Titre : La Fronde / directrice Marguerite Durand
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1900-04-20
Contributeur : Durand, Marguerite (1864-1936). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb327788531
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 20 avril 1900 20 avril 1900
Description : 1900/04/20 (A4,N863). 1900/04/20 (A4,N863).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6703982s
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, GR FOL-LC2-5702
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 04/01/2016
La Fronde
V
onATt\JDn; ANNEE. — N8 883
y " • ■ " ' '
VENDREDI 20 AVRIL 1000. — SAINT THÉODORE
,M HTJMÉRO : GDfQ oenUa^)
CIURDRIER lt'IIlIWI i
1
ê* floréal AN cvm
j
i
CALENDRIER PROTESTANT
fanages de ia Bible & lire et à médit®
JÉRËM!Ë XXXI, 18-20
ULmiln "SII
a AVRIL 1900
-
qu'
CALENDRIER isuturs
21 NISAN ANNÉE 5681
a - Prix des Abonnements :
Paris ..••••••••*• Un Au 20 fr. Six Mois 10 îr. 50 Troie Mois 5 fr. 56.
DÉPARTEMENTS . * 24 f- __ 12 fr. • - 6 & -
■ ET ALGÉRIE ~ /' - 18 I8fr lr* • • - 10 fr. a
.! SWFT««A (UNION POSTAL») - ai Ir.
DIREC3TRIOH s MARGUERITS""DUiiA"ND
Direction et Administration : f 4, rue Saint-Georges.
Téléphone 221.71
Lm =mou sont reçues * aux Bureaux du Journal et chez Lagrange et Cerfc -
6| place de la Bourse, Par..
r, r,.f,& PBom.. journal ÇlgetltUell4
Mlitiqae, littéraire, est dirige»
Administré, réiicé, e#»p®se pas
des le aunes*
Toutes les communications relatives à
ia rédaction doivent être envoyées à Mme
Bmmy Fournier, rédactrice en chef de la
FRONDE.
Les manuscrits non insères ne seront parenaus,
Aujourd'hui
19 acril.
- • A 2 h. courses à Enghien.
Grand vendredi russe. ..
Septième jour de la Pâque juive.
KrM
A li Fronde Exposition d Aquarelles et d K-
ventaii.î, de Mme Elisabeth Ibels, (.Entrée gra-
• luitei. <
-ton de 1900, avenue de Breteuil.
Galerie Georges Petit, rue de Sèze, les
Pastellistes
A» ministère des affaires elran.çeres, déjeuner
en l honneur du prince Kutohito Kanin.
Société pour l'Amélioration du sort de la fem-
im et la revendication de ses droits, 72, rue
C ir.Jtnet. à 9 h. 112, rcunion pour la préparation
du I:i)ngres de HJon. , ■
Université populaire 157, faubourg Saint-An-
tome. i 3 1). 1/* cortférence par M. Max Nor-
djiu ; la Fonction sociale de l'Art.
Unian Mouirelard, 76, rue MO'.lffctard,à 8 h. 1/2
causerie économique les liberté syndicales.
Université populaire des I" et Il, arrondisse-
ment, te Réveil. 23-25, rue de Viarmes, à 8 h. 1/2
conférence par M Htligon : Proudhon (critique
de Il propriété .
.."rlc,j au,'!: Musées du Louvre, du Luxembourg,
de » h. à5 h.; Cluny, de 11 h. à 5 h.; Guimet et
Haib.erx, de midi à 5 h , Palais de Justice, de il b,
I 4 h ; Hôtet-de- Ville, de 2 à 1 b,; Monnaie, de
1111(11 à 3 b.: Trésor de Notre-Dame, sainte-Chapelle
et Pmthéon, de 10 h. à 4 b.; Invalides, musée et
tombeau, de midi à 3 h.; Jardin des Plantes, la
Aiénaçerie, de 1 h. à 5 h.; galerie d histoire na-
turelle. de 11 h. à 3 h.; Aquarium du Irocadero,
de 9 à Il h. et de 1 à 3 h. ; Palais de Saint-Ger-
Ïiain, de 10 h. 1/2 à 4 b.; Palais de Fontame-
L-au, de 11 h. à 5 h.; Versailles : le Palais et les
Tnanons, de Il à 5 h.; LI Jeu de Paume, do midi
i 4 heures.
L'Ame
des Sexes
La Revue naturiste de ce mois d'avril
contient unarticle extrêmement curieux,
car il développe un des préjugés mascu-
.tms les plus généraux relativement aux
couvres féminines.
C'est une étude sur notre journal la
Fronde, M. Maurice Le Blond,L'au-
teur n'est pas malveillant, loin de là. Il
est nJ..vemcnt stupéfait.
la. Voici comment il débute :
« Vers l'époque, qui n'est point loin-
taine encore,où l'on annonça la parution
de la Fronde, je me souviens que nous
fûmes plusieurs à éprouver de la curio-
sité. Nous nous imaginions que ce nou-
veau journal, "dirigé, administré,rédigé,
composé par des femmes, » allait nous
révéler quelque chose d'inouï. >»
1 La candeur de M. Maurice Le Blond,
« ver3 cette époque point lointaine ", me
pir\i?t le seule chose inouie que pouvait
révéler ce qu'il appelle Il la parution »
d3 la Fronde.
« Nous espérions », poursuit-U, « y
trouver les notations les plus subtiles,
les plus vraies, les plus sincères, les plus
ingénues, sur cette psychologie féminine
si obscure et si ténébreuse pour nous,
jeunes hommes... Car les poètes, l'ont
60uvent dit, il n'y a pas pour l'homme,
de plus étrange énigme que la femme.
Quand nous étudions une Time féminine,
nous sommes aussi hésitants et aussi
p<>u sûrs que nos ancêtres les plus anti-
ques •
Vraiment?... Mais il me semble que
depuis nos ancêtres les plus antiques
d'S milliers d'œuvres ont vu le jour qui
prétendaient définir la femme en disant
d'elle tout le mai posEib!e.Si tant de gé-
nies m iles nous ontsi bien accommodées
d'pu:-, l'aurore du monde pour que M.
M uirice Le Blond n'en soit pas plus
avancé aujourd'hui et pour qu'il ait at-
tendu si impatiemment !a parution" de
la Fronde afin de nous connaître, c'est
queues confrères de tous les temps nous
ont jugées bien à la légère.
M ti3 M. Maurice Le Blond ne nous dé-
couvre pas dans la Fronde plus que dans
le% écrits des psychologues de tous les
modes. Et pourquoi? C'est, paraît-il,
p:.rcC' qu'en étant ce qu'il veut bien ap-
peler des femmes de talent,nous n'écri-
vons pas d'une façon notoirement diffé-
rente de celle de nos confrères mascu-
lins. La révélation inoute qu'attendait
l'écrivain naturiste ne s'est pas pro-
duite. Ce qu'il trouve dans notre jour-
1111, il l'avait trouvé, nous assure-t-il,
dln:; les colonnes du Figaro, de l'Aurore
ou de ta Petite République.
ICt le désappointement de M. Maurice
Le Blond est immense. Puisque nous
n'avons pas dit notre secret dans la
ironie, 11 désespère de jamais le con-
titre. » Nous regretterons éternelle-
ment.,, s'écrie-t-il, « qu'elles dédaignent
d'être des femmes ! »
Ci regret éternel me touche. D'autant
qu'il est partagé par un nombre im-
mense de ces messieurs. Après avoir
d ;plr»ré depuis le déluge que la femme
.o:t trop femme, il lui découvrent en ce
siècle un 'tort bien plus grave, c'est de
lï«tre jws assez.
MU bien, vraiment, je prends pitié de
M. Mauras Le Blond et de tous ceux
q'ii partagent sa souffrance. Je vais le
leur dire, notre fameux secret. Et je
vit3 le teur dire ici, dans Ja Fronde, et
ce s.:ra ce « quelque chose d'inouï »
qu'on attendait si galamment de nous.
Mai3 auparavant, une petite remar-
qua.
Cette attente basée sur notre fran-
chie. n'était-elle pas un peu en contra-
diction avec la duplicité, le pouvoir
de mystère.'qu'on attribue aux femmes?
ftou3 fondions un jouL/ial : pouvions-
mous avoir une autre i otion que cotl
de nous dissimuler dav. ;¡tage dcrhere'
cette feuille de papier, et ne devait-on
pas prévoir que. dans ses colonnes falla-
cieuses entre ses alinéas pleins de dé-
tours, 1 éternel féminin continuerait à se
dérober avec le parti-pris diabolique
qu'il met à ce jeu depuis la création? De
ressembler à l' Aurore, au Figaro et à la
Petite République, n'en sommes-nous
pas précisément plus déconcertantes?
Nous pourrions asus en tenir là. Ce se-
rait le chef-dmuvre de notre rouerie éter-
nelle i Et femmes nous resterions de par
cette incomparable ruse.
Mais non, nous aimons mieux tout
dire. Notre secret, le voici. Chaque fois
que nous parlerons sincèrement, ce
qu'on entendra, ce ne sera pas le chu-
chotement d'aveux absurdes, « l'inter-
prétation de coquetteries, de réticences
et de sourires Il, ce ne sera pas non plus
— quoi qu'en dise M. Mâurice Le Blond
— l'exacte parodie des discours mascu-
lins, mais un écho de profonde huma-
nité.
