Titre : La Fronde / directrice Marguerite Durand
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1898-12-28
Contributeur : Durand, Marguerite (1864-1936). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb327788531
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 28 décembre 1898 28 décembre 1898
Description : 1898/12/28 (A2,N385). 1898/12/28 (A2,N385).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k67035046
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, GR FOL-LC2-5702
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 04/01/2016
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wSSwwil» élaieat M nombre 4» 1. Ptttat le
«Igné daCatJMnMlLee efciffr* S'éWm J8a" 1
fi". Le premier hôpital tat fondé par Pitm 18
Grand en n..; tan siècle plus tarda y en avait
Wi. On faisait toujours Tœlr de bon médecins
de rextériear.
Les Ru—ta défraient anaei aHer 1 l'étranger
yenr avoir nn diplftmr, en Italie, en Allemagne
it ptns tard en lwkuwib. on pocrraii asMft aane-
ter des diplômes. Dans lee écoles tonifies Pb"
tard en Russie les étades de médecine diraient
deux semestres; on ne s'occupait ai de physio-
logie. ni d'MeomehMMnt; îl fallait savoir an peu
d'Matomie, de chirurgie, et connaître les noms
des maiacHes et lee remèdes eoonns. Parmi les
médecins étrangers se sent distinguée par lent
activité eeeseiendeMe et fructueuse le Holkui-
dois Bidleo et 118 doetenr dldintouc VflHè. Il
fut nommé le premier président de l'acadé-
mie présente, fondée par Paul 1- en 1198.
MAR.
Causerie Littéraire
Lettres d'un Enfant, par Jacques Robert
(Lemerre, éditeur).
Ces lettres — tout ee qui reste d'un être
prématurément ravi à une famille désolée
— ces lettres, d'un enfant intelligent, déli-
cat, tendre, sensitif, comme le sont ceux
dont le passade sur la terre doit être court...
Une poignée de lettres ! Combien précieuses !
La première, celle qui ouvre le volume, a
été écrite à T âge de hu it ana, en 1883, colle
qui le termine porte la date de 1893, trois
mois avant sa mort. Dix-sept ans à peine,
et en ee court passage, Jacques Robert a
eu le temps de marquer sa place, de la
marquer par des lettres Otl se décèlent une
âme exquise et un esprit largement ouvert
a la beauté des choses.
Il y a des trouvailles de mots où le cœur
bat dans ces lettres d'enfant. Rien de mal-
sain. Rien de mauvaisement précoce. Une
idéale pureté. Un complet oubli de soi;
une préoccupation constante des autres;
une ardente effusion de tendresses fami-
liales. Comme il les aimait, les siens, et
aussi combien il était aimé d'eux.
— « Ne te tourmente pas, disait-il à sa
chère grand-mère qui a recueilli et publié
ces douces pages qu'elle nomme « les épa-
ves de notre trésor perdu ». « Ne te tour-
mente pas. Je ne suis pas malade. D'ailleurs,
si je 1 étais, et si je mourais, tu ne me
laisserais pas partir seul. Tu viendrais avec
moi! »
Et la grand-mère au désespoir s'écrie :
. Il s'en est allé sans moi!... Mes yeux se
80tJt éteints à le pleurer, et je vis encore! »
J*ai cherché, dans ce livre touchant, si
Jacques Robert avait eu quelques pressen-
timents de sa mort prochaine; — de ces
illuminations rapides qui traversent par-
fois la pensée de ceux qui sont destinés à
mourrir jeunes; — non, il était gai, très
calme, comme un brave petit garçon. Ce-
pendant, je note ceci : il s'adresse à un
ami.
« Sais-tu ce que je pense? C'est que
nous no pouvons jamais assez regarder
ceux que nous aimons. Il faudrait graver
dans notre cœor et notre cerveau leur
chère image, et la conserver vivante en
nous, dans la vie et dans la mort, tou-
jours M.
En écrivant à une cousine.
te Il me semble que je ne suis plus aussi
gai qu'autrefois (Autrefois ! Il avait seize
ans!) J'étais toujours malade sans être
triste, maintenant je suis triste sans être
malade ; c'est peut-être cela qui est la vie...
Et puis, je suis si souvent fatigué ! »
Un an après avoir écrit cette phrase, Jac-
ques Robert se reposait déjà de la vie, dans
l éternelle lumière.
Toutes les mères devraient mettre entre
les mains de leurs enfants ces lettres si sin-
cères et si touchantes. L'influence d'un es-
prit généreux, d'un cœur pur, unie à une
précoce et délicate intellectualité ne sera
pas perdue. Les grains semés germeront...
et cela sera une douceur pour ceux qui res-
tent, de songer que même dans la mort, le
bien aimé est le modèle et le guide de jeu-
DeS âmes qui s'éveillent.
MANOEL DE GRANDFORT.
LIVRES D'ÉTRENNES.
Publications de la librairie Charles De-
lagrave.
La Tunisie
Un très bedu volume publié sous la di-
rection de M. L. Olivier, et illustré d'un très
grand nombre de dessins suivant le texte
d'écrivains spéciaux.
Ce livre, d un puissant inlérèt,nous initie
savamment à notre belle colonie, et par les
mille détails qu'il donne doit devenir le
guide et le vade tnecum de ceux qui veulent
soit y aller faire un séjour passager, soit
s'y établir définitivement. — Topographie,
ressources, renseignements agricoles,
mœurs, habitudes, tout y est minutieuse-
ment étudié et clairement décrit. Un beau
livre à mettre dans les mains de nos jeunes
gens afin de leur donner le désir d'aller en
ee magnifique pays faire œuvre utile de
colonisateur.
Le Musée de Famille.— Le plus ancien, le
plus estimé, le plus complet des périodi-
ques illustrés—Romans bonnêtes,causeries
astronomiquee, récits de voyages,nouveau-
tés artistiques littéraires et scientifiques.
Ne pas oublier pour l'entretien de la bonne
gai té française les articles que Willy, le
maitre humoriste, y publie chaque mois.
C'est autour de la lampe de famille la
lecture par excellence.
Saint Nicolas est le Journal spécialement
destiné aux enfants. D'excellents écrivains
y publient des nouvelles tout à fait à leur
usage, propres à les intéresser vivement
tout en ayant le souci de les instruire et de
développer en eux le goût des choses sai-
um
I Ml est le BflMsor eaSam à tar $dm
En eaeoIu 1-. organise des concours poar ses
abonnés, dont les lauréats reçoivent de très
beaux prm.
M
-,r
nem seul dit le anseèt que ce joli livre ne
peut manquer d'obtenir. De la bonne bu-
meur, de la ga!te, de la verve ; ces dons
réunis ne peuvent manquer d'amener sur
lesldvres des jeunes lecteurs, oe joli rire
enfantin qui fait la joie dee mères et le
charme des longues soirées familiales.
PIaDd88 et CkaifeouJlle, par Esp et
illutiré par GI. — Phitéas et Chautroiiille
sont deux amis, deux camarades dont les
aventures sont tes plus amusantes du
monde. Il faut voir comme ils savent bien
se tirer des situations où les mettent & cha-
que instant leurs méfaits et leurs défauts !
Le Petit Florentin, par H. de Charlieu,
illustrations de Démoufins et L'Hotte. C'est
l'histoire de Lulli qui fut le créateur du
théâtre lyrique des temps modernes. Venu
| d'Italie à Paris dans une position subal-
! tome, près d'un grand seigneur, il se trans-
forme peu à peu en cet illustre artiste dont
chacun connaît lo renom.
Les Fleurs Artificielles par IL Meindre.—
C'est très à la mode de taire des fleurs arti-
ficielles — indépendamment des personnes
dont c'est le métier, beaucoup de femmes
ont le goût d'imiter en leurs heures de
loisir, ces ravissantes productions de la
nature, c'est un art bien féminin, tout à fait
délicat qui devrait entrer dans l'éducation
des jeunes filles — et serait beaucoup plus
utile que celui d'apprendre à jouer du
piano ou à laver des aquarelles. A notre
époque troublée ou les fortunes sont si peu
stables, 41 est bon de mettre dans les
mains des femmes un moyen qui leur per-
mettrait, en cas de malheur, de se procurer
quelques ressources.
Le livre de Mlle Meindre très explicatif.
est un manuel très pratique et très complet
sous son petit format.
Le eh8f-d'œuwe du père Victor, par Eu-
gène Muller. illustré par Kauffmann.
Un bon livre,comme devraient en produire
beaucoup les écrivains, capables sous une
forme pure, de raconter de nobles histoires
destinées à former le cœur de ceux aux-
de quels ils sont destinés. Des actes d'énergie,
e dévouement, de sacrifice, dans le but de
réhabiliter la mémoire d'un père mort
insolvable, sont bons à mettre dans l'es-
prit de nos enfants. Ils en gardent une sa-
lutaire impression, qui jamais ne s'efface.
C'est « la bonne parole » semée dans un
terrain vivace et fertile.
Aventures de Cadi-ben-Ahaour, Mameluck
de la garde impériale, par Edmond Gros,
avec 8 belles chromolithographies hors
texte.
Dans ce bel album, se déroule, très at-
tachante, l'histoire d'un Arabe,qui se trouve
par l'effet d'un hasard, transporté au milieu
des splendeurs de l'époque impériale.
Après une longue période très tourmentée,
Cadi-ben-Ahmour reçoit la récompense de
ses mérites... récompense qui consiste en
la croix des braves... pour l'honneur... et
pour la fortune en un bureau de tabac.
Coeur dévoué, de A. Dourliac, illustré par
Tofani. — Très touchante histoire de dé-
vouement et d'héroïque abnégation.
M. DE G.
LES REVUES
La Revue socialiste
1. — M. Paul Louis défend la doctrine socia-
liste contre certains militants suspects de pré-
parer un schisme. Surtout il répond aux atta-
ques des opportunistes et des libertaires qui
reprochent au socialisme international d'aban-
donner son programme par tactique el intérêt
électoral.
Il justifie l'action politique de son parti qui
n'aurait point failli au loyalisme collectiviste, et
qui s'inspirerait avec conscience, dans tous do-
maines, de la haute pensée des fondateurs de la
doctrine.
Il. — Dans la dernière partie de son essai sur
Y Application du collectivisme, l'auteur anonyme
s'enorce de répondre aux critiques dirigées con-
tre l'organisation sociale décrite dans ses prûcé-
dents articles. Son argument supérieur est de
montrer que les théories collectivistes arriveront
fatalement et tout pacillqucment à être prati-
quées. Il indique les moyens de transition pos-
sibles entre la société actuelle et la société fu- !
ture.
1 Bien entendu, ici il s'applique à présenter le
collectivisme comme devant résoudre toutes les
questions politiques, économiques, sociales et
apporter au monde le Bonheur définitif.
