Titre : La Fronde / directrice Marguerite Durand
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1900-02-16
Contributeur : Durand, Marguerite (1864-1936). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb327788531
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 16 février 1900 16 février 1900
Description : 1900/02/16 (A4,N800). 1900/02/16 (A4,N800).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k67039191
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, GR FOL-LC2-5702
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 04/01/2016
LES JOYEUSETÉS DE LA POSTE
On rit beaucoup, dans lu milieux parle-
mentaires (de Bénin, d'une bizarre erreur
commise par la po".
Un membre polonais du Reiohstag , , , ut
Jtrélal domestique dl1 Pape. Un de ses amis
ui adressa une lettre portant
suivante : « M. le députe N. N., Prélat, a
Berlin. » La lettre fut renvoyée à 1 expédi-
teur avec une note ainsi conçue. « Lettre
présenLée taire trois fois au Prélat. Le destina-
lire ne s'y trouvait pu. »
L'erreur s'explique par le fait que , le Pré-
lat est un grand restaurant de Berlin. L inu-
périmenté facteur n'avait pas songé a por-
ter la missive au Palais législatif.
RÉCLAME AMERICAINE
Jusque dana la tombe l'Américain veille
& ses intérêts commerciaux, eonserve le
souci de la réclame... _
Dans un des grands oinaetiôres de New-
l'ork, sur une tombe entourée de neoM.
on lit : « En ce lieu glt John Smith, il
tourna contre lui-môme un revolver du
système Colt, qui 1 abattit sur le coup. W
meilleure arme par les désespérés. "
Ailleurs, sur un monument fastueux,
mais de mauvais oût. se lit oetto épiUsplio :
« Sous cette pierre reposera un jour John
Sol ton, qui dirige actuellement une bril-
lante maison de cuirs et crépins, 15 ave-
nue, - Entin, devant un cimetière de la Pensyl-
vanie on lit en grosses lettres : Si vous
voulez rester en [dehors de cette enceinte,
Imve; de la liqueur île Jones Lagerbier. »
ADMINISTRATION DES COCHES
On déchiirro encore -avec quelque peine
— cette inscription : « admm'stration des
coches »• sur le fronton d un petit édicule
carré, le long du quai Saint-Bernard.
C'est là pour les « coches» faisant le service de
Corbcil, Auxcrre et les « &u-deH ».
La vapeur a changé tout cela. Nos quais
sont bouleversés par la Compagnie d Or-
léans. Mais cette Compagnie a respecte le
« Bureau des coches ».
A L'ÉTRANGER
< On télégraphie de *Madrid que le duc de
iMédina-Sidonia, chef supérieur du pala;s,
lest mort.
1 LA DAMS D. VOILÉS.
ESQUISSE D'UN ENSEIGNEMENT
BASÉ SUR LA
PSYCHOLOGIE DE L'ENFANT
tans tJlI article publié le mois dernier,
Mme Louise Dcbor a dit quelques mots
du livre récemment paru de M. Paul
Lacombe. Ce ii'oM- donc pas une nou-
veauté toute neuve pour nos lecteurs.
Mais ce livre est si intéressant, il sort,
avec tant de crancric des sentiers battus,
qu'il mérite une « étude Il plus approfon-
die. Cette -. étude », je vais la faire,vaille
que vaille, et j'y consacrerai deux arti-
cles... un minimum, me semble-t-il.
Pour donner un aperçu ,il vol d "oiseau,
de l'cc Esquisse Il de M. Lacombe, je dirai
qu'il fait une charge à fond de train con-
tre notre système d'éducation intellec-
tuelle ; contre ses méthodes et contre ses
procédés. A notre enseignement formel
et dogmatique, il voudrait substituer un
enseignement rationnel et vivant, qui
s'appuierait sur les mobiles que la psy-
chologie de l'enfant, quelque embryon-
naire que celle-ci soit encore, nous a fait
connattre; a l'école fermée, cadenassée,
barricadée, ne laissant pénétrer aucun
regard profane, il voudrait substituer
Tccoh; ouverte à la bonne volonté et a la
science de quelques spécialistes, comme
a la sympathie de tous ; à l'école où per-
sistent les idées du « bon vieux temps »,
c'est a dire la distinction des classesdela
société, il voudrait substituer l'école uni-
qlle, rccevant/ous lesenfantsde7 à 14 ans,
et gardant jusqu'à t8 ans, ceux qui au-
raient le temps et le désir d'y rester.
Uans cette école unique, le passage
d'une division dans la division supérieure
ne se ferait plus en masse, comme
l'exode des Israélites, mais par unités,
lorsque le maître jugerait l'élève apte à
recevoir une instruction plus serrée ;
Dans cette école unique, l'éducation
des élèves de 7 à 18 ans serait générale
et non spéciale « La raison en est évi-
dente : on ne sait pas d'avance à quoi
l'enlant sera propre; c'est précisément
l'éducation, si elle est bien conçue qui
nous l'apprendra, ou qui, du moins,nous
donnera des indications.» Ni t'Htat ni les
familles n'ont le droit de prédestiner les
enfants ».
Dans cette école unique la méthode ac-
tive prévaudra partout et toujours.
t!rcf, M. Paul Lacombe voudrait tout
chambarder I
Aussi le traite-t-on d'anarchiste, mal-
gré le poste très élevé qu'il occupe dans
l'administration, et la conférence Buis-
son — sauf le professeur, bien entendu
— lui a manifesté la semaine dernière
autre chose que de l'admiration, tout en
rendant pleine justice à la bonne hu-
meur, à l'esprit, à la forme charmante
de l'écrivain.
Cela dit, examinons de plus près.
Si nous mettons en regard le but vers
lequel tend M. P. Lacombe, et celui vers
lequel tend r tonte telle qu'elle est, nom
n'y trouvons vraiment pas de différence.
L'école actuelle, ainsi que celle que rêve
M. Lacombe a la prétention de préparer
l'enfant à faire son métier d'bomme, et
pour faire son métier d'homme, il doit
1* connaître suffisamment le milieu ou il
vit, le double milieu naturel et social.
2* Avoir contracté des habitudes de
critique et de raisonnement rigoureux.
se Être volontain, actif, sociable, c est-
à dire juste, sympathique, secourable et
afiLe but de l'école actuelle et celui de M.
Lacombe sont les mêmes, je le répète,
mais les moyens diffèrent de telle sorte
que l'examen de ceux que nous em-
ployons aujourd'hui fait passer 1 auteur
de « Fesquisse » de 1 étonnement à la
stupéfaction. Par exemple, notre procédé
pour familiariser les enfants avec la lan-
gue maternelle : « Une langue, dit M.
Lacombe. C'est un système de fgne»
dont chacun correspond a un objet réel.
Savoir sa langue c'est donc avoir dans
l'esprit deux termes corrélatifs : l image
ou l'idée d'un côté, et de l'autre le mot
' convenu. ..
1 « Si donc vous voulez que 1 ,, enfant pos-
sède beaucoup de mots, il faut le met-
tre en présence de beaucoup de choses
(oh 1 ma prédication vaine. jusqu'ici,
dans les écoles maternelles !) il faut di-
versifler pour lui, autant que possible
le contact avec le monde environnant..
(Disons, en passant, que les professeurs
d'écoles normales recommandent chau-
dementlo procédé aux futurs instituteurs;
mais il y a plus de distance entre la théo-
rie et la pratique qu'entre la coupe et les
lèvres. Ecoutes plutôt M. P. Lacombe :)
« .. Or, pour enseigner à parler aux
enfants, nous les enfermons et nous leur
disons : Venez, que je vous nomme
tout ce qui vous environne au dehors ;
et à peine savent-ils tenir une plume,
nous avons imaginé — toujours pour
leur enseigner à parler, — de les faire
rédiger, écrire. Cependant, rédiger les
ennuie, tandis que parler leur agréerait.
Nous n'avons pas l'air de nous douter
que l'obligation de rédiger toute leçon,
de faire de toute leçon un devoir est de
nature à leur donner le dégoût de 1 école.
« Moi, homme fait, dit M. Lacombe, je
ne voudrais pas accepter la conversation
journalière la plus intéressante, à la
condition de rédigercettoconversation. »
Du môme avis que M. Poul Lacombe
sur divers points do doctrine pédagogi-
que, par exemple sur la nécessité de
donner un aliment à la curiosité native
des enfants, nous n'avons cependant
rien trouvé de mieux que de leur ensei-
gner, d'abord, à lire, « c'est-à-dire de
commencer par ce qu'il y a de plus sec.
de plus aride, de plus ennuyeux » ; avant
même qu'ils soient familiarisés avec
la lecture, nous nous hâtons de leur don-
ner des leçons d'orthographe, c'est-à-
dire que nous « leur donnons l'occasion
de faire des fautes » (si les lecteurs de la
Fronde n'ont pas oublié les articles que
j'ai consacrés il y a deux ans à la dictée,
qui dévore les heures les plus précieuses
de l'écolier, ils doivent jouir de mon
triomphe). Au lieu d'enseigner 1 histoire
« grâce aux monuments, aux débris,
aux vestiges, aux reliques du passé qui
sont à notre disposition, soit sous forme
concrète, soit en images, au lieu d en-
tourer l'enfant du passé, représenté sous
tous ses aspects, comme le demanderait
l'an tour de VEsquisse, nous lui «servons
présentement des noms de rois, de poli-
tiques, de capitaines, de lettrés, noms
de lieux, événements de diplomatie, de
guerre étrangère ou civile, traités de
paix et dates dans un ordre chronolo-
gique... « Ce qui évidemment n'aidera en
aucune mesure Venfant à conduire une
existence économique ou morale, tandis
que des l'on peut tirer de l'histoire ou plutôt
es histoires un profit plus effectif, à
cette condition que l'histoire ne sera
matière ni à leçons récitées, ni à devoirs
écrits, ni à examens sourcilleux, car le
patient c'est-à-dire l'enfant cesserait sur
le champ de s'y intéresser ».
Enfin, car il faut me borner, pour au-
~ jourd'hui, la géographie ne serait pas
apprise directement et pour elle-m;ime
dans le système de M. Paul Lacombe ;
elle serait apprise à propos d'autre chose,
« pour encadrer aux yeux des enfants
les scènes qui auraient excité leur curio-
sité. Aujourd'hui, on sert d'abord la
géographie méthodique, et l'enfant lit
des voyages après, s'il en a le temps et
le gofit. » M. Lacombe renverserait l'or-
dre.
D'après ce court aperçu, la lecteur a
vu que, partout, M. Lacombe « renverse
l'ordre » ; mais il le renverse toujours
au profit de la logique ; nous commen-
çons à nous en rendre compte, et nous
en serons tout à fait convaincus lorsque
nous serons entrés plus avant dans
l'examen de le.squisse d'un enseigne-
ment basé sur la psychologie de l'En-
fant.
PAULINE KERGOMARD.
