Titre : La Fronde / directrice Marguerite Durand
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1900-02-22
Contributeur : Durand, Marguerite (1864-1936). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb327788531
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 22 février 1900 22 février 1900
Description : 1900/02/22 (A4,N806). 1900/02/22 (A4,N806).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6703925r
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, GR FOL-LC2-5702
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 04/01/2016
La Fronde
QUATRIÈME ANNÉE. — W 8»
[texte illisible]
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Prix de. Abonnements :
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Direction et AUmhiiMlraiion : 14, rue SalDt-Georae..
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Wtmmw pow&W, rédactrioe ib cW de la
FROnPB
Us manuscrits non insérât ne u..,." ..".,,,,,..,.
Aujourd'hui
22 févrur.
Ae Luxembourg, réunion de la Haute-Cour.
A la Chambre, à 2 b., séance publique.
Codifies à Auteuil.
Patronage laïque du XIV* arroadtSMtMBt, à
l'école, 46, rue Sainte-Eugénie de 1 h. h 6 h.,
réunion de jeunes lilles et -Illlettes.
Société française de secours aux blesses mi-
litaires, rue Matignon, 18. à 3 h., ouverture de
la session annuelle des cours. ,
Union MouffeUrd, université populaire du V*
arrondissement, 76, rue Mouflelard, à 2 h. 1/2.
séance pour les enfants (lanternes magiques et
jeux); il 8 h. 1/2, conférence par M. Bayet : L E-
col. primaire...
A la Bodinicre à 5 b. t/2 conférence par M.
Chalit( y-Ber : conseils à ceux qui veulent aller
aux colonies.
Coopération des Idc^s, siège social : A la Mé-
nagère, 8, rue des Apennins. à 8 I».,conférence
çar M. le IY A. Pressât : Hygiène de 1 Alimen-
Grande salle des conférences de la Société
pour l'instruction élémentaire, U, rue du
Vnoarrc, conférence p ir M. Léon Robelin : La
République et 1 Ecole, sous la présidence de M.
Léon Bourgeois
Eeo!c libertaire, 0, rue de Montmorency, à
8 h. il'!, conférence j ar M. Bloch : La matière
et l'énergie.
Institut psyeho-physique, 49, rue Saint-André-
•les-Arts, à 8 h. 112, conférence par M. le U'Be-
rillon, fur : Excursion physiologique à travers
les anomalies et les excentricités de 1 espèce
liumaine..
Association philotechnique, section Edgara-
Quinet, 6a, rue des Martyrs, à 8 h. 1/2 confé-
rence pédagogique par le Dr Despagnct ; IIf-
giène de la vue..
Université populaire, 157, faubourg „ Saint-An-...
toine, à 8 h. 1/2, conférences : par M. Paul Des-
jardins : Le développement de 1 Idée de Justice
dans l'Antiquité. , ..
Institut Kudy, 4, vue Caumartin à 9 h. séance
de musique de chambre donnée par MM. E. t''er-
nandez; Pb. Sandre. A. Scitz et L. Feuillant.
La distribution des récompenses aux élèves
des COUr15 gratuits commerciaux à 8 h. lit, 10,
rue de Luncry.
Visites aux Musées du Louvre, du Luxembourg.
de 10 h. à 4 b., Cluny, de tl h. à 4 b.; Gumet et
CaUiera, de midi à 4 h ; Palais de Justice, de t1 h,
à 4 h ; llt;tei-do-VUk, de » à 3 h.; Monnaie, de
midi à 3 h. ; Trésor de Noire-Dame, Sainte-Chapelle
et Partit éon, de 10 h. à 4 h.; Invalides, musée et
tombeau, de midi à 3 h.; Jardin des Ptanies, la
ménagerie, de 1 h. à 5 h.; galerie d histoire na-
turelli, de Il h. à 3 h.; Aquarium dit Irocadero,
de 9 à 11 h. et de 1 à 3 b.; Palais de Saint-Ger-
main, de 10 h. 1/2 à 4 h.; Palau de Pontaine-
oleau, de Il h. à 4 b.; Versailles : le Palais et les
TriMons. de 11 à 5 b.; Le Jeu de Paume, de midi
à 4 heures. HuMe Comawitel.de ti h. à 4 h.
Le Droit de la Mère
Je voulais parler des corridas, ce fléau
toujours combattu et toujours renais-
gant — tant d' « intérêts » autrement
particuliers que publics se trouvent en J
Jeu 1 — je voulais rire un peu du « à titre
étranger » de M. Mazzantmi, ce prétexte
fallacieux auquel M. Waldeck-Rousseau
ne s'est heureusement point laissé
prendre, se rappelant sans doute qu'ar-
gué en 1889, il survécut de trois ou quatre
ans à l'Exposition, jusqu'à la justicière
faillite ; je voulais évoquer la plus récente
boucherie de Perpignan (tant de tau-
reaux tués, tant de chevaux éventrés, un
homme blessé !) noble exhibition de
carnages provocateurs d'enthousiasme;
je voulais surtout faire remarquer, dans
la liste des députés protestataires contre
la loi, combien, en général, certaines
opinions s'accommodent de la barbarie,
guerre on jeux sanglants : les noms de
MM. Drumont, le général Jacquey, de J
Ramel, d'Aulan, etc., unissant, de façon j
symbolique, l'antisémitisme, le nationa-
lisme, la réaction, à la tauromachie. 1
Mais ces choses, d'autres les diront,
l'en suis persuadée, avec non moins
d'ardeur et plus d'éloquence. Tandis que
depuis hier, le sentiment féminin se
révolte eu moi à un double point de vue
au sujet de deux incidents de l'affaire '
Multier.
Sur le fonds mCme du débat, on ne
peut rien dire : c'est, jusqu'ici, la bou-
teille à l'encre. Et quelque inclination
qui prédispose en faveur de telle ou telle
partie, la prudence commande, pour
éviter toute méprise ou toute injustice, |
d'attendre des éclaircissements.
11 n'en est pas de même quant aux dé-
tails. Deux points sont acquis : l'arresta-
tion injustifiée, puisque non maintenue
de Mme Multier ; l'interview de son fils,
que publia, hier, le Rappel.
Et c'est notre rôle, c'est notre devoir,
parce que femmes, parce que mères, de
nous inscrire très vite, très haut, contre
S'abus dont une femme, encore une fois,
est victime ; contre la théorie qui, à tra-
vers une mère quelconque, atteindrait
profondément le principe maternel.
w <
L'abus, on le devine. „
C'est la récidive de l'affaire C»udere :
cette manière d'empoigner une femme à
domicile ; de l' « emballer », parmi la
malignité publique, la joie des voisins,
dans un fiacre* entre deux agents ; de la
jeter à Saint-Lazare, en plein milieu de
voleuses et de prostituées - puis, vingt-
quatre heures après, avec une grande
politesse, de reconnaître l'erreur par la
mise en lib«W. "
Ceci est abominable, vous entendez
bien, abominable 1
Suivant les faiblesses inhérentes à sa
nature, une malheureuse peut devenir
folle ou mourir, d'un pareil saisisse-
ment! Je sais des ouvrières, victimes de
pareils forfaits, qui eurent, comme on
dit dans le peuple a les sangs tournés »,
et laissèrent à jamais leur santé, leur
«agne-pain, dans cette sorte de fantai.
sies-là f
Seulement le scandale est plus grand,
quand et tombe sur une mondaine ; et
1 ta faut profiter pour mtuw iIPIP,
me awa moias îatuum MM de 1>
rantie au pauvre troupeau sans in-
fluence, sans fortune et sans nom.
Puis, on est autrement juste dans le
peuple que dans les autres classes so-
ciales.
Eternellement éprouvés par ^'iniquité
de laquelle est pétrie leur vie, dont l'a-
mertume se môle à leur pain quotidien,
les travailleurs admettent fort bien la
possibilité d'un surcroît de malechance,
aggravant, à tort, la charge de celle-ci
ou de celui-là.
Pour les castes heureuses, disposées
naturellement à estimer que tout est
bien, il en est différemment. Et c'est une
source de souffrances atroces pour qui
connaît même l'ombre d'une déchéance.
Non seulement raffinement de l'éduca-
tion, des habitudes rend apte à mieux
savourer les « délicatesses » du supplice,
mais encore il se complique du désaveu
ambiant, de la méchanceté mondaine..
C'est la rançon du bonheur passé,soit.
Mais il faut bien convenir qu'elle est
chère..
Et l'on peut souhaiter, humainement
— alors surtout que l'on vit déployer
tant de galante indulgence envers des
cc nagrants délits» protégés! — qu'un
peu plus de circonspection soit apportée
à ces mesures qui ne satisfont personne,
et indignent tout au moins par leur lé-
gèreté.
Voilà pour l'arrestation précipitée...
pour ne pas dire arbitraire.
Maintenant, passons à la thèse filiale
qui ressort des déclarations faites au
Happe l.
Encore une fois, je ne connais pas, je
ne veux désigner, en la circonstance ni
Mme Multior, ni M. Hertel. Il y a là,
pour moi, deux entités plutôt que deux
personnages réels: une mère, madame
X... qui vient de traverser personnelle-
ment des affres sans nom, qui continue
de se débattre contre un épouvantable
cauchemar ; et un fils, monsieur Z... qui
cause de sa mère aux journalistes.
Ecoutez-le: « Elle a conservé, de sa
« première profession, un don de simu-
« lation, un caractère de comédienne qui
« a influé doul jurousement sur nos des-
« tinées. "
De sa bouche on tiendra que lui et son
frère, nés hors mariage, furent légitimés
par la première union avec M. Hertel.
Ce sont ses lèvres encore qui profèrent
la première confidence publique des
« relations coupables » de sa mère avec
M. Multier.
Il donne des détails quant aux « fu-
gues » maternelles, les rendez-vous « sur
une plage, dans une station thermale ».
