Titre : La Fronde / directrice Marguerite Durand
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1900-08-03
Contributeur : Durand, Marguerite (1864-1936). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb327788531
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 03 août 1900 03 août 1900
Description : 1900/08/03 (A4,N968). 1900/08/03 (A4,N968).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k67040872
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, GR FOL-LC2-5702
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 04/01/2016
LES CONGRÈS
ASSISTANCE PUBLIQUE
ET BIENFAISANCE PRIVÉE
Aujourd'hui, plus de contestations, ph
de rivalités entre l'assistance publique i
la bienfaisance privée. Ces deux sœurs ei
nemies, ainsi que je lésai entendu qualifie
s'unissent pour reconnaitre l'importance d
problème et pour s'efforcer de le résoudi
en commun. C'est de responsabilité pénal
qu'il s'agit, sujet toujours fort délicat, ma
qui devient plus troublant encore quand
ee pose à propos de J'enfant.
Quel est l'âge de la responsabilité pou
l'adolescent? Quand doit-on le considère
comme un enfant, et quand, comme u
homme ? Quelle part faut-il faire à Chéri
dité, au milieu, à l'éducation, ou plutôt a
manque d éducatton?Do)t-on le punir parc
qu'il a été malheureux, ou doit-on, au con
traire, imputer à la société le crime d
l'avoir abandonné, tout en essayant de ré
parer ce crime ? Et comment le réparer ?
A
« Du traitement et de l'éducation de
enfante recueillis par t Assistance publiqui
ou par la bienfaisance privée et auxquel
ne convient pas, pour une raison morale
le placement familial. Il
Tel est le titre. un peu long, du magistra
rapport, présenté par M. Strauss, sénateur
Après avoir rapidement examiné les troii
études qui lui ont été remises par MM
Marin, Bouju et Mlle des Mesnard, le rap.
porteur expose la question.
Le servicedes enfants assistées comprenc
des orphelins, des enfauts abandonnés
ou enlevés à leurs parents, pour cause
d'indignité-La plupart sont, par les soin~
de leur département, placés dans dl's fa.
milles de paysans où ils sont le plus sou-
vent — espérons-le — bien soignes et bien
élevés. Ce mode de placement a donne de
très bons résultats. Par malheur, dans le
nombre, il est des enfants auxquels ne con-
vient pas ce genre d *eelucation. Trop âgés,
ils s'acclimatent difficilement à la campa-
gne; ou bien ils sont de caractère difficile,
indiscipliné ; ou bien encore ils sont, de par
leur hérédité ou leur première éducation,
précocement vicieux.
Que fera l'Assistance pour ces pupilles
qu'il faut réformer? Considérée comme la
tutrice de l'enfant, elle pourrait le faire
renfermer par voie de correction pater-
nelle. Mais, outre qu'il est suprêmement
injuste de punir un enfant qui n a commis
encore aucun délit grave, il ne peut séjour-
ner dans ces maisons de correction que
quelques mois — six au plus. — Que fera-t-
on de lui ensuite?
L'expérience a démontré que ces séjours
de courte peine ont les elfels les plus per-
nicieux. D'ailleurs, une maison de correc-
tion est, comme son nom t *indique, une
maison où l'on subit un châtiment, ce n'est
point une maison d éducation. La meilleure
preuve en est qu'elle relève du service pé-
nitentiaire. Il faut à tout prix épargner aux
enfants cette tare de la maison correction-
Delle.
Il y a donc une lacune à combler dans
le service de l'Assistance publique : les
inspecteurs des enfants assistés sont una-
nimes à déelarer que J'école de réforme,
ou plutôt de préservation, spéciale et auto-
nome, est absolument indispensable au
traitement et au redressement dei pupilles
difficiles.
Cependant, ces écoles ne seront pas ex-
clusivement publiques. L'initiative privée
pourra, sous la surveillance de l'Etat, fon-
der des établissements particuliers. Il y a
assez à faire pour toutes les bonnes volon-
tés, d'ou qu oHea viennent.
Quel sera le type do ees établissements ?
C'est ce que ne précise pas absolument le
rapporteur. Et peut-être est-ce en effet
qu il n'y a pas lieu de le faire, et qu'il fau-
dra s'inspirer des circonstances et des res-
sources dont on disposera
Pourtant les conclusions, excellentes,
bien qu un peu vagues, indiquent quel
but doivent se proposer ces écoles. Les
voici :
t" Il est indispensable de créer en dehors
de 1 Administration pénitentiaire, des éco-
les do préservation pour le traitement et
l'éducation des enfants recueillis par l'As-
sistance publique ou par la bienfaisance
privée et auxquels ne convient pas, pour
une cause morale, la placement familial. 1
2' Des services publics d'enfants assistés, 1
et d'enfants moralement abandonnés, de- (
'.ont disposer d'un ou de plusieurs éta- 1
blissemcai» d'observation et de préserva-
tion eu faveur de leurs pupilles difficiles <
vien ux. "iiuf à recourir, en cas de besoin, à <
la mise en réforme ou en correction péni- <
teniiarre. <
3' Les établissements de préservation i
seront, soit des établissements publics, I
soit des établissements privés, placés sous t
fa surveillance de l'Etat. ]
4' Ces établissements devront autant que
possible, se rapprocher de l'habitation nor- <
male et éviter les effectifs trop nombreux s
d'éléves: ils auront plus particulièrement i
pour objet l'apprentissage professionnel,
agricole, industriel, ménager. 1
5' Le Congrès émet le vœu que l'autorité E
judiciaire puisse, le cas échéant, procéder c
directement à l'envoi dans une école de 1
préservation des mineurs en état de dan- v
ger moral.
* r
** t
Ce qui suivit peut à peine s'appeler une br:
discussion : on ne disc Jte pas quand on est »]
du même avis, et tous les orateurs sont, en d
principe, d'accord avec le rapporteur. 6
Ils ne proposent que quelques modiftca- 9
tions de détail, et complaisamment, se lais- u
sent aller à nous conter leurs souvenirs et 9If
leurs projets. Peut-on leur faire un crime "
d'être parfois un peu longs?
M. Brueyre réprouve le placement des CI
enfants vicieux dans les établissements al
correctionnels, et il ne veut pas non plus SI
qu'on y renferme ceux qui ont commis
quelque délit. Même coupables, ils ne sont DI
pas responsables : s'ils vagabondent, c'est fr
qu'ils n'ont point de foyer; s'ils volent,
c'est qu'ils ont faim ou froid. Ils ne sont m
pas plus répréhensibles que l'oiseau qui, à
en passant, prend une graine oubliée, H
C'est une volonté qui leur manque : il ap-
partient à récole de la leur former, par to
une douce mais forte discipline. fc
Des exemples, apportés par le prince de Pl
Cassano, viennent confirmer les proposi-
tions de M. Strauss. Au désir exprimé par l'a
ce dernier de voir reculer t'âgo de la res- gi
ponsabilité pénale en France, il répond
qu'en Italie on l'a fixé à l'extrême limite de el]
vingt et un ans. de
11 expose ensuite ce qu'on a fait à Naples \f
pour l'enfance abandonnée; il y a de très [je
nombreux asiles pour les jeunes filles, plus
exposées que les garçons aux dangers de la 1
rue. Pourtant la duchesse de Ravaschieri la
a récemment fondé une œuvre qui trans- 1
forme les petits lazaroni en collégiens très pr
sages. L'orateur fait passer sous les yeux sit
des congressistes deux photographies re- tej
présentant les enfants avant et après leur .
entrée dans l'asile. J'avoue que le pitto-
yesque des premiers m'a particulièrement d««
* n1''"6®' , n * bot
iieinain, le Congrès se repose : j'en pro- ent
filerai pour résumer la fin de la diseuse pri
S!on. et j
ANDRÉS TÉRY.
ENSEIGNEMENT PRIMAIRE
Le Congrès international de l'Enseigne-
ment primaire a tenu hier matin sa séance
d ouverture dans le grand amphithéâtre de
la s..rlJl,nne, sous la présidence de M.
Creard, vice-recteur de l'Académie de Paris,
assisté de M. Bayet. directeur de l'ensei-
gnement primaire, et de quelques hauts
fonctionnairiâ de J'lA.truoLiQD publique. <
Dans ua beau discourt, éerit en une lan-
gue claire comme l'eau de roche, M. Gréard
a constaté les progrès qu'a faits l'union des
trois ordres d enseignement depuis l'épo-
que où M. Duruy en parlait en termes lé..
gèrement hautains. Elle est faite, cette
union et à la même heure, dans la Sor-
bonne rajeunie, les trois Congrès de l'en-
seignement tiennent leurs assises solen
nelles.
Le grand amphithéâtre est plein, mais
bientôt les congressistes se séparent pour
se rendre dans leurs sections respectives :
t.. section. — Enseignement ménager :
Rapporteur, M. Strauss, sénateur, Mlle
Brés, inspectrice générale.
2* section. — Fréquentation scolaire :
Rapporteurs, MM, Cazes, inspecteur géné-
ral, Guillaume, professeur au collège Chap-
tal.
3' seetîon. -- Education morale : M. 1-ayot,
inspecteur d'académie, Mlle Billotey, pro-
fesseur à l'école Edgar-Quinet.
(C'est cette section dont les discussions
seront les plus intéressantes et... les plus
orageuses.
4- section. — Enseignement supérieur :
M. Lacabe, inspecteur à Paris, M. Petit, di-
recteur de l'Ecole primaire supérieure de
Nancy.
5' section. — Les œuvres post-scolaires,
rapporteurs, MM. Edouard Petit et Gilles,
inspecteurs généraux, et Carré.
A ce matin la discussion, les résolutions
et les vœux.
PAULINE KERGOMARD.
POUR LA PAIX
I M. Fallières a cédé le fauteuil présider]
I tiel au comte Apponyi qui, à l'ouverture d
lP" I la séance, donne lecture de remerciement
I de M. Villa, président de la Chambre ita
. lienne,
les En voici le texte :
I Il Merci bien à vous, Monsieur le Prési
ns I dent, et à tous les honorables membres di
' 'u * I la conférence interparlementaire des no
blés sentiments de sympathie que vou
j ' I avez bien voulu m'adresser dans ce mo
le e I ment douloureux. Je me réserva de corn
' I muniquer à la Chambre des Députés volri
I télégramme dans la séance extraordtnair<
' I qui aura lieu lundi prochain, et cependanl
~ I je vous prie d'agréer l'expression de ma
I plus vive reconnaissance pour la part qu(
* vous venez de prendre à notre immens<
, I douleur.
I Il TOMMASO VILLA.
I- ES I « Président de la Chambre
.. I des Députés d'Italie. »
__ | M. Bernaert, ancien présidént du Conseil
it r- I de Belgique, développe à la tribune les con.
: 1 clusions de son rapport sur l'application
„ I des principes établis il la conférence de la
ie Haye.
t- I 1 Les Pays-Bas, la Belgique et la Suisse de-
I vraient prendre l'initiative d'une proposition
's I rendant obligatoire l'arbitrage dans les con-
I (lits entre peuples dans dos cas déterminés.
> I 2- La commission siégeant à La Haye devrait
® ! avoir le caractère d un tribunal arbitral perma-
I nent,
»t | 3 Transformation de la conférence de La
e I Haye en conférence ouverte par l'autorisation
i- I donnée à tuai les Etats d'adhérer à cette confé-
x I rence.
. I 4' Il y a lieu d'inviter les gouvernements à
I tenir compte des travaux de La Haye en prenant
I leurs dispositions pour arriver au désarmement
s I partiel et a la réduction de leurs budgets de la
3 I guerre et de la marine.
- I Héunion prochaine d'une nouvelle conférence
, I chargée de réglementer le droit des neutres, le
- I droit des propriétés privées en cas de guerre
j I sur mer, de prohiber le bombardement par mer
s I des villes ouvertes et des ports de commerce.
I L'orateur croit au succès prochain du
[ I problème qui se pose et qui exige une so-
' lution. Voici la péroraison du discours de
" I M. Bernaert.
