Titre : La Fronde / directrice Marguerite Durand
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1900-03-14
Contributeur : Durand, Marguerite (1864-1936). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb327788531
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 14 mars 1900 14 mars 1900
Description : 1900/03/14 (A4,N826). 1900/03/14 (A4,N826).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6703945h
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, GR FOL-LC2-5702
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 04/01/2016
La Fronde
QUATRIÈME ANNÉE. — it- «2*
V
MERCREDI 14 MARS t-f-..; "SAINTE MATHILDE
... LE NUMÉRO: CINQ cen^îme»
CALENDRIER RÉPUBUUtf
24 VENTOSE AN CYIH
-
CALENDRIER PROTESTUT
fanages de la Bible à lire et à médita*
MATTHIEU IV, 3-5
CALENDRIER 11SS*
2 MARS 1903
-
-
CALENDRIER ISRAÉLITE
13 VEADAR ANXfiB 53133
Prix des Abonnements : Il
. Un An 20 fr. Six Mois 10 fr. 50 Trois Mois 5 fr. 5t. I
ISssxësa. - 24 fr. - 12 fr. 0 à.- «a - » fr. o
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politique, littéraire, est dfflté,
administré, rédige, eempoué
des temnei. _
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Ja rédaction doivent être envoyées à Mme
Emmy Fournier, rédactrioe en chef de la
FRONDE.
ir< manuscrits non insérés ne seront patrendus.
Aujourd'hui
14 mars.
La Commission d'amnistie du Sénat, entendra
aujourd'hui : M\l. Zola, Picquart et J. Reinacb.
A 2 h. Course::; à Auteuil...
Dernier dclai accordé aux officier désireux d
changer d'arme pour adresser leur demande
au général commandant le corps d armée.
Les grancl5 prix de Rome : Exposition du
1" essai d'architecture (esquisse de 12 h.., juge-
Ex positions. — Galerie des artistes modernes,
19, rue Caumarlin, la Société : La 1/2 douzaine
Galerie lieorges Petit, 8, rue de Seze, la bo-
ciété nouvelle de peintres et de «s,Cw ^!'rhn„,,p
A la lJodtnière, peintures de MM. Delahogue,
Union française pour lo Saiivetage de l En
fanre. Salle Hoch*>, avenue Hoche 9, de 2 &• à
fi) h., vente annuelle au profit des enfants
maltraités et recueillis par l'Union. Tirage de la
tombola Ail.. v'audevi Ûe,'r.i»ce4ftiùr«k tefiréseptaUpn de.
Salle llollc dcs ro/(ye.fNf's du JOUl'lHII à 8 h. 1/2 concert
donné par Mme Marie Pe:r"Los^ex,hSt}e
de l'Opéra Impérial de Vienne et du théâtre
^Enseignement mutuel, 41, rue de la Cha-
pelle, à 8 Il. 1/2, soirée dramatique . le Malade
sind.qin(ilir-C, de Molière.du X* ir-
L'Méal social (université socialiste au x ar
rondisseincut; à, rue de l*II«J_pit!U-^ui|i--I-ouis à
8 h. 1/2, cuiiférenre par la citoyenne hlisabeth
SS-..57, faubourg
tome. à « h. 11-2 conférence par M. J. Leroy: :Jî®
Vigile et le Vin (avec projections). M. Emile
Ucligoii : Proudhon, Critique de la propnetc'
I.e^'ovor du Peuple, 68, avenue des Ternes,
salle 'lu 1" dage, à 8 h. 1/2. conférence Par
Mil.' Haertsrhi Il Résurrection •• de lolstoi.
^ Soirée ouvrières de Monlreuil, 15, rue des beo-
les, prés la rue de Paris à 8 h. Ij:), e)nft.r'an|^<:
par M. Nli(-otileiu : Quelques vues générales
sur les luttes entre les sociétés h"™'"fsà a h
La Fraternelle, 14, rue de la Corderie, à 8 n.
8/i conférence par M. F. Buisson. -
Voiles aii.i- Musées du Louvre, du
de 10 Il. à 4 h ; (.'lan! de 11 h. à 4 h.; Ouimet et
ralliera de midi à 4 h ; palais de Justice, de 11 h,
ï'"V?)Mc"TrMc..le 2 à 3 h.; Monnaie. de
midi à 3 h • Trésor de Notre-Dame, Sainte-Chapelle
Tl*\ïhëmX\0 h. à i *•; ta
tomheau. de midi à 3 h.; Jardin des I laides, la
à & h-' galerie d'histoire: na-
turelle, ùe Il h. à 3 h.; Aquarium du :
de 9 à 11 h. et de 1 à 3 h.; Palais de saint-Ger.
main de 10 h. 1/2 à * h*'< Palais de Fontaine-
bleau de 11 b. à 4 h., Versailles : le Palais et les
Trianons, de llài b.; Le Jeu de Paume, de midi
à 4 hcurtt.
A Propos
d'Art populaire
John Russkin, chef de l'école esthéti-
que un g lui se, qui vient de mourir, n est
guère connu en France que par un petit
nombre de lettrés et d'artistes. Encore
ses cents sont-ils moins lus que la belle
monographie dont M. Robert de la Size-
ranne est l'auteur..
^pendant l'idée, nous pourrions dire
la religion ruskiniennc a pénétré chez
nous et marqué son empreinte. Ce n'est
pas que les formes de notre art aient
subi profondément l'influence du Maître
anglais : notre école française a gardé
son caractère national, sa conception
technique propre. Mais Ruskin fit plus
et mieux que de modifier notre sensibi-
lité visuelle.
Il nous révéla la vertu morale de la
beauté et l'utilité sociale de l'art. Il nous
démontra que les plus humbles peuvent
aspirer aux joies esthétiques, et que
nous devons tous nous efforcer de vivre
• en beauté ».. #
LYre industrielle, disait-il, est peu fa-
vorable à l'harmonie sereine du décor.
Ménageons-nous des refuges de beauté
où notre esprit se puisse reposer, re-
cueillir et fortifier. Embellissons nos
horizons familiers, ennoblissons l'appa-
reil vulgaire de notre vie quotidienne,
afin que les joies pures de nos sens fas-
sent notre âme meilleure...
Une démocratie comme la nôtre, qui
cherche à donner à chacun sa part de
jouissance supérieure, à ne pas sacrifier
au souci matériel les plus nobles plaisirs
humains, ne pouvait méconnaitre la
haute portée morale de l'enseignement
ruqkinien. Et en effet, elle se mit en de-
voir de réaliser la pensée du Maître.
La vie domestique se transforme peu
à peu, grâce au soin de relever la vulga-
rité des choses usuelles, de découvrir
les lois d'équilibre, d'harmonie, d adap-
tation parfaite à l'usage, qui assurent à
chaque objet sa beauté propre. C est sa
tendance à devenir logique, rationnelle,
sincère, et non sa prédilection pour
telles lignes sinueuses, qui caractérise
l'art nouveau. Dégagé de la routine,plus
vrai que l'ancien, l'art décoratif nouveau
est donc populaire au premier chef.
Le foyer avaitsapoésie. Il a désormais
son art. Mais cela ne suffiraitpasà rendre
les jouissances esthétiques accessibles à
tous. Il importe d'embellir aussi les
foyers communs. Les Universités popu-
laires l'ont bien compris : elles ont garni
les murs de leurs salles d'affiches, d es-
tampes, de gravures, de reproductions
des chefs-d'œuvre, qui donnent au peu-
ple la sensation délicieuse du chez soi.
En lin la décoration de l'Ecole primaire
Vient d'être l'objet des sollicitudes gou-
vernementales, et on ne saurait trop
louer l'heureuse idée qu'a eue M. Ley-
fiue< d'égaver les murailles nues et tris-
tes des classes. Il faut encore progresser
dans cette voie.
L'action éducatrice du décor est gran-
dement à considérer. Il importe que les
petits reçoivent de leur milieu des im-
pressions agréables et riantes qui sont
un stimulant certain de l'activité men-
tale. Appliquons aux murs non pas seu-
lement des tableaux noirs, des figures
instructives et des sentences morales,
mais des images vivement colorées,
amusantes, excitantes, de ces belles affi-
ches-paysages dont nos gares sont pa-
voisées, qui évoquent des sites pitto-
resques et invitent au voyage... L nuage
d'Epinal s'en va. Mais on peut ravir
l'imagination des enfants par des procé-
dés moins grossiers, des enluminures
moins triviales quoique aussi joyeuses.
L'estampe murale est il perfectionner en
ce sens, et je vous signale en passant
les affiches enfantines de Mlle Dufau,
d'une ingénuité heureuse..
En un mot, je voudrais voir introduire
dans l'Ecole une note d'art moderne et
populaire. Je ne médis pas des tableaux
édifiants — ravages de l'alcoolisme —
ou instructifs — poids et mesures
mais enfin la vue de la baie de Naples,
ou des vallées alpestres aurait son
prix.
Il faudrait joindre à ces images de
belles photographies locales que les
amateurs se feraient sans doute un plai-
sir d'offrir à l'école de leur commune.
Les petits apprendraient ainsi à mieux
comprendre et chérir leur coin de terre.
J'estime plus efficace la décoration .de
la salle de classe, que l'installation de
,Musélesr -scolatres, — des sortes de petits
musées de province astiqués, luisants et
déserts — où le bon gosse en sabots
n'oserait pénétrer. Que l'art se mêle a la
vie familière, devienne le pain quotidien
des âmes enfantines. Que l'Ecole sourie
aux enfants, les enveloppe de charme,
les initie aux jouissances nobles, les aide
à s'épanouir au grand soleil du Beau. Et
qu'elle soit aussi pour les petits déshé-
rités un doux foyer compensateur.
LOUISE DEBOR.
