Titre : La Fronde / directrice Marguerite Durand
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1900-03-02
Contributeur : Durand, Marguerite (1864-1936). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb327788531
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 02 mars 1900 02 mars 1900
Description : 1900/03/02 (A4,N814). 1900/03/02 (A4,N814).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k67039339
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, GR FOL-LC2-5702
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 04/01/2016
««ment de fonder une insti-
tULiOD cupent nouvelle: en ce "ffAssur.».. contre la rail-
lite.
DUEL AU FOUET
rcnronlre peu ordinaire Tient d'avoir
l J,I™ environs de Paris, entre deux
i NI.M. Falgat et RICCI.
C rarme choisie était le fouet. En effet.
qu'île autre arme pourraient donc choisir
""vomiia'nùs'de leurs témoins, les deux
a-lversair**» ont mis habit bas. Dè»( la pre-
nii.TC reprise, M. llicci était atteint au
front et M- Falgat au visage. A la seconde
reprise, l'engagement devenait seneux.
Couvert de coups, le corps ensanglanté par
laTcrrible IlItlièrl!,M. llicci tombait évanoui,
terrassé par la douleur. Les témoins I ont
Irinsporte d'urgence à l'hôpital de Nan-
f)n ignore, parait-il, les motif do la ren-
LES TARIFS DU MÉTROPOLITAIN
La Compagnie du chemin de fer métropo-
litain vient de sourncllro A l'homologation
ministérielle les If tarifs et conditions»
transport des voyageurs sur son réseau.
Los tarifs snnt les suivants : centimes
en 1" classe et 15 centimes en 2' olasse
nour le parcours d'un point quelconque à
un autre point du chemin de fer metropo-
111alO.l'e plus, .tes billets d'aller et retour vala-
bles pour une seule journée seront délivrés
seulement pour les trains partant avant
neuf heures du matin au prix uniforme de
2o centimes en 2* classe. Le retour sera
valable par un des trains quelconques de la
journée. Les voyageurs porteurs de ces bil-
lets qui désireront monter en 1-classe
paveront un supplément de 5 centimes si
(•/est à l'aller, do Io centimes si cest au re-
tour,¡':nlin, des billets à prix réduits seront dé-
livras aux eniants des écoles communales
de Paris lorsqu'ils voyageront en groupe et
conduits par un do leurs maîtres.
Comme dans les gares des autres compa-
gnies, les voyageurs payeront leurs places
avant le départ. Ils recevront en échange
un billet qu'ils devront présenter à toute
réquisition des employés et déposer a leur
sortie de la gare dans les boites alrectées il
cet usage.
DANS LES EGLISES
Hier malin iL 10 h.a été célébrée en t eghse
St-ll- ilt)l*i,,-ti Kvlau. une messe anniversaire
de la mort de M. Fernand Xau,directeur du
Journal..
Pans la nombreuse assistance, citons
MM Eugènc,:lcnri et U'on 14ctellicr,Lepage,
secrétaire général qlu Jow nul Lauze, sec l,e-
titi r(t de la rédaction, le sculpteur Madlanl,
> In docteur Lé-né, Ile ne Maizeroy Jean Je
Ullnllcfond, Hanson, Valoye.hnjalbert et les
chefs df's différents services du Journal,
Mines la comtesse de Mirocourt, comtesse
de Tmrnar, etc.
La famille était représentée par Mmeb
Fi rnand Xau, Mobisson, MM. Edmond Xau,
et MuhlSSfll),
Lundi prochain 5 mars, sera cé ébré , en
l'église St-Séverin. le mariage do M. le
docteur Tournier, médecin de la compagnie
rirs chemins de fer d.' n:sl et mÙdeein-ad-
it.int il la Préfecture de la Seine, avec Mlle
llél ne. Lender..
i. s témoins du marié seront le docteur, .
Creguy, médecin en chef île la compagnie
de 1 l-St et M. Ilt°'ris..;on, sénateur.
pour la inar c . M. Mouret, ingénieur en
rhel du département du Doubs, et Louis
rnn>ii.i>_Hr>ll(Misn. statuaire.
LA CAVALERIE PARISIENNE ET L'AU-
TOMOBILISME
I.o recensement des chevaux offrait, cette
année, un grand intérêt en raison de l'ex-
tension de l'automobilisme. Le nouveau
mode de locomotion avait il porté atteinte
à la cavalerie parisienne.
Les chiffres répondent clairement.
«n comptait à Paris, l'annéo dernière,
D.'t/wJ chevaux susceptibles d'être réquisi-
tionnés en cas de mohliisalion,Cette année,
co chiffre s élève à 98.281, répartis comme
suit entre les dill'érents arrondissements
de l'arls :
t" arrondissement, 30,833 chevaux; 2' i32 ;
n', 3iii; Í', sm; .V, $J¡j; Ô', 1,823; 7 , 1,8-45;
y- •>-, t,;,Hû; 10-, 4,08Ii; Il-, 3,298;
î r»7U ; 13*, i4-, 2,341; lîe, 8,if,-, 3,141; *, 6, 118 ; 18 -, 10,018; 19-, 7,380 :
2"-. 2,131».
En ré-unie, malgré le nombre élevé des
voitures automobiles circulant dans Paris,
le nombre des chevaux a augmenté de
4,»>32 unités.
"0 même, la substitution de la traction
mécanique à la traction animale pour un
certain nombre de lignes de tramways n'a
pas causé de diminution dans le nombre des
clievau\ en service à la Compagnie des om-
nibus. Cette Compagnie possédait l'année
dernière ir.,833 chevaux; cette année le
fhitrie de sa cavalerie s'élève à 46,838, soit
une nuirmentntion de 1,007) chevaux.
En vérité, jamais un mode île locomotion
ne peut faire tort à un autre, attendu que
plus l'on voyage, plus l'on circule, plus 1 on
veut voyager, circuler.,.
UN PEU PARTOUT
L'amélioration signalée dans l'état de
santé du général de Galliffet s'est confir-
mée.
Le ministre de la gucrre,quoique toujours
trèsaffaibli.paraissaitêtre hier malin mieux
que les jours précédents.
LA DAMB D. VOILÉlI.
S -preme' e, ew *nonp crnot
le meilleur deA deéAgftA Iln6.
LA BOURGEOISIE " RETARDE "
Mlle Dugard l'affirme dans sa bro- j*
chure sur l'Education des jeunes filles 'u
que Mme Debor vient de commenter I p;
dans la Fronde, avec sa lucidité coutu- S(V4
micro...
Je ne la contredirai pas. La bourgeoi- I J lé
sie retarde, se complaisant dans son N
égoïsme, s'accrochant aux préjugés dont
elle vit ; apeurée, jusqu'à l'affolement «
par les progrès du bon sens,de la raison,
de la logique, de la diffusion des idées, CI
enfin, devant laquelle ses privilèges s'en-,
voleraient comme la plume au vent, ht *■
si l'Université semble, parfois, bien ti- £
mide aux esprits d'avant-garde, c est «
qu'elle a nettement mesuré la distance "
qui la sépare de l'opinion moyenne des j>
Français (j'allais presque dire do 1 in-
conscience de la moyenne des Français). |
L'on peut dire que tous les progrès 9
qu'elle a faits depuis la troisième Hépu- ^
blique, elle les a faits maigre la bour- I P
geoisie..... IL
D'abord, le peuple n avait pas besoin
de tant d'instruction, l'instruction lui se- q
rait pernicieuse ; elle l'éloignerait des I '
travaux des champs et de ceux de la l'a- a
brique. , , -,
La laïcité aggraverait les dangers de Il
l'école obligatoire ; car si la bourgeoisie
peut se donner le luxcdôlrevoltairiennc J*
par tempérament, et cléricale par sno-
bisme, au peuple il faut une religion; J 1
une religion formelle et autoritaire. J F
L'enseignement secondaire pour les
jeunes filles n est point rassurant ; il faut t
le surveiller de très près; le maintenir
dans les limites rigoureuses de l'utilité, t
des conventions mondaines, de la bien- t
séance, de la.' décence, pour tout dire : I a
trop littéraire il serait dangereux pour c
l'imagination; trop scientilique,il tombe- 1
rait dans l'immoralité. (Par exemple, les I
mères bien pensantes tolèrent les leçons j f
de physiologie aux jeunes filles de seize 1 J
ans... à la condition que les démonstra- •
tions aient lieu sur l'écorché neutre, I <
c'est-à-dire à la condition que la leçon j
soit inutile. Et bien entendu qu'il ne
s'agit ici que de leur propre conforma- |
tion). ,, I
Ces mêmes mères ont été jusqu a se
' demander s'il n'était pas dangereux pour
. la candeur des jeunes filles d'avoir pour I
. professeurs des femmes mariées, et sur-
tout des femmes dont la grosse-se serait
i visible. I
i De telles pruderies sont plus que cho-
quantes,elles salissent l'esprit; mais que
- faire contre une éducation qui, depuis des
siècles, déforme le bon sens en même I
- temps que le sens moral ? I
0 Lorsque les femmes sont entrées — de
- par la loi - dans les conseils départemen-
taux, ce fut une autre antienne ; l' « or- I
e gueil, » le détestable orgueil allait leur |
faire oublier la modestie, qui est leur I
charmant apanage. I
5 En acceptant la candidature au Conseil
- supérieur, qui III 'étüitotTerLe, j 'ai « déserté I
' mon sexe. » I
° Un des grands arguments contre l'ins-
pection des écoles de filles par des fem-
; mes, c'est que les inspectrices seraient
; en relations avec des fonctionnaires du
; sexe masculin ; c'est qu'elles seraient
; forcées de manger parfois au restaurant,
de coucher dans des hutels, autant d ac- I
tes qui sont incompatibles, pour une
1 s femme, avec la considération univer-
6 ' selle. I
Etonnez-vous après cela que la loi sur I
n l'inspection féminine s'applique avec une
n telle lenteur, et même qu'elle soit en I
a « sommeil » depuis des années 1 I
18 Vous savez en quoi consiste la déléga-
" tion cantonale? C'est, à proprement par- I
(,, 0 1er, un lien entre l'école et la famille. Le 1
il dé!égué cantonal est par définition, un
homme estimé lie tous, choisi parmi les J
n plus cultivés et les mieux éclairés de la |
commune, pour apporter dans l'école un
peu d'air du dehors, pour causer avec
l'instituteur des difficultés qui lui vien-
nent de ceux qui devraient l'aider dans
sa tâche, c'est-à-dire des parents et, par-
fois, des municipalités ; de lui faire con-
nattre les moyens d'en triompher, de le
mettre au courant des desiderata légi-
times des uns et des autres. Bien posé
dans la commune, je le répète ; y ayant
des attaches anciennes et connus de tous,
il pourrait être — il est parfois — d'un
grand secours à l'instituteur à l'école à la
collectivité.
