Titre : L'Univers
Éditeur : L'Univers (Paris)
Date d'édition : 1908-10-25
Contributeur : Veuillot, Louis (1813-1883). Rédacteur
Contributeur : Veuillot, Pierre (1859-1907). Rédacteur
Contributeur : Veuillot, François (1870-1952). Rédacteur
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Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 25 octobre 1908 25 octobre 1908
Description : 1908/10/25 (Numéro 14731). 1908/10/25 (Numéro 14731).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
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Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 06/02/2011
tairas, refuser à la nation les moyens de se
défendre? .
Pour justifier de tels votes, on parle de la
France capitaliste, de la patrie qui exploite
ses enfants.
Mais est-ce donc la propriété capitaliste,
la France de la bourgeoisie que nous irions
défendre ? Non, c'est toute la France, toutes
ses beautés, tout son passé de gloire, et sa
Révolution, et tout ce sublime idéal dont
elle est la personnification dans l'histoire.
Malheur a ceux qui ne le comprennent
pas. Non seulement, ils sont indignes du
nom de Français, mais ils ne méritent pas
lenom d'hommes.(Vifs ..applaudissements
à gauche, au centre et à droite.) . .
Il n'y a plus d'équivoque. Ce n'est pas seu
lement l'armée que l'on veut détruire, c'est
la France.
Vous vous Tappeléz la motion des syndi
cats de la Séine au congrès de Marseille :
elle porte qu'à la propagande antimilita
riste doit s'ajouter la propagande antipa
triotique et qu'à la déclaration de guerre
devraient répondre la grève générale et l'in
surrection.
Ainsi, ni armée ni patrie. Si le territoire
est envahi, on livrera le pays à l'envahis
seur. Et les syndicats qui professent de
telles doctrines restent à la bourse du tra
vail.
Cette situation peut-elle durer? Le gou
vernement a t-il les armes nécessaires pour
la faire cesser ? Quelles mesures, compte-t-il
prendre? (Vifs applaudissements.). ",
" Tout le discours de M. Paul Descha
nel se résumerait en ce passage. Il
suffît d'y ajouter les propositions sui
vantes. ;
M. Paul Deschanel. Organisation ration-
nelledu travail, avec toutes les institutions
qu'elle comporte, extension des libertés
syndicales, protection de la liberté du tra
vail, statut pour les agents de l'Etat, lutte
contre la violation de la loi et les propa
gandes scélérates, voilà les moyens sur les
quels je demande au gouvernement de nous
donner son avis.
Ceci dit, M. Deschanel n'a plus que
quelques mots à ajouter. Il s'élève une
fois encore contre le mal qui» vient
d'extrême-gauche, et affirme que le
peuple français se sauvera lui-même en
sauvant la liberté, la patrie et la loi.
M. Paul Deschanel, longuement ap
plaudi et félicité par la-gauche et le
centre,regagne son banc,el M. Pugliesi-
Conti lui succède.
M. PUGLIESI-COHTI
L'orateur "nationaliste, flétrissant la
{ifopagande conclut à la dissolution de
a G. G. T, Précis et absolu, M. Pugliesi-
Conti a recueilli un gros succès de
droite- • ■ ; • • •'•
- - , t
M. Pugliesi-Conti. Vous avez prétendu
faire œuvre impbrtarite et décisive en li
vrant à la justice, après Draveil, quelques
individualités de la Confédération générale
du travail. C'est encore une œuvre petit© et
vaine, car les meneurs arrêtés ont été rem
placés par d'autres qui ont bafoué et défié
les mesures prises en constatant que la
Confédération générale du travail est tou
jours debout.
• ka seule mesure efficace serait la dissolu
tion de cette coalition. Or, il ne me paraît
pas douteux que ce moyen est légal aux
termes de la loi de 1881. Car,.si l'existence
de Confédération générale du travail a
été légale au début, elle ne l'est plus, puis- '
que son but, qui n'a plus aucun rapport
pvecles questions d'ordre professionnel, la
Biet hors la loi. (Vifs applaudissements à
droite )
M. Viviani, ministre du travail obtient;
alors la parole pour répondre aux in
terpellations de MM. Pv Deschanel et
Pulgliesi-Conti sur les mesures que
compte prendre le gouvernement à l'é-
gara des fauteurs de désordre de la
.. G. T.
H. VIVIANI .
Le ministre du travail, reconnais
sant que le chemin suivi par les me
neurs syndicalistes est « un chemin
stérile avec au bout d'évidentes catas
trophes » prétend cependant qu'il faut
maintenir la C. G. T. M. Viviani pense
que la dissolution entraînerait une vé
ritable guerre civile et que tous les
syndiques lèveraient les armes (c'est
bien pourquoi sont coupables ceux qui
ont permis aune telle force de se déve
lopper).
Peut-on s'empêcher de déduire des:
observations du ministre, que le gou
vernement actuel est celui de la peur. ,
M. le ministre du travail. La loi de 1884
permet de demander la dissolution au tri
bunal correctionnel; d'ailleurs, péu im
porte. Les membres poursuivis plaideront,
ice sera long et pendant lô procès rien n'em
pêchera les bourses du travail de réélire des
délégués confédéraux, puisque l'armature
de la Confédération générale du travail est
légale.
Ce serait la guerre civile dans les 3.000
syndicats ouvriers. (Très bien ! très bien !.à
gauche.) Le gouvernement rougirait de ne
se laisser guider que par des raisons d'ordre
juridique.. . , ,
La dissolution de la Confédération géné
rale du travail serait politiquement injuste.
Quoi! Ipez-vous faire un tri parmi les pré
venus, épargner les réformistes et frapper
les libertaires, fer-iez-vous payer aux réfor
mistes l'honneur d'avoir défendu des thèses
jn#dérées, qu'ils ont défendues non parce
qu'ils voulaient vous plaire; mais^ parce
qu'ils- les .croyaient seules sages, lèur [fe-
riez-vous payer cet honneur du triste et
déshonorant privilège, d'être à l'abri des
coups qui frapperaient leurs camarades en
pleine poitrine? (Applaudissements à l'ex
trême gauche et à gauche.)
Et l'on s'étonne, après ces appréhen-
.sio&.s quant à la possibilité d'un sou
lèvement de 3.000 syndicats, d'entendre
M. Viviani faire ensuite profession d'op
timisme.-
M. Viviani. Que les représentants delà
vieille bourgeoisie républicaine se souvien
nent des. hardiesses d« leurs ancêtres,
qu'ils comprennent que l'indépendance
d'esprit, l'esprit de révolte, les sursauts de
la conscience devant l'injustice, 1s goût des
idées générales, toutes ces qualités que le
XVIII e .siècle a suscitées et que le XIX" a
affinées, ne sont pa»«eulement l'héritage de
la bourgeoisie ; la classe ouvrière en a pris
sa part. (Applaudissements à l'extrême gau-
43ï7.e et à gauche )
Dites à la bourgeoisie qu'elle est assez
puissante, assez sure d'elle pour ne pas
vouloir entraver l'effort du prolétariat, et
Qu'elle doit écouter la parole de son plus il-
-tre représentant : « Tout prendre au sé-
rien prendre au tragique. »
'T16UX) H*'
- Et voici le mo ^eau de roi, ou plutôt
de ministre: la pè?s§e du gouverne
ment...
M. Viviani. J'ai été amené â toucher,bien
des idées, mais je tiens à faire connaître la
pensée principale du gouvernement ; il
faudrait être aveugle pour ne pas constater
le désir commun 1 d'apaisement et de grou
pement pour le labeur. ; _
Or notre idée, vous pouvez, socialistes et
républicains, en poursuivre, quoi qu'il ar
rive entre vous, la réalisation et le succès :
cette idée est que nous devons empêcher,
de toutes tos forces et quels que,soient leB
incidents qui peuvent nous diviser, un di-
vqtco entre : le prolétariat et la démo i
cratie. . ■ .r ■ -
Nous le'devons dans l'intérêt du proléta
riat, pour l'honneur de la.démoçratie, pour
la grandeur de la natiop. (Vifs applaudisse
ments répétés.)
M. Viviani quittant la tribune est livré
aux effusions de MM. Clemenceau, Pic-
quart, etc., etc.
M. Jaurès a la parole.
M. JAURÈS
< Suant du mors à la croupière» avec
une rancœur dont il est difficile d'ex
primer combien elle perçait en sa
"voix, M. Jaurès s'exerce à simuler la
furie. Il s'empare du discours de M. Vi
viani, pour faire éclater la vieille haine
qu'il éprouvé à l'égard de M. Clemen
ceau. *
M. Jaurès. Je constate avec joie qu 'après
céttè discussion personne ne pourra deman
der sérieusement des mesures de répres
sion contre la Confédération générale du
travail.
Pour tous les républicains, la politique
de répression contre la Confédération géné
rale du travail est condamnée.
Mais, en écoutant M. le ministre du tra
vail rappeler les souvenirs du passé, les
heures glorieuses où le prolétariat a lutté
pour la République, en l'entendant présen
ter la pensée des syndicalistes, si odieuse
ment persécutés, j'admirais l'effort qu'il de
vait faire pour remonter le courant de par «
nique et de réaction que M. le président dû
-conseil a continué à déchaîner sur le pays.
(Applaudissements à l'extrême gauclie.)
: Pauvre M; Jaurès ! ça, ne marchait
pas bien, on ne l'écoutait plus, et si la
dërnière phrase n'avait point suscité
quelque joie « alentour » rien n'eût été
remarqué de son speech.
: La séance a été levée après le vote
par 312 voix contre 53 de l'ordre du
jour suivant :
La Chambre confiante dans les déclara"
lions du gouvernement passe à l'ordre du
jour.
Marcel D ominy.
L.e scrutin d'hier
Scrutin sur l'ordre du jour de SïM. Col-
liard, Zévaès, et plusieurs de leurs col
lègues;
Pour, 312 ; contre,53.
On voté contre : MM. Allard, Baudry
d'Asson, de iBlacas, de Boissieu, F. Bou-
gère, L. Bougère, Carlier, de Castellane,
Cibiel (Aveyron), Delafossej Delahaye. de
Dion, de. l'Ëstourbeilloh, Ferrero, de Fon
taines, Forest, Fouques, Gailhard Baricel,
Galpin, Gauthier de Clagny, baron Gérard,
Ginoux-Defermon, Gonidec de Traissan,
Grandmaison, Groussau, GuyOt de Ville
neuve, du Halgouët, de Hercé, Jacquey, de
Juigné, La Ferronays, Lanjuinais, Largen-
tÇLye, Lavrignais, A. Legrand, Lévis-Mire-
poix, Limon, de Mackàu, Massabuau,,de
Montaigu, Monti de Rezé, deMun, Ollivier,
PioUjvPomereu, Pugliesi-Confi, Rauline, A.