« Le jugement fut prononcé contre
elle ».
Ainsi, le fils ne nous laisse rien igno-
rer des défaillances de celle qui l'enfanta.
Il la déshabille corampopulo...
Et tout mon cœur se soulève de tris-
tesse, de colère, contre ce parricide mo-
ral, plus terrible peut-être, plus mons-
trueux, que le geste qui enfonce le cou-
teau dans le liane sacré !
Pût-ce pour sa défense,est-ce qu'un fils
peut faire cela ? Il ne doit savoir qu'une
chose : fut-il.aimé? fut-il soigné, fut-il
caressé? A-t-il senti, à travers toutes les
cruautés de l'existence, tous les obsta-
cles de la vie, le cœur maternel, de loin
ou de près, battre contre le sien?
Tout le reste est mensonge, tout le
reste est sacrilège.
L'honneur, maintenant,résidc plus haut
que la jupe; dans le cœur, dans le cerveau;
dans cette probité de sentiments qui fait
que la dernière des filles publiques peut
être une mère admirable, méprisée de
tous, — sauf de son fils!
C'est l' « ex-beauté » dont parle le vieil
Ibsen, une sensation de si vive ten-
dresse, de si haut respect, que toute
l'âme humaine en est régénérée.
Il faut plaindre qui ne le comprend
pas. Mais il faut aussi jeter l'anathème
a qui attente aux droits de la mère — à
l'arche devenue berceau qui porte l'ave-
nir du monde...
SÉVERINE.
Des Chaussettes
pour nos Soldats
Il paraît qu'on no s'entend pas du tout
dans la commission du budget et que,
spécialement, la commission du budget
de la guerre est agitée de conflits inces-
sants ! L'indiscipline y est au comble.
Le président désavoue les rapporteurs ;
les rapporteurs généraux contredisent
les rapporteurs spéciaux, et certains de
ceux-ci signent des amendements qui
condamnent les conclusions de leurs pro-
pres rapports.
Dans le défilé interminable des amen-
dements s'accusent un peu trop cynique-
ment les préoccupations électorales de
leurs auteurs, et tel député qui ne souffle,
mot durant toute l'année, à propos du
budget devient d'une prolixité encom-
brante...
Il en est de toutes les sortes, do ces
amendements,età propos de tous lescha- j
pitres. Mais le chapitre de la guerre est,
cette année,plus chargé qu'un autre, tout,
le monde voulant montrer I intérêt qu il
prend aux choses militaires. Les uns
voudraient réduire les grands chefs à
une portion congrue; d'autres plaident
la cause des simples soldats.
Le ministre de la guerre défend ses
hauts degrés. Sous ce prétexte quen
France, les officiers supérieurs se recru-
tent dans tous les rangs de la société, et
non exclusivement dans les familles ri-
ches ou aristocratiques, il les trouverait
plutôt insuffisamment payés. Pour l'hon-
neur de l'armée, il faut qu'ill tiennent
un bon rang dans le monde.
On pourrait contester l'argument. La
plupart de nos officiers supérieurs ap-
partiennent à des familles au moins ài-
sées, et possèdent quelque fortune per-
~ sonnelle ou bien eont eux-mêmes des
dit ou des gendres de fénéraui. Qtré
tout doucement, les fanWi militaires
tendent à former une catle héréditaire.
Le népotisme, tout au «fttss, y joue un
rôle de plus en plus pfepaMerant.
Parmi les amendements présentés, il
en est un, au contraire, q$ aurait da, ce
semble, être accueilli tm faveur. C'est
celui oui réclame des chaussettes pour
nos soldats. '
Car ils n'en ont pas, les pauvres ! A
moins d'avoir des mamafts, des sœurs
ou des bonnes amies qui leur en achè-
tent ou leur en tricotent, réglementaire-
ment ils doivent aller pieds nus dans
leurs godillots, chaussure, dit-on, peu
confortable. Le général deQalliffet assure
qne les seuls soldats qui vont sans chaus-
settes, sont ceux qui n'étaient point
accoutumés à en porter. Cela prouve
seulement que lorsque la coutume en
est prise, la privation en devient assez
pénible pour que les conscrits trouvent
des moyens de s'en procurer.
11 y a cinquante ans, il est vrai, une
grande partie de la population rurale
allait pieds nus dans des sabota. Mais les
temps sont bien changés depuis lors.
Aujourd'hui, même dans nos campa-
gnes, le nombre des va-na-pieds s'est
considérablement réduit. Il semble que
cet honneur de l'arméei, don on fait si
grand bruit, exigeraitqoftjMÉHMMix qui
en font partie fussent con^Pwblement
et confortablement chaussés*
Mais cela coûterait deux millions !
objecte le ministre, qui tout èfheurc ne
lésinait pas sur les plumets el les galons
des officiers,ot jugeait nécessstre que les
généraux eussent des frais dje représen-
tation personnels au nombet de leurs
étoiles.
Le soldat aussi doit avoir MM frais de
représentation en rapport afflson grade,
et des chaussettes semblent être pour j
lui la première condition d'honorabilité, 1
en même temps que de propreté et d'hy-
giène....
Je sais que nos engagés volontaires de
la fin du siècle dernier ont fait en sabots
d'héroïques prouesses ; mais tout est af-
faire d'habitude ; et, parmi nos conscrits
actuels, la plupart n'iraient pas plus loin
que la première étape, s'ils devaient la
faire pieds nus.
Mais voilà, cela coûterait'deux mil-
lions t On n'y regarde pas de si près,
quand on veut se payer le caprice de
changer les dolmans en tuniques ou vice
versa et modifier le système des fusils.
Je sais bien que déjàles augmentations
de crédits, toujours plus considérables
que les diminutions qui résumes» de. la
discussion du budget,ont déjà faltpas mal
de trous dans le projet du ministre des
finances, et que f l'équilibre, toujours si
instable entre les recettes et les dépen-
ses. est déjà compromis. Le Sénat y met
quelquefois bon ordre en opposant son
veto aux amendements dus auxinitiatives
inconsidérées des députés,, mais il faut
recommander à son attention bienveil-
lante les pieds de nos petits soldats. Car
une armée de pieds nus, aujourd'hui,
équivaudrait tout au plus à une armée
sans fusils, mais bien chaussée.
Nos députés trouvent-ils bon d'ajouter
à l'impôt obligatoire du sang, ou tout au
moins du temps de chaque citoyen, un
impôt, non moins forcé, de six paires de
chaussettes, qui ne coûteraient que qua-
tre à l'Etat?
Clémence ROYER.
La Maréchale de Mac-Mahon
Nous avons eu le regret d'apprendre
mardi à une heure fort avancée de la soi-
rée, la mort de Mme la maréchale de
Mac-Mahon, veuve du maréchal, prési-
dent de la République, duchesse douai-
rière de Magenta qui venait de succom-
ber, dans son hôtel de la rue de Belle-
chasse, à une attaque de paralysie.
On se souvient qu'il y a die-buit mois
environ, Mme la maréchale de Mac-Ma-
hon avait été atteinte d'une première
attaque dont elle s'était remise, sans tou-
tefois recouvrer complètementses forces.
Néanmoins, comme elle n'était âgée que
de soixante-six ans, ses enfants espé-
raient la conserver longtemps encore,
lorsque samedi dernier, une nouvelle
attaque la frappa soudain.
Prévenus en toute hâte, ses enfants
accoururent à son chevet et lè docteur
Le Reboulet, qui soignait la malade, ne
laissa que peu d'espoir & son entou-
rage.La maréchale elle-même comprit que
c'était sa fin et elle demanda que les der-
niers sacrements lui fussent adminis-
trés.
C'est avec le plus grand calme qu'elle
expira, entourée du duc de Magenta,
son fils, et de la duchesse de Magenta,
née princesse Marguerite d'Orléans, sa
belle-flUe; de la comtesse de Pieones, sa
fille, et du comte de Piennes, son gen-
dre; du commandant Emmanuel de
Mac-Mahon, son fils,et d&b,comtesse
Emmanuel de Mac-MaboDf1& belle-fille,
qui tous lui avaient prod^péleurs soins
et dont le chagrin est eaggmi.
La maréchale de Mae«|iMp était née
de la Croix de Castries. flMj|i»
assez tardivement le nvMs de Mac-
Mahon qui, très pria ME£ÉL carrière,
n'avait que fort peu diMp pour le
mariage, mais qui. trou oins en
elle une compagne parfdK. ' ..
Excellente mère de faÉHM^ Mme la
tr.aréchale de Mac-MahoSnHMPnp* beau-
coup de l'éducation de sSMHBMt une
des grandes joies de s%^Kiut le ma-
riage de son fils aîné am»
Marguerite d'Orléans, sflNflfife&otite-fille
de Louis-Philippe et piWÊÊMm de 1 em-
pereur Dom Pedro.
C'était, on le conçod'un beau rêve pouf de
naissance et d'opinion dHHK l était 14
maréchale de Mie-bbl eun pair
de France. ,JKL
Mme la maréchale dd^Hbhoa était
la sœurdu due deCiû^^^Be 1* du-
ehesttdeBeiamoat,
Depuis plusieurs années elle était pré-
sidente de la Société de la Croix-Rouge,
dont elle s'occupait avec beaucoup de
dévouement, ainsi que de nombreuses
œuvres de charité.
Par suite de la mort de Mme la maré-
chale de Mac-Mahon, il ne reste plus que
deux maréchales de France, Mme la ma-
réchale Niel et Mme la maréchale Le-
bœuf, et deux anciennes « présidentes »
de la République, Mme Casimir-Perier
et Mme Félix Faure.
