Titre : L'Aurore : littéraire, artistique, sociale / dir. Ernest Vaughan ; réd. Georges Clemenceau
Éditeur : L'Aurore (Paris)
Date d'édition : 1909-01-10
Contributeur : Vaughan, Ernest (1841-1929). Directeur de publication
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Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 10 janvier 1909 10 janvier 1909
Description : 1909/01/10 (Numéro 4092). 1909/01/10 (Numéro 4092).
Description : Collection numérique : Grande collecte... Collection numérique : Grande collecte d'archives. Femmes au travail
Description : Collection numérique : La Grande Collecte Collection numérique : La Grande Collecte
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Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 06/02/2011
â ' TREIZIEME ANNEE, ~ N* *.092.
H
Paris et Départements : S centimes
DIMANCHE 10 JANVIER IfiOff.
Directeur :
Victor SIIYIQNJD
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AU
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BUREAUX
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Politique, Littéraire, Sociale
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"Victor SIMOND
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OPINIOWS
Les Femmes tutrices
« La femme, pour vous le 3ire en un
mot, est la porte du diable, le chemin
'de l'iniquité, la blessure d'un scor-
pion et un genre nuisible et domma-
geable en toutes choses. »
C'est ainsi que s'exprimait saint
Jean Chrysostome, résumant dans cet
anathème brutal toute l'horreur du
monde religieux d'alors pour les des-
cendantes d'Eve, qui, par sa complicité
avec le démon tentateur, avait fait ex-
pulser du paradis terrestre Adam et
les générations à venir.
Depuis lors, le beau sexe s'est sin-
gulièrement relevé de cette sorte de ma-
lédiction divine et libéré de la tutelle
masculine qui en avait été la consé-
quence. L'heure vient même où l'éga-
lité complète devant la loi de l'homme
et de la femme sera un fait accompli.
Déjà, la législation moderne accepte
comme témoin des actes de l'état-civil
aussi bien la vénérable matrone ou la
gracieuse jeune fille, pourvu qu'elle
soit majeure de vingt et un ans, que le
moins barbu des représentants du sexe
fort. Tout récemment, pour les élec-
tions des juridictions commerciales ou
industrielles, les femmes ont été non
seulement appelées à voter, mais encore
à être éligibles. Un de ces jours pro-
chains, nous espérons bien voir voter
la proposition de loi que, sous la précé-
dente législature, nous avions déposée
et qui tendait à donner aux soeurs, aux
tantes et aux cousines l'accès des con-
seils de famille et la faculté d'être tu-
trices. En droit romain, tout ce qui
touchait à la famille était considéré
comme un munus publicum et, par
â suite, le femme était, en principe, in-
capable d'y participer. Le christianisme
primitif, dont nous venons de rappeler
les tendances, ne devait pas modifier
cette malveillance du législateur pour
les parentes. Les siècles se sont succé-
dé ; le conseil de famille, la tutelle
ont perdu leur caractère de munus pu-
blicum, mais telle est la force des tra-
ditions, l'incapacité féminine a subsisté
et il nous souvient, au cours de nos étu-
8es de droit, avoir appris de la bouche
des Duverger, des Buffenoir, qui, ce-
pendant, étaient des esprits larges, que
l'inaptitude légale de la femme à être
membre d'un conseil de famille ou tu-
trice résultait du fait qu'elle ne pouvait
prendre sa part d'une charge publique.
Par une contradiction étrange, on ad-
mettait exceptionnellement la mère
veuve à faire partie du conseil de fa-
mille de ses enfants mineurs, et même
à être leur tutrice, mais ce n'était là
qu'une exception qu'il était interdit
d'étendre.
Les choses se passent encore ainsi à
l'heure présente, et alors voici ce qui
arrive. Un enfant reste orphelin ; il a
deux tantes, l'une soeur de son père,
l'autre soeur de sa mère ;â comme pa-
rents mâles, il n'a que des cousins au
cinquième ou au sixième degré, ou mê-
me il n'en a pas du tout. Les tantes
seront rigoureusement exclues du con-
seil de famille; quant aux cousins, ils y
seront appelés, s'ils demeurent dans un
certain rayon du lieu d'ouverture de la
succession ; mais, s'il n'y a pas de cou-
sins, ou si ceux-ci habitent trop loin,
ce seront des étrangers, il l'exclusion
des soeurs du père et de la mère, ré-
pétons-le I qui seront réunis pour
former le conseil de famille, et ce sera
un étranger qui sera nommé tuteur. La
raison et le bon sens protestent contre
une telle disposition de la loi. Il s'agit
ici-tien moins d'une fonction publique
à remplir que de trésors de tendresse et
de sollicitude à dépenser ; il faut sau-
vegarder l'intérêt matériel et moral
d'un pauvre petit être laissé seul dans
la vie et que les anathèmes de saint
'Jean Chrysostome contre l'imperfection
féminine, ou la méfiance du vieux lé-
gislateur romain, ne défendront pas
contre les difficultés de l'existence.
J'avoue très sincèrement que je ne
vois pas bien le grand avantage que la
femme trouverait à pouvoir voler et à
pouvoir être élue conseillère municpale
ou députée ; en tout cas, l'heure ne
parait pas encore sonnée pour elle de
jouer un rôle actif dans les discussions
publiques ; cela viendra peut-être ; cela
se produira même probablement. Mais,
pour tout ce qui touche à la famille,
pour tout ce qui concerne l'éducation
des enfants, le droit de garde à exercer
sur eux, la surveillance à avoir de
Jeurs personnes et de leurs biens, il faut
absolument qu'on lui donne la place
qui lui appartient, place égale S celle
occupée par l'homme ; les lois positi-
ves peuvent dire le contraire, la loi
naturelle veut que les soeurs majeures,
les tantes, les proches cousines s'as-
seoient au conseil de famille ou rem-
plissent les charges de la tutelle, quand,
à leur défaut, ce seraient des étran-
gers, par suite des indifférents, à qui
échoirait cette tâche, à la fois un hon-
neur, un devoir et un droit.
Marc REVILLE,
Député du Doubs.
Le Froid et la Neige
Communications imposibles. â Retards de
trains. â Lés victimes
Yssingeaux, 9 janvier.
Depuis Hier la neige tombe à gros flo-
cons, le vent violent a formé des tas qui at-
teignent en certains endroits plusieurs mè-
tres. Les communications avec les localités
de la montagne sont impossibles.
Les trains arrivent avec des retards de
plus d'une heure.
Un nommé Rosier, chiffonnier à Saint-
Bonnet, a été enseveli dans un ravin de
plus de vingt mètres de profondeur. Depuis
dis ans, six personnes sont mortes en cet
endroit.
Mende, 9 janvier.
Une tempête de neige extrêmement vio-
lente sévit aujourd'hui en Lozère, rendant
toute circulation impossible. C'est la plus
mauvaise journée de cet hiver.
Toulon, 9 janvier.
Un temps affreux règne à Toulon et dans
la région. Ce matin, la neige , est tombée en
abondance.
Hyères, 0 janvier.
La station hivernale d'Hyères est recou-
verte de neige ; 3a hauteur qu"elle atteint
est de cinq centimètres. Depuis 1870, la
neige n'avait pas été vue à Hyères.
L'Opinion publique
Est-il vrai, oui ou non, que l'opinion
publique réclame à grands cris le réta-
blissement de la guillotine ? Est-il vrai
qu'elle ne sera satisfaite que lorsque
seront tombées les têtes de quelques-
uns des criminels qu'abritent en èe
moment les geôles parisiennes ou pro-
vinciales ? C'est pour ne point mécon-
naître les voeux de cette opinion pu-
blique que la Chambre a fait l'éclatante
manifestation que l'on sait en faveur
du dernier supplice. Si le président de
la République n'use point du droit de
grâce qui est dans ses attributions pré-
sidentielles ; s'il envoie à la sinistre
Veuve un ou plusieurs des condamnés
qui attendent sa décision, c'est encore
pour ne point se mettre en travers de la
fameuse opinion publique.
C'est aussi pour accéder aux voeux,
des jurés, qui, en grand nombre, se
sont prononcés catégoriquement contre
la grâce. Les jurés* eux aussi, ont obéi
à l'opinion publique. Quand le prési-
dent a commué la peine capitale à la-
quelle avait été condamné Soleillant.
les jurés ont répondu par de virulentes
protestations. Non seulement en pro-
vince, mais à Paris. Opinion publique,
jurys d'assises, et, à leur suite, repré-
sentants du pays, sont, à ce moment,
de fervents partisans de la guillotine.
