Titre : La Fronde / directrice Marguerite Durand
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1900-01-12
Contributeur : Durand, Marguerite (1864-1936). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb327788531
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 12 janvier 1900 12 janvier 1900
Description : 1900/01/12 (A4,N765). 1900/01/12 (A4,N765).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k67038848
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, GR FOL-LC2-5702
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 04/01/2016
La Fronde
. QUATRIÈME ANNÉE. — N' leS
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Ç4 .
VENDREDI 12 JAJ&1BII 1900. — SAINT ARCADE %
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LE NUMÉRO : CINQ oentiméiî
CALENDRIER RFRUBLICA»
22 NIVOSE AN CVIII
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-
GILENDRIER PROTESTANT
f usages de la Bible à lire et à méditee
ACTES VII, 55
CALENDRIER illist
31 DÉCFL\IB;V3 L333
a.-
CALENDRIER ISMÉLITE
12 SCIIEBAT ANNÉE 3151
-V--
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midi à 3 h.; Trésor de Notre-Dame, Sainte-Chapelle
,t Panthéon, de 10 h. à 4 h.; Invalide*, musée et
tombeau, de midi à 3 h.; jardin des Plantes, la
iriénABABie. de 1 b. & i galerie d
tîiren??S? 11 h. à 3 h.; Aquarium du {rocadéro,
de 9 à 11 h. et de là 3 b.; Palais de Sumt-lftr
main, de 10 h. 1/2 à 4 h.; Palais de Fontaine-
bleau de 11 h à 4 h.; Versailles : le Palais et les
Trianons, de 11 à 5 b.; Le Jeu de Paume, de midi
à 4 heures.
CHRONIQUE
Ce siècle vieilli s'est approché définili-
vement de son dernier terme, et bientôt
le chiffre, XtX', prendra une euphonie
archaïque comme ses aînés.
Nous serons alors le passé et il se dé-
gagera un style dix-neuvième siècle de
l'ensemble de nos décors familiers et de
nos accoutrements.
J'ai cependant quelque peine à prévoir
cette dominante et, de près, il semble
vraiment que c'est le siècle des neutrali-
sations dans toutes choses, du disparate
et de l'indécis.
La note la plus caractéristique sera,
dans l'ameublement, cette tentative an-
glo-japonaise des bois clairs laqués,
genre un peu champi!treet un peu atelier.
Hors cette tentative, depuis le style
i' Empire, il n'y a plus cu de créations;
•lu pastiche seulement des styles an-
ciens; depuis le pastiche intelligent et
respectueux — jusqu'au camelotage pré-
tentieux et ignare — celui-ci bien plus
en usage...
Qui dira les horreurs du Ilenrill a bon
marché?
Dans le costume féminin, ce qui aura
marqué peut-être le plus symbolique-
ment, c'est la chemisette claire, fanfre-
luche fragile, de bal ou de chambre à
coucher, faisant de la femme jusqu'à la
ceinture, la créature puérile féérique et
parée — qui redevient, avec la jupe de
laine ou de soie sombre, l'ètre de lutte
moderne, de romanesque refoulé, de
graves espoirs d'égalité des sexes.
Et pour les producteurs d'art et de lit-
térature que de surprises dans le XX".
Du romantisme, du naturalisme, du
décadentismc — il ne restera que les
quelques sincères et originaux artistes,
et encore parmi leurs œuvres peut-être
surtout celles sur lesquelles ils comp-
taient le moins, où ils ont été moins
! encours d écoles que poètes ingénus,
s'abandonnant à leurs dons imaginatifs,
tel, par exemple, M. Zola dans La faute
de l'Abbé Mouret ou Page d'Amour.
Que de voix arrogantes, qui auront fait
retentir le siècle de leur fracas, sont
vouées au proche silence d "un éternel
oubli ; que de vogues qui ne dépasseront
pas le seuil de leur génération.
Tel portrait, illustrement signé et cou-
vert de banhnotcs, sera la caricature
gardée en témoignage du mauvais goût
d'un temps que l'archaïsme ne saurait
sauver, iL moins qu'il ne soit relègue
dans quelque oubliette.
En revanche, tel carton d'artiste, mort
de pauvreté et d'obscurité, sera peut-être
le trésor, la réhabilitation et le rachat de
son époque.
Si les individus, tous hantés par le se-
rre t et profond désir de laisser leur
tracp. avaient plus présent à l'esprit que
que l'on n'occupe pas seulement une
Dlacc il son heure, mais aussi dans le
iemp-, illimité —que de mesquines spé
culitions, que de minuscules vanités
cesseraient de désoler l'humaine famille.
Car. n'est-ce point par la seule miette
d'originalité, par la moindre parcelle de
bien ajouté au legs des âges, par la plus
petite étincelle dérobée au chaos des
conjectures, que l'on prévaut contre le
Néant avide...
Il semblerait qu'un siècle — cette divi-
sion conventionnelle qui a fini par de-
venir une division réelle dans l esprit
des hommes — qu'un siècle est comme
un vase dont le contenu, en s'épuisant,
laisse une lie mauvaise, lie de haine et
de sottise, d'indifférence et de blasement
sur tous objets dignes d'exalter les
cœurs, et qu'à la fin d'une période déter-
minée, même arbitrairement, les socié-
tés se glacent comme des êtres vieillis.
La fin du dernier siècle n'a-t-elle point
été marquée par une bousculade formi-
dable de toutes choses acceptées patiem-
ment jusqu'alors ? D'une soif de change-
ment, d'une conflagration fiévreuse de
tous les instincts, les pires et les meil-
leurs, de toutes les convictions?
Et cette fin du dix-septième où la vieil-
lesse morose et cruelle de Louis XIV sym-
bolisaitsi bien la caducité d'un régime.
Tout commencement est un peu une
aurore, un peu un printemps.
Les matins d'avril ont une odeur d'es-
poir.
Peut-être le renouveau chronologique
sera-t-Il le signal d'un renouveau moral,
d'un renouveau d'enthousiasme et de
sève généreuse.
11 est consolant d'v rêver.
MARIE KRYSINSKA
UNE FAUSSE MANŒUVRE
Ils sont malheureusement nom Dreux
les républicains qui éprouvent, avant
tout, le besoin de faire quelque chose,
dussent-ils faire une sottise. Ils viennent
d'en donner un nouvel exemple.
Ils ont jugé opportun de se compter
sur l'élection du président de la Cham-
bre. Pour des raisons diverses, q 'j'il
n'est pas nécessaire d'énumérer tout au
long, ils auraient dtl comprendre que la
candidature Brisson n'avait aucune
chance de succès. En voulant la soutenir,
ils ont poussé un certain nombre de
leurs alliés à se rapprocher de leurs ad-
versaires, et ont fait à M. Deschanel une
majorité hybride, dont le centre de gra-
vité est il. droite. En quoi cela peut-il
servir leur cause?
Est-ce une attaque contre le gouver-
nement? A quoi peut-elle aboutir ?
Peuvent-ils espérer un ministère plus
résolu, plus accentué dans leur sens?
l'événement prouve que tout change-
ment ne pourrait avoir qu'un résultat
tout contraire..
Ils ne sont arrivés et ne pouvaient ar-
river montât^ leur jin puissance et,
chose grave, à diviser la majorité répu-
blicaine ; ce qui est une grande faute dans
les circonstances actuelles.
Car loin de pousser par là le ministère
en avant, ils l'ont maladroitement averti,
que s'il osait se montrer plus hardi dans
son entreprise de défense républicaine,
ils ne serait peut-être pas suivi.
Leur fausse manœuvre ne peut donc,
une fois de plus, que nuire au parti qu'ils
ont voulu servir, et qu'à rendre plus ti-
morés des rninistres déjà si craintifs.
Tout cela pour le plaisir de faire, sur
le nom de deux hommes, une petite ma-
l . nircstation qui tourne au détriment de
leur candidat.
Quand donc nos politiques compren-
dront-ils que les hommes importent peu,
au fond des choses, parce que les événe-
ments sont toujours plus forts qu'eux.