Cet optimisme apostolique est d'une tl"mùrîté
peut-être bien un peu naive.
Il ne faudrait pas oublier que depuis de:; âges
l'Humanité, dès le seuil des terres promises
qu'elle atteignait, a su toujours apercevoir des
horizons meilleurs et s'y est dirigée. Vouloir la
placer la dans un système social immuable, c'est
a frapper de stérilité, car'nul système nii sau-
rait rester adéquat longtemps à une humanité
en progrès. Forcément, elle le modulerait sui-
vant ses facultés et ses besoins nouveaux.
Dans cette société collectiviste, la femme aura
» une existence étrangère et supérieure aux
mesquineries, aux misères de la vie cour&nte,
remplie par les joies de l'intelligence et du
cœur ü; on lui rendra le foyer délicieux et beau
et elle oubliera, pense-t-on, que ses aïoules ré-
clamèrent, non sans quelque sagesse, l'émanci-
pation totale pour tous les être humains, sans
distinction de race, de classe, ni de sexe. Ce
n'est pas elle qui songera à se mêler à la vie
publique. Elle en sera d'ailleurs exclue, ainsi
que des ateliers de travail. On la laissera toute
à ses « fonctions sacrées ». On se gardera bien
« d'identifier le rCIe social de la femme à celui
de l'homme » et. pour empêcher cette mons-
truosité, les collectivistes ont trouvé que le
meilleur moyen était de ne pas reconnaître
l'égalité. en droit, des sexes. Identité, égalité :
leur lexique donne le même sens à ces deux
vocables. D'où équivoque fâcheuse pour la cité
collectiviste, qui se prétend humaine, et qui aura
bien des citoyens avec leur mère, leur femme,
leurs sœurs, leurs tilles, mais qui n'aura pas de
citoyennes.
rtmiîâe
tat la.
avee
lui
de
Li dvlthnitton. mu IRW aE; de
L'Humanité nouvelle:
L — M. Pajloatier, le de la Fédéra-
tion des Bourses du travS^KtaBaisia à qui
l'on doit de précieux traviMHHpe une étude
ftfffiltffliiiMt doouiBMtée|||nKBourses de travail.., mWrmm&ï,
Il montre comment les otggjpgMas ouvrières
ont éliminé, progrwsiveiHifrlBateg les la-
fluences étrangères, et, ea jfflHjaier, «elle des
pettttaicm; poia, comment «Meant devenues
-
organisations syndicales eCnSMÉMe, sont con- i
vaincras qu'elles se devro^ fSf efliaiicip^ion j
qu"à eDeà:.mêmel. et Il'''''''' BUee fnMgvnt^^ame j
a
qui, même transformés en lois, mulmnf peo4 lettre
morte pour les industriels. Et 81, parfois, ces
lois sont appliquées, les patrons font renaître
leur arbitraire sous une nouvelle forme.
La tendance générale dam ee mouvement
ouvrier est donc contre l'intervention de t'Etat
Les Bourses espérait obteair par leur seule
force que tes « employeurs a satisfassent aux
revendications ouvnères.
II. Un Anglais, M. James Leaksy, certaine-
ment très smcère, croit que le sentiment de ses
compatriotes à notre égard est loto sympathie
des plus admiratives. La France, pr»ur eux, sera
toujours « la belle France ». Ils auraient appris
à distinguer depuis longtemps, la véritable i
France, de la France diplomatique.
Voulant donner une preuve de cette grande
affection, M. Leakey raconte : «Tout le monde,
l'autre jour à Londres, a applandl, lorsqu'un
Irlandais impulsif passant dans Fleet-street a
cassé d'un coup de parapluie la vitrine de
Punch pour avoir publié une caricature qui lui
paraissait insultante pour les voisins d'outre-
Manebe -... Voilà, en effet, un exemple d'ami-
tié héroïque. II est vrai que cet Anglais est un 1
Irlandais, ce qui rend moins extraordinaire son
action d'éclat : l'Irlande n'étant attachée à l'An- j
gl et erre que par une chaîne pesante, et se sou-
venant que la France, la première, proclama le j
droit des peuples.
La Revue des deux Frances.
L-9 vicomte de Royer dbntinue ses amusants
exercices anti-aristocrates. Il fait oette fois sau-
1 ter les marquis. C'est un joli bal, car ils sont
six mille. à ce qu'il parait, les usurpateurs du '
gracieux titre. Cinquante Français seulement y
auraient droit.
Tout à fait intéressants à consulter lestableaux
des concessions de couronnes sous l'Empire et
la Restauration. Les rois légitimes avaient un
prix fixe plus élevé que cctatae Mapoléon ; mais ,
aussi la marchandise héraldique Menait un air
d'authenticité, ainsi vendue p&r les petits-Uls
d'Hugues Capet.
M. de Royer, à qui les nobles courroucés re-
tranchaient sa particule et sa vicomté, leur livre
sa généalogie triomphante.
HARLOR.
CHOSES DE L'ENSEIGNEMENT
Notre initiation aux choses de par delà
les frontières date à peine d'hier. D'abord,
nous étions si bien chez nous, qu'il nous
paraissait inutile de nous déplacer pour
être moins bien ailleurs. Puis,tout le monde
venait nous voir! Nous en étions flattés;
enfin partout on parlait la langue fran-
çaise ; il était donc bien inutile d'étudier
celle de nos voisins. Sans l'affreux baccalau-
réat, la bourgeoisie française d'il y a...
vingt ans aurait ignoré qu'i! y eût un
Shakespeare et un Goethe ; il est vrai qu'elle
ne sait pas encore dire : « ouvrez la porte »
en allemand et en anglais.
L'esprit ne s'élargit pas, à ce système ;
nous l'avons enfin compris,et nous essayons
aujourd'hui de rattraper le temps perdu.
Des cours du soir réunissent les jeunes
gens qui se destinent au commerce; les
professeurs des lycées sont invités & « faire
parler » leurs élèves, et le ministère de l'Ins-
truction publique a créé des bourses de sé-
jour à l'étranger dont les bénéficiaires re-
I cueillent les meilleurs fruits.
| Ils reviennent d'Angleterre et d'Allemagne
I ayant compris ce que les livres ne leur
auraient jamais révélé; ils sont dans la
I réalité des choses, au lieu de rêvasser en
I pleine fantasmagorie.
La presse apporte sa contribution à ce
i progrès; la presse pédagogique surtout.
[ Le Manuel général de l'instruction primaire,
le Volume entre autres, ont organisé entre
leurs abonnés sur échange de correspon-
dance, en anglais, en allemand, en espa-
gnol, en italien. Enfin, il s'est créé des
sociétés dont quelques-unes sont floris-
santes (la Société pour la propagation des lan-
gues étrangères est dans ce cas) et dont quel-
ques autres sont en voie de le devenir.
Le Comité directeur de la Société tfétudes
internationales, fondée en 18%, vient de me
faire passer une collection de brochures et
d'imprimés extrêmement intéressants pour
qui est persuadé que l'acquisition d'une
langue ignorée jusqu'alors est plus impor-
tante que celle d'un trésor.
STATUTS GÉNÉRAUX
AUT.— But de la Société. La Revue l Etran-
[1er, fondée en 1894, par M. Emile Lombard, qui
en rest.î seul propriétaire, et la Société d'Etudes
Internationales, que M. Lombard a également j
fondée en juin 1895, ont pour but de faciliter
les relations internationales par l'étude des
manifestations intellectuelles et morales des
peuples.
ART. Il. — L'aboaaemeni à VEtranger donne
droit au titre de membre de la Société d Etudes
Internationales.
L'abonnement est de 8 francs par an, pour le 1
monde entier.
ART. III. — On devient membre titulaire de la
Société d'Etudes Internationales, en prenant un
simple abonnement annuel à l'Etranger.Oneesse
d'être membre, en cessant son abonnement.
ART. IV. — Outre les membres titulaires, la
Société d'Etudes Internationales comprend des
membres donateurs (ayant fait un don mini-
mum de deux cents francs) des membres per-
pétuels (ayant versé une fois pour toutes une
somme de quatre-vingts francs) et des membres
LaB*fcW tflfwte M0rmttûiutes
totem vaste fédération de gfrtmnieniiti sa**-
sœus. oa groqpsBMsts 8'organJsera
oeoune ü- rsatendim an fut et à masure ie la
formation dans les divers pays. Les groupements
réunis de chaque nation nommeront un délégué
an central iaternatioaàt.
AIrr. VL — Le Coaaité oeatal
est la plus haute assemblée de la S. t. L et dé-
cide de toui«s tes questions qui touchent aux
intérêts de la Société prise dans son -..mble.
n est composé de tous tes dettes désignés h
l'art. 5. Le Comité central international sera con-
sidéré comme fondé le jour oft six groupements
de nationalités différentes y auront chacun dési-
gné un délégué. D'ici là, l'autorité dirigeante
reste confiée au Comité directeur, dont té pré-
sident est de droit M. Emile Lombard.
MOYENS D'ACTION
1. — Cemités autonomes et Sections fondés
dans toutes les grandes villes. — Représentants,
Correspondants et Collaborateurs dans tous tes
pays. il. - Correspondance internationale (I. C.).
Fondée en janvier 1896, la I. C. comptait 49 mem-
bres actifs au 1" janvier 1897 et 181 au 1- jan-
vier 1898.
111. — Bureau de renseignements de tout
genre fournis aux étrangers (77, rue Dentert-
Rochereau, Paris).
IV. — La CtoBewNHa, Réunions périodiques,
banquets, soirées internationales, bals, concerts,
etc., etc., auxquels sont tout particulièrement
conviés les étrangers. Les premières fêtes Con-
eordia de Paris ont été présidées tour à tour par
MM. Magalhaës Lima, Frédéric Passy, D' Char-
les Richét et Gaston Moch.
V. — Salon de lecture, où, aussitôt que nos
ressources nous permettront d'avoir un local
suffisant, nous mettrons à la disposition des
membres de . la Société les journaux et publi-
cations que nous recevons quotidiennement. —
Bibliothèque. — Bureau de traduction. — Cercle
international.
VI. — Conférences (littéraires, ethrrographi
ques, sociologiques, etc.). — Cours pratiques de
langues vivantes.
VII. — Expositions intel'DatioDalea.
Vin. — Représentations dramatiques (fran-
çaises et étrangères) : premier pas vers la créa-
tion d'un théâtre spécial.
IX. — Voyages. — Congrès internationaux.
— Traités littéraires, etc., etc.
Et, en général, tout ce qui est de nature à
FACILITER Lits RELATIONS INTERNA-
TIONALES.
