Titre : La Fronde / directrice Marguerite Durand
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1899-11-05
Contributeur : Durand, Marguerite (1864-1936). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb327788531
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 05 novembre 1899 05 novembre 1899
Description : 1899/11/05 (A3,N697). 1899/11/05 (A3,N697).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6703816f
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, GR FOL-LC2-5702
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 04/01/2016
La Fronde
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CILENDRIEIl RËFDBUCAII
15 BRUMAIRE AN C VIO
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CALENDRIER PROTESTiRT
(usages de la Bible à lire et à miditef
LUC XVIII, 42-43.
CftlERORIEI MS!<
M OCTOBRE 139)
-
.
CALENDRIER ISRAÉLITE
3 . KISLEW ANNÉE 566()
Prix des Abonnements :
partis Un An 20 fr. Six Mois 10 fr. W Trois Mois 5 fr. 50.
DÉPARTEMENTS ET ALGÉRIE - 26 Ir. — 12 fr. » — 4 fr. a
tÙTRANQKR (UNION POSTAL*) — 35 fr.. — ta fr. • - 10 Ir. ■
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'lÀ ,
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1LA FRONDE journal quotidien,
politique, littéraire, est dirigé,
administré, rédigé, composé pas
des femmes.
Toutos les communications relatives à
la rédaction doivent être envoyées à Mme
Emmy Fournier, rédactrice en chef de la
FRONDE.
Carnet de la Semaine
Dimanche è.— Saintes rolique3.
Lundi 6. — Fin des vacances des Facultés.
Mardi 7. —Fête protestante de la Réforme. —
Réunion «le laLisueduDroitdes Femmes, 8 h. 1/2
dans le hall de la Fronde.
Mercredi 8. — Aux Tuileries, ouverture del'Ex-
flosition des chrysanthèmes. — A la Mairie de
Saml-Sulpire à 1 h. 1/2, réunion du groupe de
la Solidarité des Femmes.
Jeudi 9. — Clôture des inscriptions pour les
Bourses municipales «le ph-irmaciende tr'classe.
Samedi il.— La Saint-Martin. Pèlerinage au
tombeau de saint Martin, à Tours.
Dimanche H. — Semaine annuelle des prieres
pour toutes les Unions chrétiennes protestantes
du monde.
Aujourd'hui
5 novembre
Al h. 1/2 Courses à Autcuil.
A l'école coml}1unale, 71, rus de l'Ouest, réu-
nion des jeunes tilles du p&tronage Maria De-
raiSUlrs.
La Parisienne, société sirtaophilo d'amateurs
éleveurs de serins hollandais donne son con-
cours annuel dans les salons de Corazza, au Pa-
lais-Hoyal, de t h. à 4 h.
La Société d'instruction et d'éducation mili-
taires « Les Touristes - donne sa fête annuelle,
à 1 h. 1/2, au Gymnase municipal Voltaire, 1, rue
Japy.
Comité de propagation des principes de la
Révolution française. 28, rue Clavel, à 2 h. 1/2
Cours sur la Révolution, le dimanche a novem-
bre, à deux heures et demie du soir.
Les originaires du Gard tiendront leur réu-
nion à 3 h. salle Cartailler, 2, bd du Temple.
Université populaire, 157, faubourg Saint-An-
toine, le jour : lecture, jeu, musée. Le soir :
musique, chant.
Visites aux Musées du Louvre, du Luzembourg.
de 10 h. à 4 h. ; Cluny, de 11 h. à 4 h.; Guimet et
GaUicra. de midi à 4 h ; Palais de Justice, de 11 h.
à 4 h ; Ilútel-dt- Ville. de 2 à 3 h.; Monnaie, de
midi à 3 h.; Trésor de Notre-Dame, Sainte-Chapelle
et Panthéon, de 10 h. à 4 h.; Invalides, musée et
tombeau, de midi à 3 h.; Jardin des Plantes, la
ménagerie, de 1 h. à 5 h.; galerie d'histoire na-
turelle, de Il h. à 3 h.; Aquarium du ?rocodero,
de 9 à Il h. et de 1 à 3 h.; Palais de Saint-Ger-
main, de 10 h. 1/2 à 4 h.; Palais de Fontaine-
KM«, de 11 h à 4 h.; Versailles : le Palais et les
Trianons, de 11 à 5 h.; Le Jeu de Paume, de midi
à 4 heures.
La Ronde des Aubes
Pâle, les cheveux déjà mouillés d'une
tueur d'agonie, la mourante, de ses
yeux large ouverts, regarde l'ombre. La
chambre est toute noire. Auprès de la
garde endormie, la veilleuse vient de
s'éteindre, avec un petit grésillement.
Loin, bien loin, cinq heures sonnent.
Oh! la nuit, l'angoisse, les ténèbres
pleines de troubles cauchemars! Loin,
bien loin, cinq heures sonnent. Le jour,
le jour! Quand viendra-t-il?... Une blan-
cheur filtre entre les volets, et la mou-
rante hallucinée reconnaît :
L'aube blanche
« De l'abime d3 tes souvenirs, je sur-
gis. C'est moi qui riais aux mousse-
lines de ton berceau, quand, toute petite
fille, ton rêve imaginait des cortèges
d'anges, des frissons de célestes ailes in-
clinées vers toi. J'étais pareille à l'aube in-
nocente de ta pensée,et quand je touchais
tes paupières, je cueillais ton premier
regard, ton premier sourire, car tu m'ai-
mais fraternellement. Reeonnais-moi.
Je suis ton enfance môme, couronnée de
ces fleurs puériles qui ressemblent à de
petites âmes inconscientes : les perce-
neige, les pâquerettes, naïve guirlande.
incolore et sans parfum. »
La mourante sourit. Mais l'apparition
a fondu comme une brume. Et conti-
nuant la ronde tournoyante des souve-
nirs, surgissent à leur tour :
L'aube bleue
« Sous ma couronne de jacinthes pâ-
les, dans mes traînantes gazes d'azur,
j'enchantai tes yeux de jeune fille à tra-
vers les vitres de la voiture qui te rame-
nait de ton premier bal. Etonnée, tu con-
templais l'aspect nouveau de la ville
endormie, les ponts, les quais où s'étei-
gnaient des réverbères, les toits de froi-
des ardoises bleuâtres, le fleuve où traî-
nait mon reflet. Tu frissonnais un peu,
sous la fourrure, et dans ta jeune tête
lasse, les fanfares du bal éteignaient len-
tement leurs échos. Tu ne voyais pas les
balayeurs grelottants, les haillons des
thiffonnières, les lourdes charrettes des
maralchers. L'azur du matin voilait toutes
choses dans une vapeur féerique, le fleu-
ve, les toits, les rues, et l'avenir aussi,
t'avenir tout bleu que ne redoutait pas
ton adolescence. »
L'aube rose
« Sur ma chevelure virginale, je porte:
ttn rameau d'églantines, tout humides
de rosée, et si pudiques que les années
n'ont pu déplier leur corolle jusqu'au
calice et dévoiler leur cœur rougissant.
Je porte, sur ma chevelure virginale, les
fleurs de ta dix-huitième saison,les fleurs
de tes chastes amours. Souviens-toi. J'ai
bien souvent mêlé ma jeune splendeur à
tes insomnies heureuses, tu m'attendais
comma une confidente, comme une amie
et je te prêtais ma lumière quand, seule,
dans le grand silence de cinq heures, le
coude sur l'oreiller, tu relisais les lettres
du fiancé absent. Tu te levais parfois,
dans la fièvre de l'attente ; volets ouverts
tu tendais tes lèvres à ma fraîche ca-
resse ; tu regardais s'épanouir les étoiles
et le ciel rougir comme une vierge sous
lès baisers.»
L'Aube d'or
«Au matin des nuits d'amour je t'éveil.
lais, glissant jusqu'à ton lit, entre les
rideaux, uti, long rayon, détaché comme
une plume d'or de mon aile lumineuse
Dès que paraissait ma face éclatante, h
chœur des oiseaux me saluaient; tes
fleurs d'août, les voluptueuses roses
semblaient pressentir les heures brû.
lantes et le délict) d'éclore avant de se
flétrir. 0 jeune femme, je te fascinais
aussi! Déesse forte et féconde, je renou-
velais en toi la force de l'amour fécond
Souviens-toi ! c'est à l'heure ail tes yeus
s'emplissaient de ma flamme que tu son
tis tressaillir ton premier-né. Un sublime
orgueil t'envahit. A cet instant, tu com-
munias avec la nature éternelle, el
comme triomphait au ciel la gloire du
jour, ainsi triomphait en toi la vie.»
L'Aube grise
««Hélas ! hélas! la vie triomphante pré-
pare les victoires de la mort. Souviens-
toi de la nuit terrible où tu ne pleurais
pas. où tu ne priais pas, où tu contem-
plais ton enfant chérie, si pâle dans les
roses pâles, au reflet de3 cierges vacil-
lants. Tu avais touché le fond de la dou-
leur humaine. A force de souffrir, tu ne
savais plus même si tu souffrais. Hors
du temps, hors de la vie, tu croyais
rouler dans des abîmes de silence, dans
le silence de l'éternité.
«Les cierges blêmirent sous mes yeux
froids. Alors, tu ouvris la fenêtre. Le
ciel, la mer, la forêt se voilaient d'un
gris céleste, doucement perlé, triste et
pur comme un deuil angélique. Un oi-
seau vint se poser sur la grille du jar-
din. Il pépia joyeusement, puis d'un
coup d'aile, dans les arbres proches, il
gagna le nid où s'éveillait l'humble cou-
vée, née de son amour... Et toi, pressant
ton cœur percé des sept glaives, tu
pleuras seule dans l'horreur du matin.»