L'ŒUVRE MUTUELLE
des Maisons Familiales de Repos
Assistant ces jours-ci au déjeuner des q,
enfants dans une école maternelle, j ai p£
pensé à l'œul're mutuelle des maisons m
familiales de repos : il m'a semblé que fa
le public lui accordait une sympathie par til
trop platonique, sans doute parce qu il ai
ne la connait pas assez et je me suis pro- œ
mis de la rappeler au bon souvenir de y,
mes lecteurs.
Mais pourquoi, me direz-vous, cette le
association d'idées entre un déjeuner es
dans une école maternelle et une maison f(
familiale de repos ? m
— Patience. Transportez-vous, en
imagination dans un grand préau clair
et bien chauffé, ce qui n'est pas toujours -
le cas, dans toutes les écoles de France.
Ce préau est meublé de petites tables
rectangulaires, destinées chacune a re-
cevoir dix couverts; cinq de chaque
côté; ces tables sont placées bout à C4
bout dans la longueur du préau. Il y a ei
soixante enfants assis à la première ran- g
gée, des enfants de deux ans à quatre 1
ans ; il y en a une yingtaine à la seconde, hJ
ce sont des grands, ils ont de quatre a e
dix a»s.. t ..
Deux femmes de service aident a di- p
rectrice et l'une de ses adjointes ; les d
deux autres adjointes qui complètent le d
personnel de la maison, sont allées dé-
jeuner chez elles ; le règlement leur ac- ti
corde trois quarts d'heure pour les deux ?
courses et pour le repas ; des qu elles
seront rentrées, la directrice et sa colla- n
boratrice iront déjeuner à leur tour, il r
sera alors midi trois quarts. s
Le déjeuner de la cantine se compose p
d'une soupe aux poireaux et aux pom- t
mes de terre et de mouton au riz, ser- s
vis dans des gamelles de fer blanc. Lne :
marmite placée sur un chariot à rou-
lettes a permis de faire rapidement le c
'
! service. La dernière gamelle remplie, la
directrice a donné le signal: « Mangez », s
et les quatre-vingts enfants qui atten- 1
daient, dans un silence absolu, ont saisi j
i chacun sa cuillère.
Vous vous rendez bien compte de ce
: qu'il a fallu de d pense de soi pour arri- j
ver avec des enfants aussi jeunes, et t
sans en brusquer un seul, à cette disci- t
pline de caserne; vous vous rendez .
compte aussi de la peine qu'il a fallu (
i prendre pour que ce petit troupeau
> mange proprement des aliments quasi-
1 liquides, pour que l'ordre règne entre
i ceux qui ont fini les premiers et leurs
l camarades moins expéditifs. Or, remar-
t quez que le repas n'est quun épisode
. dans la journée entière, rude journée où
il faut surveiller, intéresser, consoler,
i enseigner.
Toute mère remplissant son devoir .
r maternel, avec un ou plusieurs enfants,
. évaluera un tel effort.
i —Les parents de ces petits ne déjeu-
i nent donc pas chez eux, demandai-je?
Tous les hommes rentrent à midi;
r quant aux femmes, elles restent dans
3 leur ménage. Sur deux cent cinquante
3 enfants qui fréquentent mon école, il
i n'y en a pas vingt dont la mère travaille
au dehors..
5 Pourquoi ne les reprennent-elles
3 pas à l'heure du déjeuner? ^
i Par simple paresse, de même qu , el-
s les les laissent le soir jusqu'à la dernière
- limite. Moins elles ont à faire, plus elles
i nous exploitent : « Nous sommes payées
s pour - Combien y a-t-il d'indigents parmi
- ces petits ?
— Une quinzaine.
e — Alors, la plupart paient leur por-
l- tion à la cantine?
p — C'est, au contraire, la minorité.
— Comment expliquez-vous cela?
Il. L'institutrice ne répondit pas, et je
ir compris son silence : Mystère et potiti-
i- ^ Comprenez-vous maintenant l'associa- I
is tion d'idées dont je parle plus haut ?
i- Le métier de l'éducatrice (il v f1 métier,
it partout où la pratique est inséparable de
n- l'idée) dévore celle qui s'y adonne, sans
J- pour cela, remplir sa bourse. Arrive un
as moment où les forces trahissent son
courage, et parfois longtemps avant que 1
l'heure de la retraite ait sonné. La re- s
traite est minime d'ailleurs ; et, pour la *
femme isolée, c'est presque la misère.
Ol1 en est, me demandai-je en pensant à '
ce nombreux personnel si modeste, si ^
chargé de lourds devoirs, et si parcimo- a
nieusement rétribué, où en est l'organi- s
sation de la maison familiale, rêvée par a
M. Foncin et ses associées?
Et, justement, le jour même, une de
mes amies vint me prier de rappeler
l'œuvre aux lecteurs de la Fronde.
Les ressources de la Société ne lui ont
pas encore permis de réaliser son rêve :
une maison familiale; me dit-elle,mais le
comité a pu donner trois bourses de cent
francs, et une demi-bourse de cinquante
à quatre adhérentes qui sont allées à la
campagne pour améliorer leur santé.
Des correspondants, en assez grand
nombre, s'offrent pour recevoir des lo-
cataires et l'on pourra, cette année, pla-
cer des pensionnaires en province, soit
pour les vacances, soit même pour l 'an-
née entière. ,
L'esprit de solidarité des adhérentes
s'est manifesté, continua-t-elle,de diver-
ses façons : ainsi Mlle Baillaud, direc-
trice du lycée de Toulouse, a mis à la
disposition de la Société la maisc,o-.. i i
campagne de ses élèves, délicieusement
située, où l'on se sent renattre rien qu a
> regarder la couleur du ciel; Mme Menat,
i directrice de l'école normale de Rouen,
! qui avait eu antérieurement à la création
, de l'œul'I'e mutuelle, l'idée de créer une
s « Maison familiale » dans le département
» de Seine-Inférieure, propose de verser
- dans la caisse de la Société, les sommes
qu'elle avait recueillies à cet effet, à con-
dition que la maison fondée par l' OEuvre
mutuelle soit située dans le département;
Mlle Gruin, économe de l'école normale
de Lille olfre une maison qu'elle possède
à la lisière de la forêt de Compiègne ;
elle l'aménagerait même à ses frais.
) L'oeuvre est donc en bonne voie; elle
aura sans doute plus de souplesse que
ses initiateurs ne l'avaient prévu, puis-
5 qu'au lieu d'une maison unique, on
i parle maintenant de maison régionales,
s mais nul ne s'en plaindra, et c'est en
J faisant mille voeux pour le succès défini-
r tif que je fais appel au public et surtout
1 aux institutricesqui feront, en adhérant,
- œuvre de solidarité et œuvre de pré-
3 voyance...
Je le répète : le métier est dévorant ;
- les forces humaines ont une limite et il
r est réconfortant d'entrevoir un abri où
1 l'on retrouvera des forces, pour recom-
mencer le bon combat.
PAULINE KERGOMARD.
LE CABOTINAGE
L'iacendie de la Comédie-Française a fait
couler des torrents d'encre. La presse tout
entière a hautement approuvé les témoigna-
ges de douloureuse sympathie qui ont entouré
le'cercueil de la malheureuse Jane Henriot.
Le chef de l'Etat avait cru devoir joindre son
hommage funèbre A ceux de la foule attendrie
et se faire représenter aux obsèques de la
pauvre mignonne actrice.
Dans un même deuil, on confondait 1 enfant
dévorée par les flammes et le théâtre national
détruit en un seul moment.
Il v avait là, peut-être, un peu d exagéra-
tion, d'une exagération touchante et bien fran-
çaise. Nous avons tendance à idéaliser ceux
qui sont morts en pleine jeunesse dans quel-
q'le tragique aventure. C est un sentiment
noble et gracieux qui pousse le Parisien ^glo-
rifier ceux qu'il pleure. Le Français n est pas
sans vanité, la gloire lui semble le bouquet le
plus précieux à déposer sur une tombe. Tou-
tes ces pensées, obscures peut-être, sont pas-
sées dans la foule et personne n'a jugé étrange
la présence des plus hauts fonctionnaire de
l'Etat, dans ce cortège où, avec une belle et
charmante fille, s'en allait vers r éternité la
vieille Comédie-Française.
Quelqu'un vient blâmer maintenant cette
sentimentalité qu'il ne peut pas comprendre.
Un journaliste, à propos des obsèques, accuse
le chef de l'Etat de cabotinage; et ce journa-
liste qui comprend si mal l'âme jolie et tendre
de la France écrit dans un journal qui porte
pour devise : La France aux Français ! Quand |
on représente la patrie, il faudrait la connaî-
tre mieux, ne pas diffamer ses plus exquises
tendresses — et ne point parler de cabotinage
avec une austérité de commande qui est du
MhotinaBre aussi.
CARABOSSE.
NOS DÉFENSEURS NATURELS
Ce sont, d'après ce qu'on dit, les hommes. i
Examinons, à la lumière des faits, ce qu il ]
en est de cette affirmation. l
Nous avons parlé, 1 autre jour à nos lec-
teurs, de la Lex Heinze, loi contre 1 immo- j
ralité, dont s'est occupé le Reichstag alle-
Il avait voté 4 amendements, dont 3 nous j
intéressent ici tout particulièrement :la- i
mendement demandant l'élévation de 16 à ]
18 ans de i âge de protection des jeunes 1
fi 116 S
L'amendement, punissant de peines très (
graves le supérieur abusant de son auto-
rité vis-à-vis d'une subalterne.
L'amendement, prescrivant la suryeil- ;
lance rigoureuse de la littérature, du théâ-
tre et des œuvres d'art.
Les deux premiers amendements inté-
ressant surtout les femmes, nos défenseurs
naturels n'ont eu rien de plus pressé i
faire que de les sacrifier. Nous apprenons
en effet que la commission chargée d exa-
miner de près la tex Heinze, sa forme noû
velle, a renoncé au maintien de ces deux
amendements, votés par la diète.
En outre noas l'avons déjà dit, la der-
nière fois — la presse tout entière s est dé-
sintéressée de l'agitation, faite par les
féministes au sujet du maintien de ces deux
clauses.
