Titre : L'Aurore : littéraire, artistique, sociale / dir. Ernest Vaughan ; réd. Georges Clemenceau
Éditeur : L'Aurore (Paris)
Date d'édition : 1909-05-06
Contributeur : Vaughan, Ernest (1841-1929). Directeur de publication
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Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
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Description : 06 mai 1909 06 mai 1909
Description : 1909/05/06 (Numéro 4207). 1909/05/06 (Numéro 4207).
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Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 06/02/2011
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LES ATOONCES SONT BZÇBBS :
I L'OFFICE l'Qpua, W, Place dt la Borne
et aux boréaux do jnnrnat, |8, pa« N^D.*dM-ViaMr||
OPINIONS
La Vie
en plein air
II est certain qu'avec les progrès l'aviation, la vie sociale sera notable-
ment modifiée. Déjà Wells, â l'ingé-
nieux auteur de 171e dit docteur Mo-
teau et de la Guerre des Mondes, â
avait entrevu ces changements pro-
fonds, dans l'hypothèse savoureuse
qu'il intitulait : « Quand la dormeur
s'éveillera ». Je me souviens que les
aéroplanes abrégeaient singulièrement,
les distances. On allait à New â¢York en
'deux heures - ce qui est penl etre ex-
cessif. Mais M, Wells situait l'événe-
ment dans une perspective très loin-
taine. M. Henry Kistemaeckers se tient
obstinément entre , les frontières de la
vraisemblance. Il se borne à envisager
ce que pourrait être ,dans vingt an-
nées, l'existence et la mentalité d'un
Parisien,
Ce citoyen 4' « Aéropolis n aimait à
voyager en aéroplane. Plus particuliè-
rement recherché dans les hôtels, le
sixième étage, â hors de prix naturel-
lement â était compensé par la faci-
lité des descenseurs. Quand une
passagère laissait tomber son pei-
gne, on perdait, à le ramasser, un
temps précieux. Et le souci de l'appro-
visionner de cartes postales, â sur les
créneaux de toutes les vieilles tours, â
occasionnait aussi de nombreux re-
tards.
Cependant, l'Académie des Scien-
ces, délibérant sur l'hygiène, écoutait
la communication du docteur Doyen
qui prétendait guérir le cancer par
l'aéroplanisme, et l'Académie des Con-
court, s'étant attelée à son tour à un
dictionnaire, décidait, sous; la prési-
dence de M. Pau! Margueritte, qu'il y
avait lieu de remplacer le vocable
« aviateur » par celui d'« aéromane ».
Il y eut des protestations. D'autres aca-
démies ayant proposé « aérophiie » et
(t aéropage o â l'unification de ces as-
semblées s'inscrivit dans certains pro-
grammes.
Notre aérophiie voyageait toujours.
Mais il n'était guère plus en sûreté sur
[es rouies de l'air que son ancêtre le
cycliste sur les chemins terrestres. Il
y rencontrait, peut-être avec moins de
risques pour lui et pour elle cette va-
che du ciel, qui est l'alouette. Le cochon
des fermes avait été remplacé, par le
corbeau â touriste malencontreux qui
ne prend jamais sa droite. Il lui fallut
aussi affronter le pigeon, maître de l'at-
mosphère â et tolérer l'insolence du
moineau, ce titi de l'espace.
Notre Parisien ne se désintéressait
point des contingences politiques. Le
dictateur Roland, imposé par les syn-
dicats collectivistes, étant venu à s'en-
fuir de l'Elysée sur l'aéroplane le Jules-
Guesde, â la République parlemen-
taire fut rétablie et M. Raymond Poin-
caré élu président. Comme l'Aérophile
s'apprêtait, lui aussi, à sortir de Fran-
ce, il fut abordé par un aéroplane que
montaient des gens en uniforme. Il eut
beau objecter qu'il n'y avait plus de
frontières, il apprit à ses dépens que la
Suisse n'avait point adhéré à la con-
vention nouvelle et prétendait exercer
dans l'espace la formalité douanière.
Le journalisme avait subi l'évolution.
L'abonné â grâce à la télégraphie sans
fil â recevait des aérogrammes. Il pou-
vait aussi connaître que sa maison
brûlait. II la voyait brûler. Encore un
petit perfectionnement et il entendrait
les murs s'écrouler sous les flammes.
L'automatisme s'étendait & l'office et au
ménage. Au moyen de commutateurs,
â des repas étaient servis en cinq mi-
nutes par le soin du plus voisin res-
taurant. Et le lit retournait lui-même
son matelas.
Hélas I On n'était pas au bout du pro-
grès. Le tube pneumatique Paris-Mar-
seille se mit à transporter, en soixante-
quinze minutes, des voyageurs qui ne
s'en portaient pas plus mal. On se sou-
vint malaisément que ce système n'é-
tait point nouveau. 11 avait servi jadis à
la transmission* des dépêches.
D'autres sujets étaient pour inspirer
la mélancolie.
Un matin, notre aviateur apprit que
le dernier cheval était mort. Chose plus
gravera durée de la vie humaine s'é-
ïant accrue, une guerre semblait
souhaitable afin que fût rétabli l'équi-
libre. Le sombre vol de3 aéroplanes
voilait d'un permanent nuage l'astre du
jour, favorisant l'éclosion du somno-
coque que le professeur Bernard-
Cunéo parvint heureusement à isoler.
La littérature avait évolué dan3 la di-
rection de l'Utile. Le Lys Rouge était
introuvable. Au théâtre, on jouait la
Destinée des cellules, les Syndicats et
'd'astronomiques féerie3 Les Lettres de
l'Aviatrice, de Marcel Prévost, attei-
gnaient la centième édition.
Noire aérophiie méditait tristement
sur ces choses, lorsqu'il fut éveillé un
matin par un personnage asiatique.
â Je suis, lui dit-il avec douceur,
une modeste unité de l'Invasion Jau-
ne 1
Ce péril, dont on parlait depuis cin-
quante ans, venait, en effet, de se dé-
chather sur l'Europe. Des aéroplanes
avaient jeté sur l'Occident trois mtl-
lions de civilisés d'Extrême-Orient. Ap-
prenant qu'il était condamné 4 mort
notre Parisien éprouva, tout d'abord un
Chagrin vif. Cette complication venue
île l'est lui paraissait restituer à la vie
quelque intérêt. « Ne pas voir tont ce
ï]ui va se passer, c'était deux fois mou-
ïir. »
D'ailleurs, cet envahissement qui se
produisait au cri de : « Place aux Jau-
nes o était peut-être un bienfait, Est-ce
que la vieille Europe ne glissait point
à la décompositon ï Pour les avoir tous
atteint?, elle n'avait plus d'idéals. Et,.,
subissant le contrecoup de ce vertige,
l'Extrême-Orient s'était alarmé. Pour-
quoi no point arrêter brusquement cet
essor funeste â afin que d'un bout de
la terre à l'autre, on pût enfin « jouir
de la vie ». Et, comme au surplus on
lui avait fait grâce de l'existenceânotre
Parisien se renseigna. Il y avait lout de
même quelque chose de changé en
France. D'abord il n'y avait plus dis-
sociations. Seul l'individu comptait ;
car » l'union fait la faibles' 1? ». Tout lut
permis, sous la condition de réussir.
11 n'y eut plus qu'une bonne loi â celle
du plus fort: Quelques prohibitions
nouvelles furent édictées. Notamment,
il fut interdit de mourir de faim, ce qui
est évidemment contraire à la liberté,
et aussi d'user d'aéroplanes. Notre Pa-
risien connut du bonheur qu'il ne soup-
çonnait point et qu'il étai t sorti de la vie
moderne â comme on sort d'un asile
d'aliénés. Elle, lui taisait l'effet d'une
« splendide bombe à renversement,
bourrée d'une substance effrayante ap-
pelée Progrès ». Mais les sages étaient
venus et lui avaient appris à aimer la
nature.
M. Henry Kistemaecker dissimule à
peine que son Parisien n'a tait que rê-
ver tout cela. M, Kistemaecker est par-
tisan de l'aviation, comme il est ami (ta
Progrès â de tous les progrès. Mais il
sent parfois passer sur son âme un pe-
tit frisson de fièvre et il éprouve cette
nostalgie du repos et de la nature i^ue
ressentait si bien l'auteur du Livre
pour toi. Et cela l'invite à répandre,
avec sa verve aisée que si bien seconde
le dessinateur René Vincent â d'amu-
sants paradoxes. Peut-être n'a-t-il pas
tout à fait tort, après tout.
Quand on aura réalisé la conquête de
l'air â la vie en plein air deviendra
peut-être impossible. L'homme ne
pourra plus lever les yeux vers le ciel
pour songer : il ne verra plus les nua-
ges et le soleil.
PAUL DUPREY
LES massacres D'asie
Les nouvelles d'Asie-Mineure sont ter-
rifiantes. Adana est toujours en proie à
la plus épouvantable des anarchies. Les
télégrammes parlent de six mille tués
pour la ville seule. Quant à la province
entière, le chiffre des massacrés monte-
rait à trente mille. Une armée, des sol-
dais fanatiques, pillent, incendient, vio-
lent et assassinent. Les étrangers ne
sont pas plus à. l'abri que les autres ;
leurs biens leur sont arrachés, quand ee
n'est pas l'existence même. Les écoles
sont dévastées. Le souvenir des grands
massacres d'autrefois plane sur toutes
ces horreurs.
Et le gouvernement turc, impuissant,
car il ne peut être indifférent à de telles
infamies, ne prend aucune résolution.
