Titre : Le Constitutionnel : journal du commerce, politique et littéraire
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1854-12-19
Contributeur : Véron, Louis (1798-1867). Rédacteur
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Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
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Description : 19 décembre 1854 19 décembre 1854
Description : 1854/12/19 (Numéro 353). 1854/12/19 (Numéro 353).
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Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 06/02/2011
LE CONSTITUTIONNEL. MARDI 19 DÉCEMBRE 1854.
Le baron de ManteufTel, président du con
seil des ministres, a pris la parole dès le dé
but de la discussion, pour combattre la pro
position de M. de Viucke; il s'est exprimé en
ces termes :
Messieurs, j'ai à faire précéder la discussion
actuelle de quelques observations. Parmi les
motifs qui ont été donnés pour qu'on volât line
adresse, on a fait valoir celui-ci, que le gouver
nement devait s'attendre à une adresse.Je me
Eermettrai de nier en fait cette supposition,
orsque les conssilters de la couronne ont dé
battu la question de savoir s'ils conseilleraient
à Sa Majesté d'ouvrir elle-même les cham
bres, on a aussi examiné la question de savoir
si la discussiond'uneadresse serait avantageuse
et si elle était la conséquence de l'ouverture
des chambres par le roi. Ces deux questions ont
été résolues négativement; en premier lieu, par
la considération que toute .communication sur
lés négociations politiques' serait impossible
•sans porter préjudice à ces négociations, et, en
second lieu, parce-que cette première considéra
tion -empêcherait la discussion d'une adresse.
Permèttez-moi d'ajouter à ceci quelques obser
vations. La chambre a, sans aucun doute, le
droit de voter une adresse, et l'interprétation
qu'on veut donner ici aux débats dépend de la
chambre. Je ne mets donc pas en question ce
droit de la chambre. Mais, comme je l'ai
dit, dans" l'état des négociations pendantes
en ce moment, il est impossible de donner
des explications sur la situation politique,
et même je devrais m'abstenir de rectifier
des faits faux si l'on en présentait. Ensuite, je
voudrais rappeler aux membres de cette cham
bre qui prendront la parole dans ces débats,
què, dans le moment actuel, nous sommes en-:
coîe en paix avec tous les Etats et les prier de
tenir compte des considérations qui s'en sui
vent. » ■ .
Ce discours, qui a été accueilli par les ap-
filaudissemens de la droite, a été suivi d'un
ong débat auquel ont pris part, tour à tour,
contre 1* projet, M. llerg, rapporteur de la
commission centrale; MM. de Boninet de
Gerlacb, et pour le projet MM v Reichensper-
ger, chef de la fraction catholique,et de Vinc-
Ite. La proposition a fini par être rejetée à
58 voix de majorité (170 voix contre 112).
fie vote préjugeait la question, à l'égard de
la proposition Itethmann-Hollvveg, qui n'en
1 a pas moins été discutée dans son ensemble.
Après plusieurs discours qui n'ont pas laissé
de jeter quelque jour sur les hésitations de
Ja politique prussienne, M.- Bethmann-Holl-
weg s'est décidé à retirer son projet.
Nous recevons d'un cia no:; eorreôpomlyns
de Vienne la lettre suivante.
Vienne, 14 décembre.
Le journal le Lloyd a été suspendu pour
huit jours à cause d'un article de son nu
méro du 10, dans lequel la dernière note
du -comte Nesselrode au baron Budberg
était commentée avec vivacité. Cette mesure
a été une sorte de*compcnsation accordéeau
prince Gortschakoff qui l'a ardemment sol
licitée, .et qui a été appuyé par quelques
diplomates des Etais secondaires d'Allema
gne, et par quelques personnes de la- cour.
Elle a produit une grande sensation; mais
c'est inutilement que le parii russe a cher
ché à en exagérer la portée.
On assure que, depuis lundi dernier, l'em-
lacour.
Le général anglais Du Plat, commissaire
de l'Angleterre près de l'armée autrichien
ne, est tombé gravement malajgfc. Sou. fils,
aidc-de-camp du prince Albert, est arrivé
cette nuit avec des instructions.
Pour extrait :
Le secrétaire de la rédaction, L. B omface.
On écrit dè Jassy, 4 décembre :
«'Depuis le départ (lu comte .Coronini, il ne
s'est rien passé ici de remarquable.
» Le comte, eu .passant à Balai, a adressé
l'ordre ■suivant aux présidons des districts :
» j'ai appris que plu-sieurs arre-talions avaient
» élé l'ailes ici sans l'autorisation. du gouver
» nement. J'enjoins de relâcher ces prisonniers
» sans délai. Si vous .rencontrez des obstacles,
» ad restez-vous à l'autorité militaire aulrichieu-
» ne du lieu, qui a reçu à ce sujet les ordres né-
» cesïsires.» Immédiatement après que cet ordre
a étédonné,21 prisonniersgrecs, parmi les iuelà
se trouvaient des individus sous la protection
• anglaise, arrêtés par un colonel tulâchés. Cet acte a produit une très bonne im
pression sur la plus grande partie de la popu
lation. »
adresse aux-cortès, dans laquelle il deman
de que la conduite de son ministère soit exa
minée.
On écrit d'Aranjuez que, dans la soirée. du
dimanche 10, à l'occasion des élections mu
nicipales ^quarante hommes appartenant
pour la majeure partie au bataillon-de vo
lontaires de Madrid formé dans les journées
de juillet et désarmés immédiatement, se
sont procuré des sabres, des fusils, et ils ont
enfei mé dans le local où se faisait l'élec
tion, ceux des électeurs qui repoussaient leur
candidat. Ces hommes se sont répandus
ensuite dans les rues, outils ont commis des.
excès de toutes sortes. Par ordre du gouver
nement, cent hommes d'infanterie se sont
portés sur Aranjuez pour y rétablir la tran
quillité. Le chef du détachement.avait l'or
dre de désarmer ces rebelles.
GOtJRS DE LA BOURSE.
PARIS , 18 DECEMBRE.
COOSS 6 b CL û TCEE. I ê 16 lf'. 18 BABSSji. BAISSE
3 0/0an compt. 70.70 70.»» » » . » 70
—Fin du mois. 70.63 69.90 » » » 75
41/2 au compt. 96. » 95.25 » » » 75
—Fin du mois. 9(i. » 95.75 .» » » 23
Les cortès espagnoles ont entendu, le -13,
la lecture du rapport sur la proposition d ou
vrir une enquête parlementaire touchant les
actes de la reinë Marie-Christine. La com
mission a pensé qu'il -y avait lieu à ouvrir
l'enquête en nommant une commission nou
velle de quatorze membres, qui-devra pro
poser les points sur lesquels cette enquête
roulera. Puis, le congrès a pris en considé
ration- un projet-de lui sur les incompatibi
lités entre les fonctions de députés et l'ac
ceptation d'autres tondions, et une propo
sition de M. Scvane sur l'abolition de la pei
ne de mort en matière politique.
, M. Luis-Gonzalez Bravo -a .présente-une
Nouvelles diverses.
Par décision impériale du 16 décembre, les
officiers dont les noms suivent ont été appelés
au commandement des bâtirnens ci-après, des
tinés à remplacer ïExpedilive et la Recherche
dans la station d'Islande, savoir : MM. Je capi
taine du frteate Barlatier-D?mas au comman-
dement tinuation^ de la station d Islande; le lieutenant
de vaisseau Pottier au commandement du brick
l'Agile.
■ — Par décision impériale de la même date,
le commandement du transport la Provençale, a
été confié à M. le lieutenant de vaisseau GEmi
che n. -
Par un autre décision du 10 décembre,
M. le capitaine de frégate Véron a été nommé
ipèmbre adjo.nt du conseil dés travaux de la
marine, en remplacement de M. le capitaine de
frégate Bupré, appelé à un commandement à la
mer.
— Le dépôt des remontés des haras impé
riaux, qui était établi à la Porte-Dauphine, près
Paris, est transféré par décret impérial du 2 de
ce mois sur Jc-s terrains domaniaux existant à
gauche de l'avenue qui conduit de l'Arc-dc
Triomphe de l'Etoil/î à la grille de la Muette. L'em
placement alfeeté au dépôt sera compris entre
l'avenue de Saint-Cloud, *la rue de la Tuur, la
rue du Petit-Parc et le prolongement de la rue
Virgile. Un crédit de 100,000 fr. est ouvert
ppur l'appropriation du terrain et les construc
tions.
— Les travaux de terrassement, pour le ni-
vellempnt du Ch-imp-de-Mars à Boulpgne, sont
activement poursuivis.
— Voici, sur l'envoi de quatre bataillons de
la garde impériale en Orient, des détails que
nous avons lieu de croire positifs :
On prendrait dans chacun des deuxrégimens
de -grenadiers et des deux régimens de volti
geurs déjà organisés à deux bataiItons, le cadre
d'un deirri bataillon en officiers, sous-officiers
'et caporaux, plus 300 hommes, et ces quatre
demi-bataillons une fois arrivés à l'armée d'O
rient, seraient portés au grand complet de
guerre, au moyen d'officiers, de ëous-offici"rs,
de caporaux et de soldats choisis dans les rangs
de cette armée. De cette manière, 1 p . noyau
parti de France servirait, une fois arrivé en
O ient., à former un 3* bataillon pour chicun
des. quatre régimens d'infanterie de la garde
impériale actuellement oxistans.. Quant anx
quu tre denii-batf.il Ions prélevés sur ce* régi mens,
ils y seraient remplacés par des admissions
nouvelles d'officiers, sous-ofliciers, caporaux et
soldats choisis, comme à l'époque de la forma
tion, dans les régirnens de ligrte stationnas en
France.
On a«sure aussi que Je projet de former un
régiment de zouaves de la garde impériale va
être mis à exécution. Ce régiment commence
rait par étie organisé à deux bataillons.
— Hier matin, pendant que le 07= régiment
de ligne était en bifciille dans la cour de la ca
serne de la Nouvelle France, faubourg Poisson
nière, pour la revue du colonel, un coup de
pistolet a été tiré d'une maison dé la rue de
Chabrol, faisant face au côté de la caserne. La
balle a casfé la vitre d'une chambre au3? étage,
où logent les sapeurs, et est allée s'applalir
contre le miir. Heureusement personne ^n'était
dans la chambre en ce moment- Le commis
saire de police se livre à une enquête, pour
connaître l'auteur de cette imprudence,-car on
ne peut présumer que le coup de pistolet ait été
tiré avec une coupab'e intention.
—Soixante à soixante-dix infirmiers militai
res ont quitté Lyon avant-hier m itai, et se sont
embarqués pour l'Orient.
— Nos nouvelles de Ja division navale du
Levant vont jusqu'au 7 décembre, dit le Moni
teur ile la Flotte . A cette époque, l'état sanitaire
de la garnison grecque du Pirce avait éprouvé
une amélioration notable : Ja maladie semblait
tout à fait enrayée, et, depuis deux jours,il n'y'
avait eu aucun cas nouveau. L'épidémie a aussi
cessé de faire des victimes à Athènes, et les es
prits s'v rassurent. Nos troupes et nos équipa*
ges sont dans un excellent état de santé. -
lïcie bande ci'hommes armés, a annoncé sa
présence par des déprédations dans le golfe de
Coriuthe, puis dans les environs do Patras ; les
routes ne sont plus très sûres; les courriers et
les voyageurs sont parfois arrêtés; pareil e
chose a lieu en Eubée, sur Ja frontière de Thes-
salie et en Macédoine. On a signalé à la vigi
lance de notre station l'apparition, sur les cô
tes nord de l'Eubée et dans les iles Skyates et
Scopeli, de deux bâtirnens montés par une
soixantaine de bandits qui ont fait une des*,
cente à Sikia, où ils ont pillé un couvent. L'a
miral de Tinan a envoyé un de ses" vapeurs à
leur recherche.
Du reste, nos bàtimens de la station du Le
vant se multiplient pour faire face aux exigen
ces d'une surveillance indispensable pour as
surer la sécurité de la navigation dans ce3 pa
rages si favorables h. la. piraterie. Le Chrptal
était, aux dernières dates, au cap Saint-Ange,
portant secours, et protection, donnant la re
morque aux nombreux navire» frétés par l'ad
ministration de la guerre etqui se dirigent sur
-la mer Noire ; le IUron était à Samos et la Sé
rie se à Smyrne.
