,000 rations, de pain et 200
kilogrammes de viande aux pêcheurs de la côte
Sud.- -
Tous les conseils municipaux du Finistère vo-
tent des subventions en faveur des pêcheurs.
Les conseils de Ploudalmézeau, de Plouguer-
ncau et de Lannilis signalent une profonde mi-
sère. Les pêcheurs de Portsall-Plouguerneau,
Labervrach demandent que des secours immé-
diats leur soient accordés.
LE DOIGT DE DIEU
Mort en disant la messe
Dole, 21 janvier. — Un accident s'est produit
à l'église de la commune de Peseux.
L'abbé A. Perron, desservant de cette pa-
roisse, célébrait la messe, lorsque, tout à coup,
oa le vit chanceler et tomber.
Le prêtre était mort, frappé d'une attaque
d'apoplexie foudroyante.
LE CENTENAIRE DE QUINET
Nous avons annoncé que le Cercle Populaire
d Enseignement laïque ot les Sociétés postsco-
laires prenaient l'initiative d'une grande mani-
festation républicaine et populaire, à l'occasion
du centenaire d'Edgar Quinet.
M. Henri Brisson a accepté la présidence
d'honneur du comité de patronage. Nombreux
sont les députés, sénateurs, hommes de lettres
et arlistes, conseillers municipaux qui ont déjà
adhéré. Citons : MM. Buisson, Bagnol, Dou-
rner, Poincaré, Jaurès, Maurice Faure, Cllau-
tard, Beilan, Liard, vice-recteur de l'Académie,
Ledrain, Lumet, Benoît-Lévy, Gustave Kahn,
etc., etc. La Fédération des Universités popu-
laires, la Société des Conférences républicaines,
la Société populaire des Beaux-Arts, le Théâ-
tre-Lyrique, la Polytechnique; des groupes ré-
publicains socialistes et de libre-pensée, de Pa-
ris comme de province, ont aussi envoyé leur
chaleureuse adhésion.
Dans sa séance du 10 janvier dernier, le co-
mité d'organisation a décidé que la manifesta-
tion populaire aurait lieu le 15 février prochain.
Elle comprendra : 1° une visite, en cortège, a
la tombe de Quinet; 23 une matinée littéraire
et artistique où, après une contérence, seront
dites dü3 pages de Quinet,
Le comité tiendra sa prochaine réunion le
25 janvier, à huit heures et demie du soir, au
siège du Cercle Populaire, 16, rue Grange-Ba-
telière.
r"" PARIS -
La température
Observations météorologiques de La Lan-
terne dans la journée du 21 janvier; 1903 :
Température la plus bassa
de la nuit. l* au-dessus de 0.
A 7 heures matin 2* —
A 2 — soir 3' —
A 7 — — 2* —
La plus élevée du jour. SHi —
Hauteur barométrique à 6 heures du soir ;
769 mm. 8. Stationnaire.
Direction du vent : Sud-Est.
Le temps à Paris : Froid, brumeux.
Etat général du temps. -;- Le vent est faible
de l'est sur la Manche et l'Océan. La mer est
grosse dans le golfe du Lion. -
Des pluies sont tombées dans le sud de
l'Europe ; en France il a plu à Perpignan- et à
Biarritz.
La température s'est encore abaissée sur nos
régions.
En France, un temps froid avec ciel nuageux
ou brumeux et quelques pluies vers le littoral
de la Méditerranée est probable.
A Paris, hier, nuageux. »
Temps probable pour aujourd'hui : Froid.
lacendie place Daumesnil
La nuit dernière, vers minuit, les spectateurs
sortant d'un petit concert installé plaee Dau-
mesnil apercevaient, sur le toit d'une usine de
eéroléum située au fond d'un passage voisin,
un homme demi-nu qui appelait au secours.
L'usine était en feu.
Le gardien de nuit, Baptiste Locatelli, qui
couchait dans une petite enarnbre au premier
étage avait été réveillé à onze heures et demie
par un bruit effroyable de carreaux brisés ; il
s'était levé en hâte et avait tenté de s'enfuir
par l'escalier, - mais trop tard,.: les flammes
avaiéht.déjà envahi l'escalier. Baptiste Lôca-
telli, passant par une lucarne, se réfugia sur le
toit et appela au secours, mais les locaux voi-
sins étant inhabités, personne ne répondait à
ses appels.
Lorsqu'à la sortie du conçoit ses cris furent
entendus, on tenta de lui porter secours, mais
il fut impossible d'appuyer l'échelle confre la
bâtisse presque entièrement construite en ver-
rière.
Enfin les pompiers arrivèrent et on put pro-
céder au sauvetage du malheureux qui risquait
à tout moment d'être englouti sous les maté-
riaux écroulés.
L'usine de ciroléum, appartenant à M. Ozenne,
a été détruite. Le feu s'est communiqué à une
fabrique de papier de fantaisie appartenant à
M. Mosselet. Les pompiers ont réussi à arrêter
les progrès de l'incendie.
Les pertes matérielles sont considérables.
Un fameux lapin
Une jeune demi-mondaine, Mme Lucienne
M., avait un ami qui se montrait en paroles
d'une très grande générosité. Il fallut tout de
même un beau jour s'exécuter.
