Titre : Le Constitutionnel : journal du commerce, politique et littéraire
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1870-09-22
Contributeur : Véron, Louis (1798-1867). Rédacteur
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32747578p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 124053 Nombre total de vues : 124053
Description : 22 septembre 1870 22 septembre 1870
Description : 1870/09/22 (Numéro 265). 1870/09/22 (Numéro 265).
Description : Collection numérique : Grande collecte... Collection numérique : Grande collecte d'archives. Femmes au travail
Description : Collection numérique : La Grande Collecte Collection numérique : La Grande Collecte
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6758404
Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 06/02/2011
LE ÇOBiSTITUTlOiVlVEL. JEUDI
nous assure que des cerfs-volants, planant
à de grandes hauteurs, ont été aperçus
ces jours-ci en des points voisins de l'ën-
ceinle'et qu'ils pouvaient fort bien porter
des signaux à l'adresse des Prussiens. Le
système d'espionnage de ceux-ci parait
institué sur une si large échelle, que l'on
ne saurait trop se mettre en garde contre,
toutes les formes qu'il peut prendre.
Versailles est, à cette heure, envahi
par les Prussiens. Environ 80,000 soldats
y sont installés.
L 'Electeur libre annonce qu'ils n'y ont
commis aucun acte de violence.
La garde nationale n'aurait pas été dé
sarmée et elle continuerait à faire le ser-
vjce de la police intérieure de la ville.
' Espérons que l'Electeur libre est bien
renseigné ; mais nous ne pouvons nous
empêcher 'de partager les craintes que
manifeste la Presse dans un arLicle qu'elle
a. publié hier soir et dont nous extrayons
les passages suivants':
: Une aôuvelle nous arrive, qui met le
comble à notre désespoir et touche au vif
toiate l'Ile-de-France : Versailles est en
vahi, les uhl'ans y sont entrés, puis les
troupes régulières, et maintenant la ville
royale est en proie aux Prussiens, et lenr
état-majôr s'est installé dans notre mu
sée national.
Versailles, ce joyaux des environs de
Paris, cette merveille deâmerveilles fran
çaises, occupé! Nos ennemis campent
■dans le parc grandiose où rêva La Valliè-
ie, où songea Golbert, où la belle Montes-
pan promena ses mélancolies.
Je ne sais pourquoi, rpais cette occupa
tion de Versailles par le$ Prussiens nous
choque et nous peine comme un sacrilè
ge. Elle nous donne la même impression
que nous produirait un temple profané,
'une cathédrale auguste et sacrée dans
laquelle des impies viendraient allumer
diis fourneaux et jeter des ordures ; cela
est navrant et pénible, cela serre lè cœur
et révolte.
Versailles! cette relique, que tous les
règnes ont respectée, que toutes les ré
volutions ont pieusement entourée d'une
Vénération, peut-être inconsciente, le
château' de Versailles occupé par les
Pçussiens !... '
Piller nos provinces, incendier nos vil
lages, bombarder nos villes, c'est la
guerre, et ce sont là ses lois'. Œil pour
œil, dent pour dent, c'est bien.—Hommes
contre hommes ! c'est horrible, mais cela
se comprend, /
Mais un musée national, un château
sans pair, un bijou précieux qui est en
quelque sorte l'Acropole et lé Parthénon
de la France ! Songer que notre histoire
de deux socles tient là, que toutes nos
gloires y ont leurs archives, que le pin
ceau et le ciseau y ônt accumulé leurs
trésors pour éterniser les fastes de la
France militaire 1 et se dire que tout cela
est entre les mains d'étrangers, qui ne
sauront pas respecter ce que ces choses
•ont de vénérable et de sacré.
Ils campent là, ils y dorment. Un sol
dat ivre peut brûler avec sa pipe la Smala
ou la Prise de Constantine, éventrér d'un
coup de baïonnette une toile d'Horace
Vernet ou fendre d'un coup de sabré un
portrait de Rigault! Versailles estenvahi,
occupé militairement, et exposé à toutes
les profanations !
Nous espérons toutefois que les com
mandants prussiens, que l'on dit instruits
et qui se vantent d'être civilisés, sauront
imposer leur respect pour les choses sain
tes de lurt à leurs soldais, et préserver
de la destruction les merveilles accumu
lées par fes siècles et que rien ne pourrait
remplacer.,
Avant-hier, vers cinq heures du soir, six
uhlans, conduits par un chef d'un grade
élevé, entraient au grand galop dans Rueil:
11 va sans dire que tous les gens riches a-
yaient quitté depuis longtemps déjà leurs
élégantes villas, laissant aux ouvriers le soin
de garder le pays.
Ceux-ci sont au nombre de deux cents en
viron, et armés tant bien que mal comme
gardes nationaux. '
Dr, que croyez-vous que ces citoyens aient
ïait lorsque les uhlans sont entrés"arrogam-
ment dans le village, et annonçant l'arrivée
immédiate d'une armée '!
"Parbleu! dites-^ous, ces pauvres gens se
sont soumis humblement et ont apporté,
chapeau bas, ce que demandait l'ennemi.
C'est bien cela ! vraiment !
Ces braves patriotes, voilà ce qu'ils ont
fait f • -
ils sont allés, quelque 50 ou 60, à la ren
contre des uhlans, armés à la hâté de pel
les, de pioches ou de fusils ; et ils leur ont
dit simplement : « Oh ! vous précédez une
armee, et il vous faut des réquisitions pour
1 v'ià des réauisi-
tions !
les nourrir ! Eh bien, en
Et ils sont tombés sur les Prussiens stu
péfaits, qui s'enfuirent bride abattue, mais
en laissant trois des leurs tués à coups de
pioches'ou de baïonnettes !
Reims et Châlons, que pensez-vous de la
conduite des citoyens de Rueil '!
On lit dans \e-Journat des Débats :
On raconte que les Prussiens, eu arrivant
hier à Sauit-Gloud, ayant avisé un poste de
gardes nationaux, se^lirigèrent vei-s ceux-ci
et promirent de ne leur faire aucun mal.
Ils tinrent parole; mais avant de renvoyer
les gardes nationaux chez eux, ils s'empa
rèrent de leurs uniformes. Les gardes na
tionaux se seraient trouvés dans la néces
sité de retourner à le ur domicila en toilette
fort négligée.
•
La garde nationale a fait des perquisitions
toute la. nuit dans différentes maisons qui
correspondaient de l'une à l'autre, par des
signaux rouges et verts, aux fenêtres des
mansardes. *
Que signifient ces signaux ? D'où provien
nent-ils V
C'est aux habitants de veiller sans relâ
che, pour ne ptfint- être enserrés dans un
réseau inextricable d'espionnage ou de télé
graphie nocturne.
M. le comte de Groizder a failli périr l'au
tre nuit.
Il venait de- pousser une reconnaissance
jusqu'aux bivouacs prussiens, et rentrait à
viliejuif, lorsqu'il fut assailli par une dé
charge des mondes. Il eut la présence d'es
prit de se coucher à terre, et c'est à cela qu'il
a dil d'échapper à une mort certaine.
Le Rappel publie la lpttre suivante,
écrite par l'un des assiégés de Mont-
médy:
Montmédy, 13 septembre.
Mon cher frère,
Ta bonne iettre du 9 septembre nous a
tous reconfortés; elle a fait le tour de ia
ville, et • tout ce qui reste d'autorités et de
fonctionnaires, y compris le commandant
de place, a puisé, dans l'énergie qui anime
Paris et la France, le courage nécessaire à
une nouvelle résistance.
Nous: avons un moment de répit, les Prus
siens/lient de Sedan en masse sur Paris.
Quelques faibles 'détachements seulement
restent pouf accompagner nos malheureux
prisonniers. Environ'700 de ces derniers se
sont échappés et ont pu rallier Montmédy :
sur ce nombre, "200 artilleurs, troupe qui
nous manquait. Nos pièces vont être bien
servies, et nous attendons l'ennemi de sang-
froid. : . . . ,
Permets-moi de revenir à l'épisode du
siège, aujourd'hui que j'ai des idées plus
nettes. Je puise dans ma mémoire autant
que dans des notes journalières que j'ai pri
ses depuis le commencement ae nos. dé
sastres.
Le tribut que Montmédy a payé à la guer
re est immense. La ville'haute n'est plus
qu'un monceau de ruines.
Là où il y a quinze jours on ne rencon
trait que joie et bonheur, on ne voit au
jourd'hui que désolation, misère et déses
poir.
' C'est le 5 septembre, à neuf heures et de
mie du matin, que les Prussiens ont com
mencé ce triste travail do destruction. Sept
de leurs batteries, placés derrière le village
de Thôunclle, ont attaqué le mur nord-
ouest de la citadelle, partie la plus faible
de la ville haute; huit ou dix autres batte
ries étaient établies slir les hauteurs
l'Ouest. 'Leurs canons de campagne ne li
retit, pas grand mal à la forteresse, mais les
habitations , les édifices publics , furent
cruellement éprouvés. Le feu se ptolôngea
très nourri jusqu'à mie Heures; à ce mo
ment, on les vit se retirant en arrière pour
faire ieUr soupe, fort tranquillement, com
me s'ils venaient de procéder à l'opéqation
la plus inoilensive du monde.
Pendant qu'ils dînaient, un des leurs fut
envoyé en parlementaire, mais il n'eut pas
plus de succès que ses devanciers, et, mal
gré l'incendie ei tout le mal fait, ies Prus
siens n'obtinrent de la part des autorités
militaires qu'un refus formel de capitula
tion. Ils reprirent alors leur ïeU à midi poul
ie continuer jusqu'à deux heures; à ce mo
ment quatre quartiers de la ville étaient en
llammes, parmi lesquels se trouvent l'hôtel
de ville, la sous-préfecture, 1&3 finances* le
pensionnat, etc... Mais vive la France! vive
la république! Montmédy a tenu haut le
drapeau français»
Le 6 septembre, plus d'apparence d'enne
mis. Une pluie diluvienne achève la ruine
des maisons qui n'avaient été attaquées
qu'aux toitures. ■
Le dégât matériel peut être estimé à bien
près de deux "millions de francs.
Le feu du fort a fait sauter un caisson
prussien et démonté plusieurs pièces. La
ville basse n'a pas souffert, mais elle est
complètement 'deserte. Dans les rues, on
rencontre çà et là un mobile ou un fa nias
sin.
Mais la ville haute... quelle désolation
Des monceaux de ruines, des décombres
fumants, les meubles éparpillés, jetés dans
les rues. Les femmes, les enfants, errant,
pleurant, maudissant la guerre. Mais pei 1
sonne ne parle de céder.
Le commandant îtebout, homme énergi
que, a juré de ne pas se rendre; il est bra
vement secondé par le capitaine comman
dant l'artillerie; c'est .un Breton, ancien
marin, qui- se' nomme Loardeç. '
« Je resterai le dernier, dit il; je mettrai
le feu à la mèche, et je sauterai avec la
place. »
Je suis on ne peut plus touché de la sen
sibilité de T... à mon endroit. Celte marque
d'affection me fait du bien. La monotonie,
l'indifférence de la vie ordinaire semble
sou veut circonscrire le sentiment dans le
cercle de sa famille propre; il faut le mal
heur pour se reconnaître et rentrer en pos
sessiou de soi-même. C'est la loi naturelle
d'un grand peuple. C'est aussi celle dû la fa
mille.
Ecris-moi le plus tôt possible et donne-
moi des nouvelles détaillées sur les opéra
tions militaires et l'attitude de l'Europe.
Nous sommes ici totalement privés de jour
naux, si ce n'est quelques numéros qui nous
arrivent de Belgique à de rares intervalles
Je vous embrasse tous de tout mon cœur
Ton frère,
ï)...
