Titre : La Fronde / directrice Marguerite Durand
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1899-07-01
Contributeur : Durand, Marguerite (1864-1936). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb327788531
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 01 juillet 1899 01 juillet 1899
Description : 1899/07/01 (A3,N570). 1899/07/01 (A3,N570).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6703689n
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, GR FOL-LC2-5702
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 04/01/2016
Choses de
l'Enseignement
Un fonctionnaire d'un rang très
silaire bien entendu),
normale d'institutrices y trouva tout le monde
si désorienté qu'il crut à un événement très
grave. II questionna.. 'f.. La cuisinière avait! le
matin aitoe et inopinément rendu son tablier.
— .Comment: mecriai-je (C'est lui «}"» ™
conte), vous Ctes là une cin luantainc; de^mmes
• et vous ne j>ouvez pas organiser le seruce.
Au premier abord, la surprise et rncline indi
' gnation de mon interlocuteur p*.iraissent m.Lis
tunes et son exclamation 1 f"**£1®' lors-legi-
«ne I on y réflôcllit, les circonstances atténuantes
surgissent et enlèvent tant de gravité au délit,
que l'acquittement des prévenues 8
circonstances atténuantes peuvent être
r IM/e J ucaticn préalable de l'élève-maîtresse;
2 Les exigences des programmes;
3" Les vices de l'internat.
Vous savez que la plupart des élèves maîtres-
ses sont recrutées dans le peuple. Or, dans le
peuple, dÙ15 qu'une fille marque quelques dispo-
sitions pour une carrière libérale (naguère en-
cart! il n'y avait pour elle que l'euseignement),
elle devient pour le reste de la famille un per-
sonnag.- quasiment sacré, et presque d'une autre
tsice. Tout ce qui pourrait la distraire de ses
«■Iu les lui est épargné; sa mère devient sa ser-
•vanle. Taisant son lit, cirant ses bottines; c 'est&
liot foi* triste, touchant et révoltant. Les frères
«>t les SL£-Irâ — sans convictions, contraints et
forcés, môme — font ce que fait la mire; la fll-
l. ttf Hait par se persuader qu* cela est bien
:\J!ISI, La situation do Joséphine dans la célèbre
pi. ce des « Bouitei parisien - : Joséphine t'en-
due ptr ses snurs, est prise sur le vif; elle est
vraie et vécu î ailleurs que dans le monde du
Conservatoire.
' Les années légales de froquentation scolaire
étant écoutées, la jeune fille — qui veut être
institutrice —entre à l'école primaire supérieure
où le programme occupera désormais tout son
temps, sans compter que, le plus souvent, elle y
bora iiiierite.
ne l'école primaire supérieure, elle pissera à
l'école normale ; eile y sera prise dans 1 engre-
nage du brevet supérieur, d'' ce brevet :supi:l'Ïcur
qui dévorera trois belles années de sa vie, et
elle y sera interne, implacablement interne, c 'er>t-
é-dire en dehors de toute préoccupation de la
vie réelle; en un milieu où tout se passe, chaque
jour à la mémo heure, sans aucune fissure pour
laisser i»asser l'imprévu, et où elle n'aura, comme
aperçu de la vie réelle et des devoirs d une mé-
nagère, que quelques leçons d'économie domes-
tique - avec applications pratiques », applica-
tions faites dans des conditions telles qui- c'est
encore le triomphe de l'éducation artificielle.
Ce n'est pas ainsi quelles choses se passent
dans la vie, ni chez les parents de roleve-mai-
tresse, ni chez les parents de ses futurs élèves.faut
Mais j'ai parlé d'internat « implacable », il 'auJ
m'expliquer, sous peine d'exagération, allant
aux dernières limites du p.Lradoxc. Par « inter-
nat implacable » j'ai voulu dire que ce régime
ne soutire ni exceptions, ni atténuations. On a
fait quelques essais d externat pour les élèves-
nuitrcs la Maçon par exempte, a %jaccio , mais
r.ts pour les élèves-maîtresses. I. idée d admettre
tiueliiues externes parmi les internes parait, en-
core aujourd'hui, inadmissible; je crois même
pouvoir dire qu'elle paraît plus que jamais inad-
missible justement parce que les externes ap-
porteraient dans l'internat les idées du dehors.
J'ai dit internat " implacable . parce (,ue les
visites des parents s 'nt étroitement réglemen-
tées et à plus forte raison celles des amis; parce
que les sorties le sont plus étroitement encore,
parce que la règle, quoique très douce, n'en est
i>xs moins très aust re; parce que la vie en com-
Tiun, si précieuse de temps en temps, devient
lourd'* comme tout ce qui est imposé ; parce
ou .etitin 1 internat manque absolument d im-
prévu ; or l'imprévu à ses inconvénients, je
l'accorde; mais il a au:,si ses avantages et même
tia poésie....
Dans une vie aussi réglementec, 1 <>n n apprend
pas à se tirer d'affaire, on n'acq'uert pas d îni-
iiulive, on ne devient pas débrouillard, on n'ap-
)'ren't PiLs à vivre, quoi ! et les incidents les plus
vulgaires — le départ inopiné d'une servante
apportent la perturbation dans l'établissement.
Ce que perdent le développement moral et le
développement intellectuel a ce régime d un au-
atttr; Age, n'est malheureusement pas compense
par l'accroissemeut des forces physiques.
L'etudo à jet continu atrophie le corps en
même temps que l'esprit; or, malgré la campa-
gne entrepriso depuis quelques années — cam-
pagne qui a donne quelques résultats pour les
ccot-s de garçons — les exercices physiques
sont presque inconnus dans nos internats de
je unes filles, dans nos écoles normales surtout.
Je crois que les privilégiées possèdent un cro-
quet; mats un avouera que, malgré son attrait.
ce jeu devient, a la longue, monotone. 1» ailleurs
ce qui est nécessaire c'est 1 entraînement de la
marche dans la campagne, au bord de l eau. sur
les hauteurs. Les eteves-maîtresscs, puisque
nous sommes voués à 1 internat pour des années
encre, devraient sortir tous les jours, par tous
les temps, comme tous les individus des d, -ux
sexes qui vivent de la vie normale et non de la
vie arUiCietie.
Il le faudrait... Nul ne le conteste; je ne COII-
nais pas un seul fonctionnaire, avant quelque
responsabilité en ce qui concerne les choses de
l'éducation, qui ne le dise hautement, et cepen-
dant nous no faisons aucun progrès en ce genre.
A qui la fiuto ? ou est le coupable' où sent les
coupables' les coupables sont au nombre de
«leu\, dont l'un ferait assez facilement amende
honorable : C'est le programme d études, bot s
de proportion a\'t.c la culture préalable de la
plupart (les élèves-maîtresses.
L • jour où I"ou sera plus exigeant pour les
candi fats au concours d entrée ; le jour où l'on
aura renoncé au diplôme supérieur déprimant,
pour le remplacer par une . attestation d'éludés
a t'écot'- normale, l'emploi du temps s'assou-
plira et permettra Iii promenade quotidienne.
Ijuant a l'autre coupable, il est irréductible,
hétas' il faudra le tuer par,'I!! dédain, mais que
de mal il nous fera encore, avant que nous nous
en soyons débarrasses ! Ce conpabte, c est l'es
prit clérical quo nous retrouvons partout et sous
mille formes différentes. Voyez plutôt :
Si nous ne renonçons pas à l'internat, c'est
quo l'esprit clérical u as pas pu — ou n'a pas
voulu — s'élever à la conception de l'éducateur
faisant partie du genre hum lin, vivant comme
une créature humaine, conn :iissatit les dillicul-
Ms de la vie, et pnisast et Hrî-ntême la force de
les vaincre; côtoyant ses petitesses, sas basses-
ses, sss vilenies et puisant dans sa conscience la
force de s'en détourner. Si nous ne renonçons
pas à l'internat, c'est en un mot que l'esprit clé-
rical vent l'asservissement des imos et redoute
par conséquent la liberté...
Si non internats sont des maisons implacable-
ment fermées, c'est que l'esprit clérical les guette
toujours prôt à verser du poison sur les profes-
seurs et les élèves ; à lancer le vitriol par les
portes ouvertes. Si nos élèves internes sortent si
peu, c'est que l'esprit clérical les suit et los pour-
suit; et du il entretient dans les 4mes ignorantes
cette idée que les vertus de l'éducateur sont in-
séparables de la claustration.
11 faudrait le traiter par le dédain, ne lui faire
aucune concession; mais, les temps sont dilll-
ciles, et l'on s'honore, parfois, en sacrifiant, non
pas seulement ses préférences, mais ses haines
au salut de l'Idée. Voyez plutôt ce qui s'est
passé pour le ministère actuel 1
PAULINE KERGOMARD.
L'allègement des programmes
Nous extrayons, d'une lettre d'un de nos
collègues do Paris, les passages suivants :
On ne fera vraiment quelque chose de prati-
que qu'en allégeant les programmes. Permet-
tez-moi de vous entretenir un instant de cette
question.
On a appelé le xix* siècle le siècle de l'électr:.
cité. Non, selon moi. Le XIX. sièrle est surtout
le siècle des mathématiques et de la mécanique.
De même que les calculs les plus ardus de
l'astronomie aboutissent, en fin de compte, quand
on veut arriver à un résultat tangible, à des opé-
rations sur les quatre règles de l'arithmûtique ;
de même toutes les applications de la physique
moderne, sauf quelques rares exceptions, abou-
tissent en fin de compte à des questions de mé-
canique. Quo ce soit une machine à vapeur, à
pétrole, uue dynam,), tout revient, à la Un, à sa-
voir quel est le rendement, quel est le prix du
cheval vapeur.
Ceci étant, j'arrive à cette conclusion radicale
qu'on pourrait très bien, dans nos lycées, sup-
primer l'enseignement de la physique, de la chi-
mie, et surtout de l'histoire naturelle. On les rem-
placerait avec avantage par un nombre plus
grand d'heures consacrées aux mathématiques
et à la mécanique, le programme des mathéma-
tiques restant intact, et le programme de méca-
nique étant augmenté de quelques numéros sur
la machine à vapeur, les machines électriques,
etc.. toutes choses dont on peut facilement saisir
le principe en fort peu de temps.
Trouvez-vous :uon programme trop clérical?
Supprimez au moins la chimie et l'histoire na-
turelle : la chimie, parce qu'aujourd'hui elle a
pour ba30 la théorie atomique, et que, vérita-
blement, la conception des atonies est trop abs-
traite pour nos jeunes gens. L'histoire naturelle,
parce que le premier venu, pourvu qu'il possédé
une instruction primaire suffisante, pourra faci-
lement quand il le voudra s'assimiler a lui seul
tout ce qu'on contiennent les livres élémentaires.
Que fera-t-on de nous, allez-vous me dire ?
D'abord, je mets en dehors du lycée la prépa-
ration aux école:,. C'est 11 une question spéciale,
qui ne rn'inlél'I'SSP pas au point de vue éducatif.
Beaucoup d'entre nous resteront donc.
Et les autres?
Mon Dieu, je ne suis pas ahso)u. Je crois qu on
pourrait conserver un professeur de physique
par établissement, dont la mission serait Ill"
faire, chaque jour de la semaine, une ou deux
conférences instructives sur les différents sujets
qui se rapportent aux sciences physiques et na-
turelles, au moyen collège et au grand CÙIit'g"I!,
c'est-à-dire aux classes de .grammaire et d hu-
manités.
Ces conférences se feraient dans le grand , am-
phithéâtre de physique, sous la surveillance des
maîtres répétiteurs. Les auditeurs ne seraient
forcés ni d t',couter, ni de prendre des notes: on
rendrait le silence obligatoire, voilà tout. Je
vous certifie que nos élèves y prendraient le
plus grand plaisir; j'ai fait assez de conléreuces
dans ma vie pour le savoir.
