Titre : La Fronde / directrice Marguerite Durand
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1899-06-24
Contributeur : Durand, Marguerite (1864-1936). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb327788531
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 24 juin 1899 24 juin 1899
Description : 1899/06/24 (A3,N563). 1899/06/24 (A3,N563).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6703682r
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, GR FOL-LC2-5702
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 04/01/2016
Supplément quotidien du journal LA FRONDE
Choses de
l'enseignement
Voici quelques lignes d une lettre re- *
eue il y a déjà six semaines, et à laquelle J
je m'excuse de n'avoir pas répondu plus (
iÔt', • Je suis institutrice dans les « Jar-
dins d'enfants » de la ville de Bruxelles,
je désire vivement m'y distinguer, et
pourtant je ne parviens pas, malgré mes
recherches à m'éclairer suffisamment sur 1
le chapitre des punitions logiques, a ap-
plaquer à des enfants de cinq ans, qui se
battent constamment. C'est 1 apanage
du triste quartier dans lequel mon école (
est située.. ,
« Je vois d'ici, madame, votre mécon-
tentement à la lecture du mot « punition»
car vous n'aimez pas à punir. P ourtant,
ce serait le cas chez moi, mes élèves
n'ont pas de meilleur argument que les
claques, pour ne pas dire les coups. c
ne parle pas des coups de pieds, c est
plus rare, et la lecture d 'un de vos arti-
cles m'a suffisamment éclairée a ce sujet;
mais les claques !... Généralement j'éloi- 1
gne pour quelques instants le petit gi-
Heur, et je le fais travailler seul, a 1 écart
inais je ne crois pas ce procède très édu- 1
catif, puisque je prive 1 enfant de la li-
berté d'agir, liberté dont il a abusé, je le ^
V< veux e( Ainsi 1"autre jour, dans l'espace d'une <
demi-heure, j'avais cinq batailleurs au-
tour de ma table, et cela devient aussi <
difficile que gênant.. , (
« Que croyez-vous, madame, qu il soit
bon de faire dans mon cas? »
Le « cas " n'est pas facile a résoudre
et ne saurait être traite de « chic ».
Ma correspondante sait ce que je pense
des punitions, peut-être cependant s exti-
gi're-t-elle l'éloignement qu elles m ins-
p rc n t........
A mon sens, la punition est morale si
elle est juste ; si elle est appropriée a la
faute, si elle tend il améliorer le coupa-
blc, et par conséquent à devenir inutile. J:
En théorie, et pour l'observateur su- -
l'crficiel, le mieux serait de s'en lier a la
justice des choses, qui a pour elle la lo-
gi(iii(,; mais, dans la pratique et dans i
l'espèce, le battu rendrait les coups, I
l'éducateur doit la craindre comme le
-
1* Parce qu'elle agit, parfois, à longue i
échéance et qu'au moment oil elle châtie, 1
l'enfant ne méritant plus d'être puni, ne ,
comprend pas et s 'insurge; 1
2 Parce qu'elle ne proportionne pas 1
toujours le châtiment il la faute.
M' Parce qu elle est implacable... or la <
justice qui n'admet pas les circonstances ]
atténuantes ; la justice sans la pitié; la
justice sans le droit de grâce est abomi-
nable! , .
Je prends, pour me faire bien com-
prendre, un exemple brutal et, heureu-
sement, exceptionnel.
Un enfant est fureteur, (cettetendance
ne saurait être encouragée, mais elle
pourrait être bien dirigée et servir à
J'éducation intellectuelle du petit « su-
.ict »); il est un peu gourmand, aussi (ce
qui n'cstqu'un péché véniel); il est même
(h'-sobéissant... comme tous les enfants.
Or, en furetant dans un tii bir, il trouve
un petit l1acon dont le contenu lui parait
appétissant; il boit et tombe foudroyé;
011 bien, il en réchappe mais son estomac
détraqué pour sa vie entière
Sans contredit, la « justice des choses »
est ici horriblement dangereuse.
Ne pouvant pas s'appuyer sur elle, pa-
rents et éducateurs (j'allais oublier la
société elle-même) ont imaginé une
échelle de sanctions qui n'ont, pour a
plupart, aucun rapport avec la faute
commise.
Exemple : un homme paresseux, ré-
duit ii la famine, par sa paresse, force un
secrétaire, et il est condamné à la réctu-
!,tcer il travail#*r pour son propre bien, et
pour relui des autres.
Un écolier paresseux est mis en rete-
nue — ce qui ne lui fait pas aimer le tra-
vail ; ou bien il est privé de dessert — ce
qui le rend gourmand. (Il y a huit jours
il peine le lils de mon concierge rentra
chez ses parents porteur d'un billet du
ne donner a leur progéniture que du
pain et de l'eau pour cause de page grif-
fonnée. 11 y avait récidive, je le sais bien;
mais n'eût-il pas mieux valu cent fois
faire déjeuner le gosse, et lui faire re-
faire sa page?)
Vous voyez donc que j accepte les
sanctions, mais je les veux humaines et
iniques.
< mire le manque d'humanité, d'il-pro-
pos et de logique, les sanctions ont. en
général un grave défaut : celui de s'ar-
rêter aux cITets, au lieu d'en rechercher
soigneusement les causes; or, quand il
s'agit d'enfants, des causes multiples
entravent l'obéissance à la règle fami-
liale ou scolaire.Ces causes peuvent être
réduites fi trois : le tempérament, la
croissance, l'influence du milieu.
Ainsi, en ce qui concerne la discipline
matérielle, la punition infligée a l enfant
nerveux, remuant, expansif, et la récom-
pense accordée il son camarade lympha-
tique, placide et par conséquent « de tout
repos », constituent un déni de justice
fait pour exaspérer le premier, et empê-
cher le second de secouer sa torpeur. La
croissance produit, parfois, des arrêts
aie la volonté, des somnolences intellec-
luelles qu'il faut soigner et non punir.
Quant à l'influence du milieu, elle dé-
cuple les difficultés de l'éducation.
Au moins, faudrait-il en tenir compte
dans le code disciplinaire. L'enfant de la
vilie, par exemple, accepte plus facile-
ment le régime de la classe que le cam-
pagnard habitué à la liberté des champs:
le petit bourgeois, déjà policé, est aussi
plus fat ile à « vernir »> que le rustre.
Enfin, il y a des infractions à la disci-
pline qui effleurent il peine le moral, et
('n sont celles qui sautent le plus facile-
ment aux yeux de l'éducateur, tan-
dis que d autres, peu apparentes, em-
poisonnent graduellement et perfide-
ment la conscience : les dernières, tris-
tes conséquences du manque de loyauté
f)U de la perversion des sens réclament
tout ce que l'éducateur peut avoir de
perspicacité, de bon sens, de discrétion,
i"e ma'trise de soi, comme aussi d'éléva-
tion morale. Ces infrations relèvent de
i'Iivgiène plus que des punitions.
Quant aux autres,il faudrait les mettre
au DoillL. et c'est oarmi ces «autres »
qu'il faut cataloguer le cas des enfants
qui donnent tant de tablature à ma
correspondante.
Ces petits batailleurs ont cinq ans. A
priori, je juge qu'ils ne devraient pas
être à l'école. L'âge scolaire a été fixé à
six ans, c'est la limite extrême à laquelle
je permettrais de descendre.
— Mais puisqu'ils y sont !me répondra
douloureusement la pauvre traîtresse.
— Puisqu'ils y sont, il faudrait les y
faire vivre en liberté, parce que les
occupations sédentaires, à l'âge où l'on
devrait mener la vie des oiseaux, exas-
père certaines natures.
— C'est très bien, ripostera la maî-
tresse; mais les « jardins d'enfants »
existent; s'il n'existaient pas, il faudrait
les inventer, justement pour les enfants
du triste quartier où j'exerce. Or, tout
« jardin d'enfants » obéit à un régle-
ment que je n'ai pas fait et que je dois
respecter. , . ^ .
— D'accord; et même ce règlement,
est très libéral. Eh bien! allez, dans
l'application de ce règlement, très libé-
ral, jusqu'aux dernières limites de 1 in-
dulgence.
En m me temps, encadrez chaque
petit batailleur au milieu de camarades
avec lesquels il ne fait pas bon se mon-
trer agressif, parce qu'ils sont à la fois
de naturel paisible et de muscles déve-
lopp(-s ; privez ce même batailleur de
certains jeux en commun, très sédu'w
sents, que la brutalité troublerait, si
elle n'y faisait pis ; isolez-le tout à fait,
parfois ; mais craignez de le blaser sur
cette punition ; et surtout, tachez de
de faire pénétrer dans son âme, les
charmes de l'urbanité, de la douceur, de
la cordialité.
Et puis... faites un peu la part des ta-
loches — comme l'on fait la part du feu,
dans les incendies — c'est un si petit dé-
lit sur l'échelle morale ! La plupart du
temps, ce n'est même qu'une mauvaise
habitude qui se perd à mesure que l 'en-
fant se développe, et se laisse aller à la
bonne influence de la vie en commun.
