Titre : La Fronde / directrice Marguerite Durand
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1899-03-11
Contributeur : Durand, Marguerite (1864-1936). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb327788531
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 11 mars 1899 11 mars 1899
Description : 1899/03/11 (A3,N458). 1899/03/11 (A3,N458).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k67035773
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, GR FOL-LC2-5702
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 04/01/2016
Supplément quotidien du journal LA FRONDE
Choses de
renseignement
Nous n'en avons pas fini avec l'cnquôtc
aur la réforme de l'enseignement ; et
'c est heureux, car la hâte ne vaut rien,
en ces affaires-là. Au moment où 1 on :
croit la situation sauvée, grâce à ccrtai-
fies modifications de détail et de forme,
aissant intact le rond souvent vicié, une
observation peut surgir qui permet d en-
visager le néant des demi-mesures.
Le baccalauréat sera-t-il maintenu^ou
Supprimé? sera-t-il simplement modifié?
5l dans quel sens? sera-t-il relevé ? élar
igi ? approfondi ? restremt ? Sera-t-Il rcm-
tolacé par le certificat d'études secondai-
res? Ce certificat d'études secondaires
sera-t-il délivré par le lycée lui-même?
utijoindi-a-t-on aux professeurs du lycée,
*111 membre de renseignement supérieur?
(Est-ce, au contraire, tout un jury spécial
S mi se transportera dans le lycée, et qui
ugera les élèves, en s'entourant dail-
eurs de certains éléments d'apprécia-
Aion : carnet de notes, pa,lmarès,etc. etc.?
«V Ce n'est pas de ce point de vue que M.
^Max Lcclère a envisagé la question. La
Sanction, pour lui est d'importance mi-
Eime; l'important, c'est l'enseignement
lui-même ; c'est avant tout 1 enfant lui-
)¡nême , à qui il doit être distribué.
-. M. Leclère fait de l'enseignement, une
Affaire sociale, et l'on comprendra, pour
jpeu que l'on veuille y réfléchir, que la
^question ainsi posée devient terriblement
complexe. Au lieu de déclarer cx-cathé-
vira que toits les enfants seront soumis
vait môme régime, et que « tout tailleur
fide pierres devra lire Homère dans le
liexte ., (c'est ainsi que l'on parle lorsque
M'on s'est grisé du fameux enseignement
Intégral), M. Max Leclère pense que
itistraction doit répondre aux besoins
&e l'individu, et il fait deux catégories
'étudcs répondant à deux catégories
¡¡J'élèves. 1° Ceux qui se destinent aux
professions actives et productives (com-
tacrce, industrie, agriculture) : 2° Ceux
qui se destinent uux carrières libérales
et aux fonctions publiques. Il estime que
les jeunes gens de la première catégorie
cuvent avoir terminé leurs études a
seize ans, tandis que ceux de la seconde
Boivent les continuer jusqu a dix-huit.
Quel (lue soit le but à atteindre, les
programmes devraient tre allégés ; ils
tendraient à faire approfondir un certain
Inoinbre de notions que l'on a, jusqu'à
inaintcnant, seulement effleurées, au
er;ttid t-it. détriment des habitudes de l es-
prit.
; Knfln l'enseignement et l'éducation ne
seraient plus séparés par une sorte de
tossé : les même- individus qui auraient
,Ct charge d'âme » (déc dément l'idée est
ïluns l'air). M. Let l -re serait d'avis d'ad-
Joindre, pour ce motif, un directeur d'é-
rudes au proviseur et aux professeurs. Je |
J'le sais si je me trompe, mais il me sem- j
flble que ce directeur, aurait quelque res- ;
bemblance avec les « professeurs géné-
faux " de Chaptal et des autres collèges
ide la Ville de Paris.
(Juoi qu'il en soit l'innovation pour-
it- Hre bonne. Mais lorsque l'on a mis
le pied dans le crime, ou simplement
sur le terrain des perfectionnements,
— j'allais dire sur le terrain révolution-
naire, — on y avance fatalement; M. Lc-
iclrre comme tout le monde. Donc il con-
li; iue : il demande qu'un comité de pa-
tronage soit créé auprès de chaque
lycée, et que ce comité soit formé par
jntoitic (le professeurs et de pères de fa-
ftiillr, anciens élèves du lycé,e. Ce comité
(Choisirait le proviseur et les directeurs
JI'dudes, après entente avec l'adminis-
tration. Il y aurait ainsi une sorte de lien
permanent entre le lycée et les familles.
f Kt c'est là que l'innovation commence
il sentir le roussi : litablir un lien entre
parents et proviseurs! entre proviseurs
jet élèves !
, Envisagez, s'il vous plaît, en toute
sincérité, et par conséquent sans aucun
parti-pris, l'état d'esprit qui, sur ce su-
jel, règne au lycée, d'une part, dans la]
famille de l'autre.
Le lycée, si dépendant de 1 administra-
tion, est absolument autonome et auto-
crate vis à vis des familles. A toutes les ,
Réclamations d'ordre intérieur, il répond
Siar le règlement — inviolable — ; à tou-
es les observations d'ordre intellectuel,
il montre le programme. C'est à prendre
DU à laisser.
Les parents voient leurs enfants au
Ipartoii-; rien qu'au parloir; ils ne peu-
vent s'arrêter dans la cour pour assister
tin instant à leurs jeux. Les classes — ou-
vertes dans une certaine mesure au pu-
blic dans les pays étrangers — leur sont
rigoureusement fermées; (une des origi-
nalités de l'école alsacienne que je cite
couvent est d'avoir invité les familles
aux examens bi-mensuels, et d'avoir,
par cela même facilité leurs relations
-avec les professeurs).
Sans exagération l'on peut dire que,
pour le lycée, la famille, c'est l'ennemi.
Aussi les familles ne s'intéressent-
(Clles pas au lycée en lui-même ; elles se
Téservent pour les notes de leurs enfants
en composition, pour les inscriptions
ou palmarès, pour le baccalauréat, cou-
ronnement de l'édiflce.
Quant à son influence moralisatrice,
'il faut croire qu'ils la tiennent en mé-
diocre estime, puisque au lieu de s'en
montrer tes champions, ils tolèrent, par
leur silence, les critiques déplacées de
leurs fils paresseux ou récalcitrants; s'y
associent souvent par leurs sourires, et
les provoquent même par des réflexions
tiors de propos. En résumé le lycée et la
famille qui devraient être des associés
pour l'œuvre de l'éducation, ne sont
guère que des belligérants.
Cette enquête sur l'enseignement se-
condaire — avec laquelle, je le répète,
mous n'avons pas encore flni, — ne porte
que sur les lycées de garçons. Or je ne
ocrais pas étonnée que bientôt, il se créât
aussi un mouvement d'opinion concer-
nant les lycées de filles, moins forma-
listes parce qu'ils ne portent pas le poids
'du passé; plus ouverts aussi à l'initiative
des directrices et des professeurs, parce
qu'ils n'ont pas à compter avec le bacca-
lauréat.
Maintes questions pourront être po-
nées. On se demandera, par exemple,
pourquoi envoyer au lycée des fillettes
de moins de douze ans, puisque l'ensei-
gnement qu'elles peuvent s'assimiler
n'est autre que l'enseignementirima.irc1
I La curiosité éveillée sur ce point, on
I comparera les programmes des écoles
| primaires avec ceux des classes élémen-
! taires des lycées, les aptitudes profes-
sionnelles des maîtresses chargées de
les appliquer dans les deux catégories
d'établissements ; et l'on conclura, peut-
1 être qu'il serait plus simple, et aussi plus
fraternel de faire l'éducation en commun
de toutes les petites filles» quelle que soit
la position sociale de leurs parents.
Car il ne s'agit pas, dans une démo-
cratie, d'inventer entre les individus des
liens artificiels; il faut créer des sympa-
thies inaltérables. Or ces sympathies, la
camaraderie, seule, les fait naître et 1 on
n'est camarades que sur les bancs .de
l'école.....
L'heure de cette diffusion des senti-
ments fraternels pourrait être avancée
par la réunion des deux ordres d ensei-
gnement dans les associations d ancien-
nes élèves, et surtout dans les patrona-
ges. Une promenade dans laquelle on
échange ses impressions, une partie de
volant ou de croquet, où les joueuses
luttent sans autre passion que celle du
jeu, préparent naturellement a s asseoir
côte à côte pour écouter la leçon dune
même maîtresse.
Nous applaudirons donc l initiative de
quelques professeurs de lycée de jeunes
filles et d'écoles normales d'institutrices
qui, avec le concours de quelques insti-
tutrices, travailleront dans les réunions
du jeudi et du dimanche à la fusion pour
le reste de la semaine, fusion temporaire
qui, dans beaucoup de cas, s'étendra sur
la vie entière.
PAULINE KERGOMARD.
CONGRÈS FÉMININ INTERNATIONAL
DE LONDRES
Ce congrès aura lieu le 29 juin pro-
chain, dans le Queen'sIlali.
Son programme est divisé en cinq sec-
tions dont voici les titres :
1° Education;
2" Professions pour les femmes;
3" Questions législatives;
4° Questions industrielles ;
50 Travail politique et social.
Voici les sujets qui seront traités dans
la première question. (Les autres ques-
tions sont en dehors de ma spécialité.)
1. — L'ENFANT : VIE ET EDUCATION
(a) Psychologie;
(6) Jardins d'enfants (écoles maternelles
ou enfantines;
(c) Relations entre la vie dans la famille
et la vie il l'école;
(d) Responsabilité des parents:
(e) Education des enfants infirmes ou
arriérés;
II. — L'ECOLE
(a) Organisation de l'Education;
(b) Education primaire, éducation secon-
daire (comprenant l'éducation lit-
téraire, scientifique, manuelle et
physique.
III. — UNIVERSITÉS
{a} En Europe et en Amérique;
(6) Dans la Grande-Bretagne et ses colo-
nies.
IV. — EXPÉRIENCES DE L'EDUCATION
MODERNE
a) Aux Etats-Unis;
A) Sur le Continent;
r) Dans la Grande-Bretagne et l'Irlande ;
) Dans l'Inde et les Colonies;
,>) En Chine et au Japon.
V. — EDUCATION TECHNIQUE
VI. — CO-EDUCATION
(a) Dans les Écoles ;
(6) Dans les Universités.
VII. — EDUCATION DES MAITRES
(a) Pour l'Enseignement général;
(6) Pour les Enseignements spéciaux.
VIII. — EXAMENS ET SYSTÈMES D'EXAMENS
IX. — FEMMES COMME EDUCATRICES
(Ce numéro est joint à la section profes-
sionnelle.)
(a) Registres officiels des Instituteurs;
(6) Titres universitaires.