Enfin ce qui resterait je parle des professeurs
de physique) ferait toujours bien quelque eliose
de bon dans une facilite.
J élaguerais de même des programmes 1 his-
toire et la géographie. Je n'ai pas eu besoin de
professeur pour lire avec int"rèt les huit volu-
n,f>:' de l'Histoire des llonnms. ni pour me pé-
nétrer de quelques volumes d'Elisée Reclus.
Un professeur DE physique.
La réhabilitation en matière de discipline
universitaire
M. Louis Gobron a publie dans la llenic fltJUc-
rale d'administration, sous ce titre: De la néces-
sité d'étendre la réhabilitation aux peines disci-
pttion publique, une étude très intéressante que
commente M. H. Bernés dans l'Enscijnemcn' se-
con/taire:
Les incapacités ou interdictions, en matières
d'enseignement, peuvent être «h! deux aortes.
Les unes sont une conséquence de condainna-
tions criminelles et correctionnelles,les autres ré-
sultentde sentences prononcées par laj uriJict iun
disciplinaire.
Jusqu'en 1352, le code d'instruction criminelle
;art. fil'.'■ ne prévoyait la réhabilitation que pour
les condamnés delà juridiction rrimiudle, Après
18s2, elle fut étendue aux. condamnés trappes de
peines correctionnelles.
Mais le Conseil royal, puis imp,:rial. dio l'ins-
truction PUOhtllle, en dépit de l'article tjJ t du
code d'instruction criminelle, refusa, par une
série de décisions rendues de tS;.' à tS'iâ, d ad-
mettre que les uns on les autres pussent, par
l a réhabilitation, recouvrer la capacité d'ensei-
gncr, , . ,
Un 'art-t'-t (lu la Cour de e:l;-;:"lIion, eu date du
27 avril 1805, trancha indirectement h question,
et t'avts implicitement contenu dans cet arrêt
donna lieu, le 16 décembre de la même année,
fi un'; di*---ision de principe conforme du conseil
impérial de l instruction l'uhU'JlI",
Restait la question des incapacités encjui'ues
à la suite de décisions disciplinaires. E;I modi-
fiant, en ]Ioi:f!. l'article fit'.), (ln avait omis de les
mentionner dans le nouveau texte. Une loi du
1D mars iSCt a réparé celte omission, mais seule-
ment en ce qui concerne les ""tait'l'::;. greiiiers,
ou ollicicrs ministériels destitues.
Il faudrait une loi aussi pour admettre au bé-
néfice de la réhabilitation les condamnés univer-
sitaires.
Consulté sur la question en 1^'V.ï. il l'occasion
de pétitions adressées par des instituteurs frap-
pés d'interdiction, le Conseil impérial dt1 l'ins-
trurtioii publique idelibôration dl1 23 janvier se
prononça contre toute mesure de Cl genre.
Uue partie des ar';lI:n'JuL:-o qui motivèrent Ci]
vote portaient, en réalité, M. Gobron le montre, |
non contre le principe même de la réhabilitatioa
mais contre l'abus qui en pourrait être fait.
Quant aux arguments essentiels, ils étaient !
tirés, l'un du peu de probabilité d'une régénéra-
tion morale des coupables, l'autre du danger de ;
rouvrir l'enseignement à des maîtres en qui la
confiance des familles ne pourrait plus être,
comme il le faudrait, sans bornes.
Quoi qu'on puisse penser de leur valeur in-
triusèque, on ne peut s'empêcher d'être frappé,
comme M. Gobron, de ce qu'il y avait de sin-
gulier à les invoquer contre la réhabilitation en
matière disciplinaire, alors que dans des cas gé-
néralement plus graves que ceux qui donnent
lieu aux sentences disciplinaires, dans le cas de
condamnations correctionnelles ou criminelles,
la faculté de réhabilitation était déjà consacrée
par la loi. L'exposé des motifs du projet de loi
de 1864, relatif aux notaires et greffiers, dont
nous parlions plus haut, contient dans un pas-
sage que cite M. Gobron la réponse la plus pô-
remptoire qui puisse leur être faite : « Lorsque
la destitution, y est-il dit, est l'effet légal d'une
peine imposée par les tribunaux répressifs, les
incapacités qu'elle entraîne peuvent être rache-
tées par la réhabilitation. Il n'eu ^est pas de
même lorsqu'elle est prononcée par les juridic-
tions réservées qui btatuent en matière discipli-
naire... Une telle partialité de la loi, plus indul-
gente au crime qu'à la faute, ne saurait plus
longtemps subsister sans blesser profondément
la justice, et sans porter à la théorie même de
la réhabilitation la plus grave atteintoi. •
A ces considérations fortement présentées
par M. Gobron, j'en ajouterai une seule, L'in-
capacité d enseigner n'est pas là seule qui puisse
résulter de peines disciplinaires prononcées par
les conseils universitaires, et il est tel cas au-
quel ne s'applique en aucune façon l'objection
que le Conseil impérial tirait du prestige néces-
saire des maîtres. Je prends un seul exemple,
et je le prends dans la réalité.
A la suite d'un fait grive, mais qui ne com-
promet nullement son honneur, un étudiant se
voit. par une sentence disciplinaire, exolu à per-
pétuité de toutes les Facultés de France. Soit
pour obéir à une vocation impérieuse, soit par
suite de circonstances qui lui rendent cette voie,
pour sortir d'embarras, plus aisée à suivre que
d'autres, après avoir fait son service militaire,
il va dans un pays voisin s'inscrire dans une
Faculté de médecine. Il fait avec succès ses étu-
des médicales. Devenu médecin, niais avec un
diplôme étranger, n'ayant pour gagne.-pain que
sa profession, il pourrait venir I exercer en
France, auprès des siens.à une condition qu im-
posent les textes qui régissent l'exer.';ce de la
médecine : en subissant devant une Faculté
française quelques épreuves complémentaires.
L'interdiction qui pèse sur lui l'eu empêche, et
le condamne fi l'exil.
Ouelte objection de pri!v'jp". si Ilt, paraissait
d'autre part justifiée, p')m'r.ut.-ou supposer, en
présence d'une situation de ce genre, il une re-
lulJilitation? Et ne surait-il pas nécessaire, si
l'intéressé le mérite, qu'on pût la pronolll'cr?
Aussi comprend-on que dans s.i séance du
4 août 1 *'J2 le Conseil d lit it, en même temps
qu'il exprimait, assez lugtquement. ce semble,
1 avis que h grâce n'est pis applicable aux
peines disciplinaires, ait été choqué,d'autre part
de voir se p''rpt''t.ner. pour les seuls justiciables
des tribunaux universitaires, une catégorie d'in-
capacités perpétuelles irr'ú¡ui:5sÍillc5, et ait invité
le ministre de l'instruction publique à présenter
un projet de loi en vue de mettre fin à cet état
de choses.
Aussi comprend-on que dans S'l s'';tnce du
4 août H'.i'J le Conseil d'Ktat, en même te m as
qu'il exprimait, assez logiquement, ce semble,
l'avis que 1:1 grâce n'est pas applicable aux pei-
lies discip)in;ures. ait clé ctu'que. d'autre part,
dc voir se perpeLu.'r: pour les seuls justiciables
des tribunaux muversiUm'es. une catégorie d in-
capacités perpétuelles irt-t.'tn'ss)!)t(.'s, et ait invité
le ministre de )'ins'.ructu':t publique à présenter
un projet de loi en vue de mettre lin à col état
de choses.
C'est en s'inspirant de cet avis fjue M. Ram-
bau 1. daus le projet Lit] foi sur les Conseils acadé-
miques el le contentieux de l cnseiynci'ient
rieur et (le l'Cll.;ci:/Itr'u¡c¡¡t secondaire dépose par
lui le il février l '!U7 à h Chambre des députés,
avait introduit les articles suivants :
Art. 111. — Les membres de l'enseignement
public et libre peuvent être relevés des dé-
eilliauccs et incapacités résultant, des décisions
qui ont prononcé contre cu\. l'interdiction du
tlroil d'enseigner et de diriger un établissement
ù'ensei¡.;ncmenl.
Le bénéfice -le cette disposition est etendu r :
1 - aux membres de renseignement supérieur et
secondaire pour les déchéances et incapacités
résultant de leur révocation; 2- aux étudiants
qui ont été exclus à toujours de toutes les Uni
versités de la République, et aux candidats aux
diplômes ou certificats de l'enseignement secon-
daire, à qui il a été interdit à tou jours de se
présenter aux eï&mens qui détcr..ïi* délivrance de ces diplômes et certificats.
:\rl, 11. — Ces demandes sont adressées au
ministre de l'instruction publique, qui en saisit
le Conseil supérieur. *
Mais le projet d,) M. R imbaud est de-venu
cadu'-. Il serait il souhaiter qu'il fût repris, sur
ce p.'int. soit par le ministre actuel, soit par
l'initiative piirlementnr''. La question vaut bien
un projet (le loi spécial pour les étudiants pt les
professeurs, puisqu'otle l'a valu pour les no-
taires. Il serait d'uiHL'urs à d-'-sircr. en cette ma-
tière Ii,' la discipline universitaire comme en
quelques autres, que des réformas de détail très
simples, ni lis souvent importantes, pussent être
ainsi réalisées une par une. par des,, mesures
particulières. Les projets d ensemble, les re-
fontes totales de lois aussi complexes que cèdes
qui régissent l'Université, ont plus majestueuse
apparence. Mais ils n'aboutissent jamais.
Henri BERNÈS.
En faveur des écoles d'agriculture pour les
jeunes filles, - Dcni:iiid<»ns à 1 initiative prIvée,
dit M. I;aron dans le Joli?-nil des lyislitutelle*.ç,
demandons-lui de nous aider a fonder de bon-
lies et utiles écoles d'agriculture.
Faut-il pour cela beaucoup d arçent . Ison.
Tout d'abord, l'ouvrière-maîtresse de l'entre-
prise : une femme de coeur et d'intelligence,
instruite, énergique, éprise de cette idée qui,
par ses lectures, augmenterait peu à peu son
expérience et son s-n'un'. Elle choisirait une
branche spéciale parmi les travaux d'une forme!
auxquels le:; femmes peuvent plus part'cutt're-
mtiïi*- so consacrer, basse cour ou laiterie, par
exemple.
0:1 serait installé dans un village où la vie
matérielle ne coûte guère l't où l'entretien des
élevés serait bien [un coûteux. Puis la ferme
école ferait ses tr.ns avec la vente de ses pro-
duits. Kullii quelques personnes s'intéresseraient
bien à la chose et ne craindraient pas d y sacri-
1er quelques centa francs pour la location de le
maison et les premiers frais.
Ce sera bien mesquin, dira-t-on? Oo!, maiS -ce
Il'est là qu'un commencement, et ce qui importe,
j'est de commencer.
Je viens de résumer dans ces lignes 1 appel
adressé aux bonnes volontés par M. Caron Je
m'associe de tout coeur à la campagne qu'il ou
aile entreprend et je fais des vœux pour que
Bette bonne pensée ne reste pas stérile.
Entre la famille et l'école
M. Gaufrés a remarqué, comme tant d'autres,
le peu fit. secouru que, dans la plupart des cas,
les fat!t')h'H apportent A l'œuvro do l'école. Il
vtbtiflt-itit qu'il N'établit entre elles une entente
sympathique ut voici ce qu'i) propose :
Faire remettre par la mairie, à toutes les fa-
mille* dont les «Mirants fréquentent t'ccofe, une
note ou instruction imprimée où seraient men-
tionnés les devoirs du père et de la mère en ce
lui concerne l'éducalion et t'instruction de l'eco-
licr. Les devoirs d'exactitude, de proprcLé, de
déférence envers les maîtres y seraient signales
comme obligatoires; quelques raisons topiques
de cas devoirs y seraient données ; bref, les fa-
milles auraient ainsi l'occasion d'apprendre que,
si elles ont des droits, elles ont aussi des de- ^
voira.. ,.