Elle seule peut nous sauver. Et, si ja-
mais on ne la voyait pas dresser, dans
un délai prochain, ses bras rouges de
sang, la société n'aurait plus qu'à se
bien tenir. Les assassins multiplie-
raient leurs exploits. C'est l'avis formel
de lotit le monde. Pour tout dire, c'est
l'opinion publique.
Eh bien, alors, comment s'expliquer
que cette guillotine, si désirée, person-
ne n'en veut ? C'est à qui criera le
plus fort haro sur la pauvre Veuve. On
se réjouit de la voir fonctionner. Mais
personne ne l'accepte, môme cinq mi-
nutes, à proximité de sa demeure. De-
purs deux jours, on parlemente, à Pa-
ris pour désigner un emplacement.
Dès qu'on en a découvert un, on doit
l'abandonner devant les protestations.
Conseillers municipaux, députés, per-
sonnages influents, commerçants, pro-
priétaires se liguent contre cette infor-
tunée guillotine, qui, cependant, ne
l'oublions pas, est réclamée par l'opi-
nion publique. Voyons,, est-elle, oui ou
non, réclamée ? Et, si elle est réclamée,
comment ne trouve-t-on personne qui
consente à lui donner, même l'espace
d'un matin, asile ? Faudrait-il donc
douter de l'opinion publique ? La ques-
tion est posée.
MAXIME VUILLAUME.
Voir les Nouvelles de la « DERNIERE
HEURE » à la 3* page.
LES EXÉCUTIONS
CAPITALES
A Paris, où dressera-t-on la guillotine ?
Ce que dit le préfet de police
Le 20 juin dernier, M. Ranson, aujour-
d'hui sénateur, mais qui représentait alors
le quartier Montparnasse, protesta contre
la possibilité de procéder aux exécutions
capitales dam son quartier.
Le préfet de police, dans sa réponse, ex-
posa clairement la situation, laquelle nra
pas changé et se présente de même façon
à l'heure actuelle :
« â La démolition de la prison de la Ro-
quette étant imminente, déclarait le préfet
de poliice, la prison de la Son lé a été dési-
gnée pour recevoir le quartier des condam-
nés à mort. Nous avons dô, dès lors, re-
chercher quel était, aux environs de celte
prison, le meilleur emplacement pour les
exécutions capitales. Trois Solutions se pré-
sentaient.
« On a d'abord pensé à exécuter devant
la porte d'entrée de la prison. Mais il se
trouve là un débit de vin, des habitations
privées et la rue est assez étroite. Nous
avons dû écarter cet emplacement.
n Une autre solution consistait à désigner ;
pour lieu d'exécution l'intersection de la. rue
de la Santé et du boulevard Arago. Là en-
core on se trouvait auprès de faisons ha-
bitées ; des réclamations fondées se Seraient
certainement produites.
n Nous avons donc choisi le troisième em-
placement : l'intersection du boulevard
Arago et de la rue Messier.
« Ce carrefour est fermé par îe haut mur
de clôture de l'établissement des soeurs de
Cluny. Aucune fenêtre ne donne sur le bou-
levard; Une chapelle est le seul bâtiment
qui ait vue sur l'emplacement choisi,
i«. Au coin de la rue Messier se trouve la '
Faculté de théologie protestante qui a for-
mulé les plus vives réclamations. J'ai reçu
une délégation du synode de l'Eglise de la
confession d'Augsbourg: qui administre
cette faculté ; cette délégation m'a fait ob-
server que le séminaire protestant, com-
prenant 35 élèves internes, a ses dortoirs
sur la rue Messier, devant le îiéu même de
l'exécution. Elle insiste vivement pour
qu'un autre emplacement soit choisi.
« M, Ranson, de son côté, invoque la
proximité de nombreux groupes scolaires
pour éviter à son quartier les inconvénients
qu'entraînent les exécutions capitales.
« 3e ne nie pas la valeur des arguments
invoqués ; mais je suis bien obligé de cons-
tater que ces arguments ne sont pas parti-
culiers au quatorzième arrondissement.
«t Enfin, une autre solution a été indi-
quée : transporter à Fresnes, devant la
porte de la nouvelle prison, le lieu dés exé-
cutions capitales,
« Mais alors les mêmes protestations que
formule M. Ranson seront produites devant
le Conseil général par le conseiller intéressé.
n L'administration supérieure est d'ail-
leurs opposée à cette solution. Ce transfert
présenterait en effet un double inconvé-
nient.
« Tout d'abord les condamnés h mort doi-
vent rester à Paris, k la disposition du garde
des sceaux pour l'examen de-leur pourvoi
en cassation et & la disposition de la com-
mission des grâces pour l'examen du rs-
cours en grâce.
« L'autre inconvénient consiste dans la
difficulté d'organiser les mesures d'ordre
nécessaires à Fresnes, qui possède sans
doute pour toute force publique un garde
champêtre et où il faudrait transporter la
troupe et les nombreux agents destinés à
assurer l'ordre avant et pendant l'exécu-
tion. »
Et après avoir montré, au point de vue
du service d'ordre, toutes les facilités qui
résulteraient des exécutions à. l'intérieur des
prisons, Te préfet de police se déclarait net-
tement partisan de cette dernière solution.
Et il ajoutait que, si ce mode n'était pas ad-
mis, il ne pouvait proposer un emplacement
préférable à celui qui avait été choisi.
Les condamnés d'Albi
Albi, 9 janvier.
Besse et Simorre, les assassins du gar-
dien de la prison sont ici ; quant à la note
officielle communiquée à la presse, à l'issue
de l'entretien entre .M. Cl amen ce au et M.
Briand relativement à, la peine de mort-, elle
est vivement commentée.
La population albigeoise qui. le 29 octo-
bre dernier, manifesta si bruyamment ses
sentiments à l'égard des jeûnes scélérats
j s'attend à voir dresser bientôt l'échafaud
pour les deux bandits qui ont eux-mêmes
demandé que la peine soit appliquée dans
toute sa rigueur.
Les condamnés de Marseille
Marseille, 9 janvier.
Deux condamnés à mort attendent à Mar-
seille que le président de la République
statue sur leur sort. Ce sont les nommés
Camajori, qui assassina le père Dejean à
Endoume, et Rizzi, sujet italien, qui tua ijn
de ses compatriotes au parc Borelly.
Le bruit court à Marseille, avec persis-
tance, que les deux condamnés seront exé-
cutés.
Le procureur, M. Brousse, interrogé à ce
sujet, a répondu qu'il n'avait encore rien
reçu de la chancellerie.
L'AURORE e?f en vente dans tous les
kiosques et chez tous les marchands de
journaux.
Autour d'un Diplôme
Au conseil de la faculté de médecine
Le conseil de la faculté, à l'unanimité des
membres présents, a voté la nomination
d'une commission chargée d'aller, par une
délégation, exposer au ministre de l'ins-
truction publique les raisons qui ont donné
naissance au mouvement qui agite si pro-
fondément le monde médical.
Chez les médecins de Marseille
Le syndicat des médecins de Marseille
vient de donner son adhésion au mouve-
ment protestataire du corps médical dé
France, en votant un ordre du jour adres-
sant l'expression de sa chaleureuse sympa,
thie aux étudiants en médecine de la faculté
de Paris et en félicitant les membres du
comité de vigilance du congrès des prati-
ciens et du bureau de l'Union des syndicats
médicaux.
LA CRISE
ORIENTALE
Autriche et Serbie. â Le boycottage
L'incident Milovanovitch est absolument
clos. On déclare môme aujourd'hui qu'il
n'aurait jamais dû s'ouvrir, car les paroles
prêtées au ministre des affaires serbes ne
urent pas prononcées. M. Milovanovitch
protesta de son désir, qui n'a jamais varié,
affirme-t-il, de « maintenir des rapports
normaux entre la Serbie et la monarchie
des Habsbourg M.
Mais cela n'empêche point que i1 Autriche-
Hongrie continue ses préparatifs militaires.
Les sous-officiers de réserve autrichienne
résidant en Serbie ont reçu, dit le Bund,
l'ordre de rejoindre leur corps le 25 jan-
vier.
Cela né veut point dire que la guerre est
imminente, mais, plus tôt sé réunira la
conférence, mieux cela vaudra.