Voyage de l'Ecole nouvelle
Avis très important
Comme on devait le supposera es adhé-
sions à l'excursion en Tunisie annoncée
dans l' Ecole nouvelle du 25 février, ne se
sont pas fait attendre ; et le maximum des
places disponibles sur le paquebot est déjà
dépassé.
Nous ferons tous nos efforts pour que la
Compagnie générale Transatlantique donne
satisfaction à toutes les demandes qui nous
sont arrivées (réserves faites pour la classe
demandée) mais nous ne pouvons rien pro-
mettre.
Avons-nous besoin d'assurer a nos sous-
cripteurs qu'il n'a pas été inscrit d'autres
demandes que celles auxqueHes a donné
lieu l'avis pubiié dans 1 "Ecole Nouvelle du
25 février et que l'ordre d'inscription est
notre seule règle? A ceux de nos abonnés
en ne pourront faire partie du voyage en
Tunisie, nous disons: Allez en Algérie. Là
aussi, vous verrez de belles choses; là
aussi, vous serez bien accueillis; là aussi,
nous espérons améliorer encore les condi-
tions matérielles et vous rendre l'excursion
agréable et facile. Déjà, la Compagnie gé-
nérale Transatlantique vous a concédé le
demi tarif aller et retour ; de leur côté les
quatre Compagnies de chemin de fer de no-
tre belle colonie viennent de répondre à
nos démarches en vous accordant la même
réduction de 50 010 sur les trois classes,
môme en faveur des parents qui vous ac-
compagneront.
Il est certain, n'est-ce pas, que jamais pa-
reille occasion ne se représentera de visi-
ter, aveo des avantages semblables, les
merveilleuses contrées que vous devez
connaître pour les faire aimer des petits
Français dont vous formez l'esprit.
Que ceux donc de nos abonnés qui, à dé-
faut du voyagp en Tunisie, adopteront l un
des itinéraires 1, 2, 3, 4, (Algérie, voir Ecole
Nouvelle du 25 février), se hâtent de nous
en informer, en indiquant auquel ils s ar-
rêtent.
L'Ecole Nouvelle publiera la liste in-
extenso des souscripteurs aux différents iti-
néraires afin de faciliter l'organisation des
groupements, etc.
CH. DELAGRAVE.
N.-B. — 1. — Rappelons que l'excursion
en Tunisie est strictement limitée aux
membres de renseignement qui ne peuvent
s'y faire accompagner de leurs proches; ai*
contraire, il est loisible, pour l'Algérie, aux
instituteurs d'emmener leurs femmes non
~ institutrices, et réciproquement.
Il. — Plusieurs correspondants ont omis
de joindre à leur demande d inscription
pour le voyage en Tunisie, la somme de
20 francs, dont il leur sera tenu
comme nous l'avons expliqué dans le nu-
méro du 18 février de VEcole Nouvelle. Nous
les prions instamment de nous envoyer
cette somme, et nous invitons les adhé. 1
l'lents nouveaux à vouloir bien se corner-
mer à cette formalité. (Indiquer les deux j
classes préférées.) j
Exposition universelle de 1900.
INSTRUCTION GÉNÉRALE POUR LA PRÉPA-
RATION DE L EXPOSITION DU MINISTÈRE
DE L'INSTRUCTION PUBLIQUE.
I
DISPOSITIONS GENERALES
L'exposition du Ministère de l'instruc-
tion publique.{ enseignement primaire) com-
prendra six sections, savoir :
Ir. section. — Administration-centrale. —
Inspection générale de l'instpuction ori.,
maire. — Inspection académique. --mspec-
tion de l'enseignement primaire.
2* section. — Ecoles maternelles.
3* section. — Ecoles primaires élémentai-
res, classes enfantines, cours complémen-
taires.4, section. -- Ecoles primaires supérieures
et professionnelles, — Ecoles nationales
professionnelles.
5° section. — Ecoles normales pr*ffn aires,
écoles annexes et écoles d'application.
60 section. — Œuvres complémentaires do
l'école : cours d'adultes, conférences, bi-
bliolhèques scolaires, caisses des écoles,
caisses d'épargne scolaires, mutalités sco-]
laires, cantines scolaires, associations di-
verses.
II
DISPOSITIONS SPECIALES AUX DIVERSES
SECTIONS
En abordant la partie de ces instructions
qui concerne le choix et le classement des
objets s*.-»c
chacune des sections ci-dessus, Je tiens w
bien spécifier, Monsieur le Recteur, qu'il né-
s'agit pas, quant à présent, de provoquer
l'envoi immédiat à Paris des divers objets
dont l'énumération va suivre, mais de met-
tre les intéressés en mesure de faire cet
envoi au chef-lieu du département ou au
chef-lieu académique, à la date qui sera fixée
par vous. Il importe en effet que ceux-ci con-
naissent à l'avance les conditions dans les-
quelles seront acceptés les objets scolaires
à exposer. La commission a voulu guider
les intéressés et les commissions dans la
préparation de la plupart des travaux des-
tinés à l'Exposition. Voici l'indication som-
maire des parties essentielles dont se com-
posera chaque exposition.
1. ADMINISTRATION CENTRALE ET INSPEC-
TION GÉNIALE DE L'ENSEIGNEMENT PRIMAIRE.
— L'exposition de l'administration centrale
comprendra : .... (
1" Les collections des lois, règlements et ;
actes administratifs intéressant l'enseigne-
ment primaire public;
2" Les documents relatifs à l'organisation
de l'administration centrale, du conseil su-
périeur de l'instruction publique et des
commissions consultatives;
30 Ses programmes édictés après avis du 1
conseil supérieur;
1° La statistique de l'enseignement pri-
maire;
:'0 Les budgets ;
6° Les catalogues officiels des ouvrages
admis dans les bibliothèques scolaires et
les bibliothèques pédagogiques;
7° Une collection du Bulletin adminis-
tratif; , ,
8° Des rapports d'inspection générale.
L'organisation de cette exposition incom-
bera exclusivement à l'Administration cen-
trale. Vous n'aurez pas à vous en occuper.
Il. — INSPECTION ACADÉMIQUE. — L'exposi- '
tion de l'inspection académique sera repré-
sentée :
to Par la liste chronologique des inspec- 1
teurs d'académie de chaque département
depuis 1854; on indiquera, dans une courte
biographie, leurs noms, prénoms, leurs titres
universitaires et leurs services;
2° Par des extraits des bulletins départe-
mentaux reproduisant les circulaires, pro-
grammes mensuels et directions pédago-
giques de nature à faire apprécier l'impul-
sion donnée dans le département au service
de l'enseignement primaire à partir de 1870;
3" Par un choix de rapports faits au préfet
et au conseil départemental et qui offrent
un intérêt général au point de vue du déve-
loppement de l'enseignement primaire;
4u Par les publications personnelles d'ou-
vrages relatifs il l'enseignement primaire.
Vous voudrez bien inviter les inspecteurs
d'académie à recueillir et à m'adresser ces.
divers documents.
III. INSPECTION PRIMAIRE. — L'exposition
de l'inspection primaire comprendra :
l°Un recueil de bulletins d'inspection. (Ils
seront rctranscrits en supprimant les noms
des communes et des instituteurs);
2" Un recueil de sujets traités dans les
conférences pédagogiques;
3° Les travaux originaux et personnels
des inspecteurs concernant l'enseignement
primaire.
En ce qui touche ces documents, il est né-
cessaire qu'ils me soient adressés avant le
l'Ir mai 1899 (Direction de l'enseignement
primaire, 3" bureau). Il en est, en effet, qui
ligureront dans des publications officielles
dont je devrai, sans tarder, organiser l'im-
pression.
DISPOSITIONS SPÉCIALES AUX ÉCOLES
PUBLIQUES
ÉLÉMENTAIRES ET MATERNELLES
I. — INSTALLATION MATÉRIELLE
L'installation matérielle de l'Exposition
universelle de 1900 comprendra, pour cha-
cune des catégories d'écoles, les construc-
tions scolaires proprement dites, le mobi-
lier scolaire et le matériel d'enseignement.
Les constructions scolaires pourront être
représentées :
1° Par des plans d'ensemble à l'échelle de
5 millimètres par mètre, sans toutefois dé-
passer le demi-grand aigle;
2° Par des vues d'ensemble à vol d'oi-
seau, sans dépasser le même format demi-
grand aigle;
341 Par des détails de plans, façades ou
coupes à l'échelle de i centimètre, sans dé-
passer le format grand aigle;
4° Par des dessins, photographies ou mo-
dèles en relief des parties les plus intéres-
santes de l'installation des différents ser- 1
vices; les dessins à des échelles variables,
sans dépasser le format demi-grand ;ngtc ;
les photographies du format 13 sur 18 au
minimum, non collées ;
5° Des notices relatives aux bâtiments
scolaires, aux détails des constructions, sys-
tèmes d'aération, de chautrage, de ventila-
tion, etc., pourront accompagner les plans,
dessins, particulièrement en ce qui con-
cerne les groupes scolaires des grandes
villes, les écoles primaires supérieures im-
portantes et les écoles normales.
Les dessins des trois premières catégo-
ries seront surtout exposés dans des car-
tons ou sur des meubles spéciaux, tour-
nants ou autres; ceux de la quatrième caté-
gorie seront, autant que possible, exposés
sur les surfaces murales.
Les dessins seront exécutés soit par des
architectes, soit par les élèves ou les maî-
tres, d'après un relevé sur place.
Pour éviter l'encombrement, et aussi pour
faciliter le travail des diverses commis-
sions, vous voudrez bien inviter les inspec-
teurs d'académie à désigner parmi les
écoles du département des différents types
celles qui remplissent les meilleures con-
ditions d'installation et dont les plans peu-
vent être présentés comme des modèles. Il
suffirait d un exemplaire, deux au plus de
chaque type (écoles primaires supérieures,
écoles élémentaires de ville, de bourg ou
hameau, écoles maternelles).
Ces instructions ne concernent que les
maîtres et maîtresses dont les écoles ont
été choisies par la Commission départe-
mentale dans sa réunion du 9 février.
II. — ORGANISATION PÉDAGOGIQUE
Les écoles maternelles, primaires, élé-
mentaires, classes enrantines, cours com-
plémentaires, écoles primaires supérieu-
res, seront appelés à exposer particulière-
ment sous ce titre :
1° La répartition détaillée, par mois ou
par trimestre, dos matières du programme
officiel adopté dans chaque département;
2° Les règlements intérieurs des écoles;
3° Les registres scolaires;
4° Des spécimens d'images, bons points
autres récompenses;
5° Des photographies représentant les
exercices col lecti fs des él(%,vos: : mouvements,
évolutions et jeux des enfants des écoles
maternelles, et pour les écoles primaires,
élémentaires et supérieures, les travaux
manuels, le jardinage, les manipulations,
le dessin, le modelage, la gymnastique, les
jeux, etc.