Reille, de Rohan, Rudelle, Sovary de Beàu-
regàrd. Suchetet, Villebois-Mareuil.
; N'ont pas pris pari au vote. : MM. Adi-
gard, Albert Poulain, Aldy, Alexandre
Blanc, AUemane," d'Alsace, Amodru, An-
thime Ménard, Arago, Archimbaud, Auriol,
Aynard, Ballande, Bansard des Bois, Bar,
Barrés, Bartissol, Basly, Beauregard, [Be-
douce, Benazet, Benezech, Berger, Berry,
Bertrand (Marne), Betoulle, Bienaimé, Bon-
niard, Boucher, de' Boury, Bouveri, Brice,
Brindeau, H. Bris son, Cachet, Cadenat, Càr-
not, Cazauvieilh, Cazeaux-iCazalet.de Cham-
brun, Ch. Benoist, Chauvière, Coache, De-
nys Cochin, Cochin (Nord), Colin, Cons-
tan.s (Allier), Constant (Gironde), Cornet,
Gornudet, 'Cosnard, J. Coûtait, Dansette,
Dauzon,. Dejeante,. Delaune, Dslcassé, De-
lory, Deschanel, Desjardins, Disleau, Dou-
mer, Drelon, Dubois, Dubuisson, Duclaux-
Monteil, Dudouyt, Dufour, Dupourqué, Du-
puy, Durand, Durre, Dutreif, Failliot,
Farjon, Ferrettej Fiévet, Flandin (Calvados),
Flandin (Yonne), Flayelle, Franconie, Gaf-
lier, J. Gaillard, Gast, Gauvin, Gellé, Gé- ,
raid, Ghesquière, Goniaux, Groussier,
Guesde, Guichenné, Guillain, Guilloteaux,
Haguenin, Halliguen, Hémon, Hennessy,
Hugues.
Jaurès, Jeanneney, J. Legrand, Kerjégu,
Krantz, de La Batut, Labofi, Lamendin, La-
my, Laniel, Lasies, Lassalle,. de la Tré-
moille, Laurent. Lebaudy, Leblanc, Le
brun, Lefas, Légitimus, Lerolle, Leroy
(Eure>, Leroy (Nord), Leroy-Beaulieu, Ley-
gues, de Ludre, Mando, Marietton, Marin,
Maurice Binder, Spronck,. Melin, Mesliér,
Millevoye, Milliaux, Monsservin, de Mous-
tier, Mulac, Néron, Ory, Pasquier, Passy,
Pérès, Perroche, Peureux, de Pins, Pli-
chôn,'Poullan', Pourteyron, Prache, Pradet-
Balade, de Pressènsé, Quesnel, Quilbeuf,
Ragally, Raiberti, de Ramel, René Renoult,
Ribière, Ribot, Roblin, Rose, Rouanet,
Rozier, Saint-Pol, Saumande, Selle, Sembat,
Sibille, Sireyjol, Tailliandier, Thierry,
Thierry-Delanoue, Thivrier, Tournade, Vail
lant, Vallée, Vandame, Varenne, A. Veber,
Vigne, Vion, Walter, Willm.
Absents par congé : MM. bel Bernard,
Alicot, Berteaux, de Castelnau, E. Cère,
Chaigne, Chailley, Chion-Ducollet, Crépel,
Delaunay, Desplas, Dior, Dumont (Drôme),
Dunaime,, Dussaussoy, Etienne, Gayraud,
Gontaut Biron, Gourd, Guieysse, Iriart
d'Etchepare, Jonnart, Lemaire, Levet, Lho-
piteau, Lockroy, Mougeot, Munin-Bourdin,
d'Osmoy, Péroneàu, Plissonnier, Pozzi, Xa
vier Reille, J, Roche de Rosanbo, Albin Ro-
zet, Sarrien, Eugène Schneider, Thierry-
Cazes, Villiers.
N'a pas pris part au bote par application
de l'article i25 du règlement : M. Biétry.
Tous les autres députés ont voté pour.
LETTRES D'ITALIE
Rome .et les affaires d'Orient
Rome, 22 octobre.
J'avoue tout de suite ma plus parfaite
incompétence à vous donner le moindre
renseignement inédit sur ce qui se
passe en Orient, et tout autant le pro
nostic le moins fondé sur ce qui s'y
passera demain.
La Consultà elle-même semble avoir
perdu à ce jeu quelque chose de sa
vieille réputation d'habileté. •
. Vous avez-cité l'autre jour le dilemne
dans lequel M. Tittoni est enserré pal*
ses adversaires.
11 n'en, sort pas. Y baissera-t-il son
portefeuille?
; Tout vadépendre de M.Giolilti, et par
conséquent dè " la marche des événe
ments. Car M; le président du, conseil
ne fera que sanctionner,à l'égard de son
ministre des affaires étrangères,le suc
cès ou l'insuccès qui jaillir^, des futures
contingences.' V '
Jusqu'ici, c'est plutôt l'insuccès.
Il semble bien gue M. Tittoni fût pré
venu de la décision de l'Autriche. C'est
du moins ce qui ressort naturellement
de ce fameux discours de Garate Brianza
dont il doit à l'heure présente regretter
la précipitation..
; Il y annonçait que l'Italie obtiendrait
des compensations ; et tout de suite les
ofiîciëux révélaient quelles seraient ces
compensations : l'annulation non seu-,
lement de l'article 25 du traité de Berlin
qui concerne le sandjak de Novi-Bazar
mais aussi de l'article 29 qui intéresse
le Monténégro. !
La Consultà avait le droit de suppu~
ter que l'opinion publique italienne
serait beaucoup plus sensible à cette
seconde compensation qu'à la pre
mière.
Pourtant, l'opposition a, sans désem
parer, fait valoir que l'Autriche avait
pris toutes ses dispositions pour que son
départ d'Antivari ne nuisît en rien à sa
prépondérance militaire sur ce point de
l'Adriatique, par les fortifications de
Spitza.
D'ailleurs, on a vu très vite que l'Au
triche n'avait nulle envie de s'éloigner
du Monténégro. On a dit que, ces jours
derniers, un vaisseau de guerre autri
chien arrêtait dans les eaux mon téné-
grines un bateau portant pavillon an
glais. Cette nouvelle n'a pas été démen
tie; ce serait la réponse à la demande
de compensation présentée par l'Italie.-
On comprend qu'en de telles condi
tions, l'opposition a beau jeu. Et ses
clameurs retentissent bruyamment,
agitant contre M. Tittoni toutes les res
sources du programme irrédentiste
anti-autrichien'. .
Il paraît qu'à Vienne, on prend les
choses au tragique. Certaines notes ont
habilement parlé de la supériorité des
forces qui pourraient marcher sur la
frontière italienne ; on y a même aperçu
dans certains journaux un commence
ment de mobilisation. ~
Mais la trouvaille la plus originsile est
celle de la Neue Frète Presse. A dé
faut du sacrifice des droits sur le Mon
ténégro, cette feuille juive de Vienne
a proposé une autre compensation.
Gelte compensation,cè serait tout sim
plement que le prince héritier, archiduc.
François-Ferdinand, rendît enfin visite
au roi Victor-Emmanuel, à Rome. >
Impatiente, la Neue Freie Presse a
même annoncé cette visite comme cer
taine, avec le consentement du Va
tican.
Le Vatican n'a point tardé une seule
minute à lui opposer le démenti le plus
catégorique. - ;
La Neue, Freie Presse revient à la
charge, et, dans un article de fond; s'a
dresse aux catholiques autrichiens pour
leur démontrer tous les avantages
qu'aurait cette visite pour l'Autriche...,
et pour le Pape lui-même. « Le Pape
n'aurait-il pa^ grand intérêt à prendre
contact immédiat avec les princes, ca
tholiques eux-mêmes, à exercer sur eux
son influence personnelle ? Puisqu'il
reçoit bien les souverains protestants ! j >
Ce n'est pas à moi à vous dire com
ment les catholiques autrichiens ont
reçu ces conseils de la feuille juive.
Mais le groupe dont elle est l'organe
a dû s'étonner de l'accueil qu'on lui.
faisait à Rome, dans les milieux mêmes
qu'elle espérait ainsi gagner.
« Discussions académiques, (écrit le
Popoîo JRomand; Conseils doucereux,
mellifluij dit la Tribuna elle-même. »
Nos Italiens ont vu le jeu, et n'enten
dent point se laisser duper, c'est leur
affaire.
Mais la Neue Freie Presse ,a remis
ainsi à l'ordre du jour, la question de la .
visite à Rome des chefs d'Etat catholi-
ques. Il ne sera point superflu de rap
peler comment on l'envisage au Va -j
tican.
■ *
Le fameux Livre blanc, publié par le
Saint-Siège à l'occasion de la sépara
tion, a exposé à propos du, voyage de
M. Loubet, quelles sont les raisons su
périeures qui dictent l'attitude du Sou-,
verain Pontife en celte matière.
Contentons-nous d'en remettre les
grandes lignes sous les yeux de nos
lecteurs. C'est la meilleure réponse aux
•« conseils doucereux » de la JSieue Freie -
Presse.
Le chef de l'Eglise catholique doit
procurer le salut spirituel de tous les
peuples. Il y a donc pour lui un intérêt.
vilai à ce qu'il soit en réalité et à ce
qu'il apparaisse devant l'opinion publi
que .toujours et partout, indépendant de
. n'importe quel pouvoir civil... Dans les
circonstances actuelles, s'il acceptait
volontairement de résider dans le terri
toire d'un autre souverain, son indépen
dance vis-à-vis de ce souverain serait
gravement compromise; compromise
aussi par suite son autorité morale aux
yeux aes autres peuples et des. autres
gouvernements, et avec cette autorité,
sa mission universelle;
Par conséquent, le Pontife romain ne
peut accepter volontairement la situa
tion créée par les événements de 1870
et il ne peut permettre que l'opinion pu
blique croie qu'il l'accepte.
De là son séjour perpétuel au Vati
can, et ses protestations, ses revendica
tions répétées : elles ont pour but et
pour résultat de maintenir en toute lu
mière son indépendance vis-à-vis de
l'Italie et de mettre ainsi hors dé .to,tite
atteinte son autorité et sa mission dans
le inonde. >
Cette situation anormale du pasteur'
suprême de l'Eglise doit préoccuper
tous les catholiques; plus particulière
ment les chefs des nations catholiques
surtout s'ils sont eux-mêmes catholi
ques... Par conséquent un chef catho
lique et de nation catholique posant un
. acte public et. solennel qui de sa nature
tend à reconnaître et approuver une
telle situation, n'offense pas seulement
les droits du Souverain Pontife, il man
que aussi à ses propres devoirs... Or la
visite officielle et solennelle rendue au
roi d'Italie à Rome signifie de par sa
nature même,et nonobstant toute décla
ration contraire même préalable, l'ap
probation tacite etla reconnaissance du
statu quo... S'il s'agit du chef d'un Etat
protestant, com.me un tel souverain ap
partient à une religion différente et re
présente une nation qui dans sa majorité
no fait pas partie de l'Eglise catholique,
le Saint-Siège lui demande moins, s'abs
tient de protester et; consent même à"
le recevoir sous la réserve toutefois de
certaines formalités convenues qui ont
précisément pour, but et pour résultat
de sauvegarder le principe, .