Qu'importe un président de la Cham-
bre plutôt qu'un autre, si la Chambre
reste la même ; si, demain comme hier,
elle est composée d'une majorité de bâ-
tons flottants incapables de savoir ce
qu'ils veulent, et, le sauraient-ils, de
trouver les movens de le réaliser.
C'est tout notre vieux personnel poli-
tique qui est usé. Comment nous en re-
faire un nouveau plus apte à nous gou-
verner, si son insuffisance provient de
n r» f rr» m:mii*>rP llfl Ifi choisir ?
CLÉMENCE ROYER.
L'Aurore à llier a publié un trrs re-
marquable article de M. Lucien Descares,
intitulé Chambre vacante dans lequel
r auteur dit avoir appris avec étonne-
ment que Mme Clémence Noyer avait
quitté ta Maison de retraite Galignani.
Notre éminente collaboratrice nous prie
de dire que M. Lucien Descaves a été in-
duit en erreur.
Clémence lioyer a quitté la maison de
retraite du boulevard Biticau pour quel-
ques jours seulement.
Elle est en ce moment aux environs de
Paris chez des amis qui l'entourent de
soins, et compte 'rentrer à Galignani au
commencement de la semaine prochaine.
LE
PERSONNEL ENSEIGNANT
ET LES ÉCOLIERS A L'EXPOSITION
Enjuin 1889, un garde champêtre ramassa
sur la route un entant mourant de fatigue.
Où allait-il / — A Paris. - Pourquoi ? -
Pour voir la tour Eiffel. La gigantesque
bouteille l'avait suggestionné au point de
lui faire quitter mystérieusement la maison
paternelle et, sans argent, sans provisions
de route, ignorant de la distance, il était
parti... Comme les premiers Croisés avaient
entrepris le voyage de Jérusalem.
D'autres suivront, sans doute, bienlôt
son exemple. En effet, pendant que nous
autres Parisiens, nous pestons contre ce
« rendez-vous universel des peuples Il qui
défonce nos places, transforme en casse-
cous nos voies les plus nécessaires et —
c'est à mon avis, son crime impardonna-
ble — bouleverse nos horizons les plus ai-
més. la Province rève de la « Capitale Il.
Pour les privilégiés de la fortune, toutes
les dispositions sont déjà prises; dans les
familles modestes, on fait des prodiges
d'économie pour arriver à. réaliser le
voyage ; ailleurs... on compte sur les amis,
sur la providence, sur les miracles. Beau-
coup, en vrais Français au ils sont, se de-
mandent si l'Etat ne va pas faire son de-
voir de père de famille, devoir qui consis-
terait, en l'espèce, à faire participer tous
les citoyens à cette « fête des nations » ;
beaucoup, beaucoup de parents, j'en ai
peur, aiment à se persuader que les insti-
tuteurs et les institutrices n'ont pas d obli-
galion plus précise que d'amener leurs
élèves à Paris, pour les piloter à l'Exposi-
tion ; enfin quelques-uns pensent à s 'unir,
à se syndiquer, pour rendre le sacrifice
moins lourd à chacun, et je n'a) pas besoin
de dire que c'est à ces derniers que vont
nos sympathies.
J'ai sous les yeux un projet tendant a fa-
ciliter aux écoliers de 1 enseignement pri-
maire et secondaire, aux participants des
œuvres post-scolaires, à leurs maitres, et
à leurs institutrices les voyages et les sé-
jours à prix réduits, et même des voyages
et des séjours gratuits, pendant les vacan-
ces en vue de l'Exposition universelle.
« Ce projet, me dit mon correspondant a
été adressé au ministre de l'Instruction pu-
blique au commencement de décembre.
L'inspecteur d'académie, chargé du rapport
par l'administration, a repoussé la partici-
pation du personnel administratif, «. déjà
surchargé de travail", mais il a conseillé la
formation d'une Société privée, qui obtien-
drait certainement, avec le patronage du
ministère, l'autorisation de faire parvenir
ses circulaires par l'intermédiaire des rec-
teurs ),.
Le "personnel administratif),, l'a a vraiment,
échappé belle, et si les instituteurs et les
institutrices sont compris dans la rubrique,
je les engage à se joindre à moi pour en-
voyer des bénédictions à M. l'Inspecteur
d'Académie Fringud qui s'est refusé à lais-
ser ajouter une entrave à ce qui leur reste
de liberté.Songcxdonc que remplacer sans
cesse ni relâche des parents empêches ou
qui se dérobent; que n'être jamais libres
ni en vacances, ni ea voyage, ni même à
l'Exposition universelle, c'est épuisant à la
fini
Aussi félicitons-nous les auteurs du pro-
jet qui se sont rendus au bon conseil, et
qui s'adressent, cette fois, à qui de droit,
c'est-à-dire à l'initiative privée.
Il s'agit donc de fonder une agence gra-
tuite, qui, d'une part, centraliserait les
sommes versées, soil par les familles dési-
reuses d'envoyer leurs enfants à Paris pon-
dant l'Exposition,soil par les braves omUl'S
qui voudraient s'associer il l'œuvre et, d 'au-
tre part, les offres des personnes disposées
il recevoir.il
On ferait, cet effet, imprimer des for-
mules qui seraient distribuées dans toutes
les écoles, dans tous les lycées et au siège
de toutes les œuvres post-scolaires, et se
répandraient, de là, dans les familles. #
Revenues à Paris, après avoir été visees
par les directeurs et les directrices d'écotcs,
ces formules serviraient à établir: pour
les voyageurs, des feuilles de route et de
logement; pour les hôtes, des « avis d'ar-
rivée. »
Le prix de la semaine à Paris pourrait,
d'après les calculs de mon correspondant,
s'élever à une vingtaine de francs, et il
ajoute : '. il n'est pas douteux que, quantité
de maîtres et de maîtresses accompagne
raient amicalement les élèves dont iis par-
-ta,gemi ent.,-Îes avantttgesf'w * ••«,*"*
Le projet va d'ailleurs être présente — a
moins que ce ne soit déjà fait — à VAssn-
cialîoit philotcchnique, à la Ligue de l'Ensei-
gnemmt, et l'on espère fonder ainsi une fé-
dération amicale dans le sens que je viens
d'indiquer.
Cet appel à l'initiative privée quelque
timide qu'il soit encore, puisque les promo-
teurs ont cru devoir demander l'estampille
administrative, est de nature à nous inté-
resser vivement, et nous faisons des vœux
pour qu'il soit entendu.
La question d'argent sera,me semble-t-il,
facilement réglée; ce qui sera plus délicat,
ce sera de trouver des personnes désireu-
ses de guider les jeunes voyageurs, et tout
à fait pénétrées de la responsabilité qui
leur incombera. Il va de soi que partout ou
l'instituteur et l'institutrice s'on'riront spon-
tanément, les parents les accepteront avec
reconnaissance. Dans le cas contraire, c'est-
à-dire dans le cas où le personnel de l'école
voudra garder sa liberté, il faudra la res-
pecter sincèrement, sans réticences; sans
établir de comparaison avec celui qui, sans
attaches de famille, sans devoirs stricts
d'amitié, se sentira le courage de l'aliéner
pendant les vacances, comme il l'a aliénée
pendant l'année scolaire, et ceux pour qui
c'est un besoin de se ressaisir afin d'avoir
la force de faire tout leur devoir quand les
classes reprendront.
A défaut d'instituteurs et d'institutrices,
les parenls trouveront, sans nul doute des
personnes dignes de leur confiance. Dans
les petites villes où tout le mondé se con-
naît, les choix se feront naturellement,
dans les grandes villes il faudra s'entourer
de mille précautions. Mais de grâce, que
les parents fassent leurs affaires eux-
mêmes; qu'ils s'entendent sur un nom et
qu'ils ne demandent pas - une fois de plus
— aux municipalités et à l'administration
— d'ètre perspicaces, pour eux, judicieux
pour eux, prudents pour eux. Qu'ils ne de-
mandent pas aux municipalités et à l'admi-
nistralion de se substituer à eux dans une
circonstance oii le père et la mère seuls
Deuvent voir clair et juste.
PAULINE KERGOMARD.
