Titre : La Lanterne : journal politique quotidien
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1894-05-20
Contributeur : Flachon, Victor. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb328051026
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 20 mai 1894 20 mai 1894
Description : 1894/05/20 (N6238,A18). 1894/05/20 (N6238,A18).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : BIPFPIG33 Collection numérique : BIPFPIG33
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k7509888h
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-54
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 10/07/2012
Xia Lanterne 3
tulle, si en vogué aujourd'hui, la confec-
tulle, n'en est pas difficile.
tion
On prend 2 mètres de tulle illusion blanc
de 80 centimètres de largeur, dont on
coupe quatre morceaux de 30 centimètres
de largeur que l'on plisse en accordéon ;
ensuite, ces bouts de tulle sontcousus en-
semble en forme de nœud — sans boucles
— avec une passe en tulle et un tour de
cou que l'on ferme sur le derrière de la
tète. Il faut avoir soin d'attacher le nœud,
non au milieu de la hauteur du col, mais
bien vers le bas, afin que le menton, tout
en émergeant de ce nuage blanc, ne l'é-
crase pas.
Suzanne.
CAUSERIE FINANCIERE
C'est merveille à voir franchement avec
quelle désinvolture hardie nos rentes françai-
ses franchissent les degrés qui mènent aux
sommets où il leur convient si bien de planer.
Ce n'est pas nous qui trouverons rien à re-
prendre à ces airs capitolins de nos fonds
d'Etats.
Nous n'avons jamais récriminé contre autre
chose que contre les retards injustifiés que
certains esprits moroses ou routiniers
apportaient à la reconnaissance des mérites
aux leur doivent faire attribuer et conserver
la première place parmi les valeurs de notre
marché.
Notre opinion, pour si anciennement que
nous l'ayions formulée, ne rencontrait jusqu'à
présent que de clairsemés adeptes, mais main-
tenant les esprits sont convaincus et confiants
les capitaux suivent le sillon où ils se sen-
tent sûrs et même au risque d'être moins ré-
munérés préfèrent nos rentes françaises. La
spéculation qui avait peine à croire aux cours
actuellement pratiqués se rachète pour ne pas
paver plus cher son erreur, et sous limpul-
sion simultanée des capitaux et de la spécu-
lation nos rentes françaises obtiennent des
cours dignes d'elles à la vérité, mais-qui jus-
qu'alors leur avaient été refusés.
Le 3 0/0 est monté de 100 95 à 101 10, l'A-
mortissable de 100 50 à 100 62, le 3 1/2 de 107 07
à 107 25.
Pendant que s'affirme ainsi, sur notre mar-
ché de Paris, la solidité de nos rentes fran-
çaises se développe ici et sur d'autres places
des doutes sur la plupart des valeurs étran-
gères, doutes qui, métamorphosés en grandes
craintes, n'auraient encore, à notre avis, rien
d'exagéré. Les Allemands vendent la rente
italienne, ce qu'auraient dû depuis longtemps
à notre avis faire les capitalistes français. Les
cours sont lourds et agités entre 78 et 78 20,
mais ils sont encore assez élevés pour encou-
rager les vendeurs. Sfur l'Extérieure d'Espa-
gne, les mouvements se limitent entre 63 90
et 64 40 et s'arrêtent en clôture à 64. Le Russe
3 0/0 1891 a fait 89 10, l'Unifiée d'Egypte 103 et
102 90, le Turc 24 35.
L'action Crédit Foncier est montée de 953 75
à 957 50, le Crédit Lyonnais de 741 25 à 742 50.
Le Suez a été très ferme à 2,840, le Gaz est a
1,165, le Rio-Tinto est comme la veille à
366 87. L'action Lanterne s'inscrit à 190, l'obli-
gation à 210. La progression continue et les
Véritables cours seront vite regagnés.
BULLETIN MAÇONNIQUE
C'est aujourd'hui samedi, à neuf heures du
matin, que s'ouvrira au G. O. le Congrès
des loges de la région parisienne.
Ce Congrès, dont la durée a été fixée à trois
jours, se terminera lundi soir.
A l'ordre du jour; entre autres importantes
questions nous indiquerons les suivantes:
Du recrutement Maçonnique et des forma-
lités à accomplir pour, l'initiation et l'affilia-
tion. - Des moyens à employer pour faire
pénétrer les idées Maçonniques et Socialistes
dans les. masses et plus particulièrement dans
les masses rurales. — De la suppression des
monopoles. — Questions du minimum de sa-
laires et du Maximum de travail. — De l héri-
ritage et de la situation des enfants nuturels.
Propositions diverses intéressant la Franc-
Maçonnerie et la République.
Les L la Renaissance, l'Etoile de tA-
venir de Seine-et-Oise et les Amis triom-
phants donneront ensemble, ce soir samedi,
à 8 heures, leur fête soisticiale dans les salons
du G.-. O.
Au cours de cette fête, sem céMbrée une cé-
rémonie nuptiale à l'occasion du mariage de
notre S. Emma Boisson, fille du lor surv.de
la loge « les Amis triomphants» avec M.
Charles Cailïat.
Après la fête nuptiale aura lieu, à neuf
heures, un grand concert dans lequel seront
entendus des artistes de l'Opéra, de l'Opéra-
Comique, etc. A dix heures, banquet-souper
au prix de 5 fr. 50 pour les hommes, 4 fr. 50
pour les dames et 2 fr. pour les enfants. A
minuit, bal à grand orchestre. Les FF.
MM.-, et leurs familles sont instamment
priés d'honorer de leur présence cette inté-
ressante fête maçonnique et républicaine.
On trouve des billets chez le concierge du
G. O.
CONCERTS MILITAIRES 1 t
-
p -~ Programme officiel 'i~:
Ainsi que nous l'annoncions dernièrement,
les musiques militaires se feront entendre à.
partir du 20 mai :
Aux Tuileries : les dimanche, mardi et
jeudi
Au Palais-Royal : les dimanche, mercredi
et vendredi ;
Au Luxembourg : les dimanche, mardi et
vendredi ;
Au Parc-Montsouria, au Parc-Monceau, au
Jardin des Plantes : les dimanches; ,
Aux. Buttes-Chaumont : les dimanche et
Jeudi ;
Au Square-Parmentier : les dimanche et
leudi ; 1'
A Pasay, au Champ-de-Mara, à la place des
Vosges : les. jeudis.
Les concerts militaires se feront entendre
de 4 à 5 heures du 20 mai au 15 juin inclus
•et du 11, septembre jusqu'à la fin de la saison.
De frà 6 heures, du 16 juin au 31 août in-
clus.
PARIS
La température
Observations météorologiques de la Lan-
terne, dans la journée d'hier 18 mai 1894 :
Température la plus -
basse de la nuit à 4 h. 30 16*5 au-dessus de 0.
A 7 heures matin. 18*3 —
A 2 — soir. 21*5 —
A 9 - — 18' 6 —
La plus élevée du jour, à 2 h. 50. 26'4.
Moyenne de la Journée 21*4, supérieure à la
normale d'environ 7°.
Les minima du 18 mal, pour la région
parisienne, ont varié de 12 0 à 13*5 pour les
environs et de 14°8 à 16*5 pour l'intérieur d& la
ville.
Extrêmes hygrométriques : 48 à 2 h. 30 soir
et 79 à 4 h. matin.
Vent dominant :Nord-Nord-Esb, vitesse moy.
14 kil. là l'heure.
Baromètre : Stationnaire. A 9 heures soir :
7G0 m/m 7.
Etat du ciel à Paris : Beau la nuit et la
matinée. Forts coups de vent la soirée.
Etat général du temps : La période de
temps chaud continue et se maintient sous
l'influence de fortes- pressions existant au
Nord-Ouest et qui déterminent des vents
d'Est avec ciel assez beau. Des orages ont
éclaté dans les régions voisines des côtes de
l'Océan et dans le Centre.
Temps probable pour aujourd'hui ; Nua-
geux, orageux. Température élevée.
Les obsèques de Mlle Andrieu
Les obsèques de Mlle Louise Andrieu, la
parfumeuse de la rue Etienne-Marcel, victime
du précoce assassin, Jules Heutric, ont eu
lieu hier à midi.
Le corps de Mlle Andrieu, qui était resté
jusqu'à ce jour dans l'appareil frigorifique de
la Morgue, a été transporté à dix heures, im-
passe des Trois-Bohies, au domicile de son
beau-frère.
A midi, au moment où le cortège s'est mis
en marche, le nombre des curieux s'était tel-
lement augmenté que les agents du onzième
arrondissement qui faisaient le service d'or-
dre ont eu beaucoup de mal à dégager la rue.
Sur tout le parcours, les trottoirs et les fe-
nêtres étaient garnis de monde.
Le char de sixième classe, drapé de blanc,
était recouvert d'une grande quantité de cou-
ronnes et de bouquets envoyés par les nom-
breux amis de la malheureuse victime.
Le deuil était conduit par le frère, le beau-
frère et les parents de Mlle Andrieu.
Mme Merele, la. sour de la victime, bien que
très affligée, avait tenu à accompagner le
corps.
L'inhumation a eu lieu au cimetière de Pan-
tin.
Agents révoqués
Nous avons raconté hier les exploits des
agents Cherpin et Gillot, qui, en état d i-
vresse, avaient provoqué, à Clichy, une véri-
table bagarre.
Conduits au poste, ils avaient été mis à la
disposition du préfet, qui les a révoqués pour
avoir causé du scandale et s'être enivrés pen-
dant le service.
Quelle dégringolade -wr'
Un mendiant sordide, à la longue barbe
en fleuve, mais d'un fleuve sale — quelque
chose comme la Seine à l'embouchure de l'é-
gout collecteur — proposait hier à un bijou-
tier du quartier Saint-Gervais de lui vendre
un fermoir en or avec brillants) d'un prix
assez élevé. -
Surpris de voir pareil bijou entre de telles
mains, le marchand fit conduire le vendeur
au commissariat de police. Là, le mendiant
avoua qu'il avait trouvé le fermoir aux envi-
rons de l'Opéra-Comique. Puis, interrogé sur
son état civil, il déclara se nommer Edmond,
vicomte de la Morte, originaire de Lyon, âgé
de soixante-sept ans, et avoir été jadis cham-
bellan dans une grande cour européenne.
Son interrogatoire a. révélé un petit détail
qui ne manque pas d'intérêt : il n'a point de
domicile et loge aux asiles de nuit. « Quant
à mes moyens d'existence, dit-il, en ouvrant
un sac qu'il portait au bras, les- voici.
Le sac était rempli de débris d'oranges.
— Je ramasse — expliqua-t-il - ces éoorces
d'orange dans les ruisseaux, autour des Hal-
les, et je les vends à un liquoriste qui fabri-
que du bitter et du curaçao.