1 I « Rappelons sans nous lasser, que la conven-
I tion cIe Genève, aujourd'hui étendue aux hor-
I reurs de la guerre maritime comporte de nota-
' I bles améliorations, que le code des devoirs des
s I neutres n'existe pas et qu'il convient de l'arrê.
t I ter. Qu'il n'est pas moins inadmissible qu'une
. I ville ouverte soit bombardée par mer que par I
| terre, et qu'il est do l'honneur de notre époque
, I de consacrer enfin le respect de la propriété
I privée sur mer, lorsqu il ne s'agit point de con
I trebande de guerre
I J'entrevois donc, mes chers collègues, pour
I notre union, une longao et féconda période
I d'activité. Je crois aU succès final parce que I
I ce succès sera mérité. Nous poursuivons une I
I tâche toute d humanité., de progrès et de désin- I
I téressement. I
I Comment, entre toutes, ne serait-elle pas I
I bénie ? I
Une longue salve d'applaudissements ao- I
I compagne M. Bernaert à sa place. Et la I
parole est à M. Loraud, du groupe belge, I
I qui traite une question brûlante : la guerre I
du Transvaal. I
I Le président supplie l'oràleur de ne pas I
I dépasser les limites — très restreintes — I
de la question. Mais M. Loraud brûle du
I désir de faire connaître son opinion sur le
I chauvinisme exalté dont l'explosion en I
I Angleterre a entraîné la grande nation à |
! faire à des faibles une guerre inique contre I
I laquelle s'est révoltée la conscience des I
I peuples civilisés. I
I Aussi avec beaucoup d'adresse et d'élo-
quence, l'orateur exprime sa façon de pen-
I ser, ce qui lui vaut un nouvel avertisse- I
ment du comte Apponyi.
I M. Stanhope, du groupe anglais, remercie
I le président de son intervention; l'orateur
et ses amis d'Angleterre avaient fait des
efforts multiples pour détourner le pays de I
la guerre et voulaient l'engager dans la
voie de l'arbitrage. Ils ont échoué. I '
— Mais, ajouto M. Stanhope, si la confé- 1
rence internationale de la paix devait ou- I
trepasser ses droits et ses pouvoirs en for- I
mulant un blâme & l'adresse de l'un des I
belligérants, le groupe anglais se verrait I
dans la triste nécessité de quitter la séance, I ]
et l'orateur supplie ses honorables collè- I
I gues ries diverses nationalités réunies dans I .
un même esprit de concorde de leur épar-
gner ce qu'il appelle « une vive dou-
leur 'l, I (
Le délégué anglais parait fort ému de ! j
cette déclaration et l'Assemblée, par ses ,
applaudissements, lui prouve qu'elle ne I
suivra pas l'honorable M. Loraud. I |
Celui-ci sur les conseils de M. Bernaert I
modifie le texte d'une proposition un peu I jf
frondeuse. Modifiée, elle est ainsi conçue : I (
La dixième conférence de l'Union interparle- I c
mentaire pour l'arbitrage international, réunie I !:
à Paris, prenant acte des résolutions de iLa I
Haye; I £
Adresse l'expression de sa reconnaissance à I s
tous ceux qui ont contribué à ces résultats; a le I
ferme espoir que les puissances ne négligeront I r
plus à l'avenir de se servir des moyens mil à I
leur disposition pour tenter l'apaisement des I .
conflits internationaux, et regrette qu'elles ne | d
l'aient pu faire dans le conflit actuel entre l'An- i A
gleterre et les républiques sud-africaines; I
Appelle l'attention des divers groupes dont I q
elle se compose sur le devoir qui leur incombe I v
de rappeler à leurs gouvernements respectifs I
les obligations que les puissances ont contrac- I ,,
tées en donnant leur adhésion aux résolutions | X
de la conférence de la Haye. I ?
Le groupe anglais s'abstient dans le vote, I p
la proposition est adoptée. I £
M. d'Estournelles n'a pas eu besoin de
prononcer le moindre discours ; sa propo- I d'
sition est adoptée a l'unanimité. En voici le I I v
texte: le
La Conférence émet 1.. vœu que l'intervention I Li
trmée des puissances pou la juste répression I
les massacres qui ensanglantent la Chine n'a- ,
)outisse pas à des conquetes nouvelles pouvant I Ol
mtrainer la guerre universelle, ni à des entre- I
)rises funestes pour l'avenir économique, social I ra
st politique des Etats européens, mais qu'elle I d(
loit au contraire le commencement d'une union I
organisée et durable entre ces Etats. I plp(
I
Avant de lever la séance, le président prie I de
les cottegues—doaU le zèle se ralentit-d'as- el]
ester à la séance de ce matin qui sera vrai- I
emblablement la dernière de la 10- confé- I de
ence de l'Union interparlementaire. I
A quatre heures le chef de l'Etat et Mme I tic
.oubet ont reçu les congressistes et leurs I ra
imilles à l'Elysée. Puis un bateau a mené j Li
Ils amis 4ç ta naix à l'QOtel de Ville. Quelle I
• riainn I I
HÉLÈNE SÉE.
ASSOCIATIONS DE PRESSE
Cinquième séance
to- I Avant l'ouverture de l'audienoe, M. Si
lé- I ger, le président donne leoture de la dél
Me che suivante :
or"
m- I if. Mézières, de l'Académie, et Guillaume Si
ln I I président du Congrès international e
t Associations de 1. presse à Parts.
|is S. M. la reine a été fort sensible à l'hoi
ur mage mage du Congrès et me charge de tran
8 . I mettre l'expression de sa gratitude pour 1
, sentiments dont vous êtes, messieurs, 1
né I interprètes.
I Le chevalier d'honneur,
CUICCIOLI.
. I | M. Singer donne également com munie
I tion d'une lettre de M. Baudin, ministre di
p. I travaux publics jexpi,imant au Congrès s
>t I regrets, que les évènements d'Italie ne 1
D' .. I aient pas permis de le recevoir.
i Nous devons faire remarquer à ce suji
ilS I que plusieurs confrères étrangers commei
13 I cent à trouver qu'on abuse singulièremei
I du deuil de Fltalie pour supprimer en bl(
.. I toutes les réceptions pompeusement an
jj I noncées sur le programme. Il semble
le I beaucoup que les justes témoignages d
I condoléance payés, on aurait pu se mer
I trer moins « désolés » et avoir au moin
s' Il I quelques-unes de ces réunions auxquelle
' I dès les premiers jours on s'est empress
I de renoncer. Par amour propre nationa
lg I nous ne voulons pas répeter tout ce qu
I nous en tendons dire de divers côtés, mais e
1 spectatrice impartiale, nous sommes for
I cée de reconnaitre que les commentaire
I ne sont pas à l'honneur de l'hospitalit
I française. Tous les journalistes qui suiven
e I ces Congrès depuis quelques années par
lent avec enthousiasme des réceptions qu
s I leur furent faites à Buda-Pesth, où on leu
- I ménagea des surprises inoubliables; ,
I Stockholm, où l'accueil confina à la féerie
. I à Lisbonne, où on leur prépara des mer
e I veilles, à Rome enfin, où les congressiste:
I furent princièrement reçus. Or jusqu'io
s I en France — toujours parce qu'on a assas
. siné le roi d'Italie — on n'a rien fait ou i
peu près.
3 I Les journalistes étrangers sont quelqui
3 I peu surpris et plusieurs oonfrêres françai:
L I se montrent étonnés.
t I Ce sont là du reste des questions qui n<
> I me regardent pas,et je me contente d'enre
i gistrer au passage les rétlexions que j'en.
' I tends de divers côtés.
I M. Lepelletier, conseiller municipal, esl
, I venu apporter l'invitation de ses collègues,
, I priant le Congrès d'assister dans l'après
I I midi à un lunch à l'Hôtel-de-Ville.
. I On aborde ensuite la discussion du rap-
i I port de M. Jean-Bernard sur l'Ecole du
journalisme.
I Cette question n'est pas nouvelle. Le pre-
I mier Congrès qui se tint à Anvers en 1893
I la mit à l ordre du jour.
I Le congrès de Bordeaux vota le principe
I d'un enseignement professionnel pratique,
I et le congrès de Lisbonne en 1878 confirma
j ce premier vote en décidant que l'enseigne-
! ment serait donné dans chaque pays sous
I le patronage des associations de presse.
M. Albert Bataille, rédacteur du Figaro,
I avait été charge de continuer l'étude de la
I question, lorsque la mort ie surprit. Le
j Comité central désigna alors M. Jean-Ber-
nard pour le remplacer et celui-ci a réuni
I des documents assez nombreux. Ainsi il
I nous a appris qu'aux Etats-Unis l'enseigne-
I ment du journalisme était donné dans plu-
I sieurs collèges et un certain nombre d'uni-
versités, notamment à l'Université de Pen-
I sylvanie, à Philadelphie, et aux universités
I de Chicago, de l'Etat do Nebraska, de l'Etat
I de la Caroline du Nord ; M, OEker citait en-
core le collège l'Union à Schenectady et il
I ajoutait : « sans parler des autres dont le
I nombre va croissant. "
Dans son rapport de Lisbonne, Albert
I Bataille déclarait que le professeur Adolf
i Koch avait organisé depuis cinq ans à Hei-
I delberg, un cours libre de journalisme ; il
I ajoutait qu'en Angleterre l'lnstitute of Jour-
nalist s'occupait de constituer un examen
sans lequel les candidats ne pourraient I
être admis à se qualifier de journalistes.
En Suisse, le projet est à l'ordre du jour
et l'assemblée générale de la Société de la
presse suisse désirerait que l'enseignement
professionnel du journalisme fùidonné par
les facultés.
En France, deux essais analogues ont été
faits, l'un à la Faculté catholique de Lille,
l'autre à J'Ecole des hautes études sociales
de Paris.
La Faculté catholique de Lille a chargé de
cet enseignement M. Eugène Tavernier, ré-
dacteur de l'Univers, mais c'est plutôt un
ensemble de cours sur l'histoire du journa-
lisme, au point de vue religieux, qu'un
enseignement pratique.
L'essai de l'Ecole des hautes études so-
ciales de Paris a été plus sérieux; là. 184
élèves inscrits ont régulièrement suivi les
courr et les inscriptions pour l'année pro-
chaine sont de 247. Les cours sont du reste
aussi nombreux que variés et nous y
voyons :
Cours professionnel de rédaction par M.
Cornély du Figaro.
La grande actualité, le reportage et l'inter-
view par M. Jean-Bernard correspondant
parisien de l' Indépendance Belge ; l' Evolu-
tion de la presse anglaise par M. Pierre Mille
rédacteur au Temps. L'histoire de la Presse
sous le règne de Louis Philippe par M. Lucien
Maury.
L'histoire contemporaine au point de vue du
journalismepoliti'/uc, par M. Félix Léveillé.
Les presses étrangères, par M. Seignobos
professeur à la Faculté des Lettres de
Paris.
La Presse russe, par M. André Tridou, at-
taché à l'Agence Havas.
La Presse américaine, par M. Louis Vigou- ,
roux. 9
La Législation de la Presse, par M. A Ber-
jougnaii, avocat près la cour d'appel de
Paris.
La Critique dramatique, par M. Henri Fou- {
ïuier et la Critique muticale, par M. L. Do- t
riac, professeur honoraire de l'Université
ie Montpellier. i
Voilà tout ce qu'on a recueilli sur les ten- '
:atives faites, tant en France qu'à l'étran- i
;er. Il n'a pas semblé au rapporteur que ce c
ùt suffisant pour pouvoir dés à présent 1
ingager les associations de presse et voioi 1
luelles ont élé les conclusions qu'il a pré- ,
sentées. r
m Les votes précédents des Congrès de c
fardeaux et de Lisbonne ne vous lient que t
ur deux points : n
« l' Il y a lieu d'organiser un enseigne- p
tient professionnel du journalisme. v
ci 2' Cet enseignement doit être donné P
ans chaque pays sous le patronage des 8
associations, o
« En dehors de ces deux principes que de b
uestions à résoudre, que de difficultés à P
aincre? ci
« Il a paru & votre rapporteur qu'avant de tE
ous proposer une nouvelle motion, avant v
e prendre de nouveaux engagements, il v
lait nécessaire, indispensable même d'ap-
rofondir plus avant le sujet et de vous
onner encore une année de réflexion.
« Aussi, tout en acceptant les deux ordres
'idées votés par nos prédécesseurs, nous ,Je
audrions qu'une enquête fût ouverte, dans
1 monde entier, dans toutes les Associa- m
ons qui ont adhéré aux Congrès et qu'on C(
smandât à chacun son avis sur ce qui est
.it dans son pays, sur les résultats déjà
)tenus, sur ce qu'il conviendrait de faire. 'e
< Dans notre pensée, toutes ces idées se-
Lient centralisées, par votre bureau, coor- so
>nnées, résumées, diseutées au besoin ca
)ur un rapporteur spécial et, dans une pe
'ochaine assemblée, vous prendriez une de
icision définitive sur la mise en pratique
i toute connaissance de cause.
