Titre : La Fronde / directrice Marguerite Durand
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1899-10-16
Contributeur : Durand, Marguerite (1864-1936). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb327788531
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 16 octobre 1899 16 octobre 1899
Description : 1899/10/16 (A3,N677). 1899/10/16 (A3,N677).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k67037964
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, GR FOL-LC2-5702
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 04/01/2016
« Que ces conditions sont contraires tout
à la fois il l'esthétique d'une ville et à l'hy-
giène publique;
« Considérant d'autre part.
#• • • • , ( !«••••'*
« Arrête :
«< Arliclc premier. — Il est ouvert un con-
cours !',)ur la réfaction du plan cadastral
du plateau de Djibouti... »
< Kffâçôns tout et recommençons! »
BORÉE SE REPOSE
Sent !b s les yachts Columbia et Shamrocii,
deux vachts de première force, ont tenté
de canner ÏAmêrica-Cup, sept fois ils ont
.j.t retourner leur muuiliage, I absence du
vent rendant impossible le départ. t
Jamais de vie de yacht, de yacht améri-
cain, on no vit pareille chose. Lt l'on est
désolé...
Le vent seul est cause de tout.,
Dorée ne veut plus souiller, Boree se re-
pose. Il abandonne le royaume de l'onde
umére à la déesse vapeur.
Ah: petits hatcaux. petits bateaux à voile,
rentré/. bien vile a i ¡MI'L. Ne vous aventu-
rc/ plus sur la grande voie ou vous ne
mPi-rie', que la tempete.
Laisse/ la plar-(>o.. aux grands steamers.
HERCULE AMERICAIN
Kn Amérique, au pays oes mer vu nies»,
I!crcutc v:t encore pour étonner les mon-
(les.il se nomme aujourd'hui Edwin Fulton
Mur.i- ti J "ntîl dc:-, biceps robustes
u-iû ni'el.nîi'i- - d«velopi»ee qui lui a
permis de l'a...:.' r brillamment sa li-
* Voici'qùélss •ut m :aintenant les différents
su, do sa t¡'.Lo d'une,
seule main, un poids de loi ldlos,arc-bouté
sur ses jambes et et. se courbant un peu il
f'oU!i'Y" plus de :.iJlI 'nto".
Kiniii, oouciie p.u- kl',,', il supporte sur
sapjilnne une grande plate-forme eircu-
laire ni'i prennent pl;.l."U t" personnes.
Parisiens avides du spectacles t.uuveaux
cl dis divertissements bizarres, traverse/
les mers et vous verrez percute mémo et
vous pourrez vous promener sur sa vaste
poitrine.
UN NOUVEAU SYNDICAT
tp nouveau svn.i t'. vient de so consti
'"I-l', il a nom :* Association des Ucs5tna-
teurs illustrateurs d'aclualilês.
Lesta Rennes, 0'". les intéresses se sont
h-ou\ôs réunis en nombre -.*t l occasion du
ii:-uc'-s Dreyfus, (| i est nt:c cette institution,
dont le but nettement défini est d établir
entre ces artistes «les liens .tn solidarité
professionnelle, qui à l'exemple d autres
associations similaire;:, et au même litre,
leur permettent .)'n-''r collectivement de
lotit, IL.., moyens pratiques propres a faci-
lite:* leur tâche, à leur assurer partout (1("s
enlises et les pièces ne'.:eshaiivs, el. u
lac(in générale, en ioules c;ri-.'nsHjL'!<'cs, la
participation aux ''l'toils et privilèges accor-
lEs à la presse...
L'importance toujours croissante de la
par:. contiibutive de 1 image dans la publi-
cité donnée aux événements contemporains
justifie pleinement la résolution glus illus-
traient s dits « d actualités II.
Voici les noms des membres du comité:
Président : M. l'aul ilenouartl, vice-prèsi-
dent. : M. L. Sabatiier ; secrétaiiv-general :
M Maurice Feuillet : trésorier: M. L. Mal-
les te : délégués : .MM. Couturier, (Jerardin,
tle lia en en. (i. Bodltll el (i, Scott.
CONCOURS DE PINSONS
Dans certaines provinces de la Helgique,
les concours de chant de pinsons sont très
en vogue. ,
Mais hélas! car ii paraît que la voix de
ces chanteurs est bien plus belle quand ils
pont Ót\'cu:;!cs, leurs propriétaires ont la
malheureuse habitude de leur crever les
1-eux.
Aussi la Société protectrice des animaux
île Mons, voulant raire un effort pratique
pour tâcher de déraciner la coutume llar-
oarc, a-t-elle organisé un concours entre
pinsons non aveu;;ln!
Inutile de dire que ce concours a fort
tien réussi...
Le gouvernement a aussi résolu d inter-
torvenir en laveur des chanteurs ir.arty
"
It!C tonte récente circulaire recommande
nu parquet de tenir la main à l'exéculior
4le l'article 631 du Code pénal qui sévit
con'rc des actes de cruautés exercés sut
les animaux.
KL ce u'est pas trop tôt !
NÉCROLOGIE
A va-il-me r a f'u lieu l'incinération de
Mlle Jf;)nne lîourgeois, la plus jeune des
Jeux Hile:; de M.J -H. Bourgeois, le très
hvmpatliique député du Jura.
Cette jeune lilie a succombe, maigre
les soins les plus éclairés, à la violence de
la fièvre typhoïde.
Elle laisse en un deuil infini son père et
5:1 «ii'ur. Celle-ci fut adorable de dévoue-
ment fraternel..
Mlle Jeanne Uourgeois avait rapporte de
C.,tl-( urg les germes do la terrible lièvre.
Elle est. profondément regrettée de tous
ceux qui ont vécu sous le rayonnement de
*a beauté, de sa grâce et de sa distinction
;..'n'{a!tc.
lies d'-pu!.t''°, f!cs artistes, de nombreux
amis assistaient à la cérémonie do l'inci-
nération. pendant laquelle, l'excellent or-
<:'t''sLr<; de M. Danbé bercail la douleur gé-
nérale par des HuIs d'harmonie.
—o— ^ 1
M. Savarv, sénateur du Finistère est cté-
cédé, Iiier, a 13 suite d'une longue maladie.
Le défunt était nÚ il 'JuimpCtte, le 23 mai
;tH:-,.. Ingénieur, il créa d'importants ateliers
île construction, (le machines agricoles et
de matériel de chemins de fer,
Maire de Quimperlé depuis 1886, membre
de la chambre de commerce do «Juimper,
officier de la Léuion d'honneur, M. Savary
fut élu s-nateiir le 7 janvier 1891. Siégeait
il la eauche rènublicaine.
LA DAME D. VOILÉE.
LA PREMIÈRE SEMAINE
DE L'UNIVERSITÉ POPULAIRE
L'activité qui règne à 1 Université popu-
laire est merveilleuse, et si 1 on augure de
l'avenir par sa première semaine d exis-
tence, on peut affirmer qu'elle aura un
grand succès.
A vrai dire, l'intéressante séance du
lundi 9 octobre (dont la Fronde a rendu
compte par la plume alerte de Mme Bré-
montier), inaugurait plutôt une réorganisa-
tion qu'une organisation proprement dite.
L'association pour la coopération des idées
existe on effet depuis deux ans déjà; cite
travaille depuis qu'elle est née, et le public
en a eu la preuve en lisant, en mars der-
nier, son Manifeste relatif à la création
d'universités populaires .
On avait commencé très modestement.
Chaque soir, quelques ouvriers, désireux
do s'instruire et d échanger des idées, ve-
naient au siège de la société où ils étaient
accueillis par MM. Deliermo, Desjardins,
Séailles, Buisson, d'autres encore. On s'as-
sevait autour d'une lllolo,el l'on causait fa-
miliôrement; il y avait là une vie morale
en commun, aussi précieuse aux « intel-
lectuels qu'aux ouvriers.
C est là, si je ne me trompe, le meilleur
procédé pour faire naitre et pour entretenir
la sympathie, mais il restreint trop le nom-
bre des participants. L'on cause avec fruit,
quand ou est vingt; il faut se contenter
u écuuter lorsque l'on est cent.
Kt puis l'organisation si puissamment in-
téressante et féconde de loytz,,,bec liait, il
Londres, était de nature à exciter ies Óéné-
reuses ambitions du Comité de la Coopéra-
tion des idées. M. Unisson avait rapporté,
de cette cité de la pensée et de la solidarité
une impression profonde et enthousiaste ;
il m avait fait un tableau si séduisant par
son exactitude même — que l'on se promit
de la copier ici, da¡Js la do.méo du possible
tout en l'adaptant aux besoins et aux goûts
du peuple de Ilat,is.
C est une réduction, une infime réduction,
de To.,Ipio!b(,,e Hall, que nous avons inaugurée
le lundi U octobre.
line « inlihlo réduction Il, car Foyncoee
Hall est presque une ville,tandis que notre
Université populaire se compose de quel-
ques salies au rez-de-chaussée.
Ces quelques salles étaient bondées, le
premier soir, jusque dans la rue. Le Cûmlté,
qui on était ravi, en était aussi iegôrement
inquiet ; il se rassurait, cependant, en pen-
sant que, parmi eus contai tes de personnes,
il y avait beaucoup d'amis de l\UUVl'û venus
L'l pour prouver leur sympathie et qUI ne
reviendraient pas le lendemain ; en pèn-
ï-ant, aussi, qu'il y avait beaucoup lie cu-
rieux, dont la curiosité serait éphémère, et
lo Comité avait raison de penser ainsi poar
ces deux catégories d individus. Mais ou il
s'est absolument trompe, c'est au sujet du
L'lai iJllúl,c, de celui pour lequel Université
v ,/jul'iii'e a été créee; car ee public s est
accru chaque soir; aussi bien pour la con-
férence du docteur Jacquet: l 'alcool, les
a lc:)Ú lis¡;s , l-:s alcvulÙ/ucs, et pour celle de
M. Vigouroux, professeur il 1 école <1 l'chi-
tecLu)-c : l(1 vie dans les JXVJS neufs (l'une et
t autre avec projections, ce qui pouvait ex-
nliquer l'empressement des auditeurs-
speclaLeurs, que pour celle tic M. Desjar-
din : le sentiment maternel, interprète par les
nrumU arUstes, ou la « lanterne magique »
était remplacée par un petit nombre de
belles reproductions, accrochées dans l em-
brvon de musée; que pour celle de M. I
Henry Bérenger: la poésie sociale au XIX" sic-
do, sans autre attraction que le talent de
mise au point du conférencier.
El nuu seulement la salle de conférences
était pleine — pleine à craquer — mais 'ta
bibliothèque aussi; et aussi la salle des
jeux, olt le billard u'a pas chôme une mi-
nule, ni le tric-trac, ni la toupie hollan-
daise... , , ....
Chaque soir. je le répète, les adhérents
sont venus plus nombreux. Il est donc in-
discutable que la tentative a été faite au
bon moment, et qu'il faut doter successive-
ment tous les quartiers de Paris d une mai-
son semblable à celle du quartier >.aint-
Anloine. ,.
Kt cependant, nous avons déjà des , ambi-
tions nouvelles pour notre premier enfant.
il faudrait (mais en l'état actuel du local et
des finances, c'est une utopie que je ha-
sarde), Il faudrait avoir, au moins, deux
conférences par soirée, dans deux salles
distinctes, pour que le public puisse se
grouper selon les tendances de son esprit.
(L'utopie d'aujourd'hui étant la réalité de
demain, je me permets d espérer cette amé-
lioration aans eraindre que mon état men-
tal excite la compassion de mes amis.)