SUSAR PERNOT
Nouvelle Gaufrette vanlll..
LA CHAMBRE
Les nombreux services du ministère
do la guerre ont été fort malmenés Mr
M. CamiHe Pelletan qui, durant toute fr
journée d'hier,a résumé son rapport, uû
véritable réquisitoire d'ailleurs.
L'orateur examine d abord ce qu oa
fait pour la défense nationale, car il ne
suffit pas d'accorder toutes les dépensas
demandées pour assurer la défense du
pays, la victoire dépend bien moins du
nombre des millions dépensés que de
l'emploi utile qui en a été fait.
La France dépense annuellement un
milliard en chiffres ronds pour ses dé-
penses militaires ; M. Pelletan estime
qu'il importe d'arrêter tout gaspillage,
toute dilapidation des ressources *§
pays, car chaque fois que la France & w
envahie — trois fois en ce siècle — 1 en-
nemi n'a rencontré devant lui sur les
champs de bataille qu'une petite partie
des forces dispersées par une organisa-
tion déplorable.
Toutes les fois que le rapporteur , s est est.
trouvé en présence d'une dépense injus-
tifiable on lui a dit : « N'y touches pas,
c'est do la mobilisation qu'il s'agit. »
Quant à l'artillerie,c'est extraordinaire
de voir ce qu'elle fabrique. On prend un
officier d'une grande valeur, on l'arrache
à sa batterie pour en faire un charpen-
tier, un cordier ; cet officier fait tous les
métiers excepté le sien. Jugez un peu.
L'artillerie fabrique des bicyclettes,
des voitures d'ambulances, des voitures
cellulaires, des cordes, des sacoches à
charbon, des bottes à graisse, des caisses
pour appareils télégraphiques, des
seaux d abreuvoîr, des tinettes, des
brouettes, des lampes, des cuirs, des
harnais, elle a môme fait cotte année une
presse hydraulique.
Reste la question du gaspillage des
hommes dans les régiments. Quelle im-
mense domesticité a tous les degrés-
M. Pelletan a fourni la statistique sui-
vante : Il y a 3,500 hommes à brosser
des officiers isolés; la brosse est une
arme qui se développe dans l'armée
française. Les grands chefs ne se con-
tentent pas du brosseur, il leur faut un
cocher, un domestique, des hommes
pour coller du papier ou pour construire
un poulailler. Dans certains régiments
il y a le break, le tennis, la meute, le
mattre ouvrier, le maître tailleur, la
petite imprimerie qui, parfois font pu-
blier les œuvres du chef de corps.
L'orateur indique ensuite les réformes
à accomplir dans les services adminis-
tratifs. On y constate toutes sortes d'tr-
régularités ; on est là en présence de ce
qu on appelle une masse noire; o est
une comptabilité fictive, destinée à 00...
vrir des dépenses antiréglementaires,
illégitimes. Pour les permissions de
vingt-quatre heures, il y a un véritable
scandale. L'homme ne touche pas sa
solde, ses vivres, et l'on voit dans des
entierp corps d'armée, les permissions
de 24 heures totalement supprimées.
Elles sont accordées on fait, mais le
corps détourne du budget auquel il est
dû, le bénéfice de l'opération.
L'orateur cite de nombreux exemples
qui suscitent des exclamations de ses
collègues.... ■
Un jour, un sergent apporte à un lieu-
tenant une pièce à signer, elle était
fausse. Le commandant s'aperçoit que
le capitaine était complice du sergent.
Une enquête a lieu, les vols sont prou-
vés, le capitaine soutient qu'il ne s agit
que d'une masse noire, et blâme l'offi-
cier qui a découvert la fraude. Le com.
mandant qui était honnête homme voit
arrêter son avancement et est obligé de
quitter l'armée.
M. Pelletan. — Le colonel AU&ire a été mis à |
la porte de l'armée avee interdiction de séjour s
Limoges. Tous ses cs"'" rendent hommage à M j
moralité, 4, son intelligence, à son travail, à son
dévouement, & son mérite, à sa vigueur, a sa ;
santé.
C'ost à la fois un soldat et un savant, et on l a
mis à la porte de 1 armée I Pourquoi,parce qu'il
avait démasqué et fait poursuivre un oflicierqui
volaittLe vol avait été découvert par un lieutenant ;
le colonel punit le dénonciateur. Le .^lonel
Allaire ouvre une enquéte.te général lui interdit
de faire l'enquête. Il prend des information».
Le général lui interdit de prendre des Informa-
tions. Il arrive au régiment. Il ouvre un regis-
tre et invite chaque officier à répondre par oui
ou par non si le capitaine incriminé est ou n est
pas un honnête homme.
Lo colonel Allaire continue son enquête, Il ac-
quiert la conviction de la culpab lité du capi-
taino. On demande sa mise à la retraite. Le mi-
nistre refuse et l'envoie dans une autre garni.
son, lorsque arrive un général
livre vis-à-vis du colonel *
et à une série de grossièretés indignes d un offi-
cier français... .
Sur ces entrefaites, un nouveau ministre de ta
guerre arrive et le colonel Allaire est renvoyé
do l'armée.
Plusieurs scandales militaires sont en-
core dévoilés par M. Pelletan qui rap-
pelle l'expédition de Madagascar, bien
faite pour servir d'exemple à l'avenir,
car il n'y a eu aucune espèce de comp-
tabilité.
Le rapporteur ajoute: « Ils sont nom-
breux ceux de nos petits soldats qui sont
morts pendant cette conquête d'agonie
lente après de longues tortures. Il y a des
fautes qui sont de véritables assassinats.
Il y a deux sortes de patriotisme, un qui
se nourritde refrains
S^^HPpâtriotUme est plus vie
jl^^HRreTet c'est au nom de ce
que l'orateur demande an
la guerre de rendre les
^^^HHpoMsaires pour préserver lé
H^HHBSladéfense de la patrie.
applaudissements saluent
«■■pson, et M. Pelletan regagne
«2HHK milieu des bravos rëDéMa.
ui, nous entendrons le gêné-
HÉLÈNE SÉE.
SÉNAT
durant toute la séance pour
'fi^Ha des neuf membres de la
| j^^^^Knnstruotion de la Haute-Cour.
, ~ "' '- -1. , proelaïae les résultats sut
|M:iMille 7 150 voix
t58
ÇéMlelet. 156
ffiSt™.; t46
fitenger t44
Franek-Chauveau if 0
Morellet 129
Man e Lecomte ............ 106
Ka eMMéquenoe, la Commission est ainsi
composée :
Les 5 membres suppléants de la oommis-
ainii il'lMatMAlinn ri A la. Hauta-Coul' lODt :
MM. de Verninao 146 voix
Tillaye 136 -
Ratier 132 -
Moasservin 122 —
Vallée 120 — - -
Il, DeiB61e est élu. vice-président de la
: ganta-Cour.
i M. Bérenger dépose une proposition de
181 sur la réhabilitation des naillis; elle est
renvoyée à la oo{omission d'initiative.
II. Truite demande à interpeller le mi-
nistro de l'instruction publique sur l'épidé-
mie du lycée St-Louis ; la date en sera fixée
après la Baule-Cour.
Avant de lever la séance,le président de-
mande à ses collègues de lui permettre
selon l'ulage,de convoquer le Sénat dès que
les circonstances le permettront, la Haute-
rvinr «a pAiiniasanL tundt.
H. S.
INFORMATIONS PARLEMENTAIRES
Le cas de M. Déroulède
i 1,& commission ohargée d examiner le
«M de M. Déroulède s'est réunie hier pour
examiner la question de savoir, si mainte-
imant utt que lion rapport était déposé, il lui
âopartenait de proposer la fixation du jour
Silos coneènsions de ce rapport seraient
fiieutées par la Chambre.
A l'unanimité, elle est d'avis qu'elle n'a-
Wit nul compétence pour réolamer cette
mtofr à l'ordre du jour. Elle considère sa
mission comme terminée. C'est à d'autres
..U de appartient de proposer la discussion
ses conclusions en séance publique.
L'épandange en Seine-et-Oise
M. Cornudet, député de Seine-et-Oise, a
éerit au président du conseil pour l'aviser
qu'après le vote du budget il demandera à
Interpeller sur l'épandage des eaux d'égout
dans son département.
Les croix de la réserve et de la terri-
toriale
M. Magne demande à la Chambre de fixer
le nombre annuel des décorations de la
Légion d'honneur destinées aux officiers et
aMunilés de la réserve de l'armée active et
de la territoriale ainsi qu'il suit Comman-
deurs, 4; officiers, 46; chevaliers, 150; soit
au total» 200.
POLITIQUE ETRANGERE
La guerre au Transvaal
On nous assure que les derniers échecs
tubis par la Grande-Bretagne ont un contre-
coup assez profond sur l'opinion, à Lon-
éres. Les désastres qui se succèdent depuis
|i premier jour de la déclaration de guerre,
jusqu'aux orniè.,es batailles livrées sur la
Tugela supérieure, ont amené l'impossibi-
lité reconnue de forcer la ligne tranavaa-
tienne. Il est évident quo le gouvernement
at veut ni rien voir ni rien entendre. La
presse londonnienne nous fait savoir,f à
propos de la retraite de Vaalkrantz par les
troupes de sir Redvera Buller que le War
Office, en se refusant à des communications
a créé un fait unique ; et l absence de bul-
letin officiel dans des circonstances où les
destinées de la nation restent en jeu, est
vivement commentée chez les membres de
l'opposition. Cela n'empêche pas qu'il ne
soit nécessaire de se préparer & 1 inévita-
ble chute de Ladysmilb et aux conséquen-
ces qu'elle entraînera. Selon M. Wyndham,
lord Roberts doit avoir & cette heure à peu
près le commandement de 130,000 bommes
fon ignore comment oos troupes sont éche-
lonnées ; mais il serait possible que de ce
oblé seulement, nous parvinssent quelques
renseignements.
lA gouvernement anglais espère qu aus-
sitôt les remaniements exécutés dans l'ar-
mée, le ministère, qui disposera de 100.000
hommes do plus, effectuera de grands
changements. La population anglaise, mal-
gré tout, n'accepte pqs. facilement que l'on
ait recours à la conscription ; mais ce der-
nier moyen n'est pas encore sur le point
d'être employé, car c'est avec enthousiasme
dit-on, que les recrues se présentent dans
l'empire, et ce serait alors une des causes
pour retarder l'adoption du projet de tirage
au sort mis en avant pour la milice.
On compte à peu près 44 bataillons dans
la milice irlandaise. L'intention du gouver.
&«"
di.
otr
0
«
600»"14
landais, quelque peu exercé quil soit a
au moins la qualité qui manque au An-
glais contre les attaques des Boers, et, au
prix de sa mort, la vîotoire peut enoore do-
rer le drapeau de l'empire pirate 1.
