Titre : L'Univers
Éditeur : L'Univers (Paris)
Date d'édition : 1897-03-01
Contributeur : Veuillot, Louis (1813-1883). Rédacteur
Contributeur : Veuillot, Pierre (1859-1907). Rédacteur
Contributeur : Veuillot, François (1870-1952). Rédacteur
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Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 01 mars 1897 01 mars 1897
Description : 1897/03/01 (Numéro 10635). 1897/03/01 (Numéro 10635).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
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Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 06/02/2011
d'idées qu'elle suppose ou qu'elle pro
duit, avec le souci bienveillant du pro
chain qu'elle introduit au cœur de tous,
ne réussira jamais que fort médiocre
ment en dehors de l'esprit chrétien, — la
propager, donc, avec cet esprit, c'est
peut-être le meilleur moyen, c'est, à
coup sûr, un des deux ou trois plus effi
caces, de rechercher le bien moral et ma
tériel des travailleurs de la campagnç,
en même temps que de concourir à la
pacification des [esprits.
Ôn a souvent lancé contre l'institution
de la caisse rurale une grosse objection.
On la déclarait, tout simplement, irréali
sable : on ne parviendrait jamais, s'é
criait-on, à convaincreies paysans de son
utilité. La caisse rurale a répondu, à ce
pronostic évidemment fâcheux, par le
seul argument qui soit absolument dé
cisif, mais aussi par le plus décisif de
tous les arguments : pour démontrer
-qu'elle était possible, elle a existé. En
mille, endroits, comme en la paroisse de
Chiddes, elle a prospéré, elle a séduit
des paysans nombreux, elle a donné des
résultats féconds. Pour refuser de ré
pandre une organisation si utile, on n'a
donc même plus le faible argument do
l'éohec à redouter. Aussi faut-il, active
ment et hardiment, se mettre à l'œu
vre.
P. V,
INFORMATIONS POLITIQUES
ET PARLE5IEXTAI51E8
Mort du maire de Carmaux,
M. Saureau, maire de Carmaux, vient
de mourir. Les obsèques auront lieu de
main. M. Jaurès, député de la circons
cription, est attendu;
Une proposition de SI. Georges Berry.
M. Georges Berry vient de dépbser à la
Chambre une proposition relative à l'ap
plication de la loi de 1874 qui punit de
peines sévères les parents ou les patrons
qui livrent leurs enfants ou leurs appren
tis à des vagabonds qui les exploitent,
aux intermédiaires qui font métier d'em
baucher les enfants.
Dans son exposé des motifs, l'auteur
de la proposition publie une statistique
navrante, d'où il résulte que pendant
dix-sept ans seulement, de 1880 à 1896,
les agents ont.arrêté à Paris 29,000 en
fants laissés sur la voie publique, avec
mission de mendier ou de se prostituer,
et au hesoin de faire les deux métiers.
Les chiffres exacts des arrestations sont:
6,877 mineurs ây T dessous de seize ans
arrêtés pour mendicité et 22,114 arrêtés
pour faits de prostitution à Paris.
M. Berry en conclut que, étant donné
l'insuffisance du personnel de la police,
le chiffre des mineurs qui sont ainsi li
vrés à la mendicité ou à la prostitution
peut être évalué à 50,000 au moins.
Les courses de taureaux,.
La commission extraparlementaire
chargée d'étudier les modifications qu'il
conviendrait d 'apporter à la loi Gram-
piont a ténu une réunion au ministère de
}a justice, sous la présidence de M. Gué-
rin, ancien garde des sceaux, et a arrêté
les résolutions suivantes :
Désormais la loi Grammont ne sera pas
applicable aux courses de taureaux avec
nîise à mort. Ces sortes de spectacles pour
ront être autorisés et réglementés parjles
maires sous le contrôle des préfets.
Les infractions aux arrêtés municipaux
ou préfectoraux d'interdiction ou de régle
mentation constitueront, non plus de sim
ples contraventions, mais des délits punis
ae peines correctionnelles par de fortes
amendes d'abord, puis, en cas de récidive,
par la prison.
M. Bousquet, conseiller d'Etat, a été
bommé rapporteur.
L'ÉLECTIOÎV DE BREST
Le rapport.
(Suite.)
A. Lanildut, M. Emile de Kerros, proprié
taire dans la commune, à Rumorvan, se
plait à constater que lé recteur et le vicaire
actuels sont restés corrects en ne disant
pas un mot de l'élection dans l'église ; mais
on avait pris ses mesures pour suppléer à
cette discrétion. « Je dois signaler, dit M.
de Kerros, la présence dans cette commune
d'un ancien vicaire remplacé depuis peu et
qui n'est revenu dans ce pays, ou il a long
temps séjourné, que dans un but électoral;
sa présence à certaine réunion tumultueuse
l'a surabondamment démontré. »
A Tréouergat, il n'est pas allégué que des
prédications électorales aient eu lieu en
chaire au cours de la campagne ; ce n'est
que le dimanche d'après l'élection que le
curé, prenant la parole devant l'autel, au
rait déversé dans le cœur de ses paroissiens
ses amertumes, et'ses paroles sont ainsi tra
duites par unde ses auditeurs : « Il y a un
an que ie suis parmi vous, je n'ai pas eu à
me déplaire ; mais.du jour de l'élection j'ai
vu que les deux tiers ont voté au contraire
de moi et au contraire du Saint-Père le
Pape. » Cette dernière pièce n'a d'ailleurs
d'autre intérêt qu(3 de"xnontrer que la dis-
cipline et l'unité |de vues réclamées par M*,
l'abbé Grali, du elergé- du canton- de Plou-
daimézeau, n'ont pas été déparées par un
grand nombre d'exceptions.
_ C'est sous les auspices et par|Ies soins
ou curé de Lannilis, M. l'abbé Ollivier, que
L'association -
des maîtres répétiteurs.
MM. Jacques, Roch, Chaudey, Rose et
Maurice Faure, délégués du comité par
lementaire de patronage de l'association
des maîtres répétiteurs, ont eu, hier à six
heures du . soir, un long entretien avec
M. le ministre de l'instruction publique.
Ils lui ont notammentdemandé, con
formément au mandat qu'ils avaient reçu,
de vouloir bien'proroger le délai accordé
à l'association pour sa transformation en
société de secours mutuels, ce délai de
vant permettre dîexaminer si, par la mo
dification des statuts, il ne serait pas pos
sible de lui conserver le caractère de
défense des intérêts professionnels:
Le ministre a écouté avec bienveil
lance les honorables délégués, tout en
réservant sa réponse définitive,pour con
sulter ses collègues du cabinet.
Les incompatibilités parlementaires.
La proposition récemment déposée au
Sénat par M. Milliès-Lacroix, et tendant
à rendre incompatible le mandat de sé
nateur ou de député, avec l'exercice de
fonctions rétribuéespar l'Etat, a été prise
en considération par la commission
chargée de l'examiner.
s'était tenue la réunion électorale où la
candidature de M. Gayraud avait îété adop
téo. C'est dans le même bourg que >e réu
nit, le 13 janvier, dans un vaste dortoir de
l'école des frères, le « congrès » où le can
didat prit pour la première fois contact avec
la circonscription. « Beaucoup de prêtres,
cela Va sans dire », dit à cette occasion
l'Etoile de la Mer. A la grand'messe du
17 , janvier, le curé Ollivier prononça un
sermon dont plusieurs électeurs de la com-
■ mune, cultivateurs pour la plupart, citent
des phrases qu'ils garantissent authenti
ques, celles-ci entre autres : « Il n'y a plus
que deux partis, celui du Pape et celui de
ses adversaires... De quoi avez-vous peur?
Est-ce d'une petite poignée de laïques qui
sont les ennemis du Pape et qui mettent la
brouille dans le pays ?» Le maire de Lanni
lis, M. Paul de Kerdrel, affirme de son côté :
« Les vicaires ont passé dans la plus grande
partie des fermes, faisant de la propagande
pour l'abbé Gayraud, entre autres dans
cinq des miennes. Le chantre a distribué
des Dillets et n'a pas quitté la porte de la
mairie pendant toute la journée du 24 jan
vier. »
A Plouguerneau, la plus grosse commune
du canton et même ae la circonscription
M. de Poulpiquet, conseiller d'arrondissè
ment, déclare : « 1° M. Quentel, vicaire de
la paroisse, a parcouru la commune pen
dant huit jours, entrant dans les maisons et
pressant de voter pour l'abbé Gayraud ; 2'
M. Quentel s'est tenu le 25 Janvier dans le
voisinage de la salle de vote, et cela pen
dant presque toute la journée ; 3° des habi
tants de la commune de Plouguerneau sont
venus chez moi, dans l'après-midi du 23, se
plaindre de ce que des billets de vote dé
posés chez eux et portant le nom de M. de
Blois avaient été saisis par le même M
Quentel. »
A Landéda, le maire, M. Glaizot, constate
que, pendant toute la durée du scrutin
1 un des deux vicaires, se remplaçant à tour
de rôle, est resté de faction dans la salle de
vote. Il n'y a eu qu'une heure environ dû-
rant laquelle, obligés de s'absenter tous les
deux, ils se sont fait suppléer par le sacris
tain.
En passant dans le canton de Lesneven.
l'attention est tout d'abord attirée par les
témoignages qui nous sont parvenus de la
commune de Plouider. Quatre électeurs
déclarent : « Le 19 janvier, à trois heures
et demie de l'après-midi, M. Gayraud, can
didat, a tenu dans l'église de Plouider une
réunion électorale à laquelle assistaient
environ soixante-dix personnes, entre con
seillers municipaux et électeurs de la com
mune. Il est monté en chaire, revêtu d'un
surplis, auquel assistait le clergé au com
plet. » Il nous paraît préférable de trans
crire une gaucherie de rédaction, d'ailleurs
bien vénielle de la part de citoyens accou
tumés à s'exprimer plus .couramment en
breton, plutôt que d'altérer l'ingénuité de
cette attestation.
Tout à l'heure, on nous parlait, à Tréglb-
nou, d'une réunion convoquée dans l'é
glise un samedi, pour cinq heures ; mais on
ne nous disait pas comment elle s'était pas
sée. Ici, on nous la montre, la réunion élec
torale dans l'église paroissiale, avec le
candidat en chaire ; et ce doit bien être une
réunion électorale ; en effet, on n'aperçoit
pas la confusion qui aurait pu se produire
dans l'esprit des déposants : quelle est la
oérémonie du culte qui se célèbre un mardi,
à trois heures et demie de relevée, dans
une église de campagne ? Les mêmes pro
testaires constatent des visites du clergé de
Plouider dans les maisons de toute la com
mune pour recommander la candidature
Gayraud. Quatre prêtres se trouvent, toute
la journée du vote, sur la place publique
pour continuer la propagande électorale
et à la fin du scrutin opèrent comme scru
tateurs. .