Pas un homme politique n ' a assisté à 1nja
réunion publique, convoquée par Mlle rj*P-
pritz, pour demander le maintien des deux
paragraphe en question pas un journaliste
n'a pr^, dans la circonstance, cause et fait
PPUP les femmes.
Par contre, journalistes, littérateurs,
artistes, députés, tous se sont agités, re-
mués, levés, comme un seul homme pour,
protester contre la surveillance f'goureuse
de l'art sous toutes ses formes. Dans une
grande réuuion, dimanche dernier, le uo-
puté libéral Schrader, le sculpteur bberiein,
l'acteurNissen. l'écrivain connu Sudermann
sont venus protester tour à tour contre no
l'application de la muselière aux écrivains, s0
conlre la feuille de vigne destinée aux œu- Mj
vres d'art.
Nous sommes loin de blâmer ces gens il (
de lettres et ces artistes. Bien qu 'il y ait
aussi en Allemagne, un art qui déprave, ce
serait faire injure aux littérateurs et aux vo_
artistes allemands que de vouloir les ran- de
ger, en bloc, avec les < orruptores juventutis,
que de vouloir les livrer il. la police comme sa
de vils malfaiteurs, que de les faire dé-
pendre du jugement esthétique — du gen-
darme.
Non, l'art doit être libre, la pornographie ^su
seule doit être proscrite. Et pour établir
la limite entre l'un et l'autre ce n'est pas re
aux lumières du policier qu'il faut avoir si:
recours.
Les artistes et littérateurs allemands font p,
donc très bien, de vigoureusement défen- jj(
dre leurs intérêts qui, dans une grande^
mesure, sont aussi ceux de la civilisation.
Mais ce que nous leur reprochons, en |.
même temps à la majorité des Allemands, «J
c'est de ne penser qu'à eux, de ne sauve- ai
garder qus leurs intérêts personnels, et de B
nullement défendre les nôtres. EE
Si l'art doit être libre,la femme doit 1 etre-
aussi. Or les hommes, défenseurs naturels, ÍrJ
se désintéressent absolument des amende-
ments qui donneraient aux femmes une
Dius grande liberté vis-à-vis des oxigences,
el.. 4d m«â«ees du sexe vi
--
fort
Et ce seraient ces paragraphes que noit b
défenseurs naturels sacrifieraient, ce se. le
raient ces amendements, favorables aux
femmes, qui serviraient au rachat de la
liberté de l'art.
Etrange façon de nous défendre et du d(
sauvegarder nos intérêts. ét
Ou plutôt, elle n'est pas étrange du tout q,
c'est la vieille façon pratiquée depuis des
siècles, et devenue classique. d;
De tout temps, la représentation des in. e
térôts de la femme par l'homme a consisté q'
en ceci : lorsque les intérêts de 1 un et de
l'autre n'étaient pas précisément opposes, 13
ceux de la femme ont toujours été subor- VI
donnés à ceux de l'homme. Mais lorsque à
la suite de conceptions fausses, ils se trou-
vaient en désaccord, en opposition moine, si
brutalement on a passé outre, et la femme Ùv,
a été sacrifiée.
Consultez le codede n importe quel pays, c.
et vous y trouverez à chaque page, la con- p
firmation de ce qui est avance ici.Cela seul
d'ailleurs exolique l'anarchie et la barbarie d
qui règnent surtout dans le domaine moral q
qui font réserver toutes les rigueurs s
de la société et de la loi à la femme.
et permettent à l'homme de faire le mal
impunément.
Pour résumer la situation : le sexe pré- f
tendu fort, étant très faible en morale, et
négligeant toutes les considérations de jus. <<
tice et d'équité, a, dans un but de satislac - c
Lion immédiate, égoïste, réduit au minimum
indispensable, sinon complètement néglige (
la protection qu'il devait à la femme contre j
lui-même. , . 1
Le public masculin en Allemagne a quel-
ques exceptions près, se dit donc qu'il n'e;
pa. intérêt à prendre parti pour les amen.
dements de la lex Heinze, favorable aux
femmes, il se dit que son égoïste plaisir n y
trouve pas son compte.
Et, ces amendements protecteurs seronl •
sacrifiés. *
Il en résulte que la défense des intérêts ;
de la femme est un leurre, un trompe 1 œtl, j
puisque l'homme ne veut pas dans la lé.
gislation prendre parti contre lui-même.
Il est donc nécessaire que la femma i
vienne remplacer l'homme lorsqu il faillit 1
à la tâche qu'il avait assumée. !
1 Nous pouvons affirmer que les mteret.t j
des femmes ne seront dûment sauvegardes
qu'au jour où elles seront électrices et éli-
gibles.
; Qu'elles comprennent notamment ceci : i
En matière de mœurs surtout, la femme
; n'a qu'un seul défenseur naturel, c est elle- 1
mArne.
K. SCHIRMACHER.
Le Père Didon
Une figure énergique, trouée de deux \
yeux clairs, pétillants et scrutateurs, un
front haut, têtu, surmonté d'une abon- ,
dante chevelure, noire jadis, qui s'ar- '
gentait maintenant, une bouche tranche,
au sourire accueillant, la taille bien
prise, l'allure martiale, donnant assez
l'impression du soldat, tel était le Père
Didon ; l'orateur mondain que 1 on écou-
tait, j'allais presque écrire que 1 on applau-
disait, tantot à Notre-Dame, tantôt a la
Madeleine,où,en l8U2,il arrachait aux se-
lectes pénitentes, de petits cris d indi-
gnation quand, de la chaire, il laissait
tomber l'anathème, sur les riches :
« J'aurai le courage, s 'écriait-il, de
vous dire que je comprends toutes les
révoltes des déshérités de ce monde et
les découragements même tragiques...
Comme mon maître, j'aime les pauvres
naufragés, et comme mon maître, j ai
horreur des repus et des jouisseurs. »
Né à l'ombre de la Grande Chartreuse
dans un petit coin de l'Isère, à Touvet,
le 17 mars 1840, il ressentit pour la pre-
mière fois le désir de devenir domini-
cain à douze ans.
Le Père Didon a lui-même raconté les
débuts de sa vie religieuse.
Son père l'ayant un jour amené a Gre-
noble, il vit passer sur la place de la
ville un dominicain.
Comme tous les enfants, il ques-
tionna : . , «'
Qu'est-ce que cet homme
— Un dominicain.
- A quoi cela sert-il ? ,
— A catéchiser, à porter la foi, répon-
dit le pl%re. *
Et l'enfant de s'écrier tout à coup,
Eh bien moi aussi, je serai domini-
cain.Il en fut ainsi. Le jeune Didon entra
au séminaire de Grenoble, y fit ses étu-
des, et à dix-huit ans, il était reçu chez
les dominicains. Là, il connut
Lacordaire, qui devint un de ses protec-le Père
teurs. En 1862, après avoir prononcé des
vœux perlpétuels, il fut envoyé a Rome
pour étudier, dans le couvent de la Mi-
nerve, fart de la parole sacréc_
Tout comme les adeurs, les arlisles,
les prédicateurs ont leurs débuts, le do- ]
minicain nt les siens à
des-Prés en 1808 avec le rôle- social des
Moines.
Trois années plus Lard, en 1871, il pro-
nonçait à Nancy, une magnifique ora>
son funèbre à 1 occasion de la mort de
Mgr Darboy, qui le faisait remarquer, et
il était appelé presque tout de suite à
Marseille pour prêcher un carême.
Enfin le Père Didon, fut, en 1874, en-
voyé à Paris comme prieur du couvent —
de la rue Saint Jean de Beauvais. L
Il se mit tout de suite en vedette, fai- nor
sant des conférences, à St Roch et a « a
st-Philippe-du-Roule contre le divorce. cni_
C'est là que commencent vraiment les sufL
succès,que nous pourrions appeler succès rec
mondains,du Père Didon,Cessermons fu- ^
rentpresqueunecuriosité parisîenne,l as- mo
sistance de St-Philippe-du-Roule rappe- les
lait tout à fait le public des premi'TCs re- plu
présentations;les notabilités politiques et cia
littéraires se donnèrent rendez-vous au UJ.'
, pied de la chaire où l'on voyait M. de Gi- c
! rardin coudoyant Naquet,le pasieur Dide p01
à côté d'Anatole de la Forge. Coquelin noi
ainé et Gambetta,Mounet-Sully et Sarah tel
Bernhardt, Mme Adam et Jules Simon,
sans oublier Dumas.
Mais un jour, l'archevêque de Pans * l
interdit ces conférences; les dominicains jes
eux-mêmes s'émurent; le moine fut en- va
voyé en disgrâce en Corse d 'où il écri- so
vait à notre confrère Jean Bernard la d':
curieuse lettre suivante qui nous donne su
bien l'état d'âme du grand orateur, au ce
lendemain de cette peine disciplinaire.
Corbara, 8 septembre 1880. Qu
Monsieur, pe
Je suis flatté des sentiments si bienveillants un
dont votre lettre m'apporte l'expression. Vous lie
êtes donc du nombre de ces incroyants aux- j
quels l'ai voué ma vie ? mi
Quel grande œuvre que celle qui rapprochera „ .
dans lit lumière et dans la paix le catholicisme dude
et la société moderne ! C'est pour cette œuvre au
que je soutire, que je lutte, que je travaille. 1
Ellc est dans la logique des choses.. un
H'''!as! nous ne pourrons que 1 entrevoir et co
la préparer faiblement ; mais le XX* siècle la pe
verra. Ul
Voilà ma foi !