1 L'aube pourpre
«A l'orient des cités,quand la nuit plie
son drapeau noir, je déploie un éten-
dard rouge. Je me lève par les sinistres
hivers, quand les pauvres ont froid,
quand les pauvres ont faim, quand
monte des mornes faubourgs le sanglot
de la misère réveillée, le piétinement des
troupeaux humainsvers le travail. Alors,
ceux qui toute la nuit ont penché leur
front lourd sur un livre, rêvant l'avène-
-raent de la justice et le règne de l'amour,
ceux-là me saluent comme un présage,
parce que je sors victorieuse de l'ombre,
telle une divine guerrière qui ne sent
pas couler son sang.
« Et toi-même, au milieu de ta vie,
quand aux soucis passagers de l'amour,
succédèrent des aspirations plus hautes,
tu m'as reconnue comme une messagère
d'avenir. Et la page où tu écrivais tes
révoltes, tes efforts, tes espoirs, touchée
par moi, restera lumineuse. »
L'aube pile
« La dernière du cortège, j'apparais
quand s'évanouit la ronde de mes sœurs.
Je ne porte ni fleurs, ni rayons, ni robe
de pourpre. Plus blême que l'aube
blanche, plus confuse que l'aube grise,
je n'ai pas d'autre couleur que le reflet
de l'au-delà. Tu ne m'as jamais vue en-
core, et tu ne me verras pas deux fois.
« Je suis celle qui apaise et délivre ; je
suis le matin de l'Eternité, aperçu de
l'autre côté des tombeaux. »
La mourante soupire et sourit. Ses
yeux se ferment, ses mains se glacent et
dans la confuse pâleur du jour naissant,
l'âme tremblante s'évapore...
MARCELLE TINAYRE.
NOTES D'UNE
FRONDEUSE
Débarras
1 La lecture des journaux de province
est toujours chose intéressante; c'est une
mine inépuisable de documents, par les
faits locaux qui y sont révélés — et la
psychologie ne perd rien à regarder par
le gros bout de la lorgnette, dans la pré-
cision du détail qui compense l'éloigne-
ment.
Ainsi, M. Gidet, du Progrès de la
Somme, a conté, l'autre jour, une his-
toire tout à fait édifiante... si édifiante
même qu'elle vaut d'être répandue, voire
claironnée.
Pnchevillers est une commune de rar-
rondissement de Doullens, assez « bien
pensante » pour s'endetter à la construc-
tion d'une école congréganiste.
Or, à l'amortissement de cette dette,
un obstacle existait : le pauvre de l'en-
droit, un perclus, né soixante-douze ans
auparavant dans le pays où, après avoir
dépensé ses forces, usé ses muscles, il
avait, moralement et légalement, le droit
de mourir.
Il gênait — on s'en débarrassa.
A la première heure, par ordre du
maire, le messager vint enlever le vieux,
comme un colis; le hissa dans sa dili-
: gence... et s'en fut le déposer, parmi les
brumes matinales, faubourg Saint-Pierre,
à Amiens, sur les talus de la Citadelle.
Il y resta des heures, sans secours,
affamé et grelottant. Si, par chance, des
agents n'étaient survenus, l'infortuné y
serait mort.
Que dites-vous du maire de Puchevil-
lers, de sa façon de comprendre le devoir
civique, la solidarité humaine, et la chré-
tienne charité ?
La loi châtie (abandon d enfant, même
si la malheureuse qui s'y résout par honte
ou par misère, a pris des mesures de sau-
vegarde contre le froid, contre la faim.
Permet-elle donc l'abandon du vieil-
lard, de l'infirme, dans des conditions
abominables, presque homicides, et par
un magistrat?
Nous attendons ltJ réponse.
SÉVERINE.
LE SPECTRE ROUGE
Le lundi 13 novembre, un député de
Paris doit faire à l'Université populaire
une conférence sur la « propriété so-
ciale If. Le 25, un journaliste exposera
« les causes qui ont amené la Com.,
mune ».
Le Temps s'en étonne et s'en indigne.
L'Université populaire serait-elle un
foyer de socialisme? Diable! Casse-cou...
S'il avait su, le Temps n'aurait pas
«marché a; il n'aurait pas fait de ré-
clame à l'entreprise...
C'eût été vraiment dommage. Les ter-
rassiers qui lisent le Temps chaque soir
en mangeant leur soupe, ne seraient
pas allés chez Deherme. Mieux vaut en-
core, à tout prendre, passer la soirée
chez le marchand de vins que d'aller
; entendre un orateur socialiste.
Car le député, c'est M. Pournière, le
« collectiviste révolutionnaire ».Le jour-
naliste, c'est notre confrère Prolès, de la
Petite République. Et vous n'ignorez pas
que ce sont là personnages très dange-
reux, qui ne dissimulent point leurs des-
seins subversifs...
Il est regrettable, en effet, que MM.
Fournière et Prolès ne puissent prendre
la parole dans les cercles ouvrions c&-,
tholiques, que patrone M. de Murt: ïlà y
, feraient peut-être de plus utile besogne.
Par malheur, bien qu'ils prêchent la
tolérance, les cléricaux n'admettent
[ guère la contradiction. 8ïl5 réclament la
liberté de l'enseignement, ils n'enten-
dent point qu'on enseigne autre chose
que la bonne doctrine, c'est-à-dire la
leur.
En sorte que MM. Fournièré et Pro-
lès, pour parler au peuple, se voient
contraints de frapper a une autre porte.
Et s'il est vrai, comme le Temps semble
le craindre, que ces deux socialistes don-
nent le ton à l'Université populaire, je
n'y verrais pour ma part aucun inconvé-
nient. Le « foyer de socialisme » s'oppo-
serait heureusement au foyer de clérica-
lisme. Il en résulterait une interférence,
de rayons, dont les rédacteurs et les lec-
teurs du Temps ne pourraient que se ré-
jouir.
Ajouterai-je que je ne vois pas trùs
bien ce qu'il peut y avoir de « révolu-
tionnaire » dans deux conférences sur
la propriété et l'histoire de la Commune ?
Est-ce que ce ne sont pas deux sujets
inscrits sur tous les programmes offi-
ciels et sur lesquels on interroge les
petits bourgeois, candidats au baccalau-
réat? N'a-t-on le droit d'entretenir le
peuple que des questions qui ne tou-
chent ni à la religion, ni à la politique,
ni à l'armée, ni à la magistrature, ni...
aux intérêts de la sublime Porte, comme
au temps de Figaro ?
M. Hébrard peut se rassurer tout à
fait. Il n'y a pas à craindre que l'Univer-
sitÓ populaire devienne une « agence de
socialisme électoral ». On m'assure que
M. Deherme n'est point socialiste. 11 est
libéral, au vrai sens du mot, je veux dire
qu'il entend la liberté autrement que M.
Hébrard et M. de Mun. Il reste fidèle à
son programme, qui est de permettre à
tous les hommes de bonne volonté, y
compris les collectivistes, d'exposer leurs
idées avec une entière liberté. Le peuple,
éclairé par ce débat contradictoire,
pourra choisir ses opinions avec la
même liberté. Et si M. Leroy-Beaulieu
voulait donner la réplique à M. Four-
nière ou à M. Jaurès, j'imagine qu 'on ne
lui refuserait pas un verre d'eau sucrée.
Pas plus qu'à M. Bertillon, s'il préten-
dait exp liquer aux ouvriers du faubourg,
avant pu après Emile Borel, mattre de
conférences à l'Ecole normale, comment
il conçoit le calcul des probabilités, et
« quelques-unes de ses applications pra-
tiques ».
ANDRÉE TÉRY.
Le service d'à IL' sent
fait gratuitement pendant un an
à toutes les institutrices ayant!
amené au journal trois aboxutOs
monta eau an.
XIXe CONGRÈS
DE LA LIGUE DE L'ENSEIGNEMENT
Toulouse, le 3 novembre 1899.
Cette lettre sera écourtée, et il faut s'en
plaindre aux bibliothèques régimentaires
que le Congrès a eu l'ambition d'organiser
ou de réorganiser platoniquement.
La question, brûlante partout, J'est cent
fois plus encore sous le ciel orageux de
Toulouse balayé depuis deux jours par de
lourdes rafales du vent d'autan. Elle est
brûlante à cause de l'état d'esprit qui règne
depuis près de deux ans dans notre pays et
qui anime la moitié des Français contre
1 autre moitié. Ayez le malheur de parler
de l'armée simplcmcnt,avec respect, même
avec sympathie, si vous n'enflez pas votre
voix, si vous ne montez pas l'échelle des
adjectifs hyperboliques, vous risquez de
passer pour de mauvais Français, et il faut
avouer que c'est plus que désagréable,que
c'est môme douloureux.-..
Or, la Ligue, malgré sa bonne conscience,
redoute cette accusation.
Cependant, puisqu'elle s'ooeupe de l'é-
ducation populaire en général, elle ne peut
se désintéresser des enfants de vingt ans
qu'elle a suivis de l'école du jour à 1 école
au soir, et qui maintenant vivent à la ca-
serne. Elle demande, au moins, que pendant
les trois années qu'ils vont consacrer à
l'apprentissage du métier des armes, ils
n'oublient pas qu'un de leurs premiers de-
voirs envers la Patrie est de cultiver leur
intelligence et d'être en même temps que
de bons soldats, de bons citoyens et de bra-
vog gens.
Il faudrait qu'ils eussent des livres, par
conséquent.
Et ils en ont, en réalité, puisque les bi-
bliothèques régimentaires existent; mais
l'organisation en est peut être encore un
peu sommaire, le fonctionnement ne donne
pas encore tous les résultats que nous
sommes en droit d'en attendre, enfin le
choix des livres laisse peut-être à dusirer...
(Je vous ai avertis que nous marchions sur
un terrain glissant.) .. „ .
Une bibliothèque par compagnie est cent
fois préférable à une bibliothèque unique
pour le régiment tout entier. On se figure
difficilement, en effet douze cents soldats
I entassés dans une seule salle de lecture.