J'ai « défini » le délégué cantonal. Mal.
heureusement, la réalité n'est pas tou-
jours en harmonie avec ma définition et
cela par la faute des instituteurs, trop
habitués à considérer leursécoles comme
des arches' saintes sur lesquelles il ne
faut pas porter de regards téméraires ;
par la faute de quelques inspecteurs qui
voient dans le délégué cantonal
sorte de concurrent; par la faute du dé-
légué lui-même qui ne remplit pas tou-
jours les conditions nécessaires pour as-
seoir son autorité morale. Plus d'un est
entré dans la maison pour la trahir ; plus
d'un a l'audace d'envoyer ses propres
enfants à l'école congréganiste 1
Malgré ces tares, le principe de la dé-
légation cantonale n'en est pas moins
excellent, et si l'action d'un délégué di-
gne de sa fonction est bienfaisante dans
les écoles de garçons, celle d'une délé-
guée serait non moins bienfaisante dans
les écoles de filles.
Les objections — celles que la bour-
geoisie trouve les plus graves - faites
contre l'inspection des écoles de filles
par les femmes, n'existent pas en l'es-
pèce, puisque la déléguée visiterait seu-
lement les écoles de sa commune et
qu elle continuerait à vivre, comme par
le passé, sa vie de famille sous les yeux
de ses voisins. Le congrès de Rennes
(1898) a voté l'organisation de la déicga-
tion féminine; le minislère de l'Instruc-
tion publique n'a élevé aucune protesta-
tion contre ce vote...
Eh bien ! nous sommes a la veille de
la nomination des délégations cantonales
par les conseils départementaux; 1e me
demande combien de communes seront
dotées de déléguées?
Peut-être aucune; peut-être un nom-
bre dérisoire, et soyez sûrs que ce résul-
tat, quasi-négatif, ou négatif tout a fait,
sera dû à l'écart, considérable qui existe
entre la pensée libre de l'Université, et
le préjugé tenace de la bourgeoisie.
He laissera-t-elle émanciper? N'y épar-
gnons pas notre peine, car son obstina-
iion, entretenue par rEglise,esL l'entrave
la plus sérieuse à la diffusion de l'idée
démocratique.
PAULINE KERGOMARD.
LA CHAMBRE
Que faut-il admirer le plus, ou la pa-
tience de la Chambre, ou l'obstination de
l'amiral Hicunier qui pendant plusieurs
heures hier, a poursuivi la lecture d une
centaine de feuillets. Seul, le rappor-
teur a eu le courage d'interrompre le
lecteur.
M. de la Porte, rapporteur. — Je voudrais
bien entendre ce que vous dites.
L'amiral Rieuaier. - Voua lu lirez à I 'Ofliciel
(Hires et bruit.)
Enfin vers quatre heures, on entend
des grognements sourds « Vive l'armee !
Vive la marine ».
C'est le mot de la fin. L'amiral R'eu-
nier regagne sa place oii pas un de ses
collègues ne vient le féliciter.
M. Lockroy et son lorgnon entrent en
serne.
L'orateur proteste d'abord contre une
insinuation de l'amiral Rieunier.
M. Edouard Lochroy. — Au cours de son dis-
cours d'hier,! honurahte amiral Hieunier a. dit, à
propos d'un livre que j'ai récemment publie .
.. \t.us quel crève-cœur aussi, dit 1 auL.'ur du
livre que de se voir donner comme successeur
un homme d'affaires... » Or cette phrase n est
point dans le volume (Kxclarnations) ; elle a cf.;
Imaginée par l'amiral Hieunier, qui a bien voulu
me i attribuer. Cette constatation sera ma seule
réponse.
On anplaudit,ct M.Lockroy commence
un tr: s remarquable exposé du budget
de la marine, la seule chose dont il n ait
pas encore été question. M. Lockroy fait
longuement l'éloge de notre marine,
tout en critiquant le favoritisme dont
certains officiers ont bénéficié. Il termine
ainsi :
n faut que la marine sache que '
ment n'entend récompenser que
IIgenoe et le travail. (Très bien! très bien 1) On iJ
excitera ainsi les émulations les plus nobles, on j
inspirera aux subordonnés ce respect contlant
qui est la base de toute discipline, on donnera
aux chefs plus d'autorité, on fera revivre ces
vertus du passé dont nous aurons peut-être be-
soin SI, bientôt,au conlraire,le le favoritisme envahit l'armée
navale, c'en est fait d'elle. Conservons-la avec
tout ce qu'elle a de grand, de
reux. Autant que personne, je ^.a,sn,I,„" ."^'^Ypnrochcs
qu'on peut lui faire, mais je sais aussi 1 reprochesadmira-
ble force morale qu'elle représente.
J'ai vu, t l'bèurc où l'on pouvait croire au
danger, avec quelle sérénité elle envisageait la
lutte possible, avec quelle énergie elle se pré-
parait aux plus terribles des devoirs et envisa-
port*, nos radi's de
guerre, Alors ?ai vu dans I attitude des équipages,
dans le langage des ofllciers, je ne sais quel si-
goe de consolation, de renaissance et peut-etre
de victoire.
Des applaudissements répétés éclatent
et le ministre de la marine monte a la
tribune. ..
M. de Lanessan se défend tout de
suito du reproche que lui adressait son
prédécesseur.
Quand J'ai pris le ministère do la marine, le
chef d état-major général n'avait qu une autorité
bien faible en ce qui concerne I avancement, Fn
vertu de la législation existante, les propositions
d'avancement épient, soumises a «n, eoinite de
trois inspecteurs généraux, dont je ne mets pa &
en doute l'impartialité
Ces inspecteurs, parvC'nus a11 sommet do leur
carrière, n'ayant plus rien à attende du f,-oti-
vernement, connaissant h fond le
!.t marine pour 1 avoir commande, ti liaient entre
leurs mains les destinées du cadre d * olllciers.
Le chef d'état major général, d une ancien i« tç
moindre et parfois d 'un grade inférieur, avait
peu d'intluenec sur cux.
Quant au gouvernement, il lui était impossible
d'exercer une action quclconque, en dehors (le
son droit d'inscrire oxcenuonnellement un olli-
cier au tableau pour faits de giu i re. M us ce
droit entraîne une telle responsabilité qu il s est
passé des années sarH4 que le ministre en u^.L.
Je me garderai bien do dire <|irs le f;ivd)ritïs tii.
ait dominé dans ce comité; CI) ne serait IKW
exact. Mais tont était prépare pour qu il pttt s y
introduire. J'ai voulu maintenir les chances éga-
les entre tous les officia, et c'est pourquoi | ai
donné au ministre la présidence du coinitc, alin
que les dossiers fussent mis sous ses yeux et
qu'on pût. discuter les mentes de chacun de s
CaComme'lc ministre n'a aucune raison de favo-
riser l'un plutôt que i'.u)t)-e. Mouvemet'ts ver-,,), comme du reste, il agit en prince f ..
membres du comité, j'ai pem-o que cette n -sui e
I serait un excellent moyen d.' faire dispal'aÎtrc le
favoritisme. (Très bien! tr-'s bien 1 a gauche),
Quant à l'infériorité des salaires des
ouvriers de la manne par rapport aux
salaires de l'industrie privée M. de La-
nessan estime qu 'il faut étudier les
moyens de relever ces salaires d d orga-
niser le recrutement de ces ouvriers.
Une commission interministérielle
nommée par le ministre des finances et
le ministre de la marine va étudier un
projet réorganisant la comptabilité des
arsenaux maritimes..
Il appartient a la Chambre de voter le
projet de loi tendant il la réorganisation
du contrôle ; l'inspection du tr time deviendra enfin un corps de con-
trôle technique.Tel est le programme du
ministre qui s'est efforcé de faire pour le
mieux; il faut dit-il, en terminant a ce
pays une marine qui soit en harmonie
avec son esprit démocratique.
Très applaudi, M. de Lanessan reçoit
de nombreuses et méritées félicitations.
M. de La Porte, rapporteur déclare se
réserver pour la discussion des chapi-
tres ; mais dès maintenant il tient a pro-
tester contre les attaques injustifiées de
l'amiral Rieunier.
M. Claudinou ébauche un discours et
on renvoie la suite de la discussion à
lundi.
La journée d'aii,jour(I hui est rtser-
vée à des interpellations multiples.
HÉLÈNE SÉE.
INFORMATIONS PARLEMENTAIRES
M. Waldeck-Rousssau à la commission
des évêques
M Waldeck-llousseau, président du con-
seil'a été entendu hier par la commission
chargée d'examiner le projette loi tendant
à modifier les articles :!Ut et -20:. du Code
pénal en ce qui concerne les censures et
critiques formulées contre les actes du
gouvernement autrement que dans 1 exer-
cice du ministère pastoral. ,
Le président du conseil a intaquo les
mobiles qui l'ont inspiré. Aux yeux du
gouvernement, a-t-il dit, les critiques ou
censures émanant des ministres des cultes
contre les actes de 1 autorité n apportent
pas un moindre trouble à 1 ordre p
parce qu'elles se for.nutcnt sous une tonne
différente de la lettre pastorale. La publi-
cité est plus grande, la forme plus vive , le
I trouble n'en est que plus certain.
Au aurpUM, il ne ■ agit pu, a &JOUI. M. {
Waldeok-Rousseau, d'interdire aux minis- <
Lres des cultes le droit d'exprimer une opi-
nion sur les questions politiques ou reli-
gieuses, les réformes possibles ou désira-
bles, mais bien la critique ou la censure
des actes de l'autorité publique accomplis
par elle en vertu des lois, décrets et règle-
ments en vigueur, ou encore à raison du
droit de contrôle et de surveillance re-
connu à l'Etat sur les ministres des cultes
rétribués par l'Htat.
M. Renault-Morliôre, président de la com-
sion, a indiqué qu'il serait préférable, pour
atteindre le cas visé, de modifier la loi de
1881 sur la presse, puisqu'il s'agit de délits
qui sont commis par la voie de la presse.
Le président du conseil a répondu que la
loi sur la presse avait surtout en vue les
écrits ou discours comportant injure, dif-
famation ou outrage, et que les écrits qu on
veut atteindre no sont pas nécessairement
injurieux, diffamatoires ou outrageants.
M. Waldeck-llousseau entend donc main-
tenir son projet tel qu'il l'a présenté.
En réponse à une question, le président
du conseil a déclaré que le projet devait
s'appliquer à tous les ministres des cultes,
prêtres ou évêques, et aux ministres de
tous les cultes rétribuée; par l'Klat.
SÉNAT
Au programme une question et une in-
terpellation. La premièro émane de M. I)el-
pcch. Il s'agit d'une résolution volée par
la Chambre invitant le Rouvennment n
supprimer les périodes d instructions de
28 et de 13 jours oour WiJO. L'honorable sé-
nateur désire connaître les intentions du
gouvernement......
Le président du Conseil répété ce que le
ministre la guerre avait déclaré au l'a-
lais-Bourbon ; il accordera le plus de sur-
sis possible, quant à modifier la loi c'est
impossible....
L'incident est eloq'et nous passons à l in-
terpellalion Treille sur t épidémie du lycue
St-Louis. .., ....