M. Gaufrés exprime sa conviction que des,
notes ainsi conçues et préseutées ne manque- i
raient pas d ertlcacité.
AVIS
Nous croyons rendre service & nos lecteurs 1
en donnant — vu l'époque de l'année où nous
sommes arrivés et qui est essentiellement I épo-
que des examens de cencours, la publicité de la
'''l'QrLde à !:i date et aux programmes des divers
uxaineus d'entrée dans les écoles de Paris.
Un concours pour l'admission de 30 élèves
(10 physiciens et 20 chimistes] et de 2 ou 3 élè-
ves libres à l'Ecole municipale de physique et
de chimie industrielles sera ouvert le mardi
il juillet 1899, à 8 heures du matin, au siège de
1 école, rue Lhomond, 42.
CONDITIONS D'ADMISSION
Pour prendre part à ce concours, les candi-
dats doivent établir quo leurs parents sont di'
nationalité française et domiciliés à Paris ou
dans les communes de la banlieue, enfin, qu ils
auront atteint l'ilge de 10 ails au 1" octobre 1899.
Le concours comprend des épreuves écrites et
des épreuves orales.
I. — Epreuves écrites.
Les épreuves écrites se composent:
1* D'une narration française ;
2' De deux Compositions de mathématiques
comprenant : l'une, une question théorique d'a-
rithmétique et une question d algèbre ; l'autre,
une quostionde géométrie plane ou de géométrie
dans l'espace ;
3- !)'unc composition de physique;
t' D'une composition de chimie ;
L'ensemble des épreuves écrites est élimi-
natoire.
Il. — Epreuves orales
Les épreuves orales comprennent des interro-
gations sur :
1' £""5 mathématiques;
L:t physique :
3 La chimie ;
Facultativement .ponr cette année), fIes lan-
gues allemande et anglaise et une composition
de dessin géométrique.
Les inscriptions seronL remues au siè^e de
I*éc-slc ; bureau du surveillant général, del lienre
à :-. heures, .jeudis, dimancLes et fêles exceptes,
jusqu'au 7 .juittct inclus. Les candidats auront à
produire : 1" leur acte de naissance. 2" des pièces
constatant que leurs parents sont de nationalité
française et domiciliés à Paris ou dans les com-
munes de la banlieue; 3' un certificat de revac-
cination.
Ils trouveront à l'école des programmes de-
t.tiih'-s. ainsi que tous les autres renseignements
relatifs au concours et aux ctudcs.
NOTA. — Les élèves libres sont ceux qui ont
dépassé la limite d'âge supérieure V19 ans au
l nelùbrl\ lS.iy ..
Les jeunes gens dont les familles sont domi-
ciliées dans les communes d,! la banlieue peu-
vent être admis à l'Ecule de physique et de
chimie industrielles eu raison du rang par eux
obtenu au concours, il la condition toutefois que
les commune.- suburbaines auxquelles ^appar-
tiendront ces jeunes gens s'engagenL à rem-
bourser pour chacun d'eux unI' somme annuelle
de deux cents francs (délibération du Conseil
municipal de Paris en date du 2S décembre 18'JO ,.
Paris, le IS mai IKW.
Vu et approuve :
Le Préfet de la Seine,
r ...f..I.\ FS.
Ecole Boulle
Un concours pour l'admission de soixante
élèves pour la section du meuble et de trente-
six élèves pour lmeeliou du métal sera otivert.
le 20 juillet I?rorliiîn, A l'école Doulle, rue de
Heuillv, 57.
L'enseignement est gratuit, — La cantine sco-
laire est gratuite pour les élèves dont les parents
sont domiciliés à Paris.
La durée de l'apprentissage est de quatre
années.
l'u diplôme est délivré aux élevés qui su1.is-
sent avec succès les épreuves fi,> fin d'apprentis-
sage. — Des primes de sortie sont accordées aux
élèves les plus méritants.
MA TI Èm:s uNsEir.N-f-rr;
Le programme comporte l'enseignement pra-
tique el l'enseignement théorique.
).'en?cipTtcment pratique est donné dans les
principaux métiers des industries du mobilier
dont nomenclature suit :
Section dit meuble
L'ôbénisteric. — Meubles ot menuiserie d'art.
La tapisserie. — Garniture et coupe.
La sculpture sur bois. — Dans ses applica-
tÍlIUS à l'ornement, à la fleur, à la ligure.
La menuiserie en sièges. — Pour les siégea
de luxe à bois apparent, pour les consoles.
Section du métal
La ciselure. — Dans les applications suivantos :
bronze d'art, orfèvrerre, bijouterie, ferronnerie,
etc., etc.; y compris l'oxécution des prépara-
tions du planage, du reperçage, des incrusta-
tions et la d(Unasq)une.
La monture. — Dans les mêmes applications,
La gravure. — Kn poinçons et matrices, en
médaille, en intaille, sur bijoux, etc.. à l'excep-
tion de celle qui est employée dans l'industrie
du livre.
Le tournago sur métaux. — Dois, plâtre
ivoire, etc.
Les élèves d'une même industrie apprennent
toutes les applications qui peuvent se rattache!
à cette industrie.
A des époques différentes, tous les élèves pas-
aent un tempe déterminé dans chacun des ate-
lien faisant partie de la section à laquelle ils
appartiennent.
L'enseignement théorique comprend :
La revision des matières de renseignement
primaire. — L'économie Industrielle, la géomé-
trie, la technologie, l'histoire de l'art, l'analyse
des stylos et composition, le dessin d'art. Je
modelage, l'aquarelle, l'anatomie artistique, le
dessin industriel. (Mise an plan, débit, devis ou
dessin de construction avec prix de revient.
CONDITIONS D'ADMISSION
J.c concours d'admission comprend trois épreu-
ves :
t, Une dictée;
2' Doux problèmes ;
3* Un dessin à vue d'après le plâtre.
No pourront être admis à concourir que les
candidats qui, au 1" septembre 1891'. atteindront
treize ans et ne dépasseront pas l'%e de seize
ans. — Les candidats doivent justifier qu'ils
sont Français et effectivement domiciliés & Paris
ou dans le département de la Seine.
Note. — Les enfants dont les familles sont do-
miciliées dans les communes de la banlieue
pourront être admis à l'école en raison du rang
par eux obtenu au concours, à la condition
toutefois que les communes suburbaines aux-
quelles appartiendront les enfants admis s'en-
" gent à rembourser pour chacun d'eux une
somme annuelle de 200 francs. (Délibération du
Conseil municipal en date du 27 mars 18U3.)
Les pièces à produire pour obtenir l'inscription
en vue du concours sont :
l' Le bulletin de naissance;
2- Le certificat d'études primaires (facultatif) ;
3- lie livret de notes scolaires ;
4- Le certificat de revaccination ;
5- Un certificat délivré par le médecin de i'c-
cole Boulle;
6- Une attestation du maire ou du commis-
s lire de police indiquant que les parents du
candidat sont Français et habiteut eflectivement
dans Paris ou d.ms le département de la Seine.
Les inscriptions seront reçues jusqu'au 19 juil-
lei inclusivement, au siège de l'ecole, rue de
Bellitly, 57.
Paris, 24 mai 1899.
Vu et approuve :
Le ITefct de la Seine,
S. DR ELUS,
Nouvelles Théâtrales
Aujourd'hui, à l'Institut, jugement tienni-
tif pour le grand prix de Home en compo-
sition musicale.
*
L'Opéra-Comique manifeste l'intention de
nous donner, en 1899-1900 et les années
suivantes, des saisons tout à fait exception-
nelles. M. Carré compte monter ou remon-
ter : .
COMPOSITEURS FRANÇAIS
Louise, de M. Gustave Charpentier.
La Filk de Tabarin, de M. liabricl Pierné.
William nalcli/T, de M. Xavier Leroux.
Titania, de M. Georges Hiie.
Le Juif polonais, de M. Erlanger.
Cirré, des frères Hillemacher.
Plitrias el Mélisandc, de M. Debussy.
La Harpe, cl le G lai M, de M. Laurens.
La Pcflie maison, de M. William Chaumct.
Muyuelle, de M. Missa,
La Troupe Joli cœul', de M. Arthur Coquard.
Ping-Sing de M. Henri Maréchal.
La Swur de Jocrisse, de M. Bancs.
La Chambre bleue, de M. Jules Bouval.
Le Secret de maître Cornille, de M. Parés.
Le Légataire universel, de M. G. Pfeitrcr.
REPRISES
Alcesle, de Gluck.
lphig,-;iiîe en Tauride, de Gluck.
Les Xoccs de Figaro, de Mozart.
Don Juan, Mozarl.
Fl'cisl'hiif:, ùe Weber.
Richard Cwur de Lion, de Grétry.
Proserpine, de Camille Saint-Saëns.
Werther, de Massenet,
Les Pécheurs de perles, de G. bizet.
Lall,z-ltotikh, de Félicien David.
La Basoche, tI'André Messager.
La Surprise de l'amour, de Poisc.
Le Pré aux Clercs, d'Hérol(t.
Fra ltiarolo, d'Auber.
Le Postillon de Longjumeau, d'Adolphe
Adam, -t - ... -
Le ftominonoir, d'Auber.
L'Epreuve Villageoise, de Grétry.
Gilles ravisseur, ileGrisar.
Les Yisilandiitcx, de Devienne.
La Servante maîtresse. de Pergolèse.
Les Voilures versées, de noïeldieu.
RÉPERTOIRE
Fidelin, de Beelhoven.
Orphée, Je Gluck.
Jaepk, de Mebal.
Cendrillon, de Massent.
La Vie de noMme, de Puceini.
Beaucoup de bruit pour rien, de PugeL
Carmen, de G. Bizet.
Afaiton, de Massenet
Mignon, d'Ambroiso Thomas.
Lahmé, do Léo Del ibes.
Mireille, de Ch. (îounod.
Phryné, de C. Saint-Sa^ns.
Le Barbier de Sécille, de liossini.
L'Eclair, dilalévy. ■
La Dame blanche, de Boïeldieu.
La Fille (lu Mqimciti, de Doriizelti.
GaLatluJc, de Victor Massé..
Pltilémon et Bniris, de G«?unnd.
Les Dragons de l'illars, d'Aimé Maillart.
Le llúi t'a dit, de Léo Delibes.
Zarnpa, d'Hérold.
Jlajjit!e, d'Auber.
Etc., etc.
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Aujourd'hui, à 4 h.—Ninoff, le liseur de
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humaine.
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Heurs :\I:lddl'inc, Paris.
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Bat du Havre, Soulevard Bammavll,Ruf de Provellce. Rua Cai:m'rtl!l
Aux termes de l'art. 56 Titra
IV des statuts de la Société du
Printemps, l'inventaire devra être
dressé le 31 Juillet.
« Pendant la période qui précèdo l'ih-
a' ventaire, toutes les marchandise s sont
te examinées avec un soin scrupuleux et
te en fins de pièces, coupes et coupons,
(r nuances et étoffes ne faisant plus partie ,
c des assortiments réguliers, ainsi que J
gr sur tous les objets confectionnés, tels
« que: Robes et Costumes, Confections, j
« Modes,Peignoirs,Matinées,Corsages, j
« Jupes, Jupons, Jerseys, Vêtements
f pour Fillettas et Garçons, Trousseaux,
a ttes, Lingerie line, Dentelles,
c Vêtements pour Hommes, etc., etc.»