Il faudrait beaucoup d'autres choses en-
core, mais tout viendra certainement plus
vite que nous n'aurions osé nous le figurer,
si j'en juge par le courant de sympathie
qui. du dehors, aboutit a la société du fau-
bourg Saint-Antoine : des pharmaciens of-
frent aux sociélaires des réductions de prix
considérables sur les médicaments; un
d'entre eux organiserait mêmes une phar-
macie coopérative ; des medecins sont dis-
posés à. donner des consultations gratuites,
des juristes font la même proposition géné-
reuse; YHarmnne de Lutèc-: pensant que
Il les cœurs sont près de s'entendre quand
les voix ont fraternisé >1 désire donner un
ou des concerts; le théâtre socialiste jOllCl'a
Liberté de M. Pollechcl" puis du Molière;
des professeurs de musique sont disposes
à organiser des cours de solfège; des édi-
teurs publieront les conférences quoti-
diennes...
Et tout cela, ce n'est pas (lu rêve ., ces
une réalité charmante dont le premier dit
manche est un exemple déjà vécu.
En effet VAvare a été lu hier par Maurice
Boucher et quelques amis, devant un au-
ditoire très nombreux — qui l'eut encore
été davantage, si le soleil n 'eùt convié les
habitants du faubourg à jouir à la campa-
gno do cette exquise Journée d 'automne; —
des poésies ont été dites qui ont fait vibrer
ce qu'il y avait de meilleur dans 1 âme des
auditeurs ; des chœurs ont été chantés, et
le soir... Eh bien le soir, nous avons eu un
concert, un vrai concert avec des artistes
aimés du public de la salle Erard eL du
Conservatoire.
Voici d'ailleurs le programme :
1. Sonate Clair de lune (Beethoven), par
Mme Roy-Gaufrès, des concerts Erard.
2. Chant par Mlle B. Gellée, des concerts
Erard..
3. Violon, M. Willaume, premier v:olon
du Conservatoire.
Deuxième partie
1* Prélude, Mendelssohn; Gavote, Bach;
par Mme ltoy-Gaufrès.
2. Mélodie., Schubert, Mlle B. Gellée.
3. Violon, M. Willaume.
L'œuvre vit ; il faut la fortifier, l'étendre ;
nous engageons les braves gens, les bons
esprits et les grands cœurs à la connaître
d'abord, car la connaissant, ils l'aimeront,
et l'aimant, feront ce Qu'il faut faire pour
le prouver.
PAULINE KERGOMARD.
INFORMATIONS PARLEMENTAIRES
M. Berton, député de la Creuse, vient
d'adresser la lettre suivante au président
du Conseil :
Monsieur le Président,
Il y a quelques semaines, je protestais très
vivoni ent contre la demande de convocation an-
lid;.ë,} des chambres, formulée par le gros
Berry, les Baudry d'Aason et autres droitiers et
« nationalistes Olt convocation qui n'aurait eu
pour but que d'a.ugnMntCt- dans le pays. I 'agitt-
tion soulevée par ces marchands t'a patriotisme
et dont ils pensèrent profiler.
Mais autmt j'ai protesté contre la rentrée
avancée, autant je proteste contre la rentrée
constamment retardée.
L état des travaux de la Commission du bud-
get ne Stur.utetrc la causa s-ïrieuse de c ;t
a,ournernent. En ell'et, les 5 0 et quelques dé-
I)uLé:i qui nont pas l'honneur de faire partie de
cette Commission pourraient toujours s'occuper
tics nombreuses interpellations inscrites à l'ordre
du jour, Si, au contraire,la rentrée n'a lieu (lu,,-
le tlb novembre, bien peu de séances auront lieu
avant les vacances de Noël-Janvier et la saint-
Sylvestre arrivera sans que l'année l'JOl) nous
ait apporte plus de rél'ormesque ses devancières
et cela dure depuis bientôt trente ans! Le pays
SI) lassera de, comme Sœur A ine .. no jamais
rien voir venir.
A mon humble avis, j'e3lime donc qu 'il y au-
rait lieu de convoquer immédiatement le 1 arle-
ment étant donné surtout qu'il a été renvoyé au
mois de ..uillet, plus de dix. jours avant, l'épo-
que ordinaire.
Veuillez agréer, cto.
0. BERTON.
Député de la Creuse.
Banquets en l'honneur
DE M. Q. DE BEAUREPAIRE
A Paris
Pendant que M. de Mahy et d'autres sei-
gneurs moins importants de la Ligue de la
)ali-ic française, Il La France aux F...aus-
iairc:i » célébraient à Saumur les hautes
vertus de M. Quesnay de Beau repaire, un
oyeux cercle d'artistes et d hommes de
ct.trcs offraient au café Voltaire un ban-
!uct iL l'illustre mysLilicaLcur Karl, celui
lui s'est désigné lui-même sous l appella-
,ion de (c 1 nomme qui & vu M. do Beauro-
jaire deux fois. »
Le menu spirituellement illustre par
Couturier était ainsi compose :
l'otage perles pollonaiscs
tète de Q. Li l:l vinaigrette
Fane-filets de t'Echo aux pommes
Marinoni au gratin
Desserts
fetit; fours de la L. 1). L. P- F.
Fromage de liochefort
Poires de lu Ligue
Confitures en pots de liàle
Vins
Champagne Mercier
Dire que la plus franche gaieté a régné
pendant, ce repas parait inutile.
Les visilesde Kart chez l'ancien président
ue Chambre à la Cour de cassation et sa
rencontre dans 1 'escalier, avec le fameux
tÓmoin Cernuschi, élaient desodyssées bien
faites pour dérider les plus moroses, et le
banquet d'hier n'en comptaient point.
Au dessert, notre excellent confrère, Guy.
Peron, directeur du lléveil du quartier, latin a
lu les nombreuses lettres d'excuses de tous
les inystilioateurs de Q. de Beaurepaire.
Des toasts ont été portés à Karl par M. Hub-
b:u'd. ancien député, Armand Charpentier,
Chincholle, du Figa/'o, et Ph. Dubois de
l'Aurore.
Un amusant discours de Guy-Peron, des
remerciements spirituels des héros de la
l'été Karl et le vote pd.r acclamation de l'or-
dre du jour suivant :
« Les étudianls et étudiantes, rapins et ra-
pines, hommes et femmes de IeLtres,réunis
au café VoHaire,consiùèrant : 1a que le nom
de U. de Beaurepaire est un véritable atten-
tat -,*L la pudeur ; 21 qu'il y aurait danger
pour les mœurs il laisser plus longtemps
dans la circulation un nom publiquement
déshonoré par l'objet même qu'il désigne,
signale g. de U. à M. Bérenger, gardien vi-
sitant de la morale en France, ainsi qu'à
M. le directeur des services du toui-à-
l 'ègout de la ville.»
Avant de se séparer, on a bu a la santé
de l'intègre magistrat, à qui Karl avait for-
mollement promis une carte volocipedique
annotée en allemand par le capitaine Drey-
fus.
A Saumur
MM. do Mahy, de Grand maison et d'Es-
fourbeillon l'étaient, hier, Q.dc Beaurepaire
à l'hôtel de 1:1 Paix, à Saumur.
Au champagne de nombreux toasts ont été
prononcés. Puis lecture a été donnée de
plusieurs dépêches d'excuses, Karl retenu
au banquet, que lui offrait le lléveil du Quar-
tier Latin a télégraphié: .
« Regrets, témoignage de sincère admi-
ration.
M. Cavaignac, le général Mercier, le pi-
queur Germain, le boyaudier Villon et M.
Cernuszki s'étaient excusés.
Un toast a été porté à Karl, et l'assistance
s'est séparée aux airs de « A bas les tral-
tres. Il Vivent les Faussaires.
La sortie a eu lieu sans incident. Un con-
vive, coiffé d'une loque de magistrat, suivi
de tous sescarnara^les a pi-emeneen ville une
tète de veau que les habitants de Saumur
ont pou admirée.
Ht là-zlë.,sus, les poires de la Ligue se
sont dirigées vers la gare.
HÉLÈNE SÉE.
Les incidents signalés au banquet de Sau-
mur se sont peut-être passés au café Vol-
taire et vice-versa. Nos lecteurs recti-
fieront. ,
La Manifestation d'Albi
La réunion privée qui a eu lieu hier com-
prenait 2,000 persoi.ues...
Elle était présidée par M. le vice-amiral
meunier qui a lu un discours patriotique
qu'il a terminé par les cris de c Vive 1 Ar-
méo 1 Vive la France..
Aussitôt après, M. le marquis do Solages
et M. Amédée 11ci 1 lo ont lait successive-
ment le procès de l'internationalisme.
M. le marquis de Solages a attaque plus
particulièrement M. Jaurès et a achevé son
discours en criant : « Vive Dieu! vive 1 ar-
mée! Vive la Patrie! »
Puis M. Syvelon lit des lettres d excuses
de MM. Lemaitre, Coppéc et Barrés; MM. La-
sies et Millevoyo prennent successivement
la parole
Tous les orateurs sont bruyamment ap-
plaudis et la réunion prend lin à 5 heures.
A la sortie, la foule qui s'était massée
sur la place du Vigan, qu occupent militai-
rement les gendarmes et qu'on peut éva-
luer il 10,000 personnes, manifeste par des
sifflets et des huées contre les organisa-
leur:) do la réutiion.
A la gare au moment du départ des
Carmausiens une manifestalion hostile
s'est produite.
Kn ville, dos bandes de républicains par-
courent les rues en chantant la Marseil-
laise et en criant: Vive Loubel, Vive la Re-
puhHque! A bas la calotte 1 Gr;lce aux me-
sures d'ordre prises el:à la constante inter-
vention du maire qui fail preuve de beau-
coup de fermeté et d'autorité, et aussi a
l'inlervention active du préfet, toute cott:-
l sion a pu être évitée.
Comme MM. Gabriel Syveton et Joseph
Menai d venaient de la gare oll ils étaient
allés reconduire leurs amis partant pour
Paris, ils ont été l'objet de voies de fait de
la port de personnes qui se trouvaient a la
terrasse du Café Divan.
Tandis que M. Syveton recevait un coup
de canne sur la nuque, M. Ménard était
frappé et bousculé par d'autres personnes.
Il a reçu lui aussi un violent coup (le canne
sur lo* bras gauche. Rentré à l'hôtel de la
Poste, il a été pansé par un medecin, qui a
déclaré qu it avait une légère fracture du
cubitus. M. Ménard a dù mettre son bras
en écharpe.
La ville a recouvré son calme,
Le bruit court que la chambre syndicale
lIes mines, dans une réunion tenue hiei
aurait pris une décision pour décider Il
grÔve.
On ajoute que sa résolution serail'rcndul-
Dublloue aujourd'hui
ECHOS
du Procès Dreyfus
Une adresse au capitaine Dreyfus
Le groupe de l'Union républicaine de
Digne a envoyé au capilaine Dreyfus l 'a-
dresse suivante :
« Les membres du groupe de 1 Union ré-
publicaine de Digne, réunis en assemblée
générale, adressent au capitaine Dreyfus,
les sentiments de satisfaction qu ils éprou-
vent en le sachant entin libre, sentiments
dont sont animés tous les sincères défen-
seurs de la démocratie républicaine après
l'incompréhensible arrêt rendu le 8 sep-
tembre, jugementquiabienUH été remplace
par une autre mesure de réparation ci. de
clémence, émanant de la plus souveraine
magistrature du pays, c'est-à-dire de l'ho-
norable Président cie la République.
« Mais, fermement convaincus de votre
non-culpabilité, les membres du groupe
estiment que ce n'est pas seulement à une
mesure de clémence accordée par le chef
de l'Etat, mais à une éclatante réparation
d'honneur à laquelle vous avez droit, afin
que votre innocence soit indiscutablement
reconnue, afin qu'il ne subsiste plus une si
lourde tache sur les annales judiciaires du
pays qui a vu la grande Révolution émanci-
patrice de 1789..