Les registres déposés à l'entrée de
l'hôtel de Mac-Mahon, sont recouverts
d'innombrables signatures. Toutes les
personnalités du monde politique ou di-
plomatique ont tenu à assurer de leurs
sympathies, les enfants de l'ancien pré-
sident de la République. M. Loubet, pré-
sident de la République, s'est fait ins-
crire, hier, par le lieutenant-colonel
Nicolas, de sa maison militaire.
Les obsèques de Mme la maréchale de
Mac-Mahon. auront lieu demain ven-
dredi, à dix heures, en l'église Sainte-
Clotilde.
J. B.
La Potinière
La jwde gardant. ses multiples exigences, et l hy-
giène, la sévère hygiène imposant davantage les
siennes, en cette fin de siècle, une question demeure,
pour les élégantes, à l'ordre du jour, c'est la question
du corset..
Il faut de toute nocev.ité avoir une silhouette fine,
une taille svelte,rt cepen -,Iatit on ne peut phu, aujour-
d'hui, se comprimer le buste d'uue faiciu exagérée, se
détruire sciemment la santé.
Aussi les femmes, 't la fois intelligentes ^ et coquettes,
n'osent confier leur taille qu'à de vrais artistes ea la
science du corset.
Et c'est le célèbre Léoty qui obtient toutes les pré-
rérences, parce que, mieux qu'aucun autre, il sait fa-
çonner le corset selon les règles de la mude et les lois
de l'hygiène. Une toute élégante envahit chaque jour,
les salons du graud cor?Qtier, 8,place de la Madeleine.
En vue de l'Exposition — que ne fait-on pas en vue
de t'Ëxposition? — il vient d'ètr,! construit une
merveille d'ua nouveau genre ; c'est la plus grande
boite à musique du monde.
A I*Exposifion,on verra donc figurer, dans la section
italienne, cet instrumi,.iit colossal que sou inventeur dé-
nomme :« autoélcctropolyphone ,.
La construction de cette machine n'a pas demande
moins de quinze ans de travail. Elle groupe dans ses
quatre-vingt mille pièces mécanique* toutes les appli-
cations électriques imaginables ou plutôt... inimagina-
bles.
ESQUISSE D'UN ENSEIGNEMENT
BASÉ SUR LA PSYCHOLOGIE
de l'Enfant, par M. Paul LACOMBE
Deuxième article
M. Paul Lacombe, directeur aune
école selon son goût, ne ferait point pâlir
ses élèves sur les déclinaisons, ou sur
les conjugaisons latines, pas plus que
sur les textes anciens. C'est seulement
vers l'âge de seize ans qu'il ferait suivre
à ceux qui veulent se spécialiser, des
cours réguliers où l'on enseignerait le
latin, le grec, l'allemand, l'anglais ; de
même qu'il y aurait des cours plus serrés
pour les mathématiques, pour la physi-
que, la chimie, etc. Bref, en ces derniù-
res années de l'école, l'enseignement
ressemblerait assez, pour quelques-uns,
à ce qu'est l'enseignement actuel, mais
on y sacrifierait, je le répète, le moins
possible aux anciens dieux.
En faveur des études classiques, les
arguments actuels sont les suivants '.
10 Apprendre le grec et le latin, consti-
tue pour fesprit une gymnastique excel-
lente, la meilleure même qui soit.
Partisan de la méthode expérimentale,
M. P. Lacombe se permet de douter de
ce dogme : « A-t-on expérimenté, dit-il,
parallèlement à l'étude du latin, un assez
grand nombre d'exercices autres ? Et
ces épreuves ont-elles fait ressortir clai-
rement l'efficacité plus grande du latin,
en tant que moyen de développer l'es-
prit? Pour prendre un exemple, a-t-on
comparé l'enseignement des sciences à
l'enseignement du latin? Et l'eût-on fait,
encore aurait-il fallu que les mêmes es-
prits fussent une fois exclusivement éle-
vés dans les sciences, et puis, une autre
fois, dans l'étude du latin, ce qui est
impossible. Bref, après tout un chapitre
très vivant et très intéressant de discus-
sion, M. P. Lacombe déclare que l'argu-
ment n* 1 ne vaut rien.
N° 2. La littérature gréco-latine est une
mine incomparable de pensées.
Or, le thème ne s'adresse qu à la -mé-
moire, tandis que la version mot à l'é-
preuve la raison.
« Ce que j'ai de raison, dit l auteur de
VEsquisse, est sollicité à se montrer, à
agir. Selon mon acquis, j'opère bien ou
mal ; mais qu'est-ce que cette épreuve
me fait acquérir; je vois bien quelle
m'exerce, je ne vois pas qu'elle m ac-
croisse. Si mon auteur raisonne bien, il
m'offre un exemple de bon raisonne-
ment, c'est trop évident. Mais quoi ! s il
raisonne mal? Or, n'en déplaise, cela ar-
rive aussi souvent aux latins qu'aux mo-
dernes. » »
Et le dogme ne 2 ne satisfait pas plus,
M. Lacombe que ne l'a fait le dogme n*
1 ; il enseignerait plutôt l'allemand ; car,
la version et le thème allemands intéres-
sent les mômes facultés de l'e3prit, que
la version et le thème latins, et la con-
naissance de la première langue permet-
tra à l'élève de s accroître dans les scien-
ces qui sont la vie du monde moderne.
N° 3 : La lillé1¥llure gréco-latine est une
source incomparable de beautés arttstt-
fue,.Mais la « beauté », c'est la « vérité ».
Or, l'antiquité n'a rien connu — dans
l'ordre physique —que nous ne connais-
sions, et nous en connaissons beaucoup
plus qu'elle. Quant aux vérités d ordre
psychique, c'est une maigre source com-
parée au fleuve toujours grossissant des
renseignements modernes... Et M. Paul
Lacombe récuse le dogme n'a.
I NI, 4 : Il faut pour tien écrire jnfip*-
mb, sm»w k Bwcoop de WKIÎ
'oâoapmidcUtia? dMitad*44iriiv*:
rencieusement. « Et si je m'avise de cette
question, ajoute t-il, c'est ane je vois dos
femmes comme G. S and, Mme de Cay-
lus, Mme de Staal de Launay qui n'écri-
vent point trop mal et qui n'ont su qu'as-
sez peu de latin, (si tant est que les deux
dernières en aient su) ».
M. Paul Lacombe discute le dogme n.
4, comme il a discuté les trois autres, et
il conclut que, pour savoir le français, le
mieux encoro, c'est de l'apprendre. Il
ouvre son Littrô, lequel lui « révèle les
lacunes de la langue française (lacunes
faciles à combler) maii aussi des ressour-
ces insoupçonnées ».
M. Paul Lacombe n'enseignerait donc
pas le latin, ou bien il l'enseignerait à
titre de complément, ce ne serait pas la
substance de son programme.
Je crois avoir fait loyalement valoir
les raisons de cette suppression totale ou
partielle ; mais je l'ai fait avec mÓbneo-
lie; car les études classiques dont j'ai
« entendu parler», les études classi.jues
que je regarde de très bas et de tt\'s loin
— comme le ver-luisant regarde les
étoiles — les études classiques sont un
un de mes dieux... un de mes préjuge s si
vous préférez. Un raisonnement ainsi
serré que celui de M. Paul Lacombe me
persuade momenlanéoment,et je compare
mon état d'esprit à celui d'une de mes
jeunes amies, antiféministe qui, lors-
qu'elle est lancée dans la discussion, se
grise de sa parole et déclare que la
femme « doit rester ce qu'elle est : un
objet de luxe. * Je la sermonne, je fais
appel à son intelligence brillante, à sa
raison qu'elle calomnie, au sentiment dt1
sa dignité... En me quittant elle me dit :
« C'est toujours la même chose, lorsque
je vous entends, je suis convertie,et cela
m'est infiniment désagréable ».
M. Paul Lacombe — comme la plupart
des partisans de l'enseignement moderne
— me convertit... momentanément, et...
je proteste'
Au point de vue de l'éducation propr e-
ment dite, on a accusé M. Paul Lacombe
de rêver une école sans discipline qui
serait une sorte de cour du roi Pétaud.
Pas tant que cela l .
Il est vrai que l'auteur de I*E;qu;sse est
l'ennemi irréconciliable des pensums,
des leçons à réparer, des retenues; il
est vrai qu'il respecte la spontanéité de
l'enfant, jusqu'à attendre, pour lui en-
seigner ceci ou cela, que celui-ci désire
l'apprendre ; cependant, il a sur certains
points des principes arrêtés; ainsi il
décide i' qu'à y a des heures pour jouer,
et que l'on joue seulemeut à ces heures
11 ; 2- qu'il y a des heures pour l'ensei-
gnement réel, donné par le maître prin-
cipal ; 3* qu'il y a des heures pour l'en-
seignement des maîtres particuliers;
4' que l'enfant toujours libre, ne doit
pas troubler l'ordre, (l'ordre... moral,
s'entend... pardon du mot!) 5' que l'é-
lève dont la mauvaise volonté est fla-
grante est renvoyé à ses parents.
On s'écrie : « Tout cela est impossible
dans notre enseignement public'. » —
Non ! pas « tout » ; mais tout serait évi-
demment un peu difficile.
Le chœur reprend : « Il faudrait pour
l'école de M. Lacombe un personnel de
saints et de génies. >* — Pas davantage :
simplement des instituteurs convaincus
de la supériorité du système expérimen-
tal sur le système formaliste ; du système
de liberté sur le système de compression.
Ce que veut M. Lacombe c'est « créer un
enseignement hardi, ayant pour but
d'apprendre à croire difficilement, à
n'accepter aucune affirmation des autres
et de soi-même que des preuves vérifiées
ou raisonnements sondés à fond. Ce qu'il
veut, c'est former des esprits, des volon-
tés, des caractères ; ce qu'il veut c'est
respecter l'individualité. Lisez son iivre ;
écartez ce que vous trouverez prématuré;
juwnntaz la reste : il v a dans ce reste des
trésors.