« Aussi, j'ai l'honneur de vous proposer
i voter la proposition ferme suivante : i
« Le 7. Congrus international des associa* do
ms d3 Presse de Paris de 1900, s'en réfé- qu
nt aux décisions de Bordeaux (1895) et de 1 a
sbonne (1898), ap
cc Désireux d'organiser sur des bases ra- On
innelles et pratiques l'Enseignement du
ofessioaael du journalisme 4Wft
« ntoide, dès & présent de oonfter à soi
Bureau la mission de roehereher, pa
voie d'enquête auprès de toutes les asso
ciations et syndicats du monde entier le
moyens qui lui paraîtraient les meilleur
d'arriver à l'ouverture des Ecoles di
journalisme dans les différents pays.
m A oet effet :
u Le bureau est chargé de centralise
tous les documents, statistiques, rensei
gnements et faits se rattachant à la ques
Lion;
« Un rapporteur présentera pour 190
avec l'approbation préalable du bureau ui
projet ferme et complet concernant toute;
les questions d'administration, d'admissioi
et d'enseignement dans les Ecoles du jour
nalisme patronnées par l'Assooiation inter
nationale de Presse. »
Une discussion assez longue s'engage a
laquelle prennent part M. Heinzmann-Savino
le promoteur de l'idée au premier Congrèi
d Anvers, M. de Beraza, M. Adrien Duvand
et M. Pedroso, ancien député portugais,
professeur à la faculté des lettres de Lis.
bonne. Ça été pour nous un véritable régal
d'entendre M. Pedroso, qu'on a surnommé
dans son pays le Castelar portugais, et qui,
avec Magulhaés-Lima, est un des chefs du
parti républicain portugais; M. Pedroso,
qui s'exprime admirablement en français, a
une éloquence chaude, vive, colorée et il a
soutenu les conclusions du rapporteur qui
ont été votées non sans une opposition
assez vive de la part de ceux qui pensent
qu'il y a déjà trop de journalistes et Que ce
n'est pas la peine d'en former de' nou-
veaux.
La séancea été levée et l'après-midi a été
partagée entre la matinée de la Comédie-
Française au Trocadéro et la réception à
l'hôtel de Ville.
Aujourd'hui, les congressistes iront visi-
ter le château de Pierrefonds et celui de
Chantilly. La Compagnie du Nord a fait
chauffer un train tout exprès qui sera à la
disposition du Congrès toute la journée. A
la bonne heure, il ne fauarait pas que nos
hôtes soient trop complètement déçus en
nous quittant.
MARIE-LOUISE NÉRON.
ART THÉATRAL
ne Nous voici à la séance de clôture. Avai
nre- de vous la conter, je tiens à relever des n
'en- gligences Lypographiques dans mon art
cle d'hier Sur les trois titres des divisior
est de la quatrième section, déjà étudiées, u
les, seul : Propriété artistique et littéraire e
)rès disposé en titre. Les deux autres: Améliore
tions à apporter à l'enseignement et au so
ap- des artistes et Doléances du public rester
du confondus dans le texte. La reinarquabl
classification de M. Gabriel Lefeuve, vic<
)re- président rapporteur, n'apparaît plus ausi
893 clairement. Le premier devoir de ce
comptes-rendus étant de la souligner, cett
ipe rectification n'a pas d'autre but.
ue, Avant d'arriver aux travaux de la qui
ma trième division le Congrès j'examine deu
ne- points détachés ce matin de la premièr
3us et concernant le sort des artistes.
>96i «M
Iro, * *
> la Une des causes perpetuelles de domma
Le ges aux artistes c'est la forme des engage
er-:- ments qu'ils contractent avec les direc
Jnj teurs de thé&tre. Maints procès ont rendi
1 » le public juge des conditions léonines qui
]e_ les directeurs font aux acteurs, et qui
ceux-ci incapables de se reconnaître le
ni. plupart du temps dans le fatras judiciair<
J?- des formules, signent les yeux fermés.
tes M. Saugey explique que les Directeur!
tat sont bien obliges de lier fortement leur
troupe envers eux. Les artistes sont gens à
' " coups de tète, et vous voyez d'ici les em-
le barras des directeurs s'ils pouvaient les
planter là sans trop de risques, en pro.
vince surtout où les remplacements ne se
*!» peuvent faire à la minute. Les dédits exor-
bitants ne sont qu'une précaution contre
>1 les démissions abusives ; dans les cas de
Ir- force majeure le directeur ne fait guère
en valoir son droit à les toucher.
nt Du reste, les plus grands torts dans la
Sueslion incombent, paraît-il, aux agences
ramatiques dont la pression s'exerce non
l!J seulement sur les artistes, mais sur les di-
nt recteurs qu'elles tiennent souvent par des
ar prêts. Les instants du Congrès sont comp-
. les et M. Jacques Landau doit écourter son
te intéressante étude. Il nous apprend que
e, l'Union théâtrale de M. Porel dont nous par-
es lions hier a essayé d'accréditer une for-
mule générale d engagement exempte de
?e traquenards; de plus, l'Union. théâtrale a
à- établi dans ses bureaux des registres d'ins-
,n criptions pour engagements, destinés à lut-
a- ter contre le placement pour les agences.
in Cela ne suffit point. Il faut en revenir éga-
lement ici à l'idéal de M. Lefeuve; la cham-
bre syndicale dos artistes dramatiques et
lyriques. En attendant, et comme moyen
!S terme, le Congrès sur la proposition de M.
Landau, émet le vuau que les agences dra-
matiques soient assimilées à tous les autres
y bureaux de placement et soumises au même
contrôle.
.*.
Le droit des pauvres intéresse les artistes
lf en ce qu'il touche les directeurs. Et les di-
recteurs en sont touchés d'une façon très
8 sensible: cette charge les ruine. M. Max
e Maurey, directeur du Grand Guignol, en
Q apporte la constatation au Congrès : « ltst-il
logique, dit-il,de faire des pauvres au nom
u des pauvres ». L'avis de M. Maurey serait
qu'on dégrevât les théâtres — mais non les
s cafés-concerts — et qu'on imposât les cer-
e cles, les Casinos, les restaurants de nuit, et
d'autres lieux de plaisir qu'il désigne par
* de gracieuses périphrases.
MM. Ch. Raymond et Saugey discutent
' quelque peu. M. le président met aux voix
le vœu de M. Maurey qui est adopté.
> .*.
M. le président donne alors la parole à
. quelques congressistes ayant des observa-
. tions à présenter.
( M. Louis Horeau, qui soutient, si l'on se le
rappelle, la cause des ignifuges, communi-
. que un arrêté de M. Lépine, paru la veille,
et rendant l'application de ces produits
, obligatoire partout dans l'Exposition. Il
■ rend compte des expériences faites l'après-
i midi par des industriels ignifugistes de-
vant les membres du congrès convoqués
rue Botzaris. Ces expériences ont paru
concluantes. Des bois soumis à la tempéra-
ture de l'arc voltaïque 3,500* se sont carbo-
nisés sur le point touché mais sans flamme
et sans propagation. M. Horeau propose le
vœu que les théâtres soient obligés à l'em-
ploi des ignifuges. Une opposition très vive
s'élève. Les Italiens, comme vous savez,
ont décidé tant que leur drapeau est en
berne de s'eHacer dans les Congrès. M. le
prince de Cassano fait exception, paraît-il,
car c'est de lui que vient la première pro- 1
testation contre le vœu de M. Hpreau. Le \
vœu mis aux voix, l'épreuve par mains le- ]
vées semble douteuse, et il faut compter. I
Les ignifuges ont la majorité. i
M. Mornat réclame, parce que, dans son 1
rapport de la 2' section, M. Clemançon a
nommé M. Mornat seul, comme auteur du j
jeu d'orgue de l'Opéra. C'est Mornat et ,
Langlois qu il fallait dire. M. Mornat se f
met à la disposition des électriciens du i
Congrès pour leur faire visiter son appa-
reil à l'Opéra.
M. Fouquet qui a égaré son rapport dans
les mains de M. Albert Lambert et n'a pu
parler à son tour, vient au moins émettre ,
son idée d'une exposition annuelle musi- J.
cale et littéraire, équivalent des salons de
peinture. Et nous entrons enfin dans la (
dernière division de la quatrième Motion. C,t
Organisation des spectacles
à bon marché
C'est la question des Théâtres Populaires,
dont on s inquiète beaucoup depuis quel-
que temps. M. Gabriel Lefeuve s'en fait
1 aPÔtre ; il la présente au Congrès dans un
aperçu d'une conviction communicative.
On s'aperçoit à l'entendre, et il le déclare
du reste, que ce qu'il voit surtout dans la
création du thé&tro populaire, c'est moins
i une entreprise artistique qu'une manile.,
r tation de sollicitude pour le peuple.
A son avis, le spectacle populaire doi
i naître du développement des sociétés d'à
i mateurs. Il cite un mémoire envoyé pai
i M. René Wisne l'Ecole au village qui déve
loppe cette idée. M. Lefeuve rêve de voii
des pédagogues, MM. Cavé ou Edouar(
> Petit, par exemple se donner la tâche di
• former avec les écoliers les futurs acteurl
• en travaillant à la réforme de l'enseigne.
ment de la lecture et en introduisant celu
de la diction dans les écoles. Le modèle de:
i tentatives qui ne pourront manquer d<
i devenir nombreuses quand les éléments et
auront été ainsi préparés a été donne
comme on le sait à Bussang par M. Mau,
rice Potlecher. Des imitations en sont néei
déjà à Gérardmer, en Bretagne et en Poitou,
M.Lefeuvesouhaite qu'àl'exemple de Mme
Pottecher, les femmes se mêlent davantage
t. l'interprétation des spectacles populaires.
Il compte porter cette question au congrès
prochain de la Condition et des droits de la
femme, dont la secrétaire générale, Mme
Marguerite Durand « est très dévouée à
toutes les questions de théâtre ».
Je suis heureuse de signaler l'accueil
sympathique que les congressistes font au
nom de la directrice de la Fronde et de les
en remercier ici.
M. Lefeuve, qui réprouve en principe
l'idée de la subvention gouvernementale,
même attribuée aux théâtres populaires,
voudrait qu'au moins en attendant mieux,
elle servit dans les théâtres subventionnés
à assurer le plus grand nombre de repré-
sentations gratuites. Il félicite le docteur
Burokardt, directeur de l'Opéra de Vienne
et M. Hendrick, directeur du théâtre fla-
mand à Bruxelles, d'offrir d'eux-mêmes,
sans clause de leur cahier des charges, ces
fêtes au public.
M. Lefeuvre présente ensuite en grand
éloge, M. Eugène Morel qui s'est chargé
d une partie de sa besogne en résumant les
rapports envoyés au Congrès sur la ques-
tion. M. Eugène Morel romancier et drama-
turge d'un talent hardi, est l'auteur d une
étude sur le théâtre populaire qui a obtenu
le prix, devant un jury de notables écri-
vains, dans un concours organisé par la
Revue d'Art dramatique, M. Lefeuve an-
nonce que ce travail sera examiné par le
Comité d'études international qui succédera
au Congrès et invite les membres présents
à s'inscrire pour recevoir la brochure et
prendre part à sa discussion.
M. Eugène Morel, dans le rapport qu'il lit
ensuite,mêle ses comptes rendus de considé-
rations personnelles très relevées. Il insiste
sur le mouvement actuel en faveur du
théâtre populaire, parle des fêtes d'Orange,
deBeziers.de Toulouse qui en sont des ma-
nifestations, du projet d'un théâtre civique
régulier, dirigé par M. Lumet, d'une ten-
tative future de M. Catulle Mendès et des
samedis populaires qui ont déjà si bien
réussi. Il aftirme qu'à défaut de l influence
morale directe, contestée au théâtre, le spec-
tacle à la portée de tous aurait du moins
pourell'et moralisateur d'enlever aux courses
et aux marchands de vin leur clientèle.
Le malheur c'est que la bonne volonté ne
suffit pas, et qu'afin de donner au peuple le
théâtre pour rien, il faudrait d'abord dé-
penser beaucoup d'argent. On a envoyé
bien des projets au Congrès, auxquels ils
ne manque que les actionnaires.
Le plus mirobolant de ces projets est
celui de M. Scherl qui réclame pour son
théâtre populaire, des ascenseurs, une gare
spéciale, etc. Pendant qu'on en est à faire
des théâtres en Espagne, pourquoi se limi-
ter.
La vérité c'est que la nécessité première
d'un théâtre populaire est une construction
et une organisation à bon marché. Je n'en-
trerai pas dans le détail des moyens préco-
nisés pour obtenir ces résultats dans les
travaux de M. Wisne, de Mme Thys, de M.