Il paraîtrait que le mïlioien irlandais, au
pointde vue de la légalité, ne doit pas être
obligé à servir en dehors des lies Britan-
niques. Cet arrété est motivé par la loi de
18&, qui décrète qu'aucun milicien ne sau-
rait se voir transféré d'un eorps à un autre
sans son consentement. — Voici élément
une deuxième clause; elle dit aussi upre..
sément :
« Aucune partie la milice ne sera trans-
portée ou commandée pour service hors du
Royaume-Uni, excepté le ou où dos hom-
mes offriraient leurs services uolo8l'cd"",ctr-
tifiés comme tels par leur colm4 pour être
employés dans les tles normandes, l'Ile de
Man, Malte et Gibraltar. Personne ne sera
obligé à faire cette offre ou à servir centre
son consentement ; et un colonel ne devra
pu certifier t'offre de services volontaires
avant d'avoir expliqué aux milicien faisan t
celle offre de service hors du Royaume-Uni,
que 10ft offre doit étre, de sa part, absolu*
ment voimwre. »
On le voit, la grande démonstration qui
ressort de cette guerre, o'est la nécessité
d'une armée autrement équipée que celle
qui est en jeu. La signification du mouve-
ment qu'a entrepris ces jours derniers la
cotonne Macdonald,est étudiée par tous les
reporters militaires, et tous recherchent
quel but poursuivrait le général de Me-
ttiuen en prenant l'offensive quand les hau-
teursde Maggersfontein se dressaient devant
le camp anglais de la Modder, comme une
position inexpugnable. De môme les hau-
tours de Swtrontein, qui S'élèvent entre le
gué de Kobdoos et Kimberley constituent
pour les Boers une position défensive en-
oore plus forte. Tout porte donc à croire
que la tactique de sir Macdonald était plu-
tôt défensive qu'offensive,et avait pour but
d'empêcher les Boers de diriger leurs opé-
rations contra le camp de la Modder. Tout
démontre, en oonséquenee, que lord Me-
thuen a dû ordonner a lord Macdonald d a-
bandonner les positions acquises, et cela
d'après les ordres du générai lwberts.
Reconnaissons vite, maintenant, que si
les Anglais avaient réussi à s emparer de
la Tugela, ils parvenaient à commander
ainsi l'ensemble des positions boers en
enfilade. Somme toute, pour arriver aux
choses projetées, l'on voudrait, dans la
presse londonnienne, que le ministre or-
donnât dès maintenant un plan de réfor-
mes organiques, et qu'il constituât au pays
une force de terre qui pùt se prêter à 1 at-
taque aussi bien qu à la défense. Il est pro.
bable que cette éventualité se réalisera ;
mais 0 est principalement la force de terre
que le paru impérialiste réclame ardem-
ment. Or, cela ne s'effeotuera qu'après la
paix, ainsi qu'a dû le déolarer lora Lans-
downe devant les sollicitations pressantes
oui lui en étaient manifestées.
IBO.
Angleterre
Londres, 15 février.
Les journaux publient une dépêche de
Ladysmith disant que les opérations du
général Buller étaient suivies avec la plus
grande anxiété par les assiégés.
Londres, 13 féyrier.
On mande de Lourenço-Marquez au Daily
Mail, à la date du i2, que, du 19 au 25 Jan-
vier (semaine de Spion-Kop), les troupes
fédérales ont eu 51 tués et 140 blessés.
Londres, 15 février.
Ce matin, les journaux ont repris espoir ;
ila ont connanee dans les mouvements du
général Roberts qui pourra opposer deux
Anglais & un Boer.
Les journaux sont convaincus que les
troupes républicaines ne pourront pas te-
Dir.
Londres, 15 février.
Chambre des communes :
Répondant & un député, M. Chamberlain
déclare qu'en trois circonstances — dont
deux récentes — les Boers ont envahi le
Zoulouland. Ils ont fait prisonniers le ma-
gistrat, le personnel du tribunal et la po-
lice d'un district. Dans une autre, ils ont
pillé tous Ibo magasins.
On annonce également qu , un détache-
ment boer avee de l'artillerie avance à
travers le Zoulouland.
Ces actes causent une grande alarme et
une grande inquiétude aux Zoulous, alarme
et inquiétude qui doivent certainement se
répandre chez les indigènes du Natal.
Londres, 15 février.
La reine n'a pu enoore fixé officiellement
la date de son départ pour le continent.
Mais il est possible, au cas où les nouvelles
de la guerre ne seraient pas meilleures,
que la reine reste en Angleterre, quoique
tous les préparatifs soient faits.
Londrel 15 février.
Le War Office publie la liste des pertes
à Rensburg dans les journées du li et
du 12 :
Tués : orfioiers, 6; hommes, ..., 7; blessés:.
officiers, 6; hommes, 14; disparus : offi-
ciers, 2; hommes, 8.
Le nombre des hommes blessés manque
encore pour deux régiments.
Londres, 15 février.
Le Times (2* édition) publie la dépêche
suivante :
Camp de Chieveley, 13 février.
Le général Lyttleton a pris le commande-
ment de la deuxième division pendant la
maladie du général Cléry, atteint d'un em-
poisonnement du sang.
Athènes
A Athènes l'on refuse énergiquement de
mettre le prince royal à la tète de 1 armée,
et M. Delyannil, tout en parlant avec res-
IMOt 1& & f
'
SmaatraaaimZjilr^*rnnneii KSiSr
du MM.
Espagne
Madrid, il "wler..
Le eonseil des ministres a aooordé oe
matin la mise en liberté Immédiate des
anarchistes enfermés aux Choffarinas Ju..
qu'à du!f& l'arrivée des bâtiments qui les eoa<
uira à l'étranger.
Le conseil s'est occupé des débats parle-
matai..., et a autorisé M. Villaverde &
conférer avec les chefs des minorités de la
Chambre pour arriver & une prompte âdop'
tion du budget.
INFORMATIONS
Le ministre des colonies a reçu de m. df
Lamothe, gouverneur du Congo, le t6lé-
gramme suivant :
; ' < « Bangul, le 3 janvier.
« éo vous envoie par M. Vitu de Keraoul
qui descend en baleinière le résumé des
derniers événements du Chari et de l'Ou-
gangui. Le 2 décembre, un premier oour-
rier de Gentil a apporté la nouvelle de t'at-
taqué et de la destruction, après 9 heures
d'un combat acharné de l'enceint. fortifiée
établie par Rabah à Kouna. Un rapport dé-
taillé parvenu ultérieurement a Bangui
constate que la place était défendue par
12.000 hommes, dont 2.5000 fusils et trois
pièces de canons ; deux furent brisées par
nos obus. -4-+.
« R&bth, blessé, abandonnait le champ
de bataille six heures avant la cessation du
feu. Malheureusement ;oe succès nous coûte
oher : un maréchal des logis et 43 Sénéga-
lais ont été tués ; 4 Européens, dont le ca..
pitaine Robillot et 108 millioiens ont reçu
des blessures sans gravité ; nous avions
environ 320 fusils, presque la moitié do
nos combattants a donc été atteinte. Il pa-
raIL nécessaire, dans ces conditions, d'a-
journer la marohe sur le Tchad, en raison
de l'insuffisance des effectifs.
« Robillot occupe le cantonnement forti-
fié de Tounia. Gentil, revenu à Gribingui j
a trouvé la dépêche annonçant la mort de
Klobb et y a appris la nouvelle de mon ar-
rivée à Bangui Oll il m'a rejoint & son toue
le 10 décembre. Il y est resté jusqu'au 25.
« D'après des renseignements fournis par
lui et par un courrier de Robillot, les résul-
tats du oo m bat de Kouna sont bien plus
considérables qu'on ne pouvait l'espérer.
I,ft Sultan de Baguirmi, refusé & L&Y depuis
le combat de Niellim, se trouve complète-
ment dégagé et a effectué sa jonction avec
Robillot, ttabab, complètement démoralisé
par les pertes considérables qu'il a subies
et qu'on évalue à deux ou trois millo tués,
est en fuite presque seul, vers lo Nord. Les
prisonniers fails a Niellim sont délivrés, la
route du Tchad est devenue libre pour le
vapeur qui descend le Chari, en vue do
chercher à se mettre en oontact avec la
mission Foureau...
« Toutefois, il était indispensable de ren.
forcer les effectifs au moins pendant quol-
ques mois, si l'on voulait conserver le
bénéfice entier du succès. A cet effet, j'ai
prescrit d'envoyer & la disposition de Gon-
til quarante miliciens et trois officiers,
ainsi que 70 ou 86 tirailleurs de la Compa-
gaie Armentier descendue de Ziber sur
aarat, 50 hommes doivent être arrivés le
31 décembre au confluent du Kémo où ils
attendent Gentil. Gentil et moi demandons
instamment la croix de chevalier de la
Légion d'honneur pour le sergent de milice
Sambasal, seul survivant do la poignée
d'héroïques Sénégalais tombés en défen'
dant Bretonnet. - ..
A la suite de ce télégramme, le rainistrot
des colonies a câblé M. de Lamothe pour
lui faire connaître que la distinction de-
mandée en faveur de Sambasal était ac-
cordée.
-
Hier a eu lieu h Rouen la répétition gé-
nérale de Siegfried, do Wagner, donnée
pour la première fois en France, au théâtre
des Arts à Rouen, par M. François, direc-
teur, traduction do Krnst.
La critique musicale parisienne était re-
Mondés, présentée par MM. Léon Dierx, Catulle
endès, Gangnac, Schneider, Visinet, Mil-
baud eto.
L'interprétation est excellente avec Mil.
Dalmorel, Grimaud, Stuart, Vinohe, Mme
Bossy, etc.
L'orchestre est parfait sous la direction
de M. Amalou ; la mise en scène est admi-
rablement réglée par M. Lavis. Les décors
sont très beaux.
Des applaudissements chaleureux écla-
tent à la chute du rideau à chaque acte.
LES FEMMES DECOREES
Dans VOfficiel paru hier, nous relevons
p&rmlias officiers de l'Instruction publique
les noms de Mmes :
Baudry-Vaillant (Marie-Adélaide), artiste pein-
tre à Neuilly-sur-Seine.
Be&ucourt (Marcus do) (Noémie-Mario-ADne-
Victoire), professeur de chant à l'aris.
Cb&b&ud (en religion sœur Lucie), infirmière
au lycée de Carcasaonne.
Cbarpentiar-Bosio, née Weil (Julia). profes-
seur de musique, membre de la Société des
Concerts du Conservatoire à Paris.
Vve Clemenson (Jenny-Krrnlie:, directrice d é-
cole libre à Algsr......
Chevalier (Esther), artiste lyrique au théâtre
national de 1 Opéra-wm iqae. ^ .
DanUn(JulieCte), artiste violoniste à Paris.
Desportes mare , dite Marcelle Dartoy, ar-
tiste Donnay (Oabrie l'a. i ne-Marie), profes-
gour de ebantà Paris..... ,
Djuillon (Marie-Céline), professeur libre de
distion et de déclamation à Paris.