Avis aux amateurs.
Les dangers du téléphone
— Allo. allo, M. Maunoury, négociant en.
papier, rue du Chevaleret?
— Parfaitement.
— Allo. c'est moi M. X. libraire.
Préparez-moi tout de suite huit caisses de
papier. je vais les faire prendre dans quel-
ques instants.
— La commande sera prête dans une heure.
En effet, quelques instants plus tard deux
individus venaient chez M. Maunoury ,prenaient
les caisses, les plaçaient sur une: charrette et:
partaient. , ,
Après leur départ, un renseignement ayant
été omis sur la facture, M. Maunoury fit té-
léphoner à la maison qui avait commandé.
On répondit ne pas savoir ue quoi il s'agis-
sait. En effet, les individus qui avaient enlevé
les huit caisses de papier étaient des filous-
qui pratiquent le vol au téléphone. Heureu-
sement, le conducteur de la voiture avait ba-
vardé; on sut de la sorte aù'ils se rendaient
à la gare de l'Est, et, pendant que le caissier
do M. Maunoury allait porter plainte au com-
missariat du quartier, le négociant venait,
lui-même à la gare de l'Est raconter son^af-
faire au commissaire spécial, qui fit exercer
une surveillance à la consigne.
Dans l'après-midi les deux voleurs étaient
pincés au moment où Us ret iraient une partie
des caisses de papier, qu'ils avaient vendues
à un libraire établi près de la gare.
Ces individus. Clément C. et Louis F.,
ont été remis entre les mains du commissaire
de policewqui s'est chargé de leur affaire.
Succession détournée
En janvier dernier une dame Th., demeu-
rant rue Lecourbe, ayant depuis longtemps
rompu toutes relations avec son fils et se
sentant très malade, faisait, venir de Moulins,
sa ville natale, une de ses aniiu. Caroline
C., pour la soigner.
Cette femme ne tarda pas à prendre la di-
rection de la maison de Mme Th., et. pour
commencer, elle congédia la bonne depuis
huit ans au service de la paralytique. Elle fit
plus encore, elle appela auprès d'elle ses
deux filles et, chaque jour, alors que Mme
Th. restait enfermée dans sa chambre, les
trois femmes tenaient table ouverte et rece-
vaient une société tant soit peu mêlée.
Il y a trois semaines environ, Mme Th.
mourait et son fils n'apprit sa mort que par
les journaux. Il accourut à Paris mais les
trois femmes C. avaient disparu et l'ap-
partement ne contenait plus un seul meuble.
Le commissaire de police ouvrit aussitôt
une enquête et découvrit que Mme C. avait,
pour pouvoir déménager, montré au proprié-
taire de la maison une donation en sa faveur
sur papier libre, du mobilier garnissant l'ap-
partement de Mme Th.
Quant aux valeurs de la défunte, trace en
fut retrouvée chez divers changeurs de Paris.
Sur commission rogatoire de M. de Cosnao,
juge d'instruction, le commissaire de police
de Moulins a procédé à l'arrestation des fem-
C.., qui ont été ramenées à Paris.
FAITS DIVERS
Au feu. — Hier matin, à quatre heures, un
incendie s'est déclaré à bord d'un chaland,
a Petit-Henry a, amarré au quai de Passy.
Malgré la promptitude des secours, une par-
tie du bateau est devenue la proie des flammes;
un cheval qui se trouvait à bord a été as-
phyxié.
— Un incendie d'une extrême violence s'est
déclaré dans l'après-midi d'hier à deux heu-
res dans Les ateliers de MM. Jansen et G" ta-
pissiers, 78, rue Dulong, aux Batignolles.
Les pompiers des casernes de la rue de
Rome et de la rue Blanche ont pu se rendre
maîtres du feu après une heure d'efforts. Les
dégâts sont importants ; on n'a eu à déplorer
aucun accident.de personnes.
Coups de soleil. — Les premiers coups de
soleil font de nombreuses victimes. Le com-
missaire de police du faubourg Montmartre,
lui seul, a reçu, hier après-midi, la visite de
trois fous : le premier, Auguste Demangeais,
tisserand, voulait être présenté à M. Méline ;
l'autre, Jules Biard, se déclarait le roi des
cambrioleurs ; le troisième se disait le lieu-
tenant de l'abbé Garnicr et venait chercher
au commissariat de police, Jeanne d'Arc, vic-
time d'une arrggtation arbitraire : les pauvres
diables ont étSrenvoyés à l'infirmerie du Dé-
pôt.
Accident de voiture. — Mme Gavotti eè
sa fille passaient en voiture hier matin, ave-
nue des Champs-Elysées, lorsqu'au rond-point
un lourd camion qui traversait l'avenue, a
renversé la voiture. Mme Gavotti a été blessée
à la figure et aux mains.
Désespoir. — Léon Grégoire, journalier,
demeurant rue Gros, s'est jeté dans la Seine,
du grand viaduc d'Auteuil. Le cadavre a été
repêché par l'employé de l'octroi et porté au
poste de secours.
Infanticide. - Le nommé Labre, demeu-
rant 13, rue Thiers, a trouvé dans le square
de l'Observatoire, le cadavre d'un enfant nou-
veau-né enfermé dans une boîte en bois et
paraissant avoir été étranglé. Il a porté sa
lugubre trouvaille au commissariat de police,
qui en a informé le service de la Sûreté.
Digestions excellentes, teint frais, santé parfaite
PURGATIF GERAUDEL
délicieux an goût, effet rapide sans colfçws. - Se prend dissons dans un
peu d'eau. - La boîte de 10 pargatians 1 fr. 50, dans toutes Pharmacies.
ENVIRONS DE PARIS
Argenteuil. — M. Fortier, lieutenant de
pompiers, a eu la jambe gauche broyée par
pompiers, d'une voiture qu'il conduisait. Son;
les roues
état est désespéré.
— Programme des fêtes de dimanche pro-
chain SC mai : 1 heure : Régates à la voile ;
1 h. t/2 course internationale de bicyclettes or-
ganisée par la S. V. d'Argenteuil : Pendant la
durée des courses, concert par l'harmonie mu-
nicipale.
A neuf heures, feu d'artifice sur la Seine
avec embrasement du pont d'Argenteuil. Illu-
minations, bal, jeux,*etc.
Aubervilliers.- Emille Langreville, homme
d'équipe à la gare d'Aubervilliers, a été, dans
l'après-midi d'hier, grièvement blessé à la tête
et aux rRins. par une machine en manœuvre.
Le malheureux a été transporté à l'hôpital
Lariboisière.
Asnières. — Le feu a pris à l'imprimerie
Lemenil,4, rue de Normandie. C'est une lampe
à gaz qui a communiqué le feu à des rideaux
dans l'atelier des transporteurs- Grâce à. la
présence des ouvriers on est parvenu à se
rendre très rapidement maître du feu.
Saint-Ouen. — Un chiffonnier Ballon Dieu-
donné, demeurant passage Touzet avait pour
maîtresse une femme Anna Jacqufemain qui,
pensait-il,le trompait. Hier, voyant rôder au-
tour de cher lui un individu, il CTut que c'é-
tait un rival et saisissant une hachette, il lui
en porta un coup terrible au front, nuis d'un
second lui abattit l'oreille gauche. Le blessé
a été transporté à l'hôpital Bichat. C'est un
nommé Moisaud, qui était venu inviter quel-
ques chiffonniers à l'enterrement de sa sœur,
morte la veille. Ballon s'est constitué prison-
nier. j
Saint Ctoud — M. Belmontet, maire de.
Saint-Cloud, a été reçu par le général Mer-
cier, ministre de la guerre, qu il a entretenu
de la possibilité du transport de l'Ecole poly-
technique à Saint-GLoud.
Saint-Brice-sous-Forêt. — Fête commu-
nale les dimanche 20 et lundi 21 mai; des
salves d'artillerie annonceront la fête. Mar-
chands forains, tirs. Grand concert donné par
la Fanfare et l'Orphéon. Le soir, illuminations
bal. — Station de Sareellés-Saintr-Brice, che-
min de fer du NorcCligne de Montsoult.
SPORT
SPORT .JUc~ fJirL~
COURSES A MAISONS-LAFFiTTa
Vendredi 18 mai
Malgré una chaleur étouflante, il y avait
foule à Maisons.
Le sport a été de premier ordre. Beaucoup
de partants, mais peu de favoris. Fresca seule
a un peu dédommagé les preneurs. Phaéton
est tombé koiteux dans le prix de Chars.
Algarade. la nouvelle Galette, a enlevé le
prix Yellow, à la satisfaction des sportmen.
Bien mal inspiré le comte de Fels de ne pas
avoir gardé l'engagement de cette jument,
dans le prix de Diane.
Le prix de Cesny a été pour M. de Brissac
l'occasion d'un succès auquel nous nous as-
socions.
Le prix à réclamer a été pour Porte-Veine
dont l'écurie se crée une spécialité dans les
prix à réclamer. C'est toujours cela en atten-
dant mieux.
RÉSULTATS.
Prix des Trianons
1. Porte-Veine, 6/1 (Ed. Watkins). - 2. Beau-
val. — 3. Wild-King.
Non placés : Héloïse, Annette, Washing-
ton, Coracero, Saint-Cloud, Etrangère, Nor-
wège, Forêt-d'Othe, Caracoleur.
Gagné de cinq longueurs.
Prix de Cesny
1. Master-Conny, 8/1 (M. de Brissac). —
2. Eperlan. — 3. Solférino.
Non placés : Régal, Antibes, Hermitage,
Etendard, Chicago. Sérifontaine.
Gagné de trois quarts de longueur.
Prix de Chars
1. Spadassin, 10/1 (Barlen). — 2. Souverain.
- 3. Salifou.
Non placés : At-Meidan, Dlssé, Fascinante,
Corneille, Phaéton Tuyau, Anachonrète.
Gagné de deux longueurs.
Prix Yellow
1. Algarade, 14/1 (Dodd). — 2. Claret. —
3. Mahonia.
Non places : Hamleh, Péplum, Du.c-de-Ne-:
vers. Ramsis, Damoiseau, Cothurne, Forward,
Troubadour, Montastruc, Ixion, Sorbonne.
Gagné de oinq longueurs.
Prix Vigilant
1. Fresca, 4/6 (Bell). - 2. Gueule-de-Loup.—
3. Thébaïde.
Non placés : Angélique, Le Stagirite, Fol-
ligny.
Gagné d'une longueur.