Et parmi tes moyens de faciliter les re-
lations internationales par l'étude pratique
des langues, je cite celui-ci qui aura peut-
être quelque peine à s'acclimater en
France, tandis qu'il est si fréquent à l'é-
tranger :
- ECHANGE D'ENFANTS. Une honorable
famille française, situation de fortune moyenne,
échangerait volontiers un jeune garçon de 14
ans, soit contre un jeune Allemand de même
âge pour un minimum d'un an, soit contre un
j. Russe pour un min. de deux ans. 1. C. 52.
Ces sociétés, mieux que tous les discours
nous acheminent vers la paix universelle.
PAULINE KERGOMARD.
Nous recevons chaque jour de nom-
breuses lettres de dames offrant leur col-
laboration au journal; nous nous trou-
vons dans fimpossibilité de répondre à
toutes et nous les prions de vouloir bien
envoyer les manuscrits qu'elles désire-
raient voir insérer Après lecture, ils seront
publiés, s'ils plaisent à la Direction,
FAITS DIVERS
COUPS DE COUTEAU. — La nuit dernière,
Mlle Marthe Berland, âgée de 19 ans, blan-
chisseuse, demeurant rue du Fer-à-Moulin,
34, revenait de son atelier où elle avait
veillé.
Arrivée devant sa porte, un individu
dont elle n'a pu donner le signalement,
s'élançait derrière elle et lui portait deux
coups de couteau dans le dos, puis prenait
la fuite.
Grièvement blessée, Mlle Marthe Borland
a été transportée à l'hôpital Cochin. On es-
père la sauver.
I CMUTE DUN ÉCHAFAUDAGE. — A neuf
heures cinquante, hier matin, deux rava-
leurs les nommés Pierre Cannac, âgé de
3i ans, demeurant rue Lepic 8(3 bis et Geor-
ges Jouvion âgé de 15 aus, habitant rue
Davy, 17, sont tombés par suite de la rup-
ture d'une poulie d'un échafaudage placé
au 1er étage de la maison portant la numéro
93'de la rue Lamarck.
Georges Jouvion a été tué sur le coup.
Pierre Cannac grièvement blessé a été
transporté à l'hôpital Bichat.
BRÛLÉE VIVE. -- Une fillette de trois ans,
Henriette Bourgault, demeurant chez ses
parents, hier 13, passage de l'Epargne, en jouant
ier matin près d'un poêle allumé, a mis
le feu à ses vêtements. Gravement brûlée,
la pauvre petite a été transportée à l'hôpi-
tal Trousseau.
Le désespoir de Mme Bourgault,dont elle
était fille unique, est navrant.
a CREDIT SUR MESURE. Complets dep. 69.SO.
Pantalons dep. 1S fiN E. SAM, 10, r. Boucher.
LES CAMBRIOLEURS. — Deux cambrioleurs
qui venaient de dévaliser trois boutiques
de commerçants, rue Desrenaudes, rue de
Prony et rue Demours;se trouvaient en sor-
tant de cette dernière nez à nez avec deux
gardiens de la paix.
Abandonnant les objets qu'ils portaient
et qu'ils avaient volés, ils prirent la fuite à
la stupéfaction grande des agents de l'au-
torité.
Après un court instant, ceux-ci se mirent
à la poursuite. Serrés de près par lesagents,
les cambrioleurs esc&tadèrent une palis-
sade entourant un terrain vague rue De-
mours, grimpèrent sur le toit d'un hangar,
gagnèrent une maison voisine et brisant
les vitres d'une fenêtre, sautèrent dans une
chambre du troisième étage.
Le locataire de cette chambre était cou-
ché. Au bruit des vitres brisées, il sauta
fkeésrM
7411,
'■mm» an eséefier qeï - oonduteit dan» la
«o«r du21 de la lanee.
Une grille restait encore à franchir pour
se trouver bon de danger..
Ils commençaient 1 rueataftr quand
deux nouveaux, gardiens de la paix se pré-
sentaient à leurs yeux.
Pourchassés de nouveau les jeunes vo-
leurs prirent leur course par la rue pesre-
naades, pénétrèrent dans l'usine ^électri-
cité de ILMildé, traversèrent en courant le
laboratoire et les ateliers et se réfugièrent
dans une mansarde au 6* étage.
Les agents et les voisins, attirés par le
tapage, les y assiégèrent et mallri leur
vive résistance, on finit par s emparer
d'eux.
Us ont été mis k la disposition de M. Cho-
pe 1, commissaire de poliee, qui les a en-
voyés au Dépôt.
mm MÉDICAL M Durs
MADAME BONIZO
Maîtresse sage-femme
Consultations de 1 et 1 heures
2, ROE D'AMSTERDAM
Face gare St-Lazare
TRIBUNE DU TRAVAIL
Les Femmes bibliothécaries
Et pourquoi non ?
Le livre a-t-il un sexe?
La science, l'art, la littérature, l'industrie,
l'agriculture ont-elles un sexe?
Un genre, oui ! un sexe, non 1
La femme, comme l'homme, est apte à s'assi-
miler les questions d'agriculture, d'industrie,
d art, de séance, d'éducation, voire même d'é-
conomie politique aussi bien que d'économie
domestique.
Elle a, comme l'homme, le sens critique, bien
qu'on en fasse une sensitive, une synthétiste,
exclusivement. Comme si. analyse et synthèse
s'opposaient forcément alors qu elles se doivent
compléter dans un être harmoniquement doué.
Et d'ailleurs, le bibliothécaire a-t-il tant de
qualités?
En faut-il tant pour trouver le livre demandé?
Or, si nous posons la question, ce n'est point
pour conclure à cette monstruosité : PRENDRE LA
PLACE DES HOMMES.
Non, nous ne voulons prendre que la nôtre.
Des hommes ont une situation acquise, qu'ils
la gardent.
Mais il se cODstruit,à la Bibliothèque Nationale,
une annexe pour laquelle il y aura des emplois
à créer.
Pourquoi des femmes, postulantes de l'ensei-
gnement et de diverses administrations, ne se-
raient-elles pas admises à concourir pour ces
emplois?
Nous posons la question à nos conseillers mu-
nicipaux républicains, qui se sont toujours
montres: soucieux des solutions équitables
On n'invoquera là ni le trop lourd trava. , ni
la longue journée — c'est au contraire un des
rares emplois qui laisseraient à la femme le
temps de s'occuper de son intérieur — ni, je
pense, l'aptitude.
11 y a longtemps que la femme a fait ses preu-
ves.
Et il y a tant d'institutrices, de brévelées de
tous degrés, ou encore de vétéran tes à qui il se-
rait juste de confier un emploi que l'on donne
à des hommes, en récompense de services di-
vers.
Nous Invitons les intéressées à présenter leurs
demandes, nous les soutiendrons.
MARIE BONNEVIAL.
Ce soir, permanence à la Fronde, de 8 à 10 h.,
pour recevoir les communications qu'auraient à
nous apporter les travailleuses.
Surveillez vos cheveux et ceux de vos
bébés s'ils foncent, lisez, 4" page, la
Blondine V élaki.
Nonvelles Théâtrales
Ce soir au Gymnase, première représen-
tation de Mademoiselle Morasset, comédie
en 4 actes.
Morasset, MM. Lérand; Gélinot, Numès;
Lucien Bergonce, Grand; Michel de Chan-
temeuse, Ma.ury; Docteur Dornis, Gildès;
Gaston de Lussac, Numa; maître Bucheret,
Delorme; Hector, Cou,-('t ; Jean, Laîné.
Mademoiselle Ternnud, Mmcs Samary; Thé-
rèse, Duluc ; Suzanne de Wimereux,Suzanne
Carlix; Céline, Ryter; une bonne, Jeanne
Laurent.
• •
La direction de rOpérn-Comique nous
prie d'annoncer que la répétition générale
de Fido,'lio aura lieu aujourd'hui à 1 h. 3{4
de l'après-midi.
* *
A la Rodinipre :
Aujourd hui :
A 3 heures,Les Mystères de la Chiromancie,
démonstrations scientifiques par Mme Ge-
nia Lioubow sur les lignes de la main de
Mme Ré.jane, Gyp, MM. Sardou, J. Clare-
tie, Paul Meurice, Coquelin, P. Berton, P.
Petit. Causerie par M. Jean-Bernard, pro-
jections de la maison Moltcni.
A 4 h. 112, conférence de M. Jules Bois
NT£« Génie di te eatad mnmc Kxpérienett
par le fjlftttutwf Hfynfl hmwH
••
Le ffoa......1'IaMtI8 de la rue Blanche
taaonee le8 4er1d6re8 rrarésentations de
lA »ig«dmdwnd, Le Bmée Mme devant,
a. par jaa..w. passer dans la première semaine
La Briséis d'Emmanuel Chabrier, que
l'Opéra TE rsprendre ainsi que je l'avais
ennoneé, aura pour interprètes Mme Chr6-
tien-Vaguet qui fort sa rentrée dans un
rôle dont elle a déjà ebanté des fragments
aux Concerts Lamoureux et Mlle Lucy Ber-
thet.
Communiqué:
Pour répondre aux nombreuses sollicita^
tiens dont rOpéra-Comiqiie est l'objet de la
part du public qui a IIIM avec tant d'em-
pressement les représentations du théâtre
de la République, M. A. Carré a résolu de
créer, le dimanche soir, un abonnement de
famille à prix réduit qui facilitera à ce Pli"
blic l'accès de la nouvelle salle.
Les prix sont ainsi fixés pour abaque série
de représentations:
Première toge de 6 places, baignoire de
6 places, 300 francs.
Pas d'abonnement pour les logu et bai-
gnoires inférieures & 6 places.
Deuxième loge de 8 places, 250 francs;
deuxième loge de 6 places, 200 francs.
Pas d'abonnement pour les loges infé-
rieures à 8 et 6 places.
Fauteuil de balcon, fauteuil d'orchestre,
51 francs.
-
La Chercheuse éTesprlt, de Pavart que l'on
a commencé à répéter,sera reprise dans les
spectacles des matinées classiques da
jeudi.
Le premier spectacle de l'abonnement du
mardi et du jeudi, après que le Berceau de
M. Bneux aura satisfait à ces soirées, sera
le Louis XI, de Casimir Delavigne, avec M.
Silvain dans le rôle de Louis XI.
Le Torrent de M. Maurice Donnay n'en-
trera en répétition que dans la première
quinzaine de janvier.
On attend toujours le retour de M. Le
Bargy pour lui confler la mise en scène.
•
Adieux: ..
Mlle Valentine Page a quitté l'Odéon. Une
perte pour les habitués ; la jeune artiste
sollicitée dQ renoncer à son départ n'a rien
voulu entendre. Et pourtant on lui avait
fait un succès !...
•
Parti aussi M. NoveUi.La Renaissance fait
relâche.
Dans ses bagages l'artiste italien emporte
les palmes d'officier d'académie, que M.
Claretie lui avait remises, au nom du mi-
nistre, à l issue de la représentation
affamlel.