A l'tigp où sont ces enfants j'aimerais
mieux mille calotes qu'un mensonge et
!Õlllrtont nii'iine finassûrie.
PAULINE KERGOMARD.
EXEMPTIONS UNIVERSITAIRES
M. le ministre de l'Instruction publi-
que vient de décider qu'un certain nom-
bre d'exemptions universitaires, au titre
rle renseignement primaire, seraient at-
tribuées a divers lycées du ressort aca-
démique.
Ces exemptions seront concédées a la
suite d'un concours qui sera ouvert, dans
la première quinzaine de juillet,dans les
lycées ci-après désignés :
1° Lvcées de garçons :
Henri IV. — Condorcet (petit lycée). —
Montaigne. — Carnot. — Charlemagne.
— Voltaire. — Buffon. — Lakanal. —
Michelet.
20 Lycées de jeunes filles :
Fénelon. — Racine. — Molière. — Vic-
tor Hugo. — Lamartine.
Les inscriptions seront reçues dans ces
établissements.
Ne pourront être inscrits pour le con-
cours que les enfants des membres de
l'Enseignement primaire, en exercice
(inspecteurs de l'Enseignement primaire
directeurs et directrices, professeurs,
maîtres-adjoints et maîtresses-adjointes
des écoles normales primaires, institu-
teurset institutrices titulaires ouadjoints,
directrices d'écoles maternelles).
11 n'est fait aucune distinction d'ins-
cription entre les candidats élèves d'éco-
les primaires et ceux qui fréquentent
déjà un lycée; d'autre part, les enfants
justifiant de leur réception à l'examen
des bourses, en avril 1899, sont dispen-
sés des épreuves.
ÉCOLE BERNARD PALISSY
L'école Bernard-Palissy (applicalion
des beaux-arts à l'industrie), rue des
Petits-Hôtels, 19, a pour but déformer
des ouvriers artistes, habiles dans cer-
taines industries d'art, telle que : la cé-
ramique, la sculpture sur bois, pierre et
marbre, le dessin des étoffes et la pein-
ture décorative.
Ces quatre ateliers sont exclusivement
réservés aux élèves qui fréquentent les
cours du jour.
L'enseignement de l'école est complè-
tement gratuit; il comprend, en outre,
des travaux pratiques désignés plus
haut :
Le dessin à vue, le dessin linéaire. la
perspective,le modelage,l'anatomie com-
parée, l'histoire de l'art et la composi-
tion décorative.
— Des primes d'encouragement
sont accordées aux élèves méritants qui
suivent les cours du jour.
CONDITIONS D ADMISSION
Cours du jour
Tous les candidats sont soumis à une
épreuve graphique, qui consiste à des-
biner un objet quelconque en relief, géo-
métralement et à vue; deux heures sont
accordées pour chaque mode de répré-
sentation.
Les enfants dont les familles sont do-
miciliées dans les communes de la ban-
lieue pourront être admis dans les écoles
professionnelle de Paris en raison jiu
rang obtenu par eux au concours, a la
condition toutefois que les communes
suburbaines auxquelles appartiendront
les enfants admis s'engagent à rembour-
ser pour chaque enfant une somme
annuelle de 200 francs. (Délibération du
Conseil municipale de Paris en date du
27 mars 1893.)
Paris, le 24 mai 1890.
Vu et approuvé :
TI. rwpfet de la Seine.
J. DE SELVES.
ÉCOLE DIDEROT
L'école municipal Diderot, fondée en
1873 par la ville de Paris, forme des ou-
vriers pour le travail du fer et du bois.
L'enseignement est gratuit. Des bour-
ses de déjeuner ont été instituées à l'é-
cole.
La durée de l'apprentissage est de trois
ans.
Les élèves sont externes. Ceux des
deux premières années entrent à l'école
1 à 7 heures trois Quarts du matin et ceux
de troisième année à 6 heures trois
quarts.Tous les élèves en sortent à 6 heures
du La journée de travail comprend 5 heu-
res et demie d'atelier et 3 heures de
classe pour les élèves de première et de
deuxième année, 7 heures et demie d'a-
telier et 2 heures de classe pour les
élèves de troisième année.
Les professions enseignées à I école
sont :
Forge, tours sur métaux, ajustage;
instruments de précision, électricité,
modèle, chaudronnerie, menuiserie,
serrurerie, plomberie sanitaire.
Les matières de renseignement théo-
rique sont : .
Langue française, histoire, géogra-
phie, comptabilité, arithmétique, géomé-
trie, [technologie, mécanique, physique,
chimie, dessin industriel et dessin d'art.
Un certificat d'apprentissage est déli-
vré aux élèves à la fin de leur troisième
année, après examen professionnel.
Des primes sont accordées aux meil-
leurs élèves à la fin de la troisième
année..
Les examens d'admission auront lieu à
l'école, le jeudi 6 juillet, à 7 heures et
demie du matin.
Les inscriptions seront reçues au bu-
reau de l'école jusqu'au 5 juillet prochain
inclusivement, tous les jours sans ex-
ception, de 8 heures du matin à 4 heu-
res du soir.
Les candidats devront être âgés A de
13 ans au moins et de 16 ans au plus et
être pourvus du certificat d'études pri-
maires, justifier qu'ils sont de nationa-
lité française et domiciliés à Paris ou
dans le département de la Seine. Ils de-
vront produire en outre un
médecin constatant qu'ils ont été re-
vaccinés et qu'ils possèdent les aptitu-
des physiques nécessaires pour prendre
part aux travaux de l'école.
La rentrée aura lieu le vendredi
septembre 1899.
Nota. — Les enfants dont les familles
sont domiciliées dans les communes de
la banlieue ont droit d'admission dans
les écoles professionnelles de Paris, en
raison du rang obtenu par eux au con-
cours, à condition toutefois que les
communes suburbaines auxquelles ap-
partiendront les enfant admis s enga-
gent à rembourser, pour chaque enfant,
une somme annuelle de 200 francs. (Dé-
libération du Conseil municipal de Paris
en date du 27 mars 1893.)
Paris, le 10 mai ' 1899..
J. DE SELVES.
ÉCOLE MÉNAGÈRE
Le but de l'école professionnelle et
ménagère de jeunes filles rue de la Tom-
be-Issoirc, n° 77, ouverte le 1er octobre
1890, est de former des ouvrières habiles
et instruites, capables de maintenir les
traditions de goût et de supériorité d^
l'industrie française, tout en^s exerçajM
aux soins dq mCTictg€#et en s^préaara^B
ainsi à l'occéaplissf méqM
les attendent dans^afam*le|.
L'enseignement est gratuib(Des boT^H
ses de déjeuner et d'habillement poui^
ront être accordées, après enquête, aux
jeunes filles appartenant à des famille
nécessiteuses et dont les notes de travail
et de conduite seraient satisfaisantes.)
Les élèves sont externes. EUes entrent
à l'école à 8 heures du matin et en, sor-
tent à 5 h. 112 du soir, tous les jours de
la semaine...
La durée de l'apprentissage est de trois
Le programme comprend deux séries
de cours:
1° Les cours d'enseignement primaire
qui ont lieu le matin, de 8 h. 112 il
Il h. 112; ..
21 Les cours d'enseignement profes-
sionnel, qui ont Weu de 1 h. moins le 114
à 5 h. 112.
Cours d'instruction complémentaire
Langue française.
Arithmétique.
Morale et instruction civique.
Histoire et géographie.
Sciences usuelles.
Comptabilité.
Dessin.
Coupe et couture.
Enseignement du ménage et de la cui-
cinn
Cours professionnels
RoDes.
Modes.
Corsets.
Confection de vêtements de petits gar-
çons et gilets.
Broderies d'ameublements et de con-
fections.
Cours à ouvrir dès que le nombre des
inscriptions sera suffisant.
Fleiirs.
Un certificat d'apprentissage et des li-
vrets de caisse d'épargne variant de 25 à
200 francs pourront être accordés aux
élèves à la fin de latroisième année, lors-
que ces jeunes filles auront satisfait à
toutes les épreuves des examens de pas-
sage et des examens de sortie.
CONDITION D'ADMISSION
Les élèves sont admises à l'école par
voie de concours. Ce concours aura lieu
le 13-juillet à huit heures du matin. Les
inscriptions sont reçues à l'école de 9 h.
à 5 heures, jusqu'au 11 juillet.
Les jeunes filles qui veulent se faire
inscrire devront être âgées de treize ans
au moins et de quinze ans au plus. Tou-
tefois, les élèves pourvues du certificat
d'études primaires seront admises à con-
courir dès l'âge de douze ans.
Nota. — Les enfants dont les familles
sont domiciliées dans les communes de
la banlieue pourront être admises à l'é-
cole professionnelle en raison du rang
obtenu par elles au concours. Les com-
munes suburbaines auxquelles appar-
tiendront les enfants admises auront à
rembourser, pour chaque enfant, une
somme annuelle de deux cents francs.
Pièces à produire pour l'inscription
1° Le bulletin de naissance ;
2" Le certificat de revaccination ;
3° Le certificat d'études primaires
(pour les jeunes filles ayant moins de
treize ans) ;
4° Un certificat constatant que les ^pa-
rents sont domiciliés à Paris OP dans
l'une des communes du département de
la seine .-
5* Une pièce établissant que les parents
sont français.