— Voici, dit-il à son amie, une action de
Suez, qui vaut 3,805 francs; je vous la donne;
mais, comme je n'ai pas assez d'argent sur moi
et que j'ai un payement. à effectuer, rendez-
moi 1,000 francs.
Lucienne M., peu familiarisée avec la cote
de la Bourse, ignorait quelle était la valeur
d'une action de Suez. Aussi, avant d'accepter
ce don, envoya-t-elle sa femme de chambre se
renseigner dans une maison de crédit. La do-
mestique se borna à demander le prix d'une
action de Suez : on lui répondit 3,805 francs, et
elle revint aussitôt chez sa maîtresse. Celle-ci
remercia son aimable ami et lui remit la som-
me de 1,000 francs qu'il réclamait.
Hélas ! quand Lucienne M. voulut vendre
son action de Suez, elle ne le put ; cette action
était frappée d'opposition. Son ami n'était qu'un
escroc qui, ne pouvant tirer profit d'une valeur
volée, avait trouvé le moyen de se la faire
acheter 1,000 francs par la naïve jeune femme.
Elle a porté plainte chez le commissaire de
police, qui recherche l'escroc.
Audacieux voleurs
Un camionneur de la Compagnie du Nord ar-
rêtait hier soir son camion rue Richer, lorsque
des roulottiers s'emparèrent de plusieurs caisses
contenant 30,COCJ chapeaux de paille. Des ins-
pecteurs de la Sûreté, qui passaient à ce mo-
ment, s'aperçurent de la maaœuvre et purent
arrêter trois des voleurs. Ça c'est de la chance !
Les voleurs sont les nommés Philippe Auguste,
Henri Renoult et Ludovic Felivi. -
Coups de revolver
Le commissaire de police du quartier de la
Porte Saint-Martin a arrêté hier matin M. Henri
Duffet, courtier en photographie, demeurant
45, boulevard Saint Martin. Celui-ci avait tiré
trois coups de revolver sur M. Gaston Pagès,
voyageur de commerce, au cours d'une que-
relle qui avait éclaté devant le théâtre de la
Renaissance. M. Pagès a reçu une blessure in-
signifiantp..
Officier blessé
Le capitaine Comiot, du 23' d'infanterie, ca-
serne au - bastion de la porte d'Asnières, sor-
tait, hier matin, de Paris, par la porte de Vil-
liers, à la tête de sa compagnie, quand son
cheval s'emporta, et d'une traite le conduisit
jusqu'à la grille de l'octroi de Boulogne. En
cet endroit, l'officier, perdant l'équilibre, fut
projeté sur la chaussée, tandis que le choval
continuait sa course.
Un douanier trouva le capitaine Comiot
étendu à terre. L'officier a eu la jambe brisée
un peu au-dessous du genou. Après avoir reçu
des soins, il a été transporté dans une tapis-
sière à son domicile, rue Galvani, 21 bis.
Aux postes et télégraphes
*
Un concours pour l'admission, aux emplois de
dame dans l'administration des postes, des té-
légraphes et des téléphones aura lieu, les jeudi
12 et vendredi 13 mars 1903, au chef-lieu de
chaque département.
Peuvent y prendre part, les - postulantes
ùgées de dix-huit ans au moins et vingt-cinq
ans au plus au 1" janvier 1903, et ayant 1 m. 50
de taille.
Par exception, la limite d'âge de vingt-cinq
ans est reculée pour les aides, d'une durée
égale à celle de leurs services en cette qualité,
sans pouvoir dépasser trente-cinq ans.
Les candidates devront se présenter' en per-
sonne au directeur des postes et des télégra-
phes de leur département, chargé de l'instruc-
tion des candidatures. Ce fonctionnaire leur
fournira. tous les renseignements utiles et leur
remettra le programme du concours-
La liste d'inscription sera close le 14 février
m03.
FAITS DIVERS
Infortune à soulager. — Nous avons
reçu de Mme S. La Barriere la somme de deux
francs peur la* malheureuse famille de Juvisy-
sur-Orge dont nous avons parlé il y a quelques
jours. Nous faisons parvenir ce secours à M. le
maire de Juvisy.
Chute mortelle; — Hier, dans l'après-
midi, Mme Marie Van Hove, demeurant,>98,
rue Leibnitz, en descendant les escaliers de la
maison, a glissé et est tombée la tête la pre-
mière. Relevée avec une fracture du crâne,
Mme Van Hove dont l'état est des plus graves
a été transportée à l'hôpital Lariboisière.
Les désespérés. On a trouvé hier ma-
tin, asphyxiée dans sa chambre, 158, boulevard
de Courcelles, une jeune bonne, Blanche Lau-
ret, domestique chez de riches étrangers. Aban-
donnée par son amant, la malheureuse s'était
asphyxiée, dans le courant de la nuit, à l'aide
d'un réchaud de charbons de bois;
Le feu. — Un incendie s'est déclaré hier'
matin, à sept heures, dans le logement de M.
Lévêque. 20, rue Saint-Georges. Il a été rapi-
dement éteint par les pompiers de la caserne
de la rue Blanche.