Donc... tout le monde est d'accord ; il y
aura une bibliothèque par compagnie.
Mais ce qui est important ce sont les
. livres qui la composeront. Car ce n'est pas
• tout de manger, il faut encore que les ali-
ments soient do bonne qualité, bien pré-
parés et tout a fait assimilables.
Quiies choisira ?
Et c'est là que l'on trouve le terrain horri-
blement chauJ sous les semelles, car pour
nous autres de la Ligue, sans exception, le
b011 liorc c'est celui qui 'est empreint de
J'es pri t laïque; le bm livre, c'est celui qui
continuera l'œuvre entreprise à l'école et
continuée au cours d'adultes; le bm li/JI'c,
c'est celui qui répond au sentiment intime
des fils non dégénérés de la Révolution
française.
Tout le monde est d'accord; tout le monde,
entendez-vous, le Conseil général de la Li-
gue, comme le plus modeste des congres-
sistes; mais il faut formuler uu vœu ten-
dant à ce que le catalogue des bibliothèques
des casernes soit élaboré selon les condi-
tions que je viens d'énumérer, et pour ne
pas être accusés d ôlro de mauvais Fran-
çais, on éplucho chaque formule, chaqua
terme.
La commission spéciale chargée de pré-
parer ler lo rapport, avait décidé, pour n'éveil-
er aucune susceptibilité, que le ministre de
laguerre nommerait pour choisir les livres
, una «Mnmi&|ûa»4B0mposée, ewlusiirs«MiftA
d'officiers. Mais cette décision a été vive-
ment combattue par un des membres les
plus distingués du Bureau, M. Dessoycs.
Celui-ci a demandé une commission mixte,
dont une partie serait nommée par le Mi-
nistre de l'instruction publique, et c'est sa
motion qui a prévalu; mais après quel
bruyant et môme brillant engagement!
La première partie de la séance plénière
a été remplie par des vœux intéressant la
fusion des associations des élèves des ly-
cées et collèges avec ceuv des écoles pri-
maires. Quelques institutions onl,pl'Jlcslé
contre les charges qui s'accumulent suis
cesse sur leurs épaules, et ont demandé
que les réunions des associations n'eussent
plus lieu le dimanche. Ils n'avaient pas ré-
fléchi sans doute que ce serait les supprimer
complètement, puisque les autres jours de
,1a semaine sont consacrés au travail. 011
,les a engagés à s'adresser à l'initiative pri-
vée afin d'assurer d'un seul coup l'exten-
sion des réunions du dimanche par la jeu-
'< nesse, et le repos si bien ga^né de l'inslltu-
teur ? Les voeux en ce sens ont été voLés.
Mais nous sommes encore loin d'avoir
fini notre besogne ; demain soçp. entière-
ment consacré au travail. Pour ce sair,
nous allons Il monter au Capilole Il (per-
sonne, je l'espère ne sera jugé capable de
le sauver), 011 la municipalité nous offre
un punch d'honneur, et le spectacle d'un
bal sur la place. Pourvu que 1e ciel
si lourd tout à l'heure ne nous prive pas
de la joyeuse farandolo !
A ilnmnin i'ncnApn
PAULINE KERGOMARD.
A L'INSTITUT
C'était hier séance publique à l'Institut.
Publique... cela veut dire qu'il est possible
de pénétrer si l'on a un billet d'entrée. Or
ces blllels, si j'en crois une lettre courtoi-
sement désolée de M. Larroumet, il appar-
tient à un M. Pingard de les répartir. M.
Pingard est un petit vieillard à l'échiné
courbe avec les vieilles douairières mais
parfaitement incivil, jusqu'à la grossièreté,
avec d'autres personnes, j'en porte témoi-
gnage : s'il ne sait envoyer à temps les ex-
cuses que sa mauvaise lune d'hier l'a mis
dans le cas d'exprimer, il peut dire adieu à
la légende de bonhomie joviale dont il a
su, roublard, s'auréoler.
Si l'Institut prend à cœur de faire exécu-
ter par l'orchestre do l'Opéra, la cantate
des Prix de Rome de composition, on doit
croire que ce n'est pas exclusivement pour
récréer les oreilles de quelques vieilles
dames qui savent à quel laquais ou em-
ployé donner la pièce ; c'est avant lout dans
l'intérêt de la célébrité naissante du jeune
lauréat. Cela implique qu'il y ait un service
régulier fait aux critiques de chaque jour- !
nal, fût-ce un journal qui n'est pas de la
couleur politique do M. PingarcJ, fonction- 1
naire rétribué, nous voulons le croire, pour
entretenir avec tout le public des rapports
convenables.
Le prix de Rome ayant été décerné cette
année à MM. Charles Levadé, Edmond
Malherbe, il y a eu deux cantates, l'une au
début de la séance, l'autre à la fin. Toutes
deux dirent, sur des vers d'Eugène Adenis,
l'amour de la nymphe Callirhoé pour
Apollon, puis son châtiment par Diane. La
partition de M. Levadé fut d'un mélodismc
heureux, elle eut tout le succès ; celle de M.
Malherbe, un peu sèche l'emporte cependant
en habilité polyphonique. Chacun fut élève
de Massenet ; l'un eut..cn outre, les conseils
de Lenepveu, l'autre de Fauré.
Mlles Grandjean, Lafargue, Mastio. MM.
Engel et David gagnèrent loyalement leur
médaille d'or de collaborateurs inter-
prètes.
M. Jules Lefebvre, président de l'Acadé-
mie des Beaux-Arts, donna élégamment les
conseils d'adieu aux parlants pour Home et
fit le bref éloge funèbre des disparus do
l'année: MM. Georges Duplessis, le marquis
de Chennevières, lo comte Henri Delaborde.
Il annonça,entre aUlres,un legs de 12 500 fr.
fait par M. Gouvy pour que le revenu en
soit attribué comme pension à un musicien
nécessiteux ; et la constitution d une rente
annuelle de 5,000 francs, par Mme la ba-
ronne Nathaniel de Rothschild « pour être
attribuée à des artistes que les intirmilés
empêcheraient de vivre de leur talent ».
Nous; voudrions pouvoir nous associer a
l'éloge que M. Larroumet, secrétaire perpé-
tuel de l'Académie, fit ensuite de M. Charles
Sarnier. Mais l'Opéra et la salle de théâtre
Ju Casino de Monle-Carlo sont des œuvres
irop fâcheuses pour l'art musical; notre
-aucune est indélébile. Si belle que soit
Jour l'œil l'ordonnance de ces édifices,
IOUS songeons surtout qu'ils furent très
coûteux et assez mal appropriés à leur des-
.ination acoustique.
Assurément, je deviendrais indulgente et
anthousiaste si, par hasard, je songeais au
monstre de M. Bernier. notre Opéra-Co-
mique. Mais comme je n y veux point son-
jer, de peur do cauchemar, je retiendrai
le l'éloge qui a fleuri aux lèvres de M. Lar-
roumet la gerbe seule qu'il adresse à la
veuve. C'est aux soins et au caractère de
sa compagne, que Garnier dut l'expansion
rte son génie et la durée de ses jours.
Les Femmes d'armes ne sont pas toujours
les dindes qu'Alphonse Daudet a décrites.
cc Combien d'artistes,au contraire, sublimes
enfants, désarmés dans la lutte pour l'exis-
tence, ont trouvé au foyer domestique l'ab-
négation et la tutelle sans lesquelles ils
«'«■iiaaianl mu uitrro al np&orl »
CÉCILE MAX.
UNE ÉCOLE MÉNAGÈRE
en Allemagne
L'opinion publique commence à com-
prendre chaque jour davantage l'impé-
rieuse nécessité de l'enseignement profes-
sionnel. L'Allemagne avait depuis long-
temps tburné son attention vors ces insti-
tutions. Les sociologues et les hommes
d'Etat les plus éminents de l'Allemagne se
sont attachés à l'œuvre hautement patrio-
tique, de la diffusion de l'instruction pro-
fessionnelle.
Le progrès de cette instruction se déve-
loppe chez nos voisins avec une rapidité
inouïe, et encore dernièrement, la Belgique
a chargé M. pytreroen, professeur à l'Uni-
versité de Gand,rie se rendre en Allemagno
et d'y étudier l'importante question de t'en-
se'gnemcut professionnel.
Nous aous contenterons pour aujourd'hui
de par!er de l'Ecole ménagère située àCarls-
rulie. C est un établissement modèle à tous
les égards.
Cette Ecole réunit tous lesgonres d'Ecoles
ménagères et professionnelles pour filles,
que l'on peut rencontrer ailleurs séparé-
ment.
i° Elle forme des couturières et des mo-
distes dans tes cours de deux ans.
Les élèves y apprennent la couture, la
confection et les autres branches se rappor-
tant directement ou indirectement à leur
métier. EUes doivent rester deux &ne à
elfos tM Miftire qui au£-
mente au fur et à mesure de leurs progrès.
Cest une sorte d'atelier d'apprentissage
travaillant pour le dehors . Si cette pro-
duction commerciale ne suscite pas trop
de réclamations de l'industrie privée, c'est
parce que la plupart des couturières de la
ville ont été formées à cette école et lui
sont reconnaissantes des services qu'elles
en ont retirés. Cette section de l'école est
gratuite et la plup:Lrt des élèves logent à
i'énote.
2" La môme institutionforme des servan-
tes et des jeunes filles se destinant au ser-
vice domestique. Des personnes de la cam-
pagne viennent y suivre un cours de dix
semaines, surtout d'instruction ménagère.
[On France, ces cours répondent à un véri-
table besoin économique.
3' L'Ecole enseigne anssi les travaux de
né nage aux jeunes tilles de la bourgeoisie.
4- Le soir, il y a des cours ménagers à
,'usag-e des femmes d'ouvriers.
5* Cette école formée des maîtresses des
'cotes ménagères pour les autres villes
l'Allemagne.