Alfred Mortier, de M. Lozier.
M. Morel s'arrête particulièrement au I
projet de M. Gosset, architecte, auteur du
Traité sur la construction des théâtres, et dont I
le nom revient constamment dans le Con- I
grès. La construction du théâtre populaire j
dont M. Gosset a dressé les plans et devis I
reviendrait à 800 fr. la place, ce qui est une
moyenne raisonnable. I
La lecture par M. Maurice Pottecher d'un I
mémoire sur son œuvre de Bussang est le
bouquet de la discussion. M. Pottecher ex- I
plique que ce n'est pas le théâtre populaire
qu'il a voulu créer mais le Il théâtre du
peuple », expression qu'il a reprise de Mi- I
:helot. La différence consiste en ce que le I
ipectable ne s'adresse qu'aux classes infé- I
neures, tandis que le Théâtre du Peuple j
s'adresse au peuple entier, aux plus grands i
)ornme aux plus humbles de la nalion. I
Il veut. dit-il, réunir l'humanité au-dessus I
les conditions humaines dans la communi- I
:ation de l'émotion dramatique. Et son I
euvre basée sur une pensée de justice I
Lurait ainsi pour couronnement un idéal I
le fraternité. I
M. Ptotecher possède une voix merveil- I
eusement vibrante et souple ; il écrit une i
angue fopte, juste, emportée. Il entraîne
ous les esprits et on l'applaudit avec en- I 1
housiasme. Après lui le prince de Cassano, I
- décidément il n'observe point le deuil I 1
.atien — lit un travail qui parait bien pâle I '
t qu'on n'écoute guère.
Le Congrès vole un vœu pour la création '
'entreprises des spectacles à bon marché, I {
uxquels les pouvoirs publics prêteraient I '
n appui elt'ectif. I <
Et l'on clôture. I <
M. Bernheim, représentant du ministère I
es Beaux-Arts, dont l'assiduité aux séances I 9
u Congrès est déjà la preuve de l'intérêt I 1
irticulier du gouvernement, répète dans I 1
ne allocution d'une sincérité expressive, I l'
assurance de cet intérêt. Il rend hom- I F
lage à l'initiative de M. Aderer et le félicite I c
j succès qui la justifie. I
M. Adorer remercie et, avant de faire ses d
lieux aux congressistes, propose deux I ^
eux en vertu desquels ces adieux ne se- ( (<
•nt point définitifs ! Le Congrès donne à | ''
n bureau français et étranger la mission ! n
i préparer un autre congrès international I
charge son bureau français de préparer I
i congrès national. I
M. Aderer finit par un charmant petit I
scours qui vaut d'etre lu en entier et que I
ici : SE
Mesdames, messieurs, I BI
En ouvrant ce premier congrès de l'art théâ- lu
l, je vous remerciais de nous avoir donné votre fr
lésion ; en le fermant, je veux vous exprimer
.re gratitude pour l'assiduité et l'attention M
3 vous avez prêtées à nos séances. m
.orsque nous avons commencé d'organiser du
re congrès, nous nous lancions dans l 'in-
mu. Aujourd'hui,que nous regardons la tâche ge
omplie, nous pouvons dire que notre travail a
un résultat, et qu'il sort de nos délibérations ,
certain nombre de propositions et de voeux .
ne utilité incontestable. idg
enu au jour malgré toutes sortes de ditncul- pr
notre congrès s'est tenu debout. il a grandi. d'a
'est pas parfait, mais il n'a pas mauvaise de
1reet je suis sûr que dans l'avenir,il donnera vr '
ssance à des enfants d'une constitution vigou- qu
se.
our moi, en vous remerciant encore une fois, 013
le reprendrai pas la formule orgueilleuse des
vains romains qui disaient à la fin d'une soi
:0 : « Et maintenant,applaudissez,citoyens I » sai
nunc plaudite cives 1) Je m'en tiendrai à la sa(
aule française, qui montre que nous sommes trÀ
s modestes qu'on ne le prétend : Excusez les un
es de 1 auteur. 1
t M. Eisenmann, vice-président aile- * \
id, répond pour le bureau étranger aveo I
liLtoresqul et la bonne grâce dont il a d a
preuve le long des séances. I
m'aurait semblé juste que des félicita- tes
is particulières fussent adressées à M. nel
riel Lefeuve qui nous a paru oomme f
heville ouvrière du Congrès. Il est vrai G
le meilleur de tous les éloges lui est Pal
né avec la mission d'organiser le comité L
ides international préparatoire du futur Pli]
grès. L
m'abstiens aujourd'hui des considéra- qu.
9 d'ensemble sur le Congrès. Il me fau. pat
pour cela un artiole spécial que je ferai >a 1
iutre iour. tur
vrw
JANE MISME.
LA MÉDECINE
Plus de dix mille personnes étaient réu.
nies hier, dans la salle des Fêtes de l'Expo-
sition où avait lieu l'inauguration officielle
du VIIII Congrès international de méde-
cine. Le Président de la République devait
honorer cette cérémonie de sa présence,
mais en raison du deuil observé par la
France il s'était seulement fait représea-
ter.
Un grand nombre d'invitations avaient
été lancées et beaucoup de daines ont pu
assister à cette brillante séance, placées
dans les grands amphithéâtres de la salle.
Les femmes médecins,seules, avaient été
admises à se mêler aux membres du Con-
grès qui occupaient les banquettes dispo-
sées au rez-de-chaussée,
Sur l'estrade, élevée à gauche du grand
orgue et garnie de velours rouge avaient
pris place M. le docteur Lannelongue, pré-
sident du Congrès, ayant à sa droite M.
Fallières, président du Sénat et à sa gau-
che, M. Monis, ministre de la justice. Au-
tour d'eux, étaient groupés les présidents
d'honneur du Congrès et les délégués
étrangers portant tous l'habit et les insi-
gnes des diverses décorations dont ils sont
titulaires.
Nous remarquons au premier rang : le
docteur Dujardin-Baumetz, représentant le
ministre de la guerre,M. Liard,représentant
le ministre de l'instruction publique, les
docteurs Brouardel, Pozzi, sénateur, LatJhé.
Virchow et von Bergmann, d'Allemagne,
Albert, de Vienne, Weir et Lagarde, des
Etats-Unis, sir Mao D jrrnac, de Londres,
Vleminekx, de Belgique. Colleja et Corteja-
rena, d'Espagne, le docleur Schneider, mé-
decin major attaché à S. M. le Shah da
Perse, Tarnowski, fiOUl, Paschoutine, Ber-
tenoon, de llussie, les délégués des minis-
tères et des sociétés savantes et la plupart
des membres de l'académie de médecine.
Lorsque la musiquo du 36' de ligne a
termine l'exécution de la Marseillaise. M. le
docteur Lannelongue ouvre la séance par
un discours au début duquel il rappelle
que le Président de la République devait
présider l'ouverture du Congrès et que des
raisons douloureuses seules ont pu l'empê.
cher de venir
Ensuite, l'orateur fait un exposé du grand
rôle que la médecine est appelée à jouer
parmi les sciences humaines; il rappelle les
découvertes des grands savants et il ter-
mine en disant :
— En vous souhaitant la bienvenue à tous, *ie
vous adresse mes pius chaleureuses fdkilatiollS.
J'ai à cœur de remercier les comités d'organisa-
tion de tous les pays qui nous ont puissammeti
aidés, la Presse entière, pour son eoncoiir.-^ actif
et désintéressé, le comité exécutif du Congrès
qui n'a jamais manqué de so rendre à mes con-
vocations et m'a donné les meilleurs conseils,
l'Université de Paris et le gouvernement de la
République, enfin, qui ont bien compris 1 impor-
tance de notre tache et nous en ont facilité 1 ac-
complissement.
Quant à moi, le cœur rempli des plus vives
émotions que j'ai ressenties dans ma vie, le ne
trouve plus en terminant d'autres paroles que
celles que vous adressait Bouillaud. le premier
et un des plus illustres présidents de ce Con-
grès : « Grâce à vous, ma vie tout entière vient
de recevoir son couronnement... je vous em-
porte dans le plus profond de mon cœur, et
vous y vivrez jusqu'A son dernier batlem- nt -a
J'ajouterai : Maintenant, à l'œuvre, le temps
presse, jamais depuis l'origine, moisson ne b'an-
nonça plus abondante et plus belle, sachons en
profiter et recueillir les semences fécondes que
feront fructifier les générations futures.
C'est M. Monis, ministre de la justice, qui
a répondu au président du Congrès.
te Au nom du gouvernement de la Répu-
blique française, a-t-il dit, je salue les re-
présentants éminents do toutes les nations
qui sont venus apporter au Congrès de la
Médecine le concours de leur présence.
(c Vous représentez, Messieurs, une force
qui est maîtresse de toutes les autres : la
science, et une vertu primordiale : le dé-
vouement; il est donc naturel qu'une place
d'honneur vous soit réservée à cette fête de
l'humanité. Il
En terminant, le ministre a offert aux
congressistes les vieux de la France et du
gouvernement de la République pour la
réussite de leurs glorieux travaux dont le
monde entier doit profiter.
M. Chauffard, secrétaire général du Con-
grès, donne ensuite lecture de son rap.
)ort. Il résume en quelques mots les tra-
vaux des précédents Congrès, puis il es-
luisse le programme des travaux qui vont
l'accomplir.
Il rappelle avec quel empressement les
talions étrangères ont adhéré au Congrès
it lui ont envoyé des représentants; 34
luissances se sont fait représenter, 330
lniversités, facultés ou Sociétés savantes
nt envoyé des délégués. Il y a entre au-
res 750 médecins russes, 630 allemands et
50 américains.
Quelle progression depuis 1863, date du
remier Congrès international de médecine
ù il y avait 333 Français et 589 étran-
ers.
Successivement. les délégués de l'Alle-
lagne, de l'Autriche, de la Belgiqne, du
auada, du Chili, de la Colombie, du Dane.
lark, de l'Espagne, des Etats-Unis, de la
rande-Bretagne, du Japon, du Luxem-
Qurg, du Mexique, du Monténégro, dee
ays-Bas, du Pérou, de le Roumanie, de la
ussie, de la Serbie, de la Suisse et du Vé-
ézuela, ont pris la parole, la plupart dans
L langue de leur pays. Les representants
Il Canada, de la Russie et du Mexique ont
é particulièrement applaudis.
Deux conférences, l'une de M. le profes«
iur Virchow sur « le Traumatisme et l'la-
ction ", l'autre de M. le professeur Pav-
v sur la CI Thérapie expérimentale comme
éthode nouvelle et extrêmement féconde
!Ur les recherches physiologiques ", ont
&turé cette première séance.
A partir d'aujourd'hui, et tous les jours
1 celte semaine, les vingt-six sections du
ingrès travailleront concuremment dans
1 différentes salles de la Sorboun^ et
adi prochain seulement aura lieu la pre..
ère assemblée générale.
SIMONE DARELLE.
LES ARCHITECTES
Le Congrès international des architectes
se réunit en ce moment à 1 -Ec,)Ic des
Beaux-Arts; la séance d'ouverturd a eu lieu
lundi dernier sous la présidence de àl. Al.
fred Normand, membre de l'Institut.
Le bureau du Comité d'organisation,dont
M. Poupinel est le secrétaire général, a été
maintenu dans ses fonctions comme bureau
du Congrès; des vice-présidents d'honneur
ont été choisis parmi les délégués étran-
gers, ils président à tour de rôle les séan<
ces quotidiennes.
Le comité d'organisation a eu l'heureuse
idée d'exposer, dans le Palais des Etudea
précédant l'hémieycle, une série de dessins
d'architectes, dont beaucoup sont fort jolis,
destinis à montrer que t'architecture a
vraiment sa place parmi les beaux-arts et
que les architectes qui méritent réellement
ce titre et ne se bornent pas à être simple-
ment des entrepreneurs de constructions,
sont véritablement des artistes, connais-
sant l'art de la sculpture et de la peinture,
sachant au besoin manier le pinceau. Da
très belles aquarelles exposées là en sont
une preuve.
Les premières séances ont été consacrées
& l'étude des questions suivantes :
Do la propriété artistique des œuvres
d'architecture ;
De l'enseignement de l'architecture. Hau-
tes études et enseignement profession*
nel;
De la conservation des monuments;
Du titre d'architecte dans les divers
pays;
L'habitation à bon marché dans tous les
pays.
