Titre : La Fronde / directrice Marguerite Durand
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1902-09-14
Contributeur : Durand, Marguerite (1864-1936). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb327788531
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 14 septembre 1902 14 septembre 1902
Description : 1902/09/14 (A6,N1740). 1902/09/14 (A6,N1740).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6705854r
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, GR FOL-LC2-5702
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 24/10/2016
M" FeiHard et Lhoti., avocats, demandent |
ftOisilôt que les affaires Mlle Quernou se
Mme Siche soient jointes aux affaires
Abbé Salaùn et Mlle Uloas. Ils déposent des
conclusions en ce sens..
Après une délibération de 30 minutes, le
tribunal décide que toutes ces affaires se-
ront jointes et les renvoie à l'audience du
24 octobre pour 1 beure.
Puisque le délil de vider un seau d ordu-
res sur la tête des commissaires et aulres
citoyens est estimé à 100 francs « avec sur-
sis » c'est-à-dire à cent francs non payables,
pourrait-on nous dire ce que coûterait a
quelqu'un le fait de laisser tomber par
mégarde — une goutte d eau sur des pas-
sants en arrosant des fleurs sur une fe-
nêtre?
_
EN GLANANT
La liberté pour la raison
Abroger la loi Falloux. ce n est rien ; sup-
primer aux congrégations le droit d ensei-
gner, c'est insuffisant. Madame la marquise
de Juigné vient de nous en donner la
preuve. Que faut-il donc? Proclamer le
droit supérieur de l'Etat en matière d en-
seignement. , .
Les libéraux, qui ne veulent pas avoir
l'air de se faire le» défenseurs des cléricaux,
se déclarent adversaires du cc monopole »
au nom de la liberté ; ils feignent de croire
qu'aux dogmes de l'Eglise seraient substi-
tués les dogmes de l'Etat et que les profes-
seurs seraient encore moins libres qu ils
ne le sont maintenant, —ce qui ne serait
guère, en vert te!
Pour répondre, à ces arguments, je vais,
une fois de plus, avoir recours à M. Gus-
tave Téry. Et voici ce qu'il écrivait hier
dans la Petite llépttbllque :
Au vrai, ce qui caractérise ce libéralisme,
c'est la conception de l'Etat qui l'inspire. Pour
nos contradicteurs, l'Etat, c'est toujours Louis
XIV, Napoléon — (lU le pape. C'est un pouvoir
Absolu, transcendant, quasi surnaturel, dont les
décrets arbitraires et tyranniques sont aussi
imprévisibles Ilue ceux de la Providence.
A l'ordinaire, es individualistes niellants par-
font du « peuple - p"u près rie même; ils s en
distinguent autant que de l'Etat, et ils lui oppo-
sent leur - individu » avec une égale jalousie.
Leur pensée oscille entre ces deux termes anti-
nomiques; et tour à tour ils prennent peur de
oellc double abstraction réalise»*. Entre I htat et
le peuple, leur moi s'isole et Hotte, à la t.içon
des dieux d'Epicurc dans les espaces interpune-
^Pour noue, au moins théoriquement, Etat et
peuple s'identifient, le mot de mue ratie est
de sens s'il n'expnme cette identification idéale.
Et parce qu ette reste encore idéale, tous nos
ell'orts doivent tendre à I.i réaliser, à faire que
l'Etat soit la somme et la forme de tous les in-
dividus, l'autorité, la somme et la forme de
toutes les libertés.
Non pas que M. Gustave Téry voit dans le
« monopole " le régime idéal, il nous le dit
lui-mêlile :
L'apparente rigueur du monopole ne servirait
C'cst qu'à préparer insensiblement ce régime idéal.
est le tuteur aul(etird'htit nécessaire au jeune
arbre de la liberté;on enlèvera le tuteur lorsque
l'arbre aura grandi et qu tt sera devenu assez
robuste pour braver relfort de la tempête.
Mais l'Université est cléricale, dit-on; à
cela notre confrère répond :
Le cléricalisme universitaire n'est que l'effet
de la concurrence c.bngréganiste et du système
Aristocratique, qui réserve l'instruction secon-
daire et supérieure non aux plus dignes, mais
aux plus riches. Tant que l'Etat sera marchand
de soupe et de latin. 1 Université sera cléricale
dans la mesure où l'exigera sa clientèle bour-
gesise, Et il ne servirait de rien de proclamer
une fois de plus que l'enseignorhcnt est libre :
5ous le présent régime, l'Eglise continuerait
seule à jouir de la liberté, et Hic en profiterait
vite pour achever d'occire la liberté même, Dans
ces conditions, la partie engagée entre 1 'Eglise
et l'Université ne serait pas moins inégalé : e
prêtre ou le moine joueraient encore - sur le
velours -, forts de toutes les complicités bour-
geoises.
M. Bernard Lazare a écrit a ce sujet :
,: Il no faut exiger qu'une chose : toute li-
berté pour la raison », d'où M. Téry tire
cette conclusion : te C'est assez dire que
tout enseignement conlraire à la raison n'a
pas droit à la liberté. »
Tel est aussi mon avis.
LA GLANEUSE.
PÉDAGOGIE
La langue française en Belgique
Le français devient de plus en plus le vé-
ritable langue maternelle de toute une par-
tie de la Belgique, et c'est, parait-il, bien iL
tort que le gouvernement p rsiste à consi-
dérer le flamand comme langue maternelle,
alors qu'il n'est plus qu'une langue secon-
daire, dans le concours général des écoles
movennes.
Les notes obtenues par les élèves le prou-
vent c"loquemnwnt, Tandis que les lauréats
du concours littéraire avaient une moyenne
de 27 points sur 35 en français, ils n'en
avaient que 9, 8 en flamand. En rédaction
française une jeune tille obtient 34 le )oints,
c'est-à-dire la plus forte cote de tout le con-
cours ; or, en tlamand, sa composition n'est
cotée que 4.
11 faudra donc que d ici peu le gouverne-
ment se décide à changer un règlement de-
venu absurde.
AVIS UTILES
Concourt pour l'emploi de percepteur
surnuméraire
Un concours pour 1 emploi de percepteur
surnuméraire sera ouvert dans la seconde
quinzaine du mois de novembre prochain à
Paris et au chef-lieu de certains départements
qui seront désignés ultérieurement.
Les jeunes gens qui désireraient y prendre
part devront adresser leur demande au minis-
tère des Finances, direction du Personnel,
avant le 15 octobre igo2, date à laquelle la
liste d'inscription sera irrévocablement close.
Aucune dispense d'âge ne pouvant, aux ter-
mes des règlements, être accordée, nul ne
sera admis à concourir s'il a eu moins de vingt
et un ans ou plus de vingt-sept ans au 1" jan-
vier dernier. Toutefois, la limite d'âge de vingt-
sept ans est prorogée, pour les candidats qui
ont accompli leur service militaire, d'une durée
égale au temps passé sous les drapeaux, sans
que cette prorogation puisse excéder trois
ans.
Chaque candidat devra produire, indépen-
damment d'une demande faite sur papier tim-
bré :
1* Une expédition authentique de son acte
de naissance et, s'il y a lieu, la preuve qu il a
acquis la nationalité française ;
a Une pièce faisant connaître sa situation
au point de vue de la loi sur le recrutement ;
y Un certificat de bonnes vie et mœurs dé-
livré par le maire du lieu de sa résidence ;
4- Une déclaration devant le maire de sa ré-
sidence constatant que, soit par lui-même,
soit pa. ses parents, il dispose de ressources
suffisantes pour assurer son existence pendant
la durée de son stage ;
5 L'engagement de servir dans le départe-
ment, quel qu'il soit, auquel l'Administration
l'affectera.
Nota. — Le programme du concours sera
envoyé à toute personne qui en fera la de-
mande au ministère des Finances, direction du
Personnel*
LES CLEMENTS CONTRE LES HOMMES
Le redoublement de l'activité du Vésuve
Le Vésuve continue à vomir quantité de
cendres, de laves et de vapeurs. En consé-
quence, rapproche du cratère est jusqu à
nouvel ordre sévèrement interdite ; et le
service des guides a été doublé, pour veil-
ler à ce que personne n'enfreigne ce»te in-
terdiction. D'après le Giornale fltaha, on
redoute une pluie d'acide sulfurique.
Tremblement de terre
Un tremblement de terre a été ressenti |
la nuit dernière, à minuit à Soukahru. La
secousse, assez violente, s est produite dau
la direction du nord au sud ; les habitants
ont été réveillés, mais il m'y a pu eu de 1
dégâts sérieux.
Orages et cyclone
Hier, vers 6 heures du soir, il s'est abattu
sur Lyon des averses violentes de pluie et
de grêle, des éclairs et des grondements de
tonnerre qui ont fait rage durant quelques
instants.
La région tout entière était frappée ; a
Largentière, à Lamastre, Pelussin, Cou-
drieu, Bourgoin, etc dans le département
do l'Isère, de la Loire et de l'Ardèche, la
pluie et la grêle ont gravement compromis
les récoltes. Les pertes subies par les jar-
diniers et les viticulteurs sont considéra-
bles. , .. , , .
Un cyclone d une extrême violence s est
abattu sur Sainl-Mars-Ia-Saille. Le vent
était si violent que de nombreux arbres ont
été renversés et brisés.
Des maisons ont été éventrées. La gen-
darmerie de SainL-Mars-la-Jaille a été sé-
rieusement endommagée. Enfin, la foudre
est tombée sur plusieurs points.
Le cyclone n a duré que fort peu de
temps. Il a traversé le bourg par la Gre-
nouillette et a occasionné beaucoup de dé-
dégâts.
LES CONGRES
Les congrès des Bourses de travail
Le congrès des bourses de travail doil
s'ouvrir demain à Alger. L'arrivée des délé-
gués est annoncée pour aujourd'hui.
Voici les noms des villes qui enverront
un délégué : Paris, Bordeaux, Toulouse,
Carcassonne, Cette, Rennes, Fougères, La
Rochelle, Béziers, Albi, Narbonne, Mont-
pellier, Saint-Quentin, Roanne, Amiens, St-
Etienne, Arles, Cognac, Hochefert, 13rive,
Bagnères-de-Bigorre, Oran, Rouen, Cons-
tai, Une, Lyon, Reims, Nevers, Limoges,
Clermont-Ferrand, Nîmes, Grenoble, Leval-
lois, le Mans, Alençon, Laval, Perpignan,
Angers, Alais, Valence, Tours.
De grands préparatifs sont faits pour re-
cevoir tous ces délégués, dont les travaux
doivent se terminer le 18.
Le congrès socialiste
Le congrès national du parti socialiste de
France (U. S. R.) se tiendra cette année à
Commentry (Allier), les 26, 27 et 28 septem-
bre.
Le congrès est convoqué sur les bases
départementales suivantes, déterminées par
l'article 7 du statut d*lvi,y ;
Un délégué ou une voix par 500 membres
cotisants ou fractions de 500 membres.
Un délégué ou une voix par 5.000 suffra-
ges socialistes ou fraction de 5.000 suffra-
ges obtenus au premier tour de scrutin
dans la dernière élection générale législa-
tive .
Congrès de la jeunesse catholique
L'association de la jeunesse catholique du
Pas-de-Calais organise pour le dimanche
21 septembre, un congrès sous la prési-
dence du bureau de l'association et d un dé-
légué du comité de Paris de l'association
catholique de la Jeunesse française, auquel
soni instamment conviés les jeunes gens
de l'arrondissement de Béthune.
Le congrès international des criminalités
La municipalité de saint-i-eiersDourg non-
nera le 4117 septembre un grand raout à
l'Hôtel de Ville en l'honneur des membres
du prochain congrès international des cri-
minalistes, auxquels on olfrira également
un grand dîner, le lendemain, au palais
impérial de Tauride, puis, les jours sui-
vants, une représentation théâtrale à la
Maison du peuple de l'empereur Nicolas Il
et une excursion en bateau à vapeur à tra-
vers les pittoresques lies de la Néva.
Le 8121 septembre, les membres du Con-
grès quitteront Saint-Pétersbourg pour
allervisiler en groupe la ville de Moscou,
où leur est vraisemblablement aussi ré-
cnrvA lA nlns chaleureux accueil.
POLITIQUE ÉTRANGERE
Réception des généraux Boers
à Amsterdam
La réception des généraux Boer3 a eu
lieu à Amsterdam. Ils ont été reçus à la
gare centrale par un comité d'initiative
composés du genéral Kool, du vice-amiral
Zegers Weeckens, et du colonel van der
Wal. De vives acclamations ont souligné
l'accueil fait aux généraux ainsi qu'aux se-
crétaires qui les accompagnaient. Pendant
ce temps l'hymne du Transwaal résonnait
sur la place, et dans le salon de réception
les chefs boers étaient félicités par le baron
lloëll. CI Lorsque les députés de Vereeningen
nous ont envoyés ici >» a dit Delarey. Cf Ce
n'était pas pour chercher une glorification.