L'Ecole a deux cuisines distinctes: La
:uisine relevée, qui ne sert qu'à l'instruc-
ion et la cuisine ordinaire qui vend ses
produits à raison de 55 pfennigs (60 centi-
nes) par repas : soupe, viande et légumes.
Olle a toute une clientèle d'employées du
.étégraphe, des bureaux et de divers éta-
)tissoncnts privés, qui viennent prendre
eurs repas à l'Ecole.
Dans le môme bâtiment réunis sous la
néme direction se trouvent installés : une
irèche d'enfants pauvres, une gardienne et
in fourneau économique.
Toutes ces œuvres sont des créations du
frauenverfiin (cercle des femmes).
La ville donne un subside à cette utile
nstitution. Les dames patronnesses sup- .
ttécnt au déficit et s'intéressent d'ailleurs
constamment à l'œuvre. L'Hcotc reçoit
néme de temps en temps, la visite des
irinçesses de la maison impériale.
L'instruction ménagère se donne aussi
laIlS les écoles primaires supérieures : les
liments qu'on y prépare sont consommés
iar les élèves.
Une propreté et un ordre remarquable
ciment dans ces écoles.
ISKRA.
On dit...
A L'ELYSÉE
Lo Président do la République, accompa-
gné par M. Waldeck-Itousseau, président
du conseil, a quitté Paris, hier matin. se
rendant à Marly ofl a lieu une chasse or-
ganisée en l'honneur des membres du corps
diplomatique.
AU PALAIS
L'Association de la presse judiciaire pari-
sienne a tenu, hier, au Palais dt3 Justice,
une assemblée générale pjur procéder à
l'élection d'un président, en remplacement
de M. A. Bergougnan, arrivé au terme de
ses cinq années de mandat, et qui en dé-
clinait le renouvellement.
Après avoir, par acclamation, nommé M.
A. Bergougnan président honoraire, en
reconnaissance des services qu'il a rendus 1
à l'Association, l'assemblée a élu président
le vice-président, M. Victor Taunay, et vice-
président M. A. Vonovcn, secrétaire.
M. Victor Beau a été élu ensuite secré-
taire en remplacement de M. Vonoven.
CONTRE LA GUERRE
Hier, a eLi lieu à la salle des Mille Colon-
nes, une représentation organisée par le
Théâtre Civique « Contre la Guerre. »
M. Ernest Vaughan avait accepté la pré-
sidence cio cette intéressante séance : il a
prononcé au début une allocution pleine
d'esprit et de bonne humeur.
Après une conférence très belle et très
applaudie de M. Léopold Lacour, le public
très nombreux afaitun gros succès à Mmes
Marthe Mellot et Andrée Ribbes et à MM.
Gémier, de Max, Geolfroy et Boyer qui ont
récité quelques morceaux des grands maî-
tres llétrissant les horreurs de la guerre.
LE MARIAGE DU LIEUTENANT-COLONEL
PICQUART.
Plusieurs journaux ont annoncé le pro-
chain mariage du lieutenant-colonel Pic-
quart, et 10 bruit a couru que la future
fiancée de l'ancien chef de bureau des ren-
seignements au ministère de la guerre ne
serait autre que Mlle de White,
Le lieutenant-colonel Picquart nous in-
forme que ces nouvelles sont absolument
fausses en tous Doinls,
LA SANTÉ DE M. D'ORNANO
L'état de santé de M. d'Ornano n'est pas
aussi satisfaisant que l'on pouvait '1 espe-
rer, d'après lo diagnostic des médecins.
La nuit dernière le blessé a été repris
d'une forte fièvre, et se plaint en outre de
souffrir des contusions qu'il a reçues.
Le docteur Félizet qui ne peut encore se
prononcer, a déclaré que l'état du blesse,
vu son ùge, était très grave, et que la gue-
rison serait très douloureuse et très lon-
cri 11 A..
COMMENT ON ÉCRIT L'HISTOIRE
Relevé dans le leader de la Ltbre Parole
| ces quelques lignes :
t - Cuanoine a été assassiné pu les Souda-
. nais et il a droit aux mêmes honneurs que
•le colonel Klobb qui, probablement, a été
tué dans les* mômes conditions sans qUI
Voulet y soit pour rien... »
Pour un peu on dirait que c'est Klobb qui
a assassiné Voulet et Chanoine.
D'OU VIENT QUE LA MER EST SALÉE
Le Bulletin mensuel de Biarritz Association
pose la question et répond de suite :
Amina, la plus vieille des fées cuskarien*
nés, était un jour de fort mauvaises hu-
meur; le patriarche, son mari, i'avaft mise
en colère, il trouvait que son bouillon était
horriblement salé, La fée prit le pot-au-
feu, le jeta et le brisa contre un énorme
rocherqui se trouvaitau milieu de l'Océan :
c'est depuis lors que la mer est salée.
N'est-ce pas qu'elle est ingénieuse la Ia-
l!endA hasmm 9
LES CRIMES AU SOUDAN
La Revue blanche publie un article de Mf.
Jean Rodes qui a longtemps vécu en Afri-
que,et qui apporte de nouveaux témoigna-
ges iL l'enquête sur les crimes au Soudan.
Voici quelques détails sur les marchés
d'esclaves africains :
d'il y avait naguère deux grands producteurs
Lesol.ives : Sarnory et los calontics l'r.im;.iises.
t a puissance de Samory n'est [ilua : n0l15 res-
(lns les seuls maîtres du ru lircli(,. Lo conqu «V
rant noir avait besoin de uaptifs, parce qu'it
payait de cette monnaie, aux dioulas, les che-
vaux, la poudre et les :trmM Nous en avons
besoin, nous, pour recruter nos tirailleurs. J'ai
vu, moi-même, la cour du posta da Biraako...
emplie dl" femmes et d'enfants qui leur avaient
été distribués. A la veille du départ de la co-
lonne Sikasso, j'ai entendu les ottloier.-; stimule/
leurs hommes par cette perspective alléchant.
et, les paroles no tH*rHsAnt pas, ils ont ensuile
prêché d'exemple en se servant les premiers.
Il ne serait peut-être pas sans intérêf
d'interviewer certains sauvages ; de leur
demander ce qu'ils pensent de nous, civi-
lisés ?
LA GRANDE ROUE
Le ciel nous gratifie d'un temps vraiment
superbe, mais les soirées sont fraîches et
brumeuses; aussi la Grande Roue n'est-
elle plus ouverte quo dans l'après-midi,
jusqu'à six heures. L'aflluence y est d'ail-
leurs toujours aussi considérable, chacun
tenant à refaire la superbe ascension et à
revoir les attractions groupées autour do
la Roue. .
A L'ÉTRANGER
Le gouvernement monténégrin a noram®
M. Jean-Louis Brunet publiciste à Paris'
vice-consul du Monténégro en France.
LA DAME D. VOILÉE.
INFORMATIONS PARLEMENTAIRES
La rentrée des Chambres
L'Officiel a publié hier le décret sur-
vant :
Le Président de la République française,
Vu l'article 2 de la loi constitutionnelle du la
juillet 1875,
Décrète :
Article premier. — Le Sénat et la Chambre des
députés sont convoqués en scssioa cxlr.lordi.
naire pour le Ii novembre I8'YJ.
Art. 2. — Lo président du conseil, ministre de
l'intérieur et ch; cultesest chargé de l'exécution
du présent décret.
Eait à Paris le 2 novembre 1899.
EMILK LounuT.
Par le Président de la République :
Le président du con
ministre de l'intérieur et'des cultes,
WALDBCK-ROUSSEAU.
La commission du budget
Réunie hier, la commission a examiné la
budget de la justice dont le rapport est
confié à M. Pourquery de Boissorin.
Les divers chapitres ont été adoptés sans
modifications notables, sauf le chapitre 3
ayant trait au Conseil d'Etal, dont lo rap-
porteur demande la réorganisation. La ré-
forme en question tendrait à dédoubler la
section du contentieux tout en ne laissant
qu'un président. De plus, il s'agirait d'a-
mender la ici organique du Conseil d'Etat
en vue d'augmenter les effectifs dfs maî-
tres des requêtes et auditeurs. Ce chapitre
a été réservé.
Lundi, la commissien entendra le minis-
tre de la marine sur la question de cons-
tructions neuves de la flotte.
Les interpellations
M. d'Aulan a prévenu le ministre do fa
guerre de son intention de l'interpeller au
sujet du déplacement du régiment de Mon-
lélimar.
De son côté, M. Georges Berry a écrit an
président du conseil qu'il l'interpellerait
sur le retard apporté à la convocation dei
Chambres.
Cordial régénérateur
Une nouvelle préparation, aujourd'hui, a
presque complètement remplacé le fer CIl
thérapeutique: c'est le Vin Dcsiles, et il est
indiscutable que, sous l'influence de ce cor-
dial, l'appétit se relève, la circulation sa
régularise, la digestion devient normale,
les fonctions intestinales sont parfaites, lo
système nerveux fortifié se calme, tes for-
ces se réparent, les chairs ntraissées repous-
sent roses et fermes et la peau ridée se tend
lisse pour les recouvrir.
'
LES DOCUMENTS
DU
PROCÈS DE LA HAUTE-COUR
RAPPORT DE M. HENNION
(Suite)
27 mal 18911
A la réunion de vendredi dernier, aiuc
Mille Colonnes, Guérin a fait distribuer dans
la salle par deux, individus un grand nom-
bre de médailles à l'effigie du duc d'Or-
léans.
29 mai 1899.
Comme je l'ai dit dans la note de samedi
dernier, la permanence de la Ligue des pa-
triotes est établie chez Raguin, marchand
de vins, t6, place Dauphine; la chambre
louée par Le Menuet, où doit se trou."