— Un feu de cheminée s'est déclaré à midiJ
25, place Vendôme, chez un. couturier.
Se méflei?
SAVON DU (MGO des contrefaçons.
ENVIRONS DE PARIS
ARRONDISSEMENT DE SAINT-DENIS
Gennevilliers. — M. F., propriétaire,
accompagné d'un de ses. voisins, surprenait, ta
nuit dernière, avenue de Saint-Ouen, dans son
jardin, un nommé Etienne Ceray, demeurant
à l'Ile-Saint-Denis, qui était en train de tout
saccager.
Surpris, le voleur proférà des menaces
contre M. F. et son compagnon; mai lui en
prit, car ceux-ci lui tombèrent dessus à bras
raccourcis, l'assommèrent à moitié et le mirent
dans un état tel qu'il dut être conduit à l'hôpi-
tal Beaujon, où il est resté à la disposition du
commissaire de police d'Asnières.
$jss §oulism
A l'Opéra.
Pour le bal de samedi prochain, au bénéfice
des pêcheurs bretons, les portes ouvriront à
10 heures 1/4 et l'intermède, dont nous donne-
rons demain le programme, commencera à
11 heures 1/4. Le grand divertissement de La
Korrigane sera dansé à minuit 1/4 par Mlles
Zambelli, Liddi, J. Régnier, Viollat, G. Couat,
Meunier, Billon, Mouret, Larent, Nestais, Li
Couat, MM. Ladam, Staats, Girodier, Regnier,
Javan, Domengie, les demoiselles et messieurs
du corps de ballet.
Rappelons à MM. les membres des Associa-
tions de la presse républicaine, parisienne, par-
lementaire et nouvellistes parisiens, ainsi que
MM. les porteurs de carnets qu'ils pourront
entrer samedi à l'Opéra, sur présentation de
leur carte de sociétaire ou des carnets avec ti-
ckets.
La direction a décidé la suppression des fau-
teuils d'amphithéâtres, ce qui permettra le jeu
de la pêche comique dans toutes les loges.
— Beaucoup de personnes nous demandent à
quelle heure a lieu la tableau sensationnel des
Dernières Cartouches dans la nouvelle pièce
de l'Ambigu. Ce tableau vient exactement à la
scène à neuf heures et demie.
— Aujourd'hui, à 1 h. 1/2, au théâtre Antoine,
matinée extraordinaire au bénéfice des pêcheurs
bretons. A l'issue de la représentation, on pro-
cédera, sous la direction de M. Coquelin cadet,
au tirage des lots offerts par les artistes les
plus célèbres, et qui consistent en tablerux,
dessins, partitions, volumes, autographes.
Dans la journée d'hier, MM. Rostand, Sully-
Prud'homme, Bing, Daucher, Brispot, Cappiel-
lo, Mênard, Gervex, Debat-Ponsan, Dagnan-
Bouveret, Tattegrain, Carrière, Guillemet, Prl-
net, etc., etc., ont envoyé des merveilles.
Depuis quarante-huit heures, le théâtre An-
toine est un véritable musée.
— Au théâtre Sarah-Bernhardt, aujourd'hui,
matinée à deux heures de Thôroigne de Mcri-
court.
—Mossieu le Maire, la célèbre pièce du théâtre
alsacien, qui se joue depuis cinq ans à Stras-
bourg, passera à la fin de la semaine au théâ-
tre Déjazet. Ferdinand le Noceur n'aura donc
plus que six représentations.
Aujourd'hui, 39= matinée de famille.
Au programme : Première représentation de
Parente éloignée, comédie en un acte de M. de
Feraudy, Monsieur boude, le Copiste et le Mou-
lin Joli.
—i Au Cirque Medrano, aujourd'hui jeudi,
matinée à l deux heures et demie. Même spec-
tacle que le soir.
.- La Comédie-Française prendra une part
très active à la matinée de gala donnée le
28 janvier à la Gaîté par l'Œuvre de la Tuber-
culose Humaine.
Coquelin cadet dira des monologues, Mme
Segond-Weber dira une poésie ; M. Leitner et
Mlle Moreno interpréteront Une Nuit d'octobre,
de Musset; MM. Sylvain, Berr, Ravet, Joliet,
Mmes Bertiny et Lianes joueront Gringoire,
— Programme des plus attrayants dimanche
prochain au Concert Colonne. Mme Hose Ca-
ron, l'inoubliable Brunehilde, chantera l'air et
le duo de Sigurd, avec M. Cazeneuve, ainsi
que l'air de l'Archange, de Rédemption de
Franck. M. Colonne redonnera également l'ad-
mirablo Morceau symphonique dont on se rap-
pelle le succès triomphal a l'un des derniers
concerts.
Une première audition d'un concertstuck
pour harpe et orchestre, de G. Piernéj joué par
Mlle Henriette Renié ; la symphonie joué par
de Râ-
baud, sous la direction de l'auteur, et les deux
marches de Rokoczy, orchestrées par Liszt et
ison sera des plus inté-
Berlioz dont la comparaison sera des plus inté-
ressantes pour les admirateurs des deux grands
maîtres, compléteront ce beau programme.
