Titre : La Fronde / directrice Marguerite Durand
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1899-12-14
Contributeur : Durand, Marguerite (1864-1936). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb327788531
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 14 décembre 1899 14 décembre 1899
Description : 1899/12/14 (A3,N736). 1899/12/14 (A3,N736).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6703855j
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, GR FOL-LC2-5702
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 04/01/2016
La Fronde
1 TROISIÈME ANNÉE. — 1f8 lu\
JEUDI 14 DEC«H£llB t ' - - - SAINT NICAIST
LE NUMÉRO : CŒNQ ÕeDt,bDei;\
CALENDRIER RÉPUBLICJU1
23 FRIMAIRE AN avlll
-%~
CALENDRIER PROTESTAIT
passages do la Bible à lire et à médita*
PSAUME xxxvn, 3-4
cAimoRiER nasse
2 DÉCEMBRE 1393
le
CALENDRIER ISJiAÊUTE
12 TÉBETH ANNÉE 5630
Prix des Abonnements :
Un An 20 fr. Six Mois 10 fr. 50 Trois Mois 5 fr. 50.
DtpÀftTMWTB rr ALoDIE - 85 24 Ir. - S Ir.. -. - I
EriuHQ» (UNION POSTAU) —86 tr. ^ — sa fi. • — 10 Lr.
;~i
DIRECTRICE s MARQÙBRITE * D'URAND
Direction et Administration : 14, rue Saint-Georges*
Téléphone 221.71
Les annonces sont reçues aux Bureaux du Journal et chez Lagr&nge et Cerf,
6, place de la Bourse, Parle.
lA FRONDE. journal qnotidierf,
politique, littéraire, est dirigé,
administré, rédigé, composé pas
des femmes.
Aujourd'hui
44 décembre
Al h. Courses à Auteuil.
Al heure au Luxembourg, séance do la Haute-
Cour.....
A 2 h , à la Chambre, séance publique.
A rElrsée, dîner offert aux membres de la
commission supérieure de classement.
Dernier jour accordé aux ortlciers désireux de
changer d'armes pour adresser leurs deman-
des au général commandant lo corps d'armée.
A 10 h. du matin, avenue du Bois de fionlo-
gne, inauguration du monument élevé en 1 hon-
neur de M. Alphand..
Concours pour l'admission au surnumérariat
des postes et télégraphes, au chef-lieu de cha-
que dt!parlr-mcnt.
Patronage laïque du XIV* arrondissement, à
l'école, Ifb,0 rue Sainte-Eugénie del h. à 6h. réu-
nion de jeunes Hiles et Illicites.
A 1 h., au tné;*ttre de la République, matinée
extraordinaire au bénéfice des crèches et du
dispensaire du XV* arrondissement.
Au ministère des Affaires étrangères, quai
d'Orsay, vente de l'Association des Dames Fran-
çaise8.A la Bodinière, à 3 h. conférence, par M.Jean
Bernard, avec audition de poésies de Louise
Michel. dits par elle-même.
Société d'Anthropologie de Pans, 15, rue de
l'Ecole de Médecine, à ah., conférence annue le
Broca. M. O. Haynaud traitera de l'Influence des
milieux sur fhisloire des civilisations ; La nature
et C homme dans 1 ancienne Amérique. ,
Au Palais-ltoyal, la Garbure, Société Amicale
des Gascons du Gers, donnera, à 7 h., son ban-
quet annuel sous la présidence du professeur
Lannclonglle.
Comité tic propagation des principes do hL
Révolution française, à 8 h. 1/2 à l'Eeolo des
girçons, 39, rue de Iteuilly, Camille Desmou-
Université populaire, 1:;7. faubourg Saint-An-
toine, à 8 h. 1/2, conférences par M. E. do
Solenière : (1U dités et déf.iu's caractérisant le
musicien allemand, suivi d un concert.
Visites aux Musées du T.aul)re, du Luxembourg,
de 10 h. fi 4 h ; Cluny, de 11 h. à 4 h.; (;uimet et
Gainera, de midi à 4 h ; Palais de Justice, de 11 h.
à 4 h ; llûtel-de-Ville, do 2 à 3 h.; Monnaie, de
midi à 3 h.: Trésor de Notre-Dame, Sainte-Cha elle
ct ilatithi;ojt, Je 10 h. à 4 h.; Invalidesf musée et
tombeau, do midi iL 3 h.; Jardin des Plantes, la
ménagerie, fie 1 h. à 5 h.; galerie d histoire na-
turelle. de Il h. à 3 h.; Aquarium titi Irocadero,
de U à 11 h. et do 1 à 3 Il.; Palais de Saint-Ger-
main, de 10 h. 1/2 iL 4 h.; Palais de Fontaine-
bleau, de Il h h 4 h.; Versailles : le Palais et les
Trianons. de 11 à 5 h.; Le Jeu de Paume, de midi
à 4 heures. Musée Camavalet. de il h. ai h.
L'IVRESSE ROUGE
La poésie, dont l'éloquence
irrécusable pour l'imagina-
tion ne dit rien à la raison
milrme et solitaire.
EDGAR POE.
Debout près d'un druide couronné
d'or, l'enfant armoricain, l'enfant bar-
bare prend sa leçon. Il dit t « Trois com-
mencements et trois fins, trois royau-
mes célestes pleins de fruits d'or, de
fleurs brillantes et de petits enfants qui
rient ».
Telle est la voie fleurie par on , le veil-
lard austère mène le petit sauvage au
merveilleux et le fait s évader dans le
divin par ies portiques embrumas du
rêve... La terre est vierge, presque sans
histoire et le granit est roi !...
Lumineuses et blanches, les pierres
s'érigent dans la forêt en massives ai-
guilles. espoirs encore lourds de l'huma-
ni té enfant. Tantôt droites, procession-
nelles et recueillies, elles forment de
longs chemins de rève que l'homme,
pale d'étonnement, comme un oiseau
fasciné qui ne sait où diriger ses ailes,
suit rame suspendue et tremblante.
Tantôt elles s'assemblent en rond
parmi la bruyère, penchées l une vers
l'aulre en je ne sais quelle confidence
frissonnante. Au crépuscule, le chas-
seur las s'assied au milieu de leur cercle
arrêté dans la course hâtée qu'est la vie
et en lui déjà désespère l'esprit de ne
pouvoir se pénétrer.
Mais, qu'elles se tiennent immobiles
et serrées comme un troupeau près de
l'étable, qu'elles s'égrènent par la lande,
— telles la-haut les étoiles — sans ordre
apparent, ou que, dans un isolement
farouche, méditatives, prosternées ou
menaçantes, elles gardent dans la paix
'cs os'dcs pères, toutes sont des pensées
d'amour et tics appels vers la lumière.
Mélancoliques pierres qui aimez les
balbutiements d'âme, rigides conscien-
ces des forêts et des îles armoricaines,
sur vous a lui rouge et brûlant, le soleil
aux rayons inextinguibles de l'idéal,
mais vous ne jalonnez plus une terre
vierge presque sans histoire où le granit
est roi!
... Sous les branches des chênes, le
long des colonnades vivantes aux archi-
traves vertes, des êtres augustes et mys-
térieux appelés druides gardaient la
beauté sereine et impérissable du rêve.
Déjà ils avaient additionné la science du
monde flottante do peuple à peuple
comme une pensée rompue. Ils en avaient
fait l';Lssîse de leur sagesse, tour d'ivoire
du rêve !
DO l'individu futur, du modèle achevé
de l'homme que nous pressentons et at-
tendons, ils représentaient l'image pro-
phétique... La mer battait le limon des
bois inviolés, le soleil secouait, joyeux,
sa torche d'or sur les cimes; on n'enten-
dait pas de tintements d'armes, les ru-
meurs de la nuit et du vent étaient les
seuls bruits qui traversaient les parvis
de mousse. , .
l .a Méditation, aux ailes blanches de
mouette planait lumineuse, épandant sa
grave douceur.
Mais la Dévastation hurlante s'avança,
ivre, clouant l'homme de pensée sur le
granit de son autel, souillant la robe
blanche du druide avec ses mains de
brute sanguinaire.
Kt ce fut les Pictes, nus, le corps peint,
armés d'un poignard et d'une massue,
rampant dans les forêts sacrées, violées
par la force triomphante. Et ce furent
par hallucinations forcenées des batail-
les ; des flaques rouges et sur [herbe
des gouttes de pourpre vive semblables
à des fleurs nouvelles. Les agonies se
réglèrent au crépuscule sur la mort du
soleil et l'on vit pourrir, comme un vil
fumier, les chairs humaines, conviant
les voraces à la curée.
Puis avec les Romains, malgré l'anti-
pathie des races, grinçant l'une sur l'au-
tre en se touchant comme la lime sur
l'acier, intervint la corruption aux blan-
ches mains de maniaque. Une férocité
curieuse et patiente qui sait attendre
pour se repaître, comme au cirque le
spectateur, et faire d'un champ de ba-
taille un spectacle de beauté 1
Moins de supplices immédiats et plus
de mesure dans le goût du sang, des dé-
lectations maladives et voluptueuses de-
vant la souffrance et la mort.
La guerre fut parce ; le meurtre s'en-
toura de l'éclat d'une apothéose. Au son
des musiques guerrières et des hymnes
belliqueux se heurtèrent, bruyamment
et joyeusement les armées. Le sang ruis-
sela magnifique sous les cent mille re-
flets des casques d'or, derrière l'ondoie-
ment incessant des enseignes, porteuses
d'aigles, de dragons, de loups et de mi-
notaures, enguirlandées de fleurs et de
branches de pin, agitées sur le ciel clair.
Le barbare, qu'on traquait dans ses dé-
serts, devint poète à son tour. En dan-
sant devant un glaive suspendu, son
âme farouche se dégonfla de vers stri-
dents, hennissants, sonores, comme des
cliquetis d'armes entrechoquées.