Duperré de l'Iule (Fernande), femme de let.
EUen née Michonneau (Zélie), institutrice ea
retraite à la Rochelle (Charcnte-Intérieure) mem-
bre du conseil départemental.
Eyraud (Nancy-Marie), graveur sur bois à
Paris.
LA TRIBUNE
QUELQUES-UNES DES HÉROINES
QUE BALZAC A PEIITES
D'APRÈS NATURE
(3)
Balzac nous a rendu avec une pro-
fondeur d'analyse et une intowsiSé
de vie singulière, cette lutte d'un
homme qui se débat entre deux
amours de nature si différente. La-
quelle de ces femmes a la meilleure
part? A vous, lectrices, d'en décider. Une
Indiscrétion vient révéler & la châtelaine
de Clocbegourde l'infidélité de Vande-
messe. Ah 1 oui c'était bien d'amour
qu'elle aimait, la Sainte; des regrets in-
volontaires montent à ses lèvres, elle
envie sa rivale, elle est jalouse de
son bonheur. Bientôt, sous l'influence
de son chagrin, sa santé s'altère, une
maladie du pylore se déclare. Lorsque
Vandenesse, prévenu par une lettre, ac-
court enfin, elle n'a rien mangé depuis
quarante-deux Cependant, jours, elle meurt de faim.
.Cependant, elle rassemble ses forces
pour recevoir son ami. La chambre pa-
rrée de fleurs comme pour une fête ;
tiablllée de blanc, sa pâleur verdâtre
soulignée par des flots de dentelle, elle
attend, assise sur un canapé, la visite du
lûen-aimé. Quelle surprise douloureuse,
pour le jeune homme lorsqu'Y se trouve
8n face de cette ombre, ce quelque chose
tans nom dont parle Bocsuei Admirable-
ment décrite l'entrevue que certains cri- i
tiques ont blàméc. L'émotion,la faiblesse,
les hallucinations qui précèdent la mort
font délirer, Mme de Mortsauf. En re-
voyant Vandenesse, elle s'imagine un
instant qu'elle renaîtra à la vie. Elle a
passé à côté du bonheur, elle le connal-
tra enfin ; elle ira avec Félix en Italie,
elle courra les bals et les plaisirs, elle
montera à cheval comme l'autre; et cette
femme si chaste se suspend, frémissante
depassion,au cou de celui auquel naguère
elle refusait un baiser.La volonté si forte
«emMta^Miiiaièifeafl^i'est plus Mme de
Mortsauf, c'est la na" jjjjle qui agit ;
au bord de l'éternité, la c re mor-
telle n'a conservé de tous les timents
humains que l'amour. Mais c»e crise,
dont rAme n'est pas complice, Arei peu.
Les anges reviennent s'asseoie»! chevet
d'Henriette et Dieu reprend^xssession
d'un de ses plus beaux ta mé nacles. Le
lys blanc, qui a vécu paonne et so)i-
taire, va mourir intact ewKitsur«U^|fe.
Mme de Mortsauf îaj|rbràte#*?fevint
elle toutes les tettry cie. 'and "'; ;
puis, souriant comur.. fes éluvjftf* aper-
çoivent la terre piâmisfka^^ reçoit le
viatique et elle s'en ur jamais,laa<
çant un dernier regard à celui qu' a.
pas été son amant. /
Telle est la très imparfaite analy J!!¡.
livre qui fit pleurer bien des femmes
sensibles et que Balzac préférait entre
beaucoup d'autres de ses œuvres. Lors-
que parut ce roman il était dans toute la
maturité de son talent et l'éclat de sa ré-
putation. Il n'avait plus besoin de prépa-
rer le succès en faisant des lectures chez
Mme Récamier. a Cela nous vaudra des
prdneurs dans le faubourg Saint-Ger-
main, » digait-il à Gosselin, un de ses édi-
teurs. Bien excusable, ce charlatanisme,
car tout le monde sait contre quelle gêne
se débattait Balzac. Quelques années au-
paravant, il avait fondé une imprimerie
rue des Marais Saint-Germain ; l'entre-
prise échoua et, pour payer les dettes
contractées, il ne fallait rien moins que
la production hâtive et surprenante du
maître. Aussi le voyait-on difficilement.
Barricadé dans sa maison de la rue Cas-
sini, sous prétexte d'éviter les visites de
femmes, — en réalité c'était surtout cel-
les de ses créanciers, il jouissait de toute
la tranquillité nécessaire à l'écrivain.
Une semaine ljlLjtttfL8^* parfois pour
écrire un vm SSI quel labeur
acharné e plu tard Alphonse
Daudetf! embêtait su 8 nuits et tra-
vaUànt di 1t heures A suite. La gra- .
vjre nouve présente «sis devant sa ta-
JRe, v 'une robe ^Dominicain à plis
° c, l, un capuce ne rabattu sur la
-têreTles rideaux djA fenêtre clos her-
métiquement, la jflutmbre éclairée par
deux candélabeva trois branches posés
d&efetque c£j#au pupitre, auprès, une
^Tfetiète ejgpe de café pour conserver
l'excitat^n et la lucidité du cerveau fati-
gué jmrn l'insomnie pourrait envahir.
&gnn!nsique, avant cinquante ans, l'écri-
*4Iin produisit quatre-vingt-dix-sept vo-
lumes. Quand il avait livré au jour fixé
sa marchandise à l'éditeur, il s'accordait
un congé ; il mettait ses habits de gala,
prenait sa merveilleuse canne et s'en aI-
lait parader dans le salon de la duchesse
de Castries ou dans la loge infernale de
t'Opéra; il posait alors pour le .1ÂM mais
GhamQeury prétendaitqu'il avait tout au
plus t air d'un sanglier joyeux. Le physi-
que lourd, vulgaire môme, ne répondait
pas à l'esprit pénétrant et si afOné.
Béatrix, mise au jour à la date de
î844, est une des œuvres où les qualités
du maître se manifestent le mieux. Ce
qui contribua beaucoup au Succès du
roman est que le type des deux héroïnes
fut emprunté à deux célébrités du monde
parisien d'alors et que chacun se piqua
de les reconnaître. L'auteur avait un fai-.
ble pour Béatrix et il envoyait les épreu-
vWçorrigées à une amie en disant: « Le
ee livre, auquel vous m'avez fait
^■pjHie affection que je n'ai jamais
awJBt '. aucun autre et qui a été l'anneau
■Sfr tMoel nous avons fait amitié. »
MmS naturellement, fut placée sous
le «wonage de cette dame que Balzac
aMMueSarah de V... : « En vous dédiant
cSBeimvre, je dois taire un nom qui en
wmm rorgueil. » En effet, l'anonyme a
été l>ien gardé. Werdet, qui est un peu
M>|4l pour lequel Balzac n'a guère
ptitt i» prestige qu'un maître pour son
vakÉiii ohamt)re nous apprend seule-
m«É#ie Mme de V... désintéressa le
pjjSai commerce chargé de saisir les
rnMm- de l'écrivain quelque temps
sSgBpublieation du roman Ces petits
dé3l3p*nts arrivaient parfois à Batzac
et Mm* M'ah n'était pas toujours t&.
CegiMÉ! que sa générosité méritait bien
a<8SS^t« la scène se passe à Gué-
riaff jM r"~ Moyen âge, entre le Crot-
iin"ii1fcW,,t>ff de Bats. Avec quelle mi-
n rg nous décrit le paysage
BB9ES fortifications de la vieille
SgEBtanoir de son héros, Calyste
Balzac s'attarde avec un
nous prémll* tes per-
sonnages secondaires : du Halda, Mlle
de Penhoêl, la tante Zéphirine et le ba-
ron du Guénic. La partie de mouche, où
les joueurs se jettent les paniers de je-
tons à la tête, est un pur chef-d'œuvre.
Néanmoins, le lecteur brûle du désir de
sauter des pages et d'en arriver à Mlle
des Touches, en littérature Camille Mau-
pin: un épouvantail dans la Bretagne
arriérée que cette femme qui écrit des
livres, fait des pièces de théâtre, reçoit
comédiens, folliculaires, peintres, musi-
ciens, bref la société du diable, dit le
curé de Guérande à la mère de Calyste.
Au physique, encore séduisante, avec
son teint olivâtre au jour et d'un blanc
d'ivoire animé aux lumières, son visage
ovale, ses cheveux noirs descendant le
long du col, son front plein et large,
renflé aux tempes, l'arc vigoureux des
sourcils s'étendant sur deux yeux dont
la flamme scintille par moments comme
deux étoiles fixes, le nez mince et droit,
la bouche forte aux lèvres d un rouge
vif, le menton un peu gras et le dessous
du nez estompé par une légère fumée
qu'y a jetée la nature, le corsage plan-
tureux, la chute des reins magnifique.
Arrêtons-nous ici ; M. de Balzac, nous
parait bien indiscret 1 N'importe, le por-
trait est criant et nul ne peut s'y mé-
prendre ; n'avez-vous pas reconnu
George Sand?Ce n'est pas tout : Camille
est allée en Italie avec un écrivain de
génie, sceptique et moqueur, qui l'a
trompée avec une Italienne. Un musicien
lui a succédé dans le cœur de la belle :
Chopin après Musset, vous voyez qu'au-
feun trait n'y manque. Seulement, ici
s'arrête la ressemblance, cest que le
ba#4WU de Baiiac a raconté sesdéeep-
/
- . - - • *--•* --- i Tllf
tions amoureuses dans un admirable
roman, et franchement ce n'est pas l'épi-
thùio qui convient à Elle et Lui, si plat
et ennuyeux ouvrage, indigne de 1 au.
teur d'Indiana. La mère de Calyste, un
type de dévote provinciale, mais déli-
cieusement rendu par Balzac, s'effraie
de voir son fils amoureux de Mlle des
Touches. Elle le croit tombé entre des
mains redoutables. Camille au fond
est une bonne personne,qui, a t'exempte
de Sand, mêle à ses amours un tantinet
de maternité. Ne voulant pu se donner a
Calyste, parce qu'elle apour amant Claude
Vignon, assez vilain monsieur que nous
retrouverons ailleurs dans la Comédie
humaine, elle veut au moins procurer à
l'enfant une distraction agréable. Une
amie de Camille, la marquise de Roche-
ftde, doit venir passer quelques jours
aux Touches en revenant d'Italie, et Mlle
de Maupin trace de cette dame un por-
trait destiné à enflammer le jeune Bre-
ton. Béatrix est une blonde auprès de
laquelle Eve, qui passait pour blonde,
eût paru une négresse, elle est mince et
droite comme un cierge, blanche comme
une hostie ; ses prunelles vert de mer
nagent dans un blanc laiteux, sa
chevelure d'or semble irradiée de lu-
mière. Avec une robe de velours cerise,
bouillonnée de dentelles et des fleurs
rouges dans les cheveux, on la prendrait
pour de une princesse de Rapha&l échappée
e son cadre. Aussi a-t-elle fait le mus
bel ornement des dernières fêtes de la
Restauration et des liais costumés de la
duchesse de Beny.