Fillau avec trois autres ligueurs, était i p
tel Henri IV, 25, place Dauphine. Dubuc «JJJ
la Jeunesse antisémite a établi sa perma-
nence au café des Cadrans, 2,
Michel. Dubar avec une trentaine dinaivj
dus n'appartenant à aucune Ligue 13b
tenir chez Bouquet, marchand de VIOl, =
place Dauphine, là, il altendra îrmôs (PXr
Dubuo; ses hommes sorti tous armés
TROISIEME ANMb. — ip W "
1- -> •■' - - ■■ ■ , ■-
[texte illisible]
la tu»#M : Cano,* .>
CILENDRIEIl RËFDBUCAII
15 BRUMAIRE AN C VIO
-%-P-
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(usages de la Bible à lire et à miditef
LUC XVIII, 42-43.
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M OCTOBRE 139)
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1LA FRONDE journal quotidien,
politique, littéraire, est dirigé,
administré, rédigé, composé pas
des femmes.
Toutos les communications relatives à
la rédaction doivent être envoyées à Mme
Emmy Fournier, rédactrice en chef de la
FRONDE.
Carnet de la Semaine
Dimanche è.— Saintes rolique3.
Lundi 6. — Fin des vacances des Facultés.
Mardi 7. —Fête protestante de la Réforme. —
Réunion «le laLisueduDroitdes Femmes, 8 h. 1/2
dans le hall de la Fronde.
Mercredi 8. — Aux Tuileries, ouverture del'Ex-
flosition des chrysanthèmes. — A la Mairie de
Saml-Sulpire à 1 h. 1/2, réunion du groupe de
la Solidarité des Femmes.
Jeudi 9. — Clôture des inscriptions pour les
Bourses municipales «le ph-irmaciende tr'classe.
Samedi il.— La Saint-Martin. Pèlerinage au
tombeau de saint Martin, à Tours.
Dimanche H. — Semaine annuelle des prieres
pour toutes les Unions chrétiennes protestantes
du monde.
Aujourd'hui
5 novembre
Al h. 1/2 Courses à Autcuil.
A l'école coml}1unale, 71, rus de l'Ouest, réu-
nion des jeunes tilles du p&tronage Maria De-
raiSUlrs.
La Parisienne, société sirtaophilo d'amateurs
éleveurs de serins hollandais donne son con-
cours annuel dans les salons de Corazza, au Pa-
lais-Hoyal, de t h. à 4 h.
La Société d'instruction et d'éducation mili-
taires « Les Touristes - donne sa fête annuelle,
à 1 h. 1/2, au Gymnase municipal Voltaire, 1, rue
Japy.
Comité de propagation des principes de la
Révolution française. 28, rue Clavel, à 2 h. 1/2
Cours sur la Révolution, le dimanche a novem-
bre, à deux heures et demie du soir.
Les originaires du Gard tiendront leur réu-
nion à 3 h. salle Cartailler, 2, bd du Temple.
Université populaire, 157, faubourg Saint-An-
toine, le jour : lecture, jeu, musée. Le soir :
musique, chant.
Visites aux Musées du Louvre, du Luzembourg.
de 10 h. à 4 h. ; Cluny, de 11 h. à 4 h.; Guimet et
GaUicra. de midi à 4 h ; Palais de Justice, de 11 h.
à 4 h ; Ilútel-dt- Ville. de 2 à 3 h.; Monnaie, de
midi à 3 h.; Trésor de Notre-Dame, Sainte-Chapelle
et Panthéon, de 10 h. à 4 h.; Invalides, musée et
tombeau, de midi à 3 h.; Jardin des Plantes, la
ménagerie, de 1 h. à 5 h.; galerie d'histoire na-
turelle, de Il h. à 3 h.; Aquarium du ?rocodero,
de 9 à Il h. et de 1 à 3 h.; Palais de Saint-Ger-
main, de 10 h. 1/2 à 4 h.; Palais de Fontaine-
KM«, de 11 h à 4 h.; Versailles : le Palais et les
Trianons, de 11 à 5 h.; Le Jeu de Paume, de midi
à 4 heures.
La Ronde des Aubes
Pâle, les cheveux déjà mouillés d'une
tueur d'agonie, la mourante, de ses
yeux large ouverts, regarde l'ombre. La
chambre est toute noire. Auprès de la
garde endormie, la veilleuse vient de
s'éteindre, avec un petit grésillement.
Loin, bien loin, cinq heures sonnent.
Oh! la nuit, l'angoisse, les ténèbres
pleines de troubles cauchemars! Loin,
bien loin, cinq heures sonnent. Le jour,
le jour! Quand viendra-t-il?... Une blan-
cheur filtre entre les volets, et la mou-
rante hallucinée reconnaît :
L'aube blanche
« De l'abime d3 tes souvenirs, je sur-
gis. C'est moi qui riais aux mousse-
lines de ton berceau, quand, toute petite
fille, ton rêve imaginait des cortèges
d'anges, des frissons de célestes ailes in-
clinées vers toi. J'étais pareille à l'aube in-
nocente de ta pensée,et quand je touchais
tes paupières, je cueillais ton premier
regard, ton premier sourire, car tu m'ai-
mais fraternellement. Reeonnais-moi.
Je suis ton enfance môme, couronnée de
ces fleurs puériles qui ressemblent à de
petites âmes inconscientes : les perce-
neige, les pâquerettes, naïve guirlande.
incolore et sans parfum. »
La mourante sourit. Mais l'apparition
a fondu comme une brume. Et conti-
nuant la ronde tournoyante des souve-
nirs, surgissent à leur tour :
L'aube bleue
« Sous ma couronne de jacinthes pâ-
les, dans mes traînantes gazes d'azur,
j'enchantai tes yeux de jeune fille à tra-
vers les vitres de la voiture qui te rame-
nait de ton premier bal. Etonnée, tu con-
templais l'aspect nouveau de la ville
endormie, les ponts, les quais où s'étei-
gnaient des réverbères, les toits de froi-
des ardoises bleuâtres, le fleuve où traî-
nait mon reflet. Tu frissonnais un peu,
sous la fourrure, et dans ta jeune tête
lasse, les fanfares du bal éteignaient len-
tement leurs échos. Tu ne voyais pas les
balayeurs grelottants, les haillons des
thiffonnières, les lourdes charrettes des
maralchers. L'azur du matin voilait toutes
choses dans une vapeur féerique, le fleu-
ve, les toits, les rues, et l'avenir aussi,
t'avenir tout bleu que ne redoutait pas
ton adolescence. »
L'aube rose
« Sur ma chevelure virginale, je porte:
ttn rameau d'églantines, tout humides
de rosée, et si pudiques que les années
n'ont pu déplier leur corolle jusqu'au
calice et dévoiler leur cœur rougissant.
Je porte, sur ma chevelure virginale, les
fleurs de ta dix-huitième saison,les fleurs
de tes chastes amours. Souviens-toi. J'ai
bien souvent mêlé ma jeune splendeur à
tes insomnies heureuses, tu m'attendais
comma une confidente, comme une amie
et je te prêtais ma lumière quand, seule,
dans le grand silence de cinq heures, le
coude sur l'oreiller, tu relisais les lettres
du fiancé absent. Tu te levais parfois,
dans la fièvre de l'attente ; volets ouverts
tu tendais tes lèvres à ma fraîche ca-
resse ; tu regardais s'épanouir les étoiles
et le ciel rougir comme une vierge sous
lès baisers.»
L'Aube d'or
«Au matin des nuits d'amour je t'éveil.
lais, glissant jusqu'à ton lit, entre les
rideaux, uti, long rayon, détaché comme
une plume d'or de mon aile lumineuse
Dès que paraissait ma face éclatante, h
chœur des oiseaux me saluaient; tes
fleurs d'août, les voluptueuses roses
semblaient pressentir les heures brû.
lantes et le délict) d'éclore avant de se
flétrir. 0 jeune femme, je te fascinais
aussi! Déesse forte et féconde, je renou-
velais en toi la force de l'amour fécond
Souviens-toi ! c'est à l'heure ail tes yeus
s'emplissaient de ma flamme que tu son
tis tressaillir ton premier-né. Un sublime
orgueil t'envahit. A cet instant, tu com-
munias avec la nature éternelle, el
comme triomphait au ciel la gloire du
jour, ainsi triomphait en toi la vie.»
L'Aube grise
««Hélas ! hélas! la vie triomphante pré-
pare les victoires de la mort. Souviens-
toi de la nuit terrible où tu ne pleurais
pas. où tu ne priais pas, où tu contem-
plais ton enfant chérie, si pâle dans les
roses pâles, au reflet de3 cierges vacil-
lants. Tu avais touché le fond de la dou-
leur humaine. A force de souffrir, tu ne
savais plus même si tu souffrais. Hors
du temps, hors de la vie, tu croyais
rouler dans des abîmes de silence, dans
le silence de l'éternité.
«Les cierges blêmirent sous mes yeux
froids. Alors, tu ouvris la fenêtre. Le
ciel, la mer, la forêt se voilaient d'un
gris céleste, doucement perlé, triste et
pur comme un deuil angélique. Un oi-
seau vint se poser sur la grille du jar-
din. Il pépia joyeusement, puis d'un
coup d'aile, dans les arbres proches, il
gagna le nid où s'éveillait l'humble cou-
vée, née de son amour... Et toi, pressant
ton cœur percé des sept glaives, tu
pleuras seule dans l'horreur du matin.»
1 L'aube pourpre
«A l'orient des cités,quand la nuit plie
son drapeau noir, je déploie un éten-
dard rouge. Je me lève par les sinistres
hivers, quand les pauvres ont froid,
quand les pauvres ont faim, quand
monte des mornes faubourgs le sanglot
de la misère réveillée, le piétinement des
troupeaux humainsvers le travail. Alors,
ceux qui toute la nuit ont penché leur
front lourd sur un livre, rêvant l'avène-
-raent de la justice et le règne de l'amour,
ceux-là me saluent comme un présage,
parce que je sors victorieuse de l'ombre,
telle une divine guerrière qui ne sent
pas couler son sang.