III. — TRAVAUX DES MAITRES
Les travaux des maîtres se composeront :
10 Des cahiers de préparation des classes ;
20 Des cahiers do textes;
3° Des travaux et mémoires relatifs à t or-
ganisation des écoles, aux méthodes et aux
procédés d'enseignement ;
4" Des registres renfermant les procès-
verbaux des conférences pédagogiques d'un
can tcH^d^iD^villocm d'une oircog^pripli^
*^^es^cumenU^iatifs aux bibliothè.
ques pédagogiques, à leur composition et à
leur fonctionnement ;
IV. — TRAVAUX DES ÉLÈVES
Les travaux des élèves seront représen- ;
tés par les objets ci-après : j
to Cahiers de devoirs mensuels ou de
compositions;
2° Cahiers de roulement;
3° Cahiers de devoirs;
4° Cahiers spéciaux (morale, dessin, tra-
vaux manuels, exercices de cartographie,
etc.); 1
5° Collections de travaux manuels (plia-
ge, tressage, tissage, cartonnage, couture,
Lravaux du fer et du bois) ;
6° Pour les écoles maternelles, cahiers de
dessin des jeunes enfants. j
Les cahiers de devoirs mensuels devront 1
comprendre,pour un élève, tous les devoirs
et exercices faits par lui depuis son entrée
dans une école. Les cahiers de roulement j
ou de devoirs renfermeront les exercices
exécutés au cours des années scolaires
1897-1893 ou 1808-1809.
Ces travaux présenteront un caractère
absolu de sincérité et n'auront pas été pré-
parés spécialement en vue de l'exposition. ,
Ils (levrontêtre examinés avec le plus grand
soin par la Commission départementale
chargée du choix des documents à trans-
mettre à la Commission académique. Cha-
que département n'en fournira qu'un petit
nombre triés parmi les meilleurs.
Sauf pour les écoles maternelles et les
classes enfantines, le dessin à l'échelle, ou
le croquis soigneusement coté devra accom-
pagner tout exercice de travaux manuels
(filles et garçons).
(A suivre.)
LA
COMPOSITION DE PÉDAGOGIE
AUX EXAMENS DU PROFESSORAT DES ÉCOLES
NORMALES
(Suite)
Les développements. Développer, c'est-
prouver. Nature de la preuve en compo-
sition française.
Comme l'effort principal de l'enseigne-
ment porte sur « le plan ». on rencontre
dans un assez grand nombre de copies des
tentatives plus ou moins réussies de mise
en ordre des idées.
Au contraire, d une façon très générale,
on ne sait pas développer. Le développement
n'est que du délayage, au lieu d'être une
preuve. On ne se rend pas compte de ce
qu'est une preuve en composition fran-
çaise.
L'affirmation qui lui vient et qu'il écrit
demeure une hypothèse sans valeur, tant
que l'auteur ne l'a pas vérifiée pour son
compte et prouvée pour le compte d'autrui.
Cette vériticalion, cette preuve sont de
même nature dans tous les ordres de con-
naissances. En géométrie, on prouve que
les trois angles d'un triangle sont égaux à
deux droits en démontrant que les trois
angles équivalent aux angles formés au-
tour d'un point, d'un morne côté d une
droite, dans un même plan. On démontre
que la rouille est une combustion, en iden-
tifiant les deux phénomènes par recours à
un moyen terme qui les conlicnt tous deux
(combinaison avec t'oxygène).
lie même, pour reprendre notre exemple,
nous prouverons que la réflexion est néces-
saire à la mémoire en identifiant les deux
facultés sous un moyen terme : nous ex-
pliquerons que réfléchir, c est chercher
sous l'amas des caractères secondaires qui
les recouvrent les rapports essentiels des
choses. Nous expliquerons aussi qu'une mé-
moire n'est bonne que quand elle est bien
organisée, c'est-à-dire quand les souvenirs
y sont classés suivant les rapports essentiels
des choses. Dès lors, la démonstration est
faite.Mais l'art d'écrire consistant à prendro la
peine pour soi afin de l'épargner au lec-
teur, on évitera les formules abstraites
comme celles que nous venons id 'ênoncer,
en leur donnant la forme concrète d exem-
ples très nets.
Par conséquent, la preuve en composition
française, consiste en un exemple saisis-
sant qui met en lumière la ressemblance
profonde de deux idées dont un examen
superficiel ne permettait d'apercevoir d'a-
bord que les dissemblances.
Voila le cas le plus général. Si l'on veut
étudier tous les cas possibles, on verra que
toutes nos croyances, toutes nos affirma-
tions, toutes nos négations, toutes les ques-
tions, toutes les réponses se réduisent à
cinq cas : ou on affirme (ou l'on nie) soit
l'existence de quelque chose, soit un rap-
port de coexistence entre deux ou plusieurs
choses, soit un rapport de succession, soit
un rapport de cause à effet, soit un rapport
de ressemblance.
Par conséquent, tout exemple qui,suivant
le cas, ne prouve pas un rapport de coexis-
tence ou de succession, de causalité ou de
ressemblance, ne vaut rien.
La plupart des candidats s'épargnent
l'effort de rechercher un exemple démons-
tratif, caractéristique. Ils réaffirment à sa-
tiété, en d'autres termes, leur affirmation
première : ils croient que ces ré a ffirma-
tions en termes énergiques peuvent tenir
lieu de preuve ; mais cela s'appelle en bon
français du délayage. Voici un exemple em-
prunté besoin à une copie : It L'entrepreneur a
esoin d'une bonne mémoire pour s'acquit-
ter utilement de ses multiples travaux,
l'ouvrier pour être attentif à son travail,
l'avocat pour ne' pas rester court dans sa
plaidoirie. Il 11 n'y a dans ce passage aucune
preuve de l'affirmation qu'une bonne mé-
moire est nécessaire et, si l'on veut s'en
convaincre, remplaçons « bonne mémoire »
par « bonne santé » et la phrase peut demeu-
rer telle quelle : donc rien n'est caractéris-
tique : c'est du bavardage inutile.
Dans une autre copie nous relevons par-
mi cinquante autres cette phrase : « Dans
la vie journalière, une personne qui aura
peu de mémoire commettra peut-être quel-
ques petites légères, des oublis sans gra-
vité, mais elle ne tombera pas dans des
fautes irrémédiables. D'autre part... »» Ce
sont des affirmations très vagues qui peu-
vent être vraies, qui peuvent être fausses,
la dernière surtout. Il n'y a pas trace de
développement.
Nous ne craignons pas de multiplier les
exemples pour les livrer aux méditations
des candidats, parce que ces fautes qui
consistentà délayer, à affirmer d'une façon
tranchante, au lieu de prouver, sont la
règle et non l'exception dans les copies.
Voici un passage tiré de l'une des meil-
leures copies du concours : « Mais à quoi
serviraient les idées particulières seules ?
Il n'y a que les idées générales qui aient
une véritable valeur. Or elles résultent de
la comparaison .des premières et elles né-
cessitent la réflexion. » Ce sont autant d'af-
tirmaliom; très vagues qui attendent non
seulement une preuve, mais quelques ex-
plications destinées à leur donner un sens
réel. La deuxième phrase est une tète de
paragraphe, la troisième aussi, et c'est pure
incohérence que de les coudre bout à bout.
Voici quelques affirmations tout aussi
vides de contenu réel, mais prétentieuses :
«L'histoire des théories pédagogiques et
d'autre part les résultats dus aux procédés
d'enseignement de ces trois derniers siècles
en particulier en font foi. J) L'expression
« en particulier J) est une trouvaille : ne
semble -t-elle pas introduire de la précision
veiteftgg A'ft&fEflÊÉlàSAtejjL
HQlSiikifcIwi?- 'avgt1 pilbwfflfl?
s'écrie un autre, que de tout temps se sont
efforcés de résoudre non seulement les
philosophes, mais encore tous ceux que les
questions d'éducation intéressent. » C'est
clair, n'est-ce pas? et d'une conception fa-
cile à réaliser!
Ce genre de psitlacisme est malheureuse-
ment très fréquent. Croit-on qu'il fasse au-
tre chose de juxtaposer des mots vides de
sens pour lui, le candidat qui écrit IC La ré-
llexion creuse les idées ; elle en prend une
connaissance plus profonde, plus exacte.
Elle combine, rapproche, sépare, juge. Les i
résultats qu'elle produit sont merveilleux. »
Que dire des exemples de verbiage qui sui-
vent? « C'est par le jugement que nous
pourrons jouer un rôle utile dans la so-
ciété. » « C'est gràce à la réflexion que
l'esprit arrive à voir le rôle de ces idées et
à bien marquer l'importance qu'il convient
do leur donner. Il \' La réflexion est l'appli-
cation de l'intelligence aux matériaux dans
le but de les mieux pénétrer. Il
On aime les expressions très vagues : Il le
rote des idées ; les l'umières de la raison;
la grandeur du rôle du maître », eLc., etc.
Certaines phrases se retrouvent dans
huit ou dix copies: elles viennent évidem-
ment do quelque mauvais manuel : « La
rél1cxion, c'est l'intelligence se gouvernant
elle-même et s'appliquant où elle veut. Il
Nous sommes bien édifies sur la réllexion!
Pour une définition précise, c'est une défi-
nition précise! Les manuels écrits dans ce
style nous font un grand mal. Peut-être
cette phrase « L'homme qui réfléchit exa-
mine tout à la clarté de la raison >< a-t-elle
la même origine? car elle est souvent ré-
pétée.
Ces prétendues définitions par le moyen
de métaphores très vagues sont tun vérita-
ble refus de chercher une définition.
Parfois on croit faire illusion sur son
verbiage en ayant recours à des mots qui
semblent précis, et qui, examinés de près,
ne disent rien. Il La rÚllexion nous donne
(les idées justes, elle nous fait acquérir de
la précision dans nos jugements, de la net-
teté dans les conceptions. n C'est du pur ver-
biage encore'
Nous trouvons fréquemment employées
des expressions d'un usage courant en pé-
dagogie-et dont le sens est très difficile à
fixer : « La réflexion est la condition du
travail vraiment personnel... par elle l'esprit
enrichit sa substance. » La réflexion fait les
idées nôtres — c'est grâce à elle que nous
nous assimilons les connaissances. Il On
croit que toutes ces expressions sont clai-
res eL tels candidats qui n'ont jamais U'a-
vaillé personnellementqui ne sesontjamais
rien assimilé à fond, emploient avec une vi-
sible satisfaction ces expressions qu ils se-
raient bien incapables de définir.
