Titre : La Lanterne : journal politique quotidien
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1883-12-31
Contributeur : Flachon, Victor. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb328051026
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 86207 Nombre total de vues : 86207
Description : 31 décembre 1883 31 décembre 1883
Description : 1883/12/31 (N2445). 1883/12/31 (N2445).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : BIPFPIG33 Collection numérique : BIPFPIG33
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k7501176d
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-54
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 27/08/2012
La Lanterne
PMINISTRATION. BÉDACTÎON AŒfopjS.
A PARIS 1
4# - Rue lllfifr **
■-ijtes atUcieà hojl ita&às M seront ipdà relÎtlus.
4BONNEMF,NT9
V : PÀKI«
-Vitâp Mois. ; 5 pr.
Sijft >tÔIS. 9 FR.
KKfc-AKi. 18 FJt.
.j9urnal pouiique
: t ~!ju' - r
:.:. QUOTIDIEN
'J -,
'ON NUMERO £ 5 CENTIMES
si®N SV ÎRITTS i
BtfPARTEtHEffTg 1 ,
nom «ois.. » i 6 Flt,
., fcix Kons.'iY,-^ >»,
UN Alie_--.-. 3A.Mtv^
stiPlIfMÈ ^NÉs;.wmmÉit^:2w
, i J r- t -a "*
Lundi 31 Décembre 1883
~JT'rv*'*.ti^nivôsa'an 9ii. 31 c■- -
PRIME GRATUITE
AUJOURD'HUI DIMANCHE,
la LANTERNE OFFRE à tous
««6 lecteurs un CALENDRIER
pour l'année 1884, représentant un
curé se mettant en colère à la lec-
ture de notre journal.
; Ce calendrier est remis gratuite-
ment par les libraires et marchands
: de journaux à tStjs ceux qui achè-
teront ce numéro de la Lanterne à
Paris, dans les départements, et à
l'étranger.
AVIS !," ,
Nous prions JRfitX. les abonnés dont
l'abonnement expire te, Je* janvier, de
vouloir bien nous adresser leur renouvelle*
ment, afin d'éviter tout retard dans la ré-
ception du journal.
Les abonnements A la LANTERNE sont
xeçÉË sans Augmentation de prix dans tous
les bureaux de poste de France et d'Algérie,
5 rr. pour 3 mots à Paris, * fr. pour les
départements.
FERRY - ROUHER
1 - ; ;tf" - ; -
Aux beaux jpurs de l'empire, M. Rou-
her, quand il était embarrassé de ré-
pondre à l'opposition, employait un
moyen simple et commode : Il injuriait
ses adversaires et glorifiait le Deux-Dé-
cembre. La gauche, naturellement, don-
nait dans le piège, ripostait à l'injure,
se faisait rappelér 4 l'ordre et. dans
ce tapage, M. Rouher s'évadait triom-
phalement. ; d .:
M. Ferry fait mieux, et, perfectionnant
le procédé de Houher, il tire du
même sac quatre où cinq moutons, il
se dispensé de répondre ; il achève de
jeter la haine entre les divers groupes
du parti républicain ; il enlève un vote
douteux; il obtient l'abdication de la
Chambre devant le Sôûat* et, surtout,
il fait pièce à M. Brisson. :.' :
Car, malgré son apparence d'imprévu,
t la scène d'hier n'était autre chose qu'u-
*
ne façon de guet-apens aggravé par la
plus perfide des préméditations.
M. Ferry, qui fait à M. Brisson l'hon-
neur de le craindre, ne manque pas une
occasion de lui créer une difficulté.
L'c £ fïttë "3Gli £ îl ypi44& H Î0ïX^r à sévir
contre M. Cunéo d'Ornano. Hier, il l'a
forcé de sévir contre M. CI il
et il espère bien que l'extrême-gauche
ét l'extrême droite refusant leurs voix à
M. Brisson pour sa réélection présiden-
tielle — en février prochain — M. Bris-
son sera suffisamment amoindri èt di-
minué pour ne plus gêner les hautes
visées où se complait l'ambition de INI.
