Titre : La Fronde / directrice Marguerite Durand
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1899-02-25
Contributeur : Durand, Marguerite (1864-1936). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb327788531
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 25 février 1899 25 février 1899
Description : 1899/02/25 (A3,N444). 1899/02/25 (A3,N444).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k67035632
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, GR FOL-LC2-5702
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 04/01/2016
Supplément quotidien du journal LA FRONDE
Choses de
l'enseignement
\te concours institué par M. Bédorez,
directeur de l'Enseignement primaire de
la aeme, après avoir fait couler des lar-
fait
~Wépu
quand il était si facile de se tirer d'em-
barras en appelant à Paris les élèves-
maîtresses sortant des écoles normales
du département, munies de leurs brevets
et ayant obtenu leur exeat : Ces élèves-
maltressos ont, parfois, accepté de quit-
ter Paris avec l'espoir d'y rentrer un
jour. Elles formeraient un personnel
en-eignant déjà exercé.
« Mon procédé ferait taire les plaintes
et les critiques des évincées, et facilite-
rait le recrutement quelquefois laborieux
des écoles normales des départements.
Quant aux dix mille brévetées, ce se-
rait leur rendre service, ainsi qu'à leurs
compagnes, elles seraient forcées de se
pourvoir ailleurs, et ce serait le meilleur
moyen d'arrêter la poussée irréfléchie
des parents et des enfants vers l'ensei-
gnement. »
Je fais remarquer à ma correspon-
dante que sa solution a été indiquée ici
môme : les écoles normales nous sauve-
ront seules de l'encombrement. Mais il
ne s'agissait pas, pour M. Bédorez, de
" travailler en vue d'un avenir meilleur;
il fallait régler le présent, un présent fu-
rieusement compliqué. En organisant un
concours (dont j'ai dit ce que je pense).
il a cru mettre le bon droit de son côté ;
il s'est figuré supprimer tout prétexte à
protestation, et, s'il s'est trompe, ce n est
pas faute d'avoir pria des mesures minu-
tl6US6S.
Lisez plutôt cet article de Mme Rau-
ber, inspectrice de l'Enseignement pri-
maire à Paris (extrait de l'Insiruction
primaire).
« II a donc fallu instituer un concours
pour faire un choix aussi équitable que
possible parmi le nombre toujours crois-
sant desdemandes d'emploi d institutrice
dans les écoles primaires publiques de la
Seine. L'administration a mis60placesau
concours pour 1899;le surplus, ou plus
exactement, la prcmi re portion des em-
plois vacants ou nouvellement créés, est
d'abord réservée aux élèves-maîtresses
sortant de l'école normale.
« Des fiOOO demandes parvenues en ces
dernières années à la direction de l'en-
seignement, fJOO avaient été réveillées de
leur paisible sommeil bureaucratique.
Toutes les signataires des ces 900 de-
mandes ne répondirent point à la con-
vocation; tiOO seulement résolurent d'af-
fronter l'épreuve du concours. Une visite
médicale à laquelle ont procédé deux
doctoresses en médecine, fonctionnaires
assermentés, a fait éliminer préalable-
ment une soixantaine de postulantes,
jugées trop faibles de santé pour suppor
lerles fatigues de la carrière enseignante.
« Quelques-unes enfin se sont abste-
nues, au dernier moment, de se présen-
ter à l'examen, de sorte que, au total,
501 concurrentes se sont trouvées en
présence aux épreuves écrites. Après
correction, 160 ayant obtenu la moyenne
de 20 points pour l'ensemble des deux
compositions ont subi les épreuves ora-
îes : 62 admissions ont définitivement
5té prononcées. Le premier chiffre de (M)
i été dépassé de 2 pour permettre l'ad-
mission de notes ex œquo.
« L'avis portant les « formalités à rem-
plir pour obtenir un emploi d'institu-
trice », et, remis à l'inscription, il chaque
postulante, a été strictement observé :
cc n'est qu'après le tri de l'examen écrit
5t oral qu'ont été ajoutés, pour chaque
aspirante, les points attribués aux ser-
vices, numériquement appréciés, et aux
divers diplômes dont elle pouvait faire
preuve.
« Cette manière de procéder, on en
conviendra aisément, était bien propre à
favoriser le jeu des compensations, c'est-
à-dire à carriger, par l'apport de points
étrangers à l'examen spécial et qui ex-
priment une certaine partie de la valeur
personnelle du candidat, à corriger, dis-
je, les chances d'une ou deux composi-
tions faites à un jour fixe, dans des dis-
positions d'esprit et de santé qui ne
sont pas égales pour tous. Il est bon, à
notre avis, il est salutaire « au moral »
des candidats que nous leur répétions,
nous qui avons vu de près les opérations
du concour, que les « coups de piston \)
n'ont pas eu le jeu facile. Qu'on se le dise
et qu'on s'affermisse dans la conviction
qu'il est encore plus sage et plus récon-
fortant de compter sur soi, sur son effort
présent ou passé pour réussir.
« A ce propos, laissez-moi vous dire,
chers lecteurs, mes « impressions d'au-
dience Il, le concours terminé. C'était iL
la fois plaisant et triste de voir combien
de postulantes s'étonnaient que les « re-
commandations « et les « recomman-
dées » n'eussent pas eu une meilleure
fortune. Elles n'en croyaient pas leurs
oreilles ni mon témoignage, quand je
leur rendais compte des préoccupations
de minutieuse justice et de discrétion
qui n'ont cessé, pendant tout le temps
du concours, d'inspirer les juges. Ah!
comme il serait bon aux jeunes de com-
mencer par croire à la justice 1 C'est tout
de même une pitoyable manière d'en-
trer dans la vie sociale que de se délier,
en fait, des idées qui sont essentielles
à son institution durable. Et ce scepti-
cisme vulgaire, à l'endroit de la justice
possible et promise, est bien plus déplo-
rable encore quand on pense qu'il pourra
régler la conduite des maîtres de l'en-
tance...
Voici donc comment a opéré le jury du
concours en question :
« Les TJOO candidates, à raison de leur
nombre, ont été réparties dans trois lo-
caux : l'école Edgard-Quinet, l'école So-
Ï>hie Germain, la salle des examens a
l'allnexe Est de la préfecture.
Il L'examen écrit a eu lieu le jeudi
29 décembre 1898; l'examen oral a duré
du 21 au 29 janvier 189Q.
« Les sujets des deux compositions
écrites traités, l'un dans la matinée, l'au-
tre dans rapr£3-midi du même jour,
„«a»vn» suivants :
Littérature. — Développer cette pen-
léc : « Il arrive souvent que 1 ignorance
inspire la hardiesse et que le savoir est
%ause de timidité. »
Morale ou iducalion. - D faut avec les
enfants se servir tantôt de douceur, tan-
tôt de sévérité et sans cesse de patience.
Une note imprimée portant « avis et
recommandations aux postulantes », a
été lue dans chaque salle d'examen. J'y
relève les articles suivants : (c Chaque
postulante doit écrire sur ses copies, à
la place réservée à cet effet, son nom,
ses prénoms et son numéro d'inscrip-
tion. Le pli gommé sera ensuite fermé.
La copie ne devra porter aucun signe
OTlérimr tin iutnrs Mu fwirr rrnîrTn"™1
Toute infraction à cette règle entraîne-
rait l'ajournement. Les livres, cahiers de
notes, etc., doivent être déposés au pied
de chaque table. Les postulantes ne de-
vront se servir pour leurs compositions
que du papier fourni par l'administra-
tion : papier de couleur pour les brouil-
lons et papier à en-tête pour la copie. »
« Un numéro d'ordre a été apposé
sur chaque copie, différent de celui de
l'inscription, et la correction a com-
mencé. Chaque copie a été lue succes-
sivement par deux correcteurs qui ne se
connaissaient pas; quand l'écart entre
ces deux notes dépassait deux points,
une commission de révision a donné
une troisième note avant l établissement
de la moyenne.
« Quant aux épreuves orales, les deux
jurys d'inspecteurs qui ont fonctionné
parallèlement ont jugé, 1 un sur une
épreuve de lecture (en vers) expliquée,
l'autre su'' une lecture (en prose) expli-
quée. Les notes de l'écrit ne leur étaient
point connues.
« Une troisième épreuve, morale, pour
ainsi dire, avait lieu le même jour devant
un jury composé du directeur de l ensei-
gnement et de quatre inspecteurs pri-
maires.
« Ici, le candidat était invité, sur le vu
de son dossier, à répondre aux questions
..que la. Commission jugeait à propos de
lui poser sur ses études, ses épreuves,
sur l'éducation et l'enseignement, etc.
(c On s'est donc entouré, en somme,
de toutes sortes de précautions avant,
pendant et après l'examen proprement
dit, pour se renseigner aussi exactement
que possible sur la valeur morale, intel-
lectuelle et physique des postulantes.
Ainsi conduit, le concour a abouti à un
tri impartial.