Les congressistes demandent avec raison
que les législations et les conventions Inter-
nationales accordent d'une façon expresse
la même protection aux œuvres d'architec-
ture qu'au autres œuvres artistiques, ils
voudraient également que le titre d'archi-
tecte fût réservé aux possesseurs d'un di-
ASSISTANCE PUBLIQUE
ET BIENFAISANCE PRIVÉE
Aujourd'hui, plus de contestations, ph
de rivalités entre l'assistance publique i
la bienfaisance privée. Ces deux sœurs ei
nemies, ainsi que je lésai entendu qualifie
s'unissent pour reconnaitre l'importance d
problème et pour s'efforcer de le résoudi
en commun. C'est de responsabilité pénal
qu'il s'agit, sujet toujours fort délicat, ma
qui devient plus troublant encore quand
ee pose à propos de J'enfant.
Quel est l'âge de la responsabilité pou
l'adolescent? Quand doit-on le considère
comme un enfant, et quand, comme u
homme ? Quelle part faut-il faire à Chéri
dité, au milieu, à l'éducation, ou plutôt a
manque d éducatton?Do)t-on le punir parc
qu'il a été malheureux, ou doit-on, au con
traire, imputer à la société le crime d
l'avoir abandonné, tout en essayant de ré
parer ce crime ? Et comment le réparer ?
A
« Du traitement et de l'éducation de
enfante recueillis par t Assistance publiqui
ou par la bienfaisance privée et auxquel
ne convient pas, pour une raison morale
le placement familial. Il
Tel est le titre. un peu long, du magistra
rapport, présenté par M. Strauss, sénateur
Après avoir rapidement examiné les troii
études qui lui ont été remises par MM
Marin, Bouju et Mlle des Mesnard, le rap.
porteur expose la question.
Le servicedes enfants assistées comprenc
des orphelins, des enfauts abandonnés
ou enlevés à leurs parents, pour cause
d'indignité-La plupart sont, par les soin~
de leur département, placés dans dl's fa.
milles de paysans où ils sont le plus sou-
vent — espérons-le — bien soignes et bien
élevés. Ce mode de placement a donne de
très bons résultats. Par malheur, dans le
nombre, il est des enfants auxquels ne con-
vient pas ce genre d *eelucation. Trop âgés,
ils s'acclimatent difficilement à la campa-
gne; ou bien ils sont de caractère difficile,
indiscipliné ; ou bien encore ils sont, de par
leur hérédité ou leur première éducation,
précocement vicieux.
Que fera l'Assistance pour ces pupilles
qu'il faut réformer? Considérée comme la
tutrice de l'enfant, elle pourrait le faire
renfermer par voie de correction pater-
nelle. Mais, outre qu'il est suprêmement
injuste de punir un enfant qui n a commis
encore aucun délit grave, il ne peut séjour-
ner dans ces maisons de correction que
quelques mois — six au plus. — Que fera-t-
on de lui ensuite?
L'expérience a démontré que ces séjours
de courte peine ont les elfels les plus per-
nicieux. D'ailleurs, une maison de correc-
tion est, comme son nom t *indique, une
maison où l'on subit un châtiment, ce n'est
point une maison d éducation. La meilleure
preuve en est qu'elle relève du service pé-
nitentiaire. Il faut à tout prix épargner aux
enfants cette tare de la maison correction-
Delle.
Il y a donc une lacune à combler dans
le service de l'Assistance publique : les
inspecteurs des enfants assistés sont una-
nimes à déelarer que J'école de réforme,
ou plutôt de préservation, spéciale et auto-
nome, est absolument indispensable au
traitement et au redressement dei pupilles
difficiles.
Cependant, ces écoles ne seront pas ex-
clusivement publiques. L'initiative privée
pourra, sous la surveillance de l'Etat, fon-
der des établissements particuliers. Il y a
assez à faire pour toutes les bonnes volon-
tés, d'ou qu oHea viennent.
Quel sera le type do ees établissements ?
C'est ce que ne précise pas absolument le
rapporteur. Et peut-être est-ce en effet
qu il n'y a pas lieu de le faire, et qu'il fau-
dra s'inspirer des circonstances et des res-
sources dont on disposera
Pourtant les conclusions, excellentes,
bien qu un peu vagues, indiquent quel
but doivent se proposer ces écoles. Les
voici :
t" Il est indispensable de créer en dehors
de 1 Administration pénitentiaire, des éco-
les do préservation pour le traitement et
l'éducation des enfants recueillis par l'As-
sistance publique ou par la bienfaisance
privée et auxquels ne convient pas, pour
une cause morale, la placement familial. 1
2' Des services publics d'enfants assistés, 1
et d'enfants moralement abandonnés, de- (
'.ont disposer d'un ou de plusieurs éta- 1
blissemcai» d'observation et de préserva-
tion eu faveur de leurs pupilles difficiles <
vien ux. "iiuf à recourir, en cas de besoin, à <
la mise en réforme ou en correction péni- <
teniiarre. <
3' Les établissements de préservation i
seront, soit des établissements publics, I
soit des établissements privés, placés sous t
fa surveillance de l'Etat. ]
4' Ces établissements devront autant que
possible, se rapprocher de l'habitation nor- <
male et éviter les effectifs trop nombreux s
d'éléves: ils auront plus particulièrement i
pour objet l'apprentissage professionnel,
agricole, industriel, ménager. 1
5' Le Congrès émet le vœu que l'autorité E
judiciaire puisse, le cas échéant, procéder c
directement à l'envoi dans une école de 1
préservation des mineurs en état de dan- v
ger moral.
* r
** t
Ce qui suivit peut à peine s'appeler une br:
discussion : on ne disc Jte pas quand on est »]
du même avis, et tous les orateurs sont, en d
principe, d'accord avec le rapporteur. 6
Ils ne proposent que quelques modiftca- 9
tions de détail, et complaisamment, se lais- u
sent aller à nous conter leurs souvenirs et 9If
leurs projets. Peut-on leur faire un crime "
d'être parfois un peu longs?
M. Brueyre réprouve le placement des CI
enfants vicieux dans les établissements al
correctionnels, et il ne veut pas non plus SI
qu'on y renferme ceux qui ont commis
quelque délit. Même coupables, ils ne sont DI
pas responsables : s'ils vagabondent, c'est fr
qu'ils n'ont point de foyer; s'ils volent,
c'est qu'ils ont faim ou froid. Ils ne sont m
pas plus répréhensibles que l'oiseau qui, à
en passant, prend une graine oubliée, H
C'est une volonté qui leur manque : il ap-
partient à récole de la leur former, par to
une douce mais forte discipline. fc
Des exemples, apportés par le prince de Pl
Cassano, viennent confirmer les proposi-
tions de M. Strauss. Au désir exprimé par l'a
ce dernier de voir reculer t'âgo de la res- gi
ponsabilité pénale en France, il répond
qu'en Italie on l'a fixé à l'extrême limite de el]
vingt et un ans. de
11 expose ensuite ce qu'on a fait à Naples \f
pour l'enfance abandonnée; il y a de très [je
nombreux asiles pour les jeunes filles, plus
exposées que les garçons aux dangers de la 1
rue. Pourtant la duchesse de Ravaschieri la
a récemment fondé une œuvre qui trans- 1
forme les petits lazaroni en collégiens très pr
sages. L'orateur fait passer sous les yeux sit
des congressistes deux photographies re- tej
présentant les enfants avant et après leur .
entrée dans l'asile. J'avoue que le pitto-
yesque des premiers m'a particulièrement d««
* n1''"6®' , n * bot
iieinain, le Congrès se repose : j'en pro- ent
filerai pour résumer la fin de la diseuse pri
S!on. et j
ANDRÉS TÉRY.
ENSEIGNEMENT PRIMAIRE
Le Congrès international de l'Enseigne-
ment primaire a tenu hier matin sa séance
d ouverture dans le grand amphithéâtre de
la s..rlJl,nne, sous la présidence de M.
Creard, vice-recteur de l'Académie de Paris,
assisté de M. Bayet. directeur de l'ensei-
gnement primaire, et de quelques hauts
fonctionnairiâ de J'lA.truoLiQD publique. <
Dans ua beau discourt, éerit en une lan-
gue claire comme l'eau de roche, M. Gréard
a constaté les progrès qu'a faits l'union des
trois ordres d enseignement depuis l'épo-
que où M. Duruy en parlait en termes lé..
gèrement hautains. Elle est faite, cette
union et à la même heure, dans la Sor-
bonne rajeunie, les trois Congrès de l'en-
seignement tiennent leurs assises solen
nelles.
Le grand amphithéâtre est plein, mais
bientôt les congressistes se séparent pour
se rendre dans leurs sections respectives :
t.. section. — Enseignement ménager :
Rapporteur, M. Strauss, sénateur, Mlle
Brés, inspectrice générale.
2* section. — Fréquentation scolaire :
Rapporteurs, MM, Cazes, inspecteur géné-
ral, Guillaume, professeur au collège Chap-
tal.
3' seetîon. -- Education morale : M. 1-ayot,
inspecteur d'académie, Mlle Billotey, pro-
fesseur à l'école Edgar-Quinet.
(C'est cette section dont les discussions
seront les plus intéressantes et... les plus
orageuses.
4- section. — Enseignement supérieur :
M. Lacabe, inspecteur à Paris, M. Petit, di-
recteur de l'Ecole primaire supérieure de
Nancy.
5' section. — Les œuvres post-scolaires,
rapporteurs, MM. Edouard Petit et Gilles,
inspecteurs généraux, et Carré.
A ce matin la discussion, les résolutions
et les vœux.
PAULINE KERGOMARD.
POUR LA PAIX
I M. Fallières a cédé le fauteuil présider]
I tiel au comte Apponyi qui, à l'ouverture d
lP" I la séance, donne lecture de remerciement
I de M. Villa, président de la Chambre ita
. lienne,
les En voici le texte :
I Il Merci bien à vous, Monsieur le Prési
ns I dent, et à tous les honorables membres di
' 'u * I la conférence interparlementaire des no
blés sentiments de sympathie que vou
j ' I avez bien voulu m'adresser dans ce mo
le e I ment douloureux. Je me réserva de corn
' I muniquer à la Chambre des Députés volri
I télégramme dans la séance extraordtnair<
' I qui aura lieu lundi prochain, et cependanl
~ I je vous prie d'agréer l'expression de ma
I plus vive reconnaissance pour la part qu(
* vous venez de prendre à notre immens<
, I douleur.
I Il TOMMASO VILLA.
I- ES I « Président de la Chambre
.. I des Députés d'Italie. »
__ | M. Bernaert, ancien présidént du Conseil
it r- I de Belgique, développe à la tribune les con.
: 1 clusions de son rapport sur l'application
„ I des principes établis il la conférence de la
ie Haye.
t- I 1 Les Pays-Bas, la Belgique et la Suisse de-
I vraient prendre l'initiative d'une proposition
's I rendant obligatoire l'arbitrage dans les con-
I (lits entre peuples dans dos cas déterminés.
> I 2- La commission siégeant à La Haye devrait
® ! avoir le caractère d un tribunal arbitral perma-
I nent,
»t | 3 Transformation de la conférence de La
e I Haye en conférence ouverte par l'autorisation
i- I donnée à tuai les Etats d'adhérer à cette confé-
x I rence.
. I 4' Il y a lieu d'inviter les gouvernements à
I tenir compte des travaux de La Haye en prenant
I leurs dispositions pour arriver au désarmement
s I partiel et a la réduction de leurs budgets de la
3 I guerre et de la marine.
- I Héunion prochaine d'une nouvelle conférence
, I chargée de réglementer le droit des neutres, le
- I droit des propriétés privées en cas de guerre
j I sur mer, de prohiber le bombardement par mer
s I des villes ouvertes et des ports de commerce.
I L'orateur croit au succès prochain du
[ I problème qui se pose et qui exige une so-
' lution. Voici la péroraison du discours de
" I M. Bernaert.