Résultats du pari mutuel
: Noms «§ * S:® ftI"
111 fI}; bec> Ut
mi St o
o des chevau: ::: 'd CI) CI) d -Sa
u œ Il ftp
Porte-Veiae73 4e
Porte-Veine.- gxgn. 73 48
l«c. Id Placé. 22.. 15 50:
12 part. Beauval. placé. 31 50 16 :
Wild-Kmg piaco, 48 31 50
Master-Conny. GAGN. 112 50 82
!-c. Id. Placé. Â2 50 20 50
9 part. perlai placé. 14 50 8 50
Solférino Placé. 102 .30 50-
Spadassin Gaoh. 69 50 51 50
S.c. Id. Placét 27 50 15
10 part. Souverain Placé. 24 10 50
Salifou Placé. 35.. 24
Algarade, Gags. 152 50 67..
4*c. Id. Placé. 36 50 16..
14pari:. Claret. Placé. 1.15 - - 11 50
, Mahouia. Placé. 37 "t 50
Fresca.. Gagw. 19 9
5ltCo- Id. Placé. 14 50 7 50
6 parti. Gueule-de-Loup.. Pincé. 59 50 19
Placé.
#
COURSES A* LA MARCHE
Samedi 19 mai
NÔS FAVORIS
Prix des Flerirs. — Old-Bridg-e.
Steeple-chase militaire (lu série). —' Sylvia
ou BOIl'--Garçon,
Prix des Four-in-Hands. — La Fleur ou
Fernande.
Prix du- Ralliement. - Blanc-Bec ou Le
Lude.
Hunt steeple-chasè. - Etincelle ou Lord-
Bazil.
__,_
SPORT VÈLOCIPEDIQUE
-
L'éloquence des chiures :
Tandis que, l'année.. dernière, du 2 au 14
avïil, -l'administration des sports français
donnait en prix 3,635.Éeaa*2S en espèces, l'ad-
ministration actuelle a donné, du 8 au 14 avril,
une somme espèces de douze mille francs.
Les coureurs sont vraiment mal venus à se
plaindre et il n'y a pas lieu de se surprendra
que, forte de ce précédent, l'administration
n'ajoute qu'une importance très relative aux
récriminations qui peuvent se produire.
-■*$*-
A ajôuter à la liste des membres du jury
dé la course des. artistes dramatiques, qui a
lieu au vélodrome Buffalo le 31 courant, et
non pas à Asnieres comme l'annonce l'un de
nos plus spiritirels confrères, le nom de Sou-
lacroix, le sympathique baryton de l'Opéra-
Comique.
—t~t—
La réunion de dimanche à Buffalo sera d'uu
intérêt tout spécial. ,
En raison de leur forme qui semble ne pou-
voir être plus parfaite, Médinger, le vieux
champion français, et Edward, le champion
anglais qui vient d'obtenir de si beaux succès
en province ont décidé de se rencontrer dans
un match. Ce match sera ceum en deux man-
ches de 2 et de ; 5 kilomètres avec, si il y a
lieu, une finale de deux kilomètres.
—«4+~
C'est ce matin que sera donné le départ de
la grande cou«re Bordeaux-Paris.
Afin de contenter nos nombreux lecteurs,
nous avons envoyé un de nbs collaborateurs
qui suivra la course d'un bout à l'autre et
nous enverra par dépêches les heures aux-
quelles seront passés lèàï coureurs dans cha-
que ville. :
Tom Porter.
TIR
Le 12* concours de tir à l'arme national à
200 mètres, donné par la Société parisienne
de tirl'Auenir, se continuera dimanche 20 mai.
au stand de Paris-Auteuil, situé dans le fossè
des fortiifcations, entre les portes de Saint-
Cloud et d'Auteuil.
Plus de cent prix en espèces, médailles et
objets d'art seront décernés aux tireurs et aux
Sociétés représentées par quatre délégués. En
outre, concours de délégations des écoles, ly-
oéos. collèges et élèves des Sociétés de tir.
Une médaille commémorative sera délivrée
à tout tireur de dix séries au moins et aux
délégations complètes.
Enfin, le concours d'honneur comprend plu-
sieurs grands prix, dons du ministre de
l'intérieur, du Conseil général de la Seine,
du préfet de police et. par dessus tout, un ma-
gnifique buste de Gambetta, de Falguière,
sortant delà manufacture de Sèvres, est of-
fert par le président de la République.
■THÉÂTRES
!,f:. -
Le Théâtre de la République a inauguré
jeudi soir, par Tartuffe, une série de repré-
sentations classiques. L'œuvre. de Molière a
été écoutée avec attention par un public en-
thousiaste qui a ri de bon cceur et applaudi
aux boas endroits ; l'interprétation, du. reste,
n'a rien laissé à désirer, et MM. Bellecour
-(Tartufle), Fraizier (Orgon), et Mmes M. Mar-
sans (Marianne). Lévi-Leclerc (Elmire) ont
recueilli une ample moisson d'applaudisse-
ments.
Il ne nous déplaît point de signaler la fa-
veur que rencontrent dans des milieux popu-
laires nos classiques..
— Ce soir, samedi, Foottit, le merveilleux
clown si connu, de retour de sa fugue en
Russie, fera sa rentrée au Nouveau-Cirque
de la rue Saint-Honoré.
— L'Odéon a donné la première représenta-
tion d'une pièce en un acte de M, Gaston
Dévore, Tentation, étude un peu complexe,
qu'ont très convenablement interprétée Mmes
Roybet et Arbel, MM. Berthet et Marsay.
— Prochainement au théâtre des Bouffes-
du-Nord reprise des Mémoires de Mimi Bam-
boche avec Mlle Jane Marsan dans le rôle de
Mimi créé par Schneider au Palais-Royal.
— Les matinées enfantines du théâtre de la
Galerie Vivienne se continueront tout l'Eté
sans interruption, les Jeudis et dimanches.
L'administration de ces matinées vient de
traiter avec une merveilleuse troupe de ma-
rionnettes américaines. dont les débuts au-
ront lieu prochainement.
— Ce soir et jours suivants au théâtre des
Ternes, Martyre, joué par Mme3 E. Herly,
Chandora, Barbiéri, MM. Montie, E. Thierry.
— L'Association des artistes dramatiques
vient de. tenir son assemblée générale an-
nuelle.
M. Ritt, ancien directeur de l'Opéra, a été
élu président par 248 voix, sur 250 votants.
La fortune de l'Association s'élevait au
10r janvier dernier à la somme de 174,898 francs
sur laquelle la conversion a fait perdre 12,758
francs.
— Le poète Gabriel Martin, dont le .dernier
volume des Poésies fantaisistes obtient beau-
coup de succès, termine en ce moment un
drame en cinq actes en vers, la Mort de Mes-
saline, pour le théâtre de l'Qdéon.
T!,_, ,.,-_t,
NECROLOGIE r
On annonce la mort du général de Mont-
luisant, décédé i Marsanne (Drôme), à l'âge
de soixante-quatorze ans.
Lie général de Montluisant appartenait à
l'arme de l'ar tille rie. Il avait commandé, en
dernier lieu, l'artillerie du 15* corps d'armée,
à Nîmes.
• *
« *
On annonce la mort de J&. le lieutenant-
colonel d'infanterie de marine Boistel, à
l'état-major hors eadre au Beniu.
M. Boistel, qui revenait en convalescence
en France, est décédé, avant d'arriver à Da-
kar. à bord de la Ville-Âe-Maranhao, sur la-
quelle il rentrait.
Le lieutenant-colonel Boistel était âg6 de
cihq»a&te ans; entré au service comme enga-
gé volontaire à dix-sept ans, il avait étéllom-
mé sous-lieutenant en 1867.
Il était lieutenant-colonel depuis mars 1893
et officier de la Légion d'honneur..
LIBRE-PENSEE -
- Quatorzième arrondissement
Bn raison éte la soirée organisée samedi
19 mai par la Fédération française de la Li-
bre-Pensée. la réunion mensuelle du groupe
l'Union des libres-penseurs du quatorzième
arrondissement est ajournée au samedi
26 mai. *"
A Conférence à Amiens
Le citoyen jCamïlle Pelletan. député, fera
une conférence à 4miensi le dimanche 3 juin,
à 2 heures. *
Spjets : Les républicains et F « esprit nou-
veau ».
FETES DES ENVIRONS DE PARIS
Dimanche 20 mai f
Alfort, bateaux, omnibus.— Les dimanches
20 et 27 mai, et 3 juin, fête- sur le bord de la
Marne.
Saint-Mandé, gare de Vincennes.
rssy-les-MouHneaux, tramways Saint-
-Germain- des-Prés.
Nanterre, gare Saint-Lazare.
Bougival, gare Saint-Lazare.
Les Lilas, omnibus Arts-et-Métiers.
Gentilly, tramways place du Châtelet.
Argenteuil, gare Saint-Lazare.
Versailles, gare de l'Ouest.
Nogent-sur-Marne, gare de l'Est, r ».
Antony, gare de Sceaux.
ftlIRlKlAT*^* ■B P'LLORACft
VI i h I rapidement et sans
irritation à la dose d'un verre. N'exige aucun régime,
F'ro,oséDridL Gd *Ue$kU$ioa roffutfa
ANTIPYRINE du DocteurKNOBIS
NÉVRAI.CiEs. Micft^ 9 Mao.
MOUVEMENT OUVRIER
SYNDICATS. — FÉDÉRATIONS —
BOURSE DU TRAVAIIi
Les revendications corporatives.
Les réunions. — Les résolutions.
Les grèves.—Les convocation^
COMMUN! JA flQMS
M À Paris
Maçons. — Dans une. importante réunion
tenue rue Cardinet, 100, le citoyen Legros,
conseiller prud'homme, qui rendait compté
de son mandat, a été l'objet d'un ordre du
jour de confiance,
Puis l'assemblée, après avoir également fé-r
licité les conseillers prud'hommes Malbaum
et Genermont et remercié les citoyens Bonil-
let et Valette de leur concours, a levé la
séance au cris de :
« Vivent les travailleurs! Vive la Révolu-
tion sociale ! »
A la sortie, une collecte a été faite au pro-
fit des grévistes de Trignac.
Ouvriers charpentiers. — La solidarité des
charpentiers de. la Se ine, dans une assemblée
générale tenu le 16 mai, a voté un ordre du
jour de félicitations et de confiance à ses deux
élus, les conseillers prud'hommes Lagarde et
Goguin.
Ouvriers en voitures. — Dimanche 20 mai,
aura lieu la distribution solennelle des récom-
penses des cours techniques et professionnels
dans la salle Wagram, 39 bis, avenue de Wa.
gram.
Il y aura concert et conférence. Présence
asurée des conseillers municipaux Berthaut,
Viguier, Bompard, Brousse et Glairin. ,
Parti ouvrier socialiste révolutionnaire. -
Groupe du dixième arrondissement : Samedi,.
19 courant, grande fête familiale de nuit avec
concert, bal et conférence. Les citoyens Fa-
bérot, député, et Piéron, correcteur typo.
graphe, prendront la parole.