Aux hymnes composés en l'honneur
de Jules César et de Probus et conçus
dans des paysages éclatants, le fils des
ciels tristes donna une réplique brûlante,
forte et capiteuse comme le vin ven-
dangé armes en mains sur les coteaux
pourprés des ennemis.
Pour engourdir ses remords et ses
peines, pour le consoler de sa dure vie,
la guerre lui avait remis trois talismans
empoisonnés. Le pillage, l'ivresse et la
danse. ..
Il pille, il danse, et son ivresse (levient
cannibalesquc, le vin s'engraisse de sang
et n'en grise que mieux.
Il chante donc l'ivresse rouge :
— « Vin et sang coulent mêlés, vin et
sang coulent / »
« f ai bu sang et vin dans la dure mê-
lée ; j'ai bu sang et vin ».
« Vin et sang nourrissent qui en boit,
vin et sang nourrissent ».
La férocité froide de la loi du talion ne
lui suffit plus, il proclame :
« Cœur pour œil! tête pour bras 1 el
mort pour blessure /
« Etalon pour cavale et mule pour âne,
chef de guerre pour soldat, et homme pour
enfant! sang pour larmes, et flammes
pour sueurs ».
II
Les siècles se rongent et s'effritent
sous le marteau menu des jours, les
temps s'engloutissent : toujours la terre
semble avoir besoin, en des années cli-
matériques de son lourd engrais de
sang.
La science a élevé des palais aux forces
inconnues. L'Idée vole de l'un a l'autre
et essaie de les réunir pour élargir et
rendre harmonieux le cerveau des hom-
mes et, au moment où toutes ces Babels
vont ouvrir leurs portes et fusionner
leurs langues, entasser et classer leurs
richesses, dégager l'idéal, faire jaillir la
vraie lumière, un bandit conquérant
opère un rapt audacieux, le puissant
lève sur le petit ses bras d'athlète,
assouplis en des jeux inutiles et retarde
la cohésion pacifique des esprits.
L'histoire nous montre les Bretons
chassés ail delà des mers par les insulai-
res saxons. Cherchant une patrie, ils
chantent le psaume des hébreux fugitifs
et ce fait commence le cycle des méfaits
du colosse sanguin. La fin de ce siècle
nous apprend que dix-neuf cents ans ont
passé sur sa morgue sans l'amollir ni la
diminuer. Sa vocation semble être de
faire lever, devant sa force aveugle de
vieux Goliath,le jeune et irrésistible cou-
rage d'un David qui,1 s'il est malheureux
aura nos pleurs, et, s'il triomphe, par
impossible, notre admiration.
Le grave laboureur boer, d'âme reli-
gieuse, ne se bat ni comme un barbare
des temps antiques, ni comme un Ro-
main. Il n'a besoin ni de pompes, ni de
chants. Il n'a pas le premier l'ivresse
rouge! .
Son stoïcisme sans espoir, le superbe
exemple de courage qu'il déploie et qui
émeut les plus insensibles lui suffit pour
le soutenir dans sa marche hautaine
vers la mort.
Ainsi, au pied des pierres celtiques,
méditai-je sur l'éternel et fatidique re-
tour des attentats.
Devant moi, la mer s'arrondissait en
houles sonores, une voix semblait sortir
des flots glauques et affirmer :
« Les Druides ne sont pas morts ! »
Leur âme profonde est venue jusqu'à
nous à travers des veines étrangères!
Il se trouve toujours un être allier et
libre pour mener loin des ehemins san-
glants, l'enfant barbare et lo faire s'éva-
der dans le divin par les portiques em-
brumas du rêve...
JACQUES FRÉHEL.
Pour les Mamans
' J'entre dans un grand magasin de nou-
veautés. A la place d'honneur, sur une
grande table, j'aperçois lo « jouet de
l'année : c'est la guerre du Transvaal.
Rien n'y manque. Le petit bonhomme
que j'ai surpris l'autre jour dans la rue,
jouant tout seul à la bataille, serait ravi
de voir cette reproduction fidMe et ma-
gnifique.
Sur des rails court un train blindé.
Dans la cuirasse de la locomotive s 'ou-
vrent d'étroites sabords, qui laissent
voir la gueule de canons menaçants.
Aux alentours, évoluent des soldats en
veste rouge. Plus loin, c'est une gare
prise d'assaut. Là-bas, au pied d une for-
terre, des nègres au pagne blanc (109
Basoutos?) mettent des canons en batte-
rie. L'on comprend car là que les sauva-
ges ont renonce aux flèches empoison-
nées, et jouissent des bienfaits de la
civilisation... Pour achever cette image
de la guerre, pourquoi n'a-t-on pas dis-
posé, de ci, de là, sur le champ de ba-
taille, quelques monceaux de cadavres ?
J'ouvre un catalogue de jouets. Voici
des fusils, des panoplies et des armures,
des boîtes de soldats en carton-pâte. Le
magasin a l'ironie do les garantir « in-
cassables ». Pour un prix modique, vous
pouvez offrir à votre petit garçon un
« tir militaire ». La cible représente un
officier à cheval, un Anglais sans doute.
Voici à 3 fr. 95, une réduction plus mo-
deste de « la guerre des Boers », vingt et
un soldats et quinze accessoires. A son
choix, votre fils pourra conduire ses
« hommes » à l'assaut d'un pont, d'un
moulin ou d'une usine... Ce sera très di-
vertissant.
Voulez-vous faire de vos fils de bons
républicains, des citoyens éclairés et to-
lérants? Offrez-leur cette reproduction
exacte du Fort Chabrol « avec tous les
détails ».
MM. Bonvalot, Demolins et Lemaitre
vous ont-ils convaincus ? Voulez-vous
faire de vos fils des colons intrépides ?
Dans ce cas, je vous conseille de leur
acheter ce jeu de massacre. Les « Inno-
cents » sont des nègres; que vos enfants
apprennent de bonne heure à leur casser
la figure. Au-dessus des têtes noires,
flotte une banderole sur laquelle ils pour
ront lire : « Vive Marchand! » C'est
d'une franchise ingénue. Mais ne doit-on
pas dire la vérité aux enfants?
Telles sont les étrennes que nous of-
frons à nos fils. Et nous déplorons les
maux du militarisme 1
Est-il besoin que les psychologues spé-
cialistes, James Sully ou M. Compayré,
nous disent quelle influence décisive
peut avoir le choix d'un jouet sur le dé-
veloppement (l'une âme enfantine? Quand
votre fils s'amuse à massacrer des nègres
ou des soldats anglais, songez-vous com-
bien il vous sera difficile un peu plus
tard de lui apprendre que la guerre est
barbare et criminelle ? Comment vous y
prendrez-vous pour lui enseigner le res-
pect de la vie humaine ?
Il y aurait là, si je ne me trompe, le
sujet d'une intéressante étude de « pué-
riculture », que je signale à 1 attention
de mon amie Louise Debor. Je me borne
pour ma part, à supplier les mamans
<1 ui seront de mon avis de ne pas offrir
à leurs fils ces étrennes malfaisantes.
Plus de soldats, plus de pistolets, plus
de fusils 1 Vous y gagnerez d'abord « la
tranquillité des parents ». Et vous tra-
vaillerez par surcroît à préparer la tran-
quillité des peuples.
Je ne rechercherai point s il est possi-
ble de concevoir, sans pédantisme, des
jouets instructifs ou moralisateurs. Du
moins, on peut préférer aux tirs, aux
guerres et aux massacres, les jouets pa-
cifiilUCs. Il en est de si charmants et de
si variés, depuis la vieille lanterne ma-
gique et la naïve arche de Noé, jusqu'à
l'imprimerie, au téléphone et au télégra-
phe, dont je trouve la description dans le
même catalogue....
Ce matin,une de mes filles — trois ans
—se précipite dans ma chambre, la figure
illuminée..
— Regarde maman, le joli monsieur
que j'ai trouvé ! Horreur ! Le « joli mon-
sieur >», c'est un soldat de plomb bran-
dissant un sabre. D'ou sort-il? Par quel
invincible atavisme cette culotte rouge
inspire-t-elle à tous les enfants une ad-
miration si vive ?
Par bonheur, le joli monsieur a perdu
sa tête à la bataille. Ce qui m'a permis
de faire à ma fille une petite leçon de
morale... '
ANDRÉE TÉRY.
ÉDUCATION A REBOURS
Lorsqu'il y a deux ans, M. F. Buisson
prit possession, en Sorbonne, de la
Chaire de l'Education, il commença son
cours par le commencement, c'est-à-dire
par définir le titre même de l'enseigne-
ment qui lui était confié, et la définition
de ce titre, il la demanda à ceux qui,
dans tous les pays, et à tous les âges de
la civilisation, se sont occupés de rendre
les hommes plus intelligents et meil-
leurs.
La série fut longue, et variée dans le
détail; mais au fond, tous les philoso-
phes se rencontrent sur le nœud même
de la question : « l'éducation (que pen-
dant longtemps on a appelée un « art »)
développe les facultés physiques, intel-
lectuelles et morales de l'enfant ».
De l'enfant.. de quel sexe ? .
Aucun ne spécifie ; etnul n en a besoin,
puisqu'il s'agit simplement de « déve-
lopper » : l'éducateur met en œuvre ce
que la nature a mis dans chaque être.,.
il se sert de la matière mise à sa disposi-
tion. .1 JX
On pourrait protester contre cette dé-
finition restreinte; car l'éducation ne se
contente pas de développer des germes,
elle en sème ; mais pour la thèse que je
veux défendre, et pour arriver à justi-
fier le titre de cet article, cette définition
écourtée me suffit.
« L'éducation, avons-nous dit, déve-
loppe les facultés physiques, intollea-
tuelles et morales de l'enfant. »
Des deux premiers ordres de facultés,
je n'ai que faire en ce moment; les fa-
cultés morales seules me préoccupent ;
je supplie mes lecteurs de me suivre sur
ce terrain très exactement délimité, et
de se dépouiller — pour regarder avec
moi vivre des enfants — de toute passion,
de toute idée préconçue.
