Titre : L'Aurore : littéraire, artistique, sociale / dir. Ernest Vaughan ; réd. Georges Clemenceau
Éditeur : L'Aurore (Paris)
Date d'édition : 1909-01-15
Contributeur : Vaughan, Ernest (1841-1929). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32706846t
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 24412 Nombre total de vues : 24412
Description : 15 janvier 1909 15 janvier 1909
Description : 1909/01/15 (Numéro 4097). 1909/01/15 (Numéro 4097).
Description : Collection numérique : Grande collecte... Collection numérique : Grande collecte d'archives. Femmes au travail
Description : Collection numérique : La Grande Collecte Collection numérique : La Grande Collecte
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k740954d
Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 06/02/2011
TREIZIEME ANNEE. â N* Ï.O»J5i
Paris et Départements : S centimes
[VENDREDI 15 JANVIER 1909.
Directeur :
Victor SIMONE)
Adresser les Manuscrits
AU
SECRÉTAIRE DE LA REDACTION
BUREAUX
10 et 18, rua ïotre-Dame-des-Yictoiies
Té/éphon» t Numéro 102-60
Adme* Têlégraphiqurn : AURORE-PARIS
L'AURORE
Folitiqae, Littéraire, Sociale
Directeur :
tVictor SIIVIOND
ABONNEMENTS
Paris Département! Fïmnftf 1
9 mois..... 6 fr. » B fr. 7» 12 7r. »
6 mois,...» 9 fr. 50 il fr, » 24 i'r, »
fan-..,... 18 fr. > 20 fr. » 48 fr. >
LES A1ÏKONOES SONT REÇUES :
I L'OFFICE B'flBÏSMCES, 10, Fiai» Il 11 ISim
«t su** bureaux du joanut, 18, ra« N.-D.-dâa-Viitairtf
o^i3^rioasrs
Le Personnel du Réseau
racheté de l'Ouest
On ne peul que louer M. Barthou
pour les mesures de garanties qu'il
vient d'étendre des agents des chemins
de fer de l'Etat aux agents du réseau ra-
cheté de l'Ouest.
Si, en effet, la loi qui organise l'admi-
nistration provisoire de ce réseau a tris
sagement prévu une application « suc-
cessive » des lois, décrets, arrêtés, rè-
glements et ordres de service qui cons-
tituent actuellement le statut des che-
mins de fer de l'Etat, il était bien en-
tendu que tout ce qui a trait & la si-
tuation matérielle et morale du person-
nel devait passer en première ligne.
La tentative si heureusement faite
d'appeler les divers agents à délibérer
sur tout ce qui les intéresse, en même
temps que sur tout ce qui intéresse le
service auquel ils sont attachés, va
donc s'étendre à tout un personnel nou-
veau. Son succès sera assurément le
même, car il a sa base dans un état de
.choses que nous essayions récemment
de définir et qu'une expérience, même
courte, a mis utilement en lumière.
A la discipline imposée, l'administra-
tion des chemins de fer de l'Etat et le
ministre des travaux publics substi-
tuent la discipline consentie. Us s'en
sont bien trouvés jusqu'ici. Toutes les
chances sont pour qu'ils s'en trouvent
mieux encore dans l'avenir. Nous ne
saurions trop insiste:: sur l'exemple
qu'ils fournissent h tous ceux qui as-
sistent, non sans quelque inquiétude,
à celte évolution des consciences vers
une plus pleine disposition d'elles-mê-
mes, sans rejeter pourtant les contrôles
et les sanctions nécessaires.
Lorsqu'on apprit, dans certains mi-
lieux, que, désormais, les hommes
d'équipe, les chefs de gare, Ie3 modestss
posairs de la voie pourraient faire dis-
cuter leurs intérêts professionnels par
des délégués élus par eux, les préoccu-
pations furent vives. N'allait-on pas in-
troduire la révolution et l'anarchie dans
le grand service des chemins de fer de
l'Etat ? Ne fournissait-on pas ainsi aux
associations et aux syndicats le moyen
'de faire triompher les revendications les
moins justifiées, peut-être les plus dan-
gereuses ï
Il n'en a rien été.
D'une part, les employés et ouvriers
de diverses catégories ont fait porter
leur choix sur ceux d'entre eux qui en
étaient le plus dignes par leur intelli-
gence, leur probité, la sagesse de leur
esprit. Ceux-ci, 3e leur cote, d'abord un
peu prévenus, se sont scrupuleusement
attachés à se rendre un compte exact
des choses. Ne s'en tenant pas aux af-
firmations fournies a priori, ils ont ap-
précié par eux-mêmes la portée de cri-
tiques, parfois justes, souvent excessi-
ves. Nombreuses sont les satisfactions
qu'ils ont obtenues et dont ils ont ap-
porté le bénéfice 4 leurs camarades. Us
ont pu contrôler les difficultés présen-
tées pour l'obtention de quelques autres.
Ils ont surtout, en prenant contact avec
)a réalité des choses, vu s'évanouir bien
'des préjugés, bien des idées préconçues,
causes injustifiées de colères et de ré-
voltes. Peu à peu, leur esprit s'est
élevé à une conception d'ensemble qui
leur avait échappé jusque-là et dont ils
se sont faits les avocats et les propa-
gandistes auprès des groupements qui
les avait choisis. Il s'est fait, par cette
pratique d'une durée encore très res-
restreinte. plus d'éducalion utile que
par des milliers de circulaires et d'or-
dres de service. Il n'y a pas encore deux
ans, en effet, que ce système est mis en
pratique ; mais on peut juger, par les
résultats déjà obtenus, des bénéfices
qu'on est en droit d'en attendre dès qu'il
sera plus complètement entré dans les
moeurs.
Les chefs, d'autre part, sont ainsi mis
à même de donner des preuves de leur
esprit de justice, de leur bienveillance,
et d'imprimer une direction mieux com-
prise et mieux acceptée.
Mais ce n'est pas seulement aux ques-
tions relatives à leurs intérêts directs que
les divers agents sont ainsi mêlés ; ils
sont encore appelés à donner leur senti-
ment sur tout ce qui a Irait à l'organi-
sation générale de leur service. Et voilà,
certes, qui nous éloigne des vieilles mé-
thodes autoritaires et d'obéissance pas-
sive 1 Un agent entrevoit-il comme pos-
sibles une réforme, une amélioration
pour lui-même, pour ses camarades,
pour l'entreprise à laquelle il est atta-
ché. les conférences des délégués avec
le chef de service permettent de les si-
gnaler, de les défendre et de les faire
triompher, car la pratique quotidienne
révèle souvent des lacunes qui échap-
pent à la direction, si bien renseignée
qu'elle soit.
Ces conférences ont lieu deux fois
par an, à dates fixes. 11 en est déjà
sorti de notables progrès. Il en sortira
bien d'autres. Les chefs ne perdront rien
'de leur autorité en né se couvrant plu3
«l'une prétendue omniscience dont ils
sont les premiers à reconnaître toute la
vanité et la collaboration plus intime
des subordonnés à l'oeuvre commune
les attachera davantage à celle-ci, sans
aucun danger pour la discipline.
Bien entendu, rien n'est changé dans
la hiérarchie, dans la responsabilité des
ordres à donner, dans l'exécution stricte
qu'ils doivent recevoir. Le chef reste le
chef dans toute l'étendue da.ce terme ;
mais la tâche commandée prend un ca-
ractère singulièrement plus humain,
lorsque celui qui est appelé à la rem-
plir a pu en discuter, à l'heure où la
parole lui était régulièrement donnée
pour cela, l'étendue et les modalités.
Sans porter une incrimination quel-
conque sur les conditions dans lesquel-
les le réseau racheté de l'Ouest était pré-
cédemment administré et dirigé, il est
permis de penser qua l'ensemble du per-
sonnel ne tardera pas à apprécier les
bénéfices du régime que le libéralisme
du ministre des travaux publics leur
applique dès l'entrée en possession de
l'Etat. Il est non moins certain, d'autre
part, que le réseau tirera le plus grand
profit de cette « déclaration des droits »
de ses agents. Au sentiment de la di-
gnité accrue et des intérêts d'avenir
mieux assurés correspondra, il ne faut
pas en douter, une notion plus haute de
ta responsabilité, une conscience plus
précise du devoir à remplir pour assu-
rer le succès d'une oeuvre devenue véri-
tablement commune, par une associa-
tion plus intima de toutes les bonnes
volontés et de tous les efforts.
GABriEL CHAIGNE.
député de la Gironde.
L'Exposé de Kiamil Pacha
L'Europe peut se montrer satisfaite
de la première, déclaration politique ap-
portée à la tribune du nouveau Parle-
ment ottoman. Lés paroles du grand-vi-
zir donnent la plus sincère impression
de sagesse, de modération, de ferme
volonté de maintenir la paix, au milieu
de circonstances dont personne ne son-
gerait à nier le péril. Nous avons été à
la veille de voir la guerre se déchaîner
dans les Balkans. Kiamil pacha nous
montre, dans le récit qu'il fait des pre-
miers incidents turco-Bulgares, les
troupes des deux adversaires massées
de l'un et de l'autre côté de la frontière.
