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iUKfîAUX \ ! ahlb : rut- de Valois ^Palais-Rbyaf), i.J VU"/
B ONNEMENS DES DÉPARTEMENB.
TROIS MOIS....... 48 ftt.
tiU'fjf'Ôia..... 38-n. .
' .«M PB,
pour les pays étrangers , voir le tableau
publie les s et so de chaque mois,
Imprimerie du Constitutionnel, >.•<
E.\ gibiat et C®.
'rue des Bons-EDfans, 19. • •
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JOURNAL POLITIQUE UTTEEAIEE DISIVERSEL.
VENDREDI II i-IÂMS
ABÔKSEaîÊNS DE PARIS.
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Six MOIS.,,,,..... $&> **<
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Les aboDuemens datent des 1 er et 16
de chaque mois.
Zes lettres ou envois d'argent/^px affranchis sb
. Les articles déposés ne sont pas rendus.
Le3"A nnonces sont reçues chez MM. F auchét, L affitè, B dilier et G®,
plac&de la Bourse, 8, à M. D uport, 7, rue Coq-Héron, et au bureau du journal.
Les'Annonces no sont reçues que sous la réserve d'examen, et, s'il y a lieu,
de modification, par l'admistration idu jourlîal.
'PARIS, 10 HAÏtS.
On a assez discuté, jusqu'à ce jour, sur
les candidatures .officielles pour que nous
^puissions en donner une définition exacte.
Ce sont les candidatures désignées par l'ad
ministration supérieure à ses agens, avec
recommandation d'aider à leur succès par
tous les moyens que notre organisation po
litique, administrative,' judiciaire et poli
cière met à leur disposition.
Si M. Fërry avait cherché à définir la can-
~ didature*officièlle pour lui et pour les be-
soins de son réquisitoire/comme nous ve
nons de le faire pour nous-même, il se fût
bien vite aperçu que la candidature de M.
de Guiraud n'avait aucun de ces caractères ;
il est vrai que nous n'eussions'pas assisté à
l'une des plus curieuses séances qui- aient!
été consacrées à une vérification de pouvoirs.
r-Tpus lès" orateurs entendus ont été ap-,
plàiidis : c'est déjà surprenant; mais ce qui
surprendra davantage c'est qu'ils l'aient été:
M. Ferry, l'accusateur, M. le' ministre do
l'intérieur, M. Barthélémy Saint : IIilaire, le
rapporteur/M. de Guiraûd, qui était sur la
sellette,- par l'unanimité de ïa Chambre.
. Tous ont été applaudis et tous méritaient
de l'être : M. Ferry, pour l'honnêteté des
séntiméns qu'il a exprimés, à propos 'de
faits que l'on croyait absolument, vrais,
mais qui ne l'étaie.nt qu'à un certain point
de vue tout relatif; M. le mi iistr© de l'inté
rieur, pour l'énergie avec laquelle il a dé
fendu le principe de la neutralité absolue
deTâdministration;'M. le rapporteur, pour
l'obstination convaincue . avec laquelle'il a
dégagé'la responsabilité'de M. 'de Guiraud ;
ce dernier, enfin, grâce à la démonstration
évidente ;qa'il a faite de sa.parfaite innocën-
c#. M.' Isaac Pereire eût eu dans l'assemblée
lin défenseur'd'office qu'il' eût, lui aussi,
ceriainèmént recueilli sa bonne part d'ap-
plaudissexùens.
' C'est que, dans cette élection de la 3* cir
conscription de l'Aude, nous ne pouvons
rien qui ressemble à ce que nous avons vu
ailleurs, au.tèmpé où s'épSnouissait la can
didature officielle: ni indication d'un, can-
dîdàt Êèlonle cœur 'du'goufernement, ni
instructions destinées à réchauffer un zèle
toujours trouvé trop froid, ni intervention;
du préfet. -
'iMâîs'alors'à qui donc M/Feïry- a-t-il 'fait
le procès? A un sous'-préfet. Et ce sous-,
préfet c-st-il donc coupable ? Oi*i et non ;
cela dépend. Oui, selon M. Ferry ; bod , se
lon M. B s r t f i él e rri y - S ii i n t - Ili 1 a i r e ; ' 11 ï ' juge
ment à porter est.subordonné; à la nature-'
des' faits sur 'lesquels les deux'adversaires;
n'étaient 'nullement d'accord. .Y;âvaît-il-eu
arrestation de'deu'x électeurs? Y avait-il eu
désobéissance formelle de la part du sous- i
préfet aux inst^ctionsministenelles' et pré
fectorales? Y avait-il eu retard "apporté au-
départ d'un edurrier dans un intérêt ék clo
rai?
Ce qui a paru'lo j)lus clàirà la Chambre,
dans ce débat, c ; est que la Técènie élection
dé l'Aude s'est ressentie des agitations de
mai dernier, c'est qtfe les luttes ardentes
provoquées par :ië * patronage administratif'
y ont eu des échos peu amoindris, c'est.
que, ;en réalité, tous les agens administra
tifs avaient deux candidats : l'un ; M. Pe-
reirê, patronné par l'agent yoyer en çljefr
l'autre, M. de Guiraud, dont le sous-préfèt
soutenait'iridireclemeùt la candidature' en
recommandant aux cantonniers de s'abs-.
tenir de toute " propagande en ' fêiyëur de
M. Poreire. Autre détail singulier : une
moitié "dés 1 maires a' favorisé J M. 'de Gui
raud, l'autre-s'est agitée pour son adversai
re. Pour noutf, co sont là autant d'indicés
que la-Chambre n'avait pas à juger, en réa
lité, une caridiilàtùre officielle.
"En somme, elle a pu penser que quelques
incorrections s'étaient produites; mliis, M.
de Guiraud entendu, elle n'a- pas,tardé à se
convaincre que son élection no pouvait,, à
Feuilleton du Constitutionnel, 11 mars.
1 aucun égard, être invalidée c'est, à. peine
|m®më"si elle a laissé l'orateur commencer
sa défense.
N'oublions pas de constater que la Cham
bre a manifesté par des applaudissemens
sympathiques sa complète approbation des
actes de M. la ministre de l'intérieur, des
sentimens exprimés dans'une lettre de M.
Emile Ollivier à M. Ptreire, de l'attitude fer
me et loyale de l'honorable directeur-géné
ral des postes.
Pour nous, c'est la t moralité des débats
auxquels a donné lieu l'élection de la 3 e cir
conscription do l'Aude. -
àm. ihatagkin.
1WE MUE "DE TENSION.
— Je vais donc,restèr seul, dit Léon; d'Une
voix triste, én considérant tour à tour.lés
deux têtes charmantes qui se penchaient à
quelques pas de lui ,.veTsune table couverte
de lettres d'invitation; tout seul-, dans ce
grand hôtel que je'n'aipas eu le courage de
te faire quitter, Hélène, pour te renvoyer en
pension il y a. quelques années. Oh! qu'il
va me sembler vide, cet. immense logis,
quand vous serez parties.
Tout seul ? fit' la jeune fille en relevant
vivement sa tête blomie ot en,attachant.ses
yeux bleus tout pleins d'étonnemënt surson
frère, — tout seul, toi ici 1 mais non vrai
ment',mon pauvre cher Léon, je me ferais] je
t'assure, un grkrid «crime .'de t'abandonner
ainsi car je me demande ce que tu devien
drais'maintenant que tu es hàbitué à des
soins et à un ordre de. choses si parfait que
l'on n'aperçoit même pas la main qui dirige
tout dans l'hôtel. AtH Léon, que ferais-tu
livré à toi-même- ? qùedeviendràis-tu ainsi
abandonné aux domestiques ?
. — je serai, en effet,, fort malheureux et
très dépaysé, même chez moi, surtout chez
moi s'en)pressa de répondre Léon, que les
paroles de sa ;Soe .ux.commençaient à.'tran
quilliser un peu. Mais alors, demanda-t-il
d'une voix .timide qu'il essaya de rendre
simplement'questionneuse, mais alors qu'as-
tu déridé pour ma tranquillité et pour ma
bulletin politique.
Le vote unanime de l'ordre du jour moti
vé, par léquel le Corps Législatif a donné
son adhésion aux déclarations du gouverne
ment relatives au régime législatif de l'Al
gérie, a une portée considérable.
; II ne prouve pas seulement que toutes les*
fractions de la Chambre sont d'accord avee
le gouvernement, pour reconnaître que l'a-
vénement du régime civil en Algérie et le
Sdroit pour notr^colonie d'être représentée
au Corps 'Législatif sont une réforme deve
nue indispensable et un, progrès commandé
par l'opinion publique ; - il a aussi une - si
gnification politique sur laquelle il importe
ido ne pas se-tromper. "
L'unanimité du vote, aussi bien que le
ton conciliant de la discussion qui l'a pré
bédé, témoigne d'un commencement d'apai
sement des antagonismes politiques, ainsi
jque d'une confiance générale dans la sin-
fcérité des intentions libérales' du ministère.
-Déjà deux ou trois voles précédens avaient
Révélé cette 'disposition des ' esprits dans les-
fractions les plus ex trêmes de la Chambre.»
h est permis d'espérer que nous en verrons;
ides, preuves dé plus en ; plus fréquentes et:
Significatives. Rien "n'est plus ptopre à con-
solider parmi nous les institutions-parle-,
inentaiTes; rien ne contribuera davantage à
Inspirer ati.pays tout entier la confiance
idàns'la "ibeïté et le goût de son rapide déve-
loppsmejit. •
ll y a unautro 'point de vue,auquel il nous-
parait important de se* placer, pour appré
cier dans' toute sa signification le ' vote de la
Séance de mercredi. . ' .
Parmi'les'iièclanuions de'M. le garde'des
feceaux, l'une des plus importantes et des
plus applaudies a été celle où il - a expliqué
la conduite jque le .gouvernement entend
.feuivre pour ajriver'au i^glement-délaques-•
tion du pouvoir constituant.