Le boycottage et les sucres
Le marquis Pallavicini a déposé une
plainte au sujet d'une manifestation qui
s'est produite mercredi dernier contre deux
dames musulmanes entrées dans un ma-
gasin autrichien, à Constantinople.
L'industrie du sucre est une de celles qui
sont le plus fortement al teintas par le boy-
cottage tura En novembre 1907, l'Autriche-
Hongrie a exporté dans la Turquie d'Eu-
rope et d'Asie 241.000 quintaux de sucre ;
en novembre 1908, îe chiffre des exporta-
tion» ne s'élève qu'à 32.000 quintaux.
Un vapeur allemand provenant de Ham-
bourg avait débarqué à Beyrouth 392 sacs
de sucre qui furent transportés dans des
boutiques ; mais la population, apprenant
que le sucre était autrichien, a exigé qu'on
le rembarquât à bord de mahonnes.
ÉCHOS
LA TEMPERATURE
Des neiges et des pluies sont tombées dans :1e
nord et {ouest dre l'Europe ; en France, elles
ont été générales ; on a recueilli 8 2mm. d'eau
au pic du Midi, il à Marseille, 14 à Limoges, 10
à Paris, 2 à Brest, 1 û Dunkerque.
On notait : --y* au puy de Dôme, â10* au
mont Aigoual, ~19* au pic du Midi.
En France, un temps un peu froid est proba-
ble, avec des averses dàn3 le nord et l'est.
Baptêmes de rues
On. construit constamment à Paris un cer-
tain nombre de rues nouvelles qu'il faut dé-
nommer 'f d'autre part, pas mal de rues ancien-
nes portent des noms qui ne rappellent plus,
grand'chose, â- certains n'ont même jamais
rien rappelé & la mémoire des Parisiens.
C'est pourquoi, chaque année, le Conseil
municipal est invité à baptiser et débaptiser
une certaine quantité d'artères parisiennes. Il
procédera à oeue opération en sa prochaine
session, sur rapport de M. Lemarchand.
Rappelons que, parmi les noms proposés,
figurent ceux de Victorien Sardou, de Gaston
Boissser, de François Coppée, d'Alfred La-
mouroux, M. Turot demande, en outre, qu'on
-donne à une rue le nom de » Rio-de-Janeiro ».
Enfin, le comité J.-J. Rousseau, désire voir
sur une plaque les mots : « Rue du Contrat-
Social ».
â x â
Les Bonbons
Cependant que le goût d\i bonbon va crois-
sant chaque année aux Etats-Unis, à Paris- il
suit la progression inverse.
On a, en effet, cette semaine, oîi jadis s'épui-
saient les plus larges stocks de confiserie,
beaucoup moins vendu de chocolats et de mar-
rons glacés.
âxâ
QERAUPEL oontro TOUX a⢠figu£â¢e proî
J y> f - posée aux divers
jjj > comités contre la
§ Ni S tuberculose pour
«g yfuJjfâç&A ⢠servir à la fabri-
OC wrifyiïM{I cation d'un tim-
g Wwfn â " b"-poste
w ^ M ;{/â: L j^W/\ a fait vendu au pro-
W ~ ^ ffi fi' des oeuvres
w. % /i//%?/%&â n médicales,huma-
J \ Vj*- Y / / 1 nitaires et eeien-
r MffifyJ " \ / £ tifiques, ayant
S s ' V o pour but de conn-
ue i ni hattre les mala-
GERAUDEL oontr» TOUX rlinmes, liron-
dûtes, etc.
â xâ⢠. â¢
Las conférences des Arts et Métiers
Au Conservatoire national des arts et mé-
tiers, M. Painlevé, de l'institut, professeur à
la Faculté des sciences, fera aujourd'hui di-
manche, à deux heures et demie» dans le
grand amphithéâtre, une conférence sur un
sujet passionnant entre tous à l'heure actuelle:
u Aviation et aéroplanes »,
â.x â
Chameau comestible
On annonçait, il y a quelques semaines,
que la viande de chameau allait entrer dans
l'alimentation parisienne. Il n'était pas ques-
tion encore de l'installation de boucheries
dromadairesques, mais on était déjà certain de
l'accueil empressé qui serait fait à cette viande
exotique, et les mesures nécessaires étaient
prises pour y satisfaire.
Lé chameau a fait son apparition à la vi-
trine d'un magasin de comestibles, où il conti-
nue à figurer intact ou à peu près. Le cha-
meau ne prend pas.
â- x â
Villes cosmopolites
La plus grande ville juive de l'univers est
New-York. Il y a au moins Soo.ooo Juifs, ve-
nus pour la plupart de la Russie. Tout un
quartier de la ville est absolument juif. New-
York-est aussi plus italienne que Rome, puis-
que 500.000 Italiens y habitent. Chicago est la
ville qui, après Berlin, compte le plus d'Alle-
mands. Pittsburg, le centre de l'industrie du
fer et de l'acier aux Etats-Unis, contient beau-
coup plus de Serbes que la capitale même de
la Serbie.
â xâ-
L'esprit des Autm
On demande à un condamné à mort d'ex-
primer ses dernières volontés.
â%Je désirerais, répond-il, apprendre l'an-
glais.
LANCELOT.
E33ST SICILE
La Catastrophe italienne
Lt train as seccurs. - Les Conseils de cruerre punissent les plllarfls
Les « Enfants de la Patrie ». - Les Projets parlementaires.
Poljnant récit d'un Rosoa;6
SOUSCRIPTION N^TION^UE
Syndicat de la Presse parisienne (9" liste)
SOUSCRIPTION NATIONALE
Versé au journal le Temps.... 11.027 80
Crédit Algérien « *. « 3.000 "
La Compagnie 3'assur. l'Abeille. 2.000 »
Café Debray ..... **. 500 n
Pharmacie Henry Flach......... 500 »
Comte et comtesse de Gironde. « 300 »
Julien Bertrand 250 i>
Goldschmidt et Cohen.,......... ^00 »
A. Féret WX1 »
Personnel du magasin « À la
marquise de Sévigné », 11,
boulevard de la Madeleine..,. 130 >s
Léon Weil . J - - ⢠100 »
Fontaine et Vaillant.... 10Û «
Jules Villemin 100 »
La Société de publicité diurne et
â nocturne et les Voyages Uni-
versels 100 n
Plon-Nourrit et Cie 500 »
Comte G. d'E. t 100 »
Anonyme 100 »
Maurice Cravoisier ... 100 »
Comte d'Espies ......â....... 100 »
Dépêche Coloniale lt>0 h
Auguste Langlois 100 »
A. Py T 100 »
Syndicat des journaux et publi-
cations périodiques ........... 70 h
Capitaine M. L. S. ............ 50 »
Mme veuve Mathieu 50 »
Lucien Lévi 50 »
Depoux et Thibiet........ 50 »
Gauné Henri 50 »
Eugène Blanchet 100 »
Détrimont 30 »
M. et Mme Lucien Rougeot...... 25 »
Leleu père â 20 »
Petite soeur et petit frère pour
les Siciliens 20 »
Un groupe d'employés l'Abeille-
gré le 15 »
Autres souscriptions r, 112! »
Total de la 9* liste 21.004 80
Total des listes précédente^. 660.834 75
Ensemble 681.899 55
Le premier train de la Croix-Rouge
Le premier train de secours envoyé en
Italie par la Croix-Rouge, à l'aide deo som-
mes remises par le Syndicat de la presse
parisienne et le comité de la souscription na-
tionale, a quitté Paris hier soir, à dix heu-
re® trente. Grâce à la générosité de la Com-
pagnie P.-L.-M., ce train circulera gratuite-
ment jusqu'à la frontière italienne.
Douze wagons entiers sont partis, remplie
jusqu'au toit des offrandes du commerce pa-
risien. Malgré notre bon vouloir, nous ne
pouvons donner une nomenclature complète
des vêlements, conserves., produite alimen-
taires el phamiaceutiques, désinfectants,
etc., etc., qui, dès demain, seront sur les
lieux du sinistré. ;
Parmi les généreux donateurs qui oant ré-
pondu avec un si touchant empressement à
rappel du Syndicat de la presse, nous cite-
rons notamment, en plus des maisons dont
nous avons déjà relaté les offrandes :
La chemiserie J. Hayem et Cie, la Société
Paris-France, la chocolaterie Menier, les
établissements Poulenc frères, le Gagne-Pe-
tit, Allez frères, chocolaterie Pihan, Chaus-
sures Raoul, épicerie F. Luce, Compagnie
Liebigj, maison Thiéry et Si grand, Nouvelles
Galeries, les magasins de la Place Clichy,
les magasins de Ta Ménagère, les magasins
A Réaumur, les magasins du Petit-Saint-
Thomas, la maison Olida, la maison L.