— On écrit de Varna, 4 décembre : « Le mou
vement des transports militaires pour la Cri
mée continus sans relâche ; notre cavalerie a
maintenant complètement évacué Ijourgas et a
pris son cantonnement à Andrinople. Nous fai
sons en ce moment l'embarquement de 12 à
i ri,000 hommes de l'armée ottomane à destina
tion de Crimée, w . ■ _.
— Au dire du Wanierer, le général anglais
de Komou, qui faisait partie du quartier-géné
ral turc, sous, le nom d'Arim-Pacha, est parti
pour la Crimée. ' •
— Dans les opérations de recrutement pour
1855, qui s'accomplissent actuellement dans
tout le grand-duché de-Bade, on montre, la •
Gazette ât Cologne l'assure, une grande sévérité
pour 1&3 cas d'incapacité. Le contingent sera
appelé sous les armes quelques semaines plus
tôt qu'à l'crJ înaira.
— L'Académie des sciences avait à nommer
un membre dans la section de botanique, en
remplacement de M. Caudichaud. La section
avait présenté les candidats dans l'ordre sui
vant : Au premier rang, éx œquo, MM. Duchar-
tre et Pay.r; au deuxième rang, M. Trécol; au
troisième rang, M. Cluti'n. L'élection a eu lieu
aujourd'hui : M. Payer l'a emporté, par M suf
frages,sur son concurrent, M. Ducbartre, qui
en a obtenu 0. La nomination du nouvel aca
démicien sera souibise à l'approbation de Sa
Majesté l'Empereur. ~
— On écrit de "Strasbourg, le 17 : «Mardi
dernier, les trains d'essai ont parcouru le tra
jet d'Offenbourg à Fribourg sur le nouvel écar-
teiment des rails du chemin deferbadois. Avant
le 1 er janvier, la voie sera li vrée à la circulation
jusqu'il Fribourg. » „ ,«
— Le 29 novembre, jour anniversaire de l'in
surrection polonaise de 1831, les Polonais ras
semblés en grand nombre dans la grand escale-
rie de l'hôtel Lambert, ont assisté à la séance
extraordinaire delà société littéraire historique.
Le prince Czartorislci a prononcë-au milieu d'un
recueillement et d'une attention- générale, un .
discours interrompu souvent par de longs ap-
plaudissemens. Voici la lin de ce discours :
Avant de nous séparer, il me reste encore à vous
faire part, Messieurs, Ja coup douloureux qui vient :
de nous frapper tous. Nous avons fait une perte irré
parable, immense; nationale. Un des plus fermes;
des plus dévoués soutiens de notre cause, le, défen
seur le plus noble, le plus désintéressé depuis vingt
années, le "champion infatigable et fidèle, alors même
que tout le monde nous abandonnait;' lord Dudlev-
Stuart en un mot, n'est uJus. La Pologne sera dé
sormais privée de son puissant appui en Angleterre;
nos infortunés compatriotes n'y trouveront plus eu
protecteur-intelligent, toujours prêt à prévenir,leurs
vœux, à venir en aide à leurs besoins Bien que ie
parle d'un "ami personnel dont le souvenir remplit
mon cœur d'une douleur ineffaçable et profonde r
mon .él'oge, quelque vif qu'il puisse paraître, n'est
qu'un hommage impartial rendu àia vérité.
C'était un homme d'un grand cœur,d<\s"ptïncipes les
plus sûrs, plein de &ympathie pour toutes les infor
tunes, pour toute idée honnête, consciencieusement
lidele a s.es co/ivictlons et marchant fermement au
but que son noble cœur avait une fois choisi.
Il aimait son pays avec passion, il ai i.ait aussi
le nôtre, il se pas.'ionnait pour ses m lheurs, pour
ses droj^s méconnus et violés, pour son héroïsme,,
pour ses souiïrances endurées avec tant de courage
et d®pulieiR-e. 11 pensait que l'honneur et l'intérêt
de 1 Angleterre exigeaient que cette grande nation
donnât, le signal de la réparation qui seule, selon
lui, comme stlon nous, doit assurer véritablement
l'équilibre, la tranquillité et la prospérité de l'Eu
rope. :
Lord Dudlev. Stuart.meu t au moment où ses heu
reuses qualités, sss heuveus -'S aspirations veis le
bien, màrics par l'action d'un esprit juste et clair
voyant allaient lui assurer d *ns le par.créent dont il
était meuilirî, une place tt une influ^nc: de iilus en.
plus importante, on,sa valeur iuJivi ruelle.re fuirait •
un jo jr plus large et où 'a voix publique devait im
poser en quelque sorte à tous ses collègues et même'
à srs adversaires politiques la douleur de ceux qui
ont eu ls bonheur d" le connaître ds près.
Les membres de l'a-sociation des Amis de la Polo
gne à Londrrs, considérant l'impo' tance actuelle d- .
là cause .polonaise, qu'il avait été seul à soutenir
pendant si long-teipps, et voulant aussi-rendre hom
mage à sa mémoire, ont résolu de commuer l'œuvre
à laquelle il avait présidé avec une si active persé
vérance.
Li Pologne sera riche en vertus, s'il se trouve par
mi ses enfans beauc lup d'hommes comme Dudiey
Stuart, doués comme lm de la même persévérance,
des mêmes sentimens, de la même abnégation, et Ci-
pables des mêmes labeuis.
Peu de jû 'rs avant là mal idie qui devait nous l'en
lever, il m'informait encore de quelques succès dans
ses démarches en faveur de notre cause. Il ne lui a
paé été donné de vivre assez long temps pour voir
i accomplissemcfit de l'œuvre à laquelle il-avait con
sacré tant d'efforts ^sincères.,
Adressons nos prières à l'Eternel pour celte ame
d'elite, et, puisqu ; exi!és nous ne pouvons témoigner
autrement les sen'imens qui nous oppressent, <;ue
.tous li s Polonais au moins revêtent pour quelque
temps les couleurs du deuil qu'ils portent dans leur -
cœur. '
— Des lettres de Berlin annoncent que l'Oder
et la Wa^tha ont de nouveau débordé. La mi
sère qui existe déjà dans ces contrées ne pourra
qu'en être augmentée.
—On nous écrit de Die (Drôme), que, le 7 de ce
mois, le sieur Drogue, âgé de sorxaule-deiix'aus;
de Saint-Asnan-en-Vercors, faisait, avec l'aide
de son iils, glisser, du bois sur les crêtes de
la montagne qui domine la commune de Ro- j
nieyer, lorsqu'un "tourbillon de neige, sou
levé par un vent des plusviolens, le préci
pita d'un roclier d'environ deux cents mètres
de hauteur. Son fils, âgé de trente-deux ans,
entraîné par le même tourbillon, n'échappa
à la mort qu'en se cramponnant à la bran
che d'un arbre .placé sur le bord du préci
pice. Le cadavre du malheureux Drogue, tout
brisé par sa chute, fut retiré le lendemain ma
tin du précipice où il était tombé par des per
sonnes auxquelles le fils si miraculeusement
sa uve était .allé demander dos secours.
La veille, du côté de Luz-la-Croix-Haute, le
sieur Gueyraud, domestique du sieur ltougier,
■aubergiste dans cette commune, a été enseveli
sous une avahnche de neige, au moment où il
faisait du bois.dans la forêt, vers les cinq heu
res du soir. .Environ cinquante hommes se
sont mis à la recherche du cadavre de ce
malheureux, dans la nuit du 6 au 7, mais le
mauvais temps,n'a pas "permis de continuer
cette recherche,"qui a été reprise dans la jour
née du H, et n'avait pas encore amené de ré
sultat. » , - ■ - ..
. —Les ouvriers employés aux travaux du che-
, min de .fer à Valeuce (Drôme) avaient voulu
fêter la Sainte-Barbe par le tir de quelques
boites. L'appareil avait été placé au milieu du
Champrde-Mars, et un jeune homme, qui fait
le service.d'artificier,«bourrait avec un tampon
de fer, lorsqu'une explosion se fit entendre, et
la boite éclata en plusieurs morceaux. Ce jeune
homme a été jeté à six pas en arrière, pat l'ef
fet de la commotion, l'œil droit fortement con
tusionné et le devant des jambes couvert de brû-
lures. Autour de la boito se tenaient, comme
toujours, plusieurs enfans attirés parla curiosi
té. Les éclats de la boite les ont tous renversés.
Un d'eux, âgé de dix ans, a été tué sur le coup
d'une blessure au bas ventre. Tous les autres
ont été plus ou moius grièvement blessés L'un,
âgé de seize ans, a eu les deux jambes brisées.
On l'a amputé de la cuisse gauche. Un autre,
âgé de treize'ans, a été également amputé de la
•cuisse gauche ; un troisième, âgé de quatorze
ans, a eu la cuisse droite broyée. Ses parens
ayant refusé de le .laisser amputer, on déses
père de Je sauver. Un quatrième a eu la jambe
droite brisée; sés parens s'étant également op
posés à l'amputation, ce malheureux enfant'a
succombé à ses blessures. .
— I es beaux moulins de Vjtry-Je-Krancais
n'existent, plus, dit le Courrier de la Champagne.
Jeudi dernier, vers cinq heures et un quart du
' matin, le feu, activé par un vent violent, les a
complètement dévorés eh moins d une heure.
Avant qu'on eût pu donner le premier signal
d'alarme, les flammes avaient entièrement en
vahi cette importante usine et s'étaient fait une
part que rienn'a'pu leur disputer. La vivacité du
feu a été tel emcirt grande, queja ville ét-ait illu
minée comme aux jours des plus grandes ré
jouissances publiques. Chaque çftison parais
sait être la proie d'un incendie ; aussi la plupart
des babitans, réveillés par la voix lugubrede
clairon,le bruif .du tambour etle son delà cloche,
se croyaient entourés de feux. Sur le lieu de
l'incendie, un spectacle terrible, mais majes
tueux, s'offrait aux regards. Les flammes, ali
mentées par une quantité considérable de
grains, de farines, et d'autres combustibles,
s'élevaient à une hauteur prodigieuse et sem
blaient embraser-le ciel; de temps x en/temps,
elles paraissaient céder à l'opiniâtreté des tra
vailleurs et à une pluie torrentielle; mais bien-
lôt, reprenant plus d'intensité, elles brisaient
les portes, les volets, .enveloppaient la cons
truction et annonçaient au loin, par les craque-
mens-des poutres, par l'écroulement des mu
railles, qu'elles étaient maîtresses du lieu. :
Quoique l'usine ait été complètement enva
hie dès le commencement , caMnd.ant les se
cours se sont erganisés pour prwlrver le corps,
de logis, qui n'était séparé que par une cour, et
les bureaux qui louchaient au bâtiment que
les flammes dévoraient. Toutes les autorités. ci :
viles et militaires, le clergé, la gendarmerie,
'i n détachement du 3 e d'artillerie, de passage,
n vtre garnison, les frères de la doctrine chré
tienne, les professeurs du collège, la plus gran
de partie des liabitans et les huit pompes de la
ville se trouvaient sur les lieux, ainsi que les
pompes de B'iacv. Loisy, Frignicourt, Vitry-en-
Pertliois, Couvrot, Marolles, G aunes, Maisons,
Vauclerc, Luxi'mont, - B'-gnicouri-sur-Mirne ,
Huiron, Drouiliy, Pringy, Courdemanges, Sou-
"langee, Verlautet Cbâtelraould. .
l.a perte s'élive'à un chilire important.
Onu'a heureusement aupun accident parti
culier à signaler dans ce sinistre dont on ignore
la cause, et qui vient d'atteindre une famille
estimable.
— Dans la nuit du 10 au H,-le feu s'est dé
claré à Dinan,'dans une maison habitée par
.M. Daguenel, marchand de comestibles.: Eh un
instant les voisins furent sur pied, et l'iuf
d'edx, le .sieur Durand, menuisier,.après avoir
enfoncé la porte des époux Daguenel, fut assez
lieureux pour sauver deux personiies:,Mme Da
guenel et sa fille, âgée de sept ans, qui, dans
leur effroi, auraient peut-être péri au" milieu
des flammes. Bientôt arrivèrent MM. le sous-
préfet., le substitut du procureur impérial, le
commissaire de police, la gendarmerie, les sa
peurs-pompiers, etc., qui tous ont rivalisé de
zèle pour éteipd. e l'incendie.
Il parait que, tandis que des hommes dévoués
s'exposaient si courageusement pour secourir
les victimes de l'incendie, quelques individus
.étaient accourus avec l'intention de profiter du
'trouble pour dévaliser la maison. Une somme
de 200 et quelques francs était renfermée dans
le tiroir d un buffet sauvé du désastre; on a
bien trouvé le sac, mais l'argent, avait disparu.