On a bien parlé d'un régiment prêt à
partir pour mettre les bandits à la rai-
son. Mais a-t-il seulement fait le pre-
mier pas î II faut croire que l'autorité
centrale n'a que fort peu d'influence sur
ces régions éloignées de la capitale de
l'empire. Constantinople sort à peine de
la situation périlleuse où l'a mise la
guerre civile. Le gouvernement songe
d'abord à s'asseoir. Il avisera plus tard
aux difficultés intérieures.
Il est impossible, cependant, que l'or-
dre ne soit pas rétabli à Adana et au-
tres localités au pouvoir des fanatiques
assassins. Les puissances ont envoyé
des unités maritimes, dont la présence
est inutile si elle n'assure pas une pro-
tection quelconque aux malheureux me-
nacés chaque jour dans leur vie et dans
leurs biens. Certes, un débarquement
est toujours chose à laquelle on ne se
résoud qu'aux plus extrêmes exigences.
On ne débarquera donc pas. Mais les
puissances ne pourraient-elles se met-
tre d'accord pour exiger impérieuse-
ment du gouvernement de Constanti-
nople qu'il avise à faire cesser les maa-
: sacres T Trente mille morts .c'est là une
effroyable hécatombe.
MAXIME VUILLAUME.
AU JOUR LE JOUR
La Maison de Mme Roland
Nous nous croyions bien tranquilles. En
1889, on avait scellé da*s le mur de la mai-
son qui fait l'angle du quai de l'Horloge et
du Pont-Neuf, une plaque portant ces mots ;
« Mme Roland, née à Paris le 17 mars 1754,
morte le 8 novembre 1793, fut élevée dans
cette maison. » .
Par «« fut élevée », il fallait entendre qu'elle
y avait demeuré à partir du jour où elle avait
quitté la maison cies dames de la Congréga-
tion, jusqu'à l'approche de son mariage, c'est-
à-dire de 1767 à 1779, de treize à vingt-cinq
ans, époque féconde de travail et de médita-
tion ou s'étaient formés son esprit vigoureux
et son libre caractère.
Un érudit, M. Dauban, était si bien assuré
du fait qu'il avait relevé le plan de l'appar-
tement, et l'avait publié en tête de son édi-
tion des Lettres aux demoiselles Cannet. Eh
bien ! il se trompait, paraît-il, et trompait
tous les autres avec lui. I! vâ falloir détruire
cette légende, si noua en croyons l'article qu'a
écrit sut ee sujet M. Claude Perroud dans
La Révolution Française.
Pour lui, l'erreur de RI. Dauban provenait
d'un passage des Mémoires assez scabreux et,
pour cette cause, longtemps éliminé par les
éditeurs. On ne s'était décidé à l'imprimer
qu'en 1864. Les mots un peu vagues : « Le
Pont-Neuf, près duquel se trouvait la mai-
son... », pouvaient abuser le lecteur. Mais en
recourant au manuscrit, M. Perroud a vu que
Mme Roland avait d'abord écrit « sur lequel
avait jour... » et avait rayé ces mots, les ju-
geant sans doute inexacts. Plus lois, elle raya
très 'prés, et mit près, simplement. Ces pré-
cautions ne s'expliqueraient guère, s'il s'agis-
sait de la maison où l'on a scellé la plaque.
Il faut chercher ailleurs.
D'autre part, dans une lettre à Sophie Can-
net, du ti janvier 1776, la future Mme Ro-
land, racontant l'incendie d'une partie dit Pa-
lais de Justice, â la partie nord-est, â dit
qu'elle eut grand'peux, et que son père, Gra-
tien Philipon, dut la rassurer sur le sort de
leur maison. Crainte inexplicable si cette
maison eût été si éloignée du foyer d'incen-
die. Elle en était beaucoup plus proche, du
côté de la rue de Harlay.
Etudiant alors les détails du déménagement
de 1778, où Philipon et sa fille quittèrent l'ap-
partement "que nous cherchons pour s'instal-
er dans un local plus petit, et situé, celui-là,
rue de Harlay mëme, avec, sans doute, en-
trée place Dauphine et vue sur le quai, c'est-
à-dire au coin de la rue de Harlay et du quai
M. Perroud établit que ce déménagement né
fut qu'une « descente d'étage » accomplie
soit dans la même maison, soit dans deux
maisons contiguës, desservies par un escalier
commun, et accessibles toutes deux par ia
place Dauphine.
De sorte que si la maison où fut élevée
Mme Roland n'était pas celle £ui fait le coin
de la rue de Harlay, ce ne pouvait être que
sa voisine.
J'avoue que la démonstration de M. Per-
roud, pour ingénieuse et bien menée quelle
soit, m'a paru bien subtile I Aucun des textes
invoqués n'est absolument définitif, â il en
convient lui-même. De sorte qu'il a prouvé
seulement qu'on s'était hâté d'acheter et de
sceller la plaque, et qu'au fond, nous ne sa-
vons pas où u fut élevée » Mlle Philipon. La
critique détruit, décidément, plus qu'elle n'é-
difie...
U reste que, pour se délasser, la jeune fille
avait sous les yeux le panorama de la Seine
et, plus ou moins proche, la vue du grouil-
lant Pont-Neuf. Pour ma part, ce tableau me
paraît assez évocateur, et je n'en demande
pas plus.
F. Robert-Kemp.
ÉCHOS
LA TEMPERATURE
à Paris, le temps se remet au beau et la
température se relève sensiblement.
Ailleurs, le vent est faible ou modéré des ré-
gions est sur toutes nos cotes ; la mer est belle
ou peu agitée.
La température continue è se relever dans nos
régions ; elle était hier matin de 1* à Saint-Pé-
tersbourg, 8e à Dunkerque et à Clermont-Fer-
rand, 10* à Paris, 14* & Alger, 15* à Biarritz.
Or notait 1* au pic du Midi, â1" au puy de
Dôme, â 4" au mont Mounier.
En France, un temps beau et assez chaud est
probable.
â X*-*
Edouard VII à Paria
Le roi Edouard VII d'Angleterre, accom-
pagné du major Ponsonby, et de rhonarable
Fortescue est arrivé à Paris hier soir, à six
heures et demie, par trais spécial, venant
d'Italie.
Le souverain a été reçu à la gare de Lyon
par sir Francis Bertie, ambassadeur d'Angle-
terre en France, le baron Hottinger, vice-
président du Conseil d'administration du
P. L. M, : MM. Masure, secrétaire du Conseil
d'administration. ; Berquet, sous-directeur de
la Compagnie de Lyon ; Lépine, préfet de
police, et Touny, directeur de la police mu-
nicipale.
Edouard VII, qui paraissait en excellente
santé, a quitté la gare de Lyon en automobile,
ayant à ses côtés sir Francis Bertie. Il s'est
fait aussitôt conduire à l'Hôtel Bristol, où il
demeurera jusqu'à samedi matin, jour de son
départ pour Londres.
âxâ
Bulletins de Santé
Nous apprenons avec plaisir que l'état de
santé de M. Chauchard, le philanthrope et
collectionneur bien connu de l'avenue Velas-
quez, continue de s'améliorer de jour en jour,
grâce aux soins éclairés et dévoués de M. le
professeur Dugues.
On n'en peut malheureusement dire autant
de M. Gouin, sénateur inamovible, dont l'état
de santé demeure stationnaire et plutôt alar-
mant.
la Turquie nouvelle
C'est demain vendredi, 7 mai, h sept heures
et demie du soir, qu'aura lieu, au Palais
d'Orsay, le banquet organisé par la Turquie
nouvelle, organe des intérêts généraux de
l'Empire Ottoman, à l'occasion de l'avène-
fent au trône de Mehemed V,
Ce banquet sera présidé par Naoum- (tacha,
ambassadeur de Turquie à Paris.
âHâ
A lEcole de Psychologie
Un cours très intéressant de psychologie
médicale sera ouvert aujourd'hui jeudi 6 mai,"
à cinq heures après-midi, en la salle des con-
férences de l'Ecole de Psychologie, 49, rue
Saint-André-des-Arts, par M. le docteur Ed-
gar Bérillon, médecin inspecteur des asiles
d'aliénés et professeur de l'Ecole.
Ce cours sera consacré à l'éducation des en-
fants anormaux par l'hypnotisme et l'orthopé-
die morale.
Dans cette première conférence, M. Edgar
Bérillon parlera tout d'abord de l'enfant nor-
mal et de son évolution physiologique et psy-
chologique.
Ajoutons que les leçons seront complétées
par des présentations de malades, par de?
'projections et par une excursion à l'établisse-
ment médico-pédagogique de Créteil,
â X â
A l'Exposition O'Connor
Au cours de la visite qu'il a faite hier ma-
tin à la galerie A.-A. Hébrard, rue Royale,
à l'exposition du sculpteur O'Connor, M» Du-
jardin-Beaumetz a acquis la maquette en
"bronze de la porte de l'église Saint-Bartholo-
mew, élevée à New-York, à la mémoire de
Cornélius Vanderbilt.
Le sous-secrétaire d'Etat aux Beaux-Arts a
commandé, de plus, à l'artiste, pour le pla-
cer au musée du Luxembourg, le bronze de
la statue du commodore Barry, dont O'Con-
nor, à ta suite d'un concours, a obtenu la
commande, et qui sera érigée sur une des
places publiques de Washington.
âx â
Le Coin des Eienrs
Devant le juge de paix :
Le -prévenu. â Je n'étais par ivre, mon-
sieur le juge ! J'étais seulement pris de bois-
son.
Le juge. â Ah! c'est différent! J'allais
vous condamner à cinq francs d'amende.
Maintenant, ce sera cent sous.
1 LANCELOT.
LES postiers
le mouvement insurrectionnel
se dessine
Les préparatifs des groupements. â reu-
nions secrètes. â Ce que comptait
faire les militants. â lin ordre
du jour des sous-agents
On no peut plus douter après le vote de
l'ordre du jour décisif des ambulants, & la.
salle Vianey, avant-hier, de l'imminence de
la grève des postes, télégraphes et télé-
phones.