Tout petits, les enfants, quel que soit
leur sexe, font les mêmes gestes mala-
droits, poussent les mêmes cris, sont at-
tirés par les mêmes choses : par ce qui
brille et par ce qui bouge; ils sont frap-
pés par les mômes bruits; les uns et les
autres tendent leurs peUts bras vers
leur mère et sont avides de chaudes
1 caressas. Ce qui va les différencier, c est
l'éducation. De même que la layette de
F "!<•.%,> -.'W V J»- «
l'un a été ornée de rubans bleus, et celle
de 1 autre, de rubans roses, on donnera
aux petits garçons des jouets bruyants,
et aux petites filles des jouets tranquil- /
les. Mais combien de fois l'échange se
fera entre frères et sœurs, entre camara-
des des deux sexes 1 Que de fois surtout
cet échange sera désiré âprement 1 Que d
de disputes, que de cris, que de batail- r
les! a
Il y a dans mon entourage immédiat p
quatorze enfants de trois mois à sept
ans. Parmi eux, plusieurs petits garçons P
adorent les poupées ; plusieurs petites °
filles — aimant beaucoup les poupées —
sont passionnées pour le « sabot » et c
a
pour la trompette ; et ceux qui sont assez
développés pour comprendre les combi- (
naisons d'un jeu en commun, jouent en- d
semble, tantôt à des jeux dits « de gar- a
çons », tantôt à des jeux dits « de fil- Ji
tes. » ^
Au point de vue purement moral? un (
des petits garçons (6 ans) n'ose pas faire, «
tout seul, les cinquante mètres en chemin t
découvert, qui séparent de la mienne la
maison de sa more ; sa petite cousine (
(3 ans 112), essaie de grimper aux arbres, i
et part seule en voyages d'exploration. 1
Une autre petite fille poussa des cris de
paon lorsque l'on touche à ce qui lui '
appartient; tandis qu'un petitbonhomme ]
un peu plus jeune donne tout ce qu 'il a. (
Tous les deux aiment également et pro- j
tègent également un petit frère qui est
né à chacun d'eux. <
Quant au sentiment de l'injustice - i
qui précède celui de la justice — ils l ont *
tous au même degré ; chacun est sensible 1
à l'injustice... qui t'atteint. Celui ou celle
de trois ans s'indigne de voir, dans les 1
mains de l'aîné, un morceau de chocolat 1
proportionné aux aptitudes d'un estomac j
de six ans; alors que son morceau à lui 1
ou à elle est sensiblement plus petit. I
Une mère intelligente observe, enre-
gistre ses observations et les fait servir 1
au développement harmonique de tou-
tes les aptitudes morales que la nature —
au dessus des passions féministes et (;
ant.iféministes — distribua également à
tout être humain venant au monde.
Je m'adresse à cette mère intelligente, .
et en même temps à tout éducateur de i
bonne foi et je leur dis : Voici en pré- i
sence, et à vous confiés deux enfants ;
un garçon et une fille ; aure/.-vous
le courage — le triste courage -'
de développer, chez l'un, ce que vous ,
étoufferez ou ce que vous néglige- ,
rez chez l'autre? Par exemple (et je me
hâte pour arriver à mon but, les colon- 1
nes de la Fronde n'étant pas élastiques),
direz-vous à un garçon qui ne veut pas
traverser une chambre obscure, ou qui 1
hurle, du haut de sa tête, parce qu il
s'est écorché le genou, et que sur cette
écorchure perle une goutte de sang, lui
direz-vous : « Petit poltron ! c'est bon
pour ta sœur de vouloir une bougie ! »
« Petit lâche: une goutte de sang te fait
crier... comme si tu étais une petite
tille ! »
D'autre part, serez-vous indulgent pour
la fillette qui fait, à son profit, un partage
inégal, ou qui commet un mensonge?
Vous n'agirez pas ainsi, parce que ce
serait injuste *, parce que ce serait im-
moral ; parce que ce serait impardonna-
ble ; en un seul mot parce que vous, qui
avez entrepris de faire 1 éducation des
enfants, votre premier devoir c'est Je
respecter les facultés de rame qui sont
toutes en germe dans les deux sexes, et
parce que vous savez bien — vous le sa-
vez, car la vérité s'impose — qu'une fille,
qui souffre de l'injustice peut, par cela
même comprendre et pratiquer la jus-
tice; parce que vous savez, pour 1 avoir
vu pratiquer par votre mère, ce que c est
que le courage féminin,qui s'exerce tous
les jours pendant une vie entière.
Mais pourquoi cette boutade, me de-
manderoz-vous? pourquoi cette émotion
qui, d'abord concentrée a fini par éclater?
Pourquoi? Tous mes grands et chers
dieux ! C'est que je viens de lire les 1 i-
gnes suivantes dans un journal d éduca-
tion qui a conquis une influence très mé-
ritée sur le personnel enseignant :
Nous avons demandé à l'homme la
franchise, le courage, la justice. Tout
autres sont les vertus que nous souhaitons
trouver chez la femme, et que nous cher-
cherons à développer en elle. Certes, il
serait paradoxal de prétendre que la
femme n'a pas besoin d être franche, ni
courageuse, ni juste. - - Mais la vérité c est
que, par sa nature même elle est peu por-
tée à pratiquer ces vertus.
Suivent les commentaires : « Blanche
de Castille a été loyale » (c'est peut-être
de cela qu'elle est morte) ; « Jeanne d Arc
a été héroïque » (elle l'a payé cher. et ce
n'est pas encourageant 1) « Vous trouvez
chaque jour des femmes qui déposent
devant les tribunaux, sans s'écarter de
la vérité, ou qui sacrifient leur vie pour
sauver celle de leur enfant ».
« Mais ce sont des cas exceptionnels ».
La femme est « injuste par essence »,
elle est « craintive par faiblesse; elle est
menteuse « par tendance à modifier la
vérité ».
Pour ces raisons, on cultivera chez la
femme * « La modestie, la grâce et la
bonté ».
11111
Et après cela, vous vous étonnerez que
la démocratie ne prenne pas en t ra'.ice
des racines qui la feraient invincibles
Je reviendrai très prochainement sur
cet article; j'y reviendrai preuves en
mains. Aujourd'hui, et pendant qu il est
bien vivant dans l'esprit de ses lecteurs
- comme dans le mien, où il fait vibrer
l'indignation — je dirai seulement qu il
va à rencontre du sentiment auquel on
a donné, dans les programmes d éduca-
tion morale, une place d'honneur . e
respect du fils pour sa mère.
Imposer à un être de raison — le !ns
1 — le respect pour un être « injuste par
essence », « craintif, par essence » et
« menteur par essence », c est faire aq
l'éducation à rebours.
PAULINE KERGOMARD.
La Potinière
On patine au bois. On a commencé avant-hier, mais
c'était hier la vraie journée. La première a trop
surpris pour réunir du monde. On s'en est dédommagé
en venant en nombre sur la glace.
Beaucoup de fourrures, c'est entendu, et surtout
des boléros dégageant la taille. Les jupes courtes, s'ar-
rétant à la cheville. Amples du bas, très. peur per-
mettre le gracieux va et vient de la patineuse, si sou-
plement silhouettant.
Mme Ephrussi, en jupe panne grise, gris froid des
premières neigées. Au bas entrecroisement de rubans
blancs et uoirs. Boléro de fourrure; renard argenté.
Chapeautée Louis XVI, noir avec une gaieté bleu
ciel en doublure à la passe ; nœud de ruban ciel aussi
au manchon.
Mme Henri de Rothschild, velours noir ci fourrure.
Chapeau noir également.Mon Dieu! qu'elle prend donr.
du plaisir à évoluer sur la glace, et qu'on en prend
aussi à la voir. Elle en était toute rose et toute ani-
mée, accompagnée du professeur-amateur Froost —
qui n'a jamais eu une aussi bonne élève.
La princesse Ghika, drap violet souligné de chin-
chilla. Toque beige, torsadée beige ; la comtesse de
Sainte-Aldegonde, tailleur de drap gris; Mine Kohn,
boléro de loutre sur jupe bleu marine, etc.
Quelques-unes glissent, patins aux pieds avec une
grâce rythmée parfaite, une souplesse délicieuse que
n'entrave pas un étroit et rigide corset mais que suit
harmonieusement une ceinture flexible.
Ces corsets qui ont tous les avantages des corsets
ordinaires sans en avoir les multiples et dangereux in-
convénients, seule la célèbre maison Leoty peut les
livrer à ses coquettes dicnles, jolies femmes soucieuses
de la finesse de la taille mais, aussi et surtout de la
ligne harmonieuse du corps.
On s'est amusé comme des pelites filles, très ( tard,
en se promettant d'y revenir. Un seul incident : I en-
trée sensationnelle de deux Cf demi-demoiselles ib très
en fourrures qui ne font certainement pas partie du
cercle. Alors (j tioi ?...
Quant aux hommes,presque tous dans les guérites a
regarder. C'est moins hygiénique en tant que sport
physique, mais en tant que sport de l'œil...
, Parmi les curieux : baron Jean de liellet, prince de
Bix, vicomte de Montreiiil, marquis dé Noi;, marquis
B. de f'ollflui:"res, barons de Hilthsehilll, chevalier de
KnyfT, MM. Godillot, Pellerin, etc. etc.
Lettres de femmes. ,
Pas de rfïglc pour le papier à lettres; Je cinc con-
siste à suivre son caprice. On a son papier a soi, bien
à soi, portant le cachet du goût personnel de chacune.
