Titre : La Fronde / directrice Marguerite Durand
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1900-05-18
Contributeur : Durand, Marguerite (1864-1936). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb327788531
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 18 mai 1900 18 mai 1900
Description : 1900/05/18 (A4,N891). 1900/05/18 (A4,N891).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6704010h
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, GR FOL-LC2-5702
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 04/01/2016
La Fronde
* .....
QVATRlWS ARJ1I& - K* 85t . %IMRMI M MAI IW& — SAINT VENANT ~ - - la NUMÉRO: €aMQ SmiKBSBBg
CALENDRIER RÉPUBLIOUI
Il FLORÉAL AN CVIII
.-
CALENDRIER PROTESTANT
fanages de la Bible à lire et * mMit«
Acte 1
CALENDRIER Ï ISSÏ
5 MAI 1000
C--Z,%O
caLENDRIER ISRAÉLITE
10 IYAR ANNÉE 5860
Prix des Abonnements :
... Un An 20 fr. Six Mois 10 fr. 50 Trois Mois 5 fr..
- -
IMP,&,tTmvm IpAlus ET AiiîÉBiK - 24 Ir. - 18 12 fr. - 10 fr. a
«MANGE» (UNION POSTAL8} — » Ir.
■1»^——
DIRECTRICE : MARGUERITE DURAND
Direction et Administration : 14, rue Saint-Georces.
Téléphone 221.7t
Les annonces sont reçues aux Bureaux du Journal et chez Lagrange et Cerf, -
6, place de la Bourse, Pad3.
LA FBONDE. journal quotidien,
politique. littéraire, est dirige,
àwtmiuigtré, rédigé, ee.poaé P°* :
tles temmes.
Toutes les communications relatives à
la rédaction doivent être envoyées a Mme
Emmy Fournier, rédactrice en chef de
j'es inarduscriiç non ¡,¡st,tS ine serotitvasrendtis
.- -
- -
Aujourd'hui
18 men.
A 1 h. Courses à Maisons-Laffittc.
Vernissage du petit Salon de t Exposition ca-
Bine.
Ezposltiom:A la l'ronde Exposition d'Aquarelles et d'E-
ventails, de Aime Elisabeth Ibels, (Entrte gra-
tUltP.\.E, Durand-Ruel.
Réunions: w . , .....
Assemblée générale des secrétaires de théâ-
trei et concerts sous la présidence de M. Geor-
«CB Boyer, au foyer du publie des Varié tes.
Société pour l'Amélioration du sort de la fem-
me et la revendication de ses droits, 72, rue
Cardinet. à 8 h. 1/2, réunion pour la préparation
du congrès de lîrO ».
Distribution des récompenses décernées par
l'Alliance syndicale du commerce et do l'indus
trie aux ouvriers et employés méritants, à 8 n
'/2 du soir, llb, rue de Lalicry, sous la prési-
deuce de M. Millerand.
Conférences: . , .
Coopération des Idées, 157. faubourg St-An-
toine a » h. 112 conférence par M le D' Verneau,
vice président de la Société d anthropologie ;
J/aucienncté de l'homme, avec projections.
L'n'versttc populaire des 1" et 2" arrondisse-
ments :!3. ru,) de Viarmes, à 8h. 1/2 conférence
jiar M*. Félix Le bantcc : L'Homme dans la na-
l'nion M'.ufTctard, 76, rue MoufT'tard à 8 h. 112
confénnce par M. G. Pcrrot : Cne ville anti-
que: l'ompfï i rojections'.
Visites aux Uttsees du Louvre, du Luxembourg,
tic 9 h. à 5 h : i'innif. de 1 t h. ài h.; (;airnpt et
Callieta, de midi à h ; l'alais de Justice, de 11 h,
à 4 h ; li;;Iel-(Ie- Ville, de 2 à 3 li. ; Monnaie, de
midi à 3 h.; Trésor de Not,.e-Dtt7l1'!, Sainte-Chapelle
et l'antheon, de 11) h. à l h.; iptu(tii lee, musee et
tombeau, de midi à 3 h.; Jurdii <(« fiantes, la
ménagerie, de t h. il 5 h.; galerie d'histoire na-
turelle, de Il h. à 3 h.; Aquarium d« Irocadcro,
d.: y à Il h. d de 1 à 3 Il.; l'ilhÍ.'ç de Saint-Ger-
main, de 10 h. 1/2 à 4 h.; ratais de Fontaine-
bleau, tic il h à j h.; Versailles : le Palais et les
Trianons, de 11 à 3 h.; Le Jeu de Paume, de midi
à 4 heures.
i
La Représentation
proportionnelle à Paris
C'est seulement lorsque les partis po-
litiques reçoivent des soumets de leurs
propres principes qu'ils reconnaissent
que ces prétendus principes n en sont
pas; que ce sont simplement des expé-
dients, nés des circonstances,quise sont
imposés à eux sous certaines conditions
de lieux et de temps. C est qu'en réalité
il n'y a point de principes absolus pour
la conduite des choses humaines, con-
damnées à se mouvoir dans le relatif.
C'est ainsi que, depuis les élections
qui viennent d'avoir lieu, les républi-
cains semblent seulement s apercevoir
que notre loi électorale n'est pas 1 idéal
de la justice, et que cette prétendue loi
des majorités tourne souvent au profit
d'une minorité, favorisées par le hasard
de la distribution des suffrages entre les
divers candidats des diverses circons-
criptions c)e<-torates. 11 y a pourtant bien
longtemps que ce résultat possible et
probable de toute élection à la simple
majorité des suffrages exprimés, et d 'au-
tant plus que les circonscriptions sont
plus étroites, était d'une évidence arith-
métique qui devait sauter aux yeux de
tous les yens qui savent compter, ne
fût-ce que sur leurs dix doigts. Pourtant
nul ne s'avisait de s'en plaindre.
C'est seulement depuis les élections
de ces deux semaines que de très divers
côtés, des républicains de toutes les
nuances, se sont demandé s'il ne serait
pas expédient pour eux d'emprunter à '
nos voisins, les Belges, l'idée de la re-
présentation proportionnelle au nombre
des électeurs de chaque parti.
Je ne veux pas, aujourd'hui, discuter
quel piège se cache sous un nouveau
prétendu principe et quelles sont les dif-
ficultés de son application, surtout dans
l'état d'émieltement des partis, et avec
les équivoques perpétuelles de leurs
désignations. Je reviendrai prochaine-
ment sur ce côté de la question.
Pour aujourd'hui, je me boruerai à
montrer que la proportionnalité appli-
quée aux récentes élections de Paris n'au-
rait pas donné des résultats bien sensi-
blement différents de ceux qu'à donnés
l'élection à la majorité absolue.
En cflet, au premier tour de scrutin
ont été émis :
133065 suffrages républicains de toutes nuancer;
12WZI) suffrages socialistes de toutes écoles; <
120081 suffrages u.'t.uuattstes ;
25321 sulïrages muiurclmles de tous genres.
T. 4:03506 votants.
D'après ces chiffres, la représentation
proportionnelle aurait donné :
Aux républicains, radicaux y compiis,
26 représentants. Ils en ont 2C.
Aux socialistes, 25 représentants. Ils
en ont 19.
Aux nationalistes, 24 représentants. Il
en ont 26.
Aux monarchistes, 5 représentants. Ils
en ont 9.
Total : £0 représentants. Ils en ont 80.
Par conséquent, l'élection à la simple
majorité a donné aux républicains le
*iénic nombre de représentants que si
Sélection eut été proportionnelle. Elle en
ait perdre 6 aux socialistesct en a fait
gagner 2 aux nationalistes. Mais lcsmq>
aarchistes en ont perdu 4.
>-;i l'on met d'un côté les nationalistes
et les monarchistes ensemble, ils dispo-
sent de 35 voix, au lieu de 29 que la pro-
portionnalité leur eut donné. Il gagnent
donc 6 voix.
Les républicains et socialistes, qui,
proportionnellement, devraient avoir 51
voix, n'en ont que 45. Ils perdent les
six voix gagnées par la coalition monar-
chiste et nationaliste.
Cela vaut-il la peine de changer ?
Nous verrons un autre jour que pour
établir une proportionnalité véritable-
ment mathématique, et non pas des ré-
sultantes de hasard, comme en donne
le scrutin actuel, il faudrait changer
complètement notre mode électoral.
CLÉMENCE ROYER.
LES ÉLECTIONS
au Conseil supérieur
DE L'INSTRUCTION PUBLIQUE
Une dépêche reçue clans un trou noir du
bassin houiller de l'Avoyron, m 1l.uuonce le
résultat définitif des élections au Conseil
supérieur Ce résultat est négatif en ce qui
concerne les femmes.MM.ColU! e, instituteur
à Paris; Pinard, inspecteur primaire à Di-
jon; Cuir, inspecteur primaire à Lillo, ont
été élus au second tour. Immédiatement
après M. Cuir, viennent M. Menai, direc-
teur de l'Ecole primaire supérieure de Cler-
mond-Ferrand, et moi. La dépêche ne me
dit pas le nombre de voix que j'ai obte-
nues, mais quel qu'il soit, je suis heureuse
d'avoir couru les chances de l'élection.
J'en suis heureuse pour plusieurs raisons.
D'abord, parce qu'en le faisant, j'ai si m plu-
ment répondu au désir spontané de quel-
ques amies. — Ce qui prouve, malgré
la légende malveillante, le désintéresse-
ment des femmes quand il s'agit de faire
triompher un principe; — ensuite, parce
que ma candidature a provoqué, de la part
d une candidate, un acte de discipline élec-
torale (Mme Garrigues, directrice de l'Ecole
primaire supérieure de Saint- Etienne, s'est
désistée en ma faveur au second tour) ; en-
fin parce que mon échec, vu les circons-
tances dans lesquelles ma candidature
s'est produite, est au moins un demi-suc-
cès pour renseignement féminin.
Arrivée beaucoup trop Lard — on sait
dans quelles conditions — pour qu'il lïit
possible de donner de la publicité à ma
candidature, j'ai obtenu ISO voix au pre-
mier tour; Mme Garrigues m'en a apporté
250 au second, c'est donc peul-i'lre (je ré-
pète que j'ignore le chiffre délinitif) quatre
cents voix qui se sont réunies pour soute-
nir le principe de la représentation fémi-
nine, et tout candidat qui a r~uni le tiers
environ des votants peut accepter sans
aucun froissement son échec. C'est mon
cas. Je remercie donc gaiement mes élec-
teurs, et je leur donne rendez-vuus dans
quatre ans; non pas pour recommencer la
t campagne sur mon nom à moi, mais sur
I un nom que je travaillerai de tout moa
cœur à faire sorlir victorieux de l'urne...