« Les 62 élues peuvent, cette fois, être
légitimement heureuses de leur succès;
elles ne le doivent qu'a elles-mêmes, et,
comme il y a eu de très bonnes compo-
sitions et en assez grand nombre, elles
peuvent se dire qu'elles ont une valeur
propre. Il est bon, quelquefois, de le sa-
voir, d'avoir confiance en soi et aussi
dans la justice des juges devant lesquels
on se présente. »
Les (c élues a sont contentes, parbleu !
mais... les autres t
Pour quelques-unes de ces dernières,
voici des fragments d'une intéressante
lettre de Hollande, dont la signataire,
Mme Cramer, Baarn, a été membre
du dernier congrès féministe de Bruxel-
les.
Après m'avoir adressé des éloges, à la
fois très bien tournés et très touchants (
— que je renvoie à cette collectivité qui
s'appelle la Fronde,Mme Cramer me dit : !
« Vous donnez des chiffres éloquents i
! au sujet des dames ayant leur brevet
d'institutrice et ne trouvant pas déplacé.
Est-ce qu'elles ne voudraient pas essayer
! de se placer en Hollande?
« Je n'ai pas de bureau de placement
et ne pourrais qu'indiquer quelques jour-
naux d'enseignement qui inséreraient
une annonce Mais dirigeant une institu-
tion de jeunes filles, je sais combien
il est difficile de trouver un bon profes-
seur français, Française et non pas Suis-
sesse ou Belge.
« J'ai depuis quatre ans, bientôt, une
institutrice qui, munie du brevet supé-
rieur français, a passé ici, l'examen qui
lui donne le droit d'enseigner, dans nos
écoles et lycées de l'Etat, ainsi que dans
les établissements d'enseignement privé
pour jeunes filles et jeunes gens. (Cet
examen, elle l'a passé après un an et
demi de préparation). Elle gagne pré-
sentement 1120 francs outre le logement,
la nourriture, le blanchissage et donne
des répétitions.
« Une de ses amies gagne 2,000 fr. et a
trouvé pension dans une famille, en
échange de conversations en français.
« Il est vrai que l'on préfère ici les ins-
titutrices protestantes. Mais j'ai eu pré-
cédemment une institutrice catholique,
et je pense que les directrices des 24 au-
tres établissements laïques en accepte-
raient comme je l'ai fait moi-même.
« Il y a ici 74 pensionnats catholiques
cléricaux dont j'ignore les habitudes.
« Si d'un côté, il y a des institutrices
cherchant des situations, et de l'autre,
des personnes cherchant des institutri-
ces, il serait dommage de laisser passer
les occasions de les rapprocher les unes
des autres. »
Je remercie Mme Cramer, au nom des
intéressées, et j'accède au désir d'une au-
tre correspondante, en faisant connaitre
le plan d'une société rêvée par une insti-
tutrice Mme Dufour :
Mme Dufour, est « frappée du peu de
solidarité qui existe entre les membres
de l'enseignement public », et voudrait
créer une « Société amicale des Institu-
trices de la Seine. »
Le but de cette société serait :
De fournir des occasions de rapproche-
ment entre tous les membres de l'ensei-
gnement;
De formuler efficacement les revendi-
cation» utiles ;
Ue venir en aide aux sociétaires néces-
sileuses.
Au sit'ge de la Société seraient an-
nexées : une salle de réunions, une salle
de travail, une bibliothèque, une salle à
manger pour les institutrices obligées de
prendre leurs repas hors de chez elles.
Le cercle serait ouvert tous les jours,
ce qui permettrait aux sociétaires de se
rencontrer avec des collègues, ou de
travailler tranquillement...
Des réunions générales, où l'on traite-
rait des questions de l'enseignement au-
raient lieu tous les quinze jours;
Des soirées musicales, littéraires se-
raient un attrait pour les sociétaires... »
Ce serait très bien. A vrai dire, il existe
des sociétés amicales analogues, ne fut-
ce que celle des « Instituteurs et institu-
trices de la Seine ». Mais la variété est
un principe de vie.
Avez-vous le nerf des associations, ma
chère correspondante. Si oui, allez de
ij[ l'avant. Sinon, faites-vous persuasive.
car la réalisation de votre idée exigera
de l'argent... (Le vilain mot est lâché).
Enfin, j'ai reçu avec prière de les pu-
blier quelques pages, où sous la forme
de « Lettre ouverte à M. le Ministre de
l'Instruction publique », un « Lecteur
assidu de la Fronde », prend à partie M.
Leygues à I"occasion du retard apporté à
la distribution des palmes académiques.
J'avoue que la « matière » ne me parait
pas comporter tant de passion. Si la dé-
coration, de quelque couleur qu'elle soit,
1 conne Ken "1:ttIÎt "«lem tnt»ohaftdftg—) t »
tant d'odieux calculs, à tant de petitesses,
ne vaudrait-il pas mieux cent fois la sup-
primer? Et en attendant cette suppres-
sion — qui aura lieu, peut-être, à la fin
du vingtième siècle, lorsque notre ensei-
ment laïque aura fait pénétrer dans les
consciences la joie virile du devoir ac-
compli, — ne serait-il pas plus digne et
plus noble de rester en dehors des com-
pétitions, plus généreux de penser (vu la
disproportion si considérable entre le
nombre des bonnes volontés et celui des
distinctions à conférer), qu -*il vaut mieux,
pour une fois encore, ne pas être un olJ-
jet d'envie pour un concurrent malheu-
reux?......
Mais je n'en finirais pas, si je disais
tout le mal que je pense de ces hochets,
dont le moindre défaut, à mes yeux, est
de constituer un anachronisme dans un
pays républicain.
PAULINE KERGOMARD.
ELEMENT SUPÉRIEUR
Université de Paris
Faculté de médecine. — M. Landrieux,
médecin des hôpitaux, est charge du
1er janvier 1899 au 30 novembre 1900, d'un
cours de clinique annexe, en remplace-
ment de M. Anger, admis à faire valoir
ses droits il la retraite.
Sont nommés, du 16 janvier au 30 oc-
tobre 1899, au laboratoire de clinique
médicale (Hôtel-Dieu) :
1° Chef de laboratoire. —M. Jolly, doc-
teur en médecine, chef des travaux chi-
miques audit laboratoire, en remplace-
ment de M. Hu Pasquip-r, décédé.
2° Chef des travaux chimiques. —
M. Gandy, interne des hôpitaux, en rem-
placement de M. Jolly, appelé à d'autres
fonctions.
Université de Bordeaux
Faculté mixte de médecine et de phar- 1
macie. — M. Denucé, agrégé libre, est
rappelé à l'exercice jusqu'à la fin de l'an- i
née scolaire 1898-1899.
Faculté des sciences. — Par arrêtés du
Recteur de l'Académie de Bordeaux, prJs
en exécution de l'article 14 du décret du
21 juillet 1897 :
M. Devaux, docteur ès-sciences, maître
de conférences de botanique a la Faculté
des sciences de l'Université de Bordeaux,
est chargé, du 15 janvier au 31 octo-
bre 180'J, d'une conférence de botanique
a ladite Faculté.
M. de rrannenberg, professeur de mé-
cannique à la Faculté des sciences de
l'Université de Bordeaux, est chargé, du
15 janvier au 31 octobre 1899, d'un
cours complémentaire de mathématiques
préparatoires à ladite Faculté.
M. Marchis, docteur ès sciences, maî-
tre de conférences de physique à la Fa-
culté des sciences de l'Université de Bor-
deaux, est chargé, du 15 janvier au
31 octobre 180n, d'un cours complémen-
taire de physique théorique à ladite Fa-
culté.
(Fondations de l'Université.)
Faculté des lettres. — M. Bouvy, doc-
teur ès lettres, bibliothécaire de l'Uni-
versité, chargé d'un cours complémen-
taire de paléographie à la Faculté des
lettres de l'Université de Bordeaux, est
chargé, jusqu'à la fin de la présente an-
née scolaire, d'un cours complémentaire
de langue et littérature italiennes à la-
dite Faculté.
M. Rouge, maître de conférences d'al-
lemand à la Faculté des lettres de l'Uni-
versité de Bordeaux, est chargé, jusqu'à
la fin de la présente année scolaire, d'une
conférence d'allemand à ladite Faculté.
(Fondations de l'Université.)
Université de Clermont
Faculté des sciences. — Par arrêté du
Recteur de l'Académie de Clermont, pris
en exécution de l'article 14 du décret du
21 juillet 1897 :
M. Glangeaud (Philippe), agrégé des
sciences naturelles, docteur ès sciences,
préparateur au Collège de France, a été
nommé maître des conférences de miné-
ralogie à la Faculté des sciences de l'Uni-
versité de Clermont.
(tondation de l'Unit'crsit(f.)
Université de Nancy
Faculté des lettres. — M. Pfister, pro-
fesseur d'histoire de l'est de la France a
la Faculté des lettres de l'Université de
Nancy, membre du Conseil de l'Univer-
sité, est nommé assesseur du doyen de
ladite Faculté.
Ecole préparatoire de médecine et de
pharmacie d'Angers. — M. Thibault, sup-
pléant des chaires de pathologie et de
clinique internes, est chargé, en outre,
jusqu a la fin de l'année scolaire 1898-
1899, d'un cours de pathologie interne.