La magistrature de Nancy vient de se
signaler par un grand acte de fermeté et
de patriotisme. On sait que, depuis l'oc
cupation de la Lorraine, les gouverneurs
prussiens ont officieusement invitéplu-
sieùrs .l'ois les.tribunaux à.rendre la jus
tice au nom des hautes puissances alle
mandes. Les -tribunaux ont refusé. Cette
invitation ayant pris la forme d'un ordre
officiel, la cour d'appel de Nancy s'est
réunie en assemblée générale, et a déci
dé à l'unanimité qu ? elle suspendrait ses
fonctions. Voici l'important document
que M. le procureur général Izoard vient
de communiquer à ce sujet à M. le minis
tre delà justice :
Extrait des registres des délibérations dé la
cour de Nancy.
Cejourd'huij jeudi huit septembre mil
huit cent soixante-dix,
La cour réunie en assemblée générale et
en chambre du conseil, M. le premier pré
sident expose que le quatre de ce mois M. le
procuieur général lui a communiqué une
.dépêche du commissaire civil deHaguenau,
laquelle est ainsi conçue : •
(Suit le texte de cette lettre par laquelle
le commissaire allemand prescrit à la cour
de rendre la j ustice au nom des hautes piûs-
sa/nces allemandes occupant l'Alsace, etcO
Depuis, -et à deux reprises, les 7 et 8 sep
tembre, un conseiller-auditeur attaché à M.
le baron'de Bonin s'est présenté chez M. le
premier président pour le prier de convo
quer la cour, alin de savoir si tous ses mem
bres ou quelques-uns de ses membres con
sentiraient à continuer leurs fonctions, en
disant que dans le cas où la formule propo
sée d'abord éveillerait des scrupules, l'auto
rité prussienne se montrait. disposée à en
admettre une autre, même celle où le nom
de l'empereur des Français continuerait
ligurer, puisque l'empereur des Français,
quoique prisonnier, n'avait point abdiqué.
M. le premier président ayant fait obser
ver qu'en présence de la captivité de Napo
léon III et des événements si inattendus et
si graves qui venaient de se produire à Pa
ris, la formule : Au nom du Peuple et du Gou-
cernemcnt français, paraissait être la seule
admissible, son interlocuteur ne lui dissi
mula point que cette formule aurait peu dé
chance d'être admise, parce qu'elle impli-
quait'la reconnaissance de la Ilépublique.
Après cet exposé, la matière est mise en
délibération.
« Attendu qu'une loi du "28 frimaire an
VIII annule les jugements rendus pendant
l'occupation de Vaieucienues et de quelques
places voisines; •/
« Qu'à supposer que celte loi de circons
tance, et toute locale, n'oblige point au
jourd'hui.les cours et les tribunaux, elle a
uu moins pour eux la valeur d'un précé
dent considérable; ■ •
« Attendu qu'en France, à toutes les épo
ques et sous tous les régimes, la justice a
été administrée au nom au souverain, quel
qu'il fut;
« Qu'aujourd'hui la captivité de l'empe
reur et là proclamation de la République
rendent indispensable la modilicatiun de
la formule exécutoire, et qu'en interdisant
cell® que l'usage a consacrée et que les cir
constances imposent, l'autorité prussienne
place les magistrats français dans l'impossi
bilité légale tle juger, en'même. temps que
cette interdiction, qui pourrait, plus tard,
s'étendre à d'autres points, constitue dès
maintenant, et à elle seule, une sérieuse
atteinte à leur indépendance et à leur di
gnité;
.«■Que, d'ailleurs, dans l'instruction des
affaires ét pour .l'exécution des sentences,
des difficultés inextricables ne manque
raient pas de surgir et qu'il convient de. les
éviter;
« Que, sans doute, on doit craindre que,
profitant des malheurs de l'invusionja vio
lence, la rapine et "le vol ne se donnent au
tour de nous libre carrière, avec une audace
de jour en jour-plus grande et ne désolent
ainsi les citdyens paisibles; mais que ce
danger, quelque grave qu'il puisse être,
n'autorise point J.a magistrature à enfrêin-
dïe l;l loi aë àdii institution ét là loi consti
tutionnelle du pays; ■ .
« Par ces motifs, ■ ;
« La cour„ouï M. le procureur général, dé
cide à l'unanimité de ses membres présents
qu'il y a lieuj pour elle, sans abdiquer ses
fonctions, de provisoiremei.it. s'abstenir;
« Àutoi'ise son premier président à infor
mer de la présente décision le,haut fonc
tionnaire à la demande duquel la conversa
tion a eu lieu.»
Sont présents et ont signe : MM. Leclerc,
premier président. Jullieu et Hurrot, prési
dents de chambre: de bauit-\mcent, Gast,
Simonin, Detlers, H/i a oii LS° îoit .Kiaton,'
Noël, Boulland. Audiat. Chatilion. Tassard,
Dumont, Maure - et Ponton, conseillers;
Izoard, prdeureur aeneral : Liflort de Hui
lèrent, premier avocat général ; btainville,
avocat général ; E. Pierrot, substitut du pro
cureur général, et Ilegiiault, greffier eii
chef.
Pour expédition conforme,
i. këgnàult, greffier.
Avant le document que nous venons
nons de citer, M. le procureur général
Izoard avait adressé au gouverneur prus
sien M. de Bonin, la lettre suivante i
'Copie de la lettre du procureur général au
co^nte de Bonin.
Nancy, le 5 septembre 1870.
Monsieur le comte;
Vous m'avez l'ait l'honneur de me trans
mettre une lettré par laquelle M. le com
missaire civil d'Alsace me demande d'invi
ter les magistrats des arrondissements de
Sarrebodrg et de Cbàteaù-Balins à continuer
ieui-s l'oiictiolis. tians cette lettre, M. le com
missaire civil fait connaître que les tribu
naux continueront leur juridiction, que les •.
lois eu vigueur continueront à être appli
quées, mais que les jugements seraient ren
dus au nom dés puissances allemandes oc*
cupant l'Alsace.
Je ne puis hésiter un seul instant sur la
réponse que je dois faire à cette communi
cation. Magistrat français, je ne puis ni con
courir à l'administration ,de la justice au
nom d'unë puissance étrangère, ni donner
des instructions en ce gens aux magistrats
de mon ressort. J'ai d'ailleurs trop de con
fiance dans les sentiments qui les a nouent
pour penser que leur résolution ne soit pas
conformé à la Mienne.
Je vous prie de vouloir bien faire parve
nir ma réponse à M. le commissaire civil
d'Alsace. Elle ne saurait l'étonner. Quelle
que soit leur nationalité, les hommes d'hon
neur n'ont qu'un manière d'apprécier leurs
devoirs envers leur pays.
j'ai transmis la lettre de M. le commis
saire civil à M- le premier président, qui y
répoudra en ce qui le concerne.
Agréez, etc.
ITALIE
Une dépêche de l'Agence liuvas avait
annoncé que le Pape s'était arrêté à la
résolution .de n'opposer qu'une protesta
tion diplomatique à l'entrée clas troupes
italiennes à Rome. Une lettre de Rome
publiée par le Temps dément cette ver
sion et fait prévoir une lutte acharnée
qni doit être commencée à l'heure qu'il,
est :
Rome, 11 septembre.
Huit jours se sont écoulés depuis ma
dernière lettre, et la situation est complète
ment changée. A Rome aussi, nous tou
chons à des instants suprêmes, et dans quel
ques heures peut-être le pouvoir temporel
des-Papes, après douze siècles d'existence,
sera tombé pour bien longtemps, si'ce n'est
pour toujours.
... La nouvelle de la proclamation de la
république française l'ut un coup de foudre
jour les prélats "du Vatican, et paralysa la
joie sans bornes que le désastre de Sedan
avait excité parmi eux. Ils comprirent enfin
que si Napoléon était le, créateur de l'unité
italienne, il était aussi iè plus ferme appui
du pouvoir temporel et qu'il y avait tout à
craindre du gouvernement qui lui succé
derait.
Cependant l'effroi qu'avait répandu la
proclamation de ; la République se dissipa
: jeu à peu, et les illusions, ces'malheureuses
illusions qui ont été toujours le grand
écueil de la cour de Rome, reprirent lûeii-
. M. Simpn, de Trêves, un des personna
ges dont la voix .a le plus de retentisse
ment en Allemagne, et dont l'influence
politique est considérable, vient d'adres
ser à ses compatriotes une proclamation
qife nous reproduisons d'après la Gazette
de Francfort:
L'empire est tombé. II a .été remplacé par
un gouvernement provisoire dont les mem
bres ont voté conti'e la guerre. J'en connais
plusieurs personnellement, et je sais qu'ils
se sont toujours prononcés contre toute in
gérence de la France dans le libre dévelop
pement des affaires allemandes.
La guerre a perdu son caractère, d'une
guerre agressive entreprise par Napoléon,
elle est devenue une guerre défensive de la
nation française. Le gouvernement provi
soire est dans la nécessité de la soutenir
tant que l'invasion allemande l'y obligera.
. L'Allemagne: réclame des garanties contre
le retour d attaques de la France. La meil
leure garantie se trouve dans la révélation
de la puissance allemande et dans la pensée
nouvelle qui préside aux destinées de la
France.
Si l'Allemagne, au lieu de-répondre à l'in
justice par l'injustice, se montre juste, elle
acquerra dans toute. l'Europe, et même en
France, une considération q\n, se fondant
sur s'a propre force, formera le meilleur
boulevard de son indépendance.
Si, au contraire, elle prétend arracher
l'Alsace et la Lorraine à la France, et trai
ter ses habitants*, en, vertu du droit du plus
fort, comme un troupeau de moutons, elle
n'obtiendra aucune des garanties désirées,-
mais elle blessera sa propre liberté.
Strasbourg, qui, par ordre royal, a été si
horriblement maltraité, l'Alsace èt lçi Lor
raine, ne sont pas seulement unies à la
France d'une manière apparente par la for-
tuile de la guerre et par des traités prin
ciers'i non, elles le, sont très profondément
par ia Conquête de trois grandes révolu
tions.
Le peuple allemand, lui aussi, ne devrait
pas oublier que le peuple français a conquis
en 178 ( J les droits de l'homme, en 1830 le
régime constitutionnel, et en 1818 le suffrage
universel. Sans les aspirations héroïques de
.cette noble nation, l'ouvrier, le paysan et lé
bourgeois seraient encore dans lesliens des
pnvi légés féodaux. : .
Il saute aux yeux que les privilèges détes
tent bien davantage la-République française
que Napoléon, qu'à l'époque du- coup d'Etat
ils ont.salué comme le sauveur d B la société.
Mais le peuple allemand, après avoir dé
posé ses armés • dans les arsenaux, aura
d'autant plus dè difficultés à faire triom
pher ses propres prétentions, qu'il ailrâ për-
mjs d'affaiblir davantage un peuple frère.
L'arbitraire et la force brutale sont des
armes à deux tranchants dont on ne saurait
se servir à l'extérieur sans se blesser à l'in
térieur. Le peuple allemand réussira d'au
tant moins a faire triompher le droit de dis
poser de son propre sort qu'il l'aura* vio
lenté, ce même droit, en Alsace et en Lor
raine. *
louis simox (de Trêves).
Montreux, le 6 septembre.
tôt le dessus. Néanmoins, le 6 courant,
l'article de l'officieuse Opinions, de Floren
ce, assurant atie le conseil des ministres
venait dé décider i'occdpdtidri du, ter^ifoire
pontifical par l'armée italienne, émut vire
ment toute la ville.......