— Petites nouvelles :
Frégoli quo tout Paris a applaudi à l'Olympia,
de retour d'une grande tournée en AmériqUe.
repart demain pour l'Italie.
MM. Isola, profitant de son passage à Paris,
lui ont signé un brillant engagement pour la
saison prochaine. Jamais le mot brillant n'aura
été aussi bien justifié car Frégoli touchera la
Jolie somme de 3,333 fr. 33 par soirée, soit
100,000 francs par mois et un demi-million pen-
dant ses représentations.
L'O ympia donne aujourd'hui Jeudi une
matinée réservée aux familles avec tout la
programme du soir.
.¡," La première grande Redoute parée et
masguée de l'Elysée-Montmartre aura lieu sa-
ewscfc prochain, 24 janvier ; des surprises sont
réservées aux danseurs ; les portes ouvriront à
huit heures et demie.
** Il gèle, il gèle; nous avons entendu ce
cri pendant quelques jours et déjà les amateurs
de patinage en plein air se préparaient à partir
vers le lac Daumesnil, déjà pris disait-on; mais
il a fallu immédiatement déchanter.
Heureusement qu'il reste aux vrais amateurs
le Palais de Glace, où, bien à l'abri et entouré
dti tout Paris élégant, on peut sans crainte du
tâchpux dégel se livrer en toute sécurité à ce
sport chic par excellence.
Pasquln..
LES TRIBUNAUX
Un truc de placier
C'est une coutume chez certains placiers en
mal de placements d'abuser de la crédulité des
commerçants de province en pratiquant la
vente dite au monopole.
Le moyen consiste en ceci : On dit au com-
merçant : « Si vous voulez vendre mon produit
de préférence a un autre, je vous en assurerai
le monopole et vous donnerai une forte re-
mise. »
Généralëment le commerçant accepta et si-
gne tout ce qu'on veut, car il croit n'avoir
affaire qu'à un simple dépôt. Au bout de quel-
ques jours, il reçoit la caisse contenant le pro-
duit, et par la même occasion. la facture.
De là, de nombreux procès devant les tribu-
naux de commerce qui, la plupart du temps, ont
fini su détriment des commerçants engagés
malgré eux par le fameux contrat.
Hier, la lr -- chambre de la cour, contraire-
ment à ce qui a été jugé jusqu'ici, a déclaré
qu'en réalité il n'y avait pas vente mais sim-
plement dépôt.
Un cambrioleur
Devant la cour d'assises de la Seine, a com-
paru hier un individu nommé Vandaéle, in-
culpé de vol qualifié.
Vandaèle avait, il y a quelques jours, été
condamné par le tribunal correctionnel à deux
ans de prison.
Lu cour, après avoir entendu le réquisitoire
et la plaidoirie, a condamné derechef Vandaèle
à dix ans de travaux forcés, mais elle a con-
fondu les deux peines.
Le procès du « Bon Pasteur »
Nancy, 21 janvier. — On sait que, dans le
procès intenté au Bon Pasteur de Nancy par
Mlle Lecoanet, victime pendant trente ans de
l'exploitation cléricale, la cour d'appel avait
ordonné une expertise médicale et une enquête
supplémentaire. A cette heure tout est terminé
les rapport concernant l'expertise et l'en-
quête ont été remis aux magistrats chargés de
l'affaire, et de nombreux témoins ont été en-
tendus. Les débats sont définitivement fixés
aux 4, 5 et 6 février.
M' Mangin, ancien bâtonnier, plaidera pour
le Bon Pasteur, et Me Prévost, du barreau de
Paris, pour Mlle Lecoanet.
Une vendetta
Avignon, 21 janvier. — Les assises de Vau-
cluse ont jugé hier le nommé Pierre Carbonel,
âgé de cinquante-cinq ans, limonadier à Avi-
gnon, pour tentative de meurtre.
Les débats ont été très émouvants et se sont
prolongés jusqu'à une heure avancée de la nuit.
La victime de Carbonel a, par miracle, échappé
à la mort, bien qu'ayant reçu un coup de fusil
en pleine poitrine.
Le mobile qui avait fait agir Carbonel était la
vengeance.
Carbonel a été condamné à dix-huit mois de
prison, 100 francs d'amende et 1,2CO francs de
dommages-intérêts.
Un père meurtrier
Charleroi, 21 janvier. — M. Broehart, qui a
tiré la semaine dernière des coups de revolver
sur son fils, déserteur de l'armée française, a
été condamné aujourd'hui par le tribunal cor-
rectionnel il deux peines conditionnelles de
50 francs d'amende, l'une pour coups, et l'autre
pour port d'arme prohibée.
Le ministère public s'était rallié aux conclu-
sions de la défense. *
Le prévenu a été remis immédiatement en
liberté.
La condamnation conditionnelle en Belgique
est équivalente aux condamnations prononcées
en France avec le bénéfice de la loi Béren-
ger.
L'affaire Hutt-de Cooman
Bruxelles, 21 janvier. — La cour d'appel,
après une délibération qui n'a pas duré moins
de trois quarts d'heure, a rendu les jugements
que voici : dans l'affaire Hutt-de Cooman, le
mandat délivré contre les frères Hutt peur
banqueroute frauduleuse a été infirmé ; celui
concernant les irrégularités d'écritures seul
subsiste encore.