Ferrv.
Voilà pourquoi la séance d'hier, pour
tant qu'elle ait l'air d'être imprévue,
avait été-calculée et préparée avec tous
les raffinements de la préméditation.
Sans doute, M. le président du conseil
a l'humeur assez, méchante et le carac-
tère assez hargneux pour qu'on puisse
considérer tout esclandre de sa part
comme naturel et non prémédité. M.
Ferry par nature est provoquant, ro-
gue, amer, violent et même, parfois,
assez maf embouché, tlans l'eçpè-
ce, l'intention ne pouvait être douteuse.
Ce jour-là; M. Fefry, pou* plusieurs rai-
sons, avait besoin d'un esclandre.
D'abord, il avait à prendre contre M.
Briâson une revanche. L'autre jour, il
avait dit : a Si vous ne me protégez pas,
je quitte la tribune » - juste le même
mot qu'avait dit, en 1867, M. Rouher à
M. Waleski, pour lui faire perdre son
siège de président — et M. Ferry cher-
chait hier l'occasion de « quitter la tri-
bune
Puis, la Chambre hésitait à voter les
crédits rétablis par le Sénat. Les pères
conscrits ont vendu cher, leur complai-
sance; ils se là sont fait payer d'une
abdication des prérogatives budgétaires
et d'une amende honorable du clergé.
La Chambre, si soumise qu-elle soit, ne
pouvait s'empêcher de trouver, qu'après
tout, c'était peut-être .plus désastreux
encore qu'un douzième provisoire. Et,
véritablement, elle hésitait ; la majorité
restait douteuse.
C'est là-dessus que M. Ferry a joué
son coup. Il «atait bien qu'en injuriant
la gauhe il trouverait des naïfs prlt^
à, lui répondre. Si ce n'eût été M. Clovis
Hugues, un autre l'eût fait. Au besoin,
M. le président du conseil eût corsé là
provocation ; il jouait à coup sûr. Aussi,
l'injure qu'il attendait, aussitôt reçue;
M. le président du conseil sans attend
dre une seconde, s'est évadé.
Son calcul, d'ailleurs était bon, au
moins partiellement. AVEC L'APPUI De
LA DROITE, M. le président du conseil
a enlevé le vote et obtenu que la Cham-
bre abdiquât ses prérogatives hudgê.
taires devant le tenait (
Mais il a fallu pour cela l'appui de la
droite. Si décile que soit cette majorité
de pîeuronectes -- autrement dit « pois-
sons plats » — il s'en est trouvé quel*
ques-uns encore pour pousser la ré..
volte ,juseàv l'abstention. Même dans
le « parti des limandes » il ^âi etide
l'hésitation.
Mais, pour le surplus, la manœuvre a
raté piteusement ; et nous croyons pou-
voir affirmer à M. le président du conseil
que ses perfidies cousues de fil blanc
n'enlèveront à M. Brisson pas même la
yoix de M. Clovis Hugues.
D'autre part, le pays comprendra
sans doute ce qu'il y a de grave et de
souverainement dangereux à mettre
dans la main d^n homme aussi fou.,
gueux, aussi cassant et aussi peu maître
de lui-même que M. Ferry, les destinées
d'une grande nation.,
Si, dans ses rapports diplomatiques
M. Ferry apporte la même douceur de
formes, la même courtoisie, les mêmes
procédés de conciliation, quels coups
de tête n'ayons-nous pas à redouter.
Et quel rôle plus néfaste peut remplir
un homme d'Etat que de travailler ainsi
de proDO&: 'îl1*be*, à diviser irrépara-
blement les forces du [parti républicain.
PETttE BOURSE DU SOIR
3 0/0. -..«4 75 0* Lots Turcs.».*.3. 10 2S
i *.
3 0/0 amortis..* tQS 67 Egypte
lien JM 60 Ext. 4 6/0. g6 15/3~
T u rc. 8 8 PaMin4«n»»«.^ ••• .»