PAULINE KERGOMARD.
PANTINS
Rentier
Eusébe Cougourdan — M. r-uscoe, comme
on l'appelle ordinairement—a hérité de sa fa-
mille 4,000 livres de rente. Dans la très petite
ville de Provence où il vint au monde, cela
représente avec la vie aisée, la faculté de ne
rien faire — si chère à l'homme du Midi — et
la considération des autres bourgeois de la
ville. M. Eusèbe est un notable.
D'autres tireraient de ce fait un sentiment
de vaine gloire, abuseraient de leur fortune
pour en faire étalage ou pour s'acagnarder, à
l'abri du mistral, en quelque angle de roche,
entre les tamaris, l'heure lumineuse où la mer
est si bleue, ou par les soirs rouges et fauves
qui saignent sur l'eau violette. D'autres en-
core aspireraient aux gloires de la politique et
brigueraient avec ardeur l'autorité municipale.
M. Eusébe ne fait rien de tout cela. C'est un
! sage ; imbu de soins intellectuels ; il s'adonne
aux jeux de l'esprit sans nul souci de vanité.
Eusébe Cougourdan, mieux qu'aucun homme
en France, devine les rébus que l'on voit aux
journaux, en quatrième page, ou dans les re-
vues, vers la fin.
Depuis sa sortie de l'école dont il a con-
servé un fâcheux souvenir — Eusèbe n'a fait
autre chose que s'efforcer de pénétrer le se-
cret de ces dessins, informes et compliqués,
qui voilent une phrase ordinairement plate.
Voilà bien 30 ans qu'il déchiffre, avec un suc.
cès plus grand chaque jour, ces étranges hié-
roglyphes de la stupidité moderne. C est lui
qui. maintenant, transmet des rébus à des
Quilles spéciales; c'est lui qui, le premier .fl-
eure dans la liste de ceux qui ont bien résolu
les problèmes. La passion de faire dire aux
mots des choses inattendues le pousse à si-
gner Miss Howri, tir Hocco, Lady Namyth ou
G. de Vtitay. Il s'est fait, dans cette science
inutile, une sorte de célébrité. On lui écrit de
très loin, et, chez lui, se réunissent tous ceux
qui, dans le pays, s'occupent de cryptogra-
phie. Enigmes, cryptogrammes, logogriphes.
mots en losange, en carré, en urne, mots ro.
gnés et martyrisés comme au jardin de Pécu-
chet, c'est là ce dont s'occupe cette docte as-
semblée. Oa y voit deux clercs de notaire, un
très vieux prêtre qui signe Œdipe, trois rece-
veurs des contributions, ongenUlhomme cam-
pagnard qae, par goût 1'01DDhue on
nomme c le marquis i> et quelques vieilles de-
mnisettes. R*sM»e préside aux MdhtMchee. Il
«McMt gftfwdft—ripa* a- ooadu.
ccndance aux questions qu'on lui pose. On fe
l'appelle pas c cher maître > parce que cette
formule e:st,encore inconnue en province, maia
on l'entoure de respects, on l'accable de pré- '
venanc.ï. Il est glorieux et choyé.
Un silence religieux, coupé de discussions
feroc s, p'anc sur la maison tranquille. On y
travaille, on y médite comme si le sort dc!
empires di-puiidait des mots en losange. 11
n'exi-to pas d'académie, pas de commission
traitant des affaires les plus urgentes où l'on
peine avec tant d'ardeur. Lrs profanes qui
entrent lu, poussas par la curiosité ou par
quelque m itii' analogue, ressentent une sorte
d\'pou\'anta sacrée, comme at/t initiation.'
mp,ti'lUCS. Un Méridional ne saurait voir sanr
eflarcment plusieurs personnes qui s'assem-
blent p -jur se taire et qui travaillent ians be.
soin. M. Eusébe acquiert par là un respect
tout plein de mystère; les vieilles, à mi-voix,
disant qu'il c..t s.}rcier.
Parfois, au i, ,rJ de la mer, on le trouve qui
sî po:,,:':}': indifférent aux vagues, aux oli-
viers, ans p'n -, Z*t cette admirable lumière,
dont sViiib -lli les objets. Il semble hyp-
notis -dan-» un farouche.On lui pule, il
réponJ a p.in;. Oa s'informa de sa FanU1, il
port* la îjiain à son front et, d'un air fatigué,
boupirc. On insista, il répond : « Ah! le tra
va:! dî L.-t, 1 h et. s.-, replonge dans son rêve.
Rentra eli3z lui, sous la grande lampe, il
écrit, PP.' 'ice. récrit, donne un c:mp de poing
sur t,-t tabi :-, qui 'fait bondir Minet, accroupi
dans les c*ndr?s. 11 murmure des mots sans
suit'î, il relit, il se le; aflirinr;. La servante qui
n'y comprend rien, fait u:i signe d': cruix en
caclidte, pendant qu'lîusébe Cougourdan,
plui lier qu'un grand artiste ayant fini son
œuvre, écrit à ses jourmax avant d'aller se
C.)W';l"r.
Il est heureux. Vaudrait-on l'être s'il fal-
lait vivre comnn tuf
CARABOSSE.
On dit..
A LA PRÉSIDENCE DU SENAT
M. le Président du S.tnat et Mine Faliières
ont oilcrl, hier soir,un dîner au membres
des deux Chambres, aux membres du gou-
vernement et aux présidents des grandes
commissions.
La LabIe qui coaiprenail soixante couvcrt.s
était dressée dans le grand salon de récep-
tion-
Le dinar a été suivi d'un bal sur invita-
tions.
AU LYCÉE SAINT-LOUIS.
Le ministre de l'Instruction publique 6*
des Be%ux-Arts, M. Leygues, vient de dé-
cerner les p&tmt's académiques à la scout
Fortunée, de l'ordre de St-Joseph, supé-
rieure des Meurs infirmières du lycée Salnt.
Louis depuis t875, et à M. Blay maître ré
pétiteur licencié ès sciences, 12 ans d4
services et 4 ans d'éludés médit'ales,IUach'
comme interne à l'infirmerie du lycé.
Saint-Louis.
Le ministre de l'Instruction publique t
voulu ainsi reconnattre le dévouement
avec lequel l'infirmière supérieure et M.
Blay ont prodigué leurs soins aux élèves
au cours de la récente épidémie du lycé(
Saint-Louis.
C'est M. llabier, directeur de l'enseigne-
ment secondaire, et M. Octave Gréard, rec-
tour de l'Académie de Paris, qui ont été
chargés par M. Leyguesde se rendre à l'in-
firmerie du lycée pour y remettre les insi-
gnes de cette distinction aux intéressés
eux-mêmes, et pour leur exprimer les re-
merciements du ministre de l'Instruction
publique.
CONNAISSANCE UTILE
On savait déjà que par des tractions ryth-
mées de la langue opérées sur les noyés ou
asphyxiés.on avait chance de réveiller chez
eux la fonction respiraloire arrêtée et do
les rappeler à la vie..
Mais un rapport de M. Vauller corroboré
par un compte-rendu à l'Académie de mé.
decine adressé par Ptt. Laborde, viennent
de compléter eetto découverte en démon-
trant, au moyen d'exemples probants, que
la méthode do traction de la langue agit
après trois heures au maximum de ce pa-
tient exercice..
Que dévoyés ou asphyxiés, on a du lais-
ser mourir en arrêtant trop prématurément
l'application de cette méthode efficace.
POUR GUÉRIR LA GRIPPE
Les habitués ordinaires des séances aca
démiques se demandent chaque fois, pa-
rait-il, pourquoi l'Académie de médecine
qui est un corps consultatif, ne porte pas
à l'ordre du jour de la Compagnie, la ques-
tion du traitement de la grippe, du lléau
qui, à cette heure, fait partout de si nom-
breuses victimes..
Mais l'Académie de Médecine — on ne
sait trop pourquoi — se tait.
Et c'est un député, le docteur Borne,de
Montbéliard, qui vient, au grand émerveil-
lement de tous, de découvrir 1 infaillible
moyen pour guérir l'inévitable épidémie.
Au Palais-Bourbon, ceux do nos députés
que la grippe n'a pas encore atteints, ne
parlent que du docteur Bomo et des guéri-
sons qu'il a déjà obtenues.
L'opinion est unanime, do 1 extrême-gau-
che à l'exlrôme-droite, chacun crie au mi*
racle...
Le traitement recommandé par M. Borne
à ses collègues, se compose de deux par-
ties. En voici le détail :
Eau chloroformée, 60 grammes; eau, 60 ;
magnésie, 8 i salol, i ; bétol, 1 ; anlifébrine,
1 ; sirop de heur d'oranger, p.
Prendre par cuillerées à potage toutes les
15 minutes.
Ceci pour le premier jour; les jours lui.
vants :
Magnésie, tOgrammes; bétol,5 gr.; 1 jol,
2 gr. 50; terpine, 2 gr. 50.
Pour vingt cachets, deux le matin au
lever, deux le soir, au coucher.
Essayez et vous verrez... D'ailleurs,si 1 on
en croit la légende IIM. Loubet, Waldeok.
Rousseau et Deschanel devraient leur
prompte résurrection à cette médication.
A L'ÉTRANGER
A Washington, le Congrès a voté décati
vement la résolution autorisant M. Mao
Kinley à nommer une dame
pour représenter les Etats-Unis et la So-
ciété nationale des filles de " dî
américaine à l'inauguration de la statue de
l....favALIA à Pari..
CONTRE LES « PETITS-CHEVAUX ».