M. Brin, suppléant des chaires de pa-
thologie et de clinique externes et de cli-
nique obstétricale, est chargé, en outre,
jusqu'à la fin de l'année scolaire 1898-99,
d'un cours de pathologie externe.
Muséum d'histoire naturelle. — 1\1.
Gaudry (Albert), professeur de paléonto-
logie 0.1,1 Muséum d'histoire naturelle, est
nommé assesseur du directeur de cet
établissement, pour l'année 1899.
Ecole spéciale des langues orientales
vivantes. — M. le capitaine de vaisseau
Bénier, membre du Conseil des travaux
de la marine, est nommé membre du
Conseil de perfectionnement de 1 Ecole
spéciale des langues orientales vivantes,
en remplacement de M. le capitaine de
vaisseau Billard, promu contre-amiral.
Concours pour les Bourses
DE LICENCE
Le ministre de l'instruction publique
et des beaux-arts,
Vu le règlement du 31 mai 1886,
Arrête :
« Art. lor. — L'ouverture du concours
pour les bourses de licence aura lieu au
siège des facultés des sciences et des let-
ireLlo mardi 27 juin 1899.
« Dans les facultés des lettres, la com-
position latine aura lieu le mardi 27 juin
et la composition française le mercredi
28 juin
« Il est accordé six heures pour la com-
position latine et quatre heures pour la
composition française.
« Les épreuves commenceront à huit
heures du matin.
« Art. 2. — Les candidats s'inscriront
au secrétariat de l'aca.démie dans laquelle
ils résident. Les registres d'inscription
seront clos le mardi 20 juin, il. quatre
heures.
« Fait à Paris, le 22 février 1899.
« GEORGES LEYGUES ».
Enseignement Secondaire
Le congrès des professeurs
de renseignement secondaire
M. Leygues, ministre de l'instruction
publique, a autorisé un congrès de pro-
fesseurs de l'enseignement secondaire,
qui se tiendra à Paris les 6, 7 et 8 avril
prochain.
Comme les années précédentes, le
grand amphithéâtre de la Faculté de
droit sera mis à la disposition des con-
gressistes.
Un ordre du jour assez long avait été
soumis à l'approbation du ministre. Mais
le congrès n'a été autorisé à traiter que
les questions suivantes :
« Du travail et de l'esprit d'initiative
des élèves dans leur rapport avec la dis-
cipline.
« De l'enseignement de la morale.
Il Inscription au budget de tous les ly-
cées et collèges d'un crédit annuel des-
tiné à des achats de livres pour la biblio-
th: que générale des professeurs pen-
dant l'année courante. — Du mode de
choix de ces livres.
« Assimilation des délégués aux titu-
laires dans la vie intérieure des lycées et
cortèges.
« Examen des propositions relatives
à l'organisation et au fonctionnement du
jury du baccalauréat.
(t Du rôle des associations d'anciens
élèves au point de vue du recrutement
et de la prospérité des lycées et collèges.
« Rapports des commissions de l'ex-
tension universitaire, du rétablissement
du baccalauréat ès sciences, d'une caisse
de prêts, d'un congrès international de
l'enseignement secondaire en 1900. »
Le ministre a supprimé les proposi-
tions dont voici la liste :
« Du mode de fixation des heures de
service des professeurs de collège.
« Amélioration de la situation du per-
sonnel des collèges.
c( La retraite proportionnelle.
t( Assimilation, au point de vue des
années de service (pour la retraite), des
boursiers de licence et d'agrégation aux
normaliens de tout ordre.
« Les rapports de l'administration.
« Rétablissement des facilités accor-
dées aux enfants des membres de l'en-
seignement primaire pour favoriser leur
entrée dans les lycées et collèges, au
point de vue de la prospérité de ces deux
ordres d'enseignement et de la solidarité
universitaire. ».
Le ministre, en refusant d'autoriser la
discussion sur les questions que nous
venons d'énumérer, a jugé que ces ques-
tions sont contraires aux principes expo-
sés dans le discours prononcé le 12 no-
vembre 1896 à la Chambre des députés
et dans la circulaire du 30 janvier 1897.
Il a renouvelé du reste l'assurance que
son administration poursuivra avec une
sollicitude particulière l'étude des amé-
liorations à apporter a la situation du
personnel des collèges.
Deux nouvelles propositions concer-
nant les lycées et collèges de jeunes fil-
les vont être présentées à son accepta-
tion.
Toutes les communications relatives
au congrès doivent être adressées à M.
Chauvelon, rapporteur général du con-
grès de 1898, 63, rue Claude-Bernard.
Rappelons les articles du règlement re-
latifs aux admissions au congrès :
« Art. 21. — Sont admis dans le con-
grès, soit comme délégués, soit à titre
personnel, tous les membres du person-
nel enseignant de l'enseignement secon-
daire public en exercice, en congé ou en
retraite, et les membres du personnel
enseignant de l'enseignement secondaire
~ libre qui sont portés au tableau d'an-
cienneté.
u Art. 22. — Les associations locales
qui voudront être représentées au con-
grès devront en informer i1 l'avance le
comité préparatoire, en lui faisant con-
naître le nombre et les noms des mem-
bres qui seront représentés ».
LA TUBERCULOSE ET L'ECOLE
M. (tranchcr, membre de 1 Académie
de médecine, professeur à l Université
de Paris, étudie dans une brochure ex-
cellente la tuberculose et les moyens de
s'en préserver. Sur cette question dont
nul ne peut se désintéresser puisque la
tuberculose fait à l'heure actuelle plus
de malades et de morts que toutes les
autres maladies contagieuses, nous don-
nons il nos lecteurs ce qui concerne par-
ticulièrement les enfants :
« Que les enfants soient très souvent
la proie de la tuberculose, c'est un fait
non douteux, et certaines statistiques
relèvent une mortalité prédominante à
la fin de la première année et au cours
de la deuxième année ; puis la fréquence
delà tuberculose diminuerait rapidement
de trois à cinq ans, et surtout de six à dix
ans, pour prendre ensuite un chiffre
moyen jusqu iL l'extrt'mc vieillesse. Un
second fait également certain est la fré-
quence de la tuberculose des ganglions
médiastinaux chez les enfants,
« Sans doute, il est rare que les en-
fants qui fréquentent l'école primaire f
aient une tuberculose dangereuse pour t
leurs camarades. De six à dix ans et r
même de six à dix-sept ans, la tubercu- >
lose est peu commune et surtout les en- t
fants crachent ou ne crachent pas, même
avec de fortes lésions pulmonaires. Ce- g
pendant, à titre de précautions et aussi
pour leur donner de bonne heure de bon-
nes habitudes, il conviendrait d'afficher i
dans toutes les écoles cet avertissement, i
dontie premier terme s'adresse surtout E
aux écoliers, et le deuxième à l'institu-
teur ou à l'institutrice : Défense de cra- (
cher par terre et de balayer à sec. Si, sur i
l'avis du ministre de l'Instruction publi- (
que, les inspecteurs d'Académie invi- (
taient tous les maitres et les maltresses f
il. faire afficher cette instruction som- j
maire, dont l'utilité pourrait leur être ]
expliquée par une circulaire qui dirait
notamment comment le plancher doit ]
être lavé, il en résulterait un grand bien. <
Il va de soi que les maîtres doivent don- ]
ner l'exemple et que si, comme il arrive •
assez souvent, ils sont tuberculeux eux-
mêmes, leur premier devoir est de ne ;
pas infecter les enfants qui leur sont
confiés.
.................
« Dans les lycées et collèges, les élèves
déjà plus grands ont plus souvent une
tuberculose ouverte , et, sans préjudice
de l'avis ci-dessus énoncé et tout aussi
utile dans une école supérieure que dans
une école primaire, il convient ici que le
médecin, il défaut du règlement inté-
rieur, muet sur ce point, intervienne et
fasse comprendre a la famille que le tra-
vail et la discipline du lycée sont incom-
patibles avec les soins à donner à une
maladie sérieuse des bronches ou du
poumon.
« En conséquence, les parents repren-
dront leur enfant, au grand bénéfice du
malade et de ses camarades.
« Déjà les choses se passent ainsi,pres-
que toujours, sur les instructions de
M. le recteur, au moins dans l'Académie
de Paris. Il est très désirable que ces
mesures humaines et prudentes soient
généralisées, et que tout élève dont la
tuberculose est ouve,-Ie et les crachats
bacillifères, soit rendu à sa famille.
•
* *
Nous ne saurions trop engager nos
lecteurs à méditer ces sages conseils et à
suivre ceux que leur donne, en conclu-
sion de son remarquable travail, M. le
docteur Grancher :
« a) Recueillir les crachats dans un i
crachoir de poche ou d'appartement con-
tenant un peu de solution phéniquée a I
5 p. 100 et colorée, ou au moins un peu
d'eau.
« h) Eviter les poussières en rempla-
çant le balayage par le lavage au linge
humide.
« c) Faire bouillir le lait, quelle que
soit sa. provenance, avant de le boire.