Nous venons dire que ces hommes qui ont
tout fait pour le maintien de leurs Répu-
bliques sont les descendants de tous les
peuples d'Europe. Nous nous sommes sou-
mis à la volonté de celui qui a dit : (c jus-
qu'ici et pas plus loin. » Non, notre tache
n'est pas facile : notre voyage n'a d'autre
but que d'implorer votre aide pour un peu-
ple brisé, qui a tout perdu, ou il y en a des
riches et des pauvres, mais qui sont tous
maintenant réduits à tendre la main. Nous
ne savons pas parler comme des hommes
d'Etat, mais nous vous sommes profondé-
ment reconnaissants de ce que vous avez
fait, de ce que vous faites, de ce que vous
voulez faire pour nos compatriotes. )t
Dans la nouvelle Eglise il n'y avait pas
une seule place disponible. Les généraux 1
s'étaient placés en face de la chaire. Botha
était au milieu ; à sa droite se trouvait de
Wet, et à sa gauche Delarey. Le professeur
de Louter, la DirecLeur de l'école normale
chrétienne des instituteurs, M. Bigleveld,
le pasteur M. de Visser les haranguèrent :
Le bourgmestre salua en eux « des héros
chrétiens » et De Wet dut alors répondre. Il
le fit avec une imposanle dignité :
« Nous serons maintenant, a-t-il dit, de
fidèles sujets de ceux avec qui nous avons
conclu la paix. Mais cela ne veut pas dire
en aucune façon que nous courberons la
tête devant tout ce que l'on voudrait nous
imposer. Nous avons déposé les armes,
nous ne les reprendrons pas, mais nous
gardons une autre arme dans notre main,
l'arme de la justice. Espérons que nous
n'aurons jamais à nous en servir. Notre
nouveau gouvernement a spontanément dé-
claré qu'il s'efforcerait d'être généreux, ho-
norable et juste. »
Ceux qui ont prononcé à Amsterdam ces
graves paroles ont pour ancêtres lointains
des huguenots chassés d'Angleterre aux
siècles des persécutions religieuses, dont
la foi dans les destinées de leur patrie n'a
jamais été ébranlée. La puissance de leur
engagement en revèt par conséquen d'au-
tant plus de solennité et de véritable gran-
deur.
IBO.
NOUVELLES DE L'ÉTRANGER
Chine.—Le gouvernement chinois est ennuyé
de voir l'apparente détermination de la Russie
de retarder la rétrocession de la Mandchourie ;
il fait valoir qu'il a reçu de la Russie la promesse
explicite d'évacuer Niou-Chouang et de rétrocé-
der la section mandchourienne du chemin de
la section du Tchili aura été rendue aux Chinois
par les Anglais. Il a insisté auprès du ministre
de Russie pour que celte promesse fut tenue.
Le refus de la Russie de coopérer avec les
Anglais pour la rétrocession du chemin de fer
aux Chinois rend impossible la remise de la
section anglaise.
Tchou-Hong-Tcbe. membre du Conseil des
affaires étrangères et auteur de l'erreur par suite
de laquelle l'abolition du likin fut annoncée, a
donne sa démission, mais l'impératrice refuse
de l'accepter. , . .
Ynan Sni-Ksi a envoyé un mémoire , dans le-
da quel il insiste pour que tous les fonctionnaires
a Tchili soient contraints d'envoyer à la Tréso-
rerie tous les fonda qu'ils reçoivent.
Après le repas un verre de - - - m j j
COURRIER
de la Fronde
Tontes les communications relatives
au Courrier de la Fronde doivent être
adressées â Mme GERMAN CE.
Nous publieront chaque dimanche les ques-
tions qui fIOUl seront posées. Le# réponses pa-
rattront le dimanche suivant..
Nos lecteurs et lectrices qui veulent bien être
nos collaborateurs doivent nous faire parvenir
leurs réponses avant le VENDREDI de char
que semaine......
Nous leur demandons, afin de faciliter
l'impression, de ne pas écrire au verso des
pages.
QUESTIONS
I
Où en est l'idée d'utîliger dans des machines
la force produite par le soleil?
LECTEUR FRONDEUR.
Il
Dans le Matin du 3 septembre, M. H. Harduln
combat l'Œuvre de Mimi Pinson et 1 idée nou-
velle de M. G. Charpentier qui voudrait créer
un théâtre du Peuple immense, dont les ar-
tistes seraient le3 ouvrières parisiennes.
Il pense que ce serait mauvais de donner à
ces jeunes filles et jeunes femmes le goût du
j succès - sinon de fart — et qu'elles-mêmes
i pourraient reprocher un .jour à M. G. Charpen-
tier de les avoir entraînées hors de la vie de
travail modeste qui était la leur.
Est-ce l'auteur de Louise, est-ce M. Harduin
qui a raison'
N. DU Gui.
III
Comment expliquer que des hommes qui pré-
' tendent diriger le mouvement révolutionnaire,
grands apôtres des reveudications de justice
sociale, se montrent réfractaires au féminisme.
Ils semblent envisager nos aspirations à la Ii-
berté comme choses négligeables ! Espèrent-ils
donc réaliser le progrès qu'ils rêvent en laissant
les femmes dans l'ornière de la servitude?
PRIMULA.
IV
Un correspondant de la Fronde estime que les
garçons élevés par des femmes perdraient «
germes de courage et d'énergie dont plus tard
ils auront besoin. -
Le correspondant ne confond-il pas courage
et brutalité...? La femme n'a-t-elle point souvent,
malgré sa douceur, autant et même plus d éner-
! gie que l'homme? , .
Et puis, pourquoi les garçons seuls auraient-^
ils besoin de courage dans la vie?... Les jeunes
tilles, qu'attendent des épreuves naturelles et
des oppressions sociales plus nombreuses, ne
doivent-elles pas être mieux armées encore?
NELLY ROUSSEL.
V
Quel changement produit sur l'amour loyal et
passionné d'un homme le refus de la femme
i aimé# !
Eprouve-t-il du dépit, oublie-t-il ou aime-t-il
davantage ?
D.
VI
Depuis quand Paris est-il éclairé?
UN APACHE.
VII
De quel genre sont les noms de villes ?
Ne devrait-on pas dans les pays étrangers
respecter l'orthographe qu'elles ont dans la
langue de leurs habitants?
Est-il rationnel, par exemple. de dire et dé-
crire Londres quand les Anglais écrivent et
disent London? „ „ A
G. B. A.
VIII
Que penser du magnétisme appliqué au
traitement des maladies ?
INCRÉDULE*
IX
Le régime alimentaire d'un individu n'exerce-
t-it pas une très grande influence sur son tem-
pérament et sur son caractère ?
Et une nourriture exclusivement végétale ne
RArait-p.ilR nas susceptible de nous donner de la
douceur et de la bonté ?
RUSTIQUE.
RÉPONSES
Le mari meurtrier légal
Le meurtre légal de la femme adultère par le
mari est-il un legs de l'ancien régime où est-ce
une barbarie inventée par les légistes du Code Na-
poléon ? „ „
UN VAUDOIS.
Contrairement à l'opinion du Vaudois, il
n'existe pas en France, — ni même, je crois, en
Europe — de meurtre légal de la femme adultère
Ce qui l'a induit en erreur, c'est qu'il existe vé-
ritablement une excuse légale pour le meurtre
au cas où il est commis par le mari sur la
femme surprise en flagrant délit d'adultère. En-
core faut-il que ce flagrant délit soit réel et par-
faitement établi.....
Toutes ces conditions étant réunies, 1 'accusé
ne doit pas en sortir indemne car l'excuse légale
n'équivaut pas du tout à l'acquittement, mais à
l'application de circonstances atténuantes. Voici
l'article 334 du Code pénal qui prévoit cette si-
tuation, ,
« Dans le cas d'adultère, prévu par 1 article 336,
le meurtre commis par l'époux sur son épouse
ainsi que sur son complice en flagrant délit dans
la maison conjugale est excusable. a
Et, cherchant la modification apportée par
l'excuse aux pénalités encourues, nous trouvons :
a Quand la peine encourue est la mort (comme
en ce cas, [si nous admettons l'assassinat avec
préméditation) la peine sera abaissée à un em-
prisonnement de i à 5 ans. »
A la vérité, le meurtre de l'épouse adultère
par son mari reste ordinairement impuni, mais
ceci ne dépend point des lois. Les crimes sont
déférés à la Cour d'assises. C'est le jury qui en
décide.
Pour peu que l'avocat sache mettre en lumière
l'amour (vrai ou simulé) que l'assassin portait à
sa victime, les fureurs de sa jalousie, le trouble
où il s'est trouvé, voyant son bonheur conjugal
détruit et sa famille anéantie, le jury, composé
composé d'hommes, trouve que l'accusé n fst
pas d tellement coupable et prononce un verdiot
acquittement. Il ne demande même pas le Ila-
grant délit nécessaire pour qu'il y ait légalement
des circonstances atténuantes. On l'a bien vu
dans le procès Cornulier.
C'est que le jury est imbu d'un sentiment
venu du fond des races, sentiment bien plus
fort que la loi. De toute éternité, l'homme a con-
sidéré la femme comme son bien et la vertu de
la femme comme fondamentale du foyer do-
mestique. Il y avait, dans cette dernière pensée,
une part de vérité. Les races existent et la pu-
reté de ces races, leur force et leur beauté dé-
pendent de la chasteté des épouses. Le manque-
ment de l'homme à la foi conjugale n'a pas
d'importance à ce point de vue. Il blesse le sen-
timent, il attente a la dignité des paroles don-
nées, mais le trésor des races est demeuré in-
tact. Ce qui n'arriverait point le jour où l'épouse
accueillerait l'amour étranger.
C'est à ce point de vue férocement pratique
que tous les Codes anciens ont condamné & mort
l épouse criminelle.
La loi romaine est parfaitement nette à cet
égard. Quant à la loi judaïque contre les textes
du Lévitique on peut se rappeler les épisodes de
la chaste Suzanne qu'on menait au supplice
lorsque Daniel,intervennnt,confondit ses accusa-
teurs et de la femme adultère près d'être lapi-
dée et que Jésus sauva disant :
. Que celui qui est sans péché lui jette la pre-
mière pierre. »
Cette parole de pitié a amené une partie des
modifications du Code. Au Moyen âge, en cer-
tains pays, l'époux continuait à mettre à mort
sa femme. On ne l'en blâmait point, car il était le
maître. Mais ceux qui cherchaient la perfection
enfermaient leur femme au couvent.
Les mœurs aujourd'hui ne sont paschangés et
malgré l'horreur d'un tel meurtre,le mari - ven-
geur » qui aura commis, pour punir sa femme,
un acte mille fois plus criminel que le sien,
trouvera longtemps encore un jury pour l'ac-
quitter.
L'admission des femmes dans le jury modifie-
rait sans doute un tel $tat de choses. Mais, au-
dessus de toutes les réformes â faire, la plus lm-
port inte demeure l'adoucissement de nos mœurs
a pensée de ta responsabilité entière, qui fera
tes maris lowiligeab m point oIottrer sauvage-
ment leur femme U" lui «oagsr gemma à une
unie, à un6 égals, à une MMteMe. l'intérêt com-
mun de la rare, de rhouneur et au nom à trans-
mettre aux enfante.. f
o..ON'!'.
L'aduttêre,uant d'être un délit, fut longtemps
un crime pour l'expiation duquel, chez la plu- q
part des peuples. les coupables étaient cruelle- c
ment traités, souvent môme supprimés de la J
société. Ainsi les Juifs et les Grecs lapidaient les r
deux coupables; les Saxons dressaient un gibet J
sur la place même où ils avaient brûlé la femme (j
et y pendaient le complice. Chez certains peu-
ples des bords de la Baltique ou crevait les yeux a
des coupables, chez d'autres on attachait avec w:
un crochet les parties coupables et plaçant un >
rasoir près du criminel on lui laissait choisir
entre se dégager ou mourir dans celte triste po- t
sition. Les Espagnols priaient des parties «
sexuelles. En Angleterre, on traînait la femme
à moitié nue dans la rue et on la fouettait jus- \
qu'à ce qu'elle en mourut après lui avoir préala-
filement coupé la chevelure ; le séducteur était j
^ En Turquie, au Brésil et au Mexique on lapi- j
dait ; au Pérou on brûlait non-seutement la •
femme mais son père, sa mère, ses frères et
sœurs et tous ses biens. Au Japon, l'on battait
jusqu'à ce que mort s'ensuive; aux Indes le '
mari outrage coupait le nez de la coupable avec '
ses dents. En France la peine différa suivant le 1
prince régnant et même de province à prov'nce: 1
dans certains endroits les coupables étaient 9
traînés nus par la ville ; dans d'autres ils étaient j
fouettés et punis d'une amende ; ou bien on les J
condamnait au bannissement. Pourtant vers
1523 on tendit à l'unification de la peine et ce fut
la loi Julia des Romains édietée par Auguste et
modifiée par Justinier qui resta chez nous en 1
vigueur jusqu'à la Révolution ; cette loi punis- <
sait de mort le complice et enfermait la femme 1
dans un monastère d'où le man pouvait, pen-
dant 2 ans, la retirer ; après ce terme, elle était
rasée et prenait le voile.