Il y a six i: m'ôis,\lors de l i discussion ' du
feénatus-consulte volé le # septembre, la
^presse u eiô pre&que unanime 'à demander
ique cetto'-qiic-stion fût examinée et Téglée.
-Lé Constitutionnel a insisté plus que person
ne pour obtenir du Sénat des concessions
iévidemuiient nécessaires. Nous avons éxpr.i-
toémaintes fois la convictioriiqu'en ajournant
tes concessions on 'ne faisait que préparer,
5 pour un avenir» prochain, des disdussions
irritantes, et pisut être un conflit entre les'
deux Chambres.
Ce qui se passe pour lia nomination 'des
Jmaires et pour les changemens à introduire
'dans le régime de l'Algérie montre combien
ces prévisions étaient fondées. Tout le monde
'peut voir maintuoa'nt ]# vérité de Ce que la
•presse libéralo,annonçâit alors; c'est que ,1e
Çorps Législaù'f aurait un sentiment trop
'énergique de l'autorité dont il est investi:
par le suffrage universel, pour laisser le Sé- !
'nat seulimaître^de régler tous les points.de'
ïnôtre droit public qu'embrasse la Constitu
tion de 1852.
La session commence à pajpe ' et voilà
'déjà deux questious :que la représentation
nationale, n'entend pas laisser trancher par
"une assemblée non élue. Nos députés
croient avec raison queja nomination des
maires et le régime légal des colonies sont
quiétude pendant-que je m'occupais de ton-
bonheur? .
— Ce que nous avoos déjà décidé, depuis
bien longtemps, mon frère, c'est que nous
continuerions à vivre ensemble, vqtis etmoi,
dans Pliôtel que nous^babiions ; il n'y-'aura
qiie votre beau-frère de_p|us mais comme
c'est vous qui l'avez choisi, je pense que
cela ne vous contrariera pas, car vous mole
faites bien prendre un peu pour vous. Et la
mutine fillette regarda son frère en sou
riant.
— Ah ! reprit Léon en jetant malgré lui
un regard vers Lilas, regard que la jeune
fille ne Vit point mais que crut comprendre
Hélène, car elle continua, pour donner suite
aux explications commencées :
— Oui, nous passerons tout l'hiver en
semble ici, mais aux premiers beaux' jours
oh s'empressera de vous rendre-votre en
tière liberté pendant tout le temps que
nous nous en irons, mon mari et moi, d'un
autre côté en couple voyageur visiter un peu
nos nouvelles propriétés et nos châteaux.
J'espère bien que dans ces jolis domaines,
ainsi que cela sé chante à l'Opéra:-Comique,"
onne pourrait,sans manquer au plus élémen
taire des devoirs, s'empêcher de nous- faire
une réception digne des beaux jours de la
féodalité.
Mais Léon,qui n'avait-pas été compris dans
le regard qu'il avait 1 involontairement jeté
sur Lilas, se sentit attristé profondément en
pensant à cette liberté qu'on allait lui rendre
au printemps et qui lui semblait être un vé=
ritable abandon d'une lourdeur qu'il se sen
tait incapable de porter.
Sans se demander à quel titre il était mal
heureux de voir Lilas s'éloigner momenta
nément de;la maison qu'il habitait,il en
souffrait réellement et il s'étonnait de cette
souffrance' qui" fty? yeux de l'hommè du
monde, du graief seigneur, et aux yeiix-de
.des questions qu'illeur appartientcider.
-' L'immense majorité du pay'sjpst si "évi
demment d'accord à cet égard avec le Corps
Législatif que le gouvernement se trouve
obligé de présenter au Sénat deux projets
de sénatus-consulte tendant à supprimer
deux articles de la Constitution.
Ce n'esjt là qu'un commencement, et M..
Emile Ollivier nous a appris que le Sénat
lui-même ne s'y trompe'pas.
« Nous avons rencontré dans le Sénat, a
dit M. le garde des sceaux,. une préoccupa
tion qui nous a paru légitime. Dès les pre
miers pas que nous lui demandons de faire,
il a manifesté le désir de connaître exacte
ment où nous, voulions le conduire. Il n'a
pas voulu être entraîné à se dépouiller-par
une série de sénatus- consultes d'un certijin
nombre do ses attributions sans avoir pu
mesurer, dès le début, l'étendye de la trans
formation à laquelle on l'invite à accorder
son concours. »
Pour répondre aux préoccupations du
Sénat, et aussi pour éviter des remanieméns
continuels de la Constitution, le miniistère a
sagement pris la résolution, approuvée par
l'Empereur, d'examiner dans leur'ensemble
les modifications constitutionnelles oppor-'
tunes, et de les présenter toutes à la fois à
l'étude;et au vote du Sénat.
Cette déclaration, il ne faut pas l'oublier,
fait partie de celles que le Corps Législatif a .
ratifiées par un vote unanime. L'autorité de
co vote constitue une manifestation signifi
cative et imposante qui est bien de natu-^
re à mériter l'attention du Çpnat.
La question du partage- du pouvoir cons
tituant se trouVe ainsi mise à l'ordre du
jour six mois après avoir été écartée et il
est aisé de prévoir qu'elle sera résolue cette
fois en faveur du Corps Législatif. -
Une dépêche expédiée ce matin de la
frontière romaine nous apporte Je texte de
l'article du schéma présenté au Concile sur
l'infaillibilité du « Pontife romain ». On le
trouvera ci-dessous. ' ■
i c. babbë. ,
V
Kêaï.a -5Jntf». "
"Washington, 9 mars.
La Georgià:a été admise au Congrès.
Le partrr^piibUcsin l'a emporte dans leséiec-
itions (lu Newrllampshiro.
D'après des informations venant d'une'source
favorable à Juarcz, l'insurrection serait en dé
croissance merquée dans lo nord du Mexique.
" Constantinople, 8 mars.
Kiamil-Bey, grand-maître des cérémonies do
la t J orte, a 'formé sa démission do cafiou-kiaya
(chargéMndjiaiiitéif&aiiahieiiiieK.
- Bucharest, 9 mars,, soir.
A l'occasion d'uua discussion soulevée au
sein de la Chambre-sur les adjutiicalions do
terres en Bessarabie, une motion a été présent
tée pour engager le-gouvernement-h exclure, los
Iaraélitos des adjudications pour 1e fermage'des-
dites terres.
M. A.. Gôlèsco, président du conseil, a re
poussé cette motion,. en faisant observer à la >
.Chambre q'u'ello n'a.: pas le droit de tracer la
'ligne de conduite du gouvernement en présence
îd'une loi qu'il est appelé à exécuter et qui n'a
pas prévu l'exclusion deslsraélites; que, . si la
' loi est obscure, 1e droit d'inteiprétation devient
non-seUiemént à la Chambre, mais aux deux
Corps Législatifs, et cela sur l'initiative dugou-
'verneinent.
: La majorilé, s'associant aux vues du prési-
'dentdu conseil, a.'passé à l'ordre du jour.
.. Quinze membres de la fraction connue pour
Î egs antipathies ardentes contre les Israélites,
{voyant leur motion'rejetée, ont quitté lasalte
'des séances.-On n'a eu i^u'à so félicitetlde cette
i attitude, vu que, les tîstvaux de la: Chambre
•n'étant plus entravés par la taciique suivie par
icette fraction, le budget du ministère) des fi-
jnances a pu être voté en un seul -jour. Çepen-
fdant la fraction n'a pas porsévéré dans sâ déci
sion et la lendetnam elle est vénuo reprendre- sa
? place au sein de la Chambre.
HSspagm*.
. ... - .1 Madrid, 10 mars.
.La Gazelle, publie" un décret par lequel la dé-
fa personnalité aristocratique, n'avait en vé
rité pas la moindre raison d'être. Il sodisait
'tout bas pour arriver à s'expliquer l'élran-
geté du sentiment qu'il subissait : « Voilà
pourtant où' nous conduit une habitude pri
se; .c'est ridicule; ne vais-je pas me trouver
fort-à plaindre et me livrer au spleen main
tenant comme un duc et pair de la Grande-
iBretagne sous le ridicule prétexte quo jo
n'aurai plus à-mes c. jtés, sous le même toit
ique moi, une femme que je n'ki- pas vue dix
'fois depuis qu'elle-est dans l'hôtel, et parce
Iquë je ne l'entendrai plus, chanter le soir
iau travers d'un j porte close ou d'une portiè
re baissée? Vais-je pas me désespérer, parce
(qu'elle ne donnera plus d'ordres à mes do-
Imestiquesyqu'el'e ne commandera plus,mes
idîners et mes déjeuners, qu'elle ne.surveil
lera plus la lingerie de ma maison?
» Que l'homme est une étrange chose de
s'attacher ainsi même à sa fijmme de char-
îge 1 » continua-t-il en riant du bout des lè-
'v'res de^ l'étrange sensiblerie à- laquelle il se
'laissait aller. . - :
Mais tous ces spécieux raisonnemens n'a
boutirent pas à grand'chose et ne le rendi
rent ni plus tranquille ni plus satisfait.
Il comprit pourtsnt qu'il fallait se con
traindre, et il se mit à écouter, avec une
grande attention, sa sœur qui continuait à
lui énumérer ses projets et à lui expliquer
^de quelle manière elle avait organisé la. dis
tribution de leur temps.
Enfin elle arriva à ,1a dernière clause, à
celle, à coup sûr, par laquelle elle aurait dû
commencer^ si elle avait pu voir ce qui se
•passait dans l'esprit de Léon, et si elle eût
cru que son frère y attach'ait une telle im
portance.
— Et pour vous prouver, mon cher'Léon,
disait-elle, à quel poini je vous suis recon
naissante des années supplémentaires de
pension-que votre amitié m'a -évitées, je
miss)cfûiâe>M. Tirel,.-ministre d'Espagne à Cons
tantinople, ost acceptée, et M. Aguilar est nom
mé chargé d'affaires à Constantinople.
Hier, aux Gortès, a eufieu .entre MM. Rodri-
,gues et Ruano un incident personnel qui a né
cessité une séance secrète de l'assemblée.