11 faut retenir do ce triste tnc'dnnt. dit
1 orateur, que dans un établissement rece-
vant de l'eau excellente, la fièvre typhoïde
a éclate ; qu'il faut isoler dans les infirme-
ries les personnes atteintes de maladies
contagieuses ; (ili enfin il faut créer un sa
natorium pour tous les lycées et collèges.
Le ministre do l'Instruction publique lait
connaître les détails de l 'etiquèteà laquelle
il s'est livré.
11 ajoute :
A l ie ure actuelle, une amélioration notable
s'est produite A l'infirmerie du lycée Saint-
Louis ' G i iiidant, comme deux élèves sont en
pore mili tes, j'ai cru devoir cinpec icr ta ren-
tr.»-,e qui devait avoir lieu hier et diriger les ete-
v.'s pour deux ou trois semaines au lycé#-, Laka-
liaI. lTI'i:s bien !) n
l'ai cru .mrsi ml) pn-orcuner de 1 instruction
et le recteur a fait ouvrir des cours fl la Sor
bonne nour que les études ne subissant aucune
interruption...
)); tion a fait tout ce qu'elle pouvait faire, tout CI'
titi il était de son devoir de faire..
Je crois, comme M. Treille, que les intlrme
ries devraient être cii dehors lies coll ges. et j ai
déjà entamé des négociations pour établir un
saiiat- rt"tn nil l'on transporterait les élevés al-
teints de maladies COnla¡,peusm:¡, Si ces négocia
tions roussissant, je ferai appel à la bonne vo-
lonté du Parlement. (Très bien.)
Les parents des élèves malades ont été immé.
diatement prévenus ; lOUf, 1« personnel médical
du lycée a montré un dévouement auquel j(
rends hommage et qui lions a valu les remercie-
m.'tits de nombreux ['ar. nts ,'l'rûR btcn;.
M. Treille voulait proposer un ordre dL
jour ainsi conçu :
Le Sénat,comptant que le pnuverncmentsaun
mettre à profit les enseignements résultant d(
l'épidémie du lycée St-Louis, passe à 1 ordre di
juur.
Il remercie le ministre d avoir envoyé . ,te:
pensionnaires au lycee Lakanal, et, ilevan
les déclarations qui viennent d'étro faites,i
retire son ordre du jour.
Le Sénat adopte un ordre du jour de MM
Deandreis et Ucl pcch accepté par le minis
tre et ainsi cont:u :
Ln ^énat approuvant les déclarations du mi
- nistre de l'Instruction publique, passe a l'ordr
du jour.
i Applaudissements répétés. On siéger
niimiird'hui.
H. S.
DANS LES GROUPES
A la gauche démocratique
M. Cabart-Danneville, sénateur de ln.
Manche, vient do donner sa démission de
membre de la gauche démocratique par
une lettre dans laquelle il dit :
j :u combattu toute nu vie le despotisme et
¡'intol,'orall\'l' « sous toules leurs forin-s n. La
i «Misée d'une domination quelconque s imposant
au pays m a tOlly,UI'S été in*up|Hjrtable..
Lest parce que jn suis profondement atta< m.
aux idées de liberté, de .justice, d honiifilcte
politique et morale qui douent cire la 1);tst; Je
la République que. li- me reluse à soutenir, par
on re un n nisi're dont les .déments honapar-
ttst-s' orléanistes du lii Mai. collectivisUs n'ont
pas titi passé qui rep >nd pour eux.
M. Dufoussat, sénateur de la Creuse, a
adressé à M. Maxime Leoomte, président de
la gauche démocratique sénatoriale, sa et.-
mission par une lettre où il dit :
Je ne saurais adhérer complètement k la
claration dont les termes ont été rédigés par une
partie du grou je de la gauche démocratique.
Soucieux avant tout de mon indépendance, Je
vous adresse ma démission.
POLITIQUE ETRANGERE
La guerre au Transvaal
Les Anglais ont sauve leur presligo, leur
uprémalie au Transvaal. Le courant poli-
que anti-britannique s'est un peu étonna
e l'allure du consul anglais, M Koss, à
,ourenço Marquès ; une proclamation éma-
ée de lui a été lancée afin do commander
3 loyalisme aux sujets do la reine Victoria
n territoire portugais, ainsi qu'aux autres.
!no telle initiative a pris, aux yeu" du
ouvernement de Lisbonne un caractère
l'outrecuidance, qui a choqué les cervelles
liplomatiques..
La capture du général Cronje, la prise de
.adysmith, soulèvent l'enthousiasme pour
e feld-maréchal lloberts et sir'Butter Dé.
>ormais,l'on n'attend que le triomphe final;
,e qui reste à faire n'apparaît plus que
somme quantité négligeable ; rien ne sem-
)le impossible à accomplir aux yeux des
anglais; l'impérialisme foudroie toute
'opposition à. Londres; 1 ell'»*rvoscence est
Lu comble. L'entrée en scène du générât
toberts est-elle le prélude des préiimi-
miresdo la paix ? G est ce qui semblerait
levoir être lune des premières mani l'es ta-
,ions du cabinet anglais, attendu que, con-
.raircmcnt à ce qui a elé dit, les chances
l'une médiation de la part des puissances
vont en s'alfaiblissant.
Les avantages gignes le 22 février par le
général Buller sont la résultante de la pré-
pondérance du nombre. Le-s Anglais affir-
ment avoir encore emporté des positions
ennemies ces jours derniers. Quoique
une dépèche venue de Colenso, en date du
ZI, assurât que les Boers venaient do rnce.
voir des secours. C'est une position anpcléo
le Groobier's Klo"r Avec- leur fameux
. Long-Tom - et leurs canons du Civusof,
ils ont ouvert le feu. Mais l'artillerie enne-
mie a riposté vigoureusement depuis lo
matin,et s est avancée de un mille cl demi,
sans faire deloger les uS"itÎllnnts. Dans la
nuit, les Boers ont prolonge cmergiquement
la rusllade sur un kopje occupe pat- ! in-
ranterie. Au point titi jou ,. les forces an-
glaises se trouvaient en position de pou-
voir commander une riposte soutenue, a
l'attaque de ia position bourde Groobler's
Kloof.
Ce fut dans l'après-midi surtout que les
troupes républicaines eurent à subir l alla»
qie la plus violente des troupes d outre-
Manche; nAis ils parvinrent à s abriter
grâce aux accidents de terrain, et à gagner
le sommet de la colline don ils firent pleu-
voir une grêle de plomb "Ill' les fantassins
qui, à l'entrée de la nuit é'aient arrives àL
quelques yards de la première ligne des
retranchements des Boers, (iroobler s Kloof
put seul résister; les autres points strate-
giques furent détruits par les bombes a la
lyddito. En outre, une dépèche, de source
sùro, annonce que les Anglais ont délivre
Ladysmith, et que c est l'action la plus im
portante qui s'est jouée pour eux.
A Londres, la joie est immense, car Ion
considère la prise de Kronje et cello de la
ville assiégée comme précédant de peu de
temps la fiu de la guerre. Dans les suheres
officielles, la note diplomatique qui es-
compte le dénouement de la, campagne est
celle-ci, en substance : Le gouvernement
allemand nest pas hostile à l Angleterre, il
est trop prévoyant pour ccta. L Angleterre
a de grands intérêts en Afrique, et si son
prestige endurait un échec sérieux, la ba-
lance de la force pourrait pencher du cota
opposé aussi bien au détrônent de 1 Aile*
magne qu'à celui do 1 Angleterre, mais il
n'en serait pas de même ile la France ci do
la llussie; ces embarras ttu gouvernement
de la Heino leur profiler aient a toutes deux,
surtout è la France; cars.i désireuse qu (,lie
soit de faire son Exposilion dans la paix,
elle est tenue de suivre aveuglement ="U[)
alliée à laquelle elle est liée dans des con-
ditions inégales. Gr'icc à cette alternallve,
aioute la note officielle, il est de la plus
haute nécessité pour rAngl-terrodo s.' pré-
munir contre une intervention et une dé-
monstration européennes.
Il devient important t));' nL(,,iiant de cons-
tater quels services reteieii' t'-s aérostats.
Les Anglais sont possesseurs de \I;LII..IlJ
dcrt les services dr viennent exclusive-
ment appréciables. I)u c ,)t(,, de l'aadeig,
cet auxiliaire leur a permis la découverte
de quatre wagons contenant des munitions
cachées dans le lit de la nv.erc. hur les
indications obtenues par cette v,)ie, les An.
triais réussirent à diriger leur l'ou sur les
wagons qui liront explosion au bout <1 uns
heure.
A Capetown,la révolte soml le so généra'
liser; une grande iriquié.iiile do I1HIC dans
les environs de la viII,': 1'^ nains e i cir-
culation ne restent plus t-<-!souvent des piquets île soldats .it • ■ ni
les simples voyageurs pour ics escortera
IBO
LA TRIBUNE
LES FEMMES DOCTEURS
en Médecine
mess=""Cette dernière, avant son mariage
avec le docteur Tourangin, était bien
connue dans le monde médical sous son
nom de jeune fille : Mlle Chopin. On se
souvient de la thèse brillante qu'elle
soutint sur l'acide salicylique, et sur son
emploi pour le traitement des diverses
maladies qu'elle avait observées en l'es-
pace de six mois, sous la direction du
professeur : Armand Gauthier.
Elle a été couronnée par la faculté de
médecine.
Après avoir suppléé pendant un certain
temps, le D' lJujurdin-Buumetz, comme
médecin à l'école normale d'institutrices
de la Seine et au Lycée Fénelon, elle le
k remplace aujourd'hui dans ce lycée pour
les soins et les conseils à donner aux
mai tresses et aux élèves.
Les titulaires des autres Lycées de
filles de Paris, sont : Mme Fouré, méde-
cin au Lycée Victor lIugo, rue de Sévi-
gné. . _
Mme Bertillon, médecin du Lycée Ra-
cine, rue du Rocher.
Mlle Benoit, médecin du Lycée Mo-
lière, rue du Ilanelagh à Passy.
Mme Blanche Etl\v-trds Pilliet qui est
médecin au Lycée Lamartine, rue du
faubourg Poissonnière, est aussi profes-
seur à l'école des infirmiers et infirmiè-
res de Bicêtre depuis l'année 1891 ; en
outre, lorsque son mari, le D- Pilliet,
mourut, laissant vacante sa chaire de
physiologie à Laribúisiore, le docteur
Bournevillc, l'éminent directeur de ces
écoles, ne craignit pas de lui confier cette
chaire en remplacement de son mari.
Elle fait aussi un cours de pansements
à la Salpétrière. C'est la seule femme i
laquelle l'Assistance publique ait confit
un poste d'enseignement.
Le docteur Napias, directeur de As-
sislance publique, a nommé récemment
une femme, médecin des bureaux d(
bienfaisance; c'est Mme pcltier,premièr(
titulaire en ce genre.
Mme Hobineau fut nommée prosec
teur à l'AiitUtt 4a «swiilutijaû àiu liwiflfli 4L
obtint cette fonction au concours, parmi
tous les autres coucurrents masculins.
