Titre : La Fronde / directrice Marguerite Durand
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1900-01-31
Contributeur : Durand, Marguerite (1864-1936). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb327788531
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 31 janvier 1900 31 janvier 1900
Description : 1900/01/31 (A4,N784). 1900/01/31 (A4,N784).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k67039035
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, GR FOL-LC2-5702
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 04/01/2016
Mme. ]Jcmont-Brclon, Jaines Gibbs et
Mnrinlin • n^c Ary ScheiTer).
Marjolin Le com ité de patronage réunit des per-
sonnalités politiques et artistiques des
niïs t'minentes, tels que MM. Eustis,
?.nhissadeur des Etats-Unis en France ;
\SSt; Théodore Dubois, Su ly-Cru-
dhomme, Benjamin Constant, Auguste
Hadin, Carolus Duran, Jost-Maria de
lit-'-redia, Kacmpfcn, Georges Picot et
Mmcs Isabelle Bogelot, la ^ronnc Sèil-
lière Camille Hammarion , Juliette
Adam, James Jackson et tant d autres
dont les noms nous échappent.
■\insi patronné, il est hors de doute
nue nnstitut national américain ne
réussisse pleinement ; c'est ce que nous
souhaitons de tout cœur a sa valante
fondatrice qui a su tenir haut et ferme le
drapeau du féminisme et qui a rendu à
notre pavs,par le choix qu cite en a fait,
un des hommages les plus touchants
«.t ii Ini «nii donné de reecvoir.
JEANNE BRÉMOND.
LE
Premier mois de l'Union populaire
DU XVIe ARRONDISSEMENT
Ouelques parents — un trop petit mi
nombre — notent, aussi minutieusement <
que possible, l'évolution quotidienne de no
leurs nouveau-nés : leur poids, leur cha- | fin
leur le son de leurs vagissements; leurs dl1
bobos accidentels, leurs premières colè- ac,
res, leurs premiers sourires. Notes pré- lu
cieuses pour l'éducation des bébés eux- I de
mêmes et pour celle des frères et sœurs
qui viendront après eux.....
LaSociét ùpour l'étudepsychologiqucde di
Ventant s'est constituée pour donner a de
ces observations ce qui leur avait m an- |
que jusqu'à maintenant : la méthode 1
scientifique. , I hi
Aujourd'hui, je demande a mes lee-
teurs de leur raconter, par le menu, le se
premier mois d'existence d 'un entant nr
qui m'intéresse à juste titre et qui s'ap- p,
pelle Yinion populaire du XI VO arron-\
dissement : et j'ajoute qu'il n'a fallu rien Ui
moins que mon désir d utitiior des noies I Je
prises ail jour le jour, pour priver la sc
Fronde d'un compte-rendu de la journée Vi
de dimanche dernier, que Mme Marcelle \
Tinavrc eut lait volontiel's,ayant eu 1 'itléo I te
généreuse de passer la Matinée avec tl
nous. ,
Nous avons été inaugurés le 18 décell1- | F
bre dernier. tout le monde sait ça. Noire Ir
présiden t d'honneur,M. Duclaux a prouve s(
par z-;L présence que nous étions de bonne d
maison,que l'on pouvait venir chez nous, I
que l'un s honorait en y entrant. a
Puis, le 7 janvier, nous nous sommes r.
mis en'contact avec nos premiers adhé- .J;
renls. au nombre de soixante environ. 1 h
AujollnJ'hlli, nous sommes plus de qua-
tre cents. Si nous retranchons de ce n
nombre satisfaisant, une centaine de I tl
personnes qui sont venues a nous, bien I ^
plus pour nous aider que pour jouir des I d
avantages moraux de notre œuvre, nous 0
nous trouvons en présence de trois cents c
adhérents, qui ne sont pas tous des ou- c
vriers manuels, mais qui sont tous de j
rondilion très modeste, qui tous gagnent t
leur vie par un labeur persévérant ; en 1
nu mot. c'est bien le personnel que nous s
rivons invité, et que nous sommes lieu- f
l'eux d'avoir avec nous, dans un « chez j r
nous » qui est un « chez eux n. s
L'important, c'est que nous nous trou- I t
v.tlns bien ensemble, et jusquici nos l
réunions ont dépassé notre désir le plus I
optimiste.... I
Notre but, on le connaît : Lest u ins-
truire ceux qui, pris trop tôt dans 1 en- 1
--r.mag.': du travail, n'ont pas eu le temps
d anprendrc et qui, devenus hommes, et I
• 1 pllll'al1t leslacunesde leur instruction, I ,
n'avaient pu trouver de milieux sympa- ,
liiiqucs oit ils pussent tes combler.
Noire but, c'est encore l'éducation des
ànies par le contact avec les beautés de
h littérature et de l'art. C'est enfin 1 cclo-
ion et le développement de la fraternité j
l'!llre individus qui en étaient venus a se
méconnaître, parce qu'ils ne se connais-
t-.u-'ut pas..
Grâce à MM. Mouton, Poitevin, Can-
iaru/.» ne et Fernbach — de l'Institut Pas- .
!CUI' '- ceux qui ont été fidèles aux
i ndez-vous du soir, ont appris il con-
naître que!.)U(;s-uns des ennemi les plus
redoutables de notre santé et meme de
notre existence. Ils les ont même vus
t,q)ll,idt'-r,ibleniuiil grossis, je veux parler
des microbes. Ils savcnt. que [ eau u est
pure qu à sa source, que le nitre.
des précautions incessantes, est însuiu-
v.ai,t, et que I"élitillitioti seule, assure
notre sécurité. Ils savent que la tubercu-
lose " pire que le choléra, pire que la
peste u que la tuberculose qui tue en
irance cent cinquante mille individus
par an. n'est contagieuse que par le seul dl
crachat; que c'est donc du crachat qu'il {*'
faut nous garer, et que le tuborculeux,
se sachant tuberculeux, qui crache par
terre, est un criminel; même la ména-
gère dont la famille est affligée par la q
! présence d'un tuberculeux, sait aujour- u
d'hui, grâce à nos conférenciers, com- n
ment il faut faire son ménage pour pré- gi
server de la contamination ceux qui ne q
sont pas atteints de la terrible maladie. le
Et ce sujet était d'autant mieux choi- d
sis qu'une partie du XIV* arrondisse- p
ment : Plaisance, est le coin de Paris le si
plus fécond en tuberculeux: cent-un dé- ji
ces par an sur dix mille Lhabitants, alors p
qu'il n'y en a que onze sur dix mille aux rj
Champs-Elysées : simple raison d'air et «
de lumière..».»»»
L'éducation de l'esprit qui est surtout n
du domaine de la littérature,de l'histoire, n
de la philosophie, n'apointété négligée;
M.Henry Bércngcr a commenté RéslIrrec- p
tiôn le dernier roman de Tolstoï, et il
en a extrait la mœlle bienfaisante. « Ce
prince — le héros du roman — n était
certes pas mauvais, mais les préjugés f
I inhérents il sa naissance, les mensonges c
de son éducation, l'espèce de carapace è
dont les injustices sociales - toutes a d
son profit — avaient enveloppe et blindé t
sa conscience, le faisaient agir en cri- j
m Cette conférence de M. Bérenger a été !
non seulement suggestive, mais édi- ,
fiante dans le sens le sens le plus élevé
du mot. C'était, sous sa forme simple, i
accessible il tous, le meilleur plaidoyer ,
I que j'aie entendus en faveur du respect ,
de soi, et, pour l'homme, du respect de i
la femme. , .
En histoire et en -éograpliie, nos au-
diteurs se sont identifiés avec le pays
j des Bocrs, avec les causes de la guerre
1 dulTransvaal.....
Evidemment, ce premier mois a été
bit'n reniplî..
Mais nous voulons aussi que 1 esprit
: sc repose et se divertisse chez nous, et
- nous avons pour cela, des collaborations
• précieuses..
Le premier dimanche, jour des rois,
i I un ami de la Fronde, et le notre, M.
i Joallni perronnot avait organise une
i soirée dont le souvcnit- restera vivant et
î vibrant. Entouré de sa vaillante mère,
ï Amélie Perronnct, de sa femme, d anus
: tels que Mmes Blanche Launane, du
' théâtre lyrique, Lherlmy, de 10aeon, de
J MM. Ch. Léger (de l'Odéon), Chadal,
- 1 Fiorcntino, ils nous ont amusés et char-
'i mes Au programmp,des u uvres de Mas-
' send, de Joanni et d'Amélie Pcrronnet,
- de Paul Pionis, de Regnard.
> I Les autres soirées du dimanche, nous
I avons eu Mmclley Gaufrés qui fait ado-
s I rztl)le)iif,,iit «< chanter », son piano , AUtc
~ J Jacquet, du Conservatoire, une merveil-
• 1 leuse pianiste.
- 1 Quant aux matinées, elles sont orga-
c nisées par des liseurs et des diseurs, en
e tête desquels il faut nommer \Iatltice
Il I Bouchor, l'idole de tous les braves gens
s du quartier: Molière (Tartufe et Y ,Ivare)
s ont l'ait la joie de l'auditoire qui a aussi
s entendu de Victor Hugo : Le Ilot s amuse
et de nombreux extraits des cluUimenls;
e de Daudet, les Vieux et l'Elixir du Pere
it 1
n J ai raconté ces choses, parce qu ulles
is I sont bonnes, parce qu'elles sont récon-
i- fortantes et de nature à nous faire espé-
I rer qu'aux prochaines élections ce ne
I seront pas les ]i[erciers qui tiendront la
corde.
PAULINE KERGOMARD.
LES ASSOMPTIONNISTES
Mesures prises contre les évêques
Ainsi que nous le disons, d autre part, on
s'est occupé hier malin, au conseil des
ministres, du cas des pi états et des ecclé-
siastiques de divers ordres qui se sont li-
vrés à des manifestations a 1 occasion du
procès des Assomptionnistes. A ce sujet
1[1, note suivante est communiquée a la
presse :
Lo président du eons'oil a donné commun ka-
tion lh: la lettre qu'il avait adressée a I
ijuo de Paris, à la suite du récit de sa \th)tc
puhlil':: parle, journal Ll t'rui.v et ti,c la réponse
ill'il a reçue de cctu. c.. Dans cette réponse, ! ar-
Pa 1'1:) I'ack qui IL IL
. reproché n'avait aucun ear.ict. ie pcj itiqi l.
rappelle ses dispositions tiab.tuetle^ et r,c e d
d'être hostile au gouvernement de
Le pré:,idcnt du conseil répondra dl aiLhc^ qu
(ii,- Paris que, s'il est amené par ces explications
à considérer le récit .Ill journal la ( nnx
ne présent au l pas sous un .l"ur ê
l'onstanccs qui ont accompagne sa\iMt< , il ne
peut cependant que blâmer une demar. lie a\l:::-:i
(m.mt aUX évèques qui ont écrit de» lettrcs
conlenaiil des protestations incompa >l»1^
le respect du à l'o'U\TC de tajustite, U ui
ment sera suspendu.il en sera de même pour
les curés et desservants qui auraient SUI\ 1 le
mémo uxctup!''.
On se rappelle que le président du
, seii,Jaiis la lettre par laquelle il demandait
des explications à l'archevêque de
disait que « dana les circonstances aetuel- et
les la visite du cardinal Richard aux As- dE
somptionnistes » avait le caractère d une II
protestation publique.. m
Dans sa réponse, l'archevêque a affirmé •
que cet acte « n'avait aucun caractère poli- tr
tique ». Il a tenu à ajouter que le gouver- n
nement de la République ne pouvait que _
gagner à trouver près de lui des evèques Tj
qui fussent indépendants ^sans être hosli- sa
les...