Ce travail étant terminé et
voulant faire profiter notre
clientèle de ces grands rabais
il sera fait une
EXTRAORDINAIRE
Qui commencera
(Ëundi 3 juillet
A tous les Comptoirs, les Marchandi.:¡e!t
ayant subi la dépréciation AVANT
IW VEUT AIRE porteront une étiquette
spéciale avec la mention :
Rabais avant inventaire
m— iWnfWTTfTTÏlgH 1 —
MALADIE liES DAllES conditê. fr. de t. ""'-loi J
mat.d. dames. M.. VElULLAG, de la F. .h: iu v 1 -
17, r. MtJutyon. Gorr. Mai*, d'acc. à l:1 c:ltul, 1
Etij/tisJi Vpoken.
UJEHTTOU lOWTXOW-VCTm |
la
§CBonli E»issoimierfcW s" j
0 Choix ((.Piano? Ntura « . occfêio» |
ftUXtlT&9* WlEMENt
FEUILLETON DE LA FRONDE
1er JUILLET 1899
(51)
VOIE DOULOUREUSE
XXIV
Andrée avait pâli, jeté une exclama-
tion d'effroi et était tombée défaillante
sur un siège; mais, rappelant son éner-
gie, elle s'approcha de Dabert et, les
mains agitées d'un tremblement ner-
veux, elle voulut aider Marcel qui s'em-
pressait auprès de son ami et cherchait
a lui arracher sa redingote, tandis que,
ta première surprise passée, Léon, sans
trop d'émoi, éteignait le charbon, en le
broyant à travers ses habits, entre ses
doigts crispés.
Andrée était une fille courageuse et
vaillante; pour quiconque la connaissait
st aux yeux les moins clairvoyants, son
émotion trop vive décelait un autre sen-
timent que celui de l'amitié. Léon le
comprit si bien que pendant qu'elle lui
disait le poignet, assez grièvement
E râlé, il lui dit tout bas :
— Je bénis le ciel de cette légère bles-
sure dont je souhaite porter toute ma
vi'! les stigmates.
Klle se troubla davantage et répondit
par une question :
— Pourquoi cela?
^— Parce que, reprit-il très ému, je
n'aspire depuis que je vous connais,
qu'au bonheur d'être aimé de vous, pour
irous demander d'être ma femme, puis-
se espérer que le moment est venu?
Et, comme leurs regards se rencon-
traient, des larmes de joie perlèrent dans
les veux d'Andrée.
Au même instant, prévenues par M.
Arnaud, sa femme, sa li lie et Mme Bru-
nier accouraient.
— Ce n'est absolument rien, leur dit
Dabert, el M. Arnaud a eu tort de vous
alarmer pour si peu.
— Mais vous devez suulTrir, objecta
Cécile.
— Moi, reprit avec un accent triom-
phant Léon, sans se soucier de l'inter-
prétation que l'on pouvait donner à ses
paroles, j'ai le ciel dans le cœur.
On se regarda surpris ; Audrée bais-
sait les yeux et Marcct, qui seul avait
compris, souriait.
On retourna au salon et le papa Arnaud,
qui continuait à être d'une humeur fa-
rouche et avait médité, sans en avoir
parlé ni à Mme Arnaud, ni à Cécile., une
noirceur contre Marcel, qu'il voulait
amener à une explication ou le confon-
dre, s'il y avait lieu, tira de sa poche un
journal du soir, et dit, en s'adressant au
jeune homme :
— Voici une « feuille » où il est fort
question de toi.
— De moi? fit Marcel étonné et ne
soupçonnant guère ce dont il s'agissait.
— Oui, écoute :
« On lit dans le « Grand Monde » :
« Hier, sur le boulevard des Italiens,
au milieu d'un embarras de voitures,
nous avons aperçu dans sa livrée bleu
et or, la ravissante baronne Isaure de
Ménil, accompagnée de M. Jarnon et de
M. Marcel Brunier, secrétaire et ami du
nouveau sénateur.
« Le monde de haute élégance, auquel
appartient la baronne de Ménil, appren-
dra avec plaisir qu'elle publie le 15 de
ce mois, chez l'éditeur Deloir,un volume
à sensation et qui est appelé au plus
grand et au plus légitime succès. Nous
avons eu l'heureuse chance de parcourir
quelques-unes des bonnes feuilles de ce
roman si fin, si délicat, si actuel et si
vécu ; mais nous n'en dirons pas davan-
tage, voulant en laisser la primeur cI, la
surprise à nos loeti'urs. «
— Oh ! s'ccria Marcel indigné, le men-
teur, il ignore jusqu'au titre du roman
de la baronne, est-ce donc ainsi que se
l'ait le succès !
Puis, se rappelant l'interpellation de
M. Arnaud, il continua :
— Mais il n'est ^uère question de moi,
c'est do Mme de Ménil qu'il s'agit.
— Comment, guère question de toi,
reprit M. Arnaud, beaucoup trop à mou
avis. Tu sais ce qu'est cette femme et tu
ne crains pas de te montrer en public
avec elle?
— Permettez, mon cher maiisieur Ar-
naud, répondit Marcel avec calme, je
suis le secrétaire de M. Jarnon, intime-
ment lié avec Mme de Ménil, et dont je
n'ai pointa contrôler les actes ; il 'est tenu
par sa haute position et sa notoriété à
ne point commettre d'extravagances en
publie.
Il juge à propos de sortir avec la ba-
ronne et de m'emmener. Que puis-je
faire il cc!a?
— Refuser.
— Je ne le pouvais pas, ç'e&t été un
blàme implicite envers M. Jarnon, très
bon, très paternel pour moi, presque une
grossièreté et compromettre ma posi-
tion.
— Avant tout on doit se respecter.
— Pour ceci, je me crois bon juge et
incapable de manquer ma dignité.
Cécile était au supplice ; au train dont
cela allait, et le peu de mesure de son
père étant donnéc, une scène et une rup-
ture pouvaient se produire, mais Dabert
intervint heureusement.
— Soyez certain, monsieur Arnaud,
dit-il, que parmi ceux qui ont vu Marcel,
en compagnie de M. Jarnon, dans la voi-
ture de Mme de Ménil, beaucoup ont pu
l'envier, et nul n'a trouvé qu'il manquât
de convenance ; ça le pos&, au con-
traire.
— Quelles mœurs ! fit M.Arnaud un
peu radouci, car enfin cette soi-disant
baronne de Ménil a un passé... Je ne
puis en dire davantage en présence de
ces dames. Vous me comprenez.
— Mais Marcol n'en est pas responsa-
ble, et sa situation lui impose des ména-
gements et des égards envers M. Jar-
non.
— Tu ne nous avais pas dit qun tu con-
naissais cette dame, mon enfant, répartit
Mme Brunier.
— Précisément, ma mère, pour éviter
les commentaires 'et ce qui se passe en
ce moment. M. Jarnon a voulu me faire
assister il une des soirées de la baronne;
j'y suis allé, n'osant refuser, et sais-tu
qui j'y ai vu? Des ducs, des marquis, des
comtes, un ambassadeur, des hommes
politiques, des députés, des sénateurs,
des notoriétés littéraires, artititistiques,
des princos de la science et jusqu'au doc-
teur Tresnel. Je suppose ce monde-là
aussi jaloux de sa dignité que je puis
l'être de la mienne. Certes, je ne vou-
drais voir chez Mme de Ménil ni ma
mèpe, ni ma sœur, ni aucune femme que
je respecte; mais les hommes vont par-
tout sans que cela ait de conséquences
fâcheuses.
En prononçant nerveusement ces
mots, il regardait Cécile. Le voyant
souffrir, celle-ci, bien que ses craintes
au sujet de Mme de Ménil ne fussent
point apaisées, ne voulut point aug-
menter l'ennui de Marcel, et d'une voix
enjouée, elle dit :
— Eh bien? Et cette musique, on n'y
pense plus.
L'incident fut clos.
Cependant, on ne put vaincre un cer-
feiin malaise. Mme Brunier paraissait
soucieuse, M. et Mme Arnaud embar-
rassés, Marcel contraint, Cécile mélan-
colique, Dabert et Andrée, tout à leur
joie intime, s'isolaient en eux-mêmes.
Au moment où l'on se sépara, Marcel, J
en aidant CÓcile à mettre sa pelisse, lui
murmura à l'oreille :
— Doutez-vous de moi ? Ce serait le
plus affreux de tous mes maux.
— Jamais ! répondit-elle, je vous aime
et ma foi en vous l'st inébranlable.
Cette nuit-là, Marcel travailla long-
temps: mais, à chaque instant, il fut
obligé de se'reposer. Il éprouvait des
anxiétés, des étouffiements, respirait
avec peine et son front se couvrait de
sueur.
Il y eut un moment où, n'en pouvant
plus, il ouvrit une fonêtre et s'y accouda.
L'air froid du dehors lui emplit les pou-
mons, il se sentit mieux et, en contrru- f
plant l'immensité des cieux profonds
constellés d'étoiles, les eaux de la ri-
vit-re moirées par les rayons de la lune,
les neiges argentant tes vieux toits de la
rive gauche, et faisant des spectres
blancs des arbres du Jar4ia4os Plantes,
il se mit à songer. !
La soirée avait été lourde, hébOtante,
et il était probable que la journée du
lendemain le serait plus encore. Sa mère
et Andrée ne manqueraient point de le
questionner encore sur Mme de Ménil.
Uue pourrait-il répondre? Il ne le sa-
vait pas. Il chercherait. Et ce misérable
et indiscret reporter qui prônait avant la
lettre, le roman d'Isaure et qui, s'il s'a-
vissait d'écrire quelque chose sur le sien
n'en ferait certes pas l'éloge.
Il avait senti une sourde hostilité dans
le regard de cet inconnu, il en était pres-
que sûr.
Ne fallait-il point aussi informer la
baronne du projet de Deloir de mettre
en vente le môme jour, le livre de celle-
ci et son ouvrage à lui ? Comment pren-
drait-elle la chose? Ne l'accuserait-elle
pas, lui bien innocent du fait, d'une se-
mi-déloyauté. Et puis, perplexité plus
cruelle, Léon devait avoir l'intention
de demander immédiatement la main
d'Andrée et cette demande allait lui im-
poser l'obligation d'avouer à son ami sa
situation réelle afin de prévenir, au ris-
que de briser le cœur et l'avenir de sa
sœur, les reproches, que Dabert pourrait
lui adresser plus tard, sinon une rupture
possible, quand on serait engagé des.
deux côtés, si par malheur L60n appre-
nait que son futur beau-frère était aux
gages de la baronne.
Se sentant vraiment malade, écrasé
par les complications qui surgissaient
de toutes parts, il se disait que s'il dis-
paraissait, laissant sa mère et Andrée,
par le mariage de celle-ci, à l'abri du be-
soin, ce serait encore le mieux, et sa pen-
sée so reportant sur Cécile et sur lui-
même, une mortelle tristesse le navrait
et lui arrach&it de convulsifs sanglots.
Enfiévré et malheureux, se rappelant
ce qui lui avait été conseillé par le phar.
macien de la rue de la Chaussée-d'An-
tin, et voulant être fixé sur le plus on
moins de gravité de M maladie, il réso- .
lut de se rendre, dès le ratitin, il la con-
sultation gratuite de 111ôLel-Dicu, tout
proche du quai de Béthune. Là, il était à
peu près certain d'être sûrement rensei-
gné, les grands praticiens qui tout le ser-
vice des hospices, ne perdant pas leur
temps il ménager les nerfs des clients
qu'ils y soignent, et no leur dissimulant
guère la vérité.
Son projet arrêté, il finit par s'endor-
mir. Mais, à huit heures, il était debout
et accoutré de vieux habits de rebut, il
passa : chez Léon, qu'il trouva encore au
^— Où vas-tu donc si singulièrement
vêtu? lui demanda celui-ci il demi en-
sommeillé.
—Je te le dirai dans un instant, quand
je reviendrai. J'ai 4 te parler, O^ sor.s
pas, attends-moi.