« 2° En ce qui concerne la famille,l'Aca-
démie recommande aux médecins l'ap-
plication soutenue de ces mesures de
défense dès que la tuberculose est ou-
verte; elle leur recommande aussi de
maintenir, si possible, la tuberculose
pulmonaire à l'état formé, par un dia-
gnostic précoce et un traitement ap-
proprié.
« 3° L'école, l'atelier, le magasin, etc., <
relevant de l'instituteur, du patron, du
chef d'industrie, etc., l'Académie ne peut
que leur rappeler l'importance de cette
question d'hygiène et la simplicité, la
facilité des moyens qui suffisent à la
réaliser, c'est-à-dire à combattre effica-
cement l'extension de la tuberculose qui
menace toutes les familles. »
Que là, comme partout, les instituteurs,
les premiers, donnent l'exemple.
(Du Manuel Général). B.
Enseignement Primaire
Le classement des instituteurs
Le 30 janvier, M. Carnaud a déposé à la
Chambre des députés une proposition de
loi ayant pour objet de modifier les lois
de lS89 et 1893, en ce qui concerne le
classement et l'avancement des institu-
teurs.
C'est la reprise d'une proposition iden-
tique, déposée par le même député au
cours de la précédente législature, et qui
n'avait pas été discutée avant le renou-
vellement de la Chambre. Par le fait, elle
était caduque.
M. Carnaud, dont on connaît le dévoue-
ment légitime à la cause des instituteurs,
propose de supprimer l'avancement au
choix et le pourcentage.
Seraient titularisés de droit tous les
instituteurs et toutes les institutrices
pourvus du certificat d'aptitude pédago-
gique, tous les instituteurs et toutes les
institutrices qui auraient accompli cinq
ans de services, le service militaire comp-
tant pour un an aux instituteurs.
La promotion à une classe supérieure
aurait lieu régulièrement tous les cinq
ans. ,
La mise à la retraite serait obligatoire
à cinquante ans d'âge, après vingt-cinq
ans de services.
Telles sont les dispositions principales
de cette proposition très avantageuse
pour le personnel de l'enseignement pri-
maire, a l'exception de l'article concernant
la retraite obligatoire dont nous ne com-
prenons plus la nécessité dès lors que
l'avancement serait assuré tous les cinq
ans. A cinquante-cinq ans, le plus grand
nombre est encore pourvu de son acti-
vité, et ceux là seraient peu nombreux
qui prendraient volontiers leur retraite
avec la diminution de ressources qu'elle
comporte.
Ce privilège à rebours imposé aux
seuls fonctionnaires de l'enseignement
primaire ne saurait se justifier.
Mais nous ne voulons pas discuter les
articles de cette proposition inspirée par
un intérêt tr, s vif du personnel qui nous
occupe.
Nous ne considérerons ici que son op-
portunité.
Voilà un an que le Sénat est saisi d'un
projet avec un amendement Rolland,
ayant pour objet d'améliorer dans une
certaine proportion les conditions de clas-
sement des instituteurs.
La commission a terminé son travail
et le rapport de M. Forest a été distribué
le 8 juillet de l'année dernière.
Comme ce projet entraîne une aug-
~ mentation de dépenses de 3.182,000 fr.,
la commission des finances du Sénat dol
formuler préalablement son avis avant
toute discussion, et elle oppose quelqu
résistance. Elle a eu une première entrât
vue avec le ministre de l'Instruction pu?
blique et l'accord n'est pas encore faif
Les membres de cette commission nt.
sont nullement hostiles à renseignement
primaire le laïque. Mais il leur paraît qu<
e projet soumis à leur examen ne sairt
rait apporter une modification efficace (
la loi actuelle, qui n'a pas donné les cei
sultats légitimement espérés.
Que demande le personnel? Un avant,
cernent plus rapide. Il n'est pas raison*
nable que des stagiaires attendent huij
et dix ans leur nomination à la t)8 classa
i et qu'après vingt-cinq ans de services, d<
trop nombreux instituteurs OP. puissent
pas arriver à la 3" classe avec un tsaitc<
ment de 1.500 francs.
Le personnel est immobilisé parce qui
la loi a fixé la proportion afférente à chai'
que classe et que, par mesure d'écono<
mie, le gouvernement n'accorde que 6 a
700 retraites au lieu de 1.800 qui seraient
nécessaires pour assurer un mouvement
ascensionnel régulier.
La commission des finances du Sénat
en conclut qu'il faut tout d'abord dégal
ger la partie supérieure de la colonn.
pour activer le tirage, et ajouter au chai
pitre des retraites la somme nécessaire i
cet effet, 1.200.000 francs environ.
Les amis de l'enseignement primaire
laïque reconnaissent bien qu'il faudra en
venir à cette mesure pour obtenir un ré^
sultat définitif ; mais, avant toutes cho<
ses, pour donner aux intéressés, sang.
plus de retard, une satisfaction depuis
trop longtemps espérée, ils voudraient
voir voter par le Sénat le projet que la
Chambre lui a. envoyé.
Tel est l'état de la question.
L'amendement Rolland rencontre de!
adversaires déterminés parmi les parti4
s -Msoldt *de l'économie, et parmi l'e
adversaires plus ou moins dissimulés d«
l'enseignement laïque. Sera-t-il voté ? OH
ne saurait l'assurer.
Dans ces conditions, est-il utile de dé-
poser leverse une proposition nouvelle qui bou<
everse les lois de 1889-93 et entraîna
| une augmentation de dépenses beaucoup
plus considérable que le projet soumit
au Sénat ?
Il nous semble qu'il serait sage dd
. réaliser les réformes actuellement imV
| ries par la discussion, de faire aboutir Ifl
projet avec amendement Rolland et dif
, laisser la question des retraites suivre
son cours.
Le personnel de l'enseignement pri'
1 maire laïque aurait de ce fait une satisr
' faction notable dont il ne faudrait pai
1 retarder la réalisation.
1 D ¡,:r.:'¡';CH,
Sénateur de l'AriiLgc.
I (Extrait du Volume).
La Nomination
DES INSTITUTEURS
Le groupe des (c Amis de l'Ecole ». eor1ft
posé comme on le sait d'universitaires
des trois ordres de l'enseignement, de
représentants de la presse scolaire et de
membres du Conseil supérieur de l'ins-
trncti0n publique, vient de terminer l'en
quêta qu il avait ouverte il y a quelques
mois et l'étude des différents projets
tendant à soustraire aux influences poli-
tiques la nomination et le déplacement
des instituteurs.
Ont pris part aux délibérations soit en
personne, soit par des communications
écrites : MM. Aulard, Auvert, Bernes.,
Barthélemy, Bcurdelcy, Billaz, Borcl^
Maurice Bouchor, Boudhors, Buisson,
I. Carré, Chaignct, F. Comte, Cuir, Paui
Desjardms, Devinat, Alfred, Fouillée,
Jost, Lavy, Th. Legrand, E. Levasscur,
J. Masson, Alfred Mairargues, Mention,
Moguez, Edouard Petit, Pinset, Quenar-
del, Rauh, Motiva!, Seignetle, Tarde, IL
Thamin, L. Trautner.
On nous communique le texte adoptli
parle groupe sous forme de proposition
de loi.
Sont modifiés ainsi qu'il suit les arti-
cles 27 et 29 de la loi d u 30 octobre 1880 :
Article 27, paragraphe 2. — Les insti-
tuteurs titulaires sont nommés par l'ins-
pecteur d'Académie, après avis d'un co-
mité consultatif composé de tous les ins-
pecteurs primaires du département. Les
directeurs d'écoles sont nommés par lo
recteur sur la présentation de l'inspee.
teur d'académie. Cette présentation esl
faite apr< s avis du même comité.
Article 29. — Le changement de rés!<
dence est prononcé dans la même formC1
que la nomination.
L'intéressé peut faire appel de cette
décision devant le conseil départemen-
tal. Cet appel est suspensif. Il est jug4
dans les conditions prévues par l'article
31 paragraphes 3 et 4 de la présente loi.
Enseignement primaire
LEGS DE POMPÉRY
Association philotechnique. Le pré-
sident de l'Association pliii0tee'liiiiqll(.
société reconnue d utilité publique et
dont le siège social est 24, rue Serpente,
à Paris, est autorisé à accepter, au nom
de ladite société et conformément à la
transaction passée avec le légataire uni-
versel, le legs fait sa faveur par le sieut
de Pompéry (Edouard), suivant ses tes-
taments olographes en date des 7 avril
1886, 9 octobre 1880 et 3 septembre 1891
et consistant en six obligations commu-
nales du Crédit Foncier de France, il
charge d'en faire l'emploi prévu par l'ar-
ticte 23 des statuts de la Société.
Cercle parisien de la Ligue de l'ensei-
gnement. — Le président du Cercle pari-
! sien de la Ligue de l'enseignement, so-
ciété reconnue d'utilité publique et dont
le siège social est 14, rue Jean-Jacques-
Rousseau, à Paris, est autorisé à accep-
ter, au nom de ladite association et
conformément à la transaction passéa
avec le légataire universel, le legs fait
en sa faveur par le sieur de Pompéry
(Edouard), suivant ses testaments 010..
graphes en date des 7 avril 1886, 9 consis-octo-
bre 1888 et 3 septembre 1891 et consIs-
tant en six obligations ^>1?