Italie.
De la frontière romaine, 10 mars.
Contrairement à ce qu'on prétend dans les
cercles ultramontains, on considère comme im
possible que la discussion du schéma sur l'in
faillibilité ait-lieu dans une quinzaine de jours.
On ne croit pas que cette discussion puisse ye-
nir avant la seconde quinzaine.d'avril.
L'article sur l'infaillibilité (article additionnel
au schéma distribué le 7) est ainsi conçu (tra
duction du latin) :
Chapitre à ajouter au décret sur la primauté
du Pontife romain, portantque1ePontifo.ro-.
main ne peut se tromper dans la définition des
choses de foi et de morale.
La sainte Eglise romaine possède la suprêmo
et entière primauté et principauté sur l'Eglise
catholique universelle, qu'elle reconnaît vérita
blement et humblement avoirreçues avec la plé-
- nitude de la puissance du Seigneur lui-même, en
la personne de saint Pierre, le princedes apôtres,
dont le Pape romain est 1e successeur.Et, comme
avant tout,, ello est tonue de défendre la vérité,
de la foi, toutes les questions qui pourront sur
gir en matière de foi doivent être définies par son
jugement, attendu que," d'ailleurs, on ne saurait
négliger '(prœtermitti) la parole de Notre Sei
gneur Jésus-Christ disant : Tu es Pierre, etc.
Ce qui a été dit en cette circonstance est prouvé
parles suites, car dans 16 siège apostolique, la
religion catholique a toujours été conservée
immaculée ; et la doctrine a toujours été main--
tenue à sa hau teur {célébrata).
En conséquence, nous enseignons, avec l'a
dhésion du saint Concile, et nous définissons
comme un-dogme de foi que, grâce à l'assis
tance divine, il arrive que le pontife romain,
dont il a été dit en la per3onne > de saint Pierre
par notre même Seigneur Jésus-Christ : « J'ai
prié pour toi, etc., » ne peut so tromper lors
que, agissant en sa qualité do,docteur su
prême de tous les chrétiens, il définit coque
l'Eglise universelle doit tenir en matière de foi
et de morale ; et que cotte prérogative de non-
errour ( inerrantiœ) ou d'infaillibilité, s'étend
aux mêmes matières que colles sur lesquolles
porte l'infaillibilité de l'Eglise.
Mais si quelqu'un oso (prœtumpserù), ce quo
Dieu no plaise ! contredire à notre présente dé
finition, qu'il sache qu'il s'éloigne de la vérité
de la foi.
SERVICE DE NUIT.
. Angleterre.
Londres, 10 mais.
Le bilan de la Banque d'Angleterro présente
les résultats,suivons :
Augmentation : Encaisse métal!., 86 ,1641. 8t.
— • Portefeuille, . -IB6,3SSI. st.
— Comptedu Trésor 1,114,372 l.st.
— Réser. des billets, 397,34b bat.
Diminution : Comptes particul. 812,3181. st.
Belgique.
Bruxelles, 10 mars.
Lo mihistre des fiuances a déposé aujourd'hui
à la Chambre des représentans des projets -de
loi supprimant l'impôt sur le sel et les droits
d'entrée sur les poissans, abaissant h îocenti-
mes la taxe des lettres à l'intérieur et augmen
tant de l franc par h8C!o!itre h s droits sur la
fabrication dos alcools.
Hollande.
La Hayo, 10 mars.
La seconde Chambre a adopté par 41 voix"
contre 36 la loi agraire pour les Indes Occiden
tales.
Tous les amendemens ont été rejetés.
t
Berlin,-10 mars. .
La Gazelle de l'Allemagne du Nord, à l'occa
sion d'un télégramme publié par le Standard,
et mentionnant-des correspondances des 21 ot
28 février relatives-à de prétendues représenta
tions diplomatiques faites à M. de Bismark par
m. le comte Daru sur le discours du trône.prus-
sien, et S une prétendue conférence entré MM.
de Bismark et Benedetti, répète qu'il n'y a pas
une syllabe de vrai dans ces renseignemons et
qu'ils sont entièrement controuvés.
Berlin, 10 mars,
Reichslag.— Une proposition du comte Lehn-
■ dorff invitant le Reichstag à interrompre la-se
conde lecture du projetde codé pénal et à pas
ser immédiatement à la troisième lecture de. la
premièrè partie, où. est comprise .la question de
la peine de mort, provoque.une déclaration de;
M. de Bismark portant i que le conseil fédéral,
désire la délibération complète de l'ensemble
de la lQi. M. de Bismark ajoute que ? le conseil
fédéral prendra ensuite une décision et qu'il
cherchera l'entente, bien que ses vues sur la
question pendanto ne se soient pas modifiées
jusqu'à présent. . _
La proposition du comte Lehndorffest repous
sée. L'adoption de cette 'proposition aurait dé
cidé'du sort de l'ensemble dj la loi.
•Berlin, 10 mars.
La Gazette de l'Allemagne du Nord àXi h pro-
veux que vous ayez toujours à l'hôtelj-même
en mon 1 absence, pour mener votre maison
et pour vous faire soigner, Mme Wolfreild,
qui m'a promis de rester içi.par amitié pour
moi jusqu'à ce que vous serez marié à votre
tour, mon grand frère, reprit vivement Hé
lène qui r/ait vu, à l'annonce de cette nou
velle, uu éclair de - joie passer sur le visage
dujeune homme et qui tenait à ne pas lui
laisser-croire qu'elle consentait à-se séparer
pour toujours de Lilas. ,
—Jusqu'à çe que vous vous'marierez, ré-
péta-t-elle, "mais pas plus longtemps ; tout
ce'que veut bien faire Lilas c'est pâr dévoû-
ment pour moi, ne vous y trompez : pas,
Léon ; donc, lorsque vous serez marié, ce
sera lo devoir de vptre femme de chercher
parmi ses amies de.pension quelqu'un, qui
l'affectionne assez pour vouloir bien pren
dre toute la peine que Lilas se donne dans
notre hôtel, car ce n'est pas une mince af
faire qde d'accepter. tous les tracas d'une
grande maison à conduire à bien.
— Merci de tout cœur, ma chère'Hélène,
dit Léon fort ému en s'emparant de la main
de sa sœur, qu'il embrassa bien -tendre-,
ment ; merci d'avoir pensé à moi à un. mo
ment où vous aviez tant de bonnes raisons
pour ne songer qu'à vous. •
— Jé vous remercie aussi, Madame^ ajouta
Léon en se retournant vers Lilas, d'avoir
voulu condescendre'à vous occuper de moi
après le départ d'Hélène. C'est vraiment-une
œuvrepie.Et, tout ému d'une joie intérieure
dont iil ne voulait pas laisser deviner l'éten
due,' il prit congé des deux jeunes filles et
se retira che?. lui.
— Lilas, dit alors Hélène en se levant et
en s'approchant de son .amie dont elle serra
les mains dans les siennès, voici mon ca
deau de mariée, et elle lui remit un porte
feuille ; ,aceepte-le, .je te prie, avec autant
déplaisir que j'ai de contentement ;à te
pos de IaxUfclaration.relstjyejy^&ilijbUilédl'v
Pape, qui vient d'ôtro publiée : - ' .
« La première impression produite par ce do
cument est celle d'un profond regret. Il existe
peu de témoignages montrant d'une façon aussi
évidente jusqu'où l'esprit humain peut s'égarer.
Bavière.
Ausfsbour'g, 10 mars.
La Gazelle dAugsbourg publie un article de
fond, signé par lé chanoine Dollinger, sur la
nouveau règlement du Concile.
Espagne.
r Madrid, 10 mars.
Les Cortès ont rejeté la proposition des ré
publicains censurant M. Ruiz Zorilla au sujet
des récentes élections de Jérès.
Un vote de confiance pour M. Zorilla a en
suite été émis à l'unanimité.
' -lialle. _
Florence, 10 mars.
Chambre des députés. — M. Sella présente les
comptes administratifs de 1862 à 1867.
Il dit qu'il ressort do la situation du trésor
en 1868 et 1869, que de 1862 à 1867, les reve
nus ont augmenté de 47 0/0 et que les dépen
ses ont diminué de 36 0/0. Le budget de la
guerre est réduit de moitié et celui de la mari
ne est réduit d'un tiers. Toutefois, l'accroisse
ment contiûu de la dette publique laisse encore
un déficit considérable. La cause unique de cet
état de choses provient do ce qu'il a été procé
dé toujours trop tard à l'aecroisseœent des im
pôts et.à la diminution des dépenses.
M. Sella estime qu'il est indispensable et ur
gent de ne plus'continuer ces erromens. Il pro
pose une loi contenant toutes les dispositions
nécessaires pour obtenir l'équilibre du budget
"en 1871. Il ne resterait dès. lors à couvrir que
l'amortissement des emprunts remboursables.
"Le budget de 1870 présente un déficit de 161
millions. En en déduisant 89 millions pour l'a
mortissement et en y ajoutant 8 millions pour
les dépenses imprévues, M. Sella fixe à 110
millions le déficit auquel il y aura lieu de pour
voir. Il propose avec sa loi ae nouvelles écono
mies pour 2b millions, dont 16 sur le budget do
la guerre. Il compte sur une plus-value de 10
millions sur lo revenu et sur le droit do mou
ture. Enfin il propose une augmentation de 7b
millions sur les impô's existans.
La discussion continuera demain.