Les deux mandats concernant de Cooman
ont été confirmés.
Tentative de meurtre
Hier ont comparu, devant la cour d'assises
de Seine-et-Oise, deux ouvriers de ferme, les
nommés Lambert, Edouard, déjà condamné
huit fois, et Lambert, Anicet, qui subit déjà
quatre condamnations.
Le 12 septembre dernier, ces deux individus
avaient attaqué, sur la route do Saint-Michel-
sur-Orge, près de Juvisy, M. Souillard, âgé de
cinquante-deux ans, qu'ils dévalisèrent et lais-
sèrent à demi-mort. Ils furent arrêtés le lende-
main du crime.
Edouard Lambert a été condamné à dix ans
de travaux forcés, dix ans d'interdiction de sé-
jour, et Lambert, Anicet, à cinq ans de maison
de correction et dix ans d'interdiction de séjour.
FAITES LIRE «LA LANTERNE »
PAR VOS AMIS
MÈmfrrmEffTS
CHARENTE
Angonlême, 21 janvier. — tfn soldat dn
107' de ligne commit l'imprudence de mettre
quatre gros sous dans sa bouche ; par suilo
d'un faux mouvement, il en avala trois. Con-
duit à l'hôpital, le médecin principal le fit aus-
sitôt radioscoper, ce qui lui permit de détermi-
ner la position des pièces de monnaies dans
l'oesophage d'où il réussit à les extraire.
HAUTE-VIENNE
Limoges, 21 janvier. 1— Le dompteur Pia
net, qui, à l'occasion de la foire des Innocents,
s'installait, il y a un mois, à Limoges, avait fait
transporter toute sa ménagerie, par chemin de
fer.
Or, le wagon spécial où se trouvait la jeune
éléphante Jenny avait, par suite des manœch
vres du débarquement, subi un choc, et le tête
du pachyderme ayant porté plus violemment
qu'il n'aurait fallu contre les parois, la pauvre
bête s'était fait une assez forte ecchymose à la
tempe.
D'où demande à la Compagnie d'Orléans de
dommages et intérêts pour couvrir les frais
nécessités par les soins à donner à l'animal. Le
chiffre était d'ailleurs ossez modeste. On se
contentait de 160 francs que la Compagnie re-
fusa. ,
M. Pianet assigna alors le chef de gare de.
vant le tribunal de commerce, et la Compagnie
ayant fait défaut, le tribunal alloua au domp-
teur la somme qu'il réclamait.
A la veille de quitter Limoges pour Poitrers,
M. Pianet, désirant rentrer dans ses fonds,
chargea un huissier de ses intérêts.
C'est pourquoi, hier matin, Me Faure se ren-
dait à la gare et saisissait tout d'abord le train
de Paris à ce moment sur le point de partir.
Une fois lancé, l'huissier ne s'arrêta plus et
saisit le train d'Angouléme, le train de Cler-
mont, le train de Toulouse, celui de Saint-
Yrieix et le train d'Agen. Il saisit 20 fourgons,
2:5 wagons de voyageurs, 403 bouillottes, 20
charriots à bouillottes, des bâches, des lan-
ternes, etc.
Il allait tout saisir, lorsque le chef de gare,
au nom de la Compagnie. lit opposition au ju-
gement prononcé par défaut, ce qui suspendit
les opérations de l'huissier.
HÉRAULT
Montpellier, 21 janvier. — Avant-hier,
vers quatre heures de l'après-midi, un jeune
homme de dix-neui ans, domestique à la cam-
pagne de Saporta, commune de Lattes, a été
victime d'un terrible accident da chasse, qui
lui a coûté la vie.
11 y avait dans la campagne, abandonné dans
un coin, un vieux fusil à piston qui avait déjà
causé un accident, mais moins grave que
celui-ci.
Le jeune homme voulut se servir du fusil,
malgré la défense de son père, qui prévoyait un
accident possible. Mal lui en prit, car l'arme
éclata et le malheureux jeune homme reçut
toute la charge dans le flanc gauche.
Des domestiques l'ayant vu tomber, arrivè-
rent mais ne relevèrent qu'un cadavre.
MARNE
Reims, 21 janvier. — Plusieurs bateaux
chargés de matériel pour l'exposition de Reims
ont été immobilisés par les glaces près do
Loivre.
Un brise-glace à vapeur a été envoyé afin de
dégager le canal.
MORBIHAN
Lorient, 21 janvier. — Le ministre a donné
l'ordre au port de Lorient d'armer le 12 mars
prochain le transport Manche pour la campagne
de Terre Neuve et d'Islande.
Le croiseur Lacoisier armera à Toulon le 20
mars pour porter le guidon du capitaine do
vaisseau de Montferrand, désigné pour com-
mander la division de Terre-Neuve.
OISE
Senlis, 21 janvier. — Un charretier, Pierre
Descouleurs, employé chez M. Darichy, culti-
vateur à Saint-Félix, charriait du fumier avec
une voiture à quatre chevaux, lorsqu'au tour-
nant d'une rue il vint à glisser et passa sous la
voiture qui l'écrasa. La mort a été instan-
tanée.