On nous reproche de ressembler aux
hommes quand nous avons la liberté
de nous expliquer comme eux. C'est
| qu'en réalité nous leur ressemblons
bien plus que nous ne ressemblons à
cette créature factice, à cet être de con-
vention qu'ils ont voulu voir en nous
depuis l'origine.Ce sont les hommes qui
ont créé. par leur suggestion, par la mo-
rale spéciale qu'ils nous ont faite, par
leur littérature, par leurs adorations
[comme par leurs exigences, par leurs
brutalités comme par leurs flatteries,
la femme à la fois monstrueuse et
idéale, du type de laquelle nous n'o-
! sons pas encore de nous-mêmes nous
écarter.
Quand nou3 mentons, c'est pour rester
fidèles à cette image qui leur plaît, qui
j satisfait leur orgueil, leur besoin de do-
mination, de possession exclusive. Ils
ont façonné notre pudeur morale, en
nous déclarant sans vergogne aussitôt
que nous osions avouer des sentiments,
des aspirations, des faiblesses ou des
instincts semblables aux leurs. Créatures
humaines, comme eux, pétries de la
même chair, du même sang, des mêmes
rêves, des mêmes désirs, nous avons dû
cacher notre humanité sous la féminité
de convention qu'ils inventaient pour
leur usage. Et les lois, les mœurs, la dé-
cence, la religion, mises en œuvre par
eux, les ont si bien aidés à nous dégui-
ser, à nous voiler, que nous semblons
nous évader de notre sexe quand nous
délions un peu ces entraves. J
Mais, comme la Nature .est plus, Corte,l
que toutes les volontés, même m as cu-
lines, elle a persista à maintenir chez
toute femme le modèle humain. C'est le
désaccord entre les traits apparus de ce
modèle et le masque séculaire rivé par
l'homme sur le visage de sa compagne,
qui a créé la duplicité de celle-ci. Oui,
elle est sphinx. Mais à qui la faute ? Et
pourquoi cette surprise scandalisée à
constater qu'elle se rapprochede l'homme
chaque fois qu'elle brise une de ses sécu-
laires bandelettes? )
Il y perdra, prétend-il. Où sera ce
charme, dont il se déclarait enivré? j
Etant donné les gémissements, les
malédictions, qu'il exhala de tout temps
contre ce charme, et les sottises qu'il
commit en son nom, nous ne compre-
nons pas ce qu'il regrette, en supposant
ses lamentations bien fondées.
Mais le progrès humain n'est pas dans
ces balivernes. Le monde marche. Il
faudra bien que les conceptions psycho-
logiques suivent les découvertes de la
philosophie et de la science.
La morale changera. L'honneur de la
femme deviendra de plus en plus assimi-
lable à l'honneur de l'homme. On ne lui
laissera plus en apanage la perfidie et le
mensonge, à la condition qu'elle isauve
certains dehors d'illusoire fidélité, de pu-
reté relative. Toute sa valeur morale ne
dépendra plus d'un secret d'alcôve ou
d'une prudence de cabinet de toilette.
Quand elle aura le droit à la franchise,
elle sera franche.
Jusqu'ici le mensonge a été sa loi —
une loi qu'elle n'avait pas faite.
Un exemple m'est suggéré dans le
domaine passionnel par un roman très
osé, mais très douloureusement vrai,
que je viens de lire. \
Dans L'Inassouvie, de M. Maxime For-
mont, il est question d'un problème
d'amour profondément humain, et qui,
sans doute à cause de cela, ne fut jamais
envisagé comme féminin.
C'est la dualité dans l'amour.
Il est admis qu'un homme peut aimer
d'amour deux femmes : l'une plutôt de
passion, l'autre avec une nuance de res-
pect, d'idéalité, de tendresse.
Renverser la situation, supposer
qu'une femme puisse aimer en même
temps deux hommes, c'est friserile scan-
dale. Une certaine convention — (nous
allons voir sur quoi elle repose) — veut
que la femme n'aime d'amour qu'un seul
être, même si, courtisane, elle appartient
à plusieurs.
Surtout n'essayons pas de séparer
chez elle le cœur et les sens. Cela de-
vient « la cruelle énigme », du maitre
Paul Bourget, pour qui, cependant, la
psychologie n'a pas de mystère. Devant
celui-là, il brise sa plume, il renonce à
comprendre.!! nous donne le fait comme
une anomalie monstrueuse. Le titre seul
de son célèbre roman indique une mé-
lancolique stupeur.
Que ce soit cruel, je ne dis pas. C'est
une des mille faces angoissantes de l'a-
mour. Que ce soit une énigme, c'est là
ce dont il est difficile de convenir, — à
moins de fermer les yeux à cette vérité :
que le cœur et les sens de la femme ne
sont pas dans leurs désirs essentielle-
ment différents des sens et du cœur de
l'homme.
Or ils ne le sont pas. Le préjugé qui
~ dénie à la felDéDe la douleur de se sentir
déchirée entre deux passions, vient de
l'orgueiL^iasculin qui ne se résout pas à
concevoir un tel partage. il vient aussi
des ,r2npéquences, qui rendent les en-
/
trainemen ls de la femme plus graves que
ceux de l'homme. Il n'en est pas moins
un préjugé au point de vue purement
psychologique..
C'est une opinion masculine, invété-
rée qu'une véritable amoureuse doit to-
lérer quelques infidélités chez l'amant
ou le mari, qui « ne l'en aime que
mieux, » (!!?...)1mais que la femme cesse
absolument d'aimer l'homme qu'elle
trompe. Car, si elle n'est pas tombée au
dernier degré de la dépravation, elle ne
saurait se donner que dans l'aveugle-
ment d'un amour unique, absolu, incom-
patible avec tout autre sentiment du
même genre.
Je me garderai bien de rétorquer
cette absurdité, car j'aurai beau me te-
nir sur le domaine de la stricte analyse
psychologique, ces messieurs déclare-
raient immédiatement que nous récla-
mons dans laFronofeles pires libertés.C'est
ainsi qu'ils nous font raisonner en gé-
néral, et c'est ce qui ne facilite guère les
« révélations inouïes Il qu'attendaient de
notre part les écrivains naturistes.
Cela m'empêche également de dire
tout le bien que je pense d'une étude de
femme telle que Y Inassouub'e, qui n'est
certes pas un livre à mettre entre les
mains des jeunes filles.
Cependant, sous une forma délicate et
charmante, il y a dans ce roman une
donnée psychologique très forte et très
neuve, et surtout très vraie. Une femme
peut conserver, malgré l'involontaire
mensonge, cette droiture de caractère
qu'on ne refuse pas à un homme qui au-
rait deux maîtresses. Dans sa torturante
dualité d'amour, elle est, non pas la si-
rène aux griffes d'or, mais une victime
à jamais repentante et inapaisée.
Je plaindrais ceux qui verraient plu-
tôt du cynisme qu'une rare compréhen-
sion apitoyée dans les lignes suivantes :
« La honte d'avoir cédé à la tentation,
la certitude qu'elle y céderait encore,
l'attristaient de façon à rendre sa beauté
plus touchante. Elle recevait avec une
émotion mystique les baisers de l'a-
mour, qui la relevait et la transfigurait.
En vérité elle eût moins aimé René si
elle lui avait été fidèle, et il l'eût moins
aimée, lui aussi, car elle n'aurait pas eu
dans un bonheur uniforme ces fièvres,
ces mélancolies, ces alternatives de fierté
et d'humilité, par lesquelles elle était si
étrangement femme, déconcertante et
séductrice. »
M. Maxime Formont ne ?oit pas un
sphinx, ni une créature fatale, ni une
artisane de perfidie dans cette faible
Juli'ettfe. Il rie lève pas les bras au ciel,
il ne demande pas le secret du monstre.
Il ne dit pas, comme M. Maurice Le
Blond: « Nous voudrions connaitre en-
fin ce qui se passe et s'accomplit derrière
cette façade murée et rose qu'est un
visage d'amante, d'épouse ou de pas-
sante. »
Il sait que ce qui s'y passe et s'y ac-
complit, se sont des douleurs, des tenta-
tions, des chutes ou des victoires très
proches des siennes, — un peu plus se-
crètes, un peu plus interdites, un peu
1 plus poignantes. Il tend à cette sœur une
main fraternelle, et il pense avec raison
3ue pour connaître le cœur de la femme,
n'y a guère qu'une étude à faire —
mais elle est laborieuse et longue. —
r.'p.st l'étude du cœur humain.
DANIEL LESUEUR.
Comment ils aiment
leur patrie
— Qu'est-ce qu'un nationaliste ?
— C'est un homme qui aime sa patrie.
— Vous voulez dire un patriote ?
— Non, ce n'est pas tout à fait la même
chose. Le nationaliste — et c'est pour
cette raison qu'on éprouva le besoin d'un
mot nouveau — aime sa patrie d'une
façon toute particulière...
— Ah ! il y a plusieurs façons d'aimer
sa patrie?
— Certlftiement. Voyez comment 1 *ai-
ment les nationalistes. Il y avait une fois
un honnête capitaine qui, méchamment,
fut accusé de trahison...
— Il n'était pas coupable ?
— Non, et l'on réussit à le prouver. Et
l'on prouva du même coup que l'hon-
neur de l'armée était sauf... Le jour n'est
pas plus pur que l'honneur de l'armée'..
Mais les nationalistes, qui aimaient l'ar-
mée française, parce que l'armée fran- j
çaise représentait pour eux la patrie |
française, qu'ils aiment d'une façon toute
particulière, se fâchèrent tout rouge,
quand ils apprirent qu'un capitaine de
l'armée française n'avait pas trahi la pa-
trie française...
— Je ne comprends pas très bien.
— Il ne faut pas chercher à compren-
dre. Si on comprenait, ça ne serait plus
du nationalisme. Un nationaliste est par
définition le contraire d'un intellectuel...