Est-il bien nécessaire après cela de s'ar
rêter aux doléances particulières du sieur
Abily, aubergiste, qui n'a pu obtenir l'ab
solution depuis les élections municipales
de mai 1896, parce qu'il s'était laissé porter
sur une liste municipale non patronnée par
le presbytère, et dont la femme a été mal
reçue par le vicaire au confessionnal, parce
que l'abbé Martin (encore un candidat ec
lésiastique- non approuvé!) avait trouvé
asile dans son auberge ? Cela donne pour
tant quelque .créance à la déclaration, ex
travagante à première vue, du sieur Simon,
l'un des distributeurs du candidat Georges,
affirmant que les abbés de la même com
mune lui auraient porté une sorte de défi
de se faire servir à boire ou à manger dans
le bourg de Plouider.
A Kerlouan, le mercredi 20, une réunion
électorale aurait eu lieu aussi dans l'égli
se, affirme une dépêche qui laisse attendre
à ce sujet des certifications plus régu
lières,
A Ploudaniel, l'abbé Gayraud, introduit
par le clergé de la paroisse, a tenu sa réu
nion dans la salle ae l'école congréganiste
de filles.
A Saint-Méen, les religieuses ont fait dis
tribuer par leurs élèves les bulletins à
bande gommée où le nom de l'abbé Gayraud
était substitué à celui de M. de Blois.
A Trégarantec, la réunion électorale de
l'abbé Gayraud s'est tenue, son pas à
l'église, comme à Tréglonou et à Plouider,
mais au presbytère. Deux prêtres origi
naires de la commune, MM. Guilherm, vi
caire à Landerneau, et Lehoc, vicaire à Bo-
hars, s'étaient chargés de .parcourir la
commune, en étendant leurs excursions
dans certaines fermes du territoire de Plou
daniel.
A Saint-Renan, le candidat n'eut pas
l'avantage d'être reçu par le curé, retenu
loin de sa paroisse par un deuil. En l'ab
sence de celui-ci, ce fut son premier vi
caire, M. l'abbé Guirriec, qui, entouré de
nombreux prêtres, ouvrit la réunion élec
torale du 16 janvier, proposa et mit aux
voix la composition du bureau. Le prési
dent choisi fut M. le conseiller général La-
reur qui, un peu plus tard, guidant le can
didat dans le canton, criait à la foule :
« Avec le Pape 1 avec le Pape 1 »
« La plus grande partie des électeurs de
Saint-Renan, dit un électeur de cette
commune, M. de Parcevaux, propriétaire à
Coatmanach, a eu, la semaine précédant
l'élection, la visite de- nos deux vicaires ;
aux uns ces messieurs demandaient leur
neutralité, aux autres leur vote pour M.
Gayraud. Ensuite trois prêtres ayant de la
famille à Saint-Renan sont venus deux ott
trois jours avant l'élection. »
Un ancien conseiller général du canton,
M. Charles de Kervasdoué, présentement
retiré à Landerneau, envoie ses informa
tions sur ce qui s'est passé dans la com
mune de Plouzané. Il certifie « qu'en vue-
d'exercer sur les électeurs une pression de
nature à influer sur leur conscience et, par
suite, sur leur vote, des visites domiciliai
res ont été faites dans chacune des fermes
de Plouzané par l'un ou l'autre des ecclé
siastiques de la paroisse ». Un certain nom
bre « d'individus » affirment même que ces
ecclésiastiques leur ont dit qu'ils commets
traient un péché mortel s'ils votaient pour
M. de Blois.
A côté de ces contestations, trop répé
tées pour ne pas donner à ce relevé un air
de monotonie, M. de Kervasdoué a recueilli
des propos bien extraordinaires : celui
d'une femme qui disait de voter pour l'abbé
Gayraud, « parce que les nobles pou
vaient tuer leurs semblables sans risque
d'être condamnés, pourvu qu'ils missent
25 centimes sur le corps de leurs vic
times » ; celui d'une autre femme qui, s'a-
dressant à M. de Kervasdoué lui-même,
lui demandait s'il était vrai que les prêtres
quitteraient le pays au cas ou M. de Blois
serait nommé, en ajoutant : « C'est que si
les prêtres s'en vont, je. m'en irai aussi.»
Sancta simplicitas !
A Loc-Maria, toujours des visites, de
ferme en ferme, d'ecclésiastiques menaçant
du feu de l'enfer ceux qui ne voteraient pas
pour M. Gayraud. A la messe du matin,
prône électoral du vicaire. Sur la place de
l'église, le bedeau désignant des proprié
taires du pays comme travaillant pour
le candidat de l'enfer contre le candidat dé
Dieu.
Un électeur de Lanrivoaré nous montre
le curé Bozennec allant à la rencontre des
électeurs aux environs du bourg, pulss'ins-
tallant à la mairie « avec ses bulletins dans
sa soutane ». . -
A Ploumoguer, le 15 jaffvier au matin,
les conseillers municipaux recevaient du
desservant de la commune un billet ainsi
libellé :
« M. l'abbé Gayraud viendra ce soir à
Ploumoguer vers quatre heures.
« M. le recteur et M. l'abbé Gayraud se
ront heureux de recevoir le conseil de fa
brique et le conseil municipal. » -
M. Auguste de Bergevin, trouvant ce
genre de convocation insolite, a donné sa
démision de conseiller municipal.
En ce qui concerne la petite commune de
Trébabu, M. le comte de Kersauzon, élec
teur de cette commune, écrit : « Il est de
notoriété publique que, le samedi 23, veille
de l'élection, M. l'abbé Guillerm, desser
vant, a mis au service de la candidature de
M. l'abbé Gayraud l'influence qu'il doit à
l'habit qu'il porte et au caractère dont il est
revêtu, menaçant ceux qui voteraient pour
M. le comte de Blois des peines éternelles
notamment la famille Lhostis Gabriel, de
Kéruzou bian, et la famille Le Ru, de Ké
ruzoubras ; au chef de cette dernière, doyen
de la commune, il a ajouté que, s'il votait
pour M. de Blois, on lui renverrait ses deux
filles, religieuses de l'ordre du Saint-Es
prit. » ■
On voit quel a été le caractère général
,des moyens de propagande mis au service
de M. Gayraud, et qu'il n'a fait que se con
former aux devoirs de la plus élémentaire
reconnaissance en adressant sa circulaire à
messieurs les curés et lés électeurs de la
circonscription, aux curés d'abord.
Mais on ne se bornait pas à le présenter
-comme le candidat adoptif du clergé bre
ton. Rien n'était négligé pour faire savoir
— ou pour faire croire (votre 6 a bureau ne
s'estime pas en mesure de dire dès à ipré-
sent quelle est l'expression juste) — que le
candidat n'était pas seulement désigné par
la réunion électorale de tout le clergé de la
yl circonscription, qu'il l'était par le Souve
rain Pontife en personne, ou tout au moins
par la curie romaine.
Les journaux chargés de combattre pour
l'abbé Gayraud commencèrent par publier
en caractères d'affiche un télégramme de
félicitations de l'assemblée d études so
ciales réunie chez les pères de l'Assomption
de Rome. On semblait attacher surtout du
prix à ce télégramme parce qu'il était daté
ae Rome ; et les fidèles devaient entendre
que de pieux personnages ne pouvaient té-
tégraphier ainsi de la Ville éternelle sans
en avoir reçu l'expresse mission.
Les recommandations publiques ne ces
saient de mettre en jeu les instructions ou
les directions pontificales. L'Etoile de la
Mer évitait d'appeler crûment M. Gayraud
lè candidat du Pape ; elle recourait à d'in
fénieuses périphrases comme « candidat
es droits du Pape » ; mais il ne semble
pas que la même réserve fût observée
dans la propagande soit orale, soit épisto-
"laire.
Dans la semaine qui précéda le scrutin,
la poste apporta dans-la circonscription un
nombre considérable de lettres venant du
frand séminaire de Quimper. On signale
espointsles plus divers l'arrivée de cette
manne. On en a reçu à Lannilis, à Plouda
niel, à Saint-Renan, à Plouarzel, à Loc-
Maria. A Landunvez, nous dit-on, il est ar
rivé plus de vingt de ces lettres. Des co
pies, certifiées dè sept ou huit ont été join
tes aux protestat'ons et figurent au dossier.
L'entrée en matière est aocrochée aux pré
textes les plus divers ; l'un s'adresse à un
parent, l'autre à un bon compatriote; un
troisième dit : « J'ai à vous parler, bien
que vous me corinaaissiez probablement
très peu, mais votre épouse me connaît
mieux » ; un autre encore : « Mon cher
monsieur S..., peut-être ne connaissez
vous pas mon nom », et il évoque labo
rieusement le souvenir d'une visite
faite en commun à un phare, ou une
conversation dans laquelle le « cher mon
sieur» a parlé de sa fille « qui est reli
gieuse».
Sous le bénéfice de cette présentation
plus ou moins sommaire, le séminariste
entame immédiatement le parallèle entre
les candidats. Il est d'ordinaire très dur
pour de Blois '; nous nous bornerons
aono à citer à son sujet la lettre où il est
debeaucoup le plus ménagé :
« Le jour du pardon, si vous vous en
souvenez bien, nous avons loué ensemble
le comte de Blois ; c'est un très bon chré
tien... Mais où il commence d'être en faute,
c'est quand il se pose pour là députation
malgré l'avis de tous les prêtres à qui ap
partient plus particulièrement le droit ae
Choisir le remplaçant de Mgr d'Hùlst... Par
cela même qu il désobéit à Léon XIII, chef
de l'Eglise catholique, le comte de Blois
n'est plus un bon chrétien, ni même un bon
Français. »
Le même correspondant dit encore : « Le
journal que je vous conseille de lire, c'est
l'Etoile de la Mer, rédigée à Brest par M. de
Trémaudan, un noble catholique, tout dé
voué au Pape et à l'Eglise. Je vous con
seille en outre de vous y abonner, si vous
ne l'êtes pas déjà. En tout cas, conformez-
vous aux indications et aux avis de votre
bon curé M. Ollivier ; c'est un homme très
éclairé et très dévoué à la bonne cause ; sa
conduite politique est approuvée par tous
les professeurs du grand séminaire et les
grosses têtes de Quimper. »
Quant au panégyrique du candidat Gay
raud, il se retrouve partout avec peu de
variantes. Il peut se résumer dans ce pas
sage d'une lettre du séminariste J.-Fr. Hi-
ly : « Le clergé de France s'est soumis aux
enseignements du Pape, et M. Gayraud
Îieut s'intituler candidat républicain catho-
ique, candidat du Pape, de" l'évêque, de
MM. les professeurs du grand séminaire. »
Il est impossible de parcourir ces pièces
diverses dans leurs développements, mais
si pareilles par le sujet et par le plan, sans
en retirer 1 impression que tous les élèves
du grand séminaire ont « composé » avec
beaucoup d'émulation sur une « matière »
qui leur était dictée à tous et que, par cette
heureuse combinaison, ils ont formé, sans
négliger leurs études, l'agence électorale
la plus affairée que l'on puisse rêver.