S. ez i. Phénix..«•néw >«* W
Banque ottom.. 635 31 Foncier.
L'INCIDENT CLOVIS HUGUES
Il îatia?àlvf>piirtaai^; ùûir Uû^^oaûe foia
avec ces attitudes de matamore. A peine à la
tribune, M. le président du eofi^eU' cfftnfto ^ôn
poing sur la hanche et devient amftisstf, - pr-o-lt.
voquant.
Aujourd'hui, son but était double : Amener
la majorité à se déjuger à bruit jours de dis-
tance sur ce qui lui tenait le plus au cœur ;
faire pièco à M. le président Biisson, que l'on
mine en dessous depuis l'affaire Cunéo, eu
prévision des élections prochaines.
Voici la chose sans commentaires :
M. Ju~ Ferry, sous prétexte d'expliquer
à la Chambre les raisons politiques qui doi-
vent la déterminer à accepter les modifications
cléricales que le Sénat a faites au budget, dé-
clare qu'un conflit serait profondément regrets
table à l'heure ou le gouvernement, pour tenir
sa promesse, est disposé à entamer la ques-
tion de la revision ; puis il ajoute, profitant da
l'émotion que cause cette déclaration, et tourna
vers l'extrême gauche: « Je m'adresse à ceux
qtd démandent la révision pour l'obtenir eû
non à ceux qui la demandent) avec l'espoir
qu'on la leur refuse ».
Naturellement cette attaque si peu 'dh;si.,
muléo excite parmi nos amis de violentes pro-
testations au milieu desquelles M. Tony nem
villion se fait rappeler à l'ordre. ';
« C'est M. le président du conseil qu'il fauX
drait rappeler -à l'ordre » s'écrie M. Perriajt
« Nous ne pouvons pas accepter les paroles do
M, Ferry : qu'il nous dise à qui il s'adresse. à
Et comme le président du conseil répond
gouailleusement qu'il ne s'adresse à personne
« vous êtes un iasoleat 1 » dit M. Clovis Hu-
gues.
Evidemment c'était ce qu'attendait M. le pré-
si dent du conseil qui se hâte de descendre da
la tribune pour bien prouver qu'on n6 le pro-
tège pas suivant son expression do l'autrq
jour. l
M. Clovis HUgUOM& menacé de la censure
demande la parole et déclare que puisque Mf
Ferry ne retire rien de son insinuation calom-
nieuse, il maintient lui-même ses paroles,
M. Brisson consulte la Chambre qui, à une
majorité ~rès fidèle mais peu. considérable,
prononce la censure avec exclusion tempo*
raire. Le sympathique député de Marseille,
invité de se retirer, déclare qu'il quitte la salla
pour oôéir à la Toi et ne pas jouer les Baudry
d'Asson.
Des deux buts que visait l'honnête homme
qui préside le cabinet, l'uh est atteint. La ma.
jorité tout émue se hâte de rétablir les 30,000
francs de l'archevêque de Paris et les bourses
des séminaires. ■
Nous pouvons affirmer que nous avons en-
tendu l'un de ses Nombres les plus naïfs,
quoique-bien sincèrement républicain, dire:
« J'aurais refusé les bourses des seminaires,
mais je les voterai pour protester contre l'in-
jure. etc. » Vous entendez le reste d'ici.
Quant à l'autre but, ,qui consiste à retirer à
M. Brisson les sympathies de la partie radi-
MîlUÊt JN DÛ Si DECEMBRE 1883
; • 5S
Le Point Noir
- .L -r
PREMIÈRE PARTIS
LE TRONC DES PAUVRES
': .a ';; -J'. xxsifK; ■.
OWi»ai eUepiCe' de J~t~è .Oo,,"f'O$'
POM comtaettce^' il arracha sa bêche
et s'en servit pour rejeter It fumier qui
couvrait, le twt puis il donna ;un pr^-
iiiier oou® daiis la terre*
La: ]>ébîie entra sans difficultév.