1 I « Rappelons sans nous lasser, que la conven-
I tion cIe Genève, aujourd'hui étendue aux hor-
I reurs de la guerre maritime comporte de nota-
' I bles améliorations, que le code des devoirs des
s I neutres n'existe pas et qu'il convient de l'arrê.
t I ter. Qu'il n'est pas moins inadmissible qu'une
. I ville ouverte soit bombardée par mer que par I
| terre, et qu'il est do l'honneur de notre époque
, I de consacrer enfin le respect de la propriété
I privée sur mer, lorsqu il ne s'agit point de con
I trebande de guerre
I J'entrevois donc, mes chers collègues, pour
I notre union, une longao et féconda période
I d'activité. Je crois aU succès final parce que I
I ce succès sera mérité. Nous poursuivons une I
I tâche toute d humanité., de progrès et de désin- I
I téressement. I
I Comment, entre toutes, ne serait-elle pas I
I bénie ? I
Une longue salve d'applaudissements ao- I
I compagne M. Bernaert à sa place. Et la I
parole est à M. Loraud, du groupe belge, I
I qui traite une question brûlante : la guerre I
du Transvaal. I
I Le président supplie l'oràleur de ne pas I
I dépasser les limites — très restreintes — I
de la question. Mais M. Loraud brûle du
I désir de faire connaître son opinion sur le
I chauvinisme exalté dont l'explosion en I
I Angleterre a entraîné la grande nation à |
! faire à des faibles une guerre inique contre I
I laquelle s'est révoltée la conscience des I
I peuples civilisés. I
I Aussi avec beaucoup d'adresse et d'élo-
quence, l'orateur exprime sa façon de pen-
I ser, ce qui lui vaut un nouvel avertisse- I
ment du comte Apponyi.
I M. Stanhope, du groupe anglais, remercie
I le président de son intervention; l'orateur
et ses amis d'Angleterre avaient fait des
efforts multiples pour détourner le pays de I
la guerre et voulaient l'engager dans la
voie de l'arbitrage. Ils ont échoué. I '
— Mais, ajouto M. Stanhope, si la confé- 1
rence internationale de la paix devait ou- I
trepasser ses droits et ses pouvoirs en for- I
mulant un blâme & l'adresse de l'un des I
belligérants, le groupe anglais se verrait I
dans la triste nécessité de quitter la séance, I ]
et l'orateur supplie ses honorables collè- I
I gues ries diverses nationalités réunies dans I .
un même esprit de concorde de leur épar-
gner ce qu'il appelle « une vive dou-
leur 'l, I (
Le délégué anglais parait fort ému de ! j
cette déclaration et l'Assemblée, par ses ,
applaudissements, lui prouve qu'elle ne I
suivra pas l'honorable M. Loraud. I |
Celui-ci sur les conseils de M. Bernaert I
modifie le texte d'une proposition un peu I jf
frondeuse. Modifiée, elle est ainsi conçue : I (
La dixième conférence de l'Union interparle- I c
mentaire pour l'arbitrage international, réunie I !:
à Paris, prenant acte des résolutions de iLa I
Haye; I £
Adresse l'expression de sa reconnaissance à I s
tous ceux qui ont contribué à ces résultats; a le I
ferme espoir que les puissances ne négligeront I r
plus à l'avenir de se servir des moyens mil à I
leur disposition pour tenter l'apaisement des I .
conflits internationaux, et regrette qu'elles ne | d
l'aient pu faire dans le conflit actuel entre l'An- i A
gleterre et les républiques sud-africaines; I
Appelle l'attention des divers groupes dont I q
elle se compose sur le devoir qui leur incombe I v
de rappeler à leurs gouvernements respectifs I
les obligations que les puissances ont contrac- I ,,
tées en donnant leur adhésion aux résolutions | X
de la conférence de la Haye. I ?
Le groupe anglais s'abstient dans le vote, I p
la proposition est adoptée. I £
M. d'Estournelles n'a pas eu besoin de
prononcer le moindre discours ; sa propo- I d'
sition est adoptée a l'unanimité. En voici le I I v
texte: le
La Conférence émet 1.. vœu que l'intervention I Li
trmée des puissances pou la juste répression I
les massacres qui ensanglantent la Chine n'a- ,
)outisse pas à des conquetes nouvelles pouvant I Ol
mtrainer la guerre universelle, ni à des entre- I
)rises funestes pour l'avenir économique, social I ra
st politique des Etats européens, mais qu'elle I d(
loit au contraire le commencement d'une union I
organisée et durable entre ces Etats. I plp(
I
Avant de lever la séance, le président prie I de
les cottegues—doaU le zèle se ralentit-d'as- el]
ester à la séance de ce matin qui sera vrai- I
emblablement la dernière de la 10- confé- I de
ence de l'Union interparlementaire. I
A quatre heures le chef de l'Etat et Mme I tic
.oubet ont reçu les congressistes et leurs I ra
imilles à l'Elysée. Puis un bateau a mené j Li
Ils amis 4ç ta naix à l'QOtel de Ville. Quelle I
• riainn I I
HÉLÈNE SÉE.
ASSOCIATIONS DE PRESSE
Cinquième séance
to- I Avant l'ouverture de l'audienoe, M. Si
lé- I ger, le président donne leoture de la dél
Me che suivante :
or"
m- I if. Mézières, de l'Académie, et Guillaume Si
ln I I président du Congrès international e
t Associations de 1. presse à Parts.
|is S. M. la reine a été fort sensible à l'hoi
ur mage mage du Congrès et me charge de tran
8 . I mettre l'expression de sa gratitude pour 1
, sentiments dont vous êtes, messieurs, 1
né I interprètes.
I Le chevalier d'honneur,
CUICCIOLI.
. I | M. Singer donne également com munie
I tion d'une lettre de M. Baudin, ministre di
p. I travaux publics jexpi,imant au Congrès s
>t I regrets, que les évènements d'Italie ne 1
D' .. I aient pas permis de le recevoir.
i Nous devons faire remarquer à ce suji
ilS I que plusieurs confrères étrangers commei
13 I cent à trouver qu'on abuse singulièremei
I du deuil de Fltalie pour supprimer en bl(
.. I toutes les réceptions pompeusement an
jj I noncées sur le programme. Il semble
le I beaucoup que les justes témoignages d
I condoléance payés, on aurait pu se mer
I trer moins « désolés » et avoir au moin
s' Il I quelques-unes de ces réunions auxquelle
' I dès les premiers jours on s'est empress
I de renoncer. Par amour propre nationa
lg I nous ne voulons pas répeter tout ce qu
I nous en tendons dire de divers côtés, mais e
1 spectatrice impartiale, nous sommes for
I cée de reconnaitre que les commentaire
I ne sont pas à l'honneur de l'hospitalit
I française. Tous les journalistes qui suiven
e I ces Congrès depuis quelques années par
lent avec enthousiasme des réceptions qu
s I leur furent faites à Buda-Pesth, où on leu
- I ménagea des surprises inoubliables; ,
I Stockholm, où l'accueil confina à la féerie
. I à Lisbonne, où on leur prépara des mer
e I veilles, à Rome enfin, où les congressiste:
I furent princièrement reçus. Or jusqu'io
s I en France — toujours parce qu'on a assas
. siné le roi d'Italie — on n'a rien fait ou i
peu près.
3 I Les journalistes étrangers sont quelqui
3 I peu surpris et plusieurs oonfrêres françai:
L I se montrent étonnés.
t I Ce sont là du reste des questions qui n<
> I me regardent pas,et je me contente d'enre
i gistrer au passage les rétlexions que j'en.
' I tends de divers côtés.
I M. Lepelletier, conseiller municipal, esl
, I venu apporter l'invitation de ses collègues,
, I priant le Congrès d'assister dans l'après
I I midi à un lunch à l'Hôtel-de-Ville.
. I On aborde ensuite la discussion du rap-
i I port de M. Jean-Bernard sur l'Ecole du
journalisme.
I Cette question n'est pas nouvelle. Le pre-
I mier Congrès qui se tint à Anvers en 1893
I la mit à l ordre du jour.
I Le congrès de Bordeaux vota le principe
I d'un enseignement professionnel pratique,
I et le congrès de Lisbonne en 1878 confirma
j ce premier vote en décidant que l'enseigne-
! ment serait donné dans chaque pays sous
I le patronage des associations de presse.
M. Albert Bataille, rédacteur du Figaro,
I avait été charge de continuer l'étude de la
I question, lorsque la mort ie surprit. Le
j Comité central désigna alors M. Jean-Ber-
nard pour le remplacer et celui-ci a réuni
I des documents assez nombreux. Ainsi il
I nous a appris qu'aux Etats-Unis l'enseigne-
I ment du journalisme était donné dans plu-
I sieurs collèges et un certain nombre d'uni-
versités, notamment à l'Université de Pen-
I sylvanie, à Philadelphie, et aux universités
I de Chicago, de l'Etat do Nebraska, de l'Etat
I de la Caroline du Nord ; M, OEker citait en-
core le collège l'Union à Schenectady et il
I ajoutait : « sans parler des autres dont le
I nombre va croissant. "
Dans son rapport de Lisbonne, Albert
I Bataille déclarait que le professeur Adolf
i Koch avait organisé depuis cinq ans à Hei-
I delberg, un cours libre de journalisme ; il
I ajoutait qu'en Angleterre l'lnstitute of Jour-
nalist s'occupait de constituer un examen
sans lequel les candidats ne pourraient I
être admis à se qualifier de journalistes.
En Suisse, le projet est à l'ordre du jour
et l'assemblée générale de la Société de la
presse suisse désirerait que l'enseignement
professionnel du journalisme fùidonné par
les facultés.
En France, deux essais analogues ont été
faits, l'un à la Faculté catholique de Lille,
l'autre à J'Ecole des hautes études sociales
de Paris.
La Faculté catholique de Lille a chargé de
cet enseignement M. Eugène Tavernier, ré-
dacteur de l'Univers, mais c'est plutôt un
ensemble de cours sur l'histoire du journa-
lisme, au point de vue religieux, qu'un
enseignement pratique.
L'essai de l'Ecole des hautes études so-
ciales de Paris a été plus sérieux; là. 184
élèves inscrits ont régulièrement suivi les
courr et les inscriptions pour l'année pro-
chaine sont de 247. Les cours sont du reste
aussi nombreux que variés et nous y
voyons :
Cours professionnel de rédaction par M.
Cornély du Figaro.
La grande actualité, le reportage et l'inter-
view par M. Jean-Bernard correspondant
parisien de l' Indépendance Belge ; l' Evolu-
tion de la presse anglaise par M. Pierre Mille
rédacteur au Temps. L'histoire de la Presse
sous le règne de Louis Philippe par M. Lucien
Maury.
L'histoire contemporaine au point de vue du
journalismepoliti'/uc, par M. Félix Léveillé.
Les presses étrangères, par M. Seignobos
professeur à la Faculté des Lettres de
Paris.
La Presse russe, par M. André Tridou, at-
taché à l'Agence Havas.
La Presse américaine, par M. Louis Vigou- ,
roux. 9
La Législation de la Presse, par M. A Ber-
jougnaii, avocat près la cour d'appel de
Paris.
La Critique dramatique, par M. Henri Fou- {
ïuier et la Critique muticale, par M. L. Do- t
riac, professeur honoraire de l'Université
ie Montpellier. i
Voilà tout ce qu'on a recueilli sur les ten- '
:atives faites, tant en France qu'à l'étran- i
;er. Il n'a pas semblé au rapporteur que ce c
ùt suffisant pour pouvoir dés à présent 1
ingager les associations de presse et voioi 1
luelles ont élé les conclusions qu'il a pré- ,
sentées. r
m Les votes précédents des Congrès de c
fardeaux et de Lisbonne ne vous lient que t
ur deux points : n
« l' Il y a lieu d'organiser un enseigne- p
tient professionnel du journalisme. v
ci 2' Cet enseignement doit être donné P
ans chaque pays sous le patronage des 8
associations, o
« En dehors de ces deux principes que de b
uestions à résoudre, que de difficultés à P
aincre? ci
« Il a paru & votre rapporteur qu'avant de tE
ous proposer une nouvelle motion, avant v
e prendre de nouveaux engagements, il v
lait nécessaire, indispensable même d'ap-
rofondir plus avant le sujet et de vous
onner encore une année de réflexion.
« Aussi, tout en acceptant les deux ordres
'idées votés par nos prédécesseurs, nous ,Je
audrions qu'une enquête fût ouverte, dans
1 monde entier, dans toutes les Associa- m
ons qui ont adhéré aux Congrès et qu'on C(
smandât à chacun son avis sur ce qui est
.it dans son pays, sur les résultats déjà
)tenus, sur ce qu'il conviendrait de faire. 'e
< Dans notre pensée, toutes ces idées se-
Lient centralisées, par votre bureau, coor- so
>nnées, résumées, diseutées au besoin ca
)ur un rapporteur spécial et, dans une pe
'ochaine assemblée, vous prendriez une de
icision définitive sur la mise en pratique
i toute connaissance de cause.