C. D'AMBRE.
r lA suite à demain,)
l'Enseignement
Un fonctionnaire d'un rang très
silaire bien entendu),
normale d'institutrices y trouva tout le monde
si désorienté qu'il crut à un événement très
grave. II questionna.. 'f.. La cuisinière avait! le
matin aitoe et inopinément rendu son tablier.
— .Comment: mecriai-je (C'est lui «}"» ™
conte), vous Ctes là une cin luantainc; de^mmes
• et vous ne j>ouvez pas organiser le seruce.
Au premier abord, la surprise et rncline indi
' gnation de mon interlocuteur p*.iraissent m.Lis
tunes et son exclamation 1 f"**£1®' lors-legi-
«ne I on y réflôcllit, les circonstances atténuantes
surgissent et enlèvent tant de gravité au délit,
que l'acquittement des prévenues 8
circonstances atténuantes peuvent être
r IM/e J ucaticn préalable de l'élève-maîtresse;
2 Les exigences des programmes;
3" Les vices de l'internat.
Vous savez que la plupart des élèves maîtres-
ses sont recrutées dans le peuple. Or, dans le
peuple, dÙ15 qu'une fille marque quelques dispo-
sitions pour une carrière libérale (naguère en-
cart! il n'y avait pour elle que l'euseignement),
elle devient pour le reste de la famille un per-
sonnag.- quasiment sacré, et presque d'une autre
tsice. Tout ce qui pourrait la distraire de ses
«■Iu les lui est épargné; sa mère devient sa ser-
•vanle. Taisant son lit, cirant ses bottines; c 'est&
liot foi* triste, touchant et révoltant. Les frères
«>t les SL£-Irâ — sans convictions, contraints et
forcés, môme — font ce que fait la mire; la fll-
l. ttf Hait par se persuader qu* cela est bien
:\J!ISI, La situation do Joséphine dans la célèbre
pi. ce des « Bouitei parisien - : Joséphine t'en-
due ptr ses snurs, est prise sur le vif; elle est
vraie et vécu î ailleurs que dans le monde du
Conservatoire.
' Les années légales de froquentation scolaire
étant écoutées, la jeune fille — qui veut être
institutrice —entre à l'école primaire supérieure
où le programme occupera désormais tout son
temps, sans compter que, le plus souvent, elle y
bora iiiierite.
ne l'école primaire supérieure, elle pissera à
l'école normale ; eile y sera prise dans 1 engre-
nage du brevet supérieur, d'' ce brevet :supi:l'Ïcur
qui dévorera trois belles années de sa vie, et
elle y sera interne, implacablement interne, c 'er>t-
é-dire en dehors de toute préoccupation de la
vie réelle; en un milieu où tout se passe, chaque
jour à la mémo heure, sans aucune fissure pour
laisser i»asser l'imprévu, et où elle n'aura, comme
aperçu de la vie réelle et des devoirs d une mé-
nagère, que quelques leçons d'économie domes-
tique - avec applications pratiques », applica-
tions faites dans des conditions telles qui- c'est
encore le triomphe de l'éducation artificielle.
Ce n'est pas ainsi quelles choses se passent
dans la vie, ni chez les parents de roleve-mai-
tresse, ni chez les parents de ses futurs élèves.faut
Mais j'ai parlé d'internat « implacable », il 'auJ
m'expliquer, sous peine d'exagération, allant
aux dernières limites du p.Lradoxc. Par « inter-
nat implacable » j'ai voulu dire que ce régime
ne soutire ni exceptions, ni atténuations. On a
fait quelques essais d externat pour les élèves-
nuitrcs la Maçon par exempte, a %jaccio , mais
r.ts pour les élèves-maîtresses. I. idée d admettre
tiueliiues externes parmi les internes parait, en-
core aujourd'hui, inadmissible; je crois même
pouvoir dire qu'elle paraît plus que jamais inad-
missible justement parce que les externes ap-
porteraient dans l'internat les idées du dehors.
J'ai dit internat " implacable . parce (,ue les
visites des parents s 'nt étroitement réglemen-
tées et à plus forte raison celles des amis; parce
que les sorties le sont plus étroitement encore,
parce que la règle, quoique très douce, n'en est
i>xs moins très aust re; parce que la vie en com-
Tiun, si précieuse de temps en temps, devient
lourd'* comme tout ce qui est imposé ; parce
ou .etitin 1 internat manque absolument d im-
prévu ; or l'imprévu à ses inconvénients, je
l'accorde; mais il a au:,si ses avantages et même
tia poésie....
Dans une vie aussi réglementec, 1 <>n n apprend
pas à se tirer d'affaire, on n'acq'uert pas d îni-
iiulive, on ne devient pas débrouillard, on n'ap-
)'ren't PiLs à vivre, quoi ! et les incidents les plus
vulgaires — le départ inopiné d'une servante
apportent la perturbation dans l'établissement.
Ce que perdent le développement moral et le
développement intellectuel a ce régime d un au-
atttr; Age, n'est malheureusement pas compense
par l'accroissemeut des forces physiques.
L'etudo à jet continu atrophie le corps en
même temps que l'esprit; or, malgré la campa-
gne entrepriso depuis quelques années — cam-
pagne qui a donne quelques résultats pour les
ccot-s de garçons — les exercices physiques
sont presque inconnus dans nos internats de
je unes filles, dans nos écoles normales surtout.
Je crois que les privilégiées possèdent un cro-
quet; mats un avouera que, malgré son attrait.
ce jeu devient, a la longue, monotone. 1» ailleurs
ce qui est nécessaire c'est 1 entraînement de la
marche dans la campagne, au bord de l eau. sur
les hauteurs. Les eteves-maîtresscs, puisque
nous sommes voués à 1 internat pour des années
encre, devraient sortir tous les jours, par tous
les temps, comme tous les individus des d, -ux
sexes qui vivent de la vie normale et non de la
vie arUiCietie.
Il le faudrait... Nul ne le conteste; je ne COII-
nais pas un seul fonctionnaire, avant quelque
responsabilité en ce qui concerne les choses de
l'éducation, qui ne le dise hautement, et cepen-
dant nous no faisons aucun progrès en ce genre.
A qui la fiuto ? ou est le coupable' où sent les
coupables' les coupables sont au nombre de
«leu\, dont l'un ferait assez facilement amende
honorable : C'est le programme d études, bot s
de proportion a\'t.c la culture préalable de la
plupart (les élèves-maîtresses.
L • jour où I"ou sera plus exigeant pour les
candi fats au concours d entrée ; le jour où l'on
aura renoncé au diplôme supérieur déprimant,
pour le remplacer par une . attestation d'éludés
a t'écot'- normale, l'emploi du temps s'assou-
plira et permettra Iii promenade quotidienne.
Ijuant a l'autre coupable, il est irréductible,
hétas' il faudra le tuer par,'I!! dédain, mais que
de mal il nous fera encore, avant que nous nous
en soyons débarrasses ! Ce conpabte, c est l'es
prit clérical quo nous retrouvons partout et sous
mille formes différentes. Voyez plutôt :
Si nous ne renonçons pas à l'internat, c'est
quo l'esprit clérical u as pas pu — ou n'a pas
voulu — s'élever à la conception de l'éducateur
faisant partie du genre hum lin, vivant comme
une créature humaine, conn :iissatit les dillicul-
Ms de la vie, et pnisast et Hrî-ntême la force de
les vaincre; côtoyant ses petitesses, sas basses-
ses, sss vilenies et puisant dans sa conscience la
force de s'en détourner. Si nous ne renonçons
pas à l'internat, c'est en un mot que l'esprit clé-
rical vent l'asservissement des imos et redoute
par conséquent la liberté...
Si non internats sont des maisons implacable-
ment fermées, c'est que l'esprit clérical les guette
toujours prôt à verser du poison sur les profes-
seurs et les élèves ; à lancer le vitriol par les
portes ouvertes. Si nos élèves internes sortent si
peu, c'est que l'esprit clérical les suit et los pour-
suit; et du il entretient dans les 4mes ignorantes
cette idée que les vertus de l'éducateur sont in-
séparables de la claustration.
11 faudrait le traiter par le dédain, ne lui faire
aucune concession; mais, les temps sont dilll-
ciles, et l'on s'honore, parfois, en sacrifiant, non
pas seulement ses préférences, mais ses haines
au salut de l'Idée. Voyez plutôt ce qui s'est
passé pour le ministère actuel 1
PAULINE KERGOMARD.
L'allègement des programmes
Nous extrayons, d'une lettre d'un de nos
collègues do Paris, les passages suivants :
On ne fera vraiment quelque chose de prati-
que qu'en allégeant les programmes. Permet-
tez-moi de vous entretenir un instant de cette
question.
On a appelé le xix* siècle le siècle de l'électr:.
cité. Non, selon moi. Le XIX. sièrle est surtout
le siècle des mathématiques et de la mécanique.
De même que les calculs les plus ardus de
l'astronomie aboutissent, en fin de compte, quand
on veut arriver à un résultat tangible, à des opé-
rations sur les quatre règles de l'arithmûtique ;
de même toutes les applications de la physique
moderne, sauf quelques rares exceptions, abou-
tissent en fin de compte à des questions de mé-
canique. Quo ce soit une machine à vapeur, à
pétrole, uue dynam,), tout revient, à la Un, à sa-
voir quel est le rendement, quel est le prix du
cheval vapeur.
Ceci étant, j'arrive à cette conclusion radicale
qu'on pourrait très bien, dans nos lycées, sup-
primer l'enseignement de la physique, de la chi-
mie, et surtout de l'histoire naturelle. On les rem-
placerait avec avantage par un nombre plus
grand d'heures consacrées aux mathématiques
et à la mécanique, le programme des mathéma-
tiques restant intact, et le programme de méca-
nique étant augmenté de quelques numéros sur
la machine à vapeur, les machines électriques,
etc.. toutes choses dont on peut facilement saisir
le principe en fort peu de temps.
Trouvez-vous :uon programme trop clérical?
Supprimez au moins la chimie et l'histoire na-
turelle : la chimie, parce qu'aujourd'hui elle a
pour ba30 la théorie atomique, et que, vérita-
blement, la conception des atonies est trop abs-
traite pour nos jeunes gens. L'histoire naturelle,
parce que le premier venu, pourvu qu'il possédé
une instruction primaire suffisante, pourra faci-
lement quand il le voudra s'assimiler a lui seul
tout ce qu'on contiennent les livres élémentaires.
Que fera-t-on de nous, allez-vous me dire ?
D'abord, je mets en dehors du lycée la prépa-
ration aux école:,. C'est 11 une question spéciale,
qui ne rn'inlél'I'SSP pas au point de vue éducatif.
Beaucoup d'entre nous resteront donc.
Et les autres?
Mon Dieu, je ne suis pas ahso)u. Je crois qu on
pourrait conserver un professeur de physique
par établissement, dont la mission serait Ill"
faire, chaque jour de la semaine, une ou deux
conférences instructives sur les différents sujets
qui se rapportent aux sciences physiques et na-
turelles, au moyen collège et au grand CÙIit'g"I!,
c'est-à-dire aux classes de .grammaire et d hu-
manités.
Ces conférences se feraient dans le grand , am-
phithéâtre de physique, sous la surveillance des
maîtres répétiteurs. Les auditeurs ne seraient
forcés ni d t',couter, ni de prendre des notes: on
rendrait le silence obligatoire, voilà tout. Je
vous certifie que nos élèves y prendraient le
plus grand plaisir; j'ai fait assez de conléreuces
dans ma vie pour le savoir.
Enfin ce qui resterait je parle des professeurs
de physique) ferait toujours bien quelque eliose
de bon dans une facilite.
J élaguerais de même des programmes 1 his-
toire et la géographie. Je n'ai pas eu besoin de
professeur pour lire avec int"rèt les huit volu-
n,f>:' de l'Histoire des llonnms. ni pour me pé-
nétrer de quelques volumes d'Elisée Reclus.
Un professeur DE physique.
