Titre : La Fronde / directrice Marguerite Durand
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1899-02-18
Contributeur : Durand, Marguerite (1864-1936). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb327788531
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 18 février 1899 18 février 1899
Description : 1899/02/18 (A3,N437). 1899/02/18 (A3,N437).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6703556x
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, GR FOL-LC2-5702
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 04/01/2016
Supplément quotidien du journal LA FRONDE
Choses de
l'enseignement
J Tous les journaux d'enseignement ré- -
servent en ce moment une partie de
leurs.colonncs à l'examen du rapport de
M. Maurice Faure sur le budget de 1 en-
seignement primaire. La Fronde ne sau-
rait rester à l'écart.
v Cebudget -M .. >
]lu chapitre 48 au chapitre 61. Ces cha-
piÍreSt je les découpe dans le Journal des
instituteurs, et je commente ceux qui
Jne paraissent appeler un commentaire.
k- « Chapitre 48 (Enseignement primaire.
inspecteurs. Inspections générales et dé-
partementales des écoles maternelles),
k.-3.3ffl.W francs ; c'est SUT ce crédit que
feront mandatés désormais le traitement
let les frais de tournée d'un inspecteur
vénérai pour les cours d'adultes et les
iruvres complémentaires de l'école. »
* inspectrices départementales des
écoles maternelles ne doivent pas figu-
t'er pour une somme considérable dans
cette somme de près de deux millions et
demi. Si je ne me trompe, il en reste
'cinq en France : une à Rouen, l'autre à
Mîmes, et l'action de l'une et de l'autre
fait regretter qu it n'y en ait pas partout.
' L'organisation de l'école maternelle
telfô-quc la rêvent les amis de l'enfant
- d'ailleurs bien loin d'ôtre chose
laite.
* Aujourd'hui nous tendons à une pré-
paration toute spéciale pour les maîtres-
ses; si nous réussissons, il faudra peut-
titre organiser aussi une inspection spé-
ciale; car c'est de l'école primaire que
vient hélas, pour l'abri des petits, tout ce
programme d'instruction qui nuit à leur
développement.
* Nous avions espéré ouvrir l'école pri-
Mes maire mit. maternels r cest
'école maternelle qui a été envahie par
es procédés primaires.
■ — On « inspecteur général des cours
id'ailiihes et des œuvres eomplémentai-
ires de l'école? » je me figure que les ins-
ipectcurs généraux de l'enseignement
forimaire auraient aimé suivre aux cours
(d'adultes les enfants qu'ils auraient d'a-
fbord connus sur les bancs de l'école... et
Ije passe.
« Chapitre 49 (Ecoles normales), 7 mil-
lions (MO,OUO francs. Il sera vraiment
'nécessaire de relever bientôt ce
'chapitre qui a subi depuis quelques an-
Kées des réductions devenues incompati-
les avec le fonctionnement régulier des
r('(',oles normales. Le Parlement, en 1895
et en 1896, a voté des réductions pour
.compenser les économies qui devaient
Tésultcr de la fusion des écoles normales
j£i faible effectif. 01', cette fusion n'a pas
i;eu lieu. L'administration se trouve donc
obligée d'entretenir la totalité des écoles
avec un crédit trop limité. Les traite-
ments des professeurs demandent aussi
à être relevés. »
Ce chapitre 49 est un des plus inléros-
lsants. Il est logique, en effet, de se dé
penser et de dépenser pour la pépinière,
si l'on veut que le pays soit planté de
Ubeaux arbres. Or, au lieu d'augmenter
chaque année les crédits, on les a dimi-
nués, et l'on a malheureusement fait en
cela, de la très mauvaise besogne.
Les écoles normales sont-elles trop
nombreuses? on le croirait en voyant,
dans certains départements, des promo-
lions de huit élèves, ce qui élève à dix-
huit le nombre total. Dans ces écoles,
prévues pour un nombre trois fois plus
' Sonsidérable d'élÙve..;, toute dépense est
isproporlionnée et l'on peut dire que
chaque individu y coûte son pesant d'or.
En présence ci,' cette situation, l'Etat
avait résolu dn grouper un certain nom-
bre d'écoles agonisantes et de constituer
ainsi de nouveaux centres vivants; mais
il avait compté sans les petitesses et les
jalousies de clocher, sans l'égoïsme étouf-
fant le sentiment de l'intérêt général; il
avait compté aussi sans la politique et
les politiciens ; et il s'est vu forcé d'entre-
tenir il prix d'or des écoles de vingt élè-
ves.
On est égalitaire,.. ou on ne l'est pas.
Or nous sommes égalitaires;el parce que
telle école normale du Nord ou de l'Ouest
réunit plus de cent élèves-maîtres, il faut
que telle école normale du midi végète
t\Vt'C un effectif dérisoire !
Maintenant s'il me fallait expliquer
pourquoi il y a si peu de futurs institu-
teurs dans des départements où il y a ce-
pendant beaucoup d'écoles, je me réeu-
serais comme incompétente. Vrai! Je ne
comprends pas. Est-ce faute de laïcisa-
tions? Est-ce pour faire entrer dans l'en-
seignement public des maîtres n'ayant
pas passé par la filière de l'Etat?
Je répète que je ne comprends pas. Je
le comprends pas davantage comment
Je salut de la République est lié au prin-
tipe absolu d'une école normale par dé- |
fortement. J'ai cependant entendu de
baux discours sur la question... Mais
qte faire lorsqu'une case manque dans
laîervelle?
. le que je comprends trop c'est que la
loiique ayant toujours ses droits, et l'a-
libinétique aussi, il a fallu rogner par
lti et... lésiner par là. Les professeurs
dfcole normale sont les victimes du pré-
ic ilé. Ces professeurs sont recrutés pour
cjus grand nombre à l'école normale
siprieure primaire de Saint-Cloud. Il y
gui entrés, munis du brevet supérieur
a' noins, un certain nombre sont, de
ps bacheliers; ils ont passé là trois
aides (ce que je dis des hommes-pro-
fscurs s'applique aussi aux femmes qui
«préparent à leurs fonctions à l'école
oKontenay); en sortant de Saint-Cloud,
iunt passé l'examen du certificat d'ap-
ikle au professorat des écoles norma-
lo'Vagrégation primaire, très sérieuse).
Ur tit nombre vient directement de
IVcrm primaire, (un directeur ayant un
cerlà nombre d'années de services peut
le pi enter directement au professorat)
cutit juelques-uns ont fait des études
coin] tes dans les lycées et à la Sor-
bonr ils sont licenciés... et munis aussi
du pfessorat.
Beicoup sont mariés et pères de fa-
ttilldor, ils débutent à 2,400 francs.
Leur tonde de maréchal vaut 3,500francs,
c'est-pire que leur situation, dans une
grandville, puisque les écoles normales
sont l chef-lieu du département — leur
tituain est très difficile.
Il rèilte de cette parcimonie de l'Etat
«nverfes professeurs que c'est, pour la
plupart pour l'élite, surtout une situa-
tion dtpassage Ceux mêmes qui sont
professeurs dans l'âme et qui exercent,
par leurs conséquent, la meilleure action sur
eurs élèves, visent les fonctions admi-
niBkatives; ils passent l'examen pour
l'inspection primaire et la direction des
écoles normales. On peut donc dire que
chaque année, ces écoles perdent quel-
ques-uns de leurs meilleurs professeurs,
et c est lamentable !
En voie d'économies, il paraît que l'on
songe à supprimer un professeur de let-
tres sur deux et de répartir les heures
du professeur supprimé entre le profes-
croire que c'est un ffi braitclSque
professeur est déjà beaucoup trop chargé
et quant au directeur, il perdrait beau-
coup de son prestige sur les élèves.
Décidément, il faudra en venir à la
fusion des écoles peu nombreuses.
Chapitre 50 (Ecoles nationales d'en-
seignement primaire supérieur et pro-
fessionnel), 387,700 francs ; les quatre
écoles nationales ont été créées : à Vier-
zon (1881), à Armentières (1882), à Voi-
ron (1883), à Nantes (1898). Leur succès,
les résultats obtenus, justifient les sacri-
lices demandés.
Chapitre 5 f (Enseignement primaire)
3,279,97d francs.
Chapitre 52 (Bourses d'enseignement
primaire supérieur) 773,200 francs; ces
bourses sont de trois sortes : 18 bourses
dans les écoles primaires supérieures,
conférées, sous l'autorité du ministre de
l'Instruction publique, par le préfet du
département, sur la proposition de l'ins-
pecteur d'Académie et après avis du con-
seil départemental; 20 bourses dans les
écoles nationales professionnelles accor-
dées par le ministre lui-même; 38 bour-
ses de séjour à l'étranger accordées a
des élèves d'enseignement primaire
supérieur et aux professeurs d'école nor-
male. Il y a actuellement 12 boursiers
professeurs et 8 boursiers élèves.
Chapitre 53 (Traitement des insti-
tuteur^ak^v, m^i^'iSQ.irancs sur le
chapitre 5.'f du budget ae 1898, il y a une
augmentation de 1,279,740 francs. Cette
augmentation est justifiée : 1* par la né-
cessité de poursuivre l'application inté-
grale aux institutrices laïques des lois de
188H-Ü3, d'où une dépense de 100,000 fr. ;
2' par la consolidation des traitements
des instituteurs et institutrices stagiaires
dont les emplois ont été créés en 1898,
soit 713,400 francs.
Chapitre 54 (Créations d'écoles et
d'emplois), 000,000 francs.
Chapitre 55 (Part contributive de
! Etat.'viHes de plus de 150,000 âmes),
4,448,334 francs.
Chapitre 56 (Aliocations diverses : in-
demnités aux suppléants, aux maîtresses
de couture, aux membres du conseil dé-
partemental), 727,300 francs. On sait que
les frais de remplacement des institu-
teurs et institutrices malades ont été
mis il la charge de l'Etat par la loi du
25 juillet 1893. Le paiement des frais de
suppléances (suppléants départemen-
taux et suppléants auxiliaires) était pré-
levé, jusqu'au 10 janvier 1897. sur les
crédits inscrits au budget pour les traite-
ments des instituteurs. Ils ont été repor-
tés, au t'Ir janvier lRH7, au chapitre. 50,
où ils figurent actuellement. Les indem-
nités dues aux suppléants auxiliaires se
sont élevées, ces dernières années, il une
somme qui varie entre 000,000 et 700,000
francs. En vue de restreindre l'accroisse-
ment de cette dépense, le ministre des
Finances, d'accord avec l'administration
de t'instruction publique, crut devoir
faire examiner cette question par l'un
des inspecteurs des finances; celui-ci,
dans son rapport, estima qu'une somme
de 100,000 francs semblait devoir assu-
rer le remplacement des instituteurs ma-
lades.