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L'INIQUITÉ DE LA
JUSTICE ANGLAISE
Les Français ont l'imagination et la
sensibilité si vives, dit un journal de
Londres, qu'il faut s'attendre à voir la
presse parisienne commenter très dé-
favorablement l'exécution de Louise
Massct.
Notre, confrère estime s^ns doute que
les Françaises ont l'imagination et la
sensibilité encore plus vives. La prédo-
minance de ces deux facultés est généra-
lement reconnue comme une caractéris-
tique de lame féminine. Les uns y voient
un privilège, les autres une marque de
faiblesse congénitale.
Eh bien ! pour une fois, je vais tacher
de n'être ni femme, ni Française. Quelle
que soit l'horreur des images qui me
hantent, je veux faire un effort pour les
écarter ; je n'imagine pas, je constate. Je
veux aussi ne pas m 'éinouvoîr, m 'aban-
donner à une vainc « sensiblerie », a ce
sentimentalisme « morbide n, que dé-
ploré le Standard ; je ne sens plus, j es-
saye de raisonner.
Et puisque leS Ainrlais-ïurrrcnties faits
précis, les questions nettes, les observa-
tions exactes, sans commentaires, sans
littérature, voici les divers points sur
lesquels j'attire leur attention :
1° Peut-on condamner à mort sur de
simples présomptions '?
2' Quand de nouveaux témoignages,
postérieurs au jugement, tendent à dé-
montrer l'in nocc n ce d'un condamne n 'est-
il pas légitime d'ouvrir une nouvelle en-
quête? Surtout si la culpabilité n'est pas
suffisamment prouvée ?
lî" Depuis un siècle,plusieurs centaines
de femmes ont été condamnées à mort
pour infanticide. Elles lurent graciées
presque toutes. Pourquoi s .est-oii mon-
tré pour Louise Masset particulièrement
impayable? Les doutes sur sa culpabi-
lité qui sont restés possibles jusqu'à la
dernière minute ne devaient-ils pas in-
cliner Sa Majesté Mathew Whitc Ridley
à la clémence? Si dans ce cas spécial il
n'a pas suivi la règle générale, est-ce
parce que Louise Massct passait pour
Française ? Est-ce parce que des Fran-
çaises ont imploré sa grâce?
4° Quand un condamné fait des aveux
au pied de l'échafaud, n'est-il pas néces-
saire, ne fut-ce que pour rassurer la
conscience de ses juges, de lui deman-
der le récit de son crime? de le soumet-
tre à un interrogatoire? Pourquoi n'a-t-on
pas cherché il obtenir de Louise Masset
une confession détaillée, qui aurait dis-
sipé tous les doutes?
Car les doutes peuvent subsister en-
core. Je ne me permets pas de suspecter
la bonne foi du chapelain de Nc\vgatc; je
le suppose « bon entendeur ", et je le
salue. Mais il est permis d'observer qu il
y a une contradiction entre la protesta-
tion d'innocence de Louise Masset que
j'ai rapportée, et ses dernières paroles.
Dans ces dernières paroles elles-mêmes
l'on peut voir une autre contradiction.
Ne S'est-elle pas bornée il répéter : « Le
châtiment que je vais subir est injuste;
ma conscience est pure. > Une syllabe
omise change le sens de la plira=e, et
l'on entend parfois ce que l'on des:re
entendre. Cet honorable chapelain petit
avoir été dupe de ses pieuses inten-
tions. , .......
Dans tous les cas, le point méritait
d'être éclairci. Puisqu il n y avait pas ici
le secret de la confession, pourquoi
n'avoir pas appelé un magistrat, des té-
moins? Ne pouvait-on retarder la pen-
daison de quelques minutes?
Bref, nous savons ce que valent les
« demi-aveux ».
5" Quand un homme se présente la
veille de l'exécution et dit : «« Cette
femme n'est pas coupable; je puis vous
révéler le nom de l'assassin », le respect
de la, chose jugée exigc-t-il que 1 on
mette cet homme à la porte, en refusant
d'écouter ses déclarations ?
0" Quand cet homme vient affirmer de
nouveau, une minute après 1 exécution,
qu'il connaît le véritable meurtrier, un
magistrat, invoquant le principe de la
division du travail, a-t-il le droit de ré-
pondre : « Ca ne me regarde pas ; je ne
puis entrer dans ces détails. Je suis ici
pour constater un décès. Retirez-vous » .
7° Et si cet importun gentleman n est
qu'un maniaque, n'est-il pas prudent de
s'en assurer? -i-
Imagination et sensibilité a part, voila
1 les questions qu'un Français ou une
' Française peuvent se poser. Est-il besoin
1 de discuter pour se mettre d'accord sur
1 la réponse ?
Je ne dis pas, je n'ai jamais dit que
Louise Masset fût innocente. Je re-
marque seulement qu 'on l 'a condamnée
. à mort sur de simples présomptions Sa
culpabilité n'était qu'une hypothèse ; son
innocence en était une autre.
Il y en avait une troisième qui n est
pas moins vraisemblable, et que j 'ai déjà
indiquée ; la folie. Tout en applaudissant
' avec la foule à l'exécution d'avant-hier,
' plusieurs journaux disent que, pour
: commettre un crime si monstrueux, si
contraire à la nature, il faut être désé-
quilibré. C'est évident. Et cc^ qui donne
1 plus de vraisemblance à 1 'b>.potlièse,
- 1° On n'a pas découvert le mobile du
crime *
' i° Louise Massct nous est représentée,
avant le crime, comme une très bonne
- mère; „ -
t 3° Il y a eze des fous dans sa famille;
î un de ses parents est encore interne
; dans une maison de santé. Je le tiens de
source -sûre. 01', on n on a pas soufflé
mot au cours du proc s. La justice an-
glaise est trop expéditive pour faire des
- recherches de ce genre.
En négligeant le cas de Louise Masset,
• -j'aj otite :
i- Le Code criminel d'outrc-Manch.
n'admet pas les circonstances atténuan-
tes. Le jury se borne à déclarer l'accusé
innocent ou coupable. Il n'y a pas de
milieu. C'est le paradoxe stoïcien de
l'égalité des fautes. (La vieille loi écos-
saise, plus libérale, laissait aux jurés le
c!ioix entre trois réponses : innocent,
coupable, non prouvé.)
2' La justice anglaise n'admet pas la
revision des procès criminels.
3- La justice anglaise n'admet pas la
réhabilitation.
J'aime et j'admire l'Angleterre. Je
crois plus que personne à la supériorité
des Anglo-saxons, et les dépêches du
Transvaal n'ont pas encore ébranlé ma
foi...
Mais quelles que soient mes sympa-
thies pour nos voisins, comment pour-
rais-je ne pas reconnaître la barbarie et
l'iniquité d'une telle législation ?
ANDRÉE TÉRY.
Deux heures après l'exécution de Louise
Masset, j'ai reçu du ministère de l'Inté-
rieur une lettre ainsi conçue :
« Le Home Secretary me charge de
vous informer que la supplique de la
Fronde sera prise en sérieuse considéra-
tion. »
Est-ce là ce qu'on appelle 1 humour
britannique ?
LE PALAIS DES AMIS ROYAUX
Les souverains étrangers peuvent ve-
nir visiter l'Exposition en toute sécu-
rité, on leur prépare une demeure dont
ils ne seront pas mécontents.
C'est un petit palais, l'hôtel du doc-
teur Evans, qu'on met à leur disposi-
tion. Le bail est signé avec la ville de
Philadelphie, la légataire universelle de
ce médecin dentiste, qui eut l'occasion (
ou l'honneur, si vous voulez, de soigner c
les dents de l'impératrice Eugénie, t
et la bonne fortune de lui prêter sa voi-
ture pour faciliter sa fuite des Tuile- j
ries. a
En reconnaissance, l'exilée donna a M (
Evans, ce bijou d'hôtel, perdu dans la 1
verdure d'un merveilleux jardin à l'en- j
tréc du bois de Boulogne. (
Pour la « suite » des empereurs et des :
princes que la 1* rance, cette liotcllei ie j
démocratique et accueillante pour les ,
les rois, sera heureuse d 'héberger, on a. ^
retenu délinith'cment,deux ('tages,le pre- ,
mier et le second du n' Î3 de l'avenue du |
Bois. Ce sont de luxueux appartements |
avec tout le confort moderne,' dont les j
lovers atteignent, l'un vingt-h'tit mille
francs et l'autre vingt mille (l'anes. C est ]
dire qu'on a bien fait les choses. (
L'hôtel Evans va être luxueusement ,
aménagé et l on pillera le gardc-meubie
pour que le contenu soit digne du con-
tenant. , ...