Paris, le 30 mai 1899.
Vu et approuvé :
Le préfet de la Seine,
J. DE SELVES.
i899. 697. — Subventions aux caisses des
écoles pour le fonctionnement des can-
tines scolaires en 18 9 9 (M. Hattat, rap-
porteur).
Le Conseil,
Vu le Imémoire, en date du 20 mars (
1899, par lequel M. le Préfet de Ua Seine
lui propose de répartir entre les caisses
des écoles de Paris le crédit de 500,000 fr.
inscrit au budget communal de 1899
(chap. 19, art. 6), pour subventions aux
cantines scolaires ;
Vu le rapport sur les opérations des
cantines scolaires en 1898 et les proposi-
tions de la 4* Commission (imprimé
n° 33 de i899) présenté par M. Hattat,
Délibère :
Article premier. — Les subventions
ci-après énumérées sont allouées aux
caisses des des divers arrondissements
de Paris, pour le fonctionnement des
cantines scolaires, en 1899, savoir :
1" arrondissement, 8,880 francs.
2' — 6,665 —
30 — 15,250 —
4' — 14,800 —
5' — 22,415 —
6' — 5,150 —
7' — 19,715 —
9* — ' 7,200 —
10' — 34,450 —
H« — 43,800 —
12" — 34,920 —
13" — 77,025 —
149 — 45,200 —
150 — 51,560 —
— 15,955 —
170 — . 22,965 —
{S' — 105,490 —
19- — 17,705 -
20. — 69,540 —
Total, 617,695 francs.
Art. 2. — Lesdites subventions seront
versées entre les mains des trésoriers
des Caisses des écoles sur justification
de leur qualité et sur leur acquit.
Art. 3. — Les sommes qui auraient été
avancées aux Caisses des écoles seront
déduites du montant desdites subven-
tions.
Art.4.— La dépcnse,s'élevant à 617,695
francs,sera imputée jusqu'à concurrence
de 500,000 fr. sur le chap. 19, art. 6, et
pour le surplus, soit 117,695 francs, sur
le chap. 23 (Réserve) du budget de 1899,
avec rattachement au chap. 19, art. 6,
dudit budget.
LA PSYCHOLOGIE DE L'ENFANT
Sur l'initiative de M. Buisson, la pre-
mière réunion destinée à étudier l'orga-
Bine société d'études relatives
tologie de l'enfant, a eu lieu
dernier, 9 juin, au Musée pé-
î 4pf^ygHi)£ti^ tu par
sur^piH8^ américains
la* chtid-stua#-, et quelques
is par M. Buisson pour achc-
•e connaître aux personnes
ces intéressantes tentatives,
la discussion s'est engagée. Elle a porté
surtout sur la difficile question de la
méthode à suivre dans cet ordre d'é-
tudes.
• •
Pour M. Marillier, le meilleur moyen
d'arriver à des résultats certains,et à des
conclusions fermes, c'est d emprunter
aux Américains leurs questionnaires. Ces
questionnaires parce qu'ils seront uni-
formes nous permettront de comparer
les réponses obtenues, et les réponses
parce qu'elles seront nombreuses, nous
permettront à leur tour de tirer des con-
clusions générales et valables. Ce qui
importe en effet, dit M. Marillier, c'est le
grand nombre d'observations compara-
bles, de valeur moyenne sans doute,mais
de valeursrire,précisément,parce qu'elles
sont de valeur moyenne. Sans nier abso-
lument l'efficacité de l'observation di-
recte, qui porte sur un seul élève, qui
varie avec les diverses natures, et qui a,
par suite, quelque chose de moins uni-
forme et de plus pittoresque, M. Maril-
lier pense que c'est là une méthode peu
sûre, et scientifiquement impuissante.
M. Thamin, au contraire, voudrait que
l'on fit une part, et une large part à l'ob-
servation individuelle. Les questionnai-
res tout préparés ont pour «lui le défaut
de limiter l'initiative du maitre, et ils
• risquent aussi de déformer en les empri-
sonnant dans des cadres rigides les faits
psychologiques si mouvants et si fuyants.
Il faut observer directement l'enfant,
dans sa vie de tous les jours, de tous les
' instants, il faut profiter de toutes les
circonstances, de tous les hasards pour
l'étudier ; il ne fdut pas se défier du pit-
" toresque, car le pittoresque c'est ce qui
1 différencie, ce qui sépare, c'est l'indivi-
: duel, et par suite c'est, en psychologie,
* et surtout en psvehologic*infantîle, la vé-
rité. Les mêmes opinions ont été expri-
mées par M. Belot, le nouvel inspecteur
primaire de Paris; M. Belot, qui porte
un vif intérêt à ces études, craint que les
réponses fournies par les questionnaires
- ne soient pas sincères, l'enfant ayant
i hâte de répondre quoi que ce soit pour
; se débarrasser de la question ; il voudrait
que l'on essayât en quelque sorte de sur-
prendre l'enfant dans sa vie normale.
; Mlle Bœrtschi désire que l'on pose
î les questions comme des ordinaires,
. sans apparat, sans cadres prétentieux,
t comme rentrant dans l exercice régulier
- de la vie scolaire.
M. Buisson croit possible de concilier
3 les deux points de vue, et par une cita-
s tion empruntée à un journal américain,
il montre que les enquêtes par question-
i naires, à résultats comparables, peu-
. vent cependant laisser place à l imprévu
- et au pittoresque.
à M. Janelle signale la difficulté d obte-
e nir des réponses sincères ; quand l'en-
fant s'aperçoit qu'on l'interroge avec
une idée préconçue, il tâche, d une
presque spontanée, de prendre l'attitude
qu'il soupçonne devoir être agréable à la
s personne qifl lui parle ; il faut donc user
e de béaucoup de tact, et laisser aux ob-
"servatcurs toute liberté ; que chacun se
t- considère comme un centre d'observa-
is tions; qu'il centralise par devers lui
le 1 toutes les remarques qu 'il peut faire çà
et là dans sa famille et dans sa classe ;
qu'il fasse appel même à l'expérience
des parents, et tous ces efforts originaux
et divers seront ensuite ordonnés et
classés d'une façon systématique et
scientifique.
Il faut mentionner également un vœu
de M. Lavy tendant à ce qu'on se préoc-
cupe avec grand soin de ne pas faire dé-
vier cette œuvre utile, en la plaçant sous
le patronage de l'administration. Il faut
que cette société soit une société de li-
bres recherches, que les bonnes volon-
tés se groupent là spontanément, et que
chacun fasse sa tâche sans y être con-
traint, de lui-même et joyeusement. —
Il faudrait aussi, dit à ce sujet M. Lavy,
pour aider l'instituteur dans cette œuvre,
remanier les programmes, y introduire
plus de liberté, apprendre moins de
choses, faire un enseignement primaire
plus « simple et plus élémentaire », com-
me le demandait avec beaucoup d'esprit
et de sens Mlle Bœrtschi. On habituerait
alors l'élève à parler, à se livrer davan-
tage ; le maître le connaîtrait et l'instrui-
rait mieux. (
«
• *
Telles ont été les principales idées
échangées dans cette première réunion.
Elles ont vivement intéressé tout l'audi-
toire, et c'est à l'unanimité qu'on a décidé
de constituer une société libre d'études
pédagogiques relatives à la psychologie
de l'enfant. Disons en terminant que ce
nous a été une joie véritable de constater
le bon accueil fait par tous à cette pro-
position. Nous ne saurions oublier en
effet,comme l'ajustement rappelé M .Tha-
min, que nous avons sur ce sujet, en
France même; de solides traditions.Sans
rappeler ici tous les chapitres délicats de
psychologie infantile qu 'on trouve chez j
1 nos moralistes et chez nos philosophes,
il serait injuste de ne pas citer les noms
de ceux qui, tout récemment encore, |
s'occupaient avec bonhenr de ces recher-
ches, les rraine, les Perez, les Morion, etc.
~ —Nous remercions tout particulièrement
ici M. Buisson qui a pris, une fois de
plus, une initiative qui sera féconde, et
qui nous aura permis en associant nos
efforts de travailler au perfectionnement
de l'éducation et au bon renom de la
psychologie française. Nous n'oublions
pas en elfet que le prochain Congrès de
Psychologie s'ouvrira prochainement a
Paris, en 1900 : que ce nous soit une rai-
son de plus de nous mettre ardemment
à la tâche, et de contribuer tous, institu-
teurs, professeurs et parents, pour notre
modeste part, à une œuvre qui ne sera
nas seulement de gloire, mais d 'utilité.
LOUIS BOISSE.
(ManUel general.)
Enseignement Supérieur
Faculté des lettres de V Université de
Paris. — La chaire de littérature étran-
gère de la Faculté des lettres de l'Uni-
versité de Paris est déclarée vacante.
Un délai de vingt jours, à partir de la
présente publication, est accordé aux
candidats pour produire leurs titres..