Viennent ensuite les conclusions que
nous avons reproduites et qui proposent
une enquête.
L'HOSPITALITÉ DE NUIT
La réunion générale annuelle de l'œu
vre de l'Hospitalité de nuit a eu lieu;
hier, boulevard de Vaugirard, 14, sous
la présidence d'honneur de S. Em. le
cardinal Perraud, évêque d'Autun.
L'assemblée, très nombreuse, a pris le
)lus vif intérêt aux communications sur
e mouvement et la marche de l'œuvre,
faites par M. Vianney, trésorier, et M. le
baron de Livois, président.
Les recettes du dernier exercice se
sont élevées à 107,043 fr.; les dépenses
ont été de 131,240 fr.,soit un déficit de
24,205 fr. Mais, hâtons-nous de le dire,
cet excédent de dépenses n'a rien d'in
quiétant. Il est pour ainsi dire' normal.
Chaque année, il y a un écart analogue
que |des dons généreux viennent com
bler.
L'œuvré de l'hospitalité de nuit comp
te quatre grands asiles à Paris. Elle a
reçu au cours de l'année 1896,84,510 per
sonnes. Depuis sa fondation qui remonte
à 1876, le nombre des hospitalisations n'a
cessé de grossir chaque année.
S. Em. le cardinal Perraud a fait res
sortir dans un langage d'une élévation
magnifique les nombreux services que
rend l'œuvre de l'hospitalité de nuit.
« Je demeure convaincu, a dit Son
Eminence, qu'on travaille ici dans le vé
ritable esprit de l'Evangile et sans soule
ver jamais les haines des déshérités de
ce monde contre les privilégiés de la for
tune qui remplissent les grands devoirs
que la Providence impose aux riches. A
des dons princiers se joignent des of
frandes modestes, les oboles de ceux qui
ont peu et jusqu'à celles des gens qui ont
moins que le nécessaire. Et l'on peut ap
pliquer à cette œuvre la parole des
Saintes Lettres : « Les fils d'un même
« père,le riche et le pauvre se sontrencon-
« très. »
L'éminent président se plaît ensuite à
commenter, avec un esprit charmant
quelques traits épisodiques empruntés au
rapport général.
« Pourquoi, dit-il, m'avoir fait venir
de cent lieues ? Ma parole ne peut que
refroidir les émotions bienfaisantes que
le compte-rendu de M. le baron de Livois
vous a fait ressentir par le récit'de tant
de détresses lamentables. Il n'y a plus
qu'à courir à son porte-monnaie ».
S. Em. le cardinal Perraud exprime
ile vœu que tous les rapports concernant
l'œuvre de l'Hospitalité de nuit, soient
ipubliés in extenso sous forme de bro
chures populaires.
« Ce serait, dit-il, un chapitre très vi
vant de l'apologétique chrétienne, car
selon le mot de l'apôtre, votre belle œu
vre fait toucher Dieu. La lumière de la
charité précède celle de la vérité. »
Le grand orateur conclut par ce mot
de Job :
« J'ai été l'œil de l'aveugle, le pied du
boiteux et les bénédictions de ceux qui
allaient périr sont tombées sur moi. »
Et avec celles du ciel, il souhaite que
les bénédictions des naufragés de la vie
retombent sur l'œuvre de l'hospitalité de
nuit !
Edouard Alexandre.
—— ♦ ——
LETTRES, SCIENCES ET ARTS
Vente de livres . — On vient de vendre
aux enchères les livres du baron Double.
Parmi les ouvrages rares, citons les « Dé
couvertes de M. Marat, dédiées à la Reine »,
sur hollande, exemplaire aux armes de
Marie-Antoinette, vendu 8,020 francs.
Marat était alors médecin des écuries du
comte d'Artois. Il vivait aux crochets des
princes et ne songeait pas encore à les
guillotiner,
LISTE DES PRÉDICATEURS M (MEME
A PARIS
archidiaconé de notre-dame
Notre-Dame. Le R. P. Ollivier, Domini
cain,
Saint-GermainTAuxerrois. M. l'abbé Vil-
laume, aumônier de l'hôpital de la Pitié, et
M. l'abbé Harasse, aumônier des Dames de
Saint-Thomas de Villeneuve, à Issy.
Saint-Eustache. Le R. P. Génier, Domini
cain.
Saint-Roch. M. l'abbé Dien, M. 1 abbé Ha
rasse et M. l'abbé Laffély, du diocèse de
Nevers.
Saint-Leu. Les RR. PP. Le Moigne, Tour-
nade et Lemarescal, S. J.
Notre-Dame des Victoires. Le R. P. For
tuit, Dominicain.
Notre-Dame de Bonne-Nouvelle. M. l'abbé
Deshayes, vicaire à la paroisse.
Saint-Nicolas des Champs. M. l'abbé
Garnier, vicaire à Notre-Dame de Bonne-
Nouvelle, et M. l'abbé Candegabe, vicaire à
Saint-Denis du Saint-Sacrement.
Saint-Denis du Saint-Sacrement.M.l'abbé
Falcon et M. l'abbé Polack, 2° vicaire à
Saint-Pierre du Gros-Caillou.
Sainte-Elisabeth. M. l'abbé Theise, cha
pelain de Notre-Dame des Victoires, et M
l'abbé Dien.
Saint-Jean-Saint-François. M. l'abbé Cas-
taing, aumônier de l'hôpital militaire Saint-
Martini
Saint-Ôervais. Le ft. P. Emmanuel, îlé-
collet.
Saint-Louis en l'Ile. M. l'abbé Rimbault,
aumônier du lycée Montaigne.
Saint-Merry. Le R. P. Lambert, des
Pères de la Miséricorde,
Notre-Dame des Blancs-Manteaux. Le R,
P. Alix, de l'ordre du B. Thomas de Bi
ville (Manche).
Saint-Paul Saint-Loui.s. Le R. P. Quin-
cenet, dominicain, et M. l'abbé Lacroix,
2° aumônier du lycée de VanVeSi.
. Sainte-Madeleine. Le R. P. Truck, S. J.,
et le R. P. Moyse, capucin.
Saint-Augustin. Le R. P. Janvier, Domi
nicain, et le R. P. duLac, 13. J.
Saint-Philippe du Roule. Les RR. PP. du
Lac et Caisey, S. J., et Boissieu, Domini-
cain.
Notre-Dame ■ de Lorette. Les RR. PP.
Terrade, Mariste ; Léon, Capucin ; Le Doré,
Eudiste ; M. l'abbé Rozier et M. l'abbé Gay
raud. •
Saint-Louis d'Antin. Le R. P. Roger, Do
minicain, M. l'abbé Stiltz, aumônier des
Sœurs aveugles de Saint-Paul. '
Saint-Eugène. M. l'abbé Valadier. aumô-
nier de la Roquette.
Sainte-Trinité. Le R, P. Boulanger, Do
minicain. .
Saint-Laurent. M. l'abbé Peuportier, cha
noine honoraire, secrétaire à 1 archevêché,
et le clergé de la paroisse.
Saint-Martin. Le R. P. Bienvenu, Capu
cin.
Saint-Vincent de Paul, Le R. P. Léonce,
Capucin, et.M. l'abbé Dumont, directeur de
l'école Jeannè-d'Arc, à Aulnay. "
Sainte-Marguerite. M. l'abbé Laffély.
Saint-Ambroise. Les RR. PP. Etourneau
et Constant, dominicains.
Saint-Joseph. Le R. P. Henry de Sainte-
Thèrèse, Carme déchaussé.
Notre-Dame de Bercy. M. l'abbé Tadon,
vicaire à Sainte-Clotilde.
Saint-Antoine! M. l'abbé de Barolet, au
mônier des Dames Augustines du Saint-
Cœur de Marie.
Saint-Eloi. Le R. P. Sele-Dubray, Domi
nicain.
L'Immaculée-Conception. M. l'abbé Pa-
tureau, vicaire à Montreuil.
Saint-Pierre de Chaillot. Les RR. PP.
Hébert, Dominicain, et Léon, Francis
cain.
L'Annonciation de Passy. Le R. P. Lar-
gent, de l'Oratoire.
Saint-Honoré. Les RR. PP. Flamarion, S.
J., et Etourneau, .Dominicain.
Notre-Dame d'Auteuil. M. l'abbé Poulin,
2 e vicaire de Sainte-Clotilde.
Sainte-Marie des Batignolles.
Fages, Dominicain.
Saint-Ferdinand des Ternes. Les RR.
PP. Pottier et de Kerraoul, S. J.
Saint-Michel des Batignolles,
Mercadé, attaché à l'Œuvre
rance. i
Saint-François de Sales. Les Mission
naires diocésains.
Saint-Pierre _de Montmartre. M. l'abbé
Couget, professeur à l'école Gerson.
Saint-Bernard de la Chapelle. M. l'abbé
Daubichon, aumônier de l'hôpital Beau-
jon.
Saint-Denis de la Chapelle. Les RR. PP.
Capdeville et Gourat, de l'Oratoire.
Le R. P.
M. l'abbé
de l'Espé-
DESSERT EXQUIS
Nouvelle Création
D'OLIBET
Notre-Dame de Clignancourt. Le R. P.
Houlgatte, missionnaire diocésain de Cou-
tances.
Saint-Jean-Baptiste de Belleville. M.
l'abbé Bridier, premier aumônier de la
Maison-Mère des Frères des écoles "chré
tiennes.
Saint-Jacques-Saint-Christophe de la
Villette. Les Missionnaires diocésains.
Saint-Georges. M. l'abbé Fessard, curé
de Fourqueux.
Saint-Germain de Charonne. M. " l'abbé
Collot, aumônier de Nçtre-Dame, à Chà-
tillon.
Notre-Dame de la Croix. M. le curé.
archidiaconé de sainte-geneviève
Saint-Etienne du Mont. Le R. P. Renard,
S. J.
Saint-Médard. Le R. P. Noble, Domini
cain.
Saint-Séverin.Le R. P. de Saint-Maixent,
S. J.
Saint-Jacques du Haut-Pas. Le R. P. Ro
land, Dominicain.
Saint-Nicolas-du-Chardonnet. M. l'abbé
iPidot, vicaire à Saint-Pierre du Gros-Cail
lou.
Saint-Sulpice. Le R. P. Thirriet.
Saint-Germain-des-Prés.Le R.P.Edouard,
récollet, et le R. P. Forbes, S. J.
Notre-Dame-des-Champs. Le R. P. Cha-
potin, Dominicain,et M. 1 abbé Rozier.
Sainte-Clotilde. Le R. P. Gaffre, Domi
nicain,et les missionnaires diocésains.
Saint-Thomas d'Aquin. Le R. P. Babon-
neau, Dominicain,et M. l'abbé Theise.
Saint-François-Xavier. Les RR. PP. Au-
riault et Pottier, S. J.,et M. l'abbé Rozier.
Saint-Pierre du Gros-Caillou. M. l'abbé
Staudet, vicaire à Saint-Roch, et M. l'abbé
Duplessy, vicaire à Sainte-Madeleine;
Saint-Marcel. Le R. P. Morin, des Pères
de la Miséricorde.