Nous avons pu visiter ce polit pa-
lais bien qu'il ne fût pas encore prêt, et
hier, par une après-midi grise et maus-
sade, un ciel plombé qui embrumait P a-
ris, nous nous arrêtions devant la mai-
son, qui va prendre rang dans nos feuil-
lets d'annales.
C'est à l'embranchement des rues de la
Pompe et de Malakolî avec l avenue du
Bois. Une grille, où le lierre s'agriffe,
mettant par endroits des pans de ver-
dure sombre, entoure le jardin, dont les
arbres étirent leurs branches grêles en
attendant que le printemps fasse éclater
les bourgeons crevant de sève. et jette le
voile léger d'un frottis vert sur ces ramu-
res noires.
La maison avec son toit a 1 italienne,•
aux balustres de pierre, ses terrasses,
ses balcons, ses larges fenêtres et son
jardin d'hiver ne se distingue guère,
quant à l'aspect, des luxueuses villas,
bordant cette unique avenue qui pro-
longe la montée triomphale des Champs-
Elysées ; mais ce qui est vraiment re-
marqualJlc, c'est le parc, les bosquets
délicieux formant en plein Paris comme
un coin de campagne parfumée.
L'hôtel demeurait fermé depuis deux
ans : précédemment, il était habite par
une riche Espagnole. Elle l avait loué
50,000 francs, avec un bail de douze ans,
au docteur Evans qui l'avait quitte bien
a regret, pour raison de famille. Sa
femme à&ée ne pouvant plus ni monter
ni descendre, il préféra occuper un seul
étage dans une de ses autres maisons.
La concierge de l'immeuble,une jeune
femme qui vit un peu retirée, dans sa
loge en forme de chalet, depuis que
l'hôtel est sans locataire, veut bien nous
accompagner dans une courte visite au
travers des salons aux lambris d or, aux
parquets de mosaïque, aux p afonds a
caissons qui gardent, en dépit de la mor-
telle tristesse des pièces délaissées, un
air de grande allure.
L'entrée est royale. Un escalier de
près de quatre mètres, aux marches de
marbre blanc s'élève majestueux avec
ses rampes de marbre vert et sa
main courante de porphyre.
- Sous le grantl hall, des colonnes se
dressent grandioses ; une verrière ta-
mise la lumière, et l'escalier continue,
monte vers le premier étage, accole au
1 mur revêtu de marbres de diverses cou-
leurs.
C'est merveilleux.
Au rez-de-chaussée, un immense salon
à quatre fenêtres, par lesquelles la vue
s'échappe vers l'avenue du Bois, ou les
i équipages vont et viennent dans un
éblouissant remous, une surabondance
, de vie et de luxe..
; La salle à manger donne sur le jar-
din qui, par un effet de glaces et de
; peintures, semble se prolonger loin, très
',, loin, à perte de vue, comme en une
5 forêt de rêve.
; Galerie, petit salon, serre d hiver, ves-
- tiaire, salle de billard, rien ne manque.
3 Au premier étage sont les chambres à
coucher, très vastes, très claires, avec
des croisées ouvrant sur tous les coins
. du bois, des balcons, des terrasses, de
l'air et de la lumière entrant de partout.
i C'est sain et c'est beau.
Il n'y a peut-être point toutes les re-
cherches du confort moderne, mais il y
a de l'espace; les pièces sont vastes,
des familles entières y joueraient à ca-
che-cache, et il y a loin de ces salles,
comme en n'en voit plus que dans log
vieux châteaux, aux gentilles boites quo
les architestes nous fabriquent aujour-
d't.ui, pimpantes et capitonnées, mais où
en vérité on ne peut ni respirer ni se
mouvoir à l'aise.
Il ne manque donc que la note artis-
tique ; nous pouvons être bien tran-
quilles, Paris ne serait plus Paris, s'il no
mettait pas dans ces immcn3ités, ses co-
I quetteries et ses grâces.
Pour le reste, notre bon accueil y
pourvoira.
MARIE-LOUISE NÉRON.
Dans les Mougeottes
Un numéro du journal La Fronde,
trouvé dam une boite de la rue Saint..
Georges.
Sur la bande rose, une adresse quel-
conque.
En première page :
AUX LECTRICES DE LA " FRONDE "
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rétablissement, viendra examiner votre
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raisscnt, les rougeurs, le hâle et les rides
elles-mêmes ; la peau se renouvelle, de-
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FURETEUSH.
On dit...
ECHOS DU PROCÈS DREYFUS
Le bruit a couru hier do la mort ce
Lauth. Voici maintenant que l'on annonce
que le capitaine Lebrun-Henaud est atteint
d'une angine infectieuse et que son état
est très inquiétant.
—o—
La remise de la médaille à M. Emile Zola
aura lieu, dans les bureaux du Sb au-
iourd'hui à 4 heures de l'après-midi.
A L'ACADEMIE FRANÇAISE
La séance présidée par M. Gaston Pans,
directeur, assisté do M. Henri Lavedan,
chancelier, et de M. Gaston Boissier, secré-
taire perpéluel, a été entièrement consa-
crée au travail de revision du dictionnaire
.Ia l'uoierr*
AU MUSÉE DU LUXEMBOURG
L'exposition des belles lithographies de
M. M. Fantin-Latour, organisée au museo
du Luxembourg par M. Léonce Benedite,
doit être close dimanche prochain, 11 jan-
vier.
Immédiatement elle sera remplacée par
une exposition des dessins de Puvis do
Chavannes. olferts au musée par la famillo
du maître..
t'ne certaine solennité entourera t ouver-
ture de cette exposition, et pour rendre
l'hommage au grand artiste plus complet,
l'inauguration en sera faite par le 1 lési-
dent de la République.
LA PRESSE ET LE MONDE OFFICIEL
Il arrive souvent, bien souvent, qu un uu
plusieurs conllils s'élèvent entre la presse
et le monde officiel d'une nation...
C'est ainsi que le monde otiiciel anglais
ne parait point du tout disposé à sui\Tl} les
jonrnaux jingoïstes dans leur campugno
contre notre exposition.
El, ouvrant l'autre jour l exposition sco-
laire anglaise, le prince de Galles a déclara
que cette exposition n'était qu'une prépa-
ration à la grande exhibition parisienne, et
que I on y choisirait ce qu'il y avait ua
mieux pour l'envoyer en rance.
UN PROCÈS ORIGNAL
Une Compagnie de navigation peut-elle
étre rendue responsable des effets du mal
de mer sur les passagers?
La question jusqu'à ce jour ne s'était
pas posée, mais une Américaine - que
n'ose pas une Américaine — Mme Sarah
L. Ungerman du Missouri, mécontenta
d'avoir soulfort, et navrée de n avoir pub
participer aux excellents repas fournis aux
passagers pendant la traversée, va, u îiprts
le Vaut icaf Gazette, intenter un procs à la
Compagnie hambourgcoise-américame. La
demanderesse réclame à la
cinq mille dollars (25,000 francs) sa
réparation des effets du mal de nier sur
^rSSM'qiSJÎ'Sy18Pa°rUar„ïfp«
la le bien fondé du proc('.-s est fort di-uta-
ble. Cependant, ajoute notre conf^Te. amé-
ricain, Compagnie Compagnie serait di^posee à lran-
siger plutôt qu'à risquer d établir un pré-
cédent qui serait désastreux pour elle.
DANS LES EGLISES
La réception du grand orgue a eu - J
l'église Saint-Eustache, hier, à 8 h. lh
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DIRECTRICE : MA.^B|^3UEFIIXE IDWlqAlqb
Direction et Administration : 14, rue Saint-Georges.