Méfiante, les agents et les sous-agents
agissent maintenant par eux-mêmes, ne se
conformant plus que peu ou prou aux dé-
cisions du comité fédéral qu'as jugent de
diverses laçons et dont ils proclament una-
nimement la prochaine déchéance si son
inertie se continue.
C'est ainsi qu'hier des réunions stricte-
ment privées ont été tenues par certains
groupements d'agents des P. T. T., réu-
nions auxquelles n'avait été convié aucun
membre du comité fédéral et au cours des-
quelles cependant des décisions énergiques
ont été prises.
Au café de la Terrasse, 14, avenue Dau-
mesnil, un certain nombre de militante, des
brigades des ambulants pour la plupart,
ont tenu un conciliabule secret duquel avait 1
été plus spécialement écarté la presse.
Officiellement ces militante déclarèrent
s'être occupés plus spécialement "TO la ques-
tion des permanences qui seront incessam-
ment rouvertes, mais nous sommes en me-
sure d'affirmer que tel ne fut pas seulement
l'objet de la discussion.
Les ambulants ont envisagé l'imminence
de leur mouvement et ont pris des dispo-
sitions pour qu'il fut, comme la première
fois, entier et global. Ils ont, au surplus,
agité la question de savoir si ils ne leur
seraient pas possible d'annihiler avant d'a-
bandonner le travail toute tentative d'em-
bauchement hâtif, civil ou militaire, et si
nous sommes bien informés ou se rangea
à l'avis qu'exprimait l'un des orateurs au
cours de la réunion de la salle Vianey :
« faire la grève des bras croisés deux ou
trois fours durant, afin de rendre le déblaya-
ge presque impossible à des gens inexpéri-
mentés, « c'est ce qu'on appelle « masti-
quer » en terme de métier.
Cependant que ces militants discutaient,
avenue Daumesnil, au siège social de l'A.
G., un conciliabule plus strictement secret
était tenu entre MM. Subra, Thibault et
autres leaders du comité fédéral. De l'objet
de la discussion rien ne transpira, mais on
affirmait, hier soir, que M. Subra avait eu
au cours de la journée urne entrevue avec
M. Barthou. 11 nous fut impossible d'avoir
confirmation de ce bruit.
Enfin, à la môme heure, les ou-
vriers des lignes au nombre de vingt à
vingt-cinq environ, conféraient de leur côté
avec M. Jacquesson, secrétaire-adjoint à
l'annexe de la Bourse du travail. Celui-ci
dictait meme une sorte de manifeste gui,
croyons-nous, sera adressé aux ouvriers
de province, mais aucune précision sur ce
point ne put nous être donnée non plus.
Que voudraient dire ces conciliabules ce-
pendant si l'éventualité d'un mouvement ne
pouvait être envisagée ?
Il est certain, d'autre part,que le gouver-
nement, et îa confiance avec laquelle il
frappe de suspension chaque jour quel-
que nouvel employé en est la meilleure
preuve, croit pouvoir être en mesure de
briser tout mouvement insurrectionnel.
C'est là précisément ce qui effraie un peu
la masse des postiers de plus en plus mé-
fiante, mais aussi de plus en pdus décidée
h agir.
Encore que non déclarée on peut cepen-
dant dire que la lutte est ouverte. Les pos-
tiers feront tout pour aboutir et c'est pour-
quoi il ne faudrait pas s'étonner qu'un élé-
ment nouveau intervint peut-être avant la
fin de la semaine.
La grève, en tout cas, menace cette fois
d'être nettement révolutionnaire.
Les sous-agents se solidarisent
Les secrétaires des sections parisiennes
du Syndicat des sous-agents réunis, rue du
Pont-de-Lodi, ont voté l'ordre du jour sui-
vant :
â Considérant que le gouvernement en enga-
geant des poursuites contre sept camarades cou-
pables d'avoir simplement exprimé publique-
ment leurs opinions, méconnaît, par cet exem-
ple, le droit reconnu à tout citoyen de pouvoir
librement exposer sa façon de penser ;
Protestent avec la dernire énergie contre de
tels procédés inquisitoriaux ;
S'affirment prêts à soutenir par tous tes
moyens en leur pouvoir les camarades pour-
suivis ;
Décident qu'en présence de ces événements les
permanences de grève seront rétablies ;
. En outre, ils convient tous les sous-agents de
Paris et de ïa Seine, & assister au grand meeting
qui aura lieu le vendredi 7 mai, salle des So-
ciétés Savantes, rue Serpente, à huit heures du
soir. Ils y affirmeront leur étroite solidarité avec
les camarades frappés.
Deux démentis officiels
Le ministère des travaux publics commu-
nique la note suivante :
Il est inexact, contrairement à une informa-
tion parue ce matin, que le ministre des tra-
vaux publics ait envoyé à ses collègues une let-
tre tes invitant a ne plus adresser de correspon-
dance au sous-secrétaire d'Etat des postes.
Le ministre s'est borné, pour éviter des per-
tes de temps, à prier, il y a quelques semaines
déjà, ses collègues de répondre directement à
son cabinet aux lettres portant 6a signature per-
sonnelle.
De son côté, le sous-secrétariat des pos-
tes adresse aux journaux le démenti que
voici :
Certains journaux ont rapporté que quelques
agents du personnel les postes s'étonnaient du
retard apporté 4 la publication des tableaux d'a-
vancement pour l'année 1909.
Contrairement aux renseignements fournis &
; îa presse, les tableaux d'avancement dont il
; s'agit n'ont jamais paru les années précédentes
i en janvier, mais beaucoup plus tard, en mars
i et même fin avril.
Si les tableaux pour 1909 n'ont pas encore
été établis, cela tient à ce que les agents ont
dismandé la réfection d'un certain nombre de
feuilles signalétiques.
Le travail de préparation des tableaux se
poursuit et la commission de classement va Ctre
prochainement convoquées.
Nouvelles mesures disciplinaires
De nouvelles mesures disciplinaires ont
été prises hier matin p?^r \t. simyan, &ur
la proposition de leurs chefs directs, contre
deux agents de l'administration des postes.
L'un de ces agents est M. Le Gléo, l'ora-
teur habitué dès meetings, qui appartient
au service des ambulante.
M. Le Gléo est suspendu de ses fonctions
pour certains propos relevés dans le dis-
cours qu'il a fait mardi à ses camarades,
à la salle Vianey, dont noue avons publié,
hier, le compte rendu,
M. Le Gléo est un des sept postiers dé-
férés au conseil de discipline qui doit se
tenu* samedi, par suite de la décision prise
par le conseil des ministres.
Le second agent frappé est M. Combes,
commis au Havre-Central.
M. Combes est suspendu pour avoir,
dans une allocution prononcée au cours
d'un meeting, invité ses camarades à la
grève.
Dans le Finistère ;
Les agents, sous-agents et ouvriers des ;
postes du Finistère, réunis à Quîmper, ont j
voté un ordre du jour protestant contre les i
poursuites intentées contre sept de leurs !
collègues et décident la constitution d'une i
section, du syndicat national des P.T.T. i
U congres DES cheminots
Réformistes et révolutionnaires aux prises
Le congrès du Syndicat national des tra-
vailleurs des chemins de fer, qui avait con-
sacré à peu près toute sa première journée
à discuter sur l'admission des représentants
des journaux parisiens mis à l'index par la
21* section du Livre, a finalement décidé
hier matin â lorsqu'il a été évident que
tous les journalistes se solidariseraient et
qu'ïls n'assisteraient pas aux séances si el-
les étaient fermées à quelques-uns d'entré
eux â i» d'accepter les reporters de tous les
journaux, les invitant à faire un compte
rendu exact des travaux du congrès ». En
adoptant cette mesure , M proposée dans un
but de conciliation », le congrès a toutefois
spécifié qu'il entendait H continuer à pro-
tester contre l'administration de certains
journaux ».
Cette question réglée, le président, M. Le
Couanet, a donné la parole à M. Le Guen-
nic, qui s'est plaint que le conseil d'admi-
nistration n'ait pas invité la C.G T, à se
faire représenter au congrès par un délé-
gué. Le secrétaire a déclaré que c'était un
oubli, et qu'il allait être réparé immédiate-
ment.
Le congrès a ensuite discuté longuement
la question de l'orientation politique du
syndicat Les réformistes et les révolution-
naires se sont trouvés en opposition. Ces
derniers reprochent à M. Guérard, secré-
taire du syndicat, son amitié pour M. Niel,
secrétaire général de la C.G.T., et l'appui
qu'il apporta à son élection.
C'est M. Le Guennic qui prend la parole
au nom des impatients candidats à la suc-
cession des protégés de M. Viviani et qui
fait le procès de M. Guérard.
Certains d'entre nous, dit-il, restent dans
l'inaction sous prétexte qu'aucun mandat ne
leur a été donné.
On me reproche d'avoir fait de l'antimilitarisme
au congrès de Marseille. J'ai voté selon ma
conscience. J'ai dit et je le répète, que c'était
ia religion patriotique qui était l'arme ta plus
redoutable entre les mains de nos adversaires.
Il faut qu'on le sache : le syndicat n'est pas
seulement fait pour recueillir des cotisations, il
est le cadre qui servira à la société nouvelle
que nous voulons fonder.
M. Guérard répond et s'efforce de faire
comprendre à ses auditeurs qu'un peu d'at-
ténuation, au moins apparente, dans l'ex-
posé du programme de chambardement gé-
néral n'avait pas nui au développement du
syndicat.
M. Le Guennic attaque M. Guérard qui,
dit-il, « pourrait exercer plus utilement qu'il
ne le fait son influence, influence d'autant
plus grande qu'elle a pluseiurs sources ».