Faculté de droit de C Université de Pa-
ris. — Une chaire de droit romain de la
Faculté de droit de l'Université de Paris
est déclarée vacante.
Un délai de vingt jours, à partir de la
présente publication, est accordé aux
candidats pour produire leurs titres.
Faculté mixte de médecine et de phar-
macie de Bordeaux. — La chaire d'ana-
tomie de la Faculté mixte de médecine
et de pharmacie de l'Université de Bor-
deaux est déclarée vacante.
Un délai de vingt jours, à partir de la
présente publication, est accordé aux
candidats pour produire leurs titres.
Arrêté approuvant la délibération du 29
mai 1809 du Conseil de V Université de
Paris modifiant l'article 6 du règlement
du 28 mai 18 9 8 relatif au doctorat de
cette Université.
LE MINISTRE DE L'INSTRUCTION PUBLIQUE
ET DES BEAUX-ARTS
Vu la loi du 10 juillet 1896 ;
Vu l'article 15 du décret du 21 juillet
1897, portant règlement pour les Conseils
des Universités ;
Vu la délibération du Conseil de 1 Uni-.
versité de Paris en date du 28 mars 1898
approuvant cette délibération ;
Vu la délibération en date du 29 mai
1899 du Conseil de l'Université de Paris,
ARRÊTE :
Est approuvée la délibération du
29 mai 1899 du Conseil de l'Université
de Paris modifiant ainsi qu'il suit l'ar-
ticle 6 du règlement du 28 mài instituant
et réglementant le doctorat de cette
Université :
« Art. 6. A la Faculté des sciences, les
aspirants doivent produire deux des cer-
tificats d'études supérieures que la Fa-
culté est autorisée à délivrer par déci-
sion ministérielle.
« La Faculté se réserve d admettre
des équivalences pour les étudiants
étrangers.
« La durée de la scolarité est d un an.
« Les épreuves comprennent la soute-
nance d'une thèse contenant des recher-
ches personnelles et des interrogations
sur des questions proposées par la Fa-
cuité. »
GEORGES LEYGUES.
Enseignement secondaire
Circulaire relative aux exemptions uni-
versitaires. — Concours
MONSIEUR LE RECTEUR.
J'ai l'honneur de vous informer que
j'ai décidé d'attribuer à votre Académie,
sur le crédit de 537,000 francs inscrit au
budget pour les exemptions universitai-
res au titre de l'enseignement primaire,
une somme de francs qui sera ré-
partie, par vos soins, entre les lycées de
garçons et de filles du ressort que vous
croirez devoir désigner à cet effet.
Dans chacun de ces établissements,
les exemptions universitaires à accorder
dans les limites de la somme que vous
aurez fixée seront mises au concours,
ainsi que l'exige la résolution adoptée par
la Chambre des députés au cours de la
discussion du budget de l'exercice 1897.
Le concours sera ouvert dans la pre-
mière quinzaine de juillet au plus tard,
de manière que les élèves admis puissent
être mis en possession de leur exemption
dès la rentrée d'octobre. !
Ne pourront être inscrits pour le con-
cours que les enfants, présents ou non
au lycée, des - membres de 1 'onseicne-
ment primaire en exercice, etiâftlrà
dans les circulaires des 24 avril et 3 00'
tobre 1893 (inspecteurs de renseigne-
ment primaire, directeurs et directriceui
professeurs, maîtres adjoints et maIJ
tresses adjointes des écoles normales
primaires, instituteurs et institutricet
titulaires ou adjoints,directrices d'écolefl'
maternelles). j
Il est bien entendu que les élevés qui
sont boursiers nationaux ne pourront
pas prendre part au concours, la faveur
déjà obtenue par eux étant supérieure il
l'exemption universitaire. 1.
Afin de permettre aux enfants des
membres de l'enseignement qui fré*
quentent les écoles primaires de se prjSj
senter au concours, j'ai décidé qu'il
portera sur les mêmes matières que l'exa-
men d'aptitude aux bourses de la pre'
mière série pour les divers enseigne-
ments (enseignement classique, ensei-
gnement moderne, enseignement se-
condaire des jeunes filles).
C'est seulement dans le cas où les.
concurrents ne seraient pas assez nom-
breux que le bénéfice de la mesure
pourrait être étendu à des élèves appar4
tenant à d'autres séries; il va sans dirtf
que, pour ces derniers, le concours pori
terait sur le programme de la série cor<
respondant à leur âge. /
Les candidats reçus à l'examen d apti-
tude aux bourses, en avril 1899, seront
dispensés des épreuves; ils devront être
classés, concurremment avec ceux qui
auront pris part au concours, d'après le
nombre des points qu'ils auront obtenue
audit examen.
Le maximum des points n'étant pas la
même dans les diverses séries, il parait
juste, pour établir la comparaison entre
les candidats appartenant à des séries
différentes, de prendre comme base de
calcul le nombre des points obtenus au-
dessus du minimum réglementaire.,
Les membres du jury seront choisis
parmi les professeurs du lycée et prési-
dés par le proviseur ou la directrice.
Le jury arrêtera lui-même les sujets
des compositions écrites.
Je vous rappelle que l'exemption uni-
versitaire comporte les frais d'études et
de surveillance pour les enfants qui se.
ront placés au lycée comme pensionnai'
res ou demi-pensionnaires, excepté dans
les établissements où l'externat surveillé
n'est pas organisé, le montant de l'exemp-
tion viendra en déduction, des frais d iu«
ternat ou de demi-pensionnat.
Je vous prie de soumettre à mon ap..
probation, le 5 août au plus tard, les
états nominatifs des candidats qui auront
été désignés, à la suite du concours,pour
bénéficier de l'exemption à partir du
1er octobre; ces états seront dressés dans
la forme ordinaire ; ils seront accompa-
gnés de la liste des exemptés universi-
taires au titre de l'enseignement primaire,
dont les exemptions seront vacantes a la
fin de l'année scolaire ;iladite liste indi-
quera pour chaque élève le montant do
l'exemption dont il bénéficiait. \ ous vou-
1 drez bien, à cette occasion, rappeler à
MM. les proviseurs et à Mmes les direc-
trices qu ils doivent me notifier très
exactement, par votre intermédiaire, les
1 vacances qui se produisent au cours de
l'année.
G. LEYGUES.
LES SANCTIONS
DE L'ENSEIGNEMENT SECONDAIRE
M. Pozzi a terminé son rapport, au
nom de la commission sénatoriale char-
gée d'examiner la proposition de M.
Combes, sur la réforme des sanctions de
l'enseignement secondaire.
Le texte adopté par la commission est
le suivant :
Article premier. Il est institué comme
épreuve terminale des études secondai-
res (enseignement classique et enseigne-
ment moderne) un certificat d 'études,
dans les conditions établies aux articles
suivants.
Art. 1. Ce certificat ne peut être obte-
nu qu'après deux examens passés avec
succès, l un à la fin de l'avant-dernière
année scolaire, l'autre à la fin de la der-
nière année.
Art. 3. Les élèves des établissements
de l'Etat, lycées et collèges de plein exer-
cice, subissent l'examen de fin d'études
dans les établissements auxquels ils ap-
partiennent, devant un jury propre à ces
établissements, sous la présidence d'un
professeur de faculté nommé par le mi-
nistre de l'instruction publique.
Le président a le droit de veto.
Outre le professeur de faculté, le mi
nistre pourra adjoindre au jury d'exa-
men un second délégué dans les collèges
de l'Etat où cette mesure lui semblera.
justifiée.
Art. 4. Pour les élèves de 1 'enseigne-
ment secondaire libre, pour ceux qui au-
ront fait leur éducation secondaire dans
ia famille ou dans des établissements du
l'Etat dans lesquels un jury propre à
l'établissement ne pourrait être organisé,
il sera institué un jury d'Elat dont les
pouvoirs s'étendront à toute l'académie.
Art. 5. Tous les ans, il la fin de l'année
scolaire, des examens de passage auront
lieu dans les établissements de l'Etat,
sous la présidence d'un délégué du mi-
nistre de l'instruction publique pris hora
de l'établissement.
Les notes qui seront délivrées à cette
occasion seronteonsignées dans un livret
scolaire, spécial à chaque élève.
Sur le vu de ce livret, l'élève pourra
être dispensé par le jury d'examen de fin
d'études d'une plus ou moins grande
partie de cet examen.
Art. 6. Le tarif des droits à percevoir
sera fixé dans les formes déterminées
par l'article 6 de la loi du 27 février 1880.
Art. 7. Seuls, les élèves munis d'un
des deux certificats d'études secondaires
seront admis à prendre des inscriptions
dans les établissements d'enseignement
supérieur.
toutefois, en ce qui concerne l'ensei-
gnement moderne, le droit de prendre
~ des inscriptions pour le droit et la mé-
decine sera réservé aux élèves qui au-
ront obtenu la note très bien ou bien à
l'examen du certificat d'études. ,
Art. 8. Des règlements d'adininistra-
tion publique, rendus en Conseil d Etat,
après avis du conseil supérieur de 1 ins-
truction publique, détermineront les
mesures d'exécution nécessaires pour
assurer l'application de la présente loi,
notamment l'organisation et les attribu-
tions des divers jurys d'examen.
