Titre : Le Constitutionnel : journal du commerce, politique et littéraire
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1867-01-07
Contributeur : Véron, Louis (1798-1867). Rédacteur
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32747578p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 07 janvier 1867 07 janvier 1867
Description : 1867/01/07 (Numéro 7). 1867/01/07 (Numéro 7).
Description : Collection numérique : Grande collecte... Collection numérique : Grande collecte d'archives. Femmes au travail
Description : Collection numérique : La Grande Collecte Collection numérique : La Grande Collecte
Droits : Consultable en ligne
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Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 06/02/2011
«2e ANNEE.—'V 7.
ABONNEMENS .DES DEl'ARTEMENS.
TROIS MOIS 16 FR.
SIX MOIS....< 32 Fît.
UN AN. 64 FR.
«®tn ls9 pais fcraAtfGSKS, voir la .talilo»»
publié les B et so de chaque mots.
tmp .l. S onifack, rue des Bous-Etiivns.
Le mode d' abonnement le plus simple est l'envoi d'un lft
sur Paris, h l'ordre de l'administrateur du journal, r.
i „ ' - ' ' * , ,
BOREAUX A PARIS • ma
lî
Wxm i JANVIER *867.
AfcCNN'îMENS DÉ PARIS.
TROIS MOIS....
SIX MOIS
ON AN..
43
26
KO
FR.
FR.
FR.
UN NUMÉRO .20 CENTIMES.
JOURNAL POLITIQUE, JJTTËMIRE, .UNJTERSE1
'un effet
10.
Les lettres ou envois d'argent non affranchis sont refusés.
L'»s artieI/;s-déposés nô sont pas rendus.,
' - Les abonueffiana daieiiî des 1 er et i 6
de chaquo fiois/
S'adresser pour les A nnonces à JIM. F auchey, L affite, B cllier ht G",
place de la Bourse, 8, à M. D dport, 7, rue Coq-Ilcron, et au bureau dujourns
Les Annonces ne sonl reçues que sous la reserve (Vexamen, et, s'il y a lieu, de modification var l'admtni du ■journal, ' *
•' AVIS " ■ , -
-Un grand retard et peut-être quelques
inexactitudes ont eu lieu ce matin d^ns.la
remise du Can&tUuliônnelniixahaaaû*/^*!*-
Le verglas tombé dans la nuit reftduit les
rues presque impraticables.' *-
Plusieurs de nos porteurs ont-été forcés
d'interrompre leur course et l'un d'eux s'est
blessé grièvement on tombant sur la glace.
Nous avons dû expédier par la poste les
numéros qui n'avaient pu être distribués.
PARIS, 6 JANVIER,
Les heureuses prévisions que faisait naî
tre la mission'de M. Tonelio à Rome sem
blent à la veille de se réaliser. On sait que
cette mission, étrangère à la politique, n'a
pour ohjet que des affaires religieuses. D'a
près les informations du journal l'Halle, le
règlement de ces affaires, aujourd'hui très
avancé, n'aboutirait ni à un traité, formel m
à un concordat, mais se terminerait par une
simple en tente verbale avec la courde Rome.;
Bien que la date pour les élections au Par
lement du Nord nesoit pas encore défipiti-
vemônt arrêtée, on pense qu'elles auront
lieu vers le milieu du mois prochain , les
listes électorales ne pouvant être publiées
que dans la seconde quinzaine de janvier.
Le Parlement serait ouvert dans les premiers
jours du mois do mars.
Les journaux allemands qui manifestent
le plus d'appréhension au sujet de la ques
tion d'Orient sont des journaux prussiens.
A Vienne, on semble actuellement envisager
les choses avec plus de calme. La Boersan-
halle, après avoir démenti les bruits qui
ont couru sur les prétendues sympathies de
l'Angleterre pour les projets, attribués aux
Grecs et aux Slaves delà Turquie, dit qu'on
ne croit pas à Vienne, malgré les agitations
helléniques, qu'une crise éclatera prochai-
, nement à propos des affaires d'Orient.
La patente du 2 janvier publiée à Vienne,
relative au renouvellement-des Diètes pro
vinciales et aux élections au Rtnchsralh, a
été accueillie avec faveur.
«Les représentans des diverses opinions",
dit le Débat,, auront le temps et l'occasion de
se mettre en rapport les uns avec les au
tres et de s'influencer mutuellement. Nous
devons à leur honnêteté reconnue, à leur
capacité politique, à leurs senlimens cons
titutionnels, à leur esprit patriotique, de
croire fermement que, si le moyen offert par
te patente pour unedisGussion commune ne
leur convient pas, ils en trouveront un autre,
qui fendra possible la réunion d'une assem
blée commune. La couronne, qui ne peut
s'occuper que du but, agréera bien sans
doute avec le même empressement l'un ou
l'autre moyen, et, ainsi, nous devons atten-.
dre que les difficultés que paraît rencon
trer encore aujourd'hui l'idée fondamentale
de la patente, une discussion commune, se
ront aplanies par les Diètes renouvelées. »
Nous n'avons pas encore de renseigne-
mens sur les causes qui ost amené la:
démission du ministère roumain. Le Jour- ■
nafr officiel de Buch'arest publie l'exposé de ;
la situation financière qui a été soumis à
l'Assemblée législative par le ministre des
finances. Il résulte de cet exposé que le ^
budget do 1867 se présente en équilibré ét
qu'il offre, sur celui de 1865, une' écono
mie de plus de 13 millions de-piastres.
D'après* nos informations particulières de
TWiramar, l'état de santé «la l'impératrice
Charlotte s'est sensiblement amélioré.
.. J o\cièkes. 1
La Patrie, d'hiêrsoirpublie sur la politique
de v la France, dans les affaires d'Orient, un
artiste donLla forme pourrait donner à pen
ser qu'il est puisé à des sources officielles.
Cet article est une œuvre de pure imagina-;*
tion. [Moniteur.)
Le Moniteur du 3 octobre dernier a fait
connaître la décision prise par le gouverne
ment de l'Empereur d'exempter du paie
ment de la taxe afférente au visa des passe
ports, dans les chancelleries diplomatiques
et consulaires de France, les voyageurs ori
ginaires des Etals qui concéderaient la réci
procité. Il a on même temps publié la liste
des pa* r s qui se trouvaient, à cette époque,
admis à jouir du bénéfice de ces dispositions
libérales. -
Depuis lors, divers autres gouvernemens
ont fait parvenir leur adhésion ; ce sont ceux
des duchés de Saxe, des villes libres de Brè
me, Hambourg et Liibeck, des Etats-Unis
d'Amérique, du Chili, de la république ar
gentine, des Etats-Unis de Colombie, d'Haïti
et de l'Uruguay. Les voyageurs, originaires
de ces Etats sont donc dispensés • ésormàis
du paiement de la taxe du visa dans les
chancelleries diplomatiques et consulaires
de France à.l'étranger. , [Idem:)
■n i» o/o (1801), 83
'n'iii, ii janvier.
iv,rs diplomatiques
fi St-itigaril, baron
*wtc do ministro de-
rin
, 0 janvier.
!(v /dir ôtro très
:i i tiennent déjà
ogue et à Lem-
rande. I.o parti
TÉLÉGRAPHIE PRIVÉE.
AGENCE HAVAS-bCt.UEB.
Londres, îi janvier, 2 h. 39 du soir.
Consolidés anglais, !)0 8/.S; d° turcs,. 32 3/4- ;
bonds américains (18*2), 72 7/8. Mexioain 3 0/0
ancien, 18 1/8; d° nouveau, US. Espagnol 3 0/0,
30;-ù°'différée, 8-2 1/2. Itnli
I /•>. Portugais 3 o/o, 43.
, . ii'
On croit savoir dans I ti
que le ministre tin Pins.i'»
Canitz, est désigné pour I" ]
Prusse à Madrid.
v:
L'agitation électore'e | ki -;>
vivo. Les chefs du parti -I :- :
dès réunions prépara'-.'r s
berg, la satisfaction est L.'.s
fédéraliste ot slave e>j è--e .«p.-e l'abandon du
système électoral par gj-oup- s (le districts lui
permettra d'obtenirun d'environ vingt
voix. Les chefs du parfr 's!avu se réuniront à
Prague; on assurequ'ils m-. lent faire uno dé
marche auprès dus Hongrois, et s'entendre avoc
eux pour opposer au parti do la centralisation
uno barrière insurmontable.
-< Vienne, (> lanvier.
L'assertion du Shnumul diiifamuhque con
cernant ios propositions que le. cabinet dé V igu -
no aurait adressées aux puissances garantes du
traité de 18ob/ est formellement uemoniio ici.
... Florence, a janvier.
L 'lùdie contirmo la nouvelle que les négocia
lions de M. lonello, à Itome, sont près d'cir
terminées par un accord portiint.exolusi veiner i
sur les affaires religieuses. 'i,'Italie pense quon
s'occupe déjà du choix des nouveaux v | es
II ost probable qu'il n'y aura pas de traite for
mel, ce qui éloigne toute idée de concordai,
mais simplement une entento verbale.,
Madrid, 8 janvier.
est
ot*
Le vapeur Canaries, venant do la Havane, os
rivé à Cadix, après une traversée de vingt o
arnv
un jours.
Voici la seule dépêche que cous rece
vons ce soir :
Xaw-York, a janvier, soir.
L'agitation pour la mise eu accusation du
président Johnson recommence.
Le cabinet de Madrid a manifesté, à .di
verses reprises, l'intention de travailler éner-
giquement à la réorganisation industrielle
et financière de* l'Espagne. Nos lecteurs le
savent, car.dornièrome;jt nous avons mis sous
leurs yeux une-correspondance dans laquelle
le but et lfes projets du gouvernement espa
gnol étaient clairement exposés. Ce que veut
le cabinet actuel, c'est relever le"crédit du
poys~Bt améliorer Ja situation des compa
gnies de chemins, de fer. 11 est vraisemblable
qu,'il y parviendra. Les mesures qu'il prend
serein't, en effpt, tout permet de l'espérer,
aussi efficaces qu'elles sont sages. Elles de
vront produire en Espagne les fruits dont
d'autres nations ont élé redevables à des dis
positions semblables ; nous 'voulons^ Ji/e lo
-développement de l'uolïvtté et x'le^5"pfo'»[)é-
ri té publiques. s
^ Quelles sont ces mesures? L'une consiste
à négocier des valeurs solides, mais à échéan
ces plus ou moins éloignées, dont le Trésor
est propriétaire. Cette opération, destinée à
procurer au gouvernement d'importantes
ressources, est moins un emprunt qu'une
cession d'annuités garanties par une remise
de créances hypothécaires en nantissement.