Au Contraire, s'il s'agit du chef d'une
nation catholique, surtout s'il est per
sonnellement catholique, l'offense aux
droits du Pontife romain est aggravée
d'un manquementà ses propres devoirs :
si en ce cas le Pape se' taisait, surtout
s'il consentait à cette offense et accep
tait de le recevoir au Vatican, cela si
gnifierait évidemment de sa part l'ac
ceptation du statu quo.
On peut savoir gré à la Neue Freie
Presse d'avoir ramené l'attention uni
verselle sur ce point de droit internatio
nal, et par là sur la question romaine.
- - •**
«
—i ■ K " ♦ " ^
Chaque demande de changement
d'adresse doit être accompagnée d(
50 centimes en timbres-foste*
LÀ QUESTION D'ORIENT
IMPRESSIONS DIPLOMATIQUES
Résumons les impressions que for
mulait hier une personnalité très au
courant des affaires diplomatiques.
Bulgarie
Au sujet de la Bulgarie, notre inter
locuteur disait en substance : « Depuis
le jour où la Bulgarie s'est proclamée
indépendante, elle n'a cessé de décla
rer qu'elle voulait la paix. C'est sur ce
mot de pfiwVqu'elle a fait entreprendre
la campagne en sa faveur- par ses
agents diplomatiques. Mais en même
temps elle écartait toute possibilité
d'entente sur la question du chemin de
fer dont elle refusait à la Turquie le
droit de propriété, en déclarant qu'elle
ne traiterait qu'avec la compagnie. De
même, sur la question du tribut que la
Roumélie doit a la Turquie, le gouver
nement bulgare est intransigeant.
«M. Dimitrof, en allant à Constanti-
nople, était résolu à ne point, céder sur
ce double point. Il paraissait donc peu
probable que sa mission aboutit à une
entente,,le gage de celte entente eût-il
été une alliance offensive et défensive.
Et celle-ci contre qui ? >
Turquie
« Dès le premier j our, la Turquie s'est
déclarée spoliée ; et elle n'a pas varié
depuis. Elfe n'a Jms même considéré la
mission de M. Dimilrof comme une ou
verture de pourparlers, si l'on en croit
du moins certains de ses agents diplo
matiques. Mais il est certain qu'elle a
voulu (gagner dît temps pour la mobili-
sation de ses armées qui, il y a quinze
j ours, xC étaient même pas équipées. Au
jourd'hui le gouvernement ottoman,
sous prétexte de grandes manœuvres ?
{Alors qu'il n'y a pas eu de grandes
manœuvres depuis 25 ans en Turquie),
à déjà réuni 150.000 hommes sur le sol
d'Europe. •
«;En repoussant les avances de M.
Dimitrof et en demandant la conférence
internationale, la Turquie ne songe en
core qu'à gagner du temps. : î
« Le conflit ne peut se terminer que
lorsque la Bulgarie en présence d'une
formidable mobilisation turque, accep
tera l'idée d'offrir à là Turquie une com
pensation. »
EN TURQUIE *
Les revendications turques
L'ambassade* de Turquie a confirmé à un
rédacteur du Berliner Tageblatt que la
Porte s'occupa de formuler à l'avance les
revendications auxquelles elle compte voir
la Conférence donner satisfaction. Toutefois •
la Porte serait prête en même temps à con
tinuer les négociations directes avec l'Au
triche Hongrie et la Bulgarie.
La Porte serait décidée, pour faciliter l'a
boutissement de là Conférence^ à reconnaî
tre comme des faits accomplis ^annexion de
la Bosnie et de l'Herzégovine,[ainsi que la
déclaration de l'indépendance de la Bulga
rie, en échange da quoi elle réclame des .
compensations préoises, notamment. ' : lia
participation de la Bulgarie à ia Dette pu- ,
blique turque existante et à celle à
contracter, et un accord concernant le tri
but de la RoUmélie orientale: De plus, la 1
Porte veut se charger elle-même de l'exploi
tation des chemins de fer orientaux. Elle a ■
l'intention d'exiger des garanties pour le.
ïnaintien du statu quo en Macédoine.
A l'Autriche, elle demandé l'évacuatton
immédiaté du sandjak de Novi-Bazar, des
garanttes assurant la protection de la fron
tière turque contre' des entreprises, de la ;■
part de la Serbie ou du Monténégro, et le .
plactment en Autriche d'une partie du"
nouvel emprunt.
La Porte demande, en outre, au concert-
des puissances, la suppression de là juri
diction consulaire et des privilèges postaux,
ainsi que le maintien du statu quo en Crète*
et à Samos, moyennant quoi les chrétiens*
de Macédoine et de Roumélie orientale ob-,
tiendraient l'égalité des droits avec les mu-,
sulmans.
En attendantlaContérence, commé \'Uni
vers l'annonçait hier en Dernière Heure,
les négociations directes turco-bulgares et;
austro turques sont interrompues.
« EN ANGLETERRE
On est optimiste
Une note communiquée aux journaux
dit : a Quoique la situation actuelle dans le
Levant iré soit pas connue dans tous ses dé
tails, et que les renseignements reçus se
contredisent, on éprouve un plus grand op
timisme dans les cercles officiels. Les pré
liminaires des négociations directes entre
la Turquie, la Bulgarie ot l'Autriche sont
engagés. Ce fait seul est un sujet de satis
faction ; si on ne sait pas officiellement,
d'une façon certaine, la marche que sui
vront ces préliminaires, c'est que la situa
tion change de jour en jour et même d'heure
en heure.
EN ITALIE
L'opinion publique
Une certaine nervosité commence à se
manifester dans l'opinion publiqne devant
le duel diplomatique anglo-allemand, et les
nouvelles contradictoires qui viennent de*
Constantinople. Alors que la plupart des
télégrammes parlent de la suspension des
pourparlers turco-bulgares, et même aus-
tro-turcp, le correspondant du Corriere
délia Sera continue à affirmer que les pre
miers pourparlers engagés n'aboutiront
pas. Le résultat positif, semble-t-il, serait
un emprunt bulgare en France.
Le journal de Turin la Stampa, subissant
l'influence de son collaborateur politique
ultra germanisant, M. Cermini, commence
unecampagne contre la conférence. Il es?
time que l'Italie s'est trop hâtéo de donner
son adhésion à l'Angleterre.
Ce revirement d'opinion a peu de chance
de réussir, les sentiments italiens étant
trop opposés à la politique austro-alle
mande.
AU SÉNAT
Le projet de loi relatif au régime hypothécaire
Après avoir écouté l'éloge funèbre de
M. Leydet, sénateur des-Bouches-du-
Rhône, le Sénat a abordé la première
délibération' sur le projet de loi relatif
au régime hypothécaire.
MM. Théodore Girard, Louis Legrand
et Gourju ont discouru longuement à
propos de ce régime hypothécaire qui
aemande, paraît-il, à être réformé.
C'était une première délibération,
Pour ne pas perdre les joies d'une se
conde lecture, on n'a point voté l'ur
gence. Dans une intention louable, le
projet actuel voudrait simplifier la
transmission des propriétés. En Autri
che, en Allemagne, les formalités sont-
moins longues et moins coûteuses qu'en
France.
Que ne faisons-nous comme les Au
trichiens et les Allemands? Une diffi
culté s'y opposer il faudrait refaire le
cadastre. Or, la réfection coûterait un
demi-milliard. ;
N'y songeons pas, conclut mélancolique
ment M. Théodore, Girard, rapporteur, et
tâchons seulement d'améliorer ce qui
existe.
Celte résignation est d'un hojnme'
prudent.
Longuement on parla de partages, de
mutations, de chirograçhie ; il y eut
surtout une « inopposibilité aux tiers »,
qui parut lasser un peu l'attention des
tribunes.
Finalement, on vola six articles.
La prochaine séance a été fixée à
mardi.
— —
PERSÉCUTION
ET ICTIOS RELIGIEUSES
CONFÉRENCES ECCLÉSIASTIQUES
Mgr Ardin; archevêque de Sens, a
reçu la lettre suivante de S; Em. le car
dinal Merry del Val..
■ • Du Vatican, 16 octobre i908.
Monseigneur,
Je me suis empressé de porter à la con
naissance du Saint-Père la lettre que Votre
Grandeur a voulu bien m'adresser en date
du 12 courant.
• Sa Sainteté n'a rien plus à cœur que de
voir les premiers pasteurs des âmes,entre
tenir et resserrer toujours entre eux les
liens de l'amitié,et de l'union la plus frater
nelle. Aussi le Saint-Père a-t-il approuvé et
loué hautement la pratique suivie par les
évêques de la province dont Votre'Grandeur
est le digne Métropolitain, de se réunir une
fois chaque^ année. L'expérience, qui en a
été faite même en d'autres pays, a mis en
évidence toute l'utilité de" ces : réunions et
les grands avantages qui en dérivent pour
la religion et pour l'Eglise. En visant aux
besoins particuliers de chaque province, les
évêques peuvent y prendre des délibéra
tions d'autant plus aptes et efficaces,
qu'elles répondent mieux à la condition
spéciale de leurs diocèses. Ces conférences
sont, en outre, un acheminement naturel e%
une préparation aux synodes provinciaux
et diocésains, dont la célébration est si
vivement recommandée par- les sacrés ca
nons. :
. C'est pourquoi le Souverain Ppntife, en
encoùr&geant et en bénissant dè tout son
cœur paternel les réunions épiscopales de
votre province, a daigné accueillir avec urie
entière, satisfaction le vœu, si conforme à
ses propres désirs, que cet exemple soit»
suivi dans to.utes les autres provinces ec- !
clésiastiques de France.
Agréez, Monseigneur, l'assurance de mes *
sentiments dévoués en Notre-Seigneur,.
M. cardinal Merry del Val.
UN CONGRÈS A SAINT-SEVER ;
Le deuxième congrès des œuvres-
diocésaineset de l'Union catholique des
Landes aura lieu à Saint Sever, les ven
dredi 6, samedi 7 et dimanche 8 no- 1
vembrè prochain, sous la présidence de
Mgr Touzet, évêque d'Aire et de Dax. .