C'est dans ces conditions que )e conseiia' 61
décidé qu'il suffirait d'adresser au cardinal nI
Richard une lettre de blâme. Mais cinq ou p<
six prélats dont les manifestations ont été m
jugees plus graves seront frappés de sus-
pension de traitement. Parmi ceux-là "gu- P]
rent l'archevêque d'Aix et les évêques do d'
Montpellier, Versailles et Viviers. Li
Voici quelques-unes des lettres qui ont R
motivé la mesure prise par le gouverne- -
ment....
L'évêque d'c Versailles avait adressé au
P. Picard les lettres suivantes :
Versailles, 25 janvier 1900.
Très Révérend Père, h
J'ai suivi avec le plus vif et le plus doulou- ,
reux intérêt tontes les phases de l'épreuve par t
laquelle vous passez. Les ennemis de la litterte c
chrétienne s'en prennent à vous, parce que vous g
êtes des plus utiles et des plus hardis parmi ses ^
défenseurs. • ..
Votre attitude à l'audience a été admirable, g
tous les hommes de cœur et de foi y.ont ap-
plaudi. On vous connait assez pour croire que ^
vous ne déserterez pas une si noble cause.
Mais (in allcz-vous faire ? Les obstacles s 'anl()"- J
c-ellent. J'ai la confiance que votre courage saura t
les surmonter.. 1
Allez-vous vous transporter en Asie ? Ils se-
raient bien mauvais Français tous ceux qui vous 1
y obligeraient. Nos aînés du milieu de ce siècle,
a propos de la question scolaire, demandaient la j
.. liberté comme en Helgiquo Il, L'jc choses en
sont venues au point pour ce qui concerne la
liberté religieuse qu'on pourrait déjà demander
la « liberté comme en Turque ". Non, cela ne i
durera pas en France, la France ne serait plus (
1 el e-mème. Le bon sens peut ètre oblitère pen- (
! (lant quelque temps et sous l'action de mauvai-
ses influences, mai., il a des retours
soudains. te sera un de ces bons mouvements
inspirés et soutenus par la divine Providence
qui vous sauvera et vous protégera.
L llroxez, mon révérend pere, a toute ma sym-
pathie et veuillez en agréer l'hommage bien
sincère et bien dévoue.
; PAUL.
évoque 'de Versailles.
' M. de Cabrières, évêque de Montpellier,
• avait écrit au pére Bailly :
i Le 23 janvier 1900.
t Mon tr::; chère père,
, .. ,le suis jaloux des noms que vous citez
< parmi vos amis, et au milieu desquels le mien
ne parait p is. non'', une citation il I ordre du
I jow', sobre, mais disant par sa seule présence
' que le vieil élève lie répudie pas les leçons de
ses anciens maîtres.
Courage et à vous tous, les douze, nombre
éminemment apostolique et pans Judas.
Fil. M. A., ev de M-
* «
c Nous avons déjà dit que les pères Assomp-
tionnistes étaient jusiés assez sevnretnent
au Vatiran ; en voici une nouvelle preuve.
c M. Toucliet, évêque d'Orléans, qui est a
Home, a télégraphié il YUnicers :
Home, 2Ujanvier, h. 40.
Je sors de l'audience pontificale. J'ai trouvé le
n pape admirable de vigueur, mais préoccupe des
C événements de France..
„ Bien qu'il ait daigne exprimer lui-memo, plus
d un'' f,»is, sa sympathie aux pères Assompuon-
nistes. nolamlucut pour leurs œuvres d'Orient,
si et (iu il coiuppi uno tes sympathies des tauiou-
que- pour ces religieux, il jugerait dangereuse
. toute manifestation qui pût revêtir un caractère
1 politique.... 1
rc L'f;\'f:QUE D'OIlLL'""
Lit Croix annonçait hier qu'en raison de
11- la décision du Conseil des ministres, elle
suspend la publication des lettres des
évêques et des curés reçues après la con-
jîj damnation des Assomptionnistes. B.
La Chambre syndicale des femmes
sténographes et sténo-dactylographes
informe ses membrcs qucdeux nouveaux
emplois viennent de lui être stgual'-'s.
Les syndiquées connaissant t anglais
et non inscrites encore sur les registres
(les demandes d'emplois du syndicat sont
priées de vouloir bien se présenter a la
I,crmanrlH'c, il la. Fronde, H, rue Saint-
Georgos, au p iurtl hui mercredi ou tlemaiti
ieudi. vie "i heures il 8 heures du soir.
CONSEIL DES MINISTRES
Les ministres se sont réunis hier matin, à
rElyséc, sous la présidence de M. Louhet.
M le président du conseil a donne com-
municalion do la lettre qu'il avait adressée
à M. l'archevêque dr; Paris a la suite du
récit de sa visite publiée par le journal La
Croix et de la réponse qu'il a reçue de ce-
1UHier, M. Waldeck-llousseau a également
exposé ses projets concernant les mesu-
res à prendre contre les évèques qui ont
écrit des lettres contenant des protesta-
tions incompatibles avec le respect du à
l'cf'lJvre de la justice.
Le conseil a définitivement arrête les ter-
mes des projets relatit's il la défense des
colonies et des points d appui de la noUe,
au programme des dépenses il effectuer par-
le ministre de la guerre pour la ..&ûlcnse
des côtes et l'outillage des ports de guerre
et & l'établissentert des bases d'opérations
de la flotte, particulièrement à Bizerte, à
l'augmentation de- la flotte, à l'établisse-
ment d'un réseau de lignes sous-marines.
, lit ministre des affaires étrangères a en-
tretenu ses collègues des opérations exté-
rieuses en cours.
- Il a fait savoir qu'une proclamation du
Taotaï de Shanghaï a donné hier connais-
sance & la population chinoise de 1 Exten-
si-on de la concession française. On pro-
cède actuellement à l'opération du bor-
nage. La municipalité française prendra
possession des nouveaux terrains le 1"
mars prochain. , .
Le ministre des affaires étrangères a de
plus informé le conseil de la signature
d'une convention qui délimite à l'égale sa-
tisfaction de la France et de t 'Italie les
ponassions Rouge. des deux 'pays sur la mer
otige.
LA CHAMBRE
ie t
Petite déception, hier, au Palais-Bour- ctr
bon. On s'attendait a une série de ques- 5
tions — voire même à une interpellation ; cet
or, sagement, la Chambre s'est adonnée pic
à la discussion budgétaire au grand smi
désappointement du public que ce mai- tra
gre menu n'a point paru contenter. >
1 La Chambre s'était arrêtée au chapitre tre
04, mais un amendement de M. Modeste il j
Leroy, tendant au transfert de ce chapi- j
tre au ministère du commerce avait été (je
renvoyé à la commission du budget qui de
propose aujourd'hui de créer un chapitre et
ir> bis (écoles nationales d'enseignement m,
primaire, supérieur et professionnel). te'
Elle esL d'accord pour le transfert. dig
M. Groussier fait observer qu'aucune ;
augmentation n'est demandée, et qu il io
est nécessaire que les quatre écoles pra- pe
tiques de commerce et d'industrie dé-
pendent du ministère du commerce, car so
u l'instruction publique on n'a pas tou- pa
jours fait les elforts nécessaires pour
développer l'enseignement profession- s@
nel. fa
M. Levraud combat l'amendement en dç
discussion ; l'orateur estime qu 'il faut se
garder de toucher à des organisations
qui donnent d'excellents résultats. Les es
quatre écoles dont il s'agit donnent éga- cj
lement un enseignement agricole, dit
M. Levraud ; pour être logiques les par- s(
tisans de l'amendement devraient alors
demander que le ministère de l agricul- —
turc eût sa part de direction.
M. Levraud soutient que pour bien
donner l'enseignement, il faut connaître I
la pédagogie, et ce n'est qu'au ministère 1
de l'Instruction publique que ces ques-
tions sont étudiées. L'orateur insiste
pour que l'on ne touche pas à une orga- £
uisation qui marche bien. p
M. Modeste Leroy rappelle que deux
fois déjà, il a soumis cette réforme démo- d
cratiquc à la Chambre ; le meilleur ser- nC
vice a rendre aux enfants des ouvriers,
; c'est de mettre en tre leurs mains un g
' outil dont ils puissent se servir habile- ^
; ment..... f
M. Le>gues combat la proposition de «
: M. Modeste Leroy.
2 Une commission fut créée en i8U.. pour (
ï examiner quelles étaient les écoles qui (
devaient être rattachées au ministère du 1
commerce ; elle a décidé que les \"ingt-
six écoles primaires supérieures proies- ^
,
P sionnel'es seraient transférées : quant ,
s aux quatre écoles nationales cette <-9nl7 4
- mission n'a jamais dit qu'elles devaient i
être transférées au ministère du com-
me l'ce.
La Si la Chambre vote l'amendement, le ]
s ministre se demande quelle sera la si- '
e tuation de l'Etat au regard des villes qui
x ont f?.if des sacrifices en contribuant aux
dépenses d'entretien.
M. Leygues déclare que jamais une
,c plainte ne s'est élevée contre Je fonction-
ît nement de ces écoles ; au contraire cha-
a que année on refuse des élèves parce
t- qu'on mantiue de place.
u Jamais aucun conllit n'a éclate .... entro»,
les deux ministères qui dirigent ces qua-
— tre écoles — Voiron, Vierzon. tantes et
- .\l'mentii'res - aussi M. Lcy gnes solli-
S cite-t-il de la Chambre le maintien du
statu quo.
à M. Sibille expose les raisons — en
il. l'absence du rapporteur — qui ont fait
n- adopter par la commission du budget la
ée. proposition de M. Modeste Leroy.
tôt. on donne telle direction a un école
r et tantôt telle autre. Ce régime de dua-
,e" lité n'est pas bon. Il a été condamne par
nt M. Léon Bourgeois.
u- Plusieurs observations sont faites : AI.
mt Henri Brisson croit que lorsque les rco-
ta- les sont en pleine prospérité il y a peut-
1 à être danger a changer de r,--ime. i
M. Léon Bourgeois déclare qu il csc
pr~ toujours de l avis qu'il a manifesté lors-
? qu 11 était ministre, c'est-à-dire pour le
maintien des écoles nationales au mini:;-
ise tère de l'Instruction publique.
Malgré les supplications du ministre,
la Chambre adopte par 288 voix contre
2jj la proposition de M. Modeste Leroy
tendant à transférer le chapitre 64 du
ministère de l'Instruction Publique a u
ministère dn commerce.
Sur le chapitre 67, M. Carnaud a la
parole. Il rappelle la situation faite aux
instituteurs par suite du nombre d an-
nées exigées pour avoir droit à une aug
mentation de 200 francs. ;
Pour obtenir 1,500 francs, l institu-
teur devra avoir trente-trois ans de ser-
vice.
L'orateur a demandé la suppression
du pourcentage, il y a trois ans. Un pro-
jet a été déposé et M. Carnaud a renoncé
à son amendement...
M. Maurice Faure défend la décision
de la commission du budget qui sollicite
1,200,000 francs pour les retraites des
instituteurs.
M. Leygues est do cet avis, seulement
le chiffre modifié — 3,800,000 — devra
être réparti sur deux exercices.
M. Çarnaud s'y oppose et à l appui de
cette protestation M.Berteauxcite l'exem-
ple d'une institutrice qui depuis deux
ans attend sa retraite sans toucher aucun
traitement.
A l'unanimité de ::>66 votants le chapi-
1 tre modiflé est adopté; le crédit se monte
' à 3,800,000 francs.