Si le bon Dieu me prête vie.
J'aurais pourtant bien aimé faire entrer
en ma personne, puisque j'avais été choi-
sie pour cela, une laïque au Conseil supé-
rieur. Car le nombre des esprits féminins
réellement indépendants est extrêmement
rare. Il faut parcourir la province pour
s'en rendre compte. Non seulement, je Je
répète, il y a peu de femmes émancipées
du joug de l'Eglise, mais celles qui désire-
raient secouer le joug sentent peser sur
elles une telle réprobation, qu'elles se re-
plient sur elles-mêmes, effrayées des con-
séquences de leur audace. Même les insti-
tutrices — je dirais presque « surtout » les
institutrices — enserrées dans mille liens,
épiées par mille regards malveillants, obli-
gées de faire oublier leur titre de laïques,
au'on leur jette à la tète comme une in-
sulte, ont besoin d'appui, de réconfort, et il
me semble que ce réconfort je le leur au-
rais donné.
La situation actuelle est, d'ailleurs pas-
sionnante pour l'irréductible laïque que je
suis : les nationalistes, arrivés en trop grand '
nombre au Conseil municipal de Paris,
vont avoir pour objectif l'étranglement de
notre enseignement public; d autre part,
la réélection au conseil supérieur de M.
Belot agrégé de philosophie, partisan du
stage scolaire, (contre M. Matapert pa-
tronné par les adversaires du projet) a
donné la note d'une des fractions les plus
distinguées du corps enseignant... le mo-
ment est donc venu de regarder le péril en
face et de prendre parti, car chaque mi-
nute de tergiversation nous nous rappro-
che de la catastrophe où sombrerait notre
cher idéal.
Le Conseil supérieur abordera des ques-
tions vitales : dans l'ordre secondaire, la
lutte contre tous les établissements hybri-
des, qui dressent des bacheliers tout en
déformant la raison et la conscience de la
moitié de la jeunesse française ; dans l'or-
dre primaire : le maintien, l'amélioration,
l'extension des écoles normales de jeunes
filles.
D'une part la laïcisation des écoles pri-
maires de filles va si lentement, si lente-
ment que. dans certaines régions on pour-
rait la croire arrêtée ; d'autre part, il n'y a
pour ainsi dire pas de département où le
nombre des élèves-mailresses réponde aux
besoins réels des écoles publiques. Chaque
année, l'administration est forcée de nom-
mer des centaines d'institutrices venant on
ne sait d'où, ou plutôt venant on ne sait
trop d'où, munies de diplômes, certaine*
ment, mais imbues de l'esprit de servitude,
et qui retardent pour un demi siècle peut-
être l'éclosion de t esprit laïque dans les
communes où elles vont exercer...
Certes j'aurais aimé en présence de ces
questions à discuter de faire entrer en ma
personne 1 esprit laïque au Conseil supé-
rieur, comme aussi je voudrais avoir dix
voix, dix plumes et dix cœurs pour le ré-
pandre. le semer l'enraciner, le rendre in-
vincible!
Mais il ne faut pas être trop ambitieuse,
et surtout il faut être reconnaissante de ses
privilèges : j'ai des amies et aussi des amis
qui m'aident de leur mieux; j'ai une situa-
tion qui me permet de servir mes dieux,
même en dehors du conseil supérieur; j'ai
la Fronde pour porte-parole.
Avec de tels atouts dans la main, j'es-
Dère casner la partie.
PAULINE KERGOMARD
A LA FRONDE
RÉUNIONS, EXPOSITIONS, CONFÉRENCES
Samedi 19 mai. — Mme Maria VE-
RONE : Au temps des cours d'amour.
~ Prix des placespou ries conférences, 1 fr.
Places réservées. 2 fr.
Dans les Mougeottes
> Avenue Friedland, en un joli hôtel par-
ticulier habité par une aimable famille
faisant partie de la colonie espagnole
résidant à Paris.
Madame la comtesse de la Rivera.
Madrid.
. Ma chi'ra Nina.
: Nous sommes dans la joie, notre chère
petite amie Lola Marquet vient d'obtenir
un immense succès à la Bodinière où
elle donnait un concert samedi soir. Tu 1
sais et tu partages la sincère affection
qui nous lie aux deux tantes et à la mère
de la chère petite, ces trois femmes ex-
quisement bonnes et charmantes, vivant
si unies et dans le culte unique de cette
enfant, leur gentille idole.
Mais je reviens à son concert. Samedi
soir, l'idolâtrie a été communiquée à la
select chambrée qui l'écoutait; fine,
gracieuse, elle apparut tout d'abord en
tuilette de bal toute blanche et très sim-
ple; puis ensuite adorable de séduction
dans un costume de manola qui convient
à merveille à sa beauté brune d'Espa-
gnole.
La 2Zalle lui fit une ovation bien mé-
ritée car elle a créé uu genre dans lequel
elle excelle : elle chante en dansant
des pas espagnols ou français anciens.
Des auteurs lui dédient leurs œuvres
et viennent eux-mêmes l'accompagner;
dernièrement c'était Ma;senct à une
matinée Berny; ce soir-là, ce fut Louis
Urgel, dont elle dit avec un charme ex-
trême Chanson du Berger et Les Y eux ;
A Perron net, dont elle dansa La Cha-
cunne; Darfons, dans Jota et Boléro et
La Gavote Miniature. Elle exécuta aussi
avec une grâce particulière Los OJos
Negros, d'Alvarez, de l'Opéra, son pro-
fesseur, qui règle toutes ses danses.
Quant à sa voix charmeuse, souple,
vibrante, cristalline, mise en valeur par
une méthode si parfaite, tu sais qu'elle
la doit à sa jeune tante, notre chère et
bonne amie Dolorès, qui, elle-même,
chante la romance mieux que personne
et est devenue un des professeurs des
plus cotés à Paris.
Hélas ! A toute médaille il est des re-
vers; l'aimable jeune femme, très souf-
frante, n'a pu assister au triomphe de
son élève chérie. Cette absence était
d'ailleurs la seule ombre au tableau car
ce concert fut l'un des mieux réussis de
[ la saison ; les principaux théâtres y ont
j été brillamment représentes : Margue-
rite Deval a été étourdissante de verve
et d'esprit ; Polin, de la Scaia. amusant
au possible ; Depas, de l'Odéon, partait ;
[ Mlle Lynnès, de la Comédie-Française et
Mlle Torrès, de l'Opéra-Comique, furent
fort applaudies; Beriagne, des concerts
Lamoureux, se montra d'une virtuosité
î remarquable ainsi que les pianistes
Berny, Hemmersbach, Edy Toulmou-
che.
En somme, délicieuse soirée dont on
se souviendra en y associant le nom de
notre gentille Lola.
Mais tout enthousiasmée de ce bril-
lant début j'oublie de te donner les ex-
plications demandées ; avant de finir je
veux réparer. Tu me dis que notre beau
soleil d'Espagne, dont ton récent et long
séjour à Paris t'avait déshabituée, a fort
endommagé ton joli visage,et tu me de-
mandes un remède. Je peux te l'indi-
quer en toute connaissance de cause car
| moi-m me je viens d'y avoir recours et
I je ne puis plus m'en passer ; Le Fluide
\ lcilma en vaporisation tièdes, aussi fré-
i quentes que possible. Cette eau antisep-
I tique naturelle possède, vois-tu, des
propriétés magiques ; elle débarrasse
les pores de toute impureté, diaphanéïse,
régénère l'épiderme tout en lui donnant
une fraîcheur extrême : hâle, boutons,
irritations et même les terribles rides si
tenaces, disparaissent sous ces bienfai-
santes ablutions.
J'ai donné ordre à la parfumerie
lcilma, 5, avenue de l'Opéra de te faire
un petit colis de 12 francs dans lequel
tu trouveras ; vaporisateur en excellent
caoutchouc, Fluide, savons ambrés, lait
antiphélique, etc., tout cela aux mêmes
bases, c'est-à-dire fabriqué avec cette
eau de Jouvence qui assure une éternelle
jeunesse.
Tendres baisers de sœurs Marie.
P. C. C.
FURETEUSE.
LISTE DES BREVETS D'INVENTION
obtenus
PAR LES FEMMES INVENTEURS (1)
200492. — 3 juillet 1890. Mme liorst-
mcyer. Système de poupée
ou de figure d'animal.
20JjW. — 4 juillet 1899. Mile Stroemer.
Porte-fleur en forme de pa-
pillon.
299H-I 1. — 7 juillet 1899. Mme Schoning,
Appareil pour chevaux s'effa-
rouchant et s'emportant.
200710. — 10 juillet 1899. Mme Jahii. En-
veloppe-Iettre.
290740. — 15 juillet ISOU. Mme Goitre.
Nouveau tableau noir à toile
mobile et sans fin, ainsi que
nouveau système d'enroule-
ment des cartes géographi-
ques, tableaux d'histoire na-
turelle ou autres, en usage
dans les écoles primaires ou
établissement secondaire et
supérieur.
290870. — Jr") juillet 1899. Mme Kock.
Composé destiné à combattre
les maladies cryptogamiques
des plantes.
(1) Grâce à l'obligeance de MM. Marinier et
~ Robelct. (Ofllce International pour l'obtention
des brevets d'invention en France et à l ôtran-
ger. 42, boulevard Bonne-Nouvelle, Parié, nous
(►ourroas chaque mois faire connaître à nos
ecteurs les brevets délivrés aux femmes.
291027. 2i juillet 180n. Mme Bach.
Machine à mélanger et à
broyer la farine.
291032. — 21 juillet 1899. Mme Titz. Mé-
canique de piano à fixation
des marteaux après le tou-
cher.
291137. — 25 j uillet l899. M me Corseaden.
Perfectionnements apportés et
relatifs aux coussinets desti-
nés f1 être employés dans les
machines à percer.
291255. — 29 juillet 1899. Mlle Fischer.
Lavabo mobile combiné avec
water-closet.
291230. —29 juillet 1809. Mme Corsca-
den. Perfectionnement aux
machines à travailler les
tôles.
291201. - 29 juillet 1899. Mlle Dosme,
nouvelle machine à couder,
refouler et cintrer.