Le parti fanatique a avidement profité de
, rindjgnatiôû dans laquelle les propositions
, dè \ictor-I f iainlandeT et de son envoyé
avaient jeté le pape
. Le pape est descendu dans la Basilique dè
Saint-Pierre hier au soir ; il y est demeuré
longtemps prosterné devant la crypte de son
premier prédécesseur; les larmes couraient
abondamment de ses yeux. Les quelques
personnes qui se trouvaient par hasard à
l'église étaient profondément touchées des
sanglots,de ce Vieillard, le plus ancien roi
du nlonde qu'une funésts politique et l'adu
lation desultràniontaiiis, jciiité^ à l'Hostilité
de ses compatriotes, avaient conduit peu à
peu à travers des nuages d'encens au bord
extrême du précipice qui allait engloutir sa
terrestre puissance. Grâce à ces ultramon-
tains, ses mauvais génies, le pacifique
pontife -allait, ad sdi-tlr de la prière, ordon
ner une effusion de sang inutile.
En elfet, dans la soirée, le Saint-Père
' donna ses derniers ordres pour la défense
de Rome. Il déclara qu'on devait se défen
dre à outrance.
On se prépare donc ici à une lutte déses
pérée. Les zouctvës vedlent s'ensevelir sous
les ruines de la cité, et déclarent qde les
Italiens n'y pénétreront qu'en marchant sur
leurs cadavres. On déploie une activité fié
vreuse ; on place des canons sur toutes les
liaiiteUrs ; on construit des barricades de
vant toutes les portes; on ai'niè l'enceinte
de Rome avec précipitation.
; Rome est un place très forte depuis les
derniers travaux que le génie français y a
exécutés. Nos prélats croient que si "ou par-
tleiit a tenir pendant trois semaines, ie Pape
sera inévitablement secouru.... On attend
le baron d'Arnim, ministre de Prusse, qui
doit arriver ce soir.
Ordre a été donné d'approvisionner la
ville pour un long siège.
ACTES OFFICIELS.
Par décrets des 17, 18, 19 et -20 sep
tembre 1870, ont été nommés:
Président du tribunal d'Etanipés, M. Pa
pillon, procureur de la République à Bar-
sur-Sciue, en rçjnplayîaiGUt de M. Defresne,
démissionnaire.'
Procureur de la République à Lille, M.
iiôurdon; produrëur de la Ilépublique à
Saint-Omer, en remplacement de M. Vente,
qùi sera appelé à d'autres fonctions.
Procureur de la République à Avranches,
M. Surcouf, substitut au même siège, en
remplacement de M. Lemarié, admis à la
retraite.
Juge à Grenoble, M. Meynot, juge d'ins
truction à Alais, en remplacement de M.
Jubié, adnfis à la retraite. ' '
Juge d'instruction à Alais, M. Raisin,
Substitut au même siège, en remplacement
de M. Meynot.
Juge de paix du 2° arrondissement de Pa
ris, M. Chauvelot, anqcia président de la
cliambre des avoués près la cour d'appel de
Paris, en remplacement de M. Poisson-Sé-
g-uirt.
Suppléant du juge de paix du 1 er arron
dissement de Paris, M. Beaume, avocat, en
remplacement de M. Jooss, nommé juge de
paix.
Juge de paix d'Evron (Mayenne), M. Char
les Duval, en remplacement de M. Ollivier.
Juge de paix d'Ax (Ariége), M. Labat, en
remplacement de M. Denat.
Juge de paix d'Antraigues (Ardèclie), M.
Ferdinand Gleizal, en remplacement de M.
Chiffe. '
.Juge de paix du premier canton de Brest,
M. Coiron, en remplacement de M- Beau-
lils.
Juge de paix du .2° canton de Brest, M.
Lote, en remplacement de M. Eveil.
• Juge de paix de Landerneau (Finistère),
M: Vaumousse, en remplacement de M.
Coiron.
Juge de paix de Saint-Etienne-de-Saint-
Geoire (Isère), M. Veyron-Lacroix, en rem
placement de M. Boffard.
Juge de paix de la Côte-Saint-André
(Isère), M. Bolfard, en remplacement de M.
Veyron-Lacroix.
Juge de paix d'QJonzac (Hérault),-M. Si-
pière, en remplacement de M. Granel.
Juge de paix de Valence (Gers), M. ' l)u-
prou> en remplacement de M. Salles-Estra
des.
Juge de paix de Nogaro (Gej's), M. Da-
reau-Labadère, en remplacement de M.
Raccarère. '
Juge de paix de Cazaubon (Gers), M. Fé
lix Sourbès, en remplacement de Mv Las-
bouygues. • / ' • : -
Juge de paix de Gormeilles (Eure), M.
Davy, en remplacement de'M. Toutlet.
J uge de paix de Cajarc (Lot), M. Vinel, en
remplacement dé M. .Rolland.
•Juge de- paix de lîaud (Morbihan), M.
Frunçqis Leroy, en remplacement de M.
Cliaril dé Ruillé. '
La commission centrale d'hygiène et
de salubrité recommande tout particuliè
rement à l'attention du public la commu
nication suivante : .
Instructions populaires pour le régime
alimentaire.
Les principaux aliments destinés à soute
nir les forces et à entretenir les fonctions
dans leur état régulier sont le pain et la
viande. L'approvisionnement en viande
lraî'che et salée a été calculé de façon à ce
que Paris puisse soutenir un long siège et
que là ration de viande de chaque habitant
soit rigoureusement suffisante dans les -li
mites ordinaires. Les meilleurs moyens
pour compléter et remplacer cette partie
du régime sont les légumes secs, le froma
ge, le chocolat. ■
L'approvisionnement en farine est tel çuie
pendant toute la durée du siège chaque 'ha
bitant puisse disposer d'au moins uu kilo
gramme de pain ; cette quantité dépasse
même de -beaucoup le nécessaire. .*
; Pour varier le régime, on 'peut suppléer
au pain par le riz, qui'existe en très lortes
proportions dans, les entrepôts municipaux
et particuliers, parles pommes de terre et
le sucre qui est très abondant.
Lé beurre, ie lard, la graisse et le sel con
stituent un bon auxiliaire pour maintenir
la santé générale.
Les boissons les plus salutaires sont, d'une
pïjrt, le vin pur ou coupé, à la condition de
ne pas abuser des liqueurs fortes; d'une au
tre part, le cale, qui constitue le moyen te
plus sur de soutenir les Jorces, et permet,
dans une certaine mesure, de diminuer
sans inconvénient la ratiou alimentaire.
La population de Paris peut donc êfrre
entièrement ■ rassurée, quant à l'alimenta
tion ; elle n'a d'autres précautions à pren^
dre que de consommer tout d'abord les ali
ments altérables, et particulièi'ement les
pommes de terre, de surveiller lés provi
sions privées qui rentreraient dans cette ca
tégorie. et d'observer autant que possible
les règles du régime prescrit.
Obser cations complènimUaircs.
On aurait tort de croire que la viande est
indispensable -à l'alimentation.
Le pain et le vin forment les bases essen
tielles- d'un régime propre à. entretéuir la
santé.
Quand on veut substituer au pain les
pommes de terre ou le riz, il convient d'y
ajouter une certaine proportion de viande
fraîche uu salée.
On nous communiqué, 15 nom du
8 e bataillon de la garde natiqnale la pro
testation suivante :
Les officiers soussignés du 8 e bataillon
protestant, tant contre les éloges qui Jeur
ont été adressées nar le gédér'^j Arnbert,
éloges qu'ils répudient comme urié~tî£tusë'
dé désunion, que contre les soupçons oc
bonapartisme' "qui en ont été Fa consé
quence auprès de quelques-uns de leurs
collègues.
Elus ptir leur compagnie aux cris de i
Vive lâ Rép'Ut?iiqueS ils.se sont dévoués, à
la servir iidèlement.
Plusieurs d'entre eux orit protégé la
personne du général pendant son arreri-
ttUioiï Contre l'indignation publique : ils
estiment avoir l'ait • Pœuvre de ( bpns cito
yens en préservant lst République d'une
goutte de sang français, quand eelui seul
de l'ennemi doit être rôpanduVpar des
mains françaises. \
La France et la République soritHpsé-
parables. •
(Suivent les signatures.)
Nouvelles diverses.
Par décret eri datedu 1!) septembre, rendu
sur la proposition du commandant supé
rieur des gardes nationales dé la Sëinè, M-
Jules Worms a été nommé au grade de
chirurgien-major à l'état major genérâl de
la garde nationale,
Ou a arrêté aujourd'hui, à Vanyes, uu
espion prussien, déguisé en gendarme. H a
été conduit par les quais à ]a préfecture' (Je
police.
L'uniforme de 1 espion était parfaitement
exact ; c'est par un-simple hasara'qu'oa a pu
le reconnaître.
Le faux gendarme a, dit-on, avoué sa qua
lité de Prussien.
, Il afallii toute l'énergie de l'escorte du
prisonnier pour le préserver des la furçur de
la foule. ,
On lit daus le Figaro ■
Un grand.conseil a été tenu hier par -le
régent de la Banque de Fiance.
Les mesurés à prendre p,our mettre lft
Banque à l'abri du pillage étaient a l'ordre
du jour. .
Ou-a décidé qu'on laisserait seulement
deux ou .trois millions de. pièces d'argent
pour les besoins du service, et que toup ies
billets de banque seraient réunis én liasse,
et, en cas d'invasion, perforés dans le cen
tre, à l'endroit du numéro d'ordre, de ma
nière à ce que leur valeur se trouve anéan
tie.
Tous les billets de banque à 25 fr. qui ont
été émis ont été envoyés dans les prqvinces,
alin de faire affluer l'or à Paris. ' -
! On n'a pas eu le temps de préparer ces
billets avec les garanties qu'offraient les bil
lets en cours avant la'création fes billets de
25 francs. ■ . , ,
Ainsi/là figure du Mercure, gravee dans
la pâte du billet, n'a pu être reproduite; il
y a encore quelques différences avec les bil
lots anciens; mais la garantie est suffisante,
et ils pourront être échangés d^ns un temps
proclidin pour des billets qui seront exacte
ment faits sur le modèle des'autres, sauf
leur dimension qui restera plus petite, pour
la facilité de la circulation.
Et M. Reynaud, adjoint au 8 e arrondisse
ment, en remplacement de M. Lockroy, qu
n'a pas accepté l'écharpe municipale.
Nous empruntons au journal le Combat
l'épisode suivant qui mérite d'être raconte,
c'est celui du château de Larochefoucaula,
entre Glamart et Meudon :
. Le parc avait été occupé par quatre-vingt-
dix francs-tireurs du 15" régiment de mar
che : ils avaient crénelé les murs et tiraient
à l'abri. ' 1
Les premiers coups, à 100 mètres, chaque
décharge, c'était quatre-yingt-dix Prussiens
à bas, tués ou blessés.
Ils ont tenu trente heures. L'ennemi, con
vaincu que le château était occupé par- des
forces imposantes, braqua ses canons et ses
obusiers, qui criblèrent et pulvérisèrent les
bâtiments.
Le feu des francs-tireurs continuait, tau-
jours aussi môurtiïer. - -
.L l ennemi ne savait que penser.
Enfin', un boulet renversa le mur crénelé
du parc derrière lequel se tenaient les hé
roïques combattants, qui battirent aussitôt
en retraite, ne laissant que deux morts sur
le terrain. - :
On lit dans le Journal de Paris :
La garde "nationale de Paris a reçu le bap-
têiïfe du feu. La 4° compagnie du" 141 e ba
taillon, de service cette nuit à la porte de
Montreuil, a vu s'avancer- des . cavaliers. Les
factionnaires ayant crié : Qui vive Pies, cava
liers, sans répondre, ont continué à avan
cer. Les factionnaires ont fait iéu et crié :
Aux armes! aux gardes nationaux du poste.