Blum, la chapellerie Léon, la maison A. D.
Godcliau, la maison à la Ville de Roubaix,
la maison Karcher et Cie, la chocolaterie
Sala vin, la maison dés biscuits Georges, la
maison des biscottes Grégoire, la maison
Bader et Auscber, la maison' G. Gell, la mai-
son Hechter frères, la maison A. Prieur el
Cie, la maison H. Barberousse, la maison
Henri Loyer, la maison Bouly, Alfred et
Cie, la maison Eugène Dupont, la maison J.
Lardière, la maison A. Beguinet, la maison
J. B&rd fils, la maison L. Fribourg, la mai-
son Cauvin-Yvose, maison L.-J.Cotin, mai-
son de Champagne Heidsieck, maison Du-
mont et Foret-Boulet, maison Ch. Audouard,
maison A. Barberousse, maison A. L. Puze-
nat, la Pharmacie normale, maison du Plan-
teur de Caïffa, maison A. Chevallier-Appert,
maison Lîné et Wildholz, maison Emile J.
Ban nier, maison Rapetty, maison Molinier,
maison E. Grasset, etc.T etc., et Mile Su-
zanne, docteur, M. G..., Mlle Lesage, Mme
Rey, Mme veuve L..., etc., à titre d'offrandes
personnelles.
Le deuxième train partira jeudi
En raison- du grand nombre des offrandes
annoncées qui n'ont pu trouver place dans
le premier train de secours, le comité de la
souscription nationale a dû se préoccuper,
dès hier, d'organiser un second train.
Grâce à l'infatigable- dévouement de la
Compagnie du P.-L.-M., nous pouvons dès
maintenant annoncer que ce deuxième train
partira de îa gare de Bercy jeudi prochain,
4 du courant, à dix heures du soir.
Les souscripteurs recevront un avis indi-
viduel leur indiquant la manière dont ils de-
vront faire leurs livraisons.
Télégramme d'envol
M. Arthur Meyer, secrétaire général de la
souscription nationale au profit dés victimes
de l'Italie méridionale, a adressé la dépêche
suivante à M. le vicomte d'Harcourt, délé-
gué de la Croix-Rouge :
« Vicomte' d'Harcourt,
Consulat France, Naples.
« Syndicat a reçu votre appel ému ; train
spécial emportant magnifiques dons Com-
merce parisien, et importantes acquisitions
faites exclusivement par Croix-Rouge, arri-
, vera au plus tôt lundi dans la nuit En at-
: tendant fretin, président Syndicat presse, M,
Jean Dupuy, a fait décider vous adresser
premier envoi télégraphique de trente mille
francs pour achats Naples des objets que
voue jugerez nécessaires ; un second âi«
spécial partira semaine prochaine. Veuilles
m'accuser réception dépêche et mandat.
« Arthur MEYER. »
La Croix-Rouge française
Mme la comtesse d'Haussonville, prési-
dente du comité de dames de la Société dç
secours aux blessés militaires, et ses colla-
boratrices, Mme la comtesse Jean de Cas-»
tellane et Mme Biollay, ont terminé hieç
matin leurs achats de matériel et d appro-
visionneanent de toutes sortes, destinés aux
smistrés. Elles ont tenu à nous déclarer que
partout leur tâche a été facilitée par Tac-
cued empressé et bienveillant qu'elles ont
reçu de nos commerçants. Les dépenses di-
verses faites depuis le commencement de laj
campagne actuelle par la Société de secours-
aux blessés, s'élèvent, & ce jour, à 92.000 ftv
environ: Celles qu'a supportées l'Union de»
Femmes de France dépassent 28.000 frï, otl
celles que s'est imposées l'Association dea
Daim es Françaises atteignent 42.000 francs.
La plus grande partie de cette somme totale
de 162.000 francs â dont une fraction rela-
tivement minime a été employée en frais de;
déplacement et d'entretien du personnel âi
& servi aux acquisitions du matériel et de^
vivres qui sont partis, par train spécial,-
pour Naples.
A l'Union des Femmes de France, Mima"
Pérouse a reçu de M. Pietravalle, directeur
de l'hôpital de Naples, dans lequel sont etfi
service les dames infirmières de la Croix-
Rouge, le télégramme suivant :
« L'hôpital Sainte-Marie du Peuple vous
adresse l expression de l& plus haute recon-
naissance-et de la plus grande admiration;
pour l'oeuvre très utile que vous avez ac-
complie en envoyant vos courageuses et
valeureuses Infirmières, afin de remplir la;,
fraternelle mission de soigner tes blessés
des régions dévastées recueillis dans cetf
hôpital. »
Mme Pérouse, en nous communiquant ce
télégramme, nous a annoncé qu'elle venait
de luire appel aux 145 comités de l'Union
d*3 Femmes de France dans les départe»
ments, les priant d'envoyer au siège social
leurs secours en vue d© la formai ion éven-
tuelle d'un second train sanitaire. Un bien-
faiteur anonyme lui a fait parvenir dans la
journée d!avant-hier 500 couvertures de
laine.
Enfin l'Association des Dames Françai-
ses, qui avait envoyé;, la troisième équipe
d'infirmières de la Croix-Rouge, a reçu, df
Mme la comtesse Lunzi, directrice de cette
équipe, et du docteur Dedet, qui en est le
chef au point de vue médical, on télégram-
me annonçant que toute la mission, des
Dames Françaises est arrivée à Naples efc
a pris immédiatement, comme ses devan-
cières, le service de nuit à l'hôpital.
Le train de secours
Le premier train de secours est parti hier
soir ae Paris à destination de Naples.
Ce train a été formé à «ne heure sur la
première voie, à la gare de marchandises,
de Bercy. 11 comprenait un fourgon de ser-
vice, un wagon de première classe, mis àl
la disposition des membres de la Croix-»
Rouge, et quinze wagons de marchandises.:
Le poids total des colis qui le chargeaient
était d'environ 00.000 kilos.
Ces colis comprenaient des achats fait#
par le Syndicat de la Presse parisienne ou
des dons en nature envoyés par l'ambassade»
d'Italie, par la Société française de secours
aux blessés militaires, .l'Union des femmes*,
de France, l'Association des Daines Fran-
çsises, les grands magasins, des particu-
liens, etc.
Us avaient été rangés sur le quai, en face
l'entrée de la garé ; tous portaient la croix
rouge imprimée sur les étiquettes ou gra-
vée sur Je bois des caisses.
Nous avons remarqué les lits en fer, don-
nés par M. Huyge j tes vêtements, lingerie
et literie, envoyés par la Samaritaine, le
Bon Marché, le Louvre, les Galeries La-
fayette, ie Printemps, Pygmalion, la Belle
Jardinière ; les conserves, poissons, petits,
pois, les légumes sacs, les confitures, don-
nés par MM, Poiin et Damoy ; les caisses
de chocolat Salavin, de thé Kitai, de beurre
Lepelletier, de Garent an ; de lait stérilisé
Maggi, d'extrait de viande Liebig, des dé-
sinfectants, des boîtes de pansement, etc.
Sous la direction des représentants du;
Comité central de la Croix-Rouge, le comte
Jean de Castellane, et le' comte Louis dei
Vogùé â qui accompagne le convoi jusqu'à'
destination â et en présence du chef de
gare, â qui avait tenu à assister à ces opé-
rations, â les employés de la Croix-Rouge
et du P.-L.-M. vérifiaient tous les colis, les
pesaient et les embarquaient.
Le chargement fut terminé vers sept
heures ; à neuf heures, le train était re-
morqué à la gare principale au P.-L.-M.,-
d'où il pariait à dix heures et demie, 11 a
fait escale à Laroche, Dijon, Bourg, Ambé-
rieu, Culoz, Chambéry et Modane.
Là, il a pris le wagon de matériel et d'ap-
provisionnement préparé par ïa chambra
de commerce de Lyon. Après cette ma-
noeuvre, il est reparti aussitôt sous la con-
duite du personnel des chemins de fer ita-
liens pour arriver à Naples cette nuit.