Un peu plus tard,la patrie française et la
patrie anglaise se rencontrèrent dans
une autre patrie, située quelque part,
très loin, dans je ne sais plus quel maré-
cage de l'Afrique centrale. La France et
l'Angleterre se disputaient ce marécage,
et un instant l'on put craindre un conflit.
Nous n'étions pas préparés à la guerre ;
elle ne pouvait être pour notre patrie
qu'un désastre irréparable. Ça n'empê-
cha pas les nationalistes de crier : « Aux
armes ! » parce qu'ils aiment leur patrie
d'une façon toute particulière...
— Sans doute, ils croyaient venu le
jour de la revanche. Nous avons été bat-
tus jadis par l'Allemagne. En nous fai-
sant battre par l'Angleterre, n'était-ce
pas comme une manière de compensa-
tion 1
— Cependant, on allait inaugurer l Ex-
position Universelle. De toutes parts, on
célébrait ses merveilles. Tous les peu-
ples s'apprêtaient à venir nous rendre
visite. « Ç^ne vaut pas le voyage 1 criè-
rent les nationalistes.Restezvousl »
Fort heureusement, les étrangers vien-
gent tout 'de môme. et les nationalistes
s'en affligent, car ils aiment leur patrie l
d'une façon toute particulière... Ah! ce
n'est pas encore cette année que la
France sera aux Français !
ANDRÉE TÉRY.
MORALITE
[ LE COLONEL I
1 VtLLEDOtS-MAREUlL j
« Je ne veux ni lettres
de faire part. ni service
religieux à mon inten-
tion... "
(Testament du colonel).
« Vous à qui j'ai ex-
poné le découragement
qui m'avait fait quitter
1 armcc... »
(Lettre du 13 sept. 1898) j
« Si j'ai quitté l'armée
à quàranle-huit ans,
proposé pour général,
c'est que vraiment les
galons n'en valent plus
la peine...
« La nullité et l'é-
Roïsme jouisseur font
tous les frais de l'esprit
militaire. »
(Lettre du 17 mal 1898).
« Est-ce pour couvrir
un gros cadavre, une
bourde dernière et plus
lamentable de Mer-
cier... •«
(l.j septembre 99).
« Ces prétendues let-
tres qui, si elles res-
semblent comme lan-
gue au faux Henry... .
{13 septembre 98).
LA PATRIE FRANÇAISE
Le service religieux
ordonné par la Ligue
de la Patrie française
en l'honneur du colonel
de Villebois-Mareuil, a
été célébré ce matin à
dix heures, dans l'é-
glise Notre-Dame.
(Le Temps).
Vive l'Armée 1
*
Au moment où MM.
Jules Lemaitre et Fran-
çois Coppée sortent de
la cathédrale, la foule
massée sur le parvis
crie : « Vive l'ArmÎe -
(Les journaux).
Quand le général
Mercier parut sur le
seuil, ceux qui étaient
8 îrlis par les portes la-
térales agitèrent leur
chapeau eri criant :
« Vive Mercier ! •
(Id).
Et Coppée se dit :
« Ne conviendrait-il
pas d'ériger le monu-
ment du colonel de
Villebois-Mareuil en fa-
ce du monument élevé
à la mémoire du colo-
nel Henry ! » j
Élections au Conseil supérieur
DE L'INSTRUCTION PUBLIQUE
Scrutin du 26 avril
« Les morts vont vite », dit-on ; mais
ils ont beau faire, ils ne vont pas aussi
vite que certains vivants. Et en voici la
preuve.
Les lecteurs de la Fronde ont lu dans
le numéro d'avant-hier, l'appel que j'a-
dressais à quelques membres du corps
électoral primaire féminins, les adjurant
de relever le drapeau que Mlle Saffroy
venait d'abandonner.
« Concertez-vous, leur disais-je, choi-
sissez une candidate et comptez sur moi
pour faire de la propagande. »
Or, j'ai reçu ce matin à RufTec, où je
surveille, avec une de mes belles filles,
la convalescence d'un de mes petits-fils,
une lettre m annonçant que c'est moi
que ces dames présentent aux suffrages
des électeurs.
Encore moi 1
Persuadée que l'on n'est pas amoindri
par un échec, tandis que l'on se désho-
nore par l'abstention quand il faudrait
agir, jlgi télégraphié que j'acceptais, et
j'accepte, en effet, parce que tant qu'il
me restera un souffle de vie, il ne sera
pas dit que les femmes renoncent à dé-
fendre leur droit.
J'accepte cette candidature, mais je
n'enverrai pas de circulaires.
Le corps électoral me connaît ; il sait
que je l'ai représenté avec plaisir et en
toute conscience, lorsqu'il m'a fait l'hon-
neur de me choisir comme mandataire.
Il sait que ce que j'étais alors, je -le suis
encore aujourd'hui, et que je le serai de-
main.
Il me fera l'honneur de croire que si je
revendique de nouveau un siège au Con-
seil, c'est pour les femmes et non pas
pour moi.
Il sera convaincu, sans que je lui dise,
que si j'avais été avertie à temps du dé-
sistement de Mlle Saffroy, j'aurais fait
surgir une autre candidature, et que je
l'aurais soutenue avec entrain, comme je
l'ai fait, il y a quatre ans ; et s'il vote
pour moi, j'associerai l'enseignement fé-
minin tout entier au sentiment de ma
reconnaissance.
Je me présente pour donner au corps
électoral féminin le tempsde se ressaisir,
au corps électoral masculin, l'occasion
de se montrer équitable.
4L quelle que soit l'issue je resterai
moi-même : dévouée jusqu'à bout de
forces et de vie à l'enseignement popu-
laire laïque, et surtout à la laïcisation de
l'esnrit féminin.
PAULINE KERGOMARD.
Dans les Mougeottes
Avenue Henri Martin en un joli hôtel
particulier devant lequel s'étend un frais
jardin. Enveloppe en papier anglais
crème, déposée par une toute jeune fem-
me qui se promène ensiiite en cueillant
quelques fleurs.
Mlle Blanche Deval
Institutrice chez la comtesse des Isnards
Genève
Chère Mademoiselle et bonne amie,1
Que d'événements en quelques mois !
me voilà Madame la baronne !... moi la
petite Margot que vous avez élevée avec
tant de soin, dont vous vous êtes appli-
quée si sagement et si tendrement à for-
mer le cœur, l'âme et l'intelligence. Et
vous, pauvre chère épave de la destinée,
il vous a fallu après dix ans d'existence
familiale sous notre toit, vous refaire un
autre nid, adopter de nosvelles habitu-
des, vous voir entourée de nouveaux vi-
sages... Heureusement que vous possé-
dez la magie de vous faire aimer ; je ne
doutais pas que vos nouvelles petites
élèves subissent, dès le début,le charme
attirant de votre bonté unie à tant de
savoir et à des dons si artistiques. Mais
c'est quand même une délicate et aima-
ble attention de la comtesse des Isnards
de vous avoir menée au théâtre de Ge-
nève le soir du i0* concert d'abonnement,
pour entendre notre grand violoniste
parisien de passage sono votre ciel ; le
maître Marcel Herwegh.
Je comprends t'exqmM jouissance
musicale epranvéa par fi»*-"
musicienne, en entendant interpréter
d'une façon aussi admirable le Concerto
de Mendelssohn et le fameux Morceau
de Concert de L. Damrosch. Quelle joie
aussi pour vous Française de voir accla-
mer avec tant d'enthousiasme notre bril-
lant virtuose.
J'ai appris son retour par plusieurs
feuilles musicales et si certains bruits
sontHfondés je crois même que d'ici peu,
le grand mattre Colonne répondant au
désir de nombreux abonnés, au nombre
desquels nous sommes, s'assurera pour
ses magnifiques concerts, le concours
du merveilleux artiste au talent si vrai,
au style si pur.
En finissant, laissons l'Art et parlons
un peu raison, « Moselle chérie »>, com-
me je disais toute petite. Vous m'avouez
que vos yeux vous brûlent et vous font
souffrir.". C'est de l'excès de travail, cela.
Vous lisez et écrivez trop la nuit pour
préparer vos cours du lendemain et cor-
riger les devoirs de vos petites. Oh ! je
vous entends vous récrier disant dans
votre zèle : « C'est nécessaire, j'ai une
tâche à remplir. » Ce qui est nécessaire
aussi, c'est de vous soigner. Or, voilà
l'ordonnance de votre Margot :
Soir et matin, plusieurs fois même
dans la journée baignez vos yeux dans
le Fluide (cilma, tiédi au bain marie —
dont vous recevrez un flacon en même
temps que cette lettre. Le résultat est
certain et merveilleux : inflammation
des paupières, picotements des yeux,
sensation de brûlure, disparaîtront aus-
sitôt ; les nerfs optiques fortifiés vous
assureront une vue excellente et illimi-
tée. Ce remède naturel guérit et pré-
vient même ces cruels orgelets auxquels
vous étiez si sujette ; de plus, cette eau
de source africaine dont le dépôt est- à
Paris, 5 avenue d'Opéra — notez l'a-
dresse pour vos amies — est sans rivale
pour le teint, je m'en sers chaque jour
et n'ai plus ces vilains boutons, ces af-
freuses petites dartres et ces points noirs
qui me désolaient autrefois.
Vous constaterez bientôt ce change-
ment heureux, chère bonne amie, car
Jack et moi tenons à vous avoir au moins
un mois près de nous pendant les va-
cances.
Baisers et tendresses de votre
MARGOT.
P. C. C.
FURETEUSE.
On dit...
COURSES A ENGHIEN
Prix de la Vilaine. — Banios. i
Prix de l'Armorique. — Jenny.
Prix de la Neustrie, — Estragon.
Prix de la Rance. — Ermeric.
Prix du Finistère. — Trencsin.