— Hier, vers dix heures et demie du soir, les
> sentinelles des forts de Nogent et de Charen-
ton, aperçurent au loin, et dans li direction de
Créteil, uiie grande lueur qui éclairait la cam
pagne et paraissait être causée par q'.ielqu'in-
• cendie considérable.
L'alerte fut aussitôt donnée et des délaclie-
mens d'hogimes en armes et de travailleurs,
appartenant au 20 e bataillon de cliasseurs et au '
00 e de ligne/ furent dirigés-au pas de course
de ces d.eux forts sur le lieu du sinistre. En
y arrivant, ces détachemens aperçurent le3
débris embrasés de quelques meules de blé que
les flammes avaient dévorées. Ces meules ap
partenaient à une ferme située à l'ouest de Cré
teil, et.comme, elles se trouvaient assez éloi
gnées des maisons, le feu qui les consumait n'a
vait pu se communiquer. On ignore si la cause
de ce sinistre est due ji l'imprudence ou à la
malveillance. Vers deux heures du matin, les
troupe s ont pu regagner leurs casernes.
— Nous avons parlé, il y a deux mois envi
ron, de t'assassiinat d'un marchand. boucher,
trouvé mort entre Honfleur et Beaumont. La*
seule pièce de conviction que l'on eût trouvée
sur le théâtre du crime était'la-baguette du
pistolet .avec lequel le crime paraissait avoir
été commis. Ce simple indice vient, par le plus
grand des hasards/de mettre sur la voie de
■l'assassin présumé.,
Le 7 de ce mois, un individu que l'on croit
être un boucher des environs d'Honfleur, se
présenta au marché de Beaumont, acheta une
vache et s'esquiva avec l'animal sans le payer.
Les gendarmes, avertis, arrêtèrent cet homme
près de Ia_côte de"Grâce, il prétexta un besoin,
et s.e dirigea vers un fossé. Le lendemain, une
jeune paysanne trouvait, en cet endroit, un
pistolet chargé, mais sans baguette.
Cette circonstance ayant été remarquée/ oa
se rappela la baguette ramassée deux mois avant
sur le lieu où un crime avait été commis. 0n
l'essaya, et l'on s'aperçut qu'elle s'adaptait par
faitement au pistolet, et, de plu?, qu elle por
tait, un numéro identique à celui qui était gra
vé surl'arme. On observa encore que les che
vrotines dont ce pistolet était chargé étaient
absolument semblables à celles qui avaient été
retrouvées dans le corps de l'homme assassiné
il y a deux mois. Ces indices ont paru des pré
somptions sérieuses, et l'instruction poursuit
son cours. _ .
— L'enlèvement d'une Parisienne par des
pirates chinois est raconté en ces termes, dans
une lettre daté- 1 - de Hong-Kong, le 27 octobre,
et qui a été communiquée: au Moniteur di la
Flotte•: . '
Le navire chilien le Coldéra était parti de Hong-
Kong, le "5 octobre,: pour San-Prancisco, avec
deux .passagers, une jeune dame de Paris, Mlle
Fanny Loriot, et un Chinois; surpris deux jours
après son départ par une affreuse tempête, il
avait relâché dans une baie située derrière quel
ques iles où le ventf avaifcpoussé; il comptait s'y
réparer; mais,pendant la nuit, et tandis que l'é
quipage était oCcu'pé aux pompes, troi s jonques
chinoises l'ont assailli tout d'un coup, s'en sont
emparées ët l'ont mis au pillage; les brigands qui
les, montaient sont restés deux jours maîtres du
navire; ils l'ont quitté en voyant arriver une,
nouvelle flottille de jonques. Le, 11- octobre, les
bandits qui montaient une de ces dernières
jonques offrirent au capitaine du Coldéra de le
conduire à Hong-Kong, lui, le Chinois du bord
et la jeune dame passagère; mais ne dame et le Chinois furent, descendus dans
l'embarcation, les bandits poussèrent au large
et ne voulurent jamais -prendre je capitaine,
qui réussit enfin un peu plus tard à s» procu
rer un bateau et à se rendre à Hong-Kong.
, Pendant ce temps, les pirates entraînèrent la
jeune dame et le Chinois, et les firent entrer
dans un autre bateau, .où ils les enfermèrent
dans une petite cabane de l'arrière. « Nous
étions obligés, <'crit lafeune dame dans son ré
cit, de nous tenir e/i raccourci faute de place, et
on nom surveillait degrés près ; le soir, il nous
était permis de sortir, pour un quart d'heure
à peu près de notre prison ; niais, dès que les
pirates voyaient venir d'autres bateaux, ils
nous faisaient rentrer au plus vite ; ils nous
fournissaient de la nourriture à l'heurede leurs
repas, et nous disaient souvent, que si le bateau
qui portait notre capitaine à Hong-Ko.ig ne ra
menait pas notre rançon, ils nous lâcheraient.
Nous sommes restés'ainsi jusqu'au matin du
48 ; le Chii bis, mon compagnon d'infortune,
entendit les pirates dire qu'un steanifr était
en vue et qu il fallait faire des préparatifs p^tir
se sauver à terre; ils né tardèrent, pas, en effet,
à s'échapper, nous laissant ainsi libres, et sans
nous faire aucun mal. Pendant letempsquenous
avonspasséà bord decebateau,les pirates ontat-
taqué, la nuit, un ba'eau chinois, et, le lende
main, -'ils ont trafique de leur butin avec unautre
baieau.Dé noire prison, nous entendîmes distinc
tement pass i je* m Uia dises d'un bateau à
l'autre et compter l argent. » Le steamer en
voyé à la recherche des -pirates, et qui a déli
vré la jeune dame et le Chiûois, a détruit,
avant de quitter ces parages pour revenir-à
Hong-Kong, trois villages occupés par les pira-»?
"tes. On croit qu'une nouvelle expédition de
bâtirnens de guerre sera spontanément,dirigée
contre les repaires où ces,bandits se réunis
sent. - -
— Le Salut, publ 'c rapporte un trait de bien
faisance assez excentrique; niais l'on dira pro
bablement que la fin justifie les moyens :
sieurs, revêtus du costume bourgeois, mais qu'à
leur attitude martiale et surtout au ruban rou
ge qu'on remarquait à leur, boutonnière, il était
facile de reconnaître pour appartenir à l'armée,
traversaient notre Jardin-des-Plantes-, lorsqu'ils
furent abordés par une pauvre femme et. ses
deux enfans, qui leur demandèrent l'aumône.
Deux d'entre eux lui donnèrent quelque mem e
monnaie; le troisième se fouilla,'et le geste/de
regret qui lui échappa indiqua quM avait ou
blié si bourse.
• Les trois amis avaient à peine fait quelques
p.1s dans le jardin, qu'ils furent .l'objet d'une
nouvelle requête Cette fois, c'était un jeune
garçon de. huit à dix aus, qui, pour mieux les
disposer en sa faveur, se mit A. faire la roue de
vant,eux. — Parbleu'. voilà une i-iée, s'écria
l'officier qui, l'instant d'avant, s'était trou
vé au dépourvu, je parie vingt francs que
e fais la roue aussi bien que ce bambin. —
La chose vaudrait la peine d'être vue, répliquè
rent en riant les deux-autres promeneurs.—
Tenez vous le pari? —Très volontiers. Sur ce,
l'auteur de çelte bizarre proposition, sans hési
ter et avec une adresse toute juvénile, exécuta
l'exercice en question, pirouetta deux ou trois
fois sur lui-même et tendit la main à ses ca
marades;.après quoi il revint sur.ges pas et re
mit à la pauvre femme, qui avait tout à l'heu-
re imploré sa charité, les vingt francs, montant
du pari si lestement gagné. - - •
—On raconte, dit un journal de Rennes, que,
pendant une chasse qui a eu lieu ces jours der
niers du côté de Gourin, un vieux sanglier,
sorti du bois, venait d'attaquer un jeune pâ'.ço -
et de lui faire ' une large blessure au ventre,
lorsque les bœufs gardés par cet enfant accou
rent, et faisant une charge àîbrid contre le so-
JPaire, l'obligent à regagner le bois et sau
vent Je berger.
— Sous queJques jours, un grand navire en "
fer, qu'on a construit au midi du bassin de la
Bastille, va être mis à flot-
■ La nuit. dernière quatre malfaiteurs ont
cherché à s'introduire clans la boutique d'un
horloger, rue Lafayette, en tentant de fractu
rer la barre de fer de la devanture. Pour ne pas
être interrompus dans leur entreprise, ces vo
leurs avaient attaché avec une forte ficelle la
porte au-dehors, afin d'empêcher l'horloger de
sortir; et ce n'est qu'à force de crier au voleur
qu'il est parvenu à faire fuir ces individus. "
— Imcore un accident occasiorié par la rapi-
.dite avec laquelle marchent les voitures de
bouchers. Un balayeur de la voie publique aèu
hier la jambe broyée sur le boulevard de l'hô
pital par un garçon boucher du boulevard
d'Italie. "
— Deux .suicides par asphyxie ont été cons
tatés hier dans le quartier Moutholon : l'un, ce
lui d'un courtier de marchandises, rue Coque-
uard, et 1 autre, celui d un propriétaire, passage
Saulnier.
— Jeudi dernier a eu lieu a Londres une vente
de livres rares, ou la passion des hibnoumnfs
s'est manifestée de la façon Ja plus éclatante.
Entre autres ouvrages \tidus a de prx vrai
ment labuieux.nous citerons : la collection des
ouvrage re i ail i«ioue et * 1 top graphie '
de l'Angleterre, de llerne. 6s volumes, qui s'est
vendue 6.8fr. : les œuvres complétés de
Shakspeare, première édition. 162a. achetées
3,750 îr.; la tioisième édnnn du même oavra-
ge^achetee 1 ,zou fr.
— M. Albert Cler, ancien consul à Port-Mau
rice, vient de mourir du choiera a Valence (Es
pagne). ou il remplissait par intérim les fonc
tions de consul.
Avant d'entrer dans la carrière des consulat?,
M. A. Lier avait ete journaliste: c était, comn»
on disait avant 18*8. un des trois hommes d'E-
tat du Charivari, Mais M. A. Cier. qui parlait
plusieurs langues vivantes, avaitpns au sérieux
sa nouvelle prolession; et. dans toute la matu
rité de l i e il pou\ it encore rendre d'utiles
et longs «ervices au ministre dt s aff* ires étran
gères.
— Les dépouillés mortelles de M. Léon Fau
cher, ancien ministre dê nnteneur. ont été
apporte s à Pans Se obsequ - 'i r nt lieu
mardi 19 décembre, a dix heures du imtin, à
l'église de la Trinité, rue de Clichy. On se réu
nira à la mais on mortuaire, rue Blanche, 10.
Sa famille prie ceux de ses amis, qui n'au
raient pas reçu de lettre de faire part, de consi-,
dérer cet avis comme une invitation.
—Les nombreux amis de M. le coJonel Martin,
chevalier de la Légion-d'llonueur, sont priés
d'assister aux eonvoi,service et enterrement qui
auront lieu mardi-1y décembre. On se réunira à
son domicile, rue Lamartine, 21, à dix heures.
— La maison Frainais et Gramagnac vient
de-faire paraître la.collection de ses nouveautés
de dentelles blanches et mires, produits de ses
fabriques d'Alençon, Bruxelles et Chantilly; ses
assortimens sont aussi étendus que possible, et
commencent depuis le col le plus-simple pour
s'élever jusqu'à la toilette plus complète et la.
plus riche. Ses dessins étant sa propriété exclu-
sice ne se trouvenrque dans ses magasins, 82.
rue de Richelieu. ...
— MM. Susse frères, éditeurs des œuvres de
Pradier, la Saphb, l'Atalante, Cornélie, c't-de
tant d'autres modèles d'après nos premiers ar
tistes modernes et anciens,--viennent encore
d'enrichir leur collection d'un .jjnagnifl que
groupe par Jenh Debay, représentant le Génie
de la chasse terrassant un ceif.
Li composition de ce groupe et l'exécution
remarquable du bronze le recommandent aux
amateurs. 1
Nous engageons nos abonnés à visiter les ma
gasins d'étrennes de la place de là Bourse, où
cette œuvre-d'art est exposée.