Au programme, indépendamment de
dix-neuf rapports :sur les œuvres reli
gieuses, morales et sociales :
Le vendredi 6 novembre : une, confé
rence par une déléguée do la Ligue pa
triotique des Françaises :
Le samedi? novembre : un sermon
par M. le chanoine Valentin, doyen
delà Faculté libre des lettres, de Tou
louse";
Le dimanche 8 novembre : un sermon
par M. l'abbé J.-B. Lemius, ancien su
périeur de Montmartre ;.un banquet;
urie conférence par M. Adrien Planté, ;
ancien députe des Basses-Pyrénées,
maire d'Orthez ; un discours de M. Jean
Lerolle, président de l'A. C. J. F. ; et
une allocution de Mgr Touzet.
Les séances du congrès-, le banquetet
les conférences auront lieu dans l'an-,
çien couvent des Ursulines, rue Dur- -
rieu. Les sermons et cérémonies litur
giques, dont, la messe du dimanche à
laquelle assisteront NN. SS. Thomas,
archevêque d'Andrinople, Soulé, arche
vêque de Léontopolis, et Gieure, évêque
deJBayonne, se feront dans l'église Ab
batiale;
Des cartes de congressiste sont en
vente, au prix de 1 franc* chez M. l'ar-
chiprêtre de Saint-Sever, et chez M.
Jacques Dupont, secrétaire du congrès,
rueDurrieu, à Saint-Sever.
CONGRÈS DIOCÉSAINS
Le congrès diocésain de Saint-Flour
s'est ouvert dimanche à Aurillac, sous
la présidence de Mgr l'évêque de Sàint-
Flour. Il s'est clôturé mardi 20 octobre,
après avoir obtenu un grand et légitime
succès.
Sur l'invitation de MgrLecœur, Mgr
l'évêque de Clermont, s'était rendu'à
Aurillac où il a présidé les séances de"
la journée du dimanche.
Cette journée était consacrée au con
grès de la Jeunesse cantalienne. Plus
de six cents jeunes gens avaient ré
pondu à l'appel de leur évêque.
Le soir, l'église Saint-Géraud était
: trop petite pour contenir la foule accou
rue au sermon de M. le chanoine Jan
vier. Ce dernier a prononcé une élo
quente conférence sur les œuvres. Après
le ser- mon, Mgr Belmont a donné le
salut du Très : Saint Sacrement. "* :
Le congrès d'Aurillac s'est continué
durant les journées de lundi et de
mardi, la çi^emière consacrée aux œu
vres religieuses, la seconde aux œu
vres de presse et aux œuvres sociales. =
Parmi les orateurs qui se sont fait
entendre, M. L'Ebraly, bâtonnier de
l'ordre des avocats à Clermont, a pro
noncé une allocution très intéressante
ét très applaudie sur la liberté de l'en
seignement ; M. Richard, avocat au bar
reau de Saint-Flour, a traité la question
des associations de pères de famille. Il
conseille de faire une association par
canton ; enfinj Mme-de Vélard a exposé
je but et le programme de la Ligue pa
triotique des Françaises.
EXPULSION DE RELIGIEUSES
Cinq membres du conseil municipal
de Vandenesse (Nièvre), ont protesté
avec là dernière énergie contre l'expul
sion des religieuses de celle commune,
en faison des services rendus par ces
vaillantes' proscrites, pendant plus
d'un demi-siecle, aux enfants du peu-?
pie ! 1
— Les Sœurs de Saint-Vincent de
Paul de l'orphelinat Monnard, à Sedan,
ont été congédiées et sont parties jeudi
malin. La campagne de laïcisation à
outrance continue partout, à la tris
tesse profonde des catholiques et pour
le triomphe de la franc-maçonnerie.
LES DÉPOUILLES DES CONGRÉGATIONS
Jeudi, a commencé la vente du mobi
lier des Frères de Ploërmel, qui diri
geaient le pensionnat du Thabor.
L'immeuble où, depuis l'expulsion
des Frères, a été installé le collège de
jeunes filles, avait été acheté dernière
ment, au nom de la Ville, moyennant la
somme de 105.000 francs.
C'est l'humble mobilier
l'installation plus importante du pen
sionnat : tables, bancs, bibliothè
que, etc.. qui ont été vendus à la re-
qyelo du liquidateur, M. Lecouturier, et
adjugés à des revendeurs et, entre au
tres, à un adjoint de la ville, à des prix
dérisoires.
DÉVOLUTION DES BIENS ECCLÉSIASTIQUES
Les membres du conseil municipal de
Reims sont allés lundi visiter en détail
les locaux de l'ancien grand séminaire
et mardi ceux de l'archevêché. On as
sure que, dans la première de ces mai
sons, ils furent édifiés en constatant la
pauvreté des cellules, jadis occupées
par les étudiants ecclésiastiques et en
core garnies de leur très simple mobi
lier : une table, une couchette, deux
chaises grossières, quelques rayons. Il
paraît que l'immeuble doit être complè
tement transformé et converti en mu
sée : sept cent mille francs seraient
consacrés à cette entreprise. Quant au
palais archiépiscopal, les représentants
municipaux ne savent probablement
pas encore qu'elle sera sa destination ;
on parle d'y transférer la bibliothè
que.
LA SPOLIATION ,
Mardi dernier a eu lieu âu tribunal
civil de Mandé la vente aux enchères
de l'établissement, dénommé' l'Union
chrétienne.
Le tout, divisé en quatre lots, a été
adjugé au prix de 65.000 francs envi
ron.
-- - —"ï .. - 1 ♦ .. ','X L.. 1 .' ' »
AU « PRINTEMPS »
Après-demain lundi 26 octobre; -s'ouvrira
aux Grands Magasins du Printemps l'ex
position de Fourrures, Bonneterie soie et
laine, Gants, Dentelles, Modes, Voilettes,
parfumerie, etc. Occasions sensationnelles.
Dans les nouveaux magasins, Tapis d'O
rient, anciens et modernes»
: ;
LES BEAUTÉS
OE L'EXPLOITATION PAR L'ÉTAT
« UNE GRÈVE DE PROTESTATION » ;
• Nous ' lisons dans Lo Stendardo, de
Cuneo (Coni), numéro du mercredi 21
octobre :
Hier, notre commissariat dè police était
informé qu'à Barge (i},par suite du manque
de wagons nécessaires à cette station pour
le transport des pierres, tousuiles proprié
taires de carrières ont suspendu le trayait,
en signe de protestation contre lés chemins
de fer de l'Etat, de sorte que, près de cent
tailleurs de pierre, charretiers; etc., sont
aujourd'hui sans travail..
Nous avons eu l'occasion, hier soirj d'in
terroger trois propriétaires du pays, de pas
sage parmi nous, en train de faire, noué ne
savons au compte de qui, une ' sorte d'en
quête sur divers points de la Province, en
vue de trouver d'autres adhésions de soli
darité entre propriétaires et trayailleurs,qui
voudraient s'unir à eux' dans la protesta- ,
tion qu'ils ont l'intention d'adresser au gou
vernement. : . . i ■ ,
Ces propriétaires nous ont dit comment,. :
depuis plusieurs mois, ils se sont adressé
à diverses reprises à l'administration 'des
chemins de fer (de l'Etat), en faisant res
sortir les' inconvénients et les dommages
subis Jusqu'ici par suite dq manque, de
wagons, qui met obstacle d'une façon sen
sible à leur trafic de venté et d'expédition.
Nous leur avons exposé les inconvénients
de l'inactivité forcée de tant d'ouvriers^; ils
nous ont répondu que c'était pour eux une
-mesure regrettable, mais imposée par ce
fait grave de ne pouvoir faire lacé aux frais
considérables d'exploitations du moment
que leur commercé reste presque complète-
menten suspens, faute de moyens de trans
port. "
Ces propriétaires toutefois ont encore l'in
tention d'avoir recours à noire Chambre de
commerce ët à l'autorité préfectorale pour
tenter d'amener le gouvernement à prendre
des mesures promptes et radicales.
Nous savons que depuis lors la grève se
poursuit dans le calme : les ouvriers gar
dent une attitude très modérée. Pour nous,
nous formons des vœux pour que ( le. gou
vernement, faisant droit aux justes protes-
rations de tant de propriétaires, et tenant
compte du dommage subi par toute une
classe d'ouvriers, veuille faire en sorte de
conjurer au plus tôt le danger de voir s'é
tendre à la plus grande partie de notre
province le terrible fléau de la grève. '
Sans commentaires.
ëcïïos de' PAETOÏÏT
—o— Le président de la République et
Mme Fallières offriront mardi prochain un
grand déjeuner en l'honneur du roi de
Grèce.j .. } .
—o— Le roi" deB Hellènes continue à
passer ses matinées en dépêchant son cour
rier et en flânant ensuite sur les boulevards.
Hier, après son déjeuner, il a reçu ;la visite
de M. Pichon,. ministre,, des affalresj: étran
gères, puis il est sorti avec M. Delyanni-
Aujourd'hui, Sa Majesté se rend à une
heure chez le prince Roland Bonaparte qui
donne un déjeuner en son honneur. :
—o— La maison Jroyale d'Eépagne fêta
aujourd'hui l'anniversaire de la inaissànca
de la reine Victoria qui accomplit son vingt-
unième printemps. : » !
—o— L'infante Isabelle* tante du roi
d'Espagne, venant de Madrid , par le Sud-
Express, arrivera cè soir à Paris où elle
passera quelques jours.
-^-,0-^ La princesse Adélaïde de Parme
a été admise dans l'ordre des Bénédictines
de l'île de Wight. La princesse est âgée
de 2î ans et fest la fille aînée de la duchesse
Marie-Antoine de Parme; Elle entra, le
18 mars, comme novice chez les Bénédic
tines de Solesmes. La princesse retrouvera
dans le même établissement sa grand'mère,
l'archiduchesse, vsuve. - Adélaïde de Bra-
gance, sœur de l'ancien, prince Cari de
, Lœwenstein actuellement père -dominicain
de l'ordre de Saint-Raimond et une de ses
tantes, la princesse Agnès de I ^pswens-
tein. : ■ .
—o— On vient de placer le monument
élevé par souscription à-Charles Floquet
au coin de l'avenue de la République et du
quai de Valiny, dans la circonscription
qu'il représenta jusqu'en 1893: Les écha
faudages ont disparu. En bronze,'debout
sur un socle de marbre, l'anoien président
de la Chambre, la figure, entourée des Clas
siques favoris, regardera Bastille. Auprès
du socle, une femme symbolique, en mar
bre, lui montre Paris. L'inauguration offi
cielle aura lieu prochainement. <-
—o— Le feu qui a détruit, à Brûxelles,
une partie de l'Hôtel des Postes aura pour
conséquence une interruption des commu
nications' télégraphiques qui durera plu
sieurs jours. • '
—o— On vient d'ofîrir au musée de.l'O-
péra le bureau de.Rossini et une très cu
rieuse statuette de l'auteur de Guillaume
Tell, qui est représenté assis sur un ca
napé du plus pur style. « bourgeois » du
1 (1) Barge, ville de 9.000 habitants, prov.
de Goni, arrondissement de Saluces, doit
son importance en grande partie aux. nom
breuses carrières dont il est question dans
l'article.
défendre? .