Ici, je proteste. Ce crédit est tout à fait
insuffisant pour les institutrices, mariées
surtout. La maternité pt'se lourd sur
elles ; le dernier mois de leur grossesse
est épuisant: puis elles sont forcées de
reprendre leur service trop tôt. Les apô-
tres de la repopulation feront bien de se
préoccuper de cette question des sup-
pléances; quant aux simples gens de
cœur, ils v sont entièrement gagnés.
PAULINE KERGOMARD.
BUDGET
de l'Enseignement supérieur
Le Temps commente le rapport de
M. Maurice Faure sur l'Enseignement
supérieur :
Le rapporteur, dit-il, explique très claire-
ment le mécanisme du nouveau système
financier. L'Etat abandonne à chaque uni-
versité les droits d'étude, d'inscription, de
travaux pratiques, de bibliothèque, à charge
par elle do pourvoir à l'entretien et à la
construction des bâtiments et à la création
i d'enseignements nouveaux. Voici quelques
chiffres qui montreront l'importance de ces
budgets universitaires : A Paris, le produit
des recettes universitaires donne 1.0i2.290fr.
à Lyon, 209.460 fr.; iL Bordeaux, 179.565 fr.;
à '.Nancy, 126.220 fr. ; à Toulouse, 78.205 f r., etc.
Ces recettes dépendent naturellement du
nombre des étudiants, et le nombre des
étudiants dépendra de la valeur de l'ensei-
gnement donné. Les universités sont donc
intéressées à bien employer leurs ressour-
ces et à s'en procurer de nouvelles. Les
départements, les communes, les particu-
liers viennent les aider à soutenir cette
heureuse concurrence. Les grands indus-
triels de la région de l'Est ont souscrit une
somme de 400.000 francs pour la création
de divers laboratoires de physique et de
chimie à Nancy. Les universités de Lyon,
de Montpellier, de Bordeaux n'ont pas été
moins favorisées. Des sociétés d'amis de
l'Université se sont partout fondées. Aussi
la vie universitaire a-t-elle pris partout un
véritable essor. L'université do Paris a pu,
avec ses ressources ordinaires, pourvoir
aux dernières installalions de la Sorbonne
et de la Faculté de médecine et elle a em-
prunté 1.700.000 francs pour construire, rue
Cuvier, les bâtiments nouveaux dont avait
besoin la Faculté des sciences. Celle do
Lyon emprunte 590.000 francs pour un ins-
titut de chimie et 60.000 francs pour son
laboratoire de Tamaris. Celle de Poitiers
s'est engagée pour 70.000 francs pour ins-
taller une bibliothèque universitaire. Celle
de Bordeaux étudie 1 agrandissement de ses
Facultés de médecine et de sciences. Nous
ne pouvons tout dire. Mais ces exemples
suffisent pour montrer quelle importance
ont prise les nouvelles attributions finan-
cières données au conseil de chaque uni-
versité. La réforme n'est pas restee sur le
papier, comme l'on disait. Elle a opéré une
œuvre de saine décentralisation et déve-
loppé partout une activité intense et un
très vif sentiment de responsabilité.
Ce qui s'est fait pour le développement
des études et de l'enseignement est plus in-
téressant et plus significatif encore. Nos fa-
cultés dispersées gémissaient de leur im-
puissance et quémandaient auprès de 1 Etat
des, créations de chaires ou de conférences
indispensables qu'elles ne pouvaient obte-
nir Pour une demande accueillie,cent res-
taient en souffrance. On leur disait d'atten-
dre. Avec le régime d'autonomie, les pro-
fesseurs ont pris conscience de leurs devoirs
et de leurs droits ; ils ont multiplié les ap-
pels tés, autour d'cux,p'rofUé des bonnes volon-
is, suscité des initiatives locales, et aveo
toutes ces ressources ainsi réunies ils ont
réussi, dans le cours d'une année, à donner
à l'enseignement des facultés un dévelop-
pement inattendu.Pas une université qui ne
ue que êlWltfttl, yetwt»:
laboratoires ou quelques cours complé-
mentaires nouveaux : 6 à Paris, 5 à Aix-
Marseille, 12 à Bordeaux, 5 à Caen, 6 à Lille,
22 à Lyon, 7 à Montpellier, 8 à Toulouse.En
tout, près de 90 enseignements nouveaux,
auxquels il convient de joindre encore une
vingtaine do chaires ou de conférences
d'histoire, d'industrie ou d'archéologie lo-
cales. Le chiffre total des étudiants inscrits
a dépassé 28,000, dont 9,000 environ pour le
droit ; 8,000 pour la médecine, et de 3 à 4,000
pour chacune des autres facultés ou écoles.
L'enseignement supérieur publie ainsi
organisé défie toute concurrence. Il faut
méme ajouter que la concurrence, dans
cet ordre, est un non-sens. En effet, les uni-
versités ont introduit la liberté dans leur
sein par l'institution des cours libres dont
tout le monde et toutes les opinions peu-
vent profiter. Dès lors, pourquoi créer des
cours au dehors lorsqu'on peut les profes-
ser au dedans? Aussi bien les instituts
catholiques restent-ils stationnaires. Ils
avaient 1,401 élèves, la majeure partie pour
le droit (97t), en 1897 ; ils en ont compté
1,407 en 1898. Nous pouvons donc finir sur
ce premier chapitre par le mot d'Ernest
Bersot: « Voici un coin de l'enseignement
universitaire où tout va bien. » Cette note
optimiste sera d'autant mieux accueillie
que tant de notes contraires résonnent de-
puis trop longtemps aux oreilles du pays. "
BUDGET DE L'ENSEIGNEMENT
Secondaire
Le rapport de M. Maurice Faure
Sur l'enseignement secondaire est moins
réjouissant que le précédent.
Il constate qu'il n 'y a eu de 1865 à 1898 que
neuf établissements universitaires nou-
veaux. Au contraire les établissements con-
gréganistes en ont ou 140. Il constate aussi
que les lycées, au lieu de se suffire à eux-
mêmes, ce qui devrait être cependant,
puisque l'enseignement secondaire n'est
pas gratuit, n'équilibrent leurs recettes que
grâce à une subvention fixe de ioo.ooo fr.
« La crise de l'enseignement secondaire,
dit le Temps apparaît surtout comme la crise
de l'internat officiel. Nous avons cherché
dans le rapport et dans les annexes un ta-
bleau du mouvement de l'internat des ly-
cées dans ces quinze dernières années ;
nous ne l'avons pas trouvé. L'administration
aurait-elle eu peur, en le communiquant,de
laisser voir toute la gravité du mal ? Nous
l'ignorons. Mais ce n'esl un mystère pour
personne que la diminution progressive des '
élèves de cet ordre inquiète tout le monde.
Peut-être se figure-t-on qu'on est en pré-
sence d'un phénomène passager, que les
belles années de l'internat officiel revien-
dront. Nous croyons que c'est une illusion
parce que les causes qui le produisent sont
| trop profondes.
« Nous laissons de côté les causes acces-
soires pour en signaler deux principales et
d'ordre général, dont la constatation ne
peut froisser personne. Il s'est fait certai-
nement dans ces vingt dernières années
une évolution dans les idées et dans les
mœurs de la famille bourgeoise française.
Il y a plus de souci ou plus de faiblesse,
comme on voudra, pour la santé physique
et morale de l'enfant. Autrefois on consi-
dérait comme une sorte de privilège et
d'honneur d'avoir ses enfants dans un in-
ternat de lycée. Aujourd'hui internat est
regardé comme un pis-aller et l'on garde
tant qu'on peut ses enfants à la maison ou
bien l'on exige des garanties qu'un éta-
blissement public ne peut offrir. Cette
évolution n'a pas dit son dernier mot. D'au-
tre parl, la constitution de l'internat de
l'Etat a ce vice pédagogique de séparer
complètement l'instruction et l 'é(lucation.
Les professeurs donnent des leçons par-
faites, tout le monde se plaît à le recon-
naître; mais, une fois la leçon donnée, ils
:;o retirent, sans grandement s'inléresser à
l'éducation morale de leurs auditeurs, ni
même à la marche de rétablissement à la-
quelle ils ne sont pas associés. L'éducation
est abandonnée aux proviseurs et aux maî-
tres répétiteurs. Or, le premier chargé de
la responsabilité de 300 à 800 élèves ne peut
pas s'occuper de chacun d'eux, et les mai-
tres répétiteurs ont assez de mal à faire
respecter le règlement. Ainsi coux qui au-
raient l'autorité morale, si indispensable en
pédagogie, ne sont pas en contact avec les
enfants et ceux qui vivent en contact avec
eux n'ont pas l'autorité morale suffisante,
parce qu'ils n'enseignent pas et sont liés à
l'observation d'une consigne. En réalité il
faudrait autant que possible tendre à met-
tre dans les mêmes mains et l'instruction
et l'éducation, et la constitution de nos in-
ternats s'y oppose invinciblement.
Le second impedimentum de l'enseigne-
ment secondaire, c'est le baccalauréat dans
sa forme actuelle. Cet examen passé hors
de l'enseignement même qu'il devrait cou-
ronner, et portant sur une quantité brute
do connaissances exposée dans un pro-
gramme officiel, pèse sur les dernières
classes du lycée, au point de les stériliser
tout à fait. Sauf quelques rares exceptions,
les élèves se bourrent la mémoire, au lieu
de cultiver leur esprit, et croient tous pou-
voir compenser par des procédés mnémo-
techniques ou par ce qu'ils nomment « la
chance JI, quand ce n'est pas la fraude, les
études qu'ils négligent. On avait cru remé-
dier à ce mal par l'institution des examens
de passage. Le remède aurait été efficace,
en effet, s'il avait été sérieusement appli-
qué. Les professeurs ont montré du bon
vouloir ot, tout d'abord, ils ont arrêté beau-
coup d'élèves cotés comme des non-valeurs,
que l'on condamnait à redoubler la classe.
Mais les parents se fâchaient et menaçaient
de mettre les enfants dans les maisons con-
currentes. Alors les proviseurs, pour ne pas
dépeupler leur lycée, annulaient la sen-
tence des professeurs. Ceux-ci ont compris
l'inutilité de leur rôle dans ces examens et
ne les out plus fait passer que pour la forme.
Une excellente institution s'est encore trou-
vée annulée, comme l'ont été d'ailleurs tous
les essais de réforme depuis trente ans.