Les Journaux de la Suisse romande pu
blient le texte d'une pétition lancée par la
muon
mua 4&8 t aux de Jta es golem rai ri
QUATRIÈME ANNÉE. — W 8»
[texte illisible]
.
. Lu.1IIJIdBO: 0IIfQ oaum'Wi
uuiBiui apelucu
5 VENTO.îE AN CVIII
|g=V ^
tllI.DIIII f MTKTMT
figeages tft la U:ble à lire êt a miJit*
JEAN VI, 13 .
...811 \mt
10 rftvRI 1001
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te rédaeiio» ..y.t MN mvoyé" à Mme
Wtmmw pow&W, rédactrioe ib cW de la
FROnPB
Us manuscrits non insérât ne u..,." ..".,,,,,..,.
Aujourd'hui
22 févrur.
Ae Luxembourg, réunion de la Haute-Cour.
A la Chambre, à 2 b., séance publique.
Codifies à Auteuil.
Patronage laïque du XIV* arroadtSMtMBt, à
l'école, 46, rue Sainte-Eugénie de 1 h. h 6 h.,
réunion de jeunes lilles et -Illlettes.
Société française de secours aux blesses mi-
litaires, rue Matignon, 18. à 3 h., ouverture de
la session annuelle des cours. ,
Union MouffeUrd, université populaire du V*
arrondissement, 76, rue Mouflelard, à 2 h. 1/2.
séance pour les enfants (lanternes magiques et
jeux); il 8 h. 1/2, conférence par M. Bayet : L E-
col. primaire...
A la Bodinicre à 5 b. t/2 conférence par M.
Chalit( y-Ber : conseils à ceux qui veulent aller
aux colonies.
Coopération des Idc^s, siège social : A la Mé-
nagère, 8, rue des Apennins. à 8 I».,conférence
çar M. le IY A. Pressât : Hygiène de 1 Alimen-
Grande salle des conférences de la Société
pour l'instruction élémentaire, U, rue du
Vnoarrc, conférence p ir M. Léon Robelin : La
République et 1 Ecole, sous la présidence de M.
Léon Bourgeois
Eeo!c libertaire, 0, rue de Montmorency, à
8 h. il'!, conférence j ar M. Bloch : La matière
et l'énergie.
Institut psyeho-physique, 49, rue Saint-André-
•les-Arts, à 8 h. 112, conférence par M. le U'Be-
rillon, fur : Excursion physiologique à travers
les anomalies et les excentricités de 1 espèce
liumaine..
Association philotechnique, section Edgara-
Quinet, 6a, rue des Martyrs, à 8 h. 1/2 confé-
rence pédagogique par le Dr Despagnct ; IIf-
giène de la vue..
Université populaire, 157, faubourg „ Saint-An-...
toine, à 8 h. 1/2, conférences : par M. Paul Des-
jardins : Le développement de 1 Idée de Justice
dans l'Antiquité. , ..
Institut Kudy, 4, vue Caumartin à 9 h. séance
de musique de chambre donnée par MM. E. t''er-
nandez; Pb. Sandre. A. Scitz et L. Feuillant.
La distribution des récompenses aux élèves
des COUr15 gratuits commerciaux à 8 h. lit, 10,
rue de Luncry.
Visites aux Musées du Louvre, du Luxembourg.
de 10 h. à 4 b., Cluny, de tl h. à 4 b.; Gumet et
CaUiera, de midi à 4 h ; Palais de Justice, de t1 h,
à 4 h ; llt;tei-do-VUk, de » à 3 h.; Monnaie, de
midi à 3 h. ; Trésor de Noire-Dame, Sainte-Chapelle
et Partit éon, de 10 h. à 4 h.; Invalides, musée et
tombeau, de midi à 3 h.; Jardin des Ptanies, la
ménagerie, de 1 h. à 5 h.; galerie d histoire na-
turelli, de Il h. à 3 h.; Aquarium dit Irocadero,
de 9 à 11 h. et de 1 à 3 b.; Palais de Saint-Ger-
main, de 10 h. 1/2 à 4 h.; Palau de Pontaine-
oleau, de Il h. à 4 b.; Versailles : le Palais et les
TriMons. de 11 à 5 b.; Le Jeu de Paume, de midi
à 4 heures. HuMe Comawitel.de ti h. à 4 h.
Le Droit de la Mère
Je voulais parler des corridas, ce fléau
toujours combattu et toujours renais-
gant — tant d' « intérêts » autrement
particuliers que publics se trouvent en J
Jeu 1 — je voulais rire un peu du « à titre
étranger » de M. Mazzantmi, ce prétexte
fallacieux auquel M. Waldeck-Rousseau
ne s'est heureusement point laissé
prendre, se rappelant sans doute qu'ar-
gué en 1889, il survécut de trois ou quatre
ans à l'Exposition, jusqu'à la justicière
faillite ; je voulais évoquer la plus récente
boucherie de Perpignan (tant de tau-
reaux tués, tant de chevaux éventrés, un
homme blessé !) noble exhibition de
carnages provocateurs d'enthousiasme;
je voulais surtout faire remarquer, dans
la liste des députés protestataires contre
la loi, combien, en général, certaines
opinions s'accommodent de la barbarie,
guerre on jeux sanglants : les noms de
MM. Drumont, le général Jacquey, de J
Ramel, d'Aulan, etc., unissant, de façon j
symbolique, l'antisémitisme, le nationa-
lisme, la réaction, à la tauromachie. 1
Mais ces choses, d'autres les diront,
l'en suis persuadée, avec non moins
d'ardeur et plus d'éloquence. Tandis que
depuis hier, le sentiment féminin se
révolte eu moi à un double point de vue
au sujet de deux incidents de l'affaire '
Multier.
Sur le fonds mCme du débat, on ne
peut rien dire : c'est, jusqu'ici, la bou-
teille à l'encre. Et quelque inclination
qui prédispose en faveur de telle ou telle
partie, la prudence commande, pour
éviter toute méprise ou toute injustice, |
d'attendre des éclaircissements.
11 n'en est pas de même quant aux dé-
tails. Deux points sont acquis : l'arresta-
tion injustifiée, puisque non maintenue
de Mme Multier ; l'interview de son fils,
que publia, hier, le Rappel.
Et c'est notre rôle, c'est notre devoir,
parce que femmes, parce que mères, de
nous inscrire très vite, très haut, contre
S'abus dont une femme, encore une fois,
est victime ; contre la théorie qui, à tra-
vers une mère quelconque, atteindrait
profondément le principe maternel.
w <
L'abus, on le devine. „
C'est la récidive de l'affaire C»udere :
cette manière d'empoigner une femme à
domicile ; de l' « emballer », parmi la
malignité publique, la joie des voisins,
dans un fiacre* entre deux agents ; de la
jeter à Saint-Lazare, en plein milieu de
voleuses et de prostituées - puis, vingt-
quatre heures après, avec une grande
politesse, de reconnaître l'erreur par la
mise en lib«W. "
Ceci est abominable, vous entendez
bien, abominable 1
Suivant les faiblesses inhérentes à sa
nature, une malheureuse peut devenir
folle ou mourir, d'un pareil saisisse-
ment! Je sais des ouvrières, victimes de
pareils forfaits, qui eurent, comme on
dit dans le peuple a les sangs tournés »,
et laissèrent à jamais leur santé, leur
«agne-pain, dans cette sorte de fantai.
sies-là f
Seulement le scandale est plus grand,
quand et tombe sur une mondaine ; et
1 ta faut profiter pour mtuw iIPIP,
me awa moias îatuum MM de 1>
rantie au pauvre troupeau sans in-
fluence, sans fortune et sans nom.
Puis, on est autrement juste dans le
peuple que dans les autres classes so-
ciales.
Eternellement éprouvés par ^'iniquité
de laquelle est pétrie leur vie, dont l'a-
mertume se môle à leur pain quotidien,
les travailleurs admettent fort bien la
possibilité d'un surcroît de malechance,
aggravant, à tort, la charge de celle-ci
ou de celui-là.
Pour les castes heureuses, disposées
naturellement à estimer que tout est
bien, il en est différemment. Et c'est une
source de souffrances atroces pour qui
connaît même l'ombre d'une déchéance.
Non seulement raffinement de l'éduca-
tion, des habitudes rend apte à mieux
savourer les « délicatesses » du supplice,
mais encore il se complique du désaveu
ambiant, de la méchanceté mondaine..
C'est la rançon du bonheur passé,soit.
Mais il faut bien convenir qu'elle est
chère..
Et l'on peut souhaiter, humainement
— alors surtout que l'on vit déployer
tant de galante indulgence envers des
cc nagrants délits» protégés! — qu'un
peu plus de circonspection soit apportée
à ces mesures qui ne satisfont personne,
et indignent tout au moins par leur lé-
gèreté.
Voilà pour l'arrestation précipitée...
pour ne pas dire arbitraire.
Maintenant, passons à la thèse filiale
qui ressort des déclarations faites au
Happe l.
Encore une fois, je ne connais pas, je
ne veux désigner, en la circonstance ni
Mme Multior, ni M. Hertel. Il y a là,
pour moi, deux entités plutôt que deux
personnages réels: une mère, madame
X... qui vient de traverser personnelle-
ment des affres sans nom, qui continue
de se débattre contre un épouvantable
cauchemar ; et un fils, monsieur Z... qui
cause de sa mère aux journalistes.
Ecoutez-le: « Elle a conservé, de sa
« première profession, un don de simu-
« lation, un caractère de comédienne qui
« a influé doul jurousement sur nos des-
« tinées. "
De sa bouche on tiendra que lui et son
frère, nés hors mariage, furent légitimés
par la première union avec M. Hertel.