En province 1
Tarbes. — Nous avons raconté il y a quel-
que temps que les pailleuses de chaises s'é-
taient mises en grève pour protester contre
l'avilissement de leurs salaires. Un journal.
de la région a essayé d'égarer l'opinion pu-
blique en attribuant à la grève un tout autre
caractère.
A ce propos, nous avons reçu du syndicat
des grévistes une lettre de protestation par
laquelle il noua affirme que le motif de la grève
a bien été celui-ci: les ouvrières demandaient
0 fr. 70 par paiilage et, dans une assemblée
des patrons, l'un d'eux, M. Dupont, a déclaré
sur un ton ironique qu'elles seraient trop con-
tentes de travailler pour 0 fr. 50. La grève a
répondu à ces paroles et nous pouvons dire
que la sympathie publique est pour les gré-
vistes.
Nantes. — La grève des charpentiers con-
tinue.
Les ouvriers se réunissent tous les jours.
Beaucoup d'entre eux ont quitté Nantes;
d'autres se préparent à partir.
■■.i
Trignac. — Une entrevue a eu lieu entre
un administrateur de la société des Forges,
et les. délégués grévistes qu'accompagnaient
les citoyens Baudin, Poulain, Sulève et Le-
brun
La Compagnie a offert de faire la paye tous
les deux samedis. Accepté. Il n'y aura auçunr
renvoi pour fait de grève.
En ce-qui concerne le salaire des manoeu-
vres, la Compagnie offre d'abord 0 fr. ", puis
0 fr. 31 cent, au lieu de 0 fr. 28 ancien prix.
Les délégués des grévistes, pour faire preuve
de conciliation, réduisent leur demande de
0,35 à 0,34 centimes.
L'affaire des puddleurs est encore en dis-
cussion.
Les pourparlers continuent entre les délé-
gués ouvriers et l'administrateur.
Les grévistes sont toujours fermes et cal-
mes. Ils attendent que l'accord soit définitif
avant de reprendre le travail.
Au dernier moment, on annonce que l'ac-
cord entre les grévistes et l'administration
de Trignaç est presque complète sur tous les
points. Une seule difficulté reste à résoudre,
celle, des trois centimes réclamés par certains
ouvriers,
VOMt.
La phtisie n'est pas .héréditaire. Nous pou-
vons hériter de nos parents une mauvaise
constitution qui nous amène rapidement à
cette maladie, mais non de l'affection elle-»
même. Elle provient d'un germe qui se déve-
loppe dans les poumons. Si les poumons sont
sains, l'organisme vigoureux, ce germe res-
tera, stérile.
Le moyen d'avoir un organisme robuste et
defl poumons sains consiste à faire usage de
l'Emuision Scott à l'huile de foie de morue
et aux hypopbospàHes de chaux et de soude.'
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FEUILLETON DU 20 MAI
? 84
LES AVENTURES
DU
Capitaine Pergame
PAR
PAUL MAHALIN
DEUXIÈME PARTIE
« OABES DE CŒUR ET DAMES DE PIQUE
-
XIII
Où il est démontré que si trop grat-
ter cuit, ne pas assez parler nuit
quelquefois.
- SUITE: -
fI Et Brigard, avec un gémissement:
* — Moi, quand on dérange l'heure de
mes repas.
Tandis que Compan, sentencieuse-
ment :
+ - Ne jamais plaisanter avec l'esto-
mac.
« Le Lorrain continuait à. regarder la
duchesse-douairière.
Celle-ci fit un effort pour parler.
Mais sa gorge, convulsivement ser-
tilî:à. m livra passage à aucun son.
Pergame attendit quelques secon-
des.
Ensuite, il reprit avec résolution :
— Autrement, quoi que vous pensiez
et quoi qu'il arrive de moi, je ne répon-
drai plus à une seule des questions
qu'on m'adressera à ce sujet.
De toutes les parties de la salle s'éle-
vèrent des exclamations irritées.
M. de Mayenne se fit l'interprète du
sèntiment général :
— Mort de mes os ! s'écria-t-il en se
levant, le maraud se moque de nous !
Mme de Montpensier suffoquait de
colère :
— C'est votre existence, monsieur,
que vous avez jouée-là et que vous ve-
nez de perdre.
— Je suis prêt à payer, madame, ré-
pliqua l'officier avec sérénité, et je ne
réclamerai pas même les vingt-quatre
heures de crédit accordées à toute dette
de jeu.
La mort ne m'étonne ni ne m'épou-
vante : il y a si longtemps que nous
nous connaissons — de vue !
Hé! mon Dieu, un peu plus tôt, un
peu plus tard, comme chante la chan-
son : la différence ne vaut pas une épin-
gle!
— Soit! fit le duc, vous serez pendu
dans dix minutes. -
- Pendu ?,.. Voilà un vilain mot.
Votre Altesse se trompe sans doute.
— Comment?
Elle oublie ce que tout le monde
sait et ce que le bourreau lui-même n'i-
gnore pas : qu'un gentilhomme a le droit
avoir la tête tranchée. -
— Et vous êtes gentilhomme ?
— Je le crois fermement monsei-
gneur.
— Vos preuves?
— Je n'ai, par malheur, à vous offrir
que le cri de ma conviction. Toute-
fois, en supposant que je sois dépourvu
de titres suffisants pour revendiquer-
l'honneur de la hache et du billot, j'en
possède assez, je pense, pour exiger le
bénéfice d'une belle et bonne arquebu-
sade.». Je suis soldat, et l'on ne pend
pas un soldat.
- On pend Judas et Barrabas, ri-
posta durement Mme de Montpensier.
A cette outrageante apostrophe, un
flot de sang monta à la tête du jeune
homme.
— Barrabas!. Judas!. Terre et
Ciel!
Il fit un pas vers la sœur du Balafré,
et sa main chercha, la garde de son
épée avec un mouvement si terrible
que Brissac et Mayneville se jetèrent
devant lui.
Mais la lame ne quitta pas le four-
reau.
Pergame se souvint à temps que c'é-
tait une femme qui venait de parler.
L'accès de colère qui l'affolait s'éva-
nouit sous le sentiment de la situation,
et il comprit que sa supériorité était
dans sa faiblèsse même.
— Qu'on le désarme ! commanda le
duc.
Saint-Paul s'approcha avec une gri-
mace qui témoignait énergiquement de
son peu de goût pour cette besogne.
Ajoutons que, à rencontre de ses ap-
préhensionsj t;elle-ci ne fut point dif-
ncile
Le jeune homme se laissa enlever
son épée sans opposer de résistance.
Ses yeux étaient allés chercher de
nouveau « l'amie de sa mère » sur le
siège où celle-ci avait l'air de rester
étrangère à tout ce qui se passait au-
tour d'elle et demeurait comme en-
gourdie dans la. pâleur et l'immobilité
du marbre.
En ce moment, M. de Mayenne se
tourna vers la douairière.
— Madame ma mère, demanda-t-il,
approuve-t-elle l'arrêt que je viens de
rendre ?*
Anne de Nemours s'agita.
Le marbre se fit chair un instant.
Un instant le masque vécut.
Et ce ne fut pas seulement la. ques-
tion de son-flls qui opéra ce miracle.
Ce fut encore le regard de Pergame,
— ce regard si éloquent dans sa sup-
plication muette !.
La vieille duchesse se souleva.
Son visage se décomposait sous le
combat qu'elle soutenait avec elle-
même.
Son cœur lui criait de parler.
Mais le soin de son honneur lui or-
donnait de se taire.
Pendant une minute, on put croire
que le cœur serait le plus fort.
Car elle desserra les lèvres et son
geste impérieux commanda l'atten-
tion.
Toute l'assistance tendit l'oreille.
Et La Chapelle-Marteau, qui était
un fin matois, glissa dans le tuyau de
son voisin Hottman, avec toute la joie-
d'une commère qui se sent sur la piste
d'uu moiistrueux cancan :,It F
— Compère, j'ai une vague idée que
nous allons en apprendre de belles.
Mais son espérance fut déçue.
La douairière colla son mouchoir sur
sa bouche, où le sang vint, tant elle mit
de violence à empecher les mots de
sortir.
Et, comme si cette dépense d'énergie
eût épuisé le reste de ses forces, elle
retomba dans son fauteuil, inanimée et
quasi morte.
Il y eut une rumeur effrayée :
— Madame la duchesse se trouve
mal !
Pages. chambrières et valets s'em-
pressèrent à l'envi autour de leur maî-
tresse.
M. de Mayenne et Mme de Montpen-
sier avaient conservé tout leur calme.
Le premier dit à Guillaumot, son ma-
jordome :
— Faites transporter madame ma
mère dans ses appartements, vçillez à
ce qu'on lui prodigue tous les soins que
son état réclame, et tenez la main en
même temps à ce que l'on prépare chez
moi mon vin de nuit et à ce que l'on
fasse ma couverture.
Et la seconde, à demoisetle Ruperte
Dardenne, sa première dame d'atours :
— Employez mes sels d'Italie. Je
vous les donne comme souverains pour
les syncopes. C'est il signor Rondo-
letto, mon maestro di Capella, qui me
les a rapportés de Florence.
Pergame ne jouissait point de cette
douce tranquîllit.é- -privilège, des es-
prits supérieurs.
Lorsqu'il avait yu. la douairière, a'ai-
faisser; une douleur aiguë lui avait sert
la poitrine.
Une fièvre s'était emparée de lui, de
prendre la malade dans ses bras et 4e
la ranimer sous ses caresses.
Et puis aussi, de s'agenouiller à 363
pieds, de baiser le bas ae sa robe et do
lui murmurer avec toute son âme : -
.- Madame, êtes-vous contente de
moi ?
Et, quand elle eut disparu, emportée
par les chambrières, il lui sembla que
tout son courage s'en allait avec elle.
Ce fut alors seulement qu'il songea à
lui-même.
Ce fut alors qu'il se rappela Jacque-
line Buisson.
Alors, dans un de ces instants de lu-
cidité surhumaine qui ouvrent à ceux
qui vont quitter cette terre des horizons
infinis sur tout ce qu'on appelle la vie,
Q'est-à-dire sur quelques courts mo-
ments de bonheur jetés comme des îles
au milieu d'un océan de larmes de souf-
frances :
— Oh ! pensa-t-il, voilà qui est affreux
vraiment ! Tout à l'heure, j'avais auprès
dé moi un ange adoré qui venait de
m'avoaer qu'il m'aimait ! L'avenir s'al-
longeait doré devant mes yeux ! Je tou-
chais à l'accomplissement de mes rêves!
Et, en une minute, tout me manque !
Et, en une seconde, la mort, — une
mort odieuse, vile, infâme, — prend la
place de tout
Son cœur se gonfla et il se se&tit des
picotements dans les yeux.