M. Carnaud obtient une augmentation
? de crédit de 50.000 francs pour les frais
' de suppléance. Le travail des instituteurs
5 et des institutrices a été considérable-
^ ment augmenté, et il parait juste à l 'ora-
teur de s'occuper d'eux en cas de mala-
die.
3 Sur lechapitre 71, M. Vaillant demande
1 10.000 fr. pour assurer le service de l'ins-
■ pection médicale dans les écoles.
M. Leygues fait observer que cette
r somme serait utile, mais la loi ne niei
- pas cette dépense à la charge de l'Etat
r de sorte qu'en adoptant la subventior
sellicitée par M. Vaillant, il faudrait er
faire autant pour toutes les commune:
n de France.
e L'amendement est repoussé. On adopta,
s tous les chapitres et la suite du budgc
's est renvoyée à jeudi. Ce n'est pas M. Des
i* chanel qui présidera la séance, l'honora
it ble Drésident faisant ce jour-là son entré
sous la coupole.
HÉLÈNE SÉE.
LE
Discours du Trône
I Selon la coutume, le discours du trône a. j]
été lu hier, à Londres, à l'ouverture du
parlement. ,
Ofticicllement, ce document qui émane
de la reine devrait être rédigé par elle; i
nous souhaitons de tout cœur que, pour i
cette fois au moins. il n'en soit rien,et nous J
voulons même croire qu'elle l'a approuve
sans le connaitre car il serait vraiment
douloureux de constater avec quelle indif- ]
férence elle considère les maux de loules
sortes qui accablent ses sujets.... 1
Certes, les hommes d'Etat qui ont rédigé <
ce message, doivent ignorer profondément
ce qu'est un cœur de femme ; sans cela ils ;
n'auraient point osé lui prêter un langage
aussi exempt de sensibilité et de pitié et ils ,
ne se seraient pas contentés de quelques
mots brefs et secs pour déplorer la. mort
de tant de braves soldats et les soutlrances
endurées par les malheureux Indiens, vic-
limes de la famine et de la peste.
yi par aventure, la reine Victoria a connu
et approuvé le discours lu hier au Parle-
. ment anglais, cela dénoterait chez elle une
absence de cœur qui la rendrait aussi digne
de pitié que de blâme ; si, - comme cela
1 est plus vraisemblable — il a été rédigé
- sans son assentiment, ceux-là sont bien
coupables qui lui ont fait parler un langage
î aussi éloigné de tout sentiment féminin.
Qu'on en juge, d'ailleurs, par le texte que
- voici :
M y lords et Messieur?,
La paix qui était rompue depuis quelque
temps dans l'Afrique du Sud au moment (Iii .ic
ï ni." suis adressée a vous pour 1'1 dernierc fo.»;
- n ust malheureusement pas encore •
» mais mes relations avec les autres Etats soiit
d ailleurs amicales. En résistant - mes colonies de l'Afri(iiie du sud par 1-i
i bli(iue sud africaine et par ! «Etat libre d Uian„>.
mon peuple a répondu avec enthousiasme
„ l'appel que je lui avais adresse, et 1 het;oi.-mc de
[ mes1 soldats de terr.'. et de J™""* V
t mun infanterie de manne qui ont tie débaiqiu ?
a pour auir de concert zt\-ec eux, U a p.,is déro!;é
[. aux nobles traditions de notre histoire mili-
c tairc,Jû suis profondément affligée de ce que tant
i- de vies iir>' c t,,uses ont été s in itt> es : mais j ai \ u
r avec ortrued et. avec une très sincere l'cconnais-
sance l'ardeur patriotique et
, tani' avec lesquels nies sujets de toutes les par^
!• lies de mes Klats sont veiius prendre pari a la
)- dei. n-e c-mmune de leurs in turc ts comme mom-
t- lires de IHmptre. Je suis persu id. e que je ne
. compterai pas l'il vain sur eux, lorsque .il! 1^
Si, exhorterai a continu-r et il renouveler leur» er-
s- forts jusqu'à ce qn ds aient termine 41 une ar on
Victorieuse celte lutte pour le ma nlien de I l.m-
lp pire et pour l'aflinnation de ta supri'inatie ,\an:;
l'Afrique du Sud.
- J'ai conclu un Traite avec 1 empereur d Allcmam„
fine pour le règlement des droits revendiques
dans d'autres îles do l'Océan Pacifique L" gou- t.
vernement des Elats-Unis a aussi pris part à
quelques-unes des stipulations contenues dans
ce traité.
Vous serez prochainement saisis d un projet de
loi ayant pour but de réaliser l'idée de la fédé-
ration adoptée après le plus soigneux examen
par cinq de mes colonies australiennes. J'ai
suivi avec une sincère satisfaction la transfor-
mation graduelle de mes grandes colonies en
communautés autonomes.
Je suis convaincue que 1 établissement de la
grande fédération d'Australie sera avantageux,
non seulement pour les colonies que cette ré-
forme concerne immédiatement, mais aussi pour
l'Empire en général.
Le brillant courage et les qualités militaires,
des troupes coloniales qui combattent dans l'A-
frique du Sud, ont déjà été l'objet d'uni haute
admiration.......
De patriotiques offres concernant une aide qu il
n'était pas possible d'accepter nous sont parve-
nues aussi de plusieurs autres colonies ayant
des populations de différentes races J ai reçu
des principaux chefs des Etatsiudigènesde I Inde
de nombreuses offres tendant iL mettre les
troupes et les ressources de ces pays a ma dis-
position pour le service de 1 Afrique du Sud.
Ces preuves de loyalisme envers moi et de
dévouement à ma cause m'ont inspiré beaucoup
de reconnaissance.
J'ai le regret de constater que, par suite de
l'insuffisance des pluies pendant l'automne dans
une grande partie de l'Inde occidentale et cen-
trale, les récoltes et les pâturages ont manqué
au point de causer une famine. Des mesures
ont été prises sans retard par mon gouverne-
ment et par les chefs des Etats indigènes atteints
par le t1éau pour venir en aide aux personnes
qui en souffraient et pour les empêcher de mou-
rir de faim....... •
Je regrette d'ajouter que 1 épidémie de peste
continue et que bien quelle n'ait pas augmente
en gravité depuis l'an dernier elle ne semble
pas, pour le moment,diminuer.
Les prévisions du budget pour les services
publics de l'année vous tSer.mt. présentées ; les
évaluations pour les dépenses militaires devront
être grandement augmentées en raison des dé-
penses nécessitées par les opérations militaires
en Afrique Australe.
L'expérience d une 'gran,le guerre fournira
nécessairement des leçons de la plus grande
importance aux administrations militaires de
5 notre pays. Vous ne vous refuserez pas, j en
t suis convaincue, à consentir toutes les dépenses
qui pourront être nécessaires pour mettre nos
1 préparatifs défensifs à la hauteur des rospon-
1 sabilités que nous impose la possession d un
1 empire aussi vaste, à un moment où plusieurs
3 autres nations sont en train de perfectionner
leurs préparatifs maritimes au prix d efforts et
C de sacrifices toujours plus grands.
Vous voudrez assurément montrer pour cet
t objet le m.' me zèle avec lequel vous avez pourvu
~ à la mise en état efficace de notre flotte et de
la défense de nos côtes.
G M y lords et Nlessieurs,
Le moment n'est pas favorable pour des refor-,
mes domestiques, qui impliquent de fortes dé-
penses. Toutefois, des propositions vous seront
faites pour diverses modifications importantes,
n'entraînant pas des dépenses trop considéra-
bles Des amendements devront être introduits
dans les lois qui régissent les compagnies à res-
^ ponsauilité limitée et qui se réfèrent aux tenan.
ci ers*
"J On vous soumettra également des mesures
destinées à modifier la loi des taxes ecclesiasti-
ques, à favoriser l'éducation en hçosse, et a
- soulager tes tenanciers payant la dîme en lr-
1 U lande, Vous serez ensuite invites à étudier des
propositions ayant pour objet 1 amélioration de
le la situation des autorités locales et de l éducation
ï : de l'enseignement secondaire et technique en
ir Angleterre et dans le pays de Galles. Vous aurez
Is également à vous occuper de propositions ten-
lS ré liant au contrôle des contrats des prêteurs d ar-
^ cent, aux modifications à apporter a la loi sur
II tes manufactures, à la loi sur les alênes et à
f" VAct des habitations des classes ouvrièree.
es La commission que j'ai nommée pour faire
une enquête sur la nature et les causes des ac-
3-ê cidents subis par les employés de chemins de
nt fer a terminé ses travaux. Un projet de loi
ils ayant pour but d'amener la diminution de ces
surtes d'accidents vous sera. présente.
Il paraît que les hommes accomplis» u
ils service militaire en Afrique Australe (
es de perdre leurs droits d'electeurs. Mon gou\er
irt nement vous demandera d adopter une mes
es tégislative devant remédier à cette injustice.
lc- Dans ces temps d'anxiété, je tais le vu.1 u
le Tout-Puissant bénisse et guid v s .
nu lions. ^
POLITIQUE ETRANGERE
C'est l'Allemagne qui, dans les eifeons-
tances présentes apprécie avec te flus do
sévérité les défaites anglaises. Alors quo
les autres cabinets européens s'otlorcent
d'apporter quelque modération dans les
jugements, le gouvernement germanique
se montre implacable ; il inflige aux géné-
raux anglais le blâme le plus cruel sur
leurs moyens stratégiques Il est reconnu
l'heure présente qu'avec Prétoria et 13er-
lin les relations restent très lrequenles,
puisque c'est en Allemagne que l'on a
presque immédiatement connu la d<;faito
do Spion-Kopje. 11 n'y a donc guère d ',illu-
sion à se faire: entre les deux empires,
celui de Guillaume 11 et celui de Wloria,
l'animosité perce chaque jour ^avantage,
et le l'd' viclis n'a jamais été plus iorniuia
que dans les sphères supérieures d oulre-
De puis que l'abandon de Spion-Kopie
fut annoncé, aucune autre nouvelle n a été
donnée, si ce n'est celle de la retraite de
Sir HuIler au Sud de la Tugela. Des récits
de plus en plus pessimistes circulent do
toutes parts; selon quelques versions, dix-
sept canons anglais se trouveraient pris, il
est évident cependant que les gués ne peu-
vent a%-oi r ét (»! traversé s avec uneassezgi audo
rapIdité pour que les troupes transvanen-
nes aient déjà eu le temps de rejeter les
Anglais de l'autre côté de la 1 *Llgela. tou-
tefois, il est certain que l'on ignore le sort
de la colonne Dundonald et que 1 on re-
(4)
LA TRIBUNE
LETTRE
Au Clergé Français
En somme, dans toutes les alterna- i
ti\-e., de défaites et de victoires, les t
moyens naturels furent seuls triom- 1
chants : et les prières de saint Aignan, 1
il • saint Loup et de saint Léon n cirent ^
pnur effet que d'y recourir. ,
Du reste, les barbares pouvaienl-ils i
Mibmorger la civilisation? Non, la civi-
lisalion romaine était beaucoup trop :
('•tendue pour cela. Elle compta des gé- i
il'"rations de savants, d'érudits, de pen-
seurs qui ne pouvaient être englouties-
d'un seul coup. t;Uc possédait aussi des
bibliothèques importantes, notamment
celle d'Alexandrie qui demeura intacte.