On lui crie : « Précisez 1 »
J'ai voulu dire que Guérard avait plus d'une
corde a son arc !
Comme on proteste et comme on le met
en demeure de s'expliquer plus clairement,
l'orateur dit :
Je pourrais dire que je faisais allusion d'abord
à la courtoisie, à l'aménité de Guérard, et aussi
à son talent, 6 son éloquence.
Mais cette explication déchaîne un tu-
multe.
Jésuite ! crie un auditeur.
A ïa séance de l'après-midi, le congrès
a continué la discussion du rapport du con-
seil d'administration. Huit ordres du jour
furent présentés en fin de séance, pour ou
contre MM- Guérard et Le Guennic.
Le secrétaire du Syndicat national voyant ;
que la lutte devenait chaude,, pour établir la
priorité de ses ordres du jour, proposa à,
chacun des congressistes de voter pure-
ment «et simplemnt pour la majorité du con-
seil d'administration, et lui-même partant,
ou contre.
Vous affirmerez ainsi nettement, dit-il, si vous
voulez être partisans du syndicalisme sage et
modéré, ou du syndicalisme révolutionnaire et
anarchiste.
On passe aux voix. Sur 224 votants re-
présentant chacun leurs groupements, 12G
votèrent pour le rapport, 88 contre, et 10
I s'abstinrent.
j Ces mêmes chiffres se traduisent ainsi
par suite de la représentation proportion-
; nelle : 628 pour, 448 contre, et 40 absten-
; tions.
Les révolutionnaires furent donc vaincus.
; Le congrès traita ensuite différentes ques-
tions d'ordre matériel intéressant le syn-
dicat.
Le congrès de Marseille
Marseille, 5 mai
Le congrès des chemins de fer a tenu,
ce matin, sa première réunion.
Le bureau a été ainsi constitué : Prési-
dent, M. Rivière, de Nîmes ; secrétaires,
MM. Sornay, de Lyon, et Prebins, de Paris.
Puis on "a procédé à la vérification des
pouvoirs. .
Aux Artistes Français
Une conférence sera faite demain, vendredi,
à quatre heures, au Salon de lai Société des
Altistes Français, par M. Auge ck Lassus, sur
Les Grands Sanctuaires de la Grèce : Eleu-
sis, Epidaure, Delphes, Olympie.
Le 14 mai. M. Georges Cain fera une con-
férence sur l'Histoire des Champs-Elysées, et
le ii mai M. Lucien Magne, traitera de la
peinture au Moyen Age.
Les autres conférences seront annoncées
prochainement.
On sait que ces conférences sont gratuite».
Le Salon t
Artistes Français
PEINTURE
(Suite)
Salle XVII, â Maurice Bompard : unq
«< Venise » commerciale, et un Portrait de
Raoul Pugno, fort beau de ton, mats vernis-
sé, de barbe laineuse et plus massif que na-
ture. Ohl les beaux reflets du Pleyel ! â
Bompard, qui est un peintre de tempérament,,
peut faire mieux, â beaucoup mieux.
M. André Brouillet, dans le Portrait àff
M. Briand, s'est plu à retracer l'image non»
point de l'homme d'Etat, combattif et éner-
gique, mais de l'homme privé, avenant et
spirituel. Il complète ainsi, par un déca-
dent tout intime, l'idée qu'on se pouvait fai-
re du garde des sceaux. Il le fait avec une
souplesse de pinceau délicieuse et une har-
monie de tons gris et verdâtres, â surtout
dans le fond en tapisserie, â*- qui est un»-
charme.
Le Portrait de Mme H. Bdu même au-
teur, dans une gamme plus chaude que do-
minent les verts brillants de la robe, ne vouS
agréera pas moins ; il est d'un dessin preste
et serré, et l'expression en est ravissante.
Salle XVIII, â Beau paysage de fin d'au-
tomne, par Goster, où des vaches enfoncent
leurs pattes solides dans la terre détrempée.
Portrait de Cayron, agréable, mais un peu
facile et mondain. Les Nocturne s t de Ca-
choud, toujours subtil et poétique. Un grande
tableau de Jules Grunn, ïa Bienvenue, effet
de jour et de lampe, un des plus réussis d &
l'artiste. La robe de chambre verte à rama-
ges roses est charmante, bien peinte. Physio-
nomies spirituelles, â un brin grimaçantes.
La table servie est enlevée avec brio. A no-
ter ,le3 envois de Cayron, Charles Rivière,
Allègre, Bouché-Leclerq, portrait de Mme
M... 11 y a aussi une grande image de M.
Chôcarne-Moreau...
La galerie « à l'air libre »» s'encombre d'un
gigantesque Béroud, â tout un morceau dfc
Notre-Dame, plus grand que nature. Agran-
dissement, au charbon» d'une carte postale,
dirait-on-
Salle XXI. â Le grand paysage, un peu
monotone, mais imposant, de Cagniart. Il
eût dû ne pas exposer ses Chevaux de bois,.
Georges Bergès, fidèle à son modèle de l'an
dernier, nous montre encore, étendue, cette
petite Espagnole toute ronde, â nue, puis
habillée. Peinture audacieuse et volontaire^
Dans la grande toile, remarquez le gros
bleu de la porte, les gammes de ro»e et de
rouge entre les étoffes et les carreaux du
sol. Composition chargée, mais intéressante.
Barmoin, Julien Dupré, et Mezquita, qui
voudrait bien rappeler Anglada.
Salle XXII, â Charmantes ondines, sou-
ples de mouvement et bien éclairées de
Calbet. La décoration du peintre fougueux et
parfois brutal qu'est M. Dupuy vous plaira:
Les Vendanges, Les personnages sont forte-
ment construits et d'allure pittoresque» dans
une lumière dorée. Certains noirs m'ont sem-
blé durs, de ci de là, et, à droite, le terrain
rejoint un peu les personnages. Mais c'est
insignifiant. La facture grasse, robuste efc
volontaire emporte tout- M. Dupuy est un
« tempérament ».
Arrêtez-vous longtemps devant le tripty-
que mélodieux et diapré de Pauline Adeut :
Printemps, â Eté, â Automne* Cest une
des toiles les plus gracieuses et les pluâ
harmonieuses du Salon. Elle est toute poé-
sie. Quoi encore ? La violence excessive de
Maurice Chabas, et l'étonnante vulgarité de
Tourcoing en fête, par Grau, plus « Société
de gymnastique » et plus « fanfare » encore
que nature I
Salle XXIII. â La Criée à Fécamp, de-
Darien, Les plans sont faiblement indiqué»
et les personnages semblent petits. Mais la
vision est très fine, la palette variée et cha-
toyante. Ce n'est pas un effet « joli », mais
c'est plein de mérite. Le petit tableau dtf
même auteur, â PAttente, â est tout à fait 1
aimable.
Klotz, qui envoyait, il y a deux ans, un
si exquis portrait de jeune fille, ne sait plus
Sue se répéter» â en moins bon. Nouvelle
éception ! Aussi cruelle est celle que nous
inflige M. Guinier, si artiste ordinairement
et dont la Naïade Êglé, en savon blanc, tra-
verse des rochers bruns en cartonnage... Hé-
las F Le grand portrait que vous trouverez
dans la Salle XXVI augmentera encore vo-
tre chagrin. Je signale les bons paysages de
Demont, la Neige de Frank Spenlove, le nui
un peu trivial de Victor Gué tin, deux mari-
nes de Lannes, â et surtout, une adorable
petite tête, vue^ de profil, et peinte dans la
style anglais par Mlle des Clayes ; Rêverie*
Un bijou !
Traversez la rotonde XXIV, en jetant un
coup d'oeil aux aquarelles de Maxence ; dans
la Salle XXV, la Cigale, de Comerre, plus
blonde que les feuilles mortes sur lesquellles
elle expire, si blanche, que les reflets cré-
meux qui en marquent les contours sem-
blent détachés, hors de la toile; les mêmes
tons d'or ont servi pour le Portrait de Mme
C..., â élégant, oui, élégant. â Deux pay-
sages d'Harpignies, qui devient de plus eu
plus jeune ; un portrait de jeune fille par
Mac Ewen, de dessin un peu sec, mais de
toa délicat. M. Jonas expose des Vain-
queurs paysans d'observation amusante, mais
âe peinture pénible... Encore un. Vous le
retrouverez, mieux représenté, avec ses Ma-
gistrats, où il a tiré tout le parti possible d'uni
sujet bien ennuyeux !
Salle XXVI. â "Deux toiles de P.-A. Lau-
rens, dont j'ai déjà dit le charme lors de son'
exposition particulière. La Dame aux hor-
tensias est un enchantement. Quelle fine sil-
houette, quelle enveloppe lumineuse eti
nuancée ! Au fond, quelques taches mauves
sont de valeur un peu forte. Plus secs, les
envois de son frère, J-Pierre Laurens, sont
consciencieux et solides. Le Doloroso, de
Joncières, â une dame qui chante auprès
d'un piano, où l'accompagne un cavalier
fringant, dans la lumière, est de couleur
solide et brillante. A revoir, le bras gauche
de la cantatrice, qui paraît enfoncé dans lei
mur orangé.
M, Gabriel Ferrier né dépassera plus 1$
sécheresse minutieuse du Portrait de M. Eui
gène CrépyIl sculpte, il grave. 11 ne peint
plus. Le portrait de femme est meilleur. Lea
dentelles sont même excellentes. Des dure*
tés, au col de fourrure, â et, pour le visage*
une matière î»eu farineuse.
