Titre : La Fronde / directrice Marguerite Durand
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1898-12-13
Contributeur : Durand, Marguerite (1864-1936). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb327788531
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 13 décembre 1898 13 décembre 1898
Description : 1898/12/13 (A2,N370). 1898/12/13 (A2,N370).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6703489z
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, GR FOL-LC2-5702
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 04/01/2016
Le tsar, combattant le grand courant d'impé-
Vislfeme suscité par les conquête» amérkaiaea
et l'esprit de la Grande-Bretagne, est dAoUè t
ne pas laisser tomber en désuétude la convoca-
tion pour la conférence, provoquée par loi. La
réunion siégera donc à g&-Pétenbourg,en mars.
On fait même cette remarque, ceat que eomme
M se sem entendu de longue date, l'Initiation
aux problèmes soulevés, se trouvera vite réal!.
liée. Les ambassadeurs et les ministres accrédi-
tés auprès du tsar en formeront les principaux
membres, nt il ne deviendra pas nécessaire
d'avoir ni délégués techniques, ni plénipoten-
tiaires. En de pareilles conditions on a le
droit de trouver que l'assemblée de Saint,
Pétersbourg peut être considérée comme con-
tribuant d'avance au maintien de la prix, au
triomphe assuré des questions civilisatrices.
La. situation extérieure se résume en peu de
mots : les Anglais sont installés en Egypte et
dans l'Atritlue- du Sud; les Italiens organisent
des expéditions en Abyssinie. les Français ont
conquis Madagascar; dans l'Asie Centrale la
ltussio a des conquêtes assez étendues ; la
Grande-Bretaauo a encore agrandi ses fron-
tières au nord de 110de et de llndo-Chinc; l'An-
nam et le Tonkin sont occupés par les Français :
enfin, l'extension des gouvernements européens
s'est t4- llera«ntdéveloppée en Orient, en Chine et
au Japon, que ces puissances sont considérées,
aujourdhui, comme entrant fatalement» dans le
cercle des influences politiques de l'Occident
Tel sera le développement social et écono-
mique du monde connu en l'an 1899.
MADEMOISELLE.
Allemagne
La Gazette de Cologne discute, dans un long
article. la situation nouvelle que de récents évé-
nements ont créée entre l'Allemagne, la France
et l'Angleterre.
Les deux puissances, dit la Gazette, recher-
ehent notre amitié. Ce n'est pas évidemment
pour l'amour de nos beaux yeux bleus qu'on
vous fait ces avances de part et d'autre. Si la
France sonore aujourd'hui à un rapprochement,
c'est qu'elle désire notre appui contre l'Angle-
terre.
Mais avons-nous intérêt à ce que l'Angleterre
soit vaincue? Nullement. Mettons le cas que
nous obtenions une eolonie anglaise, en échange
de servirez rendus à la France. Mais, ces colo-
nies, à un moment donné, s'êmanciperaient et,
par un tarif protectionniste, elles nous ferme-
raient leur marché.
Il vaut donc mieux pour nous que l'Angleterre
possède cet) colonies. L'Angleterre, de par sa si-
tuation naturelle et en tant que pays essentielle-
ment industriel, est libre-eebangiste. Il, cat de
son intérêt 'le l'être.
Comme, d ';ùlleur.-, elle ne nous demande au-
rune alliance directe, mais simplement l'absence
d'hostilités, dans la sphère de ses intérêts, nos
rapporls ne peuvent qu'être bons; à moins que,
ajoute la Gazette, les intérêts anglais ne soient
compris autrement, en Allemagne: qu'en Angle-
tari.
S.
Les Livres Nouveaux
Vient de paraître et se trouve chez tous les Ii-
braires : Premier volume de Y Affaire Dre!ifuç et
documentaires et Musée historique de la crise
nationale (50 photogravures). Prix : t franc;
franco par la po<'tc 1 fr. 36. (P. U. SLock, édi.
teur, 9, place du Théâtre-Français.)
« L'œuvre féminine »
La revue « );œuvre féminine • a pour but
principal 110 répondre à toutes les exigences de
la femme russe, non seulement comme mère
mais comme membre de la famille et de la so-,
ciété. En vue des complications fle plus en plus
hnliort.tiitt s de la vie intellectuelle et du mouve-
ment féministe de plus en plus grandissant chez
nous et il l'étranger, la revue - L'œuvre fémi-
nine » apparaît comme un guide indispensable,
tant pour les questions de caractère purement
liimili.il. que dans les questions de l'éducation
des femmes et de leur participation aux bran-
eh<*a diverses dî l'activité publique. C'est un"
tâche difficile que d'analyser les questions qui
forment les bases de « L'œuvre féminine -. mais
•lie pourrait être facilitée si toutes les femmes
intelligentes considéraient la revue comme leur
œuvre p,'r:-.mn,!:le et participaient aux travaux
de la rédaction et à la propagation de la revue
•lle-mêma.
PROGRAMME DE LA REVUE
11 L'histoire du développement de la femme
et sa position dans I:l famille, la société et l'état,
en Russie et il l'étranger. — 2) Chronique du
mouvement féministe et de "œuvre féminine
en Russie et à l'étranger. — 3) Biographie des
personnalités féminines marquantes. — 4) lEu.
vres littéraires : prosci et vers, original et tra.
duction. — a Corr.-sponllnnccs de la province.-
1) Critique et bibliographie de la question fémi-
niste — T) Comptes-rendus des congrès fémi-
nistes, alliances, sociétés scientiiiqnes. artisti-
ques. œuvres de bienfaîsance, etc. — 8) Variétés.
— y Annonces. Les biographies des personnali-
1é&J marquantes seront accompagnées de leurs
Krlraits et de reprnduetions de tableaux et au-
•f» créations féministes.
Prix d'^i»omicment pour 12 livraisons par an .
6 rouilles sans envoi à domicile, 7 roubles avec
envoi à domicile. 9 roubles pour l'étranger.
Prière aux abonnés et aux libraires de s'adres-
ser exclusivement à l'édilcur-rédactcur respon-
sable
AU CONSEIL MUNICIPAL
Jamais l'on ne croirait que l'on a à travail-
ler à I*Hùtel-de-Ville car les conseillers ont
trouvé qu'une heure un quart de séance,
c'est trùssuffisant.
Une heure de séance, c'est bien peu vrai-
ment, mais le travail accompli durant celte
séance, c'est encore moins. Le Conseil expé-
die les affaires courantes, émet quelques
voeux insignifiants, renvoie plusieurs propo-
sitions aux commissions respectives; une
seule vaut la peine d'être citée.
Le Conseil renvoie à la 4* commission
une propositioa de M. llénoffe demandant
que la distribution de jouets et de vête-
ments faite aux enrants des écoles mater-
nelles à l'occasion du jour de l'an ait lieu,
D on al us après le t- janvier, mais du 26 4a.
1 31 décembre.
Les enfants seront ravis si le Conseil
prend une décision conforme, mais il faut
pour cela que l'affaire ne soit pu rappor-
tée pendant le cours de la prochaine ses-
sion.
Travaillerait-on davantage vendredi Dro-
chain?
MARIA VÉRONE.
PETITE CORRESPONDANCE
A. C. Dd Montparnasse. — Adresse demandée
I Mme Odille. 62. rue Claude-Vellefaux.
Choses de l'enseignement
Le baccalauréat et M. Lavisse
Le baCCalauréat était sur la sellette, di-
manche à la Sorbonne, et il n'y faisait pas
oveuse figure.
. M. Ernest Lavisse le tournait, le retour-
nait sur la table d'opération, enfonçant son
scalpel jusqu'au plus protond,tant et si bien
Îiu'à la fin de la belle conférence du pro-
fesseur, il n'en restait que le cadavre...
récalcitrant, hélas!
Ce cadavre nous empoisonnera, j'en ai
peur, bien longtemps epcorc.Maisau moins
on lui aura dit une foiS¡ jon fait en public!
M. Lavisse a pour le baccalauréat, l'es-
time que fai pour le certificat d'études pri-
maires, plus jeune et cependant si malfai-
sant déjà !
Pourquoi sévit-il, avec celte intensité ?
C'est qu il a pour lui, les parents :
« Qu il soit bachelier, d'abord dit le père
de famille, enlpartantde son fils, nous ver-
rons ensuite. »
Et l'enfant préparera le baccalauréat :
le Parce que nous aimons les distinctions
sous toutes leurs formes, un parchemin!...
Ç'a son prix.
2° Parce que nous aimons notre tranquil-
lité, sous la forme d'une fonction publi-
que.
30 Parce qne nous aimons l'armée... à la
condition de rester le moins possible sous
les drapeaux...
4° Parce que nous sommes laborieux...
avec une certaine modération.
5* Parce que, peu ambitieux de fortune,
nous aspirons tous à une « modeste ai-
sance ». I
6» Parce que nous aimons que les lende-
mains ressemblent aux veilles.
7* Parce que..: Oh! mon Dieu, parce que
le baccalauréat est pour le jeune Français
le... tourniquet qui lui permettra d'entrer
dans la vie.
D'y entrer oui, d'y faire figure c'est autre
chose; car le baccalauréat n'est point un
ferment d'énergie. -Or ,nous avons besoin
d'énergie à présent —, il est l'ennemi de
l'esprit d'initiative et pour le père et pour
les enfants. Le père n'ose critiquer l'édu-
cation donnée à sa progéniture, puisque
cette éducation a pour but le lbaccalauréat
dont il veut pour elle; il entraîne le fils il. se
bourrer des matières de l'examen; il empê-
che l'effort vers le mieux des professeurs.
Et M. Lavisse déclare carrément qu'il faut
le supprimer.
D'autant plus que ce corrupteur de l'in-
telligence française aboutit à un examen
dérisoire, grotesque. Et c'est fatal. Songez
donc ! Cette année, pour le seul baccalau-
réat ès-lettres, il s'est présenté huit milb'
trois cent soixante-qvuUre candidats! Vous
voyez d'ici la procession !
Tout ce (lue l'Université a pu mobiliser
de professeurs pour examiner ces 8,364 po-
taches avait été réquisitionné. Malgré cela,
l'examen a été mené à la vapeur ; entre
deux êtres qui ne se connaissent pas, et
qui n'ont pas le temps matériel d'entrer en
relations intellectuelles, que voulez-vous
qui se fasse?
L'examinateur pose une question, le po-
tache répond ou ne répond pas ; dit une
chose sensée ou une bêtise, et se voit immé-
diatement remplacé par un autre patient.
Quelle que soit l'honnêteté des juges, le
« prévenu " est toujours jugé précipitam-
ment, et l'on peut dire que le jugement n'a
aucune portée morale.
Sans compter la diversité des tempéram-
monts des uns et des autres, sans compter
les hasards de l'examen qui font que le
candidat Hixe, réfuté dans (a salle N aurait
probablement été reçu dans la salle B.
Puisque la préparation au baccalauréat
ne vaut rien, ni pour les é!èves, ni pour les
maîtres;
Puisque la sanction du baccalauréat est
absolument superficielle, pour ne pas dire
plus...
Supprimons le baccalauréat.
Oui... Mais sans le « tourniquet ", que
deviendra la France?