Prix Trident. — Fragoletto.
A L'ELYSÉE
Mme Emile Loubet cessera temporaire-
ment ses réceptions à partir de lundi pro-
chain inclusivement.
LES FÊTES DU PALAIS-BOURBON
Les importants travaux de restauration
effectués au Palais-Bourbon ont obligé M.
Paul Deschanel d'interrompre pendant quel-
ques semaines le cours de ses réceptions.
Ces réparations devant être prochaine-
ment achevées, M. Paul Deschanel o'Trira
le 2 juin au corps diplomatique, aux mem-
bres du gouvernement, aux membres du
Parlement, un dîner qui sera suivi de ré-
ception, et le 23 juin une soirée pour la-
quelle des invitations seront lancees ulté-
riAurement.
LE VILLAGE DE CARMEN SYLVA
Un nouveau village roumain vient d'être
inauguré hier dans la delta du Danube,
sous le vocable de Carmen Sylva. La popu-
lation se compose de 44 familles rou-
maines.
Les autorités administratives de Toulcea,
les magistrats et les officiers de la garni-
sen ont pris part à cette fête avec une foule
nombreuse venue de Soulina.
Les villages suivants ont été créés jus-
qu'à présent dans le Delta : Principele
Carol, Principele Ferdinand et Fantana
Dutce, et dans l'intérieur du district les
villages : Romula, Piatra Rosie et Jacob-
deal.
On projette, en outre, l'inauguration pro-
chaîne dans le delta d'un nouveau village
oui sera appelé Principesa-Maria.
LE VIEUX. PARIS
Dans toutes les Expositions les endroits
à la mode ont leur jour select offert aux
gens du monde, qui aiment à se retrouver
entre eux, à l'abri de la cohue des jours
ordinaires.
Le Vieux Paris a adopté le vendredi pour
ces « rendez-vous de noble compagnie ». Et
c'est aujourd'hui le premier vendredi se-
lect du Vieux Paris.
LA GRANDE ROUE
Les vacances de Pâques sont une nou-
velle consécration pour la Grande Roue de
Paris dont l'ascension sansaucuno secousse,
sans la moindre apparence de vertige est
un inexprimable charme de l'avis unanime
de ses miniers de visiteurs.
BULLETINS DE SANTE
Nous avons fait prendre hier des nou-
velles de M. llostand.
Après leur visite du matin, les doc-
teurs ont déclaré que l'état de M. Edmond
Rostand était toujours stationnaire.
Le malade a eu toutefois une nuit très
agilée.
—o—
M. Maubant a passé une nuit ealme, l'a-
mélioration persiste.
On attribue l'absence de mémoire à la
très grande faiblesse du malade.
POUR LES INSTITUTRICES
Au conseil d'Empira de Russie, il est ac-
tuellement question d'augmenter les pen-
sions de retraite accordéesaux institutrices
après vingt-cinq ans de service.
Il faut savoir que, jusqu'à présent, elles
ne reçoivent que 160 roubles (420 francs)
de retraits. Diaprés le nouveau projet, on
leur donnerait 350 roubles (900 francs). Ce
qQi, rait, en vérité, n'est pas exagéré. Mais le
ait, qu'en Russie, on pense à augmenter
les retraites des institutrices, c'est déjà
Pm»nr~""
PAULINE LUCCA
La célèbre cantatrice, Pauline Lucca,
vient d'être victime d'un douloureux acci.
dent. Se oromenant samedi dans une rue
de Vienne, sa ville nalale. elle a glissé sur
une pelure d'orange ,-"que de malheurs
auront causés les pelures d'oranges 1 ,
La chute a déterminé une commotion ia-
testinale. Et aujourd'hui la vie de Pauline
Lucca est en danger.
LES ÉCOLIERS MODÈLES
Obwald est une étrange petite ville Suisse
où tous les écoliers sont des écoliers rao.
dèles. Ils ne manquent jamais l'heure delà
classe, quoique demeurant souvent très
loin. Ils sont obéissants, attentifs, travail.
leurs, intelligents.
Voici, d'ailleurs, ce que Obwald dit de
ses écoliers plutôt extraordinaires :
Deux fillettes de Kerns, trois fillettes da
Sachseln et trois de Lungern n'ont rpas
manqué, un seul jour durant toutes les an.
nées scolaires. Pendant l'année dernière,
le 28 1 010 des élèves obwaldiens n'a pas 011
une seule absence. Et parmi ces élèves
exemplaires se trouvent des enfants qui
ont à' faire jjsqu a deux heures de chemin
pour arriver à l'école.
Obwald occupe un des premiers rangs
dans les examens de recrues.
CENTENAIRES CELEBRES
L'année 1900 est décidément une année
favorisée entre toutes.
Dernière d un sièct. qui fut illustre à ses
heures, elle ne sera pas seulement mar-
quée par une exposition universelle mais
encore par de nombreux centenaires-
Citons le centenaire d'Ampère le 12 août;
celui de Frédéric Souiié, le 23 décembre;
le centenaire du décès de Piccini.le "mai ;
de la Tour d'Auvergne, le 27 juin.
Le centenaire du célèbre journaliste Ar-
mand Carrel tombe le mois prochain. Ar-
mand Carrel est né le 8 mai 1800 dans la
rue Coiauebert, à Rouen.
MARIAGES
Nous apprenons avec un vif plaisir les
fiançailles de M* André Hesse, le sympathi-
que avocat à la Cour d'appel, avec Allie Ger-
maine Gutmann.
NECROLOGIE
M. Charousck, le célèbre joueur d'échec,
vient de mourir à Buda-Pesth.
COURS
M. Stanislas Meunier, professeur au MIl4
seum d'histoire naturelle, commencera le
mardi 24 avril 1900 à 5 heures dans l'Am-
phithéâtre de géologie au Jardin des Plan- 4
tes et continuera les mardis et samedis
suivants à la même heure un cours relatif
à l'histoire des progrès successifs qui ocl
procuré les données acquises sur l'origine
des formations géologiques.
UN PEU PARTOUT
Le jeune collégien de Philadelphie chargé
d'apporter au président Kriiger les vœux.
et salutations de trente mille écoliers de
l'Amérique du Nord, arrivera à Paris au-
jourd'hui en route pour Prétoria.
LA DAMS D. VOILÉS. *'«
Alexandre Falguière
Un grand sculpteur, un maître dispa-
ratt avec Alexandre Falguière, qui vient
de mourir en travailleur, et presque l'é-
bauchoir à la main.
— Je ne suis pas bien et je bûche tout
de même pour oublier que je souffre, me
disait il avec un bon rire franc, il y a,
deux semaines à peine,un jour où j'étais
allée lui demander quelques détails sur
son monument d'Alphonse Daudet.
Il faisait froid, un petit vent de bise
mordait âprement, et dans l'atelier de la
rue d'Assas, près du poèle qui ronflait,
animant de reflets rosés, la « Danseuse.
de marbre, nous causâmes.
Le sculpteur paraissait contrarié, fti
attendait avec impatience une dépêche^
de la municipalité de Nîmes, ne voulant
envoyer son monument que sous béné-
fice de retour.
Je le vois encore, un peu nerveux
s'écriant rageur :
— Pour un peu ils inaugureraient una
pierre....
Très consciencieux, en effet, M. Fa!'
guière, qui avait pris date pour la livrai-
son de la statue de Daudet, s'était sur-
mené pour arriver dans les délais. Ja-
mais satisfait, l'artiste recommença plu-
sieurs fois son travail, chercha long-
temps. Mais il avait atteint la perfection
et l'auteur du « petit chose », comme je
vous le contais ici il y a quelques se-
maines, était magistralement campé. _
M. Falguière, en dépit de sa santés
précaire, voulut se rendre à Nîmes
v< pour juger de l'effet n. Cet effort P'à
brisé. Le travailleur infatigablejestjlombe,
le mal a eu raison de lavaillance et laCa-
marde alaccompli son œuvre destrucli\',
M. F aIguière était un méridional, vi-
brant, très franc, très accueillant, petit,
vigoureux, ardent comme unvrailou-
lousain qu'il était. Né en 1832, il vint à
Paris at entra à l'Ecole des Beaux-Arts,
où il eut pour professeur Jouffroy.
Son premier envoi au salon date
de 1857. Ce fut une statuette en plàtre
sans grande promesse Thésée e?fan:'
Deux ans après,en 1859, il décrochait j®
prix de Home. Son talent, s'affirmait en
181'i,ci il remportait une médaille avec 18
vainqurur ait combat de coqs rapporte u
son séjour à la villa MMicis. Cette œ -
vre est aujourd'hui au musée du Luxem-
bourg..
Le succès était venu,désormais u n ,
bandonna plus le jeune sculpteur..
Eu 1808, avec le Tarcisius martyr Ch,-é-
tien, M. Falguière obtenait la medaut®
d'honneur....
«Comme exécution écrivait un^nii
que, Henri Mozel, le morceau est u®
meilleur Falguière, la souplesse ue
vêtements, le naturel de la pose, la tno *
bittesse enfantine des chairs sont d'e^
de tout éloge, mais en outre, le sen *
ment qui se dégage de ce bloc de oja
bre est si délicat et si profond à la io
qu'il élève au rang de chef-d'œuvre ce
qui ne serait sans lui qu'un cireiieno
devoir d'écolier ».
V
onATt\JDn; ANNEE. — N8 883
y " • ■ " ' '
VENDREDI 20 AVRIL 1000. — SAINT THÉODORE
,M HTJMÉRO : GDfQ oenUa^)
CIURDRIER lt'IIlIWI i
1
ê* floréal AN cvm
j
i
CALENDRIER PROTESTANT
fanages de ia Bible & lire et à médit®
JÉRËM!Ë XXXI, 18-20
ULmiln "SII
a AVRIL 1900
-
qu'
CALENDRIER isuturs
21 NISAN ANNÉE 5681
a - Prix des Abonnements :
Paris ..••••••••*• Un Au 20 fr. Six Mois 10 îr. 50 Troie Mois 5 fr. 56.