C'est également la première fois
qu'une femme a obtenu un emploi olli-
I ciel aussi important. Elle a. été admise
comme interne à l'hôpital de Rouen. Une
autre femme a été admise au mème titre
à l'hôpital, il Bordeaux en 181)9. Ce sont
les deux premières admises en France.
Mlle Juliette Destnolières est docteur
en médecine de la Crèche du 18* arron-
dissement.
Mme Lerat est directrice de clinique à
Paris.
Le ministre de l'Instruction publique
et des Beaux-Arts a nommé Mlle llonsi-
gnorio aux fonctions de médecin ocu
liste des écoles normales supérieures de
Sèvres et de Fontenay-aux-lioses.
Cette dernière, qui a étudié l'ophtal-
mulog-ie sous la direction du docteur
Panas, à l *Ilôtcl Dieu, et s 'en est fait une
spécialité, avait demandé la permission
d'instituer un cours libre de cette science,
à Tacadémie de médecine. Cela lui a été
refusé, sous diverses raisons, par le
doyen, M. le docteur Brouardcl, qui a
aliégué, entre autres choses, qu'on crai-
gnait de tenter une expérience avec une
femme qui n'avait pas donné depuis
assez longtemps de preuves suffisantes
de son savoir faire.
Mlle Bonsignorio en a appelé de cette
décision devant le conseil d Etat.
La question est pendante.
D'un autre côté, les conseillers muni-
cipaux de Paris apprécient beaucoup les
services que les femmes rendent dans
les emplois qui leur sont confiés, aussi,
l'un d'eux, M. André Lefèvre, dans un
trùs intéressant rapport sur les ambu-
lances urbaines de la Ville de Paris,
Ht-il récemment certaines observations
à cet égard. « Messieurs, dit-il, une re-
marque s'impose au sujet des Ambu-
lances. Vous savez que les Ambulances
Urbaines emploient des élèves en méde-
cine, alors que les Ambulances Muni-
cipales se servent des infirmières diplô-
mées des hôpitaux. ,
«Or, si les connaissances techniques
L des infirmières ne peuvent être compa-
î rées à celles des internes, par contre, la
> régularité de ces derniers, ne peut non
plus être comparée à celle des infir-
- mièrcs. . .
U « Si Doua MMunHWM* 8A agr4t , le cbiffre
des comptes, nous voyons que pour 1 an-
née 189S, le crédit des remplacements
pour cause de maladie s est élevé a
0,500 francs pour 18 internes et 419 fr.
seulement pour 17 infirmières..
« Le service est beaucoup plus pénible
pour les infirmières qui sont astreintes a
douze heures de présence, tandis que les
internes bénéficient du système des trois
douze ; de plus, les internes sont tous
des jeunes gens, alors que les infirmiè-
res sont souvent beaucoup plus âgées ».
Un autre Conseiller municipal, M. bau-
ton, propose de supprimer les internes.
On sait que le legs de fondation des
Ambulances Urbaines impose des élevés
en médecine pour accompagner les voi-
tures, c'est pourquoi il voudrait que 1 Ad-
ministration prit des élèves femmes pour
cet emploi qu'elles seraient aptes a occu-
per, puisqu'elles sont déjà admises
comme internes dans le service de l'As-
sistance publique.
Un autre bienfaiteur, M. Charles Jules
Sauttcr a légué la nue -propriété de sa
fortune, à la Faculté de médecine de
Paris, afin d'en consacrer le revenu,
après son décès, à la fondation d'un prix
annuel en faveur d'une femme médecin,
auteur d'un ouvrage sur les maladies
des enfants.
Ces différents détails tendraient à prou-
ver que les services rendus par les fem-
mes médecins, sont appréciés justement
comme ils le méritent.
On peut constater que la science ne tue
pas l'amour chez la femme, ainsi que
certains esprits chagrins auraient voulu
le f'tirc croire, pas plus que les hommes
d'intelligence cultivée ne redoutent de
s'unir à des savantes.
On a pu voir aussi que la plupart d en-
tre elles conservent, une fois mariées,
leur nom de jeune fille accolé au nom du
mari...
D'autres, comme Mmes Bertillon, De-
jerine, Gaboriau, Paul Boyer, Touran-
gin, Pillet, Peltier, etc., portent seule-
ment le nom de leur jnari ; celles qui ont
épousé des docteurs, exercent la méde-
cine concurremment avec leurs époux,
dans le même local, à des heures diffé-
rentes.
Mme Perréea épousé l'excellent artiste
du Palais-Royal, Raymond.
Mme Pillet qui a soutenu une thèse
t sur « les uorturbations mentales Dondant
le cours du goitre exoplitalmologique »,
est la femme du statuaire bien connu.
Mme Ilélina Gaboriau, femme ,ln doc-
teur de ce nom cumule, à elle seule, les
deux diplômes de docteur en médecine
et de pharmacienne.
On ne compte que trois veuves parmi
elles : Mme Edwards Pillet, Mme C:a-
ches-Sarraute et Mme Madeleine Brès,
encore, cette dernière a-t-elle perdu son
mari, avant de commencer ses études.
On ne connait encore parmi elles, aucun
cas de divorce.
Il y a des femmes boursières pour les
différentes universités, telle par exem-
ple, Mlle Henriette Mazot, de Urives,qui
a obtenu une bourse pour les écoles de
médecine et de pharmacie de Paris, pen-
dant l'année 1898..
Jusqu'à présent, les femmes médecins
ont dû voler de leurs propres ailes et
trouver leurs seules ressources en elles-
mêmes. Elles n'ont pas, comme leurs
confrères masculins, l'avantage d épou-
ser une dot pour s'établir, ou encore
d'être épaulées par les maîtres et pro-
fesseurs qui ont toujours eu l excellente
habitude de passer leurs clientèles a leurs
élèves préférés.
Celles qui se sont mariées ont contrac-
té des mariages d'inclination avec des
hommes qui travaillent, d'autres se sont
unies à des camarades d'études.
La réclame n'a jamais occupé la moin-
dre place dans leur vie modeste et toute
remplie de labeur. Elles ont aussi, par-
fois, des excès de conscience qui peu-
vent paraître invraisemblables.
C'est ainsi qu'une personne ayant en-
voyé sa domestique chez l'une d'elles,
pour la mander en consultation, la vit
revenir peu après, tout elTarée, disant
qu'elle avait vu le docteur en question,
qui l'avait prévenue, avant toute chose,
que le médecin auquel elle s adressait
n'était pas un homme, mais une femme,
et de bien vouloir retourner chez elle
pour s'informer, puis, téléphoner, dans
le cas ou ce serait bien d elle qu 'on at-
tendait une visite. Ce quiproquo s'expli-
que, en disant qu'on avait chargé la do-
mestique d'aller chercher le docteur
sans désignation de Monsieur ou de Ma-
dame. • •
Toujours les surprises (ln féminisme !
Jusqu'à ces dernières années, il fallait
vraiment les connaître ou se donner la
peine de chercher leurs adresses dans
les annuaires pour les trouver, car a
part quelques rares exceptions, excep-
tions qui auraient dù bien plutôt être la
règle, elles n'avaient pour la plupart au
cune indication,ou plaque au bas de eurs
maisons, ni même sur la porte de leurs
cabinets de consultations.
On se demande parfois, comment elles
pouvaient, de la sorte, avoir une cliell-
lèle...
Quelques-unes prêtent gracieusement,
leur concours à la Société de consulta-
tions gratuites pour les femmes et les
enfants fondée par le docteur (iC-.rgcs
Martin, ancien sénateur, telles : Aimes
Léder et Olga de Grieuiewich.
Cette dernière, qui est slave, ne dédai-
gne pas de se rendre chaque annee au
bal si animé, de l'Association des étu-
diants Russes. Gaie, jeune, aimable et
souriante, on la voit se livrer, avec en-
train, au plaisir de la. (tanse. Elle est une
démonstration vivante, Il'tl prouve que
la science chez les femmes ne pou-se
pas à la metancohc.
Mme Uaschcs-Saxrautc qui, par un
nouveau mariage est devenue Mme (ia-
ches-Barthélcmy, est l'inventeur d uu
corset normal. Elle il pu!'ti<- une bro-
chure, illustrée de dessins anatomiques,
démontrant les ravages que certains
corsets occasionnent dans l organisme
de la femme, par la compression et le
déplacement des organes. Nombre de
danseuses ont adopté ce corset.
Elle est médecin de l'Opéra, ainsi que
de la direction générale des postes et té-
légraphes..
Mme Conta ne dédaigne pas la clien-,.
tèle masculine. Nombreux, sont ceux
qui lui ont demandé ses soins, et la
femme de l'un d'eux,'p'eintro de beau-
coup de talent, lui a peint son poi trait
en pied, en hommage d'amitié et de re-
connaissance...
Ce poi trait est placé dans le salon do
consultation de Mme le Docteur.
Elle soigne avec succès les afiections
neurasthéniques et s'en délasse parfois,
en écrivant sur des questions de haute
philosophie ; sa dernière brochure trai-
i tait du Libre :arbitre, expose en des ter-
| mes aussi nets que rigoureusement
l I)r(-cis.Sans en faire cependant une spécialité,
cette dernière,ainsi que quelques autres,
traitent par l'électricité.
Mme L-uxl-us. a. fond*1 on de-
hors de son cabinet de consultations,
une maison Lin santé près la gar ' du
Montparnasse, où on soigne les femmes
et les enfants, avec salle d 'ol)érat'ioiis,
cham'nes de malades et pouponnerie,
jardin, etc.
Si nous passons à la province, nous
constatons que le» femmes docteurs s 'nt
relativement peu nombreuses, eu égard
à P:tI'is. ...
,%Ille BUllet qui s t est installée a \ ;ciiy,
avait remarqué, illi une lois !:L su-on
des eaux. terminée, les nombreux méde-
cins consulta', t s dl' celte \ 11 le desoi ■ aient
eu masse, s eu retournant chat un * !■ i■ 13
sa localité respective et que les habitants
n'avaient plus de service médical as-aire,
une fois que les hommes de 1 ai t étaient
' "seule, elle resta sur la brèche et sut so
faire une clientèle serieu>e qui 1 e»ttmo
justctncnt. Les communautés et les mai-
sons religieuses l'apprécient et la l'e.
cherchent.
Elle fait scs visites dans une voiture a
cl)t\ et habite villa Contmcn'.a)... rue
Ah!uic'' n" i:ï.
Marseille la troisième ville del-ratico
po~s 'de Mlle TkakhclT, u" o, rue CUll0,
ainsi que Mme Ciiellicr.
A Lyon, se trouve Mlle Gorwiz, ave-
nue de Saxe, LWO. *
A Bordeaux, Mlle Mesnard, L'i, rue du
Temple ainsi que Mlle Pilly; Mlle Rous-
sel exerce à Rouen, rue Jeanne tl'.\rc,
22, Mme Marshall, née Anùerslln, so
trouve à Cannes, villa de Provence et
Mme de !Icrodinoff a Nice.
Quatre autre villes, d'importance se-
condaire, ont aussi des femmes méde-
cins, ainsi réparties :
A Lille, Mme de PuilTe de Magondeau,
99, rue de la Liberté.