« Et toi-même, au milieu de ta vie,
quand aux soucis passagers de l'amour,
succédèrent des aspirations plus hautes,
tu m'as reconnue comme une messagère
d'avenir. Et la page où tu écrivais tes
révoltes, tes efforts, tes espoirs, touchée
par moi, restera lumineuse. »
L'aube pile
« La dernière du cortège, j'apparais
quand s'évanouit la ronde de mes sœurs.
Je ne porte ni fleurs, ni rayons, ni robe
de pourpre. Plus blême que l'aube
blanche, plus confuse que l'aube grise,
je n'ai pas d'autre couleur que le reflet
de l'au-delà. Tu ne m'as jamais vue en-
core, et tu ne me verras pas deux fois.
« Je suis celle qui apaise et délivre ; je
suis le matin de l'Eternité, aperçu de
l'autre côté des tombeaux. »
La mourante soupire et sourit. Ses
yeux se ferment, ses mains se glacent et
dans la confuse pâleur du jour naissant,
l'âme tremblante s'évapore...
MARCELLE TINAYRE.
NOTES D'UNE
FRONDEUSE
Débarras
1 La lecture des journaux de province
est toujours chose intéressante; c'est une
mine inépuisable de documents, par les
faits locaux qui y sont révélés — et la
psychologie ne perd rien à regarder par
le gros bout de la lorgnette, dans la pré-
cision du détail qui compense l'éloigne-
ment.
Ainsi, M. Gidet, du Progrès de la
Somme, a conté, l'autre jour, une his-
toire tout à fait édifiante... si édifiante
même qu'elle vaut d'être répandue, voire
claironnée.
Pnchevillers est une commune de rar-
rondissement de Doullens, assez « bien
pensante » pour s'endetter à la construc-
tion d'une école congréganiste.
Or, à l'amortissement de cette dette,
un obstacle existait : le pauvre de l'en-
droit, un perclus, né soixante-douze ans
auparavant dans le pays où, après avoir
dépensé ses forces, usé ses muscles, il
avait, moralement et légalement, le droit
de mourir.
Il gênait — on s'en débarrassa.
A la première heure, par ordre du
maire, le messager vint enlever le vieux,
comme un colis; le hissa dans sa dili-
: gence... et s'en fut le déposer, parmi les
brumes matinales, faubourg Saint-Pierre,
à Amiens, sur les talus de la Citadelle.
Il y resta des heures, sans secours,
affamé et grelottant. Si, par chance, des
agents n'étaient survenus, l'infortuné y
serait mort.
Que dites-vous du maire de Puchevil-
lers, de sa façon de comprendre le devoir
civique, la solidarité humaine, et la chré-
tienne charité ?
La loi châtie (abandon d enfant, même
si la malheureuse qui s'y résout par honte
ou par misère, a pris des mesures de sau-
vegarde contre le froid, contre la faim.
Permet-elle donc l'abandon du vieil-
lard, de l'infirme, dans des conditions
abominables, presque homicides, et par
un magistrat?
Nous attendons ltJ réponse.
SÉVERINE.
LE SPECTRE ROUGE
Le lundi 13 novembre, un député de
Paris doit faire à l'Université populaire
une conférence sur la « propriété so-
ciale If. Le 25, un journaliste exposera
« les causes qui ont amené la Com.,
mune ».
Le Temps s'en étonne et s'en indigne.
L'Université populaire serait-elle un
foyer de socialisme? Diable! Casse-cou...
S'il avait su, le Temps n'aurait pas
«marché a; il n'aurait pas fait de ré-
clame à l'entreprise...
C'eût été vraiment dommage. Les ter-
rassiers qui lisent le Temps chaque soir
en mangeant leur soupe, ne seraient
pas allés chez Deherme. Mieux vaut en-
core, à tout prendre, passer la soirée
chez le marchand de vins que d'aller
; entendre un orateur socialiste.
Car le député, c'est M. Pournière, le
« collectiviste révolutionnaire ».Le jour-
naliste, c'est notre confrère Prolès, de la
Petite République. Et vous n'ignorez pas
que ce sont là personnages très dange-
reux, qui ne dissimulent point leurs des-
seins subversifs...
Il est regrettable, en effet, que MM.
Fournière et Prolès ne puissent prendre
la parole dans les cercles ouvrions c&-,
tholiques, que patrone M. de Murt: ïlà y
, feraient peut-être de plus utile besogne.
Par malheur, bien qu'ils prêchent la
tolérance, les cléricaux n'admettent
[ guère la contradiction. 8ïl5 réclament la
liberté de l'enseignement, ils n'enten-
dent point qu'on enseigne autre chose
que la bonne doctrine, c'est-à-dire la
leur.
En sorte que MM. Fournièré et Pro-
lès, pour parler au peuple, se voient
contraints de frapper a une autre porte.
Et s'il est vrai, comme le Temps semble
le craindre, que ces deux socialistes don-
nent le ton à l'Université populaire, je
n'y verrais pour ma part aucun inconvé-
nient. Le « foyer de socialisme » s'oppo-
serait heureusement au foyer de clérica-
lisme. Il en résulterait une interférence,
de rayons, dont les rédacteurs et les lec-
teurs du Temps ne pourraient que se ré-
jouir.
Ajouterai-je que je ne vois pas trùs
bien ce qu'il peut y avoir de « révolu-
tionnaire » dans deux conférences sur
la propriété et l'histoire de la Commune ?
Est-ce que ce ne sont pas deux sujets
inscrits sur tous les programmes offi-
ciels et sur lesquels on interroge les
petits bourgeois, candidats au baccalau-
réat? N'a-t-on le droit d'entretenir le
peuple que des questions qui ne tou-
chent ni à la religion, ni à la politique,
ni à l'armée, ni à la magistrature, ni...
aux intérêts de la sublime Porte, comme
au temps de Figaro ?
M. Hébrard peut se rassurer tout à
fait. Il n'y a pas à craindre que l'Univer-
sitÓ populaire devienne une « agence de
socialisme électoral ». On m'assure que
M. Deherme n'est point socialiste. 11 est
libéral, au vrai sens du mot, je veux dire
qu'il entend la liberté autrement que M.
Hébrard et M. de Mun. Il reste fidèle à
son programme, qui est de permettre à
tous les hommes de bonne volonté, y
compris les collectivistes, d'exposer leurs
idées avec une entière liberté. Le peuple,
éclairé par ce débat contradictoire,
pourra choisir ses opinions avec la
même liberté. Et si M. Leroy-Beaulieu
voulait donner la réplique à M. Four-
nière ou à M. Jaurès, j'imagine qu 'on ne
lui refuserait pas un verre d'eau sucrée.
Pas plus qu'à M. Bertillon, s'il préten-
dait exp liquer aux ouvriers du faubourg,
avant pu après Emile Borel, mattre de
conférences à l'Ecole normale, comment
il conçoit le calcul des probabilités, et
« quelques-unes de ses applications pra-
tiques ».
ANDRÉE TÉRY.
Le service d'à IL' sent
fait gratuitement pendant un an
à toutes les institutrices ayant!
amené au journal trois aboxutOs
monta eau an.
XIXe CONGRÈS
DE LA LIGUE DE L'ENSEIGNEMENT
Toulouse, le 3 novembre 1899.
Cette lettre sera écourtée, et il faut s'en
plaindre aux bibliothèques régimentaires
que le Congrès a eu l'ambition d'organiser
ou de réorganiser platoniquement.
La question, brûlante partout, J'est cent
fois plus encore sous le ciel orageux de
Toulouse balayé depuis deux jours par de
lourdes rafales du vent d'autan. Elle est
brûlante à cause de l'état d'esprit qui règne
depuis près de deux ans dans notre pays et
qui anime la moitié des Français contre
1 autre moitié. Ayez le malheur de parler
de l'armée simplcmcnt,avec respect, même
avec sympathie, si vous n'enflez pas votre
voix, si vous ne montez pas l'échelle des
adjectifs hyperboliques, vous risquez de
passer pour de mauvais Français, et il faut
avouer que c'est plus que désagréable,que
c'est môme douloureux.-..
Or, la Ligue, malgré sa bonne conscience,
redoute cette accusation.
Cependant, puisqu'elle s'ooeupe de l'é-
ducation populaire en général, elle ne peut
se désintéresser des enfants de vingt ans
qu'elle a suivis de l'école du jour à 1 école
au soir, et qui maintenant vivent à la ca-
serne. Elle demande, au moins, que pendant
les trois années qu'ils vont consacrer à
l'apprentissage du métier des armes, ils
n'oublient pas qu'un de leurs premiers de-
voirs envers la Patrie est de cultiver leur
intelligence et d'être en même temps que
de bons soldats, de bons citoyens et de bra-
vog gens.
Il faudrait qu'ils eussent des livres, par
conséquent.
Et ils en ont, en réalité, puisque les bi-
bliothèques régimentaires existent; mais
l'organisation en est peut être encore un
peu sommaire, le fonctionnement ne donne
pas encore tous les résultats que nous
sommes en droit d'en attendre, enfin le
choix des livres laisse peut-être à dusirer...
(Je vous ai avertis que nous marchions sur
un terrain glissant.) .. „ .
Une bibliothèque par compagnie est cent
fois préférable à une bibliothèque unique
pour le régiment tout entier. On se figure
difficilement, en effet douze cents soldats
I entassés dans une seule salle de lecture.
Donc... tout le monde est d'accord ; il y
aura une bibliothèque par compagnie.
Mais ce qui est important ce sont les
. livres qui la composeront. Car ce n'est pas
• tout de manger, il faut encore que les ali-
ments soient do bonne qualité, bien pré-
parés et tout a fait assimilables.
Quiies choisira ?