Téléphone 221.71
Lf a annonces sont reçues aux Bureaux du Journal et chez Lagrange et Cerf,
~ 6, place de la Bourse, Pai.a.
T. A FRONDE, journal quotidien,
politique, littéraire, est dirige,
administré, rédigé, compose pas
des femmes. —
Toutes les communications relatives à
la rédaction doivent être envoyées à Mme
Emmy Fournier, rédactrice en chef de la
FRONDE..
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r, allier a, de midi à 4 h ; Palais de Justice, do 11 h.
à 4 h ; Hôtct-'ie- Ville, de 2 à 3 h.; Monnaie, de
midi à 3 h.; Trésor de Notre-Dame, Sainte-Chapelle
,t Panthéon, de 10 h. à 4 h.; Invalide*, musée et
tombeau, de midi à 3 h.; jardin des Plantes, la
iriénABABie. de 1 b. & i galerie d
tîiren??S? 11 h. à 3 h.; Aquarium du {rocadéro,
de 9 à 11 h. et de là 3 b.; Palais de Sumt-lftr
main, de 10 h. 1/2 à 4 h.; Palais de Fontaine-
bleau de 11 h à 4 h.; Versailles : le Palais et les
Trianons, de 11 à 5 b.; Le Jeu de Paume, de midi
à 4 heures.
CHRONIQUE
Ce siècle vieilli s'est approché définili-
vement de son dernier terme, et bientôt
le chiffre, XtX', prendra une euphonie
archaïque comme ses aînés.
Nous serons alors le passé et il se dé-
gagera un style dix-neuvième siècle de
l'ensemble de nos décors familiers et de
nos accoutrements.
J'ai cependant quelque peine à prévoir
cette dominante et, de près, il semble
vraiment que c'est le siècle des neutrali-
sations dans toutes choses, du disparate
et de l'indécis.
La note la plus caractéristique sera,
dans l'ameublement, cette tentative an-
glo-japonaise des bois clairs laqués,
genre un peu champi!treet un peu atelier.
Hors cette tentative, depuis le style
i' Empire, il n'y a plus cu de créations;
•lu pastiche seulement des styles an-
ciens; depuis le pastiche intelligent et
respectueux — jusqu'au camelotage pré-
tentieux et ignare — celui-ci bien plus
en usage...
Qui dira les horreurs du Ilenrill a bon
marché?
Dans le costume féminin, ce qui aura
marqué peut-être le plus symbolique-
ment, c'est la chemisette claire, fanfre-
luche fragile, de bal ou de chambre à
coucher, faisant de la femme jusqu'à la
ceinture, la créature puérile féérique et
parée — qui redevient, avec la jupe de
laine ou de soie sombre, l'ètre de lutte
moderne, de romanesque refoulé, de
graves espoirs d'égalité des sexes.
Et pour les producteurs d'art et de lit-
térature que de surprises dans le XX".
Du romantisme, du naturalisme, du
décadentismc — il ne restera que les
quelques sincères et originaux artistes,
et encore parmi leurs œuvres peut-être
surtout celles sur lesquelles ils comp-
taient le moins, où ils ont été moins
! encours d écoles que poètes ingénus,
s'abandonnant à leurs dons imaginatifs,
tel, par exemple, M. Zola dans La faute
de l'Abbé Mouret ou Page d'Amour.
Que de voix arrogantes, qui auront fait
retentir le siècle de leur fracas, sont
vouées au proche silence d "un éternel
oubli ; que de vogues qui ne dépasseront
pas le seuil de leur génération.
Tel portrait, illustrement signé et cou-
vert de banhnotcs, sera la caricature
gardée en témoignage du mauvais goût
d'un temps que l'archaïsme ne saurait
sauver, iL moins qu'il ne soit relègue
dans quelque oubliette.
En revanche, tel carton d'artiste, mort
de pauvreté et d'obscurité, sera peut-être
le trésor, la réhabilitation et le rachat de
son époque.
Si les individus, tous hantés par le se-
rre t et profond désir de laisser leur
tracp. avaient plus présent à l'esprit que
que l'on n'occupe pas seulement une
Dlacc il son heure, mais aussi dans le
iemp-, illimité —que de mesquines spé
culitions, que de minuscules vanités
cesseraient de désoler l'humaine famille.
Car. n'est-ce point par la seule miette
d'originalité, par la moindre parcelle de
bien ajouté au legs des âges, par la plus
petite étincelle dérobée au chaos des
conjectures, que l'on prévaut contre le
Néant avide...
Il semblerait qu'un siècle — cette divi-
sion conventionnelle qui a fini par de-
venir une division réelle dans l esprit
des hommes — qu'un siècle est comme
un vase dont le contenu, en s'épuisant,
laisse une lie mauvaise, lie de haine et
de sottise, d'indifférence et de blasement
sur tous objets dignes d'exalter les
cœurs, et qu'à la fin d'une période déter-
minée, même arbitrairement, les socié-
tés se glacent comme des êtres vieillis.
La fin du dernier siècle n'a-t-elle point
été marquée par une bousculade formi-
dable de toutes choses acceptées patiem-
ment jusqu'alors ? D'une soif de change-
ment, d'une conflagration fiévreuse de
tous les instincts, les pires et les meil-
leurs, de toutes les convictions?
Et cette fin du dix-septième où la vieil-
lesse morose et cruelle de Louis XIV sym-
bolisaitsi bien la caducité d'un régime.
Tout commencement est un peu une
aurore, un peu un printemps.
Les matins d'avril ont une odeur d'es-
poir.
Peut-être le renouveau chronologique
sera-t-Il le signal d'un renouveau moral,
d'un renouveau d'enthousiasme et de
sève généreuse.
11 est consolant d'v rêver.
MARIE KRYSINSKA
UNE FAUSSE MANŒUVRE
Ils sont malheureusement nom Dreux
les républicains qui éprouvent, avant
tout, le besoin de faire quelque chose,
dussent-ils faire une sottise. Ils viennent
d'en donner un nouvel exemple.
Ils ont jugé opportun de se compter
sur l'élection du président de la Cham-
bre. Pour des raisons diverses, q 'j'il
n'est pas nécessaire d'énumérer tout au
long, ils auraient dtl comprendre que la
candidature Brisson n'avait aucune
chance de succès. En voulant la soutenir,
ils ont poussé un certain nombre de
leurs alliés à se rapprocher de leurs ad-
versaires, et ont fait à M. Deschanel une
majorité hybride, dont le centre de gra-
vité est il. droite. En quoi cela peut-il
servir leur cause?
Est-ce une attaque contre le gouver-
nement? A quoi peut-elle aboutir ?
Peuvent-ils espérer un ministère plus
résolu, plus accentué dans leur sens?
l'événement prouve que tout change-
ment ne pourrait avoir qu'un résultat
tout contraire..
Ils ne sont arrivés et ne pouvaient ar-
river montât^ leur jin puissance et,
chose grave, à diviser la majorité répu-
blicaine ; ce qui est une grande faute dans
les circonstances actuelles.
Car loin de pousser par là le ministère
en avant, ils l'ont maladroitement averti,
que s'il osait se montrer plus hardi dans
son entreprise de défense républicaine,
ils ne serait peut-être pas suivi.
Leur fausse manœuvre ne peut donc,
une fois de plus, que nuire au parti qu'ils
ont voulu servir, et qu'à rendre plus ti-
morés des rninistres déjà si craintifs.
Tout cela pour le plaisir de faire, sur
le nom de deux hommes, une petite ma-
l . nircstation qui tourne au détriment de
leur candidat.
Quand donc nos politiques compren-
dront-ils que les hommes importent peu,
au fond des choses, parce que les événe-
ments sont toujours plus forts qu'eux.
Qu'importe un président de la Cham-
bre plutôt qu'un autre, si la Chambre
reste la même ; si, demain comme hier,
elle est composée d'une majorité de bâ-
tons flottants incapables de savoir ce
qu'ils veulent, et, le sauraient-ils, de
trouver les movens de le réaliser.