« Fermement résolus à vous soutenir de
tous nos vœux, dans cette réhabilitation
qui doit s'accomplir avec l'aide de nos ém;-
nents défenseurs, nous affirmons ne point
désespérer de cette cause, car continuer à
défendre la vérité et le droit, c'est travail-
ler au succès de la République et à relever
l'idéal de justice par lequel la France est
au premier rang des piys civilisés. « Vive
l'humanité! Vive la Hcpubhque! Il
POLITIQUE ETRANGERE
La guerre au Transvaal
En Angleterre, on ne se dissimule pas la
possibilité d'une levée des Hollandais du
Cap en faveur do leurs frères, les UO;:l'S.
Toutefois, il n'y a pas encorc de mouve-
ment insurrectionnel dans la colonie, bien
que tes Afrikanders du Cap expriment leur
manque de sympathie envers la causo /in-
glaise, eu ouvrant des souscriptions pour
les soldats boërs blessés.
L'opinion publique à Londres considère
que, dans l'état de choses actuel auC'!,
ron doit s'estimer heureux que le m nis-
tère conserve la neutralité. Lo Foreing-
Office peut se rendre compte que ce n'est
pas du côté de la Hollande que l'on d,.i,
s'attendre à une coopération quelconque
contre le Transvaal ; la question Sud-Afri-
saine n'a entraîné l'opinion jusqu à pré- tent qu'en faveur de la république. De plus,
IIJ commente assez violemment l attitude {
)rise par M. Schreiner et le soin qu il s est c
lonné d'éviter de blesser les Boiirs en ne
critiquant pas les mesures dont ils avaient c
ls6 envers les Uitlanders. Cette retenue
le peut manquer d'exercer une influence c
lérasle sur le Royaume-Uni, car les Hollan-
lais du Cap ne se font pas remarquer par c
eur amour pour la Grande-Bretagne. La r
lisproportion qui existe entre ses forces et c
selles du Transvaal rend plus héroïque 1 at- f
.ilude de la République Sud-Africaine.
Test l'histoire rééditée de la Grèce décla-
'ant la guerre à la Turquie. (
Maintenant, il est hors de doute que les (
3oêrs veulent agir promptement et que s
eurs succès, s'ils n'accusent pas definiti- ^
renient la victoire, n'en constituent pas
Tioins un présage assez heureux. Il est cer- g
ain que la question anglo-transvaalienne
L déchaîné une guerre qui pourra durer (
plusieurs années,et etque l'Angleterre assume t
le plus en plus la consécration d'un blâme {
iniversol. C'est contre son esprit de con- ,
luôte, contre son hypocrisie cléricale, son (
avidité démesurée, que les Ktats s inscn- j
vent aujourd'hui. Le Portugal, au milieu
Jo toutes ces manœuvres politiques en j
train do so produire, a remarqué que le ,
cabinet de Saml-Jamefil, essayant de se
prévaloir do l'alliance anglo-porlugaise
lans la question de la haie de Delagoa, ne
voulait qu'une chose, avoir un pied sur le
continent européen, et s'assurer enJ ortu- 1
sal la prépondérance dans 1 ensemble des (
combinaisons qui touchent a la politique
exlérieure. Or°il paraît qu'un traité ancien
définit les obligations du Porlugal à l e„ard
de la Grande-Bretagne et, peut-etre, y
aurait-il là une cause de ruine pour le gou-
vernement portugais, puisqu elle mettra
en cause l'avenir de ses colonies.
A Potsdam, il semblerait possible main-
tenant qu'un entretien concernant la cause
anglo-lransvaalienne ait eu lieu entre Guil-
laume Il et la reine Wilhelmine, et l'on
nous assure que l'empereur aurait promis
son intervention au gouvernement hollan-
dais si la campagne d'extermination contro
les Bocrs se poursuivait trop longuement.
Au Basutoland des communications té-
légraphiques ont été établies.
Au Cap, d'après les derniers avis reçus,
on compterait neufs morts et dix blesses
dans la collision do deux trains aux Trois-
Sæu l's.
1,500 Co('rs sont actuellement il BorJen-
siding, au Nord de Fourteon Streams.
Mafibogo a été abandonnée.
D'après une dépêche de Kitnberley le dé-
tachemenl de 1 Ktat libre campé à Bardon
Kop, à onze milles do là, a pris la direction
du Sud....
Une autre dépêche de Kimherley confirme
que, hier, à 2 heures, les iïoërs ont attaqué
Mafeking. mais ont été repousses.
Quelques tentes boërs ont été vues dans
la direction du Sud-Esl à huit nulles de
Kimberley...
Un mouvement militaire acte distingue a
dix milles dans la direction de J'Est.
Aucune nouvelle ne nous parvient de la
frontière occidentale.
Le conseil général allemand a lancé une
proclamation à ses nationaux, leur ordon-
nant de se tenir en dehors dej toute parti-
cipation aux hostilités.
Hier, 15 octobre, là'ligne télégraphique
et la voie ferrée ont été coupées à Modder-
fonlcin, à environ 25 milles au sud de Kim-
berley.
Une colonne de 3 à 400 Boërs a été aper-
çue par des ofticiers anglais se dirigeant
vers le pont de la rivière Modder.
Les troupes amenées par le croiseur pn-
Ille?-I'ul ont été expédiées à la colonie du Cap
sur Simonslown, le no lanciers s'est trouvé
amené par un transport.
I.a nuit dernière à Dundan les commu-
nications au moyen d'éclaireurs ont été
maintenues en're la garnison de Ladysmith
et le détachement d Acton Hives. Le régi-
ment s'étend sur uno longueur de quatre
milles et possède douze canons. On a lieu
de croire qu'il attend que l'olfensivo soit
donnée par les Angtais.
A Dunbar.des patrouilles parties de Glen-
en ont échangé «lueiques coups de feu
av 'c une petite armée de tjoi*-rs sur la route
de !Iell)i-nLktir. On s'entend généralement
à dire que les Hours occupent Newcastle.
Au Natal, on évalue à environ quinze mille
hommes le total des troupes anglaises. Sur
ce nombre il y aurait 9,000 soldats ti La-
dysrnilh avec 82 canons, et, 1,000 à Glencœ
armés de trois batteries de campagne.
Les lanciers qui se trouvaient à bord du
transport Warda ont été transbordés sur
1 Avoca. Le Nevasa est parti hier après-midi
pour Le Cap.
Le refus des Banques, y compris la Ban-
que nationale (-'Li Transvaal, d'accepter l'or
transvaalien. cause un grand embarras. Un
certain nombre d'étrangers ne possédant
que de cet 01', des spéculateurs olfrcnl de
l acheter avec escompte.
Hier, les communications télégraphiques
ont été définitivement suspendues avec le
Transvaal et 1 Ktat Libre.
Les communications télégraphiques et
par chemins de fer du coté du Nord ne
vont pas au-delà de Glencoe.
l'ne dépêche arrivée de Capetown nous
annonce l'attaque de Mafeking à deux re-
prises.
Les assaillants sont repousses.
A Vryburg. dans le Bechuanaland un
train a été expédie à vitesse d'express; il
se composait d'une machine et d'un wagon,
et devait ramener tous les employés de
chemin de fer, tous les fugitifs venus des
points situés (lans la région sud de Mare-
bogo.
A Kimberley, un train de voyageurs est
parti précédé d'une machino blindée.
Au Natal, le général Yule a pris le com-
mandement des troupes à Glencœ*
On assure que les troupes des Boërs s'a-
vancent de Vryhead sur Dundee.
1 Les derniers télégrammes do Newcastle
lisent que la ville n'est pas occupée par
es Boërs. Le dernier train a quitté New-
,ast'.e, hier, en emmenant les employés du
ihemin de fer et du télégraphe.
Les Boërs sont campés & 15,000 de Now.
:asUe.
Lo transport Warda doit emmener une
compagnie de lanciers.
A Durban, une dépêche de Ladysmith dé.
ilare que deux détachements de volontai-
'es ont quitté le camp pour reconnaître ur
:orps considérable de Boërs venant do lf
tasse de Tintwa.
Les dernières nouvelles du Natal dison1
ju'il n'y a eu de ce côté qu'une incursion
lé quelques éclaireurs boërs qui ont tiri
;ans résultat quelques coups de feu sur lee
Lvants postes anglais et qui se sont retiré!
ians qu'on leur ait riposté.
Le corps boër occupant Border Siding,
lui possède de l'artillerie vient d'engageR
me action sur ce point.
Hier, !e bruit courait avec persistance
jue les troupes anglaises auraient arrêta
in corps de Boërs du Transvaal essayant
l'effectuer une jonction avec lo corps dt
Hoers de Mnodder-Rives.
Un assez important engagement aurait eu
lieu if. Spilfonlein, à la gare du chemin de
fer du Sud de Kimberley, mais le rait ti'es,
pas confirmé.
A Herschoi près deVluvial North, les in-
rligènes arrivent en toute hâte se plll.igno.n'
d'avoir enduré de mauvais traitements, e.
d'avoir été dépouillés de leur argent.. Quel-
ques-uns ont été tués sur les frontières do
l'EtaL Libre.
înn.
Portugal
On a constaté, hier, àOporlo, cinq cas dt
peste et deux décès à l'hôpital où sont lei
pestiférés.
Le vapeur City-of-Amdcrdain, venant do
Liverpool, est arrivé devant Leixoès, mais
la libre pratiauc lui a été refusée parce
ou'un cas de choléra s'est produit à bord.
Roumanie
Le bulletin publié hier matin il Bucharcs.
par les médecins, annonce que l'étal de
prince Carol s'est aggravé. La t.ctnpcraLurt
et la fièvre ont augmenté. Lo cœur hal ir-
régulièrement. Lo mata'Ic est très faible.
Angleterre
On annonce de Londres la mort do 1 ami-
ral Colomb,invcnleurdu système de signaux
par fusées sur mer. Son nom est attache a
un certain nombre d'autres inventions qu;
ont trouvé leur application dans la ma..
rine.
MADEMOISELLE.
INFORMATIONS
Hier a cu lieu, dans la grande salle des
Fêtes du palais du TroclIdéro, la tlistribu-
lion des prix Aux enfants placés sous le pa-
tronage LIe l'Orphelinat de la hi.lvutl'rie,
joaillerie, horlogerie, orfèvrerie, et indus-
tries similaires.
Cette cérémonie était placée sous la prtv
sidence d'honneur dc M. de Selves, préfet
de la Seine. M. Napias, directeur de 1 As-
sistance publique, présidait, assiste de MM.
Lefehvre, président, de t'or?!)'j[inat, Hi.
chard, vice-président, Fonlalla, vice-pré-
sident de la Société amicale de la hijoute.
rie, Destrés et Ligier,représentant la cham,
bro syndicale de l'imitation, Levasseur,
membre de l'Institut, Muzct, députe, etc.
Dans un discours très applaudi, M. Na-
pias a rappelé l'œuvre accomplie par I Or-
phelinat, et les résultats obtenus. Il a as..
suré t'Œuvre de toule la sympathie des au.
torités municipales et départementales.
M. Lefebvre, président de l'Orphelinat a
ensuite pris la parole.
Il a rappelé les progrès accomolis par
. t'Œuvrc: depuis sa création, l'Orphelinat a
recueilli 208 orpheiins,dont 108 sont encore
placés sous son patronage, et en suivent
les cours. Grâce à la charité de Mme veuve
Leroux, qui en a l'ail don iL l'Ot'phElinal,une
propriété située à Viltctertre a été organi-
sée en colonie de vacances pour les pupilles
de i'Orphelinat.
Lecture a ensuite été donnée du palmarei
DarM. Richard.
DÉPLACEMENTS MINISTÉRIELS
M. MILLERAND A LILLE
M. Mittcrand, ministre uu commères, es*,
arrivé à Lille à 11 h. 40. 11 était accompagné
par MM- Lavy, chef de son cabinet ; Jules
Dupré, chef-adjoint; Bouquet, directeur do
l'enseignement technique.