DÉPARTEMENTS . * 24 f- __ 12 fr. • - 6 & -
■ ET ALGÉRIE ~ /' - 18 I8fr lr* • • - 10 fr. a
.! SWFT««A (UNION POSTAL») - ai Ir.
DIREC3TRIOH s MARGUERITS""DUiiA"ND
Direction et Administration : f 4, rue Saint-Georges.
Téléphone 221.71
Lm =mou sont reçues * aux Bureaux du Journal et chez Lagrange et Cerfc -
6| place de la Bourse, Par..
r, r,.f,& PBom.. journal ÇlgetltUell4
Mlitiqae, littéraire, est dirige»
Administré, réiicé, e#»p®se pas
des le aunes*
Toutes les communications relatives à
ia rédaction doivent être envoyées à Mme
Bmmy Fournier, rédactrice en chef de la
FRONDE.
Les manuscrits non insères ne seront parenaus,
Aujourd'hui
19 acril.
- • A 2 h. courses à Enghien.
Grand vendredi russe. ..
Septième jour de la Pâque juive.
KrM
A li Fronde Exposition d Aquarelles et d K-
ventaii.î, de Mme Elisabeth Ibels, (.Entrée gra-
• luitei. <
-ton de 1900, avenue de Breteuil.
Galerie Georges Petit, rue de Sèze, les
Pastellistes
A» ministère des affaires elran.çeres, déjeuner
en l honneur du prince Kutohito Kanin.
Société pour l'Amélioration du sort de la fem-
im et la revendication de ses droits, 72, rue
C ir.Jtnet. à 9 h. 112, rcunion pour la préparation
du I:i)ngres de HJon. , ■
Université populaire 157, faubourg Saint-An-
tome. i 3 1). 1/* cortférence par M. Max Nor-
djiu ; la Fonction sociale de l'Art.
Unian Mouirelard, 76, rue MO'.lffctard,à 8 h. 1/2
causerie économique les liberté syndicales.
Université populaire des I" et Il, arrondisse-
ment, te Réveil. 23-25, rue de Viarmes, à 8 h. 1/2
conférence par M Htligon : Proudhon (critique
de Il propriété .
.."rlc,j au,'!: Musées du Louvre, du Luxembourg,
de » h. à5 h.; Cluny, de 11 h. à 5 h.; Guimet et
Haib.erx, de midi à 5 h , Palais de Justice, de il b,
I 4 h ; Hôtet-de- Ville, de 2 à 1 b,; Monnaie, de
1111(11 à 3 b.: Trésor de Notre-Dame, sainte-Chapelle
et Pmthéon, de 10 h. à 4 b.; Invalides, musée et
tombeau, de midi à 3 h.; Jardin des Plantes, la
Aiénaçerie, de 1 h. à 5 h.; galerie d histoire na-
turelle. de 11 h. à 3 h.; Aquarium du Irocadero,
de 9 à Il h. et de 1 à 3 h. ; Palais de Saint-Ger-
Ïiain, de 10 h. 1/2 à 4 b.; Palais de Fontame-
L-au, de 11 h. à 5 h.; Versailles : le Palais et les
Tnanons, de Il à 5 h.; LI Jeu de Paume, do midi
i 4 heures.
L'Ame
des Sexes
La Revue naturiste de ce mois d'avril
contient unarticle extrêmement curieux,
car il développe un des préjugés mascu-
.tms les plus généraux relativement aux
couvres féminines.
C'est une étude sur notre journal la
Fronde, M. Maurice Le Blond,L'au-
teur n'est pas malveillant, loin de là. Il
est nJ..vemcnt stupéfait.
la. Voici comment il débute :
« Vers l'époque, qui n'est point loin-
taine encore,où l'on annonça la parution
de la Fronde, je me souviens que nous
fûmes plusieurs à éprouver de la curio-
sité. Nous nous imaginions que ce nou-
veau journal, "dirigé, administré,rédigé,
composé par des femmes, » allait nous
révéler quelque chose d'inouï. >»
1 La candeur de M. Maurice Le Blond,
« ver3 cette époque point lointaine ", me
pir\i?t le seule chose inouie que pouvait
révéler ce qu'il appelle Il la parution »
d3 la Fronde.
« Nous espérions », poursuit-U, « y
trouver les notations les plus subtiles,
les plus vraies, les plus sincères, les plus
ingénues, sur cette psychologie féminine
si obscure et si ténébreuse pour nous,
jeunes hommes... Car les poètes, l'ont
60uvent dit, il n'y a pas pour l'homme,
de plus étrange énigme que la femme.
Quand nous étudions une Time féminine,
nous sommes aussi hésitants et aussi
p<>u sûrs que nos ancêtres les plus anti-
ques •
Vraiment?... Mais il me semble que
depuis nos ancêtres les plus antiques
d'S milliers d'œuvres ont vu le jour qui
prétendaient définir la femme en disant
d'elle tout le mai posEib!e.Si tant de gé-
nies m iles nous ontsi bien accommodées
d'pu:-, l'aurore du monde pour que M.
M uirice Le Blond n'en soit pas plus
avancé aujourd'hui et pour qu'il ait at-
tendu si impatiemment !a parution" de
la Fronde afin de nous connaître, c'est
queues confrères de tous les temps nous
ont jugées bien à la légère.
M ti3 M. Maurice Le Blond ne nous dé-
couvre pas dans la Fronde plus que dans
le% écrits des psychologues de tous les
modes. Et pourquoi? C'est, paraît-il,
p:.rcC' qu'en étant ce qu'il veut bien ap-
peler des femmes de talent,nous n'écri-
vons pas d'une façon notoirement diffé-
rente de celle de nos confrères mascu-
lins. La révélation inoute qu'attendait
l'écrivain naturiste ne s'est pas pro-
duite. Ce qu'il trouve dans notre jour-
1111, il l'avait trouvé, nous assure-t-il,
dln:; les colonnes du Figaro, de l'Aurore
ou de ta Petite République.
ICt le désappointement de M. Maurice
Le Blond est immense. Puisque nous
n'avons pas dit notre secret dans la
ironie, 11 désespère de jamais le con-
titre. » Nous regretterons éternelle-
ment.,, s'écrie-t-il, « qu'elles dédaignent
d'être des femmes ! »
Ci regret éternel me touche. D'autant
qu'il est partagé par un nombre im-
mense de ces messieurs. Après avoir
d ;plr»ré depuis le déluge que la femme
.o:t trop femme, il lui découvrent en ce
siècle un 'tort bien plus grave, c'est de
lï«tre jws assez.
MU bien, vraiment, je prends pitié de
M. Mauras Le Blond et de tous ceux
q'ii partagent sa souffrance. Je vais le
leur dire, notre fameux secret. Et je
vit3 le teur dire ici, dans Ja Fronde, et
ce s.:ra ce « quelque chose d'inouï »
qu'on attendait si galamment de nous.
Mai3 auparavant, une petite remar-
qua.
Cette attente basée sur notre fran-
chie. n'était-elle pas un peu en contra-
diction avec la duplicité, le pouvoir
de mystère.'qu'on attribue aux femmes?
ftou3 fondions un jouL/ial : pouvions-
mous avoir une autre i otion que cotl
de nous dissimuler dav. ;¡tage dcrhere'
cette feuille de papier, et ne devait-on
pas prévoir que. dans ses colonnes falla-
cieuses entre ses alinéas pleins de dé-
tours, 1 éternel féminin continuerait à se
dérober avec le parti-pris diabolique
qu'il met à ce jeu depuis la création? De
ressembler à l' Aurore, au Figaro et à la
Petite République, n'en sommes-nous
pas précisément plus déconcertantes?
Nous pourrions asus en tenir là. Ce se-
rait le chef-dmuvre de notre rouerie éter-
nelle i Et femmes nous resterions de par
cette incomparable ruse.
Mais non, nous aimons mieux tout
dire. Notre secret, le voici. Chaque fois
que nous parlerons sincèrement, ce
qu'on entendra, ce ne sera pas le chu-
chotement d'aveux absurdes, « l'inter-
prétation de coquetteries, de réticences
et de sourires Il, ce ne sera pas non plus
— quoi qu'en dise M. Mâurice Le Blond
— l'exacte parodie des discours mascu-
lins, mais un écho de profonde huma-
nité.
On nous reproche de ressembler aux
hommes quand nous avons la liberté
de nous expliquer comme eux. C'est
| qu'en réalité nous leur ressemblons
bien plus que nous ne ressemblons à
cette créature factice, à cet être de con-
vention qu'ils ont voulu voir en nous
depuis l'origine.Ce sont les hommes qui
ont créé. par leur suggestion, par la mo-
rale spéciale qu'ils nous ont faite, par
leur littérature, par leurs adorations
[comme par leurs exigences, par leurs
brutalités comme par leurs flatteries,
la femme à la fois monstrueuse et
idéale, du type de laquelle nous n'o-
! sons pas encore de nous-mêmes nous
écarter.