Car... on ne peut entrer ni à l'école nor-
male, ni à l'école polytechnique, ni à Saint-
Cyr, ni dans aucune école supérieure, ni à
la Sorbonne, ni nulle part, si l'on n est pas
bachelier, de même que, dans renseigne-
ment primaire, il faut avoir un premier di-
plôme pour aspirer à un second et que l'on
ne peut arriver au dernier si l'on n'a épuisé
la filière. A quoi bon je me le demande? Et
lorsqu'un candidat, à un concours quelcon-
que, se montre digne d être a'tmis, que
vous importent les titres antérieurs ? On
dirait vraiment qu'un mauvais génie nous
force à nous mettre des bâtons dans les
roues.
C'est le mauvais génie qui va nous em-
pêcher de supprimer le... << tourniquet JI.
Améliorons, alors concède M. Lavisse.
Et l'amélioration c'est le certificat ou 1
l'attestation de fin d'ètudes, donné sans
aucune formalité, dans l'établissenient mênie,
à tous tes élèves mMrmâÛ iififfllpi q
travailleurs et, après UIIC interrajmm II-
rieuse & eaux qui sont toujours nmiuft
la moyenne.
Un professeur délégué par rautodâà su-
périeure serait adjomt au 'petsmMfc de
chaque tyoée.
Mais dans les établissements Ubw* Blti nî
Ce serait encore tout jiareil ; 1a tttmttt&fp
enverrait son délégué qui assistes*» Cfïâ-
terrogation et y prendrait part n'ii lnjugiifliil
nécessaire.
Mais c'est surtout la matière dftffeasei-
goement. qui devrait être allégée! et e'est
l'éducation elle-même qui devrait se dé-
mocratiser, s'humaniser, so modifier d'a-
près les besoins actuels! C'est dam tes ly- !
cées que devrait souffler l'air vivifiant du
libéralisme; c'est dans les lycéesfant et le jeune homme devraient appren-
dre à manier l'outil si dangereux pour qui
ne le connaît pas — de la liberté.
Et M. Lavisse rêve de lyeéeso&resBploidn
temps s'accommoderait aux nécessités de
la région et du olimat,de lycées où les pro-
fesseurs auraient voix au chapitre dans
toutes les questions vitales de l'éducation
de leurs élèves; des lycées, où l'on incul-
querait à la jeunesse cette idée que l'hom-
me doit s'attendre à lui seul ; des lycées Otl
les enfants seraient des écoliers et non des
candidats ; des lycées 01'1 l'on aimerait ses
éludes et ses maîtres ; des lycées dans les-
quels entrerait la vie contemporaine; des
lycées d'où l'on sortirait aptes à être autre
chose que fonctionnaire publie ; des lycées
où l'on ferait des hommes et non des cada-
vres ; des lycées enfin, Dl' l'on apprendrait
ce qu'il faudra bientôt d'énergie pour faire
rentrer dans la gorge des prophètes de
malheur cette prophétie sinistre : « La. Re-
pu b liq ue est à l'agonie ! »
Après M. Lavisse, M. Bonvalot a pris la
parole .. Hélas! Il nous a brutalement ap-
pris que nous étions le dernierdes peuples,
sans passions, sans énergie, sans honneur.
Et, la. preuve, c'est que « nous perdons
notre temps à une affaire u. qui ressemble
à celle du Collier de la Reine. Ou je ne m'y
connais pas, ou il jouait le rôle du prophète
de malhour à qui... (Mais la phrase péné-
trante de M. Lavisse est là, tout près, je ne
la répète Das).
PAULINE KERGOMARD.
Correspondance sur la Mode
Lettre de Célimène à Arsinoé
Ma chère ArsinOé,
La nouvelle mode nous impose d'étranges
choses. Figurez-vous, que les élégantes,
pour conserver toute leur gracilité en des
robes collantes, ont innové une sorte de
culotte qui remplace le jupon. De cette ma-
nière, les femmes évitent les épaisseurs
d'étoffe et elles peuvent paraître fort dés-
habillées tout en étant habillées.
Ces sortes de culottes, donl je vous parle,
sont faites, comme pour les travestis, soit
en satin, ou d'autres étoffes très souples ;
elles ressemblent aux pantalons des pier-
rots Louis XV, et doivent être plates du
haut, flottantes du bas: mémo, pour qu'elles
aient un peu plus d'ampleur, on peut y
faufiler un grand volant très froufroutant.
A mon avis, je vous dirai franchement
que je n'aime pas du tout ces sortes de des-
sous. Prosaïquement, je porte les tradition-
nels jupons. Mais comme il faut savoir
sacrifier aux exigences de son temps il est
des accommodements avec le ciel... et sa
lingère.
Voici donc ce que l'on a confectionné
pour inoi : Jupon en taffetas mauve, orné
d'un haut volant en mousseline de soie
mauve, recouvert d'une mousseline de soie
ruse, garni dans le bas d'un bouillonné fait
de mousseline des deux nuances. Blême
bouillonné en tète du tolant — ce jupon est
coupé en forme — Absolument plat du haut
et boutonné de toute la hauteur de la fente.
J'ai vu un très joli corsage pour mettre
sous les jaquettes de fourrure. Voici sa
description :
Il est en gros grain blanc un peu crémé,
entièrement plissé mais les plissontaplatis
et ouverts. bur les épaules une sorte de
bertlio haute de vingt centimètres, faite
il'élroites bandes de mousseline de l'Inde
plissée et d'entre-deuxde vieillis valencien-
nes. Dans le bas de cette berLbe,uno valen-
cienne est cousue froncée.
Toilette d'intérieur en mousseline rose
posée sur transparent blanc, grande étole
,'n jais IJJane, tombant devant et derrière
jusqu'au bas de la jupe, retenue sous les
bras par de gros 110Ls de rubans en velours
rose.
Robe princesse en crêpe de Chine noir,
formant longue redingote dentelée, ouvrant
sur un plisse de tulle perlé, posé sur un
transparent blanc. Intérieur du corsage en
Lutte perlé,re\'crs en crêpe de Chine garnis
l'un motif en jais. Manches en tulle perlé
posées en transparence sur les bras.
Manteau,redingote longue en drap satiné
liéliotrope clair, très juste à la taille der-
rière — un peu flottante devant. Grand col
montant et revers de chinchilla. Cette re-
Jingote doit être doublée de satin blanc et
larnie seulement dans le bas de trois rangs
3e piqûres.
Je vous conseille, ma chère Arsinoé, à
illcrchez Biraben le couturier 54, rue do
a Victoire. Il réussit aussi bien les robes
Je bal que les costumes taiUeur,et vient de
ne faire une toilette de soirée dont rai été
enchantée.
Je vous assure que vous av ver tort de ne
)as suivre mon exemple en allant acheter
vos abâfflm« as la#& JUTt» Mwfcurrf des
Italiens. J y ai commandé rautre Jour une
paire d'«soarptn& si taviasanuneat jolis que
rsque je les aurai aux pieds on pensera
fatalement à la pantoufle de Cewipilteau
Maintenant, un dernier avis: pa«ew ofree
Nadia, passage Joufffroy, pour lui dire de
vous faire votre corbeille poar Je grand dl-
ner que vous donnerez eetle semaine.
Vous sav«,n'est-oe pa.s,eomlriea elle com-
bine délicieusement l'arrangement des
fleurs.
Amicalement à vous.
CÊMMÈMS.
J. B. Bordeaux. — J'ai été très satisfaite
du Magic Facial* de la maison Chantilly, 21,
rue du À-Septembre. Ma peau est devenue
d'une douceur, d'une blancheur incompa-
rables. Les rides qui commençaient à sil-
lonner mon visage, ont disparu. Mes chairs
ont repris de la fermeté, de la fraîcheur.
Ma peau est lisse et veloutée.
Toutes tes élégantes qui composent votre
nombreuse clientèle feront bien de raire
usage du Magic Facial, car elles seront j
alors aussi jolies le soir que le matin.
MALADIE DES DAMES
mal. p. damas. 1\1- VEllU.LAC. de la P. de mûd
7. r. Moathyon. Corr. M às. d'aca. à la camp.
Engiith spoke,».
MUTUALITÉ, ASSISTANCE.
Société des patronages laïques du XIV. arron-
dissement, autorisée par arrêté préfectoral du 4
niai 1837,subventionnée par la conseil municipal
et le conseil général, siège social : mairie du IV.
arrondissement. — La société, fondée sons les
auspices des citoyens Jacques et Mlchetin, an-
ciens députés; Dubois etGiroti,députt-s; Hanson.
vice-président du conseil général; Pannelier et
Henaffe, conseillers municipaux (tous membres
actifs), a. été inaugurée le 12 décembre 1897, il
I*t*,colc de la rue d'Alésia, 132, sous la présidence
de M. Drouard, inspecteur primaire, assisté des
députés, conseillers municipaux et de la munici-
palité de l'arrondissement.
S cm but est de préserver les enfants des dan-
gers de la rue et de continuer à leur donner
l'instruction civique et morale commencée à
! é:ote primaire laïque.
Actuellement, les jeunes patronnés sont réunis
tous les dimanches, de 1 heure à 6 heures à
l'école des garçons, 132, rue d'Alésia, à l'cxcer-
tion du deuxième dimanche de chaque mois,
jour où la salle du gymnase Huygens leur est
accordée.
Dans ces réunions, des jeux sont mis à leur
disposition ; une causerie instructive est faite ; à
4 heures une collation leur est offerte :le tout à <
titre absolument gratuit).
Lorsque les circonstances le permettent, on
leur fait faire des excursions aux environs de
Paris, des visites dans les musées ou importan-
tes maisons industrielles.
Tous les enfantsou adultes. autorisés par leurs
parents, sont re.;ns au patronage à partir do
huit ans \à titre absolument gratuit,. Une carte
•de présence visée à chaque séance, permet aux
familles de s'assurer de l'assiduité des enfants
ou jeunes gens.
Service ma dical. — Les docteurs Emile Dubois,
avenue du Maine, et Meurisse, 48, avenue
d'Orléans, prêtent leur concours à la Société.
Ils examinent si des patronnés ne sont pas
atteints de maladies contagieuses qu'ils pour-
raient communiquer à leurs jeunes camarades,
et, en cas d'accident, donneraient les premiers
soins à titre gratuit.
La Société facilite le placement, des patronnés,
et. à ce sujet, fait appel aux Commerçants et
Industriels de rarron'jusscmcnt qui pourraient
avoir besoin de jeunes employés ou apprentis.
Les ressources de la Société se composent des
Socit:''urcs, des dons. des produits des fêtes ou
concerts donnés à son profit, des subventions
accordées par les pouvoirs pubtics.
Le Conseil d'administration organise une scc"-
tion de filles qui, sous la direction de dames de
l'arrondissement, fonctionnera comme cello des
garçons.
Membres perpétuels 100 fr. une fois payés.
Membres Honoraires lil fr. par an.
Membres adhérents 3 fr. —
Le Président : Le Secrétaire :
K. SAINT-CI.AIB, LiiiiEV,
27, rue Morère. 18, rue Uourgcois
Le Tvcaoricr :
CHAItPENTIKR.
26, rue des Plantes.
•
• •
M. Alfred Sudre, ancien publiciste, vient de
léguer il. l'Académie française une somme de
12:'XIO francs, dont le revenu sera employé à I.,I
fondation d'un prix biennal décerner au plus
beau cas d'amitié et de dévouement entre frè-
res, entre sœurs, nu entre frère et soeur.
L'Académie a accepté ce legs provisoirement, à
sa dernière séance présidée par M. Henry IIous-
saye.
MADELEINE.