Autour dfe lui, if- n'y avait (jue des
figures stupidement farouche
~~H~MMt)~
tulle, si en vogué aujourd'hui, la confec-
tulle, n'en est pas difficile.
tion
On prend 2 mètres de tulle illusion blanc
de 80 centimètres de largeur, dont on
coupe quatre morceaux de 30 centimètres
de largeur que l'on plisse en accordéon ;
ensuite, ces bouts de tulle sontcousus en-
semble en forme de nœud — sans boucles
— avec une passe en tulle et un tour de
cou que l'on ferme sur le derrière de la
tète. Il faut avoir soin d'attacher le nœud,
non au milieu de la hauteur du col, mais
bien vers le bas, afin que le menton, tout
en émergeant de ce nuage blanc, ne l'é-
crase pas.
Suzanne.
CAUSERIE FINANCIERE
C'est merveille à voir franchement avec
quelle désinvolture hardie nos rentes françai-
ses franchissent les degrés qui mènent aux
sommets où il leur convient si bien de planer.
Ce n'est pas nous qui trouverons rien à re-
prendre à ces airs capitolins de nos fonds
d'Etats.
Nous n'avons jamais récriminé contre autre
chose que contre les retards injustifiés que
certains esprits moroses ou routiniers
apportaient à la reconnaissance des mérites
aux leur doivent faire attribuer et conserver
la première place parmi les valeurs de notre
marché.
Notre opinion, pour si anciennement que
nous l'ayions formulée, ne rencontrait jusqu'à
présent que de clairsemés adeptes, mais main-
tenant les esprits sont convaincus et confiants
les capitaux suivent le sillon où ils se sen-
tent sûrs et même au risque d'être moins ré-
munérés préfèrent nos rentes françaises. La
spéculation qui avait peine à croire aux cours
actuellement pratiqués se rachète pour ne pas
paver plus cher son erreur, et sous limpul-
sion simultanée des capitaux et de la spécu-
lation nos rentes françaises obtiennent des
cours dignes d'elles à la vérité, mais-qui jus-
qu'alors leur avaient été refusés.
Le 3 0/0 est monté de 100 95 à 101 10, l'A-
mortissable de 100 50 à 100 62, le 3 1/2 de 107 07
à 107 25.
Pendant que s'affirme ainsi, sur notre mar-
ché de Paris, la solidité de nos rentes fran-
çaises se développe ici et sur d'autres places
des doutes sur la plupart des valeurs étran-
gères, doutes qui, métamorphosés en grandes
craintes, n'auraient encore, à notre avis, rien
d'exagéré. Les Allemands vendent la rente
italienne, ce qu'auraient dû depuis longtemps
à notre avis faire les capitalistes français. Les
cours sont lourds et agités entre 78 et 78 20,
mais ils sont encore assez élevés pour encou-
rager les vendeurs. Sfur l'Extérieure d'Espa-
gne, les mouvements se limitent entre 63 90
et 64 40 et s'arrêtent en clôture à 64. Le Russe
3 0/0 1891 a fait 89 10, l'Unifiée d'Egypte 103 et
102 90, le Turc 24 35.
L'action Crédit Foncier est montée de 953 75
à 957 50, le Crédit Lyonnais de 741 25 à 742 50.
Le Suez a été très ferme à 2,840, le Gaz est a
1,165, le Rio-Tinto est comme la veille à
366 87. L'action Lanterne s'inscrit à 190, l'obli-
gation à 210. La progression continue et les
Véritables cours seront vite regagnés.
BULLETIN MAÇONNIQUE
C'est aujourd'hui samedi, à neuf heures du
matin, que s'ouvrira au G. O. le Congrès
des loges de la région parisienne.
Ce Congrès, dont la durée a été fixée à trois
jours, se terminera lundi soir.
A l'ordre du jour; entre autres importantes
questions nous indiquerons les suivantes:
Du recrutement Maçonnique et des forma-
lités à accomplir pour, l'initiation et l'affilia-
tion. - Des moyens à employer pour faire
pénétrer les idées Maçonniques et Socialistes
dans les. masses et plus particulièrement dans
les masses rurales. — De la suppression des
monopoles. — Questions du minimum de sa-
laires et du Maximum de travail. — De l héri-
ritage et de la situation des enfants nuturels.
Propositions diverses intéressant la Franc-
Maçonnerie et la République.
Les L la Renaissance, l'Etoile de tA-
venir de Seine-et-Oise et les Amis triom-
phants donneront ensemble, ce soir samedi,
à 8 heures, leur fête soisticiale dans les salons
du G.-. O.
Au cours de cette fête, sem céMbrée une cé-
rémonie nuptiale à l'occasion du mariage de
notre S. Emma Boisson, fille du lor surv.de
la loge « les Amis triomphants» avec M.
Charles Cailïat.
Après la fête nuptiale aura lieu, à neuf
heures, un grand concert dans lequel seront
entendus des artistes de l'Opéra, de l'Opéra-
Comique, etc. A dix heures, banquet-souper
au prix de 5 fr. 50 pour les hommes, 4 fr. 50
pour les dames et 2 fr. pour les enfants. A
minuit, bal à grand orchestre. Les FF.
MM.-, et leurs familles sont instamment
priés d'honorer de leur présence cette inté-
ressante fête maçonnique et républicaine.
On trouve des billets chez le concierge du
G. O.
CONCERTS MILITAIRES 1 t
-
p -~ Programme officiel 'i~:
Ainsi que nous l'annoncions dernièrement,
les musiques militaires se feront entendre à.
partir du 20 mai :
Aux Tuileries : les dimanche, mardi et
jeudi
Au Palais-Royal : les dimanche, mercredi
et vendredi ;
Au Luxembourg : les dimanche, mardi et
vendredi ;
Au Parc-Montsouria, au Parc-Monceau, au
Jardin des Plantes : les dimanches; ,
Aux. Buttes-Chaumont : les dimanche et
Jeudi ;
Au Square-Parmentier : les dimanche et
leudi ; 1'
A Pasay, au Champ-de-Mara, à la place des
Vosges : les. jeudis.
Les concerts militaires se feront entendre
de 4 à 5 heures du 20 mai au 15 juin inclus
•et du 11, septembre jusqu'à la fin de la saison.
De frà 6 heures, du 16 juin au 31 août in-
clus.
PARIS
La température
Observations météorologiques de la Lan-
terne, dans la journée d'hier 18 mai 1894 :
Température la plus -
basse de la nuit à 4 h. 30 16*5 au-dessus de 0.
A 7 heures matin. 18*3 —
A 2 — soir. 21*5 —
A 9 - — 18' 6 —
La plus élevée du jour, à 2 h. 50. 26'4.
Moyenne de la Journée 21*4, supérieure à la
normale d'environ 7°.
Les minima du 18 mal, pour la région
parisienne, ont varié de 12 0 à 13*5 pour les
environs et de 14°8 à 16*5 pour l'intérieur d& la
ville.
Extrêmes hygrométriques : 48 à 2 h. 30 soir
et 79 à 4 h. matin.
Vent dominant :Nord-Nord-Esb, vitesse moy.
14 kil. là l'heure.
Baromètre : Stationnaire. A 9 heures soir :
7G0 m/m 7.
Etat du ciel à Paris : Beau la nuit et la
matinée. Forts coups de vent la soirée.
Etat général du temps : La période de
temps chaud continue et se maintient sous
l'influence de fortes- pressions existant au
Nord-Ouest et qui déterminent des vents
d'Est avec ciel assez beau. Des orages ont
éclaté dans les régions voisines des côtes de
l'Océan et dans le Centre.
Temps probable pour aujourd'hui ; Nua-
geux, orageux. Température élevée.
Les obsèques de Mlle Andrieu
Les obsèques de Mlle Louise Andrieu, la
parfumeuse de la rue Etienne-Marcel, victime
du précoce assassin, Jules Heutric, ont eu
lieu hier à midi.
Le corps de Mlle Andrieu, qui était resté
jusqu'à ce jour dans l'appareil frigorifique de
la Morgue, a été transporté à dix heures, im-
passe des Trois-Bohies, au domicile de son
beau-frère.
A midi, au moment où le cortège s'est mis
en marche, le nombre des curieux s'était tel-
lement augmenté que les agents du onzième
arrondissement qui faisaient le service d'or-
dre ont eu beaucoup de mal à dégager la rue.
Sur tout le parcours, les trottoirs et les fe-
nêtres étaient garnis de monde.
Le char de sixième classe, drapé de blanc,
était recouvert d'une grande quantité de cou-
ronnes et de bouquets envoyés par les nom-
breux amis de la malheureuse victime.
Le deuil était conduit par le frère, le beau-
frère et les parents de Mlle Andrieu.
Mme Merele, la. sour de la victime, bien que
très affligée, avait tenu à accompagner le
corps.
L'inhumation a eu lieu au cimetière de Pan-
tin.
Agents révoqués
Nous avons raconté hier les exploits des
agents Cherpin et Gillot, qui, en état d i-
vresse, avaient provoqué, à Clichy, une véri-
table bagarre.
Conduits au poste, ils avaient été mis à la
disposition du préfet, qui les a révoqués pour
avoir causé du scandale et s'être enivrés pen-
dant le service.
Quelle dégringolade -wr'
Un mendiant sordide, à la longue barbe
en fleuve, mais d'un fleuve sale — quelque
chose comme la Seine à l'embouchure de l'é-
gout collecteur — proposait hier à un bijou-
tier du quartier Saint-Gervais de lui vendre
un fermoir en or avec brillants) d'un prix
assez élevé. -
Surpris de voir pareil bijou entre de telles
mains, le marchand fit conduire le vendeur
au commissariat de police. Là, le mendiant
avoua qu'il avait trouvé le fermoir aux envi-
rons de l'Opéra-Comique. Puis, interrogé sur
son état civil, il déclara se nommer Edmond,
vicomte de la Morte, originaire de Lyon, âgé
de soixante-sept ans, et avoir été jadis cham-
bellan dans une grande cour européenne.
Son interrogatoire a. révélé un petit détail
qui ne manque pas d'intérêt : il n'a point de
domicile et loge aux asiles de nuit. « Quant
à mes moyens d'existence, dit-il, en ouvrant
un sac qu'il portait au bras, les- voici.
Le sac était rempli de débris d'oranges.
— Je ramasse — expliqua-t-il - ces éoorces
d'orange dans les ruisseaux, autour des Hal-
les, et je les vends à un liquoriste qui fabri-
que du bitter et du curaçao.
Avis aux amateurs.
Les dangers du téléphone
— Allo. allo, M. Maunoury, négociant en.
papier, rue du Chevaleret?
— Parfaitement.
— Allo. c'est moi M. X. libraire.