Sainte-Anne (Maison-Blanche). M. l'abbé
Théodore Garnier.
Notre-Dame de la Gare. Le R. P. Am-
broise, des Pères de la Pierre-qui-Vire.
Saint-Pierre du Petit-Montronge. Le
R. P. Anselme, capucin.
Notre-Dame de Plaisance.. Le R. P. Chris
tophe, des Augustins de l'Assomption.
Saint-Lambert de Vaugirard. M. l'abbé
de Manas, deuxième vicaire de Notre-Dame
de Lorette, et M. l'abbé Barbin, vicaire à
Sainte-Marie des Batignolies.
Saint-Jean-Baptiste de Grenelle. M. l'abbé
Joffroy, aumônier de l'Institut de Saint-
Nicolas, àIssy.
1 L'IHSTITUT CÂTHÛUQÙE fil PARIS
M. Leroy-Beaulieu a fait samedi une
conférence sur l'antisémitisme.
Il n'admet pas que tout le mal social
soit imputable aux juifs ; : mais il ne nie
pas non plus qu'ils puissent «n constituer
avec les francs-maçons, un des facteurs.
Au point de vue religieux, patriotique et
économique, leurs agissements ne pa
raissent pas trop inquiéter l'orateur.
Une partie des auditeurs a vivement
applaudi.; l'autre a fait entendre des pro
testations.
Lundi, 1 er mars à 5 heures, M. le doc
teur Jousset fera sa première conférence
sur l'Essai d'une doctrine médicale spi-
ritualiste. Il traitera principalement de la
Nature de l'homms et de la. maladie.
ASSURANCES SUR LA VIE
Comme il a été dit, I'Assurance pour la
vie entière est un contrat par lequel,
moyennant une prime annuelle payable
pendant toute là vie de l'assuré, la Compa
gnie s'engage à payer une somme déter
minée au lendemain du décès de l'assuré, à
quelque époque qu'il arrive.
Mais on peut stipuler aussi que la prime
ne sera payable que pendant un nombre
d'années limité.
Rappelons d'ailleurs que le payement des
primes étant toujours facultatif dans les
assurances sur la vie, l'assuré n'a pas à
craindre d'assumer une charge à laquelle
il ne pourrait peut-être pas toujours faire
face.
En cas de- non-payement de la prime,
l'assurance n'est que réduite et les verse
ments antérieurs ne sont pas perdus si
l'assuré a payé au moins trois primes an
nuelles.
La Compagnie d'Assurances générales
envoie'gratuitement ses tarifs à toute per
sonne qui en fait la demande soit à son
siège "social, rue Richelieu , 87, à Paris, soit
à ses agents.
LE JUGEAIENT. DE LYON
Voici le texte complet du jugement
rendvi jeudi par M. le juge de paix Ma-
zet, de Lyon, acquittant les dix-sept pè
lerins de Fourvières, poursuivis pour
délit de procession :
Attendu que les prévenus traduits de
vant le tribunal de simple police pour in
fraction à un arrêté du maire de Lyon du
2 septembre 1896 soutiennent que cet ar
rêté est illégal et dépourvu de force obli
gatoire ,
Attendu qu'il y a lieu, avant d'apprécier
le mérite de cette exception, d'examiner si
les faits qui leur sont reprochés tombent
sous l'application de l'arrêté qui formé la
base de la poursuite : .
Attenlu que cet arrêté est ainsi conçu :
« Article i bf: . Les manifestations reli-
« gieuses (cortèges, processions ou autres
« cérémonies) sont formellement Interdites
« sur la voie publique et en dehors des édi-,
« flces consacrés au culte, dans toute l'é-
« tendue de la Ville de Lyon j
« Exception est faite pour les pèlerinages
« annuels des 8 septembre et 8 décembre
« qui pourront être autorisés sur la de-
ï mande des organisateurs, à la condition
t toutefois que l'itinéraire de ces cortèges
restera circonscrit dans les limites des
« quartiers Saint-Jean et de Fourvières »;
Attendu que les expressions du deuxième
paragraphes exception est faite pour les
pèlerinages des 8 septembre et 8 décem
bre » impliquent nécessairement que les
pèlerinages sont compris dans la disposi
tion générale du paragraphe 1 er qui interdit
les manifestations religieuses ;
Que, dès lors, les deux pèlerinages su-
bordonnés à une .autorisation, de même
que tous autres pèlerinages non spéciale
ment prévus, ne sont interdits par l'arrété
qu'autant qu'ils présentent le caractère
extérieur de manifestations religieuses;,
Attendu, en fait, que le 6 décembre der
nier, la foule dont faisaient partie les dix-
sept prévenus, montait paisiblement le
Chemin-Neuf,voie publique ouverte » tous,
sans ordre déterminé, sans organisateurs,
sans convocation préalable, sans bannières
ni insignes religieux ; qu'elle n'était ni pré
cédée, ni suivie par des membres du cler-
j
Attendu que le simple et libre usage de
la voie publique ne peut évidemment, par
la seule considération des sentiments in
térieurs des citoyens qui s'en servent et du
lieu où ils se rendent, être assimilé à une
manifestation^ religieuse interdite par l'ar
rêté dont l'application est requise ;
Qu'on ne peut faire résulter le caractère
de manifestation religieuse de quelques
chants dont lès paroles n'ont pu être com
prises, et dont le sens et le caractère n!on
pu être précisés ;
Attendu qu'il ressort de ce qui précède
que les dispositions de l'arrêté sus-visé ne
sont pas applicables aux faits reprochés aux
prévenus ;
'Par ces motifs,
Le tribunal, jugeant en dernier ressort,
et sans qu'il y ait lieu de statuer, sur l'ex
ception d'illégalité proposée,
Dit qu'il n'a pas été contrevenu à l'arrêté
du *2 septembre 1896, annule les citations
et tout ce qui -a suivi et renvoie les pré
venus des fins de la poursuite sans dé
pens.
LES AFFAIRES DE CRÈTE
La note des puissances.
Une dépêche résumait ainsi-hier soir les
décisions prises et exécutées par les puis
sances :
1° Toutes les puissances ont envoyé des
instructions à lèurs -ambassadeurs' à Cons-
tantinople et à leurs ministres à Athènes, 'à
l'effet de s'entendre sur les notifications à
faire aux deux gouvernements -respectifs,
conformément à la proposition russe et aux
déclarations faites par lord Salisbury & la
chambre des pairs.
2° La note que les puissances ont décidé
d'adresser à la Grèce sera probablement
remise aujourd'hui.
C'est également aujourd'hui que sera re
mise à la Porte la note des puissances.
L'opinion hellénique.
Athènes, 27 février.
La Chambre n'a pas encore siégé au
jourd'hui. Les membres de l'opposition ont
tenu une séance plénière dans laquelle on
a décidé d'adresser au roi une protestation
déclarant que, en présence de cette grève
du Parlement, le devoir de la Couronne
était d'agir pour imposer le respect de la
Constitution ; autrement, l'opposition ne
pourrait pas, déclare : t-elle, être rendue
responsable de la situation: • •- 1
Tous les leaders de l'opposition, à l'ex
ception de M. Caropono, ont signé oette
protestation que trois députés porteront
dans la soirée au roi.
' Le décret de convocation des classes de
la réserve de 1891 et 1892 vient d'être pro
mulgué.
On mande d'Athènes, à la Gazette de Co'
logne, qu'une épidémie de variole a éclaté
parmi les réfugiés crétois au Pirée.
Chez les insurgés.
La Canée, 27 février.
Un combat entre les insurgés et les
Turcs indigènes, près de Rethymo, se se
rait engagé entre Somata et Vrisina.
Deux Turcs ont été tués et dix-huit au
tres ont été blessés.
Les Grecs ont conservé leurs positions.
La Canée est tranquille.
D'après d'autres nouvelles, il s'agirait
non d'un combat, mais d'un simple échange
de quelques coups de feu n'ayant amené ni
blessures ni morts.
Le colonel Vassos a promis d'intervenir
auprès des insurgés de Selino, pour qu'ils
laissent partir les Turcs enfermés, au 'nom
bre de 1,500, avec leurs familles, dans le
fort.
• Le résultat de cette démarche est attendu
avec une certaine anxiété.
Les bâtiments français restés mouillés
devant la Canée sont le Wkttignies et le
Chanzy, qui n'en a pas bougé depuis son
arrivée, le 22 février.
Une note des chefs insurgés. — De
mande d'annexion à la Grèce.
La Canée, 27 février.
' En réponse à la récente proclamation
des amiraux, les insurgés ont fait remettre
par le commandant Reineck à l'amiral Ca-
nevaro, une note déclarant que tous les
liens ayant existé entre la Crète et Ta Porte
sont rompus et que le peuple crétois n'ac
ceptera aucune solution autre que l'an
nexion à la Grèce.
Ce document est signé par .plusieurs
ch'efs insurgés. '
Les habitants Israélites partent en grand
nombre.
Les musulmas en armes continuent de
circuler en ville.
DÉPÊCHES DE L'ÉTRANGER
ABYSSLME
Du Mémorial diplomatique :
« Les deux voyageurs italiens Nerrazzini
et Traversi se sont embarqués pour l'Afri
que avec plusieurs caisses remplies d'écus
en argent se montant à 8 millions de francs,
rançon à payer à Ménélik.
« Ils porteront cet argent sous bonne es
corte au n<5gus. »
ESPAGNE
Madrid, 27 février.
Une dépêche de Manille annonce que
vingt-trois révoltés seulement ont pu se
sauver; les autres ont été tués ou faits pri
sonniers.
Les colonnes espagnoles continuent leur
mouvement vers Imus, principal foyer de
l'insurrection.
Manille est pavoisée et fête les dernières
victoires espagnoles,
MAROC
Tanger, 27 février.
Un Anglais, nommé Carleton, a été atta
qué, à l'Alcazar, le 22 février, par une trou
pe de soldats du caïd Faljalis.
Carleton a été légèrement blessé d'un
coup de couteau ; en outre, les soldats lui
ont jeté des pierres, dont quelques-unes
l'ont atteint.
SOUDAN
Londres, 27 février. 1
On mande de Lanwa, le 13 février, que
l'expédition de la Compagnie royale du Ni-
ger contre Ilorin est arrivé ici, de Jeba,
sur le Niger.
Lanwa est à 25 milles de Ilorin.
Les messagers de l'émir d'Ilorin, qui sont
arrivés, annoncent sa soumission.
TRAIVSVAÀL
t Prétoria, 27 février.
Le président. Kriiger se rendra à Bloem-
fontein au commencement de mars pour
discuter l'union plus étroite des deux ré
publiques du Transvaal et de l'Etat libre
d'Orange.
sEMOUL!E\9Ë;
Nouvel Aliment reconstituant
des RR. PP. TRAPPISTES
« 1u ntonasttre du PORT-DU-SALUT
(Hantion hononU* Zxpodtton CnjTCCMlli Interu u UA)
Cet aliment est ordonné par les -médecins
aux vieillards, aux Enfants, aux .Nourrices,
aux Estomacs débilités aux Constitutions
délicates.