« Aussi, j'ai l'honneur de vous proposer
i voter la proposition ferme suivante : i
« Le 7. Congrus international des associa* do
ms d3 Presse de Paris de 1900, s'en réfé- qu
nt aux décisions de Bordeaux (1895) et de 1 a
sbonne (1898), ap
cc Désireux d'organiser sur des bases ra- On
innelles et pratiques l'Enseignement du
ofessioaael du journalisme 4Wft
« ntoide, dès & présent de oonfter à soi
Bureau la mission de roehereher, pa
voie d'enquête auprès de toutes les asso
ciations et syndicats du monde entier le
moyens qui lui paraîtraient les meilleur
d'arriver à l'ouverture des Ecoles di
journalisme dans les différents pays.
m A oet effet :
u Le bureau est chargé de centralise
tous les documents, statistiques, rensei
gnements et faits se rattachant à la ques
Lion;
« Un rapporteur présentera pour 190
avec l'approbation préalable du bureau ui
projet ferme et complet concernant toute;
les questions d'administration, d'admissioi
et d'enseignement dans les Ecoles du jour
nalisme patronnées par l'Assooiation inter
nationale de Presse. »
Une discussion assez longue s'engage a
laquelle prennent part M. Heinzmann-Savino
le promoteur de l'idée au premier Congrèi
d Anvers, M. de Beraza, M. Adrien Duvand
et M. Pedroso, ancien député portugais,
professeur à la faculté des lettres de Lis.
bonne. Ça été pour nous un véritable régal
d'entendre M. Pedroso, qu'on a surnommé
dans son pays le Castelar portugais, et qui,
avec Magulhaés-Lima, est un des chefs du
parti républicain portugais; M. Pedroso,
qui s'exprime admirablement en français, a
une éloquence chaude, vive, colorée et il a
soutenu les conclusions du rapporteur qui
ont été votées non sans une opposition
assez vive de la part de ceux qui pensent
qu'il y a déjà trop de journalistes et Que ce
n'est pas la peine d'en former de' nou-
veaux.
La séancea été levée et l'après-midi a été
partagée entre la matinée de la Comédie-
Française au Trocadéro et la réception à
l'hôtel de Ville.
Aujourd'hui, les congressistes iront visi-
ter le château de Pierrefonds et celui de
Chantilly. La Compagnie du Nord a fait
chauffer un train tout exprès qui sera à la
disposition du Congrès toute la journée. A
la bonne heure, il ne fauarait pas que nos
hôtes soient trop complètement déçus en
nous quittant.
MARIE-LOUISE NÉRON.
ART THÉATRAL
ne Nous voici à la séance de clôture. Avai
nre- de vous la conter, je tiens à relever des n
'en- gligences Lypographiques dans mon art
cle d'hier Sur les trois titres des divisior
est de la quatrième section, déjà étudiées, u
les, seul : Propriété artistique et littéraire e
)rès disposé en titre. Les deux autres: Améliore
tions à apporter à l'enseignement et au so
ap- des artistes et Doléances du public rester
du confondus dans le texte. La reinarquabl
classification de M. Gabriel Lefeuve, vic<
)re- président rapporteur, n'apparaît plus ausi
893 clairement. Le premier devoir de ce
comptes-rendus étant de la souligner, cett
ipe rectification n'a pas d'autre but.
ue, Avant d'arriver aux travaux de la qui
ma trième division le Congrès j'examine deu
ne- points détachés ce matin de la premièr
3us et concernant le sort des artistes.
>96i «M
Iro, * *
> la Une des causes perpetuelles de domma
Le ges aux artistes c'est la forme des engage
er-:- ments qu'ils contractent avec les direc
Jnj teurs de thé&tre. Maints procès ont rendi
1 » le public juge des conditions léonines qui
]e_ les directeurs font aux acteurs, et qui
ceux-ci incapables de se reconnaître le
ni. plupart du temps dans le fatras judiciair<
J?- des formules, signent les yeux fermés.
tes M. Saugey explique que les Directeur!
tat sont bien obliges de lier fortement leur
troupe envers eux. Les artistes sont gens à
' " coups de tète, et vous voyez d'ici les em-
le barras des directeurs s'ils pouvaient les
planter là sans trop de risques, en pro.
vince surtout où les remplacements ne se
*!» peuvent faire à la minute. Les dédits exor-
bitants ne sont qu'une précaution contre
>1 les démissions abusives ; dans les cas de
Ir- force majeure le directeur ne fait guère
en valoir son droit à les toucher.
nt Du reste, les plus grands torts dans la
Sueslion incombent, paraît-il, aux agences
ramatiques dont la pression s'exerce non
l!J seulement sur les artistes, mais sur les di-
nt recteurs qu'elles tiennent souvent par des
ar prêts. Les instants du Congrès sont comp-
. les et M. Jacques Landau doit écourter son
te intéressante étude. Il nous apprend que
e, l'Union théâtrale de M. Porel dont nous par-
es lions hier a essayé d'accréditer une for-
mule générale d engagement exempte de
?e traquenards; de plus, l'Union. théâtrale a
à- établi dans ses bureaux des registres d'ins-
,n criptions pour engagements, destinés à lut-
a- ter contre le placement pour les agences.
in Cela ne suffit point. Il faut en revenir éga-
lement ici à l'idéal de M. Lefeuve; la cham-
bre syndicale dos artistes dramatiques et
lyriques. En attendant, et comme moyen
!S terme, le Congrès sur la proposition de M.
Landau, émet le vuau que les agences dra-
matiques soient assimilées à tous les autres
y bureaux de placement et soumises au même
contrôle.
.*.
Le droit des pauvres intéresse les artistes
lf en ce qu'il touche les directeurs. Et les di-
recteurs en sont touchés d'une façon très
8 sensible: cette charge les ruine. M. Max
e Maurey, directeur du Grand Guignol, en
Q apporte la constatation au Congrès : « ltst-il
logique, dit-il,de faire des pauvres au nom
u des pauvres ». L'avis de M. Maurey serait
qu'on dégrevât les théâtres — mais non les
s cafés-concerts — et qu'on imposât les cer-
e cles, les Casinos, les restaurants de nuit, et
d'autres lieux de plaisir qu'il désigne par
* de gracieuses périphrases.
MM. Ch. Raymond et Saugey discutent
' quelque peu. M. le président met aux voix
le vœu de M. Maurey qui est adopté.
> .*.
M. le président donne alors la parole à
. quelques congressistes ayant des observa-
. tions à présenter.
( M. Louis Horeau, qui soutient, si l'on se le
rappelle, la cause des ignifuges, communi-
. que un arrêté de M. Lépine, paru la veille,
et rendant l'application de ces produits
, obligatoire partout dans l'Exposition. Il
■ rend compte des expériences faites l'après-
i midi par des industriels ignifugistes de-
vant les membres du congrès convoqués
rue Botzaris. Ces expériences ont paru
concluantes. Des bois soumis à la tempéra-
ture de l'arc voltaïque 3,500* se sont carbo-
nisés sur le point touché mais sans flamme
et sans propagation. M. Horeau propose le
vœu que les théâtres soient obligés à l'em-
ploi des ignifuges. Une opposition très vive
s'élève. Les Italiens, comme vous savez,
ont décidé tant que leur drapeau est en
berne de s'eHacer dans les Congrès. M. le
prince de Cassano fait exception, paraît-il,
car c'est de lui que vient la première pro- 1
testation contre le vœu de M. Hpreau. Le \
vœu mis aux voix, l'épreuve par mains le- ]
vées semble douteuse, et il faut compter. I
Les ignifuges ont la majorité. i
M. Mornat réclame, parce que, dans son 1
rapport de la 2' section, M. Clemançon a
nommé M. Mornat seul, comme auteur du j
jeu d'orgue de l'Opéra. C'est Mornat et ,
Langlois qu il fallait dire. M. Mornat se f
met à la disposition des électriciens du i
Congrès pour leur faire visiter son appa-
reil à l'Opéra.
M. Fouquet qui a égaré son rapport dans
les mains de M. Albert Lambert et n'a pu
parler à son tour, vient au moins émettre ,
son idée d'une exposition annuelle musi- J.
cale et littéraire, équivalent des salons de
peinture. Et nous entrons enfin dans la (
dernière division de la quatrième Motion. C,t
Organisation des spectacles
à bon marché
C'est la question des Théâtres Populaires,
dont on s inquiète beaucoup depuis quel-
que temps. M. Gabriel Lefeuve s'en fait
1 aPÔtre ; il la présente au Congrès dans un
aperçu d'une conviction communicative.
On s'aperçoit à l'entendre, et il le déclare
du reste, que ce qu'il voit surtout dans la
création du thé&tro populaire, c'est moins
i une entreprise artistique qu'une manile.,
r tation de sollicitude pour le peuple.
A son avis, le spectacle populaire doi
i naître du développement des sociétés d'à
i mateurs. Il cite un mémoire envoyé pai
i M. René Wisne l'Ecole au village qui déve
loppe cette idée. M. Lefeuve rêve de voii
des pédagogues, MM. Cavé ou Edouar(
> Petit, par exemple se donner la tâche di
• former avec les écoliers les futurs acteurl
• en travaillant à la réforme de l'enseigne.
ment de la lecture et en introduisant celu
de la diction dans les écoles. Le modèle de:
i tentatives qui ne pourront manquer d<
i devenir nombreuses quand les éléments et
auront été ainsi préparés a été donne
comme on le sait à Bussang par M. Mau,
rice Potlecher. Des imitations en sont néei
déjà à Gérardmer, en Bretagne et en Poitou,
M.Lefeuvesouhaite qu'àl'exemple de Mme
Pottecher, les femmes se mêlent davantage
t. l'interprétation des spectacles populaires.
Il compte porter cette question au congrès
prochain de la Condition et des droits de la
femme, dont la secrétaire générale, Mme
Marguerite Durand « est très dévouée à
toutes les questions de théâtre ».
Je suis heureuse de signaler l'accueil
sympathique que les congressistes font au
nom de la directrice de la Fronde et de les
en remercier ici.
M. Lefeuve, qui réprouve en principe
l'idée de la subvention gouvernementale,
même attribuée aux théâtres populaires,
voudrait qu'au moins en attendant mieux,
elle servit dans les théâtres subventionnés
à assurer le plus grand nombre de repré-
sentations gratuites. Il félicite le docteur
Burokardt, directeur de l'Opéra de Vienne
et M. Hendrick, directeur du théâtre fla-
mand à Bruxelles, d'offrir d'eux-mêmes,
sans clause de leur cahier des charges, ces
fêtes au public.
M. Lefeuvre présente ensuite en grand
éloge, M. Eugène Morel qui s'est chargé
d une partie de sa besogne en résumant les
rapports envoyés au Congrès sur la ques-
tion. M. Eugène Morel romancier et drama-
turge d'un talent hardi, est l'auteur d une
étude sur le théâtre populaire qui a obtenu
le prix, devant un jury de notables écri-
vains, dans un concours organisé par la
Revue d'Art dramatique, M. Lefeuve an-
nonce que ce travail sera examiné par le
Comité d'études international qui succédera
au Congrès et invite les membres présents
à s'inscrire pour recevoir la brochure et
prendre part à sa discussion.
M. Eugène Morel, dans le rapport qu'il lit
ensuite,mêle ses comptes rendus de considé-
rations personnelles très relevées. Il insiste
sur le mouvement actuel en faveur du
théâtre populaire, parle des fêtes d'Orange,
deBeziers.de Toulouse qui en sont des ma-
nifestations, du projet d'un théâtre civique
régulier, dirigé par M. Lumet, d'une ten-
tative future de M. Catulle Mendès et des
samedis populaires qui ont déjà si bien
réussi. Il aftirme qu'à défaut de l influence
morale directe, contestée au théâtre, le spec-
tacle à la portée de tous aurait du moins
pourell'et moralisateur d'enlever aux courses
et aux marchands de vin leur clientèle.
Le malheur c'est que la bonne volonté ne
suffit pas, et qu'afin de donner au peuple le
théâtre pour rien, il faudrait d'abord dé-
penser beaucoup d'argent. On a envoyé
bien des projets au Congrès, auxquels ils
ne manque que les actionnaires.
Le plus mirobolant de ces projets est
celui de M. Scherl qui réclame pour son
théâtre populaire, des ascenseurs, une gare
spéciale, etc. Pendant qu'on en est à faire
des théâtres en Espagne, pourquoi se limi-
ter.
La vérité c'est que la nécessité première
d'un théâtre populaire est une construction
et une organisation à bon marché. Je n'en-
trerai pas dans le détail des moyens préco-
nisés pour obtenir ces résultats dans les
travaux de M. Wisne, de Mme Thys, de M.
Alfred Mortier, de M. Lozier.