291320. — 31 juillet Imm. Mme Corsea-
den. Perfectionnements dans
la fabrication des bras en tôle
pour poulies.
291382. — 5 août 1899. Mlle Granetias
Couteau dit : « vingtième siè-
cle ') à ouverture ou ferme-
ture automatique.
i^în
L'Exposition de 1900
L'exposition rétrospective de
l'horlogerie
La classe de l'horlogerie a été inaugurée
hier, à deux heures de l'après-midi, en
présence des membres de la chambre syn-
dicale et du conseil de perfectionnement
de l'ècole d'horlogerie. Installée au pre-
mier étape du palais des Industries di-
verses, à l'Esplanade 'des Invalides, elle
comprend, en dehors des expositions par-
ticulières, une partie rétrospective d'un
réel intérêt, à laquelle ont participé un
grand nombre de colleotionneurs et de
musées de province.
Parmi los objets qui ont un caractère his-
torique, on remarque notamment une
montre ayant appartenu à Marat. Le boi-
tier en argent, en forme de bonnet phry-
gien. porte cette double inscription :
CI N'obéir qu'à la loi, n'aimer que la pa-
tri0, ■> Une autre montre, qui est celle
d'Henri III, a été fabriquée en 1ÔS0, et une
troisième de forme octogonale, ayant ap-
partenu au cardinal de ltetz, est la pro-
priété du musée de Besançon,
D'autres objets sollicitent encore l'atten-
tion du visiteur : voici la crémière horloge
décimale fabriquée en 1 î93 par le célèbre
horloger B.'rLhoud ; le b¡j Lon de maîtrise
en bois doré, (travail du dix-huitième siè-
cle), de la corporation des horlogers,et une
statue en bois, du quinzième siècle, repré-
sentant Saint-Eloi, patron de la corpora-
tion ; plus loin, ce sont des régulateurs de
Lorry et de Robin ; une horloge italienne
aux panneaux peints ; un portrait de Ber-
thoud datant de 1754 ; puis, des séries très
remarquables de boîtiers et de clés de
montres avec des insignes révolutionnai-
res, royalistes, maçonniques, ou décorés
d'attributs mythologiques; des montres en
or, et argent ciselé, garnies d'émaux et de
miniatures, ou enrichies de pierres pré-
cieuses, des cadrans solaires et des pendu-
les de toutes les époques.
La chambre syndicale de l'horlogerie a
exposé, pour sa part, rétabli et les outils
dont se servaient Ferdinand et Louis Ber-
thoud, les célèbres horlogers du siècle der-
nier.
M. Rodanet, président de la chambre syn-
dicale de l'horlogerie faisaitles honneurs de
la section aux nombreux invités qui se
nrnss.*»iï>nl dans tfS tralcries.
Le pavillon agricole des Etats-Unis
Hier, à deux heures et demie, le pavillon
de l'Agriculture des Etats-Unis, situé en
bordure de l'avenue de Suffren, non loin de
la Grande floue, a ouvert ses portes aux
visiteurs.
Ce pavillon, de petites dimensions et
d'une architecture fort simple, est composé
d'un rez-de-chaussée et de deux étages. A
vrai dire, c'est presque exclusivement le
deuxième étage qu'on a inauguré aujour-
d'hui. Là a été très confortablement inslai-
lée une cuisine américaine, et c'est en réa-
lité à une dégustation culinaire que nous
étions conviés.
Tout au maïs! telle est la devise des fins
cuisiniers qui ont servi hier à leurs visi-
teurs une soupe, un plat de résistance et
des desserts, crèmes et gâteaux, dont
le maïs d'Amérique a fait tous les frais.
Même les petits pains étaient faits de ce
farineux dont la culture prond une exten-
sion considérable aux Etats-Unis. Sur une
grande é'.agère, nous admirons des con-
serves de toutes sortes dont le maïs est la
base essentielle.
Nous ne nous étendrons pas sur les qua-
lités très réelles, parait-il, des instruments
aratoires qui sont exposés au pavillon des
Etats-Unis.
MM. Ferdinand Peck, commissaire géné-
ral; Woodvard, commissaire adjoint; Brac-
kelt, secrétaire, et la plupart des commis-
saires des Etats-Unis étaient présents à
cette réception, qui a été tout à fait cor-
diale.
Devant les fourneaux en pleine activité,
quatre discours ont été prononcés par M.
le colonel Carr, chef des cuisines de maïs;
le professeur Charles-Richards Dodge, di-
recteur de l'agriculture; Peck, commis-
saire général, et le général llbrace Porter,
ambassadeur des Etats-Unis à Paris.
Les missions catholiques
Le pavillon des missions catholiques a
été ouvert hier, à trois heures, saus céré-
monie.
Etaient seuls invilés les représentants des
congrégations qui ont participé à l'organi-
sation de cette section et quelques notabi-
lités, parmi lesquelles nous avons remar-
qué : Mgr Leroy, évêque d'Alinda ; Mgr Pé-
chenard, recteur de l'Institut catholique;
le colonel Monleit, M. Benjamin Cons-
tant, etc.
Les inaugurations
L'inauguration du pavillon do la'" Rouma-
nie qui devait avoir lieu hier, a été remise
aujourd'hui 3 heures.
A quatre heures et demie, un lunch sera
servi au restaurant roumain, aux invités de
M. Ollanescu.
A 3 heures, également, aura lieu la fête
d'inauguration de la section tunisienne, au
Trocadéro sous la présidence de M. René
Millet, résident de France à Tunis.
Demain à 3 heures, aura lieu l'inaugura-
tion de la chambre de commerce, sous la
présidence de M.Millerand ainsi que l'inau-
guration officielle des expositions perma-
nentes d'oiseaux et d'animaux de basaa-
cour. de chasse et de raigaiidei-ie, organi-
sées par la Société nationale d'aviculture,
au bord du lac Daumesnil (annexe de Vin-
cennes), qui sera présidée par le ministre
de l'agriculture.
Le commissaire général du Portugal a
décidé d'inaugurer officiellement le pavil-
lon de son pays lundi prochain 21 mai.
M. de Mire, président du comité mexicain,
a pris une semblable décision et fixé au 25
l'ouverture définitive du pavillon du Mexi-
que.
Ces deux inaugurations seront marquées
par des réceptions des membres des com-
missariats étrangers, du corps diplomati-
que, ainsi que de la presse.
Visites présidentielles
Le Président de la République a fait con-
naître à M. Charles Roux, commissaire gé-
néral des colonies, qu'il avait l'intention
d'inaugurer les différentes sections colo-
niales du Trocadéro au commencement de
la semaine prochaine.
Il est probable que le jour choisi pour
cette cérémonie sera le lundi 21 mai.
M. Loubet visitera successivement, ainsi
que nous l'avons annoncé, les classes de
l'Industrie et du Commerce. Les prome-
nades présidentielles ne commenceront
pas avant la fin du mois.
Nos hôtes
Un journal du soir annonçait hier que le
roi de Suède arriverait h Paris le 31 mai.
A la chancellerie de Suède et de Norvège, il
nous a été déclaré que le roi viendrait
effectivement visiter l'Exposition, mais que
la date de son voyage n'était pas encore
fixée.
L'incendie du Château-d'Eau
L'insLruct.ion ouverte sur l'incendie du
Ch:Heau-d'Eau semble prouver que l'acci-
dent qui s'est produit mardi est dù à la
malveillance.
Un supplément d'enquête est ordonné et
il se pourrait que le parquet fùt saisi de
l'affaire.
Les entrées
1 Le total des entrées à l'Exposition pour
la journée de mercredi, s'est élevé à
130,285.
Elles se rénartissent ainsi :
Entrées avec 2 tickets de huit heures à dix
heures du matin 2.208
Entrées avec 1 ticket de dix heures
du malin à six heures du soir 82.430
Entrées avec tickets de six heures
du soir à la fermeture 3.987
Entrées avec cartes— 29.458
Entrées avec jetons de service.... 12.201
Total ............. 130.281
Dans ce total, l'annexe de Vincennes
figure pour 1,4 î7 entrées avec tickets, 070
avec cartes et 2,581 avec jetons de service.
JEANNE BRÉMOND.
On dit...
UNE COMMISSION QUI TRAVAILLE
Une commission qui ne chôme pas, une
commission qui a du travail sur la planche
et qui en aura toujours davantage, c'est
bien celle du Vieux-Paris.
Elle vient de révéler son activité au pu-
blic en faisant non pas supprimer mais
changer légèrement la particule de la rue
de Chàteau-Landon. Cette rue désormais
s'appelera rue du Château-Landon.
Après de nombreuses et ardues recher-
ches historiques la commission du Vieux-
Paris a constaté que le vrai nom de cette
rue devait être orthographié de la sorte, à
moins de non sens.
Mais tant de noms de rues devraient être
également modifiés si l'on voulait leur con-
server leur ancienno physionomies. Ainsi
la rue Git-le-Cœur devrait se nommer : rue
Gilles-Cœur ; et le quai d'Orsay, quai d'Or-
çay.
Ce fut. en effet., M. d'Orçay, prévôt des
marchands,qui lit bâtir ce quai et lui donna
son nom. On débaptisa un jour cette voie
pour la gratifier du nom de Bonaparte; et
quand le quai reprit son ancienne nomina-
tion, un S remplaça le C.
Les noms des rues, comme les autres
mots du langage, se transforment, se dé-
forment sous t action populaire. C'est la loi
inéluctable. Mais il faut toutefois féliciter
la commission du Vieux Paris de son heau
zèle.
REVUE DE LA JEUNESSE DE FRANCE
Nous sommes heureuses d annoncer Ja.
publication de celte Revue destinée aux jeu-
nes gens et aux jeunes filles et éditée par
la maison Flammarion.
Cette revue où l'on trouvera des articles
d'actualité, de critique littéraire et artisti-
que, une causerie scientifique, une partie ,
spécialement réservée à la colonisation, une
étude pratique des écoles industrielles, com- 1
mcrciales, agricoles, des informations rela-
tives aux examens, aux concours, aux bourses, j
aux combinaisons de voyages scolaires, une
rubrique sur t'F.rpo$i l'on traitera de certaines Questions sociales j
à la portée des :jeunes gens et notamment ;
la lutte contre 1 alcoolisme, qui contiendra
deux romans, des nouvelles, des fantaisies 1
humoristiques, des indications sur les !
sports, la philatélie, la mode, où le D'Mau- '
rlce de Fleury, le très distingué neurolo-
giste donnera une série d'articles sur la
Santé des Jeunes Fronçait ; cette revue où
se rencontreront les noms de Hugues Le
Roux, Paul et Victor Margueritte, Camille
Flammarion, D- Legrain, Léo Claretie, J.