Pour nous résumer, le défaut d explica-
tion, l'absence de preuve se réduisent, en
dehors des cas d'incapacité, à une certaine
paresse intellectuelle yui laisse la mémoire
verbale suggérer des affirmations que la pen-
sée ne réalise pas. On se p!ace, par horreur
d'un effort d'atLention, dans 1 état d un per-
roquet qui chante la Marseillaise. Par poli-,
tesse on a eu recours au grec pour dési-
gner la paresse ou l incapacité des écrivains
qui croient penser quand ils bavardent
(psitlacisme).........
C'est de cette inactivité d esprit d ou pro-
viennent les pensées non élaborées, que
vient aussi l'ahus des termes sans significa-
tion précise, tels que le mot chose. Par
exemple, un candidati vient de parler de la
mémoire et de la réflexion, il ajoute « les
deux choses ne s'excluent pas Il. Paresse
d'un esprit qui esquive la recherche du mot
juste. Un autre écrit : cc Beaucoup placent
la mémoire à une certaine distance des au-
tres facultés » : le candidat voulaitexprimer
l'idée qu'on la place au-dessous... Un autre
écrira encore: Il Me trouvant dans telle
circonstance particulière H,.. mais il est
inutile d'insister: ces exemples suffisent.
Nous ne parlerons pas des sots qui pré-
parent un long paragraphe pour enchâsser
une citation presque toujours prétentieuse,
et nous passerons à un défaut très général
qui provient de l'insuffisance .d'efforts d'at-
tention pour embrasser d'un coup d'œil la
totalité d'un paragraphe. Souvent l'atten-
tion accordée à une phrase épuise la vi-
gueur totale disponible et le candidat n'est
plus à mème do sentir l'incohérence que
forment deux ou plusieurs phrases succes-
sives. Dans les cas graves, ilcommander au candidat un régime forti-
fiant...
Les exemples de cette incohérence de pensée
dans le développement d'un paragraphe se
présentent en foule. « D'ailleurs, écrit un
professeur délégué, la rétlexion môme rend
l'acquisition plus facile, plus précise, plus
féconde. Pour arriver à porter un juge-
ment raisonnable sur Louis XIV, il me faut
étudier les événements de son règne i vais-
jt) les emmagasiner sans en chercher la
cause, la signilleation, l'enchaînement, sans
en chercher la portée historique ? Non, ce
serait faire un travail maladroit, stérile et
fort ennuyeux. »
D'abord le candidat annonce que la ré-
flexion rend l'acquisition plus précise, plus
féconde. On attend le développemenL,c est-
à-dire l'explication, la preuve de cette tri-
ple affirmation. — Mais aussitôt, il est
question de tout autre chose, de porter un
jugement raisonnable, puis de chercher la
cause, la signification, etc., sans qu'il y
ait aucun lien apparent entre l'affirmation
première et ce qui suit. La conclusion elle-
même du paragraphe porte sur une affirm»
tion nouvelle, différente de l'affirmatioft
qui est à prouver : c'est l'incohérence ab.
solue.
Veut-on un autre exemple d'incohérence
la pris dans une bonne copie? « La réflexion est
a condition du progrès; la routine causée
par l'absence de réflexion, n'a jamais rien
découvert ni rien inventé, et ce qui fait lt
gloire ne notre siècle, la rénovation des
études historiques, la géographie élevée 1
la hauteur d'une science, les admirables d.
couvertes scientifiques et leurs applica.
tions... tous ces progrèssontdusal'observ&'
tion, à la réflexion, au jugement. Ainsi saut
celle faculté, il n'y a pas de progrès posai-
ble, ni moral, ni intellectuel, etc. Il Il S'agit
de prouver que la réflexion est la condition
du progrès. On l'affirme en délayant sop
affirmation, puis on conclut que le progrès
est dû à l'observation, au jugement, à 1.
rétlexion! On veut prouver qu'un champ
appartient à Paul; on prouve qu'il appar-.*
tient à Jean, à Pierre et aussi pour une pari
indéterminée à Paul : c'est la logique d'un
enfant de deux ans! D'autre part, la conclu-
sion déclare qu'il n'y a pas de progrès mo-
rat possible et il n'en a pas été question
dans le paragraphe.
Citons encore une autre incohérence :
« la mémoire et, la réflexion sont également
nécessaires : en effet, dans la vie pratique,
la première nous est d'un inestimable se-
cours. » On dit que la mémoire est néces-
saire et, à la ligne suivante, elle n'est plus
que d'un inestimable secours. Le candidat
ignore le sens des mots qu'il emploie.
Toutes les copies, sans exception, four-
millent d'incohérences pareilles : comment
en serait-il autrement quand les candidats,
au lieu dA réfléchir, d'observer, de chercher
se livrent à un verbiage intempérant, à tra-
vers cinq ou six pages immenses?
Toutefois il arrive quo cette incohérence
provient réellement d'une ignorance de la
nature du paragraphe : aussi est-il néoes-
saire de s'arrêter sur ce point très impôts
tant.
NATURE DU PARAGRAPHE
Le paragraphe est en quelque sorte l'u/iffé
unique. Beaucoup de gens croient crin3 un
paragraphe quand ils font une énumération
d'affirmations distinctes dont chacune de-
vrait être une tête de paragraphe. Cet entas-
sement, par quelqu'un qui veut tout dire à
la fois, d'affirmations hétérogènes, produit
sur le lecteur comme un étourdisse-
ment. Il lui semble que cinq ou six person-
nes lui parlent à la fois : il ne sait qui en-
tendre, et, en réalité, il n'entend personne.
C'est une règle de bon sens que, pour un
paragraphe, une affirmation suffit. Si vous
entassez les détails, comme font les mau-
vais peintres, l'attention ne sait où se pren-
dre, à des pensées et à des images avor-
tées succèdent des pensées et des images
avortées : il ne reste de la lecture qu'un
sentiment de fatigue.
On peut ajouter que les candidats cou-
pent généralement. leurs paragraphes en
deux : ils ne savent pas se servir des exem-
pies. habitude, ils développent leur pensée
d'une façon abstraite, puis ils la dévelop-
pent à nouveau par des exemples. Il y a
juxtaposition et répétition au lieu que tes
exemples soient étroitement reliés à l affir-
mation abstraite, au lieu qu'il y ait fusion
intime. ,, .
Nous ne pouvons ici donner d exemples
de paragraphes bien compris, mais nous
engageons vivement les candidats à étudier
do 'trcs près la deuxième partie du Discours
de la Méthode. Ils verront avec quelle sim-
plicité et quelle logique Descarles développe
dans chaque paragraphe une affirmation
unique : le premier et le deuxième para-
graphes sont bien instructifs à étudier t
Voilà un auteur qui n'est ni pressé, ni inco-
hérent! Sa pensée toujours calme, d'une
logique tranquille, va sou chemin, prouvant
chaque affirmation avant de passer à la
suivante..
Quand, après avoir corrige une dizaine do
copies, nous relisions quelques pages de
Descartes, nous demandons pardon de le
dire, mais il nous semblait qu'au sortir
d'une réunion d'énervés et d'agités, nous
subissions l'influence rassérénante d une
pensée puissante, calme, patiente, tran-
quille.
(A suivre.)
NOUVEAUX DOCUMENTS
Certes, le public a pris parti depuis tonstcmp!
dans le proues qui se déroule sous ses yeux de-
puis 10 ans déjà - et sans interruption1 - entra
Lt routine, l'ignorance, 1 un côte ; le Travail et
Proeivs, de 1 autre..
La presse entière, fidèle à sa mission, a rendu
compte uvee une bienveilhuic • constante. des
résultats décisifs obtenus par cet établissement
médical sans rival qui a 110111 l 'InsliLtit Druiiet
(fondé eu 18^8); mais il est bon et util" <|ue t ,»n
sache que les dévoues praticiens attu'liôs àcetta
maison sont ton jours sur la brèche et que leur
zèle ne se ralentit pas. On leur doit de publier
les témoignages de reconnaissance qui leur
sont adressés par ceux qu'ils ont délivrés de
leurs souffrances......
C est pourquoi nous reproduisons aujourd IIUI
la lettre suivante, si touchante dans sa simpli-
cité et que nous traduisons du flamand :
CI Ostende, le 17 novembre 1898.
« Monsieur.
« Je manquerais à mon devoir si je ne vous
« signalais 1 heureux résultat de mon trait'-mcnt.
« Grâce à vos bons conseils et à t'''f)i.'actte de
14 vos remed'-s. je puis parfaitement C,\Ufl'rt'r
« avec toute personne sans qu'il soit nécessaire
« de me faire répétct,.
« Je vous remercie, M. le Docteur, de la lJkn-
<1 veillance avec laquelle vous avez igi à i'i"'J
« égard et de m'avoir guérie de la surdité dont
« je sourirais depuis si longtemps.
Veuillez accepter, je vous prie, Monsieur, les
« remerciements dévoués de
<1 Maria FHANCO, 52, rue de Rome, Ostende. •
Kt celle-ci ! Quelles consolations n'apportera-t-
elle pas aux parents - si iionibreu\ nelas j
qui voient souttrir et s'étioh^- leur c iers petiLst
II s'agit là d'un de ces cas dt\«uit la guérison
desquels 11 recule encore la thérapeutique mo-
derne : une lésion du tympan par suite d'abcès.
Le traitement de l'Institut D rouet en a eu rai-
son en 35 jours, ainsi qu'en témoignent les li-
gnes suivantes :
CI Le Chêne-Vert de Gourgé, l'r novembre 1898.
« Monsieur,
(1 Vous m'excuserez d'avoir attendu jusqu'à ce
ta jour pour vous donner des nouvelles de mon
« petit garçon..
(1 Je puis vous assurer aujourd hui qu il est
« complètement guéri. Il y a 3 semaines que l'e-
« coulement a totalement disparu. Il n y a plus
« aucune trace d'inflammation dans l'oreille ni
« de démangeaisons.
« C'est avec joite et reconnaissance que je vous
« remercie encore de m'avoir rendu un aussi
« grand service. DENOLX. -
Il est réconfortant de voir que si le mal no.
désarme pas, le médecin, lui aussi, poursuit sa
tâche sans défaillance et combat victorieuse-
ment. - .
Faut-il rappeler encore quel pas de géant
l'Institut Drouet a fait faire à la théramujquel
dans la lutte contre les Maladies de la Poitrine.
en créant, après de longues et patientes études,,
sa Mettre Antiphymique ? ,
co.mplent Nous CroYOh: plus à cet Eta-,1
de vulgarisation médicale par ® Gorge',
Journal de ta Surdité, des Matad^f.^
et du Nez et le ^Questionnaire patho-
Ces journaux, accompa;ne, aiDs: .t!ue sont envoyés gra-
loglque qui les acoempab. ,agée au Dr, itr.
tuitemcl, sur demande adr^ ; »ur lectur;
boulevard Hochecbouart, à Paris. «£■ 'Vrlon •
rassurera bien des soaftrants,
tract nu ils couvent recouvrer une sanvc qu 1»
avaient touf lieu de croire & jamais
mise. whtJiMn»
Choses de
renseignement
Nous n'en avons pas fini avec l'cnquôtc
aur la réforme de l'enseignement ; et
'c est heureux, car la hâte ne vaut rien,
en ces affaires-là. Au moment où 1 on :
croit la situation sauvée, grâce à ccrtai-
fies modifications de détail et de forme,
aissant intact le rond souvent vicié, une
observation peut surgir qui permet d en-
visager le néant des demi-mesures.