FAITS DIVERS
DANS UN LAVOIR. — Henri Dcckmyn, «Igô
de 18 ans, garçon de lavoir, demeurant 20,
rue de Paris, à Aubcrvilliers, pénétrait hier
soir à six heures après avoir bu plus que
de raison dans le lavoir 011 il est employé,
chez M. Mayer, 00, rue du Mou lier et se
mettait il tirer des coups de revolver à lort
et à travers sur les blanchisseuses qui affo-
lées se sauvaient de toutes parts.
En voulant le désarmer, il fut blessé à la
jambe par une balle de son arme. 11 a été
transporté à l'hôpital Lariboisière.
DANS un FIACRE. — Mlle Anna Mohnin,
âgée de 28 ans, rentière, avait pris, avec
son ami, M. Etienne D..., une voilure de
place pour se rendre au bois do Boulogne.
Arrivé rue Turbigo, M. Etienne D.., se
précipita à la portière, lit arrêter son co-
cher, et appela du secours. Mlle Anna Moh-
nin venait de s'empoisonner en absorbant
un po son violent. Elle a été transportée à
l'hôpital Saint-Louis dans un état désespéré.
Vues ab i» Me Moh" QW' hMttettt.
lt, tèu*vui Voltaire, ont étéVMMS.
Non Da LA piuSrecrtnui Dg POLICC. — A
la suite 4ea manifestations tumultueuses
Su ont marqué les dernières réunions (MI-
iques* it a été décidé qu'un commissaire
de police, ceint de son écharpe,assisterait,
conformément & la loi du 30 Juta 1881, aux
diverses réunions qui pourraient avoir lieu,
avec ordre du préfet de police d'user de
ses pouvoirs d'officier de police judiciaire
pour assurer le maintien de l'ordre et te
respect de la loi.
1.8. reu. — Un incendie s'est déclaré hier,
vers une heure et demie, dans un apparte-
ment situé au .te étage, 35, rue de Trévise,
et occupé par M. Alexandre Martin, fabri-
cant de plumes.
Les ouvrières de M. Martin revenaient de
déjeunerquandelles apençureutune épaisse
fumée qui s'échappait d'une petite pièce où
l'on fait sécher, au moyen d'un réchaud, les
plumes en cours de fabrication.
On enfonça la porto de cette pièce ; mais,
aussitôt des flammes s'en échappèrent et
mirent le feu aux autres pièce de l'atelier.
Les pompiers des casernes de la rue
Blanche, de la rue du Château-d'Eau et de
la rue Jean-Jacques Rousseau, prévenus
aussitôt,se rendirent maîtres du feu après
une demi-heure de travail. Il n'y a pas eu
d'accidents de personnes ; mais, les perles
consistent en plumes et en matériel dépas-
sant 15.000 francs.
— Un commencement d'incendie s'est dé-
claré il. la môme heure, 31, rue de Jussieu,
dans le magasin de M. Baudin, antiquaire.
11 a été rapidement éteint par les pom-
piers de la caserne de la rue de Prony.
PAn AMOUR. — M. Alphonse Granier, âgé
de 17 ans, garçon livreur, demeurant 360,
rue Saint-Jacques désespéré de ne pouvoir
se marier avec une jeune fille qu'il aimait
s'est tiré hier dans l'après-midi un coup de
revolver dans la région du coeur. Il a été
transporté à l'hôpital Cochin, son état est
grave.
DISPARUE. — Augustine Cogue, une fil-
lette de douze ans que ses parents, demeu
rant rue des Canettes, avaient envoyée
mardi en commission, a disparu depuis ce
moment. Les recherches faites jusqu'ici
pour la retrouver sont restées sans résultat.
La. petite fille «tait vêtue, au moment de
sa disparition, d'une robe verte, d'un petit
manteau marron et elle était chaussée de
pantoufles. Elle s'exprime assez mal.
EMPLOYÉ INFIDÈLE. — M.Emile G..., comp-
table depuis neuf ans dans un grand ma-
gasin de la rive droite, avait trouvé un
moyen ingénieux de soustraire chaque jour
de sa caisse une certaine somme. Samedi
soir, à la suite d'une erreur, les livres des 1
caissiers furent contrôlés et l'on s'aperçut i
qu'il avait commis de nombreux détour- j
nements.
Une perquisition faite au domicile de G...,
lit découvrir une liasse de valeurs repré- ,
sentant une somme de 10,000 françs. De
plus, il y a quelque temps,G... avait acheté ,
deux maisons, 1 une à Montfermeil, l'autre !
à Ablon. !
M. Euriat, commissaire de police du [
quartier Sainl-Germt'in-I'AuxcrrOls, a pro-
cédé hier, à l'arrestation du caissier. Emile
G... a reconnu avoir détourné une somme
de 1,000 fr.; mais les recherches faites sem-
blent établir que le montant des détourne- ,
monts s'élèverait à 25,000 fr. Il a été en- *
vové au DéDût.
Département
TOULOUSE. — A Lempaut, sur la ligne de
Castelnaudary à Castres, le chef de gare et
un voyageur ont été tamponnés par un
train et ont été complètement broyés.
SAVON MTAUTmmABsygaaais
TRIBUNE DU TRAVAIL
Les ouvriers limonadiers-restaurateurs réunis
le 9 décembre 181) 5, bi, rue Saiut-.JaequciI, au
nombre de 34)0, après avoir entendu l'exposé des
motifs et les articles des projets 4le loi du ci-
toyen Coûtant d;'plIt;.. sur ):t suppression des
bureaux de placement et d. s fr;iîs, et les 01'.t-
t'iirs ""an Herlr.md, Foucard. Vesone, Bav. net.
Chani:\c, etc.. approuvent Jf':; projets de loi COII-
tant et félicitent les orateurs dedévoileren publie
tes agissements louches des pinceurs et décla-
rent se solidariser avec !:t Chambre syndicale»
Ils invit- nt les c -aiti,-ir;tdes à se syndiquer en
masse atin d'arriver sûrement aux tins'lu leurs
légitimes revendications, la suppression îles bu-
reaux de placement et des frais. et se séparent
aux cris de : il b^s les placeurs, à bas les frais,
vive le travail lii)re.
Grande réunion corporative le H décembre à
2 h. l12 Hourse du Travail annexe rue .te.m-
J;>emie*-ltousseau. Le premier numéro du jour-
nal le Lhmiiailicr-lie^taiiruteur sera mis en vente
à cette réunion au prix de 10 c.
Chambre syndicale des cochers de la Seine
Réunion du comité de quartier de la valeltiî a
9 heures du soir.
Ordre du jour :
1" Compte rendu des membres du comité cen-
tral et des démarche:) faites par le syndicat
pendant l'année 1898.
2" Nomination de deux déléerués par quartier
et sept membres à élire par le comité général
pour la gestion de 1899.
I «CanMvadM»
« Le mandat que vous avi« confis l'année
, éwièw è V» dèlégaéi m eomitô central du
Syndicat, est terminé. La SYDltieat vous invite
eu conséquaoce, à vous rendre aax réunions Ci.'
d'eaaMe indiquées, pour procéder à la Domina-
tfôft de votre neuves» Gomeil.
a Voe délégués auront cette année un mandat
de la plasbaotc importance à remplir. Principa.
lement en raleon de l'application de l'arrêté du
Préfet de la Seine, refusant l'estampille muni-
cipale à toutes les voitures non munies du
compteur le t- avril 1889 et de la nouvelle ré-
glementation & donner aux automobilcs.ctc. etc
De plus. les au trou corporations organisent lets.,
forces syndicale» en vue d'une lutte prochaine
Notre syndicat resterait-il en arrière de ce grand
mouvement.
«Plus voue viendras nombreux & ces réunions
plus vos mandataires auront d'autorité pour
faire triompher n03 revendications.
LA FINANCE
! Si les nationalistes ont cru qu'ils allaient
' tout renverser avec leur manifestation ils
se sont vraiment blousés. Même les fonds
nationaux n'ont pas fait attention à cette
' procession et quant au cri final poussé
par ces républicains, il montre les secrètes
aspirations de leur cœur. Vive le prince
Victor! n'a jamais constitué un cri répu-
blicain, il me semble.
La Bourse assiste calme à toutes ces mart
ches à travers les rues de Paris, ce qui
n'empoche qu'elle voudrait bien pouvoir
travailler tranquillement sans tous ces per-
turbateurs, ceints d'écliarpes,qui devraient
dépenser leur activité à. tout autre chose
à équilibrer le budget par exemple.
Les Rentes conservent leur calme habi-
tuel; la Perpétuel encaisse 12 c. au romp.
tant à 102 82 et 13, à terme, à 102 90- l'A-
mortissable finit à 101 37; le 3 I|2à 10170
Assoz bonne tenue des Etrangers. LRx.
térieure est en progrès à i230 au comolant-
L'italien avance un peu, t7 cent. au comp-
tant, à 95 45 et 20, à terme,pour inscrire le
même cours. Le 4 010 Brésilien gagne 25 c.
à 5350; l'Argentin est immobile, et tes Rus-
ses se tiennent en dehors de tout mouve-
ment.
On a fait un peu d'établissements de
crédit, aussi la Banque de France monte-t-
elle,de 5 fr.a 3.065; le Comptoir d'Esl:o¡nplo
cote .ll(.)i ; le Lyonnais 806. Le Crédit foncier
est ferme à 732. La Banque spéciale des
valeurs industrielles se consolide à 24.1.
Quant à la Banque française d'émission elle
est très demandée à 160.
Mouvement des Chemins de fer. Quelques
actions montent sensiblement, comme cel-
les du Nord et de l'Est.
Les Industrielles ont d'excellentes ten-
dances et les cours témoignent d'une bonne
fermeté.
Les actions Brasseries-Mai terics de Vit-
tel, Albert et Rennepont réunies sont te-
nues a 110 francs, s'acheminant graduelle-
ment vers le cours de 150 francs. Le lance-
ment de la grande marque de la Compagnie
est proche. De gros achats de titres ont eu
lieu à cette occasion.
Au comptant 011 traite la Rakhmanovka-
Krivoï-Rog à 749 en hausse sur samedi ; la
Conservation des Liquides est soutenue il.
80. La Novo-Pavlovka a un très vif courant
d'afîaircs à 149 50.
Les Cuivres laissent à désirer.
Le Marché des Mines d'Or est plu lit
actif.
Les actions de la May Consolidalcd ont
été introduites sur le Marché en Banque au
cours de 91 francs — parles soins do la mai-
son A. Goerz el Co Limited. Le capital de la
Compagnie est de liv. st. : 275,000. Les der-
niers mois d'exploitation ont laissé des 110-
néfices réguliers de plus de liv. st. : f:!,IUÙ,
La durée de la mine est de 12 ans et !'ouH!-
lage permet de broyer dorénavant sans in-
terruption 14,000 tonnes par mois avec 11 Il
bénélicode 20sh. par tonne. Elle est mon Lee
à 98 en clôture. On négocie La Lancaster à
72 fJQ.
TRIBOULETTE.
Vélocipèdie
« La Vie au Grand A:r •> avaitorittnisé d m in-
I che dernier un rallie-papiers en automobile qui
a obtenu beaucoup de succès. Ct) rallie s'ej-L
couru sur le parcours Suresnes à S-iiul-C.'rmain.
1 M. liené KiiyH est arrivé ¡'H't!mit'1',!Ji"¡¡ qu'ay.uU
suivi une dizaine de fausses T)is Les. Viennent
suite MM. CirarJot, Mors, Vallon, M.t'!''Uin.