Chauvin, doctoresse en droit, Max de Nan-
souty, J. Marni, Alphonse Allais, J. Courte-
line, G- Toudouze. Jean Rameau, Fernand
Lafiegue, Albert Cim, J. Jongla, etc.,; une
revue ainsi constituée aveo seize pages de
texte, des illustrations, et qui coûtera seu-
lement 15 centimes ne peut manquer de
réussir. Nous ne lui souhaiterons pas
(c bonne chance n, la chance lui viendra
toute seule.
A LA BODINIÈRE
Mme Amel ne pensait donner que quel-
ques seances de sa nouvelle série de Chan-
sons à la Bodinière, mais devant le succès
toujours croissant, elle continue encore à
se faire entendre quelques samedis à
4 h. 112, à la grande joie de ses admira-
teurs et amis.
MIEUX, MEILLEUR MARCHÉ
C'est aux Etablissements Allez Frères, i,
rue St-Martin, que s'adressent toutes les
personnes désireuses de monter économi-
quement leur ménage, d'installer ou de
réinstaller aux meilleures conditions leurs
maisons de campagne.
LA DAM< D. VOILÉB»
La Loi de 1892
Nouvelle circulaire de M. Millerand
Le ministre du commerce, de l'industrie,
des postes et des télégraphes a adressé
aux préfets la circulaire suivante :
Paris, le 17 mai 1900.
Monsieur le préfet.
Une loi du 30 mars dernier, publiée au Journal
Officiel du 31, a modiilé les articles 3, 4 et 11 de
la loi du 2 novembre 1892 sur le travail des en-
fants, des tilles mineures et des femmes dans
les établissements industriels, et l article 1" de
la 101 des 9-14 septembre 18R qui fixe la durée
du travail des ouvriers adultes dans les manu-
factures et usines. Je vous ai pri>'j d'assurer à
cette loi toute la publicité possible 'tdc la faire
afficher partout où besoin serait, Je crois devoir
vous donner quelques indications qui vous en
indiqueront l'économie. C'est avant tout une
œuvre de moralisation, de sohd.inté et de pacis
fication sociales, et il est nécessaire que vou-
pu ssiez en faire comprendre la portée aux in-
d'stricts qui n'en auraient pas une ides
exacte
La loi du 2 novembre liq2, qui élevait à treize
ans l'Age d'admission des enfants d-ms les éta-
blissements industriels, qui ré luisait la durée
de leur travail journalier, qui pour la première
fois réglementait le travail de la femme dans
les ateliers et portait interdiction de l'occuper
la nuit. réalisait une amélioration sensible dans
la condition des travailleurs. Malheureusement,
cette toi renfermait certaines dispositions dont
on n avait ^ pas prévu les conséquences. Aussi, à
peine entrée en vigueur, souleva-t-elle les ré-
clamations des industriels et mùme des ouvriers,
dont certaines organisations d,: travail, qui n'é-
taient pas en désaccord formel avec la lettre do
la loi, semblaient rendre la situation plus mau-
vaise que par le passé.
La modi!1cation qui parut s'imposer avant
toutes les autres est celle de l'article 3, relatif à
la durée du travail des diverses catégories
d'ouvriers protégés. D'après cet .trticto :
La journée de l'enfant de treize à seize ans
était de dix heures :
La journée des jeunes ouvriers et ouvrières
de seize à dix-huit ans était d'onze heures, à la
condition que la dîme hebdumadaire de leur
travail ne dépassât pas soixante heures;
La journée de la femme au-dessus de dix-huit
ans était d'oDZ"s heures ;
Enfin, la journée de l'homme adulte restait
fixée, d'après la loi des 9-t, septembre 1848, à
douze heures dans les '• manufactures et usi-
nes II.
Dans les établissements industriels qu'on nt'"
rangeait pas sous cette rubrique, c'est-à-dirt'
dans ceux qui n'étaient pas des usines à feu'
continu, qui ne possédaient pas de moteur mé-
canique ou qui n'occupaient pas plus de vingt
ouvriers réunis en atelier (suivant une dclini-
tion empruntée à la loi du 22 mars !SU\ la du-
rée du travail des hommes a luîtes n'était pas
réglementée.
Or, il est de nombreuses industries occupant
un personnel ouvrier considérable, où le travail
des hommes adultes, celui des femmes et celui
des enfants se commandent d'une façon si né-
cessaire que l'organisation du travail n'y com-
porte pas d'inégalité entre les journées faites
par ces diverses catégories d'ouvritrs.
Aussi bien, le Parlement n'avait-il admis cette
inégalité qu'avec l'espérance de voir les durées
différentes de la journée de travail se réduire
spontanément, et par la force m jme des choses,
à la plus courte d'entre elles.
La mise en application de l'article 3 de la loi
du 2 novembre l¡)n n a pas répondu à cette
attente.
Des industriels prirent l'initiative de faire tra-
vailler uniformément tout leur personnel ou-
vrier onze heures par jour. Ce mollis t'a'<'Mpouvait exister qu'en vertu d'une tolérance
temporaire, puisque la loi «Lj 1^92 défendait for-
mellement de faire travailler les enfants plus de
dix heures par jour.
D'autres industriels prirent le parti de renon-
cer à l'emploi des travailleurs dont la journée
ne pouvait atteindre onze heures.
D autres, enfin, dont le personnel comportait
des enfants et des femmes en nombre trop grand
pour qu'ils pussent songer à les remplacer par
des hommes, eurent recours à diverses combi-
naisons qui permirent non seulement de ne pas
réduire la durée d'activité de l'usine, mais par-
fois de l'augmenter sans violer la loi, au moins
en apparence. Grâce aux relais, on parvenait à
faire marcheriemoteurpendant quatorze, quinze
et seize heures par jour, sans que chaque ou-
vrier, homme, femme ou eniant parût fournir
un travail effectif dépassant la durée fixée pap
la loi.
Cette organisation, malgré sa légalité appa-
rente, ne tenait aucun compte des conditions
hygiéniques et sociales du travail, les ouvriers
devant prendre leurs repas aux heures les plus
différentes et ne pouvant presque jamais 50
trouver réunis en famille.
Ces pratiques avaient en outre pour résultat
de placer les industriels soucieux de se confor-
mer rigoureuseme it à la loi en état d'infériorité
vis à-vis de concurrents moins scrupuleux,c'est-
à-dire de créer une prime à l'inobservation de
la loi.
Préoccupé de mettra fin h une tolérance qui
engendrait d'aussi graves inconvénients, mais
depuis trop longtemps admise pour pouvoIr être
abolie sans délai, je vous informai, par une oir-
cul.lire du 21 octobre 1899, que j'invitais ler, in-
dustriels intéressés à me faire connaître, dans
un délai de quinze jours, le sursis dont ils
avaient besoin pour se mettre en mesure d'ap-
pliquer l'article 3 de la loi du 2 novembre 189:?
Leurs réponses et le3 rapports des inspec-
teurs du travail me déterminèrent à fixer aa
i- janvier 1900 l'expiration de ce sursis; ma
circulaire, en date du 5 novemnre 1899, vous fai-
sait connaître celte décision en vous invitant à
assurer la stricte observation de l'article ? à
partir de la date indiquée.
Le vote par la Chambre des députés, le 22 dé-
cembre 1899, de dispositions modifiant cet ar-
ticle m'amenait, en attendant que le Sénat sa
fût prononcé sur elles, à proroger jusqu'au
31 mars 1900 le sursis précédemment accordé ;
je vous en informai par dépêche en d ite da
22 décembre 1899
Votées par le Sénat avec quelques rncdifitions que la Chambre des députés adopta, ces
dispositions nouvelles ort formé la loi dm
30 mars 1900.
Le législateur a compris qu'une réforme effi-
cace, susceptible d'en'.rer facilement dans les
mœurs industrielles et constituant un réel pro-
grès, exigeait qu'on supprimât toutes les diilé-
rcnces que la toi de 1892 avait cru pouvoir éta-
blir et qu'on unifiât pour tous les ouvriers, sacs
distinction d'être ni de sexe, la durée du travat!
quotidien.
Sur quelles bises cette unification pouvait-elle
se faire? La fixation de la durée du travail d"s
enfants à dix heures p:..r jour, édictée eo 189?.
était une conquête à laquelle le Parlement 118
pouvait renoncer Il a vu en elle la g 'rjn'te
d'un intérêt primordial, celai de laconscrvslicik
même de la race; c'est donc à dix heures »
l'article 1" de la loi du 30 mars limite la d ;r. e
du travail des enfants.des tilles mineures et des
femmes. Mais, pour éviter qu'ici abaissement
trop brusque de ta durée du travail (générale-
ment fixée à onze heures'n'eùtune répercussion
sur la production et les salaires, le lég .al.itcui@ *
décidé que la journée serait temporairement
limitée à onze heures et qu'elle n J serait réduite
à dix heures qu'au bout de quatre ans. en deu*
étapes successives. Les deux premiers paragra-
phes du nouvel article 3 de la loi du 2 novembre
1892 sont ainsi conçus :
0 Art. 3. — Les jeunes ouvriers cl ouvDcrc!:',
jusqu à t'age de dix-huit ans, et les femmes no
peuvent être employés à un travail effectif dlf
plus d ouze heures par jour, coupe par un o«
plusieurs repos, dont la durée totale ne pourrit
être inférieure à une heure et pendant Ic'tluclu
le travail sera interdit.
a Au bout de deux ans à partir de , , la promul-.
gation de la présente loi, la durée du
sera réduite k dix heures et demie et au bou"
d'une nouvelle période de deux années à dix
heures.
Cette limitation adoptée, une autre mesur8
* .....
QVATRlWS ARJ1I& - K* 85t . %IMRMI M MAI IW& — SAINT VENANT ~ - - la NUMÉRO: €aMQ SmiKBSBBg
CALENDRIER RÉPUBLIOUI
Il FLORÉAL AN CVIII
.-
CALENDRIER PROTESTANT
fanages de la Bible à lire et * mMit«
Acte 1
CALENDRIER Ï ISSÏ
5 MAI 1000
C--Z,%O
caLENDRIER ISRAÉLITE
10 IYAR ANNÉE 5860
Prix des Abonnements :
... Un An 20 fr. Six Mois 10 fr. 50 Trois Mois 5 fr..