Crédit Foncier de Franco, à charge de a
faire l'emploi prévu par l article 1:) des
'po;-r la
des iiiliothigue) populaires. - Le pi Csi*
Choses de
l'enseignement
\te concours institué par M. Bédorez,
directeur de l'Enseignement primaire de
la aeme, après avoir fait couler des lar-
fait
~Wépu
quand il était si facile de se tirer d'em-
barras en appelant à Paris les élèves-
maîtresses sortant des écoles normales
du département, munies de leurs brevets
et ayant obtenu leur exeat : Ces élèves-
maltressos ont, parfois, accepté de quit-
ter Paris avec l'espoir d'y rentrer un
jour. Elles formeraient un personnel
en-eignant déjà exercé.
« Mon procédé ferait taire les plaintes
et les critiques des évincées, et facilite-
rait le recrutement quelquefois laborieux
des écoles normales des départements.
Quant aux dix mille brévetées, ce se-
rait leur rendre service, ainsi qu'à leurs
compagnes, elles seraient forcées de se
pourvoir ailleurs, et ce serait le meilleur
moyen d'arrêter la poussée irréfléchie
des parents et des enfants vers l'ensei-
gnement. »
Je fais remarquer à ma correspon-
dante que sa solution a été indiquée ici
môme : les écoles normales nous sauve-
ront seules de l'encombrement. Mais il
ne s'agissait pas, pour M. Bédorez, de
" travailler en vue d'un avenir meilleur;
il fallait régler le présent, un présent fu-
rieusement compliqué. En organisant un
concours (dont j'ai dit ce que je pense).
il a cru mettre le bon droit de son côté ;
il s'est figuré supprimer tout prétexte à
protestation, et, s'il s'est trompe, ce n est
pas faute d'avoir pria des mesures minu-
tl6US6S.
Lisez plutôt cet article de Mme Rau-
ber, inspectrice de l'Enseignement pri-
maire à Paris (extrait de l'Insiruction
primaire).
« II a donc fallu instituer un concours
pour faire un choix aussi équitable que
possible parmi le nombre toujours crois-
sant desdemandes d'emploi d institutrice
dans les écoles primaires publiques de la
Seine. L'administration a mis60placesau
concours pour 1899;le surplus, ou plus
exactement, la prcmi re portion des em-
plois vacants ou nouvellement créés, est
d'abord réservée aux élèves-maîtresses
sortant de l'école normale.
« Des fiOOO demandes parvenues en ces
dernières années à la direction de l'en-
seignement, fJOO avaient été réveillées de
leur paisible sommeil bureaucratique.
Toutes les signataires des ces 900 de-
mandes ne répondirent point à la con-
vocation; tiOO seulement résolurent d'af-
fronter l'épreuve du concours. Une visite
médicale à laquelle ont procédé deux
doctoresses en médecine, fonctionnaires
assermentés, a fait éliminer préalable-
ment une soixantaine de postulantes,
jugées trop faibles de santé pour suppor
lerles fatigues de la carrière enseignante.
« Quelques-unes enfin se sont abste-
nues, au dernier moment, de se présen-
ter à l'examen, de sorte que, au total,
501 concurrentes se sont trouvées en
présence aux épreuves écrites. Après
correction, 160 ayant obtenu la moyenne
de 20 points pour l'ensemble des deux
compositions ont subi les épreuves ora-
îes : 62 admissions ont définitivement
5té prononcées. Le premier chiffre de (M)
i été dépassé de 2 pour permettre l'ad-
mission de notes ex œquo.
« L'avis portant les « formalités à rem-
plir pour obtenir un emploi d'institu-
trice », et, remis à l'inscription, il chaque
postulante, a été strictement observé :
cc n'est qu'après le tri de l'examen écrit
5t oral qu'ont été ajoutés, pour chaque
aspirante, les points attribués aux ser-
vices, numériquement appréciés, et aux
divers diplômes dont elle pouvait faire
preuve.
« Cette manière de procéder, on en
conviendra aisément, était bien propre à
favoriser le jeu des compensations, c'est-
à-dire à carriger, par l'apport de points
étrangers à l'examen spécial et qui ex-
priment une certaine partie de la valeur
personnelle du candidat, à corriger, dis-
je, les chances d'une ou deux composi-
tions faites à un jour fixe, dans des dis-
positions d'esprit et de santé qui ne
sont pas égales pour tous. Il est bon, à
notre avis, il est salutaire « au moral »
des candidats que nous leur répétions,
nous qui avons vu de près les opérations
du concour, que les « coups de piston \)
n'ont pas eu le jeu facile. Qu'on se le dise
et qu'on s'affermisse dans la conviction
qu'il est encore plus sage et plus récon-
fortant de compter sur soi, sur son effort
présent ou passé pour réussir.
« A ce propos, laissez-moi vous dire,
chers lecteurs, mes « impressions d'au-
dience Il, le concours terminé. C'était iL
la fois plaisant et triste de voir combien
de postulantes s'étonnaient que les « re-
commandations « et les « recomman-
dées » n'eussent pas eu une meilleure
fortune. Elles n'en croyaient pas leurs
oreilles ni mon témoignage, quand je
leur rendais compte des préoccupations
de minutieuse justice et de discrétion
qui n'ont cessé, pendant tout le temps
du concours, d'inspirer les juges. Ah!
comme il serait bon aux jeunes de com-
mencer par croire à la justice 1 C'est tout
de même une pitoyable manière d'en-
trer dans la vie sociale que de se délier,
en fait, des idées qui sont essentielles
à son institution durable. Et ce scepti-
cisme vulgaire, à l'endroit de la justice
possible et promise, est bien plus déplo-
rable encore quand on pense qu'il pourra
régler la conduite des maîtres de l'en-
tance...
Voici donc comment a opéré le jury du
concours en question :
« Les TJOO candidates, à raison de leur
nombre, ont été réparties dans trois lo-
caux : l'école Edgard-Quinet, l'école So-
Ï>hie Germain, la salle des examens a
l'allnexe Est de la préfecture.
Il L'examen écrit a eu lieu le jeudi
29 décembre 1898; l'examen oral a duré
du 21 au 29 janvier 189Q.
« Les sujets des deux compositions
écrites traités, l'un dans la matinée, l'au-
tre dans rapr£3-midi du même jour,
„«a»vn» suivants :
Littérature. — Développer cette pen-
léc : « Il arrive souvent que 1 ignorance
inspire la hardiesse et que le savoir est
%ause de timidité. »
Morale ou iducalion. - D faut avec les
enfants se servir tantôt de douceur, tan-
tôt de sévérité et sans cesse de patience.
Une note imprimée portant « avis et
recommandations aux postulantes », a
été lue dans chaque salle d'examen. J'y
relève les articles suivants : (c Chaque
postulante doit écrire sur ses copies, à
la place réservée à cet effet, son nom,
ses prénoms et son numéro d'inscrip-
tion. Le pli gommé sera ensuite fermé.
La copie ne devra porter aucun signe
OTlérimr tin iutnrs Mu fwirr rrnîrTn"™1
Toute infraction à cette règle entraîne-
rait l'ajournement. Les livres, cahiers de
notes, etc., doivent être déposés au pied
de chaque table. Les postulantes ne de-
vront se servir pour leurs compositions
que du papier fourni par l'administra-
tion : papier de couleur pour les brouil-
lons et papier à en-tête pour la copie. »
« Un numéro d'ordre a été apposé
sur chaque copie, différent de celui de
l'inscription, et la correction a com-
mencé. Chaque copie a été lue succes-
sivement par deux correcteurs qui ne se
connaissaient pas; quand l'écart entre
ces deux notes dépassait deux points,
une commission de révision a donné
une troisième note avant l établissement
de la moyenne.
« Quant aux épreuves orales, les deux
jurys d'inspecteurs qui ont fonctionné
parallèlement ont jugé, 1 un sur une
épreuve de lecture (en vers) expliquée,
l'autre su'' une lecture (en prose) expli-
quée. Les notes de l'écrit ne leur étaient
point connues.
« Une troisième épreuve, morale, pour
ainsi dire, avait lieu le même jour devant
un jury composé du directeur de l ensei-
gnement et de quatre inspecteurs pri-
maires.
« Ici, le candidat était invité, sur le vu
de son dossier, à répondre aux questions
..que la. Commission jugeait à propos de
lui poser sur ses études, ses épreuves,
sur l'éducation et l'enseignement, etc.
(c On s'est donc entouré, en somme,
de toutes sortes de précautions avant,
pendant et après l'examen proprement
dit, pour se renseigner aussi exactement
que possible sur la valeur morale, intel-
lectuelle et physique des postulantes.
Ainsi conduit, le concour a abouti à un
tri impartial.
« Les 62 élues peuvent, cette fois, être
légitimement heureuses de leur succès;
elles ne le doivent qu'a elles-mêmes, et,
comme il y a eu de très bonnes compo-
sitions et en assez grand nombre, elles
peuvent se dire qu'elles ont une valeur
propre. Il est bon, quelquefois, de le sa-
voir, d'avoir confiance en soi et aussi
dans la justice des juges devant lesquels
on se présente. »
Les (c élues a sont contentes, parbleu !
mais... les autres t
Pour quelques-unes de ces dernières,
voici des fragments d'une intéressante
lettre de Hollande, dont la signataire,
Mme Cramer, Baarn, a été membre
du dernier congrès féministe de Bruxel-
les.