Lorsqu'on va au fond de ces difficultés
de qui empêchent et la solution de la question
e l'internat et de celle du baccalauréat, on
vient se buter sans cesse à une seule et
même difficulté primordiale. C'est une ques-
tion de concurrence. On a toujours peur de
faire le jeu d'un rival. Et il arrive ceci, que
la concurrence, qui semblerait devoir exci-
ter au mieux et servir le progrès commun
des éludes, grâce à l'esprit mercantile qui
sévit partout, a pour conséquence fatale
de tout rabaisser, en empêchant les meil-
leures réformes et en faisant tomber les
dernières garanties.
Tel est le grave et difficile problème que
la commission parlementaire trouvera au
bout de son enquête, comme tous les réfor-
mateurs l'ont rencontré au seuil de tous
leurs projets.
Il est intéressant de rapprocher de cet
. article du Temps quelques fragments
d'un article de la Dépêche de Toulouse,
signé Henry Bérenger :
De toutes les absurdités que perpétue
l'Internat français, la plus funeste est à
coup sûr l'opposition du professeur et du
maître-répéuteur. Et cette opposition, qui
naît fatalement d'un conflit de situations et
d'intérêts, suffit à elle seule à rendre im-
possible toute éducation profonde dans les
lycées et les collèges.
Chacun sait comment vivent nos enfants
dans les internats. Leur temps se partage
entre les classes, les études, les réfectoires
la cour de récréation et le dortoir. Les
.e^assea (environ six heures de la journée)
sÕnt" fâiCeâ par des professeurs qui vivent
en dehors du lycée et n'apparaissent que
pour les professer. Les études, le réfectoire,
es récréations, le dortoir (environ dix-huit
heures de la journée) sont dirigés par des
répétiteurs qui habitent le lycée et ont
pour principale mission de maintenir le
bon ordre.
Ainsi l'enseignement est donné par un
corps de fonctionnaires, tandis que la sur-
veillance est exercée par un autre ! D'un
côté, une sève sans écorce ; de l'autre, une
écorce sans sève... Entre l'enseignement et
la surveillance, où est l'éducation? Nulle
part..
N'y a-t-il pas dès l abord quelque chose'
de stupide à séparer ainsi l'enseignement
et la surveillanoe,à. conférer au professeur
de passage tout le prestige de l'intellectua-
lité et à faire peser sur le répétiteur séden-
taire tout lo discrédit des mesures discipli-
naires? Dans l'esprit des élèves comme
dans celui des familles, même dans celui
de l'administration, n'est-ce pas créer une
infériorité humiliante, et tout à fait dispro-
portionnée, pour ceux que l'on appelle en-
core les pions ?
Nous sommes le seul pays au monde Olt
un système aussi ridicule fonctionne. Par-
tout ailleurs, l'instruction et l'éducation ne
sont point séparées. C'est le même homme
qui est à la fois professeur et répétiteur.
L'unité de vie qui rend l'enseignement fé-
cond en l'associant à tous les actes de l exis-
tonne enfantine, ceLLe joyeuse unité du
cœur, du cerveau et des muscles, n est pos-
sible qu'avec un seul éducateur. Qu 'est-ce
qu'une éducation où l'enseignement est mis
a part du reste de la vie? C est une éduca-
tion anti-vitale. C'est donc le contraire de
l'éducation...
Un principe de séparation aussi faux ne
peut créer, dès qu'il est appliqué, que des
divisions, des rivalités, des conflits sans
nombre, et finalement réduire à néant les
meilleurs vouloirs.
Les professeurs sont des fonctionnaires
qui enseignent. Les répétiteurs sont des
fonctionnaires qui surveillent. Entre ces
deux corps de fonctionnaires y a-t-il éga-
lité?
Si l'on ne considérait que la fonction, 1 on
pourrait répondre : oui. Il n'est, en effet, ni
plus honorable, ni plus difficile, ni plus
utile de bien faire une classe que de bien
diriger une étude. Et la vie phybique et
morale de nos enfants pendant les trois
quarts de leur journée nous est aussi chère
que leur vie intellectuelle pendant un autre
quart.
Dans une organisation universitaire sé-
rieuse, le maitre d'études devrait donc
avoir autant d'importance, sinon plus, que
le professeur de classe. Il est vrai que,
dans une organisation universitaire sé-
rieuse, le maître d'études et le professeur
de classe ne feraient qu'un seul homme!
Dans nos internats, il n'y a, entre le pro-
fesseur et le répéliteur, ni égalité, ni colla-
boralion, Il y a, d'une part, un dédain poli,
et, de l'autre, une jalousie discrète; il y a
l'ignorance voulue les uns des autres; il y a i
une situation pécuniaire et sociale très dif- j
férente, consacrée par les mœurs. Et fina- j
lement, il y a impuissance éducatrice sur
l'âme des enfants.
Leo répétiteurs. qui devraient être les
chevilles ouvrières de nos internats, en
sont considérés comme les rouages très in-
férieurs. Et les professeurs, qui ne font que
passer dans. le lycée y accaparent tout le
prestige.
Pour mon compte, je ne puis arriver a
comprendre pourquoi un homme, s'il fait
seulement réciter à mes enfants des décli-
naisons latines ou s'il enseigne les equa-
tions à deux degrés, devient et se croit su-
périeur à ce qu il serait s'il faisait répéter
les mêmes choses tout en surveillant la
bonne tenue, la santé, le sommeil de ces
mêmes enfants par surcroît 1
.................
Je me résume en un mot que compren-
dront tous les Français : les professeurs ne
considèrent pas les répétiteurs comme leurs
I( collègues »,et tout îe monde au lycée, de-
puis le proviseur jusqu'aux domestiques,
en passant par les ct'''ves et leurs parents,
tout le monde fait comme eux.
Cela n'est pas seulement profondément
ridicule, cela est mortel pour l'éducation
universitaire.
.............
Le moyen ? Il est radical et très simple.
Il faut obtenir, comme en Angleterra et en
Allemagne, que le profosseur et le répéti-
teur ne soient qu'un seul et même homme,
et que ce seul et même homme soil YEdu-
L' ASSOCIATION DES RÉPÉTITEURS
L'Association des répétiteurs, qui, on s'en
souvient, fut dissoute sur la proposition de
M. Ilambaud, ministre de l'instrudiurl pu-
blique dans le cabinet Méline, vient_ d'être
rétablie par arrêté ministériel, sur d'autres
bases il est vrai.
M. Chartes Dupuy n'a, en effet, autorisé
que la création d'association régionales,
mais il ne s'oppose pas à une entenle enlro
ces associations.
« Vu la demande formée par l'Association
des répétiteurs des lycées et collèges de
l'Université de Paris, dit l'arrêté, en vue
d'obtenir l'autorisation administrative; con-
sidérant que les statuts de la société ne
renferment aucune clause contraire à l'or-
dre public. Vu les articles 291, etc... Sur
l'avis favorable de M. le ministre de l'ins-
truction publique et des beaux-arts;
«Arrête :
« Est autorisée la création de l'Associa-
tion des répétiteurs des lycées et collèges
de l'Université de Paris, dont le siège est à
Paris, à charge par les membres qui la
composent de se conformer strictement
aux statuts. »
Les statuts mentionnent que le siège de
la société sera dans un des lycées de l'aca-
démie, que l'association aura pour but
d' CI étudier les perfectionnements à appor-
ter dans le rôle pédagogique des répétiteurs
et d'entretenir entre ses membres des rap-
ports de bonne confraternité et d'assistance
mutuelle. Elle s'interdit toute discussion
ayant un caractère politique ou religieux,
toute immixtion dans les actes do l'admi-
nistration universitaire et dans les ques-
tions relatives aux intérêts, droits et obli-
gations des fonctionnaires de l'enseigne-
ment secondaire qui font l'objet des lois,
décrets et règlements en vigueur Il.
Le produit des cotisations annuelles est
affecté, dans la proportion d'un quart, à
l'organisation des congrès des répétiteurs
autorisés par le ministre. Le surplus esl
destiné à subvenir aux frais d'administra-
tion et, s'il y a lieu, à. la publication d 'un
Bulletin officiel des actes de P'association.
Le conseil d'administration élit tous Ici-
~ ans au mois de novembre : t 0 le bureau de
l'association; 20 une commission d'études; 3*
une commission d'assistance. L'article 21
est ainsi rédigé :
« Afin que le bénéfice des éludes de l'As-
sociation des répétiteurs des lycées et col-
lèges de l'Université de Paris et des asso-
ciations similaires puisse être, à certains
moments, recueilli et mis en commun, le
conseil d'administration s'entend avec les
conseils des autres associations régionales
pour examiner s'il y a lieu d'organiser des
congrès généraux, pour en fixer la date et
le lieu, en régler l'ordre du jour qui sera
préalablement soumis à l'autorité compé-
tente, et pour déterminer dans quelle pro-
portion chaauQ &âSûcialion doit participe^
aux dépenses de ces congres.
« L'association ne peut entrer en rapport
avec les autres associations similaires au-
torisées qu'en vue de la préparation de
congrès généraux ou régionaux préalable-
ment autorisés par le ministre.
Et pour finir :
Encore les congréganistes
L'abominable crime de Lille a détermine
le groupe socialiste à déposer le projet de
loi suivant : Le droit d'enseigner est interdit
en France à tout homme ayant fait vœu de
chasteté. Ce projet est net et clair : il est
excellent. Il enlève aux congréganistes le
droit d'enseignement, ce que nous ne ces-
sons de demander. Les poules mouillées du
Palais-Bourbon l'accepteront-ils ? C'est peu
probable.
Et cependant, nos députés savent que les
congréganistes instituteurs sont placés dans
des conditions spéciales, nuisibles aux maî-
tres laïques.
A ce sujet, un correspondant m'indique
une solution que pourrait accepter la majo-
rité républicaine.
Ce serait d'exiger des maîtres et maîtres-
ses, laïques ou ecclésiastiques, des titres
égaux et certains de savoir professionnel.
Car, ou le brevet élémentaire est suffisant
pour diriger une école primaire, ou il faut
un diplôme plus sérieux. Dans le premier
cas, pourquoi exiger des instituteurs et
institutrices laïques, non seulement le bre-
vet précité, mais encore trois ans d'études à
l'école normale, plus un stage de deux an-
nées, nécessaire à l'obtention du certificat
d'aptitude pédagogique.
Dans le second cas, l'Etat n'est-il pas
coupable d'autoriser les congréganistes,
pourvus du seul brevet élémentaire, à ins-
truire et éduquer les petits enfants de
France ?