MARY SUMMER.
[texte illisible]
On rit beaucoup, dans lu milieux parle-
mentaires (de Bénin, d'une bizarre erreur
commise par la po".
Un membre polonais du Reiohstag , , , ut
Jtrélal domestique dl1 Pape. Un de ses amis
ui adressa une lettre portant
suivante : « M. le députe N. N., Prélat, a
Berlin. » La lettre fut renvoyée à 1 expédi-
teur avec une note ainsi conçue. « Lettre
présenLée taire trois fois au Prélat. Le destina-
lire ne s'y trouvait pu. »
L'erreur s'explique par le fait que , le Pré-
lat est un grand restaurant de Berlin. L inu-
périmenté facteur n'avait pas songé a por-
ter la missive au Palais législatif.
RÉCLAME AMERICAINE
Jusque dana la tombe l'Américain veille
& ses intérêts commerciaux, eonserve le
souci de la réclame... _
Dans un des grands oinaetiôres de New-
l'ork, sur une tombe entourée de neoM.
on lit : « En ce lieu glt John Smith, il
tourna contre lui-môme un revolver du
système Colt, qui 1 abattit sur le coup. W
meilleure arme par les désespérés. "
Ailleurs, sur un monument fastueux,
mais de mauvais oût. se lit oetto épiUsplio :
« Sous cette pierre reposera un jour John
Sol ton, qui dirige actuellement une bril-
lante maison de cuirs et crépins, 15 ave-
nue, - Entin, devant un cimetière de la Pensyl-
vanie on lit en grosses lettres : Si vous
voulez rester en [dehors de cette enceinte,
Imve; de la liqueur île Jones Lagerbier. »
ADMINISTRATION DES COCHES
On déchiirro encore -avec quelque peine
— cette inscription : « admm'stration des
coches »• sur le fronton d un petit édicule
carré, le long du quai Saint-Bernard.
C'est là
Corbcil, Auxcrre et les « &u-deH ».
La vapeur a changé tout cela. Nos quais
sont bouleversés par la Compagnie d Or-
léans. Mais cette Compagnie a respecte le
« Bureau des coches ».
A L'ÉTRANGER
< On télégraphie de *Madrid que le duc de
iMédina-Sidonia, chef supérieur du pala;s,
lest mort.
1 LA DAMS D. VOILÉS.
ESQUISSE D'UN ENSEIGNEMENT
BASÉ SUR LA
PSYCHOLOGIE DE L'ENFANT
tans tJlI article publié le mois dernier,
Mme Louise Dcbor a dit quelques mots
du livre récemment paru de M. Paul
Lacombe. Ce ii'oM- donc pas une nou-
veauté toute neuve pour nos lecteurs.
Mais ce livre est si intéressant, il sort,
avec tant de crancric des sentiers battus,
qu'il mérite une « étude Il plus approfon-
die. Cette -. étude », je vais la faire,vaille
que vaille, et j'y consacrerai deux arti-
cles... un minimum, me semble-t-il.
Pour donner un aperçu ,il vol d "oiseau,
de l'cc Esquisse Il de M. Lacombe, je dirai
qu'il fait une charge à fond de train con-
tre notre système d'éducation intellec-
tuelle ; contre ses méthodes et contre ses
procédés. A notre enseignement formel
et dogmatique, il voudrait substituer un
enseignement rationnel et vivant, qui
s'appuierait sur les mobiles que la psy-
chologie de l'enfant, quelque embryon-
naire que celle-ci soit encore, nous a fait
connattre; a l'école fermée, cadenassée,
barricadée, ne laissant pénétrer aucun
regard profane, il voudrait substituer
Tccoh; ouverte à la bonne volonté et a la
science de quelques spécialistes, comme
a la sympathie de tous ; à l'école où per-
sistent les idées du « bon vieux temps »,
c'est a dire la distinction des classesdela
société, il voudrait substituer l'école uni-
qlle, rccevant/ous lesenfantsde7 à 14 ans,
et gardant jusqu'à t8 ans, ceux qui au-
raient le temps et le désir d'y rester.
Uans cette école unique, le passage
d'une division dans la division supérieure
ne se ferait plus en masse, comme
l'exode des Israélites, mais par unités,
lorsque le maître jugerait l'élève apte à
recevoir une instruction plus serrée ;
Dans cette école unique, l'éducation
des élèves de 7 à 18 ans serait générale
et non spéciale « La raison en est évi-
dente : on ne sait pas d'avance à quoi
l'enlant sera propre; c'est précisément
l'éducation, si elle est bien conçue qui
nous l'apprendra, ou qui, du moins,nous
donnera des indications.» Ni t'Htat ni les
familles n'ont le droit de prédestiner les
enfants ».
Dans cette école unique la méthode ac-
tive prévaudra partout et toujours.
t!rcf, M. Paul Lacombe voudrait tout
chambarder I
Aussi le traite-t-on d'anarchiste, mal-
gré le poste très élevé qu'il occupe dans
l'administration, et la conférence Buis-
son — sauf le professeur, bien entendu
— lui a manifesté la semaine dernière
autre chose que de l'admiration, tout en
rendant pleine justice à la bonne hu-
meur, à l'esprit, à la forme charmante
de l'écrivain.
Cela dit, examinons de plus près.
Si nous mettons en regard le but vers
lequel tend M. P. Lacombe, et celui vers
lequel tend r tonte telle qu'elle est, nom
n'y trouvons vraiment pas de différence.
L'école actuelle, ainsi que celle que rêve
M. Lacombe a la prétention de préparer
l'enfant à faire son métier d'bomme, et
pour faire son métier d'homme, il doit
1* connaître suffisamment le milieu ou il
vit, le double milieu naturel et social.
2* Avoir contracté des habitudes de
critique et de raisonnement rigoureux.
se Être volontain, actif, sociable, c est-
à dire juste, sympathique, secourable et
afiLe but de l'école actuelle et celui de M.
Lacombe sont les mêmes, je le répète,
mais les moyens diffèrent de telle sorte
que l'examen de ceux que nous em-
ployons aujourd'hui fait passer 1 auteur
de « Fesquisse » de 1 étonnement à la
stupéfaction. Par exemple, notre procédé
pour familiariser les enfants avec la lan-
gue maternelle : « Une langue, dit M.
Lacombe. C'est un système de fgne»
dont chacun correspond a un objet réel.
Savoir sa langue c'est donc avoir dans
l'esprit deux termes corrélatifs : l image
ou l'idée d'un côté, et de l'autre le mot
' convenu. ..
1 « Si donc vous voulez que 1 ,, enfant pos-
sède beaucoup de mots, il faut le met-
tre en présence de beaucoup de choses
(oh 1 ma prédication vaine. jusqu'ici,
dans les écoles maternelles !) il faut di-
versifler pour lui, autant que possible
le contact avec le monde environnant..
(Disons, en passant, que les professeurs
d'écoles normales recommandent chau-
dementlo procédé aux futurs instituteurs;
mais il y a plus de distance entre la théo-
rie et la pratique qu'entre la coupe et les
lèvres. Ecoutes plutôt M. P. Lacombe :)
« .. Or, pour enseigner à parler aux
enfants, nous les enfermons et nous leur
disons : Venez, que je vous nomme
tout ce qui vous environne au dehors ;
et à peine savent-ils tenir une plume,
nous avons imaginé — toujours pour
leur enseigner à parler, — de les faire
rédiger, écrire. Cependant, rédiger les
ennuie, tandis que parler leur agréerait.
Nous n'avons pas l'air de nous douter
que l'obligation de rédiger toute leçon,
de faire de toute leçon un devoir est de
nature à leur donner le dégoût de 1 école.
« Moi, homme fait, dit M. Lacombe, je
ne voudrais pas accepter la conversation
journalière la plus intéressante, à la
condition de rédigercettoconversation. »
Du môme avis que M. Poul Lacombe
sur divers points do doctrine pédagogi-
que, par exemple sur la nécessité de
donner un aliment à la curiosité native
des enfants, nous n'avons cependant
rien trouvé de mieux que de leur ensei-
gner, d'abord, à lire, « c'est-à-dire de
commencer par ce qu'il y a de plus sec.
de plus aride, de plus ennuyeux » ; avant
même qu'ils soient familiarisés avec
la lecture, nous nous hâtons de leur don-
ner des leçons d'orthographe, c'est-à-
dire que nous « leur donnons l'occasion
de faire des fautes » (si les lecteurs de la
Fronde n'ont pas oublié les articles que
j'ai consacrés il y a deux ans à la dictée,
qui dévore les heures les plus précieuses
de l'écolier, ils doivent jouir de mon
triomphe). Au lieu d'enseigner 1 histoire
« grâce aux monuments, aux débris,
aux vestiges, aux reliques du passé qui
sont à notre disposition, soit sous forme
concrète, soit en images, au lieu d en-
tourer l'enfant du passé, représenté sous
tous ses aspects, comme le demanderait
l'an tour de VEsquisse, nous lui «servons
présentement des noms de rois, de poli-
tiques, de capitaines, de lettrés, noms
de lieux, événements de diplomatie, de
guerre étrangère ou civile, traités de
paix et dates dans un ordre chronolo-
gique... « Ce qui évidemment n'aidera en
aucune mesure Venfant à conduire une
existence économique ou morale, tandis
que des l'on peut tirer de l'histoire ou plutôt
es histoires un profit plus effectif, à
cette condition que l'histoire ne sera
matière ni à leçons récitées, ni à devoirs
écrits, ni à examens sourcilleux, car le
patient c'est-à-dire l'enfant cesserait sur
le champ de s'y intéresser ».
Enfin, car il faut me borner, pour au-
~ jourd'hui, la géographie ne serait pas
apprise directement et pour elle-m;ime
dans le système de M. Paul Lacombe ;
elle serait apprise à propos d'autre chose,
« pour encadrer aux yeux des enfants
les scènes qui auraient excité leur curio-
sité. Aujourd'hui, on sert d'abord la
géographie méthodique, et l'enfant lit
des voyages après, s'il en a le temps et
le gofit. » M. Lacombe renverserait l'or-
dre.
D'après ce court aperçu, la lecteur a
vu que, partout, M. Lacombe « renverse
l'ordre » ; mais il le renverse toujours
au profit de la logique ; nous commen-
çons à nous en rendre compte, et nous
en serons tout à fait convaincus lorsque
nous serons entrés plus avant dans
l'examen de le.squisse d'un enseigne-
ment basé sur la psychologie de l'En-
fant.
PAULINE KERGOMARD.
SUSAR PERNOT
Nouvelle Gaufrette vanlll..
LA CHAMBRE
Les nombreux services du ministère
do la guerre ont été fort malmenés Mr
M. CamiHe Pelletan qui, durant toute fr
journée d'hier,a résumé son rapport, uû
véritable réquisitoire d'ailleurs.