Aussi quelle diversité !
comtesse de Montebello en reste a son prénom,
Madeleine gravé en li.-itit, à gauche ; les caractères
reproduisant l'écriture. Quelquefois la couronne com-
tali le surmonte. La princesse de IIral1wvJn aune
mieux le papier toile. Elle l'a adopte et n 'en démord
plus. Il parait qu'on t-it envoie beaucoup dans les lIal-
kans, de ce papier toile. Un médaillon Louis XVI agré-
mente les missives de la princesse Orloll Il's lIus-
ses aiment beaucoup les motifs dans le style des P"r-
crlaines de Sèvres. Quant à la virontcsst' de irédern
elle fera la fortune des magasins de nouveautés et des
papetiers de second ordre. Elle essaie de toutes les
créations des uns et des autres et ne s'arrête à aucune.
Si curieuse, cette vicomtesse de Trédern, qu'elle finira
par faire une trouvaille.
Donc aucune couleur, ni aucun format imposes par
la mode. Le papier qui plaît, t'-) qu il plait. est rare,
un peu de liberté dans les goûts, mais que c'est donc
1100. r,
FRISETTE.
POUR LA NOËL
des Enfants des Prisonniers
A la. suite de l'appel que nous rimes
l'autre jour en faveur des enfants des
prisonniers, nous avons reçu de :
.
Mme de Morsier fr.
M. P... »
Une Anonyme 3 »
Mme Alièine , 5 *
Mme X... Uno caisse de jouets..
Mme X... Des vêtements chauds.
Nous serions infiniment reconnaissan-
tes si les personnes qui nous annoncent
des envois, voulaient bien nous faire
parvenir leurs dons le plus tôt possible,
afin que l'on puisse organiser en temps
ulile une répartition équitable entre tous
les enfants.
Tous les jouets sont reçus avec recon-
naissance, même ceux qui ont déjà servi.
Pourvu que nous ayons de quoi donner
;t tous le cadeau qui rendra les jours de
fête moins tristes, c'est tout ce que nous
demandons.
SAVIOZ.
PANTINS
La Croix
M. Lombart est un homme heureux ; tout
lui a réussi. Fils de son père, riche de son fait
et par plusieurs héritages, né de raffineurs
opulents, il aspire zL être un grand homme.
Elu maire de sa commune, il a, d une tou-
jours gracieuse incompétence, préside les
élections, les comices agricoles, les conseils
de revision, les concours d'animaux gras, ceux
d'orphéons et de fanfares; il a couronné des
rosières et salué M. Carnot, quand il traversa
le Midi Privé de talents oratoires, il donne a
son mutisme des raisons de haute prudence, et
cela lui a fait une réputation de profond
politique qu'il entretient avec grand soin.
Cette carrière d'homme public ne suftit pas
encore aux désirs de M. Lombart. Il est de-
venu un artiste. Comme il ne savait pas
grand'chose, il s'est découvert propre à tout.
Il a fait des vers de 13 pieds c. dans la ma-
nière de Coppée » ; il a sculpté des navets
symboliques, retouchés sans conviction par
des artistes de passage et peint des paysages
étranges, comme personne n'en a vu. 1 end'int
les longues soirées de l'hiver provincial, les
personnes de la société sont admises à enten-
dre des oratorios de sa composition, (paroles
et musique) auxquels il ne manque guère
que la forme et l'inspiration pour être vérita-
blement de l'art..
Un tempérament si complet, bien qu il ait
donné à M. Lombart quelques ennemis impla-
cables, est fait pour attirer toutes les synjP* *
thies. Cela est si vrai que lc%.artl^J_1. ado-mar
rent comme agriculteur, tandis que les m
chands de bœufs se pâment devant sa pcm-
turc. Il est glorieux. Aux grands jours, donner ' les l'au-or-
phéons municipaux lui viennent
bade et, — leur répertoire étant limité, ils
font, durant trois heures, alterner
blement le Chant du Départ, la Marseillaise,
la Marche funèbre de Chopin et la Prière
d'une vierge, péniblement apprise pour céré-
montes nuptiales. Des jeunes h lc®
aspirent à lui pla ire et, dans le secret de leur
cœur, le comparent à' Pic de la Miranùole,
celui qui savait tout et dont elles ne savent
' rien.Eh bien 1 cet honore n'est pas
rêve est d'obtenir la croix, cette étoile des
1 braves que portent tant d'industriels. Son
mérite ou'il est le preipiet àrecînnaitre, ne
peut s'abaîsafeprfnscfu'aux" palmes, 'mofhs
core jusqu'au « poireau. > Il veut 1.1 croix.
Pour cela faire, il invite d dîner les députés
qui passent, il les abreuve de son vin, qui est
bon, et de sa musique lénitive. Il est ami da
son curé sans froisser les socialistes, et ré-
sout l'étrange problème d'être tout à la fois
maçon et inarguillier.
Tout cela pour avoir la croix. Hélas! M.
Lombart ne l'aura pas encore. Le ministre
dont il relève est, par malheur, un homme du
Midi; M. Lombart le connaît et compte qua
cette liaison lui sera profitable. Il est loin do
la vérité : le ministre est artiste ; il a vu sa
peinture.
CARABOSSE.
Dans les Mougeottes
Elégante carte lettre en papier chamois,
de celles qui se détachent d'une sorte da
block-note sur la couverture duquel se
lit : Un mot à la pos te ; jetée par uit do-
mestique dans la boite d'un hôtel avoisi-
nant l'avenue des Champs-Elysées.
Monsieur 'Yi(,itiet
5, Avenue de 1 Opéra
L'Eau lcilma. est la Jouvence mo..
derne.
RÉJANE.
(Authentique).
1800.
Véritable Jouvence, en effet, commis
le di4toi justement la grande artisle,celtIJ
eau naturelle Icilma, dont il suffit de so
vaporiser, après ravoir fait tiédir au
bain-marie, pour reconquérir peu à peu,
non d'une manière factice, mais réelle et
durable, la fraîcheur délicieuse, la blan-
cheur diaphane de la jeunesse. D'ailleurs
une simple visite aux coquets salons
lcilma, 5, avenue de l'Opéra, à l'entre-
sol, suffira pour vou-; convaincre. Une
masseuse expérimentée dans l'Art de la
Beauté, donnera gratuitement aux lec-
trices de la Fronde, une intelligente con-
sultatiun avec démonstrations il l'appui
et vous expliquera le mode d'emploi do
ces précieux produits auxquels l'Kau lcil-
ma sert de b ise et qui donnent des résul-
tats inconnus u,;(Iu*,-l ce jour. Le directeur
de la parfum,'rie lcilma est un philan-
thrope qui veut faire profiler tout le inonda
de sa découverte en créant des prix d'uri
bon marche excessif. Fluide et Lait anti-
phétique 1.25. Transparent guérissant
migraines et boutons, 75 cent., etc.
Ce petit traitement donne de merveil-
leux et inespérés résultats.
FURETEUSE.
On dit...
A L'ÉLYSÉE
Le Président offre aujourd'hui, à Mari y,
une chasse en l'honneur des généraux qui
font. partie do la commission de classe-
ment. , .
Le soir, aura lieu à l'Elysée, un grand
(liner en l'honneur lies généraux faisant
partie du conseil supérieur de la guerre et
des commissions de classement de la guerra
et de la marine.
Le dîner sera sutv' d'une réception.
LA HAUSSE DES DOMESTIQUES
Eu Allemagne, il y a aujourd'hui une t.cUa
pénurie de domestiques que, raconte 16
ltfmu:.cr Journa!, une cuisinière sans place
ayant fait insérer une annonce dans un
journal a reçu quatre-vingt trois réponses
donL douze par voio télégraphique.
Espérons donc que le sort lamentable des
petites bonnes allemandes sera de par ca
fait très amélioré.
LE JOYEUX NOEL DE 1899
Cette année, comme tous les ans. aut
petits malades et infirmes dans les hospi-
ces et hôpitaux ainsi qu'aux pauvres orphe-
lins de Paris, l'œuvre du Joyeux Noël dis-
lribuera force jouets qu 'accompagneront,
pour les plus pauvres des dons de linge, da
vêtements et de chaussures.
Un appel touchant est fait aux mères à
qui l'œuvre demande de prélever pour lo
jouet du petit déshérité une légère somme
sur celle destinée aux beaux jouets des
enfants heureux afin que Noi'l soit vrai-
ment pour tous un joyeux Noël.
INFLUESCE DES COULEURS
Elles intluent sur nos nerfs; nous avons
des préférences qui ont. leur source sans
doute au plus profond (le notre être dans
la région inexplorée où couve le souilla
générateur de notre conscience.
Cette inlluence des couleurs sur la for-
million et le déploiement de la vie est
prouvée par les essais de M. Flammarioll
sur les végétaux.
Les dern)'';res expériences quo ce rn^nw
savant a faites sur les vers à soie tendent
à prouver que les animaux sont aussi SlIll-
mis à l'action des couleurs. D'après les
nombreux travaux de M. Flammarion. lo
ver à soie fournit le maximum de produc-
tion si on le cultive sous des globes do
verre incolore ou violet pourpre, son mi-
nimum avec le bleu foncé.
La reproduction elle-même se trotiv(Y
fort influencée par la différence de ton. Lo
violet pourpre donne un rendement de «7
femelles sur 100 sujets, le bleu fonce non
produit que ^7 °10.
Voilà la sériciculture enrichie d uno belle
expérience au point de vue pratique et m-
cl pip]
Pour la science générale aussi, cette
réunion do faits nouveaux intéressants est
un appoint important, car du haut en bas
de l'échelle scientifique tout se tient et
chaque invention pratique a quelque rÓ.
percussion sur la théorie générale de 1 uni-
VAM.