Conformément au désir exprime par le
ministre, la receplion a été (les plus sim.
ples. La police locale était seule chal'gè6
du service d'ordre.
A la descente du train, M. Millerand a ét4
salué par M. Vatin.
Les quais de la gare étaient envahis pas
une roule considérable, qui a chaleureuso
ment acclamé le ministre.
Aprjs un court arrêt dans une des salle,
d'attente, M. Millerand a pris place dans ur
landau avec le préfet, le maire de Lille et
le recteur.
Sur tout le parcours de la gare à 1 'llôte,
de Ville, la population était groupée des
deux côtes des rues traversées par le cor'
tège. L'afiluence était si grande, que let
voitures n'ont pu se frayer un passade qu<
difficilement. Les cris de : Vive la Republi-
que! n'ont cessé do retentir.
Après le déjeuner donné en son lionncui
par la municipalité, le ministre du com-
merce a reçu dans l'un des salons de 1 Hô-
tel de Ville, les syndicats ouvriers et loi
associations républicaines.
M. Lelou, ouvrier typographe, a présenté
les délégués de la fédéraiion des syndicats
ouvriers de Lille. t
Er: leur nom, il a remercié M. Millcrani
de n'avoir pas hésité à se mettre en ('ûnlaet
avec ceux qui souffrent et à leur apporter
des paroles de sympathie et «l'espoir; puis,
tout en constatant que lo cabinet dont fail
partie M. Millerand s'est attiré par plusieurs
(2) LA TRIBUNE
UNE PROMENADE
en Char à bancs
DANS LA FORÊT DE FONTAINEBLEAU
De ses livres pàlos et glacées s'échap-
pèrent, comme un murmure, ces mots
entrecoupés: « Tu as promis souviens-
toi ! »> Je ne ferai pas le fanfaron ; je n ai
pas, comme votre spirite Hume, 1 habi-
tude de fréquenter les revenants; une
Kuour froide m'inonda de la tête aux
),icds,el je n'oserais uf fi rmerquc,pcndan t
quelques minutes,je n'aie perdu connais-
sance. t'uand je revins à moi, jY'tais seul
sous la" tente, le fantôme avait disparu.
Les sceptiques, et c'était la majorité,
turent un légersourire mais le narrateur
s'exprimait avec tant d'assurance que
personne n 't)st le contredire. 1J ail-
)eurs, Sa Majesté l'Impératrice, qui avait
un faible pour les choses surnaturelles
et avait eu elle-même des manifestations
d'oulre-tomue — elle le racontait, du
moins avec une entière bonne foi, — Sa
Majesté, dis-je, paraissait croire à l'au-
thenticité de l'aventure. Qui se fut per-
mis après cela d'élever un doute rail-
leur ? ,
La soirée était d'une douceur excep-
tionnelle. Au lieu d'aller nous enfermer
au fumoir, le comte officier d'ordon-
flance, me proposa de venir griller une
cigarette le long de la pièce d'eau. J'ac-
V'y vailà daui»i
le l'étang oil la lune mettait des reflets
d'argent, cet étang au milieu duquel
Napoléon 111 s'était laissé choir un jour,a
la grande frayeur de l'assistance fémi-
nine. Heureusement, Sa Majesté nageait
comme un phoque quand ses rhumatis-
mes ne la tourmentaient pas trop et elle
avait promptement regagné le rivage.
— Croyez-vous, demandai-je à mon
compagnon, que le prince Bonaparte ait
eu l'intention de se moquer de nous et
que la petite histoire, narrée avec tant
d'aplomb,ne soit pas sortie d'un cerveau
trop inventif.
— La question est bien délicate pour
que je me permette de la trancher. D'ail-
leurs, mon cher sénateur, nous avons ici
nos revenants attitrés, s'il faut en croire
les racontars de l'office.
— Au fait, les fantômes ont beau jeu,
au coup de minuit, dans ce vieux palais,
.le me ligure la belle Diane de Poitiers,
venant se placer devant son grand mi-
roir dl1 Venise. François I"' soupirant
l'amour sans guitare ; le pape Grégoire
traînant sa longue simarre blanche et
lisant son bréviaire dans la chambre oit
il était prlsonnier,et Napoléon 1", rayant
d'un second coup de canif la table où il
signa son abdication.
— Vous oubliez lo mignon de Chris-
tine : Monaldeschi. Celui-là, dit-on, s'é-
chappe toutes les nuits do l'église d'Avon
pour se promener et gémir dans la gale-
rie des Cerfs. Avant de rentrer au salon
chinois, vous plairait-il de jeter un coup
d'œil sur cette galerie où la vindicative
souveraine immola son favori?
Je n'avais pas visite les appartements I
du CMIMU ilRwiu l'éDoaue. gù, je faisais I
ma philosophie au lycée Henri IV. Dieu
sait s'il avait coulé de l'eau sous le pont
Royal depuis ce temps-là. Je n'eus garde
de refuser la proposition.
Rien de plus original que cette visite
aux flambeaux portés par deux valets de
pied. Nos pas éveillaient des échos so-
nores dans les vastes appartements dé-
serts. Parvenu à l'étroite et sombre ga-
lerie des Cerfs, j'éprouvai, malgré moi,
une certaine émotion ; je me retraçais le
drame qui avait ensanglanté ces par-
quets si luisants; il me semblait voir
encore l'Italien coglione se trainer aux
pieds de Christine pour obtenir sa grâce.
Et elle, blessée dans son orgueil de reine
et d'amoureuse, sourde à toutes les priè-
res, ordonnant froidement le meurtre.
— Il parait, dis-je a mon aimable cicé-
rone, que, en cette occasion, l'Empereur
Napoléon absolvait pleinement la virago
suédoise. « Quelle maîtresse femme!
s'écria-t-il un jour en causant avec José-
phine; mieux volait être son cheval que
son amant; n'importe, elle était dans son
droit en faisant occire celui qui l'avait
trahie. »
— L'oncle de notre Empereur, répli-
qua mon compagnon, ne s'inquiétait
guère des larmes qu'il faisait couler.
Tout il l'heure, nous allons, si vous vou-
lez bien, évoquer une scène d'un autre
genre où Napoléon se montra pres-
que àussi impitoyable que Christine de
Suède.
Là-dessus, nous quittâmes la galerie
des Cerfs et mon guide qui, nourri dans
le sérail en connaissait tous les détours,
me fil. traverser une infinité de couloirs ;
après auoi nous nous trouvâmes dans
une vaste pièce qui servit jadis de cabi-
net de travail au vainqueur des Pyra-
mides. C'est là qu'eut lieu, iJ. l'occasion
du divorce, uno orageuse explication et
que M. de Beausset, préfet du Palais,
trouva l'impératrice étendue sur le tapis
en proie à une violente attaque de nerfs.
Nous aperçûmes le petit escalier qui fai-
sait communiquer les appartements des
deux époux, escalier si étroit que, pour
emporter l'Impératrice chez elle, Napo-
léon dut lui prendre les jambes tandis
que M. de Beausset lui soutenait la tête.
Lbs coulisses des palais sont aussi pro-
saïques que celles des théâtres. On n'a
pas l'idée des recoins enfumés, des cou-
loirs obscurs oii les gens de service ca-
chent leurs brosses, leurs plumeaux et
leurs balais il deux pas de cette merveil-
leuse galerie Henri II.
Notre absence n'avait pas fait un grand
vide au salon chinois; en ce moment, on
y était fort occupé à faire tourner des
tables. La conversation du dîner avait
remis en honneur ce passe-temps favori
de l'auguste châtelaine. Un aide-de-camp
du prince impérial, le baron D..., qui
avant la spécialité d'égayer les séjours
de Fontainebleau et de Biarritz, se char-
geait d'interroger les esprits sur le
compte des dames du Palais. Selon toute
vraisemblance, il trichait un peu car les
susdits esprits répondaient des choses
tellement abracadabrantes que les fem-
mes se cachaient la figure derrière leur
éventail. Des gens avisés jug rent pru-
dent d'arrêter ces révélations. Il n'était
que temps.Stendhal, évoqué parce que
autrefois .1 avait beaucoup connu la mère
do l'impératricc, s'apprêtait à en dire de
belles sur cette pauvre comtesse de la I
P.. , qui était là, rougissant sous sa pou- 1
dre de riz et n'en pouvant mais. L'auteur
de la Chartreuse de Parme nous faisait
l'effet d'être bien innocent des malices
qu'on lui attribuait. 0:1 apporta le thé et
la séance fut levée peu après.
Le lerulet.nain commença une de ces
journées accablantes telles qu'on en voit
fréquemment l'été dans ce pays .;;ahlo-
neux. Le ciel était bas et menaçant, nous
avions un orage en perspective avant la
fin de la journée. L'incertitude du temps
ne changea rien aux projets conçus la
veille ; un.e promenade aux Longs-Ro-
chers avait été décidée ; elle aurait lieu
envers et contre tout. Seulement, pour
éviter l'ardeur brûlante de l'après-midi,
on ne partirait qu'à quatre heures.
.Apns déjeuner, Sa Majesté l'Impéra-
trice s'étendit dans son hamac, sous un
massif ombreux, non loin de la pièce
d'eau. Un jeune officier d'ordonnance,
entré en fonctions depuis huit jours, ré-
clama. l'honneur de bercer la souve-
raine. S'y prit-il maladroitement ou le
hamac était-il peu solidement attaché?
Ce qui est certain, c'est que nous nous
promenions il quelque distance, un de
ces messieurs et moi, lorsqu'un cri poussé
par toutes les dames nous fit accourir.
Spectacle terrinant! Le malheureux ber-
ceur venait de renverser Sa Majesté qui,
dans sa chute, en montrait autant qu'une
fée du Châtelet et un peu plus que les
reines n'en exhibent d ordinaire devant
leurs fidèles sujets. L'Impératrice se re-
leva, comme on pense, d'assez mauvaise
humeur et elle rentra dans ses appâr-
tcments,tandis que l'auteur du méfait se.
fùt volontiers caché a cent pieds sous
terre.
— Pauvre diable ! me dit mon campa.
gnon ; il n'a pas la main heureuse pour
ses débuts à la cour.Figurcz-vous que le
baron D. qui ne hait pas de jouer dl}
mauvais tours aux gens, le prit à part
avant-hier pour lui tenir ce discours :
« Sachez le pour votre gouverne, mon
cher, tel que vous !e voyez, l'Empereur
est excessivement timide ; il ne parle
jamais le premier aux gens ; avec lui il
faut absolument qu'on fasse les avan.
ces n. La choso manquait de vraisem-
blance et un garçon mieux avisé eût
flairé le piège mais lui, brûlant du désir
de faire l'a!-{r('able, s'approche aussitôt
de l'Empereur absorbé, selon son habi-
tude après diner,dans une patience, et il
entame laconversation,bavardantcommo
une pic il tort et il travers.Sans répondre,
le ma!trc a levé sur lui un de ces regards
froid comme l'acier, dont il a le secret
et qui en dit plus long que les paroles.
L'indiscret a compris et s'est éloigné tout
penaud. On n'est pas d'une bienveillance
extrême à la cour ; chacun riait sous
cape, à commencer par le malicieux
mystificateur; le bel exploit de tout à
l'heure achève l'officier d'ordonnance ;
sa carrière de courtisan ne sera décidé-
ment pas brillante. (1)
(A suivre.)
GRIFFETTE.
(1) En revanche, depuis, il est devenu gé.
néral.
à la fois il l'esthétique d'une ville et à l'hy-
giène publique;
« Considérant d'autre part.
#• • • • , ( !«••••'*
« Arrête :
«< Arliclc premier. — Il est ouvert un con-
cours !',)ur la réfaction du plan cadastral
du plateau de Djibouti... »
< Kffâçôns tout et recommençons! »
BORÉE SE REPOSE
Sent !b s les yachts Columbia et Shamrocii,
deux vachts de première force, ont tenté
de canner ÏAmêrica-Cup, sept fois ils ont
.j.t retourner leur muuiliage, I absence du
vent rendant impossible le départ. t
Jamais de vie de yacht, de yacht améri-
cain, on no vit pareille chose. Lt l'on est
désolé...