Un second train sera formé ou commen-
cement de la prochaine semaine.
Pour les sinistrés
L'Opéra-Comique a donné, hier après-
midi, au profit des victimes du tremble-
ment de terre de la Sicile et de la Calabre,.
une représentation de gala qui a obtenu lé.
plus complet succès.
Au programme, Carmen,. avec M. Alva-
rez, Mlle Mérentié et, pour les autres rôles,
les chefs d'emploi de l'Opéra-Comique.
H
Paris et Départements : S centimes
DIMANCHE 10 JANVIER IfiOff.
Directeur :
Victor SIIYIQNJD
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OPINIOWS
Les Femmes tutrices
« La femme, pour vous le 3ire en un
mot, est la porte du diable, le chemin
'de l'iniquité, la blessure d'un scor-
pion et un genre nuisible et domma-
geable en toutes choses. »
C'est ainsi que s'exprimait saint
Jean Chrysostome, résumant dans cet
anathème brutal toute l'horreur du
monde religieux d'alors pour les des-
cendantes d'Eve, qui, par sa complicité
avec le démon tentateur, avait fait ex-
pulser du paradis terrestre Adam et
les générations à venir.
Depuis lors, le beau sexe s'est sin-
gulièrement relevé de cette sorte de ma-
lédiction divine et libéré de la tutelle
masculine qui en avait été la consé-
quence. L'heure vient même où l'éga-
lité complète devant la loi de l'homme
et de la femme sera un fait accompli.
Déjà, la législation moderne accepte
comme témoin des actes de l'état-civil
aussi bien la vénérable matrone ou la
gracieuse jeune fille, pourvu qu'elle
soit majeure de vingt et un ans, que le
moins barbu des représentants du sexe
fort. Tout récemment, pour les élec-
tions des juridictions commerciales ou
industrielles, les femmes ont été non
seulement appelées à voter, mais encore
à être éligibles. Un de ces jours pro-
chains, nous espérons bien voir voter
la proposition de loi que, sous la précé-
dente législature, nous avions déposée
et qui tendait à donner aux soeurs, aux
tantes et aux cousines l'accès des con-
seils de famille et la faculté d'être tu-
trices. En droit romain, tout ce qui
touchait à la famille était considéré
comme un munus publicum et, par
â suite, le femme était, en principe, in-
capable d'y participer. Le christianisme
primitif, dont nous venons de rappeler
les tendances, ne devait pas modifier
cette malveillance du législateur pour
les parentes. Les siècles se sont succé-
dé ; le conseil de famille, la tutelle
ont perdu leur caractère de munus pu-
blicum, mais telle est la force des tra-
ditions, l'incapacité féminine a subsisté
et il nous souvient, au cours de nos étu-
8es de droit, avoir appris de la bouche
des Duverger, des Buffenoir, qui, ce-
pendant, étaient des esprits larges, que
l'inaptitude légale de la femme à être
membre d'un conseil de famille ou tu-
trice résultait du fait qu'elle ne pouvait
prendre sa part d'une charge publique.
Par une contradiction étrange, on ad-
mettait exceptionnellement la mère
veuve à faire partie du conseil de fa-
mille de ses enfants mineurs, et même
à être leur tutrice, mais ce n'était là
qu'une exception qu'il était interdit
d'étendre.
Les choses se passent encore ainsi à
l'heure présente, et alors voici ce qui
arrive. Un enfant reste orphelin ; il a
deux tantes, l'une soeur de son père,
l'autre soeur de sa mère ;â comme pa-
rents mâles, il n'a que des cousins au
cinquième ou au sixième degré, ou mê-
me il n'en a pas du tout. Les tantes
seront rigoureusement exclues du con-
seil de famille; quant aux cousins, ils y
seront appelés, s'ils demeurent dans un
certain rayon du lieu d'ouverture de la
succession ; mais, s'il n'y a pas de cou-
sins, ou si ceux-ci habitent trop loin,
ce seront des étrangers, il l'exclusion
des soeurs du père et de la mère, ré-
pétons-le I qui seront réunis pour
former le conseil de famille, et ce sera
un étranger qui sera nommé tuteur. La
raison et le bon sens protestent contre
une telle disposition de la loi. Il s'agit
ici-tien moins d'une fonction publique
à remplir que de trésors de tendresse et
de sollicitude à dépenser ; il faut sau-
vegarder l'intérêt matériel et moral
d'un pauvre petit être laissé seul dans
la vie et que les anathèmes de saint
'Jean Chrysostome contre l'imperfection
féminine, ou la méfiance du vieux lé-
gislateur romain, ne défendront pas
contre les difficultés de l'existence.
J'avoue très sincèrement que je ne
vois pas bien le grand avantage que la
femme trouverait à pouvoir voler et à
pouvoir être élue conseillère municpale
ou députée ; en tout cas, l'heure ne
parait pas encore sonnée pour elle de
jouer un rôle actif dans les discussions
publiques ; cela viendra peut-être ; cela
se produira même probablement. Mais,
pour tout ce qui touche à la famille,
pour tout ce qui concerne l'éducation
des enfants, le droit de garde à exercer
sur eux, la surveillance à avoir de
Jeurs personnes et de leurs biens, il faut
absolument qu'on lui donne la place
qui lui appartient, place égale S celle
occupée par l'homme ; les lois positi-
ves peuvent dire le contraire, la loi
naturelle veut que les soeurs majeures,
les tantes, les proches cousines s'as-
seoient au conseil de famille ou rem-
plissent les charges de la tutelle, quand,
à leur défaut, ce seraient des étran-
gers, par suite des indifférents, à qui
échoirait cette tâche, à la fois un hon-
neur, un devoir et un droit.
Marc REVILLE,
Député du Doubs.
Le Froid et la Neige
Communications imposibles. â Retards de
trains. â Lés victimes
Yssingeaux, 9 janvier.
Depuis Hier la neige tombe à gros flo-
cons, le vent violent a formé des tas qui at-
teignent en certains endroits plusieurs mè-
tres. Les communications avec les localités
de la montagne sont impossibles.
Les trains arrivent avec des retards de
plus d'une heure.
Un nommé Rosier, chiffonnier à Saint-
Bonnet, a été enseveli dans un ravin de
plus de vingt mètres de profondeur. Depuis
dis ans, six personnes sont mortes en cet
endroit.
Mende, 9 janvier.
Une tempête de neige extrêmement vio-
lente sévit aujourd'hui en Lozère, rendant
toute circulation impossible. C'est la plus
mauvaise journée de cet hiver.
Toulon, 9 janvier.
Un temps affreux règne à Toulon et dans
la région. Ce matin, la neige , est tombée en
abondance.
Hyères, 0 janvier.
La station hivernale d'Hyères est recou-
verte de neige ; 3a hauteur qu"elle atteint
est de cinq centimètres. Depuis 1870, la
neige n'avait pas été vue à Hyères.
L'Opinion publique
Est-il vrai, oui ou non, que l'opinion
publique réclame à grands cris le réta-
blissement de la guillotine ? Est-il vrai
qu'elle ne sera satisfaite que lorsque
seront tombées les têtes de quelques-
uns des criminels qu'abritent en èe
moment les geôles parisiennes ou pro-
vinciales ? C'est pour ne point mécon-
naître les voeux de cette opinion pu-
blique que la Chambre a fait l'éclatante
manifestation que l'on sait en faveur
du dernier supplice. Si le président de
la République n'use point du droit de
grâce qui est dans ses attributions pré-
sidentielles ; s'il envoie à la sinistre
Veuve un ou plusieurs des condamnés
qui attendent sa décision, c'est encore
pour ne point se mettre en travers de la
fameuse opinion publique.
C'est aussi pour accéder aux voeux,
des jurés, qui, en grand nombre, se
sont prononcés catégoriquement contre
la grâce. Les jurés* eux aussi, ont obéi
à l'opinion publique. Quand le prési-
dent a commué la peine capitale à la-
quelle avait été condamné Soleillant.
les jurés ont répondu par de virulentes
protestations. Non seulement en pro-
vince, mais à Paris. Opinion publique,
jurys d'assises, et, à leur suite, repré-
sentants du pays, sont, à ce moment,
de fervents partisans de la guillotine.
Elle seule peut nous sauver. Et, si ja-
mais on ne la voyait pas dresser, dans
un délai prochain, ses bras rouges de
sang, la société n'aurait plus qu'à se
bien tenir. Les assassins multiplie-
raient leurs exploits. C'est l'avis formel
de lotit le monde. Pour tout dire, c'est
l'opinion publique.