Combien d'artistes français n'ont pu eu
le même honneur, que parce qu'ils ne sont
pas... étrangers.
A l'Ambigu : * *
On répète en ce moment et très active-
ment la Mioche, de M. Jules Mary; la pre-
mière représentation aura lieu très proba-
blement le vendredi 5 janvier.
*
Un début:
M. Jacques Richepin, fils du poète, fera
prochainement ses débuts au théâtre,
comme auteur avec une pièce en vers,
ayant pour titre : Reine de Tyr.
La musique de scène sera de son tout
jeune frère, M. Tierko Richepin,et les prin-
cipaux rôles seront interprétés par Mme
Jane Hading et M. de Max.
C'est du théâtre de famille.
• #
Mlle Maguéra, retour d'une tournée de
Terra-Baixa qui fut un immense succès
pour la jeune directrice et ses vaillants
artistes, se consacre entièrement à l'étude
de La Camarade de Camille Pert, qui ser-
vira de réouverture au théâtre Maguéra
dans les premiers jours" de janvier.
•
Au Cirque Medrano; à l'occasion des fêtes
du Jour de l'An, il y aura matinée les di-
manche l", lundi 2, mardi 3, mercredi 4 et
jeudi 5 janvier.
bureau de location fonctionne dès
aujourd'hui; on peut également retenir ses
places par téléphone. Boum-Boum ! 200-451
et vous êtes en communication avec lo
Cirque Medrano.
* V
A l'occasion des fêtes du Jour de l'An, le
théâtre Déjazet donnera trois matinées de
son grand succès, la Turlutaine de Marjolin,
les dimanche, lundi et mardi, i, 2 et 3 jan-
vier, à deux heures.
•
Au Nouveau-Théâtre, depuis quelques
jours, M. Pouvillon dirige, assisté de M.
Armand d'Artois, son collaborateur, et de
M. Paul Franck, les répétitions du Roi de
Rome, qui doit succéder àl&B?,iguedondaine.
LA DAME DBL'ORCHESTRB.
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NOUVELLE DE LA FRONDE
Du 28 DÉCEMBRE 1898
(1)
UNE HEURE
à l'Hôpital Saint-Jean
Il faisait froid. Nous marchions vite
serrant nos manteaux autour de nous.
L'atmosphère était grise. De gros nuages
noirs, farouches, échevelés, déferlaient
d'un bout à l'autre de l'horizon. Nous ne
disions rien, sentant peser sur nous la
lourdeur des choses tristes.
Bruges a je ne sais quoi d'étrange,
d'inattendu qui fait penser à la civilisa-
tion d'un autre âge. Ses rues étroites,
ses murs percés de chantepleures, ses
cloches qui remplissent l'air de leurs
ondes graves et caressantes,tous ces dé-
laits d'un % autrefois » connu s'aecumu-
tent pour susciter l'illusion d'une merveil-
leuse palingénésie du passé. Bruges a
résisté aux licences effrénées des guerres
Intestines aussi bien qu'à la lente oblité.
ration des siècles; elle n'a abattu aucun
de ses vieux pignons, elle n'a répudié
aucune de ses vieilles traditions : elle est
immuable, comme la personniflea-1
lion d'une société disparue.
On éprouve, lorsqu'on traverse Bru-
ges, le besoin de parler bas. Le bruit
d'un chariot sur le pavé produit l'effet
d'un ouragan. Les gens ont l'air de frô-
ler les murs. Presque toutes les femmes
sont enveloppées d'une grande pelisse
ajustée à un capuchon qui recouvre en-
tièrement leur tête Si vous jetez un ]
regard vers les fenêtres, vous remar-
quez qne les rideaux s'agitent douce-
ment : des yeux sont là, derrière, qui
vous épient.
Mais nous voulions aller à l'hôpital
Saint-Jean pour voir les chefs-d'œuvre
de Me m lin g et comme en hiver la nuit
tombe de bonne heure, nous hâtions le
pas sans nous attarder davantage aux
fenêtres des Brugeoises.
A peu de distance du Baptistère, lors-
qu'on a dépassé le coude assez prononcé
que fait la rue en cet endroit, on se
trouve devant un pignon fruste, rongé,
lépreux. C'est l'entrée primitive de l'hô-
pital Saint-Jean.
On distingue encore, à travers la ma-
çonnerie dont la baie est remplie, le
pilastre du milieu et les colonnettes
d'angles. Au-dessus, l'ogive est formée
par un double ourlet de sculptures qui
sert, pour ainsi dire, de cadre aux deux
bas-reliefs du tympan. Ces bas-reliefs
représentent la « Mort » et le « Couron-
nement de la Vierge. »
Rien ne saurait exprimer la naïveté
de ces figures groupées, les unes dans
toutes les attitudes de la douleur, les
autres, célébrant avec les marques de la
jjlus^sincère allégresse le triomphe de
Et sur ce vieux débris, le temps en
arrondissant les moulures, en agriffant
I* mewee aux places efkiWes, en fai-
sant croltre l'herbe aux creux laissés
vides par les pierres détachées, a déposé
une grâce indéfinissable. Plus d'arêtes
vives, plus de teintes éclatantes. Tout y
est fondu, harmonieux comme une
prière. Le porche autrefois s'ouvrait lar-
gement pour les malades, pour les pau-
vres, pour tous ceux qui souffraient;
aujourd'hui,le voilà fermé, mais il abrite
encore des nids d'oiseaux et des giro-
flées.
Quand on a franchi la grande porte
voûtée qui donne maintenant accès dans
l'hôpital, on pénètre dans une cour dont
la moitié a été convertie en jardin. En
été, lorsque les rosiers sont en fleurs, il
s'exhale de ce jardin un peu archaïque,
un parfum subtil qui ,mêlé à des vapeurs
affaiblies d'encens, fait sourdre du fond
de Famé une lassitude momentanée des ;
plaisirs mesquins, un désir de prièges et ]
de méditations lénitives. On y respire le
dictame de toutes les désespérances et i
de toutes les amertumes ; on y oublie les j
turpitudes de l'existence mondaine. j
Des religieuses passent auprès de voos, |
silencieuses, hiératiques dans les ptts
raides de leurs robe de bure blanche et
l'on se demande en voyant leur calme
et leur sérénité s'il ne faut pas mettre
sur le compte d'un pieux égoïsme leur
prétendu renoncement à toutes les joies
terrestres.
A droite, est le musée, le sanctuaire olt
sont gardées pieusement les plus belles
créations de Memling. Dans cette pièce
aux boiseries sombres, aux verrières
troubles qui ne tamisent qu'un jour jau-
nâtre, il flotte quelque chose d'oppres-
saut comme une force psychique non
réalisée. On dirait d'une des puissantes
virtualités, d'un des ferments cachés du
génie de l'artiste. Cela vous prend dès le
seuil et vous impose le respect.
Mais avant d examiner les œuvres, il
faut évoquer celui qui les a faites, s'im-
prégner en quelque sorte de son esprit.
Malheureusement, sur la naissance et
la vie de Memling, plane un doute que
les plus minutieuses recherches n'ont
pu dissiper complètement.
On sait qu'il naquit à Bruges, qu'il
étudia dans l'atelier de Van der Wey-
den, et que celui-ci finit par collaborer
avec lui. On a conservé de cette associa-
tion entre le maître et l'élève un trip-
tyque qui appartenait à Marguerite d'Au-
j triche.
Puis, Memling disparaît pendant plu-
| sieurs années. Où est-il ? Que fait-il ?
Travaille-t-il en secret au perfection ne-
I ment de son art ? Cherche-t-il en voya-
i géant de nouvelles conceptions? On
I rignore.
Pourtant,des mémoires anonymes pu-
Mies par Morelli attestent qu'en 1400 il
j fit le portrait d'Isabelle de Portugal,
j épouse de Philippe-le-Bon, Telle était
donc la confiance qu'inspirait alors le
j talent du jeune peintre, Le même por-
! trait avait été fait par Jean Van Eyck, et
Memling, dans cette circonstance, était
| *Wigê,,non seulement de lutter avec une
! réputation établie, mais encore de soute-
nir la gloire d'une école dont lui-même
éiait le continuateur.
: • U serait bon de constater ici l"avantage
| ¡..eut Memling à venir en un moment
| fis d'habiles précurseurs avaient déjà
«ftané une manière nouvelle, et résolu
les problèmes difficiles de la pureté de
la ligne et de l'intensité du coloris. Van
Eyck et Van der Weyden avaient frayé le
chemin. Memling n'eut plus qu'à mar-
cher sur leurs traces; qu'à se laisser
aller à tous les élans de sa verve, qu'à
suivre, au milieu de ses rêves, l'idéal de
beauté que peut-être, seul entre tous,
il lui a été donné d'atteindre.
En 1470, nous voyons que Memling
fait un diptyque représentant saint Jean-
Baptiste et la Vierge. Mais, à partir de
cette année, nous le perdons encore.
Une nuit du mois de janvier 1477, la
neige tombait à flocons pressés, tourbil-
lonnant dans des rafales mauvaises.
Bruges dormait. Le couvre-feu avait
sonné depuis longtemps. Là-haut, dans
le beffroi, la lampe du veilleur brillait,
toute petite, scintillant comme une étoile.
Tout à coup, on entendit heurter à la
porte de l'hôpital Saint-Jean.Les moines,
réveillés brusquement, se consultèrent
pour savoir s'il fallait ouvrir.
— Qui pouvait venir à une telle heure
et par un temps pareil?
— Mon Frère, y a-t-il dans la ville ■
quelque malade en danger de mort?
— Alors, serait-ce un chemineau en
quête d'un gîte ?
— Ceux-là n'ont-ils pas les granges et
les étables ?
— C'est vrai!...
On était encore sous l'impression écra-
sante des dernières guerres civiles,
guerres où Bruges avait pris une large
part et dans lesquelles elle avait vu
s'écrouler son wmBmet et sa prospé-
rité.
On se rappelait encore les appels des
archers, le piétinement des chevaux, les
éclats sonores de la trompette entraînant
les soldats au combat. — Cela arrivait
souvent en pleine nuit - Alors c'était un
effarement général. Les femmes pous-
saient des cris lamentables. Les hom-
mes sautaient à la hâte sur leurs armes ;
combien hélas 1 partaient ainsi qui ne
devaient plus revenir 1...
Mais aujourd'hui, la guerre est finie,
grâce au ciel !... Louis XI est là-bas, dans
sa bonne ville de Paris, charmant les
loisirs de la paix en faisant abattre les
têtes des puissants barons de France. Le
duc Charles, plus fou que jamais, s'en
est allé ferrailler contre les Suisses dont
il a fort à se plaindre, paralt-il. Rien à
craindre.
l'hui!, cependant, les coups redou-
* et bientôt une voix faible gémit •
meurs Ouvrez-moi, f... par pitié, je me
J. DE CHARLIER.
(A suwre.)