Les Bulgares exécutant des mouve-
ments de troupes, auxquels la Turquie
répond par la mobilisation de ses corps
d'armée. Qu'une étincelle éclate et le
feu se propage et enflamme toute l'Eu-
rope. C'est la Turquie qui, la première,
demande aux puissances de s'entremet-
tre à Sofia. Et c'est ainsi que la paix gé-
nérale, â comme le dit Kiamil pacha,
«â n'est pas compromise.
Même attitude pacifique dans la ques-
tion de Bosnie-Herzégovine. Les Serbes
protestent avec violence. C'est encore la
Turquie qui leur donne des conseils de
paix. C'est elle qui suggère à la Serbie
â et en même temps au Monténégro â
d'attendre les décisions de la conféren-
ce. Et c'est grâce à cette intervention
de la Turquie que Serbes et Monténé-
grins n'ouvrent pas la guerre contre
l'Autriche. Peut-on vraiment faire mon-
tre de plus d'esprit de conciliation !
Voilà des gens à qui l'on vient de pren-
dre deux provinces, sans y mettre la
moindre discrétion, comme on prend
un porte-monnaie dans un pardessus
accroché à une patère. Et ces gens, au
lieu de poursuivre le- voleur, deman-
dent, au contraire, qu'on le laisse aller
en paix. On n'est pas plus aimable. Kia-
mil a fait, il est vrai, quelques réser-
ves, que cette bonne conférence fera
bien d'examiner. Mais, enfin, l'inten-
tion, la bonne intention pacifique n'en
reste pa9 moins.
L'exposé de Kiamil fera, nous en
sommes certains, la meilleure impres-
sion dans le monde diplomatique. Ve-
nant après l'acçord austro-turc, il nous
semble que nous pouvons désormais
calmer, momentanément, du moins,
nos inquiétudes. Il y a bien le Bulgare,
qui ne veut pas encore mettre les pou-
ces. Il discute sur l'indemnité qu'il doit
bien, cependant, à son ancien suze-
rain, Les pourparlers sont rompus,
et la solution remise à la discussion de
la conférence. D'ici là, l'Europe a le
le droit, et !e devoir, de faire entendre
raison au nouveau tsar. L'Autriche a
accepté un accord. Le Bulgare ne peut
vraiment pas être moins accommodant
que son puissant protecteur. Au besoin,
le cabinet de Vienne pourrait lui dire
deux mots à l'oreille. Le grand-vizir a
fait montre, tout le long de son ex-
posé, des plus sincères sentiments pa-
cifiques. L'Europe doit à la Turquie ses
encouragements et son appui. Qu'elle
ne les lui ménage pas. Et la paix du
monde sera assurée.
MAXIME VUILLAUME.
L'AURORE est en vente dans tous les
kiosques et chez tous les marchands de
journaux.
LA REFORME
ELECTORALE
Le gouvernement et la commission. â Le
scrutin de liste et la R. P. â Le renou-
vellement partiel avec mandat de
six ans. â Le débat s'ouvrirait
vers le 15 mars
Le président du Conseil a reçu hier mû-
tin M. Charles Benoîst, président de ïa com-
mission du suffrage universel ; M. Varen-
ne, le nouveau rapporteur des propositions
relatives à l'établissement de la représenta-
tion proportionnelle et M. Dessoye, député
de la Haute-Marne, auteur d'une proposi-
tion de M relative à d'établissement au scru-
tin de liste par sectionnements.
â MM. Charles Benoist, Varenne et Des-
soye ont insisté pour la mise à l'ordre du
jour la plus prochaine de la discussion des
propositions de réforme électorale.
Le président du Conseil leur a déclaré
qu'il était d'accord avec eux sur la nécessité
de faire venir cette discussion au cours de
la session actuelle. M. Clemenceau a ajouté
qu'il ne pouvait pour l'instant se prononcer
sur le fond de la question, le Conseil des mi-
nistres n'ayant pas été appelé h en délibé-
rer. La question de la réforme électorale né-
cessitera d'ailleurs de la part du cabinet une
délibération assez longue, et il est probable
que plusieurs conseils de cabinet seront
consacrés à son examen.
Il paraît au surplus vraisemblable que la
Chambre pourra aborder elle-même ce dé-
bat vers le 15 mars, après avoir terminé
la discussion générale de la revision doua-
nière. A ce moment, les séanoes du matin
seraient consacrées à l'examen des articles
du projet de la commission des douanes et
celles de l'après-midi à la réforme électorale.
Dès aujourd'hui, on croit savoir que M.
Clemenceau est partisan d'un retour au
scrutin de liste et de l'établissement du re-
nouvellement partie! pour la Chambre des
députés. Pour le scrutin de liste, !e prési-
dent du conseil serait favorable à la liste
fractionnée de cinq ou sept noms.
Quant au renouvellement partiel, il son-
gerait à l'établir par tiers tous las deux ans,
avec un mandat de six années. On régle-
rait par un tirage au sort l'ordre de renou-
vellement des séries, -
Oh sait que la commission de la Chambre
s'est prononcée pour le rétablissement du
scrutin de liste avec la représentation pro-
portionnelle. Au cas où cette dernière partie
serait repoussée par la Chambre, la com-
mission se rabattrait sur le projet du gou-
vernement, s'il doit être tel que nous le fai-
sons prévoir. i
Ajoutons que les adversaires du scrutin
de liste à la Chambre ont groupé les repré-
sentants de vingt-deux départements prin- j
ci paiement de l'Ouest et du Sud-Ouest, et j
qu'ils doivent faire demain une démarche |
auprès de M. Clemenceau en faveur du
maintien du scrutin d'arrondissement.
Les Retraites Ouvrières
Le nouveau texte du gouvernement
La commission sénatoriale des retraites
ouvrières avait demandé, au mois de dé-
cembre dernier, l'avis du gouvernement
sur le projet par elle adopté. Le gouverne-
ment vient de lui remettre un texte par le-
quel, en se rapprochant le plus possible de
celui de la commission, 31 insère, dans le
texte de la commission, les dispositions qui
lui paraissent nécessaires-
La commission avait affirmé le principe
des versements obligatoires pour l'em-
ployeur et pour le bénéficiaire de la loi,
sans indiquer le procédé par lequel l'obli-
gation pourrait fonctionner. Le gouverne-
ment lui demandé de rendre effective l'obli-
gation, en imposant à l'employeur de prélè-
vera sur le salaire de l'employé la somme
représentant le versement et en indiquant
une sanction légale en cas d'omission. C'est
le système de la Chambre.
Caisses départementales
De même pour le fonctionnement des cais-
ses de retraites, la commission paraissait
codifier surtout la gestion et l'administration
à la Caisse nationale des retraites pour la
vieillesse. Le gouvernement, tout en main-
tenant, pour les retraites ouvrières, le fonc-
tionnement de la Caisse nationales des re-
traites pour lia vieillesse et des sociétés de
secours mutuels, établit des caisses dépar-
tementales ou régionales, et las caisses pa-
tronales restent rattachées au ministère du
travail. Ces caisses ont en mains leur pro-
pre gestion, administrative et sociale. Mais,
dans tous les cas, la gestion financière et la
réalisation des placements demeurent ôt la
Caisse des dépôts et consignations. C'est en-
core le système de la Chambre, sauf qu'à la
caisse unique des retraites ouvrières, créée
par elle, avec des agences départementales,
sont substituées, dans un intérêt-de décen-
tralisation économique et sociale, des cais-
ses départementales ou régionales.
Pour les sociétés de secours mutuels, le
gouvernement établit des avantages parti-
culiers et prévoit notamment l'ouverture an-
nuelle d'un crédit nouveau de cinq millions.
Le versement obligatoire
En ce qui concerne le versement obliga-
toire, la commission avait adopté, au lieu
du pourcentage de 2 % sur le salaire ef-
fectué par l'employeur et du 2 ^effectué
par l'employé, le système d'un chiffre rond
unique. Ce système avait été présenté dans
les projets de la Chambre et adopté par
M. Guieysse, en 1900, dans un rapport que
MM. Millerand et Caillaux, alors ministres,
avaient pris pour base de la discussion qui
eut lieu en 1901. Le gouvernement, pour se
rapprocher du projet de lia commission, a
accepté cette base de versement. Mais il
établit des chiffres supérieurs à ceux de la
commission. Celle-ci demandait 9 francs par
an à chaque employeur, par employé, et fi
francs à chaque employé. Le gouvernement
rétablit la corrélation des versements et les
fixe à 12 francs par an pour que les retrai-
tes servies soient plus importantes. L'Etat
versera, pour majorer le versement ouvrier,
le tiers de ce versement, sans dépasser 60
francs de rente
La caisse de répartition
Enfin la commission avait repoussé la ca-
pitalisation absolue èt établi un système qui
ferait concentrer les fonds patronaux dans
une caisse de répartition destinée à servir
une allocation viagère de 120 francs et lais-
serait se capitaliser les fonds ouvriers. Le
gouvernement; dans le désir de se rappro-
cher de la commission, accepte, en prin-
cipe, cette base.
Les bénéficiaires de la loi seront ceux que
la Chambre avait fixés
UNE GREVE
ORIGINALE
10.000 Consommateurs de gaz ont fermé
leurs robinets
Une grève peu banale vient d'éclater à
Juvisy et dans les communes avoisinantes,
Villeneuve-le-Roi, Athis-Mons, Ablon, Dra-
veil, Epinay-sur-Orge, Viry-Chatillon, Gri-
gny, Ris-Orangis, Savigny-sur-Orge, Soisy-
sous-Etiolles, Evry-Petit-Bourg.