A Reims, Mme Gelma-llern, 12, rU(t
Jeanne d'Arc.
A GrJnolJle, Nille, Bruyant, cour Bar-
A Angers, Mme Relers, diplômée de-
puis 18U7.
HARYETT FONTANGES.
l (A suivre.)
tULiOD cupent nouvelle: en ce "ffAssur.».. contre la rail-
lite.
DUEL AU FOUET
rcnronlre peu ordinaire Tient d'avoir
l J,I™ environs de Paris, entre deux
i NI.M. Falgat et RICCI.
C rarme choisie était le fouet. En effet.
qu'île autre arme pourraient donc choisir
""vomiia'nùs'de leurs témoins, les deux
a-lversair**» ont mis habit bas. Dè»( la pre-
nii.TC reprise, M. llicci était atteint au
front et M- Falgat au visage. A la seconde
reprise, l'engagement devenait seneux.
Couvert de coups, le corps ensanglanté par
laTcrrible IlItlièrl!,M. llicci tombait évanoui,
terrassé par la douleur. Les témoins I ont
Irinsporte d'urgence à l'hôpital de Nan-
f)n ignore, parait-il, les motif do la ren-
LES TARIFS DU MÉTROPOLITAIN
La Compagnie du chemin de fer métropo-
litain vient de sourncllro A l'homologation
ministérielle les If tarifs et conditions»
transport des voyageurs sur son réseau.
Los tarifs snnt les suivants : centimes
en 1" classe et 15 centimes en 2' olasse
nour le parcours d'un point quelconque à
un autre point du chemin de fer metropo-
111alO.l'e plus, .tes billets d'aller et retour vala-
bles pour une seule journée seront délivrés
seulement pour les trains partant avant
neuf heures du matin au prix uniforme de
2o centimes en 2* classe. Le retour sera
valable par un des trains quelconques de la
journée. Les voyageurs porteurs de ces bil-
lets qui désireront monter en 1-classe
paveront un supplément de 5 centimes si
(•/est à l'aller, do Io centimes si cest au re-
tour,¡':nlin, des billets à prix réduits seront dé-
livras aux eniants des écoles communales
de Paris lorsqu'ils voyageront en groupe et
conduits par un do leurs maîtres.
Comme dans les gares des autres compa-
gnies, les voyageurs payeront leurs places
avant le départ. Ils recevront en échange
un billet qu'ils devront présenter à toute
réquisition des employés et déposer a leur
sortie de la gare dans les boites alrectées il
cet usage.
DANS LES EGLISES
Hier malin iL 10 h.a été célébrée en t eghse
St-ll- ilt)l*i,,-ti Kvlau. une messe anniversaire
de la mort de M. Fernand Xau,directeur du
Journal..
Pans la nombreuse assistance, citons
MM Eugènc,:lcnri et U'on 14ctellicr,Lepage,
secrétaire général qlu Jow nul Lauze, sec l,e-
titi r(t de la rédaction, le sculpteur Madlanl,
> In docteur Lé-né, Ile ne Maizeroy Jean Je
Ullnllcfond, Hanson, Valoye.hnjalbert et les
chefs df's différents services du Journal,
Mines la comtesse de Mirocourt, comtesse
de Tmrnar, etc.
La famille était représentée par Mmeb
Fi rnand Xau, Mobisson, MM. Edmond Xau,
et MuhlSSfll),
Lundi prochain 5 mars, sera cé ébré , en
l'église St-Séverin. le mariage do M. le
docteur Tournier, médecin de la compagnie
rirs chemins de fer d.' n:sl et mÙdeein-ad-
it.int il la Préfecture de la Seine, avec Mlle
llél ne. Lender..
i. s témoins du marié seront le docteur, .
Creguy, médecin en chef île la compagnie
de 1 l-St et M. Ilt°'ris..;on, sénateur.
pour la inar c . M. Mouret, ingénieur en
rhel du département du Doubs, et Louis
rnn>ii.i>_Hr>ll(Misn. statuaire.
LA CAVALERIE PARISIENNE ET L'AU-
TOMOBILISME
I.o recensement des chevaux offrait, cette
année, un grand intérêt en raison de l'ex-
tension de l'automobilisme. Le nouveau
mode de locomotion avait il porté atteinte
à la cavalerie parisienne.
Les chiffres répondent clairement.
«n comptait à Paris, l'annéo dernière,
D.'t/wJ chevaux susceptibles d'être réquisi-
tionnés en cas de mohliisalion,Cette année,
co chiffre s élève à 98.281, répartis comme
suit entre les dill'érents arrondissements
de l'arls :
t" arrondissement, 30,833 chevaux; 2' i32 ;
n', 3iii; Í', sm; .V, $J¡j; Ô', 1,823; 7 , 1,8-45;
y- •>-, t,;,Hû; 10-, 4,08Ii; Il-, 3,298;
î r»7U ; 13*, i4-, 2,341; lîe, 8,
2"-. 2,131».
En ré-unie, malgré le nombre élevé des
voitures automobiles circulant dans Paris,
le nombre des chevaux a augmenté de
4,»>32 unités.
"0 même, la substitution de la traction
mécanique à la traction animale pour un
certain nombre de lignes de tramways n'a
pas causé de diminution dans le nombre des
clievau\ en service à la Compagnie des om-
nibus. Cette Compagnie possédait l'année
dernière ir.,833 chevaux; cette année le
fhitrie de sa cavalerie s'élève à 46,838, soit
une nuirmentntion de 1,007) chevaux.
En vérité, jamais un mode île locomotion
ne peut faire tort à un autre, attendu que
plus l'on voyage, plus l'on circule, plus 1 on
veut voyager, circuler.,.
UN PEU PARTOUT
L'amélioration signalée dans l'état de
santé du général de Galliffet s'est confir-
mée.
Le ministre de la gucrre,quoique toujours
trèsaffaibli.paraissaitêtre hier malin mieux
que les jours précédents.
LA DAMB D. VOILÉlI.
S -preme' e, ew *nonp crnot
le meilleur deA deéAgftA Iln6.
LA BOURGEOISIE " RETARDE "
Mlle Dugard l'affirme dans sa bro- j*
chure sur l'Education des jeunes filles 'u
que Mme Debor vient de commenter I p;
dans la Fronde, avec sa lucidité coutu- S(V4
micro...
Je ne la contredirai pas. La bourgeoi- I J lé
sie retarde, se complaisant dans son N
égoïsme, s'accrochant aux préjugés dont
elle vit ; apeurée, jusqu'à l'affolement «
par les progrès du bon sens,de la raison,
de la logique, de la diffusion des idées, CI
enfin, devant laquelle ses privilèges s'en-,
voleraient comme la plume au vent, ht *■
si l'Université semble, parfois, bien ti- £
mide aux esprits d'avant-garde, c est «
qu'elle a nettement mesuré la distance "
qui la sépare de l'opinion moyenne des j>
Français (j'allais presque dire do 1 in-
conscience de la moyenne des Français). |
L'on peut dire que tous les progrès 9
qu'elle a faits depuis la troisième Hépu- ^
blique, elle les a faits maigre la bour- I P
geoisie..... IL
D'abord, le peuple n avait pas besoin
de tant d'instruction, l'instruction lui se- q
rait pernicieuse ; elle l'éloignerait des I '
travaux des champs et de ceux de la l'a- a
brique. , , -,
La laïcité aggraverait les dangers de Il
l'école obligatoire ; car si la bourgeoisie
peut se donner le luxcdôlrevoltairiennc J*
par tempérament, et cléricale par sno-
bisme, au peuple il faut une religion; J 1
une religion formelle et autoritaire. J F
L'enseignement secondaire pour les
jeunes filles n est point rassurant ; il faut t
le surveiller de très près; le maintenir
dans les limites rigoureuses de l'utilité, t
des conventions mondaines, de la bien- t
séance, de la.' décence, pour tout dire : I a
trop littéraire il serait dangereux pour c
l'imagination; trop scientilique,il tombe- 1
rait dans l'immoralité. (Par exemple, les I
mères bien pensantes tolèrent les leçons j f
de physiologie aux jeunes filles de seize 1 J
ans... à la condition que les démonstra- •
tions aient lieu sur l'écorché neutre, I <
c'est-à-dire à la condition que la leçon j
soit inutile. Et bien entendu qu'il ne
s'agit ici que de leur propre conforma- |
tion). ,, I
Ces mêmes mères ont été jusqu a se
' demander s'il n'était pas dangereux pour
. la candeur des jeunes filles d'avoir pour I
. professeurs des femmes mariées, et sur-
tout des femmes dont la grosse-se serait
i visible. I
i De telles pruderies sont plus que cho-
quantes,elles salissent l'esprit; mais que
- faire contre une éducation qui, depuis des
siècles, déforme le bon sens en même I
- temps que le sens moral ? I
0 Lorsque les femmes sont entrées — de
- par la loi - dans les conseils départemen-
taux, ce fut une autre antienne ; l' « or- I
e gueil, » le détestable orgueil allait leur |
faire oublier la modestie, qui est leur I
charmant apanage. I
5 En acceptant la candidature au Conseil
- supérieur, qui III 'étüitotTerLe, j 'ai « déserté I
' mon sexe. » I
° Un des grands arguments contre l'ins-
pection des écoles de filles par des fem-
; mes, c'est que les inspectrices seraient
; en relations avec des fonctionnaires du
; sexe masculin ; c'est qu'elles seraient
; forcées de manger parfois au restaurant,
de coucher dans des hutels, autant d ac- I
tes qui sont incompatibles, pour une
1 s femme, avec la considération univer-
6 ' selle. I
Etonnez-vous après cela que la loi sur I
n l'inspection féminine s'applique avec une
n telle lenteur, et même qu'elle soit en I
a « sommeil » depuis des années 1 I
18 Vous savez en quoi consiste la déléga-
" tion cantonale? C'est, à proprement par- I
(,, 0 1er, un lien entre l'école et la famille. Le 1
il dé!égué cantonal est par définition, un
homme estimé lie tous, choisi parmi les J
n plus cultivés et les mieux éclairés de la |
commune, pour apporter dans l'école un
peu d'air du dehors, pour causer avec
l'instituteur des difficultés qui lui vien-
nent de ceux qui devraient l'aider dans
sa tâche, c'est-à-dire des parents et, par-
fois, des municipalités ; de lui faire con-
nattre les moyens d'en triompher, de le
mettre au courant des desiderata légi-
times des uns et des autres. Bien posé
dans la commune, je le répète ; y ayant
des attaches anciennes et connus de tous,
il pourrait être — il est parfois — d'un
grand secours à l'instituteur à l'école à la
collectivité.