Préparez-moi tout de suite huit caisses de
papier. je vais les faire prendre dans quel-
ques instants.
— La commande sera prête dans une heure.
En effet, quelques instants plus tard deux
individus venaient chez M. Maunoury ,prenaient
les caisses, les plaçaient sur une: charrette et:
partaient. , ,
Après leur départ, un renseignement ayant
été omis sur la facture, M. Maunoury fit té-
léphoner à la maison qui avait commandé.
On répondit ne pas savoir ue quoi il s'agis-
sait. En effet, les individus qui avaient enlevé
les huit caisses de papier étaient des filous-
qui pratiquent le vol au téléphone. Heureu-
sement, le conducteur de la voiture avait ba-
vardé; on sut de la sorte aù'ils se rendaient
à la gare de l'Est, et, pendant que le caissier
do M. Maunoury allait porter plainte au com-
missariat du quartier, le négociant venait,
lui-même à la gare de l'Est raconter son^af-
faire au commissaire spécial, qui fit exercer
une surveillance à la consigne.
Dans l'après-midi les deux voleurs étaient
pincés au moment où Us ret iraient une partie
des caisses de papier, qu'ils avaient vendues
à un libraire établi près de la gare.
Ces individus. Clément C. et Louis F.,
ont été remis entre les mains du commissaire
de policewqui s'est chargé de leur affaire.
Succession détournée
En janvier dernier une dame Th., demeu-
rant rue Lecourbe, ayant depuis longtemps
rompu toutes relations avec son fils et se
sentant très malade, faisait, venir de Moulins,
sa ville natale, une de ses aniiu. Caroline
C., pour la soigner.
Cette femme ne tarda pas à prendre la di-
rection de la maison de Mme Th., et. pour
commencer, elle congédia la bonne depuis
huit ans au service de la paralytique. Elle fit
plus encore, elle appela auprès d'elle ses
deux filles et, chaque jour, alors que Mme
Th. restait enfermée dans sa chambre, les
trois femmes tenaient table ouverte et rece-
vaient une société tant soit peu mêlée.
Il y a trois semaines environ, Mme Th.
mourait et son fils n'apprit sa mort que par
les journaux. Il accourut à Paris mais les
trois femmes C. avaient disparu et l'ap-
partement ne contenait plus un seul meuble.
Le commissaire de police ouvrit aussitôt
une enquête et découvrit que Mme C. avait,
pour pouvoir déménager, montré au proprié-
taire de la maison une donation en sa faveur
sur papier libre, du mobilier garnissant l'ap-
partement de Mme Th.
Quant aux valeurs de la défunte, trace en
fut retrouvée chez divers changeurs de Paris.
Sur commission rogatoire de M. de Cosnao,
juge d'instruction, le commissaire de police
de Moulins a procédé à l'arrestation des fem-
C.., qui ont été ramenées à Paris.
FAITS DIVERS
Au feu. — Hier matin, à quatre heures, un
incendie s'est déclaré à bord d'un chaland,
a Petit-Henry a, amarré au quai de Passy.
Malgré la promptitude des secours, une par-
tie du bateau est devenue la proie des flammes;
un cheval qui se trouvait à bord a été as-
phyxié.
— Un incendie d'une extrême violence s'est
déclaré dans l'après-midi d'hier à deux heu-
res dans Les ateliers de MM. Jansen et G" ta-
pissiers, 78, rue Dulong, aux Batignolles.
Les pompiers des casernes de la rue de
Rome et de la rue Blanche ont pu se rendre
maîtres du feu après une heure d'efforts. Les
dégâts sont importants ; on n'a eu à déplorer
aucun accident.de personnes.
Coups de soleil. — Les premiers coups de
soleil font de nombreuses victimes. Le com-
missaire de police du faubourg Montmartre,
lui seul, a reçu, hier après-midi, la visite de
trois fous : le premier, Auguste Demangeais,
tisserand, voulait être présenté à M. Méline ;
l'autre, Jules Biard, se déclarait le roi des
cambrioleurs ; le troisième se disait le lieu-
tenant de l'abbé Garnicr et venait chercher
au commissariat de police, Jeanne d'Arc, vic-
time d'une arrggtation arbitraire : les pauvres
diables ont étSrenvoyés à l'infirmerie du Dé-
pôt.
Accident de voiture. — Mme Gavotti eè
sa fille passaient en voiture hier matin, ave-
nue des Champs-Elysées, lorsqu'au rond-point
un lourd camion qui traversait l'avenue, a
renversé la voiture. Mme Gavotti a été blessée
à la figure et aux mains.
Désespoir. — Léon Grégoire, journalier,
demeurant rue Gros, s'est jeté dans la Seine,
du grand viaduc d'Auteuil. Le cadavre a été
repêché par l'employé de l'octroi et porté au
poste de secours.
Infanticide. - Le nommé Labre, demeu-
rant 13, rue Thiers, a trouvé dans le square
de l'Observatoire, le cadavre d'un enfant nou-
veau-né enfermé dans une boîte en bois et
paraissant avoir été étranglé. Il a porté sa
lugubre trouvaille au commissariat de police,
qui en a informé le service de la Sûreté.
Digestions excellentes, teint frais, santé parfaite
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délicieux an goût, effet rapide sans colfçws. - Se prend dissons dans un
peu d'eau. - La boîte de 10 pargatians 1 fr. 50, dans toutes Pharmacies.
ENVIRONS DE PARIS
Argenteuil. — M. Fortier, lieutenant de
pompiers, a eu la jambe gauche broyée par
pompiers, d'une voiture qu'il conduisait. Son;
les roues
état est désespéré.
— Programme des fêtes de dimanche pro-
chain SC mai : 1 heure : Régates à la voile ;
1 h. t/2 course internationale de bicyclettes or-
ganisée par la S. V. d'Argenteuil : Pendant la
durée des courses, concert par l'harmonie mu-
nicipale.
A neuf heures, feu d'artifice sur la Seine
avec embrasement du pont d'Argenteuil. Illu-
minations, bal, jeux,*etc.
Aubervilliers.- Emille Langreville, homme
d'équipe à la gare d'Aubervilliers, a été, dans
l'après-midi d'hier, grièvement blessé à la tête
et aux rRins. par une machine en manœuvre.
Le malheureux a été transporté à l'hôpital
Lariboisière.
Asnières. — Le feu a pris à l'imprimerie
Lemenil,4, rue de Normandie. C'est une lampe
à gaz qui a communiqué le feu à des rideaux
dans l'atelier des transporteurs- Grâce à. la
présence des ouvriers on est parvenu à se
rendre très rapidement maître du feu.
Saint-Ouen. — Un chiffonnier Ballon Dieu-
donné, demeurant passage Touzet avait pour
maîtresse une femme Anna Jacqufemain qui,
pensait-il,le trompait. Hier, voyant rôder au-
tour de cher lui un individu, il CTut que c'é-
tait un rival et saisissant une hachette, il lui
en porta un coup terrible au front, nuis d'un
second lui abattit l'oreille gauche. Le blessé
a été transporté à l'hôpital Bichat. C'est un
nommé Moisaud, qui était venu inviter quel-
ques chiffonniers à l'enterrement de sa sœur,
morte la veille. Ballon s'est constitué prison-
nier. j
Saint Ctoud — M. Belmontet, maire de.
Saint-Cloud, a été reçu par le général Mer-
cier, ministre de la guerre, qu il a entretenu
de la possibilité du transport de l'Ecole poly-
technique à Saint-GLoud.
Saint-Brice-sous-Forêt. — Fête commu-
nale les dimanche 20 et lundi 21 mai; des
salves d'artillerie annonceront la fête. Mar-
chands forains, tirs. Grand concert donné par
la Fanfare et l'Orphéon. Le soir, illuminations
bal. — Station de Sareellés-Saintr-Brice, che-
min de fer du NorcCligne de Montsoult.
SPORT
SPORT .JUc~ fJirL~
COURSES A MAISONS-LAFFiTTa
Vendredi 18 mai
Malgré una chaleur étouflante, il y avait
foule à Maisons.
Le sport a été de premier ordre. Beaucoup
de partants, mais peu de favoris. Fresca seule
a un peu dédommagé les preneurs. Phaéton
est tombé koiteux dans le prix de Chars.
Algarade. la nouvelle Galette, a enlevé le
prix Yellow, à la satisfaction des sportmen.
Bien mal inspiré le comte de Fels de ne pas
avoir gardé l'engagement de cette jument,
dans le prix de Diane.
Le prix de Cesny a été pour M. de Brissac
l'occasion d'un succès auquel nous nous as-
socions.
Le prix à réclamer a été pour Porte-Veine
dont l'écurie se crée une spécialité dans les
prix à réclamer. C'est toujours cela en atten-
dant mieux.
RÉSULTATS.
Prix des Trianons
1. Porte-Veine, 6/1 (Ed. Watkins). - 2. Beau-
val. — 3. Wild-King.
Non placés : Héloïse, Annette, Washing-
ton, Coracero, Saint-Cloud, Etrangère, Nor-
wège, Forêt-d'Othe, Caracoleur.
Gagné de cinq longueurs.
Prix de Cesny
1. Master-Conny, 8/1 (M. de Brissac). —
2. Eperlan. — 3. Solférino.
Non placés : Régal, Antibes, Hermitage,
Etendard, Chicago. Sérifontaine.
Gagné de trois quarts de longueur.
Prix de Chars
1. Spadassin, 10/1 (Barlen). — 2. Souverain.
- 3. Salifou.
Non placés : At-Meidan, Dlssé, Fascinante,
Corneille, Phaéton Tuyau, Anachonrète.
Gagné de deux longueurs.
Prix Yellow
1. Algarade, 14/1 (Dodd). — 2. Claret. —
3. Mahonia.
Non places : Hamleh, Péplum, Du.c-de-Ne-:
vers. Ramsis, Damoiseau, Cothurne, Forward,
Troubadour, Montastruc, Ixion, Sorbonne.
Gagné de oinq longueurs.
Prix Vigilant
1. Fresca, 4/6 (Bell). - 2. Gueule-de-Loup.—
3. Thébaïde.
Non placés : Angélique, Le Stagirite, Fol-
ligny.
Gagné d'une longueur.
Résultats du pari mutuel
: Noms «§ * S:® ftI"
111 fI}; bec> Ut
mi St o
o des chevau: ::: 'd CI) CI) d -Sa
u œ Il ftp
Porte-Veiae73 4e
Porte-Veine.- gxgn. 73 48
l«c. Id Placé. 22.. 15 50:
12 part. Beauval. placé. 31 50 16 :
Wild-Kmg piaco, 48 31 50
Master-Conny. GAGN. 112 50 82
!-c. Id. Placé. Â2 50 20 50
9 part. perlai placé. 14 50 8 50
Solférino Placé. 102 .30 50-
Spadassin Gaoh. 69 50 51 50
S.c. Id. Placét 27 50 15
10 part. Souverain Placé. 24 10 50
Salifou Placé. 35.. 24
Algarade, Gags. 152 50 67..