Depuis longtemps, les habitants de cette
région payaient !e gaz 80 centimes le* mètre
cube. Ils trouvaient ce prix exagéré, et ils
demandaient qu'il fût réduit à vingt cen-
times.
L'usine de Juvisy résista.
Hier, ce qui se préparait depuis plusieurs
jours, ce qu'on annonçait, mais à quoi l'u-
sine de Juvisy ne voulait pas croire, s'est
produit. Dix mille consommateurs de gaz
se sont mis en grève 1 Ils ont fermé leurs
robinets et juré de ne plus se servir du gaz
jusqu'à ce que le mètre cube soit rais à 20
centimes.
Ces consommateurs sont décidés à sou-
tenir la lutte jusqu'au boa! ; ils déclarent
qu'on ne verra pas la retraite des Dix mille l
La municipalité de Juvisy est à la téte du
mouvement.
Le soir, l'aspect de la ville était des plus
pittoresques. Les becs de gaz n'avaient été
allumés nulle part, pas plus dans les rues
que dans les maisons particulières. On s'é-
clairait avec l'acétylène, le pétrole et même
des bougies. Le maire de Juvisy, M. Ar-
geliès, qui est en même temps député de
fa circonscription, avait fait allumer à sa
porte un lampion. Et les habitants, très
amusés, circulaient dans les rues en récla-
mant le gaz h vingt centimes et en accla-
mant la grève des becs de gaz sur l'air
des... lampions.
Rarement on s'est autant amusé à Ju-
visy.
echos
LA TEMPERATURE
Les pluies ont été générales en Europe ; il a
neigé, hier, dans le centre,
fin France, on recueilli 11 mm. d'eau à Be-
sançon, 9 à Dunkerque, 8 à Bordeaux, 2 ù Tou-
louse, à Nantes et à Paris,
La température est relativement élevée dans
toutes nos régions.
Le thermomètre marquait, hier malin : â11* à
Moscou, +6' ù Nancy, 8* à Parts, 13* à Biarritz,
15* a Perpignan.
On notait : 0° au puy de Dôme, â1* au mont
Ventoux, â7* au pic du Midi.
En France, des vents d'ouest avec pluie et tem-
pérature assez élevée sont encore probables.
A l'Elysée
Le président de la République recevra au-
jourd'hui M* de Saboulin, l'avocat de Ca-
majore, le condamné à mort qui vient d'Être
transféré de la prison d'Aix à la prison de
Marseille, où il attend qu'il soit statué sur son
sort»
Aux Travaux publics
M. Laronzé, sous-chef du cabinet, a été
nommé chef adjoint du cabinet du ministre
des travaux publics.
âxâ
Légion d'honneur
M. Ullmann, le très distingué vice-prési-
dent, directeur du Comptoir d'escompte de
Paris, est promu officier de la Légion d'hon-
neur. â¢
Cette nomination sera sympathiquement ac-
cueillie dans les milieux financiers, où la
haute compétence et le caractère de M. Ull-
mann sont, hautement et universellement es-
timés.
M. Jules Lemaitre
Le bruit a couru que l'était de santé de M.
Jules Lemaître donnait des inquiétudes.
Ce bruit fut exact, il ne l'est plus mainte-
nant. L'é minent académicien a été quelques
jours fort souffrant des suites d'une rechute
de grippe, mais il est beaucoup mieux aujour-
d'hui et tout danger a disparu. . .
Wilbur Wright à Pâu
Wilbur Whrigt va, on le sait, émigrer du
Mans à Pau, où l'on installé pour le célèbre
aviateur une véritable école au milieu des lan-
des du Pont-Long". L'école est un hangar
comprenant tout d'abord le hall où va s'abri-
ter l'appareil, puis un atelier et un apparte-
ment complet : salon, salle à manger, cham-
bre, etc., confortablement aménagé, Tout au-
tour, 50 hectares d'espace libre-
Un des premiers élèves de Whrigt sera le
roi d'Espagne, qui vient d'acheter deux aéro-
Planes et se rendra sous peu à Pau, pour prier
aviateur de lui enseigner à les manoeuvrer.
iâx â
Cartes à l'arsenic
Un collectionneur possède un curieux al-
bum ne contenant que quelques feuillets. Ces
feuillets portent une série de cartes de visite
de Napoléon III.
Les cartes de 1868 sont d'une blancheur et
d'un lustré qui contrastent singulièrement avec
la teinte jaunie et fanée des. cartes des années
antérieures ou postérieures. Ce menu fait a
une curieuse histoire.
Il paraît que oe brillant persistant était dû
à un vernis spécial, à base d'arsenic, inventé
rie fournisseur des Tuileries. Cette année-
un préfet, ayant reçu en échange de ses
voeux la carte de l'empereur, en fut si lier et
si ému qu'il embrassa chaleureusement le vé-
lin. Il s en trouva fort mal, étant tombé ma-
lade presque aussitôt. Le médecin, après en-
quête, découvrit que le préfet était victime
d'un commencement d'empoisonnement dû à
l'arsenic de la carte impénale.
L'aventure fut discrètement rapportée £ Na-
poléon III qui prohiba l'emploi de l'enduit
dangereux.
â x â
L'esprit des Astres
Un monsieur, apercevant son médecin, se
détourne ; on lui en demande la raison.
â Je suis honteux, dit-il, de paraître de-
vant lui, il y a si longtemps que je n'ai été
malade.
LANCELOT.
LE 3E»-A.IeX-E:3i^EEl^T'X,
RLft CHAMBRE
M. Dubief élu vice-président. -- L'allocution
du président Brisson. â La fixation
de l'ordre du jour.
U11 troisième tour de scrutin devait avoir
lieu pour l'élection du troisième vice-prési-
dent. Los groupes de la majorité s'étant mis
d'accord, un seul candidat se -présentait :
M. Dubief. II a été élu par 226 voix.
Le discours du président
Le bureau étant ainsi complètement cons-
titué M. Brisson prend place au fauteuil,
salué par les acclamations de ses collègues.
Dans son allocution, après avoir rappelé en
termes émouvants la catastrophé qui en-
deuille l'Italie, M. Brisson a fait une brève
allusion à la situation politique. B a sou-
haité que le parti radical au pouvoir mène
à bien, avant la fin de la législature, les
deux grandes réformes inscrites à son pro-
gramme : la réforme fiscale et les retraites
ouvrières.
Voici d'ailleurs le texte du discours de M.
Brisson, qui fut très applaudi i
Messieurs et chers collègues,
Permettez-moi de remercier en votre nom le
bureau provisoire, et nos jeunes secrétaires, et
notre cher doyen. Connaissant son excellent
coeur, vous ne vous êtes pas étonnés de l'enten-
dre donner la première place dans son allocution
aux sentiments provoqués par l'épouvantable ca-
tastrophe qui, en frappant nos frères Italiens, a,
cruelle ironie I déchaîné toutes les horreurs sûr
ce pays de la beauté.
La Chambre était absente en ce jour sinistre.
J'ai cru pouvoir, j'ai cru devoir adresser en son
nom la dépêche suivant^ il M, le président de la
Chambre des députés d'Italie :
« A Son Excellence Monsieur le président
« de la Chambre des députés, à Rome.
« Paris, le â& décembre 1908.
« Fidèle à toutes nos traditions; j'ai l'honneur
d'exprimer à Votre Excellence les sentiments de
profonde sympathie qu'éveille dans la Franco
entière la nouvelle catastrophe qui vient de jeter
la désolation dans l'une des plus belles provin-
ces de l'Italie. Je suis certain de traduire l'émo-
tion de mes collègues en associant la Chambre
française au deuil de la nation voisine et amie
et en priant Votre Excellence d'assurer la Cham-
bre italienne que ses douleurs ne cesseront ja-
mais d'être les nôtres et qu'aujourd'hui, com-
me toujours, le coeur des deux pays bat à l'u-
nisson.
« Le président de la Chambre des députés,
« HENRI Baisses ».
J'ai reçu le jour même, dé M. le président de
la Chambre italienne, la réponse suivante :
« A Son Excellence M. le président de la
« Chambre des députés, "à Paris.
» Rome, le 29 décembre 1908.
« Sûr d'interpréter les sentiments de la Cham-
bre italienne et de la Nation entière, je me hâte ;
d'exprimer à Votre Excellence les sentiments de
la plus vive reconnaissance et de la plus sin- :
cère sympathie pour les expressions de deuil par
lesquelles vous avez bien voulu vous associer
aux douleurs de notre patrie. Elles prouvent une
lois de plus les sentiments de solidarité frater-
nelle qui lient la France et l'Italie et seront d'un
grand soulagement, en ce moment terriblement
« Le président de la Chambre des députés,
c* Marcora. »
Ainsi se sont resserrés encore. Messieurs et
chers collègues, les liens qui nous unissent à.
notre soeur latine. N'avait-elle pas elle-même, en
mai 1897, pris l'initiative de nous adresser, dans
le malheur, le témoignage de son ardente sym-
pathie ?
La catastrophe que nous déplorons a ému le
monde entier. Plus le temps marche, plus fait de
progrès la solidarité entre les nations. Puisse
ce sentiment s'étendre et l'humanité prendre
conscience de son unité morale sans y être ame-
née par ces violentes secousses 1 Chez nous,
dans ces heures terribles, tous ont marché du
même élan : le gouvernement, les populations,
la marine française, les femmes françaises ont
fait éclater la générosité native de notre patrie:.