Pour justifier de tels votes, on parle de la
France capitaliste, de la patrie qui exploite
ses enfants.
Mais est-ce donc la propriété capitaliste,
la France de la bourgeoisie que nous irions
défendre ? Non, c'est toute la France, toutes
ses beautés, tout son passé de gloire, et sa
Révolution, et tout ce sublime idéal dont
elle est la personnification dans l'histoire.
Malheur a ceux qui ne le comprennent
pas. Non seulement, ils sont indignes du
nom de Français, mais ils ne méritent pas
lenom d'hommes.(Vifs ..applaudissements
à gauche, au centre et à droite.) . .
Il n'y a plus d'équivoque. Ce n'est pas seu
lement l'armée que l'on veut détruire, c'est
la France.
Vous vous Tappeléz la motion des syndi
cats de la Séine au congrès de Marseille :
elle porte qu'à la propagande antimilita
riste doit s'ajouter la propagande antipa
triotique et qu'à la déclaration de guerre
devraient répondre la grève générale et l'in
surrection.
Ainsi, ni armée ni patrie. Si le territoire
est envahi, on livrera le pays à l'envahis
seur. Et les syndicats qui professent de
telles doctrines restent à la bourse du tra
vail.
Cette situation peut-elle durer? Le gou
vernement a t-il les armes nécessaires pour
la faire cesser ? Quelles mesures, compte-t-il
prendre? (Vifs applaudissements.). ",
" Tout le discours de M. Paul Descha
nel se résumerait en ce passage. Il
suffît d'y ajouter les propositions sui
vantes. ;
M. Paul Deschanel. Organisation ration-
nelledu travail, avec toutes les institutions
qu'elle comporte, extension des libertés
syndicales, protection de la liberté du tra
vail, statut pour les agents de l'Etat, lutte
contre la violation de la loi et les propa
gandes scélérates, voilà les moyens sur les
quels je demande au gouvernement de nous
donner son avis.
Ceci dit, M. Deschanel n'a plus que
quelques mots à ajouter. Il s'élève une
fois encore contre le mal qui» vient
d'extrême-gauche, et affirme que le
peuple français se sauvera lui-même en
sauvant la liberté, la patrie et la loi.
M. Paul Deschanel, longuement ap
plaudi et félicité par la-gauche et le
centre,regagne son banc,el M. Pugliesi-
Conti lui succède.
M. PUGLIESI-COHTI
L'orateur "nationaliste, flétrissant la
{ifopagande conclut à la dissolution de
a G. G. T, Précis et absolu, M. Pugliesi-
Conti a recueilli un gros succès de
droite- • ■ ; • • •'•
- - , t
M. Pugliesi-Conti. Vous avez prétendu
faire œuvre impbrtarite et décisive en li
vrant à la justice, après Draveil, quelques
individualités de la Confédération générale
du travail. C'est encore une œuvre petit© et
vaine, car les meneurs arrêtés ont été rem
placés par d'autres qui ont bafoué et défié
les mesures prises en constatant que la
Confédération générale du travail est tou
jours debout.
• ka seule mesure efficace serait la dissolu
tion de cette coalition. Or, il ne me paraît
pas douteux que ce moyen est légal aux
termes de la loi de 1881. Car,.si l'existence
de Confédération générale du travail a
été légale au début, elle ne l'est plus, puis- '
que son but, qui n'a plus aucun rapport
pvecles questions d'ordre professionnel, la
Biet hors la loi. (Vifs applaudissements à
droite )
M. Viviani, ministre du travail obtient;
alors la parole pour répondre aux in
terpellations de MM. Pv Deschanel et
Pulgliesi-Conti sur les mesures que
compte prendre le gouvernement à l'é-
gara des fauteurs de désordre de la
.. G. T.
H. VIVIANI .
Le ministre du travail, reconnais
sant que le chemin suivi par les me
neurs syndicalistes est « un chemin
stérile avec au bout d'évidentes catas
trophes » prétend cependant qu'il faut
maintenir la C. G. T. M. Viviani pense
que la dissolution entraînerait une vé
ritable guerre civile et que tous les
syndiques lèveraient les armes (c'est
bien pourquoi sont coupables ceux qui
ont permis aune telle force de se déve
lopper).
Peut-on s'empêcher de déduire des:
observations du ministre, que le gou
vernement actuel est celui de la peur. ,
M. le ministre du travail. La loi de 1884
permet de demander la dissolution au tri
bunal correctionnel; d'ailleurs, péu im
porte. Les membres poursuivis plaideront,
ice sera long et pendant lô procès rien n'em
pêchera les bourses du travail de réélire des
délégués confédéraux, puisque l'armature
de la Confédération générale du travail est
légale.
Ce serait la guerre civile dans les 3.000
syndicats ouvriers. (Très bien ! très bien !.à
gauche.) Le gouvernement rougirait de ne
se laisser guider que par des raisons d'ordre
juridique.. . , ,
La dissolution de la Confédération géné
rale du travail serait politiquement injuste.
Quoi! Ipez-vous faire un tri parmi les pré
venus, épargner les réformistes et frapper
les libertaires, fer-iez-vous payer aux réfor
mistes l'honneur d'avoir défendu des thèses
jn#dérées, qu'ils ont défendues non parce
qu'ils voulaient vous plaire; mais^ parce
qu'ils- les .croyaient seules sages, lèur [fe-
riez-vous payer cet honneur du triste et
déshonorant privilège, d'être à l'abri des
coups qui frapperaient leurs camarades en
pleine poitrine? (Applaudissements à l'ex
trême gauche et à gauche.)
Et l'on s'étonne, après ces appréhen-
.sio&.s quant à la possibilité d'un sou
lèvement de 3.000 syndicats, d'entendre
M. Viviani faire ensuite profession d'op
timisme.-
M. Viviani. Que les représentants delà
vieille bourgeoisie républicaine se souvien
nent des. hardiesses d« leurs ancêtres,
qu'ils comprennent que l'indépendance
d'esprit, l'esprit de révolte, les sursauts de
la conscience devant l'injustice, 1s goût des
idées générales, toutes ces qualités que le
XVIII e .siècle a suscitées et que le XIX" a
affinées, ne sont pa»«eulement l'héritage de
la bourgeoisie ; la classe ouvrière en a pris
sa part. (Applaudissements à l'extrême gau-
43ï7.e et à gauche )
Dites à la bourgeoisie qu'elle est assez
puissante, assez sure d'elle pour ne pas
vouloir entraver l'effort du prolétariat, et
Qu'elle doit écouter la parole de son plus il-
-tre représentant : « Tout prendre au sé-
rien prendre au tragique. »
'T16UX) H*'
- Et voici le mo ^eau de roi, ou plutôt
de ministre: la pè?s§e du gouverne
ment...
M. Viviani. J'ai été amené â toucher,bien
des idées, mais je tiens à faire connaître la
pensée principale du gouvernement ; il
faudrait être aveugle pour ne pas constater
le désir commun 1 d'apaisement et de grou
pement pour le labeur. ; _
Or notre idée, vous pouvez, socialistes et
républicains, en poursuivre, quoi qu'il ar
rive entre vous, la réalisation et le succès :
cette idée est que nous devons empêcher,
de toutes tos forces et quels que,soient leB
incidents qui peuvent nous diviser, un di-
vqtco entre : le prolétariat et la démo i
cratie. . ■ .r ■ -
Nous le'devons dans l'intérêt du proléta
riat, pour l'honneur de la.démoçratie, pour
la grandeur de la natiop. (Vifs applaudisse
ments répétés.)
M. Viviani quittant la tribune est livré
aux effusions de MM. Clemenceau, Pic-
quart, etc., etc.
M. Jaurès a la parole.
M. JAURÈS
< Suant du mors à la croupière» avec
une rancœur dont il est difficile d'ex
primer combien elle perçait en sa
"voix, M. Jaurès s'exerce à simuler la
furie. Il s'empare du discours de M. Vi
viani, pour faire éclater la vieille haine
qu'il éprouvé à l'égard de M. Clemen
ceau. *
M. Jaurès. Je constate avec joie qu 'après
céttè discussion personne ne pourra deman
der sérieusement des mesures de répres
sion contre la Confédération générale du
travail.
Pour tous les républicains, la politique
de répression contre la Confédération géné
rale du travail est condamnée.
Mais, en écoutant M. le ministre du tra
vail rappeler les souvenirs du passé, les
heures glorieuses où le prolétariat a lutté
pour la République, en l'entendant présen
ter la pensée des syndicalistes, si odieuse
ment persécutés, j'admirais l'effort qu'il de
vait faire pour remonter le courant de par «
nique et de réaction que M. le président dû
-conseil a continué à déchaîner sur le pays.
(Applaudissements à l'extrême gauclie.)
: Pauvre M; Jaurès ! ça, ne marchait
pas bien, on ne l'écoutait plus, et si la
dërnière phrase n'avait point suscité
quelque joie « alentour » rien n'eût été
remarqué de son speech.
: La séance a été levée après le vote
par 312 voix contre 53 de l'ordre du
jour suivant :
La Chambre confiante dans les déclara"
lions du gouvernement passe à l'ordre du
jour.
Marcel D ominy.
L.e scrutin d'hier
Scrutin sur l'ordre du jour de SïM. Col-
liard, Zévaès, et plusieurs de leurs col
lègues;
Pour, 312 ; contre,53.
On voté contre : MM. Allard, Baudry
d'Asson, de iBlacas, de Boissieu, F. Bou-
gère, L. Bougère, Carlier, de Castellane,
Cibiel (Aveyron), Delafossej Delahaye. de
Dion, de. l'Ëstourbeilloh, Ferrero, de Fon
taines, Forest, Fouques, Gailhard Baricel,
Galpin, Gauthier de Clagny, baron Gérard,
Ginoux-Defermon, Gonidec de Traissan,
Grandmaison, Groussau, GuyOt de Ville
neuve, du Halgouët, de Hercé, Jacquey, de
Juigné, La Ferronays, Lanjuinais, Largen-
tÇLye, Lavrignais, A. Legrand, Lévis-Mire-
poix, Limon, de Mackàu, Massabuau,,de
Montaigu, Monti de Rezé, deMun, Ollivier,
PioUjvPomereu, Pugliesi-Confi, Rauline, A.
Reille, de Rohan, Rudelle, Sovary de Beàu-
regàrd. Suchetet, Villebois-Mareuil.