Helloux. WVlghe. Mauboussin, de Douhert. 'h-.
C'est M. Marcel Cahen qui est arrivé premier dl'
la série des motoeyclcs, suivi de MM. lhudlll et
Bardin.
Un mn-rnillque repas a réuni ensuite plus de
deux cents chauffeurs.
La course de G jours de Madison Square a pris
fin dimanche à :J h''ur's. Miller comme on le
prévoyait est encore sorti une fois vainqueur de
cette trop célèbre épreuve. Il a. couvi rt dans !■■?
1 H heures la distance de 2.tXi0 mtH.-!. i'Waller
3' Pierce.4* Albcrl, 5. Gimm. 6'Lawson. T- Arou-
sun, 8" Nawn.
Iltiothill-Assti : Un match a o,ti lieu à
Bécon-les-Bruyi ies ertlrc une équipe allemande
et les White-llovers,
L'équipe allemande a triomphé par 7 points i
rien.
Football-Rugby : Au Parc des Princes le Ita-
cinvr Club de France (équipe' Keichel a battu
l'Union Athlétique du premier arroudissouieni
uar 40 points à rien.
NÉVA.
CHARRIER CRÈRES Bois & CHARBONS
Se%
62, rue LIVRAISONS RAPIDES EST 6AOS PLOMBÉS kileo.
FEUILLETON DE LA FRONDE
Du 13 DÉCEMBRE 1898
(51)
La Sœur du Mort
DEUXIÈME PARTIE
IV
Soupçons
Hélas ! puisqu'elle en portait le deuil,
le double pouvait-il être permis?...
Dans le chaos d'idées qui l'assaillaient,
une pensée dominante vint chasser les
autres.
Son devoir n'était-il pas de consoler
Jacques? Acent lieues de lui que pouvait-
eUc?
Dans ses doigts tremblants, la lettre se
froissait, et ses yeux, de- nouveau, s'em-
' plissaient de larmes.
Elle vécut une minute de cruel embar-
ras.
Que devait-elle faire?
— Jacques renoncer à la vie? Jacques
ne pas jouir de longues années de bon-
heur? impossible, sanglotait-elle. La fa-
talité a frappé sur lui à bras raccourcis,
mais Jacques a droit au bonheur, il faut
qu'il soit heureux.
Dans une petite salle convertie en !in-
gerie et attenante au salon où Armande
se trouvait, la femme de chambre ten-
dait l'oreille.
Il lui avait semblé entendre pleurer.
Incertaine, elle écoutait.
Les sanglots se renouvelèrent.
Sûre maintenant, son ouvrage tombé
sur ses genoux, inquiète des tourments
de sa maltresse à qui elle avait voué un
véritable cotte, par reconnaissance pour
Armande qui l'avait Urée de la misère,
AaUuûnsse troublait.
Quel pouvait être le motif de pareille
douleur ?
Disons en passant que la femme de
chambre au service d'Armandc depuis
deux mois, était la jeune lingère de Cler-
mont-Ferrant.
Intéressée à son sort par le récit de
nouveaux revers occasionnés par la mort
de sa mère infirme, Armande avait de-
mandé à la jeune femme d'entrer à son
service.
Celle-ci avait hésité à cause de son en
fant dont l'âge nécessitait ses soins, mais
mademoiselle Engilbert avait trouvé à
le placer dans un asile d'Angers.
Heureuse, la jeune femme accepta l'of-
fre avec empressement.
Son dévouement à sa maîtresse était à
toute épreuve.
Elle prévenait le moindre de ses dé-
sirs.
De la domestique fidèle, honnête, dé-
vouée, Antonine avait toutes les quali-
tés. Ou tre cela, elle possédait une délica-
tesse de sentiments assez rare chez ses
semblables.
Armande se louait d'avoir suivi son
inspiration en l'appelant chez elle.
Antonine se préoccupait de l'état de sa
maîtresse et se désolait de n'y rien pou-
voir, lorsque le frère d'Armande des-
cendit au jardin.
Il passa devant la fenêtre ouverte de
la lingerie.
— Monsieur.... balbutia Antonine.
Louis tourna la tête.
— Monsieur.... mademoiselle pleure.
Le jeune homme se troubla.
Armande n'avait pas les larmes fa-
ciles.
Qu'arrivait-il?
— Où est ma sœur?
— Mademoiselle est dans le petit salon.
Louis n'attendit pas.
Il aimait Armande d'une sincère et
profonde affection : la savoir dans la
peine suffisait pour l'attrister lui-même.
Vivement il jeta dans une volière de
faisans, une ration de grains qu'il leur
porw4mogua son veston d'^gpartement,
traversa le couloir et frappa à une porte,
qui se trouvait à droite.
Armande essuya la larme prête à tom-
ber de ses cils.
Sans se déranger, le dos tourné au
jour, elle dit :
— Entrez.
Puis, tout aussitôt :
— Ah ! c'est toi !
D'un coup d'œil, Louis avait aperçu
une lettre sur les genoux d'Armande.
Etait-ce une nouvelle contenue dans
le pli qui l'avait mise en larmes?
Mlle Engi!bert se trouvait dans l'om-
bre et les persiennes demi-jointes ne
permettaient pas de vérifier facilement
le dire de la femme de chambre.
Il fit quelques pas comme s'il n'avait
eu aucun but, s'assit, prit des vues po-
sées dans une coupe et s'apprêta à les
regarder.
Armande ne lui en donna pas le
temps.
— Louis, dit-elle, je viens de recevoir
une lettre.
Machinalement, il garda dans ses
mains le château de Clisson, plongea ses
yeux dans ceux de sa sœur et 94ondit.
Dans son regard, il voyait tant de
souffrance qu'il n'osait la questionner,
dans la crainte de la voir fondre en
larmes
— Elle est de Jacques, expliquart-elle.
— De Jacques?
— Oui.
— Qu'y a-t-il encore, grand Dieu?
Il s'était débarrassé du carton, et,
anxieux, écoutait.
— C'est de plus en plus triste, soupira
Armande, il y a des tètes sur lesquelles
le malheur s'acharne vraiment avec trop
de férocité.
— Cette coquine de femme lui cher-
cherai t-el le noise ?
— Mme Farjco!?
— Sans doute.
— Non, mais elle n'a pas moins com-
mis une nouvelle aWociU. C .eM «a mons-
tre. Elle a juré ée poursuivre jtfmes sa
vie entière,
— De quoi s'agit-il?
Armande se redressa, haussa la lettre.
— J'ai beaucoup pleuré, dit-elle, mais
la première émotion est passée. Ecoute,
je puis lire.
I — Veux-tu que j'en prenne moi-même
| connaissance?
— Non. Une nouvelle lecture dissipera
peut-être mes premières impressions.
Elle lut très lentement en s'cfforçant
de mettre dans son ton toute impartia-
lité.
La respiration suspendue, Louis écou-
tait.
— C'est ignoble, ignoble, exclamait-
il.
— Attends la fin : je ne suis pas au
bout.
— Elle continua.
La lecture terminée, Armande re-
tomba sur son siège en pliant la lettre.
— Voilà tout, murmura-t-ellc.
— Mais c'est horrible !... Pauvre Jac-
ques! Que va-t-il faire? .. Sa tristesse
m'effraie !o..Si Paris n'était pas si loin!...
Armande avait prévu la surexcitation
de son frère.
Pour parler, elle attendit que 1 exas-
pération fût tombée.
— Si nous lui disions de venir passer
quelques jours ici, proposa Louis.
A cette question, Armande ne répon-
dit pas.
Elle suivait son idée.
— Que conclus-tu de cette lettre, de-
manda-t-elle ?
— Ce que je conclus?... Diable, je con-
clus qu'il faut avoir la tête solide pour
supporter de pareilles épreuves... Un
coup succède à un autre presque sans
interruption. C'est affreux.
Louis s'était levé.
Il marchait nerveusement.
— Est-ce toute ton appréciation ?
— Que veux-tu? Je vois 111 une fatalité
épouvantable.
Armande réfléchissait.
Elle hésitait à communiquer une idée
qui prenait corps à mesure qu'elle y pen-
sait.
Louis, brusquement s'arrêta.
Son œi! devint sombre.
— Relis-moi cette lettre.
Armande la lui tendit.
— Itelis toi-même.
Celte fois, pas uno expression ne lui
échappa.
Après chaque alinéa il s'arrêtait et
commentait chaque phrase.
Les mots se revêtaient à lui sous un
jour qui lui avait échappé il première
lecture. j
Il lui semblait lire une nouvelle lettre. I
Louis marchait, s'arrêtait, suivant
l'impression, il pensait à haute voix ;
et, sans attendre d'appréciation, il conti-
nuait la lecture.
Attentivement, il alla jusqu'au bout.
— Je trouve étrange, expliqua-t-il,
qu'une femme fasse enterrer un enfant
sans on avertir son mari... Il y a là un
manque absolu de convenance. S'ils sont
désunis, ils n'en sont pas moins mariés
puisque la séparation n'est pas pronon-
cée. Si j'avais été Jacques, j'aurais sauté
à la tête de cette femme et je l'aurais
étranglée... Quelle est ton idée sur cette
auairc?...
— Mes suppositions ont été très loin,
plus loin que tes tiennes.
— Vraiment? communique-les moi.
—Tu vas peut-être dire que j'exagère...
En tous cas, aucun sentiment bas ne me
pousse, crois-le.
— Je le sais. D'avance, je respecte tes
pensées : nulle vilenie n'a jamais effleu-
ré ton cerveau.
— Louis, j'ai un doute que je voudrais
éclaircir.
— Un doute ?
— Oui.
— Sur quoi ?
— Sur la mort de l'en tant
— Sur la mort de t'cnfant? reprit Louis.
Crois-tu que la malheureuse ait poussé
i la vengeance jusqu'à rendre victime de
sa haine une pauvre petite innocente.
— Victime de sa baù»? Non,.
v Mais, alors?
Armande hésita un instant, pui:, se re-
dressant, elle dit :
— Rien ne prouve que cette enfant soit
morte.
Louis blêmit.
Il la regarda.
— Je ne comprends pas...
— Elle a pu mentir pour faire subir ti
Jacques une nouvelle épreuve, pour lui
mettre la mort dans l'âme, lamenet
peut-être au désespoir avant que celte
séparation soit, entre eux, réglée.
— Pour rester, aux yeux de la loi l'hé-
ritière léjrnle, ;iiors?
— En tous cas, pour être maîtresse de
la situation.
Le jeune homme réfléchissait.
Armande commençait^ le convaincre.
— Cela se pourrait, dit-il.
Après un silenco il ajouta :
— Mais, non, Armande, mais non
L'affeelion que nous avons pour Jacquet
nous fait exagérer la scélératesse de celte
femine... Elle était en deuil, en grand
deuil, dit-il, et, d'après ce que je' crois
cornprcndre,la rencontre n'était pas pré-
méditée en ce qui concerne madame
Farjeol.
Là, Armande n'avait aucune objection
a opposer.
Elle ajouta, cependant :
— C'est vrai, mais on peut porter le
deuil d'autre personne qu'un enfant.
Un silence se prolongea.
Louis le rompit.
— Alors, tu crois à une nouvelle ma-
chination de sa part 1
— Ça m'en a tout l'air.
— As-tu des données ?
— Aucune. Néanmoins, j'aimeraiscon-
naître de fil en aiguille l'entrevue de
Jacques et de sa femme dans ses plus
petits détails ; j'aimerais à entendre le
compte-rendu de leur conversation.