S'il m'a été donné d'adresser à la Chambre
italienne les marques de notre deuil, je le dois,
Messieurs, à vos suffrages. Vous venez.de me
les renouveler malgré mon âge, mon âge que
cette circonstance môme me fait mesurer puis-
qu'il y a près d'un demi-siècle j'assistais à l'au-
rore de la liberté dans ces cités et ces contrées
aujourd'hui ravagées par le fléau. Puissions-nous
les voir renaître à la prospérité .1
3e ne saurais dignement vous remercier. Mes-
sieurs et chers collègues, du grand honneur que
vous venez de me faire a nouveau qu'en joi-
gnant mes efforts aux vôtres pour conduire à
bien les travaux de rassemblée. Comme lé di-
sait notre cher doyen, le terme de notre man-
dat se rapproche ; il nous reste dix-huit mois
pour couronner l'oeuvre de la réformé fiscale et
des retraites ouvrières. D'autres questions im-
portantes nous attendent d'ailleurs ; leur solu-
tion n'est pas au-dessus de votre ferme volonté.
La Nation qui vient, pour la vingtième fois, d'ac-
clamer la République, nous donne l'exemple de
la constance.
Les mines de l'Ouenza
La Chambre discute maintenant' son or-
dre du jour. M. Barthou, au. nom du gou-
vernement, la prie d'inscrire, pour une
séance supplémentaire, qui aurait lieu mer-
credi, le projet de loi relatif aux mines de
l'Ouenza.
C'est un joli tumulte sur les bancs socia-
listes. On crie : « Après les réformes 1 »
» Nous avons bien le temps ! »
M. Rouanet, ayant interrompu le minis-
tre des travaux publics, celui-ci répond :
« â Tout le monde devrait être d'accord,
partisane et adversaires du projet, pour le
faire venir le plus tût possible. II faut ré-
pondre aux calomnies. » .
Par 372 voix contre 205 la Chambre re-
fuse d'accorder une séance supplémentaire,
M. Barthou prend à nouveau la parole.
Il déclare que la Chambre, ayant refusé la
séance supplémentaire, le projet sur les
mines de l Ouenza pourra être discuté après
le vote du projet d impôt sur le revenu.
M. Jonnart, gouverneur général de l'Algé-
rie, monte à la tribune, accueilli par de
nombreuses interruptions.
â Votre place est ici, crie M- Zévaès.
Vous êtes député.
M. Jonnart ne se laisse pas décontenan-
cer et s'efforce de montrer, à une Chambre
très houleuse, l'intérêt qui s'attache au pro-
jet
L'affaire est ancienne. Elle a été conclue
par M. Révoil. Mois j'en accepte la pleine
et entière responsabilité.
Ce projet a recueilli l'adhésion unanime
de tous les conseils et assemblées qui s'en :
sont occupés.
Les insinuations dirigées contre le projet
commandent qu'une prompte discussion soit
instituée.
On a porté contre l'administration du
gouvernement général des accusations très
graves, et celui-ci a Mie de produire des
explications publiques.
J'ai hâte d'établir à la tribune, par des faits,
que ni M. Révoil ni moi n'ont rien sacrifié de
1 intérêt, national.
L'ajournement de la solution. ne peut que f&i
voriser le monopole de quelques producteurs de
minerais étrangers.
11 ne faut pas laisser l'Algérie et son gouver-
neur livrés à une campagne qui ne s'inspire que
du désir de retenir une clientèle qui veut s af».
frahchir du trust d'intermédiaires étrangers.
Je demande à la Chambre de fixer une date
ferme pour me permettre de défendre ce que le
gouvernement et moi croyons"être l'Intérêt su*
périeur du pays.
â Le gouverneur général est-il d'accord:
avec M. le ministre des travaux publics*
crie M. Allard.
â Parfaitement, répond M. Barthou.
M. Villebois-Mareuil propose la date de
jeudi.
â L'avis du gouvernement ? questionné
M. Berteaux.
M, Clemenceau, président du conseil. â M. le
ministre des travaux publics a exprimé l'avis
gouvernement.
.11 a d'abord demandé la fixation de la, discus-
sion à mercredi ; la Chambre n'ayant pas ac*
cepté cette date, le gouvernement a proposé de
fixer la date après fa discussion de l'impôt sur
lé revenu. {Applaudissements;)
M. Cailla 11 x insiste pour qu'aucune séance
normale 11e soit ravie au projet d'impôt sur!
lé revenu.
Donc, par 303 voix contre 244, la Chain-;
bre renvoie la discussion dû projet relalif
à l'Ouenza après l'impôt sur le revenu.
La question électorale
Le débat mr le tarif dés douanes viendra?
le 25 février. Et maintenant, la grosse ques-
tion, la question électorale. M, Charles Be-
noist â nul"ne l'ignore â n'est pas du tout
décidé à la laisser oublier.
M. Charles Benoist. ââ Si la Chambre veuf
faire aboutir la réforme électorale, il est indis-
pensable qu'elle aborde cette discussion dans lâj
première quinzaine de mars. (Très bien 1 sur di-<
vers bancs.)
Un arrangement est intervenu avec M. le pré-
sident de la: commission des douanes, qui a pro-
mis d'appuyer. la mise & l'ordre du jour pour,
Cette promesse me suffit.
M. le président du Conseil appuiera-t-il la pro-
position ? (Très bien ! Très bien I)
M. le président du Conseil. â Le Conseil des
ministres n'en a pas délibéré, mais qu'en ce qui
le concerne il n'y fera pas d'opposition.
M. Charles Benoist, â Je prends acte de cette
promesse.
Les conseils de guerre
M. Labori intervient en faveur de la ré-
forme des conseils de guerre.
M. Labori. â La réforme des conseils de guerre
doit aboutir avant la fin de la législature.
M. Varenne. â J'Insiste pour que la réforma
électorale passe avant celle des conseils de guer-
re, qui pourra .certainement aboutir avant la fini
de la législature. . -
M. le président du Conseil. â Le gouverne-
ment est décidé è faire aboutir la réforme des
conseils de guerre avant ia fin de la législa-
ture.
L'amnistie
M. Briand dépose le projet d'amnistie et'
demande le renvoi à la commission de ré-
forme judiciaire.
M. Argeliès accepte et M. Puech prend
l'engagement, au nom de la commission
qu'il préside, d'examiner, sans retard, ce
projet.
L'abrogation de la loi Falloux
M. Massé réelame, pour le projet de loi
sur l'enseignement privé,t l'inscription à;
l'ordre du jour après les conseils de guerre.
â Parfaitement, répond M. Clemenceau.
Et M. Massé remercie le président du
Conseil.
Séance aujourd'hui, à deux heures. Inter-
pellations sur les affaires marocaines.
G. Morrel,
Les Sonneries de Cloches
Un arrêté de M. Dubief
M. Dubief, élu, hier, vice-président de là"
Chambre, est maire de Prissé. A ce titre,
il vient de prendre un arrêté réglementant
les sonneries de cloches dans sa commune*.
Én voici le texte â :
« Considérant que, pour assurer dans dé
bonnes conditions l'ordre et la régularité
dans les sonneries civiles et religieuses qui
seront effectuées avec les cloches qui exis-
tent dans le clocher, propriété communale»
il y a lieu de réglementer ces sonneries ;
« Considérant qu'aucune association cul-
tuelle n'a été instituée dans la commune ;
« Arrête :
« Art, 1. â Les sonneries religieuses se-
ront faites suivant les usages antérieure
et de façon h assurer dans des conditions
normales le service du culte, sous les ré-
servés suivantes : 1" les sonneries ne pour-
ront avoir lieu, d'une manière générale,
avant sept heures du matin et après sept
heures du soir ; 2° h l'occasion des enterre-
ments que pour l'entrée et ia sortie du cor-
tège.
« La durée'de toute sonnerie ne pourra
excéder dix minutes.
K Art. 2. â Les sonneries civiles seront
faites dans les circonstances ci-après : pour
appeler les enfants à l'école ; pour annon-
cer les heures des repas et celle de la re-
prise des travaux aux ouvriers des champs;
pour annoncer l'ouverture des séances du
conseil municipal ; pour annoncer l'heure
de l'ouverture et celle de la fermeture do.
scrutin les jours d'élection ; pour annonce
l'heure d'arrivée du percepteur en tournée
de recettes et de mutation ; pour le ban des
vendanges. ;
« Art.3. â il sera procédé également à des
sonneries la veille et le Jour de la Féte na*
tionale et do la féte locale, et pour telle»
autres fêtès officielles organisées par l'ad-
ministration municipale ou avec son con-
cours.
« Art. 4. â Les cloches seront aussi sor^
nées lorsqu'il sera nécessaire de réunir le»;
Paris et Départements : S centimes
[VENDREDI 15 JANVIER 1909.