- -
IMP,&,tTmvm IpAlus ET AiiîÉBiK - 24 Ir. - 18 12 fr. - 10 fr. a
«MANGE» (UNION POSTAL8} — » Ir.
■1»^——
DIRECTRICE : MARGUERITE DURAND
Direction et Administration : 14, rue Saint-Georces.
Téléphone 221.7t
Les annonces sont reçues aux Bureaux du Journal et chez Lagrange et Cerf, -
6, place de la Bourse, Pad3.
LA FBONDE. journal quotidien,
politique. littéraire, est dirige,
àwtmiuigtré, rédigé, ee.poaé P°* :
tles temmes.
Toutes les communications relatives à
la rédaction doivent être envoyées a Mme
Emmy Fournier, rédactrice en chef de
j'es inarduscriiç non ¡,¡st,tS ine serotitvasrendtis
.- -
- -
Aujourd'hui
18 men.
A 1 h. Courses à Maisons-Laffittc.
Vernissage du petit Salon de t Exposition ca-
Bine.
Ezposltiom:A la l'ronde Exposition d'Aquarelles et d'E-
ventails, de Aime Elisabeth Ibels, (Entrte gra-
tUltP.\.E,
Réunions: w . , .....
Assemblée générale des secrétaires de théâ-
trei et concerts sous la présidence de M. Geor-
«CB Boyer, au foyer du publie des Varié tes.
Société pour l'Amélioration du sort de la fem-
me et la revendication de ses droits, 72, rue
Cardinet. à 8 h. 1/2, réunion pour la préparation
du congrès de lîrO ».
Distribution des récompenses décernées par
l'Alliance syndicale du commerce et do l'indus
trie aux ouvriers et employés méritants, à 8 n
'/2 du soir, llb, rue de Lalicry, sous la prési-
deuce de M. Millerand.
Conférences: . , .
Coopération des Idées, 157. faubourg St-An-
toine a » h. 112 conférence par M le D' Verneau,
vice président de la Société d anthropologie ;
J/aucienncté de l'homme, avec projections.
L'n'versttc populaire des 1" et 2" arrondisse-
ments :!3. ru,) de Viarmes, à 8h. 1/2 conférence
jiar M*. Félix Le bantcc : L'Homme dans la na-
l'nion M'.ufTctard, 76, rue MoufT'tard à 8 h. 112
confénnce par M. G. Pcrrot : Cne ville anti-
que: l'ompfï i rojections'.
Visites aux Uttsees du Louvre, du Luxembourg,
tic 9 h. à 5 h : i'innif. de 1 t h. ài h.; (;airnpt et
Callieta, de midi à h ; l'alais de Justice, de 11 h,
à 4 h ; li;;Iel-(Ie- Ville, de 2 à 3 li. ; Monnaie, de
midi à 3 h.; Trésor de Not,.e-Dtt7l1'!, Sainte-Chapelle
et l'antheon, de 11) h. à l h.; iptu(tii lee, musee et
tombeau, de midi à 3 h.; Jurdii <(« fiantes, la
ménagerie, de t h. il 5 h.; galerie d'histoire na-
turelle, de Il h. à 3 h.; Aquarium d« Irocadcro,
d.: y à Il h. d de 1 à 3 Il.; l'ilhÍ.'ç de Saint-Ger-
main, de 10 h. 1/2 à 4 h.; ratais de Fontaine-
bleau, tic il h à j h.; Versailles : le Palais et les
Trianons, de 11 à 3 h.; Le Jeu de Paume, de midi
à 4 heures.
i
La Représentation
proportionnelle à Paris
C'est seulement lorsque les partis po-
litiques reçoivent des soumets de leurs
propres principes qu'ils reconnaissent
que ces prétendus principes n en sont
pas; que ce sont simplement des expé-
dients, nés des circonstances,quise sont
imposés à eux sous certaines conditions
de lieux et de temps. C est qu'en réalité
il n'y a point de principes absolus pour
la conduite des choses humaines, con-
damnées à se mouvoir dans le relatif.
C'est ainsi que, depuis les élections
qui viennent d'avoir lieu, les républi-
cains semblent seulement s apercevoir
que notre loi électorale n'est pas 1 idéal
de la justice, et que cette prétendue loi
des majorités tourne souvent au profit
d'une minorité, favorisées par le hasard
de la distribution des suffrages entre les
divers candidats des diverses circons-
criptions c)e<-torates. 11 y a pourtant bien
longtemps que ce résultat possible et
probable de toute élection à la simple
majorité des suffrages exprimés, et d 'au-
tant plus que les circonscriptions sont
plus étroites, était d'une évidence arith-
métique qui devait sauter aux yeux de
tous les yens qui savent compter, ne
fût-ce que sur leurs dix doigts. Pourtant
nul ne s'avisait de s'en plaindre.
C'est seulement depuis les élections
de ces deux semaines que de très divers
côtés, des républicains de toutes les
nuances, se sont demandé s'il ne serait
pas expédient pour eux d'emprunter à '
nos voisins, les Belges, l'idée de la re-
présentation proportionnelle au nombre
des électeurs de chaque parti.
Je ne veux pas, aujourd'hui, discuter
quel piège se cache sous un nouveau
prétendu principe et quelles sont les dif-
ficultés de son application, surtout dans
l'état d'émieltement des partis, et avec
les équivoques perpétuelles de leurs
désignations. Je reviendrai prochaine-
ment sur ce côté de la question.
Pour aujourd'hui, je me boruerai à
montrer que la proportionnalité appli-
quée aux récentes élections de Paris n'au-
rait pas donné des résultats bien sensi-
blement différents de ceux qu'à donnés
l'élection à la majorité absolue.
En cflet, au premier tour de scrutin
ont été émis :
133065 suffrages républicains de toutes nuancer;
12WZI) suffrages socialistes de toutes écoles; <
120081 suffrages u.'t.uuattstes ;
25321 sulïrages muiurclmles de tous genres.
T. 4:03506 votants.
D'après ces chiffres, la représentation
proportionnelle aurait donné :
Aux républicains, radicaux y compiis,
26 représentants. Ils en ont 2C.
Aux socialistes, 25 représentants. Ils
en ont 19.
Aux nationalistes, 24 représentants. Il
en ont 26.
Aux monarchistes, 5 représentants. Ils
en ont 9.
Total : £0 représentants. Ils en ont 80.
Par conséquent, l'élection à la simple
majorité a donné aux républicains le
*iénic nombre de représentants que si
Sélection eut été proportionnelle. Elle en
ait perdre 6 aux socialistesct en a fait
gagner 2 aux nationalistes. Mais lcsmq>
aarchistes en ont perdu 4.
>-;i l'on met d'un côté les nationalistes
et les monarchistes ensemble, ils dispo-
sent de 35 voix, au lieu de 29 que la pro-
portionnalité leur eut donné. Il gagnent
donc 6 voix.
Les républicains et socialistes, qui,
proportionnellement, devraient avoir 51
voix, n'en ont que 45. Ils perdent les
six voix gagnées par la coalition monar-
chiste et nationaliste.
Cela vaut-il la peine de changer ?
Nous verrons un autre jour que pour
établir une proportionnalité véritable-
ment mathématique, et non pas des ré-
sultantes de hasard, comme en donne
le scrutin actuel, il faudrait changer
complètement notre mode électoral.
CLÉMENCE ROYER.
LES ÉLECTIONS
au Conseil supérieur
DE L'INSTRUCTION PUBLIQUE
Une dépêche reçue clans un trou noir du
bassin houiller de l'Avoyron, m 1l.uuonce le
résultat définitif des élections au Conseil
supérieur Ce résultat est négatif en ce qui
concerne les femmes.MM.ColU! e, instituteur
à Paris; Pinard, inspecteur primaire à Di-
jon; Cuir, inspecteur primaire à Lillo, ont
été élus au second tour. Immédiatement
après M. Cuir, viennent M. Menai, direc-
teur de l'Ecole primaire supérieure de Cler-
mond-Ferrand, et moi. La dépêche ne me
dit pas le nombre de voix que j'ai obte-
nues, mais quel qu'il soit, je suis heureuse
d'avoir couru les chances de l'élection.
J'en suis heureuse pour plusieurs raisons.
D'abord, parce qu'en le faisant, j'ai si m plu-
ment répondu au désir spontané de quel-
ques amies. — Ce qui prouve, malgré
la légende malveillante, le désintéresse-
ment des femmes quand il s'agit de faire
triompher un principe; — ensuite, parce
que ma candidature a provoqué, de la part
d une candidate, un acte de discipline élec-
torale (Mme Garrigues, directrice de l'Ecole
primaire supérieure de Saint- Etienne, s'est
désistée en ma faveur au second tour) ; en-
fin parce que mon échec, vu les circons-
tances dans lesquelles ma candidature
s'est produite, est au moins un demi-suc-
cès pour renseignement féminin.
Arrivée beaucoup trop Lard — on sait
dans quelles conditions — pour qu'il lïit
possible de donner de la publicité à ma
candidature, j'ai obtenu ISO voix au pre-
mier tour; Mme Garrigues m'en a apporté
250 au second, c'est donc peul-i'lre (je ré-
pète que j'ignore le chiffre délinitif) quatre
cents voix qui se sont réunies pour soute-
nir le principe de la représentation fémi-
nine, et tout candidat qui a r~uni le tiers
environ des votants peut accepter sans
aucun froissement son échec. C'est mon
cas. Je remercie donc gaiement mes élec-
teurs, et je leur donne rendez-vuus dans
quatre ans; non pas pour recommencer la
t campagne sur mon nom à moi, mais sur
I un nom que je travaillerai de tout moa
cœur à faire sorlir victorieux de l'urne...
Si le bon Dieu me prête vie.
J'aurais pourtant bien aimé faire entrer
en ma personne, puisque j'avais été choi-
sie pour cela, une laïque au Conseil supé-
rieur. Car le nombre des esprits féminins
réellement indépendants est extrêmement
rare. Il faut parcourir la province pour
s'en rendre compte. Non seulement, je Je
répète, il y a peu de femmes émancipées
du joug de l'Eglise, mais celles qui désire-
raient secouer le joug sentent peser sur
elles une telle réprobation, qu'elles se re-
plient sur elles-mêmes, effrayées des con-
séquences de leur audace. Même les insti-
tutrices — je dirais presque « surtout » les
institutrices — enserrées dans mille liens,
épiées par mille regards malveillants, obli-
gées de faire oublier leur titre de laïques,
au'on leur jette à la tète comme une in-
sulte, ont besoin d'appui, de réconfort, et il
me semble que ce réconfort je le leur au-
rais donné.