- cours de la bourse, ~ ,
cours ge clotuke . !f 9 le 10 ïlatisse. fiaiss',
30/Oaucompt. 74.45 74.30 » a » 15
-«-Fin..dû-mois.. 74 47 74 35 »
41/2aucompt. ÎC3.25 103 60 »
»
35
12
»
Les dernières nouvelles de Rbme font pré
sumer que, d'ici à très peu de jours, le Pape
doit être déclaréinfaillible. Jusqu'à présent,
cette prérogative ne lui avait été reconnue ni
par les fidèles , ni par le clergé, ni par les
Pères, ni par les Conciles ; on avait même
d'assez bonnes raisons de supposer que, par
mi les prédécesseurs de Pie IX, un certain
nombre avaient été complètement privés.de
cette grâce surhumaine. Ce que nous vou
lons constater c'est que l'Eglise a vécu dix-
huit cents ans, sans s'apercevoir que son
chef n'était point sujet à erreur, et que
c'est au dix-neuvième siècle seulement que
cette découverte _ a été faite. Est-elle bien
opfportune? Si d'un côté on regarde l'état
actuel de la papauté et de la religion, si,
d'un autre côté, on considère les idées ad-,
mises et l'organisation des sociétés, il est
permis d'en douter. Nous ne voulons pas
-rechercher à combien de gens on fera croire
qu'un homme, si haut placé qu'il, soit, si
vertueux et si savant qu'on le suppose, ne
soit jamais exposé à se tromper; il est certain
qu'une pareille croyance renverserait toutes
■les idées reçues et " heurterait, sans aucun,
ménagement, tout ce que l'histoire, l'ex
périence, les préceptes de la philosophie
nous ont constamment enseigné. Mais ce
a'eSt point là la thèse qu'il convient de dis
cuter. La religion «réponse à ces : sortes d'ar-
gumens; au besoin, elle invoque l'autorité
du mystère,etla faible intelligence humaine
n'a plus qu'à s'incliner. ' ,
Ce qui est plus gravé dans le dogme que,
la cour de Rome va faire proclamer, c'est sa
portée politique. Il faut s'étonner que le
Journql des Débats ne s'aperçoive pas de
l'influence que l'infaillibilité peut exercer
sur les rapports de l'Eglise et des gouver-
némens ; . cette influence est considérable
en ce qu'elle implique do la part du Saint-
Siége.IîL pr4îeni,i«a P 4'4-Vûi r. toujours, xaiseu.
contre les gouvernemens. Il ne faut
dire que lo privilège revendiqué- p
Pape de ne se pouvoir tromper ne
que sur les matières doctrinales;
comme la cour de Rome est habile
les choses spirituelles aux choses te
les et. à mettre les unes sous l'invio
patronage des autres. S'il y a une questie
de territoire ou' de" législation, voire même
un litige monétaire , les droits sacrés du
Saint Siège et l'indépendance .nécessaire à
l'-exercice de ses droits ' spirituels peuvent
être aussitôt invoqués. Le Pontife montera
sur sa chaire, et quand il aura parlé , ceux
qui douteront de sa parole tomberont sous
le coup de ses anathèmes. Lorsque les Etats
romains ont subi les diminutions rendues
nécessaires par les développemens de la na
tionalité italienne, fie IX ne s'est pas con-,
tenté de se défendre par les procédés hu
mains. Son armée vaincue, il â eu recours
aux armes spirituelles de l'anathème et de
l'excomunication. Il est probable que si,
après Gastelfidardo, le chef de l'Eglise eût
été .pourvu, comme il va l'être d'ici à peu de
jours, du don de l'infaillibilité, il en eût
usé contre Victor - E^noanuel et -coatre
tous ceux ^qui l'ont soutenu ; c'est-à-dire
que nous tous catholiques nous aurions dû
croire que le roi d'Italie serait certainement
damné, sous peine de l'être nous-m^mes.
Que l'on étende cet ordre d'idées jus
qu'aux constitutions des Etats et aux codes
.qui les régissent, on verra jusqu'où peuvent
aller les conséquences de l'infaillibilité.
Elle atteint les concordats dans leurs bases
essentielles : les concordats sont une tran
saction entre le pouvoir spirituel et lô pou
voir temporel ; ils constituent dés traités en
tre le Pape et les gouvernemens. Le jour où
le Pape aura le droit dé parler au nom de .
son infaillibilité, où sera la sanction de ces
traités? Ils n'auront plus même la garantie"
de la parole donnée, car une subite révéla
tion du Saint-Esprit pourra faire annihi
ler aujourd'hui ce «qui. a été convenu hier;
Pie IX se dispensera, «'il le veut, d'ex^cui
ter les engagemens de Pie VII. Ne pourra-t-il
pas aussi annuler lçs engagemens de Pie IX
lui-même? Ici se pose une question de ré
troactivité. L'infaillibilité qi/i sera décrétée
la semaine prochaine porte-t-elle aussi bien
sur les prédécesseurs du Pape actuel que
suf.ses successeurs? Il est' certain que si
Pie IX est infaillible, Pie VII doit l'avoir été.
S'il l'a été, le concordat est irrévocable, car il
n'est guère admissible^Dieu lui-même ayant
parlé - sous Pie VII, qu'il puisse se déjuger
sous Pie IX. En 1855, avant que son infail
libilité personnelle n'ait été décrétée, le
Souvérain Pontife a signé un concordat avec
l'Autriche; le dogmenouveau ne lui donne-
t-il pas le droit de revenir sur ces-transac
tions? Si, par malheur, le dogme que l'on
va proclamer n'a d'effet que dans lo présent
et dans l'avenir, tout ce que les papes ont
accepté, signé ou 'même accompli dans
l'ordre civil aussi bien que dans l'ordre re
ligieux peut être frappé de nullité.
Voilà donc de quels dangers ie dogme
nouveau menace les gouvernemens et les so
ciétés. 11 est le préambule obligé du Sylla-
bus auquel le Journal des Débats ' attribue
une importance qu'il refuse au dogme de
l'infaillibilité. Que vaudrait le Syliabus 1 si
celui qui le proclame pouvait n'être point
cru sur parole ? Il importerait peu aux Etats
qu'on vînt critiquer les principes qui leur
servent de fondement, les lois qu'ils
édictent; il leur importerait peu qu'ou
vînt prêcher'la violation de ces lois, si
les apôtres de cette désobéissance ne pou
vaient parler, qu'au nom de leur opinion
personnelle. Il y a, dans tous les pays, des
gens qui se placent dans de telles condi
tions ;on en a vite fait justice. Mais devant
des prêtres qui invoquent la foi pour com
battre la loi, il y a d'autres "inquiétudes à
concevoir que devant les vulgaires prévari
cateurs qui poussent à la haine d'un gou-,
l'offrir,
Je désire, ma bonne amie^si tu veux bien
rester auprès de nous , ce que je désire de
tout mon cœur, que ton affection soit seule
à t'y retenir; je désire que tu vives ici pour
le seul plaisir de vivre avec nous qui t'ai
mons beaucoup, presque autant, je t'assure,
que tu mérites de l'être , parce que nous
-sentons tout ce que tu vaux et que nous ne
saurions rester aveugles en face de ton mé
rite.
J'ai fait ce que j'ai pu pour te rendre in
dépendante, parce que je sens, sans èn avoir
jamais été privée, que l'indépendance èst le
premier des .biens de ce. monde-. Voilà donc
les litres de propriété d'une maisonnette et
d'un-jardin situés à quelques lieues, de Paris
et dont j'ai fait ^acquisition en ton nom."
Te voilà chez toi, Lilas; quand"tu pou
dras nous fairo le chagrin de nous quitter,
tu sauras où aller pour être la maîtresse.-'
Tu trouveras là le titre d'une rente de dix
mille fran#s, tu seras tout à fait ; indépen
dante et libre ; c'est co que j'ai désiré pour
toi, sans avoir moi-même jamais souffert du
manque de fortune. Je comprends, vois-tu,
-tout ce qu'il y a de pénible à être à la merci
des autres, à subir -la volonté bonne ou
mauvaise , l'humeur souvent variable de
ceux qui peuvent,~ par un caprice dont ils
ne se rendent même pas compte le plus
souvent et dont ils no comprennent que ra
rement la cruauté, mettre en suspens le
pain quotidien aveo'le repos de chaque
jour, et cela en refusant ou retirant un tra
vail qui seul donne la vie matérielle.
Je ne veux plus jamais, mon amie, que
s'il te prend fantaisie de quitter l'hôtel tq_
puisses te trouver dans cette alternative
affreuse ou de tomber malade à force de
-travail, ou de mi tiquer du inodesie bien-
être auquel tu as été habituée .pendant les
longues années que nous avons passées à 1^
même pension.
Ne.me remercie pas, dit-Hélène en voyant
le doux regard de Lilas se lever sur elle et
ses lèvres toutes tremblantes essayer de bal- ■
butier quelques mots; je suis superstitieuse,
tu le sais, n'est-ce pas, Cela date de loin; et
j'ai la ferme conviction qu'en assurant ta:
tranquillité - et ton indépendance j'assure»
aussi mon bonheur; ces deux choses-là doi
vent se tenir quelque peu parla main.
Embrasse-moi comme autrefois et aime-
moi comme toujours.
Lilas embrassa son amie et lui dit en sou
riant d'un -beau sourire heureux et pleiu
d'attendrissement :
— Madame la marquise, je vous deman
derai au printemps prochain une journée de
congé pour aller vous chercher les premiè
res fleurs de mon jardin.
Puis elle s'assit eur le siège qu'elle venait
de quitter, et des larmes de jo'ie coulèrent
en abondance de ses beaux yeux sur ses-
joues un peu pâles.
Ah I qu'elle pleurait de bon cœur on di
sant :
— Ah 1 Seigneur, j'ai donc quelque chose
à moi maintenant; je ne suis plus pauvre,
seule, abandonnée dans le inonde, j'aurai
des fleurs qui pousseront dans de la terre
qui m'appartiendra, et je toucherai des mu
railles dont on ne pourra peint me chasser ;
j'aurai un toit pour abriter ma tête et l'hô
pital ne sera plus la-seulo maison secoura-
bla»qui me puisse être ouverte !
— Je t'ai donc fait plaisir, ma bonne Li
las ? demanda Hélène tout heureuse et plus
•touchée qu'elle ne voulait le laisser paraître
de la grande joie que témoignait la pauvre ■
fille, toujours si peu, bruyante et si retenue
dans l'expression de be:; sentimens.
Sie .