PM. Atari r*r4re dm e
HBMBHP ■ m. • Mâ^kUMAMMA MDNBWNBI VTV^B J*. OWP»
lt§» de miiSiedS»^ 6yi"'M'g^jM
wSSwwil» élaieat M nombre 4» 1. Ptttat le
«Igné daCatJMnMlLee efciffr* S'éWm J8a" 1
fi". Le premier hôpital tat fondé par Pitm 18
Grand en n..; tan siècle plus tarda y en avait
Wi. On faisait toujours Tœlr de bon médecins
de rextériear.
Les Ru—ta défraient anaei aHer 1 l'étranger
yenr avoir nn diplftmr, en Italie, en Allemagne
it ptns tard en lwkuwib. on pocrraii asMft aane-
ter des diplômes. Dans lee écoles tonifies Pb"
tard en Russie les étades de médecine diraient
deux semestres; on ne s'occupait ai de physio-
logie. ni d'MeomehMMnt; îl fallait savoir an peu
d'Matomie, de chirurgie, et connaître les noms
des maiacHes et lee remèdes eoonns. Parmi les
médecins étrangers se sent distinguée par lent
activité eeeseiendeMe et fructueuse le Holkui-
dois Bidleo et 118 doetenr dldintouc VflHè. Il
fut nommé le premier président de l'acadé-
mie présente, fondée par Paul 1- en 1198.
MAR.
Causerie Littéraire
Lettres d'un Enfant, par Jacques Robert
(Lemerre, éditeur).
Ces lettres — tout ee qui reste d'un être
prématurément ravi à une famille désolée
— ces lettres, d'un enfant intelligent, déli-
cat, tendre, sensitif, comme le sont ceux
dont le passade sur la terre doit être court...
Une poignée de lettres ! Combien précieuses !
La première, celle qui ouvre le volume, a
été écrite à T âge de hu it ana, en 1883, colle
qui le termine porte la date de 1893, trois
mois avant sa mort. Dix-sept ans à peine,
et en ee court passage, Jacques Robert a
eu le temps de marquer sa place, de la
marquer par des lettres Otl se décèlent une
âme exquise et un esprit largement ouvert
a la beauté des choses.
Il y a des trouvailles de mots où le cœur
bat dans ces lettres d'enfant. Rien de mal-
sain. Rien de mauvaisement précoce. Une
idéale pureté. Un complet oubli de soi;
une préoccupation constante des autres;
une ardente effusion de tendresses fami-
liales. Comme il les aimait, les siens, et
aussi combien il était aimé d'eux.
— « Ne te tourmente pas, disait-il à sa
chère grand-mère qui a recueilli et publié
ces douces pages qu'elle nomme « les épa-
ves de notre trésor perdu ». « Ne te tour-
mente pas. Je ne suis pas malade. D'ailleurs,
si je 1 étais, et si je mourais, tu ne me
laisserais pas partir seul. Tu viendrais avec
moi! »
Et la grand-mère au désespoir s'écrie :
. Il s'en est allé sans moi!... Mes yeux se
80tJt éteints à le pleurer, et je vis encore! »
J*ai cherché, dans ce livre touchant, si
Jacques Robert avait eu quelques pressen-
timents de sa mort prochaine; — de ces
illuminations rapides qui traversent par-
fois la pensée de ceux qui sont destinés à
mourrir jeunes; — non, il était gai, très
calme, comme un brave petit garçon. Ce-
pendant, je note ceci : il s'adresse à un
ami.
« Sais-tu ce que je pense? C'est que
nous no pouvons jamais assez regarder
ceux que nous aimons. Il faudrait graver
dans notre cœor et notre cerveau leur
chère image, et la conserver vivante en
nous, dans la vie et dans la mort, tou-
jours M.
En écrivant à une cousine.
te Il me semble que je ne suis plus aussi
gai qu'autrefois (Autrefois ! Il avait seize
ans!) J'étais toujours malade sans être
triste, maintenant je suis triste sans être
malade ; c'est peut-être cela qui est la vie...
Et puis, je suis si souvent fatigué ! »
Un an après avoir écrit cette phrase, Jac-
ques Robert se reposait déjà de la vie, dans
l éternelle lumière.
Toutes les mères devraient mettre entre
les mains de leurs enfants ces lettres si sin-
cères et si touchantes. L'influence d'un es-
prit généreux, d'un cœur pur, unie à une
précoce et délicate intellectualité ne sera
pas perdue. Les grains semés germeront...
et cela sera une douceur pour ceux qui res-
tent, de songer que même dans la mort, le
bien aimé est le modèle et le guide de jeu-
DeS âmes qui s'éveillent.
MANOEL DE GRANDFORT.
LIVRES D'ÉTRENNES.
Publications de la librairie Charles De-
lagrave.
La Tunisie
Un très bedu volume publié sous la di-
rection de M. L. Olivier, et illustré d'un très
grand nombre de dessins suivant le texte
d'écrivains spéciaux.
Ce livre, d un puissant inlérèt,nous initie
savamment à notre belle colonie, et par les
mille détails qu'il donne doit devenir le
guide et le vade tnecum de ceux qui veulent
soit y aller faire un séjour passager, soit
s'y établir définitivement. — Topographie,
ressources, renseignements agricoles,
mœurs, habitudes, tout y est minutieuse-
ment étudié et clairement décrit. Un beau
livre à mettre dans les mains de nos jeunes
gens afin de leur donner le désir d'aller en
ee magnifique pays faire œuvre utile de
colonisateur.
Le Musée de Famille.— Le plus ancien, le
plus estimé, le plus complet des périodi-
ques illustrés—Romans bonnêtes,causeries
astronomiquee, récits de voyages,nouveau-
tés artistiques littéraires et scientifiques.
Ne pas oublier pour l'entretien de la bonne
gai té française les articles que Willy, le
maitre humoriste, y publie chaque mois.
C'est autour de la lampe de famille la
lecture par excellence.
Saint Nicolas est le Journal spécialement
destiné aux enfants. D'excellents écrivains
y publient des nouvelles tout à fait à leur
usage, propres à les intéresser vivement
tout en ayant le souci de les instruire et de
développer en eux le goût des choses sai-
um
I Ml est le BflMsor eaSam à tar $dm
En ea
abonnés, dont les lauréats reçoivent de très
beaux prm.
M
-,r
nem seul dit le anseèt que ce joli livre ne
peut manquer d'obtenir. De la bonne bu-
meur, de la ga!te, de la verve ; ces dons
réunis ne peuvent manquer d'amener sur
lesldvres des jeunes lecteurs, oe joli rire
enfantin qui fait la joie dee mères et le
charme des longues soirées familiales.
PIaDd88 et CkaifeouJlle, par Esp et
illutiré par GI. — Phitéas et Chautroiiille
sont deux amis, deux camarades dont les
aventures sont tes plus amusantes du
monde. Il faut voir comme ils savent bien
se tirer des situations où les mettent & cha-
que instant leurs méfaits et leurs défauts !
Le Petit Florentin, par H. de Charlieu,
illustrations de Démoufins et L'Hotte. C'est
l'histoire de Lulli qui fut le créateur du
théâtre lyrique des temps modernes. Venu
| d'Italie à Paris dans une position subal-
! tome, près d'un grand seigneur, il se trans-
forme peu à peu en cet illustre artiste dont
chacun connaît lo renom.
Les Fleurs Artificielles par IL Meindre.—
C'est très à la mode de taire des fleurs arti-
ficielles — indépendamment des personnes
dont c'est le métier, beaucoup de femmes
ont le goût d'imiter en leurs heures de
loisir, ces ravissantes productions de la
nature, c'est un art bien féminin, tout à fait
délicat qui devrait entrer dans l'éducation
des jeunes filles — et serait beaucoup plus
utile que celui d'apprendre à jouer du
piano ou à laver des aquarelles. A notre
époque troublée ou les fortunes sont si peu
stables, 41 est bon de mettre dans les
mains des femmes un moyen qui leur per-
mettrait, en cas de malheur, de se procurer
quelques ressources.
Le livre de Mlle Meindre très explicatif.
est un manuel très pratique et très complet
sous son petit format.
Le eh8f-d'œuwe du père Victor, par Eu-
gène Muller. illustré par Kauffmann.
Un bon livre,comme devraient en produire
beaucoup les écrivains, capables sous une
forme pure, de raconter de nobles histoires
destinées à former le cœur de ceux aux-
de quels ils sont destinés. Des actes d'énergie,
e dévouement, de sacrifice, dans le but de
réhabiliter la mémoire d'un père mort
insolvable, sont bons à mettre dans l'es-
prit de nos enfants. Ils en gardent une sa-
lutaire impression, qui jamais ne s'efface.
C'est « la bonne parole » semée dans un
terrain vivace et fertile.
Aventures de Cadi-ben-Ahaour, Mameluck
de la garde impériale, par Edmond Gros,
avec 8 belles chromolithographies hors
texte.
Dans ce bel album, se déroule, très at-
tachante, l'histoire d'un Arabe,qui se trouve
par l'effet d'un hasard, transporté au milieu
des splendeurs de l'époque impériale.
Après une longue période très tourmentée,
Cadi-ben-Ahmour reçoit la récompense de
ses mérites... récompense qui consiste en
la croix des braves... pour l'honneur... et
pour la fortune en un bureau de tabac.
Coeur dévoué, de A. Dourliac, illustré par
Tofani. — Très touchante histoire de dé-
vouement et d'héroïque abnégation.
M. DE G.
LES REVUES
La Revue socialiste
1. — M. Paul Louis défend la doctrine socia-
liste contre certains militants suspects de pré-
parer un schisme. Surtout il répond aux atta-
ques des opportunistes et des libertaires qui
reprochent au socialisme international d'aban-
donner son programme par tactique el intérêt
électoral.
Il justifie l'action politique de son parti qui
n'aurait point failli au loyalisme collectiviste, et
qui s'inspirerait avec conscience, dans tous do-
maines, de la haute pensée des fondateurs de la
doctrine.
Il. — Dans la dernière partie de son essai sur
Y Application du collectivisme, l'auteur anonyme
s'enorce de répondre aux critiques dirigées con-
tre l'organisation sociale décrite dans ses prûcé-
dents articles. Son argument supérieur est de
montrer que les théories collectivistes arriveront
fatalement et tout pacillqucment à être prati-
quées. Il indique les moyens de transition pos-
sibles entre la société actuelle et la société fu- !
ture.
1 Bien entendu, ici il s'applique à présenter le
collectivisme comme devant résoudre toutes les
questions politiques, économiques, sociales et
apporter au monde le Bonheur définitif.
Cet optimisme apostolique est d'une tl"mùrîté
peut-être bien un peu naive.