A LA BODINIÈRE
C'est bien une conférence pour les femmes
que M. Georges Vanor a donnée, hier, a la
liodinièrc, puisque les hommes en étaient
exclus,
Théorie du Baiser, tel était le titre cAtin
de cette dissertation. Durant une heure,
l'orateur a dit des choses fleuries, eftleu-
rantes, frôlantes, avec parfois de terribles
insislances.Demam, à 4 h. t 12, deuxième causerie
(sans audition ni démonstration, bien en-
tcndu). Les plus élégantes paroissiennes de
1 M. Georges Vanor ont retenu leurs places.
CODE FÉMINISTE
M Lucien le Foyer a, hier à la Bodiniere,
fait M. 4 an Sa vif, enjoué et «pirilueUciniïM
1 TROISIÈME ANNÉE. — 1f8 lu\
JEUDI 14 DEC«H£llB t ' - - - SAINT NICAIST
LE NUMÉRO : CŒNQ ÕeDt,bDei;\
CALENDRIER RÉPUBLICJU1
23 FRIMAIRE AN avlll
-%~
CALENDRIER PROTESTAIT
passages do la Bible à lire et à médita*
PSAUME xxxvn, 3-4
cAimoRiER nasse
2 DÉCEMBRE 1393
le
CALENDRIER ISJiAÊUTE
12 TÉBETH ANNÉE 5630
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DIRECTRICE s MARQÙBRITE * D'URAND
Direction et Administration : 14, rue Saint-Georges*
Téléphone 221.71
Les annonces sont reçues aux Bureaux du Journal et chez Lagr&nge et Cerf,
6, place de la Bourse, Parle.
lA FRONDE. journal qnotidierf,
politique, littéraire, est dirigé,
administré, rédigé, composé pas
des femmes.
Aujourd'hui
44 décembre
Al h. Courses à Auteuil.
Al heure au Luxembourg, séance do la Haute-
Cour.....
A 2 h , à la Chambre, séance publique.
A rElrsée, dîner offert aux membres de la
commission supérieure de classement.
Dernier jour accordé aux ortlciers désireux de
changer d'armes pour adresser leurs deman-
des au général commandant lo corps d'armée.
A 10 h. du matin, avenue du Bois de fionlo-
gne, inauguration du monument élevé en 1 hon-
neur de M. Alphand..
Concours pour l'admission au surnumérariat
des postes et télégraphes, au chef-lieu de cha-
que dt!parlr-mcnt.
Patronage laïque du XIV* arrondissement, à
l'école, Ifb,0 rue Sainte-Eugénie del h. à 6h. réu-
nion de jeunes Hiles et Illicites.
A 1 h., au tné;*ttre de la République, matinée
extraordinaire au bénéfice des crèches et du
dispensaire du XV* arrondissement.
Au ministère des Affaires étrangères, quai
d'Orsay, vente de l'Association des Dames Fran-
çaise8.A la Bodinière, à 3 h. conférence, par M.Jean
Bernard, avec audition de poésies de Louise
Michel. dits par elle-même.
Société d'Anthropologie de Pans, 15, rue de
l'Ecole de Médecine, à ah., conférence annue le
Broca. M. O. Haynaud traitera de l'Influence des
milieux sur fhisloire des civilisations ; La nature
et C homme dans 1 ancienne Amérique. ,
Au Palais-ltoyal, la Garbure, Société Amicale
des Gascons du Gers, donnera, à 7 h., son ban-
quet annuel sous la présidence du professeur
Lannclonglle.
Comité tic propagation des principes do hL
Révolution française, à 8 h. 1/2 à l'Eeolo des
girçons, 39, rue de Iteuilly, Camille Desmou-
Université populaire, 1:;7. faubourg Saint-An-
toine, à 8 h. 1/2, conférences par M. E. do
Solenière : (1U dités et déf.iu's caractérisant le
musicien allemand, suivi d un concert.
Visites aux Musées du T.aul)re, du Luxembourg,
de 10 h. fi 4 h ; Cluny, de 11 h. à 4 h.; (;uimet et
Gainera, de midi à 4 h ; Palais de Justice, de 11 h.
à 4 h ; llûtel-de-Ville, do 2 à 3 h.; Monnaie, de
midi à 3 h.: Trésor de Notre-Dame, Sainte-Cha elle
ct ilatithi;ojt, Je 10 h. à 4 h.; Invalidesf musée et
tombeau, do midi iL 3 h.; Jardin des Plantes, la
ménagerie, fie 1 h. à 5 h.; galerie d histoire na-
turelle. de Il h. à 3 h.; Aquarium titi Irocadero,
de U à 11 h. et do 1 à 3 Il.; Palais de Saint-Ger-
main, de 10 h. 1/2 iL 4 h.; Palais de Fontaine-
bleau, de Il h h 4 h.; Versailles : le Palais et les
Trianons. de 11 à 5 h.; Le Jeu de Paume, de midi
à 4 heures. Musée Camavalet. de il h. ai h.
L'IVRESSE ROUGE
La poésie, dont l'éloquence
irrécusable pour l'imagina-
tion ne dit rien à la raison
milrme et solitaire.
EDGAR POE.
Debout près d'un druide couronné
d'or, l'enfant armoricain, l'enfant bar-
bare prend sa leçon. Il dit t « Trois com-
mencements et trois fins, trois royau-
mes célestes pleins de fruits d'or, de
fleurs brillantes et de petits enfants qui
rient ».
Telle est la voie fleurie par on , le veil-
lard austère mène le petit sauvage au
merveilleux et le fait s évader dans le
divin par ies portiques embrumas du
rêve... La terre est vierge, presque sans
histoire et le granit est roi !...
Lumineuses et blanches, les pierres
s'érigent dans la forêt en massives ai-
guilles. espoirs encore lourds de l'huma-
ni té enfant. Tantôt droites, procession-
nelles et recueillies, elles forment de
longs chemins de rève que l'homme,
pale d'étonnement, comme un oiseau
fasciné qui ne sait où diriger ses ailes,
suit rame suspendue et tremblante.
Tantôt elles s'assemblent en rond
parmi la bruyère, penchées l une vers
l'aulre en je ne sais quelle confidence
frissonnante. Au crépuscule, le chas-
seur las s'assied au milieu de leur cercle
arrêté dans la course hâtée qu'est la vie
et en lui déjà désespère l'esprit de ne
pouvoir se pénétrer.
Mais, qu'elles se tiennent immobiles
et serrées comme un troupeau près de
l'étable, qu'elles s'égrènent par la lande,
— telles la-haut les étoiles — sans ordre
apparent, ou que, dans un isolement
farouche, méditatives, prosternées ou
menaçantes, elles gardent dans la paix
'cs os'dcs pères, toutes sont des pensées
d'amour et tics appels vers la lumière.
Mélancoliques pierres qui aimez les
balbutiements d'âme, rigides conscien-
ces des forêts et des îles armoricaines,
sur vous a lui rouge et brûlant, le soleil
aux rayons inextinguibles de l'idéal,
mais vous ne jalonnez plus une terre
vierge presque sans histoire où le granit
est roi!
... Sous les branches des chênes, le
long des colonnades vivantes aux archi-
traves vertes, des êtres augustes et mys-
térieux appelés druides gardaient la
beauté sereine et impérissable du rêve.
Déjà ils avaient additionné la science du
monde flottante do peuple à peuple
comme une pensée rompue. Ils en avaient
fait l';Lssîse de leur sagesse, tour d'ivoire
du rêve !
DO l'individu futur, du modèle achevé
de l'homme que nous pressentons et at-
tendons, ils représentaient l'image pro-
phétique... La mer battait le limon des
bois inviolés, le soleil secouait, joyeux,
sa torche d'or sur les cimes; on n'enten-
dait pas de tintements d'armes, les ru-
meurs de la nuit et du vent étaient les
seuls bruits qui traversaient les parvis
de mousse. , .
l .a Méditation, aux ailes blanches de
mouette planait lumineuse, épandant sa
grave douceur.
Mais la Dévastation hurlante s'avança,
ivre, clouant l'homme de pensée sur le
granit de son autel, souillant la robe
blanche du druide avec ses mains de
brute sanguinaire.
Kt ce fut les Pictes, nus, le corps peint,
armés d'un poignard et d'une massue,
rampant dans les forêts sacrées, violées
par la force triomphante. Et ce furent
par hallucinations forcenées des batail-
les ; des flaques rouges et sur [herbe
des gouttes de pourpre vive semblables
à des fleurs nouvelles. Les agonies se
réglèrent au crépuscule sur la mort du
soleil et l'on vit pourrir, comme un vil
fumier, les chairs humaines, conviant
les voraces à la curée.
Puis avec les Romains, malgré l'anti-
pathie des races, grinçant l'une sur l'au-
tre en se touchant comme la lime sur
l'acier, intervint la corruption aux blan-
ches mains de maniaque. Une férocité
curieuse et patiente qui sait attendre
pour se repaître, comme au cirque le
spectateur, et faire d'un champ de ba-
taille un spectacle de beauté 1
Moins de supplices immédiats et plus
de mesure dans le goût du sang, des dé-
lectations maladives et voluptueuses de-
vant la souffrance et la mort.
La guerre fut parce ; le meurtre s'en-
toura de l'éclat d'une apothéose. Au son
des musiques guerrières et des hymnes
belliqueux se heurtèrent, bruyamment
et joyeusement les armées. Le sang ruis-
sela magnifique sous les cent mille re-
flets des casques d'or, derrière l'ondoie-
ment incessant des enseignes, porteuses
d'aigles, de dragons, de loups et de mi-
notaures, enguirlandées de fleurs et de
branches de pin, agitées sur le ciel clair.
Le barbare, qu'on traquait dans ses dé-
serts, devint poète à son tour. En dan-
sant devant un glaive suspendu, son
âme farouche se dégonfla de vers stri-
dents, hennissants, sonores, comme des
cliquetis d'armes entrechoquées.
Aux hymnes composés en l'honneur
de Jules César et de Probus et conçus
dans des paysages éclatants, le fils des
ciels tristes donna une réplique brûlante,
forte et capiteuse comme le vin ven-
dangé armes en mains sur les coteaux
pourprés des ennemis.
Pour engourdir ses remords et ses
peines, pour le consoler de sa dure vie,
la guerre lui avait remis trois talismans
empoisonnés. Le pillage, l'ivresse et la
danse. ..