La réhabilitation en matière de discipline
universitaire
M. Louis Gobron a publie dans la llenic fltJUc-
rale d'administration, sous ce titre: De la néces-
sité d'étendre la réhabilitation aux peines disci-
pt
commente M. H. Bernés dans l'Enscijnemcn' se-
con/taire:
Les incapacités ou interdictions, en matières
d'enseignement, peuvent être «h! deux aortes.
Les unes sont une conséquence de condainna-
tions criminelles et correctionnelles,les autres ré-
sultentde sentences prononcées par laj uriJict iun
disciplinaire.
Jusqu'en 1352, le code d'instruction criminelle
;art. fil'.'■ ne prévoyait la réhabilitation que pour
les condamnés delà juridiction rrimiudle, Après
18s2, elle fut étendue aux. condamnés trappes de
peines correctionnelles.
Mais le Conseil royal, puis imp,:rial. dio l'ins-
truction PUOhtllle, en dépit de l'article tjJ t du
code d'instruction criminelle, refusa, par une
série de décisions rendues de tS;.' à tS'iâ, d ad-
mettre que les uns on les autres pussent, par
l a réhabilitation, recouvrer la capacité d'ensei-
gncr, , . ,
Un 'art-t'-t (lu la Cour de e:l;-;:"lIion, eu date du
27 avril 1805, trancha indirectement h question,
et t'avts implicitement contenu dans cet arrêt
donna lieu, le 16 décembre de la même année,
fi un'; di*---ision de principe conforme du conseil
impérial de l instruction l'uhU'JlI",
Restait la question des incapacités encjui'ues
à la suite de décisions disciplinaires. E;I modi-
fiant, en ]Ioi:f!. l'article fit'.), (ln avait omis de les
mentionner dans le nouveau texte. Une loi du
1D mars iSCt a réparé celte omission, mais seule-
ment en ce qui concerne les ""tait'l'::;. greiiiers,
ou ollicicrs ministériels destitues.
Il faudrait une loi aussi pour admettre au bé-
néfice de la réhabilitation les condamnés univer-
sitaires.
Consulté sur la question en 1^'V.ï. il l'occasion
de pétitions adressées par des instituteurs frap-
pés d'interdiction, le Conseil impérial dt1 l'ins-
trurtioii publique idelibôration dl1 23 janvier se
prononça contre toute mesure de Cl genre.
Uue partie des ar';lI:n'JuL:-o qui motivèrent Ci]
vote portaient, en réalité, M. Gobron le montre, |
non contre le principe même de la réhabilitatioa
mais contre l'abus qui en pourrait être fait.
Quant aux arguments essentiels, ils étaient !
tirés, l'un du peu de probabilité d'une régénéra-
tion morale des coupables, l'autre du danger de ;
rouvrir l'enseignement à des maîtres en qui la
confiance des familles ne pourrait plus être,
comme il le faudrait, sans bornes.
Quoi qu'on puisse penser de leur valeur in-
triusèque, on ne peut s'empêcher d'être frappé,
comme M. Gobron, de ce qu'il y avait de sin-
gulier à les invoquer contre la réhabilitation en
matière disciplinaire, alors que dans des cas gé-
néralement plus graves que ceux qui donnent
lieu aux sentences disciplinaires, dans le cas de
condamnations correctionnelles ou criminelles,
la faculté de réhabilitation était déjà consacrée
par la loi. L'exposé des motifs du projet de loi
de 1864, relatif aux notaires et greffiers, dont
nous parlions plus haut, contient dans un pas-
sage que cite M. Gobron la réponse la plus pô-
remptoire qui puisse leur être faite : « Lorsque
la destitution, y est-il dit, est l'effet légal d'une
peine imposée par les tribunaux répressifs, les
incapacités qu'elle entraîne peuvent être rache-
tées par la réhabilitation. Il n'eu ^est pas de
même lorsqu'elle est prononcée par les juridic-
tions réservées qui btatuent en matière discipli-
naire... Une telle partialité de la loi, plus indul-
gente au crime qu'à la faute, ne saurait plus
longtemps subsister sans blesser profondément
la justice, et sans porter à la théorie même de
la réhabilitation la plus grave atteintoi. •
A ces considérations fortement présentées
par M. Gobron, j'en ajouterai une seule, L'in-
capacité d enseigner n'est pas là seule qui puisse
résulter de peines disciplinaires prononcées par
les conseils universitaires, et il est tel cas au-
quel ne s'applique en aucune façon l'objection
que le Conseil impérial tirait du prestige néces-
saire des maîtres. Je prends un seul exemple,
et je le prends dans la réalité.
A la suite d'un fait grive, mais qui ne com-
promet nullement son honneur, un étudiant se
voit. par une sentence disciplinaire, exolu à per-
pétuité de toutes les Facultés de France. Soit
pour obéir à une vocation impérieuse, soit par
suite de circonstances qui lui rendent cette voie,
pour sortir d'embarras, plus aisée à suivre que
d'autres, après avoir fait son service militaire,
il va dans un pays voisin s'inscrire dans une
Faculté de médecine. Il fait avec succès ses étu-
des médicales. Devenu médecin, niais avec un
diplôme étranger, n'ayant pour gagne.-pain que
sa profession, il pourrait venir I exercer en
France, auprès des siens.à une condition qu im-
posent les textes qui régissent l'exer.';ce de la
médecine : en subissant devant une Faculté
française quelques épreuves complémentaires.
L'interdiction qui pèse sur lui l'eu empêche, et
le condamne fi l'exil.
Ouelte objection de pri!v'jp". si Ilt, paraissait
d'autre part justifiée, p')m'r.ut.-ou supposer, en
présence d'une situation de ce genre, il une re-
lulJilitation? Et ne surait-il pas nécessaire, si
l'intéressé le mérite, qu'on pût la pronolll'cr?
Aussi comprend-on que dans s.i séance du
4 août 1 *'J2 le Conseil d lit it, en même temps
qu'il exprimait, assez lugtquement. ce semble,
1 avis que h grâce n'est pis applicable aux
peines disciplinaires, ait été choqué,d'autre part
de voir se p''rpt''t.ner. pour les seuls justiciables
des tribunaux universitaires, une catégorie d'in-
capacités perpétuelles irr'ú¡ui:5sÍillc5, et ait invité
le ministre de l'instruction publique à présenter
un projet de loi en vue de mettre fin à cet état
de choses.
Aussi comprend-on que dans S'l s'';tnce du
4 août H'.i'J le Conseil d'Ktat, en même te m as
qu'il exprimait, assez logiquement, ce semble,
l'avis que 1:1 grâce n'est pas applicable aux pei-
lies discip)in;ures. ait clé ctu'que. d'autre part,
dc voir se perpeLu.'r: pour les seuls justiciables
des tribunaux muversiUm'es. une catégorie d in-
capacités perpétuelles irt-t.'tn'ss)!)t(.'s, et ait invité
le ministre de )'ins'.ructu':t publique à présenter
un projet de loi en vue de mettre lin à col état
de choses.
C'est en s'inspirant de cet avis fjue M. Ram-
bau 1. daus le projet Lit] foi sur les Conseils acadé-
miques el le contentieux de l cnseiynci'ient
rieur et (le l'Cll.;ci:/Itr'u¡c¡¡t secondaire dépose par
lui le il février l '!U7 à h Chambre des députés,
avait introduit les articles suivants :
Art. 111. — Les membres de l'enseignement
public et libre peuvent être relevés des dé-
eilliauccs et incapacités résultant, des décisions
qui ont prononcé contre cu\. l'interdiction du
tlroil d'enseigner et de diriger un établissement
ù'ensei¡.;ncmenl.
Le bénéfice -le cette disposition est etendu r :
1 - aux membres de renseignement supérieur et
secondaire pour les déchéances et incapacités
résultant de leur révocation; 2- aux étudiants
qui ont été exclus à toujours de toutes les Uni
versités de la République, et aux candidats aux
diplômes ou certificats de l'enseignement secon-
daire, à qui il a été interdit à tou jours de se
présenter aux eï&mens qui détcr..ïi*
:\rl, 11. — Ces demandes sont adressées au
ministre de l'instruction publique, qui en saisit
le Conseil supérieur. *
Mais le projet d,) M. R imbaud est de-venu
cadu'-. Il serait il souhaiter qu'il fût repris, sur
ce p.'int. soit par le ministre actuel, soit par
l'initiative piirlementnr''. La question vaut bien
un projet (le loi spécial pour les étudiants pt les
professeurs, puisqu'otle l'a valu pour les no-
taires. Il serait d'uiHL'urs à d-'-sircr. en cette ma-
tière Ii,' la discipline universitaire comme en
quelques autres, que des réformas de détail très
simples, ni lis souvent importantes, pussent être
ainsi réalisées une par une. par des,, mesures
particulières. Les projets d ensemble, les re-
fontes totales de lois aussi complexes que cèdes
qui régissent l'Université, ont plus majestueuse
apparence. Mais ils n'aboutissent jamais.
Henri BERNÈS.
En faveur des écoles d'agriculture pour les
jeunes filles, - Dcni:iiid<»ns à 1 initiative prIvée,
dit M. I;aron dans le Joli?-nil des lyislitutelle*.ç,
demandons-lui de nous aider a fonder de bon-
lies et utiles écoles d'agriculture.
Faut-il pour cela beaucoup d arçent . Ison.
Tout d'abord, l'ouvrière-maîtresse de l'entre-
prise : une femme de coeur et d'intelligence,
instruite, énergique, éprise de cette idée qui,
par ses lectures, augmenterait peu à peu son
expérience et son s-n'un'. Elle choisirait une
branche spéciale parmi les travaux d'une forme!
auxquels le:; femmes peuvent plus part'cutt're-
mtiïi*- so consacrer, basse cour ou laiterie, par
exemple.
0:1 serait installé dans un village où la vie
matérielle ne coûte guère l't où l'entretien des
élevés serait bien [un coûteux. Puis la ferme
école ferait ses tr.ns avec la vente de ses pro-
duits. Kullii quelques personnes s'intéresseraient
bien à la chose et ne craindraient pas d y sacri-
1er quelques centa francs pour la location de le
maison et les premiers frais.
Ce sera bien mesquin, dira-t-on? Oo!, maiS -ce
Il'est là qu'un commencement, et ce qui importe,
j'est de commencer.
Je viens de résumer dans ces lignes 1 appel
adressé aux bonnes volontés par M. Caron Je
m'associe de tout coeur à la campagne qu'il ou
aile entreprend et je fais des vœux pour que
Bette bonne pensée ne reste pas stérile.
Entre la famille et l'école
M. Gaufrés a remarqué, comme tant d'autres,
le peu fit. secouru que, dans la plupart des cas,
les fat!t')h'H apportent A l'œuvro do l'école. Il
vtbtiflt-itit qu'il N'établit entre elles une entente
sympathique ut voici ce qu'i) propose :
Faire remettre par la mairie, à toutes les fa-
mille* dont les «Mirants fréquentent t'ccofe, une
note ou instruction imprimée où seraient men-
tionnés les devoirs du père et de la mère en ce
lui concerne l'éducalion et t'instruction de l'eco-
licr. Les devoirs d'exactitude, de proprcLé, de
déférence envers les maîtres y seraient signales
comme obligatoires; quelques raisons topiques
de cas devoirs y seraient données ; bref, les fa-
milles auraient ainsi l'occasion d'apprendre que,
si elles ont des droits, elles ont aussi des de- ^
voira.. ,.
M. Gaufrés exprime sa conviction que des,
notes ainsi conçues et préseutées ne manque- i
raient pas d ertlcacité.
AVIS
Nous croyons rendre service & nos lecteurs 1
en donnant — vu l'époque de l'année où nous
sommes arrivés et qui est essentiellement I épo-
que des examens de cencours, la publicité de la
'''l'QrLde à !:i date et aux programmes des divers
uxaineus d'entrée dans les écoles de Paris.