1 Vautre part,toutescespopnlations noma-
des avaient déjil, bien avant la conquête,
t ut des incursions fréquentes ; des négo-
ciations s'en étaient suivies. La, il ne s a-
uissait plus de contacts brutaux,
mais de rapports de convenance, de
conciliation. Plus tard, les barbares de-
inanderent aux empereurs des conces-
sions de territoire qui leur furent accor-
tI(.c!;, 11 en résulta des relations, des
échanges, enfin un perpétuel frottement
entre eux et les civilisés. Plusieurs de
leurs enfants, soit qu'ils les eussent don-
nés en otages, soit qu'ils les eussent en-
voies de plein gré, reçurent l'éducation
romaine. Plus d'un faisait m me partie
des milices impériales. Ennemis, botes
011 alliés, les barbares s'étaient familia-
risés avec la civilisation. Ils n étaient
donc nns les primitifs et les incultes
S, Le nombre des barbares qui
prirent la dé feus» de l'empire fut consi- ]
lo»flulis,il y avait dans i
ro mon.îe rb4iO*fe'iitairû Uii j
ç>i(lérab,r. pa4M olmeiag,,d à tc^io-.
Iccr, / / //
La t;'tclie, de relise 11e fut pas alors
aus-t d.nic'!e qu'on se plail a st,. 1 imagi-
ner; elle n'avait plus affaire aux convertis
de l'empire, greco latin. Ceux-ci étaient
trop ..claires, trop habitues aux disputes
de 1*1*cole pour jamais permettre que
l'uni lé de croyance sc fondât. Aus-i le
clerpressement les barbares, au llloill;-; ils
n'élaicnt point des rh''-tcnrs, dcs dialec-
ticiens, gens foncièrement dangereux
pour la' religion.Us fournissaient une Illa-
tii,-ro malléable, pourvu qu on agit en-
vers eux avec tact et circonscription.
Rien de moins miraculeux que leur
conversion. L'Eglise visant -li être catho-
lique, c'est-à-dire universelle, proles-
sait la plus grande indifférence a 1 égard
de l'idée de "Patrie. Le clergé gaulois ne
répugnait donc en rien a livrer II) sol
aux envahisseurs étrangers ; au cou-
traire, il leur était même favorable. Cette
façon de sentir et d'agir ne pouvait que
très bien disposer les barbares en sa fa-
veur. Les ministres du trùs-liaut allèrent
donc au-devant d'eux, non en maîtres,
- mais en conciliateurs, en suppliants ; ils
- leur demandèrent avec prières, depor-
, gner les vaincus, de leur faire grâce de
3 l'incendie et du massacre. Ils leur per-
suadèrent que les chrétiens se soumet
- traientàlavolontédcDieu; que l invasion
- était un châtiment qu'ils supporteraient
s avec résignation, De là, à persuader aux
t barbares qu,) confesser le vrai L)ieu,rece-
e voir le baptême seraient pour eux une
l- source de bénédictions, de victoires et
i- de prospérité, il n'y avait qu un pas. Les
n barbares avaient assez de^ perspicacité
e pour comprendre que c'était apaiser
i3 l'irritation des vaincus et consolider
t- leur conquête que d'embrasser leurs
it croyances. De cette manière, ils leur
;s donnaient une satisfaction et élab lis-
ii saicnt entre les di&x races, un lien force
i- et profond, p '-Cl\J'il prenMt son point
is de repart dms Kk consciAco. Ils sen-
i- Uient, en gj^mc/empsj*e les praires,
3-L%ens pIn ëclui S quflrfês mu3#gens raient pJur ei^ un^san^pfcxiUdtre.
D'autre pirt. l'humilité, la docilité et q
rabriéuation chrétiennes étaient a leurs d
veux de- qualités inestimables chez; un s
peuple qu'ils venaient de subjuguer.
Ouant à la prétendue égalité chrétienne, u
ils l'admettaient volontiers après la Li
mort, ne se souciant guère que du r
présent ; et les prêtres, sur ce point, ;
n'insistaient pas davantage. 1
Si vous me dites, messieurs, que les t
barbares se convertirent frappés qu ils l.
L'taicutpar l'ét-lat ILiiiiineuxdo,'I-t doctrine,
je vous répondrai que ceci est du roman
tout pur. Les barbares avaient des supers- c
titions, mais pas de croyances Lorsque <
nous les étudions, nous apercevons que l
la question des dogmes ne les touche j
point. Indifférents sur la nature de la 1
doctrine qu'ils adoptent, ils s informent i
d'abord de la puissance dont elle di-s- (
pose. Ils ne voient dans romnipo-
tence céleste qu'une force capable de
leur être favorable ou nuisible. Le Dieu
qui leur prêtera son aille sera le leur.
Us ne sont nullement attachés il leur
foi, Nomades, ils ont roulé à travers les i
I peuplades les plus diverses, ils ont ]
coudoyé tous les credo, ils ont vu pra- i
tiquer tous les cultes. RH-II ne les
étonne, rien ne les scandalise. En quoi :
1»; christianisme pourrait-il les surpren-
dtc? Ils retrouvent dans le Uolgotha, 1
les autels sanglants de leurs divinités
cruelles. Sans compter que les prodiges,
dont ils sont friands, pullulent .dans la
nuuvelle communion. Ils n'ont donc
aucune raison sérieuse pour opposer
une résistance à la persuasion. Seule-
ment, qu'on ne s'y trompe pas, les chefs
barbares, bien que superstitieux, sont
soupçonneux, délianls, sceptiques. Ils
unt pu saisir, dans leurs continuelles
migrations, les fourberies des prêtres,
en g'''ncraL Ils se mettent en gai de con-
tre leurs pi 'ges, et ne se livrent qu 'zi
bon escient. Précurseurs de C!lamp\on-
net, ils comment, volontiers, la divinité
d'acconiplii, lc miracle dans les 2 / heures,
sinon, gave u ses ministres. Ils discutent
les conditions du marché avec le Dieu-
qui sollicite leurs suffrages ; ils exi.-ent c
des garanties de ses mandataires et les t
surveillent avec soin.. s
Le jour oÍl on les verra s immiscer e
dans les conciles et prendre part aux C
discussions dogmatiques, on peut èlre r
persuadé que, s'ils eu usent ainsi, c est '-1
pour ajouter à leur prestige et surtout c
pour ne point laisser le domaine rcli- t
nieux entièrement a la disposition du l
prêtre. Ils avaient, du reste, un exemple l
iisuivredaus l'empereur Constantin qui, 1
tout converti qu'il était, ne laissa pas que 1
de se réserver le grand rôle. C'est lui t
qui forma le projet du concile de Nicée. t
C'est lui qui convoqua les évèques. Le (
jour de l'ouverture de la docte asseni- (
blée, il y til une entrée triomphale. Les 1
évèques, arrivés bien avant lui, 1 atten- 1
draient dans le plus profond respccL Il ;
se fit précéder d'une brillante escorte, 1
tui-mcmc était couvert d'or. Toute 1 as- t
sistancc mitrée se leva tl son aspect. Il i
prit la parole, indiqua, ou plutôt imposa i
la voie qu'il fallait suivre. C'est t esprit <
impérial qui dirigea t'e'pr.t divin. Les i
princes barbares n avaient donc qu a c <
C°L'Eglise alors se garde bien d'arborer
ses grandes prétentions. Elle se fait dé-
sintéressée dévouée, tout aux choses du
ciel; elle se montre utile, secourable; elle
se lautlle et s'insinue sans blesser, autant
que faire se peut, I.;} susceptibilité des
maîtres. Elle compose pour ainsi dire son
ascendant de pièces et de morceaux. Elle
réserve ses grand» effets, ses coups de
théâtre, ses objurgations virulentes pour
les moments ou les barbares sont abat.
tus par la maladie, par la défaite. « Vous
avez commis des crimes, dit-elle, vous
avez suscité la colère de Dieu. » Alors
elle leur impose et leur dicte les condi-
tions du pardon, et a recours au mi-
rac Cependant, quoi que l'Eglise fasse, et
tout en gagnant du terrain, elle
l'action et ne la dirige pas encore; elle
n'est point effectivement aux affaires, Ce
Il n'est pas elle qui façonne le Moyeu âge
et qui l'organise; elle n *en fournit ni la
trame, ni le tissu, la féodalité n e-t point
son ou v ras. Celle-ci a des origines
complexes et qui n'ont rien de chrétien.
C'est un ensemble composé d été- (
monts divers dans lequel les barbares (
apportèrent un fort contingent. Il y
entre les habitudes germaines, le trac-
tiounement des pouvoirs,conséquence c. u
démembrement de l'empire, la polyar-
chie et quelque choscdu colonatromain.
Dans tous les cas, il est curieux de
remarquer que cette institution féodall"
est essentiellement positive, secultere.
enfin qu'elle est laïque dans toute 1 ac-
ception du mot. L'idée religieuse n y
entre pour rien. Le point de départ est
la conquête, c'est-à-dire b suprématie de
la force, l'autorité de l'épée : tout ce qu il
y a de plus matériel et de plus violent.
Le maître, le despote est le possesseur
du sol. Tout ce que supporte, produit et
rapporte le sol est à lui : choses et gens .
il n v a point de distinction, il en fait ce
qui lui plait. Autorité, puissance, com-
mandement sont attachés à la propriété
de la terre..,
Il y a dans la conception féodale con-
fusion de la propriété et de la souvcrai-
ncté. Point n'est besoin de sanction reli-
gieuse; la féodalité a son caracti-i c roau.
riel très net et très tranché. Nous en
avons la prouve dans la formule dfl
l'hommage qui est absolument positive
et taïquc. Aucun do ses termes ne i ap-
pelle la pensée religieuse. l»oint d assis-
tance de prêtres, point de bf
tout se passe entre le vassal et te-
rain; la divinité n'a pas a ùon:lcr sa ,
sanction.La doctrino chrétienne pourrait dispa-
raître une autre lui succéder, sans que
raitre, l'agenccment féodal soit modifia une
minute. Aussi la féodalité n 'ilvait-elle
point attribué à l'Eglise d'apanage terri-
torial; elle ne la considérait point comme
une catégorie spéciale ayant droit a des
privilèges et en dehors du mécanisme
I social. Elle doit subir la loi commune :
: Point de seigneur sans terre. Tant mieux
pour elle, si elle est propriétaire, sinon
elle n'est rien. Elle ne fait pas partie do
la hiérarchie haute à titre sacerdotal,
mais il titre de possesseur. Et ce n'est
qu'en cette dernière qualité qu'eUe a. le
droit de pénétrer dans les conseil, Si
LL terre lui fait défaut, elle en est r-'dutto
à sa seule propriété spirituelle. Ce do-
maine purement mo)-a!. il faut le dire,
lui sembla maigre et insuffisant.
Vous aurez beau dire, messieurs, votre
sainte Mise, tout embrasée de foi. fut
ta plus cran de des sceptiques : elle dout-t
de l'efficacité de ses vertus. Et pourtant,
elle avait l'esprit de Dieu en elle, el a
avait le miracle Ü. sa disposition C- la
divine Providence pour la conduirc. Elle
préféra, à ces dons ineffables, tes res-
sources palpables, tangibles : 1.1 richesse
temporelle.
Elle monta au sommet de L1 hiei\mniO
sociale, comme les vulgaires incrédules
par des moyens prosaïques .terre a teri ,c,
mortels en un mot.
A la propriété étaient attaches trop a a-
valltag-es pour qu'elle ne devint pas son
i!,e^ seigneurs jouissaient de droits
régaliens : justice, guerre, impôt, mon-
nayage. Il s'agissait dl.' conquérir ces
privilèges.
Quand les Francs s *enipar,-rent de la
Gaule, le clergé avait déjà des biens. Les
lois de l'empire l'avaient autorise à
faire des acquisitions —7 code Ihéodo-
sien de episcopiis ecclesiis 1 ' avait
plus qu'à augmenter son patrimoine par
toute une variété de procédés. Il pouvait
en cela imiter les sacerdoces anciens.