Les cavaliers ont riposté. Le poste a rejoint
les- factionnaires et un engagement a eu
lieu. Quatre Prussiens sont restés sur le
carreau, -lés autres se sont enfuis Parmi ces
quatre prussiens, deux étaient déguisés eu
cavaliers de la gardé nationale. ^
.Hier, trois religieuses se' présentèren t à
une des portes de-Paris pour aller chercher
dans une maison .qu'elles ont ' abandonnée
du linge pour les' ambulances. A peiné fu
rent-elles à cent pas de là porte que des ca
valiers se mirent a leur, poursuite fit les arrê
tèrent. Bien entendu les religieuses protes
tèrent de leur innocence . et demandèrent à
être conduites chez le maire dîlssy dont elles
sont connues. Arrivé chez le maire, on trou
va seulement un vieux domestique qui n'hé
sita pas à reconnaître ces dames, dont la
maison se trouve à une portée de fusil de
celle du maire.
Les cavaliers hésitaient encore à mettre
en liberté les religieuses, mais le ' domes
tique jura sur-ses grands dieux et- même sur :
sa tête qu'il connaissait ces personnes, et fit
tant et si bien que nos soldats les relâchè
rent en leur faisant leurs excuses. Ils offri
rent d'accompagner eux-mêmes les reli
gieuses jusqu'à leurs maisons,cequi permit
à ces dames d'aller où-ellesiyoulur-ent sans
être'de nouveau inquiétées. :
Une des conséquences inattendues du siè
ge est la suppression momentanée des chif
fonniers. ; ■ - ■ '■ '■ ■-
Pourquoi plus de chiffonniers ? Parce
qu'il n'v a plus de tas d'ordures. <.
Pourquoi plus de tas d'ordures? Parce"
qu'il n'y'a plus de balayeurs, ou à peu près.
Voilà'comme tout s'enchaîne. J ■'
Les ramasseurs d'ordures ont maintenant
une clochette à leur voiture.
A l'appel de la clochette, bonnes et con
cierges apparaissent sur les portés avec
leurs boîtes à ordures ou leurs paniers, dont
le contenu, par l'intermédiaire du conduc
teur, ne fait qu'un saut de leurs mains dans
ie véhicule. ' > -
' Par ce moyen si simple, des milliers de
mains qui maniaient le balai sont économi
sées ou mieux employées. ' (Charivari:) >
Parmi les canonniers volontaires, qui se
rendent chaque matin au rempart Montpar
nasse, on remarque deux femmes qui che
minent, mousqueton sur l'épaule, .comme
s'il s'agissait de la chose- la plùs naturelle
du monde.
Pas d'uniforme. L'une d'elles a piqué seu
lement une cocarde d^ns ses blonds che_-
veux. \
M. Mottu est nommé maire du 11 e arron
dissement de paris, en remplacement de M.
Coffard, démissionnaire, -1
Le Gouvernement est informé qu'an cer
tain nombre de bouchers ne se conforment,
pas à l'arrêté du ministre du commerce rela
tif à la taxe de la viande. Les mesures les
plus énergiques seront prises, si cet abus se
Reproduit.
M. Izoard, procureur général près la cour
d'appel de Nancy, est maintenu dans ses
fonctions.
Le nouveau maire de Rennes, l'ancien
doyen à la Faculté de droit, écrit à l'un de
ses compatriotes résidant à Paris" : 1
e)i nous avions uàchassepotpour chaque.
Breton, chaque Breton de 18 à (55 ans est
r prêt à se lever. Nous ne demandons que des
garnies.«Un chassepot dans les mains d'un
* paysanbreton derrière ses fossés en vaut
quatre ou cinq dans les paya découverts.
Qu'jjl? nous arrive " des' armes, et là Bre
tagne dévorera les Prussiens, fussent-ils
cent mille! #
Le signataire de cette lettre est M. Bi-
dard, un membre de la première Consti
tuante, qui sera dans quelques joU^S uu
membre de la seconde.
(Electeur libre.)
L'un des propriétaires, gérant : J- LAN.GLET.-
CRÉDIT FQNCIER COLONIAL.
MM. les actionnaires sont prévenus que
l'intérêt statutaire de 5 0/0 ^fièrent aux ac
tions pour le 1 er semestre dé' 1870',' soit'fj fr.
. 25 c. par action sur les 250 fr. versés, leur
sera payé, à partir du 1 er octobre 1870, à la
caisse du Comptoir d'escompte de Paris, rue
Bergère, n" li.
GOUVERNEMENT IMPÉRIAL OTTOMAN
Emprunt 1869.
Les porteurs d'obligations de l'emprunt
Ottoman 18,69 sont prévenus que le paiement
des intérêts semestriel^, à raison de 15 lr.
par obligation, èt le remboursement à500fr.
dés obligations sorties au tîivige du 5 sep
tembre courant, s'effectueront à pat tir du
I®* octobre prochain, à Paris, au Comptoir
d'escompte, 14, rue Bergère; à Jxajdres,, à
l'agence du Comptoir d'escompte de PaciÇ,
144, Leadènhall Street: à Gonstantinojye, à
la Société générale de l'empire ottoman.
o\GVUXTCariet-Girard, 11, b. Sébastopoî.P.îf.SOj
BOURSE DE PARIS DU 20 SEPTEMBRE
VALEURS DIVERSES
Cours,
précédât
Reptç 3 0/0
Emprunt 1870
Rente 4 1/2... .
Banque de France.
(JoœptQir
Foncier - .
Mobilier
Dépots et c. courants
Société générale.'...
Lst
Lyon
Midi
Nord :...
Orléans
Ouest-
Gaz
Suez
Italien 5 0/0
Extérieure espagnol.
'Autrichiens
Lombards
.Mobilier espagnol..
54 GQ
56 ..
80 ..
2340 ..
540 ..
930 ..
'98 75
*1*0
442 50
430 ....
845 ..
550
990 ..
839 ..
490 ..
1240 ..
240 . .
50 ..
25 ./.
702 50
390 ..
Veraiec
pours
Haus-
. *
Bais
se
54,..
55 50
81
945 ..
101 25
990 ..
495 ..
1240 ..
'240 ..
49 25
• '/■
700 '
272 50
1 ..
15
150
60
50
iO
50
Bt'fXETis FINANCIER. — Le vide se,.fait
de plus en plus à la'bourse,' chaque jour le
public s'amoindrit. D'autres soins'dccqpéiU
en effet ailleurs les anciens habitués; et;on
ne constate la présence que de personnes
obligées à quelque négociation. • " ;
Les transactions sont en. conséquence
plus j-ares encore qu'elles ne l'étaient pré-
cédemingat. Aujourdîhùi elles n'ont au pour
objet qùç quélques valeurs seulement, et la
plus grande partie "(3e ç'eIKs-çi n'ont jWSfr-
guré sur la cote,
A termé, notamment/ on n'a coté.ijue la
rente; l'Emprunt et l'Autrichien,' et' encore
pour la forme seulement ; il n y a pas eu de
discussion de prix et le cours coté au début
l'était encore en clôture.
' Quelques 'échanges se sont opères an
comptant, en général au prix d'hier,, sa,ui
pou» la rente qui a fléchi en clôture. Aucune
npuvelle n'a été mise en circulation et ji'a
dét. '
chi ensuite vers 5'i 10. L'EmprujiM est tenu
environ 1 25 plus haut de 55 30 à 55 50.
Toujours très bonne tenue desfoads étran
gers : l'Italien a varié: de 49.50.È 51),-: l'Exté
rieure s'est tenue à 25, le Turc à 4Q.50. =
L'Autrichien partageant la solidité des
valeurs étrangères s'est maintenu à 7Û0.
Le Mobilier français s'est négocié de 75
à 101 25, le Mobilier espagnol à-272 50. '
! Parmi les Chemins français on n'a guère
coté que le Nord qui a l'ait 990.
Les Obligations qui ont donné lieu à des
opérations se sont traitées à des,cours voi
sins de 300 fr.- ' <
DÉCÈS ET INIÎUjVLATiOïîS
M. Le Roi, 97 ans, rue du Marché-StrHonové,
5.—M. Missilièr, 48 ans, rue des D'eux'-Eçus', Si-
M. Dutriez, (i i ans, rue .du Petit-Carreau, 25.
Mlle Christol'oroni, 16 'ans, rue St-Denis, 380.
-M. Chateau, .39 ans, rue Notre-Dame-Bonne-
Nouvelle, 3.—M. guart, 27'ans. rue Rambuteau,
20.—Mme v c Bandinelli, 83 ans, boulévard'Saint-
Martin, 15.—M.. Gaye, 58 ans, rue de la Veiterie,
lli—Mile Maulet, 82 ans, rue du ,: Pmts-de-l'Er-
mite, il.— M. Prevot, 38 ans, jue Montagne, 'ii.
M. Servoings, 23 ans, rue Geofl'roy-Saint-Hi-
laire, 19.—Mlle L^vigne, 21 ans, rue dè Lourcine,
50.—Mme Bahaux, 59 ans, boulevard Montpar
nasse, 71. — M. Nugues, 56 ans, xue Fabert, 48.
1 Mme Sauvageot; 71 ans, rue Laflttte, Mme
Chanliomme, 77 ans, -rue du Faubourg-Saint-
Martin, 52. — M. Pierretipr, 52 ans, boulevard de
Strasbourg, 69. ■
Aib «nx Actionnaires.
COMPTOIR
NEUVIÈME. AMNÉE D 'BXI8TEP (CE. - ' .
liE COMPTOIR fait les versements du nouvel
emprunt. — . intébéïs : T omx de Ict Jianquc.
■ // continue ses opérations d'Achats, de ' Ventes,
de Reports, de Déports et d 'Avances sur titres
français et étrangers. ' ' ^
jg'ad. au direct', 3, r. d'Amboise-Richebeu, PaMs.
OccB«ioni.—Meubles.— CheTaux.— Voitaicii
1IVIIRI m d'occasion et autres, achats de
iiluljDLEilîj mobiliers, rue Meslay, 17.
Traités de Médecine. — IParfumeriç.
■ ■ JHtsrôtàele*.' ! H:--. •
DE SIRuiyviDiu JIUHRAV. .
Le plus efficace " 'des remèdes coptrc les
aigreurs, les maux d'estomac et cemmé
purgatif doux! — Seul dépôt, Pharmacie anglais».
rouiîrts et o", 23, place .Vendôme.
IirUYirt! ttuérisnn radicale par le Ilandage
IIEilllllljiJ. électro-médical, mark : frères; médé*
cirts-invecteurs, me de-l'Arbre-Sec,
IH irf TI/il p'erre divise . 4 f. Guérit de suite*
llufMjllUll %AMPso ,-ph'., 40, r.RambUteau.Exp.
\ ' -'T r ' .-r f T . f-
Imprimerie du C îo\^titutionm il , E. GÎBIATetC,
nie des Bons-En-ints, io.
nous assure que des cerfs-volants, planant
à de grandes hauteurs, ont été aperçus
ces jours-ci en des points voisins de l'ën-
ceinle'et qu'ils pouvaient fort bien porter
des signaux à l'adresse des Prussiens. Le
système d'espionnage de ceux-ci parait
institué sur une si large échelle, que l'on
ne saurait trop se mettre en garde contre,
toutes les formes qu'il peut prendre.
Versailles est, à cette heure, envahi
par les Prussiens. Environ 80,000 soldats
y sont installés.