PYRÉNÉES ORIENTALES
Perpignan, 21 janvier. — Une pluie dilu-
vienne tombe depuis trois jours surune grande
partie du département. Cette nuit, une tem-
pête de vent, do pluie et de neige a fait rage.
Une partie de la banlieue de Perpignan est
inondée.
Les villages de Palau-del-Vidre, Argelês-sur-
Mer, Ortaffa, sont inondés.
Sur la ligne de Perpignan à Villefranche-de-
Conflent, la circulation des trains est entravée
par la neige.
RHONE
Lyon, 21 janvier. — Une galerie des mines
de galène, à Chaunay s'est en partie effondrée,
hier, dans la soirée, ensevelissant six mi-
neurs.
Après une heure d'efforts, on a pu retirer,
au moyen d'une corde, les six mineurs ense-
velis qui, par un heureux hasard, n'avaient au-
cune blessure.
SEINE-INFÉRIEURE
Rouen, 21 janvier. - Le steamer Jeanne-
Conseil, de Bordeaux, a été abordé hier soir,
en Seine, près de Rouen, par le remorqueur
Rhône, et a eu cinq tôles d'étraves crevées.
Le Rhône dont l avant a été défoncé, s'est
échoué sur un banc de sable.
Les dégâts sont évalués à 20,000 francs.
VAR
Draguignan, 21 janvier. — Hier soir, à
neuf heures, au théâtre, une conférence anti-
cléricale, organisée par le groupe de la Libre-
Pensée, a été donnée devant une salle comble
par le citoyen Gebelin de Bargemon dont le
sujet était : Science et religion.
., Le conférencier a sa intéresser l'assistance
qui ne loi a pas ménagé ses applaudissements
LES SPORTS
CCWRSES A NICB
Mesxredi 2.1 janvier
RÉSULTATS
Prix d-e Menton
(Steeple-chase, 4 réclamer, 3,000 fr., 3,900 m.)
1. Fusain II (Bara). — 2. Hexamètre. — 3.t..
Clos Hamel. -
Non placés : Wagon, Isei, Estragon, Hoder,
Mirac.
Prix do la Société des Steepie-Chases
de France
(Stceple-chase, 5e série, 4,600 fr., 3,400 m.)
1. Touche à Tout (F. Hall). — 2. Gilette.
Non placés : Dampierre, Barbazan, Bauvil-
lers.
o - Prix de Monte-Carlo
(Haies, handicap, 25,000 francs, 3,000 mètresr
i. Moulin Neuf (L. Bariller). — 2. Robo.—
3. Halo.
Non placés : Bilbaude, Arkinglass, Cabecilla.
Saint WaHin, Deer Fidele, Doum Doum, Cas-
tellamare, -Copernic.
Prix Saint-Albin -
(Haies, à récl., 3,000 francs, 2,800 mètres)
1. Zerline (Gildon). 2. Cédille.
Non placés : Neuwied, Phanelopsis, Biscarra,
Manne, Caracalla.
RAPPORTS DU PARI MUTUEL
zig
S NOMS SES CHEVAUX 5SS S- =
o
CI CI
Fuoain II Gagn 47 24 50
l«c. — Placé 19.. 9 50
8 p. Hexamètre Place 22 13 50
Le Clos Hamel. Placé 18 50 8 50
Touthe -à Tout. Ga * 49 50 2 £-
| Tôuishe a plin 49 50 21
2* c. — .Placé 16 50 il
5 p. Gilette.^ Placé 15 50 9
: <.. : Placé ,.
1. Moulin Neuf Gagn 92 50 83
S, c.. - ,Placé 25.. 14
tip. Robo.«. Placé 19 50 II..
Holo. placé 16.. 8
Zerline Gagn 127 50 66
4«c. — ~r. Placé 45 19
7 p. Placé 18 50 9 50
Placé
BULLETIN MAÇONNIQUE
Tenues d'aujourd'hui jeudi
L'Homme libre (G∴0∴), 16, rue Cadet. Ins-
tallation des ou. élus pour 1903.
Libre-Pensée (G.-.O.-.), 63, rue Froidevaux.
A 9 h., conférence sur la Franc-Maçonnerie et
les partis politiques,
Bionfaisance et Progrès (G. O. *.), 13, rua
Chaudron.
Les Imit∴ de l'arc-en-ciel (G∴Q∴), 15, rua
Cadet.
L. Chap.-. Les vrais amis (G∴0∴), 16, rua
Cadet. La réglementation de la prostitution.
S.-. Ch. Lesfidcles écossais (G.L.), 42,
rue Rochechouart. — Los principes de l'Ecos-
sisme (Exposé juridique.)
Les Admirateurs de Saint-Just (G.O.I, 103,
quai Valmy. — L'admissibilité de la femme
dans la Franc-Maçonnerie.
MOUVEMENT SOCIAL
Les organisations et groupes sont priés de ni
nous adresser que des communications revêtues
de la marque syndicale, de leur timbrée parti-
culier ou autre marque d'authenticité.