; N'ont pas pris pari au vote. : MM. Adi-
gard, Albert Poulain, Aldy, Alexandre
Blanc, AUemane," d'Alsace, Amodru, An-
thime Ménard, Arago, Archimbaud, Auriol,
Aynard, Ballande, Bansard des Bois, Bar,
Barrés, Bartissol, Basly, Beauregard, [Be-
douce, Benazet, Benezech, Berger, Berry,
Bertrand (Marne), Betoulle, Bienaimé, Bon-
niard, Boucher, de' Boury, Bouveri, Brice,
Brindeau, H. Bris son, Cachet, Cadenat, Càr-
not, Cazauvieilh, Cazeaux-iCazalet.de Cham-
brun, Ch. Benoist, Chauvière, Coache, De-
nys Cochin, Cochin (Nord), Colin, Cons-
tan.s (Allier), Constant (Gironde), Cornet,
Gornudet, 'Cosnard, J. Coûtait, Dansette,
Dauzon,. Dejeante,. Delaune, Dslcassé, De-
lory, Deschanel, Desjardins, Disleau, Dou-
mer, Drelon, Dubois, Dubuisson, Duclaux-
Monteil, Dudouyt, Dufour, Dupourqué, Du-
puy, Durand, Durre, Dutreif, Failliot,
Farjon, Ferrettej Fiévet, Flandin (Calvados),
Flandin (Yonne), Flayelle, Franconie, Gaf-
lier, J. Gaillard, Gast, Gauvin, Gellé, Gé- ,
raid, Ghesquière, Goniaux, Groussier,
Guesde, Guichenné, Guillain, Guilloteaux,
Haguenin, Halliguen, Hémon, Hennessy,
Hugues.
Jaurès, Jeanneney, J. Legrand, Kerjégu,
Krantz, de La Batut, Labofi, Lamendin, La-
my, Laniel, Lasies, Lassalle,. de la Tré-
moille, Laurent. Lebaudy, Leblanc, Le
brun, Lefas, Légitimus, Lerolle, Leroy
(Eure>, Leroy (Nord), Leroy-Beaulieu, Ley-
gues, de Ludre, Mando, Marietton, Marin,
Maurice Binder, Spronck,. Melin, Mesliér,
Millevoye, Milliaux, Monsservin, de Mous-
tier, Mulac, Néron, Ory, Pasquier, Passy,
Pérès, Perroche, Peureux, de Pins, Pli-
chôn,'Poullan', Pourteyron, Prache, Pradet-
Balade, de Pressènsé, Quesnel, Quilbeuf,
Ragally, Raiberti, de Ramel, René Renoult,
Ribière, Ribot, Roblin, Rose, Rouanet,
Rozier, Saint-Pol, Saumande, Selle, Sembat,
Sibille, Sireyjol, Tailliandier, Thierry,
Thierry-Delanoue, Thivrier, Tournade, Vail
lant, Vallée, Vandame, Varenne, A. Veber,
Vigne, Vion, Walter, Willm.
Absents par congé : MM. bel Bernard,
Alicot, Berteaux, de Castelnau, E. Cère,
Chaigne, Chailley, Chion-Ducollet, Crépel,
Delaunay, Desplas, Dior, Dumont (Drôme),
Dunaime,, Dussaussoy, Etienne, Gayraud,
Gontaut Biron, Gourd, Guieysse, Iriart
d'Etchepare, Jonnart, Lemaire, Levet, Lho-
piteau, Lockroy, Mougeot, Munin-Bourdin,
d'Osmoy, Péroneàu, Plissonnier, Pozzi, Xa
vier Reille, J, Roche de Rosanbo, Albin Ro-
zet, Sarrien, Eugène Schneider, Thierry-
Cazes, Villiers.
N'a pas pris part au bote par application
de l'article i25 du règlement : M. Biétry.
Tous les autres députés ont voté pour.
LETTRES D'ITALIE
Rome .et les affaires d'Orient
Rome, 22 octobre.
J'avoue tout de suite ma plus parfaite
incompétence à vous donner le moindre
renseignement inédit sur ce qui se
passe en Orient, et tout autant le pro
nostic le moins fondé sur ce qui s'y
passera demain.
La Consultà elle-même semble avoir
perdu à ce jeu quelque chose de sa
vieille réputation d'habileté. •
. Vous avez-cité l'autre jour le dilemne
dans lequel M. Tittoni est enserré pal*
ses adversaires.
11 n'en, sort pas. Y baissera-t-il son
portefeuille?
; Tout vadépendre de M.Giolilti, et par
conséquent dè " la marche des événe
ments. Car M; le président du, conseil
ne fera que sanctionner,à l'égard de son
ministre des affaires étrangères,le suc
cès ou l'insuccès qui jaillir^, des futures
contingences.' V '
Jusqu'ici, c'est plutôt l'insuccès.
Il semble bien gue M. Tittoni fût pré
venu de la décision de l'Autriche. C'est
du moins ce qui ressort naturellement
de ce fameux discours de Garate Brianza
dont il doit à l'heure présente regretter
la précipitation..
; Il y annonçait que l'Italie obtiendrait
des compensations ; et tout de suite les
ofiîciëux révélaient quelles seraient ces
compensations : l'annulation non seu-,
lement de l'article 25 du traité de Berlin
qui concerne le sandjak de Novi-Bazar
mais aussi de l'article 29 qui intéresse
le Monténégro. !
La Consultà avait le droit de suppu~
ter que l'opinion publique italienne
serait beaucoup plus sensible à cette
seconde compensation qu'à la pre
mière.
Pourtant, l'opposition a, sans désem
parer, fait valoir que l'Autriche avait
pris toutes ses dispositions pour que son
départ d'Antivari ne nuisît en rien à sa
prépondérance militaire sur ce point de
l'Adriatique, par les fortifications de
Spitza.
D'ailleurs, on a vu très vite que l'Au
triche n'avait nulle envie de s'éloigner
du Monténégro. On a dit que, ces jours
derniers, un vaisseau de guerre autri
chien arrêtait dans les eaux mon téné-
grines un bateau portant pavillon an
glais. Cette nouvelle n'a pas été démen
tie; ce serait la réponse à la demande
de compensation présentée par l'Italie.-
On comprend qu'en de telles condi
tions, l'opposition a beau jeu. Et ses
clameurs retentissent bruyamment,
agitant contre M. Tittoni toutes les res
sources du programme irrédentiste
anti-autrichien'. .
Il paraît qu'à Vienne, on prend les
choses au tragique. Certaines notes ont
habilement parlé de la supériorité des
forces qui pourraient marcher sur la
frontière italienne ; on y a même aperçu
dans certains journaux un commence
ment de mobilisation. ~
Mais la trouvaille la plus originsile est
celle de la Neue Frète Presse. A dé
faut du sacrifice des droits sur le Mon
ténégro, cette feuille juive de Vienne
a proposé une autre compensation.
Gelte compensation,cè serait tout sim
plement que le prince héritier, archiduc.
François-Ferdinand, rendît enfin visite
au roi Victor-Emmanuel, à Rome. >
Impatiente, la Neue Freie Presse a
même annoncé cette visite comme cer
taine, avec le consentement du Va
tican.
Le Vatican n'a point tardé une seule
minute à lui opposer le démenti le plus
catégorique. - ;
La Neue, Freie Presse revient à la
charge, et, dans un article de fond; s'a
dresse aux catholiques autrichiens pour
leur démontrer tous les avantages
qu'aurait cette visite pour l'Autriche...,
et pour le Pape lui-même. « Le Pape
n'aurait-il pa^ grand intérêt à prendre
contact immédiat avec les princes, ca
tholiques eux-mêmes, à exercer sur eux
son influence personnelle ? Puisqu'il
reçoit bien les souverains protestants ! j >
Ce n'est pas à moi à vous dire com
ment les catholiques autrichiens ont
reçu ces conseils de la feuille juive.
Mais le groupe dont elle est l'organe
a dû s'étonner de l'accueil qu'on lui.
faisait à Rome, dans les milieux mêmes
qu'elle espérait ainsi gagner.
« Discussions académiques, (écrit le
Popoîo JRomand; Conseils doucereux,
mellifluij dit la Tribuna elle-même. »
Nos Italiens ont vu le jeu, et n'enten
dent point se laisser duper, c'est leur
affaire.
Mais la Neue Freie Presse ,a remis
ainsi à l'ordre du jour, la question de la .
visite à Rome des chefs d'Etat catholi-
ques. Il ne sera point superflu de rap
peler comment on l'envisage au Va -j
tican.
■ *
Le fameux Livre blanc, publié par le
Saint-Siège à l'occasion de la sépara
tion, a exposé à propos du, voyage de
M. Loubet, quelles sont les raisons su
périeures qui dictent l'attitude du Sou-,
verain Pontife en celte matière.
Contentons-nous d'en remettre les
grandes lignes sous les yeux de nos
lecteurs. C'est la meilleure réponse aux
•« conseils doucereux » de la JSieue Freie -
Presse.
Le chef de l'Eglise catholique doit
procurer le salut spirituel de tous les
peuples. Il y a donc pour lui un intérêt.
vilai à ce qu'il soit en réalité et à ce
qu'il apparaisse devant l'opinion publi
que .toujours et partout, indépendant de
. n'importe quel pouvoir civil... Dans les
circonstances actuelles, s'il acceptait
volontairement de résider dans le terri
toire d'un autre souverain, son indépen
dance vis-à-vis de ce souverain serait
gravement compromise; compromise
aussi par suite son autorité morale aux
yeux aes autres peuples et des. autres
gouvernements, et avec cette autorité,
sa mission universelle;
Par conséquent, le Pontife romain ne
peut accepter volontairement la situa
tion créée par les événements de 1870
et il ne peut permettre que l'opinion pu
blique croie qu'il l'accepte.
De là son séjour perpétuel au Vati
can, et ses protestations, ses revendica
tions répétées : elles ont pour but et
pour résultat de maintenir en toute lu
mière son indépendance vis-à-vis de
l'Italie et de mettre ainsi hors dé .to,tite
atteinte son autorité et sa mission dans
le inonde. >
Cette situation anormale du pasteur'
suprême de l'Eglise doit préoccuper
tous les catholiques; plus particulière
ment les chefs des nations catholiques
surtout s'ils sont eux-mêmes catholi
ques... Par conséquent un chef catho
lique et de nation catholique posant un
. acte public et. solennel qui de sa nature
tend à reconnaître et approuver une
telle situation, n'offense pas seulement
les droits du Souverain Pontife, il man
que aussi à ses propres devoirs... Or la
visite officielle et solennelle rendue au
roi d'Italie à Rome signifie de par sa
nature même,et nonobstant toute décla
ration contraire même préalable, l'ap
probation tacite etla reconnaissance du
statu quo... S'il s'agit du chef d'un Etat
protestant, com.me un tel souverain ap
partient à une religion différente et re
présente une nation qui dans sa majorité
no fait pas partie de l'Eglise catholique,
le Saint-Siège lui demande moins, s'abs
tient de protester et; consent même à"
le recevoir sous la réserve toutefois de
certaines formalités convenues qui ont
précisément pour, but et pour résultat
de sauvegarder le principe, .