Quant au projet dont vous me partez, , mon-
sieur, en ce qui me concerne personnellement,
vous êtes libre; mais je tiens - c'est une ligne
de conduite adoptée par moi - à y rester ahso- ru
lument étranger. Vous comprendrez ma réserve le
et je vous prie de n'y rien voir de désobligeant
pour Je suis à cette heure dans la grande solitude "1
de Dieu. Le silence convient à ma vie, CL autant v
qu'il est en moi — je le garde. Croyez, mon- ce
sieur à mes sentiments les plus ur
C'est à ce moment que Gambetta lui 'lab i
fit proposer par Girardin l'évêché de
Limoge que le dominicain refusa disant : CI
« Je suis le père Didon et je tiens à le nier
demeurer. » A se
Plus tard, quand il fut rentré en grâce 01
et devenu personna grala au Vatican, il oi
fut un moment question de lui donner
la pourpre. Ses amis assurent qu'il ne
montra nul empressement à entamer
les intrigues qui sont d habitude les ^
longs préa-nbules de ces nominations.
Mais revenons à Corbora : u
Lorsque ses supérieurs jugèrent qu il R
avait assez fait pénitence, ils l'autori- A
sèrent à se rendre en Allemagne, où n
i sous l'habit d'étudiant, il fréquenta les
' universités de Berlin et de Leipzig; enfin A
après un voyage en Orient il revint avec -
i une Vie de Jésus qui fut assez fraîche-
t ment accueillie dans le monde catholique,
si nous en jugeons par certains comptes- *
® rendus de l'époque.
; En 1800, on lui permit de remonter en ps
' chaire et en même temps son ordre lui r
. confiait la direction de l'école d'Arcueil, 1
> un pensionnat où 1 *on médit beaucoup
- de l'Université mais où l'on ne pense I
pas du bien des Jésuites.
La Vie de Jésus avait rapporté cent 0
mille francs de droits d'auteur au Père t
Didon, il les employa à faire construire t
une salle d'armes et un manège pour c
son collège.
Il nous a été donné d entendre une fois Ji
c le dominicain dans un sermon de charité
, à la Madeleine. '
Comme aspect le moine ressemblait
à M. Coquelin ainé,et la voix même avait e
des claiionnemonts rappelant ceux du c
1 célèbre comédien. 1
y Ajoutons que l'effet du morceau fut
t très grand, et la forme présentait cette
particularité qu 'on rencontrait dans le
discours des expressions toutes mo- j
t dernes, presque boulevardières. J
. Pendant la crise douloureuse que la
î France a traversée, durant les émotions
' de 1' « Affaire » le moine qui avait été un
combatif ne sut pas, ne voulut, où
p n'osa point remonter le courant qui en-
c traînait les esprits grossiers de son parti,
:t et il refusa de répondre aux sollicitations
d'un petit groupe de catholiques libé-
s raux qui lui demandaient de proclamer
ti les droits de la j ustice,au nom de 1 inno-
cent du Golgotha militaire.
Bien au contraire, le dominicain se
t laissa aller a prononcer des discours 1'
.1 fâcheux où l'on releva des lambeaux de
i- phrases qui étaient de véritables exci-
tations à la guerre civile. Nous savons
' •e que le Père Didon regretta cette inter-
prétation, mais ces regrets furent silen-
cieux et n'osèrent point affronter la rec-
fa tification.
C'est dommage.
s- Ce religieux sanguin,dont les soixante
ans n'avaient pas entamé l'activité,vient
de mourir subitement, à Toulouse, où il
s'était arrêté quelques heures avant de
continuer sa route vers Rome ; il al-
I- lait y revoir ce couvent de la Minerve
où tout jeune il avait prononcé ses
premiers vœux.
li- Avec le Père Didon, disparaît un des
orateurs puissants de ce siècle, un des
^ prédicateurs en renom, et une person-
u- nalité curieuse du grand Paris philoso-
cv, Dhique.
MARIE-LOUISE NÉRON.
Nous recevons chaque jour de nom-
breuses lettres de dames offrant leur col-
laboration au journal; nous nous trou-
vons dans l'impossibilité de répondre à
toutes et nous les prions de vouloir bien
envoyer les manuscrits qu elles désire.
raient voir tnse) er. Après lect.ure, ils seront
publiés, J' ils filment à la Direction. ^
On dit...
L'ASSOCIATION DES « AIDES-RAMO
NEURS ».
La Wiener Zeitung, journal officiel, an-
nonce que l'Association chrétienne des
« aides-ramoneur. >, de la capitale autri-
chienne s'est dissoute, faute d'un nombro
suffisant de membres.
La bizarre association avait obtenu la
reconnaissance légale.
N'y a-t-il donc plus à Vienne d'aides-ra-
moneurs? ou bien c'est plus prohable —
les aides-ramoneurs de Vienne ne sont-ils
plus assez chrétiens pour former une Asso-
ciation exclusivement chilienne.
UNE PERDRIX QUI ARRÊTE UN TRAIN
Cette perdrix héroïque et assez puissante
pour tenir un train en arrêt n'est pas —
nous en prévenons tout de suite nos lec-
teurs — n'est pas un canard.
C'est sur la ligne de Liège il Bruxelles que
se produisit avant-hier ce fait étrange et
pour le moins remarquable.
Le train devant arriver en gare à Bruxel-
les Nord à 7 h. 20 du soir, roulait à toute
vapeur entre Tirlemont et Louvain, quand
soudain le machiniste aperçut des signaux
d'alarme faits par un garde arrière. Il
stoppa aussitôt pour s'enquérir du motif do
ces signaux.
II apprit alors que la lumière placée sur
le devant de la locomotive- était éteinte.
Quand il voulut la rallumer, il ne fut pas
peu surpris de trouver dans le réflecteur
une grosse perdrix qui se débattait au mi-
lieu des débris de verre.
L'oiseau avait dirigé son vol vers la lu-
mière et avait brisé le disque. La pression
de l'air occasionnée par la marche r:tpidu
du train l'avait empêché de se dégager.
Par suite do cet accident, Il} train a subi
un retard appréciable Cependant il a pu
continuer sa route, malgré l'inopportune
perdrix.
MŒURS RUSSES — IGNORANCE CHI-
NOISE
Voici quelques détails sur les mmur:f
russes, donnés par un journal chinois de
Port-Arthur.
L'armée russe de Port-Arthur se compose de
mercenaires loués par le gouvernement chinois
pour protéger le pays contre les Japonais.
Ces derniers, en eîl'et, sont invincibles, cap
ces " petits barbares » emploient à la guerra
une cruauté et des ruses indignes d'un homina
«bien élevé». Pour lutter contre de pareil
sauvages, il a fallu leur opposer d'autres bilr-
bares aussi rusés et aussi cruels.
Les Russes ont toujours été les amis des
Chinois. Ce peuple est d'une ignorance extrême;
en eflet, il ne comprend pas les caractères chi-
nois que les Japonais lisent couramment. lia
sont grossiers, mais en général, assez bons, et
on peut vivre en paix avec eux. On a même étit
obligé, pour les rendre plus terribles, de leur
enseigner quelques ruses de guerre.
Enfin tout irait pour le mieux du monde,
continue le journal chinois, si les « diables
d'outre-mel' Il n'avaient de mauvaises ha-
bitudes comme celles par exemple de pré-
lever une taxe sur les subsistances et tl'en-
lever des jeunes filles pour les envoyer en
Russie. Mais, conclut la feuille de Port-
Arthur, s'ils persistent à n'être pas eonve-
nables on les mettra à la porte.
En effet, c'est tout simple!
MIEUX MEILEUR MARCHÉ
Les Etablissements Allez Frères, 1, Rut
St-Martin, toujours désireux de donner les
plus grandes facilités h. b'iir clientèle, ont
('n magasin plus decent mille meubles pour
parcs et jardins, cafés el restaurants : chai-
ses, fauteuils, bancs, tables, en fer, bois,
rotin,joncet toutes matières, -Iti'ils peuvent
livrer du jour au lendemain à. des prix dé-
fiant toute concurrence.
NÉCROLOGIE
Les obsèques de M. Joseph nupuy, CitCI.
adjoint du sscrélariat particulier du mInIS-
tère des colonies, décédé hier à t.igc dl1
trente et un ans, seront célébrés demain a
9 heures précises, à l'église Notre-Dame-dc.
Plaisance. On se réunira à la maison mor-
tuaire, boulevard de Vaugirard, G3.
L'inhumation aura lieu à Dax (Landcs)j
UN PEU PARTOUT
Ce soir, chez Pleyel,concert de MIles Mar-
guerile et Lucile Delcourt, avec le con.
cours de Mme Richard .le 1 Opéra et de MM.
Lucien Wurmser et George Barrère.
LA DAME D. VOILÉE.
Le Théâtre-Français
Le Théâtre-Français à l'Odéon
Nous avons annonce nier la décision u»
M Lcygues concernant l installation provi-
soire de la Comédie-Française au thc.ttro
de l'Odéon. , ,.
C'est au cours de la réunion qui a eu lieu
lundi soir, à six heures, au ministère do
l'instruction publique, que cette décision a
été prise. A cette réunion assistaient MM.
Houjon, directeur des Beaux-Arts ; Claretie,
administrateur général de la Comédie fran-
çaise; Guadet, architecte ; Ginisty, direc-
teur de rOdéon ; le directeur du Gymnase,
le directeur du bureau des théâtres, M. des
Chapelles et M. A. Bernheim, commissaire
du gouvernement près les théâtres subven-
tionnés. ..
La séance n'a pas duré moins do deux„„
heures.
En attendant que la Comédie-Française
s'installe à l'Odéon, elle donnera à 1 Opéra
les représentations suivantes :
Jeudi, en matinée de quinzaines classi-
ques (billets blancs), Horace et les Plai-
deurs ; en soirée, le Bourgeois genlilhonuiu.
Dimanche, en matinée, Andromague, re-
demandé par un très grand nombre de
personnes, à la place du Mariage de figarn,
primitivement arrêté, et Tartuffe-, le soir,
(Edipe roi, qtto Mounet-Sully désirait ar-
demment interpréter sur la vaste scène de
l'Opéra.
Ceux qui ont assisté aux représentations
inoubliables d'(Edipe sur le théâtre
d'Orange, les admirateurs du talent u
Mounet-Sully partageaient.Ic0ll_ciarc-
grand artiste, désir auquel M. Jules Lia
tie ne pouvait pas ne pas souscrire. I ans
SSflSâîS:
que
publions montre qu il les» clôturera.