Directeur :
Victor SIMONE)
Adresser les Manuscrits
AU
SECRÉTAIRE DE LA REDACTION
BUREAUX
10 et 18, rua ïotre-Dame-des-Yictoiies
Té/éphon» t Numéro 102-60
Adme* Têlégraphiqurn : AURORE-PARIS
L'AURORE
Folitiqae, Littéraire, Sociale
Directeur :
tVictor SIIVIOND
ABONNEMENTS
Paris Département! Fïmnftf 1
9 mois..... 6 fr. » B fr. 7» 12 7r. »
6 mois,...» 9 fr. 50 il fr, » 24 i'r, »
fan-..,... 18 fr. > 20 fr. » 48 fr. >
LES A1ÏKONOES SONT REÇUES :
I L'OFFICE B'flBÏSMCES, 10, Fiai» Il 11 ISim
«t su** bureaux du joanut, 18, ra« N.-D.-dâa-Viitairtf
o^i3^rioasrs
Le Personnel du Réseau
racheté de l'Ouest
On ne peul que louer M. Barthou
pour les mesures de garanties qu'il
vient d'étendre des agents des chemins
de fer de l'Etat aux agents du réseau ra-
cheté de l'Ouest.
Si, en effet, la loi qui organise l'admi-
nistration provisoire de ce réseau a tris
sagement prévu une application « suc-
cessive » des lois, décrets, arrêtés, rè-
glements et ordres de service qui cons-
tituent actuellement le statut des che-
mins de fer de l'Etat, il était bien en-
tendu que tout ce qui a trait & la si-
tuation matérielle et morale du person-
nel devait passer en première ligne.
La tentative si heureusement faite
d'appeler les divers agents à délibérer
sur tout ce qui les intéresse, en même
temps que sur tout ce qui intéresse le
service auquel ils sont attachés, va
donc s'étendre à tout un personnel nou-
veau. Son succès sera assurément le
même, car il a sa base dans un état de
.choses que nous essayions récemment
de définir et qu'une expérience, même
courte, a mis utilement en lumière.
A la discipline imposée, l'administra-
tion des chemins de fer de l'Etat et le
ministre des travaux publics substi-
tuent la discipline consentie. Us s'en
sont bien trouvés jusqu'ici. Toutes les
chances sont pour qu'ils s'en trouvent
mieux encore dans l'avenir. Nous ne
saurions trop insiste:: sur l'exemple
qu'ils fournissent h tous ceux qui as-
sistent, non sans quelque inquiétude,
à celte évolution des consciences vers
une plus pleine disposition d'elles-mê-
mes, sans rejeter pourtant les contrôles
et les sanctions nécessaires.
Lorsqu'on apprit, dans certains mi-
lieux, que, désormais, les hommes
d'équipe, les chefs de gare, Ie3 modestss
posairs de la voie pourraient faire dis-
cuter leurs intérêts professionnels par
des délégués élus par eux, les préoccu-
pations furent vives. N'allait-on pas in-
troduire la révolution et l'anarchie dans
le grand service des chemins de fer de
l'Etat ? Ne fournissait-on pas ainsi aux
associations et aux syndicats le moyen
'de faire triompher les revendications les
moins justifiées, peut-être les plus dan-
gereuses ï
Il n'en a rien été.
D'une part, les employés et ouvriers
de diverses catégories ont fait porter
leur choix sur ceux d'entre eux qui en
étaient le plus dignes par leur intelli-
gence, leur probité, la sagesse de leur
esprit. Ceux-ci, 3e leur cote, d'abord un
peu prévenus, se sont scrupuleusement
attachés à se rendre un compte exact
des choses. Ne s'en tenant pas aux af-
firmations fournies a priori, ils ont ap-
précié par eux-mêmes la portée de cri-
tiques, parfois justes, souvent excessi-
ves. Nombreuses sont les satisfactions
qu'ils ont obtenues et dont ils ont ap-
porté le bénéfice 4 leurs camarades. Us
ont pu contrôler les difficultés présen-
tées pour l'obtention de quelques autres.
Ils ont surtout, en prenant contact avec
)a réalité des choses, vu s'évanouir bien
'des préjugés, bien des idées préconçues,
causes injustifiées de colères et de ré-
voltes. Peu à peu, leur esprit s'est
élevé à une conception d'ensemble qui
leur avait échappé jusque-là et dont ils
se sont faits les avocats et les propa-
gandistes auprès des groupements qui
les avait choisis. Il s'est fait, par cette
pratique d'une durée encore très res-
restreinte. plus d'éducalion utile que
par des milliers de circulaires et d'or-
dres de service. Il n'y a pas encore deux
ans, en effet, que ce système est mis en
pratique ; mais on peut juger, par les
résultats déjà obtenus, des bénéfices
qu'on est en droit d'en attendre dès qu'il
sera plus complètement entré dans les
moeurs.
Les chefs, d'autre part, sont ainsi mis
à même de donner des preuves de leur
esprit de justice, de leur bienveillance,
et d'imprimer une direction mieux com-
prise et mieux acceptée.
Mais ce n'est pas seulement aux ques-
tions relatives à leurs intérêts directs que
les divers agents sont ainsi mêlés ; ils
sont encore appelés à donner leur senti-
ment sur tout ce qui a Irait à l'organi-
sation générale de leur service. Et voilà,
certes, qui nous éloigne des vieilles mé-
thodes autoritaires et d'obéissance pas-
sive 1 Un agent entrevoit-il comme pos-
sibles une réforme, une amélioration
pour lui-même, pour ses camarades,
pour l'entreprise à laquelle il est atta-
ché. les conférences des délégués avec
le chef de service permettent de les si-
gnaler, de les défendre et de les faire
triompher, car la pratique quotidienne
révèle souvent des lacunes qui échap-
pent à la direction, si bien renseignée
qu'elle soit.
Ces conférences ont lieu deux fois
par an, à dates fixes. 11 en est déjà
sorti de notables progrès. Il en sortira
bien d'autres. Les chefs ne perdront rien
'de leur autorité en né se couvrant plu3
«l'une prétendue omniscience dont ils
sont les premiers à reconnaître toute la
vanité et la collaboration plus intime
des subordonnés à l'oeuvre commune
les attachera davantage à celle-ci, sans
aucun danger pour la discipline.
Bien entendu, rien n'est changé dans
la hiérarchie, dans la responsabilité des
ordres à donner, dans l'exécution stricte
qu'ils doivent recevoir. Le chef reste le
chef dans toute l'étendue da.ce terme ;
mais la tâche commandée prend un ca-
ractère singulièrement plus humain,
lorsque celui qui est appelé à la rem-
plir a pu en discuter, à l'heure où la
parole lui était régulièrement donnée
pour cela, l'étendue et les modalités.
Sans porter une incrimination quel-
conque sur les conditions dans lesquel-
les le réseau racheté de l'Ouest était pré-
cédemment administré et dirigé, il est
permis de penser qua l'ensemble du per-
sonnel ne tardera pas à apprécier les
bénéfices du régime que le libéralisme
du ministre des travaux publics leur
applique dès l'entrée en possession de
l'Etat. Il est non moins certain, d'autre
part, que le réseau tirera le plus grand
profit de cette « déclaration des droits »
de ses agents. Au sentiment de la di-
gnité accrue et des intérêts d'avenir
mieux assurés correspondra, il ne faut
pas en douter, une notion plus haute de
ta responsabilité, une conscience plus
précise du devoir à remplir pour assu-
rer le succès d'une oeuvre devenue véri-
tablement commune, par une associa-
tion plus intima de toutes les bonnes
volontés et de tous les efforts.
GABriEL CHAIGNE.
député de la Gironde.
L'Exposé de Kiamil Pacha
L'Europe peut se montrer satisfaite
de la première, déclaration politique ap-
portée à la tribune du nouveau Parle-
ment ottoman. Lés paroles du grand-vi-
zir donnent la plus sincère impression
de sagesse, de modération, de ferme
volonté de maintenir la paix, au milieu
de circonstances dont personne ne son-
gerait à nier le péril. Nous avons été à
la veille de voir la guerre se déchaîner
dans les Balkans. Kiamil pacha nous
montre, dans le récit qu'il fait des pre-
miers incidents turco-Bulgares, les
troupes des deux adversaires massées
de l'un et de l'autre côté de la frontière.
Les Bulgares exécutant des mouve-
ments de troupes, auxquels la Turquie
répond par la mobilisation de ses corps
d'armée. Qu'une étincelle éclate et le
feu se propage et enflamme toute l'Eu-
rope. C'est la Turquie qui, la première,
demande aux puissances de s'entremet-
tre à Sofia. Et c'est ainsi que la paix gé-
nérale, â comme le dit Kiamil pacha,
«â n'est pas compromise.
Même attitude pacifique dans la ques-
tion de Bosnie-Herzégovine. Les Serbes
protestent avec violence. C'est encore la
Turquie qui leur donne des conseils de
paix. C'est elle qui suggère à la Serbie
â et en même temps au Monténégro â
d'attendre les décisions de la conféren-
ce. Et c'est grâce à cette intervention
de la Turquie que Serbes et Monténé-
grins n'ouvrent pas la guerre contre
l'Autriche. Peut-on vraiment faire mon-
tre de plus d'esprit de conciliation !
Voilà des gens à qui l'on vient de pren-
dre deux provinces, sans y mettre la
moindre discrétion, comme on prend
un porte-monnaie dans un pardessus
accroché à une patère. Et ces gens, au
lieu de poursuivre le- voleur, deman-
dent, au contraire, qu'on le laisse aller
en paix. On n'est pas plus aimable. Kia-
mil a fait, il est vrai, quelques réser-
ves, que cette bonne conférence fera
bien d'examiner. Mais, enfin, l'inten-
tion, la bonne intention pacifique n'en
reste pa9 moins.