Et c'est là que l'on trouve le terrain horri-
blement chauJ sous les semelles, car pour
nous autres de la Ligue, sans exception, le
b011 liorc c'est celui qui 'est empreint de
J'es pri t laïque; le bm livre, c'est celui qui
continuera l'œuvre entreprise à l'école et
continuée au cours d'adultes; le bm li/JI'c,
c'est celui qui répond au sentiment intime
des fils non dégénérés de la Révolution
française.
Tout le monde est d'accord; tout le monde,
entendez-vous, le Conseil général de la Li-
gue, comme le plus modeste des congres-
sistes; mais il faut formuler uu vœu ten-
dant à ce que le catalogue des bibliothèques
des casernes soit élaboré selon les condi-
tions que je viens d'énumérer, et pour ne
pas être accusés d ôlro de mauvais Fran-
çais, on éplucho chaque formule, chaqua
terme.
La commission spéciale chargée de pré-
parer ler lo rapport, avait décidé, pour n'éveil-
er aucune susceptibilité, que le ministre de
laguerre nommerait pour choisir les livres
, una «Mnmi&|ûa»4B0mposée, ewlusiirs«MiftA
d'officiers. Mais cette décision a été vive-
ment combattue par un des membres les
plus distingués du Bureau, M. Dessoycs.
Celui-ci a demandé une commission mixte,
dont une partie serait nommée par le Mi-
nistre de l'instruction publique, et c'est sa
motion qui a prévalu; mais après quel
bruyant et môme brillant engagement!
La première partie de la séance plénière
a été remplie par des vœux intéressant la
fusion des associations des élèves des ly-
cées et collèges avec ceuv des écoles pri-
maires. Quelques institutions onl,pl'Jlcslé
contre les charges qui s'accumulent suis
cesse sur leurs épaules, et ont demandé
que les réunions des associations n'eussent
plus lieu le dimanche. Ils n'avaient pas ré-
fléchi sans doute que ce serait les supprimer
complètement, puisque les autres jours de
,1a semaine sont consacrés au travail. 011
,les a engagés à s'adresser à l'initiative pri-
vée afin d'assurer d'un seul coup l'exten-
sion des réunions du dimanche par la jeu-
'< nesse, et le repos si bien ga^né de l'inslltu-
teur ? Les voeux en ce sens ont été voLés.
Mais nous sommes encore loin d'avoir
fini notre besogne ; demain soçp. entière-
ment consacré au travail. Pour ce sair,
nous allons Il monter au Capilole Il (per-
sonne, je l'espère ne sera jugé capable de
le sauver), 011 la municipalité nous offre
un punch d'honneur, et le spectacle d'un
bal sur la place. Pourvu que 1e ciel
si lourd tout à l'heure ne nous prive pas
de la joyeuse farandolo !
A ilnmnin i'ncnApn
PAULINE KERGOMARD.
A L'INSTITUT
C'était hier séance publique à l'Institut.
Publique... cela veut dire qu'il est possible
de pénétrer si l'on a un billet d'entrée. Or
ces blllels, si j'en crois une lettre courtoi-
sement désolée de M. Larroumet, il appar-
tient à un M. Pingard de les répartir. M.
Pingard est un petit vieillard à l'échiné
courbe avec les vieilles douairières mais
parfaitement incivil, jusqu'à la grossièreté,
avec d'autres personnes, j'en porte témoi-
gnage : s'il ne sait envoyer à temps les ex-
cuses que sa mauvaise lune d'hier l'a mis
dans le cas d'exprimer, il peut dire adieu à
la légende de bonhomie joviale dont il a
su, roublard, s'auréoler.
Si l'Institut prend à cœur de faire exécu-
ter par l'orchestre do l'Opéra, la cantate
des Prix de Rome de composition, on doit
croire que ce n'est pas exclusivement pour
récréer les oreilles de quelques vieilles
dames qui savent à quel laquais ou em-
ployé donner la pièce ; c'est avant lout dans
l'intérêt de la célébrité naissante du jeune
lauréat. Cela implique qu'il y ait un service
régulier fait aux critiques de chaque jour- !
nal, fût-ce un journal qui n'est pas de la
couleur politique do M. PingarcJ, fonction- 1
naire rétribué, nous voulons le croire, pour
entretenir avec tout le public des rapports
convenables.
Le prix de Rome ayant été décerné cette
année à MM. Charles Levadé, Edmond
Malherbe, il y a eu deux cantates, l'une au
début de la séance, l'autre à la fin. Toutes
deux dirent, sur des vers d'Eugène Adenis,
l'amour de la nymphe Callirhoé pour
Apollon, puis son châtiment par Diane. La
partition de M. Levadé fut d'un mélodismc
heureux, elle eut tout le succès ; celle de M.
Malherbe, un peu sèche l'emporte cependant
en habilité polyphonique. Chacun fut élève
de Massenet ; l'un eut..cn outre, les conseils
de Lenepveu, l'autre de Fauré.
Mlles Grandjean, Lafargue, Mastio. MM.
Engel et David gagnèrent loyalement leur
médaille d'or de collaborateurs inter-
prètes.
M. Jules Lefebvre, président de l'Acadé-
mie des Beaux-Arts, donna élégamment les
conseils d'adieu aux parlants pour Home et
fit le bref éloge funèbre des disparus do
l'année: MM. Georges Duplessis, le marquis
de Chennevières, lo comte Henri Delaborde.
Il annonça,entre aUlres,un legs de 12 500 fr.
fait par M. Gouvy pour que le revenu en
soit attribué comme pension à un musicien
nécessiteux ; et la constitution d une rente
annuelle de 5,000 francs, par Mme la ba-
ronne Nathaniel de Rothschild « pour être
attribuée à des artistes que les intirmilés
empêcheraient de vivre de leur talent ».
Nous; voudrions pouvoir nous associer a
l'éloge que M. Larroumet, secrétaire perpé-
tuel de l'Académie, fit ensuite de M. Charles
Sarnier. Mais l'Opéra et la salle de théâtre
Ju Casino de Monle-Carlo sont des œuvres
irop fâcheuses pour l'art musical; notre
-aucune est indélébile. Si belle que soit
Jour l'œil l'ordonnance de ces édifices,
IOUS songeons surtout qu'ils furent très
coûteux et assez mal appropriés à leur des-
.ination acoustique.
Assurément, je deviendrais indulgente et
anthousiaste si, par hasard, je songeais au
monstre de M. Bernier. notre Opéra-Co-
mique. Mais comme je n y veux point son-
jer, de peur do cauchemar, je retiendrai
le l'éloge qui a fleuri aux lèvres de M. Lar-
roumet la gerbe seule qu'il adresse à la
veuve. C'est aux soins et au caractère de
sa compagne, que Garnier dut l'expansion
rte son génie et la durée de ses jours.
Les Femmes d'armes ne sont pas toujours
les dindes qu'Alphonse Daudet a décrites.
cc Combien d'artistes,au contraire, sublimes
enfants, désarmés dans la lutte pour l'exis-
tence, ont trouvé au foyer domestique l'ab-
négation et la tutelle sans lesquelles ils
«'«■iiaaianl mu uitrro al np&orl »
CÉCILE MAX.
UNE ÉCOLE MÉNAGÈRE
en Allemagne
L'opinion publique commence à com-
prendre chaque jour davantage l'impé-
rieuse nécessité de l'enseignement profes-
sionnel. L'Allemagne avait depuis long-
temps tburné son attention vors ces insti-
tutions. Les sociologues et les hommes
d'Etat les plus éminents de l'Allemagne se
sont attachés à l'œuvre hautement patrio-
tique, de la diffusion de l'instruction pro-
fessionnelle.
Le progrès de cette instruction se déve-
loppe chez nos voisins avec une rapidité
inouïe, et encore dernièrement, la Belgique
a chargé M. pytreroen, professeur à l'Uni-
versité de Gand,rie se rendre en Allemagno
et d'y étudier l'importante question de t'en-
se'gnemcut professionnel.
Nous aous contenterons pour aujourd'hui
de par!er de l'Ecole ménagère située àCarls-
rulie. C est un établissement modèle à tous
les égards.
Cette Ecole réunit tous lesgonres d'Ecoles
ménagères et professionnelles pour filles,
que l'on peut rencontrer ailleurs séparé-
ment.
i° Elle forme des couturières et des mo-
distes dans tes cours de deux ans.
Les élèves y apprennent la couture, la
confection et les autres branches se rappor-
tant directement ou indirectement à leur
métier. EUes doivent rester deux &ne à
elfos tM Miftire qui au£-
mente au fur et à mesure de leurs progrès.
Cest une sorte d'atelier d'apprentissage
travaillant pour le dehors . Si cette pro-
duction commerciale ne suscite pas trop
de réclamations de l'industrie privée, c'est
parce que la plupart des couturières de la
ville ont été formées à cette école et lui
sont reconnaissantes des services qu'elles
en ont retirés. Cette section de l'école est
gratuite et la plup:Lrt des élèves logent à
i'énote.
2" La môme institutionforme des servan-
tes et des jeunes filles se destinant au ser-
vice domestique. Des personnes de la cam-
pagne viennent y suivre un cours de dix
semaines, surtout d'instruction ménagère.
[On France, ces cours répondent à un véri-
table besoin économique.
3' L'Ecole enseigne anssi les travaux de
né nage aux jeunes tilles de la bourgeoisie.
4- Le soir, il y a des cours ménagers à
,'usag-e des femmes d'ouvriers.
5* Cette école formée des maîtresses des
'cotes ménagères pour les autres villes
l'Allemagne.
L'Ecole a deux cuisines distinctes: La
:uisine relevée, qui ne sert qu'à l'instruc-
ion et la cuisine ordinaire qui vend ses
produits à raison de 55 pfennigs (60 centi-
nes) par repas : soupe, viande et légumes.