Au Contraire, s'il s'agit du chef d'une
nation catholique, surtout s'il est per
sonnellement catholique, l'offense aux
droits du Pontife romain est aggravée
d'un manquementà ses propres devoirs :
si en ce cas le Pape se' taisait, surtout
s'il consentait à cette offense et accep
tait de le recevoir au Vatican, cela si
gnifierait évidemment de sa part l'ac
ceptation du statu quo.
On peut savoir gré à la Neue Freie
Presse d'avoir ramené l'attention uni
verselle sur ce point de droit internatio
nal, et par là sur la question romaine.
- - •**
«
—i ■ K " ♦ " ^
Chaque demande de changement
d'adresse doit être accompagnée d(
50 centimes en timbres-foste*
LÀ QUESTION D'ORIENT
IMPRESSIONS DIPLOMATIQUES
Résumons les impressions que for
mulait hier une personnalité très au
courant des affaires diplomatiques.
Bulgarie
Au sujet de la Bulgarie, notre inter
locuteur disait en substance : « Depuis
le jour où la Bulgarie s'est proclamée
indépendante, elle n'a cessé de décla
rer qu'elle voulait la paix. C'est sur ce
mot de pfiwVqu'elle a fait entreprendre
la campagne en sa faveur- par ses
agents diplomatiques. Mais en même
temps elle écartait toute possibilité
d'entente sur la question du chemin de
fer dont elle refusait à la Turquie le
droit de propriété, en déclarant qu'elle
ne traiterait qu'avec la compagnie. De
même, sur la question du tribut que la
Roumélie doit a la Turquie, le gouver
nement bulgare est intransigeant.
«M. Dimitrof, en allant à Constanti-
nople, était résolu à ne point, céder sur
ce double point. Il paraissait donc peu
probable que sa mission aboutit à une
entente,,le gage de celte entente eût-il
été une alliance offensive et défensive.
Et celle-ci contre qui ? >
Turquie
« Dès le premier j our, la Turquie s'est
déclarée spoliée ; et elle n'a pas varié
depuis. Elfe n'a Jms même considéré la
mission de M. Dimilrof comme une ou
verture de pourparlers, si l'on en croit
du moins certains de ses agents diplo
matiques. Mais il est certain qu'elle a
voulu (gagner dît temps pour la mobili-
sation de ses armées qui, il y a quinze
j ours, xC étaient même pas équipées. Au
jourd'hui le gouvernement ottoman,
sous prétexte de grandes manœuvres ?
{Alors qu'il n'y a pas eu de grandes
manœuvres depuis 25 ans en Turquie),
à déjà réuni 150.000 hommes sur le sol
d'Europe. •
«;En repoussant les avances de M.
Dimitrof et en demandant la conférence
internationale, la Turquie ne songe en
core qu'à gagner du temps. : î
« Le conflit ne peut se terminer que
lorsque la Bulgarie en présence d'une
formidable mobilisation turque, accep
tera l'idée d'offrir à là Turquie une com
pensation. »
EN TURQUIE *
Les revendications turques
L'ambassade* de Turquie a confirmé à un
rédacteur du Berliner Tageblatt que la
Porte s'occupa de formuler à l'avance les
revendications auxquelles elle compte voir
la Conférence donner satisfaction. Toutefois •
la Porte serait prête en même temps à con
tinuer les négociations directes avec l'Au
triche Hongrie et la Bulgarie.
La Porte serait décidée, pour faciliter l'a
boutissement de là Conférence^ à reconnaî
tre comme des faits accomplis ^annexion de
la Bosnie et de l'Herzégovine,[ainsi que la
déclaration de l'indépendance de la Bulga
rie, en échange da quoi elle réclame des .
compensations préoises, notamment. ' : lia
participation de la Bulgarie à ia Dette pu- ,
blique turque existante et à celle à
contracter, et un accord concernant le tri
but de la RoUmélie orientale: De plus, la 1
Porte veut se charger elle-même de l'exploi
tation des chemins de fer orientaux. Elle a ■
l'intention d'exiger des garanties pour le.
ïnaintien du statu quo en Macédoine.
A l'Autriche, elle demandé l'évacuatton
immédiaté du sandjak de Novi-Bazar, des
garanttes assurant la protection de la fron
tière turque contre' des entreprises, de la ;■
part de la Serbie ou du Monténégro, et le .
plactment en Autriche d'une partie du"
nouvel emprunt.
La Porte demande, en outre, au concert-
des puissances, la suppression de là juri
diction consulaire et des privilèges postaux,
ainsi que le maintien du statu quo en Crète*
et à Samos, moyennant quoi les chrétiens*
de Macédoine et de Roumélie orientale ob-,
tiendraient l'égalité des droits avec les mu-,
sulmans.
En attendantlaContérence, commé \'Uni
vers l'annonçait hier en Dernière Heure,
les négociations directes turco-bulgares et;
austro turques sont interrompues.
« EN ANGLETERRE
On est optimiste
Une note communiquée aux journaux
dit : a Quoique la situation actuelle dans le
Levant iré soit pas connue dans tous ses dé
tails, et que les renseignements reçus se
contredisent, on éprouve un plus grand op
timisme dans les cercles officiels. Les pré
liminaires des négociations directes entre
la Turquie, la Bulgarie ot l'Autriche sont
engagés. Ce fait seul est un sujet de satis
faction ; si on ne sait pas officiellement,
d'une façon certaine, la marche que sui
vront ces préliminaires, c'est que la situa
tion change de jour en jour et même d'heure
en heure.
EN ITALIE
L'opinion publique
Une certaine nervosité commence à se
manifester dans l'opinion publiqne devant
le duel diplomatique anglo-allemand, et les
nouvelles contradictoires qui viennent de*
Constantinople. Alors que la plupart des
télégrammes parlent de la suspension des
pourparlers turco-bulgares, et même aus-
tro-turcp, le correspondant du Corriere
délia Sera continue à affirmer que les pre
miers pourparlers engagés n'aboutiront
pas. Le résultat positif, semble-t-il, serait
un emprunt bulgare en France.
Le journal de Turin la Stampa, subissant
l'influence de son collaborateur politique
ultra germanisant, M. Cermini, commence
unecampagne contre la conférence. Il es?
time que l'Italie s'est trop hâtéo de donner
son adhésion à l'Angleterre.
Ce revirement d'opinion a peu de chance
de réussir, les sentiments italiens étant
trop opposés à la politique austro-alle
mande.
AU SÉNAT
Le projet de loi relatif au régime hypothécaire
Après avoir écouté l'éloge funèbre de
M. Leydet, sénateur des-Bouches-du-
Rhône, le Sénat a abordé la première
délibération' sur le projet de loi relatif
au régime hypothécaire.
MM. Théodore Girard, Louis Legrand
et Gourju ont discouru longuement à
propos de ce régime hypothécaire qui
aemande, paraît-il, à être réformé.
C'était une première délibération,
Pour ne pas perdre les joies d'une se
conde lecture, on n'a point voté l'ur
gence. Dans une intention louable, le
projet actuel voudrait simplifier la
transmission des propriétés. En Autri
che, en Allemagne, les formalités sont-
moins longues et moins coûteuses qu'en
France.
Que ne faisons-nous comme les Au
trichiens et les Allemands? Une diffi
culté s'y opposer il faudrait refaire le
cadastre. Or, la réfection coûterait un
demi-milliard. ;
N'y songeons pas, conclut mélancolique
ment M. Théodore, Girard, rapporteur, et
tâchons seulement d'améliorer ce qui
existe.
Celte résignation est d'un hojnme'
prudent.
Longuement on parla de partages, de
mutations, de chirograçhie ; il y eut
surtout une « inopposibilité aux tiers »,
qui parut lasser un peu l'attention des
tribunes.
Finalement, on vola six articles.
La prochaine séance a été fixée à
mardi.
— —
PERSÉCUTION
ET ICTIOS RELIGIEUSES
CONFÉRENCES ECCLÉSIASTIQUES
Mgr Ardin; archevêque de Sens, a
reçu la lettre suivante de S; Em. le car
dinal Merry del Val..
■ • Du Vatican, 16 octobre i908.
Monseigneur,
Je me suis empressé de porter à la con
naissance du Saint-Père la lettre que Votre
Grandeur a voulu bien m'adresser en date
du 12 courant.
• Sa Sainteté n'a rien plus à cœur que de
voir les premiers pasteurs des âmes,entre
tenir et resserrer toujours entre eux les
liens de l'amitié,et de l'union la plus frater
nelle. Aussi le Saint-Père a-t-il approuvé et
loué hautement la pratique suivie par les
évêques de la province dont Votre'Grandeur
est le digne Métropolitain, de se réunir une
fois chaque^ année. L'expérience, qui en a
été faite même en d'autres pays, a mis en
évidence toute l'utilité de" ces : réunions et
les grands avantages qui en dérivent pour
la religion et pour l'Eglise. En visant aux
besoins particuliers de chaque province, les
évêques peuvent y prendre des délibéra
tions d'autant plus aptes et efficaces,
qu'elles répondent mieux à la condition
spéciale de leurs diocèses. Ces conférences
sont, en outre, un acheminement naturel e%
une préparation aux synodes provinciaux
et diocésains, dont la célébration est si
vivement recommandée par- les sacrés ca
nons. :
. C'est pourquoi le Souverain Ppntife, en
encoùr&geant et en bénissant dè tout son
cœur paternel les réunions épiscopales de
votre province, a daigné accueillir avec urie
entière, satisfaction le vœu, si conforme à
ses propres désirs, que cet exemple soit»
suivi dans to.utes les autres provinces ec- !
clésiastiques de France.
Agréez, Monseigneur, l'assurance de mes *
sentiments dévoués en Notre-Seigneur,.
M. cardinal Merry del Val.
UN CONGRÈS A SAINT-SEVER ;
Le deuxième congrès des œuvres-
diocésaineset de l'Union catholique des
Landes aura lieu à Saint Sever, les ven
dredi 6, samedi 7 et dimanche 8 no- 1
vembrè prochain, sous la présidence de
Mgr Touzet, évêque d'Aire et de Dax. .
Au programme, indépendamment de
dix-neuf rapports :sur les œuvres reli
gieuses, morales et sociales :
Le vendredi 6 novembre : une, confé
rence par une déléguée do la Ligue pa
triotique des Françaises :
Le samedi? novembre : un sermon
par M. le chanoine Valentin, doyen
delà Faculté libre des lettres, de Tou
louse";
Le dimanche 8 novembre : un sermon
par M. l'abbé J.-B. Lemius, ancien su
périeur de Montmartre ;.un banquet;
urie conférence par M. Adrien Planté, ;
ancien députe des Basses-Pyrénées,
maire d'Orthez ; un discours de M. Jean
Lerolle, président de l'A. C. J. F. ; et
une allocution de Mgr Touzet.