C'est tout notre vieux personnel poli-
tique qui est usé. Comment nous en re-
faire un nouveau plus apte à nous gou-
verner, si son insuffisance provient de
n r» f rr» m:mii*>rP llfl Ifi choisir ?
CLÉMENCE ROYER.
L'Aurore à llier a publié un trrs re-
marquable article de M. Lucien Descares,
intitulé Chambre vacante dans lequel
r auteur dit avoir appris avec étonne-
ment que Mme Clémence Noyer avait
quitté ta Maison de retraite Galignani.
Notre éminente collaboratrice nous prie
de dire que M. Lucien Descaves a été in-
duit en erreur.
Clémence lioyer a quitté la maison de
retraite du boulevard Biticau pour quel-
ques jours seulement.
Elle est en ce moment aux environs de
Paris chez des amis qui l'entourent de
soins, et compte 'rentrer à Galignani au
commencement de la semaine prochaine.
LE
PERSONNEL ENSEIGNANT
ET LES ÉCOLIERS A L'EXPOSITION
Enjuin 1889, un garde champêtre ramassa
sur la route un entant mourant de fatigue.
Où allait-il / — A Paris. - Pourquoi ? -
Pour voir la tour Eiffel. La gigantesque
bouteille l'avait suggestionné au point de
lui faire quitter mystérieusement la maison
paternelle et, sans argent, sans provisions
de route, ignorant de la distance, il était
parti... Comme les premiers Croisés avaient
entrepris le voyage de Jérusalem.
D'autres suivront, sans doute, bienlôt
son exemple. En effet, pendant que nous
autres Parisiens, nous pestons contre ce
« rendez-vous universel des peuples Il qui
défonce nos places, transforme en casse-
cous nos voies les plus nécessaires et —
c'est à mon avis, son crime impardonna-
ble — bouleverse nos horizons les plus ai-
més. la Province rève de la « Capitale Il.
Pour les privilégiés de la fortune, toutes
les dispositions sont déjà prises; dans les
familles modestes, on fait des prodiges
d'économie pour arriver à. réaliser le
voyage ; ailleurs... on compte sur les amis,
sur la providence, sur les miracles. Beau-
coup, en vrais Français au ils sont, se de-
mandent si l'Etat ne va pas faire son de-
voir de père de famille, devoir qui consis-
terait, en l'espèce, à faire participer tous
les citoyens à cette « fête des nations » ;
beaucoup, beaucoup de parents, j'en ai
peur, aiment à se persuader que les insti-
tuteurs et les institutrices n'ont pas d obli-
galion plus précise que d'amener leurs
élèves à Paris, pour les piloter à l'Exposi-
tion ; enfin quelques-uns pensent à s 'unir,
à se syndiquer, pour rendre le sacrifice
moins lourd à chacun, et je n'a) pas besoin
de dire que c'est à ces derniers que vont
nos sympathies.
J'ai sous les yeux un projet tendant a fa-
ciliter aux écoliers de 1 enseignement pri-
maire et secondaire, aux participants des
œuvres post-scolaires, à leurs maitres, et
à leurs institutrices les voyages et les sé-
jours à prix réduits, et même des voyages
et des séjours gratuits, pendant les vacan-
ces en vue de l'Exposition universelle.
« Ce projet, me dit mon correspondant a
été adressé au ministre de l'Instruction pu-
blique au commencement de décembre.
L'inspecteur d'académie, chargé du rapport
par l'administration, a repoussé la partici-
pation du personnel administratif, «. déjà
surchargé de travail", mais il a conseillé la
formation d'une Société privée, qui obtien-
drait certainement, avec le patronage du
ministère, l'autorisation de faire parvenir
ses circulaires par l'intermédiaire des rec-
teurs ),.
Le "personnel administratif),, l'a a vraiment,
échappé belle, et si les instituteurs et les
institutrices sont compris dans la rubrique,
je les engage à se joindre à moi pour en-
voyer des bénédictions à M. l'Inspecteur
d'Académie Fringud qui s'est refusé à lais-
ser ajouter une entrave à ce qui leur reste
de liberté.Songcxdonc que remplacer sans
cesse ni relâche des parents empêches ou
qui se dérobent; que n'être jamais libres
ni en vacances, ni ea voyage, ni même à
l'Exposition universelle, c'est épuisant à la
fini
Aussi félicitons-nous les auteurs du pro-
jet qui se sont rendus au bon conseil, et
qui s'adressent, cette fois, à qui de droit,
c'est-à-dire à l'initiative privée.
Il s'agit donc de fonder une agence gra-
tuite, qui, d'une part, centraliserait les
sommes versées, soil par les familles dési-
reuses d'envoyer leurs enfants à Paris pon-
dant l'Exposition,soil par les braves omUl'S
qui voudraient s'associer il l'œuvre et, d 'au-
tre part, les offres des personnes disposées
il recevoir.il
On ferait, cet effet, imprimer des for-
mules qui seraient distribuées dans toutes
les écoles, dans tous les lycées et au siège
de toutes les œuvres post-scolaires, et se
répandraient, de là, dans les familles. #
Revenues à Paris, après avoir été visees
par les directeurs et les directrices d'écotcs,
ces formules serviraient à établir: pour
les voyageurs, des feuilles de route et de
logement; pour les hôtes, des « avis d'ar-
rivée. »
Le prix de la semaine à Paris pourrait,
d'après les calculs de mon correspondant,
s'élever à une vingtaine de francs, et il
ajoute : '. il n'est pas douteux que, quantité
de maîtres et de maîtresses accompagne
raient amicalement les élèves dont iis par-
-ta,gemi ent.,-Îes avantttgesf'w * ••«,*"*
Le projet va d'ailleurs être présente — a
moins que ce ne soit déjà fait — à VAssn-
cialîoit philotcchnique, à la Ligue de l'Ensei-
gnemmt, et l'on espère fonder ainsi une fé-
dération amicale dans le sens que je viens
d'indiquer.
Cet appel à l'initiative privée quelque
timide qu'il soit encore, puisque les promo-
teurs ont cru devoir demander l'estampille
administrative, est de nature à nous inté-
resser vivement, et nous faisons des vœux
pour qu'il soit entendu.
La question d'argent sera,me semble-t-il,
facilement réglée; ce qui sera plus délicat,
ce sera de trouver des personnes désireu-
ses de guider les jeunes voyageurs, et tout
à fait pénétrées de la responsabilité qui
leur incombera. Il va de soi que partout ou
l'instituteur et l'institutrice s'on'riront spon-
tanément, les parents les accepteront avec
reconnaissance. Dans le cas contraire, c'est-
à-dire dans le cas où le personnel de l'école
voudra garder sa liberté, il faudra la res-
pecter sincèrement, sans réticences; sans
établir de comparaison avec celui qui, sans
attaches de famille, sans devoirs stricts
d'amitié, se sentira le courage de l'aliéner
pendant les vacances, comme il l'a aliénée
pendant l'année scolaire, et ceux pour qui
c'est un besoin de se ressaisir afin d'avoir
la force de faire tout leur devoir quand les
classes reprendront.
A défaut d'instituteurs et d'institutrices,
les parenls trouveront, sans nul doute des
personnes dignes de leur confiance. Dans
les petites villes où tout le mondé se con-
naît, les choix se feront naturellement,
dans les grandes villes il faudra s'entourer
de mille précautions. Mais de grâce, que
les parents fassent leurs affaires eux-
mêmes; qu'ils s'entendent sur un nom et
qu'ils ne demandent pas - une fois de plus
— aux municipalités et à l'administration
— d'ètre perspicaces, pour eux, judicieux
pour eux, prudents pour eux. Qu'ils ne de-
mandent pas aux municipalités et à l'admi-
nistralion de se substituer à eux dans une
circonstance oii le père et la mère seuls
Deuvent voir clair et juste.
PAULINE KERGOMARD.
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dentistes en qui elles peuvent avoir
toute confiance, dont les noms et les
adresses seront donnés aux bureaux
du journal, et qui veulent bien met-
tre au service de nos abonnées leur
science et leur dévouement.