Il pille, il danse, et son ivresse (levient
cannibalesquc, le vin s'engraisse de sang
et n'en grise que mieux.
Il chante donc l'ivresse rouge :
— « Vin et sang coulent mêlés, vin et
sang coulent / »
« f ai bu sang et vin dans la dure mê-
lée ; j'ai bu sang et vin ».
« Vin et sang nourrissent qui en boit,
vin et sang nourrissent ».
La férocité froide de la loi du talion ne
lui suffit plus, il proclame :
« Cœur pour œil! tête pour bras 1 el
mort pour blessure /
« Etalon pour cavale et mule pour âne,
chef de guerre pour soldat, et homme pour
enfant! sang pour larmes, et flammes
pour sueurs ».
II
Les siècles se rongent et s'effritent
sous le marteau menu des jours, les
temps s'engloutissent : toujours la terre
semble avoir besoin, en des années cli-
matériques de son lourd engrais de
sang.
La science a élevé des palais aux forces
inconnues. L'Idée vole de l'un a l'autre
et essaie de les réunir pour élargir et
rendre harmonieux le cerveau des hom-
mes et, au moment où toutes ces Babels
vont ouvrir leurs portes et fusionner
leurs langues, entasser et classer leurs
richesses, dégager l'idéal, faire jaillir la
vraie lumière, un bandit conquérant
opère un rapt audacieux, le puissant
lève sur le petit ses bras d'athlète,
assouplis en des jeux inutiles et retarde
la cohésion pacifique des esprits.
L'histoire nous montre les Bretons
chassés ail delà des mers par les insulai-
res saxons. Cherchant une patrie, ils
chantent le psaume des hébreux fugitifs
et ce fait commence le cycle des méfaits
du colosse sanguin. La fin de ce siècle
nous apprend que dix-neuf cents ans ont
passé sur sa morgue sans l'amollir ni la
diminuer. Sa vocation semble être de
faire lever, devant sa force aveugle de
vieux Goliath,le jeune et irrésistible cou-
rage d'un David qui,1 s'il est malheureux
aura nos pleurs, et, s'il triomphe, par
impossible, notre admiration.
Le grave laboureur boer, d'âme reli-
gieuse, ne se bat ni comme un barbare
des temps antiques, ni comme un Ro-
main. Il n'a besoin ni de pompes, ni de
chants. Il n'a pas le premier l'ivresse
rouge! .
Son stoïcisme sans espoir, le superbe
exemple de courage qu'il déploie et qui
émeut les plus insensibles lui suffit pour
le soutenir dans sa marche hautaine
vers la mort.
Ainsi, au pied des pierres celtiques,
méditai-je sur l'éternel et fatidique re-
tour des attentats.
Devant moi, la mer s'arrondissait en
houles sonores, une voix semblait sortir
des flots glauques et affirmer :
« Les Druides ne sont pas morts ! »
Leur âme profonde est venue jusqu'à
nous à travers des veines étrangères!
Il se trouve toujours un être allier et
libre pour mener loin des ehemins san-
glants, l'enfant barbare et lo faire s'éva-
der dans le divin par les portiques em-
brumas du rêve...
JACQUES FRÉHEL.
Pour les Mamans
' J'entre dans un grand magasin de nou-
veautés. A la place d'honneur, sur une
grande table, j'aperçois lo « jouet de
l'année : c'est la guerre du Transvaal.
Rien n'y manque. Le petit bonhomme
que j'ai surpris l'autre jour dans la rue,
jouant tout seul à la bataille, serait ravi
de voir cette reproduction fidMe et ma-
gnifique.
Sur des rails court un train blindé.
Dans la cuirasse de la locomotive s 'ou-
vrent d'étroites sabords, qui laissent
voir la gueule de canons menaçants.
Aux alentours, évoluent des soldats en
veste rouge. Plus loin, c'est une gare
prise d'assaut. Là-bas, au pied d une for-
terre, des nègres au pagne blanc (109
Basoutos?) mettent des canons en batte-
rie. L'on comprend car là que les sauva-
ges ont renonce aux flèches empoison-
nées, et jouissent des bienfaits de la
civilisation... Pour achever cette image
de la guerre, pourquoi n'a-t-on pas dis-
posé, de ci, de là, sur le champ de ba-
taille, quelques monceaux de cadavres ?
J'ouvre un catalogue de jouets. Voici
des fusils, des panoplies et des armures,
des boîtes de soldats en carton-pâte. Le
magasin a l'ironie do les garantir « in-
cassables ». Pour un prix modique, vous
pouvez offrir à votre petit garçon un
« tir militaire ». La cible représente un
officier à cheval, un Anglais sans doute.
Voici à 3 fr. 95, une réduction plus mo-
deste de « la guerre des Boers », vingt et
un soldats et quinze accessoires. A son
choix, votre fils pourra conduire ses
« hommes » à l'assaut d'un pont, d'un
moulin ou d'une usine... Ce sera très di-
vertissant.
Voulez-vous faire de vos fils de bons
républicains, des citoyens éclairés et to-
lérants? Offrez-leur cette reproduction
exacte du Fort Chabrol « avec tous les
détails ».
MM. Bonvalot, Demolins et Lemaitre
vous ont-ils convaincus ? Voulez-vous
faire de vos fils des colons intrépides ?
Dans ce cas, je vous conseille de leur
acheter ce jeu de massacre. Les « Inno-
cents » sont des nègres; que vos enfants
apprennent de bonne heure à leur casser
la figure. Au-dessus des têtes noires,
flotte une banderole sur laquelle ils pour
ront lire : « Vive Marchand! » C'est
d'une franchise ingénue. Mais ne doit-on
pas dire la vérité aux enfants?
Telles sont les étrennes que nous of-
frons à nos fils. Et nous déplorons les
maux du militarisme 1
Est-il besoin que les psychologues spé-
cialistes, James Sully ou M. Compayré,
nous disent quelle influence décisive
peut avoir le choix d'un jouet sur le dé-
veloppement (l'une âme enfantine? Quand
votre fils s'amuse à massacrer des nègres
ou des soldats anglais, songez-vous com-
bien il vous sera difficile un peu plus
tard de lui apprendre que la guerre est
barbare et criminelle ? Comment vous y
prendrez-vous pour lui enseigner le res-
pect de la vie humaine ?
Il y aurait là, si je ne me trompe, le
sujet d'une intéressante étude de « pué-
riculture », que je signale à 1 attention
de mon amie Louise Debor. Je me borne
pour ma part, à supplier les mamans
<1 ui seront de mon avis de ne pas offrir
à leurs fils ces étrennes malfaisantes.
Plus de soldats, plus de pistolets, plus
de fusils 1 Vous y gagnerez d'abord « la
tranquillité des parents ». Et vous tra-
vaillerez par surcroît à préparer la tran-
quillité des peuples.
Je ne rechercherai point s il est possi-
ble de concevoir, sans pédantisme, des
jouets instructifs ou moralisateurs. Du
moins, on peut préférer aux tirs, aux
guerres et aux massacres, les jouets pa-
cifiilUCs. Il en est de si charmants et de
si variés, depuis la vieille lanterne ma-
gique et la naïve arche de Noé, jusqu'à
l'imprimerie, au téléphone et au télégra-
phe, dont je trouve la description dans le
même catalogue....
Ce matin,une de mes filles — trois ans
—se précipite dans ma chambre, la figure
illuminée..
— Regarde maman, le joli monsieur
que j'ai trouvé ! Horreur ! Le « joli mon-
sieur >», c'est un soldat de plomb bran-
dissant un sabre. D'ou sort-il? Par quel
invincible atavisme cette culotte rouge
inspire-t-elle à tous les enfants une ad-
miration si vive ?
Par bonheur, le joli monsieur a perdu
sa tête à la bataille. Ce qui m'a permis
de faire à ma fille une petite leçon de
morale... '
ANDRÉE TÉRY.
ÉDUCATION A REBOURS
Lorsqu'il y a deux ans, M. F. Buisson
prit possession, en Sorbonne, de la
Chaire de l'Education, il commença son
cours par le commencement, c'est-à-dire
par définir le titre même de l'enseigne-
ment qui lui était confié, et la définition
de ce titre, il la demanda à ceux qui,
dans tous les pays, et à tous les âges de
la civilisation, se sont occupés de rendre
les hommes plus intelligents et meil-
leurs.
La série fut longue, et variée dans le
détail; mais au fond, tous les philoso-
phes se rencontrent sur le nœud même
de la question : « l'éducation (que pen-
dant longtemps on a appelée un « art »)
développe les facultés physiques, intel-
lectuelles et morales de l'enfant ».
De l'enfant.. de quel sexe ? .
Aucun ne spécifie ; etnul n en a besoin,
puisqu'il s'agit simplement de « déve-
lopper » : l'éducateur met en œuvre ce
que la nature a mis dans chaque être.,.
il se sert de la matière mise à sa disposi-
tion. .1 JX
On pourrait protester contre cette dé-
finition restreinte; car l'éducation ne se
contente pas de développer des germes,
elle en sème ; mais pour la thèse que je
veux défendre, et pour arriver à justi-
fier le titre de cet article, cette définition
écourtée me suffit.
« L'éducation, avons-nous dit, déve-
loppe les facultés physiques, intollea-
tuelles et morales de l'enfant. »
Des deux premiers ordres de facultés,
je n'ai que faire en ce moment; les fa-
cultés morales seules me préoccupent ;
je supplie mes lecteurs de me suivre sur
ce terrain très exactement délimité, et
de se dépouiller — pour regarder avec
moi vivre des enfants — de toute passion,
de toute idée préconçue.