Salle XXVII. â Une tête de jeune PariA
sienne, par A. Mercié, ^adorable d'espiègles
rie, amoureusement peinte, Dans la Gala*
tée, du même artiste, le haut est exquis, ââ¢
tète et buste. Le reste du corps, encore en'
marbre, pouvait, je crois, être beaucoup meil-
leur. Quel peintre délicieux, tout de même,
Paris et Départements : S centimes
JEUDI 6 MAI Ï0®!, \
Directeur :
Victor SIMOND
Adresser les Communications
Lettres et Manuscrits au Directeur
BUREAUX
te et 18, lue Satie-Ûame-des-Yictaires
Téléphona i Numéro f 02-56
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I L'OFFICE l'Qpua, W, Place dt la Borne
et aux boréaux do jnnrnat, |8, pa« N^D.*dM-ViaMr||
OPINIONS
La Vie
en plein air
II est certain qu'avec les progrès
ment modifiée. Déjà Wells, â l'ingé-
nieux auteur de 171e dit docteur Mo-
teau et de la Guerre des Mondes, â
avait entrevu ces changements pro-
fonds, dans l'hypothèse savoureuse
qu'il intitulait : « Quand la dormeur
s'éveillera ». Je me souviens que les
aéroplanes abrégeaient singulièrement,
les distances. On allait à New â¢York en
'deux heures - ce qui est penl etre ex-
cessif. Mais M, Wells situait l'événe-
ment dans une perspective très loin-
taine. M. Henry Kistemaeckers se tient
obstinément entre , les frontières de la
vraisemblance. Il se borne à envisager
ce que pourrait être ,dans vingt an-
nées, l'existence et la mentalité d'un
Parisien,
Ce citoyen 4' « Aéropolis n aimait à
voyager en aéroplane. Plus particuliè-
rement recherché dans les hôtels, le
sixième étage, â hors de prix naturel-
lement â était compensé par la faci-
lité des descenseurs. Quand une
passagère laissait tomber son pei-
gne, on perdait, à le ramasser, un
temps précieux. Et le souci de l'appro-
visionner de cartes postales, â sur les
créneaux de toutes les vieilles tours, â
occasionnait aussi de nombreux re-
tards.
Cependant, l'Académie des Scien-
ces, délibérant sur l'hygiène, écoutait
la communication du docteur Doyen
qui prétendait guérir le cancer par
l'aéroplanisme, et l'Académie des Con-
court, s'étant attelée à son tour à un
dictionnaire, décidait, sous; la prési-
dence de M. Pau! Margueritte, qu'il y
avait lieu de remplacer le vocable
« aviateur » par celui d'« aéromane ».
Il y eut des protestations. D'autres aca-
démies ayant proposé « aérophiie » et
(t aéropage o â l'unification de ces as-
semblées s'inscrivit dans certains pro-
grammes.
Notre aérophiie voyageait toujours.
Mais il n'était guère plus en sûreté sur
[es rouies de l'air que son ancêtre le
cycliste sur les chemins terrestres. Il
y rencontrait, peut-être avec moins de
risques pour lui et pour elle cette va-
che du ciel, qui est l'alouette. Le cochon
des fermes avait été remplacé, par le
corbeau â touriste malencontreux qui
ne prend jamais sa droite. Il lui fallut
aussi affronter le pigeon, maître de l'at-
mosphère â et tolérer l'insolence du
moineau, ce titi de l'espace.
Notre Parisien ne se désintéressait
point des contingences politiques. Le
dictateur Roland, imposé par les syn-
dicats collectivistes, étant venu à s'en-
fuir de l'Elysée sur l'aéroplane le Jules-
Guesde, â la République parlemen-
taire fut rétablie et M. Raymond Poin-
caré élu président. Comme l'Aérophile
s'apprêtait, lui aussi, à sortir de Fran-
ce, il fut abordé par un aéroplane que
montaient des gens en uniforme. Il eut
beau objecter qu'il n'y avait plus de
frontières, il apprit à ses dépens que la
Suisse n'avait point adhéré à la con-
vention nouvelle et prétendait exercer
dans l'espace la formalité douanière.
Le journalisme avait subi l'évolution.
L'abonné â grâce à la télégraphie sans
fil â recevait des aérogrammes. Il pou-
vait aussi connaître que sa maison
brûlait. II la voyait brûler. Encore un
petit perfectionnement et il entendrait
les murs s'écrouler sous les flammes.
L'automatisme s'étendait & l'office et au
ménage. Au moyen de commutateurs,
â des repas étaient servis en cinq mi-
nutes par le soin du plus voisin res-
taurant. Et le lit retournait lui-même
son matelas.
Hélas I On n'était pas au bout du pro-
grès. Le tube pneumatique Paris-Mar-
seille se mit à transporter, en soixante-
quinze minutes, des voyageurs qui ne
s'en portaient pas plus mal. On se sou-
vint malaisément que ce système n'é-
tait point nouveau. 11 avait servi jadis à
la transmission* des dépêches.
D'autres sujets étaient pour inspirer
la mélancolie.
Un matin, notre aviateur apprit que
le dernier cheval était mort. Chose plus
gravera durée de la vie humaine s'é-
ïant accrue, une guerre semblait
souhaitable afin que fût rétabli l'équi-
libre. Le sombre vol de3 aéroplanes
voilait d'un permanent nuage l'astre du
jour, favorisant l'éclosion du somno-
coque que le professeur Bernard-
Cunéo parvint heureusement à isoler.
La littérature avait évolué dan3 la di-
rection de l'Utile. Le Lys Rouge était
introuvable. Au théâtre, on jouait la
Destinée des cellules, les Syndicats et
'd'astronomiques féerie3 Les Lettres de
l'Aviatrice, de Marcel Prévost, attei-
gnaient la centième édition.
Noire aérophiie méditait tristement
sur ces choses, lorsqu'il fut éveillé un
matin par un personnage asiatique.
â Je suis, lui dit-il avec douceur,
une modeste unité de l'Invasion Jau-
ne 1
Ce péril, dont on parlait depuis cin-
quante ans, venait, en effet, de se dé-
chather sur l'Europe. Des aéroplanes
avaient jeté sur l'Occident trois mtl-
lions de civilisés d'Extrême-Orient. Ap-
prenant qu'il était condamné 4 mort
notre Parisien éprouva, tout d'abord un
Chagrin vif. Cette complication venue
île l'est lui paraissait restituer à la vie
quelque intérêt. « Ne pas voir tont ce
ï]ui va se passer, c'était deux fois mou-
ïir. »
D'ailleurs, cet envahissement qui se
produisait au cri de : « Place aux Jau-
nes o était peut-être un bienfait, Est-ce
que la vieille Europe ne glissait point
à la décompositon ï Pour les avoir tous
atteint?, elle n'avait plus d'idéals. Et,.,
subissant le contrecoup de ce vertige,
l'Extrême-Orient s'était alarmé. Pour-
quoi no point arrêter brusquement cet
essor funeste â afin que d'un bout de
la terre à l'autre, on pût enfin « jouir
de la vie ». Et, comme au surplus on
lui avait fait grâce de l'existenceânotre
Parisien se renseigna. Il y avait lout de
même quelque chose de changé en
France. D'abord il n'y avait plus dis-
sociations. Seul l'individu comptait ;
car » l'union fait la faibles' 1? ». Tout lut
permis, sous la condition de réussir.
11 n'y eut plus qu'une bonne loi â celle
du plus fort: Quelques prohibitions
nouvelles furent édictées. Notamment,
il fut interdit de mourir de faim, ce qui
est évidemment contraire à la liberté,
et aussi d'user d'aéroplanes. Notre Pa-
risien connut du bonheur qu'il ne soup-
çonnait point et qu'il étai t sorti de la vie
moderne â comme on sort d'un asile
d'aliénés. Elle, lui taisait l'effet d'une
« splendide bombe à renversement,
bourrée d'une substance effrayante ap-
pelée Progrès ». Mais les sages étaient
venus et lui avaient appris à aimer la
nature.
M. Henry Kistemaecker dissimule à
peine que son Parisien n'a tait que rê-
ver tout cela. M, Kistemaecker est par-
tisan de l'aviation, comme il est ami (ta
Progrès â de tous les progrès. Mais il
sent parfois passer sur son âme un pe-
tit frisson de fièvre et il éprouve cette
nostalgie du repos et de la nature i^ue
ressentait si bien l'auteur du Livre
pour toi. Et cela l'invite à répandre,
avec sa verve aisée que si bien seconde
le dessinateur René Vincent â d'amu-
sants paradoxes. Peut-être n'a-t-il pas
tout à fait tort, après tout.
Quand on aura réalisé la conquête de
l'air â la vie en plein air deviendra
peut-être impossible. L'homme ne
pourra plus lever les yeux vers le ciel
pour songer : il ne verra plus les nua-
ges et le soleil.
PAUL DUPREY
LES massacres D'asie
Les nouvelles d'Asie-Mineure sont ter-
rifiantes. Adana est toujours en proie à
la plus épouvantable des anarchies. Les
télégrammes parlent de six mille tués
pour la ville seule. Quant à la province
entière, le chiffre des massacrés monte-
rait à trente mille. Une armée, des sol-
dais fanatiques, pillent, incendient, vio-
lent et assassinent. Les étrangers ne
sont pas plus à. l'abri que les autres ;
leurs biens leur sont arrachés, quand ee
n'est pas l'existence même. Les écoles
sont dévastées. Le souvenir des grands
massacres d'autrefois plane sur toutes
ces horreurs.
Et le gouvernement turc, impuissant,
car il ne peut être indifférent à de telles
infamies, ne prend aucune résolution.
On a bien parlé d'un régiment prêt à
partir pour mettre les bandits à la rai-
son. Mais a-t-il seulement fait le pre-
mier pas î II faut croire que l'autorité
centrale n'a que fort peu d'influence sur
ces régions éloignées de la capitale de
l'empire. Constantinople sort à peine de
la situation périlleuse où l'a mise la
guerre civile. Le gouvernement songe
d'abord à s'asseoir. Il avisera plus tard
aux difficultés intérieures.