— M. E. Viollet-le-Duc vient dé publier sous
ce titre modeste: Essai sur l'architecture mili
taire du mt.yen-dge un livra qui est l'histoire
raisonnée de l'art ds la fortification depuis l'é
tablissement du régime féodal jusqu'à v l'adnp-
tion du système de défense opposé à l'artillerie:
à feu. "M. Viollet-le-Duc, écrivain aussi distin
gué qu'artiste habile, a, écrit et dessiné cet ou
vrage avec beaucoup de . soin et de talent. Les
133 gravures que l'ouvrage renferme sont d'une
exactitude historique, d'une précision-architec
turale èt d'un effet pittoresque qui ne laissent
rien à'désirer. . - -
— A rOpira-Comiqua, demain mardi, 87 & re
présentation de l'Etoiic du Nord. Battaille rem-
p'ira le rôle de Peters ? Mlle Duprez celui de Ca
therine. • . - '
— Compagnie du chemin de fer de Parts à
Rouen. — Le conseil d'administration a l'hon
neur d'infopmer MM. les,actionnaires de la com
pagnie au'il reste à placer, sur l'emprunt de
18 millions, émis le 2a février 1834 , dix mille
obi igations de i ,000 fr., remboursables à 1,230 îr.
et portant 50 fr. d'intérêt par an, qui leur sc-
.Ie malheur, et dont elle suivra la destinée,
quoi qu'il arrive. Don Ptidro triomphe..; la
cour est assemblée pour entendre prononcer
l'abdication de la bouche même, de la reine;
tout à coup le muletier .^avance, et, rejetant
fc on manteau d'un geste noble et fier : Oui,
Messieurs, dit-il, ou ne vous trompe pas; la
reine n'a pas épousé l'infant de Custiile;
l'infant, manquant à sa parole, s'est marié
à une autre femme; mais le roi, son frère,
saura bien réparer ses toit5 et punir les traî
tres. — Il arrivera trop tard, s'écrie le cou
sin. — Tu mens, don Pedro, car le roi de
Çastille, c'est moi !
. La nouvelle musique de M. Ad. Adam
n'est pas précisemcfit espagnole: elle est
'cosmopolite. -M. Adam ne demande pas à ses
inspirations de quel pays elles viennent,
pourvu qu 'elles soient mélodieuses, faciles
et charmantes. *A .iusi l'on a. .pu remarquer
dans un pacage du premier acte une ca
dence qui rappelle le God *aueihc. Quecn', on
a pu-trouverqueles couplets delà Paysanne
ont plutôt la couleur auvergnate ou picar
de, qu 'andalouse ou castillane; qu'ils ontplu-
tfit le rhythme d'une bourrée que d'un bolé
ro, sans que'cela tire à conséquence.'La mé
lodie, l'esprit, l'entrain, la verve abondent
dans le Muletier dc Tolhdi. Qui oserait en de
mander davantage '! O itre les morceaux de
aime Cabel, d>fnt j'ai t'éj v parié, et qui se
vendront par centaines de milliers, il y a
dan# la partition nouvelle une foule de jo
lies choses que je me bornerai à citer, pour
ne pas trop, allonger cette anaiyse : une
ouverture vive et brillante; de fort jolis
couplets que Sujol a ti ès bien chaulés : Je
suis un simple muieikr-, le duo d« la peur, un
des meilleurs morceaux de la pièce, dont le
milieu, surtout, est d'une grâce et d'une
fantaisie cliannanU s; un trio à boire bien cou
pé et bien rhyUnné ; nrt beau finale. Le se
cond acte s'ouvxc par un chœur de conjurés
d'une allure sombre et d'un caractère fa
rouche. La double cavatine de la reine et
du muletier est parfaitement réussie. On
a vivement applaudi cette phrase d'une
suavité pénétrante : Cest vous que j'aime en
elle. Le morceau de la révolte, qui termine
l'acte, est rempli.de mouvement, de variété
et de charme. A près, l'air de Mme Gabel :
Ah ! quille douce ivresse ! qui est le morceau
capiî-al du troisième acte, il y a encore un
duo des plus touchàns et des plus dramati
ques. Vous voyez que la partition est riche,
el qu'elle, fera, la fortune du théâtre et de
l'éditeur.
J'ai dit que.Mme Gabel est constamment
en scène et que le succès de la pièce repose
entièrement sur elle, comme actrice et com
me cantatrice..Les autres acteurs ne son'1 là
que pour lui dtrnucr la réplique. Ils se sont
tous acquittés de cette tâche avec un dé-
vtiûment, un zèle, une modestie qui les ho
norent. Sujol, qui a/lft apprendre en peu de
jours un rôle écrit pour Sapin, l'a joué el
chanté de ljt manière la plus remarquable.
Ce ténor est en grands progrès; il dit les an-
dante à merveille ; il a de la sensibilité, de
la tondresse et du goût: Sa romance" et
ses trois duos lui ont valu des applautfis-
semens prolongés et un rappel après la
chute du rideau, II doit être satisfait de ?a
soirtoi
Cabél a un rôle ingrat, non pour le chant,
mais pour son caractère de traître. Il l'a joué
avec beaucoup de dignité et de con vena'nce;.il
en a sauvé le côté Gdieuxàl 'orce de tact et de
désinvolture; comme chanteur il a été très
applaudi et méiitait de l'être. Itibes s'est
fort bien tiré de "soa rôle de traître en se
cond, el Lcgrand, ténor léger, qui abordait
pour la première fois, si je ne me trompe,
les rôles comique?, a donné au personnage
de don César un ' cachet d'étourderie, de ^
vantardise ot do .fatuité tout-à-fa il divertis
sant. ; -,■"■■■
Mlle (iarnier, qui travaille avec ardeur à
rendre sa voix plus souple et plu« juste, est
fort jolie dans son rôle d a senora de h nor,
et paraît fort bien faite sous son costume Je
paysan.
La pièce est montée avec un luxo et une '
richesse extraordinaires. Ou avait imaginé,
je ne sais pourquoi, que le public du bou
levard du Temple ne devait aimer que les
spectacles les plus simples, et les plus écono- '
nvques; que ses héros favoris ne poavaicnt
être que des porteurs ci'«au, des maraîchers,
des charrons, des tonneliers ; qu'il no vou-
la t soufïnr -sur 1a scène que les chaveaux
cirés, les sabots, les cabans, les tartans, l'iti-
dienoô'ct 11 bure. Le paradoxe était joli et
commode; mallicqreusemeut, le public n'y a
point mordn. D'abord, pour qu'un succès au
Théàtre-Lytiqive soit fructueux et durable, .
il ne doit pas s'adresser seulement aux joi-, v
sins, mais à tous les qnariWs de Pari-; ; en 1
suite, plus la condilioa des spectateurs est
laborieuse et modeste, plus leur idéal est
magnifique et, spleudide. M. Penin a bien
compris son public: il lui a donné des
jardins de féo, d'\s palais merveilleux,
de la soie , du satin , du vchiurs, en
veux-tu en \oilà, des rois, des princes,
des courtisans , des reines, des danvs
d'honneur, des gardes dont la cuirasse
brille comme l'argent et dont l'uniforme est
presque aussi beau que celui des G": ut-Gardes
de l'Empereur ; il leur a donné un fort
joli ballet, des danseuses vives, jeunes, les
tes, fi ing mies ; il a voulu enfin entourer,
comme il l'a dit lui-même, l'étoile de son
théâtre, sa précieuse-et charmante artiste,
d'un cadre digue d'elle.
L'immense et légitime succès qu'il vient
d'oblenir le récompensera largemen t de tous
ses frais et de toutes ses peines. Avais-jp.rai
son de dire, dès le commencement, que M.
Pcrriu était le seul directeur possible au
Théâtre-Lyrique? Qu'en pensent les concur-
rens malheureux de cet homme habile, qui,
en devenant directeur, n'a point cessé d'être
artiste? Qu'en pense la Société des Auteurs?
-—J'attendrai, pour pai 1er avec plus d'é
quité et de bienveillance de la dernière
reprise de la Muette, que les malades soient
complètement rétablis, leS timides rassurés;
'que les faibles aient repris des forces. Je
dois dire dès à présent que l'administrât ion
a f.iil 1"R plus louables efforts pour monter
l'œuvre de M. Auber avec tout le soin et l'é
clat convenables. L'orchestre et les cbœurs
ont ■ parfaitt ment manœuvré. L'admirable
prière sans accompagnement a ^excité des
transports d'enthousiame. ■
Gariloni a fort bien joué et .chanté le rôle
de Masaniello ; il est.mis, d'abord, avec une
exactitude irréprochable; il estsouple, agile,
dégagé comme un vrai laxzarone; mais ses
traits nobles, sa bouche line, son beau pro
fil poétisent le type, un peu commun, de
l'homme du peuple, et font rêver du héros
sous les haillons du pêcheur. lia été charmant
dans les passages tendres comme la cavatine
du Sommeil, énergique dans, le fameux'duo
Amour sacré d'' la patrie! entraînant dans li
scène de folie et dans le morceau de l'insur
rection. On l'a vivement applaudi et rappelé
à la fin du spectacle.
Mme Cerrilo est fort belle, mais elle e.-t
bien muette. Je ne sais où elle a pris que lés
femmes de Porlici ont des sandales nouées
sur le couple-pied. Toutes nos femmes du
peuple, une Napolitaine 11e devrai' point
l'ignorer, portent des pantoufles légères ou
des soc pios. l^s zampifti sont une chaussure
calabraise, plus commode dans les monta
gnes qu'au bord de la mer.
Mlle Pouiliey, la débutante, était dans
l'impossibilité absolue dechanter, peu d'heu
res avant le spectacle. M. Cabarus, mandé
tiï toule hâte, lui a donné une parcelle infi
nitésimale de je ne sais quelle poudre lio-
mœopatbique, et la malade s'est levée, a
marché, est venue au théâtre, a joué et
chanté. J'ai demandé à M. Cabarus si sa
poudre avait la qualité de faire chanter jus
te. Ilm'a dit que non, et que, s'il en était
ainsi, il la vendrait bien cher.
Le grand succès de la soirée a été pour
Mme Iiosati, qui a dansé un pas ravissant
avec une grâce, une légèreté, une rapidilé
merveilleuses.. Il est à regretter que ce pas.
'ne soit point répété aux représentations sui
vantes, Mme Itosati .étant forcée de donner
tout son temps aux études du ballet nou
veau. On sera dédomm agé en partie de celte
privation fâcheuse, par de lias de caractère
de Mme Guy-SU'phan El-Ote, un l'oit joli
pas, je .vous assure, et fort bien damé;
.. . \
— La société Sainte-Cécile a consacré sa
séance de dimanche dernier à l'audition de
morceaux d'auteurs contemporains. L'os- ivi e
la f-lus remarquable est entée dans ce con
cert est la symphonie de M."Gorges Malliias,
un de nos meilleurs-pianistes, de l'avis mê
me de s-^s plus illustres conlrères, musicien
distingué, compositeur d'un grand avenir et
qui s'est contenté jus ju'ici, chose rare! de
travailler dans le iecueiilement et dans le si
lence sans se jeter, prématurément, à la tê
te du public.
Sa symphonie a obtenu le plus grand suc
cès. On a bissé avpc insistance et à trois re
prises le tchr-rzo. qui est vraiment délicieux;
mais je ne sais pourquoi l'orchestre a passé
outre, te contraire a lieu d'habitude.
L' allegro débute par un thème iYanc, ma
jestueux, itnpo.-ant. En.général, lesidéès do.
jeune compositeur sont pleines de clarté et
de distinction. Les développemens de la se
conde partie sont ingénieux et variés; la ren
trée du motif principal est précédée d\m
crescendo dont le trait le plus saill&nt se re
produit dans la péroraison. Des appels .d cuivre ramènent lé thème du début et cou
ronnent dignement ce large et beau mor
ceau.
Le scherzo est léger, brodé, ciselé, ouvragé
le plus délicatement du monde. La flûte, la
clarinette et le hautbois y gazouillent, com
me des oiseaux jaseurs. C'est un petit joyau.
Une mélodie émpreinte de la passion 1;k
plus vraie et de la sensibilité la plus com-
mu'uicative règne dans Validante. Ce mor
ceau révèle des qualités qui trouveraient
leur place'au théâtre.
Le finale est un vrai bouquet de feu d'ar
tifice; ce ne sont que traite brillans, que thè
mes rapides, que reutn'es saisissantes. L'or
chestre l'a fort bien enlevé. Succès oblige.