- Ohfoh}—fit-il eïitre ses dente^voilà
du terrain meh friable. et qui a été re-
tou~iô il sde tempsr. - ■
Je n'aurai pas lilôme îi^soin la pit O*
•chef e
Etfctce «ianei?.
si on étiit venu ivant moi.» Noik al-
I0û £ biéfc Vdlt. <
Et, :ët1; f l'ôéiî àxtt aguets. ^èoé-
d~gtA~ec Et, .- 'é te le~e~lÈo~ C
I?a1Je àucuù ïmiK,~lt~creù~
..- .-- - ---- - .---.-- _- -'-- -- -_0' --"" ---..--.- .-"-'.-- - --- _~L.
Chambesy n'avait pas l'habitude d'un
semblable travail, et U n'était pas fort
adroit, nous devons l'avouer.
Néanmoins, la terre n'offrant point de
résistance, la besogne avançait tant bien
que mal.
Tout à coup la b$?h§ rendit un son sec
et rebondit. ¡ ,", ,
Evidemment elle venait de rencontrer
un corps dur.
: Jules Chambésy s'arrêta une seconde.
Il entendait le battement de son cœur
et le bruissement sourd de ses altères où
le sang se précipitait avec violence.
,', Mais ce n'était pas le moment de flânera
■' Quelques pelletées dé terre furent en-
levées rapidement et mirent à nu l'objet
quelconque dont il .avait constaté la ré-
sistance. Fi
Alors, rejetant son outil, Jules Chambésy
s'agenouilla, étendit les mains, palpa.
C'était un coffre f
.-—" J'en étals - balbutia-t-il, d'une
voix étranglée par l'émotion. - Un coffre,
un trésor !.
De ses doigts raidis, il acheva d'enlever.
la terre qui -s'étendait encore sur le cou-
vercle, et fit effort pour lé soulever.
Le couvercle céda, s'ouvrit. - e
Chambésy, sans hésiter, , plongea 1
<î«tix mains; avides a
Elles rencontrèrent un second eoflfrô, —
celui-là plus petit eidJoot- .,., a-insi quar
l'indiquaient i^toacber eteoripoids Mp~
rieur.
Chambésy allait le soulever, à son tour,
néamoins, quand, tout à coup, un cri. cri
étouffé, semblable à un râle, vint jusqu'à
Jui, et l'arrêta, palpitant, eflaré, terrifié.
Ce cri venait de 1a.. maison.
— Que se passe-t-il donc? — murmura-
t-il, pendant que ses dents claquaient de
terreur* ',
Et il écouta, immobile, sans lâcher le
coffret, sur lequel se crispaient ses doigts,
étendu preque à plat ventre contre la teure
froide. •
Le cri ne s'était pas répété ; mais d'au-
tres bruits, plus sourds, venant jusqu'à lui,
indiquaient qu'il se passait quelque chose
d'insolite à lintériéur de la maison, dres-
séd-i péli dd dietauce/ dans Vtowhr«, cc«|-
meùnè vaste tombe.
Brusquement, la porte de cette maison,
- qui donnait sur le jardin, — s'ouvrit, et
un homme parut sur le seuil.
- Est-ce qu'il viendrait aussi pour s'em-
parer du trésor ? — pensa Chambésy, gre-
lottant de terreur, mais sans lâ,cner 6%
proie.
Que s'était-il dono passé chez Justine
Bonneofy ? eU6
Nous l'avons laissée au moment où eU.6
avait affirmé à Antoine Caussade qu'elle,
était bien seule. ■ ~i.
Elle venait de se mettre au lit au mo-
ment où ~i~i<~w a~tM~ay~ îx9$m.<
Le lit était la tout défait, et la sage-
femme n'était vêtue que d'un jupon de
dessous et d'une camisole de tricot de
laine. "-
— Voyons, — avait-elle ajouté;— encore
tune fois, que me voulez-vous ?