— Hélas! Jacques se rappellera-t-il
tout ? Le coup n'a-t-il pas effacé les mi-
nutieuses explications que tu réclames 1
"À wcvfv).
MME PIERRE DAX.
Vislfeme suscité par les conquête» amérkaiaea
et l'esprit de la Grande-Bretagne, est dAoUè t
ne pas laisser tomber en désuétude la convoca-
tion pour la conférence, provoquée par loi. La
réunion siégera donc à g&-Pétenbourg,en mars.
On fait même cette remarque, ceat que eomme
M se sem entendu de longue date, l'Initiation
aux problèmes soulevés, se trouvera vite réal!.
liée. Les ambassadeurs et les ministres accrédi-
tés auprès du tsar en formeront les principaux
membres, nt il ne deviendra pas nécessaire
d'avoir ni délégués techniques, ni plénipoten-
tiaires. En de pareilles conditions on a le
droit de trouver que l'assemblée de Saint,
Pétersbourg peut être considérée comme con-
tribuant d'avance au maintien de la prix, au
triomphe assuré des questions civilisatrices.
La. situation extérieure se résume en peu de
mots : les Anglais sont installés en Egypte et
dans l'Atritlue- du Sud; les Italiens organisent
des expéditions en Abyssinie. les Français ont
conquis Madagascar; dans l'Asie Centrale la
ltussio a des conquêtes assez étendues ; la
Grande-Bretaauo a encore agrandi ses fron-
tières au nord de 110de et de llndo-Chinc; l'An-
nam et le Tonkin sont occupés par les Français :
enfin, l'extension des gouvernements européens
s'est t4- llera«ntdéveloppée en Orient, en Chine et
au Japon, que ces puissances sont considérées,
aujourdhui, comme entrant fatalement» dans le
cercle des influences politiques de l'Occident
Tel sera le développement social et écono-
mique du monde connu en l'an 1899.
MADEMOISELLE.
Allemagne
La Gazette de Cologne discute, dans un long
article. la situation nouvelle que de récents évé-
nements ont créée entre l'Allemagne, la France
et l'Angleterre.
Les deux puissances, dit la Gazette, recher-
ehent notre amitié. Ce n'est pas évidemment
pour l'amour de nos beaux yeux bleus qu'on
vous fait ces avances de part et d'autre. Si la
France sonore aujourd'hui à un rapprochement,
c'est qu'elle désire notre appui contre l'Angle-
terre.
Mais avons-nous intérêt à ce que l'Angleterre
soit vaincue? Nullement. Mettons le cas que
nous obtenions une eolonie anglaise, en échange
de servirez rendus à la France. Mais, ces colo-
nies, à un moment donné, s'êmanciperaient et,
par un tarif protectionniste, elles nous ferme-
raient leur marché.
Il vaut donc mieux pour nous que l'Angleterre
possède cet) colonies. L'Angleterre, de par sa si-
tuation naturelle et en tant que pays essentielle-
ment industriel, est libre-eebangiste. Il, cat de
son intérêt 'le l'être.
Comme, d ';ùlleur.-, elle ne nous demande au-
rune alliance directe, mais simplement l'absence
d'hostilités, dans la sphère de ses intérêts, nos
rapporls ne peuvent qu'être bons; à moins que,
ajoute la Gazette, les intérêts anglais ne soient
compris autrement, en Allemagne: qu'en Angle-
tari.
S.
Les Livres Nouveaux
Vient de paraître et se trouve chez tous les Ii-
braires : Premier volume de Y Affaire Dre!ifuç et
nationale (50 photogravures). Prix : t franc;
franco par la po<'tc 1 fr. 36. (P. U. SLock, édi.
teur, 9, place du Théâtre-Français.)
« L'œuvre féminine »
La revue « );œuvre féminine • a pour but
principal 110 répondre à toutes les exigences de
la femme russe, non seulement comme mère
mais comme membre de la famille et de la so-,
ciété. En vue des complications fle plus en plus
hnliort.tiitt s de la vie intellectuelle et du mouve-
ment féministe de plus en plus grandissant chez
nous et il l'étranger, la revue - L'œuvre fémi-
nine » apparaît comme un guide indispensable,
tant pour les questions de caractère purement
liimili.il. que dans les questions de l'éducation
des femmes et de leur participation aux bran-
eh<*a diverses dî l'activité publique. C'est un"
tâche difficile que d'analyser les questions qui
forment les bases de « L'œuvre féminine -. mais
•lie pourrait être facilitée si toutes les femmes
intelligentes considéraient la revue comme leur
œuvre p,'r:-.mn,!:le et participaient aux travaux
de la rédaction et à la propagation de la revue
•lle-mêma.
PROGRAMME DE LA REVUE
11 L'histoire du développement de la femme
et sa position dans I:l famille, la société et l'état,
en Russie et il l'étranger. — 2) Chronique du
mouvement féministe et de "œuvre féminine
en Russie et à l'étranger. — 3) Biographie des
personnalités féminines marquantes. — 4) lEu.
vres littéraires : prosci et vers, original et tra.
duction. — a Corr.-sponllnnccs de la province.-
1) Critique et bibliographie de la question fémi-
niste — T) Comptes-rendus des congrès fémi-
nistes, alliances, sociétés scientiiiqnes. artisti-
ques. œuvres de bienfaîsance, etc. — 8) Variétés.
— y Annonces. Les biographies des personnali-
1é&J marquantes seront accompagnées de leurs
Krlraits et de reprnduetions de tableaux et au-
•f» créations féministes.
Prix d'^i»omicment pour 12 livraisons par an .
6 rouilles sans envoi à domicile, 7 roubles avec
envoi à domicile. 9 roubles pour l'étranger.
Prière aux abonnés et aux libraires de s'adres-
ser exclusivement à l'édilcur-rédactcur respon-
sable
AU CONSEIL MUNICIPAL
Jamais l'on ne croirait que l'on a à travail-
ler à I*Hùtel-de-Ville car les conseillers ont
trouvé qu'une heure un quart de séance,
c'est trùssuffisant.
Une heure de séance, c'est bien peu vrai-
ment, mais le travail accompli durant celte
séance, c'est encore moins. Le Conseil expé-
die les affaires courantes, émet quelques
voeux insignifiants, renvoie plusieurs propo-
sitions aux commissions respectives; une
seule vaut la peine d'être citée.
Le Conseil renvoie à la 4* commission
une propositioa de M. llénoffe demandant
que la distribution de jouets et de vête-
ments faite aux enrants des écoles mater-
nelles à l'occasion du jour de l'an ait lieu,
D on al us après le t- janvier, mais du 26 4a.
1 31 décembre.
Les enfants seront ravis si le Conseil
prend une décision conforme, mais il faut
pour cela que l'affaire ne soit pu rappor-
tée pendant le cours de la prochaine ses-
sion.
Travaillerait-on davantage vendredi Dro-
chain?
MARIA VÉRONE.
PETITE CORRESPONDANCE
A. C. Dd Montparnasse. — Adresse demandée
I Mme Odille. 62. rue Claude-Vellefaux.
Choses de l'enseignement
Le baccalauréat et M. Lavisse
Le baCCalauréat était sur la sellette, di-
manche à la Sorbonne, et il n'y faisait pas
oveuse figure.
. M. Ernest Lavisse le tournait, le retour-
nait sur la table d'opération, enfonçant son
scalpel jusqu'au plus protond,tant et si bien
Îiu'à la fin de la belle conférence du pro-
fesseur, il n'en restait que le cadavre...
récalcitrant, hélas!
Ce cadavre nous empoisonnera, j'en ai
peur, bien longtemps epcorc.Maisau moins
on lui aura dit une foiS¡ jon fait en public!
M. Lavisse a pour le baccalauréat, l'es-
time que fai pour le certificat d'études pri-
maires, plus jeune et cependant si malfai-
sant déjà !
Pourquoi sévit-il, avec celte intensité ?
C'est qu il a pour lui, les parents :
« Qu il soit bachelier, d'abord dit le père
de famille, enlpartantde son fils, nous ver-
rons ensuite. »
Et l'enfant préparera le baccalauréat :
le Parce que nous aimons les distinctions
sous toutes leurs formes, un parchemin!...
Ç'a son prix.
2° Parce que nous aimons notre tranquil-
lité, sous la forme d'une fonction publi-
que.
30 Parce qne nous aimons l'armée... à la
condition de rester le moins possible sous
les drapeaux...
4° Parce que nous sommes laborieux...
avec une certaine modération.
5* Parce que, peu ambitieux de fortune,
nous aspirons tous à une « modeste ai-
sance ». I
6» Parce que nous aimons que les lende-
mains ressemblent aux veilles.
7* Parce que..: Oh! mon Dieu, parce que
le baccalauréat est pour le jeune Français
le... tourniquet qui lui permettra d'entrer
dans la vie.
D'y entrer oui, d'y faire figure c'est autre
chose; car le baccalauréat n'est point un
ferment d'énergie. -Or ,nous avons besoin
d'énergie à présent —, il est l'ennemi de
l'esprit d'initiative et pour le père et pour
les enfants. Le père n'ose critiquer l'édu-
cation donnée à sa progéniture, puisque
cette éducation a pour but le lbaccalauréat
dont il veut pour elle; il entraîne le fils il. se
bourrer des matières de l'examen; il empê-
che l'effort vers le mieux des professeurs.
Et M. Lavisse déclare carrément qu'il faut
le supprimer.
D'autant plus que ce corrupteur de l'in-
telligence française aboutit à un examen
dérisoire, grotesque. Et c'est fatal. Songez
donc ! Cette année, pour le seul baccalau-
réat ès-lettres, il s'est présenté huit milb'
trois cent soixante-qvuUre candidats! Vous
voyez d'ici la procession !
Tout ce (lue l'Université a pu mobiliser
de professeurs pour examiner ces 8,364 po-
taches avait été réquisitionné. Malgré cela,
l'examen a été mené à la vapeur ; entre
deux êtres qui ne se connaissent pas, et
qui n'ont pas le temps matériel d'entrer en
relations intellectuelles, que voulez-vous
qui se fasse?
L'examinateur pose une question, le po-
tache répond ou ne répond pas ; dit une
chose sensée ou une bêtise, et se voit immé-
diatement remplacé par un autre patient.
Quelle que soit l'honnêteté des juges, le
« prévenu " est toujours jugé précipitam-
ment, et l'on peut dire que le jugement n'a
aucune portée morale.
Sans compter la diversité des tempéram-
monts des uns et des autres, sans compter
les hasards de l'examen qui font que le
candidat Hixe, réfuté dans (a salle N aurait
probablement été reçu dans la salle B.
Puisque la préparation au baccalauréat
ne vaut rien, ni pour les é!èves, ni pour les
maîtres;
Puisque la sanction du baccalauréat est
absolument superficielle, pour ne pas dire
plus...
Supprimons le baccalauréat.
Oui... Mais sans le « tourniquet ", que
deviendra la France?
Car... on ne peut entrer ni à l'école nor-
male, ni à l'école polytechnique, ni à Saint-
Cyr, ni dans aucune école supérieure, ni à
la Sorbonne, ni nulle part, si l'on n est pas
bachelier, de même que, dans renseigne-
ment primaire, il faut avoir un premier di-
plôme pour aspirer à un second et que l'on
ne peut arriver au dernier si l'on n'a épuisé
la filière. A quoi bon je me le demande? Et
lorsqu'un candidat, à un concours quelcon-
que, se montre digne d être a'tmis, que
vous importent les titres antérieurs ? On
dirait vraiment qu'un mauvais génie nous
force à nous mettre des bâtons dans les
roues.