Mon correspondant a raison. Si l'habit ne
fait pas le moine, il ne fait pas davantage
le savant. Et vraiment la République est
une bonne fille! Elle dit aux instituteurs
publics : « Mes amis, jamais vous ne serez
assez instruits pour élever mes futurs ci-
loyens. Je m'en vais multiplier à votre
égard les diplômes vous permettant d'en-
seigner. » Puis elle se tourne vers les igno-
rantitis et, soit dédain, soit indifférence, les
assure que ce n'est pas à eux que ce dis-
cours s'adresse.
Il y a, au Parlement, des amis de 1 école
laïque. Qu'ils proposent qu'à partir du
lor janvier 1900 les fonctions d'instituteurs
et d'institutrices publics ou privés soient
accessibles seulement aux personnes mu-
nies d'un titro obligatoire qui pourrait être
le brevet supérieur complété par le certifi-
cat d'aptitude pédagogique. Qu'ils le fassent,
et les congrcgcLuistcs diminueront de 50 010.
Ce sera toujours cela de gagné sur l'igno-
rance et l'erreur.
ECOLES PROFESSIONNELLES
ELISA LEMONNIER
L'assemblée générale de la Société des
écoles Lemonnier, a eu lieu dernière-
ment. J'extrais du rapport de Mme Mil-
liard, présidente du comité, les rensei-
gnements suivants :
La situation de nos écoles reste très pros-
père; elles comptent, à elles deux, 430 élè-
ves présentes.
Ces élèves se répartissent toujours à peu
près dans la même proportion entre les di-
vers cours professionnels qui se classent, à
raison de leur effectif, dans l'ordre suivant ;
cours artistiques, couture, commerce, bro-
derie.
Nous avons accordé i88 bourses, savoir ;
98 bourses à l'école de la rue Duperré et OC
bourses à l'école de la rue des Boulets. Ces
bourses se répartissent, par bourses en-
tières ou fractions de bourse, entre 19S
élèves. Sur ce nombre, 30 bourses nous
sont payées par le Conseil municipal de
Paris, 10 par le Conseil Général de la Seine
10 par divers fondateurs. Ces concours
généreux allègent de 50 bourses Il
charge que cette gratuité étendue à pre:
de la moitié de nos élèves fait pese]
sur notre budget ; il reste à 110ll'I
compte 138 bourses qui, au taux fixé poui
la rétribution scolaire, peuvent s'évaluer i
20.700 francs par an environ. C'est là ui
très lourd fardeau, mais vous nous ave
maintes fois approuvées de l'accepte
comme la condition nécessaire de l 'un de
plus grands bienfaits que notre œuvr
puisse répandre : celui d'assurer une bonn
instruction générale et professionnelle
des enfants de familles peu aisées, qui n
pourraient la recevoir sans notre aide.
Les concours généraux ont donné des ré
sultats satisfaisants, à peu près équivalent
dans leur ensemble pour les deux écoles
Bien que nous ne visions nullement 1
préparation aux divers examens, nous n(
terons 6 certificats d'études primaires, 1
brevets élémentaireset 8 brevets supérieur
obtenus, cette année, par nos eleves. Le
brevets d'institutrice sont recherchés pa
les élèves de nos cours de commerce am
quelles leur possession donue plus d
facilité pour trouver un emploi.
Aux concours du ministère des Beaux
Arts qui donnent, à divers degrés, le titr
de professeur de dessin, nos élèves ont ob
tenu de grands succès.
Au premier de ces concours (cerlificli
d'aptitude à l'enseignement du dessin dan
les écoles primaires supérieures et dan
les écoles normales), sur 110 aspirants e
aspirantes, 48 ont été reçus définitivement
l'école de la rue Duperré présentait 5 élè
ves, dont 4 ont été reçues, avec les place
de 13°, 17°, 39°, 40e, et l'école de la rue de
Boulets présentait 3 élèves, dont l'une
obtenu le certificat, avec la place de 24°.
Au concours pour l'obtention du breve
de professeur de dessin (premier degré'
sur 177 aspirants et aspirantes, Il seule
mont, 6 jeunes gens et 5 jeunes lilles, un
été reçus; l'école de la rue Duperré présen
lait à ce concours 7 élèves dont 2 ont ét
reçues, avec les places de 3° et 5°.
20 de nos élèves ont été admises à l Expc
sition des Beaux-Arts (Salon annuel de peir
turc), où figuraient également 10 de no
anciennes élèves.
Nos élèves ont pris part à diverses Expo
sitions artistiques et à plusieurs concours
A l'Exposition du Travail (Paris), l'un
d'elles a obtenu une médaille de bronz
pour ses miniatures.
A l'Exposition de Dijon, une autre de no
élèves a obtenu, pour ses miniatures, un
médaille de vermeil.
Aux concours organisés par 1 Union cen
traie des Arts décoratifs, l'une de nos élève
aoutenu une mention pour un travail arti:
tique sur cuir, et une autre élève un
mention, avec médaille de bronze, pour 1
composition d'un dessin pour tenture mi
i raie.
Aux d,&uz concours organisés par l'uai.
dation s télégraphique unitaire et par H
syndicat des sténographes et daotvlogrg
pnes, nos élève ont obtenu : il cerufleatt
[degré élémentati.e); 2 certificats (degri
moyen); i mention; J quatrième prix. ^
Trois de nos ancienne élèves, memorM
de notre personnel, ont obWllU le tipruticai
d'aptitude & l'enseignement d'u travail ma-
nuel dans les écoles primaires supérieur®*
et dans les écoles normales, délivré par k*
ministère de l'Instruction publique et dof
Beaux-Arts.
Les membres de la Chambre syndicale
de la confection et de la couture pour da-
mes at enfants, MM. Félix, Bonnet, Moo
rhange, Storch, de concert avec notre Co-
mité des ateliers, sont venus juger les con-
cours de couture qui nous ont valu de
leur part une appréciation des plus favora-
bles. Nous pouvons dire que ces concours
ont été entièrement satisfaisants et que
nos écoles réalisent, dans l'enseignement
de la couture, des progrès très marqués.
Une part de ces succès est due assuré-
ment à l'appui que nous trouvons au-
près de la Chambre syndicale, dont l'ac-
tion s'exerce avec tant de compétence sur
nos ateliers et qui nous encourage en nous
nous allouant annuellement une sub-
vention de 100 fr. Nous lui adressons
ici nos sincères remerciements.
Les concours de dessin et de composition
décorative, de figurines et autres applica-
tions ont mérité les éloges d'un jury com.
posé de MM. Gérôme, Henner, Auguste
Hirsoh, Lenepveu, Moyse, Iloger Marx, Mme
Aron-Caen dont le jugement aura à vos yeux,
comme aux nôtres, une si grande valeur.
De ce côté encore, nous avons la satisfac-
tion de constater un réel progrès.
Les concours de commerce et ceux de
langues vivantes ont montré, pour les deux
écoles, une excellente moyenne de travail.
Les ateliers de broderie et de travail ar-
tistique sur cuir, placés sous d'excellentes
directions, sont aussi en très bonne voie.
Nous terminerons cette revue des ré-
sultats do notre enseignement par l'indi-
cation sommaire des situations occu-
pées leurs par celles des élèves qui ont achevé
eurs études cette année. Toutes nos
anciennes élèves ne nous font pas con-
naître leurs occupations, mais nous pour-
rions citer les noms de celles qui figurent
dans l'énumération ci-après :
Commerce 20
Chemins do fer 1
Couture 15
Crédit Lyonnais 2
Sténographie, .dactylographie. 3
Broderie 2
Dessin et applications 13
Professeurs de dessin (écoles
municipales, banlieue) ...... 2
Enseignement ................ 10
ces résultats parient a eux-murnes; us
ittestent l'excellente impulsion donnée aux
études, le zèle et le talent de notre person-
nel enseignant. Que ces auxiliaires dévoués
reçoivent ici tous nos remerciements.
L'expression de notre reconnaissance
doit aussi s'adresser aux membres de nos
comilés. Le comité des études suit de très
près la marche de nos cours généraux, or-
ganise des interrogations semestrielles et
préside aux concours de fin d'année. Le
comité des ateliers, la commission des
finances, exercent aussi un utile contrôle.
Nous les en remercions chaleureusement.
Le Conseil municipal de Paris a bien
voulu nous accorder une subvention do
24,000 francs pour l'année 1898; il a main-
tenu dans chacune de nos écoles quinze
boursières municipales. Le Conseil général
de la Seine a volé de nouveau le crédit né-
cessaire à l'entretien dans chacune de nos
écoles de cinq boursières déparlementales.
Nous adressons l'expression de notre vive
reconnaissance au Conseil municipal de
Paris et au Conseil général de la Seine qui
nous donnent un appui si généreux et si
nécessaire.
Nous avons reçu du Ministère de 1105-
truclion publique et des Beaux-Arts une
subvention de 3,500 francs. Le Ministère du
Commerce et de l'Industrie a bien voulu
nous allouer une subvention de7,000 francs.
Nous adressons à M. le Ministre de l'ins-
truction publique et des Beaux-Arts et à
M. le Ministre du Commerce et de l'Indus-
trie i expression de notre vive g-ra.litudl', "
L'ARGENTANTE
PRÉPARÉE SANS CYANURE NI MERCURE
GARANTIE A L'ARGENT FIN
à Vutage des Hôtels, Restaurants, Cafés
et Ménages
pour l'Entretien de l'Argenterie
LArgentante n est pas un produit de
luxe, mais un objet de première nécessité.
L'Argentante dépose une couche d'ar-
gent fin sur les objets nétalliques tels que
ruolz cllout autre métal à l'usagcdelatahle.
L'Argentante empêche la production du
vert-de-gris ou de tout autre oxyde visible
ou invisible aussi dangereux que lui.
L'Argentante remplace la pile galvani-
que et met le moyen d'argenter à la dispo-
sition de tout le monde.
L'Argentante, employée uneou deux fois
par semaine, maintient 1 argenterie en très
bon état et laconserveindétinimentargenlee.
L'Argentante esl vendue dans une hoito
carrée et seellée par l'étiquette qui indique
le mode (I*etii[ilcii. Avec une hoilc,ol1 peut en-
tretenir vingt-quatre couverts pendantun an.
L'Argentante, composée depuis 18S.», a
donné Toutes tes preuves de parfaite soli-
dité, elle se présente donc c-n tout" con-
fiance, assurée qu'elle sera apprécié pour
les service qu'elle peut rendre.
L'Argentante s'emploie comme le blano
d'Espagne.
En vente chez tous les épiciers, marchands
de couleurs, bazars et toutes maisons tenant
l'article de ménage.
Ecrire 39, rue de Châteaudun, à Paru
ARGUS de la PRESSE
FONDÉ EN 1879
Pot journal qui l'aurait nommé, il était abonné d
L'Argus de la Presse » qui lit, découpe et
traduit tous les journaux du inonde, d en
fournit les extraits sur n'importe quel sujet ».