Le baccalauréat sera-t-il maintenu^ou
Supprimé? sera-t-il simplement modifié?
5l dans quel sens? sera-t-il relevé ? élar
igi ? approfondi ? restremt ? Sera-t-Il rcm-
tolacé par le certificat d'études secondai-
res? Ce certificat d'études secondaires
sera-t-il délivré par le lycée lui-même?
utijoindi-a-t-on aux professeurs du lycée,
*111 membre de renseignement supérieur?
(Est-ce, au contraire, tout un jury spécial
S mi se transportera dans le lycée, et qui
ugera les élèves, en s'entourant dail-
eurs de certains éléments d'apprécia-
Aion : carnet de notes, pa,lmarès,etc. etc.?
«V Ce n'est pas de ce point de vue que M.
^Max Lcclère a envisagé la question. La
Sanction, pour lui est d'importance mi-
Eime; l'important, c'est l'enseignement
lui-même ; c'est avant tout 1 enfant lui-
)¡nême , à qui il doit être distribué.
-. M. Leclère fait de l'enseignement, une
Affaire sociale, et l'on comprendra, pour
jpeu que l'on veuille y réfléchir, que la
^question ainsi posée devient terriblement
complexe. Au lieu de déclarer cx-cathé-
vira que toits les enfants seront soumis
vait môme régime, et que « tout tailleur
fide pierres devra lire Homère dans le
liexte ., (c'est ainsi que l'on parle lorsque
M'on s'est grisé du fameux enseignement
Intégral), M. Max Leclère pense que
itistraction doit répondre aux besoins
&e l'individu, et il fait deux catégories
'étudcs répondant à deux catégories
¡¡J'élèves. 1° Ceux qui se destinent aux
professions actives et productives (com-
tacrce, industrie, agriculture) : 2° Ceux
qui se destinent uux carrières libérales
et aux fonctions publiques. Il estime que
les jeunes gens de la première catégorie
cuvent avoir terminé leurs études a
seize ans, tandis que ceux de la seconde
Boivent les continuer jusqu a dix-huit.
Quel (lue soit le but à atteindre, les
programmes devraient tre allégés ; ils
tendraient à faire approfondir un certain
Inoinbre de notions que l'on a, jusqu'à
inaintcnant, seulement effleurées, au
er;ttid t-it. détriment des habitudes de l es-
prit.
; Knfln l'enseignement et l'éducation ne
seraient plus séparés par une sorte de
tossé : les même- individus qui auraient
,Ct charge d'âme » (déc dément l'idée est
ïluns l'air). M. Let l -re serait d'avis d'ad-
Joindre, pour ce motif, un directeur d'é-
rudes au proviseur et aux professeurs. Je |
J'le sais si je me trompe, mais il me sem- j
flble que ce directeur, aurait quelque res- ;
bemblance avec les « professeurs géné-
faux " de Chaptal et des autres collèges
ide la Ville de Paris.
(Juoi qu'il en soit l'innovation pour-
it- Hre bonne. Mais lorsque l'on a mis
le pied dans le crime, ou simplement
sur le terrain des perfectionnements,
— j'allais dire sur le terrain révolution-
naire, — on y avance fatalement; M. Lc-
iclrre comme tout le monde. Donc il con-
li; iue : il demande qu'un comité de pa-
tronage soit créé auprès de chaque
lycée, et que ce comité soit formé par
jntoitic (le professeurs et de pères de fa-
ftiillr, anciens élèves du lycé,e. Ce comité
(Choisirait le proviseur et les directeurs
JI'dudes, après entente avec l'adminis-
tration. Il y aurait ainsi une sorte de lien
permanent entre le lycée et les familles.
f Kt c'est là que l'innovation commence
il sentir le roussi : litablir un lien entre
parents et proviseurs! entre proviseurs
jet élèves !
, Envisagez, s'il vous plaît, en toute
sincérité, et par conséquent sans aucun
parti-pris, l'état d'esprit qui, sur ce su-
jel, règne au lycée, d'une part, dans la]
famille de l'autre.
Le lycée, si dépendant de 1 administra-
tion, est absolument autonome et auto-
crate vis à vis des familles. A toutes les ,
Réclamations d'ordre intérieur, il répond
Siar le règlement — inviolable — ; à tou-
es les observations d'ordre intellectuel,
il montre le programme. C'est à prendre
DU à laisser.
Les parents voient leurs enfants au
Ipartoii-; rien qu'au parloir; ils ne peu-
vent s'arrêter dans la cour pour assister
tin instant à leurs jeux. Les classes — ou-
vertes dans une certaine mesure au pu-
blic dans les pays étrangers — leur sont
rigoureusement fermées; (une des origi-
nalités de l'école alsacienne que je cite
couvent est d'avoir invité les familles
aux examens bi-mensuels, et d'avoir,
par cela même facilité leurs relations
-avec les professeurs).
Sans exagération l'on peut dire que,
pour le lycée, la famille, c'est l'ennemi.
Aussi les familles ne s'intéressent-
(Clles pas au lycée en lui-même ; elles se
Téservent pour les notes de leurs enfants
en composition, pour les inscriptions
ou palmarès, pour le baccalauréat, cou-
ronnement de l'édiflce.
Quant à son influence moralisatrice,
'il faut croire qu'ils la tiennent en mé-
diocre estime, puisque au lieu de s'en
montrer tes champions, ils tolèrent, par
leur silence, les critiques déplacées de
leurs fils paresseux ou récalcitrants; s'y
associent souvent par leurs sourires, et
les provoquent même par des réflexions
tiors de propos. En résumé le lycée et la
famille qui devraient être des associés
pour l'œuvre de l'éducation, ne sont
guère que des belligérants.
Cette enquête sur l'enseignement se-
condaire — avec laquelle, je le répète,
mous n'avons pas encore flni, — ne porte
que sur les lycées de garçons. Or je ne
ocrais pas étonnée que bientôt, il se créât
aussi un mouvement d'opinion concer-
nant les lycées de filles, moins forma-
listes parce qu'ils ne portent pas le poids
'du passé; plus ouverts aussi à l'initiative
des directrices et des professeurs, parce
qu'ils n'ont pas à compter avec le bacca-
lauréat.
Maintes questions pourront être po-
nées. On se demandera, par exemple,
pourquoi envoyer au lycée des fillettes
de moins de douze ans, puisque l'ensei-
gnement qu'elles peuvent s'assimiler
n'est autre que l'enseignementirima.irc1
I La curiosité éveillée sur ce point, on
I comparera les programmes des écoles
| primaires avec ceux des classes élémen-
! taires des lycées, les aptitudes profes-
sionnelles des maîtresses chargées de
les appliquer dans les deux catégories
d'établissements ; et l'on conclura, peut-
1 être qu'il serait plus simple, et aussi plus
fraternel de faire l'éducation en commun
de toutes les petites filles» quelle que soit
la position sociale de leurs parents.
Car il ne s'agit pas, dans une démo-
cratie, d'inventer entre les individus des
liens artificiels; il faut créer des sympa-
thies inaltérables. Or ces sympathies, la
camaraderie, seule, les fait naître et 1 on
n'est camarades que sur les bancs .de
l'école.....
L'heure de cette diffusion des senti-
ments fraternels pourrait être avancée
par la réunion des deux ordres d ensei-
gnement dans les associations d ancien-
nes élèves, et surtout dans les patrona-
ges. Une promenade dans laquelle on
échange ses impressions, une partie de
volant ou de croquet, où les joueuses
luttent sans autre passion que celle du
jeu, préparent naturellement a s asseoir
côte à côte pour écouter la leçon dune
même maîtresse.
Nous applaudirons donc l initiative de
quelques professeurs de lycée de jeunes
filles et d'écoles normales d'institutrices
qui, avec le concours de quelques insti-
tutrices, travailleront dans les réunions
du jeudi et du dimanche à la fusion pour
le reste de la semaine, fusion temporaire
qui, dans beaucoup de cas, s'étendra sur
la vie entière.
PAULINE KERGOMARD.
CONGRÈS FÉMININ INTERNATIONAL
DE LONDRES
Ce congrès aura lieu le 29 juin pro-
chain, dans le Queen'sIlali.
Son programme est divisé en cinq sec-
tions dont voici les titres :
1° Education;
2" Professions pour les femmes;
3" Questions législatives;
4° Questions industrielles ;
50 Travail politique et social.
Voici les sujets qui seront traités dans
la première question. (Les autres ques-
tions sont en dehors de ma spécialité.)
1. — L'ENFANT : VIE ET EDUCATION
(a) Psychologie;
(6) Jardins d'enfants (écoles maternelles
ou enfantines;
(c) Relations entre la vie dans la famille
et la vie il l'école;
(d) Responsabilité des parents:
(e) Education des enfants infirmes ou
arriérés;
II. — L'ECOLE
(a) Organisation de l'Education;
(b) Education primaire, éducation secon-
daire (comprenant l'éducation lit-
téraire, scientifique, manuelle et
physique.
III. — UNIVERSITÉS
{a} En Europe et en Amérique;
(6) Dans la Grande-Bretagne et ses colo-
nies.
IV. — EXPÉRIENCES DE L'EDUCATION
MODERNE
a) Aux Etats-Unis;
A) Sur le Continent;
r) Dans la Grande-Bretagne et l'Irlande ;
) Dans l'Inde et les Colonies;
,>) En Chine et au Japon.
V. — EDUCATION TECHNIQUE
VI. — CO-EDUCATION
(a) Dans les Écoles ;
(6) Dans les Universités.
VII. — EDUCATION DES MAITRES
(a) Pour l'Enseignement général;
(6) Pour les Enseignements spéciaux.
VIII. — EXAMENS ET SYSTÈMES D'EXAMENS
IX. — FEMMES COMME EDUCATRICES
(Ce numéro est joint à la section profes-
sionnelle.)
(a) Registres officiels des Instituteurs;
(6) Titres universitaires.
Voyage de l'Ecole nouvelle
Avis très important
Comme on devait le supposera es adhé-
sions à l'excursion en Tunisie annoncée
dans l' Ecole nouvelle du 25 février, ne se
sont pas fait attendre ; et le maximum des
places disponibles sur le paquebot est déjà
dépassé.