La reconstruction
ministre île l'Instruction
publique " la bi. Chambre Lelygues, a ua lun(li sur 10 but,eau do
QUATRIÈME ANNÉE. — it- «2*
V
MERCREDI 14 MARS t-f-..; "SAINTE MATHILDE
... LE NUMÉRO: CINQ cen^îme»
CALENDRIER RÉPUBUUtf
24 VENTOSE AN CYIH
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MATTHIEU IV, 3-5
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2 MARS 1903
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Les «wn/mMm sont reçues aux Bureaux du Journal et chez Lagrange et Cerf,
- . - , o * -- -. 6, place de la Bourse,. Paça. , ~ - - i e,
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-
' IiA FBONDL journal ...tldlea,
politique, littéraire, est dfflté,
administré, rédige, eempoué
des temnei. _
Toutes les communications relatives à
Ja rédaction doivent être envoyées à Mme
Emmy Fournier, rédactrioe en chef de la
FRONDE.
ir< manuscrits non insérés ne seront patrendus.
Aujourd'hui
14 mars.
La Commission d'amnistie du Sénat, entendra
aujourd'hui : M\l. Zola, Picquart et J. Reinacb.
A 2 h. Course::; à Auteuil...
Dernier dclai accordé aux officier désireux d
changer d'arme pour adresser leur demande
au général commandant le corps d armée.
Les grancl5 prix de Rome : Exposition du
1" essai d'architecture (esquisse de 12 h.., juge-
Ex positions. — Galerie des artistes modernes,
19, rue Caumarlin, la Société : La 1/2 douzaine
Galerie lieorges Petit, 8, rue de Seze, la bo-
ciété nouvelle de peintres et de «s,Cw ^!'rhn„,,p
A la lJodtnière, peintures de MM. Delahogue,
Union française pour lo Saiivetage de l En
fanre. Salle Hoch*>, avenue Hoche 9, de 2 &• à
fi) h., vente annuelle au profit des enfants
maltraités et recueillis par l'Union. Tirage de la
tombola Ail.. v'audevi Ûe,'r.i»ce4ftiùr«k tefiréseptaUpn de.
Salle llollc dcs ro/(ye.fNf's du JOUl'lHII à 8 h. 1/2 concert
donné par Mme Marie Pe:r"Los^ex,hSt}e
de l'Opéra Impérial de Vienne et du théâtre
^Enseignement mutuel, 41, rue de la Cha-
pelle, à 8 Il. 1/2, soirée dramatique . le Malade
sind.qin(ilir-C, de Molière.du X* ir-
L'Méal social (université socialiste au x ar
rondisseincut; à, rue de l*II«J_pit!U-^ui|i--I-ouis à
8 h. 1/2, cuiiférenre par la citoyenne hlisabeth
SS-..57, faubourg
tome. à « h. 11-2 conférence par M. J. Leroy: :Jî®
Vigile et le Vin (avec projections). M. Emile
Ucligoii : Proudhon, Critique de la propnetc'
I.e^'ovor du Peuple, 68, avenue des Ternes,
salle 'lu 1" dage, à 8 h. 1/2. conférence Par
Mil.' Haertsrhi Il Résurrection •• de lolstoi.
^ Soirée ouvrières de Monlreuil, 15, rue des beo-
les, prés la rue de Paris à 8 h. Ij:), e)nft.r'an|^<:
par M. Nli(-otileiu : Quelques vues générales
sur les luttes entre les sociétés h"™'"fsà a h
La Fraternelle, 14, rue de la Corderie, à 8 n.
8/i conférence par M. F. Buisson. -
Voiles aii.i- Musées du Louvre, du
de 10 Il. à 4 h ; (.'lan! de 11 h. à 4 h.; Ouimet et
ralliera de midi à 4 h ; palais de Justice, de 11 h,
ï'"V?)Mc"TrMc..le 2 à 3 h.; Monnaie. de
midi à 3 h • Trésor de Notre-Dame, Sainte-Chapelle
Tl*\ïhëmX\0 h. à i *•; ta
tomheau. de midi à 3 h.; Jardin des I laides, la
à & h-' galerie d'histoire: na-
turelle, ùe Il h. à 3 h.; Aquarium du :
de 9 à 11 h. et de 1 à 3 h.; Palais de saint-Ger.
main de 10 h. 1/2 à * h*'< Palais de Fontaine-
bleau de 11 b. à 4 h., Versailles : le Palais et les
Trianons, de llài b.; Le Jeu de Paume, de midi
à 4 hcurtt.
A Propos
d'Art populaire
John Russkin, chef de l'école esthéti-
que un g lui se, qui vient de mourir, n est
guère connu en France que par un petit
nombre de lettrés et d'artistes. Encore
ses cents sont-ils moins lus que la belle
monographie dont M. Robert de la Size-
ranne est l'auteur..
^pendant l'idée, nous pourrions dire
la religion ruskiniennc a pénétré chez
nous et marqué son empreinte. Ce n'est
pas que les formes de notre art aient
subi profondément l'influence du Maître
anglais : notre école française a gardé
son caractère national, sa conception
technique propre. Mais Ruskin fit plus
et mieux que de modifier notre sensibi-
lité visuelle.
Il nous révéla la vertu morale de la
beauté et l'utilité sociale de l'art. Il nous
démontra que les plus humbles peuvent
aspirer aux joies esthétiques, et que
nous devons tous nous efforcer de vivre
• en beauté ».. #
LYre industrielle, disait-il, est peu fa-
vorable à l'harmonie sereine du décor.
Ménageons-nous des refuges de beauté
où notre esprit se puisse reposer, re-
cueillir et fortifier. Embellissons nos
horizons familiers, ennoblissons l'appa-
reil vulgaire de notre vie quotidienne,
afin que les joies pures de nos sens fas-
sent notre âme meilleure...
Une démocratie comme la nôtre, qui
cherche à donner à chacun sa part de
jouissance supérieure, à ne pas sacrifier
au souci matériel les plus nobles plaisirs
humains, ne pouvait méconnaitre la
haute portée morale de l'enseignement
ruqkinien. Et en effet, elle se mit en de-
voir de réaliser la pensée du Maître.
La vie domestique se transforme peu
à peu, grâce au soin de relever la vulga-
rité des choses usuelles, de découvrir
les lois d'équilibre, d'harmonie, d adap-
tation parfaite à l'usage, qui assurent à
chaque objet sa beauté propre. C est sa
tendance à devenir logique, rationnelle,
sincère, et non sa prédilection pour
telles lignes sinueuses, qui caractérise
l'art nouveau. Dégagé de la routine,plus
vrai que l'ancien, l'art décoratif nouveau
est donc populaire au premier chef.
Le foyer avaitsapoésie. Il a désormais
son art. Mais cela ne suffiraitpasà rendre
les jouissances esthétiques accessibles à
tous. Il importe d'embellir aussi les
foyers communs. Les Universités popu-
laires l'ont bien compris : elles ont garni
les murs de leurs salles d'affiches, d es-
tampes, de gravures, de reproductions
des chefs-d'œuvre, qui donnent au peu-
ple la sensation délicieuse du chez soi.
En lin la décoration de l'Ecole primaire
Vient d'être l'objet des sollicitudes gou-
vernementales, et on ne saurait trop
louer l'heureuse idée qu'a eue M. Ley-
fiue< d'égaver les murailles nues et tris-
tes des classes. Il faut encore progresser
dans cette voie.
L'action éducatrice du décor est gran-
dement à considérer. Il importe que les
petits reçoivent de leur milieu des im-
pressions agréables et riantes qui sont
un stimulant certain de l'activité men-
tale. Appliquons aux murs non pas seu-
lement des tableaux noirs, des figures
instructives et des sentences morales,
mais des images vivement colorées,
amusantes, excitantes, de ces belles affi-
ches-paysages dont nos gares sont pa-
voisées, qui évoquent des sites pitto-
resques et invitent au voyage... L nuage
d'Epinal s'en va. Mais on peut ravir
l'imagination des enfants par des procé-
dés moins grossiers, des enluminures
moins triviales quoique aussi joyeuses.
L'estampe murale est il perfectionner en
ce sens, et je vous signale en passant
les affiches enfantines de Mlle Dufau,
d'une ingénuité heureuse..
En un mot, je voudrais voir introduire
dans l'Ecole une note d'art moderne et
populaire. Je ne médis pas des tableaux
édifiants — ravages de l'alcoolisme —
ou instructifs — poids et mesures
mais enfin la vue de la baie de Naples,
ou des vallées alpestres aurait son
prix.
Il faudrait joindre à ces images de
belles photographies locales que les
amateurs se feraient sans doute un plai-
sir d'offrir à l'école de leur commune.
Les petits apprendraient ainsi à mieux
comprendre et chérir leur coin de terre.
J'estime plus efficace la décoration .de
la salle de classe, que l'installation de
,Musélesr -scolatres, — des sortes de petits
musées de province astiqués, luisants et
déserts — où le bon gosse en sabots
n'oserait pénétrer. Que l'art se mêle a la
vie familière, devienne le pain quotidien
des âmes enfantines. Que l'Ecole sourie
aux enfants, les enveloppe de charme,
les initie aux jouissances nobles, les aide
à s'épanouir au grand soleil du Beau. Et
qu'elle soit aussi pour les petits déshé-
rités un doux foyer compensateur.
LOUISE DEBOR.
L'ŒUVRE MUTUELLE
des Maisons Familiales de Repos
Assistant ces jours-ci au déjeuner des q,
enfants dans une école maternelle, j ai p£
pensé à l'œul're mutuelle des maisons m
familiales de repos : il m'a semblé que fa
le public lui accordait une sympathie par til
trop platonique, sans doute parce qu il ai
ne la connait pas assez et je me suis pro- œ
mis de la rappeler au bon souvenir de y,
mes lecteurs.