, [La suite à un prochain numéro].
iUKfîAUX \ ! ahlb : rut- de Valois ^Palais-Rbyaf), i.J VU"/
B ONNEMENS DES DÉPARTEMENB.
TROIS MOIS....... 48 ftt.
tiU'fjf'Ôia..... 38-n. .
' .«M PB,
pour les pays étrangers , voir le tableau
publie les s et so de chaque mois,
Imprimerie du Constitutionnel, >.•<
E.\ gibiat et C®.
'rue des Bons-EDfans, 19. • •
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JOURNAL POLITIQUE UTTEEAIEE DISIVERSEL.
VENDREDI II i-IÂMS
ABÔKSEaîÊNS DE PARIS.
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TROIS ST01S. ... -Và F*.
Six MOIS.,,,,..... $&> **<
n -N AN ' , , FB.
DN*NUMERO GENTlMES â
Les aboDuemens datent des 1 er et 16
de chaque mois.
Zes lettres ou envois d'argent/^px affranchis sb
. Les articles déposés ne sont pas rendus.
Le3"A nnonces sont reçues chez MM. F auchét, L affitè, B dilier et G®,
plac&de la Bourse, 8, à M. D uport, 7, rue Coq-Héron, et au bureau du journal.
Les'Annonces no sont reçues que sous la réserve d'examen, et, s'il y a lieu,
de modification, par l'admistration idu jourlîal.
'PARIS, 10 HAÏtS.
On a assez discuté, jusqu'à ce jour, sur
les candidatures .officielles pour que nous
^puissions en donner une définition exacte.
Ce sont les candidatures désignées par l'ad
ministration supérieure à ses agens, avec
recommandation d'aider à leur succès par
tous les moyens que notre organisation po
litique, administrative,' judiciaire et poli
cière met à leur disposition.
Si M. Fërry avait cherché à définir la can-
~ didature*officièlle pour lui et pour les be-
soins de son réquisitoire/comme nous ve
nons de le faire pour nous-même, il se fût
bien vite aperçu que la candidature de M.
de Guiraud n'avait aucun de ces caractères ;
il est vrai que nous n'eussions'pas assisté à
l'une des plus curieuses séances qui- aient!
été consacrées à une vérification de pouvoirs.
r-Tpus lès" orateurs entendus ont été ap-,
plàiidis : c'est déjà surprenant; mais ce qui
surprendra davantage c'est qu'ils l'aient été:
M. Ferry, l'accusateur, M. le' ministre do
l'intérieur, M. Barthélémy Saint : IIilaire, le
rapporteur/M. de Guiraûd, qui était sur la
sellette,- par l'unanimité de ïa Chambre.
. Tous ont été applaudis et tous méritaient
de l'être : M. Ferry, pour l'honnêteté des
séntiméns qu'il a exprimés, à propos 'de
faits que l'on croyait absolument, vrais,
mais qui ne l'étaie.nt qu'à un certain point
de vue tout relatif; M. le mi iistr© de l'inté
rieur, pour l'énergie avec laquelle il a dé
fendu le principe de la neutralité absolue
deTâdministration;'M. le rapporteur, pour
l'obstination convaincue . avec laquelle'il a
dégagé'la responsabilité'de M. 'de Guiraud ;
ce dernier, enfin, grâce à la démonstration
évidente ;qa'il a faite de sa.parfaite innocën-
c#. M.' Isaac Pereire eût eu dans l'assemblée
lin défenseur'd'office qu'il' eût, lui aussi,
ceriainèmént recueilli sa bonne part d'ap-
plaudissexùens.
' C'est que, dans cette élection de la 3* cir
conscription de l'Aude, nous ne pouvons
rien qui ressemble à ce que nous avons vu
ailleurs, au.tèmpé où s'épSnouissait la can
didature officielle: ni indication d'un, can-
dîdàt Êèlonle cœur 'du'goufernement, ni
instructions destinées à réchauffer un zèle
toujours trouvé trop froid, ni intervention;
du préfet. -
'iMâîs'alors'à qui donc M/Feïry- a-t-il 'fait
le procès? A un sous'-préfet. Et ce sous-,
préfet c-st-il donc coupable ? Oi*i et non ;
cela dépend. Oui, selon M. Ferry ; bod , se
lon M. B s r t f i él e rri y - S ii i n t - Ili 1 a i r e ; ' 11 ï ' juge
ment à porter est.subordonné; à la nature-'
des' faits sur 'lesquels les deux'adversaires;
n'étaient 'nullement d'accord. .Y;âvaît-il-eu
arrestation de'deu'x électeurs? Y avait-il eu
désobéissance formelle de la part du sous- i
préfet aux inst^ctionsministenelles' et pré
fectorales? Y avait-il eu retard "apporté au-
départ d'un edurrier dans un intérêt ék clo
rai?
Ce qui a paru'lo j)lus clàirà la Chambre,
dans ce débat, c ; est que la Técènie élection
dé l'Aude s'est ressentie des agitations de
mai dernier, c'est qtfe les luttes ardentes
provoquées par :ië * patronage administratif'
y ont eu des échos peu amoindris, c'est.
que, ;en réalité, tous les agens administra
tifs avaient deux candidats : l'un ; M. Pe-
reirê, patronné par l'agent yoyer en çljefr
l'autre, M. de Guiraud, dont le sous-préfèt
soutenait'iridireclemeùt la candidature' en
recommandant aux cantonniers de s'abs-.
tenir de toute " propagande en ' fêiyëur de
M. Poreire. Autre détail singulier : une
moitié "dés 1 maires a' favorisé J M. 'de Gui
raud, l'autre-s'est agitée pour son adversai
re. Pour noutf, co sont là autant d'indicés
que la-Chambre n'avait pas à juger, en réa
lité, une caridiilàtùre officielle.
"En somme, elle a pu penser que quelques
incorrections s'étaient produites; mliis, M.
de Guiraud entendu, elle n'a- pas,tardé à se
convaincre que son élection no pouvait,, à
Feuilleton du Constitutionnel, 11 mars.
1 aucun égard, être invalidée c'est, à. peine
|m®më"si elle a laissé l'orateur commencer
sa défense.
N'oublions pas de constater que la Cham
bre a manifesté par des applaudissemens
sympathiques sa complète approbation des
actes de M. la ministre de l'intérieur, des
sentimens exprimés dans'une lettre de M.
Emile Ollivier à M. Ptreire, de l'attitude fer
me et loyale de l'honorable directeur-géné
ral des postes.
Pour nous, c'est la t moralité des débats
auxquels a donné lieu l'élection de la 3 e cir
conscription do l'Aude. -
àm. ihatagkin.
1WE MUE "DE TENSION.
— Je vais donc,restèr seul, dit Léon; d'Une
voix triste, én considérant tour à tour.lés
deux têtes charmantes qui se penchaient à
quelques pas de lui ,.veTsune table couverte
de lettres d'invitation; tout seul-, dans ce
grand hôtel que je'n'aipas eu le courage de
te faire quitter, Hélène, pour te renvoyer en
pension il y a. quelques années. Oh! qu'il
va me sembler vide, cet. immense logis,
quand vous serez parties.
Tout seul ? fit' la jeune fille en relevant
vivement sa tête blomie ot en,attachant.ses
yeux bleus tout pleins d'étonnemënt surson
frère, — tout seul, toi ici 1 mais non vrai
ment',mon pauvre cher Léon, je me ferais] je
t'assure, un grkrid «crime .'de t'abandonner
ainsi car je me demande ce que tu devien
drais'maintenant que tu es hàbitué à des
soins et à un ordre de. choses si parfait que
l'on n'aperçoit même pas la main qui dirige
tout dans l'hôtel. AtH Léon, que ferais-tu
livré à toi-même- ? qùedeviendràis-tu ainsi
abandonné aux domestiques ?
. — je serai, en effet,, fort malheureux et
très dépaysé, même chez moi, surtout chez
moi s'en)pressa de répondre Léon, que les
paroles de sa ;Soe .ux.commençaient à.'tran
quilliser un peu. Mais alors, demanda-t-il
d'une voix .timide qu'il essaya de rendre
simplement'questionneuse, mais alors qu'as-
tu déridé pour ma tranquillité et pour ma
bulletin politique.
Le vote unanime de l'ordre du jour moti
vé, par léquel le Corps Législatif a donné
son adhésion aux déclarations du gouverne
ment relatives au régime législatif de l'Al
gérie, a une portée considérable.
; II ne prouve pas seulement que toutes les*
fractions de la Chambre sont d'accord avee
le gouvernement, pour reconnaître que l'a-
vénement du régime civil en Algérie et le
Sdroit pour notr^colonie d'être représentée
au Corps 'Législatif sont une réforme deve
nue indispensable et un, progrès commandé
par l'opinion publique ; - il a aussi une - si
gnification politique sur laquelle il importe
ido ne pas se-tromper. "
L'unanimité du vote, aussi bien que le
ton conciliant de la discussion qui l'a pré
bédé, témoigne d'un commencement d'apai
sement des antagonismes politiques, ainsi
jque d'une confiance générale dans la sin-
fcérité des intentions libérales' du ministère.
-Déjà deux ou trois voles précédens avaient
Révélé cette 'disposition des ' esprits dans les-
fractions les plus ex trêmes de la Chambre.»
h est permis d'espérer que nous en verrons;
ides, preuves dé plus en ; plus fréquentes et:
Significatives. Rien "n'est plus ptopre à con-
solider parmi nous les institutions-parle-,
inentaiTes; rien ne contribuera davantage à
Inspirer ati.pays tout entier la confiance
idàns'la "ibeïté et le goût de son rapide déve-
loppsmejit. •
ll y a unautro 'point de vue,auquel il nous-
parait important de se* placer, pour appré
cier dans' toute sa signification le ' vote de la
Séance de mercredi. . ' .
Parmi'les'iièclanuions de'M. le garde'des
feceaux, l'une des plus importantes et des
plus applaudies a été celle où il - a expliqué
la conduite jque le .gouvernement entend
.feuivre pour ajriver'au i^glement-délaques-•
tion du pouvoir constituant.