4*c. Id. Placé. 36 50 16..
14pari:. Claret. Placé. 1.15 - - 11 50
, Mahouia. Placé. 37 "t 50
Fresca.. Gagw. 19 9
5ltCo- Id. Placé. 14 50 7 50
6 parti. Gueule-de-Loup.. Pincé. 59 50 19
Placé.
#
COURSES A* LA MARCHE
Samedi 19 mai
NÔS FAVORIS
Prix des Flerirs. — Old-Bridg-e.
Steeple-chase militaire (lu série). —' Sylvia
ou BOIl'--Garçon,
Prix des Four-in-Hands. — La Fleur ou
Fernande.
Prix du- Ralliement. - Blanc-Bec ou Le
Lude.
Hunt steeple-chasè. - Etincelle ou Lord-
Bazil.
__,_
SPORT VÈLOCIPEDIQUE
-
L'éloquence des chiures :
Tandis que, l'année.. dernière, du 2 au 14
avïil, -l'administration des sports français
donnait en prix 3,635.Éeaa*2S en espèces, l'ad-
ministration actuelle a donné, du 8 au 14 avril,
une somme espèces de douze mille francs.
Les coureurs sont vraiment mal venus à se
plaindre et il n'y a pas lieu de se surprendra
que, forte de ce précédent, l'administration
n'ajoute qu'une importance très relative aux
récriminations qui peuvent se produire.
-■*$*-
A ajôuter à la liste des membres du jury
dé la course des. artistes dramatiques, qui a
lieu au vélodrome Buffalo le 31 courant, et
non pas à Asnieres comme l'annonce l'un de
nos plus spiritirels confrères, le nom de Sou-
lacroix, le sympathique baryton de l'Opéra-
Comique.
—t~t—
La réunion de dimanche à Buffalo sera d'uu
intérêt tout spécial. ,
En raison de leur forme qui semble ne pou-
voir être plus parfaite, Médinger, le vieux
champion français, et Edward, le champion
anglais qui vient d'obtenir de si beaux succès
en province ont décidé de se rencontrer dans
un match. Ce match sera ceum en deux man-
ches de 2 et de ; 5 kilomètres avec, si il y a
lieu, une finale de deux kilomètres.
—«4+~
C'est ce matin que sera donné le départ de
la grande cou«re Bordeaux-Paris.
Afin de contenter nos nombreux lecteurs,
nous avons envoyé un de nbs collaborateurs
qui suivra la course d'un bout à l'autre et
nous enverra par dépêches les heures aux-
quelles seront passés lèàï coureurs dans cha-
que ville. :
Tom Porter.
TIR
Le 12* concours de tir à l'arme national à
200 mètres, donné par la Société parisienne
de tirl'Auenir, se continuera dimanche 20 mai.
au stand de Paris-Auteuil, situé dans le fossè
des fortiifcations, entre les portes de Saint-
Cloud et d'Auteuil.
Plus de cent prix en espèces, médailles et
objets d'art seront décernés aux tireurs et aux
Sociétés représentées par quatre délégués. En
outre, concours de délégations des écoles, ly-
oéos. collèges et élèves des Sociétés de tir.
Une médaille commémorative sera délivrée
à tout tireur de dix séries au moins et aux
délégations complètes.
Enfin, le concours d'honneur comprend plu-
sieurs grands prix, dons du ministre de
l'intérieur, du Conseil général de la Seine,
du préfet de police et. par dessus tout, un ma-
gnifique buste de Gambetta, de Falguière,
sortant delà manufacture de Sèvres, est of-
fert par le président de la République.
■THÉÂTRES
!,f:. -
Le Théâtre de la République a inauguré
jeudi soir, par Tartuffe, une série de repré-
sentations classiques. L'œuvre. de Molière a
été écoutée avec attention par un public en-
thousiaste qui a ri de bon cceur et applaudi
aux boas endroits ; l'interprétation, du. reste,
n'a rien laissé à désirer, et MM. Bellecour
-(Tartufle), Fraizier (Orgon), et Mmes M. Mar-
sans (Marianne). Lévi-Leclerc (Elmire) ont
recueilli une ample moisson d'applaudisse-
ments.
Il ne nous déplaît point de signaler la fa-
veur que rencontrent dans des milieux popu-
laires nos classiques..
— Ce soir, samedi, Foottit, le merveilleux
clown si connu, de retour de sa fugue en
Russie, fera sa rentrée au Nouveau-Cirque
de la rue Saint-Honoré.
— L'Odéon a donné la première représenta-
tion d'une pièce en un acte de M, Gaston
Dévore, Tentation, étude un peu complexe,
qu'ont très convenablement interprétée Mmes
Roybet et Arbel, MM. Berthet et Marsay.
— Prochainement au théâtre des Bouffes-
du-Nord reprise des Mémoires de Mimi Bam-
boche avec Mlle Jane Marsan dans le rôle de
Mimi créé par Schneider au Palais-Royal.
— Les matinées enfantines du théâtre de la
Galerie Vivienne se continueront tout l'Eté
sans interruption, les Jeudis et dimanches.
L'administration de ces matinées vient de
traiter avec une merveilleuse troupe de ma-
rionnettes américaines. dont les débuts au-
ront lieu prochainement.
— Ce soir et jours suivants au théâtre des
Ternes, Martyre, joué par Mme3 E. Herly,
Chandora, Barbiéri, MM. Montie, E. Thierry.
— L'Association des artistes dramatiques
vient de. tenir son assemblée générale an-
nuelle.
M. Ritt, ancien directeur de l'Opéra, a été
élu président par 248 voix, sur 250 votants.
La fortune de l'Association s'élevait au
10r janvier dernier à la somme de 174,898 francs
sur laquelle la conversion a fait perdre 12,758
francs.
— Le poète Gabriel Martin, dont le .dernier
volume des Poésies fantaisistes obtient beau-
coup de succès, termine en ce moment un
drame en cinq actes en vers, la Mort de Mes-
saline, pour le théâtre de l'Qdéon.
T!,_, ,.,-_t,
NECROLOGIE r
On annonce la mort du général de Mont-
luisant, décédé i Marsanne (Drôme), à l'âge
de soixante-quatorze ans.
Lie général de Montluisant appartenait à
l'arme de l'ar tille rie. Il avait commandé, en
dernier lieu, l'artillerie du 15* corps d'armée,
à Nîmes.
• *
« *
On annonce la mort de J&. le lieutenant-
colonel d'infanterie de marine Boistel, à
l'état-major hors eadre au Beniu.
M. Boistel, qui revenait en convalescence
en France, est décédé, avant d'arriver à Da-
kar. à bord de la Ville-Âe-Maranhao, sur la-
quelle il rentrait.
Le lieutenant-colonel Boistel était âg6 de
cihq»a&te ans; entré au service comme enga-
gé volontaire à dix-sept ans, il avait étéllom-
mé sous-lieutenant en 1867.
Il était lieutenant-colonel depuis mars 1893
et officier de la Légion d'honneur..
LIBRE-PENSEE -
- Quatorzième arrondissement
Bn raison éte la soirée organisée samedi
19 mai par la Fédération française de la Li-
bre-Pensée. la réunion mensuelle du groupe
l'Union des libres-penseurs du quatorzième
arrondissement est ajournée au samedi
26 mai. *"
A Conférence à Amiens
Le citoyen jCamïlle Pelletan. député, fera
une conférence à 4miensi le dimanche 3 juin,
à 2 heures. *
Spjets : Les républicains et F « esprit nou-
veau ».
FETES DES ENVIRONS DE PARIS
Dimanche 20 mai f
Alfort, bateaux, omnibus.— Les dimanches
20 et 27 mai, et 3 juin, fête- sur le bord de la
Marne.
Saint-Mandé, gare de Vincennes.
rssy-les-MouHneaux, tramways Saint-
-Germain- des-Prés.
Nanterre, gare Saint-Lazare.
Bougival, gare Saint-Lazare.
Les Lilas, omnibus Arts-et-Métiers.
Gentilly, tramways place du Châtelet.
Argenteuil, gare Saint-Lazare.
Versailles, gare de l'Ouest.
Nogent-sur-Marne, gare de l'Est, r ».
Antony, gare de Sceaux.
ftlIRlKlAT*^* ■B P'LLORACft
VI i h I rapidement et sans
irritation à la dose d'un verre. N'exige aucun régime,
F'ro,oséDridL Gd *Ue$kU$ioa roffutfa
ANTIPYRINE du DocteurKNOBIS
NÉVRAI.CiEs. Micft^ 9 Mao.
MOUVEMENT OUVRIER
SYNDICATS. — FÉDÉRATIONS —
BOURSE DU TRAVAIIi
Les revendications corporatives.
Les réunions. — Les résolutions.
Les grèves.—Les convocation^
COMMUN! JA flQMS
M À Paris
Maçons. — Dans une. importante réunion
tenue rue Cardinet, 100, le citoyen Legros,
conseiller prud'homme, qui rendait compté
de son mandat, a été l'objet d'un ordre du
jour de confiance,
Puis l'assemblée, après avoir également fé-r
licité les conseillers prud'hommes Malbaum
et Genermont et remercié les citoyens Bonil-
let et Valette de leur concours, a levé la
séance au cris de :
« Vivent les travailleurs! Vive la Révolu-
tion sociale ! »
A la sortie, une collecte a été faite au pro-
fit des grévistes de Trignac.
Ouvriers charpentiers. — La solidarité des
charpentiers de. la Se ine, dans une assemblée
générale tenu le 16 mai, a voté un ordre du
jour de félicitations et de confiance à ses deux
élus, les conseillers prud'hommes Lagarde et
Goguin.
Ouvriers en voitures. — Dimanche 20 mai,
aura lieu la distribution solennelle des récom-
penses des cours techniques et professionnels
dans la salle Wagram, 39 bis, avenue de Wa.
gram.
Il y aura concert et conférence. Présence
asurée des conseillers municipaux Berthaut,
Viguier, Bompard, Brousse et Glairin. ,
Parti ouvrier socialiste révolutionnaire. -
Groupe du dixième arrondissement : Samedi,.
19 courant, grande fête familiale de nuit avec
concert, bal et conférence. Les citoyens Fa-
bérot, député, et Piéron, correcteur typo.
graphe, prendront la parole.
En province 1
Tarbes. — Nous avons raconté il y a quel-
que temps que les pailleuses de chaises s'é-
taient mises en grève pour protester contre
l'avilissement de leurs salaires. Un journal.
de la région a essayé d'égarer l'opinion pu-
blique en attribuant à la grève un tout autre
caractère.