RÉUNIONS DU 22 JANVIER
Bourse du Travail
A huit heures et demie du soir
Grande Salle. — Syndicat des coiffeurs.
Salle Bondy. — Union du bronze.
Salle des Conférences. — Syndicat des ins.
truments de précision.
Salle des Commissions (premier étage).
Syndicat de l'orfèvrerie.
Annexe de la Bourse du Travail
A huit heures et demie du soir
Salle 12. — Syndicat de la boucherie.
Commission administrative. — Réunion plé-
nière.
Syndicats
Union syndicale des employés de coopératices
de consommation et de production. — A
9 h. 1/2 du soir, Bourse du travail, 35, rua
Jean-Jacques-Rousseau.
Union syndicale des ouvrières et ouvriers do-
reurs stlr bois (Ateliers). — La Commission
administrative de la Bourse du Travail ayant
décidé que les deux Syndicats de dorure se-
raient mis en présence l'un de l'autre, à la
Salle Bondv, afin d'être éclairée sur les agisse-
ments et actes qui se sont produits récemment.
Camarades,
Nous qui depuis un an travaillons à faire re-,
connaître notre droit, depuis tant d'années
méconnu, il faut prouver que même étant syn-
dicat des petits poids, nous faisons de la bonne
besogne.
Prière d'assister à la réunion qui-aura lieu le'
26 janvier, à 8 h. 1/2 du soir, salle Bondy,
Bourse du travail.
Groupes et Comités politiques
Ligue anticléricale révolutionnaire du 5e ar-
rondissement. — A 8 h. 1/2, salle Barbezange.
rue Valette, 11.
Groupe socialiste révolutionnaire du 91 ar-
rondissemsnt, — A 9 heures du soir, 62. rua
Pigalle.
La philosophie positive. — Sociétés Savantes,
28, rue Serpente et 8, rue Danton. De 2 à
6 heures, Conférence gratuite sur la Philoso-
phie Positive, par L. Valette, offerte aux OU4
vriers sans travail. -
Groupe d'études sociales « En Avant », ds
FEUILLETON DU 23 JANVIER
101
1 Thlartyr d'amonr
GRAND ROMAN INÉDIT
PAR
Jules de GASTYNE
TROISIEME PARTIE
L'OTAGE
XXI
*- SUITE —
Andrée lut dans ses yeux toute son
angoisse.
Mais elle répondit, à son mari d'une
voix qu'elle s'efforça de raffermir.
— Je vous recevrai chez moi, mon-
sieur, s'il vous plaît d'y venir.
— Tout de suite, n'est-ce pas ?.
— Je vous précède.
Et relevant la queue de son lourd
manteau royal, elle se dirigea vers ses
appartements.
Andrée lui avait glissé tout bas à
l'oreille ces mots :
— Je t'attends ! >
M. de Cliarmande, sans se préoccu-
per de sa belle soeur, marcha sur le
pas de sa femme.
Quand celle-ci fut dans le petit bou-
doir précédant sa chambre à coucher,
qu'une lampe éclairait, et où se te-
nait, l'attendant, sa femme de cham-
bre, elle renvoya cette fille, non sans
s'être informée de Paulette.
— Elle dort, dit la servante.
Alors Blanche la congédia.
Et se tournant vers son mari, resté,
sur le seuil.
— Vous pouvez entrer, dit-elle.
M. de Cliarmande fit quelques pas
en avant.
Il ne pouvait détacher ses yeux de
Blanche, si belle sous son costume
de velours et de soie, sous la lumière
éclatante du diadème qui brillait dans
l'or de ses cheveux. ses épaules
nues mordues par le ruissellement
des pierreries, qu'on se fût mis à ge-
noux devant -elle.
., Et il la désirait éperdument.
Blanche avait suivi le trajet de ses
regards ardents. Elle en avait com-
pris la signification. et elle frémis-
sait d'une crainte et d'une horreur
qu'elle s'efforçait vainement de dissi-
muler.
Elle indiqua de la main un siège à
son mari.
— Asseyez-vous, monsieur !
Mais Just de Charmande resta de-
bout. -.
Il se trouvait mieux debout pour di-
re ce qu'il avait à dire. et du haut de
sa haute taille il la voyait mieux. son
regard plongeant dans l'éblouisse-
ment neigeux de sa poitrine et de ses
épaules.
Elle avait rejeté son lourd manteau,
chargé de broderies d'or et qui pesait
sur elle comme une chape.
Et elle apparaissait svelte, le haut du
corps dégagé.
De son côté M. de Charmande dé-
posa son manteau de pourpre.
Et il se montra éblouissant dans sa
longue robe chargée de broderies d'or
et de pierreries.
Il eût été presque majestueux, si
ses yeux n'eussent flamboyé de flam-
mes impures.
Il commença :
— Je ne viens pas, madame, com-
me vous pourriez le craindre peut-
être, vous faire la cour en vous répé-
tant tous les Compliments que j'ai
entendu faire ce soir de votre beauté
et en vous disant tout ce que j'en
pense moi-même. Vous avez été sa-
crée ce soir la reine de Paris. Et il
n'est personne qui ne soit sorti en-
thousiasmé et comme ébloui de l'é-
clat que votre grâce a répandu sur
cette fête.