MARIA DERAISMES.
(.1 suivre.)
Une reiu?«e de 25 0.0 auv le P*i-<
de rabonncmeiitserA fuite aux. lus*
tititrice et Employées d'Admiait^
tration.
Mnrinlin • n^c Ary ScheiTer).
Marjolin Le com ité de patronage réunit des per-
sonnalités politiques et artistiques des
niïs t'minentes, tels que MM. Eustis,
?.nhissadeur des Etats-Unis en France ;
\SSt; Théodore Dubois, Su ly-Cru-
dhomme, Benjamin Constant, Auguste
Hadin, Carolus Duran, Jost-Maria de
lit-'-redia, Kacmpfcn, Georges Picot et
Mmcs Isabelle Bogelot, la ^ronnc Sèil-
lière Camille Hammarion , Juliette
Adam, James Jackson et tant d autres
dont les noms nous échappent.
■\insi patronné, il est hors de doute
nue nnstitut national américain ne
réussisse pleinement ; c'est ce que nous
souhaitons de tout cœur a sa valante
fondatrice qui a su tenir haut et ferme le
drapeau du féminisme et qui a rendu à
notre pavs,par le choix qu cite en a fait,
un des hommages les plus touchants
«.t ii Ini «nii donné de reecvoir.
JEANNE BRÉMOND.
LE
Premier mois de l'Union populaire
DU XVIe ARRONDISSEMENT
Ouelques parents — un trop petit mi
nombre — notent, aussi minutieusement <
que possible, l'évolution quotidienne de no
leurs nouveau-nés : leur poids, leur cha- | fin
leur le son de leurs vagissements; leurs dl1
bobos accidentels, leurs premières colè- ac,
res, leurs premiers sourires. Notes pré- lu
cieuses pour l'éducation des bébés eux- I de
mêmes et pour celle des frères et sœurs
qui viendront après eux.....
LaSociét ùpour l'étudepsychologiqucde di
Ventant s'est constituée pour donner a de
ces observations ce qui leur avait m an- |
que jusqu'à maintenant : la méthode 1
scientifique. , I hi
Aujourd'hui, je demande a mes lee-
teurs de leur raconter, par le menu, le se
premier mois d'existence d 'un entant nr
qui m'intéresse à juste titre et qui s'ap- p,
pelle Yinion populaire du XI VO arron-\
dissement : et j'ajoute qu'il n'a fallu rien Ui
moins que mon désir d utitiior des noies I Je
prises ail jour le jour, pour priver la sc
Fronde d'un compte-rendu de la journée Vi
de dimanche dernier, que Mme Marcelle \
Tinavrc eut lait volontiel's,ayant eu 1 'itléo I te
généreuse de passer la Matinée avec tl
nous. ,
Nous avons été inaugurés le 18 décell1- | F
bre dernier. tout le monde sait ça. Noire Ir
présiden t d'honneur,M. Duclaux a prouve s(
par z-;L présence que nous étions de bonne d
maison,que l'on pouvait venir chez nous, I
que l'un s honorait en y entrant. a
Puis, le 7 janvier, nous nous sommes r.
mis en'contact avec nos premiers adhé- .J;
renls. au nombre de soixante environ. 1 h
AujollnJ'hlli, nous sommes plus de qua-
tre cents. Si nous retranchons de ce n
nombre satisfaisant, une centaine de I tl
personnes qui sont venues a nous, bien I ^
plus pour nous aider que pour jouir des I d
avantages moraux de notre œuvre, nous 0
nous trouvons en présence de trois cents c
adhérents, qui ne sont pas tous des ou- c
vriers manuels, mais qui sont tous de j
rondilion très modeste, qui tous gagnent t
leur vie par un labeur persévérant ; en 1
nu mot. c'est bien le personnel que nous s
rivons invité, et que nous sommes lieu- f
l'eux d'avoir avec nous, dans un « chez j r
nous » qui est un « chez eux n. s
L'important, c'est que nous nous trou- I t
v.tlns bien ensemble, et jusquici nos l
réunions ont dépassé notre désir le plus I
optimiste.... I
Notre but, on le connaît : Lest u ins-
truire ceux qui, pris trop tôt dans 1 en- 1
--r.mag.': du travail, n'ont pas eu le temps
d anprendrc et qui, devenus hommes, et I
• 1 pllll'al1t leslacunesde leur instruction, I ,
n'avaient pu trouver de milieux sympa- ,
liiiqucs oit ils pussent tes combler.
Noire but, c'est encore l'éducation des
ànies par le contact avec les beautés de
h littérature et de l'art. C'est enfin 1 cclo-
ion et le développement de la fraternité j
l'!llre individus qui en étaient venus a se
méconnaître, parce qu'ils ne se connais-
t-.u-'ut pas..
Grâce à MM. Mouton, Poitevin, Can-
iaru/.» ne et Fernbach — de l'Institut Pas- .
!CUI' '- ceux qui ont été fidèles aux
i ndez-vous du soir, ont appris il con-
naître que!.)U(;s-uns des ennemi les plus
redoutables de notre santé et meme de
notre existence. Ils les ont même vus
t,q)ll,idt'-r,ibleniuiil grossis, je veux parler
des microbes. Ils savcnt. que [ eau u est
pure qu à sa source, que le nitre.
des précautions incessantes, est însuiu-
v.ai,t, et que I"élitillitioti seule, assure
notre sécurité. Ils savent que la tubercu-
lose " pire que le choléra, pire que la
peste u que la tuberculose qui tue en
irance cent cinquante mille individus
par an. n'est contagieuse que par le seul dl
crachat; que c'est donc du crachat qu'il {*'
faut nous garer, et que le tuborculeux,
se sachant tuberculeux, qui crache par
terre, est un criminel; même la ména-
gère dont la famille est affligée par la q
! présence d'un tuberculeux, sait aujour- u
d'hui, grâce à nos conférenciers, com- n
ment il faut faire son ménage pour pré- gi
server de la contamination ceux qui ne q
sont pas atteints de la terrible maladie. le
Et ce sujet était d'autant mieux choi- d
sis qu'une partie du XIV* arrondisse- p
ment : Plaisance, est le coin de Paris le si
plus fécond en tuberculeux: cent-un dé- ji
ces par an sur dix mille Lhabitants, alors p
qu'il n'y en a que onze sur dix mille aux rj
Champs-Elysées : simple raison d'air et «
de lumière..».»»»
L'éducation de l'esprit qui est surtout n
du domaine de la littérature,de l'histoire, n
de la philosophie, n'apointété négligée;
M.Henry Bércngcr a commenté RéslIrrec- p
tiôn le dernier roman de Tolstoï, et il
en a extrait la mœlle bienfaisante. « Ce
prince — le héros du roman — n était
certes pas mauvais, mais les préjugés f
I inhérents il sa naissance, les mensonges c
de son éducation, l'espèce de carapace è
dont les injustices sociales - toutes a d
son profit — avaient enveloppe et blindé t
sa conscience, le faisaient agir en cri- j
m Cette conférence de M. Bérenger a été !
non seulement suggestive, mais édi- ,
fiante dans le sens le sens le plus élevé
du mot. C'était, sous sa forme simple, i
accessible il tous, le meilleur plaidoyer ,
I que j'aie entendus en faveur du respect ,
de soi, et, pour l'homme, du respect de i
la femme. , .
En histoire et en -éograpliie, nos au-
diteurs se sont identifiés avec le pays
j des Bocrs, avec les causes de la guerre
1 dulTransvaal.....
Evidemment, ce premier mois a été
bit'n reniplî..
Mais nous voulons aussi que 1 esprit
: sc repose et se divertisse chez nous, et
- nous avons pour cela, des collaborations
• précieuses..
Le premier dimanche, jour des rois,
i I un ami de la Fronde, et le notre, M.
i Joallni perronnot avait organise une
i soirée dont le souvcnit- restera vivant et
î vibrant. Entouré de sa vaillante mère,
ï Amélie Perronnct, de sa femme, d anus
: tels que Mmes Blanche Launane, du
' théâtre lyrique, Lherlmy, de 10aeon, de
J MM. Ch. Léger (de l'Odéon), Chadal,
- 1 Fiorcntino, ils nous ont amusés et char-
'i mes Au programmp,des u uvres de Mas-
' send, de Joanni et d'Amélie Pcrronnet,
- de Paul Pionis, de Regnard.
> I Les autres soirées du dimanche, nous
I avons eu Mmclley Gaufrés qui fait ado-
s I rztl)le)iif,,iit «< chanter », son piano , AUtc
~ J Jacquet, du Conservatoire, une merveil-
• 1 leuse pianiste.
- 1 Quant aux matinées, elles sont orga-
c nisées par des liseurs et des diseurs, en
e tête desquels il faut nommer \Iatltice
Il I Bouchor, l'idole de tous les braves gens
s du quartier: Molière (Tartufe et Y ,Ivare)
s ont l'ait la joie de l'auditoire qui a aussi
s entendu de Victor Hugo : Le Ilot s amuse
et de nombreux extraits des cluUimenls;
e de Daudet, les Vieux et l'Elixir du Pere
it 1
n J ai raconté ces choses, parce qu ulles
is I sont bonnes, parce qu'elles sont récon-
i- fortantes et de nature à nous faire espé-
I rer qu'aux prochaines élections ce ne
I seront pas les ]i[erciers qui tiendront la
corde.
PAULINE KERGOMARD.
LES ASSOMPTIONNISTES
Mesures prises contre les évêques
Ainsi que nous le disons, d autre part, on
s'est occupé hier malin, au conseil des
ministres, du cas des pi états et des ecclé-
siastiques de divers ordres qui se sont li-
vrés à des manifestations a 1 occasion du
procès des Assomptionnistes. A ce sujet
1[1, note suivante est communiquée a la
presse :
Lo président du eons'oil a donné commun ka-
tion lh: la lettre qu'il avait adressée a I
ijuo de Paris, à la suite du récit de sa \th)tc
puhlil':: parle, journal Ll t'rui.v et ti,c la réponse
ill'il a reçue de cctu. c.. Dans cette réponse, ! ar-
Pa 1'1:) I'ack qui IL IL
. reproché n'avait aucun ear.ict. ie pcj itiqi l.
rappelle ses dispositions tiab.tuetle^ et r,c e d
d'être hostile au gouvernement de
Le pré:,idcnt du conseil répondra dl aiLhc^ qu
(ii,- Paris que, s'il est amené par ces explications
à considérer le récit .Ill journal la ( nnx
ne présent au l pas sous un .l"ur ê
l'onstanccs qui ont accompagne sa\iMt< , il ne
peut cependant que blâmer une demar. lie a\l:::-:i
(m.mt aUX évèques qui ont écrit de» lettrcs
conlenaiil des protestations incompa >l»1^
le respect du à l'o'U\TC de tajustite, U ui
ment sera suspendu.il en sera de même pour
les curés et desservants qui auraient SUI\ 1 le
mémo uxctup!''.
On se rappelle que le président du
, seii,Jaiis la lettre par laquelle il demandait
des explications à l'archevêque de
disait que « dana les circonstances aetuel- et
les la visite du cardinal Richard aux As- dE
somptionnistes » avait le caractère d une II
protestation publique.. m
Dans sa réponse, l'archevêque a affirmé •
que cet acte « n'avait aucun caractère poli- tr
tique ». Il a tenu à ajouter que le gouver- n
nement de la République ne pouvait que _
gagner à trouver près de lui des evèques Tj
qui fussent indépendants ^sans être hosli- sa
les...