Eh bien, alors, comment s'expliquer
que cette guillotine, si désirée, person-
ne n'en veut ? C'est à qui criera le
plus fort haro sur la pauvre Veuve. On
se réjouit de la voir fonctionner. Mais
personne ne l'accepte, môme cinq mi-
nutes, à proximité de sa demeure. De-
purs deux jours, on parlemente, à Pa-
ris pour désigner un emplacement.
Dès qu'on en a découvert un, on doit
l'abandonner devant les protestations.
Conseillers municipaux, députés, per-
sonnages influents, commerçants, pro-
priétaires se liguent contre cette infor-
tunée guillotine, qui, cependant, ne
l'oublions pas, est réclamée par l'opi-
nion publique. Voyons,, est-elle, oui ou
non, réclamée ? Et, si elle est réclamée,
comment ne trouve-t-on personne qui
consente à lui donner, même l'espace
d'un matin, asile ? Faudrait-il donc
douter de l'opinion publique ? La ques-
tion est posée.
MAXIME VUILLAUME.
Voir les Nouvelles de la « DERNIERE
HEURE » à la 3* page.
LES EXÉCUTIONS
CAPITALES
A Paris, où dressera-t-on la guillotine ?
Ce que dit le préfet de police
Le 20 juin dernier, M. Ranson, aujour-
d'hui sénateur, mais qui représentait alors
le quartier Montparnasse, protesta contre
la possibilité de procéder aux exécutions
capitales dam son quartier.
Le préfet de police, dans sa réponse, ex-
posa clairement la situation, laquelle nra
pas changé et se présente de même façon
à l'heure actuelle :
« â La démolition de la prison de la Ro-
quette étant imminente, déclarait le préfet
de poliice, la prison de la Son lé a été dési-
gnée pour recevoir le quartier des condam-
nés à mort. Nous avons dô, dès lors, re-
chercher quel était, aux environs de celte
prison, le meilleur emplacement pour les
exécutions capitales. Trois Solutions se pré-
sentaient.
« On a d'abord pensé à exécuter devant
la porte d'entrée de la prison. Mais il se
trouve là un débit de vin, des habitations
privées et la rue est assez étroite. Nous
avons dû écarter cet emplacement.
n Une autre solution consistait à désigner ;
pour lieu d'exécution l'intersection de la. rue
de la Santé et du boulevard Arago. Là en-
core on se trouvait auprès de faisons ha-
bitées ; des réclamations fondées se Seraient
certainement produites.
n Nous avons donc choisi le troisième em-
placement : l'intersection du boulevard
Arago et de la rue Messier.
« Ce carrefour est fermé par îe haut mur
de clôture de l'établissement des soeurs de
Cluny. Aucune fenêtre ne donne sur le bou-
levard; Une chapelle est le seul bâtiment
qui ait vue sur l'emplacement choisi,
i«. Au coin de la rue Messier se trouve la '
Faculté de théologie protestante qui a for-
mulé les plus vives réclamations. J'ai reçu
une délégation du synode de l'Eglise de la
confession d'Augsbourg: qui administre
cette faculté ; cette délégation m'a fait ob-
server que le séminaire protestant, com-
prenant 35 élèves internes, a ses dortoirs
sur la rue Messier, devant le îiéu même de
l'exécution. Elle insiste vivement pour
qu'un autre emplacement soit choisi.
« M, Ranson, de son côté, invoque la
proximité de nombreux groupes scolaires
pour éviter à son quartier les inconvénients
qu'entraînent les exécutions capitales.
« 3e ne nie pas la valeur des arguments
invoqués ; mais je suis bien obligé de cons-
tater que ces arguments ne sont pas parti-
culiers au quatorzième arrondissement.
«t Enfin, une autre solution a été indi-
quée : transporter à Fresnes, devant la
porte de la nouvelle prison, le lieu dés exé-
cutions capitales,
« Mais alors les mêmes protestations que
formule M. Ranson seront produites devant
le Conseil général par le conseiller intéressé.
n L'administration supérieure est d'ail-
leurs opposée à cette solution. Ce transfert
présenterait en effet un double inconvé-
nient.
« Tout d'abord les condamnés h mort doi-
vent rester à Paris, k la disposition du garde
des sceaux pour l'examen de-leur pourvoi
en cassation et & la disposition de la com-
mission des grâces pour l'examen du rs-
cours en grâce.
« L'autre inconvénient consiste dans la
difficulté d'organiser les mesures d'ordre
nécessaires à Fresnes, qui possède sans
doute pour toute force publique un garde
champêtre et où il faudrait transporter la
troupe et les nombreux agents destinés à
assurer l'ordre avant et pendant l'exécu-
tion. »
Et après avoir montré, au point de vue
du service d'ordre, toutes les facilités qui
résulteraient des exécutions à. l'intérieur des
prisons, Te préfet de police se déclarait net-
tement partisan de cette dernière solution.
Et il ajoutait que, si ce mode n'était pas ad-
mis, il ne pouvait proposer un emplacement
préférable à celui qui avait été choisi.
Les condamnés d'Albi
Albi, 9 janvier.
Besse et Simorre, les assassins du gar-
dien de la prison sont ici ; quant à la note
officielle communiquée à la presse, à l'issue
de l'entretien entre .M. Cl amen ce au et M.
Briand relativement à, la peine de mort-, elle
est vivement commentée.
La population albigeoise qui. le 29 octo-
bre dernier, manifesta si bruyamment ses
sentiments à l'égard des jeûnes scélérats
j s'attend à voir dresser bientôt l'échafaud
pour les deux bandits qui ont eux-mêmes
demandé que la peine soit appliquée dans
toute sa rigueur.
Les condamnés de Marseille
Marseille, 9 janvier.
Deux condamnés à mort attendent à Mar-
seille que le président de la République
statue sur leur sort. Ce sont les nommés
Camajori, qui assassina le père Dejean à
Endoume, et Rizzi, sujet italien, qui tua ijn
de ses compatriotes au parc Borelly.
Le bruit court à Marseille, avec persis-
tance, que les deux condamnés seront exé-
cutés.
Le procureur, M. Brousse, interrogé à ce
sujet, a répondu qu'il n'avait encore rien
reçu de la chancellerie.
L'AURORE e?f en vente dans tous les
kiosques et chez tous les marchands de
journaux.
Autour d'un Diplôme
Au conseil de la faculté de médecine
Le conseil de la faculté, à l'unanimité des
membres présents, a voté la nomination
d'une commission chargée d'aller, par une
délégation, exposer au ministre de l'ins-
truction publique les raisons qui ont donné
naissance au mouvement qui agite si pro-
fondément le monde médical.
Chez les médecins de Marseille
Le syndicat des médecins de Marseille
vient de donner son adhésion au mouve-
ment protestataire du corps médical dé
France, en votant un ordre du jour adres-
sant l'expression de sa chaleureuse sympa,
thie aux étudiants en médecine de la faculté
de Paris et en félicitant les membres du
comité de vigilance du congrès des prati-
ciens et du bureau de l'Union des syndicats
médicaux.
LA CRISE
ORIENTALE
Autriche et Serbie. â Le boycottage
L'incident Milovanovitch est absolument
clos. On déclare môme aujourd'hui qu'il
n'aurait jamais dû s'ouvrir, car les paroles
prêtées au ministre des affaires serbes ne
urent pas prononcées. M. Milovanovitch
protesta de son désir, qui n'a jamais varié,
affirme-t-il, de « maintenir des rapports
normaux entre la Serbie et la monarchie
des Habsbourg M.
Mais cela n'empêche point que i1 Autriche-
Hongrie continue ses préparatifs militaires.
Les sous-officiers de réserve autrichienne
résidant en Serbie ont reçu, dit le Bund,
l'ordre de rejoindre leur corps le 25 jan-
vier.
Cela né veut point dire que la guerre est
imminente, mais, plus tôt sé réunira la
conférence, mieux cela vaudra.
Le boycottage et les sucres
Le marquis Pallavicini a déposé une
plainte au sujet d'une manifestation qui
s'est produite mercredi dernier contre deux
dames musulmanes entrées dans un ma-
gasin autrichien, à Constantinople.