Prix de la Botta ae SOO gr.: S'PO
lipit (binl : PARIS, 1, r. las IJonf-St-Piral
duit, avec le souci bienveillant du pro
chain qu'elle introduit au cœur de tous,
ne réussira jamais que fort médiocre
ment en dehors de l'esprit chrétien, — la
propager, donc, avec cet esprit, c'est
peut-être le meilleur moyen, c'est, à
coup sûr, un des deux ou trois plus effi
caces, de rechercher le bien moral et ma
tériel des travailleurs de la campagnç,
en même temps que de concourir à la
pacification des [esprits.
Ôn a souvent lancé contre l'institution
de la caisse rurale une grosse objection.
On la déclarait, tout simplement, irréali
sable : on ne parviendrait jamais, s'é
criait-on, à convaincreies paysans de son
utilité. La caisse rurale a répondu, à ce
pronostic évidemment fâcheux, par le
seul argument qui soit absolument dé
cisif, mais aussi par le plus décisif de
tous les arguments : pour démontrer
-qu'elle était possible, elle a existé. En
mille, endroits, comme en la paroisse de
Chiddes, elle a prospéré, elle a séduit
des paysans nombreux, elle a donné des
résultats féconds. Pour refuser de ré
pandre une organisation si utile, on n'a
donc même plus le faible argument do
l'éohec à redouter. Aussi faut-il, active
ment et hardiment, se mettre à l'œu
vre.
P. V,
INFORMATIONS POLITIQUES
ET PARLE5IEXTAI51E8
Mort du maire de Carmaux,
M. Saureau, maire de Carmaux, vient
de mourir. Les obsèques auront lieu de
main. M. Jaurès, député de la circons
cription, est attendu;
Une proposition de SI. Georges Berry.
M. Georges Berry vient de dépbser à la
Chambre une proposition relative à l'ap
plication de la loi de 1874 qui punit de
peines sévères les parents ou les patrons
qui livrent leurs enfants ou leurs appren
tis à des vagabonds qui les exploitent,
aux intermédiaires qui font métier d'em
baucher les enfants.
Dans son exposé des motifs, l'auteur
de la proposition publie une statistique
navrante, d'où il résulte que pendant
dix-sept ans seulement, de 1880 à 1896,
les agents ont.arrêté à Paris 29,000 en
fants laissés sur la voie publique, avec
mission de mendier ou de se prostituer,
et au hesoin de faire les deux métiers.
Les chiffres exacts des arrestations sont:
6,877 mineurs ây T dessous de seize ans
arrêtés pour mendicité et 22,114 arrêtés
pour faits de prostitution à Paris.
M. Berry en conclut que, étant donné
l'insuffisance du personnel de la police,
le chiffre des mineurs qui sont ainsi li
vrés à la mendicité ou à la prostitution
peut être évalué à 50,000 au moins.
Les courses de taureaux,.
La commission extraparlementaire
chargée d'étudier les modifications qu'il
conviendrait d 'apporter à la loi Gram-
piont a ténu une réunion au ministère de
}a justice, sous la présidence de M. Gué-
rin, ancien garde des sceaux, et a arrêté
les résolutions suivantes :
Désormais la loi Grammont ne sera pas
applicable aux courses de taureaux avec
nîise à mort. Ces sortes de spectacles pour
ront être autorisés et réglementés parjles
maires sous le contrôle des préfets.
Les infractions aux arrêtés municipaux
ou préfectoraux d'interdiction ou de régle
mentation constitueront, non plus de sim
ples contraventions, mais des délits punis
ae peines correctionnelles par de fortes
amendes d'abord, puis, en cas de récidive,
par la prison.
M. Bousquet, conseiller d'Etat, a été
bommé rapporteur.
L'ÉLECTIOÎV DE BREST
Le rapport.
(Suite.)
A. Lanildut, M. Emile de Kerros, proprié
taire dans la commune, à Rumorvan, se
plait à constater que lé recteur et le vicaire
actuels sont restés corrects en ne disant
pas un mot de l'élection dans l'église ; mais
on avait pris ses mesures pour suppléer à
cette discrétion. « Je dois signaler, dit M.
de Kerros, la présence dans cette commune
d'un ancien vicaire remplacé depuis peu et
qui n'est revenu dans ce pays, ou il a long
temps séjourné, que dans un but électoral;
sa présence à certaine réunion tumultueuse
l'a surabondamment démontré. »
A Tréouergat, il n'est pas allégué que des
prédications électorales aient eu lieu en
chaire au cours de la campagne ; ce n'est
que le dimanche d'après l'élection que le
curé, prenant la parole devant l'autel, au
rait déversé dans le cœur de ses paroissiens
ses amertumes, et'ses paroles sont ainsi tra
duites par unde ses auditeurs : « Il y a un
an que ie suis parmi vous, je n'ai pas eu à
me déplaire ; mais.du jour de l'élection j'ai
vu que les deux tiers ont voté au contraire
de moi et au contraire du Saint-Père le
Pape. » Cette dernière pièce n'a d'ailleurs
d'autre intérêt qu(3 de"xnontrer que la dis-
cipline et l'unité |de vues réclamées par M*,
l'abbé Grali, du elergé- du canton- de Plou-
daimézeau, n'ont pas été déparées par un
grand nombre d'exceptions.
_ C'est sous les auspices et par|Ies soins
ou curé de Lannilis, M. l'abbé Ollivier, que
L'association -
des maîtres répétiteurs.
MM. Jacques, Roch, Chaudey, Rose et
Maurice Faure, délégués du comité par
lementaire de patronage de l'association
des maîtres répétiteurs, ont eu, hier à six
heures du . soir, un long entretien avec
M. le ministre de l'instruction publique.
Ils lui ont notammentdemandé, con
formément au mandat qu'ils avaient reçu,
de vouloir bien'proroger le délai accordé
à l'association pour sa transformation en
société de secours mutuels, ce délai de
vant permettre dîexaminer si, par la mo
dification des statuts, il ne serait pas pos
sible de lui conserver le caractère de
défense des intérêts professionnels:
Le ministre a écouté avec bienveil
lance les honorables délégués, tout en
réservant sa réponse définitive,pour con
sulter ses collègues du cabinet.
Les incompatibilités parlementaires.
La proposition récemment déposée au
Sénat par M. Milliès-Lacroix, et tendant
à rendre incompatible le mandat de sé
nateur ou de député, avec l'exercice de
fonctions rétribuéespar l'Etat, a été prise
en considération par la commission
chargée de l'examiner.
s'était tenue la réunion électorale où la
candidature de M. Gayraud avait îété adop
téo. C'est dans le même bourg que >e réu
nit, le 13 janvier, dans un vaste dortoir de
l'école des frères, le « congrès » où le can
didat prit pour la première fois contact avec
la circonscription. « Beaucoup de prêtres,
cela Va sans dire », dit à cette occasion
l'Etoile de la Mer. A la grand'messe du
17 , janvier, le curé Ollivier prononça un
sermon dont plusieurs électeurs de la com-
■ mune, cultivateurs pour la plupart, citent
des phrases qu'ils garantissent authenti
ques, celles-ci entre autres : « Il n'y a plus
que deux partis, celui du Pape et celui de
ses adversaires... De quoi avez-vous peur?
Est-ce d'une petite poignée de laïques qui
sont les ennemis du Pape et qui mettent la
brouille dans le pays ?» Le maire de Lanni
lis, M. Paul de Kerdrel, affirme de son côté :
« Les vicaires ont passé dans la plus grande
partie des fermes, faisant de la propagande
pour l'abbé Gayraud, entre autres dans
cinq des miennes. Le chantre a distribué
des Dillets et n'a pas quitté la porte de la
mairie pendant toute la journée du 24 jan
vier. »
A Plouguerneau, la plus grosse commune
du canton et même ae la circonscription
M. de Poulpiquet, conseiller d'arrondissè
ment, déclare : « 1° M. Quentel, vicaire de
la paroisse, a parcouru la commune pen
dant huit jours, entrant dans les maisons et
pressant de voter pour l'abbé Gayraud ; 2'
M. Quentel s'est tenu le 25 Janvier dans le
voisinage de la salle de vote, et cela pen
dant presque toute la journée ; 3° des habi
tants de la commune de Plouguerneau sont
venus chez moi, dans l'après-midi du 23, se
plaindre de ce que des billets de vote dé
posés chez eux et portant le nom de M. de
Blois avaient été saisis par le même M
Quentel. »
A Landéda, le maire, M. Glaizot, constate
que, pendant toute la durée du scrutin
1 un des deux vicaires, se remplaçant à tour
de rôle, est resté de faction dans la salle de
vote. Il n'y a eu qu'une heure environ dû-
rant laquelle, obligés de s'absenter tous les
deux, ils se sont fait suppléer par le sacris
tain.
En passant dans le canton de Lesneven.
l'attention est tout d'abord attirée par les
témoignages qui nous sont parvenus de la
commune de Plouider. Quatre électeurs
déclarent : « Le 19 janvier, à trois heures
et demie de l'après-midi, M. Gayraud, can
didat, a tenu dans l'église de Plouider une
réunion électorale à laquelle assistaient
environ soixante-dix personnes, entre con
seillers municipaux et électeurs de la com
mune. Il est monté en chaire, revêtu d'un
surplis, auquel assistait le clergé au com
plet. » Il nous paraît préférable de trans
crire une gaucherie de rédaction, d'ailleurs
bien vénielle de la part de citoyens accou
tumés à s'exprimer plus .couramment en
breton, plutôt que d'altérer l'ingénuité de
cette attestation.
Tout à l'heure, on nous parlait, à Tréglb-
nou, d'une réunion convoquée dans l'é
glise un samedi, pour cinq heures ; mais on
ne nous disait pas comment elle s'était pas
sée. Ici, on nous la montre, la réunion élec
torale dans l'église paroissiale, avec le
candidat en chaire ; et ce doit bien être une
réunion électorale ; en effet, on n'aperçoit
pas la confusion qui aurait pu se produire
dans l'esprit des déposants : quelle est la
oérémonie du culte qui se célèbre un mardi,
à trois heures et demie de relevée, dans
une église de campagne ? Les mêmes pro
testaires constatent des visites du clergé de
Plouider dans les maisons de toute la com
mune pour recommander la candidature
Gayraud. Quatre prêtres se trouvent, toute
la journée du vote, sur la place publique
pour continuer la propagande électorale
et à la fin du scrutin opèrent comme scru
tateurs. .