Quand nou3 mentons, c'est pour rester
fidèles à cette image qui leur plaît, qui
j satisfait leur orgueil, leur besoin de do-
mination, de possession exclusive. Ils
ont façonné notre pudeur morale, en
nous déclarant sans vergogne aussitôt
que nous osions avouer des sentiments,
des aspirations, des faiblesses ou des
instincts semblables aux leurs. Créatures
humaines, comme eux, pétries de la
même chair, du même sang, des mêmes
rêves, des mêmes désirs, nous avons dû
cacher notre humanité sous la féminité
de convention qu'ils inventaient pour
leur usage. Et les lois, les mœurs, la dé-
cence, la religion, mises en œuvre par
eux, les ont si bien aidés à nous dégui-
ser, à nous voiler, que nous semblons
nous évader de notre sexe quand nous
délions un peu ces entraves. J
Mais, comme la Nature .est plus, Corte,l
que toutes les volontés, même m as cu-
lines, elle a persista à maintenir chez
toute femme le modèle humain. C'est le
désaccord entre les traits apparus de ce
modèle et le masque séculaire rivé par
l'homme sur le visage de sa compagne,
qui a créé la duplicité de celle-ci. Oui,
elle est sphinx. Mais à qui la faute ? Et
pourquoi cette surprise scandalisée à
constater qu'elle se rapprochede l'homme
chaque fois qu'elle brise une de ses sécu-
laires bandelettes? )
Il y perdra, prétend-il. Où sera ce
charme, dont il se déclarait enivré? j
Etant donné les gémissements, les
malédictions, qu'il exhala de tout temps
contre ce charme, et les sottises qu'il
commit en son nom, nous ne compre-
nons pas ce qu'il regrette, en supposant
ses lamentations bien fondées.
Mais le progrès humain n'est pas dans
ces balivernes. Le monde marche. Il
faudra bien que les conceptions psycho-
logiques suivent les découvertes de la
philosophie et de la science.
La morale changera. L'honneur de la
femme deviendra de plus en plus assimi-
lable à l'honneur de l'homme. On ne lui
laissera plus en apanage la perfidie et le
mensonge, à la condition qu'elle isauve
certains dehors d'illusoire fidélité, de pu-
reté relative. Toute sa valeur morale ne
dépendra plus d'un secret d'alcôve ou
d'une prudence de cabinet de toilette.
Quand elle aura le droit à la franchise,
elle sera franche.
Jusqu'ici le mensonge a été sa loi —
une loi qu'elle n'avait pas faite.
Un exemple m'est suggéré dans le
domaine passionnel par un roman très
osé, mais très douloureusement vrai,
que je viens de lire. \
Dans L'Inassouvie, de M. Maxime For-
mont, il est question d'un problème
d'amour profondément humain, et qui,
sans doute à cause de cela, ne fut jamais
envisagé comme féminin.
C'est la dualité dans l'amour.
Il est admis qu'un homme peut aimer
d'amour deux femmes : l'une plutôt de
passion, l'autre avec une nuance de res-
pect, d'idéalité, de tendresse.
Renverser la situation, supposer
qu'une femme puisse aimer en même
temps deux hommes, c'est friserile scan-
dale. Une certaine convention — (nous
allons voir sur quoi elle repose) — veut
que la femme n'aime d'amour qu'un seul
être, même si, courtisane, elle appartient
à plusieurs.
Surtout n'essayons pas de séparer
chez elle le cœur et les sens. Cela de-
vient « la cruelle énigme », du maitre
Paul Bourget, pour qui, cependant, la
psychologie n'a pas de mystère. Devant
celui-là, il brise sa plume, il renonce à
comprendre.!! nous donne le fait comme
une anomalie monstrueuse. Le titre seul
de son célèbre roman indique une mé-
lancolique stupeur.
Que ce soit cruel, je ne dis pas. C'est
une des mille faces angoissantes de l'a-
mour. Que ce soit une énigme, c'est là
ce dont il est difficile de convenir, — à
moins de fermer les yeux à cette vérité :
que le cœur et les sens de la femme ne
sont pas dans leurs désirs essentielle-
ment différents des sens et du cœur de
l'homme.
Or ils ne le sont pas. Le préjugé qui
~ dénie à la felDéDe la douleur de se sentir
déchirée entre deux passions, vient de
l'orgueiL^iasculin qui ne se résout pas à
concevoir un tel partage. il vient aussi
des ,r2npéquences, qui rendent les en-
/
trainemen ls de la femme plus graves que
ceux de l'homme. Il n'en est pas moins
un préjugé au point de vue purement
psychologique..
C'est une opinion masculine, invété-
rée qu'une véritable amoureuse doit to-
lérer quelques infidélités chez l'amant
ou le mari, qui « ne l'en aime que
mieux, » (!!?...)1mais que la femme cesse
absolument d'aimer l'homme qu'elle
trompe. Car, si elle n'est pas tombée au
dernier degré de la dépravation, elle ne
saurait se donner que dans l'aveugle-
ment d'un amour unique, absolu, incom-
patible avec tout autre sentiment du
même genre.
Je me garderai bien de rétorquer
cette absurdité, car j'aurai beau me te-
nir sur le domaine de la stricte analyse
psychologique, ces messieurs déclare-
raient immédiatement que nous récla-
mons dans laFronofeles pires libertés.C'est
ainsi qu'ils nous font raisonner en gé-
néral, et c'est ce qui ne facilite guère les
« révélations inouïes Il qu'attendaient de
notre part les écrivains naturistes.
Cela m'empêche également de dire
tout le bien que je pense d'une étude de
femme telle que Y Inassouub'e, qui n'est
certes pas un livre à mettre entre les
mains des jeunes filles.
Cependant, sous une forma délicate et
charmante, il y a dans ce roman une
donnée psychologique très forte et très
neuve, et surtout très vraie. Une femme
peut conserver, malgré l'involontaire
mensonge, cette droiture de caractère
qu'on ne refuse pas à un homme qui au-
rait deux maîtresses. Dans sa torturante
dualité d'amour, elle est, non pas la si-
rène aux griffes d'or, mais une victime
à jamais repentante et inapaisée.
Je plaindrais ceux qui verraient plu-
tôt du cynisme qu'une rare compréhen-
sion apitoyée dans les lignes suivantes :
« La honte d'avoir cédé à la tentation,
la certitude qu'elle y céderait encore,
l'attristaient de façon à rendre sa beauté
plus touchante. Elle recevait avec une
émotion mystique les baisers de l'a-
mour, qui la relevait et la transfigurait.
En vérité elle eût moins aimé René si
elle lui avait été fidèle, et il l'eût moins
aimée, lui aussi, car elle n'aurait pas eu
dans un bonheur uniforme ces fièvres,
ces mélancolies, ces alternatives de fierté
et d'humilité, par lesquelles elle était si
étrangement femme, déconcertante et
séductrice. »
M. Maxime Formont ne ?oit pas un
sphinx, ni une créature fatale, ni une
artisane de perfidie dans cette faible
Juli'ettfe. Il rie lève pas les bras au ciel,
il ne demande pas le secret du monstre.
Il ne dit pas, comme M. Maurice Le
Blond: « Nous voudrions connaitre en-
fin ce qui se passe et s'accomplit derrière
cette façade murée et rose qu'est un
visage d'amante, d'épouse ou de pas-
sante. »
Il sait que ce qui s'y passe et s'y ac-
complit, se sont des douleurs, des tenta-
tions, des chutes ou des victoires très
proches des siennes, — un peu plus se-
crètes, un peu plus interdites, un peu
1 plus poignantes. Il tend à cette sœur une
main fraternelle, et il pense avec raison
3ue pour connaître le cœur de la femme,
n'y a guère qu'une étude à faire —
mais elle est laborieuse et longue. —
r.'p.st l'étude du cœur humain.
DANIEL LESUEUR.
Comment ils aiment
leur patrie
— Qu'est-ce qu'un nationaliste ?
— C'est un homme qui aime sa patrie.
— Vous voulez dire un patriote ?
— Non, ce n'est pas tout à fait la même
chose. Le nationaliste — et c'est pour
cette raison qu'on éprouva le besoin d'un
mot nouveau — aime sa patrie d'une
façon toute particulière...
— Ah ! il y a plusieurs façons d'aimer
sa patrie?
— Certlftiement. Voyez comment 1 *ai-
ment les nationalistes. Il y avait une fois
un honnête capitaine qui, méchamment,
fut accusé de trahison...
— Il n'était pas coupable ?
— Non, et l'on réussit à le prouver. Et
l'on prouva du même coup que l'hon-
neur de l'armée était sauf... Le jour n'est
pas plus pur que l'honneur de l'armée'..
Mais les nationalistes, qui aimaient l'ar-
mée française, parce que l'armée fran- j
çaise représentait pour eux la patrie |
française, qu'ils aiment d'une façon toute
particulière, se fâchèrent tout rouge,
quand ils apprirent qu'un capitaine de
l'armée française n'avait pas trahi la pa-
trie française...
— Je ne comprends pas très bien.
— Il ne faut pas chercher à compren-
dre. Si on comprenait, ça ne serait plus
du nationalisme. Un nationaliste est par
définition le contraire d'un intellectuel...
Un peu plus tard,la patrie française et la
patrie anglaise se rencontrèrent dans
une autre patrie, située quelque part,
très loin, dans je ne sais plus quel maré-
cage de l'Afrique centrale. La France et
l'Angleterre se disputaient ce marécage,
et un instant l'on put craindre un conflit.
Nous n'étions pas préparés à la guerre ;
elle ne pouvait être pour notre patrie
qu'un désastre irréparable. Ça n'empê-
cha pas les nationalistes de crier : « Aux
armes ! » parce qu'ils aiment leur patrie
d'une façon toute particulière...