L'industrie du sucre est une de celles qui
sont le plus fortement al teintas par le boy-
cottage tura En novembre 1907, l'Autriche-
Hongrie a exporté dans la Turquie d'Eu-
rope et d'Asie 241.000 quintaux de sucre ;
en novembre 1908, îe chiffre des exporta-
tion» ne s'élève qu'à 32.000 quintaux.
Un vapeur allemand provenant de Ham-
bourg avait débarqué à Beyrouth 392 sacs
de sucre qui furent transportés dans des
boutiques ; mais la population, apprenant
que le sucre était autrichien, a exigé qu'on
le rembarquât à bord de mahonnes.
ÉCHOS
LA TEMPERATURE
Des neiges et des pluies sont tombées dans :1e
nord et {ouest dre l'Europe ; en France, elles
ont été générales ; on a recueilli 8 2mm. d'eau
au pic du Midi, il à Marseille, 14 à Limoges, 10
à Paris, 2 à Brest, 1 û Dunkerque.
On notait : --y* au puy de Dôme, â10* au
mont Aigoual, ~19* au pic du Midi.
En France, un temps un peu froid est proba-
ble, avec des averses dàn3 le nord et l'est.
Baptêmes de rues
On. construit constamment à Paris un cer-
tain nombre de rues nouvelles qu'il faut dé-
nommer 'f d'autre part, pas mal de rues ancien-
nes portent des noms qui ne rappellent plus,
grand'chose, â- certains n'ont même jamais
rien rappelé & la mémoire des Parisiens.
C'est pourquoi, chaque année, le Conseil
municipal est invité à baptiser et débaptiser
une certaine quantité d'artères parisiennes. Il
procédera à oeue opération en sa prochaine
session, sur rapport de M. Lemarchand.
Rappelons que, parmi les noms proposés,
figurent ceux de Victorien Sardou, de Gaston
Boissser, de François Coppée, d'Alfred La-
mouroux, M. Turot demande, en outre, qu'on
-donne à une rue le nom de » Rio-de-Janeiro ».
Enfin, le comité J.-J. Rousseau, désire voir
sur une plaque les mots : « Rue du Contrat-
Social ».
â x â
Les Bonbons
Cependant que le goût d\i bonbon va crois-
sant chaque année aux Etats-Unis, à Paris- il
suit la progression inverse.
On a, en effet, cette semaine, oîi jadis s'épui-
saient les plus larges stocks de confiserie,
beaucoup moins vendu de chocolats et de mar-
rons glacés.
âxâ
QERAUPEL oontro TOUX a⢠figu£â¢e proî
J y> f - posée aux divers
jjj > comités contre la
§ Ni S tuberculose pour
«g yfuJjfâç&A ⢠servir à la fabri-
OC wrifyiïM{I cation d'un tim-
g Wwfn â " b"-poste
w ^ M ;{/â: L j^W/\ a fait vendu au pro-
W ~ ^ ffi fi' des oeuvres
w. % /i//%?/%&â n médicales,huma-
J \ Vj*- Y / / 1 nitaires et eeien-
r MffifyJ " \ / £ tifiques, ayant
S s ' V o pour but de conn-
ue i ni hattre les mala-
dûtes, etc.
â xâ⢠. â¢
Las conférences des Arts et Métiers
Au Conservatoire national des arts et mé-
tiers, M. Painlevé, de l'institut, professeur à
la Faculté des sciences, fera aujourd'hui di-
manche, à deux heures et demie» dans le
grand amphithéâtre, une conférence sur un
sujet passionnant entre tous à l'heure actuelle:
u Aviation et aéroplanes »,
â.x â
Chameau comestible
On annonçait, il y a quelques semaines,
que la viande de chameau allait entrer dans
l'alimentation parisienne. Il n'était pas ques-
tion encore de l'installation de boucheries
dromadairesques, mais on était déjà certain de
l'accueil empressé qui serait fait à cette viande
exotique, et les mesures nécessaires étaient
prises pour y satisfaire.
Lé chameau a fait son apparition à la vi-
trine d'un magasin de comestibles, où il conti-
nue à figurer intact ou à peu près. Le cha-
meau ne prend pas.
â- x â
Villes cosmopolites
La plus grande ville juive de l'univers est
New-York. Il y a au moins Soo.ooo Juifs, ve-
nus pour la plupart de la Russie. Tout un
quartier de la ville est absolument juif. New-
York-est aussi plus italienne que Rome, puis-
que 500.000 Italiens y habitent. Chicago est la
ville qui, après Berlin, compte le plus d'Alle-
mands. Pittsburg, le centre de l'industrie du
fer et de l'acier aux Etats-Unis, contient beau-
coup plus de Serbes que la capitale même de
la Serbie.
â xâ-
L'esprit des Autm
On demande à un condamné à mort d'ex-
primer ses dernières volontés.
â%Je désirerais, répond-il, apprendre l'an-
glais.
LANCELOT.
E33ST SICILE
La Catastrophe italienne
Lt train as seccurs. - Les Conseils de cruerre punissent les plllarfls
Les « Enfants de la Patrie ». - Les Projets parlementaires.
Poljnant récit d'un Rosoa;6
SOUSCRIPTION N^TION^UE
Syndicat de la Presse parisienne (9" liste)
SOUSCRIPTION NATIONALE
Versé au journal le Temps.... 11.027 80
Crédit Algérien « *. « 3.000 "
La Compagnie 3'assur. l'Abeille. 2.000 »
Café Debray ..... **. 500 n
Pharmacie Henry Flach......... 500 »
Comte et comtesse de Gironde. « 300 »
Julien Bertrand 250 i>
Goldschmidt et Cohen.,......... ^00 »
A. Féret WX1 »
Personnel du magasin « À la
marquise de Sévigné », 11,
boulevard de la Madeleine..,. 130 >s
Léon Weil . J - - ⢠100 »
Fontaine et Vaillant.... 10Û «
Jules Villemin 100 »
La Société de publicité diurne et
â nocturne et les Voyages Uni-
versels 100 n
Plon-Nourrit et Cie 500 »
Comte G. d'E. t 100 »
Anonyme 100 »
Maurice Cravoisier ... 100 »
Comte d'Espies ......â....... 100 »
Dépêche Coloniale lt>0 h
Auguste Langlois 100 »
A. Py T 100 »
Syndicat des journaux et publi-
cations périodiques ........... 70 h
Capitaine M. L. S. ............ 50 »
Mme veuve Mathieu 50 »
Lucien Lévi 50 »
Depoux et Thibiet........ 50 »
Gauné Henri 50 »
Eugène Blanchet 100 »
Détrimont 30 »
M. et Mme Lucien Rougeot...... 25 »
Leleu père â 20 »
Petite soeur et petit frère pour
les Siciliens 20 »
Un groupe d'employés l'Abeille-
gré le 15 »
Autres souscriptions r, 112! »
Total de la 9* liste 21.004 80
Total des listes précédente^. 660.834 75
Ensemble 681.899 55
Le premier train de la Croix-Rouge
Le premier train de secours envoyé en
Italie par la Croix-Rouge, à l'aide deo som-
mes remises par le Syndicat de la presse
parisienne et le comité de la souscription na-
tionale, a quitté Paris hier soir, à dix heu-
re® trente. Grâce à la générosité de la Com-
pagnie P.-L.-M., ce train circulera gratuite-
ment jusqu'à la frontière italienne.
Douze wagons entiers sont partis, remplie
jusqu'au toit des offrandes du commerce pa-
risien. Malgré notre bon vouloir, nous ne
pouvons donner une nomenclature complète
des vêlements, conserves., produite alimen-
taires el phamiaceutiques, désinfectants,
etc., etc., qui, dès demain, seront sur les
lieux du sinistré. ;
Parmi les généreux donateurs qui oant ré-
pondu avec un si touchant empressement à
rappel du Syndicat de la presse, nous cite-
rons notamment, en plus des maisons dont
nous avons déjà relaté les offrandes :
La chemiserie J. Hayem et Cie, la Société
Paris-France, la chocolaterie Menier, les
établissements Poulenc frères, le Gagne-Pe-
tit, Allez frères, chocolaterie Pihan, Chaus-
sures Raoul, épicerie F. Luce, Compagnie
Liebigj, maison Thiéry et Si grand, Nouvelles
Galeries, les magasins de la Place Clichy,
les magasins de Ta Ménagère, les magasins
A Réaumur, les magasins du Petit-Saint-
Thomas, la maison Olida, la maison L.
Blum, la chapellerie Léon, la maison A. D.