Tout petits, les enfants, quel que soit
leur sexe, font les mêmes gestes mala-
droits, poussent les mêmes cris, sont at-
tirés par les mêmes choses : par ce qui
brille et par ce qui bouge; ils sont frap-
pés par les mômes bruits; les uns et les
autres tendent leurs peUts bras vers
leur mère et sont avides de chaudes
1 caressas. Ce qui va les différencier, c est
l'éducation. De même que la layette de
F "!<•.%,> -.'W V J»- «
l'un a été ornée de rubans bleus, et celle
de 1 autre, de rubans roses, on donnera
aux petits garçons des jouets bruyants,
et aux petites filles des jouets tranquil- /
les. Mais combien de fois l'échange se
fera entre frères et sœurs, entre camara-
des des deux sexes 1 Que de fois surtout
cet échange sera désiré âprement 1 Que d
de disputes, que de cris, que de batail- r
les! a
Il y a dans mon entourage immédiat p
quatorze enfants de trois mois à sept
ans. Parmi eux, plusieurs petits garçons P
adorent les poupées ; plusieurs petites °
filles — aimant beaucoup les poupées —
sont passionnées pour le « sabot » et c
a
pour la trompette ; et ceux qui sont assez
développés pour comprendre les combi- (
naisons d'un jeu en commun, jouent en- d
semble, tantôt à des jeux dits « de gar- a
çons », tantôt à des jeux dits « de fil- Ji
tes. » ^
Au point de vue purement moral? un (
des petits garçons (6 ans) n'ose pas faire, «
tout seul, les cinquante mètres en chemin t
découvert, qui séparent de la mienne la
maison de sa more ; sa petite cousine (
(3 ans 112), essaie de grimper aux arbres, i
et part seule en voyages d'exploration. 1
Une autre petite fille poussa des cris de
paon lorsque l'on touche à ce qui lui '
appartient; tandis qu'un petitbonhomme ]
un peu plus jeune donne tout ce qu 'il a. (
Tous les deux aiment également et pro- j
tègent également un petit frère qui est
né à chacun d'eux. <
Quant au sentiment de l'injustice - i
qui précède celui de la justice — ils l ont *
tous au même degré ; chacun est sensible 1
à l'injustice... qui t'atteint. Celui ou celle
de trois ans s'indigne de voir, dans les 1
mains de l'aîné, un morceau de chocolat 1
proportionné aux aptitudes d'un estomac j
de six ans; alors que son morceau à lui 1
ou à elle est sensiblement plus petit. I
Une mère intelligente observe, enre-
gistre ses observations et les fait servir 1
au développement harmonique de tou-
tes les aptitudes morales que la nature —
au dessus des passions féministes et (;
ant.iféministes — distribua également à
tout être humain venant au monde.
Je m'adresse à cette mère intelligente, .
et en même temps à tout éducateur de i
bonne foi et je leur dis : Voici en pré- i
sence, et à vous confiés deux enfants ;
un garçon et une fille ; aure/.-vous
le courage — le triste courage -'
de développer, chez l'un, ce que vous ,
étoufferez ou ce que vous néglige- ,
rez chez l'autre? Par exemple (et je me
hâte pour arriver à mon but, les colon- 1
nes de la Fronde n'étant pas élastiques),
direz-vous à un garçon qui ne veut pas
traverser une chambre obscure, ou qui 1
hurle, du haut de sa tête, parce qu il
s'est écorché le genou, et que sur cette
écorchure perle une goutte de sang, lui
direz-vous : « Petit poltron ! c'est bon
pour ta sœur de vouloir une bougie ! »
« Petit lâche: une goutte de sang te fait
crier... comme si tu étais une petite
tille ! »
D'autre part, serez-vous indulgent pour
la fillette qui fait, à son profit, un partage
inégal, ou qui commet un mensonge?
Vous n'agirez pas ainsi, parce que ce
serait injuste *, parce que ce serait im-
moral ; parce que ce serait impardonna-
ble ; en un seul mot parce que vous, qui
avez entrepris de faire 1 éducation des
enfants, votre premier devoir c'est Je
respecter les facultés de rame qui sont
toutes en germe dans les deux sexes, et
parce que vous savez bien — vous le sa-
vez, car la vérité s'impose — qu'une fille,
qui souffre de l'injustice peut, par cela
même comprendre et pratiquer la jus-
tice; parce que vous savez, pour 1 avoir
vu pratiquer par votre mère, ce que c est
que le courage féminin,qui s'exerce tous
les jours pendant une vie entière.
Mais pourquoi cette boutade, me de-
manderoz-vous? pourquoi cette émotion
qui, d'abord concentrée a fini par éclater?
Pourquoi? Tous mes grands et chers
dieux ! C'est que je viens de lire les 1 i-
gnes suivantes dans un journal d éduca-
tion qui a conquis une influence très mé-
ritée sur le personnel enseignant :
Nous avons demandé à l'homme la
franchise, le courage, la justice. Tout
autres sont les vertus que nous souhaitons
trouver chez la femme, et que nous cher-
cherons à développer en elle. Certes, il
serait paradoxal de prétendre que la
femme n'a pas besoin d être franche, ni
courageuse, ni juste. - - Mais la vérité c est
que, par sa nature même elle est peu por-
tée à pratiquer ces vertus.
Suivent les commentaires : « Blanche
de Castille a été loyale » (c'est peut-être
de cela qu'elle est morte) ; « Jeanne d Arc
a été héroïque » (elle l'a payé cher. et ce
n'est pas encourageant 1) « Vous trouvez
chaque jour des femmes qui déposent
devant les tribunaux, sans s'écarter de
la vérité, ou qui sacrifient leur vie pour
sauver celle de leur enfant ».
« Mais ce sont des cas exceptionnels ».
La femme est « injuste par essence »,
elle est « craintive par faiblesse; elle est
menteuse « par tendance à modifier la
vérité ».
Pour ces raisons, on cultivera chez la
femme * « La modestie, la grâce et la
bonté ».
11111
Et après cela, vous vous étonnerez que
la démocratie ne prenne pas en t ra'.ice
des racines qui la feraient invincibles
Je reviendrai très prochainement sur
cet article; j'y reviendrai preuves en
mains. Aujourd'hui, et pendant qu il est
bien vivant dans l'esprit de ses lecteurs
- comme dans le mien, où il fait vibrer
l'indignation — je dirai seulement qu il
va à rencontre du sentiment auquel on
a donné, dans les programmes d éduca-
tion morale, une place d'honneur . e
respect du fils pour sa mère.
Imposer à un être de raison — le !ns
1 — le respect pour un être « injuste par
essence », « craintif, par essence » et
« menteur par essence », c est faire aq
l'éducation à rebours.
PAULINE KERGOMARD.
La Potinière
On patine au bois. On a commencé avant-hier, mais
c'était hier la vraie journée. La première a trop
surpris pour réunir du monde. On s'en est dédommagé
en venant en nombre sur la glace.
Beaucoup de fourrures, c'est entendu, et surtout
des boléros dégageant la taille. Les jupes courtes, s'ar-
rétant à la cheville. Amples du bas, très. peur per-
mettre le gracieux va et vient de la patineuse, si sou-
plement silhouettant.
Mme Ephrussi, en jupe panne grise, gris froid des
premières neigées. Au bas entrecroisement de rubans
blancs et uoirs. Boléro de fourrure; renard argenté.
Chapeautée Louis XVI, noir avec une gaieté bleu
ciel en doublure à la passe ; nœud de ruban ciel aussi
au manchon.
Mme Henri de Rothschild, velours noir ci fourrure.
Chapeau noir également.Mon Dieu! qu'elle prend donr.
du plaisir à évoluer sur la glace, et qu'on en prend
aussi à la voir. Elle en était toute rose et toute ani-
mée, accompagnée du professeur-amateur Froost —
qui n'a jamais eu une aussi bonne élève.
La princesse Ghika, drap violet souligné de chin-
chilla. Toque beige, torsadée beige ; la comtesse de
Sainte-Aldegonde, tailleur de drap gris; Mine Kohn,
boléro de loutre sur jupe bleu marine, etc.
Quelques-unes glissent, patins aux pieds avec une
grâce rythmée parfaite, une souplesse délicieuse que
n'entrave pas un étroit et rigide corset mais que suit
harmonieusement une ceinture flexible.
Ces corsets qui ont tous les avantages des corsets
ordinaires sans en avoir les multiples et dangereux in-
convénients, seule la célèbre maison Leoty peut les
livrer à ses coquettes dicnles, jolies femmes soucieuses
de la finesse de la taille mais, aussi et surtout de la
ligne harmonieuse du corps.
On s'est amusé comme des pelites filles, très ( tard,
en se promettant d'y revenir. Un seul incident : I en-
trée sensationnelle de deux Cf demi-demoiselles ib très
en fourrures qui ne font certainement pas partie du
cercle. Alors (j tioi ?...
Quant aux hommes,presque tous dans les guérites a
regarder. C'est moins hygiénique en tant que sport
physique, mais en tant que sport de l'œil...
, Parmi les curieux : baron Jean de liellet, prince de
Bix, vicomte de Montreiiil, marquis dé Noi;, marquis
B. de f'ollflui:"res, barons de Hilthsehilll, chevalier de
KnyfT, MM. Godillot, Pellerin, etc. etc.
Lettres de femmes. ,
Pas de rfïglc pour le papier à lettres; Je cinc con-
siste à suivre son caprice. On a son papier a soi, bien
à soi, portant le cachet du goût personnel de chacune.
Aussi quelle diversité !
comtesse de Montebello en reste a son prénom,
Madeleine gravé en li.-itit, à gauche ; les caractères
reproduisant l'écriture. Quelquefois la couronne com-
tali le surmonte. La princesse de IIral1wvJn aune
mieux le papier toile. Elle l'a adopte et n 'en démord
plus. Il parait qu'on t-it envoie beaucoup dans les lIal-
kans, de ce papier toile. Un médaillon Louis XVI agré-
mente les missives de la princesse Orloll Il's lIus-
ses aiment beaucoup les motifs dans le style des P"r-
crlaines de Sèvres. Quant à la virontcsst' de irédern
elle fera la fortune des magasins de nouveautés et des
papetiers de second ordre. Elle essaie de toutes les
créations des uns et des autres et ne s'arrête à aucune.