— Sans doute, ils croyaient venu le
jour de la revanche. Nous avons été bat-
tus jadis par l'Allemagne. En nous fai-
sant battre par l'Angleterre, n'était-ce
pas comme une manière de compensa-
tion 1
— Cependant, on allait inaugurer l Ex-
position Universelle. De toutes parts, on
célébrait ses merveilles. Tous les peu-
ples s'apprêtaient à venir nous rendre
visite. « Ç^ne vaut pas le voyage 1 criè-
rent les nationalistes.Restezvousl »
Fort heureusement, les étrangers vien-
gent tout 'de môme. et les nationalistes
s'en affligent, car ils aiment leur patrie l
d'une façon toute particulière... Ah! ce
n'est pas encore cette année que la
France sera aux Français !
ANDRÉE TÉRY.
MORALITE
[ LE COLONEL I
1 VtLLEDOtS-MAREUlL j
« Je ne veux ni lettres
de faire part. ni service
religieux à mon inten-
tion... "
(Testament du colonel).
« Vous à qui j'ai ex-
poné le découragement
qui m'avait fait quitter
1 armcc... »
(Lettre du 13 sept. 1898) j
« Si j'ai quitté l'armée
à quàranle-huit ans,
proposé pour général,
c'est que vraiment les
galons n'en valent plus
la peine...
« La nullité et l'é-
Roïsme jouisseur font
tous les frais de l'esprit
militaire. »
(Lettre du 17 mal 1898).
« Est-ce pour couvrir
un gros cadavre, une
bourde dernière et plus
lamentable de Mer-
cier... •«
(l.j septembre 99).
« Ces prétendues let-
tres qui, si elles res-
semblent comme lan-
gue au faux Henry... .
{13 septembre 98).
LA PATRIE FRANÇAISE
Le service religieux
ordonné par la Ligue
de la Patrie française
en l'honneur du colonel
de Villebois-Mareuil, a
été célébré ce matin à
dix heures, dans l'é-
glise Notre-Dame.
(Le Temps).
Vive l'Armée 1
*
Au moment où MM.
Jules Lemaitre et Fran-
çois Coppée sortent de
la cathédrale, la foule
massée sur le parvis
crie : « Vive l'ArmÎe -
(Les journaux).
Quand le général
Mercier parut sur le
seuil, ceux qui étaient
8 îrlis par les portes la-
térales agitèrent leur
chapeau eri criant :
« Vive Mercier ! •
(Id).
Et Coppée se dit :
« Ne conviendrait-il
pas d'ériger le monu-
ment du colonel de
Villebois-Mareuil en fa-
ce du monument élevé
à la mémoire du colo-
nel Henry ! » j
Élections au Conseil supérieur
DE L'INSTRUCTION PUBLIQUE
Scrutin du 26 avril
« Les morts vont vite », dit-on ; mais
ils ont beau faire, ils ne vont pas aussi
vite que certains vivants. Et en voici la
preuve.
Les lecteurs de la Fronde ont lu dans
le numéro d'avant-hier, l'appel que j'a-
dressais à quelques membres du corps
électoral primaire féminins, les adjurant
de relever le drapeau que Mlle Saffroy
venait d'abandonner.
« Concertez-vous, leur disais-je, choi-
sissez une candidate et comptez sur moi
pour faire de la propagande. »
Or, j'ai reçu ce matin à RufTec, où je
surveille, avec une de mes belles filles,
la convalescence d'un de mes petits-fils,
une lettre m annonçant que c'est moi
que ces dames présentent aux suffrages
des électeurs.
Encore moi 1
Persuadée que l'on n'est pas amoindri
par un échec, tandis que l'on se désho-
nore par l'abstention quand il faudrait
agir, jlgi télégraphié que j'acceptais, et
j'accepte, en effet, parce que tant qu'il
me restera un souffle de vie, il ne sera
pas dit que les femmes renoncent à dé-
fendre leur droit.
J'accepte cette candidature, mais je
n'enverrai pas de circulaires.
Le corps électoral me connaît ; il sait
que je l'ai représenté avec plaisir et en
toute conscience, lorsqu'il m'a fait l'hon-
neur de me choisir comme mandataire.
Il sait que ce que j'étais alors, je -le suis
encore aujourd'hui, et que je le serai de-
main.
Il me fera l'honneur de croire que si je
revendique de nouveau un siège au Con-
seil, c'est pour les femmes et non pas
pour moi.
Il sera convaincu, sans que je lui dise,
que si j'avais été avertie à temps du dé-
sistement de Mlle Saffroy, j'aurais fait
surgir une autre candidature, et que je
l'aurais soutenue avec entrain, comme je
l'ai fait, il y a quatre ans ; et s'il vote
pour moi, j'associerai l'enseignement fé-
minin tout entier au sentiment de ma
reconnaissance.
Je me présente pour donner au corps
électoral féminin le tempsde se ressaisir,
au corps électoral masculin, l'occasion
de se montrer équitable.
4L quelle que soit l'issue je resterai
moi-même : dévouée jusqu'à bout de
forces et de vie à l'enseignement popu-
laire laïque, et surtout à la laïcisation de
l'esnrit féminin.
PAULINE KERGOMARD.
Dans les Mougeottes
Avenue Henri Martin en un joli hôtel
particulier devant lequel s'étend un frais
jardin. Enveloppe en papier anglais
crème, déposée par une toute jeune fem-
me qui se promène ensiiite en cueillant
quelques fleurs.
Mlle Blanche Deval
Institutrice chez la comtesse des Isnards
Genève
Chère Mademoiselle et bonne amie,1
Que d'événements en quelques mois !
me voilà Madame la baronne !... moi la
petite Margot que vous avez élevée avec
tant de soin, dont vous vous êtes appli-
quée si sagement et si tendrement à for-
mer le cœur, l'âme et l'intelligence. Et
vous, pauvre chère épave de la destinée,
il vous a fallu après dix ans d'existence
familiale sous notre toit, vous refaire un
autre nid, adopter de nosvelles habitu-
des, vous voir entourée de nouveaux vi-
sages... Heureusement que vous possé-
dez la magie de vous faire aimer ; je ne
doutais pas que vos nouvelles petites
élèves subissent, dès le début,le charme
attirant de votre bonté unie à tant de
savoir et à des dons si artistiques. Mais
c'est quand même une délicate et aima-
ble attention de la comtesse des Isnards
de vous avoir menée au théâtre de Ge-
nève le soir du i0* concert d'abonnement,
pour entendre notre grand violoniste
parisien de passage sono votre ciel ; le
maître Marcel Herwegh.
Je comprends t'exqmM jouissance
musicale epranvéa par fi»*-"
musicienne, en entendant interpréter
d'une façon aussi admirable le Concerto
de Mendelssohn et le fameux Morceau
de Concert de L. Damrosch. Quelle joie
aussi pour vous Française de voir accla-
mer avec tant d'enthousiasme notre bril-
lant virtuose.
J'ai appris son retour par plusieurs
feuilles musicales et si certains bruits
sontHfondés je crois même que d'ici peu,
le grand mattre Colonne répondant au
désir de nombreux abonnés, au nombre
desquels nous sommes, s'assurera pour
ses magnifiques concerts, le concours
du merveilleux artiste au talent si vrai,
au style si pur.
En finissant, laissons l'Art et parlons
un peu raison, « Moselle chérie »>, com-
me je disais toute petite. Vous m'avouez
que vos yeux vous brûlent et vous font
souffrir.". C'est de l'excès de travail, cela.
Vous lisez et écrivez trop la nuit pour
préparer vos cours du lendemain et cor-
riger les devoirs de vos petites. Oh ! je
vous entends vous récrier disant dans
votre zèle : « C'est nécessaire, j'ai une
tâche à remplir. » Ce qui est nécessaire
aussi, c'est de vous soigner. Or, voilà
l'ordonnance de votre Margot :
Soir et matin, plusieurs fois même
dans la journée baignez vos yeux dans
le Fluide (cilma, tiédi au bain marie —
dont vous recevrez un flacon en même
temps que cette lettre. Le résultat est
certain et merveilleux : inflammation
des paupières, picotements des yeux,
sensation de brûlure, disparaîtront aus-
sitôt ; les nerfs optiques fortifiés vous
assureront une vue excellente et illimi-
tée. Ce remède naturel guérit et pré-
vient même ces cruels orgelets auxquels
vous étiez si sujette ; de plus, cette eau
de source africaine dont le dépôt est- à
Paris, 5 avenue d'Opéra — notez l'a-
dresse pour vos amies — est sans rivale
pour le teint, je m'en sers chaque jour
et n'ai plus ces vilains boutons, ces af-
freuses petites dartres et ces points noirs
qui me désolaient autrefois.
Vous constaterez bientôt ce change-
ment heureux, chère bonne amie, car
Jack et moi tenons à vous avoir au moins
un mois près de nous pendant les va-
cances.
Baisers et tendresses de votre
MARGOT.
P. C. C.
FURETEUSE.
On dit...
COURSES A ENGHIEN
Prix de la Vilaine. — Banios. i
Prix de l'Armorique. — Jenny.
Prix de la Neustrie, — Estragon.
Prix de la Rance. — Ermeric.
Prix du Finistère. — Trencsin.
Prix Trident. — Fragoletto.
A L'ELYSÉE
Mme Emile Loubet cessera temporaire-
ment ses réceptions à partir de lundi pro-
chain inclusivement.
LES FÊTES DU PALAIS-BOURBON
Les importants travaux de restauration
effectués au Palais-Bourbon ont obligé M.
Paul Deschanel d'interrompre pendant quel-
ques semaines le cours de ses réceptions.
Ces réparations devant être prochaine-
ment achevées, M. Paul Deschanel o'Trira
le 2 juin au corps diplomatique, aux mem-
bres du gouvernement, aux membres du
Parlement, un dîner qui sera suivi de ré-
ception, et le 23 juin une soirée pour la-
quelle des invitations seront lancees ulté-
riAurement.