Nous ferons tous nos efforts pour que la
Compagnie générale Transatlantique donne
satisfaction à toutes les demandes qui nous
sont arrivées (réserves faites pour la classe
demandée) mais nous ne pouvons rien pro-
mettre.
Avons-nous besoin d'assurer a nos sous-
cripteurs qu'il n'a pas été inscrit d'autres
demandes que celles auxqueHes a donné
lieu l'avis pubiié dans 1 "Ecole Nouvelle du
25 février et que l'ordre d'inscription est
notre seule règle? A ceux de nos abonnés
en ne pourront faire partie du voyage en
Tunisie, nous disons: Allez en Algérie. Là
aussi, vous verrez de belles choses; là
aussi, vous serez bien accueillis; là aussi,
nous espérons améliorer encore les condi-
tions matérielles et vous rendre l'excursion
agréable et facile. Déjà, la Compagnie gé-
nérale Transatlantique vous a concédé le
demi tarif aller et retour ; de leur côté les
quatre Compagnies de chemin de fer de no-
tre belle colonie viennent de répondre à
nos démarches en vous accordant la même
réduction de 50 010 sur les trois classes,
môme en faveur des parents qui vous ac-
compagneront.
Il est certain, n'est-ce pas, que jamais pa-
reille occasion ne se représentera de visi-
ter, aveo des avantages semblables, les
merveilleuses contrées que vous devez
connaître pour les faire aimer des petits
Français dont vous formez l'esprit.
Que ceux donc de nos abonnés qui, à dé-
faut du voyagp en Tunisie, adopteront l un
des itinéraires 1, 2, 3, 4, (Algérie, voir Ecole
Nouvelle du 25 février), se hâtent de nous
en informer, en indiquant auquel ils s ar-
rêtent.
L'Ecole Nouvelle publiera la liste in-
extenso des souscripteurs aux différents iti-
néraires afin de faciliter l'organisation des
groupements, etc.
CH. DELAGRAVE.
N.-B. — 1. — Rappelons que l'excursion
en Tunisie est strictement limitée aux
membres de renseignement qui ne peuvent
s'y faire accompagner de leurs proches; ai*
contraire, il est loisible, pour l'Algérie, aux
instituteurs d'emmener leurs femmes non
~ institutrices, et réciproquement.
Il. — Plusieurs correspondants ont omis
de joindre à leur demande d inscription
pour le voyage en Tunisie, la somme de
20 francs, dont il leur sera tenu
comme nous l'avons expliqué dans le nu-
méro du 18 février de VEcole Nouvelle. Nous
les prions instamment de nous envoyer
cette somme, et nous invitons les adhé. 1
l'lents nouveaux à vouloir bien se corner-
mer à cette formalité. (Indiquer les deux j
classes préférées.) j
Exposition universelle de 1900.
INSTRUCTION GÉNÉRALE POUR LA PRÉPA-
RATION DE L EXPOSITION DU MINISTÈRE
DE L'INSTRUCTION PUBLIQUE.
I
DISPOSITIONS GENERALES
L'exposition du Ministère de l'instruc-
tion publique.{ enseignement primaire) com-
prendra six sections, savoir :
Ir. section. — Administration-centrale. —
Inspection générale de l'instpuction ori.,
maire. — Inspection académique. --mspec-
tion de l'enseignement primaire.
2* section. — Ecoles maternelles.
3* section. — Ecoles primaires élémentai-
res, classes enfantines, cours complémen-
taires.4, section. -- Ecoles primaires supérieures
et professionnelles, — Ecoles nationales
professionnelles.
5° section. — Ecoles normales pr*ffn aires,
écoles annexes et écoles d'application.
60 section. — Œuvres complémentaires do
l'école : cours d'adultes, conférences, bi-
bliolhèques scolaires, caisses des écoles,
caisses d'épargne scolaires, mutalités sco-]
laires, cantines scolaires, associations di-
verses.
II
DISPOSITIONS SPECIALES AUX DIVERSES
SECTIONS
En abordant la partie de ces instructions
qui concerne le choix et le classement des
objets s*.-»c
chacune des sections ci-dessus, Je tiens w
bien spécifier, Monsieur le Recteur, qu'il né-
s'agit pas, quant à présent, de provoquer
l'envoi immédiat à Paris des divers objets
dont l'énumération va suivre, mais de met-
tre les intéressés en mesure de faire cet
envoi au chef-lieu du département ou au
chef-lieu académique, à la date qui sera fixée
par vous. Il importe en effet que ceux-ci con-
naissent à l'avance les conditions dans les-
quelles seront acceptés les objets scolaires
à exposer. La commission a voulu guider
les intéressés et les commissions dans la
préparation de la plupart des travaux des-
tinés à l'Exposition. Voici l'indication som-
maire des parties essentielles dont se com-
posera chaque exposition.
1. ADMINISTRATION CENTRALE ET INSPEC-
TION GÉNIALE DE L'ENSEIGNEMENT PRIMAIRE.
— L'exposition de l'administration centrale
comprendra : .... (
1" Les collections des lois, règlements et ;
actes administratifs intéressant l'enseigne-
ment primaire public;
2" Les documents relatifs à l'organisation
de l'administration centrale, du conseil su-
périeur de l'instruction publique et des
commissions consultatives;
30 Ses programmes édictés après avis du 1
conseil supérieur;
1° La statistique de l'enseignement pri-
maire;
:'0 Les budgets ;
6° Les catalogues officiels des ouvrages
admis dans les bibliothèques scolaires et
les bibliothèques pédagogiques;
7° Une collection du Bulletin adminis-
tratif; , ,
8° Des rapports d'inspection générale.
L'organisation de cette exposition incom-
bera exclusivement à l'Administration cen-
trale. Vous n'aurez pas à vous en occuper.
Il. — INSPECTION ACADÉMIQUE. — L'exposi- '
tion de l'inspection académique sera repré-
sentée :
to Par la liste chronologique des inspec- 1
teurs d'académie de chaque département
depuis 1854; on indiquera, dans une courte
biographie, leurs noms, prénoms, leurs titres
universitaires et leurs services;
2° Par des extraits des bulletins départe-
mentaux reproduisant les circulaires, pro-
grammes mensuels et directions pédago-
giques de nature à faire apprécier l'impul-
sion donnée dans le département au service
de l'enseignement primaire à partir de 1870;
3" Par un choix de rapports faits au préfet
et au conseil départemental et qui offrent
un intérêt général au point de vue du déve-
loppement de l'enseignement primaire;
4u Par les publications personnelles d'ou-
vrages relatifs il l'enseignement primaire.
Vous voudrez bien inviter les inspecteurs
d'académie à recueillir et à m'adresser ces.
divers documents.
III. INSPECTION PRIMAIRE. — L'exposition
de l'inspection primaire comprendra :
l°Un recueil de bulletins d'inspection. (Ils
seront rctranscrits en supprimant les noms
des communes et des instituteurs);
2" Un recueil de sujets traités dans les
conférences pédagogiques;
3° Les travaux originaux et personnels
des inspecteurs concernant l'enseignement
primaire.
En ce qui touche ces documents, il est né-
cessaire qu'ils me soient adressés avant le
l'Ir mai 1899 (Direction de l'enseignement
primaire, 3" bureau). Il en est, en effet, qui
ligureront dans des publications officielles
dont je devrai, sans tarder, organiser l'im-
pression.
DISPOSITIONS SPÉCIALES AUX ÉCOLES
PUBLIQUES
ÉLÉMENTAIRES ET MATERNELLES
I. — INSTALLATION MATÉRIELLE
L'installation matérielle de l'Exposition
universelle de 1900 comprendra, pour cha-
cune des catégories d'écoles, les construc-
tions scolaires proprement dites, le mobi-
lier scolaire et le matériel d'enseignement.
Les constructions scolaires pourront être
représentées :
1° Par des plans d'ensemble à l'échelle de
5 millimètres par mètre, sans toutefois dé-
passer le demi-grand aigle;
2° Par des vues d'ensemble à vol d'oi-
seau, sans dépasser le même format demi-
grand aigle;
341 Par des détails de plans, façades ou
coupes à l'échelle de i centimètre, sans dé-
passer le format grand aigle;
4° Par des dessins, photographies ou mo-
dèles en relief des parties les plus intéres-
santes de l'installation des différents ser- 1
vices; les dessins à des échelles variables,
sans dépasser le format demi-grand ;ngtc ;
les photographies du format 13 sur 18 au
minimum, non collées ;
5° Des notices relatives aux bâtiments
scolaires, aux détails des constructions, sys-
tèmes d'aération, de chautrage, de ventila-
tion, etc., pourront accompagner les plans,
dessins, particulièrement en ce qui con-
cerne les groupes scolaires des grandes
villes, les écoles primaires supérieures im-
portantes et les écoles normales.
Les dessins des trois premières catégo-
ries seront surtout exposés dans des car-
tons ou sur des meubles spéciaux, tour-
nants ou autres; ceux de la quatrième caté-
gorie seront, autant que possible, exposés
sur les surfaces murales.
Les dessins seront exécutés soit par des
architectes, soit par les élèves ou les maî-
tres, d'après un relevé sur place.
Pour éviter l'encombrement, et aussi pour
faciliter le travail des diverses commis-
sions, vous voudrez bien inviter les inspec-
teurs d'académie à désigner parmi les
écoles du département des différents types
celles qui remplissent les meilleures con-
ditions d'installation et dont les plans peu-
vent être présentés comme des modèles. Il
suffirait d un exemplaire, deux au plus de
chaque type (écoles primaires supérieures,
écoles élémentaires de ville, de bourg ou
hameau, écoles maternelles).
Ces instructions ne concernent que les
maîtres et maîtresses dont les écoles ont
été choisies par la Commission départe-
mentale dans sa réunion du 9 février.
II. — ORGANISATION PÉDAGOGIQUE
Les écoles maternelles, primaires, élé-
mentaires, classes enrantines, cours com-
plémentaires, écoles primaires supérieu-
res, seront appelés à exposer particulière-
ment sous ce titre :
1° La répartition détaillée, par mois ou
par trimestre, dos matières du programme
officiel adopté dans chaque département;
2° Les règlements intérieurs des écoles;
3° Les registres scolaires;
4° Des spécimens d'images, bons points
autres récompenses;
5° Des photographies représentant les
exercices col lecti fs des él(%,vos: : mouvements,
évolutions et jeux des enfants des écoles
maternelles, et pour les écoles primaires,
élémentaires et supérieures, les travaux
manuels, le jardinage, les manipulations,
le dessin, le modelage, la gymnastique, les
jeux, etc.