Il y a six i: m'ôis,\lors de l i discussion ' du
feénatus-consulte volé le # septembre, la
^presse u eiô pre&que unanime 'à demander
ique cetto'-qiic-stion fût examinée et Téglée.
-Lé Constitutionnel a insisté plus que person
ne pour obtenir du Sénat des concessions
iévidemuiient nécessaires. Nous avons éxpr.i-
toémaintes fois la convictioriiqu'en ajournant
tes concessions on 'ne faisait que préparer,
5 pour un avenir» prochain, des disdussions
irritantes, et pisut être un conflit entre les'
deux Chambres.
Ce qui se passe pour lia nomination 'des
Jmaires et pour les changemens à introduire
'dans le régime de l'Algérie montre combien
ces prévisions étaient fondées. Tout le monde
'peut voir maintuoa'nt ]# vérité de Ce que la
•presse libéralo,annonçâit alors; c'est que ,1e
Çorps Législaù'f aurait un sentiment trop
'énergique de l'autorité dont il est investi:
par le suffrage universel, pour laisser le Sé- !
'nat seulimaître^de régler tous les points.de'
ïnôtre droit public qu'embrasse la Constitu
tion de 1852.
La session commence à pajpe ' et voilà
'déjà deux questious :que la représentation
nationale, n'entend pas laisser trancher par
"une assemblée non élue. Nos députés
croient avec raison queja nomination des
maires et le régime légal des colonies sont
quiétude pendant-que je m'occupais de ton-
bonheur? .
— Ce que nous avoos déjà décidé, depuis
bien longtemps, mon frère, c'est que nous
continuerions à vivre ensemble, vqtis etmoi,
dans Pliôtel que nous^babiions ; il n'y-'aura
qiie votre beau-frère de_p|us mais comme
c'est vous qui l'avez choisi, je pense que
cela ne vous contrariera pas, car vous mole
faites bien prendre un peu pour vous. Et la
mutine fillette regarda son frère en sou
riant.
— Ah ! reprit Léon en jetant malgré lui
un regard vers Lilas, regard que la jeune
fille ne Vit point mais que crut comprendre
Hélène, car elle continua, pour donner suite
aux explications commencées :
— Oui, nous passerons tout l'hiver en
semble ici, mais aux premiers beaux' jours
oh s'empressera de vous rendre-votre en
tière liberté pendant tout le temps que
nous nous en irons, mon mari et moi, d'un
autre côté en couple voyageur visiter un peu
nos nouvelles propriétés et nos châteaux.
J'espère bien que dans ces jolis domaines,
ainsi que cela sé chante à l'Opéra:-Comique,"
onne pourrait,sans manquer au plus élémen
taire des devoirs, s'empêcher de nous- faire
une réception digne des beaux jours de la
féodalité.
Mais Léon,qui n'avait-pas été compris dans
le regard qu'il avait 1 involontairement jeté
sur Lilas, se sentit attristé profondément en
pensant à cette liberté qu'on allait lui rendre
au printemps et qui lui semblait être un vé=
ritable abandon d'une lourdeur qu'il se sen
tait incapable de porter.
Sans se demander à quel titre il était mal
heureux de voir Lilas s'éloigner momenta
nément de;la maison qu'il habitait,il en
souffrait réellement et il s'étonnait de cette
souffrance' qui" fty? yeux de l'hommè du
monde, du graief seigneur, et aux yeiix-de
.des questions qu'illeur appartient
-' L'immense majorité du pay'sjpst si "évi
demment d'accord à cet égard avec le Corps
Législatif que le gouvernement se trouve
obligé de présenter au Sénat deux projets
de sénatus-consulte tendant à supprimer
deux articles de la Constitution.
Ce n'esjt là qu'un commencement, et M..
Emile Ollivier nous a appris que le Sénat
lui-même ne s'y trompe'pas.
« Nous avons rencontré dans le Sénat, a
dit M. le garde des sceaux,. une préoccupa
tion qui nous a paru légitime. Dès les pre
miers pas que nous lui demandons de faire,
il a manifesté le désir de connaître exacte
ment où nous, voulions le conduire. Il n'a
pas voulu être entraîné à se dépouiller-par
une série de sénatus- consultes d'un certijin
nombre do ses attributions sans avoir pu
mesurer, dès le début, l'étendye de la trans
formation à laquelle on l'invite à accorder
son concours. »
Pour répondre aux préoccupations du
Sénat, et aussi pour éviter des remanieméns
continuels de la Constitution, le miniistère a
sagement pris la résolution, approuvée par
l'Empereur, d'examiner dans leur'ensemble
les modifications constitutionnelles oppor-'
tunes, et de les présenter toutes à la fois à
l'étude;et au vote du Sénat.
Cette déclaration, il ne faut pas l'oublier,
fait partie de celles que le Corps Législatif a .
ratifiées par un vote unanime. L'autorité de
co vote constitue une manifestation signifi
cative et imposante qui est bien de natu-^
re à mériter l'attention du Çpnat.
La question du partage- du pouvoir cons
tituant se trouVe ainsi mise à l'ordre du
jour six mois après avoir été écartée et il
est aisé de prévoir qu'elle sera résolue cette
fois en faveur du Corps Législatif. -
Une dépêche expédiée ce matin de la
frontière romaine nous apporte Je texte de
l'article du schéma présenté au Concile sur
l'infaillibilité du « Pontife romain ». On le
trouvera ci-dessous. ' ■
i c. babbë. ,
V
Kêaï.a -5Jntf». "
"Washington, 9 mars.
La Georgià:a été admise au Congrès.
Le partrr^piibUcsin l'a emporte dans leséiec-
itions (lu Newrllampshiro.
D'après des informations venant d'une'source
favorable à Juarcz, l'insurrection serait en dé
croissance merquée dans lo nord du Mexique.
" Constantinople, 8 mars.
Kiamil-Bey, grand-maître des cérémonies do
la t J orte, a 'formé sa démission do cafiou-kiaya
(chargé
- Bucharest, 9 mars,, soir.
A l'occasion d'uua discussion soulevée au
sein de la Chambre-sur les adjutiicalions do
terres en Bessarabie, une motion a été présent
tée pour engager le-gouvernement-h exclure, los
Iaraélitos des adjudications pour 1e fermage'des-
dites terres.
M. A.. Gôlèsco, président du conseil, a re
poussé cette motion,. en faisant observer à la >
.Chambre q'u'ello n'a.: pas le droit de tracer la
'ligne de conduite du gouvernement en présence
îd'une loi qu'il est appelé à exécuter et qui n'a
pas prévu l'exclusion deslsraélites; que, . si la
' loi est obscure, 1e droit d'inteiprétation devient
non-seUiemént à la Chambre, mais aux deux
Corps Législatifs, et cela sur l'initiative dugou-
'verneinent.
: La majorilé, s'associant aux vues du prési-
'dentdu conseil, a.'passé à l'ordre du jour.
.. Quinze membres de la fraction connue pour
Î egs antipathies ardentes contre les Israélites,
{voyant leur motion'rejetée, ont quitté lasalte
'des séances.-On n'a eu i^u'à so félicitetlde cette
i attitude, vu que, les tîstvaux de la: Chambre
•n'étant plus entravés par la taciique suivie par
icette fraction, le budget du ministère) des fi-
jnances a pu être voté en un seul -jour. Çepen-
fdant la fraction n'a pas porsévéré dans sâ déci
sion et la lendetnam elle est vénuo reprendre- sa
? place au sein de la Chambre.
HSspagm*.
. ... - .1 Madrid, 10 mars.
.La Gazelle, publie" un décret par lequel la dé-
fa personnalité aristocratique, n'avait en vé
rité pas la moindre raison d'être. Il sodisait
'tout bas pour arriver à s'expliquer l'élran-
geté du sentiment qu'il subissait : « Voilà
pourtant où' nous conduit une habitude pri
se; .c'est ridicule; ne vais-je pas me trouver
fort-à plaindre et me livrer au spleen main
tenant comme un duc et pair de la Grande-
iBretagne sous le ridicule prétexte quo jo
n'aurai plus à-mes c. jtés, sous le même toit
ique moi, une femme que je n'ki- pas vue dix
'fois depuis qu'elle-est dans l'hôtel, et parce
Iquë je ne l'entendrai plus, chanter le soir
iau travers d'un j porte close ou d'une portiè
re baissée? Vais-je pas me désespérer, parce
(qu'elle ne donnera plus d'ordres à mes do-
Imestiquesyqu'el'e ne commandera plus,mes
idîners et mes déjeuners, qu'elle ne.surveil
lera plus la lingerie de ma maison?
» Que l'homme est une étrange chose de
s'attacher ainsi même à sa fijmme de char-
îge 1 » continua-t-il en riant du bout des lè-
'v'res de^ l'étrange sensiblerie à- laquelle il se
'laissait aller. . - :
Mais tous ces spécieux raisonnemens n'a
boutirent pas à grand'chose et ne le rendi
rent ni plus tranquille ni plus satisfait.
Il comprit pourtsnt qu'il fallait se con
traindre, et il se mit à écouter, avec une
grande attention, sa sœur qui continuait à
lui énumérer ses projets et à lui expliquer
^de quelle manière elle avait organisé la. dis
tribution de leur temps.
Enfin elle arriva à ,1a dernière clause, à
celle, à coup sûr, par laquelle elle aurait dû
commencer^ si elle avait pu voir ce qui se
•passait dans l'esprit de Léon, et si elle eût
cru que son frère y attach'ait une telle im
portance.
— Et pour vous prouver, mon cher'Léon,
disait-elle, à quel poini je vous suis recon
naissante des années supplémentaires de
pension-que votre amitié m'a -évitées, je
miss)cfûiâe>M. Tirel,.-ministre d'Espagne à Cons
tantinople, ost acceptée, et M. Aguilar est nom
mé chargé d'affaires à Constantinople.