C'est dans ces conditions que )e conseiia' 61
décidé qu'il suffirait d'adresser au cardinal nI
Richard une lettre de blâme. Mais cinq ou p<
six prélats dont les manifestations ont été m
jugees plus graves seront frappés de sus-
pension de traitement. Parmi ceux-là "gu- P]
rent l'archevêque d'Aix et les évêques do d'
Montpellier, Versailles et Viviers. Li
Voici quelques-unes des lettres qui ont R
motivé la mesure prise par le gouverne- -
ment....
L'évêque d'c Versailles avait adressé au
P. Picard les lettres suivantes :
Versailles, 25 janvier 1900.
Très Révérend Père, h
J'ai suivi avec le plus vif et le plus doulou- ,
reux intérêt tontes les phases de l'épreuve par t
laquelle vous passez. Les ennemis de la litterte c
chrétienne s'en prennent à vous, parce que vous g
êtes des plus utiles et des plus hardis parmi ses ^
défenseurs. • ..
Votre attitude à l'audience a été admirable, g
tous les hommes de cœur et de foi y.ont ap-
plaudi. On vous connait assez pour croire que ^
vous ne déserterez pas une si noble cause.
Mais (in allcz-vous faire ? Les obstacles s 'anl()"- J
c-ellent. J'ai la confiance que votre courage saura t
les surmonter.. 1
Allez-vous vous transporter en Asie ? Ils se-
raient bien mauvais Français tous ceux qui vous 1
y obligeraient. Nos aînés du milieu de ce siècle,
a propos de la question scolaire, demandaient la j
.. liberté comme en Helgiquo Il, L'jc choses en
sont venues au point pour ce qui concerne la
liberté religieuse qu'on pourrait déjà demander
la « liberté comme en Turque ". Non, cela ne i
durera pas en France, la France ne serait plus (
1 el e-mème. Le bon sens peut ètre oblitère pen- (
! (lant quelque temps et sous l'action de mauvai-
ses influences, mai., il a des retours
soudains. te sera un de ces bons mouvements
inspirés et soutenus par la divine Providence
qui vous sauvera et vous protégera.
L llroxez, mon révérend pere, a toute ma sym-
pathie et veuillez en agréer l'hommage bien
sincère et bien dévoue.
; PAUL.
évoque 'de Versailles.
' M. de Cabrières, évêque de Montpellier,
• avait écrit au pére Bailly :
i Le 23 janvier 1900.
t Mon tr::; chère père,
, .. ,le suis jaloux des noms que vous citez
< parmi vos amis, et au milieu desquels le mien
ne parait p is. non'', une citation il I ordre du
I jow', sobre, mais disant par sa seule présence
' que le vieil élève lie répudie pas les leçons de
ses anciens maîtres.
Courage et à vous tous, les douze, nombre
éminemment apostolique et pans Judas.
Fil. M. A., ev de M-
* «
c Nous avons déjà dit que les pères Assomp-
tionnistes étaient jusiés assez sevnretnent
au Vatiran ; en voici une nouvelle preuve.
c M. Toucliet, évêque d'Orléans, qui est a
Home, a télégraphié il YUnicers :
Home, 2Ujanvier, h. 40.
Je sors de l'audience pontificale. J'ai trouvé le
n pape admirable de vigueur, mais préoccupe des
C événements de France..
„ Bien qu'il ait daigne exprimer lui-memo, plus
d un'' f,»is, sa sympathie aux pères Assompuon-
nistes. nolamlucut pour leurs œuvres d'Orient,
si et (iu il coiuppi uno tes sympathies des tauiou-
que- pour ces religieux, il jugerait dangereuse
. toute manifestation qui pût revêtir un caractère
1 politique.... 1
rc L'f;\'f:QUE D'OIlLL'""
Lit Croix annonçait hier qu'en raison de
11- la décision du Conseil des ministres, elle
suspend la publication des lettres des
évêques et des curés reçues après la con-
jîj damnation des Assomptionnistes. B.
La Chambre syndicale des femmes
sténographes et sténo-dactylographes
informe ses membrcs qucdeux nouveaux
emplois viennent de lui être stgual'-'s.
Les syndiquées connaissant t anglais
et non inscrites encore sur les registres
(les demandes d'emplois du syndicat sont
priées de vouloir bien se présenter a la
I,crmanrlH'c, il la. Fronde, H, rue Saint-
Georgos, au p iurtl hui mercredi ou tlemaiti
ieudi. vie "i heures il 8 heures du soir.
CONSEIL DES MINISTRES
Les ministres se sont réunis hier matin, à
rElyséc, sous la présidence de M. Louhet.
M le président du conseil a donne com-
municalion do la lettre qu'il avait adressée
à M. l'archevêque dr; Paris a la suite du
récit de sa visite publiée par le journal La
Croix et de la réponse qu'il a reçue de ce-
1UHier, M. Waldeck-llousseau a également
exposé ses projets concernant les mesu-
res à prendre contre les évèques qui ont
écrit des lettres contenant des protesta-
tions incompatibles avec le respect du à
l'cf'lJvre de la justice.
Le conseil a définitivement arrête les ter-
mes des projets relatit's il la défense des
colonies et des points d appui de la noUe,
au programme des dépenses il effectuer par-
le ministre de la guerre pour la ..&ûlcnse
des côtes et l'outillage des ports de guerre
et & l'établissentert des bases d'opérations
de la flotte, particulièrement à Bizerte, à
l'augmentation de- la flotte, à l'établisse-
ment d'un réseau de lignes sous-marines.
, lit ministre des affaires étrangères a en-
tretenu ses collègues des opérations exté-
rieuses en cours.
- Il a fait savoir qu'une proclamation du
Taotaï de Shanghaï a donné hier connais-
sance & la population chinoise de 1 Exten-
si-on de la concession française. On pro-
cède actuellement à l'opération du bor-
nage. La municipalité française prendra
possession des nouveaux terrains le 1"
mars prochain. , .
Le ministre des affaires étrangères a de
plus informé le conseil de la signature
d'une convention qui délimite à l'égale sa-
tisfaction de la France et de t 'Italie les
ponassions Rouge. des deux 'pays sur la mer
otige.
LA CHAMBRE
ie t
Petite déception, hier, au Palais-Bour- ctr
bon. On s'attendait a une série de ques- 5
tions — voire même à une interpellation ; cet
or, sagement, la Chambre s'est adonnée pic
à la discussion budgétaire au grand smi
désappointement du public que ce mai- tra
gre menu n'a point paru contenter. >
1 La Chambre s'était arrêtée au chapitre tre
04, mais un amendement de M. Modeste il j
Leroy, tendant au transfert de ce chapi- j
tre au ministère du commerce avait été (je
renvoyé à la commission du budget qui de
propose aujourd'hui de créer un chapitre et
ir> bis (écoles nationales d'enseignement m,
primaire, supérieur et professionnel). te'
Elle esL d'accord pour le transfert. dig
M. Groussier fait observer qu'aucune ;
augmentation n'est demandée, et qu il io
est nécessaire que les quatre écoles pra- pe
tiques de commerce et d'industrie dé-
pendent du ministère du commerce, car so
u l'instruction publique on n'a pas tou- pa
jours fait les elforts nécessaires pour
développer l'enseignement profession- s@
nel. fa
M. Levraud combat l'amendement en dç
discussion ; l'orateur estime qu 'il faut se
garder de toucher à des organisations
qui donnent d'excellents résultats. Les es
quatre écoles dont il s'agit donnent éga- cj
lement un enseignement agricole, dit
M. Levraud ; pour être logiques les par- s(
tisans de l'amendement devraient alors
demander que le ministère de l agricul- —
turc eût sa part de direction.
M. Levraud soutient que pour bien
donner l'enseignement, il faut connaître I
la pédagogie, et ce n'est qu'au ministère 1
de l'Instruction publique que ces ques-
tions sont étudiées. L'orateur insiste
pour que l'on ne touche pas à une orga- £
uisation qui marche bien. p
M. Modeste Leroy rappelle que deux
fois déjà, il a soumis cette réforme démo- d
cratiquc à la Chambre ; le meilleur ser- nC
vice a rendre aux enfants des ouvriers,
; c'est de mettre en tre leurs mains un g
' outil dont ils puissent se servir habile- ^
; ment..... f
M. Le>gues combat la proposition de «
: M. Modeste Leroy.
2 Une commission fut créée en i8U.. pour (
ï examiner quelles étaient les écoles qui (
devaient être rattachées au ministère du 1
commerce ; elle a décidé que les \"ingt-
six écoles primaires supérieures proies- ^
,
P sionnel'es seraient transférées : quant ,
s aux quatre écoles nationales cette <-9nl7 4
- mission n'a jamais dit qu'elles devaient i
être transférées au ministère du com-
me l'ce.
La Si la Chambre vote l'amendement, le ]
s ministre se demande quelle sera la si- '
e tuation de l'Etat au regard des villes qui
x ont f?.if des sacrifices en contribuant aux
dépenses d'entretien.
M. Leygues déclare que jamais une
,c plainte ne s'est élevée contre Je fonction-
ît nement de ces écoles ; au contraire cha-
a que année on refuse des élèves parce
t- qu'on mantiue de place.
u Jamais aucun conllit n'a éclate .... entro»,
les deux ministères qui dirigent ces qua-
— tre écoles — Voiron, Vierzon. tantes et
- .\l'mentii'res - aussi M. Lcy gnes solli-
S cite-t-il de la Chambre le maintien du
statu quo.
à M. Sibille expose les raisons — en
il. l'absence du rapporteur — qui ont fait
n- adopter par la commission du budget la
ée. proposition de M. Modeste Leroy.
tôt. on donne telle direction a un école
r et tantôt telle autre. Ce régime de dua-
,e" lité n'est pas bon. Il a été condamne par
nt M. Léon Bourgeois.
u- Plusieurs observations sont faites : AI.
mt Henri Brisson croit que lorsque les rco-
ta- les sont en pleine prospérité il y a peut-
1 à être danger a changer de r,--ime. i
M. Léon Bourgeois déclare qu il csc
pr~ toujours de l avis qu'il a manifesté lors-
? qu 11 était ministre, c'est-à-dire pour le
maintien des écoles nationales au mini:;-
ise tère de l'Instruction publique.
Malgré les supplications du ministre,
la Chambre adopte par 288 voix contre
2jj la proposition de M. Modeste Leroy
tendant à transférer le chapitre 64 du
ministère de l'Instruction Publique a u
ministère dn commerce.
Sur le chapitre 67, M. Carnaud a la
parole. Il rappelle la situation faite aux
instituteurs par suite du nombre d an-
nées exigées pour avoir droit à une aug
mentation de 200 francs. ;
Pour obtenir 1,500 francs, l institu-
teur devra avoir trente-trois ans de ser-
vice.
L'orateur a demandé la suppression
du pourcentage, il y a trois ans. Un pro-
jet a été déposé et M. Carnaud a renoncé
à son amendement...
M. Maurice Faure défend la décision
de la commission du budget qui sollicite
1,200,000 francs pour les retraites des
instituteurs.
M. Leygues est do cet avis, seulement
le chiffre modifié — 3,800,000 — devra
être réparti sur deux exercices.
M. Çarnaud s'y oppose et à l appui de
cette protestation M.Berteauxcite l'exem-
ple d'une institutrice qui depuis deux
ans attend sa retraite sans toucher aucun
traitement.
A l'unanimité de ::>66 votants le chapi-
1 tre modiflé est adopté; le crédit se monte
' à 3,800,000 francs.
M. Carnaud obtient une augmentation
? de crédit de 50.000 francs pour les frais
' de suppléance. Le travail des instituteurs
5 et des institutrices a été considérable-
^ ment augmenté, et il parait juste à l 'ora-
teur de s'occuper d'eux en cas de mala-
die.