Hector Malet lZYTE, p, 70 et 323).
L'Argus de la Presse fournit aux artistes,
li térateurs, savants, hommes politiques,
tout ce qui parait sur leur compte dans les
jo rnaux et revues du monde entier.
L'Argus de la Presse est le collaborateur
praiqué de tous ceux qui préparent un ou-
vrage, étudient une question, s'occupentde
statistique, etc., etc.
S'adresser aux bureaux de C ,4rqu$, 14,
rue Drouot, Paria. — Téléphone.
L'Argu lit &,000 journaux par jour.
Le service de la "'UOl\b.... sm
fait gratuitement pendant roi
à toutes les inatitutrieen
amené an janrnal t»àa abene*
■enti irm ma@
Choses de
l'enseignement
J Tous les journaux d'enseignement ré- -
servent en ce moment une partie de
leurs.colonncs à l'examen du rapport de
M. Maurice Faure sur le budget de 1 en-
seignement primaire. La Fronde ne sau-
rait rester à l'écart.
v Cebudget -M .. >
]lu chapitre 48 au chapitre 61. Ces cha-
piÍreSt je les découpe dans le Journal des
instituteurs, et je commente ceux qui
Jne paraissent appeler un commentaire.
k- « Chapitre 48 (Enseignement primaire.
inspecteurs. Inspections générales et dé-
partementales des écoles maternelles),
k.-3.3ffl.W francs ; c'est SUT ce crédit que
feront mandatés désormais le traitement
let les frais de tournée d'un inspecteur
vénérai pour les cours d'adultes et les
iruvres complémentaires de l'école. »
* inspectrices départementales des
écoles maternelles ne doivent pas figu-
t'er pour une somme considérable dans
cette somme de près de deux millions et
demi. Si je ne me trompe, il en reste
'cinq en France : une à Rouen, l'autre à
Mîmes, et l'action de l'une et de l'autre
fait regretter qu it n'y en ait pas partout.
' L'organisation de l'école maternelle
telfô-quc la rêvent les amis de l'enfant
- d'ailleurs bien loin d'ôtre chose
laite.
* Aujourd'hui nous tendons à une pré-
paration toute spéciale pour les maîtres-
ses; si nous réussissons, il faudra peut-
titre organiser aussi une inspection spé-
ciale; car c'est de l'école primaire que
vient hélas, pour l'abri des petits, tout ce
programme d'instruction qui nuit à leur
développement.
* Nous avions espéré ouvrir l'école pri-
Mes maire mit. maternels r cest
'école maternelle qui a été envahie par
es procédés primaires.
■ — On « inspecteur général des cours
id'ailiihes et des œuvres eomplémentai-
ires de l'école? » je me figure que les ins-
ipectcurs généraux de l'enseignement
forimaire auraient aimé suivre aux cours
(d'adultes les enfants qu'ils auraient d'a-
fbord connus sur les bancs de l'école... et
Ije passe.
« Chapitre 49 (Ecoles normales), 7 mil-
lions (MO,OUO francs. Il sera vraiment
'nécessaire de relever bientôt ce
'chapitre qui a subi depuis quelques an-
Kées des réductions devenues incompati-
les avec le fonctionnement régulier des
r('(',oles normales. Le Parlement, en 1895
et en 1896, a voté des réductions pour
.compenser les économies qui devaient
Tésultcr de la fusion des écoles normales
j£i faible effectif. 01', cette fusion n'a pas
i;eu lieu. L'administration se trouve donc
obligée d'entretenir la totalité des écoles
avec un crédit trop limité. Les traite-
ments des professeurs demandent aussi
à être relevés. »
Ce chapitre 49 est un des plus inléros-
lsants. Il est logique, en effet, de se dé
penser et de dépenser pour la pépinière,
si l'on veut que le pays soit planté de
Ubeaux arbres. Or, au lieu d'augmenter
chaque année les crédits, on les a dimi-
nués, et l'on a malheureusement fait en
cela, de la très mauvaise besogne.
Les écoles normales sont-elles trop
nombreuses? on le croirait en voyant,
dans certains départements, des promo-
lions de huit élèves, ce qui élève à dix-
huit le nombre total. Dans ces écoles,
prévues pour un nombre trois fois plus
' Sonsidérable d'élÙve..;, toute dépense est
isproporlionnée et l'on peut dire que
chaque individu y coûte son pesant d'or.
En présence ci,' cette situation, l'Etat
avait résolu dn grouper un certain nom-
bre d'écoles agonisantes et de constituer
ainsi de nouveaux centres vivants; mais
il avait compté sans les petitesses et les
jalousies de clocher, sans l'égoïsme étouf-
fant le sentiment de l'intérêt général; il
avait compté aussi sans la politique et
les politiciens ; et il s'est vu forcé d'entre-
tenir il prix d'or des écoles de vingt élè-
ves.
On est égalitaire,.. ou on ne l'est pas.
Or nous sommes égalitaires;el parce que
telle école normale du Nord ou de l'Ouest
réunit plus de cent élèves-maîtres, il faut
que telle école normale du midi végète
t\Vt'C un effectif dérisoire !
Maintenant s'il me fallait expliquer
pourquoi il y a si peu de futurs institu-
teurs dans des départements où il y a ce-
pendant beaucoup d'écoles, je me réeu-
serais comme incompétente. Vrai! Je ne
comprends pas. Est-ce faute de laïcisa-
tions? Est-ce pour faire entrer dans l'en-
seignement public des maîtres n'ayant
pas passé par la filière de l'Etat?
Je répète que je ne comprends pas. Je
le comprends pas davantage comment
Je salut de la République est lié au prin-
tipe absolu d'une école normale par dé- |
fortement. J'ai cependant entendu de
baux discours sur la question... Mais
qte faire lorsqu'une case manque dans
laîervelle?
. le que je comprends trop c'est que la
loiique ayant toujours ses droits, et l'a-
libinétique aussi, il a fallu rogner par
lti et... lésiner par là. Les professeurs
dfcole normale sont les victimes du pré-
ic ilé. Ces professeurs sont recrutés pour
cjus grand nombre à l'école normale
siprieure primaire de Saint-Cloud. Il y
gui entrés, munis du brevet supérieur
a' noins, un certain nombre sont, de
ps bacheliers; ils ont passé là trois
aides (ce que je dis des hommes-pro-
fscurs s'applique aussi aux femmes qui
«préparent à leurs fonctions à l'école
oKontenay); en sortant de Saint-Cloud,
iunt passé l'examen du certificat d'ap-
ikle au professorat des écoles norma-
lo'Vagrégation primaire, très sérieuse).
Ur tit nombre vient directement de
IVcrm primaire, (un directeur ayant un
cerlà nombre d'années de services peut
le pi enter directement au professorat)
cutit juelques-uns ont fait des études
coin] tes dans les lycées et à la Sor-
bonr ils sont licenciés... et munis aussi
du pfessorat.
Beicoup sont mariés et pères de fa-
ttilldor, ils débutent à 2,400 francs.
Leur tonde de maréchal vaut 3,500francs,
c'est-pire que leur situation, dans une
grandville, puisque les écoles normales
sont l chef-lieu du département — leur
tituain est très difficile.
Il rèilte de cette parcimonie de l'Etat
«nverfes professeurs que c'est, pour la
plupart pour l'élite, surtout une situa-
tion dtpassage Ceux mêmes qui sont
professeurs dans l'âme et qui exercent,
par leurs conséquent, la meilleure action sur
eurs élèves, visent les fonctions admi-
niBkatives; ils passent l'examen pour
l'inspection primaire et la direction des
écoles normales. On peut donc dire que
chaque année, ces écoles perdent quel-
ques-uns de leurs meilleurs professeurs,
et c est lamentable !
En voie d'économies, il paraît que l'on
songe à supprimer un professeur de let-
tres sur deux et de répartir les heures
du professeur supprimé entre le profes-
croire que c'est un ffi braitclSque
professeur est déjà beaucoup trop chargé
et quant au directeur, il perdrait beau-
coup de son prestige sur les élèves.
Décidément, il faudra en venir à la
fusion des écoles peu nombreuses.
Chapitre 50 (Ecoles nationales d'en-
seignement primaire supérieur et pro-
fessionnel), 387,700 francs ; les quatre
écoles nationales ont été créées : à Vier-
zon (1881), à Armentières (1882), à Voi-
ron (1883), à Nantes (1898). Leur succès,
les résultats obtenus, justifient les sacri-
lices demandés.
Chapitre 5 f (Enseignement primaire)
3,279,97d francs.
Chapitre 52 (Bourses d'enseignement
primaire supérieur) 773,200 francs; ces
bourses sont de trois sortes : 18 bourses
dans les écoles primaires supérieures,
conférées, sous l'autorité du ministre de
l'Instruction publique, par le préfet du
département, sur la proposition de l'ins-
pecteur d'Académie et après avis du con-
seil départemental; 20 bourses dans les
écoles nationales professionnelles accor-
dées par le ministre lui-même; 38 bour-
ses de séjour à l'étranger accordées a
des élèves d'enseignement primaire
supérieur et aux professeurs d'école nor-
male. Il y a actuellement 12 boursiers
professeurs et 8 boursiers élèves.
Chapitre 53 (Traitement des insti-
tuteur^ak^v, m^i^'iSQ.irancs sur le
chapitre 5.'f du budget ae 1898, il y a une
augmentation de 1,279,740 francs. Cette
augmentation est justifiée : 1* par la né-
cessité de poursuivre l'application inté-
grale aux institutrices laïques des lois de
188H-Ü3, d'où une dépense de 100,000 fr. ;
2' par la consolidation des traitements
des instituteurs et institutrices stagiaires
dont les emplois ont été créés en 1898,
soit 713,400 francs.
Chapitre 54 (Créations d'écoles et
d'emplois), 000,000 francs.
Chapitre 55 (Part contributive de
! Etat.'viHes de plus de 150,000 âmes),
4,448,334 francs.
Chapitre 56 (Aliocations diverses : in-
demnités aux suppléants, aux maîtresses
de couture, aux membres du conseil dé-
partemental), 727,300 francs. On sait que
les frais de remplacement des institu-
teurs et institutrices malades ont été
mis il la charge de l'Etat par la loi du
25 juillet 1893. Le paiement des frais de
suppléances (suppléants départemen-
taux et suppléants auxiliaires) était pré-
levé, jusqu'au 10 janvier 1897. sur les
crédits inscrits au budget pour les traite-
ments des instituteurs. Ils ont été repor-
tés, au t'Ir janvier lRH7, au chapitre. 50,
où ils figurent actuellement. Les indem-
nités dues aux suppléants auxiliaires se
sont élevées, ces dernières années, il une
somme qui varie entre 000,000 et 700,000
francs. En vue de restreindre l'accroisse-
ment de cette dépense, le ministre des
Finances, d'accord avec l'administration
de t'instruction publique, crut devoir
faire examiner cette question par l'un
des inspecteurs des finances; celui-ci,
dans son rapport, estima qu'une somme
de 100,000 francs semblait devoir assu-
rer le remplacement des instituteurs ma-
lades.