Est-il bien nécessaire après cela de s'ar
rêter aux doléances particulières du sieur
Abily, aubergiste, qui n'a pu obtenir l'ab
solution depuis les élections municipales
de mai 1896, parce qu'il s'était laissé porter
sur une liste municipale non patronnée par
le presbytère, et dont la femme a été mal
reçue par le vicaire au confessionnal, parce
que l'abbé Martin (encore un candidat ec
lésiastique- non approuvé!) avait trouvé
asile dans son auberge ? Cela donne pour
tant quelque .créance à la déclaration, ex
travagante à première vue, du sieur Simon,
l'un des distributeurs du candidat Georges,
affirmant que les abbés de la même com
mune lui auraient porté une sorte de défi
de se faire servir à boire ou à manger dans
le bourg de Plouider.
A Kerlouan, le mercredi 20, une réunion
électorale aurait eu lieu aussi dans l'égli
se, affirme une dépêche qui laisse attendre
à ce sujet des certifications plus régu
lières,
A Ploudaniel, l'abbé Gayraud, introduit
par le clergé de la paroisse, a tenu sa réu
nion dans la salle ae l'école congréganiste
de filles.
A Saint-Méen, les religieuses ont fait dis
tribuer par leurs élèves les bulletins à
bande gommée où le nom de l'abbé Gayraud
était substitué à celui de M. de Blois.
A Trégarantec, la réunion électorale de
l'abbé Gayraud s'est tenue, son pas à
l'église, comme à Tréglonou et à Plouider,
mais au presbytère. Deux prêtres origi
naires de la commune, MM. Guilherm, vi
caire à Landerneau, et Lehoc, vicaire à Bo-
hars, s'étaient chargés de .parcourir la
commune, en étendant leurs excursions
dans certaines fermes du territoire de Plou
daniel.
A Saint-Renan, le candidat n'eut pas
l'avantage d'être reçu par le curé, retenu
loin de sa paroisse par un deuil. En l'ab
sence de celui-ci, ce fut son premier vi
caire, M. l'abbé Guirriec, qui, entouré de
nombreux prêtres, ouvrit la réunion élec
torale du 16 janvier, proposa et mit aux
voix la composition du bureau. Le prési
dent choisi fut M. le conseiller général La-
reur qui, un peu plus tard, guidant le can
didat dans le canton, criait à la foule :
« Avec le Pape 1 avec le Pape 1 »
« La plus grande partie des électeurs de
Saint-Renan, dit un électeur de cette
commune, M. de Parcevaux, propriétaire à
Coatmanach, a eu, la semaine précédant
l'élection, la visite de- nos deux vicaires ;
aux uns ces messieurs demandaient leur
neutralité, aux autres leur vote pour M.
Gayraud. Ensuite trois prêtres ayant de la
famille à Saint-Renan sont venus deux ott
trois jours avant l'élection. »
Un ancien conseiller général du canton,
M. Charles de Kervasdoué, présentement
retiré à Landerneau, envoie ses informa
tions sur ce qui s'est passé dans la com
mune de Plouzané. Il certifie « qu'en vue-
d'exercer sur les électeurs une pression de
nature à influer sur leur conscience et, par
suite, sur leur vote, des visites domiciliai
res ont été faites dans chacune des fermes
de Plouzané par l'un ou l'autre des ecclé
siastiques de la paroisse ». Un certain nom
bre « d'individus » affirment même que ces
ecclésiastiques leur ont dit qu'ils commets
traient un péché mortel s'ils votaient pour
M. de Blois.
A côté de ces contestations, trop répé
tées pour ne pas donner à ce relevé un air
de monotonie, M. de Kervasdoué a recueilli
des propos bien extraordinaires : celui
d'une femme qui disait de voter pour l'abbé
Gayraud, « parce que les nobles pou
vaient tuer leurs semblables sans risque
d'être condamnés, pourvu qu'ils missent
25 centimes sur le corps de leurs vic
times » ; celui d'une autre femme qui, s'a-
dressant à M. de Kervasdoué lui-même,
lui demandait s'il était vrai que les prêtres
quitteraient le pays au cas ou M. de Blois
serait nommé, en ajoutant : « C'est que si
les prêtres s'en vont, je. m'en irai aussi.»
Sancta simplicitas !
A Loc-Maria, toujours des visites, de
ferme en ferme, d'ecclésiastiques menaçant
du feu de l'enfer ceux qui ne voteraient pas
pour M. Gayraud. A la messe du matin,
prône électoral du vicaire. Sur la place de
l'église, le bedeau désignant des proprié
taires du pays comme travaillant pour
le candidat de l'enfer contre le candidat dé
Dieu.
Un électeur de Lanrivoaré nous montre
le curé Bozennec allant à la rencontre des
électeurs aux environs du bourg, pulss'ins-
tallant à la mairie « avec ses bulletins dans
sa soutane ». . -
A Ploumoguer, le 15 jaffvier au matin,
les conseillers municipaux recevaient du
desservant de la commune un billet ainsi
libellé :
« M. l'abbé Gayraud viendra ce soir à
Ploumoguer vers quatre heures.
« M. le recteur et M. l'abbé Gayraud se
ront heureux de recevoir le conseil de fa
brique et le conseil municipal. » -
M. Auguste de Bergevin, trouvant ce
genre de convocation insolite, a donné sa
démision de conseiller municipal.
En ce qui concerne la petite commune de
Trébabu, M. le comte de Kersauzon, élec
teur de cette commune, écrit : « Il est de
notoriété publique que, le samedi 23, veille
de l'élection, M. l'abbé Guillerm, desser
vant, a mis au service de la candidature de
M. l'abbé Gayraud l'influence qu'il doit à
l'habit qu'il porte et au caractère dont il est
revêtu, menaçant ceux qui voteraient pour
M. le comte de Blois des peines éternelles
notamment la famille Lhostis Gabriel, de
Kéruzou bian, et la famille Le Ru, de Ké
ruzoubras ; au chef de cette dernière, doyen
de la commune, il a ajouté que, s'il votait
pour M. de Blois, on lui renverrait ses deux
filles, religieuses de l'ordre du Saint-Es
prit. » ■
On voit quel a été le caractère général
,des moyens de propagande mis au service
de M. Gayraud, et qu'il n'a fait que se con
former aux devoirs de la plus élémentaire
reconnaissance en adressant sa circulaire à
messieurs les curés et lés électeurs de la
circonscription, aux curés d'abord.
Mais on ne se bornait pas à le présenter
-comme le candidat adoptif du clergé bre
ton. Rien n'était négligé pour faire savoir
— ou pour faire croire (votre 6 a bureau ne
s'estime pas en mesure de dire dès à ipré-
sent quelle est l'expression juste) — que le
candidat n'était pas seulement désigné par
la réunion électorale de tout le clergé de la
yl circonscription, qu'il l'était par le Souve
rain Pontife en personne, ou tout au moins
par la curie romaine.
Les journaux chargés de combattre pour
l'abbé Gayraud commencèrent par publier
en caractères d'affiche un télégramme de
félicitations de l'assemblée d études so
ciales réunie chez les pères de l'Assomption
de Rome. On semblait attacher surtout du
prix à ce télégramme parce qu'il était daté
ae Rome ; et les fidèles devaient entendre
que de pieux personnages ne pouvaient té-
tégraphier ainsi de la Ville éternelle sans
en avoir reçu l'expresse mission.
Les recommandations publiques ne ces
saient de mettre en jeu les instructions ou
les directions pontificales. L'Etoile de la
Mer évitait d'appeler crûment M. Gayraud
lè candidat du Pape ; elle recourait à d'in
fénieuses périphrases comme « candidat
es droits du Pape » ; mais il ne semble
pas que la même réserve fût observée
dans la propagande soit orale, soit épisto-
"laire.
Dans la semaine qui précéda le scrutin,
la poste apporta dans-la circonscription un
nombre considérable de lettres venant du
frand séminaire de Quimper. On signale
espointsles plus divers l'arrivée de cette
manne. On en a reçu à Lannilis, à Plouda
niel, à Saint-Renan, à Plouarzel, à Loc-
Maria. A Landunvez, nous dit-on, il est ar
rivé plus de vingt de ces lettres. Des co
pies, certifiées dè sept ou huit ont été join
tes aux protestat'ons et figurent au dossier.
L'entrée en matière est aocrochée aux pré
textes les plus divers ; l'un s'adresse à un
parent, l'autre à un bon compatriote; un
troisième dit : « J'ai à vous parler, bien
que vous me corinaaissiez probablement
très peu, mais votre épouse me connaît
mieux » ; un autre encore : « Mon cher
monsieur S..., peut-être ne connaissez
vous pas mon nom », et il évoque labo
rieusement le souvenir d'une visite
faite en commun à un phare, ou une
conversation dans laquelle le « cher mon
sieur» a parlé de sa fille « qui est reli
gieuse».
Sous le bénéfice de cette présentation
plus ou moins sommaire, le séminariste
entame immédiatement le parallèle entre
les candidats. Il est d'ordinaire très dur
pour de Blois '; nous nous bornerons
aono à citer à son sujet la lettre où il est
debeaucoup le plus ménagé :
« Le jour du pardon, si vous vous en
souvenez bien, nous avons loué ensemble
le comte de Blois ; c'est un très bon chré
tien... Mais où il commence d'être en faute,
c'est quand il se pose pour là députation
malgré l'avis de tous les prêtres à qui ap
partient plus particulièrement le droit ae
Choisir le remplaçant de Mgr d'Hùlst... Par
cela même qu il désobéit à Léon XIII, chef
de l'Eglise catholique, le comte de Blois
n'est plus un bon chrétien, ni même un bon
Français. »
Le même correspondant dit encore : « Le
journal que je vous conseille de lire, c'est
l'Etoile de la Mer, rédigée à Brest par M. de
Trémaudan, un noble catholique, tout dé
voué au Pape et à l'Eglise. Je vous con
seille en outre de vous y abonner, si vous
ne l'êtes pas déjà. En tout cas, conformez-
vous aux indications et aux avis de votre
bon curé M. Ollivier ; c'est un homme très
éclairé et très dévoué à la bonne cause ; sa
conduite politique est approuvée par tous
les professeurs du grand séminaire et les
grosses têtes de Quimper. »
Quant au panégyrique du candidat Gay
raud, il se retrouve partout avec peu de
variantes. Il peut se résumer dans ce pas
sage d'une lettre du séminariste J.-Fr. Hi-
ly : « Le clergé de France s'est soumis aux
enseignements du Pape, et M. Gayraud
Îieut s'intituler candidat républicain catho-
ique, candidat du Pape, de" l'évêque, de
MM. les professeurs du grand séminaire. »
Il est impossible de parcourir ces pièces
diverses dans leurs développements, mais
si pareilles par le sujet et par le plan, sans
en retirer 1 impression que tous les élèves
du grand séminaire ont « composé » avec
beaucoup d'émulation sur une « matière »
qui leur était dictée à tous et que, par cette
heureuse combinaison, ils ont formé, sans
négliger leurs études, l'agence électorale
la plus affairée que l'on puisse rêver.
Viennent ensuite les conclusions que
nous avons reproduites et qui proposent
une enquête.
L'HOSPITALITÉ DE NUIT
La réunion générale annuelle de l'œu
vre de l'Hospitalité de nuit a eu lieu;
hier, boulevard de Vaugirard, 14, sous
la présidence d'honneur de S. Em. le
cardinal Perraud, évêque d'Autun.