L'autre, la seule dont nous nous occuperons
aujourd'hui, concerne les chemins de fer
auxquels de nouyelles concessions sont
accordées et promises: ces concessions,
sont contenues et indiquées dans un dé
cret royal du 29 décembre 1866. ~ La pre
mière a pôur objet de décharger les com
pagnies, il partir du l'' 1 ' janvier de la pré
sente année, de l'impôt de 10 0/0 sur'le
produit de la circulation dos Voyageurs. Cét-
toremise n'est pas un mince bien fait puisque
le produit dont il s'agit défiasse en moyenne
10 millions de francs sur le Saragosso et
atteint presquo 8 millions.sur le Nord; do
telle sorte ([ue, l'an dernier, si la mesure
avait été prise alors, ces deux entreprises,
auraient été dispensées de verser au Trésor
l'une 1 million, l'autre un peu plus de
760,000 francs. Nous mentionnons ces deux
chiffres parce qu'ils sont les plus importails.
L'expérience faite chez nous a prouvé au
gouvernement espagnol que lh fusion des
-petites lignes est chose prolitable à leurs in
térêts respectifs. Les frais généraux se trou
vent ainsi diminués; 1e mouvement du.trafic
peut être plus rationnellement combiné; les
heures de départ et d'arrivée aux points ex
trêmes mieux choisies; les slàtiohs moins
longues aux intersections des di'îrérentes li
gues. placées sous la main d'une même ad
ministration. En un mot, par la réunion
dans un même réseau de toutes les sections
d'une région-déterminée, la circulation des
voyageurs et le trafic des marchandises aug
mentent, étant facilitées et devenant plus ra
pides. Sans douté l'Etat ne peut pas obliger
les diverses lignes qui composent lo réseau
général de la pénirlsule, à se grouper; il ne
peut que les ^ inviter et il le fera d'autant
plus efficacement qu'il accordera davantage
aux entreprises disposées à suivre ses con
seils. Telle est. en. effet, l'intention qu'il an
nonce. Il souhaite que les compagnies à
former disposent d'au moins 1,000 kilomè
tres et qu'elles aient l'accès d'une houillère,
double condition d'une exploitation écono
mique.
One troisième concession consiste "' pro
roger d'un à quatie anslts délais hvéa pour
la livraison au service publia des \oies en
construction. Le gouveriieiDunt iia même
plus loin . il déchargcia, s'iLv a beu, les
compagnies qui en 'feront lu demande-tic L'o-
I hgition d<; construire certaines sections iu-
devoir être peu productives.
jusqu'ici les subventions asMgnu's dans
les cahiers des charges n'étaient payées aux
-compagniesqu'au prorala del'execution des
travaux; de telle sorte qu'une so-uéle avant-,
par exemple, à construire 500 liiloinètres.ot
jouissant d'une subvention de 50 millions
no pouvait réclamer les 10 premiers millions
à l'Etat que quand elle avait livré la cir
culation ses 100 premiers kilomètres ot
les 10derniers que quand elle a\ait ai hevé
ses travaux. Dorénavant la base des calculs
sera modifiée. La subvention gouverriemen-
fale se trouvant amplement garantie par-la
mise dehors dans les terrassemens et les ou
vrages d'art d'une somme égale, pourra être
versée dès lors. Ainsi une entreprise pla
cée dans l'hypothèse marquée plus haut
aura reçu successiveaient tout ou la plus
grande partie des 50 millions qui lui sont
•promis, lorsqu'elle aura dépensé elle-mê
me cette somme , "c'est-à-dire lorsqu'elle
aura construitenviron 300 kilomètres Ci avant
même dp les exploiter.
Mais la disposition la plus notable du dé
cret que nous analysons c'est celle qui lo
ter.iiine. Elle est ainsi conçue :
■ « Lo ministro do fomonto nommera uno com
mission do personnes autorisées et compétentes
'.oui, en présence des rem>o.ignomens oxistans ot
aocoux qu'elle croira opportun do demander, e-
Feuilleton du Constitut onnc\ .7 janvier.
THÉÂTRES.
thiïa^ftk de i.'ammgu -txr .uqui; : La Duchesse de
M unie mai/or, drame eu cinq acte, de L. (io/.ian.
— tllea'lilu ije LA gaitk : Û1S l'il'dleS de kl
Savane, drame eu cinq actes et huit tableaux, de.
MM. Anicct Bourgeois et 1". Miss Monkeu.
' — bokffes-pauisiens : Suivez-moi..., revue Cu
trois actes et neiil tableaux, di» MM. tmeathb
' saint-germain : Je me t demande, revue dr
'l'année, parisiens, par M. Hector de Callias.
Est-ce bien fini? Avons-nous dépensé en
paroles et en argent ce qui nous restait au
•bout de la langue et au bout des doigts? est-
il fini, ce délire de la main plongeant fol-
"fcment dans, la poche, et y»péchant au ha
sard des louis pour les domestiques, les
portiers et les. garçpns? Garçons de.q.ui?
Îlarrons de quoi? C'est extraordinaire cqm r
nen il y a de garçons au jour de l'an ; il
en sort, il en pleut, il en neige;, ils sont
tous garçons de quelque chose, ceux qui
vous font cette révérence dont la courbo
commence à la première verlèbro du cou^t
fixe sa terminaison au, coccyx.
Ah! ce jôur-là, ils renoncent à l'orgueil
stérile d'être des commis ou des employés.
Ils se cramponnent à l'humilité de leur.'titre
de garçon.
Les e/ifans succombent éreintés par l'usa
ge et l'abus de leurs joujoux. Les jeur.es per
sonnes et les jeunes femmes sont écœurées.
Leur langue est saburrale, la mastication des
bonbons y a déposé un detïquium nauséa
bond. Quelques hommes ayant ^participé à
celle absorption et s'enduisant aussi l'appa
reil buccal d'une crasse sucrée, il en résulte,
que, pendanthuit jours, Paris s'est donné
une ribotte diabétique. »
Les boutiques ont écoulé leurs rossignols.
Les -marchands.ont recueilli le dernier sou
des acheteurs et le dernier souffle de leurs
commis; l'anémie a porté sa plus^-rude at
teinte aux demoiselles de magasins, épui
sées par la cjilorose et des veilles de huit
. ours. La santé des pauvres filles n'est guère
ce qui préoccupe leurs patrons. Ceux-ci ne
se préoccupent que' de la beauté de leur
personnel.
Mais c'est pour lui faire une guerre d'ex
termination.
Les étrangers, dont nous attendons le flot,
vont concevoir une singulière opinion d« la
qudlitc ph>sique dis clas e uituniLii ne
parisiennes, quand ils auront observé, dans
les compioirs^ devant les rayons do nos ma
gasin , lu-, tue li, ftmnn. iG t. poui
leur faire i s risuies et iciuihu i l UU ps
Il ne o nij ir mt i as quuts suui les de
boires, les douleurs, les désespoirs d'une
malheureuse fille ù qui la nature a joué celle
funeste niche dê la créer joli;!. Quand elle
doit vivre de sou travail, mi-ux vaudrait
pour elle entrer tout enduite do friture
dans un brasier ardent, que de s'exposer à
la persécution jalouse de la patronne^l'un
magasin ou d'un atelier.
Quand même le maître de la maison ne
serait pas galant, quand il ne jetterait pas,
par-dessous ses lunettes, des reg;.rds de veau
primé à .ses employées et ne|les attendrait pas '
au détour des corn i icii j ui l ur tenir
des propos âsinesques. le seul fait qu'il peut
s'être glissé dans la maison une jolie fille,
excite chez la patronne non pas co sentiment
de la jalousie-, qui est siupme. maladif.. in
salubre, au, demeuuiit uci il i m is e
bas et féroce sentiment de r,envie qu une
femme conçoit contre une femme belle.
.Dans.certaines maisons, il est défendu à
toute femme employée de s'asseoir; on
semblerait n'être pas achalandé si quel
qu'un se reposait ; il faut un va-et-vient de
gens et de choses^ d'objets'qu'on dérange à
la cantonade comme devant un acheteur ima
ginaire ; pour les replacer, il faut se hisser
vers les rayons, ~remuer, remuer, ne rien
dirj et ne,jamais s'asseoir.
. Quelques-unes parviennent de temps à
aulre à s'appuyer doucement, à peine un
peu, si peu que rien, une seconde, de biais,
contre un angle de comptoir ou une porte
de casier; ce ^ont les privilégi'éas, c'est-à-
dire les plus, laides; cette licenee inouïe pas
se inaperçue. -
-, Gare aux jolies !- La première d'entre elles
qui, à la suite d'une, observation trop pro-,
longée de la "perpendiculaire, sentirait son
estomac défaillir et se risquerait seulement
à bâiller, serait traitée do lâche, de fainéan
te, de gnian-gnian, et ferait ajouter celte
nouvelle note 5 un dossier dont la conclu
sion forcée est l'expulsion.
Les économistes, les moralistes, ont donné
leurs louables méditations augrand problème
du travail et du salaire des femmes. On les
conjure ici de fonder, pour employer les jo
lies fin s une mu m de retugo el de pro
tection contre le panier à salaue. Ja robe à
longuuque t 11. I i r iion caroue et le faux
cliio-des inmeui | n ont des chevaux.
Ceci n u aLi j air d'une; question so
ciale, "que nous n'avons jias plus envie d'ap
profondir, qu'ujiequestion d'un autre genre
soulevée par lé dernier drame de Léon Goz-
lan, joué a l'Ambigu.*
Avec sa dextérité dans le maniemen t de
l'aphorisme, Alphonse , Karr a dit quelque
part : Il est uns manière bien simple do
trancher la question de la propriété littérai
re. Qu'on dise seulement : la propriété lit
téraire est une propriété.
Eh bien! malgré l'excellence de sa raison
que tant de fois il a fait prévaloir eh l'em
miellant de son esprit, malgré toute la sa
gacité, toute îa finesse de son jugement, je
voudrais bien, le voir établir les titrés de
propriété de l'idée qu'après bien des trans
formations, M. Sardou s'est appropriée à son
tour dans Maison neuve.