Ce sont ses lèvres encore qui profèrent
la première confidence publique des
« relations coupables » de sa mère avec
M. Multier.
Il donne des détails quant aux « fu-
gues » maternelles, les rendez-vous « sur
une plage, dans une station thermale ».
« Le jugement fut prononcé contre
elle ».
Ainsi, le fils ne nous laisse rien igno-
rer des défaillances de celle qui l'enfanta.
Il la déshabille corampopulo...
Et tout mon cœur se soulève de tris-
tesse, de colère, contre ce parricide mo-
ral, plus terrible peut-être, plus mons-
trueux, que le geste qui enfonce le cou-
teau dans le liane sacré !
Pût-ce pour sa défense,est-ce qu'un fils
peut faire cela ? Il ne doit savoir qu'une
chose : fut-il.aimé? fut-il soigné, fut-il
caressé? A-t-il senti, à travers toutes les
cruautés de l'existence, tous les obsta-
cles de la vie, le cœur maternel, de loin
ou de près, battre contre le sien?
Tout le reste est mensonge, tout le
reste est sacrilège.
L'honneur, maintenant,résidc plus haut
que la jupe; dans le cœur, dans le cerveau;
dans cette probité de sentiments qui fait
que la dernière des filles publiques peut
être une mère admirable, méprisée de
tous, — sauf de son fils!
C'est l' « ex-beauté » dont parle le vieil
Ibsen, une sensation de si vive ten-
dresse, de si haut respect, que toute
l'âme humaine en est régénérée.
Il faut plaindre qui ne le comprend
pas. Mais il faut aussi jeter l'anathème
a qui attente aux droits de la mère — à
l'arche devenue berceau qui porte l'ave-
nir du monde...
SÉVERINE.
Des Chaussettes
pour nos Soldats
Il paraît qu'on no s'entend pas du tout
dans la commission du budget et que,
spécialement, la commission du budget
de la guerre est agitée de conflits inces-
sants ! L'indiscipline y est au comble.
Le président désavoue les rapporteurs ;
les rapporteurs généraux contredisent
les rapporteurs spéciaux, et certains de
ceux-ci signent des amendements qui
condamnent les conclusions de leurs pro-
pres rapports.
Dans le défilé interminable des amen-
dements s'accusent un peu trop cynique-
ment les préoccupations électorales de
leurs auteurs, et tel député qui ne souffle,
mot durant toute l'année, à propos du
budget devient d'une prolixité encom-
brante...
Il en est de toutes les sortes, do ces
amendements,età propos de tous lescha- j
pitres. Mais le chapitre de la guerre est,
cette année,plus chargé qu'un autre, tout,
le monde voulant montrer I intérêt qu il
prend aux choses militaires. Les uns
voudraient réduire les grands chefs à
une portion congrue; d'autres plaident
la cause des simples soldats.
Le ministre de la guerre défend ses
hauts degrés. Sous ce prétexte quen
France, les officiers supérieurs se recru-
tent dans tous les rangs de la société, et
non exclusivement dans les familles ri-
ches ou aristocratiques, il les trouverait
plutôt insuffisamment payés. Pour l'hon-
neur de l'armée, il faut qu'ill tiennent
un bon rang dans le monde.
On pourrait contester l'argument. La
plupart de nos officiers supérieurs ap-
partiennent à des familles au moins ài-
sées, et possèdent quelque fortune per-
~ sonnelle ou bien eont eux-mêmes des
dit ou des gendres de fénéraui. Qtré
tout doucement, les fanWi militaires
tendent à former une catle héréditaire.
Le népotisme, tout au «fttss, y joue un
rôle de plus en plus pfepaMerant.
Parmi les amendements présentés, il
en est un, au contraire, q$ aurait da, ce
semble, être accueilli tm faveur. C'est
celui oui réclame des chaussettes pour
nos soldats. '
Car ils n'en ont pas, les pauvres ! A
moins d'avoir des mamafts, des sœurs
ou des bonnes amies qui leur en achè-
tent ou leur en tricotent, réglementaire-
ment ils doivent aller pieds nus dans
leurs godillots, chaussure, dit-on, peu
confortable. Le général deQalliffet assure
qne les seuls soldats qui vont sans chaus-
settes, sont ceux qui n'étaient point
accoutumés à en porter. Cela prouve
seulement que lorsque la coutume en
est prise, la privation en devient assez
pénible pour que les conscrits trouvent
des moyens de s'en procurer.
11 y a cinquante ans, il est vrai, une
grande partie de la population rurale
allait pieds nus dans des sabota. Mais les
temps sont bien changés depuis lors.
Aujourd'hui, même dans nos campa-
gnes, le nombre des va-na-pieds s'est
considérablement réduit. Il semble que
cet honneur de l'arméei, don on fait si
grand bruit, exigeraitqoftjMÉHMMix qui
en font partie fussent con^Pwblement
et confortablement chaussés*
Mais cela coûterait deux millions !
objecte le ministre, qui tout èfheurc ne
lésinait pas sur les plumets el les galons
des officiers,ot jugeait nécessstre que les
généraux eussent des frais dje représen-
tation personnels au nombet de leurs
étoiles.
Le soldat aussi doit avoir MM frais de
représentation en rapport afflson grade,
et des chaussettes semblent être pour j
lui la première condition d'honorabilité, 1
en même temps que de propreté et d'hy-
giène....
Je sais que nos engagés volontaires de
la fin du siècle dernier ont fait en sabots
d'héroïques prouesses ; mais tout est af-
faire d'habitude ; et, parmi nos conscrits
actuels, la plupart n'iraient pas plus loin
que la première étape, s'ils devaient la
faire pieds nus.
Mais voilà, cela coûterait'deux mil-
lions t On n'y regarde pas de si près,
quand on veut se payer le caprice de
changer les dolmans en tuniques ou vice
versa et modifier le système des fusils.
Je sais bien que déjàles augmentations
de crédits, toujours plus considérables
que les diminutions qui résumes» de. la
discussion du budget,ont déjà faltpas mal
de trous dans le projet du ministre des
finances, et que f l'équilibre, toujours si
instable entre les recettes et les dépen-
ses. est déjà compromis. Le Sénat y met
quelquefois bon ordre en opposant son
veto aux amendements dus auxinitiatives
inconsidérées des députés,, mais il faut
recommander à son attention bienveil-
lante les pieds de nos petits soldats. Car
une armée de pieds nus, aujourd'hui,
équivaudrait tout au plus à une armée
sans fusils, mais bien chaussée.
Nos députés trouvent-ils bon d'ajouter
à l'impôt obligatoire du sang, ou tout au
moins du temps de chaque citoyen, un
impôt, non moins forcé, de six paires de
chaussettes, qui ne coûteraient que qua-
tre à l'Etat?
Clémence ROYER.
La Maréchale de Mac-Mahon
Nous avons eu le regret d'apprendre
mardi à une heure fort avancée de la soi-
rée, la mort de Mme la maréchale de
Mac-Mahon, veuve du maréchal, prési-
dent de la République, duchesse douai-
rière de Magenta qui venait de succom-
ber, dans son hôtel de la rue de Belle-
chasse, à une attaque de paralysie.
On se souvient qu'il y a die-buit mois
environ, Mme la maréchale de Mac-Ma-
hon avait été atteinte d'une première
attaque dont elle s'était remise, sans tou-
tefois recouvrer complètementses forces.
Néanmoins, comme elle n'était âgée que
de soixante-six ans, ses enfants espé-
raient la conserver longtemps encore,
lorsque samedi dernier, une nouvelle
attaque la frappa soudain.
Prévenus en toute hâte, ses enfants
accoururent à son chevet et lè docteur
Le Reboulet, qui soignait la malade, ne
laissa que peu d'espoir & son entou-
rage.La maréchale elle-même comprit que
c'était sa fin et elle demanda que les der-
niers sacrements lui fussent adminis-
trés.
C'est avec le plus grand calme qu'elle
expira, entourée du duc de Magenta,
son fils, et de la duchesse de Magenta,
née princesse Marguerite d'Orléans, sa
belle-flUe; de la comtesse de Pieones, sa
fille, et du comte de Piennes, son gen-
dre; du commandant Emmanuel de
Mac-Mahon, son fils,et d&b,comtesse
Emmanuel de Mac-MaboDf1& belle-fille,
qui tous lui avaient prod^péleurs soins
et dont le chagrin est eaggmi.
La maréchale de Mae«|iMp était née
de la Croix de Castries. flMj|i»
assez tardivement le nvMs de Mac-
Mahon qui, très pria ME£ÉL carrière,
n'avait que fort peu diMp pour le
mariage, mais qui. trou oins en
elle une compagne parfdK. ' ..
Excellente mère de faÉHM^ Mme la
tr.aréchale de Mac-MahoSnHMPnp* beau-
coup de l'éducation de sSMHBMt une
des grandes joies de s%^Kiut le ma-
riage de son fils aîné am»
Marguerite d'Orléans, sflNflfife&otite-fille
de Louis-Philippe et piWÊÊMm de 1 em-
pereur Dom Pedro.
C'était, on le conço
naissance et d'opinion dHHK l était 14
maréchale de Mie-bbl eun pair
de France. ,JKL
Mme la maréchale dd^Hbhoa était
la sœurdu due deCiû^^^Be 1* du-
ehesttdeBeiamoat,
Depuis plusieurs années elle était pré-
sidente de la Société de la Croix-Rouge,
dont elle s'occupait avec beaucoup de
dévouement, ainsi que de nombreuses
œuvres de charité.
Par suite de la mort de Mme la maré-
chale de Mac-Mahon, il ne reste plus que
deux maréchales de France, Mme la ma-
réchale Niel et Mme la maréchale Le-
bœuf, et deux anciennes « présidentes »
de la République, Mme Casimir-Perier
et Mme Félix Faure.