C'est le mauvais génie qui va nous em-
pêcher de supprimer le... << tourniquet JI.
Améliorons, alors concède M. Lavisse.
Et l'amélioration c'est le certificat ou 1
l'attestation de fin d'ètudes, donné sans
aucune formalité, dans l'établissenient mênie,
à tous tes élèves mMrmâÛ iififfllpi q
travailleurs et, après UIIC interrajmm II-
rieuse & eaux qui sont toujours nmiuft
la moyenne.
Un professeur délégué par rautodâà su-
périeure serait adjomt au 'petsmMfc de
chaque tyoée.
Mais dans les établissements Ubw* Blti nî
Ce serait encore tout jiareil ; 1a tttmttt&fp
enverrait son délégué qui assistes*» Cfïâ-
terrogation et y prendrait part n'ii lnjugiifliil
nécessaire.
Mais c'est surtout la matière dftffeasei-
goement. qui devrait être allégée! et e'est
l'éducation elle-même qui devrait se dé-
mocratiser, s'humaniser, so modifier d'a-
près les besoins actuels! C'est dam tes ly- !
cées que devrait souffler l'air vivifiant du
libéralisme; c'est dans les lycées
dre à manier l'outil si dangereux pour qui
ne le connaît pas — de la liberté.
Et M. Lavisse rêve de lyeéeso&resBploidn
temps s'accommoderait aux nécessités de
la région et du olimat,de lycées où les pro-
fesseurs auraient voix au chapitre dans
toutes les questions vitales de l'éducation
de leurs élèves; des lycées, où l'on incul-
querait à la jeunesse cette idée que l'hom-
me doit s'attendre à lui seul ; des lycées Otl
les enfants seraient des écoliers et non des
candidats ; des lycées 01'1 l'on aimerait ses
éludes et ses maîtres ; des lycées dans les-
quels entrerait la vie contemporaine; des
lycées d'où l'on sortirait aptes à être autre
chose que fonctionnaire publie ; des lycées
où l'on ferait des hommes et non des cada-
vres ; des lycées enfin, Dl' l'on apprendrait
ce qu'il faudra bientôt d'énergie pour faire
rentrer dans la gorge des prophètes de
malheur cette prophétie sinistre : « La. Re-
pu b liq ue est à l'agonie ! »
Après M. Lavisse, M. Bonvalot a pris la
parole .. Hélas! Il nous a brutalement ap-
pris que nous étions le dernierdes peuples,
sans passions, sans énergie, sans honneur.
Et, la. preuve, c'est que « nous perdons
notre temps à une affaire u. qui ressemble
à celle du Collier de la Reine. Ou je ne m'y
connais pas, ou il jouait le rôle du prophète
de malhour à qui... (Mais la phrase péné-
trante de M. Lavisse est là, tout près, je ne
la répète Das).
PAULINE KERGOMARD.
Correspondance sur la Mode
Lettre de Célimène à Arsinoé
Ma chère ArsinOé,
La nouvelle mode nous impose d'étranges
choses. Figurez-vous, que les élégantes,
pour conserver toute leur gracilité en des
robes collantes, ont innové une sorte de
culotte qui remplace le jupon. De cette ma-
nière, les femmes évitent les épaisseurs
d'étoffe et elles peuvent paraître fort dés-
habillées tout en étant habillées.
Ces sortes de culottes, donl je vous parle,
sont faites, comme pour les travestis, soit
en satin, ou d'autres étoffes très souples ;
elles ressemblent aux pantalons des pier-
rots Louis XV, et doivent être plates du
haut, flottantes du bas: mémo, pour qu'elles
aient un peu plus d'ampleur, on peut y
faufiler un grand volant très froufroutant.
A mon avis, je vous dirai franchement
que je n'aime pas du tout ces sortes de des-
sous. Prosaïquement, je porte les tradition-
nels jupons. Mais comme il faut savoir
sacrifier aux exigences de son temps il est
des accommodements avec le ciel... et sa
lingère.
Voici donc ce que l'on a confectionné
pour inoi : Jupon en taffetas mauve, orné
d'un haut volant en mousseline de soie
mauve, recouvert d'une mousseline de soie
ruse, garni dans le bas d'un bouillonné fait
de mousseline des deux nuances. Blême
bouillonné en tète du tolant — ce jupon est
coupé en forme — Absolument plat du haut
et boutonné de toute la hauteur de la fente.
J'ai vu un très joli corsage pour mettre
sous les jaquettes de fourrure. Voici sa
description :
Il est en gros grain blanc un peu crémé,
entièrement plissé mais les plissontaplatis
et ouverts. bur les épaules une sorte de
bertlio haute de vingt centimètres, faite
il'élroites bandes de mousseline de l'Inde
plissée et d'entre-deuxde vieillis valencien-
nes. Dans le bas de cette berLbe,uno valen-
cienne est cousue froncée.
Toilette d'intérieur en mousseline rose
posée sur transparent blanc, grande étole
,'n jais IJJane, tombant devant et derrière
jusqu'au bas de la jupe, retenue sous les
bras par de gros 110Ls de rubans en velours
rose.
Robe princesse en crêpe de Chine noir,
formant longue redingote dentelée, ouvrant
sur un plisse de tulle perlé, posé sur un
transparent blanc. Intérieur du corsage en
Lutte perlé,re\'crs en crêpe de Chine garnis
l'un motif en jais. Manches en tulle perlé
posées en transparence sur les bras.
Manteau,redingote longue en drap satiné
liéliotrope clair, très juste à la taille der-
rière — un peu flottante devant. Grand col
montant et revers de chinchilla. Cette re-
Jingote doit être doublée de satin blanc et
larnie seulement dans le bas de trois rangs
3e piqûres.
Je vous conseille, ma chère Arsinoé, à
illcrchez Biraben le couturier 54, rue do
a Victoire. Il réussit aussi bien les robes
Je bal que les costumes taiUeur,et vient de
ne faire une toilette de soirée dont rai été
enchantée.
Je vous assure que vous av ver tort de ne
)as suivre mon exemple en allant acheter
vos abâfflm« as la#& JUTt» Mwfcurrf des
Italiens. J y ai commandé rautre Jour une
paire d'«soarptn& si taviasanuneat jolis que
rsque je les aurai aux pieds on pensera
fatalement à la pantoufle de Cewipilteau
Maintenant, un dernier avis: pa«ew ofree
Nadia, passage Joufffroy, pour lui dire de
vous faire votre corbeille poar Je grand dl-
ner que vous donnerez eetle semaine.
Vous sav«,n'est-oe pa.s,eomlriea elle com-
bine délicieusement l'arrangement des
fleurs.
Amicalement à vous.
CÊMMÈMS.
J. B. Bordeaux. — J'ai été très satisfaite
du Magic Facial* de la maison Chantilly, 21,
rue du À-Septembre. Ma peau est devenue
d'une douceur, d'une blancheur incompa-
rables. Les rides qui commençaient à sil-
lonner mon visage, ont disparu. Mes chairs
ont repris de la fermeté, de la fraîcheur.
Ma peau est lisse et veloutée.
Toutes tes élégantes qui composent votre
nombreuse clientèle feront bien de raire
usage du Magic Facial, car elles seront j
alors aussi jolies le soir que le matin.
MALADIE DES DAMES
mal. p. damas. 1\1- VEllU.LAC. de la P. de mûd
7. r. Moathyon. Corr. M às. d'aca. à la camp.
Engiith spoke,».
MUTUALITÉ, ASSISTANCE.
Société des patronages laïques du XIV. arron-
dissement, autorisée par arrêté préfectoral du 4
niai 1837,subventionnée par la conseil municipal
et le conseil général, siège social : mairie du IV.
arrondissement. — La société, fondée sons les
auspices des citoyens Jacques et Mlchetin, an-
ciens députés; Dubois etGiroti,députt-s; Hanson.
vice-président du conseil général; Pannelier et
Henaffe, conseillers municipaux (tous membres
actifs), a. été inaugurée le 12 décembre 1897, il
I*t*,colc de la rue d'Alésia, 132, sous la présidence
de M. Drouard, inspecteur primaire, assisté des
députés, conseillers municipaux et de la munici-
palité de l'arrondissement.
S cm but est de préserver les enfants des dan-
gers de la rue et de continuer à leur donner
l'instruction civique et morale commencée à
! é:ote primaire laïque.
Actuellement, les jeunes patronnés sont réunis
tous les dimanches, de 1 heure à 6 heures à
l'école des garçons, 132, rue d'Alésia, à l'cxcer-
tion du deuxième dimanche de chaque mois,
jour où la salle du gymnase Huygens leur est
accordée.
Dans ces réunions, des jeux sont mis à leur
disposition ; une causerie instructive est faite ; à
4 heures une collation leur est offerte :le tout à <
titre absolument gratuit).
Lorsque les circonstances le permettent, on
leur fait faire des excursions aux environs de
Paris, des visites dans les musées ou importan-
tes maisons industrielles.
Tous les enfantsou adultes. autorisés par leurs
parents, sont re.;ns au patronage à partir do
huit ans \à titre absolument gratuit,. Une carte
•de présence visée à chaque séance, permet aux
familles de s'assurer de l'assiduité des enfants
ou jeunes gens.
Service ma dical. — Les docteurs Emile Dubois,
avenue du Maine, et Meurisse, 48, avenue
d'Orléans, prêtent leur concours à la Société.
Ils examinent si des patronnés ne sont pas
atteints de maladies contagieuses qu'ils pour-
raient communiquer à leurs jeunes camarades,
et, en cas d'accident, donneraient les premiers
soins à titre gratuit.
La Société facilite le placement, des patronnés,
et. à ce sujet, fait appel aux Commerçants et
Industriels de rarron'jusscmcnt qui pourraient
avoir besoin de jeunes employés ou apprentis.
Les ressources de la Société se composent des
Socit:''urcs, des dons. des produits des fêtes ou
concerts donnés à son profit, des subventions
accordées par les pouvoirs pubtics.
Le Conseil d'administration organise une scc"-
tion de filles qui, sous la direction de dames de
l'arrondissement, fonctionnera comme cello des
garçons.
Membres perpétuels 100 fr. une fois payés.
Membres Honoraires lil fr. par an.
Membres adhérents 3 fr. —
Le Président : Le Secrétaire :
K. SAINT-CI.AIB, LiiiiEV,
27, rue Morère. 18, rue Uourgcois
Le Tvcaoricr :
CHAItPENTIKR.
26, rue des Plantes.
•
• •
M. Alfred Sudre, ancien publiciste, vient de
léguer il. l'Académie française une somme de
12:'XIO francs, dont le revenu sera employé à I.,I
fondation d'un prix biennal décerner au plus
beau cas d'amitié et de dévouement entre frè-
res, entre sœurs, nu entre frère et soeur.
L'Académie a accepté ce legs provisoirement, à
sa dernière séance présidée par M. Henry IIous-
saye.
MADELEINE.
FAITS DIVERS
DANS UN LAVOIR. — Henri Dcckmyn, «Igô
de 18 ans, garçon de lavoir, demeurant 20,
rue de Paris, à Aubcrvilliers, pénétrait hier
soir à six heures après avoir bu plus que
de raison dans le lavoir 011 il est employé,
chez M. Mayer, 00, rue du Mou lier et se
mettait il tirer des coups de revolver à lort
et à travers sur les blanchisseuses qui affo-
lées se sauvaient de toutes parts.