L 'Electeur libre annonce qu'ils n'y ont
commis aucun acte de violence.
La garde nationale n'aurait pas été dé
sarmée et elle continuerait à faire le ser-
vjce de la police intérieure de la ville.
' Espérons que l'Electeur libre est bien
renseigné ; mais nous ne pouvons nous
empêcher 'de partager les craintes que
manifeste la Presse dans un arLicle qu'elle
a. publié hier soir et dont nous extrayons
les passages suivants':
: Une aôuvelle nous arrive, qui met le
comble à notre désespoir et touche au vif
toiate l'Ile-de-France : Versailles est en
vahi, les uhl'ans y sont entrés, puis les
troupes régulières, et maintenant la ville
royale est en proie aux Prussiens, et lenr
état-majôr s'est installé dans notre mu
sée national.
Versailles, ce joyaux des environs de
Paris, cette merveille deâmerveilles fran
çaises, occupé! Nos ennemis campent
■dans le parc grandiose où rêva La Valliè-
ie, où songea Golbert, où la belle Montes-
pan promena ses mélancolies.
Je ne sais pourquoi, rpais cette occupa
tion de Versailles par le$ Prussiens nous
choque et nous peine comme un sacrilè
ge. Elle nous donne la même impression
que nous produirait un temple profané,
'une cathédrale auguste et sacrée dans
laquelle des impies viendraient allumer
diis fourneaux et jeter des ordures ; cela
est navrant et pénible, cela serre lè cœur
et révolte.
Versailles! cette relique, que tous les
règnes ont respectée, que toutes les ré
volutions ont pieusement entourée d'une
Vénération, peut-être inconsciente, le
château' de Versailles occupé par les
Pçussiens !... '
Piller nos provinces, incendier nos vil
lages, bombarder nos villes, c'est la
guerre, et ce sont là ses lois'. Œil pour
œil, dent pour dent, c'est bien.—Hommes
contre hommes ! c'est horrible, mais cela
se comprend, /
Mais un musée national, un château
sans pair, un bijou précieux qui est en
quelque sorte l'Acropole et lé Parthénon
de la France ! Songer que notre histoire
de deux socles tient là, que toutes nos
gloires y ont leurs archives, que le pin
ceau et le ciseau y ônt accumulé leurs
trésors pour éterniser les fastes de la
France militaire 1 et se dire que tout cela
est entre les mains d'étrangers, qui ne
sauront pas respecter ce que ces choses
•ont de vénérable et de sacré.
Ils campent là, ils y dorment. Un sol
dat ivre peut brûler avec sa pipe la Smala
ou la Prise de Constantine, éventrér d'un
coup de baïonnette une toile d'Horace
Vernet ou fendre d'un coup de sabré un
portrait de Rigault! Versailles estenvahi,
occupé militairement, et exposé à toutes
les profanations !
Nous espérons toutefois que les com
mandants prussiens, que l'on dit instruits
et qui se vantent d'être civilisés, sauront
imposer leur respect pour les choses sain
tes de lurt à leurs soldais, et préserver
de la destruction les merveilles accumu
lées par fes siècles et que rien ne pourrait
remplacer.,
Avant-hier, vers cinq heures du soir, six
uhlans, conduits par un chef d'un grade
élevé, entraient au grand galop dans Rueil:
11 va sans dire que tous les gens riches a-
yaient quitté depuis longtemps déjà leurs
élégantes villas, laissant aux ouvriers le soin
de garder le pays.
Ceux-ci sont au nombre de deux cents en
viron, et armés tant bien que mal comme
gardes nationaux. '
Dr, que croyez-vous que ces citoyens aient
ïait lorsque les uhlans sont entrés"arrogam-
ment dans le village, et annonçant l'arrivée
immédiate d'une armée '!
"Parbleu! dites-^ous, ces pauvres gens se
sont soumis humblement et ont apporté,
chapeau bas, ce que demandait l'ennemi.
C'est bien cela ! vraiment !
Ces braves patriotes, voilà ce qu'ils ont
fait f • -
ils sont allés, quelque 50 ou 60, à la ren
contre des uhlans, armés à la hâté de pel
les, de pioches ou de fusils ; et ils leur ont
dit simplement : « Oh ! vous précédez une
armee, et il vous faut des réquisitions pour
1 v'ià des réauisi-
tions !
les nourrir ! Eh bien, en
Et ils sont tombés sur les Prussiens stu
péfaits, qui s'enfuirent bride abattue, mais
en laissant trois des leurs tués à coups de
pioches'ou de baïonnettes !
Reims et Châlons, que pensez-vous de la
conduite des citoyens de Rueil '!
On lit dans \e-Journat des Débats :
On raconte que les Prussiens, eu arrivant
hier à Sauit-Gloud, ayant avisé un poste de
gardes nationaux, se^lirigèrent vei-s ceux-ci
et promirent de ne leur faire aucun mal.
Ils tinrent parole; mais avant de renvoyer
les gardes nationaux chez eux, ils s'empa
rèrent de leurs uniformes. Les gardes na
tionaux se seraient trouvés dans la néces
sité de retourner à le ur domicila en toilette
fort négligée.
•
La garde nationale a fait des perquisitions
toute la. nuit dans différentes maisons qui
correspondaient de l'une à l'autre, par des
signaux rouges et verts, aux fenêtres des
mansardes. *
Que signifient ces signaux ? D'où provien
nent-ils V
C'est aux habitants de veiller sans relâ
che, pour ne ptfint- être enserrés dans un
réseau inextricable d'espionnage ou de télé
graphie nocturne.
M. le comte de Groizder a failli périr l'au
tre nuit.
Il venait de- pousser une reconnaissance
jusqu'aux bivouacs prussiens, et rentrait à
viliejuif, lorsqu'il fut assailli par une dé
charge des mondes. Il eut la présence d'es
prit de se coucher à terre, et c'est à cela qu'il
a dil d'échapper à une mort certaine.
Le Rappel publie la lpttre suivante,
écrite par l'un des assiégés de Mont-
médy:
Montmédy, 13 septembre.
Mon cher frère,
Ta bonne iettre du 9 septembre nous a
tous reconfortés; elle a fait le tour de ia
ville, et • tout ce qui reste d'autorités et de
fonctionnaires, y compris le commandant
de place, a puisé, dans l'énergie qui anime
Paris et la France, le courage nécessaire à
une nouvelle résistance.
Nous: avons un moment de répit, les Prus
siens/lient de Sedan en masse sur Paris.
Quelques faibles 'détachements seulement
restent pouf accompagner nos malheureux
prisonniers. Environ'700 de ces derniers se
sont échappés et ont pu rallier Montmédy :
sur ce nombre, "200 artilleurs, troupe qui
nous manquait. Nos pièces vont être bien
servies, et nous attendons l'ennemi de sang-
froid. : . . . ,
Permets-moi de revenir à l'épisode du
siège, aujourd'hui que j'ai des idées plus
nettes. Je puise dans ma mémoire autant
que dans des notes journalières que j'ai pri
ses depuis le commencement ae nos. dé
sastres.
Le tribut que Montmédy a payé à la guer
re est immense. La ville'haute n'est plus
qu'un monceau de ruines.
Là où il y a quinze jours on ne rencon
trait que joie et bonheur, on ne voit au
jourd'hui que désolation, misère et déses
poir.
' C'est le 5 septembre, à neuf heures et de
mie du matin, que les Prussiens ont com
mencé ce triste travail do destruction. Sept
de leurs batteries, placés derrière le village
de Thôunclle, ont attaqué le mur nord-
ouest de la citadelle, partie la plus faible
de la ville haute; huit ou dix autres batte
ries étaient établies slir les hauteurs
l'Ouest. 'Leurs canons de campagne ne li
retit, pas grand mal à la forteresse, mais les
habitations , les édifices publics , furent
cruellement éprouvés. Le feu se ptolôngea
très nourri jusqu'à mie Heures; à ce mo
ment, on les vit se retirant en arrière pour
faire ieUr soupe, fort tranquillement, com
me s'ils venaient de procéder à l'opéqation
la plus inoilensive du monde.
Pendant qu'ils dînaient, un des leurs fut
envoyé en parlementaire, mais il n'eut pas
plus de succès que ses devanciers, et, mal
gré l'incendie ei tout le mal fait, ies Prus
siens n'obtinrent de la part des autorités
militaires qu'un refus formel de capitula
tion. Ils reprirent alors leur ïeU à midi poul
ie continuer jusqu'à deux heures; à ce mo
ment quatre quartiers de la ville étaient en
llammes, parmi lesquels se trouvent l'hôtel
de ville, la sous-préfecture, 1&3 finances* le
pensionnat, etc... Mais vive la France! vive
la république! Montmédy a tenu haut le
drapeau français»
Le 6 septembre, plus d'apparence d'enne
mis. Une pluie diluvienne achève la ruine
des maisons qui n'avaient été attaquées
qu'aux toitures. ■
Le dégât matériel peut être estimé à bien
près de deux "millions de francs.
Le feu du fort a fait sauter un caisson
prussien et démonté plusieurs pièces. La
ville basse n'a pas souffert, mais elle est
complètement 'deserte. Dans les rues, on
rencontre çà et là un mobile ou un fa nias
sin.
Mais la ville haute... quelle désolation
Des monceaux de ruines, des décombres
fumants, les meubles éparpillés, jetés dans
les rues. Les femmes, les enfants, errant,
pleurant, maudissant la guerre. Mais pei 1
sonne ne parle de céder.
Le commandant îtebout, homme énergi
que, a juré de ne pas se rendre; il est bra
vement secondé par le capitaine comman
dant l'artillerie; c'est .un Breton, ancien
marin, qui- se' nomme Loardeç. '
« Je resterai le dernier, dit il; je mettrai
le feu à la mèche, et je sauterai avec la
place. »
Je suis on ne peut plus touché de la sen
sibilité de T... à mon endroit. Celte marque
d'affection me fait du bien. La monotonie,
l'indifférence de la vie ordinaire semble
sou veut circonscrire le sentiment dans le
cercle de sa famille propre; il faut le mal
heur pour se reconnaître et rentrer en pos
sessiou de soi-même. C'est la loi naturelle
d'un grand peuple. C'est aussi celle dû la fa
mille.
Ecris-moi le plus tôt possible et donne-
moi des nouvelles détaillées sur les opéra
tions militaires et l'attitude de l'Europe.
Nous sommes ici totalement privés de jour
naux, si ce n'est quelques numéros qui nous
arrivent de Belgique à de rares intervalles
Je vous embrasse tous de tout mon cœur
Ton frère,
ï)...
La magistrature de Nancy vient de se
signaler par un grand acte de fermeté et
de patriotisme. On sait que, depuis l'oc
cupation de la Lorraine, les gouverneurs
prussiens ont officieusement invitéplu-
sieùrs .l'ois les.tribunaux à.rendre la jus
tice au nom des hautes puissances alle
mandes. Les -tribunaux ont refusé. Cette
invitation ayant pris la forme d'un ordre
officiel, la cour d'appel de Nancy s'est
réunie en assemblée générale, et a déci
dé à l'unanimité qu ? elle suspendrait ses
fonctions. Voici l'important document
que M. le procureur général Izoard vient
de communiquer à ce sujet à M. le minis
tre delà justice :
Extrait des registres des délibérations dé la
cour de Nancy.