Il est impossible, cependant, que l'or-
dre ne soit pas rétabli à Adana et au-
tres localités au pouvoir des fanatiques
assassins. Les puissances ont envoyé
des unités maritimes, dont la présence
est inutile si elle n'assure pas une pro-
tection quelconque aux malheureux me-
nacés chaque jour dans leur vie et dans
leurs biens. Certes, un débarquement
est toujours chose à laquelle on ne se
résoud qu'aux plus extrêmes exigences.
On ne débarquera donc pas. Mais les
puissances ne pourraient-elles se met-
tre d'accord pour exiger impérieuse-
ment du gouvernement de Constanti-
nople qu'il avise à faire cesser les maa-
: sacres T Trente mille morts .c'est là une
effroyable hécatombe.
MAXIME VUILLAUME.
AU JOUR LE JOUR
La Maison de Mme Roland
Nous nous croyions bien tranquilles. En
1889, on avait scellé da*s le mur de la mai-
son qui fait l'angle du quai de l'Horloge et
du Pont-Neuf, une plaque portant ces mots ;
« Mme Roland, née à Paris le 17 mars 1754,
morte le 8 novembre 1793, fut élevée dans
cette maison. » .
Par «« fut élevée », il fallait entendre qu'elle
y avait demeuré à partir du jour où elle avait
quitté la maison cies dames de la Congréga-
tion, jusqu'à l'approche de son mariage, c'est-
à-dire de 1767 à 1779, de treize à vingt-cinq
ans, époque féconde de travail et de médita-
tion ou s'étaient formés son esprit vigoureux
et son libre caractère.
Un érudit, M. Dauban, était si bien assuré
du fait qu'il avait relevé le plan de l'appar-
tement, et l'avait publié en tête de son édi-
tion des Lettres aux demoiselles Cannet. Eh
bien ! il se trompait, paraît-il, et trompait
tous les autres avec lui. I! vâ falloir détruire
cette légende, si noua en croyons l'article qu'a
écrit sut ee sujet M. Claude Perroud dans
La Révolution Française.
Pour lui, l'erreur de RI. Dauban provenait
d'un passage des Mémoires assez scabreux et,
pour cette cause, longtemps éliminé par les
éditeurs. On ne s'était décidé à l'imprimer
qu'en 1864. Les mots un peu vagues : « Le
Pont-Neuf, près duquel se trouvait la mai-
son... », pouvaient abuser le lecteur. Mais en
recourant au manuscrit, M. Perroud a vu que
Mme Roland avait d'abord écrit « sur lequel
avait jour... » et avait rayé ces mots, les ju-
geant sans doute inexacts. Plus lois, elle raya
très 'prés, et mit près, simplement. Ces pré-
cautions ne s'expliqueraient guère, s'il s'agis-
sait de la maison où l'on a scellé la plaque.
Il faut chercher ailleurs.
D'autre part, dans une lettre à Sophie Can-
net, du ti janvier 1776, la future Mme Ro-
land, racontant l'incendie d'une partie dit Pa-
lais de Justice, â la partie nord-est, â dit
qu'elle eut grand'peux, et que son père, Gra-
tien Philipon, dut la rassurer sur le sort de
leur maison. Crainte inexplicable si cette
maison eût été si éloignée du foyer d'incen-
die. Elle en était beaucoup plus proche, du
côté de la rue de Harlay.
Etudiant alors les détails du déménagement
de 1778, où Philipon et sa fille quittèrent l'ap-
partement "que nous cherchons pour s'instal-
er dans un local plus petit, et situé, celui-là,
rue de Harlay mëme, avec, sans doute, en-
trée place Dauphine et vue sur le quai, c'est-
à-dire au coin de la rue de Harlay et du quai
M. Perroud établit que ce déménagement né
fut qu'une « descente d'étage » accomplie
soit dans la même maison, soit dans deux
maisons contiguës, desservies par un escalier
commun, et accessibles toutes deux par ia
place Dauphine.
De sorte que si la maison où fut élevée
Mme Roland n'était pas celle £ui fait le coin
de la rue de Harlay, ce ne pouvait être que
sa voisine.
J'avoue que la démonstration de M. Per-
roud, pour ingénieuse et bien menée quelle
soit, m'a paru bien subtile I Aucun des textes
invoqués n'est absolument définitif, â il en
convient lui-même. De sorte qu'il a prouvé
seulement qu'on s'était hâté d'acheter et de
sceller la plaque, et qu'au fond, nous ne sa-
vons pas où u fut élevée » Mlle Philipon. La
critique détruit, décidément, plus qu'elle n'é-
difie...
U reste que, pour se délasser, la jeune fille
avait sous les yeux le panorama de la Seine
et, plus ou moins proche, la vue du grouil-
lant Pont-Neuf. Pour ma part, ce tableau me
paraît assez évocateur, et je n'en demande
pas plus.
F. Robert-Kemp.
ÉCHOS
LA TEMPERATURE
à Paris, le temps se remet au beau et la
température se relève sensiblement.
Ailleurs, le vent est faible ou modéré des ré-
gions est sur toutes nos cotes ; la mer est belle
ou peu agitée.
La température continue è se relever dans nos
régions ; elle était hier matin de 1* à Saint-Pé-
tersbourg, 8e à Dunkerque et à Clermont-Fer-
rand, 10* à Paris, 14* & Alger, 15* à Biarritz.
Or notait 1* au pic du Midi, â1" au puy de
Dôme, â 4" au mont Mounier.
En France, un temps beau et assez chaud est
probable.
â X*-*
Edouard VII à Paria
Le roi Edouard VII d'Angleterre, accom-
pagné du major Ponsonby, et de rhonarable
Fortescue est arrivé à Paris hier soir, à six
heures et demie, par trais spécial, venant
d'Italie.
Le souverain a été reçu à la gare de Lyon
par sir Francis Bertie, ambassadeur d'Angle-
terre en France, le baron Hottinger, vice-
président du Conseil d'administration du
P. L. M, : MM. Masure, secrétaire du Conseil
d'administration. ; Berquet, sous-directeur de
la Compagnie de Lyon ; Lépine, préfet de
police, et Touny, directeur de la police mu-
nicipale.
Edouard VII, qui paraissait en excellente
santé, a quitté la gare de Lyon en automobile,
ayant à ses côtés sir Francis Bertie. Il s'est
fait aussitôt conduire à l'Hôtel Bristol, où il
demeurera jusqu'à samedi matin, jour de son
départ pour Londres.
âxâ
Bulletins de Santé
Nous apprenons avec plaisir que l'état de
santé de M. Chauchard, le philanthrope et
collectionneur bien connu de l'avenue Velas-
quez, continue de s'améliorer de jour en jour,
grâce aux soins éclairés et dévoués de M. le
professeur Dugues.
On n'en peut malheureusement dire autant
de M. Gouin, sénateur inamovible, dont l'état
de santé demeure stationnaire et plutôt alar-
mant.
la Turquie nouvelle
C'est demain vendredi, 7 mai, h sept heures
et demie du soir, qu'aura lieu, au Palais
d'Orsay, le banquet organisé par la Turquie
nouvelle, organe des intérêts généraux de
l'Empire Ottoman, à l'occasion de l'avène-
fent au trône de Mehemed V,
Ce banquet sera présidé par Naoum- (tacha,
ambassadeur de Turquie à Paris.
âHâ
A lEcole de Psychologie
Un cours très intéressant de psychologie
médicale sera ouvert aujourd'hui jeudi 6 mai,"
à cinq heures après-midi, en la salle des con-
férences de l'Ecole de Psychologie, 49, rue
Saint-André-des-Arts, par M. le docteur Ed-
gar Bérillon, médecin inspecteur des asiles
d'aliénés et professeur de l'Ecole.
Ce cours sera consacré à l'éducation des en-
fants anormaux par l'hypnotisme et l'orthopé-
die morale.
Dans cette première conférence, M. Edgar
Bérillon parlera tout d'abord de l'enfant nor-
mal et de son évolution physiologique et psy-
chologique.
Ajoutons que les leçons seront complétées
par des présentations de malades, par de?
'projections et par une excursion à l'établisse-
ment médico-pédagogique de Créteil,
â X â
A l'Exposition O'Connor
Au cours de la visite qu'il a faite hier ma-
tin à la galerie A.-A. Hébrard, rue Royale,
à l'exposition du sculpteur O'Connor, M» Du-
jardin-Beaumetz a acquis la maquette en
"bronze de la porte de l'église Saint-Bartholo-
mew, élevée à New-York, à la mémoire de
Cornélius Vanderbilt.
Le sous-secrétaire d'Etat aux Beaux-Arts a
commandé, de plus, à l'artiste, pour le pla-
cer au musée du Luxembourg, le bronze de
la statue du commodore Barry, dont O'Con-
nor, à ta suite d'un concours, a obtenu la
commande, et qui sera érigée sur une des
places publiques de Washington.
âx â
Le Coin des Eienrs
Devant le juge de paix :
Le -prévenu. â Je n'étais par ivre, mon-
sieur le juge ! J'étais seulement pris de bois-
son.
Le juge. â Ah! c'est différent! J'allais
vous condamner à cinq francs d'amende.
Maintenant, ce sera cent sous.
1 LANCELOT.
LES postiers
le mouvement insurrectionnel
se dessine
Les préparatifs des groupements. â reu-
nions secrètes. â Ce que comptait
faire les militants. â lin ordre
du jour des sous-agents
On no peut plus douter après le vote de
l'ordre du jour décisif des ambulants, & la.
salle Vianey, avant-hier, de l'imminence de
la grève des postes, télégraphes et télé-
phones.