Ici, je proteste. Ce crédit est tout à fait
insuffisant pour les institutrices, mariées
surtout. La maternité pt'se lourd sur
elles ; le dernier mois de leur grossesse
est épuisant: puis elles sont forcées de
reprendre leur service trop tôt. Les apô-
tres de la repopulation feront bien de se
préoccuper de cette question des sup-
pléances; quant aux simples gens de
cœur, ils v sont entièrement gagnés.
PAULINE KERGOMARD.
BUDGET
de l'Enseignement supérieur
Le Temps commente le rapport de
M. Maurice Faure sur l'Enseignement
supérieur :
Le rapporteur, dit-il, explique très claire-
ment le mécanisme du nouveau système
financier. L'Etat abandonne à chaque uni-
versité les droits d'étude, d'inscription, de
travaux pratiques, de bibliothèque, à charge
par elle do pourvoir à l'entretien et à la
construction des bâtiments et à la création
i d'enseignements nouveaux. Voici quelques
chiffres qui montreront l'importance de ces
budgets universitaires : A Paris, le produit
des recettes universitaires donne 1.0i2.290fr.
à Lyon, 209.460 fr.; iL Bordeaux, 179.565 fr.;
à '.Nancy, 126.220 fr. ; à Toulouse, 78.205 f r., etc.
Ces recettes dépendent naturellement du
nombre des étudiants, et le nombre des
étudiants dépendra de la valeur de l'ensei-
gnement donné. Les universités sont donc
intéressées à bien employer leurs ressour-
ces et à s'en procurer de nouvelles. Les
départements, les communes, les particu-
liers viennent les aider à soutenir cette
heureuse concurrence. Les grands indus-
triels de la région de l'Est ont souscrit une
somme de 400.000 francs pour la création
de divers laboratoires de physique et de
chimie à Nancy. Les universités de Lyon,
de Montpellier, de Bordeaux n'ont pas été
moins favorisées. Des sociétés d'amis de
l'Université se sont partout fondées. Aussi
la vie universitaire a-t-elle pris partout un
véritable essor. L'université do Paris a pu,
avec ses ressources ordinaires, pourvoir
aux dernières installalions de la Sorbonne
et de la Faculté de médecine et elle a em-
prunté 1.700.000 francs pour construire, rue
Cuvier, les bâtiments nouveaux dont avait
besoin la Faculté des sciences. Celle do
Lyon emprunte 590.000 francs pour un ins-
titut de chimie et 60.000 francs pour son
laboratoire de Tamaris. Celle de Poitiers
s'est engagée pour 70.000 francs pour ins-
taller une bibliothèque universitaire. Celle
de Bordeaux étudie 1 agrandissement de ses
Facultés de médecine et de sciences. Nous
ne pouvons tout dire. Mais ces exemples
suffisent pour montrer quelle importance
ont prise les nouvelles attributions finan-
cières données au conseil de chaque uni-
versité. La réforme n'est pas restee sur le
papier, comme l'on disait. Elle a opéré une
œuvre de saine décentralisation et déve-
loppé partout une activité intense et un
très vif sentiment de responsabilité.
Ce qui s'est fait pour le développement
des études et de l'enseignement est plus in-
téressant et plus significatif encore. Nos fa-
cultés dispersées gémissaient de leur im-
puissance et quémandaient auprès de 1 Etat
des, créations de chaires ou de conférences
indispensables qu'elles ne pouvaient obte-
nir Pour une demande accueillie,cent res-
taient en souffrance. On leur disait d'atten-
dre. Avec le régime d'autonomie, les pro-
fesseurs ont pris conscience de leurs devoirs
et de leurs droits ; ils ont multiplié les ap-
pels tés, autour d'cux,p'rofUé des bonnes volon-
is, suscité des initiatives locales, et aveo
toutes ces ressources ainsi réunies ils ont
réussi, dans le cours d'une année, à donner
à l'enseignement des facultés un dévelop-
pement inattendu.Pas une université qui ne
ue que êlWltfttl, yetwt»:
laboratoires ou quelques cours complé-
mentaires nouveaux : 6 à Paris, 5 à Aix-
Marseille, 12 à Bordeaux, 5 à Caen, 6 à Lille,
22 à Lyon, 7 à Montpellier, 8 à Toulouse.En
tout, près de 90 enseignements nouveaux,
auxquels il convient de joindre encore une
vingtaine do chaires ou de conférences
d'histoire, d'industrie ou d'archéologie lo-
cales. Le chiffre total des étudiants inscrits
a dépassé 28,000, dont 9,000 environ pour le
droit ; 8,000 pour la médecine, et de 3 à 4,000
pour chacune des autres facultés ou écoles.
L'enseignement supérieur publie ainsi
organisé défie toute concurrence. Il faut
méme ajouter que la concurrence, dans
cet ordre, est un non-sens. En effet, les uni-
versités ont introduit la liberté dans leur
sein par l'institution des cours libres dont
tout le monde et toutes les opinions peu-
vent profiter. Dès lors, pourquoi créer des
cours au dehors lorsqu'on peut les profes-
ser au dedans? Aussi bien les instituts
catholiques restent-ils stationnaires. Ils
avaient 1,401 élèves, la majeure partie pour
le droit (97t), en 1897 ; ils en ont compté
1,407 en 1898. Nous pouvons donc finir sur
ce premier chapitre par le mot d'Ernest
Bersot: « Voici un coin de l'enseignement
universitaire où tout va bien. » Cette note
optimiste sera d'autant mieux accueillie
que tant de notes contraires résonnent de-
puis trop longtemps aux oreilles du pays. "
BUDGET DE L'ENSEIGNEMENT
Secondaire
Le rapport de M. Maurice Faure
Sur l'enseignement secondaire est moins
réjouissant que le précédent.
Il constate qu'il n 'y a eu de 1865 à 1898 que
neuf établissements universitaires nou-
veaux. Au contraire les établissements con-
gréganistes en ont ou 140. Il constate aussi
que les lycées, au lieu de se suffire à eux-
mêmes, ce qui devrait être cependant,
puisque l'enseignement secondaire n'est
pas gratuit, n'équilibrent leurs recettes que
grâce à une subvention fixe de ioo.ooo fr.
« La crise de l'enseignement secondaire,
dit le Temps apparaît surtout comme la crise
de l'internat officiel. Nous avons cherché
dans le rapport et dans les annexes un ta-
bleau du mouvement de l'internat des ly-
cées dans ces quinze dernières années ;
nous ne l'avons pas trouvé. L'administration
aurait-elle eu peur, en le communiquant,de
laisser voir toute la gravité du mal ? Nous
l'ignorons. Mais ce n'esl un mystère pour
personne que la diminution progressive des '
élèves de cet ordre inquiète tout le monde.
Peut-être se figure-t-on qu'on est en pré-
sence d'un phénomène passager, que les
belles années de l'internat officiel revien-
dront. Nous croyons que c'est une illusion
parce que les causes qui le produisent sont
| trop profondes.
« Nous laissons de côté les causes acces-
soires pour en signaler deux principales et
d'ordre général, dont la constatation ne
peut froisser personne. Il s'est fait certai-
nement dans ces vingt dernières années
une évolution dans les idées et dans les
mœurs de la famille bourgeoise française.
Il y a plus de souci ou plus de faiblesse,
comme on voudra, pour la santé physique
et morale de l'enfant. Autrefois on consi-
dérait comme une sorte de privilège et
d'honneur d'avoir ses enfants dans un in-
ternat de lycée. Aujourd'hui internat est
regardé comme un pis-aller et l'on garde
tant qu'on peut ses enfants à la maison ou
bien l'on exige des garanties qu'un éta-
blissement public ne peut offrir. Cette
évolution n'a pas dit son dernier mot. D'au-
tre parl, la constitution de l'internat de
l'Etat a ce vice pédagogique de séparer
complètement l'instruction et l 'é(lucation.
Les professeurs donnent des leçons par-
faites, tout le monde se plaît à le recon-
naître; mais, une fois la leçon donnée, ils
:;o retirent, sans grandement s'inléresser à
l'éducation morale de leurs auditeurs, ni
même à la marche de rétablissement à la-
quelle ils ne sont pas associés. L'éducation
est abandonnée aux proviseurs et aux maî-
tres répétiteurs. Or, le premier chargé de
la responsabilité de 300 à 800 élèves ne peut
pas s'occuper de chacun d'eux, et les mai-
tres répétiteurs ont assez de mal à faire
respecter le règlement. Ainsi coux qui au-
raient l'autorité morale, si indispensable en
pédagogie, ne sont pas en contact avec les
enfants et ceux qui vivent en contact avec
eux n'ont pas l'autorité morale suffisante,
parce qu'ils n'enseignent pas et sont liés à
l'observation d'une consigne. En réalité il
faudrait autant que possible tendre à met-
tre dans les mêmes mains et l'instruction
et l'éducation, et la constitution de nos in-
ternats s'y oppose invinciblement.
Le second impedimentum de l'enseigne-
ment secondaire, c'est le baccalauréat dans
sa forme actuelle. Cet examen passé hors
de l'enseignement même qu'il devrait cou-
ronner, et portant sur une quantité brute
do connaissances exposée dans un pro-
gramme officiel, pèse sur les dernières
classes du lycée, au point de les stériliser
tout à fait. Sauf quelques rares exceptions,
les élèves se bourrent la mémoire, au lieu
de cultiver leur esprit, et croient tous pou-
voir compenser par des procédés mnémo-
techniques ou par ce qu'ils nomment « la
chance JI, quand ce n'est pas la fraude, les
études qu'ils négligent. On avait cru remé-
dier à ce mal par l'institution des examens
de passage. Le remède aurait été efficace,
en effet, s'il avait été sérieusement appli-
qué. Les professeurs ont montré du bon
vouloir ot, tout d'abord, ils ont arrêté beau-
coup d'élèves cotés comme des non-valeurs,
que l'on condamnait à redoubler la classe.
Mais les parents se fâchaient et menaçaient
de mettre les enfants dans les maisons con-
currentes. Alors les proviseurs, pour ne pas
dépeupler leur lycée, annulaient la sen-
tence des professeurs. Ceux-ci ont compris
l'inutilité de leur rôle dans ces examens et
ne les out plus fait passer que pour la forme.