— Vous allez le savoir ! — répliqua-t-il,
la tête basse, la prunelle luisante et le re-
gard fuyant.
— Je vous écoute, mais faites vite. — Il
est tard. C'est l'heure où les honnêtes
gens dorment! - répondit-elle, en l'Õ.b--'
servant avec un commencement d'inquié-
tude.
- Je viens de la part.
- De la part de qui ?
- Allons 1'- ne faites pas l'innocente î
— répliqua brutalement Antoine Caus-
sade.
1 Vous savez fort bien de qui je veux par-
ler..
Je viens de la part de la comtesse de
Férnic !
Et il fit un pas en avant.
4 — Que me veut-elle?
— Que vous me remettiez, sur-le-champ,
tout ce que vous avez. qui pourrait la
compromettre.
Justine tressaillit, pencha la tête en
avant, d'un air de stupéfaction profonde,
et regarda, comme on dit, son interlocu-
taiu « entyô 198 deux yeux. »
> A. MATTHEY
(La euitêé dlmtain'k
PMINISTRATION. BÉDACTÎON AŒfopjS.
A PARIS 1
4# - Rue lllfifr **
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V : PÀKI«
-Vitâp Mois. ; 5 pr.
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'ON NUMERO £ 5 CENTIMES
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Lundi 31 Décembre 1883
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la LANTERNE OFFRE à tous
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curé se mettant en colère à la lec-
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départements.
FERRY - ROUHER
1 - ; ;tf" - ; -
Aux beaux jpurs de l'empire, M. Rou-
her, quand il était embarrassé de ré-
pondre à l'opposition, employait un
moyen simple et commode : Il injuriait
ses adversaires et glorifiait le Deux-Dé-
cembre. La gauche, naturellement, don-
nait dans le piège, ripostait à l'injure,
se faisait rappelér 4 l'ordre et. dans
ce tapage, M. Rouher s'évadait triom-
phalement. ; d .:
M. Ferry fait mieux, et, perfectionnant
le procédé de Houher, il tire du
même sac quatre où cinq moutons, il
se dispensé de répondre ; il achève de
jeter la haine entre les divers groupes
du parti républicain ; il enlève un vote
douteux; il obtient l'abdication de la
Chambre devant le Sôûat* et, surtout,
il fait pièce à M. Brisson. :.' :
Car, malgré son apparence d'imprévu,
t la scène d'hier n'était autre chose qu'u-
*
ne façon de guet-apens aggravé par la
plus perfide des préméditations.
M. Ferry, qui fait à M. Brisson l'hon-
neur de le craindre, ne manque pas une
occasion de lui créer une difficulté.
L'c £ fïttë "3Gli £ îl ypi44& H Î0ïX^r à sévir
contre M. Cunéo d'Ornano. Hier, il l'a
forcé de sévir contre M. CI il
et il espère bien que l'extrême-gauche
ét l'extrême droite refusant leurs voix à
M. Brisson pour sa réélection présiden-
tielle — en février prochain — M. Bris-
son sera suffisamment amoindri èt di-
minué pour ne plus gêner les hautes
visées où se complait l'ambition de INI.
Ferrv.
Voilà pourquoi la séance d'hier, pour
tant qu'elle ait l'air d'être imprévue,
avait été-calculée et préparée avec tous
les raffinements de la préméditation.
Sans doute, M. le président du conseil
a l'humeur assez, méchante et le carac-
tère assez hargneux pour qu'on puisse
considérer tout esclandre de sa part
comme naturel et non prémédité. M.
Ferry par nature est provoquant, ro-
gue, amer, violent et même, parfois,
assez maf embouché, tlans l'eçpè-
ce, l'intention ne pouvait être douteuse.
Ce jour-là; M. Fefry, pou* plusieurs rai-
sons, avait besoin d'un esclandre.
D'abord, il avait à prendre contre M.