Cejourd'huij jeudi huit septembre mil
huit cent soixante-dix,
La cour réunie en assemblée générale et
en chambre du conseil, M. le premier pré
sident expose que le quatre de ce mois M. le
procuieur général lui a communiqué une
.dépêche du commissaire civil deHaguenau,
laquelle est ainsi conçue : •
(Suit le texte de cette lettre par laquelle
le commissaire allemand prescrit à la cour
de rendre la j ustice au nom des hautes piûs-
sa/nces allemandes occupant l'Alsace, etcO
Depuis, -et à deux reprises, les 7 et 8 sep
tembre, un conseiller-auditeur attaché à M.
le baron'de Bonin s'est présenté chez M. le
premier président pour le prier de convo
quer la cour, alin de savoir si tous ses mem
bres ou quelques-uns de ses membres con
sentiraient à continuer leurs fonctions, en
disant que dans le cas où la formule propo
sée d'abord éveillerait des scrupules, l'auto
rité prussienne se montrait. disposée à en
admettre une autre, même celle où le nom
de l'empereur des Français continuerait
ligurer, puisque l'empereur des Français,
quoique prisonnier, n'avait point abdiqué.
M. le premier président ayant fait obser
ver qu'en présence de la captivité de Napo
léon III et des événements si inattendus et
si graves qui venaient de se produire à Pa
ris, la formule : Au nom du Peuple et du Gou-
cernemcnt français, paraissait être la seule
admissible, son interlocuteur ne lui dissi
mula point que cette formule aurait peu dé
chance d'être admise, parce qu'elle impli-
quait'la reconnaissance de la Ilépublique.
Après cet exposé, la matière est mise en
délibération.
« Attendu qu'une loi du "28 frimaire an
VIII annule les jugements rendus pendant
l'occupation de Vaieucienues et de quelques
places voisines; •/
« Qu'à supposer que celte loi de circons
tance, et toute locale, n'oblige point au
jourd'hui.les cours et les tribunaux, elle a
uu moins pour eux la valeur d'un précé
dent considérable; ■ •
« Attendu qu'en France, à toutes les épo
ques et sous tous les régimes, la justice a
été administrée au nom au souverain, quel
qu'il fut;
« Qu'aujourd'hui la captivité de l'empe
reur et là proclamation de la République
rendent indispensable la modilicatiun de
la formule exécutoire, et qu'en interdisant
cell® que l'usage a consacrée et que les cir
constances imposent, l'autorité prussienne
place les magistrats français dans l'impossi
bilité légale tle juger, en'même. temps que
cette interdiction, qui pourrait, plus tard,
s'étendre à d'autres points, constitue dès
maintenant, et à elle seule, une sérieuse
atteinte à leur indépendance et à leur di
gnité;
.«■Que, d'ailleurs, dans l'instruction des
affaires ét pour .l'exécution des sentences,
des difficultés inextricables ne manque
raient pas de surgir et qu'il convient de. les
éviter;
« Que, sans doute, on doit craindre que,
profitant des malheurs de l'invusionja vio
lence, la rapine et "le vol ne se donnent au
tour de nous libre carrière, avec une audace
de jour en jour-plus grande et ne désolent
ainsi les citdyens paisibles; mais que ce
danger, quelque grave qu'il puisse être,
n'autorise point J.a magistrature à enfrêin-
dïe l;l loi aë àdii institution ét là loi consti
tutionnelle du pays; ■ .
« Par ces motifs, ■ ;
« La cour„ouï M. le procureur général, dé
cide à l'unanimité de ses membres présents
qu'il y a lieuj pour elle, sans abdiquer ses
fonctions, de provisoiremei.it. s'abstenir;
« Àutoi'ise son premier président à infor
mer de la présente décision le,haut fonc
tionnaire à la demande duquel la conversa
tion a eu lieu.»
Sont présents et ont signe : MM. Leclerc,
premier président. Jullieu et Hurrot, prési
dents de chambre: de bauit-\mcent, Gast,
Simonin, Detlers, H/i a oii LS° îoit .Kiaton,'
Noël, Boulland. Audiat. Chatilion. Tassard,
Dumont, Maure - et Ponton, conseillers;
Izoard, prdeureur aeneral : Liflort de Hui
lèrent, premier avocat général ; btainville,
avocat général ; E. Pierrot, substitut du pro
cureur général, et Ilegiiault, greffier eii
chef.
Pour expédition conforme,
i. këgnàult, greffier.
Avant le document que nous venons
nons de citer, M. le procureur général
Izoard avait adressé au gouverneur prus
sien M. de Bonin, la lettre suivante i
'Copie de la lettre du procureur général au
co^nte de Bonin.
Nancy, le 5 septembre 1870.
Monsieur le comte;
Vous m'avez l'ait l'honneur de me trans
mettre une lettré par laquelle M. le com
missaire civil d'Alsace me demande d'invi
ter les magistrats des arrondissements de
Sarrebodrg et de Cbàteaù-Balins à continuer
ieui-s l'oiictiolis. tians cette lettre, M. le com
missaire civil fait connaître que les tribu
naux continueront leur juridiction, que les •.
lois eu vigueur continueront à être appli
quées, mais que les jugements seraient ren
dus au nom dés puissances allemandes oc*
cupant l'Alsace.
Je ne puis hésiter un seul instant sur la
réponse que je dois faire à cette communi
cation. Magistrat français, je ne puis ni con
courir à l'administration ,de la justice au
nom d'unë puissance étrangère, ni donner
des instructions en ce gens aux magistrats
de mon ressort. J'ai d'ailleurs trop de con
fiance dans les sentiments qui les a nouent
pour penser que leur résolution ne soit pas
conformé à la Mienne.
Je vous prie de vouloir bien faire parve
nir ma réponse à M. le commissaire civil
d'Alsace. Elle ne saurait l'étonner. Quelle
que soit leur nationalité, les hommes d'hon
neur n'ont qu'un manière d'apprécier leurs
devoirs envers leur pays.
j'ai transmis la lettre de M. le commis
saire civil à M- le premier président, qui y
répoudra en ce qui le concerne.
Agréez, etc.
ITALIE
Une dépêche de l'Agence liuvas avait
annoncé que le Pape s'était arrêté à la
résolution .de n'opposer qu'une protesta
tion diplomatique à l'entrée clas troupes
italiennes à Rome. Une lettre de Rome
publiée par le Temps dément cette ver
sion et fait prévoir une lutte acharnée
qni doit être commencée à l'heure qu'il,
est :
Rome, 11 septembre.
Huit jours se sont écoulés depuis ma
dernière lettre, et la situation est complète
ment changée. A Rome aussi, nous tou
chons à des instants suprêmes, et dans quel
ques heures peut-être le pouvoir temporel
des-Papes, après douze siècles d'existence,
sera tombé pour bien longtemps, si'ce n'est
pour toujours.
... La nouvelle de la proclamation de la
république française l'ut un coup de foudre
jour les prélats "du Vatican, et paralysa la
joie sans bornes que le désastre de Sedan
avait excité parmi eux. Ils comprirent enfin
que si Napoléon était le, créateur de l'unité
italienne, il était aussi iè plus ferme appui
du pouvoir temporel et qu'il y avait tout à
craindre du gouvernement qui lui succé
derait.
Cependant l'effroi qu'avait répandu la
proclamation de ; la République se dissipa
: jeu à peu, et les illusions, ces'malheureuses
illusions qui ont été toujours le grand
écueil de la cour de Rome, reprirent lûeii-
. M. Simpn, de Trêves, un des personna
ges dont la voix .a le plus de retentisse
ment en Allemagne, et dont l'influence
politique est considérable, vient d'adres
ser à ses compatriotes une proclamation
qife nous reproduisons d'après la Gazette
de Francfort:
L'empire est tombé. II a .été remplacé par
un gouvernement provisoire dont les mem
bres ont voté conti'e la guerre. J'en connais
plusieurs personnellement, et je sais qu'ils
se sont toujours prononcés contre toute in
gérence de la France dans le libre dévelop
pement des affaires allemandes.
La guerre a perdu son caractère, d'une
guerre agressive entreprise par Napoléon,
elle est devenue une guerre défensive de la
nation française. Le gouvernement provi
soire est dans la nécessité de la soutenir
tant que l'invasion allemande l'y obligera.
. L'Allemagne: réclame des garanties contre
le retour d attaques de la France. La meil
leure garantie se trouve dans la révélation
de la puissance allemande et dans la pensée
nouvelle qui préside aux destinées de la
France.
Si l'Allemagne, au lieu de-répondre à l'in
justice par l'injustice, se montre juste, elle
acquerra dans toute. l'Europe, et même en
France, une considération q\n, se fondant
sur s'a propre force, formera le meilleur
boulevard de son indépendance.
Si, au contraire, elle prétend arracher
l'Alsace et la Lorraine à la France, et trai
ter ses habitants*, en, vertu du droit du plus
fort, comme un troupeau de moutons, elle
n'obtiendra aucune des garanties désirées,-
mais elle blessera sa propre liberté.
Strasbourg, qui, par ordre royal, a été si
horriblement maltraité, l'Alsace èt lçi Lor
raine, ne sont pas seulement unies à la
France d'une manière apparente par la for-
tuile de la guerre et par des traités prin
ciers'i non, elles le, sont très profondément
par ia Conquête de trois grandes révolu
tions.
Le peuple allemand, lui aussi, ne devrait
pas oublier que le peuple français a conquis
en 178 ( J les droits de l'homme, en 1830 le
régime constitutionnel, et en 1818 le suffrage
universel. Sans les aspirations héroïques de
.cette noble nation, l'ouvrier, le paysan et lé
bourgeois seraient encore dans lesliens des
pnvi légés féodaux. : .
Il saute aux yeux que les privilèges détes
tent bien davantage la-République française
que Napoléon, qu'à l'époque du- coup d'Etat
ils ont.salué comme le sauveur d B la société.
Mais le peuple allemand, après avoir dé
posé ses armés • dans les arsenaux, aura
d'autant plus dè difficultés à faire triom
pher ses propres prétentions, qu'il ailrâ për-
mjs d'affaiblir davantage un peuple frère.
L'arbitraire et la force brutale sont des
armes à deux tranchants dont on ne saurait
se servir à l'extérieur sans se blesser à l'in
térieur. Le peuple allemand réussira d'au
tant moins a faire triompher le droit de dis
poser de son propre sort qu'il l'aura* vio
lenté, ce même droit, en Alsace et en Lor
raine. *
louis simox (de Trêves).
Montreux, le 6 septembre.
tôt le dessus. Néanmoins, le 6 courant,
l'article de l'officieuse Opinions, de Floren
ce, assurant atie le conseil des ministres
venait dé décider i'occdpdtidri du, ter^ifoire
pontifical par l'armée italienne, émut vire
ment toute la ville.......
Le parti fanatique a avidement profité de
, rindjgnatiôû dans laquelle les propositions
, dè \ictor-I f iainlandeT et de son envoyé
avaient jeté le pape
. Le pape est descendu dans la Basilique dè
Saint-Pierre hier au soir ; il y est demeuré
longtemps prosterné devant la crypte de son
premier prédécesseur; les larmes couraient
abondamment de ses yeux. Les quelques
personnes qui se trouvaient par hasard à
l'église étaient profondément touchées des
sanglots,de ce Vieillard, le plus ancien roi
du nlonde qu'une funésts politique et l'adu
lation desultràniontaiiis, jciiité^ à l'Hostilité
de ses compatriotes, avaient conduit peu à
peu à travers des nuages d'encens au bord
extrême du précipice qui allait engloutir sa
terrestre puissance. Grâce à ces ultramon-
tains, ses mauvais génies, le pacifique
pontife -allait, ad sdi-tlr de la prière, ordon
ner une effusion de sang inutile.
En elfet, dans la soirée, le Saint-Père
' donna ses derniers ordres pour la défense
de Rome. Il déclara qu'on devait se défen
dre à outrance.