Le relâchement toujours croissant des mœurs
à Home avait conduit les législateurs, dans les
derniers temps de la République, à édicter, pour
punir l'adultère, une loi lashement cruelle 1
« donnant au pêre le droit de tuer sa fille et le i
complice surpris en flagrant délit dans sa mai- '
son ou celle du mari, pourvu que sa tille fut
sous sa puissance et que 1 un des deux coupables 1
ne fût pas épargné. Pour le meurtre de la 1
femme, l'époux obtenait grâce (L. 3. H., ad. I. J
Silan).....
Le Code pénal de l'époque révolutionnaire i
française njétablit (fut-ce par oubli) aucune peine
contre 1 adullëre.
Le second paragraphe de l'article 324 du Code
de 1810 ainsi conçu : « Néanmoins, dans le cas
d'adultère prévu par l'article 336, le meurtre
commis par l'époux sur son épouse, ainsi que
sur le complice, à l'instant où il les surprend
en flagrant délit dans la maison conjugale, est
excusable, ne fut en somme qu'une réédition de
la loi romaine. Mais il faut considérer la nuance
qui différencie sensiblement la loi française de
la loi Julia qui, elle, donnait carrément au mari
le droit de tuer, tandis que l'autre ne soustrait
pas par le fait de l'excuser, le meurtrier à toute
tion peine mais le rend passible d'une condamna-
on simplement correctionnelle suivant l'art. 126
C. pén., c'est une atténuation de peine et non
un acquitteinent.
Aussi bien (j'en proflte pour donner ici une
opinion personnelle parce que je la crois en
même temps celle de la majorité de la popula-
tion) pourquoi ne pas faire preuve de justice en
accordant à la femme, sous les mêmes restric-
tions l'excuse de l'article 324 dont béné-
ficie ' l'homme ? Ou mieux encore, pour-
quoi ne pas rayer de notre Code une loi
qui autorise le meurtre? Pourquoi ne pas imi-
ter en cela l'Anglelerre où l'adultère n'y est ni
plus ni moins fréquent qu'ici bien qu il ne soit
pas un délit de droit criminel pouvant être puni
par les tribunaux de répression ordinaire, mais
un simple délit civil? Est-ce parce que tous les
pays d'Europe et d'Amérique ont adopté cette
loi qu'il nous faut la maintenir? Au contraire,
faisons preuve de cette civilisation dont nous
nous vantons de porter partout les adoucisse-
ments bienfaisants, donnons l'exemple, qui
peut-être sera suivi de nos voisins, d une hu-
i maine clémence envers ceux qu'un élan de pas-
sion écarte un instant du droit chemin ; évitons,
cnlin, de donner sujet à toute accusation de
n'avoir fait aucun pas nous éloignant de la bar-
barie par laquelle se distinguaient les anciens
et encore aujourd'hui, hélas 1 plus d'un peuple
orientait..
H. COL AH.
L'excuse légale du meurtre de la femme in-
troduite dans le Code pénal français (art. 324),
semble être un produit napoléonien et point un
legs de l'ancien régîme.
Dans le Traité des Testaments, de J.-B. Fur-
gole, édition 1745, page 500, est fait l'exposé sui-
vant en réponse à la question : Quand et a qui il
est permis de tuer la femme adultère :
Il est vrai que la loi iec in ea, 22, paragr. fus
occidendi, 2, et la loi 23, paragr. ad. 1. Jul. de
adult. permettent au père de tuer sa fille qu il
surprend en adultère dans sa maison à lui ou
dans celle de son geinidre, si in ipsd turpitu-
dine fUiam de adulterio deprehendat, et non ail-
leurs, ni dans toute autre circonstance: mais il
faut prendre garde que cette permission est
{ilutôCune indulgence, dont la loi donne à. en-
tendre que le père ne doit pas user.L 22, paragr .4,
ff. eod.
Il faut encore prendre garde que la loi n 'acoorde
pas une pareille indulgence au mari, elle lui per-
met seulement de tuer l'homme adultère surpris
dans la maison du mari. in ipsâ turpitudtne, et
non ailleiire, 1. 4, cod. ad. 1. Jul, de adult., mais
elle ne lui permet en aucun cas de tuer sa
femme, quoique surprise in ipsd turpitudine. Il
est vrai que le mari meurtrier de sa femme dans
ces circonstances ne doit pas être puni de la
peine ordinaire du dernier supplice; mais il est
puni d'une peine moins sévère, suivant la dis-
tinction portée dans la loi 38, paragr. 8, ff. ad. 1.
lui, de adult..
La raison de cette différence entre le père et
le mari de la femme adultère est expliquée dans
la loi 22, paragr. fI" ad. 1. JM<. de adult, « Ideo
autem patri, non marito mulierem et omnen
adulterum remissum est occidere;quod plerum-
que pietas paterni nominis consilium pro liberis
capit ; caeterum mariti calor et impetus facile
decernentis, fuit refrenandus. e
UN GENEVOIS.
Statistique de la criminalité
Est-il vrai que Us chiffres officiels el. la crimi-
nalité en France étaient moins élevés proportion-
nellement il y a dix ou vingt ancela ne proviendrait il pas de ce que la justice dé-
couvrait moins les crIme, autrefois, et, partant,
les enregistrait moins ?
La MA Tf'..RIALISTB.
Voici les chiffres que, par le D* Jacques BER-
TILLON, nous avons obtenus de la Statistique :
NOMBRE DIS ACCUSATIONS DÉFÉRÉES AU JURY
iMoyennes annuelles)
Crimes Crimes
contre les personnes contre les propriétés
1871-75 1.687 1871-75 2.166
1876-80 1.661 1876-80 1.785
1881-85 1.600 1881-85 1.742
1886 1.507 1886 1.745
1887 1.452 1887 1.712
1888 1.453 1888 1.673
1889 1.374 1889 1.576
1890 1.386 1890 1.596
1891 1.402 1891 1.537
1892 1.461 1892 1.488
1893 1.549 1893 1.486
1894 1.4si 1894 1.40%
1895 1.302 1895 1.221
1896 1.3w 1896 1.977
1897 1.213 1897 2.085
1898 1.170 1898 1.183
1899 1. t 75 1899 t, Mt
Ces chiffres donnent le nombre des a accusa*
tiens déférées au jury. • Ce n'est ni le nombre
des crimes (combien restent impoursuivis) ni
celui des accusés (car une même accusation en-
globe parfois plusieurs personnes) ni celui des
condamnations, ni celui des condamnés (car il
y a des acquittés).
Comme on le voit, elles sont moins nombreu-
ses en 1899 qu'en t871, ce qui réduit à néant les
récriminations de ceux qui professent l'horreur
du temps présent....
Mais gouvernent quand on se lamente sur
l'état actuel de la criminalité, c'est pour regret-
ter, non une époque récente, ou la France d il y
a dix ou vingt ans o, mais le bon vieux temps,
Age d'or dont il est impossible de déterminer
approximativement la date et que ses adorateurs
n ont pas connu. 11 ne se place certes pas dans
le8 siècles où les rues ignoraient l'éclairage noc-
turne, où la police fonctionnait capricieusement
ou ne fonctionnait pas du tout, où les habitants
des bonnes villes n'osaient mettre le nez dehors
passé 10 heures, ota. le beffroi les avertissait
qu'il fallait tout redouter de l'ennemi Feu et des
ennemis Voleurs, Sbires, etc...
La criminalité n augmente pas. Mais la publi-
cité (excessive) qu'on donne maintenant aux
moindres méfaits semble qu'on vive parmi les
brigands.
If est vrai que c'est attacher l'attention au
problème de la criminalité, - par là en hâter la
soiuUaa.
Presse infantile
hfltH-U des journaux rééW* l*r 4w M- ri
^U»H ?
CaiLD* ri
M. Uno Ferrianl, procureur du roi à came, J
lut s'ooeupe depuis vingt ans de tout eequt r
joncerne la psychologie infantile, a fait une en - ^
auêle afln de savoir s il y a dans les établisse-
ments d'instruction des élèves s'occupant de b
journalisme, e'eat-à-dire faisant des journaux
jans l'enceinte du collège ou de l'école. It
Les réponses, paralt-it, furent - peu nombreu- p
ses parce qu'en général ces JQurnaux., toujours d
manuscrits. sont clandestins et échappent sou-
vent à I'oeii vigilant de l'instituteur. - n
M. Lino Ferriani a pu néanmoins se procurer f(
une vingtaine de ces publications, - vraie mine d
d'observation pour les psychologues ». j,
Il en donne le catalogue, avec explications
(La Revue du l" septembre).
• Lo Studente (L'Etudiant). Italien, manuscrit
et illustré de vignettes au crayon de couleur. b
Un seul rédacteur qui est en même temps I mus- g
trawur... Satirique,bumoristique, plein de verve
ingénue..... f
» pro Schola, L'Ecolier, Le Petit Américain, b
L'Ecole, La Revue de l'Ecole, Le Petit Ecolier, Le t
petit Politique, Washington, Ecole et Patrie, La r
Ligue det Ecoliers, La Jeunesse républicaine, Le 1,
petit Républicain, Le Journal de la Jeunesse, La
nouvelle Ecole, en tout quatorze, tous améri-
cains, les uns hebdomadaires, les autres bi-men- t
suels, et tous, sauf un, sous la surveillance et le j
contrôle affectueux des professeurs des institu- g
tions où ils paraissent. Sur les quatorze, cinq 13
sont illustrés surtout de photographies très a
réussies, et neuf sont imprimés sur papier élé-
gant. Chacun de ces journaux a cinq ou six ré-
dacteurs (lui signent toujours leurs articles de
pseudonymes. »
Dans les journaux américains domine la note t
Mais poliUquc, il peu importante, dit M. Lino Ferriani. 1
lais il ne faudraitpoint conclure, d observations f
faites sur des journaux surveillés par les mai- (
très, que dans les journaux clandestins les pe- f
tits Français, les petits Italiens, les petits Aile- (
mands ou les petits Anglais n'émettent pas leurs <
idées sur les questions politiques. J 'aï un ami 1
qui avait fondé au lycée, quand il avait treize <
ans, un journal appelé L'Egalité, dans le- <
quel les idées républicaines étaient défendues i
avec violence (on était alors sous l'Empire). Son j
journal fut saisi par le proviseur et le jeune ré- 1
publicain trop passionné fut aigrement admo- <
nesté,
Mais revenons à la liste de M. Lino Ferriani :
« Ma collection comprend aussi deux journaux
suisses, l'un en français, l'autre en italien, tous i
les deux bi-mensuels... L'un est L'Ecolier, 1 au- i
tre La Palestre de ta Jeunesse...
« J'ai sous lies yeux un autre journal italien,
exclusivement littéraire, avec une note humoris-
tique ; L'Ecolier gai. Il est clandestin et ne parait
qu'à certains moments... Certaines poésies sont
un peu trop... décolletées.. Dans ce journal, je
relève un menu qui vaut la peine d'être repro-
duit l'otage : .• Riz et pommes de terre cuits dans un
liquide dit bouillon.
Légume : Verdure que l'imagination peut sup-
poser assaisonnée de beurre.
Rôti ' Viande destinée à mettre & 1 épreuve la
solidité des dents des élèves.
Dessert ; Fruits dont personne n'a voulu au
m Arché*
Vin .* Vin noir mais converti au christianisme
par un grand baptême.
N. 8. — Pain à volonté, mais servant a exercer
comme la viande, la force des dents canines.
« Voici maintenant un journal français et trois
allemands. .
« Le français a pour titre : Revu. des Etudiants.
Rédigé avec esprit... La note patriotique, 1 en-
thousiasme pour l'armée y éclatent... A signaler,
par exemple, cette définition . * L armée, c'est la
patrie, donc l'armée ne doit combattre que
quand la patrie chérie est en danger. »
Il Les trois journaux allemands se distinguent
nettement de tous les autres : ils ont une phy-
sionomie propre, facile à saisir rien qu a leurs
titres très graves..
a La Critique des Etudiants : fascicule de 26
pages, obscures, très obscures, où se discutent
des problèmes de philosophie avec une érudi-
tion singulièrement abondante... Il parait tous
les mois; il a huit collaborateurs, dont 1 un dis-
serte avec une logique serrée sur Nietzsche.
« La Pensée moderne de l'Etudiant : parait deux
fois par mois. Est rédigé par cinq tout jeunes
gens. Note dominante : le problème philosophi-
que traité d'une main sûre. Pas de politique, à
peine un faible signe de socialisme avec quatre
citations de Bismarck, Bebet.Bernstem et Marx.
Comme le précédent, il est publié à Berlin.
. Le troisième : L'Etudiant viennois est moins
sérieux que ses deux autres confrères. L'art y
occupe une certaine place, et le bon mot n y fait
pas défaut. Il y a du berlinois et du parisien. J y
constate une certaine prétention d antifémi-
nisme : un des rédacteurs se moque férocement
des étudiants, ce qui est tout le contraire du
washington américain où l'on trouve un article
qui est tout un hymne au développement de
1 énergie féminine et aux droits appartenant à la
femme de faire concurrence à 1 homme, parce
que ces droits - procèdent du savoir et non de
la beauté physique et du socialisme. »
« J'ajoute — pour terminer — un espagnol et
un belge.......