III. — TRAVAUX DES MAITRES
Les travaux des maîtres se composeront :
10 Des cahiers de préparation des classes ;
20 Des cahiers do textes;
3° Des travaux et mémoires relatifs à t or-
ganisation des écoles, aux méthodes et aux
procédés d'enseignement ;
4" Des registres renfermant les procès-
verbaux des conférences pédagogiques d'un
can tcH^d^iD^villocm d'une oircog^pripli^
*^^es^cumenU^iatifs aux bibliothè.
ques pédagogiques, à leur composition et à
leur fonctionnement ;
IV. — TRAVAUX DES ÉLÈVES
Les travaux des élèves seront représen- ;
tés par les objets ci-après : j
to Cahiers de devoirs mensuels ou de
compositions;
2° Cahiers de roulement;
3° Cahiers de devoirs;
4° Cahiers spéciaux (morale, dessin, tra-
vaux manuels, exercices de cartographie,
etc.); 1
5° Collections de travaux manuels (plia-
ge, tressage, tissage, cartonnage, couture,
Lravaux du fer et du bois) ;
6° Pour les écoles maternelles, cahiers de
dessin des jeunes enfants. j
Les cahiers de devoirs mensuels devront 1
comprendre,pour un élève, tous les devoirs
et exercices faits par lui depuis son entrée
dans une école. Les cahiers de roulement j
ou de devoirs renfermeront les exercices
exécutés au cours des années scolaires
1897-1893 ou 1808-1809.
Ces travaux présenteront un caractère
absolu de sincérité et n'auront pas été pré-
parés spécialement en vue de l'exposition. ,
Ils (levrontêtre examinés avec le plus grand
soin par la Commission départementale
chargée du choix des documents à trans-
mettre à la Commission académique. Cha-
que département n'en fournira qu'un petit
nombre triés parmi les meilleurs.
Sauf pour les écoles maternelles et les
classes enfantines, le dessin à l'échelle, ou
le croquis soigneusement coté devra accom-
pagner tout exercice de travaux manuels
(filles et garçons).
(A suivre.)
LA
COMPOSITION DE PÉDAGOGIE
AUX EXAMENS DU PROFESSORAT DES ÉCOLES
NORMALES
(Suite)
Les développements. Développer, c'est-
prouver. Nature de la preuve en compo-
sition française.
Comme l'effort principal de l'enseigne-
ment porte sur « le plan ». on rencontre
dans un assez grand nombre de copies des
tentatives plus ou moins réussies de mise
en ordre des idées.
Au contraire, d une façon très générale,
on ne sait pas développer. Le développement
n'est que du délayage, au lieu d'être une
preuve. On ne se rend pas compte de ce
qu'est une preuve en composition fran-
çaise.
L'affirmation qui lui vient et qu'il écrit
demeure une hypothèse sans valeur, tant
que l'auteur ne l'a pas vérifiée pour son
compte et prouvée pour le compte d'autrui.
Cette vériticalion, cette preuve sont de
même nature dans tous les ordres de con-
naissances. En géométrie, on prouve que
les trois angles d'un triangle sont égaux à
deux droits en démontrant que les trois
angles équivalent aux angles formés au-
tour d'un point, d'un morne côté d une
droite, dans un même plan. On démontre
que la rouille est une combustion, en iden-
tifiant les deux phénomènes par recours à
un moyen terme qui les conlicnt tous deux
(combinaison avec t'oxygène).
lie même, pour reprendre notre exemple,
nous prouverons que la réflexion est néces-
saire à la mémoire en identifiant les deux
facultés sous un moyen terme : nous ex-
pliquerons que réfléchir, c est chercher
sous l'amas des caractères secondaires qui
les recouvrent les rapports essentiels des
choses. Nous expliquerons aussi qu'une mé-
moire n'est bonne que quand elle est bien
organisée, c'est-à-dire quand les souvenirs
y sont classés suivant les rapports essentiels
des choses. Dès lors, la démonstration est
faite.Mais l'art d'écrire consistant à prendro la
peine pour soi afin de l'épargner au lec-
teur, on évitera les formules abstraites
comme celles que nous venons id 'ênoncer,
en leur donnant la forme concrète d exem-
ples très nets.
Par conséquent, la preuve en composition
française, consiste en un exemple saisis-
sant qui met en lumière la ressemblance
profonde de deux idées dont un examen
superficiel ne permettait d'apercevoir d'a-
bord que les dissemblances.
Voila le cas le plus général. Si l'on veut
étudier tous les cas possibles, on verra que
toutes nos croyances, toutes nos affirma-
tions, toutes nos négations, toutes les ques-
tions, toutes les réponses se réduisent à
cinq cas : ou on affirme (ou l'on nie) soit
l'existence de quelque chose, soit un rap-
port de coexistence entre deux ou plusieurs
choses, soit un rapport de succession, soit
un rapport de cause à effet, soit un rapport
de ressemblance.
Par conséquent, tout exemple qui,suivant
le cas, ne prouve pas un rapport de coexis-
tence ou de succession, de causalité ou de
ressemblance, ne vaut rien.
La plupart des candidats s'épargnent
l'effort de rechercher un exemple démons-
tratif, caractéristique. Ils réaffirment à sa-
tiété, en d'autres termes, leur affirmation
première : ils croient que ces ré a ffirma-
tions en termes énergiques peuvent tenir
lieu de preuve ; mais cela s'appelle en bon
français du délayage. Voici un exemple em-
prunté besoin à une copie : It L'entrepreneur a
esoin d'une bonne mémoire pour s'acquit-
ter utilement de ses multiples travaux,
l'ouvrier pour être attentif à son travail,
l'avocat pour ne' pas rester court dans sa
plaidoirie. Il 11 n'y a dans ce passage aucune
preuve de l'affirmation qu'une bonne mé-
moire est nécessaire et, si l'on veut s'en
convaincre, remplaçons « bonne mémoire »
par « bonne santé » et la phrase peut demeu-
rer telle quelle : donc rien n'est caractéris-
tique : c'est du bavardage inutile.
Dans une autre copie nous relevons par-
mi cinquante autres cette phrase : « Dans
la vie journalière, une personne qui aura
peu de mémoire commettra peut-être quel-
ques petites légères, des oublis sans gra-
vité, mais elle ne tombera pas dans des
fautes irrémédiables. D'autre part... »» Ce
sont des affirmations très vagues qui peu-
vent être vraies, qui peuvent être fausses,
la dernière surtout. Il n'y a pas trace de
développement.
Nous ne craignons pas de multiplier les
exemples pour les livrer aux méditations
des candidats, parce que ces fautes qui
consistentà délayer, à affirmer d'une façon
tranchante, au lieu de prouver, sont la
règle et non l'exception dans les copies.
Voici un passage tiré de l'une des meil-
leures copies du concours : « Mais à quoi
serviraient les idées particulières seules ?
Il n'y a que les idées générales qui aient
une véritable valeur. Or elles résultent de
la comparaison .des premières et elles né-
cessitent la réflexion. » Ce sont autant d'af-
tirmaliom; très vagues qui attendent non
seulement une preuve, mais quelques ex-
plications destinées à leur donner un sens
réel. La deuxième phrase est une tète de
paragraphe, la troisième aussi, et c'est pure
incohérence que de les coudre bout à bout.
Voici quelques affirmations tout aussi
vides de contenu réel, mais prétentieuses :
«L'histoire des théories pédagogiques et
d'autre part les résultats dus aux procédés
d'enseignement de ces trois derniers siècles
en particulier en font foi. J) L'expression
« en particulier J) est une trouvaille : ne
semble -t-elle pas introduire de la précision
veiteftgg A'ft&fEflÊÉlàSAtejjL
HQlSiikifcIwi?- 'avgt1 pilbwfflfl?
s'écrie un autre, que de tout temps se sont
efforcés de résoudre non seulement les
philosophes, mais encore tous ceux que les
questions d'éducation intéressent. » C'est
clair, n'est-ce pas? et d'une conception fa-
cile à réaliser!
Ce genre de psitlacisme est malheureuse-
ment très fréquent. Croit-on qu'il fasse au-
tre chose de juxtaposer des mots vides de
sens pour lui, le candidat qui écrit IC La ré-
llexion creuse les idées ; elle en prend une
connaissance plus profonde, plus exacte.
Elle combine, rapproche, sépare, juge. Les i
résultats qu'elle produit sont merveilleux. »
Que dire des exemples de verbiage qui sui-
vent? « C'est par le jugement que nous
pourrons jouer un rôle utile dans la so-
ciété. » « C'est gràce à la réflexion que
l'esprit arrive à voir le rôle de ces idées et
à bien marquer l'importance qu'il convient
do leur donner. Il \' La réflexion est l'appli-
cation de l'intelligence aux matériaux dans
le but de les mieux pénétrer. Il
On aime les expressions très vagues : Il le
rote des idées ; les l'umières de la raison;
la grandeur du rôle du maître », eLc., etc.
Certaines phrases se retrouvent dans
huit ou dix copies: elles viennent évidem-
ment do quelque mauvais manuel : « La
rél1cxion, c'est l'intelligence se gouvernant
elle-même et s'appliquant où elle veut. Il
Nous sommes bien édifies sur la réllexion!
Pour une définition précise, c'est une défi-
nition précise! Les manuels écrits dans ce
style nous font un grand mal. Peut-être
cette phrase « L'homme qui réfléchit exa-
mine tout à la clarté de la raison >< a-t-elle
la même origine? car elle est souvent ré-
pétée.
Ces prétendues définitions par le moyen
de métaphores très vagues sont tun vérita-
ble refus de chercher une définition.
Parfois on croit faire illusion sur son
verbiage en ayant recours à des mots qui
semblent précis, et qui, examinés de près,
ne disent rien. Il La rÚllexion nous donne
(les idées justes, elle nous fait acquérir de
la précision dans nos jugements, de la net-
teté dans les conceptions. n C'est du pur ver-
biage encore'
Nous trouvons fréquemment employées
des expressions d'un usage courant en pé-
dagogie-et dont le sens est très difficile à
fixer : « La réflexion est la condition du
travail vraiment personnel... par elle l'esprit
enrichit sa substance. » La réflexion fait les
idées nôtres — c'est grâce à elle que nous
nous assimilons les connaissances. Il On
croit que toutes ces expressions sont clai-
res eL tels candidats qui n'ont jamais U'a-
vaillé personnellementqui ne sesontjamais
rien assimilé à fond, emploient avec une vi-
sible satisfaction ces expressions qu ils se-
raient bien incapables de définir.
Pour nous résumer, le défaut d explica-
tion, l'absence de preuve se réduisent, en
dehors des cas d'incapacité, à une certaine
paresse intellectuelle yui laisse la mémoire
verbale suggérer des affirmations que la pen-
sée ne réalise pas. On se p!ace, par horreur
d'un effort d'atLention, dans 1 état d un per-
roquet qui chante la Marseillaise. Par poli-,
tesse on a eu recours au grec pour dési-
gner la paresse ou l incapacité des écrivains
qui croient penser quand ils bavardent
(psitlacisme).........