Le vent seul est cause de tout.,
Dorée ne veut plus souiller, Boree se re-
pose. Il abandonne le royaume de l'onde
umére à la déesse vapeur.
Ah: petits hatcaux. petits bateaux à voile,
rentré/. bien vile a i ¡MI'L. Ne vous aventu-
rc/ plus sur la grande voie ou vous ne
mPi-rie', que la tempete.
Laisse/ la plar-(>o.. aux grands steamers.
HERCULE AMERICAIN
Kn Amérique, au pays oes mer vu nies»,
I!crcutc v:t encore pour étonner les mon-
(les.il se nomme aujourd'hui Edwin Fulton
Mur.i- ti J "ntîl dc:-, biceps robustes
u-iû ni'el.nîi'i- - d«velopi»ee qui lui a
permis de l'a...:.' r brillamment sa li-
* Voici'qùélss •ut m :aintenant les différents
su, do sa t¡'.Lo d'une,
seule main, un poids de loi ldlos,arc-bouté
sur ses jambes et et. se courbant un peu il
f'oU!i'Y" plus de :.iJlI 'nto".
Kiniii, oouciie p.u- kl',,', il supporte sur
sapjilnne une grande plate-forme eircu-
laire ni'i prennent pl;.l."U t" personnes.
Parisiens avides du spectacles t.uuveaux
cl dis divertissements bizarres, traverse/
les mers et vous verrez percute mémo et
vous pourrez vous promener sur sa vaste
poitrine.
UN NOUVEAU SYNDICAT
tp nouveau svn.i t'. vient de so consti
'"I-l', il a nom :* Association des Ucs5tna-
teurs illustrateurs d'aclualilês.
Lesta Rennes, 0'". les intéresses se sont
h-ou\ôs réunis en nombre -.*t l occasion du
ii:-uc'-s Dreyfus, (| i est nt:c cette institution,
dont le but nettement défini est d établir
entre ces artistes «les liens .tn solidarité
professionnelle, qui à l'exemple d autres
associations similaire;:, et au même litre,
leur permettent .)'n-''r collectivement de
lotit, IL.., moyens pratiques propres a faci-
lite:* leur tâche, à leur assurer partout (1("s
enlises et les pièces ne'.:eshaiivs, el. u
lac(in générale, en ioules c;ri-.'nsHjL'!<'cs, la
participation aux ''l'toils et privilèges accor-
lEs à la presse...
L'importance toujours croissante de la
par:. contiibutive de 1 image dans la publi-
cité donnée aux événements contemporains
justifie pleinement la résolution glus illus-
traient s dits « d actualités II.
Voici les noms des membres du comité:
Président : M. l'aul ilenouartl, vice-prèsi-
dent. : M. L. Sabatiier ; secrétaiiv-general :
M Maurice Feuillet : trésorier: M. L. Mal-
les te : délégués : .MM. Couturier, (Jerardin,
tle lia en en. (i. Bodltll el (i, Scott.
CONCOURS DE PINSONS
Dans certaines provinces de la Helgique,
les concours de chant de pinsons sont très
en vogue. ,
Mais hélas! car ii paraît que la voix de
ces chanteurs est bien plus belle quand ils
pont Ót\'cu:;!cs, leurs propriétaires ont la
malheureuse habitude de leur crever les
1-eux.
Aussi la Société protectrice des animaux
île Mons, voulant raire un effort pratique
pour tâcher de déraciner la coutume llar-
oarc, a-t-elle organisé un concours entre
pinsons non aveu;;ln!
Inutile de dire que ce concours a fort
tien réussi...
Le gouvernement a aussi résolu d inter-
torvenir en laveur des chanteurs ir.arty
"
It!C tonte récente circulaire recommande
nu parquet de tenir la main à l'exéculior
4le l'article 631 du Code pénal qui sévit
con'rc des actes de cruautés exercés sut
les animaux.
KL ce u'est pas trop tôt !
NÉCROLOGIE
A va-il-me r a f'u lieu l'incinération de
Mlle Jf;)nne lîourgeois, la plus jeune des
Jeux Hile:; de M.J -H. Bourgeois, le très
hvmpatliique député du Jura.
Cette jeune lilie a succombe, maigre
les soins les plus éclairés, à la violence de
la fièvre typhoïde.
Elle laisse en un deuil infini son père et
5:1 «ii'ur. Celle-ci fut adorable de dévoue-
ment fraternel..
Mlle Jeanne Uourgeois avait rapporte de
C.,tl-( urg les germes do la terrible lièvre.
Elle est. profondément regrettée de tous
ceux qui ont vécu sous le rayonnement de
*a beauté, de sa grâce et de sa distinction
;..'n'{a!tc.
lies d'-pu!.t''°, f!cs artistes, de nombreux
amis assistaient à la cérémonie do l'inci-
nération. pendant laquelle, l'excellent or-
<:'t''sLr<; de M. Danbé bercail la douleur gé-
nérale par des HuIs d'harmonie.
—o— ^ 1
M. Savarv, sénateur du Finistère est cté-
cédé, Iiier, a 13 suite d'une longue maladie.
Le défunt était nÚ il 'JuimpCtte, le 23 mai
;tH:-,.. Ingénieur, il créa d'importants ateliers
île construction, (le machines agricoles et
de matériel de chemins de fer,
Maire de Quimperlé depuis 1886, membre
de la chambre de commerce do «Juimper,
officier de la Léuion d'honneur, M. Savary
fut élu s-nateiir le 7 janvier 1891. Siégeait
il la eauche rènublicaine.
LA DAME D. VOILÉE.
LA PREMIÈRE SEMAINE
DE L'UNIVERSITÉ POPULAIRE
L'activité qui règne à 1 Université popu-
laire est merveilleuse, et si 1 on augure de
l'avenir par sa première semaine d exis-
tence, on peut affirmer qu'elle aura un
grand succès.
A vrai dire, l'intéressante séance du
lundi 9 octobre (dont la Fronde a rendu
compte par la plume alerte de Mme Bré-
montier), inaugurait plutôt une réorganisa-
tion qu'une organisation proprement dite.
L'association pour la coopération des idées
existe on effet depuis deux ans déjà; cite
travaille depuis qu'elle est née, et le public
en a eu la preuve en lisant, en mars der-
nier, son Manifeste relatif à la création
d'universités populaires .
On avait commencé très modestement.
Chaque soir, quelques ouvriers, désireux
do s'instruire et d échanger des idées, ve-
naient au siège de la société où ils étaient
accueillis par MM. Deliermo, Desjardins,
Séailles, Buisson, d'autres encore. On s'as-
sevait autour d'une lllolo,el l'on causait fa-
miliôrement; il y avait là une vie morale
en commun, aussi précieuse aux « intel-
lectuels qu'aux ouvriers.
C est là, si je ne me trompe, le meilleur
procédé pour faire naitre et pour entretenir
la sympathie, mais il restreint trop le nom-
bre des participants. L'on cause avec fruit,
quand ou est vingt; il faut se contenter
u écuuter lorsque l'on est cent.
Kt puis l'organisation si puissamment in-
téressante et féconde de loytz,,,bec liait, il
Londres, était de nature à exciter ies Óéné-
reuses ambitions du Comité de la Coopéra-
tion des idées. M. Unisson avait rapporté,
de cette cité de la pensée et de la solidarité
une impression profonde et enthousiaste ;
il m avait fait un tableau si séduisant par
son exactitude même — que l'on se promit
de la copier ici, da¡Js la do.méo du possible
tout en l'adaptant aux besoins et aux goûts
du peuple de Ilat,is.
C est une réduction, une infime réduction,
de To.,Ipio!b(,,e Hall, que nous avons inaugurée
le lundi U octobre.
line « inlihlo réduction Il, car Foyncoee
Hall est presque une ville,tandis que notre
Université populaire se compose de quel-
ques salies au rez-de-chaussée.
Ces quelques salles étaient bondées, le
premier soir, jusque dans la rue. Le Cûmlté,
qui on était ravi, en était aussi iegôrement
inquiet ; il se rassurait, cependant, en pen-
sant que, parmi eus contai tes de personnes,
il y avait beaucoup d'amis de l\UUVl'û venus
L'l pour prouver leur sympathie et qUI ne
reviendraient pas le lendemain ; en pèn-
ï-ant, aussi, qu'il y avait beaucoup lie cu-
rieux, dont la curiosité serait éphémère, et
lo Comité avait raison de penser ainsi poar
ces deux catégories d individus. Mais ou il
s'est absolument trompe, c'est au sujet du
L'lai iJllúl,c, de celui pour lequel Université
v ,/jul'iii'e a été créee; car ee public s est
accru chaque soir; aussi bien pour la con-
férence du docteur Jacquet: l 'alcool, les
a lc:)Ú lis¡;s , l-:s alcvulÙ/ucs, et pour celle de
M. Vigouroux, professeur il 1 école <1 l'chi-
tecLu)-c : l(1 vie dans les JXVJS neufs (l'une et
t autre avec projections, ce qui pouvait ex-
nliquer l'empressement des auditeurs-
speclaLeurs, que pour celle tic M. Desjar-
din : le sentiment maternel, interprète par les
nrumU arUstes, ou la « lanterne magique »
était remplacée par un petit nombre de
belles reproductions, accrochées dans l em-
brvon de musée; que pour celle de M. I
Henry Bérenger: la poésie sociale au XIX" sic-
do, sans autre attraction que le talent de
mise au point du conférencier.
El nuu seulement la salle de conférences
était pleine — pleine à craquer — mais 'ta
bibliothèque aussi; et aussi la salle des
jeux, olt le billard u'a pas chôme une mi-
nule, ni le tric-trac, ni la toupie hollan-
daise... , , ....
Chaque soir. je le répète, les adhérents
sont venus plus nombreux. Il est donc in-
discutable que la tentative a été faite au
bon moment, et qu'il faut doter successive-
ment tous les quartiers de Paris d une mai-
son semblable à celle du quartier >.aint-
Anloine. ,.
Kt cependant, nous avons déjà des , ambi-
tions nouvelles pour notre premier enfant.
il faudrait (mais en l'état actuel du local et
des finances, c'est une utopie que je ha-
sarde), Il faudrait avoir, au moins, deux
conférences par soirée, dans deux salles
distinctes, pour que le public puisse se
grouper selon les tendances de son esprit.
(L'utopie d'aujourd'hui étant la réalité de
demain, je me permets d espérer cette amé-
lioration aans eraindre que mon état men-
tal excite la compassion de mes amis.)
Il faudrait beaucoup d'autres choses en-
core, mais tout viendra certainement plus
vite que nous n'aurions osé nous le figurer,
si j'en juge par le courant de sympathie
qui. du dehors, aboutit a la société du fau-
bourg Saint-Antoine : des pharmaciens of-
frent aux sociélaires des réductions de prix
considérables sur les médicaments; un
d'entre eux organiserait mêmes une phar-
macie coopérative ; des medecins sont dis-
posés à. donner des consultations gratuites,
des juristes font la même proposition géné-
reuse; YHarmnne de Lutèc-: pensant que
Il les cœurs sont près de s'entendre quand
les voix ont fraternisé >1 désire donner un
ou des concerts; le théâtre socialiste jOllCl'a
Liberté de M. Pollechcl" puis du Molière;
des professeurs de musique sont disposes
à organiser des cours de solfège; des édi-
teurs publieront les conférences quoti-
diennes...
Et tout cela, ce n'est pas (lu rêve ., ces
une réalité charmante dont le premier dit
manche est un exemple déjà vécu.