Dans son rapport, M. Pozzi
tin ue du baccalauréat actuel. expose cn-
Choses de
l'enseignement
Voici quelques lignes d une lettre re- *
eue il y a déjà six semaines, et à laquelle J
je m'excuse de n'avoir pas répondu plus (
iÔt', • Je suis institutrice dans les « Jar-
dins d'enfants » de la ville de Bruxelles,
je désire vivement m'y distinguer, et
pourtant je ne parviens pas, malgré mes
recherches à m'éclairer suffisamment sur 1
le chapitre des punitions logiques, a ap-
plaquer à des enfants de cinq ans, qui se
battent constamment. C'est 1 apanage
du triste quartier dans lequel mon école (
est située.. ,
« Je vois d'ici, madame, votre mécon-
tentement à la lecture du mot « punition»
car vous n'aimez pas à punir. P ourtant,
ce serait le cas chez moi, mes élèves
n'ont pas de meilleur argument que les
claques, pour ne pas dire les coups. c
ne parle pas des coups de pieds, c est
plus rare, et la lecture d 'un de vos arti-
cles m'a suffisamment éclairée a ce sujet;
mais les claques !... Généralement j'éloi- 1
gne pour quelques instants le petit gi-
Heur, et je le fais travailler seul, a 1 écart
inais je ne crois pas ce procède très édu- 1
catif, puisque je prive 1 enfant de la li-
berté d'agir, liberté dont il a abusé, je le ^
V< veux e( Ainsi 1"autre jour, dans l'espace d'une <
demi-heure, j'avais cinq batailleurs au-
tour de ma table, et cela devient aussi <
difficile que gênant.. , (
« Que croyez-vous, madame, qu il soit
bon de faire dans mon cas? »
Le « cas " n'est pas facile a résoudre
et ne saurait être traite de « chic ».
Ma correspondante sait ce que je pense
des punitions, peut-être cependant s exti-
gi're-t-elle l'éloignement qu elles m ins-
p rc n t........
A mon sens, la punition est morale si
elle est juste ; si elle est appropriée a la
faute, si elle tend il améliorer le coupa-
blc, et par conséquent à devenir inutile. J:
En théorie, et pour l'observateur su- -
l'crficiel, le mieux serait de s'en lier a la
justice des choses, qui a pour elle la lo-
gi(iii(,; mais, dans la pratique et dans i
l'espèce, le battu rendrait les coups, I
l'éducateur doit la craindre comme le
-
1* Parce qu'elle agit, parfois, à longue i
échéance et qu'au moment oil elle châtie, 1
l'enfant ne méritant plus d'être puni, ne ,
comprend pas et s 'insurge; 1
2 Parce qu'elle ne proportionne pas 1
toujours le châtiment il la faute.
M' Parce qu elle est implacable... or la <
justice qui n'admet pas les circonstances ]
atténuantes ; la justice sans la pitié; la
justice sans le droit de grâce est abomi-
nable! , .
Je prends, pour me faire bien com-
prendre, un exemple brutal et, heureu-
sement, exceptionnel.
Un enfant est fureteur, (cettetendance
ne saurait être encouragée, mais elle
pourrait être bien dirigée et servir à
J'éducation intellectuelle du petit « su-
.ict »); il est un peu gourmand, aussi (ce
qui n'cstqu'un péché véniel); il est même
(h'-sobéissant... comme tous les enfants.
Or, en furetant dans un tii bir, il trouve
un petit l1acon dont le contenu lui parait
appétissant; il boit et tombe foudroyé;
011 bien, il en réchappe mais son estomac
détraqué pour sa vie entière
Sans contredit, la « justice des choses »
est ici horriblement dangereuse.
Ne pouvant pas s'appuyer sur elle, pa-
rents et éducateurs (j'allais oublier la
société elle-même) ont imaginé une
échelle de sanctions qui n'ont, pour a
plupart, aucun rapport avec la faute
commise.
Exemple : un homme paresseux, ré-
duit ii la famine, par sa paresse, force un
secrétaire, et il est condamné à la réctu-
!,t
pour relui des autres.
Un écolier paresseux est mis en rete-
nue — ce qui ne lui fait pas aimer le tra-
vail ; ou bien il est privé de dessert — ce
qui le rend gourmand. (Il y a huit jours
il peine le lils de mon concierge rentra
chez ses parents porteur d'un billet du
pain et de l'eau pour cause de page grif-
fonnée. 11 y avait récidive, je le sais bien;
mais n'eût-il pas mieux valu cent fois
faire déjeuner le gosse, et lui faire re-
faire sa page?)
Vous voyez donc que j accepte les
sanctions, mais je les veux humaines et
iniques.
< mire le manque d'humanité, d'il-pro-
pos et de logique, les sanctions ont. en
général un grave défaut : celui de s'ar-
rêter aux cITets, au lieu d'en rechercher
soigneusement les causes; or, quand il
s'agit d'enfants, des causes multiples
entravent l'obéissance à la règle fami-
liale ou scolaire.Ces causes peuvent être
réduites fi trois : le tempérament, la
croissance, l'influence du milieu.
Ainsi, en ce qui concerne la discipline
matérielle, la punition infligée a l enfant
nerveux, remuant, expansif, et la récom-
pense accordée il son camarade lympha-
tique, placide et par conséquent « de tout
repos », constituent un déni de justice
fait pour exaspérer le premier, et empê-
cher le second de secouer sa torpeur. La
croissance produit, parfois, des arrêts
aie la volonté, des somnolences intellec-
luelles qu'il faut soigner et non punir.
Quant à l'influence du milieu, elle dé-
cuple les difficultés de l'éducation.
Au moins, faudrait-il en tenir compte
dans le code disciplinaire. L'enfant de la
vilie, par exemple, accepte plus facile-
ment le régime de la classe que le cam-
pagnard habitué à la liberté des champs:
le petit bourgeois, déjà policé, est aussi
plus fat ile à « vernir »> que le rustre.
Enfin, il y a des infractions à la disci-
pline qui effleurent il peine le moral, et
('n sont celles qui sautent le plus facile-
ment aux yeux de l'éducateur, tan-
dis que d autres, peu apparentes, em-
poisonnent graduellement et perfide-
ment la conscience : les dernières, tris-
tes conséquences du manque de loyauté
f)U de la perversion des sens réclament
tout ce que l'éducateur peut avoir de
perspicacité, de bon sens, de discrétion,
i"e ma'trise de soi, comme aussi d'éléva-
tion morale. Ces infrations relèvent de
i'Iivgiène plus que des punitions.
Quant aux autres,il faudrait les mettre
au DoillL. et c'est oarmi ces «autres »
qu'il faut cataloguer le cas des enfants
qui donnent tant de tablature à ma
correspondante.
Ces petits batailleurs ont cinq ans. A
priori, je juge qu'ils ne devraient pas
être à l'école. L'âge scolaire a été fixé à
six ans, c'est la limite extrême à laquelle
je permettrais de descendre.
— Mais puisqu'ils y sont !me répondra
douloureusement la pauvre traîtresse.
— Puisqu'ils y sont, il faudrait les y
faire vivre en liberté, parce que les
occupations sédentaires, à l'âge où l'on
devrait mener la vie des oiseaux, exas-
père certaines natures.
— C'est très bien, ripostera la maî-
tresse; mais les « jardins d'enfants »
existent; s'il n'existaient pas, il faudrait
les inventer, justement pour les enfants
du triste quartier où j'exerce. Or, tout
« jardin d'enfants » obéit à un régle-
ment que je n'ai pas fait et que je dois
respecter. , . ^ .
— D'accord; et même ce règlement,
est très libéral. Eh bien! allez, dans
l'application de ce règlement, très libé-
ral, jusqu'aux dernières limites de 1 in-
dulgence.
En m me temps, encadrez chaque
petit batailleur au milieu de camarades
avec lesquels il ne fait pas bon se mon-
trer agressif, parce qu'ils sont à la fois
de naturel paisible et de muscles déve-
lopp(-s ; privez ce même batailleur de
certains jeux en commun, très sédu'w
sents, que la brutalité troublerait, si
elle n'y faisait pis ; isolez-le tout à fait,
parfois ; mais craignez de le blaser sur
cette punition ; et surtout, tachez de
de faire pénétrer dans son âme, les
charmes de l'urbanité, de la douceur, de
la cordialité.
Et puis... faites un peu la part des ta-
loches — comme l'on fait la part du feu,
dans les incendies — c'est un si petit dé-
lit sur l'échelle morale ! La plupart du
temps, ce n'est même qu'une mauvaise
habitude qui se perd à mesure que l 'en-
fant se développe, et se laisse aller à la
bonne influence de la vie en commun.
A l'tigp où sont ces enfants j'aimerais
mieux mille calotes qu'un mensonge et
!Õlllrtont nii'iine finassûrie.
PAULINE KERGOMARD.