A ce propos, nous avons reçu du syndicat
des grévistes une lettre de protestation par
laquelle il noua affirme que le motif de la grève
a bien été celui-ci: les ouvrières demandaient
0 fr. 70 par paiilage et, dans une assemblée
des patrons, l'un d'eux, M. Dupont, a déclaré
sur un ton ironique qu'elles seraient trop con-
tentes de travailler pour 0 fr. 50. La grève a
répondu à ces paroles et nous pouvons dire
que la sympathie publique est pour les gré-
vistes.
Nantes. — La grève des charpentiers con-
tinue.
Les ouvriers se réunissent tous les jours.
Beaucoup d'entre eux ont quitté Nantes;
d'autres se préparent à partir.
■■.i
Trignac. — Une entrevue a eu lieu entre
un administrateur de la société des Forges,
et les. délégués grévistes qu'accompagnaient
les citoyens Baudin, Poulain, Sulève et Le-
brun
La Compagnie a offert de faire la paye tous
les deux samedis. Accepté. Il n'y aura auçunr
renvoi pour fait de grève.
En ce-qui concerne le salaire des manoeu-
vres, la Compagnie offre d'abord 0 fr. ", puis
0 fr. 31 cent, au lieu de 0 fr. 28 ancien prix.
Les délégués des grévistes, pour faire preuve
de conciliation, réduisent leur demande de
0,35 à 0,34 centimes.
L'affaire des puddleurs est encore en dis-
cussion.
Les pourparlers continuent entre les délé-
gués ouvriers et l'administrateur.
Les grévistes sont toujours fermes et cal-
mes. Ils attendent que l'accord soit définitif
avant de reprendre le travail.
Au dernier moment, on annonce que l'ac-
cord entre les grévistes et l'administration
de Trignaç est presque complète sur tous les
points. Une seule difficulté reste à résoudre,
celle, des trois centimes réclamés par certains
ouvriers,
VOMt.
La phtisie n'est pas .héréditaire. Nous pou-
vons hériter de nos parents une mauvaise
constitution qui nous amène rapidement à
cette maladie, mais non de l'affection elle-»
même. Elle provient d'un germe qui se déve-
loppe dans les poumons. Si les poumons sont
sains, l'organisme vigoureux, ce germe res-
tera, stérile.
Le moyen d'avoir un organisme robuste et
defl poumons sains consiste à faire usage de
l'Emuision Scott à l'huile de foie de morue
et aux hypopbospàHes de chaux et de soude.'
Toutes les bonnes pharmacies tiennent da
l'Enxtlsion Scott.
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FEUILLETON DU 20 MAI
? 84
LES AVENTURES
DU
Capitaine Pergame
PAR
PAUL MAHALIN
DEUXIÈME PARTIE
« OABES DE CŒUR ET DAMES DE PIQUE
-
XIII
Où il est démontré que si trop grat-
ter cuit, ne pas assez parler nuit
quelquefois.
- SUITE: -
fI Et Brigard, avec un gémissement:
* — Moi, quand on dérange l'heure de
mes repas.
Tandis que Compan, sentencieuse-
ment :
+ - Ne jamais plaisanter avec l'esto-
mac.
« Le Lorrain continuait à. regarder la
duchesse-douairière.
Celle-ci fit un effort pour parler.
Mais sa gorge, convulsivement ser-
tilî:à. m livra passage à aucun son.
Pergame attendit quelques secon-
des.
Ensuite, il reprit avec résolution :
— Autrement, quoi que vous pensiez
et quoi qu'il arrive de moi, je ne répon-
drai plus à une seule des questions
qu'on m'adressera à ce sujet.
De toutes les parties de la salle s'éle-
vèrent des exclamations irritées.
M. de Mayenne se fit l'interprète du
sèntiment général :
— Mort de mes os ! s'écria-t-il en se
levant, le maraud se moque de nous !
Mme de Montpensier suffoquait de
colère :
— C'est votre existence, monsieur,
que vous avez jouée-là et que vous ve-
nez de perdre.
— Je suis prêt à payer, madame, ré-
pliqua l'officier avec sérénité, et je ne
réclamerai pas même les vingt-quatre
heures de crédit accordées à toute dette
de jeu.
La mort ne m'étonne ni ne m'épou-
vante : il y a si longtemps que nous
nous connaissons — de vue !
Hé! mon Dieu, un peu plus tôt, un
peu plus tard, comme chante la chan-
son : la différence ne vaut pas une épin-
gle!
— Soit! fit le duc, vous serez pendu
dans dix minutes. -
- Pendu ?,.. Voilà un vilain mot.
Votre Altesse se trompe sans doute.
— Comment?
Elle oublie ce que tout le monde
sait et ce que le bourreau lui-même n'i-
gnore pas : qu'un gentilhomme a le droit
avoir la tête tranchée. -
— Et vous êtes gentilhomme ?
— Je le crois fermement monsei-
gneur.
— Vos preuves?
— Je n'ai, par malheur, à vous offrir
que le cri de ma conviction. Toute-
fois, en supposant que je sois dépourvu
de titres suffisants pour revendiquer-
l'honneur de la hache et du billot, j'en
possède assez, je pense, pour exiger le
bénéfice d'une belle et bonne arquebu-
sade.». Je suis soldat, et l'on ne pend
pas un soldat.
- On pend Judas et Barrabas, ri-
posta durement Mme de Montpensier.
A cette outrageante apostrophe, un
flot de sang monta à la tête du jeune
homme.
— Barrabas!. Judas!. Terre et
Ciel!
Il fit un pas vers la sœur du Balafré,
et sa main chercha, la garde de son
épée avec un mouvement si terrible
que Brissac et Mayneville se jetèrent
devant lui.
Mais la lame ne quitta pas le four-
reau.
Pergame se souvint à temps que c'é-
tait une femme qui venait de parler.
L'accès de colère qui l'affolait s'éva-
nouit sous le sentiment de la situation,
et il comprit que sa supériorité était
dans sa faiblèsse même.
— Qu'on le désarme ! commanda le
duc.
Saint-Paul s'approcha avec une gri-
mace qui témoignait énergiquement de
son peu de goût pour cette besogne.
Ajoutons que, à rencontre de ses ap-
préhensionsj t;elle-ci ne fut point dif-
ncile
Le jeune homme se laissa enlever
son épée sans opposer de résistance.
Ses yeux étaient allés chercher de
nouveau « l'amie de sa mère » sur le
siège où celle-ci avait l'air de rester
étrangère à tout ce qui se passait au-
tour d'elle et demeurait comme en-
gourdie dans la. pâleur et l'immobilité
du marbre.
En ce moment, M. de Mayenne se
tourna vers la douairière.
— Madame ma mère, demanda-t-il,
approuve-t-elle l'arrêt que je viens de
rendre ?*
Anne de Nemours s'agita.
Le marbre se fit chair un instant.
Un instant le masque vécut.
Et ce ne fut pas seulement la. ques-
tion de son-flls qui opéra ce miracle.
Ce fut encore le regard de Pergame,
— ce regard si éloquent dans sa sup-
plication muette !.
La vieille duchesse se souleva.
Son visage se décomposait sous le
combat qu'elle soutenait avec elle-
même.
Son cœur lui criait de parler.
Mais le soin de son honneur lui or-
donnait de se taire.
Pendant une minute, on put croire
que le cœur serait le plus fort.
Car elle desserra les lèvres et son
geste impérieux commanda l'atten-
tion.
Toute l'assistance tendit l'oreille.
Et La Chapelle-Marteau, qui était
un fin matois, glissa dans le tuyau de
son voisin Hottman, avec toute la joie-
d'une commère qui se sent sur la piste
d'uu moiistrueux cancan :,It F
— Compère, j'ai une vague idée que
nous allons en apprendre de belles.
Mais son espérance fut déçue.
La douairière colla son mouchoir sur
sa bouche, où le sang vint, tant elle mit
de violence à empecher les mots de
sortir.
Et, comme si cette dépense d'énergie
eût épuisé le reste de ses forces, elle
retomba dans son fauteuil, inanimée et
quasi morte.
Il y eut une rumeur effrayée :
— Madame la duchesse se trouve
mal !
Pages. chambrières et valets s'em-
pressèrent à l'envi autour de leur maî-
tresse.
M. de Mayenne et Mme de Montpen-
sier avaient conservé tout leur calme.
Le premier dit à Guillaumot, son ma-
jordome :
— Faites transporter madame ma
mère dans ses appartements, vçillez à
ce qu'on lui prodigue tous les soins que
son état réclame, et tenez la main en
même temps à ce que l'on prépare chez
moi mon vin de nuit et à ce que l'on
fasse ma couverture.
Et la seconde, à demoisetle Ruperte
Dardenne, sa première dame d'atours :
— Employez mes sels d'Italie. Je
vous les donne comme souverains pour
les syncopes. C'est il signor Rondo-
letto, mon maestro di Capella, qui me
les a rapportés de Florence.
Pergame ne jouissait point de cette
douce tranquîllit.é- -privilège, des es-
prits supérieurs.
Lorsqu'il avait yu. la douairière, a'ai-
faisser; une douleur aiguë lui avait sert
la poitrine.
Une fièvre s'était emparée de lui, de
prendre la malade dans ses bras et 4e
la ranimer sous ses caresses.
Et puis aussi, de s'agenouiller à 363
pieds, de baiser le bas ae sa robe et do
lui murmurer avec toute son âme : -
.- Madame, êtes-vous contente de
moi ?
Et, quand elle eut disparu, emportée
par les chambrières, il lui sembla que
tout son courage s'en allait avec elle.
Ce fut alors seulement qu'il songea à
lui-même.
Ce fut alors qu'il se rappela Jacque-
line Buisson.
Alors, dans un de ces instants de lu-
cidité surhumaine qui ouvrent à ceux
qui vont quitter cette terre des horizons
infinis sur tout ce qu'on appelle la vie,
Q'est-à-dire sur quelques courts mo-
ments de bonheur jetés comme des îles
au milieu d'un océan de larmes de souf-
frances :
— Oh ! pensa-t-il, voilà qui est affreux
vraiment ! Tout à l'heure, j'avais auprès
dé moi un ange adoré qui venait de
m'avoaer qu'il m'aimait ! L'avenir s'al-
longeait doré devant mes yeux ! Je tou-
chais à l'accomplissement de mes rêves!
Et, en une minute, tout me manque !
Et, en une seconde, la mort, — une
mort odieuse, vile, infâme, — prend la
place de tout
Son cœur se gonfla et il se se&tit des
picotements dans les yeux.
Autour dfe lui, if- n'y avait (jue des
figures stupidement farouche
~~H~MMt)~
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