Mais pourquoi, me direz-vous, cette le
association d'idées entre un déjeuner es
dans une école maternelle et une maison f(
familiale de repos ? m
— Patience. Transportez-vous, en
imagination dans un grand préau clair
et bien chauffé, ce qui n'est pas toujours -
le cas, dans toutes les écoles de France.
Ce préau est meublé de petites tables
rectangulaires, destinées chacune a re-
cevoir dix couverts; cinq de chaque
côté; ces tables sont placées bout à C4
bout dans la longueur du préau. Il y a ei
soixante enfants assis à la première ran- g
gée, des enfants de deux ans à quatre 1
ans ; il y en a une yingtaine à la seconde, hJ
ce sont des grands, ils ont de quatre a e
dix a»s.. t ..
Deux femmes de service aident a di- p
rectrice et l'une de ses adjointes ; les d
deux autres adjointes qui complètent le d
personnel de la maison, sont allées dé-
jeuner chez elles ; le règlement leur ac- ti
corde trois quarts d'heure pour les deux ?
courses et pour le repas ; des qu elles
seront rentrées, la directrice et sa colla- n
boratrice iront déjeuner à leur tour, il r
sera alors midi trois quarts. s
Le déjeuner de la cantine se compose p
d'une soupe aux poireaux et aux pom- t
mes de terre et de mouton au riz, ser- s
vis dans des gamelles de fer blanc. Lne :
marmite placée sur un chariot à rou-
lettes a permis de faire rapidement le c
'
! service. La dernière gamelle remplie, la
directrice a donné le signal: « Mangez », s
et les quatre-vingts enfants qui atten- 1
daient, dans un silence absolu, ont saisi j
i chacun sa cuillère.
Vous vous rendez bien compte de ce
: qu'il a fallu de d pense de soi pour arri- j
ver avec des enfants aussi jeunes, et t
sans en brusquer un seul, à cette disci- t
pline de caserne; vous vous rendez .
compte aussi de la peine qu'il a fallu (
i prendre pour que ce petit troupeau
> mange proprement des aliments quasi-
1 liquides, pour que l'ordre règne entre
i ceux qui ont fini les premiers et leurs
l camarades moins expéditifs. Or, remar-
t quez que le repas n'est quun épisode
. dans la journée entière, rude journée où
il faut surveiller, intéresser, consoler,
i enseigner.
Toute mère remplissant son devoir .
r maternel, avec un ou plusieurs enfants,
. évaluera un tel effort.
i —Les parents de ces petits ne déjeu-
i nent donc pas chez eux, demandai-je?
Tous les hommes rentrent à midi;
r quant aux femmes, elles restent dans
3 leur ménage. Sur deux cent cinquante
3 enfants qui fréquentent mon école, il
i n'y en a pas vingt dont la mère travaille
au dehors..
5 Pourquoi ne les reprennent-elles
3 pas à l'heure du déjeuner? ^
i Par simple paresse, de même qu , el-
s les les laissent le soir jusqu'à la dernière
- limite. Moins elles ont à faire, plus elles
i nous exploitent : « Nous sommes payées
s pour - Combien y a-t-il d'indigents parmi
- ces petits ?
— Une quinzaine.
e — Alors, la plupart paient leur por-
l- tion à la cantine?
p — C'est, au contraire, la minorité.
— Comment expliquez-vous cela?
Il. L'institutrice ne répondit pas, et je
ir compris son silence : Mystère et potiti-
i- ^ Comprenez-vous maintenant l'associa- I
is tion d'idées dont je parle plus haut ?
i- Le métier de l'éducatrice (il v f1 métier,
it partout où la pratique est inséparable de
n- l'idée) dévore celle qui s'y adonne, sans
J- pour cela, remplir sa bourse. Arrive un
as moment où les forces trahissent son
courage, et parfois longtemps avant que 1
l'heure de la retraite ait sonné. La re- s
traite est minime d'ailleurs ; et, pour la *
femme isolée, c'est presque la misère.
Ol1 en est, me demandai-je en pensant à '
ce nombreux personnel si modeste, si ^
chargé de lourds devoirs, et si parcimo- a
nieusement rétribué, où en est l'organi- s
sation de la maison familiale, rêvée par a
M. Foncin et ses associées?
Et, justement, le jour même, une de
mes amies vint me prier de rappeler
l'œuvre aux lecteurs de la Fronde.
Les ressources de la Société ne lui ont
pas encore permis de réaliser son rêve :
une maison familiale; me dit-elle,mais le
comité a pu donner trois bourses de cent
francs, et une demi-bourse de cinquante
à quatre adhérentes qui sont allées à la
campagne pour améliorer leur santé.
Des correspondants, en assez grand
nombre, s'offrent pour recevoir des lo-
cataires et l'on pourra, cette année, pla-
cer des pensionnaires en province, soit
pour les vacances, soit même pour l 'an-
née entière. ,
L'esprit de solidarité des adhérentes
s'est manifesté, continua-t-elle,de diver-
ses façons : ainsi Mlle Baillaud, direc-
trice du lycée de Toulouse, a mis à la
disposition de la Société la maisc,o-.. i i
campagne de ses élèves, délicieusement
située, où l'on se sent renattre rien qu a
> regarder la couleur du ciel; Mme Menat,
i directrice de l'école normale de Rouen,
! qui avait eu antérieurement à la création
, de l'œul'I'e mutuelle, l'idée de créer une
s « Maison familiale » dans le département
» de Seine-Inférieure, propose de verser
- dans la caisse de la Société, les sommes
qu'elle avait recueillies à cet effet, à con-
dition que la maison fondée par l' OEuvre
mutuelle soit située dans le département;
Mlle Gruin, économe de l'école normale
de Lille olfre une maison qu'elle possède
à la lisière de la forêt de Compiègne ;
elle l'aménagerait même à ses frais.
) L'oeuvre est donc en bonne voie; elle
aura sans doute plus de souplesse que
ses initiateurs ne l'avaient prévu, puis-
5 qu'au lieu d'une maison unique, on
i parle maintenant de maison régionales,
s mais nul ne s'en plaindra, et c'est en
J faisant mille voeux pour le succès défini-
r tif que je fais appel au public et surtout
1 aux institutricesqui feront, en adhérant,
- œuvre de solidarité et œuvre de pré-
3 voyance...
Je le répète : le métier est dévorant ;
- les forces humaines ont une limite et il
r est réconfortant d'entrevoir un abri où
1 l'on retrouvera des forces, pour recom-
mencer le bon combat.
PAULINE KERGOMARD.
LE CABOTINAGE
L'iacendie de la Comédie-Française a fait
couler des torrents d'encre. La presse tout
entière a hautement approuvé les témoigna-
ges de douloureuse sympathie qui ont entouré
le'cercueil de la malheureuse Jane Henriot.
Le chef de l'Etat avait cru devoir joindre son
hommage funèbre A ceux de la foule attendrie
et se faire représenter aux obsèques de la
pauvre mignonne actrice.
Dans un même deuil, on confondait 1 enfant
dévorée par les flammes et le théâtre national
détruit en un seul moment.
Il v avait là, peut-être, un peu d exagéra-
tion, d'une exagération touchante et bien fran-
çaise. Nous avons tendance à idéaliser ceux
qui sont morts en pleine jeunesse dans quel-
q'le tragique aventure. C est un sentiment
noble et gracieux qui pousse le Parisien ^glo-
rifier ceux qu'il pleure. Le Français n est pas
sans vanité, la gloire lui semble le bouquet le
plus précieux à déposer sur une tombe. Tou-
tes ces pensées, obscures peut-être, sont pas-
sées dans la foule et personne n'a jugé étrange
la présence des plus hauts fonctionnaire de
l'Etat, dans ce cortège où, avec une belle et
charmante fille, s'en allait vers r éternité la
vieille Comédie-Française.
Quelqu'un vient blâmer maintenant cette
sentimentalité qu'il ne peut pas comprendre.
Un journaliste, à propos des obsèques, accuse
le chef de l'Etat de cabotinage; et ce journa-
liste qui comprend si mal l'âme jolie et tendre
de la France écrit dans un journal qui porte
pour devise : La France aux Français ! Quand |
on représente la patrie, il faudrait la connaî-
tre mieux, ne pas diffamer ses plus exquises
tendresses — et ne point parler de cabotinage
avec une austérité de commande qui est du
MhotinaBre aussi.
CARABOSSE.
NOS DÉFENSEURS NATURELS
Ce sont, d'après ce qu'on dit, les hommes. i
Examinons, à la lumière des faits, ce qu il ]
en est de cette affirmation. l
Nous avons parlé, 1 autre jour à nos lec-
teurs, de la Lex Heinze, loi contre 1 immo- j
ralité, dont s'est occupé le Reichstag alle-
Il avait voté 4 amendements, dont 3 nous j
intéressent ici tout particulièrement :la- i
mendement demandant l'élévation de 16 à ]
18 ans de i âge de protection des jeunes 1
fi 116 S
L'amendement, punissant de peines très (
graves le supérieur abusant de son auto-
rité vis-à-vis d'une subalterne.
L'amendement, prescrivant la suryeil- ;
lance rigoureuse de la littérature, du théâ-
tre et des œuvres d'art.
Les deux premiers amendements inté-
ressant surtout les femmes, nos défenseurs
naturels n'ont eu rien de plus pressé i
faire que de les sacrifier. Nous apprenons
en effet que la commission chargée d exa-
miner de près la tex Heinze, sa forme noû
velle, a renoncé au maintien de ces deux
amendements, votés par la diète.
En outre noas l'avons déjà dit, la der-
nière fois — la presse tout entière s est dé-
sintéressée de l'agitation, faite par les
féministes au sujet du maintien de ces deux
clauses.
Pas un homme politique n ' a assisté à 1nja
réunion publique, convoquée par Mlle rj*P-
pritz, pour demander le maintien des deux
paragraphe en question pas un journaliste
n'a pr^, dans la circonstance, cause et fait
PPUP les femmes.