J'ai « défini » le délégué cantonal. Mal.
heureusement, la réalité n'est pas tou-
jours en harmonie avec ma définition et
cela par la faute des instituteurs, trop
habitués à considérer leursécoles comme
des arches' saintes sur lesquelles il ne
faut pas porter de regards téméraires ;
par la faute de quelques inspecteurs qui
voient dans le délégué cantonal
sorte de concurrent; par la faute du dé-
légué lui-même qui ne remplit pas tou-
jours les conditions nécessaires pour as-
seoir son autorité morale. Plus d'un est
entré dans la maison pour la trahir ; plus
d'un a l'audace d'envoyer ses propres
enfants à l'école congréganiste 1
Malgré ces tares, le principe de la dé-
légation cantonale n'en est pas moins
excellent, et si l'action d'un délégué di-
gne de sa fonction est bienfaisante dans
les écoles de garçons, celle d'une délé-
guée serait non moins bienfaisante dans
les écoles de filles.
Les objections — celles que la bour-
geoisie trouve les plus graves - faites
contre l'inspection des écoles de filles
par les femmes, n'existent pas en l'es-
pèce, puisque la déléguée visiterait seu-
lement les écoles de sa commune et
qu elle continuerait à vivre, comme par
le passé, sa vie de famille sous les yeux
de ses voisins. Le congrès de Rennes
(1898) a voté l'organisation de la déicga-
tion féminine; le minislère de l'Instruc-
tion publique n'a élevé aucune protesta-
tion contre ce vote...
Eh bien ! nous sommes a la veille de
la nomination des délégations cantonales
par les conseils départementaux; 1e me
demande combien de communes seront
dotées de déléguées?
Peut-être aucune; peut-être un nom-
bre dérisoire, et soyez sûrs que ce résul-
tat, quasi-négatif, ou négatif tout a fait,
sera dû à l'écart, considérable qui existe
entre la pensée libre de l'Université, et
le préjugé tenace de la bourgeoisie.
He laissera-t-elle émanciper? N'y épar-
gnons pas notre peine, car son obstina-
iion, entretenue par rEglise,esL l'entrave
la plus sérieuse à la diffusion de l'idée
démocratique.
PAULINE KERGOMARD.
LA CHAMBRE
Que faut-il admirer le plus, ou la pa-
tience de la Chambre, ou l'obstination de
l'amiral Hicunier qui pendant plusieurs
heures hier, a poursuivi la lecture d une
centaine de feuillets. Seul, le rappor-
teur a eu le courage d'interrompre le
lecteur.
M. de la Porte, rapporteur. — Je voudrais
bien entendre ce que vous dites.
L'amiral Rieuaier. - Voua lu lirez à I 'Ofliciel
(Hires et bruit.)
Enfin vers quatre heures, on entend
des grognements sourds « Vive l'armee !
Vive la marine ».
C'est le mot de la fin. L'amiral R'eu-
nier regagne sa place oii pas un de ses
collègues ne vient le féliciter.
M. Lockroy et son lorgnon entrent en
serne.
L'orateur proteste d'abord contre une
insinuation de l'amiral Rieunier.
M. Edouard Lochroy. — Au cours de son dis-
cours d'hier,! honurahte amiral Hieunier a. dit, à
propos d'un livre que j'ai récemment publie .
.. \t.us quel crève-cœur aussi, dit 1 auL.'ur du
livre que de se voir donner comme successeur
un homme d'affaires... » Or cette phrase n est
point dans le volume (Kxclarnations) ; elle a cf.;
Imaginée par l'amiral Hieunier, qui a bien voulu
me i attribuer. Cette constatation sera ma seule
réponse.
On anplaudit,ct M.Lockroy commence
un tr: s remarquable exposé du budget
de la marine, la seule chose dont il n ait
pas encore été question. M. Lockroy fait
longuement l'éloge de notre marine,
tout en critiquant le favoritisme dont
certains officiers ont bénéficié. Il termine
ainsi :
n faut que la marine sache que '
ment n'entend récompenser que
IIgenoe et le travail. (Très bien! très bien 1) On iJ
excitera ainsi les émulations les plus nobles, on j
inspirera aux subordonnés ce respect contlant
qui est la base de toute discipline, on donnera
aux chefs plus d'autorité, on fera revivre ces
vertus du passé dont nous aurons peut-être be-
soin SI, bientôt,au conlraire,le le favoritisme envahit l'armée
navale, c'en est fait d'elle. Conservons-la avec
tout ce qu'elle a de grand, de
reux. Autant que personne, je ^.a,sn,I,„" ."^'^Ypnrochcs
qu'on peut lui faire, mais je sais aussi 1 reprochesadmira-
ble force morale qu'elle représente.
J'ai vu, t l'bèurc où l'on pouvait croire au
danger, avec quelle sérénité elle envisageait la
lutte possible, avec quelle énergie elle se pré-
parait aux plus terribles des devoirs et envisa-
port*, nos radi's de
guerre, Alors ?ai vu dans I attitude des équipages,
dans le langage des ofllciers, je ne sais quel si-
goe de consolation, de renaissance et peut-etre
de victoire.
Des applaudissements répétés éclatent
et le ministre de la marine monte a la
tribune. ..
M. de Lanessan se défend tout de
suito du reproche que lui adressait son
prédécesseur.
Quand J'ai pris le ministère do la marine, le
chef d état-major général n'avait qu une autorité
bien faible en ce qui concerne I avancement, Fn
vertu de la législation existante, les propositions
d'avancement épient, soumises a «n, eoinite de
trois inspecteurs généraux, dont je ne mets pa &
en doute l'impartialité
Ces inspecteurs, parvC'nus a11 sommet do leur
carrière, n'ayant plus rien à attende du f,-oti-
vernement, connaissant h fond le
!.t marine pour 1 avoir commande, ti liaient entre
leurs mains les destinées du cadre d * olllciers.
Le chef d'état major général, d une ancien i« tç
moindre et parfois d 'un grade inférieur, avait
peu d'intluenec sur cux.
Quant au gouvernement, il lui était impossible
d'exercer une action quclconque, en dehors (le
son droit d'inscrire oxcenuonnellement un olli-
cier au tableau pour faits de giu i re. M us ce
droit entraîne une telle responsabilité qu il s est
passé des années sarH4 que le ministre en u^.L.
Je me garderai bien do dire <|irs le f;ivd)ritïs tii.
ait dominé dans ce comité; CI) ne serait IKW
exact. Mais tont était prépare pour qu il pttt s y
introduire. J'ai voulu maintenir les chances éga-
les entre tous les officia, et c'est pourquoi | ai
donné au ministre la présidence du coinitc, alin
que les dossiers fussent mis sous ses yeux et
qu'on pût. discuter les mentes de chacun de s
CaComme'lc ministre n'a aucune raison de favo-
riser l'un plutôt que i'.u)t)-e. Mouvemet'ts
membres du comité, j'ai pem-o que cette n -sui e
I serait un excellent moyen d.' faire dispal'aÎtrc le
favoritisme. (Très bien! tr-'s bien 1 a gauche),
Quant à l'infériorité des salaires des
ouvriers de la manne par rapport aux
salaires de l'industrie privée M. de La-
nessan estime qu 'il faut étudier les
moyens de relever ces salaires d d orga-
niser le recrutement de ces ouvriers.
Une commission interministérielle
nommée par le ministre des finances et
le ministre de la marine va étudier un
projet réorganisant la comptabilité des
arsenaux maritimes..
Il appartient a la Chambre de voter le
projet de loi tendant il la réorganisation
du contrôle ; l'inspection du tr
trôle technique.Tel est le programme du
ministre qui s'est efforcé de faire pour le
mieux; il faut dit-il, en terminant a ce
pays une marine qui soit en harmonie
avec son esprit démocratique.
Très applaudi, M. de Lanessan reçoit
de nombreuses et méritées félicitations.
M. de La Porte, rapporteur déclare se
réserver pour la discussion des chapi-
tres ; mais dès maintenant il tient a pro-
tester contre les attaques injustifiées de
l'amiral Rieunier.
M. Claudinou ébauche un discours et
on renvoie la suite de la discussion à
lundi.
La journée d'aii,jour(I hui est rtser-
vée à des interpellations multiples.
HÉLÈNE SÉE.
INFORMATIONS PARLEMENTAIRES
M. Waldeck-Rousssau à la commission
des évêques
M Waldeck-llousseau, président du con-
seil'a été entendu hier par la commission
chargée d'examiner le projette loi tendant
à modifier les articles :!Ut et -20:. du Code
pénal en ce qui concerne les censures et
critiques formulées contre les actes du
gouvernement autrement que dans 1 exer-
cice du ministère pastoral. ,
Le président du conseil a intaquo les
mobiles qui l'ont inspiré. Aux yeux du
gouvernement, a-t-il dit, les critiques ou
censures émanant des ministres des cultes
contre les actes de 1 autorité n apportent
pas un moindre trouble à 1 ordre p
parce qu'elles se for.nutcnt sous une tonne
différente de la lettre pastorale. La publi-
cité est plus grande, la forme plus vive , le
I trouble n'en est que plus certain.
Au aurpUM, il ne ■ agit pu, a &JOUI. M. {
Waldeok-Rousseau, d'interdire aux minis- <
Lres des cultes le droit d'exprimer une opi-
nion sur les questions politiques ou reli-
gieuses, les réformes possibles ou désira-
bles, mais bien la critique ou la censure
des actes de l'autorité publique accomplis
par elle en vertu des lois, décrets et règle-
ments en vigueur, ou encore à raison du
droit de contrôle et de surveillance re-
connu à l'Etat sur les ministres des cultes
rétribués par l'Htat.
M. Renault-Morliôre, président de la com-
sion, a indiqué qu'il serait préférable, pour
atteindre le cas visé, de modifier la loi de
1881 sur la presse, puisqu'il s'agit de délits
qui sont commis par la voie de la presse.
Le président du conseil a répondu que la
loi sur la presse avait surtout en vue les
écrits ou discours comportant injure, dif-
famation ou outrage, et que les écrits qu on
veut atteindre no sont pas nécessairement
injurieux, diffamatoires ou outrageants.
M. Waldeck-llousseau entend donc main-
tenir son projet tel qu'il l'a présenté.
En réponse à une question, le président
du conseil a déclaré que le projet devait
s'appliquer à tous les ministres des cultes,
prêtres ou évêques, et aux ministres de
tous les cultes rétribuée; par l'Klat.
SÉNAT
Au programme une question et une in-
terpellation. La premièro émane de M. I)el-
pcch. Il s'agit d'une résolution volée par
la Chambre invitant le Rouvennment n
supprimer les périodes d instructions de
28 et de 13 jours oour WiJO. L'honorable sé-
nateur désire connaître les intentions du
gouvernement......
Le président du Conseil répété ce que le
ministre la guerre avait déclaré au l'a-
lais-Bourbon ; il accordera le plus de sur-
sis possible, quant à modifier la loi c'est
impossible....
L'incident est eloq'et nous passons à l in-
terpellalion Treille sur t épidémie du lycue
St-Louis. .., ....
11 faut retenir do ce triste tnc'dnnt. dit
1 orateur, que dans un établissement rece-
vant de l'eau excellente, la fièvre typhoïde
a éclate ; qu'il faut isoler dans les infirme-
ries les personnes atteintes de maladies
contagieuses ; (ili enfin il faut créer un sa
natorium pour tous les lycées et collèges.