C'est de cette inactivité d esprit d ou pro-
viennent les pensées non élaborées, que
vient aussi l'ahus des termes sans significa-
tion précise, tels que le mot chose. Par
exemple, un candidati vient de parler de la
mémoire et de la réflexion, il ajoute « les
deux choses ne s'excluent pas Il. Paresse
d'un esprit qui esquive la recherche du mot
juste. Un autre écrit : cc Beaucoup placent
la mémoire à une certaine distance des au-
tres facultés » : le candidat voulaitexprimer
l'idée qu'on la place au-dessous... Un autre
écrira encore: Il Me trouvant dans telle
circonstance particulière H,.. mais il est
inutile d'insister: ces exemples suffisent.
Nous ne parlerons pas des sots qui pré-
parent un long paragraphe pour enchâsser
une citation presque toujours prétentieuse,
et nous passerons à un défaut très général
qui provient de l'insuffisance .d'efforts d'at-
tention pour embrasser d'un coup d'œil la
totalité d'un paragraphe. Souvent l'atten-
tion accordée à une phrase épuise la vi-
gueur totale disponible et le candidat n'est
plus à mème do sentir l'incohérence que
forment deux ou plusieurs phrases succes-
sives. Dans les cas graves, il
fiant...
Les exemples de cette incohérence de pensée
dans le développement d'un paragraphe se
présentent en foule. « D'ailleurs, écrit un
professeur délégué, la rétlexion môme rend
l'acquisition plus facile, plus précise, plus
féconde. Pour arriver à porter un juge-
ment raisonnable sur Louis XIV, il me faut
étudier les événements de son règne i vais-
jt) les emmagasiner sans en chercher la
cause, la signilleation, l'enchaînement, sans
en chercher la portée historique ? Non, ce
serait faire un travail maladroit, stérile et
fort ennuyeux. »
D'abord le candidat annonce que la ré-
flexion rend l'acquisition plus précise, plus
féconde. On attend le développemenL,c est-
à-dire l'explication, la preuve de cette tri-
ple affirmation. — Mais aussitôt, il est
question de tout autre chose, de porter un
jugement raisonnable, puis de chercher la
cause, la signification, etc., sans qu'il y
ait aucun lien apparent entre l'affirmation
première et ce qui suit. La conclusion elle-
même du paragraphe porte sur une affirm»
tion nouvelle, différente de l'affirmatioft
qui est à prouver : c'est l'incohérence ab.
solue.
Veut-on un autre exemple d'incohérence
la pris dans une bonne copie? « La réflexion est
a condition du progrès; la routine causée
par l'absence de réflexion, n'a jamais rien
découvert ni rien inventé, et ce qui fait lt
gloire ne notre siècle, la rénovation des
études historiques, la géographie élevée 1
la hauteur d'une science, les admirables d.
couvertes scientifiques et leurs applica.
tions... tous ces progrèssontdusal'observ&'
tion, à la réflexion, au jugement. Ainsi saut
celle faculté, il n'y a pas de progrès posai-
ble, ni moral, ni intellectuel, etc. Il Il S'agit
de prouver que la réflexion est la condition
du progrès. On l'affirme en délayant sop
affirmation, puis on conclut que le progrès
est dû à l'observation, au jugement, à 1.
rétlexion! On veut prouver qu'un champ
appartient à Paul; on prouve qu'il appar-.*
tient à Jean, à Pierre et aussi pour une pari
indéterminée à Paul : c'est la logique d'un
enfant de deux ans! D'autre part, la conclu-
sion déclare qu'il n'y a pas de progrès mo-
rat possible et il n'en a pas été question
dans le paragraphe.
Citons encore une autre incohérence :
« la mémoire et, la réflexion sont également
nécessaires : en effet, dans la vie pratique,
la première nous est d'un inestimable se-
cours. » On dit que la mémoire est néces-
saire et, à la ligne suivante, elle n'est plus
que d'un inestimable secours. Le candidat
ignore le sens des mots qu'il emploie.
Toutes les copies, sans exception, four-
millent d'incohérences pareilles : comment
en serait-il autrement quand les candidats,
au lieu dA réfléchir, d'observer, de chercher
se livrent à un verbiage intempérant, à tra-
vers cinq ou six pages immenses?
Toutefois il arrive quo cette incohérence
provient réellement d'une ignorance de la
nature du paragraphe : aussi est-il néoes-
saire de s'arrêter sur ce point très impôts
tant.
NATURE DU PARAGRAPHE
Le paragraphe est en quelque sorte l'u/iffé
unique. Beaucoup de gens croient crin3 un
paragraphe quand ils font une énumération
d'affirmations distinctes dont chacune de-
vrait être une tête de paragraphe. Cet entas-
sement, par quelqu'un qui veut tout dire à
la fois, d'affirmations hétérogènes, produit
sur le lecteur comme un étourdisse-
ment. Il lui semble que cinq ou six person-
nes lui parlent à la fois : il ne sait qui en-
tendre, et, en réalité, il n'entend personne.
C'est une règle de bon sens que, pour un
paragraphe, une affirmation suffit. Si vous
entassez les détails, comme font les mau-
vais peintres, l'attention ne sait où se pren-
dre, à des pensées et à des images avor-
tées succèdent des pensées et des images
avortées : il ne reste de la lecture qu'un
sentiment de fatigue.
On peut ajouter que les candidats cou-
pent généralement. leurs paragraphes en
deux : ils ne savent pas se servir des exem-
pies. habitude, ils développent leur pensée
d'une façon abstraite, puis ils la dévelop-
pent à nouveau par des exemples. Il y a
juxtaposition et répétition au lieu que tes
exemples soient étroitement reliés à l affir-
mation abstraite, au lieu qu'il y ait fusion
intime. ,, .
Nous ne pouvons ici donner d exemples
de paragraphes bien compris, mais nous
engageons vivement les candidats à étudier
do 'trcs près la deuxième partie du Discours
de la Méthode. Ils verront avec quelle sim-
plicité et quelle logique Descarles développe
dans chaque paragraphe une affirmation
unique : le premier et le deuxième para-
graphes sont bien instructifs à étudier t
Voilà un auteur qui n'est ni pressé, ni inco-
hérent! Sa pensée toujours calme, d'une
logique tranquille, va sou chemin, prouvant
chaque affirmation avant de passer à la
suivante..
Quand, après avoir corrige une dizaine do
copies, nous relisions quelques pages de
Descartes, nous demandons pardon de le
dire, mais il nous semblait qu'au sortir
d'une réunion d'énervés et d'agités, nous
subissions l'influence rassérénante d une
pensée puissante, calme, patiente, tran-
quille.
(A suivre.)
NOUVEAUX DOCUMENTS
Certes, le public a pris parti depuis tonstcmp!
dans le proues qui se déroule sous ses yeux de-
puis 10 ans déjà - et sans interruption1 - entra
Lt routine, l'ignorance, 1 un côte ; le Travail et
Proeivs, de 1 autre..
La presse entière, fidèle à sa mission, a rendu
compte uvee une bienveilhuic • constante. des
résultats décisifs obtenus par cet établissement
médical sans rival qui a 110111 l 'InsliLtit Druiiet
(fondé eu 18^8); mais il est bon et util" <|ue t ,»n
sache que les dévoues praticiens attu'liôs àcetta
maison sont ton jours sur la brèche et que leur
zèle ne se ralentit pas. On leur doit de publier
les témoignages de reconnaissance qui leur
sont adressés par ceux qu'ils ont délivrés de
leurs souffrances......
C est pourquoi nous reproduisons aujourd IIUI
la lettre suivante, si touchante dans sa simpli-
cité et que nous traduisons du flamand :
CI Ostende, le 17 novembre 1898.
« Monsieur.
« Je manquerais à mon devoir si je ne vous
« signalais 1 heureux résultat de mon trait'-mcnt.
« Grâce à vos bons conseils et à t'''f)i.'actte de
14 vos remed'-s. je puis parfaitement C,\Ufl'rt'r
« avec toute personne sans qu'il soit nécessaire
« de me faire répétct,.
« Je vous remercie, M. le Docteur, de la lJkn-
<1 veillance avec laquelle vous avez igi à i'i"'J
« égard et de m'avoir guérie de la surdité dont
« je sourirais depuis si longtemps.
Veuillez accepter, je vous prie, Monsieur, les
« remerciements dévoués de
<1 Maria FHANCO, 52, rue de Rome, Ostende. •
Kt celle-ci ! Quelles consolations n'apportera-t-
elle pas aux parents - si iionibreu\ nelas j
qui voient souttrir et s'étioh^- leur c iers petiLst
II s'agit là d'un de ces cas dt\«uit la guérison
desquels 11 recule encore la thérapeutique mo-
derne : une lésion du tympan par suite d'abcès.
Le traitement de l'Institut D rouet en a eu rai-
son en 35 jours, ainsi qu'en témoignent les li-
gnes suivantes :
CI Le Chêne-Vert de Gourgé, l'r novembre 1898.
« Monsieur,
(1 Vous m'excuserez d'avoir attendu jusqu'à ce
ta jour pour vous donner des nouvelles de mon
« petit garçon..
(1 Je puis vous assurer aujourd hui qu il est
« complètement guéri. Il y a 3 semaines que l'e-
« coulement a totalement disparu. Il n y a plus
« aucune trace d'inflammation dans l'oreille ni
« de démangeaisons.
« C'est avec joite et reconnaissance que je vous
« remercie encore de m'avoir rendu un aussi
« grand service. DENOLX. -
Il est réconfortant de voir que si le mal no.
désarme pas, le médecin, lui aussi, poursuit sa
tâche sans défaillance et combat victorieuse-
ment. - .
Faut-il rappeler encore quel pas de géant
l'Institut Drouet a fait faire à la théramujquel
dans la lutte contre les Maladies de la Poitrine.
en créant, après de longues et patientes études,,
sa Mettre Antiphymique ? ,
co.mplent Nous CroYOh: plus à cet Eta-,1
de vulgarisation médicale par ® Gorge',
Journal de ta Surdité, des Matad^f.^
et du Nez et le ^Questionnaire patho-
Ces journaux, accompa;ne, aiDs: .t!ue sont envoyés gra-
loglque qui les acoempab. ,agée au Dr, itr.
tuitemcl, sur demande adr^ ; »ur lectur;
boulevard Hochecbouart, à Paris. «£■ 'Vrlon •
rassurera bien des soaftrants,
tract nu ils couvent recouvrer une sanvc qu 1»
avaient touf lieu de croire & jamais
mise. whtJiMn»
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