Il est superflu d'insister sur les avanta-
ges DIIl CETTE PR EUE UII
pour être agréable et utile à ses lectrices
~ et leur permettre d'avoir
POUR 20 FRANCS PAR AN :
Médecin — Sage-femme docteur —
Chirurgien-Dentiste — Pédicure — Ma-
nucure — Coiffeur — Bains y Photo-
graphie et un journal quotidien, sé-
rieux, intéressant et bien renseigné.
L'INIQUITÉ DE LA
JUSTICE ANGLAISE
Les Français ont l'imagination et la
sensibilité si vives, dit un journal de
Londres, qu'il faut s'attendre à voir la
presse parisienne commenter très dé-
favorablement l'exécution de Louise
Massct.
Notre, confrère estime s^ns doute que
les Françaises ont l'imagination et la
sensibilité encore plus vives. La prédo-
minance de ces deux facultés est généra-
lement reconnue comme une caractéris-
tique de lame féminine. Les uns y voient
un privilège, les autres une marque de
faiblesse congénitale.
Eh bien ! pour une fois, je vais tacher
de n'être ni femme, ni Française. Quelle
que soit l'horreur des images qui me
hantent, je veux faire un effort pour les
écarter ; je n'imagine pas, je constate. Je
veux aussi ne pas m 'éinouvoîr, m 'aban-
donner à une vainc « sensiblerie », a ce
sentimentalisme « morbide n, que dé-
ploré le Standard ; je ne sens plus, j es-
saye de raisonner.
Et puisque leS Ainrlais-ïurrrcnties faits
précis, les questions nettes, les observa-
tions exactes, sans commentaires, sans
littérature, voici les divers points sur
lesquels j'attire leur attention :
1° Peut-on condamner à mort sur de
simples présomptions '?
2' Quand de nouveaux témoignages,
postérieurs au jugement, tendent à dé-
montrer l'in nocc n ce d'un condamne n 'est-
il pas légitime d'ouvrir une nouvelle en-
quête? Surtout si la culpabilité n'est pas
suffisamment prouvée ?
lî" Depuis un siècle,plusieurs centaines
de femmes ont été condamnées à mort
pour infanticide. Elles lurent graciées
presque toutes. Pourquoi s .est-oii mon-
tré pour Louise Masset particulièrement
impayable? Les doutes sur sa culpabi-
lité qui sont restés possibles jusqu'à la
dernière minute ne devaient-ils pas in-
cliner Sa Majesté Mathew Whitc Ridley
à la clémence? Si dans ce cas spécial il
n'a pas suivi la règle générale, est-ce
parce que Louise Massct passait pour
Française ? Est-ce parce que des Fran-
çaises ont imploré sa grâce?
4° Quand un condamné fait des aveux
au pied de l'échafaud, n'est-il pas néces-
saire, ne fut-ce que pour rassurer la
conscience de ses juges, de lui deman-
der le récit de son crime? de le soumet-
tre à un interrogatoire? Pourquoi n'a-t-on
pas cherché il obtenir de Louise Masset
une confession détaillée, qui aurait dis-
sipé tous les doutes?
Car les doutes peuvent subsister en-
core. Je ne me permets pas de suspecter
la bonne foi du chapelain de Nc\vgatc; je
le suppose « bon entendeur ", et je le
salue. Mais il est permis d'observer qu il
y a une contradiction entre la protesta-
tion d'innocence de Louise Masset que
j'ai rapportée, et ses dernières paroles.
Dans ces dernières paroles elles-mêmes
l'on peut voir une autre contradiction.
Ne S'est-elle pas bornée il répéter : « Le
châtiment que je vais subir est injuste;
ma conscience est pure. > Une syllabe
omise change le sens de la plira=e, et
l'on entend parfois ce que l'on des:re
entendre. Cet honorable chapelain petit
avoir été dupe de ses pieuses inten-
tions. , .......
Dans tous les cas, le point méritait
d'être éclairci. Puisqu il n y avait pas ici
le secret de la confession, pourquoi
n'avoir pas appelé un magistrat, des té-
moins? Ne pouvait-on retarder la pen-
daison de quelques minutes?
Bref, nous savons ce que valent les
« demi-aveux ».
5" Quand un homme se présente la
veille de l'exécution et dit : «« Cette
femme n'est pas coupable; je puis vous
révéler le nom de l'assassin », le respect
de la, chose jugée exigc-t-il que 1 on
mette cet homme à la porte, en refusant
d'écouter ses déclarations ?
0" Quand cet homme vient affirmer de
nouveau, une minute après 1 exécution,
qu'il connaît le véritable meurtrier, un
magistrat, invoquant le principe de la
division du travail, a-t-il le droit de ré-
pondre : « Ca ne me regarde pas ; je ne
puis entrer dans ces détails. Je suis ici
pour constater un décès. Retirez-vous » .
7° Et si cet importun gentleman n est
qu'un maniaque, n'est-il pas prudent de
s'en assurer? -i-
Imagination et sensibilité a part, voila
1 les questions qu'un Français ou une
' Française peuvent se poser. Est-il besoin
1 de discuter pour se mettre d'accord sur
1 la réponse ?
Je ne dis pas, je n'ai jamais dit que
Louise Masset fût innocente. Je re-
marque seulement qu 'on l 'a condamnée
. à mort sur de simples présomptions Sa
culpabilité n'était qu'une hypothèse ; son
innocence en était une autre.
Il y en avait une troisième qui n est
pas moins vraisemblable, et que j 'ai déjà
indiquée ; la folie. Tout en applaudissant
' avec la foule à l'exécution d'avant-hier,
' plusieurs journaux disent que, pour
: commettre un crime si monstrueux, si
contraire à la nature, il faut être désé-
quilibré. C'est évident. Et cc^ qui donne
1 plus de vraisemblance à 1 'b>.potlièse,
- 1° On n'a pas découvert le mobile du
crime *
' i° Louise Massct nous est représentée,
avant le crime, comme une très bonne
- mère; „ -
t 3° Il y a eze des fous dans sa famille;
î un de ses parents est encore interne
; dans une maison de santé. Je le tiens de
source -sûre. 01', on n on a pas soufflé
mot au cours du proc s. La justice an-
glaise est trop expéditive pour faire des
- recherches de ce genre.
En négligeant le cas de Louise Masset,
• -j'aj otite :
i- Le Code criminel d'outrc-Manch.
n'admet pas les circonstances atténuan-
tes. Le jury se borne à déclarer l'accusé
innocent ou coupable. Il n'y a pas de
milieu. C'est le paradoxe stoïcien de
l'égalité des fautes. (La vieille loi écos-
saise, plus libérale, laissait aux jurés le
c!ioix entre trois réponses : innocent,
coupable, non prouvé.)
2' La justice anglaise n'admet pas la
revision des procès criminels.
3- La justice anglaise n'admet pas la
réhabilitation.
J'aime et j'admire l'Angleterre. Je
crois plus que personne à la supériorité
des Anglo-saxons, et les dépêches du
Transvaal n'ont pas encore ébranlé ma
foi...
Mais quelles que soient mes sympa-
thies pour nos voisins, comment pour-
rais-je ne pas reconnaître la barbarie et
l'iniquité d'une telle législation ?
ANDRÉE TÉRY.
Deux heures après l'exécution de Louise
Masset, j'ai reçu du ministère de l'Inté-
rieur une lettre ainsi conçue :
« Le Home Secretary me charge de
vous informer que la supplique de la
Fronde sera prise en sérieuse considéra-
tion. »
Est-ce là ce qu'on appelle 1 humour
britannique ?
LE PALAIS DES AMIS ROYAUX
Les souverains étrangers peuvent ve-
nir visiter l'Exposition en toute sécu-
rité, on leur prépare une demeure dont
ils ne seront pas mécontents.