Briâson une revanche. L'autre jour, il
avait dit : a Si vous ne me protégez pas,
je quitte la tribune » - juste le même
mot qu'avait dit, en 1867, M. Rouher à
M. Waleski, pour lui faire perdre son
siège de président — et M. Ferry cher-
chait hier l'occasion de « quitter la tri-
bune
Puis, la Chambre hésitait à voter les
crédits rétablis par le Sénat. Les pères
conscrits ont vendu cher, leur complai-
sance; ils se là sont fait payer d'une
abdication des prérogatives budgétaires
et d'une amende honorable du clergé.
La Chambre, si soumise qu-elle soit, ne
pouvait s'empêcher de trouver, qu'après
tout, c'était peut-être .plus désastreux
encore qu'un douzième provisoire. Et,
véritablement, elle hésitait ; la majorité
restait douteuse.
C'est là-dessus que M. Ferry a joué
son coup. Il «atait bien qu'en injuriant
la gauhe il trouverait des naïfs prlt^
à, lui répondre. Si ce n'eût été M. Clovis
Hugues, un autre l'eût fait. Au besoin,
M. le président du conseil eût corsé là
provocation ; il jouait à coup sûr. Aussi,
l'injure qu'il attendait, aussitôt reçue;
M. le président du conseil sans attend
dre une seconde, s'est évadé.
Son calcul, d'ailleurs était bon, au
moins partiellement. AVEC L'APPUI De
LA DROITE, M. le président du conseil
a enlevé le vote et obtenu que la Cham-
bre abdiquât ses prérogatives hudgê.
taires devant le tenait (
Mais il a fallu pour cela l'appui de la
droite. Si décile que soit cette majorité
de pîeuronectes -- autrement dit « pois-
sons plats » — il s'en est trouvé quel*
ques-uns encore pour pousser la ré..
volte ,juseàv l'abstention. Même dans
le « parti des limandes » il ^âi etide
l'hésitation.
Mais, pour le surplus, la manœuvre a
raté piteusement ; et nous croyons pou-
voir affirmer à M. le président du conseil
que ses perfidies cousues de fil blanc
n'enlèveront à M. Brisson pas même la
yoix de M. Clovis Hugues.
D'autre part, le pays comprendra
sans doute ce qu'il y a de grave et de
souverainement dangereux à mettre
dans la main d^n homme aussi fou.,
gueux, aussi cassant et aussi peu maître
de lui-même que M. Ferry, les destinées
d'une grande nation.,
Si, dans ses rapports diplomatiques
M. Ferry apporte la même douceur de
formes, la même courtoisie, les mêmes
procédés de conciliation, quels coups
de tête n'ayons-nous pas à redouter.
Et quel rôle plus néfaste peut remplir
un homme d'Etat que de travailler ainsi
de proDO&: 'îl1*be*, à diviser irrépara-
blement les forces du [parti républicain.
PETttE BOURSE DU SOIR
3 0/0. -..«4 75 0* Lots Turcs.».*.3. 10 2S
i *.
3 0/0 amortis..* tQS 67 Egypte
lien JM 60 Ext. 4 6/0. g6 15/3~
T u rc. 8 8 PaMin4«n»»«.^ ••• .»
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Banque ottom.. 635 31 Foncier.
L'INCIDENT CLOVIS HUGUES
Il îatia?àlvf>piirtaai^; ùûir Uû^^oaûe foia
avec ces attitudes de matamore. A peine à la
tribune, M. le président du eofi^eU' cfftnfto ^ôn
poing sur la hanche et devient amftisstf, - pr-o-lt.
voquant.
Aujourd'hui, son but était double : Amener
la majorité à se déjuger à bruit jours de dis-
tance sur ce qui lui tenait le plus au cœur ;
faire pièco à M. le président Biisson, que l'on
mine en dessous depuis l'affaire Cunéo, eu
prévision des élections prochaines.