Par contre, journalistes, littérateurs,
artistes, députés, tous se sont agités, re-
mués, levés, comme un seul homme pour,
protester contre la surveillance f'goureuse
de l'art sous toutes ses formes. Dans une
grande réuuion, dimanche dernier, le uo-
puté libéral Schrader, le sculpteur bberiein,
l'acteurNissen. l'écrivain connu Sudermann
sont venus protester tour à tour contre no
l'application de la muselière aux écrivains, s0
conlre la feuille de vigne destinée aux œu- Mj
vres d'art.
Nous sommes loin de blâmer ces gens il (
de lettres et ces artistes. Bien qu 'il y ait
aussi en Allemagne, un art qui déprave, ce
serait faire injure aux littérateurs et aux vo_
artistes allemands que de vouloir les ran- de
ger, en bloc, avec les < orruptores juventutis,
que de vouloir les livrer il. la police comme sa
de vils malfaiteurs, que de les faire dé-
pendre du jugement esthétique — du gen-
darme.
Non, l'art doit être libre, la pornographie ^su
seule doit être proscrite. Et pour établir
la limite entre l'un et l'autre ce n'est pas re
aux lumières du policier qu'il faut avoir si:
recours.
Les artistes et littérateurs allemands font p,
donc très bien, de vigoureusement défen- jj(
dre leurs intérêts qui, dans une grande^
mesure, sont aussi ceux de la civilisation.
Mais ce que nous leur reprochons, en |.
même temps à la majorité des Allemands, «J
c'est de ne penser qu'à eux, de ne sauve- ai
garder qus leurs intérêts personnels, et de B
nullement défendre les nôtres. EE
Si l'art doit être libre,la femme doit 1 etre-
aussi. Or les hommes, défenseurs naturels, ÍrJ
se désintéressent absolument des amende-
ments qui donneraient aux femmes une
Dius grande liberté vis-à-vis des oxigences,
el.. 4d m«â«ees du sexe vi
--
fort
Et ce seraient ces paragraphes que noit b
défenseurs naturels sacrifieraient, ce se. le
raient ces amendements, favorables aux
femmes, qui serviraient au rachat de la
liberté de l'art.
Etrange façon de nous défendre et du d(
sauvegarder nos intérêts. ét
Ou plutôt, elle n'est pas étrange du tout q,
c'est la vieille façon pratiquée depuis des
siècles, et devenue classique. d;
De tout temps, la représentation des in. e
térôts de la femme par l'homme a consisté q'
en ceci : lorsque les intérêts de 1 un et de
l'autre n'étaient pas précisément opposes, 13
ceux de la femme ont toujours été subor- VI
donnés à ceux de l'homme. Mais lorsque à
la suite de conceptions fausses, ils se trou-
vaient en désaccord, en opposition moine, si
brutalement on a passé outre, et la femme Ùv,
a été sacrifiée.
Consultez le codede n importe quel pays, c.
et vous y trouverez à chaque page, la con- p
firmation de ce qui est avance ici.Cela seul
d'ailleurs exolique l'anarchie et la barbarie d
qui règnent surtout dans le domaine moral q
qui font réserver toutes les rigueurs s
de la société et de la loi à la femme.
et permettent à l'homme de faire le mal
impunément.
Pour résumer la situation : le sexe pré- f
tendu fort, étant très faible en morale, et
négligeant toutes les considérations de jus. <<
tice et d'équité, a, dans un but de satislac - c
Lion immédiate, égoïste, réduit au minimum
indispensable, sinon complètement néglige (
la protection qu'il devait à la femme contre j
lui-même. , . 1
Le public masculin en Allemagne a quel-
ques exceptions près, se dit donc qu'il n'e;
pa. intérêt à prendre parti pour les amen.
dements de la lex Heinze, favorable aux
femmes, il se dit que son égoïste plaisir n y
trouve pas son compte.
Et, ces amendements protecteurs seronl •
sacrifiés. *
Il en résulte que la défense des intérêts ;
de la femme est un leurre, un trompe 1 œtl, j
puisque l'homme ne veut pas dans la lé.
gislation prendre parti contre lui-même.
Il est donc nécessaire que la femma i
vienne remplacer l'homme lorsqu il faillit 1
à la tâche qu'il avait assumée. !
1 Nous pouvons affirmer que les mteret.t j
des femmes ne seront dûment sauvegardes
qu'au jour où elles seront électrices et éli-
gibles.
; Qu'elles comprennent notamment ceci : i
En matière de mœurs surtout, la femme
; n'a qu'un seul défenseur naturel, c est elle- 1
mArne.
K. SCHIRMACHER.
Le Père Didon
Une figure énergique, trouée de deux \
yeux clairs, pétillants et scrutateurs, un
front haut, têtu, surmonté d'une abon- ,
dante chevelure, noire jadis, qui s'ar- '
gentait maintenant, une bouche tranche,
au sourire accueillant, la taille bien
prise, l'allure martiale, donnant assez
l'impression du soldat, tel était le Père
Didon ; l'orateur mondain que 1 on écou-
tait, j'allais presque écrire que 1 on applau-
disait, tantot à Notre-Dame, tantôt a la
Madeleine,où,en l8U2,il arrachait aux se-
lectes pénitentes, de petits cris d indi-
gnation quand, de la chaire, il laissait
tomber l'anathème, sur les riches :
« J'aurai le courage, s 'écriait-il, de
vous dire que je comprends toutes les
révoltes des déshérités de ce monde et
les découragements même tragiques...
Comme mon maître, j'aime les pauvres
naufragés, et comme mon maître, j ai
horreur des repus et des jouisseurs. »
Né à l'ombre de la Grande Chartreuse
dans un petit coin de l'Isère, à Touvet,
le 17 mars 1840, il ressentit pour la pre-
mière fois le désir de devenir domini-
cain à douze ans.
Le Père Didon a lui-même raconté les
débuts de sa vie religieuse.
Son père l'ayant un jour amené a Gre-
noble, il vit passer sur la place de la
ville un dominicain.
Comme tous les enfants, il ques-
tionna : . , «'
Qu'est-ce que cet homme
— Un dominicain.
- A quoi cela sert-il ? ,
— A catéchiser, à porter la foi, répon-
dit le pl%re. *
Et l'enfant de s'écrier tout à coup,
Eh bien moi aussi, je serai domini-
cain.Il en fut ainsi. Le jeune Didon entra
au séminaire de Grenoble, y fit ses étu-
des, et à dix-huit ans, il était reçu chez
les dominicains. Là, il connut
Lacordaire, qui devint un de ses protec-le Père
teurs. En 1862, après avoir prononcé des
vœux perlpétuels, il fut envoyé a Rome
pour étudier, dans le couvent de la Mi-
nerve, fart de la parole sacréc_
Tout comme les adeurs, les arlisles,
les prédicateurs ont leurs débuts, le do- ]
minicain nt les siens à
des-Prés en 1808 avec le rôle- social des
Moines.
Trois années plus Lard, en 1871, il pro-
nonçait à Nancy, une magnifique ora>
son funèbre à 1 occasion de la mort de
Mgr Darboy, qui le faisait remarquer, et
il était appelé presque tout de suite à
Marseille pour prêcher un carême.
Enfin le Père Didon, fut, en 1874, en-
voyé à Paris comme prieur du couvent —
de la rue Saint Jean de Beauvais. L
Il se mit tout de suite en vedette, fai- nor
sant des conférences, à St Roch et a « a
st-Philippe-du-Roule contre le divorce. cni_
C'est là que commencent vraiment les sufL
succès,que nous pourrions appeler succès rec
mondains,du Père Didon,Cessermons fu- ^
rentpresqueunecuriosité parisîenne,l as- mo
sistance de St-Philippe-du-Roule rappe- les
lait tout à fait le public des premi'TCs re- plu
présentations;les notabilités politiques et cia
littéraires se donnèrent rendez-vous au UJ.'
, pied de la chaire où l'on voyait M. de Gi- c
! rardin coudoyant Naquet,le pasieur Dide p01
à côté d'Anatole de la Forge. Coquelin noi
ainé et Gambetta,Mounet-Sully et Sarah tel
Bernhardt, Mme Adam et Jules Simon,
sans oublier Dumas.
Mais un jour, l'archevêque de Pans * l
interdit ces conférences; les dominicains jes
eux-mêmes s'émurent; le moine fut en- va
voyé en disgrâce en Corse d 'où il écri- so
vait à notre confrère Jean Bernard la d':
curieuse lettre suivante qui nous donne su
bien l'état d'âme du grand orateur, au ce
lendemain de cette peine disciplinaire.
Corbara, 8 septembre 1880. Qu
Monsieur, pe
Je suis flatté des sentiments si bienveillants un
dont votre lettre m'apporte l'expression. Vous lie
êtes donc du nombre de ces incroyants aux- j
quels l'ai voué ma vie ? mi
Quel grande œuvre que celle qui rapprochera „ .
dans lit lumière et dans la paix le catholicisme dude
et la société moderne ! C'est pour cette œuvre au
que je soutire, que je lutte, que je travaille. 1
Ellc est dans la logique des choses.. un
H'''!as! nous ne pourrons que 1 entrevoir et co
la préparer faiblement ; mais le XX* siècle la pe
verra. Ul
Voilà ma foi !
Quant au projet dont vous me partez, , mon-
sieur, en ce qui me concerne personnellement,
vous êtes libre; mais je tiens - c'est une ligne
de conduite adoptée par moi - à y rester ahso- ru
lument étranger. Vous comprendrez ma réserve le
et je vous prie de n'y rien voir de désobligeant
pour Je suis à cette heure dans la grande solitude "1
de Dieu. Le silence convient à ma vie, CL autant v
qu'il est en moi — je le garde. Croyez, mon- ce
sieur à mes sentiments les plus ur
C'est à ce moment que Gambetta lui 'lab i
fit proposer par Girardin l'évêché de
Limoge que le dominicain refusa disant : CI
« Je suis le père Didon et je tiens à le nier
demeurer. » A se
Plus tard, quand il fut rentré en grâce 01
et devenu personna grala au Vatican, il oi
fut un moment question de lui donner
la pourpre. Ses amis assurent qu'il ne
montra nul empressement à entamer
les intrigues qui sont d habitude les ^
longs préa-nbules de ces nominations.