Le ministre do l'Instruction publique lait
connaître les détails de l 'etiquèteà laquelle
il s'est livré.
11 ajoute :
A l ie ure actuelle, une amélioration notable
s'est produite A l'infirmerie du lycée Saint-
Louis ' G i iiidant, comme deux élèves sont en
pore mili tes, j'ai cru devoir cinpec icr ta ren-
tr.»-,e qui devait avoir lieu hier et diriger les ete-
v.'s pour deux ou trois semaines au lycé#-, Laka-
liaI. lTI'i:s bien !) n
l'ai cru .mrsi ml) pn-orcuner de 1 instruction
et le recteur a fait ouvrir des cours fl la Sor
bonne nour que les études ne subissant aucune
interruption...
));
titi il était de son devoir de faire..
Je crois, comme M. Treille, que les intlrme
ries devraient être cii dehors lies coll ges. et j ai
déjà entamé des négociations pour établir un
saiiat- rt"tn nil l'on transporterait les élevés al-
teints de maladies COnla¡,peusm:¡, Si ces négocia
tions roussissant, je ferai appel à la bonne vo-
lonté du Parlement. (Très bien.)
Les parents des élèves malades ont été immé.
diatement prévenus ; lOUf, 1« personnel médical
du lycée a montré un dévouement auquel j(
rends hommage et qui lions a valu les remercie-
m.'tits de nombreux ['ar. nts ,'l'rûR btcn;.
M. Treille voulait proposer un ordre dL
jour ainsi conçu :
Le Sénat,comptant que le pnuverncmentsaun
mettre à profit les enseignements résultant d(
l'épidémie du lycée St-Louis, passe à 1 ordre di
juur.
Il remercie le ministre d avoir envoyé . ,te:
pensionnaires au lycee Lakanal, et, ilevan
les déclarations qui viennent d'étro faites,i
retire son ordre du jour.
Le Sénat adopte un ordre du jour de MM
Deandreis et Ucl pcch accepté par le minis
tre et ainsi cont:u :
Ln ^énat approuvant les déclarations du mi
- nistre de l'Instruction publique, passe a l'ordr
du jour.
i Applaudissements répétés. On siéger
niimiird'hui.
H. S.
DANS LES GROUPES
A la gauche démocratique
M. Cabart-Danneville, sénateur de ln.
Manche, vient do donner sa démission de
membre de la gauche démocratique par
une lettre dans laquelle il dit :
j :u combattu toute nu vie le despotisme et
¡'intol,'orall\'l' « sous toules leurs forin-s n. La
i «Misée d'une domination quelconque s imposant
au pays m a tOlly,UI'S été in*up|Hjrtable..
Lest parce que jn suis profondement atta< m.
aux idées de liberté, de .justice, d honiifilcte
politique et morale qui douent cire la 1);tst; Je
la République que. li- me reluse à soutenir, par
on re un n nisi're dont les .déments honapar-
ttst-s' orléanistes du lii Mai. collectivisUs n'ont
pas titi passé qui rep >nd pour eux.
M. Dufoussat, sénateur de la Creuse, a
adressé à M. Maxime Leoomte, président de
la gauche démocratique sénatoriale, sa et.-
mission par une lettre où il dit :
Je ne saurais adhérer complètement k la
claration dont les termes ont été rédigés par une
partie du grou je de la gauche démocratique.
Soucieux avant tout de mon indépendance, Je
vous adresse ma démission.
POLITIQUE ETRANGERE
La guerre au Transvaal
Les Anglais ont sauve leur presligo, leur
uprémalie au Transvaal. Le courant poli-
que anti-britannique s'est un peu étonna
e l'allure du consul anglais, M Koss, à
,ourenço Marquès ; une proclamation éma-
ée de lui a été lancée afin do commander
3 loyalisme aux sujets do la reine Victoria
n territoire portugais, ainsi qu'aux autres.
!no telle initiative a pris, aux yeu" du
ouvernement de Lisbonne un caractère
l'outrecuidance, qui a choqué les cervelles
liplomatiques..
La capture du général Cronje, la prise de
.adysmith, soulèvent l'enthousiasme pour
e feld-maréchal lloberts et sir'Butter Dé.
>ormais,l'on n'attend que le triomphe final;
,e qui reste à faire n'apparaît plus que
somme quantité négligeable ; rien ne sem-
)le impossible à accomplir aux yeux des
anglais; l'impérialisme foudroie toute
'opposition à. Londres; 1 ell'»*rvoscence est
Lu comble. L'entrée en scène du générât
toberts est-elle le prélude des préiimi-
miresdo la paix ? G est ce qui semblerait
levoir être lune des premières mani l'es ta-
,ions du cabinet anglais, attendu que, con-
.raircmcnt à ce qui a elé dit, les chances
l'une médiation de la part des puissances
vont en s'alfaiblissant.
Les avantages gignes le 22 février par le
général Buller sont la résultante de la pré-
pondérance du nombre. Le-s Anglais affir-
ment avoir encore emporté des positions
ennemies ces jours derniers. Quoique
une dépèche venue de Colenso, en date du
ZI, assurât que les Boers venaient do rnce.
voir des secours. C'est une position anpcléo
le Groobier's Klo"r Avec- leur fameux
. Long-Tom - et leurs canons du Civusof,
ils ont ouvert le feu. Mais l'artillerie enne-
mie a riposté vigoureusement depuis lo
matin,et s est avancée de un mille cl demi,
sans faire deloger les uS"itÎllnnts. Dans la
nuit, les Boers ont prolonge cmergiquement
la rusllade sur un kopje occupe pat- ! in-
ranterie. Au point titi jou ,. les forces an-
glaises se trouvaient en position de pou-
voir commander une riposte soutenue, a
l'attaque de ia position bourde Groobler's
Kloof.
Ce fut dans l'après-midi surtout que les
troupes républicaines eurent à subir l alla»
qie la plus violente des troupes d outre-
Manche; nAis ils parvinrent à s abriter
grâce aux accidents de terrain, et à gagner
le sommet de la colline don ils firent pleu-
voir une grêle de plomb "Ill' les fantassins
qui, à l'entrée de la nuit é'aient arrives àL
quelques yards de la première ligne des
retranchements des Boers, (iroobler s Kloof
put seul résister; les autres points strate-
giques furent détruits par les bombes a la
lyddito. En outre, une dépèche, de source
sùro, annonce que les Anglais ont délivre
Ladysmith, et que c est l'action la plus im
portante qui s'est jouée pour eux.
A Londres, la joie est immense, car Ion
considère la prise de Kronje et cello de la
ville assiégée comme précédant de peu de
temps la fiu de la guerre. Dans les suheres
officielles, la note diplomatique qui es-
compte le dénouement de la, campagne est
celle-ci, en substance : Le gouvernement
allemand nest pas hostile à l Angleterre, il
est trop prévoyant pour ccta. L Angleterre
a de grands intérêts en Afrique, et si son
prestige endurait un échec sérieux, la ba-
lance de la force pourrait pencher du cota
opposé aussi bien au détrônent de 1 Aile*
magne qu'à celui do 1 Angleterre, mais il
n'en serait pas de même ile la France ci do
la llussie; ces embarras ttu gouvernement
de la Heino leur profiler aient a toutes deux,
surtout è la France; cars.i désireuse qu (,lie
soit de faire son Exposilion dans la paix,
elle est tenue de suivre aveuglement ="U[)
alliée à laquelle elle est liée dans des con-
ditions inégales. Gr'icc à cette alternallve,
aioute la note officielle, il est de la plus
haute nécessité pour rAngl-terrodo s.' pré-
munir contre une intervention et une dé-
monstration européennes.
Il devient important t));' nL(,,iiant de cons-
tater quels services reteieii' t'-s aérostats.
Les Anglais sont possesseurs de \I;LII..IlJ
dcrt les services dr viennent exclusive-
ment appréciables. I)u c ,)t(,, de l'aadeig,
cet auxiliaire leur a permis la découverte
de quatre wagons contenant des munitions
cachées dans le lit de la nv.erc. hur les
indications obtenues par cette v,)ie, les An.
triais réussirent à diriger leur l'ou sur les
wagons qui liront explosion au bout <1 uns
heure.
A Capetown,la révolte soml le so généra'
liser; une grande iriquié.iiile do I1HIC dans
les environs de la viII,': 1'^ nains e i cir-
culation ne restent plus t-<-!souvent des piquets île soldats .it • ■ ni
les simples voyageurs pour ics escortera
IBO
LA TRIBUNE
LES FEMMES DOCTEURS
en Médecine
mess=""Cette dernière, avant son mariage
avec le docteur Tourangin, était bien
connue dans le monde médical sous son
nom de jeune fille : Mlle Chopin. On se
souvient de la thèse brillante qu'elle
soutint sur l'acide salicylique, et sur son
emploi pour le traitement des diverses
maladies qu'elle avait observées en l'es-
pace de six mois, sous la direction du
professeur : Armand Gauthier.
Elle a été couronnée par la faculté de
médecine.
Après avoir suppléé pendant un certain
temps, le D' lJujurdin-Buumetz, comme
médecin à l'école normale d'institutrices
de la Seine et au Lycée Fénelon, elle le
k remplace aujourd'hui dans ce lycée pour
les soins et les conseils à donner aux
mai tresses et aux élèves.
Les titulaires des autres Lycées de
filles de Paris, sont : Mme Fouré, méde-
cin au Lycée Victor lIugo, rue de Sévi-
gné. . _
Mme Bertillon, médecin du Lycée Ra-
cine, rue du Rocher.
Mlle Benoit, médecin du Lycée Mo-
lière, rue du Ilanelagh à Passy.
Mme Blanche Etl\v-trds Pilliet qui est
médecin au Lycée Lamartine, rue du
faubourg Poissonnière, est aussi profes-
seur à l'école des infirmiers et infirmiè-
res de Bicêtre depuis l'année 1891 ; en
outre, lorsque son mari, le D- Pilliet,
mourut, laissant vacante sa chaire de
physiologie à Laribúisiore, le docteur
Bournevillc, l'éminent directeur de ces
écoles, ne craignit pas de lui confier cette
chaire en remplacement de son mari.
Elle fait aussi un cours de pansements
à la Salpétrière. C'est la seule femme i
laquelle l'Assistance publique ait confit
un poste d'enseignement.
Le docteur Napias, directeur de As-
sislance publique, a nommé récemment
une femme, médecin des bureaux d(
bienfaisance; c'est Mme pcltier,premièr(
titulaire en ce genre.
Mme Hobineau fut nommée prosec
teur à l'AiitUtt 4a «swiilutijaû àiu liwiflfli 4L
obtint cette fonction au concours, parmi
tous les autres coucurrents masculins.
C'est également la première fois
qu'une femme a obtenu un emploi olli-
I ciel aussi important. Elle a. été admise
comme interne à l'hôpital de Rouen. Une
autre femme a été admise au mème titre
à l'hôpital, il Bordeaux en 181)9. Ce sont
les deux premières admises en France.
Mlle Juliette Destnolières est docteur
en médecine de la Crèche du 18* arron-
dissement.