EXEMPTIONS UNIVERSITAIRES
M. le ministre de l'Instruction publi-
que vient de décider qu'un certain nom-
bre d'exemptions universitaires, au titre
rle renseignement primaire, seraient at-
tribuées a divers lycées du ressort aca-
démique.
Ces exemptions seront concédées a la
suite d'un concours qui sera ouvert, dans
la première quinzaine de juillet,dans les
lycées ci-après désignés :
1° Lvcées de garçons :
Henri IV. — Condorcet (petit lycée). —
Montaigne. — Carnot. — Charlemagne.
— Voltaire. — Buffon. — Lakanal. —
Michelet.
20 Lycées de jeunes filles :
Fénelon. — Racine. — Molière. — Vic-
tor Hugo. — Lamartine.
Les inscriptions seront reçues dans ces
établissements.
Ne pourront être inscrits pour le con-
cours que les enfants des membres de
l'Enseignement primaire, en exercice
(inspecteurs de l'Enseignement primaire
directeurs et directrices, professeurs,
maîtres-adjoints et maîtresses-adjointes
des écoles normales primaires, institu-
teurset institutrices titulaires ouadjoints,
directrices d'écoles maternelles).
11 n'est fait aucune distinction d'ins-
cription entre les candidats élèves d'éco-
les primaires et ceux qui fréquentent
déjà un lycée; d'autre part, les enfants
justifiant de leur réception à l'examen
des bourses, en avril 1899, sont dispen-
sés des épreuves.
ÉCOLE BERNARD PALISSY
L'école Bernard-Palissy (applicalion
des beaux-arts à l'industrie), rue des
Petits-Hôtels, 19, a pour but déformer
des ouvriers artistes, habiles dans cer-
taines industries d'art, telle que : la cé-
ramique, la sculpture sur bois, pierre et
marbre, le dessin des étoffes et la pein-
ture décorative.
Ces quatre ateliers sont exclusivement
réservés aux élèves qui fréquentent les
cours du jour.
L'enseignement de l'école est complè-
tement gratuit; il comprend, en outre,
des travaux pratiques désignés plus
haut :
Le dessin à vue, le dessin linéaire. la
perspective,le modelage,l'anatomie com-
parée, l'histoire de l'art et la composi-
tion décorative.
— Des primes d'encouragement
sont accordées aux élèves méritants qui
suivent les cours du jour.
CONDITIONS D ADMISSION
Cours du jour
Tous les candidats sont soumis à une
épreuve graphique, qui consiste à des-
biner un objet quelconque en relief, géo-
métralement et à vue; deux heures sont
accordées pour chaque mode de répré-
sentation.
Les enfants dont les familles sont do-
miciliées dans les communes de la ban-
lieue pourront être admis dans les écoles
professionnelle de Paris en raison jiu
rang obtenu par eux au concours, a la
condition toutefois que les communes
suburbaines auxquelles appartiendront
les enfants admis s'engagent à rembour-
ser pour chaque enfant une somme
annuelle de 200 francs. (Délibération du
Conseil municipale de Paris en date du
27 mars 1893.)
Paris, le 24 mai 1890.
Vu et approuvé :
TI. rwpfet de la Seine.
J. DE SELVES.
ÉCOLE DIDEROT
L'école municipal Diderot, fondée en
1873 par la ville de Paris, forme des ou-
vriers pour le travail du fer et du bois.
L'enseignement est gratuit. Des bour-
ses de déjeuner ont été instituées à l'é-
cole.
La durée de l'apprentissage est de trois
ans.
Les élèves sont externes. Ceux des
deux premières années entrent à l'école
1 à 7 heures trois Quarts du matin et ceux
de troisième année à 6 heures trois
quarts.Tous les élèves en sortent à 6 heures
du La journée de travail comprend 5 heu-
res et demie d'atelier et 3 heures de
classe pour les élèves de première et de
deuxième année, 7 heures et demie d'a-
telier et 2 heures de classe pour les
élèves de troisième année.
Les professions enseignées à I école
sont :
Forge, tours sur métaux, ajustage;
instruments de précision, électricité,
modèle, chaudronnerie, menuiserie,
serrurerie, plomberie sanitaire.
Les matières de renseignement théo-
rique sont : .
Langue française, histoire, géogra-
phie, comptabilité, arithmétique, géomé-
trie, [technologie, mécanique, physique,
chimie, dessin industriel et dessin d'art.
Un certificat d'apprentissage est déli-
vré aux élèves à la fin de leur troisième
année, après examen professionnel.
Des primes sont accordées aux meil-
leurs élèves à la fin de la troisième
année..
Les examens d'admission auront lieu à
l'école, le jeudi 6 juillet, à 7 heures et
demie du matin.
Les inscriptions seront reçues au bu-
reau de l'école jusqu'au 5 juillet prochain
inclusivement, tous les jours sans ex-
ception, de 8 heures du matin à 4 heu-
res du soir.
Les candidats devront être âgés A de
13 ans au moins et de 16 ans au plus et
être pourvus du certificat d'études pri-
maires, justifier qu'ils sont de nationa-
lité française et domiciliés à Paris ou
dans le département de la Seine. Ils de-
vront produire en outre un
médecin constatant qu'ils ont été re-
vaccinés et qu'ils possèdent les aptitu-
des physiques nécessaires pour prendre
part aux travaux de l'école.
La rentrée aura lieu le vendredi
septembre 1899.
Nota. — Les enfants dont les familles
sont domiciliées dans les communes de
la banlieue ont droit d'admission dans
les écoles professionnelles de Paris, en
raison du rang obtenu par eux au con-
cours, à condition toutefois que les
communes suburbaines auxquelles ap-
partiendront les enfant admis s enga-
gent à rembourser, pour chaque enfant,
une somme annuelle de 200 francs. (Dé-
libération du Conseil municipal de Paris
en date du 27 mars 1893.)
Paris, le 10 mai ' 1899..
J. DE SELVES.
ÉCOLE MÉNAGÈRE
Le but de l'école professionnelle et
ménagère de jeunes filles rue de la Tom-
be-Issoirc, n° 77, ouverte le 1er octobre
1890, est de former des ouvrières habiles
et instruites, capables de maintenir les
traditions de goût et de supériorité d^
l'industrie française, tout en^s exerçajM
aux soins dq mCTictg€#et en s^préaara^B
ainsi à l'occéaplissf méqM
les attendent dans^afam*le|.
L'enseignement est gratuib(Des boT^H
ses de déjeuner et d'habillement poui^
ront être accordées, après enquête, aux
jeunes filles appartenant à des famille
nécessiteuses et dont les notes de travail
et de conduite seraient satisfaisantes.)
Les élèves sont externes. EUes entrent
à l'école à 8 heures du matin et en, sor-
tent à 5 h. 112 du soir, tous les jours de
la semaine...
La durée de l'apprentissage est de trois
Le programme comprend deux séries
de cours:
1° Les cours d'enseignement primaire
qui ont lieu le matin, de 8 h. 112 il
Il h. 112; ..
21 Les cours d'enseignement profes-
sionnel, qui ont Weu de 1 h. moins le 114
à 5 h. 112.
Cours d'instruction complémentaire
Langue française.
Arithmétique.
Morale et instruction civique.
Histoire et géographie.
Sciences usuelles.
Comptabilité.
Dessin.
Coupe et couture.
Enseignement du ménage et de la cui-
cinn
Cours professionnels
RoDes.
Modes.
Corsets.
Confection de vêtements de petits gar-
çons et gilets.
Broderies d'ameublements et de con-
fections.
Cours à ouvrir dès que le nombre des
inscriptions sera suffisant.
Fleiirs.
Un certificat d'apprentissage et des li-
vrets de caisse d'épargne variant de 25 à
200 francs pourront être accordés aux
élèves à la fin de latroisième année, lors-
que ces jeunes filles auront satisfait à
toutes les épreuves des examens de pas-
sage et des examens de sortie.
CONDITION D'ADMISSION
Les élèves sont admises à l'école par
voie de concours. Ce concours aura lieu
le 13-juillet à huit heures du matin. Les
inscriptions sont reçues à l'école de 9 h.
à 5 heures, jusqu'au 11 juillet.
Les jeunes filles qui veulent se faire
inscrire devront être âgées de treize ans
au moins et de quinze ans au plus. Tou-
tefois, les élèves pourvues du certificat
d'études primaires seront admises à con-
courir dès l'âge de douze ans.
Nota. — Les enfants dont les familles
sont domiciliées dans les communes de
la banlieue pourront être admises à l'é-
cole professionnelle en raison du rang
obtenu par elles au concours. Les com-
munes suburbaines auxquelles appar-
tiendront les enfants admises auront à
rembourser, pour chaque enfant, une
somme annuelle de deux cents francs.
Pièces à produire pour l'inscription
1° Le bulletin de naissance ;
2" Le certificat de revaccination ;
3° Le certificat d'études primaires
(pour les jeunes filles ayant moins de
treize ans) ;
4° Un certificat constatant que les ^pa-
rents sont domiciliés à Paris OP dans
l'une des communes du département de
la seine .-
5* Une pièce établissant que les parents
sont français.
Paris, le 30 mai 1899.