Léon Gozlan peut la revendiquer. Donc,
adjugé l'idée à Léon' Gozlan.. ' •
Mais survient l'auteur d'une pièce jouée
aussi, ce nous semble, à fl'Aipbigu, .sous
le titre du Jardinier de Valent. Dépouil
ler Gozlan, et rendre l'idée à- J'aytôurde ce
Jardinier, rien de plus naturel. , ;
Mais l'idée est réclamée par les auteurs
d'une autre pièce intitulée : le IPatcliman.
Pesté! céla se complique. Partagez l'idée.
C'est très bien. Mais, si l'idée est une
propriété espagnole, de même qu'on n'au-
r-ait pas le droit de vendre à Madrid un objet
Erécieifx volé à Paris, on ne peut s'attri-
uer paisiblement une idée littéraire sous
traite à un Espagnol.
A moins qu'on ne prouve que l'Espagnol
l'avait lui-même dérobée à un Allemand
qui en aurait frustré un Anglais.
Essayez donc de régler une propriété pa-
claircira et fixera l'état des compagnies, étudiera
, et-détcrnii nera lcs^oc oufsdo tLt.ellc.iuae,raà pro-
* ^-^if'f^s crcailér,' et proposera,, dans un mé-
moiro raisonné, Ios.mesures qu'il conviendra
d'adopter suivant la situation respective do cha
cune, afin que, le jour venu, mon gouverne
ment puisse formuler les projets de lois conve
nables pour la résolution définitive do cette af
faire. »
Cette disposition a déjà reçu un commen
cement d'exécution, puisque la commission
chargée de, ces études est nommée. Elle
ost composée d'hommes compétens. Elle
s'inspirera sans nul doute des considéra
tions développées dans un rapport adressé à
la reine et signé par tous les membres du
cabinet, circonstance qui donne à ce docu
ment l'importance d'un acte gouvernemen
tal. On y-suit l'enchaînement des projets
qui ont tour à tour occupé depuis près d'un
an l'attention du gouvernement espagnol et
qui viennent d'obtenirun commencement de
réalisation. On est heureux d'y constater lo
triomphe des saines doctrines de l'économie
politique si longtemps méconnues de l'autre
côté des Pyrénées.-Nos lecteurs en juge
ront par les citations qui suivent :
« La ciroonstance que la plus grando partie
des capitaux employés dans nos chemins de fer
sont étrangers , ne doit non plus avoir aucune
influence sur l'esprit du gouvernement de notre
noble, nation; l'équité est invariable, tant env ors
los nationaux qu envers les étrangers, ot le gou
vernement do Votre Majesté'veut être juste avec
tous.
»ll faut remarquer également que si, se mon
trant indifférent èt'la situation dos compagnies
de chemins do fer, le gouvernement leur refu
sait complètement la protection dont elles ont
besoin, on ne pourrait terminer les lignes en
construction, et beaucoup moins encore espérer
quo le bienfait des chemins do fer s'étendît à
u'auires régions.
»,L'esprit d'associajion, découragé pair lo rude
coup qu'il a recula première fois que l'Espagne
en a fait une application étendue, disparaîtrait
parmi nous, et les grandes entreprises qui sont
nécessaires on Espagne pour tirer parti do ses élé-
mens de richesse ot augmenter, on même temps
que le bien-être de ses habitans, la force de l'E
tat, deviendraient impraticables,. De plus,lafor-
tuno publique étant considérée» comme la réu
nion des fortunes particulières, et les branches
nombreuses dè la richesse étant entrelacées,
>do sorte quo lo e up qui frappe l'une'd'el-
•los atteint toutes les autres, la ruino des
chemins do fer, s'ils étaient abandonnes à leur
sort, rejaillirait sur l'Etat en diminuant consi
dérablement les forces vitales do son agncul-
turo, do son industrie et do son commerce. »
louis ciiauv1ïau,
• \
..j-.,.. - .. .
- i - •
M. Duruy vient
vante aux roc leurs :
d'adresser la letlro sui-
i'ans, le 31 decombre 1800.
Monsieur rootour, l'ai i'iionuour do vous
ndrosseramplialiond'unarrôlé, ondatodu28 nor
vombre dernier, par lequel j ai décidé qu'uo ses
sion oiLriiowiinairo xi'oxpmen de bai i a lauréat
est autorisée du i Lr au 13 mai . prochain dans
les faillites des soie.nc.es; en faveur des candi
dats régulièrement inscrits pôur le concours
•d'admission a.-J'Ecolo imperiirte. militaire do
Saint-Cyr ; et en faveur des eliidians, régulière
ment inscri,ts ( pre-t une faculté jdo^nédocinç,ou-
uno ecolo prépùr'atoiro de medociné et de phar-
uiacie. ; i ; . ,
Ï1 est bien entendu que les aspirans h Samt-
Cyr subiront l'examen du baccalauréat complet,
-'et les étudians en médecine l'examen du h,c-
calagreat os-sciencos restreint. i
■ Los premiers- no seront, admis a s'inacnro. a la
iaculte qu'après avoir justifie de leur inscription
comme candidats a t Ecole impériale miiitaive, et
vous'dovroz les prévenir que le diplôme no sera
délivre, en cûs do succès, qu'aux elêves qui au
ront réellement subi on :l.su7 los epreuvos pour
{'a .'missipn a l'Ecole militaire.
Quant.auxietudians eu mcilooino, dls'déwont
justifier de leur inscription coauno aspirans au
doctorat dans uno faculté do
eçolopreparatoirt;.,
Je saisis cotte occasion pour vous rappeler
que,:conformément aux prescriptions du règle
ment du 2« novembre 180+, U n y aura plus dé
sormais do session de baccalauréat-us lettres eu
avntou enmal. Toute demande ayant pour but,
soit le rétablissement do cetto session, -soit l'au
torisation, pour un candidat, do so présenter à
uno session extraordinaire, sera considérée
comme nul'o et non avenue.
Jo vous invite à donner la plus grando pu
blicité aux dispositions qui procèdent. Vous
■ trouverez ci-joint plusieurs exemplaires do la
présenta circulaire qui sont destinées à MSg'lfï
inspecteurs d'académie et à-MM. les doyens des
facultés des sciences et des lettres.
Recevez, Monsieur lo recteur, l'assurance do
ma considération très distinguée.
Lo ministro de l'instruction publique,
S gné: V. Dukuy. ;
RAPPORT
FAIT AU CONSEIL MUNICIPAL DE PABIS
PAR SI. DKVINCK,
membre du conseil,
AU NOM DU COAÎITÉ DUS FINANCES (1) •
sut* la {situation financière «le la Ville
Messieurs, l'ordre parfait et l'esprit d'analyse
qui rognent dans lo mémoiro do M. le Préfet ont
rendu notro tâche facile, et nous dispensent
d'entrer dans un oxamon détaillé des divers
chapitres do recettes et do dépendes dont se
compose lo budget.
Nous nous proposons de vous présenter un
aperçu d'ensemble, en faisant ressortir les points
principaux de la situation tinancièro.
PJIEM1 KllKM IJN'f.
Le premier de ces points est celui qui concer
ne le compte définitif de l'exercice 1865.
Les recettes do cet exercice
ont produit 183.88(3.010 31
Elles n'avaient été évaluées
qu'A
Différence en plus
Les crédits ouverts pour les
dépensés étaient de
Ces crédits n'ont été em
ployés que jusqu'à concurren
ce de
■143.780.863 31
7.838.783 »
14-8.832.827 40
141'.093.000 70
Différence en-moins 7.139.817 70
Les deux différences^ l'une en plus sur les re
cettes et l'autre enmoins sur les dépenses,-don
nent la preuve que. dans l'établissement dù
budget do 1808, l'évaluation dos ressources était
modérée, et quo les services était suffisamment
dotés.
Lerapprochement des recettes et des dépenses
présente un reliquat do 12,008,483 fr. 81 (2).
DEUXIÈMEMENT.
Le second point do la situation- financière
est lo résultat probable de l'exercice eu cours.
Les faits accomplis jusqu'à co jour font pré
sumer que les recettes ordinaires so monteront
à 141,800.000 fr;j ci. 141.800.000 »
Elles' à valent été évaluées à 134.100.414 »
Diflérenco err plus
Los recettes extraordinaires
produiront „ ■«
■ Leur évaluation avait ete do
7.339.880 »
12 800,000 »
12.2 j O.480 34
249.819 00
DifJerenco en plus -
< La-,réunion do cesideux plus-
values présente uu tQlal de 7.889.10» 00
Les deporises ordinaires, qui ifigurent au bud
get do- soo»pour ,9.0,874*809 : f râa- c « ne .-dépas
seront pas cett(! somme , i . . ..■ ■,
tes dopeusesevtruori'in.ure t uiscrites pruni-
tivemen 1 pour H;>,«3().0«4,ir. '.i'.) c.. et'qui ont
ete elovees, aurant- l'exercice, a .87,228,483 fr.
20 c.; seront ,ramemios, par suite d'abandons do
crédit, h bb,000,000 -tr-., et'laisseront un boni do
83tr,a^4 fr i)0 c.
L'addition do co boni et de ln plus-value des
rpcoltes extraordinaires iormor -
ra un t^ital de, • t. • • 8.248.190 Ou
■ ; En ajoutfrnt à cette .somme lo . . ;
reliquat d«j compte do qui,
est'constate plus liant,- i
troisièmement.
Los recettes ordinaires qui proviendront des
.rovenus annuels de la Ville sont évaluées
1867, à
Elles no figuraient au bud
get précédent que pour
143.131
pour
124 S4
134.100.414.*
Différence on plus, 8.970.710 84
L'.augmentalion des ressources n'est cepen
dant pas cette importance ; il faut en dédui
re des sommes,qui figurent pour la première
fois au budget, et qui sont compensées par des
dépenses correspondantes. Telles sont los re
cettes des collèges Rollin et Chaptal, qui, quoi
que soumises depuis longtemps à votre con
trôle, ne figuraient précédemment au budget
que pour le montant du résultat do l'exploi
tation.
Une autre somme, celle qui concerne la taxe
à percevoir sur les nouvelles voiftires de place,
est plus qu'absorbée par. l'annuité à servir à la
Compagnie des Petites-Voitures, et par d'autres
dépenses qui sont la conséquence de la décision
intervenue.