La situation actuelle est, d'ailleurs pas-
sionnante pour l'irréductible laïque que je
suis : les nationalistes, arrivés en trop grand '
nombre au Conseil municipal de Paris,
vont avoir pour objectif l'étranglement de
notre enseignement public; d autre part,
la réélection au conseil supérieur de M.
Belot agrégé de philosophie, partisan du
stage scolaire, (contre M. Matapert pa-
tronné par les adversaires du projet) a
donné la note d'une des fractions les plus
distinguées du corps enseignant... le mo-
ment est donc venu de regarder le péril en
face et de prendre parti, car chaque mi-
nute de tergiversation nous nous rappro-
che de la catastrophe où sombrerait notre
cher idéal.
Le Conseil supérieur abordera des ques-
tions vitales : dans l'ordre secondaire, la
lutte contre tous les établissements hybri-
des, qui dressent des bacheliers tout en
déformant la raison et la conscience de la
moitié de la jeunesse française ; dans l'or-
dre primaire : le maintien, l'amélioration,
l'extension des écoles normales de jeunes
filles.
D'une part la laïcisation des écoles pri-
maires de filles va si lentement, si lente-
ment que. dans certaines régions on pour-
rait la croire arrêtée ; d'autre part, il n'y a
pour ainsi dire pas de département où le
nombre des élèves-mailresses réponde aux
besoins réels des écoles publiques. Chaque
année, l'administration est forcée de nom-
mer des centaines d'institutrices venant on
ne sait d'où, ou plutôt venant on ne sait
trop d'où, munies de diplômes, certaine*
ment, mais imbues de l'esprit de servitude,
et qui retardent pour un demi siècle peut-
être l'éclosion de t esprit laïque dans les
communes où elles vont exercer...
Certes j'aurais aimé en présence de ces
questions à discuter de faire entrer en ma
personne 1 esprit laïque au Conseil supé-
rieur, comme aussi je voudrais avoir dix
voix, dix plumes et dix cœurs pour le ré-
pandre. le semer l'enraciner, le rendre in-
vincible!
Mais il ne faut pas être trop ambitieuse,
et surtout il faut être reconnaissante de ses
privilèges : j'ai des amies et aussi des amis
qui m'aident de leur mieux; j'ai une situa-
tion qui me permet de servir mes dieux,
même en dehors du conseil supérieur; j'ai
la Fronde pour porte-parole.
Avec de tels atouts dans la main, j'es-
Dère casner la partie.
PAULINE KERGOMARD
A LA FRONDE
RÉUNIONS, EXPOSITIONS, CONFÉRENCES
Samedi 19 mai. — Mme Maria VE-
RONE : Au temps des cours d'amour.
~ Prix des placespou ries conférences, 1 fr.
Places réservées. 2 fr.
Dans les Mougeottes
> Avenue Friedland, en un joli hôtel par-
ticulier habité par une aimable famille
faisant partie de la colonie espagnole
résidant à Paris.
Madame la comtesse de la Rivera.
Madrid.
. Ma chi'ra Nina.
: Nous sommes dans la joie, notre chère
petite amie Lola Marquet vient d'obtenir
un immense succès à la Bodinière où
elle donnait un concert samedi soir. Tu 1
sais et tu partages la sincère affection
qui nous lie aux deux tantes et à la mère
de la chère petite, ces trois femmes ex-
quisement bonnes et charmantes, vivant
si unies et dans le culte unique de cette
enfant, leur gentille idole.
Mais je reviens à son concert. Samedi
soir, l'idolâtrie a été communiquée à la
select chambrée qui l'écoutait; fine,
gracieuse, elle apparut tout d'abord en
tuilette de bal toute blanche et très sim-
ple; puis ensuite adorable de séduction
dans un costume de manola qui convient
à merveille à sa beauté brune d'Espa-
gnole.
La 2Zalle lui fit une ovation bien mé-
ritée car elle a créé uu genre dans lequel
elle excelle : elle chante en dansant
des pas espagnols ou français anciens.
Des auteurs lui dédient leurs œuvres
et viennent eux-mêmes l'accompagner;
dernièrement c'était Ma;senct à une
matinée Berny; ce soir-là, ce fut Louis
Urgel, dont elle dit avec un charme ex-
trême Chanson du Berger et Les Y eux ;
A Perron net, dont elle dansa La Cha-
cunne; Darfons, dans Jota et Boléro et
La Gavote Miniature. Elle exécuta aussi
avec une grâce particulière Los OJos
Negros, d'Alvarez, de l'Opéra, son pro-
fesseur, qui règle toutes ses danses.
Quant à sa voix charmeuse, souple,
vibrante, cristalline, mise en valeur par
une méthode si parfaite, tu sais qu'elle
la doit à sa jeune tante, notre chère et
bonne amie Dolorès, qui, elle-même,
chante la romance mieux que personne
et est devenue un des professeurs des
plus cotés à Paris.
Hélas ! A toute médaille il est des re-
vers; l'aimable jeune femme, très souf-
frante, n'a pu assister au triomphe de
son élève chérie. Cette absence était
d'ailleurs la seule ombre au tableau car
ce concert fut l'un des mieux réussis de
[ la saison ; les principaux théâtres y ont
j été brillamment représentes : Margue-
rite Deval a été étourdissante de verve
et d'esprit ; Polin, de la Scaia. amusant
au possible ; Depas, de l'Odéon, partait ;
[ Mlle Lynnès, de la Comédie-Française et
Mlle Torrès, de l'Opéra-Comique, furent
fort applaudies; Beriagne, des concerts
Lamoureux, se montra d'une virtuosité
î remarquable ainsi que les pianistes
Berny, Hemmersbach, Edy Toulmou-
che.
En somme, délicieuse soirée dont on
se souviendra en y associant le nom de
notre gentille Lola.
Mais tout enthousiasmée de ce bril-
lant début j'oublie de te donner les ex-
plications demandées ; avant de finir je
veux réparer. Tu me dis que notre beau
soleil d'Espagne, dont ton récent et long
séjour à Paris t'avait déshabituée, a fort
endommagé ton joli visage,et tu me de-
mandes un remède. Je peux te l'indi-
quer en toute connaissance de cause car
| moi-m me je viens d'y avoir recours et
I je ne puis plus m'en passer ; Le Fluide
\ lcilma en vaporisation tièdes, aussi fré-
i quentes que possible. Cette eau antisep-
I tique naturelle possède, vois-tu, des
propriétés magiques ; elle débarrasse
les pores de toute impureté, diaphanéïse,
régénère l'épiderme tout en lui donnant
une fraîcheur extrême : hâle, boutons,
irritations et même les terribles rides si
tenaces, disparaissent sous ces bienfai-
santes ablutions.
J'ai donné ordre à la parfumerie
lcilma, 5, avenue de l'Opéra de te faire
un petit colis de 12 francs dans lequel
tu trouveras ; vaporisateur en excellent
caoutchouc, Fluide, savons ambrés, lait
antiphélique, etc., tout cela aux mêmes
bases, c'est-à-dire fabriqué avec cette
eau de Jouvence qui assure une éternelle
jeunesse.
Tendres baisers de sœurs Marie.
P. C. C.
FURETEUSE.
LISTE DES BREVETS D'INVENTION
obtenus
PAR LES FEMMES INVENTEURS (1)
200492. — 3 juillet 1890. Mme liorst-
mcyer. Système de poupée
ou de figure d'animal.
20JjW. — 4 juillet 1899. Mile Stroemer.
Porte-fleur en forme de pa-
pillon.
299H-I 1. — 7 juillet 1899. Mme Schoning,
Appareil pour chevaux s'effa-
rouchant et s'emportant.
200710. — 10 juillet 1899. Mme Jahii. En-
veloppe-Iettre.
290740. — 15 juillet ISOU. Mme Goitre.
Nouveau tableau noir à toile
mobile et sans fin, ainsi que
nouveau système d'enroule-
ment des cartes géographi-
ques, tableaux d'histoire na-
turelle ou autres, en usage
dans les écoles primaires ou
établissement secondaire et
supérieur.
290870. — Jr") juillet 1899. Mme Kock.
Composé destiné à combattre
les maladies cryptogamiques
des plantes.
(1) Grâce à l'obligeance de MM. Marinier et
~ Robelct. (Ofllce International pour l'obtention
des brevets d'invention en France et à l ôtran-
ger. 42, boulevard Bonne-Nouvelle, Parié, nous
(►ourroas chaque mois faire connaître à nos
ecteurs les brevets délivrés aux femmes.
291027. 2i juillet 180n. Mme Bach.
Machine à mélanger et à
broyer la farine.
291032. — 21 juillet 1899. Mme Titz. Mé-
canique de piano à fixation
des marteaux après le tou-
cher.
291137. — 25 j uillet l899. M me Corseaden.
Perfectionnements apportés et
relatifs aux coussinets desti-
nés f1 être employés dans les
machines à percer.
291255. — 29 juillet 1899. Mlle Fischer.
Lavabo mobile combiné avec
water-closet.
291230. —29 juillet 1809. Mme Corsca-
den. Perfectionnement aux
machines à travailler les
tôles.
291201. - 29 juillet 1899. Mlle Dosme,
nouvelle machine à couder,
refouler et cintrer.
291320. — 31 juillet Imm. Mme Corsea-
den. Perfectionnements dans
la fabrication des bras en tôle
pour poulies.
291382. — 5 août 1899. Mlle Granetias
Couteau dit : « vingtième siè-
cle ') à ouverture ou ferme-
ture automatique.
i^în
L'Exposition de 1900
L'exposition rétrospective de
l'horlogerie
La classe de l'horlogerie a été inaugurée
hier, à deux heures de l'après-midi, en
présence des membres de la chambre syn-
dicale et du conseil de perfectionnement
de l'ècole d'horlogerie. Installée au pre-
mier étape du palais des Industries di-
verses, à l'Esplanade 'des Invalides, elle
comprend, en dehors des expositions par-
ticulières, une partie rétrospective d'un
réel intérêt, à laquelle ont participé un
grand nombre de colleotionneurs et de
musées de province.