Mais revenons à Corbora : u
Lorsque ses supérieurs jugèrent qu il R
avait assez fait pénitence, ils l'autori- A
sèrent à se rendre en Allemagne, où n
i sous l'habit d'étudiant, il fréquenta les
' universités de Berlin et de Leipzig; enfin A
après un voyage en Orient il revint avec -
i une Vie de Jésus qui fut assez fraîche-
t ment accueillie dans le monde catholique,
si nous en jugeons par certains comptes- *
® rendus de l'époque.
; En 1800, on lui permit de remonter en ps
' chaire et en même temps son ordre lui r
. confiait la direction de l'école d'Arcueil, 1
> un pensionnat où 1 *on médit beaucoup
- de l'Université mais où l'on ne pense I
pas du bien des Jésuites.
La Vie de Jésus avait rapporté cent 0
mille francs de droits d'auteur au Père t
Didon, il les employa à faire construire t
une salle d'armes et un manège pour c
son collège.
Il nous a été donné d entendre une fois Ji
c le dominicain dans un sermon de charité
, à la Madeleine. '
Comme aspect le moine ressemblait
à M. Coquelin ainé,et la voix même avait e
des claiionnemonts rappelant ceux du c
1 célèbre comédien. 1
y Ajoutons que l'effet du morceau fut
t très grand, et la forme présentait cette
particularité qu 'on rencontrait dans le
discours des expressions toutes mo- j
t dernes, presque boulevardières. J
. Pendant la crise douloureuse que la
î France a traversée, durant les émotions
' de 1' « Affaire » le moine qui avait été un
combatif ne sut pas, ne voulut, où
p n'osa point remonter le courant qui en-
c traînait les esprits grossiers de son parti,
:t et il refusa de répondre aux sollicitations
d'un petit groupe de catholiques libé-
s raux qui lui demandaient de proclamer
ti les droits de la j ustice,au nom de 1 inno-
cent du Golgotha militaire.
Bien au contraire, le dominicain se
t laissa aller a prononcer des discours 1'
.1 fâcheux où l'on releva des lambeaux de
i- phrases qui étaient de véritables exci-
tations à la guerre civile. Nous savons
' •e que le Père Didon regretta cette inter-
prétation, mais ces regrets furent silen-
cieux et n'osèrent point affronter la rec-
fa tification.
C'est dommage.
s- Ce religieux sanguin,dont les soixante
ans n'avaient pas entamé l'activité,vient
de mourir subitement, à Toulouse, où il
s'était arrêté quelques heures avant de
continuer sa route vers Rome ; il al-
I- lait y revoir ce couvent de la Minerve
où tout jeune il avait prononcé ses
premiers vœux.
li- Avec le Père Didon, disparaît un des
orateurs puissants de ce siècle, un des
^ prédicateurs en renom, et une person-
u- nalité curieuse du grand Paris philoso-
cv, Dhique.
MARIE-LOUISE NÉRON.
Nous recevons chaque jour de nom-
breuses lettres de dames offrant leur col-
laboration au journal; nous nous trou-
vons dans l'impossibilité de répondre à
toutes et nous les prions de vouloir bien
envoyer les manuscrits qu elles désire.
raient voir tnse) er. Après lect.ure, ils seront
publiés, J' ils filment à la Direction. ^
On dit...
L'ASSOCIATION DES « AIDES-RAMO
NEURS ».
La Wiener Zeitung, journal officiel, an-
nonce que l'Association chrétienne des
« aides-ramoneur. >, de la capitale autri-
chienne s'est dissoute, faute d'un nombro
suffisant de membres.
La bizarre association avait obtenu la
reconnaissance légale.
N'y a-t-il donc plus à Vienne d'aides-ra-
moneurs? ou bien c'est plus prohable —
les aides-ramoneurs de Vienne ne sont-ils
plus assez chrétiens pour former une Asso-
ciation exclusivement chilienne.
UNE PERDRIX QUI ARRÊTE UN TRAIN
Cette perdrix héroïque et assez puissante
pour tenir un train en arrêt n'est pas —
nous en prévenons tout de suite nos lec-
teurs — n'est pas un canard.
C'est sur la ligne de Liège il Bruxelles que
se produisit avant-hier ce fait étrange et
pour le moins remarquable.
Le train devant arriver en gare à Bruxel-
les Nord à 7 h. 20 du soir, roulait à toute
vapeur entre Tirlemont et Louvain, quand
soudain le machiniste aperçut des signaux
d'alarme faits par un garde arrière. Il
stoppa aussitôt pour s'enquérir du motif do
ces signaux.
II apprit alors que la lumière placée sur
le devant de la locomotive- était éteinte.
Quand il voulut la rallumer, il ne fut pas
peu surpris de trouver dans le réflecteur
une grosse perdrix qui se débattait au mi-
lieu des débris de verre.
L'oiseau avait dirigé son vol vers la lu-
mière et avait brisé le disque. La pression
de l'air occasionnée par la marche r:tpidu
du train l'avait empêché de se dégager.
Par suite do cet accident, Il} train a subi
un retard appréciable Cependant il a pu
continuer sa route, malgré l'inopportune
perdrix.
MŒURS RUSSES — IGNORANCE CHI-
NOISE
Voici quelques détails sur les mmur:f
russes, donnés par un journal chinois de
Port-Arthur.
L'armée russe de Port-Arthur se compose de
mercenaires loués par le gouvernement chinois
pour protéger le pays contre les Japonais.
Ces derniers, en eîl'et, sont invincibles, cap
ces " petits barbares » emploient à la guerra
une cruauté et des ruses indignes d'un homina
«bien élevé». Pour lutter contre de pareil
sauvages, il a fallu leur opposer d'autres bilr-
bares aussi rusés et aussi cruels.
Les Russes ont toujours été les amis des
Chinois. Ce peuple est d'une ignorance extrême;
en eflet, il ne comprend pas les caractères chi-
nois que les Japonais lisent couramment. lia
sont grossiers, mais en général, assez bons, et
on peut vivre en paix avec eux. On a même étit
obligé, pour les rendre plus terribles, de leur
enseigner quelques ruses de guerre.
Enfin tout irait pour le mieux du monde,
continue le journal chinois, si les « diables
d'outre-mel' Il n'avaient de mauvaises ha-
bitudes comme celles par exemple de pré-
lever une taxe sur les subsistances et tl'en-
lever des jeunes filles pour les envoyer en
Russie. Mais, conclut la feuille de Port-
Arthur, s'ils persistent à n'être pas eonve-
nables on les mettra à la porte.
En effet, c'est tout simple!
MIEUX MEILEUR MARCHÉ
Les Etablissements Allez Frères, 1, Rut
St-Martin, toujours désireux de donner les
plus grandes facilités h. b'iir clientèle, ont
('n magasin plus decent mille meubles pour
parcs et jardins, cafés el restaurants : chai-
ses, fauteuils, bancs, tables, en fer, bois,
rotin,joncet toutes matières, -Iti'ils peuvent
livrer du jour au lendemain à. des prix dé-
fiant toute concurrence.
NÉCROLOGIE
Les obsèques de M. Joseph nupuy, CitCI.
adjoint du sscrélariat particulier du mInIS-
tère des colonies, décédé hier à t.igc dl1
trente et un ans, seront célébrés demain a
9 heures précises, à l'église Notre-Dame-dc.
Plaisance. On se réunira à la maison mor-
tuaire, boulevard de Vaugirard, G3.
L'inhumation aura lieu à Dax (Landcs)j
UN PEU PARTOUT
Ce soir, chez Pleyel,concert de MIles Mar-
guerile et Lucile Delcourt, avec le con.
cours de Mme Richard .le 1 Opéra et de MM.
Lucien Wurmser et George Barrère.
LA DAME D. VOILÉE.
Le Théâtre-Français
Le Théâtre-Français à l'Odéon
Nous avons annonce nier la décision u»
M Lcygues concernant l installation provi-
soire de la Comédie-Française au thc.ttro
de l'Odéon. , ,.
C'est au cours de la réunion qui a eu lieu
lundi soir, à six heures, au ministère do
l'instruction publique, que cette décision a
été prise. A cette réunion assistaient MM.
Houjon, directeur des Beaux-Arts ; Claretie,
administrateur général de la Comédie fran-
çaise; Guadet, architecte ; Ginisty, direc-
teur de rOdéon ; le directeur du Gymnase,
le directeur du bureau des théâtres, M. des
Chapelles et M. A. Bernheim, commissaire
du gouvernement près les théâtres subven-
tionnés. ..
La séance n'a pas duré moins do deux„„
heures.
En attendant que la Comédie-Française
s'installe à l'Odéon, elle donnera à 1 Opéra
les représentations suivantes :
Jeudi, en matinée de quinzaines classi-
ques (billets blancs), Horace et les Plai-
deurs ; en soirée, le Bourgeois genlilhonuiu.
Dimanche, en matinée, Andromague, re-
demandé par un très grand nombre de
personnes, à la place du Mariage de figarn,
primitivement arrêté, et Tartuffe-, le soir,
(Edipe roi, qtto Mounet-Sully désirait ar-
demment interpréter sur la vaste scène de
l'Opéra.
Ceux qui ont assisté aux représentations
inoubliables d'(Edipe sur le théâtre
d'Orange, les admirateurs du talent u
Mounet-Sully partageaient.Ic0ll_ciarc-
grand artiste, désir auquel M. Jules Lia
tie ne pouvait pas ne pas souscrire. I ans
SSflSâîS:
que
publions montre qu il les» clôturera.
La reconstruction
ministre île l'Instruction
publique " la bi. Chambre Lelygues, a ua lun(li sur 10 but,eau do
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