Maintenant que M. GeorgesMathias est entré
dans .l'arène, il faut qu'il continue, qu'il
lui te, et qu'il parvienne au but que tout,
graud artiste doit se proposer. Moct'e ordrne,,
courage et en avant ! -
Une fort jolie personne, élève du Conser
vatoire, et en état déjà de débuter au théâ
tre, a chaulé avec beaucoup de charme et
d'entrain un air rus?.e et un air' anglais, le
dernier traduit en allemand. Cette jeune ar
tiste s'appelle Aille lîiauchi. Avis aux direc
teurs.
P.-A. FEO'REOTPsO.
Le baron de ManteufTel, président du con
seil des ministres, a pris la parole dès le dé
but de la discussion, pour combattre la pro
position de M. de Viucke; il s'est exprimé en
ces termes :
Messieurs, j'ai à faire précéder la discussion
actuelle de quelques observations. Parmi les
motifs qui ont été donnés pour qu'on volât line
adresse, on a fait valoir celui-ci, que le gouver
nement devait s'attendre à une adresse.Je me
Eermettrai de nier en fait cette supposition,
orsque les conssilters de la couronne ont dé
battu la question de savoir s'ils conseilleraient
à Sa Majesté d'ouvrir elle-même les cham
bres, on a aussi examiné la question de savoir
si la discussiond'uneadresse serait avantageuse
et si elle était la conséquence de l'ouverture
des chambres par le roi. Ces deux questions ont
été résolues négativement; en premier lieu, par
la considération que toute .communication sur
lés négociations politiques' serait impossible
•sans porter préjudice à ces négociations, et, en
second lieu, parce-que cette première considéra
tion -empêcherait la discussion d'une adresse.
Permèttez-moi d'ajouter à ceci quelques obser
vations. La chambre a, sans aucun doute, le
droit de voter une adresse, et l'interprétation
qu'on veut donner ici aux débats dépend de la
chambre. Je ne mets donc pas en question ce
droit de la chambre. Mais, comme je l'ai
dit, dans" l'état des négociations pendantes
en ce moment, il est impossible de donner
des explications sur la situation politique,
et même je devrais m'abstenir de rectifier
des faits faux si l'on en présentait. Ensuite, je
voudrais rappeler aux membres de cette cham
bre qui prendront la parole dans ces débats,
què, dans le moment actuel, nous sommes en-:
coîe en paix avec tous les Etats et les prier de
tenir compte des considérations qui s'en sui
vent. » ■ .
Ce discours, qui a été accueilli par les ap-
filaudissemens de la droite, a été suivi d'un
ong débat auquel ont pris part, tour à tour,
contre 1* projet, M. llerg, rapporteur de la
commission centrale; MM. de Boninet de
Gerlacb, et pour le projet MM v Reichensper-
ger, chef de la fraction catholique,et de Vinc-
Ite. La proposition a fini par être rejetée à
58 voix de majorité (170 voix contre 112).
fie vote préjugeait la question, à l'égard de
la proposition Itethmann-Hollvveg, qui n'en
1 a pas moins été discutée dans son ensemble.
Après plusieurs discours qui n'ont pas laissé
de jeter quelque jour sur les hésitations de
Ja politique prussienne, M.- Bethmann-Holl-
weg s'est décidé à retirer son projet.
Nous recevons d'un cia no:; eorreôpomlyns
de Vienne la lettre suivante.
Vienne, 14 décembre.
Le journal le Lloyd a été suspendu pour
huit jours à cause d'un article de son nu
méro du 10, dans lequel la dernière note
du -comte Nesselrode au baron Budberg
était commentée avec vivacité. Cette mesure
a été une sorte de*compcnsation accordéeau
prince Gortschakoff qui l'a ardemment sol
licitée, .et qui a été appuyé par quelques
diplomates des Etais secondaires d'Allema
gne, et par quelques personnes de la- cour.
Elle a produit une grande sensation; mais
c'est inutilement que le parii russe a cher
ché à en exagérer la portée.
On assure que, depuis lundi dernier, l'em-
lacour.
Le général anglais Du Plat, commissaire
de l'Angleterre près de l'armée autrichien
ne, est tombé gravement malajgfc. Sou. fils,
aidc-de-camp du prince Albert, est arrivé
cette nuit avec des instructions.
Pour extrait :
Le secrétaire de la rédaction, L. B omface.
On écrit dè Jassy, 4 décembre :
«'Depuis le départ (lu comte .Coronini, il ne
s'est rien passé ici de remarquable.
» Le comte, eu .passant à Balai, a adressé
l'ordre ■suivant aux présidons des districts :
» j'ai appris que plu-sieurs arre-talions avaient
» élé l'ailes ici sans l'autorisation. du gouver
» nement. J'enjoins de relâcher ces prisonniers
» sans délai. Si vous .rencontrez des obstacles,
» ad restez-vous à l'autorité militaire aulrichieu-
» ne du lieu, qui a reçu à ce sujet les ordres né-
» cesïsires.» Immédiatement après que cet ordre
a étédonné,21 prisonniersgrecs, parmi les iuelà
se trouvaient des individus sous la protection
• anglaise, arrêtés par un colonel tu
pression sur la plus grande partie de la popu
lation. »
adresse aux-cortès, dans laquelle il deman
de que la conduite de son ministère soit exa
minée.
On écrit d'Aranjuez que, dans la soirée. du
dimanche 10, à l'occasion des élections mu
nicipales ^quarante hommes appartenant
pour la majeure partie au bataillon-de vo
lontaires de Madrid formé dans les journées
de juillet et désarmés immédiatement, se
sont procuré des sabres, des fusils, et ils ont
enfei mé dans le local où se faisait l'élec
tion, ceux des électeurs qui repoussaient leur
candidat. Ces hommes se sont répandus
ensuite dans les rues, outils ont commis des.
excès de toutes sortes. Par ordre du gouver
nement, cent hommes d'infanterie se sont
portés sur Aranjuez pour y rétablir la tran
quillité. Le chef du détachement.avait l'or
dre de désarmer ces rebelles.
GOtJRS DE LA BOURSE.
PARIS , 18 DECEMBRE.
COOSS 6 b CL û TCEE. I ê 16 lf'. 18 BABSSji. BAISSE
3 0/0an compt. 70.70 70.»» » » . » 70
—Fin du mois. 70.63 69.90 » » » 75
41/2 au compt. 96. » 95.25 » » » 75
—Fin du mois. 9(i. » 95.75 .» » » 23
Les cortès espagnoles ont entendu, le -13,
la lecture du rapport sur la proposition d ou
vrir une enquête parlementaire touchant les
actes de la reinë Marie-Christine. La com
mission a pensé qu'il -y avait lieu à ouvrir
l'enquête en nommant une commission nou
velle de quatorze membres, qui-devra pro
poser les points sur lesquels cette enquête
roulera. Puis, le congrès a pris en considé
ration- un projet-de lui sur les incompatibi
lités entre les fonctions de députés et l'ac
ceptation d'autres tondions, et une propo
sition de M. Scvane sur l'abolition de la pei
ne de mort en matière politique.
, M. Luis-Gonzalez Bravo -a .présente-une
Nouvelles diverses.
Par décision impériale du 16 décembre, les
officiers dont les noms suivent ont été appelés
au commandement des bâtirnens ci-après, des
tinés à remplacer ïExpedilive et la Recherche
dans la station d'Islande, savoir : MM. Je capi
taine du frteate Barlatier-D?mas au comman-
dement
de vaisseau Pottier au commandement du brick
l'Agile.
■ — Par décision impériale de la même date,
le commandement du transport la Provençale, a
été confié à M. le lieutenant de vaisseau GEmi
che n. -
Par un autre décision du 10 décembre,
M. le capitaine de frégate Véron a été nommé
ipèmbre adjo.nt du conseil dés travaux de la
marine, en remplacement de M. le capitaine de
frégate Bupré, appelé à un commandement à la
mer.
— Le dépôt des remontés des haras impé
riaux, qui était établi à la Porte-Dauphine, près
Paris, est transféré par décret impérial du 2 de
ce mois sur Jc-s terrains domaniaux existant à
gauche de l'avenue qui conduit de l'Arc-dc
Triomphe de l'Etoil/î à la grille de la Muette. L'em
placement alfeeté au dépôt sera compris entre
l'avenue de Saint-Cloud, *la rue de la Tuur, la
rue du Petit-Parc et le prolongement de la rue
Virgile. Un crédit de 100,000 fr. est ouvert
ppur l'appropriation du terrain et les construc
tions.
— Les travaux de terrassement, pour le ni-
vellempnt du Ch-imp-de-Mars à Boulpgne, sont
activement poursuivis.
— Voici, sur l'envoi de quatre bataillons de
la garde impériale en Orient, des détails que
nous avons lieu de croire positifs :
On prendrait dans chacun des deuxrégimens
de -grenadiers et des deux régimens de volti
geurs déjà organisés à deux bataiItons, le cadre
d'un deirri bataillon en officiers, sous-officiers
'et caporaux, plus 300 hommes, et ces quatre
demi-bataillons une fois arrivés à l'armée d'O
rient, seraient portés au grand complet de
guerre, au moyen d'officiers, de ëous-offici"rs,
de caporaux et de soldats choisis dans les rangs
de cette armée. De cette manière, 1 p . noyau
parti de France servirait, une fois arrivé en
O ient., à former un 3* bataillon pour chicun
des. quatre régimens d'infanterie de la garde
impériale actuellement oxistans.. Quant anx
quu tre denii-batf.il Ions prélevés sur ce* régi mens,
ils y seraient remplacés par des admissions
nouvelles d'officiers, sous-ofliciers, caporaux et
soldats choisis, comme à l'époque de la forma
tion, dans les régirnens de ligrte stationnas en
France.
On a«sure aussi que Je projet de former un
régiment de zouaves de la garde impériale va
être mis à exécution. Ce régiment commence
rait par étie organisé à deux bataillons.
— Hier matin, pendant que le 07= régiment
de ligne était en bifciille dans la cour de la ca
serne de la Nouvelle France, faubourg Poisson
nière, pour la revue du colonel, un coup de
pistolet a été tiré d'une maison dé la rue de
Chabrol, faisant face au côté de la caserne. La
balle a casfé la vitre d'une chambre au3? étage,
où logent les sapeurs, et est allée s'applalir
contre le miir. Heureusement personne ^n'était
dans la chambre en ce moment- Le commis
saire de police se livre à une enquête, pour
connaître l'auteur de cette imprudence,-car on
ne peut présumer que le coup de pistolet ait été
tiré avec une coupab'e intention.
—Soixante à soixante-dix infirmiers militai
res ont quitté Lyon avant-hier m itai, et se sont
embarqués pour l'Orient.
— Nos nouvelles de Ja division navale du
Levant vont jusqu'au 7 décembre, dit le Moni
teur ile la Flotte . A cette époque, l'état sanitaire
de la garnison grecque du Pirce avait éprouvé
une amélioration notable : Ja maladie semblait
tout à fait enrayée, et, depuis deux jours,il n'y'
avait eu aucun cas nouveau. L'épidémie a aussi
cessé de faire des victimes à Athènes, et les es
prits s'v rassurent. Nos troupes et nos équipa*
ges sont dans un excellent état de santé. -
lïcie bande ci'hommes armés, a annoncé sa
présence par des déprédations dans le golfe de
Coriuthe, puis dans les environs do Patras ; les
routes ne sont plus très sûres; les courriers et
les voyageurs sont parfois arrêtés; pareil e
chose a lieu en Eubée, sur Ja frontière de Thes-
salie et en Macédoine. On a signalé à la vigi
lance de notre station l'apparition, sur les cô
tes nord de l'Eubée et dans les iles Skyates et
Scopeli, de deux bâtirnens montés par une
soixantaine de bandits qui ont fait une des*,
cente à Sikia, où ils ont pillé un couvent. L'a
miral de Tinan a envoyé un de ses" vapeurs à
leur recherche.
Du reste, nos bàtimens de la station du Le
vant se multiplient pour faire face aux exigen
ces d'une surveillance indispensable pour as
surer la sécurité de la navigation dans ce3 pa
rages si favorables h. la. piraterie. Le Chrptal
était, aux dernières dates, au cap Saint-Ange,
portant secours, et protection, donnant la re
morque aux nombreux navire» frétés par l'ad
ministration de la guerre etqui se dirigent sur
-la mer Noire ; le IUron était à Samos et la Sé
rie se à Smyrne.
— On écrit de Varna, 4 décembre : « Le mou
vement des transports militaires pour la Cri
mée continus sans relâche ; notre cavalerie a
maintenant complètement évacué Ijourgas et a
pris son cantonnement à Andrinople. Nous fai
sons en ce moment l'embarquement de 12 à
i ri,000 hommes de l'armée ottomane à destina
tion de Crimée, w . ■ _.