Il ne faudrait pas oublier que depuis de:; âges
l'Humanité, dès le seuil des terres promises
qu'elle atteignait, a su toujours apercevoir des
horizons meilleurs et s'y est dirigée. Vouloir la
placer la dans un système social immuable, c'est
a frapper de stérilité, car'nul système nii sau-
rait rester adéquat longtemps à une humanité
en progrès. Forcément, elle le modulerait sui-
vant ses facultés et ses besoins nouveaux.
Dans cette société collectiviste, la femme aura
» une existence étrangère et supérieure aux
mesquineries, aux misères de la vie cour&nte,
remplie par les joies de l'intelligence et du
cœur ü; on lui rendra le foyer délicieux et beau
et elle oubliera, pense-t-on, que ses aïoules ré-
clamèrent, non sans quelque sagesse, l'émanci-
pation totale pour tous les être humains, sans
distinction de race, de classe, ni de sexe. Ce
n'est pas elle qui songera à se mêler à la vie
publique. Elle en sera d'ailleurs exclue, ainsi
que des ateliers de travail. On la laissera toute
à ses « fonctions sacrées ». On se gardera bien
« d'identifier le rCIe social de la femme à celui
de l'homme » et. pour empêcher cette mons-
truosité, les collectivistes ont trouvé que le
meilleur moyen était de ne pas reconnaître
l'égalité. en droit, des sexes. Identité, égalité :
leur lexique donne le même sens à ces deux
vocables. D'où équivoque fâcheuse pour la cité
collectiviste, qui se prétend humaine, et qui aura
bien des citoyens avec leur mère, leur femme,
leurs sœurs, leurs tilles, mais qui n'aura pas de
citoyennes.
rtmiîâe
tat la.
avee
lui
de
Li dvlthnitton. mu IRW aE; de
L'Humanité nouvelle:
L — M. Pajloatier, le de la Fédéra-
tion des Bourses du travS^KtaBaisia à qui
l'on doit de précieux traviMHHpe une étude
ftfffiltffliiiMt doouiBMtée|||nK
Il montre comment les otggjpgMas ouvrières
ont éliminé, progrwsiveiHifrlBateg les la-
fluences étrangères, et, ea jfflHjaier, «elle des
pettttaicm; poia, comment «Meant devenues
-
organisations syndicales eCnSMÉMe, sont con- i
vaincras qu'elles se devro^ fSf efliaiicip^ion j
qu"à eDeà:.mêmel. et Il'''''''' BUee fnMgvnt^^ame j
a
qui, même transformés en lois, mulmnf peo4 lettre
morte pour les industriels. Et 81, parfois, ces
lois sont appliquées, les patrons font renaître
leur arbitraire sous une nouvelle forme.
La tendance générale dam ee mouvement
ouvrier est donc contre l'intervention de t'Etat
Les Bourses espérait obteair par leur seule
force que tes « employeurs a satisfassent aux
revendications ouvnères.
II. Un Anglais, M. James Leaksy, certaine-
ment très smcère, croit que le sentiment de ses
compatriotes à notre égard est loto sympathie
des plus admiratives. La France, pr»ur eux, sera
toujours « la belle France ». Ils auraient appris
à distinguer depuis longtemps, la véritable i
France, de la France diplomatique.
Voulant donner une preuve de cette grande
affection, M. Leakey raconte : «Tout le monde,
l'autre jour à Londres, a applandl, lorsqu'un
Irlandais impulsif passant dans Fleet-street a
cassé d'un coup de parapluie la vitrine de
Punch pour avoir publié une caricature qui lui
paraissait insultante pour les voisins d'outre-
Manebe -... Voilà, en effet, un exemple d'ami-
tié héroïque. II est vrai que cet Anglais est un 1
Irlandais, ce qui rend moins extraordinaire son
action d'éclat : l'Irlande n'étant attachée à l'An- j
gl et erre que par une chaîne pesante, et se sou-
venant que la France, la première, proclama le j
droit des peuples.
La Revue des deux Frances.
L-9 vicomte de Royer dbntinue ses amusants
exercices anti-aristocrates. Il fait oette fois sau-
1 ter les marquis. C'est un joli bal, car ils sont
six mille. à ce qu'il parait, les usurpateurs du '
gracieux titre. Cinquante Français seulement y
auraient droit.
Tout à fait intéressants à consulter lestableaux
des concessions de couronnes sous l'Empire et
la Restauration. Les rois légitimes avaient un
prix fixe plus élevé que cctatae Mapoléon ; mais ,
aussi la marchandise héraldique Menait un air
d'authenticité, ainsi vendue p&r les petits-Uls
d'Hugues Capet.
M. de Royer, à qui les nobles courroucés re-
tranchaient sa particule et sa vicomté, leur livre
sa généalogie triomphante.
HARLOR.
CHOSES DE L'ENSEIGNEMENT
Notre initiation aux choses de par delà
les frontières date à peine d'hier. D'abord,
nous étions si bien chez nous, qu'il nous
paraissait inutile de nous déplacer pour
être moins bien ailleurs. Puis,tout le monde
venait nous voir! Nous en étions flattés;
enfin partout on parlait la langue fran-
çaise ; il était donc bien inutile d'étudier
celle de nos voisins. Sans l'affreux baccalau-
réat, la bourgeoisie française d'il y a...
vingt ans aurait ignoré qu'i! y eût un
Shakespeare et un Goethe ; il est vrai qu'elle
ne sait pas encore dire : « ouvrez la porte »
en allemand et en anglais.
L'esprit ne s'élargit pas, à ce système ;
nous l'avons enfin compris,et nous essayons
aujourd'hui de rattraper le temps perdu.
Des cours du soir réunissent les jeunes
gens qui se destinent au commerce; les
professeurs des lycées sont invités & « faire
parler » leurs élèves, et le ministère de l'Ins-
truction publique a créé des bourses de sé-
jour à l'étranger dont les bénéficiaires re-
I cueillent les meilleurs fruits.
| Ils reviennent d'Angleterre et d'Allemagne
I ayant compris ce que les livres ne leur
auraient jamais révélé; ils sont dans la
I réalité des choses, au lieu de rêvasser en
I pleine fantasmagorie.
La presse apporte sa contribution à ce
i progrès; la presse pédagogique surtout.
[ Le Manuel général de l'instruction primaire,
le Volume entre autres, ont organisé entre
leurs abonnés sur échange de correspon-
dance, en anglais, en allemand, en espa-
gnol, en italien. Enfin, il s'est créé des
sociétés dont quelques-unes sont floris-
santes (la Société pour la propagation des lan-
gues étrangères est dans ce cas) et dont quel-
ques autres sont en voie de le devenir.
Le Comité directeur de la Société tfétudes
internationales, fondée en 18%, vient de me
faire passer une collection de brochures et
d'imprimés extrêmement intéressants pour
qui est persuadé que l'acquisition d'une
langue ignorée jusqu'alors est plus impor-
tante que celle d'un trésor.
STATUTS GÉNÉRAUX
AUT.— But de la Société. La Revue l Etran-
[1er, fondée en 1894, par M. Emile Lombard, qui
en rest.î seul propriétaire, et la Société d'Etudes
Internationales, que M. Lombard a également j
fondée en juin 1895, ont pour but de faciliter
les relations internationales par l'étude des
manifestations intellectuelles et morales des
peuples.
ART. Il. — L'aboaaemeni à VEtranger donne
droit au titre de membre de la Société d Etudes
Internationales.
L'abonnement est de 8 francs par an, pour le 1
monde entier.
ART. III. — On devient membre titulaire de la
Société d'Etudes Internationales, en prenant un
simple abonnement annuel à l'Etranger.Oneesse
d'être membre, en cessant son abonnement.
ART. IV. — Outre les membres titulaires, la
Société d'Etudes Internationales comprend des
membres donateurs (ayant fait un don mini-
mum de deux cents francs) des membres per-
pétuels (ayant versé une fois pour toutes une
somme de quatre-vingts francs) et des membres
LaB*fcW tflfwte M0rmttûiutes
totem vaste fédération de gfrtmnieniiti sa**-
sœus. oa groqpsBMsts 8'organJsera
oeoune ü- rsatendim an fut et à masure ie la
formation dans les divers pays. Les groupements
réunis de chaque nation nommeront un délégué
an central iaternatioaàt.
AIrr. VL — Le Coaaité oeatal
est la plus haute assemblée de la S. t. L et dé-
cide de toui«s tes questions qui touchent aux
intérêts de la Société prise dans son -..mble.
n est composé de tous tes dettes désignés h
l'art. 5. Le Comité central international sera con-
sidéré comme fondé le jour oft six groupements
de nationalités différentes y auront chacun dési-
gné un délégué. D'ici là, l'autorité dirigeante
reste confiée au Comité directeur, dont té pré-
sident est de droit M. Emile Lombard.
MOYENS D'ACTION
1. — Cemités autonomes et Sections fondés
dans toutes les grandes villes. — Représentants,
Correspondants et Collaborateurs dans tous tes
pays. il. - Correspondance internationale (I. C.).
Fondée en janvier 1896, la I. C. comptait 49 mem-
bres actifs au 1" janvier 1897 et 181 au 1- jan-
vier 1898.
111. — Bureau de renseignements de tout
genre fournis aux étrangers (77, rue Dentert-
Rochereau, Paris).
IV. — La CtoBewNHa, Réunions périodiques,
banquets, soirées internationales, bals, concerts,
etc., etc., auxquels sont tout particulièrement
conviés les étrangers. Les premières fêtes Con-
eordia de Paris ont été présidées tour à tour par
MM. Magalhaës Lima, Frédéric Passy, D' Char-
les Richét et Gaston Moch.
V. — Salon de lecture, où, aussitôt que nos
ressources nous permettront d'avoir un local
suffisant, nous mettrons à la disposition des
membres de . la Société les journaux et publi-
cations que nous recevons quotidiennement. —
Bibliothèque. — Bureau de traduction. — Cercle
international.
VI. — Conférences (littéraires, ethrrographi
ques, sociologiques, etc.). — Cours pratiques de
langues vivantes.
VII. — Expositions intel'DatioDalea.
Vin. — Représentations dramatiques (fran-
çaises et étrangères) : premier pas vers la créa-
tion d'un théâtre spécial.
IX. — Voyages. — Congrès internationaux.
— Traités littéraires, etc., etc.
Et, en général, tout ce qui est de nature à
FACILITER Lits RELATIONS INTERNA-
TIONALES.
Et parmi tes moyens de faciliter les re-
lations internationales par l'étude pratique
des langues, je cite celui-ci qui aura peut-
être quelque peine à s'acclimater en
France, tandis qu'il est si fréquent à l'é-
tranger :
- ECHANGE D'ENFANTS. Une honorable
famille française, situation de fortune moyenne,
échangerait volontiers un jeune garçon de 14
ans, soit contre un jeune Allemand de même
âge pour un minimum d'un an, soit contre un
j. Russe pour un min. de deux ans. 1. C. 52.