On se prépare donc ici à une lutte déses
pérée. Les zouctvës vedlent s'ensevelir sous
les ruines de la cité, et déclarent qde les
Italiens n'y pénétreront qu'en marchant sur
leurs cadavres. On déploie une activité fié
vreuse ; on place des canons sur toutes les
liaiiteUrs ; on construit des barricades de
vant toutes les portes; on ai'niè l'enceinte
de Rome avec précipitation.
; Rome est un place très forte depuis les
derniers travaux que le génie français y a
exécutés. Nos prélats croient que si "ou par-
tleiit a tenir pendant trois semaines, ie Pape
sera inévitablement secouru.... On attend
le baron d'Arnim, ministre de Prusse, qui
doit arriver ce soir.
Ordre a été donné d'approvisionner la
ville pour un long siège.
ACTES OFFICIELS.
Par décrets des 17, 18, 19 et -20 sep
tembre 1870, ont été nommés:
Président du tribunal d'Etanipés, M. Pa
pillon, procureur de la République à Bar-
sur-Sciue, en rçjnplayîaiGUt de M. Defresne,
démissionnaire.'
Procureur de la République à Lille, M.
iiôurdon; produrëur de la Ilépublique à
Saint-Omer, en remplacement de M. Vente,
qùi sera appelé à d'autres fonctions.
Procureur de la République à Avranches,
M. Surcouf, substitut au même siège, en
remplacement de M. Lemarié, admis à la
retraite.
Juge à Grenoble, M. Meynot, juge d'ins
truction à Alais, en remplacement de M.
Jubié, adnfis à la retraite. ' '
Juge d'instruction à Alais, M. Raisin,
Substitut au même siège, en remplacement
de M. Meynot.
Juge de paix du 2° arrondissement de Pa
ris, M. Chauvelot, anqcia président de la
cliambre des avoués près la cour d'appel de
Paris, en remplacement de M. Poisson-Sé-
g-uirt.
Suppléant du juge de paix du 1 er arron
dissement de Paris, M. Beaume, avocat, en
remplacement de M. Jooss, nommé juge de
paix.
Juge de paix d'Evron (Mayenne), M. Char
les Duval, en remplacement de M. Ollivier.
Juge de paix d'Ax (Ariége), M. Labat, en
remplacement de M. Denat.
Juge de paix d'Antraigues (Ardèclie), M.
Ferdinand Gleizal, en remplacement de M.
Chiffe. '
.Juge de paix du premier canton de Brest,
M. Coiron, en remplacement de M- Beau-
lils.
Juge de paix du .2° canton de Brest, M.
Lote, en remplacement de M. Eveil.
• Juge de paix de Landerneau (Finistère),
M: Vaumousse, en remplacement de M.
Coiron.
Juge de paix de Saint-Etienne-de-Saint-
Geoire (Isère), M. Veyron-Lacroix, en rem
placement de M. Boffard.
Juge de paix de la Côte-Saint-André
(Isère), M. Bolfard, en remplacement de M.
Veyron-Lacroix.
Juge de paix d'QJonzac (Hérault),-M. Si-
pière, en remplacement de M. Granel.
Juge de paix de Valence (Gers), M. ' l)u-
prou> en remplacement de M. Salles-Estra
des.
Juge de paix de Nogaro (Gej's), M. Da-
reau-Labadère, en remplacement de M.
Raccarère. '
Juge de paix de Cazaubon (Gers), M. Fé
lix Sourbès, en remplacement de Mv Las-
bouygues. • / ' • : -
Juge de paix de Gormeilles (Eure), M.
Davy, en remplacement de'M. Toutlet.
J uge de paix de Cajarc (Lot), M. Vinel, en
remplacement dé M. .Rolland.
•Juge de- paix de lîaud (Morbihan), M.
Frunçqis Leroy, en remplacement de M.
Cliaril dé Ruillé. '
La commission centrale d'hygiène et
de salubrité recommande tout particuliè
rement à l'attention du public la commu
nication suivante : .
Instructions populaires pour le régime
alimentaire.
Les principaux aliments destinés à soute
nir les forces et à entretenir les fonctions
dans leur état régulier sont le pain et la
viande. L'approvisionnement en viande
lraî'che et salée a été calculé de façon à ce
que Paris puisse soutenir un long siège et
que là ration de viande de chaque habitant
soit rigoureusement suffisante dans les -li
mites ordinaires. Les meilleurs moyens
pour compléter et remplacer cette partie
du régime sont les légumes secs, le froma
ge, le chocolat. ■
L'approvisionnement en farine est tel çuie
pendant toute la durée du siège chaque 'ha
bitant puisse disposer d'au moins uu kilo
gramme de pain ; cette quantité dépasse
même de -beaucoup le nécessaire. .*
; Pour varier le régime, on 'peut suppléer
au pain par le riz, qui'existe en très lortes
proportions dans, les entrepôts municipaux
et particuliers, parles pommes de terre et
le sucre qui est très abondant.
Lé beurre, ie lard, la graisse et le sel con
stituent un bon auxiliaire pour maintenir
la santé générale.
Les boissons les plus salutaires sont, d'une
pïjrt, le vin pur ou coupé, à la condition de
ne pas abuser des liqueurs fortes; d'une au
tre part, le cale, qui constitue le moyen te
plus sur de soutenir les Jorces, et permet,
dans une certaine mesure, de diminuer
sans inconvénient la ratiou alimentaire.
La population de Paris peut donc êfrre
entièrement ■ rassurée, quant à l'alimenta
tion ; elle n'a d'autres précautions à pren^
dre que de consommer tout d'abord les ali
ments altérables, et particulièi'ement les
pommes de terre, de surveiller lés provi
sions privées qui rentreraient dans cette ca
tégorie. et d'observer autant que possible
les règles du régime prescrit.
Obser cations complènimUaircs.
On aurait tort de croire que la viande est
indispensable -à l'alimentation.
Le pain et le vin forment les bases essen
tielles- d'un régime propre à. entretéuir la
santé.
Quand on veut substituer au pain les
pommes de terre ou le riz, il convient d'y
ajouter une certaine proportion de viande
fraîche uu salée.
On nous communiqué, 15 nom du
8 e bataillon de la garde natiqnale la pro
testation suivante :
Les officiers soussignés du 8 e bataillon
protestant, tant contre les éloges qui Jeur
ont été adressées nar le gédér'^j Arnbert,
éloges qu'ils répudient comme urié~tî£tusë'
dé désunion, que contre les soupçons oc
bonapartisme' "qui en ont été Fa consé
quence auprès de quelques-uns de leurs
collègues.
Elus ptir leur compagnie aux cris de i
Vive lâ Rép'Ut?iiqueS ils.se sont dévoués, à
la servir iidèlement.
Plusieurs d'entre eux orit protégé la
personne du général pendant son arreri-
ttUioiï Contre l'indignation publique : ils
estiment avoir l'ait • Pœuvre de ( bpns cito
yens en préservant lst République d'une
goutte de sang français, quand eelui seul
de l'ennemi doit être rôpanduVpar des
mains françaises. \
La France et la République soritHpsé-
parables. •
(Suivent les signatures.)
Nouvelles diverses.
Par décret eri datedu 1!) septembre, rendu
sur la proposition du commandant supé
rieur des gardes nationales dé la Sëinè, M-
Jules Worms a été nommé au grade de
chirurgien-major à l'état major genérâl de
la garde nationale,
Ou a arrêté aujourd'hui, à Vanyes, uu
espion prussien, déguisé en gendarme. H a
été conduit par les quais à ]a préfecture' (Je
police.
L'uniforme de 1 espion était parfaitement
exact ; c'est par un-simple hasara'qu'oa a pu
le reconnaître.
Le faux gendarme a, dit-on, avoué sa qua
lité de Prussien.
, Il afallii toute l'énergie de l'escorte du
prisonnier pour le préserver des la furçur de
la foule. ,
On lit daus le Figaro ■
Un grand.conseil a été tenu hier par -le
régent de la Banque de Fiance.
Les mesurés à prendre p,our mettre lft
Banque à l'abri du pillage étaient a l'ordre
du jour. .
Ou-a décidé qu'on laisserait seulement
deux ou .trois millions de. pièces d'argent
pour les besoins du service, et que toup ies
billets de banque seraient réunis én liasse,
et, en cas d'invasion, perforés dans le cen
tre, à l'endroit du numéro d'ordre, de ma
nière à ce que leur valeur se trouve anéan
tie.
Tous les billets de banque à 25 fr. qui ont
été émis ont été envoyés dans les prqvinces,
alin de faire affluer l'or à Paris. ' -
! On n'a pas eu le temps de préparer ces
billets avec les garanties qu'offraient les bil
lets en cours avant la'création fes billets de
25 francs. ■ . , ,
Ainsi/là figure du Mercure, gravee dans
la pâte du billet, n'a pu être reproduite; il
y a encore quelques différences avec les bil
lots anciens; mais la garantie est suffisante,
et ils pourront être échangés d^ns un temps
proclidin pour des billets qui seront exacte
ment faits sur le modèle des'autres, sauf
leur dimension qui restera plus petite, pour
la facilité de la circulation.
Et M. Reynaud, adjoint au 8 e arrondisse
ment, en remplacement de M. Lockroy, qu
n'a pas accepté l'écharpe municipale.
Nous empruntons au journal le Combat
l'épisode suivant qui mérite d'être raconte,
c'est celui du château de Larochefoucaula,
entre Glamart et Meudon :
. Le parc avait été occupé par quatre-vingt-
dix francs-tireurs du 15" régiment de mar
che : ils avaient crénelé les murs et tiraient
à l'abri. ' 1
Les premiers coups, à 100 mètres, chaque
décharge, c'était quatre-yingt-dix Prussiens
à bas, tués ou blessés.
Ils ont tenu trente heures. L'ennemi, con
vaincu que le château était occupé par- des
forces imposantes, braqua ses canons et ses
obusiers, qui criblèrent et pulvérisèrent les
bâtiments.
Le feu des francs-tireurs continuait, tau-
jours aussi môurtiïer. - -
.L l ennemi ne savait que penser.
Enfin', un boulet renversa le mur crénelé
du parc derrière lequel se tenaient les hé
roïques combattants, qui battirent aussitôt
en retraite, ne laissant que deux morts sur
le terrain. - :
On lit dans le Journal de Paris :
La garde "nationale de Paris a reçu le bap-
têiïfe du feu. La 4° compagnie du" 141 e ba
taillon, de service cette nuit à la porte de
Montreuil, a vu s'avancer- des . cavaliers. Les
factionnaires ayant crié : Qui vive Pies, cava
liers, sans répondre, ont continué à avan
cer. Les factionnaires ont fait iéu et crié :
Aux armes! aux gardes nationaux du poste.
Les cavaliers ont riposté. Le poste a rejoint
les- factionnaires et un engagement a eu
lieu. Quatre Prussiens sont restés sur le
carreau, -lés autres se sont enfuis Parmi ces
quatre prussiens, deux étaient déguisés eu
cavaliers de la gardé nationale. ^
.Hier, trois religieuses se' présentèren t à
une des portes de-Paris pour aller chercher
dans une maison .qu'elles ont ' abandonnée
du linge pour les' ambulances. A peiné fu
rent-elles à cent pas de là porte que des ca
valiers se mirent a leur, poursuite fit les arrê
tèrent. Bien entendu les religieuses protes
tèrent de leur innocence . et demandèrent à
être conduites chez le maire dîlssy dont elles
sont connues. Arrivé chez le maire, on trou
va seulement un vieux domestique qui n'hé
sita pas à reconnaître ces dames, dont la
maison se trouve à une portée de fusil de
celle du maire.