— Au dire du Wanierer, le général anglais
de Komou, qui faisait partie du quartier-géné
ral turc, sous, le nom d'Arim-Pacha, est parti
pour la Crimée. ' •
— Dans les opérations de recrutement pour
1855, qui s'accomplissent actuellement dans
tout le grand-duché de-Bade, on montre, la •
Gazette ât Cologne l'assure, une grande sévérité
pour 1&3 cas d'incapacité. Le contingent sera
appelé sous les armes quelques semaines plus
tôt qu'à l'crJ înaira.
— L'Académie des sciences avait à nommer
un membre dans la section de botanique, en
remplacement de M. Caudichaud. La section
avait présenté les candidats dans l'ordre sui
vant : Au premier rang, éx œquo, MM. Duchar-
tre et Pay.r; au deuxième rang, M. Trécol; au
troisième rang, M. Cluti'n. L'élection a eu lieu
aujourd'hui : M. Payer l'a emporté, par M suf
frages,sur son concurrent, M. Ducbartre, qui
en a obtenu 0. La nomination du nouvel aca
démicien sera souibise à l'approbation de Sa
Majesté l'Empereur. ~
— On écrit de "Strasbourg, le 17 : «Mardi
dernier, les trains d'essai ont parcouru le tra
jet d'Offenbourg à Fribourg sur le nouvel écar-
teiment des rails du chemin deferbadois. Avant
le 1 er janvier, la voie sera li vrée à la circulation
jusqu'il Fribourg. » „ ,«
— Le 29 novembre, jour anniversaire de l'in
surrection polonaise de 1831, les Polonais ras
semblés en grand nombre dans la grand escale-
rie de l'hôtel Lambert, ont assisté à la séance
extraordinaire delà société littéraire historique.
Le prince Czartorislci a prononcë-au milieu d'un
recueillement et d'une attention- générale, un .
discours interrompu souvent par de longs ap-
plaudissemens. Voici la lin de ce discours :
Avant de nous séparer, il me reste encore à vous
faire part, Messieurs, Ja coup douloureux qui vient :
de nous frapper tous. Nous avons fait une perte irré
parable, immense; nationale. Un des plus fermes;
des plus dévoués soutiens de notre cause, le, défen
seur le plus noble, le plus désintéressé depuis vingt
années, le "champion infatigable et fidèle, alors même
que tout le monde nous abandonnait;' lord Dudlev-
Stuart en un mot, n'est uJus. La Pologne sera dé
sormais privée de son puissant appui en Angleterre;
nos infortunés compatriotes n'y trouveront plus eu
protecteur-intelligent, toujours prêt à prévenir,leurs
vœux, à venir en aide à leurs besoins Bien que ie
parle d'un "ami personnel dont le souvenir remplit
mon cœur d'une douleur ineffaçable et profonde r
mon .él'oge, quelque vif qu'il puisse paraître, n'est
qu'un hommage impartial rendu àia vérité.
C'était un homme d'un grand cœur,d<\s"ptïncipes les
plus sûrs, plein de &ympathie pour toutes les infor
tunes, pour toute idée honnête, consciencieusement
lidele a s.es co/ivictlons et marchant fermement au
but que son noble cœur avait une fois choisi.
Il aimait son pays avec passion, il ai i.ait aussi
le nôtre, il se pas.'ionnait pour ses m lheurs, pour
ses droj^s méconnus et violés, pour son héroïsme,,
pour ses souiïrances endurées avec tant de courage
et d®pulieiR-e. 11 pensait que l'honneur et l'intérêt
de 1 Angleterre exigeaient que cette grande nation
donnât, le signal de la réparation qui seule, selon
lui, comme stlon nous, doit assurer véritablement
l'équilibre, la tranquillité et la prospérité de l'Eu
rope. :
Lord Dudlev. Stuart.meu t au moment où ses heu
reuses qualités, sss heuveus -'S aspirations veis le
bien, màrics par l'action d'un esprit juste et clair
voyant allaient lui assurer d *ns le par.créent dont il
était meuilirî, une place tt une influ^nc: de iilus en.
plus importante, on,sa valeur iuJivi ruelle.re fuirait •
un jo jr plus large et où 'a voix publique devait im
poser en quelque sorte à tous ses collègues et même'
à srs adversaires politiques la douleur de ceux qui
ont eu ls bonheur d" le connaître ds près.
Les membres de l'a-sociation des Amis de la Polo
gne à Londrrs, considérant l'impo' tance actuelle d- .
là cause .polonaise, qu'il avait été seul à soutenir
pendant si long-teipps, et voulant aussi-rendre hom
mage à sa mémoire, ont résolu de commuer l'œuvre
à laquelle il avait présidé avec une si active persé
vérance.
Li Pologne sera riche en vertus, s'il se trouve par
mi ses enfans beauc lup d'hommes comme Dudiey
Stuart, doués comme lm de la même persévérance,
des mêmes sentimens, de la même abnégation, et Ci-
pables des mêmes labeuis.
Peu de jû 'rs avant là mal idie qui devait nous l'en
lever, il m'informait encore de quelques succès dans
ses démarches en faveur de notre cause. Il ne lui a
paé été donné de vivre assez long temps pour voir
i accomplissemcfit de l'œuvre à laquelle il-avait con
sacré tant d'efforts ^sincères.,
Adressons nos prières à l'Eternel pour celte ame
d'elite, et, puisqu ; exi!és nous ne pouvons témoigner
autrement les sen'imens qui nous oppressent, <;ue
.tous li s Polonais au moins revêtent pour quelque
temps les couleurs du deuil qu'ils portent dans leur -
cœur. '
— Des lettres de Berlin annoncent que l'Oder
et la Wa^tha ont de nouveau débordé. La mi
sère qui existe déjà dans ces contrées ne pourra
qu'en être augmentée.
—On nous écrit de Die (Drôme), que, le 7 de ce
mois, le sieur Drogue, âgé de sorxaule-deiix'aus;
de Saint-Asnan-en-Vercors, faisait, avec l'aide
de son iils, glisser, du bois sur les crêtes de
la montagne qui domine la commune de Ro- j
nieyer, lorsqu'un "tourbillon de neige, sou
levé par un vent des plusviolens, le préci
pita d'un roclier d'environ deux cents mètres
de hauteur. Son fils, âgé de trente-deux ans,
entraîné par le même tourbillon, n'échappa
à la mort qu'en se cramponnant à la bran
che d'un arbre .placé sur le bord du préci
pice. Le cadavre du malheureux Drogue, tout
brisé par sa chute, fut retiré le lendemain ma
tin du précipice où il était tombé par des per
sonnes auxquelles le fils si miraculeusement
sa uve était .allé demander dos secours.
La veille, du côté de Luz-la-Croix-Haute, le
sieur Gueyraud, domestique du sieur ltougier,
■aubergiste dans cette commune, a été enseveli
sous une avahnche de neige, au moment où il
faisait du bois.dans la forêt, vers les cinq heu
res du soir. .Environ cinquante hommes se
sont mis à la recherche du cadavre de ce
malheureux, dans la nuit du 6 au 7, mais le
mauvais temps,n'a pas "permis de continuer
cette recherche,"qui a été reprise dans la jour
née du H, et n'avait pas encore amené de ré
sultat. » , - ■ - ..
. —Les ouvriers employés aux travaux du che-
, min de .fer à Valeuce (Drôme) avaient voulu
fêter la Sainte-Barbe par le tir de quelques
boites. L'appareil avait été placé au milieu du
Champrde-Mars, et un jeune homme, qui fait
le service.d'artificier,«bourrait avec un tampon
de fer, lorsqu'une explosion se fit entendre, et
la boite éclata en plusieurs morceaux. Ce jeune
homme a été jeté à six pas en arrière, pat l'ef
fet de la commotion, l'œil droit fortement con
tusionné et le devant des jambes couvert de brû-
lures. Autour de la boito se tenaient, comme
toujours, plusieurs enfans attirés parla curiosi
té. Les éclats de la boite les ont tous renversés.
Un d'eux, âgé de dix ans, a été tué sur le coup
d'une blessure au bas ventre. Tous les autres
ont été plus ou moius grièvement blessés L'un,
âgé de seize ans, a eu les deux jambes brisées.
On l'a amputé de la cuisse gauche. Un autre,
âgé de treize'ans, a été également amputé de la
•cuisse gauche ; un troisième, âgé de quatorze
ans, a eu la cuisse droite broyée. Ses parens
ayant refusé de le .laisser amputer, on déses
père de Je sauver. Un quatrième a eu la jambe
droite brisée; sés parens s'étant également op
posés à l'amputation, ce malheureux enfant'a
succombé à ses blessures. .
— I es beaux moulins de Vjtry-Je-Krancais
n'existent, plus, dit le Courrier de la Champagne.
Jeudi dernier, vers cinq heures et un quart du
' matin, le feu, activé par un vent violent, les a
complètement dévorés eh moins d une heure.
Avant qu'on eût pu donner le premier signal
d'alarme, les flammes avaient entièrement en
vahi cette importante usine et s'étaient fait une
part que rienn'a'pu leur disputer. La vivacité du
feu a été tel emcirt grande, queja ville ét-ait illu
minée comme aux jours des plus grandes ré
jouissances publiques. Chaque çftison parais
sait être la proie d'un incendie ; aussi la plupart
des babitans, réveillés par la voix lugubrede
clairon,le bruif .du tambour etle son delà cloche,
se croyaient entourés de feux. Sur le lieu de
l'incendie, un spectacle terrible, mais majes
tueux, s'offrait aux regards. Les flammes, ali
mentées par une quantité considérable de
grains, de farines, et d'autres combustibles,
s'élevaient à une hauteur prodigieuse et sem
blaient embraser-le ciel; de temps x en/temps,
elles paraissaient céder à l'opiniâtreté des tra
vailleurs et à une pluie torrentielle; mais bien-
lôt, reprenant plus d'intensité, elles brisaient
les portes, les volets, .enveloppaient la cons
truction et annonçaient au loin, par les craque-
mens-des poutres, par l'écroulement des mu
railles, qu'elles étaient maîtresses du lieu. :
Quoique l'usine ait été complètement enva
hie dès le commencement , caMnd.ant les se
cours se sont erganisés pour prwlrver le corps,
de logis, qui n'était séparé que par une cour, et
les bureaux qui louchaient au bâtiment que
les flammes dévoraient. Toutes les autorités. ci :
viles et militaires, le clergé, la gendarmerie,
'i n détachement du 3 e d'artillerie, de passage,
n vtre garnison, les frères de la doctrine chré
tienne, les professeurs du collège, la plus gran
de partie des liabitans et les huit pompes de la
ville se trouvaient sur les lieux, ainsi que les
pompes de B'iacv. Loisy, Frignicourt, Vitry-en-
Pertliois, Couvrot, Marolles, G aunes, Maisons,
Vauclerc, Luxi'mont, - B'-gnicouri-sur-Mirne ,
Huiron, Drouiliy, Pringy, Courdemanges, Sou-
"langee, Verlautet Cbâtelraould. .
l.a perte s'élive'à un chilire important.
Onu'a heureusement aupun accident parti
culier à signaler dans ce sinistre dont on ignore
la cause, et qui vient d'atteindre une famille
estimable.
— Dans la nuit du 10 au H,-le feu s'est dé
claré à Dinan,'dans une maison habitée par
.M. Daguenel, marchand de comestibles.: Eh un
instant les voisins furent sur pied, et l'iuf
d'edx, le .sieur Durand, menuisier,.après avoir
enfoncé la porte des époux Daguenel, fut assez
lieureux pour sauver deux personiies:,Mme Da
guenel et sa fille, âgée de sept ans, qui, dans
leur effroi, auraient peut-être péri au" milieu
des flammes. Bientôt arrivèrent MM. le sous-
préfet., le substitut du procureur impérial, le
commissaire de police, la gendarmerie, les sa
peurs-pompiers, etc., qui tous ont rivalisé de
zèle pour éteipd. e l'incendie.
Il parait que, tandis que des hommes dévoués
s'exposaient si courageusement pour secourir
les victimes de l'incendie, quelques individus
.étaient accourus avec l'intention de profiter du
'trouble pour dévaliser la maison. Une somme
de 200 et quelques francs était renfermée dans
le tiroir d un buffet sauvé du désastre; on a
bien trouvé le sac, mais l'argent, avait disparu.