Un concours pour l'admission de 30 élèves
(10 physiciens et 20 chimistes] et de 2 ou 3 élè-
ves libres à l'Ecole municipale de physique et
de chimie industrielles sera ouvert le mardi
il juillet 1899, à 8 heures du matin, au siège de
1 école, rue Lhomond, 42.
CONDITIONS D'ADMISSION
Pour prendre part à ce concours, les candi-
dats doivent établir quo leurs parents sont di'
nationalité française et domiciliés à Paris ou
dans les communes de la banlieue, enfin, qu ils
auront atteint l'ilge de 10 ails au 1" octobre 1899.
Le concours comprend des épreuves écrites et
des épreuves orales.
I. — Epreuves écrites.
Les épreuves écrites se composent:
1* D'une narration française ;
2' De deux Compositions de mathématiques
comprenant : l'une, une question théorique d'a-
rithmétique et une question d algèbre ; l'autre,
une quostionde géométrie plane ou de géométrie
dans l'espace ;
3- !)'unc composition de physique;
t' D'une composition de chimie ;
L'ensemble des épreuves écrites est élimi-
natoire.
Il. — Epreuves orales
Les épreuves orales comprennent des interro-
gations sur :
1' £""5 mathématiques;
L:t physique :
3 La chimie ;
Facultativement .ponr cette année), fIes lan-
gues allemande et anglaise et une composition
de dessin géométrique.
Les inscriptions seronL remues au siè^e de
I*éc-slc ; bureau du surveillant général, del lienre
à :-. heures, .jeudis, dimancLes et fêles exceptes,
jusqu'au 7 .juittct inclus. Les candidats auront à
produire : 1" leur acte de naissance. 2" des pièces
constatant que leurs parents sont de nationalité
française et domiciliés à Paris ou dans les com-
munes de la banlieue; 3' un certificat de revac-
cination.
Ils trouveront à l'école des programmes de-
t.tiih'-s. ainsi que tous les autres renseignements
relatifs au concours et aux ctudcs.
NOTA. — Les élèves libres sont ceux qui ont
dépassé la limite d'âge supérieure V19 ans au
l nelùbrl\ lS.iy ..
Les jeunes gens dont les familles sont domi-
ciliées dans les communes d,! la banlieue peu-
vent être admis à l'Ecule de physique et de
chimie industrielles eu raison du rang par eux
obtenu au concours, il la condition toutefois que
les commune.- suburbaines auxquelles ^appar-
tiendront ces jeunes gens s'engagenL à rem-
bourser pour chacun d'eux unI' somme annuelle
de deux cents francs (délibération du Conseil
municipal de Paris en date du 2S décembre 18'JO ,.
Paris, le IS mai IKW.
Vu et approuve :
Le Préfet de la Seine,
r ...f..I.\ FS.
Ecole Boulle
Un concours pour l'admission de soixante
élèves pour la section du meuble et de trente-
six élèves pour lmeeliou du métal sera otivert.
le 20 juillet I?rorliiîn, A l'école Doulle, rue de
Heuillv, 57.
L'enseignement est gratuit, — La cantine sco-
laire est gratuite pour les élèves dont les parents
sont domiciliés à Paris.
La durée de l'apprentissage est de quatre
années.
l'u diplôme est délivré aux élevés qui su1.is-
sent avec succès les épreuves fi,> fin d'apprentis-
sage. — Des primes de sortie sont accordées aux
élèves les plus méritants.
MA TI Èm:s uNsEir.N-f-rr;
Le programme comporte l'enseignement pra-
tique el l'enseignement théorique.
).'en?cipTtcment pratique est donné dans les
principaux métiers des industries du mobilier
dont nomenclature suit :
Section dit meuble
L'ôbénisteric. — Meubles ot menuiserie d'art.
La tapisserie. — Garniture et coupe.
La sculpture sur bois. — Dans ses applica-
tÍlIUS à l'ornement, à la fleur, à la ligure.
La menuiserie en sièges. — Pour les siégea
de luxe à bois apparent, pour les consoles.
Section du métal
La ciselure. — Dans les applications suivantos :
bronze d'art, orfèvrerre, bijouterie, ferronnerie,
etc., etc.; y compris l'oxécution des prépara-
tions du planage, du reperçage, des incrusta-
tions et la d(Unasq)une.
La monture. — Dans les mêmes applications,
La gravure. — Kn poinçons et matrices, en
médaille, en intaille, sur bijoux, etc.. à l'excep-
tion de celle qui est employée dans l'industrie
du livre.
Le tournago sur métaux. — Dois, plâtre
ivoire, etc.
Les élèves d'une même industrie apprennent
toutes les applications qui peuvent se rattache!
à cette industrie.
A des époques différentes, tous les élèves pas-
aent un tempe déterminé dans chacun des ate-
lien faisant partie de la section à laquelle ils
appartiennent.
L'enseignement théorique comprend :
La revision des matières de renseignement
primaire. — L'économie Industrielle, la géomé-
trie, la technologie, l'histoire de l'art, l'analyse
des stylos et composition, le dessin d'art. Je
modelage, l'aquarelle, l'anatomie artistique, le
dessin industriel. (Mise an plan, débit, devis ou
dessin de construction avec prix de revient.
CONDITIONS D'ADMISSION
J.c concours d'admission comprend trois épreu-
ves :
t, Une dictée;
2' Doux problèmes ;
3* Un dessin à vue d'après le plâtre.
No pourront être admis à concourir que les
candidats qui, au 1" septembre 1891'. atteindront
treize ans et ne dépasseront pas l'%e de seize
ans. — Les candidats doivent justifier qu'ils
sont Français et effectivement domiciliés & Paris
ou dans le département de la Seine.
Note. — Les enfants dont les familles sont do-
miciliées dans les communes de la banlieue
pourront être admis à l'école en raison du rang
par eux obtenu au concours, à la condition
toutefois que les communes suburbaines aux-
quelles appartiendront les enfants admis s'en-
" gent à rembourser pour chacun d'eux une
somme annuelle de 200 francs. (Délibération du
Conseil municipal en date du 27 mars 18U3.)
Les pièces à produire pour obtenir l'inscription
en vue du concours sont :
l' Le bulletin de naissance;
2- Le certificat d'études primaires (facultatif) ;
3- lie livret de notes scolaires ;
4- Le certificat de revaccination ;
5- Un certificat délivré par le médecin de i'c-
cole Boulle;
6- Une attestation du maire ou du commis-
s lire de police indiquant que les parents du
candidat sont Français et habiteut eflectivement
dans Paris ou d.ms le département de la Seine.
Les inscriptions seront reçues jusqu'au 19 juil-
lei inclusivement, au siège de l'ecole, rue de
Bellitly, 57.
Paris, 24 mai 1899.
Vu et approuve :
Le ITefct de la Seine,
S. DR ELUS,
Nouvelles Théâtrales
Aujourd'hui, à l'Institut, jugement tienni-
tif pour le grand prix de Home en compo-
sition musicale.
*
L'Opéra-Comique manifeste l'intention de
nous donner, en 1899-1900 et les années
suivantes, des saisons tout à fait exception-
nelles. M. Carré compte monter ou remon-
ter : .
COMPOSITEURS FRANÇAIS
Louise, de M. Gustave Charpentier.
La Filk de Tabarin, de M. liabricl Pierné.
William nalcli/T, de M. Xavier Leroux.
Titania, de M. Georges Hiie.
Le Juif polonais, de M. Erlanger.
Cirré, des frères Hillemacher.
Plitrias el Mélisandc, de M. Debussy.
La Harpe, cl le G lai M, de M. Laurens.
La Pcflie maison, de M. William Chaumct.
Muyuelle, de M. Missa,
La Troupe Joli cœul', de M. Arthur Coquard.
Ping-Sing de M. Henri Maréchal.
La Swur de Jocrisse, de M. Bancs.
La Chambre bleue, de M. Jules Bouval.
Le Secret de maître Cornille, de M. Parés.
Le Légataire universel, de M. G. Pfeitrcr.
REPRISES
Alcesle, de Gluck.
lphig,-;iiîe en Tauride, de Gluck.
Les Xoccs de Figaro, de Mozart.
Don Juan, Mozarl.
Fl'cisl'hiif:, ùe Weber.
Richard Cwur de Lion, de Grétry.
Proserpine, de Camille Saint-Saëns.
Werther, de Massenet,
Les Pécheurs de perles, de G. bizet.
Lall,z-ltotikh, de Félicien David.
La Basoche, tI'André Messager.
La Surprise de l'amour, de Poisc.
Le Pré aux Clercs, d'Hérol(t.
Fra ltiarolo, d'Auber.
Le Postillon de Longjumeau, d'Adolphe
Adam, -t - ... -
Le ftominonoir, d'Auber.
L'Epreuve Villageoise, de Grétry.
Gilles ravisseur, ileGrisar.
Les Yisilandiitcx, de Devienne.
La Servante maîtresse. de Pergolèse.
Les Voilures versées, de noïeldieu.
RÉPERTOIRE
Fidelin, de Beelhoven.
Orphée, Je Gluck.
Jaepk, de Mebal.
Cendrillon, de Massent.
La Vie de noMme, de Puceini.
Beaucoup de bruit pour rien, de PugeL
Carmen, de G. Bizet.
Afaiton, de Massenet
Mignon, d'Ambroiso Thomas.
Lahmé, do Léo Del ibes.
Mireille, de Ch. (îounod.
Phryné, de C. Saint-Sa^ns.
Le Barbier de Sécille, de liossini.
L'Eclair, dilalévy. ■
La Dame blanche, de Boïeldieu.
La Fille (lu Mqimciti, de Doriizelti.
GaLatluJc, de Victor Massé..
Pltilémon et Bniris, de G«?unnd.
Les Dragons de l'illars, d'Aimé Maillart.
Le llúi t'a dit, de Léo Delibes.
Zarnpa, d'Hérold.
Jlajjit!e, d'Auber.
Etc., etc.
• «
A la Bo(linîère :
Aujourd'hui, à 4 h.—Ninoff, le liseur de
pensée. Suggestion mentale et télégraphie
humaine.
*
Demain matinée extraordinaire aux Art,
bassadeurs avec le concours d'Yvette Guil- *
bert et de Polin.
LA pamk de t:OnCIŒSTHr..
MAISON LION
Fleurs de deuil, livraison iinmiîdiale de,
4 couronnes et une croix ou ut! coussin,pl'ix
iOo francs. Une remise de 10 0[0 est faite
aux Sociétés.
Expédition franco et garantie en pro-
vince. Télép. 247-S'J. Adres. Tùlég. Lion
Heurs :\I:lddl'inc, Paris.
ORJLNDS MA.QA.81N8 DV
Bat du Havre, Soulevard Bammavll,Ruf de Provellce. Rua Cai:m'rtl!l
Aux termes de l'art. 56 Titra
IV des statuts de la Société du
Printemps, l'inventaire devra être
dressé le 31 Juillet.
« Pendant la période qui précèdo l'ih-
a' ventaire, toutes les marchandise s sont
te examinées avec un soin scrupuleux et
(r nuances et étoffes ne faisant plus partie ,
c des assortiments réguliers, ainsi que J
gr sur tous les objets confectionnés, tels
« que: Robes et Costumes, Confections, j
« Modes,Peignoirs,Matinées,Corsages, j
« Jupes, Jupons, Jerseys, Vêtements
f pour Fillettas et Garçons, Trousseaux,
a ttes, Lingerie line, Dentelles,
c Vêtements pour Hommes, etc., etc.»