Ces sociétés, mieux que tous les discours
nous acheminent vers la paix universelle.
PAULINE KERGOMARD.
Nous recevons chaque jour de nom-
breuses lettres de dames offrant leur col-
laboration au journal; nous nous trou-
vons dans fimpossibilité de répondre à
toutes et nous les prions de vouloir bien
envoyer les manuscrits qu'elles désire-
raient voir insérer Après lecture, ils seront
publiés, s'ils plaisent à la Direction,
FAITS DIVERS
COUPS DE COUTEAU. — La nuit dernière,
Mlle Marthe Berland, âgée de 19 ans, blan-
chisseuse, demeurant rue du Fer-à-Moulin,
34, revenait de son atelier où elle avait
veillé.
Arrivée devant sa porte, un individu
dont elle n'a pu donner le signalement,
s'élançait derrière elle et lui portait deux
coups de couteau dans le dos, puis prenait
la fuite.
Grièvement blessée, Mlle Marthe Borland
a été transportée à l'hôpital Cochin. On es-
père la sauver.
I CMUTE DUN ÉCHAFAUDAGE. — A neuf
heures cinquante, hier matin, deux rava-
leurs les nommés Pierre Cannac, âgé de
3i ans, demeurant rue Lepic 8(3 bis et Geor-
ges Jouvion âgé de 15 aus, habitant rue
Davy, 17, sont tombés par suite de la rup-
ture d'une poulie d'un échafaudage placé
au 1er étage de la maison portant la numéro
93'de la rue Lamarck.
Georges Jouvion a été tué sur le coup.
Pierre Cannac grièvement blessé a été
transporté à l'hôpital Bichat.
BRÛLÉE VIVE. -- Une fillette de trois ans,
Henriette Bourgault, demeurant chez ses
parents, hier 13, passage de l'Epargne, en jouant
ier matin près d'un poêle allumé, a mis
le feu à ses vêtements. Gravement brûlée,
la pauvre petite a été transportée à l'hôpi-
tal Trousseau.
Le désespoir de Mme Bourgault,dont elle
était fille unique, est navrant.
a CREDIT SUR MESURE. Complets dep. 69.SO.
Pantalons dep. 1S fiN E. SAM, 10, r. Boucher.
LES CAMBRIOLEURS. — Deux cambrioleurs
qui venaient de dévaliser trois boutiques
de commerçants, rue Desrenaudes, rue de
Prony et rue Demours;se trouvaient en sor-
tant de cette dernière nez à nez avec deux
gardiens de la paix.
Abandonnant les objets qu'ils portaient
et qu'ils avaient volés, ils prirent la fuite à
la stupéfaction grande des agents de l'au-
torité.
Après un court instant, ceux-ci se mirent
à la poursuite. Serrés de près par lesagents,
les cambrioleurs esc&tadèrent une palis-
sade entourant un terrain vague rue De-
mours, grimpèrent sur le toit d'un hangar,
gagnèrent une maison voisine et brisant
les vitres d'une fenêtre, sautèrent dans une
chambre du troisième étage.
Le locataire de cette chambre était cou-
ché. Au bruit des vitres brisées, il sauta
fkeésrM
7411,
'■mm» an eséefier qeï - oonduteit dan» la
«o«r du21 de la lanee.
Une grille restait encore à franchir pour
se trouver bon de danger..
Ils commençaient 1 rueataftr quand
deux nouveaux, gardiens de la paix se pré-
sentaient à leurs yeux.
Pourchassés de nouveau les jeunes vo-
leurs prirent leur course par la rue pesre-
naades, pénétrèrent dans l'usine ^électri-
cité de ILMildé, traversèrent en courant le
laboratoire et les ateliers et se réfugièrent
dans une mansarde au 6* étage.
Les agents et les voisins, attirés par le
tapage, les y assiégèrent et mallri leur
vive résistance, on finit par s emparer
d'eux.
Us ont été mis k la disposition de M. Cho-
pe 1, commissaire de poliee, qui les a en-
voyés au Dépôt.
mm MÉDICAL M Durs
MADAME BONIZO
Maîtresse sage-femme
Consultations de 1 et 1 heures
2, ROE D'AMSTERDAM
Face gare St-Lazare
TRIBUNE DU TRAVAIL
Les Femmes bibliothécaries
Et pourquoi non ?
Le livre a-t-il un sexe?
La science, l'art, la littérature, l'industrie,
l'agriculture ont-elles un sexe?
Un genre, oui ! un sexe, non 1
La femme, comme l'homme, est apte à s'assi-
miler les questions d'agriculture, d'industrie,
d art, de séance, d'éducation, voire même d'é-
conomie politique aussi bien que d'économie
domestique.
Elle a, comme l'homme, le sens critique, bien
qu'on en fasse une sensitive, une synthétiste,
exclusivement. Comme si. analyse et synthèse
s'opposaient forcément alors qu elles se doivent
compléter dans un être harmoniquement doué.
Et d'ailleurs, le bibliothécaire a-t-il tant de
qualités?
En faut-il tant pour trouver le livre demandé?
Or, si nous posons la question, ce n'est point
pour conclure à cette monstruosité : PRENDRE LA
PLACE DES HOMMES.
Non, nous ne voulons prendre que la nôtre.
Des hommes ont une situation acquise, qu'ils
la gardent.
Mais il se cODstruit,à la Bibliothèque Nationale,
une annexe pour laquelle il y aura des emplois
à créer.
Pourquoi des femmes, postulantes de l'ensei-
gnement et de diverses administrations, ne se-
raient-elles pas admises à concourir pour ces
emplois?
Nous posons la question à nos conseillers mu-
nicipaux républicains, qui se sont toujours
montres: soucieux des solutions équitables
On n'invoquera là ni le trop lourd trava. , ni
la longue journée — c'est au contraire un des
rares emplois qui laisseraient à la femme le
temps de s'occuper de son intérieur — ni, je
pense, l'aptitude.
11 y a longtemps que la femme a fait ses preu-
ves.
Et il y a tant d'institutrices, de brévelées de
tous degrés, ou encore de vétéran tes à qui il se-
rait juste de confier un emploi que l'on donne
à des hommes, en récompense de services di-
vers.
Nous Invitons les intéressées à présenter leurs
demandes, nous les soutiendrons.
MARIE BONNEVIAL.
Ce soir, permanence à la Fronde, de 8 à 10 h.,
pour recevoir les communications qu'auraient à
nous apporter les travailleuses.
Surveillez vos cheveux et ceux de vos
bébés s'ils foncent, lisez, 4" page, la
Blondine V élaki.
Nonvelles Théâtrales
Ce soir au Gymnase, première représen-
tation de Mademoiselle Morasset, comédie
en 4 actes.
Morasset, MM. Lérand; Gélinot, Numès;
Lucien Bergonce, Grand; Michel de Chan-
temeuse, Ma.ury; Docteur Dornis, Gildès;
Gaston de Lussac, Numa; maître Bucheret,
Delorme; Hector, Cou,-('t ; Jean, Laîné.
Mademoiselle Ternnud, Mmcs Samary; Thé-
rèse, Duluc ; Suzanne de Wimereux,Suzanne
Carlix; Céline, Ryter; une bonne, Jeanne
Laurent.
• •
La direction de rOpérn-Comique nous
prie d'annoncer que la répétition générale
de Fido,'lio aura lieu aujourd'hui à 1 h. 3{4
de l'après-midi.
* *
A la Rodinipre :
Aujourd hui :
A 3 heures,Les Mystères de la Chiromancie,
démonstrations scientifiques par Mme Ge-
nia Lioubow sur les lignes de la main de
Mme Ré.jane, Gyp, MM. Sardou, J. Clare-
tie, Paul Meurice, Coquelin, P. Berton, P.
Petit. Causerie par M. Jean-Bernard, pro-
jections de la maison Moltcni.
A 4 h. 112, conférence de M. Jules Bois
NT£« Génie di te eatad mnmc Kxpérienett
par le fjlftttutwf Hfynfl hmwH
••
Le ffoa......1'IaMtI8 de la rue Blanche
taaonee le8 4er1d6re8 rrarésentations de
lA »ig«dmdwnd, Le Bmée Mme devant,
a. par jaa..w. passer dans la première semaine
La Briséis d'Emmanuel Chabrier, que
l'Opéra TE rsprendre ainsi que je l'avais
ennoneé, aura pour interprètes Mme Chr6-
tien-Vaguet qui fort sa rentrée dans un
rôle dont elle a déjà ebanté des fragments
aux Concerts Lamoureux et Mlle Lucy Ber-
thet.
Communiqué:
Pour répondre aux nombreuses sollicita^
tiens dont rOpéra-Comiqiie est l'objet de la
part du public qui a IIIM avec tant d'em-
pressement les représentations du théâtre
de la République, M. A. Carré a résolu de
créer, le dimanche soir, un abonnement de
famille à prix réduit qui facilitera à ce Pli"
blic l'accès de la nouvelle salle.
Les prix sont ainsi fixés pour abaque série
de représentations:
Première toge de 6 places, baignoire de
6 places, 300 francs.
Pas d'abonnement pour les logu et bai-
gnoires inférieures & 6 places.
Deuxième loge de 8 places, 250 francs;
deuxième loge de 6 places, 200 francs.
Pas d'abonnement pour les loges infé-
rieures à 8 et 6 places.
Fauteuil de balcon, fauteuil d'orchestre,
51 francs.
-
La Chercheuse éTesprlt, de Pavart que l'on
a commencé à répéter,sera reprise dans les
spectacles des matinées classiques da
jeudi.
Le premier spectacle de l'abonnement du
mardi et du jeudi, après que le Berceau de
M. Bneux aura satisfait à ces soirées, sera
le Louis XI, de Casimir Delavigne, avec M.
Silvain dans le rôle de Louis XI.
Le Torrent de M. Maurice Donnay n'en-
trera en répétition que dans la première
quinzaine de janvier.
On attend toujours le retour de M. Le
Bargy pour lui confler la mise en scène.
•
Adieux: ..
Mlle Valentine Page a quitté l'Odéon. Une
perte pour les habitués ; la jeune artiste
sollicitée dQ renoncer à son départ n'a rien
voulu entendre. Et pourtant on lui avait
fait un succès !...
•
Parti aussi M. NoveUi.La Renaissance fait
relâche.
Dans ses bagages l'artiste italien emporte
les palmes d'officier d'académie, que M.
Claretie lui avait remises, au nom du mi-
nistre, à l issue de la représentation
affamlel.
Combien d'artistes français n'ont pu eu
le même honneur, que parce qu'ils ne sont
pas... étrangers.