Voici la chose sans commentaires :
M. Ju~ Ferry, sous prétexte d'expliquer
à la Chambre les raisons politiques qui doi-
vent la déterminer à accepter les modifications
cléricales que le Sénat a faites au budget, dé-
clare qu'un conflit serait profondément regrets
table à l'heure ou le gouvernement, pour tenir
sa promesse, est disposé à entamer la ques-
tion de la revision ; puis il ajoute, profitant da
l'émotion que cause cette déclaration, et tourna
vers l'extrême gauche: « Je m'adresse à ceux
qtd démandent la révision pour l'obtenir eû
non à ceux qui la demandent) avec l'espoir
qu'on la leur refuse ».
Naturellement cette attaque si peu 'dh;si.,
muléo excite parmi nos amis de violentes pro-
testations au milieu desquelles M. Tony nem
villion se fait rappeler à l'ordre. ';
« C'est M. le président du conseil qu'il fauX
drait rappeler -à l'ordre » s'écrie M. Perriajt
« Nous ne pouvons pas accepter les paroles do
M, Ferry : qu'il nous dise à qui il s'adresse. à
Et comme le président du conseil répond
gouailleusement qu'il ne s'adresse à personne
« vous êtes un iasoleat 1 » dit M. Clovis Hu-
gues.
Evidemment c'était ce qu'attendait M. le pré-
si dent du conseil qui se hâte de descendre da
la tribune pour bien prouver qu'on n6 le pro-
tège pas suivant son expression do l'autrq
jour. l
M. Clovis HUgUOM& menacé de la censure
demande la parole et déclare que puisque Mf
Ferry ne retire rien de son insinuation calom-
nieuse, il maintient lui-même ses paroles,
M. Brisson consulte la Chambre qui, à une
majorité ~rès fidèle mais peu. considérable,
prononce la censure avec exclusion tempo*
raire. Le sympathique député de Marseille,
invité de se retirer, déclare qu'il quitte la salla
pour oôéir à la Toi et ne pas jouer les Baudry
d'Asson.
Des deux buts que visait l'honnête homme
qui préside le cabinet, l'uh est atteint. La ma.
jorité tout émue se hâte de rétablir les 30,000
francs de l'archevêque de Paris et les bourses
des séminaires. ■
Nous pouvons affirmer que nous avons en-
tendu l'un de ses Nombres les plus naïfs,
quoique-bien sincèrement républicain, dire:
« J'aurais refusé les bourses des seminaires,
mais je les voterai pour protester contre l'in-
jure. etc. » Vous entendez le reste d'ici.
Quant à l'autre but, ,qui consiste à retirer à
M. Brisson les sympathies de la partie radi-
MîlUÊt JN DÛ Si DECEMBRE 1883
; • 5S
Le Point Noir
- .L -r
PREMIÈRE PARTIS
LE TRONC DES PAUVRES
': .a ';; -J'. xxsifK; ■.
OWi»ai
et s'en servit pour rejeter It fumier qui
couvrait, le twt puis il donna ;un pr^-
iiiier oou® daiis la terre*
La: ]>ébîie entra sans difficultév.
- Ohfoh}—fit-il eïitre ses dente^voilà
du terrain meh friable. et qui a été re-
tou~iô il sde tempsr. - ■
Je n'aurai pas lilôme îi^soin la pit O*
•chef e
Etfctce «ianei?.
si on étiit venu ivant moi.» Noik al-
I0û £ biéfc Vdlt. <
Et, :ët1; f l'ôéiî àxtt aguets. ^èoé-
d~gtA~ec Et, .- 'é te le~e~lÈo~ C
I?a1Je àucuù ïmiK,~lt~creù~
..- .-- - ---- - .---.-- _- -'-- -- -_0' --"" ---..--.- .-"-'.-- - --- _~L.
Chambesy n'avait pas l'habitude d'un
semblable travail, et U n'était pas fort
adroit, nous devons l'avouer.
Néanmoins, la terre n'offrant point de
résistance, la besogne avançait tant bien
que mal.