Les divers articles qui viennent d'êjre indi
qués représentent près de 1,700,000 fr.
Coite somme ^tant déduite, l'accroissement de
ressources descond à 7,200,000 fr.
Les crédits que vous avez vo- •
tés pour dépenses ordinaires
se montent à a 90.328.791 98
Les crédits ouverts au bud
get précédent pour la même na
ture de dépenses étaient do 90.874.809 38
on obtient un lolal do
Co total sera inscrit,
aux nsseuicfs du bi^Jg
allons vous entretenir.
titro
de 1
12.008 4S3 81
20.430.074 10
do supplément,
îii7, dont nous
- Diflérenco en plus SI.780.982 63
En décomposant cette som
me, ou trouve :
l 0. Pour les articles compen
sés dont- nous venons do vous
entretenir • 1,700,000 »
2° Pour le service des intérêts
de la dette 2,200,000 »
Ensemble " 3,900,000 »
3° Pour l'amélioration do di
vers services, notamment de
ceux qui concernent l'assistan
ce publique et l'instruction pri
maire . 1,880,-082 G3
Somme égale 8,780,082 03
Faisant un autre rapproche-
mont nous remarquons que,
pour 1867, les recettes ordinai
res présenteront sur les dépen
ses également ordinaires, un ex
cédant do (t) 40.808.332 80
Le budget précédent donnait
un oxcedant do (2) 43.888.094 00
Diflerenco en faveur do l»07 3.219.728 21
. Les recettes . extraordinaires
de 1807 comprennent, .comme >■
en 1860, uno annuité -do
8,800,000 fr. à toucher do l'E
tat. Elles-figurent au budget
pour- • . ' 12.394.-448 40
Elios étaient inscrites au 'bud
get précédent pour ' 12.280.480 34
Diflérenco on plus 144.(ios 12
L'exoedant dos ressources or- ,
dinaires do 1807, réuni aux ro- , •
cotlos»oxtraordinaires, forme un s
total de (3) 89.199.821 32
sur lequel il y a lieu de prèle- 1
ver pour-l'amortissement do la
dette.: 11.868.308 31
aspirans au
medooine ou une
(1) Ce comité est compose de MM. Dumas,.-prési
dent du conseil-,Devirick, président du ciunite et . rapporteur: iJil-
laud, vice-prosideut; Onfrny secrcfaire; feissonnie-
rc, vice-sccrela»rc; TJayvet, DucUmx, Garniev, Gau
tier de Clianiaco. kœpigs-warler,- I.egcndre, Lemoi-
nc,"Mancc;l(2) Recettes en tonds fteneranx o3.î>80.çi G 31
Dépenses uîonf lïl.ii93.oa!) 70
Reliquat .
Recettes en fonds spéciaux
Dépenses idem
Reliquat
•Reliquat en fonds généraux
idem en fonds spéciaux
Reliquat total
41
893.GOG G1
131.870 7G
19.999 8G
1H.87G 90
11
893.GOG cl'
111.87G 90
12.003 483 81
Excédant
L'excodunt n'était pour l'exer
cice preûédont.quo do (4)
Diflerenco en plus
A l'excédant do
il , faut ajouter le reliquat qui
provient,.do l'oxorcico 1808 ot
celui pro.bablo do l'exercice en
47.334.810 01
44.920.8S0 89
(i) Recettes ordinaires-
Hoiienses
18G7.
(2) Receties
Deiieiises
18CG.
ressources or-
(3) Excédant des
dînaires
Bccettcs extraordinaires
(4) Excédant de 186G
Amortissement
2.413.038 12
47.334.816 Ot
ua.131.12i 84
9G.32îi.73l 98
•16.805.332 .80
13 t.«0.411 »
90f.S7i.8O9 35
-i3.S8Ei.60i G3
4li .8flj.312 8g
12 394.488 4g
Îi9.199.821 32
:;î>.S3G.08i 99
I0.9lti.204 10
roillc; parvenez, si vous pouvez, à l'établir,
h J'attnbuer justement à un possesseur
quelconque. -
Lo roi Salomon y perdrait son hébreu
et le grand sabre avec lequel il pourfend les
questions s'y ébrècherait. -
Dans l'une et l'autre pièce, la femme qui
a sur les bras le monsieur assez mal inspiré
pour mourir dans un rendez-vous galant, a
recours-à un autre homme pour se tirer
d'embarras. Dans la première, la femme s'a
dresse ï un jardinier; dans la seconde, un
walchman. Le jardinier et le watchman se
confondent dafis une même ot ignoble pen
sée : exploiter le secret de la femme com
promise.
De toutes ces femmes^ celle qui me paraît
la plus gaillarde, c'est celle de Sardou, qui
tire tranquillement elle-même son cadavre
par les pieds.
Celle qui me paraît la plus intéressante
est celle de Gozlan.
Sardou n'a trouvé au'un mort gênant.
Gozlan un mort intéressant. "
Le mort de Sardou peut être transporté
à la Morgue, Il ne sera escorté jusqu'à sa
dallé par aucune pensée.
Le mort de Gozlan est pieusement pleuré
par une femme qiii l'aime.
Cette femme est une duchesse deMonte-
mayor qui, avant de se marier, aimait un
jeune garde du corps du roi de France. Ce
mariage fut un acte de résignation. Le duc
de Montemayor est un de ces jaloux tou
jours prêts à jouer de la guitare ou du cou
teau, qui tendent des pièges même à la
pensée, qui recherchent les interrogatoires
et les confrontations, qui se plaisent dans
les teintes sombres du soupçon et de la vio
lence domestiques ; un de ces hommes
friands de désespoir et de torture, qui fe
raient de l'inquisition on chambre.
Un hasard a rapproché la duchesse et le
jeune de Clavières. Dans une fête donnée
par les gardes-du-corps à Saint-Germain,
—-u.ne de leurs garnisons,— cehii-ci s'est
trouvé là au moment où la àùcliesse était
insultée, a pris sa défense et reçu un bon
coup d'epée. ' i
Montemayor le sait.
Clavières se croit tant «oit peu autorisé à se
présenter à la duchesse.
Montemayor lésait. •
.Dans ce tête-à-tête, où la .duchesse se
montre fidèle à ses souvenirs, mais aussi fi
dèle à ses devoirs, Clavières sent sa blessure
se rouvrir et tombe expirant sur un canapé.
Montemayor le sait.
11 sait même que sa femme est allée im
plorer le secours du ministre de la police
et le prier de la tirer de ce lugubre embar
ras.
Pendant ce temps, il a fait descendre le
corps de Clavières dan la lue sur.-lepassa
ge a'une patrouille qui le ramasse et l'em
porte.
N'ayant réussi à rien, la duchesse revient
et s'approche du canapé où gît le corps de
son amant recouvert du manteau qu'elle a
étendu sur lui.
Le duc est là.
C'est le duc lui-même qui relève le man
teau. Plus de cadavre.
La duchesse serait livrée à toute l'horreur
d'une vengeance maritale, si le duc ne se
trouvait en face d'une longue épée qui vient
lui proposer un dialogue en quarte et en
tierce.
Cette épée est au poing d'un aventurier,
bon garçon, gue le duc avait embauché sous
le titre fallacieux de secrétaire, mais qui de
vait simplement et déloyalement espionner
la duchesse . .
Il en a vu bien d'autres. La philanthropie
est son fort. Il a toujours voulu délivrer les
peuples ; ceux-ci l'ont toujours payé d'in
gratitude. Volontaire sous les ordres de Boli
var, et fournisseur de son armée, il se voit
un jour îrrêté et menacé d'être fusillé, sous
le prétexte qu'il a vendu aux indépendans
des fusils qui n'avaient pu tuer personne.
« Fusillez-moi si vous voulez, avait-il dit,
mais au moins servez-vous de mes fusils. »
' Une autre fois, il avait voulu délivrer les.
Grecs du joug des Turcs. Débarqué au Pirée,
dès le jour même de sen arrivée, il s'aventu
re dans une partie de cartes contre des in-
digèfies. Un (l'entre eux se disait.descendant^
d'Agamemnon, le roi des rois.
Je cessai bien vite, raconle-t-il, dé m'é-
tonner de la sincérité de cette filiation, car,
à chaque coup, mon adversaire retournait
pieusement son aïeul.
L'aventurier Aspinval a la main faite au
44.920.880 89
fer, et, quoique rageur, Montemayor se laisse
loger entre les côtes quelques pouce de lame
poussés assez avant pour lo dégonfler de sa
rage : l 'outTe de fiel est crevée. -
Ce joyeux spectacle est complété par l'ap
parition du jeune Clavières, encore chance
lant, mais dont les projets ne sont pas plus
doutôux que ceux de la veuve Monte
mayor. •'
' Tel est le parti que Léon Gozlan a tiré 'le
cette donnée. Ses cinq actes sont, comme
on dit dans le métier, corsés, Biëri liés et,
bien coupés. Son mort est vivant dans l'ac
tion : il ne s'y trouve pas égaré comme un
colis qui s ost trompé de gare. -
Les personnages engagés dans cette action
y. apportent tous line valeur desituatioh, de
caractère, do physionomie où"seulement de
couleur. Ils parlent leur langage"ét portent
leurs habits avec une fidélité minutieuse.
C'est. de la vraie restauration : gasdes-du-
corps, élégans, diplomates de l'ancienne
école, feinmes .romanesques. C'était le>
temps des Corinnes^, et l'on jouait de la
harpe; l'école de droit était turbulente, les
agens de M. Delavau et cle M. Mangiti avaient
l'œil et la main terribles. On croirait les re
voir, au 4 e acte.
Mlle Périga, coiffée et habillée comme ùn
portrait du baron Gérard ou de.Kip.soa, n'a :
rien perdu à conserver si intacte la tradi
tion d'un Journal des Modes d'il y a qua
rante-cinq ans. Elle est énergique, exaltée,
touchante sans se rouler sur les planches \
sans enrouement, sans pugilat, sans marcher
sur ses jupes et sans déchirer ses corsages^
L'ouvrage de Gozlan lui doit beau'coup.
M. Clément Just est excellemment odieux
dans le personnage du duc;.il est impossi
ble de se faire exécrer avec plus d'art et de
se mieux dénoncer à toutes les âmes sensi
bles. Quel mari !