Olle a toute une clientèle d'employées du
.étégraphe, des bureaux et de divers éta-
)tissoncnts privés, qui viennent prendre
eurs repas à l'Ecole.
Dans le môme bâtiment réunis sous la
néme direction se trouvent installés : une
irèche d'enfants pauvres, une gardienne et
in fourneau économique.
Toutes ces œuvres sont des créations du
frauenverfiin (cercle des femmes).
La ville donne un subside à cette utile
nstitution. Les dames patronnesses sup- .
ttécnt au déficit et s'intéressent d'ailleurs
constamment à l'œuvre. L'Hcotc reçoit
néme de temps en temps, la visite des
irinçesses de la maison impériale.
L'instruction ménagère se donne aussi
laIlS les écoles primaires supérieures : les
liments qu'on y prépare sont consommés
iar les élèves.
Une propreté et un ordre remarquable
ciment dans ces écoles.
ISKRA.
On dit...
A L'ELYSÉE
Lo Président do la République, accompa-
gné par M. Waldeck-Itousseau, président
du conseil, a quitté Paris, hier matin. se
rendant à Marly ofl a lieu une chasse or-
ganisée en l'honneur des membres du corps
diplomatique.
AU PALAIS
L'Association de la presse judiciaire pari-
sienne a tenu, hier, au Palais dt3 Justice,
une assemblée générale pjur procéder à
l'élection d'un président, en remplacement
de M. A. Bergougnan, arrivé au terme de
ses cinq années de mandat, et qui en dé-
clinait le renouvellement.
Après avoir, par acclamation, nommé M.
A. Bergougnan président honoraire, en
reconnaissance des services qu'il a rendus 1
à l'Association, l'assemblée a élu président
le vice-président, M. Victor Taunay, et vice-
président M. A. Vonovcn, secrétaire.
M. Victor Beau a été élu ensuite secré-
taire en remplacement de M. Vonoven.
CONTRE LA GUERRE
Hier, a eLi lieu à la salle des Mille Colon-
nes, une représentation organisée par le
Théâtre Civique « Contre la Guerre. »
M. Ernest Vaughan avait accepté la pré-
sidence cio cette intéressante séance : il a
prononcé au début une allocution pleine
d'esprit et de bonne humeur.
Après une conférence très belle et très
applaudie de M. Léopold Lacour, le public
très nombreux afaitun gros succès à Mmes
Marthe Mellot et Andrée Ribbes et à MM.
Gémier, de Max, Geolfroy et Boyer qui ont
récité quelques morceaux des grands maî-
tres llétrissant les horreurs de la guerre.
LE MARIAGE DU LIEUTENANT-COLONEL
PICQUART.
Plusieurs journaux ont annoncé le pro-
chain mariage du lieutenant-colonel Pic-
quart, et 10 bruit a couru que la future
fiancée de l'ancien chef de bureau des ren-
seignements au ministère de la guerre ne
serait autre que Mlle de White,
Le lieutenant-colonel Picquart nous in-
forme que ces nouvelles sont absolument
fausses en tous Doinls,
LA SANTÉ DE M. D'ORNANO
L'état de santé de M. d'Ornano n'est pas
aussi satisfaisant que l'on pouvait '1 espe-
rer, d'après lo diagnostic des médecins.
La nuit dernière le blessé a été repris
d'une forte fièvre, et se plaint en outre de
souffrir des contusions qu'il a reçues.
Le docteur Félizet qui ne peut encore se
prononcer, a déclaré que l'état du blesse,
vu son ùge, était très grave, et que la gue-
rison serait très douloureuse et très lon-
cri 11 A..
COMMENT ON ÉCRIT L'HISTOIRE
Relevé dans le leader de la Ltbre Parole
| ces quelques lignes :
t - Cuanoine a été assassiné pu les Souda-
. nais et il a droit aux mêmes honneurs que
•le colonel Klobb qui, probablement, a été
tué dans les* mômes conditions sans qUI
Voulet y soit pour rien... »
Pour un peu on dirait que c'est Klobb qui
a assassiné Voulet et Chanoine.
D'OU VIENT QUE LA MER EST SALÉE
Le Bulletin mensuel de Biarritz Association
pose la question et répond de suite :
Amina, la plus vieille des fées cuskarien*
nés, était un jour de fort mauvaises hu-
meur; le patriarche, son mari, i'avaft mise
en colère, il trouvait que son bouillon était
horriblement salé, La fée prit le pot-au-
feu, le jeta et le brisa contre un énorme
rocherqui se trouvaitau milieu de l'Océan :
c'est depuis lors que la mer est salée.
N'est-ce pas qu'elle est ingénieuse la Ia-
l!endA hasmm 9
LES CRIMES AU SOUDAN
La Revue blanche publie un article de Mf.
Jean Rodes qui a longtemps vécu en Afri-
que,et qui apporte de nouveaux témoigna-
ges iL l'enquête sur les crimes au Soudan.
Voici quelques détails sur les marchés
d'esclaves africains :
d'il y avait naguère deux grands producteurs
Lesol.ives : Sarnory et los calontics l'r.im;.iises.
t a puissance de Samory n'est [ilua : n0l15 res-
(lns les seuls maîtres du ru lircli(,. Lo conqu «V
rant noir avait besoin de uaptifs, parce qu'it
payait de cette monnaie, aux dioulas, les che-
vaux, la poudre et les :trmM Nous en avons
besoin, nous, pour recruter nos tirailleurs. J'ai
vu, moi-même, la cour du posta da Biraako...
emplie dl" femmes et d'enfants qui leur avaient
été distribués. A la veille du départ de la co-
lonne Sikasso, j'ai entendu les ottloier.-; stimule/
leurs hommes par cette perspective alléchant.
et, les paroles no tH*rHsAnt pas, ils ont ensuile
prêché d'exemple en se servant les premiers.
Il ne serait peut-être pas sans intérêf
d'interviewer certains sauvages ; de leur
demander ce qu'ils pensent de nous, civi-
lisés ?
LA GRANDE ROUE
Le ciel nous gratifie d'un temps vraiment
superbe, mais les soirées sont fraîches et
brumeuses; aussi la Grande Roue n'est-
elle plus ouverte quo dans l'après-midi,
jusqu'à six heures. L'aflluence y est d'ail-
leurs toujours aussi considérable, chacun
tenant à refaire la superbe ascension et à
revoir les attractions groupées autour do
la Roue. .
A L'ÉTRANGER
Le gouvernement monténégrin a noram®
M. Jean-Louis Brunet publiciste à Paris'
vice-consul du Monténégro en France.
LA DAME D. VOILÉE.
INFORMATIONS PARLEMENTAIRES
La rentrée des Chambres
L'Officiel a publié hier le décret sur-
vant :
Le Président de la République française,
Vu l'article 2 de la loi constitutionnelle du la
juillet 1875,
Décrète :
Article premier. — Le Sénat et la Chambre des
députés sont convoqués en scssioa cxlr.lordi.
naire pour le Ii novembre I8'YJ.
Art. 2. — Lo président du conseil, ministre de
l'intérieur et ch; cultesest chargé de l'exécution
du présent décret.
Eait à Paris le 2 novembre 1899.
EMILK LounuT.
Par le Président de la République :
Le président du con
ministre de l'intérieur et'des cultes,
WALDBCK-ROUSSEAU.
La commission du budget
Réunie hier, la commission a examiné la
budget de la justice dont le rapport est
confié à M. Pourquery de Boissorin.
Les divers chapitres ont été adoptés sans
modifications notables, sauf le chapitre 3
ayant trait au Conseil d'Etal, dont lo rap-
porteur demande la réorganisation. La ré-
forme en question tendrait à dédoubler la
section du contentieux tout en ne laissant
qu'un président. De plus, il s'agirait d'a-
mender la ici organique du Conseil d'Etat
en vue d'augmenter les effectifs dfs maî-
tres des requêtes et auditeurs. Ce chapitre
a été réservé.
Lundi, la commissien entendra le minis-
tre de la marine sur la question de cons-
tructions neuves de la flotte.
Les interpellations
M. d'Aulan a prévenu le ministre do fa
guerre de son intention de l'interpeller au
sujet du déplacement du régiment de Mon-
lélimar.
De son côté, M. Georges Berry a écrit an
président du conseil qu'il l'interpellerait
sur le retard apporté à la convocation dei
Chambres.
Cordial régénérateur
Une nouvelle préparation, aujourd'hui, a
presque complètement remplacé le fer CIl
thérapeutique: c'est le Vin Dcsiles, et il est
indiscutable que, sous l'influence de ce cor-
dial, l'appétit se relève, la circulation sa
régularise, la digestion devient normale,
les fonctions intestinales sont parfaites, lo
système nerveux fortifié se calme, tes for-
ces se réparent, les chairs ntraissées repous-
sent roses et fermes et la peau ridée se tend
lisse pour les recouvrir.
'
LES DOCUMENTS
DU
PROCÈS DE LA HAUTE-COUR
RAPPORT DE M. HENNION
(Suite)
27 mal 18911
A la réunion de vendredi dernier, aiuc
Mille Colonnes, Guérin a fait distribuer dans
la salle par deux, individus un grand nom-
bre de médailles à l'effigie du duc d'Or-
léans.
29 mai 1899.
Comme je l'ai dit dans la note de samedi
dernier, la permanence de la Ligue des pa-
triotes est établie chez Raguin, marchand
de vins, t6, place Dauphine; la chambre
louée par Le Menuet, où doit se trou."
Fillau avec trois autres ligueurs, était i p
tel Henri IV, 25, place Dauphine. Dubuc «JJJ
la Jeunesse antisémite a établi sa perma-
nence au café des Cadrans, 2,
Michel. Dubar avec une trentaine dinaivj
dus n'appartenant à aucune Ligue 13b
tenir chez Bouquet, marchand de VIOl, =
place Dauphine, là, il altendra îrmôs (PXr
Dubuo; ses hommes sorti tous armés
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