Après m'avoir adressé des éloges, à la
fois très bien tournés et très touchants (
— que je renvoie à cette collectivité qui
s'appelle la Fronde,Mme Cramer me dit : !
« Vous donnez des chiffres éloquents i
! au sujet des dames ayant leur brevet
d'institutrice et ne trouvant pas déplacé.
Est-ce qu'elles ne voudraient pas essayer
! de se placer en Hollande?
« Je n'ai pas de bureau de placement
et ne pourrais qu'indiquer quelques jour-
naux d'enseignement qui inséreraient
une annonce Mais dirigeant une institu-
tion de jeunes filles, je sais combien
il est difficile de trouver un bon profes-
seur français, Française et non pas Suis-
sesse ou Belge.
« J'ai depuis quatre ans, bientôt, une
institutrice qui, munie du brevet supé-
rieur français, a passé ici, l'examen qui
lui donne le droit d'enseigner, dans nos
écoles et lycées de l'Etat, ainsi que dans
les établissements d'enseignement privé
pour jeunes filles et jeunes gens. (Cet
examen, elle l'a passé après un an et
demi de préparation). Elle gagne pré-
sentement 1120 francs outre le logement,
la nourriture, le blanchissage et donne
des répétitions.
« Une de ses amies gagne 2,000 fr. et a
trouvé pension dans une famille, en
échange de conversations en français.
« Il est vrai que l'on préfère ici les ins-
titutrices protestantes. Mais j'ai eu pré-
cédemment une institutrice catholique,
et je pense que les directrices des 24 au-
tres établissements laïques en accepte-
raient comme je l'ai fait moi-même.
« Il y a ici 74 pensionnats catholiques
cléricaux dont j'ignore les habitudes.
« Si d'un côté, il y a des institutrices
cherchant des situations, et de l'autre,
des personnes cherchant des institutri-
ces, il serait dommage de laisser passer
les occasions de les rapprocher les unes
des autres. »
Je remercie Mme Cramer, au nom des
intéressées, et j'accède au désir d'une au-
tre correspondante, en faisant connaitre
le plan d'une société rêvée par une insti-
tutrice Mme Dufour :
Mme Dufour, est « frappée du peu de
solidarité qui existe entre les membres
de l'enseignement public », et voudrait
créer une « Société amicale des Institu-
trices de la Seine. »
Le but de cette société serait :
De fournir des occasions de rapproche-
ment entre tous les membres de l'ensei-
gnement;
De formuler efficacement les revendi-
cation» utiles ;
Ue venir en aide aux sociétaires néces-
sileuses.
Au sit'ge de la Société seraient an-
nexées : une salle de réunions, une salle
de travail, une bibliothèque, une salle à
manger pour les institutrices obligées de
prendre leurs repas hors de chez elles.
Le cercle serait ouvert tous les jours,
ce qui permettrait aux sociétaires de se
rencontrer avec des collègues, ou de
travailler tranquillement...
Des réunions générales, où l'on traite-
rait des questions de l'enseignement au-
raient lieu tous les quinze jours;
Des soirées musicales, littéraires se-
raient un attrait pour les sociétaires... »
Ce serait très bien. A vrai dire, il existe
des sociétés amicales analogues, ne fut-
ce que celle des « Instituteurs et institu-
trices de la Seine ». Mais la variété est
un principe de vie.
Avez-vous le nerf des associations, ma
chère correspondante. Si oui, allez de
ij[ l'avant. Sinon, faites-vous persuasive.
car la réalisation de votre idée exigera
de l'argent... (Le vilain mot est lâché).
Enfin, j'ai reçu avec prière de les pu-
blier quelques pages, où sous la forme
de « Lettre ouverte à M. le Ministre de
l'Instruction publique », un « Lecteur
assidu de la Fronde », prend à partie M.
Leygues à I"occasion du retard apporté à
la distribution des palmes académiques.
J'avoue que la « matière » ne me parait
pas comporter tant de passion. Si la dé-
coration, de quelque couleur qu'elle soit,
1 conne Ken "1:ttIÎt "«lem tnt»ohaftdftg—) t »
tant d'odieux calculs, à tant de petitesses,
ne vaudrait-il pas mieux cent fois la sup-
primer? Et en attendant cette suppres-
sion — qui aura lieu, peut-être, à la fin
du vingtième siècle, lorsque notre ensei-
ment laïque aura fait pénétrer dans les
consciences la joie virile du devoir ac-
compli, — ne serait-il pas plus digne et
plus noble de rester en dehors des com-
pétitions, plus généreux de penser (vu la
disproportion si considérable entre le
nombre des bonnes volontés et celui des
distinctions à conférer), qu -*il vaut mieux,
pour une fois encore, ne pas être un olJ-
jet d'envie pour un concurrent malheu-
reux?......
Mais je n'en finirais pas, si je disais
tout le mal que je pense de ces hochets,
dont le moindre défaut, à mes yeux, est
de constituer un anachronisme dans un
pays républicain.
PAULINE KERGOMARD.
ELEMENT SUPÉRIEUR
Université de Paris
Faculté de médecine. — M. Landrieux,
médecin des hôpitaux, est charge du
1er janvier 1899 au 30 novembre 1900, d'un
cours de clinique annexe, en remplace-
ment de M. Anger, admis à faire valoir
ses droits il la retraite.
Sont nommés, du 16 janvier au 30 oc-
tobre 1899, au laboratoire de clinique
médicale (Hôtel-Dieu) :
1° Chef de laboratoire. —M. Jolly, doc-
teur en médecine, chef des travaux chi-
miques audit laboratoire, en remplace-
ment de M. Hu Pasquip-r, décédé.
2° Chef des travaux chimiques. —
M. Gandy, interne des hôpitaux, en rem-
placement de M. Jolly, appelé à d'autres
fonctions.
Université de Bordeaux
Faculté mixte de médecine et de phar- 1
macie. — M. Denucé, agrégé libre, est
rappelé à l'exercice jusqu'à la fin de l'an- i
née scolaire 1898-1899.
Faculté des sciences. — Par arrêtés du
Recteur de l'Académie de Bordeaux, prJs
en exécution de l'article 14 du décret du
21 juillet 1897 :
M. Devaux, docteur ès-sciences, maître
de conférences de botanique a la Faculté
des sciences de l'Université de Bordeaux,
est chargé, du 15 janvier au 31 octo-
bre 180'J, d'une conférence de botanique
a ladite Faculté.
M. de rrannenberg, professeur de mé-
cannique à la Faculté des sciences de
l'Université de Bordeaux, est chargé, du
15 janvier au 31 octobre 1899, d'un
cours complémentaire de mathématiques
préparatoires à ladite Faculté.
M. Marchis, docteur ès sciences, maî-
tre de conférences de physique à la Fa-
culté des sciences de l'Université de Bor-
deaux, est chargé, du 15 janvier au
31 octobre 180n, d'un cours complémen-
taire de physique théorique à ladite Fa-
culté.
(Fondations de l'Université.)
Faculté des lettres. — M. Bouvy, doc-
teur ès lettres, bibliothécaire de l'Uni-
versité, chargé d'un cours complémen-
taire de paléographie à la Faculté des
lettres de l'Université de Bordeaux, est
chargé, jusqu'à la fin de la présente an-
née scolaire, d'un cours complémentaire
de langue et littérature italiennes à la-
dite Faculté.
M. Rouge, maître de conférences d'al-
lemand à la Faculté des lettres de l'Uni-
versité de Bordeaux, est chargé, jusqu'à
la fin de la présente année scolaire, d'une
conférence d'allemand à ladite Faculté.
(Fondations de l'Université.)
Université de Clermont
Faculté des sciences. — Par arrêté du
Recteur de l'Académie de Clermont, pris
en exécution de l'article 14 du décret du
21 juillet 1897 :
M. Glangeaud (Philippe), agrégé des
sciences naturelles, docteur ès sciences,
préparateur au Collège de France, a été
nommé maître des conférences de miné-
ralogie à la Faculté des sciences de l'Uni-
versité de Clermont.
(tondation de l'Unit'crsit(f.)
Université de Nancy
Faculté des lettres. — M. Pfister, pro-
fesseur d'histoire de l'est de la France a
la Faculté des lettres de l'Université de
Nancy, membre du Conseil de l'Univer-
sité, est nommé assesseur du doyen de
ladite Faculté.
Ecole préparatoire de médecine et de
pharmacie d'Angers. — M. Thibault, sup-
pléant des chaires de pathologie et de
clinique internes, est chargé, en outre,
jusqu a la fin de l'année scolaire 1898-
1899, d'un cours de pathologie interne.
M. Brin, suppléant des chaires de pa-
thologie et de clinique externes et de cli-
nique obstétricale, est chargé, en outre,
jusqu'à la fin de l'année scolaire 1898-99,
d'un cours de pathologie externe.