Par son coup d'épée de la fin, d'Aspinval
gagne en sympathie autant que le duc a ga
gné on malédictions. Ce rôle est interprété
avec originalité et,avec esprit par M. Castel-
lano. Il a raconté avec verve les charmantes
histoires dos campagnes du libérateur de l'A-
"mérique et-de la Grèce.
M. Régnier, le garde-du-corps, le soupi
rant de la duchesse, le mort du canapé, est
un jeune premier très distingué et toujours
ABONNEMENS .DES DEl'ARTEMENS.
TROIS MOIS 16 FR.
SIX MOIS....< 32 Fît.
UN AN. 64 FR.
«®tn ls9 pais fcraAtfGSKS, voir la .talilo»»
publié les B et so de chaque mots.
tmp .l. S onifack, rue des Bous-Etiivns.
Le mode d' abonnement le plus simple est l'envoi d'un lft
sur Paris, h l'ordre de l'administrateur du journal, r.
i „ ' - ' ' * , ,
BOREAUX A PARIS • ma
lî
Wxm i JANVIER *867.
AfcCNN'îMENS DÉ PARIS.
TROIS MOIS....
SIX MOIS
ON AN..
43
26
KO
FR.
FR.
FR.
UN NUMÉRO .20 CENTIMES.
JOURNAL POLITIQUE, JJTTËMIRE, .UNJTERSE1
'un effet
10.
Les lettres ou envois d'argent non affranchis sont refusés.
L'»s artieI/;s-déposés nô sont pas rendus.,
' - Les abonueffiana daieiiî des 1 er et i 6
de chaquo fiois/
S'adresser pour les A nnonces à JIM. F auchey, L affite, B cllier ht G",
place de la Bourse, 8, à M. D dport, 7, rue Coq-Ilcron, et au bureau dujourns
Les Annonces ne sonl reçues que sous la reserve (Vexamen, et, s'il y a lieu, de modification var l'admtni
•' AVIS " ■ , -
-Un grand retard et peut-être quelques
inexactitudes ont eu lieu ce matin d^ns.la
remise du Can&tUuliônnelniixahaaaû*/^*!*-
Le verglas tombé dans la nuit reftduit les
rues presque impraticables.' *-
Plusieurs de nos porteurs ont-été forcés
d'interrompre leur course et l'un d'eux s'est
blessé grièvement on tombant sur la glace.
Nous avons dû expédier par la poste les
numéros qui n'avaient pu être distribués.
PARIS, 6 JANVIER,
Les heureuses prévisions que faisait naî
tre la mission'de M. Tonelio à Rome sem
blent à la veille de se réaliser. On sait que
cette mission, étrangère à la politique, n'a
pour ohjet que des affaires religieuses. D'a
près les informations du journal l'Halle, le
règlement de ces affaires, aujourd'hui très
avancé, n'aboutirait ni à un traité, formel m
à un concordat, mais se terminerait par une
simple en tente verbale avec la courde Rome.;
Bien que la date pour les élections au Par
lement du Nord nesoit pas encore défipiti-
vemônt arrêtée, on pense qu'elles auront
lieu vers le milieu du mois prochain , les
listes électorales ne pouvant être publiées
que dans la seconde quinzaine de janvier.
Le Parlement serait ouvert dans les premiers
jours du mois do mars.
Les journaux allemands qui manifestent
le plus d'appréhension au sujet de la ques
tion d'Orient sont des journaux prussiens.
A Vienne, on semble actuellement envisager
les choses avec plus de calme. La Boersan-
halle, après avoir démenti les bruits qui
ont couru sur les prétendues sympathies de
l'Angleterre pour les projets, attribués aux
Grecs et aux Slaves delà Turquie, dit qu'on
ne croit pas à Vienne, malgré les agitations
helléniques, qu'une crise éclatera prochai-
, nement à propos des affaires d'Orient.
La patente du 2 janvier publiée à Vienne,
relative au renouvellement-des Diètes pro
vinciales et aux élections au Rtnchsralh, a
été accueillie avec faveur.
«Les représentans des diverses opinions",
dit le Débat,, auront le temps et l'occasion de
se mettre en rapport les uns avec les au
tres et de s'influencer mutuellement. Nous
devons à leur honnêteté reconnue, à leur
capacité politique, à leurs senlimens cons
titutionnels, à leur esprit patriotique, de
croire fermement que, si le moyen offert par
te patente pour unedisGussion commune ne
leur convient pas, ils en trouveront un autre,
qui fendra possible la réunion d'une assem
blée commune. La couronne, qui ne peut
s'occuper que du but, agréera bien sans
doute avec le même empressement l'un ou
l'autre moyen, et, ainsi, nous devons atten-.
dre que les difficultés que paraît rencon
trer encore aujourd'hui l'idée fondamentale
de la patente, une discussion commune, se
ront aplanies par les Diètes renouvelées. »
Nous n'avons pas encore de renseigne-
mens sur les causes qui ost amené la:
démission du ministère roumain. Le Jour- ■
nafr officiel de Buch'arest publie l'exposé de ;
la situation financière qui a été soumis à
l'Assemblée législative par le ministre des
finances. Il résulte de cet exposé que le ^
budget do 1867 se présente en équilibré ét
qu'il offre, sur celui de 1865, une' écono
mie de plus de 13 millions de-piastres.
D'après* nos informations particulières de
TWiramar, l'état de santé «la l'impératrice
Charlotte s'est sensiblement amélioré.
.. J o\cièkes. 1
La Patrie, d'hiêrsoirpublie sur la politique
de v la France, dans les affaires d'Orient, un
artiste donLla forme pourrait donner à pen
ser qu'il est puisé à des sources officielles.
Cet article est une œuvre de pure imagina-;*
tion. [Moniteur.)
Le Moniteur du 3 octobre dernier a fait
connaître la décision prise par le gouverne
ment de l'Empereur d'exempter du paie
ment de la taxe afférente au visa des passe
ports, dans les chancelleries diplomatiques
et consulaires de France, les voyageurs ori
ginaires des Etals qui concéderaient la réci
procité. Il a on même temps publié la liste
des pa* r s qui se trouvaient, à cette époque,
admis à jouir du bénéfice de ces dispositions
libérales. -
Depuis lors, divers autres gouvernemens
ont fait parvenir leur adhésion ; ce sont ceux
des duchés de Saxe, des villes libres de Brè
me, Hambourg et Liibeck, des Etats-Unis
d'Amérique, du Chili, de la république ar
gentine, des Etats-Unis de Colombie, d'Haïti
et de l'Uruguay. Les voyageurs, originaires
de ces Etats sont donc dispensés • ésormàis
du paiement de la taxe du visa dans les
chancelleries diplomatiques et consulaires
de France à.l'étranger. , [Idem:)
■n i» o/o (1801), 83
'n'iii, ii janvier.
iv,rs diplomatiques
fi St-itigaril, baron
*wtc do ministro de-
rin
, 0 janvier.
!(v /dir ôtro très
:i i tiennent déjà
ogue et à Lem-
rande. I.o parti
TÉLÉGRAPHIE PRIVÉE.
AGENCE HAVAS-bCt.UEB.
Londres, îi janvier, 2 h. 39 du soir.
Consolidés anglais, !)0 8/.S; d° turcs,. 32 3/4- ;
bonds américains (18*2), 72 7/8. Mexioain 3 0/0
ancien, 18 1/8; d° nouveau, US. Espagnol 3 0/0,
30;-ù°'différée, 8-2 1/2. Itnli
I /•>. Portugais 3 o/o, 43.
, . ii'
On croit savoir dans I ti
que le ministre tin Pins.i'»
Canitz, est désigné pour I" ]
Prusse à Madrid.
v:
L'agitation électore'e | ki -;>
vivo. Les chefs du parti -I :- :
dès réunions prépara'-.'r s
berg, la satisfaction est L.'.s
fédéraliste ot slave e>j è--e .«p.-e l'abandon du
système électoral par gj-oup- s (le districts lui
permettra d'obtenirun d'environ vingt
voix. Les chefs du parfr 's!avu se réuniront à
Prague; on assurequ'ils m-. lent faire uno dé
marche auprès dus Hongrois, et s'entendre avoc
eux pour opposer au parti do la centralisation
uno barrière insurmontable.
-< Vienne, (> lanvier.
L'assertion du Shnumul diiifamuhque con
cernant ios propositions que le. cabinet dé V igu -
no aurait adressées aux puissances garantes du
traité de 18ob/ est formellement uemoniio ici.
... Florence, a janvier.
L 'lùdie contirmo la nouvelle que les négocia
lions de M. lonello, à Itome, sont près d'cir
terminées par un accord portiint.exolusi veiner i
sur les affaires religieuses. 'i,'Italie pense quon
s'occupe déjà du choix des nouveaux v | es
II ost probable qu'il n'y aura pas de traite for
mel, ce qui éloigne toute idée de concordai,
mais simplement une entento verbale.,
Madrid, 8 janvier.
est
ot*
Le vapeur Canaries, venant do la Havane, os
rivé à Cadix, après une traversée de vingt o
arnv
un jours.
Voici la seule dépêche que cous rece
vons ce soir :
Xaw-York, a janvier, soir.
L'agitation pour la mise eu accusation du
président Johnson recommence.
Le cabinet de Madrid a manifesté, à .di
verses reprises, l'intention de travailler éner-
giquement à la réorganisation industrielle
et financière de* l'Espagne. Nos lecteurs le
savent, car.dornièrome;jt nous avons mis sous
leurs yeux une-correspondance dans laquelle
le but et lfes projets du gouvernement espa
gnol étaient clairement exposés. Ce que veut
le cabinet actuel, c'est relever le"crédit du
poys~Bt améliorer Ja situation des compa
gnies de chemins, de fer. 11 est vraisemblable
qu,'il y parviendra. Les mesures qu'il prend
serein't, en effpt, tout permet de l'espérer,
aussi efficaces qu'elles sont sages. Elles de
vront produire en Espagne les fruits dont
d'autres nations ont élé redevables à des dis
positions semblables ; nous 'voulons^ Ji/e lo
-développement de l'uolïvtté et x'le^5"pfo'»[)é-
ri té publiques. s
^ Quelles sont ces mesures? L'une consiste
à négocier des valeurs solides, mais à échéan
ces plus ou moins éloignées, dont le Trésor
est propriétaire. Cette opération, destinée à
procurer au gouvernement d'importantes
ressources, est moins un emprunt qu'une
cession d'annuités garanties par une remise
de créances hypothécaires en nantissement.