Vu et approuvé :
Le préfet de la Seine,
J. DE SELVES.
i899. 697. — Subventions aux caisses des
écoles pour le fonctionnement des can-
tines scolaires en 18 9 9 (M. Hattat, rap-
porteur).
Le Conseil,
Vu le Imémoire, en date du 20 mars (
1899, par lequel M. le Préfet de Ua Seine
lui propose de répartir entre les caisses
des écoles de Paris le crédit de 500,000 fr.
inscrit au budget communal de 1899
(chap. 19, art. 6), pour subventions aux
cantines scolaires ;
Vu le rapport sur les opérations des
cantines scolaires en 1898 et les proposi-
tions de la 4* Commission (imprimé
n° 33 de i899) présenté par M. Hattat,
Délibère :
Article premier. — Les subventions
ci-après énumérées sont allouées aux
caisses des des divers arrondissements
de Paris, pour le fonctionnement des
cantines scolaires, en 1899, savoir :
1" arrondissement, 8,880 francs.
2' — 6,665 —
30 — 15,250 —
4' — 14,800 —
5' — 22,415 —
6' — 5,150 —
7' — 19,715 —
9* — ' 7,200 —
10' — 34,450 —
H« — 43,800 —
12" — 34,920 —
13" — 77,025 —
149 — 45,200 —
150 — 51,560 —
— 15,955 —
170 — . 22,965 —
{S' — 105,490 —
19- — 17,705 -
20. — 69,540 —
Total, 617,695 francs.
Art. 2. — Lesdites subventions seront
versées entre les mains des trésoriers
des Caisses des écoles sur justification
de leur qualité et sur leur acquit.
Art. 3. — Les sommes qui auraient été
avancées aux Caisses des écoles seront
déduites du montant desdites subven-
tions.
Art.4.— La dépcnse,s'élevant à 617,695
francs,sera imputée jusqu'à concurrence
de 500,000 fr. sur le chap. 19, art. 6, et
pour le surplus, soit 117,695 francs, sur
le chap. 23 (Réserve) du budget de 1899,
avec rattachement au chap. 19, art. 6,
dudit budget.
LA PSYCHOLOGIE DE L'ENFANT
Sur l'initiative de M. Buisson, la pre-
mière réunion destinée à étudier l'orga-
Bine société d'études relatives
tologie de l'enfant, a eu lieu
dernier, 9 juin, au Musée pé-
î 4pf^ygHi)£ti^ tu par
sur^piH8^ américains
la* chtid-stua#-, et quelques
is par M. Buisson pour achc-
•e connaître aux personnes
ces intéressantes tentatives,
la discussion s'est engagée. Elle a porté
surtout sur la difficile question de la
méthode à suivre dans cet ordre d'é-
tudes.
• •
Pour M. Marillier, le meilleur moyen
d'arriver à des résultats certains,et à des
conclusions fermes, c'est d emprunter
aux Américains leurs questionnaires. Ces
questionnaires parce qu'ils seront uni-
formes nous permettront de comparer
les réponses obtenues, et les réponses
parce qu'elles seront nombreuses, nous
permettront à leur tour de tirer des con-
clusions générales et valables. Ce qui
importe en effet, dit M. Marillier, c'est le
grand nombre d'observations compara-
bles, de valeur moyenne sans doute,mais
de valeursrire,précisément,parce qu'elles
sont de valeur moyenne. Sans nier abso-
lument l'efficacité de l'observation di-
recte, qui porte sur un seul élève, qui
varie avec les diverses natures, et qui a,
par suite, quelque chose de moins uni-
forme et de plus pittoresque, M. Maril-
lier pense que c'est là une méthode peu
sûre, et scientifiquement impuissante.
M. Thamin, au contraire, voudrait que
l'on fit une part, et une large part à l'ob-
servation individuelle. Les questionnai-
res tout préparés ont pour «lui le défaut
de limiter l'initiative du maitre, et ils
• risquent aussi de déformer en les empri-
sonnant dans des cadres rigides les faits
psychologiques si mouvants et si fuyants.
Il faut observer directement l'enfant,
dans sa vie de tous les jours, de tous les
' instants, il faut profiter de toutes les
circonstances, de tous les hasards pour
l'étudier ; il ne fdut pas se défier du pit-
" toresque, car le pittoresque c'est ce qui
1 différencie, ce qui sépare, c'est l'indivi-
: duel, et par suite c'est, en psychologie,
* et surtout en psvehologic*infantîle, la vé-
rité. Les mêmes opinions ont été expri-
mées par M. Belot, le nouvel inspecteur
primaire de Paris; M. Belot, qui porte
un vif intérêt à ces études, craint que les
réponses fournies par les questionnaires
- ne soient pas sincères, l'enfant ayant
i hâte de répondre quoi que ce soit pour
; se débarrasser de la question ; il voudrait
que l'on essayât en quelque sorte de sur-
prendre l'enfant dans sa vie normale.
; Mlle Bœrtschi désire que l'on pose
î les questions comme des ordinaires,
. sans apparat, sans cadres prétentieux,
t comme rentrant dans l exercice régulier
- de la vie scolaire.
M. Buisson croit possible de concilier
3 les deux points de vue, et par une cita-
s tion empruntée à un journal américain,
il montre que les enquêtes par question-
i naires, à résultats comparables, peu-
. vent cependant laisser place à l imprévu
- et au pittoresque.
à M. Janelle signale la difficulté d obte-
e nir des réponses sincères ; quand l'en-
fant s'aperçoit qu'on l'interroge avec
une idée préconçue, il tâche, d une
presque spontanée, de prendre l'attitude
qu'il soupçonne devoir être agréable à la
s personne qifl lui parle ; il faut donc user
e de béaucoup de tact, et laisser aux ob-
"servatcurs toute liberté ; que chacun se
t- considère comme un centre d'observa-
is tions; qu'il centralise par devers lui
le 1 toutes les remarques qu 'il peut faire çà
et là dans sa famille et dans sa classe ;
qu'il fasse appel même à l'expérience
des parents, et tous ces efforts originaux
et divers seront ensuite ordonnés et
classés d'une façon systématique et
scientifique.
Il faut mentionner également un vœu
de M. Lavy tendant à ce qu'on se préoc-
cupe avec grand soin de ne pas faire dé-
vier cette œuvre utile, en la plaçant sous
le patronage de l'administration. Il faut
que cette société soit une société de li-
bres recherches, que les bonnes volon-
tés se groupent là spontanément, et que
chacun fasse sa tâche sans y être con-
traint, de lui-même et joyeusement. —
Il faudrait aussi, dit à ce sujet M. Lavy,
pour aider l'instituteur dans cette œuvre,
remanier les programmes, y introduire
plus de liberté, apprendre moins de
choses, faire un enseignement primaire
plus « simple et plus élémentaire », com-
me le demandait avec beaucoup d'esprit
et de sens Mlle Bœrtschi. On habituerait
alors l'élève à parler, à se livrer davan-
tage ; le maître le connaîtrait et l'instrui-
rait mieux. (
«
• *
Telles ont été les principales idées
échangées dans cette première réunion.
Elles ont vivement intéressé tout l'audi-
toire, et c'est à l'unanimité qu'on a décidé
de constituer une société libre d'études
pédagogiques relatives à la psychologie
de l'enfant. Disons en terminant que ce
nous a été une joie véritable de constater
le bon accueil fait par tous à cette pro-
position. Nous ne saurions oublier en
effet,comme l'ajustement rappelé M .Tha-
min, que nous avons sur ce sujet, en
France même; de solides traditions.Sans
rappeler ici tous les chapitres délicats de
psychologie infantile qu 'on trouve chez j
1 nos moralistes et chez nos philosophes,
il serait injuste de ne pas citer les noms
de ceux qui, tout récemment encore, |
s'occupaient avec bonhenr de ces recher-
ches, les rraine, les Perez, les Morion, etc.
~ —Nous remercions tout particulièrement
ici M. Buisson qui a pris, une fois de
plus, une initiative qui sera féconde, et
qui nous aura permis en associant nos
efforts de travailler au perfectionnement
de l'éducation et au bon renom de la
psychologie française. Nous n'oublions
pas en elfet que le prochain Congrès de
Psychologie s'ouvrira prochainement a
Paris, en 1900 : que ce nous soit une rai-
son de plus de nous mettre ardemment
à la tâche, et de contribuer tous, institu-
teurs, professeurs et parents, pour notre
modeste part, à une œuvre qui ne sera
nas seulement de gloire, mais d 'utilité.
LOUIS BOISSE.
(ManUel general.)
Enseignement Supérieur
Faculté des lettres de V Université de
Paris. — La chaire de littérature étran-
gère de la Faculté des lettres de l'Uni-
versité de Paris est déclarée vacante.
Un délai de vingt jours, à partir de la
présente publication, est accordé aux
candidats pour produire leurs titres..
Faculté de droit de C Université de Pa-
ris. — Une chaire de droit romain de la
Faculté de droit de l'Université de Paris
est déclarée vacante.
Un délai de vingt jours, à partir de la
présente publication, est accordé aux
candidats pour produire leurs titres.