L'exposé de Kiamil fera, nous en
sommes certains, la meilleure impres-
sion dans le monde diplomatique. Ve-
nant après l'acçord austro-turc, il nous
semble que nous pouvons désormais
calmer, momentanément, du moins,
nos inquiétudes. Il y a bien le Bulgare,
qui ne veut pas encore mettre les pou-
ces. Il discute sur l'indemnité qu'il doit
bien, cependant, à son ancien suze-
rain, Les pourparlers sont rompus,
et la solution remise à la discussion de
la conférence. D'ici là, l'Europe a le
le droit, et !e devoir, de faire entendre
raison au nouveau tsar. L'Autriche a
accepté un accord. Le Bulgare ne peut
vraiment pas être moins accommodant
que son puissant protecteur. Au besoin,
le cabinet de Vienne pourrait lui dire
deux mots à l'oreille. Le grand-vizir a
fait montre, tout le long de son ex-
posé, des plus sincères sentiments pa-
cifiques. L'Europe doit à la Turquie ses
encouragements et son appui. Qu'elle
ne les lui ménage pas. Et la paix du
monde sera assurée.
MAXIME VUILLAUME.
L'AURORE est en vente dans tous les
kiosques et chez tous les marchands de
journaux.
LA REFORME
ELECTORALE
Le gouvernement et la commission. â Le
scrutin de liste et la R. P. â Le renou-
vellement partiel avec mandat de
six ans. â Le débat s'ouvrirait
vers le 15 mars
Le président du Conseil a reçu hier mû-
tin M. Charles Benoîst, président de ïa com-
mission du suffrage universel ; M. Varen-
ne, le nouveau rapporteur des propositions
relatives à l'établissement de la représenta-
tion proportionnelle et M. Dessoye, député
de la Haute-Marne, auteur d'une proposi-
tion de M relative à d'établissement au scru-
tin de liste par sectionnements.
â MM. Charles Benoist, Varenne et Des-
soye ont insisté pour la mise à l'ordre du
jour la plus prochaine de la discussion des
propositions de réforme électorale.
Le président du Conseil leur a déclaré
qu'il était d'accord avec eux sur la nécessité
de faire venir cette discussion au cours de
la session actuelle. M. Clemenceau a ajouté
qu'il ne pouvait pour l'instant se prononcer
sur le fond de la question, le Conseil des mi-
nistres n'ayant pas été appelé h en délibé-
rer. La question de la réforme électorale né-
cessitera d'ailleurs de la part du cabinet une
délibération assez longue, et il est probable
que plusieurs conseils de cabinet seront
consacrés à son examen.
Il paraît au surplus vraisemblable que la
Chambre pourra aborder elle-même ce dé-
bat vers le 15 mars, après avoir terminé
la discussion générale de la revision doua-
nière. A ce moment, les séanoes du matin
seraient consacrées à l'examen des articles
du projet de la commission des douanes et
celles de l'après-midi à la réforme électorale.
Dès aujourd'hui, on croit savoir que M.
Clemenceau est partisan d'un retour au
scrutin de liste et de l'établissement du re-
nouvellement partie! pour la Chambre des
députés. Pour le scrutin de liste, !e prési-
dent du conseil serait favorable à la liste
fractionnée de cinq ou sept noms.
Quant au renouvellement partiel, il son-
gerait à l'établir par tiers tous las deux ans,
avec un mandat de six années. On régle-
rait par un tirage au sort l'ordre de renou-
vellement des séries, -
Oh sait que la commission de la Chambre
s'est prononcée pour le rétablissement du
scrutin de liste avec la représentation pro-
portionnelle. Au cas où cette dernière partie
serait repoussée par la Chambre, la com-
mission se rabattrait sur le projet du gou-
vernement, s'il doit être tel que nous le fai-
sons prévoir. i
Ajoutons que les adversaires du scrutin
de liste à la Chambre ont groupé les repré-
sentants de vingt-deux départements prin- j
ci paiement de l'Ouest et du Sud-Ouest, et j
qu'ils doivent faire demain une démarche |
auprès de M. Clemenceau en faveur du
maintien du scrutin d'arrondissement.
Les Retraites Ouvrières
Le nouveau texte du gouvernement
La commission sénatoriale des retraites
ouvrières avait demandé, au mois de dé-
cembre dernier, l'avis du gouvernement
sur le projet par elle adopté. Le gouverne-
ment vient de lui remettre un texte par le-
quel, en se rapprochant le plus possible de
celui de la commission, 31 insère, dans le
texte de la commission, les dispositions qui
lui paraissent nécessaires-
La commission avait affirmé le principe
des versements obligatoires pour l'em-
ployeur et pour le bénéficiaire de la loi,
sans indiquer le procédé par lequel l'obli-
gation pourrait fonctionner. Le gouverne-
ment lui demandé de rendre effective l'obli-
gation, en imposant à l'employeur de prélè-
vera sur le salaire de l'employé la somme
représentant le versement et en indiquant
une sanction légale en cas d'omission. C'est
le système de la Chambre.
Caisses départementales
De même pour le fonctionnement des cais-
ses de retraites, la commission paraissait
codifier surtout la gestion et l'administration
à la Caisse nationale des retraites pour la
vieillesse. Le gouvernement, tout en main-
tenant, pour les retraites ouvrières, le fonc-
tionnement de la Caisse nationales des re-
traites pour lia vieillesse et des sociétés de
secours mutuels, établit des caisses dépar-
tementales ou régionales, et las caisses pa-
tronales restent rattachées au ministère du
travail. Ces caisses ont en mains leur pro-
pre gestion, administrative et sociale. Mais,
dans tous les cas, la gestion financière et la
réalisation des placements demeurent ôt la
Caisse des dépôts et consignations. C'est en-
core le système de la Chambre, sauf qu'à la
caisse unique des retraites ouvrières, créée
par elle, avec des agences départementales,
sont substituées, dans un intérêt-de décen-
tralisation économique et sociale, des cais-
ses départementales ou régionales.
Pour les sociétés de secours mutuels, le
gouvernement établit des avantages parti-
culiers et prévoit notamment l'ouverture an-
nuelle d'un crédit nouveau de cinq millions.
Le versement obligatoire
En ce qui concerne le versement obliga-
toire, la commission avait adopté, au lieu
du pourcentage de 2 % sur le salaire ef-
fectué par l'employeur et du 2 ^effectué
par l'employé, le système d'un chiffre rond
unique. Ce système avait été présenté dans
les projets de la Chambre et adopté par
M. Guieysse, en 1900, dans un rapport que
MM. Millerand et Caillaux, alors ministres,
avaient pris pour base de la discussion qui
eut lieu en 1901. Le gouvernement, pour se
rapprocher du projet de lia commission, a
accepté cette base de versement. Mais il
établit des chiffres supérieurs à ceux de la
commission. Celle-ci demandait 9 francs par
an à chaque employeur, par employé, et fi
francs à chaque employé. Le gouvernement
rétablit la corrélation des versements et les
fixe à 12 francs par an pour que les retrai-
tes servies soient plus importantes. L'Etat
versera, pour majorer le versement ouvrier,
le tiers de ce versement, sans dépasser 60
francs de rente
La caisse de répartition
Enfin la commission avait repoussé la ca-
pitalisation absolue èt établi un système qui
ferait concentrer les fonds patronaux dans
une caisse de répartition destinée à servir
une allocation viagère de 120 francs et lais-
serait se capitaliser les fonds ouvriers. Le
gouvernement; dans le désir de se rappro-
cher de la commission, accepte, en prin-
cipe, cette base.
Les bénéficiaires de la loi seront ceux que
la Chambre avait fixés
UNE GREVE
ORIGINALE
10.000 Consommateurs de gaz ont fermé
leurs robinets
Une grève peu banale vient d'éclater à
Juvisy et dans les communes avoisinantes,
Villeneuve-le-Roi, Athis-Mons, Ablon, Dra-
veil, Epinay-sur-Orge, Viry-Chatillon, Gri-
gny, Ris-Orangis, Savigny-sur-Orge, Soisy-
sous-Etiolles, Evry-Petit-Bourg.
Depuis longtemps, les habitants de cette
région payaient !e gaz 80 centimes le* mètre
cube. Ils trouvaient ce prix exagéré, et ils
demandaient qu'il fût réduit à vingt cen-
times.
L'usine de Juvisy résista.
Hier, ce qui se préparait depuis plusieurs
jours, ce qu'on annonçait, mais à quoi l'u-
sine de Juvisy ne voulait pas croire, s'est
produit. Dix mille consommateurs de gaz
se sont mis en grève 1 Ils ont fermé leurs
robinets et juré de ne plus se servir du gaz
jusqu'à ce que le mètre cube soit rais à 20
centimes.
Ces consommateurs sont décidés à sou-
tenir la lutte jusqu'au boa! ; ils déclarent
qu'on ne verra pas la retraite des Dix mille l
La municipalité de Juvisy est à la téte du
mouvement.