LE VILLAGE DE CARMEN SYLVA
Un nouveau village roumain vient d'être
inauguré hier dans la delta du Danube,
sous le vocable de Carmen Sylva. La popu-
lation se compose de 44 familles rou-
maines.
Les autorités administratives de Toulcea,
les magistrats et les officiers de la garni-
sen ont pris part à cette fête avec une foule
nombreuse venue de Soulina.
Les villages suivants ont été créés jus-
qu'à présent dans le Delta : Principele
Carol, Principele Ferdinand et Fantana
Dutce, et dans l'intérieur du district les
villages : Romula, Piatra Rosie et Jacob-
deal.
On projette, en outre, l'inauguration pro-
chaîne dans le delta d'un nouveau village
oui sera appelé Principesa-Maria.
LE VIEUX. PARIS
Dans toutes les Expositions les endroits
à la mode ont leur jour select offert aux
gens du monde, qui aiment à se retrouver
entre eux, à l'abri de la cohue des jours
ordinaires.
Le Vieux Paris a adopté le vendredi pour
ces « rendez-vous de noble compagnie ». Et
c'est aujourd'hui le premier vendredi se-
lect du Vieux Paris.
LA GRANDE ROUE
Les vacances de Pâques sont une nou-
velle consécration pour la Grande Roue de
Paris dont l'ascension sansaucuno secousse,
sans la moindre apparence de vertige est
un inexprimable charme de l'avis unanime
de ses miniers de visiteurs.
BULLETINS DE SANTE
Nous avons fait prendre hier des nou-
velles de M. llostand.
Après leur visite du matin, les doc-
teurs ont déclaré que l'état de M. Edmond
Rostand était toujours stationnaire.
Le malade a eu toutefois une nuit très
agilée.
—o—
M. Maubant a passé une nuit ealme, l'a-
mélioration persiste.
On attribue l'absence de mémoire à la
très grande faiblesse du malade.
POUR LES INSTITUTRICES
Au conseil d'Empira de Russie, il est ac-
tuellement question d'augmenter les pen-
sions de retraite accordéesaux institutrices
après vingt-cinq ans de service.
Il faut savoir que, jusqu'à présent, elles
ne reçoivent que 160 roubles (420 francs)
de retraits. Diaprés le nouveau projet, on
leur donnerait 350 roubles (900 francs). Ce
qQi, rait, en vérité, n'est pas exagéré. Mais le
ait, qu'en Russie, on pense à augmenter
les retraites des institutrices, c'est déjà
Pm»nr~""
PAULINE LUCCA
La célèbre cantatrice, Pauline Lucca,
vient d'être victime d'un douloureux acci.
dent. Se oromenant samedi dans une rue
de Vienne, sa ville nalale. elle a glissé sur
une pelure d'orange ,-"que de malheurs
auront causés les pelures d'oranges 1 ,
La chute a déterminé une commotion ia-
testinale. Et aujourd'hui la vie de Pauline
Lucca est en danger.
LES ÉCOLIERS MODÈLES
Obwald est une étrange petite ville Suisse
où tous les écoliers sont des écoliers rao.
dèles. Ils ne manquent jamais l'heure delà
classe, quoique demeurant souvent très
loin. Ils sont obéissants, attentifs, travail.
leurs, intelligents.
Voici, d'ailleurs, ce que Obwald dit de
ses écoliers plutôt extraordinaires :
Deux fillettes de Kerns, trois fillettes da
Sachseln et trois de Lungern n'ont rpas
manqué, un seul jour durant toutes les an.
nées scolaires. Pendant l'année dernière,
le 28 1 010 des élèves obwaldiens n'a pas 011
une seule absence. Et parmi ces élèves
exemplaires se trouvent des enfants qui
ont à' faire jjsqu a deux heures de chemin
pour arriver à l'école.
Obwald occupe un des premiers rangs
dans les examens de recrues.
CENTENAIRES CELEBRES
L'année 1900 est décidément une année
favorisée entre toutes.
Dernière d un sièct. qui fut illustre à ses
heures, elle ne sera pas seulement mar-
quée par une exposition universelle mais
encore par de nombreux centenaires-
Citons le centenaire d'Ampère le 12 août;
celui de Frédéric Souiié, le 23 décembre;
le centenaire du décès de Piccini.le "mai ;
de la Tour d'Auvergne, le 27 juin.
Le centenaire du célèbre journaliste Ar-
mand Carrel tombe le mois prochain. Ar-
mand Carrel est né le 8 mai 1800 dans la
rue Coiauebert, à Rouen.
MARIAGES
Nous apprenons avec un vif plaisir les
fiançailles de M* André Hesse, le sympathi-
que avocat à la Cour d'appel, avec Allie Ger-
maine Gutmann.
NECROLOGIE
M. Charousck, le célèbre joueur d'échec,
vient de mourir à Buda-Pesth.
COURS
M. Stanislas Meunier, professeur au MIl4
seum d'histoire naturelle, commencera le
mardi 24 avril 1900 à 5 heures dans l'Am-
phithéâtre de géologie au Jardin des Plan- 4
tes et continuera les mardis et samedis
suivants à la même heure un cours relatif
à l'histoire des progrès successifs qui ocl
procuré les données acquises sur l'origine
des formations géologiques.
UN PEU PARTOUT
Le jeune collégien de Philadelphie chargé
d'apporter au président Kriiger les vœux.
et salutations de trente mille écoliers de
l'Amérique du Nord, arrivera à Paris au-
jourd'hui en route pour Prétoria.
LA DAMS D. VOILÉS. *'«
Alexandre Falguière
Un grand sculpteur, un maître dispa-
ratt avec Alexandre Falguière, qui vient
de mourir en travailleur, et presque l'é-
bauchoir à la main.
— Je ne suis pas bien et je bûche tout
de même pour oublier que je souffre, me
disait il avec un bon rire franc, il y a,
deux semaines à peine,un jour où j'étais
allée lui demander quelques détails sur
son monument d'Alphonse Daudet.
Il faisait froid, un petit vent de bise
mordait âprement, et dans l'atelier de la
rue d'Assas, près du poèle qui ronflait,
animant de reflets rosés, la « Danseuse.
de marbre, nous causâmes.
Le sculpteur paraissait contrarié, fti
attendait avec impatience une dépêche^
de la municipalité de Nîmes, ne voulant
envoyer son monument que sous béné-
fice de retour.
Je le vois encore, un peu nerveux
s'écriant rageur :
— Pour un peu ils inaugureraient una
pierre....
Très consciencieux, en effet, M. Fa!'
guière, qui avait pris date pour la livrai-
son de la statue de Daudet, s'était sur-
mené pour arriver dans les délais. Ja-
mais satisfait, l'artiste recommença plu-
sieurs fois son travail, chercha long-
temps. Mais il avait atteint la perfection
et l'auteur du « petit chose », comme je
vous le contais ici il y a quelques se-
maines, était magistralement campé. _
M. Falguière, en dépit de sa santés
précaire, voulut se rendre à Nîmes
v< pour juger de l'effet n. Cet effort P'à
brisé. Le travailleur infatigablejestjlombe,
le mal a eu raison de lavaillance et laCa-
marde alaccompli son œuvre destrucli\',
M. F aIguière était un méridional, vi-
brant, très franc, très accueillant, petit,
vigoureux, ardent comme unvrailou-
lousain qu'il était. Né en 1832, il vint à
Paris at entra à l'Ecole des Beaux-Arts,
où il eut pour professeur Jouffroy.
Son premier envoi au salon date
de 1857. Ce fut une statuette en plàtre
sans grande promesse Thésée e?fan:'
Deux ans après,en 1859, il décrochait j®
prix de Home. Son talent, s'affirmait en
181'i,ci il remportait une médaille avec 18
vainqurur ait combat de coqs rapporte u
son séjour à la villa MMicis. Cette œ -
vre est aujourd'hui au musée du Luxem-
bourg..
Le succès était venu,désormais u n ,
bandonna plus le jeune sculpteur..
Eu 1808, avec le Tarcisius martyr Ch,-é-
tien, M. Falguière obtenait la medaut®
d'honneur....
«Comme exécution écrivait un^nii
que, Henri Mozel, le morceau est u®
meilleur Falguière, la souplesse ue
vêtements, le naturel de la pose, la tno *
bittesse enfantine des chairs sont d'e^
de tout éloge, mais en outre, le sen *
ment qui se dégage de ce bloc de oja
bre est si délicat et si profond à la io
qu'il élève au rang de chef-d'œuvre ce
qui ne serait sans lui qu'un cireiieno
devoir d'écolier ».
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 80.71%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 80.71%.
- Auteurs similaires Nefftzer Auguste Nefftzer Auguste /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Nefftzer Auguste" or dc.contributor adj "Nefftzer Auguste")Hébrard Adrien Hébrard Adrien /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Hébrard Adrien" or dc.contributor adj "Hébrard Adrien")
-
-
Page
chiffre de pagination vue 1/4
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bpt6k6703982s/f1.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bpt6k6703982s/f1.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bpt6k6703982s/f1.image
- Mise en scène Mise en scène ×
Mise en scène
Créer facilement :
- Marque-page Marque-page https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/bookmark/ark:/12148/bpt6k6703982s/f1.image ×
Gérer son espace personnel
Ajouter ce document
Ajouter/Voir ses marque-pages
Mes sélections ()Titre - Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bpt6k6703982s
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bpt6k6703982s
- Signalement d'anomalie Signalement d'anomalie https://sindbadbnf.libanswers.com/widget_standalone.php?la_widget_id=7142
- Aide Aide https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/aide/ark:/12148/bpt6k6703982s/f1.image × Aide
Facebook
Twitter
Pinterest