L'orateur examine d abord ce qu oa
fait pour la défense nationale, car il ne
suffit pas d'accorder toutes les dépensas
demandées pour assurer la défense du
pays, la victoire dépend bien moins du
nombre des millions dépensés que de
l'emploi utile qui en a été fait.
La France dépense annuellement un
milliard en chiffres ronds pour ses dé-
penses militaires ; M. Pelletan estime
qu'il importe d'arrêter tout gaspillage,
toute dilapidation des ressources *§
pays, car chaque fois que la France & w
envahie — trois fois en ce siècle — 1 en-
nemi n'a rencontré devant lui sur les
champs de bataille qu'une petite partie
des forces dispersées par une organisa-
tion déplorable.
Toutes les fois que le rapporteur , s est est.
trouvé en présence d'une dépense injus-
tifiable on lui a dit : « N'y touches pas,
c'est do la mobilisation qu'il s'agit. »
Quant à l'artillerie,c'est extraordinaire
de voir ce qu'elle fabrique. On prend un
officier d'une grande valeur, on l'arrache
à sa batterie pour en faire un charpen-
tier, un cordier ; cet officier fait tous les
métiers excepté le sien. Jugez un peu.
L'artillerie fabrique des bicyclettes,
des voitures d'ambulances, des voitures
cellulaires, des cordes, des sacoches à
charbon, des bottes à graisse, des caisses
pour appareils télégraphiques, des
seaux d abreuvoîr, des tinettes, des
brouettes, des lampes, des cuirs, des
harnais, elle a môme fait cotte année une
presse hydraulique.
Reste la question du gaspillage des
hommes dans les régiments. Quelle im-
mense domesticité a tous les degrés-
M. Pelletan a fourni la statistique sui-
vante : Il y a 3,500 hommes à brosser
des officiers isolés; la brosse est une
arme qui se développe dans l'armée
française. Les grands chefs ne se con-
tentent pas du brosseur, il leur faut un
cocher, un domestique, des hommes
pour coller du papier ou pour construire
un poulailler. Dans certains régiments
il y a le break, le tennis, la meute, le
mattre ouvrier, le maître tailleur, la
petite imprimerie qui, parfois font pu-
blier les œuvres du chef de corps.
L'orateur indique ensuite les réformes
à accomplir dans les services adminis-
tratifs. On y constate toutes sortes d'tr-
régularités ; on est là en présence de ce
qu on appelle une masse noire; o est
une comptabilité fictive, destinée à 00...
vrir des dépenses antiréglementaires,
illégitimes. Pour les permissions de
vingt-quatre heures, il y a un véritable
scandale. L'homme ne touche pas sa
solde, ses vivres, et l'on voit dans des
entierp corps d'armée, les permissions
de 24 heures totalement supprimées.
Elles sont accordées on fait, mais le
corps détourne du budget auquel il est
dû, le bénéfice de l'opération.
L'orateur cite de nombreux exemples
qui suscitent des exclamations de ses
collègues.... ■
Un jour, un sergent apporte à un lieu-
tenant une pièce à signer, elle était
fausse. Le commandant s'aperçoit que
le capitaine était complice du sergent.
Une enquête a lieu, les vols sont prou-
vés, le capitaine soutient qu'il ne s agit
que d'une masse noire, et blâme l'offi-
cier qui a découvert la fraude. Le com.
mandant qui était honnête homme voit
arrêter son avancement et est obligé de
quitter l'armée.
M. Pelletan. — Le colonel AU&ire a été mis à |
la porte de l'armée avee interdiction de séjour s
Limoges. Tous ses cs"'" rendent hommage à M j
moralité, 4, son intelligence, à son travail, à son
dévouement, & son mérite, à sa vigueur, a sa ;
santé.
C'ost à la fois un soldat et un savant, et on l a
mis à la porte de 1 armée I Pourquoi,parce qu'il
avait démasqué et fait poursuivre un oflicierqui
volaittLe vol avait été découvert par un lieutenant ;
le colonel punit le dénonciateur. Le .^lonel
Allaire ouvre une enquéte.te général lui interdit
de faire l'enquête. Il prend des information».
Le général lui interdit de prendre des Informa-
tions. Il arrive au régiment. Il ouvre un regis-
tre et invite chaque officier à répondre par oui
ou par non si le capitaine incriminé est ou n est
pas un honnête homme.
Lo colonel Allaire continue son enquête, Il ac-
quiert la conviction de la culpab lité du capi-
taino. On demande sa mise à la retraite. Le mi-
nistre refuse et l'envoie dans une autre garni.
son, lorsque arrive un général
livre vis-à-vis du colonel *
et à une série de grossièretés indignes d un offi-
cier français... .
Sur ces entrefaites, un nouveau ministre de ta
guerre arrive et le colonel Allaire est renvoyé
do l'armée.
Plusieurs scandales militaires sont en-
core dévoilés par M. Pelletan qui rap-
pelle l'expédition de Madagascar, bien
faite pour servir d'exemple à l'avenir,
car il n'y a eu aucune espèce de comp-
tabilité.
Le rapporteur ajoute: « Ils sont nom-
breux ceux de nos petits soldats qui sont
morts pendant cette conquête d'agonie
lente après de longues tortures. Il y a des
fautes qui sont de véritables assassinats.
Il y a deux sortes de patriotisme, un qui
se nourritde refrains
S^^HPpâtriotUme est plus vie
jl^^HRreTet c'est au nom de ce
que l'orateur demande an
la guerre de rendre les
^^^HHpoMsaires pour préserver lé
H^HHBSladéfense de la patrie.
applaudissements saluent
«■■pson, et M. Pelletan regagne
«2HHK milieu des bravos rëDéMa.
ui, nous entendrons le gêné-
HÉLÈNE SÉE.
SÉNAT
durant toute la séance pour
'fi^Ha des neuf membres de la
| j^^^^Knnstruotion de la Haute-Cour.
, ~ "' '- -1. , proelaïae les résultats sut
|M:iMille 7 150 voix
t58
ÇéMlelet. 156
ffiSt™.; t46
fitenger t44
Franek-Chauveau if 0
Morellet 129
Man e Lecomte ............ 106
Ka eMMéquenoe, la Commission est ainsi
composée :
Les 5 membres suppléants de la oommis-
ainii il'lMatMAlinn ri A la. Hauta-Coul' lODt :
MM. de Verninao 146 voix
Tillaye 136 -
Ratier 132 -
Moasservin 122 —
Vallée 120 — - -
Il, DeiB61e est élu. vice-président de la
: ganta-Cour.
i M. Bérenger dépose une proposition de
181 sur la réhabilitation des naillis; elle est
renvoyée à la oo{omission d'initiative.
II. Truite demande à interpeller le mi-
nistro de l'instruction publique sur l'épidé-
mie du lycée St-Louis ; la date en sera fixée
après la Baule-Cour.
Avant de lever la séance,le président de-
mande à ses collègues de lui permettre
selon l'ulage,de convoquer le Sénat dès que
les circonstances le permettront, la Haute-
rvinr «a pAiiniasanL tundt.
H. S.
INFORMATIONS PARLEMENTAIRES
Le cas de M. Déroulède
i 1,& commission ohargée d examiner le
«M de M. Déroulède s'est réunie hier pour
examiner la question de savoir, si mainte-
imant utt que lion rapport était déposé, il lui
âopartenait de proposer la fixation du jour
Silos coneènsions de ce rapport seraient
fiieutées par la Chambre.
A l'unanimité, elle est d'avis qu'elle n'a-
Wit nul compétence pour réolamer cette
mtofr à l'ordre du jour. Elle considère sa
mission comme terminée. C'est à d'autres
..U de appartient de proposer la discussion
ses conclusions en séance publique.
L'épandange en Seine-et-Oise
M. Cornudet, député de Seine-et-Oise, a
éerit au président du conseil pour l'aviser
qu'après le vote du budget il demandera à
Interpeller sur l'épandage des eaux d'égout
dans son département.
Les croix de la réserve et de la terri-
toriale
M. Magne demande à la Chambre de fixer
le nombre annuel des décorations de la
Légion d'honneur destinées aux officiers et
aMunilés de la réserve de l'armée active et
de la territoriale ainsi qu'il suit Comman-
deurs, 4; officiers, 46; chevaliers, 150; soit
au total» 200.
POLITIQUE ETRANGERE
La guerre au Transvaal
On nous assure que les derniers échecs
tubis par la Grande-Bretagne ont un contre-
coup assez profond sur l'opinion, à Lon-
éres. Les désastres qui se succèdent depuis
|i premier jour de la déclaration de guerre,
jusqu'aux orniè.,es batailles livrées sur la
Tugela supérieure, ont amené l'impossibi-
lité reconnue de forcer la ligne tranavaa-
tienne. Il est évident quo le gouvernement
at veut ni rien voir ni rien entendre. La
presse londonnienne nous fait savoir,f à
propos de la retraite de Vaalkrantz par les
troupes de sir Redvera Buller que le War
Office, en se refusant à des communications
a créé un fait unique ; et l absence de bul-
letin officiel dans des circonstances où les
destinées de la nation restent en jeu, est
vivement commentée chez les membres de
l'opposition. Cela n'empêche pas qu'il ne
soit nécessaire de se préparer & 1 inévita-
ble chute de Ladysmilb et aux conséquen-
ces qu'elle entraînera. Selon M. Wyndham,
lord Roberts doit avoir & cette heure à peu
près le commandement de 130,000 bommes
fon ignore comment oos troupes sont éche-
lonnées ; mais il serait possible que de ce
oblé seulement, nous parvinssent quelques
renseignements.
lA gouvernement anglais espère qu aus-
sitôt les remaniements exécutés dans l'ar-
mée, le ministère, qui disposera de 100.000
hommes do plus, effectuera de grands
changements. La population anglaise, mal-
gré tout, n'accepte pqs. facilement que l'on
ait recours à la conscription ; mais ce der-
nier moyen n'est pas encore sur le point
d'être employé, car c'est avec enthousiasme
dit-on, que les recrues se présentent dans
l'empire, et ce serait alors une des causes
pour retarder l'adoption du projet de tirage
au sort mis en avant pour la milice.
On compte à peu près 44 bataillons dans
la milice irlandaise. L'intention du gouver.
&«"
di.
otr
0
«
600»"14
landais, quelque peu exercé quil soit a
au moins la qualité qui manque au An-
glais contre les attaques des Boers, et, au
prix de sa mort, la vîotoire peut enoore do-
rer le drapeau de l'empire pirate 1.