Les registres déposés à l'entrée de
l'hôtel de Mac-Mahon, sont recouverts
d'innombrables signatures. Toutes les
personnalités du monde politique ou di-
plomatique ont tenu à assurer de leurs
sympathies, les enfants de l'ancien pré-
sident de la République. M. Loubet, pré-
sident de la République, s'est fait ins-
crire, hier, par le lieutenant-colonel
Nicolas, de sa maison militaire.
Les obsèques de Mme la maréchale de
Mac-Mahon. auront lieu demain ven-
dredi, à dix heures, en l'église Sainte-
Clotilde.
J. B.
La Potinière
La jwde gardant. ses multiples exigences, et l hy-
giène, la sévère hygiène imposant davantage les
siennes, en cette fin de siècle, une question demeure,
pour les élégantes, à l'ordre du jour, c'est la question
du corset..
Il faut de toute nocev.ité avoir une silhouette fine,
une taille svelte,rt cepen -,Iatit on ne peut phu, aujour-
d'hui, se comprimer le buste d'uue faiciu exagérée, se
détruire sciemment la santé.
Aussi les femmes, 't la fois intelligentes ^ et coquettes,
n'osent confier leur taille qu'à de vrais artistes ea la
science du corset.
Et c'est le célèbre Léoty qui obtient toutes les pré-
rérences, parce que, mieux qu'aucun autre, il sait fa-
çonner le corset selon les règles de la mude et les lois
de l'hygiène. Une toute élégante envahit chaque jour,
les salons du graud cor?Qtier, 8,place de la Madeleine.
En vue de l'Exposition — que ne fait-on pas en vue
de t'Ëxposition? — il vient d'ètr,! construit une
merveille d'ua nouveau genre ; c'est la plus grande
boite à musique du monde.
A I*Exposifion,on verra donc figurer, dans la section
italienne, cet instrumi,.iit colossal que sou inventeur dé-
nomme :« autoélcctropolyphone ,.
La construction de cette machine n'a pas demande
moins de quinze ans de travail. Elle groupe dans ses
quatre-vingt mille pièces mécanique* toutes les appli-
cations électriques imaginables ou plutôt... inimagina-
bles.
ESQUISSE D'UN ENSEIGNEMENT
BASÉ SUR LA PSYCHOLOGIE
de l'Enfant, par M. Paul LACOMBE
Deuxième article
M. Paul Lacombe, directeur aune
école selon son goût, ne ferait point pâlir
ses élèves sur les déclinaisons, ou sur
les conjugaisons latines, pas plus que
sur les textes anciens. C'est seulement
vers l'âge de seize ans qu'il ferait suivre
à ceux qui veulent se spécialiser, des
cours réguliers où l'on enseignerait le
latin, le grec, l'allemand, l'anglais ; de
même qu'il y aurait des cours plus serrés
pour les mathématiques, pour la physi-
que, la chimie, etc. Bref, en ces derniù-
res années de l'école, l'enseignement
ressemblerait assez, pour quelques-uns,
à ce qu'est l'enseignement actuel, mais
on y sacrifierait, je le répète, le moins
possible aux anciens dieux.
En faveur des études classiques, les
arguments actuels sont les suivants '.
10 Apprendre le grec et le latin, consti-
tue pour fesprit une gymnastique excel-
lente, la meilleure même qui soit.
Partisan de la méthode expérimentale,
M. P. Lacombe se permet de douter de
ce dogme : « A-t-on expérimenté, dit-il,
parallèlement à l'étude du latin, un assez
grand nombre d'exercices autres ? Et
ces épreuves ont-elles fait ressortir clai-
rement l'efficacité plus grande du latin,
en tant que moyen de développer l'es-
prit? Pour prendre un exemple, a-t-on
comparé l'enseignement des sciences à
l'enseignement du latin? Et l'eût-on fait,
encore aurait-il fallu que les mêmes es-
prits fussent une fois exclusivement éle-
vés dans les sciences, et puis, une autre
fois, dans l'étude du latin, ce qui est
impossible. Bref, après tout un chapitre
très vivant et très intéressant de discus-
sion, M. P. Lacombe déclare que l'argu-
ment n* 1 ne vaut rien.
N° 2. La littérature gréco-latine est une
mine incomparable de pensées.
Or, le thème ne s'adresse qu à la -mé-
moire, tandis que la version mot à l'é-
preuve la raison.
« Ce que j'ai de raison, dit l auteur de
VEsquisse, est sollicité à se montrer, à
agir. Selon mon acquis, j'opère bien ou
mal ; mais qu'est-ce que cette épreuve
me fait acquérir; je vois bien quelle
m'exerce, je ne vois pas qu'elle m ac-
croisse. Si mon auteur raisonne bien, il
m'offre un exemple de bon raisonne-
ment, c'est trop évident. Mais quoi ! s il
raisonne mal? Or, n'en déplaise, cela ar-
rive aussi souvent aux latins qu'aux mo-
dernes. » »
Et le dogme ne 2 ne satisfait pas plus,
M. Lacombe que ne l'a fait le dogme n*
1 ; il enseignerait plutôt l'allemand ; car,
la version et le thème allemands intéres-
sent les mômes facultés de l'e3prit, que
la version et le thème latins, et la con-
naissance de la première langue permet-
tra à l'élève de s accroître dans les scien-
ces qui sont la vie du monde moderne.
N° 3 : La lillé1¥llure gréco-latine est une
source incomparable de beautés arttstt-
fue,.Mais la « beauté », c'est la « vérité ».
Or, l'antiquité n'a rien connu — dans
l'ordre physique —que nous ne connais-
sions, et nous en connaissons beaucoup
plus qu'elle. Quant aux vérités d ordre
psychique, c'est une maigre source com-
parée au fleuve toujours grossissant des
renseignements modernes... Et M. Paul
Lacombe récuse le dogme n'a.
I NI, 4 : Il faut pour tien écrire jnfip*-
mb, sm»w k Bwcoop de WKIÎ
'oâoapmidcUtia? dMitad*44iriiv*:
rencieusement. « Et si je m'avise de cette
question, ajoute t-il, c'est ane je vois dos
femmes comme G. S and, Mme de Cay-
lus, Mme de Staal de Launay qui n'écri-
vent point trop mal et qui n'ont su qu'as-
sez peu de latin, (si tant est que les deux
dernières en aient su) ».
M. Paul Lacombe discute le dogme n.
4, comme il a discuté les trois autres, et
il conclut que, pour savoir le français, le
mieux encoro, c'est de l'apprendre. Il
ouvre son Littrô, lequel lui « révèle les
lacunes de la langue française (lacunes
faciles à combler) maii aussi des ressour-
ces insoupçonnées ».
M. Paul Lacombe n'enseignerait donc
pas le latin, ou bien il l'enseignerait à
titre de complément, ce ne serait pas la
substance de son programme.
Je crois avoir fait loyalement valoir
les raisons de cette suppression totale ou
partielle ; mais je l'ai fait avec mÓbneo-
lie; car les études classiques dont j'ai
« entendu parler», les études classi.jues
que je regarde de très bas et de tt\'s loin
— comme le ver-luisant regarde les
étoiles — les études classiques sont un
un de mes dieux... un de mes préjuge s si
vous préférez. Un raisonnement ainsi
serré que celui de M. Paul Lacombe me
persuade momenlanéoment,et je compare
mon état d'esprit à celui d'une de mes
jeunes amies, antiféministe qui, lors-
qu'elle est lancée dans la discussion, se
grise de sa parole et déclare que la
femme « doit rester ce qu'elle est : un
objet de luxe. * Je la sermonne, je fais
appel à son intelligence brillante, à sa
raison qu'elle calomnie, au sentiment dt1
sa dignité... En me quittant elle me dit :
« C'est toujours la même chose, lorsque
je vous entends, je suis convertie,et cela
m'est infiniment désagréable ».
M. Paul Lacombe — comme la plupart
des partisans de l'enseignement moderne
— me convertit... momentanément, et...
je proteste'
Au point de vue de l'éducation propr e-
ment dite, on a accusé M. Paul Lacombe
de rêver une école sans discipline qui
serait une sorte de cour du roi Pétaud.
Pas tant que cela l .
Il est vrai que l'auteur de I*E;qu;sse est
l'ennemi irréconciliable des pensums,
des leçons à réparer, des retenues; il
est vrai qu'il respecte la spontanéité de
l'enfant, jusqu'à attendre, pour lui en-
seigner ceci ou cela, que celui-ci désire
l'apprendre ; cependant, il a sur certains
points des principes arrêtés; ainsi il
décide i' qu'à y a des heures pour jouer,
et que l'on joue seulemeut à ces heures
11 ; 2- qu'il y a des heures pour l'ensei-
gnement réel, donné par le maître prin-
cipal ; 3* qu'il y a des heures pour l'en-
seignement des maîtres particuliers;
4' que l'enfant toujours libre, ne doit
pas troubler l'ordre, (l'ordre... moral,
s'entend... pardon du mot!) 5' que l'é-
lève dont la mauvaise volonté est fla-
grante est renvoyé à ses parents.
On s'écrie : « Tout cela est impossible
dans notre enseignement public'. » —
Non ! pas « tout » ; mais tout serait évi-
demment un peu difficile.
Le chœur reprend : « Il faudrait pour
l'école de M. Lacombe un personnel de
saints et de génies. >* — Pas davantage :
simplement des instituteurs convaincus
de la supériorité du système expérimen-
tal sur le système formaliste ; du système
de liberté sur le système de compression.
Ce que veut M. Lacombe c'est « créer un
enseignement hardi, ayant pour but
d'apprendre à croire difficilement, à
n'accepter aucune affirmation des autres
et de soi-même que des preuves vérifiées
ou raisonnements sondés à fond. Ce qu'il
veut, c'est former des esprits, des volon-
tés, des caractères ; ce qu'il veut c'est
respecter l'individualité. Lisez son iivre ;
écartez ce que vous trouverez prématuré;
juwnntaz la reste : il v a dans ce reste des
trésors.