Une excellente institution s'est encore trou-
vée annulée, comme l'ont été d'ailleurs tous
les essais de réforme depuis trente ans.
Lorsqu'on va au fond de ces difficultés
de qui empêchent et la solution de la question
e l'internat et de celle du baccalauréat, on
vient se buter sans cesse à une seule et
même difficulté primordiale. C'est une ques-
tion de concurrence. On a toujours peur de
faire le jeu d'un rival. Et il arrive ceci, que
la concurrence, qui semblerait devoir exci-
ter au mieux et servir le progrès commun
des éludes, grâce à l'esprit mercantile qui
sévit partout, a pour conséquence fatale
de tout rabaisser, en empêchant les meil-
leures réformes et en faisant tomber les
dernières garanties.
Tel est le grave et difficile problème que
la commission parlementaire trouvera au
bout de son enquête, comme tous les réfor-
mateurs l'ont rencontré au seuil de tous
leurs projets.
Il est intéressant de rapprocher de cet
. article du Temps quelques fragments
d'un article de la Dépêche de Toulouse,
signé Henry Bérenger :
De toutes les absurdités que perpétue
l'Internat français, la plus funeste est à
coup sûr l'opposition du professeur et du
maître-répéuteur. Et cette opposition, qui
naît fatalement d'un conflit de situations et
d'intérêts, suffit à elle seule à rendre im-
possible toute éducation profonde dans les
lycées et les collèges.
Chacun sait comment vivent nos enfants
dans les internats. Leur temps se partage
entre les classes, les études, les réfectoires
la cour de récréation et le dortoir. Les
.e^assea (environ six heures de la journée)
sÕnt" fâiCeâ par des professeurs qui vivent
en dehors du lycée et n'apparaissent que
pour les professer. Les études, le réfectoire,
es récréations, le dortoir (environ dix-huit
heures de la journée) sont dirigés par des
répétiteurs qui habitent le lycée et ont
pour principale mission de maintenir le
bon ordre.
Ainsi l'enseignement est donné par un
corps de fonctionnaires, tandis que la sur-
veillance est exercée par un autre ! D'un
côté, une sève sans écorce ; de l'autre, une
écorce sans sève... Entre l'enseignement et
la surveillance, où est l'éducation? Nulle
part..
N'y a-t-il pas dès l abord quelque chose'
de stupide à séparer ainsi l'enseignement
et la surveillanoe,à. conférer au professeur
de passage tout le prestige de l'intellectua-
lité et à faire peser sur le répétiteur séden-
taire tout lo discrédit des mesures discipli-
naires? Dans l'esprit des élèves comme
dans celui des familles, même dans celui
de l'administration, n'est-ce pas créer une
infériorité humiliante, et tout à fait dispro-
portionnée, pour ceux que l'on appelle en-
core les pions ?
Nous sommes le seul pays au monde Olt
un système aussi ridicule fonctionne. Par-
tout ailleurs, l'instruction et l'éducation ne
sont point séparées. C'est le même homme
qui est à la fois professeur et répétiteur.
L'unité de vie qui rend l'enseignement fé-
cond en l'associant à tous les actes de l exis-
tonne enfantine, ceLLe joyeuse unité du
cœur, du cerveau et des muscles, n est pos-
sible qu'avec un seul éducateur. Qu 'est-ce
qu'une éducation où l'enseignement est mis
a part du reste de la vie? C est une éduca-
tion anti-vitale. C'est donc le contraire de
l'éducation...
Un principe de séparation aussi faux ne
peut créer, dès qu'il est appliqué, que des
divisions, des rivalités, des conflits sans
nombre, et finalement réduire à néant les
meilleurs vouloirs.
Les professeurs sont des fonctionnaires
qui enseignent. Les répétiteurs sont des
fonctionnaires qui surveillent. Entre ces
deux corps de fonctionnaires y a-t-il éga-
lité?
Si l'on ne considérait que la fonction, 1 on
pourrait répondre : oui. Il n'est, en effet, ni
plus honorable, ni plus difficile, ni plus
utile de bien faire une classe que de bien
diriger une étude. Et la vie phybique et
morale de nos enfants pendant les trois
quarts de leur journée nous est aussi chère
que leur vie intellectuelle pendant un autre
quart.
Dans une organisation universitaire sé-
rieuse, le maitre d'études devrait donc
avoir autant d'importance, sinon plus, que
le professeur de classe. Il est vrai que,
dans une organisation universitaire sé-
rieuse, le maître d'études et le professeur
de classe ne feraient qu'un seul homme!
Dans nos internats, il n'y a, entre le pro-
fesseur et le répéliteur, ni égalité, ni colla-
boralion, Il y a, d'une part, un dédain poli,
et, de l'autre, une jalousie discrète; il y a
l'ignorance voulue les uns des autres; il y a i
une situation pécuniaire et sociale très dif- j
férente, consacrée par les mœurs. Et fina- j
lement, il y a impuissance éducatrice sur
l'âme des enfants.
Leo répétiteurs. qui devraient être les
chevilles ouvrières de nos internats, en
sont considérés comme les rouages très in-
férieurs. Et les professeurs, qui ne font que
passer dans. le lycée y accaparent tout le
prestige.
Pour mon compte, je ne puis arriver a
comprendre pourquoi un homme, s'il fait
seulement réciter à mes enfants des décli-
naisons latines ou s'il enseigne les equa-
tions à deux degrés, devient et se croit su-
périeur à ce qu il serait s'il faisait répéter
les mêmes choses tout en surveillant la
bonne tenue, la santé, le sommeil de ces
mêmes enfants par surcroît 1
.................
Je me résume en un mot que compren-
dront tous les Français : les professeurs ne
considèrent pas les répétiteurs comme leurs
I( collègues »,et tout îe monde au lycée, de-
puis le proviseur jusqu'aux domestiques,
en passant par les ct'''ves et leurs parents,
tout le monde fait comme eux.
Cela n'est pas seulement profondément
ridicule, cela est mortel pour l'éducation
universitaire.
.............
Le moyen ? Il est radical et très simple.
Il faut obtenir, comme en Angleterra et en
Allemagne, que le profosseur et le répéti-
teur ne soient qu'un seul et même homme,
et que ce seul et même homme soil YEdu-
L' ASSOCIATION DES RÉPÉTITEURS
L'Association des répétiteurs, qui, on s'en
souvient, fut dissoute sur la proposition de
M. Ilambaud, ministre de l'instrudiurl pu-
blique dans le cabinet Méline, vient_ d'être
rétablie par arrêté ministériel, sur d'autres
bases il est vrai.
M. Chartes Dupuy n'a, en effet, autorisé
que la création d'association régionales,
mais il ne s'oppose pas à une entenle enlro
ces associations.
« Vu la demande formée par l'Association
des répétiteurs des lycées et collèges de
l'Université de Paris, dit l'arrêté, en vue
d'obtenir l'autorisation administrative; con-
sidérant que les statuts de la société ne
renferment aucune clause contraire à l'or-
dre public. Vu les articles 291, etc... Sur
l'avis favorable de M. le ministre de l'ins-
truction publique et des beaux-arts;
«Arrête :
« Est autorisée la création de l'Associa-
tion des répétiteurs des lycées et collèges
de l'Université de Paris, dont le siège est à
Paris, à charge par les membres qui la
composent de se conformer strictement
aux statuts. »
Les statuts mentionnent que le siège de
la société sera dans un des lycées de l'aca-
démie, que l'association aura pour but
d' CI étudier les perfectionnements à appor-
ter dans le rôle pédagogique des répétiteurs
et d'entretenir entre ses membres des rap-
ports de bonne confraternité et d'assistance
mutuelle. Elle s'interdit toute discussion
ayant un caractère politique ou religieux,
toute immixtion dans les actes do l'admi-
nistration universitaire et dans les ques-
tions relatives aux intérêts, droits et obli-
gations des fonctionnaires de l'enseigne-
ment secondaire qui font l'objet des lois,
décrets et règlements en vigueur Il.
Le produit des cotisations annuelles est
affecté, dans la proportion d'un quart, à
l'organisation des congrès des répétiteurs
autorisés par le ministre. Le surplus esl
destiné à subvenir aux frais d'administra-
tion et, s'il y a lieu, à. la publication d 'un
Bulletin officiel des actes de P'association.
Le conseil d'administration élit tous Ici-
~ ans au mois de novembre : t 0 le bureau de
l'association; 20 une commission d'études; 3*
une commission d'assistance. L'article 21
est ainsi rédigé :
« Afin que le bénéfice des éludes de l'As-
sociation des répétiteurs des lycées et col-
lèges de l'Université de Paris et des asso-
ciations similaires puisse être, à certains
moments, recueilli et mis en commun, le
conseil d'administration s'entend avec les
conseils des autres associations régionales
pour examiner s'il y a lieu d'organiser des
congrès généraux, pour en fixer la date et
le lieu, en régler l'ordre du jour qui sera
préalablement soumis à l'autorité compé-
tente, et pour déterminer dans quelle pro-
portion chaauQ &âSûcialion doit participe^
aux dépenses de ces congres.
« L'association ne peut entrer en rapport
avec les autres associations similaires au-
torisées qu'en vue de la préparation de
congrès généraux ou régionaux préalable-
ment autorisés par le ministre.
Et pour finir :
Encore les congréganistes
L'abominable crime de Lille a détermine
le groupe socialiste à déposer le projet de
loi suivant : Le droit d'enseigner est interdit
en France à tout homme ayant fait vœu de
chasteté. Ce projet est net et clair : il est
excellent. Il enlève aux congréganistes le
droit d'enseignement, ce que nous ne ces-
sons de demander. Les poules mouillées du
Palais-Bourbon l'accepteront-ils ? C'est peu
probable.
Et cependant, nos députés savent que les
congréganistes instituteurs sont placés dans
des conditions spéciales, nuisibles aux maî-
tres laïques.
A ce sujet, un correspondant m'indique
une solution que pourrait accepter la majo-
rité républicaine.
Ce serait d'exiger des maîtres et maîtres-
ses, laïques ou ecclésiastiques, des titres
égaux et certains de savoir professionnel.
Car, ou le brevet élémentaire est suffisant
pour diriger une école primaire, ou il faut
un diplôme plus sérieux. Dans le premier
cas, pourquoi exiger des instituteurs et
institutrices laïques, non seulement le bre-
vet précité, mais encore trois ans d'études à
l'école normale, plus un stage de deux an-
nées, nécessaire à l'obtention du certificat
d'aptitude pédagogique.