Il paraîtrait que le mïlioien irlandais, au
pointde vue de la légalité, ne doit pas être
obligé à servir en dehors des lies Britan-
niques. Cet arrété est motivé par la loi de
18&, qui décrète qu'aucun milicien ne sau-
rait se voir transféré d'un eorps à un autre
sans son consentement. — Voici élément
une deuxième clause; elle dit aussi upre..
sément :
« Aucune partie la milice ne sera trans-
portée ou commandée pour service hors du
Royaume-Uni, excepté le ou où dos hom-
mes offriraient leurs services uolo8l'cd"",ctr-
tifiés comme tels par leur colm4 pour être
employés dans les tles normandes, l'Ile de
Man, Malte et Gibraltar. Personne ne sera
obligé à faire cette offre ou à servir centre
son consentement ; et un colonel ne devra
pu certifier t'offre de services volontaires
avant d'avoir expliqué aux milicien faisan t
celle offre de service hors du Royaume-Uni,
que 10ft offre doit étre, de sa part, absolu*
ment voimwre. »
On le voit, la grande démonstration qui
ressort de cette guerre, o'est la nécessité
d'une armée autrement équipée que celle
qui est en jeu. La signification du mouve-
ment qu'a entrepris ces jours derniers la
cotonne Macdonald,est étudiée par tous les
reporters militaires, et tous recherchent
quel but poursuivrait le général de Me-
ttiuen en prenant l'offensive quand les hau-
teursde Maggersfontein se dressaient devant
le camp anglais de la Modder, comme une
position inexpugnable. De môme les hau-
tours de Swtrontein, qui S'élèvent entre le
gué de Kobdoos et Kimberley constituent
pour les Boers une position défensive en-
oore plus forte. Tout porte donc à croire
que la tactique de sir Macdonald était plu-
tôt défensive qu'offensive,et avait pour but
d'empêcher les Boers de diriger leurs opé-
rations contra le camp de la Modder. Tout
démontre, en oonséquenee, que lord Me-
thuen a dû ordonner a lord Macdonald d a-
bandonner les positions acquises, et cela
d'après les ordres du générai lwberts.
Reconnaissons vite, maintenant, que si
les Anglais avaient réussi à s emparer de
la Tugela, ils parvenaient à commander
ainsi l'ensemble des positions boers en
enfilade. Somme toute, pour arriver aux
choses projetées, l'on voudrait, dans la
presse londonnienne, que le ministre or-
donnât dès maintenant un plan de réfor-
mes organiques, et qu'il constituât au pays
une force de terre qui pùt se prêter à 1 at-
taque aussi bien qu à la défense. Il est pro.
bable que cette éventualité se réalisera ;
mais 0 est principalement la force de terre
que le paru impérialiste réclame ardem-
ment. Or, cela ne s'effeotuera qu'après la
paix, ainsi qu'a dû le déolarer lora Lans-
downe devant les sollicitations pressantes
oui lui en étaient manifestées.
IBO.
Angleterre
Londres, 15 février.
Les journaux publient une dépêche de
Ladysmith disant que les opérations du
général Buller étaient suivies avec la plus
grande anxiété par les assiégés.
Londres, 13 féyrier.
On mande de Lourenço-Marquez au Daily
Mail, à la date du i2, que, du 19 au 25 Jan-
vier (semaine de Spion-Kop), les troupes
fédérales ont eu 51 tués et 140 blessés.
Londres, 15 février.
Ce matin, les journaux ont repris espoir ;
ila ont connanee dans les mouvements du
général Roberts qui pourra opposer deux
Anglais & un Boer.
Les journaux sont convaincus que les
troupes républicaines ne pourront pas te-
Dir.
Londres, 15 février.
Chambre des communes :
Répondant & un député, M. Chamberlain
déclare qu'en trois circonstances — dont
deux récentes — les Boers ont envahi le
Zoulouland. Ils ont fait prisonniers le ma-
gistrat, le personnel du tribunal et la po-
lice d'un district. Dans une autre, ils ont
pillé tous Ibo magasins.
On annonce également qu , un détache-
ment boer avee de l'artillerie avance à
travers le Zoulouland.
Ces actes causent une grande alarme et
une grande inquiétude aux Zoulous, alarme
et inquiétude qui doivent certainement se
répandre chez les indigènes du Natal.
Londres, 15 février.
La reine n'a pu enoore fixé officiellement
la date de son départ pour le continent.
Mais il est possible, au cas où les nouvelles
de la guerre ne seraient pas meilleures,
que la reine reste en Angleterre, quoique
tous les préparatifs soient faits.
Londrel 15 février.
Le War Office publie la liste des pertes
à Rensburg dans les journées du li et
du 12 :
Tués : orfioiers, 6; hommes, ..., 7; blessés:.
officiers, 6; hommes, 14; disparus : offi-
ciers, 2; hommes, 8.
Le nombre des hommes blessés manque
encore pour deux régiments.
Londres, 15 février.
Le Times (2* édition) publie la dépêche
suivante :
Camp de Chieveley, 13 février.
Le général Lyttleton a pris le commande-
ment de la deuxième division pendant la
maladie du général Cléry, atteint d'un em-
poisonnement du sang.
Athènes
A Athènes l'on refuse énergiquement de
mettre le prince royal à la tète de 1 armée,
et M. Delyannil, tout en parlant avec res-
IMOt 1& & f
'
SmaatraaaimZjilr^*rnnneii KSiSr
du MM.
Espagne
Madrid, il "wler..
Le eonseil des ministres a aooordé oe
matin la mise en liberté Immédiate des
anarchistes enfermés aux Choffarinas Ju..
qu'à du!f& l'arrivée des bâtiments qui les eoa<
uira à l'étranger.
Le conseil s'est occupé des débats parle-
matai..., et a autorisé M. Villaverde &
conférer avec les chefs des minorités de la
Chambre pour arriver & une prompte âdop'
tion du budget.
INFORMATIONS
Le ministre des colonies a reçu de m. df
Lamothe, gouverneur du Congo, le t6lé-
gramme suivant :
; ' < « Bangul, le 3 janvier.
« éo vous envoie par M. Vitu de Keraoul
qui descend en baleinière le résumé des
derniers événements du Chari et de l'Ou-
gangui. Le 2 décembre, un premier oour-
rier de Gentil a apporté la nouvelle de t'at-
taqué et de la destruction, après 9 heures
d'un combat acharné de l'enceint. fortifiée
établie par Rabah à Kouna. Un rapport dé-
taillé parvenu ultérieurement a Bangui
constate que la place était défendue par
12.000 hommes, dont 2.5000 fusils et trois
pièces de canons ; deux furent brisées par
nos obus. -4-+.
« R&bth, blessé, abandonnait le champ
de bataille six heures avant la cessation du
feu. Malheureusement ;oe succès nous coûte
oher : un maréchal des logis et 43 Sénéga-
lais ont été tués ; 4 Européens, dont le ca..
pitaine Robillot et 108 millioiens ont reçu
des blessures sans gravité ; nous avions
environ 320 fusils, presque la moitié do
nos combattants a donc été atteinte. Il pa-
raIL nécessaire, dans ces conditions, d'a-
journer la marohe sur le Tchad, en raison
de l'insuffisance des effectifs.
« Robillot occupe le cantonnement forti-
fié de Tounia. Gentil, revenu à Gribingui j
a trouvé la dépêche annonçant la mort de
Klobb et y a appris la nouvelle de mon ar-
rivée à Bangui Oll il m'a rejoint & son toue
le 10 décembre. Il y est resté jusqu'au 25.
« D'après des renseignements fournis par
lui et par un courrier de Robillot, les résul-
tats du oo m bat de Kouna sont bien plus
considérables qu'on ne pouvait l'espérer.
I,ft Sultan de Baguirmi, refusé & L&Y depuis
le combat de Niellim, se trouve complète-
ment dégagé et a effectué sa jonction avec
Robillot, ttabab, complètement démoralisé
par les pertes considérables qu'il a subies
et qu'on évalue à deux ou trois millo tués,
est en fuite presque seul, vers lo Nord. Les
prisonniers fails a Niellim sont délivrés, la
route du Tchad est devenue libre pour le
vapeur qui descend le Chari, en vue do
chercher à se mettre en oontact avec la
mission Foureau...
« Toutefois, il était indispensable de ren.
forcer les effectifs au moins pendant quol-
ques mois, si l'on voulait conserver le
bénéfice entier du succès. A cet effet, j'ai
prescrit d'envoyer & la disposition de Gon-
til quarante miliciens et trois officiers,
ainsi que 70 ou 86 tirailleurs de la Compa-
gaie Armentier descendue de Ziber sur
aarat, 50 hommes doivent être arrivés le
31 décembre au confluent du Kémo où ils
attendent Gentil. Gentil et moi demandons
instamment la croix de chevalier de la
Légion d'honneur pour le sergent de milice
Sambasal, seul survivant do la poignée
d'héroïques Sénégalais tombés en défen'
dant Bretonnet. - ..
A la suite de ce télégramme, le rainistrot
des colonies a câblé M. de Lamothe pour
lui faire connaître que la distinction de-
mandée en faveur de Sambasal était ac-
cordée.
-
Hier a eu lieu h Rouen la répétition gé-
nérale de Siegfried, do Wagner, donnée
pour la première fois en France, au théâtre
des Arts à Rouen, par M. François, direc-
teur, traduction do Krnst.
La critique musicale parisienne était re-
Mondés, présentée par MM. Léon Dierx, Catulle
endès, Gangnac, Schneider, Visinet, Mil-
baud eto.
L'interprétation est excellente avec Mil.
Dalmorel, Grimaud, Stuart, Vinohe, Mme
Bossy, etc.
L'orchestre est parfait sous la direction
de M. Amalou ; la mise en scène est admi-
rablement réglée par M. Lavis. Les décors
sont très beaux.
Des applaudissements chaleureux écla-
tent à la chute du rideau à chaque acte.
LES FEMMES DECOREES
Dans VOfficiel paru hier, nous relevons
p&rmlias officiers de l'Instruction publique
les noms de Mmes :
Baudry-Vaillant (Marie-Adélaide), artiste pein-
tre à Neuilly-sur-Seine.
Be&ucourt (Marcus do) (Noémie-Mario-ADne-
Victoire), professeur de chant à l'aris.
Cb&b&ud (en religion sœur Lucie), infirmière
au lycée de Carcasaonne.
Cbarpentiar-Bosio, née Weil (Julia). profes-
seur de musique, membre de la Société des
Concerts du Conservatoire à Paris.
Vve Clemenson (Jenny-Krrnlie:, directrice d é-
cole libre à Algsr......
Chevalier (Esther), artiste lyrique au théâtre
national de 1 Opéra-wm iqae. ^ .
DanUn(JulieCte), artiste violoniste à Paris.
Desportes mare , dite Marcelle Dartoy, ar-
tiste Donnay (Oabrie l'a. i ne-Marie), profes-
gour de ebantà Paris..... ,
Djuillon (Marie-Céline), professeur libre de
distion et de déclamation à Paris.
Duperré de l'Iule (Fernande), femme de let.
EUen née Michonneau (Zélie), institutrice ea
retraite à la Rochelle (Charcnte-Intérieure) mem-
bre du conseil départemental.