En voulant le désarmer, il fut blessé à la
jambe par une balle de son arme. 11 a été
transporté à l'hôpital Lariboisière.
DANS un FIACRE. — Mlle Anna Mohnin,
âgée de 28 ans, rentière, avait pris, avec
son ami, M. Etienne D..., une voilure de
place pour se rendre au bois do Boulogne.
Arrivé rue Turbigo, M. Etienne D.., se
précipita à la portière, lit arrêter son co-
cher, et appela du secours. Mlle Anna Moh-
nin venait de s'empoisonner en absorbant
un po son violent. Elle a été transportée à
l'hôpital Saint-Louis dans un état désespéré.
Vues ab i» Me Moh" QW' hMttettt.
lt, tèu*vui Voltaire, ont été
Non Da LA piuSrecrtnui Dg POLICC. — A
la suite 4ea manifestations tumultueuses
Su ont marqué les dernières réunions (MI-
iques* it a été décidé qu'un commissaire
de police, ceint de son écharpe,assisterait,
conformément & la loi du 30 Juta 1881, aux
diverses réunions qui pourraient avoir lieu,
avec ordre du préfet de police d'user de
ses pouvoirs d'officier de police judiciaire
pour assurer le maintien de l'ordre et te
respect de la loi.
1.8. reu. — Un incendie s'est déclaré hier,
vers une heure et demie, dans un apparte-
ment situé au .te étage, 35, rue de Trévise,
et occupé par M. Alexandre Martin, fabri-
cant de plumes.
Les ouvrières de M. Martin revenaient de
déjeunerquandelles apençureutune épaisse
fumée qui s'échappait d'une petite pièce où
l'on fait sécher, au moyen d'un réchaud, les
plumes en cours de fabrication.
On enfonça la porto de cette pièce ; mais,
aussitôt des flammes s'en échappèrent et
mirent le feu aux autres pièce de l'atelier.
Les pompiers des casernes de la rue
Blanche, de la rue du Château-d'Eau et de
la rue Jean-Jacques Rousseau, prévenus
aussitôt,se rendirent maîtres du feu après
une demi-heure de travail. Il n'y a pas eu
d'accidents de personnes ; mais, les perles
consistent en plumes et en matériel dépas-
sant 15.000 francs.
— Un commencement d'incendie s'est dé-
claré il. la môme heure, 31, rue de Jussieu,
dans le magasin de M. Baudin, antiquaire.
11 a été rapidement éteint par les pom-
piers de la caserne de la rue de Prony.
PAn AMOUR. — M. Alphonse Granier, âgé
de 17 ans, garçon livreur, demeurant 360,
rue Saint-Jacques désespéré de ne pouvoir
se marier avec une jeune fille qu'il aimait
s'est tiré hier dans l'après-midi un coup de
revolver dans la région du coeur. Il a été
transporté à l'hôpital Cochin, son état est
grave.
DISPARUE. — Augustine Cogue, une fil-
lette de douze ans que ses parents, demeu
rant rue des Canettes, avaient envoyée
mardi en commission, a disparu depuis ce
moment. Les recherches faites jusqu'ici
pour la retrouver sont restées sans résultat.
La. petite fille «tait vêtue, au moment de
sa disparition, d'une robe verte, d'un petit
manteau marron et elle était chaussée de
pantoufles. Elle s'exprime assez mal.
EMPLOYÉ INFIDÈLE. — M.Emile G..., comp-
table depuis neuf ans dans un grand ma-
gasin de la rive droite, avait trouvé un
moyen ingénieux de soustraire chaque jour
de sa caisse une certaine somme. Samedi
soir, à la suite d'une erreur, les livres des 1
caissiers furent contrôlés et l'on s'aperçut i
qu'il avait commis de nombreux détour- j
nements.
Une perquisition faite au domicile de G...,
lit découvrir une liasse de valeurs repré- ,
sentant une somme de 10,000 françs. De
plus, il y a quelque temps,G... avait acheté ,
deux maisons, 1 une à Montfermeil, l'autre !
à Ablon. !
M. Euriat, commissaire de police du [
quartier Sainl-Germt'in-I'AuxcrrOls, a pro-
cédé hier, à l'arrestation du caissier. Emile
G... a reconnu avoir détourné une somme
de 1,000 fr.; mais les recherches faites sem-
blent établir que le montant des détourne- ,
monts s'élèverait à 25,000 fr. Il a été en- *
vové au DéDût.
Département
TOULOUSE. — A Lempaut, sur la ligne de
Castelnaudary à Castres, le chef de gare et
un voyageur ont été tamponnés par un
train et ont été complètement broyés.
SAVON MTAUTmmABsygaaais
TRIBUNE DU TRAVAIL
Les ouvriers limonadiers-restaurateurs réunis
le 9 décembre 181) 5, bi, rue Saiut-.JaequciI, au
nombre de 34)0, après avoir entendu l'exposé des
motifs et les articles des projets 4le loi du ci-
toyen Coûtant d;'plIt;.. sur ):t suppression des
bureaux de placement et d. s fr;iîs, et les 01'.t-
t'iirs ""an Herlr.md, Foucard. Vesone, Bav. net.
Chani:\c, etc.. approuvent Jf':; projets de loi COII-
tant et félicitent les orateurs dedévoileren publie
tes agissements louches des pinceurs et décla-
rent se solidariser avec !:t Chambre syndicale»
Ils invit- nt les c -aiti,-ir;tdes à se syndiquer en
masse atin d'arriver sûrement aux tins'lu leurs
légitimes revendications, la suppression îles bu-
reaux de placement et des frais. et se séparent
aux cris de : il b^s les placeurs, à bas les frais,
vive le travail lii)re.
Grande réunion corporative le H décembre à
2 h. l12 Hourse du Travail annexe rue .te.m-
J;>emie*-ltousseau. Le premier numéro du jour-
nal le Lhmiiailicr-lie^taiiruteur sera mis en vente
à cette réunion au prix de 10 c.
Chambre syndicale des cochers de la Seine
Réunion du comité de quartier de la valeltiî a
9 heures du soir.
Ordre du jour :
1" Compte rendu des membres du comité cen-
tral et des démarche:) faites par le syndicat
pendant l'année 1898.
2" Nomination de deux déléerués par quartier
et sept membres à élire par le comité général
pour la gestion de 1899.
I «CanMvadM»
« Le mandat que vous avi« confis l'année
, éwièw è V» dèlégaéi m eomitô central du
Syndicat, est terminé. La SYDltieat vous invite
eu conséquaoce, à vous rendre aax réunions Ci.'
d'eaaMe indiquées, pour procéder à la Domina-
tfôft de votre neuves» Gomeil.
a Voe délégués auront cette année un mandat
de la plasbaotc importance à remplir. Principa.
lement en raleon de l'application de l'arrêté du
Préfet de la Seine, refusant l'estampille muni-
cipale à toutes les voitures non munies du
compteur le t- avril 1889 et de la nouvelle ré-
glementation & donner aux automobilcs.ctc. etc
De plus. les au trou corporations organisent lets.,
forces syndicale» en vue d'une lutte prochaine
Notre syndicat resterait-il en arrière de ce grand
mouvement.
«Plus voue viendras nombreux & ces réunions
plus vos mandataires auront d'autorité pour
faire triompher n03 revendications.
LA FINANCE
! Si les nationalistes ont cru qu'ils allaient
' tout renverser avec leur manifestation ils
se sont vraiment blousés. Même les fonds
nationaux n'ont pas fait attention à cette
' procession et quant au cri final poussé
par ces républicains, il montre les secrètes
aspirations de leur cœur. Vive le prince
Victor! n'a jamais constitué un cri répu-
blicain, il me semble.
La Bourse assiste calme à toutes ces mart
ches à travers les rues de Paris, ce qui
n'empoche qu'elle voudrait bien pouvoir
travailler tranquillement sans tous ces per-
turbateurs, ceints d'écliarpes,qui devraient
dépenser leur activité à. tout autre chose
à équilibrer le budget par exemple.
Les Rentes conservent leur calme habi-
tuel; la Perpétuel encaisse 12 c. au romp.
tant à 102 82 et 13, à terme, à 102 90- l'A-
mortissable finit à 101 37; le 3 I|2à 10170
Assoz bonne tenue des Etrangers. LRx.
térieure est en progrès à i230 au comolant-
L'italien avance un peu, t7 cent. au comp-
tant, à 95 45 et 20, à terme,pour inscrire le
même cours. Le 4 010 Brésilien gagne 25 c.
à 5350; l'Argentin est immobile, et tes Rus-
ses se tiennent en dehors de tout mouve-
ment.
On a fait un peu d'établissements de
crédit, aussi la Banque de France monte-t-
elle,de 5 fr.a 3.065; le Comptoir d'Esl:o¡nplo
cote .ll(.)i ; le Lyonnais 806. Le Crédit foncier
est ferme à 732. La Banque spéciale des
valeurs industrielles se consolide à 24.1.
Quant à la Banque française d'émission elle
est très demandée à 160.
Mouvement des Chemins de fer. Quelques
actions montent sensiblement, comme cel-
les du Nord et de l'Est.
Les Industrielles ont d'excellentes ten-
dances et les cours témoignent d'une bonne
fermeté.
Les actions Brasseries-Mai terics de Vit-
tel, Albert et Rennepont réunies sont te-
nues a 110 francs, s'acheminant graduelle-
ment vers le cours de 150 francs. Le lance-
ment de la grande marque de la Compagnie
est proche. De gros achats de titres ont eu
lieu à cette occasion.
Au comptant 011 traite la Rakhmanovka-
Krivoï-Rog à 749 en hausse sur samedi ; la
Conservation des Liquides est soutenue il.
80. La Novo-Pavlovka a un très vif courant
d'afîaircs à 149 50.
Les Cuivres laissent à désirer.
Le Marché des Mines d'Or est plu lit
actif.
Les actions de la May Consolidalcd ont
été introduites sur le Marché en Banque au
cours de 91 francs — parles soins do la mai-
son A. Goerz el Co Limited. Le capital de la
Compagnie est de liv. st. : 275,000. Les der-
niers mois d'exploitation ont laissé des 110-
néfices réguliers de plus de liv. st. : f:!,IUÙ,
La durée de la mine est de 12 ans et !'ouH!-
lage permet de broyer dorénavant sans in-
terruption 14,000 tonnes par mois avec 11 Il
bénélicode 20sh. par tonne. Elle est mon Lee
à 98 en clôture. On négocie La Lancaster à
72 fJQ.
TRIBOULETTE.
Vélocipèdie
« La Vie au Grand A:r •> avaitorittnisé d m in-
I che dernier un rallie-papiers en automobile qui
a obtenu beaucoup de succès. Ct) rallie s'ej-L
couru sur le parcours Suresnes à S-iiul-C.'rmain.
1 M. liené KiiyH est arrivé ¡'H't!mit'1',!Ji"¡¡ qu'ay.uU
suivi une dizaine de fausses T)is Les. Viennent
suite MM. CirarJot, Mors, Vallon, M.t'!''Uin.
Helloux. WVlghe. Mauboussin, de Douhert. 'h-.
C'est M. Marcel Cahen qui est arrivé premier dl'
la série des motoeyclcs, suivi de MM. lhudlll et
Bardin.
Un mn-rnillque repas a réuni ensuite plus de
deux cents chauffeurs.