Parmi los objets qui ont un caractère his-
torique, on remarque notamment une
montre ayant appartenu à Marat. Le boi-
tier en argent, en forme de bonnet phry-
gien. porte cette double inscription :
CI N'obéir qu'à la loi, n'aimer que la pa-
tri0, ■> Une autre montre, qui est celle
d'Henri III, a été fabriquée en 1ÔS0, et une
troisième de forme octogonale, ayant ap-
partenu au cardinal de ltetz, est la pro-
priété du musée de Besançon,
D'autres objets sollicitent encore l'atten-
tion du visiteur : voici la crémière horloge
décimale fabriquée en 1 î93 par le célèbre
horloger B.'rLhoud ; le b¡j Lon de maîtrise
en bois doré, (travail du dix-huitième siè-
cle), de la corporation des horlogers,et une
statue en bois, du quinzième siècle, repré-
sentant Saint-Eloi, patron de la corpora-
tion ; plus loin, ce sont des régulateurs de
Lorry et de Robin ; une horloge italienne
aux panneaux peints ; un portrait de Ber-
thoud datant de 1754 ; puis, des séries très
remarquables de boîtiers et de clés de
montres avec des insignes révolutionnai-
res, royalistes, maçonniques, ou décorés
d'attributs mythologiques; des montres en
or, et argent ciselé, garnies d'émaux et de
miniatures, ou enrichies de pierres pré-
cieuses, des cadrans solaires et des pendu-
les de toutes les époques.
La chambre syndicale de l'horlogerie a
exposé, pour sa part, rétabli et les outils
dont se servaient Ferdinand et Louis Ber-
thoud, les célèbres horlogers du siècle der-
nier.
M. Rodanet, président de la chambre syn-
dicale de l'horlogerie faisaitles honneurs de
la section aux nombreux invités qui se
nrnss.*»iï>nl dans tfS tralcries.
Le pavillon agricole des Etats-Unis
Hier, à deux heures et demie, le pavillon
de l'Agriculture des Etats-Unis, situé en
bordure de l'avenue de Suffren, non loin de
la Grande floue, a ouvert ses portes aux
visiteurs.
Ce pavillon, de petites dimensions et
d'une architecture fort simple, est composé
d'un rez-de-chaussée et de deux étages. A
vrai dire, c'est presque exclusivement le
deuxième étage qu'on a inauguré aujour-
d'hui. Là a été très confortablement inslai-
lée une cuisine américaine, et c'est en réa-
lité à une dégustation culinaire que nous
étions conviés.
Tout au maïs! telle est la devise des fins
cuisiniers qui ont servi hier à leurs visi-
teurs une soupe, un plat de résistance et
des desserts, crèmes et gâteaux, dont
le maïs d'Amérique a fait tous les frais.
Même les petits pains étaient faits de ce
farineux dont la culture prond une exten-
sion considérable aux Etats-Unis. Sur une
grande é'.agère, nous admirons des con-
serves de toutes sortes dont le maïs est la
base essentielle.
Nous ne nous étendrons pas sur les qua-
lités très réelles, parait-il, des instruments
aratoires qui sont exposés au pavillon des
Etats-Unis.
MM. Ferdinand Peck, commissaire géné-
ral; Woodvard, commissaire adjoint; Brac-
kelt, secrétaire, et la plupart des commis-
saires des Etats-Unis étaient présents à
cette réception, qui a été tout à fait cor-
diale.
Devant les fourneaux en pleine activité,
quatre discours ont été prononcés par M.
le colonel Carr, chef des cuisines de maïs;
le professeur Charles-Richards Dodge, di-
recteur de l'agriculture; Peck, commis-
saire général, et le général llbrace Porter,
ambassadeur des Etats-Unis à Paris.
Les missions catholiques
Le pavillon des missions catholiques a
été ouvert hier, à trois heures, saus céré-
monie.
Etaient seuls invilés les représentants des
congrégations qui ont participé à l'organi-
sation de cette section et quelques notabi-
lités, parmi lesquelles nous avons remar-
qué : Mgr Leroy, évêque d'Alinda ; Mgr Pé-
chenard, recteur de l'Institut catholique;
le colonel Monleit, M. Benjamin Cons-
tant, etc.
Les inaugurations
L'inauguration du pavillon do la'" Rouma-
nie qui devait avoir lieu hier, a été remise
aujourd'hui 3 heures.
A quatre heures et demie, un lunch sera
servi au restaurant roumain, aux invités de
M. Ollanescu.
A 3 heures, également, aura lieu la fête
d'inauguration de la section tunisienne, au
Trocadéro sous la présidence de M. René
Millet, résident de France à Tunis.
Demain à 3 heures, aura lieu l'inaugura-
tion de la chambre de commerce, sous la
présidence de M.Millerand ainsi que l'inau-
guration officielle des expositions perma-
nentes d'oiseaux et d'animaux de basaa-
cour. de chasse et de raigaiidei-ie, organi-
sées par la Société nationale d'aviculture,
au bord du lac Daumesnil (annexe de Vin-
cennes), qui sera présidée par le ministre
de l'agriculture.
Le commissaire général du Portugal a
décidé d'inaugurer officiellement le pavil-
lon de son pays lundi prochain 21 mai.
M. de Mire, président du comité mexicain,
a pris une semblable décision et fixé au 25
l'ouverture définitive du pavillon du Mexi-
que.
Ces deux inaugurations seront marquées
par des réceptions des membres des com-
missariats étrangers, du corps diplomati-
que, ainsi que de la presse.
Visites présidentielles
Le Président de la République a fait con-
naître à M. Charles Roux, commissaire gé-
néral des colonies, qu'il avait l'intention
d'inaugurer les différentes sections colo-
niales du Trocadéro au commencement de
la semaine prochaine.
Il est probable que le jour choisi pour
cette cérémonie sera le lundi 21 mai.
M. Loubet visitera successivement, ainsi
que nous l'avons annoncé, les classes de
l'Industrie et du Commerce. Les prome-
nades présidentielles ne commenceront
pas avant la fin du mois.
Nos hôtes
Un journal du soir annonçait hier que le
roi de Suède arriverait h Paris le 31 mai.
A la chancellerie de Suède et de Norvège, il
nous a été déclaré que le roi viendrait
effectivement visiter l'Exposition, mais que
la date de son voyage n'était pas encore
fixée.
L'incendie du Château-d'Eau
L'insLruct.ion ouverte sur l'incendie du
Ch:Heau-d'Eau semble prouver que l'acci-
dent qui s'est produit mardi est dù à la
malveillance.
Un supplément d'enquête est ordonné et
il se pourrait que le parquet fùt saisi de
l'affaire.
Les entrées
1 Le total des entrées à l'Exposition pour
la journée de mercredi, s'est élevé à
130,285.
Elles se rénartissent ainsi :
Entrées avec 2 tickets de huit heures à dix
heures du matin 2.208
Entrées avec 1 ticket de dix heures
du malin à six heures du soir 82.430
Entrées avec tickets de six heures
du soir à la fermeture 3.987
Entrées avec cartes— 29.458
Entrées avec jetons de service.... 12.201
Total ............. 130.281
Dans ce total, l'annexe de Vincennes
figure pour 1,4 î7 entrées avec tickets, 070
avec cartes et 2,581 avec jetons de service.
JEANNE BRÉMOND.
On dit...
UNE COMMISSION QUI TRAVAILLE
Une commission qui ne chôme pas, une
commission qui a du travail sur la planche
et qui en aura toujours davantage, c'est
bien celle du Vieux-Paris.
Elle vient de révéler son activité au pu-
blic en faisant non pas supprimer mais
changer légèrement la particule de la rue
de Chàteau-Landon. Cette rue désormais
s'appelera rue du Château-Landon.
Après de nombreuses et ardues recher-
ches historiques la commission du Vieux-
Paris a constaté que le vrai nom de cette
rue devait être orthographié de la sorte, à
moins de non sens.
Mais tant de noms de rues devraient être
également modifiés si l'on voulait leur con-
server leur ancienno physionomies. Ainsi
la rue Git-le-Cœur devrait se nommer : rue
Gilles-Cœur ; et le quai d'Orsay, quai d'Or-
çay.
Ce fut. en effet., M. d'Orçay, prévôt des
marchands,qui lit bâtir ce quai et lui donna
son nom. On débaptisa un jour cette voie
pour la gratifier du nom de Bonaparte; et
quand le quai reprit son ancienne nomina-
tion, un S remplaça le C.
Les noms des rues, comme les autres
mots du langage, se transforment, se dé-
forment sous t action populaire. C'est la loi
inéluctable. Mais il faut toutefois féliciter
la commission du Vieux Paris de son heau
zèle.
REVUE DE LA JEUNESSE DE FRANCE
Nous sommes heureuses d annoncer Ja.
publication de celte Revue destinée aux jeu-
nes gens et aux jeunes filles et éditée par
la maison Flammarion.
Cette revue où l'on trouvera des articles
d'actualité, de critique littéraire et artisti-
que, une causerie scientifique, une partie ,
spécialement réservée à la colonisation, une
étude pratique des écoles industrielles, com- 1
mcrciales, agricoles, des informations rela-
tives aux examens, aux concours, aux bourses, j
aux combinaisons de voyages scolaires, une
rubrique sur t'F.rpo$i
à la portée des :jeunes gens et notamment ;
la lutte contre 1 alcoolisme, qui contiendra
deux romans, des nouvelles, des fantaisies 1
humoristiques, des indications sur les !
sports, la philatélie, la mode, où le D'Mau- '
rlce de Fleury, le très distingué neurolo-
giste donnera une série d'articles sur la
Santé des Jeunes Fronçait ; cette revue où
se rencontreront les noms de Hugues Le
Roux, Paul et Victor Margueritte, Camille
Flammarion, D- Legrain, Léo Claretie, J.
Chauvin, doctoresse en droit, Max de Nan-
souty, J. Marni, Alphonse Allais, J. Courte-
line, G- Toudouze. Jean Rameau, Fernand
Lafiegue, Albert Cim, J. Jongla, etc.,; une
revue ainsi constituée aveo seize pages de
texte, des illustrations, et qui coûtera seu-
lement 15 centimes ne peut manquer de
réussir. Nous ne lui souhaiterons pas
(c bonne chance n, la chance lui viendra
toute seule.