En effet VAvare a été lu hier par Maurice
Boucher et quelques amis, devant un au-
ditoire très nombreux — qui l'eut encore
été davantage, si le soleil n 'eùt convié les
habitants du faubourg à jouir à la campa-
gno do cette exquise Journée d 'automne; —
des poésies ont été dites qui ont fait vibrer
ce qu'il y avait de meilleur dans 1 âme des
auditeurs ; des chœurs ont été chantés, et
le soir... Eh bien le soir, nous avons eu un
concert, un vrai concert avec des artistes
aimés du public de la salle Erard eL du
Conservatoire.
Voici d'ailleurs le programme :
1. Sonate Clair de lune (Beethoven), par
Mme Roy-Gaufrès, des concerts Erard.
2. Chant par Mlle B. Gellée, des concerts
Erard..
3. Violon, M. Willaume, premier v:olon
du Conservatoire.
Deuxième partie
1* Prélude, Mendelssohn; Gavote, Bach;
par Mme ltoy-Gaufrès.
2. Mélodie., Schubert, Mlle B. Gellée.
3. Violon, M. Willaume.
L'œuvre vit ; il faut la fortifier, l'étendre ;
nous engageons les braves gens, les bons
esprits et les grands cœurs à la connaître
d'abord, car la connaissant, ils l'aimeront,
et l'aimant, feront ce Qu'il faut faire pour
le prouver.
PAULINE KERGOMARD.
INFORMATIONS PARLEMENTAIRES
M. Berton, député de la Creuse, vient
d'adresser la lettre suivante au président
du Conseil :
Monsieur le Président,
Il y a quelques semaines, je protestais très
vivoni ent contre la demande de convocation an-
lid;.ë,} des chambres, formulée par le gros
Berry, les Baudry d'Aason et autres droitiers et
« nationalistes Olt convocation qui n'aurait eu
pour but que d'a.ugnMntCt- dans le pays. I 'agitt-
tion soulevée par ces marchands t'a patriotisme
et dont ils pensèrent profiler.
Mais autmt j'ai protesté contre la rentrée
avancée, autant je proteste contre la rentrée
constamment retardée.
L état des travaux de la Commission du bud-
get ne Stur.utetrc la causa s-ïrieuse de c ;t
a,ournernent. En ell'et, les 5 0 et quelques dé-
I)uLé:i qui nont pas l'honneur de faire partie de
cette Commission pourraient toujours s'occuper
tics nombreuses interpellations inscrites à l'ordre
du jour, Si, au contraire,la rentrée n'a lieu (lu,,-
le tlb novembre, bien peu de séances auront lieu
avant les vacances de Noël-Janvier et la saint-
Sylvestre arrivera sans que l'année l'JOl) nous
ait apporte plus de rél'ormesque ses devancières
et cela dure depuis bientôt trente ans! Le pays
SI) lassera de, comme Sœur A ine .. no jamais
rien voir venir.
A mon humble avis, j'e3lime donc qu 'il y au-
rait lieu de convoquer immédiatement le 1 arle-
ment étant donné surtout qu'il a été renvoyé au
mois de ..uillet, plus de dix. jours avant, l'épo-
que ordinaire.
Veuillez agréer, cto.
0. BERTON.
Député de la Creuse.
Banquets en l'honneur
DE M. Q. DE BEAUREPAIRE
A Paris
Pendant que M. de Mahy et d'autres sei-
gneurs moins importants de la Ligue de la
)ali-ic française, Il La France aux F...aus-
iairc:i » célébraient à Saumur les hautes
vertus de M. Quesnay de Beau repaire, un
oyeux cercle d'artistes et d hommes de
ct.trcs offraient au café Voltaire un ban-
!uct iL l'illustre mysLilicaLcur Karl, celui
lui s'est désigné lui-même sous l appella-
,ion de (c 1 nomme qui & vu M. do Beauro-
jaire deux fois. »
Le menu spirituellement illustre par
Couturier était ainsi compose :
l'otage perles pollonaiscs
tète de Q. Li l:l vinaigrette
Fane-filets de t'Echo aux pommes
Marinoni au gratin
Desserts
fetit; fours de la L. 1). L. P- F.
Fromage de liochefort
Poires de lu Ligue
Confitures en pots de liàle
Vins
Champagne Mercier
Dire que la plus franche gaieté a régné
pendant, ce repas parait inutile.
Les visilesde Kart chez l'ancien président
ue Chambre à la Cour de cassation et sa
rencontre dans 1 'escalier, avec le fameux
tÓmoin Cernuschi, élaient desodyssées bien
faites pour dérider les plus moroses, et le
banquet d'hier n'en comptaient point.
Au dessert, notre excellent confrère, Guy.
Peron, directeur du lléveil du quartier, latin a
lu les nombreuses lettres d'excuses de tous
les inystilioateurs de Q. de Beaurepaire.
Des toasts ont été portés à Karl par M. Hub-
b:u'd. ancien député, Armand Charpentier,
Chincholle, du Figa/'o, et Ph. Dubois de
l'Aurore.
Un amusant discours de Guy-Peron, des
remerciements spirituels des héros de la
l'été Karl et le vote pd.r acclamation de l'or-
dre du jour suivant :
« Les étudianls et étudiantes, rapins et ra-
pines, hommes et femmes de IeLtres,réunis
au café VoHaire,consiùèrant : 1a que le nom
de U. de Beaurepaire est un véritable atten-
tat -,*L la pudeur ; 21 qu'il y aurait danger
pour les mœurs il laisser plus longtemps
dans la circulation un nom publiquement
déshonoré par l'objet même qu'il désigne,
signale g. de U. à M. Bérenger, gardien vi-
sitant de la morale en France, ainsi qu'à
M. le directeur des services du toui-à-
l 'ègout de la ville.»
Avant de se séparer, on a bu a la santé
de l'intègre magistrat, à qui Karl avait for-
mollement promis une carte volocipedique
annotée en allemand par le capitaine Drey-
fus.
A Saumur
MM. do Mahy, de Grand maison et d'Es-
fourbeillon l'étaient, hier, Q.dc Beaurepaire
à l'hôtel de 1:1 Paix, à Saumur.
Au champagne de nombreux toasts ont été
prononcés. Puis lecture a été donnée de
plusieurs dépêches d'excuses, Karl retenu
au banquet, que lui offrait le lléveil du Quar-
tier Latin a télégraphié: .
« Regrets, témoignage de sincère admi-
ration.
M. Cavaignac, le général Mercier, le pi-
queur Germain, le boyaudier Villon et M.
Cernuszki s'étaient excusés.
Un toast a été porté à Karl, et l'assistance
s'est séparée aux airs de « A bas les tral-
tres. Il Vivent les Faussaires.
La sortie a eu lieu sans incident. Un con-
vive, coiffé d'une loque de magistrat, suivi
de tous sescarnara^les a pi-emeneen ville une
tète de veau que les habitants de Saumur
ont pou admirée.
Ht là-zlë.,sus, les poires de la Ligue se
sont dirigées vers la gare.
HÉLÈNE SÉE.
Les incidents signalés au banquet de Sau-
mur se sont peut-être passés au café Vol-
taire et vice-versa. Nos lecteurs recti-
fieront. ,
La Manifestation d'Albi
La réunion privée qui a eu lieu hier com-
prenait 2,000 persoi.ues...
Elle était présidée par M. le vice-amiral
meunier qui a lu un discours patriotique
qu'il a terminé par les cris de c Vive 1 Ar-
méo 1 Vive la France..
Aussitôt après, M. le marquis do Solages
et M. Amédée 11ci 1 lo ont lait successive-
ment le procès de l'internationalisme.
M. le marquis de Solages a attaque plus
particulièrement M. Jaurès et a achevé son
discours en criant : « Vive Dieu! vive 1 ar-
mée! Vive la Patrie! »
Puis M. Syvelon lit des lettres d excuses
de MM. Lemaitre, Coppéc et Barrés; MM. La-
sies et Millevoyo prennent successivement
la parole
Tous les orateurs sont bruyamment ap-
plaudis et la réunion prend lin à 5 heures.
A la sortie, la foule qui s'était massée
sur la place du Vigan, qu occupent militai-
rement les gendarmes et qu'on peut éva-
luer il 10,000 personnes, manifeste par des
sifflets et des huées contre les organisa-
leur:) do la réutiion.
A la gare au moment du départ des
Carmausiens une manifestalion hostile
s'est produite.
Kn ville, dos bandes de républicains par-
courent les rues en chantant la Marseil-
laise et en criant: Vive Loubel, Vive la Re-
puhHque! A bas la calotte 1 Gr;lce aux me-
sures d'ordre prises el:à la constante inter-
vention du maire qui fail preuve de beau-
coup de fermeté et d'autorité, et aussi a
l'inlervention active du préfet, toute cott:-
l sion a pu être évitée.
Comme MM. Gabriel Syveton et Joseph
Menai d venaient de la gare oll ils étaient
allés reconduire leurs amis partant pour
Paris, ils ont été l'objet de voies de fait de
la port de personnes qui se trouvaient a la
terrasse du Café Divan.
Tandis que M. Syveton recevait un coup
de canne sur la nuque, M. Ménard était
frappé et bousculé par d'autres personnes.
Il a reçu lui aussi un violent coup (le canne
sur lo* bras gauche. Rentré à l'hôtel de la
Poste, il a été pansé par un medecin, qui a
déclaré qu it avait une légère fracture du
cubitus. M. Ménard a dù mettre son bras
en écharpe.
La ville a recouvré son calme,
Le bruit court que la chambre syndicale
lIes mines, dans une réunion tenue hiei
aurait pris une décision pour décider Il
grÔve.
On ajoute que sa résolution serail'rcndul-
Dublloue aujourd'hui
ECHOS
du Procès Dreyfus
Une adresse au capitaine Dreyfus
Le groupe de l'Union républicaine de
Digne a envoyé au capilaine Dreyfus l 'a-
dresse suivante :
« Les membres du groupe de 1 Union ré-
publicaine de Digne, réunis en assemblée
générale, adressent au capitaine Dreyfus,
les sentiments de satisfaction qu ils éprou-
vent en le sachant entin libre, sentiments
dont sont animés tous les sincères défen-
seurs de la démocratie républicaine après
l'incompréhensible arrêt rendu le 8 sep-
tembre, jugementquiabienUH été remplace
par une autre mesure de réparation ci. de
clémence, émanant de la plus souveraine
magistrature du pays, c'est-à-dire de l'ho-
norable Président cie la République.
« Mais, fermement convaincus de votre
non-culpabilité, les membres du groupe
estiment que ce n'est pas seulement à une
mesure de clémence accordée par le chef
de l'Etat, mais à une éclatante réparation
d'honneur à laquelle vous avez droit, afin
que votre innocence soit indiscutablement
reconnue, afin qu'il ne subsiste plus une si
lourde tache sur les annales judiciaires du
pays qui a vu la grande Révolution émanci-
patrice de 1789..
« Fermement résolus à vous soutenir de
tous nos vœux, dans cette réhabilitation
qui doit s'accomplir avec l'aide de nos ém;-
nents défenseurs, nous affirmons ne point
désespérer de cette cause, car continuer à
défendre la vérité et le droit, c'est travail-
ler au succès de la République et à relever
l'idéal de justice par lequel la France est
au premier rang des piys civilisés. « Vive
l'humanité! Vive la Hcpubhque! Il
POLITIQUE ETRANGERE
La guerre au Transvaal
En Angleterre, on ne se dissimule pas la
possibilité d'une levée des Hollandais du
Cap en faveur do leurs frères, les UO;:l'S.
Toutefois, il n'y a pas encorc de mouve-
ment insurrectionnel dans la colonie, bien
que tes Afrikanders du Cap expriment leur
manque de sympathie envers la causo /in-
glaise, eu ouvrant des souscriptions pour
les soldats boërs blessés.