C'est un petit palais, l'hôtel du doc-
teur Evans, qu'on met à leur disposi-
tion. Le bail est signé avec la ville de
Philadelphie, la légataire universelle de
ce médecin dentiste, qui eut l'occasion (
ou l'honneur, si vous voulez, de soigner c
les dents de l'impératrice Eugénie, t
et la bonne fortune de lui prêter sa voi-
ture pour faciliter sa fuite des Tuile- j
ries. a
En reconnaissance, l'exilée donna a M (
Evans, ce bijou d'hôtel, perdu dans la 1
verdure d'un merveilleux jardin à l'en- j
tréc du bois de Boulogne. (
Pour la « suite » des empereurs et des :
princes que la 1* rance, cette liotcllei ie j
démocratique et accueillante pour les ,
les rois, sera heureuse d 'héberger, on a. ^
retenu délinith'cment,deux ('tages,le pre- ,
mier et le second du n' Î3 de l'avenue du |
Bois. Ce sont de luxueux appartements |
avec tout le confort moderne,' dont les j
lovers atteignent, l'un vingt-h'tit mille
francs et l'autre vingt mille (l'anes. C est ]
dire qu'on a bien fait les choses. (
L'hôtel Evans va être luxueusement ,
aménagé et l on pillera le gardc-meubie
pour que le contenu soit digne du con-
tenant. , ...
Nous avons pu visiter ce polit pa-
lais bien qu'il ne fût pas encore prêt, et
hier, par une après-midi grise et maus-
sade, un ciel plombé qui embrumait P a-
ris, nous nous arrêtions devant la mai-
son, qui va prendre rang dans nos feuil-
lets d'annales.
C'est à l'embranchement des rues de la
Pompe et de Malakolî avec l avenue du
Bois. Une grille, où le lierre s'agriffe,
mettant par endroits des pans de ver-
dure sombre, entoure le jardin, dont les
arbres étirent leurs branches grêles en
attendant que le printemps fasse éclater
les bourgeons crevant de sève. et jette le
voile léger d'un frottis vert sur ces ramu-
res noires.
La maison avec son toit a 1 italienne,•
aux balustres de pierre, ses terrasses,
ses balcons, ses larges fenêtres et son
jardin d'hiver ne se distingue guère,
quant à l'aspect, des luxueuses villas,
bordant cette unique avenue qui pro-
longe la montée triomphale des Champs-
Elysées ; mais ce qui est vraiment re-
marqualJlc, c'est le parc, les bosquets
délicieux formant en plein Paris comme
un coin de campagne parfumée.
L'hôtel demeurait fermé depuis deux
ans : précédemment, il était habite par
une riche Espagnole. Elle l avait loué
50,000 francs, avec un bail de douze ans,
au docteur Evans qui l'avait quitte bien
a regret, pour raison de famille. Sa
femme à&ée ne pouvant plus ni monter
ni descendre, il préféra occuper un seul
étage dans une de ses autres maisons.
La concierge de l'immeuble,une jeune
femme qui vit un peu retirée, dans sa
loge en forme de chalet, depuis que
l'hôtel est sans locataire, veut bien nous
accompagner dans une courte visite au
travers des salons aux lambris d or, aux
parquets de mosaïque, aux p afonds a
caissons qui gardent, en dépit de la mor-
telle tristesse des pièces délaissées, un
air de grande allure.
L'entrée est royale. Un escalier de
près de quatre mètres, aux marches de
marbre blanc s'élève majestueux avec
ses rampes de marbre vert et sa
main courante de porphyre.
- Sous le grantl hall, des colonnes se
dressent grandioses ; une verrière ta-
mise la lumière, et l'escalier continue,
monte vers le premier étage, accole au
1 mur revêtu de marbres de diverses cou-
leurs.
C'est merveilleux.
Au rez-de-chaussée, un immense salon
à quatre fenêtres, par lesquelles la vue
s'échappe vers l'avenue du Bois, ou les
i équipages vont et viennent dans un
éblouissant remous, une surabondance
, de vie et de luxe..
; La salle à manger donne sur le jar-
din qui, par un effet de glaces et de
; peintures, semble se prolonger loin, très
',, loin, à perte de vue, comme en une
5 forêt de rêve.
; Galerie, petit salon, serre d hiver, ves-
- tiaire, salle de billard, rien ne manque.
3 Au premier étage sont les chambres à
coucher, très vastes, très claires, avec
des croisées ouvrant sur tous les coins
. du bois, des balcons, des terrasses, de
l'air et de la lumière entrant de partout.
i C'est sain et c'est beau.
Il n'y a peut-être point toutes les re-
cherches du confort moderne, mais il y
a de l'espace; les pièces sont vastes,
des familles entières y joueraient à ca-
che-cache, et il y a loin de ces salles,
comme en n'en voit plus que dans log
vieux châteaux, aux gentilles boites quo
les architestes nous fabriquent aujour-
d't.ui, pimpantes et capitonnées, mais où
en vérité on ne peut ni respirer ni se
mouvoir à l'aise.
Il ne manque donc que la note artis-
tique ; nous pouvons être bien tran-
quilles, Paris ne serait plus Paris, s'il no
mettait pas dans ces immcn3ités, ses co-
I quetteries et ses grâces.
Pour le reste, notre bon accueil y
pourvoira.
MARIE-LOUISE NÉRON.
Dans les Mougeottes
Un numéro du journal La Fronde,
trouvé dam une boite de la rue Saint..
Georges.
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conque.
En première page :
AUX LECTRICES DE LA " FRONDE "
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On dit...
ECHOS DU PROCÈS DREYFUS
Le bruit a couru hier do la mort ce
Lauth. Voici maintenant que l'on annonce
que le capitaine Lebrun-Henaud est atteint
d'une angine infectieuse et que son état
est très inquiétant.
—o—
La remise de la médaille à M. Emile Zola
aura lieu, dans les bureaux du Sb au-
iourd'hui à 4 heures de l'après-midi.
A L'ACADEMIE FRANÇAISE
La séance présidée par M. Gaston Pans,
directeur, assisté do M. Henri Lavedan,
chancelier, et de M. Gaston Boissier, secré-
taire perpéluel, a été entièrement consa-
crée au travail de revision du dictionnaire
.Ia l'uoierr*
AU MUSÉE DU LUXEMBOURG
L'exposition des belles lithographies de
M. M. Fantin-Latour, organisée au museo
du Luxembourg par M. Léonce Benedite,
doit être close dimanche prochain, 11 jan-
vier.
Immédiatement elle sera remplacée par
une exposition des dessins de Puvis do
Chavannes. olferts au musée par la famillo
du maître..
t'ne certaine solennité entourera t ouver-
ture de cette exposition, et pour rendre
l'hommage au grand artiste plus complet,
l'inauguration en sera faite par le 1 lési-
dent de la République.
LA PRESSE ET LE MONDE OFFICIEL
Il arrive souvent, bien souvent, qu un uu
plusieurs conllils s'élèvent entre la presse
et le monde officiel d'une nation...
C'est ainsi que le monde otiiciel anglais
ne parait point du tout disposé à sui\Tl} les
jonrnaux jingoïstes dans leur campugno
contre notre exposition.
El, ouvrant l'autre jour l exposition sco-
laire anglaise, le prince de Galles a déclara
que cette exposition n'était qu'une prépa-
ration à la grande exhibition parisienne, et
que I on y choisirait ce qu'il y avait ua
mieux pour l'envoyer en rance.
UN PROCÈS ORIGNAL
Une Compagnie de navigation peut-elle
étre rendue responsable des effets du mal
de mer sur les passagers?
La question jusqu'à ce jour ne s'était
pas posée, mais une Américaine - que
n'ose pas une Américaine — Mme Sarah
L. Ungerman du Missouri, mécontenta
d'avoir soulfort, et navrée de n avoir pub
participer aux excellents repas fournis aux
passagers pendant la traversée, va, u îiprts
le Vaut icaf Gazette, intenter un procs à la
Compagnie hambourgcoise-américame. La
demanderesse réclame à la
cinq mille dollars (25,000 francs) sa
réparation des effets du mal de nier sur
^rSSM'qiSJÎ'Sy18Pa°rUar„ïfp«
la le bien fondé du proc('.-s est fort di-uta-
ble. Cependant, ajoute notre conf^Te. amé-
ricain, Compagnie Compagnie serait di^posee à lran-
siger plutôt qu'à risquer d établir un pré-
cédent qui serait désastreux pour elle.
DANS LES EGLISES
La réception du grand orgue a eu - J
l'église Saint-Eustache, hier, à 8 h. lh
I soir.
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