Le soir, l'aspect de la ville était des plus
pittoresques. Les becs de gaz n'avaient été
allumés nulle part, pas plus dans les rues
que dans les maisons particulières. On s'é-
clairait avec l'acétylène, le pétrole et même
des bougies. Le maire de Juvisy, M. Ar-
geliès, qui est en même temps député de
fa circonscription, avait fait allumer à sa
porte un lampion. Et les habitants, très
amusés, circulaient dans les rues en récla-
mant le gaz h vingt centimes et en accla-
mant la grève des becs de gaz sur l'air
des... lampions.
Rarement on s'est autant amusé à Ju-
visy.
echos
LA TEMPERATURE
Les pluies ont été générales en Europe ; il a
neigé, hier, dans le centre,
fin France, on recueilli 11 mm. d'eau à Be-
sançon, 9 à Dunkerque, 8 à Bordeaux, 2 ù Tou-
louse, à Nantes et à Paris,
La température est relativement élevée dans
toutes nos régions.
Le thermomètre marquait, hier malin : â11* à
Moscou, +6' ù Nancy, 8* à Parts, 13* à Biarritz,
15* a Perpignan.
On notait : 0° au puy de Dôme, â1* au mont
Ventoux, â7* au pic du Midi.
En France, des vents d'ouest avec pluie et tem-
pérature assez élevée sont encore probables.
A l'Elysée
Le président de la République recevra au-
jourd'hui M* de Saboulin, l'avocat de Ca-
majore, le condamné à mort qui vient d'Être
transféré de la prison d'Aix à la prison de
Marseille, où il attend qu'il soit statué sur son
sort»
Aux Travaux publics
M. Laronzé, sous-chef du cabinet, a été
nommé chef adjoint du cabinet du ministre
des travaux publics.
âxâ
Légion d'honneur
M. Ullmann, le très distingué vice-prési-
dent, directeur du Comptoir d'escompte de
Paris, est promu officier de la Légion d'hon-
neur. â¢
Cette nomination sera sympathiquement ac-
cueillie dans les milieux financiers, où la
haute compétence et le caractère de M. Ull-
mann sont, hautement et universellement es-
timés.
M. Jules Lemaitre
Le bruit a couru que l'était de santé de M.
Jules Lemaître donnait des inquiétudes.
Ce bruit fut exact, il ne l'est plus mainte-
nant. L'é minent académicien a été quelques
jours fort souffrant des suites d'une rechute
de grippe, mais il est beaucoup mieux aujour-
d'hui et tout danger a disparu. . .
Wilbur Wright à Pâu
Wilbur Whrigt va, on le sait, émigrer du
Mans à Pau, où l'on installé pour le célèbre
aviateur une véritable école au milieu des lan-
des du Pont-Long". L'école est un hangar
comprenant tout d'abord le hall où va s'abri-
ter l'appareil, puis un atelier et un apparte-
ment complet : salon, salle à manger, cham-
bre, etc., confortablement aménagé, Tout au-
tour, 50 hectares d'espace libre-
Un des premiers élèves de Whrigt sera le
roi d'Espagne, qui vient d'acheter deux aéro-
Planes et se rendra sous peu à Pau, pour prier
aviateur de lui enseigner à les manoeuvrer.
iâx â
Cartes à l'arsenic
Un collectionneur possède un curieux al-
bum ne contenant que quelques feuillets. Ces
feuillets portent une série de cartes de visite
de Napoléon III.
Les cartes de 1868 sont d'une blancheur et
d'un lustré qui contrastent singulièrement avec
la teinte jaunie et fanée des. cartes des années
antérieures ou postérieures. Ce menu fait a
une curieuse histoire.
Il paraît que oe brillant persistant était dû
à un vernis spécial, à base d'arsenic, inventé
rie fournisseur des Tuileries. Cette année-
un préfet, ayant reçu en échange de ses
voeux la carte de l'empereur, en fut si lier et
si ému qu'il embrassa chaleureusement le vé-
lin. Il s en trouva fort mal, étant tombé ma-
lade presque aussitôt. Le médecin, après en-
quête, découvrit que le préfet était victime
d'un commencement d'empoisonnement dû à
l'arsenic de la carte impénale.
L'aventure fut discrètement rapportée £ Na-
poléon III qui prohiba l'emploi de l'enduit
dangereux.
â x â
L'esprit des Astres
Un monsieur, apercevant son médecin, se
détourne ; on lui en demande la raison.
â Je suis honteux, dit-il, de paraître de-
vant lui, il y a si longtemps que je n'ai été
malade.
LANCELOT.
LE 3E»-A.IeX-E:3i^EEl^T'X,
RLft CHAMBRE
M. Dubief élu vice-président. -- L'allocution
du président Brisson. â La fixation
de l'ordre du jour.
U11 troisième tour de scrutin devait avoir
lieu pour l'élection du troisième vice-prési-
dent. Los groupes de la majorité s'étant mis
d'accord, un seul candidat se -présentait :
M. Dubief. II a été élu par 226 voix.
Le discours du président
Le bureau étant ainsi complètement cons-
titué M. Brisson prend place au fauteuil,
salué par les acclamations de ses collègues.
Dans son allocution, après avoir rappelé en
termes émouvants la catastrophé qui en-
deuille l'Italie, M. Brisson a fait une brève
allusion à la situation politique. B a sou-
haité que le parti radical au pouvoir mène
à bien, avant la fin de la législature, les
deux grandes réformes inscrites à son pro-
gramme : la réforme fiscale et les retraites
ouvrières.
Voici d'ailleurs le texte du discours de M.
Brisson, qui fut très applaudi i
Messieurs et chers collègues,
Permettez-moi de remercier en votre nom le
bureau provisoire, et nos jeunes secrétaires, et
notre cher doyen. Connaissant son excellent
coeur, vous ne vous êtes pas étonnés de l'enten-
dre donner la première place dans son allocution
aux sentiments provoqués par l'épouvantable ca-
tastrophe qui, en frappant nos frères Italiens, a,
cruelle ironie I déchaîné toutes les horreurs sûr
ce pays de la beauté.
La Chambre était absente en ce jour sinistre.
J'ai cru pouvoir, j'ai cru devoir adresser en son
nom la dépêche suivant^ il M, le président de la
Chambre des députés d'Italie :
« A Son Excellence Monsieur le président
« de la Chambre des députés, à Rome.
« Paris, le â& décembre 1908.
« Fidèle à toutes nos traditions; j'ai l'honneur
d'exprimer à Votre Excellence les sentiments de
profonde sympathie qu'éveille dans la Franco
entière la nouvelle catastrophe qui vient de jeter
la désolation dans l'une des plus belles provin-
ces de l'Italie. Je suis certain de traduire l'émo-
tion de mes collègues en associant la Chambre
française au deuil de la nation voisine et amie
et en priant Votre Excellence d'assurer la Cham-
bre italienne que ses douleurs ne cesseront ja-
mais d'être les nôtres et qu'aujourd'hui, com-
me toujours, le coeur des deux pays bat à l'u-
nisson.
« Le président de la Chambre des députés,
« HENRI Baisses ».
J'ai reçu le jour même, dé M. le président de
la Chambre italienne, la réponse suivante :
« A Son Excellence M. le président de la
« Chambre des députés, "à Paris.
» Rome, le 29 décembre 1908.
« Sûr d'interpréter les sentiments de la Cham-
bre italienne et de la Nation entière, je me hâte ;
d'exprimer à Votre Excellence les sentiments de
la plus vive reconnaissance et de la plus sin- :
cère sympathie pour les expressions de deuil par
lesquelles vous avez bien voulu vous associer
aux douleurs de notre patrie. Elles prouvent une
lois de plus les sentiments de solidarité frater-
nelle qui lient la France et l'Italie et seront d'un
grand soulagement, en ce moment terriblement
« Le président de la Chambre des députés,
c* Marcora. »
Ainsi se sont resserrés encore. Messieurs et
chers collègues, les liens qui nous unissent à.
notre soeur latine. N'avait-elle pas elle-même, en
mai 1897, pris l'initiative de nous adresser, dans
le malheur, le témoignage de son ardente sym-
pathie ?
La catastrophe que nous déplorons a ému le
monde entier. Plus le temps marche, plus fait de
progrès la solidarité entre les nations. Puisse
ce sentiment s'étendre et l'humanité prendre
conscience de son unité morale sans y être ame-
née par ces violentes secousses 1 Chez nous,
dans ces heures terribles, tous ont marché du
même élan : le gouvernement, les populations,
la marine française, les femmes françaises ont
fait éclater la générosité native de notre patrie:.
S'il m'a été donné d'adresser à la Chambre
italienne les marques de notre deuil, je le dois,
Messieurs, à vos suffrages. Vous venez.de me
les renouveler malgré mon âge, mon âge que
cette circonstance môme me fait mesurer puis-
qu'il y a près d'un demi-siècle j'assistais à l'au-
rore de la liberté dans ces cités et ces contrées
aujourd'hui ravagées par le fléau. Puissions-nous
les voir renaître à la prospérité .1
3e ne saurais dignement vous remercier. Mes-
sieurs et chers collègues, du grand honneur que
vous venez de me faire a nouveau qu'en joi-
gnant mes efforts aux vôtres pour conduire à
bien les travaux de rassemblée. Comme lé di-
sait notre cher doyen, le terme de notre man-
dat se rapproche ; il nous reste dix-huit mois
pour couronner l'oeuvre de la réformé fiscale et
des retraites ouvrières. D'autres questions im-
portantes nous attendent d'ailleurs ; leur solu-
tion n'est pas au-dessus de votre ferme volonté.