3 Sur lechapitre 71, M. Vaillant demande
1 10.000 fr. pour assurer le service de l'ins-
■ pection médicale dans les écoles.
M. Leygues fait observer que cette
r somme serait utile, mais la loi ne niei
- pas cette dépense à la charge de l'Etat
r de sorte qu'en adoptant la subventior
sellicitée par M. Vaillant, il faudrait er
faire autant pour toutes les commune:
n de France.
e L'amendement est repoussé. On adopta,
s tous les chapitres et la suite du budgc
's est renvoyée à jeudi. Ce n'est pas M. Des
i* chanel qui présidera la séance, l'honora
it ble Drésident faisant ce jour-là son entré
sous la coupole.
HÉLÈNE SÉE.
LE
Discours du Trône
I Selon la coutume, le discours du trône a. j]
été lu hier, à Londres, à l'ouverture du
parlement. ,
Ofticicllement, ce document qui émane
de la reine devrait être rédigé par elle; i
nous souhaitons de tout cœur que, pour i
cette fois au moins. il n'en soit rien,et nous J
voulons même croire qu'elle l'a approuve
sans le connaitre car il serait vraiment
douloureux de constater avec quelle indif- ]
férence elle considère les maux de loules
sortes qui accablent ses sujets.... 1
Certes, les hommes d'Etat qui ont rédigé <
ce message, doivent ignorer profondément
ce qu'est un cœur de femme ; sans cela ils ;
n'auraient point osé lui prêter un langage
aussi exempt de sensibilité et de pitié et ils ,
ne se seraient pas contentés de quelques
mots brefs et secs pour déplorer la. mort
de tant de braves soldats et les soutlrances
endurées par les malheureux Indiens, vic-
limes de la famine et de la peste.
yi par aventure, la reine Victoria a connu
et approuvé le discours lu hier au Parle-
. ment anglais, cela dénoterait chez elle une
absence de cœur qui la rendrait aussi digne
de pitié que de blâme ; si, - comme cela
1 est plus vraisemblable — il a été rédigé
- sans son assentiment, ceux-là sont bien
coupables qui lui ont fait parler un langage
î aussi éloigné de tout sentiment féminin.
Qu'on en juge, d'ailleurs, par le texte que
- voici :
M y lords et Messieur?,
La paix qui était rompue depuis quelque
temps dans l'Afrique du Sud au moment (Iii .ic
ï ni." suis adressée a vous pour 1'1 dernierc fo.»;
- n ust malheureusement pas encore •
» mais mes relations avec les autres Etats soiit
d ailleurs amicales. En résistant - mes colonies de l'Afri(iiie du sud par 1-i
i bli(iue sud africaine et par ! «Etat libre d Uian„>.
mon peuple a répondu avec enthousiasme
„ l'appel que je lui avais adresse, et 1 het;oi.-mc de
[ mes1 soldats de terr.'. et de J™""* V
t mun infanterie de manne qui ont tie débaiqiu ?
a pour auir de concert zt\-ec eux, U a p.,is déro!;é
[. aux nobles traditions de notre histoire mili-
c tairc,Jû suis profondément affligée de ce que tant
i- de vies iir>' c t,,uses ont été s in itt> es : mais j ai \ u
r avec ortrued et. avec une très sincere l'cconnais-
sance l'ardeur patriotique et
, tani' avec lesquels nies sujets de toutes les par^
!• lies de mes Klats sont veiius prendre pari a la
)- dei. n-e c-mmune de leurs in turc ts comme mom-
t- lires de IHmptre. Je suis persu id. e que je ne
. compterai pas l'il vain sur eux, lorsque .il! 1^
Si, exhorterai a continu-r et il renouveler leur» er-
s- forts jusqu'à ce qn ds aient termine 41 une ar on
Victorieuse celte lutte pour le ma nlien de I l.m-
lp pire et pour l'aflinnation de ta supri'inatie ,\an:;
l'Afrique du Sud.
- J'ai conclu un Traite avec 1 empereur d Allcmam„
fine pour le règlement des droits revendiques
dans d'autres îles do l'Océan Pacifique L" gou- t.
vernement des Elats-Unis a aussi pris part à
quelques-unes des stipulations contenues dans
ce traité.
Vous serez prochainement saisis d un projet de
loi ayant pour but de réaliser l'idée de la fédé-
ration adoptée après le plus soigneux examen
par cinq de mes colonies australiennes. J'ai
suivi avec une sincère satisfaction la transfor-
mation graduelle de mes grandes colonies en
communautés autonomes.
Je suis convaincue que 1 établissement de la
grande fédération d'Australie sera avantageux,
non seulement pour les colonies que cette ré-
forme concerne immédiatement, mais aussi pour
l'Empire en général.
Le brillant courage et les qualités militaires,
des troupes coloniales qui combattent dans l'A-
frique du Sud, ont déjà été l'objet d'uni haute
admiration.......
De patriotiques offres concernant une aide qu il
n'était pas possible d'accepter nous sont parve-
nues aussi de plusieurs autres colonies ayant
des populations de différentes races J ai reçu
des principaux chefs des Etatsiudigènesde I Inde
de nombreuses offres tendant iL mettre les
troupes et les ressources de ces pays a ma dis-
position pour le service de 1 Afrique du Sud.
Ces preuves de loyalisme envers moi et de
dévouement à ma cause m'ont inspiré beaucoup
de reconnaissance.
J'ai le regret de constater que, par suite de
l'insuffisance des pluies pendant l'automne dans
une grande partie de l'Inde occidentale et cen-
trale, les récoltes et les pâturages ont manqué
au point de causer une famine. Des mesures
ont été prises sans retard par mon gouverne-
ment et par les chefs des Etats indigènes atteints
par le t1éau pour venir en aide aux personnes
qui en souffraient et pour les empêcher de mou-
rir de faim....... •
Je regrette d'ajouter que 1 épidémie de peste
continue et que bien quelle n'ait pas augmente
en gravité depuis l'an dernier elle ne semble
pas, pour le moment,diminuer.
Les prévisions du budget pour les services
publics de l'année vous tSer.mt. présentées ; les
évaluations pour les dépenses militaires devront
être grandement augmentées en raison des dé-
penses nécessitées par les opérations militaires
en Afrique Australe.
L'expérience d une 'gran,le guerre fournira
nécessairement des leçons de la plus grande
importance aux administrations militaires de
5 notre pays. Vous ne vous refuserez pas, j en
t suis convaincue, à consentir toutes les dépenses
qui pourront être nécessaires pour mettre nos
1 préparatifs défensifs à la hauteur des rospon-
1 sabilités que nous impose la possession d un
1 empire aussi vaste, à un moment où plusieurs
3 autres nations sont en train de perfectionner
leurs préparatifs maritimes au prix d efforts et
C de sacrifices toujours plus grands.
Vous voudrez assurément montrer pour cet
t objet le m.' me zèle avec lequel vous avez pourvu
~ à la mise en état efficace de notre flotte et de
la défense de nos côtes.
G M y lords et Nlessieurs,
Le moment n'est pas favorable pour des refor-,
mes domestiques, qui impliquent de fortes dé-
penses. Toutefois, des propositions vous seront
faites pour diverses modifications importantes,
n'entraînant pas des dépenses trop considéra-
bles Des amendements devront être introduits
dans les lois qui régissent les compagnies à res-
^ ponsauilité limitée et qui se réfèrent aux tenan.
ci ers*
"J On vous soumettra également des mesures
destinées à modifier la loi des taxes ecclesiasti-
ques, à favoriser l'éducation en hçosse, et a
- soulager tes tenanciers payant la dîme en lr-
1 U lande, Vous serez ensuite invites à étudier des
propositions ayant pour objet 1 amélioration de
le la situation des autorités locales et de l éducation
ï : de l'enseignement secondaire et technique en
ir Angleterre et dans le pays de Galles. Vous aurez
Is également à vous occuper de propositions ten-
lS ré liant au contrôle des contrats des prêteurs d ar-
^ cent, aux modifications à apporter a la loi sur
II tes manufactures, à la loi sur les alênes et à
f" VAct des habitations des classes ouvrièree.
es La commission que j'ai nommée pour faire
une enquête sur la nature et les causes des ac-
3-ê cidents subis par les employés de chemins de
nt fer a terminé ses travaux. Un projet de loi
ils ayant pour but d'amener la diminution de ces
surtes d'accidents vous sera. présente.
Il paraît que les hommes accomplis» u
ils service militaire en Afrique Australe (
es de perdre leurs droits d'electeurs. Mon gou\er
irt nement vous demandera d adopter une mes
es tégislative devant remédier à cette injustice.
lc- Dans ces temps d'anxiété, je tais le vu.1 u
le Tout-Puissant bénisse et guid v s .
nu lions. ^
POLITIQUE ETRANGERE
C'est l'Allemagne qui, dans les eifeons-
tances présentes apprécie avec te flus do
sévérité les défaites anglaises. Alors quo
les autres cabinets européens s'otlorcent
d'apporter quelque modération dans les
jugements, le gouvernement germanique
se montre implacable ; il inflige aux géné-
raux anglais le blâme le plus cruel sur
leurs moyens stratégiques Il est reconnu
l'heure présente qu'avec Prétoria et 13er-
lin les relations restent très lrequenles,
puisque c'est en Allemagne que l'on a
presque immédiatement connu la d<;faito
do Spion-Kopje. 11 n'y a donc guère d ',illu-
sion à se faire: entre les deux empires,
celui de Guillaume 11 et celui de Wloria,
l'animosité perce chaque jour ^avantage,
et le l'd' viclis n'a jamais été plus iorniuia
que dans les sphères supérieures d oulre-
De puis que l'abandon de Spion-Kopie
fut annoncé, aucune autre nouvelle n a été
donnée, si ce n'est celle de la retraite de
Sir HuIler au Sud de la Tugela. Des récits
de plus en plus pessimistes circulent do
toutes parts; selon quelques versions, dix-
sept canons anglais se trouveraient pris, il
est évident cependant que les gués ne peu-
vent a%-oi r ét (»! traversé s avec uneassezgi audo
rapIdité pour que les troupes transvanen-
nes aient déjà eu le temps de rejeter les
Anglais de l'autre côté de la 1 *Llgela. tou-
tefois, il est certain que l'on ignore le sort
de la colonne Dundonald et que 1 on re-
(4)
LA TRIBUNE
LETTRE
Au Clergé Français
En somme, dans toutes les alterna- i
ti\-e., de défaites et de victoires, les t
moyens naturels furent seuls triom- 1
chants : et les prières de saint Aignan, 1
il • saint Loup et de saint Léon n cirent ^
pnur effet que d'y recourir. ,
Du reste, les barbares pouvaienl-ils i
Mibmorger la civilisation? Non, la civi-
lisalion romaine était beaucoup trop :
('•tendue pour cela. Elle compta des gé- i
il'"rations de savants, d'érudits, de pen-
seurs qui ne pouvaient être englouties-
d'un seul coup. t;Uc possédait aussi des
bibliothèques importantes, notamment
celle d'Alexandrie qui demeura intacte.