PAULINE KERGOMARD.
PANTINS
Rentier
Eusébe Cougourdan — M. r-uscoe, comme
on l'appelle ordinairement—a hérité de sa fa-
mille 4,000 livres de rente. Dans la très petite
ville de Provence où il vint au monde, cela
représente avec la vie aisée, la faculté de ne
rien faire — si chère à l'homme du Midi — et
la considération des autres bourgeois de la
ville. M. Eusèbe est un notable.
D'autres tireraient de ce fait un sentiment
de vaine gloire, abuseraient de leur fortune
pour en faire étalage ou pour s'acagnarder, à
l'abri du mistral, en quelque angle de roche,
entre les tamaris, l'heure lumineuse où la mer
est si bleue, ou par les soirs rouges et fauves
qui saignent sur l'eau violette. D'autres en-
core aspireraient aux gloires de la politique et
brigueraient avec ardeur l'autorité municipale.
M. Eusébe ne fait rien de tout cela. C'est un
! sage ; imbu de soins intellectuels ; il s'adonne
aux jeux de l'esprit sans nul souci de vanité.
Eusébe Cougourdan, mieux qu'aucun homme
en France, devine les rébus que l'on voit aux
journaux, en quatrième page, ou dans les re-
vues, vers la fin.
Depuis sa sortie de l'école dont il a con-
servé un fâcheux souvenir — Eusèbe n'a fait
autre chose que s'efforcer de pénétrer le se-
cret de ces dessins, informes et compliqués,
qui voilent une phrase ordinairement plate.
Voilà bien 30 ans qu'il déchiffre, avec un suc.
cès plus grand chaque jour, ces étranges hié-
roglyphes de la stupidité moderne. C est lui
qui. maintenant, transmet des rébus à des
Quilles spéciales; c'est lui qui, le premier .fl-
eure dans la liste de ceux qui ont bien résolu
les problèmes. La passion de faire dire aux
mots des choses inattendues le pousse à si-
gner Miss Howri, tir Hocco, Lady Namyth ou
G. de Vtitay. Il s'est fait, dans cette science
inutile, une sorte de célébrité. On lui écrit de
très loin, et, chez lui, se réunissent tous ceux
qui, dans le pays, s'occupent de cryptogra-
phie. Enigmes, cryptogrammes, logogriphes.
mots en losange, en carré, en urne, mots ro.
gnés et martyrisés comme au jardin de Pécu-
chet, c'est là ce dont s'occupe cette docte as-
semblée. Oa y voit deux clercs de notaire, un
très vieux prêtre qui signe Œdipe, trois rece-
veurs des contributions, ongenUlhomme cam-
pagnard qae, par goût 1'01DDhue on
nomme c le marquis i> et quelques vieilles de-
mnisettes. R*sM»e préside aux MdhtMchee. Il
«McMt gftfwdft—ripa* a- ooadu.
ccndance aux questions qu'on lui pose. On fe
l'appelle pas c cher maître > parce que cette
formule e:st,encore inconnue en province, maia
on l'entoure de respects, on l'accable de pré- '
venanc.ï. Il est glorieux et choyé.
Un silence religieux, coupé de discussions
feroc s, p'anc sur la maison tranquille. On y
travaille, on y médite comme si le sort dc!
empires di-puiidait des mots en losange. 11
n'exi-to pas d'académie, pas de commission
traitant des affaires les plus urgentes où l'on
peine avec tant d'ardeur. Lrs profanes qui
entrent lu, poussas par la curiosité ou par
quelque m itii' analogue, ressentent une sorte
d\'pou\'anta sacrée, comme at/t initiation.'
mp,ti'lUCS. Un Méridional ne saurait voir sanr
eflarcment plusieurs personnes qui s'assem-
blent p -jur se taire et qui travaillent ians be.
soin. M. Eusébe acquiert par là un respect
tout plein de mystère; les vieilles, à mi-voix,
disant qu'il c..t s.}rcier.
Parfois, au i, ,rJ de la mer, on le trouve qui
sî po:,,:':}': indifférent aux vagues, aux oli-
viers, ans p'n -, Z*t cette admirable lumière,
dont sViiib -lli les objets. Il semble hyp-
notis -dan-» un farouche.On lui pule, il
réponJ a p.in;. Oa s'informa de sa FanU1, il
port* la îjiain à son front et, d'un air fatigué,
boupirc. On insista, il répond : « Ah! le tra
va:! dî L.-t, 1 h et. s.-, replonge dans son rêve.
Rentra eli3z lui, sous la grande lampe, il
écrit, PP.' 'ice. récrit, donne un c:mp de poing
sur t,-t tabi :-, qui 'fait bondir Minet, accroupi
dans les c*ndr?s. 11 murmure des mots sans
suit'î, il relit, il se le; aflirinr;. La servante qui
n'y comprend rien, fait u:i signe d': cruix en
caclidte, pendant qu'lîusébe Cougourdan,
plui lier qu'un grand artiste ayant fini son
œuvre, écrit à ses jourmax avant d'aller se
C.)W';l"r.
Il est heureux. Vaudrait-on l'être s'il fal-
lait vivre comnn tuf
CARABOSSE.
On dit..
A LA PRÉSIDENCE DU SENAT
M. le Président du S.tnat et Mine Faliières
ont oilcrl, hier soir,un dîner au membres
des deux Chambres, aux membres du gou-
vernement et aux présidents des grandes
commissions.
La LabIe qui coaiprenail soixante couvcrt.s
était dressée dans le grand salon de récep-
tion-
Le dinar a été suivi d'un bal sur invita-
tions.
AU LYCÉE SAINT-LOUIS.
Le ministre de l'Instruction publique 6*
des Be%ux-Arts, M. Leygues, vient de dé-
cerner les p&tmt's académiques à la scout
Fortunée, de l'ordre de St-Joseph, supé-
rieure des Meurs infirmières du lycée Salnt.
Louis depuis t875, et à M. Blay maître ré
pétiteur licencié ès sciences, 12 ans d4
services et 4 ans d'éludés médit'ales,IUach'
comme interne à l'infirmerie du lycé.
Saint-Louis.
Le ministre de l'Instruction publique t
voulu ainsi reconnattre le dévouement
avec lequel l'infirmière supérieure et M.
Blay ont prodigué leurs soins aux élèves
au cours de la récente épidémie du lycé(
Saint-Louis.
C'est M. llabier, directeur de l'enseigne-
ment secondaire, et M. Octave Gréard, rec-
tour de l'Académie de Paris, qui ont été
chargés par M. Leyguesde se rendre à l'in-
firmerie du lycée pour y remettre les insi-
gnes de cette distinction aux intéressés
eux-mêmes, et pour leur exprimer les re-
merciements du ministre de l'Instruction
publique.
CONNAISSANCE UTILE
On savait déjà que par des tractions ryth-
mées de la langue opérées sur les noyés ou
asphyxiés.on avait chance de réveiller chez
eux la fonction respiraloire arrêtée et do
les rappeler à la vie..
Mais un rapport de M. Vauller corroboré
par un compte-rendu à l'Académie de mé.
decine adressé par Ptt. Laborde, viennent
de compléter eetto découverte en démon-
trant, au moyen d'exemples probants, que
la méthode do traction de la langue agit
après trois heures au maximum de ce pa-
tient exercice..
Que dévoyés ou asphyxiés, on a du lais-
ser mourir en arrêtant trop prématurément
l'application de cette méthode efficace.
POUR GUÉRIR LA GRIPPE
Les habitués ordinaires des séances aca
démiques se demandent chaque fois, pa-
rait-il, pourquoi l'Académie de médecine
qui est un corps consultatif, ne porte pas
à l'ordre du jour de la Compagnie, la ques-
tion du traitement de la grippe, du lléau
qui, à cette heure, fait partout de si nom-
breuses victimes..
Mais l'Académie de Médecine — on ne
sait trop pourquoi — se tait.
Et c'est un député, le docteur Borne,de
Montbéliard, qui vient, au grand émerveil-
lement de tous, de découvrir 1 infaillible
moyen pour guérir l'inévitable épidémie.
Au Palais-Bourbon, ceux do nos députés
que la grippe n'a pas encore atteints, ne
parlent que du docteur Bomo et des guéri-
sons qu'il a déjà obtenues.
L'opinion est unanime, do 1 extrême-gau-
che à l'exlrôme-droite, chacun crie au mi*
racle...
Le traitement recommandé par M. Borne
à ses collègues, se compose de deux par-
ties. En voici le détail :
Eau chloroformée, 60 grammes; eau, 60 ;
magnésie, 8 i salol, i ; bétol, 1 ; anlifébrine,
1 ; sirop de heur d'oranger, p.
Prendre par cuillerées à potage toutes les
15 minutes.
Ceci pour le premier jour; les jours lui.
vants :
Magnésie, tOgrammes; bétol,5 gr.; 1 jol,
2 gr. 50; terpine, 2 gr. 50.
Pour vingt cachets, deux le matin au
lever, deux le soir, au coucher.
Essayez et vous verrez... D'ailleurs,si 1 on
en croit la légende IIM. Loubet, Waldeok.
Rousseau et Deschanel devraient leur
prompte résurrection à cette médication.
A L'ÉTRANGER
A Washington, le Congrès a voté décati
vement la résolution autorisant M. Mao
Kinley à nommer une dame
pour représenter les Etats-Unis et la So-
ciété nationale des filles de " dî
américaine à l'inauguration de la statue de
l....favALIA à Pari..
CONTRE LES « PETITS-CHEVAUX ».
Les Journaux de la Suisse romande pu
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