Muséum d'histoire naturelle. — 1\1.
Gaudry (Albert), professeur de paléonto-
logie 0.1,1 Muséum d'histoire naturelle, est
nommé assesseur du directeur de cet
établissement, pour l'année 1899.
Ecole spéciale des langues orientales
vivantes. — M. le capitaine de vaisseau
Bénier, membre du Conseil des travaux
de la marine, est nommé membre du
Conseil de perfectionnement de 1 Ecole
spéciale des langues orientales vivantes,
en remplacement de M. le capitaine de
vaisseau Billard, promu contre-amiral.
Concours pour les Bourses
DE LICENCE
Le ministre de l'instruction publique
et des beaux-arts,
Vu le règlement du 31 mai 1886,
Arrête :
« Art. lor. — L'ouverture du concours
pour les bourses de licence aura lieu au
siège des facultés des sciences et des let-
ireLlo mardi 27 juin 1899.
« Dans les facultés des lettres, la com-
position latine aura lieu le mardi 27 juin
et la composition française le mercredi
28 juin
« Il est accordé six heures pour la com-
position latine et quatre heures pour la
composition française.
« Les épreuves commenceront à huit
heures du matin.
« Art. 2. — Les candidats s'inscriront
au secrétariat de l'aca.démie dans laquelle
ils résident. Les registres d'inscription
seront clos le mardi 20 juin, il. quatre
heures.
« Fait à Paris, le 22 février 1899.
« GEORGES LEYGUES ».
Enseignement Secondaire
Le congrès des professeurs
de renseignement secondaire
M. Leygues, ministre de l'instruction
publique, a autorisé un congrès de pro-
fesseurs de l'enseignement secondaire,
qui se tiendra à Paris les 6, 7 et 8 avril
prochain.
Comme les années précédentes, le
grand amphithéâtre de la Faculté de
droit sera mis à la disposition des con-
gressistes.
Un ordre du jour assez long avait été
soumis à l'approbation du ministre. Mais
le congrès n'a été autorisé à traiter que
les questions suivantes :
« Du travail et de l'esprit d'initiative
des élèves dans leur rapport avec la dis-
cipline.
« De l'enseignement de la morale.
Il Inscription au budget de tous les ly-
cées et collèges d'un crédit annuel des-
tiné à des achats de livres pour la biblio-
th: que générale des professeurs pen-
dant l'année courante. — Du mode de
choix de ces livres.
« Assimilation des délégués aux titu-
laires dans la vie intérieure des lycées et
cortèges.
« Examen des propositions relatives
à l'organisation et au fonctionnement du
jury du baccalauréat.
(t Du rôle des associations d'anciens
élèves au point de vue du recrutement
et de la prospérité des lycées et collèges.
« Rapports des commissions de l'ex-
tension universitaire, du rétablissement
du baccalauréat ès sciences, d'une caisse
de prêts, d'un congrès international de
l'enseignement secondaire en 1900. »
Le ministre a supprimé les proposi-
tions dont voici la liste :
« Du mode de fixation des heures de
service des professeurs de collège.
« Amélioration de la situation du per-
sonnel des collèges.
c( La retraite proportionnelle.
t( Assimilation, au point de vue des
années de service (pour la retraite), des
boursiers de licence et d'agrégation aux
normaliens de tout ordre.
« Les rapports de l'administration.
« Rétablissement des facilités accor-
dées aux enfants des membres de l'en-
seignement primaire pour favoriser leur
entrée dans les lycées et collèges, au
point de vue de la prospérité de ces deux
ordres d'enseignement et de la solidarité
universitaire. ».
Le ministre, en refusant d'autoriser la
discussion sur les questions que nous
venons d'énumérer, a jugé que ces ques-
tions sont contraires aux principes expo-
sés dans le discours prononcé le 12 no-
vembre 1896 à la Chambre des députés
et dans la circulaire du 30 janvier 1897.
Il a renouvelé du reste l'assurance que
son administration poursuivra avec une
sollicitude particulière l'étude des amé-
liorations à apporter a la situation du
personnel des collèges.
Deux nouvelles propositions concer-
nant les lycées et collèges de jeunes fil-
les vont être présentées à son accepta-
tion.
Toutes les communications relatives
au congrès doivent être adressées à M.
Chauvelon, rapporteur général du con-
grès de 1898, 63, rue Claude-Bernard.
Rappelons les articles du règlement re-
latifs aux admissions au congrès :
« Art. 21. — Sont admis dans le con-
grès, soit comme délégués, soit à titre
personnel, tous les membres du person-
nel enseignant de l'enseignement secon-
daire public en exercice, en congé ou en
retraite, et les membres du personnel
enseignant de l'enseignement secondaire
~ libre qui sont portés au tableau d'an-
cienneté.
u Art. 22. — Les associations locales
qui voudront être représentées au con-
grès devront en informer i1 l'avance le
comité préparatoire, en lui faisant con-
naître le nombre et les noms des mem-
bres qui seront représentés ».
LA TUBERCULOSE ET L'ECOLE
M. (tranchcr, membre de 1 Académie
de médecine, professeur à l Université
de Paris, étudie dans une brochure ex-
cellente la tuberculose et les moyens de
s'en préserver. Sur cette question dont
nul ne peut se désintéresser puisque la
tuberculose fait à l'heure actuelle plus
de malades et de morts que toutes les
autres maladies contagieuses, nous don-
nons il nos lecteurs ce qui concerne par-
ticulièrement les enfants :
« Que les enfants soient très souvent
la proie de la tuberculose, c'est un fait
non douteux, et certaines statistiques
relèvent une mortalité prédominante à
la fin de la première année et au cours
de la deuxième année ; puis la fréquence
delà tuberculose diminuerait rapidement
de trois à cinq ans, et surtout de six à dix
ans, pour prendre ensuite un chiffre
moyen jusqu iL l'extrt'mc vieillesse. Un
second fait également certain est la fré-
quence de la tuberculose des ganglions
médiastinaux chez les enfants,
« Sans doute, il est rare que les en-
fants qui fréquentent l'école primaire f
aient une tuberculose dangereuse pour t
leurs camarades. De six à dix ans et r
même de six à dix-sept ans, la tubercu- >
lose est peu commune et surtout les en- t
fants crachent ou ne crachent pas, même
avec de fortes lésions pulmonaires. Ce- g
pendant, à titre de précautions et aussi
pour leur donner de bonne heure de bon-
nes habitudes, il conviendrait d'afficher i
dans toutes les écoles cet avertissement, i
dontie premier terme s'adresse surtout E
aux écoliers, et le deuxième à l'institu-
teur ou à l'institutrice : Défense de cra- (
cher par terre et de balayer à sec. Si, sur i
l'avis du ministre de l'Instruction publi- (
que, les inspecteurs d'Académie invi- (
taient tous les maitres et les maltresses f
il. faire afficher cette instruction som- j
maire, dont l'utilité pourrait leur être ]
expliquée par une circulaire qui dirait
notamment comment le plancher doit ]
être lavé, il en résulterait un grand bien. <
Il va de soi que les maîtres doivent don- ]
ner l'exemple et que si, comme il arrive •
assez souvent, ils sont tuberculeux eux-
mêmes, leur premier devoir est de ne ;
pas infecter les enfants qui leur sont
confiés.
.................
« Dans les lycées et collèges, les élèves
déjà plus grands ont plus souvent une
tuberculose ouverte , et, sans préjudice
de l'avis ci-dessus énoncé et tout aussi
utile dans une école supérieure que dans
une école primaire, il convient ici que le
médecin, il défaut du règlement inté-
rieur, muet sur ce point, intervienne et
fasse comprendre a la famille que le tra-
vail et la discipline du lycée sont incom-
patibles avec les soins à donner à une
maladie sérieuse des bronches ou du
poumon.
« En conséquence, les parents repren-
dront leur enfant, au grand bénéfice du
malade et de ses camarades.
« Déjà les choses se passent ainsi,pres-
que toujours, sur les instructions de
M. le recteur, au moins dans l'Académie
de Paris. Il est très désirable que ces
mesures humaines et prudentes soient
généralisées, et que tout élève dont la
tuberculose est ouve,-Ie et les crachats
bacillifères, soit rendu à sa famille.
•
* *
Nous ne saurions trop engager nos
lecteurs à méditer ces sages conseils et à
suivre ceux que leur donne, en conclu-
sion de son remarquable travail, M. le
docteur Grancher :
« a) Recueillir les crachats dans un i
crachoir de poche ou d'appartement con-
tenant un peu de solution phéniquée a I
5 p. 100 et colorée, ou au moins un peu
d'eau.
« h) Eviter les poussières en rempla-
çant le balayage par le lavage au linge
humide.
« c) Faire bouillir le lait, quelle que
soit sa. provenance, avant de le boire.
« 2° En ce qui concerne la famille,l'Aca-
démie recommande aux médecins l'ap-
plication soutenue de ces mesures de
défense dès que la tuberculose est ou-
verte; elle leur recommande aussi de
maintenir, si possible, la tuberculose
pulmonaire à l'état formé, par un dia-
gnostic précoce et un traitement ap-
proprié.