Hier, aux Gortès, a eufieu .entre MM. Rodri-
,gues et Ruano un incident personnel qui a né
cessité une séance secrète de l'assemblée.
Italie.
De la frontière romaine, 10 mars.
Contrairement à ce qu'on prétend dans les
cercles ultramontains, on considère comme im
possible que la discussion du schéma sur l'in
faillibilité ait-lieu dans une quinzaine de jours.
On ne croit pas que cette discussion puisse ye-
nir avant la seconde quinzaine.d'avril.
L'article sur l'infaillibilité (article additionnel
au schéma distribué le 7) est ainsi conçu (tra
duction du latin) :
Chapitre à ajouter au décret sur la primauté
du Pontife romain, portantque1ePontifo.ro-.
main ne peut se tromper dans la définition des
choses de foi et de morale.
La sainte Eglise romaine possède la suprêmo
et entière primauté et principauté sur l'Eglise
catholique universelle, qu'elle reconnaît vérita
blement et humblement avoirreçues avec la plé-
- nitude de la puissance du Seigneur lui-même, en
la personne de saint Pierre, le princedes apôtres,
dont le Pape romain est 1e successeur.Et, comme
avant tout,, ello est tonue de défendre la vérité,
de la foi, toutes les questions qui pourront sur
gir en matière de foi doivent être définies par son
jugement, attendu que," d'ailleurs, on ne saurait
négliger '(prœtermitti) la parole de Notre Sei
gneur Jésus-Christ disant : Tu es Pierre, etc.
Ce qui a été dit en cette circonstance est prouvé
parles suites, car dans 16 siège apostolique, la
religion catholique a toujours été conservée
immaculée ; et la doctrine a toujours été main--
tenue à sa hau teur {célébrata).
En conséquence, nous enseignons, avec l'a
dhésion du saint Concile, et nous définissons
comme un-dogme de foi que, grâce à l'assis
tance divine, il arrive que le pontife romain,
dont il a été dit en la per3onne > de saint Pierre
par notre même Seigneur Jésus-Christ : « J'ai
prié pour toi, etc., » ne peut so tromper lors
que, agissant en sa qualité do,docteur su
prême de tous les chrétiens, il définit coque
l'Eglise universelle doit tenir en matière de foi
et de morale ; et que cotte prérogative de non-
errour ( inerrantiœ) ou d'infaillibilité, s'étend
aux mêmes matières que colles sur lesquolles
porte l'infaillibilité de l'Eglise.
Mais si quelqu'un oso (prœtumpserù), ce quo
Dieu no plaise ! contredire à notre présente dé
finition, qu'il sache qu'il s'éloigne de la vérité
de la foi.
SERVICE DE NUIT.
. Angleterre.
Londres, 10 mais.
Le bilan de la Banque d'Angleterro présente
les résultats,suivons :
Augmentation : Encaisse métal!., 86 ,1641. 8t.
— • Portefeuille, . -IB6,3SSI. st.
— Comptedu Trésor 1,114,372 l.st.
— Réser. des billets, 397,34b bat.
Diminution : Comptes particul. 812,3181. st.
Belgique.
Bruxelles, 10 mars.
Lo mihistre des fiuances a déposé aujourd'hui
à la Chambre des représentans des projets -de
loi supprimant l'impôt sur le sel et les droits
d'entrée sur les poissans, abaissant h îocenti-
mes la taxe des lettres à l'intérieur et augmen
tant de l franc par h8C!o!itre h s droits sur la
fabrication dos alcools.
Hollande.
La Hayo, 10 mars.
La seconde Chambre a adopté par 41 voix"
contre 36 la loi agraire pour les Indes Occiden
tales.
Tous les amendemens ont été rejetés.
t
Berlin,-10 mars. .
La Gazelle de l'Allemagne du Nord, à l'occa
sion d'un télégramme publié par le Standard,
et mentionnant-des correspondances des 21 ot
28 février relatives-à de prétendues représenta
tions diplomatiques faites à M. de Bismark par
m. le comte Daru sur le discours du trône.prus-
sien, et S une prétendue conférence entré MM.
de Bismark et Benedetti, répète qu'il n'y a pas
une syllabe de vrai dans ces renseignemons et
qu'ils sont entièrement controuvés.
Berlin, 10 mars,
Reichslag.— Une proposition du comte Lehn-
■ dorff invitant le Reichstag à interrompre la-se
conde lecture du projetde codé pénal et à pas
ser immédiatement à la troisième lecture de. la
premièrè partie, où. est comprise .la question de
la peine de mort, provoque.une déclaration de;
M. de Bismark portant i que le conseil fédéral,
désire la délibération complète de l'ensemble
de la lQi. M. de Bismark ajoute que ? le conseil
fédéral prendra ensuite une décision et qu'il
cherchera l'entente, bien que ses vues sur la
question pendanto ne se soient pas modifiées
jusqu'à présent. . _
La proposition du comte Lehndorffest repous
sée. L'adoption de cette 'proposition aurait dé
cidé'du sort de l'ensemble dj la loi.
•Berlin, 10 mars.
La Gazette de l'Allemagne du Nord àXi h pro-
veux que vous ayez toujours à l'hôtelj-même
en mon 1 absence, pour mener votre maison
et pour vous faire soigner, Mme Wolfreild,
qui m'a promis de rester içi.par amitié pour
moi jusqu'à ce que vous serez marié à votre
tour, mon grand frère, reprit vivement Hé
lène qui r/ait vu, à l'annonce de cette nou
velle, uu éclair de - joie passer sur le visage
dujeune homme et qui tenait à ne pas lui
laisser-croire qu'elle consentait à-se séparer
pour toujours de Lilas. ,
—Jusqu'à çe que vous vous'marierez, ré-
péta-t-elle, "mais pas plus longtemps ; tout
ce'que veut bien faire Lilas c'est pâr dévoû-
ment pour moi, ne vous y trompez : pas,
Léon ; donc, lorsque vous serez marié, ce
sera lo devoir de vptre femme de chercher
parmi ses amies de.pension quelqu'un, qui
l'affectionne assez pour vouloir bien pren
dre toute la peine que Lilas se donne dans
notre hôtel, car ce n'est pas une mince af
faire qde d'accepter. tous les tracas d'une
grande maison à conduire à bien.
— Merci de tout cœur, ma chère'Hélène,
dit Léon fort ému en s'emparant de la main
de sa sœur, qu'il embrassa bien -tendre-,
ment ; merci d'avoir pensé à moi à un. mo
ment où vous aviez tant de bonnes raisons
pour ne songer qu'à vous. •
— Jé vous remercie aussi, Madame^ ajouta
Léon en se retournant vers Lilas, d'avoir
voulu condescendre'à vous occuper de moi
après le départ d'Hélène. C'est vraiment-une
œuvrepie.Et, tout ému d'une joie intérieure
dont iil ne voulait pas laisser deviner l'éten
due,' il prit congé des deux jeunes filles et
se retira che?. lui.
— Lilas, dit alors Hélène en se levant et
en s'approchant de son .amie dont elle serra
les mains dans les siennès, voici mon ca
deau de mariée, et elle lui remit un porte
feuille ; ,aceepte-le, .je te prie, avec autant
déplaisir que j'ai de contentement ;à te
pos de IaxUfclaration.relstjyejy^&ilijbUilédl'v
Pape, qui vient d'ôtro publiée : - ' .
« La première impression produite par ce do
cument est celle d'un profond regret. Il existe
peu de témoignages montrant d'une façon aussi
évidente jusqu'où l'esprit humain peut s'égarer.
Bavière.
Ausfsbour'g, 10 mars.
La Gazelle dAugsbourg publie un article de
fond, signé par lé chanoine Dollinger, sur la
nouveau règlement du Concile.
Espagne.
r Madrid, 10 mars.
Les Cortès ont rejeté la proposition des ré
publicains censurant M. Ruiz Zorilla au sujet
des récentes élections de Jérès.
Un vote de confiance pour M. Zorilla a en
suite été émis à l'unanimité.
' -lialle. _
Florence, 10 mars.
Chambre des députés. — M. Sella présente les
comptes administratifs de 1862 à 1867.
Il dit qu'il ressort do la situation du trésor
en 1868 et 1869, que de 1862 à 1867, les reve
nus ont augmenté de 47 0/0 et que les dépen
ses ont diminué de 36 0/0. Le budget de la
guerre est réduit de moitié et celui de la mari
ne est réduit d'un tiers. Toutefois, l'accroisse
ment contiûu de la dette publique laisse encore
un déficit considérable. La cause unique de cet
état de choses provient do ce qu'il a été procé
dé toujours trop tard à l'aecroisseœent des im
pôts et.à la diminution des dépenses.
M. Sella estime qu'il est indispensable et ur
gent de ne plus'continuer ces erromens. Il pro
pose une loi contenant toutes les dispositions
nécessaires pour obtenir l'équilibre du budget
"en 1871. Il ne resterait dès. lors à couvrir que
l'amortissement des emprunts remboursables.
"Le budget de 1870 présente un déficit de 161
millions. En en déduisant 89 millions pour l'a
mortissement et en y ajoutant 8 millions pour
les dépenses imprévues, M. Sella fixe à 110
millions le déficit auquel il y aura lieu de pour
voir. Il propose avec sa loi ae nouvelles écono
mies pour 2b millions, dont 16 sur le budget do
la guerre. Il compte sur une plus-value de 10
millions sur lo revenu et sur le droit do mou
ture. Enfin il propose une augmentation de 7b
millions sur les impô's existans.
La discussion continuera demain.