« La Petite Gazette de l'Etudiant (espagnoll est
écrite à la main sur papier rouge, et paraît dans
un collège de Madrid. Il est tout entier poéti-
que. C'est il abonde en envolées de rhétorique...
est tout le type du sentimentalisme de la race
belge, qui s'appelle Le Patriote de l'Ecole,
est tout 1 opposé du madrilène. Peu de littéra-
ture romanesque et beaucoup de politique fran-
chement socialiste. Le journal est rédigé par
quatre collaborateurs dont un Français. Il pa-
rait tous les dimanches et il est écrit — à l'encre
rouge. •
UN LEcTEUR.
LA NAISSANCE DE L'URGENT
A quelle époque et dans quel pays f argent ap-
parut-il pour la première fois t
F. FRANCK.
L'or et l'argent ont été choisis de toute anti-
quité pour faire de la monnaie, par tous les peu-
ples indistinctement.
On ne sait quel peuple adopta le premier ces
métaux comme instrument d échange, ni quand
on s'en servit pour la première fois.
Dans la Genèse, il est question de tent MMM'
tahs, resilahs ou agneaux que Jacob donna aux
enfants d'Hemor pour une portion de champ.
On présume que c était une monnaie ayant pour
empreinte un agneau. 11 y a des auteurs qui
pensent que ce fut Tharé, père d Abraham, qui
en tit les premiers coins. Mais bien entendu, ce
sont là pures hypothèses..
Ce qu on peut conjecturer, c est que primiti-
vement chacun coupait son métal en morceaux
de différentes grandeurs suivant ce qu il devait
en donner pour une certaine quantité de mar-
chandises...
L'origine des monnaies grecques est absolu-, ,
ment obscure. Certains numismates prétendent
que les premières pièces frappées avec une
empreinte remontent au temps d Aneystas, père
do Philippe de Macédoine ; cependant on à la
certitude que les monnaies d'Athènes, au temps
de Thésée portaient l'empreinte d 'un bœuf.
Les monnaies phéniciennes portaient l em-
preinte d'un cheval.
Si l'on en croit Eutrope, la monnaie d , argent
commença à parattre à Rome vers l'an an 483 de la
fondation de cette ville; selon Pline, ce serait
vers l'an 481 ou 485. Les premières monnaies de
Rome étaient l'aM rude, morceaux de cuivre
grossiers. La vraie monnaie roumaine date de
l'année 289, année de la création des triumviri
I osmtatu.
DÈS la DIUS haute antiauité. les Gaulois eurent
des monades d'or et d'argent.
JUNO.
Le féminisme et les femmes catholiques
or. WrU4ble mouvement suscité par les femmes
catholiques, serait-il favorable à la cause lémi-
nuto 9
Qu'en pensent les défenseurs de la doctrine ?
BABILS Forvro.
Certes, ce serait fort avantageux pour le fémi-
nisme à condition, bien entendu, que ce fameux
mouvement donnât le résultat désiré ; car la va-
leur se mesure au succès ; les vaincus n'ont ja-
mais raison et si l'entreprise ratait, on ne man-
querait pas de dire : Si les femmes ne s'en étaient
pasmëices... Mais le succès couronnant l'œu-
vre... on reconnaîtrait, sans doute, que la femme
peut être gardienne du foyer autrement que
comme le chien du marchand d'épongés et
qu'elle est capable tout en mouchant les mar-
mots et tout en cirant les bottes du sexe fort, de
travailler... au salut de la nation. On aurait de
ses capacités une idée d'autant plus haute que
susciter à notre époque un mouvement... catho-
lique, équivaudrait pour le moins aux douze
travaux d'Hercule. Il me semble même que la
carte d'électrice s'imposerait quand ce ne serait
que pour la conservation de l'Œuvre.
Et le mauvais féminisme... qui est celui-ci, au-
rait Ueu de se réjouir de la victoire remportée
par le bon féminisme... qui est celui-là.
Et notre Sainte Mère resU80 chanterait : 8111- (
tala en touchant le prix de an travaux, car de
•e donna bien de la peine pour élever et former
ses tilles. Bile tes prend à ta onaoe4le* les itout-
rit de son lait, les instruit, S'en occupe, les 00-
eupe, les mignote. Et les femmes qui ne soat
rien dans l'Etat... pas grand chose dans la M.
ciété, deviennent au point de vue religieux,
d'importantes personnalités. Elles sont les di-
rectrices de leurs époux, de leurs enfante, de
tous ceux que lo ciel a commis à leur garde.
Elles sont les colonnes du temple, les pre.
tresses qui entretiennent le feu sacré 1 alléluia 1
Il y aurait, cela va sans dire, des mécontents ;
les républicains libres-penseurs pour rire, di-
raient d'un air prolond et... déçu : Il faut, il fau-
dra toujours une religion pour les femmes
Les socialistes rugiraient : Ces... (euph60
misons)... diables de... (euphemisons encore).
femmes, elles ne sont bonnes qu'à ça,.. Et les
di!ettantt goûteraient des sensations Unes. Al-
tons ! les apôtres en jupons 1
LA IARDI S.
-
Cela peut être très favorable ou très défavora-
ble. Cela dépend de la manière dont on envisa-
gerait et interpréterait ce mouvement.
En effet on peut dire : Voyez, si on donnait aux
femmes voix au chapitre dans les affaires pu-
btiquelll ce serait pour nous ramener dans les
mains du clergé. Il faut donc les tenir ferme-
ment écartées de toute action politique ne pas
leur donner les moyens de nuire au progrès».
Mais on peut aussi penser :
Il est grand temps de nous occuper de l éduca-
tion des femmes. Comme rien ne peut les em-
pêcher de s occuper de questions politique;}, d'a-
gir officieusement, si nous ne voutous paa tomber
sous la domination de l'Eglise, il faut donc en
arracher les femmes.
D. P. y.
Que les femmes prouvent qu'elles existent
autrement que pour écumer le pot-au-feu, c'est
toujours à mon avis, excellent pour la cause. Si
leur action est conforme aux idées de progrès,
elles se rendent indispensables collaboratrices
des hommes dévoués aux doctrines d'avant-
garde. Si elles se montrent hostiles à ces idées.
elles donnent à rélléettir sur la nécessite de les
conquérir à la raison, — car il n'y a plus per-
sonne pour espérer trouver un moyen de les
empêcher d'agir, de lutter. Non seulement parce
que nos théories de liberté moderne s'y oppo-
sent, mais parce qu'un parti encore assez puis-
sant les soutiendrait, les armerait, s en servirait.
Il faut donc les enlever à ce parti Kiles sont sa
dernière ressource. Qu'on y songe...
FÉMINISTE.
Quelles que soient les modifications qui se
glissent dans la religion (par la force des cho-
ses), t esprit catholique reste encore si éloigné
de l'idéal nouveau, quia fait naître le féminisme
qu'on peut affirmer d'emblée que cet antago-
nisme foncier n'est pas pr"t de disparaître.
Même les femmes qui ne sont que religieuses,
exemptes de l'esprit de parti et sans passion po-
litique, sont condamnées à rester inaccessibles
aux idées modernes. Pourquoi? parce que la foi
leur interdit la connaissance des auteurs sus-
ceplibles de les éclairer sur la vérité vraie;
chose qui ne peut se faire sans dévoiler les er-
reurs dont la religion fourmille. Il lie faut pas
perdre de vue que le grand Pascal est mort sans
s'être permis de lire Corneille 1, . C'est un scru-
pule qui surprend chez un esprit aussi élevé ;
assez loyal et indépendant pour avoir eu le cou-
rage d'attaquer la doctrine hypocrite des jésuites
tout puissants! Qu'attendre après cela des fem-
mes catholiques d aujourd'hui? Leurs principes
ne sont guère changés ; on vient de s'en aperce-
voir en Bretagne.
Si des femmes se groupent, pour faire chorus
avec des sociétés féministes, nous pouvons pre
diro que ce n'est qu'une feinte.
Quoiqu'il arrive elles sont dans la main du
prêtre ; lequel de par son caractère sacré de Oint
du Seigneur, est forcé de liair ce que nous ai-
mons, et de mépriser ce que nous honorons. Son
programme est: sus à la République, désobéis-
sance aux lois républicaines, haïue à mort aux
libres-penseurs, protestants, juifs et francs-ma-
çons, tenir la femme dans la dépendance, la
superstition et I*igiiorance - par elle nous aurons
l'enfant, l'espoir de l'avenir.
Donc, nous croyons fermement qu il n y a rien
de bon à attendre du féminisme chrétien pas
plus que des sociétés catholiques socialistes, ce
sont des mots qui hurlent d être ensemble. Ar-
rière les disciples d'Escobar. Toute alliance aveo
ces fourbes est néfaste.
On ne saurait trop le répéter, le grand péril du
moment, celui qui entrave la tendance géné-
reuse du peuple vers une reconstitution sociale,
c'est cette lutte des ténèbres contre la lumi- re,
du passé contre l'avenir. La religion d une part,
le militarisme de l'autre, unis danb cette œuvra
i de mort!.. Il faudrait supprimer de la société
ces deux parasites. le prêtre célibataire et le sol-
lbt. assassin i l'un QUI ne produit pas, l'autre
i qui détruit.
CLEYRE Y VELIN.
UNE ÈRE
En faisant abstraction de la mort de Jésll"
Christ en tant que point de départ chronologique,
quelle serait une date très reculée dan» les temps
et remarquable par un événement astronomtque,
météorologique, géologtque ou tour autre fait inté-
rossant l'humanité entière, qui pur constituer un
point de départ chronologique rationnel 1
F.
Est-il un seul sujet 'intéressant la rae j hu-
maine tout entière sur lequel les peuples et les
races soient jamais tombés d'accord ? Et pour-
rait-on trouver une date reculée et cependant
Je précise pour la fixation d'une ere universelle?
e doute fort qu'un sujet de cette envergure
constitue un terrain d'entente pour non primates
civilisés..
Cette si intéressante réforme sera pourtant
fatalement accomplie un jour ou l'autre, mais
j'ai grand peur qu'il nous faille encore l'atten-
dre un certain nombre d'années.
Pour ma part, j'ai l'absolue conviction que la
date heureuse d'où nos petits enfants feront par
tir leur chronologie, ce ne peut être que le jour.
terre, prochain sans doute, oCL tous les salariés de la
erre, conscients de leur force et de leur nom-
bre, briseront entin leur chaînes d'esclavage et
fusionneront dans une société harmonique, sans
rivalités, sans frontières et sans entraves.
INTÉGRAL.
On n'oserait affirmer que l'ère chrétienne dit-
parattra.
Cependant, pourquoi, lorsqu'il y aura unlflca*
tion des peuples, fédération universelle, serait-
elle adoptée plutôt que l'ère hébraïque, boud-
dhique, mahométane, etc,..
Peut-être alors cherchera-ton une ère com.
mune et se mettra-t-on d'accord sur un évène-
ment naturel pour l'année 1.
Quel événement ? Y en a-t-il qui puisse inté-
resser toute la planète?
Géologiquement non, s'il s'agit, par exemple,
de la disparition d'un continent, car s'il s est
effondré dans l'hémisphère austral. l'hémisphère
boréal peut trouver que cela ne le regarde
pas.
Et comment assigner une date exacte à l'Aga
du renne ou de la pierre polie, si l'on cherche à
ce que l'ère mondiale parte des temps reculés
que nous appelons aujourd'hui la préhistoire et
qui demain appartiendront en parti c'est ad-
missible, — à 1 Histoire.
Astronomiquement, la même difficulté se pré-
senterait : entre l'hémisphère boréal et l'hémis-
phère austral il pourrait y avoir jalousie — à
moins qu'on ne prenne le soleil ou la lune
comme astres... compteurs.
A quel événement alors s'arrêter < Saura t-on
jamais quand la vie dispArut de la lune ou quand
le soleil eut ses promières taches ?
Pour moi, le mieux serait de placer 1 ère mon.
diale à l'aurore de l'Histoire. La date évidemment
2era conventionnelle, mais «ju'importe 1
Les travaux des His'orieus. aidés par les aN
chéologues, les paléontologues, les philologues.
etc.,etc-.., sont de plus en plus précis. La science
découvre .!e plus en plus le passé. Elle b enfonce
dens les périodes brumeuses des vieilles civili-
sations. Elle distingue la légende et la réalité.
Ses calculs sont justes et puisqu'on n'ose espé-
rer qu'elle pourra reculer sans fin ses investiga-
tions, il est logique d'admettre qu elle fixera un
terme, non à ses recherches, mais à ses certi
tudes quant aux dates. Elle sera sûre, si l on
veut, des faits ayant eu lieu dix mille, quinze
mille ans, avant J ,-Q" et sûre aussi, que man-
queront à jamais les moyens de déterminer la
la date exacte de faits antérieurs..
Ce fait qui serait à la limite de l histoire et de
préhistoire pourrait être adopté par tous lot
peuples comme l'ère rationnelle.
UN GÊOGRAPHP
LE COMMERCE
DES CHEVEUX
Comment le. perruquiers M procurent-ils cid
cheveux? ^
CALvi.