L'autre, la seule dont nous nous occuperons
aujourd'hui, concerne les chemins de fer
auxquels de nouyelles concessions sont
accordées et promises: ces concessions,
sont contenues et indiquées dans un dé
cret royal du 29 décembre 1866. ~ La pre
mière a pôur objet de décharger les com
pagnies, il partir du l'' 1 ' janvier de la pré
sente année, de l'impôt de 10 0/0 sur'le
produit de la circulation dos Voyageurs. Cét-
toremise n'est pas un mince bien fait puisque
le produit dont il s'agit défiasse en moyenne
10 millions de francs sur le Saragosso et
atteint presquo 8 millions.sur le Nord; do
telle sorte ([ue, l'an dernier, si la mesure
avait été prise alors, ces deux entreprises,
auraient été dispensées de verser au Trésor
l'une 1 million, l'autre un peu plus de
760,000 francs. Nous mentionnons ces deux
chiffres parce qu'ils sont les plus importails.
L'expérience faite chez nous a prouvé au
gouvernement espagnol que lh fusion des
-petites lignes est chose prolitable à leurs in
térêts respectifs. Les frais généraux se trou
vent ainsi diminués; 1e mouvement du.trafic
peut être plus rationnellement combiné; les
heures de départ et d'arrivée aux points ex
trêmes mieux choisies; les slàtiohs moins
longues aux intersections des di'îrérentes li
gues. placées sous la main d'une même ad
ministration. En un mot, par la réunion
dans un même réseau de toutes les sections
d'une région-déterminée, la circulation des
voyageurs et le trafic des marchandises aug
mentent, étant facilitées et devenant plus ra
pides. Sans douté l'Etat ne peut pas obliger
les diverses lignes qui composent lo réseau
général de la pénirlsule, à se grouper; il ne
peut que les ^ inviter et il le fera d'autant
plus efficacement qu'il accordera davantage
aux entreprises disposées à suivre ses con
seils. Telle est. en. effet, l'intention qu'il an
nonce. Il souhaite que les compagnies à
former disposent d'au moins 1,000 kilomè
tres et qu'elles aient l'accès d'une houillère,
double condition d'une exploitation écono
mique.
One troisième concession consiste "' pro
roger d'un à quatie anslts délais hvéa pour
la livraison au service publia des \oies en
construction. Le gouveriieiDunt iia même
plus loin . il déchargcia, s'iLv a beu, les
compagnies qui en 'feront lu demande-tic L'o-
I hgition d<; construire certaines sections iu-
devoir être peu productives.
jusqu'ici les subventions asMgnu's dans
les cahiers des charges n'étaient payées aux
-compagniesqu'au prorala del'execution des
travaux; de telle sorte qu'une so-uéle avant-,
par exemple, à construire 500 liiloinètres.ot
jouissant d'une subvention de 50 millions
no pouvait réclamer les 10 premiers millions
à l'Etat que quand elle avait livré la cir
culation ses 100 premiers kilomètres ot
les 10derniers que quand elle a\ait ai hevé
ses travaux. Dorénavant la base des calculs
sera modifiée. La subvention gouverriemen-
fale se trouvant amplement garantie par-la
mise dehors dans les terrassemens et les ou
vrages d'art d'une somme égale, pourra être
versée dès lors. Ainsi une entreprise pla
cée dans l'hypothèse marquée plus haut
aura reçu successiveaient tout ou la plus
grande partie des 50 millions qui lui sont
•promis, lorsqu'elle aura dépensé elle-mê
me cette somme , "c'est-à-dire lorsqu'elle
aura construitenviron 300 kilomètres Ci avant
même dp les exploiter.
Mais la disposition la plus notable du dé
cret que nous analysons c'est celle qui lo
ter.iiine. Elle est ainsi conçue :
■ « Lo ministro do fomonto nommera uno com
mission do personnes autorisées et compétentes
'.oui, en présence des rem>o.ignomens oxistans ot
aocoux qu'elle croira opportun do demander, e-
Feuilleton du Constitut onnc\ .7 janvier.
THÉÂTRES.
thiïa^ftk de i.'ammgu -txr .uqui; : La Duchesse de
M unie mai/or, drame eu cinq acte, de L. (io/.ian.
— tllea'lilu ije LA gaitk : Û1S l'il'dleS de kl
Savane, drame eu cinq actes et huit tableaux, de.
MM. Anicct Bourgeois et 1". Miss Monkeu.
' — bokffes-pauisiens : Suivez-moi..., revue Cu
trois actes et neiil tableaux, di» MM. tmeathb
' saint-germain : Je me t demande, revue dr
'l'année,
Est-ce bien fini? Avons-nous dépensé en
paroles et en argent ce qui nous restait au
•bout de la langue et au bout des doigts? est-
il fini, ce délire de la main plongeant fol-
"fcment dans, la poche, et y»péchant au ha
sard des louis pour les domestiques, les
portiers et les. garçpns? Garçons de.q.ui?
Îlarrons de quoi? C'est extraordinaire cqm r
nen il y a de garçons au jour de l'an ; il
en sort, il en pleut, il en neige;, ils sont
tous garçons de quelque chose, ceux qui
vous font cette révérence dont la courbo
commence à la première verlèbro du cou^t
fixe sa terminaison au, coccyx.
Ah! ce jôur-là, ils renoncent à l'orgueil
stérile d'être des commis ou des employés.
Ils se cramponnent à l'humilité de leur.'titre
de garçon.
Les e/ifans succombent éreintés par l'usa
ge et l'abus de leurs joujoux. Les jeur.es per
sonnes et les jeunes femmes sont écœurées.
Leur langue est saburrale, la mastication des
bonbons y a déposé un detïquium nauséa
bond. Quelques hommes ayant ^participé à
celle absorption et s'enduisant aussi l'appa
reil buccal d'une crasse sucrée, il en résulte,
que, pendanthuit jours, Paris s'est donné
une ribotte diabétique. »
Les boutiques ont écoulé leurs rossignols.
Les -marchands.ont recueilli le dernier sou
des acheteurs et le dernier souffle de leurs
commis; l'anémie a porté sa plus^-rude at
teinte aux demoiselles de magasins, épui
sées par la cjilorose et des veilles de huit
. ours. La santé des pauvres filles n'est guère
ce qui préoccupe leurs patrons. Ceux-ci ne
se préoccupent que' de la beauté de leur
personnel.
Mais c'est pour lui faire une guerre d'ex
termination.
Les étrangers, dont nous attendons le flot,
vont concevoir une singulière opinion d« la
qudlitc ph>sique dis clas e uituniLii ne
parisiennes, quand ils auront observé, dans
les compioirs^ devant les rayons do nos ma
gasin , lu-, tue li, ftmnn. iG t. poui
leur faire i s risuies et iciuihu i l UU ps
Il ne o nij ir mt i as quuts suui les de
boires, les douleurs, les désespoirs d'une
malheureuse fille ù qui la nature a joué celle
funeste niche dê la créer joli;!. Quand elle
doit vivre de sou travail, mi-ux vaudrait
pour elle entrer tout enduite do friture
dans un brasier ardent, que de s'exposer à
la persécution jalouse de la patronne^l'un
magasin ou d'un atelier.
Quand même le maître de la maison ne
serait pas galant, quand il ne jetterait pas,
par-dessous ses lunettes, des reg;.rds de veau
primé à .ses employées et ne|les attendrait pas '
au détour des corn i icii j ui l ur tenir
des propos âsinesques. le seul fait qu'il peut
s'être glissé dans la maison une jolie fille,
excite chez la patronne non pas co sentiment
de la jalousie-, qui est siupme. maladif.. in
salubre, au, demeuuiit uci il i m is e
bas et féroce sentiment de r,envie qu une
femme conçoit contre une femme belle.
.Dans.certaines maisons, il est défendu à
toute femme employée de s'asseoir; on
semblerait n'être pas achalandé si quel
qu'un se reposait ; il faut un va-et-vient de
gens et de choses^ d'objets'qu'on dérange à
la cantonade comme devant un acheteur ima
ginaire ; pour les replacer, il faut se hisser
vers les rayons, ~remuer, remuer, ne rien
dirj et ne,jamais s'asseoir.
. Quelques-unes parviennent de temps à
aulre à s'appuyer doucement, à peine un
peu, si peu que rien, une seconde, de biais,
contre un angle de comptoir ou une porte
de casier; ce ^ont les privilégi'éas, c'est-à-
dire les plus, laides; cette licenee inouïe pas
se inaperçue. -
-, Gare aux jolies !- La première d'entre elles
qui, à la suite d'une, observation trop pro-,
longée de la "perpendiculaire, sentirait son
estomac défaillir et se risquerait seulement
à bâiller, serait traitée do lâche, de fainéan
te, de gnian-gnian, et ferait ajouter celte
nouvelle note 5 un dossier dont la conclu
sion forcée est l'expulsion.
Les économistes, les moralistes, ont donné
leurs louables méditations augrand problème
du travail et du salaire des femmes. On les
conjure ici de fonder, pour employer les jo
lies fin s une mu m de retugo el de pro
tection contre le panier à salaue. Ja robe à
longuuque t 11. I i r iion caroue et le faux
cliio-des inmeui | n ont des chevaux.
Ceci n u aLi j air d'une; question so
ciale, "que nous n'avons jias plus envie d'ap
profondir, qu'ujiequestion d'un autre genre
soulevée par lé dernier drame de Léon Goz-
lan, joué a l'Ambigu.*
Avec sa dextérité dans le maniemen t de
l'aphorisme, Alphonse , Karr a dit quelque
part : Il est uns manière bien simple do
trancher la question de la propriété littérai
re. Qu'on dise seulement : la propriété lit
téraire est une propriété.
Eh bien! malgré l'excellence de sa raison
que tant de fois il a fait prévaloir eh l'em
miellant de son esprit, malgré toute la sa
gacité, toute îa finesse de son jugement, je
voudrais bien, le voir établir les titrés de
propriété de l'idée qu'après bien des trans
formations, M. Sardou s'est appropriée à son
tour dans Maison neuve.