— Hier, vers dix heures et demie du soir, les
> sentinelles des forts de Nogent et de Charen-
ton, aperçurent au loin, et dans li direction de
Créteil, uiie grande lueur qui éclairait la cam
pagne et paraissait être causée par q'.ielqu'in-
• cendie considérable.
L'alerte fut aussitôt donnée et des délaclie-
mens d'hogimes en armes et de travailleurs,
appartenant au 20 e bataillon de cliasseurs et au '
00 e de ligne/ furent dirigés-au pas de course
de ces d.eux forts sur le lieu du sinistre. En
y arrivant, ces détachemens aperçurent le3
débris embrasés de quelques meules de blé que
les flammes avaient dévorées. Ces meules ap
partenaient à une ferme située à l'ouest de Cré
teil, et.comme, elles se trouvaient assez éloi
gnées des maisons, le feu qui les consumait n'a
vait pu se communiquer. On ignore si la cause
de ce sinistre est due ji l'imprudence ou à la
malveillance. Vers deux heures du matin, les
troupe s ont pu regagner leurs casernes.
— Nous avons parlé, il y a deux mois envi
ron, de t'assassiinat d'un marchand. boucher,
trouvé mort entre Honfleur et Beaumont. La*
seule pièce de conviction que l'on eût trouvée
sur le théâtre du crime était'la-baguette du
pistolet .avec lequel le crime paraissait avoir
été commis. Ce simple indice vient, par le plus
grand des hasards/de mettre sur la voie de
■l'assassin présumé.,
Le 7 de ce mois, un individu que l'on croit
être un boucher des environs d'Honfleur, se
présenta au marché de Beaumont, acheta une
vache et s'esquiva avec l'animal sans le payer.
Les gendarmes, avertis, arrêtèrent cet homme
près de Ia_côte de"Grâce, il prétexta un besoin,
et s.e dirigea vers un fossé. Le lendemain, une
jeune paysanne trouvait, en cet endroit, un
pistolet chargé, mais sans baguette.
Cette circonstance ayant été remarquée/ oa
se rappela la baguette ramassée deux mois avant
sur le lieu où un crime avait été commis. 0n
l'essaya, et l'on s'aperçut qu'elle s'adaptait par
faitement au pistolet, et, de plu?, qu elle por
tait, un numéro identique à celui qui était gra
vé surl'arme. On observa encore que les che
vrotines dont ce pistolet était chargé étaient
absolument semblables à celles qui avaient été
retrouvées dans le corps de l'homme assassiné
il y a deux mois. Ces indices ont paru des pré
somptions sérieuses, et l'instruction poursuit
son cours. _ .
— L'enlèvement d'une Parisienne par des
pirates chinois est raconté en ces termes, dans
une lettre daté- 1 - de Hong-Kong, le 27 octobre,
et qui a été communiquée: au Moniteur di la
Flotte•: . '
Le navire chilien le Coldéra était parti de Hong-
Kong, le "5 octobre,: pour San-Prancisco, avec
deux .passagers, une jeune dame de Paris, Mlle
Fanny Loriot, et un Chinois; surpris deux jours
après son départ par une affreuse tempête, il
avait relâché dans une baie située derrière quel
ques iles où le ventf avaifcpoussé; il comptait s'y
réparer; mais,pendant la nuit, et tandis que l'é
quipage était oCcu'pé aux pompes, troi s jonques
chinoises l'ont assailli tout d'un coup, s'en sont
emparées ët l'ont mis au pillage; les brigands qui
les, montaient sont restés deux jours maîtres du
navire; ils l'ont quitté en voyant arriver une,
nouvelle flottille de jonques. Le, 11- octobre, les
bandits qui montaient une de ces dernières
jonques offrirent au capitaine du Coldéra de le
conduire à Hong-Kong, lui, le Chinois du bord
et la jeune dame passagère; mais
l'embarcation, les bandits poussèrent au large
et ne voulurent jamais -prendre je capitaine,
qui réussit enfin un peu plus tard à s» procu
rer un bateau et à se rendre à Hong-Kong.
, Pendant ce temps, les pirates entraînèrent la
jeune dame et le Chinois, et les firent entrer
dans un autre bateau, .où ils les enfermèrent
dans une petite cabane de l'arrière. « Nous
étions obligés, <'crit lafeune dame dans son ré
cit, de nous tenir e/i raccourci faute de place, et
on nom surveillait degrés près ; le soir, il nous
était permis de sortir, pour un quart d'heure
à peu près de notre prison ; niais, dès que les
pirates voyaient venir d'autres bateaux, ils
nous faisaient rentrer au plus vite ; ils nous
fournissaient de la nourriture à l'heurede leurs
repas, et nous disaient souvent, que si le bateau
qui portait notre capitaine à Hong-Ko.ig ne ra
menait pas notre rançon, ils nous lâcheraient.
Nous sommes restés'ainsi jusqu'au matin du
48 ; le Chii bis, mon compagnon d'infortune,
entendit les pirates dire qu'un steanifr était
en vue et qu il fallait faire des préparatifs p^tir
se sauver à terre; ils né tardèrent, pas, en effet,
à s'échapper, nous laissant ainsi libres, et sans
nous faire aucun mal. Pendant letempsquenous
avonspasséà bord decebateau,les pirates ontat-
taqué, la nuit, un ba'eau chinois, et, le lende
main, -'ils ont trafique de leur butin avec unautre
baieau.Dé noire prison, nous entendîmes distinc
tement pass i je* m Uia dises d'un bateau à
l'autre et compter l argent. » Le steamer en
voyé à la recherche des -pirates, et qui a déli
vré la jeune dame et le Chiûois, a détruit,
avant de quitter ces parages pour revenir-à
Hong-Kong, trois villages occupés par les pira-»?
"tes. On croit qu'une nouvelle expédition de
bâtirnens de guerre sera spontanément,dirigée
contre les repaires où ces,bandits se réunis
sent. - -
— Le Salut, publ 'c rapporte un trait de bien
faisance assez excentrique; niais l'on dira pro
bablement que la fin justifie les moyens :
leur attitude martiale et surtout au ruban rou
ge qu'on remarquait à leur, boutonnière, il était
facile de reconnaître pour appartenir à l'armée,
traversaient notre Jardin-des-Plantes-, lorsqu'ils
furent abordés par une pauvre femme et. ses
deux enfans, qui leur demandèrent l'aumône.
Deux d'entre eux lui donnèrent quelque mem e
monnaie; le troisième se fouilla,'et le geste/de
regret qui lui échappa indiqua quM avait ou
blié si bourse.
• Les trois amis avaient à peine fait quelques
p.1s dans le jardin, qu'ils furent .l'objet d'une
nouvelle requête Cette fois, c'était un jeune
garçon de. huit à dix aus, qui, pour mieux les
disposer en sa faveur, se mit A. faire la roue de
vant,eux. — Parbleu'. voilà une i-iée, s'écria
l'officier qui, l'instant d'avant, s'était trou
vé au dépourvu, je parie vingt francs que
e fais la roue aussi bien que ce bambin. —
La chose vaudrait la peine d'être vue, répliquè
rent en riant les deux-autres promeneurs.—
Tenez vous le pari? —Très volontiers. Sur ce,
l'auteur de çelte bizarre proposition, sans hési
ter et avec une adresse toute juvénile, exécuta
l'exercice en question, pirouetta deux ou trois
fois sur lui-même et tendit la main à ses ca
marades;.après quoi il revint sur.ges pas et re
mit à la pauvre femme, qui avait tout à l'heu-
re imploré sa charité, les vingt francs, montant
du pari si lestement gagné. - - •
—On raconte, dit un journal de Rennes, que,
pendant une chasse qui a eu lieu ces jours der
niers du côté de Gourin, un vieux sanglier,
sorti du bois, venait d'attaquer un jeune pâ'.ço -
et de lui faire ' une large blessure au ventre,
lorsque les bœufs gardés par cet enfant accou
rent, et faisant une charge àîbrid contre le so-
JPaire, l'obligent à regagner le bois et sau
vent Je berger.
— Sous queJques jours, un grand navire en "
fer, qu'on a construit au midi du bassin de la
Bastille, va être mis à flot-
■ La nuit. dernière quatre malfaiteurs ont
cherché à s'introduire clans la boutique d'un
horloger, rue Lafayette, en tentant de fractu
rer la barre de fer de la devanture. Pour ne pas
être interrompus dans leur entreprise, ces vo
leurs avaient attaché avec une forte ficelle la
porte au-dehors, afin d'empêcher l'horloger de
sortir; et ce n'est qu'à force de crier au voleur
qu'il est parvenu à faire fuir ces individus. "
— Imcore un accident occasiorié par la rapi-
.dite avec laquelle marchent les voitures de
bouchers. Un balayeur de la voie publique aèu
hier la jambe broyée sur le boulevard de l'hô
pital par un garçon boucher du boulevard
d'Italie. "
— Deux .suicides par asphyxie ont été cons
tatés hier dans le quartier Moutholon : l'un, ce
lui d'un courtier de marchandises, rue Coque-
uard, et 1 autre, celui d un propriétaire, passage
Saulnier.
— Jeudi dernier a eu lieu a Londres une vente
de livres rares, ou la passion des hibnoumnfs
s'est manifestée de la façon Ja plus éclatante.
Entre autres ouvrages \tidus a de prx vrai
ment labuieux.nous citerons : la collection des
ouvrage re i ail i«ioue et * 1 top graphie '
de l'Angleterre, de llerne. 6s volumes, qui s'est
vendue 6.8fr. : les œuvres complétés de
Shakspeare, première édition. 162a. achetées
3,750 îr.; la tioisième édnnn du même oavra-
ge^achetee 1 ,zou fr.
— M. Albert Cler, ancien consul à Port-Mau
rice, vient de mourir du choiera a Valence (Es
pagne). ou il remplissait par intérim les fonc
tions de consul.
Avant d'entrer dans la carrière des consulat?,
M. A. Lier avait ete journaliste: c était, comn»
on disait avant 18*8. un des trois hommes d'E-
tat du Charivari, Mais M. A. Cier. qui parlait
plusieurs langues vivantes, avaitpns au sérieux
sa nouvelle prolession; et. dans toute la matu
rité de l i e il pou\ it encore rendre d'utiles
et longs «ervices au ministre dt s aff* ires étran
gères.
— Les dépouillés mortelles de M. Léon Fau
cher, ancien ministre dê nnteneur. ont été
apporte s à Pans Se obsequ - 'i r nt lieu
mardi 19 décembre, a dix heures du imtin, à
l'église de la Trinité, rue de Clichy. On se réu
nira à la mais on mortuaire, rue Blanche, 10.
Sa famille prie ceux de ses amis, qui n'au
raient pas reçu de lettre de faire part, de consi-,
dérer cet avis comme une invitation.
—Les nombreux amis de M. le coJonel Martin,
chevalier de la Légion-d'llonueur, sont priés
d'assister aux eonvoi,service et enterrement qui
auront lieu mardi-1y décembre. On se réunira à
son domicile, rue Lamartine, 21, à dix heures.
— La maison Frainais et Gramagnac vient
de-faire paraître la.collection de ses nouveautés
de dentelles blanches et mires, produits de ses
fabriques d'Alençon, Bruxelles et Chantilly; ses
assortimens sont aussi étendus que possible, et
commencent depuis le col le plus-simple pour
s'élever jusqu'à la toilette plus complète et la.
plus riche. Ses dessins étant sa propriété exclu-
sice ne se trouvenrque dans ses magasins, 82.
rue de Richelieu. ...
— MM. Susse frères, éditeurs des œuvres de
Pradier, la Saphb, l'Atalante, Cornélie, c't-de
tant d'autres modèles d'après nos premiers ar
tistes modernes et anciens,--viennent encore
d'enrichir leur collection d'un .jjnagnifl que
groupe par Jenh Debay, représentant le Génie
de la chasse terrassant un ceif.
Li composition de ce groupe et l'exécution
remarquable du bronze le recommandent aux
amateurs. 1
Nous engageons nos abonnés à visiter les ma
gasins d'étrennes de la place de là Bourse, où
cette œuvre-d'art est exposée.