Ce travail étant terminé et
voulant faire profiter notre
clientèle de ces grands rabais
il sera fait une
EXTRAORDINAIRE
Qui commencera
(Ëundi 3 juillet
A tous les Comptoirs, les Marchandi.:¡e!t
ayant subi la dépréciation AVANT
IW VEUT AIRE porteront une étiquette
spéciale avec la mention :
Rabais avant inventaire
m— iWnfWTTfTTÏlgH 1 —
MALADIE liES DAllES conditê. fr. de t. ""'-loi J
mat.d. dames. M.. VElULLAG, de la F. .h: iu v 1 -
17, r. MtJutyon. Gorr. Mai*, d'acc. à l:1 c:ltul, 1
Etij/tisJi Vpoken.
UJEHTTOU lOWTXOW-VCTm |
la
§CBonli E»issoimierfcW s" j
0 Choix ((.Piano? Ntura « . occfêio» |
ftUXtlT&9* WlEMENt
FEUILLETON DE LA FRONDE
1er JUILLET 1899
(51)
VOIE DOULOUREUSE
XXIV
Andrée avait pâli, jeté une exclama-
tion d'effroi et était tombée défaillante
sur un siège; mais, rappelant son éner-
gie, elle s'approcha de Dabert et, les
mains agitées d'un tremblement ner-
veux, elle voulut aider Marcel qui s'em-
pressait auprès de son ami et cherchait
a lui arracher sa redingote, tandis que,
ta première surprise passée, Léon, sans
trop d'émoi, éteignait le charbon, en le
broyant à travers ses habits, entre ses
doigts crispés.
Andrée était une fille courageuse et
vaillante; pour quiconque la connaissait
st aux yeux les moins clairvoyants, son
émotion trop vive décelait un autre sen-
timent que celui de l'amitié. Léon le
comprit si bien que pendant qu'elle lui
disait le poignet, assez grièvement
E râlé, il lui dit tout bas :
— Je bénis le ciel de cette légère bles-
sure dont je souhaite porter toute ma
vi'! les stigmates.
Klle se troubla davantage et répondit
par une question :
— Pourquoi cela?
^— Parce que, reprit-il très ému, je
n'aspire depuis que je vous connais,
qu'au bonheur d'être aimé de vous, pour
irous demander d'être ma femme, puis-
se espérer que le moment est venu?
Et, comme leurs regards se rencon-
traient, des larmes de joie perlèrent dans
les veux d'Andrée.
Au même instant, prévenues par M.
Arnaud, sa femme, sa li lie et Mme Bru-
nier accouraient.
— Ce n'est absolument rien, leur dit
Dabert, el M. Arnaud a eu tort de vous
alarmer pour si peu.
— Mais vous devez suulTrir, objecta
Cécile.
— Moi, reprit avec un accent triom-
phant Léon, sans se soucier de l'inter-
prétation que l'on pouvait donner à ses
paroles, j'ai le ciel dans le cœur.
On se regarda surpris ; Audrée bais-
sait les yeux et Marcct, qui seul avait
compris, souriait.
On retourna au salon et le papa Arnaud,
qui continuait à être d'une humeur fa-
rouche et avait médité, sans en avoir
parlé ni à Mme Arnaud, ni à Cécile., une
noirceur contre Marcel, qu'il voulait
amener à une explication ou le confon-
dre, s'il y avait lieu, tira de sa poche un
journal du soir, et dit, en s'adressant au
jeune homme :
— Voici une « feuille » où il est fort
question de toi.
— De moi? fit Marcel étonné et ne
soupçonnant guère ce dont il s'agissait.
— Oui, écoute :
« On lit dans le « Grand Monde » :
« Hier, sur le boulevard des Italiens,
au milieu d'un embarras de voitures,
nous avons aperçu dans sa livrée bleu
et or, la ravissante baronne Isaure de
Ménil, accompagnée de M. Jarnon et de
M. Marcel Brunier, secrétaire et ami du
nouveau sénateur.
« Le monde de haute élégance, auquel
appartient la baronne de Ménil, appren-
dra avec plaisir qu'elle publie le 15 de
ce mois, chez l'éditeur Deloir,un volume
à sensation et qui est appelé au plus
grand et au plus légitime succès. Nous
avons eu l'heureuse chance de parcourir
quelques-unes des bonnes feuilles de ce
roman si fin, si délicat, si actuel et si
vécu ; mais nous n'en dirons pas davan-
tage, voulant en laisser la primeur cI, la
surprise à nos loeti'urs. «
— Oh ! s'ccria Marcel indigné, le men-
teur, il ignore jusqu'au titre du roman
de la baronne, est-ce donc ainsi que se
l'ait le succès !
Puis, se rappelant l'interpellation de
M. Arnaud, il continua :
— Mais il n'est ^uère question de moi,
c'est do Mme de Ménil qu'il s'agit.
— Comment, guère question de toi,
reprit M. Arnaud, beaucoup trop à mou
avis. Tu sais ce qu'est cette femme et tu
ne crains pas de te montrer en public
avec elle?
— Permettez, mon cher maiisieur Ar-
naud, répondit Marcel avec calme, je
suis le secrétaire de M. Jarnon, intime-
ment lié avec Mme de Ménil, et dont je
n'ai pointa contrôler les actes ; il 'est tenu
par sa haute position et sa notoriété à
ne point commettre d'extravagances en
publie.
Il juge à propos de sortir avec la ba-
ronne et de m'emmener. Que puis-je
faire il cc!a?
— Refuser.
— Je ne le pouvais pas, ç'e&t été un
blàme implicite envers M. Jarnon, très
bon, très paternel pour moi, presque une
grossièreté et compromettre ma posi-
tion.
— Avant tout on doit se respecter.
— Pour ceci, je me crois bon juge et
incapable de manquer ma dignité.
Cécile était au supplice ; au train dont
cela allait, et le peu de mesure de son
père étant donnéc, une scène et une rup-
ture pouvaient se produire, mais Dabert
intervint heureusement.
— Soyez certain, monsieur Arnaud,
dit-il, que parmi ceux qui ont vu Marcel,
en compagnie de M. Jarnon, dans la voi-
ture de Mme de Ménil, beaucoup ont pu
l'envier, et nul n'a trouvé qu'il manquât
de convenance ; ça le pos&, au con-
traire.
— Quelles mœurs ! fit M.Arnaud un
peu radouci, car enfin cette soi-disant
baronne de Ménil a un passé... Je ne
puis en dire davantage en présence de
ces dames. Vous me comprenez.
— Mais Marcol n'en est pas responsa-
ble, et sa situation lui impose des ména-
gements et des égards envers M. Jar-
non.
— Tu ne nous avais pas dit qun tu con-
naissais cette dame, mon enfant, répartit
Mme Brunier.
— Précisément, ma mère, pour éviter
les commentaires 'et ce qui se passe en
ce moment. M. Jarnon a voulu me faire
assister il une des soirées de la baronne;
j'y suis allé, n'osant refuser, et sais-tu
qui j'y ai vu? Des ducs, des marquis, des
comtes, un ambassadeur, des hommes
politiques, des députés, des sénateurs,
des notoriétés littéraires, artititistiques,
des princos de la science et jusqu'au doc-
teur Tresnel. Je suppose ce monde-là
aussi jaloux de sa dignité que je puis
l'être de la mienne. Certes, je ne vou-
drais voir chez Mme de Ménil ni ma
mèpe, ni ma sœur, ni aucune femme que
je respecte; mais les hommes vont par-
tout sans que cela ait de conséquences
fâcheuses.
En prononçant nerveusement ces
mots, il regardait Cécile. Le voyant
souffrir, celle-ci, bien que ses craintes
au sujet de Mme de Ménil ne fussent
point apaisées, ne voulut point aug-
menter l'ennui de Marcel, et d'une voix
enjouée, elle dit :
— Eh bien? Et cette musique, on n'y
pense plus.
L'incident fut clos.
Cependant, on ne put vaincre un cer-
feiin malaise. Mme Brunier paraissait
soucieuse, M. et Mme Arnaud embar-
rassés, Marcel contraint, Cécile mélan-
colique, Dabert et Andrée, tout à leur
joie intime, s'isolaient en eux-mêmes.
Au moment où l'on se sépara, Marcel, J
en aidant CÓcile à mettre sa pelisse, lui
murmura à l'oreille :
— Doutez-vous de moi ? Ce serait le
plus affreux de tous mes maux.
— Jamais ! répondit-elle, je vous aime
et ma foi en vous l'st inébranlable.
Cette nuit-là, Marcel travailla long-
temps: mais, à chaque instant, il fut
obligé de se'reposer. Il éprouvait des
anxiétés, des étouffiements, respirait
avec peine et son front se couvrait de
sueur.
Il y eut un moment où, n'en pouvant
plus, il ouvrit une fonêtre et s'y accouda.
L'air froid du dehors lui emplit les pou-
mons, il se sentit mieux et, en contrru- f
plant l'immensité des cieux profonds
constellés d'étoiles, les eaux de la ri-
vit-re moirées par les rayons de la lune,
les neiges argentant tes vieux toits de la
rive gauche, et faisant des spectres
blancs des arbres du Jar4ia4os Plantes,
il se mit à songer. !
La soirée avait été lourde, hébOtante,
et il était probable que la journée du
lendemain le serait plus encore. Sa mère
et Andrée ne manqueraient point de le
questionner encore sur Mme de Ménil.
Uue pourrait-il répondre? Il ne le sa-
vait pas. Il chercherait. Et ce misérable
et indiscret reporter qui prônait avant la
lettre, le roman d'Isaure et qui, s'il s'a-
vissait d'écrire quelque chose sur le sien
n'en ferait certes pas l'éloge.
Il avait senti une sourde hostilité dans
le regard de cet inconnu, il en était pres-
que sûr.
Ne fallait-il point aussi informer la
baronne du projet de Deloir de mettre
en vente le môme jour, le livre de celle-
ci et son ouvrage à lui ? Comment pren-
drait-elle la chose? Ne l'accuserait-elle
pas, lui bien innocent du fait, d'une se-
mi-déloyauté. Et puis, perplexité plus
cruelle, Léon devait avoir l'intention
de demander immédiatement la main
d'Andrée et cette demande allait lui im-
poser l'obligation d'avouer à son ami sa
situation réelle afin de prévenir, au ris-
que de briser le cœur et l'avenir de sa
sœur, les reproches, que Dabert pourrait
lui adresser plus tard, sinon une rupture
possible, quand on serait engagé des.
deux côtés, si par malheur L60n appre-
nait que son futur beau-frère était aux
gages de la baronne.
Se sentant vraiment malade, écrasé
par les complications qui surgissaient
de toutes parts, il se disait que s'il dis-
paraissait, laissant sa mère et Andrée,
par le mariage de celle-ci, à l'abri du be-
soin, ce serait encore le mieux, et sa pen-
sée so reportant sur Cécile et sur lui-
même, une mortelle tristesse le navrait
et lui arrach&it de convulsifs sanglots.
Enfiévré et malheureux, se rappelant
ce qui lui avait été conseillé par le phar.
macien de la rue de la Chaussée-d'An-
tin, et voulant être fixé sur le plus on
moins de gravité de M maladie, il réso- .
lut de se rendre, dès le ratitin, il la con-
sultation gratuite de 111ôLel-Dicu, tout
proche du quai de Béthune. Là, il était à
peu près certain d'être sûrement rensei-
gné, les grands praticiens qui tout le ser-
vice des hospices, ne perdant pas leur
temps il ménager les nerfs des clients
qu'ils y soignent, et no leur dissimulant
guère la vérité.
Son projet arrêté, il finit par s'endor-
mir. Mais, à huit heures, il était debout
et accoutré de vieux habits de rebut, il
passa : chez Léon, qu'il trouva encore au
^— Où vas-tu donc si singulièrement
vêtu? lui demanda celui-ci il demi en-
sommeillé.
—Je te le dirai dans un instant, quand
je reviendrai. J'ai 4 te parler, O^ sor.s
pas, attends-moi.
C. D'AMBRE.
r lA suite à demain,)
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