Léon Gozlan peut la revendiquer. Donc,
adjugé l'idée à Léon' Gozlan.. ' •
Mais survient l'auteur d'une pièce jouée
aussi, ce nous semble, à fl'Aipbigu, .sous
le titre du Jardinier de Valent. Dépouil
ler Gozlan, et rendre l'idée à- J'aytôurde ce
Jardinier, rien de plus naturel. , ;
Mais l'idée est réclamée par les auteurs
d'une autre pièce intitulée : le IPatcliman.
Pesté! céla se complique. Partagez l'idée.
C'est très bien. Mais, si l'idée est une
propriété espagnole, de même qu'on n'au-
r-ait pas le droit de vendre à Madrid un objet
Erécieifx volé à Paris, on ne peut s'attri-
uer paisiblement une idée littéraire sous
traite à un Espagnol.
A moins qu'on ne prouve que l'Espagnol
l'avait lui-même dérobée à un Allemand
qui en aurait frustré un Anglais.
Essayez donc de régler une propriété pa-
claircira et fixera l'état des compagnies, étudiera
, et-détcrnii nera lcs^oc oufsdo tLt.ellc.iuae,raà pro-
* ^-^if'f^s crcailér,' et proposera,, dans un mé-
moiro raisonné, Ios.mesures qu'il conviendra
d'adopter suivant la situation respective do cha
cune, afin que, le jour venu, mon gouverne
ment puisse formuler les projets de lois conve
nables pour la résolution définitive do cette af
faire. »
Cette disposition a déjà reçu un commen
cement d'exécution, puisque la commission
chargée de, ces études est nommée. Elle
ost composée d'hommes compétens. Elle
s'inspirera sans nul doute des considéra
tions développées dans un rapport adressé à
la reine et signé par tous les membres du
cabinet, circonstance qui donne à ce docu
ment l'importance d'un acte gouvernemen
tal. On y-suit l'enchaînement des projets
qui ont tour à tour occupé depuis près d'un
an l'attention du gouvernement espagnol et
qui viennent d'obtenirun commencement de
réalisation. On est heureux d'y constater lo
triomphe des saines doctrines de l'économie
politique si longtemps méconnues de l'autre
côté des Pyrénées.-Nos lecteurs en juge
ront par les citations qui suivent :
« La ciroonstance que la plus grando partie
des capitaux employés dans nos chemins de fer
sont étrangers , ne doit non plus avoir aucune
influence sur l'esprit du gouvernement de notre
noble, nation; l'équité est invariable, tant env ors
los nationaux qu envers les étrangers, ot le gou
vernement do Votre Majesté'veut être juste avec
tous.
»ll faut remarquer également que si, se mon
trant indifférent èt'la situation dos compagnies
de chemins do fer, le gouvernement leur refu
sait complètement la protection dont elles ont
besoin, on ne pourrait terminer les lignes en
construction, et beaucoup moins encore espérer
quo le bienfait des chemins do fer s'étendît à
u'auires régions.
»,L'esprit d'associajion, découragé pair lo rude
coup qu'il a recula première fois que l'Espagne
en a fait une application étendue, disparaîtrait
parmi nous, et les grandes entreprises qui sont
nécessaires on Espagne pour tirer parti do ses élé-
mens de richesse ot augmenter, on même temps
que le bien-être de ses habitans, la force de l'E
tat, deviendraient impraticables,. De plus,lafor-
tuno publique étant considérée» comme la réu
nion des fortunes particulières, et les branches
nombreuses dè la richesse étant entrelacées,
>do sorte quo lo e up qui frappe l'une'd'el-
•los atteint toutes les autres, la ruino des
chemins do fer, s'ils étaient abandonnes à leur
sort, rejaillirait sur l'Etat en diminuant consi
dérablement les forces vitales do son agncul-
turo, do son industrie et do son commerce. »
louis ciiauv1ïau,
• \
..j-.,.. - .. .
- i - •
M. Duruy vient
vante aux roc leurs :
d'adresser la letlro sui-
i'ans, le 31 decombre 1800.
Monsieur rootour, l'ai i'iionuour do vous
ndrosseramplialiond'unarrôlé, ondatodu28 nor
vombre dernier, par lequel j ai décidé qu'uo ses
sion oiLriiowiinairo xi'oxpmen de bai i a lauréat
est autorisée du i Lr au 13 mai . prochain dans
les faillites des soie.nc.es; en faveur des candi
dats régulièrement inscrits pôur le concours
•d'admission a.-J'Ecolo imperiirte. militaire do
Saint-Cyr ; et en faveur des eliidians, régulière
ment inscri,ts ( pre-t une faculté jdo^nédocinç,ou-
uno ecolo prépùr'atoiro de medociné et de phar-
uiacie. ; i ; . ,
Ï1 est bien entendu que les aspirans h Samt-
Cyr subiront l'examen du baccalauréat complet,
-'et les étudians en médecine l'examen du h,c-
calagreat os-sciencos restreint. i
■ Los premiers- no seront, admis a s'inacnro. a la
iaculte qu'après avoir justifie de leur inscription
comme candidats a t Ecole impériale miiitaive, et
vous'dovroz les prévenir que le diplôme no sera
délivre, en cûs do succès, qu'aux elêves qui au
ront réellement subi on :l.su7 los epreuvos pour
{'a .'missipn a l'Ecole militaire.
Quant.auxietudians eu mcilooino, dls'déwont
justifier de leur inscription coauno aspirans au
doctorat dans uno faculté do
eçolopreparatoirt;.,
Je saisis cotte occasion pour vous rappeler
que,:conformément aux prescriptions du règle
ment du 2« novembre 180+, U n y aura plus dé
sormais do session de baccalauréat-us lettres eu
avntou enmal. Toute demande ayant pour but,
soit le rétablissement do cetto session, -soit l'au
torisation, pour un candidat, do so présenter à
uno session extraordinaire, sera considérée
comme nul'o et non avenue.
Jo vous invite à donner la plus grando pu
blicité aux dispositions qui procèdent. Vous
■ trouverez ci-joint plusieurs exemplaires do la
présenta circulaire qui sont destinées à MSg'lfï
inspecteurs d'académie et à-MM. les doyens des
facultés des sciences et des lettres.
Recevez, Monsieur lo recteur, l'assurance do
ma considération très distinguée.
Lo ministro de l'instruction publique,
S gné: V. Dukuy. ;
RAPPORT
FAIT AU CONSEIL MUNICIPAL DE PABIS
PAR SI. DKVINCK,
membre du conseil,
AU NOM DU COAÎITÉ DUS FINANCES (1) •
sut* la {situation financière «le la Ville
Messieurs, l'ordre parfait et l'esprit d'analyse
qui rognent dans lo mémoiro do M. le Préfet ont
rendu notro tâche facile, et nous dispensent
d'entrer dans un oxamon détaillé des divers
chapitres do recettes et do dépendes dont se
compose lo budget.
Nous nous proposons de vous présenter un
aperçu d'ensemble, en faisant ressortir les points
principaux de la situation tinancièro.
PJIEM1 KllKM IJN'f.
Le premier de ces points est celui qui concer
ne le compte définitif de l'exercice 1865.
Les recettes do cet exercice
ont produit 183.88(3.010 31
Elles n'avaient été évaluées
qu'A
Différence en plus
Les crédits ouverts pour les
dépensés étaient de
Ces crédits n'ont été em
ployés que jusqu'à concurren
ce de
■143.780.863 31
7.838.783 »
14-8.832.827 40
141'.093.000 70
Différence en-moins 7.139.817 70
Les deux différences^ l'une en plus sur les re
cettes et l'autre enmoins sur les dépenses,-don
nent la preuve que. dans l'établissement dù
budget do 1808, l'évaluation dos ressources était
modérée, et quo les services était suffisamment
dotés.
Lerapprochement des recettes et des dépenses
présente un reliquat do 12,008,483 fr. 81 (2).
DEUXIÈMEMENT.
Le second point do la situation- financière
est lo résultat probable de l'exercice eu cours.
Les faits accomplis jusqu'à co jour font pré
sumer que les recettes ordinaires so monteront
à 141,800.000 fr;j ci. 141.800.000 »
Elles' à valent été évaluées à 134.100.414 »
Diflérenco err plus
Los recettes extraordinaires
produiront „ ■«
■ Leur évaluation avait ete do
7.339.880 »
12 800,000 »
12.2 j O.480 34
249.819 00
DifJerenco en plus -
< La-,réunion do cesideux plus-
values présente uu tQlal de 7.889.10» 00
Les deporises ordinaires, qui ifigurent au bud
get do- soo»pour ,9.0,874*809 : f râa- c « ne .-dépas
seront pas cett(! somme , i . . ..■ ■,
tes dopeusesevtruori'in.ure t uiscrites pruni-
tivemen 1 pour H;>,«3().0«4,ir. '.i'.) c.. et'qui ont
ete elovees, aurant- l'exercice, a .87,228,483 fr.
20 c.; seront ,ramemios, par suite d'abandons do
crédit, h bb,000,000 -tr-., et'laisseront un boni do
83tr,a^4 fr i)0 c.
L'addition do co boni et de ln plus-value des
rpcoltes extraordinaires iormor -
ra un t^ital de, • t. • • 8.248.190 Ou
■ ; En ajoutfrnt à cette .somme lo . . ;
reliquat d«j compte do qui,
est'constate plus liant,- i
troisièmement.
Los recettes ordinaires qui proviendront des
.rovenus annuels de la Ville sont évaluées
1867, à
Elles no figuraient au bud
get précédent que pour
143.131
pour
124 S4
134.100.414.*
Différence on plus, 8.970.710 84
L'.augmentalion des ressources n'est cepen
dant pas cette importance ; il faut en dédui
re des sommes,qui figurent pour la première
fois au budget, et qui sont compensées par des
dépenses correspondantes. Telles sont los re
cettes des collèges Rollin et Chaptal, qui, quoi
que soumises depuis longtemps à votre con
trôle, ne figuraient précédemment au budget
que pour le montant du résultat do l'exploi
tation.
Une autre somme, celle qui concerne la taxe
à percevoir sur les nouvelles voiftires de place,
est plus qu'absorbée par. l'annuité à servir à la
Compagnie des Petites-Voitures, et par d'autres
dépenses qui sont la conséquence de la décision
intervenue.
Les divers articles qui viennent d'êjre indi
qués représentent près de 1,700,000 fr.
Coite somme ^tant déduite, l'accroissement de
ressources descond à 7,200,000 fr.