— M. E. Viollet-le-Duc vient dé publier sous
ce titre modeste: Essai sur l'architecture mili
taire du mt.yen-dge un livra qui est l'histoire
raisonnée de l'art ds la fortification depuis l'é
tablissement du régime féodal jusqu'à v l'adnp-
tion du système de défense opposé à l'artillerie:
à feu. "M. Viollet-le-Duc, écrivain aussi distin
gué qu'artiste habile, a, écrit et dessiné cet ou
vrage avec beaucoup de . soin et de talent. Les
133 gravures que l'ouvrage renferme sont d'une
exactitude historique, d'une précision-architec
turale èt d'un effet pittoresque qui ne laissent
rien à'désirer. . - -
— A rOpira-Comiqua, demain mardi, 87 & re
présentation de l'Etoiic du Nord. Battaille rem-
p'ira le rôle de Peters ? Mlle Duprez celui de Ca
therine. • . - '
— Compagnie du chemin de fer de Parts à
Rouen. — Le conseil d'administration a l'hon
neur d'infopmer MM. les,actionnaires de la com
pagnie au'il reste à placer, sur l'emprunt de
18 millions, émis le 2a février 1834 , dix mille
obi igations de i ,000 fr., remboursables à 1,230 îr.
et portant 50 fr. d'intérêt par an, qui leur sc-
.Ie malheur, et dont elle suivra la destinée,
quoi qu'il arrive. Don Ptidro triomphe..; la
cour est assemblée pour entendre prononcer
l'abdication de la bouche même, de la reine;
tout à coup le muletier .^avance, et, rejetant
fc on manteau d'un geste noble et fier : Oui,
Messieurs, dit-il, ou ne vous trompe pas; la
reine n'a pas épousé l'infant de Custiile;
l'infant, manquant à sa parole, s'est marié
à une autre femme; mais le roi, son frère,
saura bien réparer ses toit5 et punir les traî
tres. — Il arrivera trop tard, s'écrie le cou
sin. — Tu mens, don Pedro, car le roi de
Çastille, c'est moi !
. La nouvelle musique de M. Ad. Adam
n'est pas précisemcfit espagnole: elle est
'cosmopolite. -M. Adam ne demande pas à ses
inspirations de quel pays elles viennent,
pourvu qu 'elles soient mélodieuses, faciles
et charmantes. *A .iusi l'on a. .pu remarquer
dans un pacage du premier acte une ca
dence qui rappelle le God *aueihc. Quecn', on
a pu-trouverqueles couplets delà Paysanne
ont plutôt la couleur auvergnate ou picar
de, qu 'andalouse ou castillane; qu'ils ontplu-
tfit le rhythme d'une bourrée que d'un bolé
ro, sans que'cela tire à conséquence.'La mé
lodie, l'esprit, l'entrain, la verve abondent
dans le Muletier dc Tolhdi. Qui oserait en de
mander davantage '! O itre les morceaux de
aime Cabel, d>fnt j'ai t'éj v parié, et qui se
vendront par centaines de milliers, il y a
dan# la partition nouvelle une foule de jo
lies choses que je me bornerai à citer, pour
ne pas trop, allonger cette anaiyse : une
ouverture vive et brillante; de fort jolis
couplets que Sujol a ti ès bien chaulés : Je
suis un simple muieikr-, le duo d« la peur, un
des meilleurs morceaux de la pièce, dont le
milieu, surtout, est d'une grâce et d'une
fantaisie cliannanU s; un trio à boire bien cou
pé et bien rhyUnné ; nrt beau finale. Le se
cond acte s'ouvxc par un chœur de conjurés
d'une allure sombre et d'un caractère fa
rouche. La double cavatine de la reine et
du muletier est parfaitement réussie. On
a vivement applaudi cette phrase d'une
suavité pénétrante : Cest vous que j'aime en
elle. Le morceau de la révolte, qui termine
l'acte, est rempli.de mouvement, de variété
et de charme. A près, l'air de Mme Gabel :
Ah ! quille douce ivresse ! qui est le morceau
capiî-al du troisième acte, il y a encore un
duo des plus touchàns et des plus dramati
ques. Vous voyez que la partition est riche,
el qu'elle, fera, la fortune du théâtre et de
l'éditeur.
J'ai dit que.Mme Gabel est constamment
en scène et que le succès de la pièce repose
entièrement sur elle, comme actrice et com
me cantatrice..Les autres acteurs ne son'1 là
que pour lui dtrnucr la réplique. Ils se sont
tous acquittés de cette tâche avec un dé-
vtiûment, un zèle, une modestie qui les ho
norent. Sujol, qui a/lft apprendre en peu de
jours un rôle écrit pour Sapin, l'a joué el
chanté de ljt manière la plus remarquable.
Ce ténor est en grands progrès; il dit les an-
dante à merveille ; il a de la sensibilité, de
la tondresse et du goût: Sa romance" et
ses trois duos lui ont valu des applautfis-
semens prolongés et un rappel après la
chute du rideau, II doit être satisfait de ?a
soirtoi
Cabél a un rôle ingrat, non pour le chant,
mais pour son caractère de traître. Il l'a joué
avec beaucoup de dignité et de con vena'nce;.il
en a sauvé le côté Gdieuxàl 'orce de tact et de
désinvolture; comme chanteur il a été très
applaudi et méiitait de l'être. Itibes s'est
fort bien tiré de "soa rôle de traître en se
cond, el Lcgrand, ténor léger, qui abordait
pour la première fois, si je ne me trompe,
les rôles comique?, a donné au personnage
de don César un ' cachet d'étourderie, de ^
vantardise ot do .fatuité tout-à-fa il divertis
sant. ; -,■"■■■
Mlle (iarnier, qui travaille avec ardeur à
rendre sa voix plus souple et plu« juste, est
fort jolie dans son rôle d a senora de h nor,
et paraît fort bien faite sous son costume Je
paysan.
La pièce est montée avec un luxo et une '
richesse extraordinaires. Ou avait imaginé,
je ne sais pourquoi, que le public du bou
levard du Temple ne devait aimer que les
spectacles les plus simples, et les plus écono- '
nvques; que ses héros favoris ne poavaicnt
être que des porteurs ci'«au, des maraîchers,
des charrons, des tonneliers ; qu'il no vou-
la t soufïnr -sur 1a scène que les chaveaux
cirés, les sabots, les cabans, les tartans, l'iti-
dienoô'ct 11 bure. Le paradoxe était joli et
commode; mallicqreusemeut, le public n'y a
point mordn. D'abord, pour qu'un succès au
Théàtre-Lytiqive soit fructueux et durable, .
il ne doit pas s'adresser seulement aux joi-, v
sins, mais à tous les qnariWs de Pari-; ; en 1
suite, plus la condilioa des spectateurs est
laborieuse et modeste, plus leur idéal est
magnifique et, spleudide. M. Penin a bien
compris son public: il lui a donné des
jardins de féo, d'\s palais merveilleux,
de la soie , du satin , du vchiurs, en
veux-tu en \oilà, des rois, des princes,
des courtisans , des reines, des danvs
d'honneur, des gardes dont la cuirasse
brille comme l'argent et dont l'uniforme est
presque aussi beau que celui des G": ut-Gardes
de l'Empereur ; il leur a donné un fort
joli ballet, des danseuses vives, jeunes, les
tes, fi ing mies ; il a voulu enfin entourer,
comme il l'a dit lui-même, l'étoile de son
théâtre, sa précieuse-et charmante artiste,
d'un cadre digue d'elle.
L'immense et légitime succès qu'il vient
d'oblenir le récompensera largemen t de tous
ses frais et de toutes ses peines. Avais-jp.rai
son de dire, dès le commencement, que M.
Pcrriu était le seul directeur possible au
Théâtre-Lyrique? Qu'en pensent les concur-
rens malheureux de cet homme habile, qui,
en devenant directeur, n'a point cessé d'être
artiste? Qu'en pense la Société des Auteurs?
-—J'attendrai, pour pai 1er avec plus d'é
quité et de bienveillance de la dernière
reprise de la Muette, que les malades soient
complètement rétablis, leS timides rassurés;
'que les faibles aient repris des forces. Je
dois dire dès à présent que l'administrât ion
a f.iil 1"R plus louables efforts pour monter
l'œuvre de M. Auber avec tout le soin et l'é
clat convenables. L'orchestre et les cbœurs
ont ■ parfaitt ment manœuvré. L'admirable
prière sans accompagnement a ^excité des
transports d'enthousiame. ■
Gariloni a fort bien joué et .chanté le rôle
de Masaniello ; il est.mis, d'abord, avec une
exactitude irréprochable; il estsouple, agile,
dégagé comme un vrai laxzarone; mais ses
traits nobles, sa bouche line, son beau pro
fil poétisent le type, un peu commun, de
l'homme du peuple, et font rêver du héros
sous les haillons du pêcheur. lia été charmant
dans les passages tendres comme la cavatine
du Sommeil, énergique dans, le fameux'duo
Amour sacré d'' la patrie! entraînant dans li
scène de folie et dans le morceau de l'insur
rection. On l'a vivement applaudi et rappelé
à la fin du spectacle.
Mme Cerrilo est fort belle, mais elle e.-t
bien muette. Je ne sais où elle a pris que lés
femmes de Porlici ont des sandales nouées
sur le couple-pied. Toutes nos femmes du
peuple, une Napolitaine 11e devrai' point
l'ignorer, portent des pantoufles légères ou
des soc pios. l^s zampifti sont une chaussure
calabraise, plus commode dans les monta
gnes qu'au bord de la mer.
Mlle Pouiliey, la débutante, était dans
l'impossibilité absolue dechanter, peu d'heu
res avant le spectacle. M. Cabarus, mandé
tiï toule hâte, lui a donné une parcelle infi
nitésimale de je ne sais quelle poudre lio-
mœopatbique, et la malade s'est levée, a
marché, est venue au théâtre, a joué et
chanté. J'ai demandé à M. Cabarus si sa
poudre avait la qualité de faire chanter jus
te. Ilm'a dit que non, et que, s'il en était
ainsi, il la vendrait bien cher.
Le grand succès de la soirée a été pour
Mme Iiosati, qui a dansé un pas ravissant
avec une grâce, une légèreté, une rapidilé
merveilleuses.. Il est à regretter que ce pas.
'ne soit point répété aux représentations sui
vantes, Mme Itosati .étant forcée de donner
tout son temps aux études du ballet nou
veau. On sera dédomm agé en partie de celte
privation fâcheuse, par de lias de caractère
de Mme Guy-SU'phan El-Ote, un l'oit joli
pas, je .vous assure, et fort bien damé;
.. . \
— La société Sainte-Cécile a consacré sa
séance de dimanche dernier à l'audition de
morceaux d'auteurs contemporains. L'os- ivi e
la f-lus remarquable est entée dans ce con
cert est la symphonie de M."Gorges Malliias,
un de nos meilleurs-pianistes, de l'avis mê
me de s-^s plus illustres conlrères, musicien
distingué, compositeur d'un grand avenir et
qui s'est contenté jus ju'ici, chose rare! de
travailler dans le iecueiilement et dans le si
lence sans se jeter, prématurément, à la tê
te du public.
Sa symphonie a obtenu le plus grand suc
cès. On a bissé avpc insistance et à trois re
prises le tchr-rzo. qui est vraiment délicieux;
mais je ne sais pourquoi l'orchestre a passé
outre, te contraire a lieu d'habitude.
L' allegro débute par un thème iYanc, ma
jestueux, itnpo.-ant. En.général, lesidéès do.
jeune compositeur sont pleines de clarté et
de distinction. Les développemens de la se
conde partie sont ingénieux et variés; la ren
trée du motif principal est précédée d\m
crescendo dont le trait le plus saill&nt se re
produit dans la péroraison. Des appels .d
ronnent dignement ce large et beau mor
ceau.
Le scherzo est léger, brodé, ciselé, ouvragé
le plus délicatement du monde. La flûte, la
clarinette et le hautbois y gazouillent, com
me des oiseaux jaseurs. C'est un petit joyau.
Une mélodie émpreinte de la passion 1;k
plus vraie et de la sensibilité la plus com-
mu'uicative règne dans Validante. Ce mor
ceau révèle des qualités qui trouveraient
leur place'au théâtre.
Le finale est un vrai bouquet de feu d'ar
tifice; ce ne sont que traite brillans, que thè
mes rapides, que reutn'es saisissantes. L'or
chestre l'a fort bien enlevé. Succès oblige.
Maintenant que M. GeorgesMathias est entré
dans .l'arène, il faut qu'il continue, qu'il
lui te, et qu'il parvienne au but que tout,
graud artiste doit se proposer. Moct'e ordrne,,
courage et en avant ! -
Une fort jolie personne, élève du Conser
vatoire, et en état déjà de débuter au théâ
tre, a chaulé avec beaucoup de charme et
d'entrain un air rus?.e et un air' anglais, le
dernier traduit en allemand. Cette jeune ar
tiste s'appelle Aille lîiauchi. Avis aux direc
teurs.
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