Tout à coup la b$?h§ rendit un son sec
et rebondit. ¡ ,", ,
Evidemment elle venait de rencontrer
un corps dur.
: Jules Chambésy s'arrêta une seconde.
Il entendait le battement de son cœur
et le bruissement sourd de ses altères où
le sang se précipitait avec violence.
,', Mais ce n'était pas le moment de flânera
■' Quelques pelletées dé terre furent en-
levées rapidement et mirent à nu l'objet
quelconque dont il .avait constaté la ré-
sistance. Fi
Alors, rejetant son outil, Jules Chambésy
s'agenouilla, étendit les mains, palpa.
C'était un coffre f
.-—" J'en étals - balbutia-t-il, d'une
voix étranglée par l'émotion. - Un coffre,
un trésor !.
De ses doigts raidis, il acheva d'enlever.
la terre qui -s'étendait encore sur le cou-
vercle, et fit effort pour lé soulever.
Le couvercle céda, s'ouvrit. - e
Chambésy, sans hésiter, , plongea 1
<î«tix mains; avides a
Elles rencontrèrent un second eoflfrô, —
celui-là plus petit eidJoot- .,., a-insi quar
l'indiquaient i^toacber eteoripoids Mp~
rieur.
Chambésy allait le soulever, à son tour,
néamoins, quand, tout à coup, un cri. cri
étouffé, semblable à un râle, vint jusqu'à
Jui, et l'arrêta, palpitant, eflaré, terrifié.
Ce cri venait de 1a.. maison.
— Que se passe-t-il donc? — murmura-
t-il, pendant que ses dents claquaient de
terreur* ',
Et il écouta, immobile, sans lâcher le
coffret, sur lequel se crispaient ses doigts,
étendu preque à plat ventre contre la teure
froide. •
Le cri ne s'était pas répété ; mais d'au-
tres bruits, plus sourds, venant jusqu'à lui,
indiquaient qu'il se passait quelque chose
d'insolite à lintériéur de la maison, dres-
séd-i péli dd dietauce/ dans Vtowhr«, cc«|-
meùnè vaste tombe.
Brusquement, la porte de cette maison,
- qui donnait sur le jardin, — s'ouvrit, et
un homme parut sur le seuil.
- Est-ce qu'il viendrait aussi pour s'em-
parer du trésor ? — pensa Chambésy, gre-
lottant de terreur, mais sans lâ,cner 6%
proie.
Que s'était-il dono passé chez Justine
Bonneofy ? eU6
Nous l'avons laissée au moment où eU.6
avait affirmé à Antoine Caussade qu'elle,
était bien seule. ■ ~i.
Elle venait de se mettre au lit au mo-
ment où ~i~i<~w a~tM~ay~ îx9$m.<
Le lit était la tout défait, et la sage-
femme n'était vêtue que d'un jupon de
dessous et d'une camisole de tricot de
laine. "-
— Voyons, — avait-elle ajouté;— encore
tune fois, que me voulez-vous ?
— Vous allez le savoir ! — répliqua-t-il,
la tête basse, la prunelle luisante et le re-
gard fuyant.
— Je vous écoute, mais faites vite. — Il
est tard. C'est l'heure où les honnêtes
gens dorment! - répondit-elle, en l'Õ.b--'
servant avec un commencement d'inquié-
tude.
- Je viens de la part.
- De la part de qui ?
- Allons 1'- ne faites pas l'innocente î
— répliqua brutalement Antoine Caus-
sade.
1 Vous savez fort bien de qui je veux par-
ler..
Je viens de la part de la comtesse de
Férnic !
Et il fit un pas en avant.
4 — Que me veut-elle?
— Que vous me remettiez, sur-le-champ,
tout ce que vous avez. qui pourrait la
compromettre.
Justine tressaillit, pencha la tête en
avant, d'un air de stupéfaction profonde,
et regarda, comme on dit, son interlocu-
taiu « entyô 198 deux yeux. »
> A. MATTHEY
(La euitêé dlmtain'k
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