— Monsieur! fit Blanche, qui se
sentait rougir. et que ces éloges
brûlaient comme un fer rouge qu'on
aurait promené sur sa chair nue.
Just poursuivit :
— Je sais que les compliments ve-
nant de moi ne sauraient vous toucher
et m'ouvrir le chemin de votre cœur.
Je vais donc parler un langage plus
précis. Vous n'avez pas oublié, ma-
dame, que nous avons fait tous les
deux un pacte. -
Blanche se récria :
— Un pacte ?
— Quel autre nom donner à la con-
vention intervenue entre nous deux à
la suite d'événements qu'il est inutile
de vous rappeler?.
- Que je n'oublierai jamais! déclara
Blanche.
— Je ne les oublie pas non plus, dit
froidement Just de Charmande.
Mais vous semblez, vous, avoir ou-
blié les conditions du pacte qui les a
suivies.
— Je n'ai rien oublié, monsieur.
— Pourquoi donc y avez-vous man-
qué?
— Je n'y ai pas manqué, monsieur.
— Vous y avez manqué en introdui-
sant ici, chez moi, votre amant.
— Mon amant?
— M. de Rilly. C'est lui qui était là,
je le sais.
— C'est lui, en effet. On ne vous a
pas trompé.
— Vous voyez bien.
— Mais on vous a trompé, mon-
sieur, si l'on vous a dit que M. de
Rilly était ici avec mon assentiment.
— Ce n'est pas vous qui l'avez in-
vité ?
-Non, monsieur. J'ignorais même
qu'il fût en France.
— Comment à-t-il pénétré chez
nous ?. qui lui a envoyé une carte?
— Il l'a achetée.
— Achetée!
- Oui, monsieur. ainsi que son
àmi, M. de Précourt.
— On vendait des cartes pour mon
bal?
- Il paraît, monsieur.
— Soit!. J'admets cela. Je veux
vous croire, bien qu'il semble diîfl-
cile d'admettre que M. de Rilly soit
venu ici sans que vous en fussiez
avertie.
- Je vous le jure.
-r Je n'insiste pas. Mais votre de-
voir, madame, après ce qui avait été
convenu entre nous, était de fuir cet
homme quand il se fut fait connaître
à vous. Vous avez juré, sur la tête de
votre enfant, de ne pas me rendre ri-
dicule. Or, je l'ai été ce soir par votre
faute.
— Tout le monde ignorait la pré-
sence de M. de Rilly.
— Sauf la personne qui m'a pré-
venu.
— Oh ! cette personne, fit Blanche,
je la connais, c'est cette misérable.
— Quelle misérable?
— Votre cousine, Jeanne de SauveS.
- Et après?. Elle avait donc ap-
pris, elle, que M. de Rilly, votre
amant, le père de l'enfant que nous
élevons ici et qui passe pour ma fille,
pour l'enfant de M. et de Mme de
Cliarmande. elle avait appris que
M. de Rilly était chez moi déguisé.
vous cherchant. essayant sans doute
de renouer les anciens liens, se jouant
de ma surveillance. D'autres ont pu
le savoir comme elle. On a pu vous
surprendre avec lui. Et que voulez-
vous que l'on pense?. J'aurais dû, si
je n'avais pas craint le scandale, et
pour ramener sur moi le respect,
prendre par les épaules cet impu-
dent. le chasser. le provoquer. en
faire une bonne fois justice. Je ne
l'ai pas fait. J'ai craint pour vous.
pour votre réputation. J'ai fermé lea
yeux. Mais plus d'un rira de mon
indulgence et me méprisera. Voilà
à quoi vous m'avez exposé ce soir,
madame.
— Je vous répète, monsieur, dit
Blanche, que M. de Rilly est venu ici
ce soir à mon insu. que je n'ai été
avertie que fort tard de sa présence,
et que si cela n'avait dépendu que de
moi il serait reparti aussitôt sans
avoir cherché à m'approcher et à me
parler.
- — Je vous ai surprise lui parlant.
— C'est vrai.
— Donc vous mentez en ce moment.
— Je ne mens pas. Tel était le senti-
ment véritable de mon cœur. Mais
l'ayant vu, je ne pouvais pas le fuir.
L'ayant entendu, je ne pouvais pas ne
,je ne poti~-,ç,.iis pas 11Q
pas l'écouter.
— Vous l'aimez toujours ?
— Je m'efforce de l'oublier.
— Et vous n'y parvenez pas. Ah !
madame, prenez garde ! Je ne vous ai
pas trompée, moi. Vous désiriez avoir
près de vous votre fille. Je vous l'ai
donnée. Vous me rendrez cette jus-
tice que je vous ai laissée libre de
l'élever selon votre bon plaisir. que
je ne vous ai pas mesuré le temps que
vous passiez avec elle, que je ne vous
ai pas empêchée de l'aimer à votre
gré, quoique j'eusse pu me montrer
jaloux de cette affection, qui, passant
par-dessus la tête de l'enfant, allait à
mon rival, à son père. J'ai rempli
scrupuleusement,strictement,en hon-
nête homme, toutes nos conventions
j~a luit, é1 rdemén$
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