Faculté mixte de médecine et de phar-
macie de Bordeaux. — La chaire d'ana-
tomie de la Faculté mixte de médecine
et de pharmacie de l'Université de Bor-
deaux est déclarée vacante.
Un délai de vingt jours, à partir de la
présente publication, est accordé aux
candidats pour produire leurs titres.
Arrêté approuvant la délibération du 29
mai 1809 du Conseil de V Université de
Paris modifiant l'article 6 du règlement
du 28 mai 18 9 8 relatif au doctorat de
cette Université.
LE MINISTRE DE L'INSTRUCTION PUBLIQUE
ET DES BEAUX-ARTS
Vu la loi du 10 juillet 1896 ;
Vu l'article 15 du décret du 21 juillet
1897, portant règlement pour les Conseils
des Universités ;
Vu la délibération du Conseil de 1 Uni-.
versité de Paris en date du 28 mars 1898
approuvant cette délibération ;
Vu la délibération en date du 29 mai
1899 du Conseil de l'Université de Paris,
ARRÊTE :
Est approuvée la délibération du
29 mai 1899 du Conseil de l'Université
de Paris modifiant ainsi qu'il suit l'ar-
ticle 6 du règlement du 28 mài instituant
et réglementant le doctorat de cette
Université :
« Art. 6. A la Faculté des sciences, les
aspirants doivent produire deux des cer-
tificats d'études supérieures que la Fa-
culté est autorisée à délivrer par déci-
sion ministérielle.
« La Faculté se réserve d admettre
des équivalences pour les étudiants
étrangers.
« La durée de la scolarité est d un an.
« Les épreuves comprennent la soute-
nance d'une thèse contenant des recher-
ches personnelles et des interrogations
sur des questions proposées par la Fa-
cuité. »
GEORGES LEYGUES.
Enseignement secondaire
Circulaire relative aux exemptions uni-
versitaires. — Concours
MONSIEUR LE RECTEUR.
J'ai l'honneur de vous informer que
j'ai décidé d'attribuer à votre Académie,
sur le crédit de 537,000 francs inscrit au
budget pour les exemptions universitai-
res au titre de l'enseignement primaire,
une somme de francs qui sera ré-
partie, par vos soins, entre les lycées de
garçons et de filles du ressort que vous
croirez devoir désigner à cet effet.
Dans chacun de ces établissements,
les exemptions universitaires à accorder
dans les limites de la somme que vous
aurez fixée seront mises au concours,
ainsi que l'exige la résolution adoptée par
la Chambre des députés au cours de la
discussion du budget de l'exercice 1897.
Le concours sera ouvert dans la pre-
mière quinzaine de juillet au plus tard,
de manière que les élèves admis puissent
être mis en possession de leur exemption
dès la rentrée d'octobre. !
Ne pourront être inscrits pour le con-
cours que les enfants, présents ou non
au lycée, des - membres de 1 'onseicne-
ment primaire en exercice, etiâftlrà
dans les circulaires des 24 avril et 3 00'
tobre 1893 (inspecteurs de renseigne-
ment primaire, directeurs et directriceui
professeurs, maîtres adjoints et maIJ
tresses adjointes des écoles normales
primaires, instituteurs et institutricet
titulaires ou adjoints,directrices d'écolefl'
maternelles). j
Il est bien entendu que les élevés qui
sont boursiers nationaux ne pourront
pas prendre part au concours, la faveur
déjà obtenue par eux étant supérieure il
l'exemption universitaire. 1.
Afin de permettre aux enfants des
membres de l'enseignement qui fré*
quentent les écoles primaires de se prjSj
senter au concours, j'ai décidé qu'il
portera sur les mêmes matières que l'exa-
men d'aptitude aux bourses de la pre'
mière série pour les divers enseigne-
ments (enseignement classique, ensei-
gnement moderne, enseignement se-
condaire des jeunes filles).
C'est seulement dans le cas où les.
concurrents ne seraient pas assez nom-
breux que le bénéfice de la mesure
pourrait être étendu à des élèves appar4
tenant à d'autres séries; il va sans dirtf
que, pour ces derniers, le concours pori
terait sur le programme de la série cor<
respondant à leur âge. /
Les candidats reçus à l'examen d apti-
tude aux bourses, en avril 1899, seront
dispensés des épreuves; ils devront être
classés, concurremment avec ceux qui
auront pris part au concours, d'après le
nombre des points qu'ils auront obtenue
audit examen.
Le maximum des points n'étant pas la
même dans les diverses séries, il parait
juste, pour établir la comparaison entre
les candidats appartenant à des séries
différentes, de prendre comme base de
calcul le nombre des points obtenus au-
dessus du minimum réglementaire.,
Les membres du jury seront choisis
parmi les professeurs du lycée et prési-
dés par le proviseur ou la directrice.
Le jury arrêtera lui-même les sujets
des compositions écrites.
Je vous rappelle que l'exemption uni-
versitaire comporte les frais d'études et
de surveillance pour les enfants qui se.
ront placés au lycée comme pensionnai'
res ou demi-pensionnaires, excepté dans
les établissements où l'externat surveillé
n'est pas organisé, le montant de l'exemp-
tion viendra en déduction, des frais d iu«
ternat ou de demi-pensionnat.
Je vous prie de soumettre à mon ap..
probation, le 5 août au plus tard, les
états nominatifs des candidats qui auront
été désignés, à la suite du concours,pour
bénéficier de l'exemption à partir du
1er octobre; ces états seront dressés dans
la forme ordinaire ; ils seront accompa-
gnés de la liste des exemptés universi-
taires au titre de l'enseignement primaire,
dont les exemptions seront vacantes a la
fin de l'année scolaire ;iladite liste indi-
quera pour chaque élève le montant do
l'exemption dont il bénéficiait. \ ous vou-
1 drez bien, à cette occasion, rappeler à
MM. les proviseurs et à Mmes les direc-
trices qu ils doivent me notifier très
exactement, par votre intermédiaire, les
1 vacances qui se produisent au cours de
l'année.
G. LEYGUES.
LES SANCTIONS
DE L'ENSEIGNEMENT SECONDAIRE
M. Pozzi a terminé son rapport, au
nom de la commission sénatoriale char-
gée d'examiner la proposition de M.
Combes, sur la réforme des sanctions de
l'enseignement secondaire.
Le texte adopté par la commission est
le suivant :
Article premier. Il est institué comme
épreuve terminale des études secondai-
res (enseignement classique et enseigne-
ment moderne) un certificat d 'études,
dans les conditions établies aux articles
suivants.
Art. 1. Ce certificat ne peut être obte-
nu qu'après deux examens passés avec
succès, l un à la fin de l'avant-dernière
année scolaire, l'autre à la fin de la der-
nière année.
Art. 3. Les élèves des établissements
de l'Etat, lycées et collèges de plein exer-
cice, subissent l'examen de fin d'études
dans les établissements auxquels ils ap-
partiennent, devant un jury propre à ces
établissements, sous la présidence d'un
professeur de faculté nommé par le mi-
nistre de l'instruction publique.
Le président a le droit de veto.
Outre le professeur de faculté, le mi
nistre pourra adjoindre au jury d'exa-
men un second délégué dans les collèges
de l'Etat où cette mesure lui semblera.
justifiée.
Art. 4. Pour les élèves de 1 'enseigne-
ment secondaire libre, pour ceux qui au-
ront fait leur éducation secondaire dans
ia famille ou dans des établissements du
l'Etat dans lesquels un jury propre à
l'établissement ne pourrait être organisé,
il sera institué un jury d'Elat dont les
pouvoirs s'étendront à toute l'académie.
Art. 5. Tous les ans, il la fin de l'année
scolaire, des examens de passage auront
lieu dans les établissements de l'Etat,
sous la présidence d'un délégué du mi-
nistre de l'instruction publique pris hora
de l'établissement.
Les notes qui seront délivrées à cette
occasion seronteonsignées dans un livret
scolaire, spécial à chaque élève.
Sur le vu de ce livret, l'élève pourra
être dispensé par le jury d'examen de fin
d'études d'une plus ou moins grande
partie de cet examen.
Art. 6. Le tarif des droits à percevoir
sera fixé dans les formes déterminées
par l'article 6 de la loi du 27 février 1880.
Art. 7. Seuls, les élèves munis d'un
des deux certificats d'études secondaires
seront admis à prendre des inscriptions
dans les établissements d'enseignement
supérieur.
toutefois, en ce qui concerne l'ensei-
gnement moderne, le droit de prendre
~ des inscriptions pour le droit et la mé-
decine sera réservé aux élèves qui au-
ront obtenu la note très bien ou bien à
l'examen du certificat d'études. ,
Art. 8. Des règlements d'adininistra-
tion publique, rendus en Conseil d Etat,
après avis du conseil supérieur de 1 ins-
truction publique, détermineront les
mesures d'exécution nécessaires pour
assurer l'application de la présente loi,
notamment l'organisation et les attribu-
tions des divers jurys d'examen.
Dans son rapport, M. Pozzi
tin ue du baccalauréat actuel. expose cn-
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