Eyraud (Nancy-Marie), graveur sur bois à
Paris.
LA TRIBUNE
QUELQUES-UNES DES HÉROINES
QUE BALZAC A PEIITES
D'APRÈS NATURE
(3)
Balzac nous a rendu avec une pro-
fondeur d'analyse et une intowsiSé
de vie singulière, cette lutte d'un
homme qui se débat entre deux
amours de nature si différente. La-
quelle de ces femmes a la meilleure
part? A vous, lectrices, d'en décider. Une
Indiscrétion vient révéler & la châtelaine
de Clocbegourde l'infidélité de Vande-
messe. Ah 1 oui c'était bien d'amour
qu'elle aimait, la Sainte; des regrets in-
volontaires montent à ses lèvres, elle
envie sa rivale, elle est jalouse de
son bonheur. Bientôt, sous l'influence
de son chagrin, sa santé s'altère, une
maladie du pylore se déclare. Lorsque
Vandenesse, prévenu par une lettre, ac-
court enfin, elle n'a rien mangé depuis
quarante-deux Cependant, jours, elle meurt de faim.
.Cependant, elle rassemble ses forces
pour recevoir son ami. La chambre pa-
rrée de fleurs comme pour une fête ;
tiablllée de blanc, sa pâleur verdâtre
soulignée par des flots de dentelle, elle
attend, assise sur un canapé, la visite du
lûen-aimé. Quelle surprise douloureuse,
pour le jeune homme lorsqu'Y se trouve
8n face de cette ombre, ce quelque chose
tans nom dont parle Bocsuei Admirable-
ment décrite l'entrevue que certains cri- i
tiques ont blàméc. L'émotion,la faiblesse,
les hallucinations qui précèdent la mort
font délirer, Mme de Mortsauf. En re-
voyant Vandenesse, elle s'imagine un
instant qu'elle renaîtra à la vie. Elle a
passé à côté du bonheur, elle le connal-
tra enfin ; elle ira avec Félix en Italie,
elle courra les bals et les plaisirs, elle
montera à cheval comme l'autre; et cette
femme si chaste se suspend, frémissante
depassion,au cou de celui auquel naguère
elle refusait un baiser.La volonté si forte
«emMta^Miiiaièifeafl^i'est plus Mme de
Mortsauf, c'est la na" jjjjle qui agit ;
au bord de l'éternité, la c re mor-
telle n'a conservé de tous les timents
humains que l'amour. Mais c»e crise,
dont rAme n'est pas complice, Arei peu.
Les anges reviennent s'asseoie»! chevet
d'Henriette et Dieu reprend^xssession
d'un de ses plus beaux ta mé nacles. Le
lys blanc, qui a vécu paonne et so)i-
taire, va mourir intact ewKitsur«U^|fe.
Mme de Mortsauf îaj|rbràte#*?fevint
elle toutes les tettry cie. 'and "'; ;
puis, souriant comur.. fes éluvjftf* aper-
çoivent la terre piâmisfka^^ reçoit le
viatique et elle s'en ur jamais,laa<
çant un dernier regard à celui qu' a.
pas été son amant. /
Telle est la très imparfaite analy J!!¡.
livre qui fit pleurer bien des femmes
sensibles et que Balzac préférait entre
beaucoup d'autres de ses œuvres. Lors-
que parut ce roman il était dans toute la
maturité de son talent et l'éclat de sa ré-
putation. Il n'avait plus besoin de prépa-
rer le succès en faisant des lectures chez
Mme Récamier. a Cela nous vaudra des
prdneurs dans le faubourg Saint-Ger-
main, » digait-il à Gosselin, un de ses édi-
teurs. Bien excusable, ce charlatanisme,
car tout le monde sait contre quelle gêne
se débattait Balzac. Quelques années au-
paravant, il avait fondé une imprimerie
rue des Marais Saint-Germain ; l'entre-
prise échoua et, pour payer les dettes
contractées, il ne fallait rien moins que
la production hâtive et surprenante du
maître. Aussi le voyait-on difficilement.
Barricadé dans sa maison de la rue Cas-
sini, sous prétexte d'éviter les visites de
femmes, — en réalité c'était surtout cel-
les de ses créanciers, il jouissait de toute
la tranquillité nécessaire à l'écrivain.
Une semaine ljlLjtttfL8^* parfois pour
écrire un vm SSI quel labeur
acharné e plu tard Alphonse
Daudetf! embêtait su 8 nuits et tra-
vaUànt di 1t heures A suite. La gra- .
vjre nouve présente «sis devant sa ta-
JRe, v 'une robe ^Dominicain à plis
° c, l, un capuce ne rabattu sur la
-têreTles rideaux djA fenêtre clos her-
métiquement, la jflutmbre éclairée par
deux candélabeva trois branches posés
d&efetque c£j#au pupitre, auprès, une
^Tfetiète ejgpe de café pour conserver
l'excitat^n et la lucidité du cerveau fati-
gué jmrn l'insomnie pourrait envahir.
&gnn!nsique, avant cinquante ans, l'écri-
*4Iin produisit quatre-vingt-dix-sept vo-
lumes. Quand il avait livré au jour fixé
sa marchandise à l'éditeur, il s'accordait
un congé ; il mettait ses habits de gala,
prenait sa merveilleuse canne et s'en aI-
lait parader dans le salon de la duchesse
de Castries ou dans la loge infernale de
t'Opéra; il posait alors pour le .1ÂM mais
GhamQeury prétendaitqu'il avait tout au
plus t air d'un sanglier joyeux. Le physi-
que lourd, vulgaire môme, ne répondait
pas à l'esprit pénétrant et si afOné.
Béatrix, mise au jour à la date de
î844, est une des œuvres où les qualités
du maître se manifestent le mieux. Ce
qui contribua beaucoup au Succès du
roman est que le type des deux héroïnes
fut emprunté à deux célébrités du monde
parisien d'alors et que chacun se piqua
de les reconnaître. L'auteur avait un fai-.
ble pour Béatrix et il envoyait les épreu-
vWçorrigées à une amie en disant: « Le
ee livre, auquel vous m'avez fait
^■pjHie affection que je n'ai jamais
awJBt '. aucun autre et qui a été l'anneau
■Sfr tMoel nous avons fait amitié. »
MmS naturellement, fut placée sous
le «wonage de cette dame que Balzac
aMMueSarah de V... : « En vous dédiant
cSBeimvre, je dois taire un nom qui en
wmm rorgueil. » En effet, l'anonyme a
été l>ien gardé. Werdet, qui est un peu
M>|4l pour lequel Balzac n'a guère
ptitt i» prestige qu'un maître pour son
vakÉiii ohamt)re nous apprend seule-
m«É#ie Mme de V... désintéressa le
pjjSai commerce chargé de saisir les
rnMm- de l'écrivain quelque temps
sSgBpublieation du roman Ces petits
dé3l3p*nts arrivaient parfois à Batzac
et Mm* M'ah n'était pas toujours t&.
CegiMÉ! que sa générosité méritait bien
a<8SS^t« la scène se passe à Gué-
riaff jM r"~ Moyen âge, entre le Crot-
iin"ii1fcW,,t>ff de Bats. Avec quelle mi-
n rg nous décrit le paysage
BB9ES fortifications de la vieille
SgEBtanoir de son héros, Calyste
Balzac s'attarde avec un
nous prémll* tes per-
sonnages secondaires : du Halda, Mlle
de Penhoêl, la tante Zéphirine et le ba-
ron du Guénic. La partie de mouche, où
les joueurs se jettent les paniers de je-
tons à la tête, est un pur chef-d'œuvre.
Néanmoins, le lecteur brûle du désir de
sauter des pages et d'en arriver à Mlle
des Touches, en littérature Camille Mau-
pin: un épouvantail dans la Bretagne
arriérée que cette femme qui écrit des
livres, fait des pièces de théâtre, reçoit
comédiens, folliculaires, peintres, musi-
ciens, bref la société du diable, dit le
curé de Guérande à la mère de Calyste.
Au physique, encore séduisante, avec
son teint olivâtre au jour et d'un blanc
d'ivoire animé aux lumières, son visage
ovale, ses cheveux noirs descendant le
long du col, son front plein et large,
renflé aux tempes, l'arc vigoureux des
sourcils s'étendant sur deux yeux dont
la flamme scintille par moments comme
deux étoiles fixes, le nez mince et droit,
la bouche forte aux lèvres d un rouge
vif, le menton un peu gras et le dessous
du nez estompé par une légère fumée
qu'y a jetée la nature, le corsage plan-
tureux, la chute des reins magnifique.
Arrêtons-nous ici ; M. de Balzac, nous
parait bien indiscret 1 N'importe, le por-
trait est criant et nul ne peut s'y mé-
prendre ; n'avez-vous pas reconnu
George Sand?Ce n'est pas tout : Camille
est allée en Italie avec un écrivain de
génie, sceptique et moqueur, qui l'a
trompée avec une Italienne. Un musicien
lui a succédé dans le cœur de la belle :
Chopin après Musset, vous voyez qu'au-
feun trait n'y manque. Seulement, ici
s'arrête la ressemblance, cest que le
ba#4WU de Baiiac a raconté sesdéeep-
/
- . - - • *--•* --- i Tllf
tions amoureuses dans un admirable
roman, et franchement ce n'est pas l'épi-
thùio qui convient à Elle et Lui, si plat
et ennuyeux ouvrage, indigne de 1 au.
teur d'Indiana. La mère de Calyste, un
type de dévote provinciale, mais déli-
cieusement rendu par Balzac, s'effraie
de voir son fils amoureux de Mlle des
Touches. Elle le croit tombé entre des
mains redoutables. Camille au fond
est une bonne personne,qui, a t'exempte
de Sand, mêle à ses amours un tantinet
de maternité. Ne voulant pu se donner a
Calyste, parce qu'elle apour amant Claude
Vignon, assez vilain monsieur que nous
retrouverons ailleurs dans la Comédie
humaine, elle veut au moins procurer à
l'enfant une distraction agréable. Une
amie de Camille, la marquise de Roche-
ftde, doit venir passer quelques jours
aux Touches en revenant d'Italie, et Mlle
de Maupin trace de cette dame un por-
trait destiné à enflammer le jeune Bre-
ton. Béatrix est une blonde auprès de
laquelle Eve, qui passait pour blonde,
eût paru une négresse, elle est mince et
droite comme un cierge, blanche comme
une hostie ; ses prunelles vert de mer
nagent dans un blanc laiteux, sa
chevelure d'or semble irradiée de lu-
mière. Avec une robe de velours cerise,
bouillonnée de dentelles et des fleurs
rouges dans les cheveux, on la prendrait
pour de une princesse de Rapha&l échappée
e son cadre. Aussi a-t-elle fait le mus
bel ornement des dernières fêtes de la
Restauration et des liais costumés de la
duchesse de Beny.
MARY SUMMER.
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