Godcliau, la maison à la Ville de Roubaix,
la maison Karcher et Cie, la chocolaterie
Sala vin, la maison dés biscuits Georges, la
maison des biscottes Grégoire, la maison
Bader et Auscber, la maison' G. Gell, la mai-
son Hechter frères, la maison A. Prieur el
Cie, la maison H. Barberousse, la maison
Henri Loyer, la maison Bouly, Alfred et
Cie, la maison Eugène Dupont, la maison J.
Lardière, la maison A. Beguinet, la maison
J. B&rd fils, la maison L. Fribourg, la mai-
son Cauvin-Yvose, maison L.-J.Cotin, mai-
son de Champagne Heidsieck, maison Du-
mont et Foret-Boulet, maison Ch. Audouard,
maison A. Barberousse, maison A. L. Puze-
nat, la Pharmacie normale, maison du Plan-
teur de Caïffa, maison A. Chevallier-Appert,
maison Lîné et Wildholz, maison Emile J.
Ban nier, maison Rapetty, maison Molinier,
maison E. Grasset, etc.T etc., et Mile Su-
zanne, docteur, M. G..., Mlle Lesage, Mme
Rey, Mme veuve L..., etc., à titre d'offrandes
personnelles.
Le deuxième train partira jeudi
En raison- du grand nombre des offrandes
annoncées qui n'ont pu trouver place dans
le premier train de secours, le comité de la
souscription nationale a dû se préoccuper,
dès hier, d'organiser un second train.
Grâce à l'infatigable- dévouement de la
Compagnie du P.-L.-M., nous pouvons dès
maintenant annoncer que ce deuxième train
partira de îa gare de Bercy jeudi prochain,
4 du courant, à dix heures du soir.
Les souscripteurs recevront un avis indi-
viduel leur indiquant la manière dont ils de-
vront faire leurs livraisons.
Télégramme d'envol
M. Arthur Meyer, secrétaire général de la
souscription nationale au profit dés victimes
de l'Italie méridionale, a adressé la dépêche
suivante à M. le vicomte d'Harcourt, délé-
gué de la Croix-Rouge :
« Vicomte' d'Harcourt,
Consulat France, Naples.
« Syndicat a reçu votre appel ému ; train
spécial emportant magnifiques dons Com-
merce parisien, et importantes acquisitions
faites exclusivement par Croix-Rouge, arri-
, vera au plus tôt lundi dans la nuit En at-
: tendant fretin, président Syndicat presse, M,
Jean Dupuy, a fait décider vous adresser
premier envoi télégraphique de trente mille
francs pour achats Naples des objets que
voue jugerez nécessaires ; un second âi«
spécial partira semaine prochaine. Veuilles
m'accuser réception dépêche et mandat.
« Arthur MEYER. »
La Croix-Rouge française
Mme la comtesse d'Haussonville, prési-
dente du comité de dames de la Société dç
secours aux blessés militaires, et ses colla-
boratrices, Mme la comtesse Jean de Cas-»
tellane et Mme Biollay, ont terminé hieç
matin leurs achats de matériel et d appro-
visionneanent de toutes sortes, destinés aux
smistrés. Elles ont tenu à nous déclarer que
partout leur tâche a été facilitée par Tac-
cued empressé et bienveillant qu'elles ont
reçu de nos commerçants. Les dépenses di-
verses faites depuis le commencement de laj
campagne actuelle par la Société de secours-
aux blessés, s'élèvent, & ce jour, à 92.000 ftv
environ: Celles qu'a supportées l'Union de»
Femmes de France dépassent 28.000 frï, otl
celles que s'est imposées l'Association dea
Daim es Françaises atteignent 42.000 francs.
La plus grande partie de cette somme totale
de 162.000 francs â dont une fraction rela-
tivement minime a été employée en frais de;
déplacement et d'entretien du personnel âi
& servi aux acquisitions du matériel et de^
vivres qui sont partis, par train spécial,-
pour Naples.
A l'Union des Femmes de France, Mima"
Pérouse a reçu de M. Pietravalle, directeur
de l'hôpital de Naples, dans lequel sont etfi
service les dames infirmières de la Croix-
Rouge, le télégramme suivant :
« L'hôpital Sainte-Marie du Peuple vous
adresse l expression de l& plus haute recon-
naissance-et de la plus grande admiration;
pour l'oeuvre très utile que vous avez ac-
complie en envoyant vos courageuses et
valeureuses Infirmières, afin de remplir la;,
fraternelle mission de soigner tes blessés
des régions dévastées recueillis dans cetf
hôpital. »
Mme Pérouse, en nous communiquant ce
télégramme, nous a annoncé qu'elle venait
de luire appel aux 145 comités de l'Union
d*3 Femmes de France dans les départe»
ments, les priant d'envoyer au siège social
leurs secours en vue d© la formai ion éven-
tuelle d'un second train sanitaire. Un bien-
faiteur anonyme lui a fait parvenir dans la
journée d!avant-hier 500 couvertures de
laine.
Enfin l'Association des Dames Françai-
ses, qui avait envoyé;, la troisième équipe
d'infirmières de la Croix-Rouge, a reçu, df
Mme la comtesse Lunzi, directrice de cette
équipe, et du docteur Dedet, qui en est le
chef au point de vue médical, on télégram-
me annonçant que toute la mission, des
Dames Françaises est arrivée à Naples efc
a pris immédiatement, comme ses devan-
cières, le service de nuit à l'hôpital.
Le train de secours
Le premier train de secours est parti hier
soir ae Paris à destination de Naples.
Ce train a été formé à «ne heure sur la
première voie, à la gare de marchandises,
de Bercy. 11 comprenait un fourgon de ser-
vice, un wagon de première classe, mis àl
la disposition des membres de la Croix-»
Rouge, et quinze wagons de marchandises.:
Le poids total des colis qui le chargeaient
était d'environ 00.000 kilos.
Ces colis comprenaient des achats fait#
par le Syndicat de la Presse parisienne ou
des dons en nature envoyés par l'ambassade»
d'Italie, par la Société française de secours
aux blessés militaires, .l'Union des femmes*,
de France, l'Association des Daines Fran-
çsises, les grands magasins, des particu-
liens, etc.
Us avaient été rangés sur le quai, en face
l'entrée de la garé ; tous portaient la croix
rouge imprimée sur les étiquettes ou gra-
vée sur Je bois des caisses.
Nous avons remarqué les lits en fer, don-
nés par M. Huyge j tes vêtements, lingerie
et literie, envoyés par la Samaritaine, le
Bon Marché, le Louvre, les Galeries La-
fayette, ie Printemps, Pygmalion, la Belle
Jardinière ; les conserves, poissons, petits,
pois, les légumes sacs, les confitures, don-
nés par MM, Poiin et Damoy ; les caisses
de chocolat Salavin, de thé Kitai, de beurre
Lepelletier, de Garent an ; de lait stérilisé
Maggi, d'extrait de viande Liebig, des dé-
sinfectants, des boîtes de pansement, etc.
Sous la direction des représentants du;
Comité central de la Croix-Rouge, le comte
Jean de Castellane, et le' comte Louis dei
Vogùé â qui accompagne le convoi jusqu'à'
destination â et en présence du chef de
gare, â qui avait tenu à assister à ces opé-
rations, â les employés de la Croix-Rouge
et du P.-L.-M. vérifiaient tous les colis, les
pesaient et les embarquaient.
Le chargement fut terminé vers sept
heures ; à neuf heures, le train était re-
morqué à la gare principale au P.-L.-M.,-
d'où il pariait à dix heures et demie, 11 a
fait escale à Laroche, Dijon, Bourg, Ambé-
rieu, Culoz, Chambéry et Modane.
Là, il a pris le wagon de matériel et d'ap-
provisionnement préparé par ïa chambra
de commerce de Lyon. Après cette ma-
noeuvre, il est reparti aussitôt sous la con-
duite du personnel des chemins de fer ita-
liens pour arriver à Naples cette nuit.
Un second train sera formé ou commen-
cement de la prochaine semaine.
Pour les sinistrés
L'Opéra-Comique a donné, hier après-
midi, au profit des victimes du tremble-
ment de terre de la Sicile et de la Calabre,.
une représentation de gala qui a obtenu lé.
plus complet succès.
Au programme, Carmen,. avec M. Alva-
rez, Mlle Mérentié et, pour les autres rôles,
les chefs d'emploi de l'Opéra-Comique.
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