La Nation qui vient, pour la vingtième fois, d'ac-
clamer la République, nous donne l'exemple de
la constance.
Les mines de l'Ouenza
La Chambre discute maintenant' son or-
dre du jour. M. Barthou, au. nom du gou-
vernement, la prie d'inscrire, pour une
séance supplémentaire, qui aurait lieu mer-
credi, le projet de loi relatif aux mines de
l'Ouenza.
C'est un joli tumulte sur les bancs socia-
listes. On crie : « Après les réformes 1 »
» Nous avons bien le temps ! »
M. Rouanet, ayant interrompu le minis-
tre des travaux publics, celui-ci répond :
« â Tout le monde devrait être d'accord,
partisane et adversaires du projet, pour le
faire venir le plus tût possible. II faut ré-
pondre aux calomnies. » .
Par 372 voix contre 205 la Chambre re-
fuse d'accorder une séance supplémentaire,
M. Barthou prend à nouveau la parole.
Il déclare que la Chambre, ayant refusé la
séance supplémentaire, le projet sur les
mines de l Ouenza pourra être discuté après
le vote du projet d impôt sur le revenu.
M. Jonnart, gouverneur général de l'Algé-
rie, monte à la tribune, accueilli par de
nombreuses interruptions.
â Votre place est ici, crie M- Zévaès.
Vous êtes député.
M. Jonnart ne se laisse pas décontenan-
cer et s'efforce de montrer, à une Chambre
très houleuse, l'intérêt qui s'attache au pro-
jet
L'affaire est ancienne. Elle a été conclue
par M. Révoil. Mois j'en accepte la pleine
et entière responsabilité.
Ce projet a recueilli l'adhésion unanime
de tous les conseils et assemblées qui s'en :
sont occupés.
Les insinuations dirigées contre le projet
commandent qu'une prompte discussion soit
instituée.
On a porté contre l'administration du
gouvernement général des accusations très
graves, et celui-ci a Mie de produire des
explications publiques.
J'ai hâte d'établir à la tribune, par des faits,
que ni M. Révoil ni moi n'ont rien sacrifié de
1 intérêt, national.
L'ajournement de la solution. ne peut que f&i
voriser le monopole de quelques producteurs de
minerais étrangers.
11 ne faut pas laisser l'Algérie et son gouver-
neur livrés à une campagne qui ne s'inspire que
du désir de retenir une clientèle qui veut s af».
frahchir du trust d'intermédiaires étrangers.
Je demande à la Chambre de fixer une date
ferme pour me permettre de défendre ce que le
gouvernement et moi croyons"être l'Intérêt su*
périeur du pays.
â Le gouverneur général est-il d'accord:
avec M. le ministre des travaux publics*
crie M. Allard.
â Parfaitement, répond M. Barthou.
M. Villebois-Mareuil propose la date de
jeudi.
â L'avis du gouvernement ? questionné
M. Berteaux.
M, Clemenceau, président du conseil. â M. le
ministre des travaux publics a exprimé l'avis
gouvernement.
.11 a d'abord demandé la fixation de la, discus-
sion à mercredi ; la Chambre n'ayant pas ac*
cepté cette date, le gouvernement a proposé de
fixer la date après fa discussion de l'impôt sur
lé revenu. {Applaudissements;)
M. Cailla 11 x insiste pour qu'aucune séance
normale 11e soit ravie au projet d'impôt sur!
lé revenu.
Donc, par 303 voix contre 244, la Chain-;
bre renvoie la discussion dû projet relalif
à l'Ouenza après l'impôt sur le revenu.
La question électorale
Le débat mr le tarif dés douanes viendra?
le 25 février. Et maintenant, la grosse ques-
tion, la question électorale. M, Charles Be-
noist â nul"ne l'ignore â n'est pas du tout
décidé à la laisser oublier.
M. Charles Benoist. ââ Si la Chambre veuf
faire aboutir la réforme électorale, il est indis-
pensable qu'elle aborde cette discussion dans lâj
première quinzaine de mars. (Très bien 1 sur di-<
vers bancs.)
Un arrangement est intervenu avec M. le pré-
sident de la: commission des douanes, qui a pro-
mis d'appuyer. la mise & l'ordre du jour pour,
Cette promesse me suffit.
M. le président du Conseil appuiera-t-il la pro-
position ? (Très bien ! Très bien I)
M. le président du Conseil. â Le Conseil des
ministres n'en a pas délibéré, mais qu'en ce qui
le concerne il n'y fera pas d'opposition.
M. Charles Benoist, â Je prends acte de cette
promesse.
Les conseils de guerre
M. Labori intervient en faveur de la ré-
forme des conseils de guerre.
M. Labori. â La réforme des conseils de guerre
doit aboutir avant la fin de la législature.
M. Varenne. â J'Insiste pour que la réforma
électorale passe avant celle des conseils de guer-
re, qui pourra .certainement aboutir avant la fini
de la législature. . -
M. le président du Conseil. â Le gouverne-
ment est décidé è faire aboutir la réforme des
conseils de guerre avant ia fin de la législa-
ture.
L'amnistie
M. Briand dépose le projet d'amnistie et'
demande le renvoi à la commission de ré-
forme judiciaire.
M. Argeliès accepte et M. Puech prend
l'engagement, au nom de la commission
qu'il préside, d'examiner, sans retard, ce
projet.
L'abrogation de la loi Falloux
M. Massé réelame, pour le projet de loi
sur l'enseignement privé,t l'inscription à;
l'ordre du jour après les conseils de guerre.
â Parfaitement, répond M. Clemenceau.
Et M. Massé remercie le président du
Conseil.
Séance aujourd'hui, à deux heures. Inter-
pellations sur les affaires marocaines.
G. Morrel,
Les Sonneries de Cloches
Un arrêté de M. Dubief
M. Dubief, élu, hier, vice-président de là"
Chambre, est maire de Prissé. A ce titre,
il vient de prendre un arrêté réglementant
les sonneries de cloches dans sa commune*.
Én voici le texte â :
« Considérant que, pour assurer dans dé
bonnes conditions l'ordre et la régularité
dans les sonneries civiles et religieuses qui
seront effectuées avec les cloches qui exis-
tent dans le clocher, propriété communale»
il y a lieu de réglementer ces sonneries ;
« Considérant qu'aucune association cul-
tuelle n'a été instituée dans la commune ;
« Arrête :
« Art, 1. â Les sonneries religieuses se-
ront faites suivant les usages antérieure
et de façon h assurer dans des conditions
normales le service du culte, sous les ré-
servés suivantes : 1" les sonneries ne pour-
ront avoir lieu, d'une manière générale,
avant sept heures du matin et après sept
heures du soir ; 2° h l'occasion des enterre-
ments que pour l'entrée et ia sortie du cor-
tège.
« La durée'de toute sonnerie ne pourra
excéder dix minutes.
K Art. 2. â Les sonneries civiles seront
faites dans les circonstances ci-après : pour
appeler les enfants à l'école ; pour annon-
cer les heures des repas et celle de la re-
prise des travaux aux ouvriers des champs;
pour annoncer l'ouverture des séances du
conseil municipal ; pour annoncer l'heure
de l'ouverture et celle de la fermeture do.
scrutin les jours d'élection ; pour annonce
l'heure d'arrivée du percepteur en tournée
de recettes et de mutation ; pour le ban des
vendanges. ;
« Art.3. â il sera procédé également à des
sonneries la veille et le Jour de la Féte na*
tionale et do la féte locale, et pour telle»
autres fêtès officielles organisées par l'ad-
ministration municipale ou avec son con-
cours.
« Art. 4. â Les cloches seront aussi sor^
nées lorsqu'il sera nécessaire de réunir le»;
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 98.5%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 98.5%.
- Collections numériques similaires Leuret François Leuret François /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Leuret François" or dc.contributor adj "Leuret François")Anatomie comparée du système nerveux considéré dans ses rapports avec l'intelligence.... Tome 1 / par Fr. Leuret,... /ark:/12148/bpt6k4225641c.highres De la prostitution dans la ville de Paris. suivie d'un Précis hygiénique, statistique et administratif sur la prostitution dans les principales villes de l'Europe.... Tome 1 / par A.-J.-B. Parent-Duchâtelet,... ; 3e édition complétée par des documents nouveaux... par MM. A. Trébuchet,... Poirat-Duval,... /ark:/12148/bpt6k96898461.highres
- Auteurs similaires Vaughan Ernest Vaughan Ernest /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Vaughan Ernest" or dc.contributor adj "Vaughan Ernest")
-
-
Page
chiffre de pagination vue 1/4
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bpt6k740954d/f1.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bpt6k740954d/f1.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bpt6k740954d/f1.image
- Mise en scène Mise en scène ×
Mise en scène
Créer facilement :
- Marque-page Marque-page https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/bookmark/ark:/12148/bpt6k740954d/f1.image ×
Gérer son espace personnel
Ajouter ce document
Ajouter/Voir ses marque-pages
Mes sélections ()Titre - Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bpt6k740954d
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bpt6k740954d
- Signalement d'anomalie Signalement d'anomalie https://sindbadbnf.libanswers.com/widget_standalone.php?la_widget_id=7142
- Aide Aide https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/aide/ark:/12148/bpt6k740954d/f1.image × Aide
Facebook
Twitter
Pinterest