« 3° L'école, l'atelier, le magasin, etc., <
relevant de l'instituteur, du patron, du
chef d'industrie, etc., l'Académie ne peut
que leur rappeler l'importance de cette
question d'hygiène et la simplicité, la
facilité des moyens qui suffisent à la
réaliser, c'est-à-dire à combattre effica-
cement l'extension de la tuberculose qui
menace toutes les familles. »
Que là, comme partout, les instituteurs,
les premiers, donnent l'exemple.
(Du Manuel Général). B.
Enseignement Primaire
Le classement des instituteurs
Le 30 janvier, M. Carnaud a déposé à la
Chambre des députés une proposition de
loi ayant pour objet de modifier les lois
de lS89 et 1893, en ce qui concerne le
classement et l'avancement des institu-
teurs.
C'est la reprise d'une proposition iden-
tique, déposée par le même député au
cours de la précédente législature, et qui
n'avait pas été discutée avant le renou-
vellement de la Chambre. Par le fait, elle
était caduque.
M. Carnaud, dont on connaît le dévoue-
ment légitime à la cause des instituteurs,
propose de supprimer l'avancement au
choix et le pourcentage.
Seraient titularisés de droit tous les
instituteurs et toutes les institutrices
pourvus du certificat d'aptitude pédago-
gique, tous les instituteurs et toutes les
institutrices qui auraient accompli cinq
ans de services, le service militaire comp-
tant pour un an aux instituteurs.
La promotion à une classe supérieure
aurait lieu régulièrement tous les cinq
ans. ,
La mise à la retraite serait obligatoire
à cinquante ans d'âge, après vingt-cinq
ans de services.
Telles sont les dispositions principales
de cette proposition très avantageuse
pour le personnel de l'enseignement pri-
maire, a l'exception de l'article concernant
la retraite obligatoire dont nous ne com-
prenons plus la nécessité dès lors que
l'avancement serait assuré tous les cinq
ans. A cinquante-cinq ans, le plus grand
nombre est encore pourvu de son acti-
vité, et ceux là seraient peu nombreux
qui prendraient volontiers leur retraite
avec la diminution de ressources qu'elle
comporte.
Ce privilège à rebours imposé aux
seuls fonctionnaires de l'enseignement
primaire ne saurait se justifier.
Mais nous ne voulons pas discuter les
articles de cette proposition inspirée par
un intérêt tr, s vif du personnel qui nous
occupe.
Nous ne considérerons ici que son op-
portunité.
Voilà un an que le Sénat est saisi d'un
projet avec un amendement Rolland,
ayant pour objet d'améliorer dans une
certaine proportion les conditions de clas-
sement des instituteurs.
La commission a terminé son travail
et le rapport de M. Forest a été distribué
le 8 juillet de l'année dernière.
Comme ce projet entraîne une aug-
~ mentation de dépenses de 3.182,000 fr.,
la commission des finances du Sénat dol
formuler préalablement son avis avant
toute discussion, et elle oppose quelqu
résistance. Elle a eu une première entrât
vue avec le ministre de l'Instruction pu?
blique et l'accord n'est pas encore faif
Les membres de cette commission nt.
sont nullement hostiles à renseignement
primaire le laïque. Mais il leur paraît qu<
e projet soumis à leur examen ne sairt
rait apporter une modification efficace (
la loi actuelle, qui n'a pas donné les cei
sultats légitimement espérés.
Que demande le personnel? Un avant,
cernent plus rapide. Il n'est pas raison*
nable que des stagiaires attendent huij
et dix ans leur nomination à la t)8 classa
i et qu'après vingt-cinq ans de services, d<
trop nombreux instituteurs OP. puissent
pas arriver à la 3" classe avec un tsaitc<
ment de 1.500 francs.
Le personnel est immobilisé parce qui
la loi a fixé la proportion afférente à chai'
que classe et que, par mesure d'écono<
mie, le gouvernement n'accorde que 6 a
700 retraites au lieu de 1.800 qui seraient
nécessaires pour assurer un mouvement
ascensionnel régulier.
La commission des finances du Sénat
en conclut qu'il faut tout d'abord dégal
ger la partie supérieure de la colonn.
pour activer le tirage, et ajouter au chai
pitre des retraites la somme nécessaire i
cet effet, 1.200.000 francs environ.
Les amis de l'enseignement primaire
laïque reconnaissent bien qu'il faudra en
venir à cette mesure pour obtenir un ré^
sultat définitif ; mais, avant toutes cho<
ses, pour donner aux intéressés, sang.
plus de retard, une satisfaction depuis
trop longtemps espérée, ils voudraient
voir voter par le Sénat le projet que la
Chambre lui a. envoyé.
Tel est l'état de la question.
L'amendement Rolland rencontre de!
adversaires déterminés parmi les parti4
s -Msoldt *de l'économie, et parmi l'e
adversaires plus ou moins dissimulés d«
l'enseignement laïque. Sera-t-il voté ? OH
ne saurait l'assurer.
Dans ces conditions, est-il utile de dé-
poser leverse une proposition nouvelle qui bou<
everse les lois de 1889-93 et entraîna
| une augmentation de dépenses beaucoup
plus considérable que le projet soumit
au Sénat ?
Il nous semble qu'il serait sage dd
. réaliser les réformes actuellement imV
| ries par la discussion, de faire aboutir Ifl
projet avec amendement Rolland et dif
, laisser la question des retraites suivre
son cours.
Le personnel de l'enseignement pri'
1 maire laïque aurait de ce fait une satisr
' faction notable dont il ne faudrait pai
1 retarder la réalisation.
1 D ¡,:r.:'¡';CH,
Sénateur de l'AriiLgc.
I (Extrait du Volume).
La Nomination
DES INSTITUTEURS
Le groupe des (c Amis de l'Ecole ». eor1ft
posé comme on le sait d'universitaires
des trois ordres de l'enseignement, de
représentants de la presse scolaire et de
membres du Conseil supérieur de l'ins-
trncti0n publique, vient de terminer l'en
quêta qu il avait ouverte il y a quelques
mois et l'étude des différents projets
tendant à soustraire aux influences poli-
tiques la nomination et le déplacement
des instituteurs.
Ont pris part aux délibérations soit en
personne, soit par des communications
écrites : MM. Aulard, Auvert, Bernes.,
Barthélemy, Bcurdelcy, Billaz, Borcl^
Maurice Bouchor, Boudhors, Buisson,
I. Carré, Chaignct, F. Comte, Cuir, Paui
Desjardms, Devinat, Alfred, Fouillée,
Jost, Lavy, Th. Legrand, E. Levasscur,
J. Masson, Alfred Mairargues, Mention,
Moguez, Edouard Petit, Pinset, Quenar-
del, Rauh, Motiva!, Seignetle, Tarde, IL
Thamin, L. Trautner.
On nous communique le texte adoptli
parle groupe sous forme de proposition
de loi.
Sont modifiés ainsi qu'il suit les arti-
cles 27 et 29 de la loi d u 30 octobre 1880 :
Article 27, paragraphe 2. — Les insti-
tuteurs titulaires sont nommés par l'ins-
pecteur d'Académie, après avis d'un co-
mité consultatif composé de tous les ins-
pecteurs primaires du département. Les
directeurs d'écoles sont nommés par lo
recteur sur la présentation de l'inspee.
teur d'académie. Cette présentation esl
faite apr< s avis du même comité.
Article 29. — Le changement de rés!<
dence est prononcé dans la même formC1
que la nomination.
L'intéressé peut faire appel de cette
décision devant le conseil départemen-
tal. Cet appel est suspensif. Il est jug4
dans les conditions prévues par l'article
31 paragraphes 3 et 4 de la présente loi.
Enseignement primaire
LEGS DE POMPÉRY
Association philotechnique. Le pré-
sident de l'Association pliii0tee'liiiiqll(.
société reconnue d utilité publique et
dont le siège social est 24, rue Serpente,
à Paris, est autorisé à accepter, au nom
de ladite société et conformément à la
transaction passée avec le légataire uni-
versel, le legs fait sa faveur par le sieut
de Pompéry (Edouard), suivant ses tes-
taments olographes en date des 7 avril
1886, 9 octobre 1880 et 3 septembre 1891
et consistant en six obligations commu-
nales du Crédit Foncier de France, il
charge d'en faire l'emploi prévu par l'ar-
ticte 23 des statuts de la Société.
Cercle parisien de la Ligue de l'ensei-
gnement. — Le président du Cercle pari-
! sien de la Ligue de l'enseignement, so-
ciété reconnue d'utilité publique et dont
le siège social est 14, rue Jean-Jacques-
Rousseau, à Paris, est autorisé à accep-
ter, au nom de ladite association et
conformément à la transaction passéa
avec le légataire universel, le legs fait
en sa faveur par le sieur de Pompéry
(Edouard), suivant ses testaments 010..
graphes en date des 7 avril 1886, 9 consis-octo-
bre 1888 et 3 septembre 1891 et consIs-
tant en six obligations ^>1?
Crédit Foncier de Franco, à charge de a
faire l'emploi prévu par l article 1:) des
'po;-r la
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