A LA BODINIÈRE
Mme Amel ne pensait donner que quel-
ques seances de sa nouvelle série de Chan-
sons à la Bodinière, mais devant le succès
toujours croissant, elle continue encore à
se faire entendre quelques samedis à
4 h. 112, à la grande joie de ses admira-
teurs et amis.
MIEUX, MEILLEUR MARCHÉ
C'est aux Etablissements Allez Frères, i,
rue St-Martin, que s'adressent toutes les
personnes désireuses de monter économi-
quement leur ménage, d'installer ou de
réinstaller aux meilleures conditions leurs
maisons de campagne.
LA DAM< D. VOILÉB»
La Loi de 1892
Nouvelle circulaire de M. Millerand
Le ministre du commerce, de l'industrie,
des postes et des télégraphes a adressé
aux préfets la circulaire suivante :
Paris, le 17 mai 1900.
Monsieur le préfet.
Une loi du 30 mars dernier, publiée au Journal
Officiel du 31, a modiilé les articles 3, 4 et 11 de
la loi du 2 novembre 1892 sur le travail des en-
fants, des tilles mineures et des femmes dans
les établissements industriels, et l article 1" de
la 101 des 9-14 septembre 18R qui fixe la durée
du travail des ouvriers adultes dans les manu-
factures et usines. Je vous ai pri>'j d'assurer à
cette loi toute la publicité possible 'tdc la faire
afficher partout où besoin serait, Je crois devoir
vous donner quelques indications qui vous en
indiqueront l'économie. C'est avant tout une
œuvre de moralisation, de sohd.inté et de pacis
fication sociales, et il est nécessaire que vou-
pu ssiez en faire comprendre la portée aux in-
d'stricts qui n'en auraient pas une ides
exacte
La loi du 2 novembre liq2, qui élevait à treize
ans l'Age d'admission des enfants d-ms les éta-
blissements industriels, qui ré luisait la durée
de leur travail journalier, qui pour la première
fois réglementait le travail de la femme dans
les ateliers et portait interdiction de l'occuper
la nuit. réalisait une amélioration sensible dans
la condition des travailleurs. Malheureusement,
cette toi renfermait certaines dispositions dont
on n avait ^ pas prévu les conséquences. Aussi, à
peine entrée en vigueur, souleva-t-elle les ré-
clamations des industriels et mùme des ouvriers,
dont certaines organisations d,: travail, qui n'é-
taient pas en désaccord formel avec la lettre do
la loi, semblaient rendre la situation plus mau-
vaise que par le passé.
La modi!1cation qui parut s'imposer avant
toutes les autres est celle de l'article 3, relatif à
la durée du travail des diverses catégories
d'ouvriers protégés. D'après cet .trticto :
La journée de l'enfant de treize à seize ans
était de dix heures :
La journée des jeunes ouvriers et ouvrières
de seize à dix-huit ans était d'onze heures, à la
condition que la dîme hebdumadaire de leur
travail ne dépassât pas soixante heures;
La journée de la femme au-dessus de dix-huit
ans était d'oDZ"s heures ;
Enfin, la journée de l'homme adulte restait
fixée, d'après la loi des 9-t, septembre 1848, à
douze heures dans les '• manufactures et usi-
nes II.
Dans les établissements industriels qu'on nt'"
rangeait pas sous cette rubrique, c'est-à-dirt'
dans ceux qui n'étaient pas des usines à feu'
continu, qui ne possédaient pas de moteur mé-
canique ou qui n'occupaient pas plus de vingt
ouvriers réunis en atelier (suivant une dclini-
tion empruntée à la loi du 22 mars !SU\ la du-
rée du travail des hommes a luîtes n'était pas
réglementée.
Or, il est de nombreuses industries occupant
un personnel ouvrier considérable, où le travail
des hommes adultes, celui des femmes et celui
des enfants se commandent d'une façon si né-
cessaire que l'organisation du travail n'y com-
porte pas d'inégalité entre les journées faites
par ces diverses catégories d'ouvritrs.
Aussi bien, le Parlement n'avait-il admis cette
inégalité qu'avec l'espérance de voir les durées
différentes de la journée de travail se réduire
spontanément, et par la force m jme des choses,
à la plus courte d'entre elles.
La mise en application de l'article 3 de la loi
du 2 novembre l¡)n n a pas répondu à cette
attente.
Des industriels prirent l'initiative de faire tra-
vailler uniformément tout leur personnel ou-
vrier onze heures par jour. Ce mollis t'a'<'Mpouvait exister qu'en vertu d'une tolérance
temporaire, puisque la loi «Lj 1^92 défendait for-
mellement de faire travailler les enfants plus de
dix heures par jour.
D'autres industriels prirent le parti de renon-
cer à l'emploi des travailleurs dont la journée
ne pouvait atteindre onze heures.
D autres, enfin, dont le personnel comportait
des enfants et des femmes en nombre trop grand
pour qu'ils pussent songer à les remplacer par
des hommes, eurent recours à diverses combi-
naisons qui permirent non seulement de ne pas
réduire la durée d'activité de l'usine, mais par-
fois de l'augmenter sans violer la loi, au moins
en apparence. Grâce aux relais, on parvenait à
faire marcheriemoteurpendant quatorze, quinze
et seize heures par jour, sans que chaque ou-
vrier, homme, femme ou eniant parût fournir
un travail effectif dépassant la durée fixée pap
la loi.
Cette organisation, malgré sa légalité appa-
rente, ne tenait aucun compte des conditions
hygiéniques et sociales du travail, les ouvriers
devant prendre leurs repas aux heures les plus
différentes et ne pouvant presque jamais 50
trouver réunis en famille.
Ces pratiques avaient en outre pour résultat
de placer les industriels soucieux de se confor-
mer rigoureuseme it à la loi en état d'infériorité
vis à-vis de concurrents moins scrupuleux,c'est-
à-dire de créer une prime à l'inobservation de
la loi.
Préoccupé de mettra fin h une tolérance qui
engendrait d'aussi graves inconvénients, mais
depuis trop longtemps admise pour pouvoIr être
abolie sans délai, je vous informai, par une oir-
cul.lire du 21 octobre 1899, que j'invitais ler, in-
dustriels intéressés à me faire connaître, dans
un délai de quinze jours, le sursis dont ils
avaient besoin pour se mettre en mesure d'ap-
pliquer l'article 3 de la loi du 2 novembre 189:?
Leurs réponses et le3 rapports des inspec-
teurs du travail me déterminèrent à fixer aa
i- janvier 1900 l'expiration de ce sursis; ma
circulaire, en date du 5 novemnre 1899, vous fai-
sait connaître celte décision en vous invitant à
assurer la stricte observation de l'article ? à
partir de la date indiquée.
Le vote par la Chambre des députés, le 22 dé-
cembre 1899, de dispositions modifiant cet ar-
ticle m'amenait, en attendant que le Sénat sa
fût prononcé sur elles, à proroger jusqu'au
31 mars 1900 le sursis précédemment accordé ;
je vous en informai par dépêche en d ite da
22 décembre 1899
Votées par le Sénat avec quelques rncdifitions que la Chambre des députés adopta, ces
dispositions nouvelles ort formé la loi dm
30 mars 1900.
Le législateur a compris qu'une réforme effi-
cace, susceptible d'en'.rer facilement dans les
mœurs industrielles et constituant un réel pro-
grès, exigeait qu'on supprimât toutes les diilé-
rcnces que la toi de 1892 avait cru pouvoir éta-
blir et qu'on unifiât pour tous les ouvriers, sacs
distinction d'être ni de sexe, la durée du travat!
quotidien.
Sur quelles bises cette unification pouvait-elle
se faire? La fixation de la durée du travail d"s
enfants à dix heures p:..r jour, édictée eo 189?.
était une conquête à laquelle le Parlement 118
pouvait renoncer Il a vu en elle la g 'rjn'te
d'un intérêt primordial, celai de laconscrvslicik
même de la race; c'est donc à dix heures »
l'article 1" de la loi du 30 mars limite la d ;r. e
du travail des enfants.des tilles mineures et des
femmes. Mais, pour éviter qu'ici abaissement
trop brusque de ta durée du travail (générale-
ment fixée à onze heures'n'eùtune répercussion
sur la production et les salaires, le lég .al.itcui@ *
décidé que la journée serait temporairement
limitée à onze heures et qu'elle n J serait réduite
à dix heures qu'au bout de quatre ans. en deu*
étapes successives. Les deux premiers paragra-
phes du nouvel article 3 de la loi du 2 novembre
1892 sont ainsi conçus :
0 Art. 3. — Les jeunes ouvriers cl ouvDcrc!:',
jusqu à t'age de dix-huit ans, et les femmes no
peuvent être employés à un travail effectif dlf
plus d ouze heures par jour, coupe par un o«
plusieurs repos, dont la durée totale ne pourrit
être inférieure à une heure et pendant Ic'tluclu
le travail sera interdit.
a Au bout de deux ans à partir de , , la promul-.
gation de la présente loi, la durée du
sera réduite k dix heures et demie et au bou"
d'une nouvelle période de deux années à dix
heures.
Cette limitation adoptée, une autre mesur8
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 73.53%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 73.53%.
![](/assets/static/images/gallicapixIcon.png)
×
GallicaPix est une expérimentation d'indexation hybride de différentes collections de Gallica à contenu iconographique. Les illustrations y sont indexées selon les modalités habituelles de Gallica mais aussi selon des critères (type d'illustration, objets détectés dans l'illustration, couleurs, etc.) obtenus par l'application de techniques d'intelligence artificielle. Obtenir plus d'information sur GallicaPix
- Auteurs similaires Musée national du sport. Musée national du sport. /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=colnum adj "MnS000"
-
-
Page
chiffre de pagination vue 1/4
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bpt6k6704010h/f1.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bpt6k6704010h/f1.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bpt6k6704010h/f1.image
- Mise en scène Mise en scène ×
Mise en scène
Créer facilement :
- Marque-page Marque-page https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/bookmark/ark:/12148/bpt6k6704010h/f1.image ×
Gérer son espace personnel
Ajouter ce document
Ajouter/Voir ses marque-pages
Mes sélections ()Titre - Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bpt6k6704010h
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bpt6k6704010h
- Signalement d'anomalie Signalement d'anomalie https://sindbadbnf.libanswers.com/widget_standalone.php?la_widget_id=7142
- Aide Aide https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/aide/ark:/12148/bpt6k6704010h/f1.image × Aide
Facebook
Twitter
Pinterest