Les cavaliers hésitaient encore à mettre
en liberté les religieuses, mais le ' domes
tique jura sur-ses grands dieux et- même sur :
sa tête qu'il connaissait ces personnes, et fit
tant et si bien que nos soldats les relâchè
rent en leur faisant leurs excuses. Ils offri
rent d'accompagner eux-mêmes les reli
gieuses jusqu'à leurs maisons,cequi permit
à ces dames d'aller où-ellesiyoulur-ent sans
être'de nouveau inquiétées. :
Une des conséquences inattendues du siè
ge est la suppression momentanée des chif
fonniers. ; ■ - ■ '■ '■ ■-
Pourquoi plus de chiffonniers ? Parce
qu'il n'v a plus de tas d'ordures. <.
Pourquoi plus de tas d'ordures? Parce"
qu'il n'y'a plus de balayeurs, ou à peu près.
Voilà'comme tout s'enchaîne. J ■'
Les ramasseurs d'ordures ont maintenant
une clochette à leur voiture.
A l'appel de la clochette, bonnes et con
cierges apparaissent sur les portés avec
leurs boîtes à ordures ou leurs paniers, dont
le contenu, par l'intermédiaire du conduc
teur, ne fait qu'un saut de leurs mains dans
ie véhicule. ' > -
' Par ce moyen si simple, des milliers de
mains qui maniaient le balai sont économi
sées ou mieux employées. ' (Charivari:) >
Parmi les canonniers volontaires, qui se
rendent chaque matin au rempart Montpar
nasse, on remarque deux femmes qui che
minent, mousqueton sur l'épaule, .comme
s'il s'agissait de la chose- la plùs naturelle
du monde.
Pas d'uniforme. L'une d'elles a piqué seu
lement une cocarde d^ns ses blonds che_-
veux. \
M. Mottu est nommé maire du 11 e arron
dissement de paris, en remplacement de M.
Coffard, démissionnaire, -1
Le Gouvernement est informé qu'an cer
tain nombre de bouchers ne se conforment,
pas à l'arrêté du ministre du commerce rela
tif à la taxe de la viande. Les mesures les
plus énergiques seront prises, si cet abus se
Reproduit.
M. Izoard, procureur général près la cour
d'appel de Nancy, est maintenu dans ses
fonctions.
Le nouveau maire de Rennes, l'ancien
doyen à la Faculté de droit, écrit à l'un de
ses compatriotes résidant à Paris" : 1
e)i nous avions uàchassepotpour chaque.
Breton, chaque Breton de 18 à (55 ans est
r prêt à se lever. Nous ne demandons que des
garnies.«Un chassepot dans les mains d'un
* paysanbreton derrière ses fossés en vaut
quatre ou cinq dans les paya découverts.
Qu'jjl? nous arrive " des' armes, et là Bre
tagne dévorera les Prussiens, fussent-ils
cent mille! #
Le signataire de cette lettre est M. Bi-
dard, un membre de la première Consti
tuante, qui sera dans quelques joU^S uu
membre de la seconde.
(Electeur libre.)
L'un des propriétaires, gérant : J- LAN.GLET.-
CRÉDIT FQNCIER COLONIAL.
MM. les actionnaires sont prévenus que
l'intérêt statutaire de 5 0/0 ^fièrent aux ac
tions pour le 1 er semestre dé' 1870',' soit'fj fr.
. 25 c. par action sur les 250 fr. versés, leur
sera payé, à partir du 1 er octobre 1870, à la
caisse du Comptoir d'escompte de Paris, rue
Bergère, n" li.
GOUVERNEMENT IMPÉRIAL OTTOMAN
Emprunt 1869.
Les porteurs d'obligations de l'emprunt
Ottoman 18,69 sont prévenus que le paiement
des intérêts semestriel^, à raison de 15 lr.
par obligation, èt le remboursement à500fr.
dés obligations sorties au tîivige du 5 sep
tembre courant, s'effectueront à pat tir du
I®* octobre prochain, à Paris, au Comptoir
d'escompte, 14, rue Bergère; à Jxajdres,, à
l'agence du Comptoir d'escompte de PaciÇ,
144, Leadènhall Street: à Gonstantinojye, à
la Société générale de l'empire ottoman.
o\GVUXTCariet-Girard, 11, b. Sébastopoî.P.îf.SOj
BOURSE DE PARIS DU 20 SEPTEMBRE
VALEURS DIVERSES
Cours,
précédât
Reptç 3 0/0
Emprunt 1870
Rente 4 1/2... .
Banque de France.
(JoœptQir
Foncier - .
Mobilier
Dépots et c. courants
Société générale.'...
Lst
Lyon
Midi
Nord :...
Orléans
Ouest-
Gaz
Suez
Italien 5 0/0
Extérieure espagnol.
'Autrichiens
Lombards
.Mobilier espagnol..
54 GQ
56 ..
80 ..
2340 ..
540 ..
930 ..
'98 75
*1*0
442 50
430 ....
845 ..
550
990 ..
839 ..
490 ..
1240 ..
240 . .
50 ..
25 ./.
702 50
390 ..
Veraiec
pours
Haus-
. *
Bais
se
54,..
55 50
81
945 ..
101 25
990 ..
495 ..
1240 ..
'240 ..
49 25
• '/■
700 '
272 50
1 ..
15
150
60
50
iO
50
Bt'fXETis FINANCIER. — Le vide se,.fait
de plus en plus à la'bourse,' chaque jour le
public s'amoindrit. D'autres soins'dccqpéiU
en effet ailleurs les anciens habitués; et;on
ne constate la présence que de personnes
obligées à quelque négociation. • " ;
Les transactions sont en. conséquence
plus j-ares encore qu'elles ne l'étaient pré-
cédemingat. Aujourdîhùi elles n'ont au pour
objet qùç quélques valeurs seulement, et la
plus grande partie "(3e ç'eIKs-çi n'ont jWSfr-
guré sur la cote,
A termé, notamment/ on n'a coté.ijue la
rente; l'Emprunt et l'Autrichien,' et' encore
pour la forme seulement ; il n y a pas eu de
discussion de prix et le cours coté au début
l'était encore en clôture.
' Quelques 'échanges se sont opères an
comptant, en général au prix d'hier,, sa,ui
pou» la rente qui a fléchi en clôture. Aucune
npuvelle n'a été mise en circulation et ji'a
dét. '
chi ensuite vers 5'i 10. L'EmprujiM est tenu
environ 1 25 plus haut de 55 30 à 55 50.
Toujours très bonne tenue desfoads étran
gers : l'Italien a varié: de 49.50.È 51),-: l'Exté
rieure s'est tenue à 25, le Turc à 4Q.50. =
L'Autrichien partageant la solidité des
valeurs étrangères s'est maintenu à 7Û0.
Le Mobilier français s'est négocié de 75
à 101 25, le Mobilier espagnol à-272 50. '
! Parmi les Chemins français on n'a guère
coté que le Nord qui a l'ait 990.
Les Obligations qui ont donné lieu à des
opérations se sont traitées à des,cours voi
sins de 300 fr.- ' <
DÉCÈS ET INIÎUjVLATiOïîS
M. Le Roi, 97 ans, rue du Marché-StrHonové,
5.—M. Missilièr, 48 ans, rue des D'eux'-Eçus', Si-
M. Dutriez, (i i ans, rue .du Petit-Carreau, 25.
Mlle Christol'oroni, 16 'ans, rue St-Denis, 380.
-M. Chateau, .39 ans, rue Notre-Dame-Bonne-
Nouvelle, 3.—M. guart, 27'ans. rue Rambuteau,
20.—Mme v c Bandinelli, 83 ans, boulévard'Saint-
Martin, 15.—M.. Gaye, 58 ans, rue de la Veiterie,
lli—Mile Maulet, 82 ans, rue du ,: Pmts-de-l'Er-
mite, il.— M. Prevot, 38 ans, jue Montagne, 'ii.
M. Servoings, 23 ans, rue Geofl'roy-Saint-Hi-
laire, 19.—Mlle L^vigne, 21 ans, rue dè Lourcine,
50.—Mme Bahaux, 59 ans, boulevard Montpar
nasse, 71. — M. Nugues, 56 ans, xue Fabert, 48.
1 Mme Sauvageot; 71 ans, rue Laflttte, Mme
Chanliomme, 77 ans, -rue du Faubourg-Saint-
Martin, 52. — M. Pierretipr, 52 ans, boulevard de
Strasbourg, 69. ■
Aib «nx Actionnaires.
COMPTOIR
NEUVIÈME. AMNÉE D 'BXI8TEP (CE. - ' .
liE COMPTOIR fait les versements du nouvel
emprunt. — . intébéïs : T omx de Ict Jianquc.
■ // continue ses opérations d'Achats, de ' Ventes,
de Reports, de Déports et d 'Avances sur titres
français et étrangers. ' ' ^
jg'ad. au direct', 3, r. d'Amboise-Richebeu, PaMs.
OccB«ioni.—Meubles.— CheTaux.— Voitaicii
1IVIIRI m d'occasion et autres, achats de
iiluljDLEilîj mobiliers, rue Meslay, 17.
Traités de Médecine. — IParfumeriç.
■ ■ JHtsrôtàele*.' ! H:--. •
DE SIR
Le plus efficace " 'des remèdes coptrc les
aigreurs, les maux d'estomac et cemmé
purgatif doux! — Seul dépôt, Pharmacie anglais».
rouiîrts et o", 23, place .Vendôme.
IirUYirt! ttuérisnn radicale par le Ilandage
IIEilllllljiJ. électro-médical, mark : frères; médé*
cirts-invecteurs, me de-l'Arbre-Sec,
IH irf TI/il p'erre divise . 4 f. Guérit de suite*
llufMjllUll %AMPso ,-ph'., 40, r.RambUteau.Exp.
\ ' -'T r ' .-r f T . f-
Imprimerie du C îo\^titutionm il , E. GÎBIATetC,
nie des Bons-En-ints, io.
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 78.16%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 78.16%.
- Collections numériques similaires France France /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "France" or dc.contributor adj "France")Les Monuments historiques de la France : bulletin des diverses sections de la Commission des monuments historiques et de la Commission supérieure des monuments naturels et des sites /ark:/12148/bd6t5377978f.highres Annales de la Société des architectes de l'Est et Annuaire du bâtiment : Ardennes, Meuse, Meurthe-et-Moselle, Vosges /ark:/12148/bd6t543240573.highres
- Auteurs similaires France France /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "France" or dc.contributor adj "France")Les Monuments historiques de la France : bulletin des diverses sections de la Commission des monuments historiques et de la Commission supérieure des monuments naturels et des sites /ark:/12148/bd6t5377978f.highres Annales de la Société des architectes de l'Est et Annuaire du bâtiment : Ardennes, Meuse, Meurthe-et-Moselle, Vosges /ark:/12148/bd6t543240573.highres
-
-
Page
chiffre de pagination vue 2/2
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bpt6k6758404/f2.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bpt6k6758404/f2.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bpt6k6758404/f2.image
- Mise en scène Mise en scène ×
Mise en scène
Créer facilement :
- Marque-page Marque-page https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/bookmark/ark:/12148/bpt6k6758404/f2.image ×
Gérer son espace personnel
Ajouter ce document
Ajouter/Voir ses marque-pages
Mes sélections ()Titre - Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bpt6k6758404
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bpt6k6758404
- Signalement d'anomalie Signalement d'anomalie https://sindbadbnf.libanswers.com/widget_standalone.php?la_widget_id=7142
- Aide Aide https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/aide/ark:/12148/bpt6k6758404/f2.image × Aide
Facebook
Twitter
Pinterest