A l'Ambigu : * *
On répète en ce moment et très active-
ment la Mioche, de M. Jules Mary; la pre-
mière représentation aura lieu très proba-
blement le vendredi 5 janvier.
*
Un début:
M. Jacques Richepin, fils du poète, fera
prochainement ses débuts au théâtre,
comme auteur avec une pièce en vers,
ayant pour titre : Reine de Tyr.
La musique de scène sera de son tout
jeune frère, M. Tierko Richepin,et les prin-
cipaux rôles seront interprétés par Mme
Jane Hading et M. de Max.
C'est du théâtre de famille.
• #
Mlle Maguéra, retour d'une tournée de
Terra-Baixa qui fut un immense succès
pour la jeune directrice et ses vaillants
artistes, se consacre entièrement à l'étude
de La Camarade de Camille Pert, qui ser-
vira de réouverture au théâtre Maguéra
dans les premiers jours" de janvier.
•
Au Cirque Medrano; à l'occasion des fêtes
du Jour de l'An, il y aura matinée les di-
manche l", lundi 2, mardi 3, mercredi 4 et
jeudi 5 janvier.
bureau de location fonctionne dès
aujourd'hui; on peut également retenir ses
places par téléphone. Boum-Boum ! 200-451
et vous êtes en communication avec lo
Cirque Medrano.
* V
A l'occasion des fêtes du Jour de l'An, le
théâtre Déjazet donnera trois matinées de
son grand succès, la Turlutaine de Marjolin,
les dimanche, lundi et mardi, i, 2 et 3 jan-
vier, à deux heures.
•
Au Nouveau-Théâtre, depuis quelques
jours, M. Pouvillon dirige, assisté de M.
Armand d'Artois, son collaborateur, et de
M. Paul Franck, les répétitions du Roi de
Rome, qui doit succéder àl&B?,iguedondaine.
LA DAME DBL'ORCHESTRB.
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NOUVELLE DE LA FRONDE
Du 28 DÉCEMBRE 1898
(1)
UNE HEURE
à l'Hôpital Saint-Jean
Il faisait froid. Nous marchions vite
serrant nos manteaux autour de nous.
L'atmosphère était grise. De gros nuages
noirs, farouches, échevelés, déferlaient
d'un bout à l'autre de l'horizon. Nous ne
disions rien, sentant peser sur nous la
lourdeur des choses tristes.
Bruges a je ne sais quoi d'étrange,
d'inattendu qui fait penser à la civilisa-
tion d'un autre âge. Ses rues étroites,
ses murs percés de chantepleures, ses
cloches qui remplissent l'air de leurs
ondes graves et caressantes,tous ces dé-
laits d'un % autrefois » connu s'aecumu-
tent pour susciter l'illusion d'une merveil-
leuse palingénésie du passé. Bruges a
résisté aux licences effrénées des guerres
Intestines aussi bien qu'à la lente oblité.
ration des siècles; elle n'a abattu aucun
de ses vieux pignons, elle n'a répudié
aucune de ses vieilles traditions : elle est
immuable, comme la personniflea-1
lion d'une société disparue.
On éprouve, lorsqu'on traverse Bru-
ges, le besoin de parler bas. Le bruit
d'un chariot sur le pavé produit l'effet
d'un ouragan. Les gens ont l'air de frô-
ler les murs. Presque toutes les femmes
sont enveloppées d'une grande pelisse
ajustée à un capuchon qui recouvre en-
tièrement leur tête Si vous jetez un ]
regard vers les fenêtres, vous remar-
quez qne les rideaux s'agitent douce-
ment : des yeux sont là, derrière, qui
vous épient.
Mais nous voulions aller à l'hôpital
Saint-Jean pour voir les chefs-d'œuvre
de Me m lin g et comme en hiver la nuit
tombe de bonne heure, nous hâtions le
pas sans nous attarder davantage aux
fenêtres des Brugeoises.
A peu de distance du Baptistère, lors-
qu'on a dépassé le coude assez prononcé
que fait la rue en cet endroit, on se
trouve devant un pignon fruste, rongé,
lépreux. C'est l'entrée primitive de l'hô-
pital Saint-Jean.
On distingue encore, à travers la ma-
çonnerie dont la baie est remplie, le
pilastre du milieu et les colonnettes
d'angles. Au-dessus, l'ogive est formée
par un double ourlet de sculptures qui
sert, pour ainsi dire, de cadre aux deux
bas-reliefs du tympan. Ces bas-reliefs
représentent la « Mort » et le « Couron-
nement de la Vierge. »
Rien ne saurait exprimer la naïveté
de ces figures groupées, les unes dans
toutes les attitudes de la douleur, les
autres, célébrant avec les marques de la
jjlus^sincère allégresse le triomphe de
Et sur ce vieux débris, le temps en
arrondissant les moulures, en agriffant
I* mewee aux places efkiWes, en fai-
sant croltre l'herbe aux creux laissés
vides par les pierres détachées, a déposé
une grâce indéfinissable. Plus d'arêtes
vives, plus de teintes éclatantes. Tout y
est fondu, harmonieux comme une
prière. Le porche autrefois s'ouvrait lar-
gement pour les malades, pour les pau-
vres, pour tous ceux qui souffraient;
aujourd'hui,le voilà fermé, mais il abrite
encore des nids d'oiseaux et des giro-
flées.
Quand on a franchi la grande porte
voûtée qui donne maintenant accès dans
l'hôpital, on pénètre dans une cour dont
la moitié a été convertie en jardin. En
été, lorsque les rosiers sont en fleurs, il
s'exhale de ce jardin un peu archaïque,
un parfum subtil qui ,mêlé à des vapeurs
affaiblies d'encens, fait sourdre du fond
de Famé une lassitude momentanée des ;
plaisirs mesquins, un désir de prièges et ]
de méditations lénitives. On y respire le
dictame de toutes les désespérances et i
de toutes les amertumes ; on y oublie les j
turpitudes de l'existence mondaine. j
Des religieuses passent auprès de voos, |
silencieuses, hiératiques dans les ptts
raides de leurs robe de bure blanche et
l'on se demande en voyant leur calme
et leur sérénité s'il ne faut pas mettre
sur le compte d'un pieux égoïsme leur
prétendu renoncement à toutes les joies
terrestres.
A droite, est le musée, le sanctuaire olt
sont gardées pieusement les plus belles
créations de Memling. Dans cette pièce
aux boiseries sombres, aux verrières
troubles qui ne tamisent qu'un jour jau-
nâtre, il flotte quelque chose d'oppres-
saut comme une force psychique non
réalisée. On dirait d'une des puissantes
virtualités, d'un des ferments cachés du
génie de l'artiste. Cela vous prend dès le
seuil et vous impose le respect.
Mais avant d examiner les œuvres, il
faut évoquer celui qui les a faites, s'im-
prégner en quelque sorte de son esprit.
Malheureusement, sur la naissance et
la vie de Memling, plane un doute que
les plus minutieuses recherches n'ont
pu dissiper complètement.
On sait qu'il naquit à Bruges, qu'il
étudia dans l'atelier de Van der Wey-
den, et que celui-ci finit par collaborer
avec lui. On a conservé de cette associa-
tion entre le maître et l'élève un trip-
tyque qui appartenait à Marguerite d'Au-
j triche.
Puis, Memling disparaît pendant plu-
| sieurs années. Où est-il ? Que fait-il ?
Travaille-t-il en secret au perfection ne-
I ment de son art ? Cherche-t-il en voya-
i géant de nouvelles conceptions? On
I rignore.
Pourtant,des mémoires anonymes pu-
Mies par Morelli attestent qu'en 1400 il
j fit le portrait d'Isabelle de Portugal,
j épouse de Philippe-le-Bon, Telle était
donc la confiance qu'inspirait alors le
j talent du jeune peintre, Le même por-
! trait avait été fait par Jean Van Eyck, et
Memling, dans cette circonstance, était
| *Wigê,,non seulement de lutter avec une
! réputation établie, mais encore de soute-
nir la gloire d'une école dont lui-même
éiait le continuateur.
: • U serait bon de constater ici l"avantage
| ¡..eut Memling à venir en un moment
| fis d'habiles précurseurs avaient déjà
«ftané une manière nouvelle, et résolu
les problèmes difficiles de la pureté de
la ligne et de l'intensité du coloris. Van
Eyck et Van der Weyden avaient frayé le
chemin. Memling n'eut plus qu'à mar-
cher sur leurs traces; qu'à se laisser
aller à tous les élans de sa verve, qu'à
suivre, au milieu de ses rêves, l'idéal de
beauté que peut-être, seul entre tous,
il lui a été donné d'atteindre.
En 1470, nous voyons que Memling
fait un diptyque représentant saint Jean-
Baptiste et la Vierge. Mais, à partir de
cette année, nous le perdons encore.
Une nuit du mois de janvier 1477, la
neige tombait à flocons pressés, tourbil-
lonnant dans des rafales mauvaises.
Bruges dormait. Le couvre-feu avait
sonné depuis longtemps. Là-haut, dans
le beffroi, la lampe du veilleur brillait,
toute petite, scintillant comme une étoile.
Tout à coup, on entendit heurter à la
porte de l'hôpital Saint-Jean.Les moines,
réveillés brusquement, se consultèrent
pour savoir s'il fallait ouvrir.
— Qui pouvait venir à une telle heure
et par un temps pareil?
— Mon Frère, y a-t-il dans la ville ■
quelque malade en danger de mort?
— Alors, serait-ce un chemineau en
quête d'un gîte ?
— Ceux-là n'ont-ils pas les granges et
les étables ?
— C'est vrai!...
On était encore sous l'impression écra-
sante des dernières guerres civiles,
guerres où Bruges avait pris une large
part et dans lesquelles elle avait vu
s'écrouler son wmBmet et sa prospé-
rité.
On se rappelait encore les appels des
archers, le piétinement des chevaux, les
éclats sonores de la trompette entraînant
les soldats au combat. — Cela arrivait
souvent en pleine nuit - Alors c'était un
effarement général. Les femmes pous-
saient des cris lamentables. Les hom-
mes sautaient à la hâte sur leurs armes ;
combien hélas 1 partaient ainsi qui ne
devaient plus revenir 1...
Mais aujourd'hui, la guerre est finie,
grâce au ciel !... Louis XI est là-bas, dans
sa bonne ville de Paris, charmant les
loisirs de la paix en faisant abattre les
têtes des puissants barons de France. Le
duc Charles, plus fou que jamais, s'en
est allé ferrailler contre les Suisses dont
il a fort à se plaindre, paralt-il. Rien à
craindre.
l'hui!, cependant, les coups redou-
* et bientôt une voix faible gémit •
meurs Ouvrez-moi, f... par pitié, je me
J. DE CHARLIER.
(A suwre.)
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