Dans le second cas, l'Etat n'est-il pas
coupable d'autoriser les congréganistes,
pourvus du seul brevet élémentaire, à ins-
truire et éduquer les petits enfants de
France ?
Mon correspondant a raison. Si l'habit ne
fait pas le moine, il ne fait pas davantage
le savant. Et vraiment la République est
une bonne fille! Elle dit aux instituteurs
publics : « Mes amis, jamais vous ne serez
assez instruits pour élever mes futurs ci-
loyens. Je m'en vais multiplier à votre
égard les diplômes vous permettant d'en-
seigner. » Puis elle se tourne vers les igno-
rantitis et, soit dédain, soit indifférence, les
assure que ce n'est pas à eux que ce dis-
cours s'adresse.
Il y a, au Parlement, des amis de 1 école
laïque. Qu'ils proposent qu'à partir du
lor janvier 1900 les fonctions d'instituteurs
et d'institutrices publics ou privés soient
accessibles seulement aux personnes mu-
nies d'un titro obligatoire qui pourrait être
le brevet supérieur complété par le certifi-
cat d'aptitude pédagogique. Qu'ils le fassent,
et les congrcgcLuistcs diminueront de 50 010.
Ce sera toujours cela de gagné sur l'igno-
rance et l'erreur.
ECOLES PROFESSIONNELLES
ELISA LEMONNIER
L'assemblée générale de la Société des
écoles Lemonnier, a eu lieu dernière-
ment. J'extrais du rapport de Mme Mil-
liard, présidente du comité, les rensei-
gnements suivants :
La situation de nos écoles reste très pros-
père; elles comptent, à elles deux, 430 élè-
ves présentes.
Ces élèves se répartissent toujours à peu
près dans la même proportion entre les di-
vers cours professionnels qui se classent, à
raison de leur effectif, dans l'ordre suivant ;
cours artistiques, couture, commerce, bro-
derie.
Nous avons accordé i88 bourses, savoir ;
98 bourses à l'école de la rue Duperré et OC
bourses à l'école de la rue des Boulets. Ces
bourses se répartissent, par bourses en-
tières ou fractions de bourse, entre 19S
élèves. Sur ce nombre, 30 bourses nous
sont payées par le Conseil municipal de
Paris, 10 par le Conseil Général de la Seine
10 par divers fondateurs. Ces concours
généreux allègent de 50 bourses Il
charge que cette gratuité étendue à pre:
de la moitié de nos élèves fait pese]
sur notre budget ; il reste à 110ll'I
compte 138 bourses qui, au taux fixé poui
la rétribution scolaire, peuvent s'évaluer i
20.700 francs par an environ. C'est là ui
très lourd fardeau, mais vous nous ave
maintes fois approuvées de l'accepte
comme la condition nécessaire de l 'un de
plus grands bienfaits que notre œuvr
puisse répandre : celui d'assurer une bonn
instruction générale et professionnelle
des enfants de familles peu aisées, qui n
pourraient la recevoir sans notre aide.
Les concours généraux ont donné des ré
sultats satisfaisants, à peu près équivalent
dans leur ensemble pour les deux écoles
Bien que nous ne visions nullement 1
préparation aux divers examens, nous n(
terons 6 certificats d'études primaires, 1
brevets élémentaireset 8 brevets supérieur
obtenus, cette année, par nos eleves. Le
brevets d'institutrice sont recherchés pa
les élèves de nos cours de commerce am
quelles leur possession donue plus d
facilité pour trouver un emploi.
Aux concours du ministère des Beaux
Arts qui donnent, à divers degrés, le titr
de professeur de dessin, nos élèves ont ob
tenu de grands succès.
Au premier de ces concours (cerlificli
d'aptitude à l'enseignement du dessin dan
les écoles primaires supérieures et dan
les écoles normales), sur 110 aspirants e
aspirantes, 48 ont été reçus définitivement
l'école de la rue Duperré présentait 5 élè
ves, dont 4 ont été reçues, avec les place
de 13°, 17°, 39°, 40e, et l'école de la rue de
Boulets présentait 3 élèves, dont l'une
obtenu le certificat, avec la place de 24°.
Au concours pour l'obtention du breve
de professeur de dessin (premier degré'
sur 177 aspirants et aspirantes, Il seule
mont, 6 jeunes gens et 5 jeunes lilles, un
été reçus; l'école de la rue Duperré présen
lait à ce concours 7 élèves dont 2 ont ét
reçues, avec les places de 3° et 5°.
20 de nos élèves ont été admises à l Expc
sition des Beaux-Arts (Salon annuel de peir
turc), où figuraient également 10 de no
anciennes élèves.
Nos élèves ont pris part à diverses Expo
sitions artistiques et à plusieurs concours
A l'Exposition du Travail (Paris), l'un
d'elles a obtenu une médaille de bronz
pour ses miniatures.
A l'Exposition de Dijon, une autre de no
élèves a obtenu, pour ses miniatures, un
médaille de vermeil.
Aux concours organisés par 1 Union cen
traie des Arts décoratifs, l'une de nos élève
aoutenu une mention pour un travail arti:
tique sur cuir, et une autre élève un
mention, avec médaille de bronze, pour 1
composition d'un dessin pour tenture mi
i raie.
Aux d,&uz concours organisés par l'uai.
dation s télégraphique unitaire et par H
syndicat des sténographes et daotvlogrg
pnes, nos élève ont obtenu : il cerufleatt
[degré élémentati.e); 2 certificats (degri
moyen); i mention; J quatrième prix. ^
Trois de nos ancienne élèves, memorM
de notre personnel, ont obWllU le tipruticai
d'aptitude & l'enseignement d'u travail ma-
nuel dans les écoles primaires supérieur®*
et dans les écoles normales, délivré par k*
ministère de l'Instruction publique et dof
Beaux-Arts.
Les membres de la Chambre syndicale
de la confection et de la couture pour da-
mes at enfants, MM. Félix, Bonnet, Moo
rhange, Storch, de concert avec notre Co-
mité des ateliers, sont venus juger les con-
cours de couture qui nous ont valu de
leur part une appréciation des plus favora-
bles. Nous pouvons dire que ces concours
ont été entièrement satisfaisants et que
nos écoles réalisent, dans l'enseignement
de la couture, des progrès très marqués.
Une part de ces succès est due assuré-
ment à l'appui que nous trouvons au-
près de la Chambre syndicale, dont l'ac-
tion s'exerce avec tant de compétence sur
nos ateliers et qui nous encourage en nous
nous allouant annuellement une sub-
vention de 100 fr. Nous lui adressons
ici nos sincères remerciements.
Les concours de dessin et de composition
décorative, de figurines et autres applica-
tions ont mérité les éloges d'un jury com.
posé de MM. Gérôme, Henner, Auguste
Hirsoh, Lenepveu, Moyse, Iloger Marx, Mme
Aron-Caen dont le jugement aura à vos yeux,
comme aux nôtres, une si grande valeur.
De ce côté encore, nous avons la satisfac-
tion de constater un réel progrès.
Les concours de commerce et ceux de
langues vivantes ont montré, pour les deux
écoles, une excellente moyenne de travail.
Les ateliers de broderie et de travail ar-
tistique sur cuir, placés sous d'excellentes
directions, sont aussi en très bonne voie.
Nous terminerons cette revue des ré-
sultats do notre enseignement par l'indi-
cation sommaire des situations occu-
pées leurs par celles des élèves qui ont achevé
eurs études cette année. Toutes nos
anciennes élèves ne nous font pas con-
naître leurs occupations, mais nous pour-
rions citer les noms de celles qui figurent
dans l'énumération ci-après :
Commerce 20
Chemins do fer 1
Couture 15
Crédit Lyonnais 2
Sténographie, .dactylographie. 3
Broderie 2
Dessin et applications 13
Professeurs de dessin (écoles
municipales, banlieue) ...... 2
Enseignement ................ 10
ces résultats parient a eux-murnes; us
ittestent l'excellente impulsion donnée aux
études, le zèle et le talent de notre person-
nel enseignant. Que ces auxiliaires dévoués
reçoivent ici tous nos remerciements.
L'expression de notre reconnaissance
doit aussi s'adresser aux membres de nos
comilés. Le comité des études suit de très
près la marche de nos cours généraux, or-
ganise des interrogations semestrielles et
préside aux concours de fin d'année. Le
comité des ateliers, la commission des
finances, exercent aussi un utile contrôle.
Nous les en remercions chaleureusement.
Le Conseil municipal de Paris a bien
voulu nous accorder une subvention do
24,000 francs pour l'année 1898; il a main-
tenu dans chacune de nos écoles quinze
boursières municipales. Le Conseil général
de la Seine a volé de nouveau le crédit né-
cessaire à l'entretien dans chacune de nos
écoles de cinq boursières déparlementales.
Nous adressons l'expression de notre vive
reconnaissance au Conseil municipal de
Paris et au Conseil général de la Seine qui
nous donnent un appui si généreux et si
nécessaire.
Nous avons reçu du Ministère de 1105-
truclion publique et des Beaux-Arts une
subvention de 3,500 francs. Le Ministère du
Commerce et de l'Industrie a bien voulu
nous allouer une subvention de7,000 francs.
Nous adressons à M. le Ministre de l'ins-
truction publique et des Beaux-Arts et à
M. le Ministre du Commerce et de l'Indus-
trie i expression de notre vive g-ra.litudl', "
L'ARGENTANTE
PRÉPARÉE SANS CYANURE NI MERCURE
GARANTIE A L'ARGENT FIN
à Vutage des Hôtels, Restaurants, Cafés
et Ménages
pour l'Entretien de l'Argenterie
LArgentante n est pas un produit de
luxe, mais un objet de première nécessité.
L'Argentante dépose une couche d'ar-
gent fin sur les objets nétalliques tels que
ruolz cllout autre métal à l'usagcdelatahle.
L'Argentante empêche la production du
vert-de-gris ou de tout autre oxyde visible
ou invisible aussi dangereux que lui.
L'Argentante remplace la pile galvani-
que et met le moyen d'argenter à la dispo-
sition de tout le monde.
L'Argentante, employée uneou deux fois
par semaine, maintient 1 argenterie en très
bon état et laconserveindétinimentargenlee.
L'Argentante esl vendue dans une hoito
carrée et seellée par l'étiquette qui indique
le mode (I*etii[ilcii. Avec une hoilc,ol1 peut en-
tretenir vingt-quatre couverts pendantun an.
L'Argentante, composée depuis 18S.», a
donné Toutes tes preuves de parfaite soli-
dité, elle se présente donc c-n tout" con-
fiance, assurée qu'elle sera apprécié pour
les service qu'elle peut rendre.
L'Argentante s'emploie comme le blano
d'Espagne.
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