- cours de la bourse, ~ ,
cours ge clotuke . !f 9 le 10 ïlatisse. fiaiss',
30/Oaucompt. 74.45 74.30 » a » 15
-«-Fin..dû-mois.. 74 47 74 35 »
41/2aucompt. ÎC3.25 103 60 »
»
35
12
»
Les dernières nouvelles de Rbme font pré
sumer que, d'ici à très peu de jours, le Pape
doit être déclaréinfaillible. Jusqu'à présent,
cette prérogative ne lui avait été reconnue ni
par les fidèles , ni par le clergé, ni par les
Pères, ni par les Conciles ; on avait même
d'assez bonnes raisons de supposer que, par
mi les prédécesseurs de Pie IX, un certain
nombre avaient été complètement privés.de
cette grâce surhumaine. Ce que nous vou
lons constater c'est que l'Eglise a vécu dix-
huit cents ans, sans s'apercevoir que son
chef n'était point sujet à erreur, et que
c'est au dix-neuvième siècle seulement que
cette découverte _ a été faite. Est-elle bien
opfportune? Si d'un côté on regarde l'état
actuel de la papauté et de la religion, si,
d'un autre côté, on considère les idées ad-,
mises et l'organisation des sociétés, il est
permis d'en douter. Nous ne voulons pas
-rechercher à combien de gens on fera croire
qu'un homme, si haut placé qu'il, soit, si
vertueux et si savant qu'on le suppose, ne
soit jamais exposé à se tromper; il est certain
qu'une pareille croyance renverserait toutes
■les idées reçues et " heurterait, sans aucun,
ménagement, tout ce que l'histoire, l'ex
périence, les préceptes de la philosophie
nous ont constamment enseigné. Mais ce
a'eSt point là la thèse qu'il convient de dis
cuter. La religion «réponse à ces : sortes d'ar-
gumens; au besoin, elle invoque l'autorité
du mystère,etla faible intelligence humaine
n'a plus qu'à s'incliner. ' ,
Ce qui est plus gravé dans le dogme que,
la cour de Rome va faire proclamer, c'est sa
portée politique. Il faut s'étonner que le
Journql des Débats ne s'aperçoive pas de
l'influence que l'infaillibilité peut exercer
sur les rapports de l'Eglise et des gouver-
némens ; . cette influence est considérable
en ce qu'elle implique do la part du Saint-
Siége.IîL pr4îeni,i«a P 4'4-Vûi r. toujours, xaiseu.
contre les gouvernemens. Il ne faut
dire que lo privilège revendiqué- p
Pape de ne se pouvoir tromper ne
que sur les matières doctrinales;
comme la cour de Rome est habile
les choses spirituelles aux choses te
les et. à mettre les unes sous l'invio
patronage des autres. S'il y a une questie
de territoire ou' de" législation, voire même
un litige monétaire , les droits sacrés du
Saint Siège et l'indépendance .nécessaire à
l'-exercice de ses droits ' spirituels peuvent
être aussitôt invoqués. Le Pontife montera
sur sa chaire, et quand il aura parlé , ceux
qui douteront de sa parole tomberont sous
le coup de ses anathèmes. Lorsque les Etats
romains ont subi les diminutions rendues
nécessaires par les développemens de la na
tionalité italienne, fie IX ne s'est pas con-,
tenté de se défendre par les procédés hu
mains. Son armée vaincue, il â eu recours
aux armes spirituelles de l'anathème et de
l'excomunication. Il est probable que si,
après Gastelfidardo, le chef de l'Eglise eût
été .pourvu, comme il va l'être d'ici à peu de
jours, du don de l'infaillibilité, il en eût
usé contre Victor - E^noanuel et -coatre
tous ceux ^qui l'ont soutenu ; c'est-à-dire
que nous tous catholiques nous aurions dû
croire que le roi d'Italie serait certainement
damné, sous peine de l'être nous-m^mes.
Que l'on étende cet ordre d'idées jus
qu'aux constitutions des Etats et aux codes
.qui les régissent, on verra jusqu'où peuvent
aller les conséquences de l'infaillibilité.
Elle atteint les concordats dans leurs bases
essentielles : les concordats sont une tran
saction entre le pouvoir spirituel et lô pou
voir temporel ; ils constituent dés traités en
tre le Pape et les gouvernemens. Le jour où
le Pape aura le droit dé parler au nom de .
son infaillibilité, où sera la sanction de ces
traités? Ils n'auront plus même la garantie"
de la parole donnée, car une subite révéla
tion du Saint-Esprit pourra faire annihi
ler aujourd'hui ce «qui. a été convenu hier;
Pie IX se dispensera, «'il le veut, d'ex^cui
ter les engagemens de Pie VII. Ne pourra-t-il
pas aussi annuler lçs engagemens de Pie IX
lui-même? Ici se pose une question de ré
troactivité. L'infaillibilité qi/i sera décrétée
la semaine prochaine porte-t-elle aussi bien
sur les prédécesseurs du Pape actuel que
suf.ses successeurs? Il est' certain que si
Pie IX est infaillible, Pie VII doit l'avoir été.
S'il l'a été, le concordat est irrévocable, car il
n'est guère admissible^Dieu lui-même ayant
parlé - sous Pie VII, qu'il puisse se déjuger
sous Pie IX. En 1855, avant que son infail
libilité personnelle n'ait été décrétée, le
Souvérain Pontife a signé un concordat avec
l'Autriche; le dogmenouveau ne lui donne-
t-il pas le droit de revenir sur ces-transac
tions? Si, par malheur, le dogme que l'on
va proclamer n'a d'effet que dans lo présent
et dans l'avenir, tout ce que les papes ont
accepté, signé ou 'même accompli dans
l'ordre civil aussi bien que dans l'ordre re
ligieux peut être frappé de nullité.
Voilà donc de quels dangers ie dogme
nouveau menace les gouvernemens et les so
ciétés. 11 est le préambule obligé du Sylla-
bus auquel le Journal des Débats ' attribue
une importance qu'il refuse au dogme de
l'infaillibilité. Que vaudrait le Syliabus 1 si
celui qui le proclame pouvait n'être point
cru sur parole ? Il importerait peu aux Etats
qu'on vînt critiquer les principes qui leur
servent de fondement, les lois qu'ils
édictent; il leur importerait peu qu'ou
vînt prêcher'la violation de ces lois, si
les apôtres de cette désobéissance ne pou
vaient parler, qu'au nom de leur opinion
personnelle. Il y a, dans tous les pays, des
gens qui se placent dans de telles condi
tions ;on en a vite fait justice. Mais devant
des prêtres qui invoquent la foi pour com
battre la loi, il y a d'autres "inquiétudes à
concevoir que devant les vulgaires prévari
cateurs qui poussent à la haine d'un gou-,
l'offrir,
Je désire, ma bonne amie^si tu veux bien
rester auprès de nous , ce que je désire de
tout mon cœur, que ton affection soit seule
à t'y retenir; je désire que tu vives ici pour
le seul plaisir de vivre avec nous qui t'ai
mons beaucoup, presque autant, je t'assure,
que tu mérites de l'être , parce que nous
-sentons tout ce que tu vaux et que nous ne
saurions rester aveugles en face de ton mé
rite.
J'ai fait ce que j'ai pu pour te rendre in
dépendante, parce que je sens, sans èn avoir
jamais été privée, que l'indépendance èst le
premier des .biens de ce. monde-. Voilà donc
les litres de propriété d'une maisonnette et
d'un-jardin situés à quelques lieues, de Paris
et dont j'ai fait ^acquisition en ton nom."
Te voilà chez toi, Lilas; quand"tu pou
dras nous fairo le chagrin de nous quitter,
tu sauras où aller pour être la maîtresse.-'
Tu trouveras là le titre d'une rente de dix
mille fran#s, tu seras tout à fait ; indépen
dante et libre ; c'est co que j'ai désiré pour
toi, sans avoir moi-même jamais souffert du
manque de fortune. Je comprends, vois-tu,
-tout ce qu'il y a de pénible à être à la merci
des autres, à subir -la volonté bonne ou
mauvaise , l'humeur souvent variable de
ceux qui peuvent,~ par un caprice dont ils
ne se rendent même pas compte le plus
souvent et dont ils no comprennent que ra
rement la cruauté, mettre en suspens le
pain quotidien aveo'le repos de chaque
jour, et cela en refusant ou retirant un tra
vail qui seul donne la vie matérielle.
Je ne veux plus jamais, mon amie, que
s'il te prend fantaisie de quitter l'hôtel tq_
puisses te trouver dans cette alternative
affreuse ou de tomber malade à force de
-travail, ou de mi tiquer du inodesie bien-
être auquel tu as été habituée .pendant les
longues années que nous avons passées à 1^
même pension.
Ne.me remercie pas, dit-Hélène en voyant
le doux regard de Lilas se lever sur elle et
ses lèvres toutes tremblantes essayer de bal- ■
butier quelques mots; je suis superstitieuse,
tu le sais, n'est-ce pas, Cela date de loin; et
j'ai la ferme conviction qu'en assurant ta:
tranquillité - et ton indépendance j'assure»
aussi mon bonheur; ces deux choses-là doi
vent se tenir quelque peu parla main.
Embrasse-moi comme autrefois et aime-
moi comme toujours.
Lilas embrassa son amie et lui dit en sou
riant d'un -beau sourire heureux et pleiu
d'attendrissement :
— Madame la marquise, je vous deman
derai au printemps prochain une journée de
congé pour aller vous chercher les premiè
res fleurs de mon jardin.
Puis elle s'assit eur le siège qu'elle venait
de quitter, et des larmes de jo'ie coulèrent
en abondance de ses beaux yeux sur ses-
joues un peu pâles.
Ah I qu'elle pleurait de bon cœur on di
sant :
— Ah 1 Seigneur, j'ai donc quelque chose
à moi maintenant; je ne suis plus pauvre,
seule, abandonnée dans le inonde, j'aurai
des fleurs qui pousseront dans de la terre
qui m'appartiendra, et je toucherai des mu
railles dont on ne pourra peint me chasser ;
j'aurai un toit pour abriter ma tête et l'hô
pital ne sera plus la-seulo maison secoura-
bla»qui me puisse être ouverte !
— Je t'ai donc fait plaisir, ma bonne Li
las ? demanda Hélène tout heureuse et plus
•touchée qu'elle ne voulait le laisser paraître
de la grande joie que témoignait la pauvre ■
fille, toujours si peu, bruyante et si retenue
dans l'expression de be:; sentimens.
Sie .
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