Un grand nombre de commissionnaires ache-
teurs s'occupent du commerce des cheveux. US
parcourent l Allemagne, t'Angteterfe. la Suisse,
la Russie, et vont en Asie jusqu'en Chine
La France est réputée pour les cheveux noirs
et bruns; l'Allemagne et le nord de l'Europe pour
les cheveux blond-clair. C'est la Bretagne le pays
do France qui fournit le plus de chevelures, lit
ftOisilôt que les affaires Mlle Quernou se
Mme Siche soient jointes aux affaires
Abbé Salaùn et Mlle Uloas. Ils déposent des
conclusions en ce sens..
Après une délibération de 30 minutes, le
tribunal décide que toutes ces affaires se-
ront jointes et les renvoie à l'audience du
24 octobre pour 1 beure.
Puisque le délil de vider un seau d ordu-
res sur la tête des commissaires et aulres
citoyens est estimé à 100 francs « avec sur-
sis » c'est-à-dire à cent francs non payables,
pourrait-on nous dire ce que coûterait a
quelqu'un le fait de laisser tomber par
mégarde — une goutte d eau sur des pas-
sants en arrosant des fleurs sur une fe-
nêtre?
_
EN GLANANT
La liberté pour la raison
Abroger la loi Falloux. ce n est rien ; sup-
primer aux congrégations le droit d ensei-
gner, c'est insuffisant. Madame la marquise
de Juigné vient de nous en donner la
preuve. Que faut-il donc? Proclamer le
droit supérieur de l'Etat en matière d en-
seignement. , .
Les libéraux, qui ne veulent pas avoir
l'air de se faire le» défenseurs des cléricaux,
se déclarent adversaires du cc monopole »
au nom de la liberté ; ils feignent de croire
qu'aux dogmes de l'Eglise seraient substi-
tués les dogmes de l'Etat et que les profes-
seurs seraient encore moins libres qu ils
ne le sont maintenant, —ce qui ne serait
guère, en vert te!
Pour répondre, à ces arguments, je vais,
une fois de plus, avoir recours à M. Gus-
tave Téry. Et voici ce qu'il écrivait hier
dans la Petite llépttbllque :
Au vrai, ce qui caractérise ce libéralisme,
c'est la conception de l'Etat qui l'inspire. Pour
nos contradicteurs, l'Etat, c'est toujours Louis
XIV, Napoléon — (lU le pape. C'est un pouvoir
Absolu, transcendant, quasi surnaturel, dont les
décrets arbitraires et tyranniques sont aussi
imprévisibles Ilue ceux de la Providence.
A l'ordinaire, es individualistes niellants par-
font du « peuple - p"u près rie même; ils s en
distinguent autant que de l'Etat, et ils lui oppo-
sent leur - individu » avec une égale jalousie.
Leur pensée oscille entre ces deux termes anti-
nomiques; et tour à tour ils prennent peur de
oellc double abstraction réalise»*. Entre I htat et
le peuple, leur moi s'isole et Hotte, à la t.içon
des dieux d'Epicurc dans les espaces interpune-
^Pour noue, au moins théoriquement, Etat et
peuple s'identifient, le mot de mue ratie est
de sens s'il n'expnme cette identification idéale.
Et parce qu ette reste encore idéale, tous nos
ell'orts doivent tendre à I.i réaliser, à faire que
l'Etat soit la somme et la forme de tous les in-
dividus, l'autorité, la somme et la forme de
toutes les libertés.
Non pas que M. Gustave Téry voit dans le
« monopole " le régime idéal, il nous le dit
lui-mêlile :
L'apparente rigueur du monopole ne servirait
C'cst qu'à préparer insensiblement ce régime idéal.
est le tuteur aul(etird'htit nécessaire au jeune
arbre de la liberté;on enlèvera le tuteur lorsque
l'arbre aura grandi et qu tt sera devenu assez
robuste pour braver relfort de la tempête.
Mais l'Université est cléricale, dit-on; à
cela notre confrère répond :
Le cléricalisme universitaire n'est que l'effet
de la concurrence c.bngréganiste et du système
Aristocratique, qui réserve l'instruction secon-
daire et supérieure non aux plus dignes, mais
aux plus riches. Tant que l'Etat sera marchand
de soupe et de latin. 1 Université sera cléricale
dans la mesure où l'exigera sa clientèle bour-
gesise, Et il ne servirait de rien de proclamer
une fois de plus que l'enseignorhcnt est libre :
5ous le présent régime, l'Eglise continuerait
seule à jouir de la liberté, et Hic en profiterait
vite pour achever d'occire la liberté même, Dans
ces conditions, la partie engagée entre 1 'Eglise
et l'Université ne serait pas moins inégalé : e
prêtre ou le moine joueraient encore - sur le
velours -, forts de toutes les complicités bour-
geoises.
M. Bernard Lazare a écrit a ce sujet :
,: Il no faut exiger qu'une chose : toute li-
berté pour la raison », d'où M. Téry tire
cette conclusion : te C'est assez dire que
tout enseignement conlraire à la raison n'a
pas droit à la liberté. »
Tel est aussi mon avis.
LA GLANEUSE.
PÉDAGOGIE
La langue française en Belgique
Le français devient de plus en plus le vé-
ritable langue maternelle de toute une par-
tie de la Belgique, et c'est, parait-il, bien iL
tort que le gouvernement p rsiste à consi-
dérer le flamand comme langue maternelle,
alors qu'il n'est plus qu'une langue secon-
daire, dans le concours général des écoles
movennes.
Les notes obtenues par les élèves le prou-
vent c"loquemnwnt, Tandis que les lauréats
du concours littéraire avaient une moyenne
de 27 points sur 35 en français, ils n'en
avaient que 9, 8 en flamand. En rédaction
française une jeune tille obtient 34 le )oints,
c'est-à-dire la plus forte cote de tout le con-
cours ; or, en tlamand, sa composition n'est
cotée que 4.
11 faudra donc que d ici peu le gouverne-
ment se décide à changer un règlement de-
venu absurde.
AVIS UTILES
Concourt pour l'emploi de percepteur
surnuméraire
Un concours pour 1 emploi de percepteur
surnuméraire sera ouvert dans la seconde
quinzaine du mois de novembre prochain à
Paris et au chef-lieu de certains départements
qui seront désignés ultérieurement.
Les jeunes gens qui désireraient y prendre
part devront adresser leur demande au minis-
tère des Finances, direction du Personnel,
avant le 15 octobre igo2, date à laquelle la
liste d'inscription sera irrévocablement close.
Aucune dispense d'âge ne pouvant, aux ter-
mes des règlements, être accordée, nul ne
sera admis à concourir s'il a eu moins de vingt
et un ans ou plus de vingt-sept ans au 1" jan-
vier dernier. Toutefois, la limite d'âge de vingt-
sept ans est prorogée, pour les candidats qui
ont accompli leur service militaire, d'une durée
égale au temps passé sous les drapeaux, sans
que cette prorogation puisse excéder trois
ans.
Chaque candidat devra produire, indépen-
damment d'une demande faite sur papier tim-
bré :
1* Une expédition authentique de son acte
de naissance et, s'il y a lieu, la preuve qu il a
acquis la nationalité française ;
a Une pièce faisant connaître sa situation
au point de vue de la loi sur le recrutement ;
y Un certificat de bonnes vie et mœurs dé-
livré par le maire du lieu de sa résidence ;
4- Une déclaration devant le maire de sa ré-
sidence constatant que, soit par lui-même,
soit pa. ses parents, il dispose de ressources
suffisantes pour assurer son existence pendant
la durée de son stage ;
5 L'engagement de servir dans le départe-
ment, quel qu'il soit, auquel l'Administration
l'affectera.
Nota. — Le programme du concours sera
envoyé à toute personne qui en fera la de-
mande au ministère des Finances, direction du
Personnel*
LES CLEMENTS CONTRE LES HOMMES
Le redoublement de l'activité du Vésuve
Le Vésuve continue à vomir quantité de
cendres, de laves et de vapeurs. En consé-
quence, rapproche du cratère est jusqu à
nouvel ordre sévèrement interdite ; et le
service des guides a été doublé, pour veil-
ler à ce que personne n'enfreigne ce»te in-
terdiction. D'après le Giornale fltaha, on
redoute une pluie d'acide sulfurique.
Tremblement de terre
Un tremblement de terre a été ressenti |
la nuit dernière, à minuit à Soukahru. La
secousse, assez violente, s est produite dau
la direction du nord au sud ; les habitants
ont été réveillés, mais il m'y a pu eu de 1
dégâts sérieux.
Orages et cyclone
Hier, vers 6 heures du soir, il s'est abattu
sur Lyon des averses violentes de pluie et
de grêle, des éclairs et des grondements de
tonnerre qui ont fait rage durant quelques
instants.
La région tout entière était frappée ; a
Largentière, à Lamastre, Pelussin, Cou-
drieu, Bourgoin, etc dans le département
do l'Isère, de la Loire et de l'Ardèche, la
pluie et la grêle ont gravement compromis
les récoltes. Les pertes subies par les jar-
diniers et les viticulteurs sont considéra-
bles. , .. , , .
Un cyclone d une extrême violence s est
abattu sur Sainl-Mars-Ia-Saille. Le vent
était si violent que de nombreux arbres ont
été renversés et brisés.
Des maisons ont été éventrées. La gen-
darmerie de SainL-Mars-la-Jaille a été sé-
rieusement endommagée. Enfin, la foudre
est tombée sur plusieurs points.
Le cyclone n a duré que fort peu de
temps. Il a traversé le bourg par la Gre-
nouillette et a occasionné beaucoup de dé-
dégâts.
LES CONGRES
Les congrès des Bourses de travail
Le congrès des bourses de travail doil
s'ouvrir demain à Alger. L'arrivée des délé-
gués est annoncée pour aujourd'hui.
Voici les noms des villes qui enverront
un délégué : Paris, Bordeaux, Toulouse,
Carcassonne, Cette, Rennes, Fougères, La
Rochelle, Béziers, Albi, Narbonne, Mont-
pellier, Saint-Quentin, Roanne, Amiens, St-
Etienne, Arles, Cognac, Hochefert, 13rive,
Bagnères-de-Bigorre, Oran, Rouen, Cons-
tai, Une, Lyon, Reims, Nevers, Limoges,
Clermont-Ferrand, Nîmes, Grenoble, Leval-
lois, le Mans, Alençon, Laval, Perpignan,
Angers, Alais, Valence, Tours.
De grands préparatifs sont faits pour re-
cevoir tous ces délégués, dont les travaux
doivent se terminer le 18.
Le congrès socialiste
Le congrès national du parti socialiste de
France (U. S. R.) se tiendra cette année à
Commentry (Allier), les 26, 27 et 28 septem-
bre.
Le congrès est convoqué sur les bases
départementales suivantes, déterminées par
l'article 7 du statut d*lvi,y ;
Un délégué ou une voix par 500 membres
cotisants ou fractions de 500 membres.
Un délégué ou une voix par 5.000 suffra-
ges socialistes ou fraction de 5.000 suffra-
ges obtenus au premier tour de scrutin
dans la dernière élection générale législa-
tive .
Congrès de la jeunesse catholique
L'association de la jeunesse catholique du
Pas-de-Calais organise pour le dimanche
21 septembre, un congrès sous la prési-
dence du bureau de l'association et d un dé-
légué du comité de Paris de l'association
catholique de la Jeunesse française, auquel
soni instamment conviés les jeunes gens
de l'arrondissement de Béthune.
Le congrès international des criminalités
La municipalité de saint-i-eiersDourg non-
nera le 4117 septembre un grand raout à
l'Hôtel de Ville en l'honneur des membres
du prochain congrès international des cri-
minalistes, auxquels on olfrira également
un grand dîner, le lendemain, au palais
impérial de Tauride, puis, les jours sui-
vants, une représentation théâtrale à la
Maison du peuple de l'empereur Nicolas Il
et une excursion en bateau à vapeur à tra-
vers les pittoresques lies de la Néva.
Le 8121 septembre, les membres du Con-
grès quitteront Saint-Pétersbourg pour
allervisiler en groupe la ville de Moscou,
où leur est vraisemblablement aussi ré-
cnrvA lA nlns chaleureux accueil.
POLITIQUE ÉTRANGERE
Réception des généraux Boers
à Amsterdam
La réception des généraux Boer3 a eu
lieu à Amsterdam. Ils ont été reçus à la
gare centrale par un comité d'initiative
composés du genéral Kool, du vice-amiral
Zegers Weeckens, et du colonel van der
Wal. De vives acclamations ont souligné
l'accueil fait aux généraux ainsi qu'aux se-
crétaires qui les accompagnaient. Pendant
ce temps l'hymne du Transwaal résonnait
sur la place, et dans le salon de réception
les chefs boers étaient félicités par le baron
lloëll. CI Lorsque les députés de Vereeningen
nous ont envoyés ici >» a dit Delarey. Cf Ce
n'était pas pour chercher une glorification.