Les crédits que vous avez vo- •
tés pour dépenses ordinaires
se montent à a 90.328.791 98
Les crédits ouverts au bud
get précédent pour la même na
ture de dépenses étaient do 90.874.809 38
on obtient un lolal do
Co total sera inscrit,
aux nsseuicfs du bi^Jg
allons vous entretenir.
titro
de 1
12.008 4S3 81
20.430.074 10
do supplément,
îii7, dont nous
- Diflérenco en plus SI.780.982 63
En décomposant cette som
me, ou trouve :
l 0. Pour les articles compen
sés dont- nous venons do vous
entretenir • 1,700,000 »
2° Pour le service des intérêts
de la dette 2,200,000 »
Ensemble " 3,900,000 »
3° Pour l'amélioration do di
vers services, notamment de
ceux qui concernent l'assistan
ce publique et l'instruction pri
maire . 1,880,-082 G3
Somme égale 8,780,082 03
Faisant un autre rapproche-
mont nous remarquons que,
pour 1867, les recettes ordinai
res présenteront sur les dépen
ses également ordinaires, un ex
cédant do (t) 40.808.332 80
Le budget précédent donnait
un oxcedant do (2) 43.888.094 00
Diflerenco en faveur do l»07 3.219.728 21
. Les recettes . extraordinaires
de 1807 comprennent, .comme >■
en 1860, uno annuité -do
8,800,000 fr. à toucher do l'E
tat. Elles-figurent au budget
pour- • . ' 12.394.-448 40
Elios étaient inscrites au 'bud
get précédent pour ' 12.280.480 34
Diflérenco on plus 144.(ios 12
L'exoedant dos ressources or- ,
dinaires do 1807, réuni aux ro- , •
cotlos»oxtraordinaires, forme un s
total de (3) 89.199.821 32
sur lequel il y a lieu de prèle- 1
ver pour-l'amortissement do la
dette.: 11.868.308 31
aspirans au
medooine ou une
(1) Ce comité est compose de MM. Dumas,.-prési
dent du conseil-,
laud, vice-prosideut; Onfrny secrcfaire; feissonnie-
rc, vice-sccrela»rc; TJayvet, DucUmx, Garniev, Gau
tier de Clianiaco. kœpigs-warler,- I.egcndre, Lemoi-
nc,"Mancc;l
Dépenses uîonf lïl.ii93.oa!) 70
Reliquat .
Recettes en fonds spéciaux
Dépenses idem
Reliquat
•Reliquat en fonds généraux
idem en fonds spéciaux
Reliquat total
41
893.GOG G1
131.870 7G
19.999 8G
1H.87G 90
11
893.GOG cl'
111.87G 90
12.003 483 81
Excédant
L'excodunt n'était pour l'exer
cice preûédont.quo do (4)
Diflerenco en plus
A l'excédant do
il , faut ajouter le reliquat qui
provient,.do l'oxorcico 1808 ot
celui pro.bablo do l'exercice en
47.334.810 01
44.920.8S0 89
(i) Recettes ordinaires-
Hoiienses
18G7.
(2) Receties
Deiieiises
18CG.
ressources or-
(3) Excédant des
dînaires
Bccettcs extraordinaires
(4) Excédant de 186G
Amortissement
2.413.038 12
47.334.816 Ot
ua.131.12i 84
9G.32îi.73l 98
•16.805.332 .80
13 t.«0.411 »
90f.S7i.8O9 35
-i3.S8Ei.60i G3
4li .8flj.312 8g
12 394.488 4g
Îi9.199.821 32
:;î>.S3G.08i 99
I0.9lti.204 10
roillc; parvenez, si vous pouvez, à l'établir,
h J'attnbuer justement à un possesseur
quelconque. -
Lo roi Salomon y perdrait son hébreu
et le grand sabre avec lequel il pourfend les
questions s'y ébrècherait. -
Dans l'une et l'autre pièce, la femme qui
a sur les bras le monsieur assez mal inspiré
pour mourir dans un rendez-vous galant, a
recours-à un autre homme pour se tirer
d'embarras. Dans la première, la femme s'a
dresse ï un jardinier; dans la seconde, un
walchman. Le jardinier et le watchman se
confondent dafis une même ot ignoble pen
sée : exploiter le secret de la femme com
promise.
De toutes ces femmes^ celle qui me paraît
la plus gaillarde, c'est celle de Sardou, qui
tire tranquillement elle-même son cadavre
par les pieds.
Celle qui me paraît la plus intéressante
est celle de Gozlan.
Sardou n'a trouvé au'un mort gênant.
Gozlan un mort intéressant. "
Le mort de Sardou peut être transporté
à la Morgue, Il ne sera escorté jusqu'à sa
dallé par aucune pensée.
Le mort de Gozlan est pieusement pleuré
par une femme qiii l'aime.
Cette femme est une duchesse deMonte-
mayor qui, avant de se marier, aimait un
jeune garde du corps du roi de France. Ce
mariage fut un acte de résignation. Le duc
de Montemayor est un de ces jaloux tou
jours prêts à jouer de la guitare ou du cou
teau, qui tendent des pièges même à la
pensée, qui recherchent les interrogatoires
et les confrontations, qui se plaisent dans
les teintes sombres du soupçon et de la vio
lence domestiques ; un de ces hommes
friands de désespoir et de torture, qui fe
raient de l'inquisition on chambre.
Un hasard a rapproché la duchesse et le
jeune de Clavières. Dans une fête donnée
par les gardes-du-corps à Saint-Germain,
—-u.ne de leurs garnisons,— cehii-ci s'est
trouvé là au moment où la àùcliesse était
insultée, a pris sa défense et reçu un bon
coup d'epée. ' i
Montemayor le sait.
Clavières se croit tant «oit peu autorisé à se
présenter à la duchesse.
Montemayor lésait. •
.Dans ce tête-à-tête, où la .duchesse se
montre fidèle à ses souvenirs, mais aussi fi
dèle à ses devoirs, Clavières sent sa blessure
se rouvrir et tombe expirant sur un canapé.
Montemayor le sait.
11 sait même que sa femme est allée im
plorer le secours du ministre de la police
et le prier de la tirer de ce lugubre embar
ras.
Pendant ce temps, il a fait descendre le
corps de Clavières dan la lue sur.-lepassa
ge a'une patrouille qui le ramasse et l'em
porte.
N'ayant réussi à rien, la duchesse revient
et s'approche du canapé où gît le corps de
son amant recouvert du manteau qu'elle a
étendu sur lui.
Le duc est là.
C'est le duc lui-même qui relève le man
teau. Plus de cadavre.
La duchesse serait livrée à toute l'horreur
d'une vengeance maritale, si le duc ne se
trouvait en face d'une longue épée qui vient
lui proposer un dialogue en quarte et en
tierce.
Cette épée est au poing d'un aventurier,
bon garçon, gue le duc avait embauché sous
le titre fallacieux de secrétaire, mais qui de
vait simplement et déloyalement espionner
la duchesse . .
Il en a vu bien d'autres. La philanthropie
est son fort. Il a toujours voulu délivrer les
peuples ; ceux-ci l'ont toujours payé d'in
gratitude. Volontaire sous les ordres de Boli
var, et fournisseur de son armée, il se voit
un jour îrrêté et menacé d'être fusillé, sous
le prétexte qu'il a vendu aux indépendans
des fusils qui n'avaient pu tuer personne.
« Fusillez-moi si vous voulez, avait-il dit,
mais au moins servez-vous de mes fusils. »
' Une autre fois, il avait voulu délivrer les.
Grecs du joug des Turcs. Débarqué au Pirée,
dès le jour même de sen arrivée, il s'aventu
re dans une partie de cartes contre des in-
digèfies. Un (l'entre eux se disait.descendant^
d'Agamemnon, le roi des rois.
Je cessai bien vite, raconle-t-il, dé m'é-
tonner de la sincérité de cette filiation, car,
à chaque coup, mon adversaire retournait
pieusement son aïeul.
L'aventurier Aspinval a la main faite au
44.920.880 89
fer, et, quoique rageur, Montemayor se laisse
loger entre les côtes quelques pouce de lame
poussés assez avant pour lo dégonfler de sa
rage : l 'outTe de fiel est crevée. -
Ce joyeux spectacle est complété par l'ap
parition du jeune Clavières, encore chance
lant, mais dont les projets ne sont pas plus
doutôux que ceux de la veuve Monte
mayor. •'
' Tel est le parti que Léon Gozlan a tiré 'le
cette donnée. Ses cinq actes sont, comme
on dit dans le métier, corsés, Biëri liés et,
bien coupés. Son mort est vivant dans l'ac
tion : il ne s'y trouve pas égaré comme un
colis qui s ost trompé de gare. -
Les personnages engagés dans cette action
y. apportent tous line valeur desituatioh, de
caractère, do physionomie où"seulement de
couleur. Ils parlent leur langage"ét portent
leurs habits avec une fidélité minutieuse.
C'est. de la vraie restauration : gasdes-du-
corps, élégans, diplomates de l'ancienne
école, feinmes .romanesques. C'était le>
temps des Corinnes^, et l'on jouait de la
harpe; l'école de droit était turbulente, les
agens de M. Delavau et cle M. Mangiti avaient
l'œil et la main terribles. On croirait les re
voir, au 4 e acte.
Mlle Périga, coiffée et habillée comme ùn
portrait du baron Gérard ou de.Kip.soa, n'a :
rien perdu à conserver si intacte la tradi
tion d'un Journal des Modes d'il y a qua
rante-cinq ans. Elle est énergique, exaltée,
touchante sans se rouler sur les planches \
sans enrouement, sans pugilat, sans marcher
sur ses jupes et sans déchirer ses corsages^
L'ouvrage de Gozlan lui doit beau'coup.
M. Clément Just est excellemment odieux
dans le personnage du duc;.il est impossi
ble de se faire exécrer avec plus d'art et de
se mieux dénoncer à toutes les âmes sensi
bles. Quel mari !
Par son coup d'épée de la fin, d'Aspinval
gagne en sympathie autant que le duc a ga
gné on malédictions. Ce rôle est interprété
avec originalité et,avec esprit par M. Castel-
lano. Il a raconté avec verve les charmantes
histoires dos campagnes du libérateur de l'A-
"mérique et-de la Grèce.
M. Régnier, le garde-du-corps, le soupi
rant de la duchesse, le mort du canapé, est
un jeune premier très distingué et toujours
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