L'opinion publique à Londres considère
que, dans l'état de choses actuel auC'!,
ron doit s'estimer heureux que le m nis-
tère conserve la neutralité. Lo Foreing-
Office peut se rendre compte que ce n'est
pas du côté de la Hollande que l'on d,.i,
s'attendre à une coopération quelconque
contre le Transvaal ; la question Sud-Afri-
saine n'a entraîné l'opinion jusqu à pré-
IIJ commente assez violemment l attitude {
)rise par M. Schreiner et le soin qu il s est c
lonné d'éviter de blesser les Boiirs en ne
critiquant pas les mesures dont ils avaient c
ls6 envers les Uitlanders. Cette retenue
le peut manquer d'exercer une influence c
lérasle sur le Royaume-Uni, car les Hollan-
lais du Cap ne se font pas remarquer par c
eur amour pour la Grande-Bretagne. La r
lisproportion qui existe entre ses forces et c
selles du Transvaal rend plus héroïque 1 at- f
.ilude de la République Sud-Africaine.
Test l'histoire rééditée de la Grèce décla-
'ant la guerre à la Turquie. (
Maintenant, il est hors de doute que les (
3oêrs veulent agir promptement et que s
eurs succès, s'ils n'accusent pas definiti- ^
renient la victoire, n'en constituent pas
Tioins un présage assez heureux. Il est cer- g
ain que la question anglo-transvaalienne
L déchaîné une guerre qui pourra durer (
plusieurs années,et etque l'Angleterre assume t
le plus en plus la consécration d'un blâme {
iniversol. C'est contre son esprit de con- ,
luôte, contre son hypocrisie cléricale, son (
avidité démesurée, que les Ktats s inscn- j
vent aujourd'hui. Le Portugal, au milieu
Jo toutes ces manœuvres politiques en j
train do so produire, a remarqué que le ,
cabinet de Saml-Jamefil, essayant de se
prévaloir do l'alliance anglo-porlugaise
lans la question de la haie de Delagoa, ne
voulait qu'une chose, avoir un pied sur le
continent européen, et s'assurer enJ ortu- 1
sal la prépondérance dans 1 ensemble des (
combinaisons qui touchent a la politique
exlérieure. Or°il paraît qu'un traité ancien
définit les obligations du Porlugal à l e„ard
de la Grande-Bretagne et, peut-etre, y
aurait-il là une cause de ruine pour le gou-
vernement portugais, puisqu elle mettra
en cause l'avenir de ses colonies.
A Potsdam, il semblerait possible main-
tenant qu'un entretien concernant la cause
anglo-lransvaalienne ait eu lieu entre Guil-
laume Il et la reine Wilhelmine, et l'on
nous assure que l'empereur aurait promis
son intervention au gouvernement hollan-
dais si la campagne d'extermination contro
les Bocrs se poursuivait trop longuement.
Au Basutoland des communications té-
légraphiques ont été établies.
Au Cap, d'après les derniers avis reçus,
on compterait neufs morts et dix blesses
dans la collision do deux trains aux Trois-
Sæu l's.
1,500 Co('rs sont actuellement il BorJen-
siding, au Nord de Fourteon Streams.
Mafibogo a été abandonnée.
D'après une dépêche de Kitnberley le dé-
tachemenl de 1 Ktat libre campé à Bardon
Kop, à onze milles do là, a pris la direction
du Sud....
Une autre dépêche de Kimherley confirme
que, hier, à 2 heures, les iïoërs ont attaqué
Mafeking. mais ont été repousses.
Quelques tentes boërs ont été vues dans
la direction du Sud-Esl à huit nulles de
Kimberley...
Un mouvement militaire acte distingue a
dix milles dans la direction de J'Est.
Aucune nouvelle ne nous parvient de la
frontière occidentale.
Le conseil général allemand a lancé une
proclamation à ses nationaux, leur ordon-
nant de se tenir en dehors dej toute parti-
cipation aux hostilités.
Hier, 15 octobre, là'ligne télégraphique
et la voie ferrée ont été coupées à Modder-
fonlcin, à environ 25 milles au sud de Kim-
berley.
Une colonne de 3 à 400 Boërs a été aper-
çue par des ofticiers anglais se dirigeant
vers le pont de la rivière Modder.
Les troupes amenées par le croiseur pn-
Ille?-I'ul ont été expédiées à la colonie du Cap
sur Simonslown, le no lanciers s'est trouvé
amené par un transport.
I.a nuit dernière à Dundan les commu-
nications au moyen d'éclaireurs ont été
maintenues en're la garnison de Ladysmith
et le détachement d Acton Hives. Le régi-
ment s'étend sur uno longueur de quatre
milles et possède douze canons. On a lieu
de croire qu'il attend que l'olfensivo soit
donnée par les Angtais.
A Dunbar.des patrouilles parties de Glen-
en ont échangé «lueiques coups de feu
av 'c une petite armée de tjoi*-rs sur la route
de !Iell)i-nLktir. On s'entend généralement
à dire que les Hours occupent Newcastle.
Au Natal, on évalue à environ quinze mille
hommes le total des troupes anglaises. Sur
ce nombre il y aurait 9,000 soldats ti La-
dysrnilh avec 82 canons, et, 1,000 à Glencœ
armés de trois batteries de campagne.
Les lanciers qui se trouvaient à bord du
transport Warda ont été transbordés sur
1 Avoca. Le Nevasa est parti hier après-midi
pour Le Cap.
Le refus des Banques, y compris la Ban-
que nationale (-'Li Transvaal, d'accepter l'or
transvaalien. cause un grand embarras. Un
certain nombre d'étrangers ne possédant
que de cet 01', des spéculateurs olfrcnl de
l acheter avec escompte.
Hier, les communications télégraphiques
ont été définitivement suspendues avec le
Transvaal et 1 Ktat Libre.
Les communications télégraphiques et
par chemins de fer du coté du Nord ne
vont pas au-delà de Glencoe.
l'ne dépêche arrivée de Capetown nous
annonce l'attaque de Mafeking à deux re-
prises.
Les assaillants sont repousses.
A Vryburg. dans le Bechuanaland un
train a été expédie à vitesse d'express; il
se composait d'une machine et d'un wagon,
et devait ramener tous les employés de
chemin de fer, tous les fugitifs venus des
points situés (lans la région sud de Mare-
bogo.
A Kimberley, un train de voyageurs est
parti précédé d'une machino blindée.
Au Natal, le général Yule a pris le com-
mandement des troupes à Glencœ*
On assure que les troupes des Boërs s'a-
vancent de Vryhead sur Dundee.
1 Les derniers télégrammes do Newcastle
lisent que la ville n'est pas occupée par
es Boërs. Le dernier train a quitté New-
,ast'.e, hier, en emmenant les employés du
ihemin de fer et du télégraphe.
Les Boërs sont campés & 15,000 de Now.
:asUe.
Lo transport Warda doit emmener une
compagnie de lanciers.
A Durban, une dépêche de Ladysmith dé.
ilare que deux détachements de volontai-
'es ont quitté le camp pour reconnaître ur
:orps considérable de Boërs venant do lf
tasse de Tintwa.
Les dernières nouvelles du Natal dison1
ju'il n'y a eu de ce côté qu'une incursion
lé quelques éclaireurs boërs qui ont tiri
;ans résultat quelques coups de feu sur lee
Lvants postes anglais et qui se sont retiré!
ians qu'on leur ait riposté.
Le corps boër occupant Border Siding,
lui possède de l'artillerie vient d'engageR
me action sur ce point.
Hier, !e bruit courait avec persistance
jue les troupes anglaises auraient arrêta
in corps de Boërs du Transvaal essayant
l'effectuer une jonction avec lo corps dt
Hoers de Mnodder-Rives.
Un assez important engagement aurait eu
lieu if. Spilfonlein, à la gare du chemin de
fer du Sud de Kimberley, mais le rait ti'es,
pas confirmé.
A Herschoi près deVluvial North, les in-
rligènes arrivent en toute hâte se plll.igno.n'
d'avoir enduré de mauvais traitements, e.
d'avoir été dépouillés de leur argent.. Quel-
ques-uns ont été tués sur les frontières do
l'EtaL Libre.
înn.
Portugal
On a constaté, hier, àOporlo, cinq cas dt
peste et deux décès à l'hôpital où sont lei
pestiférés.
Le vapeur City-of-Amdcrdain, venant do
Liverpool, est arrivé devant Leixoès, mais
la libre pratiauc lui a été refusée parce
ou'un cas de choléra s'est produit à bord.
Roumanie
Le bulletin publié hier matin il Bucharcs.
par les médecins, annonce que l'étal de
prince Carol s'est aggravé. La t.ctnpcraLurt
et la fièvre ont augmenté. Lo cœur hal ir-
régulièrement. Lo mata'Ic est très faible.
Angleterre
On annonce de Londres la mort do 1 ami-
ral Colomb,invcnleurdu système de signaux
par fusées sur mer. Son nom est attache a
un certain nombre d'autres inventions qu;
ont trouvé leur application dans la ma..
rine.
MADEMOISELLE.
INFORMATIONS
Hier a cu lieu, dans la grande salle des
Fêtes du palais du TroclIdéro, la tlistribu-
lion des prix Aux enfants placés sous le pa-
tronage LIe l'Orphelinat de la hi.lvutl'rie,
joaillerie, horlogerie, orfèvrerie, et indus-
tries similaires.
Cette cérémonie était placée sous la prtv
sidence d'honneur dc M. de Selves, préfet
de la Seine. M. Napias, directeur de 1 As-
sistance publique, présidait, assiste de MM.
Lefehvre, président, de t'or?!)'j[inat, Hi.
chard, vice-président, Fonlalla, vice-pré-
sident de la Société amicale de la hijoute.
rie, Destrés et Ligier,représentant la cham,
bro syndicale de l'imitation, Levasseur,
membre de l'Institut, Muzct, députe, etc.
Dans un discours très applaudi, M. Na-
pias a rappelé l'œuvre accomplie par I Or-
phelinat, et les résultats obtenus. Il a as..
suré t'Œuvre de toule la sympathie des au.
torités municipales et départementales.
M. Lefebvre, président de l'Orphelinat a
ensuite pris la parole.
Il a rappelé les progrès accomolis par
. t'Œuvrc: depuis sa création, l'Orphelinat a
recueilli 208 orpheiins,dont 108 sont encore
placés sous son patronage, et en suivent
les cours. Grâce à la charité de Mme veuve
Leroux, qui en a l'ail don iL l'Ot'phElinal,une
propriété située à Viltctertre a été organi-
sée en colonie de vacances pour les pupilles
de i'Orphelinat.
Lecture a ensuite été donnée du palmarei
DarM. Richard.
DÉPLACEMENTS MINISTÉRIELS
M. MILLERAND A LILLE
M. Mittcrand, ministre uu commères, es*,
arrivé à Lille à 11 h. 40. 11 était accompagné
par MM- Lavy, chef de son cabinet ; Jules
Dupré, chef-adjoint; Bouquet, directeur do
l'enseignement technique.
Conformément au désir exprime par le
ministre, la receplion a été (les plus sim.
ples. La police locale était seule chal'gè6
du service d'ordre.
A la descente du train, M. Millerand a ét4
salué par M. Vatin.
Les quais de la gare étaient envahis pas
une roule considérable, qui a chaleureuso
ment acclamé le ministre.
Aprjs un court arrêt dans une des salle,
d'attente, M. Millerand a pris place dans ur
landau avec le préfet, le maire de Lille et
le recteur.
Sur tout le parcours de la gare à 1 'llôte,
de Ville, la population était groupée des
deux côtes des rues traversées par le cor'
tège. L'afiluence était si grande, que let
voitures n'ont pu se frayer un passade qu<
difficilement. Les cris de : Vive la Republi-
que! n'ont cessé do retentir.
Après le déjeuner donné en son lionncui
par la municipalité, le ministre du com-
merce a reçu dans l'un des salons de 1 Hô-
tel de Ville, les syndicats ouvriers et loi
associations républicaines.