Nous venons dire que ces hommes qui ont
tout fait pour le maintien de leurs Répu-
bliques sont les descendants de tous les
peuples d'Europe. Nous nous sommes sou-
mis à la volonté de celui qui a dit : (c jus-
qu'ici et pas plus loin. » Non, notre tache
n'est pas facile : notre voyage n'a d'autre
but que d'implorer votre aide pour un peu-
ple brisé, qui a tout perdu, ou il y en a des
riches et des pauvres, mais qui sont tous
maintenant réduits à tendre la main. Nous
ne savons pas parler comme des hommes
d'Etat, mais nous vous sommes profondé-
ment reconnaissants de ce que vous avez
fait, de ce que vous faites, de ce que vous
voulez faire pour nos compatriotes. )t
Dans la nouvelle Eglise il n'y avait pas
une seule place disponible. Les généraux 1
s'étaient placés en face de la chaire. Botha
était au milieu ; à sa droite se trouvait de
Wet, et à sa gauche Delarey. Le professeur
de Louter, la DirecLeur de l'école normale
chrétienne des instituteurs, M. Bigleveld,
le pasteur M. de Visser les haranguèrent :
Le bourgmestre salua en eux « des héros
chrétiens » et De Wet dut alors répondre. Il
le fit avec une imposanle dignité :
« Nous serons maintenant, a-t-il dit, de
fidèles sujets de ceux avec qui nous avons
conclu la paix. Mais cela ne veut pas dire
en aucune façon que nous courberons la
tête devant tout ce que l'on voudrait nous
imposer. Nous avons déposé les armes,
nous ne les reprendrons pas, mais nous
gardons une autre arme dans notre main,
l'arme de la justice. Espérons que nous
n'aurons jamais à nous en servir. Notre
nouveau gouvernement a spontanément dé-
claré qu'il s'efforcerait d'être généreux, ho-
norable et juste. »
Ceux qui ont prononcé à Amsterdam ces
graves paroles ont pour ancêtres lointains
des huguenots chassés d'Angleterre aux
siècles des persécutions religieuses, dont
la foi dans les destinées de leur patrie n'a
jamais été ébranlée. La puissance de leur
engagement en revèt par conséquen d'au-
tant plus de solennité et de véritable gran-
deur.
IBO.
NOUVELLES DE L'ÉTRANGER
Chine.—Le gouvernement chinois est ennuyé
de voir l'apparente détermination de la Russie
de retarder la rétrocession de la Mandchourie ;
il fait valoir qu'il a reçu de la Russie la promesse
explicite d'évacuer Niou-Chouang et de rétrocé-
der la section mandchourienne du chemin de
la section du Tchili aura été rendue aux Chinois
par les Anglais. Il a insisté auprès du ministre
de Russie pour que celte promesse fut tenue.
Le refus de la Russie de coopérer avec les
Anglais pour la rétrocession du chemin de fer
aux Chinois rend impossible la remise de la
section anglaise.
Tchou-Hong-Tcbe. membre du Conseil des
affaires étrangères et auteur de l'erreur par suite
de laquelle l'abolition du likin fut annoncée, a
donne sa démission, mais l'impératrice refuse
de l'accepter. , . .
Ynan Sni-Ksi a envoyé un mémoire , dans le-
da quel il insiste pour que tous les fonctionnaires
a Tchili soient contraints d'envoyer à la Tréso-
rerie tous les fonda qu'ils reçoivent.
Après le repas un verre de - - - m j j
COURRIER
de la Fronde
Tontes les communications relatives
au Courrier de la Fronde doivent être
adressées â Mme GERMAN CE.
Nous publieront chaque dimanche les ques-
tions qui fIOUl seront posées. Le# réponses pa-
rattront le dimanche suivant..
Nos lecteurs et lectrices qui veulent bien être
nos collaborateurs doivent nous faire parvenir
leurs réponses avant le VENDREDI de char
que semaine......
Nous leur demandons, afin de faciliter
l'impression, de ne pas écrire au verso des
pages.
QUESTIONS
I
Où en est l'idée d'utîliger dans des machines
la force produite par le soleil?
LECTEUR FRONDEUR.
Il
Dans le Matin du 3 septembre, M. H. Harduln
combat l'Œuvre de Mimi Pinson et 1 idée nou-
velle de M. G. Charpentier qui voudrait créer
un théâtre du Peuple immense, dont les ar-
tistes seraient le3 ouvrières parisiennes.
Il pense que ce serait mauvais de donner à
ces jeunes filles et jeunes femmes le goût du
j succès - sinon de fart — et qu'elles-mêmes
i pourraient reprocher un .jour à M. G. Charpen-
tier de les avoir entraînées hors de la vie de
travail modeste qui était la leur.
Est-ce l'auteur de Louise, est-ce M. Harduin
qui a raison'
N. DU Gui.
III
Comment expliquer que des hommes qui pré-
' tendent diriger le mouvement révolutionnaire,
grands apôtres des reveudications de justice
sociale, se montrent réfractaires au féminisme.
Ils semblent envisager nos aspirations à la Ii-
berté comme choses négligeables ! Espèrent-ils
donc réaliser le progrès qu'ils rêvent en laissant
les femmes dans l'ornière de la servitude?
PRIMULA.
IV
Un correspondant de la Fronde estime que les
garçons élevés par des femmes perdraient «
germes de courage et d'énergie dont plus tard
ils auront besoin. -
Le correspondant ne confond-il pas courage
et brutalité...? La femme n'a-t-elle point souvent,
malgré sa douceur, autant et même plus d éner-
! gie que l'homme? , .
Et puis, pourquoi les garçons seuls auraient-^
ils besoin de courage dans la vie?... Les jeunes
tilles, qu'attendent des épreuves naturelles et
des oppressions sociales plus nombreuses, ne
doivent-elles pas être mieux armées encore?
NELLY ROUSSEL.
V
Quel changement produit sur l'amour loyal et
passionné d'un homme le refus de la femme
i aimé# !
Eprouve-t-il du dépit, oublie-t-il ou aime-t-il
davantage ?
D.
VI
Depuis quand Paris est-il éclairé?
UN APACHE.
VII
De quel genre sont les noms de villes ?
Ne devrait-on pas dans les pays étrangers
respecter l'orthographe qu'elles ont dans la
langue de leurs habitants?
Est-il rationnel, par exemple. de dire et dé-
crire Londres quand les Anglais écrivent et
disent London? „ „ A
G. B. A.
VIII
Que penser du magnétisme appliqué au
traitement des maladies ?
INCRÉDULE*
IX
Le régime alimentaire d'un individu n'exerce-
t-it pas une très grande influence sur son tem-
pérament et sur son caractère ?
Et une nourriture exclusivement végétale ne
RArait-p.ilR nas susceptible de nous donner de la
douceur et de la bonté ?
RUSTIQUE.
RÉPONSES
Le mari meurtrier légal
Le meurtre légal de la femme adultère par le
mari est-il un legs de l'ancien régime où est-ce
une barbarie inventée par les légistes du Code Na-
poléon ? „ „
UN VAUDOIS.
Contrairement à l'opinion du Vaudois, il
n'existe pas en France, — ni même, je crois, en
Europe — de meurtre légal de la femme adultère
Ce qui l'a induit en erreur, c'est qu'il existe vé-
ritablement une excuse légale pour le meurtre
au cas où il est commis par le mari sur la
femme surprise en flagrant délit d'adultère. En-
core faut-il que ce flagrant délit soit réel et par-
faitement établi.....
Toutes ces conditions étant réunies, 1 'accusé
ne doit pas en sortir indemne car l'excuse légale
n'équivaut pas du tout à l'acquittement, mais à
l'application de circonstances atténuantes. Voici
l'article 334 du Code pénal qui prévoit cette si-
tuation, ,
« Dans le cas d'adultère, prévu par 1 article 336,
le meurtre commis par l'époux sur son épouse
ainsi que sur son complice en flagrant délit dans
la maison conjugale est excusable. a
Et, cherchant la modification apportée par
l'excuse aux pénalités encourues, nous trouvons :
a Quand la peine encourue est la mort (comme
en ce cas, [si nous admettons l'assassinat avec
préméditation) la peine sera abaissée à un em-
prisonnement de i à 5 ans. »
A la vérité, le meurtre de l'épouse adultère
par son mari reste ordinairement impuni, mais
ceci ne dépend point des lois. Les crimes sont
déférés à la Cour d'assises. C'est le jury qui en
décide.
Pour peu que l'avocat sache mettre en lumière
l'amour (vrai ou simulé) que l'assassin portait à
sa victime, les fureurs de sa jalousie, le trouble
où il s'est trouvé, voyant son bonheur conjugal
détruit et sa famille anéantie, le jury, composé
composé d'hommes, trouve que l'accusé n fst
pas d tellement coupable et prononce un verdiot
acquittement. Il ne demande même pas le Ila-
grant délit nécessaire pour qu'il y ait légalement
des circonstances atténuantes. On l'a bien vu
dans le procès Cornulier.
C'est que le jury est imbu d'un sentiment
venu du fond des races, sentiment bien plus
fort que la loi. De toute éternité, l'homme a con-
sidéré la femme comme son bien et la vertu de
la femme comme fondamentale du foyer do-
mestique. Il y avait, dans cette dernière pensée,
une part de vérité. Les races existent et la pu-
reté de ces races, leur force et leur beauté dé-
pendent de la chasteté des épouses. Le manque-
ment de l'homme à la foi conjugale n'a pas
d'importance à ce point de vue. Il blesse le sen-
timent, il attente a la dignité des paroles don-
nées, mais le trésor des races est demeuré in-
tact. Ce qui n'arriverait point le jour où l'épouse
accueillerait l'amour étranger.
C'est à ce point de vue férocement pratique
que tous les Codes anciens ont condamné & mort
l épouse criminelle.
La loi romaine est parfaitement nette à cet
égard. Quant à la loi judaïque contre les textes
du Lévitique on peut se rappeler les épisodes de
la chaste Suzanne qu'on menait au supplice
lorsque Daniel,intervennnt,confondit ses accusa-
teurs et de la femme adultère près d'être lapi-
dée et que Jésus sauva disant :
. Que celui qui est sans péché lui jette la pre-
mière pierre. »
Cette parole de pitié a amené une partie des
modifications du Code. Au Moyen âge, en cer-
tains pays, l'époux continuait à mettre à mort
sa femme. On ne l'en blâmait point, car il était le
maître. Mais ceux qui cherchaient la perfection
enfermaient leur femme au couvent.
Les mœurs aujourd'hui ne sont paschangés et
malgré l'horreur d'un tel meurtre,le mari - ven-
geur » qui aura commis, pour punir sa femme,
un acte mille fois plus criminel que le sien,
trouvera longtemps encore un jury pour l'ac-
quitter.
L'admission des femmes dans le jury modifie-
rait sans doute un tel $tat de choses. Mais, au-
dessus de toutes les réformes â faire, la plus lm-
port inte demeure l'adoucissement de nos mœurs
a pensée de ta responsabilité entière, qui fera
tes maris lowiligeab m point oIottrer sauvage-
ment leur femme U" lui «oagsr gemma à une
unie, à un6 égals, à une MMteMe. l'intérêt com-
mun de la rare, de rhouneur et au nom à trans-
mettre aux enfante.. f
o..ON'!'.
L'aduttêre,uant d'être un délit, fut longtemps
un crime pour l'expiation duquel, chez la plu- q
part des peuples. les coupables étaient cruelle- c
ment traités, souvent môme supprimés de la J
société. Ainsi les Juifs et les Grecs lapidaient les r
deux coupables; les Saxons dressaient un gibet J
sur la place même où ils avaient brûlé la femme (j
et y pendaient le complice. Chez certains peu-
ples des bords de la Baltique ou crevait les yeux a
des coupables, chez d'autres on attachait avec w:
un crochet les parties coupables et plaçant un >
rasoir près du criminel on lui laissait choisir
entre se dégager ou mourir dans celte triste po- t
sition. Les Espagnols priaient des parties «
sexuelles. En Angleterre, on traînait la femme
à moitié nue dans la rue et on la fouettait jus- \
qu'à ce qu'elle en mourut après lui avoir préala-
filement coupé la chevelure ; le séducteur était j
^ En Turquie, au Brésil et au Mexique on lapi- j
dait ; au Pérou on brûlait non-seutement la •
femme mais son père, sa mère, ses frères et
sœurs et tous ses biens. Au Japon, l'on battait
jusqu'à ce que mort s'ensuive; aux Indes le '
mari outrage coupait le nez de la coupable avec '
ses dents. En France la peine différa suivant le 1
prince régnant et même de province à prov'nce: 1
dans certains endroits les coupables étaient 9
traînés nus par la ville ; dans d'autres ils étaient j
fouettés et punis d'une amende ; ou bien on les J
condamnait au bannissement. Pourtant vers
1523 on tendit à l'unification de la peine et ce fut
la loi Julia des Romains édietée par Auguste et
modifiée par Justinier qui resta chez nous en 1
vigueur jusqu'à la Révolution ; cette loi punis- <
sait de mort le complice et enfermait la femme 1
dans un monastère d'où le man pouvait, pen-
dant 2 ans, la retirer ; après ce terme, elle était
rasée et prenait le voile.
Le relâchement toujours croissant des mœurs
à Home avait conduit les législateurs, dans les
derniers temps de la République, à édicter, pour
punir l'adultère, une loi lashement cruelle 1
« donnant au pêre le droit de tuer sa fille et le i
complice surpris en flagrant délit dans sa mai- '
son ou celle du mari, pourvu que sa tille fut
sous sa puissance et que 1 un des deux coupables 1
ne fût pas épargné. Pour le meurtre de la 1
femme, l'époux obtenait grâce (L. 3. H., ad. I. J
Silan).....