1 Vautre part,toutescespopnlations noma-
des avaient déjil, bien avant la conquête,
t ut des incursions fréquentes ; des négo-
ciations s'en étaient suivies. La, il ne s a-
uissait plus de contacts brutaux,
mais de rapports de convenance, de
conciliation. Plus tard, les barbares de-
inanderent aux empereurs des conces-
sions de territoire qui leur furent accor-
tI(.c!;, 11 en résulta des relations, des
échanges, enfin un perpétuel frottement
entre eux et les civilisés. Plusieurs de
leurs enfants, soit qu'ils les eussent don-
nés en otages, soit qu'ils les eussent en-
voies de plein gré, reçurent l'éducation
romaine. Plus d'un faisait m me partie
des milices impériales. Ennemis, botes
011 alliés, les barbares s'étaient familia-
risés avec la civilisation. Ils n étaient
donc nns les primitifs et les incultes
S, Le nombre des barbares qui
prirent la dé feus» de l'empire fut consi- ]
lo»flulis,il y avait dans i
ro mon.îe rb4iO*fe'iitairû Uii j
ç>i(lérab,r. pa4M olmeiag,,d à tc^io-.
Iccr, / / //
La t;'tclie, de relise 11e fut pas alors
aus-t d.nic'!e qu'on se plail a st,. 1 imagi-
ner; elle n'avait plus affaire aux convertis
de l'empire, greco latin. Ceux-ci étaient
trop ..claires, trop habitues aux disputes
de 1*1*cole pour jamais permettre que
l'uni lé de croyance sc fondât. Aus-i le
cler
n'élaicnt point des rh''-tcnrs, dcs dialec-
ticiens, gens foncièrement dangereux
pour la' religion.Us fournissaient une Illa-
tii,-ro malléable, pourvu qu on agit en-
vers eux avec tact et circonscription.
Rien de moins miraculeux que leur
conversion. L'Eglise visant -li être catho-
lique, c'est-à-dire universelle, proles-
sait la plus grande indifférence a 1 égard
de l'idée de "Patrie. Le clergé gaulois ne
répugnait donc en rien a livrer II) sol
aux envahisseurs étrangers ; au cou-
traire, il leur était même favorable. Cette
façon de sentir et d'agir ne pouvait que
très bien disposer les barbares en sa fa-
veur. Les ministres du trùs-liaut allèrent
donc au-devant d'eux, non en maîtres,
- mais en conciliateurs, en suppliants ; ils
- leur demandèrent avec prières, depor-
, gner les vaincus, de leur faire grâce de
3 l'incendie et du massacre. Ils leur per-
suadèrent que les chrétiens se soumet
- traientàlavolontédcDieu; que l invasion
- était un châtiment qu'ils supporteraient
s avec résignation, De là, à persuader aux
t barbares qu,) confesser le vrai L)ieu,rece-
e voir le baptême seraient pour eux une
l- source de bénédictions, de victoires et
i- de prospérité, il n'y avait qu un pas. Les
n barbares avaient assez de^ perspicacité
e pour comprendre que c'était apaiser
i3 l'irritation des vaincus et consolider
t- leur conquête que d'embrasser leurs
it croyances. De cette manière, ils leur
;s donnaient une satisfaction et élab lis-
ii saicnt entre les di&x races, un lien force
i- et profond, p '-Cl\J'il prenMt son point
is de repart dms Kk consciAco. Ils sen-
i- Uient, en gj^mc/empsj*e les praires,
3-L%ens pIn ëclui S quflrfês mu3#
D'autre pirt. l'humilité, la docilité et q
rabriéuation chrétiennes étaient a leurs d
veux de- qualités inestimables chez; un s
peuple qu'ils venaient de subjuguer.
Ouant à la prétendue égalité chrétienne, u
ils l'admettaient volontiers après la Li
mort, ne se souciant guère que du r
présent ; et les prêtres, sur ce point, ;
n'insistaient pas davantage. 1
Si vous me dites, messieurs, que les t
barbares se convertirent frappés qu ils l.
L'taicutpar l'ét-lat ILiiiiineuxdo,'I-t doctrine,
je vous répondrai que ceci est du roman
tout pur. Les barbares avaient des supers- c
titions, mais pas de croyances Lorsque <
nous les étudions, nous apercevons que l
la question des dogmes ne les touche j
point. Indifférents sur la nature de la 1
doctrine qu'ils adoptent, ils s informent i
d'abord de la puissance dont elle di-s- (
pose. Ils ne voient dans romnipo-
tence céleste qu'une force capable de
leur être favorable ou nuisible. Le Dieu
qui leur prêtera son aille sera le leur.
Us ne sont nullement attachés il leur
foi, Nomades, ils ont roulé à travers les i
I peuplades les plus diverses, ils ont ]
coudoyé tous les credo, ils ont vu pra- i
tiquer tous les cultes. RH-II ne les
étonne, rien ne les scandalise. En quoi :
1»; christianisme pourrait-il les surpren-
dtc? Ils retrouvent dans le Uolgotha, 1
les autels sanglants de leurs divinités
cruelles. Sans compter que les prodiges,
dont ils sont friands, pullulent .dans la
nuuvelle communion. Ils n'ont donc
aucune raison sérieuse pour opposer
une résistance à la persuasion. Seule-
ment, qu'on ne s'y trompe pas, les chefs
barbares, bien que superstitieux, sont
soupçonneux, délianls, sceptiques. Ils
unt pu saisir, dans leurs continuelles
migrations, les fourberies des prêtres,
en g'''ncraL Ils se mettent en gai de con-
tre leurs pi 'ges, et ne se livrent qu 'zi
bon escient. Précurseurs de C!lamp\on-
net, ils comment, volontiers, la divinité
d'acconiplii, lc miracle dans les 2 / heures,
sinon, gave u ses ministres. Ils discutent
les conditions du marché avec le Dieu-
qui sollicite leurs suffrages ; ils exi.-ent c
des garanties de ses mandataires et les t
surveillent avec soin.. s
Le jour oÍl on les verra s immiscer e
dans les conciles et prendre part aux C
discussions dogmatiques, on peut èlre r
persuadé que, s'ils eu usent ainsi, c est '-1
pour ajouter à leur prestige et surtout c
pour ne point laisser le domaine rcli- t
nieux entièrement a la disposition du l
prêtre. Ils avaient, du reste, un exemple l
iisuivredaus l'empereur Constantin qui, 1
tout converti qu'il était, ne laissa pas que 1
de se réserver le grand rôle. C'est lui t
qui forma le projet du concile de Nicée. t
C'est lui qui convoqua les évèques. Le (
jour de l'ouverture de la docte asseni- (
blée, il y til une entrée triomphale. Les 1
évèques, arrivés bien avant lui, 1 atten- 1
draient dans le plus profond respccL Il ;
se fit précéder d'une brillante escorte, 1
tui-mcmc était couvert d'or. Toute 1 as- t
sistancc mitrée se leva tl son aspect. Il i
prit la parole, indiqua, ou plutôt imposa i
la voie qu'il fallait suivre. C'est t esprit <
impérial qui dirigea t'e'pr.t divin. Les i
princes barbares n avaient donc qu a c <
C°L'Eglise alors se garde bien d'arborer
ses grandes prétentions. Elle se fait dé-
sintéressée dévouée, tout aux choses du
ciel; elle se montre utile, secourable; elle
se lautlle et s'insinue sans blesser, autant
que faire se peut, I.;} susceptibilité des
maîtres. Elle compose pour ainsi dire son
ascendant de pièces et de morceaux. Elle
réserve ses grand» effets, ses coups de
théâtre, ses objurgations virulentes pour
les moments ou les barbares sont abat.
tus par la maladie, par la défaite. « Vous
avez commis des crimes, dit-elle, vous
avez suscité la colère de Dieu. » Alors
elle leur impose et leur dicte les condi-
tions du pardon, et a recours au mi-
rac Cependant, quoi que l'Eglise fasse, et
tout en gagnant du terrain, elle
l'action et ne la dirige pas encore; elle
n'est point effectivement aux affaires, Ce
Il n'est pas elle qui façonne le Moyeu âge
et qui l'organise; elle n *en fournit ni la
trame, ni le tissu, la féodalité n e-t point
son ou v ras. Celle-ci a des origines
complexes et qui n'ont rien de chrétien.
C'est un ensemble composé d été- (
monts divers dans lequel les barbares (
apportèrent un fort contingent. Il y
entre les habitudes germaines, le trac-
tiounement des pouvoirs,conséquence c. u
démembrement de l'empire, la polyar-
chie et quelque choscdu colonatromain.
Dans tous les cas, il est curieux de
remarquer que cette institution féodall"
est essentiellement positive, secultere.
enfin qu'elle est laïque dans toute 1 ac-
ception du mot. L'idée religieuse n y
entre pour rien. Le point de départ est
la conquête, c'est-à-dire b suprématie de
la force, l'autorité de l'épée : tout ce qu il
y a de plus matériel et de plus violent.
Le maître, le despote est le possesseur
du sol. Tout ce que supporte, produit et
rapporte le sol est à lui : choses et gens .
il n v a point de distinction, il en fait ce
qui lui plait. Autorité, puissance, com-
mandement sont attachés à la propriété
de la terre..,
Il y a dans la conception féodale con-
fusion de la propriété et de la souvcrai-
ncté. Point n'est besoin de sanction reli-
gieuse; la féodalité a son caracti-i c roau.
riel très net et très tranché. Nous en
avons la prouve dans la formule dfl
l'hommage qui est absolument positive
et taïquc. Aucun do ses termes ne i ap-
pelle la pensée religieuse. l»oint d assis-
tance de prêtres, point de bf
tout se passe entre le vassal et te-
rain; la divinité n'a pas a ùon:lcr sa ,
sanction.La doctrino chrétienne pourrait dispa-
raître une autre lui succéder, sans que
raitre, l'agenccment féodal soit modifia une
minute. Aussi la féodalité n 'ilvait-elle
point attribué à l'Eglise d'apanage terri-
torial; elle ne la considérait point comme
une catégorie spéciale ayant droit a des
privilèges et en dehors du mécanisme
I social. Elle doit subir la loi commune :
: Point de seigneur sans terre. Tant mieux
pour elle, si elle est propriétaire, sinon
elle n'est rien. Elle ne fait pas partie do
la hiérarchie haute à titre sacerdotal,
mais il titre de possesseur. Et ce n'est
qu'en cette dernière qualité qu'eUe a. le
droit de pénétrer dans les conseil, Si
LL terre lui fait défaut, elle en est r-'dutto
à sa seule propriété spirituelle. Ce do-
maine purement mo)-a!. il faut le dire,
lui sembla maigre et insuffisant.
Vous aurez beau dire, messieurs, votre
sainte Mise, tout embrasée de foi. fut
ta plus cran de des sceptiques : elle dout-t
de l'efficacité de ses vertus. Et pourtant,
elle avait l'esprit de Dieu en elle, el a
avait le miracle Ü. sa disposition C- la
divine Providence pour la conduirc. Elle
préféra, à ces dons ineffables, tes res-
sources palpables, tangibles : 1.1 richesse
temporelle.
Elle monta au sommet de L1 hiei\mniO
sociale, comme les vulgaires incrédules
par des moyens prosaïques .terre a teri ,c,
mortels en un mot.
A la propriété étaient attaches trop a a-
valltag-es pour qu'elle ne devint pas son
i!,e^ seigneurs jouissaient de droits
régaliens : justice, guerre, impôt, mon-
nayage. Il s'agissait dl.' conquérir ces
privilèges.
Quand les Francs s *enipar,-rent de la
Gaule, le clergé avait déjà des biens. Les
lois de l'empire l'avaient autorise à
faire des acquisitions —7 code Ihéodo-
sien de episcopiis ecclesiis 1 ' avait
plus qu'à augmenter son patrimoine par
toute une variété de procédés. Il pouvait
en cela imiter les sacerdoces anciens.
MARIA DERAISMES.
(.1 suivre.)
Une reiu?«e de 25 0.0 auv le P*i-<
de rabonncmeiitserA fuite aux. lus*
tititrice et Employées d'Admiait^
tration.
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