L'assemblée, très nombreuse, a pris le
)lus vif intérêt aux communications sur
e mouvement et la marche de l'œuvre,
faites par M. Vianney, trésorier, et M. le
baron de Livois, président.
Les recettes du dernier exercice se
sont élevées à 107,043 fr.; les dépenses
ont été de 131,240 fr.,soit un déficit de
24,205 fr. Mais, hâtons-nous de le dire,
cet excédent de dépenses n'a rien d'in
quiétant. Il est pour ainsi dire' normal.
Chaque année, il y a un écart analogue
que |des dons généreux viennent com
bler.
L'œuvré de l'hospitalité de nuit comp
te quatre grands asiles à Paris. Elle a
reçu au cours de l'année 1896,84,510 per
sonnes. Depuis sa fondation qui remonte
à 1876, le nombre des hospitalisations n'a
cessé de grossir chaque année.
S. Em. le cardinal Perraud a fait res
sortir dans un langage d'une élévation
magnifique les nombreux services que
rend l'œuvre de l'hospitalité de nuit.
« Je demeure convaincu, a dit Son
Eminence, qu'on travaille ici dans le vé
ritable esprit de l'Evangile et sans soule
ver jamais les haines des déshérités de
ce monde contre les privilégiés de la for
tune qui remplissent les grands devoirs
que la Providence impose aux riches. A
des dons princiers se joignent des of
frandes modestes, les oboles de ceux qui
ont peu et jusqu'à celles des gens qui ont
moins que le nécessaire. Et l'on peut ap
pliquer à cette œuvre la parole des
Saintes Lettres : « Les fils d'un même
« père,le riche et le pauvre se sontrencon-
« très. »
L'éminent président se plaît ensuite à
commenter, avec un esprit charmant
quelques traits épisodiques empruntés au
rapport général.
« Pourquoi, dit-il, m'avoir fait venir
de cent lieues ? Ma parole ne peut que
refroidir les émotions bienfaisantes que
le compte-rendu de M. le baron de Livois
vous a fait ressentir par le récit'de tant
de détresses lamentables. Il n'y a plus
qu'à courir à son porte-monnaie ».
S. Em. le cardinal Perraud exprime
ile vœu que tous les rapports concernant
l'œuvre de l'Hospitalité de nuit, soient
ipubliés in extenso sous forme de bro
chures populaires.
« Ce serait, dit-il, un chapitre très vi
vant de l'apologétique chrétienne, car
selon le mot de l'apôtre, votre belle œu
vre fait toucher Dieu. La lumière de la
charité précède celle de la vérité. »
Le grand orateur conclut par ce mot
de Job :
« J'ai été l'œil de l'aveugle, le pied du
boiteux et les bénédictions de ceux qui
allaient périr sont tombées sur moi. »
Et avec celles du ciel, il souhaite que
les bénédictions des naufragés de la vie
retombent sur l'œuvre de l'hospitalité de
nuit !
Edouard Alexandre.
—— ♦ ——
LETTRES, SCIENCES ET ARTS
Vente de livres . — On vient de vendre
aux enchères les livres du baron Double.
Parmi les ouvrages rares, citons les « Dé
couvertes de M. Marat, dédiées à la Reine »,
sur hollande, exemplaire aux armes de
Marie-Antoinette, vendu 8,020 francs.
Marat était alors médecin des écuries du
comte d'Artois. Il vivait aux crochets des
princes et ne songeait pas encore à les
guillotiner,
LISTE DES PRÉDICATEURS M (MEME
A PARIS
archidiaconé de notre-dame
Notre-Dame. Le R. P. Ollivier, Domini
cain,
Saint-GermainTAuxerrois. M. l'abbé Vil-
laume, aumônier de l'hôpital de la Pitié, et
M. l'abbé Harasse, aumônier des Dames de
Saint-Thomas de Villeneuve, à Issy.
Saint-Eustache. Le R. P. Génier, Domini
cain.
Saint-Roch. M. l'abbé Dien, M. 1 abbé Ha
rasse et M. l'abbé Laffély, du diocèse de
Nevers.
Saint-Leu. Les RR. PP. Le Moigne, Tour-
nade et Lemarescal, S. J.
Notre-Dame des Victoires. Le R. P. For
tuit, Dominicain.
Notre-Dame de Bonne-Nouvelle. M. l'abbé
Deshayes, vicaire à la paroisse.
Saint-Nicolas des Champs. M. l'abbé
Garnier, vicaire à Notre-Dame de Bonne-
Nouvelle, et M. l'abbé Candegabe, vicaire à
Saint-Denis du Saint-Sacrement.
Saint-Denis du Saint-Sacrement.M.l'abbé
Falcon et M. l'abbé Polack, 2° vicaire à
Saint-Pierre du Gros-Caillou.
Sainte-Elisabeth. M. l'abbé Theise, cha
pelain de Notre-Dame des Victoires, et M
l'abbé Dien.
Saint-Jean-Saint-François. M. l'abbé Cas-
taing, aumônier de l'hôpital militaire Saint-
Martini
Saint-Ôervais. Le ft. P. Emmanuel, îlé-
collet.
Saint-Louis en l'Ile. M. l'abbé Rimbault,
aumônier du lycée Montaigne.
Saint-Merry. Le R. P. Lambert, des
Pères de la Miséricorde,
Notre-Dame des Blancs-Manteaux. Le R,
P. Alix, de l'ordre du B. Thomas de Bi
ville (Manche).
Saint-Paul Saint-Loui.s. Le R. P. Quin-
cenet, dominicain, et M. l'abbé Lacroix,
2° aumônier du lycée de VanVeSi.
. Sainte-Madeleine. Le R. P. Truck, S. J.,
et le R. P. Moyse, capucin.
Saint-Augustin. Le R. P. Janvier, Domi
nicain, et le R. P. duLac, 13. J.
Saint-Philippe du Roule. Les RR. PP. du
Lac et Caisey, S. J., et Boissieu, Domini-
cain.
Notre-Dame ■ de Lorette. Les RR. PP.
Terrade, Mariste ; Léon, Capucin ; Le Doré,
Eudiste ; M. l'abbé Rozier et M. l'abbé Gay
raud. •
Saint-Louis d'Antin. Le R. P. Roger, Do
minicain, M. l'abbé Stiltz, aumônier des
Sœurs aveugles de Saint-Paul. '
Saint-Eugène. M. l'abbé Valadier. aumô-
nier de la Roquette.
Sainte-Trinité. Le R, P. Boulanger, Do
minicain. .
Saint-Laurent. M. l'abbé Peuportier, cha
noine honoraire, secrétaire à 1 archevêché,
et le clergé de la paroisse.
Saint-Martin. Le R. P. Bienvenu, Capu
cin.
Saint-Vincent de Paul, Le R. P. Léonce,
Capucin, et.M. l'abbé Dumont, directeur de
l'école Jeannè-d'Arc, à Aulnay. "
Sainte-Marguerite. M. l'abbé Laffély.
Saint-Ambroise. Les RR. PP. Etourneau
et Constant, dominicains.
Saint-Joseph. Le R. P. Henry de Sainte-
Thèrèse, Carme déchaussé.
Notre-Dame de Bercy. M. l'abbé Tadon,
vicaire à Sainte-Clotilde.
Saint-Antoine! M. l'abbé de Barolet, au
mônier des Dames Augustines du Saint-
Cœur de Marie.
Saint-Eloi. Le R. P. Sele-Dubray, Domi
nicain.
L'Immaculée-Conception. M. l'abbé Pa-
tureau, vicaire à Montreuil.
Saint-Pierre de Chaillot. Les RR. PP.
Hébert, Dominicain, et Léon, Francis
cain.
L'Annonciation de Passy. Le R. P. Lar-
gent, de l'Oratoire.
Saint-Honoré. Les RR. PP. Flamarion, S.
J., et Etourneau, .Dominicain.
Notre-Dame d'Auteuil. M. l'abbé Poulin,
2 e vicaire de Sainte-Clotilde.
Sainte-Marie des Batignolles.
Fages, Dominicain.
Saint-Ferdinand des Ternes. Les RR.
PP. Pottier et de Kerraoul, S. J.
Saint-Michel des Batignolles,
Mercadé, attaché à l'Œuvre
rance. i
Saint-François de Sales. Les Mission
naires diocésains.
Saint-Pierre _de Montmartre. M. l'abbé
Couget, professeur à l'école Gerson.
Saint-Bernard de la Chapelle. M. l'abbé
Daubichon, aumônier de l'hôpital Beau-
jon.
Saint-Denis de la Chapelle. Les RR. PP.
Capdeville et Gourat, de l'Oratoire.
Le R. P.
M. l'abbé
de l'Espé-
DESSERT EXQUIS
Nouvelle Création
D'OLIBET
Notre-Dame de Clignancourt. Le R. P.
Houlgatte, missionnaire diocésain de Cou-
tances.
Saint-Jean-Baptiste de Belleville. M.
l'abbé Bridier, premier aumônier de la
Maison-Mère des Frères des écoles "chré
tiennes.
Saint-Jacques-Saint-Christophe de la
Villette. Les Missionnaires diocésains.
Saint-Georges. M. l'abbé Fessard, curé
de Fourqueux.
Saint-Germain de Charonne. M. " l'abbé
Collot, aumônier de Nçtre-Dame, à Chà-
tillon.
Notre-Dame de la Croix. M. le curé.
archidiaconé de sainte-geneviève
Saint-Etienne du Mont. Le R. P. Renard,
S. J.
Saint-Médard. Le R. P. Noble, Domini
cain.
Saint-Séverin.Le R. P. de Saint-Maixent,
S. J.
Saint-Jacques du Haut-Pas. Le R. P. Ro
land, Dominicain.
Saint-Nicolas-du-Chardonnet. M. l'abbé
iPidot, vicaire à Saint-Pierre du Gros-Cail
lou.
Saint-Sulpice. Le R. P. Thirriet.
Saint-Germain-des-Prés.Le R.P.Edouard,
récollet, et le R. P. Forbes, S. J.
Notre-Dame-des-Champs. Le R. P. Cha-
potin, Dominicain,et M. 1 abbé Rozier.
Sainte-Clotilde. Le R. P. Gaffre, Domi
nicain,et les missionnaires diocésains.
Saint-Thomas d'Aquin. Le R. P. Babon-
neau, Dominicain,et M. l'abbé Theise.
Saint-François-Xavier. Les RR. PP. Au-
riault et Pottier, S. J.,et M. l'abbé Rozier.
Saint-Pierre du Gros-Caillou. M. l'abbé
Staudet, vicaire à Saint-Roch, et M. l'abbé
Duplessy, vicaire à Sainte-Madeleine;
Saint-Marcel. Le R. P. Morin, des Pères
de la Miséricorde.
Sainte-Anne (Maison-Blanche). M. l'abbé
Théodore Garnier.