La course de G jours de Madison Square a pris
fin dimanche à :J h''ur's. Miller comme on le
prévoyait est encore sorti une fois vainqueur de
cette trop célèbre épreuve. Il a. couvi rt dans !■■?
1 H heures la distance de 2.tXi0 mtH.-!. i'Waller
3' Pierce.4* Albcrl, 5. Gimm. 6'Lawson. T- Arou-
sun, 8" Nawn.
Iltiothill-Assti : Un match a o,ti lieu à
Bécon-les-Bruyi ies ertlrc une équipe allemande
et les White-llovers,
L'équipe allemande a triomphé par 7 points i
rien.
Football-Rugby : Au Parc des Princes le Ita-
cinvr Club de France (équipe' Keichel a battu
l'Union Athlétique du premier arroudissouieni
uar 40 points à rien.
NÉVA.
CHARRIER CRÈRES Bois & CHARBONS
Se%
62, rue LIVRAISONS RAPIDES EST 6AOS PLOMBÉS kileo.
FEUILLETON DE LA FRONDE
Du 13 DÉCEMBRE 1898
(51)
La Sœur du Mort
DEUXIÈME PARTIE
IV
Soupçons
Hélas ! puisqu'elle en portait le deuil,
le double pouvait-il être permis?...
Dans le chaos d'idées qui l'assaillaient,
une pensée dominante vint chasser les
autres.
Son devoir n'était-il pas de consoler
Jacques? Acent lieues de lui que pouvait-
eUc?
Dans ses doigts tremblants, la lettre se
froissait, et ses yeux, de- nouveau, s'em-
' plissaient de larmes.
Elle vécut une minute de cruel embar-
ras.
Que devait-elle faire?
— Jacques renoncer à la vie? Jacques
ne pas jouir de longues années de bon-
heur? impossible, sanglotait-elle. La fa-
talité a frappé sur lui à bras raccourcis,
mais Jacques a droit au bonheur, il faut
qu'il soit heureux.
Dans une petite salle convertie en !in-
gerie et attenante au salon où Armande
se trouvait, la femme de chambre ten-
dait l'oreille.
Il lui avait semblé entendre pleurer.
Incertaine, elle écoutait.
Les sanglots se renouvelèrent.
Sûre maintenant, son ouvrage tombé
sur ses genoux, inquiète des tourments
de sa maltresse à qui elle avait voué un
véritable cotte, par reconnaissance pour
Armande qui l'avait Urée de la misère,
AaUuûnsse troublait.
Quel pouvait être le motif de pareille
douleur ?
Disons en passant que la femme de
chambre au service d'Armandc depuis
deux mois, était la jeune lingère de Cler-
mont-Ferrant.
Intéressée à son sort par le récit de
nouveaux revers occasionnés par la mort
de sa mère infirme, Armande avait de-
mandé à la jeune femme d'entrer à son
service.
Celle-ci avait hésité à cause de son en
fant dont l'âge nécessitait ses soins, mais
mademoiselle Engilbert avait trouvé à
le placer dans un asile d'Angers.
Heureuse, la jeune femme accepta l'of-
fre avec empressement.
Son dévouement à sa maîtresse était à
toute épreuve.
Elle prévenait le moindre de ses dé-
sirs.
De la domestique fidèle, honnête, dé-
vouée, Antonine avait toutes les quali-
tés. Ou tre cela, elle possédait une délica-
tesse de sentiments assez rare chez ses
semblables.
Armande se louait d'avoir suivi son
inspiration en l'appelant chez elle.
Antonine se préoccupait de l'état de sa
maîtresse et se désolait de n'y rien pou-
voir, lorsque le frère d'Armande des-
cendit au jardin.
Il passa devant la fenêtre ouverte de
la lingerie.
— Monsieur.... balbutia Antonine.
Louis tourna la tête.
— Monsieur.... mademoiselle pleure.
Le jeune homme se troubla.
Armande n'avait pas les larmes fa-
ciles.
Qu'arrivait-il?
— Où est ma sœur?
— Mademoiselle est dans le petit salon.
Louis n'attendit pas.
Il aimait Armande d'une sincère et
profonde affection : la savoir dans la
peine suffisait pour l'attrister lui-même.
Vivement il jeta dans une volière de
faisans, une ration de grains qu'il leur
porw4mogua son veston d'^gpartement,
traversa le couloir et frappa à une porte,
qui se trouvait à droite.
Armande essuya la larme prête à tom-
ber de ses cils.
Sans se déranger, le dos tourné au
jour, elle dit :
— Entrez.
Puis, tout aussitôt :
— Ah ! c'est toi !
D'un coup d'œil, Louis avait aperçu
une lettre sur les genoux d'Armande.
Etait-ce une nouvelle contenue dans
le pli qui l'avait mise en larmes?
Mlle Engi!bert se trouvait dans l'om-
bre et les persiennes demi-jointes ne
permettaient pas de vérifier facilement
le dire de la femme de chambre.
Il fit quelques pas comme s'il n'avait
eu aucun but, s'assit, prit des vues po-
sées dans une coupe et s'apprêta à les
regarder.
Armande ne lui en donna pas le
temps.
— Louis, dit-elle, je viens de recevoir
une lettre.
Machinalement, il garda dans ses
mains le château de Clisson, plongea ses
yeux dans ceux de sa sœur et 94ondit.
Dans son regard, il voyait tant de
souffrance qu'il n'osait la questionner,
dans la crainte de la voir fondre en
larmes
— Elle est de Jacques, expliquart-elle.
— De Jacques?
— Oui.
— Qu'y a-t-il encore, grand Dieu?
Il s'était débarrassé du carton, et,
anxieux, écoutait.
— C'est de plus en plus triste, soupira
Armande, il y a des tètes sur lesquelles
le malheur s'acharne vraiment avec trop
de férocité.
— Cette coquine de femme lui cher-
cherai t-el le noise ?
— Mme Farjco!?
— Sans doute.
— Non, mais elle n'a pas moins com-
mis une nouvelle aWociU. C .eM «a mons-
tre. Elle a juré ée poursuivre jtfmes sa
vie entière,
— De quoi s'agit-il?
Armande se redressa, haussa la lettre.
— J'ai beaucoup pleuré, dit-elle, mais
la première émotion est passée. Ecoute,
je puis lire.
I — Veux-tu que j'en prenne moi-même
| connaissance?
— Non. Une nouvelle lecture dissipera
peut-être mes premières impressions.
Elle lut très lentement en s'cfforçant
de mettre dans son ton toute impartia-
lité.
La respiration suspendue, Louis écou-
tait.
— C'est ignoble, ignoble, exclamait-
il.
— Attends la fin : je ne suis pas au
bout.
— Elle continua.
La lecture terminée, Armande re-
tomba sur son siège en pliant la lettre.
— Voilà tout, murmura-t-ellc.
— Mais c'est horrible !... Pauvre Jac-
ques! Que va-t-il faire? .. Sa tristesse
m'effraie !o..Si Paris n'était pas si loin!...
Armande avait prévu la surexcitation
de son frère.
Pour parler, elle attendit que 1 exas-
pération fût tombée.
— Si nous lui disions de venir passer
quelques jours ici, proposa Louis.
A cette question, Armande ne répon-
dit pas.
Elle suivait son idée.
— Que conclus-tu de cette lettre, de-
manda-t-elle ?
— Ce que je conclus?... Diable, je con-
clus qu'il faut avoir la tête solide pour
supporter de pareilles épreuves... Un
coup succède à un autre presque sans
interruption. C'est affreux.
Louis s'était levé.
Il marchait nerveusement.
— Est-ce toute ton appréciation ?
— Que veux-tu? Je vois 111 une fatalité
épouvantable.
Armande réfléchissait.
Elle hésitait à communiquer une idée
qui prenait corps à mesure qu'elle y pen-
sait.
Louis, brusquement s'arrêta.
Son œi! devint sombre.
— Relis-moi cette lettre.
Armande la lui tendit.
— Itelis toi-même.
Celte fois, pas uno expression ne lui
échappa.
Après chaque alinéa il s'arrêtait et
commentait chaque phrase.
Les mots se revêtaient à lui sous un
jour qui lui avait échappé il première
lecture. j
Il lui semblait lire une nouvelle lettre. I
Louis marchait, s'arrêtait, suivant
l'impression, il pensait à haute voix ;
et, sans attendre d'appréciation, il conti-
nuait la lecture.
Attentivement, il alla jusqu'au bout.
— Je trouve étrange, expliqua-t-il,
qu'une femme fasse enterrer un enfant
sans on avertir son mari... Il y a là un
manque absolu de convenance. S'ils sont
désunis, ils n'en sont pas moins mariés
puisque la séparation n'est pas pronon-
cée. Si j'avais été Jacques, j'aurais sauté
à la tête de cette femme et je l'aurais
étranglée... Quelle est ton idée sur cette
auairc?...
— Mes suppositions ont été très loin,
plus loin que tes tiennes.
— Vraiment? communique-les moi.
—Tu vas peut-être dire que j'exagère...
En tous cas, aucun sentiment bas ne me
pousse, crois-le.
— Je le sais. D'avance, je respecte tes
pensées : nulle vilenie n'a jamais effleu-
ré ton cerveau.
— Louis, j'ai un doute que je voudrais
éclaircir.
— Un doute ?
— Oui.
— Sur quoi ?
— Sur la mort de l'en tant
— Sur la mort de t'cnfant? reprit Louis.
Crois-tu que la malheureuse ait poussé
i la vengeance jusqu'à rendre victime de
sa haine une pauvre petite innocente.
— Victime de sa baù»? Non,.
v Mais, alors?
Armande hésita un instant, pui:, se re-
dressant, elle dit :
— Rien ne prouve que cette enfant soit
morte.
Louis blêmit.
Il la regarda.
— Je ne comprends pas...
— Elle a pu mentir pour faire subir ti
Jacques une nouvelle épreuve, pour lui
mettre la mort dans l'âme, lamenet
peut-être au désespoir avant que celte
séparation soit, entre eux, réglée.
— Pour rester, aux yeux de la loi l'hé-
ritière léjrnle, ;iiors?
— En tous cas, pour être maîtresse de
la situation.
Le jeune homme réfléchissait.
Armande commençait^ le convaincre.
— Cela se pourrait, dit-il.
Après un silenco il ajouta :
— Mais, non, Armande, mais non
L'affeelion que nous avons pour Jacquet
nous fait exagérer la scélératesse de celte
femine... Elle était en deuil, en grand
deuil, dit-il, et, d'après ce que je' crois
cornprcndre,la rencontre n'était pas pré-
méditée en ce qui concerne madame
Farjeol.
Là, Armande n'avait aucune objection
a opposer.
Elle ajouta, cependant :
— C'est vrai, mais on peut porter le
deuil d'autre personne qu'un enfant.
Un silence se prolongea.
Louis le rompit.
— Alors, tu crois à une nouvelle ma-
chination de sa part 1
— Ça m'en a tout l'air.
— As-tu des données ?
— Aucune. Néanmoins, j'aimeraiscon-
naître de fil en aiguille l'entrevue de
Jacques et de sa femme dans ses plus
petits détails ; j'aimerais à entendre le
compte-rendu de leur conversation.
— Hélas! Jacques se rappellera-t-il
tout ? Le coup n'a-t-il pas effacé les mi-
nutieuses explications que tu réclames 1
"À wcvfv).
MME PIERRE DAX.
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