Le Code pénal de l'époque révolutionnaire i
française njétablit (fut-ce par oubli) aucune peine
contre 1 adullëre.
Le second paragraphe de l'article 324 du Code
de 1810 ainsi conçu : « Néanmoins, dans le cas
d'adultère prévu par l'article 336, le meurtre
commis par l'époux sur son épouse, ainsi que
sur le complice, à l'instant où il les surprend
en flagrant délit dans la maison conjugale, est
excusable, ne fut en somme qu'une réédition de
la loi romaine. Mais il faut considérer la nuance
qui différencie sensiblement la loi française de
la loi Julia qui, elle, donnait carrément au mari
le droit de tuer, tandis que l'autre ne soustrait
pas par le fait de l'excuser, le meurtrier à toute
tion peine mais le rend passible d'une condamna-
on simplement correctionnelle suivant l'art. 126
C. pén., c'est une atténuation de peine et non
un acquitteinent.
Aussi bien (j'en proflte pour donner ici une
opinion personnelle parce que je la crois en
même temps celle de la majorité de la popula-
tion) pourquoi ne pas faire preuve de justice en
accordant à la femme, sous les mêmes restric-
tions l'excuse de l'article 324 dont béné-
ficie ' l'homme ? Ou mieux encore, pour-
quoi ne pas rayer de notre Code une loi
qui autorise le meurtre? Pourquoi ne pas imi-
ter en cela l'Anglelerre où l'adultère n'y est ni
plus ni moins fréquent qu'ici bien qu il ne soit
pas un délit de droit criminel pouvant être puni
par les tribunaux de répression ordinaire, mais
un simple délit civil? Est-ce parce que tous les
pays d'Europe et d'Amérique ont adopté cette
loi qu'il nous faut la maintenir? Au contraire,
faisons preuve de cette civilisation dont nous
nous vantons de porter partout les adoucisse-
ments bienfaisants, donnons l'exemple, qui
peut-être sera suivi de nos voisins, d une hu-
i maine clémence envers ceux qu'un élan de pas-
sion écarte un instant du droit chemin ; évitons,
cnlin, de donner sujet à toute accusation de
n'avoir fait aucun pas nous éloignant de la bar-
barie par laquelle se distinguaient les anciens
et encore aujourd'hui, hélas 1 plus d'un peuple
orientait..
H. COL AH.
L'excuse légale du meurtre de la femme in-
troduite dans le Code pénal français (art. 324),
semble être un produit napoléonien et point un
legs de l'ancien régîme.
Dans le Traité des Testaments, de J.-B. Fur-
gole, édition 1745, page 500, est fait l'exposé sui-
vant en réponse à la question : Quand et a qui il
est permis de tuer la femme adultère :
Il est vrai que la loi iec in ea, 22, paragr. fus
occidendi, 2, et la loi 23, paragr. ad. 1. Jul. de
adult. permettent au père de tuer sa fille qu il
surprend en adultère dans sa maison à lui ou
dans celle de son geinidre, si in ipsd turpitu-
dine fUiam de adulterio deprehendat, et non ail-
leurs, ni dans toute autre circonstance: mais il
faut prendre garde que cette permission est
{ilutôCune indulgence, dont la loi donne à. en-
tendre que le père ne doit pas user.L 22, paragr .4,
ff. eod.
Il faut encore prendre garde que la loi n 'acoorde
pas une pareille indulgence au mari, elle lui per-
met seulement de tuer l'homme adultère surpris
dans la maison du mari. in ipsâ turpitudtne, et
non ailleiire, 1. 4, cod. ad. 1. Jul, de adult., mais
elle ne lui permet en aucun cas de tuer sa
femme, quoique surprise in ipsd turpitudine. Il
est vrai que le mari meurtrier de sa femme dans
ces circonstances ne doit pas être puni de la
peine ordinaire du dernier supplice; mais il est
puni d'une peine moins sévère, suivant la dis-
tinction portée dans la loi 38, paragr. 8, ff. ad. 1.
lui, de adult..
La raison de cette différence entre le père et
le mari de la femme adultère est expliquée dans
la loi 22, paragr. fI" ad. 1. JM<. de adult, « Ideo
autem patri, non marito mulierem et omnen
adulterum remissum est occidere;quod plerum-
que pietas paterni nominis consilium pro liberis
capit ; caeterum mariti calor et impetus facile
decernentis, fuit refrenandus. e
UN GENEVOIS.
Statistique de la criminalité
Est-il vrai que Us chiffres officiels el. la crimi-
nalité en France étaient moins élevés proportion-
nellement il y a dix ou vingt ancela ne proviendrait il pas de ce que la justice dé-
couvrait moins les crIme, autrefois, et, partant,
les enregistrait moins ?
La MA Tf'..RIALISTB.
Voici les chiffres que, par le D* Jacques BER-
TILLON, nous avons obtenus de la Statistique :
NOMBRE DIS ACCUSATIONS DÉFÉRÉES AU JURY
iMoyennes annuelles)
Crimes Crimes
contre les personnes contre les propriétés
1871-75 1.687 1871-75 2.166
1876-80 1.661 1876-80 1.785
1881-85 1.600 1881-85 1.742
1886 1.507 1886 1.745
1887 1.452 1887 1.712
1888 1.453 1888 1.673
1889 1.374 1889 1.576
1890 1.386 1890 1.596
1891 1.402 1891 1.537
1892 1.461 1892 1.488
1893 1.549 1893 1.486
1894 1.4si 1894 1.40%
1895 1.302 1895 1.221
1896 1.3w 1896 1.977
1897 1.213 1897 2.085
1898 1.170 1898 1.183
1899 1. t 75 1899 t, Mt
Ces chiffres donnent le nombre des a accusa*
tiens déférées au jury. • Ce n'est ni le nombre
des crimes (combien restent impoursuivis) ni
celui des accusés (car une même accusation en-
globe parfois plusieurs personnes) ni celui des
condamnations, ni celui des condamnés (car il
y a des acquittés).
Comme on le voit, elles sont moins nombreu-
ses en 1899 qu'en t871, ce qui réduit à néant les
récriminations de ceux qui professent l'horreur
du temps présent....
Mais gouvernent quand on se lamente sur
l'état actuel de la criminalité, c'est pour regret-
ter, non une époque récente, ou la France d il y
a dix ou vingt ans o, mais le bon vieux temps,
Age d'or dont il est impossible de déterminer
approximativement la date et que ses adorateurs
n ont pas connu. 11 ne se place certes pas dans
le8 siècles où les rues ignoraient l'éclairage noc-
turne, où la police fonctionnait capricieusement
ou ne fonctionnait pas du tout, où les habitants
des bonnes villes n'osaient mettre le nez dehors
passé 10 heures, ota. le beffroi les avertissait
qu'il fallait tout redouter de l'ennemi Feu et des
ennemis Voleurs, Sbires, etc...
La criminalité n augmente pas. Mais la publi-
cité (excessive) qu'on donne maintenant aux
moindres méfaits semble qu'on vive parmi les
brigands.
If est vrai que c'est attacher l'attention au
problème de la criminalité, - par là en hâter la
soiuUaa.
Presse infantile
hfltH-U des journaux rééW* l*r 4w M- ri
^U»H ?
CaiLD* ri
M. Uno Ferrianl, procureur du roi à came, J
lut s'ooeupe depuis vingt ans de tout eequt r
joncerne la psychologie infantile, a fait une en - ^
auêle afln de savoir s il y a dans les établisse-
ments d'instruction des élèves s'occupant de b
journalisme, e'eat-à-dire faisant des journaux
jans l'enceinte du collège ou de l'école. It
Les réponses, paralt-it, furent - peu nombreu- p
ses parce qu'en général ces JQurnaux., toujours d
manuscrits. sont clandestins et échappent sou-
vent à I'oeii vigilant de l'instituteur. - n
M. Lino Ferriani a pu néanmoins se procurer f(
une vingtaine de ces publications, - vraie mine d
d'observation pour les psychologues ». j,
Il en donne le catalogue, avec explications
(La Revue du l" septembre).
• Lo Studente (L'Etudiant). Italien, manuscrit
et illustré de vignettes au crayon de couleur. b
Un seul rédacteur qui est en même temps I mus- g
trawur... Satirique,bumoristique, plein de verve
ingénue..... f
» pro Schola, L'Ecolier, Le Petit Américain, b
L'Ecole, La Revue de l'Ecole, Le Petit Ecolier, Le t
petit Politique, Washington, Ecole et Patrie, La r
Ligue det Ecoliers, La Jeunesse républicaine, Le 1,
petit Républicain, Le Journal de la Jeunesse, La
nouvelle Ecole, en tout quatorze, tous améri-
cains, les uns hebdomadaires, les autres bi-men- t
suels, et tous, sauf un, sous la surveillance et le j
contrôle affectueux des professeurs des institu- g
tions où ils paraissent. Sur les quatorze, cinq 13
sont illustrés surtout de photographies très a
réussies, et neuf sont imprimés sur papier élé-
gant. Chacun de ces journaux a cinq ou six ré-
dacteurs (lui signent toujours leurs articles de
pseudonymes. »
Dans les journaux américains domine la note t
Mais poliUquc, il peu importante, dit M. Lino Ferriani. 1
lais il ne faudraitpoint conclure, d observations f
faites sur des journaux surveillés par les mai- (
très, que dans les journaux clandestins les pe- f
tits Français, les petits Italiens, les petits Aile- (
mands ou les petits Anglais n'émettent pas leurs <
idées sur les questions politiques. J 'aï un ami 1
qui avait fondé au lycée, quand il avait treize <
ans, un journal appelé L'Egalité, dans le- <
quel les idées républicaines étaient défendues i
avec violence (on était alors sous l'Empire). Son j
journal fut saisi par le proviseur et le jeune ré- 1
publicain trop passionné fut aigrement admo- <
nesté,
Mais revenons à la liste de M. Lino Ferriani :
« Ma collection comprend aussi deux journaux
suisses, l'un en français, l'autre en italien, tous i
les deux bi-mensuels... L'un est L'Ecolier, 1 au- i
tre La Palestre de ta Jeunesse...
« J'ai sous lies yeux un autre journal italien,
exclusivement littéraire, avec une note humoris-
tique ; L'Ecolier gai. Il est clandestin et ne parait
qu'à certains moments... Certaines poésies sont
un peu trop... décolletées.. Dans ce journal, je
relève un menu qui vaut la peine d'être repro-
duit l'otage : .• Riz et pommes de terre cuits dans un
liquide dit bouillon.
Légume : Verdure que l'imagination peut sup-
poser assaisonnée de beurre.
Rôti ' Viande destinée à mettre & 1 épreuve la
solidité des dents des élèves.
Dessert ; Fruits dont personne n'a voulu au
m Arché*
Vin .* Vin noir mais converti au christianisme
par un grand baptême.
N. 8. — Pain à volonté, mais servant a exercer
comme la viande, la force des dents canines.
« Voici maintenant un journal français et trois
allemands. .
« Le français a pour titre : Revu. des Etudiants.
Rédigé avec esprit... La note patriotique, 1 en-
thousiasme pour l'armée y éclatent... A signaler,
par exemple, cette définition . * L armée, c'est la
patrie, donc l'armée ne doit combattre que
quand la patrie chérie est en danger. »
Il Les trois journaux allemands se distinguent
nettement de tous les autres : ils ont une phy-
sionomie propre, facile à saisir rien qu a leurs
titres très graves..
a La Critique des Etudiants : fascicule de 26
pages, obscures, très obscures, où se discutent
des problèmes de philosophie avec une érudi-
tion singulièrement abondante... Il parait tous
les mois; il a huit collaborateurs, dont 1 un dis-
serte avec une logique serrée sur Nietzsche.
« La Pensée moderne de l'Etudiant : parait deux
fois par mois. Est rédigé par cinq tout jeunes
gens. Note dominante : le problème philosophi-
que traité d'une main sûre. Pas de politique, à
peine un faible signe de socialisme avec quatre
citations de Bismarck, Bebet.Bernstem et Marx.
Comme le précédent, il est publié à Berlin.
. Le troisième : L'Etudiant viennois est moins
sérieux que ses deux autres confrères. L'art y
occupe une certaine place, et le bon mot n y fait
pas défaut. Il y a du berlinois et du parisien. J y
constate une certaine prétention d antifémi-
nisme : un des rédacteurs se moque férocement
des étudiants, ce qui est tout le contraire du
washington américain où l'on trouve un article
qui est tout un hymne au développement de
1 énergie féminine et aux droits appartenant à la
femme de faire concurrence à 1 homme, parce
que ces droits - procèdent du savoir et non de
la beauté physique et du socialisme. »
« J'ajoute — pour terminer — un espagnol et
un belge.......
« La Petite Gazette de l'Etudiant (espagnoll est
écrite à la main sur papier rouge, et paraît dans
un collège de Madrid. Il est tout entier poéti-
que. C'est il abonde en envolées de rhétorique...
est tout le type du sentimentalisme de la race
belge, qui s'appelle Le Patriote de l'Ecole,
est tout 1 opposé du madrilène. Peu de littéra-
ture romanesque et beaucoup de politique fran-
chement socialiste. Le journal est rédigé par
quatre collaborateurs dont un Français. Il pa-
rait tous les dimanches et il est écrit — à l'encre
rouge. •
UN LEcTEUR.