Mme Lerat est directrice de clinique à
Paris.
Le ministre de l'Instruction publique
et des Beaux-Arts a nommé Mlle llonsi-
gnorio aux fonctions de médecin ocu
liste des écoles normales supérieures de
Sèvres et de Fontenay-aux-lioses.
Cette dernière, qui a étudié l'ophtal-
mulog-ie sous la direction du docteur
Panas, à l *Ilôtcl Dieu, et s 'en est fait une
spécialité, avait demandé la permission
d'instituer un cours libre de cette science,
à Tacadémie de médecine. Cela lui a été
refusé, sous diverses raisons, par le
doyen, M. le docteur Brouardcl, qui a
aliégué, entre autres choses, qu'on crai-
gnait de tenter une expérience avec une
femme qui n'avait pas donné depuis
assez longtemps de preuves suffisantes
de son savoir faire.
Mlle Bonsignorio en a appelé de cette
décision devant le conseil d Etat.
La question est pendante.
D'un autre côté, les conseillers muni-
cipaux de Paris apprécient beaucoup les
services que les femmes rendent dans
les emplois qui leur sont confiés, aussi,
l'un d'eux, M. André Lefèvre, dans un
trùs intéressant rapport sur les ambu-
lances urbaines de la Ville de Paris,
Ht-il récemment certaines observations
à cet égard. « Messieurs, dit-il, une re-
marque s'impose au sujet des Ambu-
lances. Vous savez que les Ambulances
Urbaines emploient des élèves en méde-
cine, alors que les Ambulances Muni-
cipales se servent des infirmières diplô-
mées des hôpitaux. ,
«Or, si les connaissances techniques
L des infirmières ne peuvent être compa-
î rées à celles des internes, par contre, la
> régularité de ces derniers, ne peut non
plus être comparée à celle des infir-
- mièrcs. . .
U « Si Doua MMunHWM* 8A agr4t , le cbiffre
des comptes, nous voyons que pour 1 an-
née 189S, le crédit des remplacements
pour cause de maladie s est élevé a
0,500 francs pour 18 internes et 419 fr.
seulement pour 17 infirmières..
« Le service est beaucoup plus pénible
pour les infirmières qui sont astreintes a
douze heures de présence, tandis que les
internes bénéficient du système des trois
douze ; de plus, les internes sont tous
des jeunes gens, alors que les infirmiè-
res sont souvent beaucoup plus âgées ».
Un autre Conseiller municipal, M. bau-
ton, propose de supprimer les internes.
On sait que le legs de fondation des
Ambulances Urbaines impose des élevés
en médecine pour accompagner les voi-
tures, c'est pourquoi il voudrait que 1 Ad-
ministration prit des élèves femmes pour
cet emploi qu'elles seraient aptes a occu-
per, puisqu'elles sont déjà admises
comme internes dans le service de l'As-
sistance publique.
Un autre bienfaiteur, M. Charles Jules
Sauttcr a légué la nue -propriété de sa
fortune, à la Faculté de médecine de
Paris, afin d'en consacrer le revenu,
après son décès, à la fondation d'un prix
annuel en faveur d'une femme médecin,
auteur d'un ouvrage sur les maladies
des enfants.
Ces différents détails tendraient à prou-
ver que les services rendus par les fem-
mes médecins, sont appréciés justement
comme ils le méritent.
On peut constater que la science ne tue
pas l'amour chez la femme, ainsi que
certains esprits chagrins auraient voulu
le f'tirc croire, pas plus que les hommes
d'intelligence cultivée ne redoutent de
s'unir à des savantes.
On a pu voir aussi que la plupart d en-
tre elles conservent, une fois mariées,
leur nom de jeune fille accolé au nom du
mari...
D'autres, comme Mmes Bertillon, De-
jerine, Gaboriau, Paul Boyer, Touran-
gin, Pillet, Peltier, etc., portent seule-
ment le nom de leur jnari ; celles qui ont
épousé des docteurs, exercent la méde-
cine concurremment avec leurs époux,
dans le même local, à des heures diffé-
rentes.
Mme Perréea épousé l'excellent artiste
du Palais-Royal, Raymond.
Mme Pillet qui a soutenu une thèse
t sur « les uorturbations mentales Dondant
le cours du goitre exoplitalmologique »,
est la femme du statuaire bien connu.
Mme Ilélina Gaboriau, femme ,ln doc-
teur de ce nom cumule, à elle seule, les
deux diplômes de docteur en médecine
et de pharmacienne.
On ne compte que trois veuves parmi
elles : Mme Edwards Pillet, Mme C:a-
ches-Sarraute et Mme Madeleine Brès,
encore, cette dernière a-t-elle perdu son
mari, avant de commencer ses études.
On ne connait encore parmi elles, aucun
cas de divorce.
Il y a des femmes boursières pour les
différentes universités, telle par exem-
ple, Mlle Henriette Mazot, de Urives,qui
a obtenu une bourse pour les écoles de
médecine et de pharmacie de Paris, pen-
dant l'année 1898..
Jusqu'à présent, les femmes médecins
ont dû voler de leurs propres ailes et
trouver leurs seules ressources en elles-
mêmes. Elles n'ont pas, comme leurs
confrères masculins, l'avantage d épou-
ser une dot pour s'établir, ou encore
d'être épaulées par les maîtres et pro-
fesseurs qui ont toujours eu l excellente
habitude de passer leurs clientèles a leurs
élèves préférés.
Celles qui se sont mariées ont contrac-
té des mariages d'inclination avec des
hommes qui travaillent, d'autres se sont
unies à des camarades d'études.
La réclame n'a jamais occupé la moin-
dre place dans leur vie modeste et toute
remplie de labeur. Elles ont aussi, par-
fois, des excès de conscience qui peu-
vent paraître invraisemblables.
C'est ainsi qu'une personne ayant en-
voyé sa domestique chez l'une d'elles,
pour la mander en consultation, la vit
revenir peu après, tout elTarée, disant
qu'elle avait vu le docteur en question,
qui l'avait prévenue, avant toute chose,
que le médecin auquel elle s adressait
n'était pas un homme, mais une femme,
et de bien vouloir retourner chez elle
pour s'informer, puis, téléphoner, dans
le cas ou ce serait bien d elle qu 'on at-
tendait une visite. Ce quiproquo s'expli-
que, en disant qu'on avait chargé la do-
mestique d'aller chercher le docteur
sans désignation de Monsieur ou de Ma-
dame. • •
Toujours les surprises (ln féminisme !
Jusqu'à ces dernières années, il fallait
vraiment les connaître ou se donner la
peine de chercher leurs adresses dans
les annuaires pour les trouver, car a
part quelques rares exceptions, excep-
tions qui auraient dù bien plutôt être la
règle, elles n'avaient pour la plupart au
cune indication,ou plaque au bas de eurs
maisons, ni même sur la porte de leurs
cabinets de consultations.
On se demande parfois, comment elles
pouvaient, de la sorte, avoir une cliell-
lèle...
Quelques-unes prêtent gracieusement,
leur concours à la Société de consulta-
tions gratuites pour les femmes et les
enfants fondée par le docteur (iC-.rgcs
Martin, ancien sénateur, telles : Aimes
Léder et Olga de Grieuiewich.
Cette dernière, qui est slave, ne dédai-
gne pas de se rendre chaque annee au
bal si animé, de l'Association des étu-
diants Russes. Gaie, jeune, aimable et
souriante, on la voit se livrer, avec en-
train, au plaisir de la. (tanse. Elle est une
démonstration vivante, Il'tl prouve que
la science chez les femmes ne pou-se
pas à la metancohc.
Mme Uaschcs-Saxrautc qui, par un
nouveau mariage est devenue Mme (ia-
ches-Barthélcmy, est l'inventeur d uu
corset normal. Elle il pu!'ti<- une bro-
chure, illustrée de dessins anatomiques,
démontrant les ravages que certains
corsets occasionnent dans l organisme
de la femme, par la compression et le
déplacement des organes. Nombre de
danseuses ont adopté ce corset.
Elle est médecin de l'Opéra, ainsi que
de la direction générale des postes et té-
légraphes..
Mme Conta ne dédaigne pas la clien-,.
tèle masculine. Nombreux, sont ceux
qui lui ont demandé ses soins, et la
femme de l'un d'eux,'p'eintro de beau-
coup de talent, lui a peint son poi trait
en pied, en hommage d'amitié et de re-
connaissance...
Ce poi trait est placé dans le salon do
consultation de Mme le Docteur.
Elle soigne avec succès les afiections
neurasthéniques et s'en délasse parfois,
en écrivant sur des questions de haute
philosophie ; sa dernière brochure trai-
i tait du Libre :arbitre, expose en des ter-
| mes aussi nets que rigoureusement
l I)r(-cis.Sans en faire cependant une spécialité,
cette dernière,ainsi que quelques autres,
traitent par l'électricité.
Mme L-uxl-us. a. fond*1 on de-
hors de son cabinet de consultations,
une maison Lin santé près la gar ' du
Montparnasse, où on soigne les femmes
et les enfants, avec salle d 'ol)érat'ioiis,
cham'nes de malades et pouponnerie,
jardin, etc.
Si nous passons à la province, nous
constatons que le» femmes docteurs s 'nt
relativement peu nombreuses, eu égard
à P:tI'is. ...
,%Ille BUllet qui s t est installée a \ ;ciiy,
avait remarqué, illi une lois !:L su-on
des eaux. terminée, les nombreux méde-
cins consulta', t s dl' celte \ 11 le desoi ■ aient
eu masse, s eu retournant chat un * !■ i■ 13
sa localité respective et que les habitants
n'avaient plus de service médical as-aire,
une fois que les hommes de 1 ai t étaient
' "seule, elle resta sur la brèche et sut so
faire une clientèle serieu>e qui 1 e»ttmo
justctncnt. Les communautés et les mai-
sons religieuses l'apprécient et la l'e.
cherchent.
Elle fait scs visites dans une voiture a
cl)t\ et habite villa Contmcn'.a)... rue
Ah!uic'' n" i:ï.
Marseille la troisième ville del-ratico
po~s 'de Mlle TkakhclT, u" o, rue CUll0,
ainsi que Mme Ciiellicr.
A Lyon, se trouve Mlle Gorwiz, ave-
nue de Saxe, LWO. *
A Bordeaux, Mlle Mesnard, L'i, rue du
Temple ainsi que Mlle Pilly; Mlle Rous-
sel exerce à Rouen, rue Jeanne tl'.\rc,
22, Mme Marshall, née Anùerslln, so
trouve à Cannes, villa de Provence et
Mme de !Icrodinoff a Nice.
Quatre autre villes, d'importance se-
condaire, ont aussi des femmes méde-
cins, ainsi réparties :
A Lille, Mme de PuilTe de Magondeau,
99, rue de la Liberté.
A Reims, Mme Gelma-llern, 12, rU(t
Jeanne d'Arc.
A GrJnolJle, Nille, Bruyant, cour Bar-
A Angers, Mme Relers, diplômée de-
puis 18U7.
HARYETT FONTANGES.
l (A suivre.)
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