Les séances du congrès-, le banquetet
les conférences auront lieu dans l'an-,
çien couvent des Ursulines, rue Dur- -
rieu. Les sermons et cérémonies litur
giques, dont, la messe du dimanche à
laquelle assisteront NN. SS. Thomas,
archevêque d'Andrinople, Soulé, arche
vêque de Léontopolis, et Gieure, évêque
deJBayonne, se feront dans l'église Ab
batiale;
Des cartes de congressiste sont en
vente, au prix de 1 franc* chez M. l'ar-
chiprêtre de Saint-Sever, et chez M.
Jacques Dupont, secrétaire du congrès,
rueDurrieu, à Saint-Sever.
CONGRÈS DIOCÉSAINS
Le congrès diocésain de Saint-Flour
s'est ouvert dimanche à Aurillac, sous
la présidence de Mgr l'évêque de Sàint-
Flour. Il s'est clôturé mardi 20 octobre,
après avoir obtenu un grand et légitime
succès.
Sur l'invitation de MgrLecœur, Mgr
l'évêque de Clermont, s'était rendu'à
Aurillac où il a présidé les séances de"
la journée du dimanche.
Cette journée était consacrée au con
grès de la Jeunesse cantalienne. Plus
de six cents jeunes gens avaient ré
pondu à l'appel de leur évêque.
Le soir, l'église Saint-Géraud était
: trop petite pour contenir la foule accou
rue au sermon de M. le chanoine Jan
vier. Ce dernier a prononcé une élo
quente conférence sur les œuvres. Après
le ser- mon, Mgr Belmont a donné le
salut du Très : Saint Sacrement. "* :
Le congrès d'Aurillac s'est continué
durant les journées de lundi et de
mardi, la çi^emière consacrée aux œu
vres religieuses, la seconde aux œu
vres de presse et aux œuvres sociales. =
Parmi les orateurs qui se sont fait
entendre, M. L'Ebraly, bâtonnier de
l'ordre des avocats à Clermont, a pro
noncé une allocution très intéressante
ét très applaudie sur la liberté de l'en
seignement ; M. Richard, avocat au bar
reau de Saint-Flour, a traité la question
des associations de pères de famille. Il
conseille de faire une association par
canton ; enfinj Mme-de Vélard a exposé
je but et le programme de la Ligue pa
triotique des Françaises.
EXPULSION DE RELIGIEUSES
Cinq membres du conseil municipal
de Vandenesse (Nièvre), ont protesté
avec là dernière énergie contre l'expul
sion des religieuses de celle commune,
en faison des services rendus par ces
vaillantes' proscrites, pendant plus
d'un demi-siecle, aux enfants du peu-?
pie ! 1
— Les Sœurs de Saint-Vincent de
Paul de l'orphelinat Monnard, à Sedan,
ont été congédiées et sont parties jeudi
malin. La campagne de laïcisation à
outrance continue partout, à la tris
tesse profonde des catholiques et pour
le triomphe de la franc-maçonnerie.
LES DÉPOUILLES DES CONGRÉGATIONS
Jeudi, a commencé la vente du mobi
lier des Frères de Ploërmel, qui diri
geaient le pensionnat du Thabor.
L'immeuble où, depuis l'expulsion
des Frères, a été installé le collège de
jeunes filles, avait été acheté dernière
ment, au nom de la Ville, moyennant la
somme de 105.000 francs.
C'est l'humble mobilier
l'installation plus importante du pen
sionnat : tables, bancs, bibliothè
que, etc.. qui ont été vendus à la re-
qyelo du liquidateur, M. Lecouturier, et
adjugés à des revendeurs et, entre au
tres, à un adjoint de la ville, à des prix
dérisoires.
DÉVOLUTION DES BIENS ECCLÉSIASTIQUES
Les membres du conseil municipal de
Reims sont allés lundi visiter en détail
les locaux de l'ancien grand séminaire
et mardi ceux de l'archevêché. On as
sure que, dans la première de ces mai
sons, ils furent édifiés en constatant la
pauvreté des cellules, jadis occupées
par les étudiants ecclésiastiques et en
core garnies de leur très simple mobi
lier : une table, une couchette, deux
chaises grossières, quelques rayons. Il
paraît que l'immeuble doit être complè
tement transformé et converti en mu
sée : sept cent mille francs seraient
consacrés à cette entreprise. Quant au
palais archiépiscopal, les représentants
municipaux ne savent probablement
pas encore qu'elle sera sa destination ;
on parle d'y transférer la bibliothè
que.
LA SPOLIATION ,
Mardi dernier a eu lieu âu tribunal
civil de Mandé la vente aux enchères
de l'établissement, dénommé' l'Union
chrétienne.
Le tout, divisé en quatre lots, a été
adjugé au prix de 65.000 francs envi
ron.
-- - —"ï .. - 1 ♦ .. ','X L.. 1 .' ' »
AU « PRINTEMPS »
Après-demain lundi 26 octobre; -s'ouvrira
aux Grands Magasins du Printemps l'ex
position de Fourrures, Bonneterie soie et
laine, Gants, Dentelles, Modes, Voilettes,
parfumerie, etc. Occasions sensationnelles.
Dans les nouveaux magasins, Tapis d'O
rient, anciens et modernes»
: ;
LES BEAUTÉS
OE L'EXPLOITATION PAR L'ÉTAT
« UNE GRÈVE DE PROTESTATION » ;
• Nous ' lisons dans Lo Stendardo, de
Cuneo (Coni), numéro du mercredi 21
octobre :
Hier, notre commissariat dè police était
informé qu'à Barge (i},par suite du manque
de wagons nécessaires à cette station pour
le transport des pierres, tousuiles proprié
taires de carrières ont suspendu le trayait,
en signe de protestation contre lés chemins
de fer de l'Etat, de sorte que, près de cent
tailleurs de pierre, charretiers; etc., sont
aujourd'hui sans travail..
Nous avons eu l'occasion, hier soirj d'in
terroger trois propriétaires du pays, de pas
sage parmi nous, en train de faire, noué ne
savons au compte de qui, une ' sorte d'en
quête sur divers points de la Province, en
vue de trouver d'autres adhésions de soli
darité entre propriétaires et trayailleurs,qui
voudraient s'unir à eux' dans la protesta- ,
tion qu'ils ont l'intention d'adresser au gou
vernement. : . . i ■ ,
Ces propriétaires nous ont dit comment,. :
depuis plusieurs mois, ils se sont adressé
à diverses reprises à l'administration 'des
chemins de fer (de l'Etat), en faisant res
sortir les' inconvénients et les dommages
subis Jusqu'ici par suite dq manque, de
wagons, qui met obstacle d'une façon sen
sible à leur trafic de venté et d'expédition.
Nous leur avons exposé les inconvénients
de l'inactivité forcée de tant d'ouvriers^; ils
nous ont répondu que c'était pour eux une
-mesure regrettable, mais imposée par ce
fait grave de ne pouvoir faire lacé aux frais
considérables d'exploitations du moment
que leur commercé reste presque complète-
menten suspens, faute de moyens de trans
port. "
Ces propriétaires toutefois ont encore l'in
tention d'avoir recours à noire Chambre de
commerce ët à l'autorité préfectorale pour
tenter d'amener le gouvernement à prendre
des mesures promptes et radicales.
Nous savons que depuis lors la grève se
poursuit dans le calme : les ouvriers gar
dent une attitude très modérée. Pour nous,
nous formons des vœux pour que ( le. gou
vernement, faisant droit aux justes protes-
rations de tant de propriétaires, et tenant
compte du dommage subi par toute une
classe d'ouvriers, veuille faire en sorte de
conjurer au plus tôt le danger de voir s'é
tendre à la plus grande partie de notre
province le terrible fléau de la grève. '
Sans commentaires.
ëcïïos de' PAETOÏÏT
—o— Le président de la République et
Mme Fallières offriront mardi prochain un
grand déjeuner en l'honneur du roi de
Grèce.j .. } .
—o— Le roi" deB Hellènes continue à
passer ses matinées en dépêchant son cour
rier et en flânant ensuite sur les boulevards.
Hier, après son déjeuner, il a reçu ;la visite
de M. Pichon,. ministre,, des affalresj: étran
gères, puis il est sorti avec M. Delyanni-
Aujourd'hui, Sa Majesté se rend à une
heure chez le prince Roland Bonaparte qui
donne un déjeuner en son honneur. :
—o— La maison Jroyale d'Eépagne fêta
aujourd'hui l'anniversaire de la inaissànca
de la reine Victoria qui accomplit son vingt-
unième printemps. : » !
—o— L'infante Isabelle* tante du roi
d'Espagne, venant de Madrid , par le Sud-
Express, arrivera cè soir à Paris où elle
passera quelques jours.
-^-,0-^ La princesse Adélaïde de Parme
a été admise dans l'ordre des Bénédictines
de l'île de Wight. La princesse est âgée
de 2î ans et fest la fille aînée de la duchesse
Marie-Antoine de Parme; Elle entra, le
18 mars, comme novice chez les Bénédic
tines de Solesmes. La princesse retrouvera
dans le même établissement sa grand'mère,
l'archiduchesse, vsuve. - Adélaïde de Bra-
gance, sœur de l'ancien, prince Cari de
, Lœwenstein actuellement père -dominicain
de l'ordre de Saint-Raimond et une de ses
tantes, la princesse Agnès de I ^pswens-
tein. : ■ .
—o— On vient de placer le monument
élevé par souscription à-Charles Floquet
au coin de l'avenue de la République et du
quai de Valiny, dans la circonscription
qu'il représenta jusqu'en 1893: Les écha
faudages ont disparu. En bronze,'debout
sur un socle de marbre, l'anoien président
de la Chambre, la figure, entourée des Clas
siques favoris, regardera Bastille. Auprès
du socle, une femme symbolique, en mar
bre, lui montre Paris. L'inauguration offi
cielle aura lieu prochainement. <-
—o— Le feu qui a détruit, à Brûxelles,
une partie de l'Hôtel des Postes aura pour
conséquence une interruption des commu
nications' télégraphiques qui durera plu
sieurs jours. • '
—o— On vient d'ofîrir au musée de.l'O-
péra le bureau de.Rossini et une très cu
rieuse statuette de l'auteur de Guillaume
Tell, qui est représenté assis sur un ca
napé du plus pur style. « bourgeois » du
1 (1) Barge, ville de 9.000 habitants, prov.
de Goni, arrondissement de Saluces, doit
son importance en grande partie aux. nom
breuses carrières dont il est question dans
l'article.
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