M. Morel s'arrête particulièrement au I
projet de M. Gosset, architecte, auteur du
Traité sur la construction des théâtres, et dont I
le nom revient constamment dans le Con- I
grès. La construction du théâtre populaire j
dont M. Gosset a dressé les plans et devis I
reviendrait à 800 fr. la place, ce qui est une
moyenne raisonnable. I
La lecture par M. Maurice Pottecher d'un I
mémoire sur son œuvre de Bussang est le
bouquet de la discussion. M. Pottecher ex- I
plique que ce n'est pas le théâtre populaire
qu'il a voulu créer mais le Il théâtre du
peuple », expression qu'il a reprise de Mi- I
:helot. La différence consiste en ce que le I
ipectable ne s'adresse qu'aux classes infé- I
neures, tandis que le Théâtre du Peuple j
s'adresse au peuple entier, aux plus grands i
)ornme aux plus humbles de la nalion. I
Il veut. dit-il, réunir l'humanité au-dessus I
les conditions humaines dans la communi- I
:ation de l'émotion dramatique. Et son I
euvre basée sur une pensée de justice I
Lurait ainsi pour couronnement un idéal I
le fraternité. I
M. Ptotecher possède une voix merveil- I
eusement vibrante et souple ; il écrit une i
angue fopte, juste, emportée. Il entraîne
ous les esprits et on l'applaudit avec en- I 1
housiasme. Après lui le prince de Cassano, I
- décidément il n'observe point le deuil I 1
.atien — lit un travail qui parait bien pâle I '
t qu'on n'écoute guère.
Le Congrès vole un vœu pour la création '
'entreprises des spectacles à bon marché, I {
uxquels les pouvoirs publics prêteraient I '
n appui elt'ectif. I <
Et l'on clôture. I <
M. Bernheim, représentant du ministère I
es Beaux-Arts, dont l'assiduité aux séances I 9
u Congrès est déjà la preuve de l'intérêt I 1
irticulier du gouvernement, répète dans I 1
ne allocution d'une sincérité expressive, I l'
assurance de cet intérêt. Il rend hom- I F
lage à l'initiative de M. Aderer et le félicite I c
j succès qui la justifie. I
M. Adorer remercie et, avant de faire ses d
lieux aux congressistes, propose deux I ^
eux en vertu desquels ces adieux ne se- ( (<
•nt point définitifs ! Le Congrès donne à | ''
n bureau français et étranger la mission ! n
i préparer un autre congrès international I
charge son bureau français de préparer I
i congrès national. I
M. Aderer finit par un charmant petit I
scours qui vaut d'etre lu en entier et que I
ici : SE
Mesdames, messieurs, I BI
En ouvrant ce premier congrès de l'art théâ- lu
l, je vous remerciais de nous avoir donné votre fr
lésion ; en le fermant, je veux vous exprimer
.re gratitude pour l'assiduité et l'attention M
3 vous avez prêtées à nos séances. m
.orsque nous avons commencé d'organiser du
re congrès, nous nous lancions dans l 'in-
mu. Aujourd'hui,que nous regardons la tâche ge
omplie, nous pouvons dire que notre travail a
un résultat, et qu'il sort de nos délibérations ,
certain nombre de propositions et de voeux .
ne utilité incontestable. idg
enu au jour malgré toutes sortes de ditncul- pr
notre congrès s'est tenu debout. il a grandi. d'a
'est pas parfait, mais il n'a pas mauvaise de
1reet je suis sûr que dans l'avenir,il donnera vr '
ssance à des enfants d'une constitution vigou- qu
se.
our moi, en vous remerciant encore une fois, 013
le reprendrai pas la formule orgueilleuse des
vains romains qui disaient à la fin d'une soi
:0 : « Et maintenant,applaudissez,citoyens I » sai
nunc plaudite cives 1) Je m'en tiendrai à la sa(
aule française, qui montre que nous sommes trÀ
s modestes qu'on ne le prétend : Excusez les un
es de 1 auteur. 1
t M. Eisenmann, vice-président aile- * \
id, répond pour le bureau étranger aveo I
liLtoresqul et la bonne grâce dont il a d a
preuve le long des séances. I
m'aurait semblé juste que des félicita- tes
is particulières fussent adressées à M. nel
riel Lefeuve qui nous a paru oomme f
heville ouvrière du Congrès. Il est vrai G
le meilleur de tous les éloges lui est Pal
né avec la mission d'organiser le comité L
ides international préparatoire du futur Pli]
grès. L
m'abstiens aujourd'hui des considéra- qu.
9 d'ensemble sur le Congrès. Il me fau. pat
pour cela un artiole spécial que je ferai >a 1
iutre iour. tur
vrw
JANE MISME.
LA MÉDECINE
Plus de dix mille personnes étaient réu.
nies hier, dans la salle des Fêtes de l'Expo-
sition où avait lieu l'inauguration officielle
du VIIII Congrès international de méde-
cine. Le Président de la République devait
honorer cette cérémonie de sa présence,
mais en raison du deuil observé par la
France il s'était seulement fait représea-
ter.
Un grand nombre d'invitations avaient
été lancées et beaucoup de daines ont pu
assister à cette brillante séance, placées
dans les grands amphithéâtres de la salle.
Les femmes médecins,seules, avaient été
admises à se mêler aux membres du Con-
grès qui occupaient les banquettes dispo-
sées au rez-de-chaussée,
Sur l'estrade, élevée à gauche du grand
orgue et garnie de velours rouge avaient
pris place M. le docteur Lannelongue, pré-
sident du Congrès, ayant à sa droite M.
Fallières, président du Sénat et à sa gau-
che, M. Monis, ministre de la justice. Au-
tour d'eux, étaient groupés les présidents
d'honneur du Congrès et les délégués
étrangers portant tous l'habit et les insi-
gnes des diverses décorations dont ils sont
titulaires.
Nous remarquons au premier rang : le
docteur Dujardin-Baumetz, représentant le
ministre de la guerre,M. Liard,représentant
le ministre de l'instruction publique, les
docteurs Brouardel, Pozzi, sénateur, LatJhé.
Virchow et von Bergmann, d'Allemagne,
Albert, de Vienne, Weir et Lagarde, des
Etats-Unis, sir Mao D jrrnac, de Londres,
Vleminekx, de Belgique. Colleja et Corteja-
rena, d'Espagne, le docleur Schneider, mé-
decin major attaché à S. M. le Shah da
Perse, Tarnowski, fiOUl, Paschoutine, Ber-
tenoon, de llussie, les délégués des minis-
tères et des sociétés savantes et la plupart
des membres de l'académie de médecine.
Lorsque la musiquo du 36' de ligne a
termine l'exécution de la Marseillaise. M. le
docteur Lannelongue ouvre la séance par
un discours au début duquel il rappelle
que le Président de la République devait
présider l'ouverture du Congrès et que des
raisons douloureuses seules ont pu l'empê.
cher de venir
Ensuite, l'orateur fait un exposé du grand
rôle que la médecine est appelée à jouer
parmi les sciences humaines; il rappelle les
découvertes des grands savants et il ter-
mine en disant :
— En vous souhaitant la bienvenue à tous, *ie
vous adresse mes pius chaleureuses fdkilatiollS.
J'ai à cœur de remercier les comités d'organisa-
tion de tous les pays qui nous ont puissammeti
aidés, la Presse entière, pour son eoncoiir.-^ actif
et désintéressé, le comité exécutif du Congrès
qui n'a jamais manqué de so rendre à mes con-
vocations et m'a donné les meilleurs conseils,
l'Université de Paris et le gouvernement de la
République, enfin, qui ont bien compris 1 impor-
tance de notre tache et nous en ont facilité 1 ac-
complissement.
Quant à moi, le cœur rempli des plus vives
émotions que j'ai ressenties dans ma vie, le ne
trouve plus en terminant d'autres paroles que
celles que vous adressait Bouillaud. le premier
et un des plus illustres présidents de ce Con-
grès : « Grâce à vous, ma vie tout entière vient
de recevoir son couronnement... je vous em-
porte dans le plus profond de mon cœur, et
vous y vivrez jusqu'A son dernier batlem- nt -a
J'ajouterai : Maintenant, à l'œuvre, le temps
presse, jamais depuis l'origine, moisson ne b'an-
nonça plus abondante et plus belle, sachons en
profiter et recueillir les semences fécondes que
feront fructifier les générations futures.
C'est M. Monis, ministre de la justice, qui
a répondu au président du Congrès.
te Au nom du gouvernement de la Répu-
blique française, a-t-il dit, je salue les re-
présentants éminents do toutes les nations
qui sont venus apporter au Congrès de la
Médecine le concours de leur présence.
(c Vous représentez, Messieurs, une force
qui est maîtresse de toutes les autres : la
science, et une vertu primordiale : le dé-
vouement; il est donc naturel qu'une place
d'honneur vous soit réservée à cette fête de
l'humanité. Il
En terminant, le ministre a offert aux
congressistes les vieux de la France et du
gouvernement de la République pour la
réussite de leurs glorieux travaux dont le
monde entier doit profiter.
M. Chauffard, secrétaire général du Con-
grès, donne ensuite lecture de son rap.
)ort. Il résume en quelques mots les tra-
vaux des précédents Congrès, puis il es-
luisse le programme des travaux qui vont
l'accomplir.
Il rappelle avec quel empressement les
talions étrangères ont adhéré au Congrès
it lui ont envoyé des représentants; 34
luissances se sont fait représenter, 330
lniversités, facultés ou Sociétés savantes
nt envoyé des délégués. Il y a entre au-
res 750 médecins russes, 630 allemands et
50 américains.
Quelle progression depuis 1863, date du
remier Congrès international de médecine
ù il y avait 333 Français et 589 étran-
ers.
Successivement. les délégués de l'Alle-
lagne, de l'Autriche, de la Belgiqne, du
auada, du Chili, de la Colombie, du Dane.
lark, de l'Espagne, des Etats-Unis, de la
rande-Bretagne, du Japon, du Luxem-
Qurg, du Mexique, du Monténégro, dee
ays-Bas, du Pérou, de le Roumanie, de la
ussie, de la Serbie, de la Suisse et du Vé-
ézuela, ont pris la parole, la plupart dans
L langue de leur pays. Les representants
Il Canada, de la Russie et du Mexique ont
é particulièrement applaudis.
Deux conférences, l'une de M. le profes«
iur Virchow sur « le Traumatisme et l'la-
ction ", l'autre de M. le professeur Pav-
v sur la CI Thérapie expérimentale comme
éthode nouvelle et extrêmement féconde
!Ur les recherches physiologiques ", ont
&turé cette première séance.
A partir d'aujourd'hui, et tous les jours
1 celte semaine, les vingt-six sections du
ingrès travailleront concuremment dans
1 différentes salles de la Sorboun^ et
adi prochain seulement aura lieu la pre..
ère assemblée générale.
SIMONE DARELLE.
LES ARCHITECTES
Le Congrès international des architectes
se réunit en ce moment à 1 -Ec,)Ic des
Beaux-Arts; la séance d'ouverturd a eu lieu
lundi dernier sous la présidence de àl. Al.
fred Normand, membre de l'Institut.
Le bureau du Comité d'organisation,dont
M. Poupinel est le secrétaire général, a été
maintenu dans ses fonctions comme bureau
du Congrès; des vice-présidents d'honneur
ont été choisis parmi les délégués étran-
gers, ils président à tour de rôle les séan<
ces quotidiennes.
Le comité d'organisation a eu l'heureuse
idée d'exposer, dans le Palais des Etudea
précédant l'hémieycle, une série de dessins
d'architectes, dont beaucoup sont fort jolis,
destinis à montrer que t'architecture a
vraiment sa place parmi les beaux-arts et
que les architectes qui méritent réellement
ce titre et ne se bornent pas à être simple-
ment des entrepreneurs de constructions,
sont véritablement des artistes, connais-
sant l'art de la sculpture et de la peinture,
sachant au besoin manier le pinceau. Da
très belles aquarelles exposées là en sont
une preuve.
Les premières séances ont été consacrées
& l'étude des questions suivantes :
Do la propriété artistique des œuvres
d'architecture ;
De l'enseignement de l'architecture. Hau-
tes études et enseignement profession*
nel;
De la conservation des monuments;
Du titre d'architecte dans les divers
pays;
L'habitation à bon marché dans tous les
pays.
Les congressistes demandent avec raison
que les législations et les conventions Inter-
nationales accordent d'une façon expresse
la même protection aux œuvres d'architec-
ture qu'au autres œuvres artistiques, ils
voudraient également que le titre d'archi-
tecte fût réservé aux possesseurs d'un di-
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