Notre-Dame de la Gare. Le R. P. Am-
broise, des Pères de la Pierre-qui-Vire.
Saint-Pierre du Petit-Montronge. Le
R. P. Anselme, capucin.
Notre-Dame de Plaisance.. Le R. P. Chris
tophe, des Augustins de l'Assomption.
Saint-Lambert de Vaugirard. M. l'abbé
de Manas, deuxième vicaire de Notre-Dame
de Lorette, et M. l'abbé Barbin, vicaire à
Sainte-Marie des Batignolies.
Saint-Jean-Baptiste de Grenelle. M. l'abbé
Joffroy, aumônier de l'Institut de Saint-
Nicolas, àIssy.
1 L'IHSTITUT CÂTHÛUQÙE fil PARIS
M. Leroy-Beaulieu a fait samedi une
conférence sur l'antisémitisme.
Il n'admet pas que tout le mal social
soit imputable aux juifs ; : mais il ne nie
pas non plus qu'ils puissent «n constituer
avec les francs-maçons, un des facteurs.
Au point de vue religieux, patriotique et
économique, leurs agissements ne pa
raissent pas trop inquiéter l'orateur.
Une partie des auditeurs a vivement
applaudi.; l'autre a fait entendre des pro
testations.
Lundi, 1 er mars à 5 heures, M. le doc
teur Jousset fera sa première conférence
sur l'Essai d'une doctrine médicale spi-
ritualiste. Il traitera principalement de la
Nature de l'homms et de la. maladie.
ASSURANCES SUR LA VIE
Comme il a été dit, I'Assurance pour la
vie entière est un contrat par lequel,
moyennant une prime annuelle payable
pendant toute là vie de l'assuré, la Compa
gnie s'engage à payer une somme déter
minée au lendemain du décès de l'assuré, à
quelque époque qu'il arrive.
Mais on peut stipuler aussi que la prime
ne sera payable que pendant un nombre
d'années limité.
Rappelons d'ailleurs que le payement des
primes étant toujours facultatif dans les
assurances sur la vie, l'assuré n'a pas à
craindre d'assumer une charge à laquelle
il ne pourrait peut-être pas toujours faire
face.
En cas de- non-payement de la prime,
l'assurance n'est que réduite et les verse
ments antérieurs ne sont pas perdus si
l'assuré a payé au moins trois primes an
nuelles.
La Compagnie d'Assurances générales
envoie'gratuitement ses tarifs à toute per
sonne qui en fait la demande soit à son
siège "social, rue Richelieu , 87, à Paris, soit
à ses agents.
LE JUGEAIENT. DE LYON
Voici le texte complet du jugement
rendvi jeudi par M. le juge de paix Ma-
zet, de Lyon, acquittant les dix-sept pè
lerins de Fourvières, poursuivis pour
délit de procession :
Attendu que les prévenus traduits de
vant le tribunal de simple police pour in
fraction à un arrêté du maire de Lyon du
2 septembre 1896 soutiennent que cet ar
rêté est illégal et dépourvu de force obli
gatoire ,
Attendu qu'il y a lieu, avant d'apprécier
le mérite de cette exception, d'examiner si
les faits qui leur sont reprochés tombent
sous l'application de l'arrêté qui formé la
base de la poursuite : .
Attenlu que cet arrêté est ainsi conçu :
« Article i bf: . Les manifestations reli-
« gieuses (cortèges, processions ou autres
« cérémonies) sont formellement Interdites
« sur la voie publique et en dehors des édi-,
« flces consacrés au culte, dans toute l'é-
« tendue de la Ville de Lyon j
« Exception est faite pour les pèlerinages
« annuels des 8 septembre et 8 décembre
« qui pourront être autorisés sur la de-
ï mande des organisateurs, à la condition
t toutefois que l'itinéraire de ces cortèges
restera circonscrit dans les limites des
« quartiers Saint-Jean et de Fourvières »;
Attendu que les expressions du deuxième
paragraphes exception est faite pour les
pèlerinages des 8 septembre et 8 décem
bre » impliquent nécessairement que les
pèlerinages sont compris dans la disposi
tion générale du paragraphe 1 er qui interdit
les manifestations religieuses ;
Que, dès lors, les deux pèlerinages su-
bordonnés à une .autorisation, de même
que tous autres pèlerinages non spéciale
ment prévus, ne sont interdits par l'arrété
qu'autant qu'ils présentent le caractère
extérieur de manifestations religieuses;,
Attendu, en fait, que le 6 décembre der
nier, la foule dont faisaient partie les dix-
sept prévenus, montait paisiblement le
Chemin-Neuf,voie publique ouverte » tous,
sans ordre déterminé, sans organisateurs,
sans convocation préalable, sans bannières
ni insignes religieux ; qu'elle n'était ni pré
cédée, ni suivie par des membres du cler-
j
Attendu que le simple et libre usage de
la voie publique ne peut évidemment, par
la seule considération des sentiments in
térieurs des citoyens qui s'en servent et du
lieu où ils se rendent, être assimilé à une
manifestation^ religieuse interdite par l'ar
rêté dont l'application est requise ;
Qu'on ne peut faire résulter le caractère
de manifestation religieuse de quelques
chants dont lès paroles n'ont pu être com
prises, et dont le sens et le caractère n!on
pu être précisés ;
Attendu qu'il ressort de ce qui précède
que les dispositions de l'arrêté sus-visé ne
sont pas applicables aux faits reprochés aux
prévenus ;
'Par ces motifs,
Le tribunal, jugeant en dernier ressort,
et sans qu'il y ait lieu de statuer, sur l'ex
ception d'illégalité proposée,
Dit qu'il n'a pas été contrevenu à l'arrêté
du *2 septembre 1896, annule les citations
et tout ce qui -a suivi et renvoie les pré
venus des fins de la poursuite sans dé
pens.
LES AFFAIRES DE CRÈTE
La note des puissances.
Une dépêche résumait ainsi-hier soir les
décisions prises et exécutées par les puis
sances :
1° Toutes les puissances ont envoyé des
instructions à lèurs -ambassadeurs' à Cons-
tantinople et à leurs ministres à Athènes, 'à
l'effet de s'entendre sur les notifications à
faire aux deux gouvernements -respectifs,
conformément à la proposition russe et aux
déclarations faites par lord Salisbury & la
chambre des pairs.
2° La note que les puissances ont décidé
d'adresser à la Grèce sera probablement
remise aujourd'hui.
C'est également aujourd'hui que sera re
mise à la Porte la note des puissances.
L'opinion hellénique.
Athènes, 27 février.
La Chambre n'a pas encore siégé au
jourd'hui. Les membres de l'opposition ont
tenu une séance plénière dans laquelle on
a décidé d'adresser au roi une protestation
déclarant que, en présence de cette grève
du Parlement, le devoir de la Couronne
était d'agir pour imposer le respect de la
Constitution ; autrement, l'opposition ne
pourrait pas, déclare : t-elle, être rendue
responsable de la situation: • •- 1
Tous les leaders de l'opposition, à l'ex
ception de M. Caropono, ont signé oette
protestation que trois députés porteront
dans la soirée au roi.
' Le décret de convocation des classes de
la réserve de 1891 et 1892 vient d'être pro
mulgué.
On mande d'Athènes, à la Gazette de Co'
logne, qu'une épidémie de variole a éclaté
parmi les réfugiés crétois au Pirée.
Chez les insurgés.
La Canée, 27 février.
Un combat entre les insurgés et les
Turcs indigènes, près de Rethymo, se se
rait engagé entre Somata et Vrisina.
Deux Turcs ont été tués et dix-huit au
tres ont été blessés.
Les Grecs ont conservé leurs positions.
La Canée est tranquille.
D'après d'autres nouvelles, il s'agirait
non d'un combat, mais d'un simple échange
de quelques coups de feu n'ayant amené ni
blessures ni morts.
Le colonel Vassos a promis d'intervenir
auprès des insurgés de Selino, pour qu'ils
laissent partir les Turcs enfermés, au 'nom
bre de 1,500, avec leurs familles, dans le
fort.
• Le résultat de cette démarche est attendu
avec une certaine anxiété.
Les bâtiments français restés mouillés
devant la Canée sont le Wkttignies et le
Chanzy, qui n'en a pas bougé depuis son
arrivée, le 22 février.
Une note des chefs insurgés. — De
mande d'annexion à la Grèce.
La Canée, 27 février.
' En réponse à la récente proclamation
des amiraux, les insurgés ont fait remettre
par le commandant Reineck à l'amiral Ca-
nevaro, une note déclarant que tous les
liens ayant existé entre la Crète et Ta Porte
sont rompus et que le peuple crétois n'ac
ceptera aucune solution autre que l'an
nexion à la Grèce.
Ce document est signé par .plusieurs
ch'efs insurgés. '
Les habitants Israélites partent en grand
nombre.
Les musulmas en armes continuent de
circuler en ville.
DÉPÊCHES DE L'ÉTRANGER
ABYSSLME
Du Mémorial diplomatique :
« Les deux voyageurs italiens Nerrazzini
et Traversi se sont embarqués pour l'Afri
que avec plusieurs caisses remplies d'écus
en argent se montant à 8 millions de francs,
rançon à payer à Ménélik.
« Ils porteront cet argent sous bonne es
corte au n<5gus. »
ESPAGNE
Madrid, 27 février.
Une dépêche de Manille annonce que
vingt-trois révoltés seulement ont pu se
sauver; les autres ont été tués ou faits pri
sonniers.
Les colonnes espagnoles continuent leur
mouvement vers Imus, principal foyer de
l'insurrection.
Manille est pavoisée et fête les dernières
victoires espagnoles,
MAROC
Tanger, 27 février.
Un Anglais, nommé Carleton, a été atta
qué, à l'Alcazar, le 22 février, par une trou
pe de soldats du caïd Faljalis.
Carleton a été légèrement blessé d'un
coup de couteau ; en outre, les soldats lui
ont jeté des pierres, dont quelques-unes
l'ont atteint.
SOUDAN
Londres, 27 février. 1
On mande de Lanwa, le 13 février, que
l'expédition de la Compagnie royale du Ni-
ger contre Ilorin est arrivé ici, de Jeba,
sur le Niger.
Lanwa est à 25 milles de Ilorin.
Les messagers de l'émir d'Ilorin, qui sont
arrivés, annoncent sa soumission.
TRAIVSVAÀL
t Prétoria, 27 février.
Le président. Kriiger se rendra à Bloem-
fontein au commencement de mars pour
discuter l'union plus étroite des deux ré
publiques du Transvaal et de l'Etat libre
d'Orange.
sEMOUL!E\9Ë;
Nouvel Aliment reconstituant
des RR. PP. TRAPPISTES
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(Hantion hononU* Zxpodtton CnjTCCMlli Interu u UA)
Cet aliment est ordonné par les -médecins
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aux Estomacs débilités aux Constitutions
délicates.
Prix de la Botta ae SOO gr.: S'PO
lipit (binl : PARIS, 1, r. las IJonf-St-Piral
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