Si curieuse, cette vicomtesse de Trédern, qu'elle finira
par faire une trouvaille.
Donc aucune couleur, ni aucun format imposes par
la mode. Le papier qui plaît, t'-) qu il plait. est rare,
un peu de liberté dans les goûts, mais que c'est donc
1100. r,
FRISETTE.
POUR LA NOËL
des Enfants des Prisonniers
A la. suite de l'appel que nous rimes
l'autre jour en faveur des enfants des
prisonniers, nous avons reçu de :
.
Mme de Morsier fr.
M. P... »
Une Anonyme 3 »
Mme Alièine , 5 *
Mme X... Uno caisse de jouets..
Mme X... Des vêtements chauds.
Nous serions infiniment reconnaissan-
tes si les personnes qui nous annoncent
des envois, voulaient bien nous faire
parvenir leurs dons le plus tôt possible,
afin que l'on puisse organiser en temps
ulile une répartition équitable entre tous
les enfants.
Tous les jouets sont reçus avec recon-
naissance, même ceux qui ont déjà servi.
Pourvu que nous ayons de quoi donner
;t tous le cadeau qui rendra les jours de
fête moins tristes, c'est tout ce que nous
demandons.
SAVIOZ.
PANTINS
La Croix
M. Lombart est un homme heureux ; tout
lui a réussi. Fils de son père, riche de son fait
et par plusieurs héritages, né de raffineurs
opulents, il aspire zL être un grand homme.
Elu maire de sa commune, il a, d une tou-
jours gracieuse incompétence, préside les
élections, les comices agricoles, les conseils
de revision, les concours d'animaux gras, ceux
d'orphéons et de fanfares; il a couronné des
rosières et salué M. Carnot, quand il traversa
le Midi Privé de talents oratoires, il donne a
son mutisme des raisons de haute prudence, et
cela lui a fait une réputation de profond
politique qu'il entretient avec grand soin.
Cette carrière d'homme public ne suftit pas
encore aux désirs de M. Lombart. Il est de-
venu un artiste. Comme il ne savait pas
grand'chose, il s'est découvert propre à tout.
Il a fait des vers de 13 pieds c. dans la ma-
nière de Coppée » ; il a sculpté des navets
symboliques, retouchés sans conviction par
des artistes de passage et peint des paysages
étranges, comme personne n'en a vu. 1 end'int
les longues soirées de l'hiver provincial, les
personnes de la société sont admises à enten-
dre des oratorios de sa composition, (paroles
et musique) auxquels il ne manque guère
que la forme et l'inspiration pour être vérita-
blement de l'art..
Un tempérament si complet, bien qu il ait
donné à M. Lombart quelques ennemis impla-
cables, est fait pour attirer toutes les synjP* *
thies. Cela est si vrai que lc%.artl^J_1. ado-mar
rent comme agriculteur, tandis que les m
chands de bœufs se pâment devant sa pcm-
turc. Il est glorieux. Aux grands jours, donner ' les l'au-or-
phéons municipaux lui viennent
bade et, — leur répertoire étant limité, ils
font, durant trois heures, alterner
blement le Chant du Départ, la Marseillaise,
la Marche funèbre de Chopin et la Prière
d'une vierge, péniblement apprise pour céré-
montes nuptiales. Des jeunes h lc®
aspirent à lui pla ire et, dans le secret de leur
cœur, le comparent à' Pic de la Miranùole,
celui qui savait tout et dont elles ne savent
' rien.Eh bien 1 cet honore n'est pas
rêve est d'obtenir la croix, cette étoile des
1 braves que portent tant d'industriels. Son
mérite ou'il est le preipiet àrecînnaitre, ne
peut s'abaîsafeprfnscfu'aux" palmes, 'mofhs
core jusqu'au « poireau. > Il veut 1.1 croix.
Pour cela faire, il invite d dîner les députés
qui passent, il les abreuve de son vin, qui est
bon, et de sa musique lénitive. Il est ami da
son curé sans froisser les socialistes, et ré-
sout l'étrange problème d'être tout à la fois
maçon et inarguillier.
Tout cela pour avoir la croix. Hélas! M.
Lombart ne l'aura pas encore. Le ministre
dont il relève est, par malheur, un homme du
Midi; M. Lombart le connaît et compte qua
cette liaison lui sera profitable. Il est loin do
la vérité : le ministre est artiste ; il a vu sa
peinture.
CARABOSSE.
Dans les Mougeottes
Elégante carte lettre en papier chamois,
de celles qui se détachent d'une sorte da
block-note sur la couverture duquel se
lit : Un mot à la pos te ; jetée par uit do-
mestique dans la boite d'un hôtel avoisi-
nant l'avenue des Champs-Elysées.
Monsieur 'Yi(,itiet
5, Avenue de 1 Opéra
L'Eau lcilma. est la Jouvence mo..
derne.
RÉJANE.
(Authentique).
1800.
Véritable Jouvence, en effet, commis
le di4toi justement la grande artisle,celtIJ
eau naturelle Icilma, dont il suffit de so
vaporiser, après ravoir fait tiédir au
bain-marie, pour reconquérir peu à peu,
non d'une manière factice, mais réelle et
durable, la fraîcheur délicieuse, la blan-
cheur diaphane de la jeunesse. D'ailleurs
une simple visite aux coquets salons
lcilma, 5, avenue de l'Opéra, à l'entre-
sol, suffira pour vou-; convaincre. Une
masseuse expérimentée dans l'Art de la
Beauté, donnera gratuitement aux lec-
trices de la Fronde, une intelligente con-
sultatiun avec démonstrations il l'appui
et vous expliquera le mode d'emploi do
ces précieux produits auxquels l'Kau lcil-
ma sert de b ise et qui donnent des résul-
tats inconnus u,;(Iu*,-l ce jour. Le directeur
de la parfum,'rie lcilma est un philan-
thrope qui veut faire profiler tout le inonda
de sa découverte en créant des prix d'uri
bon marche excessif. Fluide et Lait anti-
phétique 1.25. Transparent guérissant
migraines et boutons, 75 cent., etc.
Ce petit traitement donne de merveil-
leux et inespérés résultats.
FURETEUSE.
On dit...
A L'ÉLYSÉE
Le Président offre aujourd'hui, à Mari y,
une chasse en l'honneur des généraux qui
font. partie do la commission de classe-
ment. , .
Le soir, aura lieu à l'Elysée, un grand
(liner en l'honneur lies généraux faisant
partie du conseil supérieur de la guerre et
des commissions de classement de la guerra
et de la marine.
Le dîner sera sutv' d'une réception.
LA HAUSSE DES DOMESTIQUES
Eu Allemagne, il y a aujourd'hui une t.cUa
pénurie de domestiques que, raconte 16
ltfmu:.cr Journa!, une cuisinière sans place
ayant fait insérer une annonce dans un
journal a reçu quatre-vingt trois réponses
donL douze par voio télégraphique.
Espérons donc que le sort lamentable des
petites bonnes allemandes sera de par ca
fait très amélioré.
LE JOYEUX NOEL DE 1899
Cette année, comme tous les ans. aut
petits malades et infirmes dans les hospi-
ces et hôpitaux ainsi qu'aux pauvres orphe-
lins de Paris, l'œuvre du Joyeux Noël dis-
lribuera force jouets qu 'accompagneront,
pour les plus pauvres des dons de linge, da
vêtements et de chaussures.
Un appel touchant est fait aux mères à
qui l'œuvre demande de prélever pour lo
jouet du petit déshérité une légère somme
sur celle destinée aux beaux jouets des
enfants heureux afin que Noi'l soit vrai-
ment pour tous un joyeux Noël.
INFLUESCE DES COULEURS
Elles intluent sur nos nerfs; nous avons
des préférences qui ont. leur source sans
doute au plus profond (le notre être dans
la région inexplorée où couve le souilla
générateur de notre conscience.
Cette inlluence des couleurs sur la for-
million et le déploiement de la vie est
prouvée par les essais de M. Flammarioll
sur les végétaux.
Les dern)'';res expériences quo ce rn^nw
savant a faites sur les vers à soie tendent
à prouver que les animaux sont aussi SlIll-
mis à l'action des couleurs. D'après les
nombreux travaux de M. Flammarion. lo
ver à soie fournit le maximum de produc-
tion si on le cultive sous des globes do
verre incolore ou violet pourpre, son mi-
nimum avec le bleu foncé.
La reproduction elle-même se trotiv(Y
fort influencée par la différence de ton. Lo
violet pourpre donne un rendement de «7
femelles sur 100 sujets, le bleu fonce non
produit que ^7 °10.
Voilà la sériciculture enrichie d uno belle
expérience au point de vue pratique et m-
cl pip]
Pour la science générale aussi, cette
réunion do faits nouveaux intéressants est
un appoint important, car du haut en bas
de l'échelle scientifique tout se tient et
chaque invention pratique a quelque rÓ.
percussion sur la théorie générale de 1 uni-
VAM.
A LA BODINIÈRE
C'est bien une conférence pour les femmes
que M. Georges Vanor a donnée, hier, a la
liodinièrc, puisque les hommes en étaient
exclus,
Théorie du Baiser, tel était le titre cAtin
de cette dissertation. Durant une heure,
l'orateur a dit des choses fleuries, eftleu-
rantes, frôlantes, avec parfois de terribles
insislances.Demam, à 4 h. t 12, deuxième causerie
(sans audition ni démonstration, bien en-
tcndu). Les plus élégantes paroissiennes de
1 M. Georges Vanor ont retenu leurs places.
CODE FÉMINISTE
M Lucien le Foyer a, hier à la Bodiniere,
fait M. 4 an Sa vif, enjoué et «pirilueUciniïM
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