M. Lelou, ouvrier typographe, a présenté
les délégués de la fédéraiion des syndicats
ouvriers de Lille. t
Er: leur nom, il a remercié M. Millcrani
de n'avoir pas hésité à se mettre en ('ûnlaet
avec ceux qui souffrent et à leur apporter
des paroles de sympathie et «l'espoir; puis,
tout en constatant que lo cabinet dont fail
partie M. Millerand s'est attiré par plusieurs
(2) LA TRIBUNE
UNE PROMENADE
en Char à bancs
DANS LA FORÊT DE FONTAINEBLEAU
De ses livres pàlos et glacées s'échap-
pèrent, comme un murmure, ces mots
entrecoupés: « Tu as promis souviens-
toi ! »> Je ne ferai pas le fanfaron ; je n ai
pas, comme votre spirite Hume, 1 habi-
tude de fréquenter les revenants; une
Kuour froide m'inonda de la tête aux
),icds,el je n'oserais uf fi rmerquc,pcndan t
quelques minutes,je n'aie perdu connais-
sance. t'uand je revins à moi, jY'tais seul
sous la" tente, le fantôme avait disparu.
Les sceptiques, et c'était la majorité,
turent un légersourire mais le narrateur
s'exprimait avec tant d'assurance que
personne n 't)st le contredire. 1J ail-
)eurs, Sa Majesté l'Impératrice, qui avait
un faible pour les choses surnaturelles
et avait eu elle-même des manifestations
d'oulre-tomue — elle le racontait, du
moins avec une entière bonne foi, — Sa
Majesté, dis-je, paraissait croire à l'au-
thenticité de l'aventure. Qui se fut per-
mis après cela d'élever un doute rail-
leur ? ,
La soirée était d'une douceur excep-
tionnelle. Au lieu d'aller nous enfermer
au fumoir, le comte officier d'ordon-
flance, me proposa de venir griller une
cigarette le long de la pièce d'eau. J'ac-
V'y vailà daui»i
le l'étang oil la lune mettait des reflets
d'argent, cet étang au milieu duquel
Napoléon 111 s'était laissé choir un jour,a
la grande frayeur de l'assistance fémi-
nine. Heureusement, Sa Majesté nageait
comme un phoque quand ses rhumatis-
mes ne la tourmentaient pas trop et elle
avait promptement regagné le rivage.
— Croyez-vous, demandai-je à mon
compagnon, que le prince Bonaparte ait
eu l'intention de se moquer de nous et
que la petite histoire, narrée avec tant
d'aplomb,ne soit pas sortie d'un cerveau
trop inventif.
— La question est bien délicate pour
que je me permette de la trancher. D'ail-
leurs, mon cher sénateur, nous avons ici
nos revenants attitrés, s'il faut en croire
les racontars de l'office.
— Au fait, les fantômes ont beau jeu,
au coup de minuit, dans ce vieux palais,
.le me ligure la belle Diane de Poitiers,
venant se placer devant son grand mi-
roir dl1 Venise. François I"' soupirant
l'amour sans guitare ; le pape Grégoire
traînant sa longue simarre blanche et
lisant son bréviaire dans la chambre oit
il était prlsonnier,et Napoléon 1", rayant
d'un second coup de canif la table où il
signa son abdication.
— Vous oubliez lo mignon de Chris-
tine : Monaldeschi. Celui-là, dit-on, s'é-
chappe toutes les nuits do l'église d'Avon
pour se promener et gémir dans la gale-
rie des Cerfs. Avant de rentrer au salon
chinois, vous plairait-il de jeter un coup
d'œil sur cette galerie où la vindicative
souveraine immola son favori?
Je n'avais pas visite les appartements I
du CMIMU ilRwiu l'éDoaue. gù, je faisais I
ma philosophie au lycée Henri IV. Dieu
sait s'il avait coulé de l'eau sous le pont
Royal depuis ce temps-là. Je n'eus garde
de refuser la proposition.
Rien de plus original que cette visite
aux flambeaux portés par deux valets de
pied. Nos pas éveillaient des échos so-
nores dans les vastes appartements dé-
serts. Parvenu à l'étroite et sombre ga-
lerie des Cerfs, j'éprouvai, malgré moi,
une certaine émotion ; je me retraçais le
drame qui avait ensanglanté ces par-
quets si luisants; il me semblait voir
encore l'Italien coglione se trainer aux
pieds de Christine pour obtenir sa grâce.
Et elle, blessée dans son orgueil de reine
et d'amoureuse, sourde à toutes les priè-
res, ordonnant froidement le meurtre.
— Il parait, dis-je a mon aimable cicé-
rone, que, en cette occasion, l'Empereur
Napoléon absolvait pleinement la virago
suédoise. « Quelle maîtresse femme!
s'écria-t-il un jour en causant avec José-
phine; mieux volait être son cheval que
son amant; n'importe, elle était dans son
droit en faisant occire celui qui l'avait
trahie. »
— L'oncle de notre Empereur, répli-
qua mon compagnon, ne s'inquiétait
guère des larmes qu'il faisait couler.
Tout il l'heure, nous allons, si vous vou-
lez bien, évoquer une scène d'un autre
genre où Napoléon se montra pres-
que àussi impitoyable que Christine de
Suède.
Là-dessus, nous quittâmes la galerie
des Cerfs et mon guide qui, nourri dans
le sérail en connaissait tous les détours,
me fil. traverser une infinité de couloirs ;
après auoi nous nous trouvâmes dans
une vaste pièce qui servit jadis de cabi-
net de travail au vainqueur des Pyra-
mides. C'est là qu'eut lieu, iJ. l'occasion
du divorce, uno orageuse explication et
que M. de Beausset, préfet du Palais,
trouva l'impératrice étendue sur le tapis
en proie à une violente attaque de nerfs.
Nous aperçûmes le petit escalier qui fai-
sait communiquer les appartements des
deux époux, escalier si étroit que, pour
emporter l'Impératrice chez elle, Napo-
léon dut lui prendre les jambes tandis
que M. de Beausset lui soutenait la tête.
Lbs coulisses des palais sont aussi pro-
saïques que celles des théâtres. On n'a
pas l'idée des recoins enfumés, des cou-
loirs obscurs oii les gens de service ca-
chent leurs brosses, leurs plumeaux et
leurs balais il deux pas de cette merveil-
leuse galerie Henri II.
Notre absence n'avait pas fait un grand
vide au salon chinois; en ce moment, on
y était fort occupé à faire tourner des
tables. La conversation du dîner avait
remis en honneur ce passe-temps favori
de l'auguste châtelaine. Un aide-de-camp
du prince impérial, le baron D..., qui
avant la spécialité d'égayer les séjours
de Fontainebleau et de Biarritz, se char-
geait d'interroger les esprits sur le
compte des dames du Palais. Selon toute
vraisemblance, il trichait un peu car les
susdits esprits répondaient des choses
tellement abracadabrantes que les fem-
mes se cachaient la figure derrière leur
éventail. Des gens avisés jug rent pru-
dent d'arrêter ces révélations. Il n'était
que temps.Stendhal, évoqué parce que
autrefois .1 avait beaucoup connu la mère
do l'impératricc, s'apprêtait à en dire de
belles sur cette pauvre comtesse de la I
P.. , qui était là, rougissant sous sa pou- 1
dre de riz et n'en pouvant mais. L'auteur
de la Chartreuse de Parme nous faisait
l'effet d'être bien innocent des malices
qu'on lui attribuait. 0:1 apporta le thé et
la séance fut levée peu après.
Le lerulet.nain commença une de ces
journées accablantes telles qu'on en voit
fréquemment l'été dans ce pays .;;ahlo-
neux. Le ciel était bas et menaçant, nous
avions un orage en perspective avant la
fin de la journée. L'incertitude du temps
ne changea rien aux projets conçus la
veille ; un.e promenade aux Longs-Ro-
chers avait été décidée ; elle aurait lieu
envers et contre tout. Seulement, pour
éviter l'ardeur brûlante de l'après-midi,
on ne partirait qu'à quatre heures.
.Apns déjeuner, Sa Majesté l'Impéra-
trice s'étendit dans son hamac, sous un
massif ombreux, non loin de la pièce
d'eau. Un jeune officier d'ordonnance,
entré en fonctions depuis huit jours, ré-
clama. l'honneur de bercer la souve-
raine. S'y prit-il maladroitement ou le
hamac était-il peu solidement attaché?
Ce qui est certain, c'est que nous nous
promenions il quelque distance, un de
ces messieurs et moi, lorsqu'un cri poussé
par toutes les dames nous fit accourir.
Spectacle terrinant! Le malheureux ber-
ceur venait de renverser Sa Majesté qui,
dans sa chute, en montrait autant qu'une
fée du Châtelet et un peu plus que les
reines n'en exhibent d ordinaire devant
leurs fidèles sujets. L'Impératrice se re-
leva, comme on pense, d'assez mauvaise
humeur et elle rentra dans ses appâr-
tcments,tandis que l'auteur du méfait se.
fùt volontiers caché a cent pieds sous
terre.
— Pauvre diable ! me dit mon campa.
gnon ; il n'a pas la main heureuse pour
ses débuts à la cour.Figurcz-vous que le
baron D. qui ne hait pas de jouer dl}
mauvais tours aux gens, le prit à part
avant-hier pour lui tenir ce discours :
« Sachez le pour votre gouverne, mon
cher, tel que vous !e voyez, l'Empereur
est excessivement timide ; il ne parle
jamais le premier aux gens ; avec lui il
faut absolument qu'on fasse les avan.
ces n. La choso manquait de vraisem-
blance et un garçon mieux avisé eût
flairé le piège mais lui, brûlant du désir
de faire l'a!-{r('able, s'approche aussitôt
de l'Empereur absorbé, selon son habi-
tude après diner,dans une patience, et il
entame laconversation,bavardantcommo
une pic il tort et il travers.Sans répondre,
le ma!trc a levé sur lui un de ces regards
froid comme l'acier, dont il a le secret
et qui en dit plus long que les paroles.
L'indiscret a compris et s'est éloigné tout
penaud. On n'est pas d'une bienveillance
extrême à la cour ; chacun riait sous
cape, à commencer par le malicieux
mystificateur; le bel exploit de tout à
l'heure achève l'officier d'ordonnance ;
sa carrière de courtisan ne sera décidé-
ment pas brillante. (1)
(A suivre.)
GRIFFETTE.
(1) En revanche, depuis, il est devenu gé.
néral.
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 67.48%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 67.48%.
![](/assets/static/images/gallicapixIcon.png)
×
GallicaPix est une expérimentation d'indexation hybride de différentes collections de Gallica à contenu iconographique. Les illustrations y sont indexées selon les modalités habituelles de Gallica mais aussi selon des critères (type d'illustration, objets détectés dans l'illustration, couleurs, etc.) obtenus par l'application de techniques d'intelligence artificielle. Obtenir plus d'information sur GallicaPix
- Auteurs similaires Musée national du sport. Musée national du sport. /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=colnum adj "MnS000"
-
-
Page
chiffre de pagination vue 2/4
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bpt6k67037964/f2.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bpt6k67037964/f2.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bpt6k67037964/f2.image
- Mise en scène Mise en scène ×
Mise en scène
Créer facilement :
- Marque-page Marque-page https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/bookmark/ark:/12148/bpt6k67037964/f2.image ×
Gérer son espace personnel
Ajouter ce document
Ajouter/Voir ses marque-pages
Mes sélections ()Titre - Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bpt6k67037964
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bpt6k67037964
- Signalement d'anomalie Signalement d'anomalie https://sindbadbnf.libanswers.com/widget_standalone.php?la_widget_id=7142
- Aide Aide https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/aide/ark:/12148/bpt6k67037964/f2.image × Aide
Facebook
Twitter
Pinterest