Méfiante, les agents et les sous-agents
agissent maintenant par eux-mêmes, ne se
conformant plus que peu ou prou aux dé-
cisions du comité fédéral qu'as jugent de
diverses laçons et dont ils proclament una-
nimement la prochaine déchéance si son
inertie se continue.
C'est ainsi qu'hier des réunions stricte-
ment privées ont été tenues par certains
groupements d'agents des P. T. T., réu-
nions auxquelles n'avait été convié aucun
membre du comité fédéral et au cours des-
quelles cependant des décisions énergiques
ont été prises.
Au café de la Terrasse, 14, avenue Dau-
mesnil, un certain nombre de militante, des
brigades des ambulants pour la plupart,
ont tenu un conciliabule secret duquel avait 1
été plus spécialement écarté la presse.
Officiellement ces militante déclarèrent
s'être occupés plus spécialement "TO la ques-
tion des permanences qui seront incessam-
ment rouvertes, mais nous sommes en me-
sure d'affirmer que tel ne fut pas seulement
l'objet de la discussion.
Les ambulants ont envisagé l'imminence
de leur mouvement et ont pris des dispo-
sitions pour qu'il fut, comme la première
fois, entier et global. Ils ont, au surplus,
agité la question de savoir si ils ne leur
seraient pas possible d'annihiler avant d'a-
bandonner le travail toute tentative d'em-
bauchement hâtif, civil ou militaire, et si
nous sommes bien informés ou se rangea
à l'avis qu'exprimait l'un des orateurs au
cours de la réunion de la salle Vianey :
« faire la grève des bras croisés deux ou
trois fours durant, afin de rendre le déblaya-
ge presque impossible à des gens inexpéri-
mentés, « c'est ce qu'on appelle « masti-
quer » en terme de métier.
Cependant que ces militants discutaient,
avenue Daumesnil, au siège social de l'A.
G., un conciliabule plus strictement secret
était tenu entre MM. Subra, Thibault et
autres leaders du comité fédéral. De l'objet
de la discussion rien ne transpira, mais on
affirmait, hier soir, que M. Subra avait eu
au cours de la journée urne entrevue avec
M. Barthou. 11 nous fut impossible d'avoir
confirmation de ce bruit.
Enfin, à la môme heure, les ou-
vriers des lignes au nombre de vingt à
vingt-cinq environ, conféraient de leur côté
avec M. Jacquesson, secrétaire-adjoint à
l'annexe de la Bourse du travail. Celui-ci
dictait meme une sorte de manifeste gui,
croyons-nous, sera adressé aux ouvriers
de province, mais aucune précision sur ce
point ne put nous être donnée non plus.
Que voudraient dire ces conciliabules ce-
pendant si l'éventualité d'un mouvement ne
pouvait être envisagée ?
Il est certain, d'autre part,que le gouver-
nement, et îa confiance avec laquelle il
frappe de suspension chaque jour quel-
que nouvel employé en est la meilleure
preuve, croit pouvoir être en mesure de
briser tout mouvement insurrectionnel.
C'est là précisément ce qui effraie un peu
la masse des postiers de plus en plus mé-
fiante, mais aussi de plus en pdus décidée
h agir.
Encore que non déclarée on peut cepen-
dant dire que la lutte est ouverte. Les pos-
tiers feront tout pour aboutir et c'est pour-
quoi il ne faudrait pas s'étonner qu'un élé-
ment nouveau intervint peut-être avant la
fin de la semaine.
La grève, en tout cas, menace cette fois
d'être nettement révolutionnaire.
Les sous-agents se solidarisent
Les secrétaires des sections parisiennes
du Syndicat des sous-agents réunis, rue du
Pont-de-Lodi, ont voté l'ordre du jour sui-
vant :
â Considérant que le gouvernement en enga-
geant des poursuites contre sept camarades cou-
pables d'avoir simplement exprimé publique-
ment leurs opinions, méconnaît, par cet exem-
ple, le droit reconnu à tout citoyen de pouvoir
librement exposer sa façon de penser ;
Protestent avec la dernire énergie contre de
tels procédés inquisitoriaux ;
S'affirment prêts à soutenir par tous tes
moyens en leur pouvoir les camarades pour-
suivis ;
Décident qu'en présence de ces événements les
permanences de grève seront rétablies ;
. En outre, ils convient tous les sous-agents de
Paris et de ïa Seine, & assister au grand meeting
qui aura lieu le vendredi 7 mai, salle des So-
ciétés Savantes, rue Serpente, à huit heures du
soir. Ils y affirmeront leur étroite solidarité avec
les camarades frappés.
Deux démentis officiels
Le ministère des travaux publics commu-
nique la note suivante :
Il est inexact, contrairement à une informa-
tion parue ce matin, que le ministre des tra-
vaux publics ait envoyé à ses collègues une let-
tre tes invitant a ne plus adresser de correspon-
dance au sous-secrétaire d'Etat des postes.
Le ministre s'est borné, pour éviter des per-
tes de temps, à prier, il y a quelques semaines
déjà, ses collègues de répondre directement à
son cabinet aux lettres portant 6a signature per-
sonnelle.
De son côté, le sous-secrétariat des pos-
tes adresse aux journaux le démenti que
voici :
Certains journaux ont rapporté que quelques
agents du personnel les postes s'étonnaient du
retard apporté 4 la publication des tableaux d'a-
vancement pour l'année 1909.
Contrairement aux renseignements fournis &
; îa presse, les tableaux d'avancement dont il
; s'agit n'ont jamais paru les années précédentes
i en janvier, mais beaucoup plus tard, en mars
i et même fin avril.
Si les tableaux pour 1909 n'ont pas encore
été établis, cela tient à ce que les agents ont
dismandé la réfection d'un certain nombre de
feuilles signalétiques.
Le travail de préparation des tableaux se
poursuit et la commission de classement va Ctre
prochainement convoquées.
Nouvelles mesures disciplinaires
De nouvelles mesures disciplinaires ont
été prises hier matin p?^r \t. simyan, &ur
la proposition de leurs chefs directs, contre
deux agents de l'administration des postes.
L'un de ces agents est M. Le Gléo, l'ora-
teur habitué dès meetings, qui appartient
au service des ambulante.
M. Le Gléo est suspendu de ses fonctions
pour certains propos relevés dans le dis-
cours qu'il a fait mardi à ses camarades,
à la salle Vianey, dont noue avons publié,
hier, le compte rendu,
M. Le Gléo est un des sept postiers dé-
férés au conseil de discipline qui doit se
tenu* samedi, par suite de la décision prise
par le conseil des ministres.
Le second agent frappé est M. Combes,
commis au Havre-Central.
M. Combes est suspendu pour avoir,
dans une allocution prononcée au cours
d'un meeting, invité ses camarades à la
grève.
Dans le Finistère ;
Les agents, sous-agents et ouvriers des ;
postes du Finistère, réunis à Quîmper, ont j
voté un ordre du jour protestant contre les i
poursuites intentées contre sept de leurs !
collègues et décident la constitution d'une i
section, du syndicat national des P.T.T. i
U congres DES cheminots
Réformistes et révolutionnaires aux prises
Le congrès du Syndicat national des tra-
vailleurs des chemins de fer, qui avait con-
sacré à peu près toute sa première journée
à discuter sur l'admission des représentants
des journaux parisiens mis à l'index par la
21* section du Livre, a finalement décidé
hier matin â lorsqu'il a été évident que
tous les journalistes se solidariseraient et
qu'ïls n'assisteraient pas aux séances si el-
les étaient fermées à quelques-uns d'entré
eux â i» d'accepter les reporters de tous les
journaux, les invitant à faire un compte
rendu exact des travaux du congrès ». En
adoptant cette mesure , M proposée dans un
but de conciliation », le congrès a toutefois
spécifié qu'il entendait H continuer à pro-
tester contre l'administration de certains
journaux ».
Cette question réglée, le président, M. Le
Couanet, a donné la parole à M. Le Guen-
nic, qui s'est plaint que le conseil d'admi-
nistration n'ait pas invité la C.G T, à se
faire représenter au congrès par un délé-
gué. Le secrétaire a déclaré que c'était un
oubli, et qu'il allait être réparé immédiate-
ment.
Le congrès a ensuite discuté longuement
la question de l'orientation politique du
syndicat Les réformistes et les révolution-
naires se sont trouvés en opposition. Ces
derniers reprochent à M. Guérard, secré-
taire du syndicat, son amitié pour M. Niel,
secrétaire général de la C.G.T., et l'appui
qu'il apporta à son élection.
C'est M. Le Guennic qui prend la parole
au nom des impatients candidats à la suc-
cession des protégés de M. Viviani et qui
fait le procès de M. Guérard.
Certains d'entre nous, dit-il, restent dans
l'inaction sous prétexte qu'aucun mandat ne
leur a été donné.
On me reproche d'avoir fait de l'antimilitarisme
au congrès de Marseille. J'ai voté selon ma
conscience. J'ai dit et je le répète, que c'était
ia religion patriotique qui était l'arme ta plus
redoutable entre les mains de nos adversaires.
Il faut qu'on le sache : le syndicat n'est pas
seulement fait pour recueillir des cotisations, il
est le cadre qui servira à la société nouvelle
que nous voulons fonder.
M. Guérard répond et s'efforce de faire
comprendre à ses auditeurs qu'un peu d'at-
ténuation, au moins apparente, dans l'ex-
posé du programme de chambardement gé-
néral n'avait pas nui au développement du
syndicat.
M. Le Guennic attaque M. Guérard qui,
dit-il, « pourrait exercer plus utilement qu'il
ne le fait son influence, influence d'autant
plus grande qu'elle a pluseiurs sources ».
On lui crie : « Précisez 1 »
J'ai voulu dire que Guérard avait plus d'une
corde a son arc !