LA NAISSANCE DE L'URGENT
A quelle époque et dans quel pays f argent ap-
parut-il pour la première fois t
F. FRANCK.
L'or et l'argent ont été choisis de toute anti-
quité pour faire de la monnaie, par tous les peu-
ples indistinctement.
On ne sait quel peuple adopta le premier ces
métaux comme instrument d échange, ni quand
on s'en servit pour la première fois.
Dans la Genèse, il est question de tent MMM'
tahs, resilahs ou agneaux que Jacob donna aux
enfants d'Hemor pour une portion de champ.
On présume que c était une monnaie ayant pour
empreinte un agneau. 11 y a des auteurs qui
pensent que ce fut Tharé, père d Abraham, qui
en tit les premiers coins. Mais bien entendu, ce
sont là pures hypothèses..
Ce qu on peut conjecturer, c est que primiti-
vement chacun coupait son métal en morceaux
de différentes grandeurs suivant ce qu il devait
en donner pour une certaine quantité de mar-
chandises...
L'origine des monnaies grecques est absolu-, ,
ment obscure. Certains numismates prétendent
que les premières pièces frappées avec une
empreinte remontent au temps d Aneystas, père
do Philippe de Macédoine ; cependant on à la
certitude que les monnaies d'Athènes, au temps
de Thésée portaient l'empreinte d 'un bœuf.
Les monnaies phéniciennes portaient l em-
preinte d'un cheval.
Si l'on en croit Eutrope, la monnaie d , argent
commença à parattre à Rome vers l'an an 483 de la
fondation de cette ville; selon Pline, ce serait
vers l'an 481 ou 485. Les premières monnaies de
Rome étaient l'aM rude, morceaux de cuivre
grossiers. La vraie monnaie roumaine date de
l'année 289, année de la création des triumviri
I osmtatu.
DÈS la DIUS haute antiauité. les Gaulois eurent
des monades d'or et d'argent.
JUNO.
Le féminisme et les femmes catholiques
or. WrU4ble mouvement suscité par les femmes
catholiques, serait-il favorable à la cause lémi-
nuto 9
Qu'en pensent les défenseurs de la doctrine ?
BABILS Forvro.
Certes, ce serait fort avantageux pour le fémi-
nisme à condition, bien entendu, que ce fameux
mouvement donnât le résultat désiré ; car la va-
leur se mesure au succès ; les vaincus n'ont ja-
mais raison et si l'entreprise ratait, on ne man-
querait pas de dire : Si les femmes ne s'en étaient
pasmëices... Mais le succès couronnant l'œu-
vre... on reconnaîtrait, sans doute, que la femme
peut être gardienne du foyer autrement que
comme le chien du marchand d'épongés et
qu'elle est capable tout en mouchant les mar-
mots et tout en cirant les bottes du sexe fort, de
travailler... au salut de la nation. On aurait de
ses capacités une idée d'autant plus haute que
susciter à notre époque un mouvement... catho-
lique, équivaudrait pour le moins aux douze
travaux d'Hercule. Il me semble même que la
carte d'électrice s'imposerait quand ce ne serait
que pour la conservation de l'Œuvre.
Et le mauvais féminisme... qui est celui-ci, au-
rait Ueu de se réjouir de la victoire remportée
par le bon féminisme... qui est celui-là.
Et notre Sainte Mère resU80 chanterait : 8111- (
tala en touchant le prix de an travaux, car de
•e donna bien de la peine pour élever et former
ses tilles. Bile tes prend à ta onaoe4le* les itout-
rit de son lait, les instruit, S'en occupe, les 00-
eupe, les mignote. Et les femmes qui ne soat
rien dans l'Etat... pas grand chose dans la M.
ciété, deviennent au point de vue religieux,
d'importantes personnalités. Elles sont les di-
rectrices de leurs époux, de leurs enfante, de
tous ceux que lo ciel a commis à leur garde.
Elles sont les colonnes du temple, les pre.
tresses qui entretiennent le feu sacré 1 alléluia 1
Il y aurait, cela va sans dire, des mécontents ;
les républicains libres-penseurs pour rire, di-
raient d'un air prolond et... déçu : Il faut, il fau-
dra toujours une religion pour les femmes
Les socialistes rugiraient : Ces... (euph60
misons)... diables de... (euphemisons encore).
femmes, elles ne sont bonnes qu'à ça,.. Et les
di!ettantt goûteraient des sensations Unes. Al-
tons ! les apôtres en jupons 1
LA IARDI S.
-
Cela peut être très favorable ou très défavora-
ble. Cela dépend de la manière dont on envisa-
gerait et interpréterait ce mouvement.
En effet on peut dire : Voyez, si on donnait aux
femmes voix au chapitre dans les affaires pu-
btiquelll ce serait pour nous ramener dans les
mains du clergé. Il faut donc les tenir ferme-
ment écartées de toute action politique ne pas
leur donner les moyens de nuire au progrès».
Mais on peut aussi penser :
Il est grand temps de nous occuper de l éduca-
tion des femmes. Comme rien ne peut les em-
pêcher de s occuper de questions politique;}, d'a-
gir officieusement, si nous ne voutous paa tomber
sous la domination de l'Eglise, il faut donc en
arracher les femmes.
D. P. y.
Que les femmes prouvent qu'elles existent
autrement que pour écumer le pot-au-feu, c'est
toujours à mon avis, excellent pour la cause. Si
leur action est conforme aux idées de progrès,
elles se rendent indispensables collaboratrices
des hommes dévoués aux doctrines d'avant-
garde. Si elles se montrent hostiles à ces idées.
elles donnent à rélléettir sur la nécessite de les
conquérir à la raison, — car il n'y a plus per-
sonne pour espérer trouver un moyen de les
empêcher d'agir, de lutter. Non seulement parce
que nos théories de liberté moderne s'y oppo-
sent, mais parce qu'un parti encore assez puis-
sant les soutiendrait, les armerait, s en servirait.
Il faut donc les enlever à ce parti Kiles sont sa
dernière ressource. Qu'on y songe...
FÉMINISTE.
Quelles que soient les modifications qui se
glissent dans la religion (par la force des cho-
ses), t esprit catholique reste encore si éloigné
de l'idéal nouveau, quia fait naître le féminisme
qu'on peut affirmer d'emblée que cet antago-
nisme foncier n'est pas pr"t de disparaître.
Même les femmes qui ne sont que religieuses,
exemptes de l'esprit de parti et sans passion po-
litique, sont condamnées à rester inaccessibles
aux idées modernes. Pourquoi? parce que la foi
leur interdit la connaissance des auteurs sus-
ceplibles de les éclairer sur la vérité vraie;
chose qui ne peut se faire sans dévoiler les er-
reurs dont la religion fourmille. Il lie faut pas
perdre de vue que le grand Pascal est mort sans
s'être permis de lire Corneille 1, . C'est un scru-
pule qui surprend chez un esprit aussi élevé ;
assez loyal et indépendant pour avoir eu le cou-
rage d'attaquer la doctrine hypocrite des jésuites
tout puissants! Qu'attendre après cela des fem-
mes catholiques d aujourd'hui? Leurs principes
ne sont guère changés ; on vient de s'en aperce-
voir en Bretagne.
Si des femmes se groupent, pour faire chorus
avec des sociétés féministes, nous pouvons pre
diro que ce n'est qu'une feinte.
Quoiqu'il arrive elles sont dans la main du
prêtre ; lequel de par son caractère sacré de Oint
du Seigneur, est forcé de liair ce que nous ai-
mons, et de mépriser ce que nous honorons. Son
programme est: sus à la République, désobéis-
sance aux lois républicaines, haïue à mort aux
libres-penseurs, protestants, juifs et francs-ma-
çons, tenir la femme dans la dépendance, la
superstition et I*igiiorance - par elle nous aurons
l'enfant, l'espoir de l'avenir.
Donc, nous croyons fermement qu il n y a rien
de bon à attendre du féminisme chrétien pas
plus que des sociétés catholiques socialistes, ce
sont des mots qui hurlent d être ensemble. Ar-
rière les disciples d'Escobar. Toute alliance aveo
ces fourbes est néfaste.
On ne saurait trop le répéter, le grand péril du
moment, celui qui entrave la tendance géné-
reuse du peuple vers une reconstitution sociale,
c'est cette lutte des ténèbres contre la lumi- re,
du passé contre l'avenir. La religion d une part,
le militarisme de l'autre, unis danb cette œuvra
i de mort!.. Il faudrait supprimer de la société
ces deux parasites. le prêtre célibataire et le sol-
lbt. assassin i l'un QUI ne produit pas, l'autre
i qui détruit.
CLEYRE Y VELIN.
UNE ÈRE
En faisant abstraction de la mort de Jésll"
Christ en tant que point de départ chronologique,
quelle serait une date très reculée dan» les temps
et remarquable par un événement astronomtque,
météorologique, géologtque ou tour autre fait inté-
rossant l'humanité entière, qui pur constituer un
point de départ chronologique rationnel 1
F.
Est-il un seul sujet 'intéressant la rae j hu-
maine tout entière sur lequel les peuples et les
races soient jamais tombés d'accord ? Et pour-
rait-on trouver une date reculée et cependant
Je précise pour la fixation d'une ere universelle?
e doute fort qu'un sujet de cette envergure
constitue un terrain d'entente pour non primates
civilisés..
Cette si intéressante réforme sera pourtant
fatalement accomplie un jour ou l'autre, mais
j'ai grand peur qu'il nous faille encore l'atten-
dre un certain nombre d'années.
Pour ma part, j'ai l'absolue conviction que la
date heureuse d'où nos petits enfants feront par
tir leur chronologie, ce ne peut être que le jour.
terre, prochain sans doute, oCL tous les salariés de la
erre, conscients de leur force et de leur nom-
bre, briseront entin leur chaînes d'esclavage et
fusionneront dans une société harmonique, sans
rivalités, sans frontières et sans entraves.
INTÉGRAL.
On n'oserait affirmer que l'ère chrétienne dit-
parattra.
Cependant, pourquoi, lorsqu'il y aura unlflca*
tion des peuples, fédération universelle, serait-
elle adoptée plutôt que l'ère hébraïque, boud-
dhique, mahométane, etc,..
Peut-être alors cherchera-ton une ère com.
mune et se mettra-t-on d'accord sur un évène-
ment naturel pour l'année 1.
Quel événement ? Y en a-t-il qui puisse inté-
resser toute la planète?
Géologiquement non, s'il s'agit, par exemple,
de la disparition d'un continent, car s'il s est
effondré dans l'hémisphère austral. l'hémisphère
boréal peut trouver que cela ne le regarde
pas.
Et comment assigner une date exacte à l'Aga
du renne ou de la pierre polie, si l'on cherche à
ce que l'ère mondiale parte des temps reculés
que nous appelons aujourd'hui la préhistoire et
qui demain appartiendront en parti c'est ad-
missible, — à 1 Histoire.
Astronomiquement, la même difficulté se pré-
senterait : entre l'hémisphère boréal et l'hémis-
phère austral il pourrait y avoir jalousie — à
moins qu'on ne prenne le soleil ou la lune
comme astres... compteurs.
A quel événement alors s'arrêter < Saura t-on
jamais quand la vie dispArut de la lune ou quand
le soleil eut ses promières taches ?
Pour moi, le mieux serait de placer 1 ère mon.
diale à l'aurore de l'Histoire. La date évidemment
2era conventionnelle, mais «ju'importe 1
Les travaux des His'orieus. aidés par les aN
chéologues, les paléontologues, les philologues.
etc.,etc-.., sont de plus en plus précis. La science
découvre .!e plus en plus le passé. Elle b enfonce
dens les périodes brumeuses des vieilles civili-
sations. Elle distingue la légende et la réalité.
Ses calculs sont justes et puisqu'on n'ose espé-
rer qu'elle pourra reculer sans fin ses investiga-
tions, il est logique d'admettre qu elle fixera un
terme, non à ses recherches, mais à ses certi
tudes quant aux dates. Elle sera sûre, si l on
veut, des faits ayant eu lieu dix mille, quinze
mille ans, avant J ,-Q" et sûre aussi, que man-
queront à jamais les moyens de déterminer la
la date exacte de faits antérieurs..
Ce fait qui serait à la limite de l histoire et de
préhistoire pourrait être adopté par tous lot
peuples comme l'ère rationnelle.
UN GÊOGRAPHP
LE COMMERCE
DES CHEVEUX
Comment le. perruquiers M procurent-ils cid
cheveux? ^
CALvi.
Un grand nombre de commissionnaires ache-
teurs s'occupent du commerce des cheveux. US
parcourent l Allemagne, t'Angteterfe. la Suisse,
la Russie, et vont en Asie jusqu'en Chine
La France est réputée pour les cheveux noirs
et bruns; l'Allemagne et le nord de l'Europe pour
les cheveux blond-clair. C'est la Bretagne le pays
do France qui fournit le plus de chevelures, lit
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