Comme on proteste et comme on le met
en demeure de s'expliquer plus clairement,
l'orateur dit :
Je pourrais dire que je faisais allusion d'abord
à la courtoisie, à l'aménité de Guérard, et aussi
à son talent, 6 son éloquence.
Mais cette explication déchaîne un tu-
multe.
Jésuite ! crie un auditeur.
A ïa séance de l'après-midi, le congrès
a continué la discussion du rapport du con-
seil d'administration. Huit ordres du jour
furent présentés en fin de séance, pour ou
contre MM- Guérard et Le Guennic.
Le secrétaire du Syndicat national voyant ;
que la lutte devenait chaude,, pour établir la
priorité de ses ordres du jour, proposa à,
chacun des congressistes de voter pure-
ment «et simplemnt pour la majorité du con-
seil d'administration, et lui-même partant,
ou contre.
Vous affirmerez ainsi nettement, dit-il, si vous
voulez être partisans du syndicalisme sage et
modéré, ou du syndicalisme révolutionnaire et
anarchiste.
On passe aux voix. Sur 224 votants re-
présentant chacun leurs groupements, 12G
votèrent pour le rapport, 88 contre, et 10
I s'abstinrent.
j Ces mêmes chiffres se traduisent ainsi
par suite de la représentation proportion-
; nelle : 628 pour, 448 contre, et 40 absten-
; tions.
Les révolutionnaires furent donc vaincus.
; Le congrès traita ensuite différentes ques-
tions d'ordre matériel intéressant le syn-
dicat.
Le congrès de Marseille
Marseille, 5 mai
Le congrès des chemins de fer a tenu,
ce matin, sa première réunion.
Le bureau a été ainsi constitué : Prési-
dent, M. Rivière, de Nîmes ; secrétaires,
MM. Sornay, de Lyon, et Prebins, de Paris.
Puis on "a procédé à la vérification des
pouvoirs. .
Aux Artistes Français
Une conférence sera faite demain, vendredi,
à quatre heures, au Salon de lai Société des
Altistes Français, par M. Auge ck Lassus, sur
Les Grands Sanctuaires de la Grèce : Eleu-
sis, Epidaure, Delphes, Olympie.
Le 14 mai. M. Georges Cain fera une con-
férence sur l'Histoire des Champs-Elysées, et
le ii mai M. Lucien Magne, traitera de la
peinture au Moyen Age.
Les autres conférences seront annoncées
prochainement.
On sait que ces conférences sont gratuite».
Le Salon t
Artistes Français
PEINTURE
(Suite)
Salle XVII, â Maurice Bompard : unq
«< Venise » commerciale, et un Portrait de
Raoul Pugno, fort beau de ton, mats vernis-
sé, de barbe laineuse et plus massif que na-
ture. Ohl les beaux reflets du Pleyel ! â
Bompard, qui est un peintre de tempérament,,
peut faire mieux, â beaucoup mieux.
M. André Brouillet, dans le Portrait àff
M. Briand, s'est plu à retracer l'image non»
point de l'homme d'Etat, combattif et éner-
gique, mais de l'homme privé, avenant et
spirituel. Il complète ainsi, par un déca-
dent tout intime, l'idée qu'on se pouvait fai-
re du garde des sceaux. Il le fait avec une
souplesse de pinceau délicieuse et une har-
monie de tons gris et verdâtres, â surtout
dans le fond en tapisserie, â*- qui est un»-
charme.
Le Portrait de Mme H. Bdu même au-
teur, dans une gamme plus chaude que do-
minent les verts brillants de la robe, ne vouS
agréera pas moins ; il est d'un dessin preste
et serré, et l'expression en est ravissante.
Salle XVIII, â Beau paysage de fin d'au-
tomne, par Goster, où des vaches enfoncent
leurs pattes solides dans la terre détrempée.
Portrait de Cayron, agréable, mais un peu
facile et mondain. Les Nocturne s t de Ca-
choud, toujours subtil et poétique. Un grande
tableau de Jules Grunn, ïa Bienvenue, effet
de jour et de lampe, un des plus réussis d &
l'artiste. La robe de chambre verte à rama-
ges roses est charmante, bien peinte. Physio-
nomies spirituelles, â un brin grimaçantes.
La table servie est enlevée avec brio. A no-
ter ,le3 envois de Cayron, Charles Rivière,
Allègre, Bouché-Leclerq, portrait de Mme
M... 11 y a aussi une grande image de M.
Chôcarne-Moreau...
La galerie « à l'air libre »» s'encombre d'un
gigantesque Béroud, â tout un morceau dfc
Notre-Dame, plus grand que nature. Agran-
dissement, au charbon» d'une carte postale,
dirait-on-
Salle XXI. â Le grand paysage, un peu
monotone, mais imposant, de Cagniart. Il
eût dû ne pas exposer ses Chevaux de bois,.
Georges Bergès, fidèle à son modèle de l'an
dernier, nous montre encore, étendue, cette
petite Espagnole toute ronde, â nue, puis
habillée. Peinture audacieuse et volontaire^
Dans la grande toile, remarquez le gros
bleu de la porte, les gammes de ro»e et de
rouge entre les étoffes et les carreaux du
sol. Composition chargée, mais intéressante.
Barmoin, Julien Dupré, et Mezquita, qui
voudrait bien rappeler Anglada.
Salle XXII, â Charmantes ondines, sou-
ples de mouvement et bien éclairées de
Calbet. La décoration du peintre fougueux et
parfois brutal qu'est M. Dupuy vous plaira:
Les Vendanges, Les personnages sont forte-
ment construits et d'allure pittoresque» dans
une lumière dorée. Certains noirs m'ont sem-
blé durs, de ci de là, et, à droite, le terrain
rejoint un peu les personnages. Mais c'est
insignifiant. La facture grasse, robuste efc
volontaire emporte tout- M. Dupuy est un
« tempérament ».
Arrêtez-vous longtemps devant le tripty-
que mélodieux et diapré de Pauline Adeut :
Printemps, â Eté, â Automne* Cest une
des toiles les plus gracieuses et les pluâ
harmonieuses du Salon. Elle est toute poé-
sie. Quoi encore ? La violence excessive de
Maurice Chabas, et l'étonnante vulgarité de
Tourcoing en fête, par Grau, plus « Société
de gymnastique » et plus « fanfare » encore
que nature I
Salle XXIII. â La Criée à Fécamp, de-
Darien, Les plans sont faiblement indiqué»
et les personnages semblent petits. Mais la
vision est très fine, la palette variée et cha-
toyante. Ce n'est pas un effet « joli », mais
c'est plein de mérite. Le petit tableau dtf
même auteur, â PAttente, â est tout à fait 1
aimable.
Klotz, qui envoyait, il y a deux ans, un
si exquis portrait de jeune fille, ne sait plus
Sue se répéter» â en moins bon. Nouvelle
éception ! Aussi cruelle est celle que nous
inflige M. Guinier, si artiste ordinairement
et dont la Naïade Êglé, en savon blanc, tra-
verse des rochers bruns en cartonnage... Hé-
las F Le grand portrait que vous trouverez
dans la Salle XXVI augmentera encore vo-
tre chagrin. Je signale les bons paysages de
Demont, la Neige de Frank Spenlove, le nui
un peu trivial de Victor Gué tin, deux mari-
nes de Lannes, â et surtout, une adorable
petite tête, vue^ de profil, et peinte dans la
style anglais par Mlle des Clayes ; Rêverie*
Un bijou !
Traversez la rotonde XXIV, en jetant un
coup d'oeil aux aquarelles de Maxence ; dans
la Salle XXV, la Cigale, de Comerre, plus
blonde que les feuilles mortes sur lesquellles
elle expire, si blanche, que les reflets cré-
meux qui en marquent les contours sem-
blent détachés, hors de la toile; les mêmes
tons d'or ont servi pour le Portrait de Mme
C..., â élégant, oui, élégant. â Deux pay-
sages d'Harpignies, qui devient de plus eu
plus jeune ; un portrait de jeune fille par
Mac Ewen, de dessin un peu sec, mais de
toa délicat. M. Jonas expose des Vain-
queurs paysans d'observation amusante, mais
âe peinture pénible... Encore un. Vous le
retrouverez, mieux représenté, avec ses Ma-
gistrats, où il a tiré tout le parti possible d'uni
sujet bien ennuyeux !
Salle XXVI. â "Deux toiles de P.-A. Lau-
rens, dont j'ai déjà dit le charme lors de son'
exposition particulière. La Dame aux hor-
tensias est un enchantement. Quelle fine sil-
houette, quelle enveloppe lumineuse eti
nuancée ! Au fond, quelques taches mauves
sont de valeur un peu forte. Plus secs, les
envois de son frère, J-Pierre Laurens, sont
consciencieux et solides. Le Doloroso, de
Joncières, â une dame qui chante auprès
d'un piano, où l'accompagne un cavalier
fringant, dans la lumière, est de couleur
solide et brillante. A revoir, le bras gauche
de la cantatrice, qui paraît enfoncé dans lei
mur orangé.
M, Gabriel Ferrier né dépassera plus 1$
sécheresse minutieuse du Portrait de M. Eui
gène CrépyIl sculpte, il grave. 11 ne peint
plus. Le portrait de femme est meilleur. Lea
dentelles sont même excellentes. Des dure*
tés, au col de fourrure, â et, pour le visage*
une matière î»eu farineuse.
Salle XXVII. â Une tête de jeune PariA
sienne, par A. Mercié, ^adorable d'espiègles
rie, amoureusement peinte, Dans la Gala*
tée, du même artiste, le haut est exquis, ââ¢
tète et buste. Le reste du corps, encore en'
marbre, pouvait, je crois, être beaucoup meil-
leur. Quel peintre délicieux, tout de même,
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